La Sylve des Premiers Âges

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Oryash
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Re: La Sylve des Premiers Âges

Message par Oryash » mar. 9 juil. 2019 20:25

Précédemment: Découverte sanglante

Oryash se tenait près de la prêtresse et venait de lui ôter son casque lorsque la personne qui l'avait caché daigna se montrer. Enfin personne, c'était vite dit. La peau blanche se retrouva face à une créature des plus étranges. Jamais encore elle n'avait croisé pareil, chose, animal, entité?
Elle ne savait pas trop dans quelle catégorie ranger cette bestiole. Cette curieuse créature lui expliqua qu'elle avait soigné l'elfe comme elle avait pu et qu'il serait nécessaire de lui administrer d'autres soins plus poussés.
Les yeux rubis dévisagèrent avec insistance cette chose avant que la Phalange de Fenris ne demande.

" Tu es quoi au juste? Pas un humain car tu n'en as pas l'apparence. Un gnome peut-être ? Ou un nain? Je ne sais pas trop à vrai dire. Un animal , mais la couleur verte me laisse perplexe la dessus. Non, ça ne doit pas être ça non plus."

Oryash s'interrogeait beaucoup sur cette créature car tout comme Phalanges de Fenris elle se demandait si ça se mangeait ? Après rien d'étonnant à cela quand on savait que ce peuple ne connaissait quasi rien du monde extérieur en dehors de Nosvéris. Alors de là, à savoir qui le peuplait mis à part des humains ça restait du domaine du mystère. Elle avait croisé beaucoup d'humain, une Likor aussi et un Sindel. Pour toutes autres races, c'était l'inconnu total.
Elle revint cependant à la réalité quand la bête verte lui demanda si elle était guérisseuse.

" Je suis bien des choses, mais pas guérisseuse, sans quoi j'oeuvrerai déjà pour la soigner. Quand vous l'avez trouvé, vous a-t-elle dit quelque chose sur ce qui lui est arrivé? Si comme je le pense, elle vient du château c'est qu'il a été attaqué et que..."

Soudain , elle porta son regard dans cette direction se demandant s'il se trouvait en plein conflit ou s'il était blessé tout comme la prêtresse.

"Il va falloir la mettre en selle et vite sinon je ne donne par cher de sa peau. Toi, tu viens aussi, ton aide sera récompensé."

Elle ne donna pas le choix à la créature.


Suite: Direction le palais de la soie
Modifié en dernier par Oryash le mer. 10 juil. 2019 14:00, modifié 1 fois.
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Fenouil
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Re: La Sylve des Premiers Âges

Message par Fenouil » mar. 9 juil. 2019 23:41

La belle femme aux yeux rouges dévisageait Fenouil, ce qui ne le dérangea pas du tout, au contraire, et il se permit de faire de même. Et des deux, c’était sans contredit le plus chanceux. Il fut soulagé qu’elle lui demande qui il était sans présumer de sa race de gobelin en se fiant à son apparence.

« Je suis Fenouil. Je ne suis ni un gnome ni un nain. Mes parents adoptifs sont des humains, ce qui fait de moi un humain par adoption. Ceux qui m’ont mis au monde n’étaient pas des humains… mais ils n’ont pas voulu de moi, donc je ne veux pas appartenir à la même race qu’eux. Et vous, qui êtes-vous ? Je n’avais jamais vu des yeux si rouges et une peau si blanche.»

Il dit cela calmement sur le sujet de la conversation. Au grand regret de Fenouil, elle n’était point une guérisseuse et ne fit pas mention de potions de soin. Elle questionna ensuite le gobelin sur les circonstances qui avaient entouré sa découverte.

« Je longeais le cours d’eau lorsqu’elle est sortie en courant de là. » Dit-il en pointant l’endroit. «Lorsqu’elle m’a vu, elle a sorti son épée. J’allais courir pour m’enfuir, mais elle a lâché son épée et s’est écroulée au sol. J’ai donc utilisé ma cape pour lui faire des pansements au bras et à la jambe. Et j’ai découvert une autre blessure sur son ventre. » Dit-il tout en replaçant la main de la prêtresse dessus.

« Il faut faire une pression, pour que le sang cesse de couler. Et je réfléchissais à la façon de faire un pansement pour cette région quand j’ai entendu ces gars-là parler. Paniquée, elle m’a dit qu’il ne fallait pas qu’ils la retrouvent. »

Il jeta un petit coup d’œil à la femme qui semblait trop faible pour parler, puis poursuivit :

« Je l’ai donc caché ici, et j’ai apporté la cape là-bas pour les envoyer dans la mauvaise direction. »

Elle proposa alors de mettre la belle en selle et lui ordonna de l’accompagner. Le petit gobelin hocha positivement de la tête.

« C’est certain que j’y vais. C’est moi qui l’ai trouvé, je ne l’abandonnerai que lorsque je la saurai en sécurité. »

Rétorqua-t-il le dos bien droit. Il ramassa d’abord son casque et l’accrocha à sa ceinture. Puis, en prenant mille précautions pour ne pas brusquer la blessée, il aida sa nouvelle compagne à la hisser sur le dos de son cheval.
Puis se grattant la tête, il fit part de ses inquiétudes.
« Si elle s’est rendue ici c’est peut-être qu’elle n’était pas en sécurité dans son château… »

Puis regardant la blesser, il rajouta :

« Si seulement, elle pouvait nous dire où elle voulait se rendre. »

Cette phrase s’adressait tout autant à la prêtresse qu’à la phalange de Fenris.
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Cromax
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Re: La Sylve des Premiers Âges

Message par Cromax » mer. 10 juil. 2019 10:38

Message PNJ

La prêtresse elfe semblait décidément bien trop faible pour parler. Sa conscience vacillait. Elle avait perdu beaucoup de sang. Une chose était certaine, cependant, elle avait un besoin urgent de soins, sinon elle y laisserait la vie. Et le lieu civilisé le plus proche, Oryash le savait, était le Clan des Roses, toute autre structure se trouvant à de nombreuses heures, voire jours, de marche. Ils y trouveraient de quoi panser ses plaies, peut-être même des potions. Mais y recevraient-ils un bon accueil ? La question restait entière.

[HJ : Je vous laisse RP entre vous librement jusqu’à votre arrivée au Clan des Roses (ou si ailleurs si vous vous rendez ailleurs), à une demi-heure de là à dos de cheval, 1h à pieds. Précisez dans votre dernier post la manière dont vous approcher/rejoignez l’endroit. La prêtresse restera consciente, mais visiblement incapable de parler.]

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Oryash
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Re: La Sylve des Premiers Âges

Message par Oryash » mer. 10 juil. 2019 11:24

Précédemment: Quelle étrange, chose, bête... ça se mange ?


Oryash écouta la petite chose lui narrer qu'il n'était pas humain, mais qu'il avait été élevé par eux. Cela ne répondait toutefois pas à l'interrogation de la peau blanche . De quelle race était-il issue ? Enfin cela n'avait pas grande importance, de toute façon, elle le saurait tôt ou tard. Quelqu'un finirait bien par le lui dire.

" Je suis originaire de Nosvéris, là où vivent les Phalanges de Fenris. J'en suis une et Oryash est mon nom. "

Elle ne s'étala pas plus sur ce qu'elle était ,ni comment elle avait vécu.
Fenouil poursuivit son histoire contant la façon dont il s'était trouvé nez à nez avec la prêtresse. Ce qu'elle entendit ne lui plu pas. Ainsi donc, elle fuyait les gardes , mais pourquoi ? Quelles raisons obscures, l'avait-elle mené à prendre la fuite et encore plus à être blessée de la sorte ? Ce pouvait-il que ces hommes aient trahi leur chef ? Si oui, pour se mettre au service de qui ? Et pourquoi ? Il fallait en avoir le coeur net.

" C'est aimable à toi d'avoir pris soin d'elle, mais à présent, il faut la mener au palais afin qu'elle reçoive les soins nécessaires à sa survie. C'est l'endroit le plus proche que je connaisse. Nous trouverons sans doute ce qu'il nous faut pour la soigner et avec un peu de chance celui que je devais rejoindre là-bas."

C'est donc aidé de Fenouil qu' Oryash parvint à hisser l'elfe sur sa monture. Elle détacha la longe de l'arbre et enfourcha son cheval à son tour, maintenant l'elfe d'un bras contre elle, tendit qu'elle invitait le gobelin à la rejoindre en lui tendant une main.

"Allez en selle, nous avons une bonne demi-heure de route à dos de cheval. "

Une fois que Fenouil fut installé, elle fit pivoter sa monture , et la talonna légèrement. Herumor sembla se montrer plus belliqueux dû à la surcharge de poids sur son dos.

" Tout doux mon beau. Tout doux. Il n'y en a pas pour longtemps."

Le cheval s'ébranla alors et tous se mirent en route.


Suite: Sur le chemin du palais
Modifié en dernier par Oryash le jeu. 11 juil. 2019 09:02, modifié 1 fois.
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Fenouil
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Re: La Sylve des Premiers Âges

Message par Fenouil » jeu. 11 juil. 2019 00:56

Malgré le regard insistant de Fenouil, la prêtresse, trop affaiblie par les coups reçus, ne répondit point. Sa compagne par contre, se nomma et précisa qu'elle était originaire de Nosvéris et c'était là que vivait son peuple : les Phalanges de Fenris. Fenouil ne savait pas où se trouvait Nosvéris, il en déduisit même que ça pouvait être une autre planète. Il en avait fait lui-même l'expérience depuis peu, il n'était donc pas impossible que d'autres mondes existent en dehors de Yuimen et de Izurith.

Oryash, puisque ce fut ainsi qu'elle se présenta, expliqua à Fenouil qu'ils devaient mener leur rescapée au palais, puisqu'il s'agissait de l'endroit le plus proche qu'elle connaissait et que c'était là qu'il trouverait ce qu'il fallait pour la soigner.

Ayant raconté ça et montée en selle à son tour, la belle dame tendit la main pour que Fenouil profite lui aussi de la balade en cheval.
N'ayant jamais eu l'occasion de monter à cheval, il accepta l'offre et ce fut à l'aide de la main tendue qu'il réussit à prendre place derrière la Phalange de Fenris.

Bien que Fenouil ne fut pas très lourd, le cheval ne semblait pas apprécier cette charge supplémentaire, mais sa maîtresse réussit à le calmer. Le gobelin resta ainsi docile sur l'imposant cheval noir environ cinq minutes se faisant brasser d'une façon qu'il n'apprécia guère. Sans prévenir Oryash, il plaça ses jambes du même côté, se laissa glisser légèrement, puis sauta au sol sur ses pieds.

Sans attendre que la dame le dispute, il se justifia:

" Je ne me sentais pas bien là-haut, et puis je crois que ton cheval ira plus vite sans moi." Dit-il au pas de course, car il ne voulait pas que la cavalière cesse son avancée. Il était conscient de l'urgence de soigner la blessée.

Mais avant de prendre position derrière, il précisa, toujours à la course:

" Je suis bon à la course, je pourrai vous suivre sans souci. Par contre, j'aimerais que vous vous arrêtiez lorsque nous serons à proximité du palais, mais encore hors de la vue de ses habitants. J'ai l'impression qu'on la ramène dans la gueule du loup, il faudra donc établir un plan afin de s'assurer de sa sécurité."

Cela dit, et après que Oryash lui ait répondu, Fenouil laissa la fière monture le devancer et il le suivit sans difficulté. Fenouil, expert en fuite, possédait une très bonne endurance à la course.

Toujours aux aguets, il courait à bon rythme pendant tout le trajet, guettant les alentours, espérant ne pas trouver d'autres gardes en livrées rouges.
Modifié en dernier par Fenouil le dim. 15 déc. 2019 18:28, modifié 2 fois.

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Oryash
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Re: La Sylve des Premiers Âges

Message par Oryash » jeu. 11 juil. 2019 09:00

Précédemment : Direction le palais de la soie


C'est donc tous trois en selle que Herumor s'ébranla, cheminant au pas, ses sabots claquant fermement sur le sol. Cependant à peine venait-il de se mettre en route, que Fenouil sauta du cheval expliquant à Oryash qu'il préférait suivre à pied . Oryash ne montra nul signe d'étonnement ou ne fit de reproche à la petite créature, face à sa décision. Il était libre de choisir la façon dont il voulait se rendre au palais. Herumor sembla apprécier d'en avoir moins sur le dos. Il avait beau être robuste, il ne pouvait porter plus que nécessaire.
Bien vite, leur progression se fit plus laborieuse de par la configuration du terrain. D'arbres gigantesques, ils passaient peu à peu à des ronciers, ce qui les ralentissait considérablement. Parfois Oryash dégainait son épée , tranchant les épineux afin de facilité leur avancée. Du haut de son destrier, elle remarqua un semblant de sentier un peu plus dégagé et s'y engagea.
Lorsque Fenouil lui suggéra de se tenir hors de vue du palais, Oryash lui répondit un peu sèchement.

