L'Auberge de l'Au-Delà

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Yuimen
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L'Auberge de l'Au-Delà

Message par Yuimen » ven. 5 janv. 2018 12:31

L'auberge de l'Au-Delà

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L'Au delà, c'est ce que l'on vous répond lorsque vous demandez l'auberge la plus proche. Étrange, certes, mais c'est bien là le nom de l'auberge de Yarthiss, simple et propre, tenue par Tengu et sa femme Liniä. Un couple dans la force de l'âge qui ne vous posera pas de questions et aura toujours une chambre de libre et un repas chaud à vous servir.

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Aenaria
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Re: L'Auberge de l'Au-Delà

Message par Aenaria » ven. 20 mars 2020 23:37

Voilà maintenant trois semaines que nous avions quitté le sable chaud, trois semaines que nous avions quitté un désert bleu de pierre et de dunes, trois semaines que nous avions été mis en présence d’une étrange tempête de sable, trois semaines que nous avions vu des aurores polaires en pleine journée, trois semaines que nous avions abandonné des compagnons de route, trois semaines que nous avions rencontré le roi du clan Kel Attamara, trois semaines que nous étions partis à la recherche de réponses.

Ces trois dernières semaines avaient aussi été synonyme pour moi d’une souffrance extrême. Je ne saurais expliquer ce qu’il m’arrivait, personne n’en était capable, ni Ehemdim, ni Crystallia ma fidèle faera, ni même le médecin de Yarthiss qu’Ehemdim avait grassement payé afin de venir m’ausculter. Personne n’était capable de dire le mal qui me rongeait depuis tout ce temps mais j’avais serré les dents durant toutes ces heures, j’avais tenu bon… Les cris étouffés dans les oreillers, les larmes essuyées dans les draps, la sueur épongée sur mon front par Ehemdim, la perte d'appétit, la perte du contrôle de son corps mais j'avais tenu bon...

Nous avions mis une quinzaine de jours pour relier Yarthiss depuis le désert de l’Est. Mon état général de santé n’étant pas glorieux, nous avions mis plus de temps que nécessaire pour des elfes en bonnes conditions physiques. Ehemdim avait été prévenant envers moi, surveillant mes moindres faits et gestes, mes moindres mimiques de douleurs, s’inquiétant dès que je ralentissais le rythme de notre marche.

Dans ma tête, la voix de ma faera résonnait sans cesse, me distillant des histoires drôles dès qu’elle le pouvait afin de me donner la force de continuer. Mon fiancé était aussi là pour m’épauler mais par moment trop d’attention, tuait l’attention. Il était dévoué mais j’avais aussi besoin de respirer de temps en temps, je n’hésitais d’ailleurs pas à m’en plaindre à plusieurs reprises à ma faera qui essayait tant bien que mal de me rassurer.

Cette douleur était bien trop lourde à porter, bien trop lourde pour me permettre d’avancer un peu plus, bien trop lourde pour mettre un pied devant l’autre, bien trop lourde pour me permettre ne serait-ce que de respirer convenablement, bien trop lourde pour me permettre de prendre quelques heures de repos sur le trajet…

J’avais pourtant réussi à rallier Yarthiss où j’avais fini par m’écrouler de fatigue, me recroquevillant de douleur sur le lit d’une chambre de cette auberge. Selon Ehemdim, j’avais dormi pendant des heures, il avait passé tout ce temps à surveiller mon sommeil, craignant que je ne me réveille pas. Et pourtant, depuis quelques minutes la douleur commençait à se taire…

Mais comment en étais-je arrivée là ? Tout se passait bien, j’étais partie de Kendra Kâr avec Ehemdim suite à un début d’enquête sur le phénomène des mystérieuses aurores polaires qui sévissait dans le ciel depuis plusieurs jours. Nous étions arrivés dans le désert avec d’autres compagnons de route et une fois sur place, tout avait tourné court pour moi et j’étais incapable de l’expliquer.

Je savais que ma magie était en parti responsable de mon état car je sentais mes fluides bouillir en moi, j’avais énormément de mal à les contrôler. Je savais de quoi j’étais capable depuis peu, depuis mon séjour plus ou moins prolongé dans le camp de la déportation d’Omyre… J’y avais découvert un pouvoir fabuleux qui sommeillait en moi mais à quel prix…

La magie était une bénédiction, un véritable don du ciel dans les bonnes mains mais elle pouvait également devenir une malédiction lorsqu’une personne au cœur noir s’en emparait. Tamìa, l’infame traitresse à notre race, qui était à l’origine de mon séjour à Omyre l’avait d’ailleurs payé de sa vie. J’avais déchainé des forces magiques que je commençais tout juste à maîtriser.

