Le Manoir de la Famille Belmont

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Selen
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Selen » mar. 17 sept. 2019 14:57

Mathias, car il s’agissait de lui et de son comparse Edgar, fit silence à mon geste et dégaina sa lame pour me rejoindre, alors que le garde du corps restait en retrait avec Fromritt. Arrivé près de moi, il pénétra la chambre sans prudence et commença vivement à fouiller la pièce, alors que je m’engageai à sa suite, à sa demande. Les documents qu’il cherchaient étaient visiblement présents dans cette pièce. Une fois trouvés, nous n’aurions « plus qu’à » nous rendre au site d’excavation pour régler définitivement ce problème de morts-vivants, s’il venait bien de là, et si c’était à notre portée. Lorsque le commanditaire de la mission alluma une chandelle pour éclairer sa recherche, je le questionnai :

« Bon, ça ressemble à quoi, ce qu’on cherche ? »

Il ne prêta pas attention à ma question, ou du moins le sembla-t-il, poursuivant frénétiquement sa fouille jusqu’à finalement se réjouir, quelques secondes plus tard, en brandissant deux feuillets de parchemin. Il avait trouvé tout seul, et sa joie faisait presque plaisir à voir. Euphorique, il regarda les documents un instant, et me donna quelques explications supplémentaires, zélé par ce regain de motivation. Je pus donc apprendre que l’un des deux documents était un compte-rendu de deux années de recherches sur des vestiges anciens abandonnés sous le sol du Royaume d’Exech, et plus particulièrement sous la propriété Belmont. Deux ans de recherches pendant lesquels il fut restreint par son père qui refusait de procéder à des fouilles, sans doute par avarice. Ce dernier céda toutefois à l’appât du gain récemment, et ils découvrirent ensemble la porte mystérieuse dans ce qui était désormais le site d’excavation. Mathias, prudent, lui conseilla de ne pas chercher à l’ouvrir, ce qui lui valut un exil à Tulorim, alors que son père, rongé par l’avidité, entamait les travaux. Mathias avoua n’en être pas resté là pour autant. Accompagné d’Edgar, il s’infiltra dans son propre manoir pour sauver in extremis sa mère et son cadet, avant que les troubles d’aujourd’hui ne se déchaînent sur la propriété. Le document qu’il me tendait lui rendait sa légitimité au sein de la famille Belmont. L’autre, qu’il me montra ensuite, contenait un résumé de ses recherches sur la porte et les mystères qui l’entouraient. Je notai, à la lecture, une phrase répétée, écrite nerveusement : « La porte n’est pas de ce monde ». Curieux, je demandai :

« La porte n’est pas de ce monde ? A quoi cela fait-il référence ? Est-ce la cause de tous ces… cadavres ambulants ? Et c’est votre propre père qui en aurait forcé l’ouverture ? Où est-il, maintenant ? »

Interloqué, Mathias ne semblait pas comprendre mes mots, et dut se référer à ses propres notes pour admettre, blême, qu’il était bien l’auteur de cette phrase. Et encore, ça ne se fit pas tout seul.

« Vous ne devriez pas abuser de ces potions que vous buvez régulièrement. Cela semble vous causer du tort. Alors, qu’est-ce que c’est que cette porte ? »

Changements d’humeur, troubles d’attention, et maintenant pertes de mémoire et potentiellement passages à vides, je remettais clairement la faute sur cette substance qu’il absorbait sans arrêt depuis le début de l’aventure. Celle-là même qu’il m’avait fait boire après que j’aie ressuscité son garde du corps. Il daigna me donner un fragment de réponse, décrivant la porte comme un vestige d’une ancienne civilisation disparue, liée au monde de la nécromancie, dont certains portaient le nom d’Embaumeurs. Il émit l’hypothèse que cette porte était celle d’un tombeau remplie de secrets à découvrir. Je fronçai les sourcils, sérieux.

« Des nécromanciens. C’est donc en toute logique l’explication des morts-vivants. D’incroyables secrets, hein ? Ne croyez-vous pas que c’est à cause de ce type de curiosité mal placée que votre famille, vos serviteurs et vos gardes sont morts ? Que votre domaine n’est plus qu’une zone de non-droit qui risque de se propager si les monstres qui y vivent commencent à manquer de nourriture ? Qui a ouvert cette porte, Mathias ? Votre père… ou vous ? »

À mes mots, je vis une panoplie de réactions faciales traduire un air qui se voulait sérieux, sur son visage. La frustration, la vexation, puis le doute et la culpabilité. Le désarroi, enfin, alors qu’il tenta de se justifier maladroitement. Mais quelque chose sembla se rompre en lui, je l’avais acculé. Il avoua, frénétique, avoir exécuté des ordres qui lui avaient été donnés « dans sa tête ». Impatient, je fronçai davantage les sourcils et rétorquai d’un air crispé :

« Qui entendez-vous dans votre tête, Mathias ? Concentrez-vous sur mes questions, calmez-vous. Paniquer maintenant équivaudrait à tout faire planter. »

Mais il ne se calma pas. Sa respiration continuait d’accélérer, les gouttes de sueur sur son front à s’accumuler. Sous le choc, il laissa tomber ses feuillets et fouilla son sac pour en sortir une fiole. Le fameux poison qu’il ingurgitait à la moindre frustration. Je l’empêchai de la porter à ses lèvres en attrapant son bras, infusant mes pouvoirs dans mon autre mains pour lui donner la force nécessaire de vaincre cette envie oppressante.

« Arrêtez avec ces trucs et répondez-moi, Mathias. »

Il me repoussa, d’abord, mais mes fluides firent effet rapidement, et il se calma légèrement, son visage retrouvant ses traits placides et plus sereins. Une hésitation plus tard, il baissait les bras, déversant au sol le contenu de sa fiole, qui emplit l’air d’un parfum fort qui… m’attira terriblement. Serrant les mâchoires, je résistai à l’effluve. Foutu poison, je n’en avais bu qu’une fois et j’étais déjà tenté d’en reprendre. Je n’osais même pas imaginer ce qui se passait dans sa tête à lui, qui en buvait de manière régulière.

« Parlez. Et dites-moi aussi ce que sont ces potions que vous buvez sans cesse : Vous m’en avez fait prendre une également, j’aimerais savoir quels risques j’encoure désormais. »

Mais le calme retrouvé ne tarda pas. Viscéral, il m’indiqua qu’elles étaient siennes, et que je n’en aurais pas. Ma mine se renfrogna, alors que j’empoignai le haut de son armure pour le rapprocher de moi, yeux dans les yeux avec intensité.

« Bordel, Mathias, gardez vos foutues fioles et dites-moi juste ce que c’est. Et arrêtez de tourner autour du pot, ça commence à sérieusement me gaver. »

Brusqué par mon accès de violence, il resta un instant interdit, pompant dans des trésors de ténacité pour ne pas céder à la facilité du poison. Il s’énerva, me répondit que les fioles venaient d’un « crâne » et qu’elles lui avaient été décrites comme soignant les maux graves. Imbécile naïf. Ces quelques mots semblèrent avoir raison de son énergie, et il se laissa tomber mollement sur les genoux, me forçant à le relâcher. Il projeta son sac contre le mur, plus loin, et me supplia, en larmes, de ne plus le laisser toucher à ces potions. Posant un genou en terre devant lui, je lui parlai d’un ton calme :

« Mathias Belmont, pour le bien de cette mission il faudrait que vous en relayiez la tête à un homme de confiance. Je me propose, pour atteindre les buts contractuels que vous nous avez fixés, mais je comprendrais que vous choisissiez plutôt Edgar, pour la confiance que vous lui prêtez. Il est assez évident que poursuivre comme ça n’est plus possible pour vous. Ces potions, je ne vous laisserai plus en absorber une seule, mais il faut que vous soyez pleinement honnête avec moi. Qui est ce crâne dont vous parliez ? Et cette porte, quelles connaissances en avez-vous encore ? Y-a-t-il un moyen quelconque de la refermer, d’annuler le mal qui a été fait à votre domaine ? Pour la sauvegarde des vôtres, Mathias. Je vous en prie. Ça ne sert à rien de s’énerver, de paniquer. Je suis là, je suis avec vous. Concentrez-vous désormais uniquement sur ça. »

Il semblait au bord de la syncope, mais parvint à capter l’essence de mon discours et m’adressa un sourire, puis un rire nerveux et gêné. Il se redressa en s’essuyant le visage, admettant qu’il ne pouvait abandonner ni finir tout cela seul. Il m’accorda sa confiance et, s’il gardait l’objectif du site d’excavation, me laissa le loisir de la décision pour nous y rendre. Il se perdit ensuite dans un nouveau monologue explicatif dont je ne perdis pas une miette, décrivant la lente descente aux enfers des relations commerciales de sa famille, tombant dans le piège de la pègre d’Exech en s’associant avec les mauvaises personnes et en s’enfermant dans cette relation foireuse par la perte progressive de leurs clients honnêtes, et l’exclusivité commerciale de ceux qu’il nomma la « Confrérie du crâne ». Par facilité dans un premier temps, par attrait du gain, puis par nécessité de survie. Il parla de son frère, Gadrius, qui se levait contre cet état de fait, alors que lui ployait l’échine petit à petit… Il évoqua cette livraison de produits, un soir, où il lui fut demandé de goûter à la marchandise. Ces foutues potions, dont il ne parvenait plus à se débarrasser maintenant. Il revint un instant sur le sujet de la porte, tout en se relevant et s’époussetant. Il souligna l’urgence de notre action, l’importance cruciale de celle-ci, car j’avais vu juste dans ma réplique : le pays entier, le continent même, pouvait être mis en danger par l’ouverture malencontreuse de cette porte.

Je me relevai à mon tour, saisissant d’une main les deux feuillets qu’il avait abandonné au sol. Je les garderais tant qu’il ne me les demanderait pas. En bonne garde. En sécurité. Et je commentai :

« Alors tâchons de les arrêter au plus vite. »

Je lui tendis la main pour la serrer, et il me tendit la sienne. Un accord tacite, une expression de confiance mutuelle. Mais un bruit sourd vint intercepter notre discussion, trouvant son origine aux portes du manoir. Un bruit qui ne pouvait signifier qu’une chose : menace. L’image de cet énorme tas de chairs s’imposa à mon esprit : je n’avais aucune envie de me mesurer à cette ignominie dévastant tout sur son passage. J’aggripai Mathias par l’avant-bras et le tirai hors de la chambre en direction des escaliers, laissant bien sur place son sac et ses maudites potions. Près de la porte ensanglantée, Fromritt et Edgar étaient déjà occupés. Sans doute tentaient-ils de l’ouvrir. Je soufflai, me pressant à leur suite :

« Vite. Et en silence. »

Ceux de confiance étaient là. Les autres… ils n’avaient qu’à se débrouiller, désormais.

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Gamemaster2
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Gamemaster2 » mar. 17 sept. 2019 20:29

Intervention pour Adam, Eden, Selen et Fromritt


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Comme le son d'un clairon, l'écho du bruit de la porte rassemble les membres de l'expédition dans le couloir des appartements, là où se trouvent Edgar et Fromritt. Déjà occupés à fournir une porte de sortie aux personnes présentes, ils forcent sur l'accès à la cave quand les pas pressés d'Eden, Selen et Mathias font craquer un parquet maculé de sang. Les chausses en gardent d'ailleurs la trace et quelques instants après, c'est Adam qui clôt le ralliement en se présentant à son tour. Un nouveau bruit sourd célèbre le rassemblement, attisant une fois de plus la pression qui alourdit l'ambiance.

Lorsqu'il découvre les deux mercenaires tenter d'ouvrir la porte qui mène à la cave, Mathias s'approche, visiblement peu rassuré.

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"Vous...êtes sûrs qu'il n'y a pas un autre accès ? Il y a toujours cet autre passage caché dans la bibliothèque, celui qui mène vers les dortoirs du personnel. Ce doit certainement être une meilleure idée que par... ici, vous ne pensez pas ?"

Sans en démordre, Edgar serre les dents et pousse toujours la porte en répondant à son supérieur.

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"M'sieur Belmont, j'vous rappelle que vot' paternel a fermé l'accès y'a quelq' mois d'ça, quand il a appris qu'des servants piquaient dans le cellier la nuit tombée. C'est le seul moyen de s'barrer d'ici avant qu'cette horreur ne déboule encore une fois."

Forcé de comprendre, le commanditaire reste toujours mal à l'aise, mais n'en demande pas davantage. Il laisse les deux hommes forcer la porte qui finit par résister à leurs efforts combinés.

"Haaa... Bon sang, le loquet est fermé de l'intérieur, on va pas y arriver comm' ça !"

À bout de nerfs, il s'acharne à violents coups de pieds sur la serrure dans l'espoir de voir sa rage surpasser la solidité du mécanisme, mais rien à faire. Essoufflé, il finit par s'asseoir sur l'une des marches sans même regarder où il pose son derrière, désormais maculé de sang. Le regard fixé sur le bois de la porte, il finit par tourner la tête vers les autres membres de l'expédition.

"Humpf... Une idée, les gars ?"

L'air s'emplit d'un fracas sans nom, l'écho du bois qui craque et cède sous l'impact d'une force prodigieuse. Le bruit est si puissant qu'il semble provenir de la pièce à côté, mais tous savent de quoi il en retourne. La porte d'entrée a cédé et avec elle la sécurité rassurante des murs du Manoir. S'ensuit un bruit moins sourd, mais plus fort d'un impact qui se ressent jusque dans les marches où est assis Edgar, obligé de se relever sans en demander son reste.

"Quelque chose, vite ! Il faut s'y mettre maintenant !"


Que décidez-vous, aventuriers ?


------------------------------------


Récompenses :
  • Adam = 0,5 (Discussion avec Elkezath) + 1 (Pacte du Noir-Parler avec Elkezath) : 1,5 XP
  • Eden = 0,5 (Vivres récupérées) + 1 (Sauvetage de Gadrius Belmont) + 0,5 (Discussion avec Gadrius Belmont et marché accepté) : 2 XP
  • Selen = 0,5 (Discussion avec Mathias) + 0,5 (Utilisation réussie du sort RP "Dopage") + 1 (Découverte de secrets) : 2 XP
  • Fromritt = 0,5 (Discussion avec Edgar) + 1 (Découverte de secrets) + 0,5 (Tentative de forcer la porte) : 2 XP

Récompenses matérielles :
  • Eden
    • Vivres pour un repas (pour chaque membre de l'expédition)
  • Adam
    • Ouvrage sur les dialectes anciens

Rapport des blessures :
  • Fromritt = Blessure légère à l'épaule (Acharnement sur la lourde porte en bois.) => Blessure grave à l'épaule (Acharnement sur la lourde porte en bois.)
"Bwaf Assistance, que puis-je faire pour vous ?"

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Adam Von Demorlys
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Adam Von Demorlys » sam. 21 sept. 2019 12:16

Adam rangea le crâne ainsi que l'ancien livre dans son sac, et rejoignit les appartements aussi rapidement et silencieusement que possible. Nul doute que la porte, aussi imposante soit-elle n'allait pas faire long feu face à de pareilles charges. Le mage retrouva sans peine tout le groupe, affairé autour d'une issue close qui visiblement menait à un sous-sol. Levant une main rassurante, il se dirigea vers eux en soufflant :

« Ce n'est que moi. La faim-sans-fin est en train de faire sauter la porte, il y a tout une meute de morts-vivants derrière lui, on ferait bien de se dépêcher. »

Quelques têtes se tournèrent vers lui, dont Eden, qui l'apostropha de manière suspicieuse, en lui demandant pourquoi il n'arrivait que maintenant. Un fait qui pouvait engendrait certaines interrogations, ce qui était normal, et le mage avait en conséquence une réponse déjà toute préparée. Il fouilla dans son sac et sortit l'ancien ouvrage tout en continuant à souffler.

« Je suis allé vérifier quelque chose dans la bibliothèque au dernier moment, et suis tombé sur ça. »

Adam redressa alors légèrement le recueil et posa ses yeux pâles sur Mathias :

« Je ne savais pas que votre famille s'intéressait à ce genre de lecture. Où avez-vous trouvé cela ? »

Après tout, tout ce qu'il venait de dire était vrai, ce qui l'aida à avoir l'air on ne peut plus sincère.
Il fût toutefois coupé par Selen, bien que le ton employé par le semi-elfe laissait à désirer, il fallait reconnaître qu'il n'avait pas tort.. Le temps était à la poudre d'escampette, les réponses viendraient plus tard. Edgar lui, qui commençait visiblement à désespérer demanda à quiconque une idée, pour ouvrir cette porte qui leur tenait tête et représentait leur seule planche de salut. Le mage tourna alors la tête vers l'adolescent Omyrien.

« Tu avais de quoi ouvrir des portes dans tout ton attirail, c'est à ta portée ? »

Si le blondinet désirait faire étalage de ses talents de filou dans l'intérêt du groupe, il n'y avait pas de meilleure occasion. Ce dernier approuva donc en sortant une barre en métal de son sac, mais demanda l'aide de bras plus adapté. Sans perdre de temps Selen prit alors le relais, rapidement épaulé par Edgar. Restait à espérer que cela suffirait. Adam jeta un coup d'oeil derrière eux par précaution. Il ne s'était pas attendu à ce que vider ses réserves de fluide le mette aussi rapidement dans une situation si délicate. Il aurait pu tenter une diversion avec un jeu d'ombre, mais au lieu de cela tout ce qu'il pouvait faire c'était guetter et croiser les doigts.

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Selen
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Selen » lun. 23 sept. 2019 10:03

Le jeune Eden et le noble Adam arrivèrent peu après dans les escaliers, eux aussi poussés par le fracas de l’entrée. Je serrai les dents à leur arrivée : ils avaient continué à être bruyants, au-delà de ma remarque. Je tolérai pour l’heure leur présence, mais ça n’irait pas plus loin, de ma part, les concernant. Au moindre danger pour le groupe initié par leur présence, je leur ferais comprendre de la plus froide des manières. Mathias semblait nerveux à l’idée de passer par cet escalier, évoquant un passage secret qui y menait depuis la bibliothèque. Ça nous rapprochait bien trop du monstre : un retour vers la bibliothèque maintenant serait suicidaire. Mais au moins nous aurions une sortie si cette créature immense nous poursuivait jusqu’ici. En plus, l’accès dont il parlait semblait clos, comme l’indiqua Edgar, avant de pester contre le loquet de la porte, fermé de l’intérieur, qui empêchait son ouverture. De l’intérieur… ça signifiait qu’une créature pensante l’avait verrouillé, et que nous devions nous préparer à la rencontrer, si tant est qu’elle soit toujours en vie.

Les coups de pieds qu’il y jeta alors me crispèrent encore plus le visage. Étaient-ils réellement tous demeurés, à faire autant de boucan alors que contre la menace qui planait sur nous en ce moment précis, le silence était notre meilleur allié ? Et le brutal remue-ménage auditif qui suivit le confirma : il valait mieux faire silence, désormais, car il était désormais sûr que le monstre était dans le manoir, et qu’il ne tarderait pas à nous trouver si nous ne trouvions pas de solution.

Adam entreprit de souffler que la « Faim-Sans-Fin » était bien le monstre qui nous menaçait, et qu’il était accompagné d’une horde de morts-vivants. De quoi bien nous presser. Il demanda à Eden de trouver de quoi ouvrir la porte dans tout son foutoir. Il fallait passer, forcer ce passage au plus vite. Eden, lui, indiqua avoir la nourriture, essoufflé comme s’il avait couru un marathon. Soupçonneux envers le retard d’Adam, il indiqua tout de même avoir de quoi ouvrir la porte, mais sans pouvoir le faire seul. Il sortit de son sac une barre à levier, qu’il tendit à Edgar et Fromritt. Le second étant blessé, ça m’aurait étonné qu’il s’en saisisse. Adam, quant à lui, commença à pérorer à propos d’un livre trouvé dans la bibliothèque. Je me tournai vers lui, sévère, et soufflai :

« Ce n’est pas le moment. Quand on sera en sécurité, il sera temps de parler de tout ça. En attendant : taisez-vous. Inutile d’attirer ce truc ici plus rapidement qu’il devrait. »

Je regardai Eden, non moins sévère, mais il fallait lui reconnaître une certaine utilité, avec tout ce matériel à sa disposition. Je pris la barre à mine : il n’était pas non plus temps de minauder pour savoir qui allait se charger de ça. Adam et Eden étaient trop faibles, Fromritt était blessé… ça ne laissait plus énormément de monde. J’insérai l’objet dans la fente de la porte, à hauteur présumée du loquet , et commençai à forcer sur l’outil, poussant sur son extrémité pour utiliser au mieux le principe de levier. Je me tournai toutefois vers Edgar, l’autre homme fort du groupe, pour lui demander :

« Un peu d’aide ? »

Il ne fallut guère de temps pour qu’il s’exécute immédiatement, apportant son soutien puissant à mon entreprise. Il ne restait plus qu’à espérer que cela suffise… Et que rien de pire que cette Faim-sans-Fin nous attende derrière la porte.

