La Chaîne du Karathren

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Yuimen
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La Chaîne du Karathren

Message par Yuimen » jeu. 16 août 2018 16:27

La Chaîne du Karathren


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La gigantesque chaîne de montagnes du Karathren recouvre la quasi totalité du Royaume Thorkin de Nirtim, plus vaste encore que les monts éternels de Nosvéris elle est la plus grande du monde de Yuimen et déborde assez largement sur les contrées voisines de l'Anorfain et des Duchés Kendrans. Ses plus hauts sommets, à l'est de Mertar, avoisinent les dix mille mètres d'altitude tandis que celui du côté de Luminion folâtre allègrement avec les huit mille mètres. Nombreux sont les hauts plateaux encore verdoyants, du moins en été, qui se situent au-dessus des quatre mille mètres, gare au mal des montagnes, qui frappe les plus sensibles dès que l'on dépasse les trois mille mètres.

Il serait complexe de décrire en détail ces immenses étendues, constituées d'une multitude de chaînes secondaires qui s'entremêlent pour former un incroyable paysage tourmenté apparemment sans fin, mais l'on peut tout de même en distinguer quelques éléments principaux. Le plus grand plateau de ces régions est celui entourant Mertar, relativement plat, enfin, pour le coin, il se situe à près de trois mille cinq cents mètres d'altitude. En été, il se couvre d'herbe et de maigres buissons souvent couverts de baies, comestibles ou pas. En hiver, il se recouvre d'un épais manteau neigeux qui rend toute progression excessivement ardue. A l'ouest, proche des frontières avec le Duché de Luminion et l'empire d'Oaxaca, un massif s'élève, colossal, recouvert de neiges éternelles et de glaciers: le Garanakr, ce qui signifie "la sentinelle", en langage Thorkin.

A l'est se trouve la partie la plus haute de la chaîne, elle comprend sept pics démesurés, le plus élevé étant celui où naît le fleuve Narshass qui dévale les montagnes et se jette dans l'Aeronland à l'est du royaume de l'Atha Ust. Les nains l'appellent le Karathren, le "géant de glace" dans leur langue, comme vous l'aurez deviné, c'est de lui que la chaîne tire son nom. Entre ces différents sommets serpentent nombre de vallées, plus ou moins encaissées, ainsi que divers plateaux de haute altitude parfois recouverts de gigantesque et dangereux glaciers. La végétation y est rare, c'est un monde de roc austère au climat rude, souvent parcouru de vents aussi violents que glaciaux. Les tempêtes y sont particulièrement fréquentes et il n'est pas rare qu'il neige en plein milieu de l'été, des phénomènes météorologiques imprévisibles qui ont surpris plus d'un voyageur.

On trouve plusieurs villages dans ces montagnes, Amarok, habité par des Liykors Fujoniens, mais aussi Likrahen, bourgade minière Thorkine, ou encore le tristement célèbre Stanrock où se sont récemment déroulées trois batailles majeures contre les forces d'Oaxaca. Outre ces agglomérations, il existe de nombreuses mines naines moins connues, moins accessibles aussi la plupart du temps. Par ailleurs, tenter de dénombrer les cavités naturelles serait une utopie, il y en a un peu partout, de la simple faille d'une dizaine de mètres de profondeur aux réseaux plongeant de plusieurs milliers de mètres dans les entrailles de la terre, si vastes qu'une vie d'homme ne suffirait pas à en explorer un seul dans sa totalité, le choix est grand.

Au niveau de la faune, vous trouverez toutes les créatures habituelles des montagnes, des paisibles herbivores aux plus terrifiants carnassiers. Wyvernes, Béhémoths des Rocs et Cyclopes sont indubitablement les plus redoutables, mais on peut aussi y découvrir les mythiques Fulminaires, ou encore des Férustres, Wogers ou, plus simplement, des meutes de loups souvent affamées et de dangereux grizzlis.

Seule une route existe, dans ces montagnes, la route du Col Blanc qui relie Mertar aux principaux villages Thorkins. En dehors de cela, il n'existe que des sentiers de chèvre permettant d'accéder aux mines, leur entretien est quasiment inexistant et il n'est pas rare que des éboulements les rendent impraticables durant de longues périodes. A noter aussi qu'une simple pluie peut les rendre extrêmement traîtres et glissants, soyez sur vos gardes si vous tenez à sortir vivant de ces montagnes!

Notons encore qu'il existe bien des ruines de civilisations antérieures dans ces montagnes, certaines ne sont plus que de vagues amas de vieilles pierres, d'autres au contraire sont encore relativement intactes. Fort peu d'entre elles ont été explorées, qui sait quelles merveilles peuvent bien y dormir depuis la nuit des temps?

Si vous désirez poser le pied sur le toit de Nirtim, le plus au sommet de la chaîne de montagnes, préparez-vous à affrontez l'orage permanent qui plane au dessus d'une impressionnante statue de Valyus ainsi que son curieux habitant, le Maître Magicien Baraham.


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Rurik
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Re: La Chaîne du Karathren

Message par Rurik » mer. 13 mars 2019 05:49

<< Suite RP dirigé débuté sur l'ancien forum - Relique en recherche : Glace Eternelle (katar)

A ma légère surprise, Tobak accepte cette fois-ci que l’on organise des tours de garde pour la nuit. Sa mésaventure de ce matin a du lui laisser plus d’une trace. Je hoche la tête pour acquiescer à sa volonté de commencer tout de suite son tour de veille, quoi que nous n’ayons pas encore mangé.
J’hésite à lui indiquer qu’un feu n’est peut-être pas nécessaire dans l'immédiat, surtout si je suis le premier à dormir à l’intérieur, les températures n’étant pas encore aussi froides que celles des Monts Éternels, mais j’opte finalement pour la construction d’un petit foyer.

Me servant dans le tas de bois et prenant note d’aller en ramasser demain matin pour remplacer celui que nous allons utiliser, j’arrange le combustible dans le foyer et utilisant mon briquet comme hier, donne vie aux flammes de Meno. Lorsque ces dernières crépitent et s’attaquent à la bûche que j’ai placé, je me recule et entreprends de me débarrasser de mes affaires.
Posant ma besace sur la table de bois, j’en retire le morceau de viande séchée pour en avaler déjà quelques morceaux avant de détacher le bouclier et le baudrier qui pendent dans mon dos pour les déposer près du lit. Mes bottes et mon flancart les y rejoignent, quoi que je prenne soin de laisser le pommeau de l’épée dégagé et à portée de main lorsque je serais allongé. A cette idée, mes yeux s'arrêtent sur le lit tout frais. S'il parait grand et confortable pour la race Thorkin, mes sept pieds de haut ne rentreront jamais là dedans, quelque soit la façon dont je m'allonge.

Torse nu, ne portant que mes chausses, je ressors pour aller chercher la cape que j'ai posée sur le dos de Blanche. Le corps de cette dernière s'est refroidi et après une caresse je la laisse brouter en paix. De retour dans le petit abri j'étends ma cape à même le sol pour me faire un lit de fortune, puis attrapant un fruit et un généreux morceau de viande, je rejoins Tobak à l'extérieur, histoire de converser le temps de déguster ce frugal repas.

« Rencontrerons-nous votre cousin demain messire Tobak ? Vous m’avez dit qu’il travaillait dans les mines, vit-il à l'année dans ces montagnes ? »

Mon regard se porte dans la même direction que les rayons de l’astre diurne descendant, vers les pics enneigés à l’Est, inquiet pour Kenmare mais ravi que ma quête me mène vers des régions semblables à ma contrée. Le sommet que j’ai aperçu au Nord semble pouvoir rivaliser avec le Croc de Fenris.

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Gamemaster8
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Re: La Chaîne du Karathren

Message par Gamemaster8 » lun. 25 mars 2019 02:55

Intervention gmique pour Rurik


Toujours assis sur le billot de bois, il avait sorti un petit canif ainsi qu'un petit morceau de bois arrondi à un bout. Il ne leva pas les yeux vers toi, trop occupé à tailler grossièrment son bâton, laissant les retailles tomber par terre. Il te répondit tout de même.

"Nous le verrons sûrement demain, oui. Mais il ne vit pas à l'année dans les montagnes, à ce qu'il me semble."