Mais aujourd’hui, après trois semaines de douleur, après trois semaines à sentir mes fluides jouer dans mon sang, j’en vins à penser que ce pouvoir, ce don des dieux m’avait été enlevé, qu’il avait été profondément modifier, que je ne pourrais plus jamais posséder une telle puissance, en tout cas pas sans un entraînement intensif.

J’en avais maintenant la certitude et c’était cette certitude qui avait été le déclencheur, le déclencheur de ma guérison. L’introspection avait quelque fois du bon mais ici, j’étais déçue de perdre un tel pouvoir. Cependant une infime part de mon cœur voulait se raccrocher à l’idée que je n’allais pas rester sans rien après cette phase d’agonie. Une part de moi s'accrochait à l'espoir que mes pouvoirs n'allaient pas complètement me faire défaut.

Je fis un troublant constat suite à cette introspection : la magie était devenue une part essentielle de ma vie à tel point que j'avais presque délaissé l'apprentissage de nouvelles techniques armées. Dernièrement, j'avais eu cette soif d'apprendre et de découvrir jusqu'où je pouvais pousser mon corps et ma magie, oubliant presque que j'étais une combattante, un soldat de l'armée sindeldi. Je me mis une claque mentale en m'en rendant compte.

(C'est affligeant de réaliser que la magie est devenue plus importante que les armes...)
(Ne te jette pas trop vite la pierre Naria. Tu as été curieuse, tu as toujours soif d'apprendre, c'est compréhensible.)
(Sauf que cela s'éloigne des préceptes de la guilde, l'équilibre en toute chose. Le compte n'y est pas.)
(Pour le moment.)
(Oui, c'est peut être ça aussi que mon corps me signalait avec ces douleurs intenses, le fait que je devais rééquilibrer ma propre balance interne.)
(Peut-être, je ne saurais te dire.)

Ce fut le moment que choisit mon fiancé pour entrer dans la chambre. Il me lança un sourire que je lui rendis, chose que je n'avais pas faite depuis un bon moment car celui-ci était franc et non pas feint. Je me sentais un peu mieux, de là à dire que je pouvais me battre contre Ehemdim ce serait brûler les étapes mais il y avait une légère amélioration dans mon état.

- "Comment tu te sens ? J'ai l'impression que tu as retrouvé des couleurs.

- Ce n'est pas qu'une impression. Je me sens un peu mieux. J'ai toujours mal mais la douleur est un peu moins violente. Je vais peut être réussir à faire quelques pas toute seule en dehors du lit.

- Tu es sûre de toi ?"

La panique pouvait presque se lire dans le regard d'Ehemdim. Il se porta rapidement vers moi, s'assit sur le lit et prit ma main gauche dans sa droite et posta son autre main sur ma joue pour la caresser tendrement. Je fermai les yeux à ce doux contact, profitant du moment avant de le rassurer.

- "Ne t'inquiète pas, la douleur est en train de s'atténuer. Si je te dis que je me sens capable de me lever, je sais de quoi je parle.

- D'accord, mais pas d'imprudence jeune demoiselle ! Je veille au grain !"

Je ne pus m'empêcher de rire mais mon rire fut de courte durée car mon corps était douloureux. M'être recroquevillée sur moi-même à cause de tous ces spasmes pendant des jours avaient laissé des stigmates sur mes muscles. Cela me coupa presque le souffle et je dus prendre quelques secondes pour reprendre mes esprits. La panique s'était emparée du regard d'Ehemdim.

- "Tu ne bouges pas de ce lit, c'est un ordre !"

L'intonation de sa voix ne me laissa aucun autre choix que l'obéissance. J'avais peut être présagé de mes forces et de ma capacité à bouger sans problème en dehors de ce lit. Je reculais au fond, m'installant confortablement avant de récupérer le carnet que Nathanael m'avait donné avant que je ne quitte Kendra Kâr. Je devais y noter toute progression concernant ma recherche de contrôle magique. Je n'avais pas beaucoup avancé depuis mon départ du Naora et cela m'ennuyait beaucoup. Qu'allais-je lui dire à notre retour ?

Ehemdim sortit de la pièce sans dire mot et je pus me replonger dans les quelques notes que j'avais pu prendre pendant mon passage à la bibliothèque de Cyniar. Mon esprit était moins concentré sur la douleur, je pouvais donc remettre mes idées en place. Certaines informations manquaient, notamment ce que Tamìa avait pu m'apprendre durant son interrogatoire musclé à la milice de Balsinh. Il me faudrait les ajouter lorsque j'aurais de quoi écrire.

