Le Manoir de la Famille Belmont

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Selen
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Selen » dim. 20 oct. 2019 13:36

Très vite, à la suite du Verlogot vers-luisant et du blondinet rapace se débinant de mon aide sans même un merci, nous avançâmes dans le couloir obscur. À mon tour, pour éclairer nos pas, dans l’arrière garde, j’usai de mon second orbe lumineux, le délogeant de mon sac pour progresser avec sans me casser la figure. Nous arrivâmes rapidement dans une large pièce de stockage de matériel de forage et de minage. Eden, comme de par hasard, était déjà en train de mettre son petit nez fureteur dans tout ça. Un réflexe pas mauvais, mais qui était devenu irritant chez lui. Sans compter son insupportable manie de s’approprier comme étant siennes toutes ses découvertes. Arrivés sur place, Edgar ferma derrière lui le loquet de la porte. Une maigre protection, mais qui aurait l’avantage de nous offrir un peu de temps si des morts-vivants moins gros que l’horrible Faim-Sans-Fin venaient à descendre dans ces catacombes en devenir. Soufflant, rassuré, et c’était vrai que la pression descendit subitement dans un calme relatif enfin retrouvé, il entreprit de parler à plusieurs personnes.

Il s’adressa en premier à Adam, le nommant à l’origine de ce qui s’était passé avec Phamot, et évoquant un… crâne. Je fronçai les sourcils à cette évocation. Un crâne ? Bon sang, cette compagnie était-elle vraiment vouée à tout échouer de par la maladresse de ses membres ? Enfin, le garde du corps demanda au mage de s’expliquer un peu. Question pertinente s’il en était, compte tenu de cette nouvelle révélation. Alors qu’il redirigeait son attention sur Eden, je me permis de circuler dans la salle, gardant une oreille attentive sur ce qui se disait, pour voir s’il n’y avait pas là des outils ou autres legs abandonnés qui pourraient nous être utiles pour la suite de l’aventure.

Edgar adopta une position agressive, verbale en tout cas, envers Eden. Il nous remercia au passage, Fromritt et moi, s’attardant un peu sur moi pour ce que j’avais fait dans ce corps de garde, et qu’il ne comprenait pas tout à fait. Je préférai le laisser dans le flou, répondant à son signe de tête par un hochement consensuel. Il termina son discours par un ultimatum assez strict sur la personne du petit pilleur de cadavres : il nous révélait ses cachoteries, et des bonnes raisons pour rester avec nous, ou il le terminait lui-même. Je fronçai les sourcils. Au moins avait-il pris la peine de l’annoncer oralement, même si je ne cautionnais en rien cette menace fort peu à propos, quand bien même le chiard était effectivement un foutu caillou dans les bottes du groupe. Je comprenais sa colère, pour la partager au moins partiellement. Mais l’extrémité de sa solution me déplut hautement.

Adam répondit en premier à tout ceci, râlant pour la forme sur la terminologie limitée de l’homme de main, mais remerciant de bon gré ce dernier d’avoir abordé le sujet. Bon, au moins il montrait patte blanche et ne se rétractait pas derrière une sourde colère puérile comme Eden l’avait déjà plusieurs fois fait. Intéressé, je m’approchai du reste du groupe lorsqu’Adam tira de ses affaires un livre trouvé dans la bibliothèque, qu’il nous avait déjà montré préalablement dans une situation de cohue totale. J’opinai du chef à son regard vers moi. Au moins avait-il compris mon intervention un peu sévère à leur égard. Il partit alors dans une histoire où il décrivit sa rencontre avec un nécromancien d’Exech qui lui enseigna les bases de son art, ainsi que la connaissance d’un culte fort ancien à l’origine de la nécromancie. Un culte possédant un dialecte propre. Le livre qu’il nous montrait évoquait en détail ce culte. Il émit l’hypothèse de la construction du manoir au-dessus d’un lieu de vénération de ce culte maudit. Hypothèse plus que pertinente, j’aurais l’occasion de le lui souligner plus tard.

Lorsqu’il parla de sa magie, faite à partir de ce langage sombre, il préserva une part de secret qui ne me plut guère, prétextant être le seul versé dans l’art des arcanes. Mon regard perçant s’attarda une seconde sur le sien. S’il le croisait, il verrait ma désapprobation muette à son commentaire, mais je ne comptais guère en dire plus pour l’heure. Son annonce suivante me rassura un brin : il souligna ne plus vouloir utiliser ce pouvoir qui le rongeait de l’intérieur, admettant qu’il s’agissait là d’une mesure d’exception. Tant mieux : sa magie corrompue nous avait peut-être sauvés une fois, mais elle pouvait aussi nous piéger définitivement s’il en usait encore. Il adressa alors une demande au groupe, quémandant des réponses sur ce qu’il vivait, sur le livre. Après avoir clamé qu’il était le seul à pouvoir comprendre ces choses, je le trouvai un peu culotté, mais puisque je pouvais l’aider, sans doute un peu, et vice-versa, je le ferais.

Son discours partit ensuite sur quelque chose de plus général concernant le groupe. Il souligna l’importance d’une collaboration totale et soudée entre nous tous, mettant de côté nos rancœurs personnelles. Des mots dont j’appréciais la teneur et la maturité. Il analysait nos torts avec recul et pertinence. Las, il sembla un instant faible, quémandant potion et matériel à Adam. Ça n’était pas sans me rappeler l’état de Mathias. Et je fus bien content d’avoir bazardé son sac de drogues à la con contre le mur de sa chambre. Au moins nous n’aurions pas un junkie de plus dans le groupe. En dernier, il parla du crâne, avouant ne rien connaître dessus, ou trop peu. Il lui prêta des mots, et la conviction d’une utilité, plus tardive. Ce n’était en rien la tête d’un zombie, pour lui, en tout cas. Il questionna le jeune Eden sur sa provenance.

Et Eden répondit. Et si j’avais perçu de la maturité chez le mage, la profondeur de la puérilité du gamin n’en fut que plus accentuée. Ses premiers mots m’agacèrent déjà, lorsqu’il remit le couvert sur leur dispute de la bibliothèque, événement sur lequel j’étais passé par souci d’urgence, mais qui semblait non résolu pour ce crâne de piaf. Il insulta Adam en lui répondant, et renchérit ensuite sur d’honteux justificatifs mensongers et exagéré de son utilité pour le groupe. Il affirma haut et fort que sans son pillage de laa bibliothèque et sa trouvaille de la barre à levier, nous serions tous morts. Je secouai la tête, atterré par ses propos. Et il renchérit encore en disant que sans sa fouille des cadavres du corps de garde, je n’aurais pas trouvé la clé du manoir. S’entendait-il ? Croyait-il vraiment ce qu’il clamait avec une telle confiance ? Et il se permit de douter de l’utilité d’Edgar, qui avait sauvé la vie de son maître en s’interposant contre cette chose dans le corps de garde et en y perdant la vie pendant que lui était en train de jouer comme un gosse avec sa nouvelle épée, excitant des morts-vivants qui auraient pu l’attraper, le tuer, ou pire, défoncer la grille et tous nous attaquer. Et cette accusation d’avoir perdu son épée dans le monstre alors que lui-même se chiait littéralement dessus. Quelle petite crevure de merde, égocentrique et indigne. Il ne méritait décidément aucun respect, aucune considération. Excédant, je l’avais bien compris. J’étais même prêt à lui trouver des excuses pour sa mauvaise habitude de pillage, mettant ça sur le fait d’un trauma de son origine. Mais là, là il dépassait toutes les bornes. Il ne serait plus possible de le raisonner, tant sa stupidité semblait profondément ancrée. Il n’était qu’un boulet pour ce groupe, et s’il ne méritait pas la mort, il ne méritait certainement pas non plus sa place parmi nous.

L’insupportable gamin se tourna vers moi, me reprochant d’avoir réarmé le garde du corps. S’entendait-il, seulement ? Excédé, je pinçai mes lèvres pour ne pas l’insulter tout de suite, tentant de ravaler ma colère vive alors qu’il se vantait encore de ses actions salvatrices. Égoïste de merde. Et en plus du reste, un mot dérapa de sa bouche en cœur : Gadrius. Le frère de Mathias. Il l’évoqua comme un sauvetage. Un sauvetage ? Ainsi donc il avait trouvé un membre de la famille Belmont en vie, et l’avait laissé s’échapper ? Je serrai encore plus les poings. Avalant vraiiiiiiment difficilement ma colère devant sa profonde connerie. Par chance pour le merdeux puant, ce fut au tour de Fromritt de prendre la parole. Il rappela les buts de l’expédition : faire en sorte que Mathias – et nous – survive. Il remit aussi à leur échelle les actes de chacun, dont ceux d’Eden. Intelligemment, pour la paix du groupe. L’entendre m’apaisa un peu, ce qui n’était clairement pas gagné initialement. Le fait qu’il cherche à poursuivre la défense d’Eden, tout en admettant ses torts, me chiffonna cependant un peu. Était-il lui aussi aveugle à tout ce que l’attitude du petit avait failli nous condamner ? Il proposa une solution : celui de garder Eden sous sa responsabilité, sous sa surveillance. Il le faisait de bon cœur, avec sa bonne âme… Mais l’idée ne me plaisait guère, et j’allais lui dire pourquoi. Je devais remettre un peu d’ordre dans mes idées, aussi répondis-je d’abord à From, qui venait de prendre la parole. Je lui parlai du ton éteint de celui qui veut faire

« Je ne suis pas convaincu de cette idée. Comme l’a dit Adam, nous sommes tous présents pour nos forces. Ton optimisme fait plaisir à voir, mais il est hors de question que ton attention soit détournée de notre but pour avoir à surveiller un gosse en qui on ne peut pas avoir confiance. On a besoin de toi intégralement concentré sur nos objectifs. T’as pas à jouer le garde-chiourme. »

Je me tournai vers Eden. Si j’étais prêt à lui retourner une droite l’instant d’avant, mon ire était un peu retombée avec l’intervention du brovalier. Je lui parlai davantage d’un air désespéré que courroucé.

« Eden… J’adorerais que tu puisses comprendre les aberrations que tu débites en parlant et en agissant, mais je doute que tu en sois capable. À vrai dire, je doute que tu sois désormais capable de nous aider tout court dans cette entreprise ô combien risquée. Ta présence ne fait que tous nous mettre en danger davantage que si tu n’étais juste pas là. Ta question sur mon arme prêtée à Edgar n’en est qu’une preuve supplémentaire. Si je lui ai donnée, ce n’est pas pour qu’il te lacère la tronche avec, c’est parce que chacun des membres de cette équipe doit être prêt à se battre pour nous défendre contre ces choses qui nous menacent. Le fait que tu n’ais même pas songé à ça montre tout l’égocentrisme de ton esprit… Et ça, si je peux le comprendre par ton passé, je ne peux plus le cautionner, ici dans notre situation. »

Je pris une longue inspiration, secouant la tête.

« Tu nous as aidé à plusieurs reprises, oui. Pas sauvé la vie : aidé. Tel que ton engagement le signifie pour mériter ta paie. Tel que tous ici agissons à notre manière, avec nos forces respectives. N’attends pas d’applaudissements de notre part pour ça. Je n’en attends pas non plus, de mon côté. On est tous dans la même merde, tu comprends ? Et toi, tu as l’air de t’évertuer à penser qu’on fait tout contre toi. Mais c’est faux. J’en ai personnellement rien à foutre de toi. T’es un membre du groupe : si t’es utile, tant mieux. Si tu l’es pas, c’est dommage. Le problème, c’est que là tu deviens un poids, un danger pour nous. Et tant que ça ça ne sera pas désamorcé, pour moi tu n’as plus rien à faire dans ce groupe à notre côté. Alors ça ne veut pas dire que je te condamne hein : te menacer de mort est aussi pertinent que de gueuler à pleins poumons qu’on est ici. »

Je tournai vers Edgar un regard accusateur, avant de revenir sur le jeunot.

« Mais là, on est dans une zone sûre. Je ne trouverais pas stupide de te laisser là, à l’abri, le temps qu’on prenne les risques pour toi pour mener notre mission à bien. Cette mission dont tu n’as apparemment rien à secouer, au vu de ton attitude. T’auras pleins de caisses à fouiller. Tu pourras même t’en préparer une rien qu’à toi pour l’embarquer ensuite. Mais au moins tu ne nous mettras plus en danger par tes interventions non contrôlées, tes colères puériles, tes plaintes incessantes et tes pillages malavisés. »

Je soupirai. Le fiel de mes paroles reflétait le fond de mes pensées. J’avais fait l’effort de ne pas mettre un mot plus haut que l’autre, j’espère qu’il en comprendrait l’essence. Je poursuivis, mettant cette irrévocable décision de côté pour revenir à un sujet plus pertinent à aborder.

« Tu as… cité le nom de Gadrius. Pour ceux qui ne le savent pas ici, Gadrius est le frère cadet de Mathias, ayant probablement comploté par le passé contre notre commissionnaire pour le déchoir de son droit d’ainesse. Raison pour laquelle Mathias devait récupérer ses documents de propriété. Tu dis l’avoir sauvé… C’est une bonne chose : c’est un membre de la famille Belmont. Quelqu’un qui est vraisemblablement ici depuis le début de toute cette merde, qui saurait nous en dire énormément sur ce qui se passe là, sur les raisons de cette infestation, sur les solutions pour mettre fin à tout ça… Alors BORDEL, Eden, où est-il ? As-tu vraiment laissé s’échapper entre tes doigts le seul acte vraiment utile que tu aurais pu accomplir de ton propre chef ? »

Attendant sa réponse, je me tournai ensuite vers Adam.

« Quant à cette histoire de crâne… Il faut que tu fasses très attention, Adam. Lorsque nous fouillions sa chambre, Mathias m’a parlé de quelques choses, dont son lien avec un groupe à Exech, la Confrérie du Crâne. C’est de la faute de cette dernière qu’il est dans cet état, drogué et dépendant jusqu’à la moelle d’un produit néfaste. Et s’il est tombé dedans, c’est à cause de l’influence qu’un… crâne qui parle a eue sur lui. Je ne crois pas qu’il ait un esprit faible. Toi non plus, tu ne le sembles pas. Mais je t’en prie, sois prudent et n’omets aucun détail de ce qui se passe pour toi. Le promener partout est un risque énorme, que je te laisse décider de prendre ou non. Mais tu dois nous promettre qu’il ne sera pas un danger. Ou s’il le devient, de nous le dire directement. »

Je m’approchai de lui, yeux dans les yeux, d’un regard intense. Je farfouillai l’intérieur de mon armure où j’avais glissé les documents de Mathias pour ne sortir que celui évoquant ses recherches sur la porte et le culte mortel et ancestral qu’elle renfermait. Je tendis le feuillet à Adam.

« Voilà la synthèse de deux ans de travail de Mathias sur cette porte vers laquelle nous nous rendons. Cette porte vers… un autre monde, fait de morts et de magie passée. Il y a plusieurs annotations dans cette mystérieuse langue, peut-être es-tu le plus à même de les déchiffrer… »

Je l’espérais, du moins. En tout cas, je me devais de lui donner ceci, pour le bien du groupe.

« Tu n’as pas tort en parlant de manoir construit sur un ancien lieu de culte : c’est bel et bien le cas. Et c’est aussi ce qui est à l’origine de ces morts qui marchent partout sur le domaine. Une infection que nous nous devons de contenir, de stopper. Cela dépasse notre contrat, c’est pour la survie des habitants de toute la région que nous œuvrons, désormais. »

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Gamemaster2
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Gamemaster2 » lun. 21 oct. 2019 20:36

Intervention pour Adam, Eden, Selen et Fromritt


><

Malgré sa simplicité d'élocution, Edgar écoutait soigneusement les déclarations de chacun, allant jusqu'à tenter de couper la parole de temps à autre. Un véritable débat semblait débuter au sein du groupe, débat qui allait décider de la cohésion des membres. Premier à se justifier, Adam avait capté l'attention de l'homme de main en racontant le passé qui l'avait mené jusque dans les souterrains de la famille Belmont. Edgar était appuyé contre le mur à côté de la table sur laquelle se trouvait Mathias, toujours inconscient après sa récente crise de douleur. Il ne manquait plus qu'un feu et une chopine de bière pour se retrouver dans l'ambiance qu'installait le récit du jeune mage, Edgar étant visiblement un habitué de ce genre de moment. Lorsque l'occasion de répondre lui fut donné, il ne se trouvait plus la moindre trace d'animosité dans ses paroles.

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"Hmm j'vois... Enfin, pas tout, mais j'sais reconnaître quelqu'un d'honnête quand j'en vois un. Enfin, pas à chaque fois, mais... Bref, j'dois avouer pas avoir tout pigé à cette histoire de magie noire et d'crâne qui parle, mais y'a bien queq'chose qui s'est passé dans l'couloir, tout à l'heure. Et sans ça, on en s'rait pas là, donc merci. Mais j'compte sur toi pour que ça ne nous foute pas dans la merde, si tu vois s'que j'veux dire, hein ?"

D'un coup d'oeil, il balayait la salle pour en observer les trésors avant de donner son verdict.

"Tu peux toujours fouiller tant m'sieur Mathias est pas en état d'te surveiller, doit surement y avoir de quoi nous aider. C'est dans cette pièce qu'les ouvriers entreposaient c'qu'il leur fallait pour bosser. Y'a p'tet d'autres choses, mais j'sais pas c'que c'est."

Baratin ou non, Adam semblait hors de cause. Du moins, pour l'instant. À l'inverse, Eden se défendait à sa façon, celle qui exaspérait plusieurs membres du groupe depuis le début de l'expédition. À son plaidoyer, l'attitude d'Edgar changea du tout au tout. Les signes flagrants de la colère se dessinaient sur son visage aussi rouge que l'hémoglobine, à un tel point que le geste de sa main se dirigeant vers le pommeau de son épée d'emprunt en devenait un réflexe de rage. Incapable d'en supporter davantage, le mercenaire fit un pas impossible à reprendre, l'un de ceux qui mènent vers l'inévitable. Rien n'aurait pu l'empêcher de dégainer son arme et de trancher dans le vif, si ce n'est une seule chose. Figé, il regardait le jeune garçon avec des yeux presque exorbités.

"Gadrius.... ? M'sieur Gadrius est vivant ?

Quelques secondes après avoir assimilé l'information, Edgar se redressait la tête pleine de questions.

"Où-est-il ? Pourquoi était-il encore dans le manoir ? Et de quoi vous avez parlé ? Réponds sans chiarder, c'est dans ton intérêt."

L'intervention de Fromritt, malgré sa bonne intention débordante, n'était pas appréciée par l'homme de main qui cherchait le bon dans ses propos. Il avait beau avoir vanté les mérites du Verlorgot, Edgar détestait l'idée qu'on puisse se ranger du côté d'une personne qu'il déclarait ouvertement comme un poids et un ennemi à sa cause.

