Plaines du Comté

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Yuimen
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Plaines du Comté

Message par Yuimen » ven. 29 déc. 2017 11:55

Les plaines du Comté

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Les plus petits sentiers sont en terre, devenant relativement boueux en cas de pluie. Ils se croisent et se recroisent avec d'autres chemins faits de gravier. Les plus grands sont même pavés, mais ils demeurent rares à travers les champs.

De petits ponts de pierre ou de bois enjambent les nombreux ruisseaux. Vous ne croiserez pas de charrettes sur ces chemins, seulement quelques piétons, des sinaris pour la majorité. Les chevaux restent de véritables exceptions.

Pour ce qui est des risques, ils sont légers car les environs sont dégagés et la zone très rurale, avec des petites bâtisses isolées que l'on peut rencontrer de temps à autre.

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Leemous
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Re: Plaines du Comté

Message par Leemous » lun. 27 janv. 2020 14:24

Chapitre 1: Encore du travail



Dans la plaine de Shory, s'élevait une tour. Une tour construite au début du protectorat de Shory par Kendra-Kâr. L'édifice de pierres sombres et au toit pointu fait de tuiles rouges, permettait d'assurer une petite place forte aux troupes kendranes en cas de guerre, notamment lors des premières années du protectorat, quand l'armée était très présente. Elle avait été depuis longtemps donné à une famille de petite noblesse, les Baragorn. Ils y avaient vécu pendant des siècles, mais ce n'était plus le cas à présent.

Ce jour-là, le soleil était haut dans le ciel. Presque à son zénith. La grande tour, malgré ses trois étages, ne projetait qu'une ombre minuscule. La boue qui composait la majorité de la cour avait presque séché. Allie ne souffrait pas trop de la chaleur. Elle la trouvait même agréable. Le vent en revanche était insupportable, soufflant ses longs cheveux roux devant ses yeux lui bloquant la vue. De plus, la jeune fille était dans l'incapacité d'essayer de mettre sa chevelure en ordre, car ses mains tenaient fermement la corde usée du puits et, lentement, la tiraient.

Avec un soleil pareil, Cabucine aurait soif et son abreuvoir était presque vide. Allie avait déjà fait plusieurs voyages pour le remplir et celui-là serait le dernier. Elle tira un dernier coup, attrapa le seau et le posa sur le bord du puits, attacha la corde à son piquet et reprit le seau de son fragile équilibre et le posa par terre à côté de l'autre. Le plus dur était fait. Allie passa ses mains calleuses dans ses cheveux et remit ces derniers derrières ses oreilles, puis elle prit les seaux, un dans chaque main pour l'équilibre, et traversa la cour.

Autour d'elle, un muret de pierres à mi-hauteur d'homme entourait une grande place peu herbeuse. Quand la tour était encore un avant-poste de l'armée, la cour devait grouiller de soldats s'entraînant à maîtriser la lance, l'épée ou le bouclier. Leurs pas avaient réduit l'herbe à néant, et même après des siècles, seule la boue constituait ce terrain d'entraînement d'autrefois. Une chose pour laquelle la jeune fille était reconnaissante s'était que le puits ne se trouvait pas au milieu de la cour, mais excentré vers l'est, entre la tour et l'écurie, lui facilitant ses voyages avec les seaux pleins. L'écurie avait été construite pour une dizaine de cheveux, mais n'en accueillait qu'un seul, Cabucine, l'ancien destrier du dernier Baragorns.

Ce dernier s'avança en voyant Allie arriver avec les seaux. Sur ses trois pattes restantes, il claudiqua et une fois, l'eau versée dans l'abreuvoir, se mit à boire à grandes lampées. D'une robe brune et à la crinière naturellement blanche, Cabucine avait été l'un des plus beaux destriers qu'Allie ait vus, malheureusement, un mâche-pied avait mordu dans sa patte avant gauche et l'amputation avait été le seul moyen de le sauver. Triste destin pour un si grand et fier cheval que de rester dans un enclos à brouter de l'herbe, incapable de galoper. Allie caressa la sale et devenue grisâtre crinière du vétéran équin.

"C'est bien mon grand. Bois tout ce qu'il te faut."

Comme attirer par ces paroles, Maro apparut sur le bord de l'abreuvoir. Cabucine arrêta de boire pour renifler le nouvel arrivant puis reprit sa délectation de l'eau. Maro, le chat de la tour, d'un pelage en bataille noir tachetée de blanc, darda son regard vers la jeune fille semblant vouloir dire "Et moi alors ?". Cette dernière obtempéra et se mit à la caresser, les poils du chat se hérissèrent et il commença à ronronner.

