Plaines de Kôchii

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Sirat
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Sirat » dim. 15 août 2021 19:01

L’armée de Shory pliait enfin. Les vétérans furent abandonnés à leur triste sort. L’atmosphère était lourde.
Une charge de la cavalerie Kendran portée par une femme en armure frappa en plein centre l’armée d’Omyre, ultime acte de folie.
La clameur de la mort du roi fut dissipée en voyant ce qui devait être Satina prendre le taureau par les cornes.
Quelle femme pensa alors l’humoran, déterminé et puissante. Malheureusement pour elle, il devait la stopper et oublier son respect et son admiration.
Le ciel obscur, bercé de nuages cendré, se mit à rugir. Un hurlement de terreur, horrible, informe sans mesure réelle.
Sirat ne put réprimer un frisson, il connaissait ce son, il le redoutait. Une douleur sur sa marque l’empoigna, il était là.


De cet océan de brume fuligineux émergea une vision qui pousserait immédiatement à la mort. Une sorte de peur froide et cinglante s’était emparée des hommes autour de lui. Tout le monde écouta et ils écoutaient encore, agard, quand il surgit. Son immensité noire, ruisselante, déchira cette nappe de poussière et de cendre qui noyait la lumière du jour.
Il volait à l’ouest, balayant l’air de ses ailes membraneuses, recouvrant une partie de la plaine. L’odeur qu’il dégagea était intolérable. Il n’y avait pas de langage pour décrire cette masse noire, fumante. Mais Sirat le reconnut, sa marque le brûlait. C'était lui le dragon noir de la magicienne. Un hurlement d’outre-tombe et des milliers d’êtres sans vie reprenèrent formes et le combat. Lentement, aux milieux de ces horreurs distordues de cette scène indescriptible, il fit bouillonner son poitrail de lueur émeraude. Titanesque, il s’envola, laissant dans son sillage une brume de soufre et de terreur. Il alla se poser sur Oranan et de là où il était, il ne put voir, simplement entendre, le bruit de la destruction et du chaos.


Sirat observa autour de lui, mais Kurgoth n’y était plus.
Il n’était sûrement pas mort, mais il ne pouvait perdre du temps à le chercher.
Il pouvait arrêter cette guerre, il croyait au plus profond de lui-même. Ce massacre n’avait que trop duré, Kendra kar devait se retirer. Il fonça déterminer vers la charge de cavalerie. Il se souvenait alors de la destruction de Fan Ming. Tout cela n’avait qu’un objectif, la prise d’Oranan. Le destin semblait vouloir la détruire.

Je cours, je contourne la masse qui se bat encore. Sous mes yeux tombent les derniers soldats de Shory. Moi-même, j’en ai tué, une amertume se répand au fond de moi. Serais-ce de la culpabilité ? Une odeur de mort me balaye le visage, elle s’infiltre malgré mon casque. Tous ses corps, ma cause, est-elle juste? Zewen m’a pourtant parlé en Aliaénon, je ne dois pas douter.

Je bouscule des garzoks, des guerriers, leurs yeux obnubilés par la bataille.
J’ai pourtant voulu me séparer de tout cela, j’avais un coin, un chez-moi, mais le destin s'est toujours acharné à me ramener, quitte à détruire ce que j’avais. Maintenant, je comprends que l’on gagne, que l’on perd, ma place est ici. Parmis ces morts, parmis ces fous et si elle vient me cueillir, qu’elle vienne, je l’accepte, mais avant, j’aurais joué mon rôle, j’aurais fait ce qu’on attend de moi. Paria, bâtard, traître… Je ne représente déjà plus rien pour eux. Alors, sois j'encaisserais les insultes, j'endosse ce rôle, comme toujours, je serais celui qu’on déteste. Peu m’importe depuis ma plus tendre enfance, on m’a rejeté. Devrais-je courber l’échine devant ce père qui me conspue ? Non, ma colère me guide, m’aveugle, mais je me saoule avec, je me noie dedans. Ivres de haine, ils plieront devant mon courroux et celui de mon maître.


Au pas de course, il se hâtait de rejoindre le centre. Ses cuisses se contractaient à un rythme effréné, et une coulée de sueur trempait son dos. Son visage brûlait d’une légère douleur. Un murmure “celui qui chante” , une clameur “il court avec nous” se répercutait à mesure qu’il passait devant les fantassins d’Omyre.
Une fierté nouvelle s’empara de l’humoran.


J’ai une famille, c’est celle qui m’a choisi. Plus que cette mission que je m’impose, car je le pressens dans mes entrailles ; j’ai une famille !


Il arriva à environ cinquante pieds, il lança une ultime prière a Zewen souleva son fléau de l’ombre. Il perçut instinctivement sa magie répondre à sa demande.

Qu’il en soit ainsi !

Il frappa le sol, d’un geste vif. Une onde de choc s’en alla de l’épicentre, et la terre s’ouvrit en une gueule béante sous les cavaliers. Une vague de débris, de roc et de boue, vola dans les airs et retomba ensevelissant plusieurs d’entre sur un rayon de seize mètres.

Une fatigue intense s’empara alors de lui. Il avait sans le vouloir été plus loin qu’il ne le pouvait. Ses épaules se relâchèrent et son armure parue plus lourde.

