Les Rues de la Cité

Répondre
Avatar du membre
Yuimen
Messages : 2483
Enregistré le : mar. 26 déc. 2017 19:17

Les Rues de la Cité

Message par Yuimen » ven. 5 janv. 2018 12:29

Les rues de la cité

Image


La plupart des rues de Yarthiss sont en bon état, pavées et plus ou moins propres. Quelques ponts bien placés permettent de traverser pour se rendre d'un côté ou de l'autre de la ville qui est littéralement coupée en deux par un petit fleuve qui la traverse. D'ailleurs, le long de ce cours d'eau, on trouve également des petites allées empruntées par les résidents, faites de planches de bois, denrée qui foisonne dans la cité.

Certains quartiers rappellent le sombre paysage qui entoure Yarthiss, des rues où la moitié des pavés manquent, des mares de boues et des détritus jonchent certaines parcelles de rues.

Peu fréquentées la nuit, elles s'emplissent des habitants et des voyageurs en tout genre durant la journée.

Avatar du membre
Aenaria
Messages : 55
Enregistré le : mer. 18 mars 2020 16:32

Re: Les Rues de la Cité

Message par Aenaria » mer. 25 mars 2020 18:16

Mettre le nez dehors me fit un bien fou, sentir de l'air frais agrémenté d'odeurs bien identifiables comme celle du bois, spécialité de la ville si mes souvenirs étaient bons à ce sujet, me galvanisa et me donna encore plus envie de visiter la ville. Inspirant profondément, j'expirai doucement afin de vérifier l'état de mon torse et de ses muscles. Les derniers jours avaient été une véritable épreuve de force, Ehemim avait raison, je ne devais pas me presser pour reprendre une vie normale. Sortir et arpenter les rues de la ville, faire quelques achats pourquoi pas, c'était un bon début. Et puis, j'avais un défi à relever si nous voulions quitter cette ville.

- "Comment te sens-tu ?

- Contente d'être enfin dehors ! La lumière du jour m'avait manqué pendant tout ce temps.

- Je veux bien te croire. Qu'est-ce que tu souhaites faire ?

- Clairement, j'ai envie de me dégourdir franchement les jambes, de là à dire que j'ai des fourmis qui parcourent mes muscles seraient prématurés mais la sensation est là.

- Je te suis alors. J'ai déjà parcouru les rues de la ville à plusieurs reprises durant ta convalescence. Je ne la connais pas par coeur mais je n'en suis pas loin.

- Ça ne m'étonne que peu. Allons-y alors."

Tenant toujours le bustier que j'avais durement gagné contre Tamìa ainsi que son collier, je pris alors les devants et me mis en route vers le croisement le plus proche de l'auberge afin de déboucher dans ce qui semblait être une artère importante de Yarthiss. Tournant la tête sur la droite et sur la gauche, je mémorisai ce nouvel environnement, enregistrant le moindre détail dans ma tête afin de me repérer facilement si je devais un jour y remettre les pieds ou bien tout simplement pour retrouver mon chemin.

Je choisis de prendre sur la gauche après avoir bien observé la rue. La partie de droite semblait en bien moins bon état, ce qui me laissait supposer que cette partie de la ville était probablement moins bien entretenue voire moins bien fréquentée. Je n'avais pas l'intention de chercher les ennuis aujourd'hui, donc mieux valait pour ma santé ne pas faire trop de vagues.

Ehemdim vint se placer à mes côtés afin de me surveiller du coin de l'oeil et nous avançâmes dans la rue d'un bon pas. Marcher me fit du bien, être dehors me fit encore plus de bien. J'avais l'habitude de passer beaucoup de temps dehors que ce fut durant notre formation à l'armée ou bien lorsque j'étais une enfant à Faronia. La sensation du vent dans mes cheveux, du soleil qui venaient cogner sur ma peau, tout cela m'était familier et m'avait cruellement manqué durant mon enfermement.

Rapidement nos pas nous menèrent jusqu'à un croisement d'où je pus admirer les contreforts d'un château, probablement la demeure du roi de Yarthiss qui était connu pour être juste et bon envers son peuple. Les humains de la région s'entendaient globalement bien avec toutes les races du moment qu'on ne venait pas leur chercher des ennuis, ce qui était le cas de toutes les races à vrai dire sur Yuimen.

Portant toujours mon fardeau dans la main gauche, je me tournai vers mon fiancé afin de lui poser une question capitale.

- "Sais-tu si la ville dispose d'une forge ? Parce que je me vois mal sortir avec les mains pleines si c'est pour faire joli !

- Suis-moi, c'est par là."

