Les Ronces de l'Ouest

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Yuimen
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Les Ronces de l'Ouest

Message par Yuimen » ven. 5 janv. 2018 11:02

Les ronces de l'ouest

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Située tout le long du côté ouest à la frontière intérieure du village, cette longue haie de ronces s’avère une excellente barrière pour éloigner les indésirables. En plus de s'en servir de moyen de protection, les Lutins y procèdent à la cueillette des petits fruits qui y poussent. Ce sont les Lutins de la grande famille Charette (près de cinquante membres) qui s’acquittent de cette tâche.

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Gamemaster8
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Re: Les Ronces de l'Ouest

Message par Gamemaster8 » dim. 13 déc. 2020 05:36

Événement: On a toujours besoin d'un plus petit que soi
Pour Nhaundar, Oljyn, Syelsa,Tips
A votre arrivée ici, vous y retrouverez pleins de petits fruits, mais aussi un lutillon que certains d'entre vous reconnaitront. Affichant un air jovial, il vous fit signe de la main de le rejoindre.
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"Voulez-vous m'accompagner dans ma cueillette ?" Dit-il timidement
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À votre service, pour le plaisir de rp !

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Nhaundar
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Re: Les Ronces de l'Ouest

Message par Nhaundar » ven. 15 sept. 2023 22:17

VIII 10 Apprendre à repousser la mort.


Alors que nous savourons cette liqueur ensemble, un bruit important se fait entendre par-delà la porte de la pièce où nous nous trouvons. Une créature massive et pourtant rapide possédant une multitude de pattes, semble se rapprocher de notre position. Puis la porte s’ouvre dans un fracas. Finalement, j’aurais préféré qu’il s’agisse d’un monstre qui en voudrait à ma vie, car ce qui arrive et pire encore. Une monstrueuse horde de lutinos déboule sans crier gare. Ne s’arrêtant que près de nous, chacun s’exprime à sa manière et un peu tous en même temps.

"Vous avez fini ?"
"Le magicien peut venir avec nous ?"
"Il est habillé aujourd’hui ?"
"On voudrait l’emmener voir Joël !"
"Je peux boire moi aussi ?"

Alors que la situation semble amuser Antonio, celui-ci me condamne au triste sort qui m’attend, expliquant rapidement que nous en avons effectivement terminé et que je suis tout à leur disposition. Plusieurs paires d’yeux me fixent simultanément de leurs regards larmoyant particulièrement bien travaillés. Après ces nombreux efforts, j’éprouve une fatigue mentale importante. J’ai affronté de nombreuses situations dangereuses, des pièges dans des ruines, des tortures à Omyre, mais rien, rien ne m’a jamais préparé à devoir dire non à ces petits garnements. C’est donc sans avoir la moindre chance de lutter, face à des vétérans dans ce domaine, que je renonce à me battre et dépose les armes, en acceptant de les suivre. Ceux-ci m’attrapent par la manche et me tirent hors de la pièce, et même de la taverne.

Je suis à présent dans un cortège composé de petits lutinos tous guillerets, en chemin vers une étrange destination. Joël, un lutin aux abords du village, aime à travailler ses champs pour nourrir les siens. Il s’avère que ce Joël est un lutin particulier car il aurait été dans sa jeunesse, un lutino particulièrement facétieux. Une sorte de champion, de roi de la malice que les lutinos s’écharnent à détrôner.

"Bon tu as compris la chanson ?" Répète une énième fois une tignasse brune aux joues rondes tintées de charmantes taches de rousseur.

"Je…oui, mais c’est vraiment nécessaire ?" Fais-je un peu incrédule.

"C’est même crucial !" Déclare un autre plus fin à la chevelure d’or bouclée, avant de poursuivre. "Plus qu’un chant, c’est notre hymne de guerre !"

Une réponse qui n’attend donc aucune opposition.

"Bien, très bien alors !"

Armé d’un tambour, le plus petit et plus jeune du lot, bat le rythme de l’air.

"Un, deux, trois petits lutins
S’amusent depuis c’matin
A préparer pour Joël
Des myrtilles et des groseilles

Joël, Joël
Taquiner le vieux Joël
Joël, Joël
Pour coller le vieux Joël

Quatre, cinq, six pirouettes
Et des folies pleins la tête
Œil taquin et bouche jouflue
En chantant turlututu

Joël, Joël
Taquiner le vieux Joël
Joël, Joël
Pour coller le vieux Joël"


"Chut, chut !" Nous arrête un lutin roux en tête de cortège. "Il est déjà là !"

