Chez Mazallin Manznar

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Yuimen
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Chez Mazallin Manznar

Message par Yuimen » ven. 5 janv. 2018 10:50

Chez Mazallin Manznar
Bizarreries en tous genres et autres genres, achat/vente

Image

Voici l’inscription qu’arbore fièrement une enseigne surplombant une vitrine recelant mille et uns bidules, breloques, machin-choses, trucs et autres curiosités que vous ne trouverez sûrement nulle part ailleurs.

Lorsque Mazallin a remarqué que les aventuriers, ne se contentant pas d’un équipement standard, trimbalaient souvent toutes sortes d’objets non-conventionnels, il a tout de suite flairé le marché potentiel, et a acheté une vieille bicoque qu’il a rénovée de son mieux, lui donnant un aspect à la fois intriguant et accueillant, ce qui fait rondement marcher son commerce, attirant tout pige… aventurier qui se verrait intéressé par ce qu’il a à proposer.

En entrant, vous verrez probablement le vieux Maz’ assis dans un épais fauteuil de cuir, son corps frêle enveloppé de sa perpétuelle robe de chambre exotique, son crâne ridé surmonté d’un chapeau non moins exotique qui surplombe une cascade de cheveux argentés faisant ton sur ton avec sa barbe et sa moustache soigneusement arrangées. Une paire de bésicles branlantes est accrochée à son nez osseux, située bon gré mal gré dans l’axe de ses yeux bleus toujours vivaces malgré son grand âge. Il sera vraisemblablement plongé dans l’étude de vieux livres ou la rédaction de registres, livres de comptes, inventaires… entouré de quelques livres qu’il compulse de ses doigts squelettiques.

Avec ses airs de vieux fou, Mazallin est le portrait type d’un magicien. Nul ne sait vraiment si il en est un ou si c’est juste un grand père pantouflard, mais dans le doute, les gens préfèrent s’abstenir de vérifier, car même s’il n’a aucun pouvoir magique, Zewen sait lesquelles de ses « bizarreries » il a pu conserver pour son compte personnel en cas de client radin trop entreprenant.

Vous ne devriez pas avoir à vous en faire pour l’accueil : Mazallin est toujours heureux de voir une nouvelle tête, symbole d’un troc riche en nouveautés, et il aura tôt fait de mettre ses bouquins de côté pour s’occuper de vous. Donc, si les « Ne touchez pas à ça ! », les « Attention c’est fragile ! » et les « Qu’est-ce que ça fait là ça ? » ne vous dérangent pas, vous devriez sortir satisfait.

Quand on lui demande qui a bien pu fabriquer les objets qu’il propose, Mazallin se lisse la barbe en souriant et en murmurant « Des Génies Merveilleux sans doute. », ce qui signifie qu’il n’en sait rien.

La boutique est installée un peu au nord de l’arène, près du cimetière… pourquoi ? Car il faut bien se placer là où on peut s’approvisionner : que les aventuriers soient morts ou vifs, ils conservent leur équipement, et Mazallin l’a bien compris.

  • Consommables (périssables.):
    • Huile d’insaisissabilité : Rend le bénéficiaire tellement glissant qu’il est quasiment impossible de se saisir de lui pendant deux heures (Se dissipe facilement à l’eau; utilisation unique). 40 yus.
    • Élixir lavetout : Une gorgée vous rendra propre de la tête aux pieds, et vous exhalerez un doux parfum de la fleur de votre choix. (5 doses). 30 yus.
    • Pastille d’hermaphrodite mineure : Fait changer l’individu de sexe pour 1 heure (quelques minutes de plus ou de moins selon la personne). 20 yus.
    • Statuette d’appel : Permet d’appeler instantanément à ses côtés une personne qui a au préalable déposé de son plein gré quelques gouttes de son sang dans la bouche de la statue en en enfonçant la tête. (Utilisation unique). 400 yus.
  • Consommables (quotidiens):
    • Zatsinof : Une corne dans laquelle le propriétaire peut crier « Zatsinof ! » pour rendre tout le monde sauf lui muet pour une bonne demi-heure dans un rayon de sept mètres. (Utilisable une fois par jour). 150 yus.
  • Armures:


  • Armes:

  • Boucliers:

  • Casques:

  • Accessoires:



Fonctionnement :
  • Achat :
    • Objets personnalisables : Choisir le type d'objet dans la liste, lui donner un nom, un niveau, un rang de qualité et en calculer le prix via la règle des équipements.
    • Objets uniques : Choisir l'objet dans la liste présentée.
  • Vente : Le vendeur ne reprend que les objets du même type que ceux qu'il vend.
  • Calcul des prix de vente, achat, réparation : via la Règle sur les équipements
  • La demande doit être postée, avec le lien du post, dans le sujet d'Interventions GM.

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Faëlis
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Re: Chez Mazallin Manznar

Message par Faëlis » dim. 20 janv. 2019 18:18

Les jours suivants avaient consisté avant tout en pas mal de repos. Aliéna comme Faëlis étaient tous les deux épuisés par les combats. Cependant, il y avait quelques tâches à accomplir et, en premier lieu, il s'agissait d'aller vérifier que les gants qu'il avait récupérés étaient maintenant inoffensifs. Se rappelant le vieux magicien auprès duquel il avait acheté l’élixir lavetout, il retourna vers cette boutique pour y présenter sa trouvaille tandis que sa compagne restait à l'auberge.

Le vieil homme le salua aimablement, ravis de voir revenir un vieux client dans sa boutique qui, il est vrai, ne devait pas souvent recevoir de visite. Le jeune elfe lui présenta les gants enchantés, lui demandant s'il s'agissait bien des légendaires Gants de l'arc et s'ils portaient encore leur envoûtement d'illusion. Le vieil homme les prit prudemment et les inspecta en marmonnant.

« Hum... les Gants de l'arc ? Certainement pas, non. Une habile contrefaçon, je dirais plutôt. Et porteuse d'un enchantement étrange, en effet. Sans doute redoutable, mais maintenant presque épuisé. C'est sans danger, assurément. Où avez-vous récupéré ça ? »

D'une certaine manière, Faëlis était soulagé : les lutins avaient bien joué leur coup. Il ne savait pas comment, mais ils avaient réussi à subtiliser la relique aux voleurs, et même lui s'était laissé berner ! Il raconta sa quête pour avertir les lutins des dangereux bandits qui voulaient les dérober, et la bataille féroce qui avait suivi. Il parla, bien sûr, de l'enchantement qui avait rendu le chef des bandits complètement fou, et auquel l'elfe lui-même n'avait survécu que grâce à son entraînement à résister aux illusions. Manifestement, des lutins avaient fui le massacre avec la véritable relique, parvenant à la ramener à leur ville.

Mais si les histoires peuvent être passionnantes, elles ne font pas vivre, et le magicien avait sans doute envie de vendre de véritables services. Faëlis lui présenta donc son casque :

« Voici un objet que j'ai récupéré fort loin... Je me demandais si vous ne pourriez pas y trouver certaines propriétés utiles... »

(((Achat d'une amélioration de protection contre l'air pour 1000 yus)))

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GM Apprenti 3
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Re: Chez Mazallin Manznar

Message par GM Apprenti 3 » mar. 22 janv. 2019 12:54

Intervention pour Faëlis

Après avoir chaleureusement salué Faëlis d’un sourire espiègle et confirmé ses soupçons concernant les gants rapportés, le vieux magicien écouta silencieusement l’elfe blanc pendant l’intégralité de son récit, se grattant régulièrement de ses doigts osseux son épaisse barbe argentée et ponctuant la narration par de petits mouvements de tête approbateurs. S’il s’ennuya pendant le long discours, il n’en montra pas le moindre signe…

Son attitude changea, lorsque Faëlis se découvrit pour tendre au vieil homme son casque, lui demandant par la même occasion d’identifier de potentielles propriétés magiques sur la pièce d’armure. Il se redressa, saisit l’objet de ses deux mains et se dirigea derrière son bureau où, après avoir chaussé ses lunettes, il examina attentivement le casque sous toutes ses coutures.

L’opération dura plusieurs minutes pendant lesquelles l’intérieur de la boutique resta profondément silencieux, si l’on excepte les « Attention ! » intempestifs à chaque fois que Faëlis se rapprochait trop près de la marchandise du vieux marchand. C’était à se demander si ce dernier n’avait pas des yeux à l’arrière du crâne…

L’identification terminée, Mazallin se rapprocha de son client et lui remit son casque dans les mains avant de lui adresser la parole :

« Ce casque a été savamment enchanté pour protéger celui qui le porte contre l’aéromancie… La magie de l’air et du vent si vous préférez… Un bien bel objet que vous possédez là, Messire Elfe. Si jamais il vous est trop encombrant, sachez qu’il fera toujours le bonheur de quelqu’un d’autre dans mon humble boutique et que je peux vous proposer de le racheter à un prix fort intéressant pour vous ! »

Il força un clin d’œil destiné à son interlocuteur, puis fit un pas en arrière, scrutant les moindres faits et gestes de son visiteur à travers ses lunettes, et ce jusqu’au départ de son client
Aie confiance, crois en moi
Que je puisse veiller sur toi...

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Faëlis
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Re: Chez Mazallin Manznar

Message par Faëlis » sam. 26 janv. 2019 13:43

Mazallin étudia un moment le casque, l'observant sous toutes les coutures. Au bout d'un moment, il l'emmena dans l'arrière-boutique, laissant l'elfe seul au milieu des étagères. Enfin, pas trop seul, puisqu'il revenait régulièrement pour jeter un œil en précisant qu'il ne fallait toucher à rien. Quand il revint enfin pour de bon, il expliqua que le casque avait été enchanté par une puissante magie de l'air qui permettait de se protéger de cet élément. C'était assez naturel, maintenant qu'il y pensait : le casque ayant été fabriqué par des élémentaires d'air !