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TGM
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par TGM » lun. 23 sept. 2019 21:22

-----E-----


Un autre choc contre les portes résonne dans le hall alors que je cours à perdre haleine en levant au maximum les jambes pour éviter de trébucher sur l'un des cadavres démembrés au sol. En arrivant dans le couloir, j’aperçois Edgar et Fromritt en train d'essayer d'ouvrir une porte alors que Mathias et Selen les rejoignent au même moment que moi. Adam n'a pas l'air d'être là, mais bien franchement, ça ne me dérange pas. Je ne suis pas pressé de revoir ce fou qui parle aux crânes. Ralentissant pour parcourir les derniers mètres afin de ne pas m'écraser à pleine vitesse contre le groupe, je les interpelle avec le peu de souffle qu'il me reste.

"Atten-... Attendez-moi ! J'ai la... La bouffe... Et vous ?... Z'avez trouvé... Les papiers ?"

Personne ne se donne la peine de me répondre, hormis Mathias qui se contente d'un signe de tête affirmatif avant d'aussitôt détourner son attention de moi pour observer l'ouverture de la porte. Sérieusement ? Je vais leur chercher à bouffer et j'ai même pas le droit à un merci ? J'aurais dû tremper toutes les rations sauf la mienne dans la moisissure plutôt qu'une seule ! Je serre les poings et les mâchoires de colère, ne me rappelant que trop bien la menace de Selen, alors que le noble et son chien débattent de la possibilité d'une autre issue. N'étant manifestement pas en mesure d'ouvrir la porte, et après l'avoir rouée inutilement de coups de pieds, Edgar nous demande si nous avons une idée. Je commence à chercher la barre à levier dans mon sac lorsqu'Adam arrive enfin en nous annonçant que le monstre, "la faim-sans-fin", défonce la grande et n'est pas seule, information que nous avons tous deviné par nous-même... Sauf peut-être Edgar. Dès son injonction à nous dépêcher terminée, je lui demande avec un ton et un regard suspicieux:

"Pourquoi t’arrives après moi, toi ? T'étais pas censé être avec eux pendant que je fouillais la cuisine ?"

Le cinglé déclare qu'il est retourné dans la bibliothèque au dernier moment avant de sortir un livre de son sac. Lorsqu'il demande à Mathias où il s'est procuré le livre, un énorme craquement retentit, nous signalant à tous - sauf peut-être Edgar - que plus aucune porte ne nous protège. Selen met alors fin à la discussion sur le livre et demande le silence afin de ne pas attirer la bête plus rapidement vers notre position. Adam me demande alors si c'est à ma portée d'ouvrir la porte grâce à tout mon attirail... Il a donc bien tout retenu, la preuve qu'il veut me dépouiller.

"Ouais, j'ai de quoi ouvrir, mais pas sûr d'y arriver seul."

Évidemment que j'ai de quoi ouvrir, mais comme le temps presse et que le problème ne vient pas de la serrure, mais d'un loquet selon Edgar, je ne vois pas l'intérêt d'essayer avec un passe-partout... Quoique, si ça vient d'Edgar, ça vient peut-être de la serrure... Quoiqu'il en soit, avec la bande de grands costauds qui sont là, la barre à levier sera sûrement plus rapide. Je finis donc de sortir l'outil de mon sac et le tend devant moi en déclarant :

"Essayez avec ça, ça ira mieux."

Comme je m'y attendais un peu, ce n'est pas Edgar et son regard bovin qui est le premier à réagir. À peine la barre est-elle tendue que le semi-elfe s'en empare avec un regard sévère. Tandis qu'il interpelle Edgar pour l'aider, je ne peux m'empêcher de sourire en refermant mon sac. Je jubile de le voir ainsi incapable de se résoudre à montrer de la gratitude, mais toutefois pleinement conscient que ma présence vient de lui sauver la vie. Un sourire en coin, je regarde donc Edgar et Selen dans leur nouvelle tentative d'ouvrir la porte et me prépare à m'y engouffrer après eux dès qu'elle sera ouverte.

692mots

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Fromritt Verlorgot
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Fromritt Verlorgot » lun. 23 sept. 2019 22:21

- Fromritt a mal à l'épaule et même si c'est tolérable pour lui, son corps lui montre que ça devient sérieux.

- Il se met dans un coin et tente de masser son épaule en silence, muet, ne voulant pas contrarier Selen.

- Il réfléchit à un moyen d'ouvrir la porte en regardant Selen et Edgar la forcer avec la barre à mine d'Eden.

- Le félicite d'un geste et d'un sourire (Eden) au passage, avant de re masser son épaule.

- Finit par proposer tout bas que si ça fonctionne pas avec eux, il lui reste son bras gauche si jamais.

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Gamemaster2
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Gamemaster2 » mar. 24 sept. 2019 23:41

Intervention pour Adam, Eden, Selen et Fromritt


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Une nouvelle tentative, potentiellement plus efficace. La barre à levier placée entre le mur et la serrure, Edgar se met rapidement à tirer sur le fer avec l'aide de Selen et la victoire ne fait aucun doute. Aucun ? Si ! Car la porte résiste encore et toujours à l'assaut des deux costauds attelés à la tâche. Le mécanisme de la serrure se crispe dans un grincement répété jusqu'à éclater soudainement, obligeant Edgar et Selen à lâcher prise. L'outil s'éjecte dans les airs et tombe sur les marches dans un bruyant ballet qui agresse les oreilles alentours. Après quelques secondes de silence lourd d'un nouvel échec, Edgar s'empare à nouveau de la barre à levier en pestant dans sa barbe.

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"Foutredieu ! Qu'est ce que c'est que ce merdier ?!"

Alors qu'Edgar se préparait à une nouvelle tentative, il se produisit un phénomène particulièrement étrange. D'incompréhensibles paroles se mirent à résonner entre les murs du couloir, énigmatique assemblage de murmures et de cris. La voix était perceptible par chacun des membres de l'expédition et semblait se faire entendre directement dans la tête, mais l'écho obligea les aventuriers à fouiller la pièce des yeux pour en trouver l'origine.

"A rag ephaisoak yogor spilled gn'thor. A chink ph'nglui nnn'drnog mgepmgah'ehye draft l' blow"

Puis la voix se tut. Personne n'osa émettre le moindre son, le moindre mouvement. Le sol se mit à vibrer, une fois. Deux fois. Trois fois, jusqu'à se manifester comme une marche funeste, désormais bien connue des membres de l'expédition. Le battement des pas d'une horreur sur les traces de ses proies, les traquant sur des terres hostiles aux vivants. Et dans un vacarme qui soulève le cœur d'une terreur sans nom depuis la première rencontre, la Faim-Sans-Fin s'écrase contre le mur juste derrière le groupe, à quelques mètres d'un Mathias qui se jette en avant, son hurlement voilé par les infâmes gargouillements de la créature qui se redresse en haletant bruyamment.

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Nombreux sont ceux qui tentent de retarder la fin, rares sont ceux qui résistent à la faim, mais personne n'échappe à la Faim-Sans-Fin. L'expédition se trouve face à l'abomination la plus répugnante jamais rencontrée, un véritable amas de chair suintant d'une graisse difficile à déterminer. Haute de plus de trois mètres, la créature dégage une puissante odeur nauséabonde capable de prendre aux tripes les charognards eux-mêmes. Alors qu'elle promène son regard sur chacun des vivants présents, la Faim-Sans-Fin recouvre le sol de ses sécrétions d'une étrange couleur, ne mouvant son corps grossier qu'au rythme de son souffle irrégulier.

Livide comme un drap, Mathias est au sol, appuyé sur ses coudes tremblants d'une peur grandissante. À chacune de ses tentatives de se redresser, la créature repose le regard vers lui et lui impose une soumission à laquelle il obéit sans tenter quoi que ce soit. N'importe qui dans ce couloir serait capable de dire qu'il semble aux limites de son mental, capable de se briser à tout instant. Edgar en est tout à fait conscient et c'est en loyal serviteur qu'il tente une approche lente et discrète vers son commanditaire, gagnant quelques pas à mesure que le temps passe. Parfaitement concentré et sans quitter la créature des yeux, il tente un dangereux jeu avec la mort qui pourrait peut-être mal se terminer, pour lui comme pour les autres.


Que décidez-vous pour la dernière fois, aventuriers ?


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Intervention pour Adam


><

Lorsque l'étrange voix résonne, tu parviens à en comprendre quelques brides.

"A rag ephaisoak yogor mon fils. A chink tue-le nnn'drnog mgepmgah'ehye sa tête."

Elkezath s'emballe et répond en hurlant d'une voix rauque que tu es le seul à entendre.

"fhtagn fm'latgh. Je suis vôtre gof'nn Azathothog vous rejoindre, gotha llll Ô Todesrad !"
"Bwaf Assistance, que puis-je faire pour vous ?"

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Adam Von Demorlys
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Adam Von Demorlys » ven. 27 sept. 2019 17:41

Deux des gros bras s'affairaient autour de cette fichue porte, qui semblait leur rire au nez. La barre à levier manoeuvrée avec leurs forces combinées, devrait venir à bout de l'obstacle assez rapidement. Adam tourna la tête dans la direction opposée afin de vérifier qu'aucune menace ne pointait déjà le bout de son nez. Un fracas métallique retentit soudainement, et il aperçut la barre tomber pas loin de lui dans un tumulte assourdissant. Pestant intérieurement le mage fit volte-face, et vit la porte toujours close, ainsi que Selen les mains sur les oreilles. Il avait souvent entendu dire que les elfes et leurs ascendants étaient dotés d'une ouïe plus fine que le commun des mortels, mais n'avait jamais pu constater à quel point.

(Il faudra que je sois vigilant à cela lorsque je communiquerai avec Elkezath...)

Le mage n'alla cependant pas plus loin dans ses réflexions et observations. A vrai dire ce n'était pas le moment, surtout après le boucan qu'ils venaient de faire. Ce ne devait être plus qu'une question de seconde avant que la menace ne se pointe, attirée par le raffut, et ce n'était pas les exclamations d'Edgar qui allaient arranger les choses. Seulement ce ne fut pas la présence de l'ignoble créature ou de morts-vivants qui se manifesta à ce moment là... Ce fut comme une manécanterie macabre qui s'éleva soudain, composée de murmures et de cris semblant venir d'outre-tombe. Les sons glaçant se répercutaient le long des murs, et surplombant ces derniers une mystérieuse voix domina. Elle résonna si étrangement qu'Adam se demanda s'il l'entendait dans sa tête ou si elle provenait de quelque part dans le manoir. Il avait sans difficulté reconnu le Noir-Parlé, et même compris quelques mots. Le mage parcourra donc les environs du regard, et en voyant ses compagnons faire de même réalisa que cette fois tous avaient perçu l'étrange manifestation. Même si certains mots lui manquaient, le sens de la phrase était assez équivoque et n'annonçait rien de bon. Mais les choses n'allaient pas en rassurant Adam, lorsqu'Elkezath se mit à beugler tel un porc qu'on égorge. Le jeune bourgeois sentit alors ses traits se crisper encore d'avantage et un frisson lui parcourir le dos.

(Foutu crâne...)

Il avait pensé qu'Elkezath pouvait être un élément extérieur à ce qu'il se passait en ces sinistres lieux, et qu'il cherchait à profiter de ces événements pour en retirer certains gains pour lui. Mais vu sa réaction immédiate et les quelques mots qu'il venait d'employer, la situation prenait une tout autre tournure, plus inquiétante. Il était évident qu'il était intimement lié à ce qu'il se passait, et visiblement entièrement dévoué à l'entité qui était derrière tout ça. Il eût alors sur le moment l'impression d'être le pion d'un pion lui-même, comment diable maîtriser une situation dans ces conditions ?
Adam se retint de mettre un coup dans son sac afin de faire taire le défunt prêtre noir. Mais ce dernier se tut de lui-même. Un silence aussi lourd qu'oppressant s'installa, et le mage aurait bien aimé que cela dure... Car le pire qui pouvait arriver se déroula tout de même. Une secousse sembla faire trembler le manoir une première fois, puis une seconde fois et une troisième fois. La cause en était tristement évidente, mais s'imposa tout de même à eux dans sa plus macabre horreur. La gigantesque créature s'écrasa avec fracas à quelques mètres seulement du groupe. Et bien sûr étant l'un des membres les plus proches de l'abomination à ce moment là, le mage fut aux premières loges pour observer La Faim-Sans-Fin se redresser lentement et bruyamment.
Ce fut alors comme si le temps ralentissait soudain, comme si une étrange bulle isolait la scène du reste du monde. Surplombant les aventuriers de toute sa hauteur, l'ignoble créature leur imposait toute sa monstruosité et son immondice. Le mage sentit ses jambes fléchir...

(Bon sang comment une telle chose a t'elle pu être créée.....)

Même s'il avait fait l'effort d'imaginer une créature la plus repoussante possible, jamais il ne serait parvenue à un tel résultat. La Faim-sans-fin semblait incarner tout ce qu'il y avait de plus abject en ce bas monde. Les amas de chaire et de graisse étaient tels, qu'ils donnaient à l'être un aspect si difforme qu'on peinait à en imaginer l'ossature. Tout chez l'abomination inspirait également la maladie, et la peur sembla inonder chaque partie du corps du mage. Que se soit ses bruyants gargouillis, ses halètements, les sécrétions écoeurantes qu'il répandait sur le sol, tout inspirait la répugnance et la répulsion. Mais le pire était l'odeur infecte qui semblait non pas loin assaillirent les narines, mais lui agripper la gorge, manquant de le faire suffoquer.
Non vraiment... Jamais il n'avait été amené à contempler pareille horreur, et jamais il n'aurait réussi à ne serait-ce qu'imaginer une telle abomination. Un silence de mort s'était abattu, uniquement troublé par les halètements et gargouillis de la chose, et par les gémissements de Mathias qui semblait à deux doigts de défaillir. En même temps on pouvait le comprendre, ils se trouvaient entre une porte close et cette monstruosité qui n'allait sûrement pas les laisser partir d'ici. Alors, sentant ses tripes se tordre douloureusement et comme si un vide soudain prit place à l'endroit où tambourinait son cœur, le Demorlys connut une sensation qu'il n'avait jusqu'à maintenant jamais ressentie.
A la terreur du moment se mêla... Le désespoir.

(Je vais mourir ici ?...)

Cela ne laissait hélas que peu de doute... Aucune échappatoire ne s'offrait à eux. Ils étaient certes six, mais la créature qui leur faisait face semblait inatteignable au moindre commun des mortels. Une foule d'images traversèrent alors l'esprit d'Adam en l'espace de quelques centièmes de seconde. Elles étaient essentiellement composées des moments les plus marquants de sa vie, puis de son père, lançant des recherches vers Exech afin de retrouver sa trace, et enfin d'une jeune femme... Se trouvant dans un lit de riche fracture, cette dernière était adossée à un oreiller et regardait inlassablement l'unique fenêtre de la pièce. Au loin on pouvait apercevoir le port de Tulorim ainsi que la mer, qui séparait la cité d'un tas de mystérieuses contrées. Ses traits délicats et réguliers, ressemblaient de manière frappante à ceux d'Adam. Une certaine fragilité émanait cependant que la jeune blonde, dont le teint extrêmement pâle trahissait une santé dramatiquement fragile. Effectivement, Sèvenissia, la sœur jumelle d'Adam, avait toujours eu une constitution extrêmement faible. D'une nature très frêle et délicate, elle n'avait jamais pu vraiment profiter du monde extérieur, et ne découvrait celui-ci que par le biais des innombrables livres que lui offrait leur père, et par les histoires d'Adam. Enfants, les deux jumeaux avaient une relation très fusionnelle. Bien que plus tard certaines responsabilités et projets, avait rendu le mage un peu moins disponible au fil du temps, ils restaient cependant extrêmement proches, et Adam lui rendait visite dès qu'il pouvait. Il s'efforçait à mettre autant de joie que possible dans la vie de sa sœur, et cette dernière lui rendait bien, en lui apportant à elle-seule tout l'amour que pouvait offrir une famille. Depuis qu'il était parti pour Exech, cela faisait un petit moment qu'il ne l'avait pas vu. Elle lui manquait terriblement et il avait hâte de la retrouver et lui raconter tout ce qu'il avait vécu et vu sur ces terres sombres. Mais dans ces images qui s'imposaient à lui, son retour ne vint jamais. Sèvenissia patientait, les semaines devenant des mois, les mois devenant des années.
Devant cette image une douleur encore plus sourde tordit les tripes du mage. Pour elle, il n'avait pas le droit de périr ici.

Alors brutalement ramené à l'épouvantable situation qui lui faisait face, le temps sembla reprendre son cours normal. La puanteur le faisait presque suffoquer, et l'écrasant regard qui se posa sur lui, lui donna l'impression de perdre l'usage de ses jambes. Adam sentait son corps tremblait un peu, ses réserves magiques vidées y jouaient un grand rôle, et la peur n'arrangeait pas les choses. Mais il n'avait pas le droit de mourir ici, il devait bien y avoir une solution pour se tirer de ce pétrin, il DEVAIT la trouver. La créature obéissait-elle à la force qui se trouvait derrière tout ça ? Une certaine évidence le frappa alors de plein fouet. Une personne ici cachait pour l'instant peut être bien son jeu, mais ce qui était sûr, c'était que cet individu avait besoin du mage vivant, et peut être même de plusieurs membres de cette expédition (En particulier de Mathias....). Et cet être se trouvait à ce moment-là... dans son sac. Adam mort, Elkezath pouvait dire au revoir à une bonne partie de ses projets. Il était dans son intérêt qu'il les aide à se sortir de là. Machinalement il effleura son sac, et le défunt prêtre, comme s'il avait lu ses pensées reprit la parole, d'une voie désormais bien plus posée.

« Tu commences à comprendre jeune ….. . »

S'ensuivit un court monologue, mais à la fin duquel Adam entrevit enfin une mince lueur d'espoir.

« Dis-moi un mot, un seul, et je le réaliserais. Mais prends garde, car il t'en coûtera... Choisis bien, mais choisis vite. »

Bon sang, il était évident que ce mot devait être en Noir-Parlé, et le vocabulaire d'Adam était encore très mince dans ce domaine. Il connaissait quelques mots qui pourraient lui être utile, mais ces derniers avaient sois un sens trop vague, ou étaient conjugués d'une manière qui n'aurait peut être pas engendré les effets espérés, et il n'avait pas le droit à l'erreur.

(Vite, vite vite ! Réfléchis ! )

Un mot lui vint en tête, clair et radical, seulement cela serait-il vraiment à la portée du prêtre noir vu son état ? Et surtout plus la requête demanderait de puissance, et plus cela lui coûtera cher... Il était déjà au bord de l'épuisement depuis qu'il avait vidé ses réserves de fluides. Mais à vrai dire il n'avait pas vraiment le choix, c'était ça ou finir dans un état qu'il ne voulait absolument pas imaginer. C'était ça ou abandonner Sèvenissia. Ses méninges fonctionnant à toutes vitesse il pivota alors légèrement la tête et souffla à l'intention des membres qui étaient derrière lui, en particulier au semi-elfe.

« Tu as un sort pour l'aveugler ? Ou suffisamment puissant pour essayer d'exploser le loquet à travers cette fichue porte ? »

Il continua à réfléchir à toute allure, avec toute l'énergie du désespoir mais la réponse ne vint jamais. Le mage risqua alors un coup d'oeil derrière lui. Selen ne lui accorda pas un seul regard, il semblait soit trop concentré sur une autre idée ou l'ignorait superbement pour il ne savait quelle raison, et vu la manière dont ce dernier crispa sa mâchoire, le jeune bourgeois songea à la deuxième réponse.
Adam pesta intérieurement. Il avait remarqué que le semi-elfe était devenu on ne peut plus antipathique depuis l'altercation avec Eden. Sur le coup il avait mis ça sur le dos des événements du moment et non directement envers sa personne, mais ça commençait à devenir tellement répété que le bourgeois commençait à se poser des questions.

(...Il a un soucis avec moi ?)

