Plaines de Kôchii

Répondre
Avatar du membre
Xël
Messages : 303
Enregistré le : mar. 25 déc. 2018 14:50

Re: Plaines de Kôchii

Message par Xël » jeu. 22 juil. 2021 14:30

Je traverse mon portail, rejoignant le flanc est en difficulté, suivant du regard le mouvement mécanique des golems dépassant les trois mètres de haut qui se dirigent vers la première ligne qui a déjà laissé passer des combattants ennemis. Un garzok reprenant les particularités propres à son espèce, grand, costaud, frénétique. Le second combattant qui a passé les lignes me fait tout bonnement pousser un hoquet de surprise avant de me faire grogner de colère. Je reste immobile une poignée de secondes au milieu de la cohue des lignes arrières, se chargeant de l’approvisionnement et du rapatriement des blessés. Sirat se tient face à nous, usant de sa magie et de sa masse contre le commandant des troupes qui ne fait pas le poids. Je peux sentir mon visage se crisper dans une grimace de consternation avant que différentes émotions se battent pour prendre le contrôle de mon esprit. La tristesse, l’incompréhension, l’inquiétude, la colère… des émotions que j’ai déjà ressenti le concernant. Le souvenir de Nagorin et de son aveu d’avoir détruit le mur de Fan-Ming. Ce jour-là je m’étais retenu, conscient que je n’avais pas la force de le battre. C’est différent désormais et la magie qui bouillonne sous ma peau n’attend qu’une instruction pour agir. Cette fois il va payer sa trahison.

J’inspire profondément, rassemblant mes fluides et ma colère dans un cri de rage et de déception, hurlant à plein poumons un cri qui traverse le champs de bataille.

« SIRAT ! »

Mon sort est expulsé au même moment, suivant mon rugissement pour atteindre l’humain qui perd du terrain, l’entourant et explosant pour projeter ses adversaires en arrière d’un souffle violent. Seul l’orc parvient à tenir debout, Sirat et les quatre soldats venu en renforts de leur chef tombent au sol. Je traverse un portail après avoir consommé une autre potion, conscient que malgré tous les mots que je pourrais dire, l’Humoran serait trop têtu pour retrouver la raison. J’apparais à quelques pas de lui alors que l’homme que je viens de sauver se tourne pour prendre la fuite. Je me surprends de lui en tenir rigueur alors que je venais de gâcher ma précieuse magie pour lui donner l’avantage. Je maintiens mon attention sur Sirat. Déclarant avec peine et nervosité:

« J’ai besoin que tu m’expliques Sirat. Qu’est-ce qui te pousses à nous trahir ? Où est ton équipe ? Où est Sibelle ? »

L’Humoran se met à rire nerveusement tout en se redressant, me surplombant de toute sa hauteur pour faire ce qu’il aime tant, déblatérer des stupidités sur un ton paternaliste. Quel enfoiré. Comment ose-t-il ? Sous entendre que je suis un enfant égoïste qui ne pense qu’à moi alors qu’il change d’allégeance en fonction du vent. L’ordure me menace, se croyant bien supérieur à moi, pourquoi lui ai-je accordé ma confiance ? Mon amitié ?

« Moi qui te prenait pour un ami, qui voulait combattre à tes côtés, qui voulait t’interroger sur Zewen, sur le destin. Je me suis porté garant auprès de Du Val pour toi, j’aurais risqué ma vie pour te défendre au même titre que je la risque maintenant pour défendre mes proches plus au sud. Je ne demande qu’à te comprendre mais je pense que même toi tu doutes encore de ce que tu fais. Tu veux te battre Sirat. Soit, je ne suis plus le bohémien d’Aliaénon et je pense même que notre affrontement est un signe de ce fameux destin. »

« Des questions, mais tu n’es pas prêt à accepter les réponses. Crois tu que je suis heureux, non ! mais j’accepte mon destin et il est temps que tu assumes le tiens !! »

Il lève son marteau alors que je laisse la magie contenu dans mon arme se révéler, faisant apparaître entre mes mains la lance que j’ai pris le temps de façonner dans mon esprit la veille, à la lame formant le dessin d’une tornade au bout d’un manche azur. Je suis néanmoins forcé de détourner le regard, éblouit par la magie de sa masse. Je recule instinctivement, évitant un coup qui me vise les jambes et que je perçois grâce au souffle et au son qu’il génère. Rapidement je laisse ma magie jaillir de mon corps pour repousser l’humoran le temps que ma vue revienne. J’entends le souffle percuter son armure, son grognement de frustration, son souffle de rage alors que ma vue me revient petit à petit, que je distingue sa forme colossale se dessiner dans la clarté encore éblouissante du jour. Mes yeux ne peuvent pas encore me guider mais ma magie le peut, encore une fois, je fais appel à l’énergie qui réside dans mes veines, m’entourant d’une aura venteuse pour me pousser hors de ses coups. Mais une chose étrange se passe. Ma magie semble bloquée, absente, comme si je ne parvenais plus à la sentir. La lance dans mes mains devient la seule chose magique que je parviens à ressentir. Je comprends que Sirat à brisé quelque chose dans mon esprit pour ne plus me permettre d’utiliser mes fluides. L’inquiétude s’empare de ma poitrine. L’affronter sans magie revient à me jeter contre un mur et surtout est-ce que c’est temporaire ou définitif ? Je dois gagner du temps pour le découvrir. Je tente un coup de lance maladroit, guidé plus par la colère que la technique tout en déclarant sur un ton toujours hostile de rage mêlé au chagrin:

« C’est comme ça que tu traites ceux qui t’estiment Sirat ? Combien de personnes qui t’appréciaient ont perdu la vie pour une cause que tu n’es pas capable d’expliquer ?! Simplement parce que tu as vu le visage de Zewen dans ta soupe ! »

Il dévie la lance à l’aide de son bouclier alors que dans mon dos les soldats reprennent le combat contre le Garzok. Je baisse mon arme tandis que Sirat me réponds stupéfait.

"Je n'ai perdu personne, tu veux qu'on parle de Finarfin ? Je sens que tu as des regrets. J'ai toujours su m'éloigner de ceux que j'aime afin de les protéger. Ce monde est à un carrefour, une menace bien plus grande est s'apprête a le détruire. Je peux te parler de ces mages gris qui peu à peu tissent leur toiles et gangrène notre monde. Seul la magicienne noire, fut elle opportuniste et égocentrique, à la possibilité de les vaincre."

A mon tour d’être stupéfait. Comment peut-il savoir pour Fin’ ? Je baisse ma lance et fait quelques pas pour ne plus me trouver dos au Garzok et continuer la discussion en espérant que ma magie revienne rapidement.

« Tu me parles d’une menace à venir alors que tu te bats dans une armée qui menace mes proches maintenant. Tu veux m’en dire plus sur tes inquiétudes, sur les mages gris ? Pourquoi tu ne l’as pas fait avant ? Tu sais bien que je t’aurais apporté mon aide ! »

M’emportais-je avant de déglutir, ravalant ma colère et ma peine et de poursuivre.

« Que peux-tu savoir sur mes regrets de ne pas avoir pu sauver quelqu’un par manque de force ?! Tu fouilles dans mon crâne ?! Est-ce que tu y a vu la confiance que j’avais en toi ?!L’amitié sincère que je te porte ?! La douleur de devoir me battre contre toi ?! Toi et moi nous avons connu le rejet des autres, de ceux qui pètent plus haut que leurs culs, se pensent meilleur pour quelques pièces d’or dans leurs poches ou parce qu’ils ne sont pas issue d’une noble famille. Toi et moi nous aurions pu être des frères Sirat ! Et aucun mage, quelque soit la couleur de sa robe, aurait pu nous tenir tête ! »

Il rit encore. Voilà ce qu’il fait face à ceux qu’il abandonne. M’a t-il seulement un jour considéré comme un ami ? Non. Je ne crois pas, pas en le voyant ainsi porter un anneau à son nez pour le renifler puissamment, argumentant qu’un frère n’aurait pas embrassé Sibelle. Je suis aussi surpris qu’amusé en l’entendant ainsi couiner que je lui ai volé sa petite copine. Un simple baiser après avoir frôlé la mort. Un baiser auquel elle n’a pas répondu pour me faire comprendre que son coeur était déjà prit. Prit par un sac à puce qui n’a aucune considération pour elle. Un lâche ! Qui ose tenter de dissimuler sa jalousie de petite fille derrière des excuses pitoyables. Je me suis trompé, ce n’est pas un frère qu’il aurait pu être mais une soeur.

Il attaque avec force et rage, pliant mon épaulière et abimant mon épaule qui devient douloureuse. Je recule d’un pas en grognant, retenant un cri pour ne pas lui faire ce plaisir. Ce sale enfoiré, il n’y a plus aucune estime à avoir pour lui. Si il veut vraiment me tuer alors je vais chèrement vendre ma peau. Je ricane à mon tour:

« Alors c’est de ça qu’il s’agit. De la jalousie ! Pour une femme que tu as abandonné deux fois. Pour un petit bisou de rien du tout ! Pas de mage gris dans cette histoire ! T’es pathétique ! C’est juste ta queue qui parle ! »

Lui crachais-je avec hargne alors que je plonge ma main dans ma besace à runes pour en extirper deux pendant que l’humoran me fonce dessus. Je sens ma magie revenir peu à peu, comme si elle cherchait à forcer une porte scellé. Je prononce les mots divins, plaquant une rune contre moi et brandissant l’autre vers mon assaillant. Celle-ci se désagrège à son contact mais ne semble pas suffisante pour l’arrêter dans son élan tandis qu’il brandit son bouclier pour atteindre mon crâne. Le coup résonne, me faisant perdre pendant un instant mes repères sans que je sente une blessure particulière. Ma magie tambourine encore, une entité coincé dans une pièce en flammes, elle veut sortir, frapper, détruire. Je tends ma main, rassemblant les fluides d’air présent autour de nous, créant un mini vortex devant ma paume qui se transforme en un concentré de vent, palpable, agité, qui est propulsé vers la tête de Sirat alors qu’il se protège derrière son bouclier. L’attaque le touche mais il n’a pas l’air de le sentir et déclare simplement que j’ai bien progressé avant de me lancer un autre sort.

Je me fige soudain, pris de palpitations au visage et d’une douleur atroce qui ne cesse d’amplifier. Je pousse un hurlement alors que j’essaie de passer mes mains au travers de mon casque. Mon visage est entrain de fondre, je ressens la chaleur, ma peau qui se carbonise, ma chair qui se liquéfie. Comment peut-on faire une chose pareil à une personne qu’on a prétendu apprécier. Quel menteur ! Je le hais ! Je sens ma magie briser la porte alors qu’un choc sur ma poitrine me donne le sursaut nécessaire pour agir. Je forme un portail, m’extirpant du combat pour rejoindre les lignes arrières. Je jette mon casque au sol pour prendre mon visage entre les mains, tombant à genoux, grognant et rugissant de douleur et de colère. Roulant mon front à vif dans la poussière pour ressentir autre chose que cette brûlure acide qui me dévore la chair.

« Soldat Almaran ! »

Je relève la tête, laissant entre mes doigts une interstice pour glisser mon regard larmoyant. Une silhouette approche, grande, athlétique, blonde, les cheveux courts.

« Mon visage ! »

Suppliais-je presque tant la douleur me donnait l’envie de m’en défaire. Elle lève une main qu’elle abat contre ma joue avant de me saisir par le col l’armure pour me secouer.

« Reprenez vous Almaran avant que je vous botte le cul ! Votre visage n’a rien ! »

J’ignore si c’est la gifle, le fait d’être secoué ou de reconnaître cette femme qui me fait reprendre la raison mais la douleur disparaît, aussi vite qu’elle était apparue. Je lâche mon visage pour bredouiller quelques mots.

« Sergent Aldchet ? »

« Ne vous avais-je pas dit de ne plus combattre seul ?! Que sinon je vous collerais un pain ?! »

Elle me relâche avant de secouer la main.

« Ma parole vous avez de l’acier à la place des joues ? Allez me soigner cette épaule et retournez sur le flanc ouest. Les morts vivants ont subis de lourdes pertes et nous sommes entrain de prendre l’ascendant sur les troupes d’Omyre. Ce n’est pas le moment de fléchir, malgré tout ce qui se raconte ! Allez foncez ! On s’occupe du reste ! »

Je me redresse, ramasse mon casque et lance, avant de partir, un dernier regard sur Sirat. Sur un ennemi à rajouter à ma longue liste de personnes à mettre hors d’état de nuire.

XP : 4 (combat) + 0,5 (discussion)]

Avatar du membre
Jorus Kayne
Messages : 310
Enregistré le : ven. 21 déc. 2018 20:30
Localisation : Sur un navire en partance pour Eniod, normalement

Re: Plaines de Kôchii

Message par Jorus Kayne » jeu. 22 juil. 2021 14:45

Le sort d’Yliria a provoqué un cataclysme dans les troupes des nécromants. La horde de morts se tourne vers nous avec une lueur sombre dans leurs orbites vides. La formation de cavalier quitte le flanc gauche, où ils étaient pourtant en supériorité pour s’occuper d’un problème plus grave encore : nous. Pire encore que ces cavaliers, deux êtres sombres se dirigent également pour s’opposer à nous. Il nous est facile à moi et Yliria d’identifier Gadory et celui qui le suit, ne doit pas être le larbin qui lui offre une camomille à sa demande. Ca pue le nécromancien et pas l’apprentie de service.

Loin de se laisser abattre par cette démonstration d’attention, Yliria se dresse pour leur faire face. J’aimerais lui demander de la retenue, mais après mon bel exploit face au comte, je ne recevrais qu’une flopée de piques acerbes. Heureusement, Faëlis pense de même et oriente l’attention de la guerrière sur la cavalerie.

"Couvre plutôt notre retraite ! On aura d’autres occasions de combattre les treize si on ne se fait tuer !"

Puis il rédige une brève missive qu’il plie pour former un oiseau nimbé de magie lumineuse et l’envoie s’envoler au loin.

(Bon y’a plus qu’à espérer qu’il ramène un truc balèze le cuicui !)

Puis c’est le repli stratégique. La terrible explosion de lumière a pulvérisé une majeure partie des morts-vivants. Cependant, il en reste une bonne partie entre nous et l’armée hinïonne. De la main gauche, j’oriente ma monture entre mes compagnons d’armes et les créatures qui nous chargent. Les dernières personnes que j’ai accompagnées se battre, ont le sentiment profond que je les ai trahis. Ce n’était nullement mon intention et cette fois-ci, je compte bien prouver que je n’ai pas l’âme d’un lâche.

C’est avec le sabre de cavalerie en main, que je me rue sur les cavaliers. Je ne suis pas aussi doué que d’autres pour le combat, ni ne possède d’aptitudes pour la magie. D’autres le sont, et à l’image de la danseuse, ces êtres-là possèdent la capacité de changer le cours du combat à eux seuls. C’est avec la volonté de les protéger que je m’apprête à affronter les morts qui galopent, tandis qu’un manteau de lumière vient se poser sur moi et s’imprégne dans mon corps.

(C’est quoi ça ?)

(C’est Faëlis ! Il vient d’user un sort qui te dotera de réflexes hors du commun.)

(Vraiment ? Dans ce cas !)

J’arrive au niveau d’un premier cavalier et manie autant ma monture que le sabre pour bloquer la voie et éviter de nous faire piétiner inutilement par la charge. Sur ma droite, je bloque la voie d’un cheval qui se voit perturbé dans son élan. Son cavalier profite de notre proximité pour m’asséner un coup de lame, mais je me couche sur le dos pour éviter le coup, qui vient se ficher dans les pics de mon grappin. Couché sur ma monture, je frappe l’articulation de bras armé qui s’en voit sectionné du reste du corps. Pour autant, mon adversaire est toujours debout.

(Les lames ne font que tailler les os, il faut quelque chose de plus lourd pour les fracasser !)

(T’en a de bien bonnes toi ! Où est-ce que…)

Mon regard se pose sur le grappin dont j’extirpe la lame coincée, me donnant une nouvelle manière d’utiliser cet outil. Le cavalier essaye de s’en prendre à moi de sa main nue, mais d’une rotation de ma monture, je pousse la sienne à s’éloigner. Fort heureusement, car un autre cavalier cherche à me faire rejoindre les rangs des trépassés sur ma gauche. Il me porte un coup de haut en bas, stoppé net par la présence de mon grappin. Les pertes de sang n’ont aucun effet sur ces êtres. Plutôt que de frapper en espérant que le coup soit mortel, je tranche une partie du flanc de son cheval et accessoirement, coupe les sangles de sa selle. Le tumulte du chaos ambiant nous malmène tous de gauche à droite, les destriers se heurtant les uns aux autres. Il ne faut pas plus de temps pour que, faute de soutien au cheval, il chute à terre.

Je me fais surprendre par une présence étrangère derrière moi. Arme à la main, je me tourne rapidement pour affronter cet ennemi, qui s’avère n’être autre qu’Yliria. Armée de sa rapière, elle profite de sa nouvelle hauteur pour frapper les cavaliers qui m’entourent. Sa présence est un moteur de motivation et alors qu’un nouvel ennemi se pointe à moi à gauche, je dévie son épée sur ma droite, attrape mon grappin de ma main gauche et enfonce un de ces pics dans son casque ainsi que le crâne. D’un coup sec, j’arrache la tête et l’emporte avec moi, ainsi qu’une partie de sa colonne vertébrale. De son côté, Yliria fait des siennes, en s’octroyant une nouvelle monture et provoquant un véritable carnage autour d’elle. De mon côté, le sort de Faëlis n'opère plus depuis quelques temps et l'adrénaline m'occulte les blessures qui commencent à se multiplier sur le corps.

J’ai déjà usé de mon grappin pour diverses utilisations, mais celle-ci est encore nouvelle. Equipé d’une tête avec un heaume et d’un bout de colonne, je fais tournoyer le tout et percute mes ennemis avec la force que me procure la vitesse de l’arme. Plus efficace que ma lame, les coups permettent d’éloigner les adversaires. Yliria est également sur un cheval et avec sa truite à ses côtés, je crains davantage pour les morts-vivants. Mon attention se porte donc sur Faëlis. Bandant son arc, il ne voit pas venir la créature dans son dos. Je n’ai que le temps de coincer mon sabre de cavalerie entre les dents, avant de me saisir et de lancer mon boomerang. L’arme de jet vient frôler le doux visage de l’hinïon et s’en va briser le crâne de son fourbe assaillant qui trépasse.

Il nous reste encore de la route pour atteindre les lignes elfiques et alors que je me démène pour mettre un terme aux êtres de non vie qui s’acharnent sur nous, une lumière jaillit au-dessus de nos têtes. Cela ne perturbe en rien nos assaillants, qui ne souffrent pas de cet éclat brillant. Faëlis est d’ailleurs menacé par une de ces nombreuses abominations des nécromants. Je tente de venir à son secours, mais le combat tourne en notre défaveur et je suis sans l’obligation de m’occuper de mes propres opposants avant de venir lui prêter main forte. Je frappe avec mon sabre, mon arme contondante de fortune ainsi que des pieds. Rien n’y fait, je ne parviens pas à me rapprocher de l’elfe blanc. Son salut vient du ciel. L’espace d’un instant, j’ai l’impression que Sibelle est venue personnellement, mais un autre arrive pour prendre Yliria. L’intervention des créatures ailées sauve la vie de mes camarades.

(Balèze le p’tit cuicui !)

J’ai ainsi tout le loisir pour retourner vers les lignes tenues par les elfes. Mais il me reste encore du chemin avant d’y parvenir. Je fais galoper ma monture comme jamais. Sabre en main droite et grappin en main gauche, j’éloigne mes assaillants montés sur leur destrier. Mon arme de fortune tourne autour du bras du squelette à ma gauche et réduit sa capacité à frapper en maintenant de mon pied, une pression vers le bas. Je pare un premier coup la lame du cavalier à ma droite. Je libère mon pied gauche et prenant appuie d’une main sur ma selle, j’exécute une rotation et j’envoie mon pied sur le cavalier de droite qui se fait désarçonner. Ne me laissant pas faire, l’autre cavalier cherche à me couper la main avec le leste que j’ai malheureusement offert. Je lâche la selle et attrape de la main gauche le bras armé, tandis que je suis debout sur l’étrier de droite. Je tire de toutes mes forces sur le membre pour le faire tomber le cavalier, mais offrant une résistance opposée, c’est son bras lui-même qui lâche. C’est in-extremis que je parviens à garder l’équilibre en m’accrochant à la selle de la main droite, alors que la gauche tien fermement le bras du mort-vivant.

Il ne me reste qu’une poignée de mètres, mais des créations des nécromanciens sont toujours sur mon chemin. Mon adversaire n’étant plus aussi dangereux que précédemment, je profite de l’opportunité pour couper le lien de la selle et le faire tomber d’un coup de botte. Je me dresse sur les étriers et tends la lame en l’air pour m’afficher moi, mais surtout mon armure si particulière, même ternie par les rudes batailles. Une volée de flèches vient balayer les êtres autour de moi, sans m’atteindre, m’offrant la possibilité de retourner dans les lignes elfiques qui se referment à mon passage.

Désormais, hors d’atteinte, je jette un œil inquiet aux deux griffons qui portent mes compagnons.
Perte du boomerang et avec lui, l'incapacité de jouer à sailor moon :cry:
[XP : 2 (combat) + 0,5 (fuite)]

Byrnisson
Messages : 57
Enregistré le : sam. 6 avr. 2019 23:02

Re: Plaines de Kôchii

Message par Byrnisson » jeu. 22 juil. 2021 19:47

Chapitre II - Suite - [Précédemment]


La guerre, c’est moche : un amas de corps mutilés et de visages déformés par la haine. Et c’est bruyant aussi : un effroyable tintamarre de métal qu’on maltraite, de cris surhumains couvrant des salves d’ordres confus.

Le désordre est tel qu’à présent l'ennemi nous entoure de toutes parts et nous empêche de manœuvrer. La cavalerie a perdu un temps précieux en se focalisant sur les guerriers d’élites et automates géants qui accompagnent les troupes de Créan et de Kynth. Il faut parfois une dizaine d’hommes et nains pour encercler ces adversaires et en venir à bout. Et les pertes sont à chaque fois colossales. Je tâche donc de m’en tenir le plus éloigné possible, essayant plutôt de refouler les créatures mécaniques qui se sont massées autour de nous en profitant de notre immobilité.

J’ai troqué ma lance contre mon épée, plus maniable en combat rapproché et plus efficace contre les automates. Ces créatures n’ont pas de point faible apparent. Les lames glissent sur la fine couche métallique qui recouvre leur enveloppe et leurs plaies ne laissent pas échapper une seule goutte de sang.

« Te fatigue pas à viser – m'avertit Bernas alors que j’approche une de ces marionnettes mécaniques - Y z’ont pas de cœur, pas de foie, pas de rein, pas de trippes... Fais chier !».

Je frappe, sans ménagement. La créature manie deux lames courtes, fixées à l’arrière de ses coudes. Elle les agence face à elle dans un mouvement parfait et régulier. Mon épée ricoche en arrachant un léger grincement à l’enveloppe métallique. Je donne un léger coup de talon dans les flancs de ma monture, qui répond immédiatement. Elle pivote légèrement, ajoutant sa force à la mienne. Ensemble, nous parvenons à déséquilibrer l’automate. J’enchaine plusieurs coups puissants, sans parvenir à endommager sa peau de métal, mais je persévère, espérant que les chocs répétés finiront par briser un engrenage ou désaxer l’arbre qui l’entraine, en supposant que la créature soit guidée par de telles mécanismes.

Si l’automate éprouve de la douleur, il n’en laisse rien paraitre. Il riposte à mes assauts par plusieurs coups précis, que je dévie avec difficulté. Je peine à gérer en même temps ma monture, et la dirige par de brusques à coup. Je finis par bousculer un cavalier un peu trop proche. Le malheureux s’empale sur l’épée brandie par un autre automate qui l’assaillait.

« D... désolé ! - dis-je en tentant de maintenir le soldat sur sa monture de ma main libre ».

Mon adversaire en profite et se précipite sur moi en taillant du tranchant de sa lame. Je pare le coup au dernier moment et lame glisse sur le flanc de ma jument. Une légère entaille se forme sur son bas ventre et Friponne se cabre immédiatement en poussant un hennissement. Je me cramponne tandis que la jument devient incontrôlable. Elle tourne puis se dresse, frappe de ses pattes par devant puis derrière, et tourne à nouveau, son balai enragé s’éternisant pendant de longues secondes. Par miracle, je suis encore en selle quand la bête reprend son calme.

Je jette un œil aux alentours, un peu sonné. Mon adversaire aux doubles lames repose au bas de Friponne, sa carcasse broyée par de violents coups de sabots. Le cavalier git toujours sur sa monture, qui s’est judicieusement éloignée de la mêlée, et Tessy s’est interposée face à l’autre automate. Je sonde délicatement la blessure de ma monture. L’estafilade est légère et le flot de sang devrait rapidement coaguler. Plus que la douleur, surprise et accumulation de stress sont à l’origine de la crise de nerfs de la bête. Crise qui m’a probablement été salutaire.

« Pardon Friponne, c’est moi qui devrais te protéger ».

« Hé, toi la lumière ! T’as pas un moyen de nous tirer de là plutôt que de faire le pitre ?».


Débarrassée de son automate, Tessy me jette un regard sévère puis désigne le cavalier derrière moi.

« Prends son bouclier, t’en auras besoin. Et bouge-toi, sinon on va tous y passer ! ».

Je m’exécute pendant que la guerrière va prêter main forte à Bernas. Le bouclier du cavalier est un peu cabossé, mais devrait me permettre de protéger mon flanc. Reste à trouver un moyen de tirer mes camarades du piège qui se referme progressivement sur nous. Face à moi, les automates de Kynt resserrent progressivement leur étau en s’amassant contre la ligne de cavaliers qui tente farouchement de les repousser. Le front cède petit à petit du terrain et se rapproche dangereusement des nains, soldats des duchés, automates et guerriers d’élites qui s’affrontent dans une mêlée désordonnée. Il faut nous nous sortir de là de toute urgence, si nous voulons récupérer notre force de frappe. J’avise le nord de la mêlée, par lequel la cavalerie a chargé. Logiquement, les rangs ennemis y seront moins épais. Dans l’idéal, il faudrait former une colonne, remonter les rangs en longeant les créatures de khynt, pour rester à distance des guerriers d’élite, et foncer droit dans la ligne adverse en espérant y creuser une brèche. Le tout, visiblement sans officier pour nous guider, puisqu’aucun d’entre eux ne se trouve à proximité.

(Le capitaine Tobias Arthès va devoir reprendre du service) !

Et Luciole aussi car je vais avoir besoin d’un peu de magie pour maximiser nos chances. L’aura lumineuse que je parviens maintenant à créer aisément est trop diffuse, dans le temps et dans l’espace. Il faudrait la concentrer en un point, ma main par exemple et la libérer brusquement en un unique flash, pour tenter d’aveugler plusieurs automates, le temps de créer une brèche. J’ai déjà expérimenté ce processus récemment, sans toutefois parvenir à produire exactement l’effet escompté.

(Pas le choix, ce coup ci, ça doit marcher !)

J’appelle doucement Lucie par la pensée, concentre une petite bulle de lumière dans mon torse et la projette devant moi.

(Voilà pour l’échauffement, et puis ça devrait m’aider à attirer l’attention sur moi).

« Cavaliers, à moi ! – Ma première injonction est sans effet, mais je continue à appeler mes camarades en élevant la boule lumineuse un peu plus haut – Cavaliers, à moi ! ».

Deux soldats, pas plus vieux que moi se dégagent de la mêlée et se rangent timidement derrière moi. Mon troisième appel, rameute Tessy et Bernas qui reprend mon appel en tonnant du « Suivez Luciole ! Suivez Luciole ! ».

Il ne me reste plus qu’à exécuter mon plan lumineux…

(Sans pression).

Je lance ma monture, tout droit vers le nord, flanqué par Bernas et Tessy qui m’aident à ouvrir une voie, à coup d’épée pour nos ennemis et de semonce pour nos alliés. Nous remontons la ligne étroite, suivis par un nombre croissant de cavaliers qui se joignent progressivement à la manœuvre. Derrière nous, un flot de créatures de Khynt se libère soudainement sur les nains.

Quelques guerriers esseulés se retrouvent submergés mais les nains forment globalement un front uni, qui, je l’espère, devrait pouvoir encaisser ces nouveaux arrivants en attendant une seconde charge de la cavalerie.

Je dissipe la bulle lumineuse, pour me focaliser sur le tour que je prépare. Je mobilise l’ensemble de mes fluides pour maximiser les effets, puis je leur demande de converger vers ma main directrice. Manipuler ainsi mes fluides requiert un effort de concentration, que je ne pourrais fournir sans l’aide de mes deux acolytes. Pendant qu’ils sécurisent mes flancs, j’ai le champ libre pour continuer mon rituel en m’aidant de mon bouclier pour dévier les rares attaques dont je suis la cible.

Nous approchons de l’extrémité nord du front, où plusieurs rangs de créatures mécaniques tentent de sceller l’arceau qui retient nos troupes. Ma main commence à scintiller, les fluides lumineux percolent à travers ma peau, ils veulent sortir maintenant.

« Lucie, non ! »

J’ai parlé suffisamment bas pour ne pas éveiller l’attention de mes acolytes et avec suffisamment de volonté pour retenir encore un peu mes fluides. Plus que quelques mètres. Je tends mon épée droit devant moi, et ouvre l’écluse mentale qui retenait mes fluides. De ma main s’échappe un flot de lumière que j’espère assez puissant pour aveugler les créatures qui nous font barrage. Je me penche en avant sur ma monture, épée en avant en protégeant du mieux possible le buste de mon cheval à l’aide du bouclier. Je me crispe en même temps.