Le vieux magicien aux yeux brillants lui fit comprendre qu'il l'aurait bien racheté, mais Faëlis déclina : ce casque magnifique, avec ses motifs torsadés et ondulants, était un parfait écrin pour son auguste tête ! Il remercia donc le marchand, lui donnant quelques pièces pour le temps perdu tout en lui adressant un clin d’œil :

« Cet objet à une fort longue histoire, lui aussi, mais je vais garder quelques secrets... et le casque avec ! »

Puis, il sortit de la boutique pour aller récupérer ses affaires à la forge.

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Triam
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Re: Chez Mazallin Manznar

Message par Triam » lun. 24 mai 2021 02:03

"Deux casques, cinq bagues, deux ceinturons en bronze, une dent en or..."

Triam énumérait les possessions qu'il avait récupérées au cimetière plus tôt dans la mâtinée. Le vieux Mazallin y avait des amis bien placés, et il envoyait généralement son apprenti quémander les biens que de pauvres âmes errantes avaient laissées avec leur dépouille. Le jeune homme avait passé les deux dernières heures en son absence à analyser ces babioles avec l'assiduité exigée par son maître, mais son expertise lui disait qu'aucun de ces objets ne contenait de magie ou de mécanisme particulier.

"Ahh, mais en es-tu bien sûr, petit Otto ?" fit le vieillard alors qu'il pendait son manteau en laine de bouloum dans l'arrière-boutique.

Cela ne servait à rien de rétorquer, Triam le savait. Il attendait avec impatience la suite inéluctable pour que cette routine absurde ne s'achève que plus vite. Mazallin Manznar, magicien autoproclamé, se saisit de la bague la moins abîmée par la rouille et la soumit à un nombre absurde de tests douteux. Mais même trempée dans de l'"huile révélatrice" ou aspergée de "sels alchimiques", la babiole ne révéla nul secret exotique, nulle énigme incongrue.

"C'est juste une bague, monsieur Manznar."
"Maître Manznar, mon garçon." le corrigea-t-il alors qu'il mordillait son sujet d'analyse et le tapotait contre le bois meurtri de son bureau.
"Maître Manznar... Tous les aventuriers qui passent, ou trépassent, par ici ne portent pas de pierres magiques ou d'arme légendaire. Je dirais même que, depuis que je suis là... aucun n'en a ramené."
"Tu n'es là que depuis deux semaines. Les reliques ne tombent pas du ciel ou de la poche du moindre macchabée. La patience, Otto, la patience ! C'est cela qui te fait défaut, vois-tu. Kendrâ Kâr ne s'est pas bâtie en un jour, et il m'a fallu des décennies pour accumuler tous ces trésors..."

Mazallin désigna d'un geste l'étagère qui faisait sa fierté, celle dont la collection accueillait tous les clients dès qu'ils passaient le pas de la porte. Bien sûr, c'était celle avec la corne de silence et les pilules d'hermaphrodite. Il y avait aussi un long couteau orné, mais parfaitement banal à tout autre égard. Les yeux bleus de Triam passèrent en revue les enchevêtrements de jarres insolites et de vêtements peu dignes qui infestaient l'étagère juste à côté de celle-ci.

"Je n’appellerais pas vraiment ça des trésors. Plus de la moitié de ces articles est parfaitement ordinaire, et l'autre, je ne l'ai pas encore trouvée sous toute cette poussière..."

Le fier gérant de "Bizarreries en tous genres et autres genres" leva un sourcil indigné alors qu'il faisait s'entrechoquer les deux cabassets comme s'il s'attendait à une réaction quelconque.

"Hoho, je vois, ça passe deux petites semaines à la "PRESTIGIEUSE UNIVERSITÉ DE MAGIE DE TULORIM" et subitement, Môssieur est un expert des artefacts occultes et autres mystères de ce joli petit monde ? Dans ce cas, Môssieur Otto, faites donc une fleur à ce vieux magicien décrépi et emmenez-moi tout ça au quincailler, je vous prie."

C'était la routine qui s'était installée depuis son arrivée à Tulorim. Dépoussiérer les vieux machins, aller chercher d'autres machins auprès du croquemort, examiner minutieusement les nouveaux machins et ramener ce qui ne plaisait pas au vieux fou à la quincaillerie du coin. Triam poussa un soupir lorsqu'un bruit de porte grinçante lui rappela que techniquement, la seule tâche qui incombait encore au tenancier de cet illustre bazar était d'accueillir la clientèle.

"Bienvenue chez Mazallin Manznar, le bazar du bizarre ! Alors, armet magique ou filtre d'amour ?"
Modifié en dernier par Triam le mar. 1 juin 2021 16:03, modifié 1 fois.

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Guasina
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Re: Chez Mazallin Manznar

Message par Guasina » mar. 25 mai 2021 02:08

Nous venions tout juste de franchir le seuil de la porte que le propriétaire de l’auberge nous héla. Nous nous tournâmes aussitôt et nous attendîmes patiemment qu’il nous rejoigne et qu’il reprenne son souffle avant de lui demander ce que l’on pouvait faire pour lui.

En fait, la serveuse avait entendu que quelques bribes de notre conversation, mais cela lui suffit pour en connaître les grandes lignes qu’elle avait rapportées à son patron sachant que ça l’intéresserait.

De sa belle voix grave, ce moustachu d’âge mûr souffrant légèrement d’embonpoint nous informa qu’une caravane partait dans l’heure suivante et qu’il aimerait qu’on les rejoigne pour transporter quelques colis pour lui. Nous acceptâmes avec plaisir, lui donnant rendez-vous dans moins d’une heure devant son établissement.
D’un commun accord, moi et Jager nous nous étions séparés le temps de faire nos emplettes respectives avant notre départ imminent.

Après avoir sifflé Pataud et pris place sur son dos, je m’envolai vers une boutique toute particulière. Je n’avais pas personnellement d’achat à faire et je ne voulais pas importuner Jager par ma présence en le suivant sur ses talons. Curieuse de nature, j’avais remarqué l’enseigne ornant la devanture : "Bizarreries en tous genres et autres genres. » Et je comptais bien utiliser le temps qu’il m’était alloué pour aller satisfaire ma curiosité.

Pataud bien installé sur la toiture de la boutique, je regardai une fois de plus l’enseigne avant d’y entrer.


************



Lorsque je poussai la porte, un léger tintement accompagna le grincement de celle-ci. Je restai figée quelques secondes cherchant du regard le chat tigré affublé d’un collier rouge muni d’une clochette. Puis je me ressaisis, il s’agissait tout simplement d’un petit carillon fixé à la porte de la boutique afin d’avertir le propriétaire de la présence d’un nouveau client. Et puis, le chat n’aurait pu nous suivre puisque j’avais fait tout le trajet à vol d’oiseau.
Une voix forte et pleine d’entrain me sortit de mes réflexions.

"Bienvenue chez Mazallin Manznar, le bazar du bizarre ! Alors, arme magique ou philtre d'amour ?"

Sortant de son arrière-boutique, ce vieil homme habillé d’une robe de mage aux couleurs flamboyantes s’arrêta net. La porte avait bien grincé et la clochette tintée, mais il ne voyait aucun client à l’horizon… ou plutôt à la hauteur de ses yeux. De son long index osseux, il ajusta ses bésicles sur son nez, soupira un coup et s’apprêta à tourner les talons lorsque je l’abordai.

« Ici, en bas ! » Lui dis-je tout en lui offrant mon plus beau sourire avant de poursuivre :

« Je ne veux ni arme magique et encore moins de philtre d’amour. » Poursuivis-je amusée.

« Je ne désire que jeter un petit coup d’œil sur les produits bizarres que vous vendez. Qui sait ? L’un d’eux pourrait m’intéresser.

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Triam
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Re: Chez Mazallin Manznar

Message par Triam » mar. 1 juin 2021 15:57

Après son message d'accueil, Manznar resta immobile deux bonnes secondes devant la porte, les bras grand ouverts, mais il ne vint aucun client passer le pas. Il se grattouilla la barbe, avait-il été trompé par un coup de vent ? Il rajusta ses lunettes rondes avec un air défait. Il n'avait pas eu de client depuis au moins...

"Ici, en bas !"
"Mmh ?"

Baissant les yeux, il vit un être minuscule au teint olivâtre et à la longue chevelure rousse lui faire signe. La mine espiègle de cette créature, dont les vêtements étaient d'un vert frappant, probablement faits de petites feuilles et de lianes, et le sourire s'étirait sans peine d'un coin à l'autre de son visage lui mirent la puce à l'oreille. Le nouveau visiteur qui graciait son humble établissement n'était autre qu'une lutine.

"Je ne veux ni arme magique et encore moins de philtre d’amour." poursuivit-elle gaiement. "Je ne désire que jeter un petit coup d’œil sur les produits bizarres que vous vendez. Qui sait ? L’un d’eux pourrait m’intéresser."

Le magicien, sous le choc de voir sa première cliente depuis plus d'une semaine, prit une grande inspiration et tendit bien loin son bras squelettique pour présenter son échoppe comme un prestidigitateur présenterait son prochain numéro. Son geste était si large qu'il balaya les casques posés sur son pupitre et que Triam dût pratiquement plonger pour les rattraper au vol.

"Mais faites donc, je vous en prie ! Vous ne trouverez nul entassement de curiosités plus vaste que le mien dans tout le continent ! Vase zurqadam aux reliefs érotiques, savon de Gasansary, peigne antique en mithril bleu..."
"Monsieur, ce peigne, vous l'avez cassé avant-hier en essayant d'enlever la poussière." intervint Triam alors qu'il époussetait une tête réduite de gobelin qui reposait sur une des étagères.