Allie était contente, elle avait Cabucine et Maro à ses côtés, un grand soleil les couvrait de ses rayons et une grande tour qui les protégeait du froid la nuit. Entouré d'une plaine sans presque aucun arbre, rien ne pouvait s'approcher sans être visible et repérable bien avant de poser un danger. C'est dans ces moments que la jeune fille pourrait presque oublier la douleur sourde dans son cœur. Une douleur présente depuis deux ans. Un trou béant qui, quand il s'était formé à la mort de son maître, semblait impossible à réparer. Pourtant, c'était le cas. Peu à peu, elle guérissait, elle s'adaptait à cette nouvelle vie.

Le moment fut interrompu par l'être le plus bruyant qu'Allie n'eut jamais connu. Il fit une entrée fracassante. Fracassante surtout pour lui, le sinari trébucha sur une pierre et effectua un roulé-boulé, dans la boue, jusqu'à rencontrer la barrière de l'enclos de Cabucine. Le cheval s'arrêta de boire, le chat s'éloigna de la main caresseuse d'Allie et tous trois regardèrent le nouvel arrivant.

L'être qui se remit debout était petit, même pour un sinari. Il portait une veste vert pomme et une culotte bouffante marron, à moins qu'il ne s'agisse des dégâts de la boue. Le sinari avait une tête d'enfant, de grands yeux dorés, un petit nez rond et des joues roses. Sur sa tête trônait une chevelure de la couleur de la paille et une écharpe rouge vif cachait son cou. Il retrouva son chapeau vert et pointu, le secoua pour enlever la plus grande partie de la boue et l'enfonça sur sa tête. Le résultat était stupéfiant, son chapeau beaucoup trop grand aurait pu recouvrir la toute sa tête, seules ses oreilles l'en empêchaient. C'est alors qu'il aperçut enfin les trois regards qu'on lui lançait. L'un d'étonnement, un de pitié et le dernier de dédain.

"Euh... Alors euh... Bien le bonjour, jeune demoiselle ! Je recherche le maître Baragorn, seigneur de cette tour. Seriez-vous où le trouver ?"

Allie tendit le bras et pointa vers le seul arbre des environs, un pommier centenaire dont les branches ressemblaient à des mains fourchues implorant le ciel. Les feuilles absentes des branches dues à l'hiver formaient un tapis au pied du tronc noir. Une épée plantée dans le sol indiquait l'emplacement de la tombe du dernier des Baragorn. Son maître.

"Il est sous cet arbre. Six pieds sous terre."

Le petit être commença alors un étrange rituel de punition. Il se mit à se taper la tête avec ses poings fermés et à taper le sol avec son pied droit, tout en tournant sur lui-même. Maro en eut assez, sauta de son perchoir et partit nonchalamment vers la tour. Cabucine, lui, semblait stupéfait par le sinari aux manières singulières et ne le lâchait pas du regard.

"Oh non ! Non ! Non ! Non ! Ce n'est pas possible ! Je dois ramener le chevalier de la tour. Je le dois ! Les autres comptent sur moi. Enfin pas vraiment. Mais je le dois ! Sinon qui va nous sauver ?"

Allie lui jeta un regard noir et froid.

"Non ! Non ! Non ! J'ai encore échoué ! Je devais ramener le chevalier de la tour mais il est plus là ! Non ! Non ! Non !"

"Rah la ferme ! Ferme-la !"

Le petit être ouvrit grand ses yeux, ferma sa bouche et frissonna. Il sembla gelé instantanément sur place.

"Pourquoi tu cherchais le chevalier ? Qu'est ce que tu lui voulais ?"

"Je dois ramener le chevalier au village. Il doit nous sauver !"

"Vous sauvez de quoi ?"

Le sinari prit un visage terrifié et frissonna de plus belle.

"Du monstre ! Du monstre de la montagne !"

"Quel monstre ? Explique-moi toute ton histoire."

"Oh euh... Euh... Oui, mon histoire ! Mon histoire la voici ! Je m'appelle Jolfe, fils de Tolle. J'habite à Pied-Mont, un village non loin de la Chaîne de l'effroi. Normalement, tout va bien ! On rit, on chante, on s'amuse, on..."

"Abrège ! J'ai pas toute la journée."

"Oui... Euh... Depuis quelques semaines, on entend des hurlements, venant de la montagne, et ils durent toute la nuit. Du coup, Masse-roche, le plus fort du village est allé voir. Et voilà des jours qu'il n'est pas revenu ! On est mort de peur ! En plus, les hurlements se rapprochent ! Mielle. La gentille et belle Mielle veut organiser une chasse au monstre. Chasser un monstre ! On n'est pas fait pour ça ! Mais quand elle a décidé de faire un truc, Mielle, la douce Mielle le fait. Mais Jolfe ne peut pas perdre Mielle, elle beaucoup trop belle ! Ah, sa chevelure dorée, ses nattes blondes encadrants son jolie visage. Ah, Mielle, douceur aux grands yeux roses, bonh..."

