Le Manoir de la Famille Belmont

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Gamemaster2
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Gamemaster2 » ven. 10 avr. 2020 00:52

Intervention pour Adam et Eden


><

Lorsque Eden avait éloigné sa lame du cou de Mathias, il ne s'en était peut-être pas rendu compte. Ce regard, cette haine. Tout ce qui pousse un homme à tuer de sang-froid, c'est une étincelle, une flammèche sur des limites de patience et de maîtrise de soi. Et ces limites venaient de se rompre en voyant que tout lui échappait. À peine le jeune homme venait-il de se poster près de la flamme que le Belmont explose de rage et d'indignation.

"Qu'est-ce...Je-MAIS C'EST UNE HISTOIRE DE FOU, BON SANG !!!"

Sa voix résonne contre les murs froids du tombeau. Squelettes et créatures sanguinaires se tournent tous dans sa direction, intrigués par cet élément perturbateur tandis que Danal et Rodoh sursautent sous l'effet de la surprise. Incontrôlable, le noble vide son sac et crache sa colère.

"Espèce de merdeux, tu peux tirer un trait sur ta paye ! Une fois rentré à Tulorim, j'enverrais les pires chasseurs de primes à tes trousses, ceux qui se font plaisir sur de petits bouffeurs de boues comme toi avant de les faire couiner d'une lame dans le cou ! ET VOUS ! Vous avez saccagé mes terres, mon domaine, MON MANOIR pour ces histoires d'immortalité ?! Je purifierais cet endroit par le feu pour effacer toute trace de votre existence, vous m'entendez ?! Votre vieille carcasse disparaîtra de cette terre et vous pourrirez auprès de Phaïtos en personne !"

Son corps est tremblant, il déborde de rage et explose une fois encore.

"JE SUIS MATHIAS BELMONT, LE DIGNE HÉRITIER DE CES TERRES ! VOUS ÊTES TOUS ICI CHEZ MOI ET JE VOUS ORDONNE DE FOUTRE LE CAMP ! TOUT DE SU-"

Il fallait s'y attendre, le discours du noble ne plaît pas à tout le monde. Danal enfonce son poing dans le visage du Belmont qui manque de s'étaler sur le sol, mais parvient tout de même à se rattraper de justesse. Le son très distinctif d'une lame qui sort de son fourreau parvient jusqu'aux oreilles d'Eden et Adam, trop tard pour réagir. L'instant d'après, la tête du mercenaire blessé roule sur le sol et une giclée de sang se répand non loin d'un Né-du-Sang qui hume l'air, ses yeux brûlants de désir. Le corps sans vie de Danal finit par s'effondrer, inerte, et Rodoh hurle de terreur, incapable de se retenir. Mathias se tourne rapidement vers lui, l'épée serrée dans la main et prête à plonger dans sa nouvelle victime. Les morts alentours assistent tous au spectacle sans dire mot et font comprendre aux deux volontaires qu'il serait mal avisé de quitter leur position d'un regard vide de vie qui intimiderait le plus vaillant des paladins.

"Je vous aurais... Je vous aurais tous ! TOUS !"

Le Belmont est méconnaissable, ses cheveux ébouriffés, ses yeux cernés et son visage baignant de sueur. Il n'a plus les traits d'un noble, mais ceux d'un meurtrier qui compte bien parvenir à ses fins. Mathias finit par fondre sur Rodoh et une lutte farouche s'opère entre les deux survivants. La sacoche de l'aristocrate perd son attache et vole non loin du couloir, puis vient le tour de son épée qui atteint le doux géant au foie avant de glisser dans un coin de la pièce. Le corps à corps se termine lorsque Rodoh parvient à décocher un revers dans la mâchoire du Belmont qui s'échoue au sol en avalant une bonne bouffée de poussière au passage. Dégagé de son agresseur, Tête-Molle se relève en piaillant, court, puis disparaît vers l'entrée dans un dernier sanglot qui annonce son départ.

Lassé d'observer la cupidité des humains, l'entité reprend alors le cours de la cérémonie en levant à nouveau les bras, puisant dans le corps de chacun des sacrifiés. Adam et Eden peuvent alors ressentir l'effet soudain d'une main invisible qui empoigne le cœur et tente de le tirer hors de sa poitrine, un processus qui leur arrache d'horribles cris de douleurs. La sensation dure plusieurs secondes, interminables pour les vivants qui ne désirent qu'une mort rapide pour abréger leurs souffrances. Finalement, les flammes bleues s'extirpent de leur socle et s'enfoncent dans la bouche et les yeux de leur volontaire le plus proche qui hurle ou braille d'une nouvelle douleur insoutenable.

Attention ! À partir de ce moment, vous n'êtes plus capable de voir ce qu'il se passe autour de vous.
► Afficher le texte
Vous reprenez conscience au même endroit. Quelques minutes se sont écoulées, mais des années paraissent avoir défilées. Vous êtes seuls, vivants comme morts ont disparus ou jonchent le sol de leurs chair et de leurs ossements. Mais une voix s'échappe de ce cimetière de fortune, une voix courroucé et furieuse.

""Le rituel a échoué. Les miens ont péri, une fois encore. Et vous vivez."

Un moment s'écoule, comme si la voix prenait un temps de réflexion. Elle finit par reprendre avec la même intonation de colère et de rage, malgré son timbre solennel.

""Non, je refuse. Vous allez rester dans ce tombeau, à tout jamais. N'espérez pas quitter cet endroit, être de chairs, vous allez mourir. C'est tout ce qui permettra d'apaiser ma haine envers votre espèce."

