Le Manoir de la Famille Belmont

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Gamemaster2
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Gamemaster2 » jeu. 1 août 2019 00:47

Intervention pour Adam, Eden, Selen et Fromritt


><

Les mains sur ses côtes pour retrouver un semblant de souffle, Mathias se retourne lorsqu'Eden s'adresse à toute l'équipe. Très agacé par la situation, le Belmont pince le haut de son nez en fermant les yeux et soupire d'une voix suffisamment forte pour que tous puisse l'entendre.

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"Jeune homme, je ne le dirais qu'une fois avant de vous considérer ouvertement comme l'insolent chiard que vous êtes : fermez-la ! Le simple fait que vous ayez à justifier la moindre de vos actions prouve déjà à tous les membres de cette expédition votre extrême niveau d'immaturité. Alors grandissez un peu et agissez comme un vrai mercenaire, pas comme un vulgaire mange-merde qui rechigne à chaque mot de travers dont je pourrais aisément me passer. Donc par pitié, fer-mez-là..."

L’œil d'Edgar devient mauvais et on peut aisément deviner qu'il adhère parfaitement aux dires de son supérieur. La main sur le bout de la poignée de son épée, il s'approche du jeune homme et se tient à ses côtés.

"Gare à toi, gamin. Je te surveille."

Les mots sont clairs et concis, rien ne semble devoir être ajouté. La pression redescend finalement d'un cran quand l'idée d'un plan et de la suite des événements est évoqué, le tout sur un ton plus sérieux. Même la remarque d'Eden est jugée arbitrairement et prise en considération par le commanditaire qui analyse les dires de chacun, avant de prendre une décision.

"Je ne sais pas s'il est nécessaire de nettoyer tout le Manoir. Ne vous méprenez pas, je vous en serais fort reconnaissant, mais cela risque de prendre un temps considérable et ce n'est pas une ressource que l'on peut se permettre de dilapider n'importe comment. Pour ma part, si nous exécutons rapidement ce "nettoyage", je saurais vous récompenser. Pécuniairement parlant, j'entends. Quoi qu'il en soit, vous savez où j'ai besoin de me rendre."

Il se tourna ensuite vers Adam et secoua la tête pour indiquer qu'il n'avait aucune idée de l'existence d'une telle créature.

"Je... Je n'ai jamais vu une chose pareille."

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"Ce truc immonde ? J'en ai entendu parler dans les tavernes d'Exech. Ça s'appelle..."Bémosargul"..."Bémosargoule"... 'Fin, ils disent plutôt "La-Faim-Sans-Fin". C't'une dégueulasserie des tombes qui vient bouffer les morts sur les champs de batailles, un charognard comme les goules. Un type que j'connais, qui vagabonde pas mal dans l'continent, m'a raconté qu'il l'a déjà vu une fois près des marécages, mais personne l'a jamais cru. On dirait que j'lui dois un coup à boire, maintenant."

Edgar laisse tout le monde s'imprégner de cette information alors que certains sont déjà actifs sur l'idée d'un plan, à savoir Eden et Selen. Le jeune homme s'approche alors des portes de la bibliothèque et découvre les résidents morts-vivants qui y errent, encore incapables de détecter la présence du groupe. Après son habile langage des signes, ceux restés en arrière s'approche dans l'espoir de comprendre les gestes du jeune filou, avant de découvrir la situation par eux-mêmes. De son côté, le semi-elfe s'infiltre dans l'immense hall principal, découvrant par ailleurs un nouveau bain de sang semblable à celui du poste de garde. Malgré ses idées noires, son infiltration jusqu'à la seconde entrée se fait sans encombres et sa position stratégique lui assure une frappe efficace sur les trépassés si l'envie lui prend de se lancer à l'attaque. Dispersés non loin des portes où sont amassés la majeure partie de l'équipe, les morts-vivants emplissent la pièce de leurs complaintes. Le groupe est séparé, mais le plan d'attaque se dessine doucement dans la bibliothèque qui semble être le lieu d'une nouvelle bataille pour les aventuriers du Manoir.


Qu'allez-vous faire ? Le choix est vôtre, aventuriers.


--------------------------
Récompenses :
  • Adam = 0,5 (Questions et élaboration d'un plan) : 0,5 XP
  • Eden = 0,5 (Élaboration d'un plan et chouinage de qualité) : 0,5 XP
  • Selen = 1 (Mise en pratique d'un plan) : 1 XP
  • Fromritt = 0,5 (Préparation au combat) : 0,5 XP


Rapport des blessures :
  • Fromritt = Blessure légère à l'épaule (Acharnement sur la lourde porte en bois.).
"Bwaf Assistance, que puis-je faire pour vous ?"

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TGM
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par TGM » dim. 4 août 2019 10:27

-----E-----


Mathias a bien de la chance qu'il me faille le garder en vie pour obtenir les trois mille yus de récompense, sinon je lui mettrais une épée dans le dos à la première occasion ! Cet empaffé me traite de chiard et de mange-merde, comment ose-t-il ?! Cette expédition qui ne sert qu'à ramasser de vieux morceaux de papier, c'est peut-être pas digne d'un chiard plein aux as qui pique une crise ?! Et "mange-merde", qu'est ce que c'est que cette expression aussi stupide que lui ? S'il avait connu la faim, ne serait-ce qu'un seul jour dans sa vie, il saurait que rien ni personne ne mange de la merde. Des restes moisis, des cadavres plus ou moins rances, des insectes, voire, plus les cas les plus extrêmes, du bois, de la boue ou de la terre, voilà ce qu'on mange - ou qu'on mâchonne pour tromper notre corps - quand on crève de faim, mais de merde? Jamais, personne n'est idiot à ce point... Sauf peut-être lui et ceux de sa caste qui parlent sans savoir et pensent que tout leur est dû. Ah si seulement Selen n'avait ressuscité son abruti de chien de garde, sans doute Mathias ferait-il moins le malin et traiterait un peu mieux ce qu'il reste du groupe ! Si seulement le portail n'avait pas cédé en m'enfermant ici avec eux, je les aurais laissé mourir ici et tant pis pour eux... Je ne me suis intéressé jusqu'ici qu'à trouver de quoi augmenter ma paye sans les mettre en danger, mais s'il le prenne ainsi, je ne vais plus maintenant m'intéresser qu'à sauver ma peau, indépendamment de la leur. Entre les menaces, celles de son lèche-cul de clébard, et les autres qui restent indifférents "comme de vrais mercenaires", je me demande si les vivants ne seraient pas plus dangereux pour moi que les morts...

Aussi empaffé soit-il, Mathias prend en compte ma suggestion de nettoyer la zone, et prévoit même de nous récompenser le cas échéant, mais, comme tout chiard capricieux, considère que son temps est précieux et préférerait que l'on s'occupe uniquement de ses objectifs personnels. Selon lui, nous savons où nous devons l'emmener - c'est fou comme ce prétentieux n'imagine pas qu'on puisse ne pas savoir lire. M'enfin, avec ma chance, je me doute qu'il s'agit des pièces à l'autre du bout du manoir, j'espère juste qu'à part lui et Edgar, qu'il serait agréable de voir mourir à nouveau, personne n'est assez stupide pour foncer dans le tas sans couvrir ses arrières, uniquement pour plaire au noble.

Alors que je fais de grands signes pour leur dire de rappliquer, je vois bien sur leurs visages qu'aucun d'eux ne comprend mon message et qu'ils ne se rapprochent que pour comprendre ce que j'ai essayé de leur communiquer. Tous sauf Selen qui part en direction de l'autre porte. Je me souviens qu'il y avait une autre entrée à cette pièce sur le plan, mais je n'ai aucun moyen de savoir s'il a parfaitement compris mon message et cherche à prendre les morts à revers ou s'il a simplement encore moins compris que les autres, quoi qu'il en soit, les râles sont bien trop proches pour que je me risque à l'appeler de vive voix. Pendant que les autres me rejoignent, je réfléchis à un plan d'action. J'aimerais bien qu'Edgar et Fromritt passent devant pour attaquer, mais le garde du corps refuserait sûrement pour pouvoir me surveiller et m'obligerait à passer devant lui. L'idée de me retrouver seul face à une bande de mort-vivants me hérisse le poil de peur. Comme ils ne m'ont pas encore rejoint, j'essaye de me préparer mentalement à prendre la tête du groupe en repensant à la sensation de sécurité que j'avais derrière le portail.

Je suis alors frappé par les visages mélancolique que j'ai vu juste avant de les attaquer. Comme si, l'espace d'un instant, ils m'avaient pris pour un des leurs et non comme une proie. Mais pourquoi ? La seule différence avec le reste du groupe était l'équipement ramassé un peu plus tôt sur leurs anciens collègues. Ils n'ont cependant pas eu l'air moins agressifs envers Mathias ou Edgar qu'ils sont censés reconnaître, alors pourquoi ? Sûrement pas mon âge, le premier que j'ai croisé n'a pas hésité à m'attaquer. L'odeur de cadavre putride qui émane de cet équipement ? Si c'était le cas, cela voudrait dire que je suis moins bloqué ici que je ne l'ai cru et que, contrairement aux autres, je pourrais me fondre parmi les morts et me déplacer sans trop de danger. Cette hypothèse est des plus séduisantes, mais peut aussi très vite me coûter la vie si je me trompe. Je décide de profiter de l'occasion pour la tester et demande en chuchotant au groupe près de moi de me laisser de temps de le faire.

"J'veux tester un truc... Attendez un peu, sauf si je crie."

Afin de mettre toutes les chances de mon côté, je jette un nouveau coup d'œil dans la pièce pour observer la démarche des morts, afin de les imiter. Je m'affaisse donc sur mes genoux et laisse ma tête basculer en arrière, pouvant faire croire à un torticolis particulièrement désagréable. J'entrouvre alors la bouche, comme un mort de soif et, les bras ballants, mon épée émettant un bruit des plus désagréables en traînant contre le sol, je m'avance en titubant et essayant d'avoir l'air le plus désarticulé possible. Je m'approche alors lentement des zombies avec le regard perdu droit devant moi - tout en les surveillant avec ma vision périphérique - et me joint à leur concert de plaintes, de gémissements et de grognements en me torturant la gorge.

"Aaargh... krrrhhh... eeuarkh..."

Le crissement de mon épée sur le sol attire l'attention des morts les plus proches qui se tournent dans ma direction. Je sens alors des gouttes de sueur glacée perler et couler le long de mon échine. Je ne m'arrête cependant pas d'avancer dans leur direction, jugeant que la distance entre nous est suffisante pour une retraite éclaire en cas de problème. Pour mon plus grand plaisir, ils finissent par se détourner de moi en me considérant comme l'un des leurs. Ça marche, c'est génial ! Je dois faire un énorme effort pour ne pas laisser un sourire déformer mon visage, tant la satisfaction qui m'envahit est grande. Je suis certain que les autres ne tarderont pas à attaquer, alors je me mêle aux morts-vivants pour les prendre par surprise. Ils n'ont après tout même pas l'air armés avec leurs habits de serviteurs, je leur donne encore moins de chances qu'à ceux de l'entrée du domaine, autrement dit : aucune. En attendant que le groupe de mercenaires - dont je suis à présent beaucoup moins dépendant - ne passe à l'assaut, je profite d'être parmi les morts pour regarder discrètement sur les tables s'il n'y a pas de bijoux ou d'autres petits objets de valeur abandonnés. Je ne me risque pas à les prendre pour l'instant, me doutant que tout le groupe m'observe d'un air ahuri, mais je jette tout de même un coup d'œil pour savoir si revenir dans cette pièce peut être intéressant si je devais leur fausser compagnie.

[HRP: s'approche des morts-vivants en les imitant et se mêle eux + en profite pour regarder s'il y a des bijoux ou autres petits objets de grande valeurs abandonnés sur les tables, ne fouille pas, ni ne ramasse, regarde simplement en continuant de se faire passer pour un mort]

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Adam Von Demorlys
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Adam Von Demorlys » mar. 6 août 2019 18:36

Le petit groupe avait réussi à atteindre et à se réfugier dans l'imposant manoir, mettant ainsi une distance plus que bienvenue entre leurs personnes et les nombreux morts-vivants qui rôdaient à l'extérieur. La pression redescendait enfin. La situation aurait encore plus pu se calmer sans l'impétueuse mise au point qu'essuya Eden. Il était évident que cela serait tombé tôt ou tard. Vint ensuite un sujet qui intéressa bien plus le jeune mage, et qui concernait l'origine des deux créatures dont ils avaient croisé la route. Seul Edgar semblait avoir une des deux réponses, et cette dernière laissa le jeune bourgeois interloqué. La manière dont en parlait l'homme de main laisser penser qu'il s'agissait là non d'une espèce, mais d'une créature unique en son genre. Une monstruosité unique sur le continent, voir même dans tout Yuimen, et qui avait pointé le bout de son nez pour dévaster le bâtiment dans lequel ils s'étaient retrouvés quelques instants plus tôt.

(Bon sang mais dans quoi a t'on mis les pieds?)

Se ressaisissant, Adam se rapprocha ensuite d'Eden qui voulait attirer leur attention, sur la pièce qui se trouvait être la bibliothèque. Stupéfait Adam cligna des yeux lorsqu'il vit l'adolescent s'engager dans la vaste pièce, avec la démarche d'un ivrogne et en émettant les mêmes bruits rauques d'un... Ben d'un zombie.

(Mais qu'est ce qui lui prend? Il tient vraiment à ce point à écourter son espérance de vie durant cette expédition ?)

Le bourgeois se rapprocha alors, tout en restant derrière le mur, mais en passant tout de même la tête afin de mieux observer la scène. L'espace de quelques secondes le mage l'imagina sans peine pris à partie par les mort-vivants, acculé contre un mur et rongé jusqu'à l'os. Adam dressa alors lentement sa baguette, avec l'idée de relancer le sort qu'il avait utilisé dehors si la situation dérapait. Et ça avait l'air parti pour, car les non-morts de la pièce portèrent rapidement leur attention sur le nouvel arrivant... Mais cela ne dura que quelques secondes avant qu'ils ne retournèrent à leur macabre errance. Sidéré le mage chercha une explication rationnelle à tout cela, il ne suffisait quand même pas juste de les imiter, ça se saurait. Etait-ce parce que l'adolescent avait pratiquement la peau sur les os et offrait donc une trop maigre proie ? Non de simples zombies ne raisonnent pas à ce point. Les yeux du bourgeois s'attardèrent donc sur ce que portait le blondinet. Ce dernier revêtait les protections nauséabondes qu'il avait récupérées sur les corps, au début de leur expédition. Etait-ce la forte odeur qui s'en dégageait qui les leurrait. Une hypothèse qui méritait qu'Adam se penche dessus plus tard. En attendant Eden était en place et Selen avait peut être également atteint un endroit qui lui permettrait de prendre ces nouveaux ennemis en revers, une fois le combat engagé. Mais il restait effectivement à engager l'offensive. Le regard du mage se porta alors tout naturellement sur Fromritt et Edgar, dont les compétences étaient bien plus adaptées à ce genre de situation. Mais soudain une idée lui vint en tête, il marmonna donc à l'attention du trio de guerriers :

« Je viens de penser à quelque chose, postez vous de chaque côté de l'entrée de manière à ce qu'il ne vous voit pas. Je vais les inciter à venir, vu la largeur de la porte ils devraient passer au compte goutte, ce qui facilitera la chose. »

Adam s'avança alors sur le seuil de l'entrée, tout en dégainant son épée d'un geste qui manquait de fluidité. Décidément il ne serait jamais à l'aise avec ce genre d'objet, mais ce n'est pas grave son premier objectif n'était pas de combattre, du moins pas de suite. Le bourgeois tapota alors le plat de sa lame sur le mur qui se trouvait juste à sa droite. Le tintement métallique rompit alors le macabre concert de grognements, et Adam se retrouva l'instant suivant la cible de plus d'une demi-douzaine de paire de yeux vides, au sein desquels toute étincelle de vie s'était depuis longtemps envolée. Et bien que ces morts-vivants n'avaient rien de très impressionnant, la scène lui fit tout même parcourir un frisson glacé le long du dos. Se ressaisissant le mage continua son petit manège. Son idée d'attirer l'attention des non-morts se concrétisa encore plus, lorsque ces derniers commencèrent à traîner leurs pieds dans sa direction. Adam recula petit à petit, prenant garde de bien rester dans leur champs de vision. Le mort-vivant le plus proche n'était maintenant qu'à trois mètres de lui, et approchait tout en claquant sinistrement des dents. Adam recula en suivant la même cadence. Une fois le seuil de la porte à nouveau franchie, mais dans le sens inverse cette fois, il continua sur deux bons mètres en marmonnant à l'adresse des trois guerriers.

« Ils arrivent, tenez-vous prêts. »

De ce qu'il avait pu voir les morts-vivants présent avaient l'air de correspondre au chiffre indiqué par Eden. Ceux se trouvant derrière seront peut être moins susceptibles de tomber dans le piège, mais ces derniers seront alors pris en revers par Eden et Selen. Le mage se tint tout de même prêt à utiliser la lame qu'il tenait dans la main. Certes ses talents à l'escrime restaient bien dérisoires en comparaison de ceux de ses compagnons, mais peut être pourrait il quand même s'avérer utile pour achever un zombi qui n'avait pas été tué sur le coup, ou pour prêter main forte. Sa baguette dans sa main gauche, Adam dressa alors son bras droit, prêt à tenter d'infliger un coup du tranchant de la lame, à tout non-mort arrivant à passer les armes des trois guerriers.



( HJ : - Propose une idée.
- La met en exécution.
- Se tient prêt à mettre un coup d'épée, si un des zombies parvient à passer les trois guerriers sans recevoir de coups létals).

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Selen
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Selen » mer. 7 août 2019 13:04

De ma position, je pouvais voir la bibliothèque sans trop craindre de me faire voir par ses occupants. Ainsi, je constatai l’arrivée – nonchalente – d’un Eden sûr de lui, poussant des grognements surprenants. Sourcil levé, je le regardai avancer, puis rejoindre le tas de morts-vivants de la salle sans que ceux-ci ne semble réagir agressivement à sa présence. Par les arcanes, ce morveux puait tellement qu’ils arrivaient à le prendre pour l’un d’eux ! Un coup de génie. J’opinai lentement du chef : au moins ne serais-je pas seul de ce côté pour l’assaut que je prévoyais.