"Arrête ! Arrête de parler de Mielle. J'ai compris qu'elle était belle, maintenant dis-moi pourquoi tu es ici ? Et comment tu sais qu'il y avait un chevalier ?"

"Euh... Euh.... Jolfe a demandé de l'aide au vieux Bière-Père. Et le vieux Bière-Père, il a dit que dans les plaines au nord, vit un chevalier. Le chevalier de la tour et que lui, il sait chasser les monstres. Donc Jolfe a marché jusqu'à la tour, mais chevalier pas là... Donc Jolfe a échoué... Encore une fois..."

"Ouais, pas de chance."

"Ouuiinn ! Ouuiinn ! Ouuiinn ! Ouuiinn ! Ouuiinn !"

Le jeune sinari se mit à pleurer toutes les larmes de son corps. Le liquide salé coulait sur ses joues et était rapidement absorbé par le sol sec. Allie leva les yeux au ciel et fit demi-tour vers la tour, laissant le pauvre sinari pleurant.

Sur le chemin vers chez elle, la jeune fille jeta un rapide coup d'œil au pommier, sous lequel gisait son maître. C'était lui qu'était venu chercher Jolfe, pas elle. Il cherchait un chevalier pouvant sauver son village, pas une guerrière sans moral ni empathie. Il croyait et voulait un héros, malheureusement, le seul héros des environs était mort.

Derrière elle, Jolfe pleurait toujours, il avait baissé la tête et enfoncé son chapeau géant encore plus sur sa tête, ses grandes oreilles ne dépassaient plus sur chaque côté, il ressemblait à un champignon géant, un champignon géant toxique. Toxique comme le fait de se battre pour les autres, pourquoi se mettre sur le chemin de la mort sans y être obligé ? Les habitants du village veulent se protéger, pourquoi le faire pour eux ? Pourquoi nous et pas eux ? Son maître avait combattu toute sa vie pour le bien des autres, défendant les innocents et ceux qui ne pouvait se protéger eux-même, mais dans quel but ? Pensait-il que la vie vous récompensait après tous vos sacrifices ? Si c'était le cas, il avait dû être bien triste en découvrant sa récompense. La maladie, pourrissant son corps de l'intérieur, le faisant cracher sang et bile. Voilà la grande récompense d'un homme qui avait fait le bien autour de lui durant toute sa vie, une lente et douloureuse agonie.

Allie se tenait devant la lourde porte en bois sombre, les trois charnières rouillées la faisaient pivoter avec difficulté, une fois derrière, elle serait libre, libre d'aller dormir, de lire un ouvrage que son maître avait rapporté d'un voyage ou bien de faire n'importe quoi d'autres. Elle posa la main sur la poignée et se figea. Une petite voix, à l'intérieur de sa tête résonnait. Une petite voix qui ne voulait pas se taire.

(Non ! Maître Baragorn n'a pas fait que se battre et souffrir, il m'a sauvée. Il m'a transformée, de petite fille au destin tragique en guerrière capable de survivre dans ce monde cruel. Mon maître a passé sa vie à m'entraîner et à me préparer pour après sa mort. Maintenant est venu le temps, le temps de faire mes preuves, de montrer que le chevalier de la tour n'avait pas échoué. La vie du dernier Baragorn n'a pas été sans valeur et qu'il a bien fait de me former.)

Allie se retourna et chercha le sinari, celui-ci s'était assis par terre, dans la boue, dos à la barrière de l'enclos, et continuait à pleurer en regardant le ciel. Cabucine le regardait toujours avec un regard à la fois de surprise, à la fois d'incompréhension. En la voyant, le cheval se rebiffa et rentra dans l'écurie.

"Eh ! Le pleurnichard ! Ramènes-toi, on doit faire des provisions ! On part demain à l'aube !"
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Modifié en dernier par Leemous le sam. 23 janv. 2021 19:47, modifié 2 fois.

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Leemous
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Re: Plaines du Comté

Message par Leemous » dim. 1 mars 2020 12:11

Chapitre 2: La dernière colline




Sous les rayons du soleil ardents, entourées d'une plaine de haute herbe émeraude dansant au gré du vent, sur un sentier de boue sèche et constellé de trou, grimpant une grande colline parsemée de buissons fruitiers qui abritaient des dragons agrumes, deux silhouettes marchaient. Tous les différenciaient, l'une grande, portant comme fardeau un sac remplit de matériel et de provisions, avançant à un rythme régulier. L'autre, petite, ne portant que ses vêtements, traînant les pieds et effectuant des arrêts fréquents, avant de reprendre sa lamentable marche, pour rattraper son compagnon de route.

"J'ai mal aux pieds !"

(Ne s'arrête-t-il donc jamais ?)

