La Plaine de la Désolation

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Madoka
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Re: La Plaine de la Désolation

Message par Madoka » sam. 21 mai 2022 18:29

Il ne me voit pas arriver, jusqu’au dernier moment il avance tel un forcené vers le blizzard et reçoit mon attaque par surprise, sans geste de recul ou de protection. Mais son corps est bien plus solide que je l’escomptais et mon sabre tranche profondément la gorge sans la couper ou le tuer. Vif au combat, il réagit instinctivement. J’ai à peine le temps de lever mon bras, un reflexe bien venu qui détourne et ralenti légèrement son poing de glace qui s’écrase contre ma mâchoire. La douleur me réchauffe en un éclair. Je lèche l’intérieur de ma joue et souris tant bien que mal, tandis qu’une petite voix dans ma tête s’excite et se gave du goût du sang. Il tape fort mais je suis encore debout et apte à riposter, trop proche pour qu’il m’échappe … il est cuit !

Soudain, alors que ma main se serre autour de ma dague vengeresse, une immense boule de feu traverse le ciel et balaye littéralement la moitié des morts-vivants devant moi. Tout est vaporisé en un instant, me privant de ma hargne naissante, soufflé par la vague de chaleur qui m’atteint au même moment. Sur plusieurs mètres autour de Lysis, jusqu’à mes pieds, toute la neige est fondue, les morts-vivants de glace vaporisés.
L’instant d’après, j’aperçois deux sorte de pic de glace pourfendre deux autres ennemis et devant moi, le blizzard se tari comme par magie, essoufflé par le temps ou vaincu par mes compagnons, je ne saurais dire. Mais Ezak et Cromax se tiennent là où se tenaient la sorcière et ses acolytes.

Les morts restant commencent alors à reculer vers la brume qui s’éloigne lentement du village. Une voix, reconnue de tous, retentit des limites nouvelles de la brume. Du haut de cette défaite, elle nargue ses adversaires qui, visiblement courroucés au plus au point de la voir encore en vie, se jettent tous les uns après les autres en sa direction.


Je ne les observe qu’une seconde avant de retourner vers la cabane tandis que Faëlis tente en vain de les héler et les prier d’attendre.
A l’intérieur, Arkalan pose les mots sur mes pensées. Nous devons continuer à avancer et accompagner les mages. Tandis que je remplis mon sac de vivres et d’une partie du matériel trouvé, j'acquiesce et interroge les mages:

« Il a raison, nous devons avancer et rester groupé. Répartissons-nous l’équipement. Les autres nous retrouverons facilement.
Il y a le corps du dernier habitant qu’on cherchait dans la yourte en face. Mais la sorcière a parlé d’un mage responsable de leur état ; et sur cela, elle ne nous a peut être pas menti. Ils sont tous congelés, sans marques ni blessures. Quelle puissance faut-il pour arriver à cela ? »


((Prend un set d’escalade et des vivres. Elle suivra Arkalan vers les montagnes.))

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Gamemaster6
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Re: La Plaine de la Désolation

Message par Gamemaster6 » dim. 22 mai 2022 12:34

L'Aube d'un hiver sans fin


Chapitre 1 : Promenons-nous dans la toundra

Le calme était revenu dans le petit hameau décimé par un mal inconnu, mais pas dans l’esprit des aventuriers qui décidèrent, peut-être aveuglés par la colère, la rancune et la haine, de se séparer, oubliant que nul ici ne pouvait savoir ce qui les attendait et que le danger, encore mal compris pouvait prendre bien des formes.

Arkalan et Madoka, après avoir pris l’équipement trouvé lors de la fouille du hameau, décidèrent de partir vers les montagnes contre l’avis des deux mages, ceux-ci arguant qu’il était plus judicieux d’attendre le retour des trois autres partis à la poursuite de la brume et de se regrouper avant de tenter une quelconque expédition dans un lieu inconnu et connu pour sa dangerosité. Les deux fiers et intrépides partirent pourtant, trouvant aisément un chemin à la sortie du village. Une route étroite et sinueuse qui grimpait rapidement dans les montagnes et disparaissait au détour d’un versant. Ils ne firent que quelque pas en dehors du village avant qu’une vision bien connue ne se mette en travers de leur chemin. L’immense chouette qu’ils avaient aperçu peu avant l’assaut de la brume et de la horde de morts vivant s’était posée là et les observait attentivement de son regard d'ambre. Chacun des deux alpinistes en herbe put alors sentir une étrange sensation, comme si quelqu’un râclait l’intérieur de leurs crânes avec un objet métallique, avant qu’une image ne surgisse devant leurs yeux. Cela ne dura qu’une fraction de seconde et, le temps qu’ils reprennent leurs esprits, la chouette s’était envolée, se dirigeant vers le village, les laissant avec la vision de l’entrée d’une grotte surplombée par le crâne d’un mammouth.

Dans le village, Faëlis et les deux mages se retrouvèrent donc seuls. Tandis qu’Andreï marmonnait des paroles peu agréables à l’intention des aventuriers ayant décidé de partir, Hereld, lui, examina les dépouilles laissées après l’attaque, offrant ses conclusions à Faëlis qui put apprendre qu’aucun des corps n’étaient ceux d’anciens villageois relevés. Les corps semblaient beaucoup plus anciens et partiellement fusionnés avec une magie de glace qu’il n’avait jamais vu jusque-là. Tous redressèrent la tête lorsqu’un rugissement se fit entendre, se réverbérant jusqu'aux oreilles d'Arkalan et Madoka et, un instant plus tard, un immense ours blanc recouvert d’impressionnantes plaques de cuir et de fer fit irruption dans le village, manquant de peu de renverser Faëlis. Chevauchant l’animal, une femme au visage tatoué et aux longs cheveux blond protégés par une fourrure d’ours les toisa un instant avant de sauter à terre, pointant aussitôt une lance dans leur direction tandis que l’ours se mettait à grogner, menaçant.

- Vous avez trois secondes pour me dire ce que vous fichez ici. Ou je jure par Briggha que je vengerai les miens en plantant vos têtes sur des piques.

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Inconscients de ce qui se passait au village, les trois autres aventuriers pénétrèrent dans la brume, avides de vengeance. Aussitôt, un silence total se fit autour d’eux. Ils n’entendaient plus le bruit du vent, le battement des ailes de Sibelle ou même leurs propres respirations. Aveuglés, transis de froid, incapables de discerner quoi que ce soit dans cette brume, ils filèrent au hasard. Puis, des murmures commencèrent à se faire entendre, partout autour d’eux. Des voix de femmes, d’hommes et d’enfants qui semblaient évoluer autour d’eux, les accompagner à chaque battement d’aile. Aucune parole cohérente, simplement le bruit de centaines, de milliers de voix chuchotant, murmurant autour des aventuriers. Puis les yeux des trois intrépides purent apercevoir des formes dans la brume. D’étranges silhouettes se mouvant comme si elles étaient portées par le vent, leurs têtes ornées de cornes semblables à celle de cerf.

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Ils en virent deux, puis trois, puis elles se firent plus nombreuses, devenant centaines de formes floues parmi la brume. Et aussi soudainement qu’elles étaient apparues, elles s’évanouirent. Les chuchotements cessèrent et la brume disparue. Cromax, Sibelle et Ezak arrivèrent dans une vaste zone circulaire couverte de neige mais d’où la brume était absente. Et au centre de l’œil de ce cyclone de brume, un être se trouvait, droit et les yeux levés vers eux. Un elfe portant un grand bâton ainsi qu'une bure protégeant son corps dont seul le visage couvert de tatouage était visible. Et tout autour de lui, des centaines de silhouettes éthérées attendaient, immobiles, comme plongée dans une léthargie profonde.

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Et alors, une voix s’éleva autour des aventuriers. Une voix qu’ils trouvèrent agréable et chaleureuse, presque réconfortante. Une voix amicale qui n’inspirait que la confiance. Car nul ici ne leur voulait du mal après tout. Ils en étaient convaincus.

- Bienvenue, voyageurs. Approchez, ne soyez pas timides.

D’un geste, la silhouette les invita à le rejoindre, les silhouettes l’entourant laissant un large cercle pour leur permettre de le rejoindre. Et tandis qu’il attendait patiemment, une chouette se posa sur son épaule, fixant elle aussi les aventuriers de son regard d’un bleu glacial.




Récapitulatif :

Cromax : blessure légère à la jambe droite
Lysis : Blessure grave au torse
Sibelle : blessure légère au torse
Ezak : Une blessure bénigne au bras gauche
Madoka : Une blessure bénigne à la tête


Fafa, j'ai considéré que tu restais en arrière vu que tu n'as rien précisé dans ton post. Les diverses conversations peuvent se faire via discord si vous voulez.
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Quand on l'appelle, il apparaît !!
Et il reste, alors gare !

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Arkalan
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Re: La Plaine de la Désolation

Message par Arkalan » mar. 24 mai 2022 21:35

L’Ynorienne décide de me suivre malgré l’avis des deux mages qui préfèrent attendre que les autres aventuriers reviennent du brouillard. J’espère pour eux qu’ils reviendront bien vivants et non en cadavres réanimés. Ce n’est plus mon problème désormais, la mission est d’empêcher le réveil d’un esprit des glaces et pour ceci je dois pister un mage qui a prit de l’avance. Je n’ai pas besoin de combattants inconscients pour pister une trace. Je n’ai pas de mal à trouver une route, sinueuse, qui se perd entre les monts.

A peine quelques pas franchi et nous revoilà face à ce drôle d’oiseau qui me scrute. J’ai soudainement l’impression qu’une lame en ferraille pénètre mon crâne pour en gratter l’intérieur. Je saisis ma tête entre mes mains en grognant alors que la vision d’une caverne surplombé d’une tête de mammouth apparait dans mon esprit. Aussitôt la vision cesse, ainsi que la désagréable sensation puis la chouette prend son envol pour retourner vers le village. Je la suis des yeux avant de croiser ceux de celle qui m’accompagne, lui demandant du regard si elle venait de vivre la même expérience que moi. J’ai le sentiment que cette étrange grotte est une destination à atteindre et non à éviter.

Je reprends la marche mais un rugissement derrière moi me fait cesser mes pas. Je me tourne, observant le hameau où je distingue la silhouette d’un ours. J’imagine que deux érudits et un Hïnion capable de soigner des blessures, ça ne m’a pas échappé, sont capables de gérer une bête sauvage même si l’agressivité d’une telle bête m’étonne. A moins d’être menacées ou affamées elles préfèrent éviter les zones habitées.

