Les Habitations

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Akihito
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Re: Les Habitations

Message par Akihito » ven. 2 juil. 2021 23:45

Dans le chapitre précédent...

Evénement : La fin d'une ère.

30 : Prédateur du ciel, prédateur de la terre.

Ils arrivèrent finalement à la demeure des Ôkami, bien gardée par deux solides hommes qui accueillirent l'héritière avec un large sourire et un regard plus curieux vers son accompagnateur. Le hasard fit que le duo croisa le jeune Ryo transpirant, revenant sans doute d'un entrainement militaire à en croire le sabre à sa ceinture et sa tenue quelque peu malmenée. Il se tourna vers eux quand Hatsu le hêla, et il fut gentiment gratifié d'une talocher à l'arrière du crâne quand le jeune homme salua Akihito avant sa propre soeur, et en lui balançant une petite pique au passage. La scène le fit sourire : si être fils unique avait ses avantages, il n'avait jamais connu ce genre de complicité fraternelle. Enfin, peut être avec Hïo, mais c'était dans une moindre mesure.

"Ryo, Akihito aurait une proposition à te faire, alors écoute au lieu de dires des âneries.

- Bonsoir Ryo, ravi de voir que tu vas mieux depuis notre dernière rencontre. Tu t'es même un peu étoffé, ajouta l'enchanteur en ne reconnaissant plus le corps encore quelque peu juvénile du soldat d'il y a plusieurs mois, mais désormais un corps puissamment bâti. Comme l'a dit ta soeur, j'ai quelque chose qui pourrait te plaire, si tu as bien aimé le tatouage d'Anthelia. Dis moi, tu n'as rien contre la magie ? Bien, alors voilà ce que je te proposes..."

Il détailla ensuite le procédé des tatouages arcaniques, leurs avantages, ce que ça pouvait lui apporter. Les yeux du jeune homme s'emplissaient d'une lueur qu’Akihito n'arrivait pas à identifier, mais au moins il avait son attention.

"Voilà. Donc tu auras accès à un sort parmi ceux que je peux te proposer, ou si tu connais un pyromancien ou un mage blanc. Et avec la bataille à venir, avoir ce genre de dernier recours te seras certainement utile. Qu'est-ce que tu en dis ?

- C’est un procédé assez unique en son genre et… probablement coûteux, non ?

- Coûteux ? Non, absolument pas. La seule chose dont j'ai besoin, c'est d'une fiole de fluide qui va me servir d'encre pour contenir le sort."

Il prit un instant pour réfléchir, avant de préciser ses dires.

"Après, comme je suis probablement le seul capable de faire ça, c'est sans aucun doute rare. Et la rareté étant souvent liée à la valeur... Enfin bon dans tout les cas, ça me coûtera personnellement presque rien."

Hatsu les guida au premier étage, jusqu'à une chambre fonctionnelle et clairement masculine à en voir le mannequin portant une armure de soldat, divers produits d'entretiens et quelques babioles diverses décorant murs et meubles. La chambre de Ryo donc. L'archère les abandonna là, disant qu'elle avait à s'occuper de son griffon.

"Bon, et si on s'y mettait ?

- Avec joie !

- Tu souhaites un nouveau tatouage, ou que j'améliore déjà celui existant ?

- Mmmh... songea un instant le soldat, avant de se décider: restons sur le premier. Un seul tatouage, pour l'instant, ça me va bien. Le loup de ma famille symbolise suffisamment pour moi. Mais si tu veux, tu peux lui apporter quelques modifications.

- On verra."

Ryo découvrit son épaule, révélant la tête de loup stylisée qu'Anthelia avait tatouée avant leur départ vers Kendra-Kâr quand le jeune homme était caché chez elle. A vrai dire, Akihito ne voyait pas comment améliorer l'oeuvre de sa compagne, aussi en resta-t-il à des ajouts simples : la crinière et les contours du tatouage furent aiguisées, rendant le dessin plus acérés par la lueur pourpre des fluides de foudre. Comme pour Xël quelques jours auparavant, il infusa plus de fluide dans l'oeil du loup pour le faire ressortir. Enfin, il conclut le tout par un croissant de lune luisant juste au dessus de la figure lupine, un autre des symboles du clan Ôkami.

"Dis Akihito, tu penses quoi de ma soeur ? demanda l'Ynorien alors que le tatoueur terminait les dernières finitions.

- Comment ça ?

- Bah depuis l'incident avec Talabre... Nos parents n'ont pas abandonné l'idée de la marier. Le fameux Kage ne donne plus de signe de vie. Et toi, bah... Tu es le Porteur de la Kizoku Rana, donc nos parents te verraient favorablement. Et comme Hatsu a l'air de t'apprécier, enfin, de pas te détester..."

A l'instar de l'archère, Akihito colla un taquet à l'arrière du crâne de Ryo.

"Va falloir que tu revois ta façon de jouer les entremetteurs. Et de toute façon, j'ai déjà quelqu'un.

