Les Ruines de Nayssan

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Kiyoheiki
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Re: Les Ruines de Nayssan

Message par Kiyoheiki » dim. 14 mars 2021 00:20

~Auparavant~

~18~

Prudemment, le groupe s'engage dans l'escalier et entreprend sa descente. À mesure que nous progressons, je suis envahi par un ressenti désagréable, comme si quelque chose d'insidieux m'avait pris pour cible. Je secoue la tête une fois pour me défaire d'une impression de lassitude. Une seconde, pour me sortir d'un léger vertige. Je fronce les sourcils, trouvant étrange ce soudain afflux de maux légers à mesure que nous progressons. Quelque piège laissé là pour les vivants ? Lorsque nous parvenons en bas, j'adresse un bref regard à mes compagnons, évaluant leur état. Le ser Kayne ne semble pas affecté, mais je peux percevoir les légers tremblements chez le capitaine du groupe et Yliria. Les même que les miens, pris que je suis dans une sensation de fièvre dont la possession de ma bague m'avait protégé jusque-là. La salle qui nous fait face accroît mon impression de malaise, car cette partie des ruines est parcourue de ces même lueurs verdâtres. Elles m'incitent à une méfiance certaine, car semblable à des auras de lanternes sans la moindre once de chaleur.

Cette sensation de faiblesse me dérange grandement et je m'attends à voir surgir un comité d'accueil bien armé. Mais à la place, c'est une voix sombre et sépulcrale qui se fait entendre, venant du seul passage menant plus avant. Les paroles sont dénuées de chaleur, aussi froides que le lieu, et nous accueillant comme de curieux visiteurs avides de réponses. Je resserre ma prise sur mon arme lorsque l'individu prétend nous avoir senti. Mes yeux clignent plusieurs fois d'affilée tandis qu'une forme se matérialise. Un drapé sombre avec capuche, des bras faits apparemment d'ombre, un visage du même acabit. Mais surtout, pas de jambes entrant en contact avec le sol. L'entité est apparue depuis la pénombre et y semble familière. Spectre est le premier terme qui me vient à l'esprit, mais une âme tourmentée ne prendrait sans doute pas le temps de converser.

L'individu se dit en mesure de nous aider à les trouver, en échange d'une part de nos vies ou âmes. Il semble indiquer qu'en échange de nos questions, il prendra son dû. Je fronce les sourcils, et après un court silence, le capitaine Arthès se fait entendre d'une voix posée. Il pointe le côté hasardeux de la proposition, le prix réel et la fiabilité des informations n'étant pas connus. Yliria est du même avis, indiquant vouloir poursuivre notre chemin. Le ser Kayne appuie également cette décision en indiquant ne pas être intéressé, et en souhaitant à notre interlocuteur de passer une bonne éternité. J'ai du mal à réprimer un sourire amusé malgré mon état. Je ne suis également pas enclin à faire affaire avec cette créature, car elle peut être un piège savamment préparé et nous mentir sans sourciller pour nous faire commettre quelque erreur. Il n'est guère malédiction plus puissante que celle acceptée de plein gré par sa cible. Mais même si ma décision est également arrêtée, je compte voir s'il est possible de duper cette créature. Ou tout du moins, de tester son égo. En temps normal, l'idée même de m'adonner à de telles ruses me ferait lever les yeux au ciel, mais avec ces sensations fiévreuses qui me parcourent, j'ai un peu moins de sérénité qu'à l'ordinaire.

J'avise l'entité à mon tour, réfléchis à mes paroles pour éviter de lui poser accidentellement une question, et lui adresse un signe de tête respectueux et poli, malgré ma méfiance.

"Bonsoir à vous, être dont le nom m'est inconnu."

Première perche tendue.

"Je vous prie de ne pas vous offenser quant à nos paroles peu enclines au dialogue, mais elles sont compréhensibles. Vous avez sans doute conscience de ce que nous venons de vivre et de ce qui nous arrive présentement."

Seconde perche tendue. Brièvement, je jette un regard à la salle puis avise l'entité.

"D'autant que les lieux font aux yeux des vivants un bien piètre étal. Il ne doit pas être aisé de conclure des affaires, pris comme vous l'êtes entre le manque de clientèle et l'absence flagrante d'échantillons de qualité pour les convaincre de vos talents."

Troisième perche tendue. Il ne reste plus qu'à voir si l'entité va daigner nous dire quelque chose d'utile que nous ne sachions pas déjà pour nous inciter à 'commercer' ou se contenter de se montrer froide voire hostile. Aucune question, de simples piques lancées à l'encontre de son égo. Et si ses paroles ne sont que bluff, qu'il ne s'agit que d'un faux guide destiné à endormir notre méfiance pour mieux nous égarer, explorer ces ruines sans sa présence ou ses mensonges est encore le choix le moins risqué.

Modifié en dernier par Kiyoheiki le ven. 19 mars 2021 12:14, modifié 1 fois.

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Cromax
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Re: Les Ruines de Nayssan

Message par Cromax » lun. 15 mars 2021 14:11

La Fin d’une Ere
(Mission « Mer Verte » (Yliria, Kiyoheiki, Jorus, Tobias))



L’être d’ombre écouta sans réaction particulière. Lorsqu’ils eurent tous les quatre fini de parler, souhaitant majoritairement passer leur chemin face à cette source auto-proclamée d’informations essentielles, il répondit.

« Voilà de curieuses réflexions : vous risquez votre vie entière pour percer ce mystère, mais n’êtes pas prêts à en abandonner une partie pour en obtenir les secrets. Je m’attendais à un peu plus de courage de votre part, Luciole, soldat des Dûchés ; Yliria Varnaan’tha, Danseuse de l’Opale ; Jorus Kayne, Fléau du Dragon d’une Lande Noire d’un monde éloigné. »

Il marqua une pause de quelques longues secondes, pesantes et lourdes, éternelles, avant de poursuivre, alors que l’ambiance des lieux accablait toujours les trois porteurs de fluides lumineux.

« Il ne reste donc que la sagesse du Dragon d’Or d’Ynorie pour sauver les siens d’un Fléau ancestral, de connaissances occultes pouvant se tourner contre son peuple. Moitié d’une harpie, coureur des forêts d’Emeraude, Sauveur de terres lointaines. Un être au passé riche de courage, survivant de guerres terribles. »

Kiyoheïki sentit, en plus du malaise ambiant, l’esprit de l’apparition fixer intensément le sien, le prendre pour cible, le porter dans ces ombres macabres. Il se passa à nouveau une éternité ressentie avant que l’apparition sombre s’écarte sommairement de leur chemin à tous les quatre.

« Mais laissons la témérité aveugle prendre le pas sur le courage d’apprendre. Je suivrai votre périple avec intérêt. »

Il avait laissé l’espace nécessaire pour que les quatre puissent passer devant lui, proches de lui, frôlant presque les ombres qui le composaient. Si le quatuor avançait, il parviendrait dans une nouvelle salle aux volutes morbides, plus vaste. Une salle dotée de centaines de gisants aux traits elfiques, tombes anciennes de pierres sculptées, closes par des couvercles de marbre blanc portant les traits de ceux qu’ils protégeaient. Ils étaient dans une nécropole d’un autre temps. Trois issues sans porte quittaient l’endroit sur le mur du fond : une centrale s’enfonçant tout droit dans les ténèbres. Une à droite, pivotant dans l’ombre après quelques pas. La dernière à gauche, formant un angle après deux mètres. Mais peut-être avaient-ils quelque chose à faire là, avant d’aller plus loin ?




[HJ :

XP : Donnés à la fin de la situation.]

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Jorus Kayne
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Re: Les Ruines de Nayssan

Message par Jorus Kayne » mar. 16 mars 2021 15:19

Le dernier mais pas des moindres, Kiyoheiki semble tout aussi peu enclin à accepter l’offre, bien qu’une forme de respect se fait particulièrement ressentir. Les manières sont mises pour décliner l’offre en tâchant d’obtenir un minimum d’information. La réaction ne se fait pas tarder. Sans nous avoir une seule fois montré une réaction durant nos prises de parole, l’être répond de sa voix d’outre-tombe.

« "Voilà de curieuses réflexions : vous risquez votre vie entière pour percer ce mystère, mais n’êtes pas prêts à en abandonner une partie pour en obtenir les secrets. Je m’attendais à un peu plus de courage de votre part, Luciole, soldat des Dûchés ; Yliria Varnaan’tha, Danseuse de l’Opale ; Jorus Kayne, Fléau du Dragon d’une Lande Noire d’un monde éloigné." »

Cette révélation me fige sur place. Comment cette chose peut en savoir autant sur moi et sur nous ? Moi qui pensais que ce n’était là qu’un être errant ayant connaissance de ce qui se trame dans son lieu de prédilection, il en sait bien plus qu’il ne devrait. Il continue ensuite à l’intention du respectueux du groupe, qui lui paraît être le plus propice pour accepter le prix des informations qu’il détient. Un dernier silence se fait, long comme une vie sans fin avant de répliquer à nouveau, espérant que cela suffise pour nous, pauvre amateur de chair et de coins d’orteils dans les coins de lit, d’accepter finalement son offre qui nous a paru bien trop lourde à endosser au premier abord.

« Mais laissons la témérité aveugle prendre le pas sur le courage d’apprendre. Je suivrai votre périple avec intérêt. »

Le chemin nous est maintenant ouvert. Nous n’avons qu’à passer, manquant presque de marcher sur l’ombre dont il semble issu. Pour ma part, il m’a déjà envouté avec ses connaissances au-delà de la normalité. Je fais un pas vers lui, devançant peut-être mes camarades. Ainsi, nous aurons un aperçu du « prix » à payer.

"Bon très bien t'as retenu mon attention l'encapuchonné, mais j'espère que tes réponses valent le prix que tu nous refuses à connaître ! En attendant…" Je me tourne vers notre chef d’escouade avec un mélange d’incrédulité et de moquerie. "Luciole…il faudra qu’on en reparle plus tard !" Puis je reviens à notre…hôte et réfléchie un instant.

(Quel sens de la diplomatie ! Outre le fait que d’un coup tu prends le risque de me perdre, qui soit dit en passant est légèrement vexant vu la rapidité de ton changement d’opinion, tu dois être sûr de ta question ! Plus tu minimiseras le nombre d’interrogations, mieux cela vaudra. Il te faudra être également très précis. Rien qui ne se résolve par un simple oui ou non !)

(Je pensais à un truc du style : Des lueurs sortent du sol et des morts reviennent à la vie. Qu'elle est la source de cet étrange phénomène ?)

(Pourquoi pas ? Ca cible assez bien pour qu’il ne réponde pas en dehors du sujet voulu, mais il devrait être possible de faire mieux. Votre mission est de mettre un terme à ce qui arrive, pas de comprendre comment on fait appel aux morts pour un deuxième round ! D’ailleurs, pas sûr qu’il te l’explique non plus.)

(Donc simplement de demander comment on y met un terme ?)

(Je pense que c’est déjà un bon début ! Précise comme tu l’as fait, mais oriente la question sur comment on empêche tout ça !)

Après avoir réfléchi plusieurs fois et réécris dans ma tête la question, je prends une grande inspiration avant de me lancer.

"Expliquez-nous en détail la façon la plus sûr, pour notre groupe, de neutraliser le phénomène et les personnes qui sont à l'origine des lueurs et des créatures mort-vivantes qui rôdent en ces lieux."

Je serre les poings et commence déjà à faire l’inventaire de tous mes doigts, aidé par ma faéra.

(Cinq à chaque main, à chaque pied et le vingt-et-unième ! Prête pour le second comptage chef !)

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Cromax
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Re: Les Ruines de Nayssan

Message par Cromax » mar. 16 mars 2021 21:07

La Fin d’une Ere
(Mission « Mer Verte » (Yliria, Kiyoheiki, Jorus, Tobias))



Une sorte d’inspiration malaisante se produisit, et l’être encapuchonné, si immatériel qu’il ait pu paraître, agrippa le poignet droit de Jorus dans sa main froide et osseuse. Un toucher des plus horrifiants. Les mots de la réponse suivirent comme autant de sentences de mort.

« Nul ne peut dire de quoi l’avenir sera fait, mais c’est en interrompant le rituel entamé effectué par ceux responsables des lueurs sans qu’ils aient connaissance de votre présence auparavant qu’il sera le plus sûr pour vous de neutraliser tout ce qui se passe ici. En les tuant, tous les deux. Car une seule mort ne suffira pas : elle ne fera que les rendre plus forts. »

Il relâcha la pression sur le poignet et recula, redevenant fumeux, intangible. Sur le poignet de Jorus, un losange noir de chairs nécrosées venait d’apparaître. Un losange auquel il sut qu’il ne valait mieux pas toucher. La marque de l’être d’ombre, sur lui à jamais. L’être commenta :

« Attention, je ne réponds normalement qu’aux questions, et ça n’en était pas une. Vous voilà prévenus. »

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Yliria
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Re: Les Ruines de Nayssan

Message par Yliria » mer. 17 mars 2021 11:22

<< Précédemment

Sans surprise, Kiyoheiki et Jorus ne furent pas plus enclins que Tobias et moi à accepter le marché plus qu'incertain de l'être semblant fait d'ombre. Si Jorus fut aussi direct que moi, Kiyoheiki fut étonnamment plus sournois. Je ne perdis pas l'être du regard, mais ce fut un certain effort de ne pas regarder le sergent avec des yeux surpris. Je ne l'aurais jamais pensé du genre à faire de telles insinuations. Qu'elles soient ou non bien déguises ne changeaient pas le fait que si l'être s'y laissait prendre il nous donnerait quelques informations, mais ce ne fut pas le cas. Ou du moins pas tel que l'espérait Kiyoheiki. Je haussai un sourcil alors qu'il feignait une certaine surprise de nous voir risquer nos vies dans une tâche sans vouloir en céder une partie pour en apprendre plus. Pour ma part je risquai ma vie perpétuellement, ça ne faisais guère de différence avec ma vie ordinaire, alors ce n'était pas un argument qui allait faire mouche. En revanche, le fait qu'il connaisse nos noms et nous donne à chacun un titre me fit me tendre légèrement. Ça, en revanche, c'était étrange. Ça, le fait que Tobias soit surnommé Luciole et que Jorus soit le fléau d'un dragon... Je ne pus m'empêcher de fixer un instant mes deux compagnons, amuséé pour l'un, dubitative pour l'autre.