Cela dit, il s'affairait à son petit bout de bois.
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À votre service, pour le plaisir de rp !

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Rurik
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Re: La Chaîne du Karathren

Message par Rurik » jeu. 28 mars 2019 05:26

Observant les gestes sûrs de Tobak en train de tailler un bout de bois, j’écoute sa réponse quant à son cousin. J’espère que les deux jours qu’il nous a fallu pour arriver ici n’auront pas été fatals à Kenmare. Si l’Ombre et ses éventuels compatriotes se sont embêtés à l’amener si haut dans les montagnes, il y a une chance qu’il soit vivant. Mais rien ne me dit non plus qu’ils ne se sont pas débarrassé de lui à Amaranthe… Comment savoir ?

Secouant la tête pour chasser ses sombres pensées, je n’interroge pas plus avant le Thorkin au sujet de son cousin, je le verrai bien demain ! Peut-être sera-t-il plus enjoué que Tobak, à moins que ce caractère rugueux comme la pierre ne soit l’un des traits de ces tailleurs.

Souriant à cette pensée, je souhaite une bonne veille au guide et entre dans le cabanon, repoussant la porte derrière moi. Je remet une bûche dans l’âtre avant de m’allonger sur ma cape à même le sol, rapprochant la lame de Glace pour qu’elle soit à portée de main.
Fixant le plafond, je me remémore, comme presque tous les soirs, mon voyage depuis que j’ai quitté Faërlom, avec toujours cette impression qu’une éternité s’est déroulée alors que cela ne fait que vingt-deux jours. J’en suis encore à questionner le bien-fondé de ma décision lorsque le sommeil me prend.

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Tanaëth Ithil
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Re: La Chaîne du Karathren

Message par Tanaëth Ithil » ven. 11 oct. 2019 13:52

La Phalange m'observa durant une longue minute avant de me rétorquer qu'elle a dit la veille qu'elle m'accompagnerait et que la situation n'y change rien. Je la contemple un instant en silence, me demandant si elle réalise vraiment la gravité de la situation et les dangers qu'elle courra en se tenant à mes côtés, mais je ne dis rien : je l'ai avertie et c'est par sa seule volonté que ses lames se meuvent. Aux écuries, nous retrouvons son grand destrier couleur de jais et un alezan plus petit aux longs poils, le cheval du messager de Clair de Lune que j'emprunte, un animal robuste adapté à ces régions montagneuses.

Quelques minutes plus tard, nous nous enfonçons dans les profondeur de la monumentale chaîne du Karathren, chevauchant en direction de la secrète Mertar à une allure soutenue. Mon Ithilartëa semble revivre dans ces régions sauvages bien plus proches de son milieu naturel que ne l'était le Naora et, surtout, les villes dans lesquelles je l'ai contraint à passer plusieurs mois. Il disparaît parfois durant plusieurs heures, crapahutant dans les pentes abruptes avec une aisance admirable qui révèle à quel point il est fait pour ce type de terrain, mais cela ne m'inquiète pas : je sais qu'il nous retrouvera sans le moindre mal. Il n'y a d'ailleurs pas que lui qui apprécie ce retour à la nature : la magnificence des paysages et le calme presque absolu qui règne dans ce massif contrastent avec l'inquiétude et les questions sans réponses qui me taraudent, m'apaisant peu à peu alors que les heures passent. Cette sérénité retrouvée, aussi bienvenue qu'elle est trompeuse, ne me fait pas oublier l'urgence de notre mission, mais tuer nos montures sous nous ne nous ferait pas arriver plus vite à Mertar. Sans compter qu'Oryash aussi a besoin de plus de repos que moi, si bien que force nous est de faire plus de haltes que je ne le voudrais.

L'automne s'installant, les nuits sont fraîches, assez pour qu'au matin le sol soit recouvert de givre et étincelle de mille feux sous les premiers rayons de l'astre diurne. Ce climat rude ne semble aucunement affecter Oryash, visiblement aussi résistante au froid qu'elle me l'avait laissé entendre, et ne m'atteint guère plus, habitué que je suis aux aléas du temps à force d'arpenter le monde en solitaire. Reste que je ne suis pas pressé d'affronter les rigueurs de l'hiver à ces altitudes et que je me demande bien si Oaxaca prendrait le risque de lancer une guerre contre Luminion à cette période de l'année. Si oui, bloquer assez longtemps ses troupes à la porte d'Ynorie et les forcer à établir un siège pourrait s'avérer dévastateur pour elles, camper sous tente en plein hiver dans ces régions élevées n'étant pas précisément une partie de plaisir. Mais sans doute ses généraux ont-ils pensé à ce problème, soit qu'ils se pensent en mesure de faire tomber le verrou Kendran avant l'hiver, soit qu'ils disposent de créatures capables de résister aux conditions hivernales. Je n'en garde pas moins cette idée dans un recoin de mon esprit, sait-on jamais.

Après six jours d'une éreintante et effrénée chevauchée sur une piste terreuse et rocailleuse devenue simple sentier à peine discernable, nous parvenons enfin aux portes de la mythique cité Thorkine et je me dirige sans hésiter vers les gardes lourdement armés qui en défendent les portes :

"Bien le bonjour. Je me nomme Tanaëth'tar Ithil, et mon amie s'appelle Oryash. Nous venons en paix. Votre Souverain attend notre venue, veuillez je vous prie nous conduire à lui au plus vite."


Je leur tends la missive du Roi Thorkin en guise de preuve de mes dires, attendant patiemment leur bon vouloir en précisant à l'attention de ma compagne de voyage :

"Vous êtes bien évidemment libre de m'accompagner à cette entrevue délicate, mais je comprendrais que vous préfériez profiter de l'occasion pour visiter un peu cette fabuleuse cité. Le cas échéant, je vous proposerais bien de nous faire gagner un peu de temps en allant nous acheter quelques potions de soin au bazar, que je financerais bien évidemment, mais nous pouvons aussi y faire un saut après la rencontre. A vous de voir."

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Oryash
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Re: La Chaîne du Karathren

Message par Oryash » ven. 11 oct. 2019 20:30

Précédemment : A la commanderie d'Opale


En un rien de temps Tanaëth et Oryash quittaient la commanderie, chevauchant côte à côte en direction de la cité naine. Gagner les montagnes n'était pas pour déplaire à la peau blanche, bien au contraire. A mesure qu'ils s'enfonçaient dans le massif montagneux, elle se sentait revivre . Les grands espaces, le manque de civilisation, les bêtes sauvages croisées en chemin, l' Ithilartëa sans donnant à cœur joie, tout cela contribuait à rendre Oryash plus rayonnante et détendue.
Que n'aurait-elle donné pour aller courir elle aussi, laissant son côté sauvage reprendre le dessus comme autrefois, mais elle n'avait pas le temps pour ça. Plus tard, si Fenris lui accordait de revenir en vie.

Ils montaient et montaient encore et bientôt le froid se fit plus vif ce qui ne dérangea pas Oryash habituée à des températures bien plus froide dans les Monts Eternels. Les bivouacs, car forcément il en fallu se déroulèrent sereinement si ce n'est qu'elle avait noté comme un certain agacement chez le Sindel, comme s'il aurait préféré aller plus vite. Seulement leurs montures tout comme Oryash avaient besoins de repos et ne récupéraient pas aussi vite que Tanaëth.

Et voici qu'un matin, ils parvinrent à la cité naine. Oryash que la curiosité poussait, observa les gardes en faction d'une drôle de façon qui pouvait les mettre mal à l'aise. Lorsque Tanaëth lui annonça qu'elle était la bienvenue lors de cette rencontre, elle eut la curieuse sensation qu'il en était tout autre. Puis vint la seconde proposition, celle de visiter la cité et d'en profiter pour acheter des potions de soins. Ainsi donc c'était ça, il voulait sous ses bonnes manières et de façon détournée l'écarter de l'entrevue à venir. Ses prunelles rouges restèrent à regarder les gardes alors qu'elle lui répondait simplement.

"Je vais venir avec toi, la curiosité m'y pousse. Les potions on verra ça après. On est pas à une heure ou deux près. "

Comme toujours , Oryash malgré la gravité de la situation avait une façon bien à elle d'appréhender les choses.