- Ouch... Anthelia, j'imagine ? Dommage, je la trouvais..."

Un second taquet interrompis sa phrase.

"Pas touche, menaça Akihito en haussant un sourcil, ce qui provoqua un rire léger chez le jeune homme. Au lieu de raconter n'importe quoi, dis moi ce que tu veux comme sort.

- Mmmh... Quand on s'est enfuit du mariage, tu as renvoyé des flèches vers les archers qui nous poursuivaient. Je suis un soldat d'infanterie, alors les sorts offensifs ne me seraient que d'une utilité limité. En revanche, si je peux me protéger de quelques flèches -celle de ma soeur, à tout hasard- ça serait plus profitable, je pense."

Le choix éclairé et tactique du soldat était impeccable, aussi Akihito ne chercha pas à lui conseiller autre chose et infusa la Magnétisation Ballistique dans le tatouage qui se mit doucement à luire. Le tatoueur lui rappela une nouvelle fois les précautions d'usage du sort, puis redescendit les escaliers en laissant Ryo admirer son nouveau tatouage. Une domestique le guida avec sourire vers l'arrière de la maison, et le jardin où il trouva une Hatsu en train de nourrir un imposant griffon de quelques deux mètres de haut avec de colossaux quartiers de viande. Les prunelles d'or liquide de la créature se figèrent instantanément sur le nouveau venu et il le vit gonfler le poitrail, étendre les ailes et pousser un cri intimidant. Le jardin était sans contexte devenu son territoire, et Akihito s'arrêta à la petite estrade de bois menant au jardin. Il se sentait capable de gérer un griffon désormais, et même sans le tuer. Mais mieux valait ne pas tenter le diable, surtout avec la monture de son hôte.

"Un sale caractère, en effet," s'amusa l'enchanteur quand Hatsu se retourna dans sa direction.

Kinome -c'était le nom que donnait Hatsu au griffon- se calma peu à peu sous les paroles douces de sa cavalière, mais gardait une attitude méfiante à son encontre. Akihito ne chercha pas à provoquer plus sa méfiance et se contenta de s'asseoir sur les marches de bois en s'étirant.

"Très bien passé. Il a voulu rester simple et a choisi avec clairvoyance le sort. Il semble en revanche très curieux au sujet des questions, dirons nous, matrimoniales. Et il manque un peu de subtilité, répondit l'enchanteur alors que son sourire s'élargissait à mesure que ses mots s'égrenait. J'ignorais par contre que les griffons pouvaient être dressés.

- Il se mêle surtout de ce qui ne le concerne guère. J’espère qu’il n’a pas insinué de choses ridicules à votre sujet. Sans vouloir vous offenser.

- Je n'ai pas été le seul à faire les frais de ses plans sur la prochaine génération Ôkami."

D'après Hatsu, elle ne l'avait pas dressé, mais plus noué un lien de confiance avec lui. La différence devait être subtile, mais un peu hors de la portée d’Akihito. Aussi quand elle lui proposa de s'approcher sans faire de mouvement brusque, il accepta, mais garda tout de même une assurance : il se préparait à tout moment à lui lancer une électrocution pour le neutraliser. Plus malin qu'il ne le paraissait, le griffon claqua du bec et recommença a prendre du volume pour l'intimider. Hatsu le calma, tout en l'enjoignant de l'approcher sans être tendu et sur ses gardes.

(Facile à dire, comment ne pas être prudent devant un tel bestiau...)

Néanmoins, il décida d'appliquer la méthode qu'il utilisait pour approcher les chats et chiens errants étant enfant : s'avancer lentement, les yeux dans les yeux, en tendant une main paume ouverte vers le ciel... Une invitation qui montrait qu'il ne représentait aucun danger. Le griffon répondit favorablement à son invitation, et après avoir bombé du poitrail quelques secondes de plus, il abaissa finalement sa tête à son niveau, comme s'il daignait le laisser le toucher. Ce qui faisait vraisemblablement plaisir à sa griffonière.

"C’est bien Kinome. Vous pouvez le toucher, Akihito. Il adore les caresses malgré son sale caractère et son air suffisant.

- C'est... Etonnament doux, murmura-t-il en posant sa main sur la tête du griffon, qui plissa des yeux alors qu'il commençait lentement à le caresser. Je n'ose pas imaginer à quel point ça a du être un enfer pour l'apprivoiser et gagner sa confiance.

- Il m’a sauvé la vie. J’ai sauvé la sienne en retour. Je me suis attachée à lui et il a dû faire de même. Ça n’a pas été simple, je devais sans doute à l’origine être un repas, mais je suis visiblement trop coriace pour l’estomac d’un griffon. Même si c’est celui de ce goinfre."

Une relation née dans la danger, et un besoin mutuel de l'autre. Il continua à caresser le griffon, qui le fixait toujours de ses pupilles dorées. L'animal semblait l'avoir accepté... Du moins, pour l'instant. Hatsu semblait du même avis, puis enchaîna en demandant quel sort il avait choisit.