Et celui-ci ne tarda plus : Adam sembla organiser les troupes de son côté de l’entrée, que je ne parvenais pas à voir en détail bien entendu. Je le remarquai surtout lorsqu’il s’avança d’un pas dans la pièce pour tapoter le mur près de celle-ci avec son épée. Afin d’attirer les saletés dans sa direction. Ils leur préparaient sans doute un piège bien retors qu’il semblait apte à mettre en place. Il ne restait plus qu’à agir. J’ignorais si Eden m’avait vu, dans mon coin, mais sans doute me verrait-il lorsque je chargerais ces ignominies. J’attendis que le premier zombie passe le pas de la porte vers le hall d’entrée pour entrer en action. D’un pas léger, tentant de ne pas me faire remarquer, je me glissai dans le dos de celui qui était le plus éloigné de leur porte pour lui asséner de mon épée d’argent un formidable coup d’estoc en travers de la nuque. Si ça se trouvait, ses pairs attirés par le bruit d’Adam et des autres mercenaires couvrirait mon attaque et me laisserait suffisamment discret pour poursuivre ma tâche d’élimination… Peut-être même en compagnie du petit Eden infiltré dans leurs rangs.

La stratégie était de notre côté, il ne manquait plus que l’exécution.


[HJ : Attend que les zombies soient attirés par Adam, que le premier passe sa porte et ensuite attaque simple par derrière sur zombie le plus éloigné d’eux.]

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Fromritt Verlorgot
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Fromritt Verlorgot » mer. 7 août 2019 19:08

- Fromritt écoute d'une oreille distraite les informations balancées par Edgar.
Retient que les mots choisis tendent vers l'idée qu'elle soit une seule et unique créature et non une espèce.
Pour sa part reste silencieux en s'approchant de l'adolescent.

- Fromritt réfléchit à un plan d'attaque mais se fait devancer par Eden qui s'infiltre parmi les non-morts.
Incrédule, Fromritt regarde la scène hébété puis ravi de voir qu'il est autre chose qu'un charognard criard.

- Adam fait part de son plan, Fromritt acquiesce et se prépare avec Edgar à cueillir les morts-vivants.
Fromritt se concentre au maximum pour déceler le moindre écho de panique ou de débordement au niveau de ses alliés, prêt à intervenir.
Rien de ce genre n'a l'air d'arriver, donc dès qu'il voit un cadavre à sa portée, tente de le planter en estoc avec sa nouvelle arme.

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Gamemaster2
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Gamemaster2 » mer. 7 août 2019 21:17

Intervention pour Adam, Eden, Selen et Fromritt


><


Le Manoir savait accueillir ses nouveaux invités et s'il ne leur proposait pas une danse dans le Hall principal, les aventuriers ne refusaient pas de porter la fête dans la bibliothèque. A l'origine lieu de savoir et de connaissance, la marche des morts avait souillé les précieux ouvrages des Belmont, la plupart éparpillés sur le sol et démembrés de quelques pages couvertes d'un sang séché. C'est dans ce cadre désolant qu'un audacieux plan prit forme pour nettoyer l'endroit de toute trace des trépassés dans le but de poursuivre l'exploration de la demeure.

Fidèle à ses principes, Eden suivit la folle idée de se mêler à la masse mort-vivante, comptant sur ses talents de saltimbanque et l'immonde odeur putréfiée de son équipement pour y parvenir, avec succès. Sa démarche boiteuse et son fumet de mort eurent raison de la vigilance des non-morts qui le laissèrent avancer librement parmi eux, non sans s'intéresser brièvement à lui lorsqu'une de ses plaintes sonna faux. Désormais au centre de la pièce, le jeune filou put profiter d'un meilleur regard sur les richesses de la bibliothèque, aussi pauvres soit-elles sans pouvoir fouiller de ses propres mains. Les tables, pour celles qui n'étaient pas renversées, supportaient le poids de livres encore en état, de chandeliers aux bougies éteintes ou manquantes et de feuillets désorganisés. Les étagères, encore fournies, ne contenaient elles aussi que des livres et quelques cales pour les maintenir droits. Sa position lui permit tout de même de découvrir deux corps humains, invisibles depuis les accès de la pièce. Le premier, celle d'une femme aux cheveux maintenus pas un voile, est assis contre le mur, la bouche ensanglantées et les yeux ouverts. L'une de ses hanches est manquante et ses mains sont toutes deux amputées inégalement, l'une au niveau du poignet et l'autre plus proche du coude. À ses côtés se trouve une gibecière intacte et visiblement encore remplie. Le deuxième corps est allongé sur le sol à plusieurs mètres, derrière une table renversée. Décapité, sa tête a semble t-il roulée dans un coin et arbore le même aspect que les trépassés, abîmée et décharnée à certains endroits. Outre sa robe bleue et couverte de sang, il ne semble pas avoir de sac ou même de poches dans lesquelles fouiller serait intéressant.

Alors qu'ils admiraient l'audace (ou la folie) de leur coéquipier partit explorer seule la bibliothèque, les autres membres du groupes s'étaient positionnés pour attirer et recevoir les trépassés comme il se doit, à coups de lames justement portés. À l'origine d'un ingénieux plan improvisé, Adam fournit les indications à sa petite troupe, auparavant menée par un Mathias qui semble satisfait de passer la main pour l'occasion. La volonté de ses mercenaires l'empresse de dégainer son chef d'oeuvre et de le dévoiler aux aventuriers qui ne manquent pas de l'admirer, même un court instant.
Mais l'heure n'est pas au voyeurisme et à l'excitation que certains pourraient ressentir face à un si bel objet phallique, l'urgence frappant une nouvelle fois à la porte lorsqu'Adam tape contre celle de la bibliothèque dans le but d'attirer les trépassés. Ces derniers répondent rapidement à l'appel et s'avance sans hésiter vers le jeune mage qui recule vers ses camarades, près à porter un coup fatal aux assaillants.

Plus alerte et préparé, Edgar est le premier à frapper quand l'occasion se présente. Le moulinet de sa lame est presque artistique quand celle-ci frappe le premier arrivé droit dans le torse, s'enfonçant si fort qu'elle parvient même à toucher le deuxième mort-vivant au bras. Si le premier s'effondre sans même terminer son gémissement, le deuxième recule d'un pas sous l'impact avant de s'avancer à nouveau, le bras fortement touché. Le Belmont suit la tendance et frappe d'un puissant coup d'estoc, empalant l'un des morts sur sa somptueuse épée en rageant. La créature semble à bout de souffle lorsque ses yeux s'éteignent définitivement, laissant Mathias dégager difficilement le corps de son arme. Le Verlorgot n'est pas en reste et son épée trouve sa cible dans le ventre d'une des abominations qui se renverse au sol sous la force prodigieuse du coup. Elle semble incapable de se relever, mais ses bras s'agitent toujours à la recherche d'une proie à dévorer.

Les premiers chants du combat parviennent jusqu'aux oreilles elfiques de Selen, comprenant qu'il est temps pour lui d'intervenir en accord avec son plan. Vif comme le vent, ses jambes le portent jusque derrière les trépassés, toujours en conflit. Toujours silencieux, le semi-elfe s'empare fermement de la poignée de sa lame et frappe sur l'un des retardataires, creusant un fossé dans son crâne dégarni par la putréfaction. La créature ne peut sentir aucune douleur et sa non-vie s'éteint comme elle a commencée, injustement. L'un des morts touché au bras par Edgar continue sa route, accueilli par un Adam qui joue de sa lame contre la menace. La pointe trouve raison en détachant ce qu'il reste de son bras, mais l'attaque n'est pas suffisante pour stopper le mort dans son inéluctable faim de vivants. Son poids tombe sur le jeune mage qui ne peut empêcher sa mâchoire de se refermer sur son cou, arrachant la chair et raclant contre l'os de son épaule avant d'être repoussé. Il reste, malgré la furieuse bataille, un non-vivant qui marche encore, à l'arrière du troupeau. Derrière lui, un compagnon qui tombe sous les coups dévastateurs d'un homme à la peau pâle comme la lune. Prêt à lui faire regretter son geste, il se retourne et tente d'attraper l'être qui semble particulièrement délicieux, mais seul le vide lui tiendra compagnie jusqu'à sa mort imminente. Malgré un plan exécuté avec succès, le groupe d'aventuriers n'est toujours pas sorti d'affaire.


Qu'allez-vous faire ? Le choix est vôtre, aventuriers.


--------------------------
Résultat du premier round :
  • Edgar = Blessure létale sur le Trépassé visé + Blessure grave sur un autre Trépassé !
  • Selen = Blessure létale sur le Trépassé visé !
  • Mathias = Blessure létale sur le Trépassé visé !
  • Fromritt = Blessure incapacitante (torse) sur le Trépassé visé !
  • Adam = Blessure incapacitante (bras droit) sur le Trépassé visé !
  • Trépassé sur Selen = Attaque manquée !
  • Trépassé sur Adam = Blessure grave infligée (cou) !
Deux Trépassés restants (et un au sol par Fromritt).


Rapport des blessures :
  • Fromritt = Blessure légère à l'épaule (Acharnement sur la lourde porte en bois.)
  • Adam = Blessure grave au cou (Morsure de Trépassé).
"Bwaf Assistance, que puis-je faire pour vous ?"

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Selen
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Selen » ven. 9 août 2019 14:51

Ce fut une nouvelle déculottée pour les rangs morts-vivants qui plut sur la bibliothèque du manoir. Du côté de la porte, si Adam semblait en fâcheuse posture, couché sous un zombie lui grignotant l’épaule malgré sa blessure au bras, ses partenaires s’en sortaient eux plutôt bien : Edgar (prouvant les bienfaits de la résurrection), Mathias (armé d’une superbe épée allant de pair avec sa riche armure) et Fromritt se débarrassèrent habilement de leur vis-à-vis nécrosé. Si celui du courageux brovalier remuait encore au sol, d’une frénésie bien futile, les autres étaient bel et bien raides morts. Enfin, pour de bon, quoi. Ma charge discrète porta elle aussi ses fruits, et ma lame se planta avec puissance dans la nuque de mon adversaire, fendant ses chairs putréfiées et arrachant en même temps qu’une vertèbre de sa colonne, sa vie.

Je récupérai mon arme dans la plaie à l’instant où une de ces raclures mi-morte tente de me croquer un bout… Agile, j’évitai son coup et laissai ses griffes se refermer sur le vide. Trop éloigné pour venir en secours à Adam pour le moment, je me tournai donc vers ce nouvel arrivant, tournoyant ma lame dans les airs d’un coup de taille à hauteur de sa gorge pour lui faire ravaler ses envies de m’approcher. De manière définitive, et avec décapitation à la clé, si mon coup parvenait à atteindre pleinement son but. Et si ça se trouvait, le mioche Eden se retrouverait même arrosé de sang putrescent, donnant encore plus de crédit à son rôle d’infiltré de la faction des puants.


[HJ : Attaque simple latérale sur la gorge du zombie qui m’attaque]

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Adam Von Demorlys
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Adam Von Demorlys » ven. 9 août 2019 16:17

Il ne fut pas dur de duper ces non-morts, dont l'état avait été réduit à de piètres créatures, uniquement dirigées par un simple appétit vorace. A peine Adam avait-il attiré leur attention, que leurs yeux désormais dénués de vie se tournèrent vers lui. Sans tarder ils se dirigèrent vers lui, incitant le jeune mage à reculer d'un pas mesuré afin de mieux les attirer dans le traquenard mis en place. La scène qui s'offrait maintenant à lui englobait les trois guerriers, presque tapis contre le mur, et en son centre l'entrée qu'il venait de ré-emprunter, et via laquelle les macabres horreurs s'apprêtaient à passer. Ces derniers avaient toujours leurs regards vides dirigés vers lui, et continuaient à traîner les jambes dans sa direction, nullement conscient des préparatifs de bienvenu qui les attendaient. Epée dans une main et baguette de l'autre, Adam se tint prêt, conscient que les secondes qui allaient suivre allaient se passer très, très vite. Et il ne se trompa pas. A peine le seuil de la pièce franchie, que le premier mort-vivant fût accueilli par un moulinet expert venant de l'homme de main. L'abomination, pourfendu au torse fut « tuée » sur le coup. L'attaque ne s'arrêta cependant pas là, car la lame entama également sérieusement le bras d'un autre de ses compères, qui se trouvait juste derrière et qui recula sur le coup. Un troisième fit ensuite son entrée, et fut cette fois reçu par la somptueuse lame du chef d'expédition. L'espace d'une petite seconde, le jeune bourgeois se surprit à loucher une nouvelle fois sur les détails de l'arme, curieux de savoir de quels enchantements était pourvue la redoutable lame. En plus d'être mortellement blessée, la créature sembla également perdre ses forces et s'écrasa au sol. Ce fut ensuite à Fromritt d'entrer en action, et sembla suivre l'exemple des deux autres guerriers, en pourfendant le nouvel arrivant au niveau du torse. Au détail près qu'il ne le tua pas sur le coup, mais cela avait-il une quelconque importance vue la manière dont il le cloua ensuite au sol à l'aide de son arme ?
Mais tout n'était pas fini pour autant, il en fallait plus au deuxième mort-vivant touché par Edgar pour rendre l'âme une fois pour toute. Insensible à la douleur, la blessure infligée ne l'empêcha pas de poursuivre à nouveau sa charge, et sa trajectoire ne fut obstruée par aucune autre lame. Cette fois-ci c'était à Adam de jouer. Le mage joignit ses deux mains sur la poignée de son épée, tenant simultanément le bout de sa baguette et le manche de la lame. Il était un total novice en escrime, mais il n'y avait pas besoin d'être un fin bretteur pour savoir qu'utiliser ses deux mains augmenterait considérablement les dégâts.
Seulement comment frapper ? Il ne préféra pas se hasarder à tenter d'atteindre le cou du non-mort ou d'atteindre directement le cerveau. Le jeune bourgeois ne se sentait pas assez à l'aise et préféra opter pour la simplicité pour avoir plus d'efficacité. Pour cela autant viser une partie qu'il ne pouvait que difficilement rater, à savoir le torse. Essayant de s'inspirer de ses compagnons d'aventure, Adam effectua à large mouvement et balaya l'air avec sa lame. Seulement soit le non-mort avait avancé plus vite qu'il ne le pensait, ou son moulinet maladroit avait été plus lent que prévu. La lame entama le bras de l'abomination, avec cependant suffisamment de force pour le trancher net. Cela aurait pu être un début de victoire face à un adversaire plus sensible à la douleur... Ce qui n'était malheureusement pas le cas de son assaillant. Loin de ralentir sa course, ce dernier trébucha tout de même sur le coup de l'impact et chuta, droit sur le mage.

Alors incapable d'esquiver suffisamment rapidement, Adam sentit le corps froid de la monstruosité heurter le sien et l'entraîner dans sa chute. Son dos rencontra douloureusement le sol, et il se sentit presque écrasé par une masse d'où se dégageait une odeur pestinentielle. L'horrible fumet qui assaillait ses narines n'était cependant pas sa première préoccupation. Non celle-ci concernait plutôt le sinistre claquement de mâchoire, qui retentissait à quelques millimètres de son oreille, arrachant au mage un frisson glacé ainsi qu'un brusque sursaut d'adrénaline. Sa main se débarrassant de l'épée, bien trop encombrante pour ce genre de situation, il glissa cette dernière entre le torse de la créature vorace et lui-même, rapidement rejointe par sa deuxième main tenant toujours sa baguette. Celà n'offrait cependant qu'une piètre protection. Il s'apprêtait à jeter un sort mais hélas il ne fut pas assez rapide, et la distance qu'il essayait de maintenir était malheureusement bien insuffisante. Adam le constata en sentant au niveau de son cou une douleur aussi intense qu'effroyable, ce qui lui arracha un hurlement dans lequel on percevait clairement ces deux émotions. Les dents du mort-vivant avaient pénétré tellement profondément sa chair, que le jeune bourgeois eût même l'impression que ces derniers avaient heurté un os. Mû par son instinct de survie, et sans se préoccuper de sa baguette qu'il venait de lâcher, le mage força sur ses mains avec toute l'énergie du désespoir et réussit à écarter tant bien que mal le zombi. Il parvint à redresser ce dernier quelques centimètres au-dessus de sa tête. L'abomination entra alors pleinement dans son champ de vision, et la viande que mâchonnait ce dernier fit pleuvoir sur le visage du bourgeois un petit flot de sang. Grimaçant et détournant le visage, Adam sentit ensuite quelque chose de mou, chaud et spongieux tomber à son tour sur sa joue. Retenant avec peine un hoquet de dégoût, le mage s'efforça de ne pas perdre son sang- froid. Chose difficile avec un trou béant au niveau cou, d'autant plus que le claquement de dents repris de plus belle, cherchant à nouveau à arracher un autre morceau de chair. La douleur combinée à l'effort devenait atroce, et Adam dû faire appel à toute sa discipline pour rester maître de lui-même. L'avantage qu'avait retiré le mage, à enchaîner de longues séances de méditation afin de mieux percevoir les fluides parcourant son corps ou son environnement, était que ce dernier arrivait désormais à focaliser son esprit afin de prendre le dessus sur d'intenses douleurs. Une compétence qu'il avait développée et qui ne pouvait que s'avérer utile dans une telle situation.
Ses bras tremblaient sous l'effort, et Adam sentaient ses derniers faiblir. Chose qui semblait se confirmer à mesure que le faciès macabre et carnassier se rapprochait millimètre par millimètre. Le jeune bourgeois se fit violence pour maintenir une respiration profonde et se focaliser sur son adversaire. Ses mains glissèrent alors vers la gorge du non-vivant, et agrippèrent son cou telles des serres. Son but n'était plus de repousser le zombi, mais de maintenir cette distance.
Sa blessure le lançait horriblement mais il parvint, même si c'était avec difficulté, à ne pas laisser cela entamer sa lucidité. N'empêche il avait eu chaud, à quelques centimètres près et il aurait déjà succombé à la blessure.

(Si je dois être tué ici... Ce ne sera certainement pas par un misérable pantin comme toi...)

Cette pensée fut l'étincelle qui anima un brasier de détermination, qui prit forme une fraction de seconde plus tard. Des flammes grondantes jaillirent du corps du mage et entourèrent ce dernier, attaquant ainsi à la chair se son opposant, qui l'écrasait de son corps. Le feu rougeoyant projeta sur les mur des ombres étranges et grossières, et une odeur âcre commença à envelopper la scène. La macabre créature avait-elle quand même des réflexes suffisants pour lui permettre de se redresser ou de rouler pour se mettre à l'abri ? Adam ne le savait pas et il ne chercha de toute façon pas à le vérifier. Les sons crispés qu'il émettait jusqu'à maintenant se muèrent en grognements, et ses mains empoignaient avec plus de vivacité le cou du non-mort, déterminé à ne le lâcher qu'une fois que ses flammes auront définitivement immobilisé ce dernier.


[ HJ : - Utilisation " d'aura de feu ", tout en maintenant le zombi juste au dessus de lui. ]

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Fromritt Verlorgot
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Fromritt Verlorgot » lun. 12 août 2019 10:58

Les combattants avaient brillé aujourd’hui, sous la lumière faiblissante du soleil. L’ex-mort prouva son utilité en faisant tournoyer son arme avant de l’enfoncer dans le torse de sa cible si puissamment qu’elle vint à gravement toucher le bras du non-mort derrière. La lame à l’image de son manieur, l’outil doré et trop ornementé de Mathias perfora une des engeances sans mal. Dans le feu de l’action, Fromritt n’avait accordé qu’une brève œillade à l’œuvre d’art et celle-ci ne vit qu’un Belmont avoir du mal à extirper l’acier du corps putréfier. Triste scène pour un si bel instrument.