Le vieil homme se retourna en un éclair pour rabrouer son apprenti, puis il reposa presque aussi vite son regard sur la lutine.

"Chhhhhht ! Ahem ! DEUX petits peignes en mithril bleu ! Oh, ça fait des lustres que je n'ai pas croisé d'individus tels que vous, ma chère dame. Vous ne m'avez pas l'air d'ici, qu'est-ce qui vous amène dans notre belle Tulorim ?"

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Guasina
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Re: Chez Mazallin Manznar

Message par Guasina » mer. 9 juin 2021 02:40

Je ne m’habituais pas à voir des humains dans cet état de stupéfaction lorsqu’ils percevaient ma présence. Même si nombre de ceux de ma race préféraient demeurer dans des villages lutins, nous étions tout de même assez nombreux à parcourir les villages des géants. De plus, Tulorim n’était pas si loin de Tuiles aux rimes.

(Nous considèrent-ils comme des êtres inférieurs ?) Me demandai-je à moi-même.

(Je ne crois pas, je pense plutôt que votre taille est la vraie raison de votre soi-disant anonymat.) Me répondit ma conscience qui s’était voulue silencieuse ces derniers jours.

(Avec vos vingt centimètres, vous leur arrivez à peine à la cheville. Vous êtes rapide et agile, vous vous faufilez facilement sans vous faire voir.) Termina-t-elle.

Je sortis de mes réflexions juste à temps pour voir le mage étendre ses bras et balayer d’un geste des casques posés sur un pupitre. Ce fut à ce moment qu’intervint un jeune humain à la peau blanche dont les cheveux blonds ondulaient suffisamment pour former de jolies boucles. D’un mouvement vif, il rattrapa les casques avant que ceux-ci ne s’abîment au sol.

(Un geste louable... Mais nécessaire ? Ces casques devraient être tout de même assez résistants, sinon à quoi bon en faire l’achat. )

Le magicien me pria de fouiner à mon aise, m’assurant qu’il avait de quoi satisfaire ma curiosité. Il me parla d’un peigne bleu en Mithril, mais celui que je pris pour son assistant lui précisa qu’il l’avait cassé quelques jours avant en époussetant. Son maître ne fut pas démonté pour autant et trouva un moyen de tirer profit de cet incident en proposant deux peignes au lieu d’un seul.

Ce vieil homme me plaisait bien et je me permis quelques éclats de rire. Puis profitant de l’offre qu’il m’avait faite, je courus jusqu’à la première étagère et d’un bond j’atterris sur la tablette du bas, bizarrement vide. Je me hissai assez facilement sur la deuxième, puis la troisième qui contenait un nombre important de fioles. Tout en faisant attention pour ne pas en faire tomber une, je me faufilai entre celles-ci, m’arrêtant de temps en temps pour y lire les étiquettes. Il avait bien raison, les potions étranges ne manquaient pas dans cette boutique.
Me suivant du regard, le vieil homme m’avoua que ça faisait longtemps qu’il n’avait pas vu des lutins. Puis précisant que je n’avais pas l’air d’être du coin, me demanda ce qui m’amenait à Tulorim.

« J’arrive d’une expédition et je suis en repos depuis quelques jours. » J’avais évité d’employer le mot mission, même s’il était plus juste, car je le trouvais trop pompeux. Le terme expédition me plaisait davantage.

« Mais je ne resterai pas longtemps ici. Je pars dans moins d’une heure en bonne compagnie en direction de Yarthiss, je veux y retrouver mes petits cousins. »
Modifié en dernier par Guasina le jeu. 8 juil. 2021 00:49, modifié 1 fois.

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Re: Chez Mazallin Manznar

Message par Triam » dim. 20 juin 2021 23:36

La lutine éclata de rire en voyant l'entrain du vieil homme, et monta sur l'une des étagères, non loin de Triam. Il pouvait désormais détailler ses traits, matures, mais emprunts d'une vivacité qui n'avait rien à envier aux plus jeunes, des taches de rousseur berçaient ses yeux verts comme les prairies nélysiennes. Par sa posture décontractée et sa lecture candide des étiquettes, elle semblait tirer un véritable plaisir à découvrir de nouvelles choses.

"J’arrive d’une expédition et je suis en repos depuis quelques jours. Mais je ne resterai pas longtemps ici. Je pars dans moins d’une heure en bonne compagnie en direction de Yarthiss, je veux y retrouver mes petits cousins."
"Vous avez de la famille du côté de la Yarthe, mademoiselle ? Les lutins sont intéressants. Petits, mais leur taille leur permet de voir des choses qui nous sont cachées. J'aimerais vraiment avoir l'occasion de converser avec un ancien, un de ces jours. Mais dites-moi, de quel genre d'expédition revenez-vous ? Vous avez sans doute de fascinantes histoires à raconter à un vieux décrépi tel que moi !"

Manznar ricana en bombant le torse. Triam, quand à lui, revint à sa tâche d'épousseter le matériel insolite qui crépissait sous cette enseigne. De temps à autre, il lançait un bref coup d’œil en direction de la lutine. Il rechignait à l'admettre, mais sa curiosité avait été piqué par la petite dame.

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Re: Chez Mazallin Manznar

Message par Guasina » jeu. 8 juil. 2021 01:23

Tout en étant attentive aux propos du propriétaire des lieux, je parcourais la tablette, cherchant au hasard, une potion quelconque à acheter. Conservant son air enjoué, le vieux mage semblait légèrement étonné que je puisse retrouver des lutins dans la région de Yarthiss. Il avoua ensuite nous trouver intéressants, comprenant l’avantage de posséder une toute petite taille dans un monde de géants. Sa remarque faisant légèrement rougir mes joues, je baissai la tête, faisant mine de lire une nouvelle étiquette. Il enchaîna ensuite sur son désir de converser un jour avec l’un de nos anciens. Puis sautant du coq à l’âne, il m’interrogea sur le type d’expédition que je venais d’effectuer, précisant que j’avais sans doute quelques histoires fascinantes à raconter.

Ayant fait mon choix, je ramassai une première fiole ainsi qu’une petite pastille et les déposai sur le comptoir devant le mage. Je profitai ensuite des quelques secondes de son mutisme temporaire pour répondre à ses questions.

« Depuis que je suis toute jeune, les ainés nous racontent qu’il y a des lutins dans les voisinages de presque toutes les villes des gens de grandes tailles, humains, elfes, ou autres. Et puis, mon père me disait qu’il avait un cousin non loin de Yarthiss. J’ai donc décidé de m’y rendre. »

Je lui offris mon sourire puis repartit sur les étagères pour prendre les autres fioles et les déposer devant lui et poursuivis mes réponses tout en éludant volontairement la question concernant mes expéditions.

« Si vous voulez un jour, je vous conduirai à Tuile aux rimes. La sage du village se nomme la Panseuse. Elle est déjà venue dans notre petit village, nous rendre visite. Elle se ferait un plaisir de converser avec vous. »

Je regardai les minuscules fioles que j’avais déposées devant le marchand.

« Je prendrai ces trois potions, combien vous dois-je ? »

Ses tablettes débordaient de potions les plus originales les unes que les autres. Mon choix avait été assez facile, puisque je l’avais fait parmi les fioles de plus petites dimensions et aussi dont le contenu attisait ma curiosité.

(((Achat : 2 Huile d’insaisissabilité (40 yus X 2) + 2Élixir lavetout (30 yus X2) + 1 pastille d’hermaphrodite (20 yus) = 160 yus.
Huile d’insaisissabilité : Rend le bénéficiaire tellement glissant qu’il est quasiment impossible de se saisir de lui pendant deux heures (Se dissipe facilement à l’eau; utilisation unique). 40 yus. (2 exemplaires)
Élixir lavetout : Une gorgée vous rendra propre de la tête aux pieds, et vous exhalerez un doux parfum de la fleur de votre choix. (5 doses). 30 yus. (4 exemplaires)
Pastille d’hermaphrodite mineure : Fait changer l’individu de sexe pour 1 heure (quelques minutes de plus ou de moins selon la personne). 20 yus.

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Re: Chez Mazallin Manznar

Message par Gamemaster6 » jeu. 8 juil. 2021 13:00

Intervention pour Guasina

Le marchand regarda avec un air amusé la petite lutine faire comme chez elle et venir déposer une à une les fioles qu'il avait spécialement créé pour ce genre d'occasion. Comme quoi il avait bien fait d'imaginer que des lutins viendraient pointer le bout de leur nez dans sa boutique.

- Oh je serai ravi de discuter avec une lutine si elle est aussi sage que vous laissez l'entendre. Ce n'est pas tous les jours que l'on peut avoir la chance de croiser un membre du petit peuple par ici, malgré leur proximité.

Il jeta un œil aux potions et sembla faire un rapide calcul dans sa tête.

- 160 yus pour le tout, jeune lutine. Vous avez l'âme aventureuse pour avoir choisi cette pastille. N'hésitez pas à revenir me faire part de votre ressenti après l'avoir avalé.

Un sourire affable ornait son visage alors qu'il poussait délicatement les petites fioles vers sa cliente minipouce.
Image

Quand on l'appelle, il apparaît !!
Et il reste, alors gare !

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Triam
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Re: Chez Mazallin Manznar

Message par Triam » lun. 19 juil. 2021 20:45

Manznar et sa cliente échangèrent d'autre politesses. La curiosité du vieillard fut piquée lorsqu'elle mentionna une sage de Tuiles-aux-Rimes appelée "La Panseuse", qu'elle avait déjà rencontré à plusieurs reprises. Elle effectua l'achat de plusieurs curiosités, manifestement, le tenancier avait su capter son attention.

"Cent-soixante yus pour le tout, jeune lutine. Vous avez l'âme aventureuse pour avoir choisi cette pastille. N'hésitez pas à revenir me faire part de votre ressenti après l'avoir avalé." acheva Manznar en montrant ses dents jaunies par l'âge.