"Rien de très voyant, c'est vrai, mais d'une redoutable efficacité contre les archers. C'est un sort défensif qui permet de renvoyer des projectiles vers leurs propriétaires. un choix éclairé comme je disais, pour un combattant de mêlée. Et peut-être motivé par une certaine rivalité fraternelle, ajouta-t-il en retirant finalement la main de l'animal.

- Malin le frangin… j’admets que cela pourrait être utile, mais je n’ai pas la moindre idée de ce qu’un fulguromancien peut faire. En dehors de lancer des éclaires particulièrement douloureux…

- La fulguromancie est en effet une magie assez offensive, c'est vrai. Mais elle dispose tout de même de quelques sorts assez utiles, ou peut déclencher des sorts omni éléments, c'est à dire lançable par la majorité des éléments. Par exemple, je peux susciter la peur avec un orage, créer une vague de foudre autour de moi pour repousser les adversaires, en immobiliser un avec la foudre... Je peux même créer une lame de foudre pure pour me battre au corps à corps si mes armes ne sont pas accessibles."

Il réfléchit un instant aux propos de la jeune femme. Elle semblait vouloir quelque chose de plus utilitaire qu'offensif. Et il y avait ces enchantements qui ne lui coûtait jamais de fluides...

"... Ou alors, on peut imaginer des tatouages avec des enchantements que je n'utilise qu'en dehors des combats, puisqu'ils mettent du temps à être utilisés. Avec, on peut aussi bien manipuler à distance des objets métalliques que créer de la lumière avec un éclair statique..."

Tout comme Kiyoheiki, c'était la possibilité d'immobiliser son adversaire qui semblait séduire la jeune femme. Et elle semblait petit à petit se laisser tenter par l'idée d'un tatouage arcanique.

"Bien sûr. La taille n'est pas importante, et on peut le faire sur un endroit discret, caché par les vêtements. Mais vous savez... Ne vous sentez pas obligée, Hatsu. Vous avez l'air d'être un peu réticente, je ne prendrai pas mal un refus.

- J’ai une très mauvaise expérience avec la fulguromancie, je dois juste être un peu nerveuse à l’idée de la manipuler sans la comprendre. Et il est facile pour mon frère de se faire tatouer, c’est un homme, mais sur une femme…"

Akihito n'avait pas pensé qu'un tatouage, sur une jeune femme de la noblesse, puisse paraître inapproprié. Ca faisait sens et la personnalité assez énergique et rebelle d'Hatsu lui avait fait oublier qu'elle venait d'une grande famille oranaise. Et elle semblait également avoir un peu de mal avec la fulguromancie... Bien qu'elle rassembla son courage pour accepter.

"Je n'avais pas pensé à votre... Position, vis à vis d'un tatouage. Je ferai en sorte qu'il passe inaperçu, dans ce cas. Pour la fulguromancie... Vous m'en voyez désolé. Mais le sort n'est pas forcément un sort de foudre, vous savez. Tant que j'ai un fluide de l'élément correspondant et un mage qui connait le sort souhaité, je peux le tatouer. Si vous avez parmi vos connaissances un mage connaissant un sort que vous voulez, nous pouvons reporter le tatouage à plus tard, quand cette personne sera disponible.

- Votre intention est louable, Akihito, mais je ne connais aucun mage, vous excepté. Un sort de foudre conviendra très bien si vous m'expliquer comment m'en servir sans que je ne me touche moi-même avec. Quels sont les endroits les plus facile à tatouer pour vous ?

- Anthelia m'a appris à tatouer partout, alors c'est plus un choix de votre part. Mais de manière général, c'est plus délicat de tatouer là où la peau est fine, comme l'intérieur du poignet, le cou ou la tempe. C'est même un peu douloureux, mais j'ai ma petite astuce pour rendre l'action au pire désagréable."

Elle hésita, puis fini par se décider. Le dessus du bras, s'arrêtant un peu en dessous de l'épaule, tout en débordant sur l'omoplate. Un emplacement des plus classiques... Et le même que celui de son frère, en plus.

"Oui, répondit Akihito en hochant la tête, c'est même la zone la plus utilisée pour les tatouages. Reste à savoir ce que vous désirez, maintenant.

- J'ai eu une idée. une tête de griffon face à une tête de loup, mais en miroir inversé. Une tête en haut, l'autre en bas, comme le symbole de l'équilibre, en cercle. je ne sais pas si c'est très clair."

La consigne de la jeune femme le... perturba. C'était assez confus, elle parlait de miroir, de cercle, de têtes animales face à face. Il fronça les sourcils, avant de s'asseoir par terre en fouillant dans sa besace.

"Mmmh... Un instant, voulez vous ?"

Armé d'un des rares morceau de parchemin qu'il lui restait et d'un fusain au charbon, il entreprit de dessiner ce qu'il avait compris.