Ce fut au tour du Verlorgot, le sang battait ses tempes et son cœur lui envoyait un flot d’adrénaline faiblarde. En effet, en pleine possession de ses moyens il aurait au moins attaquer en même temps que ses compagnons d’extermination, mais là, une fatigue légère bourdonnait dans un coin de son crâne. Qu’importait, ses réflexes d’antan reprirent le dessus puis d’une force fidèle au wiehlenois, lança sa pointe dans les viscères du mortifère. La puissance délivrée fut telle, qu’il en fut projeté en arrière avant allongé au sol, juste capable d’agiter les bras, un peu comme une tortue sur le dos.


Sans chercher à comprendre ce qu’il se passait autour, notre tulorien voulut définitivement en finir avec cette abomination. Il fit geste sec pour dégager le sang putride sur les tranchants, il piétina et écrasa l’une des mains de la créature puis donna un dernier coup d’estoc en visant la tête du monstre. Au même moment une chaleur intense émana de son côté. Une fois la besogne fait, il détourna le regard pour voir Adam aux prises avec un trépassé. Un allié qui était dans le besoin à en juger par la tâche rouge sang de son cou. Cependant, du feu le protégeait et attaquait la chair pourrie de son ennemi, il fallait attendre qu’il en termine avec lui pour pouvoir lui venir en aide.


Si sa cible avait succombé à son dernier coup, Fromritt chercha autour de lui un quelconque tissu assez propre et long pour en faire un bandage digne de ce nom.


[HRP: -Fromritt a donc touché au bide la créature puis sans faire gaffe à c'qu'il se passe va écraser une main pour être safe afin de coller un coup d'estoc dans le crâne de la bête.

-Si le coup est fatal et réussi, s'empresse de voir si quelque chose dans la pièce peut servir de bandage pour la blessure d'Adam.]

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TGM
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par TGM » mar. 13 août 2019 09:45

-----E-----


À présent que je suis au milieu de la salle, je remarque qu'il n'y a pas grand chose d'intéressant dans cette bibliothèque. Il n'y a en effet ici, chose étonnante, que des livres et des parchemins, rangés dans les étagères, ouverts sur les tables ou étalés au sol au pied des tables renversées. Mon regard se pose ensuite sur deux morts, un peu moins actifs que les autres. Le premier décapité, ne risque plus de se relever, mais n'a pas de poches à fouiller. Le second, ou plutôt la seconde, est assise dans un coin avec la bouche et les yeux ouverts, gardant une gibecière apparemment bien remplie près de ses poignets tranchés. Alors que je m'apprête à avancer vers le cadavre aux cheveux voilés, j'entends un tintement métallique à l'autre bout de la pièce et aperçois Adam, bien visible au travers de la porte, une épée en main.

(Quel inconscient...)

Suivant toute attente, les morts se précipitent dans sa direction, mais tombent un à un en passant la porte, comme si le reste du groupe les attendait en embuscade. De son côté, Selen fait irruption par l'autre porte de la pièce et se jette sur l'un des retardataires qu'il tue définitivement d'un coup d'épée. Si un autre mort vivant tente de s'attaquer à lui pour misérablement échouer, je ne m'inquiète pas pour le semi-elfe et le laisse se débarrasser de ce dernier opposant.

Je m'approche donc prudemment du cadavre aux yeux ouverts, suspectant que ceux-ci ne retrouvent brusquement une forme de vie à mon approche et me prépare à frapper au moindre mouvement. Lentement, je m'approche pas à pas et, si le cadavre ne bouge pas, je m'attends tout de même à ce qu'il me bondisse dessus lorsque je me saisirai de la gibecière. Peut-être suis-je paranoïaque, mais je compte bien utiliser cet ennemi immobilisé par sa hanche en piteux état pour améliorer ma technique de combat. Serrant mon arme des deux mains, je concentre toutes mes forces dans celle-ci et fixe du regard le cou du mort que je m'apprête à trancher pour éliminer toute menace en visualisant encore et encore, à chaque pas, le mouvement que je m'apprête à faire pour ne pas le rater et m'exposer au danger. Lorsque j'arrive enfin assez près pour qu'il soit à portée de ma lame, je pivote ma hanche tenant mon arme loin par-dessus mon épaule pour lui donner un maximum d'élan puis, aussi vite que je le peux, me détend comme un ressort et envoie le tranchant de ma lame s'enfoncer dans le cou de ma victime le trancher avec toute la force que je peux avoir.

[HRP: Continue son apprentissage de trancheur en tentant de décapiter le cadavre près de la gibecière qu'il prend pour un mort-vivant.]

470mots

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Gamemaster2
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Gamemaster2 » jeu. 15 août 2019 23:55

Intervention pour Adam, Eden, Selen et Fromritt


><
Déterminé à éliminer la menace, Selen s'en tient au plan initial et continue à faucher les rangs des morts. L'état de son compagnon l'inquiétait et c'est d'un somptueux tour de poignet qu'il trancha la gorge de son assaillant, incapable de garder la tête sur les épaules. Cette dernière se renversa en arrière, retenu par quelques lambeaux de chairs dans la nuque avant de percuter le sol dans un bruit peu ragoûtant. Au même moment, la silhouette de Mathias se dévoilait devant le semi-elfe, s'extirpant du groupe derrière la porte. Épée à la main, il semblait vouloir lui porter assistance, mais se détendit rapidement en constatant l’efficacité de son mercenaire.

Le Verlorgot choisit d'en finir avec le trépassé estropié plus tôt, arrachant violemment les dernières brides d'humanité de sa carcasse. Un long gémissement essoufflé accompagna la mort de la créature, à même de rejoindre les siens tombés au combat. Cependant, la lutte reste sérieuse entre Adam et son opposant, la mâchoire recouverte du sang de son adversaire. Sa nouvelle peinture de guerre ne semble pas effrayer le jeune mage qui concentre son pouvoir tandis qu'il résiste au poids qui tente de l'écraser de nouveau. L'adrénaline coulant dans ses veines, il parvient à faire appel à ses fluides lorsque l'air s'embrase de lui-même, carbonisant la chair de la créature dans une combustion spontanée. Un râle s'échappe de sa gorge en fusion, mais ses muscles ne semblent pas vouloir se détacher de cette proie si appétissante après y avoir déjà goutté une fois. Soudainement, la lutte devient plus simple pour Adam qui sent les forces du trépassé diminuer drastiquement tandis que la pointe d'une épée traverse son flanc. La créature finit par s'effondrer et les flammes par s'éteindre d'elles-même, laissant au sol ce qui reste d'un corps vaguement humain.

Les morts-vivants le sont désormais définitivement et l'expédition a survécu à une nouvelle bataille, cette fois-ci plus percutante. L'état d'Adam est inquiétant et Fromritt l'a très bien compris, s'activant à l'intérieur de la bibliothèque pour y trouver de quoi limiter l’hémorragie. Sa recherche paniquée intervient au moment où le bruit d'une lame qui rencontre sa cible résonne entre les murs de la pièce, découvrant la silhouette d'Adam au fond de la pièce. L'écho du bruit est entendu par toute l'équipe et Edgar retire sa lame du corps putréfié de sa victime pour rejoindre le Verlorgot, visiblement inquiet.

Image

"Prenez garde, il y en a peut-être d'autres. "

Au terme de sa recherche, le brovalier ne trouve aucun tissu sain susceptible de convenir à son compagnon, qui va devoir compter sur autre chose pour se panser. Les habits des pestiférés sont une dangereuse solution et les rideaux de la pièce sont trop sales et abîmés pour être utilisés. Le combat est terminé et la bibliothèque est aux aventuriers, qui peuvent désormais souffler après cette rencontre fortuite et peut-être mettre à profit ce nettoyage, car le Manoir cache encore bien des secrets.

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  • Guerriers qui ne demandent qu'à être récompensés, vous désirez peut-être récupérer le butin de vos exploits ? Le voici !
    ► Afficher le texte
  • Les environs ne demandent qu'à être observés ! La bibliothèque mérite peut-être une fouille approfondie ?
  • Qu'importe les livres, il y a d'autres endroits à explorer ! Peut-être le Hall principal ? La meilleure solution n'est-elle pas de foncer jusqu'aux anciens appartements de Mathias ?
  • La demeure des Belmont est trop terrifiante ? La porte d'entrée peut toujours être ouverte, si vous préférez la compagnie des morts...
  • Les idées sont faites pour être suivies ! Peut-être qu'un autre choix se prépare dans votre esprit...
Que décidez-vous, aventuriers ?

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Récompenses :
  • Adam = 3 (Rude combat contre les trépassés) : 3 XP
  • Eden = 1 (Exploration osée) : 1 XP
  • Selen = 1 (Décimation complète de l'arrière-garde des trépassés) : 1 XP
  • Fromritt = 2 (Altercation mouvementée contre les trépassés) : 2 XP

Rapport des blessures :
  • Fromritt = Blessure légère à l'épaule (Acharnement sur la lourde porte en bois.)
  • Adam = Blessure grave au cou (Morsure de Trépassé).
"Bwaf Assistance, que puis-je faire pour vous ?"

Image
L'appel au standard "Bwaf Assistance" est taxé à hauteur de 90 Yus suivi d'une tarification de 25 Yus par minute. La discussion est susceptible d'être enregistrée s'il y a un os.

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Fromritt Verlorgot
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Fromritt Verlorgot » mer. 21 août 2019 12:48

L’estoc fit mouche et conscient de la première fissure de son arme familiale, il retint sa nouvelle lame pour qu’elle ne percute ni ne racle le sol. Net, précis, la mort s’était emparée une fois de plus de la vie de cette personne, visiblement innocente des folies de ses maîtres, mais libérée de son tourment. En y réfléchissant, il est vrai que presque chaque tué n’avait jamais désirait finir dans cet état macabre. Que tout ici résultait d’une soif d’aventures et de connaissances interdites.


N’y pense pas Fromritt, pas pour l’instant du moins… Pensa-t-il, inébranlable.


Une fois cette pensée chassée, le Verlorgot se donne pour mission de trouver de quoi aider son compagnon. Au cours de sa recherche un bruit métallique retentit et celui de la chair déchirait également. Alors que Fromritt ignora ce bruit, ayant remarqué Adam plus tôt s’entraîner avec son épée, Edgar s’approcha de lui pour l’inciter à rester sur ses gardes. Après deux, trois œillades infructueuses, relevant le fait qu’aucun tissu, qu’aucune étoffe ne pouvait servir de bandage, il se retourna un demi-sourire au visage et les yeux fatigués posé sur l’homme de main.


T’en fais pas, va. Je suis constamment sur mes gardes, depuis plus de trente ans, ha ha. Une faiblesse dans la voix, un rire trop bref puis il repartit chercher de quoi soigner Adam, en vain.


Par dépit, l’espadonneur s’activa aux côtés du magicien de feu et de ténèbres.


J’ai essayé de te trouver de quoi faire un bandage, ici, sans succès… Désolé. La mine navrée, il approcha sa grosse main de la plaie d’Adam. Tu vas vite t’affaiblir, j’vais appuyer fort pour limiter l’hémorragie, appuis-toi sur moi le temps qu’on te trouve quelque chose. Notre chic tulorien offrait son dos au sorcier et était à son écoute s’il désirait quoique ce soit.

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Selen
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Selen » mer. 21 août 2019 15:07

Tous les morts périrent. Le mien plus nettement que les autres, sans doute. Ma lame souligna sa gorge d’un sourire post-mortel qui s’ouvrit en grand, laissant sa tête tomber en arrière comme s’il riait subitement aux éclats. Jusqu’à ce que sa peau nécrosée se déchirât, laissant sa boule de tête choir au sol dans un bruit de chairs que l’on presse. Mathias, comme venant à mon secours, apparut devant moi. Nous échangeâmes un regard, je lui fis un signe de tête pour signifier que tout allait bien, que la menace avait été éliminée de mon côté.

Du leur, c’était un peu plus la pagaille : Adam dut faire preuve de ses talents de mage flamboyant pour rôtir l’ordure sur pattes qui se repaissait de ses chairs avant même de l’avoir tué. Le cadavre carbonisé fut projeté sur le côté, révélant un nobliau fort blessé. Une morsure au cou, ayant arraché sa chair sur plusieurs centimètres. C’était moche à voir. Edgar nous pressa de rester sur nos gardes, et Fromritt le rassura sur ce point. Le brovalier, généreux et altruiste, s’enquerrait déjà de l’état inquiétant du mage. Je m’en approchai à mon tour, tout en répondant moi-même à Edgar :

« Il ne semble pas y avoir de menace directe dans le grand hall à côté. Juste des cadavres immobiles étalés au sol. »

Je tournai la tête vers Eden, qui s’était une fois de plus montré plus qu’inutile dans ce combat. Un endroit sûr où le laisser fourrer ses salles pattes de pilleurs de cadavres, en somme. Pour ma part, je délaissai le butin éventuel habillant ces morts putréfiés. Je n’avais aucune envie d’embaumer le moisi comme le blondinet omyrien. À tout hazard, je laissai un œil traîner dans la bibliothèque, voir s’il n’y avait pas là une armure sur mannequin, de celles que l’on expose. Comme celle que Mathias avait lui-même sur le râble. Je ne me contenterais pas de moins. Mais l’heure n’était de toute façon pas au pillage : Adam se tordait de douleur, et j’approchai enfin de lui, posant une main sur l’épaule du Verlogot pour lui signifier que je prenais les choses en mains. J’approchai ma paume de la gorge du blessé et laissai mes fluides s’écouler hors de celle-ci en un souffle salvateur, visant à réparer ses tissus abîmés. Un souffle que les fanatiques religieux associaient aisément à Gaïa, dans sa forme primaire, mais qui ici était bien loin de ressembler à tout aspect de la déesse immaculée : la magie était grise, lumineuse certes, mais sans teinte éclatante ou pure.

Tout en laissant ma magie infuser, espérant qu’elle ne ferait pas faux bond, je commentai froidement :

« Soyez plus prudents. Ne surestimez pas vos capacités. Je ne serai pas toujours là pour vous sauver. Ne restons pas ici : les appartements ne sont pas très loin : rendons-nous là-bas au plus vite, sans causer plus de remous inutiles. »

Pas la peine de chercher à se battre : nous n’étions pas là pour ça. Et puisque Mathias semblait trop remué pour prendre des décisions, je le fis pour lui. Qu’il me suive ou non ensuite revenait au même pour moi. Ils n’auraient qu’à s’en mordre les doigts.

Ma magie fit son effet sur le jeune noble, qui vit son horrible plaie réduite à néant, ou presque. Une petite griffure dont il n'aurait bientôt plus qu'un mauvais souvenir. Mon oeuvre faite, je mis en action mes propres paroles, et me dirigeai à nouveau vers le hall, avançant prudemment, afin de partir en direction des appartements.


[Tentative d'utilisation du souffle de Gaïa au rang 2 sur Adam
Retour dans le Grand Hall pour me diriger prudemment vers les appartements]

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Adam Von Demorlys
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Adam Von Demorlys » jeu. 22 août 2019 14:04

Les flammes léchaient la chair de son sinistre adversaire, répandant autour d'eux une odeur tout aussi âcre que nauséabonde. Mais il en fallait plus pour déconcentrer Adam, qui s'efforçait tant bien que mal de tenir le non-mort à une certaine distance. La peau et la viande morte avaient beau se consumer, cela ne semblait pas entamer l'appétit et l'énergie de la monstruosité. Adam sentit alors les forces du zombie chuter soudainement, et finit par chuter sur le côté. Les flammes s'éteignirent en même temps que le simulacre de vie qui animait le macabre pantin. Le jeune mage prit conscience qu'un de ses compagnons lui était venu en aide, mais il aurait été incapable de savoir lequel. Sa vue se brouillait légèrement et la vaste pièce lui donner la désagréable sensation de tourner sur elle-même.
Grimaçant et haletant, il se redressa avec peine sur un coude. Adam sentit alors le dos de sa tunique coller à sa peau, du côté où la sinistre créature avait infligé son impitoyable morsure. Il perdait beaucoup de sang, une bonne moitié de son vêtement avait perdu sa couleur d'origine et était devenue complètement poisseuse. Le jeune bourgeois garda cependant toute lucidité. Une présence d'esprit qui lui permit de tout de même réaliser, qu'il ne fera certainement pas faire long feu dans un tel état. Tout ça parce qu'il avait préféré économiser ses fluides en se rabattant sur cette maudite épée. A la fois dépité et furieux contre lui même, Adam vit le Verlorgot le rejoindre. Ce dernier se pencha sur lui tout en s'excusant de n'avoir rien trouvé qui pourrait faire office de bandage. A défaut de cela et tel un digne brovalier, Fromritt offrit au mage son dos pour le soutenir. Alors qu'il s'apprêtait à se redresser tant bien que mal, le jeune mage vit Selen les rejoindre.et faire comprendre à l'imposant guerrier qu'il s'occupait de la suite. Le semi-elfe inspecta d'un rapide coup d'oeil la vilaine blessure, et Adam lui facilita la tâche en tournant légèrement la tête. Le mystérieux combattant apposa ensuite sa paume et délivra une petite quantité de fluide. Sur le coup le mage tressaillit légèrement en sentant cette dernière mais se détendit ensuite rapidement. C'est vrai qu'il avait déjà vu Selen ramener un décapité à la vie, au final qu'était cette morsure en comparaison ? La douleur se dissipa alors rapidement. Une étrange sensation indiqua à Adam que ses tissus étaient en train de se reformer, et sentit ses forces revenir en bonne partie. Une chose l'interpella cependant, c'est intrigué qu'il glissa un œil au fluide qui émanait de la main du semi-elfe. Ce dernier était d'une apparence que le jeune mage n'avait encore jamais vue. Un tel sort correspondait à un sortilège de lumière non ? Cependant la magie que mobilisait le semi-elfe était d'un éclat terne, presque grisâtre. Adam était toujours en plein questionnement lorsque Selen mit fin au sortilège, et se redressa et incita à sa manière à faire preuve de plus de prudence à l'avenir. Et le jeune bourgeois ne pouvait pas lui en vouloir pour cela. Ils étaient encore au début de leur expédition et ne pouvaient déjà se permettre de gâcher de précieuse ressources, d'autant plus qu'ils ne savaient toujours pas ce qui les attendait précisément.
Se redressant précautionneusement, Adam hocha légèrement la tête souffla donc un « Merci », aux deux combattants. Il passa ses doigts à l'endroit où un morceau de chair avait été ôté, et ne sentit plus qu'une légère marque, comme lorsque l'on effleure la croûte d'une récente plaie.

