l'Ermitage

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Yuimen
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l'Ermitage

Message par Yuimen » ven. 29 déc. 2017 13:09

L'Ermitage

Nous sommes dans les collines, à mi-chemin entre Kendra-Kâr et Bouhen. Le seul chemin d'accès est un étroit sentier qui serpente le long de deux falaises. Ce sentier est caillouteux, tels les sentiers des forêts profondes, tracé exclusivement par le temps et les éléments.

Peu à peu, les falaises laissent place aux douces pentes des collines et se boisent pour cacher l'ermitage de la vue des voyageurs. Au fur et à mesure que les arbres se resserrent, le chemin diminue pour disparaître totalement en plein milieu des bois.

Le voyageur qui arrive seul ne trouvera qu'une forêt trop dense pour avancer et sera contraint de faire demi-tour. Le voyageur accompagné du maître des lieux y trouvera une forêt noyée dans le brouillard. Seul un regard d'elfe peut percer ce brouillard qui dissimule une forêt magnifique, rousse en automne, argentée en hiver, émeraude au printemps et dorée en été, telles sont les couleurs des lieux.

Ceux qui ont le bonheur de voir cette forêt atteindront aussi un petit bâtiment aux couleurs changeant au rythme des saisons. Ce lieu est le plus ancien ermitage qui abrite le druide le plus mystérieux qui n'ai jamais existé sur le continent de Nirtim.

Quel secret cache ce lieu? Qui est ce druide sans nom, maître du domaine?

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Faëlis
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Re: l'Ermitage

Message par Faëlis » mar. 31 mars 2020 20:59

Le voyage reprit le lendemain. Inlassablement, ils avançaient, cherchaient un chemin, contournaient des ravines... Avec le retour d'Aliéna, cependant, Faëlis pouvait pleinement se concentrer sur le soutien des gamins, car elle pouvait explorer facilement les alentours pendant ce temps, ainsi qu'en profiter pour repérer de la nourriture. Il ne lui demanda jamais pourquoi elle était revenue. Il sentait que ce n'était pas une question à poser, et de toute façon, l'essentiel était qu'elle soit là.

Malgré cela, ils se trouvèrent bientôt perdus entre les falaises des contreforts des montagnes de Gamerian. Le sentier était étroit et certains passages demandaient de progresser avec prudence. Pour ne rien arranger, le lendemain matin, le brouillard s'était levé. La température avait chuté dans la nuit et plusieurs enfants semblaient commencer à tomber malade. Étonnamment, Aliéna alla s'occuper d'eux spontanément, mais elle ne tarda pas à se glisser près de Faëlis pour lui avouer son impuissance :

« Je n'arrive pas à retrouver où on est. Il n'y a peut-être même pas de sortie à cette fichue passe ! Mais pour en être sûr, il faudrait que je parte pour un voyage de plusieurs jours et... je suis fatiguée. »

« Je comprends. Ne t'inquiète pas, on va trouver quelque chose. »

Même à ses oreilles, ses paroles sonnaient fausses. Ils avançaient à l'aveugle, et à la grâce des dieux... Bientôt, ils débouchèrent sur des collines boisées, si denses qu'ils se trouvèrent bientôt à devoir contourner la masse impénétrable des arbres. Ils ne s'éloignèrent pas, cependant, car il y avait beaucoup de ronces au bord de cette forêt, avec des quantités abondantes de mures. Faëlis dut insister à plusieurs reprises pour ne pas trop en manger car les enfants se précipitaient dessus ! Mais ces fruits, en grandes quantité, pouvaient rendre malades...

Puis, Aliéna remarqua quelque chose :

« Là-bas ! Un cerf ! Il est rentré dans la forêt ! »

Non seulement l'animal pouvait faire un gibier idéal qui les nourrirait pendant plusieurs jours, mais en plus il indiquait une trouée qui allait peut-être leur permettre de couper à travers cette fichue forêt ! Cela dit, en voyant la petite ouverture dans le couvert végétal, l'elfe fut impressionné : l'animal avait dû avoir grande peine à passer ! Et eux-même n'auraient jamais vu ce passage sans lui !