(Par le symbole d'équilibre, elle parle peut être de cette double virgules embrassées blanche et noir... Et si elle parle de miroir avec son griffon et son loup, les deux virgules doivent chacune avoir la forme d'un des animaux. Partons pour le noir pour le loup, et le blanc pour le griffon.)

Une tête de griffon étant basiquement une tête de rapace, il esquissa rapidement le dessin, avant de lui présenter.

"Quelque chose comme ça ?

- Exactement ce à quoi je pensais, idem pour les couleurs. Cela ne vous semble pas trop contraignant ?

- Mmmh... Marier et fusionner les deux risque d'être un peu complexe. On prend normalement deux fois le même symbole, animal qui se renvoie l'un l'autre. Là, on a des plumes et des poils. Rien d'insurmontable, mais la frontière entre le blanc et le noir va être la partie la plus délicate. Il va également y avoir un souci sur la couleur : le tatouage arcanique utilise aussi bien de l'encre que du fluide élémentaire, or celui de foudre est violet, comme vous pouvez le voir, dit-il en agitant une de ses fioles. Le violet sera irrémédiablement présent sur le tatouage, puisqu'il luira faiblement. Je peux le camoufler en l'utilisant pour faire le contour, la démarcation, et quelques traits de rappel à travers le plumage ou les poils, mais je ne peux pas faire un tatouage purement en noir et blanc.

- La couleur violette ne me gêne pas, faites ce qui vous semble le plus approprié, je vous fais confiance. Si le dessin est aussi convaincant que celui que mon frère porte, je n'ai pas à m'en faire."

Et en plus, elle lui mettait la pression...

"Je ferai de mon mieux pour égaler le travail de ma professeure. Vous voulez commencer maintenant ?

- Si cela vous convient. J'imagine que ça ne va pas se faire en quelques minutes, donc c'est vous qui voyez si vous pensez avoir le temps dès à présent."

Comme il avait pu lui dire plus tôt, Akihito était un homme libre, sans personne pour l'attendre dans l'enceinte de la ville. Il hocha la tête, et se releva.

'Le tatouage devrait prendre une petite heure. Vous avez quelque part où vous allonger sur le ventre ? Ca sera plus simple pour moi et plus confortable pour vous."

D'un signe de la tête, Hatsu l'invita à le suivre, le faisant rentrer dans la maison non sans avoir caresser une dernière fois le griffon. Ils remontèrent tout deux à l'étage supérieur, mais pénétrèrent cette fois dans la chambre attenante à celle de Ryo. La chambre de l'archère selon l'enchanteur, et il eu raison. Comparé à sa petite et douillette chambre mansardée, cette pièce était au moins deux fois plus grande et cinq fois plus luxueuse. Ici, le bois était noble, les tissus doux et coûteux. Entendant la porte se refermer derrière lui, les enfermant seuls dans la même pièce, il ne put s'empêcher de déglutir. Bien qu'il ai désormais Anthelia, la situation n'était pas pour le mettre forcément à l'aise. Il se calma en jetant un oeil intéressé à la pile de livres et de parchemins qui recouvrait le bureau. Assurément, l'héritière Ôkami s'était intéressé à la chaîne de montagnes au coeur de Nirtim, ainsi qu'à la faune en général.

Entendant le bruissement du tissu, Akihito prit bien attention à ne pas se retourner. Et lorsqu'elle l'appela, lui demandant si ça allait, il se retourna enfin. Le bras nu de la jeune femme était dévoilé, à côté de son corps étendu. Il hocha la tête, puis se saisit de la chaise devant le bureau.

"Je me permets."

Il s'installa à côté du lit, au niveau du bras. Il prit le temps de s'étirer avant d'approcher ses doigts de la peau.

"Ne vous inquiétez pas. Je vais user d'un peu de magie pour détendre vos muscles. Rien de dangereux, ni de douloureux."

Il posa un index à la base de l'épaule, et un au niveau du coude et doucement, fit circuler entre les deux un mince filament de foudre. La jeune femme se raidit sur le coup, lui rappelant probablement de mauvais souvenirs, avant de peu à peu se redétendre. Il augmenta progressivement l'intensité, jusqu'à être satisfait de la souplesse du biceps. Il répéta l'opération et dénoua également le triceps, usant en plus de massages. Pour une archère, rien de plus normal que d'avoir des noeuds sur ce muscle en particulier.

"On y va."

Maillet et aiguille cristalline en main, il commença lentement son travail, plongeant la pointe de son ustensile dans sa dernière fiole de foudre. Il commença d'abord par tracer le cercle, s'étant assurer avec sa cliente de la taille souhaité. Les limites du tatouage posé, il s'attaqua à la partie la plus complexe d'entrée de jeu. Contrairement au tatouage de Xël où la tête du dragon avait ce titre, la démarcation lupine-rapace était centrale dans le tatouage.