S'ensuit un cri semblable à celui de mille Banshees, un cri qui déchirerait l'âme elle-même s'il était hurlé tout près de l'oreille. Un cri qui n'annonce rien de bon.


----------------------------------------

J'imagine que vous savez parfaitement ce que vous devez faire, messieurs. Pour que vous n'ayez pas à rédiger un simple post de réaction à tout ce que je viens de décrire, je passe cette partie de votre fuite en semi-dirigé, c'est à dire jusqu'à ce que vous atteigniez les écuries. Cela vous laisse une certaine liberté de rédaction, mais je vous demanderais de respecter ces quelques détails qui ont leur importance :
  • L'entité a appelé L'ENSEMBLE des trépassés du domaine à votre poursuite. Tant que vous vous trouverez sur les terres du domaine, ils sauront où vous débusquer, alors n'essayez pas de vous cacher.
  • À votre sortie du tombeau, il n'y a aucun trépassé. Cependant, et dès votre arrivée dans le chemin en forêt qui sépare le site d’excavation et les écuries, les morts arrivent progressivement à votre poursuite.
  • L'entité ne se manifeste plus et par conséquent, ne vous poursuit pas elle-même.
  • Le sac de Mathias se trouve à l'intérieur du tombeau et contient, bien entendu, l'acte d'héritage tant désiré. Le reste n'est que broutilles sans intérêt et verre cassé.
Je resterais à votre disposition si vous souhaitez une intervention de ma part. Amusez-vous bien [:devil:]

Récompenses :
  • Adam / Eden = 0,5 (Discussions multiples avec le groupe) + 3 (Infiltration du tombeau et découverte de ses secrets) + 1 (Rituel traumatisant) : 4,5 XP

Récompenses spéciales :
  • Adam = +5 PM d'obscurité
  • Eden = Cape en soie rembourrée (Qualité d'artisan) => Ensorcelée : protection contre les dégâts de lumière.
"Bwaf Assistance, que puis-je faire pour vous ?"

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TGM
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par TGM » sam. 11 avr. 2020 09:16

-----E-----


À peine suis-je arrivé à la flamme qui m'est réservée que Belmont explose soudainement de rage. Il se met alors à nous menacer de façon on ne peut plus explicite, moi, le nécromant, puis tous les autres. Qu'il devienne fou si cela le chante, cela peut que retourner contre lui le dernier à lui être fidèle : Adam. Ainsi, nul ne s'opposera à ce qu'on le tue en ces lieux maudits. C'est alors que Danal interrompt le noble dans son discours rageur en lui écrasant son poing dans la face. Il aurait mieux fait de lui planter une lame dans le dos comme il m'a confié le prévoir. En effet, il n'y a même pas de combat entre les deux hommes ; Mathias le décapite en un coup, provoquant un hurlement de terreur chez Rodoh. Ce dernier devient d'ailleurs la prochaine cible du forcené. Voyant cela, je tire mon épée, prêt à profiter de l'occasion pour nous débarrasser du forcené, mais tous les regards des morts dirigés vers moi me font comprendre qu'ils ne me laisseront pas quitter ma flamme. Je ronge alors mon frein en voyant le géant se débattre pour finalement réussir à repousser le noble et s'enfuir. Durant ce combat, condamné à observer sans intervenir, je remarque que Mathias perd sa sacoche, rendant d'autant plus douloureuse l'impossibilité de bouger pour aller voler l'acte d'héritage. Afin de laisser à Rodoh un peu de temps pour fuir, je lance à Mathias une dernière menace.

"Admire donc ça, Mathias, tu ne sortiras jamais d'ici vivant ! Regarde nous devenir immortels juste avant qu'on ne te règle ton compte."

Tout juste ai-je fini ma phrase, que le nécromant reprend la cérémonie en levant les bras. Je sens aussitôt une main invisible plonger dans ma poitrine pour m'y arracher le cœur. Ne pouvant retenir un cri de douleur, je suis aussitôt assailli par la flamme qui se jette sur mon visage pour me brûler les yeux et pénétrer dans ma bouche afin de me brûler de l'intérieur. La souffrance est indescriptible, insoutenable, pire que tout que ce que j'ai jamais connu auparavant. Je ne perçois bientôt plus rien d'autre que cette terrible douleur, bien que je hurle à m'en déchirer la gorge, m'en exploser les poumons et m'en arracher les dents.

Après un temps indéterminé plus tard, qui m'a semblé une éternité tant la souffrance a été insoutenable, je retrouve peu à peu mes sens, réalisant que je suis recroquevillé au sol, tordu de douleur. Pleurant à chaudes larmes, je maudis ce satané magicien pour ce qu'il m'a fait subir. Me mettant fébrilement à quatre pattes, puis assis au sol, je remarque que je suis seul avec Adam. Tous les autres ont disparu : Mathias, le nécromant, ses créatures. La voix d'outre-tombe se fait cependant encore entendre, nous informant que le rituel a échoué et que nous seuls avons survécu. J'aurais dû le savoir, le gros garzok me l'a dit plus d'une fois de me méfier de la magie, qu'elle n'est bonne à apporter que souffrance et malheur. Je m'en souviendrai, plus jamais je me laisserai avoir par un nécromant promettant la vie éternelle. Dire que j'ai enduré tout ça pour rien, POUR RIEN !

