La Ziggurat de Kamareth

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Yuimen
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La Ziggurat de Kamareth

Message par Yuimen » ven. 5 janv. 2018 17:09

La Ziggurat de Kamareth



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Au pied des montagnes du nord-est du désert, l'ancienne cité de Kamareth a été totalement rasée pendant l'ère des royaumes elfes. Vous ne pourrez trouver d'elle que quelques éléments d'architecture peu impressionnants ; palais, temples et nécropoles ayant été soigneusement réduits à néant.

Un étrange et majestueux bâtiment a cependant été épargné pour une raison inconnue.
A l'extérieur des murailles de l'ancienne cité se dressait une ziggurat. On peut trouver un bâtiment de ce genre dans chacune des anciennes cités mais leur ancienne fonction reste toujours un mystère. Certains avancent qu'il s'agissait d'un lieu d'érudition, d'autres d'une ambassade, d'un tribunal ou d'une banque, voire qu'il s'agissait d'un peu tout ça à la fois.

Mais ne vous méprenez pas. La ziggurat de Kamareth n'a plus grand chose à voir avec ce qu'elle fut autrefois. Bien qu'elle eût la chance de se situer à un point stratégique et commercial important qui fit que les clans du désert ne l'abandonnèrent jamais vraiment, elle fut endommagée lors de certaines guerres et elle dût être rénovée de nombreuses fois.

Bref, les pierres datant de l'époque de sa première construction se comptent sur les doigts d'une main et si son apparence extérieure est restée sensiblement la même, l'intérieur est un chaos architectural qui s'est modifié au fur et à mesure, au gré des besoins.

La ziggurat a souvent changé de propriétaire et de fonction au travers des millénaires.
Depuis deux siècles, elle est devenue le domaine du clan de Kakrant, le griffon est leur symbole est c'est pourquoi une statue de la créature trône dorénavant au sommet de la ziggurat.
Sous son influence, elle est devenu la plus importante zone d'échange commerciaux entre le désert et le reste du continent.

Le clan de Kakrant protège les lieux avec une armée de mercenaires (venant principalement d'Exech) grassement payés et qui ont pour ordre d'immédiatement éliminer tout voleur et autres fauteurs de trouble.

Il est très important pour le clan de Kakrant de soigner leur réputation et celle de l'endroit. Les marchands doivent payer une taxe pour venir vendre leurs marchandises ici, il est donc vital pour eux qu'ils s'y sentent en sécurité et soient assurés de pouvoir mener leurs affaires comme ils l'entendent.

Ainsi, lieu de passage et d'échange cosmopolite, vous pouvez trouver à peu près tout ce que vous voulez à l'intérieur de la ziggurat. Esclaves, prostituées, mercenaires, assassins et autres services inavouables dehors se vendent ici au grand jour. Autant dire un paradis pour les clans d'Exech qui traversent souvent la frontière pour s'y rendre.

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Madoka
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Re: La Ziggurat de Kamareth

Message par Madoka » ven. 19 avr. 2019 23:30

Le fils de la femme qui m’a porté secours dans les marécages a décidé de nous suivre jusqu’à cet imposant bâtiment que tout le monde nomme Ziggurat de Kamareth. Il m’apprend qu’on se trouve ici sur les ruines de la très ancienne cité de Kamareth … et c’est peu dire car les histoires la situent pendant l’ère des elfes, autant dire une éternité du haut de notre vie d’humains.
C’est d’après lui le seul endroit au monde où tout, absolument tout s’achète et se vend, du plus indispensable comme la nourriture au plus immoral comme les esclaves. Les marchands payent une lourde taxe pour faire affaire ici et les actuels propriétaires veillent au grain afin qu’ils se sentent en sécurité, n’hésitant pas à faire exécuter sur place les voleurs … bien qu’ils fassent bien peu de cas de l’origine des marchandises échangées dans leurs murs.

Il me demande de laisser Sam en dehors de ce lieu qu’il n’apprécie lui-même que moyennement. Il se propose de rester à l’écart, là où sont parqués les animaux et les caravaniers afin de veiller sur le forgeron en mon absence. De son côté, Sam ne discute pas cette soudaine décision. Ce que nous a décrit Saadi ne peut qu’être un véritable choc pour le Sinari. Le marchand que je dois trouver, Farraj, est un oncle paternel de Saadi mais ce dernier ne semble pas désolé de ne pouvoir lui rendre visite.