Marier les plumes aux poils se révéla plus compliqué encore qu'il ne l'avait estimé. Mais avec des points léger d'encre, il put s'y prendre à plusieurs fois pour enfin trouver une alchimie qui lui allait. Les plumes étaient donc prédominante, s'élançant vers le bas. Le pelage du loup lui formait de longues mèches de poils qui s'immiscaient entre chaque plume. Certaines de ces touffes s'affinaient même pour se fondre dans les pointe nacrée du plumage car, après avoir vu un griffon de près, il avait remarqué que la tige centrale parcourait presque toute la longueur de la plume, un peu comme les canaux irriguant une feuille.
Le rapace fut la suite du tatouage : les plumes se superposèrent, formant un feuilletage et remontant le long du cou. Comme les écailles du dragon de l'aéromancien, la tâche était plus répétitive que difficile. Profitant de la peau nacrée d'Hatsu, Akihito ne s'embarrassa pas à teinter les plumes et préféra un s'attarder sur les détails. Les plumes finirent par dépasser quelque peu le cercle qu'il avait utilisé comme modèle. L'aspect de rondeur restait, sans pour autant dénaturer l'aspect organique de l'animal. La tête fut, elle, la partie la plus simple. un bec jaune, des plumes légèrement plus sombre autour de l'oeil visible, et une pupille d'un or sombre, comme le bien nommé Kinome. La perle sombre au milieu de la virgule blanche clouait la première partie, pour un rapace à l'air fier, placé au dessus pour rappeler sa position élevé, d'oiseau dominant les cieux. Ne manquait plus qu'à tatouer son comparse lupin, et si le premier ne pouvait que représenter la fierté...

"Le griffon est fini. Mais pour le loup, qu'est ce que vous préférez ? Un animal prédateur et agressif, ou plutôt noble et calme ? Ou autre ?

- Le dessiner en train de hurler comme ils savent si bien le faire serait un plus, mais sinon comme un prédateur ce sera parfait.

- Ca risque d'être compliqué, ça en revanche. Pour respecter la continuité du cercle, le loup se doit d'avoir le museau incliné vers le bas, sans quoi le tatouage serait déséquilibré s'il devait le lever pour hurler à la lune.

- Oui je vois... dans ce cas prédateur agressif c'est parfait."

Le tatoueur se remit rapidement au travail, et commença à remplir l'ensemble du pelage du loup. La aussi, la tâche était longue, mais encore plus simple que dessiner les plumes. Le rythme de son maillet s'accéléra, perçant avec précision la peau et la noircissant selon son envie. Il se mit à fredonner une musique entrainante entendu à l'auberge des hommes libres, entrainante, et tatoua sur le même rythme. Ce n'était pas la méthode la plus efficiente, mais il ne s'en préoccupa pas : suivant le flot de la musique, il s'immergea dans son art. Il était un musicien, un artiste, et le maillet était son tambour comme son outil.

Lorsqu'il reprit enfin ses esprits, le loup sous ses yeux était d'un noir profond. Son pelage était nuancé de variante plus claires du noir, pour donner une impression de poils et de mouvement. Le bord du cercle, à l'instar de celui de son compagnon volant, avait perdu de sa rondeur parfaite pour être hérissé de la toison sombre du prédateur, telle un disque dentelé dans un mouvement rotatif suivant celui des plumes et du regards des deux bêtes. Seule discontinuité dans le cercle, les oreilles lupines dressées sur le crâne profilé du loup, aux yeux plissés, scrutateur. Les babines légèrement retroussées laissaient entrapercevoir l'éclat blanc des crocs. Une figure pas complètement agressive, pas plus qu'elle ne pouvait être qu'un peu inoffensive : ce loup guettait sa proie, de son oeil bleu ciel. La perle lumineuse de la virgule noir avait elle aussi sa pris se place.

Le reste de la fiole de fluide partit dans les méandres du pelage et du plumage, irriguant de magie le tatouage. Il apposa finalement sa main, et injecta sans soucis le sort dans le fluide tatoué. il releva le front, s'étira : avec son immersion dans sa tâche, il n'était pas bien sûr du temps qu'il avait passé dessus au final, mais le jeu en valait la chandelle.

"Je n'ai pas à rougir du travail de ma professeure, croyez moi Hatsu. Maintenant, je vais vous expliquer comment vous en servir..."

Il plongea la main dans sa bourse, et en sorti plusieurs pièces. Il fit plusieurs transferts magiques dedans, de petits chocs de valyus innoffensifs.

"Prenez ces yus, j'y ai mis un sort mineur dedans. Fermez les yeux, et concentrez vous dessus. Tenter de vous imaginer avec une boule... Non, un arc.... Une arbalète. Une arbalète chargée d'un sort, n'attendant plus que votre action pour lâcher le trait. Puis tendez la pièce, visez la tête de mon marteau, et relâcher le trait. Ne vous inquiétez pas, le sort est inoffensif."

Il s'éloigna de quelques pas, puis tendit son marteau devant lui.

"Qu'est supposé faire le sort contenu dans cette pièce, exactement ? Je pense que je préfère savoir ce que je fais avant tout.