Le choc est brutal. En voyant notre manœuvre, plusieurs automates ont adopté une posture défensive. Gênées par mon éclat lumineux, les créatures du premier rang encaissent notre offensive sans pouvoir riposter. Plusieurs tombent à la renverse, entraînant sous leur poids les rangs suivants. J’avance, en repoussant les automates à renfort de coup d’épée et bouclier. Je n’essaie pas de les endommager. Je frappe et je pousse, sans relâche. Derrière la colonne de cavaliers s’élargit pour creuser la brèche. Les rangs adverses s’ébranlent, et la pression s’estompe devant nous. Je m’engouffre dans la faille avant que nos adversaires se reprennent et tentent de la résorber.

Suite


((HRP :
- Tentative d’apprentissage du sort de lumière : Flash - Les précédentes étapes d'apprentissage de Tobias sont décrite dans I et II qui ont été commentées ici.
- Tentative pour créer une brèche dans les lignes ennemies pour permettre à la cavalerie de manœuvrer.
- Est ce que je peux garder le bouclier que j'ai ramassé?))


[XP : 3 (combat) + 2 (apprentissage validé) + 0,5 (témoin de guerre)]
Modifié en dernier par Byrnisson le mer. 28 juil. 2021 21:26, modifié 2 fois.

Avatar du membre
Yliria
Messages : 444
Enregistré le : mar. 25 déc. 2018 18:57
Localisation : À la fin d'une Ere

Re: Plaines de Kôchii

Message par Yliria » ven. 23 juil. 2021 14:25

<< Précédemment

J’aurais pu me dire que la situation s’était quelque peu éclaircie. Les rangs des squelettes avaient largement diminué, ce qui laissait la possibilité aux elfes d’enfoncer leurs lignes s’ils profitaient de l’occasion. Ça n’avait pas été sans difficulté, mais c’était un succès. Simplement, je n’avais pas prévu que cela allait attirer un peu trop l’attention vers nous. Sur l’injonction d’Alyah, je jetai un œil vers là où je pouvais voir deux cavaliers sombrement vêtus approcher. Gadory décidait enfin de bouger son auguste personne. Je ne parvenais pas à repérer le roi elfe mort-vivant qui aurait dû l’accompagner. Les deux cavaliers semblaient seuls, ce qui me sembla étrange. Les nécromanciens sont d’ordinaire toujours accompagnés par leurs serviteurs. Je décidai d’en avoir le cœur net et me relevai avant que Faëlis ne me retienne en désignant l’ouest. Une force de cavaliers morts convergeait vers nous. Je grinçai des dents, mais obéis. Les morts d’abord, les ordures ensuite. D’autant que la silhouette cavalière accompagnant Gadory me donnait des frissons le long de mon échine et cela ne me plaisait pas du tout.

Les cavaliers approchaient vite et Jorus se lança face à eux. Aucune idée de comment il contrôlait l’horreur qu’il chevauchait, mais tant mieux pour lui. Je vis un trait de lumière filer et se planter dans son dos avant qu’une sensation ne me touche à mon tour. Je me retournai vers Faëlis et hochai la tête avant de dégainer pour suivre Jorus. Faëlis avait envoyé un message d’aide, il suffisait de retenir les morts le temps que la cavalerie, vivante celle-ci, ne vienne nous donner un coup de main pour bouter les morts et nous aider à ficher le camp de cet endroit. Ssussun à mes côtés, je me ruai derrière Jorus, faisant sauter la tête d’un squelette d’un coup de rapière. Ça avait quelque chose de satisfaisant de faire ça.
La cavalerie approchait très vite et les premiers cavaliers morts avaient déjà forcé Jorus à ralentir. Je n’avais guère envie d’encaisser une charge de cette violence avec mon petit bouclier et ma carrure. Voyant Jorus en train de batailler, je me ruai vers lui et, profitant qu’il soit ralenti, je bondis sur son cheval, le faisant sursauter et lever son arme.

- C’est moi, Jorus, du calme. Je te laisse conduire, je vais couvrir tes arrières.

Ce qui ne tarda pas à devenir une tâche relativement intense. Les cavaliers étaient armés d’armes bien plus longues que la mienne et je dus jouer du bouclier pour dévier l’assaut d’un premier. Je n’étais pas très stable, assise derrière Jorus sur un canasson puant. Je déviai l’assaut d’un cavalier et jurai en voyant un autre armer son attaque de sa faux. Une flèche vint me sauver in extremis, frappant le squelette en lui faisant lâcher son arme. J’en profitai et me mis debout sur le cheval de Jorus pour sauter. Je me rattrapai au squelette et lui fracassai le crâne au passage. Je manquai de glisser dans la manœuvre, mais je tins bon juste assez pour vire le cavalier et prendre sa place pour me rendre vite compte que je ne contrôlai pas du tout la monture qui filait tout droit sans s’inquiéter de quoi que ce fusse. Les morts ne s’épuisaient pas, alors il allait courir pendant très longtemps si je restais sur son dos.

- Ssussun, calme le cheval !

Ce fut presque instantané. Le cheval cessa aussitôt de filer tout droit comme un fou et fit demi-tour sur mon ordre. Je boutai un fantassin en lui rentrant dedans, éparpillant ses os dans toutes les directions sans ralentir pour me battre non loin de Jorus. Les cavaliers commençaient à s’accumuler, obligés de ralentir pour ne pas se heuter entre eux. Je n’eus pas autant de scrupule et fit foncer le cheval dans un autre, faisant tituber monture et cavalier juste assez longtemps pour lui faire sauter la tête. Ssuuun envoya à son tour un rayon et le combat s’engagea véritablement, mais pour chaque cavalier abattu, deux autres semblaient arriver juste après et je commençai à reculer. Un coup vicieux sur la tête du cheval le mit à mal et j’eus juste le temps de sauter en arrière avant qu’il ne s’écroule au sol. Je roule sur le sol, prenant juste assez de distance pour ne pas me faire piétiner.

La situation devenant critique, j’invoquai mes fluides avant qu’un fracas ne me fasse tourner la tête. Derrière moi, un gros griffon armuré et chevauché par un hinion s’était posé, et un autre aider Faëlis, un peu plus loin. Sans réfléchir, je courus vers l’aide apportée et saisis la main du soldat pour me propulser sur le dos de l’animal qui fila aussitôt avant de décoller. Je chercher avec angoisse Jorus resté seule, puis aperçus un unique cavalier filer droit vers les lignes hinionnes. M’assurant qu’il s’en tirait, je portais mon regard sur le chaos qui se déroulait sous mes yeux, puis sur les deux nécromants qui n’avaient pas accélérer plus que cela. Toujours aucune trace du roi elfe lié à Gadory et cela m’inquiétait. Je parcourus le champ de bataille en espérant repérer sa présence verdâtre parmi la marée noire quelque peu atrophiée à présent.

Le soldat elfe me fit savoir qu’il allait me déposer juste derrière les lignes hinionnes et j’acceptai. Prendre quelques minutes de repos ne serait pas de refus avant d’y retourner. La menace des morts vivants n’était pas écartée, mais el problème des nécromants allait être difficile à régler. Ce fut à ce moment que j’aperçus un immense corbeau monté par une silhouette qui me sembla floue avec la distance. Je fronçai les sourcils. Tout cela ne me disait rien qui vaille.

[XP : 2 (fuite)

Avatar du membre
Relonor
Messages : 105
Enregistré le : ven. 21 déc. 2018 20:38

Re: Plaines de Kôchii

Message par Relonor » ven. 23 juil. 2021 15:11

Le projectile vient percuter les archers derrière les lignes avec une efficacité qui procure à l’enchanteur, un frisson de plaisir. Il n’y a peut-être aucun mort, mais les blessures infligées peuvent être suffisamment graves, pour les rendre incapables de tirer à nouveau. Pourtant, le plaisir est de courte durée. Sur le flanc opposé, un énorme pilier de lumière s’abat sur le sol, brisant le voile d’ombre des lieux et frappant les créatures des ténèbres. Brandissant mon bouclier dans cette direction, Relonor y voit une silhouette seule, puis rejointe par une autre. La réaction du côté des nécromants ne se fait pas attendre. Rapidement, la horde de cavaliers qui a grogné du terrain fait demi-tour pour se rendre vers la source de l’explosion. La crainte de ce pouvoir pousse également les deux plus grands nécromanciens de l’armée : Gadory et Tal’Raban. L’elfe noir craint également que ce pouvoir ne décime que trop l’armée issue des fluides d’ombres. Alors que les cavaliers passent près de lui, il les hèle la lame en l’air.

"A moi, un cheval !"

Rien. Les chevaucheurs morts passent sans prendre la peine de s’arrêter ou même de répondre.

"Hey, les t’as d’os ! Filez-moi un cheval que je vous montre comment on se bat !" Crie-t-il cette fois.

Aucune réponse, pas le moindre regard ou attention. Ces choses ne sont finalement fidèles qu’à leur maître. Grognant sur place, il se déplace jusqu’à lieu du conflit, espérant qu’il en restera un morceau pour lui. L’enchanteur commence à manipuler ses fluides, pour user de son tout nouvel oiseau de destruction. Cependant, les hordes de morts n’ont pas complètement été décimées par le pilier de lumière et sont un obstacle pour la fuite des elfes isolés. L’explosion de l’obus pourrait aider leur retraite, plutôt que de les blesser. La cavalerie arrivera bientôt sur eux et il serait bon de ne pas s’attirer les foudres des nécromanciens qu’il cherche à impressionner. Il vise donc à l’endroit où les deux elfes ont le plus de chances de se replier.

(En affaiblissant cette ligne, les elfes blancs ne pourront pas avancer davantage !)

C’est ainsi qu’il lance ses obus en usant de ses pleines capacités magiques pour les générer et impose sa domination sur les esprits ambiants pour regagner sa magie. Tous les obus n’atteignent pas la bonne destination. Le temps de lancer le sort, son coût et les multiples besoins de recharger ses réserves, Relonor ne parvient pas à offrir la destruction qu’il espère. Cependant, il est le seul à en être capable dans cette armée de morts. Tandis qu’il se rapproche, les archers elfiques ne comptent pas laisser les morts-vivants sans rien faire. Les flèches volent, formant des nuées compactes qui abattent les créatures des nécromanciens par dizaines. Relonor est également visé et alors qu’il se protège, il remarque par-dessus son bouclier, une flèche se diriger en pleine tête. Voyant la trajectoire sans avoir le temps de réagir, il est spectateur d’une chance inouïe. Soufflant dans cette zone, un vent se lève. Il est juste assez fort pour dévier la trajectoire du projectile, qui passe à un cheveu de son œil gauche.

(Restons concentré ! Ces maudits elfes ne lâcheront rien jusqu’à leur dernier souffle.)

En parlant de ces satanés hinïons, voilà que des griffons arrivent là où se trouve le rassemblement des morts. Portant chacun un cavalier, ils extraient deux elfes de l’amas de créatures qui visiblement, ne sont pas parvenues à éliminer ces dangereux individus. Soulagé de constater qu’il lui est encore possible d’éliminer lui-même ces ordures, il est cependant assez craintif du cataclysme qu’ils ont été en mesure de provoquer. Se rapprochant encore, il rassemble sa magie pour la rendre prête à déchaîner les enfers.
Utilisation d'obus magique sur les elfes blancs (là où se rend Jorus avant son arrivée)
Se rapproche d'Yliria et Faëlis à pied
[XP : 1 (défourailler à distance)]

Avatar du membre
Xël
Messages : 303
Enregistré le : mar. 25 déc. 2018 14:50

Re: Plaines de Kôchii

Message par Xël » ven. 23 juil. 2021 15:19

Je me souviens de sa silhouette, dévorant tout le cadre de la porte du temple malgré sa taille. Je me souviens du soulagement que j’ai éprouvé en le voyant entrer, pensant qu’il venait m’aider. Mais je me souviens maintenant plus clairement de ce qu’il avait annoncé ce jour-là. Il était venu pour obéir à un ordre, celui de Vallel. Comment ai-je pu occulter une chose si importante ? Je me fige sur place alors que je me dirigeais vers les troupes de Bouhen. Assaillit par des souvenir qui surgissent comme des fantômes du passé. Des ancêtres qui me rappellent mes erreurs, me faisant voir ce que l’Humoran a causé comme tort et les horreurs que son maître, Lieutenant d’Oaxaca à fait. Comment se peut-il qu’il ait réussi à finir du même côté du mur de Fan-Ming, celui là même qu’il a détruit, que moi ? Combien se sont laissés trompés et combien m’ont mit en garde ? Ne pas faire confiance à Sirat. Je n’ai pas écouté et voilà où j’en suis. Blessé, encore perturbé par la douleur que j’ai ressenti, bouillant de rage, moralement atteint par la trahison d’un sale matou que j’ai cru être mon ami. Je secoue la tête, tentant vainement de chasser les souvenirs qui me harcèlent et continue à avancer à l’abri des lignes arrières, cherchant un guérisseur pour soigner mon épaule.

Je m’immobilise encore, rattrapé par mes anciens doutes et faiblesses. Je ferme les yeux, inspire et expire lentement pour évacuer ma colère. J’agite les doigts, concentré pour sentir les fluides magiques circulant dans l’air. Mais la haine est trop forte, le sentiment de trahison trop douloureux. J’ouvre les yeux pour observer d’un regard noir l’horizon au sud d’Oranan. Je lutte. Lutte contre le désir de faire demi-tour et retourner en finir une bonne fois pour toute. Lutte contre l’envie d’utiliser ma rune invoquer dans l’espoir de générer la tempête la plus dévastatrice de tous les temps. Je veux me venger pour ce qu’on m’a fait subir. Les batailles, les guerres, les embuscades, les meurtres d’innocents. Je remarque qu’autour de moi se mettent à flotter autour de moi des sphères aux reflets gris. L’une d’elle me touche le bras et s’y infiltre sous mon regard curieux. Je ressens une chose étrange, comme si mes réserves de magie étaient entrain d’absorber cette manifestation particulière. Quelques soldats se sont tournés vers moi, semblant dérangés par ma présence ainsi que celle de ces étranges sphères flottantes qui disparaissent alors que mes vieux souvenirs s’écartent aussi de mon passage pour me permettre de poursuivre ma route vers les troupes du Général Bogast.

Sur ma route je tombe pas surprise devant une échoppe. Une sorte de cabane ou des soldats de la logistique prépare des chariots de flèches que d’autres tirent pour les ramener aux archers sur les différents flancs.

« Almaran ! Bordel traînes pas comme un gland ! Tu veux des potions ? »

Je reste interdit, immobile, ahuri, provoquant un soupire las du type derrière le comptoir de bois qui saisit trois fioles qu’il pousse vers moi.

« Tiens ! Prends ça et retourne te battre ! »

Toujours silencieux, je ramasse les potions que je mets dans ma gourde, me contenant d’un signe de tête pour le remercier.

« ALLEZ BOUGE ! »

Je me fais bousculer par deux brancardiers qui ramène un blessé qui gémit de douleur en se tenant le ventre malgré aucune trace de sang ou de blessure apparente. Je ne m’attarde pas et poursuit ma route, pressant le pas pour atteindre ma compagnie. Je remarque alors que les troupes mortes vivantes qui étaient là avant ont quasiment disparus. Seul subsiste des cavaliers dont deux me font froncer les sourcils ainsi qu’un corbeau géant, monté par une silhouette, volant au dessus du champs de bataille. Du côté de Bouhen, nos lignes ont prit l’avantage, poussant profondément dans l’armée Omyrienne. Une situation qui ne suffit pas à calmer ma colère et je compte bien la déchaîner sur nos ennemis.

(( début d’apprentissage du sort Transe. Achat d’une énorme potion de mana (+16 PM) + deux grandes potions de mana (+8 PM) pour un total de 250 + 220 = 470 yus.))

[XP : 0,5 (achats) + 0,5 (témoin de guerre)]

Avatar du membre
Eldros Rougine
Messages : 108
Enregistré le : lun. 7 janv. 2019 14:57

Re: Plaines de Kôchii

Message par Eldros Rougine » dim. 25 juil. 2021 17:22

Refermer le piège, le trou dans lequel les cavaliers se sont vautrés. Voilà la priorité dans ce coin de bataille où la violence ne fait que croître. Les hennissements de bête blessés s’ajoutent à la mélodie que joue l’orchestre de guerre. Je ne suis pas un simple spectateur. J’en suis un musicien actif, jouant des notes qui s’accordent harmonieusement pour transformer le vacarme en chef d’oeuvre. J’en écris une nouvelle ligne d’une riposte qui trouve une faille dans l’armure de mon adversaire, perce son aisselle et le mets dans l’incapacité de se servir de son bras, conclue par un coup de bouclier en plein visage qui le projette à terre inconscient.

Un cri d’encouragement soulève le champs de bataille. Je dresse la tête pour en chercher la provenance et c’est alors que je repère les nécromanciens face au débris d’un colosse. Je crache au sol avant que mon regard soit accroché par une file de cavaliers qui fonce en ligne droite en se frayant un chemin pour tenter de sortir de la mêlée, guidé par une lumière éblouissante. Nous ne pourrons pas tous les retenir, je le sais. Je reconnais alors un homme, pour l’avoir déjà aperçu il y a de nombreuses années, le duc de Luminion, Robert de Perussac. Une personne de pouvoir ô combien apprécié par le Roi Kendran. Une cible toute désignée pour faire vaciller le courage et le moral de ses troupes.

En prise avec d’autres guerriers il ne remarque pas mon approche et je guette le moment propice pour attaquer son cheval que je manque, assez nerveux pour esquiver les coups de lames. Je replonge dans le chaos du combat avant que le cavalier me remarque. Inutile de préciser que je suis loin de posséder ses talents martial reconnus dans tous le royaume. J’use de ma magie sombre mais là encore la monture ne semble pas affecter.

(Que cherchez vous à me faire comprendre Ô Phaïtos ? »

Perussac ne serait pas la bonne cible ? Y aurait-il une meilleur chose à faire ? Ou alors est-ce que je m’y prendrais de la mauvaise manière ? La réponse me vient vite quand le dieu des enfers me fait entrevoir le souvenir de mes runes au camp du Val.

« Les pierres divines… »

Chuchotais-je en plongeant la main dans la besace pour en tirer une au hasard. Je me souviens de ce symbole, un éclair frappant le sol. J’en connais le nom divin mais j’ignore sa signification, sans doute un rapport avec la foudre. Peut être que le Duc serait foudroyé sur son cheval…

(Compris. Ô puissant Phaïtos. )

Je brandis la rune en prononçant son nom, m’attendant à voir un éclair blanc déchirer le ciel pour carboniser Perussac mais il n’en est rien. Au lieu de ça il s’immobilise, dans une position ridicule, arme et bouclier dressé. Seul sa monture surentraîné lui permet de passer aux travers des lames. Difficile de contenir un haussement de sourcil surpris mais je saute sur l’occasion, attaquant la cuisse de la bête. Cette fois ma lame déchire la chair de l’équidé, faisant jaillir un flot de sang alors que la monture se cambre. Je m’attends à voir chuter son cavalier mais à ma grande surprise et par une force impensable il parvient à se maintenir sur sa monture. Je dresse à nouveau ma lame pour faire chuter définitivement cette pièce de bétail qui ne m’a que trop échappé. Mais l’impensable se produit, la bête esquive encore mon coup alors que le Duc retrouve ses moyens et qu’un sifflement file vers moi pour me saisir au cou. Je dresse la tête en cherchant la provenance, grognant de colère en ressentant cette force obscur me serrer la gorge. La liche, elle m’avait repéré. Maudit soit-elle ! Je ne doutais pas que son larbin soit également dans les parages ainsi que son invocation décharnée qui devait avoir repris une forme moins brisée. Affronter autant de personne représente un trop grand risque, même pour moi. Je lui adresse un regard impassible, une brebis égaré qui fait perdre du temps à son berger n’a rien de si surprenant. Je replonge dans le chaos de la mêlée, pestant contre le nécromancien. Il pense sûrement avoir gagné mais la bataille est loin d’être terminée.

[XP : 1 (combat et fuite)]

Avatar du membre
Akihito
Messages : 304
Enregistré le : mar. 29 janv. 2019 14:26

Re: Plaines de Kôchii

Message par Akihito » lun. 26 juil. 2021 01:33

Dans le chapitre précédent...

Evénement : La fin d'une ère.

33 : Royale rencontre.

Les remparts protecteurs d'Oranan allaient attendre encore un peu avant d'accueillir le Porteur. Car alors que leur petite escouade volait vers eux, Sibelle fit un brusque demi tour et commença à foncer vers le fond de l'armée adverses et ses lignes les plus reculées. Akihito ne comprit pas au début, mais fit de son mieux pour s'accrocher à l'hinïonne transformée et lui fit confiance.

(Les elfes blancs sont connus pour leur ouïe très développée. Peut être a t elle entendu quelque chose ?)

L'enchanteur se concentra alors sur la clameur du champ de bataille sous eux, après avoir bu une potion de soin guérissant la blessure récoltée contre les archers, dont ka douleur disparut sans trop de soucis. En faisant fit du vent et des cris, il entendit des ordres aboyés de façon éparses, qui intimaient à tous de maintenir leurs positions. Une chaîne de commandement semblait régir ce corps d'armée, qui ne paraissait donc pas composée que de pirates comme le croyait au début Akihito. Et à mesure qu'ils évitaient les traits les ciblant en se rapprochant du fond des troupes, une masse d'acier brillante attira son attention. Une petite dizaine d'hommes lourdement armés et protégés par des armures épaisses se tenaient là, dans une formation défensive pour protéger un autre homme lui aussi lourdement armé et protégé.

(T'en penses quoi Amy ?)

(La même chose que toi. C'est pas des pirates, aucun se battrait en mer avec un équipement qui leur laisserait aucune chance de survie en cas de chute dans la mer.)

Sibelle devait juger que ce coin du champ de bataille était digne d'intérêt, car elle commença à plonger vers eux. L'enchanteur arriva à la conclusion que c'était sans doute des officiers placés là pour coordonner les pirates. Une cible de choix, mais aussi une interrogation : qui pouvait bien commander une armée aussi... hétéroclite ? Qui qu'ils pouvaient être, les éliminer ne pouvait qu'être bénéfique.

"C'est pas des pirates ! Officier Oaxien !"

Espérant que sa voix était parvenu à Hatsu et au sergent Kiyoheiki, il condensa donc son dernier obus de foudre stocké dans son manteau qui luisit faiblement avant de s'éteindre à mesure que le sort se formait, puis l'envoya haut dans le ciel. Le projectile magique s'écrasa au centre du groupe dans un crépitement de foudre assourdissant au moment même où le mage posa les pieds sur le sol.

"C'est à toi qu'on remet l'invitation à notre petite sauterie ?"

La foudre sembla les toucher durement, mais ils tinrent bon. Les gardes étaient armés de lourdes piques et de boucliers tout aussi lourds, quand celui qu'ils protégeaient portaient lui une épée à deux mains finement ouvragé. Un noble oaxien ? La peau de loup qui ornait son armure le démarquait encore plus, ce qui poussa Faëra et maître à s'intéresser à lui. Amy lui révéla alors que c'était un aquamancien : un type d'adversaire qu'il n'avait jamais eu l'occasion d'affronter, et dont la magie pouvait être une bénédiction comme une malédiction pour un fulguromancien. C'est pourquoi Akihito ne se priva pas de partager ses découvertes et observations avec les autres membres de son escouade.

"C'est un aquamancien !

- Stop ! Arrêtez ! C'est pas de ma faute, je vous ai rien fait moi !"

La réponse pour le moins pleutre et apeurée déconcerta Akihito. Mais qui ca pouvait bien être ? Quel genre de commandant pouvait réagir ainsi ? Alors que Sibelle reprenait sa forme elfique à ses côtés, le mage décida de mettre un peu la pression à ses adversaires, mais il ne fallait pas que ses alliés continue de les attaquer. Il leva sa main libre paume ouverte comme pojr signifier un arrêt et usant cette fois ci de ses propres fluides, il condensa un obus magique à la l'extrémité de son marteau de Valyus, bien visible et crépitant de foudre.

"Vous avez dix secondes pour me dire qui vous êtes et me donner une bonne raison de ne pas vous bombarder une deuxième fois."

Sa voix était froide. Il voulait montrer qu'il ne rigolait pas. De son côté, Sibelle l'enjoignit à lancer l'assaut contre Oranan, alors que le Dragon d'or d'Ynorie se servait de son long corps serpentin pour couper leur petite troupe du reste des pirates.
La menace d’Akihito fit son effet, parce que des grognements apeurés répondirent à sa provocation. L'un d'eux Jura même à travers son casque. Le commandant répondit lui d'une voix apeurée :

"Non, non mais non ! J'ai aucune envie d'me battre, j'ai aucune envie d'être là, et j'veux pas mourir. C'est Perailhon qui veut qu'on tienne la position, personne bougera sans son ordre à lui... J'sais pas, si vous voulez vous battre allez le voir, limite. Non ?"

Sa voix baissa d'un ton, prenant des accents pathétiques, suppliants.

"Je suis Markus Scortum. Le... le Roi de Darhàm. Hem. J'vous en prie, allez embêter quelqu'un d'autre, j'mérite pas ça moi."

Ca ne faisait pas partie des réponses qu’Akihito espérait. Le Roi de Darhàm, rien que ça ?

(Depuis quand la ville à un roi, pour commencer ?)

De ce qu'il savait, elle avait été conquise par Oaxaca et ses armées peu après sa résurrection. Il pensait donc qu'au mieux, il y avait un envoyé de la Déesse Noire pour diriger le territoire gangréné par les pirates. Mais il y avait finalement encore un semblant de royauté, gardé par ce qui devait être ses Gardes royaux. Ce qui expliquait les armures lourdes des protecteurs. Mais ni eux ni leur suzerain ne pouvait être comparé au Roi de Kendra Kâr : Solennel IV inspirait une dignité qui était complètement absente chez Marcus Scortum. Ce dernier était définitivement peureux, et ne lui donnait en fin de compte aucune raison de l'épargner. Encore que... Le Roi pouvait avoir son utilité. L'enchanteur parla d'une voix forte, espérant se faire entendre de ses alliés et du Roi.

"On dirait que notre ami Marcus n'a pas compris."

L'obus s'envola, mais peut être parce qu'il l'avait avant tout créer comme une menace, l'obus se disloqua en une pluie d'étincelles avant de toucher les phalanges entre lui et leur protégé. Qu'à cela ne tienne, il se saisit de son marteau à deux mains et poursuivit.

"Votre problème actuel votre majesté, -il appuya sur le titre d'un ton ironique- ce n'est pas Perailhon, c'est nous. Alors votre prochain ordre a intérêt à être un assaut général, sinon..."

Un rugissement ponctue sa menace, alors que Sibelle s'approche armes dégainées de certains des protecteurs. Le dragon d'Ynorie entra dans les pourparlers.

"Vous êtes impliqué, Roi de Darham. Votre présence conforte les agresseurs de mon peuple dans leur supériorité. En menaçant les miens, vous faites de moi votre adversaire. Décidez-vous vite, votre destin est en jeu."

Une deuxième volée de menace agrémentée d'une flèche qui siffla et vint se planter dans le pavois d'un des gardiens : Hatsu mettait elle aussi la pression à sa manière. Mais Akihito ne put retenir un claquement de langue agacé devant le torrent de jérémiades suppliantes de Marcus.

"Mais bon sang, bon sang, bon sang ! Vous ne comprenez pas ! On m'a forcé à être ici ! Perailhon, c'est pas MON problème, c'est le vôtre. C'est lui qui donne les ordres. Je ne fais que relayer, moi. Jamais les hommes ne passeront à l'attaque sans un ordre confirmé de sa part ! Allez, merde quoi, s'il vous plait, laissez moi tranquille !

- Bon, ça m'agace."

Akihito balayait ses options pendant qu'il écoutait le roitelet se geindre. Visiblement, il n'allait pas arriver à forcer un assaut par le Roi. Mais il ne pouvait pas non plus les inciter à se replier : leur fuite était par la mer, et Perailhon n'allait sans doute pas laisser les bateaux partir tranquillement. Ses saloperies marines tailleraient en pièce le moindre navire.

Au final, il ne restait qu'une option : la capture du roi. Akihito ignorait si ce dernier avait une influence suffisante pour impacter son armée, mais ça valait le coup d'être essayé. Les troupes seraient alors peut être motivées pour aller délivrer leur seigneur et briseraient le statu quo. Le tuer aurait pu provoquer un esprit de revanche, aussi, mais...

(Il n'a pas l'air d'aimer ses alliés. Si on pouvait le convaincre de s'allier à nous, on pourrait frapper les Garzoks de Karsinar en tenaille avec nos propres troupes.)

Akihito pointa un doigt vers Marcus, condensant une vigne de foudre avant de la projeter. Quand elle pénétra avec succès son corps et qu'il le vit commencer à grimacer et convulser de douleurs sous les assauts électriques, il hurla.

"On ramène le roi à Oranan !"

Le sergent Ynorien répondit à son appel, fonçant au ras du sol sur les soldats qui furent écartés sans le moindre mal. La flèche d'Hatsu parvient cette fois ça à se frayer un chemin dans la garde d'un des protecteurs, s'enfonçant au niveau de sa clavicule douloureusement. Son bouclier s'abaissa, comme pris d'une faiblesse qu’Akihito aurait volontiers profité, mais c'était sans compter Sibelle qui trébucha et perdit ses deux lames dans un mauvais geste improbable. Elle était désarmée face à ses adversaires qui dardaient leurs piques dans sa direction. Il fallait agir, et vite.

"Ser Kiyoheïki, emmenez le roi ! cria Akihito avant de secouer le bras de l'Hinïonne. Sibelle, saute, MAINTENANT !"

Aussitôt après, il frappa de son marteau le sol, appelant le pouvoir des runes à lui. Le sol trembla, mais presque rien ne se passa comme prévu : Sibelle fit fi de son appel et se jeta dans une tempête de lames nouvellement dégainées sur ses adversaires. Ses assauts fragilisèrent la défense des deux gardes qui furent proprement abattus d'un coup de dague pour l'un, et d'un coup de hache étrangement forgée de l'autre. Ni le roi, ni ses autres protecteurs ne chutèrent de par l'intervention d’Akihito. Le seul qui chuta, ce fut le soldat blessé qui reçu une seconde flèche mortelle l'envoyant rejoindre Phaïtos, laissant la liberté au Dragon d'or de s'emparer du roi toujours immobilisé. Ce qui n'était pas au goût des survivants, qui s'avancèrent vers les deux combattants de mêlée. Et sans le corps de Kiyoheiki pour faire barrage, leurs arrières allaient bientôt être menacées.