Alors que je le maudis intérieurement, la voix du nécromant retentit de nouveau, cette fois pour nous condamner à mort en lançant un cri à nous déchirer les tympans. Adam me hurle aussitôt de courir, ce que je fais aussitôt. N'étant pas devenu immortel, je fais toutefois un détour vers la sacoche de Mathias, toujours présente pour y récupérer l'acte d'héritage que je glisse sous mon armure pour ne pas le perdre. Émergeant de la caverne, je remarque que le site de fouille est encore désert, bien que les râles alentours s'intensifient, indiquant que cela ne durera pas. J’accélère donc le pas et fonce vers les écuries aussi vite que possible jusqu'à ce que l'une des chevilles soit soudainement retenue en arrière, me faisant m'étaler sur le sol face contre terre. Après avoir recraché la poussière qui m'est rentré dans la bouche, je me retourne en position assise et vois une main décharnée agrippée à mon pied.

"Lâche-moi, saleté, lâche-moi ! Dégage ! Lâche-moi, bordel, lâche-moi !"

Tout en parlant inutilement au cadavre me retenant, je martèle sa face de mon pied libre pour l'empêcher de me mordre. Malgré sa nuque totalement désarticulée sous mes coups de pied répétés, la créature continue d'avancer au sol en se tractant sur ma jambe et je suis contraint d'utiliser mes deux mains pour bloquer son deuxième bras putride et l'empêcher de progresser davantage en agrippant au haut de mon armure. Ne pouvant plus alors le frapper de mon pied, c'est du genou que je continue de lui marteler le crâne en espérant le lui briser avant de lui servir de repas. Le monstre continuant de se rapprocher malgré ma résistance, je fais fit des râles alentours pour lancer un appel au secours désespéré, sans même réfléchir à qui pourrait me venir en aide.

"Au secours ! À l'aide ! Quelqu'un ! Pitié !"

C'est alors qu'une lame fine et étincelante fend l'air, tranchant le bras décharné qui me reste alors dans les mains. Je reconnais Alors Adam qui m'attrape sous les aisselles et me tire en arrière pour me dégager alors que je parviens, redoublant d'ardeur, de force et de vitesse dans mes coups de pied, à séparer la tête du mort-vivant du reste de son corps, déchirant le peu de chairs les reliant.

"M-merci, allons y."

Pas le temps d'en dire plus, je m'élance déjà à la suite du mage sur le sentier menant aux écuries. Dans l'obscurité, je vois les morts se rapprocher toujours plus, venant de toutes part. Les râles s'intensifient, leurs silhouettes émergent sur le chemin devant et derrière nous, même les buissons encadrant notre route trahissent la présence de ceux qui cherchent à les traverser pour nous atteindre. Au détour d'un virage que mon dernier allié semble vouloir prendre le plus court possible pour gagner du temps, je le vois se ruer près d'un buisson au travers duquel j'aperçois quelques os blancs, trahissant des mains décharnées.

"Attention !"

Je me jette aussitôt dans ses jambes pour l'attirer au sol et le forcer à esquiver. Entendant un cri de douleur et le voyant se tenir la tête au sol, je lève les yeux et remarque une touffe de cheveux blonds dans la main de son agresseur. Il s'en est fallu de peu. Je l'aide aussitôt à se relever, lui disant que ça repoussera de toute façon, et nous continuons notre course effrénée. Arrivant devant les portes des écuries, le blondinet propose de prendre des chevaux pour déguerpir au plus vite.

"Je sais pas monter à cheval... Prépare-les pendant que j'essaye de les retenir."

À ces mots, j'ouvre la porte et me prépare à aussitôt la refermer derrière nous.

1207mots

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Adam Von Demorlys
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Adam Von Demorlys » lun. 13 avr. 2020 15:15

Alors que son regard était dardé sur le colosse, Adam vit à travers les flammes bleutés Eden sortir de l'ombre du simplet. Rodoh étant bien trop tétanisé pour se joindre au cercle, le jeune Omyrien se proposa alors d'occuper la dernière place non sans adresser quelques mots à Mathias que le mage n'entendit pas distinctement de là où il était. Mais vu l'expression qu'abordait leurs visages cela n'avait rien d'amical. Voir l'adolescent avancer ainsi face à cette assemblée des plus macabres étonna quelque peu le jeune bourgeois. C'était sûrement la première qu'il voyait un tel acte téméraire de la part de l'Omyrien. De toute façon il fallait impérativement que l'un d'eux se désignent, il écouta les questions d'Eden mais curieusement il n'en s'en faisait pas trop pour les réponses qu'elles pourraient avoir.

L'entité avait besoin d'êtres autre que ces zombies qui arpentaient ce domaine pour pouvoir mener ce rituel à bien. Hors vu tous ces événements il ne risquerait pas d'avoir de nouveaux candidats à portée de main avant un moment. Le mort-vivant avait besoin d'eux et en conséquence le prix à payer ne serait sûrement pas aussi grand que ce que pouvait appréhender l'adolescent des rues. C'était en tout cas comme ça que le mage voyait les choses.