Dans le silence le plus complet, nous approchons du lutin roux, au sommet d’une petite colline, qui en s’approchant, surplomb des ronces garnis de mûrs. Joël est un lutin dans la force de l’âge, mais d’un ancien temps. Une bonne bedaine dans une jolie salopette bleue. Une barbe blanche bien garni, taillée par en pointe, par de nombreux passages de sa main en appréciant sa texture. Il porte une chemise à carreaux verte ainsi qu’un chapeau en paille à large bord.

"Ouf, on a eu chaud, il ne nous a pas entendu !" Se réjouit le blondinet.

Effectivement, Joël semble occupé à travailler la terre pour la rendre plus aérée, permettant à l’eau de pénétrer correctement la terre aux pieds des ronces. Il ne semble pas intrigué par l’approche de notre groupe.

"Qui a apporté les munitions ?" Demande la lutine à la tignasse brune.

Nous nous regardons tous, portant finalement les yeux sur un de nous, une myrtille en main et du jus sur la bouche. Voyant que les regards sont dans sa direction, sa première réaction est de regarder dans la même direction, mais derrière-lui bien entendu.

"Arrête de manger et donne-nous tes sacs Louis !"

Celui-ci donne ses sacs dans ses mains et à ses pieds, gorgés de myrtille et de groseilles avec la réticence de celui qui avait une bien meilleure utilisation des fruits à sa disposition, ainsi qu’un creux à combler.

"Alors comment on procède cette fois-ci ?"
"On va se séparer et l’attaquer en plusieurs côtés !"
"Non on attaquent de front par surprise !"
"Mais chut, calmez-vous il vous nous entendre !"
"En attendant de se mettre d’accord, je peux avoir une myrtille ?"

Alors qu’ils se crêpent le chignon, je me contente de regarder Joël. Celui-ci ne bronche pas, toujours affairé dans ses ronces. D’ailleurs, il semble prendre beaucoup de temps pour celui-ci non ? Il reste à travailler la terre bien plus que tout les autres pieds depuis notre arrivée.

(Aurait-il un problème à creuser la terre ? Non avec tout ce temps il devrait avoir creusé un trou assez grand pour tenir la moitié de son corps. Pourtant, je ne vois pas de tas de terre…ni même de poussière en remuant la terre ! Est-ce que…)

Je regarde avec une plus grande attention, cherchant un signe qui confirmerait mes soupçons. Je guette les rares moments où il lève la tête et un petit sourire le trahit. Je me tourne rapidement vers les autres calmant leurs futiles disputent.

"Arrêtez ! Il nous déjà repéré !"

"Comment mais… ?" Déclare la brune aux joues rondes, avant d’aller voir ce qu’il en est de ses propres yeux. "Mais non, il a toujours la tête dans la terre !"

Les autres lutinos arrivent à nos côtés, pour eux aussi observer Joël. Voilà plein de petites têtes dépassant du monticule à l’affût des moindres faits et gestes du terrible lutin.

(Joël est occupé à je ne sait encore quoi, mais je doute qu’il s’occupe réellement de ses ronces. Mais que mijote-t-il alors ? Tiens, il se relève ?)

Sans crier gare, Joël se relève en nous faisant face, un petit sac dans chaque main. Le sourire qu’il nous offre démontre bien que non seulement il nous a entendus, mais en plus, il nous attendait. Il lance un premier sac dans notre direction, qui atterrit avec précision à nos pieds, s’ouvrant pour déverser une quantité impressionnante de petits insectes qui nous sautent dessus. Le chaos s’empare de notre brigade avec une facilité déconcertante. Assaillient par les petites bêtes qui parcourent leur corps, les lutins n’ont de cesse de sautiller sur place en hurlant de rire, chatouillés par les petites pattes sur leur peau. A l’extrémité du groupe, je suis parmi les moins touchés de notre brigade. J’ai assez d’expérience pour garder un œil sur notre ennemi et le voir amorcer le bras.

"Il tire ! Planquez-vous !"

Hélas c’est trop tard. Maître dans l’art du double lancer d'insectes à une main, deux projectiles atteignent leurs cibles et accroissent le chaos dans les rangs. Notre adversaire nous a pris à notre propre jeu, il faut soit fuir, soit renverser la situation par une nouvelle variable.

(En y réfléchissant, il y a bien un sort que je pourrais utiliser dans cette situation ! Celui qui m’a permis de tenir tête à cette odieuse shaakt, avant de venir ici. Cependant, je ne l’ai pas pratiqué depuis ce moment, mais l’opportunité et la situation sont parfaite !)

