La Ruche

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Yuimen
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La Ruche

Message par Yuimen » sam. 30 janv. 2021 10:19

La Ruche
Filiale de la corporation des chasseurs de trésors

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La Ruche prend la forme d'une taverne comme tant d'autres, mis à part que lorsque vous pénétrez dans cette dernière la salle principale vous semble... Etrange : devant vous, une petite pièce comparée à la taille du bâtiment, avec un simple mais imposant comptoir et deux portes de part et d'autre de celui-ci. Rien de plus normal, car une bonne partie n'est visible et utilisée que par la véritable fonction de la Ruche : elle sert de quartier général à la Ligue des Récolteurs, une branche de la Corporation des chasseurs de trésors. Son implantation était mal vue par le conseil des Sept Nobles Marchands, qui y voyait surtout l'arrivée d'une entité Kendrane au cœur même de leur capitale. C'est pourquoi elle prit d'abord cette couverture de taverne en l'an -80 : en vous adressant au tavernier, il vous suffisait de commander certaines boissons en particulier pour faire comprendre que vous vous souhaitiez faire une requête auprès de la Ligue. Si depuis, sa présence est désormais bien connue des autorités et des forces en place, elle n'est plus remise en question : les différentes générations de Nobles marchands se sont progressivement adaptées et ont pris goût aux services des Récupérateurs, notamment. Mais par habitude, la Ruche a continuée de garder ce système de contrebande de service.

Voici la liste des différentes boissons vous donnant accès aux services de la Ligue :
  • Hydromel de la Ruche : Requête nécessitant un Récupérateur.
  • Bourbon bourdon : Requête nécessitant un Chasseur.
  • Liqueur d'Alcôve : Requête nécessitant un Assassin.
  • Moelleux de la Reine : Identification magique, rachat de curiosités et autres produits exotiques.
Une fois votre commande spéciale passée, votre boisson vous est donnée avec un jeton indiquant laquelle des quatre portes vous devrez emprunter une fois passé dans la salle arrière de gauche, guidé par la serveuse (la droite est elle utilisée par les clients normaux). Chaque porte vous mènera à un bureau, où sur présentation de votre jeton, vous pourrez alors formuler votre requête.

Les membres de la Ligue, qu'ils soient Récupérateurs, Chasseurs ou Assassins, se sont rebaptisés "L'Essaim", telles les abeilles de la Ruche dans laquelle ils travaillent. Ils sont supervisés par un des Guides de la Corporation, Aendel Ertim.

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Kitaï
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Re: La Ruche

Message par Kitaï » mer. 3 févr. 2021 23:38


Première Mission : Le tour du proprio

I. L'appel d'Aendel

Ou comme quoi, les convocations du patron, ça peut avoir du bon.


La Ruche avait été astucieusement établie, quand j’y pensais. Au beau milieu de la ville, à la fine frontière entre les bas-fonds et les quartiers les plus aisés. Ainsi, les bourgeois et marchands n’hésitaient pas à venir, de même que les malfrats et autres informateurs en tout genre pouvaient sans problème rejoindre la Ruche pour vendre ce qu’ils avaient trouvé. L’établissement était imposant, sur plusieurs étages, et je pouvais déceler l’activité derrière chacune des fenêtres. Ceux qui observaient sans pudeur les va et viens, ceux qui bossaient, ceux qui… Bref, il y avait toujours du monde.

J’entrai par la porte principale, arrivant dans la petite salle qui servait d’antichambre à la Ruche. Un imposant comptoir trônait au fond de la pièce à l’ambiance tamisée, éclairée par quelques bougies disposées ça et là. Le taulier du lieu qui servait aussi de barman, c’était Jack. Un homme WIehl, bâti comme un bœuf, et qui faisait presque deux têtes de plus que moi. C’est lui qui filtrait ceux qui rentraient dans les salles, en choisissant s'il fournissait une boisson ou pas au visiteur.

« T’as sale mine, Kitaï, dit-il pour tout accueil.

-Qu’est-c’tu veux, on se refait pas. J’ai jamais pu sentir les blaireaux qui me collent au train.

- Paix à leurs âmes. Qu’est-ce que tu prendras aujourd’hui ?