S'ils voulaient sortir de ce pétrin ils devaient tous se serrer les coudes, et non la jouer solo à cause d'histoires d'affinités ou autre, surtout quand la mort leur faisait face. Entre ses dents le mage maugréa :

« Comme si c'était le moment pour ces bêtises, qui agit comme un gamin maintenant ?... Un simple réponse ne lui arracherait pas la mâchoire. »

Pas le choix, sans soutien visible il allait devoir tenter la seule et unique opportunité qui s'offrait à lui, même si cette dernière allait à n'en pas douter lui coûter cher. Il haussa alors sèchement la voix à l'intention de Selen :

« Occupes-toi de pulvériser ce loquet à travers la porte, ou au moins de creuser un trou qui serait suffisamment grand pour y passer un bras et actionner ce foutu loquet. Tu as désintégré une partie du torse de ce monstre la dernière fois, tu devrais pouvoir faire de même avec une porte non ? Je vais essayer quelque chose qui pourrait le retenir un peu (Ou bien mieux, j'espère...). »

Sa dernière phrase s'adressait à tous. Adam reporta alors son attention sur l'abomination qui ne se trouvait qu'à quelques mètres de lui et leva une main. Cependant devant la vue qu'offrait une nouvelle fois cette horreur, le sursaut de témérité qu'il avait eu se trouva quelque peu entamé. Son regard croisa celui de la Faim-sans-fin, et il se sentit alors totalement insignifiant, et même ridicule à lui faire face ainsi. Il repensa au mot qu'il s'apprêtait à clamer à l'intention d'Elkezath, et fut soudain prit de doute. L'abomination le dominait de toute sa hauteur, écrasante, terrifiante. Juste prononcer quelques syllabes pourrait-ils vraiment venir à bout d'un tel être ? La folie était-elle donc en train de s'emparer de lui?!
Le mage sentit sa respiration s'accélérer encore d'avantage et sa main trembler. La puanteur était semblable à une poigne lui agrippant la gorge. Le mage imaginait sans peine des miasmes se répandre à chaque halètement et infecter leurs poumons. Sans qu'il ne s'en rende compte, son bras commençait à se baisser.
Puis le visage de Sevenissia s'imposa soudainement à lui. Sa main cessa de trembler et les syllabes claquèrent alors le long des murs.

« PH'NGLUI !!! »

Il ne restait plus qu'à croiser les doigts. A espérer que ce simple mot suffise, et que ses compagnons réussissent à ouvrir cette porte. Sinon ils étaient condamnés.

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Fromritt Verlorgot
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Fromritt Verlorgot » lun. 30 sept. 2019 21:39

Inutile, délaissé par sa propre impuissance dans cette histoire désespérée. Avachi dans son coin à masser son épaule, n’ayant comme compagnie de vulgaires tonneaux. La douleur gagnait ses nerfs, son cœur et son âme. Des racines de malaise s’enfonçant comme des clous dans sa chair molle et faible. Son regard voyait Edgar et Selen s’acharnait sur la porte sans résultat concluant. Son être lui hurlait de ne pas les aider, son instinct de conservation tentait de contenir sa témérité idiote.


Je… je vais donc rester là, y a pas une autre putain d’solution ?! Se demanda-t-il en son fort intérieur.


La barre métallique s’échappa de leurs mains, tombant et criant sa hargne ferreuse trop de fois. Une voix s’en suivit, mystique, incompréhensible, prononçant des mots inconnus mais terrifiants. Un silence de mort s’en suivit, personne ne bougea ou n’essaya quoique ce soit. Enfin, brisant ce mutisme sans fin, trois bruits, trois sons, une résonance macabre courut sur les murs, le plafond et le sol jusqu’aux oreilles de chaque aventuriers.


Glacé, un doute froid le paralysa une poignée de secondes paraissant durer une éternité. Un sentiment de crainte criarde craquant chacune des strates de son courage le traversa. Le monstre à l’extérieur était rentré, cependant, là, il se trouvait debout en face de lui, d’eux tous. Comme toute légende inventée prenant vie, il tenait en respect chaque être et individu. Le liquide suintant de ses pores dégoûtait autant que son odeur méphitique, semblant frapper l’estomac moult fois.


Seul, isolé, juste l’obscurité de la faiblesse s’emparait du Verlorgot. Le feu de son épaule dévorait ses forces. Sa fatigue avalait la volonté de guerrier qui l’animait. Ses poings durcissaient en se fermant d’une rage muette, tremblant comme les membres d’un vieillard aux portes de la mort. Ses dents ne pouvaient même pas grincer sous la pression exercée. Sa respiration se réverbéra en lui, comme un souffle d’un soufflet usé par l’âge et le temps.


Le temps, il n’y en avait plus assez pour le groupe. Pour Selen. Pour Edgar. Pour Mathias, Adam et Eden. Phaïtos guettait au loin les mésaventures des mercenaires, prêt à arracher leur pauvre et pitoyable existence aux yeux d’un Dieu.


Le regard de l’homme de main semblait affolé, alerté par son manque de temps où son patron, au sol, était dominé par l’immonde créature. Le Verlorgot perçut la détresse de son camarade. Il se releva, lentement, les deux mains paumes vers le bas en hélant Edar doucement.


Edgar, attends. Attends… J'vais l'faire. J'vais défoncer cette foutue porte ! Son ton faible avait grimpé d’un cran. Mais pour que tout s’passe bien, faut qu'toi et Eden allez chopper Mathias. Il se tourna vers l’adolescent. Eden, j’sais pas si ici tout l’monde pense que t’es irrécupérable, mais moi j’pense qu’il y a de l’espoir. Ta jeunesse et ta vie peuvent obscurcir certaines de tes pensées, mais là, t’as l’occasion de montrer que j’ne crois pas un minimum en toi pour rien ! Vous deux, occupez-vous de notre boss, comme n’importe quel mercenaire ferait en mission d’escorte !


Ses grandes mains se posèrent ou plutôt essayèrent de se poser sur une de leurs épaules, avant de se saisir de la barre à mine.


Déjà ça, Eden… Dit-il en montrant le pied-de-biche. Ça prouve que tu es précieux et que tu peux trouver ta place parmi nous, penses-y garçon.


Plus le temps de se retourner. En un clin d’œil, il se retrouva face au barrage vers leur survie. La nécessité d’enflammer sa colère s’imposer d’elle-même. Alors, tel un volcan en éruption, serrant au plus fort ses mâchoires pour contenir ses râles, il banda ses muscles et libéra son sang ardent dans ses veines. Comme un magma incandescent, il se répandait dans chaque fibre organique, gorgeant ses biceps, triceps, deltoïdes, trapèzes, quadriceps et bien d’autres muscles et groupes musculaires.


Un tourbillon haineux tempêtait dans son crâne, motivant chaque geste et mouvement. Le poussant, le soufflant aux bouts de ses limites. Le métal coincé entre la porte et le loquet tendait à exploser ses serres métalliques. Une énergie digne d’un ouragan voulait faire ployer ce verrou ferreux. Ses jambes, véritables piliers s’enfonçaient dans la sol comme les vents d’une tornade enragée, propulsant son corps comme un raz-de-marée vers la cible si détestée. Chaque douleur ressentie lui faisait l’effet d’une gouttelette, d’une goutte, d’une pluie torrentielle matraquant son enveloppe charnelle. Mais sa volonté de fer pris le pas, il avait une mission, une quête, un sacrifice à faire...

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TGM
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par TGM » lun. 30 sept. 2019 22:49

-----E-----


Après quelques longues secondes, les efforts combinés de Selen et Edgar, aidés par ma barre à levier, finissent par payer et font voler la serrure de la porte avec fracas. Malheureusement pour nous, seule la serrure a été arrachée. Le reste de la porte tenant encore en place alors que la partie en métal roule de manière tonitruante dans les escaliers, ne laissant à sa suite qu'un silence lourd de sens... Un silence de mort. C'en est fini. Je le sais. Nous le savons tous. Le monstre sait où nous sommes et il ne tardera pas à arriver. Je sens la panique monter en moi, ainsi qu'une furieuse envie de crier. Je veux hurler sur ces deux incapables et leur montrer comment on trouve une porte que je suis sûr de pouvoir défoncer avec l'énergie du désespoir qui inonde à présent mon être ! Mais Edgar est le plus rapide. Avant qu'un seul mot ne sorte de ma mâchoire tremblante tout autant de peur que de rage, il s'empare de la barre tombé au sol en pestant. Il est cependant interrompu, figé comme nous tous par une voix étrange. Des mots incompréhensibles, des cris et murmures entremêlés semblant tout autant raisonner contre les murs que provenir de nos crânes. Je ne suis d'ailleurs pas le seul à fouiller la pièce du regard avant qu'elle se taise elle aussi, laissant place à un silence encore plus pesant, encore plus morbide.

Les dalles du sol se mettent alors à vibrer, à intervalles réguliers, mais de plus en plus fort. Ce sont ces pas. Elle arrive. Nous sommes perdus. Quelques trop peu nombreuses secondes et tremblements plus tard, le mur de pierre dans notre dos éclate avec un fracas plus intense que la grande porte. Mathias se jette dans notre direction en hurlant et je me jette également vers l'abri le plus proche : un tonneau qui se trouvait là. Ma curiosité causera sûrement ma perte si je m'en sors, mais cela n'a aucune chance d'arriver, alors je dois la voir. C'est insensé, mais je ne peux m'empêcher de sortir la tête de mon abri pour regarder cette mort qui émerge de la fumée. Cette masse de chair répugnante, gargouillante et suintante nous domine de ses trois gigantesques mètres et de son irrésistible force. Je sens alors son regard se poser sur moi. Je ne vois pas la couleur de ses yeux, mais je sens son regard et celui-ci me pétrifie. La terreur m'empêche de bouger le moindre muscle. Je n'ai plus aucune rage en moi, plus aucune énergie. Cette vision d'horreur et fatalité a tout absorbé : ma rage de vivre, mes rêves, mes espoirs, ma vie. À cet instant, ma conscience me dit que je suis déjà mort, mais je ne peux m'y résoudre. Pour autant, je ne sais que faire et n'entrevois aucune solution. J'aimerais espérer que tout cela n'est qu'un cauchemar, que je me suis assoupi dans le cynore, mais je sais cet instant est bien trop réel. Je sens dans mes tripes, je le vois dans ce regard invisible mais tellement tangible. Je suis condamné à regarder la créature, ainsi sidéré, pendant ce qui me semble une éternité avant qu'elle ne tourne son regard sur Mathias. Mon regard comme enchaîné au sien, je le vois juste devant elle, sur les coudes, essayant en vain de se relever.

Voir Mathias ainsi me délivre. Ce n'est plus à la créature que je fais face et son regard ne pèse plus sur moi. Tous mes muscles sans exceptions se relâchent alors. Je m'effondre derrière le tonneau, telle une marionnette dont on aurait coupé les ficelles, pendant qu'un liquide chaud se répand entre mes cuisses et qu'un solide mou s'écrase entre mes fesses lorsque ces dernières touchent le sol. Ce face-à-face avec la mort m'a vidé de toute énergie. Les autres semblent réussir à se contrôler, comme Edgar qui avance prudemment vers son maître. Peut-être est-il trop idiot pour connaître peur ? Je ne peux de mon côté pas bouger, écrasé par le désespoir. Je ne parviens même pas à empêcher mes yeux de pleurer toutes les larmes que j'aurais pu verser si ma vie avait été plus longue. Je les vois s'agiter, mais tout cela est si vain. Je n'ai même plus la force de gémir. Je les entends se parler, mais je ne comprends pas tout, ni ne vois clairement à qui ils s'adressent à travers les flots incontrôlables de larmes. Le voleur semble demander à quelqu'un d'ouvrir la porte pendant qu'il essayera d'arrêter la bête. S'il n'a pas vraiment dit "essayer" alors il aurait du. Fromritt répond qu'il s'occupera de la porte et semble me parler. Au prix d'un effort extrême, mobilisant les miettes de volonté encore présentes dans ma carcasse, je réussis tant bien que mal à me concentrer sur ses paroles. Il me parle d'espoir. Il dit qu'il croit en moi. Mais pour quoi ? Dans un instant, nous serons morts. Pourquoi s'entête-t-il. À travers les larmes, je distingue vaguement la barre à levier qu'il prend des mains d'Edgar. C'est pour lui la preuve que je suis précieux. Sait-il seulement que je l'ai dérobé en le laissant combattre dans son coin ?

L'espadonneur se retourne alors pour défoncer la porte. Le bruit du métal s'enfonçant dans le bois me fait sursauter. Ma tête roule alors sur le côté, ce qui me laisse voir le chien avancer. Je crois que Fromritt en a parlé, qu'il voulait que je l'aide... Je ne sais plus. Cet imbécile va probablement tenter de récupérer Mathias. Hors de question que je quitte ma cachette pour m'approcher du monstre, même si j'en avais la force. Alors que le garde du corps sort du champ de vision que me permet mon tonneau, je fais de mon mieux pour rassembler ma volonté, cherchant Fromritt du coin de l’œil malgré les larmes. Je ne le distingue que difficilement, mais le voir ainsi s'acharner, fais naître en moi un mince espoir. Je suis encore incapable de tenir debout, mais si cette porte cède, je la traverserai. Ma raison hurle que c'est impossible, qu'ils ont déjà essayé à deux, que je dois simplement me résoudre à attendre la mort. Tiraillé mentalement, l'esprit déchiré entre ces deux avenirs que j'espère possibles, je sens que je n'ai besoin que d'une chose pour que mon corps réponde à nouveau : la voir céder. Lorsque cette foutue porte volera en morceau, je saurai me redresser et la traverser. Je le sais. Je le sens. Rien ne m'en empêchera. Si je dois tirer Mathias et pousser tous les autres, je sais que j'en serai capable, je le sens. Chaque fibre de mon corps n'attend que ce signal, cette vision salvatrice pour déployer un potentiel jamais vu jusqu'alors. Fromritt, soit maudit ainsi que tous ceux qui te sont cher si tu m'as donné un faux espoir ! Sois certain que si les enfers existent, je t'y retrouverai et te le ferai à jamais payer ! Je crois en toi alors, par pitié, sauve-moi ! Sauve-moi ! Brise cette foutue porte !

Mes jambes sont maintenant repliées et je me tiens accroupit, les mains apposées contre le mur, prêt à bondir. Si Edgar a réussi à traîner Mathias jusqu'à ma hauteur, je les entraînerai à ma suite, dans ce tourbillon de rage de vivre que tu as fait renaître en moi ! Ne me trahis pas ! Brise cette porte ! BRISE-LA !

1302mots

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Selen
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Selen » mar. 1 oct. 2019 17:50

La barre prêtée par Eden n’eut pas l’effet total escompté. Malgré nos efforts conjoints, à moi et Edgar, la porte ne céda pas. Pire : alors que nous fracturions bien comme il fallait cette dernière, l’outil peu fiable nous glissa des mains – Zewen savait où il avait traîné avant – et tomba au sol dans un clinquement métallique qui me fit grincer des dents. Alors que tout était fait pour commettre le moins de bruit, me voilà responsable en partie d’une véritable cacophonie, qui manque de me faire envoyer un poing rageur dans le mur voisin. Car en plus d’être bruyant, tout ça fut vain : la serrure avait cédé, mais pas le loquet ni la porte, qui restaient cruellement fermés. Edgar pesta, ramassant l’outil délétère, mais le mal était fait, et nous allions en payer les conséquences directes. Je fermai les yeux, alors que l’air s’emplissait d’une voix sombre, mélopée macabre appelant la mort. Nous étions faits comme des rats. Des foutus rats. Si seulement l’un de ces faquins avait eu la bonne idée de rester derrière à farfouiller bruyamment ou à s’offusquer ridiculement… Mais non, ils étaient tous là, tous au rendez-vous de notre mort à tous.

Mes poings étaient fermée, serrée autant que mes mâchoires. Les vibrations rythmées sur le sol ne signifiaient qu’une chose : le monstre approchait. Pire : il était là. Horrible et dominant, énorme. Et je n’avais pas besoin d’ouvrir les yeux pour le savoir : une odeur putride infesta aussitôt les lieux déjà bien malodorants. D’infâmes gargouillis, un hurlement fanatique, celui d’un Mathias au bord de la rupture. Je rouvris les yeux, mais mon regard était éteint. Notre commanditaire était au sol, tremblant comme une feuille, vulnérable. Edgar se précipitait pour lui venir en aide. Adam continuait, inlassablement, à glousser ses questions et propositions. Je le laissai pérorer, sortir sa peur, sans doute, par cette insupportable volubilité. Sans lui accorder un regard, sans desserrer les dents. Adam sembla mal le prendre, se faisant sec et impérieux. De quel droit pensait-il qu’il pouvait me donner le moindre ordre, ce gamin pédant risquant par ses humeurs toute la survie du groupe ? Imbécile se croyant érudit, mais qui avait autant de réflexion qu’un cabot face à une balle. Était-il en train de me reprocher sa propre inutilité, en m’ordonnant ainsi de m’occuper de la porte alors que lui n’en faisait rien ? Foutu noble, je lui aurais bien collé mon poing dans la gueule si seulement nous n’étions pas déjà en danger de mort.

Je n’en fis rien, ne rentrant pas dans son jeu futile de provocation. Une réaction aberrante face à la mort personnifiée. Sa dernière action aurait été d’avoir été un chieur incroyable, lui qui m’avait pourtant donné une bonne impression.

Ah… non. Car son esprit aussi sembla rompre toute logique et beugla des borborygmes incompréhensibles à qui voulait bien l’entendre. La voilà, sa putain d’action d’éclat.

Je ne prêtai même pas attention à Fromritt qui, prenant à bras le corps le souci de la porte, seule personne sensée de ce groupe, alla même jusqu’à tenter de rassurer le plus jeune de la compagnie, littéralement en train de se chier dessus derrière un tonneau, effondré de peur. Et comment lui en vouloir ?

Fromritt. L’éclat lumineux de ce groupe, un diamant de patience et de pertinence. Pas le plus malin, bien qu’il soit nanti d’une logique d’action impeccable, de réactions toujours justes. Mais décidément le plus fort. Un modèle à suivre, sa pugnacité, son espoir constant, cette horripilante façon de voir le bien en chacun… Ne fut-ce que pour lui, je me devais de tout donner. De tout tenter. De lui donner l’opportunité de faire montre une nouvelle fois de sa force prodigieuse. Et pour ça, je n’avais qu’une solution : lui donner du temps. À lui, pour défoncer cette saleté de porte. À Edgar pour sauver son maître à la dérive. À Adam pour retrouver l’esprit et décider d’enfin agir, au lieu de causer sans arrêt. À Eden de ramasser son chétif corps décomposé par la peur, suintant d’odeurs nauséabondes qui repousserait le plus vaillant des tanneurs. Pour survivre, enfin, tout simplement.

D’un pas lent, sec, décidé, j’avançai à travers le groupe pour faire face à l’horreur, à ce remugle immonde de chairs nécrosées et putrescentes, glougloutant de graisse et de viscosités ignobles. La Faim-sans-Faim, horrible être difforme et monstrueux, satyre de lui-même, d’un ridicule immonde. Un ridicule meurtrier. Je fermai les yeux, écartai les mains et les emplis de mes fluides. Ceux-là même dont j’avais rejeté l’essence divine. Ceux-là même dont je maudissais l’élément ce qui qu’il représentait pour moi et pour la plupart des péquins de ce monde. Ceux-là même qui étaient les seuls à pouvoir nous aider, dans cette situation désespérée. Alors du temps, je tentai de leur en donner, me basant sur l’espoir fou qu’une zone pacifiée, purgée de tout esprit de violence, pourrait y aider. Et je relâchai mes fluides, conscient que mon action était un réel quitte ou double. Car je serais le premier à affronter l’échec de celle-ci, si elle venait à péricliter comme ma précédente tentative…


[HJ : Lancement de « Pacifisme » au rang 2 sur toute la zone]

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Gamemaster2
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Gamemaster2 » mer. 2 oct. 2019 01:57

Intervention pour Adam, Eden, Selen et Fromritt


><

Une hallucination. Voilà qui expliquerait de nombreuses choses. Peut-être que toute cette histoire n'est que le fruit de l'imagination débordante des aventuriers, en proie à une peur panique en ces terres étranges. Après tout, l'expédition a été témoin de tant de choses farfelues qu'il est logique d'en questionner la véracité. Des morts qui marchent par centaines ? D'extravagantes créatures aux origines inconnues ? Une voix d'outre-tombe qui résonne dans l'air ? Une histoire à dormir debout. Tout ceux présents sont en droit de se demander ce qui se passe vraiment dans le Manoir des Belmont. Mais il n'en est rien. En cet instant, le doute est un luxe inaccessible qui se nourrit de toute pensée positive de l'esprit, ne laissant que les miettes d'une idéologie dont se goinfrent les aventuriers : l'espoir.