Kurgoth réapparu, projeté sur la pointe de la formation de cavalerie vengeresse alors que la terre s’était mise à se soulever du sol abruptement, monstre élémentaire hurlant et avalant tout. Elle retomba durement, avalanche d’argile et de boue, sur les chevaux, y compris ceux de la princesse et de ses défenseurs, stoppant instantanément leur progression. Des dizaines de blessés et presque autant de morts, mais la princesse et son escorte semblaient bien s'en sortir, ils faisaient face à maintenant à Kurgoth.
Un shaakt ou un hinion, qui aurait su dire, son visage était un mélange des deux, s’approcha de l’humoran.
La silhouette svelte et la face opalescente, recouverte d’une cape carmin, il était accompagné d’un amas de sphères agglutinées et mouvantes, irradiant d’une lumière blafarde, soutenue par un corps plus sombre et recouverte de nervures tentaculaires et griffues, qui relient le tout, et tombent, en longs membres arborescents, au milieu de ce charnier cette vision était cauchemardesque. L’elfe parla à cette chose et lui demanda de soigner le zélote.

Essoufflé, Sirat sentit sa respiration se calmer, une force qui semblait s’être en aller renaquit en lui. Il remercia d’un signe de tête cet étranger, sans plus poser de question. Zewen le protégeait et ce soigneur en était la preuve. Une coupole de lumière s’était installée autour d’eux, un dôme luminescent semblait les couper du reste de la mêlée .

Il reconnaissait le chevalier avec sa lance pour être celui qui l’avait accueilli au camp Kendran. Il lui barrait le chemin de la princesse et le troisième était le général Andel’ys. Celui-ci faisait face à Kurgoth. Les deux apparamments se connaissait déjà et Sirat se souvint que le garzok avait déjà fait une incursion dans le camp Kendran avant la bataille.

Sirat se hâta pour intervenir.

Cela suffit ! Princesse, si la clameur dit vrai votre peuple a déjà perdu votre frère. Doivent-ils vous perdre aussi ? J’ai une proposition !

Tout de suite, la lance du gardien s’avança vers lui, le repoussant et l’empêchant de faire un pas de plus en direction de la princesse.

Calme-toi cerbère si j’avais voulu elle serait déjà à terre

La princesse répondit d'une voix étouffée, mais déterminée.

Je vengerai mon frère en vainquant les armées de ses assassins. Parle, Bâtard d'Ybelinor, mais n'avance pas un pas de plus si tu ne veux pas finir avec un carreau en travers de la gorge.

Le garzok n’appréciait pas la négociation de l’humoran et lui fit entendre. Il attaqua alors le général, le regard aliéné de rage.

Sirat eut à peine le temps de lui répondre « parce que je ne suis pas là pour massacrer inutilement et nous pouvons sauver autant des tiens que des leurs »

Que le garzok se battait déjà. Le zélote jaugea Duval qui semblait imprenable et s’érigeait en rempart protégeant la princesse.

« Vous avez entendu votre front Est est battu » il observa l’ouest et les morts-vivants « l’ouest vient de prendre un nouveau revers et le dragon est arrivé. Vous voulez vous venger et entraîner votre peuple dans votre folie. Qui protégera Kendra kar quand vous serez morte et que vos plus valeureux soldats vous auront suivi dans vos représailles ? Battez en retraite, il n’est pas encore trop tard.


Sirat devait les faire battre en retraite, les convaicres.

"Nous empêchons ici vos douteux alliés de souiller et envahir les terres de nos alliés. Il est inconcevable que nous les laissions faire. Si vous êtes si modéré que vous l'insinuez, humoran, ralliez-vous à notre juste cause plutôt que de la combattre."


Votre juste cause?! Quelle juste cause qui exclut les êtres comme moi ou ce garzok, quelle juste cause qui spolie les terres à son profit ? Vous vous érigez en donneur de leçon tellement sur de votre bon droit et de votre justesse ! Je vous offre juste un choix, vous avez votre libre-arbitre, le reste est écrit par mon seul et unique maître : Zewen. Je réitère ma demande une dernière fois ! Retirez vous sur-le-champ et rentrez à kendra kar ou périssez au combat.

Il parlait face à un mur, c’est vrai il le comprenait se retirer pouvait apparaître comme un échec et pourtant, se retirer maintenant leur permettait aussi de garder un ascendant sur leur adversaire.

Un trait de lumière frappa à côté de Satina et de sa monture. Haineuse, elle s’exclama.


"Voilà tout ce que ceux que vous défendez savent faire, fils d'Ybelinor : trahir et attaquer à revers. Quant à vos propos, je ne peux que déplorer que vous me connaissiez si mal. Je ne suis pas mon frère, ni les rois d'antan. Je crois en la discussion, raison pour laquelle nous parlons. Mais croyez bien que jamais, même devant d'insidieuses menaces, je n'abandonnerai mes alliés à un sort que je ne veux pas moi-même subir."

Quand on parlait d’Omyre, il était responsable de toutes les exactions, mais eux non ils pouvaient dans leur discours se laver les mains des méfaits de leurs pairs. Il en avait soupé de ce discours à sens unique. Il était temps de se battre.

Si c’est vrai, j’aurais aimé avoir le temps de discuter avec vous. Peut-être qu'un jour, en attendant aujourd’hui, nous sommes ennemis. Voyons ce que zewen a décidé pour nous !


Le garzok se battait comme un beau diable, mais manquait de maîtrise face à l’expérience d’Andelys. Il les observait du coin de l’œil sans pouvoir intervenir. Sirat entra dans la danse, mais lui aussi manqua d’agilité et de chance fut tenu en respect par le gardien, qui ne broncha pas. Il avait essayé de frapper la monture, mais la lance ne lui permit pas de faire grand-chose et pire que tout son sort sembla partir sur une autre cible, car le cerbère le toisait toujours imperturbable.

Kurgoth et le général se battaient échangeant des amabilités, s’insultaient, le combat n’était plus que physique, il était aussi psychologique.

La princesse de son arbalète tira vers le poulpe lumineux, mais échoua.

Le gardien frappa l’épaule de l'humoran qui cette fois-ci ne sentit rien hormis la fatigue de ses assauts successifs.