"Bon sang, Fromritt, j'avoue que sur c'coup-ci, j'te comprends pas. J'en ai connu, des mecs aussi bienveillants qu'toi. La plupart ont fini avec une dague entre les côtes pour avoir cru en la mauvaise personne. Tu veux t'porter garant de ce bouffeur de boue ? Va y, j'ten empêcherais pas. Et j'vais pas te dire que j'fais ça pour toi, ni pour aucun d'entre vous d'ailleurs, mais j'te promets que s'il fait le moindre truc suspect, j'hésiterais plus."

Son regard se pose sur Eden, appuyé d'une colère presque palpable.

"Plus du tout."

Lorsque vint le tour de Selen, Edgar fut ravi d'entendre un avis rejoignant ses dires. Il écoutait les accusations du semi-elfe avec une satisfaction parfaitement lisible sur son visage, gardant un œil sur celui qu'il se serait fait un plaisir d'occire. Ses traits redevinrent neutres lorsqu'il mentionna l'idée de le laisser derrière, trouvant suffisamment de bon sens en lui pour la considérer comme envisageable. Lorsque le nom de Gadrius surgit à nouveau, le mercenaire semblait étonné qu'il en sache autant à son sujet, se permettant d'observer le corps inconscient de Mathias pendant de longues secondes. Il s'apprêtait à surenchérir au sujet du frère Belmont, mais compris qu'il devrait attendre la fin du monologue pour intervenir. Edgar écoutait donc avec attention et plissait des yeux en apprenant que Selen était en possession de documents appartenant à son commanditaire, laissant le groupe assimiler ce qui venait de se dire avant de s'inviter à ses côtés.

"Bien dit, mon ami. J'suis heureux d'compter une personne lucide du danger, quel qu'il soit. J'me doutais pas qu'm'sieur Mathias t'avait raconté tous ses p'tits secrets, mais j'suis persuadé qu'il te fait parfaitement confiance, peut-être même plus qu'à moi."

Une très courte pause, comme pour appuyer sur ses derniers mots. Peut-être trop brève pour être notée.

"T'as parlé d'la Confrérie et j'préfère te mettre en garde : va pas fourrer ton nez là-d'dans. J'sais qu'tu veux bien faire et j'espère réellement qu'on se sortira de c'merdier tous ensemble, mais contente-toi de ça. C'est pas des gars avec qui on peut raisonner. Ils traînent dans des affaires bien crades : trafics d'enfants, corruption d'la royauté et tout ce genre de merde qui fait comprendre aux p'tites gens qu'il vaut mieux ne pas leur casser les couilles. Fais bien gaffe à toi, mon gars. Ça m'rassur'rait d'savoir que tu t'en tiennes à c'que j'viens d'te dire, tu comprends ?"

Tout semblait avoir été dit, du moins ce qui pesait sur le cœur des aventuriers. Après avoir écouté la réponse du semi-elfe, Edgar repartait déjà vers Mathias pour s'enquérir une nouvelle fois de son état et peut-être le réveiller. Le bruit de la fouille emplissait les murs de l'abri temporaire du groupe qui cherchait de quoi se retaper et faciliter leur progression. Les outils ne furent pas difficiles à trouver et chacun put remplir son sac de pelles et de pioches, utiles en temps voulu. En s'approchant des caisses, tous purent comprendre qu'elles seraient impossibles à ouvrir sans l'outil adéquat. Cependant, le plus filou des gamins de rues n'était pas dupe, s'armant de sa barre à levier pour en forcer le couvercle. Alors que le bois craquait et que les clous se tordaient dans un désagréable grincement, les curieux purent se rassembler autour de lui pour admirer le butin découvert.

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BUTIN ! BUTIN ! BUTIN !

Un véritable trésor, oui. Et si sa valeur ne dépendait que de l'endroit où il était trouvé, la trouvaille n'en restait pas moins fort intéressante. Dans cette caisse, certainement destinée au commerce, étaient soigneusement rangées par compartiments :
  • Douze fioles aux liquides de multiples couleurs (bleu, rouge, orange, vert, blanc et violet)
  • Quatre ceintures en cuir lustré
  • Deux carquois larges remplis de flèches pour l'un et de carreaux pour l'autre
  • Une longue-vue neuve
  • Trois lots de quatre torches reliés par de la ficelle
  • Un briquet et de l'amadou
  • Une très longue corde enroulée
  • Deux couteaux rangés dans des petits fourreaux méticuleusement décorées
  • Quatre capes en soie rembourrées et pliées l'une sur l'autre
  • Deux paires de gants en cuir renforcé
  • Deux paires de bottes à la semelle renforcée
  • Deux lanternes prêtes à l'usage
Fort étonné, Edgar ne put retenir un petit bruit de surprise.

"Ho... Je ne m'attendais pas à trouver tout ceci dans un endroit pareil. Qu'est-ce que ça peut bien foutre ici ?"

Son regard se perdit ensuite vers la porte qui se trouvait à l'opposé de celle par laquelle il était entré, perdu dans ses pensées avant de laisser le reste du groupe faire comme bon lui semblait.


Que décidez-vous, aventuriers ?


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Récompenses :
  • Adam = 1 (Habile tour de persuasion) + 0,5 (Échanges avec le groupe): 1,5 XP
  • Eden = 0,5 (Fidèle à lui-même) + 0,5 (Échanges avec le groupe) : 1 XP
  • Selen = 1 (Bonjour, je pose mes couilles sur la table) + 0,5 (Échanges avec le groupe) : 1,5 XP
  • Fromritt = 0,5 (Fidèle à lui-même) + 0,5 (Échanges avec le groupe) : 1 XP


Récompenses matérielles :
  • Eden et Fromritt
    • Une pioche et une pelle
  • Adam
    • Résumé des recherches de Mathias sur la "Porte"


Rapport des blessures :
  • Adam = Faiblesse : De corps et d'esprit, tu as subi des dommages. Tant que tu es affaibli, tu es inapte à l'effort physique (soulever une caisse, porter un camarade, courir longtemps, ect...) et sujet aux hallucinations. Soigner la faiblesse demande du repos, l'usage d'une potion revigorante ou encore celui de la magie.


Rapport des PM et PE :
  • Fromritt = 12/12 (PE)
  • Adam = 0/5 (Feu) / 0/3 (Obscurité)
  • Eden = 2/6 (PE)
  • Selen = 2/16 (Lumière) / 14/14 (Air) / 20/20 (PE)
"Bwaf Assistance, que puis-je faire pour vous ?"

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L'appel au standard "Bwaf Assistance" est taxé à hauteur de 90 Yus suivi d'une tarification de 25 Yus par minute. La discussion est susceptible d'être enregistrée s'il y a un os.

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TGM
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par TGM » mar. 22 oct. 2019 22:44

-----E-----


Alors que je lui sors ses quatre vérités, Edgar fulmine et rougit de rage. Au moment de finir, j'ai bien l'impression que ce cinglé va se jeter sur moi, heureusement, le nom de Gadrius l'immobilise sur place, bien malgré moi. Il demande alors s'il est vivant ce à quoi je réponds en haussant les épaules comme si c'était une évidence, et ça l'était puisque je l'avais échappé. Après quelques secondes à faire tourner son cerveau ramolli, il commence à me bombarder de question avant que Fromritt n'intervienne pour tenter de ramener le calme. Le grand brun commence donc par rappeler l'objectif de notre mission, à savoir garder Mathias en vie par tous les moyens, et s'assure que tout le monde suit, s'adressant plus spécifiquement à moi. Ne sachant s'il attend une réponse, je lui réplique:

"Quand même, je pas oublié que sans Mathias, je perds sur trois mille yus, merci."

Il continue ensuite en vantant les actes et qualité de chacun pour montrer que nous sommes tous utiles au groupe, y compris moi. Mais les reproches ne tardent pas à arriver. Semble-t-il que je n'aurais pas dû dépouiller les gardes de Mathias devant lui. Comment aurais-je pu savoir ? On fait tous ça à Omyre. Par contre, il marque un point pour les yeux plus gros que le ventre... Je me suis peut-être emporté. M'enfin personne n'en a de toute façon voulu de cet équipement puant, alors... Il n'oublie pas cependant de faire remarquer que j'ai tout de suite été mal considéré, quand bien même je me sois toujours acquitté des tâches que l'on m'a confié. Il se propose ensuite de me surveiller et se porter garant de moi, me demandant si j'étais d'accord pour suivre ses directives dès à présent. Edgar ne s'y oppose pas, mais profite de l'occasion pour me menacer à nouveau, prouvant que c'est chez lui une idée fixe que de me tuer et que même les garanties de Fromritt ne changeront rien. Sentant qu'il est préférable d'aller dans le sens de Fromritt pour faire baisser la tension et surtout ne voulant pas m'aliéner mon dernier soutien sûr, j'accepte en désignant le garde du corps de la tête.

"Si tu l'empêches de m'approcher, je t'écouterai. C'est promis."

Selen intervient cependant pour désapprouver la proposition alors qu'on l'on avait enfin trouvé un terrain d'entente, prétextant que le groupe a trop besoin de l'espadonneur pour que je détourne sont attention. Lui redonner une chance ? Quelle idée stupide j'ai pu avoir. La suite me le prouve bien lorsqu'il prend fait et cause pour Edgar. Non seulement, il minimise mes actions - comme s'ils avaient pu réussir à ouvrir la porte sans barre à levier alors qu'à deux et la barre ils ont échoué , mais, en plus, il dit que je suis un danger pour le groupe quand je refuse de voir Edgar s'approcher avec une épée. Bordel, il a voulu me tuer ! ME TUER ! Il se justifie en disant qu'il lui a donné une arme pour qu'il puisse défendre le groupe, mais admet deux phrases plus tard qu'il n'en a rien à foutre de moi. Tout ça pour conclure que je serais un danger et que je ne devrais donc plus faire partie du groupe. Après un bref regard vers Edgar pour lui dire que me tuer serait idiot, il me regarde à nouveau pour proposer que je reste ici à fouiller les caisses pendant qu'ils finiraient la mission, qualifiant cette grotte de sûre alors qu'une seule porte nous sépare du tunnel où Phamot nous a vu nous enfuir. Alors autant, ça me va de rester loin du danger, autant, je n'ai pas envie que ce soit un prétexte pour ne pas me payer une fois rentrés. Je ne vais pas me gêner pour le faire remarquer. Mais le voilà lui aussi qui commence à me gueuler dessus à propos de Gadrius. Après avoir brièvement expliqué aux autres de qui il s'agit - et il semble étrangement renseigné - il m'accuse d'avoir ruiné mon seul acte utile en ne l'ayant pas ramené... Comme si j'avais pas essayé. Puisqu'ils veulent tant de réponses, mais ne savent pas demander gentiment, je vais leur en donner. Mais je garde celles qui les intéressent le plus - sur Gadrius - pour la fin, répondant à sa proposition de me laisser en arrière.

"Si le but, c'est de me laisser derrière pour me payer au rabais à la fin de la mission, je suis pas d'accord! Ce que j'ai fait, c'est peut-être le minimum pour toi, n'empêche que je suis pas un danger. J'ai attaqué personne du groupe, moi."

Tout en pointant Edgar du doigt, je songe à l'état de Mathias et une idée me traverser l'esprit.

"D'ailleurs, à part la porte qu'Edgar vient de fermer, y'a pas grand chose qui nous sépare de la "Faim-sans-fin" donc la sûreté de la pièce... Peut mieux faire. Cependant, l'idée n'est pas totalement idiote. Rester loin d'Edgar me va bien, et si tu veux être loin de moi, c'est parfait aussi. Reste que vu l'état de Mathias, et si le but est toujours de le garder en vie, il pourrait rester ici avec moi à l'abri. Vous n'aurez plus à le traîner comme un poids mort et je serai utile en veillant sur lui, vu que je ne serais selon toi bon à rien de plus utile ..."

Je me tourne ensuite vers Edgar qui, en tant que garde du corps, est un peu le plus responsable de Mathias parmi nous tous.

"J'ai aucune raison de lui vouloir du mal vu la paye que j'attends de lui et si un mort arrive alors qu'il est dans cet état, il faudra quelqu'un pour le défendre. Toi, tu seras plus utile avec eux, car tu connais les lieux et te bats probablement mieux que moi. Moi, j'ai des vivres pour tout le groupe, si on les garde pour moi et Mathias, ça durera quelques jours. Si vous ne revenez pas d'ici ce moment-là, on utilisera les pelles et pioches pour déboucher le passage secret dont il a parlé avant que le monstre n'arrive. Ensuite, on trouvera un moyen de rejoindre Valendro, quitte à se faufiler parmi les morts comme je l'ai fait dans la bibliothèque. Mathias vaut trop cher pour que je le laisse derrière et quand il s'agit de survivre, je sais toujours improviser. Autant que vous soyez le plan A qui doit tout résoudre et moi le B qui sert à le ramener vivant à Tulorim si vous échouez, c'est plus sûr que de l’emmener à travers vos portes maudites qui pourraient se refermer et le garder à jamais prisonnier. J'sais qu'on se fait pas confiance, mais ça me paraît être la meilleure solution pour ton chef. Suivre le groupe ne lui a pas trop réussi dernièrement, il me semble."

Je pousse alors un long soupir et parle enfin de Gadrius, m'adressant tout autant à Selen qu'Edgar.

"J'ai trouvé Gadrius enfermé dans le cellier, presque mort de soif. Je savais pas qui c'était au début, mais j'ai quand même gueulé aussi fort que j'ai pu pour vous appeler à l'aide. Z'aviez qu'à venir si vous vouliez le voir."

Réalisant que je ne présentais pas les choses sous le meilleur angle, j'enchaîne aussitôt :

"Dit comme ça, c'est pas malin, je sais, mais j'avais pas de potions ni de magie s'il était blessé et un survivant me semblait une raison suffisante pour rassembler le groupe, ensemble, on aurait eu aucun problème à nettoyer les derniers morts. Au final, ni vous ni eux n'êtes venus. Il a bien parlé de l'acte de propriété, mais si je me rappelle bien, il a dit que c'était lui le grand frère, pas Mathias. Les deux frangins pourraient bien mentir sur ce point pour paraître le plus légitime, je m'en fous, c'est Mathias qui me paye et ils auront bien le temps de s’entre-tuer pour le papier lorsqu'ils se reverront si ça leur chante. C'pas mon problème. C'pas ma mission. Je lui ai donc donné quelques litres d'eau et ça l'a drôlement vite rétabli. Mais il n'a pas voulu venir avec moi pour rejoindre le groupe. Vu sa dégaine d'assassin et la façon dont il jonglait avec un couteau, j'ai compris que je n'étais pas en mesure de le forcer. Encore une fois, si vous étiez venus... Bref, je l'ai perdu de vue juste avant que le monstre ne commence à défoncer la porte. Au début, je pensais même que ça venait de Gadrius."

Sentant que cette réponse ne parviendrait de toute façon pas à les satisfaire, je hausse les épaules en concluant.

"Ça se trouve, il est coincé dans la bibliothèque devant le passage secret condamné à l'heure qu'il est. Mais si j'avais essayé de le forcer à venir, je serais plus là et vous ne sauriez pas tout ça. Faudra donc vous en contenter."

Selen se tourne ensuite vers Adam pendant que je m'en vais fouiller d'autre caisses en tendant l'oreille. À travers les grincements des clous et les craquements du bois sous la barre à levier, je l'entends le mettre en garde à propos du crâne, Mathias étant devenu accro à la drogue dans ses potions en écoutant lui aussi un crâne. Ces histoires de crâne parlant sont de plus en plus rassurantes. Il évoque aussi une confrérie locale à propos de laquelle Edgar va lui aussi conseiller la plus grande prudence à causes d'affaires qui sont pourtant communes là d'où je viens. Entre deux ouvertures, je vois Selen sortir des papiers de son armure et les donner au mage en les désignant comme les recherches de Mathias sur la porte dont il confirme la présence. Rester dans cette grotte avec notre commanditaire me semble alors une idée meilleure encore que je ne l'avais cru en l'énonçant. Le groupe sembla enfin s'intéresser aux caisses que j'ouvrais une à une. Malheureusement pour moi, ils me rejoignent exactement lorsque j'en trouve une qui contient quelque chose d'intéressant. La caisse au trésor, débordant de matériel que j'ai pas encore pu examiner surprend même Edgar qui demande à haute voix ce qu'elle fait ici. Du tac au tac, je lui réplique :

"On s'en fout de ce que ça fout là ! On prend ce dont on a besoin ! Ça servira à personne d'autre de toute façon..."

Mais au moment où je m'apprête à me pencher au-dessus de la caisse pour en remuer le contenu, un bras musclé fait irruption sur mon chemin. Remontant mon regard le long de celui-ci, je découvre le visage de Fromritt aux sourcils froncés. Pas besoin de parler, j'ai compris... Faut que passe mon tour pour me faire bien voir. Je m'éloigne donc pour continuer à ouvrir des caisses sans manquer de manifester mon mécontentement.

"OK, c'est bon allez y tous en premier pour une fois... Mais laisser moi des trucs, hein ! C'est pas parce que vous ne touchez pas aux cadavres qu'il faut rien laisser aux autres quand y'a des trucs bien!"

1965mots

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Adam Von Demorlys
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Adam Von Demorlys » jeu. 24 oct. 2019 19:32

Adam put finir son petit discours quasiment sans interruption. Quand il acheva ce dernier en transférant l'attention du groupe sur Eden, l'Omyrien réagit à peu près comme il s'y attendait. Mais même malgré cela, les premières phrases de l'avorton lui firent crisper la mâchoire. Cela aurait pu s'arrêter là, mais non. Eden se mit à fanfaronner en énumérant tous les actes bénéfiques au groupe qu'il avait accomplis jusqu'à maintenant. Il mentionna également une échauffourée qui l'avait opposé à Edgar. Ce dernier d'ailleurs semblait sur le point de récidiver. Devant cet insupportable crise d'adolescence, le mage en vint presque à espérer que ce serait le cas. Mais le gamin acheva son monologue sur une note assez étrange, qui provoqua une vive réaction chez le garde du corps.

(Gadrius ? Qui est-ce ?)

