Les Monts Eternels (Partie Sud)

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Faëlis
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Re: Les Monts Eternels (Partie Sud)

Message par Faëlis » mar. 4 oct. 2022 20:59

La bataille ne cessait de gagner en intensité. Au loin, il était de plus en plus évident que des renforts arrivaient. Sibelle était toujours en difficulté face au guerrier, qui semblait décidé à en faire un trophée de chasse, préparant quelque mauvais coups avec son marteau. Faëlis, outré qu'on puisse ainsi transformer une de ses compatriote en tableau de chasse, renonça à la soigner davantage pour encocher une flèche. Il fallait le perturber pour l'empêcher de réussir son coup !

Les gestes de l'archer furent vifs en sans finesse : le but était de frapper avant que le guerrier ne puisse terminer d'incanter ! La flèche s'illumina pour devenir telle une étoile filante, prêt à exploser dans les yeux de sa cible !

(((Tir simple avec une flèche +1, accompagnée de flèche élémentaire de lumière)))

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Ezak
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Re: Les Monts Eternels (Partie Sud)

Message par Ezak » mer. 5 oct. 2022 17:54

Alors que je continuai ma course pour me rapprocher de l’ennemi, je pus apercevoir une boule de feu émaner de la créature du demi-dieu de la liberté et aller exploser la tête du golem de glace, qui à peine désencastré de la falaise qui avait recueillie son énorme corps, ne put absolument rien faire pour éviter la puissante pyromancie à l’œuvre. Devant l’explosion je commençai à marquer le pas, m’attendant à voir notre ennemi titanesque s’effondrer sur le sol, mais ce ne fut pas le cas. Comme si il n’avait pas eu le moindre dégât il continua à avancer, pas après pas, de tout sa lourdeur. Pire encore, il commença à luire d’une lueur bleutée, la même que j’aperçus en arrière plan sur le marteau de l’ennemi qui faisait face aux hinïons, la même qui avait vu apparaître ce colosse. Il se préparait quelque chose, un je-ne-savais-quoi auquel il fallait mettre un terme avant d’avoir encore une mauvaise surprise. Il fallait agir vite. D'autant que sans tête, le colosse ne pouvant voir, c'était le moment d'en profiter.

Dans ma course j’hurlai à destination de mes alliés.

« Académiciens attaquez le torse et la jambe droite ! On doit le faire chuter ! »

J’allais m’occuper de la gauche. Il pouvait avancer sans tête mais pas sans jambe, et s’il fallait le pulvériser morceau par morceau, nous le ferions. Alors je chargeai vers ma cible, Mongoor et Lassiria en mains, prêts à tenter de briser la glace, alors que dans le ciel devenu sombre, des grondements se firent entendre, et que dans les tréfonds de la passe, les hurlements de loups se firent de plus en plus audibles. Une scène digne d’une chanson de geste, à condition que nous remportions cette bataille.


[ HRP :

- CC Techniques améliorées de l’Elite

- Posture Baroud d’honneur Rang 5 toujours active

- Charge d’estoc au Rang 5 des deux lames sur la jambe gauche du titan. (Utilisée avec Bottes des cieux +2 aux dégâts et raquettes.)

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Sibelle
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Re: Les Monts Eternels (Partie Sud)

Message par Sibelle » jeu. 6 oct. 2022 02:46

Une fois de plus, ma violente attaque se solda par un échec. Malgré ma volonté féroce, mes serres n’atteignirent pas son torse, mais le manche de son marteau. Ne se contentant pas de bloquer mon attaque, il libéra sa main droite afin de m’asséner un puissant coup de poing dans ma mandibule droite qui me fit reculer de quelques pas.

Sentant sa victoire contre moi, il se permit de me provoquer, arguant faire de moi un trophée, qu’il accrocherait sans doute au-dessus du manteau de sa cheminé.

(Imbécile)

Il fallait être un idiot pour avoir l’intention de tuer des animaux tels les hippogriffes alors que ceux-ci pourraient s’avérer un atout, en autre comme d’excellentes montures, volantes qui plus est, une fois amadouée.

Féroce, je l’étais et malgré ce qu’il pensait, ce n’était pas terminé. D’autant plus que je sentis une douce chaleur envahir ma patte droite. Il s’agissait sans aucun doute de l’action de mon comparse hinion. Ce soin ne fit pas que guérir ma blessure, mais aussi augmenter ma détermination de massacrer ce guerrier.

Alors que je vis les runes de son marteau luire de nouveau, je me précipitai pour l’attaquer avant qu’il puisse agir.
Rapidement, je posai mes deux serres aux sols prenant appui sur celle-ci pour effectuer un demi-tour rapide afin de l’attaquer avec mes puissantes pattes arrière pour lui administrer une violente ruade, au torse ou au visage. J'y mis toute mon énergie.


J’entendais les loups au loin, mais je n’avais pas le temps de m’en préoccuper, j’avais un guerrier à tuer.

( Sibelle s’appuie sur ses pattes avant pour faire demi-tour rapide
-administre une violente ruade au guerrier.)

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Arkalan
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Re: Les Monts Eternels (Partie Sud)

Message par Arkalan » sam. 8 oct. 2022 10:13

Le ciel se couvre, plongeant la passe dans une obscurité plus épaisse. Ma vision ne s’en trouve que plus renforcé et les ténèbres sont à mon avantage. Mes alliés se jettent à nouveau dans la bataille contre le géant qui s’est fait raccourcir d’une tête mais qui peut encore se mouvoir. Au loin j’aperçois un premier cavalier venant en renfort et distingue le guerrier face à Sibelle qui dresse à nouveau son marteau. Je profite du noir pour disparaître dans les ombres et me trouver une planque, un creux dans la falaise, accroupi derrière un cadavre ou de la glace, n’importe quoi fera l’affaire pour devenir invisible aux yeux de mes ennemis.

(( Utilisation de la technique : Ombre insaisissable : Lors d'un combat de nuit ou dans l'ombre, le Ninja peut disparaître dans ces dernières une fois tous les trois tours. Je choisis +10 au jet de touche pour le prochain tour. Cherche une cachette pour être en planque.))

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Cromax
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Re: Les Monts Eternels (Partie Sud)

Message par Cromax » sam. 8 oct. 2022 15:33

Freida ne semble pas goûter à ma plaisanterie, néanmoins relevée par mes soins. Soulevée, presque, même. Me goûter, elle le fera tôt ou tard. Peut-être. Ou pas. Le moment n’est pas là, en tout cas. Car si la boule de feu de ma moitié flamboyante explose littéralement la tête du golem tellurique, il ne semble pas en faire grand cas. Le monstre de roc continue d’avancer vers le groupe comme si de rien n’était. Je fronce les sourcils d’un air hargneux. Ce gueux des montagnes, on va le massacrer jusqu’à ce qu’il n’en reste que du gravier. Ça lui apprendra à faire choir l’élite des hôtes de ces monts. Il brillait de runes, le machin. Ça a sans doute un rapport avec son invocateur bourrin et son martel tournoyant. Mais bon, lui, Sibelle semble s’en charger pour nous. Elle est bien assez efficace pour nous en débarrasser au plus vite.

Non, puis tout est en train de se barrer en couille. Le temps vire à l’orage, les hurlements lupins continuent de nous assaillir, sans doute très vite rejoints par leurs hurleurs originaires. Une sorte d’apocalypse sortie de nulle part. La loi de l’emmerdement maximum. Il nous faut agi, et vite.

Lysis se détourne instinctivement du géant glacé en voyant tout le monde se précipiter dessus. Enfin tout le monde… Ezak, surtout. Un bourrin, comme moi, en somme. Il indique aux mages de viser la patte droite et le torse alors que lui se chargera du jambonneau opposé. Pas bête. Enfin, la faera faite réalité ne semble pas vouloir blesser tout ce beau monde, et se tourne vers le protecteur pour le protéger. Hem. Elle incante, imprudemment peut-être au vu du dernier résultat, un nouveau mur de feu derrière Faëlis, censé bloquer l’arrivée de ces foutus fauves canins à quatre pattes. Si je ne m’abuse, les bestioles sauvages n’aiment pas trop le feu.

Quant à moi, je me range à la stratégie du kendran, décidément plus efficace en combat qu’en relations sociales. Prenant mon envol, je laisse la guide en arrière pour prendre de la hauteur et me ruer vers l’épaule droite du gros tas de rocs, arme en main changée en marteau épais à deux mains. De quoi concasser sec.


[HJ : Lysis lance « Mur de feu » rang 5 derrière Fafa. Cromax vole jusqu’à l’épaule du géant, prêt à fracasser cette dernière.]

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Madoka
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Re: Les Monts Eternels (Partie Sud)

Message par Madoka » sam. 8 oct. 2022 20:06

Invisible aux yeux de tous, je me faufile parmi les roches et les blocs de glace effondrés de la falaise, profitant au mieux du temps qui m’est accordé. Encore encastrée dans la paroi, la créature se démène pour en sortir, avec toute la facilité qu’on ne veut pas croire d’une telle masse. Je dois faire vite, sinon le chemin sera bien moins praticable.
Au même instant, venant de derrière, une vive lueur monte vers la créature. Une boule incandescente lui traverse la tête avant d’exploser contre la paroi qui s’effrite encore un peu plus. Des débris sont projetés en l’air et retombent autour de moi tandis que ce qui reste de la créature est temporairement éclairé par l’explosion.
Sidérée, je la vois se tenir debout comme si sa tête ne lui était finalement d’aucune utilité, tel un pantin sans conscience animé par la seule puissance des symboles magique du marteau.

Le dos transi de frisson, je hâte le pas vers le dernier guerrier en lice. Les hurlements des loups se rapprochent et là-haut, trop près de nous, se profile une masse nuageuse sombre et inquiétante, un grondement sourd s’entend d’ici et de vifs éclairs se déchainent déjà à l’horizon.

Je remarque que Faëlis et l’hippogriffe s’apprêtent à attaquer le guerrier. Il ne me reste que quelques secondes de discrétion. Je fonce, observe les mouvements de Sibelle afin d’adapter ma position et évalue rapidement mes possibilités quant à ma priorité. Il faut désarmer le guerrier et détruire ce marteau si cela ne suffit pas à arrêter sa créature.

((Attaque sournoise (capa combat de l’assassin) + Attaque aile d’argent Rang 4. Tente de saisir le marteau de la main gauche et de trancher net le bras du guerrier de l’autre main.))

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Gamemaster6
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Re: Les Monts Eternels (Partie Sud)

Message par Gamemaster6 » dim. 9 oct. 2022 13:01

L'Aube d'un hiver sans fin


Chapitre 2 : Un lieu sans pitié ni repos.

Le combat mettait l'équipe à rude épreuve, mais tous avaient la détermination d'en finir. Faëlis tenta d'aider son amie en difficulté face au furieux guerrier. Sa flèche lui transperça l'épaule droite, la traversant de part en part et restant fichée dans sa chair. Le bref moment de douleur et de recul permit à Sibelle de contre-attaquer avec violence, les deux sabots de l'hippogriffe percutant le torse du guerrier. Un craquement se fit sentir et le guerrier cracha du sang, maculant son menton alors qu'un grognement de douleur lui échappait. Une attaque qui avait été violente, mais serait-ce suffisant ? Il ne semblait pas en avoir fini, mais, surgissant du vide, Madoka débarqua avec finesse et trancha les tendons du bras de leur adversaire, le rendant inutilisable. Finalement blessé de toutes parts, le guerrier semblait ne plus en avoir pour très longtemps. Mais son marteau, que son bras valide ne lâcha pas, brillait toujours et un sourire féroce s'étala sur son visage.

Le reste du groupe ne lambinait pas pendant ce temps. Forte de son précédent succès, Lysis chercha à arrêter la cavalerie ennemie et un immense mur de feu leur bloqua soudainement la route, engendrant nombres de hurlement de peur et de colère au-delà es flammes qui traversaient désormais la Passe. Cromax se mit en vol et fonça sur sa cible. Ezak, lui, ne fut nullement aussi fin que Madoka, plongeant en avant, ses deux lames pointées vers la jambe du colosse lui faisant face. Colosse, qui, étonnamment, resta immobile. Et lorsqu'il frappa la jambe, il put constater avec satisfaction que la glace explosa sous son assaut, tout comme son autre jambe et une partie du torse du géant. Se soutenant l'un l'autre, les mages avaient lancé de puissant pics de glace qui avait perforé leur cible, la mettant à genoux avant qu'il ne commence à s'effriter et à tomber en miettes, pour le plus grand bonheur de toute l'équipe.

- Ma vie... pour Briggha !

Le cri poussé par le guerrier résonna dans la passe où seul le rugissement des flammes se faisaient encore entendre. Crachant du sang, il planta son marteau dans le sol avant de tomber à genoux. Les runes sur son marteau s'illuminèrent plus intensément pendant une fraction de seconde avant de s'éteindre. Son corps se convulsa brièvement, puis s'arqua brutalement alors que des cristaux de glace semblaient transpercer sa peau, tapissant le sol d'un peu plus de sang. C'était comme si la glace s'extirpait de son corps pour prendre forme. Une forme humanoïde aux yeux luminescents qui émergea bientôt et tous purent sensiblement sentir un froid pénétrant les percer jusque dans leurs os. La créature observa un instant ses mains, puis ses bras, avant de balayer l'ensemble des aventuriers de son regard glacial.