L'elfe s'y engagea d'abord seul, pour s'assurer que le chemin restait praticable assez loin. Comme c'était le cas, il demanda au groupe de s'engager à sa suite. Commença alors une marche de plusieurs heures dans une quasi-obscurité. Certains enfants commençaient à avoir peur, mais Zarvik, le garzok, était au contraire plus que jamais dans son élément.

« Elle est pas normale c'te forêt... » marmonna-t-il une fois.

Au début, Faëlis ne comprit pas ce qu'il voulait dire : elle avait l'air au contraire tout ce qu'il y a de plus normale ! Puis, il se rappela que l'Anorfain, qui l'avait vu grandir, était une forêt enchantée... et il comprit. Les arbres, ici, évoquaient ceux de l'Anorfain. Soudain, il ne savait pas s'il devait s'en réjouir.

Après une nuit difficile, car il n'y avait que peu d'espace pour établir un camp, ils continuèrent leur route, jusqu'à arriver à une zone brumeuse. Y avait-il donc un lac, par ici ? Tout le monde commençait à avoir vraiment peur, et Aliéna elle-même lui demanda s'il ne serait pas plus prudent de faire demi-tour. Ils n'avaient pas retrouvé le cerf, ils étaient toujours affamés et ils savaient de moins en moins où ils étaient. Mais le regard perçant de l'elfe pouvait guider le groupe. Cette semblait curieusement moins le gêner que les autres.

Puis, avec une soudaineté surnaturelle, le brouillard s'écarta pour dévoiler un spectacle merveilleux : devant eux, une forêt dont les feuilles semblaient presque d'or. Les troncs étaient blancs, et le cerf se tenait là, bien droit, regardant droit vers eux comme un guide satisfait et un brin moqueur. Puis, il se détourna et disparut.

« Tu as déjà vu un endroit comme ça ? » demanda Aliéna.

« Non... mais il ne nous reste plus qu'à avancer vers l'inconnu, en espérant qu'il nous réserve une bonne surprise... »

Et sur ce point, pour la première fois et sans qu'il puisse se l'expliquer, il était confiant. Ils marchèrent encore jusqu'au soir, avant d'arriver dans une petite clairière où se trouvait une maison en pierre. Devant, un homme vêtu de vert les attendait, mains jointes. Faëlis cligna des yeux, cherchant à comprendre s'il regardait un elfe ou un humain, ni quel âge pouvait avoir cette personne. Il était incapable de le dire. Il était vieux, cela ne faisait aucun doute, mais il se tenait droit. Ses traits étaient fins et gracieux comme ceux d'un elfe, mais en grande partis engloutis dans une barbe grise. Même sa couleur de peau était indéfinissable, hésitant entre la chaire, la terre et les jeunes feuilles vertes... Il hésita, ne sachant que dire. Puis, lorsqu'il eut trouvé, il ouvrit la bouche, mais l'homme avait déjà pris la parole, d'une voix rocailleuse :

« Bienvenus, mes amis. Bienvenus à l'Ermitage. »

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Faëlis
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Re: l'Ermitage

Message par Faëlis » lun. 4 janv. 2021 17:25

Les jours suivants furent des jours de repos. Faëlis pouvait laisser son cheval aller librement. Aliéna se changeait régulièrement en oiseau pour aller ici et là. Quant aux enfants, ils trouvaient enfin abondance de nourriture et une protection qui leur avait si longtemps fait défaut.

L'ermite était un individu plus qu'étrange, mais qui respirait la bienveillance. Il semblait ne jamais manquer de rien et leur offrait soins et nourriture sans faire de manière, ce qui en devenait presque gênant. Le jeune elfe tenta bien de proposer un paiement, mais le vieil homme riait, assurant que l'argent n'avait guère d'intérêt ici.

