Le Château d'Endor (Guilde Messagers du Corbeau)

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Yuimen
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Le Château d'Endor (Guilde Messagers du Corbeau)

Message par Yuimen » ven. 29 déc. 2017 12:38

Le château d'Endor
Cœur de la guilde des Messagers du Corbeau


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Quelque part au sud du duché de Luminion, là où se rejoignent la sombre forêt du nord de Kendra Kâr et les montagnes, se dresse l'ancienne seigneurie d'Endor. La forteresse, autrefois bâtie par lord Zéphanie, était devenue le centre du pouvoir des lords nécromants et a connu son lot de batailles, jusqu'au jour où Tal'Rabhan la détruisit dans une tentative pour s'emparer du pouvoir sur tous les nécromanciens.

Depuis, le château ravagé et le village qui était au pied sont tombés en ruines et la forêt a peu à peu repris ses droits. Pourtant, on murmure maintenant que de sombres choses s'y trament, que des maléfices emportent les vivants qui s'approchent... En fait, les ombres et les spectres que certains disent avoir vu sont plutôt des adeptes de Phaïtos cherchant à vivre leur foi loin du reste du monde, protégés par les illusions de la gardienne des lieux, Kadria.

Peu à peu, le château est en train de redevenir ce qu'il était jadis : le cœur d'un nouveau culte de Phaïtos...

D'extérieur ce n'est qu'un champ de ruines sombres et sinistres, phénomène accentué par la brume et les nuages qui pèsent en permanence sur cette région. Cependant, quand on descend sous terre, on arrive bien vite à un ensemble de salles et de chambres presque luxueux, éclairés à la bougie. Mais seuls les messagers du corbeau arrivent jusqu'ici. Les intrus iront directement plus bas, dans les cryptes et les cachots où attendent les ossements collectés par les lords nécromants pendant des siècles. Ils rejoindront alors cette armée silencieuse qui n'attend que d'avoir des nécromanciens pour la ranimer...

On y trouve aussi une salle d'arme ou les messagers s'entrainent au combat :
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La forge souterraine

Dans les profondeurs d'Endor, vous aurez l'étrange déplaisir de croiser Yoshimo, ancien forgeron de campagne du seigneur de guerre Valoryn, fraîchement réveillé d'entre les morts. Installé dans un atelier à côté d'un petit lac souterrain, il passe son temps, silencieux, à forger et fabriquer les équipements militaires des Messagers du Corbeau, alimentant sa forge à l'eau du lac voisin. Son corps, renforcé d'acier pour supporter les chocs, semblera d'abord celui d'un chevalier, mais on ne peut guère s'y tromper en approchant : c'est bel et bien un squelette qui vous sert ! Il n'est cependant pas contrariant et est disposé à fournir tout ceux qui le paient, désignant les prix sur une petite pancarte pour compenser son absence de langue qui le rend muet.



La boutique de Landrin

Installée parmi les pauvres cabanes en bois des dépendances d'Endor, Landrin est un homme affable qui rachète volontiers tout ce qui est produit ou ramené par les membres de l'ordre. Vêtements avec la laine des moutons du château, matériel acheté à des marchands... ou récupéré sur les corps de victimes assassinées. Dans tous les cas, mieux vaux ne pas penser à la provenance et admirer la qualité des objets ainsi que l'extrême bonhomie de l'homme qui les vend, et qui contraste fortement avec le silence religieux qui tient le reste du village.

(((Vente de ceintures, potions de vie, d'énergie et de mana, cape de dissimulation de Messager du Corbeau, objets RP divers)))



Laboratoire des chercheurs de mort

Sous la grande salle d'armes, se trouve un lieu plus sinistre encore : le laboratoire des prêtres du Corbeau. Ici, sont réalisées divers expériences alchimiques, dissections, études anatomiques... tout ce qui touche au savoir de la mort à travers la connaissance, mais aussi la magie. Bien que le but premier du lieu soit la recherche, les prêtres qui y travaillent proposent aussi leurs services pour enchanter des objets. Si vous n'avez pas peur de patienter sous les yeux vides de crânes de corbeau, au milieu des cornues et yeux en bouteille, vous pourrez trouver de quoi doter votre équipement de protections élémentaires, des orbes, baguettes bâtons magiques à l'effigie de Phaïtos et des fioles de fluides (sauf fluides de lumière), moyennant un petit financement pour favoriser les prochains projets de recherche. Vous pourrez même faire identifier vos runes ! Sandroval, l'enchanteur, n'est pas un type bavard, mais il est compétent. Et s'il est trop occupé, vous trouverez au moins ses serviteurs squelettes pour prendre votre commande. Promis, ce ne sont pas d'anciens clients mauvais payeurs. Enfin, pour la plupart...



Fonctionnement :
  • Achat :
    • Objets personnalisables : Choisir le type d'objet dans la liste, lui donner un nom, un niveau, un rang de qualité et en calculer le prix via la règle des équipements.
    • Objets uniques : Choisir l'objet dans la liste présentée.
  • Vente : Le vendeur ne reprend que les objets du même type que ceux qu'il vend.
  • Calcul des prix de vente, achat, réparation : via la Règle sur les équipements
  • La demande doit être postée, avec le lien du post, dans le sujet d'Interventions GM.

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Zu'Gash
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Re: Le Château d'Endor (Guilde Messagers du Corbeau)

Message par Zu'Gash » ven. 7 juin 2019 00:19

(Avant)

Le p'tit groupe reprend la route, suit des sentiers d'montagne qui vont dans tous les sens, s'retrouve au pied d'falaises impossibles à escalader une fois sur deux. Et c'pas faute d'avoir essayé, hein ? Mais si la peau-verte n'a pas eu d'mal à jouer les bestioles cornues là-d'ssus, c'tait pas l'cas des autres. Ça a eu beau ramoner des pattes sur la caillasse et réussir à grimper quelques mètres, ça finissait toujours par glisser. L'genre élégant comme une bouse fraiche lancée sur une paroi. Même les moutons embarqués avec eux s'en sortaient pas franch'ment bien alors qu'ça a toujours vécu en montagne ces bestiaux ! Enfin c'genre de choses, c'est quand tout c'p'tit monde s'paume pas à cause d'la peau-verte et d'son sens d'l'orientation moisi.

Au bout d'plusieurs jours, et des provisions au passage, Aroroa s'met à jouer les éclaireuses. L'en a ras-le-bec des traine-la-patte. Avec le troupeau qu'la meute s'trimballe, en plus de s'perdre tout l'temps, l'a fallu courir après les laineuses qui s'arrêtaient sans raison ou couraient plus vite que l'reste ou, la meilleure, f'saient un écart pour s'retrouver comme des connes à deux ou trois dans l'même ravin. Quand c'était pas un des agneaux qui s'coinçait une patte et trébuchait, f'sant tomber ceux qui suivaient. Ça a beau faire rire sa tanneuse, bordel c'que ça peut êt' con un mouton !

Pendant l'trajet, la piaf noire déniche un village pas cramé c'te fois, mais où y'a qu'Maya, l'chien blanc et l'gros du troupeau bêlant qui y vont. Z'ont dans l'idée d'aller échanger des bestiaux contre des provisions pour tenir jusqu'au château. Y'a qu'la gosse pour avoir des idées de c'genre. L'reste ça réfléchit pas ! Sauf le clébard, p't'êt'. D'un côté ça va êt' bien, ça f'ra à bouffer sans avoir à s'faire chopper l'mollet par l'corniaud neige parce que t'essaie d'te faire un gueuleton d'mouton en douce. D'l'autre, ça veut dire qu'y aura pas besoin d'chasser, d'faire des chausse-trappes pour qu'une laineuse se pète bêtement le cou en tombant ou d'raison d'blaguer sur l'goût qu'pourrait avoir l'muet. Juste par curiosité. Et pis s'tenir à l'écart du village, ça veut dire pas d'baston avec les locaux non plus. Pas drôle.

La p'tite troupe a repris la route sans avoir causé d'grabuge, sans plus d'raison d's'arrêter ou d'aller fureter en montagne, histoire de dénicher un truc à énerver. Pour pas trop s'faire chier en ch'min, quoi. Même quand Zu'Gash a eu un peu d'espoir, dans l'sens où elles ont appris qu'le carnage croisé avait p't'êt' été causé par des claquemurés tell'ment aveuglés par Gaïa qu'ils font l'ménage par le vide, pas d'pot, z'ont déjà été r'pérés r'montant vers Luminion. À l'opposé, quoi. Juste pour priver sa tanneuse d'son occasion d'jouer. C'pas drôle encore une fois.

Finalement, ent' bêlements, grognements d'Julianna et p'tite bagarre ent' copines avec la Loulouve noire qui a voulu s'faire les crocs sur une laineuse, tout ce p'tit monde finit par atteindre les ruines entourant l'château.

"Après tout ce temps, il faut que je sois dans cet état...", commence la morte-bouclier.

"Boah ! T'es tâchée, grisée, mourue mais sinon ça va, on t'a r'connue ! "

Trois... R'gard noir d'la nana sous métal.

"Moi aussi, j'aurais aimé que l'on se retrouve autrement.", fait Maya en adressant un r'gard dégueulasse et tout mielleux et gentil à sa frangine.

"Haha, oais ! D'son vivant, elle aurait voulu t'tuer !", s'esclaffe la tanneuse.

Deux...

"Je ne..."

Un... Sourire à crocs d'celle qui attend la tempête en matant la greluche trembler d'partout. Ça fout un d'ces bazars une t'nue d'fer.

"Suis pas..."

Un ! Ah nan, déjà fait. Pourquoi elle fait tout trainer en longueur la Juju' ? La peau-verte a loupé son décompte, là... Y'a quoi déjà avant un ?

"Mo... Mo... Morte ! Hé... Hihi ! Je ne... Non. Non ! Ni morte ! Ni... Magie noire... N'ai pas... Gaïa ! Pas voulu... Pas... Menteuse !", gueule la morte avec sa tronche tordue d'folle.

Zu'Gash sourit et campe sur ses guiboles avec les poings sur les hanches et l'torse tout gonflé d'joie à cause d'sa conn'rie. La Juju' lève son bouclier et fonce. Elle a envie d'le lui caler dans la gueule. Une fois d'plus. Sauf que c'coup-ci, semblerait qu'Maya n'soit pas d'humeur à jouer les marin... Maronni... Manesti... Les gens qui font bouger les pantins avec des...

*Bonk !*

"..."

L'bouclier vient d'cogner l'torse de la garzoke. Yeux rouges qui s'baissent dessus, remontent sur la tronche d'la morte. Nez qui s'plisse et qui r'mue pendant un r'niflement bien gras.

"C'tout ? J'suis déçue.", lâche la peau-verte en pointant ses talons du doigt. "R'garde ça ! J'ai même pas bougé ! C'est déc'vant, là ! T'pourrait faire un effort, nan ? Eh, t'as même pas besoin d'faire gaffe à ton souffle pour frapper au mieux, toi ! T'fais chier, sérieux !"

Provocation d'plus. Vu qu'la morte a un putain d'orgueil, ça devrait suffire à... Ah ? Ah oui, ça a suffit... À la faire hurler façon p'tit orteil écrasé puis... À la faire chialer. Nan mais sérieus'ment ? Après toutes les menaces qu'elle lui a balancé dans la gueule tout l'long du trajet, c'te claqu'murée n'est pas foutue d'se battre quand elle en a enfin l'occasion ? C'pas drôle. Donc Zu'Gash reste comme une conne, les bras ballants, pendant qu'son corbac à trois mirettes vient s'caler sur sa tête.

"Si je peux me permettre...", fait une voix d'mâle derrière elle qui fait aussitôt se dresser les oreilles de la tanneuse.

Retour du sourire à crocs. Elle s'retourne si vite qu'Aroroa a pas l'temps d's'dégager et s'retrouve empêtrée dans la tignasse marron.

"Didiii !", gueule la garzoke en ouvrant les bras.

"Shaddem... Pas Didi, pas Shasha, pas... Pas... Ne... T'approche... Pas.", menace le grand gardien d'la porte en pointant son arbalète vers elle.

Le con. C'mal connaître Zu'Gash d'la menacer comme ça. Non seulement elle avance sans s'arrêter...

"Rah !"

Mais s'met à trotter, les g'noux bien hauts, les bras bien écartés...

"Raaah raahh !"

Puis à galoper avec d'grands bonds vers lui !

"Rah-ah-ah... Raaaaheuuurk..."

L'carreau part, s'plantant d'vant l'pied d'la peau-verte. Pas d'bobo ? C'était donc pas un vrai non ! Elle court ! Et court ! Et entend Aro' rendre son déjeuner ! Et court ! Eeeeet !

*Choppe ! Criiiiisse... Cric... Cric... Crac !*

"Beuh ? Didi ?", lâche la peau-verte en câlinant tendrement, à la manière de l'orque qui vient d'dégôter un jambon d'sanglier géant après une s'maine sans rien bouffer et qui veut pas l'filer, l'type qu'a tout l'air d'un sac d'os ent' ses pattes.

Enfin l'temps d'voir que c'colosse humain basané et sous capuche d'Messager s'tient juste devant son pif, en train de tranquillement retendre son arbalète. Ben merde alors. Y'a deux Didi ? Ben nan, sinon elle l'aurait fait chier aussi. Bah alors ? Elle l'aurait loupé ? Ben nan, elle sent bien qu'elle tient un truc, là. Zu'Gash écarte les bras, laissant choir qui elle tenait. Et pof... Puis pof et repof... Y'a plein d'morceaux d'nonos qui chutent les uns après les autres, poussant la garzoke à s'accroupir et fout' son doigt dans l'orbite vide du squelette.

Y'a un truc de sûr, c'est qu'c'est pas Didi, ça.

"Shaddem... Non, en effet. Evite de me confondre avec ce genre de gringalet, c'est vexant. C'est ou plutôt était l'un des tout derniers serviteurs mis au travail par...", fait-il avant de se gratter le crâne d'son arme. Bizarre. C'pas son genre d'se taire d'un coup. "Pff. Dire que j'avais enfin un compte rond."

L'a des obsessions bizarres le gugusse.

"Bonjour Shaddem.", dit doucement Maya en aidant sa frangine à s'relever. "Tout va bien ? Vous n'avez pas l'air dans votre assiette."

Les deux échangent un regard qui en dit long. 'Fin, c'est ce que Zu'Gash imagine, vu qu'ils s'fixent un moment comme des cons sans rien s'dire. Le temps qu'le clébard blanc finisse l'premier tibia d'feu m'sieur nonos et vienne s'attaquer au suivant, quoi.

"La couture n'est pas mon fort et la situation actuelle est un beau sac de nœuds. Quelle conclusion en tirer ?", soupire d'un coup le basané avant de hausser un sourcil lorsqu'une des laineuses essaie d'bouloter sa cape.

Y'a comme un truc sérieux dans l'air, là. Genre grave, dangereux p't'êt' bien, et qui s'est passé pile poil pendant son absence ! Fais chier ! La peau-verte s'met à bouder, grogne en s'plaignant à sa corbac au bec encore dégoulinant. Puis elle oublie pourquoi elle râle d'un coup, vu qu'elle vient d'apercevoir son abri d'peau qu'elle est sacrément contente de r'voir. Là au moins, la gosse et la morte vont arrêter d'la faire chier parce qu'elle laisse ses boyaux s'mettre à l'aise ! Tiens, pis comme elles sont d'retour, autant r'prendre les bonnes vieilles habitudes !

"Whohéééé, du châteauuuuu !", gueule-t'elle, les mains en porte-voix, f'sant sursauter les aut' tout proches. "On est rentrééééées !"

Et v'là qu'elle tire la langue, heureuse de pouvoir s'remettre à faire ses conneries avec des gens qui les apprécient ! Ou pas. Et qu'elle se la mord, vu qu'Aroroa s'prive pas d'la corriger à coup d'bec. Reste plus qu'à aller voir l'Patron pour lui refourguer l'métal noir et la paire de bottes qu'elle a oublié d'lui laisser. C'est que c'bout d'elfe sombre qui sait manier les armes lui a manqué ! Nan mais vraiment ! Surtout maintenant qu'elle se souvient qu'il existe !


(Après)
Modifié en dernier par Zu'Gash le ven. 6 août 2021 11:03, modifié 1 fois.
Zu'Gash "l'apprivoisée" - Garzoke coureuse des plaines, des Messagers du Corbeau et Aroroa

"Si ça peut crever, j'vais l'éclater. Et si ça peut pas ? Ben j'vais quand même essayer ! On n'sait jamais !
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Zu'Gash
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Re: Le Château d'Endor (Guilde Messagers du Corbeau)

Message par Zu'Gash » dim. 16 juin 2019 16:01

(Avant)
(6)

La peau-verte fait un pas en avant, s'tordant l'pied sur une vertèbre qui trainait là. Elle baisse le pif, tend la patte en arrière et donne un coup dedans comme son ancien chef d'clan dans l'tronc d'arbre. Sauf qu'au lieu d'envoyer l'bout d'bois s'noyer dans les eaux du marais, elle cogne l'bout d'os. Qui décolle. Vite. S'arrête en l'air. Et r'descend encore plus vite. Eeeet...

