Les Habitations

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Yuimen
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Les Habitations

Message par Yuimen » ven. 5 janv. 2018 10:40

Les habitations

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Peu sûres pour la majorité, ce n'est pas le cas de toutes, certaines sont solidement gardées, indépendamment de leur aspect extérieur. Dans les bas quartiers, les habitants retrouvent régulièrement leurs portes ou leurs fenêtres (pour ceux qui en ont encore) fracturées, mais les voleurs les plus adroits rentrent bien entendu dans les maisons sans même abimer les portes, plus discrets que des ombres.

Plus vous irez vers les quartiers riches, plus les habitations sont grandes et luxueuses. Plus elles sont pillées aussi, mais cela se voit moins car les propriétaires fortunés ont les moyens d'entretenir leurs demeures.

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Fromritt Verlorgot
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Re: Les Habitations

Message par Fromritt Verlorgot » jeu. 7 févr. 2019 18:34

Inconscience Onirique & Réveil Douloureux

Force du Passé
Quelques jours plus tard…


Une enceinte de marbre s’élevait à deux mètres du sol. Des pointes de fer étaient plantées à intervalle régulier. Les murs blancs se tenaient à cinq mètres de la demeure. Cet espace abritait des herbes hautes et un chemin balisé par de beaux galets. Plusieurs lanternes étaient renversées çà et là, décrochées de leur support au-dessus des fenêtres cassées. Des rosiers dépossédés de leurs fleurs gisaient en rang désordonné devant la porte d’entrée. Les briques dallant le sol étaient envahies de mousse verdâtre et les joints troués et fissurés faisaient peine à voir.
Une petite arche en bois de bouleau enlaçait le lierre qui s’enroulait autour d’elle comme une multitude de serpents. La porte d’entrée en chêne massif et aux ornements abstraits avait un vitrail coloré, brisé en son centre. Le trou dévoilait un couloir éclairé par la lueur faible de deux, trois bougies. Des tiroirs d’anciennes commodes jonchaient le carrelage gris clair. Des toiles d’arachnides pendaient au plafond de pierres polies et se pliaient au gré des courants d’air.
Le corridor se divisait en trois à des distances différentes. Au plus proche se trouvait un grand salon dévasté, vidé de la plupart de ses richesses. Au plus loin il y avait la cuisine aux rangements pillés. Et au milieu deux escaliers marmoréens qui montaient à l’étage ou descendaient au sous-sol. Une lumière plus vive se diffusait de la cave.
Des marches creusées à même la terre pierreuse menaient à un grand espace souterrain soutenu par de gros piliers bien répartis et les murs étaient faits de fines lamelles de bois, du parfait ouvrage. Des fûts à bière se trouvaient en nombre sur la droite, tandis qu’à l’opposée figuraient ceux pour les différents vins. Tous sans exception étaient ébréchés, éventrés, vidés de leur contenu. Des gouttes bordeaux et jaunâtres gouttaient, salissant le sol.

Au milieux de cette armée de tonneaux ravagés se creusait un autre passage très large. Maintenant, un flot lumineux s’extirpait de cet endroit et des bruits d’air fendu résonnaient avec des grognements d’effort et de rage.
À mesure que l’on progressait, l’on pouvait regarder l’immense salle d’entraînement baignée dans la lumière des chandeliers et candélabres austères. Ce niveau était entièrement laissé à la roche, du plafond très haut aux murs très larges au sol gigantesque. Seul un gros carré peint en rouge était incrusté au centre, là où se trouvait également Fromritt, couvert de sueur et au tronc dévoilé.
Des poids lourds sous forme de ceinture et de brassards paraient ses poignets, sa taille ainsi que ses chevilles. Il tenait à bout de bras un énorme bâton d’acier noir de trois mètres au total imitant grossièrement quillons et garde. Son buste gonflait puis se dégonflait au rythme frénétique de ses différentes postures, enchaînements et frappes. Ses veines ressortaient fortement de sa peau pâle. Ses muscles congestionnés semblaient pousser contre contre sa chair pour s’y éjecter. Avec un peu d’attention, l’on pouvait voir les stries détaillées de ses tissus fibreux sur chaque partie exposée de son corps. Sous cet angle, le Verlorgot avait l’air d’un colosse enragé et particulièrement habile avec son instrument monstrueux.
Une taille horizontale, verticale, diagonale ! Un, deux, trois estocs et en haut, et au milieu et en bas !
Et encore…

Le cylindre métallique chuta avec brutalité sur le sol. Les vibrations engendrées par le choc investirent les bras de l’espadonneur qui tint bon, malgré la violence du contrecoup. Les dents compressées entre-elles, il balança son outil d’entraînement qui rebondit bruyamment plusieurs fois. L’intégralité de son corps tremblait. Ses cheveux bruns trempés obstruaient sa vue et piquaient ses yeux marron. Il se mit à hurler, sa gorge ressortait d’une étrange manière et sa bouche ouverte laissait entrevoir toute sa dentition.
Son poing droit se serra à en blanchir ses articulations puis il alla s’écraser sur un mannequin de bois. La coléreux ne s’arrêta pas là. Il continua à enchaîner les coups à en déglinguer ses phalanges ensanglantées. À chacun des directs, chacun des crochets et des uppercuts haineux le mannequin se faisait littéralement dépecer. Puis d’un coup cauchemardesque de tibia, il réduit à néant son opposant factice. La carcasse de bois se renversa, mais Fromritt s’assit dessus pour le cribler d’une infinité de coups. Après l’avoir réduit en charpie, il était essoufflé, à bout de souffle. Il s’écroula sur le côté, épaule gauche la première et il se mit lourdement sur le dos.
Pour une raison connue de lui-même, il lutta de nombreuses minutes pour ne pas clore ses paupières, avant de sombrer dans un sommeil profond. Durant sa «nuit» il gigota, se débattit et s’époumona de désespoir. Il se réveilla, enleva ses poids, mangea un peu et se rendormit. Il pleura, se retourna dans tous les sens, crispa ses mâchoires et se réveilla. Il but un peu d’eau, affûta son espadon et referma les yeux…

Les rayons du soleil nimbait la cour de lumière chaleureuse et de sa chaleur étouffante. À l’aide d’épais gants de cuir, Fromritt retirait un à un les plants de rosier. Il arrachait les racines à la seule force de ses bras impressionnants. Ses yeux cernés voyaient encore sa mère et sa femme entretenir ses foutues plantes. Ses lèvres se retroussèrent, firent une moue amère. Il prit une solide corde puis attacha les différents arbustes ensemble. Une rangée en moins, il en restait quatre. Ses mains endolories creusèrent la terre, extirpèrent les mauvaises herbes autour et rebouchèrent le trou.
Après cela, il prit une brosse à poils durs, un sceau qu’il remplit d’eau puis fit son possible pour retirer la mousse des briques de la cour. Il fit également un tour de garde. La nouvelle concernant ses parents n’avait pas fait que des malheureux, comme les traces de pillages pouvaient en attester. Par nostalgie, Fromritt faisait glisser la paume de sa main sur les murs de marbre fissurés. Il se souvenait de son père qui les entretenait toujours avant de gérer l’import, export de ses marchandises au port. Il se rappelait son fils qui aidait volontiers son grand-père un grand sourire au visage. Sa main se referma, ses ongles raclèrent le marbre.Il ne vit qu’un peu de sang sur des piques en fer. Il cracha et pesta de ne pas avoir pu tabasser la vermine ayant essayé de pénétrer la demeure.

Le Verlorgot retourna à l’entrée et dégagea le passage en rangeant les tiroirs en mont. Après avoir épousseté le bois orné, il s’aventura dans le salon désert. Seules une longue table ovale et des chaises à moitié cassées décoraient le vide. Le reste était laissé aux araignées et autres vermines. Une trace du diamètre d’un bol s’était dessinée au milieu des grains de poussière. Le souffle régulier du Wiehlenois faisait valdinguer les peluches sur le meuble. Fromritt se traîna jusqu’à la cuisine, ouvrit un placard bas ébréché qui renfermait un gros sac en toile. Il l’extirpa de là puis il le posa lourdement sur un plan de travail. Un énorme amas de petits grains de riz se trouvait à l’intérieur. Toujours pataud, le Verlorgot chercha une gigantesque marmite aux minuscules dessins tribaux. Il la remplit à moitié d’eau et la posa sur un feu prévu à cet effet. Il attendait, ne faisant rien d’autre que regarder dans le néant, les cernes creusées par ses mauvaises nuits. Le temps paraissait s’être figé sur une image triste d’un homme cuisinant seul dans une maison familiale en état pitoyable.
Une éternité silencieuse s’écoula avant que les remous de l’eau bouillante ne trouble le calme inquiétant. D’un geste lent, motivé par absolument rien, le brun déversa le riz presque grain par grain dans le liquide frétillant. Le récipient se remplissait avec lenteur, avec le même désespoir que Fromritt jusqu’à être correctement rempli. Il mangea bouchée par bouchée, mastiquant doucement et avala parfois péniblement son repas sec. Lorsqu’il avait eu fini, il fit sa vaisselle. Il faisait tourner son torchon à l’intérieur et à l’extérieur du bol et de la marmite sales jusqu’à ce qu’ils soient propres. Le grand gaillard somnolait à demi dans des songes nébuleux, à demi dans la réalité morne, grisâtre malgré le soleil de Tulorim. Il s’appuya à une fenêtre cassée, manquant de s’enfoncer un morceau de verre dans le bras. Il grogna, certaines de ses blessures lui faisaient encore mal, surtout à l’entrejambe. Pour essayer d’oublier tout ça, il entreprit de faire un tour, loin de la maison.

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Adam Von Demorlys
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Re: Les Habitations

Message par Adam Von Demorlys » jeu. 28 févr. 2019 22:17

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Plusieurs jours s'étaient écoulés depuis qu'Yzrouel, un commerçant venu d'Imiftil, avait été victime de leur supercherie. Deux jours plus tard il s'était rendu à la demeure des Demorlys, invité à dîner mais surtout à discuter de la proposition commerciale de Mordred, le père d'Adam. Suite aux manigances de la famille bourgeoise et à au fort caractère de l'ancien vétéran, le marchand bedonnant avait vite cédé au marché. Il versait désormais un quart de ses bénéfices à la maison Demorlys en échange d'une place où il pourrait établir son commerce et qui lui attirait pas mal d'avantages.

Tout s'était au final bien passé, et c'était là une source de gain assez juteuse qui s'ajoutait à leurs affaires. Pourtant, l'humeur d'Adam n'était pas à la réjouissance. Pensif, il était assis seul dans leur vaste salon, plongé dans la pénombre avec pour seule source lumineuse le feu qui grondait dans leur imposante cheminée.
Ses yeux bleus fixaient les flammes, il sentait bien leurs chaleurs vu qu'à peine un mètre les séparait. Le jeune mage ferma les yeux et se concentra. Il les percevait également, ces fluides, qui semblaient crépiter et danser en même temps que ces flammèches. Vu qu'il s'agissait d'énergies assez familières, les yeux toujours clos, il essaya de les attirer à lui. Le jeune bourgeois sentait alors comme de minces tentacules invisibles et ardents se diriger vers lui, puis faire demi-tour, comme pour le narguer.
Adam retint un soupir. Il avait entendu dire que certains individus arrivaient à développer leur réserve magique en absorbant les fluides des éléments extérieurs, comme lors de méditations sous une fontaine, en haut d'une montagne ou proche d'un brasier. Peut-être s'y prenait-il mal ou que le feu qui grondait à l'intérieur de la cheminée était bien trop insuffisant ?

