Les Baraquements Militaires

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Yuimen
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Les Baraquements Militaires

Message par Yuimen » mer. 27 déc. 2017 16:45

Les baraquements militaires

Cet ensemble de bâtiments et de terrains d'entraînements divers et variés abrite une partie de l'armée Kendrane. Les hommes et femmes en faisant partie logent et s'entraînent en ces lieux lorsqu'ils ne sont pas en campagne.

Ce campement-ci est le plus proche de la ville et celui qui peut accueillir le plus de personnes, soit trois compagnies complètes.

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Akihito
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Re: Les Baraquements Militaires

Message par Akihito » mar. 5 nov. 2019 01:33

Dans le chapitre précédent...

Deuxième Arc : L’art de faire parler la Foudre

Chapitre XLI.2 : Le manoir de Trish Jiila

Le soleil perçant à travers les nuages était au plus haut quand Akihiko et Anthelia arrivèrent à la caserne. Dehors, c’était une file sans fin de charrettes, de voitures à chevaux et autres voyageurs qui attendaient de passer les portes de la cité blanche. Grossièrement, il avait estimé qu’une centaine de personnes attendaient patiemment, sans s’énerver et sans qu’aucun conflit n’éclate.

« Ils doivent y être habitués.

- Ah, ça ! Les personnes qui viennent vendre des choses à la ville ne se déplacent que lorsqu’elles ont suffisamment de choses à vendre. Sinon, c’est une perte de temps. »

A quelques kilomètres de la porte se trouvaient donc les baraquements de Kendra-Kâr. Un impressionnant campement militaire pouvant accueillir plusieurs centaines d’hommes et les faire s’entraîner. Plusieurs groupes de quelques dizaines de soldats et tous couraient d’ailleurs en rangs serrés tout autour du campement, chantant des chants de soldats de guerre… Et certains, plus paillards. Ils les regardèrent passer à proximité d’eux en souriant, amusés de voir que même leur chef de section entonnait le chant avec ses hommes. Bifurquant de la route pavée qu’ils suivaient jusque-là, ils prirent une route de terre tassée qui menait jusqu’aux portes marquant l’entrée du campement qui était ceinturé par d’épais rondins de bois. Le choix interpella l’enchanteur et là encore, l’a tatoueuse lui expliqua.

« De ce que j’ai compris, c’est pour habituer les soldats à un environnement de campagne où des forts de bois temporaires peuvent être dressés. Les soldats stationnés ici dorment également sous tente.

- Mais si ce campement est fixe, pourquoi ne pas le faire en dur ?

- Parce qu’avec la ville aussi proche, pour quoi s’embêter et dépenser de l’argent alors quand en cas d’attaque, il serait plus simple de se défendre sur les remparts de la cité ?

- Tu en sais beaucoup dis-moi, s’étonna Akihiko.

- Un de mes amis d’enfance est entré dans l’armée, alors je sais deux trois petites choses grâce à lui. Ca fait des années que je ne l’ai pas vu, je me demande ce qu’il devient ?

- Peut-être qu’on va le rencontrer ici.

- J’en doute fort : ce sont surtout les recrues qu’on entraîne ici, ensuite elles sont dispatchées sur tout le territoire ou dans la ville. Mais il peut être instructeur ici ou même officier qui sait ? »

Les deux jeunes gens, toute à leur discussion, arrivèrent devant les deux gardes kendrans qui armés de leurs lances, montaient la garde à l’entrée du campement. En voyant qu’ils ne portaient pas la livrée du campement, les sentinelles se redressèrent et firent face aux nouveaux arrivants.

« Halte ! Que venez-vous faire ici ? demanda la première sentinelle, solidement campée sur ses jambes dans son armure assez bosselée, signe de nombreux combats.

- Nous sommes venus demander quelques renseignements.

- Quel genre de renseignements ? Vous voulez vous engager ?

- Non, enfin si, mais pas en temps que soldats. Plutôt en tant que… mercenaires.

- Et qu’est-ce que l’armée kendrane aurait à faire de deux mercenaires ? » demanda la seconde sentinelle d’un air hautain et dont l’armure semblait bien plus neuve.

(Lui, il va me plaire…) pensa Akihiko avant de continuer sur le même ton calme : « Nous avons entendu dire qu’un manoir aux alentours de la cité était occupé par des brigands. Or, nous avons à faire dans ce manoir. Alors nous sommes venus proposer nos services.

- L’armée de Kendra-Kâr est suffisamment forte pour affronter ces péquenauds, on n'a pas besoin de lames à vendre comme vous.

- Ferme la Garett, grogna la première sentinelle à son collègue plus jeune. On est bien trop occupé avec Luminion, on n’a pas le temps de s’occuper de ça pour l’instant.

- Luminion ? Il se passe quelque chose là-bas ?

- Une force oaxienne importante a fait route sur la ville, acquiesça la sentinelle. La bataille doit se dérouler en ce moment, ou ne doit plus tarder. On a remué toute la ville pour trouver des types comme vous et les envoyer en renforts, vous n’avez pas entendu ?

- Nous avons accosté il y a peu, expliqua la tatoueuse. Nous n’étions pas au courant, sans quoi nous y aurions été.

- Tss, poltrons…

- Poltrons ? C’est la vérité, répliqua Akihiko en perdant un peu de son calme. On est là pour vous enlever une épine du pied alors faites attention à vos mots.

- Quoi ? Tu crois que tu peux…

- Garett, la ferme, l’arrêta le kendran d’une voix plus sèche. T’es une sentinelle et sous mes ordres, alors tu m’écoutes quand je te dis de la fermer.

- Oui Sergent… dit-il tout bas en lançant un regard venimeux à l’enchanteur qui l’ignora superbement.

- Il est vrai que des bandits ont élu domicile dans le manoir familial Jiila, de l’autre côté de la ville. On s’apprêtais à les en déloger de manière préventive mais avec cette foutue attaque… C’est devenu la dernière de nos priorités. Je ne peux pas vous engager moi-même car cette décision ne me revient pas. Garett, va me chercher le capitaine. »

Le garde partit au pas de course sous le regard insistant de son supérieur et quand il eut disparu derrière une tente et qu’un groupe de soldats fût passé, le sergent se pencha vers eux et parla à voix basse.

« Le capitaine a autre chose à faire que s’occuper des premiers mercenaires qui se pointent devant le campement et demandent à le voir. Mais la vérité, c’est que nous n’avons vraiment pas les hommes pour aller faire dégager ces types. Entre cette foutue bataille et la sécurité de la ville, ils sont le dernier de nos soucis. Mais si vous pouvez aller vous en occuper, ça nous enlèvera au moins ça de notre liste, et Gaïa sait qu’elle est longue.

- Et combien sont-ils ? demanda Anthelia.