Je réajuste mon sac sur mon épaule avant de continuer, empruntant la route sinueuse qui s’avance dans les montagnes pour disparaître après un virage. Sans un mot pour l’humaine, je guette la moindre trace interessante à pister mais j’abandonne néanmoins l’idée d’effacer nos traces pour ne pas perdre trop de temps à moins qu’elle décide de faire demi-tour.

(( Continue vers les montagnes en cherchant une piste avec compétence pistage. Utilise la compétence masquage de trace si Madoka décide de retourner au village.))

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Madoka
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Re: La Plaine de la Désolation

Message par Madoka » jeu. 26 mai 2022 22:14

Les deux mages décident eux de rester au hameau, prétextant qu’il est plus judicieux selon eux d’attendre le retour de ceux partis chasser la sorcière. Attendre … des minutes, des heures, une journée ? Combien d’avance pensent-ils encore laisser à tous ceux dans cette montagne qui courent probablement le même lièvre qu’eux. Le Shaakt, lui, n’a pas l’intention de perdre une seconde en palabre et négociation. Un groupe poursuit la brume et la sorcière, il faut suivre la trace du mage.
Pressée par le temps, je me décide après un coup d’œil vers Faëlis : nos commanditaires un peu trop patients seront entre de bonne main avec lui. Je hausse les épaules et hoche la tête en direction de l’Hinion avant de suivre Arkalan.

A plusieurs pas derrière lui, j’observe d’abord ses mouvements et sa technique pour suivre des traces que je n’aperçois que parce qu’il s’y arrête quelques secondes. Le chemin est sinueux et étroit et grimpe droit vers les hauteurs.
Nous ne faisons guère que quelques mètres lorsque qu’une chouette se pose devant nous, perchée sur une branche haute. Grande, bien trop grande pour être une simple chouette, elle a une espèce de stature digne et supérieure, nous jugeant de son regard couleur d’automne et s’imposant à nous tel un être à l’opposé de l’animal sauvage.
Et soudain, alors que mes pensées s’égarent vers la possibilité que cet être soit l’auteur du bruit sur le toit de la cabane ; une douleur intense me vrille la tête. Pliée en deux, la tête penchée et les doigts crispés autour, j’ai l’impression qu’un ciseau à bois racle les os de mon crâne. Une vision s’impose à moi, floue et rapide tel un éclair, mais reste collée à ma mémoire l’image d’une grotte surplombée d’un crâne de mammouth.

Lorsqu’enfin la vision et la douleur cesse, la chouette a disparu. Je la cherche du regard et vois ses larges ailes à travers les arbres, se dirigeant vers le hameau. Me retournant vers l’elfe, je croise son regard, semblable au mien et hoche la tête en grimaçant. Inutile de polémiquer là-dessus, on a vu la même chose ; et aucun de nous ne veut l’ignorer. Avertissement ou indice … à nous de le découvrir.

Nous reprenons la marche lorsqu’un rugissement se fait entendre en contrebas. D’ici, je distingue alors un ours blanc au milieu des cabanes, très proche des mages restés sur place. Je peste intérieurement mais n’hésite qu’un court instant à faire demi-tour car il y a là-bas deux mages dont les sorts ont facilement abattus les morts-vivants et Faëlis dont je connais la puissance.

En silence après un bref regard pour confirmer nos intentions, nous continuons vers les montagnes. Arkalan est tout entier à l’observation de la piste ; je guette pour ma part les alentours, les yeux et les oreilles attentifs au paysage et aux bruits si dépaysants.

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Cromax
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Re: La Plaine de la Désolation

Message par Cromax » ven. 27 mai 2022 11:41

La brume est tout autour de moi. Je file droit, vite, très vite, mais je suis bientôt obligé de réfréner ma vitesse. Je n’y vois plus rien, et Lysis reste étrangement silencieuse. Je sens sa peine, sa douleur. Je les entends, même. Car tout autour de nous, c’est un silence de plomb qui vient de tomber comme une chape sur la situation. Il fait froid. Horriblement froid, et le plumage de cette chouette des neiges est un bien faible réconfort.

Puis, après un temps, viennent les murmures. Par milliers. Des voix dissonantes, comme des mélopées lointaines et incompréhensibles. Des hommes, des femmes, tous indiscernables. Puis la vue se mêle au délire : des silhouettes brumeuses, ombres inquiétantes, viennent nous cerner en contrebas. Des silhouettes massives, avec des sortes de bois de rennes sur la tête. Pas plus de deux ou trois, dans un premier temps. Puis, comme les voix, elles se multiplièrent, pour arriver à des centaines autour de nous. La brume en était-elle constituée ? Une sorte de prison terrifiante pour âmes déchues ?

Mais tout s’arrête subitement. Les murmures, les ombres, même la brume. Il fait toujours neigeux, mais sans brouillard cette fois. Sommes-nous sortis de ce cauchemar ? Une silhouette se dresse devant nous, au centre de cette large zone. Un elfe arborant un bâton de mage luminescent. Habillé d’une simple bure, le regard fier dressé vers nous. Autour de lui, des silhouettes silencieuses et malaisantes. Comme les âmes de la brume, mais désormais apaisées. L’elfe, qui si dans un premier temps me semble inquiétant, apparait vite comme un sauveur. D’une voix amicale donnant crédit à mes pensées, il accueille mes camarades. Même moi, peut-être, au vu de ses regards. Comment peut-il savoir que je suis autre qu’une simple chouette ? Un mage, c’est certain. Possédant sans doute une faera, qui aura détecté Lysis.

L’elfe nous invite à le rejoindre, et les ombres l’entourant s’éloignent. Serions-nous tombés directement sur Dan, le maître-mage recherché ? Tout semble l’indiquer. Un objectif gagné pour un de perdu : la nécromancienne invincible nous a définitivement échappé.

Confiant en ces conclusions, certain que cet elfe mystérieux est un allié de circonstance, je décide de laisser Sibelle et Ezak s’occuper du premier contact. Il est temps pour moi de faire le rapport de notre poursuite à nos commissionnaires restés au village, et au reste de l’équipe. Ils seront sans doute heureux d’apprendre que nous avons retrouvé le cryomancien. Un cryomancien étrangement doué pour ce qui est de calmer les âmes des morts, d’ailleurs. Mais qu’importe, il est bienveillant, ça se sent tout de suite.

Faisant volte-face aussitôt, je repars à toute vitesse dans la brume en direction du village. Une poignée de secondes plus tard, j’y arrive, constatant un étrange spectacle : Arkalan et Madoka semblent s’éloigner de leur côté, comme s’ils désertaient la mission. Mais ce n’est pas tout : proche des deux académiciens et de Faëlis, seul restant du groupe, une femme à la peau pâle juchée sur un ours semble les jauger. Elle leur parle, mais ses paroles ne montent pas jusqu’à mes oreilles. Je décide de me poser non loin, reprenant aussitôt ma forme normale d’elfe gris. Je toise un instant l’inconnue, et la salue cordialement :

« Saluations ! »

Je n’en dis pas plus : Faëlis saura mieux comment réagir à sa venue. Tous les éléments ne sont pas en ma possession. Je me tourne vers les mages pour faire aussitôt mon rapport.

« Nous avons perdu la trace de la pétasse dans la brume. Mais au cœur de celle-ci, nous avons croisé un mage elfe, au centre d’une accalmie. Nul doute qu’il s’agit de celui que l’on cherche : sa présence était apaisante et il inspirait confiance. Ezak et Sibelle sont restés là-bas pour nouer le contact, il ne nous reste plus qu’à les retrouver. »

Puis, dardant à nouveau du regard l’étrangère montée sur son ours :

« Enfin, si vous comptez nous laisser faire, bien sûr. »

Puis, vers Faëlis :

« Ils vont où, les deux autres là ? »

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Faëlis
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Re: La Plaine de la Désolation

Message par Faëlis » ven. 27 mai 2022 12:58

Rien à l'horizon, cependant, et aucune idée des mages pour suivre l'étrange créature des glaces. Tout ce qu'ils pouvaient faire était examiner les cadavres, étranges qui les avaient attaqués. Il s'agissait de créatures anciennes, liées par une étrange magie de glace... L'elfe ne pouvait croire que Yuia soit derrière cela. Peut-être, au contraire, l'avait-elle mis sur cette piste pour qu'il arrête une sordide menace ?

Mais avant qu'il ne puisse en demander davantage, Faëlis dut s'écarter en entendant un terrible grondement. Un ours avait tenté de le renverser ! Et pas seulement un ours : une femme à la peau pâle et tatouée brandissait une lance menaçante sous son nez ! Apparemment, elle était de ce village et les soupçonnait d'être les auteurs du massacre !

Faëlis lâcha son arc et leva des mains apaisantes :

« Il y a méprise ! Nous ne sommes que d'humbles voyageurs venus ici pour trouver un guide de montagne... Nous avons trouvé le village massacré par les créatures que vous voyez ici, et il s'en est fallu de peu pour que nous subissions le même sort funeste... »

Il désigna du doigt les corps des mort-vivants. Aucunement convaincue, elle insista pour connaître la raison de leur venue, se montrant de plus en plus menaçante. Faëlis tenta un geste apaisant :

« Je vous l'ai dit, nous cherchions un guide pour aller dans la montagne ou semble se dérouler de sinistres affaires. C'est la raison de notre venue. Nous avons trouvé ces gens massacrés, ils ont même laissé un symbole avertissant du danger de la brume. Cette même brume dont sont sortis ces monstres ! Regardez-les ! Pensez-vous que ces cadavres de glaces soient des créatures ordinaires ? Ou des cadavres de villageois ? Ils sont bien trop anciens. »

Il se tourna vers les mages. Il ne savait pas où était le message qu'ils avaient vu, et ne pouvait pas en dire plus sur les créatures. Mais s'ils pouvaient appuyer ses dires...