Image

Une voix résonna alors dans la Passe. Une voix à faire frémir même le plus courageux des mortels. Une voix glaciale et tranchante.

- Vous qui osez me défier..

D'un claquement de doigts cristallins, le mur de flammes empêcha la retraite de l'équipe disparut, comme soufflé tel un vulgaire feu de camp, laissant le champs libre à ceux qui prendraient à la lettre le reste de sa proposition.

- Fuyez donc pour sauver vos misérables vies....

Il s'empara du marteau laissé par le guerrier qui avait cessé d'exister, le couvrant de givre.

- Ou amusez-moi pendant les quelques instants que nous avons devant nous.

Au-dessus d'eux, les nuages grondèrent encore davantage, accompagné par le distant hululement d'une chouette. Et personne ne savait où se trouvait Arkalan, excepté lui-même.



Récapitulatif des bobos et actions:

Il m'a l'air fort sympathique, vous trouvez pas ? [:Dcadeau:]


Faëlis : indemne
Sibelle : Blessure grave au flanc gauche. blessure légère à la tête.
Cromax : Blessure bénigne à la tête
Ezak : Blessure grave à la tête et un mal de crâne persistant ainsi qu'un fort mal de dos (blessure légère)
Madoka : blessure bénigne à l’épaule droite/invisible
Arkalan : blessure bénigne au dos

PNJ :
Lysis : indemne
Hereld : blessure grave au torse
Adreï : Blessure légère au bras
Freida : Blessure légère au torse



Image

Quand on l'appelle, il apparaît !!
Et il reste, alors gare !

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Cromax
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Re: Les Monts Eternels (Partie Sud)

Message par Cromax » dim. 9 oct. 2022 14:28

Cette fois, le mur de Lysis s’embrase bel et bien au bon endroit. Magnifique, elle en sera moins frustrée, et j’aurai moins de mal à la calmer. À calmer cette part de moi, influençant mes propres émotions et actes. Et ça semble efficace, puisqu’au loin l’on peut entendre des hurlements apeurés et protestateurs. Qu’ils viennent, ces bougres, et ils se verront flambés comme des saucisses.

De mon côté, par contre, je ne peux que constater ma propre inutilité : Ezak parvient à briser la jambe du géant de glace. Et les mages de glace montrèrent une subite efficacité en lui démontant buste et second appui. La créature des neiges tomba à genoux, puis en pièces détachées, et enfin en petits morceaux. J’ai l’air un peu con, du coup, haut perché au-dessus de rien avec mon marteau.

« Hem… Bien joué ! » affirmai-je à mes alliés pour garder une contenance.

Mais ce n’est pas terminé : le guerrier survivant, bien que salement amoché par les coups conjoints de l’hippogriffe et de l’ynorienne au sang chaud, parvient à planter son arme dans le sol, en faisant rayonner les runes une nouvelle fois. Ah non hein, pas encore un foutu géant ! Il faut vraiment l’abattre, ce bougre ! Mais nul géant ne vient. En lieu et place, il s’effondre au sol, convulsant comme un possédé. Son corps s’arque, habité d’une vie propre… et plutôt sale. Sale, ça continue de l’être ensuite : sa peau, ses habits sont percés de pics de glace, répandant un sang carmin sur la roche gelée sous lui. Et de son cadavre déchiqueté apparaît une nouvelle entité, comme née de ses entrailles défaites.

(Merde.)

Lysis, bien que passionnée et parfois cruelle, ne jure pas souvent. Voire jamais. La sentir ainsi peser sur mon esprit avec nervosité ne me dit rien qui vaille, alors que l’être se redresse, comme fait de glace. L’air, déjà bien froid, devient glacial, à fendre la pierre, à faire trembler les os. Son regard d’une lumière bleue parcoure la passe et chacun de nous. Il agit comme s’il venait de prendre conscience de lui-même, de sa propre nature. Et ça ne me rassure en rien. La voix de l’être résonne alors, pesante, froide, imposante. Il parle de défi, il parle de nous offrir la possibilité d’une fuite. Il parle, le cas échéant, de s’amuser avec nous jusqu’à notre proche trépas. L’orage grondant donne à la scène un air de drame théâtral, accompagné du cri de la chouette ne nous quittant plus. Lysis s’exclame tout haut :

« C’est un être ancien, puissant. »

Rien de bien rassurant, mais si elle en est persuadée, ça doit être vrai. Dans mon esprit, sa voix retentit de nouvelles informations, qu’elle souhaite visiblement garder secrètes. Ou n’en faire pas part tout haut devant l’inconnu givré.

(Il est instable. Comme si les fluides qui l’habitent clochent. Je n’ai jamais ressenti une telle chose.)

De plus en plus mystérieux. Je regarde mes pairs, éparpillés, certains gravement blessés. Et je leur adresse la parole d’un ton décidé.

« Reculez. Protégez à tout prix Hereld et Andreï. Ne commettez aucune imprudence. »

Loin d’être des ordres, ce sont plutôt les conseils que je pense les plus à-même de les aider. Je me tourne alors sans plus attendre vers l’être de glace, le dardant d’un regard qui se veut assuré, même si dans mes entrailles, la peur s’est éveillée.

« Nous ne sommes pas là pour vous défier : nous avons été attaqués et nous sommes défendus. Nous ne cherchons que des réponses, et je gage que vous pouvez nous en fournir. »

Alors que mon marteau rapetisse pour n’être bientôt plus qu’un bec de corbin, je dégaine ma seconde lame, épée longue acérée.

« Si vous nous attaquez, nous saurons nous défendre, mais il n’est pas nécessaire d’aller jusque-là. Qui êtes-vous ? Que faites-vous là ? Qui sont ces hommes qui vous ont appelé au nom de Briggha ? »

Le faire parler, c’est la solution. Gagner du temps pour que les autres trouvent un stratagème. Un moyen de survivre.

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Sibelle
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Re: Les Monts Eternels (Partie Sud)

Message par Sibelle » lun. 10 oct. 2022 21:30

Je n’eus le temps que de voir une flèche filer alors que j’effectuai ma ruade. Cette fois-ci, je réussis mon attaque. Mes deux sabots percutèrent violemment le poitrail de mon ennemi trop confiant. Je sentis même les os de son thorax s’enfoncer sous mes sabots.

Lorsque je me retournai pour lui faire face, je vis une flèche fichée dans son épaule droite et Madoka près de nous, arme à la main. Elle venait de lui trancher le poignet. Malheureusement, le guerrier résilient tenait toujours son lourd marteau dont les runes brillaient encore. Épaule, thorax et poignet blessé et tout en crachant du sang, il était au terme de sa vie. Rude adversaire, il ne semblait pas avoir dit son dernier mot. En fait, il en dit quatre de plus :

« Ma vie... pour Briggha ! »

Ce disant, il planta, aussi vigoureusement qu’il lui était possible de le faire, étant donné ses nombreuses blessures, son marteau dans le sol et s’effondra à genoux .

L’illumination des runes s’intensifia quelques instants avant de s’éteindre définitivement.

(C’est enfin terminé.)

Je venais à peine de formuler cette pensée que le corps du guerrier fut secoué par de violents soubresauts, suite à quoi des cristaux de glace surgirent de l’intérieur, le transperçant de toute part, déchirant chairs et os qui se répandirent sur le sol désormais maculé de sang.

Un être de glace aux yeux brillants d’un peu plus de deux mètres prit forme. Il émana une aura glaciale, qui se répandit dans toute la passe. Je sentis alors le froid traverser ma protection de fourrure et de plume et atteindre mes os.

Il prit alors parole et sa voix résonna, une voix glaciale qui me donna froid dans le dos. Un simple claquement de doigts suffit à éteindre la barrière de feu créé par la compagne de Cromax. Cette dernière laissa échapper qu’il s’agissait d’un être ancien et puissant.

Nous sommant de fuir, ou bien de le laisser s’amuser avec nous, tels un chat et une souris, il ne prit pas la peine de se présenter. Mais je devinai qu’il s’agissait de Briggha puisque le guerrier avait sacrifié ses dernières ressources de vie pour l’invoquer.

Levant les yeux au ciel, je ne vis que de sombres nuages, et j’entendis un grondement qui annonçait la venue d’un orage. Puis en arrière-plan, je crus distinguer le hululement d’une chouette.

Cromax prit la parole. Il expliqua à l’ancien de glace que nous n’avions pas l’intention de le défier, que nous nous étions seulement défendus. Il rajouta que nous cherchions des réponses et qu’il serait peut-être à même de nous en fournir. Il termina en lui demandant de s’identifier et sa raison d’être dans cet endroit.

Il n’y avait rien à rajouter, tout avait été dit de notre côté. Je me contentai d’un hochement de tête signifiant mon accord avec Cromax.

Je profitai donc de ce moment de discussion pour reprendre ma forme elfique.

(((Sibelle écoute et reprend sa forme elfique)))
Modifié en dernier par Sibelle le jeu. 20 oct. 2022 22:37, modifié 1 fois.

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Ezak
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Re: Les Monts Eternels (Partie Sud)

Message par Ezak » mar. 11 oct. 2022 17:01

Mongoor et Lassiria percèrent la jambe du golem sans faillir tandis que deux énormes pics de glaces, lancés par les mages traversèrent les points que j’avais demander de viser. Cette fois la stratégie fonctionna et les jambes, et une partie du torse du golem explosèrent, sous les differents impacts le laissant sur ses genoux. Je toisai le colosse d’un regard méprisant alors qu’il commençait à s’effriter doucement dans une poussière de glace emportée par le vent de la Passe. Je l’avais dit que je lui ferai ployer le genoux devant moi…

L'ennemi n'étant plus, je jetai un rapide regard à Cromax êrché dans les airs. Il nous félicita, mais je pus bien voir sur son expression sa gène de ne pas avoir pu participer au trépas de l’ennemi. Je le compris, j’aurai probablement eu la même frustration à sa place, car si l’elfe était différent de moi, si je ne partageais pas ses mœurs, si il appelait au « bon sens » quand moi j’appelais à la « discipline », dans l’art de tuer nous nous ressemblions, sauvages, intraitables et fiers. J’appréciais avoir à mes côtés de tels guerriers, mais je n’avais pas le temps de faire une ôde à la qualité de mes alliés car au loin là où les hinïons se battaient férocement contre le dernier ennemi une étrange scène se déroula.

Étrange de par la présence de Madoka qui sembla avoir jaillie de nulle part. Etrange car l’homme, bien amoché, convulsa dans un cri dans lequel il affirma avec une voix débordante de foi donner sa vie à Briggha.
Un nom qui pour moi n’était plus inconnu depuis peu. Alors instantanément je compris à qui nous avions à faire car toutes les paroles échangées avec Freida et les académiciens prirent sens. Nous affrontions des Phalanges et pas n’importe lesquels. Probablement ceux de ce fameux clan qui se battaient pour cette vision de Yuia, la Dame Louve et qui attaquaient régulièrement les forces d‘Oaxaca.

Mes yeux fixés sur le fanatique je le vis convulser avant que d’énormes cristaux de glaces viennent lui transpercer la peau, comme si elles s’extrayaient de son corps, dans un spectacle des plus étonnant. A tel point que rapidement, comme émergeant de la peau du Phalange, un être de glace prit forme avant de jeter sur nous un regard balayant de ses yeux brillant, comme injectés de lumière. Il avait l'air fier et sûr de sa puissance.

Je fronçai les sourcils alors qu’un froid perçant commença à me pénétrer jusqu’à l’os. C’était comme dans le hameau de Freida juste avant l’arrivée de l’Invincible des Givres. Une coïncidence ? Je ne croyais pas à ce genre de hasard. En tout cas, je n’aimais pas ça. Il dégageait quelque chose de très impressionnant, une impression dangereuse qui se renforça lorsqu'il prit la parole. J'étais persuadé que si je n'avais pas mon armure j'aurais probabalement ressentis de la peur. Tout chez cet être sentait la puissance, dangerosité prête à jaillir à tout moment.

D’un claquement de doigt l’être de glace fit disparaître le mur de flamme derrière nous avant de nous menacer, nous proposant de fuir où de trépasser face à lui. Je n’aimais vraiment pas ce qui se passait.

Et comme pour confirmer mes dires les mots de la créature de Cromax que je croyais muette s’élevèrent pour annoncer que c’était un esprit ancien. Non, je ne croyais décidément pas aux coïncidences…

Je penchai la tête comme pour mieux le regarder, pour mieux l’observer. Était-ce celui que nous étions venus chercher ? Avions nous devant nous le but ultime de cette expédition ? Paradoxalement étions nous arrivés au bout du chemin à peine la Passe entamée. Au loin le hululement de la chouette se fit entendre. Nos vieux amis-ennemis n’étaient pas loin, venaient-ils chercher leur frère ?