" Penses-tu vraiment que je suis stupide à ce point ? Que je vais franchir les remparts avec leur prêtresse alors qu'ils la cherchent ? Si j'avais voulu qu'ils la trouvent, je ne les auraient pas envoyé sur une fausse piste ! Le fait qu'il la cherche avec autant d'insistance ne me dit rien de bon.
Je connais le Clan des Roses et plus encore ceux qui le gardent. Ce sont des combattants aguerris et redoutables. Ils ne reculent devant rien. Les remparts sont gardés par des archers et ceux qui portent des hallebardes savent les manier avec une dextérité hors du commun. Je le sais d'autant plus , puisque j'ai combattu à leur côtés il y a quelques années de cela.

Si comme tu le penses nous nous jetons dans la gueule du loup, il va falloir se montrer très prudents. Comme tu l'as sans doute entendu, un des gardes m'a reconnu, mais il a eut un doute. Les personnes comme moi , marquent les esprits car nous sommes peu à sillonner ce monde.
Je vais tenter une approche frontale une fois arrivée sur place. Où ils me laisseront rentrer où ils refuseront. Dans les deux cas, il faut savoir ce qu'il s'y passe et je suis la seule qui connaisse les lieux. S'ils refusent, il y a des brèches dans leur forteresse et nous en profiterons pour nous faufiler. Je ne te cache pas que cela va être dangereux si jamais ça tourne mal. Alors réfléchit bien avant de t'engager sur cette route parce qu'il n'y aura pas de retour en arrière possible après ça. "



Le moins que l'on puisse dire c'est que la peau blanche était directe.

Suite: A bonne distance
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Oryash
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Re: La Sylve des Premiers Âges

Message par Oryash » mer. 25 sept. 2019 20:50

Précédemment : Vers de nouveaux horizons, de nouveaux choix


Oryash pensa que le mieux serait de redescendre en direction de la Sylve des premiers ages. Elle serait plus à même de trouver une bourgade. La descente fut bien plus difficile que la montée. Les sabots de Herumor glissant sur le sol caillouteux. Elle mit pied à terre et poursuivit sa progression malgré les blessures qui la lançaient. Il faudrait qu'elle soigne tout ça assez rapidement afin d'éviter les infections. A mesure de son cheminement, la végétation changeait devenant plus dense et verdoyante et bientôt un chemin se dessina plus nettement. Ce même chemin qu'elle avait pris quelques jours plus tôt. Elle stoppa quelques instants afin de réajuster ses bandages de fortune lorsqu'un groupe de gamins d'une dizaine d'année arriva en courant.

" C'est moi qui arriverait le premier, vous verrez.!"

Le garçonnet ne vit pas Oryash, trop occupé à regarder derrière lui et la percuta de plein fouet avant de tomber sur les fesses, surpris. Le petit groupe s'arrêta net, fixant la peau blanche, bouche bée. Jamais les enfants n'avaient vu pareille créature. D'où venait-elle des enfers ? Du paradis ?
Le garçon leva les yeux et croisa le regard rouge de Oryash et un instant il crut que le diable était venu s'emparer de lui avant qu'une fillette ne lance.

"Excusez mon frère. C'est un crétin comme dit notre père. Juste bon à créer des ennuis. "

Oryash eut un rictus mauvais et émit un grognement avant d'attraper le gamin par le col et de le remettre sur ses pieds. Les autres membres du petit groupe retinrent leurs souffles quelques secondes comme s'ils craignaient que la peau blanche n'étripe la garçon. Elle eut un grognement rauque et souffla à son oreille.

" Prend garde petit, une prochaine fois, je pourrai me montrer moins gentille."

Il hocha la tête,  apeuré. Se redressant tout en lâchant le gamin et fixant les autres.

"A combien de lieux se trouve le village le plus proche?"

"Le village?! Et bien il se trouve à 2 lieux. Quand vous passez le pont,  bifurquez à droite au croisement, longez la rivière en la remontant et vous tomberez rapidement sur Akinos."

En remerciement Oryash lança quelques piècettes aux enfants qui déguerpirent rapidement. La fillette se retourna et lança un merci à la Phalange de Fenris. Nul doute que le village serait bientôt au courant qu' une voyageuse aussi blanche que la neige arriverait prochainement.
Oryash se remit donc en selle, fermement décidée à se rendre à Akinos.  Avec un peu de chance, elle trouverait une auberge et une écurie pour sa monture. Bientôt le pont fut en vue puis le croisement. A droite avait dis la petite. Elle bifurqua et longea la rivière. Le ruissellement de l'eau était apaisant et bientôt Oryash eut envie de se décrasser et d ôter tout le sang qui la couvrait. Dans cet état quiconque la croiserait autre que des enfants penserait qu'elle avait égorgé quelqu'un .
Au détour de la route, un peu en contre bas, la rivière formait une petite retenue d'eau. L'idée lui vint de prendre un bain et laver ses vêtements. Elle descendit de Herumor et se dirigea vers la berge . Elle manqua de glisser sur la mousse et pesta tout en grimaçant sous l'élancement causé par sa blessure à la cuisse.

« Saleté d'archers ! »

Elle attacha sa monture de telle façon que celle-ci puisse brouter et se désaltérer. Elle se déshabilla non sans quelques grimaces de douleur et entreprit de nettoyer ses vêtements soigneusement. A genoux au bord de l'eau, elle les lava plusieurs fois avant de les mettre à sécher sur une branche. Elle dénatta ses cheveux , secoua légèrement la tête et ces derniers cascadèrent dans son dos. Elle s'avança alors dans l'eau fraîche pour ne pas dire froide, mais cela ne dérangea pas la peau blanche. Elle progressa doucement jusqu'à ce que l'eau atteigne sa taille et finit par s'immerger entièrement avant de ressortir quelques mètres pour loin et de ramener sa chevelure en arrière. Elle nagea un peu avant de gagner un lieu où elle avait pied.

Le soleil dardait à présent de ses rayons, suffisamment haut pour que l'eau miroite jouant de reflets sur la peau de Oryash. Les oiseaux gazouillaient et les senteurs enivrantes de la nature flottaient dans l'air. Les petites choses comme celle-ci était un réel plaisir pour la peau blanche. Pas de contrainte, juste un sentiment de liberté et de bien être.

Elle se mit à fredonner alors que ce n'était guère son habitude et commença à se laver, ses mains glissant doucement et sensuellement sur sa peau laiteuse. Chaque mouvements tenant plus de caresses qu'autre chose. De quoi faire naître bien des idées chez la gente masculine. Elle fit glisser l'eau fraîche sur son corps nu et cela lui rappela celle des torrents de Nosvéris. L'eau ruisselait le long de son dos, le long de ses épaules, de son ventre, de ses cuisses avant de rejoindre le plan d'eau. Un instant ses mains s'égarèrent sur sa poitrine qui augmenta peu à peu sous la caresse et se durcit. Son autre main la pressa, les relâcha ,en effleura les bouts bien durs, et un frisson la traversa. Ses mains redessinaient son corps et le touchaient à peine comme un pinceau timide sur une toile vierge. Elle soupira délicieusement avant de contempler son reflet et se trouva plutôt jolie malgré des quelques cicatrices bien visibles et des blessures plus ressentes qui parcouraient son corps. Une à la hanche, une à la jambe et une autre dans le dos. Elle prit soin de bien nettoyer ses plaies avant de s'occuper de sa chevelure, la frottant énergiquement avant de plonger à nouveau et de réapparaître , rejetant la tête en arrière dont les cheveux suivirent de mouvement.

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Suivant: Un gris et une blanche
Modifié en dernier par Oryash le jeu. 26 sept. 2019 21:10, modifié 2 fois.
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Tanaëth Ithil
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Re: La Sylve des Premiers Âges

Message par Tanaëth Ithil » jeu. 26 sept. 2019 14:42

Quittant la zone d'embarcation proche de la capitale Kendrane, nous entamons notre long périple à destination de Luminion. Plusieurs jours durant, nous parcourons les vastes terres cultivées de Kendra Kâr, parsemées ici et là de petites fermes plus ou moins isolées. La route, ici, est bien entretenue et passablement fréquentée, principalement par des paysans allant vendre leur production à la capitale, ou en revenant, et des marchands de tout poil. Leurs regards ne manquent jamais de se poser sur nous, incrédules ou curieux, parfois inquiets devant l'aspect indubitablement martial de notre petite troupe, mais nous poursuivons inlassablement notre route sans nous soucier d'eux. Le temps passe, monotone dans ces plaines bien trop peuplées, et domptées, à mon goût. Il reste tout de même, ici et là, quelques bois nous permettant de nous approvisionner en viande fraîche, ce qui complète agréablement les fruits et légumes que nous achetons aux fermiers de la région.

Puis c'est la plaine fleurie des Calices Roses que nous arpentons durant quelques jours de plus. La fréquentation de la route montant inexorablement au nord, vers le puissant Massif des Jumeaux à peine visible dans le lointain, diminue passablement, ce qui n'a rien pour me déplaire. Vient ensuite le Lac d'Hynim sur les rives duquel se trouve une modeste bourgade. Nous en profitons pour passer une nuit dans une auberge confortable et renouveler nos provisions, sachant qu'il sera plus difficile de nous en procurer par la suite. Deux jours encore et nous entrons dans la dense forêt de feuillus du Nord-Kendran, indissociable en réalité de la Sylve des Premiers Âges dans laquelle nous pénétrons le lendemain. Tout d'abord imperceptible, la pente se fait peu à peu plus raide à mesure que nous nous rapprochons des premiers contreforts de la gigantesque chaîne du Karathren. Nous croisons encore de temps à autre quelques voyageurs, marchands ou chasseurs qui, pour la plupart, s'écartent prudemment de notre chemin en nous dévisageant d'un air surpris. Mon Ithilarthëa semble apprécier au moins autant que moi de retrouver la nature sauvage, après l'interminable séjour dans les bien modestes jardins, du moins à son goût, que je lui ai imposé à Nessima. Il disparaît parfois durant des heures, mais je ne m'en inquiète pas : je le sais capable de déceler une présence humaine bien avant que cette dernière ait seulement une chance de l'apercevoir.

Il nous arrive aussi à deux reprises de tomber sur un groupe de personnages fort louches qui, sans aucun doute, brigandent dans la région. Mais la seule vue de notre troupe suffit à les convaincre : nous aurions bien plus d'acier que d'or à leur offrir, s'ils tentaient de s'en prendre à nous. Les bêtes sauvages nous esquivent elles aussi prudemment quoique, de temps à autre, l'une d'elle traverse le chemin devant nous, engendrant aussitôt une folle poursuite de la part d'un Sinwaë toujours prêt à compléter son ordinaire d'une proie ou d'une autre. Après une quinzaine de jours de marche, nous abordons enfin les pentes plus abruptes du massif montagneux, signe que nous nous rapprochons du village d'Akinos. Les grands feuillus laissent peu à peu la place à des épineux et les ruisseaux se font plus nombreux, tous se jetant dans le puissant fleuve Kenaris qui dévale les pentes à notre droite.

Dans l'après-midi du dix-septième jour de voyage, alors que des panaches de fumée s'élevant dans les cieux nous informent que nous ne sommes plus qu'à quelques lieues du village, notre éclaireuse en titre, Illays'tar Enoure, revient vers nous, nous fait signe de nous arrêter et murmure en nous désignant le fleuve en contrebas :

"Il y a du monde, là en bas. Un cheval peu commun et une humaine étrange, armée, sans doute pas une Kendrane."

"Que veux-tu dire par "étrange"?"

"Elle a la peau très pâle, plus encore qu'une Hinïonne. Mais je ne me suis pas approchée, je n'ai fait que l'entrapercevoir."

"Ah? Bon, eh bien je vais aller voir de quoi il retourne, continuez jusqu'au village, je vous y rejoins d'ici peu."


Aussitôt ma cousine, cheffe de ma garde et insupportable chaperon quand elle s'y met, s'interpose à mi-voix:

"Pas question. Tu restes ici pendant que nous allons nous assurer qu'il n'y a pas de danger."