Mais tout cela s'est pourtant bien réalisé. La Faim-Sans-Fin est bien ici, lorgnant sur des têtes qui semblent à son goût. Celle d'un homme traumatisé par ce qu'il voit, victime de la frayeur qui précède l'abattoir. Celle d'un enfant qui s'inspire de son aîné, allant jusqu'à pousser le zèle en souillant ses braies. Puis vient les autres, ceux qui ne se soumettent pas, qui rejettent le désespoir. Pire encore, ils s'en servent pour parvenir à leurs fins. Courage ou démence, Edgar s'avançait toujours plus jusqu'à se retrouver auprès d'un Mathias en loque. Sa témérité s'arrêta lorsque les globes oculaires de Phamot se posèrent soudainement sur sa petite personne, l'empêchant de se mouvoir davantage. Il n'était plus question de s'accroupir pour récupérer son commanditaire ou de faire quelques pas en arrière, le mercenaire était conscient de son sort s'il bougeait le moindre muscle. Prévenu sans être averti, ce fut pourtant l'intrépidité d'un seul homme qui fit basculer l'attente en véritable anarchie. Le Verlorgot, fidèle à des principes connus de tous, attrapa la barre à levier des mains de son collègue qui n'avait pas daigné s'arrêter pour écouter son plan. Sans même se retourner, il fonça vers la porte pour y finir le travail et gonfla les cœurs d'un espoir renaissant de ses cendres. Selen l'avait parfaitement compris et c'est l'âme inspiré qu'il se dirigea droit vers l'abomination qui entamait déjà ses premiers pas, le tout accompagné d'infâmes gargouillements rythmiques.

Était-il seul dans son entreprise ? Non, car ce ne fut pas une, mais deux magies qui s'élevèrent dans l'air. Deux manieurs de fluides, deux faiseurs de miracles. Pourtant l'une ressemblait davantage à un cauchemar, un spectre ancien qui avait été oublié par les hommes pour de bonnes raisons. Au travers du corps d'Adam, Elkezath puisait dans des forces qui ne lui appartenaient pas pour réveiller une puissance incommensurable. Au delà de ses cinq sens, le semi-elfe la ressentait avec dégoût, presque comme une maladie contagieuse à quelques mètres de lui. Le crâne se mit à trembler dans les mains du mage qui devenait sorcier, laissant son énergie vitale couler dans ses membres jusqu'à disparaître au bout de ses doigts. Doté d'une conscience, Adam ne ressentait peut-être aucune douleur, mais la sensation de faire quelque chose de mal, d'interdit. Elkezath se mit à rire aux éclats, si fort qu'il était impossible de l'ignorer. Mais seul son catalyseur était capable de l'entendre, incapable de partager son malaise avec ses compagnons.

Phamot préférait pourtant garder son attention sur ceux qui la méritaient, ceux qui sauraient calmer son auguste faim ne serait-ce qu'une seule seconde. Sa main putride et sans doigts attrapa la jambe de Mathias, hurlant à s'en faire saigner la gorge de voir disparaître les quelques mètres qui le séparait de la créature. Le visage de la monstruosité, neutre et dénué d'organes, laissa s'ouvrir une gigantesque cavité qui ne pouvait être que sa bouche, disgracieuse et bardée de dents similaires à celles d'un requin. Son gosier y formait un genre de puits sans fond dans lequel avaient déjà disparus des centaines de kilos de chair à en juger par la viande putréfiée coincée entre l'ivoire abîmé. Nul doute qu'un croc suffirait à faire disparaître à tout jamais la jambe du Belmont, certainement suivi du reste de sa personne. Comme un éclair parcourant l'échine, l'ordre de sauver Mathias s'imposa dans l'esprit des trois mercenaires et fit mouvoir leur corps. La lame d'Edgar chanta contre son fourreau jusqu'à exhiber sa pointe qui s'enfonça avec rage dans l'estomac de la créature. Seule la garde de l'épée dépassait de son corps, fermement empoignée par deux mains imbibées de fluides corporels. De son côté, le corps baigné d'une force calme, le semi-elfe prit l'initiative d'imposer un cesser-le-feu entre la vie et la mort. Mais la frontière qui limite ces deux principes fondamentaux ne peut être si facilement brisée et l'esprit de Selen se heurta à un mur trop épais pour être traversé. Et jusque là, rien n'avait encore perturbé Phamot dans son repas.

Pourtant, l'un des trois opposants à la Faim-Sans-Fin parvint à lui faire passer l'envie de se bâfrer. Le mot d'Adam résonna dans la tête de chacune des personnes présentes, réveillant le malaise de l'étrange discours entendu auparavant. Comme prêt à exploser, Elkezath ponctua son hilarité d'un puissant râle de colère. Il semblait avoir été entier un instant, frappant la créature d'un poing qui n'existait plus. Mais la réalité fut tout autre quand la panse de Phamot se déchira d'elle-même, projetée contre le mur du couloir dans un bruit peu ragoûtant. Les intestins à l'air et chutant au sol dans un écœurant concert, le monstre fut forcé de lâcher prise pour reculer en braillant à pleins poumons. Mathias retomba lourdement sur le sol, visiblement blessé par la force qui lui avait broyé la cheville. Edgar abandonna l'idée de récupérer son arme et se précipita vers son commanditaire pour l'aider à se relever en se plaçant sous son bras en guise de soutien. Personne ne semblait y faire attention, mais Adam n'était désormais plus que l'ombre de lui-même. Il n'avait plus bonne mine et son corps semblait s'être rabougri après un tel drain de son énergie. Il était affamé, assoiffé et si mal en point que le jeune homme, auparavant au firmament de sa vigueur, ressemblait davantage aux morts rencontrés. Elkezath demeurait désormais muet, se permettant une dernière remarque avant de s'endormir mentalement, n'attendant aucune réponse de son porteur.

"GRAAH ! Que la Peste de Thimoros le bouffe de l'intérieur ! Sans lui et sa misérable magie de puterelle, il ne restait rien de B'Mothargul ! Mais il a fallu qu'il perturbe ma concentration ! Infâme mange-merde, je te maudis..."

Derrière eux, la rédemption. Le fracas du bois qui casse et du métal qui éclate, accompagné d'un court râle de douleur. La porte, déjà bien entamée, n'avait pu résister à l'ultime assaut d'un Verlorgot déterminé à offrir une échappatoire à l'expédition. Sa force, désormais légendaire, avait eu raison de la solidité du loquet, mais le gaillard avait du en payer le prix. Sous le prodigieux effort fourni, l'articulation de son bras droit s'était disloquée dans un désagréable grincement d'os qu'il fut le seul à entendre. La grande majorité des muscles sollicités s'étaient tendus jusqu'à leur limite, réveillant de multiples crampes à travers le corps. Ses dents avaient serré si fort que sa gencive se mit à saigner, libérant un goût de fer dans sa bouche. Un sacrifice à la hauteur de la récompense, l'occasion de quitter les lieux au plus vite. Tous avaient pu entendre le succès de Fromritt comme le signal de la retraite, s'engouffrant sans attendre dans l'obscurité dévoilée derrière la porte. Ragaillardi par la réussite de son compagnon, le jeune Eden porta assistance au secours de Mathias et aida à le ramener vers un lieu plus sûr. Ils avaient courus plusieurs mètres, se retournant parfois pour vérifier si la créature n'était pas à leurs trousses, mais sa silhouette rapetissait à mesure que les pas les emmenaient chaque seconde plus loin. Les murs se rapprochèrent pour former un couloir plus fin, plus bas, capable d'accueillir deux personnes marchant la tête proche du plafond de pierre. Il était impossible de savoir ce qui attendait au delà des ténèbres, mais les aventuriers ne savaient que trop bien ce qui tenterait de les rattraper, car le doute avait déjà germé dans leurs esprits. On ne se débarrasse jamais vraiment de la Faim-Sans-Fin.

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À bout de souffle, Edgar fut forcé de ralentir jusqu'à finalement s'arrêter à la demande d'un Mathias presque évanoui. Suant à grosses gouttes, il implorait de l'aide d'une voix faible et tremblante.

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"Pitié, arrêtez... Ma jambe...cassée... Je n'en peux plus..."

Très concerné, Edgar adossa son commanditaire contre le mur, jetant quelques coups d'oeil inquiet vers l'arrière.

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"Il faut faire quelque chose ! Dans son état, on arrivera pas à semer ce tas de graisse, sans parler des morts qui vont surement s'amener par ici avec tout ce bordel !"

Après avoir relâché la pression, il prit quelques secondes pour s'étirer le dos, douloureux d'avoir porté Mathias. Son regard observait les environs sans réellement pouvoir les discerner.

"Bon sang, on y voit comme dans l'cul d'une donzelle, par ici ! Il nous faut de la lumière ! Sans ça, on est à la merci de tout et n'importe quoi. M'sieur Belmont, où est votre sac ? Il doit y avoir tout ce qu'il faut à l'intérieur."


Que décidez-vous, aventuriers ?


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Récompenses :
  • Adam = 3 (A survécu à sa deuxième rencontre avec la Faim-Sans-Fin) + 0,5 (Échanges (à sens unique) avec Selen et le groupe) + 1 (Pacte sacrificiel avec Elkezath) + 0,5 (Introspection) + 2 (Énigme du Noir-Parler réussie) : 7 XP
  • Eden = 3 (A survécu à sa deuxième rencontre avec la Faim-Sans-Fin) + 1 (Expérience traumatisante) + 0,5 (Introspection) + 0,5 (Apport de la barre à levier) + 0,5 (Assistance à Mathias) : 5,5 XP
  • Selen = 3 (A survécu à sa deuxième rencontre avec la Faim-Sans-Fin) +0,5 (Introspection) + 0,5 (Tentative ratée d'ouverture forcée de la porte) + 0,5 (Tentative ratée d'utilisation du sort "Pacifisme") : 4,5 XP
  • Fromritt = 3 (A survécu à sa deuxième rencontre avec la Faim-Sans-Fin) + 0,5 (Introspection) + 0,5 (Echanges avec le groupe) + 1 (Tentative réussie de forcer la porte) + 1 (Inspiration héroïque du Brovalier) : 6 XP

Rapport des blessures :
  • Fromritt = Blessure grave à l'épaule (Acharnement sur la lourde porte en bois.) => Blessure incapacitante au bras droit (Destruction de la porte de la cave.)
  • Adam = Faiblesse : De corps et d'esprit, tu as subi des dommages. Tant que tu es affaibli, tu es inapte à l'effort physique (soulever une caisse, porter un camarade, courir longtemps, ect...) et sujet aux hallucinations. Soigner la faiblesse demande du repos, l'usage d'une potion revigorante ou encore celui de la magie.
  • Adam et Eden (+ Mathias) = Paniqué : Tant qu'il ne reprend pas ses esprits dans un environnement calme et sécurisé, le PJ devient paranoïaque et ses actions sont guidées par la peur.
"Bwaf Assistance, que puis-je faire pour vous ?"

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L'appel au standard "Bwaf Assistance" est taxé à hauteur de 90 Yus suivi d'une tarification de 25 Yus par minute. La discussion est susceptible d'être enregistrée s'il y a un os.

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Fromritt Verlorgot
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Fromritt Verlorgot » mer. 2 oct. 2019 13:54

La tension, la panique, la rage de vivre mélangeaient donnaient une dimension désespérément épique à la scène. La douleur et la peur s’entremêlaient comme deux serpents autant dans les âmes que les corps. Fromritt ne pensait plus. Ses mains guidaient sa force. Ses épaules repoussaient les limites de sa puissance déjà immense. Et la souffrance le déchirant le motivait à défoncer cette foutue porte ! Lui et ses compagnons devaient encore ressentir les maux. Ils ne devaient pas mourir.


Le bruit de ses coups brutalisait ses tympans, ça et les paroles étranges d’Adam qui faisait naître un malaise dans ses intestins. Le bois s’éclatait petit à petit, le métal se fragilisait, grinçait, ployait. Les yeux du Verlorgot grossissaient sous l’effort, des veinules rouges investissaient sa sclère, des rides de douleur creusaient son visage énervé. Ses lèvres dévoilaient des dents si fortement compressées que du sang s’échappait de ses gencives, coulant jusqu’à ses commissures et au fond de sa gorge.


Ses muscles commençaient à se tétaniser sous l’effort titanesque. Son énergie s’évaporait toujours plus de seconde en seconde. Ce qui ne faisait qu’alimenter sa détermination à toujours creuser là où il lui restait encore de quoi frapper, taper, déglinguer le loquet et la porte. Puis vint l’éclat de la libération. Le fer céda, chuta et le passage s’ouvrit, dévoilant un chemin plongé dans l’obscurité. Quasiment au même instant, un craquement sinistre retentit et son bras droit ne répondit plus.


Aaaaaargk...!


Il étouffa au mieux son cri en se bouffant les lèvres, se faisant saigner davantage. Son corps entier tremblait, des crampes de partout l’assaillait. Son torse se gonflait et dégonflait irrégulièrement, bizarrement sous les chocs qu’il subissait. Il serrait son poing gauche de toutes ses forces restantes, aucune donc. Il n’arrivait même pas à replier ses doigts pour contenir chacun des maux le minant. Son bras droit lui pendait, sans réaction si ce n’était les grimaces de Fromritt à chaque balancement.


Il n’avait pas tout suivi, mais la bête horrible était les tripes à l’air et ses camarades s’engouffraient dans le passage sans demander leur reste. Le crâne contre la paroi du mur, se raccrochant à ses jambes faibles, l’espadonneur laissait chacun de ses coéquipiers s’échapper. Une fois le dernier partit, il jeta un dernier coup d’œil au mastodonte cauchemardesque, le regard fatigué mais nerveux. Enfin, il entra dans le tunnel, jetant ses pieds douloureux et gémissant à chaque mouvement.


La course paraissait interminable tant à cause de la douleur, qu’au fait que chaque geste lui demandait un effort surhumain. Il crachait du sang à intervalle irrégulier. Sa bouche piquait, pulsait alors que le reste de son organisme était soit tétanisé, soit complètement défoncé. Ses cheveux souillés de transpiration couvrait sa vue, il pouvait à peine les repousser d’un coup de tête. Ses mâchoires étaient crispées, elles étaient restaient trop longtemps serrées à une pression monstre.


Lorsque Mathias demanda à Edgar de s’arrêter, le Verlorgot aussi ne résista plus. À peine avait-il déposé le Belmont contre le mur que Fromritt chu sur le côté, son bras droit rappant le mur et lui tirant plusieurs râles douloureux. Il s’effondra au sol, avec un grand sourire au visage, les lèvres ensanglantées. Il n’en avait pas la force, mais s’il le pouvait, il rirait aux éclats. Au lieu de cela, il gloussa entre deux geignements, chaque membre tremblant comme des feuilles en automne.


On… on l’a eu, ha ha… Gnn ! Des larmes coulaient sur ses joues à cause de la souffrance le forant.


Il semblait avoir de l’agitation à côté. Même pivoter son regard pompait ses dernières réserves. Son visage s’orienta vers le reste du groupe et s’affaissa. Ses mèches brunes dévoilaient son inébranlable sourire et ses yeux humides et exténués. Son torse avait toujours ses mouvements chaotiques. Ses jambes se contractaient aléatoirement, son ventre également. Cependant, un contentement béat habillait ses traits après ses grimaces compulsives.

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Adam Von Demorlys
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Adam Von Demorlys » mer. 2 oct. 2019 17:20

Sa main était toujours tendue en direction de l'imposante abomination. Comme si ce simple geste aurait suffi à arrêter cette force de la contre-nature... A croire que l'espoir prenait le pas sur la bêtise. Toutefois son autre main se glissa tout de même simultanément dans son sac, et ses doigts se posèrent sur la surface froide qui constituait le crâne du défunt prêtre obscur. Instantanément Adam sentit alors comme un désagréable crépitement. Il maintint tout de même le contact et sentit alors une partie de ses forces le quitter. Elkezath se nourrissait de son énergie pour exaucer tel un souhait, le sombre mot qu'il s'apprêtait à formuler. Cela serait-il vraiment suffisant ? Le mage allait vite le savoir, et effectivement il eût vite la réponse à sa question. L'énergie qu'il sentait s'épaissir autour de lui, et gagner toujours plus en intensité était titanesque. Jamais Adam n'avait déjà ressenti quelque chose de semblable. Seulement cette dernière n'était pas seulement incommensurable, elle était aussi mais surtout totalement effrayante, écrasante, malsaine. Le crâne du défunt prêtre tremblait sous sa main et continuait à agir telle une sangsue insatiable. La puissance autour de lui gagnait une telle intensité que le mage commença à remettre en doute sa décision. C'était comme s'il venait de franchir un point de non-retour, et cela accentua un sentiment de malaise naissant, chose que n'arrangea pas le rire dément d'Elkezath qui résonna à ses oreilles. Cependant l'image de sa sœur, chère à son cœur, qui s'imposa à lui à ce moment-là suffit à animer l'étincelle de courage qui lui manquait.

« PH'NGLUI !! »

Le mot franchit alors les lèvres du mage. Les syllabes claquèrent et résonnèrent le long des murs, vestiges d'un langage depuis longtemps oublié, et damnés par de trop nombreux étroits ainsi que simples d'esprit. L'énergie qui s'était amassée autour de lui, obscure et terrifiante semblait n'attendre que ce simple mot pour se déchaîner. Le cri de rage que poussa Elkezath manqua de lui vriller les tympans, et Adam sentit alors l'écrasante magie entrer en action.

Alors que le gargantuesque monstre venait de saisir la jambe de leur commanditaire, une partie de l'ignoble masse qui constituait son ventre éclata. Les mugissements que poussa la Faim-sans-fin manqua de faire vibrer les murs, tandis que des viscères se répandaient sur le sol. Ce ne fut qu'à ce moment-là qu'Adam s'aperçut que le semi-elfe se tenait maintenant non loin de lui, et semblait également invoquer une certaine magie. Une magie qui ne sembla pas avoir d'effet sur le monstre, mais qui hélas déconcentra Elkezath. Alors que l'énergie engendrée par le défunt prêtre se déchaînait sur Phamot, comme une véritable incarnation de sa fureur, la sombre entité sembla perdre le contrôle de cette dernière et la boucherie prit fin. Adam perçut alors le crâne s'exclamer, avant de laisser place à un silence total.

"GRAAH ! Que la Peste de Thimoros le bouffe de l'intérieur ! Sans lui et sa misérable magie de puterelle, il ne restait rien de B'Mothargul ! Mais il a fallu qu'il perturbe ma concentration ! Infâme mange-merde, je te maudis..."

Heureusement que ce semi-elfe n'avait pas agi quelques secondes plus tôt... Mais ça aurait tout de même été mieux s'il s'était simplement abstenu d'employer son étrange magie. Adam n'alla cependant pas plus loin dans ses réflexions. Il eût l'impression que le sol se mettait dangereusement à tourner, et il dût s'appuyer contre le mur pour ne pas chanceler. Un brouillard semblait obscurcir ses pensées, et jeune bourgeois posa un genou au sol le temps de reprendre son souffle. Comme il s'y était attendu le contre-coup était non négligeable et il se sentit vidé de toutes forces, qu'elles soient magiques, physiques ou intellectuelles. Un grand fracas retentit alors derrière lui. Le mage tourna machinalement la tête, et sentit son cœur faire un bond en constatant que Fromritt venait de venir à bout de leur second obstacle. Le groupe ne perdit pas de temps. Eden et Edgar saisirent leur commanditaire et entreprirent de filer sans demander leur reste. Adam, rassembla le peu d'énergie qui lui restait et leur emboîta le pas. Se faisant, il passa devant le Verlorgoth qui avait aussi l'air d'être dans un triste état. Malgrès cela il s'assurait tout de même de ne laisser aucun des membres du groupe derrière. Le mage lui adressa un faible hochement de tête et s'engagea à la suite des autres, dans un sombre tunnel. Ils coururent alors durant plusieurs mètres.

Les ténèbres les plus profondes les entouraient, comme s'ils attendaient le moindre faux pas de la part de ces aventuriers-devenus-survivants, pour les engloutir. Adam avait l'impression d'entendre des ricanements se répercuter le long des parois en pierre, et également ces cliquetis que produisent les squelettes animés en se mouvant. Plusieurs fois il jeta un regard au dessus son épaule, mais le colossal épéiste obstruait toute vue. Enfin, alors que Mathias manqua de défaillir, le groupe fit enfin halte. Exténué, Adam manqua également de s'effondrer mais se rattrapa de justesse. Dos au mur, il sentit ses jambes refuser de le porter plus longtemps, et il se laissa glisser contre ce dernier jusqu'à s'asseoir sur le sol. Le mage se sentait presque comme dans un état second, vidé de toutes forces. Les traits crispés, il ferma les yeux le temps de reprendre son souffle, et de calmer le point de côté qui lui donnait presque la nausée. Il perçut alors des éclats de voix non loin de lui, et ouvrit les yeux pour voir ce qu'il se passait. Bien sûr, sans que cela ne l'étonne vraiment la scène incluait Eden. Adam se désintéressa bien vite de vif échange et lança un regard vers l'extrémité du couloir qu'il venait de quitter. Il lui semblait apercevoir de minces formes s'engager à leur tour, suivant leurs pas. Ils ne pouvaient pas rester ici, il fallait vite bouger. Mais en reportant rapidement son attention sur les membres du groupe, le mage constata que ce ne pourrait être possible concernant Mathias. Ce dernier avait besoin de soin, ainsi que Fromritt, qui pourtant semblait afficher un large sourire malgré la crispation de ses traits.