Il y aurait un autre vivant en ces murs ? Voici une information qui était aussi étonnante que bienvenue. Quelque chose qui pourrait arranger de possibles projets à venir... Mais la réaction de l'adolescent accrût la perplexité du mage. Pourquoi Eden avait-il soudain l'air si gêné, voire même coupable, alors qu'il y avait encore quelques secondes il était en train d'énumérer à qui voulait l'entendre la liste de ses actions héroïques ?
Adam n'alla cependant pas plus loin dans ses réflexions. Gardant un œil curieux sur l'adolescent, il écouta Fromritt tenter d'apaiser la situation et de prendre la défense du jeune Omyrien. Il alla jusqu'à proposer de le prendre à sa charge, chose que Selen s'empressa de désapprouver, et avec des arguments sensés, il fallait le reconnaître. Le semi-elfe continua alors sur sa lancée, sans employer de nouveau ce ton si désagréable qui lui avait été si coutumier au cours des derniers événements. Le ton était plus posé et mesuré, même si on pouvait y sentir une certaine lassitude, chose qui pouvait se comprendre.
La deuxième moitié de son discours fut bien plus intéressante aux yeux du mage, qui en sut alors un peu plus sur ce mystérieux Gadrius. Un petit frère ayant eu une relation relativement houleuse voire conflictuelle avec Mathias ? Puis vint le sujet du crâne, Selen invita le mage à faire preuve d'une extrême prudence, tout en lui apportant d'étonnantes informations. Apparemment la confrérie du Crâne serait impliquée dans tout cela. Perplexe, Adam ne vit pas trop le rapport entre l'expédition et cette guilde. Il trouvait assez réducteur et stupide de faire un si rapide lien avec un crâne qui parle, et cette sinistre faction juste à cause du nom dont ses dirigeants s'étaient affublés. Lorsqu'il fut mention de Mathias et de l'influence qu'aurait subie ce dernier, le jeune bourgeois prit cependant la déclaration avec bien plus d'attention. Une nouvelle fois il eût confirmation qu'Elkezath cachait aussi bien son jeu.
Mais les informations les plus intéressantes qui suivirent, prirent la forme d'une liasse de documents, que lui tendit le semi-elfe en plongeant dans ses yeux un regard intense. Etait-ce pour ajouter plus de poids à son avertissement concernant le crâne, pour tenter de discerner de la sincérité ou de la duperie quant à son discours, ou bien pour autre chose encore ? Quoi qu'il en soit Adam afficha cette expression impassible qu'il aborde en temps normal. Toute fois un léger froncement de sourcils, passa sur son visage intrigué lorsqu'il saisit les documents. Le mage parcourut rapidement ces derniers du regard, et reconnut ici et là quelques paragraphes rédigés en Noir-Parler, ainsi que quelques schémas et gribouillis. Cette porte avait un rôle central dans ce qui se déroulait ici, avoir à portée de main un tel compte-rendu était une véritable aubaine. Enfin Adam leva les yeux pour les plonger à son tour dans ceux du semi-elfe.

« Ne t'en fais pas je ne prends pas ceci à la légère. J'ai conscience qu'un crâne tel que celui-ci pourrait s'avérer très dangereux, encore plus dans un endroit tel que celui-là. J'y ferai très attention. -Il ajouta à l'attention d'Edgar-. D'ailleurs quand Mathias reprendra conscience j'aimerais qu'il m'en dise plus sur ce crâne en question. En tout cas merci, cela devrait nous être utile. »

Les yeux du mage s'étaient déjà à nouveau posés sur les documents lorsqu'il eût prononcé ces derniers mots. Les discussions reprirent autour de lui, et Adam y accorda qu'une oreille distraite. Il releva tout de même légèrement la tête quand Edgar parla de la confrérie du crâne, en dépeignant un tableau assez sinistre. Le mage avait déjà eu un petit compte rendu sur cette faction d'Exech. Mais encore une fois où diable était le lien avec ce qu'il se passait ici ? Pourquoi droguer Mathias ? Adam repensa alors à la description qu'avait faite Eden de Gadrius. Un accoutrement d'assassin et apparemment assez habile aux couteaux. Chose qui dénotait fortement avec Mathias, et qui pouvait aisément laisser penser que les deux frères avaient suivi des voies relativement différentes. Une association de pensées se fit alors dans la tête du mage. Ce dernier plissa les yeux pensif, puis releva la tête vers le garde du corps.

« Edgar ? Savez-vous si Gadrius entretenait ou entretient des liens avec la confrérie du crâne ? Ca pourrait répondre à quelques questions étant donné qu'à l'heure actuelle je ne vois pas le rapport qu'ils ont avec tout ce qu'il se passe ici. Gadrius aurait-il pu passer un marché avec cette guilde pour profiter du chaos qui règne en ces lieux, afin d'éliminer son frère ? Faire droguer ce dernier afin de réduire ses chances de survie durant cette expédition et devenir ainsi l'unique héritier ? Il partagerait alors une partie de la fortune qui lui reviendrait avec la confrérie en guise de remerciement... »

Bien sûr Adam avait une autre hypothèse, ou plutôt certitude concernant le but de cette drogue, mais il ne pouvait pas jouer cette carte maintenant. En tout cas même avec ça, ça se tenait... Il s'adressa cette fois à tous.

« Si tel est bien le cas il faudra rester très vigilant si nous croisons une personne vivante. »

Reportant ces réflexions à un autre moment, Adam replongea dans la lecture des documents pendant qu'une partie de ses compagnons d'expédition continuait à fouiller le lieu. C'est alors qu'une caisse avec un contenu alors assez intéressant fut ouverte. Entendant l'exclamation de surprise du garde du corps, et voyant les autres s'attrouper, le mage se leva pour également jeter un coup d'oeil. Sa grande taille lui permit de distinguer assez rapidement le contenu de la caisse. Il fallait reconnaître qu'ils étaient plutôt bien tombés.... Tout un tas d'outils et de vêtements de belle qualité, ainsi que de mystérieuses potions s'étalaient devant eux. Adam laissa les gros bras, habitués à être au front des combats faire leur choix. Il regagna le tonneau sur lequel il s'était assis un peu plus tôt, avec en main les documents qui l'intéressaient bien plus. Le mage demanda néanmoins en s'installant.

« Je vous laisse vous servir, mais j'aimerais bien au moins une des paires de bottes, ainsi que de quoi m'éclairer. »

Certes il en avait déjà récupéré une paire sur un cadavre au début de leur expédition, mais leurs odeurs devenaient assez incommodantes et Adam n'avait pas envie de faire concurrence à Eden à ce niveau là.

« Selon ce qu'il reste on pourra ensuite se partager les capes et les potions. Même si je ne sais pas exactement de quoi il s'agit... »

Le jeune bourgeois grimaça alors légèrement. Un nouveau vertige le prit, l'incitant à plus se caler sur le tonneau. Les feuilles tremblaient légèrement au même rythme que sa main, et il sentait comme une sueur froide humidifier ses tempes. Il allait se replonger dans sa lecture lorsqu'Eden re-piqua une petite crise. Décidé à faire la sourde oreille pour mieux se concentrer, Adam releva cependant la tête lorsque l'adolescent fit sa proposition.

« Je suis absolument contre cette idée. La survie de Mathias est l'un de nos principaux objectifs. En le prenant avec nous il nous ralentira, certes, mais en cas de problème il sera au moins protéger par cinq personnes, ou quatre en tout cas... De plus Phamot a ouvert l'accès au manoir à tous les morts-vivants du coin. D'ici une petite heure ils auront sûrement investi ce lieu, comment feras-tu si cela arrive ? Tu ne pourras pas assurer ta sécurité ET celle de Mathias, surtout vu son état. Autant qu'une partie de ces provisions nous servent maintenant pour reprendre des forces avant de continuer.»

Le mage fut à nouveau pris de tremblements, et c'est le teint toujours aussi pâle qu'il demanda :

« D'ailleurs si ça ne vous gène pas je veux bien manger un petit bout avant que l'on parte, il faut absolument que j'avale quelque chose... »


Il fallait être lucide, il fallait qu'il reprenne des forces le plus rapidement possible. Le mage écouta rapidement les quelques réactions puis replongea dans sa lecture, décidé à se concentrer dessus une fois pour toute dessus.

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Fromritt Verlorgot
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Fromritt Verlorgot » dim. 27 oct. 2019 18:09

Un accords avait pourtant été passé, malgré les réticences et incompréhensions d’Edgar. Fromritt avait réussi à calmer le jeu, pourtant Selen arriva dans le débat apportant ses arguments pour rendre la tâche plus compliquée encore. L’espadonneur soupira puis regarda son compagnon dans les yeux, la véracité de ses propos était infaillible. Clairement fatigué de ces discussions stériles, il haussa les épaules avant de répondre, las, les mirettes affaissées, cherchant une solution sans énergie, aucune.


Ouais t’as raison Selen, t’as raison. Mais laisser le p’tit ici alors que le manoir est à moitié détruit et qu’ces charognes peuvent rentrer comme bon leur semble… Le garçonnet surenchérit derrière, le grand brun le laissa déblatérer avant de reprendre. Voilà, voilà… Puis ouais, on n’sait pas comment le monstre va réagir à sa prétendue mort, ici avec la nécromancie et tout c’bordel, j’sais pas quoi penser d’la mort d’ces merdes. On ne peut pas laisser ni Eden, ni Mathias ici, ça risque d’être compliqué pour la suite, à moins de trouver un passage vraiment caché pour le p’tit, peut-être…


Ses doigts caressaient sa barbe mal taillée, négligée et pourtant soyeuse. Rien ne lui venait, donc il laissa la chose comme telle, de toute manière, tout le monde semblait avoir regagné de l’intérêt pour un certain Gadrius, possible grand-frère de sir Belmont. Comme à l’accoutumée, l’espadonneur ne posa pas de question, mais écouta les réponses d’une oreille distraite. C’était une information importante, bien que quelque chose clochait, une sorte de rivalité fraternelle ou l’on ne sait quoi.


Ensuite, Eden repartit vers les caisses, les ouvrir une à une jusqu’à trouver un butin plus qu’intéressant. Très vite, les aventuriers se réunirent autour d’elle, analysant et jaugeant le matériel méticuleusement rangé à l’intérieur. Le petit filou allait se jeter sur les trouvailles, comme à son habitude mais Fromritt l’intercepta avec son bras, à peine levé de quoi faire barrage sans pour autant l’agresser ou le menacer de mort comme certaine personne trop impulsive, sanguine.


Le garçonnet comprit directement et rebroussa chemin, non sans bouder et montrer son mécontentement en râlant gentiment. Fromritt semblait désolé d’en arriver là, sentiment qui le poussa à éviter le regard de l’adolescent, peut-être aurait-il pu le faire changer d’avis. Alors autant rester sur ses positions. Ce qui lui laissa le temps de voir le contenu de la caisse aux merveilles, ses yeux sautant d’objet en objet méthodiquement et rapidement, élimant l’inutile au profit de l’utile.


Mhh, quatre capes, quatre ceintures, c’bien, au moins on pourra s’les partager sans problème. Pour l’reste, mhh… J’serais toujours en première ligne pour les combats et mon propre équipement est usé, remplissant à peine ses fonctions. J’pense prendre une paire de gants et d’bottes… Il regarda sa dague, tristement simple et inappropriée à son style de combat. J’ai laissé mon épée là-bas, mon état n’m’ayant pas permis d’y penser une fois la porte défoncée, c’serait bien que j’ai une arme plus efficace, au moins le temps d’trouver une lame plus pratique et sécurisante. Ensuite, les fioles rouges j’les connais bien, ça risque d’être utile à ceux qui sont au plus proche du danger, le reste j’m’y risque pas, d’autres doivent s’y connaître mieux. Ensuite… ensuite… La corde pourrait m’rendre plus utile si l’on a besoin d’faire du rappel ou enrouler des ennemis, ou c’genre de choses qui d’mande une certaine force. Je vous laisse peser l’pour et l’contre, si vous pensez qu’je suis dans l’erreur, j’vous écoute, les gars. Il regarda successivement chaque aventurier, cherchant leur réponse au creux de leur iris, le visage stoïque ne reflétant aucune avarice quelconque.


Adam fit remarquer la nécessité, pour lui, de se restaurer en mangeant un petit quelque chose. En y pensant bien, Fromritt avait un petit creux, entre le stress et les efforts, cependant, il pouvait encaisser encore une ou deux heures facilement, pour le reste il s’en fichait. Il héla Eden et fit un signe de main à Adam, son sourire étant revenu sur son doux visage chevaleresque.


Eden, tu peux donner ma part d’provision à Adam, il en plus besoin qu’moi. Prévoyant quelconque remarque, il grossit son sourire et coupa court à la discussion d’un geste. T’en fais vraiment pas et régale-toi, dis-toi qu’c’est pour avoir occis c’te boule de graisse, ha ha !


[HRP :

Se Permet de prendre une ceinture et une cape, mais attend la réaction des autres pour le reste.

Donne sa ration à Adam parce que Brovalerie oblige]

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Selen
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Selen » lun. 28 oct. 2019 10:14

Reconnaissant, Edgar semblait apprécier que son maître m’ait accordé sa pleine confiance. Il me mit cependant un garde contre cette puissante et mystérieuse confrérie du crâne. Ses propos sonnèrent presque comme des menaces à mes oreilles, aussi me contentai-je d’une réponse vague à ses avertissements.

« Tant qu’ils ne se mêlent pas de mes affaires, je ne me mêlerai pas des leurs. »

Eden, de con sôté, prenait mal nos interventions. Il se défendait en disant qu’il n’était pas un danger pour le groupe… Cela m’arracha un soupir. Pas directement, peut-être. Mais indirectement, il l’avait déjà été plusieurs fois, et je lui avais déjà signifié. Sa mauvaise fois infantile était pénible. D’autant qu’il grossissait inutilement les traits que je lui avais prêtés, exagérant le portrait brossé pour se placer en victime malheureuse. Pauvre petit chou. Il proposa un plan, cependant, qui ne sonna pas trop mal à mes oreilles : Il allait rester près de Mathias, prendre soin de lui, puis trouver un moyen de l’exfiltrer en le ramenant vers Valendro. Voilà qui pouvait être utile, effectivement, s’il respectait bel et bien ses engagements.

Il en dit un peu plus sur le fameux Gadrius, le sauvetage qu’il lui avait accordé alors qu’il mourrait de soif dans le cellier. Il précisa l’avoir abreuvé, et puis l’aurait laissé partir sans savoir quoi faire de lui, après que ce dernier ait parlé de l’acte de propriété. Il aurait affirmé être l’aîné, lui aussi. Un jeu de dupes entre ces deux frères, et impossible de savoir qui mentait ou non. Eden aurait tenté de nous appeler, mais nul ne vint à sa rescousse. J’opinai du chef.

« Ben voilà, ça ça sonne davantage à mes oreilles comme un acte héroïque. T’aurais dû commencer par ça. Désolé de n’être pas venu, je n’ai pas entendu ton appel. Tu as agi comme il fallait, et en nous avouant tout ça, tu te montres comme étant des nôtres. Et ça c’est une bonne chose. L’acte de propriété, c’est moi qui l’ai, et je le garderai jusqu’à l’issue de tout ceci. Si dispute fratricide il doit y avoir, nous trancherons tout ça le moment venu. »

Il avait été honnête, à mon tour d’être franc.

Adam, de son côté, me rassura sur l’utilisation du crâne, précisant qu’il serait prudent, et me remercia pour les documents de Mathias. Il avoua son envie de questionner notre commissionnaire sur tout ça à son réveil. Apparemment connaisseur de la Confrérie du Crâne, il précisa que nous devrions aussi désormais nous méfier des vivants : Gadrius, s’il y était lié, aurait pu envoyer des sbires à notre recherche. Je précisai les informations que j’avais eues à ce propos.

« Selon Mathias, Gadrius était le seul de la famille à n’être pas sous l’influence de la Confrérie. Leur père était mêlé à tout ça volontairement, et Mathias s’est fait piéger par cette drogue qu’il prenait sans arrêt. Espérons que Gadrius soit resté droit dans ses bottes… Cela pourrait jouer en sa faveur, à l’issue de tout ceci. »

Vint alors le temps de picorer les trouvailles faites dans la pièce : des outils, dont je me munis de quelques-uns : pioche, pelle et compagnie. Et puis, les trouvailles faites par Eden, qu’il nous laissa cette fois généreusement fouiller avant lui. Comprenait-il enfin la notion de travail d’équipe ? Je lui octroyai un sourire tout en opinant du chef. Enfin je retrouvais le bon petit gaillard du cynore. Il restait juste à espérer qu’il ne revire pas à nouveau du côté obscur. C’en fut à un tel point que tout le monde semblait prendre des précautions pour partager équitablement le butin. C’en était presque inconfortable, tant de politesse d’un coup. Fromritt argua vouloir des gants et des bottes, ainsi que la corde et des fioles de potions rouges. Adam souhaitait, quant à lui, une paire de gants.

Je m’approchai à mon tour du coffre et reluquai à l’intérieur. Je pris le parti de distribuer moi-même le contenu. Un à un, je me saisis des objets à l’intérieur pour les envoyer à leur destinataire.

À Fromritt, je donnai bottes, gants et la corde. Son argument de première ligne était convainquant. Je lui conférai également une cape et une ceinture, ainsi qu’un des coutelas.
À Adam, j’envoyai une cape et une ceinture, bien évidemment, mais aussi une lanterne : il n’avait pas de quoi s’éclairer. Pour ce qui était des gants, je le prévins :

« En tant que bretteur, j’apprécierais être muni de ces gants protecteurs. Mais je ne veux pas te spolier, et tu mérites effectivement aussi de quoi te protéger les bras. Tiens, prends ça. »

Je lui confiai mes propres brassards de cuir noir pour qu’il soit protégé. Je démis également mes bottes poulaines et lui tendis de même.

« Tiens, regarde si c’est ta pointure, ça te protègera aussi sans doute mieux que ce que tu as. »

Je pris alors mon dû de la caisse : une paire de bottes, que j’enfilai, pareillement pour la paire de gants restante. Je regardai les ceintures, histoire de voir si elles étaient de meilleures qualité que la mienne ou non. Si c’était le cas, j’en prendrais une. Sinon, je la laisserais à Edgar. Et j’enfilai à ma ceinture le couteau restant : je venais de donner mon arme secondaire à Edgar, et j’appréciais toutefois en avoir une de secours, au cas où.

À l’homme de main, j’envoyai aussi quelques objets : une cape (la mienne me suffisait amplement), une ceinture (la mienne ou celle du coffre, selon leur qualité respective), tout en gardant cependant les choses qui y étaient arrimées. Je lui donnai également le lot de torche et le briquet et l’amadou.

Puis vint le tour d’Eden, je levai un sourcil, faisant mine de refermer le coffre pour le priver de tout son contenu, puis avec un sourire joueur, je le rouvris et lui donnai également quelques équipements : Une cape, une ceinture, une lanterne. Je me saisis de la longue vue. C’était un bel objet, utile, sans doute, et qui valait sans doute aussi son poids en or. Avec un clin d’œil, je lui confiai, lui donnant une petite tape amicale sur l’épaule pour lui montrer mon appréciation de son revirement d’attitude.