« Vous m'avez déjà fourni un paiement en sauvant ces enfants. Maintenant, je vais pouvoir les renvoyer chez eux. »

« Mais comment faire ? Je devrais les accompagner... »

« Ne vous inquiétez pas. Je m'occupe de cela. Vous avez plus important à faire. Suivez-moi. »

Malgré son amabilité, son ton ne tolérait aucune réplique. L'elfe le suivi vers une petite clairière baignée de soleil. Il l'avait déjà vu, et avait passé des heures, torse nu, à se baigner de soleil en ce lieu. Il y avait quelque chose de... magique, ici.

« Allez au milieu de la clairière et déshabillez-vous. »

L'elfe était habitué à ce genre de demande, mais pas formulée de manière aussi péremptoire ! Mais il se doutait que l'étrange ermite voulait autre chose qu'une partie de jambes en l'air ! Il s'exécuta donc, exposant sa peau claire et son tatouage de phénix luminescent, à peine visible sous le soleil.

« Tu portes la marque de la lumière, Faëlis Nyris'kassilian. Je sais que tu l'as reçue d'un autre monde... mais depuis, tu n'as eu de cesse de cultiver cette lumière et de combattre les ténèbres. Tu as agi avec courage en sauvant ces enfants, et tu as affronté la part la plus sombre de ton être. »

Cet homme savait tant de choses que c'en était presque inquiétant. Il baissa les yeux :

« Oui... et j'ai presque échoué... »

« Presque. Là est le mot qui compte. Nul ne peut affronter ses ténèbres intérieures sans courir un risque. Mais c'est aussi ce qui fait l'héroïsme d'un tel combat. Le risque était grand, et pourtant, au moins pour un temps, tu as gagné. C'est tout ce qu'on peut attendre d'un champion. »

« Je... merci. Même si je doute d'être digne de ces éloges. »

L'homme écarta les bras et clama :

« Faëlis Nyris'kassilian, parangon des elfes, honte des elfes, libérateur des âmes et sauveur des esprits, la lumière n'a eu de cesse de se renforcer en toi ! Mais tu dois l'accepter, pour recevoir pleinement ce don. »


L'elfe ferma les yeux. Il se concentra et, pour la première fois, sentit comme une pulsation intérieure. Pourquoi ne l'avait-il jamais perçu auparavant ? Elle avait pourtant toujours été là, à la limite de ses sens... elle émanait de sa poitrine... de son tatouage. Elle attendait, comme une marmite gonflée par la pression de la vapeur... comme une rivière prête à déborder...

« Je... ne sais pas... »

L'homme soupira d'une voix douce :

« Quel étrange chose qu'un homme aussi sûr de sa beauté et de sa noblesse soit au fond de lui aussi indécis et souffrant dans son estime. Ne crois-tu pas avoir déjà fait beaucoup ? Le monde va bientôt connaître de grands changements, et la lumière aura besoin de toi. »

Alors, Faëlis compris qu'il ne faisait que résister inutilement à ce qu'il était : un être bon, un être de lumière... pour le meilleur ou pour le pire, le moment était venu d'accepter la réalité. Il écarta les bras, ferma les yeux et leva la tête vers le soleil. Même à travers ses paupières closes, il sentait le feu qui le brûlait. Sur sa peau, mais aussi dans son être. Le phénix se mit à briller plus fort. À pulser et à brûler.

Il l'accepta.

Le feu lumineux se déversa en lui, changeant son être de l'intérieur, de manière subtile mais indéniable. Il transcendait sa nature d'elfe pour s'approcher un peu plus de ce qui s'était éveillé en lui. Il faisait un premier pas vers son destin : être un demi-élémentaire de lumière, serviteur étincelant de la justice et de la gloire !

Un sourire s’étala sur son visage, submergé de sensations étranges tandis que de nouveaux pouvoirs s'éveillaient en lui. Était-ce un mouvement de sa part ? Ou l'ermite qui lui avait apporté ? Sa dernière fiole de fluides avait été déversée et se répandait en lui, l'investissant de pouvoirs encore plus grands.

Il était l'émissaire de la lumière !

Cette conviction le submergea, et il fut emporté dans un tourbillon étrange et onirique qui abolis sa pensée et sa conscience, sans pour autant qu'il ai le sentiment de plonger dans les ténèbres du sommeil. Non, à compté de ce jour, il semblait que tout ne doivent qu'être lumière pour lui...

