VIII 14 Un présent inattendu.
VIII 15 Ecurie ou chenil ?
Nul danger ne vient nous porter atteinte durant le reste de notre trajet, mais une inquiétude assombrit mes pensées. Mange-botte est un corgy géant à présent et donc, une créature unique en son genre. Tulorim a beau être une cité connue pour son ouverture envers les autres races, elle l’est surtout pour le gain économique que cela lui procure. Il n’est pas impossible, voir même fort probable, que la présence de Mange-botte attise la convoitise et donc les problèmes. La meilleure solution et la seule même pour éviter un tel désagrément, serait de laisser Mange-botte dans une écurie. Reste à savoir s’ils acceptent de s’occuper d’une telle monture.
J’arrive à destination, une écurie un peu à l’écart, même si sur le chemin j’attire rapidement l’attention des personnes que je croise. Arrivant près de l’entrée de l’écurie, j’avise du jeune garçon travaillant visiblement sur place.
"Petit, pourrais-tu aller chercher quelqu’un ? Je voudrais déposer ma monture et m’assurer qu’elle sera bien traitée ici !" Fais-je au petit dont les yeux sont aussi grands ouverts que la bouche, mais dénué de parole.
"Il s’appelle Mange-Botte, mais Mange-petit pourrait tout aussi bien lui convenir !" Dis-je pour le sortir de sa stupéfaction.
L’effet marche plutôt bien, car le garçon se précipite d’aller chercher quelqu’un. Espérons seulement qu’il ne s’agisse pas de personnel armé. Toujours sur le dos du corgy géant, je prépare ma botte, un petit attroupement se fait autour de lui et il n’a pas l’habitude des humains. Qui sait ce que cette rencontre pourrait donner.
Il ne faut que peu de temps pour savoir que le palefrenier soit au courant. Le cri d’un jeune garçon hurlant se fait entendre, puis un autre et tous deux arrivent jusqu’à moi, le jeune homme tenant une joue endolorie et tendant un doigt vers moi, ou plutôt vers Mange-botte. Le palefrenier lui me, nous regarde avec de grands yeux ronds.
"Mais bon sang, d’bon sang, d’bon sang ! Par tous mes fers qu’est-ce que c’est c’te bête ?"
"Eh bien…c’est…un…un chien ! Il est pas assez gros comme ça ?" Fais-je faussement surpris, comme si la présence d’un chien géant était monnaie courante.
"J’aimerais le déposer chez vous. Je n’aime pas l’idée qu’il puisse se faire enlever lorsque j’aurais le dos tourné !"
"Ha mais…c’est…c’est pas possibe ça !" Dit-il effrayé.
"Ha bon, mais pourquoi ? Vous vous occupez bien de montures non ?" Fais-je déçu.
"De monture oui, mais de chevaux et ça, c’en est clairement pas un ! Il va faire faire fuir et au mieux terroriser tous mes p’tits !"
"Il n’y a pas possibilité de trouver un arrangement, monétaire ou autre !" Dis-je en cherchant une autre possibilité.
"Non, mon argent je le gagne sur ma réputation et je ne risquerais pas la santé de mes chevaux. Je ne suis même pas en mesure de vous garantir que votre…chien, ne se prenne pas un coup d’sabot !"
C’est résigné que je capitule.
"Ha ! Dans ce cas non, il serait préférable d’éviter cela !"
"Tant mieux ! Au moins vous prenez soin de vos bêtes, c’est bon à savoir. Je ne peux que vous souhaitez bonne chance. Vous avez raison de vous méfier de Tulorim. Si vous y restez trop longtemps, il arrivera certainement quelque chose à vous…ou à votre…chien !"
"Merci du conseil." Fais-je par politesse, même si je sais le risque que je prends pour Mange-Botte. Je bouge les rennes, commençant à faire demi-tour.
"Et comment vous vous nommez étranger au chien géant ?" Me demande-t-il.
J’arrête un instant le Corgy géant pour me tourner vers le palefrenier et répondre.
"Nhaundar Zanakfein !"
Puis je quitte les lieux, me dirigeant avec appréhension à Tulorim.