« T’inquiète pas. Tu m’as expliqué comment le trouver, à quoi il ressemble et ce qu’il vend. Je sais parfaitement être discrète quand il le faut et même invisible.
- Permet moi d’en douter.
- Je ne te demande pas ton avis, seulement de ne pas t’inquiéter inutilement pour moi. Occupe-toi de Sam … tu sais ce que tu risques s’il lui arrive quelque chose.
- J’ai vu ton œuvre dans les marais.
- Tâche de pas l’oublier. »

J’enfile ma cape et lui emprunte son foulard qu’il ajuste pour ne montrer que mes yeux. J’enroule et lie tout l’équipement récupéré sur les cadavres de mes agresseurs du marais et attache le tout en bandoulière dans mon dos. Sur le chemin j’observe les plus jeunes, leur démarche et leur posture, je note la manière particulière qu’ils ont de courber la tête devant certains hommes et celle de s’écarter et se mouvoir face aux très nombreux gardes. Tout cela est très orchestré. Tout le monde ici à un rôle, une place même si la première impression est le chaos total.

Cette impression vient des lieux. Il y règne ici un bruit sans égal et une atmosphère indéfinissable. L’immensité de l’édifice est totalement éclipsée par l’aménagement et le manque de cohérence des constructions à l’intérieur. On a l’impression de traverser une multitude d’espace trop petit pour survivre à un mouvement de foule, tout le monde marche et traverse pour se parler, se saluer ou marchander sans regarder si un autre en fait autant. Mes yeux sont assaillis par une myriade de couleurs et de formes, mon nez est tourmenté par l’incohérence de l’emplacement des marchands. Saadi m’avait prévenu, rien ici n’est semblable à un marché de village ou d’une ville, même d’Exech. Les épices, les feuilles de thé ou les fruits secs côtoient les excréments d’animaux ou d’esclaves ; même les tanneurs se mélangent aux autres car ici, tout est affaire de clans et non de marchandises.
C’est comme ça que je m’y retrouve, j’oublie les idées simples de nombres de pas ou de direction droite ou gauche, ici dans ce labyrinthe cela ne veut rien dire.

Farraj est comme on me l’a décrit. Il porte les mêmes marques au visage que Mawada, la sorcière des marais, il a une barbe longue qu’il lisse sans arrêt même pendant qu’il parle, une bouche édentée qui rend son sourire spécial et une cicatrice à l’œil gauche. Sa clientèle provient majoritairement d’Exech car il vend ce que son clan parvient à extraire des ruines et des pillages. J’attends qu’il soit libre pour m’approcher.

« Farraj ?
- Pour te servir. Que puis-je pour toi ?
- Des informations. C’est Mawada qui m’envoie. »

Son regard se pose enfin sur moi. Une légère vibration de sa paupière me fait dire qu’il s’aperçoit que je ne suis pas un p’tit mais il n’en fait pas grand cas pour autant. Il me scrute de haut en bas d’un air soupçonneux.

« Et qu’est-ce qu’elle t’a dit, que Farraj avait du temps à perdre à renseigner le premier venu ? hein ?
- Non, que seuls les hommes forts restent honnêtes ici, et que je peux me fier à vos informations et à votre parole.
- Des flatteries de femelles ça ! Si tu n’achètes pas, tu ne restes pas.
- J’achète des informations et je suis pressée.
- Allez, j’te fais marcher. Les amis de Mawada sont mes amis, viens par là qu’on discute tranquille. »

Nous passons derrière un rideau fait d’un assemblage de tissus et il me montre un endroit où m’asseoir, des coussins posés sur un tapis usé jusqu’à la corde entouré de plusieurs râteliers et de coffres. Il s’assied en tailleur et entre dans le vif du sujet.