(((Absorbtion de fluide 1/4)))

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Faëlis
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Re: l'Ermitage

Message par Faëlis » lun. 4 janv. 2021 18:54

Combien de temps s'était écoulé lorsque Faëlis trouva enfin de chemin du réveil ? Impossible à dire. Mais il trouva une Aliéna inquiète penchée sur lui alors qu'il gisait dans un lit de fourrure à même le sol, au fond d'une petite caverne.

« Vous voyez ? Je vous avait dit qu'il se réveillerait bientôt. »

« Très bien, vous aurez donc la vie sauve... » marmonna la jeune femme.

L'ermite était là aussi. Il souriait d'un air bienveillant :

« Vous avez de la chance d'avoir quelqu'un qui se soucie autant de vous. Je ne regrette en rien ma vie d'ermite, mais il faut reconnaître qu'il y a là une beauté que je ne connais pas. »

« On voit que vous ne la connaissez pas... »

« Ta gueule ! »

L'elfe sourit. Cela faisait tellement plaisir de l'entendre à nouveau !

« Combien de temps a passé ? »

« Plusieurs jours... mais le temps est une notion complexe, ici... J'ai eu le temps de vous préparer un autre cadeau. Voici vos vieilles bottes. »

L'elfe se releva pour contempler l'ermite avec surprise alors que celui-ci lui tendait ses vieilles bottes du lapin mystique achetées à Kendra Kâr. Elles étaient méconnaissables, renforcées de métal étincelant, tout en ayant toujours quelques restes de la confortable fourrure qui faisait la qualité de l'objet.

« Vous êtes forgeron, en plus ? Décidément, messire, vos talents ne cessent de me surprendre ! »

« Oh non ! Je ne suis qu'un humble ermite... Disons que je sais exploiter ce qui m'entoure pour me débrouiller. Vos bottes avaient un potentiel oublié depuis longtemps qui ne demandait qu'à être libéré. Et votre amie m'a bien aidée aussi. Entre deux menaces de mort, bien sûr. »

Sacrée Aliéna ! En tout cas, les bottes étaient plus belles et solides que jamais ! Il les ramassa avec intérêt, puis les posa de côté en déclarant à l'homme un sincère :

« Merci ! »

Et, à sa propre surprise, il se tourna ensuite vers Aliéna pour lancer également :

« Merci ! »

La jeune femme lui lança un regard incertain, comme surprise de sa déclaration, puis hocha la tête en silence. Mais l'ermite prenait déjà un air plus sombre :

« Ne me remerciez pas trop vite. J'apporte aussi de sombres nouvelles du destin. La guerre s'annonce, à Oranan, et celle-ci sera décisive. La lumière assemble ses champions. Vous vous en doutez, Faëlis, expert des manigances que vous êtes : la lumière de Gaïa compte sur vous, et c'est pour cela qu'elle vous a donné ce pouvoir. Même si vous restez libre de refuser. »

Cette fois-ci, l'elfe sentit son sang se glacer. La guerre... elle n'avait jamais été loin. Il y avait déjà participé sur le monde des élémentaires. Si Yuimen était menacé directement par Oaxaca, il se devait d'y participer ! Il savait que Gaïa ne l'avait aucunement manipulée : avec ou sans le don de la lumière, il y serait allé ! Les ombres de sa famille attendraient...

Aliéna hocha sombrement la tête :

« Je ne dirais pas que je suis rassurée à l'idée d'y aller, mais s'il faut... »

« Non, farouche demoiselle. » rétorqua l'ermite.