- Ah oui, mes excuses. Il va envoyer un simple éclair, rien de plus simple."

voyant la perplexité sur son visage, il ajouta : L'image de l'arbalète est juste un moyen pour vous aider à visualiser cette magie, qui ne fait que stocker un sort. Pour une non mage, ça peut être assez difficile à appréhender. Mais dites vous que c'est quelque chose de prêt, d'armé. Et ça n'attend que votre commandement pour être relâché.

l'archère recommença, son visage passant par des expressions diverses allant de l'incompréhension à la frustation. Puis, finalement, un éclair fini par sortir à sa grande surprise, et elle lâcha la pièce. Elle essaya de sauver les apparences en toussotant, ce qui fit sourire le jeune homme.

"C'est ça. Essayez encore un peu avec les pièces qui restent, pour vous familiariser avec ce sentiment, ou peu importe la méthode que vous avez trouvé. Si ça peut vous permettre de mieux comprendre le sort qui est dans vôtre tatouage, désormais, s'il a bien la forme d'un éclair comme celui projeté, son effet est tout autre. Il pénètre le corps de la cible, puis se déploie comme une vigne autour des muscles qui reçoivent une douloureuse décharge à chaque mouvement. Ca ne l'immobilisera pas totalement, car la plupart préfèrera une douleur intense mais sans dégâts à encaisser de plein fouet une attaque. Mais au moins cela l'empêchera de s'en prendre à vous."

A la suite de ses essais et une fois toutes les pièces vidées de leur magie, il l'invita à utiliser cette fois-ci son tatouage en précisant : "Le fluide va mettre un peu de temps à recharger le sort, une journée à peu près. Alors utiliser le à bon escient."

- C'est.. impressionnant, je n'avais jamais ressenti une chose pareille. J'en ferai bon usage. Merci de m'avoir proposé une telle offre, Akihito.

- Croyez moi que si je pouvais tatouer tout les soldats de l'armée Ynorienne, je le ferai. Mais vous serez un atout pour notre côté. Alors je me devais de vous aider dans la mesure de mes moyens.

- Je doute qu'un simple archère puisse faire une quelconque différence dans le conflit qui s'annonce, contrairement à un mage comme vous, mais merci Akihito. Ma famille vit ici, c'est mon peuple et mon pays, alors je me devais de faire quelque chose, ne serait-ce qu'un peu.

- Quand j'affrontais Crean, le seul à avoir pu le toucher une fois le Général était notre archer. Chaque flèche peut faire la différence."

il se releva et ré-empaqueta ses affaires : il voulait se reposer dans un vrai lit, finalement, et son chez soi... la maison d'Anthelia lui faisait vraiment envie.

"Je vais devoir y aller, on se reverra le jour venu. Je compte sur toi pour veiller sur nous depuis là haut, Hatsu.

- J'y veillerai, occupez-vous simplement de ne pas faire tomber la foudre sur ma tête depuis le ciel. Je suis tenace, mais pas à ce point."

Elle le raccompagna ensuite à la porte de sa maison, lui souhaitant une bonne fin de journée, avant de l'interpeler alors qu'il s'enfonçait dans la ville.

- Que les vents vous portent et que Rana vous protège, Akihito.

- Et que sa sagesse guident vos flèches."


HRP :
  • Consommation des deux fioles de fluide de foudre 1/16
  • Ajout à la fiche de Hatsu :
    Tatouage arcanique

    • Symbiose du Griffon et du Loup
      Description : Cercle composé d'une tête de griffon blanche unie à celle d'un loup noir, suivant la logique du symbole de l'équilibre Yin-Yang. Le tatouage se situe sur le bras droit, avec la partie blanche au dessus de la partie noir pour symboliser l'ascendance du prédateur des cieux sur celui de la terre. Les fluides de foudre définissent les contours tout en faisant la démarcation entre les deux parties dichotomiques. Le griffon représente Kinome, le griffon d'Hatsu, et le loup l'emblème de sa famille, les Ôkami.
      Contient le sort : Electrocution, Rang 3
      Post du tatouage.
Xp : 1 (discussions avec les Ôkami) + 1 (Tatouage)

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Xël
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Re: Les Habitations

Message par Xël » jeu. 14 avr. 2022 15:46

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Nous arrivons finalement devant la maison de la famille Kazami se tenant juste à côté de leur boutique où un écriteau indique la nature de leur commerce. Une maison charmante à l’intérieur chaleureux où tout est d’un bois clair et au sol brillant. Ayae quitte d’ailleurs ses chausses et m’invite à faire de même avant de me guider dans le couloir qui entoure une cour intérieur servant de jardin où pousse d’un côté des légumes et de l’autre des fleurs que je reconnais pour les avoir aperçu dans la bise d’Ynorie à Kendra Kâr. Je suis surpris de sentir une chaleur s’élever du sol, réchauffant mes pieds et donnant une température agréable à l’ensemble de la maison. Elle s’arrête devant une porte qui me semble être faite de papier et la fait coulisser, révélant une salle d’eau où elle m’invite à me nettoyer un peu avant de passer à table. J’accepte volontiers et entre dans la pièce qu’elle referme derrière moi après m’avoir informé où trouver le nécessaire pour la toilette.