Narquois, je riposte sur le même ton :

"Si une humaine solitaire est capable de me mettre en danger, autant rentrer de suite à la maison. Et puis, elle pourrait prendre peur en nous voyant tous."

"C'est à dire qu'elle..." tente d'ajouter Illays, mais je l'interromps un peu sèchement :

"Obéissez, je ne serai pas long."

Ekzekiël hésite visiblement à me contredire, mais elle a appris à reconnaître la discrète fixité de mon regard, signe que me contrarier n'est pas une bonne idée. J'apprécie la présence de mes compagnons, la plupart du temps, mais il n'est pas question de laisser ma cousine, parfois quelque peu envahissante, me dicter ma conduite. Alors que mes compagnons poursuivent silencieusement leur route je me faufile sans un bruit dans les bosquets, arc en main et flèche encochée à tout hasard, jusqu'aux abords du fleuve. Un instant plus tard, je me fige subitement, les yeux écarquillés de surprise :

(Ah. C'est à dire qu'elle...est à poil...)

(Oui, eh bien n'en profite pas vil coquin), maugrée ma Faëra.

(Je vais me priver, tiens!)

(Tsss...)

Il faut dire que le spectacle est pour le moins captivant : une humaine, plus sculpturale qu'aucune que j'aie jamais croisée, est en train de se baigner, nue comme au jour de sa naissance et fredonnant doucement. Sa peau est blanche comme neige, de même que sa longue chevelure dénouée, ses courbes sans le moindre doute capables de faire retrouver sa virilité à un eunuque. D'autant plus que, se croyant totalement seule, elle caresse son buste avec une sensualité incendiaire... Quoique peinant à détacher mes yeux de cette ensorcelante sarabande, je remarque qu'elle a plusieurs plaies ouvertes qui nécessiteraient indubitablement des soins, mais dont elle ne semble pas trop se préoccuper. Je distingue aussi ses vêtements en train de sécher, suspendus à des branches, une longue épée posée à côté, ainsi qu'un grand cheval noir attaché non loin. Mais tout ceci ne retient pas mon attention plus d'une seconde, étonnamment...

(Ho! Tu as finis de la mater comme ça), s'offusque Sindalywë?

(Hey, ça va! C'est mignon, tu ne trouves pas?)

(Pffff, mais c'est pas vrai?! Tu ne changeras donc jamais?)

(Pourquoi changerais-je à ce niveau? On ne vit jamais qu'une fois...) riposté-je en riant intérieurement.

Malgré tout, ce rôle de voyeur ne me sied guère, aussi rangé-je mon arc avant de m'avancer à découvert et de lancer un aimable :

"Bonjour, damoiselle."

Dès qu'elle pose son regard - d'un rouge sanglant perturbant - sur moi, j'ajoute :

"Désolé de vous déranger en ces instants... d'intimité, mais j'ai vu que vous étiez blessée... avez-vous besoin d'aide?"

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Oryash
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Re: La Sylve des Premiers Âges

Message par Oryash » jeu. 26 sept. 2019 21:04

Précédemment : Une envie de bain


Soudainement, alors qu'elle poursuivait ses ablutions, le chant des oiseaux cessa et elle se retourna brusquement vers la berge alors qu'un elfe l'interpellait. Il l'observait. Depuis combien de temps ? Elle le fixa longuement de ses prunelles rouge n'éprouvant aucune gêne d'être exposée à la vue de cet homme avant qu'un grognement sinistre se sorte de sa bouche, comme un animal. Visiblement peu ravie d'avoir été interrompue lors de son bain.

" Le spectacle te plait ?"  

Sans autre préambule, elle sortir de l'eau se déhanchant nonchalamment, exposant ses courbes exquises à la vue de l'inconnu à mesure qu'elle gagnait le bord. Une fois qu'elle y fut, elle passa sans un regard devant Tanaëth et s'allongea au soleil sur la mousse, afin de sécher. Le fait de se trouver nue devant un inconnu ne la dérangeait absolument pas. La pudeur ne semblait pas une chose qu'elle cultivait.
Elle ramena sa chevelure sur le côté et l'essora avant de détailler plus en détail le Sindel, sans gêne. Après tout ne venait-il pas de faire de même ? Et ne continuait-il pas présentement ?

Il ressemblait beaucoup à Cromax de part sa couleur de peau, mais il était un peu plus grand et sa chevelure blanche. A part cela, physiquement , la comparaison s'arrêtait là. Durant toutes ses années passées au temple des plaisirs, elle n'avait jamais rencontré d'autres personnes comme Cromax. Ainsi donc il n'était pas unique, intéressant. Elle resta silencieuse quelques minutes avant que ses prunelles ne remontent le long du corps de Tanaëth et ne se fixent dans les siennes. Elle jouait de ses jambes, si bien qu'il pouvait être difficile de se concentrer.

 " Besoin d'aide est un grand mot. Disons d'un baume afin de calmer les douleurs serait le bienvenu. Et que si quelqu'un pouvait en passer sur la plaie que j'ai dans le dos serait un plus, non négligeable. J'ai ce qu'il faut dans mes sacoches."

Elle désigna sa monture un peu plus loin . Puis elle lança abruptement.

"Volontaire?"

Elle se passa la langue sur la lèvre supérieure et lui jeta un regard éloquent avant de secouer légèrement la tête et passer une main dans ses cheveux, comme si de rien n'était.

Suivant: Présentation et plus si affinités,mais non juste une méprise
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Tanaëth Ithil
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Re: La Sylve des Premiers Âges

Message par Tanaëth Ithil » jeu. 26 sept. 2019 22:08

La blanche naïade laisse échapper un sinistre grognement, presque animal, en avisant ma présence. Visiblement mécontente d'être dérangée, elle me demande alors si le spectacle me plaît, ce qui me soutire un sourire ouvertement amusé :

"Prétendre le contraire serait mentir."

Je me détournerais immédiatement pour préserver sa pudeur, si je décelais la moindre gêne dans son attitude, mais elle n'en éprouve visiblement aucune car elle sort alors de l'eau sans se presser et, sans m'accorder le moindre regard, va s'allonger sur un tapis de mousse en plein soleil. Faut-il le préciser? Je n'en perds pas une miette, admirant sans m'en cacher sa silhouette ensorceleuse alors qu'elle essore sa chevelure avant de me détailler à son tour des pieds à la tête. Loin de me déranger, après tout ce n'est là que juste retour des choses, cet examen dépourvu de la moindre gêne accroît encore mon amusement. Il y a quelque chose d'un peu surréaliste dans cette scène où nous nous observons plusieurs minutes durant sans un mot. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle n'est pas prude car elle joue de ses jambes de manière si provocante que je n'ai pas trop de toute ma volonté pour garder mon regard rivé au sien.

(Pfiouuuu, il fait chaud dans la région...)


(Oui, alors, Tanaëth, je me passerais volontiers de ce genre de commentaire), marmonne ma Faëra d'un ton excédé.

(Rhôoo, pas la peine d'être jalouse, je ne fais que regarder.)

(On y croit...) soupire-t-elle en se réfugiant dans le collier qu'elle affectionne comme si cela allait la préserver de mes pensées.

Enfin, la splendide humaine répond à ma proposition d'aide en disant que c'est un bien grand mot, mais qu'un baume pour calmer la douleur serait le bienvenu. Diabolique, elle ajoute que lui en passer sur la plaie qu'elle a dans le dos serait appréciable et qu'elle dispose du baume mentionné dans ses fontes, qu'elle désigne d'un petit geste avant de me demander abruptement si je suis volontaire. Et comme si cela ne suffisait pas, elle se pourlèche la lèvre avec lascivité et me jette un regard éloquent avant de passer l'une de ses mains dans sa longue chevelure de neige, comme s'il était parfaitement normal qu'une femme totalement dévêtue demande à un inconnu armé de pied en cap ce genre de service... Avec un léger sourire au coin des lèvres, je remarque à mi-voix :

"Vous n'avez pas froid aux yeux."

Je me dirige sans plus tarder vers sa monture afin d'y chercher le remède, sans jamais la perdre totalement de vue car même si je ne puis nier qu'elle me trouble plus qu'il ne faudrait, la vie m'a appris la valeur de la prudence. Quelques instants plus tard, je reviens avec un petit pot sentant les herbes médicinales et reprends d'un ton plus sérieux :

"Au fait, vous vous en fichez peut-être, mais je me nomme Tanaëth. Permettez que j'examine ces blessures? Il me semble que certaines auraient besoin d'un peu plus que d'un baume contre la douleur... les flèches engendrent de sales plaies, profondes. Si ce n'est pas indiscret, que vous est-il arrivé?"

J'ai vu assez de blessures dans ma vie pour reconnaître au premier coup d'oeil par quel type d'arme elles ont été causées. Je ne sais pas trop comment elle a fait pour arriver jusque ici avec ça mais, ce qui est certain, c'est que si elles ne sont pas correctement soignées elles s'infecteront. J'attends néanmoins son consentement avant de seulement esquisser un geste vers elle, toujours sur mes gardes au cas où...

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Oryash
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Re: La Sylve des Premiers Âges

Message par Oryash » jeu. 26 sept. 2019 23:19

Précédemment : Un gris et une blanche


Il faut bien avouer que cette rencontre avait quelque chose d'étrange. Alors que Oryash s'était avancée au soleil , elle avait senti le regard du Sindel sur son corps et sa réponse lui avait attiré un infime sourire aux lèvres.

"Cela aurait été étonnant qu'il en soit autrement pour une personne normalement constituée." 

Et voici qu'en plus, elle ne doutait pas des charmes et de son pouvoir de séduction. Comment l'en blâmer avec pareille plastique ? Elle eut un petit rire à la réflexion de Tanaëth à propos du fait qu'elle n'avait pas froid aux yeux et joua sur les mots comme pour éviter une réponse plus précise.

 "Froid ! Je ne crains pas le froid, même le plus mordant. Quand on vit au sein des Monts Eternels comme nous autres, le froid n'est rien. Tout juste une petite brise sur notre peau. Alors que pour toi, il peut se révéler mortel."

Peut-être que le Sindel venait de comprendre qu'elle genre d'humaine se tenait devant lui. L'individu s'éloigna en direction de la monture de Oryash et elle émit un léger feulement comme pour prévenir l'animal que tout allait bien. Quelques minutes passèrent avant que l'homme ne revienne à sa hauteur avec le pot d'onguent. Il se présenta et après l'avoir fixé, elle finit par le faire à son tour.

" Oryash. Pour ce qui est de cela, ce ne sont pas les premières qui me transpercent. Quant à savoir ce qui m'est arrivée....Disons qu'un certain archers haut placé n'a pas apprécié ma façon de le provoquer en l'incitant à venir me combattre comme un homme et lâche qu'il était, il a envoyé quelques uns de ses hommes pour me maîtriser. Certains l'ont regretté, mais d'autres m'ont eut en traître. Il est plus facile de tirer dans le dos que de le faire de fasse." 

Elle passa les doigts sur la plaie de sa cuisse avant de regarder le pot que tenait Tanaëth.

" On attend la nuit, où bien on fait ça maintenant ?"  

Elle parlait de l'onguent bien évidemment, mais il aurait été facile de se fourvoyer et de penser à tout autre chose.


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Re: La Sylve des Premiers Âges

Message par Tanaëth Ithil » ven. 27 sept. 2019 20:01

La femme blanche fait preuve d'une absence de modestie consternante, concernant sa capacité à séduire, car elle me répond qu'il serait étonnant de ne pas avoir apprécié le spectacle pour un personne normalement constituée. Je pourrais lui répondre que les trois quarts de mon peuple l'auraient regardée avec le même intérêt qu'ils auraient accordé à un canard nageant dans sa mare, mais je préfère m'abstenir de souligner inutilement le racisme déjà proverbial des miens. Quant à ma remarque qu'elle n'a pas froid aux yeux, elle me rétorque résolument à côté du sens de ma phrase qu'elle ne craint aucun froid, même un qui me tuerait, étant originaire des "Monts Éternels". Il me faut quelques instants pour me souvenir que j'ai déjà entendu ce nom et situer très approximativement l'endroit dont elle parle : quelque part au nord de Nosvéris, là où se trouve la légendaire cité perdue de Nosveria. Mais n'ayant jamais été sur ce continent, j'en ignore la géographie comme j'ignore dans l'ensemble quels peuples y résident.