Mais ils étaient en vie, c'était déjà ça. Le mage aurait bien aimé partager la bonne humeur du Verlorgoth, mais chaque partie de son corps semblait protester contre le moindre mouvement. Sa tête le lançait également et ce n'était pas les exclamations du jeune Omyrien qui arrangeaient les choses. Le bourgeois sentait ses membres trembler sans qu'il ne puisse les contrôler, tandis que la faim et la soif le taraudaient. Il ne ferait pas long feu dans un tel état, c'était certain. Adam se redressa lentement en grimaçant, et s'adressa d'un voix faible aux membres du groupe. Sa gorge était tellement sèche que sa voix en devenait douloureusement rauque.

« Eden... Arrête.. Crier s'il te plaît... Quelqu'un a t'il... »

Les mots semblèrent avoir du mal à être formuler, ou tout simplement à passer sa gorge. Alors accompagnant donc le geste à la parole, Adam leva une main tremblante en direction de sa bouche.

« Eau... Potion... Vivifiante ou de magie.... N'importe quoi... »

Il avait l'impression que son corps lui réclamait, ou plutôt lui hurlait de lui procurer la moindre ressource, et que ce dernier refuserait de lui obéir tant que ce ne serait pas le cas. Ce qui vu l'endroit n'était absolument pas le moment...
Modifié en dernier par Adam Von Demorlys le jeu. 3 oct. 2019 09:24, modifié 2 fois.

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TGM
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par TGM » mer. 2 oct. 2019 17:39

-----E-----


Un cri effroyable de Mathias me distrait soudain de Fromritt et me fait jeter un regard en arrière. Je comprends alors la raison de ce cri en voyant sa jambe attrapée par le monstre. Son fidèle chien se jette alors aussitôt en avant pour empaler sur son arme la créature qui ne semble pas gênée que seule la garde de l'arme soit encore visible hors de sa chair. À côté de lui, Selen se pose les bras en croix comme pour se sacrifier à la place de son employeur... Ce type est définitivement pire qu'Edgar malgré la bonne première impression qu'il a pu me faire, j'en suis sûr à présent. Un mot étrange se fait alors entendre en provenant d'Adam :

"PH'NGLUI !!!"

Ce mot incompréhensible qui, sans aucune raison apparente, résonne dans ma tête ressemble beaucoup trop à mon goût aux paroles qui ont précédé l'arrivée du monstre. Le ventre de la bête se déchire alors comme par magie, vomissant ses tripes contre le mur le plus proche. Celui-ci lâche alors Mathias qui chute au sol, rapidement ramassé et traîné par Edgar. Alors que ce dernier arrive à ma hauteur, la porte qui nous retient prisonniers cède enfin. Merci Fromritt. Je m'élance alors sous l'aisselle du noble et pousse de toutes mes forces vers cette échappatoire. Tout en m'approchant de la porte, je cherche du regard ma barre à levier. Celle-ci gît au sol, lâché par notre sauveur lors de son ultime effort. Abandonnant un instant le garde du corps, je fais un pas de côté pour ramasser cet outil des plus utiles. Revenant à sa hauteur, je remarque que nous nous engageons dans un boyau trop étroit pour être à trois de front et le laisse seul porter Mathias, lui marchant presque sur les pieds pour être toujours aussi loin que possible de la bête.

Au bout de quelques mètres, Edgar cède malheureusement aux plaintes de son chef et l'adosse contre le mur. Celui-ci est bientôt rejoint par Fromritt et Adam qui se laissent glisser à ses côtés. Bon sang, on n'a pas le temps pour ça ! Il faut absolument avancer le plus loin possible avant qu'il nous rattrape. Il nous faut sortir de ce boyau sans issue avant de lui servir de gueuleton ! C'est alors qu'un gloussement parvient à mes oreilles. Fromritt, étalé sur le sol avec un sourire jusqu'aux oreilles, prétend entre deux geignements qu'on "l'a eu". Comment peut-il dire une chose pareille ? Jamais nous n'arriverons à se débarrasser d'une telle chose ! Le pauvre est en train de sombrer dans la folie. Sans faire attention à ses blessures, je l'attrape par le col et le redresse en position assise pour essayer de le ramener à la réalité, comme il l'a fait pour moi l'instant précédent.

"C'est des conneries Fromritt ! On l'a pas eu ! On a juste gagné un peu de temps alors relève toi et avance ! C'est maintenant ou jamais, alors profitons en !"

Dans ces yeux pleurant de douleur, je plante les miens coulant de rage de vivre et de peur.

"Cette chose nous suivra même avec les tripes à l'air ! Pire encore, en les traînant derrière elle, elle désenflera peut-être assez pour utiliser ce tunnel ! Il faut absolument continuer maintenant ! On peut pas s'arrêter !"

C'est alors que je me fige en entendant Edgar demander à Mathias où est son sac. Mathias aurait perdu son sac ? Un parano comme lui aurait laissé en arrière son sac de potions avec l'acte d'héritage pour lequel on s'est fourré dans de telles emmerdes ? Une telle perspective me donne un hoquet de surprise durant lequel j'échappe :

"Le sac ?"

Non, c'est impossible. Il n'a pas pu le perdre. S'il l'avait laissé tomber durant notre fuite à travers la porte, je l'aurais vu. Je l'aurais ramassé. C'est certain. C'est même impossible qu'il en soit autrement. Délaissant brutalement l'espadonneur sans voir s'il parvient à se maintenir assis ou retombe allongé, je me rue sur Mathias, bousculant Edgar au passage, pour m'assurer qu'il a bien son sac. Constatant qu'il n'y a rien dans le dos du chef d'expédition, je me retourne paniqué vers son chien-chien.

"Qu'est-ce que t'as fait du sac ? Pourquoi il est pas là? Me dis pas qu'il est là-bas avec tous les papiers qu'on est venus chercher! Me dis pas qu'on a fait tout ça pour rien!"

Il est hors de question que je retourne vers ce monstre, même pour Gadrius. Bon sang, comment ai-je pu me retrouver dans une telle situation ? Je refuse que tout se passe comme ça ! C'est impossible ! Je ne suis pas d'accord ! Et je me fout qu'Adam me demande d'arrêter ou qu'il veuille une potion que je n'ai pas ! Moi, je veux une réponse ! Je veux savoir où est ce sac ! J’agrippe alors la tenue d’Edgar comme je peux et tente de le secouer malgré notre différence de gabarit.

"Où est le sac ? Tu lâches jamais Mathias d'une semelle ! T'as forcément vu où est passé le sac ! Réponds !"

Les mâchoires aussi serrées que les poings, je garde mon regard furieux planté dans celui d'Edgar en attendant ma réponse.

914mots

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Selen
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Selen » jeu. 3 oct. 2019 13:57

Et cela fut vain. Ma magie me trahit au plus crucial des moments. Mes fluides retombèrent à plat sans effet, me mettant en position de futile sacrifice charnel face à cette immonde entité. Je fermai les yeux, attendant ma sentence, mon jugement, serrant les mâchoires, crispant les poings, sans même dégainer mon arme. J’avais joué, et j’avais perdu.

Mais rien de vint. Je rouvris les yeux pour constater avec horreur que c’est sur Mathias que l’ogre putrescent avant décidé de jeter son dévolu, malgré mon avancée téméraire vers lui. Un bruit de chairs déchirées perça l’air, et je constatai l’immonde coprophage reculer sous le choc invisible qu’il venait de recevoir. D’où ? De qui ? J’avais de la peine à voir une telle puissance émaner d’un membre du groupe. Pas Mathias, en pleine détresse mentale et avec un pied passé trop près d’être mâchouillé, pas Edgar qui ne possédait aucune aptitude au déchirage de chairs à distance. Pas Fromrritt, trop occupé à se réduire ce qui lui restait de bras sur la porte. Pas Eden, non plus : ce gamin savait à peine se servir d’une lame, il ne fallait pas trop en demander. Adam, alors ? Peu probable aussi : il avait avoué être complètement à sec, démuni, inutile magiquement parlant. Avait-il, en quelques secondes à peine, acquis de nouveaux pouvoirs ténébreux ? Tout semblait l’indiquer, notamment cette nauséabonde magie qui perlait de son corps de puceau de la haute. Pas odorante : ça, Eden s’en occupait déjà pas mal, concurrençant presque la Faim-sans-Fin elle-même. Mais… dérangeante. Nocive. Irrémédiablement malvenue. Et je ne disais pas ça parce qu’il suintait l’ombre. Ce n’était qu’un élément parmi tant d’autres, pour moi. Non, c’était quelque chose d’autre. De plus néfaste. Quelque chose d’autre que lui.

Quoiqu’il en fût, la porte cédant sous les assauts virils du mastodonte de la compagnie, cela nous offrit le temps de foutre le camp d’ici. Nous nous engouffrâmes dans les souterrains obscurs sans demander notre reste. Une course pas si frénétique que ça, au vu des infirmités de chacun. Je fermai la marche, apparemment le moins affecté de tous, physiquement ou mentalement, par cette récente rencontre, en compagnie d’Adam. Afin de ne laisser personne derrière, choir à cause de ses blessures et se faire abandonner.

Le groupe n’alla cependant pas bien loin : la blessure de Mathias le faisait trop souffrir. Fromritt était lui aussi mal en point, crachant du sang et remuant son épaule démise comme si elle n’était plus retenue que par sa peau tannée de guerrier émérite, aux reflets suggestifs et lascifs, telle que je me l’imaginais, nue sous ses apparat de guerrier. Edgar se plaignait de l’ombre environnante, Adam quémandait une potion, Eden secouait le chien de garde de Mathias pour savoir où était le sac de ce dernier… Bref, une belle bande de bras cassés, une nouvelle fois. Surtout le Verlogot, et de manière très littérale. Je me devais de prendre les choses en main. J’apostrophai Eden avec fermeté.

« Lâche-le, il y est pour rien. Il n’y a plus de sac, et il va falloir se contenter de ça. »

Je partageai donc les tâches équitablement : à Edgar, j’envoyai une des gourdes de soin à ma ceinture, précisant :

« Faites boire ça à Mathias, ça stabilisera sa blessure. »

Je farfouillai un instant mon sac et lançai vers Eden une de mes deux sphères de feu, explicitant leur fonctionnement :

« Ouvre-la, ça nous éclairera un peu. »

Quant à Fromritt, j’allais m’en charger moi-même. M’approchant de lui, je posai une main délicate sur son épaule démise. Usant de mes connaissances dans le corps, j’infusai mes doigts de magie curative, maudissant ces foutus prêtres fanatisés par la lumière de ne m’avoir pas enseigné un sort de soin de groupe, et tout en tentant physiquement de lui replacer l’épaule, fermement, d’un geste net et puissant, je laissai transpirer ma magie de mes doigts en un souffle rassérénant visant à le soigner, à minimiser son mal… Je le regardai, ce faisant, d’un air inquiet, d’un regard respectueux et presque désireux de voir la souffrance disparaitre du sien. La sueur sur ses tempes, mouillants ses cheveux en des mèches compactes, me donnait curieusement envie de prendre soin de lui. De l’éponger délicatement, dans un bain bouillant que nous partagerions. Je susurrai d’un souffle, dans son oreille :

« Ca va aller. Ça va aller. »

Adam, lui, je n’avais guère de temps de me soucier de ses plaintes. Il n’était pas blessé, même s’il semblait dans un état miséreux. Il n’avait qu’à faire appel à ses nouvelles ressources magiques repoussantes, dans le pire des cas. Il faudrait, à terme, qu’il s’en explique, en tout cas. Mais pour l’heure, là encore, je n’avais pas le temps de lui en demander plus.

[Prêt de ma gourde à Edgar pour que Mathias y boive une grande potion de soin.
Prêt d'une sphère de feu de mon sac à Eden pour qu'il éclaire la zone.
Lancement du sort "Souffle de Gaïa" au rang 2 sur Fromritt tout en tentant de lui remettre l'épaule]

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Gamemaster2
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Gamemaster2 » sam. 5 oct. 2019 19:48

Intervention pour Eden, Selen et Fromritt


><

Mal en point, le groupe s'accordait un moment de répit après des retrouvailles dont il se serait passé. Ceux en état d'avancer prenaient soin des autres, tant physiquement que mentalement à la dérive. Hélas, les maux de l'esprit ne se soignent pas à coups de bandages et il allait falloir supporter les états d'âmes brisés qui s'échauffaient, en particulier celui d'Eden. Brisé, il était désormais le parfait reflet de la victoire écrasante de la folie, celle qui aurait fait succomber des hommes bien plus vaillants que lui. Enfant ou adulte, la peur panique s'exprime de la même manière chez ceux qui craquent et il devenait un problème à gérer, d'une façon ou d'une autre. C'est Edgar qui s'attela à la tâche après que le jeune filou se soit défoulé sur lui.

Image

"DÉGAGE ! DÉGAGE, JE TE DIS !"

Ses mains attrapèrent celles qui empoignaient sa tunique, les forçant à lâcher prise en serrant les articulations du poignet. Dément ou pas, la douleur était telle qu'Eden fut forcé d'arrêter avant de se recevoir un violent coup de genou dans l'estomac qui lui coupa le souffle. Désormais libre, Edgar regardait le gamin à terre d'un air furieux avant de poser la main sur le pommeau de son fourreau, n'attrapant que le vide. Son regard changea et il se rappela soudainement où il avait laissé son arme, maudissant l'ampleur de la situation. Il lâcha un juron appartenant au patois du nord-ouest de l'Imiftil avant de frapper le corps d'Eden, le corps recroquevillé.

"Bouffe-charogne ! T'as d'la chance qu'ma lame soit restée dans ce putain d'monstre !"

Tous ceux présents avaient pu assister à la scène, à l'exception d'Adam. Selen, qui avait tenté d'avertir le jeune homme d'en rester là, avait été aux premières loges. Il finit par rappeler à tous l'urgence de la situation en interpellant Edgar au sujet de l'état de Mathias. Le mercenaire réceptionna maladroitement la gourde, manquant de la faire tomber sous l'effet de la surprise. Il acquiesça en guise de remerciement et l'administra à son commanditaire qui en avalait lentement le contenu, des gouttes perlant dans sa moustache. Cependant, le semi-elfe dut se résoudre à conserver sa sphère de feu en constatant l'état d'Eden, toujours au sol après son passage à tabac. Il se dirigea donc vers un Fromritt mal en point pour s'occuper de lui, installé dans son coin à reprendre ses esprits et à appréhender la douleur qui lui tiraillait les muscles. Les mains magiques du semi-elfe eurent l'effet escompté et l'opération fut un tel succès qu'elle fit disparaître toute douleur et toute blessure dans le corps du Verlorgot, retrouvant une sensation de bien-être presque oublié dans son bras et son épaule. Les crampes musculaires s’amenuisèrent peu à peu sous la détente, restant alertes d'un faux mouvement pour se relancer. La gencive s'était naturellement arrêtée de saigner et le guerrier était à nouveau paré au combat. De son côté, Edgar en avait fini avec Mathias et il se dirigeait vers Adam, toujours mal en point. Il s'arrêta près de lui et descendit à sa hauteur, lui proposant la gourde de Selen comme il l'avait demandé.

"Bois le reste. Ça n'fonctionne pas sur M'sieur Belmont, mais ça devrait te r'mettre d'aplomb."


Intervention pour Adam


><

Lui aussi à l'écart de l'agitation, Adam du affronter des sensations nouvelles pour lui. Son corps était si faible qu'il ressentait le moindre de ses mouvements comme une menace, crispé à la limite du possible. Ses nerfs s'éveillaient sans cesse d'une douleur qui n'existait pas, le laissant dans un mal-être constant depuis son rituel sacrificiel avec Elkezath. La voix du prêtre noir manquait toujours à l'appel, ne se manifestant à aucune des demandes du mage s'il tentait de communiquer avec lui. À l'intérieur de sa tête, le chaos. Les murs ondulaient malgré la lumière artificielle apportée par Selen, obligeant même Adam à se protéger les yeux qui supportaient mal un tel rayonnement. Le moindre bruit s'entendait comme un tambour battant et celui des pas qui le rejoignait furent des plus assourdissants. Ses yeux distinguèrent une silhouette humanoïde accroupie à ses côtés, une main tendue vers lui. Sa vision se stabilisa et l'être devint plus net, dévoilant des traits déformés et terrifiants dignes de la monstruosité rencontrée plus tôt. Un visage vide de toute expression, dénué d'organes communs qui avaient laissés place à deux petites orbites et une balafre sanguinolente en guise de nez. Son infâme bouche claquait de gargouillements et d'un infâme bruit de mâche en guise de paroles qui lui étaient pourtant destinées, mais qui demeuraient impossibles à comprendre. Une vision d'horreur comme il n'en existait qu'ici, ce qui rendait la question de son authenticité d'autant plus pertinente.

---------------------------------------

(Pour combattre l'hallucination dont ton PJ est victime, je vais t'imposer quelque chose d'un peu spécial. Tu vas me faire un combat avec cette créature, fictif bien entendu, qui se déroulera dans l'esprit d'Adam. Tu es libre de réaliser le combat en libre et comme tu l'entends, à condition de respecter les règles imposées ci-dessous :
  • Elkezath et les autres membres de l'expédition ont disparus, tu es seul avec la créature.
  • Tu peux utiliser tes fluides, revenus à leurs niveaux maximum le temps de cet affrontement fictif (Je te laisse expliquer ceci comme tu le souhaite).
  • Victoire comme défaite, tu retrouveras Edgar près de toi, te proposant la potion dans la même situation indiquée au-dessus.

Intervention pour Adam, Eden, Selen et Fromritt


><

Image

À première vue, la cave semblait plus grande qu'attendu. Un second regard confirmait même qu'il s'agissait plus qu'une cave, mais d'un véritable couloir qui prenait fin à une porte en bois déjà ouverte, révélée par la lumière de la sphère de feu. L'éclairage dévoilait aussi des traces de pas sur le sol de pierre, inscrites grâce à un sang séché. Trop nombreuses pour indiquer le nombre de propriétaires, elle continuait clairement vers cette accès ouvert duquel ne s'échappait aucun bruit, aucun son et aucun agitation. Il était d'ailleurs compliqué de deviner ce qu'il s'y cachait. Cependant, le groupe portait toujours le fardeau d'un Mathias incapable de marcher, la potion n'aillant eu aucun effet sur sa blessure à la cheville. Une courte inspection permettrait d'y découvrir un énorme hématome sur l'articulation du pied et ce jusqu'au milieu du tibia, le tout légèrement tordu et imbibé de graisse nauséabonde. Il était clair que l'homme avait un os cassé, même si la plaie n'était pas ouverte, et qu'il souffrait le martyr.


Que décidez-vous, aventuriers ?


----------------------------------------

Récompenses :
  • Adam = 0,5 (Lutte contre la douleur) : 0,5 XP
  • Eden = 0,5 (Crise de panique) : 0,5 XP
  • Selen = 0,5 (Prêt de la gourde à Edgar) + 0,5 (Utilisation pertinente des sphères de feu) + 0,5 (Réussite critique du sort "Souffle de Gaïa") : 1,5 XP
  • Fromritt = 0,5 (Lutte contre la douleur) : 0,5 XP

Rapport des blessures :
  • Fromritt = Blessure incapacitante au bras droit (Destruction de la porte de la cave.) => Soin complet de la blessure (Soin critique)
  • Adam = Faiblesse : De corps et d'esprit, tu as subi des dommages. Tant que tu es affaibli, tu es inapte à l'effort physique (soulever une caisse, porter un camarade, courir longtemps, ect...) et sujet aux hallucinations. Soigner la faiblesse demande du repos, l'usage d'une potion revigorante ou encore celui de la magie.
  • Adam et Eden (+ Mathias) = Paniqué : Tant qu'il ne reprend pas ses esprits dans un environnement calme et sécurisé, le PJ devient paranoïaque et ses actions sont guidées par la peur.
"Bwaf Assistance, que puis-je faire pour vous ?"

