La Plaine

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Yuimen
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La Plaine

Message par Yuimen » sam. 6 janv. 2018 11:28

La plaine

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Au nord ouest de Pohélis s’étend une large plaine qui contourne un lac important. Le relief n’est pas particulièrement régulier mais c’est assez plat dans l’ensemble, bien que certaines dépressions permettent de cacher un homme accroupi. La plaine est parsemée de buissons, voire de bosquets, mais il est rare de croiser un arbre plus grand que deux hommes et il n’y a rien qui puisse ressembler même de loin à une forêt.

En hiver, tout est recouvert par la neige rendant les abords du lac dangereux car il est difficile de savoir où est la berge. En été, de l’herbe bien grasse pousse de partout attirant des troupeaux de différents herbivores. De nombreux bergers possèdent des cheptels de bêtes qu’ils peuvent nourrir facilement durant toute la belle saison. Mais ça, c’était avant la guerre.

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Arkalan
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Re: La Plaine

Message par Arkalan » dim. 20 mars 2022 13:59

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Des couvertures, une cape épaisse, une tente de fortune, une carte et même des provisions. Voilà ce que me rapporte mon sauveur, des cadeaux bienvenus que je refuse toutefois de me faire offrir. Je ne veux rien devoir à personne et je lui dois déjà un service de trop. Je lui cède donc les Yus que j’estime suffisants pour rembourser les biens qu’il m’amène après une rapide inspection. Je le remercie ensuite et déroule la carte pour décider du chemin à parcourir.

Je ne manque pas de pousser un soupir las quand je m’aperçois qu’il faut traverser la moitié du continent. Je me trouve tout à l’ouest et je dois me rendre plein est, ça au moins c’est facile. En revanche je remarque que j’ai deux fleuves à traverser et j’ignore si les ponts sont nombreux. Pour l’instant le plus sage est de suivre la côte jusqu’à tomber sur le fleuve Napp’a. Une fois franchi je devrai traverser la plaine en évitant de me rapprocher de Pohélis. Qui sait sur quels créatures je pourrais tomber près de ce fief d’Oaxaca. Le mieux serait de tomber sur le lac qui me paraît si immense que je soupçonne la carte de ne pas être à l’échelle. Je devrais ensuite traverser un second fleuve qui ne porte pas de nom, il ne me restera ensuite plus qu’à longer la forêt sombre et une fois au nord de celle-ci je devrais apercevoir l’académie. Un voyage long et surtout pénible m’attend. D’autant plus si le temps continue de décliner. Je décide de partir immédiatement malgré le vent qui se lève. Je ne peux de toute manière pas me réfugier en ville et je peux au moins profiter des maigres rayons du soleil pour me réchauffer.

Les semaines passées à la commanderie ne m’ont pas rouillés et je reprends vite les habitudes de la survie même dans ce genre d’environnement inhospitalier. Cependant le froid reste mordant et la température me paraît descendre de jour en jour. Je marche plusieurs jours en gardant l’océan sur ma droite, méditant le strict nécessaire à l’abri du vent avant de repartir pour ne pas laisser le froid m’emporter. J’engouffre des quantités inattendues de nourriture afin de garder assez de calories pour combattre le vent glacé. Assez pour me faire craindre de ne pas avoir assez de vivres.

Heureusement même dans un désert de glace il y a des ressources. En me rapprochant de la mer je parviens à trouver quelques crustacés sous des pierres ou encore des lapins à la fourrure blanche dans les plaines. De quoi tenir jusqu’à atteindre le premier réel obstacle. Le fleuve. Un cours d’eau qui m’oblige à remonter vers le nord pendant plusieurs jours avec la mauvaise surprise de tomber sur un pont détruit. Je poursuis ma route, remontant le fleuve jusqu’à un passage plus étroit et avec une couche de glace assez épaisse pour pouvoir traverser.

Je continue encore, bravant le vent et les chutes de neige vers l’est. Par chance, je découvre un hameau abandonné aux maisons en sale états alors qu’un blizzard commence. Je m’abrite dans l’une, qui comporte encore quatre murs et un toit, où reposent des squelettes aux crânes fendus. Les victimes malencontreuses d’un raid j’imagine. Je m’installe, comblant les fenêtres brisés avec les couvertures glacées de la masure. Brise quelques meubles pour avoir du petit bois et démarre difficilement un feu dans la cheminée. Un répit réconfortant alors que le vent hurle contre les murs. Je me rapproche des flammes et de la chaleur, certain que la fumée ne sera pas aperçu dans ce déferlement de neige et que personne n’est assez fou pour visiter des ruines par ce temps. Je peux alors me reposer convenablement pendant plusieurs heures une fois certain que mon feu sera assez fort pour résister au froid.

Une fois le temps éclairci, mon corps réchauffé et reposé je regagne l’extérieur pour découvrir un paysage bien loin de celui que j’ai traversé ces dernières semaines. Un épais manteau blanc s’étend jusqu’à l’horizon, réfléchissant les rayons du soleil qui n’est plus atténué par un ciel gris. Le ciel est dégagé, d’un bleu apaisant, et bien que la luminosité agresse mes yeux de Shaakts j’apprécie tout de même la caresse chaleureuse sur mon visage. Je remarque également un ponton de bois que je ne voyais pas hier, qui semble s’avancer pour aller nulle part. Je comprends qu’il est simplement prit dans l’eau gelée et couverte de neige du lac et ça me rassure sur la route que j’empreinte. Je dresse ma main en pare soleil pour voir au loin sans être ébloui, distinguant de la fumée qui s’élève d’autres habitations. Le lac étant une source d’eau et de nourriture, des villages se sont évidemment établis. Je décide de les éviter, ne sachant pas la réaction que les habitants pourraient avoir en m’apercevant. Je continue vers l’est avec plusieurs jours de temps plus agréables avant qu’à nouveau le vent, le froid et la neige ne se mettent sur ma route.

Je réussi tout de même à atteindre le second fleuve sans perdre le bout de mes doigts, de mes oreilles ou de mon nez et trouve rapidement un moyen de passer sur une couche de glace assez épaisse. Voilà plus d’un mois que je voyage et je n’ai pas encore croisé une seule personne. Les vieilles habitudes liées à la solitude me revienne. Je me parle tout seul, répondant à une voix qui s’exprime dans mon crâne. J’entends des bruits que je ne suis pas censé entendre. Des bruits de vagues, de cloches, de chants. Heureusement je sais quand mon esprit divague et je continue simplement mon chemin, bien conscient que le réel et l’imaginaire sont proches mais séparés.

J’atteins finalement la forêt que j’espérais atteindre rapidement. Un endroit où je peux m’abriter et trouver de quoi me nourrir. Je me donne dix jours sur place pour me construire un abri, chasser du gibier pour en fumer la viande, de quoi me faire des provisions pour le reste du voyage. Cependant je décide de quitter plus rapidement mon campement quand je repère des traces d’une présence étrangère qui n’est pas animal accompagné de la sale impression d’être observé. Je longe la lisière de la forêt avec une angoisse croissante jusqu’à atteindre l’extrémité nord face au montagne.

Enfin, je distingue à l’horizon la silhouette d’une forteresse, sans nulle doute l’académie des sciences vers laquelle j’entame les derniers kilomètres.

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