"On déguerpit au plus vite."

Le commentaire de Sibelle faisait écho à ses propres pensées, alors qu'elle se transformait déjà pour reprendre sa forme volante, non sans jeter un regard à ses lames au sol. L'enchanteur rangea son bouclier après un moment d'hésitation et plongea vers les deux épées, souhaitant les ramasser pour celle qui prenait déjà assez de risques pour le sortir de là. Il les récupéra avec succès mais à peine se relevait-il qu'une pique traversa profondément sa jambe, le faisant saigner abondamment et irradiant son corps d'une douleur cuisante. Sentir la pointe d'acier riper contre son os le fit pousser un cri douloureux et colérique : son geste inconsidéré lui avait valut une blessure et avec une jambe en si mauvais état, allait-il pouvoir monter à temps sur Sibelle ? La réponse arriva rapidement : la douce lumière d'un sort de magie blanche enveloppa sa jambe, ne laissant au bout d'une poignée de secondes pour seul souvenir un trou dans ses braies. Remerciant mentalement le sergent qu'il identifiait comme son bienfaiteur, l'Ynorien sauta sans se faire prier sur le dos de l'hippogriffe qui décolla comme une flèche. Piques et flèches tentèrent de percer son flanc, son succès, jusqu'à ce que les trois silhouettes volantes se trouvent hors de portée des hommes de Marcus Scortum, qui hurlait toujours suspendu dans le vide au dessus du champ de bataille.

(J'ignore si c'est la meilleure option, mais ça a intérêt à servir à quelque chose.) pensa Akihito en buvant une potion destinée à remplir ses réserves magiques : la bataille était loin d'être finie...


HRP :
  • Consommation d'une potion moyenne de soin.
  • Utilisation de Transfert magique de Obus magique Rang 3 sur Manteau sombre de Voyage.
  • Utilisation d'un Obus magique Rang 1 : 2 PM
  • Utilisation d'une Electrocution Rang 3 : 3 PM, 1 rendu avec les gantelets.
  • Consommation d'une potion moyenne de mana.


[XP : 2 (combat) + 0,5 (persuasion)]

Avatar du membre
Silmeria
Messages : 243
Enregistré le : sam. 5 janv. 2019 11:39

Re: Plaines de Kôchii

Message par Silmeria » lun. 26 juil. 2021 05:57

C'était ici que tout commença. Je sentais que la magie de l'ombre avait été trop exploitée, la corruption avait encore grandit dans mon coeur et mon âme. Les larmes noires le long de mes joues étaient maintenant monnaie courante. Le mal jusque là inconnu me rongeait, cet insecte carnivore, vorace, affamé croquait mon esprit à chaque fois que je m'abandonnais à employer cette magie trop encombrante. Mais là n'est pas le but de ce récit. Saviez-vous que la guerre avait une odeur ? Je ne parle pas de l'odeur d'un charnier exposé aux oiseaux de proie, bien que Xenair aurait sans doute été ravi de voir ses créations se repaître de chair fraîche. Je parle de cette petite odeur, ce parfum entêtant, ce relent de mort qui une fois connu ne cesse jamais de hanter votre tête au crépuscule.

J'étais présente dans cette mêlée. Tout bonnement infâme, je ne sais même plus à quel moment j'avais décidé de couvrir mes cheveux blancs de la Capuche des Sylphes pour ne pas être dérangée par des mèches embourbées de glaise et de sang au visage. Et cette odeur dont je vous parlais... Fermez les yeux un court instant, imaginez un froissement continu de métal dans lesquels résonnent des bruits mats de viande percutée. On y trouve l'odeur poudrée de la terre mille fois remuée par les bottes sur le chemin de la mort. L'herbe verte écrasée aux notes épicées et herbacées. Le cuir tiède, collant de sueur et de sang qui colporte ce parfum animal jusqu'aux narines. Les chevaux et leurs yeux écarquillés de tant d'agitation, peinant à répondre correctement à leur cavalier, l'odeur de l'étable, de l'écurie, ce parfum doux mais sale de foin. Et enfin, mon préféré, le sang.

Je me souviens, jadis, je suivais une ancienne recette pour préserver la beauté de la peau. Assez inconcevable lorsque comme moi, on est immortelle mais que voulez-vous, je n'ai jamais été douce, jamais été chaleureuse ou docile, il me fallait bien un trait féminin exacerbé pour compenser le reste de mon caractère. Le sang entrait en ingrédient principal de ces soins, de préférence le sang de jeune homme ou femme. Un sang pur, peu oxydé, rouge et sirupeux qui perlait doucement sur ces peaux blanches de servante ou qui s'échappait des peaux burinées par le soleil des travailleurs de terre. Je le portais à mes lèvres, parfois juste pour garder ce goût de métal et de vie à mon palais. Ce goût ravissait mon âme et m'apportait la sérénité. Croyez le où non, la mort était ma plus belle berceuse mais aussi un excellent moyen de conserver une peau blanche comme neige. Mais là, sur ce champ de bataille ? Il n'en était rien. Le sang était affolé, excité, presque rendu sale. Il ne venait pas en petite effusion délicate mais en gerbes folles dégueulées par des plaies béantes à l'aide d'un outillage bien moins sophistiqué qu'une aiguille ou qu'une dague. Rendez-vous compte, que donne un coup de hache de guerre manipulée par un puissant garzok sur un homme dont l'armure ne tient que par quelques ficelles ? L'humain se retrouve fendu comme une bûche de bois sec. On sent la peur. On sent les entrailles, cette odeur opaque et chaude, je suis toujours persuadée que je pourrais presque deviner ce que les infortunées victimes, fauchées sous la faux guerrière de la mort, ont pu manger au déjeuner avant de se faire ouvrir le ventre et ce uniquement grâce à l'odeur.

C'est une poésie, un amour éternel de mon amie, mon inséparable faucheuse. Celle là même qui charrie les flots de mort jusqu'aux enfers. Silmeria n'a jamais vraiment été aussi sensible que moi à ce parfum et cette beauté, elle trouvait ça trop brouillon mais ce n'est pas donné à tout le monde de se rendre compte de la merveilleuse beauté de la guerre et de la mort. Bien sûr, on peut se demander ce qu'une femme telle que moi fait ici, en pleine mêlée. D'ordinaire, je flirte plutôt avec les ombres, comme une araignée patiente à l'infinie. Mais l'agitation a ce côte extrême et sale qui me séduit. Je me sens galvanisée par toute cette folie et cette ardeur, des hommes et des femmes qui ne se connaissent pas se jetant les uns sur les autres, l'écume aux lèvres et l'arme au poing.

J'ai tué leur Roi, il me semble bien que c'était lui, peut-être un sosie destiné à me tromper, ça je dois encore m'en assurer mais entre ma cible échouée et moi se dressait des dizaines et des dizaines d'hommes. Je comptais bien sûr sur le soutien des Garzoks, ces puissants guerriers aussi féroces que malodorant. Cèles, ma Faera se révéla être une aide incroyable, elle me maintenait en alerte tout au long des hostilités. Les premiers soldats étaient les plus faciles à abattre, les hommes avaient déjà un certain contrecoup de fatigue et leurs bras fatigués manquaient de vitesse. J'ai blessé le premier en lui enfonçant la Tueuse de mage dans le sol, j'ai ressenti la garde argentée claquer contre son armure et l'homme a glissé, les yeux dans le vague à terre sans dire le moindre mot. D'autres s'opposaient à moi et connurent le même destin, je ne cherchais pas à tous les tuer, il suffisait surtout de les blesser afin que les soldats derrière moi puissent finir le travail, un Kendran désarmé ou dans l'incapacité de se battre était une trop belle occasion de faire couler le sang, jamais ils n'auraient laissé passer ce genre d'opportunité.

Un autre soldat reçut le doux baiser de la Tueuse de mage en plein ventre, il avait lâché son arme et errait sur quelques pas en tenant entre ses mains une blessure inexistante. Un solide garzok le mit à terre à main nue, accroupis sur lui, comme une bête sauvage, il enfonça ses mains caleuses dans la bouche de l'humain et pressa si fort qu'il parvint sans mal à détacher le haut de la mâchoire et le crâne du reste. Ne laissant au sol qu'une langue solitaire dans une rangée de dents rougies de sang, soulevant le reste de la tête de l'homme. Le Garzok vit mon regard et me rendit un sourire sadique qui m'évoquait celui de Kurgoth. C'est également sous mes yeux que ce guerrier fou périt en chargeant à mains nues un autre soldat, celui-ci soulevé comme une feuille par l'orque avait cependant eu le temps de lui enfoncer son épée dans toute sa longueur dans le ventre. Les deux tombèrent, l'un pour jamais se relever. Je n'ai pas pu atteindre l'humain qui avait pu se débarrasser de lui, j'aurai bien voulu mais je me suis faite souvent bousculer dans cette mêlée , que ça soit par des soldats de Kendra Kâr ou d'Omyre, leurs gestes larges créait des collisions sans arrêt, je ne mentionne pas les effusions de sang. Ma robe en est encore couverte, des litres vomis ça et là qui giclaient à tous les vents, le charnier n'en manquait pas. Je me souviens même d'un chef de peloton Garzok qui abattait sa masse de fer brut sur un soldat protégé uniquement de son bouclier, celui-ci se tordait comme une vulgaire feuille d'étain et bientôt privé de sa protection, le garzok asséna un coup brutal en plein dans le crâne de l'homme qui disparu littéralement entre ses épaules, m'aspergeant de sang et de débris d'os.

Je crois qu'à ce moment là, j'ai rencontré un Capitaine, un chef de peloton Kendran, appelez le comme vous préférez, mais celui-ci hurlait des consignes à des hommes paniqués qui peinaient à tenir les rangs à mesure que la mêlée enfonçait leurs lignes. Il était d'une bien meilleure armure que ses comparses, mais ça, c'était une protection bien dérisoire, assurément insuffisante pour ma lame argentée. Cependant, sa hallebarde était plus vicieuse que les simples épées des soldats, l'allonge qu'elle apportait me tenait à bonne distance car je le soupçonne de m'avoir vue depuis quelques secondes déjà, il s'était déplacé dans ma direction pour me faire face alors que ce n'était pas les adversaires qui manquaient ici. Je reconnais volontairement avoir toujours eu un faible pour les hallebardes, rien que le nom me séduit mais ce n'est pas un outillage discret ni pratique à transporter quand on exerce mon art.

Il attaqua sans attendre, un coup franc et droit comme un estoc, presque prévisible comme s'il me testait, il manqua de beaucoup, j'avais connu assez de gardes pour connaître les bases de leurs entraînements et en avoir étudié les failles. L'arme d'hast était toujours menaçante, pointée vers moi pour me tenir à distance, s'il ne s'agissait que d'une lance, j'aurai pu éviter le fer et m'attaquer au bois, tenant fermement la tige contre moi et laissant la lame glisser sur le manche jusqu'à ses doigts, mais la lame lunaire qui complétait l'arme aurait pu être un danger incroyable s'il retirait son arme vers moi. Il fallait attendre encore un peu, autour de nous, ce fracas incessant semblait plus lointain, comme si un cercle invisible empêchait quiconque de nous approcher, nous étions seuls au monde dans cet enfer de métal et de viande meurtrie. Son attaque destinée à me faucher manqua de nouveau, la suivante un coup transversal passa cette fois-ci non loin de ma jambe, je me demande même s'il n'a pas heurté à un moment le sol. Manifestement il jouissait de son allonge pour me garder à bonne distance et lorsque je voulus cligner sur le lui pour le surprendre, un picotement traversa mes mains et de mes yeux coulèrent de nouvelles larmes noires. Ma magie m'abandonnait et je n'étais plus qu'une simple tueuse dépossédée de son arsenal le plus redoutable, la capacité à surprendre ses victimes. Fort heureusement il m'offrit une ouverture en manquant de nouveau son coup, juste assez pour que je puisse frapper son avant bras. Maintenant que la cible était blessée, il me fallait attendre que l'endurance vienne à lui manquer et que son arme, trop lourde pour être portée à une main en combat soutenu ne soit plus assez rapide pour l'empêcher de contenir le coup qui signera sa mort.

C'était sans compter les aléas de la guerre, la mort, parfois capricieuse et joueuse comme un félin jouissait des meurtrissures plus que la mort elle même. Un Garzok, aveuglé d'un coup d'épée en pleine face, aveugle intervint, moulinant son épée Kikoup dans toutes les directions, le Capitaine à la hallebarde recula de quelques pas tout comme moi mais je ne sais pas par quelle folie, le garzok se figea sur place et se tourna vers moi. Avait-il entendu quelque chose dans ma démarche pourtant silencieuse ? Il grimaça, une balafre profonde avait privé ce guerrier de ses deux yeux et ivre de rage il fondit en ma direction pour frapper droit devant lui. Bien que déconcertante, cette situation m'était déjà arrivée, devoir éliminer un allié pour me frayer un chemin jusqu'à l'ennemi, je n'allais pas laisser cet être condamné par sa blessure s'opposer à moi, même dans toute son ignorance, celui-ci serait éliminé, il n'y avait aucun temps pour raisonner un orque en combat, seul le fer et la mort étaient capables de calmer ces infatigables soldats. Au bout de trois de ses assauts, je pu passer sous son arme pour lui porter un coup fatal, ouvert de bas en haut, du nombril jusqu'à la gorge, il tomba raide mort la face dans la glaise mais le Capitaine n'avait pas manqué cette occasion, d'un coup vif et précis de l'arrière de la lance, il parvint à faucher l'arrière de mon genou et me déséquilibra. Un acte peu héroïque direz-vous, mais je ne pense pas être celle qui devrait crier au déshonneur.

Son assaut renouvelé parvint à toucher mon bras désarmé, une tentative vaine de bloquer sa lame arrondie qui me vaudrait une nouvelle cicatrice le long du bras, mais dans son élan, il s'était trop approché, il n'avait fait que me déséquilibrer, je n'étais pas blessée aux jambes et ma vivacité restait la même. D'un pas chassé je m'étais approchée et c'en était déjà terminé. Un coup vif placé sous l'aisselle gauche. Dans ma précipitation j'avais cependant manqué de précision, le coeur n'était pas crevé mais la blessure avait fait vaciller le Capitaine, désormais étendu sur le dos, écrasé par l'insupportable douleur, il semblait suffoquer comme si l'air qu'il engouffrait dans sa bouche haletante ne parvenait plus à remplir ses poumons. Sa mort peu honorable certes se solda tout de suite après. Je saisis sa hallebarde et enfonça la pointe dans son oeil gauche, ou le droit, à dire vrai, j'ai oublié. Sur le moment je me suis surprise à me trouver artiste. Car je peignais des visages morts sur une toile de terre détrempée de sang et d'âmes choquées qui flottaient vers les cieux ou se trouvaient aspirées par des langues de terre jusqu'aux enfers. Dans ce tableau funeste, je dessinais des traits, parfois étonnés, parfois délirants de douleur. Le visage humain était une excellente inspiration, les yeux surtout. On trouvait tellement d'expressions dans les yeux des hommes, une simple variation des paupières donnait un panel de ressentis si variés... Cependant, je n'aimais pas les yeux lorsque l'un était clos et l'autre ouvert, je trouvais que ça manquait d'élégance et de régularité. De même que les bouches aux moues déformées, comme si les corps poussaient un cri de détresse n'avaient de beauté que lorsqu'elles restaient propres ou juste marbrées de sang, mais lorsque les bouches étaient pleines de terre et d'écume, le charme disparaissait dans la brutalité animale de la guerre. C'est probablement pour ça que j'appréciais la Tueuse de Mage, elle rendait mes oeuvres propres et sereines. Mais mon intérêt pour la hallebarde trouva son sens lorsqu'en face de moi, je vis enfin les soldats d'élite du Roi, reconnaissable par leurs armures bleutées.

Trois me chargèrent. Je crois qu'ils n'avaient pas oublié le regrettable incident survenu quelques instants plus tôt. La hallebarde m'offrait la possibilité d'affronter les chevaux sans trop m'exposer, car je ne m'en étais pas encore rendu compte mais le combat contre le capitaine m'avait avancé de quelques mètres dans la ligne de front qui s'était fermée derrière moi, une inattention regrettable.

Les chevaux firent trembler le sol, je ne m'étais pas affolée, j'étais juste un peu plus nerveuse mais l'adrénaline que mon coeur pulsait à travers mes membres était la bienvenue, enivrée par cette sensation, ma première attaque fut dévastatrice. Une frappe ascendante sur l'encolure du premier cheval, celui-ci égorgé par la lame glissa sur le côté dans un hennissement douloureux. Son cavalier termina à terre, les deux autres s'étant déportés sur les côtés pour éviter le canasson mort manquèrent lamentablement leurs attaque, l'un des deux laissa sa pique enfoncée dans la terre. Mais mon attention se porta sur le soldat étendu, il me fallait en finir, je savais que je pouvais gérer les deux soldats à cheval, mais un soldat à pied en plus des cavaliers était une menace que je ne voulais pas sous estimer. Je frappais avec toute ma force, laissant la hallebarde retomber sur lui comme un bûcheron le ferait pour une bûche de bois, mais l'échec fut retentissant. L'armure des soldats de la garde royale avait été forgée avec bien plus d'attention que celle des autres combattants, le choc du métal ne permit pas à la lame de crever sa protection, mais la vibration jusqu'à mes poignets avait déstabilisé ma posture et un cavalier chargeait déjà derrière moi, sa pique frappant mes côtes sans pour autant les briser. La douleur saisit mon corps d'effroi, dans ces moments là, le cerveau se préoccupe tellement des menaces autour de nous qu'il ne permet pas tout de suite de se concentrer sur une blessure subie, aussi l'esprit reste torturé à se demander si c'est là quelque chose de terrible ou de superficiel.

La Robe des Sylphes avait été déchirée jusque sous le sein, mais emporté par son cheval, le cavalier me laissa un peu de répit, juste assez pour m'asperger la plaie d'une potion de soin. De son côté, l'autre cavalier, celui dépourvu de sa lance semblait contenir un attaquant d'Omyre, je n'avais pas pris le temps de regarder ce qu'il faisait, je voulais réitérer mon assaut sur le garde privé de son cheval, cette fois-ci en tentant de l'embrocher.

A ce moment là, l'agitation, la colère car il y en a toujours à la guerre, la panique, l'angoisse de mourir ou d'être blessée... Tout ceci se dissipa. Vraiment je veux dire, je n'étais pas emportée par l'allégresse d'un trop plein d'adrénaline mais je ne ressentais plus rien du tout. Mon bras arme refusa même de continuer le mouvement, je me sentais aussi bête qu'un lapin dans un collet. Et pire encore, il m'était impossible de trouver la source de ce maléfice, car ce devait bien en être un. Mon corps devint alors douloureux, lorsque le combat cesse, on ressent les courbatures et l'effort pèse sur les membres et les muscles, infiniment plus lourde, j'avais l'impression d'avoir perdu toute capacité à tuer, je ne me souviens même pas avoir encore cette hargne, cette envie de faire du mal pour faire du mal, juste pour le plaisir ou simplement parce que je le pouvais.

Voilà que privée de l'envie de me battre, les chevaux m'entouraient, enfermant avec moi le soldat qui m'apostrophait, me demandant de me rendre. Je ne crois pas avoir déjà compris ce principe qu'était de se rendre sur un champ de bataille, il était évident que cela me conduirait à une exécution sommaire quelques mètres plus loin, une épée poisseuse de sang de garzok s'abattrait sur ma nuque et ma tête roulerait quelques mètres dans une expression que je préfère ne pas imaginer. Chose intéressante, c'est que le maléfice ne semblait pas être l'oeuvre d'un des gardes, ceux là même n'attaquaient pas, ils tournaient en manège autour de moi. Je crois qu'à cet instant, la Corruption des Sylphes était la seule opportunité valable qui me vint en tête. J'observais les chevaux, le vacarme incessant faisait bourdonner mes oreilles. Lorsque le regard d'une monture se ficha dans le mien, je tendit doucement la main vers lui, il restait encore un peu de magie en définitive... Les larmes coulèrent de nouveau le long de mes joues empourprées de sang et j'offris à ce cheval une vision. Celle d'un monde en flamme, où le sol n'était composé que de visages déformés de douleur, hurlant, des mains tendues vers un ciel rouge sang, veiné de sillions noirs, tout brûlait dans une ambiance infernale et son cavalier n'était plus qu'un esprit torturé, avec pour tout visage une bouche sans dent poussant un hurlement strident.

Frappée par ce cauchemar infâme, la monture se cabra et rompit la formation laissant tomber son cavalier pour fuir vers la mêlée, là où le combat et la mort était bien moins horrible que ce qu'il venait de voir.

Tout se passa vite, j'aperçu brièvement derrière le manège des chevaux un Elfe blanc en robe rouge, à côté de lui, à hauteur d'épaule des cavaliers, un amas singulier, comme une forme indescriptible, tentaculaire qui s'articulait autour d'un rien, comme si le centre de cette chose n'existait pas, comme si les tentacules n'apparaissaient en ce monde que part une crevasse trop petite pour l'être tout entier, ne laissant que ses membres s'agiter dans un désordre singulier. Je ne crois pas, de ma vie entière avoir déjà contemplé quelque chose, mais la créature étrange... Et bien elle me délivra. C'était elle la cause de cette incapacité temporaire à me battre, sur ordre de son maître, l'elfe en soutane rouge, elle me délivra... Et je ne manqua pas l'occasion de pouvoir faire de nouveau couler le sang, comme si mon corps glacé se trouva plongé dans un bain d'eau chaude, mes sens ravivés, la colère réveillée, la lame de la hallebarde frappa de nouveau pour égorger un cheval mais trop légèrement, son cavalier le fit quitter le manège, celui-ci d'ailleurs s'arrêta, laissant aux hommes de la garde de quoi pointer leurs lances acérées vers moi, pauvre femme solitaire faisant face maintenant à une dizaine de soldats entraînés... Ainsi va la gloire.

Vous vous demandez sûrement comment tout ceci se termine ? Et bien... Par un mensonge. Habile certes, sous l'ultime demande de reddition de la part des soldats et face à la menace pesante de leurs lances pointées sur moi, je ne n'avais pas beaucoup de solution. Instinctivement, ma main alla chercher une petite fiole en verre, elle contenait un poison raté que j'avais confectionné à partir des dents moisies d'une murène morte. Je voulais à la base me pencher sur l'incroyable capacité qu'avaient les murènes à vicier en permanence les plaies causées par une morsure, saviez-vous qu'elles s'infectaient à coup sûr ? Je voulais le même effet pour ma lame, mais le résultat était bien trop loin de ce que j'imaginais, au mieux, celui qui ingérait ce poison perdait le sens du toucher... Bien loin du destin funeste qu'il devait apporter, aussi, je l'ouvrit et laissa quelques gouttelettes tomber à mes pieds.

Ensuite, je pensais à cette bande de traîtres, particulièrement Ezak... Comment j'avais pu laisser Silmeria seule avec une vermine en son genre, ma Douce Silmeria était certes une tueuse émérite mais elle souffrait d'un excès de confiance, elle ne se doutait pas qu'à la guerre les coups les plus violents sont ceux qu'on ne voit que trop tard. Elle avait tellement facilité leur besogne, laissant la gestion du plan à un Kendran détestant Omyre, s'entraînant avec lui, lui laissant ainsi voir quelques unes de ses méthodes de combat... Oh, c'était triste mais je ne savais pas qui me fâchait le plus, Silmeria ou Ezak. D'un côté, je meurs d'amour pour Silmeria, ma jumelle, la dernière fleur qu'il me reste et ce sentiment dur mais rassurant de savoir qu'elle est là dernière personne en ce monde que j'aime. D'un côté Ezak, le seul à vraiment avoir su m'intriguer, il semble comme moi jouer d'une certaine dualité, à moins qu'il ne soit vraiment parvenu à me berner comme une sotte, je pense que si je venais à le croiser, je me paierai le culot de lui demander le fin mot de cette histoire. Avant de lui crever les yeux, lui lacérer la langue et lui arracher le coeur, s'il ne faut de mes mains. Sur cette pensée, mon humeur chavira davantage et la Robe corrompue laissa tomber les miasmes de la corruption, à mes bottes, là où le poison avait chu, l'herbe se flétrit, noircit et enfin venait à se racornir, définitivement morte.

" Je ne suis pas venue pour vous. Je viens chercher Duval... Votre Roi est mort. Peut-être est-il temps de retourner à Kendra Kar embrasser vos femmes et vos enfants... "

La corde sensible des hommes sur le chemin de la guerre, était pour moi femme et enfants laissés à la maison. Loin de chez eux, parfois dans des contrées lointaines, partis en guerre pour mourir loin de chez eux...

" Léonna et Xenair m'ont confectionné ce poison. Il tuera tous ceux qui seront en son contact, il dévore la chair et l'acier avec le même appétit. je vous prie de vous reculer et de me laisser voir Duval. Je pense qu'intérieurement vous savez qu'il n'est pas sage de vous interposer entre moi et ma proie. " Bien sûr, c'était ma création, maladroite au possible mais j'en venais alors à fantasmer un poison créée par Léonna et Xenair... A quoi cela pourrait-il bien ressembler ? J'en avais quelques uns en ma possession mais rêveuse, je m'imaginais un poison surpuissant, capable d'emporter quiconque en un temps si dérisoire... Il faudrait que je leur en parle une fois tout ceci terminé... Il y a un potentiel jusque là inexploité.

" Je suis venue chercher une poignée d'âmes, mais j'inonderai les enfers si vous vous opposez à moi " Quant à cette dernière phrase, l'envolée menaçante était toutefois vraie, je savais que j'allais pouvoir en tuer plus d'un, les lignes garzoks avançaient lentement mais sûrement et l'amas tentaculaire de cet étrange allié venu de nul part frappait de nouveau, des éclairs jaillirent, envoyant un reflet bleuté sur les armures des soldats comme si la foudre avait frappé un homme derrière la formation des soldats. Un éclat de lumière frappa ensuite un cavalier, comme une nuée d'épées victorieuses laissant un sillage de lumière évanescent sur un homme qui, choqué, tomba à terre aux pieds de l'Elfe blanc.

Mais c'est en la personne de Duval, que je venais juste de nommer que mon attention se porta finalement.

"C'est moi que tu veux, sorcière ? Et bien tu vas m'avoir. Un duel à mort, entre toi et moi. Si tu gagnes, tu dois promettre de fiche le camp d'ici et de laisser mes hommes en paix."

Je dois reconnaître quelque chose, c'est mon incompréhension totale face à cette manie qu'ont les humains de me considérer comme une sorcière. Certes, il m'arrivait de boire du sang, de me coucher nue dans des baignoires de sang de vierge, de confectionner des poisons, mais la magie n'a jamais vraiment été quelque chose que je manipulais, juste les enchantements et l'ombre noire. Mis à part tout ça, je n'avais aucune prédisposition magique une fois privée de mon équipement. Je suppose que c'était là quelque chose de vulgaire destiné à m'offenser, soit, j'imagine que ça n'avait pas d'importance.
Ses soldats le laissèrent arriver, puis mettre un pied à terre. Les conditions me semblaient tout à fait valable, c'était même là une chance si je puis dire. Un homme prêt à se sacrifier pour sauver ses soldats, à ce moment là, je me sentais disposée à lui faire une fleur :

" C'est honorable de ta part. Je ne demande qu'une preuve de mon forfait sur votre Roi, son épée et sa chevalière, je vous laisserai prendre le corps intact afin qu'il puisse recevoir les adieux de son peuple. Il en sera de même pour toi, Duval. Je ne prendrais qu'une preuve de ta mort et le laisserai intact pour qu'il puisse être ramené auprès de ta famille. Tes hommes présents ici pourront disposer de ton corps ou du mien à l'issue de cet affrontement. Si je remporte ce combat, je partirai seule avec mes trophées.

Sont-ce là des conditions qui te semblent équitables ? "


D'un côté, je jouais sur la carte sensible, aucun homme ne souhaite être vu par ses aimés déchiqueté, ouvert de part en part et grimaçant, aussi la Tueuse de mage offrirait un rendu propre et raffiné, sa veuve pourra le pleurer comme s'il dormait, de mon côté, ça m'arrangeait assez, j'avais encore en mémoire dans mes poignets le choc de la hallebarde sur l'armure d'un de ses hommes, la sienne était encore plus solide, il suffisait de l'observer pour s'en rendre compte... Aussi, un petit avantage stratégique était nécessaire.

"Accordé ! Au moindre signe de déloyauté, mes hommes interviendront."

Ils formeraient donc le cercle du combat à mort que le Capitaine de la garde Royale - désigné par Xenair pour mourir - et moi même allions mener. Je ne sais pas pourquoi, mais l'envie de jouer honorablement ne m'étais pas désagréable, je proposais à Duval quelques règles de conduite :

" A la loyale, pas de poison, pas d'attaque sur un adversaire désarmé, pas de coup dans le dos, seul un coup de grâce offert à un adversaire étendu et incapable de continuer le combat. Le combat sera donc à mort et c'est sans haine que je t'affronte, Capitaine Duval. "

Car c'était le cas, je n'avais pas de haine pour lui, ce n'était qu'un nom sur ma liste, un nom que je n'avais pas vraiment eu l'occasion de connaître, il me suffisait de l'effacer par le sang et de passer au suivant, ce rituel inlassable des assassins rendait les sentiments pour ses victimes inexistant, seul le roi avait un soupçon de rancoeur et de hargne, maintenant qu'il était mort, je me sentais légèrement mieux. Mais quelque chose de nouveau jaillit de la masse tentaculaire... Je me trouvais auréolée d'une lueur bienfaisante, quelque chose qui ne m'était encore jamais arrivée, un léger picotement le long de mon corps suivi d'une tiédeur bienvenue qui me lavait de mon mal, de ma fatigue et sous mon sein, la plaie laissée par le soldat ne saignait plus, de même que celle laissée dans le dos. Les coupures refermées, je me sentais plus vive et apte à me battre, revigorée d'un regain de force et d'endurance. L'espace d'un instant, j'ai cru que Duval verrait ça comme une trahison et enverrait ses hommes me charger pour punir ce manquement à l'honneur, mais il n'en fit rien, il était confiant, fort et droit, s'il mourrait, il le ferait en exemple et ne laisserait pas à ses hommes un souvenir mitigé.