Effectivement, les mages lui indiquèrent le signe, et elle s'assombrit. Elle n'était pas arrivée à temps. Abaissant son arme, elle hocha douloureusement la tête :

« Vous ne ressemblez pas à des maraudeurs ou des soldats et encore moins à ces horreurs, aussi vais-je vous croire. Vous n'êtes que vous trois ? Cela me semble bien peu pour vagabonder dans le coin par les temps qui courent. »

Avec un soupir de soulagement, l'elfe expliqua :

« Nous sommes un groupe d'aventurier venu du sud, suite à la demande de ces deux hommes ici présent, qui ont perçu de sinistres phénomènes magiques à l’œuvre. Nous avons été attaqués par ces mystérieuses créatures et la plupart sont partis à leur poursuite... Je suis resté pour garder nos commanditaires. »

Pour toute réponse, elle assura qu'ils ne survivraient pas longtemps sans aide... et c'était fort probable. Quelle bande de fous, aussi ! Enfin bon, il les connaissait assez pour ne pas être surpris, au moins pour la plupart. Aussi, alors qu'elle emportait avec tristesse un corps à l'intérieur, il se contenta de répondre :

« Nous pourrons vous aider pour l'inhumation, si vous le souhaitez... Mais je devrais peut-être aller chercher mes compagnons... qu'ils ne connaissent pas le même sort que ces pauvres gens. »

« Vous ne feriez que vous perdre à votre tour, mais c'est votre choix... »

Elle proposa ensuite de l'aider si lui-même l'aidait à transporter les corps. Au passage, il demanda :

« Si je puis me permettre... vous semblez connaître ces gens... Vous étiez d'ici ? »

« Ces gens sont... étaient ma famille. Nous ne sommes plus que deux à présent. »

Elle retira sa coiffe et se présenta comme Freïda, fille de Yodorick. Il était impossible de faire une révérence en portant un corps, aussi, l'elfe se contenta d'un hochement de tête :

« Faëlis Nyris'Kassilian, fils de Faëmina Nyris et Noremas Kassilian. Je vous remercie de votre aide. Nous ne pouvons sauver votre famille, mais, avec votre aide, nous pourrons peut-être la venger. »

Il termina de l'assister dans sa sinistre besogne... sans pouvoir s'empêcher d'avoir une pensée inquiète pour ses compagnons.

À ce moment là, justement, Cromax reparu de nulle part. Apparemment, il avait vu pas mal de choses durant sa brève absence ! Ils avaient perdu la cryomancienne mais trouver un autre mage, qui semblait « inspirer confiance », aussi, Ezak et Sibelle étaient restés avec lui...

Légèrement fatigué malgré sa grande force, Faëlis pinça les lèvres :

« Nous ne devrions pas les laisser seuls. Peu importe ce qu'inspire ce mage, nous savons que nous sommes en territoire hostile. »

Comme il demandait où partaient Arkalan et Madoka, l'elfe haussa les épaules avec humeur :

« J'imagine qu'ils partent faire ce que tout le monde fait dans ce groupe, à savoir se disperser face au danger pour être sûr de maximiser ce dernier... »
Modifié en dernier par Faëlis le sam. 28 mai 2022 18:37, modifié 1 fois.

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Sibelle
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Re: La Plaine de la Désolation

Message par Sibelle » sam. 28 mai 2022 15:49

Les décisions impulsives sur le coup de l’émotion ne s’avèrent pas toujours les meilleures et les conséquences peuvent en être mortelles. Sans penser plus loin que le bout de notre nez, du bout du bec dans mon cas, nous pénétrâmes dans la brume, Cromax sous la forme d’une magnifique chouette nous accompagnant.

Bien vite, je compris la témérité de notre action : cette brune nous privait non seulement de la vue, mais aussi de l’ouïe, nous enveloppant dans un silence oppressant. Notre sens du toucher demeurant malheureusement intact, je sentais sans peine le froid m’atteindre et me transpercer. Allions-nous subir le même sort que les villageois ?

Ne connaissant ma position et n’ayant aucune idée de la direction à prendre, je ne pouvais même pas faire demi-tour, je me contentai donc de battre des ailes. Puis, je perçus de faibles murmures qui assez rapidement se firent plus audibles. Même si je ne pouvais discerner des paroles, je pouvais deviner leur appartenance : hommes, femmes et même des enfants. Je volai ainsi au hasard un moment avant que ma vue se rétablisse, je pus alors discerner d’étranges silhouettes porteuses de bois de cervidés se déplaçant furtivement comme transportées par le vent. Ces formes se multiplièrent avant de s’évanouir complètement tout comme les murmures et la brume. Je pus alors constater avec soulagement que Cromax se trouvait toujours à nos côtés.

Nous avions pénétré dans un cercle couvert de neige et exempt de brume où se tenait un grand elfe au visage tatoué, vêtu de couleurs foncées tenant dans sa main droite un grand bâton orné d’une pierre lumineuse. Ce mage, entouré de silhouettes vaporeuses, le regard levé dans notre direction, nous signe de le rejoindre. D’une voix avenante et chaude, il nous souhaita la bienvenue, nous priant de le rejoindre. Si ma raison me dictait d’être prudente, je ressentais un bien-être qui balayait toute méfiance.

Alors que j’amorçai ma descente, je vis un hibou se poser sur son épaule. Ce dernier plus petit que le précédent nous fixait de ces yeux d’un bleu céruléen. La chouette Cromax fit brusquement demi-tour, sans que je ne puisse lui demander la raison, je ne m’opposai d’aucune façon à son départ, me sentant en sécurité auprès de ce mage accueillant.

Une fois au sol, par habitude, je demeurai à distance raisonnable... mais suffisamment près pour qu'une conversation soit possible sans avoir besoin de crier. Toujours sous ma forme ailée, je réfléchis à cette étrange situation, penchant ma tête à gauche, puis à droite pour finalement pousser un petit cri totalement dénué d’agressivité.

Ezak, pour sa part, demanda à notre hôte, sans préambule, qui il était, si la brume était de son fait et s’il faisait partie de ceux qui préféraient ne pas nous voir en ces lieux.

Dégageant un certain charisme, il affirma ne pas craindre Ezak et confirma qu’il était responsable de cette brume qui s’avérait être protectrice. Il précisa que si nous étions dans cette éclaircie, ce fut seulement parce qu’il avait décidé de nous permettre d’y pénétrer afin de satisfaire sa curiosité. Nous sûmes alors que la dame de glace n’était nulle autre que sa sœur, s’excusant du coup de l’agressivité de celle-ci. Après un court hululement de sa chouette, il nous informa que notre présence en ces lieux n’était non seulement pas la bienvenue, mais nuisible. Il nous pria donc de rebrousser chemin.

Ezak mit pied à terre et je repris ma forme elfique afin de pouvoir converser avec ce mage dont j’ignorais encore le nom. Je saluai ce dernier d’un signe de tête avant de l’interroger d’un ton calme :

« Je me prénomme Sibelle. Nous sommes ici pour venir en aide... comme nous avons tenté d'expliquer à votre soeur. Elle nous a dit qu'un mage avait tué les habitants du petit hameau ou nous nous trouvions. Était-ce vous ? »

Ezak enchaina à son tour avant même que j’eusse obtenu une réponse. Il expliqua vouloir simplement discuter et comprendre leurs raisons du refus de notre aide, puis il réitéra sa question à savoir, qui était ce mage.

Le mage ne lui donna aucune satisfaction prétendant que son identification nous serait inutile. Il tenait également à garder secrète sa mission en ces lieux. Il craignait que dévoiler ces plans concoctés consciencieusement depuis plusieurs dizaines d’années pût concourir à l’échec de ceux-ci.

Puis me gratifiant d’un sourire amical, il assura qu’il n’était en rien responsable de la mort des cinq villageois. Il répéta ses excuses de la part de sa sœur, qualifiant le comportement de celle-ci comme agressif, ce que nous savions déjà.

D’un simple geste de la main, tel un serviteur, une des silhouettes éthérées s’avança. Il le présenta comme étant le doyen dudit village et assura qu’il veillait sur ces êtres morts injustement arguant que ces morts auraient été évitées si les vivants avaient été protégés. Concluant que Yuimen devait devenir un lieu de paix et de sécurité. Nul ne pouvait contredire ce vœu pieux, mais à mon sens, cela demeurerait un vœu à tout jamais. Même si je faisais partie de celles qui voulaient œuvrer pour la paix.

Tout en observant attentivement l’elfe, je rajoutai.

« Nous étions venus dans ce village pour rencontrer un guide afin qu'il nous amène plus haut en montagne, et nous n'avons trouvé que des gens décédés. Votre sœur affirme qu'un mage, de glace, je suppose, est responsable de ces meurtres. Si ce n'est pas vous qui est-ce ? Celui qui porte le nom de maître Dan ? »

Tout comme moi Ezak ne pouvait plus supporter tout ce mystère et cette condescendance autant de la part du frère, bien que plus charismatique, que de la sœur. Ainsi, ne passant pas par quatre chemin, il lui demanda sa position face à l'esprit de glace. De sa réponse, dépendrait l'issue de cette conversation. Puis, il alla plus loin et s'interrogea sur la nature même de ce mage et de sa sœur, lui faisant remarquer qu'il ne semblait pas fait de chair et de sang.... Je n'avais pas réfléchi à ça, mais à présent que Ezak en parlait, la sœur avait non seulement survécue à son attaque, mais n'avait pas perdu une seule goutte de sang.
J'attendis donc avec impatience la réponse du mage.

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Ezak
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Re: La Plaine de la Désolation

Message par Ezak » dim. 29 mai 2022 03:21

Bien entendu, Sibelle n’en fit qu’à sa tête et elle fonça en direction de la brume. Nous fumes accompagnés dans cet acte suicidaire par Cromax qui pris la forme d’un oiseau typique de la région.

« Fait chier ! »

Parvins-je à articuler sans le mondre égard pour la bienséance au moment où nous pénétrâmes la brume. Par réflexe, je m’accrochai d’autant plus à Sibelle, agité par une bien étrange sensation et je mis quelques secondes à me rendre compte de ce qui se passait. Outre le froid qui chargeait cette brume épaisse, il y avait aussi son l'étrange perception que j'eus une fois à l’intérieur. Pas un bruit ne parvint à mes oreilles et les ailes de Sibelle sous sa forme d’hippogriffe battaient pourtant avec une grande vigueur, mais c’était comme si j’étais devenu soudainement sourd. Je crus même sincèrement l’être devenu avant que de nombreuses voix innombrables, murmurant aux alentours me parvinrent. Elles ne vinrent pas seules puisque dans la brume des ombres se distinguaient, des silhouettes étranges dont le chef était couvert de ramures. Si je n’étais pas sourd je devenais au moins fou. Je n’eus pas peur, étant prémuni de ce sentiment tissé pour les faibles, mais j’étais tout de même sur mes gardes, jusqu’à ce nous arrivâmes dans une zone dans la moindre brume. Nous avions passé l’orage…Et qu’elle fut ma surprise lorsque en contrebas sur le sol enneigé nous virent un elfe qui avait tous les attraits d’un mage. Bure, bâton et manifestation de son pouvoir, avec une multitude d’esprits à ses alentours.