Par curiosité, je pris aussi une fiole de chaque couleur, que je rangeai précieusement pour plus tard. Ça pouvait être utile. Puis, j’indiquai aux autres :

« Prenez les potions qui restent, mais soyez prudents dans leur utilisation : nul ici ne sait ce qu’elles peuvent bien contenir. Il ne faudrait pas avaler du sang de mort-vivant en pensant se soigner, n’est-ce pas ? Prenez les carquois aussi, ça sera utile si on tombe sur des armes de trait, plus tard. »

J’envoyai un regard amical suivi d’un clin d’œil à Fromritt, cette fois, qui avait semblé sûr de reconnaître là des potions de soin. Il était temps, désormais, de partir. Je pris l’initiative du départ, sans mot dire, laissant Adam profiter de son repas et les autres s’équiper et se soucier de ce qu’Eden ferait. La décision ne m’appartenait pas. Je me dirigeai vers la porte de sortie et tentai de l’entrouvrir discrètement pour voir ce qui se cachait derrière, l’obre lumineux toujours en main.



[HJ : Résumé des actions :
- Distribution des biens en mode Père No-Hell :
  • À Fromritt : bottes, gants, corde, couteau, ceinture et cape.
  • À Adam : cape, ceinture, lanterne, ainsi que les bottes poulaines et les brassards de cuir noir de ma fiche.
  • À Eden : Cape, ceinture, lanterne et longue vue.
  • À Selen (moi LOL) : gants, bottes, couteau, ceinture (sauf si moins bonne que la mienne) ainsi qu’une potion de chaque couleur.
  • À Edgar : Cape, ceinture (la mienne ou celle du coffre, selon la qualité), torches, briquet et amadou

- Jouer les éclaireurs et aller voir discrètement ce qui se cache derrière la porte de sortie.]

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Gamemaster2
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Gamemaster2 » lun. 28 oct. 2019 22:32

Intervention pour Adam, Eden, Selen et Fromritt


><

Edgar s'était posté légèrement à l'écart du groupe après la découverte, toujours perdu dans ses pensées. Il avait écouté tout ce qui s'était dit et n'avait manqué aucune miettes des arguments, autant ceux du jeune garçon que du semi-elfe qui retrouvait peu à peu confiance en ce dernier. En guise de réponse, l'homme de main de Mathias se contenta d'un soufflement de nez avant de regarder ailleurs. La répartition du butin ne lui posa visiblement aucun problème, aussi accueillit-il sa part sans broncher, ni sourire et se contenta de ranger le tout dans sa sacoche en cuir usée par le temps. Cependant, son attention fut rapidement monopolisée par son commanditaire qui émergeait enfin de son sommeil forcé. D'un pas hâtif, il se posta à ses côtés et glissa son bras sous son dos pour l'aider à s'asseoir, lui dictant le rythme à avoir.

Image

"Doucement, douuucement. Là, voilà... Vous vous sentez comment, m'sir Mathias ?"


Le visage tendu et la mâchoire démonstrative d'une forte douleur, Mathias Belmont parvint à s'asseoir sur son siège de fortune, laissant Edgar tirer une petite caisse dans son dos en guise de dossier. Le noble ferma les yeux en inspirant et en soufflant fortement à plusieurs reprises, comme pour habituer son corps à la blessure qu'il lui imposait de subir. Après plus d'une minute à stabiliser son état, il finit enfin par rouvrir les paupières et constata de la situation.

Image


"Aaaaaaaarh.... Putain, putain, putain... Pffffffh...Huuummmppffff...Pfffuuuuuuh... Où-où sommes-nous ? Que s'est-il passé ?"

Visiblement rassuré, Edgar regarde le groupe avec un sourire et commence à expliquer les derniers événements, abrégeant quelques passages pour ne pas le perdre dans ses gémissements de douleurs impromptus. Ceux toujours présents pour écouter la discussion purent entendre une version allant davantage dans le sens d'Edgar, se plaignant d'Eden sans l'insulter et demandant à Mathias d'une voix très basse pourquoi il avait choisit d'élire Selen plutôt que lui comme nouveau responsable de l'expédition. Au même moment, le semi-elfe explorait le nouveau tunnel de la cave, là où l'obscurité disparaissait pour découvrir un passage similaire à celui emprunté plus tôt. Plus long, il était encore impossible de savoir s'il avait une fin, mais la nécessité de s'en assurer frappait déjà le groupe de revers, partiellement resté dans la petite pièce de stockage.

Le bruit sordide attirait déjà l'oreille, comme un frottement mêlé de désagréables lamentations et parfois ponctué d'un bruit métallique. Un rythme froid et constant, progressant inexorablement en direction de l'abri temporaire. En se jetant vers la porte verrouillée pour en découvrir l'origine peut-être déjà devinée, il était possible pour le corps d'expédition de découvrir ce qui méritait pleinement son titre de vieil ennemi.

Image
Aucun repas n'échappe à la Faim-Sans-Fin, aucun.

À plusieurs mètres de la porte, plongé dans une obscurité mourante, la goule Phamot frottait son corps grotesque pour avancer dans un tunnel trop étroit pour elle. Son corps en lambeaux s'arrachait sur la pierre irrégulière des murs et déversait des quantités impressionnantes de graisse sur le sol. Un œil avisé et capable de voir correctement dans l'obscurité serait capable de deviner le pommeau de l'épée d'Edgar tapant contre le mur à certains de ses mouvements qui finirent par la faire arriver contre la porte, son corps débordant des barreaux de l'ouverture. Immobile, elle ne tenta pas de forcer l'accès et se contenta de rester là, plongeant la pièce dans une mélodie ambiante de bruits gutturaux et d'une respiration d'outre-tombe. Edgar se tenait près à agir lorsqu'il jeta un œil à son commanditaire, de nouveau pétrifié par la peur.

"EDGAR ! Aide-moi, maintenant ! Nous partons, TOUT DE SUITE !"

Plus que de l'aider à marcher, l'homme de main installa Mathias sur son dos et il se dirigèrent vers Selen, laissant le reste du groupe se décider à les accompagner.


Que décidez-vous, aventuriers ?


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"Bwaf Assistance, que puis-je faire pour vous ?"

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TGM
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par TGM » ven. 1 nov. 2019 23:03

-----E-----


Ce que je raconte à Selen sur Gadrius semble lui plaire, cela suffit à lui donner à nouveau des airs sympathiques. Je ne comprendrai décidément jamais ce lunatique. En attendant, il semble être celui à qui Mathias a expliqué tout ce qui se passe. D'après ce que j'entends, Gadrius est le seul de la famille à ne jamais avoir accepté de s'allier avec ceux qu'ils pensent être responsables de tout ça, cela confirmerait donc les histoires de famille dont le Belmont m'avait parlé. Il affirme également avoir l'acte d'héritage et compte bien le garder jusqu'à la fin de la mission, ce qui complique sérieusement ma tâche, surtout s'il le garde dans son armure comme le reste des papiers. Il est cependant le seul à ne pas s'opposer à mon idée. Adam dit qu'il faut forcément garder Mathias avec eux pour le protéger de Phamot à plusieurs et Fromritt refuse de laisser qui que ce soit derrière, même moi. C'est vrai que le mieux serait de rester grouper, tant qu'Edgar ne s'approche pas...

Tout en ouvrant les autres caisses sans rien trouver d'intéressant, je les entends hésiter sur comment se répartir le butin, chacun voulant quelque chose, mais n'osant pas prendre le rôle du "vilain" qui ramasse simplement ce dont il a besoin sans avoir demandé à chaque personne autour si cela ne la dérangeait pas... Quelle perte de temps inutile ! Avec moi ça aurait déjà été réglé et distribué depuis longtemps. Le semi-elfe semble cependant prendre à cœur son rôle de chef par intérim et distribue à qui il juge le plus nécessaire. Ayant ouvert toutes les caisses alentour, je reviens vers le coffre pour voir où ils en sont et me contenter des restes lorsque le mage vient me demander à manger. Je soupire en posant au sol mon sac pour y chercher la nourriture. S'il ne lui semble pas raisonnable selon lui de laisser Mathias en arrière pour sa sécurité, le mage n'a fait aucune objection au fait de me laisser en pâture à la Faim-sans-fin pour l'occuper. A croire que le seul intérêt que j'ai pour ce sale petit bourgeois, c'est d'avoir la nourriture qu'on m'a envoyé chercher lorsqu'il s'est plaint d'avoir faim à peine arrivé... Une semaine à ronger des os et avaler de la terre pour tromper son ventre, on voit bien que ça ne lui est jamais arrivé à celui-là ! Quoiqu'il en soit, je ne peux refuser. Je suis censé obéir à Fromritt qui, en l'entendant, me dit de lui donner sa part. À part m'aliéner mon protecteur et le lunatique qui est revenu dans une phase positive, l'envoyer balader ne servirait à rien. J'hésite cependant à lui donner la ration que j'avais gardé pour Edgar, juste histoire de lui apprendre un peu la vie, mais si ce mage est le seul en mesure de fermer la porte étrange à l'origine de tout ça et de nous faire sortir d'ici vivant, alors cela attendra, un assisté comme lui n'hésitera sûrement pas à se plaindre à nouveau de la faim lorsque nous rentreront et puis il y a toujours Edgar ou Mathias à qui je peux donner cette fameuse ration.

"Tiens. J'espère que t'aimes quand c'est rassis."

Une fois ce monsieur servi, je finis donc de me rapprocher du coffre que Selen fait mine de refermer après s'être servi avant de le rouvrir avec un sourire. Je ne sais pas s'il se moque de moi ou s'il essayait de perdre son sérieux avec une plaisanterie déplacée. Dans le doute, et pour ne pas froisser ce lunatique, je reste neutre et accepte le matériel qu'il me donne : une belle cape dans un tissu qui semble précieux, une ceinture bien meilleure que la mienne et une lanterne. Cette dernière est inutile, mais je m'abstient de le lui dire, ce secret pourrait m'aider si j'arrive à lui prendre l'acte d'héritage et, au pire, je revendrai la lanterne. Au moment de s'éloigner, il me confie également une longue-vue avec une petite tape sur l'épaule. Dois-je comprendre que c'est en remerciement pour les informations sur Gadrius ? J'ai surtout l'impression qu'ils sont plusieurs dans sa tête et que j'ai devant moi le côté sympa croisé dans le cynore alors qu'il était de l'autre depuis notre arrivée ici.

"Merci."

Quoiqu'il en soit, il ordonne de ramasser les potions laissées et les carquois remplis. Comme chacun a déjà reçu sa part, c'est donc sans la moindre gêne que je ramasse le tout. Une fois équipé de tout ce nouveau matériel et le reste bien rangé dans mon paquetage, un bruit désagréable parvient à mon oreille. Pas les plaintes du chienchien à son maître qui vient de se réveiller, quelque chose qui vient de la porte derrière nous. Inutile d'aller vérifier, je sais ce que c'est. Mathias aussi, c'est d'ailleurs pour ça qu'il hurle à Edgar de l'aider à foutre le camp au plus vite. De mon côté, je ne perds pas une seconde, qu'il porte son boulet tout seul s'il y tient tant. Je fonce alors à toutes jambes vers Selen qui semble avoir trouvé une autre sortie à cette pièce en appelant mon seul allié stable à me rejoindre, sans me rendre compte que j'utilise un diminutif familier pour l'interpeller.

"From ! On dégage ! Grouille !"

[HRP: donne une ration normale à adam / ramasse couteau + carquois + potions (tout au paquetage sauf le couteau) / rejoint Selen au pas de course en appelant From]

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Fromritt Verlorgot
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Fromritt Verlorgot » sam. 2 nov. 2019 17:29

L’incompréhension et l’agressivité d’Edgar en son égard ne lui fit décocher qu’un simple sourire triste. En aucun cas l’homme de main ne pouvait se targuer de connaître Fromritt et celui-ci, dans l’absolu, se fichait de répondre ou non aux attentes de telle ou telle personne. Les paroles de Selen toujours emplies d’une sagesse étonnante firent douter le Verlorgot qui, la main dans la barbe, réfléchissait à un sort enviable pour le gamin, sans véritable succès. Haussant les épaules, il ne fit que confirmer que le mieux restait qu’il vienne et qu’au moindre écart, faire tomber une sanction.


Pour le reste il se dégagea du groupe pour enfiler ses nouvelles bottes, sa ceinture et ses gants, déposant ses anciennes reliques dans un coin sombre de la cave. Le tout, bien que semblant appartenir à la catégorie armure légère, paraissait peser son poids. Du moins suffisamment pour perturber les habitudes de Fromritt qui devait toujours très bien mesurer sa force du fait de ses ressources extraordinaires. Toujours à l’écart, donc, il rangea précautionneusement ses deux petites lames à portées puis fléchit imperceptiblement ses genoux pour d’abord mimer des coups de poings avant de balancer des salves impressionnantes, fendant l’air d’un son bien audible.


Une fois ses marques prises, il se saisit de son nouvel armement. Sa dague simple dans la main gauche faisant office de dague de parade et à sa main droite son couteau nouvellement obtenu. De la même façon, il s’inventa un ennemi invisible et simula un combat, passant d’une parade vive à une frappe furtive suivit de pas latéraux se repositionnant à la perfection, appuis solides et vision dégagée. C’est un espadonneur pas vraiment convaincu qui mira ses alliés, espérant très fort soit rejoindre un espace ouvert ou retrouver une épée digne de ce nom.


Ce fut interpellé par un cri de Mathias que le Tulorien revint à grandes enjambées vers ses compagnons, vite invité par Eden à le rejoindre. La petite marque de familiarité fit lever un sourcil au grand gaillard, lui rappelant certains ex-collègues dans une myriades d’images défilant trop rapidement pour lui dans son esprit. Il secoua la tête et prit les informations, comprenant un peu tardivement que le mastodonte de chair se déchirait le corps par le chemin emprunté il y avait quelques minutes. Sa graisse débordait des barreaux, annonçant qu’il s’était posé contre la porte, pour l’heure, passivement, il ne cherchait nullement à l’enfoncer, il barrait juste le chemin.


Cette action mit un doute dans l’esprit de l’épéiste. Il se demanda, tout en rejoignant ses camarades, pourquoi se contentait-il de bloquer le chemin. Tous avaient été témoin de la puissance dévastatrice de ce titan, alors, encore une fois, pourquoi se contentait-il d’être un obstacle ?! Peut-être devait-il retrouver ses forces après le sort d’Adam, ou bien avait-il une psyché sadique…? Pourtant n’était-il donc pas juste un mort-vivant ou une monstruosité nécromante sans cervelle, n’existant uniquement pour se nourrir par tous les moyens nécessaires ? Toutes ces questions fusèrent et le fatiguèrent déjà. Il reporta donc son attention sur Edgar, qui avec un Mathias blessée sur le dos, était à la traîne.


Edgar ! J’arrive. Dit-il au mercenaire en se dirigeant vers lui. Tu risque d’prendre du r’tard, vite, descends-le. Aussi vif que possible après avoir rangé son couteau, il tendit son épaule ainsi que son bras droit au commanditaire. Faudra p’t’être lever les g’noux Sir Belmont, pour votre jambe.


Trêves de bavardage, comme un bœuf de trait, il avança comme-ci rien n’entravait sa course. Accompagné d’Edgar, ils rejoignirent le reste du groupe déjà enfoncé dans ce qui semblait être un couloir plus long que le dernier emprunté.


HRP : Essaye sa nouvelle arme et s'habitue vite fait à son nouvel équipement

Porte Mathias avec Edgar pour qu'ils ne soient pas à la traîne

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Adam Von Demorlys
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Adam Von Demorlys » sam. 2 nov. 2019 18:24

Etait-ce l'absence de danger direct qui apaisait enfin les tensions ? Il fallait le croire, les répliques sèches et regards mauvais qui avaient été si coutumiers au cours des derniers évènements, laissaient maintenant place à de la cordialité, voir même de l'amabilité entre les membres du groupe. Pour la majorité en tout cas... Fromritt, fidèle à son tempéramment de fidèle frère d'armes daigna offrir sa part de ration au mage de l'expédition. N'étant guère un grand mangeur, Adam doutait que cela soit nécessaire. Néanmoins c'était l'attention qui comptait, et le mage gratifia le Verlorgot d'un signe de tête accompagné d'un léger sourire en guise de remerciement. Eden, fouilla alors dans son sac pour servir au jeune bourgeois son repas du jour. Le mage eût comme l'impression d'apercevoir à ce moment-là un certain ressentiment dans les yeux de l'adolescent. Chose qui n'était pas vraiment étonnante en soi, encore quelques secondes plus tôt l'Omyrien n'avait pas caché la manière dont il voyait le jeune érudit. Adam n'y prêta cependant pas plus d'attention que ça, vu le lieu où ils étaient c'était vraiment le cadet de ses soucis. Il répondit tout de même quand Eden lui donna la ration :

"Ne t'en fais pas pour ça. Vu l'état dans lequel je suis je ne vais pas vraiment faire la fine bouche."

Le remerciant d'un hochement de tête il posa la double ration à côté de lui, puis sorti une miche de pain dans laquelle il croqua à pleine dent. Certes il avait déjà mangé mieux, le pain aurait pu être moins sec, mais le corps d'Adam avait tellement besoin d'apports que le mage s'en fichait éperdument. Chaque bouchée lui faisait un bien fou, et il retourna alors en même temps dans sa lecture. Si ce pseudo repas semblait revigorer petit à petit son corps, le jeune érudit aurait aimé qu'il en soit de même pour sa concentration. Les premières pages qu'il avait entammées étaient bien plus complexes que ce à quoi il s'était attendu. Les shémas et formes qui se suivaient lui étaient totalement inconnus. Adam essaya de s'aider des paragraphes qui longeaient certaines formes. Bien que ces derniers étaient rédigés en Noir-Parlé, son vocabulaire restait cependant insuffisant pour lui permettre d'en comprendre le sens. Il reconnaissait certes certains mots, mais cela restait encore trop insuffisant. En tout cas il était sûr d'une chose, Mathias avait lui-même rédigé une bonne partie de ces textes, et en Noir-Parlé qui plus est.
Le front plissé, il s'apprêtait à abandonner pour le moment quand Selen commença à effectuer la distribution des trouvailles. Se redressant et rejoignant à nouveau le groupe, le semi-elfe lui envoya une cape et une ceinture de très bonne qualité, ainsi qu'une lanterne que le mage rattrapa de justesse. Les bottes et paires de gants qui se trouvaient dans le coffre, avaient visiblement l'air de meilleure qualité que les possessions du semi-elfe, car ce dernier les ôta pour les donner au mage. Adam put cependant rapidement constater que ces pièces étient de bien meilleure qualité que ce qu'il portait déjà. De plus il avait hâte de se débarasser de ces bottes malodorantes qu'il avait récupérées sur un cadavre au début de leur expédition.

"Merci... Je pense que ça conviendra, surtout vu ce que j'ai actuellement."