Lorsque je reviens avec l'onguent, me présente et lui demande ce qui lui est arrivé, elle se présente à son tour sous le nom d'Oyash et me rétorque que ce ne sont pas les premières flèches qui la transpercent. L'humaine m'explique ensuite qu'un certain archer haut-placé n'a pas apprécié sa manière de le provoquer et que, plutôt que de l'affronter comme un homme, il a préféré lui envoyer ses sbires qui l'ont eue en traître. Elle achève en remarquant qu'il est plus facile de tirer dans le dos de quelqu'un que de faire face, ce qui me tire un léger sourire dépourvu de tout amusement :

"Les champs de batailles sont jonchés des cadavres des preux imbéciles qui ont cru naïvement que la guerre était affaire d'honneur. Si vous étiez mon ennemie, je n'hésiterais pas une seconde à vous abattre d'un trait avant que vous ayez seulement eu le temps de réaliser ma présence."

(Eh bah, ça c'est dit...) ricane Sindalywë d'un ton satisfait.

(Pchhht! Ça va toi!)

Quoi qu'il en soit, l'humaine passe alors les doigts sur la plaie de sa cuisse et me demande en regardant le pot que je tiens en main si on attend la nuit ou si l'on fait ça maintenant. Encore et toujours de la provocation, elle ne peut ignorer que sa réplique ambiguë pourrait être interprétée tout autrement. Haussant un sourcil et laissant un petit sourire en coin ourler mes lèvres, je lui rétorque :

"Pourquoi attendre?"

Par chance pour elle, je ne suis pas un soudard lubrique incapable de résister à ses pulsions animales, sans quoi... Avec des gestes doux mais rigoureusement maîtrisés pour n'avoir rien de déplacé, j'entreprends d'appliquer le baume sur la plaie de sa cuisse, sursautant presque lorsque j'entre en contact avec sa peau :

"Par Sithi, vous êtes gelée! Vous devez avoir une belle fièvre!"

Gelée ou pas j'étale de même le baume sur la blessure qu'elle a à la hanche, un emplacement qui n'arrange certes rien à mon trouble... Mais là encore je le dompte sévèrement et lui demande d'un ton neutre de se tourner afin que je puisse atteindre la plaie qu'elle a dans le dos.

(Misère, ces courbes...)

(Pas un soudard lubrique, hein? Sans blague.)

(Elle provoque à peine, aussi...)

(Oui, eh bien c'est pas pour ça que tu es obligé d'entrer dans son foutu jeu!)

Reportant à grand peine mon attention sur sa blessure, dont l'aspect ne me plaît guère, je décide d'y verser doucement une grande potion de soin plutôt que d'y appliquer un simple baume réduisant la douleur :

"Ça va piquer un peu... mais ça ne suffira pas, il faudra que vous alliez voir un guérisseur rapidement."


Ayant procédé, je lui assène une petite tape sur les fesses, jugeant qu'elle l'a bien cherché, en ajoutant :

"Voilà, c'est fini. Rhabillez-vous, avant que je ne commence à me faire des idées... Nous devrions trouver un médecin au village, je présume."

Il faudra panser ses plaies, même si elles ne saignent plus, mais nous sommes tout près d'Akinos et un soigneur expérimenté fera cela bien mieux que moi.


*****
Note GM :

Utilisation d'une grande potion de soin

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Re: La Sylve des Premiers Âges

Message par Oryash » ven. 27 sept. 2019 21:29

Précédemment: Présentation et plus si affinités, mais non juste une méprise


La modestie n'avait jamais étouffé Oryash, il est vrai, mais d'ordinaire, elle n'agissait pas de la sorte et ne se vantait pas ainsi. Pour une fois, elle se lâchait , sans doute parce qu'être à nouveau libre, lui donnait des ailes. Lorsque la conversation dériva sur ce qui lui était arrivée, Tanaëth eut une réflexion que la peau blanche n'apprécia pas et un éclat de noirceur passa dans ses yeux rouges l'espace de quelques secondes.

"Il n'y a pas de gloire à combattre sans honneur. On m'a éduqué ainsi, alors tu peux garder tes commentaires pour toi, avant qu'il ne me prenne l'envie d'arrondir tes oreilles pointues ou de couper ta jolie crinière."

Non seulement la demoiselle était jolie, mais elle avait du répondant qui frisait la provocation.

"Pourquoi attendre ?! J'en sais rien moi, c'est toi qui tarde à oeuvrer."

A peine eut-elle répliqué de la sorte que le Sindel s'employa à appliquer le baume sur la plaie de sa cuisse tout en ayant la surprise de trouver sous ses doigts une peau froide.

"De la fièvre ?!" 

Sur le moment, elle ne comprit pas pourquoi il parlait de fièvre puis elle fit le rapprochement.

" Tu n'y es pas du tout. Notre peau est beaucoup plus froide que la votre. C'est cela qui nous donne une si bonne résistance au froid. Je n'ai pas de fièvre." 

Elle eut une profonde expiration avant d'ajouter.

  "Il me semble que je n'avais demandé de l'aide que pour ma blessure au dos. De toute évidence ce détail a du t'échapper. " 

Un léger regard sur l'elfe. Puisqu'il était lancé, elle le laissa faire. Les doigts ondulaient autour des plaies puis dessus et lorsqu'ils effleurèrent sa blessure au dos, elle tressaillit légèrement sous la douleur. Il était évident que celle-ci était plus profonde que les autres. Ce fut à ce moment précis que Tanaëth préconisa à la demoiselle d'aller voir un guérisseur avant que cela ne s'infecte et qu'il ne verse le contenu d'une potion de soin sur la blessure. Les muscles dorsaux de la guerrière se contractèrent sous le picotement.

Si les mains qui avaient glissé sur sa peau avait été plutôt agréables, il n'en fut pas de même lorsqu'elles assénèrent une tape sur les fesses de la belle. Elle fit volt face et plaqua le Sindel au sol, l'enfourchant comme on enfourche un cheval, émettant un grognement qui s' apparentait à celui d'un loup sur le point de mordre. Elle n'avait plus rien d'humain à cet instant précis. Elle se pencha vers lui et murmura à son oreille.

" Ne t'avise plus de poser une main sur mon postérieur sans y être invité ou tu risques de perdre ce qui te sert de membre reproducteur." 

Puis sans autre forme de procès, elle se redressa, le toisa et s'éloigna en direction de ses vêtements. Ils étaient encore humides et elle eut une légère moue avant de demander comme si rien ne s'était passé.

 "Des idées ? De quel genre ?"
 
Elle acheva de se vêtir et récupéra ses armes.


Suivant: Une proposition ? Prenant la même direction
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Re: La Sylve des Premiers Âges

Message par Tanaëth Ithil » sam. 28 sept. 2019 00:58

Ma réplique concernant les preux qui crèvent à cause de leur naïveté semble déplaire fortement à la pâle humaine qui, une sombre lueur dans ses prunelles de sang, me rétorque qu'il n'y a pas de gloire sans honneur, qu'elle a été éduquée ainsi et que je peux garder mes réflexions pour moi. A cela s'ajoute la menace de m'arrondir les oreilles, ou de couper ma "jolie crinière". Je soutiens son regard sans frémir, ni répondre d'ailleurs. Il me faudrait bien plus que quelques mots pour lui expliquer ma conception de l'honneur et de la guerre.

Lorsque j'associe instinctivement la froideur de son épiderme à de la fièvre, elle ne semble tout d'abord pas comprendre, puis m'explique que c'est parfaitement normal et que c'est ce qui permet à son peuple de résister au froid. Puis, lorsque j'entreprends d'appliquer le baume sur la plaie de sa cuisse, elle me fait remarquer qu'elle n'a demandé d'aide que pour la blessure qu'elle ne peut atteindre, celle située dans son dos, détail qui a dû m'échapper suppose-t-elle. Mais comme elle ne fait pas mine de m'empêcher de poursuivre, je me contente de hausser légèrement les épaules et continue à étaler soigneusement le remède sur ses blessures. Elle tressaille un peu et se crispe lorsque je verse la potion de soin sur la plaie plus profonde de son dos, mais sans laisser échapper le moindre gémissement.

Sa réaction est en revanche plus virulente lorsque je lui assène une petite tape sur les fesses, mais ça, je m'y attendais la moindre... grognant comme un fauve, elle retourne brutalement la situation de manière à se placer à califourchon sur moi. Je pourrai aisément empêcher son geste et l'envoyer valdinguer quelques mètres plus loin, ou pire, mais je n'en fais rien. Plus curieux qu'inquiet, je me tiens néanmoins prêt à riposter avec une sauvagerie égale à celle qu'elle manifeste en cet instant au cas où elle tenterait vraiment de me porter un coup, mais elle n'en fait rien. Se penchant jusqu'à mon oreille, elle murmure que, la prochaine fois que je toucherai son postérieur sans son aval, je risquerai fort de me retrouver sans mon appareil reproducteur, ce qui fait naître une lueur amusée dans mes prunelles de jais. Téméraire jeune femme... il faut du cran pour menacer ainsi un guerrier en armure en étant intégralement nue. Je l'observe en souriant légèrement alors qu'elle se relève et, après m'avoir brièvement toisé, se dirige vers ses habits encore humides pour se vêtir comme si de rien n'était. Habits qui s'avèrent être un véritable attentat à la pudeur, mais je ne songe pas à m'en plaindre et me relève à mon tour en chassant négligemment les quelques brindilles qui se sont accrochées à mon armure et à mes cheveux. Lorsqu'elle me demande ensuite à quelles idées je faisais allusion, je ris doucement et lui réplique avec une discrète ironie :

"Du genre qui impliquerait que je repose un peu plus longuement les mains sur votre joli postérieur. Mais j'attendrai que vous m'y invitiez, devenir eunuque ne me tente pas."

Je la laisse achever de s'habiller et récupérer ses armes, une longue épée argentée et des espèces de griffes, toutes deux de qualité banale, avant d'ajouter :

"Je dois me rendre à Luminion, avec ma garde, afin de répondre à une invitation du Duc. Je suppose que la guerre est sur le point de reprendre, ou a déjà repris, il ne m'aurait pas demandé de revenir du Naora si ce n'était pas le cas. Si c'est sur votre route, vous êtes la bienvenue parmi nous, je serai ravi d'en apprendre plus sur vous et votre peuple."


Ayant dit, je me remets en route vers Akinos sans un regard en arrière. Libre à l'humaine de se joindre à moi, ou pas.

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Re: La Sylve des Premiers Âges

Message par Oryash » sam. 28 sept. 2019 12:02

Précédemment : Ben voyons, faut pas se gêner surtout


Revêtir des vêtements humides ne fut pas une mince affaire, si sa jupette s'enfila sans le moindre mal il n'en fut pas de même pour son bustier. Oryash dut faire quelques contorsions pour le moins sensuelles pour y parvenir. Une fois cela fait, elle accrocha son épée et son gant à griffes à sa ceinture. Elle s'avança vers sa monture,en flatta l'encolure et entreprit de fouiller dans ses fontes. Elle en sortit des jambières de cuir, un bandeau, des gants rouges, sa cape et une armure . Elle enfila le tout alors que Tanaëth lui répondit qu'il ne poserait plus ses mains sur le postérieur de la demoiselle sans y être invité sous peine de devenir eunuque.
A ces mots, elle se tourna vers lui , ses cheveux suivant le mouvement avant de retomber doucement dans son dos. Elle se demanda s'il parlait sérieusement ou si cela n'était qu'une provocation de plus.

" Que je vous y invite! Parce que vous ne seriez pas contre l'idée de vous accoupler avec moi ? Apprenez une chose me concernant. Dans ce domaine, je décide qui, quand, où et comment . D'ailleurs je ne suis pas certaine que vous aimeriez ce que vous pourrais éventuellement vous faire subir." 

Un mince sourire apparaît sur ses lèvres pleines et sensuelles alors qu'elle semblait imaginer comme cela pourrait tourner. Elle natta ses cheveux tout en lui adressantt un claquement de dents comme si elle voulait le mordre. Elle se détourna alors, réajustant les sangles de sa selle, ferma ses fontes tandis que Tanaëth lui expliqua être venu ici avec sa garde afin de répondre à l'invitation d'un Duc. Parlant d'une guerre qui allait reprendre ou qui avait déjà sans doute commencée et qu'il venait du Naora. Elle s'interrogea intérieurement.

" Le Naora... c'est quoi ça ? Un navire ? Une citadelle ? Un bordel "?  

Le Sindel lui indiqua prendre la direction de Luminion, qu'elle était la bienvenue si elle désirait se joindre à lui et sa garde. Il commença à partir et Oryash enfourcha sa monture avant de lancer.

 " Je me rends à Akinos, nous allons dans la même direction. "

Peu après Herumor , arrivait à la hauteur du Sindel.