- File moi une liqueur d’Alcôve. J’ai besoin de parler à Aendel. »

Le gaillard ne put s’empêcher de me rappeler qu’en tant que membre de L’Essaim, une membre de la Ligue de Récolteurs, la Ruche était comme ma maison : je n’avais pas besoin de passer par le système des boissons pour aller voir qui je voulais. Mais je tenais à cette tradition : un alcool, pour un contrat. C’était ainsi que mon père avait eu l’idée de camoufler les activités de la guilde à son implantation à Tulorim. Sacrément malin. Puis, j’aimais bien la Liqueur. Le petit goût sucré et rond qui coulait dans la gorge tout en réchauffant le corps, il n’y avait rien de tel.

(Surtout quand c’est gratuit.)

Les membres de l’Essaim avaient le droit de boire presque à l’œil, tant qu’il n’en abusait pas trop souvent ni ne mettait le boxon au milieu des clients. Je n’étais jamais contre une petite beuverie, mais ce serait pour plus tard. Récupérant un jeton hexagonal, je pénétrai la salle commune de gauche. Là, je vis bon nombre de potentiels clients, pour la plupart riche, siroter leur breuvage tout en s’observant les uns les autres. Certains étaient pour leur part en pleine discussion avec mes collègues, Récupérateurs ou Chasseurs. Je les saluais tous rapidement pour ne pas les déranger, avant de me diriger, verre à la main, vers la porte frappée identiquement à mon badge.

Derrière ? Agwendalys, mais tout le monde l’appelait Gwen. Plus simple et commode à employer, surtout après quelques pichets dans le nez. La taurionne et assistante d’Aendel leva les yeux de son activité, à savoir le curage d’ongle à la dague, pour me dévisager. Elle ne m’aimait pas, et c’était réciproque.

« T’as une sale gueule. Tu tentes une nouvelle mode avec ton œil tout noir ?

- Tu devrais essayer ça mettrait un peu de couleur sur ton visage ingrat.

- Bâtarde.

- Bouseuse des forêts. »

Le regard qu’elle me jeta était tout aussi froid que l’éclat de sa lame. C’était une cinglée qui ne jurait que par la pureté de la race elfique, aussi mon sang humain et hinïon ne pouvait que la défriser. Et après plusieurs longues secondes à se foudroyer l’une l’autre des yeux, elle claqua la langue d’un air agacé avant de me pointer du menton la porte dans son dos. Je la remerciai d’un sourire factice et moqueur avant de monter l’escalier. Il menait à une petite pièce circulaire menant à quelques chambres et agrémenté d’un panneau affichant les rares contrats des Assassins. Les chambres étaient elles à la libre disposition de ces derniers, souvent pour s’y cacher après un contrat rempli. Mais ce qui m’intéressait, c’était l’échelle qui menait à une trappe dans le plafond. Dans un grognement de douleur à peine maîtrisé à cause de ma blessure au bras tenant toujours mon verre, je finis par monter et atteindre les vastes combles de la bâtisse, occupés par Aendel.

Aendel, c’était un peu l’oncle que je n’avais jamais eu. Un hinïon, tout comme ma mère, mais aussi un grand ami de mon père. Un archer d’exception, un mage tout aussi puissant, et l’un des trois Guides de la Corporation des Chasseurs de Trésor. C’était lui qui avait monté le projet de cette filiale de la Corporation à Tulorim, il était donc naturel qu’il en ait pris les rênes. Et, pour une fois, il n’était pas plongé dans ses parchemins mais m’attendait bien calé dans son fauteuil. Il haussa un de ses fins sourcils en me voyant débarquer.

« Eh bien, tu as mauvaise mine Kit’.

- Vous vous êtes passé le mot pour tous me dire la même chose ou bien ? ne pus-je m’empêcher de râler.

- Ca se pourrait bien. »

Je roulai des yeux, avant qu’un léger rire ne perce l’air. Aussitôt, je sentis mon bras et mon œil me picoter : de minuscules sphères de lumière, émissent par Aendel, vinrent se greffer à mes blessures légères mais pas très belles à voir. Je les sentis rapidement se résorber et je ne pus retenir un soupir de soulagement. Un sourire bienveillant, il m’invita à m’asseoir devant lui, une fois les soins prodigués. Je lui rendis évidemment son sourire.

« Bien Kit’, j’ai une mission à te confier. Tu sais ce qu’est le Keraunos, j’imagine ?