*Clonk.*

Bordel, elle est trop forte ! Nan mais sérieus'ment ? Elle aurait voulu caser c'te bout d'os dans l'orbite vide du sieur nonos venu remplacer l'aut' qu'elle aurait p't'êt' pas réussi ! Il a l'air un peu con, quand même, à rester d'bout sans broncher. Faut croire qu'elle a dit ça tout haut encore, parce que l'squelette finit par s'camper sur ses guiboles et pointer un épieu vers elle. La peau-verte se marre, décrochant son gourdin pour pousser l'arme sur l'côté. C'pas un sac d'os qui va pouvoir l'empêcher d'aller vers l'château ! Sauf que quand elle fait un pas sur l'côté, nonos la bloque. Et quand c'est pas lui, c'est son p'tit bout d'bois tout minable qui l'fait. En avant. En arrière. À gauche. À droite. Bon, c'est drôle une minute, mais là il commence à faire chier ! La garzoke range son gourdin à sa ceinture et fait craquer ses phalanges. Elle lève les bras, faisant un geste de griffes avec ses doigts. C'marrant, pour un peu, elle aurait cru voir l'sac d'os avoir la chair d'poule. C'con et c'pas possible, ça. Parce qu'à vu d'pif, c'pas un reste d'poulet !

La peau-verte agrippe le pieu et tire d'un coup sec, pour désarmer l'chieur. Sauf que l'truc osseux n'l'entend pas de c't'oreille. Même si y'en a pas. Il vient avec, ce con ! Et il tombe pif inexistant l'premier contre l'torse de Zu'Gash. Occasion parfaite ! Elle choppe l'crâne et se met à l'lustrer en vrillant bien son poing.

"Bwahaha ! T'es pas encore au niveau, Nonos !"

"Zu'Gash...", soupire Didi en se mettant la main au front. "Cesse donc ces bêtises. Tu as un beau désordre à ranger."

"De quoi ?", fait la peau-verte en fixant le doigt tendu du messager pointant derrière elle.

Il fout quoi avec son doigt ? L'a une crampe ? C'chiant ça. Une fois, elle en a eu une au popotin après un de ces coups de pieds d'Brukag, elle a pas pu s'asseoir normalement pendant trois jours ! Beuh... Nan, ça c'était un bleu, pas une crampe. Elle prend l'risque d'réfléchir. Juste pour savoir si c'est déjà arrivé. Ah mais oais ! Elle en a déjà eu dans l'bras, à force d'cogner une bestiole qui voulait pas claquer. L'muscle tout dur et pas agréable du tout. L'a fallu qu'elle s'le pétrisse un moment pour qu'ça passe ! C'était pas mal d'ailleurs, c'pétrissage. Faudra qu'elle s'en r'fasse quand elle s'ra posée ! Ou qu'elle explique à Maya comment on fait, parce que s'malaxer l'bas du dos seule c'pas facile !

"Derrière toi...", soupire un Shaddem roulant des yeux.

La peau-verte se retourne en embarquant Nonos dont les orteils raclent par terre, s'retrouvant face avec des laineuses essayant d'grignoter sa peau d'ours. Et ça s'regarde. Et ça s'fixe.

"Oais. Et ?"

"On ne peut pas emmener ce petit troupeau dans le château, Zu'Gash. Conduisons-les au hameau.", dit doucement la gamine qui sourit gentiment au Messager.

"Beuh ? Ben fallait l'dire !", beugle la garzoke en laissant tomber son jouet humanoïde. "Z'êtes là comme des cons à causer en énigmes ! Allez, viens-là, laineuse !", sourit la peau-verte en tendant la main vers l'mouton l'plus proche.

Elle a à peine agrippé la toison que gnap ! Un poids d'plus à son avant-bras. Ses mirettes rouges fixent le clébard blanc agrippé à sa protection d'os. Elle s'coue l'bras. Et encore une fois. Et une de plus. Il n'lâche rien, c'corniaud ! Elle pose son r'gard sur le muet qui siffle une ou deux notes. L'chien lâche la garzoke et va s'faire gratter l'bide aux pieds du jeunot. Bon, plus qu'à ram'ner ces laineuses dans l'enclos ! Qui sait ? La tanneuse aura p't'êt' l'occasion d'en chiper une quand l'toutou f'ra pas attention !

Plutôt contente de c't'idée, Zu'Gash s'met à tirer l'mouton vers l'village d'la main droite. Elle n'a pas fait un pas qu'des crocs s'referment sur son aut' avant-bras. Ses yeux s'baissent. Encore c'foutu bestiau. La garzoke se tourne vers sa p'tite meute, l'air de rien.

"Bah alors ? On y va ?"

Et sans attendre, elle s'met en route, tirant une laineuse par le col, et trainant un clébard raclant son fion au sol d'l'aut' main. Elle a hâte de s'débarrasser puis d'se taper un bon p'tit gueuleton ! Voyager c'est bien, mais ça creuse ! Et c'sont pas les rations séchées qui remplissent la panse d'sa garzoke !

Elle marche à grandes enjambées, sa corbac toujours coincée dans sa tignasse, à essayer d'nettoyer son dégueulis. Les oreilles en pointe entendent les aut' bêleuses suivre bêt'ment, le clac-clac de l'armure de la morte-bouclier, les p'tits pas du gugusse en sandales et presque pas d'bruit v'nant d'Maya. Quand elle arrive en vue des baraques en torchis, elle sourit à moitié. D'accord, c'sont pas des caillasses, mais ça reste des machins à quat' murs et un toit pouvant t'écraser la trogne quand tu pionces ! Elle est en train de s'demander pourquoi des couillons voudraient prendre ce risque, quand la voix d'la gosse lui fait tourner la tête sur l'côté.

"Oh. Dame Merilian !", dit-elle en avançant en foulées d'jolie dame vers elle, mais s'stoppant net en voyant qu'elle n'est pas seule.

Les yeux rouges matent le groupe qui s'pointe. Meriri, son copain sous capuche, un aut' gus sous masque, une elfette grisâtre et... Et... Et ? Eh !

"L'Demiiii !", gueule Zu'Gash en levant les bras en l'air.

Enfin, un bras. L'autre étant encore chargé du gros clébard blanc qui touche à peine par terre d'ses pattes arrières. Et qu'elle traine encore façon boulet en s'dirigeant vers tout c'petit monde.

Bordel, qu'est-ce que ça fait du bien d'êt' de r'tour !



(Après)
Modifié en dernier par Zu'Gash le sam. 13 juil. 2019 10:44, modifié 1 fois.
Zu'Gash "l'apprivoisée" - Garzoke coureuse des plaines, des Messagers du Corbeau et Aroroa

"Si ça peut crever, j'vais l'éclater. Et si ça peut pas ? Ben j'vais quand même essayer ! On n'sait jamais !
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Daemon
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Re: Le Château d'Endor (Guilde Messagers du Corbeau)

Message par Daemon » mer. 3 juil. 2019 01:55

- VI -

La nouvelle venue intrigua suffisamment Daemon pour le sortir de sa torpeur. Il avait déjà côtoyé bien des races dans sa vie, notamment à vivre dans un port cosmopolite comme Dahràm, mais il ne s’attendait pas à croiser une Sindel dans un lieu aussi insolite. Les elfes gris répugnaient généralement à se mélanger à ce qu’ils considéraient du commun, c’est-à-dire tous les autres peuples...

Cependant les présentations ne se déroulèrent pas comme il s'y attendait. Avant même qu’elle puisse donner son nom, Azra s’emporta d’une manière qu’il ne lui ressemblait pas. Il saisit le pendentif de la Sindel d’un geste brusque et la secoua en l'accusant de l’avoir volé. Elle marqua une vive surprise mais ne se laissa pas décontenancer. Elle répondit alors qu’elle avait sauvé l’âme d’un ancien Lord en récupérant cette relique, et qu’elle en avait payé le prix de la communication avec les esprits et son compagnon ; une réplique qui n'était pas anodine, car cela signifiait qu’elle avait le don de la nécromancie.
Azraël relâcha alors sa prise et, apparemment un peu honteux de s’être emporté, indiqua qu’il possédait lui aussi un héritage des premiers Lords, en son bâton. La nouvelle venue se présenta sobrement sous le nom de Maâra. Elle n’ajouta rien sur la raison de sa présence et personne ne lui demanda des comptes. Sa simple condition de nécromancienne rendait sa présence légitime.
Les pièces d’un puzzle éparpillé par les millénaires semblaient sur le point de se reconstituer... Daemon perçu cela comme la providence. Mais la résurrection de l’ordre lui importait peu, il avait encore des affaires à régler.


La situation résolue, Merilian entreprit de guider le groupe vers les murs croulants de la nécropole. Ils contournèrent les premières murailles, l’accès au château demeurant hostile, et ils se dirigèrent vers le village aux abords de la forêt morte.
Sur la route, Maâra interpella discrètement Daemon. Elle n’avait apparemment pas les oreilles dans ses poches, car elle lui demanda quelles raisons avait pu le pousser à tuer son ami. Le semi-elfe la toisa d’un regard vif, se demandant de quoi elle se mêlait, avant de se résigner d’un air morne.

« Korben avait perdu l’esprit. Il a passé l’épreuve du passage, celle qui consiste à tutoyer la mort, et après cela il n’a plus jamais été le même. Sa raison a sombré progressivement, alors que mes tâches m’ont éloigné d’Endor, et jamais plus je ne l’ai retrouvé.
Il a provoqué de nombreux troubles. Il a blasphémé. Cela lui a valu d’être considéré comme un traitre et un déserteur. Alors, quand ils ont retrouvé sa trace, je me suis senti responsable et j’ai décidé de le tuer de mes propres mains. »


A cela Maâra rétorqua que la sentence émanait d’un jugement, et qu’il n’avait pas à se sentir coupable. Elle trouva même son courage louable, sans comprendre pourquoi il se sentait responsable des faiblesses d’un autre.

« Non… Tout cela est arrivé par ma faute. »

Puis il se referma sur lui même. Plus aucun mot ne fut échangé jusqu’à ce qu’ils rejoignent les maisons en torchis. Merilian entreprit une brève présentation des lieux et Daemon en profita pour se tenir à l’écart.

Une agitation se fit alors entendre...

Daemon douta un instant, mais ses oreilles ne le trompaient pas : quelque chose approchait.

Merilian invoqua le silence. Elle toisa les alentours avec une prudence exacerbée et par quelques signes codés, elle dispersa ses acolytes dans les ruelles étroites et sombres. Le groupe se tint sur ses gardes, prêt à accueillir la première surprise concoctée par la Dame Blanche.

Un grondement étouffé monta, puis des voix éraillées et multiples qui n'avaient rien d'humaines se répandirent dans le village désert. Cela se propageait partout, de la forêt, sur les murs, les murailles, comme le murmure d'une armée à la dérive. Des cris stridents et paniqués se firent entendre, et - à la stupéfaction de tous - un troupeau de moutons déferla entre les masures. Les mages noirs se retrouvèrent rapidement submergés par des monceaux de laines qui n’hésitaient pas à bousculer et à brailler dans la confusion la plus totale.
Une voix s’extirpa alors du tumulte et interpella Merilian d’une manière rude et familière. Daemon ne réagit pas sur l’instant, mais ses poils se dressèrent et un terrible sentiment l’assaillit.

« Oh… Non, non… »

« L’Demiii ! » hurla la voix terrible.

Zu’Gash apparut alors au milieu des moutons, le saluant avec de grands gestes, oubliant qu’elle tenait d'une main un chien qui essayait de lui dévorer le visage. La garzoke n’avait guère changé, toujours aussi massive, avec ses tresses et ses crocs pointant vers le ciel.
Sur le seuil de la panique, Daemon leva les mains en avant, non pas pour saluer sa vielle amie, mais dans un désespéré réflexe de protection. Il aurait voulu l’oublier, mais ses cauchemars ne le permettaient guère. La mort elle même était une sinécure en comparaison.

« Zu’Gash ! Quelle... j… joie de te retrouver. » fit-il en reculant pour se tenir éloigné. « Tu n’es pas venue seule à ce que je vois. »

Il adressa un signe à la jeune Maya (qui avait d'ailleurs grandit depuis leur dernière rencontre) dans l'espoir qu'elle lui vienne en aide.

- VIII -
Modifié en dernier par Daemon le jeu. 7 janv. 2021 22:41, modifié 8 fois.

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Azra
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Re: Le Château d'Endor (Guilde Messagers du Corbeau)

Message par Azra » mer. 3 juil. 2019 19:40

Alors qu'ils s'engageaient dans le village, Maâra s'enquit d'informations qu'Azra écouta discrètement mais avec attention. Apparemment, Daemon avait assassiné un homme qui était devenu fou après avoir traversé un rite de passage. Il s'était débarrassé de lui, se jugeant responsable de son sort. Intéressant. Plus il en apprenait sur son compagnon, plus il lui semblait déroutant.

Il n'eut guère l'occasion d'en entendre plus qu'un concert de bêlements envahit le camp, bientôt suivi des moutons qui en étaient les auteurs. Que signifiait encore cela ? Les fanatiques de Phaïtos se retrouvèrent à essayer de gérer toutes ces bestioles, tandis qu'Azra, dressé, stoïque, essayait de ne pas avoir l'air affecté. Il avait certes vécu dans une ferme, mais ne connaissait strictement rien aux moutons !

Une voix de stentor se fit entendre, la voix d'une femme qui se précipitait affectueusement sur Daemon, pour le prendre dans ses bras. Bras qui étaient déjà chargés d'un énorme chien. Et cette femme était... une jeune garzok ? Elle semblait éprouver une vive affection pour le semi-elfe. Azra, foudroyé, regardait l'étrange duo, avec une garzok contenant bien trop de passion pour une créature meurtrière et un semi-elfe qui essayait désespérément de se tenir à distance. Alors, finalement, le nécromancien éclata de rire :

« Tu ne m'avais pas dit que tu avais une petite amie, Daemon ! »

Avec le stress des derniers mois, ce rire était somme tout plutôt salvateur. Il s'appuya sur son bâton, hilare, attendant de voir la suite.

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Maâra
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Re: Le Château d'Endor (Guilde Messagers du Corbeau)

Message par Maâra » jeu. 4 juil. 2019 15:58

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La pierre de mauvais augures capture une nouvelle proie en la personne d’Azra ; son regard au fond des orbites profondes de son masque vacille sous un brassage d’émotions hostiles. Le Premier Messager qui l’instant d’avant souhaitait faire connaissance avec ses futures ouailles perd soudain de vue ses priorités. D’un geste brusque que la Sindel ne voit pas venir, il empoigne le talisman. La chaîne solide ne casse pas et la tête de Maâra est happée en avant, son menton frôlant la texture froide du faciès squelettique. La colère gronde dans sa voix déformée par le heaume d’os, il l’a somme d’expliquer où elle a trouvé ce médaillon qui, d’après lui, ne lui appartient pas.

« Maintenant, si. » Dit-elle en enveloppant la main de l’homme avec la sienne pour retenir le joyau. De sa voix sans joie et sans timbre, la tête juchée au dessus de celle du nécromancien, elle répond sans irritation à ce qui ressemble pourtant à une accusation. « J’ai sauvé l’âme de la Lord Yama Zatchlas en détruisant le maléfice qui emprisonnait sa création et son esprit. Cela m’a valu de perdre mon compagnon et ma faculté de communiquer avec les esprits, alors, vous m’en voyez navrée … Monsieur le Messie … mais ceci est sous ma protection, personne ne le souillera plus. »

Les doigts gantés de celui qui doit leur montrer la voie se détendent tout aussi brusquement qu’ils se sont jetés sur le talisman. Il s’éloigne d’un pas tandis que la main de Maâra glisse la chaîne sous son plastron, ne sachant que penser de ce petit homme étrange, colérique mais capable d’accepter la parole une inconnue malgré l’ampleur de sa colère accusatrice. Il se reprend très rapidement et tente de faire bonne figure en osant un conseil, voir un ordre déplacé selon qui l’entend, quant à la dignité dont elle doit faire preuve pour mériter le joyau ; précisant une chose que la Sindel ne sait pas : la toute première détentrice avait de son vivant rencontré le Dieu de la mort. Maâra ose une déduction et se dit que la troisième Lord avait passé l’épreuve ultime de tout mage puissant en présence des Dieux.

Afin de retrouver l’attention de tous, le nécromancien met en avant son bâton, immense et orné de trois crânes humanoïdes, et le tapote en précisant que ce dernier appartenait à Boson Camarde, un autre Lord Nécromant de la grande époque … et qu’il n’est peut être pas saugrenu de penser que les quatre reliques des Anciens doivent être rassemblées pour que l’ordre renaisse.
Une idée qui fait frissonner la Sindel, tant d’avidité que d’effroi. Le souvenir de ce qu’elle a vécu pour délivrer le talisman tiraille encore ses blessures à peine guéries.

Mais comme le dit l’annonceur de l’idée, le moment est mal choisi pour y réfléchir. Le temps est à la concertation afin de solutionner un conflit immédiat. Tel un bout de bois au dessus des flots, Maâra suit le mouvement guidé par Arken qui l’invite, en lui prenant le bras, à rester proche du noyau formé par les deux nécromanciens et le jeune homme d’ascendance Shaakt resté silencieux et pensif.
La Sindel ne sait que penser de ce trop plein d’informations ambigües et passablement ennuyeuses. La mort d’un homme, qu’ils avaient estimé être un élu du Dieu de la mort, semble être à l’origine de la discorde, nourrie par les ambitions et les convictions des unes et des autres. Mais la mort, qu’elle quelle soit, d’un élu de la mort n’est-il pas l’acte final de sa destinée ? Maâra se demande si elle ne se trouve pas au milieu d’un groupe de fanatique prêchant pour leur ascension personnelle.