C’est le moment que choisis Cromax pour prendre la parole sommant à tous de reculer pour protéger Hereld et Andrei. Je me permis d’ajouter :
« Et Freida ! » qui était pour moi aussi importante que les deux autres. Mais je n’obéis pas à ces recommandations n’étant pas de ceux qui se cachaient à l’arrière. J’étais fait pour le front, pour la première ligne et si Cromax pensait que j’allais le laisser seul face au danger, c’était mal connaître mon sens de l’esprit de corps. On reculait ensemble, on avançait ensemble, on mourrait ensemble. Je n’abandonnais jamais un allié à son sort.

Ainsi je me rapprochai de lui pour faire front commun mais si celui qui se trouvait face à nous était bien celui que je pensais, j'avais besoin de retrouver des forces. Alors pendant que Cromax se mit à adresser la parole à l’ennemi, pour le jauger probablement, je m’accroupis pour agripper l’un des corps de ses Phalanges que nous avions tantôt démembrés. J’amenai son cou dépourvu de tête à mes lèvres, cherchant l’extrémité de la carotide. Alors je commençai à me repaître du sang de mon ennemi tombé. J’avais jusqu’ici, sauf en de rares exceptions, bu ce sang épais et sombre des peaux vertes, j’étais heureux de ne pas me délecter, une fois n’était pas coutume, d‘un sang remplit de toxines ignobles et qui avait un gout de merde. Satisfait et soulagé de pouvoir me soigner, j’écoutai attentivement le sindel s’exprimer et temporiser en posant des questions auxquelles je pensais avoir déjà les réponses, en partie. Je voulais tenter une autre approche plus direct, capable de le perturber. Une approche pour vérifier mes hypothèses, et détourner son attention de nous un instant. Dans le meilleur des cas j’avais raison et je parvenais à le perturber , dans le pire je paraissais pour un fou faisant étalage de ses élucubrations et je pouvais balayer mes premières hypothèses. J’étais gagnant quoi qu’il arrivait. Alors dès que Cromax eut finit je relevai un instant mes lèvres pleines de sangs de ma proie. Il me fallait un narratif plausible, quelque chose qui avait du sens, je m'essayai au jeu des mensonges, comptant sur le sang froid que me procurait l'armure pour paraître détaché.

« Mon comparse dit vrai nous ne cherchons pas à nous battre. Nous sommes des mercenaires, payés pour nettoyer ces lieues des chiens qui ont osés un jour suivre Oaxaca."

Je me servis ici des informations que j'avais glané sur ceux que le clan de Phalanges avaient l'habitude d'attaquer. Oui, autant nous inventer des ennemis communs pour tenter de lui baisser sa garde.

" Mais cependant permettez moi d’être un peu plus direct pour prouver notre bonne foi. Nous avons croisés lors de notre périple des individus qui nous ont interrogés. Ils cherchaient un être et avaient faim de le détruire. Ne seriez-vous pas cette personne par hasard ? Yuia-Tùrë ? Si c’est vous, vous serez heureux de savoir que ces individus se prétendant vos frères vous cherchent, et je crois qu’ils ne sont pas très loin… Vraiment pas loin… » dis-je en levant brièvement les yeux sur le ciel de la Passe, avant de replonger mes lèvres dans le cou de mon « gibier », attentif à la suite des évènements.


HRP :

- Utilise le pouvoir du collier Crane noir - Croix mauve pour réduire d’un cran la blessure à la tête. :
- Effet de l’armure du dragon mauve : Ne ressent pas la peur même magique
- Effets des protections d'avant-bras : Facilité notoire pour la persuasion .

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Faëlis
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Re: Les Monts Eternels (Partie Sud)

Message par Faëlis » ven. 14 oct. 2022 17:27

La flèche toucha, transperçant la cible avec un éclat de lumière ! Profitant de l'ouverture, Sibelle frappa de ses sabots. En un instant, le combat s'était retourné : Lysis avait bloqué les renforts avec un mur de feu, Ezak achevait le géant de glace, et le guerrier agonisait au sol !

Pourtant, dans un dernier effort, il parvint à invoquer le pouvoir de son marteau. Alors, sous le regard médusé de l'assistance, son corps se couvrit de gel. Il se désagrégea tandis que la température déjà basse tombait encore plus. De son corps, émergea alors une entité humanoïde, entièrement faite de cristaux bleus. D'un claquement de doigt, il fit disparaître le mur de feu. L'être rayonnait d'une puissance et d'une assurance hors du commun, promettant une mort certaine à tous ceux qui s'opposeraient à lui.

Faëlis invoqua sa magie de lumière pour soigner sa compagne de bataille, tout en proclamant :

« Vous êtes un esprit de glace, et je suis fidèle à Yuia ! Nous n'avons pas de raison de nous opposer ! »

Il doutait fort de cette déclaration, mais n'avait guère d'autre idée...

(((souffle de Gaïa rang 2 sur la blessure grave de Sibelle), réussite auto))

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Arkalan
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Re: Les Monts Eternels (Partie Sud)

Message par Arkalan » sam. 15 oct. 2022 14:55

Le combat est loin d’être terminé. De ses dernières forces, le combattant sauvage se métamorphose, invoquant le pouvoir d’un certain Briggha. Des cristaux de glace le transperce alors que son corps convulse pour prendre l’apparence d’une créature de givre qui pourrait s’apparenter à un élémentaire. Je sens la température baisser d’avantage tandis que je profite de la situation et de l’obscurité pour me trouver un endroit où disparaître. Une faille assez grande creusée dans la roche du passage, me permettant de me fondre dans son ombre alors que la créature balaye de son regard l’ensemble des aventuriers. Sa voix résonne dans la passe nous invitant à fuir ou mourir.

Mes alliés tentent alors de négocier. Je reste silencieux et caché, attendant de voir comment la situation se déroule. J’encoche tout de même une flèche et me prépare à tirer, visant la créature givrée au cas où le combat s’engagerait.

((Capa actives : camouflage, silencieux, ombre insaisissable, visée précise ? Utilisation de la capacité Tir précis (rang 2) : +15 au jet de touche au prochain tour.))

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Madoka
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Re: Les Monts Eternels (Partie Sud)

Message par Madoka » sam. 15 oct. 2022 17:19

L’attaque de Sibelle est violente et le guerrier, blessé à l’épaule par la flèche de Faëlis, ne parvient pas du tout à la parer ou l’esquiver, si bien que je dois au dernier moment freiner fortement mon avancée pour ne pas manquer ma cible, emportée en arrière par l’attaque qui a dû lui briser le sternum. J’attrape le manche du marteau et frappe un grand coup, taillant profondément son bras jusqu’à lui sectionner les tendons du bras.
Mais je ne parviens pas à le défaire de son arme. Incapable maintenant de s’en servir, blessé grièvement au torse, un bras en charpie et une épaule blessée ; il tient bon, guidé par le sursaut de la volonté de survivre, et le marteau luit toujours. Sa bouche couverte de sang s’étire en un sourire féroce …

A plusieurs mètres de là, un mur de flammes jaillit de nulle part et force l’arrêt de la meute ; au bord de la falaise éclate une succession d’attaque contre le golem de glace qui, cette fois, ne réagit pas. Pas un instant, même pas un sursaut de réaction contre l’assaut d’Ezak qu’il avait pourtant réussi à devancer auparavant. La glace qui le compose explose sous les lames et les sorts … comme si …

Quelque chose cloche. Son porteur n’est pas mort, le marteau luit encore mais il est en train de s’effondrer sur lui-même. Etait-il vaincu et hors d’état de nuire dès la boule de feu ? Le marteau ne serait qu’une sorte d’étincelle, une source temporaire de vie. Mais alors pourquoi ?

Pourquoi son sourire n’a rien de fataliste.

Et soudain, il hurle. Un cri rageur, un cri ressemblant à une prière, un espoir ; une incantation. Surprise par son brusque mouvement, je lâche le manche alors qu’il le plante dans le sol ; son cri résonnant encore dans la passe.
Je recule aussitôt devant ce qui suit, je lutte pour m’en empêcher, je veux, je dois briser ce marteau ; mais à cette seconde mon instinct de survie est plus fort que ma volonté. La lueur s’intensifie et brille telle une étoile avant de s’éteindre subitement, sans bruit, sans réaction … pendant une seconde.
Le corps du guerrier convulse et s’arque violemment, des pics de glace lui pourfendent le corps de l’intérieur, tout son sang gicle et s’écoule sur la neige glacée.
Je recule encore malgré moi, consciente que rien de bon ne peut surgir de ce corps sacrifié. Non, ce qui en sort n’est que partiellement descriptible. Un être humanoïde fait de glace, entièrement recouvert à l’image du golem mais au mouvement très différent.
Ce qui émane de lui n’est pas concevable. Le froid intense qui foudroie mes doigts puis s’infiltre à l’intérieur de mes os n’est qu’une gêne passagère face à cette impression qui m’envahit ; et en moi résonne ces mots, entendus tant et tant. ((Que fais-tu donc ici petite fille))

Qu’est-ce que j’fous là bordel ! A côtoyer et virevolter au milieu d’un demi-dieu et son acolyte invincible, de héros, de mages centenaires et d’une transformiste … et maintenant ça ! Le golem avait au moins pour lui de ne rien dégager, d’être une coquille vide.

((C’que j’peux détester la magie !!))


Sa voix cingle plus qu’elle ne s’exprime. D’un claquement de doigts, il fait disparaître le mur de feu qui nous avait jusque là protégés d’un assaut en traître. D’un simple, facile et insignifiant claquement de doigts …
Sûr de sa puissance et son pouvoir, il nous propose de fuir pour survivre ou de l’amuser pendant les quelques instants que nous avions devant nous.

Une part encore consciente et concentrée de mon esprit tique sur ses derniers mots. Bien sûr, l’un de mes compagnons ne tardera pas à répliquer à l’affront. Je pense même qu’aucun de nous n’envisage un instant la possibilité de fuir ; n’a-t-il donc pas remarqué qu’il n’avait pas à faire à des explorateurs innocents ou est-ce l’apanage des puissants de mésestimer l’autre, comme l’effronterie est le mien.

Il n’est qu’un prélude … et il ne l’est que parce que j’ai failli à prendre ce marteau. Ma dague, ma douce et maudite dague a ces limites et j’ai failli. ((Que fais-tu donc ici petite fille.))
A chaque seconde qui passe, le ciel s’assombrit et les nuages grondent, et dans ce proche brouhaha, je distingue le hululement d’une chouette, de LA chouette ? Est-ce de cela qu’il est le prélude ?



La voix assurée de Cromax résonne alors dans mes oreilles. Il nous demande de reculer, ce que mon corps est déjà en train de faire malgré moi, mais il a raison, nous devons nous rassembler et user du peu de temps qu’il nous offre en ouvrant la voie de la discussion avec l’inconnu pour s’occuper des blessés. Le ciel, les nuages, l’orage, la chouette, tout cela n’est pas de mes compétences, qu’y puis-je ; il faut me recentrer sur ce qui peut dépendre de moi, le reste ne dois pas m’atteindre.

Je traverse à nouveau ce champ criblé de roche et de glace, trouve mon cimeterre et le ramasse. Là, à guère plus de quelques pas de moi, Ezak soulève l’un des corps décapité et lui mord le cou. Des gouttelettes de sang s’écoulent par la commissure des lèvres.

((Vérole de moine ! ))

Je me hâte de ramasser mon effet et de rejoindre le reste de la troupe, sans un mot, sans croiser son regard.

Je m’approche des mages alors que la voix d’Ezak résonne à son tour. Espérons que l’inconnu les trouve assez amusant pour bavarder un peu.
De mon coté, je rejoins directement Hereld, de plus en plus mal en point.

« Avez-vous de quoi vous soigner ? »


((rejoint freida et les mages - ramasse le cimeterre sur le trajet. Si Hereld n’a pas de potion, Mado utilisera une des sienne => la grande potion de soin de la première gourde.))

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Gamemaster6
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Re: Les Monts Eternels (Partie Sud)

Message par Gamemaster6 » dim. 16 oct. 2022 14:38

L'Aube d'un hiver sans fin


Chapitre 2 : Un lieu sans pitié ni repos.

Le temps semblait s'être figé au milieu de la Passe. Seul le grondement du tonnerre et le rugissement des flammes prouvait que les secondes s'écoulaient alors que l'être restait immobile, fixant ceux qui ouvraient la bouche en se présence. Derrière eux, Hereld offrit un penaud sourire à Madoka tandis qu'Andreï gardait le regard braqué sur l'apparition de glace. Subjugué, tétanisé. Le magicien remercia l'assassine et tira sa propre fiole.

- Ne vous en faites pas, nous ne sommes pas venus sans préparation. Merci de vous en inquiéter.

Non loin, Freida, lance en main, fixait elle aussi l'étrange être, non sans avoir jeté un regard éberlué à Ezak lorsque celui-ci décida de se repaître du sang d'un mort. Un long et glacial silence suivit les plaidoiries des aventuriers. Puis un rire monta lentement, envahissant peu à peu la Passe. Il provenait de l'être qui réagissait finalement aux dires des mortels face à lui.

- Aaaah... Les mortels... J'avais oublié votre ignorance et votre soif de connaissances et de pouvoir.