Il fut soudainement arraché de ses réflexions par le grincement d'une porte et un bruit de pas qui s'arrêtèrent alors.

« Que diable fais-tu donc dans le noir ? »

Adam se redressa légèrement dans le canapé et tourna la tête vers un homme solide, approchant de la cinquantaine. Bien que sa barbe impeccablement taillée, ait pris depuis des années maintenant une teinte blanche, Mordred avait conservé une carrure relativement carrée et imposante. Son crâne chauve laissait entrevoir deux cicatrices, souvenir de sa longue et brillante carrière au sein de la milice. Quant à ses rides, ils contrastaient violemment et l'éclat vif et farouche de ses yeux clairs. L'homme semblait toujours en proie à la colère, sur le qui-vive. Mais quand il s'exprimait, c'était la plupart du temps d'une voix grave et étrangement posée.
Le fils répondit simplement :

« Je fais le point. »

Son père le rejoignit. Sa démarche caractéristique démontrait une petite gêne au niveau de sa jambe gauche, conséquence d'une grave blessure faite par une attaque composée de fluides obscures lors d'une ancienne mission. Difficilement guérissable, Modred n'avait pu utiliser sa jambe pendant plusieurs mois, ce qui avait joué dans sa retraite anticipée. Bien que la plaie s'était ensuite lentement résorbée, l'ancien vétéran n'avait jamais pu retrouver l'usage total de son membre. Par orgueil il s'était interdit d'utiliser une canne, et par force de volonté ainsi que de patience, le cinquantenaire était parvenu à remarcher à peu près convenablement.
Mordred s'assit lourdement sur le fauteuil qui se trouvant juste à côté. Il fixait Adam :

« Je te sens troublé mon fils. »

Le mot était peut-être un peu fort, mais le jeune bourgeois était pris dans certaines réflexions depuis le début de la soirée effectivement.

« Il me faut des fluides. »

Il ne donna pas de suite plus de précisions, un petit silence s'installa, qu'aucun des deux ne rompit. Puis Adam continua.

« Tu sais que j'ambitionne de me lancer dans l'art des arcanes. Mais à mon stade, mes réserves de magie sont trop insuffisantes. La baguette que j'ai prise à Yzrouel me permet en effet de mieux canaliser et modeler mon pouvoir, mais je me fatigue vite. Trop vite. Je m'épuise au bout de quelques essais seulement, ce qui ne me laisse pas le loisir d'expérimenter et donc d'évoluer. »

« C'est une plainte ou un constat ? »

« Un constat. »

« Tant mieux, tu es bien placé pour savoir que je ne supporte pas les pleurnichards. Tu sais ce qu'il te reste à faire alors.»

« Oui, je vais trouver un moyen de remplir un peu ma bourse personnelle, ou de dégoter directement quelques fioles de fluides. »

Il était effectivement hors de question de se servir dans le coffre de la maison Demorlys à des fins personnelles. Mordred avait toujours été catégorique sur ça. Pour lui autoriser cela à ses enfants aurait été leur faire prendre de mauvaises habitudes, et les aurait habitué à la facilité, la paresse et donc la faiblesse. Non, les choses ne tombent pas dans la bouche gratuitement, chaque chose se mérite, ainsi va la vie. Adam en était venu à rapidement partager ce point de vue, avec lequel il était entièrement d'accord.
Il était quand même arrivé que leur père leur remette de l'argent, mais c'était moyennant un travail. C'est d'ailleurs dans cette optique que Mordred prit la parole :

« Un navire pirate part la nuit prochaine pour Exech. J'y fais passer une caisse de marchandise. Métaux, épices, bijoux, ect. Il s'agit de la commande d'un petit groupe de là-bas. Si ça t'interesse embarque demain soir avec deux de mes hommes. Assure-toi que le trajet se passe bien et que ces lascars paient bien la somme demandée. On a déjà fait une transaction avec eux, ça c'était déroulé sans encombre mais sait on jamais. Bref, si tout se passe bien tu prendras alors un navire le lendemain pour revenir et tu pourras garder une partie du bénéfice. »

Ca lui allait, il y avait certes plus intéressant mais il n'allait pas faire la fine bouche. De plus, Adam ne s'était jamais rendu à Exech. En fait il n'avait même jamais quitté Tulorim. De ce qu'il avait entendu dire, Exech était cependant loin d'être une ville touristique. Certains avançaient même que la cité était plus dangereuse que Tulorim, ce qui n'était rien. Mais le jeune bourgeois avança quand même :

« Je serais curieux d'en profiter pour passer un peu de temps là-bas. Je n'ai eu que des échos de cette ville et j'aimerais voir par moi même. Il serait temps que je quitte un peu ma ville natale tu ne penses pas ? »

Une ombre sembla passer sur le visage sévère de Mordred. Quelques secondes passèrent avant qu'il réponde.

« Fais comme tu veux. C'est sûr que là-bas tu ne pourras que t'endurcir plus qu'autre chose, tu n'auras pas le choix. Cependant je te préviens, si ici déclarer ton nom peut peut parfois te sortir de certains mauvais pas, là-bas ce ne sera pas le cas. Tu ne pourras compter que sur toi-même. »

Sur ces mots l'ancien vétéran se leva et quitta la pièce.

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Modifié en dernier par Adam Von Demorlys le jeu. 28 févr. 2019 22:26, modifié 1 fois.

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Adam Von Demorlys
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Re: Les Habitations

Message par Adam Von Demorlys » jeu. 28 févr. 2019 22:25

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Le lendemain, la nuit était en train de tomber lorsqu'Adam finit de préparer ses affaires. Pour l'occasion il avait revêtu des vêtements relativement simples. Le jeune bourgeois mit son sac en bandoulière sur l'épaule et quitta sa chambre. Il entendit alors une voix féminine s'élever dans la pièce voisine :

« Adam ? C'est toi ? 

Le jeune bourgeois alla tourner la poignée de la pièce en question et entra. L'éclairage était faible, une femme au teint très pâle occupait un grand lit dont la literie était de grande qualité. Et tant mieux vu que Sevenissia, la sœur jumelle d'Adam y passait une très grande partie de la journée. Le pyromancien referma soigneusement la porte derrière lui et rejoignit la jeune malade. Il posa affectueusement son front contre celui de cette dernière et y déposa un baiser, avant de s'asseoir sur un coin du lit.
Sevenissia regarda avec curiosité le sac qu'il portait et demanda :

« Où vas-tu à une telle heure, chargé comme ça ? »

« Je pars pour Exech, veiller sur un transport de marchandises. »

Les yeux bleus de la jeune femme se mirent à briller de curiosité et d'envie.

« Quelle chance tu as ! Visiter une autre citée... Promets-moi une chose, dès que tu reviendras viens me voir et tu me raconteras tout. Je voudrais savoir à quoi ressemble cette ville, ces gens, leur culture, ce que tu auras vu. »

« Tu sais Exech n'est pas vraiment réputé pour être une ville accueillante, ce serait même l'inverse. »

Sevenissia fit une petite moue, mais sourit ensuite :

« Au moins ça te fera changer d'air mon cher frère. Fais attention à toi. »

Adam acquiesça et lui promit qu'il lui rendra visite dès son retour. La pauvre femme avait une santé dramatiquement fragile et ce depuis sa naissance. A cause de cela elle avait rarement pu quitter leur maison et passait la plupart du temps cloîtrée dans son lit. Chose qui était on ne peut plus frustrante car la jeune femme brûlait de croquer la vie à pleine dent et de découvrir le monde. Pour pallier à ceci elle lisait donc régulièrement, s'intéressant à tout. Son frère jumeau, avec qui elle était très proche passait souvent du temps avec elle pour lui raconter ses journées et des anecdotes sur ce qu'il avait vu en ville. Sevenissia buvait ses paroles, s'émerveillant de rien, profitant de cette fenêtre sur le monde.
La jeune femme était très belle. Ses traits étaient presque identiques à ceux d'Adam, mais son teint était beaucoup plus pâle et sa longue chevelure plus claire. Elle avait hérité de la bonté et de la gentillesse de leur mère, cette dernière étant décédée depuis maintenant de nombreuses années. Même si les hommes de sa petite famille étaient du genre à prôner la force et à réprouver la faiblesse, ces derniers savaient faire la part des choses et l'aimaient profondément.

Ils discutèrent pendant plusieurs bonnes minutes, puis Adam quitta sa chambre, refermant soigneusement et silencieusement la porte derrière lui.

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Guasina
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Re: Les Habitations

Message par Guasina » sam. 30 mars 2019 03:07

Sages paroles

Depuis toute petite lutine, ma mère me donnait toujours ce même conseil aux intenses odeurs maternelles lorsque je quittais momentanément le foyer familial :

« Ne parle pas aux humains que tu ne connais pas, tu ne sais jamais qui tu vas rencontrer. » À cela, ma grand-mère Roquin qui était toujours dans les parages un tricot en chemin à la main rajoutait :

« Et ne te fie pas aux apparences, c’est pas parce qu’il est joli et bien mis qu’il est gentil. »

Ce souvenir m’était revenu à la mémoire alors que je regardais le grand homme marqué d’une main noire au visage. Je le connaissais depuis peu et son apparence n’était pas des plus invitantes, et pourtant j’étais prête à l’accompagner sans hésiter, c’était même moi qui avais fait les premiers pas.

Il ne tarda pas d’ailleurs de répondre que cette sinistre histoire méritait le coup d’œil.

Marchant à ses côtés rapidement afin de tenter de suivre le rythme de ses pas, je l’écoutai attentivement me raconter comment il était arrivé à cette cité et les raisons qui l’avaient poussé à s’exiler du continent où il avait vu le jour.

Les indications du parchemin en tête, nous n’eûmes aucune difficulté à nous diriger dans les étroites rues de cette cité, quittant le lieu commercial pour peu à peu pénétrer un quartier aisé des habitations.

Je participai également à la conversation, lui expliquant que je n’étais pas une combattante dans l’âme. Bien que je maniais l’arc et l’arbalète avec aisance depuis ma tendre enfance, je l’utilisais rarement pour blesser ou tuer. Sans être une peureuse pour autant, je préférais prendre la fuite lorsqu’un danger se présentait. Par contre, j’aimais apporter mon aide aux gens dans le besoin. Cette mission griffonnée sur un parchemin correspondait aux genres d’action pour lesquelles je voulais consacrer une partie de ma vie.

Au bout de quelques minutes, nous arrivâmes donc à la jolie maisonnette qui recueillait les survivants Belmont. Je laissai Jager frapper à la porte pendant que je jetai un coup d’œil rapide à Pataud qui venait de se trouver un petit coin tranquille sur le toit de tuiles bleues.
Modifié en dernier par Guasina le jeu. 9 janv. 2020 03:40, modifié 2 fois.

Jager
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Re: Les Habitations

Message par Jager » ven. 5 avr. 2019 00:43

La réaction de la lutine n’a pas tardé après que je lui ai résumé grossièrement le contenu du parchemin. Elle m’a proposé de nous rendre au rendez-vous pour en savoir plus, ce à quoi j’ai assenti, répondant que cette drôle d’histoire mérite bien un coup d’oeil.