Un nouveau trait de lumière frappa alors le cheval de Satina. La monture affolée et transit de souffrance fit une ruade. Satina sauta à temps, abandonnant son canasson à une mort horrible, hachée par la horde.

Il devait se protéger, sa respiration peinait à soulever son armure et elle le faisait de manière saccadée.

Il eut la vision de xel. Comment avait-il fait ? Il avait utilisé une rune et crié son nom. Une rune, il en avait et on lui avait dit son nom et sa signification. Il devait essayer, ne serait-ce que pour gagner du temps.

Il empoigna l’artefact dans sa main et le colla sur lui en criant son nom.

Piiii !!!

Sa peau se transformait alors en un cuir solide et à la fois souple. Il se sentait investi d’une nouvelle force sous cette carapace : l'espoir. La lance du chevalier fila droit sur son torse, mais n’y pénétra pas.
La surprise se lisait dans son regard et derrière sa cerveliere on ne put voir le sourire de satisfaction de Sirat.

La reine renouvelait son appel et demandait qu'ils battent en retraite. Mais la vague d'euphorie de cette réussite emportait Sirat, noyant sa raison. Un bruit sourd balaya toute retenue. Kurgoth venait de tomber. Une colère sourde remonta, de ses entrailles, comme un geyser avant d’exploser. Pour qui se prenait elle, ils avaient un dargaon, leur flanc Est était mort et elle osait encore demander la retraite, ce petit stratège avait encore la morve au nez.

Tais toi chienne et va rejoindre ton frère en enfer !

Il arrêta le temps, ils allaient voir le réel pouvoir, celui du héraut d’un vrai dieu.
Fou, le fanatique, frappa d’une onde psychique la princesse qui en eut le souffle coupé. Sa bouche purpurine, se figea sous son chérîmes. La lumière de son marteau frappa à nouveau, alors que Satina s’écroulait sur les genoux. Ses yeux obnubilés, les mains recroquevillées sur sa poitrine, elle pencha la tête en avant, quasiment inanimée.

La lumière explosa de la pierre du fléau. Une dernière fois, mais le choc qui l'accompagnat cloua Sirat au sol. Un coup non prévu et qui l’empêcha de continuer ses sorts. Un dragon ébloui par son arme venait de tomber sur lui, fracassant son torse. Il n’arrivait plus à respirer. Frénétiquement, il chercha dans son sac des fioles.

Il peinait à comprendre ce qui venait de se passer, non loin de lui gisait un corps de femme désarticulé et décédé. Devant lui le dragon qui l’avait percuté, Kyosheki. Il le reconnu a ses traits caractéristiques et a ses yeux prune. Comment pouvait-il oublier cet adversaire qu’il avait combattu en Aliaénon.
En haut dans le dôme de lumière virevoltait cet elfe, brun à la peau diaphane. D’une voix suppliante il demanda à l’humoran d’épargner la princesse. Le général aveuglé cracha son nom : cromax…

Des douleurs l’élançaient dans le bas du dos, une barre l’empêchait de se relever et irradiait ses cuisses le clouant au sol. Son torse brûlait encore de l’accrochage. Sa fouille dans son sac se termina et il prit deux potions qu’il bu d’une traite avant de se redresser.

Cet alors que sortit de la mêlée, des soldats, l’armure éclaboussée de sang apparurent et formèrent un mur de bouclier autour de la princesse. Défense bien vaine quand on connaissait les pouvoirs psychiques du zélote.
À leur tête, un homme se dirigea prestement sur le côté de l’humoran. Ezak d’Arkasse, était reconnaissable par son allure féline, malgré son visage recouvert d’une bouilli purpurine. Il semblait en vouloir à l’elfe qui derrière l’humoran s’était accroupi devant le cadavre de la jeune femme en le pleurant. Il ne connaissait pas l’attachement de cet étrange garçon à cette femme, mais ses lamentations étaient émouvantes.

Et à cet instant, Ezak et sa troupe arrivent pour protéger la princesse, témoins de tout ce qui vient de se passer, mais sans être aveuglés. Ils viennent de l'ouest, dans le dos de la princesse, à l'opposé de la position de Sirat.

Sirat jaugea le dragon qui reprenait vie doucement.

Kyosheki, je ne savais pas que je te manquais à ce point que tu veuilles me baiser les pieds, tu n'aurais pas pris du poids depuis Aliaenon ?

Il leva la tête vers l’elfe.

J’ai proposé à ta princesse la vie sauve si elle battait en retraite. Il est inutile qu’elle meurt et qu’elle entraîne tellement de vie dans le sillage de sa folie.

Tout allait peut etre s’apaiser, il avait bon espoir que ce Cromax puisse l’aider à calmer l’attroupement. Il regarda Ezak.


Ezak d'arkasse ! Te voilà enfin, avec tes petites bouclettes. J’ai rencontré ton paternel un homme charmant.

Fit-il avec une pointe d’ironie

Prenez votre princesse, Ezak rend toi utile mon vieil ami ramène cette enfant chez elle. Si je me souviens tu les aimais jeunes. Que les armées kendran battent en retraite jusqu’à votre ville. Abandonner Oranan.

Voilà, en toute bonne foi, il faisait un geste avec l'espérance d'être enfin entendu.




HRP : prise de potion vu avec le chef

[XP : 3 (combat contre du Val et les troupes kendranes) + 0,5 (pourparlers) + 0,5 (voyage dans les troupes)]
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Leyna
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Leyna » dim. 15 août 2021 21:15

Au loin, la mêlée était totale. La cavalerie ynorienne avait enfoncée les lignes ennemis et livrait une rude bataille. L'odeur du sang planait dans l'air, la violence déchaînée était terrifiante, mais avait aussi quelque chose de poétique, et elle sentit l'inspiration monter en elle. Qui aurait pu croire qu'elle chargerait un jour au côté du trident d'Esswan Sessra ? Le jour du miracle, qu'elle ne pensait pas voir de son vivant, était peut-être finalement venu...