Estimant sa parole digne d’être entendue pour juger de l’origine du schisme, elle s’approche du jeune homme taciturne pendant qu’ils marchent à bonne allure vers le village. Elle se souvient l’avoir entendu dire sans faux-semblant ; sans accuser celle qui lui avait donné l’ordre ; qu’il avait mis fin au jour de son ami, celui qui été devenu leur élu.

« Qu’est-il arrivé à votre ami pour que vous deviez lui donner la mort ? » Demande-t-elle à voix basse sans s’être annoncée.

Une étincelle de surprise furibonde brille dans le regard du prénommé Daemon. Et pour cause, la question, intime et déplacée, fuse sans sommation de la part d’une parfaite inconnue. Mais ce regain n’est qu’éphémère car, une inspiration plus tard, son humeur morose reprend le dessus et il répond en regardant ses pieds.
Korben, son ami, avait perdu la raison après l’épreuve qui lui valu de devenir un élu, provoquant de nombreux troubles et jugé comme déserteur. Daemon dit avoir insisté pour assumer la sentence car il se sentait responsable.

« Une sentence émane d’un jugement … comment pouvez-vous être accusé de meurtre.» dit alors la nécromancienne en pensant à voix haute. « Votre courage est louable, mais il est étrange de se sentir responsable des faiblesses d’un autre. »
« Non … tout cela est arrivé par ma faute » Répond-il avant de clore leur discussion d’un regard las.

Elle l’observe s’éloigner, indifférente à ses états d’âme mais préoccupée par certains éléments de son discours. Intervient alors la voix professorale de son Faera.

(( - Ça s’appelle la culpabilité.
- A quoi sert-elle ?
- A s’automutiler.))


Le retour au village se fait au rythme des bruits de pas et des cliquetis irréguliers des armes. Pas un mot n’est prononcé en dehors des indications de la jeune femme aux yeux dérangés.
Un lourd et imposant silence qui contraste d’autant plus avec le cataclysme auditif qui agresse les oreilles de l’elfe grise lorsqu’ils arrivent en vue des premières maisons. Une succession de beuglement à peine animal, de bêlement saccadés et de grognement résonne dans les rues du village entièrement endormi il y a moins d’une heure. Des formes, plus ou moins rebondies et d’une couleur avoisinant le gris sale, traversent le champ de vision de Maâra qui, grâce à ses réflexes et son sens aiguisé de l’observation, n’en distingue qu’une infime partie.

Des moutons suivent et poursuivent plus ou moins docilement une grande créature verte disgracieuse, presque aussi grande que Maâra mais infiniment plus robuste. Une matière grumeleuse suinte de sa crinière où trône un corbeau noir exceptionnel à trois yeux. Une créature femelle qui lâche le mouton qu’elle tient dans une main et soulève le chien en train de mordre les os qui confectionnent les brassards de son armure.

(( - Et ça … comment ça s’appelle ?)) Demande Maâra à son Faera en regardant la créature gueuler sur le groupe à peine arrivé.

« L’Demiii ! »
Un cri de joie, visiblement. De bienvenue, peut-être, ou en tout cas à l’attention du jeune homme nommé Daemon.

((- J’veux même pas l’savoir.))
Répond son Faera.

La Garzok exubérante est accompagné d’une jeune humaine aux longs cheveux noir qui salue avec déférence la nécromancienne Merillian, ainsi que d’un jeune homme plus discret, resté à l’écart pour s’occuper des moutons. La situation est plus étrange que jamais aux yeux de Maâra qui échange un regard contrarié avec Arken qui soulève les épaules en guise de réponse. De toute évidence, il n’est pas choqué par ce qui se passe ; personne d’ailleurs ne semble l’être car même le premier messager se fend d’un rire franc face à la scène qui se joue entre Daemon et la Garzok. A part Maâra, qui n’esquisse même pas un sourire.

Elle s’écarte du tumulte et rejoint la nécromancienne faisant office de chef de groupe.

« Merilian c’est cela ? D’autres alliés doivent-ils se joindre à vous avant de continuer ? »


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Modifié en dernier par Maâra le jeu. 16 avr. 2020 15:18, modifié 3 fois.
Maâra _-_ Sindel _-_ Nécromancienne _-_ Maître des Runes
Ceux qui pensent que les morts appartiennent au passé, ne savent rien du futur.

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Zu'Gash
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Re: Le Château d'Endor (Guilde Messagers du Corbeau)

Message par Zu'Gash » sam. 13 juil. 2019 10:37

(Avant)
(7)

L'regard braqué sur l'Demi qui r'cule de quelques pas, la peau-verte dévoile ses crocs de plus en plus. C'est qu'il tremblerait presque c'couillon-là ! L'est pas clair ce type. Il clame qu'il est content d'la r'voir, et il a l'air d'la fuir ! Zu'Gash garde ses yeux rouges rivés sur l'gus et d'un coup sec secoue le bras que l'corniaud blanc avait choisi comme corde à linge pour s'y suspendre. Et pof le toutou enfin par terre ! Elle lui adresse un long regard, que l'chien blanc lui rend tout pareil. Pis les deux têtes s'détournent d'un coup, l'animal s'faisant siffler par l'muet et s'barrant en battant d'la queue.

"Bon. Où qu'j'en étais moi... Ah oais ! L'Demiiii !", beugle la peau-verte avant d'faire la grimace. "Beuh, j'l'ai déjà dit ça."

Elle mate la moitié d'elfe cherchant à s'planquer et ricane. L'a déjà envie de jouer ? Ça lui va très bien ! Elle lève les mains, les courbant en forme de griffes à hauteur d'son visage. Elle est sur l'point d's'lancer à l'assaut d'sa cible quand un rire juste à côté lui fait virer son champ d'vision. Y'a un gringalet en robe courbé sur son bâton, qui s'marre tellement qu'il est plié en deux. Et qui a dit un truc sur une petite amie du Demi. De quoi il cause celui-là ? Zu'Gash fronce le pif et se retourne vers l'reste du groupe. L'muet n'est pas une femelle, quoique... P'êt' ? L'a jamais voulu qu'elle vérifie. Julianna, la morte-bouclier, est pas p'tite du tout dans son bazar d'métal. Reste que Maya qui pourrait corresp... Ben merde alors. Pourquoi elle mate l'Demi comme s'il lui avait piqué son gigot ?

La peau-verte y accorde son attention une seconde et... Elle s'en balance. Tout son corps se tourne d'un bloc vers l'morceau d'elfe. L'a sursauté là, non ? À grands pas, la garzoke cherche à l'atteindre, sauf que l'type continue d'l'esquiver en tournant autour d'Meriri, du gus qui ricane et d'l'elfette grisâtre.

"Viens là ! Nan mais, viens là ! J'vais pas t'bouffer !", beugle-t-elle en refermant une main dans l'vide.

Et c'est c'moment que sa panse choisit pour beugler plus fort qu'les laineuses encore en vadrouille. Et ça la fait marrer. Maint'nant qu'elle y fait gaffe...

"Ça a l'goût d'quoi un D'mi ?"

"Rah ! ", croasse Aroroa en battant des ailes.

"Ah bon ? T'es sûre ?"

"Arr ! Rah !"

"J'l'aurais pas cru. Faudra qu'tu m'passes la r'cette, ça a l'air d'valoir l'coup !", s'exclame la garzoke avant d'refermer encore la patte dans l'vide. Loupé.

L'Demi s'est encore planqué derrière l'type penché sur son bâton. Bon ! C'pas qu'c'petit jeu l'emmerde, mais si elle veut l'atteindre, va falloir qu'elle s'débarrasse des obstacles ! Ni une ni deux, elle fait craquer ses doigts, ploie les genoux et charge épaule la première, droit sur l'type au bâton. Comme c'couillon était en appui d'ssus, forcément, il bascule et s'retrouve sur l'épaule d'la peau-verte. Le gros bras de Zu'Gash le maintient dessus pendant qu'elle bondit sur ses pieds et elle pointe l'aut' main vers Daemon.

"Ha ha ! J'te vois !", gueule-t-elle, triomphante. "Il m'reste une épaule et des muscles à mettre au boulot ! Appr...", commence la tanneuse avant d'froncer l'pif et d'mater la forme qu'elle porte comme une carcasse à dépecer. "Ben merde alors. J'peux pas en fait. T'pèse rien, toi ! Pire qu'l'sieur Nonos !"

Pendant qu'la garzoke fait sautiller son nouveau jouet sur son épaule pour en estimer l'poids réel, la Maya s'avance de quelques pas, l'évitant comme si elle n'l'avait pas fait exprès.

"Dame Mérilian. Ma Dame. Daemon. ", fait gentiment la gosse avant d's'avancer en t'nant le bras de la morte en armure et en matant l'Demi. Sauf qu'elle cause à Meriri. Bizarre c'te gosse. "Un rite n'a pas eu l'effet souhaité. Je souhaiterais en parler avec vous lorsque le moment sera... Plus approprié, Dame Mérilian."

La peau-verte se tourne vers les autres d'une traite, tapotant l'dos d'son fardeau qui s'tortille. P'êt' pas autant que l'Demi, mais faudrait qu'elle l'porte aussi pour êt' sûre.

"Ah oais, tiens. Qu'est-ce vous foutez ici ? D'retour d'mission aussi ?"

Et bling, les yeux d'la tanneuse s'mettent à briller. Et hop hop hop ! Elle sautille sur place.

"Y'a eu du danger ? Des envois chez l'Grand Patron ? Dites dites dites ! J'raconte la mienne après ! Alleeeeez !", chouine-t-elle, même lorsque sa corbac à trois mirettes lui cogne le crâne d'un coup d'bec bien senti.



(Après)
Modifié en dernier par Zu'Gash le ven. 6 août 2021 11:04, modifié 1 fois.
Zu'Gash "l'apprivoisée" - Garzoke coureuse des plaines, des Messagers du Corbeau et Aroroa

"Si ça peut crever, j'vais l'éclater. Et si ça peut pas ? Ben j'vais quand même essayer ! On n'sait jamais !
"

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Azra
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Re: Le Château d'Endor (Guilde Messagers du Corbeau)

Message par Azra » sam. 13 juil. 2019 21:10

Azra n'écouta que distraitement quand Maâra expliqua avoir libéré l'âme de Yama Zatchlas d'une malédiction. C'était là une affaire qu'il faudrait mettre au claire. Cependant, il était surtout fasciné par la garzok qui faisait son numéro. Alors que Daemon essayait de l'esquiver, le semi-elfe en panique tenta fourbement de se cacher derrière lui !

Bien sûr, la folle se rua sur lui et il fut si surpris qu'il ne s'écarta pas assez vite. Il eut l'impression d'être percuté par un cheval au galop, et se retrouva à sautiller sur l'épaule de la brute qui continuait à poursuivre sa proie ! Elle en profita pour demander à Merilian de raconter ce qui s'était passé et s'il y avait des gens à « envoyer au patron ». Une drôle de façon de parler du meurtre... Cette folle était-elle vraiment une fidèle dévouée à Phaïtos ? Bien que cela semblât improbable, son corbeau à trois yeux, qui croassait et à qui elle répondait était un signe en sa faveur... absurde ! Mais le plus gênant, elle qu'elle remarque qu'il est anormalement léger. Or, il n'est pas sûr que ce soit une bonne idée de révéler sa nature maintenant ! Donner trop de grain à moudre en même temps aux esprits des messagers ne le rendra pas moins méfiant envers lui...

Se reprenant, Azra glissa du bras qui le soulevait, passant sous la garde avant d'envoyer un coup de pied à l'arrière du genou, envoyant cette Zu'gash à terre. Il tenta ensuite de reprendre constance, alors que Maâra ajoutait une autre demande vers la nécromancienne, pour savoir si d'autres alliés viendraient.

Alors qu'Azra tentait de se reprendre, Merilian avança d'un air soucieux et passa derrière lui en répondant distraitement :

« Pas d'autres alliés, non. Et des âmes pour Phaïtos, sans aucun doute... »

Le nécromancien perçut alors un mouvement vif derrière lui. Il s'écarta en catastrophe ! La dague de Merilian le manqua de peu. Il recula de quelques pas, mais elle préparait déjà une nouvelle attaque ! Avec un cri de rage, il tira sa propre arme, esquivant le deuxième coup in extremis.

Ils se firent face. Elle n'avait pas l'air furieuse, ni moqueuse, ni rien... elle avait toujours le même visage distant, comme si elle ne faisait rien d'autre que piocher son repas dans les étales d'un marchand. Plus de doute possible : elle avait acquis des responsabilités parce qu'elle était mortellement dangereuse. Même si Azra avait toujours su ruser et prendre l'air de rien avant de tuer, elle-même pratiquait cet art à un niveau supérieur. Non, c'était plus que ça : c'était dans sa nature. Elle ne voyait absolument pas ce qu'il pourrait y avoir de grave à tuer quelqu'un. Oui, vraiment impressionnant...

Mais Azra était un survivant. Et un rude combattant. Il s'élança pour la riposte et les deux dagues se croisèrent. Elle esquiva la lame, avant de trébucher en arrière pour éviter un coup de pied transversal. Pressant son avantage, il invoqua sa magie. Il fallait en finir vite et bien pour impressionner l'assistance ! Les ténèbres descendirent de son corps et son ombre, pourtant quasiment invisible en ces lieux, prit corps ! S'animant d'elle-même, elle saisit la cheville de Merilian d'une main griffue. La femme pâle poussa un cri :

« Gauwin ! Qu'est-ce que tu attends ? »

« J'aimerais bien, Meri, mais... euh... je ne l'avais pas vu ! »

« Euh... je suis tombé sur un os, Azra. J'ai rien compris, j'aurais juré qu'il n'était pas là ! »

Il fallut une seconde à Azra pour comprendre ce qui s'était passé. Une sorte de moine squelettique avait manifestement essayé de s'approcher dans son dos. Il était si bien passé inaperçu qu'il aurait atteint Azra s'il n'avait pas percuté Rendrak, tout aussi discret ! L'énorme liykor squelettique avait réagi d'instinct et saisit l'agresseur de sa chaîne, essayant maintenant de le maîtriser de ses mains.

Ainsi, Merilian était une nécromancienne ! Et elle comptait sur son âme damnée pour une ultime fourberie ! C'était vraiment impressionnant ! Mais insuffisant. Elle était maintenant seule face à Azra et son ombre. Cette dernière parvint, dans un glissement indescriptible, à lui faire un croque en jambe. La liche fondit sur elle, dague en avant, mais elle parvint à glisser entre ses mains, et sa propre arme égratigna la robe de cuir, dont les ossements noirs tintinnabulèrent. D'un revers, Azra lui laissa une balafre sur la joue. Son ombre la saisie par-derrière. Elle leva une main pour invoquer un souffle de Thimoros. Impossible de l'esquiver. Azra sentit le souffle froid de la mort courir sur son corps, mais l'armure de Jesuir encaissa le plus gros de l'attaque. Il dominait le combat. Il était plus puissant et mieux équipé. Bien que l'ombre tueuse se dissipât à cet instant, elle était essoufflée et blessée, rampant sur le dos, et son compagnon n'arrivait pas à se dépêtrer de Rendrak.

« Vous êtes... fort. Est-ce là le pouvoir du Premier messager ? » souffla-t-elle.

« Vous n'avez pas idée de tout ce qui vous manque, pour comprendre mon pouvoir... » répondit-il en s'approcha à pas amples.

Il la dominait de toute sa hauteur. Il était temps de mettre fin à ce petit jeu de manière écrasante.

« Vous aviez raison : Phaïtos attend des âmes aujourd'hui... »

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Daemon
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Re: Le Château d'Endor (Guilde Messagers du Corbeau)

Message par Daemon » ven. 19 juil. 2019 05:17

- VII -

Maya ne répondit pas à Daemon et lui adressa un sourire gêné. La jeune magicienne aux cheveux de jais ne lui serait pas d’une grande utilité. Avec elle, une autre femme en armure les accompagnait. Elle ne lui disait rien, assez grande et plutôt robuste, sans pour autant tenir la comparaison avec la peau verte…

Un rire caverneux résonna alors. Appuyé sur son bâton, Azra venait d’être terrassé par un fou rire. L’attention de l’assemblée se tourna vers lui, jusqu’à ce qu’il réussisse à reprendre son souffre, ou plutôt sa contenance, et se moque ouvertement de lui et de ses retrouvailles avec sa - soit disant - petite amie.
Daemon ne rétorqua rien et se contenta d’un regard sombre, tandis que Zu’Gash fouillait les alentours à la recherche de la promise. Cette dernière finit par se débarrasser du chien qui lui dévorait le bras. Les choses auraient pu revenir à la normale, si seulement le regard porcin de Garzoke ne s’attardait pas sur lui. Elle préparait quelque chose et il n’appréciait pas du tout son sourire. Il l’observa avec insistance : ses sourcils fronçaient et se relâchèrent progressivement, comme sa respiration… Elle passait à l’attaque !
Il bondit en arrière et les grosses paluches se refermèrent sur le vide. La garzoke ne se laissa pas pour autant décourager et entreprit de poursuivre Daemon. Ils contournèrent Merilian, Maâra, et Daemon vint se dissimuler derrière Azra qui se délectait du spectacle. Un peu trop d’ailleurs. Car il ne vit pas venir l’armoire à glace qui le souleva d’une bourrade.
Avant qu’il ne le réalise, le Premier Messager était sur l'épaule de la peau verte qui beuglai et sautillait.

Ce fut le moment choisit par Maya pour faire ses salutations et présenter ses excuses à Merilian pour l’échec de sa quête, présentant la femme en armure qui était (Daemon venait de le réaliser) apparemment morte. Merilian inclina la tête en guise de réponse, sans un reproche.