Marcher en ville avec une personne de petite taille est une expérience singulière. J’ai déjà cheminé avec des sinaris, j’ai appris à régler mon pas sur ceux qui m’accompagnent, mais même là, j’ai l’impression que Guasina soutient une allure proportionnellement plus rapide que la mienne. Pas question de lui proposer de la porter, ou quoi que ce soit de ce tonneau : je ne pense pas la connaître assez, et puis, à sa place, je me sentirais un peu humilié. Elle se débrouille très bien et au besoin elle a un canard. Son comportement au marché est bien la preuve qu’elle sait y faire dans des lieux pas tout à fait pensés pour sa dimension : ni une ni deux, pour consulter le parchemin cloué trop haut, elle a agencé une caisse, une autre, vers une table, pour lire à son aise. L’indépendance, c’est important, la fierté aussi. Et puis si elle a besoin, elle pourra toujours demander.

Elle m’en dit un peu plus sur elle lorsque j’ai fini de raconter mon histoire. Une âme secourable, pas portée sur le conflit inutile, pas tendance à la légère, si je comprends bien, avec qui je partage la pratique de l’arc. Faudra trouver le temps de comparer sur ce point : je me demande de quelle facture est un arc adapté à sa taille.

Les rues d’ici sont un peu différentes de ce que j’ai connu. Ca tient aux maisons. Tout a l’air plus clair sous la crasse. Il y a plus de soleil, plus de sec, ça je m’y attendais. Les toits sont moins pentus, les fenêtres plus ouvertes pour laisser passer l’air, les murs chaulés suivant leur pureté marquent la richesse des propriétaires. Nous nous dirigeons suivant les instructions du parchemin vers une demeure bien moins misérable que celles du commun des mortels. L’architecture, je n’y connais rien, mais il y a de la recherche, quelqu’un qui s’est plus cassé la tête qu’en empilant quatre briques pour faire un mur droit. Et puis la taille. Pas le réduit où se serrent le père, la mère, la marmaille, cuisine, pièce de vie, chambre, tout à la fois. Ca semble être la bonne demeure. Au pire, on se trompe, on frappe plus loin.

« Nous y voilà. »

Je pense que l’initiative de frapper me revient, ce dont je m’acquitte par cinq coups lourds sur le battant de bois vernis. Du coin de l’oeil je repère le canard qui s’est trouvé un promontoire. Foutu réflexe de chasseur. Pas moyen de le voir comme un chat, un chien, une poule. Je lui trouve trop un air de gibier. Pas que j’aie envie de le descendre pour le plumer, juste qu’il éveille mon attention d’une autre manière. Ca passera.

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Gamemaster2
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Re: Les Habitations

Message par Gamemaster2 » sam. 6 avr. 2019 21:15

Intervention pour Jäger et Guasina

><

A la suite des cinq coups frappés par Jäger, rien. Le brouhaha des rues comble un silence qui commence à se faire long pour les deux visiteurs. En tendant l'oreille, il est possible d'entendre de l'activité aux différents étages des appartements, mais personne ne semble se presser à venir vous ouvrir. Un doute s'installe dans votre esprit et la question de s'être présentés au bon endroit se fait de plus en plus pertinente à mesure que le temps passe.

Finalement, après une bonne minute d'attente, le loquet claque dans un bruit métallique et le bois dévoile une petite silhouette qui ouvre difficilement la porte de ses deux bras chétifs. À votre grand étonnement, vous vous retrouvez devant un enfant aux beaux atours et maladroitement coiffé d'une couronne scintillante. Un large sourire décore sa bouille et la surprise de découvrir de nouveaux visages se lit facilement sur ses traits tirés par la joie.

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Son regard semble lire avec émerveillement l'accoutrement du chasseur, parfaitement atypique pour un gamin qui semble êetre né avec une cuillère en or dans la bouche. Mais fidèle à lui même, c'est en sautillant de joie qu'il découvre la lutine aux cheveux de feu, ne pouvant contenir son excitation derrière des lèvres closes.

"HOA ! VOUS ÊTES UNE TOUTE PETITE DAME ! UNE LUTINE, UNE LUTINE !"

Sa couronne s'agite à mesure qu'il exprime son bonheur, mais le battement d'un pas pressé sur le bois de la maison résonne de derrière l'enfant et c'est un homme au physique soigné et agréable qui prend place aux côtés du petit. Passablement énervé, il se permet de hurler son mécontentement dans le vide en regardant l'étage du dessus, ses douces paroles certainement adressées à une domestique de la maison.

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"Bon sang de-FRIDA ! SUIS-JE CENSÉ RÉPONDRE MOI-MÊME À LA PORTE OU CELA EST-IL TOUJOURS VOTRE TRAVAIL ?!"

Son regard reste fixé un bref instant avant de finalement se tourner dans votre direction. L'homme observe à son tour les visiteurs qui se présentent à sa porte et il ne manque pas de s'attarder sur la lutine en écarquillant légèrement les yeux, avant de s'adresser à celui au chasseur qui lui fait face.

"*AHEM* Excusez-moi, vous désirez ?"
"Bwaf Assistance, que puis-je faire pour vous ?"

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L'appel au standard "Bwaf Assistance" est taxé à hauteur de 90 Yus suivi d'une tarification de 25 Yus par minute. La discussion est susceptible d'être enregistrée s'il y a un os.

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Guasina
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Re: Les Habitations

Message par Guasina » lun. 8 avr. 2019 03:04

Les hôtes de la maison Belmont


J’avais laissé à Jager l’initiative de frapper à la porte et il s’acquitta de cette tâche en frappant cinq coups d’une main ferme.

(Pourquoi cinq ?)

De ma mémoire de lutine, dans notre village, nous nous contentions de trois petits coups rapides. Mais j’imaginais bien que chaque ethnie ou encore chaque peuple possédait ses propres règles et habitudes. Puis de toute façon, comme le disait ma grand-mère Roquin :

« Il existe plus d’une manière de bien faire les choses. »

Bien que les coups frappés à la porte fussent fermes et bien sentis, la réponse se faisait attendre. Et pourtant, par les bruits de pas et de discussion qui nous parvenaient de l’autre côté de cette immense porte, il était évident que cette maison était bel et bien habitée.

Je jetai un autre coup d’œil à mon canard qui s’était installé tout près de la cheminée puis j’attirai son attention par un petit sifflement. Lorsqu’il pointa son bec dans ma direction, je lui fis un signe du doigt et j’élevai la voix tout en lui ordonnant: « Attends-moi. » Pas plus de deux petits mots, c’était suffisant pour lui faire comprendre de ne pas bouger. J’exécutais ainsi les recommandations de mon oncle Richy Roquin qui était passé maître dans l’art de dresser les chiens, bêtes joviales et obéissantes, mais immenses.

Après une bonne minute d’attente, la porte s’ouvrit finalement… avec une certaine lenteur, pour nous faire apparaître la figure joviale d’un garçon de moins de dix ans.

Je souris alors au petit humain aux joues rondes et dont les yeux verts étaient à moitié dissimulés sous une couronne dorée trop grande pour lui. D’un roi, il n’avait pas que la couronne, mais aussi l’habillement.

De sa spontanéité bien enfantine, il observa sans gêne mon compagnon de voyage, le détaillant de la tête aux pieds. Ce fut sans doute rendu à cette extrémité que son regard dévia quelque peu et que j’entrai dans son champ de vision. Ce qui ne passa pas inaperçu puisqu’il se mit à sauter de joie.
Cet emportement me fit éclater de rire. J’aimais beaucoup les enfants, et comme tous ceux de ma race, il y avait encore une grande part d’enfant en moi.
D’autres pas, plus lourds, se firent entendre et peu de temps après un homme à la fière allure vint rejoindre l’enfant.

Élégamment vêtu d’une armure scintillante, recouverte d’une élégante cape pourpre, cet adulte qui avait plus l’allure de l’hôte que du domestique s’adressa à nous, nous questionnant sur l’objet de notre visite après avoir crié son mécontentement à ses employés qui ne s’étaient pas montré le bout de leur nez pour nous accueillir.

Tout en exécutant une petite révérence, je me présentai :

« Je suis Guasina Roquin, fille de Jeannine et Tony Roquin, ce dernier fils d’Odilon Roquin. »

Tout en pointant Jager, je poursuivis.

« Mon compagnon et moi avons vu vos affiches au marché. Et si vous acceptiez de nous en dire un peu plus sur ce que vous attendez de nous. Il est fort possible que nous acceptions de vous venir en aide. »

Cela dit, je détachai mon regard de l’homme de la maison pour le porter sur Jager afin qu’il puisse à son tour se présenter et ajouter ses propres commentaires.
Modifié en dernier par Guasina le jeu. 9 janv. 2020 03:55, modifié 4 fois.

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TGM
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Re: Les Habitations

Message par TGM » lun. 8 avr. 2019 17:01

-----E-----


Tandis que nous étions arrêtés pour que le capitaine négocie les biens qu'il est venu vendre, l'un d'entre nous s'éloigna du groupe pour observer une affiche sur un mur voisin. Après quelques instants, il la décroche et revient nous la lire :

"Hé les gars écoutez ça: Sieur Mathis Belmont recrute des mercenaires pour une expédition cherchant à purger son domaine d'un mal mystérieux. Mathias Belmont s'engage à verser à chaque mercenaire recruté la somme de trois mille yus et de lui fournir une excellente publicité via ses relations pour ses futures activités. Le recrutement a lieu à la maison Belmont de Tulorim. Ne seront acceptés que les individus capables de se battre et prêts à risquer leur vie pour la récompense promise."

Trois mille yus, même le capitaine se retourne en entendant la somme promise. Malheureusement pour l'équipage, la mission semble ne pas se passer sur les mers, au grand dam des marins qui tentent tout de même de pousser leur capitaine à faire postuler l'équipage. Celui-ci admet que la récompense est tentant et qu'il se proposerait bien de transporter le nobliau et ses mercenaires contre une seule part pour tout l'équipage, mais qu'il préfère s'atteler à vider les cales, car un joli pactole y dort aussi. Dire que j'ai souhaité fausser compagnie à ces pirates dès notre arrivée en ville, j'aurais probablement loupé cette affiche sans eux, ne pouvant la lire. Au moins, maintenant, je sais quoi faire dès que je me serai emparé de ces dés pipés... Lorsque j'aurai enfin une bonne occasion d'agir.

Nous traversons la ville, nous dirigeant petit à petit sur les hauteurs, habitées par des maisons autrement mieux entretenues que celles des docks, et à chaque pas, je perds un peu plus patience. Alors que Tatch semble avoir trouvé un client lui proposant un bon prix, nous nous retrouvons à la porte de service de sa boutique dans une ruelle étroite au point que notre attroupement bloque presque le passage. J’aperçois alors ma chance arriver en un passant à l'allure louche. Sa démarche me rappelle la mienne à Omyre, toujours à fureter partout. Il remarque rapidement que je l'observe et, grand mal lui prends, décide quand même de passer près de nous en changeant d'attitude pour ne pas éveiller la suspicion des marins qui m'entourent. Pas de chance pour lui, au moment où il passe à mon niveau, je me propulse dans les jambes de Tatch, coupant au passage la cordelette maintenant la bourse de cuir noir grâce à l'arme que j'avais en main. Le capitaine s'effondre à terre avec moi et je proteste à grands jurons que c'est cet inconnu qui m'a poussé. Mes camarades s'approchent alors de lui d'un air menaçant pendant que je me relève, mais, sitôt relevé, je m'élance sur lui en criant :

"Attrapons-le !"

