Boutique de Korer Haibon

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Yuimen
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Boutique de Korer Haibon

Message par Yuimen » ven. 5 janv. 2018 11:14

Boutique de Korer Haibon

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C'est à l'écart des zones habitées de la Fédération que se trouve la boutique de Korer Haibon. Korer, comme toute sa famille Hobbite, a accepté voici de ça quelques longues années de s'installer loin de Shory, sa ville natale, pour vendre des plantes, potions et baumes. C'est dans un trou tranquille, quelque part dans la forêt de Tulorim qu'il s'est installé.

Pour le trouver, demandez aux passants et aux fermiers presque tous sauront vous dire où il se trouve. En effet nombreux sont ceux qui passent par là.

Korer est un Hobbit jovial et bon-vivant mais qui n'arrête pas de râler après le climat et les herbes qu'il préférait à Shory où tout est si doux. Cependant, il rit plus souvent que d'autres, à tel point qu'on peut finir par se demander si sa râlerie n'est pas qu'une farce de plus.

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Syelsa
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Re: Boutique de Korer Haibon

Message par Syelsa » dim. 1 août 2021 01:31

Un peu d’herbologie


Voyager avec un être aussi ancien et associé à sa forêt que le Vénérable Attonàn est une expérience passionnante pendant tout le trajet. Quelle que puisse être la question que je pose sur la forêt, les plantes et animaux qui y vivent et que nous croisons, il sait me répondre et raconter au moins une histoire, un conte ou une légende qui y est lié. Des oiseaux viennent régulièrement se poser sur ses branches lorsqu’ils s’arrêtent et j’aperçois des spécimens que je n’avais jamais vu avant, ou plus depuis très longtemps. Des écureuils viennent également parfois, attirés par la curiosité lorsque nous nous arrêtons près de leur habitat, leur petit nez reniflant avec curiosité et crainte le grand Oudio qui reste alors immobile, visiblement ravi de voir la vie fleurir dans sa forêt. Cela ne me fait que donner davantage de baume au cœur. Il me tarde tant d’arpenter le Bois avec tant de vie autour de moi, de revoir les grands arbres aux feuilles émeraudes et aux bourgeons en fleurs lorsque l’hiver laisse la place au printemps.

- Nous sommes arrivés, jeune pousse.

Me tirant de ma réflexion, l’Oudio pointe lentement du doigt une cabane construite contre un arbre, entourée d’un large et impressionnant jardin cerné de barrières d’un bois couvert de mousse et de papillons de toutes les couleurs. Le Vénérable me dépose alors au sol, sans s’avancer davantage, restant à bonne distance. Lorsque je l’interroge sur la raison qui fait qu’il ne s’approche pas davantage, j’ai l’impression de voir une expression peinée passer sur son visage.

- Un des miens lui a un jour causé du tort. Une magie étrange l’avait rendu malin et j’ai dû intervenir. Depuis, je ne m’approche plus, je ne souhaite pas l’effrayer à nouveau.

- Je comprends. Puis-je lui parler de vous ? Essayez de… d’arranger les choses ?

Il me fixe un instant, aussi immobile que les arbres auxquels il ressemble. Puis c’est un murmure qui lui échappe.

- Tu ferais ça, jeune pousse ?

- Bien sûr !

Immobile à nouveau, il semble réfléchir, puis s’agenouille, faisant trembler le sol et les branches qui partent de ses épaules, effrayant les oiseaux qui s’étaient posés sur lui. Son regard d’ambre me fixe pendant de longues minutes, comme s’il examinait mon être tout entier avant qu’il ne tende la main. Au cœur de celle-ci reposait une dent-de-lion où une seule graine était encore présente, s’accrochant désespérément à la tige. Surprise, je regarde un instant le visage parfaitement calme de l’Oudio avant de délicatement prendre le pissenlit, comme si je craignais de le briser. Il n’en est rien et la fleur reste dans ma main, immobile.

- Pour te remercier, jeune pousse. Certains pensent que la dernière graine d’un pissenlit conduit celui qui la libère à quelque chose qu’il cherche, peu importe ce que cela peut être. Puisse celle-ci te conduire à ton rêve.

- Merci, Vénérable, vous m'honorez…

- Merci à toi d’avoir partagé ces quelques jours, jeune Syelsa. Et puissions-nous nous recroiser un jour. Cela faisait longtemps depuis la dernière fois qu’une Sorcière est venue nous rendre visite.

J’ouvre la bouche, souhaitant le questionner à propos de ce qu’il vient de dire, mais il se redresse et, sans un mot de plus, repart dans la forêt, faisant trembler le sol sous ses pieds, me laissant avec ma fleur dans la main et une multitude de questions qui se bousculent dans ma tête. Connaît-il le Coven et ses membres ? J’en ai seulement entendu parler de par les leçons données par Isqua, mais je n’ai jamais vu une autre Sorcière autre qu’elle. Les autres voyageraient-elles dans les forêts du monde ? Une serait-elle en Imitfil en ce moment ? L’idée de rencontrer une future consœur me tire un sourire si large que j’ai du mal à l’effacer le temps d’arriver aux portes du jardin. Les plantes qui sont ici sont si belles que je ne peux m’empêcher de m’arrêter pour observer les variétés les plus insolites et respirer le parfum des fleurs multicolores. J’aperçois aussi une Mâche-Pied qui, bien loin du chemin menant à la porte de la boutique, semble ennuyée par le manque de passage.