A la fin de ce dernier mot, un pic de glace surgit et fuse vers Faëlis, s'arrêtant juste à temps pour ne laisser qu'une minuscule piqûre d'où s'écoulait un mince filet de sang, comme un rappel. La voix se fit grondante, menaçante.

- Ne prononce pas aussi impunément son nom, misérable.

Tournant de nouveau son attention vers Cromax et Ezak, il sembla réfléchir avant de lever les yeux vers le ciel, droit sur les nuages qui les surplombaient. A nouveau, un rire lui échappa, glacial et sans joie.

- Me pensez-vous assez stupide pour répondre à vos questions sans rien obtenir en retour ? Allons, vous êtes plus malins que ça, n'est-ce pas ? Ou bien les millénaires que vous avez eu à votre disposition n'ont servi qu'à vous engrosser et vous reproduire comme les parasites que vous êtes ?

Son regard passe d'un aventurier à l'autre, s'arrêtant un instant sur un endroit paraissant vide pour les autres, mais où un shaakt se cache, une flèche prête à être décochée. Puis son regard s'arrête finalement sur Freida. Un long doit la désigne alors.

- En échange de réponses, j'exige cette humaine et son enfant. Un prix juste pour un savoir si précieux.

***
Récapitulatif des bobos et actions:

La discussion entre vous et les PNJ peut se faire en aparté sur le chan du discord. A vous de décider quoi faire.

Faëlis : indemne
Sibelle : Blessure bénigne au flanc gauche. blessure légère à la tête.
Cromax : Blessure bénigne à la tête
Ezak : Blessure légère à la tête et un mal de crâne persistant ainsi qu'un fort mal de dos (blessure légère)
Madoka : blessure bénigne à l’épaule droite/invisible. Tu obtiens une rune Bet sur laquelle tu manques de trébucher
Arkalan : blessure bénigne au dos

PNJ :
Lysis : indemne
Hereld : blessure grave au torse
Adreï : Blessure légère au bras
Freida : Blessure légère au torse
Image

Quand on l'appelle, il apparaît !!
Et il reste, alors gare !

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Ezak
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Re: Les Monts Eternels (Partie Sud)

Message par Ezak » mar. 18 oct. 2022 21:31

Faëlis intervînt également à la suite du Sindel et moi-même, affirmant son appartenance au culte de Yuïa, et le silence se répandit dans la Passe. Pendant quelques instants la nature reprit ses droits. Seul siffla le vent, s’engouffrant toujours avec la même irrégularité dans ces parois glacées, seul gronda l’orage, seuls crépitaient les flammes. Puis vînt un rire de plus en plus puissant, montant des tréfonds de l’être de glace, jusqu’à résonner contre les parois et recouvrir le sons des éléments naturels. Nous l’amusions, et il traita avec mépris nos questions qu’il jugea être le signe d’une soif de connaissance et de pouvoir. De son fait, un pic de glace surgit de nulle part et fonça sur Faëlis, s’arrêtant à un souffle -ou moins- de sa peau. Il n’aimait visiblement pas que le nom de de la déesse de glace soit prononcé par des mortels.

Lorsqu’il retourna son attention sur Cromax et moi ce fut encore pour railler notre condition de mortel, nous jugeant comme des parasites, bons qu’à se nourrir et à se reproduire. Du bétail en somme…À ces paroles je me crispai un peu plus sur le corps dont je m’abreuvais, mes dents allant chercher plus profondément dans la chaire par frustration de me faire ainsi traiter. Plus il parlait et plus dans son attitude je croyais reconnaître des traits du Maître de la Brume et de l’Invincible des Givres. Ce même sentiment de supériorité, cette même manière de nous dévaloriser. Je n’en démordais pas, je ne pouvais pas croire qu’ils n’étaient pas sortis du même moule.

Je ne le lâchai pas du regard alors que ses yeux passèrent sur chacun d’entre nous, avant de s’arrêter sur Freida. Longeant un doigt sur elle, il réclamait que nous la lui donnions en sacrifice en échange de réponses à nos questions . Pour moi s’en était trop ! Débordant de rage mes dents relâchèrent le cou de mon met du jour et je ne laissai même pas aux autres l’occasion d’oser penser à cette éventualité. J’étais prêt à prendre la vie du premier qui tenterait de toucher à Freida et à son fœtus que j’avais juré de protéger depuis que la guide avait partagé avec moi son histoire. C’est la bouche encore dégoulinante de sang que j’expulsai ma sentence dans une gerbe éclatante.

« C’est hors de question ! »

J’enchaînai assenant ce que je savais ou que je croyais savoir :

« Et même si cela pouvait être le cas le jeu n’en vaut pas la chandelle. Voici les réponses que vous ne voulez pas nous donner : Vous êtes Yuïa-Turë ! Vous êtes là car ces gens qui vous adulent sont des Phalanges qui pensent que vous êtes une représentation de leur culte, la Dame Louve, Briggha. Les gens stupides ici sont cette bande de sauvages qui se sont laissés aveugler par vous !»

Alors que je parlais, une idée me vînt. Décidant de prendre mes responsabilités au devant du groupe, j’avançai de quelques pas enjambant le corps exsangue que j’avais lâché juste avant, m’exposant pour accaparer toute l’attention sur moi. Je pensais avoir identifié sa psychologie semblable à celle des deux autres. Remplit d’orgueil, sûr de sa supériorité, persuadé de notre faiblesse. Je voulus le piquer, sur ses acquis. Un être avec tant d’orgueil ne pourrait selon moi qu’essayer de prouver sa valeur si je la mettais en doute. J’allai le plonger dans un piège, me servir de son complexe de supériorité, le mettre dans une situation qu’il ne pouvait pas gagner. Lui faire une contre-proposition qu’il ne pourrait refuser.

« Puisque vous êtes si supérieur je vous propose autre chose : un défi ! Un défi qu’un mortel qui a passé des années à s’engraisser et se reproduire comme un parasite pense que vous êtes incapable de relever. Si je gagne vous répondez à toutes nos questions et vous demandez à vos suivants de s’en aller d’où il viennent. Mais bon… peut-être que ces millénaires ne vous ont servis qu’à vous complaire dans une soi-disant supériorité que vous êtes incapable de prouver ne serait-ce que par un petit défi proposé par le mortel le plus mortel des mortels ; un humain… »


Ces derniers mots furent lâchés calmement, sur le ton du défi. Je ne voulais pas l’insulter, mais à peine le froisser, toucher son amour-propre pour qu’il relève ce défi que j’étais sûr de gagner. D’essence divine ou non, personne ne pouvait gagner face à moi à ce jeu dont je venais d’avoir l’idée. À part peut-être les dieux eux même, ce qu’il n’était pas. Confiant, je l’observai droit dans les yeux attendant sa réponse mais malheureusement, tous ne semblaient pas être de l’avis de me laisser faire.

J’entendis la voix de Cromax claquer et d’emblée, je me tendis. Sa voix emplie de colère s’éleva.

"Mais c'est un putain de délire !"

(Par pitié tais-toi ! )

Il cherchait notre regard, notre approbation, s’adressant à nous mais en parlant de l’être en des termes très insultants. Je fuis son regard, ne voulant pas l’encourager dans la voie dans laquelle il se lançait. Non, je ne pouvais mettre en péril mon plan. Pas là, pas face à Yuia-Turë. Ce que j’avais en tête était trop bien ficelé. J’étais à peu près sûr de tous nous sauver, ou au moins gagner un temps précieux pour jauger l’ennemi, avoir nos réponses et ainsi savoir quoi faire exactement.

(Par pitié tais-toi ! )

Mais le premier laïus du sindel fut suivit d’un autre, tout aussi insultant, tout aussi provocateur plus direct.

(Par pitié tais-toi !)

Mais lorsque ses derniers mots sortirent de sa bouche, je restai estomaqué. Si les premiers furent insultants, les derniers étaient inqualifiables mélanges d’insultes et de menaces.

( Malheureux tu aurais mieux fait de te taire… )

La sindel chercha mon regard et, tétanisé je fermai les yeux longuement, dépité, incapable de dire un mot de plus. La charge fut tellement violente que je me sentis démuni, voyant mon plan s’écrouler devant mes yeux.
Les yeux fermés, plongé dans mon trouble, je cherchai une solution quand j’entendis Sibelle intervenir en affirmant à notre ennemi que nous n’avions pas besoin de ses réponses. Je serrai le poing. Elle aussi jouait contre mon plan en déniant l’enjeu de mon défi, mais en le poussant quand même à le relever.

(Pourquoi vous jouez tous contre moi ?)

La situation m’échappait et, je ressentis mon armure repousser encore et encore des accès de terreurs de plus en plus violents à mesure que le temps s’écoulait. Je voyais mal comment je pouvais arranger cette situation. Je cherchai une chose n'importe quoi, quelque chose capable de réparer l’offense de Cromax, de calmer la colère de l’être de glace que je voyais déjà venir, violente, lui faire oublier mon défi. Poussé par le désespoir je levai une main prestement en direction de celui que je pensais être Yuïa-Turé.

« Je mets en jeu ma vie en réparation pour les propos insultants du Sindel ! Si je perds ce défi vous l’aurez. »


Mais ma vie était-elle un enjeu suffisant ?Je craignais que celle de Cromax devienne le prix qu’il demande. Il fallait qu’il m’aide, qu’il se calme, qu’il me laisse faire.

Je me tournai donc vers lui, arrêtant de fuir son regard, abandonnant le masque que je portais généralement, dévoilant un visage suppliant, qu’il comprenne l’enjeu.

« S’il vous plait laissez-moi faire ! Faites-moi confiance. »


HRP :


- Effets des protections d'avant-bras : Facilité notoire pour la persuasion .
Modifié en dernier par Ezak le dim. 23 oct. 2022 05:15, modifié 4 fois.

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Faëlis
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Re: Les Monts Eternels (Partie Sud)

Message par Faëlis » jeu. 20 oct. 2022 20:09

En réponse, un pic de glace se matérialisa et manqua de le transpercer, s'arrêtant à un cheveux de sa gorge ! Faëlis se figea et ne bougea plus d'un pouce tandis que l'esprit lui fit comprendre qu'il ne devait plus prononcer le nom de Yuia.

Cromax lui demanda qui il était et ce qu'il faisait ici, mais l'esprit, nullement impressionné, se proposa de répondre en échange de Freida... et de son enfant ! Leur guide était donc enceinte ? La nouvelle n'était cependant pas ce qu'il y avait de plus surprenant pour l'instant. Cromax explosa de rage, bien entendu, les enfonçant encore plus dans les ennuis ! Quand apprendrait-il que ses compagnons ne partageaient pas son immortalité ? Ezak intervint pour tenter d'arrêter la catastrophe, mettant sa propre vie en jeu... la situation était en train de déraper rapidement ! Quelle chance avait-il de gagner un défi face à une telle entité ?

L'elfe ne savait pas quoi faire. Il se contenta de déclarer :

« Nous n'avons pas pour habitude de sacrifier des vies quand nous pouvons l'éviter. N'y a-t-il rien d'autre qui puisse vous convenir ? »

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Sibelle
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Re: Les Monts Eternels (Partie Sud)

Message par Sibelle » ven. 21 oct. 2022 02:24

D’une arrogance froide et d’un mépris certain, il méprisa notre ignorance et notre besoin de connaissance. Tentant sans doute de nous intimider davantage, il projeta un pic de glace en direction de Faëlis. Heureusement l’être de glace stoppa son attaque lorsque le glaçon meurtrier se trouvait à l’effleurement du cou de l’hinion.

Il refusa de répondre aux questions posées s’il n’obtenait rien en retour. Poursuivant son arrogance en nous traitant de parasites et dénigrant notre capacité de procréer. Puis, après nous avoir balayés du regard, il observa Freida pour nous ordonner de lui remettre notre guide ainsi que l’enfant qu’elle portait, en échange des réponses à ses questions.

Alors que la rage montait en moi, je me demandais s’il ne s’agissait pas de cet esprit contre lequel nous étions venus combattre. Son comportement était tellement condescendant et dénué de la moindre parcelle de sagesse ou de sens que je pensai qu’il tentait tout simplement de nous provoquer afin de nous tester.

Les poings serrés au point d’en avoir les jointures blanches, je tentai de me calmer.
Curieusement, Ezak, ce Kendran qui avait d’ordinaire des allures de nobles, se repaissait sauvagement du sang de ses victimes. Suite aux paroles de l’être de glace, il arrêta son buffet afin de réagir promptement à la demande de l’entité glaciale. : « C’est hors de question. »
Puis, d’un ton plutôt cinglant, il donna lui-même les réponses attendues. Je ne savais pas où Ezak avait pris ces informations, mais il déclara que nous étions en face de Yuïa-Turë. Et qu’il était là, car les Phalanges que nous venions de combattre l’avaient invoqué. Puis il lui lança un défi, tentant de le convaincre de le relever puisqu’il semblait être si supérieur à nous. Je ne savais pas où Ezak voulait en venir, mais il s’agissait d’une ruse. Je décidai de ne rien dire et d’attendre la suite... qui arriva bien vite et violemment. Ce Cromax qui m’avait semblé un bon négociateur, quelqu’un de réfléchi, se montra sur un tout autre jour sortant outrageusement de ses gonds, oubliant les conséquences d’un tel comportement devant une entité pouvant sans doute nous écraser comme un vulgaire insecte.