Après quatre jours de marche, Allie ne supportait plus les plaintes constantes de Jolfe. Ces dernières avaient commencé le lendemain de leur départ de la tour, quand la jeune fille avait instauré un rationnement de nourriture, après que le sinari est englouti un quart des provisions du groupe. Depuis, le hobbit agissait comme un enfant, pleurant et se plaignant de tous autant qu'il le pouvait, son manège avait atteint très vite la patience d'Allie qui, depuis lors, se contentait de l'ignorer et de voir ses plaintes comme une preuve de sa survie et de sa présence derrière elle.

Jolfe trébucha sur une pierre et s'étala au sol, soulevant un petit nuage de poussière qui le fit éternuer. C'était plus qu'il n'en pouvait supporter, il frappa la terre de ses poings fermés et cria de rage de toutes ses forces.

"Raaaaaaaaaaahhh !"

Le résultat ne fut pas celui qui était attendu, seuls, la poussière qui s'éleva en le faisant encore une fois éternuer et un bouloum qui prit peur et s'enfuit, lui répondirent. Sa compagne de route devant assurer sa protection ne se retourna pas et continua de s'éloigner. Face à cet échec de considération, le petit être se releva et constata ses blessures, ses genoux étaient écorchés, mais point de sang coulait, quant à ses mains, elles étaient écorchées sur la paume et le bas de manière superficielle. Il frotta ses vêtements pour enlever la poussière, attrapa son chapeau et l'enfonça sur son crâne jusqu'aux oreilles avant de courir rejoindre la guerrière.

La pente de la colline se fit plus raide, redoublant d'ardeur Allie continua à avancer, au sommet, elle verrait enfin sa destination, la Chaîne de l'effroi et à son pied, le village de Jolfe. Des petites pierres formaient un escalier naturel permettant de faciliter l'ascension. Jolfe recommença à traîner et se plaignit à chaque pas que ses jambes ne pouvaient plus le porter. Regardant l'astre diurne qui trônait dans le ciel bleu sans aucun nuage, elle fit rapidement le calcul, à cette vitesse, ils arriveraient avant le zénith. Bientôt, elle pourra boire de l'eau fraîche, manger un bon repas chaud et le plus important, elle n'aura plus à supporter le sinari et ses insupportables caprices. C'est au beau milieu de ces songes que vint, encore une fois, frappé le destin. Son nez se plissa quand la jeune fille sentit l'odeur immonde. Le vent avait changé de direction, il venait de l'est, il venait de l'autre côté de la colline.

"Pouah ! Ca pue ! On dirait que Sam a laissé son cochon brûlé trop longtemps ! C'est infect !"

Malgré la puanteur, Allie se força à la sentir, pour essayer d'en savoir l'origine, elle ne semblait pas totalement inconnue. Une pensée effrayante vint alors à l'esprit d'Allie.

(Oh non ! Pas ça !)

La jeune guerrière accéléra le pas, courant presque, pour arriver au sommet le plus vite possible. Si son idée était vraie alors ce serait terrible. Elle faillit dégringoler quand une pierre formant l'escalier naturel se déroba sous son pied, mais elle se rattrapa avec un pas en arrière et pesant de tout son poids vers l'avant. Derrière elle, le sinari se plaignit encore une fois.

"Quoi ! Il faut courir ! Oh, mais pourquoi faut-il courir ? J'ai mal aux jambes !"

Une fois au sommet, une vue terrifiante fut le spectacle qu'aperçu Allie. De fines colonnes de fumée grises s'élevaient dans le ciel, des bâtiments en ruine et malgré la petite palissade, qui ressemblait plus à une barrière de champs qu'à un mur de défense, elle put voir des silhouettes se déplacer entre les bâtiments en ruine. Le temps n'était plus à la penser, mais à l'action, le village avait, ou était encore, attaqué. Son maître lui avait appris à défendre ceux qui ne pouvaient se défendre eux-mêmes et c'était la raison de son voyage jusqu'ici. Ni une, ni deux, la guerrière lâcha son paquetage et descendit la colline emportant seulement son épée et son bouclier.

Alors que les dragons des agrumes virevoltaient en sens inverse, échappant à la puanteur envahissante, une furie rousse courait en direction de l'odeur et des fumées. Elle semblait presque voler, ne touchant que par de courts instants le sol, une vitesse qui semblait presque irréelle. Une fois, dans la plaine, elle coupa le chemin en ligne droite, sauta par-dessus un groupe de buisson. Ce n'est qu'à quelques pas de la porte du village qu'elle s'arrêta et reprit son souffle. Allie équipa son bouclier et sortit son épée, elle était prête à combattre. Elle avança prudemment franchie le portail en bois où des traces de sang avait remplacer la couronne de fleur, qui était en lambeaux par terre.


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