Curieusement, dès que je posai les yeux sur lui, j’eus confiance. Curieusement, car il n’y avait rien qui objectivement me permettait de la lui donner. J’en étais sûr, la brume qui nous avait assaillis était la sienne, sinon pourquoi serait-il là en son centre comme s'il la maniait. Curieusement, car une inscription laissée disait de s’en méfier, et ceux qui l’avaient créé en avait payé le prix. Curieusement, car cette brume avait nous avait assaillit en même temps que l’Invicible nécromancienne des Givres et s’était retirée en même temps qu’elle. Il n’y avait rien, aucun élément qui ne me permettait de lui faire confiance et pourtant, là en cet instant, je n’avais aucun doute sur le fait qu’il ne me voulait aucun mal.

D’une voix dénuée d’agressivité, il nous souhaita la bienvenue et nous invita à approcher, ce qui déclencha chez moi un sacré levé de sourcil. Je détestais la sensation que j’avais en cet instant. Le ton de l’homme n’était clairement pas en accord avec les derniers événements, tout comme mes sentiments n’étaient clairement pas en accord avec ma tête. Méthodique comme j’étais cela n’avait tout simplement aucun sens. Sibelle fut probablement touchée par la même confiance aveugle puisqu’elle commença à amorcer la descente en direction de l'elfe pour aller se poser alors qu’une chouette vint se poser sur l’épaule de ce dernier. Nous n’avions pas atteint le plancher des vaches que j’ouvris le dialogue d’une voix calme mais pensive, perdu dans les nombreux désaccords qui s’épanchaient en mon sein.

« Mais qui êtes-vous donc ? Vous êtes à l’origine de cette brume ? Vous faites partie de ceux qui craignent de nous voir arpenter ces monts ? »

" Je ne vous crains nullement, jeune humain. Cette brume est ma création et une protection comme nulle autre. Vos présences m'ont intrigué et j'ai décidé de vous laisser entrer ici. Il semble que ma chère sœur se soit montrée quelque peu vindicative à votre égard, vous m'en voyez désolé."

Ses derniers mots sont suivis d’une caresse amicale envers la chouette et j’émis l'hypothèse que c’était la forme qu’avait revêtit la nécromancienne. Lâche jusqu’au bout, elle ne daigna pas apparaître sous sa forme et se cachait derrière son frère. Pouvait-on être capable de tant d'enfantillage ?

« Néanmoins, je vous demanderai à nouveau de partir de ces monts. Nous avons fort à faire et vos présences rendent notre action encore plus périlleuse qu'elle ne l'est déjà.

Quand ces derniers mots furent prononcés ; Sibelle ayant repris sa forme elfique s’adressa à son tour à l’elfe en se présentant et en cherchant à savoir s'il était le meurtrier du hameau alors que j’en remis une nouvelle couche.

« Nous avons essayé de discuter avec votre…sœur. Nous voulons simplement discuter et comprendre vos raisons. Pourriez-vous faire plus acte de diplomatie qu’elle et nous expliquer pourquoi notre présence n’est pas souhaitable ? » Dis-je en jetant un regard dédaigneux à la chouette.

« Et au risque de me répéter : Qui êtes-vous ? » Cette fois, mon ton fut un peu plus ferme, et contrairement à Sibelle je refusai catégoriquement de me présenter à un inconnu, bien que je lui faisais…confiance.

« Mon nom ne vous renseignera pas, je le crains. Les raisons de ma présence doivent rester secrètes, ou les risques encourus augmenteront et je n'ai nullement l'intention d'échouer en dévoilant un plan minutieusement planifié depuis des décennies. Nous œuvrons pour le bien du plus grand nombre, soyez-en assuré, mais votre présence risque d'engendrer le chaos là où nous nous cherchons l'ordre. »

Affirme t’il à mon encontre avant de s’adresser à Sibelle :

"Non je n'ai nullement attaqué ce village. C'est votre présence qui m'y a amené et je m'excuse à nouveau pour le comportement belliqueux de ma chère sœur. Elle voit les gens comme vous d'un mauvais œil et son zèle peut la rendre... agressive. » finit-il l’air amusé avant de lever le bras et que, parmi les silhouettes qui l'entouraient, celle d'un vieil homme se détacha pour venir à notre encontre.

« Cette âme est celle du doyen du village. Je veille sur ceux qui sont morts injustement sans mérité un sort qui aurait pu être évité si la sécurité des vivants était assurée. Tout ceux présent ici ont subi ce même sort et il est temps que Yuimen devienne un lieu de paix et de sécurité, vous ne pensez pas ? »

Des foutaises ! Et encore foutaises ! Quel était le rapport ? Je devais dire que j’étais assez agacé par ces tentatives de détourner l’attention. Personnellement, je n’avais rien à cirer que Yuimen devienne un lieu de paix et de sécurité puisque tout cela n’était qu’une utopie et en tant qu’humain à la vie courte, je n’avais nullement le temps de m’attacher à ce genre de considérations dignes de conte de fées. J'étais bien trop terre à terre pour ne pas croire à ces sottises ou à m'en méfier. Les défenseurs de grandes causes universelles pouvaient être les pires. Il n'y avait qu'à voir celle qui se proclamait encore il y avait si peu de temps Reine des Exclus.
Alors que Sibelle cherchait à en savoir plus sur l’identité du meurtrier, je décidai de mettre les pieds dans le plat. J’en avais assez de ce jeu de dupes. Nous aurions une conversation franche ou nous n’en aurions pas. Discuter philosophie, face à des êtres qui cachaient tout de leurs intentions, de leur nature, très peu pour moi. Car dans toute cette histoire, quelque chose clochait encore et encore tout comme ce sentiment de confiance complètement inattendue qui m’animait, et ceux que nous avions en face de nous refusaient de nous livrer des réponses à des questions pourtant simples.

« Malheureusement, nous nous retrouvons encore dans une impasse. Vous êtes persuadé d’agir pour le plus grand nombre, et c’est ce que nous sommes persuadés de faire aussi. En l’état, je ne vois pas de solution si vous ne faites pas d’efforts de votre côté »

Je jetai un rapide regard aux esprits tout autour avant de poursuivre sur des questions franches. Je savais qu'ils avaient un rapport avec ce pourquoi nous venions, il n'y avait pas besoin d'avoir fait l'Académie pour le comprendre.

« Vous faites beaucoup trop de mystère. Posons au moins les mots sur les choses. Quel est votre positionnement sur cette affaire de réveil d'esprit de glace ? Et quelle est votre nature ? Votre sœur comme vous l’appelez ne m’a pas l’air d’être faite de chair et de sang, si j’en crois mes lames immaculées après lui avoir infligé la déculottée qu’elle méritait. »

Mes derniers mots volontairement provocateurs étaient dits alors que je fixai les yeux de la chouette avec un regard de défi. Il n'y avais pas qu'elle qui pouvait avoir un caractère vindicatif dans ces monts.


(HRP : bonus de persuasion grâce aux protections d'avant bras)

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Gamemaster6
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Re: La Plaine de la Désolation

Message par Gamemaster6 » dim. 29 mai 2022 11:28

L'Aube d'un hiver sans fin


Chapitre 1 : Promenons-nous dans la toundra

Au cœur de l’œil, au milieu de la brume qui les entourait, Sibelle et Ezak cherchaient réponses face à un être visiblement décidé à ne leur donner aucune satisfaction quant à ses pérégrinations. Il accueillit leurs questions avec un sourire semblable à ceux qu’un père offrirait à son enfant questionnant tout et n’importe quoi. Il se tourna d’abord vers Sibelle, presque amusé par ses mots.

- Ma sœur vous a dit la vérité, mais la magie n'est pas la seule chose qui tue sans laisser de trace, vous savez... Je ne sais qui est ce Dan dont vous parlez, mais si c'est un mage à la peau sombre, alors il est effectivement lié aux morts de ce petit village.

Ce fut fugace, mais une certaine tristesse transparut sur son visage avant qu’il ne reprenne un air plus neutre pour répondre à Ezak. La chouette sur son épaule lâcha un hululement tout en fixant l’humain. Toute trace d’amusement avait déserté le visage de l’elfe. Il semblait davantage curieux à présent. Pensif, même, fixant Ezak comme s'il le découvrait une nouvelle fois.

- Vous n’êtes donc pas ici par hasard, sans capacités ou connaissances, voilà qui est intéressant… Cet esprit des glaces, comme vous l’appelez, est une part importante de notre plan et il est étonnant que quiconque ait eu vent de son existence. Peut-être que vous avez finalement un rôle à jouer dans tout cela. Fort bien, nous vous laisserons en paix. Si vous parvenez à atteindre le cœur des monts, peut-être que nous aurons matière à discuter. En attendant, nous vous souhaitons bonne chance. Vous en aurez besoin.

Et sans un mot de plus, il s’inclina et la brume qui, jusque-là, les entourait, fondit sur eux, enveloppant la zone avant de se retirer à la vitesse du vent, laissant Ezak et Sibelle seuls au milieu d’un champ de neige vierge de toute présence, comme s’il n’y avait jamais eu cet elfe au milieu d’une tempête de brume.

Pendant ce temps, au village, Faëlis aida la locale à rassembler les corps dans une des maisons avant que Cromax ne les rejoigne. A peine eut-il approché que l’ours se tourna vers lui, crocs dehors, ne se calmant qu’après un geste apaisant de sa maîtresse qui afficha un air curieux vers le Sindel, étant sans doute le premier qu’elle voyait de sa vie. Elle haussa les épaules lorsqu’il se tourna vers elle, répondant d’un ton laconique.

- Faites ce que vous voulez, mais cela me semble difficile.

Elle pointa du doigt la brume qui filait comme le vent, disparaissant bien vite dans les montagnes. Les eux mages, eux, demandèrent des précisions à Cromax. De quel mage parlait-il ? De quoi avait-il l’air ? Comment pouvait-il avoir confiance en un être rencontré dans de telles circonstances ? Des questions qui n’intéressaient pas Freïda qui, ayant terminé de rassembler les corps avec l’aide de Faëlis, observa la direction prise par les deux autres membres du groupe avant d’annoncer.

- Je serai vous, je me dépêcherai. Ils vont droit sur le territoire des traqueurs. Ces saloperies vous nettoient une carcasse de mammouth adulte en moins de dix minutes, je ne donne pas cher de leurs peaux. Si vous cherchez un chemin sûr à travers les montagnes, je peux vous aider, mais j’aurai une faveur à demander en retour : Faites-moi quitter ce continent de malheur une fois que votre expédition sera terminée. Plus rien ne me retient ici.