- Le métal de foudre adoré par ces illuminés de Thorkins ?

- Celui-là même, acquiesça-t-il. On vient de recevoir un contrat pour la récupération de plusieurs doses de ce métal. Et en ce moment, il n’y en a plus des masses qui circulent, donc il va falloir se fournir à la source.

- Ca me parait logique. Mais je vois toujours pas en quoi ça me concerne moi particulièrement.

- Patience, j’y viens. »

Il m’expliqua ensuite les deux uniques zones répertoriées en Imiftil pour récupérer ce minerai : le premier était les Pics foudroyants, dans le désert de l’Ouest. Tout en haut, la foudre frappait continuellement le sol et les métaux naturels s’y trouvant, les changeant peu à peu en Keraunos. Le second endroit, c’étaient les mines de Rock Amarth, au cœur des montagnes centrales du continent.

« Rock Amarth ? C’est bien la ville en dessous d’Hidirain ?

- C’est cela même.

- Et tu veux que j’aille là-bas ? Déjà que j’en connais l’existence que parce que la Ruche a un réseau d’informateurs très développé, tu veux en plus m’envoyer en mission là-bas ? »

Je vidai mon verre d’une traite, avant de le reposer sur le bureau.

« Va pour les Pics foudroyants. L’aventure, c’est bien, mais faut pas avoir les yeux plus gros que le ventre. Et je vois toujours pas ce que ça a avec…

- Et si je te disais que le Naginata de terre s’y trouvait ? »

Je me figeai, instantanément. Il avait bien parlé du… ?

« Aendel, j’espère que tu te fous pas de moi…

- Mes sources sont on ne peut plus formelles. Selon les légendes, il reposerait au fond de Rock Amarth. On a dû rendre un service à ce vieux sénile de Garhëon, mais il a fini par lâcher le morceau. »

Le naginata de terre. L’arme de mon père, qui avait mystérieusement disparu peu après sa mort. On disait que les artefacts retournaient là où ils sommeillaient, une fois leur propriétaire décédé. J’avais écumé tous les érudits de la Fédération pour en trouver l’emplacement, mais il fallait que ce soit le seul qui n’ait pas voulu me répondre qui ai finalement la réponse.

« … Changement de plan. Va pour Rock Amarth.

- À la bonne heure. Mais c’est un voyage éprouvant, et il me semble que ton matériel à été détruit lors de ton dernier retour ?

- Comment je pouvais savoir qu’un Iffrit de Meno allait sauter de cette cheminée, sur ma charrette ? Une vraie teigne en plus, qui criait comme un gosse. « Ignim le cacaoté ! Ignim le cacaoté ! ». Ingim l’emmerdeur, ouais. »

Mais Aendel avait raison : sans matos, partir en baroude allait s’avérer aussi imprudent que suicidaire. Et mes fonds n’étaient clairement pas suffisants.

« Dis, t’aurais pas quelques Récupérations à me proposer ? Dans Tulorim ou ses alentours, je veux pas m’éloigner trop pour partir le plus vite pour Rock Amarth. »


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Gamemaster6
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Re: La Ruche

Message par Gamemaster6 » jeu. 4 févr. 2021 18:13

Intervention pour Kitaï


Se grattant le menton un instant, Aeden se pencha sur le côté pour ouvrir un des tiroirs de son bureau. Il feuilleta rapidement quelques parchemins, ses yeux allant rapidement d'un bout à l'autre du papier noirci par l'encre.

- J'ai bien quelques babioles à récupérer à droite ou à gauche, comme toujours. Voyons voir...

Il déposa trois parchemins devant lui et les pointa du doigt lorsqu'il les expliqua un à un.

- J'ai le vieux Mazallin Manznar qui voudrait récupérer encore un autre objet loufoque semble-t-il. Une statuette de chat en bois qui permettrait d'attirer les félins vers son possesseur. Me demande pas où il a bien pu trouver quelqu'un capable de lui vendre un truc pareil, je n'en ai pas la moindre idée. Lui non plus si tu veux mon avis, ce vieux est fou. Enfin bref. Apparemment celui qui devait le lui vendre l'a roulé et il fait appel à nous pour récupérer son bien. Le type fréquente apparemment une taverne près du port, l'auberge de Grigwig, ainsi que le Purgatoire, mais il va sans doute pas rester en ville très longtemps après son coup, donc il faut le trouver rapidement.