Alors que je n'avais pas jugé utile de répondre la première fois, ce fut autrement cette fois-ci. Suite à Ezak et Cromax, d'une voix ferme autoritaire, mais sur un ton calme, je répondis:

« Nous formons une équipe et chacun de nous est indispensable, alors nous refusons votre marché, connaître votre nom n'en vaut vraiment pas la peine. Nous n'avons donc plus aucune question... Mais si vous tenez tant à vous présenter, vous n'avez qu'à relever le défi que vous a proposé mon compagnon de route. »

Puis, alors que Ezak et Faëlis prenaient la parole, je me déplaçai discrètement pour me rapprocher de Freida. Je me plaçai devant elle pour faire écran entre elle et l'homme de glace. Je ne faisais pas confiance en cette entité.

(((Sibelle se déplace, se plaçant devant Freida, afin de la protéger.)))
Modifié en dernier par Sibelle le sam. 29 oct. 2022 14:07, modifié 2 fois.

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Cromax
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Re: Les Monts Eternels (Partie Sud)

Message par Cromax » ven. 21 oct. 2022 14:46

Ezak, quant à lui, préfère brouiller les pistes en affirmant que nous sommes des mercenaires payés pour éradiquer les sales bestioles étant restées fidèles à Oaxaca. Contre un tel esprit, je ne sais pas si prêcher le vrai pour découvrir le faux soit une bonne tactique, mais je le laisse faire sans ciller. Faëlis, lui, affirme sa foi éternelle envers Yuïa. Je reste coi. C’était pas plutôt Gaïa, son truc, à lui ? A croire que tous mes amants finissent par vénérer la déesse de la beauté. Plutôt plaisant à savoir, en vérité.

Mais rien ne semble perturber le glaçon géant. Il commence par nous insulter d’ignorants avides de connaissance et de pouvoir. Puis, sans la moindre prémice, il envoie un pic glacé vers Faëlis, qu’il arrête à quelques centimètres de son visage. Mes doigts se serrent, mon regard se fait acéré. Pour qui se prend-il, ce revenu de nulle part ? Il insulte l’elfe blanc, il nous traite de naïfs et de barbares parasites juste bons à nous reproduire. La colère monte en moi, je la sens enfler, grandir, faire frémir tout mon être. Et puis, le couperet tombe : il nous promet des réponses si nous sacrifions Freïda et son enfant à naître. Non mais… Il est cinglé ou quoi ? Je reste figé, choqué par sa proposition complètement aberrante. Ezak, moins perturbé que moi, refuse aussitôt, et catégoriquement. Gardant la tête sur les épaules, il énonce des hypothèses lancées comme des certitudes : ce trou du cul serait Yuïa-Turë, meneur des Phalanges au nom de Briggha. Il met un peu la charrue avant les bœufs, pour le coup. Mais l’instant d’après, il propose à l’ennemi un duel, un défi, attaquant sa fierté mal placée. Mais il ne mérite même pas qu’on s’attarde à lui proposer quoique ce soit. Ma colère éclate sous forme de mots acérés, que je ne parviens pas à retenir plus longtemps.

« Mais c’est un putain de délire ! »

Je regarde les aventuriers autour de moi, comme pour les prendre témoins.

« Le mec, personne entend parler de lui pendant des millénaires, il sort du cul d'un péquenaud consanguin et il se permet de quémander des sacrifices juste pour donner son nom ? Et c'est nous les animaux ? »

Enragé, sévère, je reporte mon attention sur lui.

« Je vois qu'une explication : son cerveau a été congelé trop longtemps, ça le lui a ramolli. Le dégel a pas dû améliorer les choses. »

Et je le prends définitivement à parti.

« Hé gars, prends pas la grosse tête : personne s'intéresse à toi à part ces bâtards en peau de loup. Et nous, mais par simple curiosité, certainement pas pour te sucer les orteils. Avise-toi encore de menacer quiconque ici, et c'est toi qui sera sacrifié pour ton arrogance écœurante. »

On ne menace pas mes compagnons, fussent-ils des amis anciens ou des nouvelles connaissances positives. Mes armes sont prêtes à chanter, à lui défoncer sa sale gueule enneigée. Je jette un œil à Ezak : il doit être prêt à agir, à réagir. Derrière, Sibelle commente également son refus de sacrifier qui que ce soit. Au moins nous semblons tous d’accord sur ce point. Ezak tente de rattraper mon accès de rage, me suppliant de le laisser faire et défiant à nouveau l’inconnu pédant. Je commente brièvement :

« Insulter et menacer semble sa manière de saluer. Pourquoi s’offusquerait-il de telles choses ? »

Mon regard flamboyant ne cesse cependant de le cibler, depuis ma position surélevée. Prêt à réagir à la moindre tentative de sa part.

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Arkalan
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Re: Les Monts Eternels (Partie Sud)

Message par Arkalan » sam. 22 oct. 2022 12:10

L’obscurité grandit dans la passe et malgré ça, l’entité me repère dans ma cachette. Son regard se pose sur moi alors qu’il nous menace et exige un sacrifice en guise de réponses. Il veut la guide et son enfant à naître, pourquoi ne pas réclamer Sibelle plutôt ? Voilà qui nous rendrait service.
Le groupe s’en indigne, sans surprise, mais alors que le blondinet Kendranne préfère proposer un défi, Cromax lui donne son avis sans détour, ne ménageant ni les menaces ni les insultes pendant que l’Hinionne se positionne devant notre guide et que son semblable s’essaie à la négociation.

La tension s’alourdit d’avantage et l’hésitation me gagne. Tirer ou ne pas tirer ? Il m’a vu, je peux donc à tout moment être victime du sort qu’il a déjà lancé contre l’un de nous pour montrer sa force. Mais une attaque marquerait définitivement la fin de la discussion. Mais ces tentatives ont-elles seulement un sens ? Je ne le pense pas. Non. Le mieux est de saisir l’initiative car le temps joue contre nous, que ce soit celui qui s’écoule ou celui qui s’abat. Il n’est pas là pour discuter ni pour donner ou demander. Il vient prendre.

Je maintiens mon souffle, pointe ma flèche vers l’espèce de rune qu’il a sur le torse et lâche la corde.

(( Tir précis rang 2 ( + 15 au jet de touche )
Ombre insaisissable ( + 10 au jet de touche )
Visée précise ? ( + 6 au jet de touche )
Flèche pacificatrice (l'adversaire perd l'initiative pendant 3 tours)))

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Madoka
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Re: Les Monts Eternels (Partie Sud)

Message par Madoka » sam. 22 oct. 2022 20:02

Sur son visage marqué par la douleur et la fatigue se dessine une moue presque embarrassée. Le pâle sourire d’Hereld me rassure, un peu. Dans cette situation, un érudit pourrait lâcher prise avec la réalité. L’académicien en chef, lui, ne lâche pas des yeux le nouveau venu malgré la peur évidente qu’il ressent. Une peur évidente, que presque tous ici nous chevauchons avec hardiesse, ou folie.
Je soutiens le regard d’Hereld en souriant lorsqu’il me remercie, et m’écarte afin de lui laisser plus d’intimité pour se soigner. Un peu trop à la hâte. Mon gant glisse sur un morceau de roche gelée et mon pied se coince dans un pan de mon manteau. Gênée, je détourne le regard et remarque une pierre logée sous mon pied, gravée de ces symboles runiques, sans doute tombée avec l’un des guerriers autour de nous. Ni érudit, ni magicienne, je la ramasse et la tiens dans ma paume, me demandant comment cette chose insignifiante entre mes doigts a pu donner vie à ces créatures.

Et la dernière en date a quelque chose de différent du golem. Il irradie de puissance, jusque dans sa façon de parler, de nous parler. Sûr de sa puissance, il se rit de nous et s’imagine que de nous traiter de mortels ou de parasites pourrait avoir le moindre effet sur nous. Il s’efforce d’ériger un monde entre lui et nous, allant même jusqu’à parler d’oubli quant à notre ignorance et notre soif évidente de connaissances.
Il prend son temps … il rit, se gausse mais lorsque Faëlis renchérit sur son identité d’esprit des glaces et nomme Yuia il perd son flegme et attaque l’elfe blanc. Si rapide qu’aucun de nous n’a le temps de réagir, ni même de sursauter. Le pic de glace s’arrête contre la gorge de l’elfe, sans le blesser, sans le tuer. Sa voix se fait menaçante lorsqu’il lui somme de ne point prononcer son Nom si légèrement.

Après un temps à observer les nuages au dessus de nos têtes, son rire sans émotion et sa voix glaciale retentissent à nouveau. Nous n’étions que des mortels, puis des misérables, nous voilà maintenant stupides … à attendre des réponses gratuitement.
Ah ! La commercialisation d’informations ! Ca, j’aurais juré que c’était typique des mortels cupides. Comme quoi, quand la racine est pourrie faut pas s’offusquer que les fruits soient véreux.

Et l’ambiance change tout à coup lorsqu’il ordonne qu’on lui remette Freida et son bébé en échange de ses réponses.

Je serre les dents et garde pour moi ma réponse belliqueuse. Ezak, lui, hurle tout haut ce que beaucoup d’entre nous pensent, mais avec moins de fiel que mes propres pensées. Il réfléchit vite, il y réfléchit depuis plusieurs minutes sans doute, et tente de négocier, parlementer … en titillant l’orgueil naturel de notre ennemi. Il est certain qu’il est l’esprit des glaces que nous espérions garder endormi.

Une autre voix résonne alors … pleine de colère, insultante et rageuse. Cromax explose, lui aussi assuré de sa puissance face à l’invocation de glace. Ezak, tentant le tout pour le tout afin d’éviter que ne se joue un duel entre deux êtres aussi puissant, réitère sa volonté de défier l’esprit mais cette fois, met sa vie en jeu. Visiblement désespéré, sa voix ne tremble pourtant pas.
La tension est palpable. Tout va se jouer là. Etre défier par un parasite sera-t-il assez amusant aux yeux de notre ennemi qui nous avait lui-même défié de le faire ; le flegme apparent de notre ennemi est-il friable aux insultes d’un être aussi puissant que Cromax.

Je regarde chaos au dessus de nous, impuissante, tout en ne pouvant m’enlever de la tête qu’il est la raison "des quelques instants devant nous", que le couperet viendra d’en haut … mais à quel moment, et pour qui ?
Les yeux braqués sur l’orage, je m’adresse à voix basse aux mages, les plus à même de nous offrir une troisième voie.


« S’il est ce qu’Ezak suppose … s’il n’est pas une nouvelle créature puissante mais mortelle … par pitié, dites-moi que vous aviez un plan au cas où l’esprit se soit réveillé ? On ne peut pas laisser Ezak risquer sa vie sans réagir. »

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Gamemaster6
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Re: Les Monts Eternels (Partie Sud)

Message par Gamemaster6 » dim. 23 oct. 2022 19:39

L'Aube d'un hiver sans fin


Chapitre 2 : Un lieu sans pitié ni repos.

La lourde tension qui s'était installée ne sembla pas décroître. La demande de l'être de glace ne fut pas bien reçue par le groupe, à tel point que l'un d'eux marchanda. Un pari osé, risqué, alors qu'ils n'avaient aucune conscience de la puissance de ce qu'ils avaient en face d'eux. Pourtant, il sembla curieux, attentif aux propos du kendran qu'il observe. Son visage de glace resta figé, mais sa tête se pencha légèrement, signe qu'il écoutait avec attention. Pourtant, Cromax haussa le ton, insulta et menaça et le reste des aventuriers firent front, refusant d'offrir Freida en échange d'informations. La jeune femme avait d'ailleurs la main crispée sur sa lance, ses yeux furieux braqués sur la créature. Si le groupe avait voulu sa perte, elle ne se serait pas laissée faire.

Madoka, elle, obtint une réponse à sa question. Un murmure offert par Hereld après qu'une potion ait calmé la douleur dans son torse.

- Nous avons un plan. Cependant, il nous faut trouver le corps originel car ceci n'est sans doute qu'un pâle reflet de ce qu'il est réellement.

Ledit reflet resta silencieux, les yeux désormais fixés sur Cromax malgré la tentative d'Ezak d'apaiser la situation. Puis, surprenant toute la petite troupe, une flèche fusa de derrière un rocher, filant droit vers le torse de la créature. La flèche n'atteignit jamais sa cible, l'être l'attrapant entre deux de ses doigts avant de l'examiner une petite seconde. Puis il se mit à rire. Un rire moqueur qui n'avait rien de chaleureux. Un rire qui se réverbéra contre les parois de la Passe, l'amplifiant de manière démesurée.

- Un défi, des insultes, et une flèche.

Il se tourna vers Ezak.

- Ta vie n'a aucune valeur à mes yeux, en quoi me l'offrir résoudrait quoi que ce soit ? Je n'ai nullement demandé un sacrifice.

Puis il porta son regard sur un Cromax fou de rage.