Il tourna sur sa droite et continua sa route pendant deux minutes avant de tomber devant la devanture d'une boutique qui ressemblait fortement à une forge.

Avatar du membre
Aenaria
Messages : 55
Enregistré le : mer. 18 mars 2020 16:32

Re: Les Rues de la Cité

Message par Aenaria » ven. 27 mars 2020 20:42

De retour dans les rues de la ville, nous retournâmes sur nos pas afin de flâner un peu plus longtemps, voire, je l'espérais, de trouver un coin tranquille afin de nous poser pour admirer la cité ou tout simplement afin de discuter. Je pus admirer à loisir l'architecture des maisons qui bordaient les rues. La plupart du temps, les maisons étaient doubles : un magasin avec une charmante devanture au rez-de-chaussée où l'on trouvait de tout et de rien et la maison au-dessus. Nous venions de passer devant une boutique qui vendait des fruits locaux, la boutique précédente était occupée par un poissonnier qui devait probablement vendre la pêche du jour, Yarthiss se trouvant au bord d'un fleuve et non loin de l'océan.

C'était très agréable de faire comme tout le monde, de se balader comme si de rien était, comme si nous n'avions pas une mission à accomplir, comme si ma vie était d'une simplicité enfantine... Mais ce n'était pas le cas, ma vie était bien plus complexe que cela, elle l'était malheureusement devenue après la mort de mes parents. Tout avait changé lorsque j'avais découvert que mon frère jumeau avait changé de camp, lorsqu'il avait choisi de devenir le mal incarné en étant à l'origine de la mort de nos parents. Deux personnes avec un coeur en or, qui nous avait élevé avec beaucoup d'amour mais qui n'avaient pas vu les changements qui s'opéraient chez Aenarion.

(Ne te lance pas la pierre Aenaria. Ta mère avait senti que quelque chose n'allait pas...)
(Mais elle n'a rien fait pour l'empêcher de commettre l'irréparable.)
(Qu'aurais-tu voulu qu'elle fasse ? Qu'elle dénonce son fils à la milice de Balsinh au risque de devenir une paria dans la ville, d'être destitué ainsi que ton père de leur statut au sein de la société balsinaise ?)
(Les conséquences auraient été désastreuses pour notre famille...)
(Tu le reconnais Naria... La mort de tes parents était quelque chose d'inéluctable, ta mère le pensa... à la fin...)
(Crysti... pourquoi tu me dis ça maintenant ?)
(Je ne peux pas te donner toutes les informations en une seule fois, je n'en ai pas le droit. Ta mère me l'a fait promettre, je ne fais que respecter l'une de ses dernières volontés.)
(L'ancienne moi ce serait profondément énervée mais la nouvelle moi te comprend et accepte cela. Une promesse est une promesse, tu ne dois pas la rompre, quoi qu'il arrive.)
(Merci de ta compréhension.)

Aenarion était devenu un monstre de vanité, de méchanceté et de jalousie et maintenant je lui courais après sur tout Yuimen. Mais pour le moment, retrouver mon frère n'était pas mon objectif, je devais d'abord récupérer complètement afin de rentrer à Kendra Kâr et de retrouver sa piste sur le Naora. Profiter de l'instant avec mon fiancé, c'était un objectif simple que je m'employais à atteindre en cette journée. Ainsi je chassai mon frère de mes pensées afin de me concentrer sur le moment présent.

Revenant à la rue dans laquelle nous marchions, je vis un petit attroupement de femmes devant une boutique qui semblait être plus richement décorée que les autres de la rue. Curieuse de nature, j'avançais vers cette dernière, Ehemdim sur les talons, afin de savoir ce qui attirait l'attention de toutes ces personnes. La devanture semblait bien plus riche au premier regard et en inspectant son contenu, je compris ce qui était aussi attrayant pour ces femmes : cette boutique était une bijouterie qui présentait de très beaux objets. J'avais toujours le collier magique de Tamìa sur moi, je pourrais peut être le revendre ici.

De la tête, je fis un signe à Ehemdim pour lui indiquer mes intentions. Utilisant ma grande taille, je fendis la foule afin d'entrer dans le magasin.

Avatar du membre
Aenaria
Messages : 55
Enregistré le : mer. 18 mars 2020 16:32

Re: Les Rues de la Cité

Message par Aenaria » mar. 31 mars 2020 19:02

En sortant de chez le bijoutier, nous reprîmes un petit bain de foule non désiré mais de toute évidence, cette boutique était prisée pour que toutes les femmes riches de la ville se masse devant. Elles nous sautèrent presque dessus, voulant savoir ou plutôt souhaitant voir ce que nous avions acheté dans le magasin. Nous nous extrayions, non sans difficulté, de ce bourbier, jouant parfois des coudes, avant de retrouver un peu de quiétude.