" Souhaites-tu transmettre à un homme de confiance tes derniers mots à ta femme et tes enfants où me fais-tu confiance pour les recueillir à tes lèvres si tu venais à échouer ? " Mais il fit la sourde oreille, je pensais - allez savoir pourquoi - à la femme et aux enfants qu'il allait peut-être laisser derrière lui, ce genre de chose me fascinait, j'en étais si éloignée, je ne comprenais pas pourquoi je désirai toucher du doigt cette vie qui était chez moi impensable... Au mieux, les Murènes m'attendaient, mis à part Katalina et l'amour que je lui portais, il n'y aurait pas grand monde pour pleurer ma mort. Von Klaash picolerait sûrement et vomirait au mieux un poème grossier, Katalina et Lydia dans leur impeccable stoïcisme ne verserait pas une larme et Xenair... N'en parlons même pas. J'aurai de la chance s'il décide au mieux d'appeler une de ses perruches en mon honneur.

Pour calmer directement ce qu'il pourrait considérer comme une tricherie, je demandais à Duval de faire éloigner l'Elfe, après tout, je ne le connaissais pas et bien qu'il se soit clairement identifié comme un allié redoutable, je préférais régler ce problème par moi même. Bien que bénie par je ne savais quelle magie, j'offris à Duval de patienter le temps qu'elle ne se dissipe, mais celui-ci ne perdit pas de temps, son porte étendard intervint alors et chassa la magie de l'être tentaculaire pour enfin donner à ce duel une apparence plus honorable.

La hallebarde à mes bottes, je tirais la Tueuse de Mage, prête à en découdre, espérant secrètement qu'une fois terrassé, ses hommes me conduiraient jusqu'à la dépouille royale pour que je puisse récupérer mon dû et enfin, comme promis, quitter les lieux.

Il ne restait que Duval, une montagne certes, mais rien d'infranchissable. Il était haut, fort, et large, son imposante armure offrait un rempart contre les assauts de front mais la Tueuse de Mage pourrait se frayer un chemin jusqu'à son corps comme elle l'avait fait pour le Roi lui même.

" En garde. "


[XP : 3 (combat) + 0,5 (bluff) + 0,5 (discussion)]
La petite plume de la Mort.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


Avatar du membre
Ezak
Messages : 175
Enregistré le : mar. 22 déc. 2020 06:18

Re: Plaines de Kôchii

Message par Ezak » lun. 26 juil. 2021 07:38

Alors que j’arrivais sur les dernières lignes de l’armée une rumeur se fit entendre. D’abord lointaine, elle se propagea bientôt de plus en plus. Le Roi était mort, tué par une Plume.

(Une Plume ? Une putain de Plume ?! La petite blanche?)

Je me rappelais que trop bien sa manière de se pavaner sur le pont et d’énumérer tous ses sobriquets comme-ci cela intéressait quiconque. Parmi tous ceux qu’elle avait énuméré se trouvait celui de Plume Noire. Je ne m’en rappelais que trop bien, je l’avais notifié dans le rapport que j’avais donné au General Andelys. Je fus pris d’une colère sourde. Une sorte de sifflement, se déclencha dans mon crâne. J’étais tellement en furieux que je n’entendais plus rien. Contre l’assassine ? Non, pas particulièrement. Elle ne m’intéressait pas tant. Ce n’était t seuls les Treize étaient mes cibles. Cependant j’avais une grande colère contre le Roi de Kendra-Kâr et sa stupidité. Il avait été stupide de ne pas l’avoir exécutée sans aucune forme de procès, Il avait été stupide de me traiter comme un hors-la-loi au point de faire de moi un prisonnier. J’aurais pu être à ses côtés et le défendre, mais il eut fallut que je sois traité comme un ennemi du Royaume. Solennel était un Roi infiniment idiot, incompétent, inapte à mener son peuple et c’était pour cette raison qu’il était mort. J’avais raison depuis le début, et j’avais été infiniment clairvoyant. Satina était bien la personne la plus importante de Kendra-Kâr et la seule qui valait la peine d’être protégée. Si le Roi était mort, il fallait que je m’assure qu’elle soit Reine. L’Irrévérencieuse pouvait bien faire son chemin j’avais des morceaux plus gros à fouetter mais j’étais prêt pour elle car je savais, oui je savais, qu’elle viendrait pour moi.

C’était donc sur ce bourdonnement sourd de colère dans ma tête, au point que les derniers Garzoks s’écartèrent pour me laisser passer, pris par l’aura que je dégageais dans cet état que je finis par arriver au-delà des dernières lignes face à un mur gigantesque. Celui-ci, fait de plantes carnivores, semblait solide et était impressionnant par son envergure. J’avançais de quelques pas, m’éloignant des dernières lignes Garzoks, absorbé par cette vision peu commune. Folie serait de s’y jeter. Et alors que mon regard restait fasciné par cette architecture naturelle, une voix vint me troubler dans mon observation.

"En voilà un qui n'est pas censé se trouver ici, je me trompe ?"


Je tournai la tête pour voir deux larges feuilles s'écarter et laissé apparaître, assise sur un trône végétal, une silhouette féminine semblant faire corps avec les fleurs qui l'entouraient. A ses côtés, deux loups de ronce grognaient sombrement en dardant leur regard sur moi. Leona en personne me faisait l’honneur de venir pour moi. Je gardai mon sang froid.

« Avoir la chance de me retrouver face à la majestueuse Leona me fait penser le contraire. »

Je portai ma main à la blessure résorbée infligée par le carreau de Sisstar, mais qui devait paraître ouverte à cause de tous le sang qui me recouvrait tout en me laissant tomber comme si je fus soudainement pris de faiblesse recouvrant mon corps de ma cape.

« Pardonnez moi maîtresse… J’ai pris la liberté de venir prévenir un supérieur. J’apporte une information importante. »

Je glissai mes mains près de ma ceinture agrippant deux bouteilles de liquides inflammables que je posai devant moi, cachés sous ma cape, commençant à préparer mes objets de morts au cas ou. Je parlai d’une voix basse et éreintée comme si je venais de livrer un dur combat. Et aussi pour possiblement la faire se rapprocher de moi s’il elle voulait mieux entendre mes propos.

"Admettons que je te crois. Quelle est cette chose importante ? Et qui sers-tu, pour venir me voir moi, parmi mes plantes ?"

Son regard était si intense et aussi d’une certaine façon si séduisant. Son regard me transperçait la peau et semblait vouloir lire en moi. Sous ma cape je continuai ma préparation le plus discrètement que possible attrapant mon briquet à Amadou que j’activai sous ma cape pour allumer mes deux fioles toujours bien cachées sous ma cape. J’étais prêt à les éteindre à l’aide de mes mains ou à les balancer. J’attendais de voir comment allait évoluer à la situation. Pour couvrir le bruit je parlai en même temps.

« Je sers le Premier. J’ai repéré l’une de ses cibles que nous cherchons depuis de nombreux jours. C’est un misérable traître, un exécrable parjure qui a fait échoué les plans de la Reine Noire. Je l’ai repéré à l’avant, avec ses hommes et il fait des dégâts à notre armée. Il nous faut attraper ce chien et lui infliger le sort qu’il mérite. »


Le regard de Leona ne cessa de parcourir ma silhouette recroquevillée. Je me demandais si elle était dupe ou si elle jouait avec moi. Car tout semblait jeu sur elle.

"Et que faisais-tu ici, alors, si tu sers Lorener ? N'a-t-il pas besoin de toi dans son armée ? Je n'ai que faire de ton traître. Alliés ou ennemis, les êtres de sang et de chair ne sont pour moi que des erreurs que la nature se doit de corriger. Alors va le tuer, ton traître, mais laisse-moi avec mes plantes."


Je m’inclinai un peu plus aux propos de Leona, agrippant cette fois mes deux bouteilles allumées entre chaque main.

« Bien Maîtresse je ferais comme bon vous semble mais je me dois tout de même de vous avertir. Ce traître ce nomme Ezak d’Arkasse, il a une haine incommensurable pour les Treize, si bien qu’il serait prêt à prendre le risque de traverser une armée pour venir trouver et à ses yeux c’est vous l’erreur de la nature. »

Je me relevai alors que je finissais mes propos vivement pour balancer une première fiole vers Leona. Elle alla s’écraser sur ses jambes qui commencèrent à prendre feu. Prises de colère, elle agita les lianes autour d’elle pour tenter d’éteindre les flammes et déjà ses deux loups se dirigeaient vers moi à toute vitesse prête à me manger. Je ne m’en formalisai pas, comme à mon habitude, je m’en tînt au plan. J’envoyai ma deuxième fiole qui atteint la tête de la Générale mais sa peau sembla se durcir et les flammes n’eurent plus prise sur elle.

Les loups eurent le temps d’arriver sur moi. SI j’en évitai un, les crocs du deuxième se plantent dans ma jambe, sans qu’elle ne semble arrêté par mon armure.

(Foutu magie )

Pris de douleur, j’avale une dose de potion avant de prendre la posture de la danse de sabre et de me déchainer sur les bêtes. Avec fureur, je pars dans un enchainement de coups mes lames traversent les chiens de ronces, devenus chiots. Lorsque je finis mon enchaînement, il ne reste plus que quelques morceaux de ronces et de bois sur le sol, seuls témoins de leur existence.
Leona en profita pour m’attaquer d’un coup de liane que j’évitai grâce à mes reflexes, en bougeant ma tête de côté vers laquelle elle avait pris la direction J’effectue une cabriole pour me rapprocher, tout en évitant un deuxième coup de liane dans mon acrobatie parfaitement exécutée. La dryade pesta de rage devant ses échecs répétés.

« Tu vas le payer, misérable ! »


« Ta gueule vermine ! » lui répondis-je à présent assez proche d’elle. J’envoyai un puissant coup d’estoc en direction de la Générale qui parvint à l’éviter avec facilité. Elle contrattaque alors, et une main faite d’ombre vint agripper ma gorge douloureusement, et je la sentis aspirer de ma force vitale. En me dégageant de son emprise j’avalai une autre dose de potion avant de tenter un nouveau coup d’estoc vers sa tête mais une deuxième Leona sorti de terre et pris le coup à la place de la vrai en explosant dans des débris qui éclatère sur mon torse et mon bras porteur de l’attauqe.

"Ploie le genou, et tu auras peut-être la vie sauve !"

Sentent la fatigue poindre, j’avalai une dose d’Elixir avant de frapper de nouveau vers sa tête en hurlant.

« Je te retourne la proposition créature inférieure ! »

Un sourire carnassier apparut sur ses lèvres :

"Selon ton bon plaisir, homme."

Et elle s’inclina, mais sa peau devint de pierre alors mon épée ne fit que ricocher malheureusement contre sa tête pierreuse. Devant tant de lâcheté je me mis à rire.

« Ah ah ! Je vois que tu as compris où étais ta place toi qui te croyait supérieure aux hommes. Regardes toi, à genoux, à mes pieds, soumise à ma supériorité et surtout murée derrière ta lâcheté. Tu as si peur de moi que tu te caches derrière ta pierre. Et c’est moi l’erreur de ma nature ? Je vais faire de toi ma chienne. »

Et je fis une cabriole de côté pour me retrouver sur son autre flanc mais elle ne bougea toujours pas.

« Ah tu ne veux pas bouger. Très bien ! Alors je vais m’en prendre à tes plantes. Je vais cramer ton mur » Tentai-je dans un coup de bluff avant d’effectuer une nouvelle cabriole par-dessus elle qui me plaça sur son autre flanc mais elle ne bougea pas plus.

« Tu veux jouer hein… On va s’amuser. »

J’aggripai à ma ceinture une nouvelle fiole incendiaire dont je renversai le contenue sur la statue à genoux et j’en sortis une autre que j’allumai prêt à la cramer des qu’elle sortirait de son état mais je fus surpris par un mouvement inattendu. Le sol s’ouvrit sous mes pieds et je tombai dans une crevasse si profonde que je manquai de peu de me briser les jambes. La saloperie se mit alors au bord de la crevasse pour me narguer :

"Tu manques à ta parole, insecte. Maintenant, rampe devant moi."

Sans doute pensait elle que je resterais là incapable de sortir, mais c’était mal me connaître. Je fisun bond majestueux en utilisant le pouvoir de mon épée. En un saut je me retrouvai déjà dehors, mais la réception fut douloureuse à cause de la douleur de mes jambes et alors que je tentai d’envoyer ma fiole sur elle je la ratai et le liquide alla s’écraser sur le trône derrière elle. Je me retrouvai à genoux face à Leona.

"Te voilà à genou à ton tour, vermine. Je te laisse partir, car ma parole est d'or, contrairement à la tienne, retors."

De nouveau elle se couvrit d’une peau pierreuse mais qui la permit de se mouvoir.

A genoux je pris une dose de potion avant de prendre la parole. « Très bien ! Je m’en vais. Vous avez gagné.»

Puis sans crier gare je me relevai pour planter avec force mon épée dans sa tête. Cette fois la lame entra profondément, malgré sa protection et alla choir sur son séant en hurlant.

"Tu n'as aucun honneur, traître ! Maudit sois-tu, à jamais. Je te supplie de m'épargner : sans moi, ce mur végétal restera intact et se développera en forêt carnivore si je ne le contrôle plus. Je ferai ce que tu voudras."

Je glissai la pointe de mon épée contre sa gorge près à l’achever au moindre mouvement brusque.

« Ne me parle pas d’honneur ! Surtout pas après ce que Sisstar a fait au General Andelys. Ton camp a fait le choix d’une guerre sans honneur et sale et ça c’est ma réponse à votre acte. Pour vous je serais un cauchemar, l’âme et la lame noire de Kendra-Kâr.»

J’inclinai légèrement la tête sur le côté pour l’observer.

« Je veux bien t’accorder la grâce et faire de toi ma prisonnière de guerre mais à l’unique condition que tu sois utile. Ton mur de plantes tu peux le changer de place ? Le modifier ? Tu peux le faire disparaître ? »


"Respecte ces plantes comme les êtres qu'elles sont. Je ne peux décider de leur sort. Je peux juste les apaiser pour qu'elles n'attaquent pas. Et je peux les faire dépérir, mais le faire prendra du temps."

« Combien de temps cela te prendra t’il pour les faire dépérir ? »

"Bien plus longtemps que tes chances de survie si tu restes avec moi, ici."

« C’est pourquoi tu vas venir avec moi. Tu ordonneras aux soldats de s’écarter sur notre chemin. Et avant ça tu vas ordonner à tes plantes de périr.»

Se faisant je l’agripai d’un bras et je plaçai la pointe de mon épée dans sa blessure à la tête. Assez profondément pour la titiller mais pas assez pour la tuer.

« Je te jures que si je meurs et que je ne parviens pas à retourner vers mes hommes on partira tous les deux. On a un accord ? »

Elle grimaca de douleur. "Je dois être présente pour les faire périr, elles ne peuvent se tuer elles-mêmes."

J’enfoncai un peu plus l’épée « T’as intérêt de trouver une solution ! Parceque c’est hors de question que je te laisse seule ici. Tu repars avec moi. Je n’ai pas l’assurance que tu tiennes ta parole et je ne te ferais pas confiance sous prétexte de sa seule bonne foi. On a bien vu ce qu’elle vaut grâce à Sisstar. »

Sans que j’ai le temps de réagir, la terre s'ouvrit subitement sous mes pieds m’engouffra avant de me vomir dans les airs. Je retombai durement me brisant une jambe. Couché sur le sol, Leona se mis au-dessus de moi.

"Tu es d'un ennui sans nom, humain. Je ne peux céder devant un guerrier en ayant plus dans la bouche que dans le pantalon."


Ainsi, j’avais été dupé. Je fus pris d’une telle rage que je sentis que je pourrais exploser la tête de Leona à main nue. A terre j’avalai une potion, assez pour ressouder l’os de ma jambé et je me relevai d’un saut carpé plein de fureur. Mon aura était puissante, destructrice, vengeresse. Le visage de Leona se tordit de peur et elle s’enfuya au travers de son mur de plante.

J’avalai une nouvelle dose de potion, cette fois pour me permettre de courir et je me lançai dans le mur de plante carnivore. Oui, celui-là même que je disais qu’il serait folie de traverser. Comme si j’en avais quelque chose à cirer. J’étais folie et Leona venait de le comprendre en prenant les jambes à son cou. Hors de question que je laisse filer un Treize, devais-je en mourir.

[XP : 2 (traverser les troupes) + 4 (combat contre Leona)]

Avatar du membre
TheGentleMad
Messages : 152
Enregistré le : jeu. 30 août 2018 10:38
Localisation : Vers Omyre

Re: Plaines de Kôchii

Message par TheGentleMad » lun. 26 juil. 2021 19:48

-----K-----


Lorsqu'il se retourna pour voir son agresseur, celui-ci se replia aussitôt auprès de ses compatriotes, mais Kurgoth le rattrapa rapidement en fonçant tête la première pour ouvrir une brèche dans les rangs ennemis. Il vit alors Celui-qui-Chante s'engouffrer dans la brèche, semblant hypnotiser les gardes alentours au passage. Supposant qu'il avait vu une cible de choix, ou au moins pour s'assurer qu'il ne partait pas rejoindre l'ennemi en le trahissant, le barbare suivit le bâtard monté sur son loup. Côte à côte au milieu des rangs ennemis, les deux colosses se frayèrent un chemin à coups de kitranche et de marteau, jusqu'à apercevoir un cavalier au milieu des piétons. Les repérant également, puisqu'ils dépassaient bien d'une tête tous les humains alentour, le cavalier tenta de prendre la fuite, mais sa monture se cabra de douleur, comme victime d'un sortilège, faisant tomber son propriétaire.

Comprenant que ce cavalier était probablement un officier de haut rang, le chevalier fonça tête baissée à travers les rangs ennemis s'engouffrant dans le passage que l'humoran monté ouvrait devant lui. Alors qu'il s'apprêtait à renverser l'humain pour l'empêcher de fuir, celui-ci parvint à esquiver son attaque de justesse, encaissant au passage un coup de Sirat alors qu'il en égorgeait la monture. Lorsqu'il tenta de décapiter le noble, sa lame glissa contre les protections de sa cible, laquelle commença aussitôt à supplier qu'on l'épargne, comprenant que de tels coups de chances ne reproduiraient pas éternellement. Voyant là l'occasion de faire un prisonnier de grande valeur, ce qui lui attirerait sans doute les faveurs de la reine noire, Kurgoth fit une proposition :

"Dis à tes hommes de lâcher leurs armes et de battre en retraite ! S'ils obéissent, tu auras la vie sauve et seras présenté à la Cheffe de Guerre Suprême! Je m'en assurerai personnellement et le jure devant le puissant Thimoros."

L'humain refusa, arguant que ses hommes n'obéiraient que s'il les accompagnait. Pour montrer sa bonne foi, il ordonna même aux soldats venant à son secours de ne pas attaquer les deux colosses. Kurgoth n'apprécia pas la réponse, après tout, les kendrans étaient vicieux et menteurs, celui-là proposait même de devenir un traître pour sauver sa peau. Le garzok réfléchit un instant puis offrit une autre possibilité au noble.

"On va pas te laisser filer pour que tu reviennes nous charger dans le dos ! Dans ce cas, fait les attaquer le reste de l'armée kendranne. Après tout, t'as déjà trahi ton roi en demandant grâce... Donc rien ne t’empêche de retourner tes hommes contre lui et rien ne nous laisse penser que tu tiendras parole si on te laisse t'éloigner de nous. Montre-toi utile si tu veux garder ta tête !"

S'il acceptait, non seulement la peau-verte pourrait rester à proximité de l'humain pour en faire son prisonnier plus tard, mais en plus, au lieu de simplement faire fuir une aile ennemie, il pourrait la rallier à son camp. Tout en laissant son interlocuteur réfléchir à la proposition, il tenta de dissuader les soldats de tout mouvement hostile.

"Écoutez votre chef, un pas de plus et il meurt."

Le noble fut scandalisé par la proposition, expliquant que ses hommes n'étaient pas de vulgaires mercenaires, mais sembla plus attiré par celle de Sirat qui proposait de le laisser partir s'il déposait les armes. Remarquant qu'il essayait de s'éloigner d'eux, Kurgoth avança rapidement pour le rejoindre en lui proposant une toute dernière fois de déposer les armes.

"Jetez tous vos armes maintenant et on vous laisse courir. Dernière chance."

C'est alors qu'un mage apparu de nulle part, accompagné d'un vent puissant qui projeta tout le monde au sol à l'exception du garzok colossal engoncé dans sa lourde armure qui semblait le rendre inébranlable sur ses appuis. Espérant profiter de l'occasion, le vicomte révéla sa véritable nature en tentant de s'enfuir alors qu'il lâchait ses soldats sur les deux ennemis. Ce fut la goutte de sang faisant déborder le calice, faisant entrer le barbare dans une rage aveugle. Laissant l'humoran s'occuper du mage qui l'avait interpellé en apparaissant, le chevalier se rua sur le noble comme un fauve sur sa proie. Tous ses sens furent perturbés par la fureur sourde qui bouillonnait dans ses veines, les odeurs, les bruits, et même sa vue devenaient floues, à l'exception de la silhouette en fuite. Concentré sur cette victime unique, il brandit sa kitranche et d'un coup puissant sectionna tout net une jambe au niveau du genou. La kitranche avait gelé la blessure et aucune goutte de sang ne perla sur le sol. Le garzok s'approcha alors d'un pas lent et mesure de sa victime suppliante pour donner le coup de grâce.

"Tu as eu plus de pitié que tous les soldats de cette bataille. Tu as raté tes chances. Maintenant, salue Phaïtos de ma part."

La lourde lame s’abattit alors sur le visage de l'humain, défonçant son casque et laissant entendre un cri rauque avant qu'il ne sombrât dans l'inconscience. Kurgoth, quant à lui, s'apprêtait à porter un dernier coup de kitranche décapiter sa victime, afin de garder sa tête en trophée et de s'assurer qu'aucun mage ne parvint à le guérir, lorsqu'il fut soudaine aveuglé par un sortilège venu de nulle part. Refusant qu'on volât à la rescousse du vicomte de cette manière, il se laissât simplement tomber à genoux sur le corps inerte de l'humain et, après avoir trouvé sa tête à tâtons, se mis à la frapper frénétiquement jusqu'à retrouver la vue.

Lorsqu'il revint à ses sens, le garzok avait les mains recouvertes de purée de cervelle sanguinolente. Se relevant, il remarqua que le mage à l'origine du vent et probablement de son aveuglement était encore aux prises avec Celui-qui-Chante. Puisqu'ils se parlaient, Kurgoth conclut qu'il devait s'agit d'un des aventuriers évoqués en présence de Karsinar. Il profita d'être dans le dos du mage pour se ruer sur lui, cherchant à la trancher en deux ainsi que les gardes du vicomte assemblés autour d'eux. Les gardes en questions se ruèrent cependant sur lui plus rapidement, puisqu'ils n'avaient pas besoin de se relever et lui interdirent tout accès au mage, tout en évitant son moissonnage. Le garzok fulminait. Ces moins-que-rien continuaient à combattre alors que leur chef ressemblait à de la bouillie. Tout en élançant son arme vers l'un d'eux, Kurgoth leur offrit un dernier avertissement. Ils ne faisaient que ralentir ses plans pour la bataille.

"Votre chef est mort. Lâchez vos armes et courrez si vous espérez vivre. Je ne ferai aucun prisonnier."

Mais les humains semblaient déterminer, l'un d'eux prétendant même vouloir le traquer sans cesse jusqu'à venger le vicomte. Si le garzok rata sa cible, ce fut également le cas de trois des quatre soldats qui se ruèrent sur lui, le seul parvenant à toucher n'arrivant, lui, qu'à faire ricocher son épée sur l'Antre de Balmor. Kurgoth, qui avait encore la salive coulant des babines à travers les aérations du casque, laissa échapper un rire sinistre devant ce spectacle.

"Me traquer ? Je suis là ! Et vous ne le vengerez pas en étant aussi mauvais. Je ne vous répéterai plus de courir. Vous mourrez tous ici."

Sur ces mots, il se jeta de nouveau dans la mêlée pour moissonner autant d'âmes que possible, mais échoua une fois de plus. Bien qu'il toucha ses ennemis, leurs armures les protégèrent des dégâts mortels que le garzok avait l'habitude d'infliger. Une fois de plus, un seul humain parvint à toucher la peau-verte, mais avec si peu de force qu'il ne parvint qu'à faire cogner le casque contre le visage déformé. Cela sembla, malheureusement pour les humains, permettre à Kurgoth de retrouver ses esprits, sans doute quelque peu perturbés par son dernier accès de rage. Ainsi, plutôt que de remercier celui qui l'avait frappé au visage, il le frappa à son tour de sa kitranche, fendant l'humain en deux jusqu'au milieu du torse. Dans le même temps, l'un des humains parvint à trouver une faille dans ses protections et lui entailler le bras, ce à quoi le chevalier répondit aussitôt en lui tranchant le bras au niveau de l'épaule comme il avait tranché la jambe du vicomte. Avec l'aide du paria, il finit de massacrer le reste des gardes venus au secours de leur chef. Lorsque le dernier rendit l'âme, le barbare remarqua qu'il n'y avait autour d'eux que des cadavres aux couleurs de Shory ; le mage manquait. Il se tourna alors vers le bâtardé pour demander :

"Il manque un cadavre, non ?"

Affichant une moue contrariée, son interlocuteur répondit que le rat s'était échappé. Kurgoth soupira, certes le mage était apparu de nulle part et s'était sans doute échappé de la même manière, mais il aurait préféré voir son cadavre comme preuve que le paria n'était pas un traître. Il ramassa donc le casque éclaté du vicomte, comme preuve qu'il avait abattu un commandant ennemi avant de retourner à l'assaut.
1581mots
[XP : 4 (combat contre le Vicomte)]

Avatar du membre
Sirat
Messages : 89
Enregistré le : mar. 8 janv. 2019 23:11

Re: Plaines de Kôchii

Message par Sirat » lun. 26 juil. 2021 23:08

Le bras Est de l’armée kendran se faisait grignoter, inlassablement par une horde furieuse qui ne cessait de redoubler d'ardeur, se ruant sur leur ennemi. Une à une, les lignes d' hommes armés de pied en cap se désarticulaient pour sombrer dans la panique et le chaos. Déjà, le sang purpurin tachait et glissait sur l’herbe vert émeraude du val. Les corps morts, figés, pathétiques, crispés dans d’horribles poses parsemaient la terre fraîchement labourée par des milliers de pieds frénétiques. L'air était saturé d’une odeur âcre, d’hémoglobine s’oxydant.

Les garzoks ne firent rien de ce qui leur était demandé, ni suivre Kurgoth, qui s'époumonait à en avoir les tempes cramoisies ; ni Sirat et sa tactique pour contrer le harcèlement de la cavalerie cochonnière.

Ils avaient leurs propres chefs et leurs propres missions. Les petits hommes stoppèrent subitement leur travail de sape et se lancèrent vers l’arrière des positions Omyriene vers le mur de végétations. Sous son casque, Sirat fronça les sourcils, il ne pouvait les laisser s’enfuir.

Mais, déjà, les forces de Shory, retrouvaient peu à peu leur esprit, revigoré sous les cris de leur capitaine et vicomte.

Il regroupait ses hommes, intelligemment, autour des golems et les assauts des troupes d’ormyre allaient bientôt rencontrer une tout autre résistance.

C’est Kurgoth qui voyant cela, sans dire un mot, autre qu’un hurlement guttural et puissant ; perça les cœurs d’une rage contagieuse et chargea avec force entraînant dans son sillage des garzok et Sirat.

Sans bouger, il fit appel à sa magie, ses fluides jaillir de ses entrailles pour envelopper son être tout entier. L'illusion qu’il créa, immobilisa une partie des soldats.
Ils furent soudain frappés de mutisme par une image fabriquée, pétrifiés, les yeux écarquillés. Ils restèrent cloués sur place quand le garzok passa à côté et frappa la ligne à leur gauche.

Le loup galopait à la suite du barbare. Dans une frénésie de coups, Sirat balaya de son marteau de guerre son flanc, il brisa un crâne et projeta deux adversaires au sol.
Une bouillie visqueuse éclaboussa son plastron.

Le vicomte était paré de son armure aux armoiries de Shory, de sa cape cendre. Quand il vit la cavalcade s’approcher de lui ; il comprit très vite qu'il devait fuir devant cette débacle annoncé. Il empoigna les rênes de son destrier et s’enfuyait rapidement, porté par la peur et sa lâcheté, vers les lignes arrières.

Il abandonnait ses hommes, les laissant seuls face à leur désarroi.

La sueur devait déjà humidifier ses vêtements et l'effroi tétanisait ses mains à l’instant ou le sort de torture psychique du zélote frappa l’animal et le fit cabrer.

L’humoran avait bien vu, car le canasson tomba en avant contrit de douleur et fit tomber le chevalier qui roula dans la boue avant de se redresser avec peine.

Il avait déjà monté son écu en protection et son épée bien haute que l’humoran était sur lui. De sa force, il voulut le frapper sur le crâne, il ajusta la distance et écarta son bras de son corps en le levant. La vitesse de sa monture lui donnerait de la puissance. Une fois proche d'il lança son arme d’une action construite avec son corps, se penchant pour donner plus de force. Il visa le et lui asséna un violent coup sur son heaume. Celui-ci se déforma en absorbant le choc et d’un coup de glaive rapide et vengeur le comte éviscéra la bête et fit choir le zélote.

il avait échoué, sa technique manquait de travail, il grogna derrière son casque.

Sirat se releva et vit sa monture rendre l’âme rapidement, dans un dernier soupir le loup lança un gémissement, qui foudroie l’âme de tristesse. Elle ferma les yeux et cessa de respirer. Il jaugeait la scène de ce compagnon d’infortune, mort, un goût d’amertume dans la bouche. Un frisson de colère lui hérissa le poil. La bête avait été honorable jusqu’au bout.