Il avait eu chaud, une telle erreur ne devait pas se renouveler et pourrait être fatale. Selen s'éloignait déjà en direction des appartements. Le jeune mage glissa un regard à la bibliothèque, où Eden s'en était visiblement aussi bien tiré. Adam se serait bien attardé sur les rayonnages en demandant au maître de maison s'il pouvait emporter un ou deux ouvrages, mais il avait suffisamment et bêtement perdu de temps comme ça. Le mage se pencha donc pour ramasser la grossière arme de métal qu'il avait lâchée lors de sa confrontation, la glissa dans le fourreau qui était accroché à sa ceinture et garda en main sa précieuse baguette.

Alors que le jeune bourgeois emboîta le pas au semi-elfe, il s'adressa aux personnes à proximité tout en prenant garde de ne pas élever la voix plus que nécessaire.

« Si je ne me trompe pas les cuisines se trouveront juste à notre gauche. Ca pourrait être intéressant d'y faire un crochet afin d'y prendre quelques vivres. On ne sait pas combien de temps tout ça va nous prendre et ce qui nous attend, tout ce qui pourra nous redonner un minimum de force ne peut être que bénéfique. »

Se dirigeant vers le hall principal, Adam ralentit, s'arrêta et jeta un coup d'oeil inquisiteur à l'intérieur, à l'affût du moindre signe de menace.

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TGM
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par TGM » jeu. 22 août 2019 18:36

-----E-----


Lorsque mon épée atteint le cou du cadavre et fait voler la tête loin de ses épaules, le bruit du métal ayant percuté l'étagère de bois juste derrière se répand dans toute la pièce. À présent certain que je ne risque pas d'être attaqué, je m'empare rapidement de la gibecière et en inspecte le contenu. Sitôt fait, je la glisse dans mon sac avant que quelqu'un ne s'approche attiré par le bruit et retourne vers le groupe, mon épée ensanglantée en main. C'est à cet instant que j'entends Edgar mettre en garde Fromritt sur la présence éventuelle d'autres morts-vivant. Après que l'espadonneur se soit éloigné en rassurant le garde du corps sur son attitude prudente, je lui indique ma lame écarlate en déclarant:

"Plus rien de ce côté en tout cas, je m'en suis occupé."

Voyant le grand brun et le semi-elfe s'affairer autour d'Adam qui reste au sol, j'en conclus que son plan n'a pas fonctionné comme prévu et qu'il s'est fait blesser, un de plus. Si Selen a déjà été capable de ramener le garde du corps à la vie, je pars du principe qu'il sait s'occuper seul du jeune bourgeois. Mon regard parcourt ensuite les cadavres répartis autour du groupe, j'entreprends de ramasser sous le regard sévère d'Edgar une paire de bottes, une paire de gants, et une tenue de servante, et cela, en ne quittant des yeux le garde du corps que par de brefs instants. Ma collecte terminée, je lui fourre le tout dans les bras sans lui demander son avis et lui sors avec un sourire moqueur:

"T'as dit que tu voulais me surveiller, hein ? T'auras besoin d'au moins ça pour me suivre parmi les morts sans te faire tuer... Encore une fois."

Cette boutade, ayant pour seul but de voir la tête de ce grand gaillard envisager l'idée de s'habiller en soubrette, me donne cependant une idée. Mathias semble presser de partir et nous avons selon lui beaucoup à faire. Si je pars seul ramasser les documents avec Edgar, je pourrais sans doute m'en débarrasser et fouiller en paix les chambres gorgées des bijoux oubliés sur place et pendant ce temps, le reste du groupe irait chercher la source du problème avec Belmont. Si son fidèle Edgar m'accompagne, le noble devrait me faire confiance. Je m'approche donc de notre commanditaire à l'instant où Adam se relève, apparemment indemne et lui suggère.

"Seigneur Belmont, si j'ai bien compris la mission, on doit chercher des papiers dans votre chambre et trouver un moyen d'arrêter les morts-vivants. On irait peut-être plus vite en se séparant ? Vous avez vu comme j'ai réussi à me fondre parmi les morts ? On dirait que ça vient de ces habits puants, je viens d'en donner à Edgar. Ensemble, on pourrait aller chercher vos papiers pendant que vous aller à la zone d'excavation avec le reste du groupe. En se fondant dans les morts, on pourrait être rapides, discrets et éviter tout combat. J'ai bien compris que vous ne me faites pas confiance, mais avec Edgar qui me surveille, je ne risque pas de dérober quoique ce soit. Comme il doit bien connaître mieux les lieux, cela nous permettrait d'agir rapidement puis de vous rejoindre au cas où vous ayez besoin de renforts. Sinon je peux aussi y aller avec vous, mais vous avez l'air d'avoir plus étudié le problème des morts que votre garde du corps pendant le voyage en cynore et seriez donc plus utile dans le groupe se concentrant sur cet objectif."

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Gamemaster2
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Gamemaster2 » ven. 23 août 2019 20:43

Intervention pour Adam, Eden, Selen et Fromritt


><

Le combat terminé, Mathias observe un instant la bibliothèque sans pour autant mettre les mains à la fouille. Ses pas l'emmènent jusqu'au fond de la pièce, là où Eden s'était aventuré plus tôt. La scène macabre qu'il découvre lui tire un raclement de gorge tandis que ses yeux parcourent les corps, préférant se retirer pour rejoindre le groupe. Edgar, toujours prêt de son commanditaire, se tient à quelques mètres de ce dernier lorsque le jeune Omyrhien s'approche, les bras chargés de cadeaux malodorants. Immobile et les bras croisés, il se permet tout de même quelques pas en retrait, supportant difficilement l'odeur et l'idée derrière la tête du jeune garçon. Laissant le fatras se répandre au sol sans même chercher à le réceptionner, il observe les habits ensanglantés un court instant avant d'écouter ce qu'il a à lui dire et d'y répondre.

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"Tu crois vraiment que j'vais porter ça ? J'en ai rien à foutre de tes p'tites combines. Et t'inquiète pas pour moi, j'te lâcherais pas, quoi qu'il arrive..."

Laissant Mathias revenir près de son homme de main, Eden énonce son plan à un Mathias qui reste septique tout en regardant ses mercenaires avancer.

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"Nous séparer ? Hm, je ne sais pas. L'endroit reste particulièrement dangereux et cela ne nous rendraient que plus vulnérables. J'avoue être impressionné par votre petite expérience de tout à l'heure, mais il est hors de question que je m'aventure hors d'ici sans Edgar. Cependant, je dois avouer qu'Adam a bien raison. Je n'ai pas prévu de vivres en conséquences et je ne sais pas pour vous autres, mais manger quelque chose serait fort agréable après tout ce que nous avons traversés. Dites-moi, jeune homme, puis-je compter sur vous pour récupérer dans le cellier de quoi sustenter le groupe ? Vous ne devez jamais avoir eu l'occasion de manger à votre faim et ces provisions sont destinées à pourrir si nous les laissons là plus longtemps, alors autant en profiter. De notre côté, nous progresserons jusqu'à mes appartements et nous vous attendrons pour continuer vers le site d'excavation. Qu'en dites-vous ?"

Sur ces mots, le petit groupe progresse dans le Hall principal, où règne un charnier digne du poste de garde exploré plus tôt. Les cadavres jonchent le sol et si beaucoup portent des plaies béantes, elles semblent différentes de celles découvertes sur les gardes du Domaine. Mathias et Edgar s'étonnent de la quantité de corps présents et seul ce dernier ose s'approcher de la pourriture pour l'observer de plus près.

"Hum. Ça ne ressemble pas à une attaque de morts-vivants. À mon avis, ils se sont battus avec quelque chose de vivant. Et d'armé. regardez, ils leur manquent tous un bras ou une jambe. Les plaies sont plutôt propres, ce doit être une lame ou quelque chose du genre. Je ne sais pas ce que ça veut dire, mais soyez sur vos gardes, nous ne sommes peut-être pas seuls."


Intervention pour Adam


><

Alors que le jeune mage se trouve non loin d'Eden, une petite voix se fait entendre. Le premier écho attire l'attention d'un Adam surpris qui finit par l'entendre à de multiples reprises, l'identifiant finalement comme la voix rauque et étouffée d'un homme. Cependant, elle n'appartient à aucun membre du groupe et c'est en tendant l'oreille que le Tulorien finit par comprendre qu'elle provient du sac de l'Omyrhien. Ce dernier ne semble pas l'entendre et il en est de même pour le reste de l'expédition, malgré l'ouïe particulièrement fine du semi-elfe. La voix retentit une nouvelle fois et se fait désormais beaucoup plus clair à l'oreille.

"HUMPF ! Sortez-moi de là ! SORTEZ-MOI DE LÀ !"


------------------------------------


Récompenses :
  • Adam = 0,5 (Proposition d'un plan) : 0,5 XP
  • Eden = 0,5 (Échanges avec Edgar et Mathias) + 0,5 (Proposition d'un plan) : 1 XP
  • Selen = 1 (utilisation réussie du sort "Souffle de Gaïa") : 1 XP
  • Fromritt = 0,5 (Prise en charge et soutien médicale à un allié) : 0,5 XP

Récompenses matérielles :
  • Eden
    • Une rune "Bet (à identifier)
    • Une rune "Tem (à identifier)
    • Un vieux crâne humain
    • Deux passes-partouts (crochetage)
    • Une barre à levier (Pied-de-biche)

Rapport des blessures :
  • Fromritt = Blessure légère à l'épaule (Acharnement sur la lourde porte en bois.)
  • Adam = Blessure grave au cou => Estafilade bénigne au cou (Morsure de Trépassé).
"Bwaf Assistance, que puis-je faire pour vous ?"

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L'appel au standard "Bwaf Assistance" est taxé à hauteur de 90 Yus suivi d'une tarification de 25 Yus par minute. La discussion est susceptible d'être enregistrée s'il y a un os.

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TGM
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par TGM » dim. 25 août 2019 20:38

-----E-----


Ce con d'Edgar n'est même pas drôle, non seulement, il laisse les affaires tomber à ces pieds sans broncher, mais ensuite il ne fait que prétendre être capable de ne pas me lâcher quoiqu'il arrive. Son maître ne partage cependant pas son avis et, s'il n'apprécie pas l'idée de se séparer, se laisse tenter par la suggestion du mage d'aller chercher de la nourriture pour nous restaurer. Ainsi, juste après avoir précisé qu'Edgar ne le quitterait pas, lui, d'une semelle, il reconnaît mon talent pour me mêler aux mort-vivants et me propose la mission d'aller chercher seul de la nourriture qui serait gâchée si l'on ne la prenait pas pour nous... Si seulement il avait le même mode de pensée avec le reste des biens ici présents, on pourrait presque s'entendre. Je réfléchis à cette proposition alors que nous entrons dans le hall principal où Edgar nous indique que les blessures infligées aux nombreux cadavres ne ressemblent pas à celles faites par des trépassés, mais qu'elles pourraient plutôt provenir d'amputations dues à des individus vivants et armés. La proposition de Mathias m'enthousiaste alors beaucoup moins, car je me sens à présent presque plus en sécurité parmi les morts que parmi les vivants. Je n'ai toutefois pas le temps de répondre à notre chef d'expédition que le mage me demande ce que j'ai dans mon sac et m'accuse de kidnapping avec l'air passablement et inexplicablement énervé. N'ayant aucune de raison de lui montrer toutes mes affaires et ne comprenant pas d'où il sort cette accusation aussi fausse qu'infondée, mon premier réflexe est de faire un pas dans la direction opposée à la sienne et de lui jeter un regard aussi surpris que soupçonneux accompagné d'un bête:

"Hein ? Quoi ?"

Autour de moi, Edgar se fige de son air sévère habituel tandis que Mathias demande à juste titre plus d'explication à Adam sur un ton traduisant sa surprise. Le jeune bourgeois répond d'un air presque trop sincère au noble qu'il a entendu une voix dans mon sac, constatant même, vu nos visages, qu'il est le seul à l'avoir entendu. Ne mettant pas cette expérience étrange sur le fait d'être passé à côté de la mort pour peut-être la première fois de sa vie, il me demande ensuite de voir le contenu de mon sac d'un air poli. Se fout-il ouvertement de moi où est-il stupide au dernier degré ? Il m'accuse soudainement de kidnapping puis prend un ton poli pour me demander d'ouvrir un sac où tiendrait à peine un enfant...

"Une voix dans mon sac ? Faut te faire soigner, surtout si t'es le seul à l'entendre ! Et puis qui veux tu que je kidnappe dans un sac à dos ? Tu peux ptet rétrécir les gens avec ta magie, mais pas moi !"

Ma réponse est sans appel : qu'il aille se faire voir ! Selen a peut-être utilisé sa magie pour cacher toute blessure visible sur le jeune homme, mais il ne lui a visiblement pas remplacé le morceau de cervelle arraché par le trépassé ! Le voilà qui utilise mon refus pour prétendre que j'ai des choses à cacher, pour prétendre que j'aurais volé plus qu'ils ne l'ont remarqué... Encore heureux ! Avec des gens à la morale aussi étriquée que la leur, je suis bien obligé de me cacher, mais je n'ai certainement pas l'intention de lui ouvrir mon sac pour qu'il se serve allègrement dans mon maigre butin avec l'assentiment général. Le seul qui puisse m'aider à cet instant, c'est Belmont, pour mon plus grand déplaisir. Mais puisqu'il était, il y a tout juste quelques secondes, sur le point de me faire confiance et a commencé à faire preuve de logique, je me tourne vers lui en espérant lui faire comprendre l'absurdité de la situation.

"Z'allez quand même pas croire quelqu'un qu'entend des voix? Si y'avait quelqu'un dans mon sac, ça remuerait ! Ça se verrait !"

J'ai visé juste. La réaction du mage, lorsque j'en appelle à la raison de Mathias, prouve bien que son plan pour me voler est foireux et il passe immédiatement à un ton beaucoup plus agressif. Avec le plus grand sérieux, il sort sa baguette et la braque dans ma direction, menaçant d'enflammer mon sac sur-le-champ si je ne l'ouvre pas. Ma main se porte aussitôt sur la garde de mon épée, si je ne peux pas me permettre de l'attaquer de moi-même, je ne manquerai pas de riposter dès qu'il incantera sa magie. C'est malheureusement au moment où je veux dégainer ma lame qu'Edgar, encore et toujours lui, m'attrape le poignet pour m'empêcher de me défendre et menace Adam, qu'il a failli appelé autrement, de son doigt, bien faible face à la baguette. Et dire qu'il avait réussi à ne plus être ma principale source d'agacement pendant les quelques instants où, ne comprenant rien, il nous fixait d'un regard vide, presque bovin. Emboîtant le pas à son chien de garde, Mathias se montre lui aussi en dessous de toutes mes espérances et veut que je laisse ce fichu voleur de voleur jeter un œil dans mon sac pour me piller sous prétexte qu'il se met à entendre des voix. Pour couronner le tout, Selen s'en mêle pour engueuler tout le monde et menace de considérer comme des indésirables autour de lui tout ceux qui seraient responsables du déclenchement d'une dispute. Il nous somme au passage de comporter en adulte, se permettant de questionner cette possibilité dans mon cas, d'un regard entendu.

J'enrage ! Ils se sont tous ligués contre moi, ma parole. L'autre magicien de mon fion qui veut fouiller dans mon sac à son aise sous prétexte qu'il entend des voix et tous les autres qui prenne sa défense pour ne pas perdre de temps alors qu'on serait déjà dans la chambre de Mathias si Adam n'essayait pas de me dépouiller. Trop, c'est trop ! Ils veulent voir ce qu'il y a dans mon sac ? Je vais leur montrer ! Je suis déjà un indésirable pour eux tous et suis, pour une fois, innocent ! Il est temps de mettre à jour les mensonges du mage, mais personne d'autre que moi ne touchera à mes affaires ! Je commence par tirer de toutes mes forces pour me défaire de l'emprise d'Edgar, mais je suis coincé comme dans un étau... Sa force semble inversement proportionnelle à son intelligence. Plantant mes yeux dans les siens, je lui décoche :

"Lâche moi, sinon je ne peux pas vider mon sac devant tout le monde. Autant que vous voyez tous qu'il n'y a personne dedans."

Tout ce qu'il trouve à répondre, c'est me prévenir qu'il ne veut pas d'armes et qu'il ne se répétera pas. Et il ferait quoi s'il y en avait une dans mon sac ? Faudrait quand même que je la sorte, non ? Je ne suis plus du tout d'humeur pour ces petits jeux, tout ce que je veux, c'est humilier Adam et montrer à quel point ses histoires de voix son insensées... Quoi que je ne dirais pas non à le tailler en pièces, vu ce qu'il ose me faire. Sans détourner mon regard du molosse, je lui lance :

"J'ai que les deux épées à ma ceinture, prends les un instant si ça te rassure, mais qu'on en finisse avec ces accusations vides de sens !"

À présent libre, je me tourne vers le mage, prends une grande inspiration et laisse ma colère éclater.

"Tu veux fouiller mon sac ? Eh ben faisons le tous ensemble et tu pourras montrer a tous où se trouve ma victime!"

Je jette alors mon sac à mes pieds, en extrait la gibecière que je pose juste à côté, puis les autres objets un à un en ne ménageant pas ma salive en commentaires irrévérencieux destinés à montrer toute l'absurdité de ce qui se passe.

"Oh une corde, vu la longueur, c'est sûrement pour tous vous ligoter ! Et là ? Un billet de retour pour Tulorim, sûrement pour... Ah non, c'est offert par monsieur Belmont. Oh et ça ? Des dés. Et là ? Encoooore des dés, ce sont eux qui te parlent ? Tu veux jouer ? C'est pas vraiment l'endroit, désolé. Ensuite, voyons... La clé du coffre du corps de garde, j'en ai plus besoin tiens, c'est cadeau. Oh, il ne reste plus grand chose, juste une écaille bizarre et une figurine de bois. Oh, il ne reste plus grand chose, juste une écaille bizarre et une figurine de bois. Laisse-moi le temps de tout ranger et on passe à la sacoche."

Mon sac vide et la clé inutile jetée vers Adam, je m'empresse de tout remettre à l'intérieur pour passer à la suite, l'énergie de mon énervement ne s'étant pas encore dissipée. J'ouvre donc la gibecière et recommence à commenter un par un les objets qui s'y trouvent, les plaçant cette fois dans mon sac plutôt que sur le sol.

"Oh une barre a levier et deux passe-partouts, je peux les garder pour aller ouvrir le garde-manger? Sans tout ça, je serai incapable de défoncer la porte si elle est fermée... Qu'y a-t-il d'autre? Deux jolis petits cailloux, ce sont eux mes prisonniers ? Et... ah oui, quand je l'ai ramassée, il y avait ça dedans. C'est lui qui te parle ?"