Triam leva les yeux au ciel. La pastille d'hermaphrodite, bien sûr...
Un bruit sourd se fit entendre, suivi de cris bien assez forts pour les faire sursauter tous les trois. Triam quitta le comptoir pour jeter un œil dehors.

"Ah... des fauteurs de troubles. Deux shaakts, un garzork, on dirait. La garde les poursuit."
"Hmmm, je vois. Encore des jeunes sots échauffés par la guerre qui fait rage au Nirtim. Quel dommage, ils ne font que rendre la vie de leurs congénères ici plus difficile, en fin de compte. Va aider la dame à remplir son sac, jeune Otto."


Triam ferma le volet tout en regardant la petite cliente d'un air confus. Il avait plus de chances de lui marcher dessus par accident que de l'aider avec ses affaires. Mazallin n'y prêtait pas attention.

"Oh, maintenant que j'y pense ! J'ai une mission à te confier, petit Otto !"

Triam déglutit. Généralement, quand le vieil homme lui donnait quelque chose à faire, c'était quelque chose de désagréable comme dépouiller de vieux cadavres ou vanter les mérites d'un énergisant en face d'un couple grincheux. Manznar s'était engouffré dans l'arrière boutique pour en sortir ce qui ressemblait à une grande assiette en cuivre.

"Un de mes vieux amis m'a fait parvenir cette petite merveille. Il l'a dénichée lors d'une expédition dans le désert de l'Est et il a tenu à avoir mon expertise quant à ses origines. Si tu regardes bien, attends, tiens..."

Il tendit l'objet à son apprenti. C'était bien trop grand pour être une assiette, mais ça en avait néanmoins la forme. De même, l'alliage était trop brillant pour n'être que du cuivre, mais Triam ne parvenait pas à définir sa nature. En se rapprochant, le jeune homme discerna de nombreuses traces et rayures qui, loin d'être simplement des témoins du passage du temps, étaient en vérité des dessins complexes, une fresque d'un autre âge, inscrite dans cet objet inconnu. Pour une fois, peut-être qu'il parlait d'une vraie découverte...

"Et l'expertise sus-mentionnée, je l'ai rédigée dans cette lettre. Tu noteras que l'adresse n'y est pas notée. J'ai renvoyé des tas de lettres à mon correspondant, mais je n'ai jamais eu de réponse. Paraît-il qu'il aurait changé d'adresse. J'aimerais que tu te rendes à Yarthiss et que tu demandes un certain Cortis. J'ai un ami, Niran, qui tient une boutique dans le coin, il le connaît, peut-être qu'il pourra t'aider à le trouver."
"Vous vous rendez compte de ce que vous me demandez ? Yarthiss, ce n'est pas la porte d'à côté !"
"En effet, c'est pour ça que j'ai besoin de jeunes jambes !"
"Vous ne comprenez pas, et si mes parents demandent où je suis ?"


Mazallin lui renvoya un sourire malicieux.

"Oh, je suis certain que tu es horrifié à l'idée d'échapper au contrôle de tes parents pendant quelques jours. C'est sans doute pour ça que tu passes plus de temps ici que chez le tuteur qu'ils t'ont assigné..."

Triam se tint le front. Le vieux bouc l'avait bien mieux cerné qu'il ne le pensait.

"Allez, n'hésite pas, file. Je m'en occuperai, de ces vieilles carnes. D'ailleurs, pourquoi ne pas en profiter pour faire un bout de chemin avec madame ? Je serai plus rassuré si je te savais entre de bonnes mains."

Il fit un clin d’œil à l'égard de la lutine. Triam était en train de regarder le plafond à la recherche d'une excuse.

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Guasina
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Re: Chez Mazallin Manznar

Message par Guasina » mer. 28 juil. 2021 02:39

Le vieux mage aimait l’idée de rencontrer un jour la Panseuse de Tuile aux rimes et avoua ne pas rencontrer beaucoup de lutins dans sa boutique, malgré la proximité du village des lutins. Je le vis ensuite lever les yeux au ciel, signe qu’il exécutait un calcul mental.

(Moi, j’arrive à 160 yus. )

Son calcul effectué, il m’annonça que je lui devais 160 yus. Pendant que je fouillai dans la petite bourse attachée à ma ceinture, il reprit de plus belle la conversation, ce qui me fit sourire. A la réflexion, c’était à ma grand-mère Roquin que je te devrais le présenter, elle était presque aussi bavarde que lui. Tout en parlant, il commenta mon choix de la pastille hermaphrodite, me qualifiant d’âme aventureuse. Je me contentai alors de lui offrir mon sourire sans commenter tout en lui remettant son dû. S’il connaissait davantage les lutins et leur côté espiègle, il aurait deviné que je n’avais pas l’intention de l’utiliser pour moi-même mais plutôt pour jouer un tour à un éventuel ennemi. Car même si je possédais le tempérament lutin bien ancré du bout de ma chevelure rousse jusqu’à mes touts petits doigts de pieds, je choisissais mes victimes parmi les gens qui le méritaient. J’épargnais volontiers mes amis.

Un bruit sourd venant de l’extérieur me tira de mes réflexions. Mais avant que je n’eus le temps de sauter du comptoir, le jeune employé se trouvait déjà vis-à-vis la fenêtre et nous raconta ce qu’il y voyait. De jeunes voyous shaakts et garzok qui étaient poursuivis par un garde. Le vieil homme désapprouva le comportement de ces jeunes gens, expliquant qu’en agissant ainsi ils ne faisaient que renforcer la mauvaise opinion des gens sur leurs races respectives.

Alors que je rangeais mes achats dans ma besace, le magicien annonça à son subalterne qu’il avait une mission à lui confier. Je fis mine de ne pas écouter pour ne pas paraître indiscrète, mais je tendis tout de même l’oreille…la curiosité faisant partie de mes traits de caractère. Le vieux mage, un objet rare de la forme d’une grosse assiette de cuivre entre les mains, voulait que son apprenti se rende à Yarthiss afin de rendre l'objet à son propriétaire. Il en avait fait l’analyse et n’avait qu'à retourner le couvert avec un pli renfermant les explications demandées. Il donna ensuite les coordonnées approximatives de son client.

Le jeune homme ne semblait pas du tout enchanté de se rendre à une ville si éloignée. Mais le mage ne se laissa pas démonter pour autant, il avait remarqué que son apprenti passait beaucoup de temps à la boutique pour en passer moins à sa maison familiale. Et pour clore la discussion, le vieux mage proposa que j’accompagne son employé. Puisqu’on s’adressait à moi, je pris part à la conversation.

« Ça me ferait un plaisir de vous tenir compagnie… » Dis-je en m’adressant au jeune homme.

Puis mon regard se posa sur une tablette derrière lui. Plus précisément sur une fiole particulière qui s’y trouvait. J’avais perçu une sensation étrange bien qu’agréable lorsque j’étais passée à côté d’elle. Curieuse, j’en avais lu l’étiquette, mais la mention lumière ne m’éclaira pas davantage. Ainsi, je me décidai à lui poser la question.

« Dites-moi ce que contiennent ces fioles-là ?» Dis-je en pointant les intrigantes bouteilles.

« Lorsque je suis passée à côté, j'ai ressenti quelque chose... d'apaisant. J'ai bien vu qu'il était écrit: lumière sur l'étiquette, mais je ne comprends pas pourquoi cette fiole m'attire ? C'est une potion ensorcelante ? »

Le vieil homme ouvrit la bouche pour me répondre, mais le blondinet prit les devants. Il tentait sûrement de montrer sa valeur à son maître.
Ramassant l’objet de ma curiosité et pointant son contenu luminescent, il m’expliqua qu’il s’agissait là de fluides élémentaires, l’énergie qui composait le monde de Yuimen. Tous pouvaient en absorber, mais seuls les gens possédant le potentiel pouvaient en exploiter les effets et contrôler son énergie. Sous mes yeux qui le fixaient, il rajouta que chaque fluide possédait des caractéristiques qui lui étaient propres. Ceux de lumière tissaient un lien profond avec les flux vitaux permettant des renforcements du corps et de l’esprit.

(Tu es protectrice de l’âme Guasina… il n’est pas impossible que tu aies des prédispositions pour les fluides de lumière. )

J’enregistrai l’information que me donna ma conscience, mais je ne fis pas de commentaires, me contentant d’écouter la suite des explications que le jeune humain semblait prendre plaisir à donner. Il me révéla, avec une certaine fierté dans la voix, étudier la magie de lumière. Il affirma que ressentir du réconfort face aux fluides était chose normale, mais il n’était pas impossible que je sois en mesure de manier ses fluides bien malgré moi.

Ma curiosité d’en savoir plus, et mon envie d’essayer ce fluide grandissaient au fur et à mesure de ses explications. Une foule de questions me venait à l’esprit, mais je me contentai d’en poser seulement deux.

« Mais vous dites absorbé... donc il n'est pas nécessaire d'en boire, on peut tout simplement s'en asperger ?... Je ne connais rien à la magie...en revanche, je manie très bien l'arc et l'arbalète... donc pour connaitre la raison de mon attirance vers cette étrange substance que vous appelez fluide, il me suffirait d'en prendre ? »

Ma question n’était pas aussi simple que je l’aurai cru puisque l'apprenti mage s’accorda quelques instants pour réfléchir avant de me répondre. Il me confirma qu’effectivement l’ingestion n’était pas la seule façon d’absorber les fluides, mais sûrement la plus rapide. Il poursuivit ensuite ses explications sur la magie, plus particulièrement un courant appelé « mana ». Ça me faisait beaucoup d’information à enregistrer en peu de temps, j’en perdis donc les détails. Mais je retins par contre l’essentiel, il était nécessaire de posséder de l’énergie mana afin d’utiliser le pouvoir des fluides, en l’occurrence de lumière dans mon cas…éventuellement. Je devais en avoir le cœur net et il existait une seule façon de répondre à mon questionnement.

