Milice de Mertar

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Yuimen
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Milice de Mertar

Message par Yuimen » jeu. 4 janv. 2018 20:12

Milice de Mertar

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Emblème de la ville et de la milice


Proximité de l'ennemi oblige, cette milice sert beaucoup en cette période pour les missions de reconnaissance et la défense contre les nombreux raids Gobelins et Orques. Les miliciens viennent également en aide aux différentes mines naines dispatchées ci et là dans les montagnes. Ils n'acceptent aucun non-nain dans leurs rangs car ils n'ont confiance qu'en eux-mêmes.

Comment s'engager ?

En jeu, vous devez contacter un milicien gradé qui vous inscrira sur une liste secrète. Il vous fournira si besoin du matériel aux couleurs de la ville et si possible un premier ordre de mission. La réponse du milicien sera faite par un GM !

N'OUBLIEZ PAS de demandez dans le SOS GM qu'un GM s'occupe de votre inscription.

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Vohl Del'Yant
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Re: Milice de Mertar

Message par Vohl Del'Yant » mer. 10 avr. 2019 22:27

Vohl est dans la milice. Si on lui avait dit qu’il visiterait la milice de Mertar avant celle d’Oranan, il aurait ri avec enthousiasme. Aujourd’hui, en revanche, nulle envie de rire. L’énervement s’est accumulé pendant le trajet jusqu’au bâtiment où il a été très fraichement accueilli par la population thorkine. Les questions accusatrices du capitaine n’ont rien fait pour améliorer son humeur.

« Comment êtes-vous entrés à Mertar ? »
« Vous ne transportiez aucun objet magique ? »
« Avez-vous des contacts capables de se porter garant pour vous ? »
« Vous êtes passés par le territoire oaxien avant d’entrer ici. Qu’y avez-vous fait ? »
« Vous prétendez n’avoir aucun lien avec le shaakt. Mais vous connaissez son organisation ? »
« Selon vous, les gardes thorkins sont donc inaptes ? »


Cette comédie a assez duré ! Le shichimi commence à monter au nez de l’oranien : il a déjà tout dit ! Pourquoi cet acharnement ?

« Vous savez bien mieux que moi évaluer les capacités de vos subordonnés, mais renier le fait que votre contrôle a été passé par un spécialiste de l’assassinat, du déguisement et de la duperie n’a rien d’humiliant ! Bon sang ! Et il est MORT ! Par Rana, pourquoi voulez-vous que ce soit un complot ? Je suis Oranien ! Par Rana, comprenez-vous que je nourris envers les shaakts et les troupes noires la même rancœur que vous ? »
« Avez-vous quelqu’un pour appuyer vos dires ? »

(Il croit que je mens ?!)

« Mais par Rana je vous dit d’aller chercher Hïo Himatori ! Et Brumal et Pétunia qui vous ont donné toutes les informations ! Pensez-vous que si nous étions des membres de la troupe noire, nous nous serions vantés d’avoir SURVECU à un passage dans les terres maudites ? Et... »


Il est coupé en pleine diatribe. Plié au sol, il se recroqueville. Il sent sur son visage les larmes de sang perler.

« Ahhhh… »

Il entend un bruit de porte.

« Le témoignage n'est pas encore terminé ! Vous n'avez pas l'autorisation de lui administrer votre mixture ! »

Des pas précipités se font entendre dans sa direction. Son esprit est perdu dans les brumes : il sent vaguement qu’un liquide coule dans sa gorge, apaisant le feu qui le consume. La souffrance est si intense que le monde devient noir un instant.

« Sauf votre respect, vous avez bien trop attendu. Vous le condamnez à souffrir ainsi pendant deux bons jours. J'assumerai avoir outrepassé votre décision si l'on m'accuse. »
« Je me fiche pas mal de sa souffrance, si cela nous permet de garantir la sécurité de notre peuple. Peut-être qu'être versé dans votre 'art' vous a fait oublier cette valeur.»
« Votre dévouement est connu de tous... Osez cependant encore remettre en doute ma fidélité, et vos supérieurs sauront à qui s'adresser pour la pénurie de baumes et elixirs.»
« ...Est-ce terminé ? »
« Je vais lui faire ingérer encore deux doses. C’est un miracle pour vous qu’il ait tenu aussi longtemps, une malédiction pour lui. Son sang aura besoin de se régénérer, sinon il perdra le souffle. Au sens propre. Un comble pour un fidèle de Rana. »

De nouveaux liquides glissent dans sa gorge. Il a l’impression que des serpents froids mordent dans ses membres. Il hurle. Chaque vaisseau, chaque muscle, chaque fibre semble se déchirer. Devant lui, Aknaer et le milicien le regardent se purger d’un liquide jaune. Le premier avec un souci scientifique de l’analyse, le second avec un dégoût sans concession.