Je n'eus pas le temps de réfléchir plus qu'Ehemdim m'enlevait le carnet des mains pour aller le ranger avec le reste de mes affaires. À la place, il me déposa un plateau avec quelques fruits et du pain.

- "Avant de penser à te lever, il te faut reprendre des forces. Tu n'as quasiment rien mangé en trois semaines. Fais ce que je te dis et lorsque tu seras en mesure de me battre en combat singulier, nous pourrons espérer quitter cette ville."

Je savais à présent à quoi m'en tenir. Récupérer, le battre et rentrer à Kendra Kâr. Une tâche qui me semblait bien longue vu mon état physique général...
Modifié en dernier par Aenaria le mar. 31 mars 2020 23:39, modifié 3 fois.

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Aenaria
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Re: L'Auberge de l'Au-Delà

Message par Aenaria » mar. 24 mars 2020 22:45

Ehemdim avait visé juste, ma condition physique n’était pas bonne après cette épreuve que ma magie m’avait infligée. Les courbatures mirent plus de temps que prévu à s’éliminer de mes muscles, les nombreux sursauts de douleur n’aidèrent pas en ce sens. En mangeant de plus en plus, je pus sortir du lit et tenir sur mes jambes sans avoir de vertiges deux jours après son ordre. Au bout de quatre jours, je réussis à faire ma toilette toute seule mais ce fut quand même une épreuve, surtout à cause de la chaleur de l’eau.

Six jours de convalescence plus tard, la douleur avait quasiment disparu, les petits soubresauts que je ressentais encore de ci de là n’étaient rien comparé à ce que je pouvais ressentir trois semaines auparavant. De là à dire que j’étais guérie, il y avait un grand pas car la guérison ne serait avérée que lorsque j’aurais le courage d’utiliser de nouveau ma magie sans avoir peur de me causer de terribles douleurs.

Je marchai de nouveau correctement sans douleur, sans vertige, sans problème mais il était proprement inconcevable que je mette un pied dehors sans être accompagné. Aux yeux d'Ehemdim cette option n'était même pas envisageable. Il avait trop peur que mon soudain regain de santé ne soit que passager et que je m'écroule sur place en mettant un pied dehors. Cette surveillance constante était adorable mais aussi énervante, je n'étais pas faite de brindilles, je pouvais me gérer comme une grande fille.

J'eus beau le lui faire remarquer, monsieur partit de son côté de la chambre afin de se vêtir. Il opta pour une tenue allégée ne portant que ses vêtements, ses armes et sa ceinture. Comme lui, je ne pris qu’un équipement très léger, ne portant que mes vêtements, mes bijoux que je ne quittais jamais, mon épée, mon bouclier, mon diadème, ma ceinture et ma bourse qui y était attachée. Qui pouvais prédire de quoi l’avenir était fait ?

Avant de sortir de la chambre, je pris le temps de regarder rapidement dans mes affaires et je me rendis compte que je possédais encore quelques vestiges de mon combat contre Tamìa et que je n'avais pas encore pris le temps de m'en séparer. Moins je posséderai d'objets lui ayant appartenu, mieux je me porterai. Je confiai ses bottes à Ehemdim et pris son collier et son bustier dans ma main gauche afin de trouver une boutique pour m'en délester.

Je pus enfin quitter l’étage où se trouvait les chambres pour rejoindre la pièce principale où se trouvait plusieurs tables avec des chaises, un âtre immense avec un feu crépitant, un comptoir avec deux personnes derrière, probablement les tenanciers, des clients çà et là qui profitaient d’un repas chaud et de ce qui ressemblait à de la bière. Ehemdim descendit les marches à ma suite et aussitôt il se fit héler par la tenancière.

- « Bonjour Ehemdim, c’est plaisant de vous voir ainsi accompagné. »

En tournant la tête, je vis Ehemdim sourire à la tenancière. Reportant mon regard vers elle, l’humaine tourna la tête vers moi et me fit un signe pour me saluer.

- « Bienvenue à l’auberge de l’Au-Delà. Je suis Liniä et voici mon mari Tengu. Ça fait plaisir de vous voir debout et en bonne santé. Votre ami était fort inquiet pour vous. »

Je ne pus m’empêcher de glisser un regard attendri vers mon fiancé.