«Je ne suis pas certaine de tout comprendre, mais mon attirance vers ce liquide est trop importante pour que je l'ignore. C'est en essayant que je saurai de quoi il en retourne. Si je ne possède pas cette énergie en moi, je ne risque que des picotements, si j'ai bien compris vos explications ? »

Je me tus le temps de lancer un clin d'œil discret au propriétaire des lieux avant de poursuivre à l'intention de Triam.

« Si vous m'accompagnez à Yarthiss, vous aurez tout le loisir de m'enseigner ce que vous savez sur ces fluides de lumière. »
Modifié en dernier par Guasina le dim. 15 août 2021 14:10, modifié 1 fois.

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Re: Chez Mazallin Manznar

Message par Guasina » mer. 28 juil. 2021 02:40

Je laissai donc le blondinet discuter avec le magicien, de mon côté je réfléchis à ce fluide, aux conséquences de son absorption. Puis, ma décision prise, je m’adressai au vieillard.

« Je vous prendrai un peu de ce fluide de lumière… et aussi de cette potion de mana, s'il vous plait. »

(((Achat de 1 fiole 1/2 (+8PM) lumière (110 yus) et une grande potion de mana 8PM (110 yus)= 110 + 110= 220 yus)))
Modifié en dernier par Guasina le dim. 15 août 2021 14:13, modifié 1 fois.

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Gamemaster6
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Re: Chez Mazallin Manznar

Message par Gamemaster6 » jeu. 29 juil. 2021 01:52

Intervention pour Guasina

Se tournant vers la lutine, il haussa un sourcil face à sa demande.

"S.V.P ? Qu'est-ce donc ? Un nouveau langage ? Ah les jeunes... Fort bien, je vais vous donner cela, laissez-moi juste adapter le dosage.Vous ne voudriez pas surcharger votre corps avec des fluides, croyez-moi."

Fouillant dans ses tiroirs, il sortit un assortiment de fioles de toutes tailles et en pris délicatement deux à l'aide dune petite pince puis, s'aidant d'un doseur, il remplit d'eux d'entre elles, les reboucha délicatement et les poussa vers la lutine.

"Et voilà pour vous. Veillez à prévoir un peu de repos après avoir absorbé autant de fluide en une fois. Parfois il peut y avoir des efdets... inattendus. Cela vous fera 220 yus pour le tout."
Image

Quand on l'appelle, il apparaît !!
Et il reste, alors gare !

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Malvales le fleuri
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Re: Chez Mazallin Manznar

Message par Malvales le fleuri » jeu. 29 juil. 2021 03:09

Jamais Malvales ne s'était autant amusé de sa vie!


Il était monté à bord de ce gigantesque temple volant, un "Aynore", pour un voyage qui fut particulièrement long, mais si intéressant. Il en avait vu passé plusieurs fois au dessus de la jungle, mais ce fut pour lui une expérience toute nouvelle que de monter à l'intérieur. C'était si grand, si atypique, si "métalleux". Et le voyage, ho, le voyage! Pour un oudio habitué à se déplacer à pied, ou à se laisser entrainer par les cours d'eau, ce fut un réel plaisir que de bouger sans réellement avoir à se mouvoir!

Durant tout le trajet, il avait été entouré d'humain, principalement des habitants de Kers, qu'il reconnaissait aux vêtements qu'ils portaient et à la couleur de leur "écorce". Tous ceux autour de lui se plaignaient de la durée du voyage, mais tout semblait se passer si vite à travers ses yeux de bois. Malvales resta immobile durant une bonne partie du temps de vol, observant les gens autour de lui, amusé de voir les humains s'approcher de lui pour le humer ou le toucher, avant de bondir en arrière lorsqu'ils réalisaient que l'étrange sculpture de bois fleurie à bort de l'Aynore était bien vivante.

Les grands humains étaient généralement les plus hésitant ou les plus méfiant quant à la présence de Malvales, mais à l'inverse, les petites pousses humaines semblaient dévorées par la même curiosité qui habitait l'oudio: plusieurs d'entre elles passèrent le voyage à regarder Malvales avec de grands sourires, ou à essayer de venir le toucher, timidement, avant de repartir en rigolant. L'homme-arbre n'avait eu auparavant que de rares occasions de voir des pousses humaines, mais il les aimait bien. Il découvrir aussi que les plus petites de ces poussent étaient capable de pousser des cris surpuissant, courtoisie de l'une d'entre elle, qui, dans les bras de sa mère, hurla pendant une partie du voyage.

Réalisant après coup qu'il s'agissait de tristesse, et non un chant de joie, Malvales détacha l'une de ses fleurs et alla l'offrir à la mère de la pousse, sous le regard surpris de cette dernière, et du reste de la cabine. Il espérait que l'odeur apaisante de la plante aide la grande humaine à se détendre, elle qui semblait stressée. Ce fut visiblement efficace, car la petite pousse arrêta de pleurer après cela et s'endormie, permettant à l'oudio de réfléchir encore à ce qu'il était en train de vivre.

Il ne réalisait pas la distance qu'il avait parcouru, mais l'homme-arbre sentait qu'il s'était rendu plus loin qu'il ne l'avait jamais fait auparavant. Après tout, il avait lu des livres, il avait vu des cartes, et surtout, il avait aperçu, depuis les hublots, "l'océan"! Il savait que cette fois-ci, c'était bon, il n'était plus à sa terre natale, il n'était plus à son quotidien.

Il avait enfin de nouvelles choses à découvrir!




Et les évènements s'enchainèrent dans ce sens après l'atterrissage. Car, après être descendu de l'Aynore, il fut conduit à l'endroit le plus impressionnant qu'il eu l'occasion de voir de sa vie: un lieu appeler Tulorim.

Soyons d'accord, Malvales avait déjà vu des villes. Mais elles étaient soit en ruine, soit à plusieurs kilomètres de lui. La, pour la première fois de sa vie, il pénétrait à l'intérieur d'une cité active! Avec des gens!!! Encore en vie!!!!! C'était l'une des expériences les plus enivrantes qu'il ait eu l'occasion de vivre. L'oudio avança dans les rues, tournant sa tête dans tous les sens, scrutant et observant tout ce qui rentrait dans son champ de vision: des bâtiments de toutes les tailles, de toutes les couleurs, des étalages en extérieurs, remplis de merveilles en tout genre; des dizaines et des dizaines de personnes, des humains, d'autres espèces, il était même sur d'avoir aperçu un ou deux oudios dans la foule.

Que de joie, que de joie. Le fleuri avait envie de foncer sur tous les étalages qu'il voyait, prendre tous les objets qui retenaient son attention, mais il se rappela des avertissements que les chercheurs lui avaient donné avant son départ: Ici, c'était la ville du troc. On a rien sans offrir quelque chose en retour. Et sur ce continent, la plupart des gens troquaient avec de "l'argent". Des petits morceaux de métaux brillant. L'oudio en avait déjà trouvé sur des corps dans la jungle, et les chercheurs avaient même eux la gentillesse de lui en donner une petite quantité, mais il était un peu frustré de se dire qu'il ne pourrait plus payer en fleur.



Malvales passa presque deux jours à visiter Tulorim, évitant soigneusement les zones et les individus qui lui semblaient dangereux, dormant à la belle étoile dans les alentours de la ville, avant de se souvenir qu'il avait quitté sa jungle pour une bonne raison: rencontrer les Kasuris. Il décida alors de commencer son enquête de la seule façon qu'il connaissait quand l'observation ne suffisait pas:

En demandant.

A tout le monde.

TOUT le monde.

Ainsi, le brave oudio se mit à questionner toute personne qu'il croisait dans la rue, son livre en main, ouvert sur un dessin de Kasuris, et demandant "Où l'on pouvait trouver ces merveilleuses fourmis". Les réactions furent.... variées, mais rarement positives. Les gens, pour la plupart, l'ignoraient, le fuyaient, ou l'incitait à appliquer des pratiques physiques qu'il avait du mal à comprendre. Heureusement, certains essayaient sincèrement de lui répondre, mais si quelques personnes reconnaissaient les Kazuris, aucune d'entre elles ne savaient où se cachait leur tanière.

L'un des passants conseilla à Malvales de demander dans les boutiques: certains marchands voyaient passer beaucoup de monde et entendaient beaucoup de chose, ils pourraient probablement le renseigner.

Le fleuri fut alors frapper d'une réalisation soudaine:

On pouvait rentrer dans les bâtiments.

Il se sentit quelque peu stupide, l'idée ne lui ayant jamais traversé l'esprit auparavant. Se remettant de sa propre bêtise, il décida alors de suivre le conseil et d'aller de boutique en boutique demander des renseignements.



Malheureusement, les recherches se révélèrent aussi infructueuses de ce coté. Déjà ,Malvales se cognait les branches ou raclait les fleurs en passant la plupart des portes, mais en plus, la majorité des marchands, au départ sympathiques, changèrent très vite de comportement quand l'oudio révéla qu'il était juste la pour prendre des informations et non pour acheter. Pire encore, certains devenaient même agressif lorsque Le fleuri, piqué par sa curiosité, restait observer pendant de longues minutes le contenu des rayons sans rien dire.

"Pas de lèche vitrine", "Si vous le cassez vous payez", "Raaah, vous mettez des pétales et des fourmis sur toute ma marchandise!", "Monsieur, qu'est ce que vous faite dans mon salon?!", "Par Gaïa, une fougère qui parle"; Malvales n'avait entendu que des plaintes et des remarques désagréables depuis qu'il avait commencer à rentrer dans les boutiques. Mais ça ne l'arrêtait pas. Déjà, parce qu'il n'était pas du genre à se décourager facilement, ensuite, parce que toute interaction sociale, même mauvaise, était selon lui bonne à prendre, mais surtout parce qu'il ne se rendait pas compte la moitié du temps que les marchands se montraient désagréables avec lui.