Kurgoth qui avait suivi l’action, sauta sur l’occasion et à son tour sur le meurtrier chevalier, frappant sa nuque avec sa lame. Noyer de rage Sirat hurla.

Ce loup avait plus d' honneur que toi qui fuis devant ton destin… Tu vas payer ta lâcheté.

Il sauta sur le vicomte avec son marteau. L’homme encaissa les deux coups, il avait suivi un entraînement long. Il ne fût que partiellement blessé, il fut pris de panique. Son expérience lui chuchotait une kyrielle de tourment. Il n’allait pas survivre contre ces deux êtres féroces. Un tremblement le parcourut et il demanda que les deux, l’épargne. La voix tordue d’effroi.
Au loin des renforts accourait déjà armer en main pour venir en aide à leur supérieur.

Kurgoth gueula, la bave aux lèvres, lui demandant de se rendre et de dire a ses hommes de battre en retraite. Il comptait le ramener à sa chef et en tirer profit.



Sirat se calma, ses poumons, qui se soulevaient rapidement, se détendirent. Mais sa colère restait bien présente. Il n’était pas là cependant pour tuer sans raison, même sans Sibelle pour jouer le fourreau de sa folie ; il pouvait de lui-même réguler ses pulsions.

C’est ton unique chance ! Dit leur qu’ils déposent leurs armes et les laissent sur le champ de bataille qu’ils aillent retrouver femme et enfants. Soit tu te sauves et les sauves soit tu mourras et eux avec toi.

Il priait son dieu intérieurement et essayait d’analyser les réactions de l’homme.
Le vicomte apeuré bégaya un semblant de réponse. Ses hommes n’iraient nulle part sans lui, il ne pouvait suivre les instructions du Garzok. de fait, il était pour les accompagner dans leur fuite.

L’aide arrivait, mais en guise de bonne foi, il leur intima d’attendre. Les fantassins hésitèrent, mais restèrent obéissant derrière leur barbute. Leur visage était sale, plein de terre et de reste de boyaux qui recouvrait aussi leur cuirasse.

Il était honnête, sa voix le trahissait et bien que l’humoran ne pouvait lire sur son visage ; il avait conclu à la véracité des déclarations du vicomte.

La réponse ne plaisait pas à Kurgoth, il bougonna, il ne voulait pas laisser filer un si beau trophée. Il posa un ultimatum, bandant ses muscles en les pointant un à un du doigt. Instinctivement son corps tout entier réclamait le combat, alors que ses paroles réclamaient une dernière fois une reddition sans condition ou un changement de camp de leur part.

La diplomatie n’était pas le fort des deux, bien que Sirat essaya lui aussi de faire pencher la balance en leur faveur. Il était persuadé qu’une fin sans plus de morts était possible.

Il rala


Décidez vous laisser vos armes et quitter le champ de bataille personne ne vous poursuivra ou battez vous avec nous, choisissez votre destin. Cette offre expire dans quelques secondes après nous reprenons le combat nous avons suffisamment perdu de temps.

Le Vicomte était atterré. Il mit un instant avant de répondre, visiblement perdu dans ses inquiétudes. Il recula avec son bouclier, s’éloignant de quelques pas des deux molosses.



"Me laisserez-vous donc aller, vivant ?"

Sirat regarde le vicomte avec intérêt, penchant sa tête vers lui. Son armet brilla d’une étrange lueur, comme s'il se liait à la parole du zélote.

« Nous n’avons aucun intérêt à tuer si vous capitulez. Allez-vous en, laissez vos armes en guise d’accord. »

Le vicomte semblait se détendre un peu, il avait la vie sauve. Kurgoth trépignait, mais Sirat était sûre que cet issue lui conviendrait aussi. Une partie de ses hommes en moins, l’armée Kendrane allait avoir du mal a s’en remettre et Kurgoth pourrait s'enorgueillir facilement auprès de sa reine. Même sans la rouquine, il avait réussi à ne pas répandre de sang inutilement, il esquissa un sourire sous son casque.

Brusquement, sorti de nulle part, une voix familière cria son nom. Comme une alerte d’un funeste présage, elle se répandit par la magie autour d’eux. Sirat tressaillit, pas de peur pour lui-même, la mort n’était qu’une destinée comme une autre ; mais cette alerte, ce cri, présageait d’un carnage et donc d’un échec patent de sauver quelques vies. Son sentiment fut amplifié qu’il reconnut rapidement le timbre de Xel et avec lui la mémoire de son lot d’action écervelé et inconsidéré

Comme pour répondre à ses inquiétudes, par l’affirmative, un tourbillon d’air entoura aussitôt le vicomte et projeta Sirat plus loin, laissant Kurgoth seul colosse encore debout.

D’autres renforts arrivèrent, portant leur nombre à huit soldats armés de glaive. Le vicomte poussé par cette interruption salutaire se sentit poussé des ailes et insulta Sirat et Kurgoth. Il n’était plus question de se rendre, pour lui. Sirat en était désolé, il allait mourir et tout cela par la faute de...


J’ai besoin que tu m’expliques Sirat. Qu’est-ce qui te pousses à nous trahir ? Où est ton équipe ? Où est Sibelle ?

Xel… Il était apparu par un portail, magique, la voix nerveuse et triste.

Sirat ne put réprimer un rire nerveux, la gorge saturée de colère. Il se releva, épousseta ses vêtements et se dressa face à lui.

Xel, une belle armure, mais toujours un enfant, toujours impulsif, toujours otage de tes émotions.

Il le dévisagea en silence puis reprit.

Cet homme allait être sauvé, il avait gagné le droit de fuir pour sa vie et celle de ses hommes. Mais tu débarques et sèmes les ennuis. C’est toute ton histoire, hein ? Maintenant comme ça va se finir, pour eux, pour lui… Dans le sang. Mais Xel aura ce qu’il veut, être le petit héros. Car il n’y a que cela qui compte, n’est ce pas ? Vous trahir ? Tu ne vois que la surface des choses, tu agis avant de poser les questions, dans ce contexte, quelle réponse veux tu que l’on te donne.

Sa voix était sévère et pleine d'autorité, son attitude sur de lui le grandissait. Le colosse se dressait faisant fi des menaces des soldats qui comme lui se relevaient. Il n’avait pas peur et cela se ressentait dans sa façon de se mouvoir. Sa voix hypnotique résonnait dans les cœurs de chacun.

Sibelle va bien, elle suit son destin et cette mission n’était qu’une farce où on envoyait encore une fois des parias, des exclus faire le sale boulot. Les éloges et les beaux vêtements, c’est pour les humains, comme toi. Alors, maintenant, rentre chez toi, sauve toi Xel ! Car si tu veux jouer au grand, je répondrai à la mesure de ta folie.

Il jeta un regard aux hommes autour de lui, il tenait son marteau légèrement écarté et son bouclier face à Xel, protégeant son corps. Il savait pertinemment que le jeune homme n’allait pas l’écouter, comment pouvait-il comprendre lui qui baignait dans une illusion de la réalité. Il l’avait vu en Aliaenon l’inconséquence de Xel en action.

C’est votre dernière chance à tous, ma dernière offre pour votre vie, quitter ce champ de bataille.

Khurgoth lui était passé à l'action, attrapant furieusement le vicomte qui tentait de s’enfuir. La hache du garzok trancha la jambe de celui-ci sous son genou, d’une manière nette et sans laisser sortir de sang. Le chevalier tomba lourdement au sol en hurlant de douleur. Il demandait grâce en criant, mais son bourreau s'approchait menaçant pour réclamer sa tête.
.

Autour de Sirat, les soldats, sensibles au discours du magelman, étaient nerveux. Ils étaient sur le qui-vive, prêts à intervenir, mais un sentiment de prudence les paralysait. Leur regard circonspect dévisageait le zélote en armure. Mais quand Kurgoth donnerait le coup fatal à leur maître, la méfiance des cerbères se changerait sur-le-champ en animosité, muée par cet instinct de survie que tout a chacun possède.

Il n’avait gagné que quelques secondes, mais bientôt, ils bondiraient sur lui, tel des charognards sur un vulgaire cadavre.

Ces hommes se targuaient de l’honneur des justes, arguant en étendard leurs valeurs.
Comme Xel persuadé d’être juste et qu’il n’y avait que deux choix possibles, le bon et le mauvais et forcément à ses yeux, tout choix différent du sien était le mauvais.

Son fléau lui donnerait plus de temps et il caressait encore l’espoir fou que ce jeune insolent entende raison et écoute une voix plus sage.

« Moi qui te prenais pour un ami, qui voulait combattre à tes côtés, qui voulait t’interroger sur Zewen, sur le destin. Je me suis porté garant auprès de Du Val pour toi, j’aurais risqué ma vie pour te défendre au même titre que je la risque maintenant pour défendre mes proches plus au sud. Je ne demande qu’à te comprendre, mais je pense que même toi, tu doutes encore de ce que tu fais. Tu veux te battre Sirat. Soit, je ne suis plus le Bohémien d’Aliaénon et je pense même que notre affrontement est un signe de ce fameux destin.

Encore des reproches pensa l’humoran.

Des questions, mais tu n’es pas prêt à accepter les réponses. Crois-tu que je suis heureux, non mais j’accepte mon destin et il est temps que tu assumes le tien ?

Cela suffisait, ce jeune bélatre arriéré n’avait que faire des véritables raisons de l’humoran. On pouvait voir ses mains se crisper sur son bâton et déjà, il se préparait à l’attaque. Il ne pouvait entendre, sa coupe était déjà pleine de certitude et d’une terrible assurance.

Une lumière écarlate embrasa alors les alentours, Sirat avait encore fait appel à son marteau de lumière. Bien que le Bohémien détourna le regard, celui-ci fut aveuglé, ainsi que tous les autres. Même Kurgoth se retrouva borgne et pourtant ne cessa de frapper le vicomte qu’il surplombait maintenant de toute sa masse. Les coups de poings sur le heaume du chevalier raisonnaient d’un “bong” comme une vieille casserole qu’on tambourinait sur un mur. Celui-ci prenait à mesure la forme bosselée dessiné par la force herculéenne du barbare en colère. Une rivière de sang s’écoulait doucement par les fentes du casque ne laissant aucun doute sur les souffrances que le vicomte subissait.

En réponse un cyclone se déclencha entourant le mage d’un flux d’air puissant. Sirat se protégea et resta droit comme une falaise contre les éléments, sa masse d'armes en l’air. Il ne laissa échapper qu’un grognement de dédain.

Xel même atteint de cécité attaqua de sa lance sur le bras porteur du marteau.
Il pouvait le tuer sur place du même sort qu’il avait utilisé sur le cheval, mais Xel avait cette particularité d’avoir été un ami et Sirat voulait essayer de lui donner une chance. Tout en y pensant et en esquivant le coup d’estoc le Zélote pénétra l’esprit de l’insolent. Il le fit sans même sans rendre compte, il s’était concentré sur ses fluides et il avait plongé dans la mémoire du mage.

Il visualisait pêle-mêle dans une mélasse vaporeuse des sensations et des émotions. Il vit des peurs, de la tristesse lors de la mort de Finarfin. Il vit les ébats, passionnels et tarifés, du jeune garçon qui se plaisait à se renouveler aussi souvent que possible. Noyait-il un désespoir quelconque se demanda l’humoran, perplexe de faire face à cette marée de souvenirs.

Il lui demanda si c'était comme cela qu'il traitait les siens et combien d'entre eux était mort à cause de lui.

"Mort?!"


Il le regarda stupéfait. Xel semblait voir qu’il se passait quelque chose. Sur lui rien ne transparaissait mais il n’avait pas utilisé sa magie. Sirat la bloquait il avait gagné le temps nécessaire pour lui donner une chance de partir.

"Je n'ai perdu personne, tu veux qu'on parle de Finarfin ? Je sens que tu as des regrets. J'ai toujours su m'éloigner de ceux que j'aime afin de les protéger. Ce monde est à un carrefour, une menace bien plus grande s'apprête à le détruire. Je peux te parler de ces mages gris qui peu à peu tissent leur toiles et gangrènent notre monde. Seule la magicienne noire, fut elle opportuniste et égocentrique, à la possibilité de les vaincre."

Se méfiant cependant du mage il releva son bouclier afin de faire face a toute eventualité.

Sirat ne se préoccupai plus du vicomte, mais celui-ci semblait passer un sale moment et ses hommes filait à son secours. Ils se ruèrent sur Kurgoth, l’encerclant pour qu’il ne puisse atteindre Xel. Peut-être cela aurait été plus simple, plus radicale, le garzok ne faisait pas de détail contrairement à l’humoran. Il était toujours en équilibre précaire sur chacune de ses décisions.
La terre tremblait et résonnait des combats, leur écho leur parvenait, se mélangenat entre ordre et hurlement de douleur ; la vallée répercutait tout les sons.

Xel semblait vouloir discuter, mais il n’entendait toujours pas les paroles de Sirat. Il comprenait bien que c'était difficile à entendre quand le premier élément que retenait le mage était la perte de ses proches. Les morts d’un ou de deux n’étaient rien pour le zélote, à l’échelle de l’histoire que pouvait représenter ces poussières ; seul importait le flux régulier des écrits et qu’ils ne soient pas détournés par ces mages gris.
Le gamin s’emportait, il peinait à déglutir la gorge pleine de sanglot irascible.

Que peux-tu savoir sur mes regrets de ne pas avoir pu sauver quelqu’un par manque de force ?! Tu fouilles dans mon crâne ?! Est-ce que tu y a vu la confiance que j’avais en toi ?!L’amitié sincère que je te porte ?! La douleur de devoir me battre contre toi ?! Toi et moi, nous avons connu le rejet des autres, de ceux qui pètent plus haut que leurs culs, se pensent meilleurs pour quelques pièces d’or dans leurs poches ou parce qu’ils ne sont pas issus d’une noble famille. Toi et moi, nous aurions pu être des frères Sirat ! Et aucun mage, quelle que soit la couleur de sa robe, aurait pu nous tenir tête ! »

L’humoran était toujours dans l’esprit de Xel. Frère, il l’avait appelé frère, soit, mais quand il vit caché dans une volute cendre un baisé avec Sibelle, ses dents se serrèrent et sa mâchoire se crispa. Qui avait finalement commencé, il avait endossé le rôle du coupable, du perturbateur avec résignation, mais qui avait menti le premier à l’autre. Et il se permettait de l’appeler frère, Sirat eut un rire sardonique, nerveux.

Par Zewen, ce freluquet miséreux pensait se jouer de lui. Il n'y avait aucune honnêteté dans ses propos. Sirat sentait bien qu’une accalmie trop longue lui aurait été fatale dans ces conditions. Fou, tous ! Pensa-t-il à faire passer leur besoin personnel avant le destin. Le fanatique resserra sa prise sur son arme.


Un frère ? Un frère n’aurait pas embrassé Sibelle! Un frère n'aurait pas essayé de gagner du temps !

Ce faisant, il respira le thiir de sa bague, présent des harpies. Un battement de cils et son corps tout entier commençait à ressentir les effets de la drogue des Gorgones ailés. Ses muscles s’électrisèrent, sous son casque son souffle s’accéléra tel un taureau près a charger. Sa nuque se raidissait, il ne pensait plus à rien, son sort et la maîtrise qu’il avait sur l’esprit de Xel disparurent. Il ne restait plus qu’une bile agressive et hargneuse qui ne trouverait de repos que dans un carrousel de mort et de sang.


S’extirpant de derrière son bouclier, molosse enragé, il frappa avec une telle hargne sur l’épaule du mage. Son épaule faillit être arrachée, mais la grâce de son armure lui permit de garder, pour un temps son épaule, il garderait pourtant a jamais les séquelles de cette blessure grave si à l’avenir, il survivait à la colère de l’humoran.

Il hurla de douleur, mais il reprit vite forme et contre-attaqua. L’animal acculé même au dernier instant est capable de morde. Sirat le savait, mais il ne put éviter la rune posée sur son torse, trop aveuglé par sa rage.
Il n’entendait plus les insultes de Xel qui se trompant, pensait que Sirat n’était mué que par la simple jalousie. Non, c'était plus profond, plus absolu, mais le temps des palabres incessants était épuisé.

L’explosion ne fit pas grand-chose au zélote qui recula cependant. Une brève douleur l’empoigna au niveau du torse, c'était bénin ; mais cet asticot se débattait, gesticulant et pouvant encore blessé dans son agonie.

Sirat le frappa violemment de son bouclier. Xel accuse une nouvelle fois la frappe. Un jet d’air encercla l’humoran, mais celui-ci glissa sur lui alors que le mage était définitivement étourdi.

Bravo xel tu as énormément progressé, mais il est l'heure de mourir

Le sort de torture attaqua alors le visage du Bohémien, qui sentit celui-ci se dissoudre et le brûler. Sa peau devenait cire se liquéfiant dans son esprit, s’arrachant par lambeaux sous ses doigts. La douleur devait être atroce, car le cri de l’humain pétrifia le vacarme alentour. Le zélote observait sa proie, d’une pression de ses doigts, il amplifia le tourment et les braillements de Xel redoublèrent d’intensité.

Il était d’en finir et d’abattre la bête à son crépuscule. Sirat releva son marteau, pour fendre le crâne du mage, il n’y avait plus de retours en arrière. Il regarda une dernière fois cet homme se contorsionner dans la boue, vermisseau entre ses mains. Pauvre Damoclès geignant avant de recevoir son châtiment.

Le marteau fendit l’air et percuta le plastron du Bohémien, encore une fois l’air caressa l’humoran sans le faire choir, mais cette fois-ci Xel utilisa le sursaut pour s’écarter de sa mise à mort. Dans un dernier effort, un portail s’ouvrit, Sirat ne put que l'apercevoir encore enveloppé de l’air virevoltant autour de lui. Xel, rampant à l’intérieur de cette porte magique par laquelle il était arrivé, s'était enfui.

NON !

Sirat encore sous le joug de la drogue des harpies, peinait à être cohérent. Son cœur tapait sa cage thoracique, tandis que tout son esprit fulminait de haine. Sa proie s’était échappée. Il hurla à plein poumon, un hurlement bestial, primaire.

Sa rancœur réclamait son dû. À deux mètres devant lui, Kurgoth se battait contre huit soldats. Il avait déjà fait tomber certains. Mais il en restait proche de l’humoran. Cette fois, il ne se louperait pas. Il avait loupé le vicomte, mais là, il briserait le crâne du plus proche qui lui montrait son dos.

Sirat s’approcha prestement, le bras faisant des moulinets pour prendre son élan et faire monter en puissance son coup. D’un geste rapide, il souleva le marteau et le rabattit sur le sommet du cabasset de l’homme. Le casque s’enfonçait dans le crâne dans un bruit de coquille d’escargot brisé. Un chyme sanglant, d’os brisé, de dents et d’yeux éclaboussa ses deux compères ; qui se retournèrent éberlué pour voir le zélote en armure éructant, la cervelle de leur ami le recouvrant partiellement.

Le premier vif, les yeux acérés d’un bleu profond, contre-attaque et frappa le berserker sur l’épaule. Il sentit une brève douleur et se retira d’un pas. Le second fit sonner son glaive contre la rondache. Il lui fit goûter son bouclier, comme pour Xel, mais la piétaille était bien moins équipée que le mage et ses incisives et ses canines finirent dans la boue comme des flocons de neige. Il les suivit en tombant inconscient.

Le plus ardu des trois administra trois éclats rapides, il toucha l’épaule, le second passa dans le vide et le troisième toucha le flanc. Sirat grogna, les effets de la drogue se dissipaient et la dernière à la jambe venait de lui créer une entaille.

Il lança alors son marteau de manière ascendante, celui-ci vint terminer sur le menton. La force arracha en partie la tête de l’homme qui tomba en arrière pendante,maintenu que par l’arrière de son cou et sa colonne vertébrale qui se découvrait à nue. Le cadavre tomba à genoux devant Sirat et s’écroula.

Kurgoth approcha de lui, il lui demanda où était Xel.

Sirat enleva son casque en bougonnant, il fit une moue contrariée

il a eu de la chance, il s’est enfuit comme un rat. La prochaine fois, son corps servira de festin aux chiens de Thimoros

Il attrapa une potion et en incurgita le liquide afin de se redonner des forces.
Hrp :

je bois des potiosn pour remonter Mana PE et peut etre un peu soins je vois cela avec toi en privé.

Tentative d'apprentissage de la cc Brise-crâne : Technique dont le nom résume assez bien l'action, le combattant arme son geste et frappe de toutes ses forces le sommet du crâne de son adversaire, essayant de le briser sur le coup. Dégâts physiques avec +2 au jet de blessure.

[XP : 2 (combat contre le Vicomte) + 3 (combat contre Xël) + 0,5 (conversation) + 2 (apprentissage validé)]
Image

Avatar du membre
Sibelle
Messages : 260
Enregistré le : jeu. 20 déc. 2018 00:32

Re: Plaines de Kôchii

Message par Sibelle » mar. 27 juil. 2021 01:20

Sibelle se dirigeait vers les remparts espérant avoir suffisamment provoqué les pirates pour qu’ils les suivent, lorsqu’elle entendit un ordre provenant d’un officier supérieur. Celui-ci intimait à ses troupes de rester en place. Il n’était pas question qu’ils aient risqué ainsi leur vie en vain. Elle émit donc un long cri afin de prévenir Cherock d’une manœuvre périlleuse. Puis, sans perdre de temps supplémentaire, elle inclina son corps afin d’effectuer plus rapidement un demi-tour. Elle prit ensuite de l’altitude et battit frénétiquement des ailes pour augmenter sa vitesse de vol. Non loin de sa cible, elle descendit vers celle-ci et amorça une descente, manœuvrant de sorte que Cherock ne soit pas gêné par ses ailes. Par sa vision aiguisée, elle distingua facilement l’homme en armure lourde qui avait contrecarré leur plan. Arborant les couleurs de Darham et équipé d’une longue épée, il était bien protégé par huit gardes du corps eux-mêmes protégés par une armure lourde et défendant leur supérieur avec le long bouclier et leur lance.

Sibelle atterrit rapidement, puis laissa à peine à Cherock le temps de mettre pied à terre avant d’amorcer sa transformation. Elle venait à peine de poser ses sabots sur le sol qu’un obus de foudre décolla des mains de son cavalier pour frapper de pleins fouets les phalanges. La décharge électrique les affectant fortement. Ils demeurèrent tout de même en position, malgré la fumée s’échappant de leur armure. Les flèches tirées en hauteur par Hatsu atteignirent les soldats, mais ricochèrent toutes sur les boucliers protecteurs.

D’une voix légèrement aiguë et dans laquelle on perçoit facilement la panique, l’homme protégé de son armure lourde et de huit phalanges s’écria d’arrêter. Pleurnichant presque, et tout comme un gamin pris en flagrant délit, il prétexta qu’il n’avait rien fait, que ce n’était pas sa faute.

D’un signe de la main, Cherock semble demander un temps de discussion. Puis, d’un ton ferme et froid, il donna dix secondes à l’homme en armures pour s’identifier et donner de bonnes raisons pour qu’on renonce à l’attaquer. De son ouïe fine, elle entend l’homme lancer un juron, paniquant vraisemblablement sous son casque.

Sibelle, redevenue elfe leva un bras dans les airs pour faire signe aux deux autres compagnons de ne pas attaquer de nouveau, puis s'adressant elle aussi à l’homme muni d’une peau d’ours :

"Et pourtant c'est bien vous qui avez donné l'ordre de garder leur position... Il ne vous reste plus qu'à donner l'ordre inverse. "

Du coin de l’œil, Sibelle vit le dragon d’or faire se poser au sol en plaçant son long corps en demi-cercle de façon à les isoler des autres soldats.

Cette fois, l’intéressé s’écria qu’il n’a aucunement l’intention de se battre. Il ne voulait même pas être sur le champ de bataille et il tenait surtout à la vie. Sans que personne ne lui demande, il dénonça le responsable de cette section : Perailhon et les pria de s’adresser à lui. S’agitant nerveusement, contrairement à ses gardes qui demeurent immobiles, il se présenta comme étant Markus Scortum, le roi de Darhàm.


Prenant un air menaçant, Cherock lança un obus qui atterrit aux pieds des deux phalanges positionnées devant le roi. Il lui répliqua qu’il devrait avoir plus peur d’eux que de Perailhon avant de le sommer d’ordonner à ses troupes d’attaquer Oranan. Cet ordre pouvait semblait étrange aux premiers abords, mais il ne l’était pas. En fait, envoyer les soldats de Darhàm sur Oranan était un acte suicidaire pour eux. Les archers placés sur les remparts les massacreraient rapidement. Enfin, c’était l’opinion de Sibelle, partagée apparemment par ses compagnons.

Puisque Cherock, s'occupait de l'avant. Sibelle, son sabre de l'esprit d'une main, son épée courte de l'autre, s'avança vers deux autres phalanges (plus sur le côté) et leur ordonne de la laisser passer:

"Vous vous écartez de mon chemin ou vous mourrez "

Son intention était simple : faire suffisamment peur à Markus Scortum, pour qu’il inverse les ordres donnés à ses troupes. Cherock avait ouvert le bal, Sibelle avait enchainé, Hatsu, sur sa monture avait tiré un trait qui se planta dans un grand bouclier, et pour terminer le dragon d’Or, doté de parole, l’intima de sa voix grondante à bouger.
Les gardes devant Sibelle, nullement intimidés, se contentèrent d’abaisser leur arme pour la tenir à distance.

Le roi dans son armure lourde était mort de trouille. Il criait qu’il n’était pas là de son plein gré. Que seul Perailhon donnait des ordres, il ne faisait que les relayer. Il termina en suppliant de ne plus s’occuper de lui.
Impatient, Cherock lança une attaque sur le roi tout en criant à Sibelle et à Kiyo d’enlever le roi.

Afin de se rendre au roi, Sibelle attaqua les phalanges qui lui barraient le chemin. Dotée d’une musculature puissante et d’une maitrise redoutable de ses armes, Sibelle voulut attaquer avec une vitesse remarquable ses deux vis-à-vis, mais elle échoua lamentablement ses premières attaques. Décontenancée, elle voulut se reprendre, mais cette fois, elle en perdit même ses armes.

Du haut des airs, Hatsu poursuit ses attaques à distance et l’un de ses traits traversa l’épaule de l’un des phalanges.
Et de son côté, le dragon d’Or quitta son immobilité pour charger les deux phalanges protégé les arrières du Roi couard, les renversants de son pesant corps longiforme.

Une flèche ennemie atteint l’aile du griffon, il était temps aux aventuriers de partir avant de se faire attaquer de tous côtés. Apparemment Cherock en vint à la même conclusion puisqu’il ordonna au dragon d’Or de prendre le roi en otage et demande à Sibelle de sauter, tout juste avant de rabattre son marteau au sol.

Sibelle ne comprit pas comment elle avait pu rater ainsi une technique pourtant maitrisée. Et c’était mal la connaître que de penser qu'elle allait renoncer à son attaque, suite à son échec cuisant.

Elle entendit bien Cherock la prévenir de sauter, mais elle n'en fit rien. Elle dégaina plutôt les armes à sa ceinture, sa dague légère et effilée et la hache de guerre Rakhaunen, et attaqua de nouveau les deux phalanges avec la même technique, mais en y mettant plus de force et d’énergie y canalisant sa colère. Elle échoua ses premiers coups, mais frappa de plus belle et finit par tuer violemment les deux soldats pourtant bien protégés.

Le dragon d’Or réussit sans peine à s’emparer du souverain peureux qui ne résista aucunement. Une autre flèche de Hatsu traversa la gorge d’un phalange et le tua instantanément.

Les gardes restants se positionnèrent devant Sibelle et Cherock avec la nette intention de les attaquer. Du haut des airs, Hatsu les protégeant envoyant un autre trait meurtrier sur l’un des soldats en armure.

Bien qu’elle avait encore le goût d’en découdre, Sibelle était consciente du danger de se faire encercler par une armée trop importante, elle informa alors Cherock de ses intentions.

"On déguerpit au plus vite."

Ce disant, elle amorça sa transformation après avoir jeté un bref coup d’œil à ses armes gisant sur le sol. Elle sentit un léger pincement au cœur, mais elle n’avait pas le temps de les ramasser.

Cherock profita du moment de la transformation de Sibelle pour ranger ses armes. Il plongea sur les armes de la guerrière afin de les ramasser également. Les soldats en armures profitèrent de ce moment pour les attaquer de leurs piques. Sibelle réussit à les esquiver, mais Cherock n’eut pas cette chance et fut gravement blessé à la cuisse. Sibelle allait tenter de l’aider à monter sur son dos, lorsque le dragon d’Or intervint une fois de plus et souffla sur la jambe de l’humain. L’effet fut spontané puisque ce dernier réussit à monter sans peine sur le dos de l’hippogriffe qui s’envola rapidement et en hauteur pour échapper aux éventuelles attaques.

[XP : 2 (combat contre le roi et ses hommes)]

Avatar du membre
Hatsu Ôkami
Messages : 186
Enregistré le : lun. 14 janv. 2019 11:57
Localisation : Monts Sanglants

Re: Plaines de Kôchii

Message par Hatsu Ôkami » mar. 27 juil. 2021 09:42

Alors qu’elle retournait indemne près des remparts, elle repéra l’hinionne devenue hippogriffe faire un brutal demi-tour. Surprise, Hatsu fixa sans comprendre, mais un rapide tapotement sur l’épaule de Kinome fit virer ce dernier et plonger pour se porter aux côtés de l’hippogriffe et de son cavalier. Elle entendit vaguement parler d’officiers et finit par comprendre lorsqu’ils survolèrent une formation d’hommes en armure lourdes, bien plus lourdes que n’importe lequel des hommes présents, avec un individu au centre, en armure sombre. Hatsu plissa les yeux avant de voir un orbe de foudre s’écraser et perturber la formation. Ses compagnons en profitèrent pour atterrir sous son regard médusé.

- Mais à quoi ils jouent ?