« Quel genre d’informations exactement ? Saches cependant que je ne suis pas disposé à la délation ou à me mettre en danger d’aucune sorte.
- Je cherche du métal de lumière, le San-divyna. Je sais qu’on le trouve dans les roches du désert mais je ne sais par où commencer et j’ai peu de temps pour en trouver.
- Oh oui, le soleil du désert nous a offert ce métal, mais cela fait des centaines d’années que des étrangers viennent piller nos montagnes. En représailles, beaucoup des nôtres piègent les curieux et les voyageurs qui le cherche, ça ou autre chose à vrai dire. C’est une chance que tu aies rencontré Mawada sur ton chemin.
- Je crois au destin.
- Pas nous, mais on dirait que la foi apporte parfois son lot de coïncidences. Comment l’as-tu rencontré ?
- Elle m’a ramassée au bord d’une route. Je m’étais embrouillée avec des esclavagistes, quelques bestioles volantes et un saurien géant. Mawada m’a remise sur pied.
- Une dure à cuire hein ?
- Plutôt oui. Alors, et ce métal.
- Vu que tu es pressée et que tu ne sembles pas avoir peur de prendre des risques, tu pourras sûrement trouver ce que tu cherches dans le désert de pierre et les ruines qu’il abrite. C’est un endroit dangereux, de jour comme de nuit et le clan qui y vit n’est pas très tolérant vis-à-vis des visiteurs. Certain le nomme le berceau, ceux qui ont foi en un Dieu de la vie en tout cas. Tu as une boussole, tu sais t’en servir ? Je hoche la tête. Très bien. Il te faudra voyager sud-sud ouest pendant plusieurs jours, trois en connaissant le désert et ses pièges, une semaine si tu traînes. Tu trouveras ce qui ressemble à une route balisée au sud d’ici, ne t’y aventures pas. Les clans n’aiment pas quand les étrangers pénètrent nos terres. Il n’y a aucun campement entre ici et le désert de pierres mais quelques puits existent, rarement utilisés donc parfois complètement bouchés par le sable des tempêtes. Les dunes de sables bougent constamment et changent le paysage, alors les clans ont fabriqué des poteaux en bois, profondément ancrés et assez hauts pour les voir de loin. Je ne te promets pas que chacun t’offrira un puits en bon état où puiser ton eau, mais ça peut t’aider, surtout si tu traînes …
- Les tempêtes, il y en a souvent ?
- Tous les jours ou presque, mais pas partout. Pour survivre à une tempête, il faut que tu trouves un endroit en hauteur, là où tu ne pourras pas être ensevelie par une vague de sable poussée par le vent. Un abri, c’est mieux mais là où tu vas, il n’en existe pas. Colle-toi à ton dromadaire et protège tes yeux et ton nez jusqu’à ne plus entendre de vent. Tâche de rester toujours sous le vent, derrière ton dromadaire ou à l’abri d’une dune.
- C’est entendu. Autre chose ?
- Le plus important. Ne voyage pas dans la journée. Très tôt le matin ou le soir mais surtout pas en plein milieu de la journée. Il fait beaucoup trop chaud. Le jour, tu restes sous ta tente, la plus grande possible pour avoir de l’air. C’est important. Compris ? Et toi, autre chose à demander ?
- Oui. Quelque chose de plus mercantile.
- Tu parles ma langue là ! Tout ce dont tu as besoin, je dois l’avoir ou te le trouver.
- Je voudrais me fondre un peu plus dans le paysage. J’ai besoin de vêtements, de plusieurs thoabs à ma taille et de chèches.
- Viens, je vais te trouver ça. Par contre, ce n’est pas gratuit.
- J’ai peut être quelque chose qui te plairas plus que des yus. »

Pendant qu’il sort les vêtements dont j’ai besoin, je lui montre l’un des bijoux en ma possession. Un modèle typique de chez moi, une broche de ceinture de grande taille à la forme d’une fleur de nénuphar ouverte. C’est la première fois qu’il voit une telle chose et je dois lui expliquer comment ça se porte pour qu’il comprenne son utilité et surtout, quelle clientèle viser.

« ça vaut dans les combien ton bijou ?
- Chez moi, deux cent yus à peu près, mais ici … tu y rajoutes la rareté et l’exotisme.
- Vendu ! Pour ce prix, je te montre comment un Kebaker porte le chèche. »


Je le quitte quelques minutes après et rejoins mes deux compères. Comme à son habitude, Sam a trouvé le moyen d’acheter à manger, des légumes, de la volaille, du pain et des fruits secs. Nous vérifions l’état des outres et des gourdes et Saadi juge qu’on a suffisamment à boire pour plusieurs jours si on fait attention.

« Je comprends toujours pas pourquoi vous voulez pas de moi.
- Saadi. Quand bien même je décidais de transgresser la règle … je ne le ferais pas avec toi. J’ai pas envie d’avoir ta mère sur le dos s’il t’arrivait malheur.
- Toi aussi, tu as peur d’elle ?
- Bien sûr, faut toujours avoir peur des sorcières, c’est la base ! »

Je me détourne d’eux et les laisse se dire adieu entre hommes. Saadi ne le montre pas mais il s’inquiète pour Sam et c’est lui et lui seul qui est parvenu à lui faire accepter notre décision de n’avoir aucune aide extérieure.
Lorsque le forgeron me rejoint, il se force à garder la tête haute mais il ne trompe personne. Il est triste, réellement triste de devoir quitter son ami.


((HRP : achat de thoab et chèche, objet rp sans carac. Un bijou de l'inventaire rp utilisé pour le troc.))
Modifié en dernier par Madoka le sam. 20 avr. 2019 08:01, modifié 2 fois.