" Quand on repartira, tu pourras me poser les questions que tu veux. Parce que depuis qu'on est parti, je te sens tendu comme un arc. Je t'accorde que la situation actuelle est inquiétante, mais il n'y a pas que ça. Et je pense pas me tromper ".


Suivant: Au coeur de la haute ville
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Tanaëth Ithil
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Re: La Chaîne du Karathren

Message par Tanaëth Ithil » ven. 25 oct. 2019 14:05

Oryash s'étonne de mon inquiétude pour elle en remarquant que nous ne nous connaissons que depuis peu et qu'en principe on s'inquiète pour les gens à qui l'on tient. Par ailleurs, ajoute-t-elle, elle n'est pas du genre à s'attacher ou à se faire des amis, jugeant que cela rend vulnérable et n'amène donc rien de bon. Je secoue légèrement la tête à ces paroles et lui réponds calmement :

"J'ai longtemps pensé comme vous. Mais aujourd'hui je sais qu'en réalité cela ne dépend que de la manière dont on conçoit ces liens. Ils peuvent être une faiblesse, c'est vrai, mais ils peuvent aussi être une force. Par exemple, un guerrier qui se bat pour protéger les siens ne renoncera jamais, il se montrera plus féroce, plus déterminé."

Elle réagit ensuite à ma question de savoir si les Phalanges ne plaisantent jamais en disant qu'elle ne voit pas en quoi ma taquinerie concernant la robe était drôle, à moins que je n'aie imaginé la déguiser en bourgeoise ou assimilé, à quoi je rétorque simplement avec un haussement d'épaules :

"Je ne me payais pas votre tête, non."

Rien n'étant moins drôle qu'une plaisanterie que l'on doit expliciter, je change de sujet et aborde les différences entre la manière de vivre des Fenris et les nôtres, la nécessité de tisser des alliances et d'user de diplomatie. Elle me rétorque que c'est un point de vue qui se tient, puis me demande pourquoi j'ai voulu, moi, parcourir le monde, rencontrer d'autres peuples.

"Ce n'était pas vraiment un choix, en fait. Il y a près d'un demi-siècle, j'ai refusé un mariage arrangé par mes parents, cela a été considéré comme un déshonneur pour ma famille et j'ai été banni de ma ville natale. Alors j'ai quitté mon pays et j'ai parcouru le monde, seul, sans but, en allant là où le hasard me guidait. Et puis les choses ont changé, ma route a croisé celle d'un ordre guerrier, les Danseurs d'Opale, et leur cause est devenue la mienne. Alors j'ai reconquis ma place parmi les miens et, si j'arpente toujours le monde, c'est désormais avec un but, et certainement plus seul."


Quelques instants plus tard, nous nous mettons en selle et reprenons la route pour rejoindre l'armée Thorkine, vite rejoints par Sinwaë qui, à son habitude, gambade apparemment sans le moindre effort dans les pentes pourtant abruptes. Le temps ne jouant nullement en notre faveur j'insuffle un rythme infernal à cette chevauchée, ne consentant que le minimum de pauses afin de ne pas tuer nos montures sous nous, ce qui n'arrangerait certainement pas nos affaires. Trois jours s'écoulent ainsi, épuisants et anxiogènes, tandis que nous longeons l'orée de la Sylve des Premiers âges et les puissants sommets du Karathren. Le temps reste convenable, bien qu'il fasse de plus en plus frais, signe que l'hiver approche, mais nous n'avons heureusement pas à affronter une tempête comme celle que j'ai vécu lors de mon dernier passage dans la région. Au milieu de la matinée du quatrième jour, j'aperçois enfin de nombreux panaches de fumée s'élevant dans les cieux, indiquant sans le moindre doute la présence d'une forte troupe. Mais avant de nous en approcher, je tiens à être certain qu'il s'agit bien de l'armée Thorkine et pas d'une bande de Garzoks en maraude, aussi dis-je à Oryash :

"Ce sont sans doute les Nains, mais mieux vaudrait nous en assurer. Je propose que nous laissions les chevaux ici, dans un coin discret, et que nous allions discrètement voir de quoi il retourne. Cela vous convient-il?"


Le cas échéant, je tenterai de trouver un poste d'observation adéquat, mon excellente vue me permettant de rester à bonne distance afin de ne courir aucun risque inutile. Et s'il s'agit bien des Thorkins, alors nous les rejoindrons sans nous cacher le moins du monde, histoire de ne pas nous faire flécher par inadvertance.

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Oryash
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Re: La Chaîne du Karathren

Message par Oryash » ven. 25 oct. 2019 21:48

Précédemment : Gagnant la sortie de la cité des Thorkins.


Depuis qu'ils avaient quitté la cité des nains, ils avaient mené grand train, ne s'arrêtant que lorsque cela se révélait nécessaire. Le temps jouais contre eux et plus vite ils auraient rejoint l'armée naine et plus vite le message que Tanaëth avait reçu du roi Thorkin serait remis à son destinataire.
Durant les quelques jours qui les avaient séparé de cette armée, ils avaient converser, surtout au début afin de mettre à plat leur point de vue respectif sur le fait d'avoir de l'attachement pour autrui. Sur le fait qu'il ne s'était pas payé sa tête et aussi il lui avait parlé de lui, répondant aux interrogations de la peau blanche. Et voici que maintenant il arrivait à destination, mais il fallait faire montre de prudence car il se pouvait que ce ne soit pas l'armée qu'ils cherchaient, mais une autre.
C'est cet instant précis que Oryash finit par lui parler après être restée silencieuse presque une journée entière.

"Un demi-siècle tu m'as dit, l'autre jour . Tu as quel âge en fait ? Et depuis, tu t'es marié ? Tu as une descendance officielle ou quelques bâtards décimés ci et là ?"

Elle vint alors à s'intéresser aux fumées qui montaient dans le ciel à quelques lieux de là.

" Et si c'est pas eux. On fait quoi ? On bat en retraite afin de les trouver ? "

Suivant: Une marée de nains à perte de vue
Modifié en dernier par Oryash le dim. 27 oct. 2019 09:30, modifié 1 fois.
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Gamemaster9
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Re: La Chaîne du Karathren

Message par Gamemaster9 » sam. 26 oct. 2019 12:22

De Fer et de Sang – Des hauts et des bas.

I.II

Tanaëth et Oryash :

Le ciel grisonnant rendait l’humidité de la haute montagne désagréable et fraîche. Rien qui puisse inquiéter Oryash, cependant, malgré son léger habillement/déshabillement. Elle était coutumière des basses températures. De son perchoir, Tanaëth put bien confirmer, de son excellente vue, qu’il s’agissait bien des troupes naines indiquées par le Roi à la Toison D’Or. Et le Souverain sous la montagne ne s’était pas fichu de sa tête ! Il y avait là des milliers de Thorkins prêts pour la guerre. Une masse si importante qu’elle paraissait presque irréelle, surpassant même ce que Mertar elle-même pouvait d’un premier regard contenir comme troupes.

Le gros des troupes était constitué de fières phalanges, lourdement armurés et portant piques et boucliers épais.


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Mais il y avait aussi des fantassins plus légers, armés de boucliers ronds et de haches simples, de marteaux de guerre, de masses et autres lames épaisses. Des arbalétriers et, leurs grands frères, des artilleurs armés de balistes portatives juchées sur le dos de boucs de guerre. Des chevaucheurs de boucs aussi, d’ailleurs, bien qu’en nombre réduit. Il y avait aussi les fameuses troupes de berserkers nains, des thorkins traditionnellement peu armurés, aux longues et hautes crètes, armés de lourdes haches à deux mains et à deux tranchants.

À mesure qu’ils approchaient, ils distinguèrent tous deux celui qui sembler mener cette éminente troupe. Un nain impressionnant dans son armure, au casque cornu et à la barbe claire et épaisse, tressée en quatre fuseaux. Il était armé d’une énorme hache, et ses épaules étaient couvertes d’une peau d’ours monstrueuse, presque un cadavre entier tant cette cape semblait massive.