- "On dirait des chiffonnières qui se battent pour savoir à qui mieux mieux !

- Ce sont de vraies hurleurs ma parole !

- L'une pourrait en devenir un, attention à ce que tu dis !"

Nous partîmes d'un rire communicatif tout en continuant de nous éloigner de ces folles furieuses prête à bondir sur la moindre occasion de colporter des rumeurs sur les personnes sortant de la boutique. Nous marchâmes un petit moment, jusqu'à ce que nos pas nous conduisent vers le fleuve de la ville. Des passerelles de bois enjambaient le cours d'eau, tranquille, sur lequel voguait ici et là des bateaux plats avec du bois à leurs bords.

- "La Yarthe, fleuve qui fait la richesse de cette ville, une véritable bénédiction si on écoute une partie de la population.

- L'autre partie avance que c'est une malédiction ?

- L'autre partie n'a pas vraiment d'avis tranché sur la question.

- Je vois que monsieur a fait ses devoirs pendant que je récupérai.

- Disons que je me suis occupé, j'ai surtout fait un peu de repérage pour me dégourdir les jambes et ne pas devenir fou à te voir te tordre de douleur dans tous les sens.

- C'est derrière nous, je vais mieux, je me sens mieux.

- Très bien alors, suis-moi.

Je n'eus pas le temps de répondre que déjà il attrapait ma main et m'entraînait à sa suite dans le labyrinthe que constituaient ces différentes passerelles. Il avait bien fait son travail de repérage car il ne changea jamais de direction, jusqu'à arriver à un petit embarcadère tout au bout de la ville, à la sortie la plus au sud. Je pouvais apercevoir au loin la forêt qui était à l'origine de la richesse de Yarthiss, la forêt du renouveau. Le fleuve dont le lit était large possédait un débit très tranquille, parfait pour le commerce fluvial. Je pourrais regarder ce paysage pendant de longues heures, du calme et la beauté, loin du tumulte de la ville.

- "Naria, tu es toujours avec nous ?

- Oui. Pourquoi m'as-tu amené ici ?

- Nous allons tester ta résistance physique ma chère.

- Pardon ?

- Nous allons louer une de ses barques et remonter le cours du fleuve sur un petit kilomètre, de quoi nous éloigner suffisamment de la ville afin de profiter de la vue.

- Ce n'est pas un peu trop pour une reprise ?

- Au contraire, je te sais dure au mal. Ça devrait aller.

- Si tu le dis. Où devons-nous payer ?"

Du doigt, il m'indiqua une petite fille qui attendait près de l'une des barques. Je m'approchais doucement d'elle et m'accroupissant, je baissai la tête pour la saluer.

- "Bonjour jeune demoiselle. Il paraît que c'est à toi qu'il faut s'adresser pour louer une de ses embarcations.

- Oui madame."

D'un rapide coup d'oeil, j'englobai tout le lieu des yeux à la recherche d'un adulte mais je n'en vis pas, ceci m'inquiéta fortement. J'espérai profondément que ce n'était pas un esclave à la solde d'un riche marchand.

- "Tu es toute seule à faire ça ?

- Mon papa est bucheron pour la guilde et ma maman est malade depuis une semaine, donc c'est moi qui m'en occupe à sa place.

- Je suis désolée d'apprendre que ta maman ne va pas bien. C'est très courageux de ta part de la remplacer.

- Merci madame.

- Combien est-ce que nous te devons pour louer une de tes barques ?

- 50 yus madame."

J'attrapai la bourse à ma ceinture et en sortit une pièce d'argent que je lui tendis dans ses petites mains.

- "Tiens ma grande. C'est pour aider ta maman à aller mieux."

Une bouche grande ouverte, des yeux ébahis, elle allait gober les mouches si elle restait ainsi. Puis, sans crier gare, une larme roula sur sa joue droite que j'attrapai au vol. Elle sauta alors sur moi et je la pris dans mes bras avant qu'elle ne fonde en larmes.

- "Merci... beaucoup... madame..."

Ses propos étaient entrecoupés de larmes mais je compris parfaitement ce qu'elle venait de me dire. Je la calmai du mieux possible en lui caressant le dos de mes mains et petit à petit, les soubresauts diminuèrent. Elle renifla une dernière fois dans mon oreille et recula avant de baisser la tête respectueusement.

- "Veuillez m'excuser madame ce n'est pas un comportement très approprié.

- C'est la réaction normale d'une petite fille bien élevée. J'espère que ce sera suffisant pour lui permettre de voir un médecin ou bien de s'acheter de quoi se soigner.