La suite nous en appris quelque peu, cela dit. Un fléau pouvant décimer le peuple de Kiyoheiki... Une maladie issue d'un sort ? Ce fameux brouillard peut-être ? Le sergent qui d'ailleurs cumula quelques titres qui me laissèrent quelque peu dubitative. Comment ça moitié d'une harpie ? Cette chose en savait beaucoup et tout semblait véridique au vu des réactions de mes compagnons. Difficile de savoir si cela était réjouissant ou inquiétant, mais, tandis qu'il s'écartait, non sans lancer une pique sur notre témérité, je serrai nerveusement la poignée de ma rapière en observant la suite du souterrain s'ouvrir à nous. Jorus ne perdit pas tant de temps et se laissa tenter en premier avec un respect tout relatif face à une créature aux pouvoirs inconnus. Un tel manque de prudence pouvait lui coûter cher, et à nous aussi par la même occasion, mais il l'apprit à ses dépends lorsque l'être lui attrapa soudainement le poignet. Mon élan pour lui venir en aide se figea lorsque l'être donna sa réponse.

Deux responsables des lueurs, ignorants de notre présence, qu'il fallait tuer tous les deux pour mettre fin à un rituel. Aucune information sur leurs identités ou leur position, ni sur l'objectif du rituel ou du pourquoi n'en tuer qu'un les rendrait plus forts. Il donnait des réponses sans dévoiler toutes les cartes pour nous en faire poser d'autres. Lorsqu'il lâcha Jorus, une portion de la peau touchée semblait nécrosée, comme une mise en garde face à sa question n'en étant pas une. Je le fixai nerveusement, la tête toujours douloureuse et la sueur ne cessant de couler sur mon visage. Cette fichue atmosphère n'était pas pour aider à me concentrer, c'était une horreur. On en avait appris beaucoup et en même temps pas assez. Un coup d’œil par l'ouverture m'appris que la suite ressemblait à une salle qui donnait sur trois sorties différentes... évidemment. Cette chose avait bien prévu son coup. Se positionner ici pour nous inciter à demander où aller pour ne pas nous séparer, ou à savoir où se trouvaient nos cibles. Ce truc était malin et sournois.

(Alyah?)

(C'est ta vie, mon rôle n'est pas de te dire quoi faire.)

(Vraiment ? Pourtant tu adores ça.)

(Très bien... C'est risqué, on ne sait pas ce qu'il prend en échange ni ce qu'est la marque sur le poignet de Jorus. De l'autre, si tu peux en découvrir suffisamment, cela rendra la suite bien plus facile et ça semble être quelque chose de terrible et plus grand que prévu. Ne veux-tu pas laisser un des deux autres poser une question d'abord?)

(C'est pas mon genre de laisser les autres prendre les risques à ma place.)

(Soit. Prudence tout de même. Et ne pose pas trop de questions, je peux voir tes méninges s'activer là.)

J'inspirai, regrettant presque aussitôt vu l'air vicié qui nous entourait, avant de faire un pas faire Jorus pour observer un instant cette étrange marque en forme de losange. Peut-être était-il possible de la soigner via la magie ? Mieux valait attendre dans tous les cas. Vu notre état dans ce brouillard, je ne voulais pas risquer de lancer le moindre sort. Qui pouvait savoir ce qui allait se produire si des fluides de lumière s'activaient ici. Au lieu de cela, je me postai face à l'être d'ombre.

- Risquer nos vies pour une cause est une chose, mais abandonner une partie sans aucune garantie face à un être inconnu en est une autre et aucun de nous n'était assez fou pour le faire sans un aperçu. Je ne sais pas comment vous savez tout cela, mais si ça peut nous aider je vais en profiter. Qui sont les fameux responsables de ce rituel que vous avez mentionnés et quel est le trajet qu'il nous faut faire pour rejoindre chacun d'eux? Et...

(Yliria!)

Je pinçai les lèvres. Je m'étais un peu emballée avec encore cinq ou six questions en tête, mais je me retins là. Ayant en revanche vu ce qu'il avait fait à Jorus, je me mis en garde, pas vraiment sereine à l'idée que ce truc me touche, prête à reculer au cas où. N'avais pas spécialement envie de me battre contre cet être, mais n'ayant aucune information sur la marque qu'il avait laissé sur la peau de Jorus, je préférais être prudente. Et puis avec une armure il allait avoir du mal à me laisser une marque sur la peau non ?

- J'ai posé deux questions donc...

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Cromax
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Re: Les Ruines de Nayssan

Message par Cromax » jeu. 18 mars 2021 15:16

La Fin d’une Ere
(Mission « Mer Verte » (Yliria, Kiyoheiki, Jorus, Tobias))




À son tour, Yliria questionna le Gentâme. Deux fois. Comme précédemment, et malgré le recul de la jeune semi-elfe, l’être éthéré avança jusqu’à elle et la saisit par le poignet de ses mains cadavériques, osseuses. Même si son armure la protégeait techniquement, elle put sentir sa chair se marquer sous sa carapace. Doublement. Deux petits losanges de chair noire sur l’intérieur du poignet. La marque de leur hôte. Et ensuite, la réponse vint.

« Les responsables du rituel, ceux que vous devrez vaincre pour l’empêcher, ne sont autre que deux êtres liés par la mort. Un elfe blanc ayant reçu en présent l’âme d’un puissant nécromant. Et un humain, son apprenti, qui a ramené les âmes damnées de la Reine Noire depuis les Enfers eux-mêmes. Herle Krishok et Gadory. Maîtres des morts-vivants en ce monde. »

L’être d’ombre marqua une pause, pour laisser son auditoire apprécier la nature de cette révélation. Il poursuivit ensuite pour répondre à la seconde question.

« Pour les trouver, rien de plus simple : il vous faudra prendre toujours tout droit, jusqu’à la salle du Rituel. »

Était-ce cependant ce qu’ils souhaitaient : tomber directement sur eux sans avoir d’information sur ledit rituel ? C’était là toute la nature profonde de l’être qu’ils interrogeaient : chaque réponse amenait de nouvelles questions.

Byrnisson
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Re: Les Ruines de Nayssan

Message par Byrnisson » jeu. 18 mars 2021 23:37

Chapitre IV - [Précédemment ici ]


Yliria et Jorus adoptent une position similaire à la mienne, déclinant la proposition de l’être de ténèbres. Kiyoheiki tente en revanche d’entamer un dialogue avec la créature, en lui adressant quelques railleries et en se gardant de poser la moindre question. Sa tentative est plutôt culottée, et à contre-pied de l’attitude réservée que le sergent a affichée jusqu’ici. Loin d’être déstabilisé par cette manœuvre, l’être écoute sans réagir et laisse s’installer un lourd silence. Sa voix s’élève à nouveau au termes de plusieurs longues et écrasantes secondes.

« Voilà de curieuses réflexions : vous risquez votre vie entière pour percer ce mystère, mais n’êtes pas prêts à en abandonner une partie pour en obtenir les secrets. Je m’attendais à un peu plus de courage de votre part, Luciole, soldat des Dûchés ; Yliria Varnaan’tha, Danseuse de l’Opale ; Jorus Kayne, Fléau du Dragon d’une Lande Noire d’un monde éloigné. »

(Hein ? comment sait-il ça ?)

Et d’ajouter quelques mots, à l’adresse de Kiyoheiki, qu’il qualifie au passage de « Dragon » et autres titres prestigieux en distillant au passage quelques miettes d’informations concernant la présence, en ces lieux, d’un fléau ancestral qui pourrait être utilisé contre l’Ynorie. L’être déclare finalement qu’il suivra attentivement notre périple et s’écarte pour nous laisser passer.

(Humf, il « continuera de suivre notre périple », veut-il dire, puisqu’il semble s’intéresser depuis un moment à nos faits et gestes.)

Le cœur gonflé de fierté à l’idée qu’un être aussi remarquable se soit intéressé au modeste destin d’un garçon de ferme devenu soldat, je m’élance résolument vers le passage ouvert par la créature. Son absence de réaction face au ton impertinent et aux piques de Jorus et Kiyoheiki m’a au moins rassuré sur un point : il ne souhaite a priori pas nous nuire directement. Néanmoins, je pressens que pour avoir collecté, à notre insu des données aussi précises sur notre identité, il dispose probablement de pouvoirs considérables. Constat qui me conduit à conserver une distance de sécurité raisonnable lorsque je le devance. Au loin, je distingue les prémices d’une salle plus vaste. La voix de Jorus, s’adressant à l’étranger met immédiatement fin à ma progression.

« Expliquez-nous en détail la façon la plus sûre, pour notre groupe, de neutraliser le phénomène et les personnes qui sont à l'origine des lueurs et des créatures mort-vivantes qui rôdent en ces lieux. »

Un profond malaise s’installe en moi tandis que j’essaye de comprendre le revirement de Jorus. La remarque de l’être concernant notre manque supposé de courage l’aurait piqué au vif ? Ou aurait-il simplement succombé à la tentation d’obtenir plus d’informations sans effort ? En tout cas cette fois-ci la réaction de l’être ne se fait attendre. Il pousse un râle bruyant – je me retourne, alerté - puis agrippe le bras du pauvre Jorus en répondant :

« Nul ne peut dire de quoi l’avenir sera fait, mais c’est en interrompant le rituel entamé par ceux responsables des lueurs sans qu’ils aient connaissance de votre présence auparavant qu’il sera le plus sûr pour vous de neutraliser tout ce qui se passe ici. En les tuant, tous les deux. Car une seule mort ne suffira pas : elle ne fera que les rendre plus forts. »

L’être lâche son emprise sur Jorus, lui laissant sur le bras une trace sombre, indistincte d’où je suis posté. Il nous invite ensuite à poser d’autres questions.

(Ah non, pas question que l’un d’entre nous se fasse encore arnaquer par…)

Alors que je presse le pas en arrière, la bouche grande ouverte, prêt à exhorter mes compagnons à passer notre chemin, Yliria prend la parole pour mon plus grand désespoir. Elle demande à l’être des précisions quant à l’identité des personnes qui œuvrent dans les ruines et sur la façon de les rejoindre le plus directement.
L’ombre semble se délecter de ces deux nouvelles questions et agrippe le poignet de sa nouvelle proie. À grand coup de tournures mystérieuses, saupoudrées de-ci et de-là de détails qu’il veut intrigants, il nous révèle que le chemin le plus direct nous conduira jusqu’à une salle de rituel où œuvrent deux puissants nécromants. Etrangement hermétique à cette savante mise en scène, je comprends subitement les desseins de la créature ; l’issue probable de l’échange de questions et réponses qui s’est engagé m’horrifie.

Je me plante alors devant mes camarades, le corps toujours tremblant de l’harassant maléfice qui rôde en ces lieux.

« Cessez cette folie, je vous prie ! Ne voyez-vous pas à quel point cette créature est sournoise ? Piquant notre fierté, elle nous exhorte à acheter un précieux – je souligne ce mot avec force et dédain - savoir, au nom d’une vertu à laquelle il est incapable de prétendre. Elle nous en distille l’essence au compte goute, occultant l’essentiel derrière une mystérieuse tournure, ou une sentence dramatique. Chaque phrase implique une nouvelle énigme, nous suggérant de formuler une question supplémentaire en lui bradant l’objet de sa convoitise : une inestimable part de notre vie. Et qui sait si cette part perdue n’affecte pas un talent, une aptitude essentielle pour résoudre les mystères de ce lieu.

Pardonnez-moi enfin de juger ainsi le résultat de vos sacrifices mais nous n’avons pas appris grand-chose. Nous sommes venus ici en sachant qu’une ou plusieurs personnes y pratiquaient une magie hautement néfaste et avec pour mission d’y mettre fin ; ce qui implique d’en éliminer tous les auteurs. Il me parait par ailleurs logique d’explorer en premier les artères principales de ces ruines, qui en desservent probablement les pièces d’intérêt. »


À la fin de ma tirade, je fulmine d’une sombre colère, entièrement dirigée vers l’étranger qui continue de nous observer. Mon humeur inhibe toute appréhension envers cet être, si bien que je me surprends de lui adresser quelques mots.

« Quant à vous, je crois à présent deviner vos intentions, aussi je me dois de vous adresser à mon tour une vérité : lorsque le fléau dont vous parlez se répandra sur le monde, vos affaires sordides souffriront grandement, faute de clientèle. Réprimez vos appétits avides ce jour en nous laissant aller au-devant de ce mal en pleine possession de nos moyens et vous aurez tout loisir de les satisfaire demain. En d’autres mots, laissez-nous, s'il vous plait. »

Je fixe intensément la créature du regard, regrettant presque instantanément ma bravade. La raison reprend le pas sur ma colère et, instinctivement, les fluides lumineux s’agitent en moi. Les sens en alerte, je me tiens prêt à déclencher mon pouvoir et esquiver la créature si jamais il lui prenait l’envie de me faire payer mon insolence d’une mortelle empoignade.

Suite
Modifié en dernier par Byrnisson le lun. 5 juil. 2021 19:10, modifié 3 fois.

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Kiyoheiki
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Re: Les Ruines de Nayssan

Message par Kiyoheiki » ven. 19 mars 2021 12:13

~Auparavant~

~19~

L'entité ne semble pas réagir aux rebuffades de mes compagnons. L'air semble stagner un instant, puis sa sombre voix formule une provocation cachée quant au manque de courage des jeunes gens, se mettant à les appeler par des surnoms et des titres m'étant inconnus. Luciole, soldat des Duchés pour évoquer le capitaine Arthès, une danseuse de l'Opale concernant Yliria, et le Fléau du Dragon d'une Lande Noire à propos de Jorus. L'évocation de ce nom me fait brièvement jeter un regard à ce dernier. C'est ensuite à moi qu'il s'adresse, répondant d'une certaine façon à la perche que je lui ai tendue plus tôt en évoquant volontairement la présence d'un Fléau ancestral et de connaissances occultes pouvant menacer mon peuple. Plus incroyable encore, il me semble être comme brièvement happé par la pénombre, comme si un lien à sens unique se faisait entre mon esprit et le havre de l'entité, tandis qu'elle évoque la nature de mon épouse et quelques titres honorifiques reçus en Aliaénon. J'ignore comment notre interlocuteur peut connaitre tant de détails. Est-ce réellement un savoir qui lui est propre ou sa magie sombre influence-t-elle nos esprits ?

Tandis que je demeure perplexe, la sombre forme s'écarte du passage, se disant au final intéressée par notre périple. La voix d'outre tombe se fait toutefois encore provocante quant à notre absence de courage concernant la possibilité d'apprendre. J'ignore si c'est là la raison première, mais après quelques moments d'hésitation, le ser Kayne commande à l'individu d'ombre de nous expliquer la façon la plus sûre de neutraliser le phénomène et les responsables des lueurs. La formulation me laisse perplexe, mais aussitôt l'être semblable à un noir esprit agrippe le poignet du jeune homme. Il répond, indiquant que c'est en interrompant le rituel sans nous faire remarquer et en tuant les deux auteurs en même temps que nous parviendrons à nos fins. Le danger serait de n'éliminer qu'un des deux, risquant ainsi de renforcer son partenaire. Quand le poignet du jeune vivant est relâché, un losange noir de chairs nécrosées est visible. Une malédiction ? Une marque ? Un fragment de ce noir individu destiné à traquer ses débiteurs où qu'ils se trouvent ? Impossible de le savoir sans poser la question. Un avertissement est toutefois donné, rappelant que seules de vraies questions formulées comme telles trouveront réponse.