Il porta son doigt vers le deuxième parchemin.

- Celui-là, c'est un fils de nobliau local qui nous en a fait la demande. Le fougueux veut apparemment demander la main d'une belle dame et n'a qu'une idée en tête, lui offrir une preuve de son courage et de sa force. Sauf que la fameuse preuve de courage, il l'a laissé tomber en s'enfuyant du Manoir des Brumes. Il s'agissait d'une bague, faite d'or et d'ivoire agrémentée d'un rubis, ayant apparemment appartenu aux anciens habitants des lieux. Comme lui refuse d'y retourner après avoir vu un esprit, il nous en a fait la demande. Et que cela reste secret, bien entendu.

Il hésita un instant avant de tapoter le dernier du doigt.

- Pour le dernier... la pègre est impliquée et nous savons tous deux que ce n'est jamais une bonne chose. Il y a un navire à quai, La Volante, qui est coincée pour avarie. À son bord, il y aurait une carte un peu particulière, portant le sceau d'un vieux pirate Sang-pourpre, Tomar Loufardier. Le genre de carte qui peut rapporter gros si elle s'avère authentique. Elle serait gardée par le capitaine du navire, un certain Helmar Gardinfël, dans sa cabine. Le navire est cloué à quai pour au moins trois mois, donc rien d'urgent, mais nous ne sommes pas les seuls sur le coup.

Il s'adossa davantage sur le dossier de son fauteuil et croisa les mains sur le bureau, fixant la semi-elfe.

- À toi de voir ce que tu préfères.
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Quand on l'appelle, il apparaît !!
Et il reste, alors gare !

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Kitaï
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Re: La Ruche

Message par Kitaï » lun. 16 août 2021 12:30


Première Mission : Le tour du proprio

II. Carte au trésor

Ou la meilleure façon de s'attirer des ennuis pour un bout de papier.



Fidèle à lui même, Aendel me dégota sans problème trois contrats de Récupérations dans les environs. Le premier avait pas l'air trop mal, une simple traque d'un type qui en avait roulé un autre. Le seul problème c'est que le coupable semblait fréquenter aussi bien la taverne de Grigwig que le Purgatoire. Un saoûlard doublé d'un gros porc habitué des bordels. Mes préférés.

« Oublis la première Récup'. J'ai pas envie de traîner près du Purgatoire. »

La deuxième mission était à oublier, aussi. Non pas que j'avais peur des morts-vivants ou de tout ce qui pouvait vivre dans le Manoir des Brumes -comme toute personne saine d'esprit, j'étais juste pas particulièrement friande des maccabées mobiles- mais le client était de ceux que j'abhorrais plus.

(Les lâches dans son genre qui sont doublés d'une grande gueule doivent assumer leurs paroles. Soit t'admets que t'as les jetons de faire ta preuve de courage, soit tu portes tes bijoux de famille.)

Je refusai le deuxième contrat d'un signe de tête avant de m'intéresser au dernier. Une carte au trésor, hein ? Ca paraissait simple, d'autant qu'on savait où elle se trouvait. Clairement plus mon genre de mission : la difficulté importait peu, tant que les objectifs étaient clairs et la façon de procéder limpide. Entrer et sortir de la cabine du dénommé Helmar Gardinfël sans se faire repérer. Ou en sortir assez vite pour pas se faire repérer. La seule inconnue, c'était la mystérieuse concurrence. Je pointai du doigt le dernier parchemin.

« On va partir sur celle là, je pense. Dis moi en juste un peu plus sur ceux qui seraient aussi sur le coup.

- Je sais pas, honnêtement. On sait juste que quelqu'un a déjà tenté de s'infiltrer dans la cabine du capitaine, mais a réussit à s'enfuir quand ce dernier s'est réveillé en sursaut.

- Donc, c'est peut être pas pour la carte qu'il était là ? Un assassin peut être ?

- Peut être, admit-il en haussant des épaules, mais toujours est-il qu'il y a de l'activité à côté et que tu seras pas la seule à vouloir lui rendre visite. Et c'est pour ça que la sécurité sera aussi... Rapprochée.