Le mage regagna la place qu'il avait quitté un peu plus tôt et commença à revêtir ses nouvelles trouvailles. Les bottes étaient certes un peu serrées, mais cela restait raisonable. Croquant dans une autre miche de pain, il s'attaqua aux dernières pages que lui avait remises Selen. Mais là encore, ses lacunes l'empêchèrent de traduire avec exactitude. Lâchant un vague soupir, Adam passa à la dernière page, puis plissa les yeux. Enfin il tombait sur un petit paragraphe qu'il était en mesure de lire en intégralité.

"J'irais en ville, au Temple de Thimoros pour rencontrer Von Lamaash. Il doit connaître le nom de celui qui a inauguré cette fameuse Mess Noire, celle qui a donné vie au Todesrad. Cette porte doit restée fermée, à tout jamais."

La suite est écrite plus maladroitement, mais il parvint tout de même à lire.

"Je l'entends. Je l'entends à nouveau. La porte n'est pas de ce monde. Le crâne ment. Il ment."


Pensif, Adam releva légèrement la tête, une lèvre pincée.
S'il avait nourri de solides soupçons quant au rôle d'Elkezah dans tout ça, ces derniers n'étaient maintenant que certitude. Le défunt prêtre était un rouage encore plus actif qu'il n'avait pensé dans les évènements en cours. De plus ce dernier usait effectivement de duperie pour parvenir à ses fins, Mathias en était la preuve vivante.

(Et moi-même si je continue...).

Le crâne était dangeureux, c'était un fait. Ses objectifs étaient aux antipodes de ceux de l'expédition, c'était lévidence même. Néanmoins il avait son utilité, preuve est que sans lui ils seraient peut être tous morts à l'heure actuelle, et les connaissances dont avait bénificié le mage étaient loin d'être négligeables.
La question était : Jusqu'où Elkezath pourrait continuer à leur être utile, et à partir de quand sera t'il nécessaire de se débarrasser de lui?
C'était une question à laquelle seul Adam serait sûrement en mesure de répondre. Et il savait qu'il n'aurait pas le droit à l'erreur...

Après un bref soupir il releva la tête auprès de ses compagnons d'expédition. Selen était s'apprêtait à passer la seconde porte du lieu en tant qu'éclaireur.

"L'un de vous sait ce qu'est un Todesrad?"

Il n'eût cependant pas vraiment le temps d'épiloguer sur le paragraphe qui mentionnait ce mot. Leur commandtaire venait de reprendre conscience. Edgar, fidèle à son poste, se précipita auprès de son maître pour lui apporter son soutien. Adam lui, glissa les feuilles dans son sac et s'approcha. Il faudra bien un moment que Mathias éclaire ses lanternes. Il entendit légèrement Edgar rapporter les derners évènements à sa manière, et laisser transparaître une certaine jalousie quant à la nomination de Selen en tant que chef en second. Toutefois la courte conversation ne s'éternisa pas. Un bruit des plus étranges et anonciateur des pires cauchemars incita chacun d'eux au plus grand silence. Le bruit d'un raclement des plus écoeurants leur parvint, accompagné de râles et de gargouillis devenus bien trop familiers aux membres de l'expédition. Son corps comme soudainement parcouru d'une violente décharge électrique, Adam bondit tel un ressort et se retrouva sur ses pieds la seconde suivante.

(Bon sang ! Cette chose est-elle donc increvable? )

Jetant dans son sac le reste de sa ration, et celle de Fromritt qui n'avait pas été entammée, Adam laissa sur place ses anciennes bottes nauséabondes et fila vers la seconde issue. Inutile de crier aux autres de faire de même, ces derniers ne perdirent pas de temps à réagir. Pris d'un vertige, le mage s'appuya alors rapidement à une paroie... Il s'était levé avec bien trop de précipitation, et son corps encore pas remis lui avait bien fait sentir. Jetant un regard derrière lui, le jeune bourgeois vit les deux hommes forts du groupe s'occuper de lur commanditaire. Eden suivait de pas loin. Adam ouvrit alors la marche en lançant au semi-elge qui était déjà dans la galerie.

"Selen ! On file vite ! Phamot n'est qu'à quelques mètres derrière nous !"


[HRP : Mange un bout de sa ration.
Revêt son nouvel équipement et laisse ses bottes dans la salle.
Ouvre la marche en prévenant Selen. ]

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Selen
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Selen » dim. 3 nov. 2019 12:44

Tout le monde accepta gracieusement ses récompenses, et je pus aussitôt partir explorer un peu plus avant les tunnels qui nous attendaient plus loin, pendant que le petit groupe prenait soin de Mathias et du mage d’Exech. Le premier semblait petit à petit sortir de sa torpeur inconsciente, et le second devait à tout prix regagner des forces. De mon côté, je constatai la présence d’un nouveau couloir plongé dans l’obscurité, que mon orbe éclaira de manière bienvenue. Il semblait plus long encore que le précédent, à tel point que je me demandais où il pouvait bien mener. Avait-on déjà parcouru suffisamment de distance pour nous retrouver hors des murs du Manoir, à la surface ? Dur à dire, dans les sous-sols. Impossible de détecter d’ici sa longueur totale, également : je n’en voyais pas la fin.

Subitement, Adam revint vers moi avec un air paniqué, m’indiquant que Phamot, la Faim-Sans-Fin, était à peine quelques mètres derrière nous, tentant d’entrer dans notre sommaire salle de repos. Je crispai la mâchoire en me retournant vers l’arrière, constatant que Fromritt et Edgar prenaient déjà soin de rameuter Mathias. Eden était à leur côté, avançant en courant dans ma direction. Il n’y avait plus de temps à perdre. Je hélai mes compagnons :

« En avant, au pas de course ! »

Et je profitai de ma légère avance pour partir à nouveau en éclaireur, d’un pas rapide, un trot prudent toutefois pour éviter les pièges naturels de ce type de tunnel : trous et rocs laissés en travers du chemin. Je devais les prévenir d’un éventuel danger, si j’en rencontrais un. Je me préparais aussi, au cas où un bruit peu amical venait de devant, à planquer aussitôt mon orbe lumineux pour ne pas me faire repérer plus que de raison, comptant sur l’habitude du noir pour y voir quelque chose et déterminer la menace. En tout cas, il fallait juste espérer que ça ne soit guère plus dangereux que l’immonde tas de chairs qui nous poursuivait.

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Gamemaster2
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Gamemaster2 » dim. 3 nov. 2019 20:07

Intervention pour Adam, Eden, Selen et Fromritt


><

Forcés de quitter leur abri, les aventuriers continuèrent leur exploration des souterrains du Manoir. Tout à fait similaire au précédent, ce tunnel s'étendait néanmoins sur une distance bien plus longue, baigné dans une faible clarté lunaire. En effet, le plafond s'élevait parfois à quelques mètres de haut et une fine ouverte de la taille d'un cul de bouteille éclairait alors le couloir. La lumière artificielle qui accompagnait le groupe était donc davantage un facteur apaisant et sécurisant entre ces murs froids qui semblaient taillés à la va-vite, juste assez pour pouvoir avancer. La progression se fit majoritairement en ligne droite, mais quelques courts virage vinrent couper la monotonie de la marche. Il était impossible de le vérifier, mais le groupe progressait déjà depuis plus d'une dizaine de minutes sans apercevoir la moindre sortie et Mathias, resté silencieux depuis la fuite, commença à s'en plaindre.

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"Quel calvaire, ce tunnel ! Edgar, quand en arriverons-nous à bout ?! Ma jambe me-Argh !... Elle me fait terriblement souffrir !"

À en juger par sa question, le Belmont ne s'était jamais aventuré dans la cave et cette portion du Manoir lui demeurait inconnue. Entre deux foulées, Edgar reprit son souffle et rajusta sa prise sur l'épaule de son commanditaire, partageant avec Fromritt la tâche ardue de le transporter jusqu'à destination.

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"Bientôt, m'sir Belmont, bientôt... On devrait arriver à la garnison dans peu de temps. Là-bas, on aura l'temps de s'occuper comme il faut d'vot blessure à la jambe."

Edgar semblait confiant dans le bon déroulement de la suite des événements et sa bonne humeur rassura suffisamment Mathias pour qu'il souffre en silence jusqu'à la fin de la traversée. Elle fut cependant de courte durée lorsque l'écho d'un bruit sourd provenant de l'arrière obligea le groupe à s'arrêter. Un fracas très facilement assimilé à la destruction d'une porte ou d'un mur en bois dont les débris rebondissants sur le sol retentirent jusqu'aux oreilles des aventuriers. À même de capter quelques détails supplémentaire, Selen pouvait également entendre le rythme d'un pas très lourd dans une pièce fermée, cessant soudainement au bout de plusieurs foulées. Phamot ne semblait pas abandonner la traque, mais l'irrégularité et le mauvais taillage des murs de ce couloir ne lui permettraient jamais de venir jusqu'à eux. Du moins en un seul morceau.

"Merdaille, cette dégueulasserie ne va jamais nous foutre la paix ! En avant, nous y sommes presque !"

La progression reprit et tous purent constater qu'Edgar ne mentait pas. Le couloir s'étendait encore sur plusieurs mètres jusqu'à déboucher sur un cul-de-sac, mais dans le bas-plafond se trouvait une trappe et quelques marches pour l'atteindre afin se hisser d'un simple effort. Fermées, l'ouverture et ses contours permirent sans mal de deviner de la lumière de l'autre côté. L'homme de main de Mathias imposa le silence d'un geste de la main et sembla écouter avec attention, se dégageant peu à peu de Mathias pour laisser Fromritt le soutenir seul. Le semi-elfe l'avait déjà entendu depuis son arrivée sous la trappe, mais il y avait de l'agitation dans la garnison. Des voix, des paroles faussées à l'oreille par l'épaisseur du sol ainsi que plusieurs rythmes de pas. Finalement, l'homme de main grimpa les marches pour se rapprocher du bruit et prendre sa décision après de longues secondes d'attente.

"LAUDINE ! MORGANA ! C'EST EDGAR, JE SUIS SOUS LA TRAPPE, OUVREZ-MOI !"

Un soudain silence s'imposa de l'autre côté et deux voix féminines échangèrent quelques paroles incompréhensibles. Finalement, le son très distinctif d'un meuble qui glisse sur le plancher résonne et la trappe se souleva, libérant une abondante lumière qui éblouit les yeux fatigués des aventuriers. Edgar se frotta les paupières des deux mains lorsqu'il put enfin parler directement à une femme blonde au visage fin, agenouillée sur le sol au-dessus de lui.

"Foutredieu, que j'suis content d'te r'voir, Laudine ! C'est Morgana qu'j'ai entendu ?!"

Une deuxième tête apparut, cette fois-ci rousse et aux traits plus creusés. Les deux femmes observèrent un instant l'homme de main qui souriait jusqu'aux oreilles, surprises et visiblement inquiètes. Elles finirent par découvrir le reste du groupe et leurs yeux manquèrent de s'écarquiller lorsqu'elles purent reconnaître Mathias dans les bras de Fromritt. Étonnées, il devient difficile de lire les émotions qui se succèdent sur leurs visages et c'est Morgana qui finit par répondre.

"Mais... Que faites-vous ici, Messire Belmont ?! Edgar, que se passe t-il ?! Et qui sont ces gens ?!"

Déjà occupé à se hisser dans la pièce, Edgar répondit au milieu de son effort sous le regard médusé des deux femmes qui se relevèrent pour lui laisser suffisamment de place. Leur accoutrement, bien qu'il soit presque en charpie, indiquait qu'elles étaient certainement des servantes du Manoir.

"Vous allez pas y croire si j'vous raconte ! Les gars ! Ramenez m'sir Belmont, on va l'aider à monter en premier !"

Main tendue, il attendait qu'on lui rapproche son commanditaire pour le faire monter.


Que décidez-vous, aventuriers ?


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TGM
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par TGM » mer. 6 nov. 2019 15:48

-----E-----


Je rejoins rapidement Selen et Adam dans leur tunnel, suivi de près par Edgar et Fromritt portant notre commanditaire. Dans ce nouveau couloir, bien plus long que le premier, le plafond s'élève par endroits de plusieurs mètres jusqu'à percer la surface de fines crevasses répandant une clarté diffuse qui doit être bien plus pratique pour le reste du groupe que pour moi qui semble avoir définitivement acquis la capacité de voir dans les ténèbres. Après une dizaine de minutes, l'estropié se plaint auprès de son fidèle clébard, mais celui-ci le calme en lui disant que nous atteindront bientôt une garnison où il serait soigné. Quelques secondes après leur échange, un fracas de bois bien trop familier pour être rassurant résonne entre les parois du tunnel : Phamot arrive. Mon premier réflexe est de lever les yeux sur les murs qui nous emprisonnent pour y déceler des prises afin de rejoindre la surface par l'une des fines crevasses. N'ayant malheureusement ni l'agilité ni la taille d'une araignée, je réalise bien vite que cela est sans espoir et que je ne peux qu'espérer que les murs plus irréguliers ralentiront le monstre encore plus que les précédents, les quelques virages aidant, afin que nous puissions atteindre la garnison évoquée avant d'être rattrapés.

Il ne nous faut guère de temps pour nous rendre compte qu'Edgar, aussi incroyable que cela puisse paraître, a eu raison en déclarant à Mathias que nous étions presque au bout. À ceci près que le bout était un cul-de-sac dont la seule échappatoire, une trappe, est fermée. Le limier nous fait alors signe d'être silencieux et - moi qui me suis engagé à sa suite pour être le premier à sortir une fois la trappe ouverte, acceptant pour l'occasion exceptionnelle sa proximité - je m'immobilise juste derrière lui, conscient des cliquetis de mon équipement. Un vague bruit se fait entendre de l'autre côté de la trappe, rien que je ne trouve rassurant en voyant le chien hésiter un instant. Ruinant tout intérêt d'être silencieux, il se met à gueuler qu'on lui ouvre. Le son de l'autre côté s'arrête un instant avant qu'un crissement de meuble déplacé ne se fasse entendre juste au-dessus de nous. La trappe s'ouvre alors nous éblouissant d'une lumière aveuglante compte tenu de l'obscurité du boyau taillé dans la roche.

Baigné dans ce qui semblait un halo de lumière telle une apparition divine, un visage fin aux traits féminin apparaît, fatigué et encadré de lumineux cheveux blonds. S'il est sage de faire confiance à Edgar une fois de plus, ce dont je doute, je comprends qu'il s'agit de celle que le canidé appelle "Laudine". Lorsqu'il s'enquiert de la présence d'une certaine "Morgana", un second visage, plus marqué et accompagné d'une tignasse rousse apparaît à travers la trappe. Après un instant de surprise à fixer le garde du corps incrédules, les deux femmes reconnaissent Mathias dans les bras de Fromritt et demandent ce qu'il fait ici et qui nous sommes. Profitant qu'Edgar soit trop occupé à se hisser pour dire une bêtise, je prends la parole pour leur répondre.

"Moi, c'est Eden. On est venus pour vous sauver et régler ce problème de morts-vivants. On n'avait pas prévu d'arriver par ici d'après ce que j'ai compris, mais on a croisé un "petit" contretemps qui ne saurait tarder à se montrer si on reste dans ce boyau."

Sitôt le garde du corps monté, j'ignore sa demande de faire monter Mathias en premier et grimpe à suite. Durant ma courte escalade, j'entends Fromritt pester qu'il aurait préféré qu'on s'en tienne à la consigne du clébard. Je n'ai qu'une seconde pour trouver une excuse afin de ne pas m'aliéner l'entièreté du groupe, mais celle-ci m'apparaît naturellement lorsque je dois hisser le poids de l'armure que je porte en plus du mien. Aussi, à peine ai-je roulé sur le sol de la garnison au pied des femmes en habits de servantes, je réplique en reprenant mon souffle:

"Deux secondes... Avec l'armure... On sera pas trop de deux pour le tirer... Pendant que tu le pousses d'en bas."

Je me place aussitôt à côté de mon ennemi juré, tendant comme lui mon bras pour attraper l'autre de Mathias et me tenant prêt à tirer de toutes mes forces en arrière afin de le hisser, en espérant ne pas être emporté au fond du trou par le poids de son armure qui n'a toujours pas servi.

[HRP: fait les présentations + se glisse derrière Edgar + essaye comme ce dernier d'attraper Mathias pour le hisser.]

787mots

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Adam Von Demorlys
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Adam Von Demorlys » dim. 10 nov. 2019 11:23

Post-squelette

- Montera en dernier, une fois que les gros bras auront hissé Mathias.
- Saluera les deux femmes présentes et ira s'asseoir non loin, le teint pâle et visiblement un peu éprouvé physiquement par leur courte fuite.
- Redressera la tête pour s'adresser à deux des membres du groupes :"Eden, Selen, s'avez-vous si une des potions que vous avez prises contient de quoi restaurer de la magie?"
- Une fois que tout le monde sera posé, se lèvera, les documents remis par Selen plus tôt en main et s'adressera à Mathias en les montrant : "Vous penserez peut être que le moment est mal choisi, mais moi je pense que plus tôt vous nous direz toute la vérité et plus ça nous aidera, car il est indiscutable que vous nous dites pas tout. Qu'est ce que c'est que cette histoire de crâne qui vous a influencé et qu'est-ce qu'un Todesrad? Quel rapport avec ce qu'il se passe ici? Il serait préférable que vous nous dites tout avant que l'on reparte, car on n'aura peut être plus le luxe de prendre le temps d'échanger avant que nous nous retrouvions face à la source de tous ces problèmes. Et à ce moment là mieux vaudra pour nous tous qu'on en sache un maximum sur ce qu'il se passe ici."

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Selen
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Selen » dim. 10 nov. 2019 12:39

Nous parcourûmes une bonne distance dans le tunnel avant de parvenir à proximité de ce qu’Egdar appela la « Garnison ». Un endroit selon lui sécurisé, où nous pourrions prendre le temps de nous occuper, entre autres, de la jambe de Mathias. Comme s’il était en possession de quelque pouvoir pour se faire. Bien entendu, sa seigneurie le gros moche plein de chairs était toujours à nos trousses, menaçant nos vies et nous forçant à un pas prompt. Mes oreilles vrombissaient non seulement sous son avancée mastodontique, mais également sous des voix et remugles au-dessus de nous. Je m’approchai d’Edgar :

« La garnison ? C’est quoi ça ? Où mène ce couloir, Edgar ? »

Il me répondit sans ciller que la garnison était le quartier de la garde et des mercenaires, embauchés en nombre, et ayant apparemment fait le gros des troupes des morts à l’extérieur. Rassurant. J’opinai sentencieusement du chef et le questionnai de nouveau :

« Est-il possible qu'il y ait encore des vivants là-dedans ? Est-ce protégé ? »

Il semblait peu convaincu par l’idée, et affirma sans hésiter que nous étions les seuls à marcher dans ce domaine avec un cœur battant. La présence de Gadrius énoncée par Eden prouvait déjà qu’il était en tort de le penser, comme le lui rappelle d’un regard sévère son maître Belmont. Il répondit alors à la seconde partie de la question, précisant que la Garnison serait l’endroit idéal pour nous reposer. Trouver des armes, des vivres, et de quoi soigner Mathias et faire récupérer Adam. Une bonne chose, même si je regrettais amèrement que ces tunnels n’aient pas directement mené au site de fouilles, qu’on soit débarrassés au plus vite de cette connerie d’invasion de morts-vivants venus du passé. Je haussai les épaules et poursuivis ma route. Nous arrivâmes sous peu devant un escalier montant, une sorte d’échelle donnant sur une trappe, d’où provenaient ces pas et éclats de voix que j’avais entendus. Après quelques secondes, Edgar, fidèle à lui, même, gueula un bon coup à travers celle-ci en citant deux noms : Laudine et Morgana. La trappe s’ouvrit vite, et deux femmes nous apparurent : l’une aux cheveux clairs, Laudine, au visage pâle et fatigué. Et l’autre, rouquine, aux traits creusés et au regard inquiétant.