"Pourquoi vouloir en apprendre plus sur mon peuple et moi ? Le Naora c'est quoi ? Et pourquoi avoir une garde personnel ? Vous êtes qui , un notable, un haute dignitaire ?"

Voici que la curiosité de la peau blanche faisait surface.


Suivant: Aussi curieux l'un que l'autre
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Re: La Sylve des Premiers Âges

Message par Tanaëth Ithil » sam. 28 sept. 2019 18:09

Je hausse un sourcil amusé, et quelque peu surpris, lorsque la pâle beauté réagit à ma répartie ironique en me demandant si je ne serais réellement pas contre l'idée de "m'accoupler" avec elle. Elle ajoute que j'ai une chose à apprendre sur elle, à savoir que c'est elle qui décide de qui, quand, où et comment. Puis, avec un mince sourire, comme si elle imaginait la scène, que je n'aimerais peut-être pas ce qu'elle serait susceptible de me faire subir, imageant cette déclaration avec un claquement de dents simulant une morsure. Je lui rétorque avec un sérieux aussi imperturbable qu'il est feint:

"Si vous pensez qu'un peu de sauvagerie est susceptible de m'effrayer, vous faites erreur sur la personne. Cela dit, vous êtes fort séduisante, mais je ne suis pas un animal qui "s'accouple" avec n'importe qui."


(Ah non? Pourtant il me...)

(Hey! Suffit! C'est pas vrai ça!)

Alors que ma Faëra ricane de plus belle et qu'Oryash m'annonce que nous allons dans la même direction, je regagne la route menant à Akinos, bientôt rejoint par l'humaine montée sur son destrier. Elle m'inonde alors de questions :

"Pourquoi vouloir en apprendre plus sur mon peuple et moi ? Le Naora c'est quoi ? Et pourquoi avoir une garde personnelle ? Vous êtes qui, un notable, un haut dignitaire ?"

Tournant le visage vers elle, une moue amusée sur le visage, je lui réponds :

"Eh bien, vous êtes peu commune et je ne sais pas grand chose des peuples de Nosvéris, cela m'intrigue. Le Naora est un archipel, loin à l'ouest, par delà l'océan. Mon peuple y vit, de même que les Hafiz, des humains à la peau aussi noire que la vôtre est blanche."

Je laisse filer un bref silence, observant les panaches de fumée qui s'élèvent des cheminées d'Akinos, puis reprends :

"J'appartiens à la noblesse Sindel et suis l'un des représentants officiels de mon pays, le Royaume de Sarindel, ce qui signifie Royaume du Crépuscule dans la langue commune. Je suis venu pour épauler les ennemis d'Oaxaca, non seulement au niveau diplomatique mais, surtout, militairement."

Souriant légèrement, j'ajoute :

"J'imagine que vous aurez remarqué que je n'ai pas grand chose d'un paon de cour, je suis avant tout un combattant. Mais parlez-moi plutôt de vous. Que faites-vous dans la région, si ce n'est pas indiscret? Nosvéris n'est pas tout près..."
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Re: La Sylve des Premiers Âges

Message par Oryash » sam. 28 sept. 2019 19:48

Précédemment : Une proposition ? Prenant la même direction


Le Sindel se montrait piquant et cela commençait à jouer désagréablement sur les nerfs de la peau blanche qui était fatiguée de son périple, malgré un bain fort plaisant. Si au départ la discussion était agréable, elle prenait un tournant que ne plaisait pas à Oryash.

" Il y a sauvagerie et sauvagerie et puis ne soit pas désobligeant envers les animaux. Ils nous en apprennent beaucoup. Nous ne leur arrivons pas à la cheville. Merci pour le séduisant, venant d'une oreille pointue , c'est étonnant de recevoir un tel compliment."

Elle regardait droit devant, faisant peu de cas de savoir s'il la regardait ou pas.

" Quand au n'importe qui, je te retourne la réflexion. Je ne fais pas cela avec n'importe qui. "

L'individu se montra tout aussi curieux envers elle, qu'elle venait de l'être envers lui. Ce n'était qu'un juste retour des choses.

"Les peuples !! Il n'y a qu'un peuple digne d'intérêt sur Nosvéris, celui dont je descends. "

Voilà qui mettait les pendules à l'heure tout de suite. Il finit par répondre aux interrogations de la peau blanche. Il venait du Royaume de Sarindel, et le Naora en était un archipel au délà de l'océan. Il affirma appartenir à la noblesse Sindel et en était un de leur représentant, ce qui attira une légère grimace sur le visage de la demoiselle.
Elle n'avait jamais aimé côtoyé les gens de la haute et c'était toujours demandé pourquoi les autres peuples avaient besoin d'avoir un statu social toujours plus élevé que celui des autres. Comme si c'était une compétition, une sorte de rituel. Tout ça la dépassait et elle ne s'y intéressait pas vraiment.
Tanaëth se montra curieux et voulut en apprendre plus sur Oryash qui le fixa en coin quelques secondes avant de répondre un peu froidement.

" En savoir plus sur moi, il n'y a rien à dire. J'ai quitté Nosvéris ,c'est tout. Les raisons restent miennes.  J'étais en mission , mais un besoin m'en a détourné. Etre libre."

De toute évidence en voulant en apprendre plus sur Oryash , le Sindel avait touché un point sensible qu'elle se semblait pas vouloir aborder.

" En fait tu es un guerrier avec un plumage soyeux de noble."

C'était une façon comme une autre de le qualifié.


Suivant: Quelle splendide créature
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Re: La Sylve des Premiers Âges

Message par Tanaëth Ithil » dim. 29 sept. 2019 13:41

La pâle humaine semble se refermer sur elle-même lorsque je lui fais remarquer que je ne suis pas un animal guidé par ses seuls instincts. Sèchement, elle me dit de ne pas être désobligeant envers les bêtes qui, selon elle, nous en apprennent beaucoup. Je hausse une nouvelle fois un sourcil lorsqu'elle déclare que nous ne leur arrivons pas à la cheville, songeant en moi-même que mon peuple n'a pas toujours tort quand il affirme qu'il est vain d'essayer d'expliquer de complexes nuances à de barbares humains. Une réflexion que je garde néanmoins soigneusement pour moi, la farouche pâlichonne n'apprécierait sans doute pas trop ce genre de remarque... Elle me remercie ensuite du compliment, étonnant de la part d'une "oreille pointue, puis précise qu'elle non plus ne fait pas "ça", comprendre s'accoupler, avec n'importe qui. A ma question sur les peuples résidant sur Nosvéris, elle me rétorque qu'il n'y en a qu'un digne d'intérêt : le sien. Cette fois je grogne de dérision et réplique d'un ton sarcastique :

"Misère, vous feriez une bonne Sindel si je vous taillais les oreilles en pointe et vous peinturlurais en gris. Ne pas être désobligeant, disiez-vous?"

Ma question sur les raisons de sa présence sur Nirtim n'est pas mieux accueillie, à croire que j'ai touché un point sensible car l'humaine me réplique froidement qu'il n'y a rien à dire sur elle et que les raisons l'ayant poussée à quitter sa terre natale ne regardent qu'elle. Elle précise néanmoins qu'elle était en mission, sans développer le moins du monde, et que le besoin d'être libre l'en a détournée. Ne désirant pas être indiscret, je n'insiste pas sur le sujet et ne tarde pas à rire légèrement lorsqu'elle me qualifie de "guerrier avec un plumage soyeux de noble" :

"Quelque chose comme ça, oui."

Nous avançons un moment en silence, approchant du village puis, soudain, apercevant un éclair blanc dans les fourrés, je préviens la pâlotte :

"Tenez bien votre monture, elle risque de ne pas apprécier mon compagnon à quatre pattes..."

Une seconde plus tard, mon Ithilartëa jaillit des fourrés et, poussé comme de coutume par son insatiable curiosité, se précipite vers Oryash et son cheval tout en me scrutant d'un regard de biais que je ne connais que trop bien : il s'apprête à faire une bêtise...

"Sinwaë! Viens ici crapule!"

Le bougre serait bien capable de mordiller les jarrets du destrier d'Oryash pour s'amuser, mais mon ordre le fige sur place et, lâchant un comique grognement aussi dédaigneux que dépité, il se résigne à venir trotter à mes côtés. Une fois certain qu'il ne fera pas des siennes, je reprends :

"Pourquoi Akinos? Je veux dire, c'est une modeste bourgade sans grand intérêt et vous ne me semblez pas du genre à cueillir des pommes, alors pourquoi cette destination?"

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Re: La Sylve des Premiers Âges

Message par Oryash » dim. 29 sept. 2019 14:39

Précédemment : Aussi curieux l'un que l'autre


Le Sindel cheminait tranquillement lorsque tout à coup, suite aux remarques de Oryash, lança qu'elle ferait une bonne Sindel s'il lui taillait les oreilles et la peignait en gris. Elle eut un léger rire.

" C'est de bonne guerre. Je dois bien l'admettre. Un partout."  

Il acquiesça plus au moins au guerrier au plumage soyeux de noble et cela conforta la peau blanche dans son opinion que les gens de la haute ne sont pas fait pour vivre autrement qu'avec des personnes comme eux.
Puis soudain quelque chose bougea dans les fourrés et elle émit un grognement semblable à celui du loup alors même que Tanaëth lui signifiait de bien tenir sa monture. Elle le fit machinalement, car elle ne savait ce qui allait surgir. Soudain un animal de la taille d'un petit poney surgit et se dirigea tout droit vers Herumor et Oryash, pousser par la curiosité avant qu'il ne soit arrêté net par l'ordre donné par son maître.

Cette créature ressemblait étrangement à un loup et Oryash se laissa glisser de sa monture. Son instinct la poussait vers le curieux compagnon de Tanaëth. Il lui rappelait les loups avec qui elle vivait jadis, sauf qu'eux n'étaient pas domestiqués, comme celui-ci semblait l'être.
Comment pouvait-on soumettre une créature aussi sublime à la servitude ? Elle ne comprendrait jamais pourquoi la plupart des peuples éprouvaient ce besoin.

Elle s'approcha de l'animal latéralement le regardant de côté, évitant de le regarder fixement droit dans les yeux comme l'aurait fait n'importe quel ignare. Elle ne chercha pas non plus à pénétrer dans l'espace personne du Ithilartëa . Elle s'accroupit et attendit que ce dernier décide ou non de s’approcher. Elle en avait oublié la présence du Sindel, toute son attention focalisée sur Sinwaë.
Elle n' éprouvait nulle peur, signe évident qu'elle avait vécu avec des animaux sauvages. Elle revint à la réalité lorsque le Sindel lui demanda pourquoi Akinos.

  "Hein ! Ah et bien , c'est le village qui se trouve le plus proche du lieu où j'étais précédemment. Ma monture à besoin de repos et moi aussi. " 

Revenant sur l'animal.

  "Il ressemble beaucoup à un loup. Il est splendide. Libère-le de ton ordre."


Suivant: Que de propositions
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Faëlis
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Re: La Sylve des Premiers Âges

Message par Faëlis » sam. 21 déc. 2019 09:45

Quelques jours avaient passé depuis qu'ils avaient quitté le clan des roses. Quelques jours silencieux pendant lesquels ils n'avaient fait que ressasser la sinistre bataille qui avait failli coûter la vie à plusieurs d'entre eux. Le temps était gris, morose, autant que leur humeur. De plus, Faëlis commençait à s'inquiéter de ne toujours pas avoir de nouvelles d'Aliéna. Qu'est-ce que sa compagne avait bien pu devenir pendant tout ce temps ? N'avait-elle pas trouvé le message qu'il lui avait envoyé ? Si oui, qu'est-ce qui avait bien pu la retenir ?

Lorsqu'ils arrivèrent dans les plaines, voyant les champs kendrans à l'horizon, le soleil repointait timidement son nez et les langues commencèrent enfin à se délier un peu plus.