L’elfe reprit sa forme naturelle et Kinome fit une embardée sur le côté, évitant un tir de flèche tandis que Hatsu cherchait une solution à ce qu’il se passait. Qui que puisse être l’individu dans son armure noire, il fallait qu’ils déguerpissent au plus vite. Ils étaient entourés de soldats et même si elle ne doutait pas des compétences de ses compagnons, elle voyait mal deux individus affronter une armée entière à eux seuls. Elle décida de faire la seule chose qu’elle pouvait faire dans cette situation. Kinome remonta dans le ciel tandis que le Dragon d’or, lui, plongeait pour entourer la formation. Hatsu tira une flèche qui se planta dans le pavois de l’un des gardes. Hatsu se demandait de plus en plus qui était ce type si âprement défendu. Un général ? Alors pourquoi ne se battait-il pas ?

Une flèche frôla la jeune femme qui jura et se mit à décrire des cercles plus aléatoires dans les cieux avant de voir que, finalement, le combat s’engageait. D’une simple pression sur les flancs, le griffon compris et piqua vers le sol. Hatsu empala l’épaule d’un des gardes d’un de ses traits tandis que les soldats alentours étaient balayés par la puissance du protecteur de son peuple. La jeune femme revint à la charge, achevant finalement le garde qui s’écroula. Elle tenait à protéger les deux compagnons encore en train de patauger sur le sol, visiblement en train d’avoir des difficultés, ce qui n’avait rien de surprenant.

Elle entendit Cherock crier, mais de là où elle était, impossible de l’entendre clairement et elle se contenta de tirer à nouveau. Elle ne visa pas celui qui semblait être le chef, imaginant que ses compagnons avaient un plan et abattit plutôt un des gardes d’une flèche terriblement bien placée, le tuant sur le coup. Une réplique se fit aussitôt et une flèche parvins à se planter dans la selle de Kinome, heureusement sans causer plus qu’une légère frayeur à la jeune femme et un peu de cuir tranché. Furieuse, elle récupéra la flèche et la tira directement vers son envoyeur. Qu’elle touche ou pas importait peu, elle se contentait e couvrir la retraite de ses alliés qui, après quelques déboires, purent finalement s’envoler. Le Dragon avait capturé le fameux homme en armure et Cherock et Sibelle semblaient indemnes.

- J’espère que ça valait le coup.

Elle s’écarta de la trajectoire de quelques tirs qu’elle trouva bien mollassons et fila pour rejoindre ses compagnons. Elle pouvait entendre l’homme hurler alors qu’il pendait au-dessus du vide, prisonnier des griffes d’un dragon. Une expérience qu’elle pouvait imaginer fort peu plaisante, mais elle n’allait certainement pas plaindre un ennemi de son peuple et un sourire moqueur et quelque peu satisfait se dessina sur son visage. Rana lui soit témoin, le spectacle était à son goût.

[XP : 2 (combat contre les hommes du roi)]
Hatsu Ôkami, Chasseuse Ynorienne
Première Née des Ôkami
Réceptacle de l'esprit de Loup
Image
Armoiries des Ôkami:
l'Or pour la fortune, le Loup pour la noblesse d'âme et la flèche pour le passé guerrier.

Avatar du membre
Eldros Rougine
Messages : 108
Enregistré le : lun. 7 janv. 2019 14:57

Re: Plaines de Kôchii

Message par Eldros Rougine » mar. 27 juil. 2021 14:36

« Arrière mécréant ! »

Les nains sont décidément de la vermine ! Robuste et teigneuse ! Mon arme ricoche contre le casque de celui qui m’a foncé dessus, brisant la ligne de Garzoks qui s’était dressé pour contenir la charge. Bande d’incapables ! Le temps presse si je veux éviter que les cavaliers s’en sortent et chargent à nouveau et me voilà retenu par un de ces barbu court sur pattes. Mon bras blessé commence à peser lourd et je peux encore sentir sur mon cou le passage du sort du nécromancien. Ce maudit Azraël, il est allé trop loin cette fois en m’empêchant de mener à bien ma tâche divine.

(Il sera châtié pour cette insulte Ô Phaïtos.)

J’esquive un coup de hache et riposte vainement, son armure encaissant mon coup. Je souffle comme un boeuf, fatigué par tous ces combats livrés. Mon adversaire lui souffle comme un porc ivre simplement parce que c’est ce qu’il est.

« Crèves donc ordure ! »

Je frappe encore et encore, usant ma lame contre le bouclier d’acier. Le nain riposte à son tour, attendant que je frappe pour repousser mon attaque avec force, ouvrant ma défense. J’évite de me retrouver éventrer grâce à un agile bond vers l’arrière, me retrouvant à mon tour face à un ennemi aux bras écartés, prêt à recevoir un coup. Mais seul mon bras portant mon bouclier peut donner un assaut avant que la défense se referme. Je tente alors, élançant mon bras gauche en grognant pour chasser la douleur dans mon épaule. Mais je manque de force ou plutôt je manque de technique car la position de mon pavois aurait pu provoquer de plus lourds dégâts si je m’étais servi de la tranche plutôt que de frapper de face. Le porc recule tout de même d’un pas avant de secouer la tête, me laissant un court instant de répit avant de revenir en poussant son cri de guerre. Ma lame dévie sa hache une première fois avant que nos boucliers se percutent, me tirant une douleur vive à l’épaule, un moment de déconcentration qui permet à mon ennemi de me désarmer. Je saisis alors mon bouclier à deux mains pour me protéger de ses coups frénétiques faisant gonfler la rage dans ma poitrine.

« Sale chien ! »

Je pousse de toute mes forces, déviant à mon tour une attaque. Je jette alors un regard par dessus ma protection, gardant un oeil sur le nain qui s’élance à l’attaque. Je resserre la prise sur mon pavois, fléchis les jambes, pivote mon pied gauche et agis quand l’assaut vient à nouveau. Je tourne sur le côté, esquivant un autre coup. Manifestation divine, le nain semble mal se réceptionner et je l’aperçois faire un pas claudiquant supplémentaire pour se rattraper et ne pas s’écrouler dans la boue. Tout en me souvenant de mon échec précédent, j’incline le morceau de ferraille cabossé, dirigeant la tranche vers le crâne de mon adversaire et d’un coup sec je frappe de toutes mes forces en poussant un grognement d’effort. Tout mon corps vibre sous l’effet du choc et le nain titube sans pour autant abandonner le combat mais son étourdissement lui fait avoir un geste maladroit qui me permets de frapper encore, puis encore, sonnant le glas sur champs de bataille jusqu’à ce qu’enfin un coup de bouclier particulièrement violent au niveau de la tempe me fasse apercevoir la conscience quittant son regard. Il chute dans la boue, à ma merci, et j’abats encore mon bouclier de nombreuses fois avant de tomber à genoux, face à ce qui reste de son visage.

Je reprends mon souffle, inspirant et expirant lourdement tout en cherchant à tâtons mon épée dans la terre avant de me redresser en gémissant d’effort. La bataille est loin d’être terminée et je dois faire en sorte que les victimes soient plus nombreuses. A commencer par ces nécromanciens qui crachent sur le divin nom de Phaïtos à chaque minute qui passe. Mais je sais où trouver l’aide nécessaire pour en venir à bout, pour exécuter ces chiens d’hérétiques. Je retrouve mon emplacement initial, entre les formations de piquiers et d’arbalétriers qui poursuivent leurs tirs en cloche. Ma monture est encore là, agitée, je m’en approche pour lui saisir la bride et remonter en selle et tire les rênes pour retrouver les lignes arrières. Le cheval se détend en s’éloignant du combat bien que ses muscles tressaillent encore d’anxiété à certains moments.

« Vous m’avez l’air en bien mauvais état ! »

Ricane un gobelin au sourire à la fois moqueur et intéressé. Un rictus qui disparait quand je tire ma lame pour le menacer, il brandit alors les mains, agitant des fioles colorées.

« Doucement ! Doucement ! Vous avez besoin d’un petit remontant et je suis là pour ça ! Contre pièces sonnantes évidement ! »

« Rat ! »

Crachais-je après un grommellement de douleur, rabaissant mon bras blessé en remarquant que mon sang coule sur la robe sombre de ma monture. Je grogne, forcé d’admettre que mon état est préoccupant.

« Eh bien montre moi ce que tu as à vendre avant que je ne te raccourcisse d’une tête ! »

Il extirpe de ses sacs d’autres fioles, rouges, bleus et jaunes tout en commentant sur l’usage et surtout le prix de ce qu’il montre. Pas besoin d’avoir fait l’académie de magie pour deviner à quoi sert chaque couleur. Je lui désigne d’abord de quoi soigner ma blessure à l’épaule et regenerer la force magique sombre tapie au fond de moi. Puis je lui achète de quoi tenir pour le reste de la bataille, contenue dans une gourde de petite taille. Satisfait, ll me tend le tout après que je lui ai lancé une bourse avec mes maigres économies. Une dépende bien maigre comparé à la récompense que Phaïtos m’accordera une fois que sa mission sera accomplie.

Je ne lui accorde pas un regard supplémentaire et poursuit mon chemin au grand galop dans un but très précis, trouver le Général des troupes, Crean Lorener. Je l’aperçois à l’arrière de son armée, admirant avec calme le déroulement de la bataille. Je ralentis l’allure et une fois à ses côtés je déclare:

« Général. Les cavaliers au nord sont en mauvaise posture, ils ont du mal à reprendre une formation de charge. Le cheval de Perussac est gravement blessé et il y a autre chose. Les traîtres qui étaient au camp du Val sont présent. D’Arkasse est sans doute parmi eux. »

Des mots qui ne sont pas choisis au hasard et qui semblent faire mouche car j’entends aussitôt une respiration lourde de colère s’extirper du casque du premier des Treize avant d’assurer qu’ils paieront de sa main et qu’il me demande de le mener à eux. Parfait. Bientôt la cavalerie de Luminion tombera dans l’oubli avec ces faux messagers. Je tire sur la bride de ma monture pour lui ordonner de faire demi-tour en direction du nord de la bataille.

((Tentative d’apprentissage de la cc coup de bouclier. Achat d’une petite gourde magique (50 yus) avec 3 potions de mana moyenne: 3x50 = 150 yus. 1 elixir d’energie moyenne: 50 yus. 2 grande potions de soins : 2x100 = 200 yus pour un total de 450 yus. Utilisation d’une potion de mana pour retourner à 3/3 PM et d’une potion de soin pour diminuer d’un rang la blessure grave à mon épaule. ))


[XP : 2 (combat) + 0,5 (achats) + 2 (apprentissage validé)]

Avatar du membre
Azra
Messages : 126
Enregistré le : dim. 6 janv. 2019 16:35

Re: Plaines de Kôchii

Message par Azra » mer. 28 juil. 2021 17:52

Les chevaliers étaient toujours en difficulté, et Azra recula vers leurs lignes pour tenter de trouver un moyen de les dégager. C'est alors qu'il vu de Pérussac qui semblait en difficulté. Quelqu'un l'attaquait dans le dos ! La liche se rua vers la mêlée... et siffla de colère :

« Eldros Rougine... Quelle désagréable surprise... »

Déjà, ses fluides se condensaient pour frapper... Une main de ténèbres bondit pour agripper la gorge du kendran. Le sort frappa faiblement sa cible, et le fanatique se tourna aussitôt vers Azra, les yeux brûlant de colère... avant de disparaître dans la mêlée.

La liche s'approcha du duc dont la monture était blessée pour lui lancer :

« Faites sortir vos hommes de la mêlée, je vous couvre au mieux que je peux ! »

Pour toute réponse, il hurla qu'il essayait, justement ! Azra se rua alors à l'assaut des ennemis, notamment les créatures de Khynt. Maintenant, il commençait à comprendre comment gérer ces saletés... Il cria au duc et aux chevaliers :

« Attaquez les articulations ! Si vous voyez des câbles, coupez-les ! »

Et lui-même se rua sur un guerre d'acier. Celui-ci leva une épée étincelante d'une lumière sinistre, et le nécromancien se baissa pour éviter, tout en se fendant d'un féroce coup de dague. Raté ! Il ne fit que rayer le métal. Cependant, loin de se démonter, il poussa en avant et enfonça sa lame dans une articulation. Aussitôt, un bras tomba, inanimé, sans que cela arrête la chose. Il enchaîne par une successions de coups, profitant au mieux du côté inanimé de la créature. Bientôt, une ouverture se présente et il frappe au niveau de la gorge. Au moins, ils ont ceci de commun avec les vivants : la gorge reste un point mortel ! La mécanique laisse échapper des étincelles avant de s'abattre bruyamment au sol.

Profitant d'un léger répit, Azra regarda autour de lui. Rendrak était en train de batailler furieusement. Malgré la blessure que lui avait laissé le golem, il ne semblait guère handicapé, cela semblait même le mettre encore plus en rage ! Dans un accès de fureur, il arracha l'épée d'un automate de sa chaîne, avant de le saisir à deux mains pour l'arracher du sol et s'en servir pour frapper un guerrier d'élite ! Il frappa tant et si bien que les deux créatures finirent par périr, en miettes...

Plus loin, il voit le jeune chevalier qui l'avait aidé contre un guerrier maudit qui tente d'organiser une évacuation. Parfait ! Ils allaient le couvrir ! Il appela à lui Rendrak et le squelette de guerrier d'élite pour charger les garzok et les automates qui les enserraient. Il cria au chevalier, qui avait fait apparaître une lumière au-dessus de lui pour guider ses hommes :

« Allez-y ! Évacuez ! Je vous couvre ! »

La suite du combat ne fut qu'un vaste carnage. Azra perdit le compte de ses victimes. La lame de la dague disparaissait quasiment sous une masse de spectre encore jamais accumulée. La violence et la haine étaient partout, ravageurs. La bataille était devenue une mêlée morbide, meurtrière, comme Azra n'en avait jamais connu. Pas de cette ampleur. C'était tout simplement écœurant. C'était ce pour quoi il se battait : pour que ce genre d'horreur cesse. La mort pouvait frapper, mais pas aussi massivement, pas de manière aussi terrible, portée par une volonté de meurtre aussi farouche. Cela ne pouvait continuer. C'était la pire abomination qui soit.

Ils tentaient à trois de faire barrage à toute une armée ce qui, naturellement, était impossible. Ils reculaient pas à pas sous la masse d'ennemis. Au bout d'un moment, le squelette de guerrier fini par tomber sous les coups d'un de ses confrères furieux, ce qui augmenta d'autant la pression. Il fallait partir. Un certain nombre de chevaliers avaient déjà évacuer, il faudrait s'en contenter. Azra recula avec eux, s'efforçant de couvrir les quelques retardataires quand il en trouvait. Puis, enfin, dans un ultime effort, il poussa un hurlement et, invoquant les âmes des morts, il fit naître une vague de désespoir à pleine puissance. Une ombre se répandit sur le terrain, écrasant d'une horreur sinistre dans l'esprit même des plus terribles guerriers garzok. Il y eut alors un instant de flottement, et le nécromancien en profita pour décamper, suivi de Rendrak. Il ne pouvait qu'espérer que ses compagnons corbeaux pourraient aussi en profiter. S'ils ne sortaient pas de la mêlée, c'en serait fini. Ils ne tiendraient pas jusqu'à la prochaine charge de cavalerie.

[XP : 2 (combat) + 0,5 (témoin de guerre)]

Avatar du membre
Meraxès
Messages : 18
Enregistré le : jeu. 27 déc. 2018 19:58

Re: Plaines de Kôchii

Message par Meraxès » mer. 28 juil. 2021 18:07

Au cœur des armées de la cité blanche, tandis que chacun se préparait à se battre, Meraxès brisait les rangs d'invectives à quelques pas de la confrontation entre les deux armées. Les pacifismes à répétitions ne parvenaient guère à l'apaiser, lui qui ne se remettait pas de l’humiliation subie, forcé de battre en retraite, d'abandonner Sisstar aux mains de l'elfe gris (ou du dragon) par la seule faute de ce mage de vent, dont il se remémorait le son de sa voix ; pour un jour la briser, le voir fondre sous ses yeux et se repaître de sa chair...

Alors qu'il se perdait dans ses fantasmes culinaires, le comportement des soldats kendrans devint étrange. Une onde d'effroi traversait l'armée et dissipait le courage des soldats. L'elfe y prêta attention et entendit une rumeur que l'on partageait comme un murmure : le roi était mort, tombé au milieu de ses troupes de la main d'un assassin tombé du ciel.

La nouvelle parvint à le distraire suffisamment pour oublier sa défaite, et remonter la source de celle ci. Il arriva dans un creux de la marée humaine, que les fantassins évitaient soigneusement, au centre duquel une bête se déchaînait. Une lance à la main, des cadavres de chevaux et d'hommes disséminés ça et là, une jeune elfe blanche à la chevelure presque blanche tenait en respect de grands chevaliers montés. La vision était rocambolesque, les cavaliers chargèrent la femme isolée sans parvenir à l'atteindre. Meraxès s'avança alors et dit :

« Que font autant de preux chevalier contre une seule femme ? »

L'un d'eux répondit alors qu'elle avait attaqué le roi, qu'il fallait la tuer. Il se figea dans un rire nerveux.

« Alors c'était vrai... »

Une onde de pacifisme balaya alors les rangs et interrompit le combat. D'autres cavaliers profitèrent de l'accalmie pour encercler l'assassine dans une ronde, en lui demandant de se rendre. Meraxès aurait aimé se présenter à l'assassine, mais la formation trop serré l'empêchait d'avancer davantage.

« Yog, libère la ! »

Son invocation grossi sensiblement, et une colonne de notes cristallines lui répondit. Le fluide lumineux du Yog s'éleva alors dans les airs pour retomber sur lui, Meraxès et l'assassine, les délivrant du pacifisme. Un vague d'incompréhension investit les chevaliers, et la lance de l'elfe blessa une des montures.

Il profita de son avantage pour ordonner au Yog de soigner l'assassine, et lui d'entrer en transe pour rassemblée ses forces et préparer d'autres sortilèges. Le cercle de cavalerie ne s'ouvrait pas pour autant, le surnombre en leur faveur.

Un des cavalier lui demanda alors quel genre de traite il était. Meraxès leva une main pour le faire taire, et s'adressa au Yog.

« Yog, massacre les. »

Les tentacules du Yog s'agitèrent et un sifflement aiguë et gaie lui répondit. Toujours la main en l'air, Meraxès reprit alors avec le chevalier.

« Écarte toi de mon chemin. »

À peine eut-il fini sa phrase, qu'une dizaine d'arcs de foudres s'échappèrent de ses doigts pour balayer le soldat de son cheval. Le Yog fit de même avec un rayon de lumière concentré frappant un autre en pleine tête. Deux hommes à terre, c'était un bon début.

Leur formation commençait à se déliter, quand un nouvel arrivant équipé d'une somptueuse armure apparut, et s'adressa à l'assassine pour la provoquer en duel. L'hinïonne accepta le défit de bon gré, et Meraxès qui voyait l'initiative d'un mauvais œil, ordonna au Yog de la bénir, tandis qu'il couvrait ses arrières en stockant un sort de pacifisme dans son bâton.

Son initiative fut cependant mal accueillit par les kendrans, qui lui reprochaient sa magie de soutient, et ils ordonnèrent à un mage qui accompagnait le nouvel arrivant de l'annuler. Une fois la chose faite, des hommes vinrent se saisir de Meraxès pour le tenir à l'écart, qui malgré ses réprobations, du s'éloigner au risque de déclencher un combat en sa défaveur...

[XP : 1 (intervention dans le combat) + 0,5 (persuasion)]

Byrnisson
Messages : 57
Enregistré le : sam. 6 avr. 2019 23:02

Re: Plaines de Kôchii

Message par Byrnisson » mer. 28 juil. 2021 21:25

Chapitre II - Suite - Précédemment


Je débouche sur l’arrière des troupes de Khynt, suivis par une poignée de cavaliers.

« Maintenez la brèche ! »

C’est que je prendrais presque goût à donner des ordres. Le cœur battant à toute allure, grisé par le succès de notre percée, je tempête par-dessus le tumulte de la bataille, porté par une puissante vague de confiance. D’ordinaire mal à l’aise face à un auditoire, je suis totalement désinhibé. Et mes fluides lumineux n’y sont pour rien ! L’esprit étonnamment clair, distillant mes ordres d’une voix ferme, je repartis les soldats de part et d’autre de la mêlée ignorant totalement les éventuels grades de mes interlocuteurs.

« Boucliers à l’épaule, poussez ! »

Les cavaliers abaissent leurs boucliers sur le devant de leurs montures puis se plaquent contre les troupes mécaniques. Leurs muscles bandés sous l’effort, leurs pupilles et naseaux dilatés, les chevaux ronflent d’un souffle puissant et repoussent les automates et leurs frêles mécanismes. Aux échos de la bataille, s’additionnent les couinements par centaines de mécanismes brutalisés. L’ouverture tient. Pour le moment.

Je canalise à nouveau Lucie bien que mes réserves magiques soient passablement diminuées. Une nouvelle bulle étincelante se forme devant moi. Je la positionne à quelques mètres en surplomb.

« Evacuez par ici ! Suivez la lumière ! »

La consigne se répercute de proche en proche aux autres cavaliers, entrainant un afflux de soldats vers l’ouverture.
De l’autre côté de la passe, j’aperçois le nécromancien qui a combattu un peu plus tôt à mes côtés. Élevant la voix au-dessus du tumulte, il nous encourage à évacuer pendant qu’il couvre nos arrières. Puis de se jeter sur l’ennemi dans un balai de lames destructeur.

Je me jette à mon tour sur les automates, pour porter assistance à mes camarades pendant que nos alliés s’extirpent au compte goute par le passage. Il me semble à un moment entrevoir le commandant Perussac, qui se dirige vers l’exutoire mais, accaparé par les automates qui nous tiraillent, je ne le vois pas s’en échapper. Au fil des passes d’armes, et guidé par les paroles sèches mais néanmoins avisées de Tessy, dont les talents de guerrière ne sont plus à démontrer, je parviens à déceler quelques faiblesses chez l’ennemi. Aussi forts qu’un homme, les automates ne peuvent rivaliser avec la puissance de nos montures. Un coup d’éperon bien placé permet ainsi de les repousser, d’autant que les chevaux ne sont pas spécialement effrayés par leur présence. Sans doute, l’odeur d’huile réchauffée qu’ils dégagent est-elle moins inquiétante que les effluves bestiaux exhalés par un ours affamé.

Par ailleurs, leur carapace métallique laisse parfois dépasser quelque câble ou tige métallique indispensable au fonctionnement des automates. Un coup d’épée hasardeux m’enseigne par exemple que leurs bras est actionné par un câble métallique cheminant aux creux de leurs coudes. Utilisant à bon escient ces découvertes, je m’efforce d’esquinter du mieux possible ces adversaires remarquables, en méditant sur les inspirations de leur concepteur. Ce dernier aurait-il reproduit les mécanismes d’êtres vivants tels que les humains ? Seul un guérisseur ou un toubib pourrait en statuer.

Mes bras s’engourdissent, je continue de distiller mes coups avec entrain, communiquant moins de puissance dans mes attaques au profit de la précision. Épaulé par Tessy, je parviens même à mettre hors service un automate, arrachant un moment de silence à la jeune femme. Enivré par ce succès, je manque de me faire désarçonner par une pique sournoise qui vient percuter mon bouclier. Tessy corrige âprement l’odieuse créature d’un coup de lame vengeresse. J’endure sans broncher ses suppliques, même si elles délabrent méchamment ma fierté, car depuis le début de la bataille la guerrière semble décupler ses efforts pour conjurer les atteintes à ma modeste personne.

Nous cédons de plus en plus de terrain, la pression de centaines d’automates s’accentue sur nos rangs jusqu’à devenir insupportable. Les cavaliers refluent progressivement vers l’extérieur de la ligne de front, quelques malheureux se faisant parfois happer par l’ennemi. D’autres s’étant ralliées trop tardivement se retrouvent bloquées de l’autre côté de la mêlée. Chacune de ces pertes est un déchirement qui tempère le succès de notre échauffourée.
Je romps finalement le combat au signal d’un officier, dissipant au même instant la lumière qui guidaient les cavaliers vers la sortie. J’ai les avants bras engourdis, des bleus partout sur le corps et une douleur sourde, contrecoup de mon utilisation excessive de la magie, qui me lance le crâne. Et dire que la bataille ne fait que commencer…

Suite
[XP : 2 (combat) + 1 (sauvetage)]
Modifié en dernier par Byrnisson le dim. 22 août 2021 23:47, modifié 1 fois.

Avatar du membre
Xël
Messages : 303
Enregistré le : mar. 25 déc. 2018 14:50

Re: Plaines de Kôchii

Message par Xël » ven. 30 juil. 2021 15:12

« Regardez. C’est Xenair, j’en suis sûr ! »

« Vous pensez que c’est lui en personne qui a tué le Roi ? »

« Le Roi n’est pas mort crétin ! C’est une rumeur que fait circuler l’armée ennemi pour nous saper le moral ! »

Les trois archers se font furieusement reprendre par leur officier qui leur ordonne de rester concentré. Je suis tout de même du regard l’oiseau qui fait des cercles concentrique autour de la rizière. Est-ce bien Xenair, le maître des assassins qui est là-haut ? Celui qui m’a envoyé le Tonnerre d’Omyre pour se débarrasser de moi ? Un autre Treize, un autre ennemi. Je serre les poings, canalisant ma colère, écoutant d’une oreille distraite les clameurs qui parcouraient les rangs. Non seulement Xenair volait sur un corbeau comme un rapace prêt à fondre sur sa proie mais les deux cavaliers sont rapidement reconnus et leurs noms suscitent encore plus de chuchotements d’effroi. Même l’officier jette un regard vers les cavaliers parcourant au trot les rizières. Tal’Raban et Gadory, des nécromanciens, les plus puissants du monde selon les chuchotements qui arrivent à mes oreilles.

J’aperçois des griffons s’envoler pour s’approcher des lignes elfes et je reconnais, montés dessus, des visages ou des armures que je connais. J’avance d’un pas, traversant un portail qui me mène derrière les lanciers elfes que je rassure d’un geste, désignant mon insigne d’appartenance à l’armée du royaume. Mes yeux ne m’ont pas trompés, je me retrouve en compagnie de la semi-elfe Yliria et de Faëlis, ainsi que Jorus qui descend d’une monture squelettique. Je m’approche d’eux, adressant un signe de tête à Faëlis qui comme moi à échapper au pire et assisté à l’exécution d’Aenaria. Il est temps de nous venger.

« J’ai une idée pour nous débarrasser d’eux. »

dis-je en désignant les trois lieutenants de la Reine Noire.

« Mais j’ai besoin de vous. »

J’expose alors mon plan, utiliser mon bâton, créer un portail et lâcher tous nos sorts pour les affaiblir. L’idée semble convaincre et chacun y va de sa proposition pour l’améliorer, nous amenant à une stratégie simple mais théoriquement aussi efficace que brutal. Yliria, la semi-elfe semble particulièrement prête à en découdre et propose de soigner mon épaule blessée. Elle est accompagnée d’une sorte de truite lumineuse qui agite ses nageoires pour flotter dans les airs. L’instant d’après la douleur à mon épaule disparait, seul le souvenir de celui qui m’a porté le coup me fait encore mal. D’ailleurs une vive souffrance me reprends le visage, un retour du sort que m’a lancé l’Humoran, faisant croitre ma rage et mon désir de la laisser se déchainer. Je décroche la gourde à ma ceinture pour refaire encore une fois le plein de magie avant de confier mon bâton à Jorus.

« Concentre toi sur la cible. Laisse le bâton faire le reste. C’est un cadeau de Sheeala. J’y tiens beaucoup alors fais attention. »

Je sens le pouvoir fortifiant des sorts de lumière parcourir ma chair alors que Faëlis se lie magiquement à moi comme il l’avait fait au Palais de la Roseraie. Je pousse un long souffle pour chasser l’angoisse et m’assure que tous soient prêts avant se faire signe à Jorus. Mon regard se fixe sur le corbeau qui continue à faire ses rondes dans le ciel obscurcit par la magie noire qui plane au dessus des troupes cadavériques, attendant le moment où l’emprise de mon bâton saisira les ailes de la monture de l’assassin. Ca y est, le volatil est prit d’un soubresaut avant de descendre vers le sol. Les Lieutenants d’Oaxaca vont bientôt comprendre que le ciel est loin d’être un refuge en ma présence. J’ouvre un portail derrière Xenair alors qu’il touche le sol et qu’un brouillard sombre et épais recouvre sa zone d’atterrissage. Ce n’est pas important, nous allons balayer cette zone par notre magie et rien n’y échappera. Une comète s’écrase d’ailleurs dans le brouillard, enflammant le corbeau de Xenair qui s’effondre au sol en poussant un hurlement terrifiant. Nulle trace de l’assassin cependant. A mon tour, je prépare mes fluides pour lancer un des sorts les plus destructeurs que je connaisse, faisant pleuvoir une myriade de particules mais mon visage est soudainement reprit d’une douleur lancinante, un reste du sort de l’Humoran. J’attrape mon casque des deux mains et perds ma concentration. Je sens que le sort m’échappe mais il est trop tard pour le retenir. Un choc violent me secoue le torse quand une des particules destructrice m’atteints. Je sens mes côtes se vriller et mes poumons se compresser. Mon souffle se coupe, la douleur me mets à genoux alors que j’entends autour de moi les autres particules toucher mes alliés. Mon visage se saisit d’effroi quand j’aperçois Jorus s’écrouler dans l’eau et j’ai la terrifiante sensation de l’avoir tué. Heureusement, nous avons à proximité des combattant capables de porter rapidement des soins, remettant l’équipe sur pied. Ma douleur s’estompe laissant la place à toute la rage que contient mon coeur. J’ai perdu mes moyens et j’aurais pu tuer tous ceux qui m’ont fait confiance à cause de Sirat et de son sort, de sa trahison. Je frappe des poings contre le sol, grondant de colère avant de relever les yeux vers le champs de bataille; vers le brouillard obscur qui camoufle un de ces salaud de Treize. Quel genre de manipulation ont ils usés sur lui pour le faire changer de camp, pour lui faire abandonner Sibelle. Je les hais tellement ! Je les tuerais tous ! Je le jure !