- Je vais aller chercher les plantes dont elle a besoin pour aller mieux au marché lorsque je fermerai l'embarcadère dans la soirée. Bonne balade à vous deux.

- Je n'ai pas saisi ton prénom ?

- Clara madame.

- Aenaria mais tu peux m'appeler Naria. Je suis en ville pendant encore un ou deux jours avec le Sindel que tu vois derrière moi. Si tu as besoin de quoi que ce soit, je suis à l'auberge de l'Au-Delà.

- Merci madame... je veux dire Naria."

Je me dépliai afin de lui ébouriffer les cheveux affectueusement.

- "Un conseil pour naviguer à contre-courant ?

- Ça va faire mal !

- Je crois que c'est le but de l'exercice.

- Essayer autant que possible de rester près des berges, le courant y est beaucoup moins fort qu'au centre du fleuve.

- Merci bien. À tout à l'heure ma grande !"

Je me retournai et rejoignis Ehemdim qui avait dû voir toute la scène. Il me lança un tendre sourire et me présenta notre barque qu'il tint fermement afin que je monte dedans à l'arrière. Une fois assise, je tins fermement le ponton afin qu'Ehemdim monte à l'avant. Je pris quelques secondes pour déposer mon bouclier et mon épée devant moi afin de ne pas être gênée pendant que nous ramions. Ehemdim fit de même en posant ses armes sur les miennes. Il attrapa ensuite sa rame, je fis de même. Me retournant, je l'appuyai contre le ponton derrière moi et d'un coup sec je nous poussai vers le fleuve pendant qu'Ehemdim amorçait de grands mouvements afin de nous mener vers le bord. Je me mis sur son rythme et nous commençâmes à pagayer comme des forcenés.

(((HRP : retirer 100 yus de ma bourse.)))
Modifié en dernier par Aenaria le ven. 8 janv. 2021 12:42, modifié 1 fois.

Avatar du membre
Aenaria
Messages : 55
Enregistré le : mer. 18 mars 2020 16:32

Re: Les Rues de la Cité

Message par Aenaria » mer. 6 janv. 2021 22:46

Les minutes s’égrainèrent et nous finîmes par entendre de l'agitation, les bruits de la ville arrivèrent jusqu'à nos oreilles et bientôt nous arrivâmes en lisière de la cité. Ehemdim nous fit tourner vers la droite afin de longer un peu plus le fleuve et nous parvînmes à l'embarcadère d'où nous étions partis en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire. Clara nous attendait, assise, les pieds dans l'eau. Ehemdim se pencha vers elle, posta deux doigts devant ses yeux et montra ensuite la rivière. J'étais en train de reprendre mon souffle quand je vis notre embarcation arriver tranquillement jusqu'à la demoiselle.

- "Mon bateau !"

Elle fut folle de joie de voir son outil de travail revenir de lui-même. Ehemdim se déplaça avec légèreté et vivacité afin de récupérer le bateau et de l'amarrer au quai. Il revint vers nous, fis une petite révérence devant Clara avant de se relever.

- "Bonne fin de journée ma grande.

- Pareil pour vous deux."

Ehemdim s'avança vers moi, me prit par la main et nous nous enfonçâmes de nouveau dans les rues de la ville. Il me fallut encore quelques petites minutes pour récupérer mon souffle lorsqu'une conversation de deux marchands kendrans me titilla les oreilles. Je fis signe à Ehemdim de me suivre afin d'écoute de plus près ce qui se disait.

- "Tu te rends compte ! C'est vraiment très bon pour les affaires !

- Tu rigoles j'espère ! C'est une catastrophe !

- Mais non, tu vois toujours le verre à moitié vide ! Je vois surtout une montagne de Yus pour toi et moi !

- Et les problèmes d'approvisionnement ? Les problèmes de sécurité de nos navires pour la traverser entre ici et Nirtim ? Tu y as pensé toi ? Cette guerre va nous ruiner, je te le dis, elle va nous ruiner !

- Il suffit d'avoir quelques soldats sur nos navires pour protéger nos marchandises et le tour est joué mon ami. Rien de bien difficile en somme.

- Et le bateau corsaire dont tout le monde parle ? Et l'armée qui attend de fondre sur Kendra Kâr ? C'est quoi pour toi ? Un mirage ?

- Des ragots, ce ne sont que des ragots. Et tu ferais bien de baisser la voix mon ami, tu inquiètes les passants à parler aussi fort."