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Il semblait les attendre tous deux de pied ferme. Loin dans la valée, on put entendre le son d’une cloche se réverbérant sur les parois de roc des Monts du Karathren. Mauvais augure ?
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Tanaëth Ithil
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Re: La Chaîne du Karathren

Message par Tanaëth Ithil » sam. 26 oct. 2019 21:53

Oryash choisit l'instant où j'aperçois les panaches de fumée pour sortir du mutisme dans lequel elle est plongée depuis le matin. Elle m'interroge sur mon âge, me demande si je me suis marié depuis et si j'ai une descendance officielle, voire des bâtards disséminés ici et là. Je lui retourne un léger sourire et remarque d'un ton neutre :

"Vous posez beaucoup de questions pour quelqu'un qui m'a envoyé paître à la seule que je lui ai posée. Mais soit : j'ai cent vingt-six ans, et oui, je suis marié à une commandante des troupes d'élite de l'armée Sindel. Je n'ai pas d'enfants, pour autant que je sache. Me direz-vous maintenant pourquoi vous-même avez quitté votre pays?"


Ma réponse concernant les enfants n'est peut-être pas la stricte vérité, mais en réalité j'ignore encore s'il y avait une once de vrai dans ce que m'a affirmé cette fourbe de Färya. Lorsque je propose ensuite que nous allions nous assurer qu'il s'agit bien de l'armée Thorkine, la Phalange me demande si nous battrons en retraite si ce ne sont pas les Nains, à quoi je réponds :

"Il le faudra bien, oui, affronter toute une armée à deux serait suicidaire."

Mais plutôt que de faire des plans basés sur des hypothèses hasardeuses, je préfère grimper discrètement jusqu'à un petit promontoire suffisamment envahi de végétation pour que je puisse m'y dissimuler et voir de mes yeux de quoi il retourne. Je frémis alors que le vent humide me frappe de plein fouet lors de mon ascension et grogne sourdement :

"Foutu climat, ils auraient pas pu attendre l'été, non?"

Je m’emmitoufle plus étroitement dans ma cape de laine, me demandant quelle mouche m'a piqué de quitter le Naora et son climat tropical. Je ne me souvenais pas être aussi sensible au froid, mais sans doute est-ce parce que j'en ai un peu perdu l'habitude avec tous les mois passés dans une chaleur plus ou moins écrasante. Quoi qu'il en soit je parviens finalement au point d'observation choisi et me fige tout net en découvrant le spectacle.

"Par Sithi!"

Le mot armée me semble faible pour décrire ce que je vois. C'est une véritable marée de Thorkins bardés d'acier qui attend là, si importante que même la vaste Mertar pourrait sembler incapable de tous les contenir. J'ai pourtant déjà vu l'armée Sindel en train de manoeuvrer devant Nessima, des parties du moins, mais rien de comparable à ce que je vois là. Il y a d'impressionnantes phalanges de piquiers dotés d'armures massives et de boucliers qui ne le sont pas moins. Des fantassins plus légers aussi, munis de l'attirail de haches, masses d'armes et autres armes lourdes chères aux Thorkins. Des arbalétriers en nombre, accompagnés d'artilleurs juchés sur le dos de boucs munis de sortes de petites balistes, et quelques chevaucheurs de ces mêmes animaux, tenant lieu de cavalerie j'imagine. J'aperçois aussi quantité de Nains arborant des crêtes, légèrement protégés mais armés de redoutables haches à double tranchant se maniant à deux mains. Fouillant dans ma mémoire, je me souviens de récits fanfarons entendus dans les tavernes du Rock Armath, évoquant de légendaires guerriers berserkers, se pourrait-ils que ce soit de cela qu'il s'agit? Je l'ignore, mais ce que je sais en revanche, c'est qu'avec pareille armée, les Oaxiens trouveront à qui parler. Me secouant pour briser mon effarement, je murmure avec ferveur :

"Sithi vous bénisse, Bolg-Barag Toison d’Or."

Une fois redescendus de notre perchoir, nous nous avançons comme prévu vers les Thorkins, ouvertement afin qu'il n'y ait aucun malentendu, même si la seule idée que nous puissions les inquiéter est risible. Une fois assez proches, je discerne celui qui doit être leur chef : un Nain si impressionnant, bardé qu'il est d'une armure que je peinerais sans doute à seulement soulever et d'une massive dépouille d'ours, que je ne puis que me réjouir qu'il ne soit pas un ennemi. Et en matière d'arme, sa pesante hache n'a rien à envier au reste, le voudrais-je que je n'aurais sans doute pas la force de la manier plus de quelques instants. Je me dirige droit vers lui lorsque de lointains échos de cloche résonnent dans la montagne, me glaçant le sang. L'attaque viendrait-elle de débuter? Cela me semble plus que probable, mais je dompte férocement le sentiment d'urgence qui s'empare de moi et qui pourrait me faire commettre un impair face au Nain qui nous attend de pied ferme. Parvenu devant lui, je m'incline légèrement et lui tends la missive que le Roi m'a remis à l'attention de ses troupes :

"Salutations, Messire. Je suis Tanaëth tar'Ithil, envoyé par le Royaume de Sarindel pour vous prêter main forte en ces heures sombres. Mon amie, farouche Phalange de Fenris, se nomme Oryash. Nous arrivons tout juste de Mertar où nous avons eu l'honneur de rencontrer votre digne Souverain, qui nous a chargé de vous remettre ses ordres."

Là encore je déforme légèrement la réalité en usant de ce "nous", mais cela a le mérite d'impliquer la pâle humaine dans la danse plutôt que de la reléguer à un rôle secondaire. Ayant dit, j'attends la réaction de l'imposant Thorkin, non sans jeter un coup d'oeil inquiet en direction de Luminion. J'ignore quelle est la teneur de ces ordres du roi, mais tout ce que j'ai vu de lui jusqu'à présent m'incite à lui faire confiance et je ne doute pas qu'il ait parfaitement appréhendé l'urgence de la situation.

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Oryash
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Re: La Chaîne du Karathren

Message par Oryash » dim. 27 oct. 2019 09:29

Précédemment : La Chaîne du Karathren, à proximité d'un camp


La peau blanche se renfrogne un peu à la petite pique du Sindel. Après faut bien avouer qu'elle n'avait pas très aimable ce jour là, mais par Fenris ça remontait à plus de trois jours !

" Cent vingt six ans, mais c'est vieux ça, enfin pour moi, parce que pour toi, ça ne doit correspondre qu'à un battement de cil. "

Elle n'ajoute rien concernant l'épouse ou l'absence d'enfant et se contente de grogner quand il lui demande la raison de son départ de son pays.

"C'est deux choses qui m'ont fait quitté les miens. La première, la perte d'une personne qui m'était chère car à l'époque je m'attachais encore aux gens. La seconde.... m'accoupler au chef de meute sans y avoir consentis afin de pouvoir lui donner une descendance. Quand son forfait a été commis, j'ai fais mon paquetage et fuis la meute, me jurant de ne plus revenir. Heureusement pour moi, nul rejeton. Je l'aurais égorgé le cas échéant. "

Elle n'ajouta rien de plus c'était inutile et se focalisa sur l'armée un peu plus loin tandis que Tanaëth lui annonçait qu'il faudra fuir si jamais ce n'était pas les nains.
La chance devait être de leur côté, puisque quelques instants plus tard après être monté sur un promontoire afin du juger de la situation, le Sindel bénit Sithi en ayant juste pesté contre le froid avant cela. Ce qui attira un léger sourire sur les lèvres de Oryash.

"L'été, mais il fait à peine froid ! "

Puis elle réalise qu'ils ne ressentent pas les mêmes choses.

" Ah mais c'est vrai, tu es du genre frileux!"

Un petit clin d'oeil avant qu'ils ne se mettent en route en direction de l'armée. Et pour une armée c'était une sacré armée, constituée de milliers d'hommes si bien qu'il aurait été difficile de tous les compter . Où que le regard de Oryash se portait, il ne croisait qu'une marée de nains, armés jusqu'au dent. Elle émit un long sifflement .

" Par Fenris ! J'ai jamais rien vu de pareil !"

Une fois arrivée à hauteur de celui qui semblait être le chef de tout ce petit monde, elle le fixa de pied en cape avant de le saluer d'un hochement de tête. Une hache pareil aurait plus à certains des siens à n'en pas douter et sa peau d'ours ferait une très bonne couverture.