Quittant ainsi la dernière boutique qu'il venait de visiter, Malvales descendit la rue, toujours aussi déterminé. Mais, une série de cris et de bruit de course attirèrent très vite son attention. Sans perdre un instant, réagissant comme il l'avait toujours fait, l'oudio fit un bond pour s'éloigner de la source du bruit, ralentissant ses mouvements et se tenant prêt à lancer le premier objet lui passant sous la main pour se protéger.

Devant lui, dans la rue, deux elfes noir et un garzok fuyaient un groupe d'humain bien armé. Il s'agissait probablement des gardiens de la ville, tout comme l'homme-arbre en avait vu passer de temps en temps à la lisière de la jungle de Gaïa. Il ne détacha pas son regard de la scène, prêt à réagir si la course poursuite décidait soudainement de changer de sens pour aller vers lui. Il n'en fut rien, et, continuant d'observer le groupe de coureur jusqu'à ce qu'il s'éloigne suffisamment pour sortir de son champ de vision. Dès qu'il furent hors de portée, l'oudio souffla un grand coup, et, en redressant la tête, quelque chose attira son attention:

Un canard.

Posté sur le toit d'une boutique. Un de ces adorables oiseau des eaux que Malvales aimait tant voir nager des les marres. Quand ils ne se faisaient pas manger par une plus grosse bête bien sur. S'approchant de l'animal pour l'observer de plus près, il fut quelque peut surprit de remarquer un petit bout de cuir sur son dos et une sorte de lanière accroché à son bec. Le fleuri se dit que ce canard était probablement celui du propriétaire de la boutique, vu qu'il ne semblait pas effrayé par l'approche de l'homme arbre. Ce dernier regarda de nouveau l'enseigne de la boutique: "Chez Mazallin Manznar". Il se félicitait un peu d'arriver à lire aussi facilement le texte du panneau, lui qui n'était pas habitué à ce genre de calligraphie "fantasque", et, après avoir jeter un dernier petit regard amusé au canard, décida d'entrer dans la boutique.



Evitant soigneusement de se prendre les branches dans l'encolure de la porte, et obligé de se pencher légèrement pour passer cette dernière, embaumant désormais la pièce du parfum de ses fleurs, Malvales brandit son livre à la page du croquis de Kasuris et déclara:


"Bonjour monsieur marchand. Ou madame marchand, pardonnez moi, j'ai encore un peu de mal à faire la différence! Je suis à la recherche de ces merveill...."

L'oudio ne réussit pas à finir sa phrase. Il s'attendait, comme à son habitude, à voir des humains, ou à la limites des elfes à l'intérieurs. Mais, s'il y avait bien deux humains dans la pièce, sur la table en face de lui se tenait une toute petites humaine. Pas comme les pousses qu'il avait vu auparavant, non, vraiment une sorte de simili humaine, mais....pas plus grande qu'un rongeur. Ou qu'un petit oiseau.

S'avançant silencieusement jusqu'à elle, se penchant pour mieux la voir, le craquement de son bois résonnant dans la pièce, dans un mouvement d'un naturel qui témoignait une certaine habitude de prise de la pose. Il regarda la petite créature plusieurs secondes, réfléchissant à s'il avait déjà entendu parler d'un tel être auparavant. Il se souvint rapidement de mention de "Mutins" ou quelque chose du genre par ses pairs oudios, mais il avait tout de même du mal à croire que ce qui se trouvait face à lui était réel.

Reprenant soudainement ses esprits, il se redressa, sans quitter des yeux la mutin, avant de finalement se tourner vers l'un des deux humains, celui dont l'écorce semblait plus craquelée et fripée. Pointant d'un de ses longs doigts le croquis de son livre, il demanda finalement:


"Bonjour, je cherche des informations sur ces incroyables fourmis géantes, les "Kasuris", vous savez quelque chose à ce sujet? "

"Oh, bonjour à vous très cher client! Ce n'est pas tous les jours que j'ai des gens de votre acabits qui viennent me rendre visite. Avant de parler de toutes ces choses, ne voudriez vous pas regarder un peu ce que ma boutique vous propose! Vous trouverez tout les objets incroyables dont ont besoin les aventuriers! Si vous cherchez à trouver des Kasuris, vous en aurez besoin!"

"Donc, vous savez où les trouver? "

Les yeux blancs de l'oudio s'écarquillèrent, ce dernier rapprochant de plus en plus son visage du vieux marchand. On pouvait presque voir des étoiles briller à travers.

"Donc, vous savez où les trouver?! "

"Euh, oui, j'ai des clients qui m'ont dit qu'on en a aperçu dans les montagnes près du désert de l'est."

"Les montagnes près du désert de l'est? PARFAIT! C'est dans quelle direction? "

"Et bien....A l'est.

...


Hum, mais vous n'allez par réussir à vous y rendre aussi facilement, surtout en étant aussi peu équipé! Regardez, ces deux jeunes gens, vont se rendre dans une ville en direction de l'est, et ils ne seront pas trop d'être deux pour faire le voyage, alors justement, si vous jetiez un coup d'oeil à ma collection d'équipement en tout genre ou même ces potions qui......"



Malvales n'écoutait plus le vieil humain. Son attention s'était complètement rediriger sur les deux autres personnes dans la pièce: l'humain à l'écorce plus lisse, qui avait un feuillage dorée et un teint pale, et la petite mutin. Alors ces deux la était des voyageurs? Comme les chercheurs qui avaient tant apprit à l'oudio? Il avait du mal à se les imaginer bravant les dangers d'une jungle pour survivre. Mais, justement, il y a encore quelques temps, il ne se serait pas imaginer lui même braver les dangers de la ville pour assouvir sa curioté. Alors, pourquoi pas? Après tout, certains des animaux les moins impressionnants étaient les plus dangereux parfois.


L'homme arbre détacha soigneusement deux fleurs de son dos, qu'il tendit de chaque main aux deux aventuriers, se penchant légèrement pour s'approcher de leur niveau:

"Braves voyageurs, j'aimerais vous accompagner dans votre déplacement vers l'est! Je ne connais pas encore la région, et j'ai tant de chose à y découvrir, s'il vous plait, laissez moi vous accompagner! "


Demander à suivre des gens qu'il avait à peine observé, c'est quelque chose que Malvales n'aurait jamais fait par le passé. Son obsession semblait étouffer sa méfiance habituelle. Il s'en rendit compte en ouvrant la bouche, mais ne s'interrompit par pour autant. C'était certes angoissant, mais il y avait aussi quelque chose..... d'excitant, de stimulant dans tout ça. Définitivement....


Jamais Malvales ne s'était autant amusé de sa vie!

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Triam
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Re: Chez Mazallin Manznar

Message par Triam » lun. 2 août 2021 02:15

"Ça me ferait un plaisir de vous tenir compagnie…"

Le regard de la lutine s'arrêta sur une fiole contenant des fluides lumineux. Intriguée, elle avoua ressentir comme une attraction envers son contenu.

"J'ai bien vu qu'il était écrit "lumière" sur l'étiquette, mais je ne comprends pas pourquoi cette fiole m'attire... C'est une potion ensorcelante ?"

Jamais homme à laisser une question en suspens, Mazallin se prépara à intervenir :

"En vérité, ce sont..."
"Ce sont des fluides élémentaires."
le coupa Triam sans s'en rendre compte, "Vous savez, les énergies primordiales qui composent le monde autour de nous ? Tout le monde peut en absorber, mais pour la plupart, ça n'aura aucun effet à part quelques démangeaisons. Seulement, certaines personnes peuvent contrôler ces énergies grâce à un talent inné ou un long entraînement. Chaque fluide est spécifique, par exemple, ceux de lumière ont un lien profond avec les flux vitaux, et permettent divers renforcements du corps et de l'esprit."

Il ne put s'empêcher d'ajouter avec une vantardise dissimulée :

"D'ailleurs, je suis moi-même un étudiant en magie de lumière. C'est normal de ressentir un certain réconfort ou une clarté d'esprit en présence de ces fluides, mais vous pourriez être une manieuse de fluides qui s'ignore."

Il réprima un sourire prétentieux.

"Si ça vous amuse, vous pouvez voir ça comme manger un fragment des dieux. Ce n'est peut-être pas totalement exact, mais ce n'est pas si loin de la vérité."

La petite femme posa d'autres questions, et Triam se fit un plaisir d'étaler devant elle ses connaissances en magie. Aux oreilles d'une profane, il était un professeur, et cette sensation l'enivrait, lui qui n'était au final qu'un débutant parmi tous les autres mages qui officiaient à Tulorim. Elle finit par conclure que le seul moyen d'être certaine de son rapport avec ce fluide, c'était de tenter le coup et d'en emmener avec elle. Un client satisfait, un achat effectué, Triam avait l'impression de faire ses preuves en tant qu'apprenti boutiquier. Il était tant satisfait de lui-même qu'il ne remarqua pas le clin d’œil rendu par la lutine au vieux Manznar.

"Si vous m'accompagnez jusqu'à Yarthiss, vous aurez tout le loisir de m'enseigner ce que vous savez sur ces fluides de lumière..."
"Euh, ahem... Il faut que je prépare quelques affaires. De quoi voyager pendant... le trajet jusqu'à Yarthiss, c'est au moins trois jours, c'est bien ça ?"
demanda-t-il nerveusement au vieillard.