- Moins d’une dizaine, huit tout au plus. Principalement des humains et un Woran, probablement leur chef.

- Très bien, on s’en occupe. Où est ce manoir ?

- Au sud-ouest de ce campement, à une bonne dizaine de kilomètres. Le manoir se trouve dans une petite forêt, avec une route qui y mène. Cette dernière n’est plus entretenue, mais vous n’aurez aucun mal à la retrouver en longeant la route principale qui part de la poterne ouest de la ville.

- Comptez sur nous sergent.

- Mais quoi qu’il arrive, je nierai vous avoir indiqué le chemin, les prévint-il.

- Oh, ne vous inquiétez pas : un manoir d’une ancienne famille célèbre, nous n’aurons aucun mal à justifier de l’avoir trouvé sans votre aide. »

Akihiko et Anthelia tournèrent alors les talons et rejoignirent la route principale qu’ils avaient quittée. Prenant plein sud, ils traversèrent les champs qui entouraient la ville et finirent par atteindre une autre route pavée qui elle allait plein ouest. Akihiko allait proposer à la jeune femme de ne pas l’accompagner, mais en la voyant jouer avec un couteau de lancer, il se rendit compte qu’elle était peut-être déjà prête.

« Tu as déjà pris une vie, n’est-ce pas.

- Oui, répondit-elle le regard perdu dans le lointain, en direction du manoir. Plusieurs fois, même. Mais toujours pour me défendre. Je ne me suis jamais attaqué en premier à un humain… Enfin, pour le tuer j’entends.

- Ne t’inquiète pas. On va pour les chasser du manoir et les capturer si possible, pas pour les tuer.

- Mmh.

- Si tu veux retourner à la capitale…

- Et te laisser affronter tout seul huit personnes ? Ne surestime pas tes capacités Akihiko. Je t’accompagne, il est hors de question que je laisse mon nouvel amant partir alors qu’il sait se mettre dans les problèmes mieux que quiconque.

- Je ne te ferais pas changer d’avis. Allez, suis-moi. Avec un peu d’astuce, on pourra s’occuper de tous ces types sans se mettre en danger, j’en suis persuadé.

- Je t’ai à l’œil, l’oublie pas ! »

Il laissa la jeune femme ouvrir la marche et observa son dos, se demandant s’il ne faisait pas une erreur en la laissant l’accompagner, en la mettant en danger pour l’aider lui alors qu’elle n’avait rien à y gagner. Amy intervint alors et lui rappela qu’elle n’était pas une poupée et qu’elle savait très bien se défendre, et qu’au pire, il avait ses potions de soin. Cette dernière affirmation lui compressa la poitrine avec une force douloureuse : l’idée d’avoir à se servir de sa gourde pour la soigner lui était insupportable. Cela impliquerait qu’il n’aurait pas su la protéger et ça, il en était hors de question.

(Je te protégerai Anthelia, quoi qu’il m’en coûte.)


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Xël
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Re: Les Baraquements Militaires

Message par Xël » jeu. 30 avr. 2020 15:41

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Le camp militaire à l’extérieur de Kendra Kâr est immense, difficile de le rater. Délimité par un ensemble de piquets et de cordes entourant de nombreuses tentes et bâtiments plus grands en bois. J’y aperçois également de vastes terrains vagues propices à l’entrainement, que ce soit à l’arc, à l’épée ou même à cheval au vu des longues lices à proximité de l’écurie qui n’a rien à envier à celle de Kendra Kâr. Les chevaux sont grands, musclés, formés pour la guerre.

L’aube se lève à peine mais le camp est déjà bien agité. Des rangs nombreux de soldats courent autour du camp, d’autres s’affairent aux tâches quotidiennes ou prennent encore leur petit déjeuner.

« Halte là ! »

Je me fige devant la sentinelle qui se tient devant moi en me faisant signe de m’arrêter.

« Je suis Xël Almaran ! Je viens voir le Général Bogast ! »

Le soldat plisse les yeux, me jauge de haut en bas alors que je lui montre l’insigne confié la veille.

« Xël Almaran ? »

Je hoche la tête pour confirmer alors qu’il semble s’enthousiasmer de ma présence.

« Le plieur d’espace ! Celui qui a gagné le tournoi de ... »

« Rassel ! »

La sentinelle se remet au garde à vous et son visage se fige comme celui d’un gamin prit sur le fait pendant une bêtise. Un autre soldat se tient derrière lui à quelques mètres de là, une femme à l’allure fière portant une tenue de maille, aux cheveux blonds et courts et dardant vers la sentinelle un regard sévère de couleur émeraude.

« Le Général l’attend alors laisse le passer. »

« A vos ordres Sergent ! »

« Venez avec moi Almaran. »

La sentinelle s’écarte en me saluant militairement, le front suant à grosses gouttes. Je lui adresse un sourire étonné avant de m’avancer pour suivre le pas rapide de son supérieur. Elle ne prend pas la peine de se présenter et avance sans ralentir, le chemin tout droit tracé par les autres soldats qui s’écartent sur son passage en la saluant avec un air presque apeuré. Elle me conduit à un bâtiment en bois plus grand que les tentes aux alentours. Nous gagnons l’entrée en grimpant quelques marches grinçantes. A l’intérieur un long couloir flanqués de six portes avec une septième tout au fond vers laquelle je suis mené. Elle frappe à la porte avec la délicatesse d’un Troll, c’est un des gardes vu la veille qui ouvre en adressant un sourire éclatant à l’officier qui lui répond par un long soupir las. Pourtant le garde est loin d’être laid, un visage engageant à la mâchoire carrée, un nez fin, des yeux marrons, de longs cheveux blonds. Le tout posé sur une carrure grande, musclé et imposante. Il doit faire chavirer le cœur d’un bon nombre de femmes simplement d’un regard.

« Je vous ramène le mage. »

Lâche elle avec hargne, accentuant le sourire de l’escorte du Général qui s’écarte pour nous laisser passer.

« Merci Anne. »

« Sergent Aldchet. »

Corrige t-elle après un claquement de langue agacé et un regard assassin. Le second garde, celui qui m’a touché l’épaule et confié le paquet, apparaît à son tour dans l’encadrement de la porte. Plus petit que son compère, il me dépasse tout de même d’une bonne tête. Il n’est pas moche non plus, seulement la beauté de son acolyte éclipse la sienne, des cheveux courts et une barbe brune finement taillé, son regard azur est chaleureux bien que ses sourcils soient froncés en regard réprobateur vers son camarade en s’excusant auprès du Sergent. Elle darde un dernier regard inquisiteur vers le plus grand avant de se retourner pour repartir en m’ignorant superbement.