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L'appel au standard "Bwaf Assistance" est taxé à hauteur de 90 Yus suivi d'une tarification de 25 Yus par minute. La discussion est susceptible d'être enregistrée s'il y a un os.

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Adam Von Demorlys
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Adam Von Demorlys » mer. 9 oct. 2019 18:09

Il était comme dans un rêve, mais à la réalité distordue. Ou plutôt le terme « cauchemar » était plus approprié. L'état du mage déclinait, mais sans que lui-même ne s'en rende compte. Son corps semblait si mal en point que ses cinq sens eux-même refusaient également de lui obéir correctement. Adam sentait ses membres se crisper à un rythme irrégulier, et son souffle suivre une cadence chaotique. Il entendait du brouhaha autour de lui, mais assez indistincts. C'était comme si du coton bouchait partiellement ses oreilles, rendant les sons extérieurs sourds et imprécis. Seul son souffle au rythme chaotique prédominait cette cacophonie ambiante.
Soudain le jeune mage sentit une douleur à l'estomac qui le fit grimacer, c'était une sensation détestable, comme si un serpent remontait le long de ses intestins en ondulant. Le souffle court, sentant une sueur glacée perler le long de son front, le Demorlys entrouvrit les yeux. Une brusque lueur orangée agressa alors ses pupilles, l'incitant à faiblement lever un bras et à détourner le regard. Il ne comprenait pas quelle était la source de cette lumière, à vrai dire le jeune bourgeois ne comprenait plus grand chose, il subissait, c'est tout. Il ne se sentait plus du tout en état de réfléchir à quoique se soit. Alors qu'il clignait les paupières, Adam distingua des formes mouvantes juste en face de lui, ou plutôt tout autour de lui. Il lui fallut plusieurs secondes pour comprendre que c'était les murs qui ondoyaient. Le mage se sentit captivé devant cet étrange spectacle. Un bruit sourd l'arracha cependant à sa contemplation. Cela raviva d'angoissants souvenirs. La dernière fois qu'il avait entendu pareils sons, cela avait précédé l'arrivée d'un cauchemar de deux tonnes. D'autres coups sourds suivirent, incitant le mage à se protéger les oreilles. L'écho de ces derniers était étrange, c'était comme s'ils résonnaient non pas le long des murs du couloir, mais directement dans sa tête. Une fois que le silence retomba, Adam écarta lentement ses mains et releva doucement les yeux.
Un spasme de terreur secoua alors son corps. Même si ce n'était pas à nouveau la Faim-sans-fin qui lui faisant face, la créature n'en restait pas moins effrayante. Le nouveau monstre avait une forme un peu humanoïde, mais c'était la seule et unique chose qui la rapprochait d'un être humain. Tout le reste faisait penser à une caricature horrifique digne de Phamot. Deux minuscules orbites faisaient office de yeux, bien trop petites pour permettre d'y voir distinctement, mais Adam savait pertinemment que la chose le fixait. Une fente située juste en dessous semblait vibrer tandis que l'effroyable bestiole humait l'air. Mais le pire était sa gueule, tout en longueur qui exhibait deux rangées de crocs qui étaient de bien sinistre augure. Le temps qu'Adam prenne conscience de la créature qui lui faisait face, cette dernière tendit vers lui un bras se terminant par des griffes dont la longueur semblait interminable.

Un hurlement lui déchira alors la gorge. Réagissant d'instinct, le mage puisa dans ses réserves magiques afin d'invoquer le sort qu'il connaissait depuis toujours, celui-là même qui l'avait sorti de mauvais pas un nombre incalculable de fois. Comme agissant d'elles-même pour protéger le Demorlys, de longues flammes ardentes entourèrent le mage et vinrent brûler la patte griffue du monstre. La bête poussa un cri strident à en percer les tympans et bondit avec puissance en arrière. Se retournant au moment il allait toucher le plafond, le monstre planta ses griffes dans la pierre aussi aisément que si c'était du papier. Se stabilisant, il maintint sa position, telle une araignée accrochée au plafond et adressa au mage un féroce rugissement. Adam se redressa en deux secondes à peine, sans même s'étonner de sa soudaine vélocité. Les flammes continuaient à ronfler tout autour de lui, éclairant ainsi la pièce. Le mage s'apprêta à prévenir les autres membres de l'expédition mais s'aperçut alors que tous s'étaient volatilisés... Alors seulement il se rendit également compte que le décor avait sensiblement changé. Sensiblement ? A deux détails près oui, mais qui avaient leur importance. Le couloir, dont la longueur ne mesurait plus que six ou sept mètres était maintenant entièrement clos. Les deux issues avaient disparu à l'instar de ses compagnons. Il n'y avait plus âme qui vive dans cette pièce sans issue, si ce n'était lui, et ce monstre qui, pendu au plafond, claquait furieusement ses sinistres mâchoires dans sa direction.

(Par les Enfers quelle est encore cette sorcellerie ?!)

Une autre magie semblait à nouveau être à l'oeuvre en ces lieux. Décontenancé, Adam posa la main sur sa gibecière en quête de réponse. Elkezath en savait peut être plus que lui sur la situation. Ses doigts n'effleurèrent cependant que le vide. Le jeune bourgeois constata alors avec stupeur que le sac avait lui aussi disparu. Il ne lui restait que ses vêtements, et il ne prit conscience qu'à ce moment là que sa main droite était crispée sur sa baguette. Adam écarquilla les yeux lorsqu'il vit que l'embout de cette dernière avait prit la forme d'un visage. Un visage qu'il reconnut sans peine comme étant celui de sa mère décédée il y a maintenant de nombreuses années. C'en était trop pour le mage, la folie était-elle donc en train de le happer ou une magie démoniaque étai-elle encore à l'oeuvre ? Il se sentait hélas incapable de réfléchir, Adam se sentait dans un tel second état qu'il se contenta de cligner des yeux avec stupeur lorsque les traits de la baguette s'animèrent, et qu'une voix qu'il reconnut douloureusement s'en éleva.

« Tu n'as pas le choix Adam... Il va falloir que tu te battes... »

Comme pour confirmer cette fatalité, la monstruosité commença à se ramasser tel un félin, prêt à bondir. Avec l'énergie du désespoir, le mage dressa sa baguette et lança le premier sort d'ombre de son répertoire. Une partie des ténèbres ambiantes semblèrent alors soudain prendre vie, et se mirent à virevolter furieusement autour de l'imposante créature. Bien que cette dernière venait de s'élancer, le cri rauque qu'elle poussa sembla confirmer que le sortilège faisait son effet. Tirant profit de ce court avantage, Adam bondit à terre tout en se projetant contre le mur. A peine son épaule heurta t'elle douloureusement les pavés, qu'il entendit les griffes de la créature racler sinistrement contre le mur, quelques centimètres à peine au dessus de sa tête. Cependant il n'avait pas le temps de se laisser aller. Toujours à terre, le jeune bourgeois redressa son buste aussi vite que possible et brandit une nouvelle fois sa baguette. Une boule de feu jaillit cette fois en direction de son monstrueux adversaire. Le bruit d'une petite déflagration résonna contre les murs, rapidement suivi par un hurlement tout aussi strident qu'inhumain. Grimaçant, Adam se protégea les oreilles avec les mains, mais réalisa rapidement que ce geste instinctif venait de lui faire perdre quelques secondes extrêmement précieuses. En effet, une marque encore fumante sur le dos, les ombres qui entravaient son champs de vision s'étant dissipées, le monstre pivota et darda un regard flamboyant sur le mage. Un regard qui lui rappelait avec une certaine horreur celui de Phamot. Le mage tenta de se relever en vitesse mais ses jambes semblaient soudain faites de coton. Il y parvint tout de même, au moment où la créature qui n'était plus qu'à deux mètres de lui, était en train d'effectuer un arc de cercle mortel avec l'une de ses pattes. A nouveau Adam invoqua un manteau de flamme tout en poussant un cri retentissant. Celui-ci avait aussi bien pour but de dissuader la bête d'approcher plus encore, que de libérer la terreur qui lui nouait les entrailles. Cependant c'était la seconde émotion qui transpira bien plus dans cette clameur. La créature sembla tout de même ralentir son geste au dernier moment. Etait-ce dû aux flammes ou au cri, voir les deux ? Adam ne le savait pas. A vrai dire il ne se posa pas vraiment la question. Tout ce qui comptait était d'esquiver ce coup qui pourrait lui être fatal. Le mage bondit en arrière.... Mais pas cette fois pas assez vite. Il vit en sentit ces griffes à la longueur irréelle faucher l'air et entamer sa peau. Il sentit ces dernières pénétrer douloureusement dans ses chaires et même racler contre quelques côtes. Etouffant une exclamation de douleur Adam bascula et chuta en arrière. Ses mains crispées sur la large entaille qui lui zébrait le haut du torse, il ne remarqua pas de suite qu'il avait lâché sa baguette. A vrai dire c'était comme si une partie de son cerveau l'avait abandonné depuis un bon moment déjà. Tout n'était plus qu'une succession d'émotions et d'actions dirigée par la peur et son instinct de survie. Mais bien sûr il n'en avait pas conscience. La créature retourna à la charge, dominant Adam de toute sa hauteur, qui était toujours au sol. Puis elle se jeta sur lui, ses mains inhumaines à chaque côtés de sa tête, et sa mâchoire disproportionnée fusa vers le visage du mage. Ce dernier, réagissant d'instinct, leva ses mains pour les plaquer contre le cou robuste de son assaillant. Faisant pression sur la gorge, il tenta avec toute l'énergie du désespoir d'empêcher les crocs de s'approcher encore plus. Mais il n'était pas assez fort. Il ralentissait certes la fatale progression, mais cette dernière continuait lentement, mais inexorablement. Le sifflement rauque qu'émit le monstre était presque semblable à un rire. Le cœur battant la chamade, Adam se sentit condamné. Comme pour le confirmer une voix s'éleva non loin de sa tête.

« Tu vas mourir ici. »

Haletant et éberlué, Adam pivota la tête et aperçut sa baguette qui avait chuté non loin. Un nouveau visage s'était formé à l'embout, tout aussi familière mais bien moins sympathique. C'était maintenant les traits de son père, Mordred, qui le dévisageait avec une certaine dureté. Sa voix grave et tranchante émana de l'arme, totalement dépourvu de compassion ou ne serait-ce que d'amour.

« Regarde-toi. Constate ta faiblesse, comment peux-tu seulement porter le nom des Demorlys. »

Désamparé, désespéré, Adam vit les crocs se rapprocher de plus en plus, les claquements qu'ils émettaient promettant mille douleurs et une fin des moins enviables.

« Tu me fais honte, tu es tellement médiocre... Tu es la tare de notre lignée. »

Les paumes du mage se mirent alors à luire d'une énergie flamboyante. Il sentait la peau du monstre grésiller sous ses mains et ce dernier redoubler d'ardeur.

Les crocs se trouvaient maintenant à 30 centimètres.
La mâchoire qui lui faisait face s'ouvrit en grand, relâchant une haleine infâme et putride.

15 centimètres.

Ses bras tremblaient violemment, il n'allait plus tenir. Les crocs commençaient à se refermer en direction de son visage. Heureusement il venait enfin de réunir assez de fluide pour libérer une boule de feu droit sur la gorge du monstre.

« Juste par respect pour notre sang, ais au moins la décence de TE LAISSER CREVER ! »

Le mage poussa un hurlement déchirant et relâcha l'énergie magique en même temps que la mâchoire de la créature se referma.

Ses mains rencontrèrent alors subitement le vide. Adam ne comprit pas de suite ce qu'il se passait. En fait il ne comprenait rien du tout. Un silence pesant régnait. Regardant autour de lui avec un air perdu, le mage sursauta violemment en voyant un homme se tenir en face de lui. Perdu, ses yeux comme fous, il lui fallut quelques secondes pour identifier Edgar et, encore plus pour réaliser que ce dernier lui tendait un objet. Le jeune bourgeois ne comprenait plus où il en était, plus rien de ce qu'il se passait. Tout n'était plus qu'une suite décousue d'événements sans queue ni tête. Tout ce dont il était sûr, c'était que l'homme en face de lui ne lui voulait aucun mal, et que la gourde qu'il lui tendait ne pourrait être que bénéfique.
Marmonnant alors d'une voix tellement rauque, qu'il ne se demanda sur le coup si ce n'était pas une autre personne qui avait pris la parole, Adam articula un :

« Merci »

Il saisit la gourde d'un geste lent et tremblant, la déboucha et commença à avaler quelques gorgées. Il connut alors l'une des meilleures sensations de sa vie. C'était comme boire une carafe d'eau fraîche après avoir été privé d'eau durant plusieurs jours. Adam sentit le liquide parcourir son corps et revigorer chacun de ses membres. Le mage continua à boire. Et ce fut comme s'il commença à doucement se réveiller d'un rêve. Comme s'il se réveillait d'une bonne nuit de sommeil après avoir passé plusieurs jours sans dormir. Il eût comme l'impression qu'on soufflait le brouillard qui altérait ses pensées et ses réflexions. Comme si son corps se réveillait enfin. Se sentant alors suffisamment en forme il éloigna la gourde de ses lèvres la rendit à l'homme de main avec un signe de tête en guise de sincères remerciement « merci », et jeta un regard autour de lui.

Il ne prit alors que maintenant, pleinement conscience de ce qui l'entourait. Eden était prostré non loin, avait-il été blessé durant ou juste avant leur fuite ? Selen était en train de guérir l'épaule de Fromritt. Cependant, certes le mage reprenait possession de ses moyens, mais cela le ramena aussi rapidement à la réalité. Le bourgeois jeta un regard en vitesse un regard à l'extrémité du couloir, qu'ils avaient emprunté quelques secondes plus tôt. Il fallait vite qu'ils filent,à n'en pas douter de nombreux morts-vivants venaient d'investir le manoir, et ce n'était qu'une question de temps avant qu'il ne s'engagent ici. Adam se releva donc prudemment et constata avec soulagement les bienfaits de la potion. Au moins il sera en mesure de fuir maintenant, car il ne voyait pas autre chose à faire. Il était toujours vidé de tout fluide et ne serait donc pas en mesure de faire grande chose si un combat venait à éclater. Il se sentait mieux. Mais ses pensées reprenant le dessus, la réalité le fit tout autant. Ils ne devaient pas rester ici, c'était certain. Ses yeux se posèrent sur le sol, puis plus particulièrement sur les traces de sang qui menaient à l'autre extrémité du couloir. Un frisson glacé lui parcourut le dos. Adam se sentit comme pris au piège, on aurait dit que la mort en personne les attendait à chaque issu de ce maudit couloir. Attendant que les autres se remettent en marche, il darda alors son regard sur l'issue qui menait au manoir, guettant avec nervosité la moindre silhouette suspecte qui montrerait le bout de son os.

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Selen
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Selen » jeu. 10 oct. 2019 16:19

Trop vite pour que je puisse réagir, Egdar se débarrassa du jeune Eden qui avait tenté de le secouer. Il se libéra de l’étreinte paniquée du jeune omyrien en jurant, portant une main à sa ceinture comme s’il avait l’intention d’occire le gamin. Il venait de lui mettre un coup de genou dans le ventre, qui avait plié en deux le jeunot, au sol. Il frappa ce dernier, le frappa encore. Par chance, mon intervention fit cesser la scène, et Edgar reprit un peu contenance en rattrapant la gourde magique que je lui avais envoyée. La sphère flamboyante, je la gardai malgré mon intention de la filer à Eden : il n’était plus en état de nous éclairer. Je m’efforçai de soigner Fromritt avec la plus grande attention, et cela sembla marcher, bien au-delà de mes espérances. Son épaule se remit sans même un claquement douloureux, et mes fluides vinrent apaiser tous les maux de son corps meurtris. Je laissai une main passer, doucement, délicate, sur la mâchoire elle aussi soignée du guerrier positif. Un contact que j’appréciai curieusement, en cet instant inapproprié. Comme une touche d’espoir incarnée par l’homme. Je laissai un instant mes yeux verts sur lui, sans prononcer un mot, et reportai après ça mon attention sur Edgar, après avoir donné à Fromritt la sphère flamboyante que je destinais à Eden initialement. Il en aurait besoin s’il souhaitait explorer un peu les lieux, et moi j’allais être occupé à tout autre chose.

Le garde du corps venait de vainement tenter de soigner son maître, trop blessé pour que mes potions soient efficaces. Il s’était ensuite dirigé vers Adam, auquel je n’avais pas trop prêté attention, qui semblait dans une sorte de… transe ? Ou d’affect mental particulièrement douloureux, en tout cas. L’approche du ressuscité sembla le tirer, abattu, de celle-ci. Edgar se permit de donner au nobliau ma propre gourde de potions. Quelle erreur : cette gourde ne contenait aucune panacée universelle, et encore moins de soin contre les maux de l’esprit. L’Exechois but goulument dedans, sans doute en vain, avant de la rendre au servant de Mathias. Je me pressai de les rejoindre tous deux pour reprendre avec sécheresse la gourde des mains du belliqueux, lui soufflant fermement :

« Contrôlez-vous, bon sang. On n’a pas besoin d’un autre esclandre. »

En échange de la potion, je refourguai dans les mains d’Edgar mon épée argentée, arme secondaire que je tenais rangée. Au moins il ne serait plus désarmé si un monstre arrivait… En espérant qu’il prenne considération de mon propos précédent et qu’il ne tente plus de défoncer Eden, vers qui je me tournai alors, m’approchant. Je me baissai à sa hauteur pour l’aider à se relever, lui tendant une main pour le redresser. Pendant ce court contact, je puisai dans mes fluides leur aptitude au soulagement, apaisant les douleurs dues à l’écart violent d’Edgar. Je pris la parole à voix haute, pour que tous entendent, même si je paraissais m’adresser à Eden.

« Et on se calme, maintenant. On est toujours en danger, ici. La Porte des fouilles est proche, et nous devons tout faire pour la refermer, condamnant ainsi ces morts-vivants. J’espère, du moins. »

Je jetai un œil vers Mathias. Il était mal en point : il découvrait sa jambe : un hématome se dessinait sur celle-ci, enrobée de matières graisseuses écœurantes. Il avait sans doute un os cassé. Ma magie pouvait opérer, mais la situation devait d’abord se calmer.

[HJ :
- Reprise de la gourde et prêt de l'épée argentée à Edgar.
- Sort RP "soulagement" au rang 1 sur Eden]

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Fromritt Verlorgot
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Fromritt Verlorgot » ven. 11 oct. 2019 16:24

Ce fut l’adolescent, visiblement en proie à la panique, qui réagit aux geignements difficiles de Fromritt. Eden s’avança, parlant trop vite et trop fort puis empoigna le col du Wiehlenois pour essayer de lui faire entendre sa raison vacillante. L’effluve méphitique se dégageant du garçon fit avoir un haut-le-cœur destructeur au Verlorgot. Consciencieux de l’état du petit, il détourna le visage pour cracher de la bile, du sang et le restant d’eau qui devait rester dans son organisme affaibli.


...A...as...effini...effinitivement,...on...arçon… Souffla-t-il au garçonnet, sans force.


Il fut relâché, les sons s’éloignèrent puis une lumière apparue. Les mots s’accrochaient et se décrochaient de son esprit faible, tremblotant encore plus depuis son vomissement. Un voile trouble masquait sa vue, ses larmes, mais il distingua un visage blanc, beau et soucieux. Il puisa dans les miettes d’énergie qui gisaient quelque part pour cligner ses paupières et faire disparaître l’eau salée. Le visage de Selen se dévoila à lui, un faiseur de miracle et un compagnon fiable au possible.


Au contact de sa main, une sensation chaude, agréable, salvatrice parcourut l’épaule et le corps de l’espadonneur. L’attention qu’accordait le guérisseur à Fromritt transparaissait de par son regard impliqué et ses gestes doux, calmes. À peine Fromritt l’avait-il ressenti auprès de lui, que sa cage thoracique s’apaisa, diminuant la compulsivité de ses mouvements. Les iris noisette du gaillard cherchèrent avec difficulté les émeraudes perçants du semi-humain, cherchant un peu de réconfort.


En cet instant malgré la fatigue investissant ses yeux, une reconnaissance intense se dégageait d’eux. Son sourire perdit en surenchère mais gagna en sincérité, se courbant juste comme il faut pour réchauffer son cœur et celui de Selen. Ses mâchoires se délièrent, le goût du fer s’en allait déjà et la douleur fondait peu à peu en lui. D’une délicatesse rare, le mage remit l’épaule du guerrier à sa place, sans hésitation, sans saccade, en une seule fois et curieusement, sans souffrance, aucune.