Zu’Gash s’agita et demanda à Daemon s’ils revenaient eux aussi de mission ; les chapitres sur la castagne l’intéressaient en priorité, évidemment.

« Et bien, c’est un peu plus compliqué que ça… »

Il n’eut pas à s’étendre davantage. Avec un hoquet de surprise, Zu’Gash fut mise à terre par la liche. Azra n’avait pas perdu la main et s’en félicitait. Malgré sa faible constitution, il avait réussi à fausser l’équilibre et soulever son assaillante.

La parenthèse close, Merilian reprit la parole et s’adressa au Premier Messager. Elle paraissait soucieuse, tout en feignant la distraction. Lorsqu’elle se glissa derrière Azra, Daemon sut que la foudre allait tomber.
Son compère eut à peine le temps d’esquiver un coup de dague en traitre. Il dégaina sans chercher à comprendre.

« Oh non… C’est vraiment du n’importe quoi. » se désespéra Daemon.

Maâra observait la scène avec gravité, froide comme une pierre tombale. Il s’avait lire dans les expressions et les intentions des gens, mais cette Sindel était une des rares où il ne décelait rien, pas même un indice, sur ce qu’elle pensait. Il lui adressa un regard confus.

« Je t’assure que ce n’est pas comme ça tous les jours. »

Les lames s’agitèrent et des coups de pieds furent échangés. Azra prit le dessus assez facilement et contraignit la nécromancienne à utiliser sa magie. Il encaissa un souffle de Thimoros sans broncher, tandis qu’en arrière plan, leurs invocations étaient aux prises l’une de l’autre. Ils finirent par s’immobiliser face à face. Merilian était impressionnée de ne pas avoir pu mettre à mort son cobaye, et Azra s’emportait dans la provocation.
C’en était trop. Daemon s’insinua entre eux.

« Merilian, je sais ce que tu fais. » fit-il plein de reproches. « Tu cherche un augure derrière chaque battement d’ailes. Voilà pourquoi tu veux le confronter à la mort, n’est-ce pas ? Qu’attends-tu pour être satisfaite ? Qu'il agonise devant tes yeux ébahis ? Après tout le mal que je me suis donné pour le ramener ici ? »

Puis il se tourna vers Azra.

« Merilian à ses humeurs, ne te laisse pas emporter. Ce n’est pas deux ou trois coups de dagues qui vont t’affecter. »

- IX -
Modifié en dernier par Daemon le ven. 8 janv. 2021 00:12, modifié 5 fois.

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Re: Le Château d'Endor (Guilde Messagers du Corbeau)

Message par Azra » ven. 19 juil. 2019 13:39

Daemon vint finalement s'interposer, demandant de ne pas s'emporter. Parfait, sa manœuvre avait donc semblé suffisamment convaincante. Il conclut donc sa phrase :

« … mais ce sont celles de nos ennemis. Pas la vôtre. »

Et il baissa son arme. Il se tourna vers son compagnon semi-elfe, élevant la voix pour être sûr que tout le monde l'entende :

« Ton intervention était la bienvenue, mais Merilian n'avait rien à craindre. En vérité, comment pourrais-je lui reprocher quoique ce soit ? Il faudrait être sot pour se fier au premier venu, et se tourner vers un message de Phaïtos en une telle circonstance est une action raisonnable. »

La nécromancienne se releva et hocha la tête, le visage toujours parfaitement indéchiffrable. Pourtant, en cet instant, Azra était convaincu de l'avoir gagnée à sa cause. C'était une fanatique, et il parlait son langage. Par là même, il avait aussi gagné l'essentiel de l'assistance, bien plus sûrement que s'il l'avait tuée. D'ailleurs, elle se tourna vers le semi-elfe pour confirmer :

"La loi de Phaïtos est ainsi faite. Comment être sûr que tu as ramené la bonne personne autrement que par le jugement du dieu ? Ainsi qu'il l'a lui-même compris, c'était une épreuve... une épreuve pour laquelle j'étais prête à donner ma vie."

Il était temps de passer aux choses sérieuses, maintenant. Il demanda des informations et Merilian en personne expliqua :

« Kadria, la Dame des brumes, est retranchée dans le château. Gwandor, le maître d'armes, n'est pas officiellement avec elle, mais il défendra Endor. Ensemble, ils possèdent une force bien plus grande que la nôtre, sans parler d'une meilleure position défensive. Shaddem, le gardien de la porte, n'est pas hostile à notre cause, mais il tient son métier à cœur et continue à nous barrer le passage. Si nous attaquons, il donnera l'alarme. »

Derrière, les deux compagnons mort-vivants avaient cessé de s'empoigner pour écouter. Rendrak tendait de temps à autre la main vers Gauwin pour tenter de le saisir, s'extasiant à chaque fois du fait que celui-ci n'était jamais vraiment là où il pensait qu'il se tenait. Dans le même temps, il marmonna :

« Prendre un château, même en ruine, avec une force inférieure en nombre... c'est mal barré. »

Il n'avait pas tort : cet exposé indiquait une situation peu brillante. Une attaque en règle ne passerait pas. Pire, elle risquait de souder les défenseurs. Azra réfléchit avec soin. Il fallait un plan, et un bon...

Il avait entendu une jeune fille en noir demander quelque chose à Merilian, précédemment. Espérant vaguement trouver une solution, il lui demanda :

« Vous avez parlé d'un rituel échoué, de quoi s'agit-il ? Cela peut-il nous aider ? »

Il ajouta à l'intention des autres :

« J'ai quelques idées, mais vous connaissez le château mieux que moi. Si vous avez connaissance d'une faille quelque part, par exemple pour faire entrer même une ou deux personnes, n'hésitez pas... »
Modifié en dernier par Azra le dim. 21 juil. 2019 15:49, modifié 2 fois.

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Re: Le Château d'Endor (Guilde Messagers du Corbeau)

Message par Zu'Gash » sam. 20 juil. 2019 12:38

(Avant)
(8)

La peau-verte passe ses yeux rouges d'une trogne à l'autre. Y'en a bien un qui va raconter une histoire, nan ? Surtout l'Demi ! La dernière fois qu'elle l'a vu, il s'baladait avec euh... Hum... Un type basané, pas l'même que Shaddi' par contre. Là, y'a plus l'type et à la place il a Mériri, une elfette grise et un poids plume masqué. Doit bien y avoir quelqu'chose là-d'ssous ! Zu'Gash s'attend tellement à entendre un p'tit quelque chose lui cogner les oreilles qu'elle glapit quand l'seul truc qui la percute, c'est une patte derrière le genou. La garzoke perd l'équilibre, s'étale sur tout son profil gauche, l'aut' patte en l'air qui gigote façon insecte écrabouillé. Et pas contente la Aroroa, empêtrée dans la tignasse. Mais ça va, y'a pas d'bobo. Son bras couvert du brassard d'os a amorti la chute. N'empêche, elle a un drôle de frisson pas sympa qui lui r'monte depuis l'coude ! Ça engourdit d'partout ! C'fait chier !

Une moue boudeuse sur la trogne, la tanneuse mate Mériri qui... Ben... Cherche à poignarder l'poids plume ? La peau-verte rabaisse d'un coup sa gambette, fait jouer les muscles d'son bide et s'assoit en tailleur, un grand sourire sur la tronche. C'pas une histoire, mais c't'un combat ! Encore mieux ! Dommage qu'elle n'ait pas une laineuse sous l'coude pour bouffer en même temps ! Elle s'met à taper des mains sur les cuisses, encourageant d'sa voix beuglante par des cris contents. Les dagues d'Mériri et d'Poids plume s'croisent. La peau-verte est tellement d'dans qu'elle oublie d'respirer ! Ça la prend à la gorge ! Ça lui coupe le souffle ! Ça l'étrang... Beuh ? Ah ben nan, c'pas l'combat qui lui fait ça, c'est la poigne de l'humaine en armure lourde qui tire son col, et elle au passage, en arrière.

"Maiiiis !", chouine la garzoke qu'on éloigne du spectacle.

Elle s'fait trainer sur quelques mètres, l'fion coinçant sa peau d'ours qui l'étrangle encore un peu plus. Quand elle lève le pif, la bouche tordue d'bouderie, la morte-bouclier r'nifle, pas contente nan plus. Encore un coup d'Maya ? Quand enfin on la lâche, la tanneuse s'empresse de mater l'combat encore une fois. Sauf que, ben, au lieu d'voir les deux aut' s'taper d'ssus, elle mate l'copain sous bure d'Mériri et un tas d'os avec un crochet à la place. Ah nan ! L'est con ! Ils s'battent pas à leur place mais en plus ! L'a un drôle d'air ce nouveau squelette, là. Prenant appui sur sa main, Zu'Gash se relève, f'sant pas attention au Demi qui arrête la bagarre à coup d'parlotte. Nan, c'qu'elle cherche à piger, c'est pourquoi le tas d'os avec le crochet lui parait aussi bizarre.

L'est grand, l'est voûté comme un vieux croulant, l'a des bouts d'peau avec d'la tignasse encore et l'a... Un truc qui pendouille entre les pattes arrières. Et puis sa tronche ! Une mâchoire allongée vers l'avant et avec plein d'crocs d'partout. C'était un garzok déformé avant, c'truc ? Nan ! Elle en a déjà vu des garzoks poilus, mais à c'point-là ? D'un coup, la garzoke se rappelle d'une bestiole presque pareille qu'elle a dépecé dans ses jeunes années. Une sorte de louloup bipède, comme Shu-Rii, en fait ! Un toutou en nonos...

"Bwahaha ! Un toutou... En nonos ! Bwahaha !", s'esclaffe-t-elle en pointant l'mort à crochet du doigt. "L'a tout sous la griffe s'il a un p'tit creux ! Bwahahaha ! Haha ! Ha... Eh ! Mais c'pas con comme idée !"

Avoir toute sa bouffe sur soi, ça évite de s'faire piquer sa ration quand t'as l'dos tourné ! Elle s'mate de partout, cherchant à voir c'qu'elle pourrait caser comme bout d'barbaque à la place d'ses protections. Sauf qu'elle aime bien ses affaires. Même si elle adore aussi la bouffe. Doit bien y avoir un moyen d'réunir les deux, nan ? Faudrait qu'elle y réfléchisse. Mais ils font un d'ces bordels les aut' à causer tout l'temps ! Ca l'empêche d'penser !

"Eh ! Vous voulez pas la boucl...", commence la garzoke en pointant d'son gros doigt les autres.

*Vlan !* Et *Snap snap snap !*

"Oailleuh ! Maiiis, l'même orteil qu'avant, gamine ! T'pourrais changer un peu, nan ?", chouine Zu'Gash avant d'lever les yeux vers son crâne. "Pareil Aro' ! J'ai d'jà trois bosses là !"

Et poc ! Un coup d'bec de plus qui lui fait rentrer la tête dans les épaules. La garzoke boude. Pas parce qu'elle a mal, nan. L'a déjà pris pire dans la gueule, mais parce qu'elle a oublié c'qu'elle foutait. Pas l'choix, elle tend son oreille pointue à c'qui s'passe autour. Ça cause d'la patronne en haut d'sa tour qui doit faire un caprice parce qu'elle s'y re-tanss ? Retarc... Ratrenf... Bref, elle s'y planque. L'patron elfe noir et ses copains défendront l'château et Shaddi' garde la porte... Oais. Et après ? C'quoi l'souci ? La garzoke se gratte la tempe. Tout l'monde est à sa place, nan ? La tanneuse ne pige rien à c'qui s'passe. Ce qu'elle sait, c'est qu'la bagarre entre Mériri et l'Poids plume est finie, qu'elle a la dalle, et qu'elle a toujours pas eu son histoire !

La gosse mate l'type avec son masque un p'tit moment et fronce son p'tit nez droit tout moche quand le type cause d'son rituel raté pis d'infiltrer l'château. Entrer sans s'faire voir ? C't'un nouveau jeu et personne n'l'a prév'nue ? Ils participent tous et pas elle ? Il a démarré quand ? Ils voulaient s'amuser tous seuls ?! C'pas drôle, ça !

"J'en doute, messire. Ce rituel concerne un souci... Personnel.", fait gentiment la gosse avant d'aviser Mériri' et d'incliner légèrement la tête sur le côté, fronçant un peu l'pif. "Nous revenons juste de notre mission, Dame Mérilian. Que se passe-t-il ? Pourquoi les lieux semblent si..."

La gosse se tait, avisant les environs où les laineuse se sont fait chopper les unes après les autres. Encore un gueuleton qui lui passe sous l'pif. Et son bide grogne d'plus en plus fort. Qu'ils aillent jouer ensemble s'ils en ont envie, elle, elle compte rentrer au château bouffer un truc.

"Bon, c'pas qu'j'me fais chier à vous écouter...", fait la peau-verte en s'récurant l'pif d'son p'tit doigt, rassemblant c'qu'elle y trouve en une boulette qu'elle gobe ent' deux phrases. "Mais vous écouter m'fait chier. J'rentre. Pis j'ai les machins d'Gwandor à lui r'mettre.", dit-elle en tapant son sac avant de s'retourner d'un coup, manquant d'peu d'entortiller son piaf noir dans sa tignasse encore une fois.

Aroroa croasse d'sa grosse voix, décolle, lui r'file un coup d'bec à l'arrière dl'a tête c'te fois et s'pose sur son épaule à la place. Elle pense à Shaddi' qui doit êt' en train d'passer l'balai pour dégager les restes du premier m'sieur nonos. Didi en train d'faire l'ménage... Avec un balai et un truc plein d'plumes, là... L'image la fait sourire d'tous ses crocs. Et quand elle s'met à l'imaginer avec un tablier qu'irait à Maya et pas à lui, et un p'tit tissu sur la tête cont' la poussière, elle part dans un gros rire porcin. Bordel, faut qu'elle mate ça !

Direction l'château !



(Après)
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Zu'Gash "l'apprivoisée" - Garzoke coureuse des plaines, des Messagers du Corbeau et Aroroa

"Si ça peut crever, j'vais l'éclater. Et si ça peut pas ? Ben j'vais quand même essayer ! On n'sait jamais !
"

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Maâra
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Re: Le Château d'Endor (Guilde Messagers du Corbeau)

Message par Maâra » dim. 21 juil. 2019 22:51

Mais le tumulte précédent devient plus chaotique encore lorsque la peau verte et le semi-elfe s’adonne à un jeu inconnu de la Sindel. Et pour cause, le plus chétif fuit la musclée en se faufilant parmi les autres membres du groupe qui devient plus étrange aux yeux de Maâra chaque seconde passante. L’apothéose de son incompréhension survient lorsque la peau verte bouscule et soulève le premier messager avant de sautiller en le tenant sur son épaule.
Nul ne réagit, nul ne s’interpose … certain, même, à l’image de la jeune fille accompagnant la peau verte continue à agir naturellement. Patiemment, elle salue Mérilian, Maâra et Daemon venu se réfugier auprès d’elles avant d’exposer à la nécromancienne au regard suspect un souci lors d’un rituel. Le chaos environnant disparaît soudain des oreilles et de l’esprit de Maâra car, au bras de la jeune femme se tient la femme en armure, discrète jusque là … parce que visiblement morte. Le teint terne, la respiration presque absente si ce n’est quelques mouvements volontaires de la femme et des yeux vitreux. Le reste de sa personne est caché sous son épaisse armure mais ses cheveux et les traits de son visage ne sont pas abîmés ou rongés par la putréfaction. L’intérêt de la Sindel pour ce cas occulte tout le reste jusqu’à ce que Merilian prenne la parole.
Espérant l’entendre poursuivre la discussion sur le sujet, Maâra s’éteint physiquement lorsque cette dernière décide de parler de tout autre chose de manière énigmatique en évoquant des âmes pour Phaïtos ; avant de se jeter dans le dos du premier Messager à peine libéré de sa geôlière.


La Sindel hoquette de surprise et, à nouveau, d’incompréhension. Sa patience, pourtant incroyable, commence à se désagréger face à cette succession de pitrerie et ce cruel manque de sérieux de la part de ce groupe. Son regard plus éteint que jamais observe le combat entre la folle nécromancienne et le petit homme destiné à devenir leur guide. Elle n’en comprend pas le sens, ni de ça ni du reste. Elle qui pensait rencontrer un groupe d’érudits apte à lui apprendre tant et plus sur ses dons de nécromancie, combat maintenant une féroce frustration intellectuelle.
Les mots de Daemon pour lui expliquer et la rassurer nagent au dessus de cette frustration comme de l’huile sur une eau imperméable.

« Je t’assure que ce n’est pas comme ça tous les jours, dit-il tandis qu’il observe la scène d’un air désespéré.
- Est-ce tolérable pour autant, murmure-t-elle entre ses dents serrées. »

La folie s’empare du combat lorsque les compagnons respectifs des nécromanciens s’y mêlent et se battent entre eux. Le premier messager parvient finalement à prendre le dessus et de sa voix déformée par son heaume, réclame lui aussi des âmes, mais Daemon s’interpose entre les deux de tout son corps.
Estimant connaître les desseins de la femme, il lui reproche son obsession à chercher des signes de Phaïtos partout et de ne s’en remettre qu’à cela au point d’en devenir aveugle, et de fait, il tente d’excuser son comportement et de minimiser les blessures reçues.

Sous le regard circonspect de Maâra, Azra baisse son arme sans frapper. Chacun des présents peut l’entendre dire que la femme ne craignait rien, même sans l’intervention du semi-elfe ; qu’il ne peut lui reprocher son acte estimant sot celui qui fait confiance au premier venu et par conséquence, chercher un signe de Phaïtos comme l’a fait Merilian est une action raisonnable.
Si la plupart des visages exprime leur approbation, celui de Maâra est marqué par l’incrédulité.