Nous élançons donc à sa poursuite, sous les protestations de notre capitaine qui nous hurle de revenir. Alors que je pénètre sur ses talons dans une rue perpendiculaire, je suis déjà seul, mais continue la poursuite en ralentissant afin de m'éloigner des pirates et leur faire croire que je me suis perdu en chassant cet individu. Quelques pâtés de maisons plus loin, je m'arrête pour contrôler le contenu de la bourse que j'ai dérobé. Je jubile en voyant les six dés d'ivoire rouler dans ma main. En les faisant rouler sur un large pavé hors de la circulation, je comprends rapidement que les dés blancs sont pipés pour favoriser les faibles scores et les dés noirs le sont pour obtenir des scores élevés.

Fier de ma nouvelle acquisition, j'aborde un passant en lui demandant de m'indiquer la maison Belmont. Le vieillard, qui a d'abord visiblement cru que je voulais le détrousser avec mon allure de mendiant armé, semble ravi de m'aider et, poussé par son soulagement de ne rien avoir à craindre de moi propose de me guider. Très vite, il me demande si je cherche à m'engager comme mercenaire et me met en garde sur les rumeurs qui courent. Il paraîtrait donc, d'après ce que l'on dit en ville, que le sieur Belmont aurait réveillé un mal ancien en brisant la dalle magique qui le gardait scellé sous sa maison. Ces histoires sur des dangers anciens me rappellent les légendes sur les dieux auxquels tant de gens croient. Si je ne crois pas aux dieux, je crois à la magie, et je suis certain que rien de ce qu'il peut y avoir sous cette maison ne puisse être plus dangereux que les montres des treize lieutenants d'Oaxaca qu'il m'est déjà arrivé de voir patrouiller en ville. Le vieux me laisse finalement devant une impressionnante demeure aux tuiles bleues, que je devine n'être qu'un aperçu du faste que je découvrirai lors de la mission. Je le remercie donc et me dirige vers la porte pour l'ouvrir et entrer comme je pourrais entrer dans une taverne, oubliant un instant qu'il puisse y avoir ici une notion de propriété différente de celle d'Omyre. Si la porte se révèle fermée, je n'hésiterai pas une seconde à tambouriner contre elle en criant :

"C'est bien ici la maison Belmont où l'on engage des mercenaires ?"

(((Si la porte n'est pas verrouillée, entre décomplexé comme si c'était un bar.
Si la porte est verrouillée, essaye de rentrer puis tambourine à la porte en criant.)))

907mots

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Fromritt Verlorgot
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Re: Les Habitations

Message par Fromritt Verlorgot » lun. 8 avr. 2019 18:35

Drôle de Rencontre


Nouveau Cap, Nouveaux dangers.



Ni une ni deux, Selen décida de rejoindre Tulorim, fief des plus grands maux de Fromritt, qu’il avait d’ailleurs fui ces quelques heures, le cœur lourd de mélancolie. Le sourire moqueur de l’étranger lui fit oublier , l’espace d’un instant, l’objet de sa fuite. Il était taquin, on s’y faisait vite. L’espadonneur suivit son guide qui d’emblée avait pris, semble-t-il, la bonne direction. Le silence était le maître mot de cette marche, bien que deux ou trois gémissements de douleur s’élevaient du côté de l’épéiste, mais rien de bien énervant, en tout cas, pensa-t-il.

Le cliquetis de sa lame et de son plastron tintait en rythme avec sa marche prudente derrière son nouveau compagnon. Ses yeux mi-clos tentaient de reconnaître les signes que suivait Selen, en vain. Le grand gaillard était habitué à la survie en ville, si l’on pouvait dire, la nature bien que plaisante lui était bien étrangère. Au loin apparaissait l’ombre de la cité, le regard du Tulorien la fuyait inconsciemment, presque honteux et effrayé d’avoir déguerpi ainsi.

L’ambiance paraissait pesante entre les deux protagonistes, ni mot, ni son ne sortait de leurs lèvres . Un quelque chose de solennellement chiant semblait les posséder. À moins que le Verlorgot avait compris que son nouvel ami n’aimait pas discutailler en allant d’un point A à un point B. Nerveux, il s’assurait toutes les deux minutes si la fusée de son espadon se trouvait au-dessus de sa tête. Le bout de ses doigts caressant le cuir relié, comme pour se rassurer.

Le soir tombait, donnant une lueur orangée des plus appréciable au firmament, mais avertissant qu’il serait bien trop stupide de partir à l’aventure à la tombée de la nuit. Tout en s’échauffant les épaules il écouta les propositions de Selen, ils devaient loger quelque part et si possible avec un minimum de confort.

Bonne question, bonne question… Dit-il en se grattant la barbe, puis il continua en parlant à voix basse. Je n’ai pas beaucoup été à l’auberge du Pied Levé. Grigwig j’ai déjà trop donné à cette enflure de première, ha ha ! Et le… le purgatoire…? Vraiment ? Non. Juste, non. Tu sais j’ai un… Son partenaire se déroba pour s’immiscer dans un groupuscule spéculant autour d’une affiche. Ah bah, d’accord, ok, ben vas-y écoute. Par curiosité, il le suivit.

Une grosse prime était offerte aux femmes et hommes prêts à se salir les mains à défourailler du mort-vivants. Une famille célèbre, les Belmont, ne pouvait endiguer un mal sur leurs terres. Il suffisait de savoir manier une arme, un espadon devait faire l’affaire ; de protéger Mathias, l’homme qui les guidera, pourquoi pas et de ne pas entraver ses objectifs, pourquoi le faire se disait Fromritt ? Tout en soupirant il dégaina lentement sa gigantesque lame, attirant quelques regards curieux. Il regarda le métal un peu usé de ses nombreux combats, mais cette arme avait encore beaucoup d’avenir devant elle. Ses yeux noisettes s’attardèrent sur les initiaux gravés sur la base.

Remplir ma bourse pour qu’une raclure comme toi me la pique, c’est ça ? Il pouffa de rire avant de se reprendre. Excuse-moi, j’te taquine. Je pourrais tenir à distance ces macchabées et ou foncer dans le tas en tournoyant pour dégager un chemin, ouais. Quoiqu’il en soit, ça m’a l’air faisable. Et ce n’est pas la mort qui me fait peur, et encore moins des revenants. Il rengaina doucement son espadon, le laissant frotter contre son fourreau tout le long de sa descente. J’en suis. Du coup, on sait où aller maintenant ! Ne perdons pas de temps, camarade.

Après s’être assuré que Selen l’ait écouté, il se dirigea naturellement vers les quartiers riches. Le chemin qu’il suivait machinalement pour rentrer chez lui, tant qu’il passa à côté des murs blancs de sa demeure. Il se stoppa une poignée de secondes, il se perdit à la contempler et à vérifier si les chaînes étaient encore sur le portillon d’entrée. Elles y étaient et pas de sang supplémentaire sur les pics des murailles de marbres. Son esprit rassuré, il repartit serein en direction de cette fameuse maison aux tuiles bleutés, qui ne tarda pas à apparaître à leur vue. Fromritt se dirigea devant la porte puis frappa trois fois, après tout ces braves gens voulaient leurs mercenaires le plus vite possible.

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Gamemaster2
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Re: Les Habitations

Message par Gamemaster2 » lun. 8 avr. 2019 23:46

Intervention pour Eden (TGM)

><

Habitué des portes qui s'ouvrent sans résister, ta main pousse la poignée de métal qui ne bouge pas d'un pouce. Quelques essais supplémentaires te permettraient de t'assurer qu'elle est belle et bien verrouillée de l'intérieur. Débute donc un concert de tambourinages contre le bois et de hurlements pressés pour tenter de résoudre la situation, jusqu'à l'intervention d'une voix qui se fait entendre en altitude, depuis la fenêtre de l'étage.

"HOÉ, VOUS ! C’EST PAS BIENTÔT FINI, CE BOUCAN ?!"

Image

La partie supérieure d'une femme aux cheveux de jais est penchée depuis son ajour fleuri de quelques couleurs d'automne. Son visage décrit une certaine colère jusqu'à soudainement disparaître, laissant sa place à l'écho de ses pas lourds sur un escalier qui résonne jusqu'au dehors. Après une poignée de secondes, le loquet claque violemment et la porte s'ouvre grand dans un mouvement similaire, laissant apparaître la femme de l'étage dans son entièreté. A son accoutrement, on devine qu'elle fait partie du petit personnel de la résidence, certainement une servante ou une femme de chambre. Mais peu importe sa place dans la hiérarchie, c'est elle qu'il va falloir convaincre de te guider jusqu'au prestataire Mathias Belmont. Et la diplomacie semble mal partie alors qu'elle ouvre les hostilités, le regard frustré par ton attitude désinvolte.

"Sir Mathias ne reçoit pas les gueux dans ses appartements ! Fichez le camp ou j'appelle à la garde !"
"Bwaf Assistance, que puis-je faire pour vous ?"

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Selen
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Re: Les Habitations

Message par Selen » mar. 9 avr. 2019 13:14

Fromritt plaisanta sur le fait de se faire de l’argent pour qu’un escroc le lui vole ensuite, faisant référence à notre rencontre forestière, avant d’accepter ma proposition de nous joindre à la mission. Ni d’une, ni de deux, il prit la tête de notre petit duo pour se rendre dans les quartiers riches de la ville, à l’adresse indiquée de la maison Belmont. Nous ne tardâmes pas à y arriver, et je le laissai frapper trois coups sur la porte d’entrée, un sourire aux lèvres.

Qu’allait pouvoir m’apporter cette nouvelle expérience aventureuse ?

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Gamemaster2
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Re: Les Habitations

Message par Gamemaster2 » mar. 9 avr. 2019 20:00

Intervention pour Selen et Fromritt

><

Fromritt n'eut pas le temps de finir son troisième coup que la porte s'ouvrit d'elle-même, laissant la silhouette d'une femme aux beaux atours apparaître devant les deux aventuriers.

Image

Ses yeux s'écarquillent brièvement lorsqu'elle découvre deux visiteurs à la porte de sa maison et c'est en mimant la surprise d'une main sur le cœur qu'elle vous accueille, non sans laisser apparaître une légère méfiance à votre égard.

"*Hem* Vous désirez ?"
"Bwaf Assistance, que puis-je faire pour vous ?"

Image
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Jager
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Re: Les Habitations

Message par Jager » mer. 10 avr. 2019 13:14

Attendre… Attendre à la chasse, ça passe. Attendre une connaissance, ça passe. Attendre un repas, ça passe. Attendre devant une porte close quand je fais l’effort de me bouger pour voir ce qui cloche chez les gens… Bah, la maison est grande, je veux bien, il y a sûrement à trotter d’une pièce à l’autre. Vivez dans plus petit, vous verrez, ça ménagera peut-être la patience d’autrui.

