Le Niveau Bas : Les Ruines de l'Ancienne Mertar

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Yuimen
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Le Niveau Bas : Les Ruines de l'Ancienne Mertar

Message par Yuimen » jeu. 4 janv. 2018 20:26

Le Niveau Bas : les ruines de l'ancienne Mertar

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Vous avez enfin atteint les ruines de l'ancienne cité Naine de Mertar. La ville est à moitié sous les eaux, beaucoup plus bas que la nouvelle cité, et vous marcherez souvent dans cette eau noire et froide. Les ruines sont imposantes et immenses, on y accède par un puits situé au fond de la grande salle.
Vous aurez grand besoin de cordes pour entrer par ce puits d'accès, la descente fait plus de soixante mètres, autant dire qu'une chute serait mortelle dans la plupart des cas, à moins que vous ne sachiez voler bien évidemment!

Vous arrivez alors dans une immense caverne à la voûte haute, d'une dimension considérable. L'obscurité n'est pourtant pas totale car il semblerait y avoir des trouées amenant la lumière de l'extérieur dans cette caverne.

Ici vous pouvez explorer toutes les ruines à la recherche d'objets oubliés, mais prenez garde, ce terrain est truffé de groupes de Gobelins et de divers ennemis des plus communs au plus étranges, tels par exemple des spectres maléfiques!

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Vohl Del'Yant
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Re: Le Niveau Bas : Les Ruines de l'Ancienne Mertar

Message par Vohl Del'Yant » dim. 7 avr. 2019 13:16

La descente n’est pas bien compliquée. Vohl n’est pas lourdement harnaché, et il n’a donc qu’à saisir la corde à pleines mains et entre ses genoux pour contrôler la descente. Cette méthode ne convient qu’au début de la corde : quelques mètres plus bas, des nœuds commencent à ponctuer la corde. Plus bas encore, des sortes d’étriers en tissu sont fixés, permettant de glisser de nouveau rapidement. De nouvelles ténèbres l’engloutissent avant que ses yeux ne se fassent à la luminosité ambiante. D’ici, on peut également voir différentes failles qui donnent sur l’extérieur, baignant finalement les ruines dans une faible lueur.

(C’était donc bel et bien des fentes dans la roche qui permettent à la lumière de pénétrer dans ces ruines ?)

Le plus marquant n’est certes pas l’absence de lumière, mais plutôt l’absence de bruit. Malgré les fentes donnant sur l’extérieur, seul le hululement du vent semble bien vouloir entrer. Ce silence donne une sensation d’apaisement, de sécurité. Vohl s’interroge sur le véritable sens des mots prononcés par le mage : qu’entendait-il lorsqu’il lui a dit qu’à deux ils pourraient sans doute y arriver ? Au regard de ce qu’il perçoit de l’environnement, cela peut tenir d’un mépris absolu quant aux compétences du protecteur, ou d’un manque de confiance dans les autres races. Ce qui revient globalement au même.

Vohl touche le sol sur le toit délabré d’une maison. Il n’a désormais guère plus d’une heure avant que le mage ait estimé les effets du poisons trop forts pour qu’il ne puisse continuer. Le ninja se met en marche dans le plus grand silence en évitant soigneusement les pierres branlantes. Il regarde avec circonspection la corde, se demandant honnêtement si elle sera réellement là à son retour, ou si le nain se contentera de le laisser mourir ici. Il hausse les épaules. Il n’a pas de prise sur cet événement. Alors pourquoi le laisser lui poser souci ?

Il se met hâtivement en route. La plupart des bâtiments sont envahis par une mousse épaisse entretenue par l’air à la fois humide et glacé. Elles amortissent considérablement les bruits de ses pas, sans qu’il ne compte réellement sur cet avantage...sa torche fait de lui un soleil entre ces murs froids. Sans perdre de temps, il se dirige vers l’autre bord de la cité, là où sont localisées les fentes. Il se remémore l’allure de la mousse.

Pendant un quart d’heure à marcher d’un bon pas, il se trouve obligé de rentrer dans une eau glaciale et noire. Le peu de confort de la situation, accentué par l’impression qu’un prédateur à l’affut le guette, contribue à le faire accélérer autant que possible. Il a de l’eau jusqu’aux genoux, et suit autant que possible les bordures des maisons afin d’éviter de tomber dans des trous d’eau invisibles. Il passe plusieurs fois par des tâches de lumière en espérant trouver la mousse pour pouvoir faire demi-tour : il regarde avec attention, fouille frénétiquement en remuant la vase. Mais le plan d’eau, trop profond, ne concrétise pas ses vœux. Subitement, il est contraint de se plier en deux dans un gémissement rauque : une douleur aux reins vient lui vriller l’abdomen. Le bruit se propage sur la surface de l’eau. Il entend plusieurs bruits de petites créatures qui s’enfuient. Des rats, sans doute.