((Estiment-ils vraiment que le Dieu de la Mort leur porte attention ?))

Son Faera n’a pas le temps de lui demander de rester tolérante, de lui expliquer que la ferveur ne se discute ni ne se commande. La voix de la nécromancienne remplace ses sages conseils par une affirmation qui fait lever les yeux au ciel de la Sindel pourtant si inexpressive. La loi de Phaïtos est ainsi faite, dit l’autre comme on atteste un commandement martial. Ses paroles pleuvent comme une mauvaise grêle dans la tête de Maâra qui comprend alors que pour Mérilian ; et peu d’entre eux elle l’espère ; la légitimité de celui qui se présente à eux comme le premier messager ne tient qu’à sa survie ou non d’un coup de poignard dans le dos …

((Aberrant, se lamente la Sindel en comprenant que se trouve devant elle, tout simplement, une fanatique sans discernement. Puis, cherchant la présence de son Faera, elle reprend les paroles de la nécromancienne qui vient de perdre son respect.
Qu’entend-t-elle par c’était une épreuve ? Quelle partie ? Leur combat ou la réaction des autres ?
- Je te laisse seule juge, mais il n’y a pas de mauvaises réponses.))

Facile à dire pour un être immatériel qui n’a pas à se mélanger à eux.

Aussitôt après cette brève et insoutenable querelle entre humains, la fanatique reprend le cours des discussions concernant le schisme qui a lieu dans leur ordre. Faisant cette fois fi de sa totale incompréhension et des points de vue de chacun, Maâra s’affaire à retenir les noms et positions des personnes présentes au château. L’ennemi de Mérilian se nomme Kadria, nommée aussi le Dame des brumes ; et la personne capable de faire basculer les chances d’un côté ou de l’autre est un certain Gwandor, un maître d’arme possiblement neutre qui tient plus à protéger le château millénaire que les désidératas des deux demoiselles. Un dernier, nommé Shaddem, n’est lui non plus a priori pas hostile mais passe pour un garde zélé qui suit les ordres du maître du château.

La Garzok interrompt un peu tout le monde subitement en déclarant d’une voix rauque et odorante pendant qu’elle se cure le nez, que les écouter l’ennuie très profondément. Parmi les énergumènes composant le groupe, elle est sans doute la plus incontrôlable, et avoir une bête pareille proche d’elle n’est pas très enthousiasmant pour la Sindel ; mais elle vient d’avoir une idée.

« Je me joins à la peau verte, dit-elle d’une voix froide. Je suis étrangère aux faits qui vous regroupent. Je suis venue jusqu’ici pour me présenter au château d’Endor avec le souhait de rencontrer les Messagers … et c’est ce que je vais faire.
- Très bien, suis-là. Tâchez d’occuper les gardes de l’entrée. Si vous y arrivez, allez trouver Gwandor et tâchez soit de le rallier, soit de le tenir occupé.
- Nous ne vous décevrons pas, répond alors Arken en pliant le buste face au premier messager. »


D’un pas leste et rapide, ils courent après la Garzok en route vers le château, suivit de près par la jeune fille aux cheveux longs et l’autre femme lui ressemblant assez pour pouvoir être sa grande sœur. Elle leur fait part de ce que la fanatique lui a appris sur Kadria : le nouveau despote du château. Les détails manquent encore à Maâra et surtout le lien avec la mise à mort de leur élu ; mais la Dame est parvenue à diviser le château en en expulsant les membres vénérant un peu trop le Dieu de la Mort. Un comble pour une femme intégrée aux héritiers des lords nécromants ; et qui de toute évidence reconnaît sans le connaître le Premier Messager comme un ennemi, car elle a envoyé ses fidèles sur ses traces afin de l’assassiner avant qu’il ne s’approche du château. Elle le sait en chemin donc, mais à l’heure actuelle, sait-elle qu’il a survécu et qu’il se trouve à sa porte … Maâra en doute.

Rejoignant la peau-verte, ils lui transmettent les derniers ordres reçus et l’importance de trouver Gwandor le neutre. Arken, avec toute la politesse dont il puisse faire preuve, rajoute quelques mots qui tombent sous le sens.


« Si tu y arrives, n’évoque pas la rencontre dans le village.
- Elle ou moi ? répond Maâra en désignant Zu'gash avec un sérieux qui fait tressauter l’humain, roulant des yeux comme lors de leur première rencontre. »

Le garde qui se trouve devant les portes n’est pas le même. Il s’agit d’un homme plus grand et à l’allure plus martiale que le moine au faciès de paysan qui leur avait commandé de rejoindre le village. Plus petit que Maâra, sa corpulence lui confère une certaine stature tandis que sa peau dorée contraste avec la pâleur des habitants de cette région.


« Bonjour Shaddem, dit Arken en montant les dernière marches menant aux portes. Ça fait longtemps n’est-ce pas ? Laisse-moi te présenter Maâra, la Sindel nécromancienne repérée à Tulorim par les Messagers, et qui m’a épaulé pendant à ma mission à Bouhen.
- Bonjour Shaddem. C’est un honneur de me présenter aux héritiers des Lords nécromant. »

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Modifié en dernier par Maâra le jeu. 16 avr. 2020 15:21, modifié 4 fois.
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Re: Le Château d'Endor (Guilde Messagers du Corbeau)

Message par Daemon » sam. 27 juil. 2019 04:46

- VIII -

L’agacement de Daemon se lisait sur son visage. Il n’était pas du genre à interrompre une bagarre, ni de faire la morale aux gens. Seulement, dans le cas présent, les protagonistes étaient le commanditaire et le produit de sa mission. Son objectif était de retrouver le Premier Messager et de l’amener à Endor, et Merilian ne trouvait rien de mieux que des coups de poignard pour tester la marchandise.

Les lames s’abaissèrent et Azra rassura Daemon sur ses intentions pacifiques, allant jusqu’à louer la méfiance de la nécromancienne. Il était de toute évidence de bonne volonté, même si Daemon doutait qu’il en fût ainsi sans son intervention. Merilian aussi réagit et confirma sa volonté de se référer à Phaïtos pour établir l’identité du Premier Messager. A cela, Daemon bouillonna en silence. La nécromancienne s’imaginait communier avec le divin à chaque coup de dague. Il suffisait de lui apporter n’importe quel magicien assez puissant pour qu’elle le sacre détenteur de la volonté de Phaïtos. Ce fut une profonde désillusion pour Daemon, qui, s’il n’était pas contraint de se taire par fidélité au serment de sa faera, aurait réduit l’artifice de sa maitresse.

« La divine volonté n'est pas à prouver. Nous en sommes certains. »

Les dagues furent rangées et la tension diminua progressivement au milieu des bêlements d'incompréhension. Il restait maintenant à savoir quoi faire. Les discussions sur les différentes manières d’aborder le château allèrent de bon train. Il était essentiellement question d’agir avec doigté, car Gwandor et sa faction n’étaient pas totalement dévolues à la Kadria, et la possibilité d’éviter un affrontement direct était, selon eux, l’approche la plus prudente et un atout potentiel.
A cela Zu’Gash n’entendait rien et s’en alla directement aux portes du château. Il était de toute évidence inutile de chercher à la retenir, d’autant que ses intentions demeuraient mystérieuses. La garzoke n’avait pas participé aux guerres intestines et déboulait avec la nonchalance qui lui était caractéristique. Maya, qui était pourtant plus éveillée, décida de la suivre, ainsi que Maara qui déclara ne pas vouloir s’immiscer dans leurs manigances.

La réunion de mission touchant à sa fin, Azra attendait des suggestions pour s'introduire discrètement dans le château. Daemon dévoila sans ambages ses intentions.

« Kadria a souillé le nom de Korben par ses intrigues, ainsi que le mien. Je vous laisse discuter de l’avenir des Lords nécromants avec Phaïtos. Moi, je m’en vais supprimer cet oiseau de malheur. »

Il s’éloigna à pas tranquille en direction du château, veillant à se fondre dans les ombres pour échapper à la vigilance des potentiels éclaireurs. Il connaissait bien les lieux pour en avoir restauré une partie, et il savait déjà par quelle porte dérobée il allait s’introduire dans le castel. Des millénaires avaient éprouvés les murs du château qui n’était plus que l’ombre de ce qu’il était. Les fortifications s’étaient affaissées en éboulis parcourus par les ronciers. Était resté intact que l’imposant donjon, impénétrable, qui refermait toujours les mystères d’un ordre millénaire et immémorial, ainsi que quelques tours jadis mirifiques.

Daemon porta son attention sur la fenêtre d’une tour au toit pointu qui trônait au dessous du ciel étoilé. Une lumière pointait d'une timide embrasure dans la roche. Elle était bien là. Il s’agissait des appartements de Kadria, habituellement éclairés par d’innombrables bougies.

- X -
Modifié en dernier par Daemon le ven. 8 janv. 2021 00:23, modifié 9 fois.

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Re: Le Château d'Endor (Guilde Messagers du Corbeau)

Message par Azra » sam. 27 juil. 2019 10:37

MaJ pour Maara et Zu'gash




La nécromancienne explique rapidement à Maya la situation : comment Kadria a divisé l'ordre et à « purger les fanatiques », c'est-à-dire tous ceux qui tiennent un peu trop à Phaïtos... Cependant, passer la porte et tenter de reprendre le château leur est impossible. Azra glisse rapidement à elle et Maâra qu'il faudrait convaincre Gwandor de se détourner d'elle. Car, comme Merilian le confirme, il est l'un des maîtres du château et pourrait littéralement inverser le rapport de forces. Le nécromancien ajoute :

« Soyez prêts à tout. Kadria a tenté de nous assassiner sur le chemin. J'imagine que cet ordre ne retrouvera la paix que lorsque nous serons débarrassés d'elle. »

Il glisse ensuite les mêmes consignes à Arken : faire diversion et, si possible, rejoindre Gwandor et de le rallier.

Alors que vous avancez vers les portes et qu'Azra s'éloigne avec Daemon, les suivants de Merilian vous suivent comme des ombres, restant à bonne distance mais espérant probablement pouvoir entrer dans le château à votre suite.

Cependant, lorsque vous arrivez, Shaddem braque son arbalète sur vous. Tout en écoutant Arken, il marmonne à Zu'gash :

« Encore une fois, tu n'as pas le droit de passé. Ordre de Kadria. La dernière fois, j'ai tiré à côté mais cette fois, sois-en sûr, je ne te raterais pas. Et il y a d'autres gardes derrière. Vous n'avez aucune chance d'entrer dans le château. »

Bien que cela le peine manifestement, il à l'air sérieux. Il se tourne ensuite vers Arken :

« Ça fait plaisir de te voir, vieux... Mais depuis ton départ, les choses ont bien changée. Tout l'ordre marche sur la tête. Tu es sur la liste noire de Kadria... Pour ta propre sécurité, il vaudrait mieux que tu n'entres pas. »

Enfin, il précise à la sindel :

« Peut-être que je peux faire passer un message, si vous êtes disposés à prêter serment d'allégeance à Kadria... mais je ne garantis rien. »

Il secoue la tête :

« Bon sang, je n'ai jamais autant détesté mon boulot... mais je n'ai pas le choix. »

Arken semble dévasté :

« Notre ordre est voué à Phaïtos et à lui seul... ce n'est pas comme ça que ça devrait se passer. »

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Re: Le Château d'Endor (Guilde Messagers du Corbeau)

Message par Maâra » mer. 31 juil. 2019 15:26

Et, se disant, elle voit l’humain braquer son arbalète vers eux et s’adresser à la peau verte, nullement inquiétée, alors qu’elle n’a pas fini de parler.
Des propos menaçants lancés en grognant. Ce n’est pas la première fois que la Garzok tente d’entrer au château et ce n’est pas la première fois qu’il la menace de son arme en le lui interdisant, précisant d’un grognement sans profond respect qu’il s’agit d’un ordre de Kadria.
Un ordre sous forme de liste noire personnelle où figure même le nom de personnes absentes depuis de long mois, à l’instar d’Arken qui semble complètement dévasté par la situation au sein de ce qu’il considère encore comme sa famille.

La Sindel fait un pas en arrière et lève ses mains nues devant elle pour tenter d’apaiser le garde. Les autres gardes dont il parle ne sont pas visibles de l’entrée mais une oreille attentive peut percevoir les échos provenant des couloirs en ruines. Ils n’ont aucune chance d’entrer, dit-il comme une évidence ou un avertissement déguisé. Cela le peine de devoir menacer un vieil ami revenant d’une longue mission pour ces mêmes messagers qui veulent aujourd’hui sa mort. Cela le peine de voir l’Ordre marcher sur la tête.

Une femme veut maintenant le transformer à sa guise, sous couvert de lutter contre un fanatisme dangereux, elle en instaure un nouveau dont elle devient peu à peu la monarque. C’est ainsi que le ressent Maâra en tout cas lorsque Shaddem le tourmenté lui fait part d’une chose étonnante. Etant extérieure à tout cela, la Sindel se voit proposer une ouverture, la possibilité d’entrer si toutefois elle se disait d’ores et déjà disposée à prêter allégeance à Kadria.

Le coin de ses lèvres s’étire mollement au souvenir de ces longues années au Naora où le clergé de Sithi ; plus influent, plus intolérant, plus omnipotent, plus redoutable que Dame Kadria, la despote d’un demi clan et d’un château en ruine ; a tenté de lui extorquer son allégeance. Des milliers et des milliers d’heures, des centaines de menaces sous-jacentes envers ceux qui espèrent leur échapper, des milliers de jours à lutter à contre-sens d’un courant ne laissant pas le choix de croire et d’obéir … quand une simple humaine impose sa demande via un portier à l’allégeance en demi-teinte.

Un garde qui ne semble avoir de dévouement que pour son travail. Un travail qui, de son propre aveu, n’a jamais été aussi éprouvant et détesté.

« … Mais je n’ai pas le choix. » Dit-il en conclusion tout en secouant la tête de dépit.

« Je vois, dis la Sindel après avoir réfléchi à sa position. Je suis venue ici pour rencontrer les vrais Messagers … je ferais ce qu’il faut pour.
Shaddem, rajoute-t-elle en murmurant comme on partage un secret, que vous manque-t-il pour avoir le choix ? »

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Modifié en dernier par Maâra le jeu. 16 avr. 2020 15:22, modifié 2 fois.
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Re: Le Château d'Endor (Guilde Messagers du Corbeau)

Message par Zu'Gash » sam. 3 août 2019 10:18

(Avant)
(9)

La peau-verte ne ralentit pas, même quand elle pivote sur sa godasse et marche en arrière, pour voir si c'est bien la gosse qui la suit. Parce que oais, y'a bien quelqu'un dans ses traces, mais y'a trop d'pattes et trop d'poids pour qu'ce soit la gosse. Et la morte-bouclier fait plus clink clink que tap tap tap ! Gros sourire à crocs. Elle a gagné son pari en misant sur ses oreilles pointues ! C'est la grande elfe grise et un type qu'elle n'avait même pas r'marqué qui lui collent au fion ! Nan, à la gueule vu qu'elle marche en r'culant, là. C'est qui au fait c'te nouveau, là ? Encore un mort avec de la peau pas trop vieille sorti du fond d'un sac ? Comme le lapin crevé d'c'te couillon d'comique qu'a cru faire marrer son ancien chef avec ses tours foirés ? L'a fini comme le lapin, maint'nant qu'elle y pense. Mais l'rongeur était meilleur, l'avait plus de viande et une peau toute douce et blanche, lui ! Vu qu'elle y pense, ça fait longtemps qu'elle a pas bouffé d'lapin. Ou sanglier. Ou d'kaeash tiens. Ou d'laineuse... Bordel, v'là c'qu'elle a oublié ! Ramener une laineuse pour s'la farcir sous son abri ! Comment ça s'fait qu'son estomac lui ait rien dit ? Il pionce ? Ah ben tiens ! Suffit qu'elle y pense, et m'dame la panse s'remet à gueuler !

Son pied racle par terre et la pousse en sens inverse. Elle passe entre l'elfette trop maigre pour êt' si grande et l'gus qui sa suit, leur lançant un p'tit r'gard quand elle les voit ouvrir la gueule. Sauf qu'elle a pas l'temps de d'mander c'qu'il y a qu'elle se ramasse le pif sur un truc dur. Et froid. Et qui reste contre sa tronche sans bouger. 'Fin si. Elle fait un pas à gauche, l'machin reste collé à ses crocs. Pareil à droite. Et quand elle sautille, c'qui fait gueuler Aro' sur son épaule. D'puis quand y'a un mur là ? En métal en plus ? Et qui bouge pour s'fout' sur son ch'min ? La peau-verte s'accroupit, prenant son élan pour faire le plus gros saut possible. Sauf que l'sieur mur le sait ! Il bouge ! Il r'cule ! Nan, il avance vers elle ! Et la peau-verte doit faire pareil ! 'Fin nan, elle doit reculer, elle ! Elle dandine du fion en l'faisant. Bordel, elle r'ssemble à un gros canard ! Avec une cape en nounours ! Et sans plumes ! Un canard déplumé poilu... Quel goût ça peut avoir, ça ?

"Je sens que je vais regretter ma question... Qu'est-ce que tu fais, ô imbécile ?!", siffle le mur.

"Beuh ? Juju' ? T'es là ?"

"Je t'interdis de m'appeler aussi familièrement, ignoble créature !"