« Allez entre Xël. »

Déclare le brun en m’indiquant d’entrer dans ce qui semble être un bureau bien éclairé par de larges fenêtres. Contre les murs sont posés des étagères contenant des cartons débordants de dossiers. Face à moi, un large bureau de bois simple, impeccablement rangé où ne sont présent qu’un sceau, une plume et un encrier. Installé sur une chaise derrière le bureau se trouve le Général Bogast qui m’invite à m’asseoir face à lui d’un signe de main en consultant un tas de papier tandis que les deux gardes du Général se mettent en place, chacun d’un côté de la pièce, patientant debout sans dire un mot. Il reste silencieux deux petites minutes avant de taquer ses feuilles pour les poser devant lui d’une façon rigide pour finalement prendre la parole.

« Ca n’a pas été fait hier soir mais je vous présente les Lieutenants Edmen Danwil et Camille Hereham qui m’accompagnent au quotidien. »

Il désigne le grand blond comme étant Edmen et l’autre étant Camille. Il reprend sans attendre:

« Notre Roi m’a dit que vous avez demandé une formation de mage de bataille mais vous devez savoir que nous sommes très peu dans l’armée à avoir développé un seul type de magie, à l’exception de nos guérisseurs peut être. Moi même mon rôle était en grande partie de simplifier le déplacement des navires en faisant souffler le vent dans le bon sens. Rien de bien guerrier. Je vois cependant dans les rapports de bataille et les témoignages de vos exploits dans l’arène que vous êtes capables de bien des prouesses et j’ai en effet quelques formations mettant à profit les mages comme vous et moi. »

Je reste interdit, ne sachant pas trop quoi répondre alors qu’il reste silencieux tout en m’observant.

« Nous allons déjà voir de quoi vous êtes capable. »

Il se lève et je l’imite pour lui emboîter le pas à l’extérieur du bâtiment, talonné par ses deux gardes. Nous traversons le camp vers le nord, avançant vers les montagnes jusqu’à un terrain d’entrainement situé à l’extrémité du camp. Le dénivelé donne une vue sur tout le camp et un point d’observation magnifique sur Kendra Kâr et l’océan. La plaine est d’ailleurs fortement battue par les vents marins et les drapeaux aux couleurs du royaume autour de nous s’agitent avec énergie. A l’autre bout du terrain se dresse un mannequin de paille et de bois équipé d’un bouclier et d’une épée en bois. Les traces de sabot au sol indiquent que c’est un endroit habituellement utilisé par les cavaliers.

« Allez Almaran. Montrez moi ce que vous savez faire. »


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Modifié en dernier par Xël le dim. 13 sept. 2020 15:14, modifié 3 fois.

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Xël
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Re: Les Baraquements Militaires

Message par Xël » sam. 2 mai 2020 14:02

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C’est d’abord l’épée et le bouclier de bois qui volent en éclats après quelques secondes de résistance, puis les bottes de pailles se délitent, s’envolant dans les airs avant que ce soit tout le mannequin qui décolle, arraché de la terre pour s’écraser plus loin dans la plaine. Il m’avait demandé de lui montrer ce que je savais faire et je ne me suis pas retenu. Le vent fini par se calmer, je m’essuie le front d’un revers de main avant de me tourner vers le Général qui observe l’ancienne position du mannequin d’entraînement avec un visage fermé à la moindre émotion. Ses deux gardes en revanche semblent assez admiratifs mais un sourire moqueur apparaît soudainement sur leurs visages quand Bogast pousse un long soupir.

« Ce n’était pas nécessaire de détruire le matériel mais bon j’ai au moins un aperçu de votre force magique. »

Il darde vers moi un regard sévère en demandant:

« Combien de fois pouvez vous lancer un sort de cette puissance ? »

Je me frotte l’arrière du crâne tout en observant le bout de la piste.

« Tenez vous correctement ! Le dos droit ! Les bras le long du corps ! Les pieds serrés ! Vous n’êtes pas à un concours de fléchette à la Taverne des Sept Sabres Almaran ! Vous êtes dans l’armée maintenant alors prenez les bonnes habitudes !»

« Dé...désolé ! »

Dis-je en bégayant. Je lui obéis, prenant une posture militaire alors qu’il me corrige encore.

« Désolé Gé-né-ral. »

Je déglutis, pas du tout habitué à un tel protocole, une rigueur et une discipline militaire.

« Désolé Général. »

« Bien. Maintenant répondez à la question sans bégayer. »

« Je ne sais pas Général. »

Il s’approche de moi avant de continuer.

« Vous savez comment fonctionne la magie pas vrai ? »

« Oui, a peu près. »

« L’ennui pour les mages durant les batailles c’est notre réserve de magie. Une fois épuisée nous devenons inutile, pire même, nous devenons un poids pour nos alliés. C’est pourquoi il est important que vous sachiez gérer votre magie. »

Je hoche la tête, bien conscient qu’à Luminion j’ai dû boire une quantité non négligeable de potions.

« Pour ça vous devez canaliser la puissance de vos sorts. Inutile donc de les lancer au maximum de leurs puissances. Vous devez apprendre à observer la situation et lancer votre sort avec la puissance adéquat. Compris ?»

« Oui Général ! »

« Bien. Les rapports font office de différents sorts que vous connaissez. Je vais les énumérer, j’attends de vous que vous me confirmiez si il s’agissait bien des votre. Compris ? »

« Oui Général. »

Il se tourne vers Camille qui lui ramène un fusain et un carnet. Il s’en saisit, se racle la gorge et commence.

« Un rapport fait office d’un soldat ennemi qui a subitement retirer son casque, semblant être en train de s’étouffer. »

Le Général attend que je lui réponde, je me souviens avoir tenté d’étouffer un soldat de Crean. J’acquiesce pour confirmer que c’était bien mon oeuvre. Je le vois cocher sur sa feuille avant de poursuivre.

« Toujours à Luminion. Je cite: un vent violent a jaillit de nulle part, balayant tout autour d’un soldat qui pénétrait par la porte. Ses semblables derrière lui se sont fait renversés ainsi qu’un bon nombre de nos cavaliers pourtant à bonne distance. »

Il darde vers moi un regard plus inquisiteur alors que je hoche la tête, peu fier de moi. Il poursuit en citant un autre témoignage de la bataille où une sphère magique a explosé au contact d’une créature mécanique en provoquant un bruit de tempête et causé des dégâts considérables à l’engin. Nouveau hochement de tête de ma part, toujours mal à l’aise d’avoir aussi blessé des alliés, cependant le regard du Général semble plus admiratif en décrivant ce sort, il coche son calepin et plisse les yeux avant de lire le suivant, s’éclaircissant à nouveau la gorge avant de commencer.