Lorsque, enfin, on vient nous ouvrir, c’est un gamin. Pas vêtu de fripes, c’est le moins qu’on puisse dire. L’air content, ça c’est sûr, comme quoi il suffit d’un rien pour amuser un mioche. En tout cas, voir une lutine semble le ravir, et il ne se prive pas pour l’exprimer à grands renforts de cris. Le plus frappant, je crois, c’est la couronne. Ca ne sent pas bon du tout cette affaire. Les gens qui portent des couronnes n’ouvrent pas leur porte, et surtout ne devraient pas faire venir des gens comme moi sur le pas de leur porte. Ou bien cette couronne n’a rien à faire là. Au choix. A ma connaissance, ceux qui portent des couronnes ont des terres, des pouvoirs, de l’argent, ne vivent pas dans le même monde que moi, même s’ils foulent la même terre. Alors un gamin qui porte sa couronne avec un tel naturel…

Bon, il y a quelqu’un pour venir tempérer cet enthousiasme. Un adulte. Antipathique à brailler après on ne sait qui, Frida, qu’ouvrir la porte ne serait peut-être pas son travail. Pas de préposé à la porte, pas de problèmes, chacun sait qui doit ouvrir. Il a l’air soigné, moustache taillée, cheveux coiffés, plus propre sur lui que moi, ce qui n’est pas si difficile. Ce qu’il porte sur le dos est de bonne facture, doit provenir des ateliers des meilleurs artisans. Plus que la couronne, cela annonce la couleur. Ca promet.

Le temps de remettre ses idées en place sans doute, de porter une regard écarquillé sur Guasina, il reprend ses esprits et nous demande ce que nous voulons. Enfin me regarde et demande. Pas très courtois, nous sommes deux. Fort heureusement, la lutine se charge de lui apporter les premiers éléments de réponse en même temps qu’elle se présente. Je comprends après son silence qu’il s’agit pour moi de prendre la suite.

« Ouais… La curiosité. Vous avez b’soin d’aide, j’crache pas sur un bon travail. Si j’sais d’quoi y r’tourne. »

Je sais pas ce qu’exige la politesse, l’étiquette, ou je ne sais quoi. Il aurait peut-être fallu que je me présente. Et lui alors ? Et le marmot ? Bah, on verra bien. Si je me fais jeter comme un malpropre d’emblée, autant qu’il ne connaisse pas mon nom.

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Fromritt Verlorgot
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Re: Les Habitations

Message par Fromritt Verlorgot » jeu. 11 avr. 2019 19:23

Une Porte S’ouvre, Un Chemin S’éclaire.


L’énergie qu’il avait employée à ses trois coups était modeste, polie, même. Ni trop forte pour ne pas paraître impétueux, ni trop faible pour ne pas être entendu. Peut-être avait-il touché une corde sensible avec sa petite attention, car la porte s’ouvrit in extremis sur une dame aux riches vêtements. Visage sévère aux yeux grands ouverts, main sur le cœur face à l’inattendu, deux hommes sur le pas de sa porte cela choquait souvent, se dit Fromritt en ne pouvant retenir un rictus furtif.

Elle demanda ce que désirait les deux intrus, ce qui ne manqua pas d’arquer le sourcil du Verlorgot. Une annonce avait été posée, suite à un prétendu événement catastrophique, un déménagement à la va-vite s’était fait dû à tout ceci et cette dame s’étonnait de voir un gars avec un espadon dans le dos accompagné de son potentiel compagnon d’aventure ? Autant l’épéiste se savait un peu crédule, voire naïf, mais là, la cuillère en argent n’avait pas fait que la nourrir, celle-là.

Hum hum, bonsoir. Il marqua un petit temps d’arrêt, soulignant sa politesse que madame avait omis d’user, sûrement pour ne pas s’assécher la gorge. Nous nous excusons de frapper à votre porte si tard, mais nous avons vu l’annonce plus bas, en ville. J’me nomme Fromritt, Fromritt Verlorgot et j’ai pensé que mes talents d’espadonneur pouvaient servir la famille Belmont. Par habitude, il montra la fusée de son arme qui dépassait de son dos avec son pouce puis sourit à la dame.

Pour bien faire, il laissa son camarade se présenter ou alors faire couler les choses. Quoiqu’il en soit, il s’écarta d’un pas pour que Selen puisse mieux se montrer et restait attentif à ce qui allait se dire. Son sourire s’effaçant au fil des longues secondes suivant le silence qu’il avait fait naître.

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Gamemaster2
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Re: Les Habitations

Message par Gamemaster2 » jeu. 11 avr. 2019 23:38

Intervention pour Jäger et Guasina

><

Votre proposition au poste de mercenaire aiguille rapidement le bel homme sur la raison de votre présence, qui tique de l'oeil avant même que la lutine n'ai fini de s'expliquer. D'un geste de la main, il chasse l'enfant à ses côtés alors que le chasseur prend la parole à son tour, se permettant de lui donner une dernière consigne avant de le faire disparaître.

"Va jouer, Estor. Et repose la couronne de Père là où tu l'as trouvée !"

Sur ces mots, il se retourne vers vous et lève ses bras comme pour vous accueillir à l'intérieur, poussant un peu plus la porte qui dévoile l'entrée de la demeure. Un pas de côté et vous comprenez que vous êtes les bienvenues à le suivre.

"Je vous en prie, entrez. Nous allons parler de tout ça dans mes appartements."

L'hôte tourne les talons et vous guide à travers ses murs, prenant le temps de jeter plusieurs coups d’œil en arrière pour s'assurer que la petite lutine ne se fasse pas distancer. Couloirs, salons et diverses pièces défilent sous vos yeux et si le voyage n'est pas long, vous constatez que l'endroit est riche en décorations et trophées en tous genres. En vérité, il est même difficile de s'imaginer que des personnes puissent y vivre confortablement tant rien ne semble être fait pour y résider. Pas l'ombre d'une table entourée de chaises, de ce qui pourrait ressembler à une chambre, une cuisine voir même une salle à manger. Le lieu prend plutôt la forme d'une grande galerie d'art et on devine que le choix d'y habiter est plus qu'étrange. Mais les questions ne durent pas et vous arrivez rapidement dans ce qui semble être le bureau de l'homme que vous suivez, plus sobre que ce que vous avez pu voir depuis votre entrée en ces lieux. Ce dernier ne vous offre pas la possibilité de vous asseoir ou de poser vos affaires quelque part, lui-même posant l'épée à sa taille contre le mur avant de rester debout. Il vous fait désormais face dans sa posture la plus droite, les mains croisées derrière le dos.

"Je me présente, Sir Mathias Belmont. Je suis le fils aîné de feu Sir Nicholas Belmont, autrefois chef de la famille Belmont et propriétaire de notre Manoir aux abords d'Exech. Mais désormais, cette tâche me revient de droit."

Comme pour vous laisser comprendre à qui vous vous adressez, il soutient votre regard un court instant, avant de perdre le sien sur le sol en marchant doucement devant vous, non sans conserver ses mains dans son dos.

"Ne perdons pas de temps en balivernes et passons tout de suite à ce qui vous amène. En vous présentant à ma porte, j'imagine que vous savez ce qu'il se passe, mais laissez-moi vous l'expliquer comme il se doit. Dans le but de mener des excavations sur nos terres, et plus précisément sous notre manoir, feu mon Père a recruté de nombreux ouvriers d'Exech. Les travaux ont permis de découvrir un accès bloqué à des ruines que je ne suis toujours pas parvenu à identifier à l'heure actuelle, mais elles semblent particulièrement anciennes. Malgré les contestations de plusieurs membres de la famille, mon père a jugé bon de laisser parler sa curiosité et de forcer l'entrée par tous les moyens. Je dois dire que j'ai pensé à plusieurs reprises qu'il n'allait jamais y parvenir, mais il a su me prouver le contraire. A notre plus grand malheur. D'ignobles créatures se sont extirpés des ténèbres après ce qui devait être des millénaires d'isolement et ont commencés à attaquer tout ce qui trouvait à proximité, jusqu'à décimer la quasi-totalité des personnes présentes ce jour-là sur nos terres. Je n'ai jamais vu tel carnage de toute ma vie..."

La consternation se lit encore sur son visage, trop fraîche et marquante pour s'oublier aussi vite. Il reprend après s'être essuyé le visage de ses mains.

"Rares sont ceux qui sont parvenus à s'enfuir et de notre famille ne reste que moi, mon jeune frère et ma mère, à l'écart du manoir le jour où tout s'est déroulé. Nous avons pu rejoindre notre résidence secondaire à Tulorim après quelques semaines de voyage, celle qui servait de galerie d'exposition à feu mon Père, mais il est hors de question que je laisse la situation dans cet état. C'est pourquoi j'ai lancé une campagne de recrutement dans le but d'engager des mercenaires et de retourner sur place pour éclaircir ce mystère et peut-être reprendre ce qui m'appartient."

Une petite pause vous permet d'assimiler les informations et alors que vous pensez que la parole est à vous, Mathias lève le doigt pour souligner un point qui fait toute la différence.

"Que l'argent ou la gloire vous attire importe peu, mais vous devez savoir que la tâche sera particulièrement ardue. Je ne l'ai pas vu de mes propres yeux, mais de ce que j'ai pu comprendre au fil des témoignages des rescapés, les terres de ma famille sont devenus un immense cimetière sur lequel marche des centaines de morts relevés je-ne-sais-comment. Nous n'avions aucun nécromancien dans nos rangs et personne ne s'est jamais intéressé à cette pratique, du moins nous l'aurions remarqués. Dans tous les cas, cela justifie la récompense que je suis prêt à verser à chacun des participants à cette expédition, si bien sûr ils acceptent de m'obéir et assurent ma sécurité sur place. Qu'en dites-vous ?"
"Bwaf Assistance, que puis-je faire pour vous ?"

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Selen
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Re: Les Habitations

Message par Selen » sam. 13 avr. 2019 11:18

La porte ne tarda pas à s’ouvrir. Nous étions visiblement attendus avec une impatience notable. Une femme bourgeoise d’âge mur, aux yeux clairs et à la chevelure anthracite arrangée dans une coiffe élégante, se tenait désormais sur le seuil. Si elle devait s’attendre à la venue de mercenaires à sa porte, aux suites de l’annonce publiée en ville, elle n’en laissa rien paraître, puisqu’elle singea un air surpris, nous demandant ce que nous voulions. Mon visage resta des plus neutres, sévères et précis, concentré. Je notai sa richesse apparente : elle portait des habits de qualité. Craignait-elle que des arnaqueurs viennent la leurrer pour voler ses biens, en lieu et place de répondre honnêtement à l’annonce ? Le procédé ne devait pas être si rare. Pour beaucoup, mieux valait dépouiller une vieille sans risque que de lui rendre service en risquant sa vie. Ça avait pas mal de sens, en soi… Mais moi, je n’étais pas là pour l’argent. Pas pour rendre service, non plus. La curiosité de ces émules dans leur manoir lointain s’était éprise de moi, et je tenais à voir de quoi il pouvait bien s’agir. Je devenais expert en matière de manoirs hantés. J’espérais juste que cette fois se passerait mieux que la précédente, aux alentours de Kendra Kâr.

Puisqu’il était le plus proche de la porte, je laissai Fromritt répondre en premier à la dame. Il la salua et s’excusa de frapper à la porte de la dame. Il précisa de suite nos intentions et se présenta, mettant en avant ses qualités d’escrimeur à l’espadon. J’opinai lentement du chef. Il avait été poli, concis et direct. Pareil à si j’avais répondu moi, si ce n’était que je ne me serais pas excusé, étant là sous la demande urgente des résidents de l’habitation. À mon tour, lorsque mon compagnon de récente rencontre s’écarta pour me mettre en avant, je pris la parole.

« Selen Adhenor. Je suis également ici pour mettre mes qualités au service de votre famille. Peut-être le signataire de l’annonce, le ser Mathias Belmont, sera plus à-même de nous présenter la marche à suivre et les conditions d’embauche ? Pourrions-nous le rencontrer ? »

Je laissai ma question en suspens. Elle n’était certainement pas celle avec qui traiter ici, quel que soit son rang. Autant couper court à toute vaine discussion avec elle.