"Maya ! Mayaaa !", gueule la peau-verte en plaquant les pattes contre la paroi d'métal. Et elle tape dessus des poings. " Viens vite ! Juju' s'est fait bouffer par un mur !"

L'silence tombe autour d'la peau-verte, qui r'double d'effort pour taper l'métal, surtout sur l'dessin qui en r'ssort. Elle fout quoi la gosse ? Elle en veut plus d'sa frangin en fin d'compte ? D'accord, l'est pas très drôle, mais elle est marrante quand même ! Un peu !

"Zu'Gash.", appelle la gamine juste à côté d'elle. Elle aussi est dans l'mur ?! "C'est juste son bouclier."

"Gné ?"

La garzoke s'relève et l'mur bouge d'un coup, lui f'sant faire un p'tit pas en arrière. Et là, elle voit la morte-bouclier avec l'pif plissé qui la mate comme si une chiure d'katrel était tombée sur l'bord d'son bol d'soupe. Au lieu d'dans. C'pas vraiment bon la chiure d'ces bestioles, mais ça corse pas mal de trucs ! Mais c'pas l'plus important ! La morte est là ! Pas dans un mur ! Là ! Et la garzoke lui ouvre les bras, éjectant dans un "Raah" Aroroa d'son épaule, bien contente d'la voir.

"Jujuuuu !"

"Ne... M'approche... Pas..."

"Zu'Gash, s'il te plait.", interrompt la gosse, faisant stopper net la peau-verte qu'a encore les bras en l'air.

C'la première fois qu'elle est polie avec elle la gosse, nan ? Elle est malade ? Elle s'est fait mordre par l'corniaud blanc aussi ? Les yeux rouges la matent puis sa grosse paluche s'pose sur la tête d'la gamine. Maya s'laisse faire en plus. Elle cherche même pas à lui fracasser les orteils. C'dire si y'a un truc qui va pas. Elle a presque des p'tites larmes dans ses affreux jolis yeux la p'tite.

"Je... Je voudrais rentrer chez nous."

La gamine a l'air bizarre, comme si elle avait peur qu'sa magie noire r'fasse des siennes en même temps qu'sa voix. Ou comme si elle f'sait un caprice ou qu'elle savait qu'elle d'mandait un truc pas possible. Mais c'con, l'château est juste là, pile poil derrière Didi ! La tanneuse ébouriffe la tignasse noire d'sa grosse patte et fait un gros sourire d'chieuse. Héhé ! Elle a pigé !

"Nan mais t'vas pas chialer hein ? S'tu veux que j'vienne te border et t'tenir la main jusqu'à c'que tu pionces, t'as qu'à l'dire directement !", ricane la peau-verte avant d'chouiner quand un talon s'abat sur son p'tit orteil. "Woailleuh !" Bon, elle va déjà mieux !

Zu'Gash avance vers l'château, la gosse toujours sous ses doigts calleux et s'fait arrêter par Shaddem. Comme les autres. L'type inconnu s'appelle en fait Arken, la grande grise Maâra et ils font des courbettes au garde d'la porte. Sauf que Didi a du avaler un truc d'travers ent' le moment où ils s'sont vus et là, parce qu'il la menace de lui planter son carreau dans la couenne et qu'il y a d'autres gardes dans l'bâtiment pour les empêcher d'entrer. C'est quoi l'problème ? Ils sont en plein ménage ? Didi a vraiment un tablier qui traine dans l'coin ?

Zu'Gash n'pige pas grand chose à c'qui s'dit, sauf que Kadria a pris des gens en grippe et qu'pour passer l'entrée, faut prêter allan... Agen... Allélan... Agelance ? Bref, faut jurer êt' du côté d'la dame aux corbacs, et juste pour faire passer un message. Grimper la tour pour aller jurer, en r'descendre et donner un message à un aut' messager qui ira l'porter ? C'pas un peu con comme méthode ? L'a qu'à descendre la patronne ! Pas qu'l'exercice emmerde sa peau-verte, mais l'ventre vide c'pas sympa d'partir en escalade !

La grande grisée s'fait entendre, disant qu'elle veut rencontrer les vrais messagers. Messagers d'quoi ? ... Ah ! Les Messagers du meilleur des dieux ! Les copains et elle, quoi ! Elle pose d'aut' questions, mais Zu'Gash s'en fout. C'qu'elle voit, c'est qu'la gosse veut rentrer s'coucher, qu'Shaddi peut pas la laisser passer et qu'la peau-verte a encore des trucs à livrer.

Qu'ils causent entre eux, c'est pas son problème. Elle, elle a quelqu'un d'autre à voir. Elle met les mains en porte-voix et s'campe sur ses grosses guiboles. C'est parti !

"Paaaatroooon ! Lord Gwandoooor ! Mon patron préféré après l'Graaaaand ! J'suis rentréééée !", gueule la peau-verte sans la moindre retenue. "Patrooon ! J'ai oublié ma cléééé ! V'nez m'ouvriiir !"

Les yeux rouges matent Shaddem qui garde la porte. Il a qu'à rester sur l'palier comme un con. La garzoke s'en fout d'sa porte. Elle inspire un grand coup et r'commence à gueuler, la Maya sous son bras s'bouchant les oreilles. Elle la connait c'te gosse, l'est pas conne.

"C'pas graaave sinooon ! Z'avez qu'à faire du bruiiiit ! J'me f'rai mon entrée dans un des muuuurs pour vous r'trouver ! Patroooon !", gueule-t-elle encore plus fort avant d'sourire tous crocs dehors, d'sortir son gourdin et d'mater Didi. "L'boulot c'est l'boulot, Didi ! M'enfin garde ta porte, j'vais aller en tailler une autre à côté si mon p'tit patron guerrier n'vient pas.", dit-elle en pointant une paroi au beau milieu d'un mur proche.

Vu qu'elle s'est échauffée contre une paroi d'métal, c'pas quelques cailloux qui vont l'arrêter ! Pis ça leur montrera qu'un abri d'pierres, c'qu'un piège qui d'mande à tomber sur l'coin d'une gueule !


(Après)
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Zu'Gash "l'apprivoisée" - Garzoke coureuse des plaines, des Messagers du Corbeau et Aroroa

"Si ça peut crever, j'vais l'éclater. Et si ça peut pas ? Ben j'vais quand même essayer ! On n'sait jamais !
"

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Azra
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Re: Le Château d'Endor (Guilde Messagers du Corbeau)

Message par Azra » dim. 4 août 2019 14:44

MaJ pour Maara et Zu'gash


En réponse à Maâra, le gardien secoue tristement la tête :

"J'aimerais vous aider mais, à part l'élimination des "rebelles" du village, je doute que vous puissiez la faire changer d'avis..."

Mais à ce moment là, Zu'gash entre en action. Une action bruyante qui tire quelques sueurs à Shaddem... puis un sourire lorsqu'il entrevoit enfin une issue à la situation :

"Mais bien sûr ! Tu étais en mission pour Gwandor ! Je suis sûr que Kadria ne voudrait pas le mettre en rogne... Hum... hé bien vous pouvez passer ! Mais faites attention, le Sombre Lord est... un peu soupe-au-lait, ces derniers temps."

Il n'a pas à négocier longtemps pour faire ouvrir le passage. Vous entrez dans l'antichambre, qui n'est plus gardée par aucun squelette mais par une troupe de Messagers aux tenus divers et variées. Plusieurs arborent un symbole argenté représentant une bouche stylisée avec un doigt dessus... Ils n'ont pas l'air très content, mais vous laissent passer. Vous êtes maintenant dans les couloirs du château. L'activité y est faible, c'est à peine si vous y croisez un ou deux Messager...

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Daemon
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Re: Le Château d'Endor (Guilde Messagers du Corbeau)

Message par Daemon » mar. 6 août 2019 22:30

- IX -

Daemon s'immobilisa devant le dénivelé de roches et d’épines. Hormis quelques lueurs venant des tours, aucune torche, ni aucune sentinelle n'était visible. Une nuit noire et silencieuse… Trop silencieuse. Normalement des gardes squelettiques arpentaient les vestiges des contreforts, tandis que des archers veillaient dans les hauteurs. L'absence de surveillance le surprit dans un premier temps. Cela ressemblait à de la négligence, presque à une invitation... ce qu'il craignait.

Il entendit un cliquetis. Azra et Rendrak se joignaient à lui. Le nécromant l’intima de ne pas en faire une affaire personnelle, car défaire Kadria était un travail d'équipe. Il le mit en garde, en rappelant leur mésaventure dans la plaine herbeuse.

« Elle est dangereuse, je ne l’ignore pas. D’ailleurs, tu vas devoir être particulièrement prudent, car Kadria est une maitresse de la magie blanche et les morts-vivants sont le cadet de ses soucis… Mais plus important, ce dont tu dois te méfier, ce sont ses reflets trompeurs. En admettant que la confusion t’épargne, si tu la rencontres, n’accorde aucune confiance en tes sens. Ses illusions te troubleront et t’induiront immanquablement en erreur … »

Il s’arrêta un instant et guetta les ombres du dénivelé. Encore fallait-il s’introduire dans le château et échapper à la vigilance des messagers.

« Vers l’est les reliefs se corsent et tombent dans le ruisseau en contrebas. Plus haut se trouve un grand mur circulaire. Une étroite corniche suit sa base, et si nous réussissons à l’emprunter sans encombres, nous aurons accès au jardin de Zéphanie. Alors si tu insistes pour me suivre, veille à ne faire aucun bruit… nous seront exposés. »

Azra demeura silencieux, surement un peu courroucé par le ton avec lequel le semi-elfe s'adressait à lui. Ils gravirent le désordre de blocs massifs entre lesquels la végétation s’était insinuée, permettant ainsi de trouver des prises faciles. Rendrak utilisa son crochet au bout de sa chaine pour atteindre les endroits inaccessibles et les hisser ensuite en hauteur. Ils restèrent ainsi à l’abri de l’éclat de la lune, et arrivèrent au mur d’enceinte qui épousait harmonieusement les variations du rocher.
Un appel tonitruant de Zu’Gash résonna dans la nuit. Elle faisait apparemment des siennes à l’entrée du château, ce qui était une bonne et une mauvaise chose, car l’attention allait se concentrer sur eux, mais tout le château était dorénavant réveillé. Daemon ne savait pas vraiment quoi en penser. Il toisa l'obscurité un instant, et continua son chemin.
La corniche était discrète, invisible et glissante. Ils s’y aventurèrent sans se hâter. Au fil de leur traversée, le mur sur lequel ils étaient adossés se fit moins régulier, puis une brèche apparut.

Le jardin de Zéphanie était désert. Il s’agissait d’un espace assez exiguë, comparé au reste, cloisonné entre la galerie principale et l’aile est, et surmonté par l’imposante silhouette du donjon. L’essentiel de l’espace était occupé par des taillis de lauriers qui formaient un véritable labyrinthe, et une terrasse de pierres blanches, agrémentée d’un bassin, menait à un parapet offrant une vue dégagée sur les montagnes.

« Bienvenue à Endor. »

- XI -
Modifié en dernier par Daemon le ven. 8 janv. 2021 00:24, modifié 6 fois.

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Azra
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Re: Le Château d'Endor (Guilde Messagers du Corbeau)

Message par Azra » jeu. 8 août 2019 18:19

De l'avis de Merilian, il était impératif de trouver un moyen de détourner Lord Gwandor le Sombre de Kadria. Ce maître d'arme shaakt contrôlait une bonne partie de l'ordre et pourrait inverser le rapport de force. Alors que la garzok folle partait déjà vers la porte en ignorant tout le monde, il confirma cet ordre auprès de la jeune nécromancienne, qui répondait au nom de Maya, et de l'homme sombre qui accompagnait Maâra la sindel, qui de son côté, s'appelait Arken. Il leur précisa également comment la dame des brumes avait tenté de se débarrasser d'eux. La partie serait serrée. Mais pas le temps d'en savoir plus, il fallait déjà recommencer à courir : Daemon s'éloignait déjà, déterminé à venger la mémoire de son ami et son propre honneur. Azra s'élança à sa suite en précisant :

« C'est notre but à tous. Mais tu l'as vue sur le chemin : elle est redoutable. Je viens aussi. Tu m'as donné l'espoir d'une famille, je vais la remettre en ordre... »

Rendrak suivait toujours en marmonnant :

« Pourquoi j'ai le sentiment que ça va finir sur une route, sous la pluie, en laissant un carnage derrière ? »

L'ignorant, Daemon tenta de montrer qu'il ne sous-estimait pas Kadria en expliquant ses pouvoirs : elle détiendrait de grands pouvoirs de lumière, ainsi qu'une maîtrise de l'esprit à même de produire toute sorte d'illusion. Cela, la liche s'en doutait déjà, mais la confirmation n'était pas agréable à entendre pour autant. Ce combat serait rude, même pour lui...

Ensuite, le semi-elfe se dirigea le long des murs, indiquant une corniche. Par ce passage étroit, il était possible de rejoindre un endroit où le rempart était plus bas et pourrait être escaladé pour accéder à l'antique jardin de Zéphanie. Ils traversèrent des amas de roches effondrés, restes de l'antique rempart, avant d'arriver au pied du mur. Le lierre était bien présent, mais rare, comme si la vie hésitait à s'approcher.Le rempart, qui avait dû être haut, n'en était pas moins en grande partie effondré et ne s'élevait pas à plus de trois mètres au-dessus d'eux. C'était effectivement un très bon endroit pour faire passer un petit groupe !

Aussitôt arrivé, Rendrak projeta son crochet en haut du mur, l'accrochant tel un grappin. Il n'avait rien d'un grand grimpeur, mais ses griffes et les nombreuses prises lui permirent de se hisser rapidement. Une fois en haut, sa silhouette sinistre se pencha devant le clair de lune pour leur envoyer sa chaîne.

« Ne traînez pas. On est sacrément exposé, ici... »

Azra saisit la chaîne et, avec l'aide de son compagnon, parvint à se hisser sur le mur. Daemon suivi bientôt et, une fois qu'il l'eut rejoint, ils arrivèrent dans une petite cour carrée encombrée d'une végétation luxuriante qui, étonnamment, gardait quelques traces de ce qui avait dû être des essences variées. L'essentiel avait malgré tout disparu sous les arbustes et les buissons, mais quelques lauriers avaient cru jusqu'à devenir de véritables arbres. Ce jardin, avait pourtant jadis dû être très élégant, surélevé et construit au pied du donjon, il devait permettre aux maîtres des lieux d'avoir une superbe vue sur la vallée en contrebas.

Ils se glissèrent à travers aussi silencieusement que le permettait la végétation vers le cloître qui entourait le jardin. C'est à ce moment-là que qu'Azra sentit quelque chose perforer sa robe. Il y porta aussitôt la main pour retirer...

« Une fléchette empoisonnée ? Bien essayé... »

Rendrak s'était déjà élancé vers l'origine du tir, mais une forme rousse bondit devant lui et lui barra la route. Un liykor ! Et bien vivant ! Un autre messager se présenta derrière lui, un jeune homme du désert aux cheveux curieusement blancs, puis un autre qui portait une sarbacane. Deux autres hommes en noir surgirent de sombres recoins.

Avec un calme étonnant compte tenu des circonstances, le liykor déclara :

« Vous êtes sots si vous pensiez pouvoir entrer sans être surveillés par la Dame des brumes. Endor ne tombera pas. »

Azra regardait pensivement la fléchette. Il y avait quelque chose qui n'allait pas...

« Mais il faudrait être stupide pour tenter de m'abattre en m'empoisonnant. La Dame des brume pourrait-elle ignorer cela ? »

Il tira sa dague. Dans tous les cas, il allait sans doute falloir passer en force.
Modifié en dernier par Azra le mer. 4 sept. 2019 20:29, modifié 1 fois.

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Zu'Gash
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Re: Le Château d'Endor (Guilde Messagers du Corbeau)

Message par Zu'Gash » mer. 21 août 2019 01:54

(Avant)
(10)

Le vent souffle. Un truc tourne et tourne. La peau-verte regarde fixement son adversaire. Depuis l'temps qu'ça la démange, l'grand jour est arrivé ! Elle mate la face froide qui lui rend son r'gard, ses deux yeux verts même pas sur l'même niveau lui donnant une tronche débile. Zu'Gash a les doigts qui frétillent au-dessus de ses bolas, son sourire à crocs bien visible. S'il bouge d'un poil, elle va s'le faire. Et même s'il n'bouge pas, elle va lui rentrer d'dans ! L'a beau avoir l'pied bien planté dans l'sol, la peau-verte sait qu'elle est la plus forte ! Elle va le percuter ! Et lui faire péter les jointures ! Et ! Et ? Tiens ? Il lui cause sans ouvrir la gueule ? Ah ben nan, c'est la voix de Shaddi' qui résonne depuis la porte. L'gardien d'l'entrée a l'air d'avoir pigé que la tanneuse a des trucs à livrer. C'pas comme si elle n'l'avait pas dit à l'instant, hein ? Il s'fait d'jà vieux le Didi ? Ou c'est la capuche qui lui couvre les esgourdes. Bref, l'truc noir qu'elle trimballe dans son paquetage leur ouvre l'accès.

La peau-verte recule d'un pas puis d'un autre avant d'pointer le doigt vers le mur qu'elle a deux fois plus envie d'défoncer.

"On a un compte à régler, l'croulant. T'bouges pas d'là, pigé ? On n'en a pas fini, tous les deux.", déclare la garzoke en tapant de l'index sur le torse moussu d'son opposant. Et faisant la gueule quand elle s'retourne.