Si le ton de ma voix s'est quelque peu calmée lorsque j'ai sorti le crâne, je bouillonne encore intérieurement. Faisant fi de tout respect, aussi bien pour le mort que pour le mage, je me mets à agiter le reste humain devant lui en chuchotant assez fort pour que ceux qui nous entourent entendent :

"Au secours Adam, au secours. Libère-moi, je suis prisonnier."

Mon ton devient soudainement froid et cassant, il a voulu jouer au plus con et je me suis mis à son niveau pendant qu'il me regardait en silence, maintenant, qu'il me lâche les bottes ! Je laisse le crâne retomber dans la gibecière et la pousse négligemment du pied dans sa direction.

"Prends-le! Ça vaut rien, même pour moi."

Sa seule réaction est de ramasser le contenu de la sacoche dans ses mains et de le fixer comme s'il essayait de lui parler... Il continue de se moquer de moi et ça m'énerve. Sachant qu'aucun membre de cette foutue expédition ne veut de moi à ses côtés, j'enfile mon sac à dos et me tourne vers Mathias pour accepter la proposition qu'il m'a faite un peu plus tôt d'un ton courroucé.

"Très bien ! Puisque tout le monde ici me considère comme un indésirable et m'accuse vraisemblablement à tort de tous les maux, je vais me faire oublier dans les cuisines. Vous avez une consigne particulière si je croise des "vivants-vivants" ?"

[HRP: jette la petite clé en argent (qui aurait du sortir de son inventaire dans le poste de garde) et donne le crâne à adam.]

1887mots
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Adam Von Demorlys
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Adam Von Demorlys » mer. 28 août 2019 22:36

Tout le petit groupe fit son entrée dans le hall principal, et le macabre spectacle qui s'offrit à eux rappela sans peine l'épisode du corps de garde. C'est donc d'instinct qu'Adam fit encore plus preuve de vigilance, tous ses sens à l'affût. Ses yeux se posèrent sur les nombreux corps disséminés dans la pièce, dont les blessures dénotaient cependant avec celles infligées par le monstre qu'ils avaient croisé, et des habituelles morsures des zombies.

(Sur quoi sommes-nous tombés cette fois?)

Le jeune mage observa alors les alentours, attentif au moindre mouvement et au moindre bruit. C'est alors qu'il perçut une petite voix non loin. De suite, Adam tourna la tête dans la direction d'où provenait cette dernière, qui semblait correspondre à celle d'un homme à la voix grave. Cependant il ne vit rien d'autre que le jeune Omyrien, et le seuil du hall d'entrée qu'ils venaient de quitter. Le bourgeois fronça légèrement les sourcils, les mots lui parvenaient avec plus de netteté.

"HUMPF ! Sortez-moi de là ! SORTEZ-MOI DE LÀ !"

Quoi, une personne était enfermée quelque part ? Ils venaient de quitter la pièce adjacente et n'y avaient pourtant rien entendu, et ce malgré tout le remue ménage qui avait suivi. Cherchant du regard un meuble dans lequel aurait pu être enfermée une quelconque personne, Adam réalisa cependant que la voix était bien plus proche qu'il ne le pensait... Ses yeux se froncèrent un peu plus et continuèrent à chercher l'origine de ces mystérieux appels à l'aide. Se laissant guider par la troublante voix, ils finirent par se poser sur... Le sac de l'Omyrien avec sa tête « d'innocent ». Tout d'abord stupéfait, Adam demanda d'instinct :

« Qu'as-tu dans ton sac ? »

Mais à peine avait-il achevé sa phrase qu'il perçut un autre appel en émaner. Bon sang, mettre la main sur tous les objets qui passaient à proximité n'était pas déjà assez ? Adam se tourna alors vers l'adolescent et se rapprocha de lui.

« Le larcin ne te suffit plus, tu fais dans le kidnapping maintenant ? »

En toute réponse, le concerné afficha une mine tout aussi surprise que soupçonneuse et employa les mots de quelqu'un voulant jouer les innocents. Mathias, qui avait entendu la conversation avec son homme de main intervint alors, demandant, surpris, plus d'explications. De quoi prendre le mage au dépourvu. Il n'avait aucun doute que l'Omyrien puisse être bon comédien, cependant les deux combattants ne semblaient pas entendre la voix et cela donna à la situation une tout autre dimension, ce qui désarçonna quelque peu le nobliau.
(Si je suis capable de l'entendre ils devraient la percevoir aussi quand même ...)
De plus en plus perplexe, Adam expliqua alors, s'adressant plus particulièrement à Eden :

« Il y a une voix qui émane de ton sac, qui demande à sortir et... »

Bon sang ça semblait insensé dit comme ça... Il ne devenait tout de même pas fou ! Si ? Tout en parlant Adam porta son regard sur le chef d'expédition et Edgar, espérant que ces derniers percevaient alors aussi les grognements qui filtraient à travers le sac. Mais vu leurs mines toujours dubitatives il était clair que ce n'était pas le cas. Après un petit blanc, Adam reprit alors d'une voix plus lente tout en cherchant une quelconque explication  :

« Que visiblement j'ai l'air d'être le seul à entendre... »

Non il ne devenait pas fou, il devait y avoir une raison à tout cela. Et le moyen le plus efficace de la trouver était dans un premier temps d'identifier la source de ces appels. Il tourna donc à nouveau la tête vers Eden, tout air soupçonneux envolé, faisant place à une réelle curiosité :

« Puis-je jeter un coup d'oeil à ton sac ? »

Cependant la réaction de l'adolescent ne se fit pas attendre, et fut loin d'être coopérative. Ce dernier agrippa une des bretelles comme s'il craignait qu'Adam ne le lui arrache de force. Il clama au mage qu'il était seul à entendre des voix et qu'il ferait mieux de se faire soigner. Un comportement qui avait de quoi agacer le bourgeois, et qui par sa disproportionnalité le convainquit que l'adolescent ne devait pas avoir la conscience tranquille. Ce dernier était agrippé à son sac comme le ferait une mère avec son nourrisson. Adam haussa donc les sourcils et répondit un peu plus froidement.

« Aurais-tu quelque chose à cacher dans ton sac Eden ? Je te demande simplement d'y jeter un coup d'oeil, si tu n'as rien à te reprocher je ne vois pas où est le problème, on peut te faire confiance, non ? »

Un sourire ironique se forma sur ses lèvres, car le comportement de l'adolescent lui démontrait plutôt l'inverse. Conscient que Mathias et Edgar étaient attentifs à la scène, le mage enfonça le clou.

« N'agit pas comme si tu avais commis encore plus de larcins qu'on ait déjà vus de ta part. »

Cependant loin de se laisser démonter, Eden demanda l'intervention du chef d'expédition, en utilisant un argument qui toute fois était censé. Mais même si la remarque de l'adolescent était pertinente, savoir ce que contenait ce sac restait encore le moyen le plus simple pour éclaircir ce mystère. Et Adam commençait vraiment à perdre patience. Ils étaient au beau milieu d'un charnier et avaient d'autres priorités. Continuer à bêtement perdre du temps l'agaçait, et force était de constater qu'il ne pourrait pas raisonner la tête de mule Omyrienne en continuant comme ça. Restait donc des méthodes plus directes. Levant sa baguette en direction du sac de l'adolescent, il lui dit d'un ton mesuré mais dont la froideur laissait sans peine deviner son agacement.

« Cesse de me faire perdre mon temps. Je compte jusqu'à trois. Passé ce délai je mets le feu à ton sac. »

Certes il risquerait de blesser l'être qui se trouvait à l'intérieur et qui requerrait de l'aide. Mais le mage ferait attention de bien doser afin que les dégâts restent minimes et incitent le blondinet à lâcher son bien. Ce qui était enfermé à l'intérieur pourrait alors se libérer, ou s'enfuir dès que les tissus commenceraient à être consumés. Mais secrètement Adam espérait ne pas en arrivait là. L'un des biens les plus précieux de l'enfant des rues devait justement être son sac, car c'est ce qui lui permettait de stocker toutes ses possessions et larcins compulsifs. C'est en tout cas sur ça que jouait le jeune bourgeois. Très rapidement cependant, le jeune garçon se tint prêt à se défendre et Edgar s'interposa, immobilisant le poignet d'Eden et dressant un index vers Adam en guise d'avertissement.
(Pot ?... Allait-il me traiter de potiche?)
Obtempérant, le mage baissa tranquillement sa baguette. Son but n'était pas de faire couler le sang, mais d'éclaircir ce mystère qui avait assez duré. Et visiblement il n'était pas le seul dont la patience arrivait à son terme. Las, Mathias demanda à Eden de dévoiler le contenu de son sac, et Selen lui, menaça de la jouer solo si ces puérilités perduraient. Il fallait reconnaître qu'avec le recul la scène devait être enfantine. Peut être aurait il dû s'y prendre autrement, mais au final, de quelle manière le mage aurait-il pu convaincre cette tête de mule de dévoiler le contenu de son sac ?
Adam se retint de pousser un soupir, et attendit silencieusement que ce dernier s'exécute.

Après qu'Edgar eût lâché son poignet et adressé un ultime avertissement. Eden commença à ouvrir son sac. Mais au lieu de simplement le passer à Adam, il commença à étaler un à un tous les objets qui composaient ce dernier, tout en accompagnant chacun d'une remarque bien ironique destinée au mage. Tout d'abord à deux doigts de se pincer l'arrête du nez, Adam porta plutôt son attention sur les objets qui défilaient un à un. Une corde, un billet de retour, des dés, une clef,... Bref que des objets sans grand intérêt. De plus si un être était coincé dans ce sac, une fois celui-ci ouvert il aurait dû en profiter pour s'extirper non ? Adam prit soin de toujours afficher une mine impassible, mais son assurance commença à s'effriter. Vint ensuite la sacoche. Et là même scénario, composé d'exhibitions de simples objets et de railleries. L'espace de quelques courtes secondes, Adam se surprit à s'imaginer incinérer l'insupportable gamin sur place. Le mage se força cependant à rester impénétrable et re-focalisa rapidement son attention lorsqu'Eden sortit le dernier objet, un crâne humain. A ce moment-là le mage fut pris d'un enchaînement de pensées qui retint toute son attention. Il entendit à peine l'adolescent employer une voix grotesque en utilisant le crâne tel un pantin. De tous les objets que ce dernier avait déballé, seul ce crâne pouvait être à l'origine de cette voix. Mais bon sang comment ? Quelques hypothèses lui vinrent de suite en tête, et chacune était aussi... Troublantes qu'intéressantes. Toujours silencieusement, Adam se pencha sur la gibecière qu'avait poussé Eden dans sa direction, n'accordant plus aucune attention à ce dernier, l'ouvrit délicatement et se redressa avec le crâne entre les mains. Les orbites vides de ce dernier étaient tournés vers lui, et il examina la boîte crânienne avec attention. En même temps il se dirigea vers les appartements, à la suite de Selen. Au passage il passa non loin d'Edgar et Mathias, vers qui il inclina légèrement la tête.

« Navré pour cette scène. »

Il poursuivit son chemin, sans se préoccuper de l'Omyrien qui eût la bonne idée de vouloir la jouer en solo.

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Adam Von Demorlys
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Adam Von Demorlys » lun. 2 sept. 2019 20:05

Alors qu'il commençait à s'éloigner en direction des appartements, le mage ralentit le pas afin de prendre le temps de soigneusement examiner le crâne, et d'essayer d'établir un contact. A première vue ce dernier n'avait rien de spécial, il ressemblait à tous ceux qu'il avait pu croiser auparavant. Adam remarqua qu'aucune fissure n'était apparente. Poursuivant son examen, il pût ensuite constater grâce à la couleur du crâne, que ce dernier n'était ni trop récent, ni trop ancien. Au niveau de la mâchoire manquait quelques dents, comme si ces dernières avaient été arraché pendant la vie du propriétaire de la boîte crânienne.
Il la redressa alors dans sa direction, et plongea ses yeux clairs au fond des orbites vides tout en murmurant :

« Est-ce vous qui avez demandé de l'aide ? »

Un silence lui répondit, durant lequel il commença à se demander s'il ne s'était pas trompé d'objet ou si son esprit ne lui avait au final pas joué de tours. Mais alors qu'il s'apprêtait à ranger la boîte crânienne dans la gibecière, la voix spectrale se manifesta, émanant directement de mâchoire du crâne bien que cette dernière ne bougea pas d'un pouce.

« Qui es-tu ? »

Le mage ressentit un certain soulagement, vite balayé par une intense curiosité. Son intuition ne l'avait pas trompé, mais comment se faisait-il qu'il était le seul à l'entendre ? A qui ce crâne appartenait-il ? Une foule de questions se bousculèrent dans sa tête, mais Adam y mit vite de l'ordre et prit le temps de procéder par étapes. Il continua à murmurer en répondant :

« Je me nomme Adam. »

Mentalement, il ajouta ensuite, en pensant distinctement et avec force.

(Et vous?)

Là était un moyen de vérifier si les échanges pouvaient se faire par la pensée, ou s'ils se faisaient essentiellement par la manière basique du commun des mortels.

« Adam ? C'est subtil, mais je peux sentir l'ombre en toi. »

Les soupçons qu'avait eus le mage depuis le début se confirmèrent alors. Il était de notoriété publique qu'un des domaines de prédilection de la magie des ombres concernait la mort. Les pouvoirs d'Adam concernant ses fluides obscurs avaient commencé à se développer depuis qu'ils avaient débuté leur expédition. Le voile noir qu'il avait invoqué pendant qu'ils ouvraient la porte du manoir en était la preuve. Mais communiquer avec des personnes décédées lui semblait quand même d'un autre niveau. Il en avait eu le parfait exemple avec Ankil, un mage noir rodé en matière de nécromancie, qui l'avait récemment pris sous son aile. Peut être que le propriétaire de ce crâne entretenait de son vivant un lien particulier avec les fluides obscurs, ce qui expliquerait la situation ?
Sans le voir, Adam sentit sans pouvoir l'expliquer que le crâne porta ensuite son attention sur chacun des membres de l'expédition :

« Que venez-vous faire ici ? Il n'y a que la mort et la pestilence qui dorment en ces lieux. »

Rebondissant tout d'abord sur la première remarque de son étrange interlocuteur, le jeune bourgeois hocha légèrement la tête et murmura :

« Je pratique l'art des arcanes et m'initie depuis peu à la magie des ombres... Nous sommes un petit groupe qui vient enquêter sur les récents événements qui ont secoué ce manoir. Pouvez vous me dire qui vous êtes et comment vous êtes mort ? »

Bien sûr il pouvait aussi en profiter pour essayer d'en savoir plus sur ce qu'il se passait ici, mais avant toute chose Adam voulait identifier ce à quoi il avait à faire.

« Les récentes événements ? Ha! Tu veux dire l'avènement de l'inévitable, le commencement de la fin tant attendue ! Tout ce qui se déroule maintenant a été prédit dans les plus anciens livres de prophéties du Seigneur des Enfers ! Je ne sais pas ce qui nous a réunis (un sale gosse), mais le destin me laisse une chance de devenir une part de cette histoire et je ne saurais refuser une telle opportunité. Je suis Elkezath, prêtre noir de …. » Adam fronça légèrement les sourcils, le nom que venait d'employer l'entité lui avait été incompréhensible. Cela semblait venir d'une langue ancienne et totalement inconnue au mage. « … Et j'ai appartenu à la longue lignée des …. » Nouvelle incompréhension, le jeune bourgeois garda cependant le silence et écouta le défunt prêtre. « Les circonstances de ma mort n'ont aucune importance, c'est la nouvelle vie qui m'attend que je souhaite découvrir et tu vas m'y aider ! »

Adam ne reprit pas de suite la parole. Un silence s'installa le temps qu'il intègre les informations qu'il venait de recevoir et ce que cela impliquait. Au final quel était concrètement l'objectif de l'entité et où cela allait-il l'amener ? Mais ce qui refroidissait quelque peu le mage était le ton peut être un peu trop autoritaire de la requête. Il avait l'impression que le crâne attende de lui qu'il le serve aveuglément comme un pion, et cette idée lui était aussi déplaisante que dérangeante. Surtout que ce dénommé Elkezath n'était pas en position d'exiger quoique se soit. D'un autre côté ce crâne pouvait s'avérer être d'une certaine aide pour leur périple. Nul doute qu'il en savait bien plus qu'eux sur ce qu'il se tramait. De plus une telle association pouvait mener à d'intéressantes opportunités. Prenant le temps de faire le point pendant quelques secondes, le mage en vint à la conclusion que s'associer au défunt prêtre noir pourrait être bénéfique pour lui. Il resterait toutefois prudent et attentif afin de voir jusqu'à quel point il pourra s'en remettre à l'entité. Adam s'était maintenant arrêté et était désormais dernier du groupe qui se dirigeait vers les appartements. Reportant son attention sur la boîte crânienne il murmura :

« Avant de continuer il est préférable que nous mettions les choses au clair dès maintenant. Je ne suis et ne serai pas sous vos ordres. Je peux toutefois vous apporter mon aide mais cela devra se faire dans les deux sens. Pouvez-vous commencer par m'en dire plus sur cette prophétie en question ? »

« Tu ne comprendrais pas, trop de concepts qui te dépassent sont impliqués dans cette histoire. Mais je connais l'avarice qui ronge les hommes depuis des millénaires et je sais également bien y répondre. Dis moi Adam, quel est ton désir le plus grand ? »

Un fin sourire naquit sur les lèvres du mage, car il savait que les mots qui s'étaient instantanément imposés à lui suite à cette question dirigée, étaient ceux qu'attendait son macabre interlocuteur. Le pouvoir. Mais après un court moment de réflexion le mage répondit plutôt :

« Le savoir. »

Un léger silence s'installa alors. Adam se demanda s'il avait pris de court l'entité, qui devait s'attendre aux premiers mots auxquels il avait tout d'abord songé. Sa réponse était cependant on ne peut plus sincère. Contrairement à ce que beaucoup d'ignorants pensaient, pour Adam c'était le savoir qui menait au pouvoir, et non l'inverse. Détenir un grand potentiel magique ne servait à rien si l'on ne savait pas correctement l'exploiter, si l'on ne savait pas comment façonner des sorts, si on ne comprenait pas la magie. C'était pareil pour tout. Posséder une grande armée ne servait à rien si on ne savait pas la diriger et que les bases de la stratégie nous étaient étrangers. Détenir une arme d'exception était aussi tout inutile si on ne savait pas la manier. La liste d'exemples pouvait être sans fin.

L'esprit du prêtre obscur reprit alors la parole, en dévoilant un peu plus sur son objectif, ses attentes et les bénéfices qu'il pourrait apporter au mage sombre novice en échange de son aide. Pensif, Adam finit par acquiescer.