Madoka fit remarquer qu'elle connaissait assez peu les amants de la rose sombre et s'inquiétait pour Pulinn. Faëlis lui sourit d'un air rassurant :

« N'ayez crainte pour cela. Elle a été sauvée par notre compagnon mendiant. Je connais l'artefact qu'il a utilisé, et il est redoutablement efficace. »

Comme elle s'inquiétait aussi de la puissance des mages, il ajouta, pour la rassurer :

« La magie est une chose qui permet bien des miracles. Certains en bien, d'autres en mal... mais ce n'est qu'un outil. Tout comme un couteau peut aider à se nourrir ou tuer des gens. N'ayez pas peur de l'inconnu, et apprenez plutôt à le connaître. »

Il lui adressa un clin d’œil appuyé. Tina fit alors remarquer que bien des petites gens ne connaissaient les mages que par des ragots, ce qui surprit l'elfe :

« Hé bien, il y a toujours des mages en ville, ou des prêtres dotés de pouvoirs et ravis d'aider les malades. Mais j'imagine que cela peut être plus facile pur certains que pour d'autres... C'est peut-être un sujet que les dirigeants devraient davantage travailler. »

De son côté, Madoka signala que son couteau n'agissait que par sa main, sans pouvoir rien imposer de lui-même. Elle semblait voir les fluides comme une force extérieure que seules des êtres supérieurs pouvaient contrôler, ce qui fit sourire l'elfe :

« Mes propres pouvoirs ne peuvent rien m'imposer non plus. Ils font ce que je leur demande... enfin, sauf quand j'échoue à les manipuler, bien sûr. La magie s'achète, et ses praticiens enseignent son utilisation. Pour suivre l'analogie : disons que les fluides sont du métal, le magicien est un forgeron qui fabrique l'outil dont il a besoin avec ce métal. Cela dit, je vous accorde que la magie permet bien des choses impressionnantes... mais seulement quand on sait l'utiliser. Bien des gens ont des fluides en eux... et ne le saurons peut-être jamais. »

Manifestement intéressée elle demanda de quoi il était capable, comme choses extraordinaires, ce qui fit rire Faëlis. Après tant de morosité, il avait grande envie de se détendre et y vit là une belle occasion !

« Voilà une question fort à propos, très chère,
Vous demandez ce que j'ai d'extraordinaire ?
Afin de ne point laisser votre moral en berne,
Laissez-moi dignement éclairer votre lanterne ! »


Disant cela, il fit paraître une petite sphère de lumière qui lévita au-dessus de sa main avant de poursuivre :

« Voilà qu'elle coule en moi, la lumière,
Laissons-la s'exprimer, chanter, chatoyer !
Ces mille couleurs vont vous illuminer,
Après tout, c'est votre beauté qu'elle éclaire ! »


Et tout en disant cela, il s'était levé sur ses étrillés, et, décrivant un large mouvement des bras, il dessina un arc-en-ciel coloré qui l'entoura de lueurs féeriques ! Mais il n'en avait pas fini :

« Soigner, je vous le dis, est ma spécialité,
Pour guérir les petits bobos, j'ai la panacée !
Pour les blessés, je suis un phénix bienfaisant,
Et pour la magie noire, un mur entravant ! »


Et voilà que sa protection solaire répondit à son appel, l'entourant d'une aura étincelante alors que, bon équilibriste, il montait des deux pieds sur son cheval pour esquisser deux pas de danse dans la lumière.

« La magie de Gaïa est bonne conseillère,
Elle aide volontiers à éviter la guerre !
Et voilà que par elle, je suis protégé... »


Il invoqua un flash pour les éblouir toutes les deux, en profitant pour bondir et saisir sa main :

« … Et, bondissant un baiser, ainsi vous voler ! »

Et il baisa sa main, riant alors que les manifestations lumineuses se dissipaient :

« En définitive, finalement, rien de bien méchant,
Mais, j'espère, de quoi rendre votre visage souriant ! »


Et d'une envolée de cape, il avait rebondi sur le dos d'Halcion, qui roulait des yeux d'un air blasé. Heureusement, le reste du public fut plus conciliant : Tina applaudit poliment tandis que Madoka avait effectivement un grand sourire, tout en saluant sa prestation !

« Tout le plaisir est pour moi, gentes dames ! »

Après cela, l'atmosphère se fit plus légère, et ils badinèrent de choses et d'autres. Toutes deux étaient des femmes discrètes et mystérieuses, mais suffisamment sympathique pour que les derniers jours s'écoulent fort plaisamment. Un soir, alors qu'ils mangeaient un peu avant d'aller se rouler dans leurs sacs de couchages, une nouvelle discussion un peu plus sombre s'installa.

Madoka ne connaissait pas du tout Cromax, et Tina encore moins, et toutes deux ne savaient trop quoi penser de l'homme pour qui elles avaient risqué leur vie. Hélas, l'elfe blanc ne pouvait guère les aider :

« Je sais assez peu de choses. Je voulais l'emmener visiter la cour de Kendra Kâr... Pour des intérêts personnels, je dois bien l'admettre. Il n'était pas très à l'aise avec ça, en revanche, il m'a emmené en aventure sur un autre monde ! Oui, un autre monde ! Je vous pardonne si vous ne me croyez pas, car moi-même j'ai encore de la peine à l'admettre... Mais je l'ai finalement assez peu côtoyé. »

De son côté, Madoka affirma avoir rencontré un homme-renard d'un autre monde. Cela semblait difficile à croire mais Faëlis sourit :

« Hé bien, pourquoi pas. Si vous saviez à quoi ressemblait Aliéna, quand je l'ai rencontré là-bas... »

Tina semblait également avoir des connaissances sur d'autres mondes, mais resta assez mystérieuse, mystère que Madoka préféra aussi préserver au sujet d'Aliéna. L'elfe n'insista pas plus.

Le lendemain, ils trouvèrent un ruisseau tranquille qui leur permis d'aller se laver et s'occuper de leurs vêtements. Les filles partirent de leur côté, et Faëlis se surprit à ne même pas vouloir aller les espionner, comme il avait fait si souvent en Anorfain. Allons, était-il en train de devenir sage ? Il allait falloir remédier à cela ! Mais il est vrai qu'il ne les avait connu que dans un contexte sanglant et violent, et, malgré leur gentillesse, il avait du mal, à leur associer de bons souvenirs...

Il leur fallut encore plusieurs jours avant de faire enfin leur grand retour à Kendra Kâr. Après les derniers événements, l'elfe avait quelques craintes sur l'accueil qui leur serait réservé, mais on les laissa entrer sans trop faire d'histoires...

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Kassar le laid
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Re: La Sylve des Premiers Âges

Message par Kassar le laid » mar. 21 janv. 2020 23:21

Précédemment, depuis le Clan des Roses...

Pendant ma marche, une réflexion me vient : Il y a une forme particulière de contemplation au voyage. Presque une forme de paix, accessible au seul marcheur attentif : la cadence régulière des pas, un pied après l'autre, presque comme une berceuse qui calmerait l'esprit ; la sensation sous les semelles, la manière dont les gravats qui composent le sol rocailleux du flanc de montagne roulent sous elles, ce qui contraint l'esprit à être attentif à ses sensations ; la douche chaleur du corps sous l'effort, tempéré par la légère brise qui se déploie le long de la pente.

Et il y a, bien sûr, le paysage. Devant moi, je contemple l'océan vert de cette forêt, cette Sylve, qui étends paresseusement sa généreuse frondaison sur des kilomètres. Le vent jouant dans les feuilles des arbres provoque un doux frottement, une musique composée par les éléments - et , je me plais à la croire à mesure que je lui prête l'oreille, par les dieux élémentaires eux-mêmes -, auquel se mêle les babillements, chants et autres jabillages des oiseaux qui ont en fait leur maison.

Au-delà, écrasé vers l'horizon, on devine vaguement une surface plus plane - les champs entourant Kendra Kâr -, la cité elle-même comme un vague mirage dans le lointain, mais surtout l'océan, plus vaste encore, réduit à une ligne écrasée par la perspective.
Et par-delà cette ligne mince, à une distance que je peine à imaginer, il y a le continent d'où je viens.

...

Sans crier gare, j'ai les larmes au yeux, l'émotion soudain explosant en moi, comme une tempête trop longtemps contenue! Par Jerèi, je suis sur un autre continent ! J'ai vu des êtres de grandes beauté à l'âme plus noire que la crasse d'un mendiant ! J'ai vu un miracle, des mensonges qui faisaient fis des lois du monde, des sortilèges dont les contes, enfant, suffisaient à me tenir éveillé toute la nuit, tremblant de peur !

Et j'ai survécu ! J'ai vécu une bataille, et ait été blessé! Mais j'ai survécu!

Quand j'arrive à la lisière des bois, dans l'ombre des arbres majestueux sous la lueur du demi-jour, je pose mon bâton à mes pieds et m'assied, contemplant l'intérieur du royaume sylvestre : le jeu du soleil sur le sol moussu, les fleurs colorées qui jaillissent du terreau fertile. Dans cet instant trouble, entre paix intérieur et puissantes émotions, il ne me reste que le murmure pour remercier les forces de la destinée.

"Ô Zerì, ô dieux, merzi de m'afoir épargné. Merzi. Merzi..."

Je me perds quelques instants en prière, en méditation. Je me sens... Délivré. Du danger, déjà, mais aussi d'un poids : celui de la peur qui m'asservait, pendant toute ma vie et les événements du Temple. Ces derniers m'ont affranchis d'une part de ma terreur: celle de l'inconnu, de l'incompréhensible. Avoir vu tellement de choses invraisemblables en si peu de temps a réveillé une étonnante curiosité, un étrange désir d'apprendre. De découvrir plus.

Abandonné à mes réflexions, une évidence me frappe.

(C'est par la volonté de Jerèi que mon visage est ainsi... Et pourtant, je ne sais presque rien sur lui... Je devrais peut-être me renseigner ?)

L'idée me plaît, en tout cas. Quoi de mieux pour rendre la pareille aux dieux que de s'intéresser à eux et à leurs volontés ? Hmmm... Il me semble que Jerì est le fils de Gaia et Phaitos, non? Je devrais passer par leurs temples à l'occasion... Poser quelques questions. Quoique entrer dans le temple du Dieu de la mort soit un peu...

Je frisonne dans la délicate brise. À cause du souffle frais de la montagne, ou de l'idée?

(Temps de se remettre en marche.)

Je me mets à marcher, à pied, longeant les étendues boisées à la recherche d'une route ou d'une marque de civilisation, pour ce qui s'annonce être des jours et des jours de voyage. Sans cheval ou magie, tout est plus long - et dans un sens, plus normal. J'accepte ce long délai avec joie, savourant ma transformation, mon renouveau.

Premier jour. Je cherche quelques baies à manger. Trop dangereux de pénétrer dans la lisière des bois pour chasser : non seulement, je ne suis pas bon à ça, mais je suis aussi blessé, et c'est là que rôde les plus grand dangers...
Et je ne connais pas vraiment les plantes de ce continent, mais... Ce buisson à baies semble presque similaire à l'un que j'avais l'habitude de voir dans les environs de Frélême... Méfiant, j'en cueille une, l'inspecte, la hume, la croque du bout des dents. Le goût sucré emplut ma bouche, me rappelle celui que j'eus l'habitude de connaître, et réveille un ruisseau de souvenirs de ma vie là-bas... J'espère que ma famille va bien...

...

Troisième jour. Je ne fais que marcher le jour et dormir la nuit, me nourrissant frugalement de ma réserve de baies trouvées le premier jour sur la route, et serrant la ceinture pour le reste. J'ai l'habitude de ne pas beaucoup manger, après tout... Les temps sont durs pour les petites gens dans ce monde. Heureusement, quelques ruisseaux s'écoulent parfois à la lisière de la Sylve, où je peux m'abreuver.
Je m'inquiète aussi pour mon bras... Les premiers soins semblent avoir un peu aidé, mais je ne suis pas un chirurgien-barbier ou guérisseur. Quand je l'examine, je ne vois pas de traces d'infections, mais la guérison ne semble pas vraiment progresser non plus. Je vais devoir faire examiner cela...

...

Enfin, une route! Elle se dessine au bord de la forêt, grimpant vers le massif des Jumeaux d'une part et s'enfonçant dans les bois de l'autre. Je soupire de soulagement : ma diète plus que légère commence a arriver au bout de mon endurance, et j'ai terriblement faim !

M'approchant, je la distingue mieux à présent : elle semble bien entretenue, pavée par endroits, pour bloquer la reprise des droits de la nature.

(Pas de voyageurs pour le moment... Et traverser la Sylve seul serait bien dangereux... Je vais plutôt remonter le long de la route, vers le Massif. Il y a sans doute un village.)

Ma longue marche reprend donc. J'espère qu'un autre voyageur à qui demander assistance arrivera bientôt...

...

Je hèle le colporteur qui passe sur la route, et grâce à lui, j'apprends l'existence du village d'Akinos en amont. Parfait, je vais bien quelque part où m'attendent un lit chaud et un bain. Je meurs d'envie d'un bain. Et de vêtements qui ne sont pas pleins de sang. Ou de sel marin. Ou de crasse.