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Madoka
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Re: La Ziggurat de Kamareth

Message par Madoka » sam. 20 avr. 2019 00:08

La différence entre l’aller et le retour est saisissante. Nous n’avons eu qu’à suivre le rythme des quatre Yimni pour se rendre compte du temps que nous avons perdus, de ce qui nous a manqué alors et qui manquera à tout étranger. Avec eux, les dromadaires vont plus vite car ils marchent avec une régularité sans failles ; avec eux, le montage de la tente n’est pas une mésaventure constante et fatigante ; et leur sens de l’orientation ne demande pas de boussole ou de longues recherches de repères. Peu importe le nombre, peu importe la qualité des équipements, la différence est dans le sang du peuple du Kebaker.
Nos quatre guides sont des proches du jeune homme sauvé, tous très jeunes eux aussi et curieux de nous connaître mieux depuis que nous avons prouvé notre valeur à leurs yeux. Les conversations tiennent cependant plus de l’apprentissage de nos langues respectives, l’un d’eux passe d’ailleurs une grande partie du voyage à côté de moi pour que je lui apprenne la langue commune. Ils rient lorsque je leur parle en dialecte Ynorien, s’amusent à m’imiter en bougeant la tête en rythme. Je leur apprends même un chant et ils en font autant pour moi, un chant religieux si j’ai bien compris leurs signes de recueillements pour me le décrire. Sam, lui, est resté taciturne une bonne partie du voyage, plus pensif que inamical mais s’est mêlé à nos accompagnateurs à la fin du voyage. Je n’ai pas reconnu le Sinari capable de se lier d’amitié facilement mais il revient de loin car ses sentiments pour cette tribu étaient proches de la haine.


Le dernier soir, nous installons la tente en haut d’une dune assez haute pour être qualifiée de colline de sable. De là haut, je retrouve cet horizon qui me déplait tant, sans fin, monotone et flou. Ce n’est que lorsque la nuit tombe que je comprends le choix des hommes du clan Yimni. Au loin, j’entrevois la lueur des feux autour de Kamareth et de son édifice. Vu ainsi, sous la lueur de la lune pleine et le relief noir des montagnes en toile de fond, on dirait un temple créé pour les Dieux, majestueux et hors d’atteinte.

« Mauvais dormir à Kamareth. Demain matin mieux.
- Très bien. Merci.
- Étoiles ce soir ?
- Oui, étoiles et froid, encore. »

Il repart en levant les yeux au ciel. Ils n’arrivent pas à comprendre comment quelqu’un peut supporter le froid vif de leurs nuits, même peu de temps ; de la même manière que je ne comprends pas comment passer une vie entière à supporter leur soleil et leur chaleur.
Ce que j’aime dans ces moments passés le soir, plus que le froid ou les étoiles ; c’est la solitude. Même si je dois avouer n’avoir jamais vu le ciel de cette manière avant. A l’aller, notre voyage était si déprimant pour nos nerfs que nous ne le regardions même pas. Au campement, sortir la nuit était dangereux ; certains hommes respectant la règle de ne point pénétrer dans notre tente n’auraient pas hésité à nous tuer si nous ne respections pas celle de ne point sortir sans autorisation.
Mais depuis notre départ, c’est une tout autre histoire. Chaque soir, je contemple ce magnifique ciel en comptant les jours qu’il me reste à souffrir dessous, chaque soir je revis les épreuves passées pour apprécier plus encore la journée de plus qui m’en éloigne. Et ce soir, Sam me rejoint.

« C’est Kamareth ?
- Oui. Demain, j’y vais pour envoyer un message à Logan Tirecevent. J’espère qu’il est déjà revenu à Tulorim. Je vous rejoins à l’élevage avec des vivres, on y récupère Blanchette et on prend la route sans tarder. On passera par la route qui mène chez Mawada et on dormira là-bas avant de faire le reste du chemin d’une traite.
- Tu as pensé à tout.
- C’est qu’on a beaucoup de temps pour penser. Quelque chose te tracasse ? Tu n’as pas l’air bien depuis notre départ.
- J’ai ressenti de la haine pour eux, une effrayante et terrible haine, viscérale et destructrice. Je n’ai jamais été comme ça.
- Ce que tu ressens n’est pas ce que tu es. La tolérance c’est bien joli mais celui qui ne combat pas ceux qui bafouent ses principes sous prétexte de tolérance est un faible.
- Tout n’est pas toujours aussi simple. Tu as une vision très sauvage du monde mais on n’est pas des animaux.
- J’espère ne plus être de ce monde quand nous n’en serons plus. Mais je te concède que je ne suis pas la mieux placée pour philosopher sur la haine ou la tolérance.
- Que dois-je faire de cette haine alors ?
- Je ne sais pas. Je crois pas en avoir ressenti pour quelqu’un. Mais là on parle d’un sentiment envers des gens qui sont loin, que tu ne reverras plus. Laisse ta haine là-bas aussi. Elle ne te servira pas ailleurs.
- T’es pas croyable. En fait, ton cerveau doit se trouver dans tes tripes. Et moi, j’ai un estomac dans mon cerveau … j’ai faim. Tu m’accompagnes ? »

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