Une fois qu’il a repris son souffle, il se lance vers les taches de lumière les plus proches. Il est désormais proche de la paroi qu’il regardait au début. L’eau est moins profonde ici, et la lumière, plus forte que la lueur diffuse des tâches précédentes. Il reprend son inspection frénétique : il déniche cette fois sans mal la mousse. Cette dernière pousse en blocs qui percent la surface de l’eau. Il en stocke autant qu’il le peut dans les

Il lui faut dix minutes de plus pour engranger un stock de mousse qu’il juge suffisant. Il ne sera satisfait qu’une fois le linge complètement rempli de ces 'sphaignes'. A plusieurs reprises, il est obligé d’interrompre la récolte pour reprendre sa respiration, coupée par une série de spasmes. Le ninja a les poumons et la gorge en feu, en même temps qu’il tremble de froid, trempé par l’eau glacée. La différence de température avec la nouvelle Mertar, celle chauffée par de multiples forges, est sidérante.

Le protecteur noue le linge autour de son cou. Cela sera surement plus pratique pour avancer que de le transporter à la main. Il retrace le chemin inverse. La route n’est pas très compliquée à suivre, grâce aux tâches lumineuses qu’il a traversées. Il doit régulièrement s’arrêter pour reprendre son souffle. Un spasme particulièrement violent le fait trébucher alors qu’il se rapproche de l’issue. Sa main plonge dans l’eau qui lui monte jusqu’aux hanches : la flamme siffle avant de s’éteindre, soufflée en un instant.

Au milieu de la vague de douleur, Vohl tente de percevoir d’éventuels mouvements. Rien. L’ombre préserve les éventuelles créatures de l’endroit : les bruissements, les clapotis, les petits cris trahissent leur présence. Curieusement, même s’il est persuadé que certaines d’entre elles savent nager, aucune ne vient le défier. Mais la curiosité les pousse en avant, et les bruits retentissent de plus en plus près. Grâce à la légère réverbération des tâches de lumières par la surface de l’eau, brisée par les vaguelettes lors du moindre mouvement, Vohl perçoit des reflets de peau blanche. Les créatures ont l’air de plus en plus excitées, les bruits se multipliant et se faisant de plus en plus stridents. A un moment, il croit deviner la silhouette d’un gobelin blanchâtre. Il serre la poignée de son arme favorite. Puis le calme revient, les créatures s’éparpillant dans un glapissement commun.

Le silence referme subitement son étreinte sur les sens du mercenaire. Il a bientôt atteint le toit sur lequel l’attend la corde. Il avance encore dans une dernière flaque. Dans un cri suraigu et de multiples bruits d’une nature inconnue, des créatures s’élancent sur l’ynorien depuis les murs délabrés. Le silence des ruines éclate comme une bulle. Des bras, des jambes atterrissent sur Vohl, le déséquilibrant suffisamment pour le faire plonger dans l’eau. Il hoquète, l’eau froide enserrant ses poumons pris par surprise.

Il se redresse précipitamment pour inspirer une nouvelle goulée d’air. Il distingue de nombreux mouvements ; toutefois si l’assaut semblait coordonné, il ne peut que constater la désorientation des créatures. Elles semblent frapper le vide, et ce qui doit être une tête à corne se tourne vivement comme pour trouver l’origine d’un bruit. Le protecteur ne bouge plus. Un calme relatif revient, où les créatures semblent être à l’affut du moindre bruit : elles se tiennent immobiles. Elles semblent se baser uniquement sur leur ouïe, bien que Vohl distingue deux épais renflements au niveau de la tête, correspondant sans doute à des yeux...

Au milieu de son diagnostic de la situation, une nouvelle crise de douleur lui hache les intestins. Il se plie en deux, déclenchant de nouvelles ondes sur l’eau. Le clapotis suffit à relancer l’assaut : toutes les créatures se jettent sur lui. Il ne peut pas riposter, occupé à tenir son ventre comme si ses entrailles allaient subitement prendre leur indépendance. Il n’a pas d’options : serrant toujours sa panse entre ses bras, il se laisse choir dans l’eau. Une fois de plus ou une fois de moins... Alors que son trou dans l’eau se referme, les membres griffus des créatures découpent l’espace qu’il occupait il y a encore un instant. Il retient sa respiration, le temps que la douleur se dissipe assez pour lui permettre de faire autre chose. Il est ballotté par les mouvements d’eau créés par l’affluence subite des créatures. Des jambes osseuses le percutent, des griffes fendent l’eau.

Certaines le touchent, d’autres le frôlent. L’une d’entre elle passe au travers de ses vêtements pour entailler très légèrement sa chair : l’eau absorbe la plus grande partie de la force d’impact. Vohl tente une riposte. Il se ravise en ayant l’impression que la barre lui tient lieu d’intestin est subitement passé en fusion. Il commence à manquer d’oxygène...la souffrance s’éloigne un peu, assez pour qu’il se redresse et n’inspire une grande goulée d’air. Il replonge aussitôt. Ces créatures semblent le détecter au moindre bruit : tant qu’il reste sous l’eau, elles restent pataudes et perdues. Les créatures se jettent à l’endroit où il a percé la surface pour prendre son inspiration. Le ninja se roule en boule, se laissant une nouvelle fois rebondir contre les coups de ses adversaires désorientés.