La pression des lieux fait naitre une goutte de sueur venant chatouiller l'aile de mon nez. Tandis que je l'efface distraitement, un autre de mes compagnons se fait entendre. C'est au tour d'Yliria, qui semble avoir été convaincue que l'entité peut avoir son utilité. Je ferme quelque peu les yeux, pris entre ma méfiance quant à la créature semblant sincèrement vouloir marchander mais pouvant néanmoins mentir si elle est capable de nous manipuler habilement, et le sentiment que tout ce qui peut nous préparer pour la suite est inestimable. La jeune femme se lance, demandant qui sont les responsables de ce rituel, et quel trajet emprunter pour les atteindre. Deux questions en une fois, et malgré une visible envie de reculer, son poignet est également saisi. La réponse qu'il offre en échange accentue le léger tremblement qui parcourant mon corps. D'un côté, je suis quelque peu soulagé, d'un autre je comprends la portée du danger de cette mission. Nos cibles sont un elfe blanc et son apprenti humain, hôte d'une âme de nécromant puissant pour l'un, responsable du retour des lieutenants de la Reine Noire pour l'autre. Herle Krishok et Gadory, réputés Maîtres des mort-vivants en Yuimen. Deux des Treize en personne se trouveraient donc ici, dans ces ruines. Il indique ensuite que pour les voir, nous n'aurons qu'à procéder tout droit jusqu'à la salle du Rituel.

Un mouvement me fait tourner la tête vers le capitaine humain du groupe. Je ne saurais dire si c'est le malaise causé par les lieux ou une soudaine compréhension des dangers qui le cause, mais il nous fait un discours presque exalté et nous exhorte à cesser cette folie. Il soulève le terrible problème du coût véritable de ce savoir, prix dont nous ne connaissons pas la nature et qui pourrait aussi bien être nos vies que des talents ou aptitudes essentielles pour triompher en ce lieu. Toute mon attention est momentanément rivée sur ce jeune soldat qui semble prendre très à cœur ce qui se passe, et son ton est empli d'une juste colère et d'amertume devant les révélations lacunaires faites par la créature. Nous n'avons pas appris grand-chose en-dehors de l'identité et de la localisation de nos cibles, choses que nous aurions découvert par nous-même en explorant prudemment les lieux. Un lent soupir m'échappe et je ne peux qu'être silencieusement d'accord concernant ses dires. Bravement, la Luciole des Duchés s'adresse à l'entité, l'incitant à réprimer ses appétits, notre condition pouvant influer sur le dénouement de notre mission, impliquant un évident manque de clientèle si le Fléau évoqué se répand suite à notre échec.

Le Capitaine Tobias Arthès est presque aussitôt sur la défensive, comme prenant conscience que ses paroles peuvent possiblement irriter l'entité. Il a beau être notre supérieur temporaire, il n'est qu'un humain n'ayant sans doute pas la moitié de mon âge. C'est donc avec résolution que je me place entre lui et la créature d'ombre. Tandis que mes camarades ont posé des questions sans que nous ayons pris le temps de nous concerter, je me suis efforcé d'en formuler mentalement à mon tour. Il faut qu'elles soient suffisamment précises pour ne pas laisser à notre interlocuteur la possibilité de répondre partiellement ou évasivement, et suffisamment ouverte afin de glaner le maximum d'informations.

J'adresse d'abord un regard au soldat de Luminion avec calme et compréhension.

"Conservez cette droiture, Capitaine. Votre cœur est à sa juste place. Il est vrai que l'opportunité nous a fait agir de façon empressée. Ne vous laissez pas séduire à votre tour. Vos paroles ont plus de poids que d'aucun pourrait le croire."

Je lui tourne le dos, m'interposant entre eux et regardant l'entité. Mon honneur serait entaché si je laissais Yliria et Jorus payer de leur vie seuls quant il s'agit de protéger ma Patrie et mon peuple. Si le risque évoqué est grand pour mon espérance de vie, j'ai la sagesse de savoir qu'un milicien et soldat la voit mise en danger dès le pied posé sur le champ de bataille. Qu'il me reste un an ou un siècle à vivre paisiblement, mon existence peut tout aussi bien prendre fin lors de la future confrontation au Val d'Abondance. Mes pensées se tournent vers mon épouse, ma famille et mes proches coincés dans ma cité natale, puis s'étendent aux visages moins familiers de ceux dont j'ai la responsabilité. Je hoche légèrement la tête et prends ma décision.

"En tant qu'aîné, je refuse de laisser plus jeune que moi prendre tous les risques. J'ai donc à mon tour deux questions, Être de ténèbres. Les deux dernières que nous vous poserons."

J'adresse un regard à mes compagnons pour leur indiquer de ne rien demander de plus après coup puis me concentre sur mon interlocuteur. J'élève mon poignet en travers de mon torse, prenant un instant pour réciter mentalement la formulation de ma demande avant de l'exposer.

"La première. Quels sont les tenants et aboutissants du Rituel entamé ici ?"

Une question précise, et pourtant suffisamment large pour savoir tout ce qui se rapporte à ce rituel. Origine, nature, but prévu et possiblement faiblesse. De cette réponse, il nous sera éventuellement possible de déduire des choses par nous-même. J'abaisse lentement mon poignet, ne le tendant pas encore vers la sombre entité. Mes yeux violets se rivent à son absence de visage tandis qu'une autre question se prépare derrière mes lèvres. Si les autres membres du groupe se sont tournés vers des réponses immédiates concernant la mission que nous avons actuellement, l'expérience des guerres et stratagèmes endurés par le passé me pousse à anticiper davantage.

"La seconde..."

J’inspire lentement, souffle au même rythme puis me lance.

"Quels sont précisément les plans de bataille ou stratégies de chaque faction ralliée à la bannière d'Oaxaca, prévus afin de triompher lors de la prochaine grande confrontation contre les forces alliées kendraines sur le territoire de l'Ynorie ?"

Savoir quelle stratégie ou tactique militaire l'ennemi compte utiliser pour prendre l'avantage peut aider à mieux organiser la réponse de nos forces voire leur permettre d'anticiper ce que l'adversaire considère comme élément de surprise. S'il me faut utiliser ma vie comme monnaie d'échange, alors je le fais avec la sagesse d'en sacrifier une partie pour le bien du plus grand nombre.

Je tends volontairement mon poignet libre en direction de l'entité, l'invitant et la mettant au défi de me répondre avec autant de précision que j'en ai placé dans mes deux demandes.


Modifié en dernier par Kiyoheiki le dim. 28 mars 2021 01:03, modifié 1 fois.

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Jorus Kayne
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Re: Les Ruines de Nayssan

Message par Jorus Kayne » ven. 19 mars 2021 16:07

Cette chose a beau être composée par les ombres ambiantes, elle n’en est pas moins capable d’affecter son environnement tangible et le prouve en m’agrippant le poignet. Ses doigts osseux et particulièrement froids sont une invitation pour reprendre un deuxième service à la cantine, afin de ne pas finir comme lui.

« Nul ne peut dire de quoi l’avenir sera fait, mais c’est en interrompant le rituel entamé effectué par ceux responsables des lueurs sans qu’ils aient connaissance de votre présence auparavant qu’il sera le plus sûr pour vous de neutraliser tout ce qui se passe ici. En les tuant, tous les deux. Car une seule mort ne suffira pas : elle ne fera que les rendre plus forts. »

La déclaration est tout aussi flippante que sa main rachitique qui s’éloigne et laisse un étrange losange, qui m’invite à ne pas y poser mes doigts. Il prévient ensuite qu’il ne répond qu’aux questions et que la mienne n’en était pas une. Mon regard plonge dans la noirceur de son visage, invisible sous sa capuche et m’invite à la réflexion de ses propos.

(Qui sont ces fameux responsables et c’est quoi ce truc sur mon bras ? Voilà que la réponse amène deux autres questions et je crains que ce jeu n’ait jamais de fin, à moins qu’on ne finisse complètement recouvert de losange de la tête aux pieds !)

Je suis rejoint par Yliria qui prend un instant pour regarder le losange sur mon poignet. Si elle paraît dans ses pensées, elle se garde de tout commentaire pour l’instant. Elle s’intéresse ensuite à la créature et prendre le même risque que moi en posant la question que j’avais en tête et enchaîne avec le chemin pour nous rendre à eux. Comme pour moi, l’être sombre lui saisit le poignet et répond.

« Les responsables du rituel, ceux que vous devrez vaincre pour l’empêcher, ne sont autre que deux êtres liés par la mort. Un elfe blanc ayant reçu en présent l’âme d’un puissant nécromant. Et un humain, son apprenti, qui a ramené les âmes damnées de la Reine Noire depuis les Enfers eux-mêmes. Herle Krishok et Gadory. Maîtres des morts-vivants en ce monde. »

(Ha ba toi qui voulais éviter les treizes c’est râpé !)

Intérieurement de déglutit. Heureusement que nous sommes dans la pénombre car mon teint doit changer drastiquement de couleur.

(Yliria et Kiyoheiki sont tous deux affiliés aux shaakts, donc il y a de bonnes chances qu’ils le voient quand même !)

Alors que ma faéra ne me rassure pas vraiment, le tatoueur de poignet continu en expliquant qu’il nous faudra aller tout droit pour atteindre la salle du rituel. Il s’arrête là, mais ses manières poussent notre esprit à vouloir davantage de réponses et plusieurs viennent m’harceler. Quel est le but du rituel ? C’est quoi ce losange sur le bras ? Qu’arrivera-t-il si on échoue ? Et est-ce qu’il y a moyen de faire demi-tour sans que cela ne se voie ?

Tobias vient devant nous et nous supplie d’arrêter. Son intention est louable et ses arguments qui ont du poids font mouchent, mais ce n’est rien comparé au besoin d’avoir des réponses. Nous nous apprêtons à faire face à deux des êtres les plus dangereux parmi les troupes d’Omyre, nous ne pouvons tout simplement pas y aller sans avoir un minimum d’informations. C’est visiblement la même conclusion que fait Kiyoheiki.

"Conservez cette droiture, Capitaine. Votre cœur est à sa juste place. Il est vrai que l'opportunité nous a fait agir de façon empressée. Ne vous laissez pas séduire à votre tour. Vos paroles ont plus de poids que d'aucun pourrait le croire."

Je l’observe se plonger dans son esprit, jaugeant probablement une dernière fois la valeur du risque qu’il compte prendre. La première concerne la nature du rituel et son objectif final. La seconde est tout simplement les plans précis de bataille et les stratégies qui seront adoptées par les force d’Oaxaca lors de la confrontation avec les forces Kendrannes.

Cette intervention force le respect envers ce demi-elfe, qui vient de poser une question fondamentale pour la terrible bataille à venir. Si la créature connait la réponse à cette question, nous aurons ainsi le devoir de transmettre l’information à nos troupes ! Cependant il nous reste encore à sortir vivant de ce qui nous attend et je crains le pire.

(Tu ne comptes tout de même pas poser une nouvelle question ?)

(J’ai quelque chose en tête et cela pourrait bien nous sauver la vie. Ceux que nous allons affronter sont particulièrement dangereux. Nombres sont ceux qui rêveraient de les mettre hors d’état de nuire, tant leur menace est grande. Ils ne sont pas idiots. Ils savent que le rituel est visible. Ils s’attendront à ce que quelqu’un vienne, c’est certain !)

(Très bien, tu sembles déterminé malgré le danger qui se pointe. C'est un très bon état d'esprit que tu as là alors je ne t’arrêterai pas, mais prend garde à ce que tu vas dire !)

Avant que la créature ne réponde et disparaisse, sans que je n’ai pu intervenir de nouveau, je m’adresse à elle.

"Non, nous n’en avons pas terminé !" Je m’arrête le temps de calmer les battements de mon cœur qui joue à un rythme effréné. "Nous allons prendre un risque considérable en affrontant des êtres parmi les plus dangereux. Même si nous savons par où aller pour les atteindre, ils sont aussi puissants que malins et savent pertinemment que ce qu’ils font est visible. Ils s’attendront à ce que quelqu’un vienne et agiront en conséquence en mettant en place des contre-mesures !" Je tends mon poignet vers la créature puis reprends. "Comment pouvons-nous éviter les obstacles, qu’il s’agisse de pièges, de gardes ou d’autres choses qui ne me viennent pas en tête, pour arriver à eux aussi discrètement et efficacement que possible afin de nous faciliter leur mise à mort ?"

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Cromax
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Re: Les Ruines de Nayssan

Message par Cromax » dim. 21 mars 2021 19:06

La Fin d’une Ere
(Mission « Mer Verte » (Yliria, Kiyoheiki, Jorus, Tobias))




La créature d’ombre ne fit guère grand cas des explications et demandes de Tobias. Ses coéquipiers étaient libres de faire appel à son savoir ou non, en toute conscience. Et Kiyoheïki, comme Jorus, y replongèrent pour un nouveau tour de questions-réponses. Le Gentâme ne répliqua même rien au jeune capitaine provisoire : il avait des questions auxquelles répondre, et ça, pour lui, ça comptait plus que d’inutiles commentaires pour débattre de ses desseins. D’autant qu’il ne leur barrait plus du tout le passage, la suite leur étant accessible sans aucun souci.

L’être d’ombre s’approcha donc à son tour du milicien ynorien, saisissant une fois de plus le poignet qui lui était offert (ou non, mais ça ne le gênait pas outre mesure) pour y apposer deux marques nécrosées et noires en forme de losange. La marque du Gentâme. Ensuite, de sa voix macabre, il répondit à la première question du Dragon D’Or.

« Le rituel est expérimental, aussi ne puis-je, tant qu’il n’est pas réalisé, en connaître précisément les aboutissants finaux. Cependant, l’essai tourne autour de la connaissance du Parchemin de Gaïa ayant servi à l’un d’eux pour ramener les âmes des Douze maudits de la déesse sombre en ce monde. Leur tentative porte sur le lien qui peut être fait à une personne non pas décédée, mais vivante cette fois, et le possesseur de pouvoirs nécromantiques puissants. Il est également lié à ces compagnons morts-vivants que les nécromages redressent par-delà la mort. Un rituel qui prévoit d’en sacrifier un pour le lier à l’autre, en somme. »

Un résumé vague, mais qui leur apprenait pas mal de choses sur ce qui se passait ici.