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Guasina
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Re: Les Habitations

Message par Guasina » sam. 13 avr. 2019 17:23

Dévoilement de la mission


Avare de ses mots, Jager répondit tout simplement, omettant de se présenter, qu’il ne refuserait pas du travail et qu’eux avaient besoin de son aide. Sous-entendant clairement que chacun y trouverait son compte. Tout comme moi, il précisa toutefois qu’il voulait en savoir plus sur ce qu’il attendait de nous.

Le gamin joyeux et curieux, s’étant amusé à porter la couronne de son père, fut vite renvoyé dans ses quartiers par son frère ainé.
Une fois Estor parti, l’homme élégant qui nous avait ouvert la porte, l’ouvrit davantage tout en nous faisant signe d’entrer. Je reculai d’un petit pas pour jeter un dernier coup d’œil à Pataud puis acceptai l’invitation et franchis le seuil de la porte.

D'un ton des plus polis, il nous invita à le suivre. Tout en le suivant le long des corridors, curieuse, j’observais avec attention ce somptueux intérieur qui me semblait immense. Certes, cette impression pouvait sembler normale pour un être de ma taille. Par contre, je n’en étais pas à ma première visite de maison humaine et je considérais celle-ci particulièrement spacieuse, quoique passablement encombrée de trophées divers. Je tentai d’ignorer au maximum les trophées de chasse, n’appréciant guère cette odieuse exposition d’animaux décédés. Je me concentrai plutôt sur la couleur qui enveloppait le maître de la maison. Elle était d'un orange très sombre à notre arrivée. Je n'étais pas encore habituée à décoder cette aura, alors je me contentais de l'observer, intriguée.

(Ne force pas les choses ) Me conseilla ma Conscience.

Nous arrivâmes enfin à son bureau qui à mon grand soulagement s’avéra beaucoup plus sobre que toutes les pièces que nous avons traversées pour nous y rendre. Après avoir posé son épée contre un mur, tout en demeurant debout, adoptant une posture fière, il daigna enfin se présenter.

Sans perdre le moindre mot de ses paroles, j’entrepris sans hésiter d’escalader le luxueux fauteuil capitonné. L’ascension fut relativement facile puis qu’il me suffit d’agripper le barreau horizontal qui se trouvait à mi-hauteur, de m’y hisser, puis de prendre appui sur la patte verticale munie de gravures me servant de point d’appui. Une fois sur le siège du fauteuil de cuir, je n’eus qu’à prendre un petit élan pour sauter sur l’élégant bureau de bois dur d’excellente facture.

Tout en marchant, il nous dévoila enfin son identité. À présent propriétaire d’un manoir situé près d’Exech, suite au décès de son père Nicholas, Mathias Belmont nous expliqua plus à fond la situation. Sous les ordres de feu son père, des travaux avaient été effectués dans les sous-sols de leur domaine. De nombreux ouvriers avaient participé aux excavations et avaient dévoilé des ruines ainsi qu'une porte condamnée. Négligeant l’avis des autres membres de sa famille, il décida de prendre tous les moyens possibles pour forcer l’accès et découvrir ce qui se cachait derrière. Lorsqu’il réussit, il n’eut que le temps de découvrir d’horribles créatures avant de périr comme tous ceux qui se trouvaient en ces lieux. Je compatis alors silencieusement avec lui. Perdre ainsi une famille presqu’entière devait représenter un deuil difficile à porter. Étant à l’extérieur du manoir, le jour de la tragédie, il fut donc épargné ainsi que son jeune frère, sa mère et les domestiques qui les accompagnaient. Au fur et à mesure de son discours, je vis son enveloppe orangée prendre des teintes plus pâles jusqu'à s'approcher du jaune. Et là, je compris intuitivement ce qu'il en découlait, la peur qui l'habitait faisait peu à peu place à l'espoir.

Ayant mis en place le contexte, il expliqua enfin ce qu’il comptait faire. Il voulait engager des mercenaires afin de retourner dans sa propriété pour en reprendre possession après en avoir chassé les intrus.

Songeuse et désormais en position assise, je le regardai déambuler de gauche à droite tout en attendant la suite. Il termina donc en précisant les détails de la tâche qui nous attendait. Celle-ci se révèlerait à être ardue. Ces créatures ayant fait plus d’une centaine de morts, il ne doutait pas de leur puissance. Il s’engageait à récompenser grassement chaque participant en autant qu’ils acceptaient de lui obéir et d’assurer sa sécurité.

(Accepter de lui obéir et assurer sa sécurité.)

Ces derniers mots me rendirent perplexe. Ce fut donc les sourcils légèrement froncés que je me relevai et tentai de mieux cerner l'expression de son visage.
« Je comprends enfin de quoi il en retourne. Je suis prête à m’engager à retourner ces créatures d’où elles viennent afin que cesse ce carnage. »

Je m’arrêtai de parler, le temps de marcher le long de son bureau afin de m’approcher de lui, évitant agilement de m’empêtrer les pieds dans les objets qui s’y trouvaient.

Une fois rapprochée, je le regardai dans les yeux afin de lui exprimer mon unique réticence.

« Par contre, pour ce qui est de vous obéir… je ne peux le garantir. Je possède des valeurs qui font partie intégrante de ce que je suis et aucun ordre ne pourra les remettre en cause. Donc, si vos ordres me semblent malhonnêtes, ou condamnent une personne innocente, ou me semblent injustifiés, je refuserai de les exécuter… Pour ce qui est de votre protection… je me ferai un devoir de vous protéger, tout comme je le ferai avec toute autre personne qui nous accompagnera. Et ce sera à moi, avec ma propre conscience, de déterminer qui je protégerai en priorité selon la situation. »

Élevée dans une bonne famille, j’avais appris à exprimer mes opinions d’une voix calme et assurée. Donc, aucune menace ne perçait ma voix. Même si l'on pouvait sentir une assurance dans celle-ci, elle n'était teintée d’aucune agressivité.
Modifié en dernier par Guasina le jeu. 9 janv. 2020 04:15, modifié 2 fois.

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Re: Les Habitations

Message par TGM » lun. 15 avr. 2019 14:34

-----E-----


Lorsque j'appuie sur la poignée, rien ne se passe. Je recommence, toujours rien. Je l'actionne à nouveau en secouant la porte et en appuyant avec mon épaule, mais cette porte reste définitivement verrouillée. Je me lance alors, en pleine rue, dans un orchestre de percussions et cris. Tambourinant sur la porte à bras raccourcis, je hurle à pleins poumons jusqu'à ce qu'un hurlement me parvienne en réponse.

"Hoé, vous! C’est pas bientôt fini, ce boucan?!"

Je lève alors les yeux vers la fenêtre qui me surplombe, d'où vient le cri de réponse, et y aperçois une femme aux cheveux de jais. Visiblement agacée, elle disparaît alors que je commence seulement à me réjouir d'avoir réussi à attirer l'attention. Je colle immédiatement mon oreille à la porte pour écouter où ses pas la mène, bien déterminer à tambouriner de plus belle si elle ne vient pas m'ouvrir rapidement. J'entends tout d'abord les pas s'éloigner - je ne réalise alors pas que des pas si simple à suivre puisse signifier une colère qui me porterait préjudice - puis descendre comme dans un escalier à mon niveau avant de se rapprocher. Lorsque le loquet claque violemment derrière les planches de bois de la porte, je bondis en arrière, juste au moment où la porte s'ouvre. La femme qui se tient devant moi me domine de quelques centimètres, et probablement de quelques années, bien que je n'arrive pas à deviner son âge que j'estime proche de la trentaine. Elle n'est pas laide, mais ces habits de toile terne recouverts d'un tablier sale et ses cheveux grossièrement attachés en arrière me font comprendre qu'elle n'est pas la propriétaire des lieux, mais plutôt une servante. À peine la porte est-elle ouverte, la femme ne me laisse pas placer un mot et me lance d'un ton menaçant :

"Sir Mathias ne reçoit pas les gueux dans ses appartements ! Fichez le camp ou j'appelle à la garde !"

(La garde ? Déjà ? Mais ils sont pires qu'à Omyre par ici, ma parole !)

Du tac au tac, sans prendre le temps de réfléchir au côté contre-productif me phrase, je réplique :

"La garde ? Et pourquoi faire ? Pour qu'elle me donne un toit et un repas offerts ? Allez-y ma bonne-dame ! Vous êtes trop aimable !"

Loin de me montrer intimidé par sa taille en comparaison de mon petit gabarit, je me plante devant elle, le bout de mes pieds touchant presque les siens et déclare en bombant le torse :

"Il s'rait temps de sortir d'votre maison de temps à autre, M'dame Belmont. Un mercenaire n'est qu'un gueux qui vend sa kitranche plutôt que son dos."

L'appeler "Madame Belmont", malgré sa tenue de servante est risqué et j'en suis conscient, au mieux elle se sent flattée, au pire elle pense que je me moque d'elle - ce qui n'est pas totalement faux. Mais je suis encore loin de me dégonfler et je me hisse sur la pointe des pieds pour être à son niveau et, tout en posant une main sur la porte pour qu'elle ne me claque pas au visage, lui envoyer avec défi :

"Je débarque tout juste d'Omyre, après avoir traversé l'océan sur un navire pirate ! Quel gueux s'engagerait dans de tels périples s'il n'était pas un mercenaire, dites-moi ? Allez donc prévenir Sir Mathias que vous avez trouvé l'homme parfait pour sa mission au lieu de m'insulter ainsi !"

Ma tirade terminée, je repose mes talons au sol, sans bouger mon regard à présent fermement vissé dans le sien. Le souci avec le fait de jouer au culot comme je l'ai fait, c'est que si ça ne marche pas, alors l'on est allé trop loin pour pouvoir retomber sur ses pieds, mais j'ai confiance. Tout en la fixant, d'un regard sévère et déterminé, j'essaye d'anticiper sa réaction afin de réagir au plus vite. Si elle tente de me fermer la porte au nez, je ne lui en laisserai pas le temps. Quelques millimètres seulement nous séparent et je suis plus jeune, plus vif et plus agile - il faut bien ça pour survivre à Omyre - alors si cette porte se ferme, d'une façon ou d'une autre, j'aurais réussi à me glisser à l'intérieur, quitte à bousculer la servante.

(((Se rapproche de la servante pour ses répliques et n'hésitera pas à rentrer de force si celle-ci tente de lui claquer la porte au nez.)))

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Re: Les Habitations

Message par Gamemaster2 » mer. 17 avr. 2019 23:10

Intervention pour Eden (TGM)

><

La servante t'écoute, prête à rentrer à l'intérieur si la situation le lui oblige. Elle écarquille les yeux lorsqu'elle t'entend l'appeler par le nom de sa maîtresse, reculant d'un pas effrayé alors que tu te rapproches d'elle. Il aurait suffit de quelques centimètres supplémentaires pour la voir s'enfuir, mais ta nouvelle tirade l'oblige à écouter, stupéfaite de se retrouver dans une telle situation. Elle bredouille quelques mots avant de reprendre, la voix tiraillée par la peur et la surprise.

"Je...Vous...Je ne suis pas Madame Belmont ! Qu'est-ce que vous..."