La situation se calme en quelques instants : les créatures, quelles qu’elles soient, semblent s’habituer rapidement au rythme qu’il prend. Elles s’immobilisent désormais aussitôt que leur coup a manqué leur cible, en attente d’un nouvel indice sur sa position. L’assassin pense un moment à profiter de cette immobilité pour les éliminer une à une. Mais lui aussi, sous l’eau, ne distingue rien. Il ne peut pas détecter la présence de ses adversaires sans les toucher, et il n’ose sous-estimer l’intelligence de ce groupe. Même s’il réussit à trouver où sont situées ses cibles par un moyen encore inconnu, il aura encore le problème du nombre dès qu’il crèvera la surface. Et s’il essaie de les tuer depuis sous la surface, l’eau freinera chacune de ses frappes. Le problème est insoluble. Et il doit encore prendre une inspiration. Le stress du temps qui passe s’ajoute à celui de résoudre l’impossible équation.

Soudain l’agitation explose dans la petite mare. Quelque chose de gros vient de tomber ! Un congénère particulièrement volumineux ? Il profite du remue-ménage pour sortir sa tête de l’eau et prendre une grande inspiration. Aucun des monstres ne lui saute dessus. Tant mieux ! Il s’essuie rapidement les yeux d’un revers de main. Repère l’habitation sur laquelle il doit arriver. Replonge aussitôt dans l’eau noire : peu importe ce qui a fait fuir ces créatures dont l’assassin ignorera finalement la nature. Ce ne peut pas être une bonne nouvelle pour lui. Il doit fuir, quoi qu’il arrive. Il vérifie que son sac est bien accroché et toujours rempli.

Il s’appuie sur le fond pavé de la flaque pour se propulser vers le mur de l’immeuble qu’il a repéré. Il l’atteint sans encombre. Sortant de l’eau le plus discrètement qu’il le peut, il commence l’escalade du mur. Les gouttes qui tombent de sa tenue percutent brutalement la surface de l’eau, l’écho rebondissant de paroi en paroi et résonnant dans une bonne partie de la grotte. Qu’importe. C’est soit ça, soit rester à sécher en même temps que mourir empoisonné.

Le voilà sur le toit, un peu plus sain que sauf. Il reste à remonter la corde. Pour cela, les spécificités de la corde seront bien utiles : les étriers lui permettront de remonter. Encore faut-il trouver la corde. Car actuellement, la seule corde présente est celle, à demi-moisie, qu’un ancien aventurier a dû abandonner sur le toit de la demeure. Vohl adresse une pensée à cet individu, surement mort de faim, ou plus probablement dévoré par les créatures prédatrices de ce sous-sol... à cause d’une corde mal arrimée. Reste à espérer que la corde y redescendra bientôt, dans ce sous-sol...ou il finira lui-même d’une façon semblable. Un nouveau spasme le plie en deux.

(Espérons que la remontée de durera pas trop longtemps...)

La corde finit effectivement par redescendre au bout de quelques crises. Vohl se hisse sur les premiers étriers. Le nœud qui les relie à la corde est astucieux, tordant la corde sous le poids du grimpeur, et empêchant donc l’étrier de descendre. Ce système perdant en efficacité lorsque la corde devient trop lourde face au poids du porteur, il n’est pas étonnant que seule la partie basse soit équipée de ce système.

Il parvient à se hisser sur une vingtaine de prises avant d’être saisit d’une nouvelle crise. Il serre la corde aussi fort que possible afin d’éviter de la lâcher. Il ne voit plus le sol, mais une chute le tuera sans doute aussi surement que le temps qui s’écoule. Il continue de grimper. La lenteur de la progression est désespérante : il ne sait pas s’il arrivera au bout. En haut, il aperçoit le trou qu’il a abandonné il y a environ une heure. Il soupire, à la fois par dépit, pour évacuer le stress et pour soulager ses poumons. Puis il reprend la montée. Les étriers disparaissent. Il fait une pause, enroulant la corde autour de lui pour s’éviter de tomber. Il fait bien : une secousse fait trembler la corde. Après un instant de peur, il sent que la corde est tirée vers le haut, et non par le bas comme il le craignait. Il est plus soulagé qu’autre chose. Dans la crainte de tomber aussi bien que pour économiser ses forces, il se laisse remonter.

La corde remonte régulièrement, par à-coups, et l’ouverture du puits se fait de plus en plus nette. Il est bientôt à l’air libre : entouré de nains en armures, il est hissé sur la terre ferme alors que l’un des thorkins finit d’enrouler la corde.

« Plus rien d’accroché ! »
« Kage No’Otoko ? »

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