« Votre seconde question est vaste, Dragon d’Ynorie, et je ne puis deviner ce qui n’a pas encore été acté ou prévu. Mais vous apprendrez plusieurs choses cruciales dans ma réponse : la seconde raison de la présence de nécromanciens ici, par exemple. Ils sont venus dans cette ancienne nécropole pour animer les âmes maudites des elfes d’alors et les dresser en légions de morts-vivants pour la bataille à venir, pensant piéger les troupes kendranes en tenailles entre ce lieu de mort et les troupes assaillant Oranan. Leur stratégie générale porte d’ailleurs sur cette position Oranienne : ils ont désormais conquis le port de la cité, la privant désormais totalement de tout vivre. Assiégée, Oranan ne tiendra guère et aura besoin de l’aide kendrane. Les troupes sont prêtes à s’entrechoquer, se détruire. Et les sbires d’Oaxaca comptent bien tenir cette position par leur nombre énorme et leur diversité de frappe. Des troupes en provenance de l’est ynorien viendront leur servir de renforts. Et du nord, également. Aussi les alliés kendrans seront-ils pris entre l’armée de Karsinar, des Liykors noirs des Blakalangs à l’ouest ; les armées de Khynt et Crean Lorener à l’est ; les armées d’Omyre dirigées par Oaxaca elle-même au Nord, et les morts-vivants relevés par Herle Krishok et Gadory au Sud. Une bataille comme il n’y en a jamais eu d’autres sur ces terres, qui changera la face du continent. Oaxaca compte également sur une présence Shaakt venant soutenir ses troupes au Nord, mais les matriarches sombres ne viendront pas faire mourir les leurs pour cette bataille. Une information qui n’est pas encore parvenue aux oreilles de vos ennemis. »

Il s’interrompit, comme pour singer une reprise de respiration dont il n’avait nul besoin, puis conclut :

« Une dernière chose pourrait vous être utile : actuellement, un groupe spécial de mercenaires puissants a été commissionné pour tuer au sein-même de son camp de guerre le Roi Solennel IV et tous ses généraux. Tout son état-major. Le temps vous est hélas compté : Si vous quittez ces ruines séant, peut-être arriverez-vous à temps pour les sauver. Mais les nécromanciens seront alors libres de mener leur rite à bien. Un choix qui est vôtre, désormais, sur lequel je ne peux peser de mon influence. »

Des réponses riches en informations. Très riches. Il fallait espérer que le coût de tout ceci n’allait pas être trop cher pour chacun. Un coût encore inconnu pour l’heure…

Le Gentâme se tourna dernièrement vers Jorus et sa dernière question. Si cet être de ténèbres avait pu sourire, peut-être l’aurait-il fait devant la sagacité de la question.

« Vous avez raison de croire qu’ils s’attendent à de la visite. Ils ont envoyé le capitaine de cette expédition faillite comme un avertissement et une invitation. Ils sont prêts pour vous recevoir,par la voie centrale qui est la plus courte. Nombre de morts sont là, levés, à vous attendre. Il existe cependant un moyen de les contourner, inconnu même des instigateurs de tout ceci. La voie de droite, dangereuse également, offrant un long détour dans les couloirs de la nécropole, mène vers un passage secret dont la clé est la réponse à une énigme ancestrale. Ce passage mène droit dans l’arrière de la salle du rituel. »

Le silence retomba. Une seconde marque avait été laissée sur le poignet de Jorus, comme ses deux coéquipiers. Seul Tobias en était épargné. La salle derrière l’ombre leur était toujours accessible, ainsi que plusieurs possibilités d’action. Sauver le Roi ? Poursuivre leur mission ? Et si oui, par quelle voie ? Avaient-ils encore des questions à poser à l’étranger fait d’ombres ?



[HJ :

XP : Tous : 2 (rencontre avec un gentâme)]

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Jorus Kayne
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Re: Les Ruines de Nayssan

Message par Jorus Kayne » sam. 27 mars 2021 14:14

Nous attendons la réponse de la créature, qui ignorant l’intervention de Tobias, saisit le bras pur de Kiyoheïki pour y placer deux marques. Il commence par expliquer que le rituel n’est que dans sa forme expérimentale et qu’il ne pourra répondre des aboutissements finaux que lorsqu’il sera abouti. La tentative semble pourtant s’orienter via le savoir d’un parchemin de Gaïa, qui a servi pour ramener les âmes des Douze maudits dans ce monde. Le rituel s’opère sur un lien entre un être vivant et le nécromancien, plutôt qu’avec un être trépassé. Il fait également mention des compagnons que les nécromages aiment faire renaître pour leurs besoins et résume le rituel en un sacrifice qui lie le vivant à un autre être. Puis il reprend parole et je ne gâche aucune des informations qu’il nous offre concernant les plans contre l’armée Kendranne.

« Votre seconde question est vaste, Dragon d’Ynorie, et je ne puis deviner ce qui n’a pas encore été acté ou prévu. Mais vous apprendrez plusieurs choses cruciales dans ma réponse : la seconde raison de la présence de nécromanciens ici, par exemple. Ils sont venus dans cette ancienne nécropole pour animer les âmes maudites des elfes d’alors et les dresser en légions de morts-vivants pour la bataille à venir, pensant piéger les troupes kendranes en tenailles entre ce lieu de mort et les troupes assaillant Oranan. Leur stratégie générale porte d’ailleurs sur cette position Oranienne : ils ont désormais conquis le port de la cité, la privant désormais totalement de tout vivre. Assiégée, Oranan ne tiendra guère et aura besoin de l’aide kendrane. Les troupes sont prêtes à s’entrechoquer, se détruire. Et les sbires d’Oaxaca comptent bien tenir cette position par leur nombre énorme et leur diversité de frappe. Des troupes en provenance de l’est ynorien viendront leur servir de renforts. Et du nord, également. Aussi les alliés kendrans seront-ils pris entre l’armée de Karsinar, des Liykors noirs des Blakalangs à l’ouest ; les armées de Khynt et Crean Lorener à l’est ; les armées d’Omyre dirigées par Oaxaca elle-même au Nord, et les morts-vivants relevés par Herle Krishok et Gadory au Sud. Une bataille comme il n’y en a jamais eu d’autres sur ces terres, qui changera la face du continent. Oaxaca compte également sur une présence Shaakt venant soutenir ses troupes au Nord, mais les matriarches sombres ne viendront pas faire mourir les leurs pour cette bataille. Une information qui n’est pas encore parvenue aux oreilles de vos ennemis. »

Ainsi l’armée Kendranne est dans une situation délicate, mais avec l’aide des aventuriers qui ont répondu présent, notre réussite permettrait de mettre à mal les plans ennemis. Il suffit de tuer quelques membres des treize et d’empêcher les actions à venir. C’est assez simple à résumer quand on y pense. Je m’attends à ce qu’il réponde à ma question, mais il continue sur la question précédente car un groupe de mercenaires a été envoyé pour tuer le Roi Kendran et ses généraux. Si nous avons maintenant la possibilité de prévenir de l’attaque surprise, nous perdrons les chances de mettre fin au rituel. Aucune décision n’est bonne et à défaut de croire de nous diviser en deux groupes, je préfère penser que les hommes du roi ne sont pas là pour la décoration.

La créature se tourne à nouveau vers moi et son regard absent me semble particulièrement pesant, comme s’il avait quelque chose en tête, mais sans dévoiler sa pensée. Il me répond cependant que je suis dans le vrai. Le capitaine qu’ils ont envoyé était autant un avertissement qu’une invitation pour les plus courageux. La voie centrale, le chemin le pour court pour atteindre le rituel, est d’ailleurs bien gardé par un grand nombre de morts. Hors, il existe un accès que les nouveaux résidents ignorent. Il nous prévient que la voie de droite est néanmoins dangereuse. Le long détour nous fera arriver derrière le rituel, mais il nous faudra résoudre une énigme ancestrale.

(Est-ce qu’il vaudrait pas mieux risquer de poser la question maintenant pour connaître la réponse à l’énigme ? Chiotte ! Une réponse amène encore d’autres questions, nous n’en finirons jamais !)

Tobias intervient de nouveau après ces révélations de la créature. Même si nous pourrions être à deux jour ou moins du camp Kendran, rien ne nous garantie que nous arriverons à temps. De plus la sécurité du roi est bien assurée et les dispositions ont certainement été mises en œuvres. Il fait référence au caractère primordial de notre mission et la possibilité de revenir prévenir les forces du roi, une fois notre objectif atteint. Il s’arrête un bref instant avant de revenir à nos possibilités actuelles et à l’intérêt que présente le long détour. Il termine en mettant l’accent que toutes nos hypothèses résident dans la véracité des faits qui nous sont révélés.

"Je suis assez d’accord, ne pas prendre le chemin de droite serait une erreur, bien sûr à condition que nos informations soient vraies. Mais celui de gauche m’intrigue. Si la voie centrale mène directement au rituel et celui de droite à un chemin détourné, l’accès de gauche pourrait éventuellement nous rendre à ce qui semble vous mettre particulièrement mal à l’aise. Y mettre un terme vous permettrait de vous battre avec tous vos moyens !"

Byrnisson
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Re: Les Ruines de Nayssan

Message par Byrnisson » sam. 27 mars 2021 16:03

Chapitre V – La menace fantoche - [Précédemment]

La créature ne s’abaisse même pas à me répondre. En lieu et place, son attention se reporte sur le sergent qui s’interpose entre nous deux. Ce dernier m’adresse quelques mots conciliants :

« Conservez cette droiture, Capitaine. Votre cœur est à sa juste place. Il est vrai que l'opportunité nous a fait agir de façon empressée. Ne vous laissez pas séduire à votre tour. Vos paroles ont plus de poids que d'aucun pourrait le croire. »

Mon cœur crie victoire le temps d’un battement pour s’effondrer instantanément. La voix de Kiyoheiki ébranle de nouveau le silence bien trop troublé de ces ruines :

« En tant qu'aîné, je refuse de laisser plus jeune que moi prendre tous les risques. J'ai donc à mon tour deux questions… »

Le sergent demande ensuite à la créature de nous exposer le but du rituel entamé en ces lieux puis de nous révéler les plans des états-majors ennemis dans leurs moindres détails. Malgré la frustration, je ne peux qu’éprouver une sincère empathie pour le sergent. Les quelques mots échangés avec lui sur le chemin des ruines me reviennent en mémoire : sa patrie, assiégée, et l’absence de nouvelle de la part de sa famille. L’apparition de cette créature au savoir en apparence inépuisable doit lui paraitre inespérée. La réponse de cette dernière est cette fois ci plus développée ; il me fait l’effet d’un marchand prospère, rajoutant quelques bibelots aux paniers bien garnis d’une bourgeoise (cadeau de la maison…). Je frissonne derechef en pensant au vil prix dont mes compagnons se sont acquittés.

Je me concentre pour assimiler du mieux possible la tonne d’informations délivrées par la créature. Nous apprenons que le rituel en cours est une sorte d’expérimentation morbide visant à lier l’âme d’une personne sacrifiée à celle d’un nécromancien ; à quelle fin ? je suis incapable d’émettre la moindre hypothèse tant l’aspect théorique de la magie reste un mystère pour moi. J’en balbutie à peine la pratique, faut-il dire.

La créature nous révèle ensuite qu’en parallèle, les nécromanciens utilisent leur pouvoir pour constituer une armée de mort vivant. Ils comptent ensuite la faire déferler sur les troupes Kendranes lorsque ces dernières feront marche sur l’armée assiégeant Oranan. Cette attaque ne devrait plus tarder compte tenu de la position de plus en plus inconfortable de la capitale de l’Ynorie dont le port est désormais aux mains de l’ennemi. La créature dévoile ensuite les autres forces ennemies en présence, et elles paraissent innombrables. L’armée de mort vivant venue tout droit de ces ruines serait sans doute le coup de trop porté aux troupes Kendranes. La créature semble hésiter, puis estimant avoir probablement largement touché son dû pour une telle information, nous adresse une dernière révélation :

« Une dernière chose pourrait vous être utile : actuellement, un groupe spécial de mercenaires puissants a été commissionné pour tuer au sein-même de son camp de guerre le Roi Solennel IV et tous ses généraux. Tout son état-major. Le temps vous est hélas compté : Si vous quittez ces ruines séant, peut-être arriverez-vous à temps pour les sauver. Mais les nécromanciens seront alors libres de mener leur rite à bien. Un choix qui est vôtre, désormais, sur lequel je ne peux peser de mon influence. »


La nouvelle me fait l’effet d’une bombe. Aussitôt, les informations collectées jusqu’ici se brouillent pour ne laisser paraître que cette dernière. Le roi, ses généraux, et probablement ses proches sauvagement assassinés. L’armée et le royaume entier y perdraient leur tête, au risque d’y perdre également la guerre. Mon cerveau extrapole en milles images ce scénario catastrophe ; le roi, sa famille et leurs généraux gisant dans une marée pourpre ; l’armée Kendrane démoralisée, ployant sous l’assaut d’ennemis galvanisés ; mes compagnons Bernas et Tessy étendus au cœur d'une terre dévastée, jonchée de cadavres ; l’Ynorie se consumant sous les flammes ; le royaume déchiré, sombrant dans la guerre civile…

Les derniers mots de la créature resurgissent soudainement. Il pourrait être encore temps de les prévenir, de les sauver de cette catastrophe. Je n’aurai qu’à envoyer mes compagnons stopper le rituel et repartir au campement pour prévenir l’état-major de la menace. Le roi et sa suite sauvés, l’issue de la bataille et le destin du royaume auraient une chance de tourner à notre avantage.

Jorus adresse à la créature une ultime question tandis que je ressasse le plan qui s’impose de plus en plus comme la solution parfaite au dilemme imposé par ces multiples révélations. La réponse de la créature m’accable de nouvelles données et bouleverse à nouveau mes projets. Les deux mages responsables du rituel s’attendent à l’arrivée d’un groupe tel que le nôtre et ont préparé leurs défenses. En particulier, le chemin le plus direct vers la salle du rituel est gardé par une cohorte d’êtres morts vivants probablement similaires à ceux que nous avons rencontrés à la surface. Cette menace pourrait toutefois être contournée en empruntant un chemin détourné qui ne serait pas pour autant dépourvu de danger et dont l’accès est conditionné à la résolution d’une énigme.

(Encore un mystère pour nous appâter. Décidemment cette créature nous balade depuis le début).

Le silence retombe et je mets de l’ordre dans mes pensées. Tout inexpérimenté que je suis, je ne peux pas décemment laisser mes compagnons continuer seuls leur mission. Les forces en présence dans ces ruines semblent si puissantes – les noms légendaires prononcés par la créature, Herle Krishok et Gadory m’ont littéralement pétrifiés de peur – que nous devons leur opposer un effectif maximum, ce qui inclut l’ex recrue Tobias Arthès, capitaine de circonstance.

(Capitaine, qui laisserait sciemment le roi et sa suite se faire éliminer par une meute d’assassins ?)