" Voilà ce qu'il te faut Tanaëth, une peau d'ours pour te tenir chaud et une femme pour te réchauffer si cela ne suffit pas !" 

La peau blanche venait de lancer sa petite boutade lorsqu'une cloche retentit, le son retentissant dans les montagnes.

"Ca annonce rien de bon !"


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Re: La Chaîne du Karathren

Message par Gamemaster9 » sam. 2 nov. 2019 09:55

De Fer et de Sang – Des hauts et des bas.

II.II

Le nain qui semblait en charge resta un instant silencieux après les présentations des deux étrangers venant lui faire face. Sans un mot, il s’approprie la missive, la décachète et y jette un œil, non sans une certaine avidité dans le regard. Il semblait sourire, d’un sourire malsain, dans sa grosse barbe. Et enfin, il parla.

« Parfait. J’ignore pourquoi notre souverain vous a envoyés, vous, pour me remettre ça, mais passons : une guerre nous attend. »

Il avait prononcé le « vous » avec un mépris évident, ne rendant pas même la politesse de se présenter. Il se détourna même un instant des deux visiteurs pour lever une main ferme. Aussitôt, des trompes de cuivre résonnèrent, et l’armée se mit en mouvement comme d’un seul homme, dans un vacarme formidable. Lorsque le regard du nain dirigeant se reporta sur eux à nouveau, c’était presque par dépit.

« Encore là ? N’attendez pas la moindre récompense de ma part, messagers. Sans doute notre Roi vous accordera-t-il lui-même ses faveurs, si vous retournez le voir. »

Et il se détourna une fois de plus, s’approchant d’un fabuleux bouc de guerre semblablement armuré que lui. La pilosité drue de l’animal n’était pas sans rappeler celle de celui qui entendait le monter, d’ailleurs, donnant aux deux une ressemblance assez notable.

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Re: La Chaîne du Karathren

Message par Tanaëth Ithil » mer. 6 nov. 2019 15:26

Oryash ne semble guère apprécier ma petite remarque sur le fait qu'elle pose beaucoup de questions pour quelqu'un ayant refusé de répondre aux miennes. Mon âge lui semble considérable, faisant de moi un "vieux" selon elle, quoique elle suppose que pour moi ce ne soit finalement qu'un battement de cils. Cette perception des choses me fait sourire pensivement, je sais que plusieurs générations d'humains sont passées depuis que je suis né, et pourtant je ne suis encore qu'un jeune Elfe. Comment aborderais-je ma vie si elle ne devait durer que quelques fugaces décennies, ferais-je les choses différemment, vivrais-je plus intensément, plus vite? Je n'en suis pas certain, après tout je vis au jour le jour depuis que j'ai quitté mon pays juste après ma formation, mais comment savoir? La phalange me sort de mes pensées en daignant cette fois m'expliquer pourquoi elle a quitté son peuple :

"C'est deux choses qui m'ont fait quitter les miens. La première, la perte d'une personne qui m'était chère car à l'époque je m'attachai encore aux gens. La seconde.... m'accoupler au chef de meute sans y avoir consenti afin de pouvoir lui donner une descendance. Quand son forfait a été commis, j'ai fait mon paquetage et fui la meute, me jurant de ne plus revenir. Heureusement pour moi, nul rejeton. Je l'aurais égorgé le cas échéant."

Estomaqué, je la fixe un instant en silence à ces paroles. Autant je comprends qu'elle ait fui, autant je peine à imaginer une société, si tant est qu'elle mérite ce nom, où un "chef de meute" serait en droit de violer qui bon lui semble. Plus incompréhensible encore est pour moi cette volonté d'égorger l'enfant qu'elle aurait pu avoir, en quoi aurait-il été coupable des agissements de son père? Mais peut-être ce peuple rude ne considère-t-il pas que ses rejetons sont infiniment précieux, comme c'est notre cas? Étranges coutumes, quoi qu'il en soit, indiciblement barbares selon mon point de vue.

Plus tard, alors que je récrimine contre la fraîcheur humide qui sévit dans ces contrées, elle s'exclame qu'il fait à peine froid puis constate que je suis du genre frileux. Je ne peux que grommeler un vague assentiment à cette déclaration, force m'est de reconnaître que mon long séjour au Naora m'a ramolli à ce niveau, pour autant que je me souvienne j'étais bien moins sensible aux aléas du climat avant de m'y rendre. Mais je m'y réhabituerai vite, sans doute. Tout comme moi, elle manifeste sa surprise lorsque nous découvrons la puissante armée Thorkine, n'ayant non plus jamais rien vu de tel.

Rassurés sur l'identité des troupes stationnées là, nous nous approchons de leur chef emmitouflé dans sa dépouille d'ours, une vision qui fait dire à la Phalange que c'est exactement ce qu'il me faut : une bonne fourrure et une femme pour mieux me réchauffer si besoin... haussant un sourcil sarcastique, je lui rétorque à mi-voix :

"C'est une proposition?"

L'heure n'est pas aux badinages cependant, aussi je nous présente au Thorkin, ce qui nous vaut un long silence lourd de sens, et lui remets la missive de son roi dont il s'empare sans cérémonie. Un rictus malsain transparaît sous l'épaisse broussaille de sa barbe à sa lecture, puis il déclare avec un mépris palpable qu'il ne sait pourquoi son souverain nous a envoyés nous, misérables et insignifiants êtres dépourvus de noble pilosité je suppose, lui transmettre ses ordres.

(Eh bien, en voilà un qui pourrait concurrencer certains de mon peuple...)


Quoi qu'il en soit il ajoute que cela n'a que peu d'importance car la guerre nous attend puis lève une main qui engendre aussitôt de nombreuses sonneries de cuivres et une mise en mouvement quasi immédiate, et un infernal vacarme, de l'armée. A peine cet ordre de marche donné, le bougon personnage s'étonne que nous soyons encore là et nous assène de n'attendre nulle récompense de sa part et qu'il nous faudra retourner vers son roi si nous espérons quelque faveur pour le service rendu. Alors qu'il se détourne déjà pour rejoindre son bouc, un gros bestiau aussi velu et lourdement armuré que lui, je lui réplique sèchement :

"Je n'ai que faire de faveurs ou de récompenses, Nain. Inonder les montagnes de sang Garzok, ou de toute autre créature qu'Oaxaca pourrait nous envoyer, suffira à mon bonheur."

Il peut remercier ses dieux que j'aie appris à museler mon orgueil au nom d'intérêts supérieurs, sans quoi ma féroce envie de lui tailler les oreilles en pointe aurait bien pu lui valoir quelques désagréments, tout entouré de son armée qu'il soit. Sans plus lui prêter la moindre attention, je me tourne vers Oryash et grommelle sombrement :

"Allons, chevauchons prestement vers Luminion, massacrer un cohorte d'orcs me rendra ma bonne humeur..."

Joignant le geste à la parole, je saute en selle et talonne ma monture pour rejoindre au plus vite le verrou Kendran.

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Re: La Chaîne du Karathren

Message par Oryash » ven. 8 nov. 2019 19:56

Précédemment: Une marée de nains à perte de vue


Comme elle devait si attendre le nain était un rien bougon comme tous ceux de sa race, pour ne pas dire mal embouché. Le regard qu'il posa sur eux était si dédaigneux qu'elle eut envie de lui cracher dessus . Non mieux encore de lui couper la barbe dont il était si fier.
Elle prit sur elle et la ferma afin de ne pas envenimer les choses. Le temps pressait et nos deux compères ne pouvaient se permettre d'en perdre.
Elle ne releva donc pas aux remarques faites, mais Tanaëth s'en chargea ce qui amena un sourire en coin sur les lèvres de la demoiselle. Sans un mot, elle ne s'attarda pas et enfourcha sa monture avant de suivre à vive allure le Sindel. Alors que leurs montures menaient grand train, elle lui répondit, suite à sa demande.

"Une proposition ? Nullement! De toute façon, tu serais geler rien qu'à poser les mains sur moi, petit être frileux. Une naine bien poilue serait plus efficace que moi pour chauffer ta couche. Avec moi, c'est .... comment dire... Oh et puis non.... tu ne sauras pas tout de suite."