Ainsi, laissé de côté par les assauts et les railleries de Joël, je me concentre. Bien que je sois moi-même attaqué par les insectes, je monopilise ma magie issus de mes fluides de feu pour projetter mon sort sur ma cible. De mémoire, j’étais parvenu à troubler les sens en intervertissant les sens. Comme toucher par les yeux, sentir par les mains, respirer par les oreilles, entendre par la bouche et goûter par la peau. Mes fluides se projettent sur la cible, s’immiçant dans sa tête à la recherche de ces fameux signaux transmis par les différents sens. Je guide mon sort, devant fouiller dans la tête de ma cible ce que je cherche, car je n’ai plus le souvenir de ma réussite face à la femelle elfe noire. Je connais mon sort, je sais ce que je dois chercher et ce qu’il provoque. Je parviens donc à trouver la cible précise de ma magie, mais trop tard. L’influence que j’ai sur mes fluides m’échappe et il me faut recommencer mon opération. Cette fois, je peux cibler avec précision ma magie, la rendant plus efficace par sa rapidité. Hélas, l’instinct de Joël le pousse à se demander ce que ce type à la peau noire tente de faire avec un bras dans sa direction. Un autre sac d'insectes arrive sur moi, tandis que mes fluides s’extirpent déjà de mon corps pour fondre sur ma futur victime.

Ces petites bêtes sont nombreuses, particulièrement gênantes, mais je suis un mage aguerri. Ma magie m’obéi et pénètre la tête du lutin pour y intervertir ses sens. Cette fois-ci, ça marche. Je le vois par la réaction de Joël, qui a du mal à tenir debout. Le voyant regarder ses mains, il parait troublé par ses sens interverti. Le moment est donc parfait !

"Joël est affaibli par ma magie ! C’est le moment de montrer ce que vous valez lutinos !" Fais-je en hurlant pour galvaniser les troupes.

Dans un bref instant de lucidité, les lutinos se ressaisissent, ignorent les insectes encore sur eux pour se concentrer sur l’épreuve de force à laquelle ils ont voulu se mesurer. Observant Joël et comprenant que l’occasion leur est offerte, ils s’arment rapidement de leurs munitions. Déjà, Joël reprend ses esprits, ma magie s’est estompée. Malheureusement pour lui, une rafale de fruits bien mûrs l’atteint, dont un en plein visage, tâchant autant les vêtements que son égo de grand champion. Un coup qui l'affecte grandement et nous offre une nouvelle possibilité d’attaquer à nouveau. De mon côté, je concentre le maximum de fluides possible pour relancer la même magie. Encore une fois, mon sort fonctionne, me poussant à ressentir de la pitié pour ce pauvre Joël. Incapable de se défendre ou même d’éviter les cibles qui se dirigent à lui, la quasi-totalité des tirs atteignent leur cible, transformant le lutin en un amas de bouillasse aux arômes fruités. Des senteurs qui attirent à lui, les créatures du coin qui lorgnent dans sa direction. Mon sort fini par s’estomper, me permettant de comprendre que plus il y a de magie et plus mon sort dure, mais cela offre également à Joël, la possibilité de fuir les animaux qui s’amassent autour de lui.

Inversement proportionnelle à la capacité des sacs actuellement vides, les lutinos sont galvanisés d’une joie sans pareille. Sautillant sur place en dansant de manière chaotique, sans aucun sens artistique, si ce n’est se laisser porter par l’euphorie actuelle. Même Louis est content et savoure des myrtilles qu’il a sauvé d’un destin moins gastronomique.

"Joël ne risque rien au moins avec toutes ces abeilles et ses oiseaux ?" Fais-je tout de même inquiet.

"Non aucun problème ! Il se dirige vers une marre. D’ailleurs, c’est là qu’on est allé la dernière fois qu’on s’est fait battre !" Me répond la tignasse brune.
"Et la fois d’avant !"
"Et celle d’avant d’avant !"
"Du coup pour la chanson ? Faut qu’on change les dernières paroles, c’était pas prévu !" S’affole le blondinet.

Poussé par ma présence en compagnie des lutins, ainsi que par ma réussite magique, mon esprit est nimbé d’une aura de clarté, permettant à une créativité lutinesque de s’installer.

"Je…je peux tenter quelque chose ?"

Les lutinos me regardent quelques instants, avant d’afficher de larges sourires d’approbation. Nous reprenons le chemin du village, portés par les dernières paroles de mon cru.

"Sept, huit, neuf et c’est fini
Les lutins sont repartis
Attirant grâce aux groseilles
Des oiseaux et des abeilles

Joël, Joël
Taquiner le vieux Joël
Joël, Joël
Pour coller le vieux Joël

Joël, Joël
Taquiner le vieux Joël
Joël, Joël
Pour coller le vieux Joël"



VIII 12 Converser avec la panseuse.

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