« D'accord, marché conclu. Seulement il faudra petit à petit m'en dire un peu plus sur la situation qui nous attendra au fur et à mesure que nous avancerons. Ah et je préfère vous prévenir, je ne pense pas que mes compagnons d'expédition voient d'un bon œil vos ambitions actuelles »

« Ne t'inquiète pas, ils ne se douteront de rien. Pour l'heure j'ai besoin que tu retournes dans la bibliothèque. Mon ancienne porteuse n'a pas su finir le travail que je lui avais confié, c'est donc à toi de poursuivre. »

Adam leva les yeux, et vit le dos des compagnons qui continuaient leur chemin vers les appartements s'éloigner devant lui. Il s'assura aussi qu'Eden parte bien de son côté, comme il l'avait annoncé ou suive les autres. Le mage tourna alors les talons, et se dirigea silencieusement vers la pièce qu'ils avaient quittée un peu plus tôt. Quelques secondes plus tard les immenses étagères chargées d'ouvrages se tenaient devant lui. Le jeune bourgeois enjamba les cadavres tout en balayant la pièce d'un regard attentif. Il murmura alors :

« Nous y voilà. Au fait, vous dites que vous êtes prêtre mais je ne connais pas la divinité que vous avez mentionnée. Quel sont ses domaines associés ? La mort ? Ou la haine et la destruction ? »

Adam savait bien que les deux divinités noires majeures, Phaitos et Thimoros, pouvaient revêtir des noms et apparences différents selon les peuples et races. Ces derniers pouvant aussi évoluer au fil du temps. Le jeune mage pensait déjà connaître la réponse, mais il attendait confirmation... A moins qu'il s'agisse d'une divinité mineure dont il n'avait pas connaissance?



[ HJ : Récapitulatif total des actions.
- Grande scène avec Eden pour identifier la source des appels au secours.
- Obtention du crâne, examen de ce dernier et conversation.
- Retourne à la bibliothèque alors que le gros du groupe part devant. ]

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Selen
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Selen » mer. 4 sept. 2019 20:54

Post-squelette


- Engueule les disputateurs : "Arrêtez ça de suite. Si j'entends encore un mot au-dessus de l'autre ou une quelconque dispute, je me désolidarise complètement des responsables et les considererai comme indésirables à mes cotés pour le reste de la mission. Soyez adultes, merde." Il va jeter un regard vers Eden. "Dans la mesure du possible."

- poursuis vers les appartements.

- Explore discrètement le couloir des appartements en jetant un regard dans ces pièces : salle de repas, chambre 1 (vieux), chambre 2 (enfant), chambre 3 (Mathias ?). Entends des pas dans le couloir et se tourne vers eux avec un doigt sur les lèvres pour intimer le silence, portant attention de ce même doigt sur le sang au sol. Progresse toujours avec légèreté vers la dernière chambre pour y jeter un œil également.

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Fromritt Verlorgot
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Fromritt Verlorgot » jeu. 5 sept. 2019 20:41

Selen arriva aux côtés d’Adam, sa tape sur l’épaule, réveillant au passage la douleur de cette dernière, averti Fromritt qu’il prenait tout en main. Navré de se sentir si inutile, il baissa la tête et laissa le champ libre au faiseur de miracle. Ce qui fut une très bonne idée, puisque la seconde d’après une magie grisâtre sous la forme d’un souffle répara les tissus fibreux du mage de feu, coupant toute hémorragie pour ne laisser qu’une fine citatrice à peine visible.


Rassuré de voir le magicien soigné, l’espadonneur avança à vive allure après s’être assuré de l’état dudit guéri directement. Deux précautions valaient mieux qu’une pour ce fier Wiehlenois. Très vite, lui et le semi-humain se détachèrent du groupe. Pas un mot, pas un regard, juste une marche des plus silencieuses pour entendre, repérer chaque anomalie sonore. En parlant de ça, Selen fit demi-tour quelques secondes pour parler aux autres mercenaires, visiblement irrité.


Le Verlorgot massa son épaule puis accueillit son compagnon avec un sourire désolé et un regard las. Vraisemblablement, ils avaient fait une connerie ou avaient trop attirer l’attention à son goût. Ce fut après son retour que Selen prévint notre tulorien qu’il allait partir en éclaireur. Se souvenant de sa grâce ainsi que sa discrétion dans le bois aux aiguilles, il était évident que Fromritt n’était pas convié à la manœuvre discrète qui allait s’organiser. Il mit donc un genou à terre pour patienter.


Les accalmies étaient les pires moments pour les types comme l’espadonneur. L’iris perdu sur un Selen cherchant, fouillant, examinant moult choses n’aidait pas ses pensées à s’accrocher au présent. Trop rapidement, la journée avait défilé dans son esprit, le laissant dans une certaine confusion. Ne voulant pas ruminer, il s’intéressa à un ruisseau de sang, juste devant lui, grotesque, un cours d’hémoglobine de la largeur du couloir coulant au loin à un accès descendant sous terre.


Malheureusement, son attention se décrocha aussi vite de cette anomalie. Puis il repensa à la colère qui l’anime toujours, un flux d’émotion qu’il tentait de retenir. Embrocher des morts-vivants, la griffure à son mollet, la douleur à son épaule, être entouré de nouvelles connaissances… Tout ça l’avait aidé à se recentrer quelque peu. Également, combattre le mal nécromant poussée par sa témérité légendaire, nonobstant tout danger pour aider ses compagnons de fortune, ça le rassurait.


Au fur et à mesure que les trépassés chutaient, vaincus par son espadon ou sa nouvelle épée, son âme paraissait se régénérer. Sa confiance, ses appuis, ses gestes, son passé d’escrimeur glorieux au sein de la garde lui revenait. Mais quand le calme retombait, la peine déchirait son muscle le plus important, battant pour sa survie, pompant pour plus tard venger les morts bien aimés. Ses noires pensées embrumaient encore sa boîte crânienne, il fallait déporter ses idées autre part.


Il se mit à réfléchir à son commanditaire, Mathias, fils de noble aux allures trop fières. Il voyait en lui ce qu’on voie généralement des gens de la haute société, à la différence que celui-ci n’avait pas hésité une seconde à se plonger dans un enfer sans-nom pour l’honneur de son nom. Peut-être était-ce orgueilleux voire stupide, dans tous les cas, il faisait parti des gens qui agissaient et son attitude demeurait professionnelle. Parfois énigmatique, mais qui était Fromritt pour le juger ?


Alors sa mémoire remonta à l’entrée du manoir. Les meubles chics, le sang, les armures magnifiques, les corps, les tapisseries et tableaux, les tripes et les boyaux s’entremêlaient sans distinction. Un paysage inverse, incohérents, une scène de massacre pour le bien de la connaissance perverse. Même s’il était de sang noble, le Verlorgot ne comprenait pas les besoins sordides des Belmont quant à ces connaissances interdites et du risque encouru pour les détenir.


Des bruits de pas le sortirent de ses ruminations. II était heureux d’être revenu dans le présent, cependant, il ne le montra pas. Sir Mathias, toujours aussi élégant, écarquilla les yeux à la vue du liquide pourpre gisant sur le parquet. Il regarda son homme de main pour lui poser des questions.


Vous… Vous avez trouvé quelque chose ? Quelqu’un ? N’importe quoi qui expliquerait tout ceci ? Déblatéra le commanditaire alors que le semi humain se retourna et demanda le silence.


Hm.. Ça mène vers l’accès à la cave, patron. Ça ne date pas d’hier, mais on a affaire à une sacrée quantité de rouge. Suffisamment pour que ça ne sèche pas avant quelques mois de plus. Constata Edgar.


N’ayant eu le temps de réagir, il dirigea progressivement ses yeux brunâtres sur le Belmont puis sur son homme de main. J'viens juste de me poser là et à part c'que tu en déduis Egdar, j'ne peux rien dire de plus. Selen est parti en reconnaissance juste à côté, là-bas. Peut-être trouvera-t-il des réponses. Son regard surveillait à tour de rôle le liquide rougeâtre et son compagnon dans les salles qui rentrait et sortait de son champs de vision à mesure d'exploration. Dîtes, pourquoi Selen à engueuler tout le monde derrière ? Y a eu un problème ?


Le Belmont secoua la tête, hésita à prononcer ses mots avant de bredouiller une réponse. Ho… Heu… Une petite rixe entre Adam et Eden. Je n’ai pas réellement compris ce qu’il en retournait, mais ça semble s’être «calmé» après l’intervention de Selen. Quoiqu’il en soit, Eden va rester un peu en retrait, le temps de nous chercher quelques vivres dans le cellier. Après quelques instants, Mathias semblait chercher quelque chose ou quelqu’un derrière lui. On dirait qu’Adam est toujours derrière. qu’est-ce qu’il fiche, bon sang ?


Doucement, Fromritt se releva, suivant les gestes méticuleux d’Edgar sur la piste de la rivière pourpre. Enfin, il s’inclina légèrement sur le côté pour voir où pouvait être le mage de feu. Jusque là il nous a prouvé qu’il savait ce qu’il faisait, il va arriver. Sinon je peux aller le chercher, si vous le désirez. Proposa-t-il en souriant légèrement des yeux et des lèvres.

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Gamemaster2
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Gamemaster2 » sam. 7 sept. 2019 00:19

Intervention pour Eden


><

Désormais seul, du moins à l'écart de ceux qui ne le comprennent pas, Eden quitte le Hall principal après un très significatif haussement de sourcil de la part de Mathias à sa question. Aucun des deux expéditionnaires ne semblent se porter en haute estime et chacun trouve l'idée de se séparer plus intéressante à mesure que le temps passe. Les cuisines n'empêchent pas le jeune homme de s'isoler, les portes s'ouvrant facilement dans un léger grincement à peine audible. Se dévoile ainsi une véritable antre culinaire magnifiquement agencée, peut-être la plus moderne que le garçon des rues ait pu admirer jusqu'ici. On y trouve des broches, des pics et des marmites à foison, tous en très bon état et prêt à l'emploi. Les feux sont éteints, mais le fumet des grillades, des ragoûts et de tout ce qui a été cuisiné dans cette cuisine embaume encore l'air d'un délicieux fumet. De nombreux plans de travail sont dispatchés dans la salle, hachoirs et couteaux encore plantés dans le bois pour certains.

Après un petit tour d'observation, il est difficile de passer à côté des tonneaux et autres contenants restés près des accès. Plusieurs d'entre eux sont ouverts, contenant divers céréales et produits secs destinés à agrémenter les repas. Ainsi, le seul mystère qui mérite l'attention d'un curieux est sans aucun doute la porte du fond, délimitant la cuisine et le cellier, objectif indiqué plus tôt par Mathias. Cependant, la porte ne semble pas destinée à s'ouvrir d'elle-même, les cuisiniers ayant visiblement pris soin de la verrouiller avant de quitter les lieux. Étrange priorité quand la mort survient aussi subitement sur le domaine. Pour l'heure, elle reste silencieuse au moindre bruit provenant de l'intérieur et déterminée à ne pas se laisser ouvrir par la force d'un homme en devenir.


--------------------------------------


Intervention pour Adam


><

À la question d'Adam, le silence. Elkezath semblait concentré, murmurant quelques paroles incompréhensibles de temps à autre. L'entité immatérielle fouillait la bibliothèque de son regard imperceptible et pourtant si difficile à ignorer pour le jeune mage. Non loin d'eux dorment deux corps en piteux état, imprégnant l’atmosphère d'une ambiance soudainement plus pesante. Le premier, celle d'une femme aux cheveux maintenus pas un voile, est assis contre le mur, la bouche ensanglantées et les yeux ouverts. L'une de ses hanches est manquante et ses mains sont toutes deux amputées inégalement, l'une au niveau du poignet et l'autre plus proche du coude. Le deuxième corps est allongé sur le sol à plusieurs mètres, derrière une table renversée. Décapité, sa tête a semble t-elle roulée dans un coin et affiche le même aspect que les trépassés, abîmée et décharnée à certains endroits. Ajoutés au mutisme flagrant de son nouveau compagnon, il était difficile pour Adam de rester inactif aux côtés d'une scène aussi morbide. Finalement, Elkezath finit par réagir de sa voix d'outre-tombe en donnant de nouvelles indications à son porteur.

"Ha, le voilà. L'étagère à ta gauche, quatrième étage en partant du bas. Le livre à la reliure en cuir abîmée, vers la droite."

Les indications étaient claires, impossible de se tromper. En s'exécutant, Adam pouvait ressentir un léger picotement lui parcourir les doigts au moment où ces derniers entraient en contact avec le fameux bouquin. Rien de douloureux, mais la sensation était suffisamment intense pour être perçue comme désagréable. Alors qu'il s'apprêtait à ouvrir le livre à la première page, ce dernier vibra soudainement avant de se feuilleter lui-même à une vitesse fulgurante. Les pages défilèrent aussi rapidement que sous l'effet d'un coup de vent et finalement, le mouvement cessa jusqu'à une page bien précise. Il y était représenté quelques schémas grossiers présentant des formes plus ou moins complexes et un texte écrit dans une langue incompréhensible pour Adam, bien forcé d'attendre la réaction d'Elkezath pour en comprendre la signification.

"Tu ne peux pas le lire, n'est-ce pas, jeune ..."

Un nouveau mot, incompréhensible. Il devenait clair que le prêtre noir ne faisait plus la distinction entre la langue commune et l'étrange dialecte qu'il utilisait, les mélangeant à l'occasion.

Tu m'as dit chercher le savoir, alors laisse-moi t'apprendre quelque chose. Ce langage est l'un des plus anciens existants sur les quatre continents. Beaucoup en parlent comme d'une langue morte, préférant psalmodier les dieux sombres de leur parler si grossier et inadapté. Autrefois, le ... liait son utilisateur à la non-vie et nombreux furent ceux qui purent découvrir les plus grands secrets de ce monde en s'adressant directement aux défunts, parfois au prix de leurs propres âmes. Je ne peux pas te l'enseigner, mais je peux te rendre capable d'en comprendre les rudiments. Tu peux penser qu'elle te sera totalement inutile, mais si tu fais parti de ceux qui trouvent et non de ceux qui cherchent, alors je peux t'assurer que tu trouveras grand intérêt à comprendre le ...

Comme pour laisser le temps à son porteur de réfléchir à cette offre, Elkezath souligna un point non négligeable sur la décision à prendre du jeune mage.

"Pour que cela fonctionne, j'aurais cependant besoin d'utiliser tes réserves de fluides actuelles. Un sacrifice dérisoire pour obtenir de telles connaissances."


--------------------------------------


Intervention pour Selen et Fromritt


><

Alors qu'il s'apprêtait à répondre une nouvelle fois au Verlorgot, Mathias capta seulement la demande du semi-elfe de faire silence. Un brin gêné, il se contenta d'un signe de tête négatif à la proposition du mercenaire de retourner en arrière. Le commanditaire regagna un certain sérieux en comprenant qu'il allait enfin pouvoir récupérer ses précieux documents. Il dégaina doucement sa lame sans abuser du crissement de la lame contre le fourreau et se rapprocha ensuite de Selen, déjà occupé à sécuriser la dernière chambre. Cette dernière ne fut pas si différente des autres : une tapisserie luxueuse, des meubles de très bonne facture, un désordre ambiant et une obscurité presque menaçante. Une nouvelle fois, aucune silhouette ne se dégageait de la normalité des lieux et l'endroit put donc être considéré comme sûr par le semi-elfe. Cependant, cela n'empêcha pas Mathias de s'avancer vers ce qui semblait être ses appartements, non sans manquer de prudence.

Image

"Nous y sommes, enfin. Suivez-moi, je vais récupérer quelques papiers et nous pourrons quitter le Manoir vers le site d'excavation."

La témérité du Belmont était inquiétante, mais il payait grassement pour laisser les autres gérer ce trait de caractère. Il pénétra dans sa chambre comme s'il y vivait encore, se contentant d'enjamber ce qui devait l'être jusqu'à arriver à un bureau recouvert de babioles et de paperasse. Là, il se mit à fouiller frénétiquement les feuillets, certainement à la recherche des documents de sa famille. Après quelques temps, il s'énerva seul du manque d'éclairage et alluma rapidement un chandelier posé non loin, reprenant ses investigations de plus belle. Cela allait certainement prendre un peu de temps.

De son côté, Edgar suivait encore et toujours les traces de sang dans le couloir et ce jusqu'à atteindre l'accès à la cave. La mare de sang s'élargit et la pestilence de la mort accompagnait désormais l'air toujours plus vicié. Quelques marches en pierre se terminaient sur une solide porte en bois, griffée et abîmée de part en part. Quelqu'un de censé n'oserait s'en approcher et Edgar appuya cette théorie.

"Je ne sais pas ce qu'il s'y cache et je n'ai pas envie de le savoir. Mais j'ai l'impression qu'il s'agit de notre seule voie vers le site d'excavation... Je le sens mal."


----------------------------------------


Récompenses :
  • Adam = 1 (Altercation avec Eden) + 0,5 (Discussion avec Elkezath) : 1,5 XP
  • Eden = 1 (Altercation avec Adam) : 1 XP
  • Fromritt = 0,5 (Discussion avec Edgar et Mathias) + 0,5 (Introspection) : 1 XP

Récompenses matérielles :
  • Adam
    • Crâne d'Elkezath, le prêtre noir.

Rapport des blessures :
  • Fromritt = Blessure légère à l'épaule (Acharnement sur la lourde porte en bois.)
"Bwaf Assistance, que puis-je faire pour vous ?"

Image
L'appel au standard "Bwaf Assistance" est taxé à hauteur de 90 Yus suivi d'une tarification de 25 Yus par minute. La discussion est susceptible d'être enregistrée s'il y a un os.

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Adam Von Demorlys
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Adam Von Demorlys » mer. 11 sept. 2019 09:30

Rien n'avait changé, lorsque le mage s'engagea une nouvelle fois dans la sombre bibliothèque. Si ce n'est toutefois le lourd silence qui y régnait et qui rendait l'atmosphère un peu plus oppressante encore, chose que n'arrangeait pas la vue des cadavres parsemés ici et là, en particulier concernant les deux qui gisaient contre un mur un peu plus loin. Vigilant, Adam progressa à pas lents, enjambant corps et membres tranchés. Il attendait une réponse à sa question, mais sentait que l'attention de son nouveau compagnon était dirigée sur bien autre chose. Ce qui se confirma lorsque le prêtre noir indiqua précisément l'emplacement de l'objet de sa recherche. Le jeune bourgeois s'y dirigea alors et ne fût bien sûr pas étonné en constatant que l'objet de convoitise était un livre visiblement assez ancien. Un désagréable picotement parcourut ses doigts lorsqu'il les posa sur la reliure. A n'en pas douter une certaine magie habitait l'ouvrage, chose qui se confirma lorsque les pages se mirent à tourner toute seule à une vitesse faramineuse, lorsqu'Adam entreprit de l'ouvrir. Celles-ci s'arrêtèrent tout aussi soudainement à une page bien précise, où figurait tout un ensemble de curieux schémas et d'un texte dont les caractères étaient totalement étrangers au mage. Il essaya tout de même de comprendre les dessins plus ou moins grossiers qui se trouvaient sous ses yeux mais rien n'y faisait, leurs sens lui échappaient également.