L'instant d'après, une main se pose sur son épaule et la servante se retourne brusquement vers l'inconnu qui apparaît de derrière elle. L'homme te domine en taille et en carrure et ses frusques indiquent qu'il est de ceux qui impose plutôt que d'obéir. Son regard n'est pas agressif, mais il traduit une certaine animosité à l'égard de celui qui se présente si brusquement à sa porte.

Image

"Sir Mathias, je... !"

"Laissez-nous, Frida. Je m'en occupe."

Sur ces mots, la servante promène son regard entre son maître et le visiteur incongru avant de repartir à petits pas pressés en tenant les pans de sa robe. Te voilà donc seul avec celui que tu désirais, le maître de maison. Sir Mathias croise les bras, coupant court à toute tentative d'intrusion.

"J'ai cru comprendre que vous cherchiez du travail. Je suis Sir Mathias Belmont, le commanditaire de l'expédition vers le Manoir de ma famille. Je n'ai rien contre les grandes gueules, mais sachez que cela ne vous sauvera pas du mal qui réside désormais sur mes terres. Si vous vous présentez à ma porte, vous avez certainement lu l'affiche en ville. Je n'ai pas pour habitude d'embaucher les enfants et je change rarement mes habitudes. En quoi pourriez-vous m'être utile ? Et pourquoi vous choisirais-je quand j'ai déjà refusé des gaillards capable de porter un chariot à mains nues ?"
"Bwaf Assistance, que puis-je faire pour vous ?"

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Re: Les Habitations

Message par Gamemaster2 » ven. 19 avr. 2019 00:06

Intervention pour Selen et Fromritt

><

À vos présentations, la bourgeoise se détend et comprend mieux à qui elle a à faire. Durant la tirade de Selen, elle ne se gêne pas pour extirper un éventail de la poche de sa robe et l'utilise en de petits mouvements très vifs, tout de même concentrée sur les visiteurs. La courtoisie exprimée la séduit et il ne lui en faut pas davantage pour vous accueillir en tendant sa main pour un baise-main, certainement charmée par la présence de deux beaux spécimens à sa porte.

"Je suis Vahlma Belmont, épouse de feu Nicholas Belmont et mère de Sir Mathias Belmont, le nouveau et légitime chef de la famille. Je vais vous emmenez jusqu'à son bureau, entrez-donc."

Sur ces mots, et après un baiser de votre part sur le dos de sa main, Vahlma Belmont vous laisse entrer dans sa demeure et vous guide à travers les murs de la résidence, avançant à petits pas en tenant les pans de sa robe. Couloirs, salons et diverses pièces défilent sous vos yeux et si le voyage n'est pas long, vous constatez que l'endroit est riche en décorations et trophées en tous genres. En vérité, il est même difficile de s'imaginer que des personnes puissent y vivre confortablement tant rien ne semble être fait pour y résider. Pas l'ombre d'une table entourée de chaises, de ce qui pourrait ressembler à une chambre, une cuisine voir même une salle à manger. Le lieu prend plutôt la forme d'une grande galerie d'art et on devine que le choix d'y habiter est plus qu'étrange. Votre progression se termine dans un petit bureau, cette fois simple et sobre comme attendu. Peut-être même trop, car vous n'y voyez pas l'ombre d'un fauteuil, d'un bureau ou même d'une table. Seule deux tréteaux supportent une planche vernie en guise d'écritoire et une chaise en bois permet de s'y installer. Cette d'ailleurs sur cette même chaise qu'un homme élégamment vêtu se retourne et se lève à votre arrivée, laissant Vahlma faire les présentations.

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"Je vous présente mon fils et l'organisateur de cette stupide expédition, Sir Mathias Belmont."

Une légère tension s'installe et le regard entre les deux Belmont dure un court instant, jusqu'à ce que sa mère se lance dans un monologue de complaintes.

"Vous savez, s'il ne s'agissait que de moi, je ne retournerais jamais dans cet endroit. Quelle idée d'y retourner après ce qu'il nous est arrivé ! Et puis..."

"Mère, ne commencez pas."

"...et nous avons déjà perdus assez de Belmont pour des années ! Comment allons-nous survivre dans cette ville de fous si nous ne sommes pas..."

"IL SUFFIT !"

Nouveau silence, justifié cette fois. L'expression sur le visage de Mathias fait comprendre à sa mère qu'elle n'est plus nécessaire dans la suite des événements, chose qu'elle semble comprendre en prenant congé de vous, prenant le temps de vous regarder dans les yeux en quittant les lieux.

"Je vous laisse à vos plans et autres tentatives de suicides. Messire Selen. Messire Verlorgot."

Le bureau se vide d'une personne, mais s'emplit d'une ambiance plus professionnelle. Les yeux levés vers le ciel, Mathias vous accueille d'une poignée de main ferme et reprend le fil.

"Veuillez l'excuser, elle est encore bouleversée par... Enfin, excusez-la. Quoi qu'il en soit, bienvenue dans notre nouvelle demeure. J'imagine que vous avez pris connaissance de l'essentiel de la mission sur les affiches en ville, vous vous présentez donc conscient du danger. Je vais tout de même vous indiquer ce que j'attends de vous."

Mains dans le dos, Mathias explique la situation et vous fournit les informations nécessaires pour que vous puissiez vous faire une idée de ce qui vous attend.

"Je recherche des mercenaires pour m'accompagner jusqu'au manoir de ma famille, abandonné par les miens il y a de cela quelques semaines. Votre travail ne consistera qu'en deux tâches primordiales : assurer ma sécurité et suivre mes instructions sur place. La récompense est de trois mille Yus et d'une publicité dans la région pour la qualité de vos services. Vous m'avez tous deux l'air hommes d'expériences, j'imagine que les détails vous importent peu. Vous acceptez ?"
"Bwaf Assistance, que puis-je faire pour vous ?"

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TGM
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Re: Les Habitations

Message par TGM » mar. 23 avr. 2019 11:58

-----E-----


Au fil de ma prestation presque artistique, je remarque que je fais bien plus d'effet que prévu à la servante qui semble effrayée par une telle assurance. Alors qu'elle bredouille quelques mots pour indiquer qu'elle n'est pas Madame Belmont, ce que j'avais deviné à son accoutrement, un grand homme en armure apparaît derrière elle et la fait sursauter. Le voyant lourdement armé, je fais un pas en arrière par réflexe. Nous nous dévisageons un instant mutuellement. Tandis que je sens son regard hostile me jauger, je détaille son épaisse armure et les riches vêtements qui la recouvrent par endroits. Je lui donne le double de mon âge, minimum, et ses atours me font immédiatement comprendre qu'il s'agit d'un noble, très probablement le Mathias Belmont que je recherche. La servante me confirme cette information en le nommant, essayant de s'expliquer auprès de lui, mais il la congédie sur-le-champs. Tandis que Fryda, ainsi appelée par son maître, tourne les talons et disparaît à petits pas nerveux, je me penche sur le côté, afin de ne pas être dissimulé par le sieur Belmont et lui lance avec un grand sourire :

"Merci Fryda, exactement c'que je voulais de toi !"

Le maître des lieux réaffirme alors sa position dominante en me bloquant tout accès à sa demeure, obstruant le passage en croisant les bras. D'un ton autoritaire, il me déclare :

"J'ai cru comprendre que vous cherchiez du travail. Je suis Sir Mathias Belmont, le commanditaire de l'expédition vers le Manoir de ma famille. Je n'ai rien contre les grandes gueules, mais sachez que cela ne vous sauvera pas du mal qui réside désormais sur mes terres. Si vous vous présentez à ma porte, vous avez certainement lu l'affiche en ville. Je n'ai pas pour habitude d'embaucher les enfants et je change rarement mes habitudes. En quoi pourriez-vous m'être utile ? Et pourquoi vous choisirais-je quand j'ai déjà refusé des gaillards capable de porter un chariot à mains nues ?"

Bon, au moins, les choses sont claires, celui-là n'est pas du genre à se laisser baratiner. Ou alors veut-il me tester en me baratinant lui aussi ? "Refuser des gaillards capables de porter un chariot à mains nues" comme il dit, en voilà une belle erreur, sait-il seulement qu'une escorte doit être aussi dissuasive qu'efficace ? Le pire est qu'il me considère comme un enfant, à quinze ans, je suis presque un adulte ! C'est d'ailleurs sur ce point que je commence à lui répondre, après m'être redressé dans une posture presque militaire.

"Un enfant ? À quinze ans, on est plus un enfant, surtout avec une vie comme la mienne ! C'est vrai que je ne suis pas un colosse aux bras épais comme vos cuisses, pour ça, c'est p'tet même le contraire. Mais contrairement aux "gros durs" des environs, je sais que "survivre" signifie. Un noble comme vous, peut-il seulement imaginer tout ce qu'un enfant humain doit déployer comme ruse et talents pour survivre dans les rues de la cité noire ? Hé oui, il y a encore quelques semaines, j'étais à Omyre où j'ai toujours vécu, entouré de garzoks qui ne voyaient un moi qu'un morceau de viande tendre et livré à moi-même, sans famille comme la vôtre. Non seulement, j'ai survécu à ça quinze ans, bien plus que vos chers mercenaires n'en seraient sans doute capables, mais, en plus, j'ai traversé l'océan sur une coque de noix, comme pirate."

Au fond de moi, j'espère que le récit de ma vie aura autant d'effet sur lui que sur Ed Tatch ou Fryda. Si ça ne suffit pas, je n'aurai plus qu'à retrouver l'équipage et prétexter que celui qui a volé la bourse du capitaine l'a jetée dans un égout en voyant qu'il n'y avait dedans que des dés et aucun yu. Je me permets une dernière bravade pour l'impressionner.

"Oh et votre affiche, j'en ai juste entendu parler. On apprend ni à lire, ni à écrire dans les rues d'Omyre. Mais quoi que puisse être ce mal qui habite vos terres, je suis certain d'avoir côtoyé bien pire... Vous avez déjà entendu parler des créatures des treize ? Y'a de quoi faire trembler des genoux le plus courageux des guerriers, même vous. Votre affiche demandait des personnes en mesure de se battre et prêt à risquer leur vie, non ? Trouvez donc quelqu'un qui a eu une vie plus risquée que la mienne et qui soit parvenu à se battre pour la défendre sans faillir !"

Sur ces mots, je sors mon fendoir et fait quelques moulinets dans le vent, juste histoire de montrer que je sais tenir une arme. Enfin, avant de recevoir sa réponse, je lui concède avec un clin d'œil complice :

"Effectivement, à première vue, j'ai l'air d'un clodo. À Omyre, on porte surtout ce que l'on trouve et qu'on ne nous vole pas, mais, riche comme vous semblez l'être, je suis certain que vous me trouverez un équipement digne de votre escorte."

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Fromritt Verlorgot
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Re: Les Habitations

Message par Fromritt Verlorgot » mer. 24 avr. 2019 00:05

La main délicate de la dame se faufila gracieusement dans l’air pour dévoiler son dos aux deux aventuriers. Fromritt, habitué malgré les apparences aux us et coutumes de la noblesse, s’inclina respectueusement et tint avec délicatesse les doigts tendus pour y déposer ses lèvres puis se retira doucement en attendant que Selen fasse de même, ou pas. Il ne fit pas attention, ce n’était pas le genre de cérémonie où l’insistance du regard était de mise et encore moins une certaine impolitesse envers ceux l’exécutant. Ainsi, après cette formalité, les deux compères rentrèrent à l’intérieur du bâtiment, de la résidence aux tuiles bleutées, vers le début d’une dangereuse aventure.