Et alors qu'autour, les coups d'épées et de lance s'échangeaient, alors qu'ils arrivaient auprès d'un jeune guerrier maniant la foudre de Valyus contre un énorme barbare, sa main se mit à danser sur la lyre de Kyrilan. Et elle se mit à chanter :

« Souvenez-vous d'Esswan Sessra !
Écho de de la colère de Moura !

Tempête sur les eaux,
Fureur dans les flots,
Agile, elle fend les mers,
Et son peuple va à la guerre !

La terre ferme est rude et dangereuse,
Un défis pour le peuple de la valeureuse,
Orques sauvages se croient puissants,
Mais les elfes n'ont pas peurs du sang.

Souvenez-vous d'Esswan Sessra !
Écho de de la colère de Moura ! »


Heartless chargea, provoquant un énorme barbare qui devait être le chef de l'armée ennemie. Il se rua sur lui et... tomba foudroyé par un sortilège mal maîtrisé. Leyna haussa un sourcil. Au temps pour le champion de Moura... elle se détourna et continua à chanter pour motiver le reste des troupes. Les soldats se sentaient pousser des ailes, presque autant que l'archère qui combattait la liykor du haut de son griffon, survolant le champ de bataille ! Alors, la prêtresse continua à chanter, avec plus de ferveur que jamais !

« Grandes conquêtes et grand empire,
Elle fonda, guidée par son ire,
Sa marque allait restée à travers le temps,
Tracée à la pointe de son trident !

Le peuple des mers, en maître des terres,
Régna régna sur de vastes régions naguère,
Avec sagesse, portant la voix de Moura,
Ils régnèrent encore après que la conquérante trépassa.

Souvenez-vous d'Esswan Sessra !
Écho de de la colère de Moura !

Le temps passé est oublié,
Mais des earions, l'écho du passé,
Résonne en rides dans les océans,
Une onde profonde avide de sang.

Levez-vous, battez-vous, soldats !
Tous unis, ensemble contre Oaxaca !
En ce jour et par la force de Moura !
La gloire des earions renaîtra !

Souvenez-vous d'Esswan Sessra !
Écho de de la colère de Moura ! »


Entre-temps, Heartless était reparti clopin-clopant vers la ville. La bataille faisait rage, et les chefs de l'armée, le barbare et une liykor noir, furent même blessé. Au point qu'ils semblait que la bataille pourrait tourner en leur faveur. Elle invoqua une armure d'acide, se préparant à entrer dans la danse. Mais le sort en avait décidé autrement...

Leyna fut une des première à voir l'ombre fondre sur eux. Le dragon noir ! Elle se roula en boule par terre alors qu'une vague de chaleur déferlait sur eux. Des hurlements retentirent partout autour, ainsi que des hennissements. Leyna releva la tête, un peu surprise d'être encore en vie. Hélas, tous n'avaient pas eu cette chance. De nombreux soldats gisaient au sol. La cavalerie d'Oranan avait été décimée et, bien entendu, les ennemis sonnèrent alors la charge. Elle se prépara à encaisser le choc vaillamment, tout en sachant que ce serait alors la dernière action de sa vie... mais voilà que le magicien de foudre s'était saisi d'elle ! Il se déplaçait à une vitesse hallucinante, l’entraînant loin de la charge sauvage. Malgré le peu d'amour qu'elle avait pour Valyus et ses suivants, elle le remercia d'un hochement de tête.

Mais maintenant, ils allaient être sur la défensive. Il allait falloir retenir l'armée ennemie...


[XP : 0,5 (chanson) + 2 (combat contre Karsinar et Sarl)]

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Akihito
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Akihito » dim. 15 août 2021 22:05

Dans le chapitre précédent...

Evénement : La fin d'une ère.

36 : Sonder le désespoir.

Un vent de combativité tonitruante souffle sur l'aile de cavalerie, galvanisée par les mots du Porteur de la lame légendaire. Faisant volte-face, elle s'extirpa de la mêlée en tranchant tout ce qui essayait de retenir les cavaliers. Akihito échappa à cette tâche pas exempte de victimes, puisqu'il était désormais au centre de la formation. Aussi, lorsque la cavalerie ynorienne commença à décrire une lente courbe pour charger de nouveau, il eut le temps de constater les dégâts. Sur le demi-millier de cavaliers initiaux, une bonne centaine manquait à l'appel. Mais pour la quantité de dégâts infligée et les pertes Omyriennes et malgré son inexpérience dans le domaine militaire à grande échelle, il ne pouvait que juger leur action plus qu'efficace.

(Une deuxième petite percée comme celle là finira de les provoquer.)

(Et tes blessures, ça va ?)

(T'inquiète pas Amy. Ca fait me fait un mal de chien, mais je geindrai plus tard.)

Son amie lui demanda quand même de faire attention, ce qu'il lui promit sans trop y croire. Dans un champ de bataille, toutes les précautions du monde n'étaient pas toujours suffisantes. Akihito pensait que ses doses de potions de soins seraient largement suffisantes... Et l'expérimentation de la guerre ainsi que son face-à-face avec le lion osseux lui avait vite fait déchanter. Si ses réserves de fluides étaient encore au beau fixe, comme ses recharges de mana, c'était uniquement grâce à sa rigoureuse préparation de transferts magiques et à ses écailles de drakarn runiques.