Le cœur battant Adam attendit le début du rituel qui fut toute fois retardée par... une énième crise de Mathias, mais qui cette fois surpassa toutes les précédentes. Devenu comme fou ce dernier se mit à vociférer et à engager un combat contre Danal qui tourna vite court via une décapitation. Bon sang, voilà qui permit au Demorlys de mesurer tout le degré de stupidité, d'instabilité et donc de dangerosité dont pouvait faire preuve le Belmont. S'il en avait déjà eu un avant goût il n'avait tout de même pas imaginé que cela pouvait être à ce point, les potions que lui avaient fournies la confrérie du crâne avait sûrement leur rôle dans tout ça.
Loin de lui cependant l'idée d'intervenir pour calmer l'imbécile, Rodoh s'en occupa de toute façon de lui-même et les regards vides qui se tournaient vers eux ne nécessitaient de toute façon pas de mots pour faire comprendre l'avertissement muet.

Le rituel débuta enfin, et le mage en vint alors vite à se demander s'il avait fait le bon choix. Ce fut comme si une force invisible venait d'empoigner son cœur et tentait de l'extirper par la force. Adam se sentit perdre totalement l'usage de son corps, son cerveau étant alors inondé de vagues de douleur insoutenables et une pensée s'imposa alors à lui.

(Je vais mourir ?..)

Il ne fut pas capable de penser plus longtemps, le Demorlys était comme englouti dans un monde constitué de douleurs et de ténèbres insondables, où le temps semblait s'être figé. Il ne prit d'ailleurs pas de suite conscience que ses pupilles captaient les lueurs l'environnant lorsque ses yeux se rouvrirent. Son corps n'était qu'une plaie et il lui fallut plusieurs secondes pour comprendre qu'il se trouvait au sol sur le dos, et plus encore pour se souvenir de la raison de sa présence en ce lieu.

Haletant et les membres engourdis, le mage se redressa tant bien que mal et balaya la pièce du regard. Le rituel avait fait place à une scène de cimetière, où seul Eden semblait aussi avoir survécu mais tout en traversant également cet effroyable tourment. Adam n'eût de toute façon pas le temps de le questionner sur ce qu'il venait de se passer. La sinistre voix d'Outre-tombe se fit à nouveau entendre, annonçant alors le pire pour les deux aventuriers. Un hurlement épouvantable comme il n'en avait encore jamais entendit vrilla les tympans du mage. Il eût beau plaquer ses mains contre ses oreilles, ce dernières étaient de bien piètres protections contre ses sons qui semblaient faire vibrer jusqu'à ses os et son âme. Puis le cri s'estompa aussi vite qu'il s'était fait entendre... Le lourd silence qui s'ensuivit sembla alors paradoxalement encore plus effrayant... Le Demorlys sentit son sang ne faire qu'un tour et son regard se braqua d'instinct sur le jeune Omyrien...

« Cours... COURS ! »

S'élançant à la suite de l'adolescent, Adam vit ce dernier ramasser au passage la sacoche de Mathias (non mais sérieusement?). Un éclat attira quand à lui son regard et il reconnut de suite l'ancienne épée d'Evan. Ne sait-on jamais la lame qui semblait de très bonne qualité pourrait s'avérer utile dans leur fuite, le Demorlys se pencha donc saisit le manche et fila dans le couloir tout en rangeant l'arme dans son sac.

Une fois dehors -était-ce dû à la paranoïa ou pas-, le mage eût l'impression que l'atmosphère avait quelque peu changé, contenant un il ne savait quoi de plus oppressant. Il distingua plusieurs silhouettes macabres au loin, qui se dirigeaient droit sur eux d'une démarche certes lente, mais tout aussi assurée.

( Bon sang c'est comme s'ils savaient de suite où nous trouver...)

Et c'était sûrement bien le cas. Les jambes du mage manquèrent de l'abandonner à ce constat et il dut se faire violence pour se ressaisir et courir comme il n'avait encore jamais couru. Ils devaient quitter le manoir au plus vite, et pour ça ils devaient absolument utiliser les montures qui se trouvaient aux écuries. Eden qui n'avait pas ralenti sa course pour observer les alentours, se trouvait à quelques mètres devant lui sur sa gauche. Détalant comme jamais en direction de la petit bâtisse, le Demorlys entendit alors crier sur le côté. Tournant la tête il vit l'Omyrien qui s'était fait saisir le mollet par un trépassé sûrement resté enfoui là, faisant alors chuter l'adolescent. Vite, ils n'avaient pas de temps à perdre et heureusement ces deux derniers se trouvaient non loin du mage. Il dévia alors sa course tout en sortant sa lame de son fourreau. L'arme tailla alors le bras du cadavre avec suffisamment de force pour faire le lâcher prise -et vu sa dextérité avec un tel objet c'était un miracle qu'il n'ait pas touché son compagnon d'expédition à la place- !

Adam passa ensuite une main sous l'aisselle de l'adolescent et le tira aussi fort qu'il le pût, hochant légèrement la tête aux remerciements de ce dernier.

« Vite, dépêche-toi. On dirait qu'ils nous sentent on doit partir d'ici au plus vite ».

Le mage se relança donc dans une course effrénée. Ces zombies arrivaient-ils vraiment à les repérer à distance ? Il n'y avait qu'un moyen de le savoir. Adam commença à dévier sa trajectoire vers la lisière de la forêt où il serait plus abrité des regards. L'endroit y était très sombre et peut-être que cela jouerait en leur faveur. Cependant si-tôt s'était-il approché d'un buisson qu'il entendit un cri d'avertissement et sentit quelque chose se jeter dans ses jambes, le faisant ainsi chuter au sol. Le mage ne comprit pas de suite ce qu'il se passait, surtout alors qu'il ressentit une douleur piquante juste au dessus de son oreille. Ce n'est qu'en se redressant partiellement et en voyant une main décharnée sortir du buisson qu'il comprit qu'il venait d'échapper au pire... Haletant il marmonna un :

« Merci... »

Se massant le crâne Adam vit la main décomposée repliée sur une dizaine de cheveux, ce qui n'était pas grand chose, et mieux valait ça qu'une oreille.. Le Demorlys se remit alors à courir à en perdre haleine tout en désignant les écuries qui se trouvait désormais non loin :

« Prenons vite des chevaux ! On n'a pas d'autres choix. »

Cependant une fois qu'ils arrivèrent devant Eden lui fit part de son inexpérience en matière d'équitation.