« Quoi donc ? Vous craignez pour mon allégeance ? Elle n'a plus aucun sens. »

« Non, je crains pour votre vie. Le destin est ainsi. Ne me demandez pas pourquoi, mais si vous vous impliquez, ni vous ni Faëlis ne survivrez. »

« C'est absurde ! Je suis une guerrière ! Et cet abruti à besoin de moi pour toutes les tâches plus difficiles que trouver son froc ! »

« Hélas, je ne peux vous l'expliquer, mais je vous prie de me croire. Vous n'avez pas le choix si vous voulez avoir une chance de vous revoir dans la vie. »

La suite de la discussion ne fut que tempête et fureur, teintée de désespoir. Faëlis lui-même sentait comme une pierre sur son estomac. Plus le temps passait, plus il aimait cette pimbêche ! Belle, courageuse, forte... elle lui avait déjà sauvé la vie plusieurs fois, et la réciproque était vraie aussi. Pourtant, ils comprenaient tous les deux qu'il n'y avait guère le choix : il devrait mener la bataille sans elle.

L'ermite fini par se retirer et les laisser seuls. Lorsqu'il fut parti, Aliéna resta assise, dos tournée à son compagnon. Il s'approcha doucement, sentant en elle une détresse qu'il n'aurait jamais cru ressentir... mais qui faisait écho à la sienne.

« Je reviendrais. Je te le promets. »

Il posa sa main sur son épaule... et d'un geste, elle la saisit et la rejeta. Elle se retourna et se jeta sur lui... pour l'embrasser sauvagement.

« Tu as intérêt ! »

En quelques gestes, elle avait rejeté l'elfe sur les fourrures et se tenait au-dessus de lui. Ses yeux violets merveilleux brillaient d'une colère impuissante :

« Je ne veux pas voir ma vie s'effondrer encore une fois autour de moi ! »

En guise de réponse, il l'enlaça et l'embrassa à son tour. L'émotion l'empêchait de répondre autant que sa propre incapacité admise à comprendre ce qu'elle ressentait. Il ignorait ce qui l'avait amenée à rejoindre Oaxaca, ni ce que cela avait été pour elle de perdre ces gens, même s'ils l'avaient exploités d'une manière qu'il ne pouvait imaginer. Mais il voulait plus que jamais lui faire comprendre qu'elle avait une famille, et une famille qui ne l'abandonnerait pas. Ses mains se mirent à parcourir le corps sublime de la demoiselle, écartant les pans de sa robe jadis somptueuse et maintenant en piteux état. Un brin pervers, il sourit en remarquant que cela rendait d'autant plus facile de l'écarter pour dévoiler des pans de peau blanche. Elle sourit aussi, retrouvant dans le regard de l'elfe un monde dans lequel elle était plus à l'aise que celui des doux sentiments.

Ses mains se firent caressantes, dessinant les contours du phénix dont la forme était plus marquée que jamais. Combien de fois Faëlis avait-il fantasmé sur les doigts délicats de cette aventurière dure cachée dans le corps d'une délicieuse princesse ? Il lui saisit les reins et la caressa avec plus d'ardeur que jamais, flattant ses fesses avec délectation. Elle en tira un petit rire riche en sous-entendus. Sur le plan des désirs coquins, au moins, ils se retrouvaient sans peine !

Il termina de la déshabiller, et elle se précipita fougueusement sur lui. La suite, plus que jamais se passait de mots. Ils se comprenaient maintenant au-delà des mots. Libres de prendre les plaisirs qu'ils voulaient, entre eux ou avec d'autres, mais ils savaient aussi que ce n'était qu'entre eux qu'ils pouvaient trouver une véritable compréhension. Les gestes, les caresses, les baisers et les gémissements valaient tous les plus longs discours. Ils disaient « Tu me manqueras ». Ils disaient « J'aime me sentir libre, et tu es ma liberté ». Ils disaient « Je veux refaire ce que nous faisons encore et encore ». Ils disaient « Nous nous reverrons ». Ils disaient « Couche avec qui tu veux, tant que tu me reviens après ». Ils disaient « Tu es la personne la plus merveilleuse que j'ai jamais rencontrée ».

Et, surtout, lorsqu'ils se laissèrent retomber, épuisés et en sueur, le silence, les senteurs, les respirations rauques et les deux mains qui restaient jointes disaient : « Je t'aime ».

Ce fut leur dernier échange avant que le jeune elfe ne prenne la route de son destin. Un destin sombre, mais auquel il comptait bien imprimer sa marque.

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