- Tu me rappelles mon frère. Toujours prompt à s'emporter. Et, vois -tu, je l'ai toujours détesté.

Il leva la main. Près de Faëlis, le pic de glace se morcela en des centaines d'aiguilles se préparant à le perforer alors qu'autour du groupe, le sol se mit à trembler. Puis le ciel s'ouvrit en deux. Un gigantesque éclair s'écrasa sur l'être de glace. La lumière aveuglante força tout le monde à détourner le regard alors que le son qui s'ensuivit pouvait suffire à les rendre sourd. Le sol trembla encore plus violemment, puis ce fut le silence. En lieu et place de l'être de glace se trouvait un trou qui avait perforé la neige et la glace sur plusieurs mètres. Des arcs électriques crépitaient encore sur le sol et la neige autour avait tout simplement fondue. Le sol cessa de trembler et les pics entourant Faëlis tombèrent en une fine pluie de glace sur le sol.

- Dan !

La voix d'Hereld résonna et attira l'attention de tous. Il fixait un point au-dessus d'eux, là où se trouvait une silhouette humanoïde accompagnée d'une grande chouette blanche. Il leur fit signe, indiquant de poursuivre, avant de disparaître, prenant visiblement la même direction que celle qu'ils suivaient avant de tomber dans l'embuscade. La chouette, elle, se mit à les survoler, faisant de lents cercles au dessus d'eux. Le cryomancien, lui, semblait ravi.

- Mes amis, Maître Dan est en vie, comme vous avez pu le constater.

Le nuage qui couvrait le ciel avait disparut, de même que le mur de flammes de Lysis. Tous purement remarquer que les loups et leurs cavaliers avaient déserté, laissant la voie libre pour continuer leur route. Sans doute que l'éclair y était pour quelque chose. L'idée de reprendre la route était tentante, mais Hereld proposa plutôt une halte, au moins pour quelques heures.

- Personne ne sera contre un peu de repos, je présume ?

Freida, elle, fixait encore le trou où l'être de glace se trouvait, une expression indéchiffrable sur le visage. Quant à Andreï, il s'assit sur un rocher, visiblement fatigué par la rencontre qui venait d'avoir lieu. il devenait clair que le reste du voyage ne serait que de plus en plus dangereux, sans doute qu'une pause serait des plus bénéfique pou tout le groupe.

***

Récapitulatif des bobos et actions:

Vous avez le droit de souffler un peu, de vous soigner et de discuter des derniers événements. Apartés pour les Pnjs ou entre vous. Notez bien les soins reçus et potions utilisés en fin de post, que je m'y retrouve. [:bizoo:]

Tout le monde : 3xp pour ce combat quelque peu éprouvant.

Faëlis : indemne
Sibelle : Blessure bénigne au flanc gauche. blessure légère à la tête.
Cromax : Blessure bénigne à la tête
Ezak : Blessure légère à la tête et un mal de crâne persistant ainsi qu'un fort mal de dos (blessure légère)
Madoka : blessure bénigne à l’épaule droite/invisible. Tu obtiens une rune Bet sur laquelle tu manques de trébucher
Arkalan : blessure bénigne au dos et une flèche pacificatrice en moins.

PNJ :
Lysis : indemne
Hereld : blessure légère au torse
Adreï : Blessure légère au bras
Freida : Blessure légère au torse
Image

Quand on l'appelle, il apparaît !!
Et il reste, alors gare !

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Arkalan
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Re: Les Monts Eternels (Partie Sud)

Message par Arkalan » sam. 29 oct. 2022 13:50

Il saisit sa flèche entre ses doigts. Je suis rarement témoin de ce genre de prouesse, aussi je ne sais pas comment y réagir. Je suis à la fois dépité, impressionné et surpris que ce ne soit pas mon attaque mais les insultes de Cromax qui agacent le plus cette créature.

Je m’apprête à disparaître à nouveau dans les ombres, pensant que le combat va s’engager plus sérieusement mais ce n’est pas le cas. Un éclair aveuglant me force à détourner les yeux alors qu’un grondement assourdissant résonne. Quand enfin la vue me revient il n’y a plus de traces de l’entité de glace mais à sa place un profond trou entouré de crépitements électrique et de neige fondue. A encore l’académicien, le responsable porte le nom de Dan et je suis son regard pour apercevoir une silhouette au dessus de nous qui nous fait signe d’avancer.

En effet la voie est libre, les monteurs de loups s’étant carapatés. Je sors d’abord prudemment de ma cachette avant de ranger mon arc pour m’approcher d’un corps Shaakt devant lequel je m’accroupis pour l’inspecter. Mais ça ne dure pas longtemps avant qu’on vienne me déranger. D’une voix glaciale il me demande pourquoi j’ai tiré alors qu’il était entrain de négocier. L’idée de gâcher ma salive pour tenter de lui faire comprendre que ses négociations n’avaient aucune chance d’aboutir est hors de question. Je poursuis ma fouille en expliquant ce que je suis entrain de faire. J’imagine qu’il se pose également la question de savoir ce que des Shaakts font si loin de Gwadh.

« Il arrive que certaines Matriarches marquent leurs soldats et leurs esclaves comme du bétail. Certaines veulent que cela soit visible, d’autres simplement que ce soit très douloureux. »

Mais le blondinet le prend mal et décide de me frapper. Son genou cogne relativement doucement mon visage, comme si il avait perdu l’équilibre avant de me toucher. Mais le choc reste désagréable mais ce n’est rien comparé à la tension qui pèse sur mes épaules. Une crainte irrationnel et une peur incontrôlable qui émane de cet humain. Qu’est-ce qui produit ce sentiment qui pourrait presque me figer sur place ? Quelque chose cloche me répétais-je en boucle alors que je me masse la mâchoire.

« Très impressionnant Chevalier. Vous voulez me tuer ? Est-ce que vous comptez boire mon sang après ? »

Rétorquais-je assez fort pour me faire entendre alors que Cromax s’était déjà indigné de cette attaque. Le fait qu’un Kendranne engloutisse du sang comme un monstre sanguinaire ne m’avait pas échappé. En m’attaquant il venait de commettre une erreur. Il s’était fait un ennemi et si j’ai sans aucun doute peu de chance dans une confrontation direct il a désormais creusé une faille entre nous qui ne pourra se combler que par sa mort ou la mienne. Je survis depuis des siècles à la traque des Matriarches et des Prêtresses d’un Dieu immonde, ce n’est pas un humain de pacotille qui se comporte comme une femelle Shaakt jouissant d’une position supérieur qui aura ma peau. Il me lance un sourire tendu, comme si il cherchait à retenir sa cruauté et prétend que je l’ai bien cherché.

Je suis dans cette situation délicate mais commune. Si il lève sa jambe à nouveau pour me frapper je pourrais me baisser, saisir ma dague et lui ouvrir la cuisse là où l’armure est moins épaisse. Il pourrait se vider de son sang en quelques minutes si l’Hinion n’intervient pas. Mais cette attaque signifierait ma mort car il serait vite vengé. En revanche, si je venais à mourir, tué par ce Chevalier, il n’y laisserait pas sa vie. Il aurait une petite remontrance tout au plus. C’est le prix à payer pour ma condition de Shaakt. Je ne peux donc pas répliquer alors qu’il brandit son sabre, je me redresse prestement pour esquiver l’attaque mais Cromax intervient pour le ceinturer en lui répétant fermement d’arrêter.
Avec toujours ce même sourire tendue sur le visage il garde ses yeux fixés sur moi, un air de défi sur le visage.

« Provoque-moi encore, qu’on rigole… »

"Ce n'est pas très Chevaleresque d'attaquer quelqu'un à genoux. Peut être voulez vous que je vous tourne le dos pour vous faciliter la tâche ? Ou alors puis-je continuer de trouver des réponses à mes question ?"

Demandais-je en désignant le cadavre Shaakt. J’ai beau avoir peur ça ne m’empêche pas d’être taquin. Comparé à ce que j’ai vu et vécu, il n’est pas grand chose. Il est une présence, dangereuse, effrayante, certes, mais il n’est qu’un humain. Un humain qui est aveugle dans l’obscurité, impatient, colérique, arrogant et forcé de dormir pour reprendre des forces. Il le prouve par sa rage qu’il me crache au visage dans un laïus ridicule sur la chevalerie, sur son rôle de servir, quel imbécile. Il prétend qu’il est venu vers moi faire la paix avec son ton plus glacé que l’environnement ambiant. Il se vante ensuite de me faire peur. Evidemment que je le crains dans un combat en face à face. Je reste silencieux face à sa colère, sachant qu’il n’y a rien de plus énervant de ne pas trouver de réponse dans une joute verbale. J’acquiesce même quand il affirme que j’ai peur, lui faisant abandonner l’idée que la honte est quelque chose qui m’accable. Je lève ensuite les yeux vers le ciel, jaugeant la position du soleil.

« Nous verrons dans quelques heures si nos rôles seront inversés. »

Puis je lui tourne le dos pour allez inspecter un autre cadavre Shaakt. Espérant trouver des réponses concernant leurs présences et qui sait peut être des objets interessants. Pendant ce temps, Ezak se vante encore que rien ne lui fait peur mais je ne suis pas dupe, la peur n’épargne personne et je trouverai ce qui le terrifie.

((Fouille minutieusement les cadavres Shaakts. ))

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Cromax
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Re: Les Monts Eternels (Partie Sud)

Message par Cromax » sam. 29 oct. 2022 16:13

Ma colère est ponctuée d’une flèche traître de l’elfe noir, fusant à travers la passe vers l’être de glace. Celui-ci la retint d’une main, avec une facilité déconcertante. Cela clôt définitivement les chances d’Ezak de proposer un défi à cette enflure. Et il le confirme bien vite : même sans les provocations, il aurait refusé le petit jeu du kendran. L’effigie du froid se tourne vers moi et m’annonce lui rappeler son frère, toujours prompt à la colère. Un être visiblement censé. Je lui retournerais bien le compliment d’une haine désormais partagée, mais il se fait… littéralement foudroyer sur place. Une vive lumière éclate des cieux noirs, me forçant à détourner le regard. L’instant d’après, le cornard avait disparu. À l’endroit où il se dressait auparavant, un trou profond parcouru de volutes électrisées. Hé bé. Il l’a bien cherché, celui-là. Je me saisis de mon collier d’Elysian, cette lune de la cité des elfes, et tâche de capter l’âme de ce guerrier sacrifié par son hôte destructeur. Ça pourra toujours être utile…

Hereld s’écrie le nom de celui que l’on cherche depuis le début de cette aventure, le fameux Dan. Levant les yeux vers la position que désignait notre chef d’expédition, je vois une silhouette élancée accompagnée d’une chouette. La fameuse qui nous a suivi depuis tout ce temps. En vie, c’est rassurant. L’elfe noir de l’académie nous propose aussitôt un peu de repos. Rassuré sur notre premier objectif, la ferveur du combat redescendant, je fais signe que je n’ai rien contre. Mon regard se pose sur Freida. Elle a l’air atteinte par ce qui vient de se passer, assise au bord du cratère avec un regard perdu. Je m’approche d’elle, alors que Lysis prend l’initiative d’aller près d’Andreï pour le réchauffer de sa présence. Il a l’air pas mal affecté aussi.

Arrivant près de notre guide, je m’adresse à elle, le plus légèrement possible.

« Ça va ? Pas trop remuée ? »

Elle a l’air un peu confuse dans sa réponse. Oui, elle est remuée, irrémédiablement. Et avoue n’avoir jamais vu de manifestation si intense, en désignant le trou devant elle. Sans rire. Une invocation d’un avatar des neiges, un éclair qui l’explose. Ce n’est pas courant, comme spectacle. Hélas, ça ne fait que commencer.

« Et c'est pas fini, crois-moi. S'il est apparu comme ça une fois, il le fera encore. »

Je pose une main sur son épaule, pour la rassurer physiquement de ma présence.

« Une idée de ce qu'il pouvait bien te vouloir ? »

Elle répond par la négative, commentant qu’elle n’a rien de spécial. Je ne suis pas aussi certain qu’elle de cette assertion, qui semble la troubler. Sans rire. Je l’attire à moi pour dissiper son trouble, posant sa tête sur mon épaule, fraternellement. Elle se laisse faire, bien que ses muscles se raidissent face à mon geste.

« Tu fais partie d'une tribu sacrifiée. Toi, et l'enfant qui grandit en toi. Est-ce lié à votre histoire, à votre passé ? As-tu jamais entendu parler de ce Yuïa-Tùrë ? Votre chef a-t-il pu refuser de se soumettre à son culte revenu ? Comme eux l’ont fait… »

Je regarde les corps morts des phalanges partout autour, en un ou plusieurs morceaux. Eux se sont laissé berner par l’esprit, le vénérant comme une entité divine. Freida affime ne rien savoir. Ne connaissant cet esprit que d’une légende pour faire peur aux enfants imprudents. Elle affirme toutefois que leur doyen aurait vraisemblablement refusé toute collaboration avec une elle entité. La liberté les caractérisait, au-delà de tout. De quoi flatter mes valeurs. J’inspire lourdement.

