Camp de la déportation
"Toi qui entre ici abandonne tout espoir "
Voilà comment t'accueille le camp de la déportation d'Omyre, gravé dans la roche en plusieurs langues sur le porche de l'immense muraille. Ces mots sont les derniers que les prisonniers verront, car personne ne ressort de cette prison où l'esclave ne se différencie plus du prisonnier.
Il naquit dans la roche, au pied d'une falaise, pendant la grande guerre. N'étant, à ses débuts, composé que de quelques bâtiments, il devint, les années passant, grâce au travail des forçats, leur sueur, leur sang et leur vie, le symbole l'enfer sur Yuimen.
On ne sort pas du camp: gardé par trois enceintes fortifiées rejoignant le mur naturel d'un falaise à pic, le seul point d'accès est une lourde porte en olath doublée de deux herses qui ne s'ouvrent que pour les relèves et les arrivées des soldats. Le personnel est composé de garzoks, de sektegs et de trolls principalement, ceux-ci vivant dans les installations de surface construites par les prisonniers. Les geôles, elles, s'enfoncent au plus profond de la falaise, épais couloir sombre, glacial, résonnant des cris de torture et de folie de ses habitants, à mesure que les galeries creusées par leur futurs habitants s'étendent. Le travail à la surface reste un privilège pour ces esclaves, les bagnards y travaillent à la réfection et à la construction de nouveaux bâtiments via le travail d'une carrière à même la falaise et d'une mine à l'intérieur de la montagne, ainsi qu'à l'exploitation des terres fertiles entre la première enceinte et les deux autres qui ne sont séparés que d'un fossé d'une dizaine de mètres pour éviter toute évasion. Ces plantations servent principalement à nourrir l'armée oaxienne à moindre coût, mais une partie est gardée pour la subsistance du camp, ou plutôt de ses gardes puisque les prisonniers y sont affamés. Une véritable hiérarchie au sein même des captifs s'est créée, impitoyable et funeste, ceux de la surface dominant ceux des galeries. Plus votre cellule est profonde sous la falaise, plus vous êtes en bas de l'échelle, afin que de limiter les trajets des esclaves de surface, ceux des galeries creusement littéralement donc leurs propres cellules. Cependant, la corruption est reine au sein de cet enfer et les privilèges comme le travail en extérieur, bien que restant très dur, dépendent souvent du bon plaisir des gardiens et de leurs affinités avec certains ou certaines esclaves.
A la tête de cette forteresse de souffrance, le grand régent, un Elfe bâtardé du nom de Juste Kalel, remplaçant son prédécesseur Liam de Falek. C'est un sadique de la pire espèce qui dirige son établissement d'une main de fer, avec ruse. Mais c'est un gérant cupide et intelligent, récupérant sa main d’œuvre pour seulement quelques yus parmi les esclaves invendus des marchés de l'empire. Les prisonniers forment une troupe hétérogène d'âmes perdues d'humains, d'elfes, nains, segteks, aldrydes... S'ils ont survécu au voyage jusqu'aux terres garzoks, ils s'engouffreront dans la gueule puante de ce purgatoire pour périr.
Toi qui entre ici, prie pour que ton agonie soit courte.