« Le mage semblait intouchable, comme si une force invisible lui permettait d’échapper aux coups, pourtant d’une précision terrifiante, du premier des Treize. Sans cette façon étrange de bouger, sa lutte au côté du Duc et du commandant nain n’aurait sans doute pas duré plus d’une paire de secondes. »

J’acquiesce à nouveau, reconnaissant sans peine mon sort d’aura venteuse apprit au monastère de Khan. Ce rapport dit vrai, je me souviens très bien que son arme passait à un cheveu de moi et à plusieurs reprises j’ai cru qu’il allait me toucher. Je déglutis en y repensant, parcouru d’un frisson d’effroi.

« Tout va bien Almaran ? »

Le regard du Général prend un aspect différent de celui que j’ai vu jusqu’à présent, il semble réellement inquiet et une lueur de bienfaisance s’en dégage alors que ses gardes s’échangent un regard avec une moue compréhensive. J’inspire une profonde bouffée d’air avant d’incliner la tête.

« Oui Général. »

« Je poursuis alors. Remontons un peu plus loin, à la bataille de Fan-Ming. Un rapport Ynorien affirme qu’une bourrasque a poussé les rats géants qui approchaient contre les phalanges venant de Nagorin. Votre oeuvre ? »

Oui, je m’en souviens également. Alors que les rats pataugeaient dans la boue provoquée par l’inondation de l’aquamancien, mon sort les avaient projetés contre les lances, permettant aux Ouessiens de les achever.

« Oui Général. »

Il coche une nouvelle fois son calepin et confie à nouveau ses objets à Camille tout en poursuivant.

« Bien. Nous avons fait le tour je crois. Je sais également que vous êtes capables de générer des portails rapprochant ainsi deux points éloignés mais si vous le permettez nous nous concentrerons sur vos sorts d’air. »

Il se tourne vers ses deux gardes.

« Vous pouvez disposer Lieutenants, je n’ai plus besoin de vous pour l’instant. »

Ils saluent tout deux avec vigueur avant de s’éloigner, me laissant seul avec leur supérieur.

« Placez vous au centre de la lice. J’ai une chose à vous apprendre. »


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Modifié en dernier par Xël le lun. 17 août 2020 10:06, modifié 2 fois.

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Xël
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Re: Les Baraquements Militaires

Message par Xël » sam. 2 mai 2020 17:45

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« Fermez les yeux et concentrez vous sur le vent qui bat le campement. »

Je m’exécute, fermant les yeux pour ressentir avec plus d’intensité la brise salée qui caresse mon visage, le bruit des drapeaux flottants au vent. Je prends une lente inspiration, remplissant d’oxygène mes poumons pour ensuite lentement les vider. Un exercice de méditation que j’ai appris chez les moines de Khan. Je perçois la voix du Général qui me demande de ressentir à présent la magie qui circule dans mes veines. Je me concentre pour obéir, même si l’exercice, ou plutôt la sensation, ne m’est pas inconnu. Je me souviens de mon premier retour d’Aliaénon où j’ai ressenti toute la magie qui m’habitait, acquise au cours de mon séjour où cette puissance était présente partout. Je me souviens aussi de mes absorptions de fluides d’air. L’impression de ne pas pouvoir contenir cette force et d’être sur le point d’exploser avant que finalement elle ne se répande dans chaque parcelle de mon corps. Je peux le ressentir à nouveau, maintenant qu’on me le demande. J’ai l’impression d’être un ballon qu’on a un peu vidé de son air, la conséquence de mon précédent sort. Cela me prends quelques minutes pour le ressentir avec précision dans mon esprit, comme un dessin qu’on observe dans un livre.

« Maintenant je veux que vous vous concentriez pour la ressentir autour de vous. »

Comme sur Aliaénon ? Je pensais que la magie sur Yuimen se trouvait en nous, que voulait-il dire ? Je n’ose pas poser la question, je fais l’effort de visualiser ce qu’il me demande. Le souvenir de la Tour d’Orsan me vient à l’esprit, le moment où je pouvais voir toute ma magie déborder de ma peau pour soutenir le poids de la tour. J’étends ma vision, cherchant à ressentir la magie autour de moi et il me faut quelques minutes à nouveau pour y arriver, je ressens les fluides d’air s’attarder sur ma peau lorsque les vents marins me touchent le visage.

« Ouvrez les yeux à présent mais restez concentré sur ce que vous ressentez. »

Lorsque j’ouvre les yeux je ne peux contenir ma surprise et mon éblouissement, ma bouche s’ouvre pour lâcher un son admiratif alors que mes yeux se mettent à briller. J’aperçois depuis l’océan des filaments aux couleurs tirants du gris au vert, emportés par les vents. Des couleurs semblables à celle du plastron de Faerunne. Je comprends qu’il s’agit de fluides magiques présents dans chaque souffle de vent.

« Essayez de les absorber à présent, décomposer le mouvement fluidique que vous faites lorsque vous lancez un sort et inversez le, allez-y. »

J’incline doucement la tête, toujours concentré sur les volutes colorées qui passent à côté de moi. Décomposer le mouvement fluidique, je n’y avais jamais pensé. Que se passe t-il quand je lance un sort ? Je sais que les fluides s’agitent et tentent de sortir par où ils peuvent. Souvent par les pores de ma peau pour glisser le long de mon bras et se rassembler dans ma main. Je me souviens de mon combat au monastère où j’avais réussi à les faire surgir de ma bouche pour surprendre mon adversaire. Je devais donc faire l’inverse ? Capturer la magie qui touche ma peau ? J’écarte les bras et les jambes pour offrir plus de surface à la brise marine. Je sens la magie me frôler mais c’est trop rapide pour que je parvienne à l’absorber.

« Concentrez vous. »

J’inspire à nouveau lentement pour ensuite expirer à la même vitesse, accentuant ma concentration. Une solution me vient à l’esprit, si les fluides qui me frôlent sont trop rapides je dois les ralentir ou alors... J’essaie autre chose, laissant un peu de magie s’échapper pour contrôler l’air qui m'entoure, formant un courant d’air qui tourbillonne autour de moi, happant la magie pour la faire glisser le long de mon corps, caresser doucement mes cheveux, mes joues, mes épaules jusqu’à atteindre mes mains où la magie capturée se concentre. Un sourire victorieux grandit sur mon visage alors que je me répète que ce n’est pas terminé et que maintenant je dois trouver comment absorber cette magie. Un peu bêtement, je tente le plus simple et lève doucement mes mains englobant une quantité de magie rassemblée vers mes narines. J’inspire profondément, respirant les fluides que j’ai réussi à capturer. Je sens mon corps se remplir de magie, de la même manière que lorsque je consomme une potion.