Je retire ma chemise, simple bout de tissu. J’ai laissé mon armure et le reste de mes affaires en sécurité à l’auberge, inutile sur le chantier des remparts. Je prends une serviette et une éponge dans un placard en profitant de l’odeur fleural de la pièce avant de plonger l’éponge dans une bassine d’eau tiède pour me décrasser le visage, les mains, les bras, les aisselles, le torse et enfin les pieds, un peu honteux d’avoir dévoilé mes pieds sales alors qu’Ayae porte des chaussettes encore toutes blanches. Je me sèche ensuite, étonné de la douceur et la chaleur de la serviette qui elle aussi dégage un parfum agréable. Je plonge mon nez dedans pour prendre une profonde inspiration tandis qu’Ayae m’interpelle de l’autre côté de la porte pour m’annoncer qu’elle m’a déposé des habits propres devant la porte. Je la remercie tout en inspectant mes habits de travail sales.
J’attends qu’elle s’éloigne pour entrouvrir la paroi et récupérer les vêtements que j’enfile un peu maladroitement, peu habitué à porter des tenues Ynoriennes. Une chemise blanche surmonté d’une sorte de gilet de lin bleu aux manches amples. Moins amples que les manches du pantalon de la même couleur, je jure que je pourrais mettre dix cuisses pareil aux miennes à l’intérieur. Quoiqu’il en soit c’est dans cette accoutrement que je quitte la salle d’eau pour remonter le couloir tout en nouant autour de ma taille le ruban qui sert de ceinture et qui m’évite de marcher sur le tissu. Je suis les sons des voix et les odeurs de repas jusqu’à une pièce où je suis accueilli avec de larges sourires.

Je reconnais le père de la famille et sa moustache blanche taillée en deux longues mèches. Son visage en revanche est plus pâle et a prit bien des rides. Il tient entre ses mains tremblantes une canne sur lequel il se repose alors qu’il est assis. D’ailleurs si il tente d’abord de se redresser, il abandonne vite en remarquant que ses jambes ne peuvent pas le tenir. Il est soutenu par celle qui doit être sa femme, Ynorienne âgée à la coiffure grise impeccable et possédant un visage dans lequel je reconnais les traits de la fille qui fait les présentations.

« Vous connaissez déjà mon père Engo Kazami et voici ma mère Jia Kazami. »

« C’est un grand honneur de vous recevoir chez nous Xël Almaran. Si on m’avait dit il y a quelques années que je transportais un héros je ne l’aurais pas cru. »

Dit le père avec un sourire sincère alors que je me sens un peu gêné. La mère s’empresse de me mettre à l’aise, m’invitant à m’installer à table où attend ce qui ressemble à un coq rôti dégageant un léger arôme d’amende ainsi qu’un grand saladier de riz. Ayae aide son père à nous rejoindre avant de s’installer à côté de moi. La maîtresse de maison lance alors des sujets plus légers, elle donne la recette de son repas qu’elle nomme coq au Praijo, une spécialité Ynorienne selon ses mots et qu’elle est la meilleure à réaliser à Oranan selon ceux de son mari. Un coq rôti arrosé d’une liqueur d’amandes et de sucre, elle découpe un morceau qu’elle dépose dans mon bol avec du riz avant de l’arroser d’une sauce brune et épaisse qui sent délicieusement bon.

Je les complimente sur leur maison, appréciant la décoration sobre et pourtant chaleureuse, la beauté de leur jardin où le bruit apaisant d’une petite fontaine se fait entendre. Engo me parle de sa boutique de parfum, Jia de sa conception et Ayae des fleurs les plus odorantes. Je passe un moment agréable, même quand je dois raconter comment je me suis retrouvé sur Aliaénon par pur étourderie, provoquant quelques rires amusés. Je me sens quelque peu mal à l’aise quand on me complimente sur ma tenue et que j’apprends qu’elle appartenait au fils de la famille. Mais on s’empresse de me rassurer:

« Il a choisi de combattre pour protéger sa patrie, il est mort avec honneur. »

Explique le père suivi des acquiescements du reste de la famille.

« Suivez moi Xël. »

Déclare-t-il tandis qu’Ayae et sa fille débarrasse la table. Il se redresse en tremblant de tous ses membres sous nos regards inquiets mais il nous rassure une fois debout, assurant qu’il peut marcher avant de quitter d’un pas lent la pièce. Je lui emboîte le pas pour parcourir le couloir. Il fait de nombreuses pauses et je suis même forcé de le retenir alors qu’il est sur le point de chuter pour à nouveau le laisser se déplacer seul quand il me fait signe qu’il a retrouvé ses forces.