Maya l'attend et elle choppe une patte de la peau d'ourse au passage. Qu'est-ce y lui prend, encore ? L'a peur de s'paumer ? De s'casser la gueule ? Ou alors c'est la vue des aut' types gardant la porte, avec lesquels Shaddi-di cause un peu pour les laisser passer. Déjà qu'les gardes en nonos étaient un peu cons, v'là qu'ils les ont remplacé par des vivants pas foutus d'piger qu'ils prennent d'la place. Comment tu veux passer sans envoyer valser l'un ou l'autre d'ces abrutis contre un mur ? Pfeuh ! Elle aurait vraiment du l'défoncer ! Le tas d'pierres, hein ? Pas Shaddi ou un d'ces gus qu'elle a pas souvenir d'avoir croisé. Si elle avait démoli c't'agencement de minerai comme prévu, un des couillons envoyé paître aurait p't'êt' eu la chance d'atterrir dehors plutôt que d'dans ! Dans l'mur, encore une fois. Pas dans l'dedans du dehors ni l'dedans du dedans, parce que ça voudrait dire qu'il n'est pas sorti en fait.

Y'en a un qui la mate avec un air pas content et...

Oh...

Oh bordel ! C'est quoi c'truc ?! Et y'en a plein partout ! Une vraie invasion !

"Bouge pas !", beugle la peau-verte avant d'avancer d'un coup vers le type le plus proche.

Elle plaque sa grosse paluche pile sur la mamelle d'un Messager ! Ou pas ? C'pas une femelle là-d'ssous, mais ça fait tout pareil sous la main ! C'est si mou que ça les humains ? Et à moitié moins quand c'est juste un d'mi comme le Demi, ça le fait aussi ? Faudra qu'elle vérifie ça quand elle le r'verra ! Mais là, y'a plus grave ! Un truc tout froid, qu'elle a choppé ent' sa paume et l'gus qu'a l'air... Figé ? Bah, tant mieux s'il bouge plus, ça lui facilite le sauvetage ! La tanneuse referme la main et tire... Et tire... Et tire, jusqu'à c'que l'type fasse un p'tit cri d'cochon et r'cule d'un pas. Un gros pas. Assez pour limite atteindre l'aut' côté d'la pièce.

"Mais gueule pas ! J'veux t'sauver les miches !", boude la garzoke en pointant un truc du doigt. "T'as une bestiole toute grise, qui brille, et énoooorme pile poil là ! Mais me mate pas moi ! Regarde-le, là ! Mais t'es con ou quoi ? C'pas mon doigt qu'il faut r'garder non plus !"

"Zu'Gash.", appelle la gosse, lui faisant tourner la tête totalement de l'autre côté pour voir c'qu'elle veut. "C'est un emblème, pas un insecte."

"Beuh ? T'es sûre ?", lâche la garzoke avant de plisser les yeux vers un autre Messager et d'regarder très très fort.

"Oui. On y va ?", demande-t-elle, sauf que c'est la gosse qui tire la paluche de l'ourse morte vers le couloir.

Zu'Gash la rattrape d'un seul pas et aplatit sa grosse patte vers les longs cheveux noirs. Et manque. Elle ne touche même pas la gamine. L'a pas du viser juste. Alors elle r'commence. Et encore. Et une nouvelle fois. Beh alors ? Elle est bourrée ou quoi ? Ah nan ! Ca y est, pigé ! C'est juste que la gosse s'penche en arrière ou sur l'côté dès qu'la main descend ! L'est agile la p'tite ! Et elle fait ça sans lâcher la papatte. L'est drôle c'te jeunette ! Et rien qu'ça, ça ramène un gros sourire sur la trogne à crocs.

La peau-verte a l'idée du jour en levant ses deux mains pour attaquer la p'tite, quand un coup d'bec la rappelle à l'ordre. L'elfette grisée lui a demandé un truc sur Gwandor. Où qu'il s'trouve en fait.

"L'patron ? J'l'ai jamais vu aut' part que dans l'terrain d'entrain'ment d'la salle d'armes. T'verras, t'en r'viendras pas ! Assez sombre, très bien fait de c'qu'on en voit, dangereux juste c'qui faut pour t'faire clamser en t'marrant ! Et avec de tout ! Des épées, des lances, n'importe quel machin pour s'taper d'ssus et..."

"Rha ?"

"Hein ? Qu'est-ce qu'tu chantes encore ?"

"Rah, rah rha ?"

"Mais non, du terrain ! Pourquoi qu'j'aurais dit du patron qu'il est bien fait ?", demande la peau-verte en haussant un sourcil. "Et puis ça s'dit pas en plus, si ?"

Silence. Gros silence. Le temps qu'Maya toussote et qu'Aroroa se racle la gorge.

"Hein ? Ah oui ! Ben oui, tu l'trouv'ras dans la pièce avec des épées, des lances, et des..."

"Rah !"

"Eh, j'allais l'dire !", boude la garzoke.

Quelques pas après, l'elfette grise lui d'mande encore un truc. C'te fois, c'est où trouver Kadria. Zu'Gash fronce le pif, puis les sourcils, puis toute la tronche. Un batt'ment d'coeur, deux, trois et...

*Buuuurp !*

"Ah bordel, ça va mieux ! D'puis l'temps que j'l'avais d'coincé au fond d'la panse, çui-là !", rigole la tanneuse avant d'pointer un doigt en l'air. "Là-haut. 'Fin, pas dans l'plafond ni là-haut là-haut, hein ? Y'a qu'les piafs qui y vont. Les siens aussi ! Enfin, possible ? C'est vrai qu'elle en a plein et qu'j'en n'ai jamais vu s'balader dans l'coin. Y'en a assez pour la soul'ver et l'envoyer en haut, p't'êt' ? J'en sais rien en fait."

"Rahh."

"De quoi ? Ah oais ! Ben oais, comme Aro' l'dit. Y'a pas plus clair !"

"Raah..."

"Ben oui, là-haut. Tu viens d'le dire, Aro' !"

"Rah ! Rha raah raaaah !"

"Dans sa tour, au bout d'ce couloir-là.", indique la tanneuse en pointant une direction du doigt. "Voilà, j'ai répété. J'gagne quoi ? "

Souffle exaspéré du corbeau à trois mirettes qui s'installe sur son épaule et... Fait la gueule. Encore. Bah, c'pas grave, elle voit déjà l'entrée d'la salle d'armes ! Elle sourit de tous ses crocs et trottine, les genoux bien hauts avant de se plaquer façon mouche écrasée par un tissu contre le montant de la porte.

"Paaatrooon, c'est moiiii !"


(Après)
Modifié en dernier par Zu'Gash le ven. 6 août 2021 11:09, modifié 1 fois.
Zu'Gash "l'apprivoisée" - Garzoke coureuse des plaines, des Messagers du Corbeau et Aroroa

"Si ça peut crever, j'vais l'éclater. Et si ça peut pas ? Ben j'vais quand même essayer ! On n'sait jamais !
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Maâra
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Re: Le Château d'Endor (Guilde Messagers du Corbeau)

Message par Maâra » ven. 23 août 2019 15:46

La réponse de l’humain étonne Maâra à plus d’un titre. En plus de s’attendre visiblement à ce qu’on lui prête allégeance à l’aveugle, une condition pour être acceptée en retour par la dame Kadria est l’élimination des rebelles du village. L’humain ne semble pas vraiment ravi de nommer ses anciens amis des rebelles mais, en l’occurrence, il ne semble pas non plus prompt à proposer autre chose. Par peur, très probablement.

« L’élimination … ? » Entame Maâra d’une voix où se mêle l’incompréhension.

Sans procès, sans raison, sans qu’ils ne se soient réellement attaqué au château. La Sindel reste bouché bée. Son odorat et sa vue lui feraient-ils défaut ? Se serait-elle retrouvée en territoire Garzok par inadvertance ou au sein d’un peuple barbare sans foi ni loi, des rebuts de la raison elle-même. Car son ouïe, elle, lui laisse penser que c’est le cas. Une tuerie gratuite pour prouver son mérite et son allégeance … n’est-ce pas là les pratiques de peuples primitifs ?

Et tel le loup qui montre sa queue, une variante originale de la conception du mot primitif surgit non loin. La Garzok se met soudainement à hurler à tue-tête en direction du château. D’une voix forte à faire trembler un vaisselier, elle cherche à attirer directement l’attention de Gwandor le neutre, qu’elle nomme Lord Gwandor. Une trace infime de respect se ressent à travers ses manières rustiques et cavalières. Il s’avère d’ailleurs que l’homme est quelqu’un d’important pour elle, son préféré après le Grand dit-elle naturellement, sans exhortation fastidieuse ou refrain pompeux pour faire allusion à une divinité.

Au creux de son esprit las et sceptique, le Faera de Maâra rit et s’amuse du comportement de Zu’gash qui ; après avoir hurlé de plus belle au point de faire siffler les oreilles de Maâra ; menace de se faire sa propre entrée à travers les murs épais du château pour retrouver elle-même le patron, faisant fi du risque de prendre un carreau d’arbalète.

((Difficile de savoir si elle est profondément bête ou savamment géniale.
- Elle est en train de défier un mur … littéralement. Regarde-là, elle le défie du regard.
- Juge du résultat avant de t’emporter sur une première impression.))


Et pour cause, Shaddem change brusquement d’attitude. D’abord nerveux à l’idée de vraiment attirer l’attention sur lui et ses visiteurs, son visage se fend d’un sourire complice. La scène surréaliste de la Garzok aura finalement plus servi que la méthode pleine de tact de Maâra. Gwandor doit réellement être un homme puissant et quelqu’un que personne ne souhaite se mettre à dos. Aussitôt a-t’il comprit que Zu’gash revenait d’une mission pour cet homme, le garde leur ouvre les portes à tous, Maâra et Arken inclus, prétextant que même Kadria ne voudrait pas mettre le Lord en rogne.

((Inconsciemment savante ça te va ? Elle vous a ouvert les portes quand même ! J’l’aime bien moi.
- Elle est en train de pointer le mur du doigt et de lui parler …
- Mais elle vous a ouvert les portes !! ))


Shaddem négocie un instant avec les gardes les plus proches des grandes portes. Ils n’ont pas l’air ravi de les laisser entrer et échangent avec le garde principal un regard plein de suspicion, mais le fait est que Lord Gwandor est la clé de leur belliqueuse querelle et qu’ils ne sont pas prêts à être ceux qui le feront basculer pour un camp.

Ils pénètrent dans l’antichambre du château, large et haut de plafond bien que celui-ci soit à moitié effondré, des gravas sont entreposés dans un coin. L’odeur de vieille pierre humide rempli les narines de la Sindel qui fronce le nez le temps de s’y accommoder. Il y a le long d’un mur plusieurs râteliers où s’amoncelle des armes de moyenne factures mais imposantes pour la plupart. L’ambiance, elle, est pesante et saturée d’insultes murmurées et de menaces mimées.
Et pourtant, il en est une qui avance comme en terrain vide d’animosité, contrairement à la jeune fille aux longs cheveux bruns qui l’accompagne. Maâra observe du coin de l’œil le nouvel acte de la pièce de théâtre burlesque qu’est la vie de la Garzok, qui s’époumone contre un garde qui tente de la repousser tandis qu’elle agrippe le symbole argenté que beaucoup portent sur eux. Une sorte de bijoux en forme de bouche avec un doigt dessus, à l’image du geste que l’on fait pour demander le silence. Mais la Garzok, elle, prend cet emblème pour une bestiole toute grise.

Leur tournant le dos, Maâra s’entretient avec Arken après avoir longuement pensé aux récents événements.

«C’est une mauvaise idée que je vienne avec vous. Je vous gênerais.
- Pas autant qu’elle, j’en suis presque sûr.
- Je pense que si un haut gradé comme lui est resté neutre en plein milieu d’un schisme … c’est qu’il y a des raisons, et pas seulement celle de protéger le château. Je ne suis pas capable de le faire changer d’avis.
- Ne dis pas de bêtises.
- Je ne le veux pas. Vous allez sans doute encore me dire que je suis têtue et bornée
- Tu l’es …
(( Tu l’es !!))
- Mais je ne suis pas des leurs de la même manière que je ne suis pas des vôtres. Je ne connais pas cette Mérilian, je n’ai pas connu ce Korben à l’origine du schisme, je ne connais pas cette Kadria … mais j’ai encore l’espoir de trouver ici ce que vous m’avez promis : un endroit où l’on peut vivre sans être condamné pour la nature de notre magie.
- T’étais pourtant avec nous … j’ai été mis sur une liste de gens à abattre sans raison, elle veut l’élimination des rebelles sans aucune forme de procès, elle a tenté de tuer le premier messager, elle renie Phaitos en prenant ainsi le contrôle.
- Mais vous oubliez la condamnation à mort de leur élu. Condamné par quelqu’un ici, mais pas par Kadria.»


Tout en chuchotant les dents serrées pour l’un et l’esprit ailleurs pour l’autre, ils marchent à la suite de la Garzok qui tente de taper la tête de sa jeune amie pour la rassurer quant au danger d’être ici. Maâra lui demande alors si elle sait où se trouve ce fameux Lord Gwandor. La réponse est à la fois simple et extravagante, à l’image du personnage, simple d’intellect et extravagante du comportement.
Le Faera de Maâra s’apprête à traduire au fur et à mesure.

((J’arrive à suivre.
- Comment est-ce possible ! dit son Faera dont le ton sarcastique ne se transmet pas aux oreilles de l'elfe.
- C’est un peu comme apprendre une langue étrangère.))

Il y a peu de chance de trouver le maître d’arme en dehors du terrain d’entrainement qui, selon la description de la Garzok, est bien mieux fourni que les couloirs qu’ils arpentent. Mais cela n’empêche pas Zu’gash de se perdre à nouveau dans ses explications imagées et le profond puits sans fond des ses pensées. Le corbeau qui l’accompagne et qui croasse régulièrement pendant ses soliloques semble être un outil de reconditionnement efficace … mais temporaire.
Maâra est si sûre de la comprendre et si peu dérangée par le ressac des pensées de la Garzok dans ses paroles qu’elle lui demande, ensuite, si elle sait où se trouve cette fameuse Kadria. La Garzok a comme une hésitation et un instant, Maâra se demande si ses présomptions quant à la indifférence de Zu’gash à la question du schisme ne sont pas erronées.
Mais loin d’entendre des critiques ou des accusations de trahisons, c’est une sonore éructation nauséabonde qui se répand dans le couloir. La Garzok s’en félicite d’ailleurs chaudement sous le regard médusé d’Arken, celui plus las de la jeune fille et intensément exaspéré de la fraîche morte vivante en armure ; puis répond naturellement à la question de la Sindel.

Et comme précédemment, ses paroles filent à grande vitesse tandis que son propre esprit peine à suivre. Kadria se trouve là haut dit-elle précisant aussitôt qu’elle ne parle pas du plafond et encore moins du ciel avant de se perdre en une digression à propos d’oiseaux … un tant soit peu lié au sujet de la réponse car Kadria en possède des particuliers qu’elle n’a jamais vu voler, mais qui s’en éloigne encore un peu plus lorsqu’elle se demande si tant d’oiseaux pourraient porter une femme et l’envoyer en haut.

((Et là tu comprends toujours ?
- J’ai surtout compris que le corbeau fait parti intégrante de son langage … observe.))

Le corbeau croasse nerveusement en sortant son bec de la tignasse sûrement infectée de la peau verte et après quelques secondes de recadrage, l’information tombe comme elle aurait dû si Zu’gash parlait la langue commune.
Kadria devrait se trouver en haut de sa tour, au bout du couloir perpendiculaire au leur.

Tandis que la Garzok trottine de manière plus exubérante d’un boiteux sous drogue hallucinogène, Maâra s’arrête.

« Mais c’est notre ennemie, crache Arken à mi voix d’un air plus désespéré que colérique.
- L’ennemie de Mérilian et de ses alliés fanatiques. Vous devriez rester ici avec la peau verte et vous entretenir avec Gwandor.
- Après tout ce qu’on a traversé, je ne veux pas devenir ton ennemi.
- C’est bien là ma plus grande difficulté à accepter ce qui se passe ici … tel que vous m’avez décrit les Messagers, ils ne devraient s’entretuer ainsi. Ni vous … »


Le fracas d’un poids mort sur la lourde porte de la salle d’arme les fait sursauter tous les deux. Zu’gash vient de toquer à sa manière, de tout son corps contre la paroi pour prévenir son patron de son arrivée.

« Il y a plus urgent que mon entêtement à douter des dires d’une fanatique fêlée. »

Arken s’éloigne en courant, non sans avoir souhaité à Maâra de trouver ce qu’elle cherche.


Le long couloir menant à la tour de Dame Kadria est en assez bon état, éclairé par des torches installées récemment, le luxe d’antan est loin mais le plafond n’est pas éventré et les murs sont restaurés. Il y a plusieurs portes le long du couloir, nombreuses et assez rapprochées les unes des autres. Maâra marche d’un pas rapide, le dos droit et le menton haut, et semblant assez déterminée pour qu’aucune des personnes qu’elle croise ne lui adresse la parole ou ne tente de l’arrêter. Tous, en revanche, l’observent avec une méfiance non dissimulée.

Un long escalier à vis gravite le long de la tour, direct jusqu’au sommet. Maâra s’y engage sans hésiter mais au fur et à mesure que les marches la rapprochent de sa destination, une pensée agite son esprit presque imperturbable : que ferait-elle si la Dame n’était pas disposée à lui parler, s’en irait-elle comme elle est arrivée ?