« Très, très bien. Restez concentré et poussons l’exercice un peu plus loin. Comme vous venez de vous en apercevoir il existe une manière naturelle de remplir vos réserves de magies. C’est plus long mais si vous ne possédez plus de potions cela peut toujours vous sauver la vie. Je veux que vous tentiez la même chose mais avec une dose de magie bien plus grande. Refaites la même chose mais en voyant plus grand. »

J’incline à nouveau la tête, toujours concentré pour apercevoir les filaments gris, bleus, verts, violets qui strient mon environnement. Voir plus grand... Je laisse à nouveau ma magie s’échapper pour générer un courant d’air autour de moi, un tourbillon plus large que le précédent et plus fort. Je constate que cela fonctionne quand le Général décide de s’éloigner avec un mince sourire et que les drapeaux autour de nous se mettent à changer de direction pour pointer vers moi. La magie est capturée à nouveau, dessinant autour de moi un cyclone aux couleurs de l’arc en ciel. Mes vêtements s’agitent avec force au gré des rafales qui tourbillonnent, rassemblant la magie en deux sphères colorées au creux de mes mains. Une fois assez grande je les approches de mon visage et prends à nouveau une longue inspiration. La sensation n’a rien à voir avec la précédente, je me sens dépassé par la magie que j’inspire. Le phénomène est semblable à celui que je vis quand j’inhale directement une dose de fluide. Je sens mes poumons se remplir, ainsi que mon estomac, mes bras, mes jambes. Je sens la magie m’envahir avec virulence dans chaque recoins de mon corps. Même mon esprit est embrumé un instant par la haute dose de magie que j’absorbe. Puis comme les fois précédentes, la sensation d’être submergé s’estompe, la magie trouve sa place, se dissipe pour finalement ne laisser repartir ce que je n’ai pas réussi à contenir à travers un léger rot.

« Pardon Général. »

>>>

((Tentative d’absorption naturel de fluide d'air.))
Modifié en dernier par Xël le lun. 17 août 2020 10:12, modifié 2 fois.

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Xël
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Re: Les Baraquements Militaires

Message par Xël » ven. 8 mai 2020 10:53

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Je retrouve Camille et Edmen au réfectoire. C’est le blond qui me fait de grands signes en se levant pour beugler à travers la salle.

« Xël ! Par ici ! »

Je grimace de gêne face aux visages silencieux qui m’observent. Les murmures se répandent à travers les tables pendant que je traverse l’allée centrale avec mon plateau pour rejoindre les deux lieutenants à l’autre bout de la pièce. C’est en riant qu’ils m’accueillent à leur table avant que Camille demande d’un ton moqueur si je suis fatigué. C’est peu dire, nous ne sommes qu’au milieu de la journée et je suis déjà épuisé. Pendant des heures et des heures j’ai dû apprendre à canaliser ma magie pour lancer mes sorts à la bonne puissance. Je me sens vidé et le Général m’avait précisé de reprendre des forces car l’après midi serait tout aussi épuisant. J’observe mon repas qui, contrairement aux idées reçus, m’a l’air appétissant. Une purée de patates, servi avec d’autres légumes venant des champs aux alentours. Je sens une odeur de viande mais elle provient de la table des officiers supérieur.
Nous avons même droit à un dessert, une salade de fruits venant des vergers voisins. Les regards me quittent peu à peu, me permettant de manger plus sereinement. Edmen me sert un verre d’eau tout en commentant.

« J’imagine que tu passeras à la pratique tout à l’heure. Je suis sûr que c’est encore moi qui vais prendre les coups. »

Termine-il d’un air las sous le ricanement de son camarade.

« C’est ça marre toi. Facile quand on est le chouchou du Général. »

« Ne sois pas jaloux. Tu es plus beau et j’ai plus de chance. »

« En parlant de beauté... »

Déclare Edmen en se levant.

« Hé Anne ! Tu viens manger avec nous ? »

Le silence tombe encore sur la salle mais celui-ci est bien plus pesant et aucun soldat n’ose se tourner vers le Sergent Aldchet qui assassine mon voisin de table du regard.

« Si tu continue elle va te botter le cul. »

« Je botterais volontiers le sien. »

Je recrache ma gorgée d’eau en manquant de m’étouffer pour ensuite lâcher une quinte de toux sous le rire gras d’Edmen qui suit Anne du regard jusqu’à la table à l’écart où elle s’installe. Camille secoue doucement la tête avec un mince sourire avant de se tourner vers moi.

« Que penses-tu de tes premières heures d’entraînements Xël ? »

Je lève vers lui un regard fatigué tout en essuyant mon menton encore humide. Il se met à rire, rajoutant avant que je ne dise un mot.

« Oui je vois ce que tu veux dire. »

« On est passés par là nous aussi. »

« Et encore là ça va, il fait beau. »

« Un petit vent frais juste assez bien pour nous rafraîchir. »

Ils rient tous les deux, complices. Je reprends mon verre d’eau, buvant cette fois sans en renverser.

« Vous êtes des mages vous aussi ? »

« Non pas du tout mais nous nous sommes entraînés avec le Général Bogast dans le but d’être en parfaite harmonie avec un mage. »

« Tu en verras plus tout à l’heure. J’en suis sûr ! »

« Et d’où tu viens Xël ? On connait tous dans cette salle tes exploits mais on ne sait pas grand chose de ton passé. »

J’avale la bouchée de purée que j’ai dans la bouche avant de répondre.

« De Kendra Kâr. Et vous ? »

« Moi aussi ! Pur produit Kendran et celui là il torchait des poules à Breen avant de s’enrôler dans l’armée ! »

Commente Edmen en riant au sujet de Camille qui rétorque.

« J’élevais des chèvres en faite. Il y a que les nobles pour être assez bêtes et confondre une poule et une chèvre. »

Encore un sourire complice. Un ancien paysan et un noble, au service d’un Général.

« Et toi tu faisais quoi avant d’être un héros ? »

« Moi ? Euh... J’étais un clodo. »

Ils me scrutent avec un regard à la fois surpris et amusé. L’instant d’après le beau blond commente sur un ton de plaisanterie qu’entre un clodo et un paysan il y a peu de différence et que Camille et moi devrions bien nous entendre. Nous rions tous les trois avant de trinquer.

« Au Général Bogast ! »

Le repas se poursuit jusqu’à ce que le Général fasse son irruption dans la salle. A l’image de son lieutenant il s’exprime d’une voix forte d’un bout de la salle, imposant le silence par son aura.

« Lieutenant Danwil. Lieutenant Hereham. Recrue Almaran. Il est temps de se mettre au travail. »

Il prend la porte sans plus attendre. A côté de moi, les deux compères s’activent pour le suivre. Je les poursuis, avançant à pas rapides pour ne pas me faire distancer.

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Re: Les Baraquements Militaires

Message par Xël » ven. 8 mai 2020 14:42

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"Pour l’exercice qui va suivre nous allons faire deux équipes. Ereham avec moi, Danwil avec Almaran. "

Edmen retient un soupire mais souffle entre ses dents qu’il le savait, provoquant un rire étouffé chez Camille.