« Vous aussi vous avez défendu Oranan a de nombreuses reprises et là encore vous aidez la cité à rebâtir ce qui a été détruit. J’aimerai vous offrir quelque chose en signe de reconnaissance. »

Nous entrons dans une chambre qui embaume l’encens, rangé impeccablement et où est exposé une armure Ynorienne mise en place sur un mannequin de bois avec à la ceinture un sabre et à ses pieds un coffre. A bout de souffle, le vieil homme s’assoit sur le lit et me demande d’ouvrir le coffre. Face à mon regard hésitant il incline la tête pour m’encourager et j’obéis, me mettant à genoux pour soulever le couvercle.

« C’était destiné à mon fils mais à présent vous saurez, je suis sûr, en trouver une utilité. »

Sous mes yeux se trouve un minerai que je pense reconnaître, oscillant entre le gris, le vert et le bleu, la couleur est semblable à celle de mon plastron.

« De la Faerunne ? »

Il hoche la tête.

« Prenez le. C’est un cadeau de la part de ma famille. »

« Et votre fille n’en veut pas ? »

Je l’aperçois écarquiller les yeux de surprise, lui donnant un drôle d’air sans ses yeux bridés avant qu’un sourire vienne adoucir ce visage surpris.

« Ma fille n’est pas destinée à combattre. Elle est promise au fils d’un riche marchand qui saura s’occuper de notre commerce une fois ma dernière heure venue. Ainsi elle ne manquera de rien et l’entreprise familiale poursuivra son histoire. »

A mon tour d’écarquiller les yeux de surprise, demandant pourquoi Ayae ne peut pas reprendre le commerce elle même.

« Ce n’est pas ainsi que les choses se passent à Oranan. »

Répond-il doucement en souriant avant de m’inviter à nouveau, d’un geste, à prendre le coffre en ajoutant.

« Le Faerunne est un acier de combattant, ce que vous êtes, assurément. »

Je ne sais pas trop comment prendre cette dernière remarque mais j’accepte le cadeau. Soulevant le coffre étonnamment léger sous le regard bienfaiteur d’Engo qui se relève:

« Allons prendre le dessert. Ma femme a fait une tarte aux noix. Puis nous boirons un peu de Saké ! »

S’exclame-t-il ravi. Nous retournons dans la salle à manger qui exalte en effet d’une odeur de noix chaude. Je savoure ma part de tarte avant qu’Ayae nous rapporte des petits bols et une bouteille de Saké. Elle me sert avant de servir son père. Je porte le bol à mon nez pour humer le contenu. Je reconnais que j’ai à faire à un alcool fort sans arôme particulier. Je le porte à mes lèvres et je sens immédiatement la force de la boisson qui réchauffe ma gorge. Nous vidons ainsi quelques bols avant qu’il demande à sa femme de l’installer sur une chaise pour se reposer.

Ayae m’invite alors à faire un tour avec elle dans le jardin pour désembrumer mon esprit. Nous parcourons les rangées de roses, d’orangers, de lavandes, de lys, de magnolias, et d’autres fleurs et arbres à la lumière de petites lanternes. Nous marchons autour d’un bassin où je distingue quelques poissons:

« Quand allez vous repartir ? »

« Je ne sais pas trop. Quand les travaux seront terminés j’imagine, je suis encore officiellement dans l’armée de Kendra Kâr alors… »

Je hausse les épaules avant de poser une question à mon tour:

« Et vous, quand allez vous vous marier ? »

Elle semble surprise mais se reprend néanmoins pour me répondre:

« Je l’ignore. Bientôt j’imagine. »

« Il est beau garçon ? »

Demandais-je avec espièglerie.

« Là encore je l’ignore. Je n’ai rencontré que ses parents. »

« Vous allez épouser un homme que vous n’avez jamais rencontré ? »

« Le mariage est surtout une histoire de stratégie, ce sera à nous par la suite de faire en sorte de nous aimer pour le bien de nos deux familles. »

« Je vous souhaite le meilleur dans ce cas. »

Elle incline la tête avant de me demander si les mariages arrangés n’ont pas lieu à Kendra Kâr. Ce à quoi je réponds que cela doit se faire pour les familles nobles mais sans doute pas pour les plus pauvres. Elle me raccompagne finalement vers la sortie où je récupère mon cadeau et peut remercier et saluer Jia Kazumi qui m’offre en prime un flacon de parfum pour l’offrir à l’être aimé quand je l’aurais trouvé. Je la remercie avec en prime un rire franc.

« Je vous ramènerai les habits demain. »

« Gardez le. Au moins le temps que vous restez à Oranan, vous ferez meilleur impression. »

Je souris à nouveau, elle n’avait cessé tout le repas de scander que j’étais bel homme et s’étonnait de mon célibat, assurant que je pourrais trouver une famille qui accepterait de me marier sa fille.

« Je vous remercie pour tout. Prenez soin de vous. »

Nous nous saluons à l’Ynorienne et je quitte la demeure pour rejoindre l’auberge.


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(( Je récupère les doses de minerai élémentaire. Recompense du concours des 20 ans :)))

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