Ce n'était pas les passants qui m'inquiétait à cet instant précis mais plutôt le contenu de la conversation. Un bateau corsaire, une attaque de pirate peut être, mais la mention de la route maritime potentiellement dangereuse entre ici et Kendra Kâr et surtout la présence d'une armée hostile non loin, cela ne voulait rien dire de bon. Lançant un regard entendu vers mon fiancé, je choisis de prendre part à la discussion entre les deux marchands alors qu'Ehemdim m'avait suivi silencieusement.

- "Excusez mes manières messieurs, mais je fais partie des passants qui vous ont entendu élever la voix. Que se passe-t-il à Kendra Kâr pour que vous ayez une telle discussion ?

- Mon ami ici présent ne fait que colporter des rumeurs concernant une soi-disant attaque à venir d'une grande armée non loin de Kendra Kâr.

- Je sais très bien ce que j'ai vu ! Je finis de faire charger mon navire et je rentre vite fait à la cité blanche !

- On dit souvent que les rumeurs et les ragots sont basés sur des faits bien réels, alors dites-moi tout.

- J'ai vu beaucoup d'agitations entre Oranan et Kendra Kâr, beaucoup de bruits, de fumées, tout cela ne peut dire qu'une chose : la guerre est à nos portes. Si ce ne sont pas les elfes, ça ne peut être que lié aux récents évènements en Omyrhie : les troupes de la ville déferlent dans les plaines pour tuer et détruire tout sur son passage. Le port d'Oranan est aujourd'hui inaccessible aux navires marchands ou de guerres.

- Ce n'est pas la première fois que cela arrive, le port d'Oranan nous a été refusé à plusieurs reprises pour débarquer nos marchandises.

- Certes mais tu ne peux pas ignorer ce que j'ai vu et ce que beaucoup de monde raconte.

- L'Omyrhie hein... Ca ne me dit rien qui vaille...

Me tournant vers mon fiancé, je levai un sourcil entendu pour lui faire comprendre à qui je pensais en cette seconde précise. Puis me vint une idée. Je pris la main du marchand le plus censé des deux et qui selon moi détenait la vérité afin de lui faire une proposition.

- "Si nous nous mettons à votre disposition pour protéger votre navire, acceptez-vous de nous faire traverser jusqu'à Kendra Kâr ?

- Deux longues oreilles pour protéger mes hommes et ma cargaison, ça ne se refuse pas. Nous avons un deal cependant, il faudra quand même que vous payiez une taxe de passage, vous en êtes conscients ?

- L'argent ne sera pas un problème.

- Parfait alors. Nous appareillons à la tombée de la nuit, rejoignez-moi au port de la ville. Il vous suffira de trouver le navire avec des oiseaux sur les voiles pour vous repérer sinon demandez à trouver Théodorus, c'est ainsi que je me nomme.

- Aenaria et Ehemdim. Enchantés de faire la route et de pouvoir protéger vos biens. On vous rejoint le plus rapidement possible, le temps de réunir nos affaires."

Nous nous serrâmes tous les trois la main sous les yeux abasourdi de deuxième marchand qui n'en revenait toujours pas de la scène qui venait de se dérouler sous ses yeux. Je ne pus m'empêcher de me tourner vers lui pour lui causer du pays.

- "Vous feriez bien de vous trouver des hommes pour protéger votre navire parce que je pense que Théodorus est dans le vrai."

Je partis ensuite et Ehemdim me fit traverser les rues afin de nous rendre à notre auberge.

- "Tu es sûre de vouloir rentrer aussi vite à Kendra Kar, tu te remets à peine.

- Je ne vais pas me casser, je t'ai prouvé aujourd'hui que j'étais en capacité de me maîtriser. Les propos de Théodorus m'inquiètent au plus haut point...

- Tu es inquiète pour Nathaniel et Kellan je suppose ?

- Entre autre mais pas seulement. J'ai bien peur que si Théodorus a raison, et que l'Omyrhie se vide et se trouve en vue de Kendra Kâr, il y a fort à parier que l'Ynorie est en mauvaise posture. Si la région tombe, Kendra Kâr sera vulnérable à une attaque d'ampleur de la part des troupes d'Oaxaca, et ça je ne le permettrais pas.

- Bien alors direction Kendra Kâr, une fois sur place on essaiera d'en apprendre un peu plus pour savoir comment nous nous organisons."

Dans ma tête, c'était déjà tout tracé moi au front et lui au Nobelium pour organiser l'arrière-garde mais j'avais bien peur qu'il ne l'entende pas de cette oreille. Nous allongeâmes le pas afin de retourner rapidement vers l'auberge de l'au-delà afin de régler la note et récupérer nos affaires. Une guerre se préparait, nous allions répondre à son appel.

Répondre

Retourner vers « Yarthiss »