« Une légende bien vivace, et qui nous effraie nous, désormais. Te sens-tu la force de poursuivre avec nous ? Je... Je pourrais te mener en lieu sûr, rapidement. Tu n'as pas à subir tout ça, même si ton aide a été précieuse. Si tu nous indique la voie, je la ferai suivre aux autres. »

Elle refuse catégoriquement, furieuse que je puisse évoquer une désertion de sa promesse. Bon. Elle n’est pas détruite, c’est une bonne chose. J’enchaîne sans revenir sur cette idée.

« Maintenant que l'on sait que l'esprit te veut personnellement, j'ai un peu plus de mal à accepter de te mettre en danger... Soit, reste. Je continuerai de te protéger. Tu... Tu as pensé qu'on pouvait accepter son marché ? »

Ma question est hésitante : l’évoquer peut la tendre à nouveau. Par chance, ça ne semble pas être le cas : elle affirme avec assurance qu’il ne l’aurait pas prise de son vivant. Un peu extrême, comme réponse, mais je dois bien avouer qu’aucun de nous, sans doute, n’aurait laissé cet enculé la prendre, sous aucun prétexte, tant que nous respirons. Je commente, rassurant :

« Bien. Garde cette combativité. Il ne t'aura pas, tant que je pourrai agir. »

Ça remue du côté d’Ezak : il a l’air de vouloir s’en prendre à Arkalan physiquement. Purée, ils ne s’entendront décidément jamais, ces deux-là. Je secoue la tête.

« Et merde... Excuse-moi un instant... »

Je me déplace rapidement jusqu’au lieu de leur belliqueuse interaction. Ezak, encoléré, s’apprête à exploser la tronche d’un Arkalan agenouillé. Je ne suis pas assez rapide pour l’en empêcher. Par chance, le coup ne semble pas trop puissant. Volontairement ? J’en doute. J’interviens tout de même, ferme :

« Arrêtez ! Ce n'est pas le moment de nous déchirer. »

Ils ignorent ma présence et ma vive recommandation. Au contraire, le shaakt provoque davantage le guerrier, qui va jusqu’à sortir son arme, prêt à transpercer notre partenaire. Mais bordel, y’a moyen de se calmer ?Il est sérieux, là ? Sans hésiter cette fois, je me jette sur Ezak pour le ceinturer aux épaules afin de l’empêcher de commettre l’irréparable. Je le soulève de terre tant mon étreinte est forte. De ma bouche sort désormais un ordre ferme :

« Arrête. »

Ezak éructe, frustré de l’interruption de son coup. Il somme Arkalan de le provoquer, ce que cet imbécile à la peau noire fait aussitôt, s’attaquant à l’honneur du chevalier. Je le darde d’un regard inquisiteur, commentant durement :

« N'en rajoute pas, tu en as bien assez fait. Vous vous comportez tous les deux comme des sales gosses. Mettez vos différents de côté. Au moins le temps qu'on finisse ça. »

S’ils veulent s’entretuer ensuite, ça ne me regardera pas. Mais là, on forme un groupe, et je défendrai cet état de fait quitte à sévir pour de vrai. Ezak redouble de hargne, partant dans un discours colérique sur son statut, insultant copieusement le shaakt. Bon. Autant que ça sorte oralement. Puis, il se tourne vers moi et me met face à mes propres travers, accusant ma réaction vive envers notre hôte trop fier. Il me rappelle sa promesse de ne pas mal agir. Je soupire, relâchant mon étreinte pour le laisser libre, commentant :

« Tâche de ne pas la rompre. Par contre, je vois une claire différence entre perdre mon calme face à un connard prétentieux qui nous insulte sorti de nulle part et nous demandant ce qu'on ne peut donner que conter un allié, fut-il obstiné dans ses réactions égoïstes mettant tout le monde en danger. »

Après une dernière bravade entre les deux tendus du slip, Ezak se tourne de nouveau vers moi, m’accusant de l’avoir laissé tomber au pire moment. Il me reproche de lui avoir tourné le dos, lui ayan fait du tort. Il se permet même de dire qu’il s’agissait là d’une divergence d’opinion. Je serre la mâchoire : ne connait-il pas la ferveur d’une colère qui éclate, irrépressible ? Ma réaction n’était pas volontaire, ni réfléchie. Que croit-il ? Que j’ai sciemment agi contre lui ? Je laisse tomber l’injustice de son commentaire. Inutile de remuer le couteau dans la plaie.

« J’avoue. J’ai merdé. Désolé pour ça : son attitude pourrie m’a fait voir rouge. La hargne du combat, ses insultes, sa demande pour Freïda… J’ai pas calculé. Ce n’était pas volontaire. Ni même contre toi et ta tentative. Qu’essayais-tu de faire, d’ailleurs ? »

Il a proposé un défi, mais en quoi consiste-t-il ? Comment comptait-il tromper l’avatar ? Ezak reconnait ma capacité à accepter mes propres erreurs, et se justifie de ses propres actions envers Arkalan. Il explique alors avoir voulu lui proposer un défi qu’il ne pouvait pas gagner. Théoriquement. Avec légèreté, il annonce qu’il aurait aussi tout aussi bien y passer. Rassurant : nous aurions été obligés de combattre ce truc sans l’aide d’un guerrier de qualité, un des meilleurs éléments de notre troupe. Curieux, je rétorque :

« Un défi qu'il ne pouvait pas gagner ? Comme donner le nom des trois derniers rois kendrans ? En tout cas, la tension entre toi et ce shaakt est délétère. Dans le groupe, ça se sent, et ça éveille des méfiances. Envers vous deux. Il faut vraiment faire attention, je crois, il en va de notre cohésion. Et tu sais combien je tiens à celle-ci. »

Je fais appel à ce que m’a confié Sibelle sur la situation, sans la nommer. Il tente à nouveau de se justifier, de se dédouaner de ses actes au nom de l’honneur de ses promesses. Il remet la faute sur son franc-parler et l’hypocrisie des autres. Il n’a pas l’air prêt à se remettre en question… Une attitude déplaisante au possible, à laquelle je réponds sans agressivité.

« Je n'ai pas dit que la tension entre Arkalan et toi t'étai due. Mais elle existe et ne date pas d'aujourd'hui. Et certains l'ont remarqué. Je ne crois pas qu'il s'agisse d'hypocrisie de ne pas le dire en face. De la prudence, peut-être, malgré mes conseils de franchise. La crainte, sans doute, de crever l'abcès et de voir la colère l'emporter. Nul ici n'y est immunisé. »

Le mettre face à ses propres reproches sur ma colère le fera peut-être réagir à ses propres torts : lui aussi s’est laissé emporter. À son tour d’admettre ses erreurs. Je fais un clin d’œil pour faire passer la pilule, et poursuis.

« Il en va ainsi des caractères forts. Et les aventuriers en ont généralement de sacrés. C'est par mon expérience de ce genre d'expédition, et mes erreurs passées, que j'ai pu comprendre la nécessité d'une entente entre tous. Même fragile et temporaire. Au moins une confiance mutuelle. Et je sais de quoi je parle : j'ai moi-même un caractère de chien, comme tu as pu le remarquer. »

À propos de son défi, il préconise une démonsration plutôt qu’une explication, et me somme de faire venir ma… créature. Hein ?

« Ma... Ma quoi ? »

Mais bon sang, de quoi parle-t-il ? Faëlis ? Il n’est quand même pas si monstrueux. Je suis son regard, planté sur… Lysis, toujours proche d’Andreï. Je ne peux réfréner un pouffement de rire, qui m’échappe malgré moi.

« Oh ! Lysis ! Créature... Ne le dites pas devant elle : elle est plus ancienne que le plus ancien de mes aïeux. Les créatures de cet âge ont leur fierté. »

Je l’appelle mentalement, et elle arrive sans plus tarder, s’excusant auprès du vieux mage. Arrivée à notre hauteur, elle toise Ezak d’un air fier et provocateur. Il lui répond d’un air similaire. J’ai bien hâte de voir ce qui va se passer entre eux. Là, il lui lance le fameux défi, jouant sur sa fierté personnelle pour qu’elle accepte. Elle lui répond d’un roulement d’yeux, ostensiblement peu intéressée.

(Allez.)

(Non. Aucun intérêt. Qu’il aille faire mumuse avec quelqu’un d’autre.)

(S’il te plait, je veux savoir ce qu’il prévoyait de faire.)

Elle finit par céder, l’encourageant à œuvrer en lui assurant qu’il va se planter. Une confiance en elle coutumière, mais toujours surprenante. Ezak lui répond avec la même assurance : décidément, ils se sont trouvés, ces deux-là. Je regarde leur échange, amusé. Ezak annonce que Lysis va devoir le tuer en un coup, en une seule attaque. Elle aura perdu si elle échoue. Mon visage se tend : il est sérieux là ? Elle va se donner à fond, aucun doute là-dessus. Elle me demande quand même confirmation d’un regard. Curieux de voir ce qu’il prépare, je vais l’encourager silencieusement à y aller. Se parant d’un regard acéré et d’un sourire carnassier, elle va invoquer sa magie la plus sombre, tentant de surprendre Ezak qui lui demandait d’être flamboyante. Et elle ne lésine pas sur la puissance, d’ailleurs : il a intérêt à assurer. Et il assure : usant d’un pouvoir inattendu, il se change en ombre mouvante et esquive sans mal le sortilère. Bon sang, surprenant pour le coup. Joueur, il provoque Lysis avec orgueil. De quoi titiller ma faera, sans aucun doute. Et il n’y va pas de main morte, l’appelant « ma mignonne » sans retenue. J’ai hâte de voir sa réaction, qui ne tarde pas : elle utilise une fois encore un sort d’ombre, moins puissant cette fois, pour lui envoyer en plein visage. Cette fois, il n’esquive rien du tout, et même si la blessure est sommaire, elle fanfaronne :

« J'en dis que, d'une part, c'est de la triche puisque l'attaque n'a pas touché. Et d'autre part, un excès de confiance peut t'être néfaste, jeune gamin. »

Il proteste, s’insurge, boudeur, mais elle explique vite son geste.

« Si tu comptais sur l'honneur d'un être millénaire face à un minot joueur, tu serais mort contre cet homme de glace. Par chance, je suis joueuse aussi, et ne t'ai pas tué. Mais tu te fais trop confiance, kendran. Les règles sont faites pour être baffouées. Et tu l'as très bien montré. »

Elle n’a pas tort : jouer avec la patience et l’honneur de ce trou du cul congelé aurait pu mal tourner. Il avoue cacher encore une botte secrète : des runes destructrices qu’il aurait utilisé en dernier recours. Il annonce vouloir interroger les académiciens sur l’identité du gus. Lysis, prise à parti, commente :

« Et comment le sauraient-ils ? Ils sont restés bien muets, ces soi-disant savants... »

Je l’arrête en scandant son nom : elle va trop loin, quand bien même elle n’a pas tort : ils sont restés bien discrets pendant cette entrevue. Apeurés ? Sans doute. Ezak commente le caractère de cochon de Lysis, qui joue la fausse vexée alors que je confirme d’un air moqueur :

« Tu n'imagines même pas ! »

Il annonce, avec un sourire, qu’il souhaite se soigner avant d’aller voir les savants. J’acquiesce, et laisse œuvrer à… un curieux rituel. Il entaille le cou du chef défunt et commence à s’abreuver de son sang encore tiède. Un curieux rictus un peu écœuré marque mon visage. Qu’est-ce que c’est encore que ça ? Il se penche alors sur la monture lupine, œuvrant de même, et se plaignant du goût trop prononcé de ce dernier cadavre. Sans rire. Quelle horreur. Il va poursuivre, encore, avec les morceaux de cadavre qu’on a laissé au sol, presque exsangues désormais. Qu’est-ce que c’est que cette pratique barbare ? Curieux, je le questionne.

« C'est... quand même une façon singulière de se soigner. Je ne connaissais pas cette capacité des kendrans. Sucent-ils tous aussi bien ? »

Un peu provocateur dans la forme, le fond est pourtant sérieux. Il retient un rire et me sermonne pour mon insouciance. Il me dévoile alors l’origine de son pouvoir : un collier représentant une croix violette sur fond de crâne noir. Plutôt macabre, comme attribut. Il avoue l’origine sombre de l’objet un bagne lié aux Treize d’Oaxaca. Aux quatorze, commente-t-il même. J’ignore de quoi il parle, et décide de le lui révéler. Pas qu’il se fasse de fausses idées. Je me justifie de l’alliance avec la Reine Noire.

« Le bagne ? Jamais entendu parler. Je ne veux pas être mêlé à ça ! Comprends que mes liens avec Oaxaca étaient purement égoïstes : c'était une question de survie, de liberté. Et puis bon... Je n'ai jamais été trop adorateur de votre politique trop stricte, à Kendra Kâr. Et donc c'est ce... truc qui te donne les dents longues et une soif de sang inaltérable ? Et... c'est pas trop dégueu ? »

La grimace accompagnant mon commentaire est sans équivoque : ça m’écœure un peu. Il tente de me rassurer en précisant qu’il s’y est habitué, que certains sangs peuvent même être agréables à boire. Pas comme celui des orques. Il use de cette capacité pour contrer ses blessures, et non par plaisir. La curiosité prend chez moi le pas sur le dégoût. Je me frotte le menton, lui demandant :

« Et... Tu penses que ce pouvoir peut être partagé, si tu prêtes ce bijou ? »

Il réagit avec un peu de possessivité. Je précise mon intention.