Une proposition que les deux mages semblèrent apprécier, mais qu’en était-il des aventuriers ? Et quid des deux autres qui s’aventuraient seuls et au mépris du danger dans une zone inhospitalière et réputée dangereuse, comme il leur avait été maintes fois rappelé. La route qu’ils avaient empruntée était sinueuse et suivait la courbe d’un versant d’un des monts, grimpant doucement vers les hauteurs, avant de soudainement laisser place à une immensité de roche et de neige. Leurs jambes s’enfonçaient dans la neige qui leur arrivait sans peine au-dessus des genoux. Mètres après mètres, ils avançaient, laissant une large et évidente piste derrière eux qu’il leur était impossible de masquer complètement. Grâce à cela, leurs camarades pourraient les rejoindre. N’importe qui pouvait les suivre. Ou n’importe quoi. Eux qui cherchaient une piste en laissait une bien visible et un hurlement strident et glaçant leur appris bien vite que les chasseurs étaient désormais chassés.

Sortant de la neige, une créature quadrupède au dos orné de pics semblables à de la glace se trouvait désormais derrière eux. D’autres hurlements, plus distants, lui répondirent. Une demi-douzaine, au moins, même si l’écho rendait leur nombre difficile à identifier. Les deux téméraires pouvaient décider de combattre ou tenter de fuir, mais il leur fallait rapidement réagir, car les hurlements continuaient et s’approchaient dangereusement de là où ils se trouvaient.


Récapitulatif des bobos:

Cromax : blessure légère à la jambe droite
Lysis : Blessure grave au torse
Sibelle : blessure légère au torse
Ezak : Une blessure bénigne au bras gauche
Madoka : Une blessure bénigne à la tête


Ezak, Sibelle et Faëlis : 0,5xp (conversations)
Image

Quand on l'appelle, il apparaît !!
Et il reste, alors gare !

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Arkalan
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Re: La Plaine de la Désolation

Message par Arkalan » jeu. 2 juin 2022 20:30

Nous progressons dans notre ascension sans dire un mot. Ni sur la chouette, ni sur la grotte arborant un crâne de mammouth, ni sur ce qui s’est passé au village. Pas un mot ne sort de la bouche de cette femelle, c’est une surprise mais une surprise bienvenue. Un bon point pour elle. Sibelle aurait sans doute jacasser comme une oie au sujet du moindre flocon de neige. Je me surprends même, de temps à autre, par le regard que je jette par dessus mon épaule pour m’assurer qu’elle est encore derrière moi. Ou alors c’est pour être certain qu’elle ne me plante pas une dague dans le dos, je ne saurais en être sûr.

Quoiqu’il en soit nous suivons le chemin sinueux sans avoir la possibilité d’en changer, nulle trace de pas ici ni même de lettres de sang. Nous progressons doucement jusqu’à un plateau de neige et de roche dont l’apparence m’arrache une grimace agacé avant que m’y enfonce jusqu’aux genoux. Difficile de progresser et inutile d’essayer de masquer mes traces. Et alors que nous avançons lentement, un cri strident résonne dans l’immensité pâle, me provoquant cette fois un claquement de langue tout aussi agacé. Le rugissement se réverbère sur les flancs de la montagnes le rendant impossible à localiser surtout que de nombreux autres cris semblent lui répondre. Je scrute l’horizon autour de moi et discerne alors derrière nous l’origine du son.

Une créature à l’apparence hostile, au dos orné de pics qui semble à la fois de roc et de glace, une gueule tout autant anguleuse, me faisant un peu penser à celle d’un dragon, des yeux rouges enfoncés dans un crâne qui me paraît trop solide pour y laisser pénétrer mes flèches. Le tout porté par quatre membres fins dont je devine la faculté à grimper et creuser.

Je fais signe à Madoka sans faire de gestes brusques et lui désigne une partie rocheuse à proximité où nous pourrons nous extirper de la neige pour ne pas avoir ce désavantage. Calmement je lui adresse quelques mots:

« Sortons nous de cette merde blanche et prenons l’avantage de la hauteur. »

Je ne perds pas de temps et commence à me déplacer aussi rapidement que la neige me le permets tout en attrapant mon arc et une flèche.


((Se dirige vers une zone rocheuse en hauteur. ))

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Ezak
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Re: La Plaine de la Désolation

Message par Ezak » jeu. 2 juin 2022 21:20

Le mage répondit en premier lieu à Sibelle. Il affirma que le meurtrier du hameau était un mage à la peau sombre. Voilà qui nous en disait plus sur celui qui cherchait à nous mettre des bâtons dans les roues. Puis lorsque vint notre tour, les dernières réponses de l’elfe à mon égard eurent le don de me surprendre. Mes mots effacèrent soudainement cette petite supériorité agaçante qui s’affichait sur son visage, ce petit sourire presque moqueur, mais paradoxalement bienveillant, qui le rendait tout à fait insupportable. Pour la première fois dans son regard, je me sentis pris au sérieux. Il marqua son étonnement sur nos capacités - sans doute pour avoir humilié sa sœur comme il le fallait - mais aussi sur nos connaissances des enjeux qui avaient cours dans ces monts. Cependant, comme nous ne changions jamais vraiment, il éluda une bonne partie de mes questions mais il reconnu alors un lien qu’il ne définit pas avec l’esprit des glaces et compte tenu de nos apparentes compétences il promettait de ne plus entraver notre route, et que si nos parvenions au centre des monts, nous discuterions plus en détail.

Sur ces paroles et sans nous laisser même le temps de réagir, la brume fondit sur nous à toute vitesse, nous enveloppant dans ses bras vaporeux avant de s’en aller au loin, porté par le vent, nous laissant seuls Sibelle et moi, sans le Maître de la Brume, sans l’Invincible des Givres, sans la foule de spectres. Il n’y avait plus que nousdans le silence des monts enneigés.

Je regardai tout autour de moi dans l’immensité de la nature blanchie, un peu perturbé par cette rencontre. J’analysais les informations glanées, les interactions passées. J’avais un pressentiment, celui que nous n’avions pas affaire à des êtres lambdas, et d'ailleurs, je commençais à me faire une petite idée sur leur identité. C’était une idée folle, mais qui avait du sens, mais j’attendais que nous soyons rentrés au hameau pour en parler. En attendant, j’avais des comptes à régler avec Sibelle et sa témérité. Je me tournai vers elle le regard sévère :

"Comment peut-on être aussi entêtée ? Vous n'en avez fait qu'à votre tête et n'avez pas écouté mes conseils une seule seconde..."

Les mauvaises actions méritaient d’être critiquées, mais les bonnes se devaient d’être louées. Et je détendis donc mon visage, gratifiant à l'elfe un demi-sourire.

"… Félicitations. Vous avez écouté votre instinct et pris la bonne décision. Nous en avons appris beaucoup contrairement aux apparences, et c'est grâce à votre audace."

En effet, je ne me voyais pas lui tenir rigueur compte tenu du résultat. Objectivement, nous étions en vie, avions d’importantes informations et avions obtenus de ne plus nous faire agresser par des êtres très puissants pour le reste de l’expédition. C’était un franc succès, que nous n’aurions peut-être pas eu si elle avait suivit mes conseils à la lettre.

Par modestie, ou parce qu’elle le pensait vraiment, elle loua plutôt la pertinence de mes questions directes et mon insistance, avant d’arguer que nous formions une bonne équipe, en me rendant mon sourire. Aux vues de ce qui s’était passé, elle n’avait pas tord. Nous avions bien géré cette situation, ainsi que la bataille.


Elle me demanda alors si j’étais prêt à retourner vers les autres, ce à quoi je répondis :

« Allons y ! »

...

Le vol retour se passa sans encombre et lorsque Sibelle posa ses pattes sur le sol, je constatai la présence d’un ours blanc curieusement apprêté de plaques de fer, ainsi que celle d’une femme à la mine grave. J’interrogeais rapidement nos commanditaires et compagnons d’un regard et je compris à leur attitude qu’il n’y avait pas de danger. Était-ce le guide que nous étions venus trouver, ou juste une survivante ? L’heure n’était pas venue pour ces questions, j’avais d’abord des réponses à apporter au reste de l'expedition. Par politesse, je saluai d’un signe de tête la nouvelle venue avant de m’adresser à la troupe à haute voix. J’avançai donc de quelques pas avant de tourner la main vers les monts comme pour les exposer aux yeux de l’assistance.

«Ecoutez tous ! Nous avons poursuivi l’assaillant et nous sommes tombés nez à nez avec un elfe avec des tatouages sur le visage. Un mage à l’origine de la brume et il n’était pas seul mais accompagné de nombreuses âmes, dont celle du chef de ce hameau. Du mage, il y avait quelque chose d’étrange qui se dégageait et qui me forçait à lui faire confiance contre toute raison. Il a appelé celle que nous poursuivions : sa sœur, et elle était là, elle aussi, se faisant discrète sous la forme d’une chouette. C’était-elle, j’en suis quasiment sûr."

J'emet une petite pause le temps d'organiser mentalement la suite de mon rapport.

"Quoi qu’il en soit, le Maître de la Brume a présenté ses excuses pour le comportement de sa sœur, et il avait l’air sincère, d’ailleurs, il ne s’est jamais montré vindicatif envers nous. Toutefois, comme elle ; il a affirmé que notre présence dérangeait, et il voulait que nous quittions ces monts, car nous risquions de faire échouer leur plan. Le problème, c’est que, comme sa sœur encore une fois, il n’a pas voulu nous en dire quoi que ce soit, mais nous savons que c’est quelque chose qu’ils préparent depuis des décennies et ça a un rapport avec l’esprit que nous voulons arrêter. Il l’a reconnu. D’ailleurs, lorsque j’ai évoqué le réveil de l’esprit des glaces, il a semblé surprit que quiconque ait de telles connaissances. Devant cet état de fait, il a reconnu nos compétences et promit de nous laisser tranquilles désormais. Il a affirmé en outre que si nous en atteignions le centre des monts en vie alors nous nous rencontrerons à nouveau et là seulement il nous en dira plus… C’est en tout cas ce qu’il a dit avant de disparaître sans laisser de traces et je suis tenté de le croire. Ça, c’est pour les faits. »

Je réfléchis un instant, ayant peur de sortir un énormité, mais je poursuis tout de même me convaincant que toutes hypothèses, même les plus stupides peuvent nous aiguiller dans ce que nous aurons à affronter comme obstacles. Pour ces mots, je me tourne particulièrement vers les deux mages qui nous accompagnent.