Une suite d’idées s’imbrique dans ma tête en écho à cette dernière question. Je pèse calmement chaque argument et finis par exposer mon raisonnement à mes compagnons ; non sans précéder mon intervention d’un long soupir, soulagé de m’être libéré du poids de l’indécision :

« Nous sommes à deux jours de voyage du campement, peut-être une demi-journée de moins en poussant nos montures. Rien ne garantit que nous arriverions à temps pour nous nous opposer à l’attaque des mercenaires. En tout état de cause, la sécurité du roi et de sa suite est une prérogative du haut commandement. S’agissant de cibles privilégiées en temps de guerre, des dispositions sont sans nul doute déjà en place pour faire face à ce type d’attaque.
Nous avons été envoyés ici avec une mission dont le succès est primordial. Allons-nous-en d’ici au plus vite, et mettons à mal le rituel. Nous n’en avons peut-être que pour quelques heures. Après quoi, nous pourrions renvoyer l’un de nous au campement avec deux, voire trois montures qu’il pourra chevaucher à tour de rôle. Ainsi, il pourra peut-être prévenir l’état-major à temps. »


Je marque une pause, étonné et satisfait à la fois : pas une hésitation ni bégaiement dans ma prise de parole. Intérieurement, je me félicite pour ce net progrès. J’enchaine :

« Quant à l’itinéraire à prendre, je pense qu’il y a un intérêt à suivre le plus long, celui de droite. Il pourrait s’avérer plus rapide, puisque non gardé par les sbires de nos ennemis. Enfin, tout ceci n’a de sens que si nous considérons comme véridiques, les informations que vous avez collectées. »

Jorus abonde dans mon sens en ajoutant une nuance à ma réflexion. Selon lui, le chemin de gauche, non mentionné par la créature, pourrait abriter la cause du malaise qui nous accable, Yliria, le sergent et moi. Mettre fin à cette dernière nous permettrait d’affronter nos ennemis en pleine possession de nos moyens. Je rétorque :

« En ce cas, la créature aurait dû vous informer de l’intérêt d’explorer ce chemin. Rappelez-vous Jorus, vous avez demandé comment déjouer les obstacles qui nous attendent, quelle que soit leur nature, de telle sorte que notre affrontement soit facilité. Ce mal qui nous accable fait partie de ces obstacles. »

Suite

J’adresse un regard désapprobateur à la créature, puis le reporte sur mes compagnons, soucieux de récolter leurs avis sur la situation.
Modifié en dernier par Byrnisson le lun. 5 juil. 2021 19:10, modifié 2 fois.

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Kiyoheiki
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Re: Les Ruines de Nayssan

Message par Kiyoheiki » dim. 28 mars 2021 01:02

~Auparavant~

~20~

Mes questions posées, je conserve l'avant-bras tendu dans sa direction et fronce légèrement les sourcils quand le ser Kayne en pose une autre. Certes, savoir quel couloir emprunter pour se garder de tomber dans quelque embuche est une bonne chose, mais est-ce bien judicieux ? Je ressens la poigne et deux points dérangeants se former à l'endroit du contact. La transaction est effectuée, et j'écoute attentivement la créature. Elle commence par me répondre quant au rituel, m'informant qu'il est expérimental et que ses aboutissements finaux lui sont inconnus. Toutefois, la voix spectrale laisse entendre qu'il est basé sur le Parchemin de Gaïa dont se serait servi l'un de nos futurs adversaires pour ramener les âmes des Douze maudits de la Sombre Dame. Il semblerait qu'ils tentent d'oeuvrer à un lien entre un possesseur de fluides nécromantiques puissants et une personne vivante. Il porterait aussi sur les compagnons puissants des nécromages, que j'ai déjà pu apercevoir au combat. Je ne comprends pas tout à fait ce que l'entité veut dire. Le rituel permettrait de sacrifier l'un pour le lier à l'autre ? Une sorte de moyen de renforcer les troupes vivantes avec les morts et vice-versa ?

Je reporte toute mon attention sur la créature quand elle aborde ma seconde vaste question. Elle ne peut pas m'apprendre ce qui n'a pas encore été acté ou prévu. Cela me déplait grandement, car cela signifie que nous ne pourrons pas anticiper grand-chose si aucune stratégie adverse n'est déjà posée. Cela dit, il reste peu de temps avant l'affrontement entre les deux puissances, ce qui signifie qu'une certaine désorganisation peut persister. D'autant plus si nous parvenons à déjouer ce qui se trame ici. Attentif, j'apprends que les nécromanciens sont venus en ces ruines pour enrôler les âmes des elfes de jadis et les organiser en légions capables de prendre en tenaille les troupes kendranes. Un frisson d'effroi me dévale l'échine quand la sombre voix informe la groupe de la perte du port d'Oranan et l'état de siège totalement fermé de la cité. Je pense immédiatement à ma jeune épouse, à ma pupille et à mes amis miliciens restés sur place. Je sais que Talia fera tout pour mettre nos proches en sûreté, mais le savoir n'empêche pas l'inquiétude de m'étreindre.

La stratégie des forces d'Omyre se base sur ce point crucial : ma cité natale aura besoin de soutien, et les forces kendranes seront attendues. Les armées de Karsinar et des Liykors noirs à l'ouest, les armées de Khynt et de Crean à l'est, des troupes menées par la Demie-Déesse elle-même au nord, et les mort-vivants générés ici au sud. Je ferme un instant les yeux, visualisant tout ceci. Comment a-t-elle réussi à mobiliser tant de troupes ? L'intégralité des troupes du continent va-t-elle s'affronter sur nos terre d'ici peu ? A-t-on encore la moindre chance de repousser cet assaut ? J'ai vécu des guerres et survécu à bien des conflits, mais là, il m'est impossible de ne pas ressentir une peur viscérale. Je glisse la main sur mon sac, palpant la statuette de Gaïa qui s'y trouve, ferme les yeux et prie. Je prie avec ferveur pour que les Dieux ne nous abandonnent pas face au Fléau semi-divin qui va s'abattre sur nous. Je place ma foi en eux. Ils nous aideront, même de façon indirecte. Et s'ils ne le font pas... Non, non, ils entendront nos prières et nos appels. Ils ne pourront pas rester insensibles à la détresse de leurs fidèles et créations.

J'inspire lentement et souffle pareillement. Une bonne nouvelle dans ce récit catastrophique est que les shaakts ne viendront pas soutenir la Sombre Dame, chose qu'elle ignore encore. Je rouvre les yeux brutalement en entendant qu'une troupe spéciale est en chemin pour attaquer directement l'état-major du Roi Solennel. Hardi et pourtant logique. Nous pourrions rebrousser chemin pour les avertir, mais ce serait abandonner la mission alors que nous sommes sur place. La connaissance est décidément un lourd fardeau. Et la créature en ajoute une portion en indiquant que le capitaine mort-vivant était un avertissement et une invitation. Les généraux nous attendent avec leurs troupes dans le court couloir central. Mais nous avons la possibilité de faire un détour par le couloir de droite qui rallongerait le chemin mais permettrait d'accéder directement à la salle du rituel. Pour peu que nous parvenions à répondre à une énigme ancestrale. Ce serait encore le plus prudent, car je vois mal notre quatuor abattre à lui seul une portion conséquente des troupes déjà relevées ici. D'autant que Yliria, le capitaine Arthès et moi ne sommes visiblement pas au mieux de notre forme. Je secoue légèrement la tête quand le ser Kayne indique vouloir jeter un œil au seul couloir non évoqué, pensant y trouver la source de nos maux.

Mon attention se porte ensuite sur le jeune humain épargné par les transactions sombres. Il tente de calmer les inquiétudes en rappelant que l'état-major est sans doute bien protégé et que nous avons une mission à accomplir ici et maintenant. Ensuite seulement, nous pourrons penser à repartir et chevaucher à vive allure pour les prévenir. Lui prend le parti d'explorer la voie de droite, évoquant logiquement que vue la question de l'autre jeune homme, elle est celle nous permettant de déjouer les obstacles. Origine du mal nous accablant compris. J'acquiesce à cette pensée.

(À la traversée d'un pont n'est confronté que qui s'en trouve à proximité, mon Protégé.)

(Ou plus vulgairement, chaque chose en son temps. Okina... J'aurais... J'aurais une faveur à vous demander.)

(Refusée, s'agissant d'un autre pont point même visible à l'horizon.)

Je pousse un lent soupir et acquiesce sobrement, rendant son regard à notre capitaine.

"Parons au plus pressé. Nous sommes présents en ces ruines, accomplissons la tâche qui nous as été confiée."

Je pourrais rassurer mes compagnons en évoquant le lien que j'ai avec mon Peuple et ma Patrie qui m'octroie quelques facultés spéciales, mais je ne souhaite pas que cela influe sur leur comportement. S'ils se mettaient en tête de me préserver pour que je puisse jouer les messagers, je ne me le pardonnerais jamais. J'indique donc silencieusement et brièvement la voie de droite du chef, adresse un regard à la créature sombre et m'incline lentement avec politesse. J'ai la certitude que nous ne sommes pas les seuls à avoir conclu quelque accord avec elle, mais les deux marques que je ressens sur ma peau me suffisent amplement. Je ne suis même pas certain de vouloir connaître les implications exactes de ce contrat. Encore un autre pont auquel je serai confronté en temps et en heure.

Pour le moment, j'opte pour la voie de droite, avisant les autres membres du groupe en faisant au mieux pour ignorer sueurs et nausées qui m'étreignent.


~Suite~

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Yliria
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Re: Les Ruines de Nayssan

Message par Yliria » dim. 28 mars 2021 01:38

<< Précédemment

Malgré mes précautions, l'étrange être m’agrippa le poignet. Était-ce le brouillard qui m'avait rendu lente à réagir ? Ou bien était-il rapide ? Toujours fut il que je sentis le contact glacé de sa main à travers mon armure et ma peau se marquer à l'intérieur de mon poignet, deux fois. Je retirai vivement ma main, mais il était trop tard et déjà il annonçait la réponse. Deux êtres liés par la mort étaient les responsables, un Hinion et un humain, Herle Krishok et Gadory, maître des morts-vivants. Une telle révélation me laissa avec une question que je ne pus m'empêcher de poser au puits de connaissance qui était présent.

(Qui?)

J'entendis Alyah soupirer, désespérée, et je pus sans mal l'imaginer se frapper le front. Elle ne répondit pas tout de suite car déjà le sans-visage nous informait qu'il suffisait d'aller tout droit pour les rejoindre. Cela semblait presque trop facile et il devait y avoir une subtilité qu'il ne nous avait pas dévoilé. Le Capitaine Tobias choisit ce moment pour s'énerver, arguant que nous devrions arrêter cette folie, que nous n'avions appris grand chose. Lui ne semblait pas prêt à sacrifier quoi que ce soit, et nul ne pouvait le blâmer pour cela, mais ce n'était pas vraiment le moment pour ce genre de coup d'éclat d'orateur. Nous savions qui étaient nos cibles et comment les rejoindre, c'était l'essentiel. Cible qui étaient... ?

(Ce sont deux des Treize, les lieutenants d'Oaxaca. Tu veux que je te fasses un cours sur les Treize tant qu'on y est ?)

(Non, non, c'est bon, je sais qui ils sont.)

(Parfait... Et ce sont?)

(Les méchants. Et des nécromants, ce qui fait double peine.)

Elle soupira à nouveau et je retins de justesse un sourire narquois, me concentrant plutôt sur ce qu'il se passait en dehors de ma tête. Tobias s'en prenait maintenant au sans-visage qui semblait n'en avoir strictement rien à faire. J'ai du mal à comprendre son énervement. Ce n'est pas sa vie qui est amputée, il n'a pas décidé de le faire, alors pourquoi s'évertuer à s'égosiller de la sorte ? Kiyoheiki semble d'ailleurs approuver sa droiture d'esprit. Soit-disant j'aurai agis de manière empressée... Je roulai des yeux à ses paroles. Il nous fallait faire vite et il nous fallait des informations avant de s'enfoncer à l'aveugle dans ce qui ressemblait tout de même fortement à un piège. Et puis, pour ma part, je ne pensais pas perdre grand chose. Surprenamment, Kiyoheiki posa lui aussi des questionss, qu'Alyah jugea bien mieux formulées que les miennes, ne récoltant qu'une grincement de dents agacé pour toute réponse.

La première réponse parla d'un rituel expérimental, lié à un parchemin de Gaïa leur ayant permis de ramener la déesse et les Treize à la vie et d'un lien entre un nécromancien et une personne vivante. Je n'aimais pas du tout l'idée de ce lien. En revanche si un tel parchemin existait et se situait ici... nous devions le trouver et le détruire. La seconde fut bien plus longue. Je notai notamment qu'une des sons des nécromants de s'établir ici était de ranimer les esprits des défunts qui résidaient pour la bataille à venir. Une bataille qui s'annonçait ardue, l'arme kendranne encerclée de tous côtés selon les plans des Treize. Des Treize que d'autres aventuriers avaient été envoyé tuer. S'ils réussissaient, leur plan serait mis à mal, mais il fallait se concentrer sur ce qui était devant nous. Si les nécromants réussissaient, les morts déferleraient, et il n'en était pas question. Je haussai les sourcils en apprenant que les shaakts alliés à Oaxaca allaient la trahir. Rien de vraiment surprenant venant de shaakts à vrai dire, mais c'était enfin une bonne nouvelle pour nous. Finalement nous apprîmes la venue d'une troupe chargé d'éliminer l'état-major Kendran dans le camp que nous avions quitté deux jours auparavant ; Soit nous leur portions secours, soit nous agissions ici...

Avant même que je prenne le temps d'y réfléchir, Jorus posa à son tour une question et je fronçai les sourcils. Un chemin de face dangereux puisque nous étions en quelque sorte attendus, voire invités, ou un chemin de droite plus long mais avec moins d'ennemis placés pour nous arrêter. Une énigme par contre... mais qui nous laisserait accéder à l'arrière de la salle du rituel, par un chemin que nos ennemis ne connaissaient pas. Foncer tout droit dans la gueule du loup ou prendre le risque de perdre du temps sans rien savoir de ce qui nous attendait.

(Tu parles d'un choix...)

Il n'avait par ailleurs pas évoqué la voie de gauche, mais à peine eut-il fini que Tobias prit la parole. Il était beaucoup plus bavard maintenant que pendant le reste du voyage... J'étais d’accord avec lui, cela étant dit. Retourner au camp ne garantissait en rien que nous arrivions à temps et le rituel pourraient se passer sans interférence, ce que je ne voulais pas voir arriver. Tobias proposa finalement de prendre le chemin de droite et Jorus sembla d'accord avec l'idée, mais émit l'hypothèse que le chemin de gauche pouvait être lié à ce brouillard qui semblait agir sur nous comme une brume malsaine nous vidant peu à peu de nos forces. Ni Tobias ni Kiyoheiki ne partageaient son avis et tous deux prirent le parti de prendre à droite. Je restai silencieuse tandis que le sergent s’inclinait face à la créature et avance avec les autres vers la salle. Je les suivis avec un temps de retard, m'arrêtant près du sans-visage que je fixai un instant sans rien déceler d'autre que les ténèbres. Je hochai la tête à son intention avant de rejoindre les autres partant vers la droite.