J’aidai à hisser Mathias vers la pièce, alors que les donzelles nous questionnaient déjà sur la présence du Belmont en ces lieux. Ouais, curieux que le propriétaire d’un domaine rempli de morts-vivants cherche à trouver un abri. Vraiment. Eden intervint alors, nous présentant comme les remèdes au souci d’invasion de néfastes dans le coin avant d’aider Edgar à attraper Mathias. Pour ma part, je le poussai au cul, et montai à sa suite avec Fromritt, alors qu’Adam ferma la marche avant d’aller s’effondrer dans un coin, quémandant de la régénération de magie. J’opinai du chef.

« Un instant… »

Une fois Mathias en place, je m’approchai de lui et apposai mes mains salvatrices contre la blessure de sa jambe, délicatement. Je fis pulser mes fluides entre mes mains en vue de le guérir, ou tout du moins d’amoindrir sa blessure, qu’elle soit plus supportable. Si le sort fonctionnait, je lui tendrais ma gourde de soin et lui soufflerai :

« Tenez. Tentez à nouveau de boire ceci. »

Je pris alors mon autre gourde et en avalai trois longues goulées, sentant ma magie vidée de ses pouvoirs Grimaçant, je sentis celle-ci réinvestir mes veines. Ce n’était ni agréable, ni rassérénant. Tout juste rassurant de sentir cette puissance pulser à nouveau. Puis, je tendis la même gourde à Adam.

« Tiens, bois un coup là-dedans, ça devrait t’aider. Les fioles trouvées dans la mine, il serait dangereux de les utiliser sans savoir ce qu’elles contiennent. »

Je me tournai alors vers les demoiselles, soufflant d’un air sombre.

« Dites-moi que vous avez ici quelque chose de fort à boire. Je crois qu’on en a bien besoin. »


[HJ : Lancé du Souffle de Gaïa au rang 2 sur la jambe blessée de Mathias. Don à Mathias d’une dose de potion moyenne de soin (soigne une blessure légère) si le sort fonctionne. Prise de trois doses de potion de mana gris (+5PM donc 15 en tout) pour recharger mes fluides de lumière, et don d’une dose (ou deux) de cette même potion à Adam pour qu’il recharge les siens. Quémande ensuite de l’alcool, laconique.]

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Fromritt Verlorgot
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Fromritt Verlorgot » dim. 10 nov. 2019 18:59

Le groupe progressait dans les ténèbres illuminées par la lueur lunaire, un pas après l’autre inlassablement. L’immense démon ou monstre continuait d’approcher, le son si inquiétant qu’elle produisait ne faisait que s’amplifier. Sans y penser plus que ça, Fromritt se concentrait sur sa tâche : supporter le poids du Belmont en plus d’éviter moult douleurs dérangeantes au sir.


À la suite de quelques virages, de questions pertinentes et intéressant du semi-elfe, les membres de l’expédition tombèrent dans une impasse. Plus précisément, dans un cul-de-sac d’où l’on pouvait voir une trappe en hauteur. L’on demanda de se taire pour entendre des voix distinctes. Soudain, sans crier gare, Edgar s’annonça en jactant deux noms : Morgana, Laudine, arrachant un petit sursaut au grand gaillard.


L’instant d’après, un meuble glissa sur le sol et la trappe s’ouvrit sur le visage d’une blonde pâle et d’une rousse inquiète. L’homme de main ne se priva pas de montrer sa joie. Eden nous présenta, surtout lui en fait et pour les autres, ils attendirent de monter. Le filou ne se fit pas prier, il escalada avec peine, arrachant un début de râle à l’espadonneur, mais se justifia bien vite. Le Verlorgot s’occupa donc de porter Mathias, seul, Edgar ayant grimpé au près de ces dames.


OK, bonne idée, tenez-vous prêts. il regarda son patron. Attention Sir Belmont, j’vais faire d’mon mieux pour votre jambe.


Aussitôt dit… Et le colosse gonfla les muscles et son expression changea, concentrée comme jamais. Ses bras puissants soulevèrent le commanditaire lentement, mais sûrement. Son armure n’aidait pas l’espadonneur, mais Selen donna un coup de main, le poussant au niveau des fesses. Bien vite, il se retrouva à l’étage et les membres du grand brun purent se reposer.


Fromritt monta aux côtés de son camarade, restant proche du noble au cas où sa force légendaire devait encore servir. Son regard un peu fatigué croisa ceux des servantes, à priori, au vu de leurs vêtements bien endommagés. Fidèle à lui-même, il leur sourit franchement et la fatigue de ses yeux laissa place à un autre sourire.


Mesdames. Il les salua poliment. J’m’appelle Fromritt et pour tout dire, ça fait du bien de voir d’autres personnes bien vivantes…

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Gamemaster2
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Gamemaster2 » dim. 10 nov. 2019 23:48

Intervention pour Adam, Eden, Selen et Fromritt


><

Fidèles à leur commanditaire mal en point, les mercenaires prirent le temps et la peine de hisser Mathias jusque dans les bras récepteurs d'Edgar et Eden, ployant tous deux le genou sous le poids de l'homme et de son armure. Ils purent néanmoins se redresser après un certain effort qui leur arracha à chacun une petite série de halètements alors qu'ils l'installaient sur l'un des nombreux lits superposés. En effet, tandis que le reste du groupe pénétrait à son tour dans une large pièce en rectangle et bien mieux éclairée que le Manoir, tous purent découvrir la fameuse garnison mentionnée par Edgar. Mais personne ne l'avait encore remarqué.

Image
(((Chaque tonneau de couleur foncé est un meuble de rangement qui bouche une ouverture.)))

Le long du mur se trouvait six lits superposés, espacés pour laisser passer deux hommes sans qu'ils aient à se toucher les épaules. À chacun de leurs pieds attendait également un coffre ouvert ou défoncé, mais toujours vide du moindre butin. Toujours dans la partie "dortoir" de la garnison, les aventuriers purent constater l'absence de meubles de rangements, tous déplacés pour bloquer l'accès d'une porte donnant certainement vers l'extérieur. D'autres servaient visiblement à barricader fenêtres et ouvertures, mais le concert de râles d'agonies était toujours audible à travers les murs. Plus au centre de la pièce, une grande table supportait le poids d'une lanterne et de nombreuses bouteilles de vin parfois renversées, vides pour la grande majorité. Un jeu de cartes et plusieurs dés étaient également étalés, accueillant d'ordinaire bien plus de deux personnes à en juger par le nombre de chaises autour de la table. À l'opposé de la partie "dortoir", plusieurs murs séparaient la garnison en deux, voir trois autres endroits qu'il était impossible à voir sans s'y aventurer. Les seuls visibles depuis le centre de la pièce étaient un renfoncement plutôt accueillant comportant un banc et un tonneau pour y poser son verre ainsi qu'un petit local fermé. Et personne ne s'en était encore rendu compte.

Tout le monde semblait profiter du refuge, bien plus méritant que la cave visitée plus tôt par le groupe. Les soins apportés à Mathias firent effet et le Belmont put enfin se satisfaire d'une douce sensation d'apaisement lui parcourant le tibia. La plaie fut réduite à un hématome bleuté qui disparut lorsqu'il avala goulûment sa gorgée de potion, retrouvant pleine possession de ses moyens malgré la crampe et le fourmillement.

"HAHA ! Merci ! Merci, Selen ! Bon sang, que ça fait du bien !"

Edgar se tenait à ses côtés, heureux de le voir bouger la jambe et de la poser à terre. Adam profita de son rétablissement pour lui poser des questions auxquelles Mathias grogna de mécontentement, cherchant visiblement quoi répondre à cet interrogatoire forcé. D'autres échangèrent mots et matériel pour se remettre des dernières émotions, tandis que certains cherchèrent à échanger avec les nouveaux visages rencontrés plus tôt. Et enfin, ils constatèrent. Disparues, tout simplement. Les deux femmes s'étaient éloignées du groupe, glissant silencieusement vers la partie inexplorée de la garnison pour finalement réapparaître dans une position bien moins confortable.

Fermement maintenues par les cheveux, Laudine et Morgana se présentèrent à nouveau, accompagnées de plusieurs silhouettes qui s'extirpèrent soudainement de derrière le mur. Hommes encapuchonnés en tenue de rôdeur, ils s'avancèrent tous les quatre en ricanant l'épée à la main, tantôt pointée vers les aventuriers, tantôt sous la gorge des deux donzelles. L'un d'entre eux tenait son arc en main, flèche déjà bandée et prête à être tirée. Les aventuriers n'eurent que le temps de se rendre compte de leur présence lorsque cette dernière fila dans l'air, droit vers le semi-elfe qui tendait sa gourde à un compagnon dans le besoin. Le trait se planta droit dans sa cuisse gauche, pénétrant profondément dans la chair et l'obligeant à lâcher sa gourde dans les mains d'un Adam qui parvint à la récupérer de justesse. L'arc toujours en position, il s'esclaffa de son succès en attrapant une nouvelle flèche dans son carquois et remit une cible en joue, cette fois-ci droit vers Fromritt qui se trouvait à quelques mètres seulement. La masse d'individus s'écarta alors pour laisser passer un homme plus âgé au regard plus serein. Il émanait de lui une aura d'expérience qui expliquait le calme dont il faisait montre, procurant un sentiment malsain à le regarder trop longtemps. Il maintenait par le bras un autre homme lui aussi d'un certain âge, noble à en juger par son accoutrement toutefois abîmé de part en part. Le dernier à découvrir, et non des moindres, dominait les autres d'une tête et d'un visage grotesque qui traduisait une débilité profonde.

Il semblait clair que la petite troupe jouait le jeu de l'intimidation avec les aventuriers du Manoir qui subissaient déjà de la rencontre. Edgar finit par réagir, s'imposant à son tour en se positionnant devant Selen qui souffrait d'une sensation étrange, sentant ses fluides quitter son corps à une vitesse folle. La voix de Mathias fut rapidement tût par son chien de garde d'un geste de la main.

"PÈRE ! VOUS-"

"EVAN ! Qu'est-ce que tu fous avec m'sir Belmont, bordel de merde ?! Lâche-le, TOUT D'SUITE !"

D'un sourire, le dénommé Evan rajusta sa prise sur son otage qui semblait reconnaître Mathias de ses yeux fatigués mais néanmoins écarquillés. Il voulut dire quelque chose, mais sa voix était bien trop faible pour être entendue, si ce n'est pour une oreille elfique qui serait capable d'entendre "Mon fils...".

"Ça fait plaisir de te voir, Edgar. Vous aussi, Messire Mathias. Je serais ravi de poursuivre cette discussion dans le calme, à condition que vous déposiez tous au sol armes, ceintures et paquetages et que vous reculiez jusqu'aux lits. Nous y serons plus à l'aise."

Un court moment de silence, qu'il brisa avec ces simples mots.

"Je ne le dirais qu'une seule fois."



Que décidez-vous, aventuriers ?


----------------------------------------
► Afficher le texte
"Bwaf Assistance, que puis-je faire pour vous ?"

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L'appel au standard "Bwaf Assistance" est taxé à hauteur de 90 Yus suivi d'une tarification de 25 Yus par minute. La discussion est susceptible d'être enregistrée s'il y a un os.

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Adam Von Demorlys
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Adam Von Demorlys » lun. 11 nov. 2019 20:47

Enfin tous les membres de l'expédition passèrent la trappe. Adam ferma la marche et rabattit cette dernière dans un claquement sonore. L'étroitesse de la galerie ainsi que les quelques obstacles ne leur avaient pas permis de courir, néanmoins même malgré cela le jeune mage se sentait éreinté. Ses réserves de magie vidées devenaient de plus en plus handicapantes. Le Demorlys ne pouvait pas continuer ainsi, il lui fallait à tout prix trouver une solution. Adam prit tout de même le temps de balayer les lieux du regard, ils se trouvaient dans une pièce bien plus vaste qu'il avait imaginée. Fromritt, qui se trouvait non loin, était en train de saluer les deux jeunes inconnues comme il se devait. A son tour le jeune bourgeois inclina la tête en guise de salut, mais avec une expression bien plus neutre sur le visage.

"Pour ma part je me nomme Adam Demorlys, enchanté."

Mais le temps n'était pas vraiment aux présentations et à la courtoisie. Les gros bras du groupe allèrent allonger Mathias sur un des lits qui se trouvaient à l'extrémité de la pièce. Le mage suivit le mouvement et se laissa tomber, assis, sur la couchette voisine à celle de leur commanditaire. Le souffle court, il réfléchit à un moyen de récupérer ne serait-ce qu'un minimum de magie, juste de quoi lui permettre de se mouvoir correctement sans être de suite pris de vertige. Il repensa alors aux mystérieuses fioles qu'ils avaient trouvées plus tôt. Ils ne s'étaient pas éternisé dessus par manque de temps, et le mage n'avait pas de suffisamment grandes connaissances dans le domaine pour savoir ce qu'elles refermaient. Seulement l'une d'elles devait bien contenir de quoi le libérer son mal, non? A tout hasard il demanda aux deux membres de l'expédition qui s'étaient partagés les breuvages.

"Eden, Selen, savez-vous si une des potions que vous avez prises contient de quoi restaurer de la magie?"

Le semi-elfe fut le plus prompt à répondre, demanda au jeune bourgeois de faire preuve d'un peu de patience le temps qu'il s'occupe de leur commanditaire. Adam acquiesça silencieusement et profita de ce petit moment de répit pour reprendre convenablement son souffle. Selen fit une nouvelle fois démonstration de ses étonnants pouvoirs, qui étaient à n'en point douter lié à la magie des lumières. Il suffisait simplement d'observer le visage du noble pour constater de l'efficacité du sort. A peine quelques secondes plus tard, les traits de Mathias passèrent de la crispation à un soulagement manifeste. Ce dernier adressa alors de vifs remerciements au semi-elfe. Adam ne laissa pas vraiment passer l'occasion, ni laissa de répit à leur commanditaire. De nombreux points pouvant avoir leur importance nécessitaient d'être éclaircis, et nul pouvait savoir combien de temps de répit ils allaient encore pouvoir profiter. Le mage s'adressa alors directement au noble :

"Vous penserez peut-être que le moment est mal choisi. Mais moi je pense que plus tôt vous nous direz la vérité et plus ça nous aidera, car il est indiscutable que vous nous dites pas tout. Qu'est-ce que c'est que cette histoire de crâne qui vous a influencé et qu'est-ce qu'un Todesrad? Quel rapport avec ce qu'il se passe ici? Il serait préférable que vous nous dites tout avant que l'on reparte, car on n'aura peut-être plus le luxe de prendre le temps d'échanger avant que nous nous retrouvions face à la source de tous ces problèmes. Et à ce moment-là mieux vaudra pour nous tous qu'on en sache un maximum sur ce qu'il se passe aussi."

Manifestement, ses questions ne plurent guère au Belmont qui répondit par un grognement de mécontentement. Adam se doutait que leur commanditaire ne lâcherait pas ces informations de bon coeur, et la présence non loin de deux de ses servantes n'allaient peut-être pas aider les choses. Mais à vrai dire le mage s'en fichait éperdument.

Selen, lui était en train d'avaler trois gorgées d'une autre gourde qu'il venait de sortir. Il la tendit ensuite au jeune bourgeois, tout en lui confirmant que son contenu pourrait l'aider et que lui aussi ignorait les effets que pouvaient avoir les potions qu'ils avaient récupéré.
Avec un sincère hochement de tête, et attendant toujours que Mathias daigne délier sa langue, Adam tendit la main vers l'objet qui pourrait peut-être enfin lui permettre de récupérer pleine possession de ses moyens, lorsqu'un sifflement résonna près de lui. Le mage ne comprit pas de suite ce qu'il se passait. Il vit une expression de douleur marquer le visage qui lui faisait face, et le semi-elfe comme manquer de perdre l'équilibre. Adam dût faire preuve de réflexe qui le surprit lui-même, pour rattraper la gourde avant que cette dernière ne chute au sol. Pivotant la tête, c'est alors qu'il aperçut un groupe sortir de l'ombre, à l'autre extrémité de la pièce. Ce dernier était constitué de quatre hommes, sombrement vêtus, tenant par les cheveux les deux demoiselles à qui il s'était présenté il n'y a encore que quelques secondes. Suivirent ensuite un homme d'un certain âge, tenant un autre qui devait n'avoir que peu d'années d'écart avec lui, et d'un colosse à la corpulence impressionnante mais au regard totalement dénué d'intelligence.

(Bon sang. Qu'est-ce que c'est que ça cette fois?...)

La stupeur passée, Adam prit soin d'afficher à nouveau une expression neutre. Chose qui dénotait fortement avec le rythme des battements de son coeur. Qui étaient ces gens? Sa première pensée concerna la Confrérie du Crâne. Les choses prirent cependant une tournure un peu différente lorsqu'Edgar s'adressa à celui qui semblait être à la tête du groupe, à savoir l'homme qui était d'un certain âge et qui portait le nom "d'Evan". Mais ce fut le mot employé quasiment simultanément par Mathias qui surprit le plus Adam. Avait-il bien compris? Le troisième otage était-il bien son père? Les attentions de ces nouveaux arrivants prirent un peu plus forme lorsque l'homme leur intima de déposer leurs armes à terre. Une vague d'agacement et de franche hostilité envahit le mage.
Comme il l'avait prédit plus tôt, il leur faudrait rester sur leurs gardes s'ils seraient étaient amenés à rencontrer des personnes vivantes en ces lieux. Seulement il n'avait pas imaginé que cela puisse se manifester sous la forme d'un groupe composé d'une demi-douzaine de personnes et aux intentions ouvertement hostiles. Bon sang, ils avaient déjà suffisamment à faire avec tous les morts qui rôdaient en ces lieux et cette abomination qui les traquait, ils n'avaient pas besoin que des vivants s'y mettent également. Réfléchissant rapidement, Adam prit doucement la poignée de son épée, leva son arme et la lâcha en feintant de coopérer. L'objet ne lui serait de toute façon que de piètre utilité en cas de conflit, ce qui pourrait l'aider, se trouvait plutôt selon Selen à l'intérieur de cette gourde. Pourrait-il seulement avaler une partie du contenu sans en être dissuadé par ces individus? Que voulaient-ils à la fin? Etaient-ils affiliés à la confrérie de Crâne? Ou avaient-ils la bêtise de simplement vouloir profiter du chaos satisfaire leur cupidité? Quoiqu'il en soit, lui et les membres de l'expédition n'avaient clairement pas besoin de ça.
Et Selen avait l'air de partager cet avis. Chose étonnante venant de la part du semi-elfe, qui avait jusqu'alors toujours gardé un minimum contrôle de lui et qui prônait la sécurité du groupe, le combattant au teint nacré s'élança vers le groupe qui leur intimait de poser les armes. Tout d'abord stupéfait, Adam remarqua rapidement que la blessure dont souffrait Selen pourrait rendre son entreprise bien périlleuse. Au moins l'avantage était que durant ce court moment, pratiquement tous les yeux de leurs assaillants se posèrent sur ce dernier. Profitant de ce moment de distraction, le mage porta la gourde à ses lèvres et avala une gorgée.