«Je me suis rappelé de ce que vous nous avez exposé à l’Académie à propos de la légende et je me demande si il n’est pas possible que nous ayons eu affaire aux esprits de cette dernière, aux…frères de celui que nous voulons arrêter. Je sais, ça peut paraître stupide comme ça, mais leur caractère exceptionnel m'interroge. Leur nature est bien éloignée de la nôtre et je peux affirmer que je n’avais jamais vu ça auparavant. La femme que nous avons affrontée n’est pas faite comme nous ! Lorsque mes lames l’ont transpercée, elles sont sorties de son corps comme s'il ne s’était jamais rien passé. Il n’y avait pas une trace de sang, et il n’y a qu’à regarder la neige immaculée, là où elle était allongée pour s’en rendre compte. Elle n’a pas plus semblé souffrir lorsqu’elle s’est faite immolée par le feu. Elle s’est relevée de tout ça, sans qu’on puisse comprendre comment, sans qu’on ne puisse la voir bouger, défiant toute logique... Et il y a leur grande affinité avec la magie de glace, cette manière qu’ils ont de nous considérer presque comme des ignorants, de nous adresser à nous comme si nous étions des enfants incapables de comprendre. C’était comme s'ils étaient bien plus vieux, bien plus au courant et qu'ils se sentaient bien plus superieur à nous. Et vous avez dit vous-même que ces esprits pouvaient prendre des formes proches des nôtres puisqu’ils possédaient des reliques alors, se pourraient-ils que mon hypothèse soit plausible? Ces esprits de Yuia pourraient-ils être de retour pour se préparer à affronter une nouvelle fois leur…frère ? Cela pourrait expliquer pourquoi ils seraient réticents au fait que des simples mortels interviennent dans leurs affaire au risque de tout gâcher. »

Et alors que je pose ces questions en fixant les mages, je me rend compte de l’absence de deux de nos membres.


« Attendez… Où sont Madoka et le Shaakt ? »

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Cromax
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Re: La Plaine de la Désolation

Message par Cromax » ven. 3 juin 2022 12:27

Faëlis me reproche, peut-être à juste titre maintenant que j’y songe, d’avoir laissé Ezak et Sibelle en arrière. Ça m’a semblé une bonne idée, pourtant, sur le moment. Mon jugement a-t-il été altéré d’une quelconque manière ? Quant aux deux disparus, il semble qu’ils soient partis de leur côté faire on ne sait quoi. La meilleure idée du monde… En espérant qu’ils ne pensent pas atteindre seuls notre but, sans les mages, dans ces immensités montagneuses et sans guide. La femme sur l’ours, elle (et je me rends de plus en plus compte de l’image peu commune que ça a), accorde notre liberté de mouvement, et conseeille de nous dépêcher. Apparemment, ces deux guignols se sont lancés directement dans un territoire hostile peuplés de… traqueurs. Des carnivores dangereux. Dans le même temps, elle indique qu’elle peut nous servir de guide dans ces montagnes. Voilà une information bien reçue ! Nous l’avons trouvé, notre guide, finalement. Elle demande en échange de ses services de la faire quitter le continent une fois tout ceci terminé. J’opine du chef :

« Avec plaisir. Je peux aisément comprendre qu’on ne veuille pas vivre éternellement ici. Brr… »

Je vais pour répondre aux questions des mages sur l’elfe rencontré lorsqu’Ezak et Sibelle réapparaissent à leur tour. Visiblement ils en ont fini avec le mage inconnu. Et pas sans nouvelles informations. Finalement, j’ai bien fait de les laisser là, ils se sont débrouillés comme des chefs. Écoutant le discours de l’humain d’une oreille attentive, je farfouille mon sac à la recherche d’une potion, que j’avale aussitôt. M%ais je ne suis pas la cible de celle-ci : en mon sein, Lysis souffre toujours, et je veux apaiser ses maux au plus vite.

Ainsi, Ezak nous apprend que l’elfe est associé à la cinglée qui nous a attaqués, mais s’est montré moins vindicatif qu’elle, permettant à notre expédition de traverser ces monts. Tant mieux. Il leur aurait même proposé de nous joindre à eux si nous y parvenions. Exactement ce qu’on proposait à sa soi-disant sœur, donc. Ezak pose une intéressante hypothèse sur leur identité : ils sont peut-être les esprits de la légende. Les frères envoyés par Yuïa dans des temps ancestraux pour terrasser leur semblable. Il argumente en affirmant qu’ils avaient tous deux l’air pédant, sûrs de leur pouvoir immense. Mais il conclut par la même question que moi : où sont Madoka et Arkalan ? Je décide de lui répondre au plus vite :

« Ces hypothèses seront à creuser le moment venu. Madoka et Arkalan sont en danger, et nous devons les sauver. »

Je regarde les autres, les deux mages, la guide et Faëlis.

« Et cette fois, tout le monde vient : hors de question que nous nous séparions de la sorte. »

Reprenant ma forme de chouette, je décide de tracer, de pister les deux disparus de mes yeux acérés. De retrouver leur trace dans la neige, de servir de guide à nos alliés, sans cette fois y aller trop vite, qu’ils puissent me suivre.


[HJ :
prend une grande potion de soin pour soigner la blessure grave de Lysis.
Se sert de ses yeux d’elfe gris pour suivre la trace d’Arkalan et de Madoka en forme de chouette, laissant les autres suivre son sillage.]

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Sibelle
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Re: La Plaine de la Désolation

Message par Sibelle » ven. 3 juin 2022 22:42

Toujours le sourire suspendue à ses lèvres comme s’il discutait avec des invités de marque, il consentit à répondre à nos questions. Se tournant vers moi, il me confirma les dires de sa sœur. Et rajouta qu’il n’y avait pas que la magie qui tuait sans laisser de trace. Je fronçai légèrement les sourcils en tentant de trouver ce qui avait pu tuer ces gens alors qu’il rajouta une information importante. Il ne connaissait pas le maitre Dan, mais celui qui avait tué les habitants du petit village avait la peau sombre et était lié aux morts.

(«Est lié aux morts… il a fait le choix de ces mots il n’y a pas de doutes, je dois être prudent dans l’interprétation que j’en fais.)

Je pus sentir un ombre de tristesse traverser son visage tatoué un court instant avant qu’il reprenne contenance. Suite à le hululement de sa compagne juché sur son épaule, il se tourna vers Ezak, sa mimique exprimant une certaine curiosité.
Il comprit enfin que notre venue n’était pas le fruit du hasard. Il avoua que l’esprit de glace faisait partie intégrante de son plan et paraissait très étonné que nous en connaissions l’existence. Après réflexion, il jugea qu’on pouvait peut-être jouer un rôle nous aussi. Il décida donc de ne plus nous sommer de quitter. Il doutait toutefois de nos capacités, car il précisa que si nous atteignions le cœur de monts, qu’il daignerait discuter avec nous.

(Il ne connait pas notre détermination… et nous y arriverons, et nous ne baisserons pas les bras.)

Après nous avoir souhaité bonne chance, il fit une légère révérence puis se camoufla dans la brume qui s’évanouit avec lui.
Nous nous retrouvâmes seuls sur un tapis de neige demeurant immobile et silencieux quelques secondes. Puis, Ezak me regarda sévèrement me reprochant d’avoir traversé la brume malgré ses conseils de ne pas le faire. Avait-il oublié qu’un conseil n’était en rien un ordre et que je pouvais effectivement l’ignorer ? Bref, je fronçai les sourcils, sentant la rage monter en moi, j’ouvris la bouche prête à lui exprimer sans détour ma façon de penser. Mais avant que le moindre mot ne sorte de sa bouche, il reprit la parole, les traits détendus, et m’offrant un début de sourire. À ma grande surprise, il me félicita d’avoir écouté mon instinct et que si je n’avais pas bravé la brume, nous n’aurions pas avancé dans notre investigation. À l’écoute de ces dernières paroles plus élogieuses, je me détendis. Lui rendant demi-sourire, je rajoutai:

« Si nous avons appris beaucoup, c'est aussi grâce à vos questions directes, insistantes et pertinentes.... nous formons une bonne équipe. »

Certes mon obstination à garder le cap nous avait été profitable et j’étais toujours persuadée qu’il fallait parfois prendre des risques si nous voulions avancer. Bien que j’étais consciente de ma contribution, je ne pouvais écarter que son insistance à questionner l’elfe nous avait permis d’en savoir beaucoup plus. Et c’était ainsi que je voyais une équipe, des gens pas nécessairement pareil, mais qui se complétait.

Je regardai un peu aux alentours avant de lui proposer :
« Êtes-vous prêt à retourner au village ? »

Il me répondit par l’affirmative et je me transformai immédiatement. Je devenais de plus en plus habile à passer d’une forme à l’autre et la transformation s’effectuait désormais en un très court laps de temps. Cette fois, je ne pliai pas mes pattes avant, ayant remarqué qu’il était suffisamment agile pour monter par ses propres moyens. Aussitôt qu’il fut bien en selle, je galopai et m’envola aussitôt en direction du village, battant puissamment des ailes à un rythme soutenu et régulier.

Lorsque j’amorçais ma descente je remarquai deux nouveaux personnages, un être humain recouvert d’une peau et un ours. Puisqu’il était à proximité des autres et ne semblait pas sur le pied de guerre, je supposai qu’il était apprivoisé. Par contre, je préférai atterrir à une bonne distance ne sachant comment un ursidé réagirait à la vue d’un hippogriffe. Sitôt que je posai mes sabots sur le sol, Ezak sauta sur le sol et expliqua aux autres compagnons ce que nous avions glanés comme information. Je profitai de ce moment pour reprendre ma forme elfique, tout en demeurant bien attentive à ses propos, prête à rajouter des détails si oubliés. Il parla de notre rencontre avec le mage elfe et de la nature de celui-ci qui nous semblait étrange et bien sûr du bien-être que nous ressentions en sa présence.

Lorsqu’il parla de la chouette, je ne partageais pas son opinion et donc je commentai.

« La chouette qui s’appuyait sur ses épaules était plus petite et arborait des yeux bleus. Je crois plutôt que sa sœur s’avérait plutôt la grande chouette aux yeux marrons qui avait pris place sur le toit. »

Il expliqua également que le maître de la brume était resté autant discret que sa sœur sur ses plans. Il s’était par contre montré plus compréhensif à notre égard.

Pour terminer, il dévoila une hypothèse qu’il ne m’avait pas encore partagé. Par la nature des blessures de la sœur… aucune trace de sang, il supposa qu’ils étaient deux esprits de glace. Il élabora plus à fond son hypothèse et je considérais qu’elle semblait fondée.
Une fois qu’il eut terminé, je me tournai vers les deux mages et je leur demandai :

« Pourriez-vous me décrire sommairement Maître Dan ? Je pense avoir eu des informations à son sujet. »

J’attendais leur réponse avant d’en dire plus.