- Droite donc. Maintenant qu'on sait à qui on à affaire, l'un d'entre vous sait-il quelque chose à leur sujet ? Que ce soit des nécromants est déjà suffisamment pénible, mais doit-on s'attendre à autre chose de leur part ?

Autant avoir le plus d'informations possibles à leur sujet. De simples nécromants ou mages noirs j'en avais déjà combattu et tué. Mais ce n'étaient pas de simples nécromants ou mages noirs. Et c'était là tout le problème.

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Cromax
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Re: Les Ruines de Nayssan

Message par Cromax » dim. 28 mars 2021 18:03

La Fin d’une Ere
(Mission « Mer Verte » (Yliria, Kiyoheiki, Jorus, Tobias))



Défaits de leur rencontre avec le gentâme sans même savoir la nature du pacte que trois d’entre les quatre venaient de mener, ils traversèrent sans s’attarder la vaste salle remplie de mausolées clos. Les âmes frappaient toujours aux portes de leur conscience, virevoltant autour d’eux en une valse éternelle, leur occasionnant nausées et malaise, vertiges. Sauf pour Jorus, toujours, même s’il n’était naturellement pas aisé d’être totalement à l’aise dans une nécropole aussi ancienne, et de facto hantée par de si nombreuses âmes défuntes et… sans doute bien pire.

D’un commun accord tacite, ils se déplacèrent vers la porte de droite, qui leur promettait un passage moins surveillé que celui du centre, plus long, et mieux informé que le passage de gauche. Ils ouvrirent sans peine la lourde porte de bois ancien, à droite, et furent instantanément confrontés à un escalier qui grimpait vers les hauteurs de la nécropole. Longeant celui-ci jusqu’en haut, ils arrivèrent dans une sorte de couloir plutôt étroit, pas éclairé pour un sou. Plongé dans les ombres, ils durent presque avancer à l’aveuglette le long de ces lourdes dalles de pierre. Sur leur gauche, à un moment, quelques ouvertures leur confirmèrent leur position : ils étaient sur une coursive surplombant une salle bien plus importante en contrebas. Par ces ouvertures, ils purent observer des lueurs vertes, plus présentes en bas qu’ici. Leurs maux semblaient d’ailleurs s’amoindrir ici, même s’ils restaient toujours un peu présents.

Ces lueurs éclairaient la salle, plutôt grande quoique plus étroite que celle qu’ils venaient de quitter, peuplée de créatures mort-vivantes toutes aussi répugnantes les unes que les autres. La plus visible et grande d’entre elle semblait être une sorte de myriapode fait d’ossements. Un crâne énorme muni de mandibules trônait sur ce corps effilé long de plusieurs mètres. Dressé comme il était, il faisait bien trois mètres de haut, son crâne aux orbites vides observant l’entrée qu’ils n’avaient pas choisi de prendre.


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Aux côtés de cette chose ignoble, d’autres monstres nécrotiques montaient la garde, à l’image de deux immenses créatures faites d’ossements paraissant enchâssés dans de la roche mouvante. Des monstres de plus de deux mètres de haut, encore.


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Et malgré la taille majeure de ces abominations, la plus inquiétante d’entre elles restait sans doute l’être qui se tenait debout, droit devant une entrée menant plus loin, qu’ils auraient dû franchir s’ils étaient passé par en bas. Un être au teint de la même couleur que les âmes tournoyantes, engoncé dans une armure lourde d’un temps passé. Autour de lui, squelettes et goules mineures rampaient pitoyablement. Un instant, il parut aux aventuriers qu’il leva son regard vers leur direction dans les ombres… Les avait-il aperçus ? Avaient-ils laissé l’une de leurs capacités les faire repérer ? Il n’en laissa rien paraitre, retournant rapidement à son inspection muette de ce bestiaire nécrotique.


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Ils arrivèrent enfin au bout de ce couloir/coursive de pierre. Ou tout du moins à une bifurcation vers la droite leur masquant enfin la salle en contrebas. Ils durent la suivre dans l’obscurité sur plusieurs mètres, jusqu’à arriver dans une salle plus vaste. Hélas, ici, la présence des âmes folles ne suffisait pas à garantir un éclairage suffisant : il faisait profondément obscur, et ils n’avaient plus de murs de part et d’autre pour pouvoir servir d’appuis. Les deux humains du groupe ne voyaient absolument rien. Et Kiyoheïki guère plus que sa faible lueur de casque ne le laissait entrevoir, s’il l’avait laissé découverte. C’est-à-dire pas assez pour se faire une idée concrète de la salle où ils étaient désormais. Seule Yliria y voyait, finalement. C’était une salle ancienne, en longueur, même si elle faisait quand même plus de trois mètres de large, qui devait servir de salle d’embaumement. Des outils antiques et bandelettes de lin imprégnées l’attestaient, ainsi que plusieurs dalles servant de couchage aux morts elfes. Aucun cadavre n’avait été abandonné là, heureusement. Mais dans le fond de la salle, elle-seule put également voir un danger imminent : Un être se tenait là dans l’ombre, droite silhouette humanoïde aux membres allongés, haute et inquiétante. Deux têtes surmontaient ce corps pétri de difformités écœurantes. Une goule à deux têtes leur barrait la route, peut-être pas encore consciente qu’elle avait pu être observée par l’un d’eux, immobile et silencieuse.



Image



[HJ :

XP : à la fin de la situation]

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Yliria
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Re: Les Ruines de Nayssan

Message par Yliria » sam. 3 avr. 2021 02:19

<< Précédemment

A ma question, Tobias répondit par une autre, arguant qu'il ne connaissait pas plus que cela les deux Treize impliqués, mais espérant gagner quelques informations. Il nomma magie noire ce que faisait ceux possédant des fluides d'obscurité et le terme avait quelque chose d'assez péjoratif sans que je sache pourquoi. Lui voulait savoir si la nécromancie y était lié et je hochai la tête, parlant doucement pour ne pas faire de bruit.

- Les nécromanciens utilisent la magie d'obscurité, qui est fondamentalement opposée à la magie de lumière. De ce que j'en sais leurs créations sont souvent vulnérables à la clarté, magique ou non.

- Nous semblons également vulnérables à cette magie ténébreuse...

Je dodelinai de la tête, incertaine de ma réponse. Oui l'ombre était l'opposé de la lumière et je savais que, tout comme certains aspects de la magie de lumière étaient tournés vers l'affrontement des ombres et des morts que la nécromancie relevait, la magie d'obscurité faisait de même envers la clarté. Mais la magie affectait tout le monde, peu importaient les fluides de celui subissant un sort, ou l'absence même de fluide dans un corps, alors dire que nous étions plus vulnérables que d'autres... Nous étions à la fois mieux armés pour lutter contre cette magie, mais plus à même d'en subir certains aspects néfastes, c'était certain. Moi exceptée, notre groupe risquait d'en pâtir et je fronçai les sourcils un instant, me demandant ce qu'était finalement ce brouillard. Si ça avait été de la magie d'ombre, je n'en aurai tout simplement pas ressentis les effets grâce à ma cape... Mais expliquer tout cela au beau milieu d'une nécropole probablement remplie de morts attendant notre passage n'était probablement pas la meilleure façon d'utiliser notre temps, aussi n'ajoutai-je rien de plus qu'un regard entendu à Tobias. Autant qu'il soit méfiant, cela ne pourrait que l'aider pour la suite, quitte à lui exprimer ma pensée à un moment plus opportun. Au final, il en appris plus que moi avant qu'on ne reprenne notre avancée, à ma plus grande frustration.

Notre groupe prit finalement la direction du couloir de droite après avoir ouvert une lourde porte en bois. Aussitôt, un escalier nous apparut et nous l'empruntâmes, remontant quelque peu. Je sentis une légère amélioration en ce qui concernait les nausées et vertiges qui m'assaillaient depuis que nous étions entrés dans cet endroit. Plus nous descendions, plus c'était fort et le fait de remonter par cet escalier allégeait quelque peu mes maux, ce qui était bienvenu. Rien n'avait disparu, mais je sentais mon esprit être un peu plus clairvoyant qu'auparavant. Était-ce lié à ce rituel ou bien était-ce une sorte de défense supplémentaire installée ici par les Treize pour se prémunir d'une probable attaque ? Découvrir les tenants et aboutissants de tout cela nous donnerait peut-être la réponse. Le rituel nous restait inconnu et mieux valait nous hâter de l'empêcher.

Suivant l'escalier, un étroit et obscur couloir s'enfonçait dans les ténèbres. Je pouvais sans mal voir mes compagnons se tenir aux parois, incapable de voir plus loin que leurs pieds et remerciais intérieurement ma vue d'être aussi peu affectée par l'obscurité. Il y avait au moins un bon côté à avoir une ascendance shaakt. J'aperçus ensuite des ouvertures sur le côté et jetai un œil, retenant de justesse un juron en voyant une salle en contrebas. Éclairée par les lueurs vertes qui tapissaient le sol, elle était emplie de créatures sans aucun doute liées à la nécromancie. Une grande créature ressemblant à un mille patte, mais faite d'ossements, se dressait là, fixant la porte par laquelle nous aurions pu arriver en prenant le chemin central. Derrière, deux colosses d'os et de roches précédant toute une myriades de goules et de squelettes et un être qui me laissait une bien plus mauvaise impression que le myriapode ou les géant de roche. Engoncé dans une armure lourde, ses os luisaient de la même lueur verdâtre que les âmes qui s'agglutinaient au sol. Son crâne semblait coiffé d'un genre de couronne et je me demandais brièvement si c'était un ancien roi ou quelque chose comme ça. Je posai vivement ma main sur ma rapière lorsqu'il sembla lever le regard dans notre direction, mais rien ne se passa et il resta immobile, fixant le passage que nous aurions pu prendre.

Je déglutis en ne perdant pas de vue le spectacle qui restait immobile en contrebas. Et dire que j'avais proposé de foncer là, tête baissée. Qu'ils soient prévenus ou non de notre arrivée ne changeait rien, les deux nécromants étaient préparés et il nous fallait rester prudent avant tout. Je commençai finalement à entrevoir la difficulté qu'allait être cette tâche. Ces types n'étaient pas n'importe qui et si j'avais sans effort massacré quelques mort au-dessus avant d'entrer, le reste de notre mission risquait fort d'être plus difficile. J'inspirai malgré les odeurs fétides qui embaumaient l'air et me secouai intérieurement. Fini de faire dans la demi-mesure à présent. J'allais conserver ma magie pour les cas d'urgence, mais pas question d'y aller doucement. Les morts que nous avions terrassés m'avaient presque confortée dans l'idée que cela n'allait pas être trop difficile. J'étais presque reconnaissante d'avoir pu apercevoir cette salle, c'était une claque dont j'avais besoin.

Sans plus nous attarder, nous reprîmes silencieusement notre progression pour arriver dans une vaste salle où l'obscurité semblait encore plus forte. Elle semblait s'étirer en longueur et contenant d'étranges outils et morceaux de lin abandonnés sur des dalles en pierre vides de tout squelette, heureusement. Soulagement qui fut de courte durée lorsque j'aperçus, au fond de la salle, une créature élancée et immobile. Je ralentis le pas et portai la main à ma rapière en détaillant l'absurdité que je voyais. Deux têtes, quatre bras, un corps visiblement modifié au vu de sa hauteur et de la longueur inhabituelle de ses membres. Elle restait immobile et j'étais persuadée qu'aucun de mes compagnons ne l'avait vu pour le moment. Je chuchotai à leur attention, sans me retourner, ne voulant pas perdre la chose de vue.

- Quelque chose devant, à dix mètres environ. Un genre de goule. Quatre bras, deux têtes, queue à l'arrière, environ deux mètres de haut. Elle nous a probablement vu.

Je jetai de furtifs coups d’œil sur les côtés. La salle était assez large tout de même et vu la physionomie de la créature, je l'imaginais rapide. Le fait qu'elle ait une queue me semblait bizarre. Peut-être pour un meilleur équilibre ? Plus je la fixai et plus je me sentais mal à l'aise. Cette chose, quoiqu'elle puisse être, était dangereuse et je raffermis à nouveau ma main sur la poignée de Stelarhyss. Il fallait s'en débarrasser au plus vite. Et les autres qui ne pouvaient pas la voir. Merde... Merde, merde, merde. J'avais affronté des banshee et des goules, de puissants guerrier ramenés à la vie et même un golem de chair de plus de deux mètres, mais ce truc mettait mon instinct en alerte plus que le reste. Il fallait s'en débarrasser au plus vite. Et comme j'étais la seule à le voir... j'inspirai doucement, expirai de la même façon, avant de m'adresser aux autres, fixant toujours la créature.

- Je vais attirer son attention puisque je la vois. Suivez-moi en gardant un peu de distance. Si ça se passe bien, on l'encerclera et on aura plus de facilité à s'en occuper.

Et si ça se passait mal... Je préférai ne pas y penser. Je chuchotai finalement

- Soyez prudents.

(Et c'est toi qui dis ça!)

(Gnagnagna ! J'y vais ! Souhaite-moi...)

(Que dalle ! Reste en vie c'est tout!)


(Oui chef!)

Ne retenant pas un presque rire nerveux en entendant Alyah grogner de manière frustrée, je m'élançai vers la créature qui, ayant sûrement remarqué mon manège, me fonça dessus. Elle était rapide cette saleté en plus. En quelques secondes, elle fila vers moi et réduisis la distance. Je m'arrêtai et me campai sur mes jambes, bouclier levé, pour observer ses mouvements. Il fallait que j'utilise son attaque contre elle, que je me dérobe à son assaut pour que les autres aient le champ libre pour la transformer en un tas de chair enfin morte. Je me concentrai et serrai les dents. Il fallait que ça passe.
***

HRp : Avance vers la créature au tour 1 puis au tour 2 : Utilisation de la cc "dérobade" rang 3 pour éviter l'attaque et passer dans le dos de la grosse goule moche qui pue visuellement et olfactivement

Byrnisson
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Re: Les Ruines de Nayssan

Message par Byrnisson » sam. 3 avr. 2021 13:05

Chapitre V - Suite [Précédemment]

Une fois accordés sur la direction à prendre, nous nous dirigeons vers la prochaine salle. Chemin faisant, Yliria anticipe l’affrontement à venir en nous invitant à partager les informations dont nous disposons sur nos adversaires. Je resasse les tréfonds de ma mémoire, mais seules des généralités me reviennent. Herle Krishok et Gadory, deux parmi treize noms de terreur formant l’état-major de la reine noire, Oaxaca. Je sais à présent qu’ils sont aussi nécromanciens, c’est-à-dire utilisateurs d’une sombre magie. Je profite de la question posée par Yliria pour tenter d’éclaircir un peu ce sujet.

« Je n’en sais malheureusement que peu sur les deux personnages que nous devrons affronter, guère plus que ce que la créature d’ombre nous a dit. Cette magie qu’utilisent les nécromants, la magie noire, dirait le profane que je suis, mettrait-elle en œuvre des fluides … – j’hésite, me sentant sur le point de formuler une hypothèse grotesque – opposés aux nôtres ?».