La sensation qui suivit alors, était sûrement la plus délicieuse qu'il avait été amené à ressentir depuis qu'il avait pénétré sur ces terres. C'était comme si son sang se mettait soudainement à bouillonner, redonnant ardeur et chaleur à son corps épuisé et comme glacé. L'épuisement s'envola, laissant place à un sentiment de bien-être et revigorant. Cela ne se limita pas seulement à son corps, mais aussi à son état d'esprit. Il se sentit redevenir comme plus alerte et lucide. Ses yeux se portèrent alors sur le dos de Selen qui s'élançait en boitant, puis sur leurs adversaires qui s'apprêtaient à riposter. Que se soit lui ou un otage, dans ces conditions l'un d'eux allait y passer à coup sûr. Il était trop tard pour le mage d'essayer de retenir le semi-elfe et sûrement d'éviter le combat. Mais à vrai dire pour ce deuxième point, Adam n'en avait pas l'envie. Ils ne savaient pas ce que voulaient ces individus, et ce n'est pas en leur remettant leurs équipements que ça allait arranger les choses, pour eux en tout cas. Son regard se posa alors sur les ombres de leurs assaillants. Une idée lui vint, restait à espérer qu'il serait assez rapide et surtout, que ses compagnons d'expédition régissent de manière prompte et adaptée.
Sentant les fluides obscurs parcourir ses veines, comme s'ils ne demandaient qu'à se manifester, le mage en concentra une partie dans sa main gauche, dont la paume était tournée vers le bas. Focalisant ensuite son attention sur l'ombre des hommes sombrement vêtus, le Demorlys y projeta une petite partie de son pouvoir et se remémora avec précision la fois où il avait utilisé ce sort, devant la porte du manoir. Il était tellement concentré que le mage ne percevait presque rien d'autre autour de lui. Rassemblant un peu plus intensément son pouvoir, il pivota alors sa main gauche, paume vers le haut. La sensation familière lui arracha l'ombre d'un sourire (Voici quelque chose qui m'avait manqué). Simultanément, les ombres entremêlées de leurs assaillants gagnèrent soudainement en volume et semblèrent s'élever dans les airs dans un furieux tourbillon, créant ainsi un voile d'obscurité qu'il concentra pus particulièrement sur les quatre hommes de main; à savoir l'archer et ceux qui maintenaient les deux demoiselles. Adam misa alors sur la réactivité de ses compagnons d'expédition pour la suite, espérant que ces derniers seront assez prompts à prendre en revers leurs assaillants lorsqu'ils quitteront cette zone de pénombre.



[ HRP : -Bois une dose de la gourde (+3 PM de feu, +2 PM d'ombre)
- Lance le sort rp Ombre niveau 1 dans le tas. ]

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Selen
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Selen » sam. 16 nov. 2019 11:44

Alors que je tendais la gourde au nobliau, une douleur irradiante et aigüe vint me percer la cuisse avec intensité. Je lâchai l’objet, heureusement rattrapé par Adam, et tournai le regard avec une grimace vers la blessure subite que je venais de subir. Une flèche. Une connerie de flèche. Mon regard chercha un instant sa provenance, et ne tarda pas à tomber sur tout un attroupement : quatre pégueux à la capuche sombre emmanchée d’un long trou en tenant les deux donzelles par les cheveux, lame sous la gorge. L’un d’eux, à la gueule teigneuse, avait un arc à la main. C’était lui le coupable, le responsable de la flèche qui me perçait les chair et…

Je vascillai un instant. Bordel, c’était quoi ça ? Je sentais mes fluides abandonner leur pouvoir, comme se dérober à moi au moment où j’aurais voulu faire appel à eux pour punir ce déglingué de la cervelle avec ses sales cheveux blonds de merdeux. Ma potion de mana était périmée, ou quoi ? Ou… Bordel. La flèche. Cette ordure m’avait empoisonné. Fromritt s’approcha vivement de moi pour prendre de mes nouvelles. Visage fermé, mâchoire serrée, je le regardai un instant avant de reporter mon attention sur l’autre enculé d’archer.

« Fils de pute, j’vais t’crever ! »

Je dégainai aussitôt mon épée, prêt à passer outre la douleur de ma jambe pour aller le dépecer, le dépiauter, le trancher, le hacher menu et ratatiner sa petite gueule satisfaite en lui faisant avaler ses flèches, son arc, son carquois et sa superbe déplacée. Mais là encore, l’Homme fait réalité s’interposa, m’empêchant de passer. Je lui octroyai un regard sombre, sans parvenir à lui en vouloir : mon action était sans doute suicidaire, mue par seule la colère. Je pestai et serrai les dents une fois de plus, grognant presque comme un animal, de frustration, de rage. Mes yeux se posèrent alors sur le reste de la petite compagnie. En plus des quatre ahuris et des deux gonzesses, il y en avait trois autres. Un immonde géant qui devait avoir autant de force qu’il lui manquait de cervelle, le regard torve et la mine idiote. Un vieux malsain avec un sourire à lui flanquer des claques, et un autre vieux, le père de Mathias comme s’égosilla ce dernier pour s’assurer de l’identifier. Edgar semblait connaître le vieux, qu’il nomma Evan. Malgré sa vaine supplique pour libérer le paternel du chef, le vieillard vicieux en vint à nous menacer, précisant qu’il souhaitait parler, à condition qu’on se désarme complètement. Non mais quel connard ! Et puis quoi encore ? Je répondis sans retenue :

« Ah ouais, tu crois ça ? Prends nous pour des cons, aussi. Si tu voulais discuter, il ne fallait pas nous attaquer en premier, chien galeux. Alors si tu veux jacter, jacte, mais compte pas sur nous pour te céder le moindre avantage. »

Et je regardai vers lui avec une assurance morbide, glaciale, malgré l’ombre qu’Adam semblait vouloir répandre autour de lui comme un pet foireux.

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Fromritt Verlorgot
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Fromritt Verlorgot » sam. 16 nov. 2019 15:22

Mathias fut soigneusement placé sur un lit superposé, allongé de sorte à affaiblir son mal. N’ayant plus d’utilité pour son commanditaire, le Verlorgot laissa Selen s’occuper de lui, son expertise étant d’une aide précieuse. Pendant ce temps, Fromritt qui se présenta aux demoiselles fut refroidi par l’austérité de leur accueil. Il ne montra rien, réfléchissant à ce qu’il avait bien pu dire d’offensant. Enfin, après quelques connexions neuronales, il fit le lien entre son enthousiasme déplacé et la surprise d’apparaître ainsi avec leur patron, sans oublier les marques de violence qu’elles avaient dû subir au vu de leurs atours déchirés. En y pensant, sa bonne humeur était déplacé, point.


Son regard ainsi que ses pas se portèrent vers le reste de la garnison, essayant de ne plus penser à sa maladresse malheureuse. Ainsi mis à part la myriade de lits superposés suffisamment espacée pour qu’on puisse circuler entre sans problème, des pièces se tapissaient dans l’ombre alors qu’au centre une grande table trônait. Sans vraiment y réfléchir, l’espadonneur s’y rapprocha regardant le jeu de cartes et les dès d’une époque dorénavant révolue. Plus personne n’allait pouvoir jouer et se distraire ici, le psaume maudit des râles des morts rappelant cette triste réalité. Ses doigts caressèrent le bois du meuble, constatant que tout container bloquait les accès, sans pour autant cacher l’ignominie des trépassés errant dans le vide, sans but, condamnés pour l’éternité.


Finalement, ses yeux las retombèrent sur les bouteilles pour la plupart vides sur la table, alors que d’autres, plus rares, contenaient un fond de liquide bordeaux. Ses lèvres manquaient de sucre, appelaient à boire ce breuvage salvateur encore et encore pour oublier cette vie de merde. Son rythme cardiaque s’accéléra, la tentation s’insinuant insidieusement dans son esprit fragilisé. Sa main s’ouvrit après avoir rangé sa lame à sa ceinture, prête à prendre en main cet instrument de beuverie. Puis un flash, une ruelle sous la pluie, une vision floue et des nausées aveuglèrent ses pensées. Il se rappela pourquoi il ne devait plus boire, mais également, il se souvint de sa dernière saoulerie. Le cœur transpercé par le souvenir de ses parents, il recula, apeuré, instable.


Fromritt fuit le centre de la pièce, rejoignant ses compagnons, de la brume en guise de songe. Instinctivement, il se dirigea vers Selen, son âme cherchant un réconfort en la personne du semi-humain. Il avait tant fait pour le groupe, lui et sa magie salvatrice, son visage d’ange stoïque mais chaleureux, le faisant resplendir dans n’importe quelle situation. Ce chef né, pouvant mener le groupe d’un seul mot, d’un seul ordre. Ses traits ne montraient que peu d’émotions, mais pour qui savait lire entre les lignes ne pouvait que s’incliner face au professionnalisme et à la présence d’esprit dont il faisait preuve en toute circonstance. Lui, qui ne se cachait pas derrière un masque aux faux sourires, où chacun de ceux-ci dissimulait une larme, un sanglot, un pleur coulant à flot. Le Verlorgot désirait expulser son hypocrisie à ses côtés, révéler les faiblesses d’un homme brisé ayant perdu toute véritable force… Il était trop tôt et se perdre dans ses pensées demeurait fatal.


Un son le tétanisant vibra, siffla puis se planta. Un moment seulement, le monde se figea. Les bras ainsi que les jambes de l’épéiste se contractèrent puis se paralysèrent. La flèche avait atteint la cuisse gauche de l’éphèbe. Cette vision créa une tempête dans le crâne du Wiehlenois. Des rires en arrière-plan, des otages et des jeux de lames se révélèrent. Les poings serrés de frustration et de rage, Fromritt fixa l’archer qui le prenait dorénavant pour cible. Ses mèches humides retombaient sinistrement sur son front, éclipsant un peu la colère au sein de ses iris. Nulle peur n’habitait son regard, il ne fit que poser genou au sol et engloba du bras droit son camarade. Une main sur chacune de ses épaules, il s’enquit de l’état de son partenaire, voix mêlée d’angoisse et de hargne.


Selen, Selen ! Tu sens encore ta jambe ? Bordel, dis-moi qu't'on artère n’est pas touchée ! Il tentait de regarder son ami dans les yeux, voulant son contact à tout prix.


Le blessé avait déjà dégainé sa lame, d’un geste vif, précis pour quelqu’un venant de se prendre un trait. Sa voix, d’ordinaire guidée par la raison fit tonner des insultes d’une haine palpable. Fromritt ne comprenait que trop bien, cependant… Usant de sa force, d’une délicatesse exemplaire néanmoins, il retint son comparse. Il chuchota son nom, puis lui parla avant de lui aussi faire monter les décibels. Ses membres tremblaient de rage, ses muscles congestionnés devait retenir son ami au lieu de tabasser l’enfoiré lui ayant tirer dessus. Le visage fermé et le regard envahi par une colère tumultueuse, Selen ne désirait qu’une chose : la mort de son agresseur. Souvent prompt à décider la vie qu’à son antagoniste, le Verlorgot ne pouvait cependant pas tolérer cette attaque fourbe.


Selen, je sais. Je sais. Il raffermit son emprise, à contrecœur. Regarde-moi ! Sa voix n’avait jamais été aussi impliquée. Ce gars me vise, ils ont des otages, l’avantage de la surprise et du nombre. On ne peut pas, Selen… On ne peut pas. Ses mots devinrent un murmure quasi-inaudibles. Pas maintenant, en tout cas.


Une fois s’être assuré du mieux possible que Selen n’allait pas charger sur les nouveaux adversaires, il se releva lentement en regardant chaque énergumène. Ses mains enlevèrent lentement sa ceinture et délièrent son sac. C’est bon, c’est bon, on a compris les gars. Pas d’folie, on obéira. Adam, Eden, Edgar… Il entrevit son commanditaire, choqué à la vue de son père et de tout ceci. Il n’y a pas qu’nos vies en jeu et faire quoiqu'ce soit serait du suicide. Après c’qu’on a fait, je refuse de voir l’un d’nous mourir comme un con !


Ses yeux remarquèrent des ombres vibrer, se mouvoir pour l’instant hors de la vision des ennemis. Il pensa directement à Adam et instinctivement, il allongea son bras jusqu’à derrière son crâne et lui donna une claque de la base de sa paume. Pas un coup sonore qui piquait un peu, un qui ne s’entendait presque pas et qui filait la migraine. On va vous remettre nos armes et reculer, Personne ici n’est en mesure de proférer des ordres… Son regard s’attarda sur Edgar, visiblement, il croyait pouvoir faire sa loi, mais la vérité était tout autre. Laissez-nous, s’il vous plaît, juste apporter les premiers soins à notre compagnon, j’voudrais pas discuter alors qu’il s'vide de son sang.


Vint le moment qu’il redoutait, se défaire de ses couteaux ne lui avait rien fait, néanmoins, il fallait quitter son espadon pour le bien du groupe. Sa main sur la fusée, les iris noisette dans le vide, une seconde parut durer une éternité où le chagrin et la rage tourbillonnaient en lui. Durant cette poignée de secondes il fut comme tétanisé, incapable de faire ses adieux à son arme, aux esprits de sa famille.


Son âme se déchirait à mesure que la longue lame sortait de son fourreau dans un grincement mélancolique. Voilà. Il posa son arme puis recula, les yeux coléreux mais généralement au sol, ne voulant pas tenter le diable à les défier. Qu’est-ce que vous voulez ? J’comprends pas pourquoi vous attaquer sans doute les seuls gars qui auraient pu vous aider à sortir d'cette merde envahie d’morts-vivants ! Et encore moins cette comédie à menacer ces pauvres dames et ce vieillard, de c’que j’ai compris qui était votre patron. Relâchez au moins les femmes, vous nous avez et elles ont dû traverser l’enfer ici, elles n’ont rien demandé. Son pouce désigna sa gorge, son souffle se calma et étrangement, un sourire forcé se dessina. Vous n’avez qu’à m’échanger avec elles, je suis un danger plus important et au moins, vous serez sûrs que mes camarades ne tenteront pas de folie.

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TGM
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par TGM » sam. 16 nov. 2019 21:38

-----E-----


Malgré Selen et Fromritt en train de pousser depuis le souterrain, nous ne sommes pas trop de deux, avec Edgar, à tirer Mathias pour le hisser dans la garnison. Son poids en armure est tel que nous devons même poser un genou à terre pour réussir à le soulever à notre niveau. Après cet effort exténuant, tandis que le chien allonge son maître sur un lit proche alors que le reste du groupe monte chacun à son tour pour saluer notre compagnie féminine, j'en profite pour jeter un œil à la pièce en les avertissant :

"C'est la dernière fois que je hisse comme ça un homme en armure. Le prochain à se faire traîner sera gentil de refiler son armure à un autre, parce que ça pèse une vache morte ces trucs."

Le bâtiment semble être séparé en trois parties : les dortoirs où Belmont est déjà rejoint par un Selen tentant à nouveau de le soigner, la pièce principale où nous nous trouvons ainsi qu'une grande table sur laquelle sont posées une lanterne et un paquet de bouteilles de vin pour la plupart vide, et une dernière partie majoritairement cachée par des murs dans laquelle semble se dessiner les contours d'un petit local. Toutes les portes et fenêtres semblent également barricadées pour garder les morts à l'extérieur. Cette constatation me fait pousser un soupir de soulagement. C'est à ce moment qu'Adam nous demande, à Selen et moi, si les potions que l'on a prises peuvent restaurer sa magie. Je m'apprête à lui répondre par la négative, en lui expliquant que je n'y connais rien en magie, mais le semi-elfe est plus rapide et lui offre sa gourde.

Dès que Mathias est remis sur pied, Adam reprend les questions qu'il a posées dans la grotte et auxquelles il n'a pas eu de réponse évoquant notamment un "Todesrad". Cela ne me dit rien de bon. Ce nom pourrait tout aussi bien être celui d'un monstre similaire à celui qui nous poursuit depuis notre arrivée. Afin de me préparer aux mauvaises nouvelles que je sens venir, la situation ne faisant qu'empirer depuis qu'on est arrivé dans ce fichu manoir, je fais un signe de tête au soigneur lorsqu'il demande à boire quelque chose de fort. Ramassant la bouteille la plus pleine sur la table, j'en bois une gorgée pour en évaluer la teneur en alcool. Alors que je me retourne vers Selen pour lui dire qu'il n'y a dans ces bouteilles qu'un vin plutôt banal, mais qu'il devrait sans doute s'en contenter, je vois une flèche se ficher dans sa cuisse après avoir sifflé à mes oreilles.

Les demoiselles, qui ont du s'éclipser dans la troisième partie du bâtiment, réapparaissent les cheveux maintenus par quatre hommes encapuchonnés. L'archer, qui vient de blesser le semi-elfe, encoche déjà une autre flèche pour viser Fromritt, l'espadonneur ayant déjà rejoint son compagnon blessé pour s'enquérir de son état. Mon premier réflexe est de sortir mon épée pour me défendre et de chercher une issue de secours. Celles-ci semblent cependant solidement barricadées, comme je l'ai remarqué un peu plus tôt. Tout en reculant prudemment vers Selen et Fromritt, je ne peux m'empêcher de me demander comment ces intrus sont arrivés là sans que l'on entende une partie de la barricade céder. Dans mon dos, j'entends le semi-elfe proférer des insultes, comme s'il perdait pour la première fois son sans froid alors que le grand brun tente de le raisonner. Devant moi, deux vieillards, l'un maintenant l'autre par le bras, font leur apparition, bientôt suivis d'un colosse dont le visage indique une débilité certaine. Mais comment, par tous les rats d'Omyre, tous ces types sont-ils entrés sans qu'on l'entende?! La mâchoire serrée, je retourne cette question dans tous les sens en attendant de voir comment les autres réagissent.