La porte de la boutique, faites d’un bois que je reconnais comme du chêne, porte un petit écriteau annonçant la bienvenue et que les visiteurs doivent frapper avant d’entrer. Ce que je fais. Trois coups plus tard et j’entre après avoir ouvert la porte qui grince légèrement. L’intérieur regorge encore davantage de plantes et de fleurs, mais aussi d’étagères emplies de fioles de potions ou d’ingrédients de toutes les couleurs. Des abeilles butinent çà et là et de petits oiseaux aux ailes battant à toute allure vont de fleurs en fleurs pour se nourrir, virevoltant ensuite dans toute la pièce. Au fond de celle-ci, derrière un comptoir de la hauteur d’une petite table, se tient celui qui doit être le propriétaire de la boutique, Korer Haibon. Je n’attends pas longtemps avant d’en avoir la certitude.

- Bonjour ! Bienvenue dans ma boutique, je suis Korer Haibon. Venez, venez, n’ayez pas peur.

Un sourire jovial s’étire sur un visage rond aux joues bien remplies, au regard rieux et au nez légèrement pointu. Vêtue d’une tunique d’un vert feuille – le reste étant caché derrière le comptoir – il me fait signe et je hoche la tête en avançant, résistant difficilement à l’envie d’observer davantage les insectes et les plantes présent dans la boutique. Je pose délicatement ma sacoche sur le comptoir et salue poliment l’herboriste.

- Bonjour monsieur Haibon. J’aurai une liste de plantes, décoctions et infusions à vous transmettre de ma mentor.

- Bien sûr, bien sûr, donnez-la moi, je m’occupe de tout.

- Alors... il me faudrait 30 grammes de pétales de passiflores, un demi litron de jus de cassis, 25 pousses de mélisse et 50g de pétales de la fleur…

- Attendez, Attendez… Vous n’avez pas de liste ?

- Et bien, j’ai tout en tête.

- Ne bougez pas, je vais prendre de quoi noter, j’ai l’impression que cela va prendre un peu de temps.

Je lui offre un sourire d’excuse tandis qu’il va dans l’arrière-boutique avant de ramener un parchemin et un fusain pour écrire. Il entreprit de tout noter au fur et à mesure, ses sourcils se soulevant parfois, probablement surpris par certaines des demandes de ma mentor. Jusqu’à récemment nous arrivions encore à faire pousser ce dont nous avions besoin, mais les plantes elle-même, malgré tous les soins apportés, commencent à être corrompu au sein même de notre sanctuaire et il devient difficile de se procurer les graines ou les pousses nécessaire pour les plantes les plus fragiles. Une fois l’inventaire de ce dont j’ai besoin fait, l’herboriste relis la liste.

- Navré de vous décevoir mais je n’aurai pas tout, le climat ici ne permet pas de tout faire pousser, malgré mes bons soins. Shory aurait été bien plus adapté…

- Ce n’est pas grave, monsieur. Tout ce que vous pourrez me donner ce sera déjà bien. Me laisseriez-vous vous aider ? Certaines des plantes me sont encore inconnues et leur ramassage et leur entretien m'intéresse.

- Oh, mais bien sûr, venez. Vous êtes bien studieuse.

- Bien sûr ! Sinon je ne serai jamais à la hauteur.

Un sourire amusé étire ses lèvres et je ne peux que lui rendre son expression avant de le suivre à l’extérieur. Pendant un long moment, il cueille des plantes et les prépare tout en répondant gentiment à mes questions, me laissant même le temps de noter des informations dans mon grimoire à propos de certaines plantes, notamment les bardanes que nous n’avons jamais fait pousser près de notre maison. Une bonne partie de la journée passe ainsi et je dois admettre que l’herboriste est un personnage agréable et jovial. Je le prenais au début pour un humain un peu différent, mais c’est en fait un Sinari originaire d’un autre continent et il s’est mis à raconter quelques histoires de son comté, appuyé de quelques plaisanteries qui me font rire aisément tant sa bonne humeur est contagieuse. Même lorsqu’il se plaint du climat d’ici, il le fait avec les yeux qui pétillent.

Finalement, ma sacoche pleine à craquer, me voilà prête à partir alors que le soleil a largement dépassé son zénith. Le Sinari m’aide gentiment à calculer le coût de tout cela, l’argent restant encore une notion peu familière pour moi, puis vient le moment de discuter.

- Un Oudio m’a emmené jusqu’à chez vous, il… il a semblé peiné de ne pouvoir s’entretenir avec vous.

Pendant un instant, le Sinari se fige, puis me fixe avant de reprendre son rangement.

- A-t-il expliqué pourquoi ?

- Oui. Il est navré qu’un de ses congénères vous ait ennuyé. Il a été corrompu par une étrange magie. Il souhaite sans doute s’entendre avec vous qui vivez dans ces bois et vous occupez de si belles plantes…

Pendant un instant, il y a un silence, puis le Sinari finit par sourire

- Fort bien. Je ne peux rien refuser à une collègue aussi investie que vous qui me flattez autant.

Cela m’emplit de joie et je remercie le sieur Haibon pour son ouverture. Lorsque je récupère ma sacoche, je manque de la faire tomber sous le poids inattendu. L’herboriste m’aide gentiment à la mettre en bandoulière et j’équilibre suffisamment le poids pour qu’elle ne me meurtrisse pas trop l’épaule. Une fois dehors et prête à partie, je me tourne vers l’herboriste et le salue avant de lancer une dernière phase qui le laisse circonspect.

- Vous devriez avoir bientôt la visite d’un gentil et courageux gobelin qui vous apportera des anguilles !


Je finis par me retourner et partir, me retenant de rire face à sa mine confuse. Il est temps de rentrer à la maison !

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