Ezak s’enquit alors de l’absence de Madoka et Arkalan. Ce fut Cromax qui nous répondit que ceux-ci étaient en danger, et nous somma de rester en bloc cette fois-ci.

Je décidai d’obtempérer puisque j’aurais de toute façon pris la décision d’aller leur porter secours. Ce fut par contre sous ma forme elfique que je décidai de suivre mes compagnons.

(Sous forme elfique Sibelle part en compagnie des autres à la recherche de Madoka et Arkalan.)

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Faëlis
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Re: La Plaine de la Désolation

Message par Faëlis » sam. 4 juin 2022 09:27

Pour toute réponse, la femme déclara qu'ils devraient se dépêcher d'aller aider leurs compagnons, car ils allaient sur le territoire de créatures appelées les « traqueurs ». Pour le reste, elle était disposée à les aider dans leur voyage si, en retour, ils l'aidaient à quitter Nosvéris. Faëlis, légèrement paniqué par ses paroles, répondit sans hésiter :

« Sur mon honneur, je vous apporterait l'aide que vous demandez ! C'est bien peu, en vérité... Mais dites-moi, ces traqueurs... connaissez-vous un moyen de les mettre en déroute ? Y a-t-il quelque chose qu'ils craignent ? »

Cromax s'était déjà élancé, changé en oiseau, pour sauver leurs compagnons, et, dans une envolée de cape, ayant repris son arc à la main, Faëlis était prêt à suivre.

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Madoka
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Re: La Plaine de la Désolation

Message par Madoka » sam. 4 juin 2022 16:16

Le chemin que l’on suit est sinueux et longe un versant dont on ne distingue pas les hauteurs. Les minutes passantes, je cesse de surveiller ce que l’elfe fait, je le laisse à son expertise et observe moins ses faits et gestes que le paysage qui nous entoure, pourtant décliné en une immensité de blanc.
Régulièrement, je porte un œil sur ma boussole, ayant cette impression rassurante que j’avais connu dans une autre immensité monochrome, dorée celle-ci, et à l’extrême inverse climatique. Je savais d’où je venais. Peu importe de savoir où je suis, si je sais où aller.

Très vite, nous trouvons notre rythme et avançons sans faiblir ni hésiter ; sans parler non plus et j’apprécie d’autant plus cet état. Et à quoi bon polémiquer sur la brume, la grotte ou l’oiseau magique ? Ni l’un ni l’autre n’avons une once de réponse à apporter à l’autre.
Pourtant, à plusieurs reprises et trop pour être sans fondement, il porte sur moi un regard curieux au dessus de son épaule et j’hésite à lui en faire remarque. Notre empressement commun à retrouver la trace du mage responsable du carnage ne me fait point oublier que nous ne sommes qu’alliés de circonstances. Me surveille-t-il, espère-t-il voir place vide pour s’enfuir et nous perdre à son tour ou cherche-t-il une occasion pour liquider un inopportun compagnon de route ?

Je reste sur mes gardes et observe finalement moins le paysage que le dos de l’elfe … jusqu’à ce qu’un hurlement strident ne me fasse tourner les talons.

« Fais chier. » marmonne-je entre mes dents serrées.

Maintenant, alors que nous sommes encore au milieu d’une sorte de plateau où une haute couche de neige s’est entassée et gêne nos mouvements. Le hurlement éclate à nouveau, tel un crissement glaçant.
Derrière nous, en contrebas, se meut lentement, sortant du manteau de neige comme on sort de ses draps, une étrange créature. Encore à moitié camouflée dans la neige, je ne distingue pas bien sa taille mais grimace à la vue des pics glacés, sans doute solides, lui parcourant le dos et la taille de ses griffes. Sa gueule n’est pas en reste, encastrée dans ce qui ressemble à une carapace. Ce bruit encore, et cette fois mon doute premier s’estompe, elle n’est pas seule.


Fort heureusement, Arkalan n’est pas elfe à courir vent derrière sur l’ennemi. D’un coup d’œil expert tandis que je recule jusqu’à lui, il aperçoit et me désigne une saillie rocheuse, peu enneigée qui nous permettra de prendre de la hauteur et surtout de combattre dans de meilleure condition. Car il s’agit bien de cela … tout en avançant nous sortons nos armes et continuons à observer les mouvements de la première créature.


((Se dirige vers la zone rocheuse, cimeterre en main.))

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Gamemaster6
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Re: La Plaine de la Désolation

Message par Gamemaster6 » dim. 5 juin 2022 11:43

L'Aube d'un hiver sans fin


Chapitre 1 : Promenons-nous dans la toundra


Isolés de leurs compagnons, Arkalan et Madoka n’avaient que peu d’options pour se sortir de leur situation. Leur route était bloquée par la créature et les hurlements autour d’eux leur indiquaient clairement que la menace approchait rapidement. Ils purent néanmoins aisément se réfugier sur un rocher qui dépassait de l’épaisse couche neigeuse qui risquait de considérablement ralentir leurs mouvements et les rendre encore plus vulnérables. La créature qui les avait acculés se mit lentement à approcher, claquant des mâchoires dans une tentative d’intimidation. Elle ne semblait pas avoir pour projet de se précipiter sur les deux aventuriers, leur laissant un répit. Peut-être était-elle prudente ? Ou peut-être attendait-elle simplement la meute qui approchaient à grands pas, emplissant l’air de leurs hurlements qui annonçaient le début d’une partie de chasse mortelle.

Au village, les autres aventuriers se rejoignirent peu à peu, pour faire état de leurs découvertes. Les paroles d’Ezak furent savamment écoutées par les mages qui s’entre regardèrent à plusieurs reprises, surpris par les propos du kendran. Son analyse de la situation semblait intriguer les deux cryomanciens, mais Hereld secoua la tête.

- Je ne pense pas que cela soit possible. Selon la légende, l’esprit a dévoré ses frères, n’en laissant rien… mais la légende se trompe peut-être. L’hypothèse n’est pas à exclure, mais elle me semble peu probable. Ce mage reste une énigme et il nous faut être prudent. Qu’il nous « autorise » à le rejoindre ne fait pas de lui un allié…

Les paroles de Sibelle attirèrent les regards de tous sur elle, mais personne ne sut trop quoi répondre concernant la chouette, exceptée Freida qui pointa du doigt l’imposant volatile qui tournoyait non loin, ne semblant pas avoir pour projet de s’éloigner. Elle faisait de curieux aller-retours, partant dans une direction pour revenir vers le village avant de reprendre le même schéma, comme pour les inviter à la suivre.

- Ceci est une Arënalfük, une Dévoreuse du gel, pas une simple chouette. Elle n’a pas l’air hostile, mais méfiez-vous, rien dans ces régions n’est réellement votre ami.

Quant à la question de l’hinionne concernant l’énigmatique maître Dan, ce fut Hereld qui, à nouveau, répondit.

- Maître Dan est un shaakt, comme moi. Outre le grand bâton très reconnaissable qu’il porte, il est souvent équipé pour voyager dans les contrés enneigées. Quel genre d’informations avez-vous obtenu ?

Mais le temps n’était plus à l’inaction car Cromax, toujours pressé visiblement, se changea en oiseau sous le regard médusé de la locale qui le suivit du regard avant de grimper sur son ours, répondant d’une traite à Faëlis.

- Les traqueurs sont infatigables et patients. Ils ne s’arrêtent jamais une fois qu’ils ont sentis une proie. Soit ils la tuent, soit le climat s’en charge. Je n’en ai jamais vu un seul abandonner, comme si la mort était la seule option, d’une manière ou d’une autre. Le feu est très efficace, mais vous vous doutez bien que cela n’est pas aisé ici. Il faut faire vite.

Elle tendit une main à Faëlis, l’invitant à grimper avec elle. Qu’il accepte ou non, elle siffla, son ours se mettant à charger en direction du chemin pris par les deux aventuriers solitaires, laissant un large sillage derrière lui, permettant aux autres de courir avec bien plus d’aisance que la couche de neige ne leur permettait jusque-là. Cromax, lui, n’eut guère de mal à repérer les deux téméraires juchés sur leurs rochers, acculés par une créature laissant peu de doutes quant à ses intentions. Il n’eut pas plus de difficulté à repérer, approchant à grande vitesse, la meute dévalant les pentes abruptes des montagnes pour se ruer sur les proies perdues qui allaient bientôt constituer leur repas. Leurs mouvements et le fait qu’ils jaillissent sans cesse de la neige dans laquelle ils plongeaient rendait leur nombre difficile à définir, mais il put sans mal estimer qu’il arriverait avant eux s’il volait directement vers ses compagnons. Le suivant de près, la grande Arënalfük semblait décider à l’accompagner, pour des raisons qu’elle seule pouvait avoir.


Récapitulatif des bobos et actions:

Cromax : blessure légère à la jambe droite, potion retirée
Lysis : blessure légère au torse
Sibelle : blessure légère au torse
Ezak : Une blessure bénigne au bras gauche
Madoka : Une blessure bénigne à la tête

note : Pour ceux suivant l'ours, vous arriverez également avant la meute si vous vous dépêchez assez, mais ce sera de justesse.
Image

Quand on l'appelle, il apparaît !!
Et il reste, alors gare !

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Faëlis
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Re: La Plaine de la Désolation

Message par Faëlis » lun. 6 juin 2022 17:21

Ezak et Sibelle étaient revenus, et ils avaient discuté avec le mystérieux mage rencontré précédemment. Un elfe de glace prétendument non-hostile, mais dont la « sœur » était celle qui les avait attaqué, ainsi que ce village !

Faëlis grinça :

« Le massacre d'une population n'est pas un crime qui peut s'excuser d'un sourire ! »

Ils se perdaient en hypothèses sur les créatures auxquelles ils faisaient face, mais pour l'heure, il y avait plus urgent !

D'ailleurs, la femme des neiges finit par répondre à ses questions sur les traqueurs. Elle connaissait bien ces créatures, aussi infatigables que féroces. Les traqueurs ne se calmaient pas tant que la mort n'avait pas ravi leur proie... ou elles-mêmes. Autant dire rien de rassurant ! Cependant, elle savait aussi que ces créatures n'aimaient pas le feu et, si cette information semblait de peu d'utilité pour elle, cela tira un sourire à l'elfe blanc. Comme elle tendait la main vers lui, il grimpa sur le dos de l'ours.