Elle s’appelait Velhma Belmont mère du commanditaire. Tout en avançant à travers les corridors et différentes salles, le Verlorgot ne voulait même pas imaginer dans quel état pouvait se trouver cette aristocrate. Nombre de membres de leur dynastie étaient morts et voilà que la chair de sa chair décidait allégrement de se jeter dans la gueule du loup, ou plutôt dans la pestilence des morts-vivants. Pour s’aider à oublier cette pensée, il fit mine de contempler les trophées et autres décorations en surabondance ici. Même pas une table à manger, ni de chaises ou alors d’âtre où se rassembler en famille et tout bonnement se sentir bien en leur présence pour se rassurer.

Le guerrier soupira longuement en essayant d’être silencieux, mission ratée, toutefois ce n’était pas l’agacement qui s’entendait, plutôt une certaine peine. Avant que de noires pensées ne submergent son esprit, les voilà arrivés à l’entrée d’une petite pièce meublée d’une sorte de bureau de scribe avec une petite chaise en bois. Dessus s’y releva un homme à l’armure chic métallique encombrée de tissu, une cape bleu et d’autres étoffes bordeaux ou vertes ornementées de motifs jaunes. Au moins le plastron et les jambières avaient l’air solide et son épée paraissait être autre chose que de la camelote. À y regarder de plus près, enfin, d’un coup d’œil plus attentif, l’espadonneur reconnut là des œuvres de bonne facture que les Belmont devaient se transmettre ou qui les avaient entreposaient depuis quelques générations. Par réflexe il regarda son plastron noir plutôt simpliste avec trois initiaux gravés discrètement en diagonal au niveau de son cœur, à peine visibles.

Avant même que ses songes ne se terminent, Vahlma salua Fromritt et Selen avant de partir, visiblement irritée et soucieuse.

Madame. Dit-il sobrement en hochant la tête en guise d’au revoir. Hum hum. Un peu perdu, il regarda son compagnon ainsi que Sir Mathias qui demanda de l’excuser. J’étais père, je comprends la réaction de votre mère, c’est normal, Sir Belmont. Son ton était neutre et il serra la main du commanditaire en lui souriant, tristement, malgré lui.

À la suite de quoi, il fit un rapide résumé de ce qu'il attendait de nos deux comparses. Obéissance, efficacité et investissement. Pour le prix indiqué ainsi que la relative franchise de l’intitulé de mission, Fromritt trouva cela honnête. Le noble avait vu en lui un homme d’expérience, sans doute avec l’aide de ses traits mûrs, sa manière de parler et son équipement bien que basique, mais néanmoins très parlant. Ce n’était pas n’importe qui, qui détenait une telle lame et encore moins savait véritablement la manier. Humblement, le Verlorgot hocha légèrement le visage pour à la fois indiquer qu’il avait bien compris l’ordre de mission et aussi pour montrer l’acceptation de la quête.

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Selen
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Re: Les Habitations

Message par Selen » mer. 24 avr. 2019 15:50

La vieille femme maniérée sortit, le temps de ma courte introduction, un éventail pour s’aérer le visage de vifs et rapides mouvements de la main. Mon regard d’émeraude la fixait intensément, et si elle pouvait de l’extérieur y voir de l’intérêt, il n’y avait sans doute que du mépris en moi. Du mépris pour la vanité dont elle faisait évidemment preuve, du mépris pour le changement de ton sitôt que nous fûmes présentés et servant ses intérêts propres et familiaux. Elle se présenta à son tour, confirmant qu’elle était bien de la « prestigieuse » famille Belmont, apparemment fort connue dans toute la Fédération. La mère de notre futur employeur, vers qui elle nous mena rapidement. Avant cela, elle se permit un ridicule rituel des gens de la haute, en tendant sa main pour qu’on la baise. Je connaissais peu de pratique aussi avilissante et teintée de fierté mal placée. Si mon comparse se plia à la coutume, visiblement au fait des us bourgeois de Tulorim. Pour ma part, je ne fis que lui jeter un coup d’œil distant, à cette main tendue, avant de pénétrer la maisonnée, attendant qu’on m’indique le chemin.

Je prêtai attention, durant notre court trajet dans la demeure des Belmont à Tulorim, aux quelques enfilades de pièces que nous traversâmes, chargés de décorations futiles et luxueuses, de trophées glorifiant une vie passée. Les personnes qui vivaient là étaient fières et aimaient apparemment le montrer. En revanche, l’endroit ressemblait davantage à un musée qu’à une habitation, tant il était peu pratique et praticable. Notre destination, un petit bureau d’une sobriété surprenante en comparaison du faste du reste, n’est meublé que d’une planche vernie posée sur de vulgaires tréteaux. Une chaise est occupée par un homme entre deux âges, ni jeune ni vieux, qui se lève à notre arrivée. Ses habits étaient à la fois élégants, fastueux et entachés d’un bellicisme notable, puisqu’il s’agissait d’une armure de plates engoncée de riches étoffes pour la parer au mieux. Mathias Belmont, comme nous confirma rapidement sa marâtre en dépréciant les projets de son fils, arborait une petite moustache bien taillée et un air fané de nobliau prétentieux. Une courte et aberrante altercation prit part entre eux, sur le sujet de la mission, avant que le fils n’y mette un terme avec rudesse, coupant court à toute argumentation de la mère, qui s’en alla sans demander son reste, nous saluant en dernier recours pour garder un peu la face.

Enfin, nous fûmes accueillis par Mathias Belmont, d’une poignée de mains que je lui accordai volontiers, tout comme Fromritt, qui alla même d’un petit commentaire sur sa propre paternité, et sa compassion envers la mère et ses affects. Je secouai brièvement la tête, fort peu touché par l’image, au point même de lever un instant les yeux au ciel. Je notai toutefois la paternité de Verlogot, tue jusqu’ici. Il avait été père, mais ne l’était plus guère. La raison de sa triste errance forestière ? Un risque pour la mission, peut-être ? Qui sait ce qui peut passer par la tête d’un homme qui a tout perdu…

Mathias ne s’attarda fort heureusement pas sur tout cela, et recentra la conversation sur la mission pour laquelle nous étions arrivés. Il expliqua ses attentes simplement : nous devrions l’accompagner, l’escorter jusqu’au manoir de sa famille déserté par les siens récemment. Il passa vite-fait sur les ordres concrets de la mission, résumant ça en « protection et obéissance », ce qui ne me plut guère, en l’essence. Il tenta de faire passer la brièveté de son introduction en parlant de la prime versée en cas de réussite : trois mille yus en espèces sonnantes et trébuchantes, et une probable réputation en acier dans toute la région. Nul besoin de plus pour comprendre qu’il s’agissait d’une mission dangereuse qui ferait parler d’elle. La suite me fit encore davantage froncer les sourcils. Il fit un lien curieux entre notre expérience certaine et le peu d’importance que nous accorderions aux détails, pressant la demande finale d’acceptation du contrat. Si mon compagnon se contenta de hocher la tête pour confirmer, je ne fis pas de même, et pris la parole d’un ton neutre.

« Votre protection sera assurée, mais je ne garantis pas répondre aveuglément à tous vos ordres, particulièrement si ceux-ci me semblent ignorer la morale ou la logique. Ce n’est qu’à cette condition que j’accepte l’embauche. Et j’ajouterais que mon expérience me pousse davantage à me soucier des détails plutôt qu’à les ignorer. Les détails m’importent. Ils sont souvent la clé de beaucoup de chose, aussi permettez-moi une question : Pour quelle raison les vôtres ont-ils abandonné votre demeure familiale, et pourquoi y retourner semble une action risquée ? »

Je me retins de supputer une quelconque hypothèse, n’en sachant rien sur l’affaire. C’était un mal qu’il lui faudrait me soigner au plus vite : je détestais l’ignorance.

Jager
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Re: Les Habitations

Message par Jager » mer. 24 avr. 2019 23:30

Tout cela a l’air de constituer une seule et même famille : le grand révoque le petit, mentionnant la couronne paternelle. Finalement, cette affaire ne se réglera pas sur le pas de la porte. Assez propres ou pas pour la demeure, faut bien nous montrer quelques égards pour qu’on marche dans sa combine, j’imagine. Il nous précède et nous invite à le suivre dans ce qui ressemble vaguement à un nid à poussière. Tous ces trucs accrochés au mur, sans doute ça fait beau mais ça ne m’attire pas l’oeil, et je plains les domestiques qui doivent nettoyer ça à longueur de temps. Y’a du tableau que les connaisseurs du coup de pinceau apprécieront probablement. Et mieux vaut être droit sur ses guibolles. Pas de chaise, pas de fauteuil, pas de table pour poser une coupe ou quoi que ce soit, ni patère, ni rien. Ca me fait l’impression d’un lieu où l’on passe. Pour finalement arriver dans une pièce à lui, où il n’est pas plus question de se poser autour d’une chope. Il désarme et finit enfin par se présenter. Mathias, Belmont fils, Belmont père mort, propriétaire d’un manoir.

L’histoire sonne comme une tuile monumentale. En creusant sous le manoir, ils tombent sur des ruines. Anciennes, les ruines. Apparemment, le paternel était du genre curieux et obstiné. Pas de chance, ça ne lui a pas réussi. Les ruines, c’est comme les vieilles mines, finit par y avoir au fond des saloperies qui dorment jusqu’à ce qu’on leur envoie un courant d’air dans le museau. Celles-là ont tout massacré, sauf la mère, le petit frangin et le grand gaillard qui nous conte ses malheurs.

Faut croire que la curiosité, c’est de famille. Parce qu’il a l’air décidé à aller risquer sa belle trogne pour avoir le fin mot de l’affaire. Ca, je peux comprendre. Moi aussi, j’aurais peut-être eu envie de faire un massacre si des crevures s’en étaient prises à ma famille… Mais entre l’envie et la réalisation… Il semble assez convaincu qu’avec quelques mercenaires, dont nous ferions partie, cette expédition apportera autre chose qu’une somme de misères… Pourquoi pas.

Sur la fin de sa parlote, il y a un truc qui me fait tiquer. Deux même. Il paye, c’est entendu. Et il a l’air de penser que ça suffira pour qu’on lui obéisse. Pour qu’on le protège. Ca, encore, si c’est le contrat… mais obéir, c’est une autre affaire. Guasina n’a pas non plus laissé passer cette petite mention. J’ai comme dans l’idée que sur ce point, nous sommes à peu près sur la même note. Tant mieux. J’en rajoute une couche, histoire d’enfoncer le clou.

« J’me nomme Jager, et j’aime pas l’idée qu’des morts marchent et tuent des vivants. Y sont là bas, mais d’main… qui sait où ? Les on-dit, c’est pas toujours fiable. J’irai bien avec vous pour voir, m’faire une idée, histoire d’savoir sur quoi j’risque ma peau. Et pareil que madame ici présente : dans une galère, j’vois pas la couleur de l’or, j’sauve c’qui doit être sauvé, ma peau d’abord, les gars ensuite, vous et les autres, pas de priorité. Les ordres, on verra. Ch’uis pas borné à pas obéir à c’qui me paraît d’bon sens. Mais j’préfère êt’ les poches vides qu’obéir à que’qu’chose qui m’déplait. J’préfère vous dire ça maint’nant qu’vous planter : ch’uis fiable et solide, j’ai d’jà r’gardé la mort en face, c’pour ça que je f’rai pas n’import’ quoi. »

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