La Forêt Ancestrale d’Astirya

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Yuimen
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La Forêt Ancestrale d’Astirya

Message par Yuimen » jeu. 14 nov. 2019 12:55

La Forêt Ancestrale d’Astirya

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Il n’est de lieu plus mystérieux en Yuimen. La forêt d’Astirya, immense, couvre toute la partie occidentale de Nosvéris, protégeant des vents glacés du Nord l’elfique cité de Lebher. Les arbres, ici, mélange de conifères et de feuillus, sont gigantesques et au tronc épais, couvert de mousse humide verte à grisâtre. L’humus épaissit l’air tant et si bien qu’on a parfois l’impression d’étouffer. L’air est ancien, stagnant : même le vent n’ose pas entrer là.

Certains la disent hantée, habitée de squelettes des marais, de loups de Thimoros, d’araignées géantes, de Grogneurs Sylvestres et d’autres esprits ancestraux. D’autres affirment qu’il n’y a là que des patrouilles de chasseurs hinions de Lebher, chevauchant de hauts cervidés, et que c’est le lieu de retraite et de repos des plus vieux Oudios. Sans doute tous ceux-là ont-ils raison, car l’on retrouve bien toutes ces créatures au détour d’un arbre, d’une grotte ou d’un roc de la Forêt Ancestrale d’Astirya.

Tout ça rend l’endroit intouchable et intouché, comme maudit. Nul n’oserait s’y aventurer seul, pas même le plus vaillant des héros. Qui, dès lors, pourrait en percer les secrets, ancestraux et nombreux ?


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Kenra
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Re: La Forêt Ancestrale d’Astirya

Message par Kenra » mer. 8 avr. 2020 16:21

La forêt, enfin. Haute d'arbres variés à l'écorce de multiples couleurs, je pénètre dans ce sanctuaire de la nature qui m'accueille d'une voix plus grave que la précédente. J'écoute ses premières paroles en calmant le rythme de mes pas, un avertissement à ceux qui daignent l'écouter. Je tends l'oreille à la routine des animaux, me fie au vent qui circule entre les troncs. Puis je m'arrête. Hurlenuit était prêt à finir un pas, mais j'en suis persuadé maintenant. Elle a crié, trop fort pour que ce soit normal. Me craint-elle ? Tente t-elle de m'intimider, de me sommer de rebrousser chemin ? Les feuilles me rassurent, elle ne s'adresse pas à moi. Je ne demande pas à qui ces cris étaient destinés, mais je m'enquiers de son état, de savoir si elle va bien malgré tout. Aucune réponse, ni des arbres, ni du sol. Je poursuis mon avancée en trottant doucement, l'esprit couvert de cette mélasse que l'on appelle inquiétude. En traversant les plaines glacées qui séparent ces deux forêts, le vent m'a porté l'odeur du sang, celui qui coule lorsqu'on le demande avec une arme. D'autres aussi, que je ne connais pas. Pas encore. La nuit s'annonce à mesure que le temps passe et même si je sais où aller, l'envie d'y arriver au milieu de la nuit n'y est pas. Je n'ai pas besoin de le demander pour comprendre que cette sylve ne fera don d'aucune clémence une fois la lune haute dans le ciel d'ombre, il faut donc que je me trouve un abri au plus vite. Et pour ça, je vais devoir perturber l'équilibre.

><

Trouvé. J'ai le cœur serré, mais pas suffisamment pour m'en empêcher. À grands renforts de pattes fatiguées, je creuse dans un terrier que je sens encore habité. Les habitants sans cloîtrés au fond, terrorisés à l'idée d'être dérangés. Des Bouloums, plusieurs petits et leur mère qui fait barrage de son corps. Je passe la tête dans l'ouverture pour rassurer la famille de rongeurs, toujours plus agitée à mesure que je m'approche. Après plusieurs minutes, l'entrée du terrier ne suffit plus à décourager les prédateurs et ils semblent l'avoir compris. Ses enfants agrippés à elle pour la plupart, elle s'enfuit à toute hâte en filant devant mon museau qui pourrait la croquer aussi facilement qu'une pomme, mais j'ai suffisamment dérangé pour aujourd'hui. Le reste de sa portée suit alors qu'elle les attend quelques mètres plus loin, puis ils disparaissent dans les fourrées, à la merci d'une nuit qui sera peut-être leur dernière. Le cœur lourd, je m'installe au fond du terrier et tente de trouver le sommeil malgré les remords d'avoir condamné ces petits êtres.
Kalas / Hurlenuit

Shaman du Loup et Druide des forêts blanches

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