« Tu crois que... je pourrais essayer ? Promis, je l'abime pas. »

Il semble vraiment y tenir, commentant qu’il ne fait que me le prêter. Comme si j’allais lui piquer. Pour le rassurer, je me déleste de mon propre collier d’Andarsté et lui tend comme preuve de bonne foi.

« Tenez, en gage de retour. Lui, il me permet d'absorber des âmes pour me soigner. Un peu moins... sanglant. Et beaucoup plus immoral. »

Mais je m’y suis fait. Comme lui s’est fait à l’acte de profanation de cadavres. Il me tend son bijou, et je l’enfile sans plus tarder (le collier, pas Ezak). Je me penche sur un corps encore plus ou moins délaissé, et m’y abreuve en laissant pousser de longues canines dans ma bouche pour percer sa peau. Je lui arrache la gorge et boit le sang de l’être mort, avec une avidité que je ne me connaissais pas. C’est… presque agréable. Et ça me remet les idées en place : la douleur de ma tête disparait. Pratique, effectivement. Et pas si horrible que je l’imaginais. Ma bouche et ses alentours sont plein de sang, que j’essuie partiellement d’un revers de manche. Peu efficace.

« Ouais. Pas si pire. Même s'il doit y avoir plus agréable victime qu'un barbare barbu des montagnes. »

Je lui rends le collier, alors qu’il commente le pouvoir du mien, le comparant à celui du Dragon Noir. La comparaison m’arrache une grimace. Elle n’est pas si éloignée de la vérité, en vrai. Je lui ai dit : beaucoup plus immoral. Je me racle la gorge.

« Hrem. En... moindre mesure, peut-être ? Il ne peut contenir que trois âmes. Ma rapière, don de Phaïtos, permet aussi de voler les âmes des morts tués par celle-ci. Et d'en décider le sort : prisonnière, damnée ou livrée aux Enfers. Elle contient celle de mon ancien allié, Aerq. Entre autres. »

Il ne commente pas davantage, sans doute perturbé par ces révélations. Il n’a pas l’air d’apprécier des masses, et ça ne m’étonne pas. Enfin… ça reste un gars qui profane des cadavres pour boire leur sang, c’pas beaucoup mieux. Il détourne le sujet en affirmant son envie, désormais pressante, d’aller voir les mages. Et nous y allons. Rentrant directement dans le vif du sujet, sans préambule inutile, il les questionne sur le glacé surprise. Hereld émet l’hypothèse que ce n’est qu’un avatar de l’esprit des glaces, agissant depuis sa prison en possédant ce corps. Ezak tend un marteau aux académiciens, trouvant pertinent de le faire analyser. Andreï va tenter de le prendre, mais se ravise vite, précisant que c’est une arme forgée d’Helcea, le métal de glace. Et il ignore, d’un premier regard, ce que signifient les runes dessus. De mon côté, je reviens sur l’avatar des neiges.

« Et s'il était d'ores et déjà libéré ? Comment un être prisonnier pourrait-il être si libre de ses mouvements ? Capable de possession, d'incarnation ? De magie ? Ces phalanges lui permettraient ça ? Vous pensez qu'ils sont magiquement influencés, ou simplement fanatisés ? »

Hereld préfère croire à l’affaiblissement de sa prison, à cause du temps. Sans en être certain. Et il n’en sait pas plus sur les phalanges, indiquant que Dan en saurait possiblement davantage. Il l’espère en out cas. Ezak se questionne sur les capacités de ce peuple de « sauvageons » pour, la forge d’un métal élémentaire. Je ne manque pas de railler l’humain.

« Pour les gens comme vous, tout ce qui n'est pas kendran n'est-il pas sauvageon ? »

Les citoyens de la Cité-Blanche sont souvent fiers et imbus d’eux-mêmes. Au point parfois de mépriser les autres races, les sous estimer.

« J'ai connu une phalange pour le moins... mordante. Ils sont proches de la nature, oui, mais pas dénués d'intellect et de savoirs pour autant. »

Je reviens sur les frères des engelures.

« Son frère ? Qui est l'un, et qui est l'autre, déjà ? Tout ça m'emmêle un peu... Et votre ami, Dan, comment le rejoint-on désormais, s'il nous surplombe ainsi ? »

Yuia-Ture et Yuia-Thu. Notre cible et son geôlier. Dan, quant à lui, nous rejoindra par ses propres moyens. Je surprends Ezak à répondre au premier degré à ma raillerie, comme s’il se justifiait de l’attitude des siens. Ça m’arrache un sourire. À Andreï, qui assure vouloir étudier l’arme, je précise :

« Du moment que vous ne faites pas réapparaître un géant des glaces... Enfin, faites quand même attention. »

Et à Hereld :

« Hé bien espérons qu'il ne tarde pas à venir, alors. Et sans se perdre. Tiens, et ces esprits, c'est le second qui a enfermé le premier, c'est ça ? L'autre est toujours présent, vous croyez ? Pourquoi ne pas le craindre, lui ? »

Une fois encore, c’est le maître Dan qui semble avoir les réponses à tout ça. Il évoque la possibilité d’une alliance avec cet esprit immatériel. Ça m’arrache un grognement.

« Ouais. Enfin ils son nombreux à prétendre être nos alliés, par ici... »

Ezak m’envoie une pique, à laquelle je rétorque, clignant de l’œil avec connivence :

« Oui... Mais prenez garde à leur fierté : ils ne sont sans doute pas nombreux à respecter les règles. »

Il répond, avec humour cette fois, qu’aucune fierté n’égale celle des kendrans. Bien, je le préfère comme ça que tout coincé dans ses principes étriqués. Nous retournons chacun vers nos pénates. De mon côté, j’avise l’endroit, en hauteur, où est apparu Dan. Pourquoi attendre qu’il nous retrouve, finalement, s’il a tant de réponses à nous apporter. Me munissant d’une paire d’ailes, je prends mon envol vers les hauteurs de la passe. J’inspecte les alentours, sans le voir ni le retrouver. Pas la moindre trace. J’essaie de l’appeler, mais aucune réponse ne vient. Il est parti, ou s’est planqué pour quelque raison lui appartenant. Tant pis…

Je redescends parmi les miens, prêt à reprendre la route quand ils le seront également.



[HJ : une âme absorbée par le collier d’Andarsté. Soin de la blessure bénigne avec le collier d’Ezak.]

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Faëlis
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Re: Les Monts Eternels (Partie Sud)

Message par Faëlis » sam. 29 oct. 2022 16:15

Au même moment, une flèche fusa, tirée par le shaakt du groupe. Une flèche bien ajustée, il fallait le reconnaître, mais largement insuffisante face aux réflexes du monstre. Insulté et attaqué, il n'en était pas moins moqueur, et aussitôt, le pic de glace qui menaçait l'elfe blanc se mua en une multitudes de fragments prêts à le transpercer ! Impossible d'esquiver une telle attaque, ils allaient venir de tous les côtés !

L'elfe allait tenter un bond de la dernière chance quand un éclair traversa le ciel ! Pendant un instant, ils furent probablement tous aveuglés. Puis, juste après, ils purent voir les débris de l'entité s'affaisser, foudroyée !

Hereld fit alors entendre sa voix, déclarant que c'était maître Dan, l'archimage dont ils avaient entendu parlé, qui leur était venu en aide. Pourtant, il n'y avait personne à proximité ! Comme il proposait un peu de repos, Faëlis s'assit avec lassitude :

« Je ne suis pas contre, surtout après avoir frôlé la mort par la faute de mes compagnons... »

Il lança un regard fortement irrité à Cromax et Arkalan, qui était déjà en train de prendre un savon d'Ezak. Puis, il ajouta :

« Maître Dan nous a aidé, dites-vous, mais je ne le vois pas. Ne compte-t-il pas se joindre à nous ? Ou aurait-il lancé son sortilège depuis un autre continent ? »

Son ironie avait peine à le convaincre : manifestement, il y avait ici des magies à l’œuvre qui les dépassaient tous !

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Sibelle
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Re: Les Monts Eternels (Partie Sud)

Message par Sibelle » sam. 29 oct. 2022 16:43

Suite à nos propos, le condescendant être de glace demeura silencieux, nous observant attentivement rendant le silence plus lourd. Puis arrivant directement de derrière un rocher, une flèche fila droit sur le torse glacé de notre interlocuteur. Elle n’atteint par contre pas son but, puisqu’il l’intercepta sans difficulté. Après l’avoir examiné brièvement, il éclata d’un rire qui me glaça le sang. Lorsqu’il daigna enfin nous répondre, ce fut pour nous rabaisser une fois de plus. La vie de Ezak n’avait aucune valeur à ses yeux, il refusait donc son défi. Devant la colère de Cromax, il répondit qu’il n’avait jamais demandé de sacrifice. D’un geste de la main, il réduisit le pic de glace qui menaçait Faëlis, en une centaine de petites aiguilles… ce qui ne diminuait en rien la menace qui exposait l’elfe blanc.
Lorsque le sol se mit à trembler, je me demandai ce qu’il s’apprêtait à nous faire. Puis du ciel surgit un éclair fulgurant qui s’abattit sur l’être de glace.

(Ce ne peut être l’effet du hasard.)

Songeai-je tout en jetant un coup d’œil aux deux mages.

La lumière de l’éclair m’obligea à baisser mon regard et même à fermer les yeux, le sol trembla une fois de plus, mais plus violemment et le tonnerre assourdissait mon ouïe sensible. Mes deux jambes bien campées au sol, je m’attendais au pire… lorsque tout s’arrêta.

Lorsque j’ouvris les yeux, l’être de glace n’était plus. Seul un trou marquait l’endroit où il se trouvait précédemment. La neige avait fondu à l’endroit où la foudre était tombée. Et Faëlis n’avait plus rien à craindre, puisque les aiguilles de glace n’étaient plus qu’une pluie froide qui tomba sur le sol.

Ce fut Hereld qui nous fournit une explication en nommant le responsable de ce violent phénomène électrique : Dan, ce maître magicien qui nous avait précédés. Puisqu’il venait de nous sauver la vie, mes doutes à son sujet s’effritaient.
Dans le ciel, au-dessus de nous, je vis une silhouette humanoïde accompagnée de cette grande chouette blanche que nous avions aperçue la première fois dans le petit hameau.

Hereld nous proposa une petite pause que j’acceptai sans broncher, le combat s’était avéré assez épuisant.
Je m’approchai d’un cadavre et je ramassai sa hache et en examinai la qualité de la lame et du manche. Puis je la maniai en exécutant quelques mouvements dans les airs afin d’en évaluer l’équilibre et voir si son poids me satisfaisait.

Pendant ce temps, j’entendis la conversation acerbe entre le shaakt méfiant et le Kendran. Le premier examinant le cadavre de l’un de ses semblables expliqua que les matriarches marquaient leurs soldats et leurs esclaves comme du bétail. C’était cette marque qu’il cherchait, espérant comprendre la présence de ces elfes noirs dans ces lieux nordiques.


Une altercation s’en suivit, Ezak donnant un coup de genou dans le visage d’Arkalan. S’ensuivit alors provocation d’un côté comme de l’autre, qui fut heureusement arrêté par Cromax. Ce dernier ayant retrouvé son calme ceintura Ezak, l’empêchant de s’attaquer à Arkalan. Bien que je ne portais pas Arkalan dans mon cœur, force m’était d’admettre que c’était le Kendran qui était en tort, trop imbu de lui-même et sans doute de son statut de chevalier. La justice étant une de mes valeurs prioritaires, j’aurais porté main forte à Arkalan si la situation s’était dégénérée. Mais heureusement, l’intervention de Cromax fut suffisance et avait empêché une fâcheuse dispute.

Je me détournai de ces hommes en surplus de testostérone et je pris place sur le rocher aux côtés d’Andréï

Je le savais fatigué, mais je me permis de lui poser quelques questions. Je laissai tout de même s’écouler quelques minutes pendant lesquelles je pris une grande potion de soin afin de soigner ma blessure à la tête.

« Vous pourriez m’en dire plus sur cet être de glace. Ezak l’a nommé et j’ai bien vu qu’il a été invoqué par le guerrier muni du marteau… mais pouvez-vous m’en dire plus ? »

J’écoutai attentivement sa réponse et je poursuivis avec une autre question.

« Cette chouette qui accompagne Dan, ressemble à s’y méprendre à celle qui était au hameau… »

Je m’arrêtai, taisant mon questionnement au sujet du responsable des meurtres, puis j’enchaînai :

« Pouvez-vous demander à maître Dan de descendre ici afin de nous donner un aperçu de la situation, ce qu’il a trouvé. Afin qu’on regarde avec lui, de quelle façon nous pouvons l’aider ? »


((( Ne disposant pas de potion moyenne, je pris une grande pour soigner ma blessure à la tête.)))

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