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Modifié en dernier par Maâra le jeu. 16 avr. 2020 15:33, modifié 2 fois.
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Azra
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Re: Le Château d'Endor (Guilde Messagers du Corbeau)

Message par Azra » ven. 23 août 2019 18:01

MaJ pour Zu'gash


La porte de la salle d'arme s'ouvre devant toi, révélant un lieu qui semble épargné par la folie qui a saisie la guilde. Ici, des messagers continuent à s'entraîner et le fracas des lames tranche avec le silence du château. Lorsque tu entres, plusieurs visages se tournent vers vous, et tu vois Gwandor approcher, dans son éternelle armure noire. Tu jurerais que ses joues sont un peu plus creusées par le soucis que dans tes souvenirs. Ils vous adresse un signe de tête à chacun :

"Maya... Zu'gash... Vous rentrez en des heures bien sombres. Avez-vous rapporté tout ce qui vous avait été demandé ?"


MaJ pour Maara


Alors que Maâra arrive au sommet de la tour, elle est accueilli par le croassement des corbeaux. Le plafond est très haut, et comporte des centaines de nichoirs. Mais le plus impressionnant est que la vaste pièce est remplie de miroirs. Les images se répercutent et se multiplient à l'infini, de sorte que la tour semble plus grande de l'intérieur que de l'extérieur. Ta propre image se déforme et se multiplie à l'infini dans toutes les directions, et tu es prise de vertiges à la seule vue de ce chaos de fractales impensable. Alors que tu ne sais même plus où regarder pour éviter le risque de migraine, une vois retentit, non pas dans la pièce, mais directement dans ton esprit. Une voix étrange, envoûtante et autoritaire. Une voix qui ne tolère aucune contradiction...

(Quelle étrange manœuvre du destin t'a conduit à moi ? Bénédiction ou malédiction ? Tes pas t'ont portés en même temps que ceux du Premier Messager, mais tu n'es pas avec lui... Que recherches-tu en ces lieux, Maâra ?)

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Maâra
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Re: Le Château d'Endor (Guilde Messagers du Corbeau)

Message par Maâra » dim. 25 août 2019 21:48

Lorsqu’elle approche du sommet de la tour, de très nombreux croassements éclatent et pourfendent ses oreilles. Des centaines de nichoirs sont accrochés aux parois des murs et dissimulent la véritable hauteur du plafond. Les nichoirs eux-mêmes ne sont guère visibles par la nouvelle venue car ils sont en parti cachés par des miroirs. Des dizaines et des dizaines de miroirs sont accrochés partout.
Des miroirs de toutes tailles forment une sorte de labyrinthe déformant et dérangeant, partout, du sol aux murs de pierre ou suspendus. Où qu’elle pose son regard, les éléments s’entremêlent à l’infini à tel point qu’elle ne sait plus si elle a les pieds solidement posés au sol ou si elle tombe dans un profond abysse. Certains miroirs déforment les reflets, rendant les objets tantôt plus petits, plus grands, plus ronds … mouvants ; d’autres sont comme brisés et reconstruis dans le désordre, cela casse les images en une myriade d’éclats fragmentés. Même immobile, elle a l’impression que son reflet se tord et se disloque à travers un abysse fait d’elle-même.


Prise de vertiges et de douleur à l’arrière des yeux, elle les ferme et avance à tâtons, maladroitement.

Lorsqu’une voix féminine résonne soudain dans sa tête, elle se fige une seconde en raison de l’intrusion puis, se inspire et se calme. La voix n’est pourtant ni réconfortante ni chaleureuse. Elle s’immisce dans son esprit et se propage comme un écho qui gagne en puissance, brutale et dominante. Pourtant, un furtif mouvement étire les lèvres de Maâra tandis que la femme se questionne sur les manigances du destin qui l’ont mené à elle en ce jour, le même jour que le Premier Messager. Sa respiration se détend alors même que la voix la désigne par son nom : elle, l’inconnue de tous.

Son sourire, cependant, et si tant est que l’on puisse nommer ce mouvement ainsi, n’est en aucun cas lié aux dires de la femme, qu’elle entend sans écouter. Il est lié à la présence même de ces paroles dans son esprit. Depuis longtemps elle pense et croit qu’il est possible de communiquer par la pensée, depuis longtemps on la fait passer pour folle quand elle le disait. Personne ne pourra la faire douter maintenant … elle entend quelqu’un dans sa tête et c’est un être vivant, une humaine, pas une substance comme les Faeras.


((Hey, je ne te permets pas, je suis bien plus qu’une substance !
- J’avais raison, depuis le début .
- Et tu veux vraiment faire ça maintenant ?
- J’avais raison. Je ne suis pas folle, seulement logique et moins obtus que tu le dis.
- Qu’est-ce t’en sais que c’est cette Kadria qui te parle … c’est peut être qu’une « substance »
- … ))


Ainsi donc … la personne derrière la voix ne la considère pas encore comme une âme à abattre et semble curieuse de savoir ce qui mène la Sindel en ces lieux et ce qu’elle y recherche.
Plusieurs questions, toute nécessitant une longue réflexion de la part de l’elfe grise.

« Je ne suis pas assez vieille pour avoir un avis quant à la question du hasard ou du destin, je ne saurais m’aventurer sur les chemins tracés par d’autres. Je peux en revanche vous éclairer sur mes motivations.
L’un des vôtres est venu à ma rencontre, arguant que les Messagers avaient remarqué ma volonté de sauver une âme, celle d’une victime de l’autoproclamée déesse Brytha. Je l’ai entendu me dire que vous étiez ici pour accomplir la volonté du Dieu de la Mort ; et ne l’ai écouté que quand j’ai perçu l’humilité dont il faisait preuve envers cette Volonté qu’aucune simple âme telle que nous ne pourrait englober. Je l’ai écouté et je pensais pouvoir trouver ici des personnes stables, capables d’accepter ce que je suis et de m’apprendre à utiliser ce que je possède. Je veux comprendre mes dons de nécromancie afin qu’ils servent à quelque chose de concret, et je veux apprendre à les maîtriser. Je pensais trouver un endroit où je ne serais ni jugée pour la nature de ma magie, ni rejetée pour ce que j'en fais et encore moins menacée ouvertement.
Et si je suis venue ici, dans cette tour … c’est pour comprendre pourquoi j’ai l’impression de m’être tant fourvoyée.
Les Messagers que l’ont m'a décris existaient-ils vraiment ? »




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Modifié en dernier par Maâra le mar. 21 avr. 2020 19:09, modifié 3 fois.
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Zu'Gash
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Re: Le Château d'Endor (Guilde Messagers du Corbeau)

Message par Zu'Gash » sam. 31 août 2019 15:02

(Avant)
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Les yeux rouges matent la pièce qui s'dévoile, son pif renifle les odeurs d'sueur et d'métal, et ses oreilles pointues lui font savoir que oui... Oui... Ces couillons s'bastonnent sans elle ! Bon, ça s'voit qu'c'est pour la blague vu qu'ils s'relèvent les uns les aut' quand ils s'cassent la gueule et y'a pas d'sang par terre. Même pas un peu... Quel est l'con qu'a passé l'balai là ? La garzoke est sûre et certaine qu'il y avait un p'tit tas d'poussière juste là ! Ici ! Pile ent' les guiboles de c't'armure noire ! Qui bouge ? Et qu'avance ! Et qui cause ! Zu'Gash braque ses mirettes rouges plus haut, et encore un peu, et juuuste assez pour voir qu'y'a une bouche sur c'morceau d'métal ! Et qui connait l'nom d'la gosse et d'la tanneuse ! Et... Eh ! Mais oui, y'a l'patron dans c'truc ! L'est coincé ? Nan, il bouge avec. Et vu qu'il manque de gras sur les joues, il doit pouvoir entrer et sortir de c'tas d'ferraille comme il le veut. Quand même, quelle idée d'con d'aller s'coller d'la pierre fondue sur la couenne. T'as même pas l'plaisir de mordre dedans et d'te rappeler d'la bestiole qu'c'était avant !

P'tite douleur sur l'pied quand la gosse lui marche d'ssus et s'avance dans la salle pour faire son p'tit geste de salutation à l'elfe pas clair. L'Gwandor leur dit qu'elles arrivent en des heures sombres avant de d'mander si elles ont fait l'boulot promis. La peau-verte mate l'éclairage d'la pièce. Pis elle s'retourne vers l'couloir. Fait pas si sombre pourtant. De quoi il cause l'patron ? 'Sont pas censés y voir clair aussi dans l'noir ces elfes là ? La tanneuse y réfléchit le temps d'un battement d'cil. Ça la fait chier donc elle arrête. Sa corbac lâche un cri pas content quand la morte-bouclier lui bourre l'épaule pour passer la porte et suivre la gosse. Déjà qu'la Juju a l'air d'faire la gueule au naturel, là c'pire quand elle mate ceux qui s'tapent dessus. L'est jalouse ?

Zu'Gash hausse les épaules. Aroroa râle. La garzoke plonge les mains dans son sac. La corbac' glisse sur son fion l'long d'son bras et finit dans la besace.

"Qu'est-ce qu'tu fous, Aro' ?"

"Rha !"

"Mais oais, c'est ça.", réplique la peau-verte en choppant la paire de bottes où l'piaf s'est planté bec le premier. "Sors d'là, t'en as d'jà une rien qu'à toi ! Pis tu vas tout m'saloper avec ta mélasse d'plumes, là !", boude la garzoke en choppant l'volatile par les pattes et en la plantant sur son crâne. "Bon ! J'en étais où ?"

"Le métal d'obscurité.", souffle Maya sans la r'garder.

"Ah oais ! C'est vrai ! Vous en faites pas, patron ! L'a eu l'temps d'sécher d'puis l'temps ! Parce que oais, tous ces trucs ont fini dans d'la flotte. Et j'vous dis pas l'merdier !", ricane la peau-verte en sortant un à un les morceaux d'olath et en les fourrant sous son bras. "Y'avait des types avec des tentes dans la forêt, pis des garzoks comme moi, mais alors ceux-là... D'vrais cons ! Même l'sieur Nonos en a plus dans la caboche ! Et pis y'a eu d'la baston ! Et d'la magie ! Notez qu'j'y pige rien, mais quand y'a des pics de pierre qui sortent du sol pour s'fourrer dans l'tr..."

"Zu'Gash.", interrompt la gamine en la matant d'ses affreux yeux trop jolis et bien placés pour être honnêtes. "J'ai consigné les détails dans mon rapport."

"Hein ? Son-qui-quoi ?"

"Rah raarah arh !"

"Aaaah ! C'est ça qu'elle f'sait avec son papelard, là ? Ooooh. c't'idée d'con."

"Rah rahah !"

"Eh ! Nan mais, t'as qu'à comparer !", dit la garzoke en choppant l'poignet tout minuscule de la gosse et en plaquant leurs mains ensemble. "J'ai pas des pattes faites pour tenir des plumes ! Enfin si, quand j'plume des trucs mais c'pas pareil !", fait la peau-verte en tendant l'doigt bien haut.

*Flop.*

Elle a d'un coup l'impression d'avoir oublié un machin important.

*Clang clang clang. Plonk.*

Qu'est-ce qu'elle faisait déjà ? Et ça fait combien d'fois qu'elle s'le d'mande aujourd'hui ? Faudrait qu'elle ait un truc pour compter. Genre faire une entaille sur un bâton ou une trace sur un tissu. C'pas con comme idée pour compter ! Pis ça peut servir à noter d'aut' trucs et...

"Toi... Toi ! Immonde créature verdâtre puante et dénuée de la moindre once de cervelle !", gueule la morte pile dans son oreille.

"Oailleuh ! Eh ben putain, ça s'voit qu't'as pas b'soin d'respirer, toi.", s'marre la peau-verte en souriant à la claquemurée. "Pis moi c'est Zu'Gash. C'pas si compliqué."

Tiens ? L'a froid ? Elle tremble d'partout, au point qu'son armure fait un d'ces bruits ! En fait, ça vient d'en bas, d'ses bottes. C'bizarre ça, d'puis quand elle a des bottes grises à rayures noires ? Des rayures qui bougent en plus... Beuh ?

"Eh ! Mais ?!", chouine la tanneuse en r'gardant d'un coup sous son aisselle vide. "C'mon olath ! D'où tu t'permets d'te faire des trucs avec mon métal ! Donne-le-moi ! Donne !", gueule la garzoke en bourrant les jambes de la morte pour la faire dégager et récupérer l'butin. "C'est mon mien, d'abord !"

Les oreilles en pointe entendent un souffle quelqu'part, mais elle s'en fout. Elle ramasse les plaques et morceaux, sauf l'dernier, que la Juju' garde sous son talon. C'pas une morte qui va s'mettre entre elle et la récompense ! Elle la bourre encore, lui tourne deux fois autour avant d'chopper la plaque et d'tirer d'un coup ! La morte perd l'équilibre, battant des bras comme un piaf des ailes et fait deux-trois pas pour pas s'péter la tronche.

"J'ai ! J'ai j'ai j'ai !", fait triomphalement la tanneuse avant d'se tourner d'un coup vers l'patron et d'tendre ses mimines pleines sous son pif. "Voilàààà !"

Silence. La Maya secoue doucement la tête et s'avance avec un p'tit sourire désolé sur la tronche.

"Neuf doses en tout. J'ai compilé les étapes de la mission dans ce parchemin.", fait doucement la gosse en l'posant sur la pile d'métal et des bottes. "Nous sommes de retour, Lord Gwandor et... Un peu perdues quant à ce qui se passe."

"C'vrai ! C'comme quand on s'prévoit un gros gueuleton, pis qu'en allant chercher l'gigot dans la tente ben... Y'a plus d'gigot. Et plus d'tente. Et plus d'cuistot non plus.", fait la peau-verte en acquiesçant pour elle-même, les bras toujours tendus. Et maint'nant qu'elle voit l'patron d'près... "Beuh ? En causant d'ça, qui qui vous a piqué vot' bouffe, patron ? Z'aviez pas l'air si creux avant que j'parte."

Les yeux rouges se mettent à luire.

"Y'a un pique-assiette ? Vous savez qui c'est ? J'peux aller l'tabasser pour vous, hein ? La bouffe c'est sacré ! Et la bouffe du patron qui sait manier l'épée encore plus ! Et celle du patron qui sait manier l'épée et qui s'marre en jouant avec moi, c't'encore plus plus plus sacré ! ", affirme Zu'Gash en bombant l'torse d'indignation.

Un patron, c'est bien. Un patron qu'a l'énergie d'faire des passes d'armes et d'lui taper d'ssus quand elle cherche à lui taper aussi d'ssus, c't'encore mieux !


(Après)
Modifié en dernier par Zu'Gash le ven. 6 août 2021 11:10, modifié 1 fois.
Zu'Gash "l'apprivoisée" - Garzoke coureuse des plaines, des Messagers du Corbeau et Aroroa

"Si ça peut crever, j'vais l'éclater. Et si ça peut pas ? Ben j'vais quand même essayer ! On n'sait jamais !
"

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Azra
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Re: Le Château d'Endor (Guilde Messagers du Corbeau)

Message par Azra » lun. 2 sept. 2019 21:42

MaJ pour Zu'gash


Un spectacle rare se manifeste alors : alors que l'essentiel des messagers se demandaient combien de temps il leur faudrait pour laver le sol du sang de la garzok, l'ombre d'un sourire passe un instant sur le visage de Gwandor. Puis, il se tourna vers Maya :

"Félicitation. J'aurais aimé pouvoir célébrer cela comme il convient, mais je pense que ces objets vont devoir attendre un peu... Kadria à divisé l'ordre, et je ne sais que faire. En un sens, je comprends ce qu'elle veut dire, certains fanatiques étaient un peu trop... instables. Mais j'ai peur qu'elle n'ait attrapée la folie des grandeurs. Tu es peut-être en danger, Maya. Et je manque de solutions. Si tu es vraiment une nécromancienne, et si tu as vraiment un lien avec notre dieu, je te le demande : peux-tu, en toute honnêteté, me donné un signe de Phaïtos ?"

Il ajoute ensuite, sur un ton plus terre à terre :

"Merci bien, Zu'gash. J'aurais sans doute d'autres commandes mais... il y a plus urgent, pour l'instant."

Mais ses yeux restent fixés sur la nécromancienne. Les yeux d'un être séculaire, d'un puissant guerrier au passé aussi mystérieux que torturé, qui demande conseil à une enfant...

MaJ pour Maara


C'est alors que, dans un caléidoscope de lumière, une multitude de femmes rousses vêtues de blanc, toutes identiques, t'encerclent. Non, ce sont juste des reflets. Peut-être la vrai est-elle dedans, mais tu serais bien incapable de trouver laquelle c'est. Sa voix résonne à nouveau dans ta tête :

(Ainsi, tu sais la vérité, sur notre véritable ennemi... Brytha ! Il ne sert à rien de se cacher dans les ténèbres ! La déesse viendra nous chercher où que nous nous cachions. Cet ordre est une arme. Les messagers de la mort... Si tu sais de quoi Brytha est capable, aide moi à en finir avec cette guerre intestine. Je ne suis pas l'ennemi, ici, quoiqu'aient pu te dire certains ! C'est elle ! Et je ne vis que pour la détruire.)

Sa colère est si grande que tu la sens dans chacune de tes pensées. Une rage terrible qui bouillonne dans ton esprit au point de presque te donner la nausée.
Modifié en dernier par Azra le ven. 6 sept. 2019 21:42, modifié 1 fois.

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