Yliria confirme mon hypothèse dans un chuchotement :

« Les nécromanciens utilisent la magie d'obscurité, qui est fondamentalement opposée à la magie de lumière. De ce que j'en sais leurs créations sont souvent vulnérables à la clarté, magique ou non. »

Sa réponse me laisse songeur. Si la magie de lumière qu’Yliria, le sergent et moi-même maîtrisons à un effet néfaste sur leur création. Il est fort probable que la magie de ténèbres puisse avoir des effets décuplés à notre encontre. Mon regard s’attarde sur une lueur virevoltant sournoisement à quelques pas puis je lâche :

« Nous semblons également vulnérables à cette magie ténébreuse... ».

Yliria se contente d’acquiescer tandis que nous atteignons la salle au triple choix de direction. Comme convenu, nous empruntons la voie de droite, scellée par une porte massive en bois. Le couloir se mue en un escalier qui nous conduit à un niveau supérieur, quasiment déserté par les lueurs. La nausée causée par ces dernières s'estompe; j’accueille ce répit avec soulagement. Nous avançons avec prudence en longeant les parois de couloirs sinueux et en nous fiant à la vision aiguisée d’Yliria qui s’avère être un atout indéniable pour évoluer discrètement dans ces ruines. Au passage d’une coursive, plusieurs ouvertures nous révèlent une salle remplie de lueurs vertes. Il s’agit probablement de celle que nous aurions traversée en empruntant la porte du milieu. Baignée de lumière, la salle nous révèle un monstrueux comité d’accueil, littéralement. En bas, une multitude de créatures probablement animées par la magie ténébreuse. Partagé entre la curiosité et le dégout, mon regard valse de l’une à l’autre, sans jamais s’y attarder, de peur de succomber à de violentes nausées. L’allure redoutable et parfois grotesque de cette horde témoigne de l’imagination débordante et de l’ingéniosité malsaine qui anime leurs créateurs. En témoigne deux puissants golgoth composés d’un agglomérat d’ossements terriblement épais qui se détachent de la scène. Les colosses encadrent une créature longiligne dont la tête est dotée de mandibules aiguisées. Cette colonne osseuse est encadrée d’innombrables guibolles, à la manière d’un mille pattes.

(Une créature puissance et véloce... probablement plus dangereuse que ses gardes du corps géants).

Au fond de la salle, supervisant les mortels occupants de la salle de ses orbites vides, se dresse un être humanoïde enveloppé d’une épaisse cuirasse métallique aux reflets antiques. Ce champion irradie une lueur semblable à celles qui peuplent les ruines. J’en déduis que ces lueurs et cet être sont liés ; probablement par une même magie. Ainsi, ce champion funeste est-il peut-être un ancien capitaine, prince ou roi des elfes que les nécromants sont en train de ramener à la vie. En digne chef des troupes qui l’entourent, le champion inspecte les alentours du regard, guettant probablement notre arrivée.

(Le sacrifice de mes compagnons n’était pas vain. Il nous aura évité de nous confronter à cette invincible légion).

Nous continuons sur le chemin qui, en tout logique, nous conduira discrètement à la salle du rituel. Nous débouchons sur une salle plus vaste, si j’en crois le son plus mat de nos pas sur le sol, mais de nouveau plongée dans la pénombre. En dépit de cette ambiance oppressante, j’avance sereinement à la suite de notre groupe, toujours guidé par la seule vision d’Yliria. La scène que nous avons aperçue dans la salle précédente me laisse en effet présager que nous avons évité le pire. J’avance donc résolument dans les ténèbres laissant mes fluides lumineux se diffuser librement dans mon corps en stimulant mon optimisme. Un infime murmure d’Yliria parvient alors jusqu’à moi.

« Quelque chose devant, à dix mètres environ. Un genre de goule. Quatre bras, deux têtes, queue à l'arrière, environ deux mètres de haut. Elle nous a probablement vu. »

Elle nous conseille de la suivre à distance pendant qu’elle attire la créature, puis que nous tentions de l’encercler afin de maximiser nos chances de la vaincre. Toujours sous l’influence apaisante de mes fluides lumineux, j’accueille la nouvelle calmement et porte la main sur la garde de mon épée. Les pas feutrés d’Yliria s’éloignent de quelques mètres et le sergent découvre son couvre-chef, lequel projette suffisamment de lumière pour esquisser l’odieuse créature qui nous fait face. Une silhouette à la peau diaphane, au corps élancé et doté de quatre bras se précipite à la rencontre d’Yliria. Cette dernière amorce un mouvement d’esquive complexe pour se substituer à une éventuelle attaque.

Ayant moi-même parcouru les quelques mètres qui nous séparent du monstre, je dégaine mon épée et prépare un assaut. Je réalise que notre adversaire possède également deux têtes. C’est suffisant pour gérer une prise en tenaille, telle que nous l’envisagions. J’ai beau me creuser la tête, aucune autre stratégie ne me vient à l’esprit.

(Voyons déjà comment elle réagit à une première attaque, il sera toujours temps d’adapter notre formation ensuite).

((HRP : un coup d’épée tout simple))


Suite
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Jorus Kayne
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Re: Les Ruines de Nayssan

Message par Jorus Kayne » sam. 3 avr. 2021 16:03

Nous sommes tous d’accord pour prendre le chemin le plus sûr pour la réussite de notre plan et Yliria nous demande si nous avons des informations utiles concernant les nécromants. Malheureusement ou heureusement, je n’ai jamais eu le besoin de m’y intéresser de près ou de loin à ces êtres maniant une magique morbide. Je hoche négativement de la tête et attends de voir si mes autres camarades ont quelque chose à dire à ce sujet. Tobias n’en sait pas plus, mais il soupçonne que les créatures que nous avons vues, sont issues d’une magie des fluides sombres.

(Moi qui ne suis pas un grand fan de la magie !)

Yliria confirme cette hypothèse et va plus loin en affirmant que la lumière semble être le leur point faible, magique ou non. Ce a quoi mon confrère humain met le doigt sur leur faiblesse actuelle à la magie ténébreuse avant de reprendre la route.

Le chemin que nous empruntons nous emmène dans une vaste salle avec des monuments funèbres. Cet endroit semble fidèle à ce que nous pourrions attendre d’un lieu où la mort empeste. Pas celle où l’on peut sentir tripes et viscères, baignant dans un jus de sang fraichement déposé au sol. Non. La mort lente, de celle où les êtres sont figés pour l’éternité, ressassant leurs pires doutes, craintes et remords, se torturant l’esprit jusqu’à ce qu’il n’y ait d’esprit qu’un être errant sans but, remplacé par une léthargique agonie.

(Chiant à en mourir !)

Nous passons par la porte de droite qui nous conduit à un escalier, grimpant dans les hauteurs où les ombres nous ouvrent leurs bras. A cause de l’obscurité, notre ascension est difficile mais grâce à Yliria en tête, nous avançons sans heurt. Sur la gauche, part de bribes ouvertures, nous remarquons que nous sommes sur une coursive au-dessus d’une vaste salle et les étranges lueurs vertes, qui traversent le sol jusqu’à l’air libre. Ces mêmes émanations verdâtres nous permettent de voir de monstrueuses créatures. Le squelette d’une sorte de gros serpent avec une multitude de pattes, long de plusieurs mètres et où au bout duquel un crâne, munis de mandibules qui feraient passer les crocs d’un loup pour des dents de lapin, scrute l’entrée par laquelle j’estime que nous aurions dû passer.

(Un serpent avec des pattes ? C’est nouveau ça ! Pourquoi pas une poule géante et on pourrait appeler ça une autruche ?)

Cependant il n’est pas seul, car des squelettes fondus dans un bloc de roche de forme humaine sont également présents. En plus d’être particulièrement désagréable à regarder, ces choses ont eu la mauvaise idée d’être vivantes. Un énorme squelette de serpent ou de truc avec pleins de pattes et des blocs de roches aux traits de squelettes, vivants ! Pourtant, ces choses ne me glacent pas autant le sang que l’être qui attire mon attention. Le visage squelettique blanc et transparent à la fois, munie d’une armure lourde à faire pâlir les plus grands guerriers de Yuimen. Goules et squelettes rampent à ses pieds et lorsqu’il me semble nous regarder, par réflexe mon corps imite la célèbre technique du lapin qui vient d’entendre un bruit suspect. Tout mon être se fige et mon cœur manque un battement. Je m’interdis tous mouvements qui pourraient nous trahir, jusqu’à ce qu’il détourne le regard.

(Peu importe le coût de nos questions, ma seconde marque vaut à elle seule son prix !)

Nous poursuivons notre route, où les âmes folles qui nous éclairaient jusque-là ne sont plus et l’obscurité devient totale. Inlassablement, nous progressons. L’absence de lumière pour nous guider aura eu le mérite de ne pas avoir dévoilé notre présence. Le pire serait qu’une créature nous barre la route…et d’ailleurs le cas. Yliria nous prévient de la présence d’une présence étrange sur notre chemin. Un type de goule d’après elle. Deux mètres de haut avec quatre bras, deux têtes et une queue. Selon elle, la créature nous a probablement vus. Ce qui implique qu’elle voit dans le noir.

(Deux têtes ? Et si l’une n’est pas d’accord avec l’autre ?)

(Elles tournent en rond, c’est la goule qui se mord la queue !)

(Haha ! En plus quatre bras. Elle peut se gratter les fesses, faire le poirier…)

(…manger ses ongles et se curer le nez en même temps !)

(Dingue !)
(Dingue !)

"Je vais attirer son attention puisque je la vois. Suivez-moi en gardant un peu de distance. Si ça se passe bien, on l'encerclera et on aura plus de facilité à s'en occuper." Chuchote Yliria tout bas, qui a visiblement un plan en tête, avant de finir par un "Soyez prudents."

Un nouvel adversaire et une nouvelle opportunité d’essayer ma frappe mortelle.

(Une opportunité de rien du tout oui ! T’as faillit y rester la dernière fois !)

(Nous allons affronter deux des treize, s’il m’est possible d’apprendre à tuer au premier coup il est préférable de tout tenter !)

(Toi, tuer un des treize en une fois ? Tu es sérieux ? Et rappel-toi ce qui a été dit, en tuer un renforcera l’autre ! Et puis ce truc à quatre bras ! Il ou elle peut vous attraper tous à la gorge et danser la gigue ensuite !)

Je médite sur ces propos et alors que les pas d’Yliria s’éloignent de nous, Kiyoheiki fait apparaître une faible lumière qui nous permet de voir notre adversaire et le mouvement agile de ma supérieure de l’Opale. Attirant l’attention de la créature, encore plus hideuse vue de près, observant les mouvements de la créature elle attend le dernier moment pour se dérober à son attaque. Passant dans son dos, nous nous rapprochons du sans angle-mort pour l’encercler. C’est un bon moment pour faire une nouvelle tentative de frappe mortelle. Non Ysolde a raison, je me suis lamentablement planter la dernière fois. Avant cela, je dois apprendre à frapper non pas correctement, mais efficacement. Le semi-chaakt devant moi, je le laisse allez droit pour frapper, tandis que je m’oriente sur la gauche pour agir sans nous gêner mutuellement. Au lieu de me focaliser sur ma frappe, je me concentre sur mon déplacement aussi furtif que possible dans le champ d’action visible jusqu'à la créature.

(D’ailleurs il y en a une ou deux de créatures ?)

Laissant le soin à Kiyoehiki de frapper avant moi, j’agis en observant les mouvements de ses bras, ses quatre bras. Cependant nous sommes assez nombreux pour qu’une ouverture se fasse et que je puisse m’approcher assez près pour frapper la gorge la plus proche de moi. Jusque-là, c’est le seul point qui ait marché avec les morts-vivants précédents ! Cependant je ne peux me permettre d'échouer à cette tâche. Si l'alerte est donnée, nous manquerons un important effet de surprise. Je mobilise donc mon énergie dans mon bras pour frapper avec la vivacité du serpent et m'aider à atteindre avec précision ma cible.
Utilisation de la capacité de combat :
Frappe du Serpent Avec une agilité du poignet qui prend au dépourvu son adversaire, le combattant à une chance de tromper la garde de son adversaire. Dégâts physiques classiques.
Rang 3 : +15 au jet de touche

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Kiyoheiki
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Re: Les Ruines de Nayssan

Message par Kiyoheiki » dim. 4 avr. 2021 05:05

~Auparavant~

~21~

Nous optons pour la voie de droite, Yliria demandant si nous avions d'autres informations au sujet de ceux que nous allions affronter. Je me contente d'un bref mouvement de tête négatif. Je n'ai jamais eu affaire aux nécromanciens au service de la Dame Sombre, ni à leur créations. Restant sur mes gardes, je ne prête qu'une attention réduite à la conversation que la jeune femme et le capitaine Arthès ont au sujet des fluides d'ombre. La porte choisie révèle un escalier grimpant vers les hauteurs. Je fronce brièvement les sourcils, me demandant si l'entité qui nous a marqué nous a menti et nous renvoie vers la surface. Mais non, l'escalier est plus court et sombre. Très sombre. Sans la pierre de mon casque, il me faudrait me fier à ma magie pour y voir quelque chose. Nos pas nous font parvenir à une sorte de couloir. Non, les béances donnant sur la salle en-dessous indiquent plutôt qu'il s'agit d'une coursive. À travers elles, les lueurs vertes sont perceptibles et je me rends compte qu'elles le sont bien moins à cette hauteur. Je suppose qu'elles sont en lien étroit avec le rituel en cours et donc plus concentrées au niveau de la salle du même nom.

Instinctivement, je masque de ma main libre la pierre de mon casque pour jeter un oeil à la pièce surplombée. Je ressens un lent frisson me dévaler l'échine à ce que j'observe. Une poignée de créatures se trouve là, leur attention tournée vers le couloir que nous aurions pu emprunter. La plus grande de ces choses ressemble affreusement à la sentinelle d'ossements qui a dévasté les survivants de l'arène d'Omyre, un crâne vaguement humanoïde mais une mandibule insectoïde, une colonne vertébrale semblable à celle d'un serpent, mais dont les côtes font office de pattes sur toute sa longueur. Peut-être trois mètres de longs voire davantage. À ses côtés, un duo de squelettes enchâssés dans un minéral sombre, immobiles au milieu de mort-vivants moins impressionnants. Comme des combattants d'élite entourés de soldats de base.