« Est-ce bon désormais ? »

L'impatience et le dégoût transpire dans chaque syllabe de cette question.

« Cela devrait l’aider. Je peux m’en aller. »
« Je vais le garder ici pour lui poser encore quelques questions à son réveil. »
« Alors vous devrez sans doute préparer une cellule pour deux. »
« Comment cela ? »
« J’ai ici le forgeron fournisseur officiel de l’armée ynorienne. Il n’en démord pas, malgré le repos que je lui ait prescrit. Il veut vérifier l’état de Vohl. Sauf à vouloir un incident diplomatique, vous feriez mieux de lui prêter une oreille attentive. »

Une part de l’esprit du protecteur entend ces phrases. La souffrance le pousse à séparer toutes les informations extérieures de l’analyse qu’il peut en faire. En cet instant, le monde du ninja est froid, sombre. Dépourvu de la moindre logique et de la plus petite fraction de compréhension. Ce qu’il vient d’entendre n’a pas le moindre sens. Son esprit le met à l’abri du monde. Les couleurs s’effacent une nouvelle fois alors que la seconde vague de douleur vient faire exploser les nerfs et les os. Le néant devient un univers fait par lui, pour lui. Dans son linceul de ténèbres, manipulé délicatement par des mains obscures, son âme se repose. Ses souvenirs volent devant ses yeux, comme si quelqu’un les revivaient à sa place. Le cœur de Vohl se trouve ici, dans ces souvenirs. Son monde tangue lorsqu’il sent que son corps est manipulé, de l’autre côté de cette frontière intangible. Il se stabilise enfin. Au bout d’un temps. Une seconde ? Une heure ? La notion de temps elle-même n’a plus de sens, ici. La notion d’un corps physique s’efface, elle aussi. Aucune conscience de ce que peut être un corps, aucune conscience de ce que cela fait…avoir un corps ? Qu’est-ce que cela procure ? Est-ce bien ? Ou cela fait-il souffrir ?

Ses souvenirs continuent de défiler. Puis s’éteignent. Il sombre, réellement, dans un néant total. Le monde n’existe plus que par son ouïe et son sens du toucher, bien qu’il ne soit capable d’interpréter ni l’un ni l’autre. Il entend des sons rassurants. Ah. Des paroles. On appelle cela des paroles. Epuisé de cette conclusion, son esprit décide de se reposer encore. L’individu ne cesse pas de parler. Qu’il est fatiguant ! Il y a donc quelqu’un derrière ces sons. Ces paroles. Il est vraiment temps de dormir. C’est ça. Il a besoin de repos. Il sent qu’on lui fait avaler quelque chose. C’est liquide. Amer. On dirait de la menthe et des oignons. Des plantes.

« …devinera jamais ce que Brumal leur a dit. J’ai cru qu’ils allaient l’envoyer au cachot, lui aussi. Il… »

Tout ça est éreintant. Il faudrait vraiment qu’il se repose, maintenant. Mais la voix ne semble pas décidée à le laisser tranquille. Bien qu’elle ait changé d’intonation, elle semble vouloir le tenir réveillé. Qu’on le laisse tranquille ! Il a besoin d’une bonne nuit de sommeil !

« jeune forgeron est épuisé. Te veiller va avoir raison de lui, plus surement que n’importe quel ennemi. Il n’est pas encore en état d’enchainer … »

(Moi aussi je suis fatigué. Laissez-moi.)

La voix le tient encore éveillé pendant encore deux ou trois histoires, avant qu’il n’entende une porte se fermer. Il est donc dans une pièce. Les cachots ? Il sent son esprit glisser sur une chose importante alors qu’il a enfin l’impression de prendre un peu de repos.

Lorsqu’il ouvre les yeux, une torche unique le force à les plisser. Il reste ainsi sans bouger, pendant de multiples oscillations de la fleur rouge. Il finit par bouger la tête. Ses muscles engourdis le tirent sauvagement lorsqu’une forme bouge au pied de son lit, le poussant à relever la tête pour regarder.

Affalé sur les couettes qui le recouvrent, Hïo dort d’un sommeil agité. Vohl regarde le forgeron, ébahi. Que peut-il bien faire ici ? Son cerveau embrumé ne fait le lien entre la présence des couettes épaisses et l’absence de barreaux qu’après. En regardant la pièce d’un peu plus près, il remarque la disposition des meubles, une fenêtre… Il s’agit de la chambre de Pétunia et Brumal. Le ménage a été fait, même si le mur n’a pas été réparé. Et au fond de la pièce, un dispositif étrange. La tête de Vohl se pose de nouveau sur les oreillers moelleux. On est loin du futon, des égouts, ou encore de la terre meuble. Le sommeil revient le trouver.

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