- Je vois le tableau. M'enfin, plus c'est difficile, plus ça rapporte. »

Ma prochaine mission était décidée, et Aendel me sourit en traçant rapidement un "K" sur l'ordre de Récupération : c'était moi qui m'en occupait, jusqu'à ce que j'abandonne ou que je disparaisse. Quel que soit la nature de la disparition. Il me tendit le parchemin roulé et scellé à la cire elle aussi estampillé d'un "K", une double sécurité pour qu'aucune des Abeilles ne s'attribue le travail d'une autre.

« Bonne chance à toi, Kitaï.

- Merci. A la prochaine, chef. »

Récupérant le parchemin, je le saluai d'un sourire affectueux avant de quitter son bureau. Aendel était ce qui se rapprochait le plus d'une famille pour moi, après la mort de papa. J'étais assez grande pour me débrouiller seule, mais il avait quand même tenu à veiller sur moi comme un oncle tant il avait été proche de mon paternel. Comme un parrain, même, et c'était un des surnoms dont je l'affublais de temps à autre. Descendant échelle et escalier, je passais devant Gwen qui se contenta de jeter un oeil à la lettre à ma main avant de retourner à sa manicure ô combien plus importante. Arrivant dans la grande salle, je me dirigeai vers le bureau estampillé d'une abeille, celui des Récupérateurs. J'y trouvai comme à son habitude Maximilien, un humain de Wiehl en charge des missions de récupération. Bien bâtit et encore bel homme, il avait suscité chez moi les premiers émois, une trentaine d'années auparavant. J'étais une petite jeunette et lui un jeune homme plein de vie et énergique. Lui ne s'était jamais rendu compte de rien, mais il avait fallu un bon moment pour que j'ose le regarder dans les yeux sans que mes oreilles ne virent au rouge pivoine. Finalement, le temps avait passé et ma condition elfique m'avait fait atteindre ma taille adulte quand lui avait vieilli comme tous les humains. Je gardai néanmoins une certaine tendresse pour ce premier amour secret et non réciproque qui m'avait toujours accueilli avec un sourire. Et qui le faisait encore, contrairement à l'autre grognasse de Taurionne.

« Hey Kit', comment ça va ? J'vois que t'as un truc pour moi.

- Salut Max. Une récup' que je viens de récupérer chez Aendel, dis-je en lui tendant le parchemin.

- Je te range ça. Alors, quoi de nouveau dans ta petite vie, ma grande ?

- Boh, tu sais, la routine habituelle quoi. Deux abrutis que j'ai dû corriger, Odar qui me savate pour apprendre une technique de combat... »

Mon ton désinvolte lui fit lâcher un petit rire, et nous discutâmes quelques minutes avant que je ne prenne congé, le laissant ranger le parchemin dans les alcôves "spéciales", celles réservées aux missions données par Aendel ou tout autre membre de la Corporation suffisamment élevé pour qu'il ne passe pas par Maximilien pour diffuser la mission de Récupération.

M'immergeant de nouveau dans l'ambiance calme de la salle principale, je me mit à la recherche d'informations. Dans l'enceinte de la Ruche, les informations pouvaient circuler librement, pour peu qu'on se donne la peine d'allonger la boisson ou la monnaie. Une règle tacite était bien connue, et voulait que ceux qui échangeaient des informations ne pouvaient se retourner contre ceux à qui ils les avaient donnés. Certains avaient essayé par le passé de doubler la Ruche, en informant des Récolteurs pour ensuite les vendre à la personne qu'ils comptaient visiter. Ce qui avait suivit avait, disons, justifié la présence des Assassins au sein de la Corporation.

Balayant la pièce du regard, je ne vis personne capable de me renseigner. Nobliaux, bourgeois et autres marchands qui buvaient ici étaient peu susceptibles de connaitre le capitaine Helmar Gardinfël.

(Encore que, les marchands...) me dis-je avant de secouer la tête. Je voulais partir le plus vite possible vers la cité thorkine, et j'avais autre chose à faire que de cuisiner la demi douzaine de marchands présents. Surtout qu'avec leur train de vie, leur extirper des informations n'était pas donné. FInissant mon verre d'une traite, je repassais par le bar en le laissant à Jack en le saluant de la main, avant de sortir et m'enfoncer dans les rues du port. Direction : le port et ses innombrables tavernes.




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