- « Si jamais vous voulez vous restaurer, venez me voir.

- Merci à vous mais pour le moment, j’aimerais prendre l’air.

- Je vous comprends. Allez donc profiter du soleil matinal. »

Matinal ? On était donc le matin. J’avais, semblait-il, perdu la notion du temps durant ma période de convalescence. Pour tout dire, Ehemdim avait préféré garder le rideau de la chambre fermé afin que je puisse me reposer, éclairant la pièce avec seulement trois bougies. Il partait du principe que l’obscurité ou un faible éclairage était le meilleur moyen de se concentrer sur sa récupération en faisant abstraction du reste.

De toute évidence, cette technique avait fait ses preuves puisque j’étais debout et que je m’apprêtais à sortir, avec mon chevalier servant sur les talons. Je descendis les quelques marches qui me séparaient de la pièce, saluai de la tête le mari de Liniä et rejoignis la porte d'entrée de l'auberge pour enfin sortir de ce lieu.

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Aenaria
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Re: L'Auberge de l'Au-Delà

Message par Aenaria » jeu. 7 janv. 2021 12:04

Nous arrivâmes rapidement devant notre point de chute actuel et entrâmes dans la grande pièce où l'ambiance était relativement animée. Nous tournant vers le comptoir, nous fîmes un petit signe de tête vers les tenanciers avant de monter retrouver notre chambre. Nous récupérâmes rapidement nos effets personnels, finîmes de nous équiper correctement, comme de vrais soldats. J'avais eu une bonne idée de me délester d'une partie de mon équipement avant de partir à l'aventure. Au besoin, je pouvais sans problème acheter ce qu'il me manquerait dans la cité blanche, l'achalandage des boutiques étaient bien plus important.

Je vis Ehemdim tout en armure, il était beau et une force tranquille émanait de sa personne, mais c'était le calme avant la tempête comme souvent on le disait. Je me sentais prête à partir mais un dernier petit coup d'oeil dans la chambre pour vérifier que nous avions tout avec nous ne serait pas de trop. J'inspectais les tiroirs ainsi que le dessous du lit avant de me relever et de tomber nez à nez avec mon fiancé. Il déposa un chaste baiser sur mes lèvres avant de me prendre la main droite.

- "Nous pouvons y aller ?

- Tout est bon. Allons payer la note et partons pour le port de la ville.

- Nous pourrons dire au revoir aux propriétaires de cette manière.

Acquiesçant de la tête, je pris la direction du couloir avant de descendre les marches quatre à quatre et de retrouver la grande salle. Il y avait toujours autant d'agitation dans les discussions ainsi que du monde près du comptoir. Nous avions du temps devant nous, nous pouvions attendre notre tour.

Les hommes furent rapidement servit en boissons aussi diverses que variées puis vint notre tour. La tenancière nous fit un signe de tête et afficha un sourire avant de s'adresser à nous tout en essuyant un verre.

- "Vous nous quittez je suppose ?

- Tu supposes bien, nous rentrons à Kendra Kâr."

Elle laissa presque tomber sa chope sur le comptoir avant de la rattraper au dernier moment. Linïa afficha un regard de stupéfaction, avala difficilement sa salive et nous dévisagea, comme pour vérifier que nous étions bien sérieux.

- Vous êtes conscients tous les deux de la situation là-bas ?

- Oui, nous sommes au courant et c'est pour cela que nous rentrons.

- Nous avons des amis sur place qui auront peut-être besoin de notre aide à tous les deux.

- Mais... mais... mais... c'est de la folie pure et simple..."

Elle avait dit cela presque dans un chuchotement, histoire de ne pas effrayer les oreilles indiscrètes. Vu le brouhaha ambiant, aucun risque que quelqu'un entende notre conversation. Ehemdim déposa sa main droite sur la gauche de Linïa pour la rassurer.

- "Nous savons nous battre, inutile de s'inquiéter.

- Ehemdim a raison, nous n'avons pas peur d'affronter des armées, peu importe la composition de l'armée en face de nous. Ne vous inquiéter pas trop pour nous.

- J'ai vu tellement de soldats partir mais ne pas revenir, ne faites pas de promesse que vous ne pourriez pas tenir.

- Ce n'est pas dans nos habitudes Linïa. Nous ne connaissons pas grand chose de ce qu'il se passe à Kendra Kâr pour le moment.

- Nous devons d'abord retourner sur place pour en savoir plus et il se trouve qu'un marchand kendran a accepté notre présence sur son navire pour protéger ses hommes et ses marchandises.