« Tu verras c'est pas si compliqué, faudra juste bien que tu t'accroches, au moins le temps qu'on soit suffisamment éloigné de ce foutu endroit. »

Sur ces mots il poussa donc la porte de la bâtisse et entra, épée en main.

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Gamemaster2
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Gamemaster2 » jeu. 16 avr. 2020 00:01

Intervention pour Adam et Eden


><

Image La mort aux trousses !


Les deux aventuriers parvinrent à se barricader de justesse dans les écuries, même si le terme était un peu gros. Car si les portes d'accès étaient bien fermées, une large ouverture donnait sur le manège aux chevaux, là où la horde poursuivante finirait par arriver très bientôt. En s'approchant des chevaux, Adam et Eden remarquèrent rapidement la silhouette de Rodoh, appuyé contre une poutre, le flanc ensanglanté. Il tourna la tête et remarqua ses deux compagnons, posant sur eux des yeux fatigués. Il n'était pas difficile de comprendre que le pauvre bougre se vidait de son propre sang, et ce à une vitesse qui annonçait quelques minutes tout au plus pour Rodoh sur cette terre. Un coup d’œil sur les box indiqua également qu'un des chevaux manquait à l'appel et le doux géant en expliqua la raison d'une voix faible et timide.

"Il est parti... J'ai fermé les portes, mais ils vont rentrer..."

Il faisait peine à voir, lui qui vivait certainement ses derniers instants. Rodoh n'attendit pourtant pas qu'on s'impatiente sur son sort et posa les mains sur la poignée de la porte qui donnait sur la garnison, posant sur les aventuriers un regard qui voulait tout dire.

"Quand vous serez prêts, j'ouvrirais pour vous laisser sortir... Et j'irais voir ma maman qui m'attend..."

Une fois les aventuriers sur leurs montures, il était prêt à tirer la lourde porte et à laisser ses derniers amis filer vers la survie, celle qui ne l'attendait pas. Puis une fois le début du chemin atteint, il serait temps de prendre une décision. Repartir discrètement par le tunnel de la garnison ou tenter sa chance dans le chemin vers l'entrée, rempli de trépassés affamés ?


Image


Que décidez-vous, aventuriers ?


-------------------------------------------

Ici, je vous laisse déterminer quel chemin prendre pour atteindre l'entrée principale. Votre objectif pour cette MàJ est d'atteindre l'entrée du chemin principal, c'est à dire la grille devant laquelle Valendro vous a déposé. Pour ce deuxième et dernier passage en semi-dirigé, voici vos consignes selon les choix que vous empruntez :
  • Le tunnel de la garnison
    • Beaucoup moins de trépassés, mais une fois le manoir atteint, les salles contiennent beaucoup de morts dans le Hall principal et vous serez à pied. Un jeu d'infiltration et de discrétion, donc.
  • Le chemin vers l'entrée
    • Une certaine masse de trépassés (2 au m²), mais vous serez à dos de cheval squelettique. La grille qui donne sur le chemin a d'ailleurs déjà été ouverte par la Faim-Sans-Fin. Un jeu de force et de bourrin.


Pour finir, vous aurez plusieurs trépassés sur le chemin principal qui précède les grilles du domaine. Vous arrêterez ici et je reprendrais la main en dirigé pour la fin de l'évent ! Amusez-vous [:devil:]
"Bwaf Assistance, que puis-je faire pour vous ?"

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Adam Von Demorlys
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Adam Von Demorlys » ven. 17 avr. 2020 22:17

Adam referma la volumineuse porte derrière lui d'un mouvement vif, un geste qui lui parut cependant d'une bien piètre utilité lorsque son regard se posa sur l'imposant trou qui se trouvait sur l'une des parois. De toute façon il ne devaient pas s'attarder ici, en compagnie du jeune Omyrien le mage se dirigea donc droit vers les chevaux squelettiques qu'ils avaient déjà croisé lors de leur premier passage. Heureusement ces derniers étaient déjà équipés et le Demorlys ralentit sa marche en arrivant à leur niveau, tout en levant une main apaisante.

« Chhhhht... Là, calme, tout doux... »

Malgré l'urgence de la situation, la même fascination fit luire les pupilles pâles du mage lorsqu'il les posa sur ces êtres à l'apparence si macabres et pourtant si dociles. La peau désormais décomposée de ces créatures laissaient les muscles et les os à vifs, permettant ainsi à l'érudit d'observer les moindres mouvements de ces derniers dès qu'il incita l'animal à le suivre et le tirant doucement par ses rênes. Hélas le temps n'était pas à l'étude anatomique, mais plutôt à vite mettre les voiles afin de ne pas finir dans cet état ! Il tourna donc la tête vers Eden qui lui avait fait part de sa petite appréhension concernant cette première séance d'équitation improvisée.