Le propriétaire lui répondit avec un grand sourire :

"Trois jours ? Deux semaines, plutôt, si vous empruntez une caravane marchande. On dirait que le monde est un petit peu plus grand que tu ne le pensais, monsieur Otto !"
"Deux semaines ?! Mais mes parents vont me tuer !"
"Ha, si ça les fait venir voir leur fils plus d'une fois tous les six mois, je dis que c'est au moins ça de gagné. Ou alors, va payer ton voyage en cynore. M'est avis que tes parents seront plus attentifs à ce genre de dépenses."


Ce fut à cet instant que la porte de la boutique s'ouvrit à nouveau, faisait retentir la clochette de l'entrée. Triam fit les grands yeux. Ce n'était pas un homme ou un lutin qui était arrivé cette fois, mais un véritable arbre sur pattes ! Il était si rare de voir des oudios en ville, et celui-là n'avait clairement pas l'apparence d'une jeune pousse. Il ne portait aucun vêtement, ce qui n'était pas vraiment un problème lorsqu'on parlait d'oudios, mais les plus civilisés avaient néanmoins tendance à se parer de vêtements humains. Quant à celui-ci, son écorce durcie était parsemée de branches et de fleurs exotiques. L'odeur qui en émanait était si forte qu'elle emplit la pièce en un instant, provoquant un éternuement chez Triam. Il avait une sensibilité particulière à ce genre de senteur qui lui piquait le nez et lui mouillait les yeux. Grand d'au moins deux mètres, le spécimen en question n'était clairement pas un habitué des villes, et les plantes qui poussaient sur son corps étaient complètement inconnues pour le jeune Otto.

"Bonjour monsieur marchand." fit l'oudio, "Ou madame marchand, pardonnez moi, j'ai encore un peu de mal à faire la différence ! Je suis à la recherche de ces merveill...."

Son regard laiteux s'arrêta un instant sur la lutine. C'était sans doute la première fois qu'il en voyait une. Mais d'où venait-il, enfin ? Sa surprise passée, l'homme-arbre reprit mécaniquement ses salutations.

"Bonjour, je cherche des informations sur ces incroyables fourmis géantes, les "kasuris", vous savez quelque chose à ce sujet ?"

Manznar dut, comme tous, prendre quelques secondes pour absorber cette situation inhabituelle, et il répondit ensuite avec sa spécialité : la vente racoleuse. Mais malgré tous ses efforts, il ne parvenait pas à détourner l'oudio buté de sa question : il ne voulait qu'une chose, et c'était des informations sur les kasuris. Finalement, Mazallin dut se résigner à simplement répondre à sa question. Il n'était guère un expert dans ce sujet, mais il avait entendu des histoires les concernant provenant de la région montagneuse près du désert de l'est.

Triam eut un léger sursaut lorsque le regard de l'oudio croisa le sien. Son comportement était certes amical, mais il ne s'était toujours pas habitué à sa présence. Lorsque ce dernier se rapprocha, cueillit une fleur sur son épaule et la tendit au jeune homme, Triam sentit la catastrophe monter dans ses narines.

"Braves voyageurs, j'aimerais vous accompagner dans votre déplacement vers l'Est ! Je ne connais pas encore la région, et j'ai tant de choses à y découvrir, s'il vous plait, laissez moi vous accompagner !"
"Comme vous, c-c-comme v-AAAtchoum !"


Triam avait fait de son mieux pour retenir l'éternuement, mais il ne pouvait pas lutter contre les picotements. Il chercha un mouchoir d'une main distraite, et finit par saisir un bout de tissu.

"Pas ça, jeune sot ! C'est du cuir de mariluce !"

Le vieillard lui tendit un de ses mouchoirs. Triam répondit au végétal savant entre deux coups de trompette :

"Comme vous voudrez, mais il vous faudra payer pour vous-même. V-vous pouvez vous écarter, un peu, je vous en prie ?"

Il éternua à nouveau. Il lui vint à l'esprit qu'il ne connaissait pas les noms de ses éventuels compagnons de route, et, le nez bouché, il se tourna vers la lutine.

"Est-ce que ça vous convient madame, euh, madame... ?"

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Guasina
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Re: Chez Mazallin Manznar

Message par Guasina » lun. 9 août 2021 13:19

Le magicien d’expérience accepta de me vendre la fiole de lumière tout en prenant soin de me mettre en garde. Il fallait être prudent lors de l’absorption d’une telle concentration de fluide. Je hochai la tête tout en l’écoutant attentivement, j’avais bien l’intention de suivre ses conseils et de ne boire ce fluide qu'au moment approprié, c’est-à-dire précédent un moment de repos. Après l’avoir payé et tout en rangeant mon achat dans ma besace, je pensai qu’il serait plus sage d’explorer la magie qui m’habitait, si magie il y avait, avant d’en absorber l’autre. Il était inutile de précipiter les choses.

Ce fut à ce moment que la clochette de la porte retentit. Je levai instinctivement les yeux vers lui, autant par curiosité que par réflexe et je fus grandement impressionnée par ce nouveau venu.

Le sourire toujours affiché sur mon visage, je ne pouvais détacher mes yeux de cet arbre fleuri qui s’avançait vers nous en nous saluant. Je connaissais l’existence des oudios, mais j’en avais jamais vu, ou seulement de très loin. En revanche, mon grand-père Roquin aimait bien inclure des oudios dans les récits de ses aventures fictives. Il n’était jamais sorti de notre village, mais les informations glanées, auprès de divers voyageurs venus nous visiter couplées à sa fébrile imagination, suffisaient pour nous concocter de merveilleuses histoires.

Mais jamais grand-papa ne m’avait parlé d’une chevelure composée de jolies petites fleurs roses ni de corps élancés faits de bois sombres marron tirant sur le bleuté. Lorsque ses yeux d’un blanc brillant se posèrent sur moi, il se tût. Je compris assez rapidement qu’il pouvait être aussi surpris de voir un individu de ma race que moi de la sienne.

Il se redressa ensuite de tout son long, c’était le cas de le dire, pour s’adresser au vieux marchand. Il voulait apparemment retrouver des fourmis géantes répondant au nom de Kasuris. Étant ignorante à ce sujet, je me contentai d’écouter la réponse du vieux mage qui tenta tout de même de vendre ses objets mystérieux avant de donner l’information demandée. J’appris donc en même temps que l’oudio que ces gros insectes habitaient dans les déserts de l’est.

« Hum, mais vous n'allez pas réussir à vous y rendre aussi facilement, surtout en étant aussi peu équipé! Regardez, ces deux jeunes gens, ils vont se rendre dans une ville en direction de l'est, et ils ne seront pas trop d'être deux pour faire le voyage, alors justement, si vous jetiez un coup d'œil à ma collection d'équipement en tout genre ou même ces potions qui...... »

Un autre que moi n’aurait peut-être pas apprécié qu’un inconnu impose ainsi des compagnons de voyage sans nous en faire la demande au préalable. Pour ma part, ça ne me dérangeait aucunement, au contraire, j’étais toujours contente de rencontrer d’autres gens et plus particulièrement lorsqu’ils m'étaitent complètement inconnus comme le cas présent. Je m’imaginais déjà arpenter les chemins, auprès de Jager, de cet oudio et du jeune blondinet, sans oublier mon canard Pataud, bien entendu.

Et puis, sans qu’on s’y attende, l’oudio détacha soigneusement deux délicates fleurs de son dos. Se penchant pour être un peu plus à notre hauteur, il nous les tendit tout en nous demandant la permission de nous accompagner vers l’est.

J’avançai de quelques pas et je ramassai, à l’aide de mes deux mains, cette jolie fleur parfumée. J’approchai de mon visage ce magnifique présent qui en était de dimension similaire et la humai. Une enivrante fragrance envahit alors mes narines. Les yeux fermés, je me laissai porter par cette agréable sensation de bien-être avant de m’adresser à l’oudio :

« Merci » répondis-je simplement.

Mais si le parfum pouvait procurer une sensation délicieuse pour certains, il en était autrement pour d’autres, ce qui semblait le cas du jeune humain qui échappa bien malgré lui un éternuement sonore.

La tête légèrement penchée sur la gauche, je pris quelques instants avant de donner une réponse à l’oudio, me demandant la réaction de Jager si je revenais au point de rendez-vous avec deux compagnons supplémentaires. Puis, je me dis qu’il ne pouvait y être opposé puisque de toute façon, il y aurait sûrement d’autres inconnus dans la caravane que nous allions escorter. Ma décision prise, je l’annonçai sur un ton jovial.

« Il me fera plaisir de vous compter parmi nous pour cette expédition, et je suis persuadée que mon compagnon qui m'attend devant l'auberge n'y verra pas d'objection »

Le jeune homme dont la sensibilité olfactive l’empêchait d’apprécier la présence de nouveau venu accepta entre deux éternuements qu’il nous tienne compagnie pendant le voyage vers l’est, il le pria toutefois, et avec raison, de s’éloigner. Puis, contrairement à moi, il eut la bonne idée de nous demander de nous identifier.

« Vous êtes donc allergiques au pollen des fleurs, avez-vous d’autres allergies connues ? Ce serait bon de le savoir...Et je me prénomme Guasina » terminai-je avec mon habituel sourire.

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Malvales le fleuri
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Re: Chez Mazallin Manznar

Message par Malvales le fleuri » jeu. 19 août 2021 21:44

Son nom...

Malvales réalisa que, depuis qu'il était arrivé, il ne l'avait pas donnée. Il ne s'était pas présenté. Et ça tombait bien, parce que l'humain à l'écorce pale et lisse et au feuillage de platine semblait demander le sien à la mutine. Enfin.... Après avoir relâché un énorme éternuement sous les yeux ébahis du bon oudio . "L'éternuement"..... C'était l'une des nombreuses chose que Le fleuri trouvait fascinantes. N'ayant pas de poumon à gonfler ou de narine à chatouiller, à proprement parlé, ce principe qu'il avait découvert auprès de ses amis chercheurs l'intriguait. Que pouvait-on ressentir en éternuant? Était-ce douloureux? Ceux qui le subissait ne semblait pas y prendre grand plaisir en tout cas.