Ce continent avait décidément de bien étranges montures ! Après les mammouth, voici donc un ours ! Ils étaient secoués comme pas possible sur cette bestiole et Faëlis dû se tenir de toutes ses forces pour ne pas tomber !

Dans le ciel, il y avait maintenant deux chouettes : celle qu'ils avaient vu précédemment, et une autre qui n'était nulle autre que Cromax. Comme ils approchaient, l'elfe blanc cria à son compagnon volant avec une pointe d'humour :

« Ces monstres craignent le feu ! Réchauffez donc l'atmosphère comme vous savez si bien le faire, l'allumeur ! »

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Cromax
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Re: La Plaine de la Désolation

Message par Cromax » mar. 7 juin 2022 18:15

Avant de prendre mon envol, j’apprends encore quelques détails sur notre opération. Premièrement, Hereld ne croit pas possible l’hypothèse d’Ezak, la jugeant peu probable. Il précise de rester prudent face au mystérieux mage sympathique. Je m’avoue à moi-même avoir été un peu vite en besogne pour le juger. Et ça ne me ressemble pas. Tout comme les autres, je dois attendre les faits pour voir s’il mérite confiance ou pas. Aucune porte n’est fermée pour l’instant. La locale sur l’ours, elle, donne un nom à la chouette qui nous tourne autour, encore maintenant. Une Arënalfük. Une dévoreuse de gel. Un nom sacrément effrayant, pour un si bel animal. Enfin, si elle se contente de manger du gel, ça devrait aller pour nos tronches. Autre nouvelle : on apprend que Maître Dan est un shaakt. Pas du tout le type aux tatouages, donc. Là encore j’ai été trop vite en besogne. Sur les derniers conseils de notre désormais guide sur les traqueurs, infatigables et patients, bornés jusqu’à la mort de leur victime, je prends enfin mon envol sous la forme d’une chouette des neiges.

Aussitôt, je remarque la Dévoreuse me suivre. Un intérêt commun ? De l’espionnage pur et dur ? Elle n’était finalement pas si innocente : Sibelle avait raison. Quoique, rien ne permet de nous en assurer pour le moment : elle me suit peut-être juste pour ma forme, de sa famille. Ou pour me manger, au choix. En bas, Faëlis me prévient d’une faiblesse de ces fameux traqueurs : le feu. Ça tombe sacrément bien, comme il le dit, je suis un sacré allumeur. Enfin, Lysis. Nous, quoi.

Je ne mets pas beaucoup de temps à retrouver les deux égarés, cernés par des bêtes peu recommandables et pas très sympathiques à la vue. Me précipitant dans leur direction pour atterrir à leur côté, je crache une boule de feu vers le plus proche bestiau de mes congénères. Un coup de semonce qui a autant pour but de le mettre à mal que de prévenir sa meute du danger potentiel que je peux représenter pour eux. Patients ou pas, ils ne sont pas immunisés à l’intimidation. Enfin, j’espère.



[HJ : Lancement du sort « boule de feu » au niveau 5 sur le traqueur le plus proche de Mado et Arkaka]

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Sibelle
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Re: La Plaine de la Désolation

Message par Sibelle » jeu. 9 juin 2022 01:49

Le temps pressait, nous devions partir sauver Arkalan et Madoka qui semblait être d’éventuelles proies de prédateurs. Selon les dires de la dame à la peau d’ours, ces traqueurs n’abandonnaient jamais lorsqu’ils s’en prenaient à leur proie, ils savaient être patients. Si les victimes ne périssaient pas sous leurs crocs, ce serait le froid qui s’en chargerait.

Pendant que Faëlis montait l’ursidé et tout juste avant que nous partions à la course à la suite de l’ours, Hereld me répondit que maître Dan était un shaakt tout comme lui. Je m’empressai alors de donner les informations que j’avais eu.

« Le mage vu dans ce village avait la peau sombre et il semblerait lié aux morts que nous avons découverts… mais comme vous dîtes, soyons prudents avec les mots… liés aux morts, ne veut pas dire qu’il est l’auteur de ces meurtres. »

Je n’attendis pas de commentaires de sa part, le temps n’étant plus à la discussion, je partis à la course derrière l’ours. Notre avancée fut facilitée par les traces laissées dans la neige par le plantigrade qui nous précédait.

Tout en courant, levant les yeux au ciel, j’aperçus Cromax dans une chouette forme de volatile, suivi de près de l’immense chouette que la nouvelle venue nomma Arënalfük. S’agissait-elle tout comme je l’avais pensé plus tôt de la dame de glace ? Si tel était le cas, elle avait peut-être elle aussi changé d’opinion à notre sujet.

Nous arrivâmes sur les lieux après Cromax et le gros volatile, voyant ce dernier lancer une boule de feu au traqueur le plus près de Madoka et d’Arkalan.

Et ce fut là que je vis à quoi nous avions à faire. Des créatures quadrupèdes de la hauteur d’un nain moyen et dont le dos était recouvert de pics de glace. Contrairement à nous, leurs pattes, semblables à des raquettes, étaient parfaitement adaptés à leur environnement enneigé.

La meute avançait dans la neige, ils arrivaient sur nous. Le temps qu’ils s’approchent suffisamment je les observai attentivement cherchant leur point faible.

Les pieds bien campés au sol, je dégainai mes deux sabres, les attendant. J’étais pris d’une envie de foncer sur eux. Si ces derniers semblaient flotter sur la neige, je savais que ce ne serait pas mon cas. Je préférai donc les attendre devinant très bien qu’ils fonceraient droits sur nous. Dès qu’ils arriveront à ma hauteur, je les attaque de mes lames, les manipulant avec force et vitesse.


((( Sibelle attaque le premier traqueur qui s’approche suffisamment en utilisant la CC cent lames. )))
Modifié en dernier par Sibelle le sam. 18 juin 2022 13:44, modifié 2 fois.

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Re: La Plaine de la Désolation

Message par Arkalan » ven. 10 juin 2022 19:28

La créature décide de patienter tandis que nous sortons nos corps de la neige collante. Je pense qu’elle préfère attendre ses semblables qui hurlent qu’elles seront bientôt là. Je soupçonne aussi toute monstruosité vivant dans un lieu inhospitalier d’être assez futée pour tendre une embuscade et un autre monstre griffu pourrait très bien être prêt à sauter sur l’imprudent qui voudrait profiter du soit disant isolement de cette bête.

Je l’imite donc et patiente, arc et flèche en main en attendant qu’elle fasse le premier pas tout en gardant un oeil sur la femelle qui m’accompagne, curieux de voir sa réaction. Mais j’ai vite la preuve que je fais bien d’attendre car un soutien ne tarde pas à se faire sentir via une boule de feu et je distingue aussi l’Hïnionne qui se décide à faire face à la meute que je vois s’approcher grâce à la neige qu’ils soulèvent. Je secoue la tête de dépit bien malgré moi face à cette approche téméraire de la situation. Je pari que la faute nous sera reprochée une fois qu’elle sera blessée, voir morte. Une logique totalement féminine qui est de prendre des risques inconsidérés puis de se dédouaner des conséquences catastrophiques et ce même quand vous en êtes la première victime. Quoiqu’il en soit ma décision ne change pas et je patiente que toutes les créatures se montrent pour mieux les épingler.

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Re: La Plaine de la Désolation

Message par Madoka » ven. 10 juin 2022 23:28

La créature avance lentement, une allure que je juge assez atypique au vu de ses griffes mais peut-être est-ce naturel ; le plus probable cependant est qu’elle attend, elle nous a probablement plus acculé sur ce piton rocheux que nous n’avons trouvé une position avantageuse. Elle attend, les renforts que j’entends s’approcher sans savoir d’où, ou une ouverture, un geste malheureux de ma part ou celui de l’elfe.

Je reste immobile. Dans cette situation, sur un terrain inapproprié, face à un ennemi inconnu et sans une once d’intention détectable, cela reste la meilleure option. Dans ce genre de situation, le premier à bouger est souvent le premier à mourir … mais pour combien de temps encore cette stratégie tiendra, me dis-je alors en serrant mes doigts autour de la poignée de mon arme.

Le dénouement de cet affrontement prédateur, contre toute attente, n’est l’œuvre ni d’eux ni de nous … mais d’une chouette plongeant vers nous à grande vitesse qui, à peine à terre à nos côtés, crache une boule de feu en direction de la créature encore prostrée à plusieurs pas de là. Guère plus loin, arrivant par le chemin, un ours monté par plusieurs personnes dont Faëlis que je ne peux que reconnaître, suivi de près par l’Hinnione, débarque sur le plateau enneigé.
Les renforts … me dis-je alors en voyant l’hinionne prête à pourfendre l’ennemi, me souvenant avoir dit et pensé que Cromax serait capable de nous retrouver facilement, comme il l’avait déjà fait un jour. Mais aussi rapidement ? La sorcière leur avait-elle échappés ou avait-elle été finalement grièvement blessée lors du premier affrontement ?
Les renforts, donc, me dis-je en attrapant une lame de jet de la main gauche … et les siens arrivent.

Sans trop alléguer, j’estime que la boule de feu nous fera à tous une première réponse quant aux capacités de ces créatures inconnues. Je reste à ma place, j’observe et me tiens prête ; si ces créatures sauvages ne fuient pas le feu, un long combat nous attend.

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Ezak
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Re: La Plaine de la Désolation

Message par Ezak » dim. 12 juin 2022 12:32

Le rapport que je fis de la situation ne laissait visiblement pas insensible. Les regards que s’échangèrent les mages en disaient beaucoup. Hereld formalisa ses troubles, jugeant mes hypothèses peu probables mais possibles et il rajoute que cela ne faisait pas de Maître de la Brume un allié. J’étais d’accord avec ça. Que ce soit chez sa sœur ou lui-même j’avais cru déceler un extrémisme latent, mais au moins nous avions un pacte de non-agression, jusqu’à notre arrivée dans le Centre. Sibelle elle, me reprit au sujet de la chouette affirmant que celle présente avec le mage n’était pas sa sœur car elle n’était pas celle que nous avions croisé au début. Je n’étais pas si affirmatif, car rien ne prouvait que la chouette au village n’avait juste pas été qu’un éclaireur. Dans la légende, ils étaient au nombre de quatre. Personnellement contrairement aux elfes j’étais relativement confiant dans mes observations. Nous verrions bien. Pour l’heure nous devions partir à la rescousse de Madoka et d’Arkalan, qui étaient en danger visiblement ? Je partis donc dur leurs traces, avec le reste du groupe.

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