« Je ne rentrerais pas à Kendra Kâr tant que tous les Treize ne seront pas mort. »

Grondais-je en formulant la promesse à voix haute avant de rassembler mes fluides et de sauter dans mon portail pour débusquer l’assassin. Je libère ma magie mais à nouveau rien ne se passe, combien de temps va durer l’influence de ce sort ? Néanmoins ma présence fait sortir le combattant de l’ombre. Il bondit vers moi mais me manque, patauger dans l’eau avec des habits amples n’est pas ce qui est des plus pratiques. Une aubaine pour moi.

« Vu ! Trouduc’ ! »

J’essaie de lui saisir la main alors qu’Yliria jaillit hors de mon portail pour lui assener un violent coup. Je cherche moi aussi à frapper l’assassin, d’une technique de rue ayant traverser les âges; le coup de béquille dans les les joyeuses. Mais moi aussi je me rate, patauger dans l’eau avec une armure lourde n’est pas ce qui est des plus pratiques. Je me vautre dans la flotte, assis le cul par terre mon assaillant semble aussi surpris que moi et rate sa seconde attaque, laissant une ouverture pour Yliria et Jorus de le toucher au visage et gravement au torse. Je brandis ma main, attirant les fluides magiques autour de moi pour générer une sphère compact de magie que je projette vers mon assaillant qui recule sous la puissance de l’attaque élémentaire. Il n’arrive pas à répliquer, assaillit de toute part par la semi-elfe qui lui déchire de sa lame la moitié du visage et Jorus qui lui attaque les jambes alors que les vêtements de l’assassin se gorgent de sang qui décide de laisser tomber ses armes pour se rendre. Assurant que nous ne gagnerons rien à le tuer et se proposant d’être prisonnier voir de le laisser partir. Et puis quoi encore ? Quel enflure ! Je me relève avec hargne en grondant de colère, préparant une autre attaque élémentaire que je propulse vers son visage tandis que mes alliés l’attaquent encore. Mon attaque manque mais Yliria lui enfonce sa lame dans la poitrine. Un coup qui le mets hors d’état de nuire mais qui n’est pas suffisant pour lui ôter la vie. Il souffle de douleur, sifflant difficilement quelques paroles:

"Si... si je meurs, n'espérez aucune pitié de mes alliés. Jamais. Vous... vous avez moins d'honneur que la majorité de vos ennemis."

Il se maintient au sol de ses bras, incapable de plus se relever. Trop faible, désarmé. Vaincu mais pas mort.

"Il reste encore une chance que vous fassiez amende honorable et acceptiez ma reddition."

Comment ose t-il alors que le bruit du crâne écrabouillé d’Aenaria résonne encore dans mon esprit. Que les scènes du pillage d’Esseroth m’apparaissent encore quand je ferme les yeux pour trouver le sommeil. Que j’entends les hurlements des soldats sur les murailles de Fan-Ming et de Luminion. Que les noms des recrues mortes sur le comté de Bouhen lors de l’embuscade sont encore incrustés dans ma mémoire. C’est la guerre et ce n’est pas moi qui l’ai voulu. Mes muscles se tendent encore de colère mais Yliria baisse son arme et s’interpose entre moi et l’assassin sans pour autant le quitter des yeux.

« Il n'ira nulle part avec de telles blessures. C'est terminé, Xël. Ne devenez pas comme eux. On doit ficher le camp, tout de suite. »

Elle donne ensuite quelques directives à Jorus et à sa truite et après un instant je sens toute ma colère s’envoler. Je baisse mon regard vers celui de la petite combattante, moins emprunt de fureur, revenu à la raison, j’incline la tête et aide Jorus à soulever l’ennemi pour lui faire passer le portail alors que j’entends les chevaux au galop de ses alliés. Yliria et Faelis couvrent notre retraite mais le sort semble encore s’acharner contre nous. Je laisse le maître des assassins de la Dame Noire aux mains de Jorus pour me laisser choir un peu plus loin après avoir ramassé mon bâton si précieux que ce faquin de brigand à laissé traîner par terre. Je retire mon casque pour passer une main sur mon visage. J’ai laissé ma haine me guider et c’est à priori un mauvais catalyseur pour ma magie. Ce n’est pas de cette manière que j’ai appris à me battre. Je ferme les yeux, faisant le vide dans mon esprit, repensant à mon séjour au monastère de Khan, au sommet du Karathren. J’inspire et expire doucement, me concentrant sur les visages des moines qui m’ont apprit à méditer. Je sens autour de moi l’air réagir, m’entourant d’un courant d’air à la fois agité mais aussi apaisant alors que je sens mes réserves de magie se remplir. Je suis comme dans un état second, calme et déterminé. Sans failles, concentré, la rage a disparu mais je sens que je dégage quelque chose de particulier, une aura de de volonté qui peut faire plier les mal intentionnés qui voudraient s’en prendre à moi. Je reste ainsi quelques instants alors que Faelis et Yliria usent de leurs magies pour soigner nos blessures et même sécher mes jambes. Je remarque que la semi-elfe cherche soudain à atteindre son dos pour ensuite serrer l’Hinion dans ses bras. Une démonstration de joie que je suis bien incapable de faire pour le moment. Je me lève cependant pour m’excuser auprès d’eux, bien plus calme que je l’étais juste avant.

« Je suis navré pour mes sorts ratés. Il semblerait que je sois encore sous le coup du sort que m’a infligé Sirat. L’Humoran nous a trahi. Il en paiera le prix, tout comme les Lieutenants d’Oaxaca. »

Je baisse mon regard, enflammé de détermination, vers Xenair tout en commentant.

« Il en reste encore onze. »

((Tentative d’apprentissage du sort transe à la suite du premier rp juste ici.))


[XP : 4 (combat contre Xenair) + 2 (apprentissage réussi)]

Avatar du membre
Yliria
Messages : 444
Enregistré le : mar. 25 déc. 2018 18:57
Localisation : À la fin d'une Ere

Re: Plaines de Kôchii

Message par Yliria » ven. 30 juil. 2021 15:59

<< Précédemment

Trois de Treize

Le survol de la zone de combat ne prit au final pas beaucoup de temps. L’elfe ne fut pas bien bavard et se contenta de me déposer derrière les lignes de défense des lanciers elfes. Je le laissai redécoller après l’avoir remercié de son aide, récoltant une œillade d’abord surprise, puis amicale avant qu’il ne prenne son envol, m’offrant un dernier hochement de tête avant de repartir. La situation derrière les lignes était quelque peu confuse, mais je pus voir les blessés qui étaient rapatriés vers l’arrière. En allant rejoindre Jorus et Faëlis que j’aperçois un peu plus loin, j’en profite et demande à Ssussun de soigner quelques blessés que je croise. Cela ne prit pas beaucoup de temps et quelques murmures de remerciements jalonnèrent mon chemin vers mes camarades. Une sueur froide descendit pourtant subitement dans mon dos lorsque j’eus l’impression de voir l’air se torde et, craignant une attaque, je fus sur le point de tirer ma rapière lorsqu’un visage familier émergea.

- Xël !

Le jeune homme était dans un sale état et semblait à la fois épuisé et en colère. Sur ma demande, Ssussun alla immédiatement s’occuper de son épaule qui semblait être dans un sal état tout en calmant sa fatigue tandis que je me portai à sa rencontre. Je n’avais aucune idée de ce qu’il se passait ailleurs sur le champ de bataille. J’avais vaguement cru voir la foudre reconnaissable de Cherock plus au Nord, vers Oranan, mais ça s’arrêtait là. Une fois remis de ses blessures, Xël ne perdit pas de temps et nous proposa rapidement de passer à l’action en désignant l’immense corbeau qui volait au-dessus de la zone ravagée par le sort e mon élémentaire. Je déglutis en apprenant qu’il s’agissait d’un des Treize. Si les griffons n’étaient pas arrivés à temps…

- D’accord, je suis partante, c’est quoi le plan ?

L’occasion était trop belle pour la laisser passer. Même s’il était un des Treize, nous étions quatre et déterminés. Le plan était simple et quelque peu rentre-dedans, sans vraiment de subtilité. Xël possédait un objet permettant de faire chuter le corbeau pour s’occuper de son cavalier. Une fois au sol, nous lancerions des sorts pour affaiblir celui nommé Xenair pour enfin utiliser un portail de Xël pour l’achever et ramener son corps ici avant que qui que ce soit ne puisse réagir avec, possiblement, peu de dégâts. Tout le monde sembla tomber d’accord et chacun se prépara. Je demandais à Ssussun de nous renforcer pour le combat, nous entourant tous d’un scintillement magique renforçant nos corps. Faëlis tire à nouveau ses munitions lumineuses sur nous et Jorus lui donna un poison qui me fit serrer la mâchoire. Du Brise-magie. Je me retins fermement de donner mon opinion à ce sujet. C’était la pire sensation pour quelqu’un avec des fluides que d’en être privé ainsi. Mais à circonstances exceptionnelles…

Le bâton magique de Xël en main, Jorus se mit à fixer le corbeau tandis que nous nous placions autour de lui. J’inspirai et vis soudainement le corbeau piquer vers le sol, visiblement incapable de rester en vol. j’inspirai et condensai mes fluides dans l’idée de créer un orbe de feu géant qui lui tomberait dessus dès qu’il toucherait le sol, laissant à Ssussun le soin de protéger tout le monde de la magie des nécromanciens filant dans notre direction. Mais les choses ne se passèrent pas exactement comme prévu. Une épaisse zone d’ombre apparut soudainement là où le corbeau allait choir. Surprise, je le perdis de vue et brisai ma concentration en le cherchant des yeux. Je sentis mon énergie magique s’évaporer pour rien et jurai intérieurement. Personne n’avait remarqué apparemment, aussi recommençai-je, mettant davantage de puissance dans cette attaque-là. L’orbe de feu fusa du ciel sous mon regard satisfait et alla s’écraser dans la zone d’ombre, l’illuminant un instant tandis qu’un cri affreux se fit entendre, bientôt suivit d’autres. Les nôtres.

Une myriade d’explosions simultanées nous entourèrent et se déchainèrent contre nous. Je sentis ma jambe se briser sous l’attaque et vis Jorus choir, inconscient, dans la rizière. Jurant et retenant les larmes de douleur qui pointaient, j’ordonnai à Ssussun, heureusement indemne, d’aller secourir le jeune homme qui était tombé dans les rizières. J’inspirai, tentai de faire abstraction de la douleur pour soigner ma jambe. Je sentis l’os se ressouder de lui-même et ne retins pas un gémissement face à la douleur qui finit par s’évanouir presque complétement. Autour de moi, les autres se redressent. Je vois Xël, passablement énervé, prendre sa tête dans ses mains, comme s’l souffrait avant de brusquement frapper el sol de ses poings et jurer qu’il tuera les treize avant e rentrer à Kendra-Kâr puis franchit aussitôt le portail tandis que j’aide Jorus à se redresser. Je n’ai aucune idée de ce qu’il s’est passé, mais heureusement nous avons réagi vite et notre groupe peut se sortir de ce genre de situation délicate.

Du coin de l’œil, j’aperçus Xël aux prises avec un individu masqué, probablement le fameux Xenair. Sans plus attendre, je fonçai vers le duo et m’attaque au général d’Oaxaca, Jorus sur les talons. Ma rapière file vers sa tête, mais lorsque Xël choit au sol, notre adversaire bouge légèrement la tête, réduisant l’impact de mon attaque qui, si elle touche, ne lui fait rien de plus qu’une blessure légère, bien que saignant abondamment. Jorus le blesse également au torse et l’assassin, déstabilisé, ne parvient pas à s’en prendre à Xël. Un étrange phénomène se produisit alors et une bulle lumineuse entoura notre ennemi, composée de petit prisme qui rendait notre adversaire difficile à percevoir. J’hésitai une fraction de seconde avant de demander à Ssussun de faire quelque chose de similaire pour nous tout en attaquant. Ma rapière lui rafla le visage tandis qu’un coup d’un vent magique vint le frappa en plein torse. Bientôt, nous fûmes aussi entourés de ces étranges prismes et, soudainement, le général lâcha ses armes et leva ses mains vers le ciel.

- D'accord, d'accord. Vous êtes puissants. Mais vous ne gagnerez rien à me tuer. Je me rends. Faites-moi prisonnier si vous le voulez. Ou laissez-moi aller. Il semble que je n'ai plus rien à faire ici.>

Je ne réfléchis même pas à l’idée. Ces gens étaient des esclavagistes, des monstres qui tuaient, pillaient, violaient et emprisonnaient ceux qui n’adhéraient pas à leur idéologie de contrôle absolu. L’idée même de le laisser en vie me paraissait ridicule et dangereuse. J’armai mon coup et frappai, lui perçant le torse sous l’aisselle, le faisant tomber au sol en empêchant mes compagnons de le frapper eux aussi. Faible, désarmé, il n’était plus une menace. Et pourtant… je les haïssais tellement, ceux qui cautionnaient les horreurs commises au nom d’une déesse cinglée et d’ordure qui profitaient de la misère, de la souffrance et de la mort d’autrui.

- Si... si je meurs, n'espérez aucune pitié de mes alliés. Jamais. Vous... vous avez moins d'honneur que la majorité de vos ennemis. Il reste encore une chance que vous fassiez amende honorable et acceptiez ma reddition.

Je serrai la mâchoire, les dents et ma main tremblait de rage. J’inspirai longuement et finis par baisser mon arme. Je n’étais pas comme eux. Je ne deviendrai pas un monstre pour en tuer. Je valais mieux que ça. Je me mis entre lui et Xêl qui bouillonnait de rage, le regard fixé sur Xenair, et tendis la main vers lui, pour l’apaiser, sans pour autant quitter notre ennemi des yeux. La prudence restait essentielle aux côtés d'un ennemi tel que lui.

- Il n'ira nulle part avec de telles blessures. C'est terminé, Xël. Ne devenez pas comme eux. On doit ficher le camp, tout de suite. Jorus, aide-le à traverser le portail puis fouille-le s'il te plaît, on n'a pas beaucoup de temps. Ssussun, calme Xêl puis fais en sorte que [i}lui[/i] reste en vie. Je vais essayer de nous gagner un peu de temps.

Car pendant ce temps, les nécromanciens approchaient à toute vitesse et ils nous seraient difficile de nous débarrasser d’eux en devant emporter notre prisonnier. Xël mit un instant avant de hocher la tête et, avec l’aide de Jorus, traversa le portail, Ssussun sur leur talon. J’en profitai pour me concentrer et chargeai mes fluides. La voix de Faëlis me fit tourner la tête alors qu’il s’apprêtait à tirer et le choses se gâtèrent considérablement. Manquant de concentration, je fis tomber la comète directement sur nous sans avoir eu le temps de réparer mon erreur. Elle explosa au sol, projetant des débris incandescents en tous sens qui… ne me firent aucun dommage. Faëlis à mes côtés sembla avoir moins de chance, mais peut-être que j’avais instinctivement réussi à réduire la puissance du sort en comprenant mon erreur, car il s’en tira plutôt bien vu la situation. Nous traversâmes aussitôt le portail qui se referma derrière nous et je fis aussitôt face à Faëlis en retirant mon masque.

- Je suis vraiment, vraiment désolée, je n’étais pas assez concentrée. Je suis tellement désolée. Ssussun, soigne Faëlis s’il te plaît, vite !

Je me sentis si ridicule et nulle à cet instant. J’avais failli tout faire foirer par un excès de confiance et un manque de concentration. Ça ne devait plus se produire. Je m’excusai encore avant de reprendre mon souffle et jeter un œil derrière nous, m’attendant une fois de plus au pire. Heureusement ce ne fut pas el cas cette fois. Les deux nécromanciens avaient fait demi-tour et, de la zone d’ombre, il ne restait plus rien si ce n’était le cadavre carbonisé du corbeau géant qui avait amené Xenair ici. Xenair qui avait été ligoté par Jorus après l’avoir fouillé et qu’il nous fallait maintenant porter à l’état-major elfique pour qu’il le prenne en charge. Nous avions réussi, cela n’avait pas été évident, mais nous avions réussi et sans trop de casse, tout compte fait. Je caressai le ventre de Ssussun en le remerciant. Sans lui, nous aurions échoué dès le début à cause de cette explosion magique.

Joo guidait Xenair tandis que Xël semblait perdu dans ses pensées. Chaque pas laissait couler des gouttes de boue et d’eau et j’appelai doucement mes fluides pour le sécher, espérant le réconforter un peu, lui qui semblait en proie à bien plus de tourments que je ne le pensais. Je vis du coin de l’œil Faëlis soudainement briller et toute la boue et le sang qui pouvaient maculer son corps ou son armure disparurent sans laisser de trace. Surprise, je le regardai faire sur un autre de mes compagnons en essayant de comprendre ce qu’était ce sort, sans y parvenir. Intriguée, je lui demandai quel était ce sort que je ne connaissais pas. Il semblait laver les gens et ce qu’il portait, ce qui pouvait s’avérer très utile pour les voyages, il fallait que je comprenne comment il faisait. Sa réponse, lorsqu’il tendit la main vers moi pour aire de même, me prit au dépourvu.

- En tant que demi-élémentaire de lumière, ma magie peut purifier et effacer toute souillures et anciennes traces. Ne vous inquiétez pas, ce n'est pas douloureux, et vous aurez un corps comme neuf après cela !

Je le fixai sans comprendre avant que la lumière ne me recouvre. Toute la saleté collée à mes cheveux, sang bous et os mélangés, disparut aussitôt, envolée. Je ne sentais plus les légères gênes liées aux cicatrices que je portais sur un bras et réalisai alors quelque chose. Je rangeai en toute hâte ma rapière dans son fourreau et contorsionnai mon bras pour atteindre mon dos, parvenant à glisser ma main sous ma broigne pour toucher une peau lisse, comme neuve, là où depuis plus de vingt ans les cicatrices qui attestaient des années d’esclavage que j’avais vécu à Gwadh avaient tout simplement disparu. Il n’y avait plus rien. D’un simple claquement de doigt, il venait d’effacer toutes traces de ce que j’avais subi, de ce que j’avais enduré. Il n’y avait plus rien pou rappeler à qui que ce soit ce que j’étais, fille d’esclave née dans la servitude. Ma vision se brouilla et je fixai Faëlis, les lèvres tremblantes et la poitrine serrée. Sans demander son avis, ni même réussir à me retenir, je le serrai dans me bras, le remerciant encore et encore alors que quelques larmes coulaient sur mes joues. Il venait d’effacer tellement de douleur, d’horreur et d’incertitude d’un simple tour magique. J’aurai pu hurler, m’énerver qu’il se croie ainsi tout permis, mais j’étais juste tellement heureuse de ne plus sentir les réminiscences de toutes ces années de souffrance sur mon corps et les lacérations qui se rappelaient à moi à chacun de mes mouvemens. Plus le temps passait et plus j’arrivais à occulter le pire, et il venait de me donner la chance d’aller encore plus de l’avant.

- Merci, Merci Faêlis…

Qu’étais-je supposé dire de plus ? j’avais une dette envers lui à présent, pour m’avoir offert une chose que je désirais depuis tellement longtemps, et ce sans même le savoir. Je reniflai et finis par m’écarter, un peu gêné par mon élan sentimental au beau milieu d’un champ de bataille. Si les circonstances avaient été autres, j’aurais sauté de joie et filer prendre un bain pour pouvoir vérifier chaque centimètre de cette peau désormais lisse et neuve, mais ce n’était pas le moment.

- Désolée je… c’était important pour moi…

- Nul besoin de s'excuser, cela fait partie des devoirs d'un protecteur.

Je me contentai de hocher la tête, évitant son regard, finalement gênée par ma démonstration affective. Je n’avais simplement pas pu me retenir sur le coup. Il n’avait pas dû comprendre pourquoi je réagissais comme ça, mais ce n’était pas le moment pour parler du passé. Il fallait poursuivre le combat. Xël finit par sortir de sa torpeur pour prendre la parole, attirant mon regard.

- Je suis navré pour mes sorts ratés. Il semblerait que je sois encore sous le coup du sort que m’a infligé Sirat. L’Humoran nous a trahi. Il en paiera le prix, tout comme les Lieutenants d’Oaxaca.

Il fixa le prisonnier, arguant qu’il n’en restait que onze à présent. Je le fixai également, mais n’ajoutai rien. Ssussun avait fait en sorte qu’il ne meurt pas de ses blessures, mais il n’était pas en état de faire quoi que ce soit. Nous allions le livrer et reprendre le combat. Qu’il y ait un traître dans nos rangs était inquiétant et il allait falloir s’occuper de lui à un moment ou un autre, mais chaque chose en son temps. Je ne savais pas ce qu’il se passait ailleurs. J’espérais juste que les autres s’en sortaient.

(Les autres ? Ou bien…)

(Ne commence pas…)

(Bon, bon… je suis heureuse pour toi. Même si c’était aussi surprenant qu’imprévisible, je suis heureuse que tu sois débarrassé de ça.)

Je n’ajoutai rien tandis que nous nous dirigions vers l’état-major et je remis mon masque. Il m’aurait été difficile de cacher et d’expliquer le sourire que je n’arrivais pas à effacer de mon visage. Plus le temps passait, et plus je me libérai, et c’était tout ce qui importait.

[XP : 4 (combat contre Xenair)]

Avatar du membre
Jorus Kayne
Messages : 310
Enregistré le : ven. 21 déc. 2018 20:30
Localisation : Sur un navire en partance pour Eniod, normalement

Re: Plaines de Kôchii

Message par Jorus Kayne » ven. 30 juil. 2021 16:02

Surveillant le vol des griffons, je me rends là où ils posent mes camarades. J’y retrouve une vieille connaissance qui me fait plaisir de retrouver : l’aéromancien Xël. Ce dernier propose un plan simple, mais audacieux. Dans les airs, un corbeau géant plane et menace les troupes hinïonnes de sa présence. Selon toute vraisemblance, il s’agirait de Xenair, l’un des treize lieutenants d’Oaxaca. Alors qu’il tente vainement de réfréner sa colère, le mage d’air propose d’utiliser son bâton pour imposer au corbeau de se poser au sol et une fois cela fait, Xël ouvrira un portail directement à lui pour le mettre en pièces. Visiblement, les prouesses d’Yliria ont été particulièrement remarquées et bien entendu, nous ne serons pas trop de quatre pour s’y prendre. Après que la truite magique ait soigné la grosse blessure à l’épaule de Xël, celui-ci m’offre son bâton, capable d’imposer à une créature volante d’atterrir.

"Concentre-toi sur la cible. Laisse le bâton faire le reste. C’est un cadeau de Sheeala. J’y tiens beaucoup alors fais attention."

(Donc je vais devoir rester en retrait jusqu’à ce que Xenair soit mis hors d’état de nuire, ou son corbeau ! Pourtant, ma dague aurait pu marcher sur un être tel que lui, plutôt que d’affronter encore des maudits morts-vivants. Je me suis préparé pour affronter les treize et me voilà réduit à rester derrière ! D’ailleurs en y repensant, il me reste encore de la brise-magie à utiliser.)

Je regarde mes trois compagnons pour cette mission audacieuse. Xël est un mage et Yliria possède une magie particulièrement puissante, même si elle se bat plutôt bien avec sa rapière. Il ne reste que Faëlis, dont l’adresse à distance a été redoutable. Alors qu’il tire des flèches de lumière pour nous lier tous, je m’approche de lui avec une de mes gourdes à la main.

"Je vous ai vu vous battre avec votre arc. Je pense que vous êtes le plus indiqué pour utiliser ceci !" Je montre ma gourde magique. "Cette gourde contient de la brise-magie. Cela ôte la capacité à la cible d'utiliser ses sorts et dans notre combat contre Xenair, le moindre atout à notre avantage devra être utilisé."

Acceptant ma proposition, il enduit sa première flèche avec une dose de la gourde. Je laisse mes camarades préparer leurs sorts pour l’affrontement et viens présenter mon cheval à un des elfes blancs en retrait le temps que nous ayons terminé ici.

"Nous nous apprêtons à agir de nouveau et je ne serais pas en mesure d’utiliser ce cheval avec la même efficacité qu’auparavant. Je vous le laisse, qu’il vous serve à relayer des informations ou pour tout autre besoin que vous jugerez nécessaire."

"Garder cette…chose ? C’est une création de la magie noire, il doit être abattu sur-le-champ !" Me rétorque l’elfe.

"Cette chose, comme vous le dites, s’est montrée particulièrement utile à notre cause commune." Fais-je un peu remonté face à la réaction de mon interlocuteur. "Que vous ne souhaitez pas l’utiliser est une chose que je peux comprendre cependant, j’ai lutté pour le dompter et il m’a servi pour aider les individus qui viennent de provoquer un véritable cataclysme dans les rangs ennemis. Je ne vous demande qu’une chose : gardez-le jusqu’à mon retour. Je trouverais bien un moyen d’user des avantages d’avoir une monture !"

Il acquiesce finalement et se saisit de la bride du cheval. Je retourne vers mes camarades et me prépare à mon tour. Je prends une grande inspiration et expire lentement. Voilà, c’est terminé et tout le monde n’attend plus que moi pour agir. Suivant les instructions de Xêl, je brandis le bâton sur le corbeau et laisse la magie opérer. Contraint par la magie du bâton, le corbeau est obligé de se poser dans les rizières, au milieu des récentes victimes du pilier de lumière. Cependant, juste avant d’atteindre ce qui devient petit à petit un marécage, une étrange zone noire apparaît, renforçant l’épais brouillard noir du champ de bataille. A l’intérieur, notre cible et sa monture volante disparaissent. Xël créé un portail à l’intérieur de cette masse, tandis que les nécromanciens se mettent à galoper dans notre direction. Yliria essaye de provoquer un de ses cataclysmes dont elle a le secret, mais échoue malheureusement.

Yliria ordonne à son élémentaire de protéger Faëlis et lance une comète dans la zone d’ombre. Si je ne vois aucun changement, un horrible croassement se fait entendre. Alors que je me suis évertué à attendre une possible apparition du corbeau, Xël lance un sort de son crû et plus rien. Je suis particulièrement surpris lorsque de l’eau me rentre par le nez. Mû par une irrésistible envie d’air frais, mon corps se redresse seul et m’extrait de la zone aqueuse. Je me retrouve assis dans la rizière avec la vague impression d’avoir loupé quelque chose.

(La magie de l'aéromancien lui a échappée. Ca a failli te tuer !)

(Vraiment ?)

J’aurais également manqué les festivités, si je n’avais pas vu Xël et Yliria se ruer dans le portail. A mon tour, je me précipite pour rattraper mon retard, oubliant totalement que je n’avais plus le bâton de Xël en sortant de l’eau. Xël trébuche en arrivant face à notre cible, qui a des vêtements en partie calcinés et manque à ton tour sa riposte. Sortant du portail, je me déplace pour ne pas gêner le tir de Faëlis qui approche. Dans une action commune avec Yliria, nous frappons Xenair avec tout ce que nous avons. Alors que j’adopte une posture propice à l’esquive et que mon corps est parcouru d’une force magique, ma main armée vient chercher le torse de notre cible avec la vivacité du serpent. Ma dague de glace déchire la belle robe et la tâche d’un important filet de sang en pénétrant la chair.

(Si ça saigne à ce point, il nous faut attirer son attention sur nous jusqu’à ce que l’effet de ma dague le tue.)

Alors qu’Yliria a ordonné à son poisson lumineux de nous protéger, c’est étonnement Xenair qui semble nimbé d’une lumière protectrice. Après avoir saigné notre ennemi, un petit sourire s'affiche sur mon visage.

(Il faut détourner son attention du portail pour faciliter le tir de Faëlis.)

"C'est bien ma veine. Moi qui espérais abattre un ennemi dangereux, voilà que j'ai droit au plus mauvais des treize !"

Yliria frappe au visage et déchire le masque pour faire apparaître une blessure assez sévère. Xël tir un projectile magique qui atteint sa cible. Quant à moi, bien que je réitère la même frappe que précédemment, je manque mon coup aux jambes, tandis que la flèche de Faëlis se perd plus loin. La même lumière protectrice que Xenair a reçue vient nous toucher, tandis que ce dernier jette sa dague dans l’eau, les mains en l’air.

"D'accord, d'accord. Vous êtes puissants. Mais vous ne gagnerez rien à me tuer. Je me rends. Faites-moi prisonnier si vous le voulez. Ou laissez-moi aller. Il semble que je n'ai plus rien à faire ici." Clame-t-il.

Je m’attends l’espace d’un instant à ce qu’il nous surprenne par un mouvement audacieux, ou que mes camarades choisissent de le croire. Pourtant, il n’en est rien. Tous les trois, nous frappons de nouveau, bien décidés à mettre un terme à l’un des treize. Seule Yliria parvient à le toucher gravement, l’obligeant à se laisser tomber au sol.

"Si... si je meurs, n'espérez aucune pitié de mes alliés. Jamais. Vous... vous avez moins d'honneur que la majorité de vos ennemis." Incapable de se relever, il reste au sol à se tenir les bras. "Il reste encore une chance que vous fassiez amende honorable et acceptiez ma reddition."

Baissant sa lame, Yliria lui répond.

"Il n'ira nulle part avec de telles blessures. C'est terminé, Xël. Ne devenez pas comme eux. On doit ficher le camp, tout de suite. Jorus, aide-le à traverser le portail puis fouille-le s'il te plaît, on n'a pas beaucoup de temps. Ssussun, calme Xêl puis fais en sorte que lui reste envie. Je vais essayer de nous gagner un peu de temps."

Xël m’aide à porter notre prisonnier et c’est ensemble que nous traversons le portail, la jeune bretteuse et l’archer couvrant notre retraite avec un bagage un peu fumant, à l’odeur de poulet ou de corbeau rôti. Vu ce qu’il doit rester de la monture de Xenair, il n’y a plus trop de différence à présent. Derrière nous, de l’autre côté de l’ouverture magique, une comète similaire à ce qu’Yliria a offert aux morts-vivants s’écrase sur sa position. Heureusement, plus de peur que de mal. Faëlis ressort avec des blessures qui ne semblent pas graves à première vue. De mon côté, je m’assure que notre nouvel invité forcé, soit moins menaçant. Je prends une potion et la lui fais boire.