« Ils ne sont pas du tout agressifs, ils auraient même plus peur de toi que l'inverse. Approche le tien doucement sans le brusquer et dès qu'il t'aura suffisamment laissé approché tu pourras te hisser dessus. Reste alors penché vers l'avant empoigne bien les rênes et mets de petits coups de talons sur ses hanches pour le lancer. »

Le jeune bourgeois venait de faire sortir sa monture de son box lorsqu'il aperçut du mouvement non loin, et reconnut Rodoh avant de poser la main sur le manche d'une de ses armes. Instantanément il sut alors que le colosse ne s'en tirerait pas... Un flot de sang s'échappait d'une plaie béante et son regard commençait à lentement mais sûrement à se voiler. Le bougre leur apprit alors que Mathias avait déjà décampé avec la troisième monture. Non content de leur avoir caché de précieuses informations tout du long, d'avoir piqué sa crise au site d'excavation en menaçant et essayant de tailladé à tout-va, le « noble meneur » les avait ensuite abandonné à leur sort sans hésiter. Ayant la survie dans le sang Adam pouvait très bien comprendre ce geste, curieusement tout cet ensemble en vint tout de même à lui faire serrer les dents. Rodoh fit alors preuve d'une surprenante lucidité et maîtrise de soi lorsqu'il reprit la parole, tout à fait conscient que la mort n'allait pas attendre plus longtemps avant de l'étreindre. Adressant un signe de tête à Eden, Adam se hissa donc sur la selle. Une fois les rênes en mains il baissa les yeux sur ce colosse qui malgré son côté simplet, venait d'effleurer une corde sensible chez le Demorlys.

« Elle t'attend et je suis sûr qu'elle est fière de toi. Puisses-tu trouver le repos aux côtés de Phaïtos Rodoh. »

Une fois les portes ouvertes Adam lança alors sa monture dans l'allée menant à la grande entrée. Valendro était sensé les attendre de l'autre côté, mais à coup sûr ce cochet ne partirait pas sans son maître ou était déjà sur le départ en compagnie de ce dernier. De toute façon toutes pensées parasites s'évanouirent lorsque le mage vit la masse de zombies qui les attendait sur le chemin. A cette vue le Demorlys sentit son cœur rater un battement ses tripes se changer en plomb, ce qui ne s'arrangea pas lorsque les nombreux faciès en décomposition se tournèrent vers eux. Ils n'avaient gère d'autres options, ils devaient vite quitter les lieux avant que d'autres zombies n'affluent. Charger une telle masse pouvait peut-être s'avérer suicidaire, mais attendre ici l'était plus encore. La mâchoire crispée il marmonna donc à Eden.

« On n'a pas le choix, il faut foncer. »

Alliant le geste à la parole Adam lança donc sa macabre monture. Sentant d'abord cette dernière hésitante, il dût enfoncer avec force ses talons dans ses flancs pour la lancer. Les voilà qui s'élançaient donc à l'avant de ces multiples cadavres qui s'avançaient vers eux. Le premier impact ne tarda pas à se faire attendre, prenant la forme de ce qui ressemblait à une ancien ouvrier, qui fut projeté sur l'un de ses compères dans un bruit spongieux écoeurant. Le deuxième subit le même sort, hélas le mage constata que sa monture fut ralentie bien plus tôt que prévue, ce qui était inévitable si on envisageait traverser pareil masse. Cependant ils ne pouvaient se permettre de s'arrêter, cela signerait leur trépas sans tarder. Hélas c'est ce qui menaça de se produire au quatrième mort percuté. Ayant perdu trop d'élan et les morts commençant à de plus en plus à se rapprocher les uns des autres, ces derniers commençaient presque former un mur en face d'eux.
Pestant intérieurement Adam cramponna ses deux mains sur les rênes de sa monture et tira les rênes, incitant cette dernière à cabrer. Il dû s'y prendre à deux fois pour parvenir au résultat souhaité, mais enfin l'animal se dressa sur ses deux pattes arrières, martelant ainsi les trépassés les plus proches de ses deux sabots. A ce moment là, Eden qui était derrière arriva à son tour, fragilisant ainsi ce mur qui venait de se reformer grâce à son élan.
Adam lui adressa alors un infime geste de tête

« Il faut qu'on charge ensemble si on veut pouvoir les passer. Si jamais ils arrivent à nous bloquer c'est fini. »

Tous deux foncèrent alors, le front commun qu'il opposèrent aux mort piétina les premiers d'entre eux. Leur percée reprit de plus belle mais la masse se fit toujours plus compacte, forçant Adam à sortir son épée pour écarter les mains qui se tendaient vers lui avec de maladroits moulinets. Même s'il n'atteignait pas toujours l'endroit exact visé le tranchant de la lame entamait tout de même des chairs ici et là. Cependant il en fallait hélas plus pour faire reculer ces assaillants étant totalement étrangers à la douleur et à la peur. Comme pour le confirmer une main se referma soudain sur sa cape, lui coupant net la respiration. Instinctivement Adam se pencha en arrière, une main agrippant son col, l'autre étant toujours cramponnée sur les rênes. Guidé par ce mouvement involontaire, le cheval squelettique cabra alors à nouveau, manquant cette fois-ci de désarçonner son cavalier. Le Demorlys entrevit du coin d' l'oeil Eden passer à côté et de lui, et apparemment dans une situation tout aussi compliquée. Le mage n'eut cependant pas le loisir de s'attarder dessus, retrouvant son équilibre de justesse il pointa sa paume vers le faciès du trépassé qui était toujours accroché à sa cape et envoya une boule d'énergie flamboyante. Des flammes léchèrent alors la peau desséché, incitant le mort-vivant à lâcher prise.

