Les Cellules du Monastère

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Yuimen
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Les Cellules du Monastère

Message par Yuimen » ven. 5 janv. 2018 17:01

Les cellules du monastère

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Il n'y a presque aucune différence entre celles pour les voyageuses et celles destinées aux habitantes des lieux, si ce n'est qu'il ne s'agit pas du même bâtiment : pour les voyageuses, il s'agira des bâtiments sur la colline Ouest et, pour les habitantes, elles auront leurs cellules situées sur la colline Est. Un système de bac permet la communication entre les deux parties.

Dénuement est sans doute le mot le plus adapté pour qualifier ces petites chambres. Il y a juste le minimum :
- une petite garde-robe pour les vêtements
- un lit de paille avec une couverture de laine, des draps en lin et un oreiller de plume.
- une petite table avec une bougie et de quoi l'allumer.
- une petite fenêtre ouverte.

Nulle serrure n'ouvre la porte car aucun vol ne se produit en ces lieux. Nul ne viendra non plus vous déranger. A travers les murs épais, nul bruit ne passe, vous êtes donc certaine de trouver ici le calme et le repos.

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Ihona
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Re: Les Cellules du Monastère

Message par Ihona » mer. 27 janv. 2021 18:33

La bouche pâteuse, l'estomac gargouillant, le corps ankylosé, voila qui décrivait assez bien mon état au moment où j'émergeai du sommeil. En m'éveillant, je dus fermer les yeux car ils furent assaillis par un puissant rayon de de lumière qui passait dans la chambre où je me trouvais.

(Une chambre ? Mais où suis-je ?)

Sursautant presque sur ma couche, je m'assis rapidement, englobant la pièce du regard, mais je fus vite prise de vertige sans compter que mon corps avait décidé de ne pas répondre à toutes mes sollicitations. Me sentant au bord de l'évanouissement, je n'eus d'autre choix que de me rallonger quelques secondes. J'en profitai pour calmer les battements de mon coeur qui s'était emballé, la panique s'étant emparée de moi. Après tout, je n'avais pas la moindre idée de l'endroit où je me trouvais, ni du jour qu'il était, ni de l'heure. En fait, j'étais dans le flou le plus total et cette sensation de ne pas contrôler un minimum mon univers me fit froid dans le dos. Croisant les doigts sur le ventre, je fis un rapide point mental de ma situation.

(Je suis dans une espèce de cellule sans porte dont le mobilier est très simple mais suffisant. J'ai mal partout mais principalement dans le bas du dos, je dois avoir des bleus sur les fesses et l'intérieur de mes mollets me brûle quelque peu, ça ne peut vouloir dire qu'une chose, j'ai fait du cheval pendant un temps fort long. Mais pourquoi ?)

De toute évidence, j'avais fait une longue route pour mettre ainsi mon corps à rude épreuve. Ce n'était pas dans mes habitudes de passer autant de temps sur la route et encore moins de fréquenter des auberges sans porte aux chambres. Tendant un peu plus l'oreille, je réussis à entendre bien peu de chose, un presque silence qui était reposant, apaisant presque mais ma situation était toujours chaotique. Me calmant, je repris le cours de mes pensées.

(Bien il semblerait que je sois habillée, c'est plutôt une bonne chose, il ne m'est rien arrivé de grave. Que s'est-il passé dans ma vie dernièrement ?)

Fermant les yeux, je mis mon cerveau en marche en essayant de retrouver le fil de mes souvenirs. Me revint alors le visage de Garth, mon mari, mon ignoble et violeur de mari. Il n'était pas dans la pièce avec moi, je m'en étais donc éloignée, une bonne nouvelle de plus. Me revint en mémoire une journée de travail habituel à la maison familiale avec mon père... J'étais dans son bureau, voulant lui parler de ce que Garth venait de faire mais il me chassa de la main me demandant d'aller chercher des documents, des contrats, dans la cave de la maison. Je me rendis, ravalant ma colère, et ce fut dans cette pièce en bazar que mes yeux tombèrent sur une malle.

(LA MALLE DE MAMAN !)

Tournant vivement la tête vers la droite pour inspecter la pièce du regard, mes yeux tombèrent sur une petit-garde robe dans laquelle se trouvait la cape de ma mère, soigneusement pliée sur une étagère. Levant les mains je constatai que ses bracelets en cuir étaient toujours autour de mes poignets, il ne manquait bien qu'une seule chose, son orbe de magie que je vis posée sur une table en bois. Je soupirai profondément, rassurée de ne pas avoir été dépossédée de mes biens les plus précieux à ce jour. Retrouvant ma position initiale, je retrouvai le fil de mes pensées.