Une nouvelle fois, le cri de guerre Ynorien résonna. Une nouvelle fois, le fracas de la charge pulvérisant la première ligne de défense garzok fit vibrer jusqu'au os du Porteur. Et une nouvelle fois, la mêlée recommença... Un temps, seulement. Car juché sur sa monture en attendant qu'une trouée dans les chevaux d'Oranan se forme, Akihito eut finalement le luxe d'avoir le combat venir à lui. Car la zone enfoncée accueillait Karsinar, le Prédateur ultime, l'un des Treize. Et il le fit savoir non seulement en renversant cavalier et monture d'un puissant revers de la main, mais aussi en tranchant l'épais cou du nouveau destrier de guerre de l'enchanteur. Le cheval sans nom s'écroula, envoyant au sol l'Ynorien qui se releva prestement pour voir face à lui un colosse lui mettant au moins une quarantaine de centimètres, à la peau étrangement blafarde sous les fourrures lui servant d'armure. Une paire d'yeux rouge sang le fixèrent, faisant passer un message clair : il était la proie.

("Prédateur ultime"... Désolé, mais j'ai déjà donné ce surnom à ton gros lézard.)

Akihito rengaina la Kizoku pour se saisir de son marteau : il était hors de question de se battre contre le lieutenant d'Oaxaca dans un duel physique. La montagne de muscles épais avait, disait-on, consacrée sa vie au maniement de sa lourde hache de guerre. Rentrer sur son terrain était encore plus fou que de l'affronter, et Akihito n'avait pas besoin de se rajouter de difficulté supplémentaire dans ce qu'aucun aurait qualifié de duel suicidaire. Et pour rajouter une dose de danger et transformer le combat en exécution publique, la Liykor pointa elle aussi le bout de sa truffe, tout crocs et griffes dehors.

"Tu vas regretter d'avoir posé ton gros cul devant ma cité, Karsinar."

Puis, dans une feinte, il lâcha son éclair qui fondit sur Sarl. Les marques déjà posées, l'éclair allait d'abord frapper la louve avant de se jeter sur Karsinar et finir sa course dans deux garzoks ayant suivi leur maître. Mais Conductivité n'arriva jamais à sa cible première, s'interrompant en plein air. La hache fondant vers sa poitrine avait fait paniquer le jeune homme, dont les côtes se souvenaient encore de leur propre gémissement alors qu'elles étaient pulvérisées par la masse de Crean. Le coup de ce Lieutenant là d'Oaxava ne fit rien de plus que simplement lui ouvrir salement la poitrine, tranchant la maille et son manteau sans le moindre effort. Le sang coulant abondamment, Akihito avait choisi de ne pas laisser la blessure s'aggraver face à un adversaire aussi dangereux. Couvrant sa main droite avec le bouclier sanglé au bras, il récupéra discrètement sa gourde magique et en faisant mine de se protéger de son rempart d'acier, il se guérit, résorbant l'ouverture à une vilaine entaille... Rejoignant les trop nombreuses qui parsemaient déjà son corps.

Dans son malheur, il eut au moins le plaisir de voir une flèche se planter depuis les airs aux pieds de Sarl, qui leva le museau en l'air, fixant un point dans le ciel tout en s'éloignant d’Akihito. Hatsu venait de le soulager d'un adversaire coriace, sans quoi il aurait reconsidéré l'idée de poursuivre le combat. Au moins eut-il le plaisir de voir la deuxième conductivité toucher les deux généraux : il l'avait envoyé frapper un garzok se battant dans la mêlée, déjà concerné par son propre combat avec un cavalier Ynorien et donc sans défense face à la magie de foudre. Distrait, il avait laissé l'ouverture rêvée à son opposant pour lui enfoncer la lance dans la gorge verte, alors que l'éclair fonçait vers ses prochaines cibles. Si Karsinar encaissa la foudre en ne poussant qu'un grognement, la louve qui ne le quittait pas encaissa bien moins bien, son pelage fumant au niveau du torse. La dernière cible, elle était une autre Peau verte qui fut presque grillée sur le coup, avant d'être achevée par son adversaire humain.

C'était étrange. Depuis quand le sort de Conductivité frappait plus douloureusement ses adversaires à mesure qu'il passait de cible en cible ? L'intensité du courant de foudre devait décroitre au contraire. Quelque chose ne tournait pas rond. L'enthousiasme d’Akihito fut douché par ce doute alors que son bouclier trouvait cette fois-ci la trajectoire du coup de Karsinar, l'interrompant sans lui faire de mal.

"Coucou Nanar, j't'ai manqué ?"

Une voix tonitruante perça le champ de bataille, accompagnée d'un champ de guerre... Marin.

(Valyus tout-puissant... Qu'est-ce que c'est que ce bordel, encore ?)

Un pirate. Borgne. Au milieu d'une charge de cavalerie ynorienne. En train de se payer ouvertement la tête d'un des Treize en lui lançant une bourse sur le torse, éclatant en des dizaines de yus. Ce qui attira inévitablement la fureur de Karsinar, qui grogna un "Toi..." menaçant avant de le charger de son épaule monstrueusement épaisse, ce qui l'envoya évidemment au sol. C'était l'occasion de frapper un grand coup le Garzok alors qu'il était distrait. Le malaise provoqué par ses fluides ne décrut pas, mais il ne se posa pas plus de questions, de peur de manquer l'occasion.

"Tu vas mourir."

La sentence était sans appel. Et le bourreau se trouva être un fulguromancien mortifié qui vit sa foudre complètement lui échapper des mains et foncer non pas sur sa cible, mais sur le pirate roux venu lui porter secours. Trois arcs électriques frappèrent lourdement son torse, avec une violence sans pareille qui le laissèrent au sol.

"Non...! Putain FAIT CHIER !"