"Tiens boit ça !" Fais-je avant de ranger ma gourde contenant le poison contre la magie.

Puis je demande aux elfes présents de quoi l’attacher, pendant que je le fouille dans les moindres recoins, enlevant la majorité des vêtements qu’il a sur lui et continuant de fouiller même habillé d’un simple bout de tissu. Lorsque je reçois enfin de quoi tenir ce dangereux individu, fort de mes trois années sur un bateau, je fais le nœud marin le plus solide que je connaisse. S’ensuit une séance de soin venant du poisson et Faëlis nous fait également part de sa magie en nous ôtant toute forme de saleté. J’ai l’impression d’avoir reçu une douche sans être mouillé. Un sort particulièrement pratique, lorsqu’on a l’entrejambe incertain dans des situations de pression mondaines. Tandis qu’Yliria saute dans les bras de l’archer, je retourne chercher mon cheval mort, mais qui ne l’est pas vraiment. L’elfe semble particulièrement ravi de s’en délester. Je m’assure tout de même d’un petit état des lieux avant de m’éloigner.
Enlever deux doses de brise-magie.

[XP : 4 (Combat contre Xenair)]

Avatar du membre
TheGentleMad
Messages : 152
Enregistré le : jeu. 30 août 2018 10:38
Localisation : Vers Omyre

Re: Plaines de Kôchii

Message par TheGentleMad » ven. 30 juil. 2021 19:07

-----K-----


Après avoir ramassé le casque du vicomte, Kurgoth observa un instant les troupes humaines. Celles-ci ne semblaient pas réaliser qu'elle n'avaient plus de meneur. Il déclara ainsi, autant pour lui-même qu'à l'adresse du batardé :

"On dirait qu'ils n'ont pas compris. Je vais leur annoncer la bonne nouvelle pour qu'on s'occupe du reste de l'armée."

Il s'approcha alors des soldats en brandissant le casque écrasé dégoulinant encore de sang et de cervelle.

"Votre chef est mort, vermine ! Partez maintenant avant de mourir en vain ! Une armée sans chef n'est qu'un cimetière en devenir !"

Par son discours, le garzok n'avait pas l'intention d’épargner des vies humaines, insignifiantes à ses yeux. Il cherchait uniquement à briser moralement les rangs ennemis pour flanquer au plus vite le reste de l'armée et terminer cette bataille sur une victoire. Les humains se montrèrent cependant peu réceptifs à ses paroles, ces dernières ne parvenant qu'à attirer l'attention d'un groupe de vétérans désireux d'en découdre, comme pour venger leur seigneur. Coinçant le casque à sa ceinture par un morceau de métal plié, le barbare brandit alors sa kitranche devant lui, tenant en respect ceux qui seraient trop pressés de se jeter sur lui. Bien qu'il n'ouvrit sa garde que pour asséner des coups dévastateurs si les humains ne parvenaient pas à s'en prémunir grâce à leurs boucliers, son épaisse armure le protégea efficacement des rares assauts parvenant à l'atteindre. Alors que les cadavres tombaient autour de lui, la sentinelle perçut une ombre approchant dans son dos et, se retournant juste à temps, parvint à esquiver in extremis un énorme poing métallique projeté en direction de sa tête.

"Par Thimoros..."

Le chevalier resta un instant interdit devant son adversaire qui en profita pour lui enfoncer son poing dans les côtes, le faisant reculer de quelques pas. Heureusement protégé par l'Antre de Balmor, Kurgoth faisait face à un monstre d'acier le dépassant de presque un mètre, une sorte de golem que seul Khynt aurait normalement pu concevoir. Si les humains étaient parvenus à créer de telles machines, alors l'issue de cette bataille devenait d'autant plus capitale, car ses monstres auraient tôt fait d'exterminer les siens si la vermine humaine parvenait à les produire en assez grandes quantités. Tout en réfléchissant, le garzok maintenait la distance entre lui et l'ennemi qui avançait inexorablement, mécaniquement. Pour une fois, il avait affaire à plus grand et probablement plus fort et plus résistant que lui. Comment pourrait-il vaincre une créature faite non de chair, mais d'acier ? Alors qu'il porta un coup, sa kitranche rebondit sur l'épais bouclier en acier massif, ne laissant comme trace qu'une rayure superficielle.

(Si sa carapace est partout aussi épaisse, que puis-je faire ?)

(Ça ne peut pas être aussi épais partout, sinon il ne pourrait pas bouger. Vise les articulations, même s'il est lent, elles doivent être un peu moins protégées pour pouvoir bouger.)

Mon maître ne me remercia même pas pour ce conseil, trop concentré qu'il était sur le démantèlement du golem. Profitant de la prochaine attaque de la créature, il abattit son arme droit sur son coude avec force, parvenant à traverser le blindage et brisant les mécanismes internes au bras. Mettant un peu de temps à décoincer son arme du tas de ferraille, le barbare reçut alors un coup de bouclier qui le repoussa à distance, montrant que le monstre de métal combattrait jusqu'à être réduit en miettes. Ses attaques suivantes, qui avaient pour but de trancher le bras équipé du bouclier, échouèrent, ce dernier se trouvant à chaque fois sur le chemin de la lame. De son côté, Kurgoth n'avait qu'à esquiver les coups de boucliers relativement lents, d'autant plus ralentis que le golem devait également se protéger.

Ne parvenant pas à toucher le bras portant le bouclier, le barbare décida de s'en prendre aux jambes du colosse et parvint après quelques coups habiles à lui briser les deux genoux, laissant la créature presque immobilisée. Le garzok passa alors dans son dos pour lui trancher la nuque d'une position où l'ennemi ne pouvait l'atteindre. Lorsque le golem s'effondra enfin, Kurgoth regarda autour de lui pour décider de sa prochaine action, espérant ne pas devoir affronter trop de créatures de ce genre.
744mots

[XP : 0,5 (intimidation) + 2 (combat)

Avatar du membre
Sirat
Messages : 89
Enregistré le : mar. 8 janv. 2019 23:11

Re: Plaines de Kôchii

Message par Sirat » ven. 30 juil. 2021 19:23

La bataille faisait rage au loin. Les clameurs des combats arrivaient jusqu’à l’arrière pétrifiant dans leur cœur les renforts qui s’apprêtaient à rentrer dans la mêlée.

Des fumerolles sombres et opaques s'extirpant de la terre, obscurcissaient le ciel.



Sirat tressaillit en voyant tous ces morts joncher le sol, il avait toujours en mémoire les charniers d’Esseroth.



Lui et son compère se trouvaient un peu en arrière des troupes qu’ils avaient chargé.



Tous ces sacrifices à cause de l’entêtement de quelques-uns. Si la bataille terminait sur une équipollence, elle laisserait la place libre à la terreur grise pour se répandre. Il n’y avait pas d’autres choix ni d’autres alternative.



Il en savait tellement peu sur eux, et le temps venait à lui manquer. Il présentait cette urgence, cette fatale étreinte.



Perdu dans ses pensées, il observait la scène de ces combats avec en fond le mur de végétaux qui s'élevait haut dans le ciel sombre. Une montagne jade qui disparaissait dans les nuages. les plus fou pouvaient espérer qu’il continuait à grimper dans le ciel, encore et encore, indéfiniment ; jusqu'à nous mener loin de ce lieu de mort, un paradis ou tout autre lieu féerique. Mais pour l’instant, il n’en était rien. Il séparait surtout deux scènes de bataille sanglante.

Ces catacombes à ciel ouvert sur lesquels Sirat posait un regard acerbe, ressemblaient à une motte d’insectes grouillants et s'entre-déchirant sur les entassements de leurs frères. Des soigneurs tiraient des corps, agonisant et meurtris, vers leur camp de retrait.


Les golems, des chevaliers d’acier de neuf pieds de haut, émergeaient des échauffourées, comme des phares dans la tempête. D’un coup d'épée, ils fauchaient des dizaines de peaux vertes hurlantes, formant des vagues de chair et d'acier qui retombaient inerte sur le sol. Infatigables tueurs, ils avançaient aux détriments de l’acharnement de leur ennemi.

Kurgoth regarda Sirat en jouant avec la tête déformée et pleine de sang du vicomte. Le visage n’avait plus rien d’humain, certaines dents s'étaient implantées dans le front. Il lui manquait un œil, énuclée sur un coup-de-poing. Une partie de la boite crânienne s’enfonçait comme une coupole purpurine et du cervelet s’écoulait par les oreilles. Cette vision cauchemardesque plaisait au barbare, il se baladait avec son trophée dans les airs tout en s’exprimant et à chaque mouvement une pissette de sang jaillissait de son cou . Il se proposa d’aller faire mieux comprendre aux soldats leur déroute.

Sirat remit son casque et avança lentement. Lui, il voulait s’occuper des golems.



A mesure qu'il progressait, une rumeur tvint à lui : le roi était mort.



Sirat esquissa un sourire.



Il jaugea les homoncules Kendran.

Il n’en restait plus que deux ou trois, mais pour un seul combien de vie des parents de Kurgoth rejoignait les enfers.

Il avançait rapidement, mais gardait son calme et avait juste accéléré son pas de marche. A l'ouest deux énormes déflagrations, dôme de feu et de cendres se firent entendre et voir.



Kurgoth lui avait chargé et foncé sur ses adversaires en braillant son ultimatum . Bientôt, ils regretteront, ces vétérans Kendrans, de ne pas être resté chez eux pour leur retraite.

Il réfléchissait comment faire choir ces monstres mécaniques.

Un soldat fuyant Kurgoth tenta de l’attaquer, Sirat esquiva les frappes d’estoc, à droite, à gauche. Le vieil homme était au bout de ses forces. Sans même se fatiguer l’humoran fit claquer son marteau sur le bouclier du vieillard qui tombât sur son postérieur désarmé. Paniqué, l’homme aux yeux céruléens cernés de rides, à la barbe blanche et à la longue chevelure poivre et sel, ramassa son glaive. Au sol, il continuait de menacer le zélote qui s’avançait vers lui.

Fuis, je te laisse la vie sauve.

L’homme dévisagea l’envoyé de Zewen avec incrédulité avant de répondre.

Plutôt mour…

Le marteau lui frappa le visage si puissamment qu’il s'encastra dans le crâne du vétéran. Sirat d’un mouvement de moulinet du s’y reprendre à trois fois avant qu’elle ne se décroche et rejoigne le corps inerte du soldat.

Il reprit son avancée comme si rien ne s’était passé. On courrait autour de lui, on se tuait, mais il n’y prêtait pas attention.

Deux flèches terminèrent dans sa rondache. Un soldat l’attaqua sur le flanc le touchant, mais son armure para les blessures et l’homme fut tué par un arbalétrier gobelin.

Il n’était plus qu’à quelques mètres d’un des deux derniers golem. Il regarda son sauveur qui rechargeait un carreau.

Toi !

Le sekteg le dévisagea d’un rictus.

Attire le golem ici.

Le sekteg sans rien dire cracha par terre. Il s’avança vers l’humoran. Celui-ci avançait courbé, lentement, l’une de ses jambes semblaient plus courtes que l’autre. Il toisa le zélote en armure fronçant ses sourcils broussailleux. Il pointa son arbalète en direction du monstre mécanique et éjecta un tir d’une précision extrême. Le golem touché au niveau de l’articulation de l’épaule, se tourna immédiatement vers la localisation du projectile.

Quand il vit le sekteg et l’humoran il fonça alors vers eux, claymore en main près à les écharper.

Le Sekteg ne regardait même pas le monstre, il clopina plus loin tout en rechargeant et bougonnant une phrase intelligible. Il continua son travail tuant un soldat. Il était clair que le gobelin était plus habille arbalétrier que bagarreur ou beau parleur.

Sirat quant à lui se concentra sur son nouvel ennemi, qui avec un bras ballant et l’autre armé, se ruait vers lui.

Il posa un genou à terre et de ses mains concentra ses fluides. Manœuvres qui pouvait paraître folle vue de l’extérieur. Mais peu à peu le sol changea de consistance, il devenait plus mou, il se gorgeait d’eau, se noyant bientôt et la boue devint une zone marécageuse.

Sirat s’en extirpa prestement juste à l’instant où le golem frappa, il fut expulser de son marais et roula en arrière. Il était bon pour quelques contusions, mais alors qu’il se redressait, il put voir que le titan de fer s’était embourbé dans cette terre devenue mollasse. Un bras hors d’usage et l'impossibilité de se sortir de ce piège eurent raison de lui. Un groupe de garzok armé de hache lui sautèrent aussitôt dessus et le démontèrent violemment.



Sirat se redressa, l'armée de Shory n'était plus qu'un être fantomatique geignant de douleur dans ce cloaque. Il était temps de passer à la suite.


[XP : 2 (combat)]
Image

Avatar du membre
Faëlis
Messages : 224
Enregistré le : ven. 4 janv. 2019 17:20

Re: Plaines de Kôchii

Message par Faëlis » ven. 30 juil. 2021 19:32

Alors qu'ils s'envolaient, Faëlis vit la forme sombre d'une sorte de grand corbeau qui arrivait de l'est... Il ignorait de quoi il s'agissait, mais ils avaient manifestement beaucoup énervé quelqu'un ! Heureusement, les griffons leurs permirent d'être évacué assez vite, les déposant à l'arrière des lignes de piquiers.

C'est alors qu'un portail s'ouvrit... Xël ! Faëlis allait venir à sa rencontre pour lui taper l'épaule tant il était content de le revoir en vie, mais la mine sombre du soldat le dissuada. Il avait de sombres nouvelles. Le corbeau noir portait probablement l'un des treize, possiblement Xenair, l'assassin en chef d'Oaxaca. Pour autant, il était hors de question de laisser se briser l'élan qu'ils avaient produit au niveau de l'armée elfe !

C'était quitte ou double. Ils allaient tenter à nouveau de tuer un des treize...

Aussitôt, un plan fut mis en place. Xël avait les moyens de mettre Xenair à terre et Yliria pouvait nettoyer la zone. Ils allaient attaquer à travers un portail et faire un carnage ! L'hinïon se lia magiquement à chacun de ses compagnons, puis il invoqua la magie que lui avait enseigné Xël pour envoûter deux flèches. Le renfort draconique ne serait pas de trop ! Jorus s'approcha, lui proposant une poison pour corrompre la magie de leur adversaire, et l'empêcher de l'employer. Voilà une idée brillante ! Le tout était de ne pas rater le tir...

Le portail fut ouvert, et le corbeau instantanément plaqué au sol... mais à ce moment là, les ténèbres s'abattirent sur les lieux. Xenair avait eu le temps d'employer sa magie ! Il n'était cependant pas le seul, et le monde plongea dans le chaos. Une boule de feu tomba du ciel pour s'écraser sur le corbeau, le réduisant en cendre. Mais au même moment, des explosions eurent lieu à même le groupe. Faëlis s'écarta instinctivement, et ne fut que faiblement blessé. Xël et Jorus, en revanche, furent balayé par la puissance destructrice de ce qui semblait un sortilège incontrôlé de l'aéromancien.

Lorsque la poussière retomba, Yliria était déjà en train de s'occuper du pauvre Jorus, faisant disparaître une blessure qui lui aurait été fatale sans cela. De son côté, l'elfe blanc invoqua sa magie pour réduire la plaie brûlée qui s'était ouverte sur la poitrine du kendran. Le moins qu'on puisse dire, c'est que leur plan avait vite tourné court...

Mais le reste du groupe ne se laissait pas démonter pour autant : ils chargèrent tous les trois à travers le portail, décidés à faire pleuvoir les coups sur l'ennemi. Et de fait, les sang commença à couler. Entre temps, Faëlis avait enduit une flèche enchantée du poison de Jorus, visant soigneusement, faisant abstraction au mieux du combat et du danger encouru par ses compagnons. Leur survie dépendait peut-être de la qualité de son tir. Il enveloppa la flèche de la puissance de sa lumière, espérant que l'ensemble serait déterminant.

Hélas, la déformation autour du portail lui faisait défaut, et il rata son tir. Heureusement, ses compagnons n'étaient pas en reste. Xël parvint à gêner les mouvements de l'assassin qui reçu de plein fouet la lame d'Yliria. Il leva alors les mains pour se rendre, tentant de demander grâce, mais ses ennemis ne semblaient pas penser de même... Faëlis passa le portail pour tenter de demander à en pas achever un homme qui se rendait, mais il était manifestement trop tard !

De plus, il voyait au loin les nécromanciens qui approchaient. Il allait encore falloir couvrir les autres ! Il encocha une flèche et commença à viser, préparant un nouveau tir précis, cette fois-ci en direction de Gadory, le marionnettiste des ossements.

Finalement, comme Xenair menaçait en gémissant, promettant que sa mort n'apporterait aucune pitié de la part de ses alliés, l'elfe souffla, tout en restant concentré :

« La pitié de ses alliés, on la connaît bien... mais il a raison. Ne nous comportons pas comme eux. »

Contre toute attente, Yliria sembla d'accord, et proposa de le ramener au camp, et Xël sembla enfin calmer sa fureur meurtrière. Ils entreprirent de ramener l'assassin, mais Faëlis avait encore une chose à faire...

Il ajusta soigneusement le plus jeune des nécromanciens, alors que les autres évacuaient Xenair. Il fallait les couvrir... et ils avaient peut-être une chance de neutraliser un autre des treize ! Yliria semblait du même avis... mais à être trop gourmand, on peut finir par attraper quelques maux... La comète invoquée par la guerrière de feu se matérialisa dans le ciel et...

« Attend, c'est normal qu'elle aille par làààààà ?! »

La flèche de l'elfe parti complètement à côté alors qu'il tentait sans succès de s'écarter avant que la comète ne s'écrase sur eux. Il s'en tira avec quelques légères brûlures, tandis que sa compagne sortait des flammes sans en être affectée. Bon, il était plus que temps de partir ! Alors qu'Yliria s'excusait, mortifiée, ils passèrent le portail que Xël en catastrophe. Les nécromanciens reculaient. Ils avaient réussi.

Oui, ils avaient réussi ! Ils avaient ramené l'assassin d'Omyre ! L'hinïon invoqua son pouvoir pour nettoyer tout le monde de la boue. La lumière rayonna de lui et il posa la main sur chacun de ses compagnons pour les purifier. Comme la semi-shaakt s'étonnait en le voyant approcher, il expliqua :

« En tant que demi-élémentaire de lumière, ma magie peut purifier et effacer toute souillures et anciennes traces. Ne vous inquiétez pas, ce n'est pas douloureux, et vous aurez un corps comme neuf après cela ! »

Il appliqua son pouvoir alors qu'elle le regardait étrangement. Sous ses yeux, elle se contorsionna, s'efforçant de tâter son dos... puis se jeta sur lui les larmes aux yeux. Un comportement assez courant, mais en principe, les femmes ne pleuraient pas en faisant cela. C'était perturbant... et somme-toute assez agréable. Il ne savait pas ce qu'il avait fait, mais il savait que c'était bien, et cela lui suffisait. Elle le lâcha en s'excusant avant de se retirer. Il sourit :

« Nul besoin de s'excuser, cela fait parti des devoirs d'un protecteur. »

Puis, terminant son travail, il fit même ce petit effort pour Xenair. Ils avaient peut-être tenté de le tuer, mais ils n'étaient pas des barbares pour autant.



[XP : 4 (combat contre Xenair) + 0,5 (emprisonnement)]

Avatar du membre
Ezak
Messages : 175
Enregistré le : mar. 22 déc. 2020 06:18

Re: Plaines de Kôchii

Message par Ezak » ven. 30 juil. 2021 21:37

Rageur et plein de haine, je sautai à travers les feuillages du mur de plantes. J’étais dans une telle fureur après m’être fait berner et avoir laissé échapper Leona. Il était hors de question que je la laisse filer. Cependant, lorsque je mis les pieds dans la jungle, je me sentis bête. J’étais plongé dans une jungle épaisse et hostile. Les lieux me rappelèrent un instant mes premières aventures sur l’Ile interdite lorsque nous nous étions perdus après avoir abandonné Naral et Tiniis face aux cannibales. Nul doute que ce lieu était à l’avantage de Leona. C’était son élément. L’endroit était feuillu touffu, beaucoup trop que je puisse voir à plus de quelques mètres sans déplacer une feuille ou deux. D’ailleurs, je ne fis pas deux pas que je me fis rapidement mordre le mollet une paire, deux fois. Par réflexe, j’envoyai deux coups de pieds pour éloigner les malheureux gloutons ; des petites plantes de quelques centimètres aux longues dents acérées. Rageur, j’en écrasai une de mon pied furieux. Tandis que l’autre qui l’accompagnait, affamé tentai à nouveau de m’arracher un bout de chair. J’écrasai ma masse d’arme sur elle avec puissance. Mais c’était sans compter sur une autre de ces plantes qui s’agrippa fermement à ma jambe droite. Si je la sectionnai d’un coup sec de mon sabre, cela ne l’empêcha pas de rester furieusement accrocher et je dus lui donner plusieurs coups furieux de la pointe de ma lame pour la faire lâcher.

Débarrassé de ces ignobles plantes, je regardai ailleurs. Il semblait y en avoir partout dans les moindres recoins de cette jungle. Il fallait que je fasse plus attention. À pas prudent, j’avançais silencieusement, tel un chasseur. Je ne voulais pas faire de bruit, ne pas alerter Leona même si je me doutais qu’avec ses plantes elle devait déjà connaître mon emplacement. Je n’oubliais pas que j’étais dans un lieu de sa création. D’ailleurs, quelques plantes attirèrent mon attention. De grands végétaux horribles grandes de deux mètres et à la bouche de carnassier aux dents longues et acérées. Leurs ramifications, semblables à de longues tentacules de bois, remuaient dans tous les sens. Ces plantes, à l’affût, semblaient monter la garde.

J’évitai de passer devant elle, m’éloignant au plus possible et me servant du couvert de longues feuilles pour pouvoir passer discrètement. Le danger était présent partout. D’ailleurs, j’avais à peine évité des plantes qu’au détour d’un entremêlement de liane, je fus obligé d’enjamber. Ce qui me semblait d'abord être un serpent en profita, surgissant de sous un large feuille rpour envoyer un coup de mâchoire vers ma tête. Je l’évitai de justesse. Cependant, la surprise de l’attaque me fit choir lourdement sur le sol alors que le serpent abaissa son long cou pour tenter de me mordre à nouveau. Cette fois, il y arriva, plantant ses crocs dans mon épaule. D’une main, j’agrippai le corps de l’animal, qui au touché me parut plutôt végétal, et de l’autre, j’envoyai un coup de lames rageur qui coupa la plante qui ne cessai pas de remuer entre mes mains. J’arrachai les crocs de la bestiole à mon épaule et je l’envoyai plus loin. Lorsque je me relevai je pu remarquer qu’elle avait d’autres comparses qui m’observaient de toute leur hauteur. De grandes plantes à l’allure de serpents qui ondulaient en me regardant avec agressivité. Je n’avais pas d’autre choix que de passer par elles, sinon j’aurais été obligé de passer par l’autre plante aux tentacules qui faisaient le guet et je ne le voulais pas. Je sentais que cela aurait été une erreur monumentale. A choisir, je préférais ne pas avoir à sortir des cendres pour retomber dans les flammes.

Mon épée et ma masse en main, je frappai les plantes devant moi comme si je voulais déboiser un chemin et me tracer une route à travers la jungle humide et chaude, mais malgré tout inhospitalière de Leona. Les plantes, de leurs longs cous, tentèrent de se faufiler jusqu’à moi. Deux d’entre-elles parvinrent à se faufiler et je me fis mordre aux mains trois ou quatre fois dans mon déboisage furieux. Je m’agaçai. Je n’avais pas fait le mouvement le plus intelligent en voulant poursuivre Leona. Je m’arrêtai un instant hésitant à faire demi-tour, mais en repensant au fait que je l’avais laissé filer, je fis pris d’une nouvelle rage aveugle qui me poussa à oublier la prudence. Elle était blessée quelque part, vidée, affaiblie. Je devais en profiter. Alors je continuai et grand mal m’en prit.

De longues lianes m’agrippèrent alors que je n’avais pas fait dix mètres. D’abord à la jambe. Je tentai de les sectionner pour me libérer de ces choses horribles en donnant des coups de lames, mais bien vite ma main fut immobilisée par d’autres lianes. Je n’avais plus que mes membres côté gauche de libre. Je regardai la provenance de cette agression. Une plante, encore une, différente des autres. Grande de près de trois mètres. Je fus estomaqué de la voir se dresser sur ses pattes et commencer à se rapprocher alors que le donnai de grands coups de ma masse pour m’en défaire. A force de coup, je finis par libérer mon bras au moment où la plante arriva à proximité, mais ma jambe droite était toujours bloquée. Je ne pus donc pas éviter un coup de liane rageur qui manqua de me dévisser la tête. En réponse, je plantai fortement ma lame dans la créature. En réponse, elle se replia sur moi pour tenter de m’avaler en libérant des sucs sur mon corps qui commencèrent à me brûler la peau. Réagissant à la douleur, j’envoyai un coup horizontal de ma lame pour la découper et la plante tomba, couper en deux sur elle-même en laissant échapper des odeurs qui titillèrent mon odorat. Mais je n’étais pas au bout de mes surprises puisque cette agitation avait attiré une autre plante juchée sur quatre pattes qui s’approcha de moi avec une vitesse inouïe. Un peu moins grande, d’une taille de deux mètres, elle réduisait la distance qu'il y avait entre nous en relâchant des spores qui me piquèrent fortement les yeux. Je me battis pour les maintenir ouvert, sans succès et je ne pus éviter une charge qui me fit tomber sur le dos. La plante tente dz se plaça au-dessus de moi, sans doute pour tenter de m'avaler. Les yeux embrumés, je donnai un coup de masse sur sa patte plante mais elle sembla ne rien sentir. Mon arme avait rebondit sur le membre avec tant de force que je fus surpris. Elle essaya de poser sa patte sur mon corps, probablement pour me maintenir au sol et aux yeux toujours brûlants je dus rouler sur moi-même pour ne pas me faire écrabouiller, avant de me relever vivement d’un saut carpé. Elle s’approcha à nouveau de moi, et je donnai cette fois un coup d’épée vers la plante qui plaça son énorme patte devant elle comme un bouclier avant de répliquer en me frappant de d'une autre de ses pattes.

Si je ne pouvais pas passer son armure, je ne pourrais pas l’avoir. De plus, mes yeux étaient si brûlants que je devais cligner plus que de raison pour tenter d’y voir quelque chose. Il me fallait redoubler de concentration et d’inventivité. Je ne pouvais faire que tenter d’employer des techniques puissantes pour briser son armure. Alors je plaçai ma jambe en arrière et j’envoyais un coup d’estoc vers la plante qui se protégea de nouveau. Si ma lame ne transperça pas son armure, elle la fissura très légèrement ce qui sembla donner un regain d’énergie à la plante qui émit un saut dans ma direction. Avec ma vision altérée, je manquai d’être surpris et je dus faire une cabriole, une petite roulade de côté pour l’éviter.

Ce combat m'harassait, il durait selon moi depuis déjà bien trop longtemps. Il me semblait qu’il me fallait plus d’élan si je voulais pouvoir essayer de battre la chose. Je devais porter mon estoc, mais avec une charge assez puissante pouvoir donner de la force. Alors je reculai grâce à un salto arrière pour mettre de la distance entre la plante et moi avant de charger vers elle pour donner plus de force à mon estoc. Peu habitué à cet exercice mon coup rata lamentablement ma cible et passa à côté. La punition ne tarda pas à venir quand en se dressant sur ses pattes arrière la plante envoya ses deux pattes avant vers ma tête me sonnant sur le coup. Je reculai, la vision encore plus altérée qu’auparavant, et je pus éviter le deuxième coup au torse que me fit me plier. Encore une fois, je dus faire une roulade de côté pour éviter la bestiole qui tenta de me sauter dessus de tout son poids. Alors je réessayai le mouvement que je voulus entreprendre. Après une nouvelle cabriole pour m’éloigner, je chargeai vers la plante. Je ratai sa patte à nouveau, mais cette fois entraînée par mon élan ma lame alla se planter dans son corps pas aussi bien protégé. Un coup de chance mais c’était suffisant pour la faire se secouer sur elle-même et libérer à nouveau des spores dans l’air. Mes yeux commencèrent brulèrent d'autant plus, je commençais à ne voir qu'à travers deux fentes minuscules. Il était temps d’en finir sinon je risquais de devenir aveugle pour de bon. Les yeux brûlants je frappai de mes deux armes sur la partie centrale de plante dépourvue d'armure. Elle fit mine de s’affaisser un peu sur le sol alors que les premières spores commencèrent à brûler mes pupilles, puis, je donnai un deuxième coup rageur des deux armes qui, cette fois coucha définitivement la créature de Leona.


Les yeux brûlants, je dus me prostrer quelques longues minutes pour attendre que cela passe. Je pestai intérieurement, mais je gardais mon calme. Elle n'était peut-être pas loin et je ne voulais pas l’alerter. Lorsque le feu qui assaillait mes pupilles fut passé, je repris ma lente recherche minutieuse, les yeux encore légèrement rougies et les paupières gonflées. Au passage je croisai des fleurs à l'aspect inoffensif. Statiques, elles ne semblaient pas vouloir s'en prendre à moi, pourtant leurs aspect, leurs couleurs sombres et surtout l'odeur qu'elles dégageaient, fortement désagréable pour mes sens, laissaient deviner leur potentiel mortel. J’imaginai que c’était du poison. Je passai mes toutes armes sur ces plantes pour les enduire de leurs spores. Si cela était inefficace contre Léona, j’imaginais pouvoir l’utiliser sur d’autres. En attendant il me fallait reprendre ma chasse.

(HRP :
Début apprentissage de charge d'estoc
Tentative d'enduire du poison naturel sur mes armes. [ /i])


[XP : 3 (combat contre les plantes de Leona) + 2 (perdu dans la jungle).]
Modifié en dernier par Ezak le mar. 3 août 2021 00:48, modifié 2 fois.

Répondre

Retourner vers « République d'Ynorie »