« Tu ne peux pas les lire, n'est-ce pas, jeune... »

Nouveau mot incompréhensible. Silencieusement le mage ne pût qu'acquiescer. Il était évident que le langage utilisé par le prêtre noir, ainsi que le texte de la page appartenaient au même dialecte. Mais quel était-il ? Elkezth y répondit avant même qu'il ne pose la question... Mais là encore le nom lui échappa totalement. Adam continua à écouter l'entité sans l'interrompre, et un long silence s'installa une fois la proposition faite.

(Lui céder mes dernières réserves de fluide, en échange de la possibilité de comprendre ce mystérieux langage lié à la non-vie ?... Le gain est plus qu'intéressant et non négligeable. Quant au sacrifice à payer, il est comme il le dit si bien, dérisoire...)

Mais ce marché plus que rentable résonnait tout de même désagréablement aux oreilles du mage, car au final trop de zones d'ombre persistaient et l'entité ne lui inspirait pas encore confiance.

(Tout ceci peut n'être qu'une grande supercherie, menée par je ne sais quelle force obscure, si ce n'est celle qui est à l'origine de ce qui se passe ici... Si on pèse le pour et le contre, ce que je pourrais apprendre et tirer de cette association serait considérable. Mais si je me fais duper... Hum, il faut juste que j'avance prudemment. On peut dire que ça peut être un bon premier test pour vérifier la part de vérité dans tout ce qu'il m'a racontée jusque là. Cependant je n'aime pas du tout l'idée de me retrouver sans réserves magiques dans un tel endroit. Mais bon, tout a un prix de toute façon. Surtout lorsqu'on côtoie cette forme de magie, bien que je débute encore dans ce domaine ça reste une évidence.. )

Et il fallait l'avouer, plus Adam avançait dans les arts profanes noirs et plus il se sentait fasciné. Bien qu'il ne reniait pas du tout la magie de feu, dont il possède les fluides depuis sa naissance, cet art se contente cependant généralement de juste façonner ces énergies pour leur donner telle ou telle forme, afin d'ensuite attaquer ou se défendre. La magie obscure, elle, était bien plus complexe, et les possibilités qu'elle ouvrait étaient bien plus étendues, variées et fascinantes. La manipulation des ombres, de la mort, pouvoir créer à partir de ce qui était vivant pour engendrer une autre forme de vie située entre ces deux états, et le jeune mage ne doutait pas que bien d'autres possibilités existaient et attendaient patiemment d'être explorées. Lentement, Adam finit alors par acquiescer :

« Soit, faisons ainsi. Cependant je ne vous apprends rien si je vous dis que cela me mettra en difficulté pour plus tard, pour me et nous protéger. Si vous voyez un moment durant notre évolution une opportunité pour moi de me recharger en fluide obscur, faites moi signe. »

A moins que le but soit justement de l'affaiblir. Il allait de toute façon vite être fixé. S'il flairait la moindre entourloupe maintenant ou plus tard, il se débarrasserait tout simplement du crâne.
Elkezath ne réagit pas à sa demande, comme à sa précédente d'ailleurs lorsqu'Adam avait essayé de savoir si la divinité du prêtre noir pouvait plus correspondre à Phaitos ou Thimoros. Mais vu les nombreuses références au Gardien des Enfers la réponse devenait évidente. Le jeune bourgeois sentait l'entité se concentrer à nouveau, et un grand silence s'installa pendant plusieurs longues secondes.
Soudain Adam sentit au niveau de sa poitrine comme une gêne, qui se mua rapidement en une grande douleur. Instinctivement le mage porta une main au niveau de son cœur, un mal étrange et douloureux semblait se répandre et gagner en intensité à chaque battement. Tout d'abord quelque peu désemparé face à cette sensation et cette expérience, qui étaient toutes deux jusqu'à maintenant totalement inconnues au mage, Adam se demanda si la sombre entité ne l'avait au final pas leurré. Cette dernière venait en plus de reprendre la parole et se lançait dans un monologue avec ce langage si étrange et inconnu aux oreilles du jeune bourgeois. La douleur se répandit ensuite au niveau de son crâne. Alors qu'une partie de lui, lui hurlait de tout arrêter, certains mots utilisés par Elkezath commencèrent à prendre sens. Il continuait pourtant à s'exprimer avec cet ancien dialecte, mais les mots devenaient plus clairs, et parfois même totalement compréhensibles. Tandis que la douleur battait toujours furieusement au niveau de ses tempes, Adam écoutait quand même le prêtre noir continuer à s'exprimer. Il lui parla alors de sacrifice. Il lui parla de magie. Il lui parla d'interdits, puis d'une nouvelle vie.

La douleur s'évanouit ensuite aussi rapidement qu'elle était arrivée.

« C'est terminé. Tu comprends le Noir-parlé, désormais. »

Adam ne répondit pas de suite, il lui fallut quelques secondes pour totalement reprendre ses esprits et intégrer ce qu'il venait de se passer. C'était la première fois qu'il effectuait un sombre marché tel que celui-là. Un sombre pacte tout court même. Ne sentant plus la présence de fluides dans son corps, il devait reconnaître que le prêtre noir avait respecté le marché. Peut-être qu'en fait il pourrait lui faire un minimum confiance après tout. Il resterait tout de même prudent, mais l'entité venait en tout cas de gagner des points. Le mage souffla un « Merci  », et baissa les yeux sur les deux pages qui s'étaient ouvertes un peu plus tôt. Logiquement il devrait maintenant mieux les comprendre. Et il ne se trompa pas, la méconnaissance de la langue n'étant plus, les textes dévoilaient enfin leurs secrets. Même si certains restaient enfouis, la majorité du texte devenait plus simple à comprendre. Les croquis gagnaient également en détails et devenaient soudainement remplis de sens, illustrant des genres de technique d'embaumement et de possession. Tout cela semblait extravagant, même pour un apprenti des arts noirs tel que lui, mais le sérieux des instructions et conseils donnaient une dimension presque glauque au ridicule.

Après une première lecture voici ce qui ressortait du texte principal, celui écrit à l'origine :

« "... car l'embaumement fut l'une des premières pratiques affiliées à la réincarnation forcée. Elle fut interdite par le roi ..., fervant défenseur des valeurs de la Vie et de son équilibre. Chassés par les inquisiteurs du royaume de ..., les embaumeurs prirent la fuite vers des terres plus accueillantes et surtout plus tolérantes au sujet de leurs pratiques."

La suite a été gribouillée à l'encre, comme un suivi d'instructions au résultat encore obscur, résumée en de très brèves explications :

"Trouver un corps de chair vivante. Pousser mentalement le futur réceptacle à ses limites mentales, par quelque moyen que ce soit. Cela permet au nouvel hôte de profiter d'une proie affaiblie et de se nourrir sans lutter après un transfert éprouvant. Insuffler l'âme dans le corps."

Passé ses lignes un petit rire roula le long de la gorge du mage, il ajouta à l'intention d'Elkeath, d'un ton pince-sans-rire.

« Si vous avez prévu de vous servir de mon corps comme futur réceptacle, j'aime autant vous prévenir qu'il vous en faudra beaucoup pour me pousser à mes limites. »

L'entité répondit également par un rire :

« Ne t'en fais pas. Et puis tu m'es nécessaire pour compléter le rituel, il ne t'arrivera rien... »

(Je ne suis pas inquiet, juste vigilant.)

« Vous avez déjà une idée du corps que vous voulez acquérir ? En tout cas merci pour ce don. Tout cela est assez... Fascinant. Je sens que je vais passer énormément de temps à explorer les nouveaux horizons que ça m'ouvre. »

Le mage referma le livre et le rangea dans son sac en ajoutant rapidement :

« Il serait bien de rejoindre les autres, on a déjà que trop tardé. »

A cette dernière remarque, le Adam sentit l'entité acquiescer mentalement et sembler satisfait.

« Oui... Rejoignons donc les autres... »

Une chose chiffonna cependant le mage. Il y avait peu de « corps de chaire vivante » en ces lieux. Jusqu'à preuve du contraire, il n'y avait que les membres de l'expédition, et l'idée que l'un d'eux puisse servir de réceptacle ne lui plaisait pas. Ils avaient besoin de Mathias pour la fin de ce travail, bien que l'accomplissement de ce dernier n'était qu'un objectif secondaire aux yeux du mage. Il avait une grande dette envers Selen, le semi-elfe était un allié de poids et de toute façon le corps de ce dernier était habité par des fluides de lumière, ce qui ferait sans doute échouer un tel rituel. Adam aimait bien Fromritt, sans doute l'élément de l'équipe ayant le plus la tête sur les épaules et qui était le plus prêt à aider quoiqu'il arrive. Edgar lui pouvait être d'une aide non négligeable en combat. Restait Eden... Un nuisible qui lui, était sacrifiable. Le prêtre noir voudrait-il cependant vraiment d'un tel corps ?... Sur ce point le mage en douta fortement.
Alors qu'Adam allait réitérer sa question au sujet du corps que rechercherait le défunt prêtre, un bruit sourd résonna soudainement dans tout le manoir, comme sorti de nul part. A première écoute, il semblait venir de l'entrée, c'est à dire non loin du mage... Sans perdre de temps Adam se redressa, sur le qui-vive et se glissa silencieusement contre le mur. Il avança discrètement et jeta un œil vers l'imposante porte d'entrée.
Le bruit reprit alors une nouvelle fois. La porte se bomba sous l'impact de quelque chose à l'extérieur mais tint bon malgré le grincement des gonds.

(Bon sang ne me dites pas que c'est encore cette chose qu'Edgar a appelée la « Faim-sans-fin »...).

Mètre après mètre, l'extérieur crachait un son sinistre. Celui d'un râle, d'une complainte à l'orchestre important. Le Manoir devenait soudainement moins sûr.. Adam sentit un frisson glacé lui parcourir l'échine.

(Heureusement que j'avais arrêté Fromritt avant qu'il ne massacre cette porte... Il faut vite que je parte avant qu'elle ne cède).

Le crâne toujours à la main, Adam se dirigea rapidement et silencieusement vers l'issue qui menait directement sur le hall principal, et non sur celui qui faisait office d'entrée, afin de gagner discrètement les appartements.

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Fromritt Verlorgot
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Fromritt Verlorgot » sam. 14 sept. 2019 15:39

Les pupilles du Verlorgot s’habituaient progressivement à l’obscurité croissante. Les ténèbres devenaient ombres aux nombreuses nuances de gris. Des couleurs apparaissaient petit à petit, à peine discernables du reste ; sauf le rouge sang qui maculait les planches du sol ainsi que les murs à hauteur des cuisses. L’espadonneur examina le fluide cramoisi après la réponse de Mathias.


De concert avec Edgar, Fromritt inspecta les traces du liquide pourpre. Un rapide examen digital permit d’affirmer que le flot d’hémoglobine séchait voire semblait sec, notamment sur les murs. Notre tulorien avait déjà eu affaire à des scènes de meurtre et massacre en tout genre au cours de sa longue carrière dans la garde de sa cité natale.


Hum, c’n’est clairement pas un lieu d’lutte. Marmonna-t-il à lui-même. Avec une telle quantité d’sang, si combat il y aurait eu, tout l’mur ainsi que l’plafond devrait-être souillés de haut en bas, de gauche à droite… Se souffla-t-il pour mieux y réfléchir.


Le mystère s’épaississant, le grand brun avança comme faire se peut avec un espadon sur le dos et une épée longue à la main. Dorénavant, les nuances étaient éclaircies et les yeux marron du bretteur décelèrent en progressant une vielle porte aux allures extrêmement solide en bas de quelques marches au visuel étrangement plus ancien que le reste. Curieux, il fit quatre, cinq pas supplémentaires afin de voir plus en détail l’unique accès à la cave selon la parole d’Edgar.


Les murs en aval paraissaient creusés par le temps, temps qui n’avait guère épargné l’escalier en pierre menant à la porte. Celle-ci se voyant griffée, les affres du temps l’usant à mesure que passaient les jours, les mois, les ans… Des griffures dû à des frottements, des rongeurs aussi peut-être, mais rien d’une envergure similaire aux pattes crochues du monstre du poste de garde. Ce qui tendait à croire que le ruisseau sanguin n’était probablement pas l’œuvre d’une autre abomination.


Assez faible pour ne pas déranger Selen, tout en restant intelligible pour Edgar, il dit : C’est suspect, il n’y a pas eu de combat ici, les traces et la quantité de sang… Ça colle pas. On dirait plutôt qu’on a traîné un nombre inimaginable de corps jusqu’en bas. Après deux secondes de réflexion. Edgar, tu penses qu’il y a de la nécromancie là-dessous ? Des rituels obscurs, ce genre de conneries ?


D'la nécromancie, on en croise depuis qu'on est arrivés dans cette plèbe. Je m'y connais pas des masses dans ce genre de chose, mais si quelqu'un ou quelque chose est capable de relever autant de cadavres, c'est qu'on a pas affaire à n'importe qui.


Se grattant la barbe, Fromritt ne peut qu'acquiescer. On est deux dans ce cas là, moi et la magie... Il haussa les épaules, incapable de trouver les mots pouvant expliquer son ignorance en la matière. On a bien vu quelques bêtes, mais elles n'étaient pas du genre à traîner des cadavres pour s'amuser à je n'sais quoi. Alors, si c'était des personnes... Ou ce qui s'en rapproche le plus. Il regarda Edgar dans les yeux, curieux. Y avait des gars suspects dans les environs, les ouvriers que les Belmont avaient embauchés ?


L’homme de main se frotta le front en fermant les yeux, comme pour fouiller dans son esprit. Ca dépend... Le père de m'sieur Belmont avait payé la moitié d'la racaille d'Exech pour qu'elle vienne creuser sous son manoir. Des crasseux, parfois timbrés, mais rien de vraiment louche. Pis ça s'matait facilement avec un coup de pied au cul. Après, les valets, les serveuses, les cuisiniers et tout le p'tit personnel du Manoir, j'ai jamais rien entendu sur eux. C'était plutôt mes... collègues de boulot qu'étaient perchés. Les mercenaires avec qui j'travaillais, j'veux dire.


Tout en écoutant les dires de l'homme de main, il ne pouvait s'empêcher de jeter des coups d'œil à la mare de sang. Donc les gens du manoir et des travaux n'auraient probablement pas pu faire ça. Des grincements et des coups secs résonnaient dans tout le manoir, faibles, mais audibles, ce qui faisait tourner le regard du Verlorgot. Pas une once de peur n’habitait ses gestes, juste un réflexe viscéral. Tes collègues ? C'est vrai que pour l'heure, j'n'ai vu que toi et Valendro. Si j'me trompe pas... Un silence, puis il reprit. Il n'avait pas l'air de faire parti de ceux que tu m'cites. Ces gars, ils seraient capables de quoi d'après toi Edgar ?


Un brin surpris, Edgar enchaîna sur la question. Valendro ? Ce type est une crème. J'l'ai jamais vu s'énerver contre quoi que ce soit. Par contre, ces types... Même moi, ils me faisaient froid dans l'dos. J'veux dire, j'arrivais toujours à garder la tête haute pour pas m'faire emmerder, mais y'avait pas moyen de travailler avec eux sans que je m'imagine avec une dague dans l'dos avant la fin d'la journée...


Le genre de type pas fréquentable... Et pourtant j'pense que t'en as vu pas mal à faire c'métier. Ça devait être des malandrins qui voulaient profiter du titre de mercenaire pour s'défouler dans la limite de la loi. Ne serait-ce imaginer de tels énergumènes exister suffisait à le faire soupirer, las de tel subterfuge, de tel comportement. La vie au manoir exigeait vraiment que d'tel individu soit là ? C'était si terrible d'habiter proche d'Exech ?


T'es pas du coin, toi. Tu m'poserais pas la question sinon. 'Fin, t'as du entendre parler d'Exech, c't'un vrai trou à rats. Qu'ce soit les bourgeois ou la plèbe, y'a rien d'bon qui sort d'cette cité d'malheur. Et les tarés en profitent. Quoi d'mieux pour eux d'venir là où c'est presque légal de buter quelqu'un ? Alors crois-moi qu'si en plus, on les paye, c'est l'sommet...


L'espadonneur prit un instant pour réfléchir, utilisant les informations qu'il avait eu au fil de l'aventure. C'est vrai, j'suis juste de Tulorim, même si que'que part, c'pas mieux qu'ici. La criminalité est haute, seule la cité est belle et encore, si l'on n'compte pas les bas quartiers. Il baissa les yeux et les tourna à gauche puis à droite, comme pour balayer un souvenir. Les Belmont étaient du genre à recruter des dangers pareils ? Au vu de Mathias, j'penserais plutôt que seuls des types comme toi et Valendro seraient dans leurs rangs.


Edgar semblait chercher Mathias des yeux, comme pour s'assurer qu'il aille bien. Il finit par se détendre lorsqu'il le repèra dans sa chambre à fureter dans ses papiers. Rassuré, il continua. Pas les Belmont. Auguste Belmont, l'paternel de Mathias. Ce type était prêt à tout pour parvenir à ses fins, même au pire. SURTOUT au pire. Il partait du principe que taper fort, c'était gagner. De toi à moi, j'suis pas sûr qu'il soit tant regretté par sa famille. Mathias n'est pas parfait, ça, même moi j'peux te l'dire. Mais crois-moi, il est tout à fait supportable comparé à son vieux père. Il cracha sur le sol. Ce type est bien mieux là où il est. Et j'espère que c'est dans l'estomac du personnel qu'il a toujours traité comme d'la merdaille.


Repérant les œillades de l'homme de main cherchant son patron, le bretteur l'imita en s'assurant de l'état de Selen à côté de leur commanditaire. Les paroles d'Edgar touchèrent Fromritt qui pouvait percevoir le dégoût de ce dernier pour le fameux Auguste, l'ancien patriarche Belmont. Certains gars même avec beaucoup d'richesses et d'pouvoirs sentent encore l'besoin d'éliminer et d'écraser les autres. C'est malheureusement c'genre de perte qui est rare dans not' monde. Ses iris qui se déplaçaient çà et là se fixèrent dans ceux de son interlocuteur, seul le battement de ses paupières entrecoupait son regard. Comment t'en es arrivé à resté au manoir, si de telles personnes étaient là ? Clairement, y avait beaucoup de choses qui n'allaient pas.



À cet instant, le mercenaire regarda Fromritt comme s'il le redécouvrait. Ce qui m'a fait rester, c'est l'argent, mon gars. J'en gagnais suffisamment pour ne pas en vouloir encore plus. Tout n'était pas blanc, mais je gagnais bien ma croûte sans avoir à risquer ma vie je-ne-sais-pas-où sur l'continent. Non, les Belmont préféraient nous garder auprès d'eux, moi et Valendro. Et si ce n'était pas l'cas, je pense que cette famille aurait frôlé la mort bien plus tôt avec pareil entourage… Il venait de dire cette dernière phrase avec une certaine fierté, presque palpable.