Lui qui se proclamait protecteur, voilà qu'un coup du sort le faisait attaquer ses propres alliés. C'en devenait presque risible, et il se serait caché dans un coin si la situation n'était pas aussi critique. Et après la magistrale bourde qu'il avait fait, le minimum qu'il pouvait -non, qu'il DEVAIT- faire, était de s'interposer entre la volonté meurtrière de Karsinar et le flibustier injustement foudroyé. Faisant rempart de son corps et de son bouclier, Akihito attira l'attention du titan.

"M'oublie pas gros tas, c'est moi ton adversaire." cracha-t-il au garzok avant de jeter un regard en arrière. Le borgne lui était familier... Oui, il était de ceux qui avaient été envoyés par le Roi de Kendra-Kâr pour éliminer Perailhon ou Karsinar. Ou les deux. Cela expliquait sans doute l'animosité de l'un envers l'autre...

L'idée que la bourse soit celle du Lieutenant des Treize ne germa qu'un faible instant dans l'esprit d’Akihito, qui se pencha en arrière pour esquiver le tranchant mortel de la monstrueuse hache à deux mains. Le mouvement d'esquive activa les runes de sa cotte de Faerunne, rappelant leur présence à l'enchanteur. Et ce même mouvement fit également hurler son corps entier, dont les multiples blessures douloureuses se faisaient chaque seconde plus intenses. Le combat devait finir au plus vite. Profitant de la célérité temporaire conférée par les runes, il envoya un nouvel éclair triple vers Karsinar dans un mouvement rageur. Trois éclairs qui firent mouches, mais ironiquement avec bien moins de violence que ceux ayant touché le borgne. La peau épaisse de son adversaire brûla néanmoins en trois impacts, propageant sans aucun doute une douleur loin d'être négligeable, même pour le plus résistant des Garzoks.

Et pourtant.

Et pourtant, la douleur n'arrêta pas son bras d'arme, trouvant un chemin vers le bras du bouclier d’Akihito. Frappant à la limite entre sa cotte de mailles et d'écailles, le fer trancha chair, muscle, os, avec une facilité déconcertante. Le supplice qui explosa dans son bras fut le seul indice qui indiqua que son bras était encore miraculeusement attaché à son buste. Il sentait son triceps lentement se déchirer, soutenant seul le bras désormais inerte et alourdi d'un pavois. Dans un cri de douleur, l'enchanteur répandit la plus puissante potion de soin à sa disposition, qui sauva in extremis son bras de l'amputation. Jamais une guérison n'avait été aussi douloureuse, alors qu'il récupérait le contrôle sur son bras. Le visage strié de larmes, heureusement cachées par son heaume, il sentit que la situation l'échappait. Il devait finir le combat, le plus vite possible.

"Ssssssh... Tes coups ne rigolent pas, Prédateur ultime. Je te reconnais bien ça."

(Qu'est-ce que tu déblatères, bon sang ?! Akihito !)

Et voilà qu'il se mettait à complimenter son adversaire. Un qui n'aurait aucune pitié pour lui. La douleur lui faisait perdre la tête. Miraculeusement, son sort de Conductivité frappa correctement de nouveau, un petit exploit en considérant son état. Sa vision troublée ne lui permit pas de savoir à quel point sa foudre avait affecté son adversaire, mais il était toujours debout. Un genou à terre lui permit de se mettre à couvert de son bouclier, qui encaissa une forme nébuleuse, noire. Un sort d'obscurité ? De qui ? Pourquoi ? Il devait mettre un terme à l'affrontement.

"L'Ynorie acceptera ta reddition si tu la souhaites, Karsinar."

Après le compliment, l'Ynorien proposa à son adversaire d'abandonner, dont la réponse ne se fit pas attendre.

"Et moi la tienne, humain !"

Et la hache s'abattit. Implacable. Enfonçant son heaume, tordant l'acier, arrachant totalement son oreillon droit. Akihito crut mourir. Seule la torture imposée par son corps souffrant lui rappelait qu'il était encore vivant, et dans un piteux état. Sa vue était désormais troublée par le sang coulant dans son oeil marron et non plus par les larmes, qui coulaient désormais de son oeil bleu. Sa confiance en lui s'écroulait, mais il tenait bon. Il se raccrochait à quelque chose. Mais à quoi ? Rien n'était clair dans sa tête, son esprit, comme si la hache avait ouvert une brèche dans ses pensées et qu'il n'arrivait plus à en aligner deux cohérentes. Blessure à la tête. Guérir. Soin. Potion. Sa ceinture.

D'une main tremblante, il versa le contenu de la dernière fiole directement à travers l'ouverture créée par Karsinar dans sa protection. Sa vue devint moins rouge, le sang arrêta de couler. Ses oreilles recueillirent l'écoeurant son de son crâne se refermant comme il pouvait. À bout de souffle, il baissa la tête pour prendre appui sur ses jambes, les faire se lever malgré la douleur. L'éclat de la roche au milieu du sang, de l'herbe écrasée et de la boue attira ses yeux d'enchanteur. Une rune... Ces traits... Il les connaissait. Tem. Tek. Tak. Taz. Tez. Tez, c'était ça. "Endurance". Ça ne pouvait pas être un hasard. Pas dans une situation aussi critique. Enfin, il voyait une chance de renverser la vapeur.

"Tez..." murmura-t-il en serrant la pierre divine entre ses doigts, la sentant se désagréger entre ses doigts en emportant avec dans le vent, non pas sa fatigue, mais le peu de force qu'il lui restait.

Cruel destin. Lui qui parvenait à peine à rester debout, voilà que ce qui devait être sa planche de salut, sa béquille pour continuer le combat, s'avérait être un boulet au pied.
Cruel destin. Seul, au milieu de la boue, il entendit le bruissement des ailes du Dragon Noir le survoler. Du coin de l'oeil, un flash noir obscurcit sa vision, accompagné des hurlements de centaines d'ynoriens massacrés par le souffle de mort. L'ordre de retraite beuglé plus tôt avait été futile.
Cruel destin. Son adversaire, Karsinar le membre des Treize, s'éloigna de lui, son lourd pas faisant trembler le sol. Il ne lui accordait pas la délivrance de la mort, comme celle de tous ses compatriotes. Il s'éloignait pour mieux beugler un unique ordre.