Quelques pièces suffissent à m'acheter de quoi me sustenter auprès du marchand, qui semble estomaqué par le contraste entre mon apparence et les sous que je produis. Hé, méfie-toi des apparences, mon ami.
Alors que je vais pour fermer ma bourse, une sensation étrange parcourt l'un de mes doigts. Quelque chose de rond et de lisse... Du bout des doigts, je sors de la bourse une petite pierre soigneusement polie.

(Mais... Qu'est-ce que c'est que ça?)

Je tourne, retourne, examine l'incongru objet. Comment une simple pierre polie s'est-elle retrouvée dans la bourse offerte par Cromax? En plus, il y a quelque chose d'écrit dessus. C'est vraiment frustrant, de ne pas savoir lire... En d'autres temps, j'aurai simplement jeté cette babiole sans valeur, mais elle ne provient pas de n'importe qui... Peut-être que même les êtres puissants peuvent se retrouver avec des cailloux dans leur bourse ou leurs chaussures par inadvertance, après tout. Je souris à l'idée. Si ordinaire ce serait, pour un être aussi incompréhensible! Et rassurant, quelque part. Plus normal.
L'autre possibilité, c'est qu'elle est là à dessein. Mais dans quel but? Pourquoi ne pas me l'avoir donné en main propre? Ou m'avoir averti, tout du moins? Hmm... Ca m'intrigue. Je devrais faire inspecter ça à quelqu'un, quand j'en aurais l'occasion.

Je glisse la pierre dans un recoin de ma tunique, bien à l'abri, et reprends ma route. Akinos n'est plus si loin, me disait le colporteur.


La suite, au Village d'Akinos...
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Madoka
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Re: La Sylve des Premiers Âges

Message par Madoka » mer. 5 févr. 2020 15:29

Quitter le Clan des Roses ne fut facile pour aucun de nous, en revanche, ce fut rapide.
Les chevaux attendaient à l’écart. Je ne pris pas la peine de demander à la compagne de Cromax ce qu’il allait advenir d’eux maintenant qu’il était parti. Je retrouvai Nuit, le frison de Cromax, avec une étrange impression de nostalgie chevillée aux tripes. Je partais à nouveau vers une destination inconnue pour le compte d’un elfe dont je n’avais croisé la route que deux fois dans ma vie, mais de qui je me sentais encore redevable.

Les premières heures de voyage si firent dans un mutisme total. Après une nuit éprouvante, le faible rayonnement du soleil d’hiver, à travers les branches et rameaux nus de la forêt, installa une ambiance morose qu’aucun de nous ne perça jusqu’au soir, pas même pendant les pauses. L’énergie nous revint assez le lendemain pour lancer nos montures au galop, fuyant toujours plus rapidement l’ombre de la forteresse en feu. Et ainsi, la routine des voyages en petit groupe installa peu à peu une autre ambiance, plus simple et remplie de tâches journalières qui occupaient nos esprits en même temps que nos mains. Nuit me demanda beaucoup de temps au début, et j’appris énormément de Faëlis, notamment comment le sceller et le desceller seule, faire le nœud d’attache et le panser.


Ce n’est qu’en approchant de l’orée de la sylve que je me suis sentis plus à l’aise, participant plus librement aux discussions comme si nous n’étions un simple groupe de voyageurs.
Un soir, à la chaleur de notre feu de camp, nous avons enfin mis les mots sur ce que nous avions vécu et rencontré, découvrant ainsi un sentiment commun d’incompréhension quant à l’ampleur de ce qu’étaient les Amants de la Rose Sombre, cette Rose que nous n’avons qu’entraperçu.

« Je ne connaissais même pas leur existence avant le Palais de la Roseraie, avais-je dis en réalisant alors que peu de temps avant ma participation à l’erementarifoji, j’avais eu entre les mains les premiers indices de leur existence, sans même m’en douter. Au Temple des Plaisirs, je n’ai connu que Pulinn. J’étais profondément charmée par elle, à chaque rencontre, j’étais comme une enfant devant un arc en ciel. Et nous l’avons laissée pour morte là-bas, laissée seule. Je m’inquiète pour elle. »

Faëlis tenta de me réconforter aussitôt, m’assurant qu’elle avait été sauvée par notre compagnon au masque blanc. Mais sa foi ne tenait qu’à sa connaissance de l’artefact magique utilisé ; une foi en la magie que je ne partage toujours pas.

Des journées monotones et régulières se sont ainsi succédé. Nous étions pressés d’arriver sans savoir où nous allions réellement.
Et aujourd’hui, du haut d’une butte surplombant les vertes vallées cultivées de Kendra-Kar, j’aperçois au loin le chemin de terre emprunté à l’aller. Ma tête se redresse un instant, mes yeux scrutent le ciel nuageux tandis que mon esprit se perd dans des pensées aériennes. Lorsque, il y a quelques jours à peine, je survolai ces mêmes terres à dos de dragon. Mes sourcils se lèvent et mes lèvres s’étirent alors que des pensées s’échappent de ma bouche quant à l’improbabilité d’une telle expérience. Se poursuit alors une discussion plus légère dont la personne de Cromax y trouve une place prédominante ; malgré le mystère l’entourant lui aussi.

« J’ai voyagé avec lui, il y a longtemps mais en fait ; je crois que je ne le connaissais pas du tout. » Dis-je avec une pointe d’évidence cachée. »

Et je ne suis point la seule dans ce cas. Tina nous avoue alors avec un amusement certain qu’elle avait fait sa connaissance quelques minutes à peine avant de nous rencontrer nous, au Palais de la Roseraie de Soie, et estime sans grande certitude devoir cette rencontre à la magie. Il y a quelques mois encore, j’aurais considéré ce dernier détail avec dédain, la jugeant ingénue de croire à la magie du Destin. Maintenant, depuis ce que j’ai vu et vécu, et tout droit sorti de la bouche d’une mage ; je frisonne à l’idée que la Magie puisse avoir telle influence sur nos présences à certains endroits, à certains moments. Quant à Faëlis, il l’a certes côtoyé plus longtemps que nous, il ne saurait en dire beaucoup sur lui. Une anecdote pourtant me fait sourire, imaginant celui si avide de sa propre liberté de penser et d’agir devant se conforter à la rigueur d’une Cour Royale humaine.
Mais la discussion pend un tournant inattendu lorsque Faëlis, avec sa verve elfique, nous raconte qu’ils étaient allés ensemble sur un autre monde vivre moult aventure là-bas. Lui-même avait encore du mal à l’admettre et pour cause, c’est une chose de rêver à la plausibilité d’une ballade d’un ménestrel, une autre de rencontrer un être étrange se disant d’un autre monde et une bien plus difficile à décrire que de voyager soi-même.

« Je vous crois, lui dis-je alors sans doute. J’ai un jour croisé la route d’un être venu lui aussi d’un autre monde, un homme renard si je suis puis dire car je n’ai pas eu le temps de le connaître mieux, lui non plus. Un aventurier dont la curiosité et l’appétence pour l’aventure l’a mené sur Yuimen. »

« Hé bien, pourquoi pas, répond Faëlis en souriant. Si vous saviez à quoi ressemblait Aliéna, quand je l’ai rencontré là-bas … » Rajoute-t-il en laissant sa phrase en suspens, pensif. Peut-être en avait-il trop dit à propos de sa compagne à la chevelure rose. Je m’empresse alors de réponse d’une voix se voulant complice.

« Laissez planer le mystère ! Je doute qu’elle apprécie qu’on en sache autant sur elle »

Tina, pensive elle aussi, se joint à la discussion, nous apprenant qu’elle a expérimenté le voyage vers un autre monde, ayant lié connaissance avec des êtres particuliers, au-delà de leur simple appartenance à un autre monde. Elle dévoile brièvement un objet étrange, ressemblant à … rien que j’identifie, effectivement et provenant de toute évidence d’un monde étranger. Mais aussitôt, son regard se perd vers les immensités de ses pensées et, ni Faëlis ni moi ne sommes finalement enclin à en savoir plus.

Plus tard dans la journée, alors que les murs de Kendra-Kar se profilent nettement, l’évocation du Clan de Roses se fait sur un ton plus badin et moins emprunt de tragédie, comme un prélude à l’oubli. Le chemin est large et nous faisons avancer nos montures côte à côte. En les observant et les écoutant, je me rends soudain compte d’une différence importante entre eux et moi, dépassant nos races, nos passés, nos familles ou nos aspirations. Je leur avoue finalement mon aversion envers la puissance incontrôlable que peuvent obtenir les mages. Intérieurement, en remarquant leur réaction, je réalise l’ampleur de mes méconnaissances du monde, en dehors des rues d’Oranan.

((Avant tout ça, j’avais une vie plutôt simple.))

Faëlis réagit le premier. Rassurant et presque professoral, il admet que la magie permet bien des miracles, bons ou mauvais mais qu’elle n’est rien de plus qu’un outil, à l’image d’un couteau qui peut servir à se nourrir ou à tuer. Le choix de ce mot me fait grimacer ; un miracle est tout sauf anodin et à la portée de tous.
Je ne suis pas la seule à ne pas être totalement convaincue par ce statut de simple outil. Tina s’offusque presque.

« Plus facile à dire qu’à faire, mon ami »

Je l’écoute et comprends que se familiariser avec sa propre magie n’est pas si simple et naturel, quand on ne reçoit que ragots et odieuses anecdotes à propos des mages et leurs pouvoirs. Sans entourage pour vous y aider, le contrôle et l’acceptation sont des épreuves difficiles. Mais pas insurmontable, certifie aussitôt Faëlis, toujours aussi sûr et confiant. Selon lui, les mages et les prêtres dotés de pouvoir sont nombreux à aider leurs prochains ; et améliorer la teneur de la réputation des mages ne serait pas une mince affaire pour les dirigeants des grandes villes.
Mais, quand même … de jolies histoires à raconter et des précepteurs plus nombreux ne changent guère l’ampleur de mes inquiétudes.

« La magie n’est pas qu’un simple outil, mon couteau, lui, ne peut pas ouvrir la terre en deux, dis-je en serrant les dents au souvenir de Zarnam. Il ne pourrait avoir de pouvoir sur moi. Les fluides et les éléments existent par eux-mêmes et pourtant, vous les portez en vous. Mais qui vous apprend à les contrôler ? »

Encore une fois, Faëlis tente patiemment de me rassurer, m’affirmant que ses pouvoirs ne peuvent rien lui imposer, qu’ils ne répondent qu’à sa volonté, et peuvent même échouer. Contrôlée par le mage comme le métal est modelé par le forgeron, la magie permet certes des choses impressionnantes, mais il est nécessaire de savoir l’utiliser. Il paraît même que beaucoup de personnes sur Yuimen possèdent des fluides en eux sans jamais en avoir conscience et sans qu’ils agissent d’eux-mêmes. Un point somme toute rassurant, en partie, car sortir des boules de feu de son corps ou qu’y flotte je ne sais comment une substance source de foudre, n’a pour moi rien d’aussi anodin. Mais je suis face à un elfe trop bon et trop confiant pour juger de sa franchise ou de sa dangerosité.
Le sentant prolixe sur le sujet, je l’interroge sur ses capacités ou pour le citer, sur les choses impressionnantes dont il est capable.

Amusé et rieur, il croise mon regard avant de déclamer.


« Voilà une question fort à propos, très chère,
Vous demandez ce que j'ai d'extraordinaire ?
Afin de ne point laisser votre moral en berne,
Laissez-moi dignement éclairer votre lanterne ! »


Une sphère de lumière lévite autour de sa main …

« Voilà qu'elle coule en moi, la lumière,
Laissons-la s'exprimer, chanter, chatoyer !
Ces milles couleurs vont vous illuminer,
Après tout, c'est votre beauté qu'elle éclaire ! »


Loin d’en avoir fini, il se lève sur ses étrillés et forme un arc en ciel en mouvement du bout des doigts ; tandis que je jure les Dieux pour ce que j’ai causé.

« Soigner, je vous le dis, est ma spécialité,
Pour guérir les petits bobo, j'ai la panacée !
Pour les blessés, je suis un phénix bienfaisant,
Et pour la magie noir, un mur entravant ! »


Et voilà maintenant qu’il joue à l’acrobate, à esquisser des pas de danse debout sur son cheval, entouré d’une sorte d’aura lumineuse créé par sa magie. Je lui accorde cela, il parvient à faire ressentir à travers ses vers toute la confiance et le contrôle dont il parlait quant à sa magie.