Dans cette malle, j'y avais trouvé toutes les affaires que j'avais aujourd'hui avec moi mais également une lettre écrite de la main d'Emeria, ma maman, que je n'avais malheureusement pas connue. J'en trouvais une explication dans sa lettre, elle y expliquait de mémoire qu'elle est allait probablement mourir dans peu de temps et que ce serait de la main de mon père. Serrant les poings, je pus sentir la colère monter en moi en me remémorant cette terrible nouvelle. J'étais partie le confronter mais il avait tout nié en bloc causant un profond agacement qui avait conduit à une catastrophe... Rouvrant les yeux, j'inspectai mes mains sous toutes les coutures.

(J'ai lancé une boule de feu dans le bureau de mon père. Mère avait écrit que nous possédions de tels fluides dans nos veines et que c'était un héritage dans sa famille dont il fallait être fier. J'espère seulement que père n'est pas mort...)

Un soudain voile de tristesse traversa mon coeur mais la colère était toujours le sentiment le plus fort. J'étais en colère car j'avais vécu dans le mensonge pendant toute ma vie. Il m'avait délibérément caché ce qu'était ma mère, ce qu'était mon héritage maternel et surtout j'avais découvert que j'avais une grand-mère qui vivait... non qui avait fui... elle avait fui vers... je m'étais lancée à la poursuite de son souvenir à cheval, traversant la forêt près de Yarthiss, passant le lac Brumeux pour entrer sur les terres de ...

Le fil de mes pensées fut soudain interrompu par une magnifique jeune femme, au teint basané, aux cheveux marrons comme les troncs de la forêt, portant une robe blanche délicate et tenant un plateau dans ses mains. Elle le déposa sur la table à coté de l'orbe de ma mère avant de se tourner vers moi.

- "Je suis contente de te voir éveillée. Je me nomme Mesaya, bienvenue à la Sororité de Selhinae.

- LA SORORITÉ !"

C'était la pièce du puzzle qui me manquait ! Ma grand-mère s'était réfugiée à Selhinae pour éviter qu'il ne lui arrive quoi que ce soit.

- "Je ne savais que le nom de ce havre de paix aurait un tel effet sur toi.

- Veuillez m'excuser, je ne voulais pas crier. Avant votre arrivée dans la chambre, j'étais perdue dans mes pensées à la recherche d'un souvenir et plus précisément d'un lieu, dans lequel je me trouve fort opportunément. Je manque d'ailleurs à toutes mes bonnes manières, je me nomme Ihona, enchantée de vous connaître madame."

Je m'assis au bord du lit en faisant attention de ne pas me précipiter cette fois-ci. Je fus d'ailleurs aidée par Mesaya dans mon entreprise. Elle s'assit alors à côté de moi afin de continuer notre discussion.

- "Ainsi donc tu souhaitais venir en ces terres ? Te souviens-tu comment tu es arrivée ici ?

- J'ai quitté Yarthiss précipitamment sur le dos d'un cheval et j'ai tracé la route jusqu'ici mais je crois que je ne suis pas arrivée ici, je n'en ai pas le souvenir.

- Tu peux remercier nos patrouilles d'Amazones qui t'ont trouvé à bout de force à une cinquantaine de kilomètres du monastère. Elles t'ont conduite à moi afin que je te soigne. Le plateau que j'ai amené est pour toi, il contient de la soupe de légumes avec quelques morceaux de lard, une tranche de pain frais du jour, une pomme ainsi qu'un pichet avec de l'eau et un verre. Avant de te laisser manger, j'aurais une dernière question pour toi : pourquoi as-tu voulu rejoindre la Sororité Ihona ?

- Je cherche ma grand-mère maternelle, une mage de feu, qui a fui Yarthiss il y a de cela vingt-et-un ans. Malheureusement, je ne connais pas son nom, ma mère ne me l'a pas donné, quant à mon père, inutile de compter sur son aide dans la situation actuelle, il est la cause de ma présence ici. Des années à vivre dans le mensonge m'ont fait fuir sa maison.

- Je ne suis pas présente au monastère depuis suffisamment longtemps pour te renseigner, notre Sayadina pourrait le faire, c'est notre protectrice mais il est interdit de la déranger sans un motif impérieux. Par contre, tu peux toujours te rendre à la bibliothèque. Notre bibliothécaire te permettra de consulter le registre de toutes les invitées qui se sont présentées au monastère. C'est un grand bâtiment circulaire dont l'entrée est dans la cours à l'étage du dessous. Reprends des forces avant de faire tes recherches Ihona, tu en auras besoin.

- Merci Mesaya, pour tout."

Elle me salua de la tête avant de prendre congé. Je me levai afin de récupérer le plateau contenant mon repas. Je me rassis sur le lit, le plateau sur les jambes et entrepris de déguster ce repas tranquillement. J'avais un début de piste à explorer par la suite, manger quelque peu me ferait le plus grand bien.

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