"A LA CHARGE !"

(J'en peux plus... À quoi bon... Ma participation dans cette foutue guerre n'est qu'une succession d'échecs... Comment peut-on lutter contre un monstre que même les dieux n'ont pas su tuer... Et une déesse, en plus... Qu'est-ce que je suis dans tout ça, moi, pauvre mage de foudre... Tatoueur de jolis dessins lumineux... Porteur de reliques qui ne sauvent personne...
Peut être que j'aurais dû rester dans cette cage, à attendre Khynt... J'aurais peut-être pu m'entendre avec lui... Ou elle... Et... Karsinar... Il a dit qu'il accepterait ma reddition... C'est peut-être mieux que de crever ici...)


Le sol tremblait. Du pas de milliers de garzoks se ruant vers une cité. Sa cité. Des cris de milliers de garzoks et au milieu de tout ce maelstrom, il crut entendre un son. Une voix... Ou était-ce un instrument ?

Se relevant avec peine, il porta un regard derrière lui et aperçut au milieu de l'apocalypse en marche, une Earionne. Une elfe bleue, à la crinière rose aux accents mauves. Dans sa main, une lyre qui n'avait cessé de jouer l'entrainant chant marin de guerre qui avait résonné dans les oreilles d’Akihito alors qu'il affrontait Karsinar. Une mélodie entraînante qui l'avait poussée à se surpasser, à choisir le Choc de Valyus pour infliger le plus de dégâts à Karsinar, plutôt que la sécurité d'une autre Conductivité. Une voix qui avait exhorté les combattants d'Oranan à donner le meilleur d'eux-mêmes.

Et cette Earionne se tenait debout. Fière, au milieu d'un cataclysme roulant qui allait probablement l'engloutir, même si elle se mettait à fuir. Elle finirait prise entre les remparts et les Garzoks, sans l'ombre d'un doute. Mais ses yeux n'avaient pas abandonné, là où lui avait été sur le point de rendre les armes. Lui avait caressé l'idée de se rendre alors qu'il protégeait sa ville, elle avait encore la volonté de défendre un peuple qui n'était pas le sien.

"Bouge... Allez, Bouge ! Bouge !"

Comme un mantra, Akihito Yoichi ordonnait à ses jambes endolories, à son corps meurtri de se mouvoir, de se lever. Un sursaut d'énergie se déversa dans ses veines alors qu'une simple idée, fixe, inébranlable, émergeait dans son esprit et motorisait seule sa carcasse épuisée. Au diable la fatigue, au diable les blessures. Son corps pouvait bien se rompre, mais cette jeune femme ne mourrait pas ici.

Sa jambe gauche était encore intacte de manière improbable, et l'Ynorien en profita. Il prit appui sur le sol et se propulsa en avant, vers l'Earionne, vers les remparts abattus de sa cité, dans une course qui serait probablement sa dernière.


HRP :
  • Utilisation d'une Conductivité Rang 3 : 3 PM.
  • Utilisation d'une Conductivité Rang 3 : 3 PM, 2 rendus avec les gantelets.
  • Utilisation d'une Choc des éclairs Rang 3 : 3 PM.
  • Utilisation d'une Choc des éclairs Rang 3 : 3 PM, 2 rendus avec les gantelets.
  • Utilisation d'une Conductivité Rang 3 : 3 PM, 2 rendus avec les gantelets.
  • Consommation de deux immenses potions de soin.
  • Consommation d'une grande potion de soin.
  • Consommation d'une grande potion de mana.
  • Utilisation d'une rune Tez.
  • Statut :
    • 0/20 PE.
    • 12/16 PM.
    • Blessure grave à la tête.
    • Blessure grave au bras droit.
    • Blessure légère au torse (poitrine).
    • Blessure légère au bras gauche.
    • Blessure légère au torse (ventre).
    • Blessure légère au torse (côtes de droite).
    • Blessure légère à la jambe droite.
    • Multiples blessures bénignes sur tout le corps.



[XP : 4 (combat contre Karsinar) + la rune Aob pour la qualitey du RP]

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Xël
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Xël » lun. 16 août 2021 01:05

Je reviens sur mes pas, marchant d’un pas lent et prudent. Je sens la lourdeur du brouillard sur mon passage. Mes sens sont tous perturbés par les ténèbres épaisses. Impossible de distinguer ne serait-ce que mes mains. L’odeur est âcre, désagréable, donnant l’impression de respirer à travers un vieux rideau poussiéreux. Les bruits de la bataille sont atténués, comme perçu à travers une porte fermé. En faite c’est comme si ma tête était dans un sac. Je m’efforce de garder mon calme, concentré sur la seule chose que je perçois encore pleinement, la magie. Je me laisse guider, suivant la moindre effluve de magie d’air, j’en absorbe chaque parcelle perçue, rechargeant mes réserves. Je marche plusieurs minutes, concentré pour ne pas perdre l’équilibre et finir au sol, écrasé par le poids de ce voile couleur ébène. Je sens également la température diminuer, séparé de la chaleur du soleil. Quelques flocons commencent même à tomber. Je parviens finalement à m’extirper de de la purée de pois, frissonnant de froid malgré une magie et une colère bouillonnante, marquant dans la fine couche de neige l’emprunte de mes pas, le torse encore douloureux. Revoir la lumière m’éblouit, le bruit de la bataille m’assourdit, l’odeur de sang et de sueur me dégoûte mais ma magie me guide encore, me signifiant que j’en déborde et quel est prête à se déchaîner.