Voici qu'elle se moquait à présent, sans doute pour détendre un peu l'atmosphère qui était tendue, rapport à la guerre qui se préparait. N'en ajoutant pas plus, elle talonna sa monture dépassant celle de Tanaëth d'une bonne dizaine de mettre.

"Allez traîne pas, petit frileux ou je devrais te botter les fesses pour te faire avancer plus vite!"

Un rire et elle accéléra encore la course. Ses cheveux se détachant dans sa chevauchée et flottant au vent tel un nuage de neige.


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Re: La Chaîne du Karathren

Message par Gamemaster9 » sam. 9 nov. 2019 10:15

De Fer et de Sang – Des hauts et des bas.

III.II

Le nain, au commentaire de Tanaëth, rétorqua d’une exclamation de la voix.

« Ah ! A la bonne heure, elfe. Mais n’allez pas gêner mes troupes avec vos elferies. »

Il laissa l’elfe gris et sa compagne blanche s’éloigner de lui sans mot dire, laissant ces deux cavaliers remonter toutes les troupes naines, les dépasser, et prendre de la vitesse pour rejoindre Luminion. Après une chevauchée de plusieurs heures, laissant loin derrière eux les armées thorkines, ils arrivèrent en vue de Luminion, par l’Est. Venant de là, la ville semblait presque paisible, si le tocsin n’était pas toujours en train de sonner avec frénésie l’alarme d’un combat commencé. Ils devaient se dépêcher…


[HJ : postez ici votre trajet (avec ou sans aparté entre vous) et je vous intègrerai aux màjs de Luminion samedi prochain, selon ce que vous décidez de faire une fois sur place.]


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Re: La Chaîne du Karathren

Message par Tanaëth Ithil » dim. 10 nov. 2019 15:31

Le bougon semble apprécier ma sèche réplique, bien qu'il m'invite à ne pas gêner ses troupes avec mes "elferies". Je pouffe légèrement à ces mots, s'imagine-t-il que je vais me mettre à jouer du luth au milieu de la bataille et chanter quelque niaise rengaine propre à assourdir ses nains? On ne doit pas en être bien loin, mais peut-être sera-t-il heureux que je me livre à quelques "elferies" de mon cru dans les jours à venir. Quoi qu'il en soit nous remontons à vive allure l'impressionnant ost, Oryash réagissant alors à ma boutade précédente en m'assurant que cela n'avait rien d'une proposition et que de toute manière je serais promptement gelé si je m'avisais de poser les mains sur elle. Elle me recommande plutôt une naine bien velue, plus susceptible selon elle de réchauffer ma couche alors qu'avec elle... Avec elle quoi? Je ne le saurai pas tout de suite, visiblement, déjà elle talonne sa monture pour me dépasser et m'engage à ne pas traîner, faute de quoi elle se verra obligée de me botter mes fesses de petit frileux. Haussant un sourcil amusé, je lui rétorque avec une légère ironie, passant au tutoiement puisque elle-même l'emploie régulièrement :

"Il te faudra mon autorisation, pour pouvoir toucher à mes précieuses petites fesses, jeune femme."

Après un moment de chevauchée, je lui demande :

"Avant que nous ne nous retrouvions en plein combat, si tu m'expliquais comment il se fait que tu possèdes des fluides obscurs alors que tu m'as dit que ton peuple tuait ou exilait les possesseurs de fluides magiques?"


Mon attrait légendaire pour la magie aidant, cette découverte m'incite à la méfiance depuis de longs jours, autant percer l'abcès avant que nous ne soyons plongés dans une rude mêlée.

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Re: La Chaîne du Karathren

Message par Oryash » dim. 10 nov. 2019 18:16

Précédemment: Menant grand train



Oryash éclate de rire alors que les mots du Sindel lui parviennent aux oreilles , concernant son fessier.

"Ton autorisation, vraiment ? Tu ne t' ais pas privé avec les miennes me semble-t-il !" 

Et bam dans les dents, juste retour de bâton, si on peut dire. Ils chevauchèrent longtemps, très longtemps, parlant de tout et de rien. Lorsqu'à la nuit tombée il fallut trouver un lieu où s'abriter, Oryash dégotta un renfoncement sous un bloc de rocher, suffisamment profond pour les abriter avec leurs montures, du vent et du froid vif de la nuit.

Elle installait ses affaires, et s'affairait à confectionne un foyer avec des pierres lorsque la question tomba. Une question à laquelle, elle ne s'attendait pas. Elle stoppa net ce qu'elle faisait et le toisa longuement.

 " Comment sais-tu que je possède des fluides obscurs ? Je ne t'en ai rien dis !  "

Un regard suspicieux sur le Sindel avant de poursuivre.

 " Je ne suis pas née avec, ils se sont imposés à moi il y a quelques années maintenant. Au départ, j'ai lutté contre la magie que j'exècre, mais ça me tuait à petit feu et je n'ai eu d'autre choix que de l'accepter. J'ai du la nourrir pour m'en sortir et à présent, je fais avec. Ce n'est pas simple, car je prends de plus en plus de plaisir à l'utiliser et je me perds à ces moments là. Elle me submerge et j'adore ça ! J'en veux plus."  

Elle termina le foyer et alluma un feu qui bien vite crépita agréablement.

"Voilà pour Monsieur le frileux, un bon feu."


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Re: La Chaîne du Karathren

Message par Tanaëth Ithil » dim. 10 nov. 2019 19:42

La phalange éclate de rire à ma boutade, remarquant que je me suis bien passé de la sienne, d'autorisation. Je ne peux m'empêcher de sourire à ce souvenir qui, force m'est de l'admettre, n'a rien de désagréable. Un peu plus tard, la nuit tombant et nos montures épuisées ayant grand besoin de repos, Oryash déniche un abri sous un énorme rocher, assez vaste pour nous abriter tous. Tandis qu'elle entreprend de créer un foyer au moyen de quelques pierres et d'allumer un petit feu, alors que je m'occupe des chevaux.

Elle se fige à ma question sur les fluides qu'elle possède, remarquant à juste titre qu'elle ne m'en a jamais parlé et me toisant longuement avant d'ajouter qu'elle n'est pas née avec et qu'il se sont imposés à elle voilà quelques années. Elle m'explique ensuite avoir lutté contre cette magie qu'elle exècre mais que cela la tuant à petit feu, elle n'a eu d'autre choix que de faire avec. Elle l'a donc "nourrie" et fait désormais avec, ce qui n'a rien de simple me dit-elle encore, car elle prend de plus en plus de plaisir à l'utiliser et a l'impression de se perdre lorsque son pouvoir s'empare d'elle. Mais, plus inquiétant, elle avoue adorer cela et en vouloir plus ce qui, d'une certaine manière, se rapproche assez de ce que j'ai parfois éprouvé en laissant libre cours à mes instincts les plus sombres. Songeur, je lui réponds doucement, éludant soigneusement sa question sur la manière dont j'ai appris qu'elle était mage :

"Je connais ça, bien que je ne sois pas magicien. La sensation de puissance, l'exultation macabre d'écraser ses ennemis, de libérer notre haine, notre colère... il y a quelque chose de terriblement attirant dans tout cela. Quelque part, c'est si... simple."

Je marque une courte pause, puis ajoute sur le même ton :

"Mais je sais où cela mène. Comme tu le disais, on se perd en se laissant séduire ainsi par les ténèbres, qu'elles soient magiques ou pas."

Le feu étant allumé et chauffant sensiblement l'atmosphère, ce qui me vaut une nouvelle pique de la Phalange quant à ma sensibilité au froid, j'en profite pour retirer mon pesant harnachement guerrier et me décrasser un peu, autant par esprit de contradiction que parce que j'en éprouve réellement le besoin après notre épuisante chevauchée. Et je me fiche bien qu'elle ait tout loisir de détailler mon anatomie, après tout ce ne sera jamais qu'un juste retour des choses compte tenu de l'impudence avec laquelle je l'ai abordée alors qu'elle était aussi nue qu'à son premier jour.

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Re: La Chaîne du Karathren

Message par Oryash » dim. 10 nov. 2019 20:06

Précédemment : Bivouac


Tandis que Tanaëth s'occupait des chevaux, Oryash se redressa et finit d'installer sa couche un peu à l'écart du feu, suffisamment pour en sentir les effets, mais pas en souffrir. Si elle avait été seule, le feu n'aurait pas été sa priorité, mais là...