Adam relança alors sa monture avant que d'autres doigts décharnés ne l'agrippent à nouveau. Cependant il vit qu'Eden s'en était moins bien tiré que lui. Sa monture s'élançait à travers la masse funèbre certes... mais sans cavalier sur le dos ! L'Omyrien était à terre avec une des nombreuses abominations se rapprochant dangereusement de lui. Puisant à nouveau dans sa magie, le Demorlys concentra une énergie cette fois bien familière des lieux et entoura l'assaillant de l'adolescent de ténèbres dansantes. De quoi permettre à son compagnon d'expédition de prendre l'ascendant, et Adam arrêta sa monture une fois arrivé à son niveau. Il lui tendit rapidement la main en criant.

« Monte ! Vite ! »

A peine ce dernier se trouva t'il sur la croupe de sa monture que le mage éperonna à nouveau cette dernière avant même que son passager ne se soit correctement agrippé à lui.

Ils avaient maintenant parcouru les deux tiers du chemin, seulement plus ils approchaient de la fin et plus la masse semblait compacte... Le regard d'Adam se posa alors sur la monture d'Eden qui se trouvait maintenant plusieurs mètres devant lui, désormais seule mais qui tentait toujours de franchir cette macabre troupe qui ne portait désormais que peu d'attention sur l'animal. Une idée lui traversant soudainement l'esprit, le mage leva à nouveau la main et concentra une boule flamboyante au creux de sa paume. Le projectile alla alors exploser droit sur la croupe de l'animal qui s'ébroua avec violence au milieu de nombreux trépassé. Plusieurs furent reversés par la force de l'animal, et plus encore se retrouvèrent à terre lorsque le canasson squelettique se lança dans une course folle droit devant lui. Une brèche était crée et Adam n'avait qu'à profiter de cet espace libéré pour lancer sa monture de plus belle. Il dût toutefois continuer à agiter la lame pour écarter les mains avides qui essayait de l'attirer au sol, mais ne fut toute fois pas assez rapide pour repousser une mâchoire qui allait se refermer sur son avant-bras. Les traits du jeune bourgeois se crispèrent alors qu'il retira sa main de justesse, sentant tout de même des canines entamer sa peau. Un coup de pied suffit cependant à écarter le cadavre ambulant. Heureusement qu'il portait les brassards que lui avaient donné Selen, sinon la blessure aurait été alors bien plus préoccupante que juste superficielle...

Mais enfin, ils arrivaient au bout du chemin. Seule une poignée de zombies se trouvait entre eux et leur objectif, mais un retint particulièrement l'attention du mage. Un mort-vivant obèse, sûrement défunt grand cuistot de la famille Belmont. Ce dernier était planté pile au milieu du chemin, et il était certain qu'il n'allait pas se laisser déloger comme ça. Pestant intérieurement Adam cria à l'adresse de l'Omyrien.

« Accroches-toi bien !»

Faisant alors à nouveau appel à ses pouvoirs obscurs, le mage entoura le trépassé massif d'obscurité dansante, entravant ainsi le champs de vision de ce dernier. Se remémorant des quelques cours d'équitation dont il avait pu profité dans son enfance, le jeune bourgeois incita alors sa monture à sauter. Refusant tout d'abord, cette dernière s'éxécuta enfin alors qu'un mètre les séparait du dernier obstacle. Etant toute fois assez chargée, les sabots de la monture s'écrasèrent sur les clavicules du mort-vivant en un craquement écoeurant. Une nouvelle fois le Demorlys faillit être désarçonné sous l'impact mais parvint heureusement à rester sur selle. Ils étaient enfin passés et la grille éventrée se tenait non loin d'eux. Toutefois de nouveaux trépassés se trouvaient sur le chemin...



[ HJ : Utilisation de deux boules de feu lvl 1 + Deux crépuscules ciblés lvl1.
Se voit infligé une blessure légère à l'avant-bras gauche. ]

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TGM
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par TGM » dim. 19 avr. 2020 11:00

-----E-----


Sitôt la porte fermée derrière moi, je remarque Rodoh appuyé contre une poutre près des chevaux vers lesquels se dirige Adam. Tandis que le mage s'occupe des montures, le géant nous indique que Mathias est déjà passé par ici et qu'il a pris l'une d'entre elles. Rassemblant son courage, il se rapproche de la porte et nous déclare prêt à nous l'ouvrir puis à rejoindre sa mère, un message bien trop clair. Je tire alors de son fourreau l'une de mes épées, si ce compagnon se sacrifie pour nous, peut-être puis-je abréger ses souffrances à venir. Je commence à me remémorer la technique que j'ai tenté de maîtriser depuis notre arrivée, d'abord à l'abri du portail où je me suis entraîné à couper des bras, puis dans la bibliothèque où j'ai décapité un mort. Il est à présent temps d'en faire usage sur une personne bien vivante pour abréger ses souffrances. Je répète le mouvement dans mon coin, agrippant mon épée à deux mains, en sachant que la tâche sera plus ardue à cheval et que je n'aurai pas de seconde chance.