Mais la réflexion de l'oudio fut interrompue par une voix toussotante:


"Comme vous voudrez, mais il vous faudra payer pour vous-même. V-vous pouvez vous écarter, un peu, je vous en prie ?"


Il était d'accord! L'humain à l'écorce pale avait accepté de laisser Malvales l'accompagner! Certes, il parlait de "payer lui même" mais ça n'avait jamais été un problème pour Le fleuri, il avait toujours fait du trocs avec ses propres ressources.
Mais ça n'était pas la chose qui avait frappé le plus l'oudio.
Non, c'était la demande de s'écarter. Ne comprenant pas immédiatement, il réalisa que l'humain jetait de temps en temps, entre deux éternuements, un regard presque...mauvais à la fleur que Malvales lui tendait.

Comme si la source de son éternuement était la fleur.

Le fleuri ne savait pas comment réagir à cette information. Une allergie aux fleurs?! C'était...possible? Pour un être ayant vécu toute sa vie aux milieux des végétaux, et qui était lui même un végétal, ça semblait surréaliste. Une allergie aux fleurs..... "Incroyable", pensait Malvales. Les humains étaient vraiment des êtres très particuliers. Un séries de pensées et d'idée s'enchainant dans son esprit, il décida de tenter, sur un coup de tête, une petite expérience.

Se penchant d'un seul coup en direction de l'humain, il "inspira" un bon coup son feuillage de platine, avant de se redresser. "Si un humain peut éternuer en respirant des fleurs, peut être que je peux aussi le faire en respirant ses pétales à lui?" se dit l'oudio. Il resta quelques secondes à regarder vers le plafond, dans le vide, en attendant une quelconque réaction de son corps.... mais rien ne vint.

Presque déçu, Malvales rebaissa la tête, et, apercevant l'expression du visage de l'humain, se rappela soudainement qu'on lui avait demander s'écarter. Effectuant rapidement plusieurs pas vers l'arrière, il dirigea son attention sur la petite mutine, qui elle, semblait avoir appréciée son cadeau. Prenant visiblement du plaisir à humer la fleur, elle donna un petit remerciement à l'oudio, avant de déclarer qu'elle aussi acceptait la demande de l'homme-arbre.


« Il me fera plaisir de vous compter parmi nous pour cette expédition, et je suis persuadée que mon compagnon qui m'attend devant l'auberge n'y verra pas d'objection »


Un compagnon devant l'auberge? Il allait donc y avoir une quatrième personne qui prendrait part à cette aventure? Malvales sourit intérieurement! Peut être que ce dernier aurait aussi quelque chose de surprenant à lui montrer? Il verrait bien le temps venu.

La mutine s'amusa des éternuements de l'humain, et en profita pour se présenter. "Guasina". C'était un nom sympathique. Sa pensé originelle lui revint soudainement en tête: son nom. Le fleuri ne l'avait pas donné. Il fallait bien qu'il puisse communiquer avec ses futurs compagnons de voyage. Il profita de l'occasion pour prendre la parole.

"Quant à moi, les gens m'appellent Malvales, ou Le Fleuri, pour des raisons un peu évidentes, rhéhéhé!
En tout cas, merci, merci de me laisser venir avec vous! Je n'ai pas beaucoup voyagé avec des gens, mais vous verrez: je suis plutôt discret! .....Ou plutôt vous ne le verrez pas. Parce que je serais discret justement.

...

Vraiment, encore merci. Vous voulez un peu de miel? "



Sortant sa gourde magique, l'homme-arbre remarqua que l'autre humain, celui avec les épaisses fougères sur le menton et l'écorce fripée, le regardait d'un air impatient...Presque agacé. Dans l'excitation de la promesse d'avoir des compagnons de route, Malvales avait oublié qu'il était dans une de ces "boutiques", et que les propriétaires de ces dernières n'aimaient pas trop qu'on n'y achète rien.

Il regarda les étagères tout autour de lui, et bien que voyant un grand nombre d'objet l'intéressant, Le fleuri se souvenu qu'il n'avait que très peu des petites pièces de métal que ses amis lui avaient donné, et qui était demandé pour faire du troc en ces lieux. Il se demanda s'il pouvait proposer d'échanger son pot de miel contre l'une des merveilles de la boutique, mais son instinct de survit l'incita à ne pas tenter le coup. Un angoissant pressentiment, comme ça....


"Je..... Je vais vous attendre à l'extérieur! Euh.... Au revoir, si je ne m'abuse! "


Il s'empressa de sortir de la boutique, faisant bien attention à se pencher pour ne pas se prendre l'encolure de la porte. Il avait plein de question à poser au vendeur sur son stock, mais il valait mieux repasser avec plus de pièces de métal à troquer. Se postant sur la gauche de la porte, il jeta un petit coup d'oeil en direction du toit, et vit que le canard y attendait toujours. Décidant de l'imiter, Malvales se tint droit, les bras et doigts un peu écarté, comme il en avait l'habitude.


Mais pour la première fois depuis longtemps, il avait du mal à rester complètement immobile. Il trépignait presque d'excitation.


Il allait s'approcher de son objectif. Et il allait voyager avec des gens! Des compagnons de route qui avaient l'air incroyablement intéressant! Il n'allait pas voyagé seul!

...
Pour la première fois depuis longtemps, il n'allait pas voyager seul.

Il avait hâte. Pour la première fois depuis longtemps, quelqu'un allait régulièrement le prononcer

Son nom....

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Triam
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Re: Chez Mazallin Manznar

Message par Triam » mar. 31 août 2021 01:43

La lutine accepta gracieusement le présent de l'oudio, et huma le parfum de la fleur avec le sourire. Elle assura l'homme-plante qu'il serait le bienvenu dans l'expédition qu'ils allaient entreprendre, elle mentionna également un compagnon qui l'attendait devant son auberge. Ce fut alors que sans crier gare, l'oudio s'avança vers Triam, se pencha vers sa chevelure blonde, et prit une grande bouffée d'air ( du moins, cela ressemblait à une inspiration, Triam ne savait pas s'il était doté de poumons ou non ).

"Qu-qu-qu'est-ce que vous faites ?!"" s'exclama-t-il.

Ne prêtant pas attention à ses protestations, l'étranger attendit six bonnes secondes au-dessus de sa tête avant de finalement se reculer. Gêné, le jeune kendran se détourna un peu de lui, croisant le regard malicieux de la lutine.

"Vous êtes donc allergiques au pollen des fleurs, avez-vous d’autres allergies connues ? Ce serait bon de le savoir... Et je me prénomme Guasina."

Triam réagit immédiatement à cette présentation en tendant sa main, mais il se rendit bien vite compte de sa maladresse et la retira pour lui adresser un simple geste de salutations.

"Triam, Triam Otto, enchanté."

Toujours un peu dans l'embarras, il répondit :

"Et euh... Non, pas d'autre allergie. Euh, si, les chiens ! Mais à part ça, rien d'autre."
"Quant à moi, les gens m'appellent Malvales, ou Le Fleuri, pour des raisons un peu évidentes, héhéhé ! En tout cas, merci, merci de me laisser venir avec vous ! Je n'ai pas beaucoup voyagé avec des gens, mais vous verrez, je suis plutôt discret ! Ou plutôt vous ne le verrez pas. Parce que je serais discret, justement." intervint l'oudio, visiblement enchanté par la perspective du voyage.

Il sortit une gourde et proposa du miel aux autres, que Triam refusa poliment. En vérité, les débordements amicaux de Malvales l'irritaient un peu. Comment pouvait-on être aussi naïf ? C'était une chose difficile à cerner, pour un citadin. Souvent, ce genre d'attitude était exhibé par les personnes malhonnêtes et les vendeurs à la sauvette, mais il était évident que Malvales était tout simplement d'un autre monde. Tout de même, tout cela était irritant. Et penser en ces termes provoqua chez lui un autre éternuement.

"Je... Je vais vous attendre à l'extérieur ! Euh... Au revoir, si je ne m'abuse!"

L'oudio prit congé, laissant Triam à regarder pantois son maître, puis Guasina.

"On part maintenant, du coup ?" demanda-t-il, un brin de panique dans sa voix.
"Mais oui, maintenant ! Enfin, un peu de nerf !"

Mazallin s'amusait de la réaction de son apprenti, aussi avait-il fait exprès de rajouter de l'urgence à son ton. Pris au dépourvu, Triam disparut dans l'arrière-boutique.

"J-je prépare deux-trois trucs et j'arrive !"

Vingt bonnes minutes plus tard, il revint avec deux gros sacs qui pesaient visiblement sur son dos. La sueur au front, et un pan de tunique dépassant de ses bagages.

"C-c'est bon, je suis prêt, on peut y aller !"

Bonk. Ses affaires, trop larges, butèrent contre le cadre de la porte. Pestant, le jeune homme parvint néanmoins à se dépêtrer et à passer le pas sous le regard diverti de Mazallin Manznar. Il regarda l'oudio à ses côtés, droit comme un... arbre. Il se rassura en se disant que ce n'était qu'une petite aventure, l'affaire de quelques semaines, et que tout reviendrait bien vite à la normale. Il aurait l'occasion de sortir un peu, et qui sait, s'exercer à la magie sans risquer d'abimer quelque chose ?
Croulant sous le poids des vêtements et des livres, il demanda :

"On est au complet ? Où est-ce qu'elle est, cette caravane ?"

Son regard s'arrêta sur le colvert qui se tenait fièrement au-dessus de l'enseigne de la boutique.

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