Comme sorti de nulle part, l'écho d'un bruit indéfinissable résonna dans tout le manoir. À première écoute, il semblait provenir de pièces plutôt éloignées à celle où vous vous trouvez.

T'as entendu ça ?


Presque gêné d'avoir posé la question, il se gratta l'arrière du crâne. Ouais, c'est vrai qu'c'est une raison suffisante. D'autant plus que leur famille n'était pas bête, clairement, de ce que tu m'as dit, Valendro et toi êtes leurs meilleurs éléments. Il sourit à Edgar, franchement, ça lui faisait plaisir de voir que certains restaient professionnels et qu'ils retiraient satisfaction de leurs services. Puis vint un bruit que Fromritt ne saurait reconnaître, il s'orienta d'un geste vif vers là où l'écho semblait provenir. J'ai entendu, ça n'me dit rien qui vaille. Il resserra l'emprise sur la fusée de son arme. On va inspecter la zone, histoire de la sécuriser ou... On attend notre patron et Selen ? Les yeux aiguisés, le Verlorgot restait aux aguets, comme si son corps venait de se réveiller en sursaut, les sens en alertes.


Ils ont du l'entendre, eux aussi. Ça doit certainement les presser. Pis j'ai foutrement aucune idée d'où se trouve Adam.
Visiblement dépassé par la situation, il regarde à nouveau la porte en bois et mime la frustration. Toi et moi, on va s'occuper d'cette foutue porte. On a aucune chance de rev'nir en arrière et les f'nêtres vont nous embarquer derrières les barrières, là où on aura aucun moyen de s'diriger vers le site d'excavation. Non, c'est la seule issue. Allons-y.


Ça commence à faire long d'ailleurs... Va falloir qu'il s'grouille de nous r'joindre. Voyant Edgar tiraillé, il fit un pas vers lui, sur le point de lui suggérer quelque chose avant que ce dernier ne donne son plan d'action. Ça m'va, tu connais mieux les lieux qu'moi. Il se dirigea en faisant gaffe au liquide poisseux gisant au sol, ne voulant se retrouver cul au sol et chopper il ne savait quelle maladie. T'es prêt ? On y va ! à cet instant précis, son épaule lui rappela qu'elle existait, le lançant plus fortement qu'avant. Il massa son deltoïde et lui donna deux, trois coups. C'n'est rien, voyons voir si on peut l'ouvrir.

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TGM
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par TGM » dim. 15 sept. 2019 23:34

-----E-----


Pour toute réponse à ma question, Mathias les yeux au ciel puis se détourne de moi, suivit par Edgar comme par son ombre. Une furieuse envie de hurler monte en moi. On passe son temps à me traiter de gamin, mais je me renseigne sur la stratégie exacte à adopter, personne ne me répond ? Je me défoule alors en envoyant d'un coup de pied une main tranchée qui était sur le sol à côté de moi. Cela ne suffit pas à me calmer et je me dirige aussitôt à grands pas vers la cuisine, mais plus j'approche de la pièce, plus ma vitesse ralentit. En repensant à tous ces cadavres étalés, je me dis que je n'ai aucune envie de tomber sur ceux qui ont fait ça. Je me dis également que s'il y a des survivants, ils se sont certainement arrangés pour garder le contrôle du cellier et de la cuisine afin de ne pas mourir de faim.

À ma plus grande surprise, la porte de la cuisine n'est ni verrouillée, ni barricadée. J'entre alors prudemment, une épée à la main commence mon inspection des lieux, prenant garde à chaque recoin d'où pourrait surgir un mort. Pour moi qui n'ai jamais connu que les pitoyables cuisines des tavernes omyrhiennes où j'allais chiper quelques aliments pour me sustenter, il est difficile ne pas rester bouche bée devant le luxe de celle dans laquelle je me tiens. Des rangements à perte de vue, des plans de travail tout autant étendus et des foyers pour faire cuire plus de plats à la fois que je n'en ai probablement goûté dans ma vie. Bien que l'odeur ambiante soit alléchante, je ne découvre rien de comestible dans les casseroles laissées sur place ; elles ne contiennent que des restes moisis grouillants d'asticots. Lorsque j'inspecte les foyers sous les broches, qui elles sont en bon état, je ne détecte aucune chaleur ni braise rougeoyante pouvant indiquer une présence récente. Je ne trouve rien d'intéressant non plus dans les tiroirs : de la vaisselle et des paniers en osier. Dans ce lieu qui a l'air d'avoir été abandonné dans la précipitation, je ne trouve digne d’intérêt que quelques tonneaux contenant eau, céréales ou condiments.

Je m'approche donc du cellier, seul lieu qu'il me reste à fouiller et où j'espère trouver des vivres. Au moment de saisir la porte cependant, je repense à ces cadavres aux membres coupés et me dis que quelqu'un a bien dû faire ça. La porte qui me fait fasse a d'ailleurs l'air bien fermée et je suspecte que quelqu'un se soit réfugié à l'intérieur. Ne connaissant rien à la magie noire, je ne sais ce qui transforme ces gens se répand comme une maladie. Si tel est le cas, ceux qui se sont réfugiés à l'intérieur sont peut-être devenus des mort-vivants eux aussi... Ne voulant prendre aucun risque, je frappe trois coups secs à la porte et colle mon oreille contre elle pour entendre une réaction. Dix secondes plus tard, une réponse me parvient, non pas sous la forme d'un grognement, mais sous celle de trois coups faibles et lents. Une fois le sursaut de ma surprise passée, vient le temps de l'hésitation. Est-ce un survivant terrifié ou à l'agonie qui appelle à l'aide ou un résidu d'intelligence chez une créature qui n'a fait qu'imiter mes coups en croyant communiquer avec un autre mort ? Il me faut trente secondes pour me décider, je demande alors :

"Famille Belmont ? C'est Mathias qui m'envoie."

Un nouveau coup se fait entendre, plus rapidement cette fois, accompagné d'une plainte étouffée que je comprends comme une supplication à ouvrir. C'en est assez pour me rassurer sur sa condition de vivant. Je range alors mon épée et attrape ma barre à levier en prévenant :

"Ok, éloignez-vous de la porte !"

Sitôt l'avertissement donné, je plante de toutes mes forces l'outil entre la porte et un montant. C'est en commençant à force pour ouvrir que je regrette l'absence de Fromritt qui l'aurait probablement ouvert en un instant à lui seul, quoiqu'il en soit, je mets toute ma colère et toutes mes forces dans cet effort. Après plus d'une minute à forcer jusqu'à m'en faire ressortir les veines et rendre mon visage méconnaissable en une immonde grimace de douleur, la porte cède enfin avec fracas, laissant le fumet des mets conservés ici parvenir à mes narines. Si je n'arrive pas à voir le fond de la pièce à l'air poussiéreux, j'entends une respiration sifflante provenir de l'obscurité qui me hérisse le poil. Bon sang, était-ce vraiment une personne vivante qui m'a répondu ? Je fais aussitôt un pas en arrière et tire une épée que je tends en direction du cellier. Rassemblant tout mon courage pour éviter que ma voix de tremble, j'intime à ce qui se terre là-dedans de sortir avec en feignant de mon mieux une assurance inexistante.

"M-montrez vous !"

Après plusieurs secondes pendant lesquelles je tente d'empêcher mon bras armé de trembler, une silhouette se traîne à quatre pattes vers moi. Après quelques tentatives ratées pour se relever, accompagnées de gémissements à chaque échec, l'homme s'arrête à quelques mètres de moi, assez près pour que je puisse le voir distinctement. Le gaillard habillé de noir ne semble pas porter de blessure ouverte et je ne vois aucune flaque de sang au sol. Avec son air maladif probablement dû à son enfermement, il m'est impossible de lui donner un âge, mais je lui donne au moins le double du mien. Lorsqu'il me supplie de lui donner de l'eau, mon premier réflexe est d'appeler à l'aide le reste du groupe en hurlant à pleins poumons :

"Mathias ! Edgar ! J'ai trouvé un survivant !"

Les autres les accompagneront, mais c'est surtout, ce sont deux là qui sauront me dire s'il s'agit d'un allié ou non. En attendant, il me semble trop faible pour être menaçant pour l'instant. Je l'attrape donc en passant mon bras sous son aisselle et le traîne jusqu'au tonneau d'eau le plus proche, en gardant toutefois mon épée dans l'autre main en cas de coup fourré. Cette précaution se révèle toutefois inutile, car le malheureux se laisse docile traîner alors que je l'encourage et lui demande son identité.

"Allez viens, un p'tit effort... C'est quoi ton nom à toi ?"

Bien qu'il soit resté enfermé à mourir de soif, il pèse son poids et, lorsque je peux enfin le lâcher en arrivant au tonneau, je suis aussi content que lui qui se met à boire à grandes gorgées. Après avoir bu plus d'affilé d'eau qu'un ivrogne n'aurait pu avaler d'alcool à la même vitesse, il se laisse glisser assis contre le mur pour reprendre son souffle. Entre ses grandes inspirations, il se présente comme Gadrius Belmont et me demande si Mathias est ici, ce à quoi je lui réponds d'un ton rassurant :

"Oui. Et s'il m'a entendu, il ne devrait pas tarder à arriver. Ne vous inquiétez pas."

Quelques instants passent durant lesquels nous attendons l'arrivée de Mathias. Vu son âge, cet homme est soit un frère, soit un cousin de mon commanditaire qui, je l'espère, oubliera nos différents passés en voyant que j'ai sauvé l'un de ses proches. Le temps passe et personne ne vient. Ni Mathias, ni Edgar, ni les autres. Gadrius me remercie alors et me demande comment je m'appelle.

"Eden, et... De rien, je cherchais de la bouffe et t'étais dans l'cellier. Fallait bien que je te trouve en ouvrant, haha."

Je jette alors un coup d’œil aux entrées de la pièce puis lui signale mon intention de fouiller le cellier.

"Bon, je vais regarder ce que t'as pas encore mangé. Fais du bruit si quelqu'un arrive, sinon repose-toi. S'ils ne m'ont pas entendu, ce sera à nous de les rejoindre."

Deux pas dans l'obscurité de la pièce et un "sprotch" mou me suffisent pour comprendre que la nourriture est répandue sur le sol. À tâtons, je ramasse ce que mes doigts reconnaissent comme encore comestibles, à savoir principalement des lanières de viande séchée et des vieux datés, mais pas encore totalement moisis, et les fourre dans mon sac. Je ramasse également une outre qui me servira à ramener de l'eau. Lorsque je la remplis, au tonneau, je regarde avec méfiance Gadrius ramasser un couteau, jongler un peu avec puis en admirer la lame. Ces traits ressemblent pourtant à ceux de Mathias, mais son habit noir devient immédiatement plus inquiétant. Après sa démonstration d'habileté et tandis qu'il observe l'arme, le noble me demande de lui raconter la raison de notre présence à moi, son frère et le chien de garde de ce dernier. Il suppose également que d'autres nous accompagnent et me demande de tout lui raconter. Partagé entre la méfiance et la sympathie pour le fait qu'il ne semble pas non plus porter Edgar en haute estime, je lui réponds en haussant les épaules.

"Ton frère a promis une somme folle à qui acceptait de le suivre ici et lui obéir sans poser de questions. Évidemment, je ne suis pas le seul à avoir besoin d'argent. Mais il t'expliquera sans doute mieux que moi ce qu'on fout ici, à part trucider tous les mort-vivants qu'on croise bien sûr."

À cela, il ne répond qu'en soufflant du nez et semble se mettre à réfléchir. Je ne peux m'empêcher, pendant ce temps, de le dévisager, lui et son allure de bandit. Une idée me vient alors et je lui demande avec un sourire gêné :

"Euh, si ça te dérange pas, tu veux pas poser ça et refaire de la tête de mort-de-soif ? Cet empaffé de chien de garde peut pas me sentir - et je peux pas le sentir non plus - alors ça lui clouerait bien le museau si je revenais comme un héros sauveur de frère de son patron... Pis ça me permettrait p'tet aussi d'avoir un p'tit extra en récompense quand tout ça sera fini, haha. De toute façon t'en aura pas besoin, y'a plus rien qui rôde dans le hall et si quelque chose se pointe, je te passerai ma deuxième épée qui sera mieux qu'un vieux couteau."

Ma proposition le fait sourire, mais lorsque que j'enjoins à me suivre, il avance à grands pas pour me dépasser et m'arrêter prétextant avoir d'autres questions à poser avant de me laisser partir. Après l'avoir vu jongler avec le coup, mon premier réflexe fut de porter la main à la garde d'une épée, mais je me ravise et l'immobilise en chemin en constatant qu'il n'a pas l'air menaçant. Du tac-au-tac, je réplique :

"Me laisser partir ? Tu viens pas avec moi ?"

Gadrius devient sérieux. Selon lui, je ne prends pas les choses autant au sérieux que son frère et me demande si je suis un mercenaire et ce que m'a promis Mathias. Dit-il que je ne prends pas les choses au sérieux car j'ai l'air d'un gamin ? Je prends à mon tour un air sérieux et fronce légèrement les sourcils en répondant.

"J'ai entendu dire qu'il y avait de la magie noire, mais comme je connais rien à tout ça, mon objectif ici et de survivre pour ne plus jamais crever de faim grâce à la récompense. Donc oui, tu peux me considérer comme un mercenaire si tu veux..."

Sa question sur la récompense n'est cependant pas innocente, je l'ai bien senti. Avec un sourire en coin, je lui fais comprendre que je suis ouvert à toute proposition, me disant que je n'aurais guère de remords à trahir ce groupe où seul l'espadonneur ne me semble pas hostile.

"Mais pourquoi ces questions ? Tu veux me proposer plus que ton frère pour autre chose ? Il m'a promis trois mille yus et une bonne réputation dans toute la région... Si tu peux faire mieux, je t'écoute."

Il paraît satisfait de ma réponse et me répond d'un air soulagé qu'il ne souhaite pas revoir Mathias pour l'instant et qu'il a un service à me demander. Sa demande est simple : retrouver l'acte d'héritage de son père qui atteste que Mathias doit tout récupérer et non lui. Je fais immédiatement le lien avec le document tant désiré par Mathias lors de ses explications. Il me propose donc de m'emparer du papier et de lui amener à la demeure des Belmont à Tulorim en échange d'une plus grande récompense que celle promise par son frère. Tout cela me mets assez mal à l'aise, car, si l'idée en soi ne me dérange pas, elle s'avère particulièrement ardue à appliquer. Sentant le sang me monter aux joues et la sueur perler sur mon front, je réponds en me grattant machinalement la tête :

"Ah! Euh... Oui... Mathias a bien parlé de récupérer un document important dans le manoir, c'est sûrement celui-là ! Par contre s'il met la main dessus... Entre le chien de garde et le reste du groupe... Ça va être compliqué de le lui voler et d'arriver à le ramener. Si l'occasion se présente, pourquoi pas, mais à ta place, je compterais pas dessus, haha."

Ma réponse ne semble pas le gêner autant que moi. Tout en cherchant un peu d'équipement et de nourriture pour la route, il m'explique qu'Edgar est un imbécile qui ne devrait pas poser de problème si je ne le titille pas, autant dire que c'est déjà ça de raté. Mathias sera selon lui beaucoup plus ennuyant avec son caractère paranoïaque, mais la lâcheté qui se cache derrière sa prudence devrait m'être utile. Il me conseille donc de profiter d'un moment de faiblesse ou d'un combat comme d'une ouverture ou de le tabasser si je suis seul avec lui, assurant qu'il chercherait davantage à appeler Edgar qu'à se défendre si je lui mettais mon pied dans la face ou l'entre-jambe. L'image me tire un sourire tant j'imagine être savoureuse une revanche de la sorte. Finalement, il me demande s'il peut compter sur moi en tendant sa main. Je grimace et me mords la lèvre d'hésitation. La tâche me paraît presque impossible et m'engager auprès de lui va m'apporter un bon paquet d'emmerdes, que je réussisse ma mission, que je la rate, ou que je n'ose tout simplement pas me lancer... D'un autre côté, Mathias me déteste comme tous les autres et personne ne lui reprocherait de ne pas m'offrir la moindre récompense s'il lui en prenait l'envie... C'est donc sans aucune conviction, ni dans le geste, ni dans la voix que je conclus ce marché avec Gadrius.

"Je ferai de mon mieux..."

Je ne peux m'empêcher de me murmurer à moi-même une phrase qui me vaudra du nouveau commanditaire un regard bizarre :

"Si seulement ce con d'Edgar était resté mort..."

C'est vrai ça, pour ce satané semi-elfe n'a-t-il pas pu s'empêcher de ressusciter le chien de garde ? J'étais tellement content de le voir mort et voilà que son retour à la vie me pose davantage de problèmes. Alors que je me torture l'esprit à imaginer comment empêcher Selen de me foutre encore plus dans la merde en jouant lui aussi les chien-chiens obéissants, le second Belmont semble satisfait et me salue en prenant la poudre d'escampette, me laissant seul avec mes incertitudes cette mission impossible. Juste après que ses pas se soient soudainement éteints, un bruit sourd résonne dans le manoir et semble venir de l'entrée. Gadrius vient-il d'exploser la porte ou est-ce la créature de toute à l'heure? Optant pour la première possibilité afin de me rassurer, je me dis qu'il me reste un peu de temps avant que les morts n'envahissent les lieux et en profite pour appliquer une idée vicieuse qui vient de me traverser l'esprit. Je sors l'équivalent d'une ration de mon sac pour la plonger dans l'une des casseroles contenant des restes moisis. Je ne nettoie que grossièrement les aliments en les ressortant et les range dans une poche séparé du reste de la nourriture. Je ne sais pas encore exactement lequel de Selen ou Edgar va manger ça, mais, pour avoir une chance de mener à bien ma nouvelle mission, je devrai réussir à les neutraliser ou les occuper les deux à la fois, la tâche ne semble pas simple.

Lorsque je m'avance discrètement dans le hall pour faire l'état de la situation, le bruit se produit à nouveau et je comprends d'instinct qu'il s'agit exactement de ce que je redoutais : le monstre n'est pas mort sous les gravas du poste de garde, mais est en train de défoncer la porte. N'ayant aucune chance contre lui, je préfère rejoindre le groupe en me dirigeant dans la direction qu'il avait pris lors de notre séparation. Tandis que je traverse le hall à grandes enjambées, mon esprit est assailli de questions. Comment Gadrius est-il sorti sans croiser cette chose ? Est-il seulement encore vivant ? Dois-je vraiment tenter de remplir une mission pour un commanditaire qui vient probablement de se faire écraser devant la porte de son propre manoir ?

3008mots

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