« La magie de Gaïa est bonne conseillère,
Elle aide volontiers à éviter la guerre !
Et voilà que par elle, je suis protégé... »

Une lueur aveuglante jaillit soudain, tel un rayon de soleil d’été, et le voilà qui bondit de cheval et baise ma main, le sourire aux lèvres et le rire chantant. En définitive, ses espoirs de me rendre moins chagrine ne sont pas vains car, même si mon jugement vis-à-vis des mages et de la magie ne s’est point attendri, je reconnais qu’il ne fait pas partie de ceux trop faibles pour en contenir la puissance. Je le félicite vivement pour cette belle prestation, ce talent caché qu’il pourra exploiter sur ses vieux jours, quand la vie de protecteur sera trop lourde à porter.

((suivant))
Modifié en dernier par Madoka le jeu. 5 août 2021 18:23, modifié 1 fois.

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Tanaëth Ithil
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Re: La Sylve des Premiers Âges

Message par Tanaëth Ithil » jeu. 20 févr. 2020 23:47

Kassar semble sourire derrière son masque lorsque je propose de lui apprendre à se servir d'une épée, une proposition qu'il accepte bien volontiers, reconnaissant que cela ne pourra que s'avérer utile vu nos projets. Le repas servi, il retire son masque, ainsi qu'il l'avait annoncé plus tôt, me permettant ainsi de voir ce visage qu'il ne souhaitait à personne de voir. Son teint est un peu jaune, comme celui de certains malades, ses traits tirés par la fatigue et, sans doute, une alimentation trop souvent insuffisante, mais...

"Eh bien l'ami, votre visage n'a rien de si terrible qu'il justifie de le dissimuler sous cet affreux masque", remarqué-je calmement.

Je ne m'appesantis pas davantage sur le sujet, mais je suppose que cela devrait suffire à lui faire comprendre que son apparence ne me perturbe nullement. Mais je ne suis probablement pas très représentatif de la pensée des gens, étant un guerrier et ayant vu bon nombre d'êtres autrement plus affreusement défigurés par un coup malheureux. Quoi qu'il en soit, son repas bientôt terminé, Kassar prend congé pour aller prendre un bain ô combien nécessaire tandis que je regagne la chambre que j'ai jusque là partagée avec Oryash. Mais pour ce soir elle semble avoir décidé de passer la nuit dehors, ce qui me laisse tout loisir d'utiliser mon nécessaire à écriture télépathique pour envoyer un court message à Sylënn. Je doute qu'elle s'inquiète vraiment pour moi, mais au moins saura-t-elle que je suis toujours en vie et que je prévois de partir pour Nosvéris.

Le lendemain matin, je retrouve Oryash déjà prête au départ devant l'auberge et, lorsque Kassar nous rejoint, vêtu de propre, je fronce les sourcils aux paroles de la Phalange :

"Alors comme ça, il fait route avec nous ? Il a une monture au moins ? Parce qu'il est hors de question que je le prenne avec moi ! De toute façon Hérumor ne voudrait pas de lui. Il est un peu comme moi, revêche."

Ravalant une répartie acide, je me borne à lui répondre d'un ton neutre :

"Il vient avec nous et prendra mon cheval, je préfère marcher de toute façon."

Le long regard de Kassar sur ladite monture m'apprend qu'il ne doit guère avoir l'habitude de chevaucher, mais il finit par se hisser un peu maladroitement sur son dos et suppose qu'il est temps de nous mettre en route. J'incline légèrement le visage en signe d'assentiment mais, avant de partir, règle rapidement les étriers à la bonne hauteur et précise :

"Tâchez de garder les talons en bas et évitez de vous pencher en avant si vous ne voulez pas qu'il parte au galop. Ne tirez pas trop fort sur les rênes, cela l'agacerait, une légère traction d'un côté ou de l'autre suffira à le diriger."

Cela dit, je m'assure qu'il ne risque pas trop de faire la culbute puis me lance à la suite d'Oryash sur la piste menant à Kendra-Kâr. J'adopte un rythme de course relativement tranquille, longues et souples foulées qui me permettront de tenir des heures durant sans m'épuiser malgré le poids de mon équipement.

Le soir venu, nous trouvons sans peine une modeste clairière proche du fleuve Kenaris et propice au campement, un lieu souvent utilisé par les voyageurs à en juger par le foyer qui s'y trouve déjà disposé, entouré de trois troncs permettant de s'asseoir. Je profite de cette halte pour expliquer à Kassar comment prendre soin de sa monture puis, le feu allumé et un bon repas avalé, demande à l'humain :

"Toujours partant pour un cours d'escrime ?"

A l'intention d'Oryash, j'ajoute :

"Je serais curieux aussi de voir ce que tu sais faire avec cette lame et ces griffes que tu portes, quelques passes d'armes, ça te tente?"

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Kassar le laid
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Re: La Sylve des Premiers Âges

Message par Kassar le laid » dim. 23 févr. 2020 23:47

Cap vers Nosvéris

Mal assuré sur l’imposant équidé, je ferme les yeux, tâchant de rassembler les souvenirs épars de ces derniers jours. Comment faisaient donc les cavaliers que j’ai pu observé ces derniers temps ? Leur chevauchée semblait tellement naturelle, sans efforts aucun, que je n’ai pas particulièrement prêté attention à la manière dont ils s’y prenaient… Ils tiraient la bride, non ? C’est tout ? A quel point je dois tirer fort dessus pour que ma musculeuse monture agisse sans trouver bon de me désarçonner ?

Tous à mes réflexions, Tanaeth s’approche de moi, mon désarroi plus visible que je ne l’aurais cru. Ajustant les étriers à ma taille, il me donne quelques conseils de bon aloi : garder les talons en bas, ne pas se pencher trop en avant pour ne pas inciter ma monture à partir au galop - une perspective qui ne m’enchante guère pour le moment -, et évitez de tirer trop fort sur les rênes, une simple traction suffisant à communiquer l’intention du cavalier. Voilà qui réponds au moins à une de mes questions ! J’hoche la tête dans sa direction, le remerciant de son attention.

D’abord la proposition de me former aux armes, maintenant le voilà qui me forme à l’équitation… Est-ce par pitié, par générosité, ou parce qu’il semble aimer enseigner aux autres ? Hmmm… Il ne me semble pas être le genre de personne à agir par pitié, en tout cas du peu que j’ai vu de lui. J’imagine que notre voyage sera l’occasion de me faire une idée plus précise de sa personne, tout comme celle d’Oryash. La guerrière pâle est déjà en avant de la route, chevauchant avec aisance au petit trot, sans nous attendre. Ma présence lui est-elle toujours aussi insupportable ? Discrètement, j’hume mes frusques : ça sent le mouton et le dur labeur, mais rien d’aussi affreux qu’à ma première apparition. Ça ne doit pas être ça, ou bien elle a le nez bien plus sensible qu’il n’y paraît…

S’étant assuré que je ne me désarçonnerai pas tout seul, le sindel s’élance au pas de course à la suite d’Oryash, tenant sans nulle peine le rythme de la cavalière. Je me surprends à laisser glisser de ma bouche un hoquet admiratif : j’ai conscience que le spectacle d’une personne, toute armurée, tenant sans peine visible le rythme de marche d’un cheval, n’est pas un spectacle des plus communs. Je pensais juste qu’il aurait une autre monture pour lui… Est-ce un fait courant pour les maîtres d’armes, de faire de la course en armure ? Une sorte d’entraînement ? Je devrais lui demander, à l’occasion…



Notre petite troupe – Oryash et Tanaeth devant, et moi derrière – parcourons la route que j’ai emprunté la veille pour venir à Akynos. Le ventre plein et à dos de monture, la route est bien, bien moins pénible qu’à l’aller, et la bonne humeur s’empare de moi alors que les lieux sont avalés sous nos pas. Certes, l’aspect méditatif, contemplatif de la marche n’est plus présent, mais le doux balancement sur le dos de la monture, le jeu des muscles de la bête que je sens bouger sous la selle, créent un rythme enivrant, reposant, dans lequel je me plonge avec délectation…



De part et d’autres du sentier, la forêt étends désormais ses rangées d’arbres massifs et de végétations chaotique, grouillante d’une vie abondante. Le chant des oiseaux, les buissons agités par la fuite paniquée d’un animal craintif, l’explosion colorée des fleurs de toutes formes, auquel s’ajoute le lourd parfum de sous-bois et les notes florales plus légères, apportent un nouveau cadre à ma chevauchée, dans la contemplation m’aide à me distraire de la douleur naissante dans tout mon dos. Comment donc Oryash fait-elle pour rester aussi droite et digne sur sa monture, alors que chaque heure qui passe ne fait que provoquer de nouvelles douleurs ? Sans aucun doute, il ne s’agit là que d’une question d’habitude, mais bon sang, j’aurai aimé être informé !

….

Le soir tombant, nous nous arrêtons dans une clairière, proche du fleuve. L’endroit est calme, propice à la halte, et usité par les voyageurs pour ces qualités, comme l’indique les quelques troncs étendus comme autant de bancs autour des restes d’un feu de camp cerclé de pierre.
Pieds à terre, Tanaeth redescends à mon niveau et me montre comment s’occuper de la monture : détacher la selle, attacher la monture, s’assurer qu’elle ait de quoi manger, … Courbaturé par le voyage, la tâche n’est pas plaisante, mais je m’en acquitte se me plaindre. Si j’ai un jour mon propre cheval, cela me sera bien utile…



Le feu crépite doucement alors que la nuit est tombé, et que notre repas du soir est finalement terminé. Je balaye du regard notre camp, cherchant un bon endroit pour m’allonger et céder à la fatigue, quand Tanaeth me demande si je suis prêt pour une petite passe d’arme. Il a couru toute la journée, et semble encore aussi frais qu’un gardon ! Je trouve pourtant la perspective, malgré les douleurs qui me parcourent, exultante : voilà donc mon premier cours d’arme !

« Fouis, abzolument ! »

C’est avec enthousiasme que je me dirige vers un coin dégagé de la clairière, adossant mon bâton contre un arbre proche et dégainant ma lame, pendant que Tanaeth propose à Oryash d’échanger quelques passes d’armes, pour le sport. C’est une soirée qui s’annonce pleine d’apprentissages !
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Re: La Sylve des Premiers Âges

Message par Oryash » dim. 1 mars 2020 14:25

Précédemment : Hein!!! Il nous accompagne!


Au bien sûr Oryash n'était pas facile à vivre en encore difficile à cerner. Autant elle pouvait se montrer sauvage et distante autant elle pouvait être agréable avec ceux qu'elle appréciait et autant dire qu'ils étaient peu nombreux.
Capter son attention n'était pas chose aisé et durant leur cheminant ce jour là , Kassar en fit l'amer expérience. Tout juste si elle lui décrocha deux mots et encore moins un regard. Pas à dire, elle n'était pas emballé de le savoir du voyage, mais elle faisait avec , du égard à Tanaëth .
Lui comme toujours était avenant et avait discuté pas mal avec leur partenaire de voyage alors que la peau blanche était restée muée dans le silence sauf en de rare instants que Kassar aurait pu compter sur les doigts d'une main.

Sur son destrier, elle avançait au pas la plupart du temps, et parfois au détour d'un virage sur un sentier, elle lançait Herumor au petit trop, histoire qu'il ne s'impatiente pas trop de devoir allé à une allure si lente. Lente , sans doute pour ménager le nouveau et son séant. Elle s'amusa de cela et pensa que le soir venu, l'homme au masque serait plein de courbatures et qu'il souffrirait de devoir s' asseoir durant quelques jours.

La journée passa, semée d' embûches et de quelques passages difficiles dû à la chute de quelques arbres. Aussi quand arriva la nuit et qu'ils finirent pas arrivé à un campement de fortune, Oryash ne fut pas mécontente de mettre pied à terre. Elle s'empressa de s'occuper de sa monture, alors que le Sindel expliquait à l'humain comment faire avec le sien. Il n'était pas super à l'aise avec le cheval, mais rien d'étonnant. Cela viendrait avec le temps.
Oryash installait son paquetage pour la nuit lorsque Tanaëth leur proposa à tout d'eux un petit entraînement. Elle le fixa quelques instants.

" Tu tiens vraiment à voir de quoi je suis capable avec mes griffes et bien soit. Je suis tout à toi pour ce petit exercice. "

Elle se redressa et chaussa ses griffes, les faisant glisser volontairement sur une grosse roche, y laissant de belles traces.

" J'ai découpé quelques membres avec ça et ôter quelques vies aussi. Et à chaque fois c'est toujours aussi jouissif."  

Un regard au deux hommes.

 " Alors, on commence ? " 
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