- Un marchand qui tient plus à ses hommes et à ses marchandises, cela ne peut être que Théodorus. Il a un grand coeur mais c'est un peureux par nature.

- On l'a bien senti tout à l'heure.

- Votre présence sur son navire le rassurera grandement.

- A ce propos, serait-il possible d'avoir quelques provisions pour ne pas trop déranger notre hôte ?

- Bien sur, je vais vous préparer ça."

Linïa rejoignit une pièce derrière le comptoir où devait se trouver la cuisine afin de nous préparer de quoi manger. Nous n'avions pas besoin de grand chose mais je savais que l'air de la mer creusait pas mal. Théodorus avait déjà la gentillesse de nous prendre sur son navire, nous n'allions pas lui donner deux bouches de plus à nourrir. Je me tournais et regardais l'ambiance dans la salle en attendant le retour de Linïa. Les gens mangeaient, buvaient, parlaient fort avec les mains ou pas. Des bribes de conversation arrivèrent jusqu'à mes oreilles et de toute évidence, la rumeur de cette guerre était sur toutes les lèvres. Nous n'avions donc pas de temps à perdre.

Un bruit de pièces me fit me retourner. Ehemdim venait de sortir sa bourse afin de payer pour notre séjour dans l'auberge. Je pouvais l'aider au besoin, les ventes récentes de certaines pièces d'équipement en ma possession avait considérablement augmenté le poids de ma bourse. Alors que je portais ma main à ma ceinture, Ehemdim posa sa main gauche sur mon bras droit pour arrêter mon geste. Faisant non de la tête, je compris que je n'aurais pas le dernier mot dans cette histoire, très bien, monsieur voulait jouer les seigneurs. La prochaine fois, cela ne se passerait pas comme ça.

Linïa revint rapidement avec un panier contenant pas mal de choses qu'elle sortit devant nous.

- "Voici une miche de pain au blé complet chacun, des tranches de lard préparés par mon mari, vous m'en direz des nouvelles, des pommes d'un petit verger local ainsi que des abricots et des dattes séchées provenant de la lisière avec le désert. Je vous ai également mis un petit sachet contenant un mélange de noisettes, d'amandes et de raisins secs, rien de tel pour un petit coup de pouce en énergie.

Au fur et à mesure qu'elle annonçait le contenu de son panier, elle mettait chaque élément devant nous. Des produits frais et des produits secs, voilà de quoi tenir tout le temps de notre périple en mer. J'imaginais assez bien Théodorus nous proposer de partager le repas des marins, souvent à base de poissons en salaison.

- Ma parole, c'est un festin de roi qui va nous tenir un bon moment. Merci beaucoup Linïa.

- C'est le moins que je puisse faire. Un ventre plein est un gage de succès en cas de combat.

- C'est tellement vrai, merci beaucoup, pour tout.

- C'est moi qui te remercie Ehemdim, tu es le bienvenu ici, ainsi que ta fiancée, quand bon vous semble.

- Ces mots nous touchent Linïa.

- Allez, assez de sentimentalisme. Je vous laisse prendre tout ça pendant que je débarrasse quelques tables."

Elle fit le tour du comptoir pour rejoindre la foule de conversation en se frayant un chemin à travers les tables. Je descendis mon sac de mon épaule, le posai sur le comptoir et commençai à le remplir en commençant par la viande et en finissant par le sachet avec le mélange énergétique. Ehemdim fit de même et se mit ensuite à compter son argent pour payer la note. La pile de pièce augmenta de plus en plus, notre temps passé ici fut bien long et la facture devait être bien lourde. Ce fut le moment que choisit Linïa pour apparaître et déposer tout un tas de verre crasseux derrière le comptoir.

- "Nous devons combien pour les vivres ?

- C'est pour moi. Je préfère savoir que vous partez avec de quoi vous sustenter plutôt que de vous délester un peu plus de votre argent.

- Vous êtes une femme généreuse Linïa, nous saurons nous en souvenir. Merci pour tout.

- Aenaria a raison, merci pour tout ce que vous avez fait pour nous. Grâce à vous notre séjour fut des plus agréables. Remerciez votre mari pour nous.

- Ce sera fait et prudence surtout.

- Nous essaierons.

- Promis."

Nous nous mîmes au garde à vous et fîmes un salut tout militaire avant de faire une révérence en remerciement à quoi Linïa sourit. Puis nous prîmes la direction de la sortie afin de rejoindre le port de la ville.

(((HRP : Serait-il possible d'ajouter les vivres dans mon sac ?)))

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