Adam s'approche alors en tenant les chevaux par la bride, m'expliquant qu'ils ont plus peur de moi que le contraire et que je ne dois pas le brusquer pour monter dessus. Selon lui, je n'aurais ensuite qu'à m'agripper aux rênes et me pencher vers l'avant pour éviter de tomber, le faisant avancer par petits coups de talons. Je m'approche donc lentement de la bête, puis me hisse difficilement sur son dos avec mon paquetage. Cette saleté se met alors à tourner en rond toute seule d'un côté puis de l'autre dès que je tire les rênes dans une direction pour l'empêcher de tourner plus dans la direction opposée. Après un temps précieux perdu à cause de ce maudit canasson, je parviens à contrôler un minimum la créature juste avant que le géant n'ouvre la porte. Adam s'élance alors et ma monture suit instinctivement la sienne. Cela me permet de garder les deux mains sur mon arme pour frapper Rodoh de toutes mes forces, la lame bien à plat pour lui trancher la gorge tout net.

"Merci Rodoh."

Pas le temps de m'attarder sur le sort du géant, je dois immédiatement ressaisir les rênes pour éviter de tomber. Le mage lance alors sa monture à travers une marée grouillante de morts-vivants, fendant la foule grâce à son cheval alors que je m'accroche désespérément au mien qui se glisse dans la brèche à sa suite. Après un effort héroïque sur quelques dizaines de mètres, sa monture ralenti petit à petit et le cavalier m'indique que le seul moyen de perforer ce mur de plus en plus compact est de charger côte à côte. J'enroule alors mes mains dans les rênes pour être certain de ne pas les lâcher et plante mes talons dans les flancs de la bête qui bondit soudainement en avant, renversant les morts retenant celle du mage, et avançant seule de façon toujours plus brutale et chaotique. Ballotté en tous sens, je perds rapidement tous mes repères en perdant le blondinet de vue. Au milieu de cette mer déchaînée de cadavres réanimés, mon cheval semble à la dérive et lutte pour rester sur ses pattes au cœur de la tempête.

Au milieu de ce chaos, je finis même par passer par-dessus bord, éjecté de la selle par une ruade particulièrement violente qui envoya au tapis toute une troupe de zombies. Mon poids, pesant soudainement entièrement sur la bride, fit paniquer le canasson qui se cabra de plus belle avant de reprendre sa course effrénée alors que les rênes me retiennent attachées tandis que je me fais traîner sur le sol en essayant d'éviter comme je le peux de me faire saisir par un mort ou piétiner par ma monture. C'est cependant mon cheval qui se semble se faire saisir en premier, du moins c'est ce à quoi j'attribue sa chute soudaine. Dans le roulé-boulé qui s'en suit, il renverse bon nombre de morts, mais rompt également les liens qui me tiennent attachés à lui. Le temps de me relever, couvert de bleus et de griffures récoltés pendant que j'ai été traîné parmi les cadavres, je vois ma monture et meilleure chance de salut disparaître dans la foule qui se reforme petit à petit autour de moi.

"Adam ! Où es-tu ? Je suis tombé !"

Bon sang, j'espère qu'il m'a entendu sinon je suis mort. Dans l'attente désespérée d'un éventuel sauveur, je dégaine une épée et l'agite en grands moulinets pour tenir à distance les morts qui se rapprochent inexorablement. Je sens que je m'épuise cependant rapidement en brassant ainsi un air qui se remplit de toujours plus de chairs à travers lesquelles ma lame doit se frayer un chemin. Celle-ci finit d'ailleurs par rester bloquée dans un cadavre. Je n'ai pas le temps d'essayer de l'en dégager et préfère utiliser mon arme pour renverser le mort-vivant. En poussant de toutes mes forces, je parviens à faire chuter la créature, qui renverse quelques-uns de ses semblables, mais laisse échapper ma précieuse arme. Je n'ai pas le temps de dégainer la seconde que les ténèbres recouvrent la zone m'entourant, ne me laissant plus apercevoir qu'une main tendue me hurlant de monter. Sans chercher à identifier ce messie, j'obéis.

J'ai tout juste le temps de réaliser qu'il s'agit d'Adam, que ce dernier relance sa monture dans une course folle. Hors de toute selle, reposant simplement sur la croupe de l'animal, j'ai tout juste le temps de saisir à bout de bras la ceinture du mage avant d'être propulsé dans les airs par une ruade. M'accrochant à ma prise comme à la vie, je retombe lourdement en m'écrasant sur l'arrière cahotant de la bête. Tandis que le mage fait de son mieux pour traverser la foule encore dense, je consacre tous mes efforts à essayer de me hisser juste derrière lui éviter de tomber à nouveau, obligé de battre des pieds pour ne pas me les faire saisir par les cadavres environnants. J'arrive enfin à m'asseoir juste derrière lui, serrant son torse entre mes bras comme dans un étau pour éviter toute autre chute qui me laisserait cette fois sans aucun secours possible, lorsqu'il me crie de bien m'accrocher.

"Je fais de mon mieux !"

J'ai fait de mon mieux et bien heureusement, car moins que cela aurait été insuffisant pour la suite. La monture se met en effet à se cabrer avant de renverser une grosse masse hors de ma vue au moment de retomber sur ses pattes. Toujours collé au dos du cavalier, je sens celui-ci sur le point d'être désarçonné par l'impact, n'étant sans doute retenu que par nos poids cumulés. C'est alors que je vois passer devant moi les grilles du manoir. Ça y est nous sommes sortis de cet enfer, du moins, je l'espère.

[HRP: Perds une épée longue commune + Estafilade bénigne sur l'ensemble du corps (ptet une blessure légère, à toi de dire) ]

1215mots

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