Les crampes musculaires s’amenuisèrent au point de quasiment s’annihiler. Des petites piques demeuraient çà et là, cependant, rien en comparaison du calvaire qu’il avait encaissé. Son souffle reprit une constance propre, comme un soufflet de forgeron régulier et puissant. Ses traits se décontractèrent en une expression de soulagement indescriptible. Ses mirettes donnaient des œillades en haut, en bas, à gauche, à droite regardant tous les aspects du visage de son sauveur.


Selen… Désolé et merci… Merci… Dit-il les yeux souriant et s’excusant successivement.


Le manieur de fluide passa à l’épéiste un curieux appareil, une sorte de sphère métallique. Il suffisait de l’ouvrir d’après Selen, d’une manière non connue de notre tulorien. Le guérisseur s’en allait déjà dans la pénombre, sans doute vers un autre membre du groupe ayant besoin de ses talents. Fromritt tenta de faire pivoter la boule, ce qui sembla l’enflammer. Par réflexe, il sursauta et faillit la lancer, néanmoins, sentant que les flammes ne brûlaient pas, il se rassura et la garda.


Soudain, une sensation étrange d’insécurité le submergea. Durant l’attaque de la porte, porté par ses émotions, il en avait oublié qu’il avait dû se défaire de son arme. Ses mains tremblaient alors que ses pensées étaient claires comme de l’eau de roche. Il lui restait une arme, non trois avec les dagues qu’il avait ramassées plus tôt. Plutôt que de dégainer avec tous les peines du monde son fidèle espadon, Fromritt s’aida de la lumière pour chercher une des deux dagues dans son sac.


En attendant mieux, le grand brun s’arma de ça pour pouvoir éclairer le groupe et ses alentours. Peu habitué des lames courtes, il fendit l’air à de multiple reprises trop fortement, le contrepoids des armes plus lourdes l’ayant accoutumé à compenser avec sa force. Tant pis, il s’avança pour progresser au niveau du couloir, partir un peu plus en avant, en éclaireur les sens alertes, le poignard prêt à charcuter les nons-vivants ou menace en tout genre dans ce lieu infâme, cauchemardesque.


[HRP :

- Vomissement

- Tombe love d'un voyou

- Se remet de ses maux

- Ouvre la sphère de feu

- Part un peu en éclaireur vite fait]

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TGM
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par TGM » sam. 12 oct. 2019 21:59

-----E-----


Loin de répondre à mes questions, cette brute imbécile d'Edgar me hurle dessus en me tordant les poignets pour que je le lâche. Alors que l'horrible sensation de sentir mes muscles être tordus et écrasés contre mes os remonte jusqu'à mon coude, je reçois un violent coup dans le ventre qui me coupe le souffle et m'empêche de crier de douleur. En roulant au sol, je vois ce vil traître porter la main à son fourreau pour en tirer son épée avec l'intention de me tuer. Je n'ai pas le temps de me réjouir de ma chance que cette ordure se jette sur moi pour me rouer de coups. Dire que je viens de survivre au monstre, semble-t-il, uniquement pour mourir de la main - ou plutôt du pied - de cette raclure. Alors que les coups pleuvent, je ne peux que maladroitement protéger ma tête et mon ventre avec mes bras. J'aimerais m'enfuir et quitter ce maudit manoir et ces bras cassés à tout jamais. J'aimerais répliquer et découper en morceaux ce misérable crétin qui m'attaque moi plutôt que d'essayer d'aider le groupe. J'en suis malheureusement incapable, tentant vainement de repousser l'heure de ma mort. Si cet idiot n'avait pas perdu son épée inutilement, je saurais déjà si les enfers existent réellement ou non, mais je vois bien dans son regard furieux, entre les coups, que malgré mes efforts, je le saurai bientôt. D'ailleurs, personne ne vient m'aider. Personne ne le repousse. Personne ne lève son arme contre celui qui aurait levé la sienne contre moi. Je suis seul et je vais mourir sans qu'aucun d'eux ne s'y oppose.

Soudain, comme par miracle, les coups s'arrêtent et Edgar se détourne de moi. Mon corps m'ordonne de m'éloigner, de me mettre à l'abri. Lentement, en rampant, je me traîne jusqu'au mur le plus proche en retenant mes sanglots pour ne pas qu'il vienne finir le travail. Quand je sens enfin le mur froid appuyer contre mon dos, mes jambes continuent de pousser comme pour creuser une niche protectrice dans la roche en poussant contre la paroi. C'est impossible, je le sais, mais mon corps me pousse à le faire et mon esprit ne peut s'y opposer. Ce dernier est trop occupé à me hurler dans le crâne que je ne suis pas en sécurité avec ce groupe. J'en suis certain, Edgar me tuera à la prochaine opportunité qui lui est offerte. Je ne peux le permettre ! Je veux survivre ! Je dois survivre ! Je dois me protéger d'Edgar... L'empêcher de me nuire... Être le premier à agir... Le premier à attaquer... À tuer.

Mue par la rage de vivre, ma main esquisse le même geste que la sienne quelques instant plus tôt. Dans mon cas, cependant, elle trouve le pommeau d'une arme et le saisit avec vigueur prête à s'en servir. Le reste du groupe nous entoure, certes, mais ils l'ont forcément vu. Ils l'ont vu essayer de prendre son arme pour me tuer ! C'est normal que je me venge ! Et s'ils ne comprennent pas, tant pis ! C'est ma vie qui est en jeu ! Pas la leur ! Je dois agir maintenant ! Pendant que l'obscurité me permet encore d'avoir l'avantage ! De frapper sans qu'il ne me voie ! C'est au moment où je commence à dégainer mon arme que la pire des trahisons possibles se produit. Fromritt éclaire soudainement la zone a l'aide d'une boule magique et ruine ainsi toutes mes chances de tuer discrètement le traître. À croire que je suis maudit ! Cela me vide soudainement de toute rage. Jamais je ne retrouverai une telle occasion... Jamais je ne me sortirai... Ce clébard finira par m'avoir. Désespéré, je me laisse retomber au sol du peu que je m'étais relevé et laisse ma lame retourner dans son fourreau. À quoi bon ? De toute façon, les autres m'auraient sauté dessus et j'aurais dû fuir dans ce couloir inconnu qui mène probablement vers des horreurs pires encore que celles déjà croisées.

Je me recroqueville alors en sanglotant jusqu'à ce que Selen ne vienne me relever. À son contact, les coups reçus du garde du corps se font moins douloureux et je me relève pendant qu'il demande à tout le monde de se calmer puisque nous nous approchons de la source supposée de tous ces phénomènes. Si je ne peux tuer Edgar pour m'en protéger, je dois m'en éloigner le plus possible et utiliser le reste du groupe comme bouclier. Lorsque Fromritt passe devant moi avec sa boule de lumière et prend la tête du groupe, c'est dans un réflexe presque instinctif que je cours le rejoindre et m'accroche à son bras libre pour avancer à ses côtés en surveillant le traître d'un regard noir et méfiant. Même s'il a ruiné ma chance, c'est le seul à m'avoir toujours soutenu et vu son état quelques secondes plus tôt seulement, il n'avait sans doute pas fait exprès.

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Gamemaster2
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Gamemaster2 » lun. 14 oct. 2019 01:15

Intervention pour Adam, Eden, Selen et Fromritt


><


Éprouvante. C'est le mot qui convenait le mieux pour décrire cette expédition, si elle pouvait toujours être considérée comme telle. Pour certains, il s'agissait d'une mission vouée à l'échec, seuls contre la mort elle-même. Pour d'autres, un travail qui valait son pesant de Yus, peut-être même davantage. Tout dépendait de la survie d'un seul homme, Mathias Belmont. Celui qui avait amené chacun de ces hommes à se retrouver dans la cave d'un manoir abandonné, à gratter les murs dans l'espoir de sortir vivants de ce charnier. Mais pour l'heure, il n'était plus capable d'avancer, ni même de s'en plaindre. Sous l'intense douleur qui lui soulevait le cœur, le blessé s'était évanoui et gisait désormais au sol dans une inertie trahie par sa faible respiration. Edgar, toujours à ses côtés, s'enquérait de son état, le visage d'abord inquiet, puis ennuyé.

Image

"Il s'est évanoui... Bon sang, c'est bien le moment. De tout'façon, i'faut avancer. On peut pas rester là, c'est trop dangereux."

Tout en prenant appui sur ses genoux, l'homme de main se relevait pour ranger l'arme prêtée par Selen dans son fourreau, non sans lui adresser un signe de tête qui témoignait de toute sa gratitude. Il prenait également le temps de refermer correctement la gourde avant de la rendre à son propriétaire et s'affairait à ramasser son supérieur, acceptant toute aide extérieur pour progresser jusque dans la cave découverte par Fromritt. Ce dernier, aidé de lumière artificielle, s'avançait lentement vers la pièce ouverte jusqu'à en découvrir l'intérieur, surprenamment spacieuse. Entre les murs de pierre froide s'étendait un large local certainement destiné à stocker de la marchandise en tout genre, mais surtout du matériel d'excavation. Des chariots entiers de pelles, de pioches et de sceaux étaient installés en premier plan, certainement en raison des récents travaux sur le domaine. Derrière tout ce fouillis se trouvaient des tonneaux, des caisses et d'autres contenants en bois, prêts à être livrés aux clients. Eden finissait enfin de le rejoindre quand le Verlorgot découvrit dans un coin une table de travail sur laquelle Mathias pourrait être allongé et prit en charge le temps qu'il se remette de ses blessures. Le reste du groupe arrivait à son tour, Edgar et son estropié fermant la marche. Il prit le temps d'installer Mathias sur son lit de fortune et s'assura de son état avant de se diriger vers la porte pour y faire le guet quelques secondes. Là, il la referma en prenant soin de bien claquer le loquet pour éviter toute mauvaise surprise venant de l'intérieur du Manoir et souffla toute la pression qui redescendait d'un cran. Ses yeux se posèrent sur le jeune mage du groupe, attirant l'attention collective de sa voix grave et sévère.

"Bon, main'tnant qu'on peut souffler, j'ai deux trois choses à vous dire, les gars. Déjà, j'ai bien cru qu'on était foutu quand cette dégueulasserie s'est pointée plus tôt. J'ai pas bien compris c'qui s'est passé ensuite, mais j'suis persuadé qu't'as queq'chose à voir avec tout ça, Adam. Déjà qu't'as embrouillé le chiard pour récupérer un vieux crâne qui venait d'chez pas où, v'là qu'tu t'mets à parler dans la même langue bizarre qu'a résonné dans nos têtes. Tu peux nous l'expliquer, ça ?"

Cette fois-ci plus bien plus sévère, son regard se posa ensuite sur Eden.

"Et toi... J'peux pas t'sentir, ça, tout l'monde a du l'comprendre. T'es juste un pisseux qu'est v'nu gratter à la bonne porte et j'ai compris qu'Msieur Mathias s'était gouré au moment où on est monté dans l'cynore. Si t'es encore capable de t'chier d'ssus debout sur tes deux pattes de poulet, c'est par respect pour Selen et l'Fromritt qui nous ont sortis plusieurs fois d'sales emmerdes. D'ailleurs, j'vous en remercie encore, les gars."

Mêlé de respect et d'incompréhension, il adressa un signe de tête aux deux concernés, non sans s'arrêter sur le semi-elfe.

"Surtout toi. J'sais pas bien c'qui s'est passé dans l'poste de garde, mais t'as fais queq'chose dont j'me souviendrais jusqu'à ma mort. J't'en serais éternell'ment reconnaissant."

Il reprit en s'adressant cette fois-ci à toute l'assemblée.

"En tout cas, j'attends toujours qu'tu nous balances tes cachot'ries, l'blondinet. Et qu'on m'donne une bonne raison d'garder le chiard avec nous avant que j'le termine moi-même parce que là, j'ai plus la patience de m'traîner ce mange-merde."


Que décidez-vous, aventuriers ?


----------------------------------------

Récompenses :
  • Adam = 1 (Lutte contre les effets de la faiblesse) : 1 XP
  • Eden = 0,5 (Crise de panique) : 0,5 XP
  • Selen = 0,5 (Utilisation de la capacité RP "Apaisement" sur Eden) + 0,5 (Prêt de l'arme à Edgar) : 1 XP
  • Fromritt = 0,5 (Exploration sommaire) : 0,5 XP

Rapport des blessures :
  • Adam = Faiblesse : De corps et d'esprit, tu as subi des dommages. Tant que tu es affaibli, tu es inapte à l'effort physique (soulever une caisse, porter un camarade, courir longtemps, ect...) et sujet aux hallucinations. Soigner la faiblesse demande du repos, l'usage d'une potion revigorante ou encore celui de la magie.
  • Adam et Eden (+ Mathias) = Paniqué : Tant qu'il ne reprend pas ses esprits dans un environnement calme et sécurisé, le PJ devient paranoïaque et ses actions sont guidées par la peur. => Altération d'état soignée.

Rapport des PM et PE :
  • Fromritt = 12/12 (PE)
  • Adam = 0/5 (Feu) / 0/3 (Obscurité)
  • Eden = 2/6 (PE)
  • Selen = 2/16 (Lumière) / 14/14 (Air) / 20/20 (PE)
"Bwaf Assistance, que puis-je faire pour vous ?"

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L'appel au standard "Bwaf Assistance" est taxé à hauteur de 90 Yus suivi d'une tarification de 25 Yus par minute. La discussion est susceptible d'être enregistrée s'il y a un os.

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Adam Von Demorlys
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Adam Von Demorlys » mar. 15 oct. 2019 10:14

Le mage récupérait peu à peu ses esprits. Il retrouvait sa pleine lucidité mais aurait aimé que ce soit de même pour son corps. Ses membres étaient encore parfois parcourus par de petits tremblements, témoignant de l'état d'épuisement de ce dernier. Cependant ce n'était pas le plus à plaindre parmi les membres de l'expédition. Mathias, qui visiblement était celui pour qui leur dernier face à face avec Phamot avait le plus coûté, venait de sombrer dans l'inconscience. Edgar, fidèle à lui même ainsi qu'à son maître, entreprit de le transporta jusqu'à la pièce que Fromritt venait d'ouvrir. Adam jeta un nouveau regard à l'extrémité du couloir, guettant fébrilement l'arrivée d'une nouvelle menace. Il s'y engagea à la suite du jeune Omyrien, tendu mais prudent. Les lueurs artificielles de l'étrange sphère, éclairèrent les parois d'une pièce bien plus vaste qu'il n'aurait pensé. A l'intérieur se trouvaient tout un tas de matériel, de tonneaux et de caisses. Visiblement une grande partie des outils présents servaient à l'excavation. Mais le regard du jeune bourgeois se porta tout d'abord ailleurs, ses yeux fouillèrent le lieu à la recherche d'une quelconque menace. Aucune trace de cadavre, que se soit animé ou non, ni de nouveaux monstres de cauchemar. Se rendant à l'évidence qu'ils pouvaient enfin profiter d'un moment de répit, Adam sentit ses muscles se décontracter petit à petit et sa respiration se faire moins haletante. Il s'adossa à un mur, s'efforça de reprendre calmement son souffle, les yeux clos. Même si ce n'était que passager ils étaient enfin dans un lieu leur garantissant un minimum de sûreté. Il avait bien trop perdu le contrôle de lui-même au cours des derniers événements et il détestait cela. Perdre son sang froid dans un tel lieu et dans de telles circonstances, équivalait à se passer soi-même la corde au cou. S'efforçant d'adopter une respiration profonde et régulière, il en profita pour mettre de l'ordre dans son esprit et réorganiser ses pensées. Ce bref sentiment de sécurité s'affermit lorsqu'il entendit Edgar actionner le loquet de la porte qu'ils venaient de passer.
Ses yeux se rouvrir alors, et croisèrent avec un certain étonnement ceux de l'homme de main, qui le dévisageait d'un air étrange et peu avenant. Le guerrier prit alors la parole, captant l'attention de tous. Son discours se dirigea vite sur le jeune mage, qui sentit son cœur rater quelques battements lorsqu'Edgar mentionna le crâne. Il sentit qu'une expression stupéfaite marqua légèrement ses traits sans qu'il ne puisse le contrôler. La suite du monologue concerna ensuite, ou plutôt attaqua le jeune Eden, puis s'adressa aux deux autres membres du groupe en des termes plus élogieux. Edgar revint ensuite sur les deux non-combattants du groupe, et la violence des propos qu'il tint envers le jeune Omyrien prit un peu Adam de court. Certes l'adolescent était insupportable, mais la véhémence des propos et l'expression qu'abordait le garde du corps, incita le mage à se demander s'il ne s'était pas passer quelque chose entre les deux individus quand son esprit lui avait joué des tours. Tout était flou à ce moment là, en fouillant dans sa mémoire Adam se souvint juste avoir aperçu Eden recroquevillé contre un mur en sanglotant. Sur le coup il avait mis ça sur le dos de la situation ou d'une possible blessure récoltée au cours de leur fuite. La réalité concernait-elle plutôt l'homme de main ?
Le mage n'alla cependant pas plus loin dans ses réflexions, à vrai dire il y avait dans l'immédiat d'autres priorités. Adam sentait des regards peser sur lui et l'heure était venue de donner quelques explications. Il se doutait que ce moment viendrait tôt ou tard, mais il ne s'était pas attendu à ce que cela se fasse aussi tôt, et surtout de cette manière. Le Demorlys reprit cependant vite contrôle de lui-même.

Sentant cette légère expression de stupéfaction marquer toujours ses traits, Adam ne chercha à aucun moment à la dissiper, c'était trop tard pour ça de toute façon. Il la garda alors durant quelques secondes, une fois qu'Edgar eu fini son monologue, puis fronça légèrement les sourcils en signe de perplexité :

« ...Cachoteries ?... Edgar je trouve le mot très mal approprié, étant donné je vous avais prévenu que j'allais tenter quelque chose. De plus j'ai clamé le mot de pouvoir que j'ai utilisé pour nous sauver, alors que j'aurais simplement pu le marmonner.... A aucun moment j'ai essayé de me cacher. »

ll se redressa doucement afin de ne pas plus éprouver son corps, déjà assez endolori comme ça.

« Cela dit je comprends votre perplexité et vous remercie d'aborder ce sujet. »

Le mage se rapprocha du groupe, fouilla son sac d'un geste lent et sortit un livre à l'aspect très ancien, et s'adressa cette fois à l'ensemble du groupe.

« Vous reconnaîtrez sûrement ce livre. C'est celui que j'avais en main lorsque je vous ai rejoint juste avant que la Faim-sans-fin n'arrive. Celui que j'ai de suite montré à Mathias pour avoir plus de détails le concernant, mais le moment n'était pas approprié à ce moment-là. »

Il glissa un regard à l'intention de Selen avec un bref hochement de tête. Les deux mains sur le livre, le mage baissa les yeux sur la couverture de ce dernier. Adam semblait chercher ses mots, comme s'il ne savait pas par où commencer exactement. Enfin il releva la tête et engloba le groupe du regard.

« Avant ça il faut que je vous donne quelques détails, qui seront plus que nécessaires pour la suite. Comme je vous l'avais dit dès notre rencontre, je suis versé dans l'art des arcanes, plus particulièrement dans le domaine du feu et ensuite celui des ombres. Dans le cadre de cette dernière spécialisation j'ai eu l'occasion de faire la connaissance sur Exech d'un nécromancien, avec qui j'ai sympathisé et qui m'a prit sous son ailes pour m'enseigner des bases. Cependant il est allé encore plus loin que ça. Etant un véritable expert dans son domaine il m'a enseigné certaines connaissances concernant un des très, très ancien culte qui fut à l'origine de la nécromancie. Dans cette optique, il m'enseignait les bases du langage qu'ils utilisaient pour prier leurs Dieux sombres, communiquer avec les esprits, et pour bien d'autres choses encore. Ce dialecte est maintenant considéré comme une langue morte. Je ne suis pas du tout un expert dans ce domaine mais j'en maîtrise maintenant tout de même quelques rudiments. »

Adam marqua un nouveau et court silence, puis leva légèrement l'ancien ouvrage, son regard se posant plus particulièrement sur Edgar. Bien qu'un certain épuisement transpirait toujours dans le ton de sa voix, une certaine gravité s'y mêla également. Le mage s'exprima plus lentement, insistant bien sur les mots.

« Cet ouvrage, que j'ai trouvé dans votre bibliothèque, concerne directement ce culte en question. Vu ce qu'il se passe sur ces terres je refuse de croire au hasard, et mes soupçons se sont confirmés lorsque cette voix qu'on a tous entendu s'est élevée de je ne sais où. »

Le mage feuilleta le livre d'un geste aussi rapide que machinal, tout en jetant par la suite un regard à leur commanditaire qui était toujours inconscient.