Mon attention est attirée par le plus énigmatique de tous, car d'aspect moins monstrueux que le reste mais étonnamment bien plus effrayant. L'entité possède des similitudes avec les âmes tournant en contrebas, se tenant fièrement dans une lourde armure au milieu du reste. Son allure et son faciès détournent brièvement mes pensées vers un autre individu. Il a comme une aura forte, semblable à celle d'un meneur. Se pourrait-il qu'il soit lié à ces elfes du passé que les nécromanciens tentent de faire se relever en légion docile ? Si ce combattant possède encore quelque sentience, qu'ont donc pu promettre les nécromants pour qu'il les serve ? Ou ont-ils usé de quelque sort pour le soumettre à leur pouvoir ? Je retiens mon souffle tandis que son regard se lève brièvement vers notre position, mais impossible de savoir s'il nous a aperçu ou pas.

Nous poursuivons notre chemin, la salle finissant masquée à notre vue quand il nous faut tourner sur la droite. La pénombre d'une grande salle nous accueille, et je tends l'oreille en quête du moindre signe de non-vie. Ma main demeure prudemment sur la pierre de mon casque, ne laissant filtrer que le minimum de luminosité. Assez toutefois pour deviner une dalle proche et quelques outils dessus. Je m'immobilise dès que la voix d'Yliria me parvient, nous avertissant de la présence d'une sorte de goule à une dizaine de mètres devant nous. Deux mètres de haut, quatre bras, deux têtes et une queue. Le plan de la jeune femme est simple et direct : elle attire son attention, nous la suivons et tentons de l'encercler une fois la diversion effectuée. J'acquiesce brièvement et la laisse prendre les devants.

Nous prenons sa suite quelques instants après, et j'abaisse la main pour laisser ma pierre éclairer l'adversaire. La jeune femme avait raison, au détail près qu'il s'agit de têtes siamoises, l'une devant l'autre derrière. La prendre par surprise va être compliqué, mais son anatomie m'offre une opportunité. D'un coup de la hampe de mon arme, je peux frapper leurs deux tempes d'un coup. Je mise sur la distraction fournie par la jeune femme ainsi que mon allonge et m'avance, décidé à frapper le point identifié. Il nous faut neutraliser cette créature avant qu'elle puisse donner l'alerte d'une manière ou d'une autre.

~Suite~


- Suit Yliria puis Utilisation de "36 chandelles" rang 3 sur la grande bête.

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Cromax
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Re: Les Ruines de Nayssan

Message par Cromax » lun. 5 avr. 2021 14:54

La Fin d’une Ere
(Mission « Mer Verte » (Yliria, Kiyoheiki, Jorus, Tobias))




Et le combat commença, irrémédiablement. Le choc allait être rude, les risques réels. Une telle créature n’était pas à prendre à la légère, et le surnombre de ses assaillants ne semblait pas spécialement la gêner. Première à avancer, comme éclaireuse consciente du danger, Yliria ne tarda pas à être rejointe par la goule, qui déboula vers elle à toute vitesse, galopant sur ses jambes musclées en braillant un son sec qu’on eut dit directement provenu des Enfers. La créature arma ses deux bras de gauche pour frapper la semi-shaakt, qui se déroba prestement à son attaque, se retrouvant dans le dos de la créature avec agilité… mais face à sa seconde tête, qui la regarda avec hargne.

Suivirent les trois autres aventuriers, qui s’approchèrent à leur tour dans l’obscurité totale aux suites des pas d’Yliria. La lumière pâle offerte par le casque de Kiyoheïki suffisait à percevoir à quelques mètres alentours, aussi eurent-ils la surprise de voir la créature dans toute son horreur juste avant de la frapper. Cela sembla désorienter Tobias, qui manqua son coup d’épée, l’arme passant sur le côté de la bête sans l’inquiéter.

Preste, Jorus arma à son tour son coup, qui vint rapidement vers la tête qui lui faisait face. Une attaque qui sembla surprendre la créature, ne s’attendant sans doute pas à être assaillie si agilement par des êtres si primaires. L’efficacité de Jorus n’était plus à prouver : sa dague glacée perfora la gorge du mort-vivant immonde, arrachant celle-ci sur toute sa longueur avec une violence terrible. Un sang noirâtre en sortit, éclaboussant tous ceux qui lui faisaient face, et elle porta une main à sa gorge salement blessée. Très salement. La tête dodelinait, et le sang noirâtre continuait de se déverser avec force. La blessure, déjà très grave, allait encore s’aggraver prochainement…

Le milicien d’Ynorie arriva alors et plaça à son tour un coup de la hampe de son arme vers le monstre bicéphale. À cause de l’efficacité de Jorus, peut-être, le coup passa juste au-dessus de la tête dodelinante, sans toucher la seconde. Un échec qu’on pouvait imputer à l’obscurité ambiante, à l’apparence immonde de la bête, ou à une hâte trop pressante d’en finir avec elle…

Mais déjà, la suite du combat allait sonner…



[HJ : Si vous avez tous RP d'ici jeudi, vous aurez une màj supplémentaire. Sinon, ça ira à dimanche.

XP : à la fin de la situation.]

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Yliria
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Re: Les Ruines de Nayssan

Message par Yliria » lun. 5 avr. 2021 18:13

<< Précédemment

Galopant sur ses deux jambes, la créature fusa vers moi, un son terrible quittant sa gorge. Je perçus suffisamment tôt le mouvement des muscles de ses bras de gauche et me fendit aussitôt sur le côté, passant sous son attaque pour me redresser dans son dos, fixant la seconde tête qui, elle, ne m'avait pas perdu de vue. Tout se déroulait bien pour le moment. J'entendis plus que je ne vis le son caractéristique de la chair qui s'ouvre pour laisser échapper le fluide vital. Un des bras de la créature remonta vers la gorge de la tête que je ne pouvais voir. Elle était touchée. Impossible pour moi de dire à quel point, mais je vis par contre l'arme du sergent frôler la seconde tête et grinçai des dents. Ce n'était pas passé loin !

Profitant de la blessure et de l'encerclement subis par le monstre, j'armai mon bras. Un pied en arrière me servant d'appui, je mis toute ma force pour m'élancer en avant, Stelarhyss prête à transpercer cette abomination. Ce n'était pas le moment de faire dans la demi-mesure, il fallait en finir au plus vite. Je visai son dos, parce que si cette chose saignait comme le bruit l'indiquait, c'est qu'elle avait un cœur. Et en le transperçant, j'espérai en finir avec cette goule sortie d'un cauchemar.

***

HRp : Lancement de la cc "Estoc droit" rang 3 (+3 au jet de dégâts)
Bonus supplémentaires actifs :
  • +15 au jet de touche suite à la cc Dérobade du tour précédent
  • +10 au jet de touche via l'incrustation de rune sur l'arme équipée
  • -20 au jet de touche adverse via le bouclier

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Jorus Kayne
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Re: Les Ruines de Nayssan

Message par Jorus Kayne » mar. 6 avr. 2021 15:13

Filant avec l’espoir d’en finir rapidement avec cette monstruosité et usant de la pénombre, autant que du surnombre, ma lame touche la gorge avec une efficacité quasi mortelle sur toute la longueur de la gorge. Un flot noir, ou en tout cas plus sombre que le sang rouge habituel, vient nous éclabousser. C’est immonde, particulièrement répugnant même, mais je manque de peu de m’en faire tâcher les dents tant ma réussite est une satisfaction pour moi. Plus encore que la blessure visiblement grave que j’ai provoquée, savoir qu’elle va bientôt s’empirer accroît mon amour-propre. La créature use d’ailleurs d’une de ses mains pour tenter d’endiguer le flot sanglant, accaparant ainsi une main qui sera une gêne en moins pour nous.

Si la manœuvre d’Yliria semble avoir été un acteur de ma réussite, ce n’est pas le cas de tous à l’image de l’arme de Kiyoehiki qui manque de peu sa cible. Je ne discerne pas Tobias, ni la réaction de la semi-elfe dans l’ombre de la monstruosité. Si mes camarades ne finissent pas le travail, les effets de ma lame de glace mettront un terme à sa vie d’un moment à un autre. Il ne reste donc plus qu’une seconde gorge à s’occuper. Revenant un instant sur mes appuis après mon coup, je réitère la même attaque en gorgeant mon bras d’énergie pour atteindre la gorge opposée.

(Finalement, ce petit tour dans les tréfonds du Naora aura été particulièrement bénéfique !)
Utilisation de la capacité de combat :
Frappe du Serpent Avec une agilité du poignet qui prend au dépourvu son adversaire, le combattant à une chance de tromper la garde de son adversaire. Dégâts physiques classiques.
Rang 3 : +15 au jet de touche

Byrnisson
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Re: Les Ruines de Nayssan

Message par Byrnisson » mer. 7 avr. 2021 23:52

Chapitre V - suite - [Précédemment ici ]

La goule à deux têtes nous braille un cri inaudible tandis qu’une pluie de coups s’abat en sa direction. Mon épée, lancée à pleine force la manque largement, sans qu’elle n’ait besoin d’esquisser le moindre geste. Je vois ensuite Jorus décocher un coup de dague précis, qui lui entaille sérieusement la gorge ; enfin, l’une d’entre elle. La créature plaque désespérément sa main sur la plaie, espérant entraver l’écoulement noir et répugnant qui s’en échappe. Bien que sérieusement amochée, elle trouve encore suffisamment d’énergie pour esquiver l’attaque de Kiyoheiki.

La goule acculée, mon instinct m’intime d’asséner sans plus attendre un second coup à la bête dans l’espoir de la neutralisé. L’échec de ma première attaque réfrène néanmoins mes pulsions. En dosant trop fortement mon attaque, j’ai immanquablement manqué de précision, ce qui m’a valu un échec. J’inspire profondément, faisant abstraction de l’agitation autour de moi et exécute plusieurs pas de placement, en changeant sensiblement ma garde. J’adopte machinalement une posture enseignée par l’instructeur Reylin au cours de mes longs mois passées à l’académie. Une suite de manœuvres d’escrime peu puissantes mais précises que je n’avais jamais réussi à amorcer, trop empoté que j’étais à l’époque. Je n’ai qu’un vague souvenir de ces leçons trop lointaines, moins vague lorsque je me remémore les bleus récoltés à l’occasion. Je tâche au moins d’appliquer quelques préceptes qui me reviennent à l’esprit. Un poignet plus lâche, pour mieux accompagner mes gestes. Observer l’ennemis, attendre le moment opportun plutôt que forcer la garde de l’ennemis. Moins d’entrain dans la frappe, plus de précision. Les phrases tournent dans ma tête tandis que je m’applique à en décliner les principes à la volée. Je tente de repérer une faille, une lenteur dans les mouvements de la bête et pointe ma lame dans sa direction espérant que mon changement de posture me permettra de faire mouche plus facilement.

(Au pire, celà m’évitera de passer pour un lourdaud.)

((HRP : un coup d’épée sur la goule + Enclenchement de la phase de découverte pour l’apprentissage de la posture Adresse de guerre))

Suite
Modifié en dernier par Byrnisson le lun. 5 juil. 2021 19:13, modifié 2 fois.

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Kiyoheiki
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Re: Les Ruines de Nayssan

Message par Kiyoheiki » jeu. 8 avr. 2021 00:44

~Auparavant~

~22~

Le groupe fait face à la créature en suivant les indications prévues. Au son produit, je devine ladite bête se ruer vers Yliria en accompagnant son mouvement d'un cri que j'espère inaudible pour les autres entités en bas. La distraction fonctionne, nous permettant d'approcher. Mon casque révèle la forme de la créature dans toute son atroce forme juste avant que nos attaques respectives fusent. J'arme mon bras, visant la tempe de l'ennemi, mais un vif coup devance le mien. La dague du ser Kayne frappe avec précision la gorge du grand être, causant une gerbe de sang noirâtre et nauséabond. L'une des quatre main se pose dessus, laissant penser que le non-mort ressent encore la douleur dans son corps pâle et dérangeant.

La tête visée dodeline, évitant accidentellement le coup que je lui porte. Ma langue claque d'elle-même tandis que fait un rapide moulinet de mon arme, profitant du mouvement pour changer mes appuis dessus. Encerclée, la chose n'a que peu de possibilités d'esquiver ou de riposter aux prochains coups portés. J'effectue un pas en arrière pour me replacer puis pose fermement mon pied droit un peu plus en avant afin de porter mon poids, prenant la décision de gêner l'un des possibles moyens de contre-attaque. Ma lame en croissant est dirigée devant moi, et je porte un coup direct de ma longue arme vers l'épaule inférieure gauche de l'entité. Au mieux je neutraliserai l'un de ses membres en le blessant, ou elle s'en servira pour parer le coup et ne pourra pas l'employer contre l'un de mes compagnons. Et dans le pire des cas, la menace de mon Fang Bian Chan la distraira peut-être assez pour lui faire ouvrir sa garde aux assauts des autres.

~Suite~
- Attaque simple contre l'épaule inférieure gauche de la bête.

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Cromax
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Re: Les Ruines de Nayssan

Message par Cromax » jeu. 8 avr. 2021 15:22

La Fin d’une Ere
(Mission « Mer Verte » (Yliria, Kiyoheiki, Jorus, Tobias))




La goule, agacée par ces moucherons qui lui tournaient autour, tenta cette fois d’attaquer Yliria d’un coup de queue, utilisé tel un fouet. Même si la vision ne gênait pas son coup, puisque sa seconde tête indemne lorgnait la jeune semi-elfe avec fureur, la queue passa à côté de son rôle, glissant juste contre les écailles de l’armure de la future Aurore Ardente sans lui causer le moindre mal, autre qu’une désagréable sensation de s’être fait frôler par cette horreur.

Aussitôt, l’arme si spéciale du milicien d’Ynorie frappa à son tour, un coup qui percuta l’épaule de la lame de son Fang Bian Chan, causant une blessure rude et grave à son adversaire mort-vivant, sans l’incapaciter pour autant. L’épée du Capitaine temporaire Arthès ripa sans causer de blessure sur la peau épaisse de la créature, quant à elle. Elle semblait vive et preste à éviter les coups mortels et handicapants. Rapide et intelligente. Et ce malgré sa tête pendouillant à la gorge tranchée.

S’en vint alors la frappe du héros qui avait pu égorger la bête. Jorus arma sa dague glacée et… échoua cette fois dans sa manœuvre. La gorge opposée était, comme son nom l’indiquait, un peu trop opposée à sa position, apparemment. La goule eut plutôt l’impression de subir un câlin forcé de l’humain, qui se couvrit juste un peu plus de son sang noirâtre sans parvenir à la blesser davantage.

Quant à la semi-elfe qui avait failli se faire toucher, elle perça de sa patte de crevette la chair nécrosée de l’être horrible face à elle. Pile au niveau du cœur. Un coup puissant, qui fit tressaillir d’horreur l’être décharné et bicéphale, qui hurla d’une plainte aigüe et hargneuse. Ce coup là avait fait mal. Très mal. Et la goule à deux tête sentait sa demi-vie lui échapper : elle redoublerait désormais de violence et de colère contre ses vils assaillants.





[HJ : Tobias : apprentissage commencé. Il sera à poursuivre ultérieurement ^^

XP : à la fin de la situation.]

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