« Un problème Danwil ? »

« Non Général ! »

Il avait dit pendant le repas qu’il s’attendait à prendre des coups, je me demande bien ce qui nous attends surtout que mon binôme se tourne vers moi avec un sourire encourageant en me demandant de faire de mon mieux.

« Voici les règles : aucun mage n’est autorisé à attaquer l’autre, seul Ereham et Danwil sont autorisés à s’en prendre au mage adverse tout en s’assurant de défendre le leur. Les mages sont là pour assister leur défenseur et peuvent biensûr se défendre eux même. »

J’aperçois les deux soldats déglutir, peu rassuré à l’idée de se prendre un sort en pleine poire.

« Mettez vous en position. »

Ordonne le Général en prenant lui même sa place. Camille le rejoint, se positionnant à un mètre devant lui après s’être équipé d’une épée et d’un écu. Avec Edmen, nous nous plaçons de la même manière. Lui se munit d’un bouclier plus long et d’une lance.

« Ah une dernière chose. Interdiction pour les mages de se déplacer. »

J’incline la tête, prêt pour l’affrontement. Le Général fait un signe et l’entraînement commence. Camille s’élance, bien plus rapide que ce à quoi je pourrais m’attendre. Edmen l’accueille avec son égide mais il n’a pas le temps de répliquer que son adversaire le harcèle déjà d’un autre coup, bien trop rapide pour mon combattant qui peine à suivre et commence déjà à ployer sous les attaques. Je réagis pour le défendre, canalisant ma magie comme je l’ai appris ce matin. Je lance mes fluides magiques qui foncent vers Edmen qui pose un genou à terre en continuant de se protéger. Les vents l’encerclent et se séparent, repoussant l’assaillant et laissant à mon allié l’occasion de se reprendre. J’accumule tout de suite une autre quantité de magie dans ma main et l’envoie vers Camille qui se redresse. La bourrasque soulève le sable de la zone d’entraînement sur son passage. Le combattant dresse son bouclier devant lui et j’écarquille les yeux quand je vois mon sort être complètement annihilé à son contact, se désagrégeant comme une goutte d’eau qu’on laisse tomber sur de la ferraille brûlante. Comment a il fait ça ?

« Xël concentre toi ! »

Mon binôme me crie dessus en se jetant sur Camille, cherchant à atteindre son flanc le temps qu’il se redresse. Mais il est rapide et parvient à dévier la lance. Hors de question cependant de le laisser encore donner des coups sans rien faire, le sable autour de lui est soulevé à mon initiative, camouflant sa vue et permettant à Edmen de le mettre à terre. Il fonce l’instant d’après vers le Général mais il est vite interrompu. Une sorte de prison venteuse l’encercle et il n’a pas le temps de stopper son élan, il percute la surface qui le repousse contre la surface derrière lui qu’il percute à nouveau. Il est projeté au sol, coincé dans cette prison transparente et agitée.

Je pensais connaître un bon pannel de sorts mais visiblement je n’ai touché que du bout du doigt les possibilités que m’offre la magie d’air. Cet instant de réflexion laisse le temps à mon adversaire de m’atteindre, le pommeau de l’épée percute mon ventre et m’envoie au tapis.

Camille se penche au dessus de moi avec un sourire rassurant.

« Ne t’en fais pas. Tu affrontes un Aéromancien émérite. »

Il m’aide à me relever, j’en profite pour jeter un œil au Général qui garde sa posture militaire, les mains croisés derrière lui tandis qu’Edmen se redresse doucement en s’aidant de sa lance.

« Remettez vous en position. Nous reprenons ! »

Camille me donne une bourrade dans l’épaule avant de retourner à son poste, ne manquant pas de gratifier son adversaire d’un sourire moqueur auquel il ne manque pas de répondre d’une imitation exagéré avant de m’adresser un signe signifiant que tout va bien suivi d’un clin d’oeil.

« Prêt Almaran ? »

Gueule le Général à travers la lice. J’inspire profondément et lui fait signe que je suis prêt. Je suis désolé pour ce pauvre Edmen, j’ai la sensation qu’il va, comme il le pensait, prendre pas mal de coups.


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((Tentative d'apprentissage du sort Isolement : Le magicien crée un mur circulaire magique de l'élément utilisé de la taille de la cible. La cible ne peut sortir ni agir hors de ce mur épais sans se prendre des dommages considérables, à moins d'attendre que le sort cesse. Dégâts magiques dépend de l'élément utilisé. 1/4 ))
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Re: Les Baraquements Militaires

Message par Xël » jeu. 4 juin 2020 09:40

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C’est la huitième fois que je mords la poussière en l’espace de deux heures. Le seul aspect positif c’est que la durée entre deux moments ou je suis au sol à cracher mes poumons s’étend. La cause principale est que mon acolyte est sans cesse coincé entre des murs tourbillonnants qui l’empêche d’agir. Mon second problème est que mes sorts sont totalement annulés quand ils touchent le bouclier de Camille. Une chose que je n’arrive pas encore à expliquer mais je ne doute pas que le général en est le responsable.

J’ai abandonné l’idée de gagner une manche mais je suis bien décidé à ne plus les perdre. Pour ça je dois copier son sort de cellule venteuse, j’ai l’impression qu’il se comporte comme une vague qui forme une prison au premier obstacle qu’elle rencontre. Je concentre ma magie entre mes mains, lui donnant une forme ondulantes à la couleur azur. Edmen se retrouve de nouveau au sol, dépassé par la vitesse et la force que lui donne la magie de Bogast. Camille s’élance vers moi sans attendre, je libère mon sort, projetant un sort qui ressemble bien à une vague mais qui ne perce pas la défense du bouclier du lieutenant qui traverse le souffle pour m’atteindre, m’envoyant une nouvelle fois à terre. Je ne m’y suis pas bien pris, ce n’est pas ça. Je dois voir le sort une nouvelle fois.

Je retourne à ma place et patiente que le départ soit à nouveau annoncé. Le général donne le signal et les deux soldats se jettent l’un vers l’autre. Camille se montre toujours plus rapide mais cette fois une bourrasque le pousse vers son adversaire qui brandit sa lance, trop surpris pour réagir il parvient de justesse à éviter un vilain coup en se protégeant derrière son bouclier. Mais ce moment de répit permet à Danwil qui parvient à déséquilibrer suffisamment son acolyte pour qu’il tombe, laissant le champs libre vers le général que mon équipier s’empresse d’emprunter. Je vois mon adversaire commencer à concentrer son sort, je l’imite, laissant mes fluides se libérer de mes bras. Edmen s’immobilise, habitué maintenant à se faire emprisonner et ne souhaitant pas percuter à nouveau les murs de sa prison. Le genéral lance tout de même son sort qui prend bien l’aspect d’une vague de magie. Je lance mon sort à mon tour, soulevant un nuage de poussière sur son passage jusqu’à atteindre mon équipier, le poussant de côté, hors de sa cellule avant qu’elle ne se referme alors que j’aperçois les contours se former. Edmen se retrouve à terre et me jette un regard aussi surpris que celui du général.