À l'exception des râles venant de l'extérieur, le silence règne un instant sur le bâtiment jusqu'à ce que Mathias le rompe en interpellant son père. Edgar l'interrompt aussitôt en se plaçant devant Selen, comme pour le protéger. À ces mots, je comprends que le père Belmont est le vieux pris en otage, tandis que l'autre se nomme Evan. Celui-ci semble d'ailleurs connaître notre commanditaire et son cabot. Prétendant vouloir continuer à discuter dans le calme, il nous ordonne de poser à terre nos armes et nos paquetages puis de reculer jusqu'au dortoir. Selen l'envoie aussitôt balader avec une réplique qui aurait pu être la mienne, mais, alors qu'il m'a semblé être sur le point de se jeter sur eux, Fromritt le retient et accepte d'obtempérer en notre nom à tous, nous rappelant au passage qu'il n'y a pas que nos vies en jeu et qu'il serait suicidaire de faire quoi que ce soit. La lanterne au centre de la pièce s'éteint alors, comme s'il s'agissait d'un sort raté de notre mage, raté, car il y fait encore aussi clair que dans le manoir où nous n'avions pas besoin de torches.

Tandis que je bous de rage en refusant intérieurement d'admettre la seule réponse possible à la question qui m'obsède, cherchant en vain une alternative, je vois le grand brun s'avancer d'un pas pour déposer tout son matériel avant de revenir à notre niveau. Poussé par son esprit chevaleresque, il propose même de s'échanger comme otage contre les femmes. C'en est trop, qu'il envoie Edgar, j'm'en tape, mais pas lui. Dégainant ma seconde épée de ma main gauche, je la plaque sur son torse en ordonnant :

"T'es vraiment, du genre "trop bon, trop con", toi. J'ai eu beau retourner ça dans tous les sens, je vois pas d'autres solutions. Alors tu prends ça et tu vas te battre!"

Sans attendre de savoir s'il prend l'arme ou non, je continue d'un ton ferme.

"Toutes les entrées et sorties sont barricadées ! Ils n'auraient jamais pu entrer sans qu'on les entende ! Ce qui veut dire... Qu'ils étaient déjà ici avec les filles avant qu'on arrive."

[HRP: passe sa 2e épée à From s'il l'accepte]

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Gamemaster2
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Gamemaster2 » dim. 17 nov. 2019 00:45

Intervention pour Adam, Eden, Selen et Fromritt


><

Si les aventuriers s'étaient habitués à affronter des revenants et autres trépassés des tombes, la vie se rappelait à eux sous la forme d'une vérité bien cruelle. L'appât du gain ? L'envie de meurtre ? Ou quelque chose de plus vicieux encore ? Voilà quelque chose que les membres de l'expédition allaient devoir découvrir au moment opportun. La flèche plantée dans la cuisse de Selen avait ouvert les hostilités, mais le groupe semblait encore confus sur la marche à suivre. L'unique avertissement lancé par Evan semblait avoir fonctionné sur Fromritt, positionné comme le négociateur. Il lui fallait calmer les ardeurs d'un Selen vindicatif, d'un Adam motivé et d'un Eden déterminé à faire changer d'avis le chevalier.

Cependant, il en fut qui ne l’entendirent pas de cette oreille. Fidèles et disciplinés, les opposants s'en tenaient aux mots de leur chef et le départ de rébellion qui s’éveillait très clairement face à eux reçu une subite réponse de leur part. La flèche de l'archer fila soudainement en un trait impossible à suivre, raclant l'épaule d'Adam en déchirant sa tunique pour finir sa course dans le mur en tremblant. Peu satisfait, l'agresseur pesta en attrapant une nouvelle flèche dans son carquois avant d'armer son arc.

"Grumph. Fait chier, j'ai dévié..."

"Y'a pas de héros pour te sauver, gamin. Maintenant, fermez tous vos clapes-merdes et obéissez comme votre compagnon visiblement plus sain d'esprit."

Hors de lui, Edgar réagit sur le tas, emporté par ses émotions. Il fit un pas en avant, la main sur le pommeau de l'arme fournie par Selen. L'homme de main semblait peu enclin à coopérer, déclarant ouvertement son soulèvement.

Image

"VA T'FAIRE FOUTRE, EVAN ! Y'A AUCUN MOYEN QU'ON T'OBÉISSE !"

Visiblement peu sensible à l'intimidation, Evan gonfla le torse en réponse au chien de Mathias.

"Ha oui, vraiment ? Très bien. Tue-la, Kerv."

Demandé et fait. La lame sous la gorge de Morgana glissa le long de cette dernière qui hurlait à la mort, noyant son sanglot dans un gargouillement visible à travers le sourire pulsant dessiné sous son menton. Le sang se rependit bien vite sur ses vêtements et le bourreau finit par lâcher ses cheveux, la laissant s'écrouler sur le sol sans remord aucun. Pas de cérémonie, pas de dernière volonté, la femme avait finit sa vie de la pire façon qu'il soit, sans pouvoir la choisir. Sensible au spectacle, Edgar s'arrêta net et se crispa, préférant même faire un pas de retrait. Il semblait au bord des larmes, mais il était difficile de deviner si elles appartenaient à sa colère ou son chagrin. Accablé, le chien de Mathias s'avoua vaincu et déposa à terre l'épée qui ne lui appartenait pas, suivie de sa ceinture et de son paquetage, le tout sans commentaire. Un dernier coup d’œil à Evan et Edgar repartait aux côtés de Mathias sans oser croiser le regard de ses compagnons.

La situation n'avait pas plus évolué et les règles étaient les mêmes que la première fois. Obéir ou mourir, telle était la dure loi qui régissait désormais les vivants des quatre murs de la garnison.


Que décidez-vous, aventuriers ?


----------------------------------------
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"Bwaf Assistance, que puis-je faire pour vous ?"

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L'appel au standard "Bwaf Assistance" est taxé à hauteur de 90 Yus suivi d'une tarification de 25 Yus par minute. La discussion est susceptible d'être enregistrée s'il y a un os.

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Selen
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Selen » mer. 20 nov. 2019 16:00

Fromritt, éternel positif, éternel naïf, tenta une approche diplomatique, que semblait ne pas suivre le jeune Eden, l’enjoignant à se battre comme un homme, et non à réagir comme une fillette. Mais tout était vain, comme de telles crevures. Une flèche fut tirée, à nouveau, raflant de peu l’épaule du mage. Un échec de visée, fort heureusement. Puis, le vioque les insulta de plus belle en réitérant son ordre délétère. Foutu connard qui pète plus haut que son cul. Cette fois, ce fut à Edgar de se mettre hors de lui, encoléré par la situation. Il hurla comme une pucelle, envoyant se faire fourrer l’ancêtre, en attendant que nous le fourrions nous-mêmes de nos lames, et précisant qu’on ne lui obéirait pas. C’était le feu vert qui me manquait : Edgar m’avait mis en garde contre les hommes du Crâne, qu’il semblait craindre. Mais là, il paraissait prêt à en découdre. Tout comme Eden et Adam, et il fallait l’espérer, Mathias, nanti de sa nouvelle énergie.

Mais le vieux était plus fier qu’un paon, et il prit les hurlements comme un défi, qu’il releva aussitôt, ordonnant à ses sbires de faire le sale boulot à sa place, en sa position de sale lâche sans honneur. La rouquine s’effondra au sol, gorge tranchée. Ça leur faisait une belle jambe. Qu’est-ce qu’il venait de prouver, là, à part qu’il était un connard fini qui n’aurait aucune pitié envers nous, que nous nous rendions ou non ? Edgar ne l’entendit pas comme ça : au bord des larmes, le chien de Mathias obéit à celui qui se faisait son maître. Impressionnable créature, qui revenait au pied de son mentor d’un air las, débarrassé de son équipement. Je ne pus m’empêcher de grogner à l’attention des deux membres au bord de la reddition :

« Mais bordel, les gars, ramassez vos couilles, merde ! »

On avait échappé à la mort, à la faim-sans-fin, à ce foutu manoir et même aux tensions dans le groupe, et voilà qu’un vieux salopard avec sa clique de consanguins venait à bout de notre ferveur ? Bordel, c’était hors de question de se rendre, de leur faire ce plaisir, puis qu’ils nous boulottent les uns après les autres sans plus aucun moyen de nous défendre. Deux flèches tirées, une morte. Qu’est-ce qu’il leur fallait de plus pour comprendre que ces crétins n’étaient là que pour nous tuer ? Que je montre l’exemple ? Putain, hé bien tout blessé que j’étais, j’allais leur montrer, alors.

Planqué en couverture derrière mon bouclier, pour éviter de prendre une flèche supplémentaire malvenue, je plongeai en avant en un nouveau cri :

« Attaquez, butez-moi ces cons, mais laissez leur connard de chef en vie, qu’on le fasse couiner ! »

Je m’élançai, comme ma jambe me le permettait, en tout cas, vers le plus proche ennemi qui me faisait face, cette espèce de montagne de muscles qui ne semblait pas avoir deux neurones connectés. Un que je pourrais prendre par presque surprise, vu son temps de réaction sans doute abruti par une profonde bêtise congénitale. Je lançai un coup de mon épée en estoc droit devant moi, afin de transpercer de part en part ce sanglier à l’esprit stérile. Pour l’exemple, pour faire durer le plaisir, pour semer la peur dans l’esprit des planqués avec leurs arcs de merde. Oh ça allait être sanglant, ça c’était certain. Mais je n’en avais plus rien à foutre : il s’agissait de survivre, là, qu’importent les sacrifices. Et cette fois, le Bro-valier ne pourrait pas m'arrêter.

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Adam Von Demorlys
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Adam Von Demorlys » mer. 20 nov. 2019 18:39

"Echec cuisant". C'était sûrement ce qui définissait le mieux la tentative du mage. Les ombres de leurs assaillants s'agitèrent bien sûr un peu à la vue de tous, mais l'effet était bien loin d'avoir l'ampleur souhaitée. Soit les souvenirs concernant la première fois qu'il avait lancé ce sort lui jouaient des tours, soit cela était dû à la perte de concentration engendré par la petite claque du Verlorgot. Un geste qui lui valut d'ailleurs un regard noir de la part du jeune bourgeois. Mais vu le faible effet du sort ce n'était peut-être pas plus mal. Cela suffit tout de même à inciter le maudit archer à encocher une nouvelle flèche mais pour la destiner cette fois à... Adam. Le sifflement d'un nouveau projectile résonna à nouveau, et avant même de pouvoir esquisser le moindre mouvement, le mage sentit quelque chose déchirer sa tunique au niveau de son épaule et égratigner sa chair. Mais plus de peur que de mal, en baissant un oeil sur l'estafilade qui marquait l'endroit de l'impact Adam réalisa qu'il avait eu de la chance... Cela n'empêcha pas cependant la franche hostilité qu'il ressentait déjà pour ce groupe à grimper en flèche.
Une chose que n'avait pas l'air de ressentir l'espadonneur, qui tenta tant bien que mal de tempérer les ardeurs de tout le monde. Aussi bien des alliés que des ennemies. Mais même si Adam aimait bien le colosse, il fallait avouer que sur ce coup là, bienveillance se confondait avec naïveté. Il y a des gens avec qui il est impossible de négocier et ces hommes en faisaient manifestement partie. Et si certains en avaient encore quelques doutes... Ce qui suivit ne pouvait être plus persuasif.
Edgar, partageant la colère d'Adam et du semi-elfe, s'opposa ouvertement à la petite bande. Il n'en fallut pas plus au dénommé Evan pour leur prouver qu'il ne plaisantait pas. Détournant brièvement le regard, le mage serra la mâchoire lorsque la rouquine s'écroula au sol, une plaie béante au niveau du cou. Si ces fumiers exécutaient avec autant de facilité un otage, voilà qui n'augurait vraiment rien de bon, surtout s'ils daignaient se livrer à eux. Si Adam espérait que cela ouvre les yeux de ses camarades, cela ne fut hélas pas le cas de l'homme de main. Ce dernier, choqué, finit par poser son arme, et à faire demi-tour, la tête basse. Dépité devant aussi peu de pugnacité, c'était pour Adam surtout cela qui les mènerait à la tombe. Alors qu'il s'apprêtait à prendre la parole pour tenter d'ouvrir les yeux à ses compagnons d'expédition, Selen le devança en utilisant des termes bien moins fleuris que le mage avait en tête et chargea leurs ennemies. Voilà qui était lancé. Se soumettre ou combattre, devant ces ennemies le choix était vite fait pour Adam. C'était dommage pour les otages, mais ces derniers ne représentant absolument rien pour le mage, en aucun cas le Demorlys aurait fait passer leur vie avant la sienne. Si le sexagénère était bien le père de Mathias, ce dernier était sûrement en possession d'informations intéressantes, mais ce n'est pas grave. Leur commanditaire avait lui-même des renseignements qu'Adam tardait d'enfin entendre.

Alors que Selen fonçait bouclier en avant, aussi rapidement que lui permettait sa jambe blessée, Adam saisit sa baguette et la pointa vers le groupe qui leur faisait face. Voir leur camarade charger ainsi ne pourrait qu'inciter les autres à se bouger, du moins c'est ce qu'il espérait. Il lui semblait en tout cas qu'Eden suivrait également sans hésiter, ce dernier avait adressé un court discours à Fromritt, criant de vérité. Le jeune bourgeois avait jusqu'alors rarement été aussi d'accord avec l'adolescent des rues.

Cette fois pas question d'expérimenter. L'heure n'était plus aux tests mais à l'emploi de sorts qui avaient déjà fait leurs preuves. Son attention dirigée vers l'homme qui dans l'immédiat représentait le plus de danger pour ses camarades, le mage concentra au bout de sa baguette une énergie flamboyante qui se mit à tourner rapidement autour d'elle-même. Ce faisant il adressa quelques mots distincts à l'adresse de l'espadonneur, réticent à engager le combat.

"Fromritt, la paix n'est pas toujours la bonne solution. Dans certains cas elle est même à bannir."

La petite boule de feu prenant enfin forme à l'embout de son arme, le Demorlys mit en joue le fumier qui leur avait déjà décoché une flèche à lui et Selen. Le projectile fila alors à travers la salle, laissant une mince fumée noire dans son sillon. Restait à espérer que ce sort ait cette fois l'effet désiré.



[ HJ : Utilisation de "Boule de feu" niv 1 sur l'archer. ]

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Fromritt Verlorgot
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Re: Le Manoir de la Famille Belmont

Message par Fromritt Verlorgot » sam. 23 nov. 2019 00:08

Le désaccord se rassembla et dirigea vers Fromritt, sans doute le plus raisonnable mais le plus lâche pour ses comparses. Qu’importait son image, tant que personne n’était tué par les mots envolés des bouches haineuses de ses compagnons. Edgar manifesta son mécontentement avec plus de véhémence, certain de pouvoir faire changer les choses grâce à une colère imbécile. Eden, le plus peureux et sans doute le plus faible d’entre-eux plaqua une épée sur le plastron de deuil du Verlorgot. Ce dernier lança une regard noir au petit crétin, disant avec assurance qu’il fallait se battre contre des personnes déjà prêtes au combat et en cherchant qu’une occasion de les éviscérer.


Dégage ta main d’là, p’tit co…! Alors que l’espadonneur arma son bras pour repousser l’épée de ce merdeux, une lame glissa le long d’une gorge. Non !


Sa voix s’arrêta nette lorsqu’il vit le sang couler. Interrompue, non pas de manière naturelle, nouée par une soudaine émotion embrasant son corps. Celui-ci avait bougé vers l’otage, d’un millimètre tout au plus, un sursaut de volonté désirant empêcher ce meurtre injuste. Mais la vérité tombait comme l’enveloppe désormais vide de Morgana. La rousse rejoignait le liquide pourpre dans l’indifférence du destin, de l’univers, du monde… Pas de celle du wiehlenois, serrant ses poings au point de voir les rainures de ses phalanges et jointures blanches. Ses mâchoires claquèrent tant il les compressa, retenant un cri de rage puis une immense tristesse submergea l’intégralité de son être.


Non…


Un son. Un bruit. Un seul et unique mot. Perdu dans un néant s’étant créé autour de lui. Une étendue noire, opaque, incertaine l’entourait, nonobstant les évènements et lieux. Ça faisait une éternité qu’il n’avait pas vu d’innocent mourir, la dernière fois revenait à une époque floue où il vivait heureux avec sa femme et ses enfants. Ils étaient les derniers innocents qu’il avait vu mort dans la boue entre deux joints de pavés sales. Un sentiment ancien, semblant remonté à plusieurs siècles pour lui remonta. Un brasier noir d’une haine incommensurable déposa quelques flammèches dans son esprit, germant les graines d’une identité oubliée, reniée et bannie.


Les phrases de ses comparses revenaient par écho, se réverbérant dans sa bulle néfaste, arrachant son humanité si innocente et sa bienveillance que lapa la langue de la flamme noire. Un grognement guttural vibra dans sa gorge, ses yeux d’ordinaire fatigués et souriants se muèrent en charbon de colère, véhiculant une hargne terrible vers ceux du petit garçon répugnant face à eux. Une créature frêle, impropre à élever la voix sur un capitaine de garde. Une vermine rampant plus misérablement qu’un rat, puant la drisse, la mort et la pisse. Le coléreux eu un mouvement de recul, écœuré par l’existence même d’un avorton pareil puis une chose chargea bouclier levé, déterminée.


Le monstre réagit vivement, attrapant la fusée de l’épée tendue, se foutant d’emporter le bras du misérable puant. Les traits du Fromritt étaient méconnaissables, un amalgame de fureur, de rage et de haine. Il se retourna vers les ennemis, une gestuelle bestiale mouvant ses muscles écarlates. Ses veines s’étaient gonflées et son cou était traversé de rainures témoignant de sa rogne animale. On lui parla peut-être, cependant, qu’importait les paroles, le sang devait couler à flot et en face du juge se tenaient les coupables prêts pour l’échafaud. Ses pieds s’ils le pouvaient auraient creusés le sol, tant il mit sa puissance dedans pour charger les criminels. Un scélérat encapuchonné était droit dans sa ligne de mire. Il le visa alors et se détournera de lui une fois ce dernier exécuter, les tripes à l’air.


Haaaaaaaaaaa !


Son hurlement paraissant venir des plus profonds enfers s’accompagna d’un coup d’une puissance libérée. L’heure de punir les assassins avait sonnée. Seul Phaïtos les attendait et il ne fallait pas faire patienter le Dieu de la Mort. Ce que le Verlorgot n’allait pas tolérer, foi du juge, jury et bourreau.


HRP : Exterminer, exterminer random fumier n°3582

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