" Ce n'est pas une question de puissance, de colère ou de surpasser son ennemi, c'est plus que ça. J'aime sentir la noirceur m'envahir et j'en éprouve un réel plaisir pour ne pas dire une jouissance . Elle fait parti de moi et je pense qu'inconsciemment elle a toujours été là et n'attendait qu'à se manifester.
Il aura fallu un événement surnaturel pour que cela arrive. Le jour où Thimoros s'est emparé de mon corps et à fait de moi sa Chevalière du Chaos. Je me souviendrai toujours de la tête de ceux qui m'accompagnaient alors. Cette nuit là, j'ai failli mourir à cause d'une elfe qui a voulu me soigner avec des fluides de lumière, mais j'ai résisté et en suis sortie plus forte. "
 

Elle le regarda ôter son armure et autres équipements ;

" On se sent plus léger, non ? Bon pas tout ça, mais va falloir trouver de quoi manger. Je vais partir en chasse. Je débusquerais bien un lapin ou deux."

Elle ramassa ses griffes et s'apprêta à quitter leur abri de fortune, ne prenant même pas sa cape. Bustier et jupette c'est là tout ce qu'elle portait.


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Re: La Chaîne du Karathren

Message par Tanaëth Ithil » lun. 11 nov. 2019 18:36

Oryash, tout en installant sa couche un peu à l'écart du foyer, me rétorque :

"Ce n'est pas une question de puissance, de colère ou de surpasser son ennemi, c'est plus que ça. J'aime sentir la noirceur m'envahir et j'en éprouve un réel plaisir pour ne pas dire une jouissance . Elle fait partie de moi et je pense qu'inconsciemment elle a toujours été là et n'attendait qu'à se manifester. Il aura fallu un événement surnaturel pour que cela arrive. Le jour où Thimoros s'est emparé de mon corps et à fait de moi sa Chevalière du Chaos. Je me souviendrai toujours de la tête de ceux qui m'accompagnaient alors. Cette nuit là, j'ai failli mourir à cause d'une elfe qui a voulu me soigner avec des fluides de lumière, mais j'ai résisté et en suis sortie plus forte."

Je hausse un sourcil à ces paroles, quelque peu perplexe, puis je hausse légèrement les épaules :

"Autres mots pour décrire une même chose. Tout être possède sa part de lumière et de ténèbres, on choisit de cultiver l'une ou l'autre, ou de se maintenir en équilibre entre les deux."


Je ne m'avance pas plus avant sur ce terrain spongieux, contrairement à beaucoup je n'associe pas forcément les fluides d'obscurité au mal ou, à l'inverse, les fluides de lumière au bien. Pour moi ce manichéisme relève de la plus grande naïveté, hormis quelques rares cas caricaturaux il n'y a jamais que d'infinies nuances de gris. Je doute fort aussi que son Dieu, Thimoros, se soit emparé d'elle, les puissances de Yuimen ne sont-elles pas exilées sur Nyr'tel Ermansi depuis la nuit des temps, interdites d'action sur ce monde? Et s'il l'avait fait, que penser d'un être supérieur contraignant ainsi une mortelle? Si Sithi avait tenté cela avec moi, cela lui aurait valu ma haine la plus inextinguible. Et puis, ma façon de voir ces entités n'a rien en commun avec celles en cours chez la plupart des Yuimeniens, mais la nuit n'y suffirait pas si je tentais d'expliquer ça à la jeune sauvageonne. Quoi qu'il en soi, son approche de cette magie qu'elle possède me paraît à la fois naïve et dangereuse, aussi bien pour elle que pour les autres, mais sans doute est-ce normal pour une gamine de vingt printemps. Je me promets bien de rester sur mes gardes, néanmoins, des fois qu'elle se mette à éprouver des envies de lâcher la bride à ses sordides sortilèges en ma présence.

Elle annonce alors vouloir partir chasser des lapins pour nous sustenter, ce qui me fait une nouvelle fois hausser un sourcil et lui répondre avec une certaine incrédulité :

"Des lapins? En pleine nuit? Tu devrais te reposer, nous avons encore quelques vivres, la nuit sera courte et une rude bataille nous attend."

Je ne précise pas que c'est en bonne partie pour elle que nous marquons cet arrêt, serais-je seul que la halte ne durerait pas plus de deux ou trois heures, suffisantes pour que je récupère toute mon énergie contrairement à elle. Mais enfin, peut-être a-t-elle juste besoin d'être seule un moment, aussi je n'insiste pas et m'installe pour méditer un moment, le temps qu'elle revienne, et être ensuite en mesure de monter la garde pendant qu'elle dormira.

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Re: La Chaîne du Karathren

Message par Oryash » lun. 11 nov. 2019 19:07

Précédemment : Des réponses sans artifices


Oryash se tenait devant l'entrée de l'abri, prête à sortir pour se mettre en chasse lorsque le Sindel lui dit qu'il restait des vivres et que de toute façon il faisait nuit. Sous entendu qu'elle ne trouvait rien.
Elle soupira tout en l'écoutant parler du clair et de l'obscure, de sa vision de la chose à lui.

" Tu as peut-être raison. Tout ce que je sais, c'est que j'aime cette noirceur qui est à présent en moi. Et toi, tu possèdes quoi comme fluides ? Car tu dois en avoir à n'en pas douter."  

Elle vint s'asseoir près à ses côtés, peut-être un peu trop près et tourna son visage vers lui, le fixant de ses prunelles rouges.

"Alors, tu as su comment pour moi ? Qui te l'a dis car je doute fortement que tu ais deviné ça tout seul."

Elle ne le lâchais pas du regard, attendant une réponse.

" Il nous reste quoi à manger ?  Pour ma part j'ai quelques pommes dans mes fontes et une miche de pain."  

Elle resta silencieuse quelques minutes et lança sans ambages.

" Je te plais n'est-ce pas ? Suffit de voir la façon dont tu me regardes. "


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Re: La Chaîne du Karathren

Message par Tanaëth Ithil » mar. 12 nov. 2019 15:08

La Phalange soupire lorsque je sous-entends qu'elle ne trouvera pas de lapins en pleine nuit et qu'elle ferait mieux de se reposer, mais elle renonce néanmoins à son projet de chasse en déclarant que j'ai peut-être raison. A propos de quoi exactement je l'ignore, car elle ajoute ensuite que, quoi qu'il en soit, elle aime cette noirceur qui a pris place en elle, puis me demande quels fluides je possède, apparemment certaine que j'en suis pourvu. Je secoue lentement la tête et lui réponds avec un discret sourire :

"Je te l'ai dit, j'ignore tout des arcanes, je ne suis qu'un guerrier."

Oryash s'assied alors à côté de moi, proche à me toucher, puis tourne ses sanglantes prunelles vers moi pour me demander comment j'ai appris qu'elle possédait des fluides magiques, émettant un sérieux doute sur ma capacité à le deviner tout seul. J'ai éludé sa question la première fois, ne pouvant trahir ma Faëra en révélant inconsidérément son existence, mais je ne peux éternellement m'abstenir de lui donner une réponse sous peine d'éveiller sa méfiance aussi décidé-je de biaiser un peu :

"Te souviens-tu de la pompeuse annonce de ma cousine lorsque nous sommes arrivés devant le castel du Duc? Elle a évoqué une sorte de titre : "Première lame de Sithi". C'est ce que je suis, un guerrier choisi par notre Créatrice pour guider les Sindeldi en cet âge. Et le domaine de Sithi est la Vision, elle est issue du fluide primordial du même nom qui comprenait, sur notre monde d'origine, le fluide d'Obscurité et celui de Lumière. Sur Yuimen ils sont opposés, mais ce n'est pas le cas sur tous les mondes et sur Eden ils ne formaient qu'un. Bref, tout ça pour dire que, parfois, je peux entrevoir certaines choses : passé, présent, futur, ou le fluide principal d'une personne, si elle en possède."