« Fonce ! »

Lui criais-je pour lui faire reprendre ses esprits. Il se redresse pour charger son supérieur, une situation qui fait hésiter Camille qui ne sait pas si il doit le défendre ou m’attaquer pour finir la manche au plus vite. Une hésitation qui me laisse le temps d’agir à nouveau, concentrant une nouvelle vague magique entre mes mains pour la lancer vers lui. Il dresse son bouclier en m’apercevant, prêt à contrer la force de mon sort. Je réagis à mon tour, dirigeant mes flux magique pour former à mon tour une cage autour du soldat mais je ne parviens qu’à former un mur entre nous. Il baisse légèrement sa protection pour m’observer à travers la façade trouble avant de se précipiter pour en faire le tour tandis que je vois le général repousser son assaillant d’une violente bourrasque. Je lance un nouveau torrent de magie, prolongeant le mur que suit mon adversaire sans parvenir à l’encercler.

« Merde ! »

Crachais-je entre mes dents. Pourquoi je n’arrive pas à mieux manipuler cette magie ? Quel est le secret de ce sort ? Nouvelle vague, puisé dans mes ressources, je sais que je ne pourrais pas le faire éternellement. Camille parvient à passer avant que je ne lance un autre sort et fonce droit sur moi pour me renverser à nouveau. Je reste allongé sur le dos, à bout de souffle, observant le ciel qui commence à se couvrir.

« Une demi-heure de pause. Nous reprendrons ensuite.»

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((Tentative d'apprentissage du sort Isolement : Le magicien crée un mur circulaire magique de l'élément utilisé de la taille de la cible. La cible ne peut sortir ni agir hors de ce mur épais sans se prendre des dommages considérables, à moins d'attendre que le sort cesse. Dégâts magiques dépend de l'élément utilisé. 2/4 ))
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Re: Les Baraquements Militaires

Message par Xël » ven. 14 août 2020 09:59

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C’est sous une pluie battante que nous reprenons l’entraînement. Le ciel s’était couvert en quelques minutes et loin au nord, au delà des montagnes, nous pouvions entendre le bruit du tonnerre. Pas de quoi effrayer les soldats qui reprennent l’exercice sans se soucier de la boue qui essaie d’avaler leurs bottes. Mon binôme est à nouveau neutralisé par ce sort que je veux tant comprendre. Cette prison venteuse blessant ceux qui veulent en sortir. Je m’acharne à tenter de l’imiter mais je ne parviens pas à obtenir le même résultat. Je réussis simplement à former une barrière que le soldat contourne facilement, réduisant dangereusement la distance entre nous. Peut être que je devrais essayer de former la bulle avant qu’elle n’atteigne ma cible. Je tente ma chance, rassemblant une fois de plus mes fluides magiques dans le creux de mes mains avant de l’envoyer vers Camille. Je commence à former la bulle, donnant à ma vague un aspect de main qui se referme vers le soldat. Une image qui doit l’impressionner car je perçois une hésitation dans sa course. Insuffisant pour le capturer car le Général intervient pour le souffler hors de la trajectoire de mon sort avant qu’il ne se referme sur lui. Mais j’ai tout de même réussi à créer une sphère tempétueuse qui tourbillonne un instant avant de disparaître, juste avant de me retrouver couché dans la boue, renversé par mon adversaire. Il se penche au dessus de moi, un large sourire aux lèvres.

« Tu tiens le bon bout Xël. Poursuis dans cette direction. »

Il m’aide à me relever avant de retourner se mettre en place. J’essuie l’eau qui ruisselle sur mon visage, barrant ma face d’une trace de boue. Une nouvelle manche reprend, les soldats s’élancent l’un vers l’autre. Je dois me concentrer d’avantage, ne pas me précipiter, prendre le temps de façonner la cellule dans mon esprit. Je rassemble à nouveau ma magie, prépare mes fluides à prendre la forme d’une sphère une fois expulsé vers mon adversaire. Mon binôme est rapidement neutralisé, gêné par la boue alors que Camille semble flotter dessus, sans doute par l’intervention de la magie du Général. Je me concentre sur ma cible, ignorant la culpabilité de voir Edmen couché dans la boue à cause de mon inaction. Je lance mon sort qui reprend cette aspect de poigne prêt à se refermer mais qui n’enferme que le vide. Camille est encore assez loin, j’ai le temps de me préparer une seconde fois, je dois prendre mon temps. Ma peau libère les flux grisâtres qui se rassemblent dans mes mains avant de s’élancer dans la lice. Je quitte des yeux le soldat pour me concentrer uniquement sur mon sort qui forme finalement une sphère, vide à nouveau mais qui cette fois ne s’évapore pas. La pluie tombe dessus sans traverser la paroi venteuse, la bulle semble reposer sur la terre humide sans s’y enfoncer, rejetant la boue qui veut s’immiscer dans la cellule. J’ai réussi à façonner la prison je n’ai plus qu’a y jeter le prisonnier. Je m’assure que la sphère reste stable tout en préparant un autre sort. Camille accélère la cadence, poussé par un souffle magique venant de son mage, réduisant l’écart entre nous à une courte distance. Il brandit son bouclier, prêt à parer une rafale de vent tout en me bousculant violemment. Mon sort s’échappe de mes mains, vrillant l’air entre nous pour ouvrir un portail dans lequel il s’engouffre pour se retrouver finalement là où j’ai tant tenter de le mettre. Il percute le mur de ma cellule tempétueuse, rebondissant contre avant de finir à son tour dans la boue. Les deux soldats sont désormais prisonniers et le Général fait signe de s’arrêter. J'ai réussi à créer une prison mais ce n'est toujours pas aussi efficace que le sort original. Trop lent, il me demande beaucoup d'énergie et de concentration, je dois encore travailler dessus.

« Bien Almaran. Ce n’est pas trop mal. Arrêtons nous là pour aujourd’hui. »

Je lève des yeux surpris vers mon officier qui observe le ciel d'un air contrarié.