« Les ancêtres de Mathias ont bâti leur domaine juste au-dessus d'un temple ou d'une crypte liée à ce très ancien culte, il n'y a pas d'autre explication. Je n'ai pas pu saisir tous les mots qu'a prononcé cette mystérieuse voix, mais il n'y avait pas besoin de ça pour en saisir le sens ; Nous ne sommes clairement pas les bienvenus. »

Un petit élancement désagréable au niveau des tempes lui arracha une légère grimace. Pris d'un rapide vertige, Adam posa une main sur un rebord non loin afin de conserver son équilibre. Il reprit d'une voix légèrement haletante.

« Pour ce qui est de la magie que j'ai utilisée, il est légitime que vous vous posiez des questions Edgar, étant donné qu'elle utilise donc effectivement le même langage que cette voix. Comme je vous l'ai dit, j'en ai appris quelques notions auprès de ce nécromancien qui m'a pris sous son aile durant plusieurs semaines. Il m'a aussi enseigné certaines choses sur la magie qu'employait ce culte. Une magie très puissante comme vous avez pu le constater, mais aussi très néfaste. Je ne vais pas vous faire un exposé, car cela ne servirait à rien étant donné qu'aucun de vous n'est versé dans l'art des arcanes. »

Ses yeux clairs se posèrent rapidement sur Selen. Il n'avait toujours pas percé le mystère de la magie de l'étrange semi-elfe, mais une chose était sûre, c'est qu'elle provenait à la base de la magie des lumières.

« Dans l'art des ombres en tout cas... Mais la magie qu'employaient les membres de ce culte ne se cantonnait pas qu'à puiser dans les fluides obscurs des pratiquants, mais aussi directement dans leur énergie vitale. Nous avons tous ici déjà entendu parler de créatures mortes-vivantes, anciennement nécromanciens et dotées de puissantes magies, comme des liches ou autres. Si certains ont atteint un tel état ce n'est pas qu'en comptant sur la magie sombre actuelle, mais en utilisant également cette magie très ancienne et hélas pas suffisamment oublié de tous. On entend très peu parler de cette forme de magie car elle est extrêmement ancienne, avait été interdite dans plusieurs régions et est aussi très dangereuse pour celui qui la pratique. »

Un faible sourire contraint anima les lèvres d'Adam, qui n'eût pas besoin de forcer pour manifester des signes de faiblesse assez équivoques.

« Bref, ne vous attendez donc pas à ce que j'y ai à nouveau recours si la situation l'exige. C'était vraiment exceptionnel, et vu mon état actuel cela risquerait de toute façon juste de sérieusement mettre ma santé mentale en jeu, ou tout simplement ma vie, pour un résultat qui ne sera sûrement pas aussi concluant. »

Adam reporta ensuite son attention sur Egdar, et dressa à nouveau l'ancien livre mais dans sa direction.

« J'ai essayé de vous parler de ce livre dès que je vous ai rejoint mais la Faim-sans-fin nous est tombé dessus juste après. Bref, j'aurais aimé en parler directement avec Mathias, mais vu son état j'espère que vous pourrez m'éclairer. Si j'ai rejoint cette expédition c'est pour apporter mes connaissances, qu'elles soient utiles et en apprendre plus en matière de magie. »

Le jeune bourgeois rangea enfin l'ancien ouvrage dans son sac.

« Cependant je ne m'attendais pas à tomber sur tout ça, et donc à ce que mes connaissances puissent autant aider Sire Belmont. Plus on va avancer et plus il y a de chance pour qu'on soit confronté au langage de cet ancien culte. Mes notions concernant ce dialecte ne me permettront pas de tout traduire avec exactitude. Et c'est pour ça qu'il faudra donc que vous me disiez tout ce que vous savez concernant ce livre, et cette mystérieuse porte que vous avez dénichée lors de ces excavations. Cela m'aidera grandement, pour que je vous épaule à comprendre ce qu'il se passe ici. »

Son regard passa sur chacun des membres de l'expédition.

« Nous n'avons peut-être chacun pas grand-chose en commun. Nous venons tous d'horizons différents, nos attentes concernant cette expédition divergent peut-être légèrement les uns des autres. Nos talents sont propres à chacun et c'est ce qui fait que nous pouvons tous être complémentaires. Croyez-moi, je ne sais pas encore exactement ce qui nous attendra plus bas, mais une chose est sûre, nous aurons à n'en pas douter à faire à bien pire que la Faim-sans-fin.  La menace est extrêmement sérieuse. Il faut dès maintenant qu'on fasse abstraction des rancoeurs et qu'on fasse front commun -son regard s'attarda sur Edgar et Eden-. Si nous n'avons pas cohésion nous ne survivrons pas. Nous n'en avons eu aucune face à cette abomination, et il s'en est fallu d'un cheveu pour qu'on y passe tous. »

Tremblant légèrement, Adam laissa errer quelques rapides secondes son regard sur tout le matériel et les caisses les entourant. A n'en pas douter ils pourraient trouver des choses utiles ici. Le mage reporta son attention son attention sur Edgar :

« Vous savez s'il y a des potions ici ou du matériel pouvant nous être utile ? Il faut absolument que je trouve de quoi me retaper ou récupérer des fluides sinon ça risque d'être compliqué pour moi. »

Alliant le geste à la parole, Adam pivota un tas de caisses se trouvant non loin. Ces dernières étaient assez éloignées de tout le matériel concernant les excavations. Peut-être pourrait il y trouver des choses plus utiles pour se requinquer ou tout simplement s'équiper. Il commença à ouvrir une caisse afin de voir ce qu'elle contenait. Se faisant il continua à s'adresser au petit groupe.

« Sinon concernant ce crâne Edgar, c'est encore un mystère mais je suis sûr qu'il a un lien avec tout ce qu'il se passe ici. Je suis persuadé de l'avoir entendu demander de l'aide alors qu'il était dans le sac d'Eden. Peut-être est-ce mon affinité avec les fluides obscurs qui ont fait que j'étais le seul à pouvoir l'entendre, je ne sais pas. Mais je ne doute pas que j'aurai les réponses plus tard. Je sens quelque chose d'étrange en émaner, et ai l'intime conviction qu'il risque de nous être utile plus tard, peut être une fois que j'aurais un peu récupéré un peu de magie. Un tel crâne n'a rien à faire en ces lieux, ce n'est pas un reste de zombie. »

Adam plissa alors les yeux et porta son attention sur Eden. Lorsqu'il reprit la parole, sa voix ne contenait aucun ton accusateur, juste une certaine perplexité :

« D'ailleurs, où l'as-tu trouvé? »

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TGM
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par TGM » mar. 15 oct. 2019 18:02

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Fromritt est gentil. Il m'accueille avec son franc sourire et une main sur mon épaule dès que je le rejoins. Tout en surveillant la brute en train de pester à l'arrière du groupe, je pénètre avec le seul ici digne de confiance dans une grande caverne taillé dans la roche. Autour de nous, des charriots contenant nombre de pelles et de pioches. Je file en récupérer une de chaque, ça nous sera sûrement utile. Je profite également de notre avance sur le groupe pour aller voir le contenu des diverses caisses et tonneaux, prêt à récupérer tout ce qui peut être utile en me servant de ma barre à levier. Lorsqu'Edgar se libère de son fardeau, un Mathias vraisemblablement évanoui, je rejoins mon espadonneur préféré au pas de course pour qu'il me protège de la brute écervelée. Sa présence à mes côtés me rassure. Même si je suis toujours terrifié à l'idée de recroiser la Faim-sans-fin, ces quelques instants de calme et la présence bienveillance de Fromritt me permettent de me détendre quelque peu.

En l'absence de son maître hautain, la langue du chien de garde se délie et, après avoir admis son incapacité à comprendre ce qui se passe, demande des comptes à ce voleur d'Adam. Serait-ce sa première action intelligente depuis notre rencontre? Quoi qu'il en soit, il ne fallait pas trop en espérer de lui. Après avoir demandé des explications qui le dépasseront certainement, car ce fichu voleur n'admettra jamais être simplement fou au point d'entendre des voix et inventera des histoires de magie à dormir debout, le voilà qui me menace à demi-mots, déclarant que je ne suis en vie que grâce à Selen et Fromritt, bien que le semi-elfe n'ait jamais été de mon côté depuis notre descente du cynore. L'aurais-je mal jugé? J'en doute fortement, me rappelant ses menaces et sermons, mais j'accepte intérieurement de laisser à Selen une chance de montrer sa bonne foi lors de cette discussion. Edgar se croit certainement malin, mais ses prochains mots sont aussi prévisibles que le soleil après la pluie ou la nuit après le jour. Le voilà qui se met à lécher grossièrement les bottes des deux bruns pour les rallier à sa cause et les retourner contre moi avant de demander, comme conclusion, une seule bonne raison de ne pas me tuer. J'enrage en entendant ces paroles! Ce bon-à-rien imbécile se permet de proposer ouvertement de me tuer alors que j'ai sauvé ce foutu groupe par deux fois! Deux de plus que lui!

Les jointures de mes poings blanchis et la mâchoire serrée, j'écoute sans trop y accorder d'attention les justifications du jeune blond. Après avoir amadoué son audience par de belles phrases longues et vides de sens, il raconte comment il a appris la langue qui raisonnait dans nos têtes via son ancien maître, un nécromant local. Il ressort ensuite le bouquin qu'il tenait en main lorsque le groupe s'est reformé et raconte que ce satané manoir a été construit sur un temple où ce genre de magie était pratiquée. Dans d'autres phrases trop longues pour être intéressantes, il explique qu'il ne pourra sans doute plus utiliser la magie avec laquelle il a éventré le monstre, dire que c'est la seule fois où il s'est vraiment montré utile... M'enfin, ça fait toujours une fois de plus qu'Edgar. Emporté par ses jolies phrases, le mage ne saisit le bon moment pour s'arrêter de parler et le voilà parti dans un discours crétin appelant à nous réconcilier et mettre nos différends de côté pour le reste de la mission. Sérieusement? Il veut que j'ignore les menaces ouvertes de l'autre demeuré de clébard? Jamais! Pas moyen que je lui accorde un once de confiance tant qu'il respirera! Pire encore, pour se dédouaner de toutes explications concernant la voix qu'il entend, il dit que cela vient du crâne, et qu'il serait le sel à les entendre par sa magie, rejetant sur moi la présence de cet artéfact maudit en me demandant où je l'ai trouvé. Je bous. Je bous, mais je sais que m'énerver ne m'aidera pas beaucoup. Je pousse alors un long soupir frustré avant de lui répondre d'un ton cassant.

"Dans la bibliothèque. Sur un mort-vivant. Mais tes excuses de crâne qui parle ne justifient ni ne pardonnent tes accusations de kidnapping totalement infondées et injustifiées! Ça veut juste dire que t'es complètement cinglé! C'est juste un vieil os tout sec qui traînait au fond du sac où j'ai trouvé la barre à levier!"

Trop tard, je me rends compte que je me suis laissé emporter. En même temps, c'est leur faute! Toujours à m'accuser de choses que je n'ai pas fait, c'est normal que je m'énerve. N'ayant plus rien à perdre, maintenant que le ton de la conversation est monté, je me tourne vers cette ordure imbécile au-delà du raisonnable d'Edgar et lui crache avec rage des mots simples qui devraient être à sa portée.

"En parlant de ça! Si j'avais pas été là pour ramasser cette barre à levier, vous seriez tous morts derrière la dernière porte! Et même avant! C'est moi qui ai trouvé la clé du coffre du corps de garde! Sans moi, Selen l'aurait pas ouvert! Sans moi, vous seriez même pas entrés vivants dans ce maudit manoir! Et pendant ce temps, t'as fait quoi toi, hein? Même pas foutu d'ouvrir une porte quand on te donne les outils pour! Décapité à peine entré dans le corps de garde! A quoi t'a servi? T'as essayé de me tuer dans le couloir il y a à peine deux minutes et même ça tu l'as raté! Même ça! Parce que t'es juste bon à grogner, te faire tuer et perdre ton épée dans monstre contre lequel t'as aucune chance!"

Je me tourne ensuite vers le demi-elfe. Le plus gros de ma colère passée, je ne lui hurle pas dessus, comme ce fut le cas pour Edgar, mais lui demande, après un autre long soupir, d'un ton frustré presque implorant.

"Pourquoi lui avoir redonné une épée? T'étais pas à l'agonie comme tous les autres, toi! Tu l'as vu! Tu l'as vu essayer de prendre son épée pour me tuer au milieu de ce couloir! J'ai l'impression que t'as utilisé ta magie sur moi en me relevant... Merci, mais... Si tu voulais vraiment me rendre service, fallait pas réarmer ce fou dangereux! Tu l'as entendu le redire à l'instant! C'est une idée fixe chez lui!"

Ce qui me reste à dire s'adresse à l'ensemble du groupe et mon regard passe sur chacun d'eux alors que je prononce ces mots:

"Ça vous emmerde que je fouille les cadavres? Ben grâce à ça, je vous ai sauvé la vie deux fois jusqu'ici. Pas à moi seul comme quand Selen a ressuscité Edgar, mais assez pour que vous soyez tous déjà tué par l'autre monstre sans moi. Rappelez-vous en avant de questionner mon utilité!"

Passionné dans ma défense, je cherche de quoi couler le bec à toutes ces critiques injustes lorsque mes paroles dépassent ma pensée sous l'effet de l'émotion.

"Et tout ça, Edgar! C'est sans compter la bouffe que je suis allé vous chercher! Ni le sauvetage de Gadrius! Alors maintenant tu la fermes!"

Je réalise que j'en ai trop dit, mais c'est trop tard, impossible de revenir en arrière. Tout en reprenant mon souffle, attendant les réactions qui auront forcément des questions sur Gadrius, je cherche comment rattraper le coup et réfléchis à une version racontable de ce passage. Alors que ma cervelle mouline autant qu'elle le peut, je sens la sueur froide d’appréhension couler sur mon front et dans mon dos alors que je me mords la langue. Satanée langue! Au final, j'ai fais comme Adam et n'ai pas non plus su m'arrêter au bon moment.

[HRP: ramasse une pelle et une pioche + ouvre quelques caisses et tonneaux pour en voir le contenu et en prendre si c'est intéressant]

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Fromritt Verlorgot
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Fromritt Verlorgot » sam. 19 oct. 2019 15:43

Le calme avant la tempête. Le brave petit Eden avait rejoint notre tulorien, qui l’accueilli avec un large sourire et une main sur l’épaule. Les iris noisette de Fromritt se posaient sur le garçonnet, même si son odeur hérissait ses poils, il se devait de faire abstraction. Ainsi, ils avancèrent jusqu’à découvrir une cavité aux proportions assez énormes pour une simple cave, ce qui interloqua le brun.


Eden, t’as été courageux là-bas… Juste, continues comme ça mon garçon. Dit-il avant que l’adolescent ne s’échappe prendre du matériel et ouvrir des caisses.


D’ailleurs, le Verlorgot pris exemple sur le filou en allant prendre une pelle et une pioche à une cadence particulièrement lente. Il avait encore ressenti quelques crampes qui s’amusaient à le tirailler çà et là. Il profita donc de la relative tranquillité pour épargner son corps d’une ou deux souffrances. Une fois les outils dans son sac, notre grand gaillard alla examiner les sorties et autres accès, s’assurant qu’aucun menace ne vienne indisposer les aventuriers qui avaient besoin de repos.


En parlant de cela, le Wiehlenois vit une grande table où le commanditaire évanoui pouvait être allongé. D’un geste, d’un signe il l’indiqua à Edgar qui portait son patron devenu fardeau. Le guerrier jeta un œil à chaque membre de l’expédition, prenant la température pour les prochaines épreuves les attendant. Eden semblait s’être détendu tandis qu’Adam paraissait toujours aussi faible. Selen, fidèle à lui-même était le moins paumé et le plus opérationnel du groupe alors qu’Edgar ferma la porte d’où ils étaient rentrés et son regard ne disait rien qui vaille pour la suite.


L’homme de main interpella le mage de feu, persuadé qu’il y était pour quelque chose dans la défaite du mastodonte. Paraît-il, qu’il avait demandé un crâne et parlé une langue inconnue qui avaient résonné dans la tête de chacun. Fromritt, indifférent au possible, se disait que c’était des trucs de magiciens et que demander des explications était une perte de temps. Par contre, le mercenaire s’en pris également à Eden, exposant son avis bien trop tranché au goût du guerrier.


Le jeune homme revint aux côtés de Fromritt, toujours accueilli d’un franc sourire. Pour le reste ce fut une descente aux enfers pour l’épéiste. Edgar demandait des explications et Adam se mit à déblatérer beaucoup trop longtemps pour plaider sa cause. Regardant dans le vide, entre l’irritation et la fatigue, il ne réagit ni n’écouta le gros des paroles du sorcier. Tant qu’il n’était pas un danger pour le groupe, il n’avait pas de raison de se justifier. Alors de longues minutes chiantes passèrent.


Puis vint le tour d’Eden qui surenchérit aux menaces de l’homme de main. Un langage cru mais véritable sortant du cœur d’un garçon trop jeune pour ces conneries. Une incompréhension suintait de ses mots, allant de la colère, la frustration à une certaine forme de déception. Le Verlorgot, perdu dans ses pensées, semblaient entendre son fils essayer de se défendre d’une bêtise. Alors il souriait bêtement, complètement hors de la scène qui se jouait pourtant devant ses yeux marron.


Maintenant, le silence était revenu, les regards se croisaient comme lors d’un duel. La tension avait atteint de nouveaux sommets et l’intégrité du groupe était mise à mal. Sortant peu à peu de sa bulle, le Verlorgot su qu’il allait devoir se mêler à cette discussion sans queue ni tête. Il allait devoir prendre parti, sortir des arguments, démêlé les différents côtés de chaque interprétation… Pendant une seconde, il voulu que chacun ferme sa gueule et continue leur marche vers une mort certaine.


Bon, les gars. J’vois bien qu’ça risque de dégénérer. Donc on va se rappeler pourquoi on est là ; faire en sorte que Mathias survive à cette expédition, qu’importe les moyens utilisés. Jusque là, j’pense que je ne perds personne, Eden tu suis ? Il assuma que oui puis regarda l’assemblée s’assurant que tout le monde l’écoutait. Pour cela on a des gars comme l’a dit Adam de différents horizons et cetera. On a plus ou moins trois épéistes, deux mages ou sorciers ou je ne sais quoi et un gredin. Pour l’heure tout le monde a réussi à se rendre utile à son échelle moi en usant de ma force, Selen de ses talents d’bretteur et de ses miracles, je te remercie encore Selen, Adam de ce que j’ai compris t’as eu cette monstruosité et toi, Eden tu as filouté çà et là en trouvant du matériel utile et t’as aidé Edgar à ramené Mathias ici. Edgar, t’as la tête froide et t’as occis pas mal de ces saloperies.


Il prit une petite pause pour souffler un peu et faire attention à ce que ses mots ne tombent pas dans l’oreille d’un ou plusieurs sourds.


Le p’tit s’est mal comporté et comme tu l’as dit Edgar, depuis le début tu le considère comme un «mange-merde» c’qui n’aide pas, d’ailleurs tout le monde l’a plus ou moins mal considéré, sans chercher plus que ça à l’éduquer. C’est sans doute sa première mission, il pensait se la couler douce mais non. La réalité c’est qu’on est dans la chiasse jusqu’au cou et qu’on a besoin de l’aide de n’importe qui. J’lui cherche pas d’excuse, il a manqué de respect à Sir Belmont en se ruant sur les cadavres de ses gardes et a montré qu’il pouvait avoir les yeux plus gros qu’le ventre.


Il prit une inspiration et expira ce qui semblait être une sensation de fatigue intense.


Maintenant, il est resté plutôt réglo de c’que j’ai vu et à partir du moment où on lui donne des instructions il s’attelle à les réaliser. Il a été nous chercher des vivres et il t’a aidé à amener Mathias dans le couloir. Il faut juste l’encadrer et il peut être aussi utile que n’importe lequel d’entre nous. T’as dû connaître des gamins d’quinze ans plus débrouillards voire plus dignes de confiance, mais on évolue pas tous de la même façon. À son âge crois-le ou non, mais malgré l’une des meilleurs vies possibles j’étais un p’tit con, alors qu’il soit comme ça en ayant vécu dans la misère, ça me choque pas. Si t’en as marre de l’avoir dans les pattes, le p’tit peut rester sur ma surveillance si ça t’rassure. De ton côté Eden, pas un pas de travers et tu obéis à mes directives, OK ?


HRP : - choppe une pelle et une pioche, celles qui semblent en meilleure état

- plaide coupable mais non-coupable pour Eden avec une journée sous commandement du brovalier

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