Bien que ce ne soit pas la vérité au sens strict, ce n'est pas non plus un mensonge puisque Sindalywë fait en quelque sorte partie de moi, est elle aussi liée à Sithi et que c'est grâce à elle que je dispose d'un accès, certes limité, au fluide de Vision. L'Humaine me demande ensuite ce qu'il nous reste à manger, ayant pour sa part quelques pommes et une miche de pain. Farfouillant dans mon sac, j'en sors quelques victuailles en énumérant :

"J'ai encore un peu de viande séchée, quelques fruits secs et un petit gâteau au miel."

Ce dernier, quoique soigneusement emballé dans de larges feuilles, est un peu écrasé et plus très présentable, mais qu'importe, il n'en reste pas moins nourrissant. Tandis que je dispose tout cela devant nous, la Phalange me demande subitement si elle me plaît, ce qui n'est pas vraiment une question puisqu'elle ajoute aussitôt qu'il suffit de voir la façon dont je la regarde. Pris au dépourvu par cette approche pour le moins directe, je la dévisage un instant en silence avant de lui répondre avec un petit sourire légèrement teinté d'ironie :

"Ça se voit tant que ça?"

Je n'ai pas cherché à être discret, à dire vrai, ni à m'en cacher de quelque façon que ce soit, à quoi bon? Après un court instant de silence, j'ajoute tranquillement :

"Tu es très séduisante et tu le sais. Il faudrait être un eunuque pour ne pas se retourner sur ton passage, surtout aussi peu vêtue que tu l'es, et ce n'est pas précisément mon cas. Mais tu es aussi de ces femmes qui aiment jouer avec le désir des hommes, et moi je tiens à mon service trois pièces."

Un sourire amusé souligne ces derniers mots qui, pour être une aimable taquinerie, n'en laissent pas moins transparaître une certaine réserve de ma part : les courbes d'une donzelle, si affriolantes qu'elles soient, n'ont pas le pouvoir de me priver de toute prudence.

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Oryash
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Re: La Chaîne du Karathren

Message par Oryash » mar. 12 nov. 2019 21:23

Précédemment : Simple discussion


Elle haussa le sourcil un rien septique lorsque Tanaëth annonça qu'il ne possédait pas de fluides. Elle avait une doute et plus il insistait là dessous, plus elle pensait qu'il lui cachait autre chose qu'il voulait garder pour lui.
Elle n'insista pas et l'écouta parler de la Première lame de Sithi et du domaine de Sithi et du fait qu'il était issu de l'Obscurité et de la lumière , qu'autrefois ils ne faisaient qu'un. Cela lui parut si inconcevable qu'elle peina à le croire, mais bon après tout, elle ne connaissait rien des autres mondes. Alors pourquoi cela ne serait-il pas vrai ?

" Alors si je comprends bien , tu es comme une sorte de devin ou de grand sorcier."

C'était une façon simple de résumer la chose en quelques mots. Lorsqu'il farfouilla dans son sac, elle se pencha un peu plus vers lui afin de voir ce qu'il contenait.

" A nous deux, on aura un bon repas pour ce soir .  Il faudra vraiment que je chasse à l'occasion histoire qu'on ait un peu de viande fraîche. Pour les haltes qu'on fait chaque soir, je suis pas dupe, tu sais. Je sais bien que c'est pour moi qu'on s'arrête parce que toi, tu dors pas, je l'ai remarqué."

Elle s'amuse de sa réaction suite à sa question pour le moins directe la concernant.

" Bien sur que ça voit."

Puis elle jette un œil sur sa tenue et tique légèrement.

"Peu vêtue, tu trouves ?Faut que j'en mette plus ? Comme mon équipement par exemple ? Parce que bon, j'ai toujours été habillée ainsi. "

Elle se passe une main derrière la nuque.

" Je me sais jolie parce que les regards que posent les hommes sur moi sont équivoques et ceux des femmes mauvais, mais séduisante... je me voyais pas ainsi."

Elle affiche un petit sourire en coin à l'évocation du fait qu'elle aime jouer avec le désir des hommes.

"Si tu savais à quel point. C'est si facile de vous troubler et de faire monter l'envie qui couve en vous. Un déhanchement, un regard, un frôlement, un souffle et tout d'un coup vous ne répondez plus de rien et êtes prêts à tout.
Après je j'avoue, il m'est arrivé d'en émasculer certains, mais la plupart du temps c'était dans un cadre bien particulier et dans un but précis. Avec d'autres, c'est à de tous autres jeux que je m'adonne et dans ce cas là, ils n'ont rien à craindre. Tout au plus quelques estafilades et morsures."
 


Suivant : A la porte de l'Ynorie
Modifié en dernier par Oryash le mer. 20 nov. 2019 10:36, modifié 1 fois.
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Tanaëth Ithil
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Re: La Chaîne du Karathren

Message par Tanaëth Ithil » jeu. 14 nov. 2019 22:31

Malgré mon affirmation de n'être qu'un simple guerrier, Oryash m'assimile à un devin ou à un "grand sorcier", à quoi je réponds d'un simple haussement d'épaules. J'ai beau être réfractaire à la magie, surtout quand elle est dirigée contre moi, mon don de voyance n'a certes rien de commun et je possède assez d'artefacts dotés d'étranges pouvoirs pour rendre quiconque dubitatif lorsque je déclare ne rien avoir d'un mage. Nos vivres sortis, la Phalange admet qu'il y a bien là de quoi faire un repas, quoique elle ne renonce pas à son idée de chasse pour nous fournir un peu de viande fraîche. Nous trouverons toute la viande dont nous pourrions avoir besoin à Luminion, mais je m'abstiens de le lui faire remarquer et l'écoute avec amusement me dire qu'elle a bien compris que je n'avais guère besoin de sommeil et que les haltes que nous faisons lui sont surtout destinées.

"Ne te méprends pas, j'ai besoin de repos aussi, même si je ne "dors" pas au sens où tu l'entends. Et puis, nos montures également ont besoin de ces haltes."

Ma question ironique de savoir si cela se voit tant que ça que je la regarde semble l'amuser et elle confirme la chose, avant de s'étonner de ma remarque concernant le peu de vêtements qu'elle porte. Elle me demande s'il faut qu'elle se couvre davantage, un peu dubitative puisqu'elle affirme s'être toujours habillée, si l'on peut dire, ainsi. Une fois encore je hausse les épaules en lui répondant :

"Tu t'habilles bien comme tu veux, mais en dehors de ton peuple et des Taurions, attends-toi à ce que ce soit considéré comme un attentat à la pudeur."


A ma remarque comme quoi elle fait partie de ces femmes aimant jouer avec les désirs des hommes, elle confirme en s'amusant de la facilité de tournebouler l'esprit des mâles, prêts à tout pour peu que leur désir soit attisé d'un frôlement ou d'un regard. Elle avoue aussi en avoir émasculé certains, dans des circonstances précises, mais précise que dans d'autres cas elle se livre à de tout autres jeux et que sa malheureuse victime n'a alors que quelques griffures et morsures à craindre. Je la dévisage un instant en silence, me demandant ce qui est du lard et ce qui est du cochon dans tout ça, puis lui rétorque avec une tranquille assurance en me servant de viande séchée :

"Sans doute est-ce facile, en effet, avec la plupart des hommes. Mais ne m'associe pas à ces êtres incapables de maîtriser leurs instincts. Tu es belle et je te regarde, certes, pour autant tu ne pourrais rien obtenir de moi que je n'aurais consciemment décidé de t'accorder."

Il n'y en a qu'une qui peut se vanter d'avoir pareil pouvoir sur moi, et elle ne marche pas parmi les mortels. Enfin, deux peut-être, mais cela je préfère ne pas trop y repenser, sous peine de plonger dans cette sourde mélancolie que les autres peuples prêtent parfois aux Elfes qui ont trop vécu. Chassant d'un soupir mes souvenirs, je reviens au présent et mange en silence, les yeux rivés aux flammes qui dansent dans l'obscurité.

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Gamemaster9
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Re: La Chaîne du Karathren

Message par Gamemaster9 » sam. 16 nov. 2019 08:12

De Fer et de Sang – Des hauts et des bas.

IV.I


Suite à Luminion, à la Porte d’Ynorie.


[Tanaëth et Oryash : 0,5 (trajet) + 0,5 (aparté). Attention de bien calculer votre coup pour être prêts à temps pour la màj ! J’ai considéré ici que vous arriviez à destination.]
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