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((Tentative d'apprentissage du sort Isolement : Le magicien crée un mur circulaire magique de l'élément utilisé de la taille de la cible. La cible ne peut sortir ni agir hors de ce mur épais sans se prendre des dommages considérables, à moins d'attendre que le sort cesse. Dégâts magiques dépend de l'élément utilisé. 3/4 ))
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Re: Les Baraquements Militaires

Message par Xël » lun. 17 août 2020 09:54

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Le tonnerre gronde juste après que le Général annonce la fin de l’entraînement. La pluie et le vent se fait soudain plus fort, faisant claquer les drapeaux et secouant les tentes. Nous prenons le chemin du bureau du Général en croisant les autres soldats qui cessent leurs activités pour se mettre à l’abri. Un ruisseau boueux se met à dévaler le long du sentier qui mène au centre du camp où nous nous rendons. L’orage explose au dessus de nos têtes, striant le ciel noir d’éclairs blancs tout en poussant un grondement qui fait vibrer ma poitrine.

En regagnant l’intérieur du bâtiment de bois agité par les rafales de vent un garde nous tend des serviettes sèches en nous saluant. Nous entrons dans le bureau au fond du couloir tout en nous essuyant la tête dégoulinante d’eau froide. Bogast s’attarde devant une fenêtre pour observer l’extérieur avant de s’asseoir.

« Bien. Voilà la suite du programme: demain matin nous prendrons la route pour Bouhen où vous poursuivrez votre entraînement avec les recrues, je serais présent pour continuer de vous enseigner tout ce qui concerne la magie de l’air. Vous avez du potentiel mais encore beaucoup de choses à apprendre. »

J’acquiesce, encore essoufflé par les nombreux efforts que je venais de fournir.

« Vous savez monter à cheval recrue ? »

« Oui général. »

Le souvenir de Gaika, ma monture sur Aliaénon ravive une douleur à mon fessier. J’avais chevauché des jours entiers avec les bons conseils de Charis. La princesse qui avait tout perdu, j’espère qu’elle va bien, elle qui est sans doute encore coincée là-bas, dans le désert brûlant de Messaliah. Au moins elle était avec ses amis. L’Aéromancien poursuit, m’indiquant de les retrouver demain matin de bonne heure à l’écurie de la ville.

« Le voyage devrait bien se passer jusqu’à Breen mais nous devrons nous montrer prudent ensuite, des rapports indiquent déjà la présence de traces de loups d’Omyre venant d’Ynorie. »

Le Général me donne encore quelques consignes pour le voyage avant de m’inviter à patienter à l’extérieur de son bureau que l’orage se calme avant de rentrer. Ses Lieutenants restent avec lui mais ils me saluent chaleureusement avant que je prenne la porte. Je m’installe sur un banc dans le couloir, patientant qu’il cesse d’être secoué par le vent. J’entends un cri d’alerte rapidement suivi par de nombreux soldats qui sortent des pièces du bâtiment pour rejoindre l’extérieur. Je me lève pour observer par une fenêtre ce qu’il se passe. Les vents violents ont eu raison des fixations d’une tente que s’efforcent de retenir une poignée de soldats pour éviter qu’elle ne s’envole définitivement. Ceux qui sont sortis se précipitent pour apporter leurs aides mais les rafales semblent prêtes à relever le défi et s’engouffrent sous la toile pour remporter la bataille. La lutte semble tourner en faveur du temps qui harcèle ses adversaires en soufflant de plus en plus fort, les arrosant de cordes et menaçant de frapper de sa foudre la plaine. Une chose attire mon regard non loin de là, alors que d’autres soldats s’approchent pour venir faire pencher la balance. Un mannequin d’entrainement plus grand que les autres s’agite dangereusement. Usé par les nombreux coups qu’il a encaissé il parait sur le point de se briser sous les assauts répétés du vent. Je tambourine la fenêtre pour les prévenir mais le bruit à l’extérieur couvre mes tentatives. Je perçois les premières fissures dans le poteau de bois et à mon tour je me précipite dehors, bravant la pluie, le vent, la boue et le tonnerre pour rejoindre les autres soldats.

« Faites attention ! »

Je crie à travers l’orage une fois à portée de voix mais ils ne m’entendent toujours pas alors que le mannequin s’agite de plus en plus nerveusement. C’est seulement quand la foudre le frappe que leur attention est attirée. Le bruit du tonnerre, du bois qui craque et de la paille qui s’enflamme les fait tous se tourner vers la boule de feu et de pieux menaçants qui menace leurs vies. Je concentre ma magie en un instant, concentré sur la prison que j’ai tant cherché à maîtriser aujourd’hui, seulement je n’ai pas le droit à l’erreur cette fois. Un autre souvenir de ma journée me vient en tête, le moment où j’ai pu voir les fluides magiques flotter autour de moi. Peut être que je m’y suis pris de la mauvaise façon pour utiliser ce sort. Je me concentre d’avantage et expulse les fluides de ma main vers le mannequin qui vole vers la tente alors que je peux à nouveau voir les volutes magiques apportées par les vents de l’orage, je m’en empare à l’aide du sort que je viens de lancer, les attirants vers le mannequin en flamme. Mon sort l’atteint alors que les fluides l’entourant se mettent à grandir, s’étalant soudainement, verticalement, en prenant l’aspect d’un mur transparent et agité par des ombres grises et azur sous les yeux des soldats. Le mannequin se cogne à la paroi et est repoussé contre celle derrière lui et y rebondi encore, malmené par mon sort jusqu’à ce qu’il soit réduit en morceaux, chutant sur le sol humide en tas d’échardes et de pailles embrasées, rapidement noyés par le torrent de pluie. Les soldats présents baissent leurs bras qu’ils avaient levés pour se protéger. Le sergent Aldchet, présente parmi eux, me jette un regard abasourdi avant de rapidement reprendre contenance, ordonnant de trancher les liens qui maintiennent la tente pour la laisser s’envoler avant de se mettre à l’abri, jugeant probablement qu’il est trop dangereux de rester dehors par ce temps. Les soldats agissent promptement aux directives, laissant partir la toile aux couleurs bleus, emportée au delà du camp par le souffle de l’orage. Essoufflé, trempé, incertain d’avoir réellement appris le sort ou si il s’agissait d’un coup de chance, je reste immobile sous les nuages menaçants. Anne m’attrape le bras pour m’emporter à l’intérieur avant qu’autre chose ne menace de nous emporter.

Nous sommes accueillis dans le bâtiment de bois par les Lieutenants de Bogast distribuant à leurs tour des serviettes pour ceux qui viennent s’abriter. Edmen en tend une au sergent avec son sourire le plus charmeur.

« Voilà pour toi Anne. »

Elle lui arrache des mains avec un regard assassin tandis que Camille m’en donne une avec un clin d’oeil dans ma direction.

« Je n’aurais pas voulu être à la place de ce mannequin. »

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((Tentative d'apprentissage du sort Isolement : Le magicien crée un mur circulaire magique de l'élément utilisé de la taille de la cible. La cible ne peut sortir ni agir hors de ce mur épais sans se prendre des dommages considérables, à moins d'attendre que le sort cesse. Dégâts magiques dépend de l'élément utilisé. 4/4 ))

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