Je scrute les alentours, à la recherche de mes camarades et remarque Faëlis qui s’est aussi libéré des ténèbres non loin de moi. Me voyant affaibli, il me demande si je vais bien.

« L’explosion de lumière. Ma poitrine me fait encore mal. »

L’elfe blanc incline la tête et soigne mon mal avant de me confier qu’il souhaite rejoindre au plus vite la Génerale Hinïonne pour lui faire un rapport. A mon tour j’incline la tête et dirige mon regard vers les armées de l’Anorfain pour créer un portail aussi loin que ma vue me le permets. Avant de partir il m’informe que si j’ai besoin d’aide je ne dois pas hésiter à venir le trouver, affirmant que c’est ensemble que nous vaincrons. J’incline la tête à mon tour avant d’ajouter que bientôt nous aurons un problème à résoudre bien plus important que les Treize tout en scrutant le ciel. Nous ne pourrons pas laisser éternellement le dragon noir voler au dessus de nos têtes.

« Les Orcs se sont trop avancés par ici. Je vais apporter mon aide pour les faire reculer. Fais attention à toi. »

« Gardons espoir, je suis certain que tout n'est pas perdu. Assure-toi que la princesse survive. Allons, ne perdons pas de temps. Bon courage, vaillant compagnon d'arme ! »

Avant qu’il emprunte mon portail je le félicite pour son tir et après un clin d’oeil il me félicite pour le sort qui a porté son projectile. Il disparaît et je coupe alors ma magie pour contourner la zone d’ombre, sortant du froid de plus en plus insupportable. J’ai croisé peu de mage de glace mais pour faire une zone aussi vaste il doit être sacrement puissant.

Les deux armées s’affrontent à nouveau. Prenant toutes les deux soin d’éviter le brouillard obscur et la zone devenu hivernale. J’accélère, me rapprochant au trot de la ligne de front. Ma respiration profonde raisonne dans mon casque, ma poitrine se mets à battre plus fort au point que je sens battre mes tempes. Mon corps se prépare à l’impact, à la douleur, à la fatigue. Les hurlements de guerre des guerriers Garzoks parviennent à mes oreilles, accentuant mon désir de les faire taire. J’atteins une vitesse de course, tambourinant avec force la terre déjà pulvérisée. Je distingue les traits des combattants adverses, gueules déformées au cuir sombre et verdâtre, des bouches capables d’engloutir toute ma tête, garnies de crocs sales tâchées de sang et dégoulinants d’une bave épaisse. Des yeux malsains dégageant une aura de fureur frénétique. Je serre les dents, retenant un cri tout aussi furieux en me jetant dans un portail, réapparaissant dans les cieux au dessus des troupes d’Omyre. Je croise brièvement une créature ailée, trop surprise pour me porter une attaque. Je me laisse tomber, canalisant une dose considérable de magie dans mon poing en poussant un cri de guerre. Un cri terrible, accentué par ma magie, alors que je m’approche du sol à grande vitesse. Un trait d’arbalète me frôle, un autre ricoche contre mon plastron, un autre me touche mais mon armure en absorbe la plus grosse partie du choc. Je n’y prête même pas attention, toute ma concentration est focalisée sur mon point de chute. Sur les visages ahuris qui se lèvent vers moi, les haches qui se dressent, prêtes à me cueillir. Puis un coussin d’air se forme sous mes pieds juste avant l’impact en même temps que je libère ma magie. Le sol se soulève sous mes pieds, un souffle terrible de répand autour de moi. Les projectiles sont repoussés, les guerriers sont balayés, la poussière se soulève au fur à mesure que le souffle de mon sort se déplace, faisant tomber les Garzoks vagues par vagues, créant un immense trou dans la défense Omyrienne. Les plus costauds tiennent debout mais sont incapables de répliquer, prostrés contre le souffle qui cherche à les renverser, les bras devant leurs visages, les pieds fermement ancrés pour résister au cyclone qui s’abat.

« Tu vas payer ! Mage ! »

Crache l’un d’eux avec mépris pendant que les autres se relèvent avec hargne. Mais quand je tourne mon visage vers lui, que je darde mon regard brûlant de détermination et de fureur dans sa direction, je l’aperçois se figer, hésitant, craintif, alors que mes réserves de magie s’emplissent à nouveau avec les fluides d’air encore présents autour de moi. Les autres Garzoks proches agissent de même, peu confiant à l’idée de m’attaquer alors qu’ils ne sont pas encore debout. Ils ont bien raison, car je n’en ai pas terminé avec eux. Une fine pluie de sphères grises chutant comme des plumes passent alors devant leurs yeux et quand l’un d’eux pousse un cri alarmé il est déjà trop tard pour qu’ils se mettent à l’abri. Une première sphère se dépose sur une épaule sous un regard paniqué. L’explosion retentit comme la bourrasque soudaine de la pire tempête, faisant écho aux autres sphères qui s’activent en chaîne, terminant de percer la défense des solides combattants Orcs et m’épargnant grâce à mon contrôle, cette fois réussi, de ce sort destructeur.

J’entends alors l’armée Kendran s’activer sous les beuglements d’un officier pour en profiter. Les fantassins renversent les derniers Garzoks debout, achèvent ceux qui sont encore au sol et creusent un sillon dans les troupes de la Dame Noire. Mais ils sont encore à quelques mètres de moi et les Orcs ont reprit confiance en eux en plus d’une soif de vengeance à l’égard de leurs frères tombés. Dans ma main apparaît une lance alors que le plus rapide me charge en levant sa hache. La pointe couleur azur fends l’air et perce son coeur, le faisant rejoindre le tas de cadavres et d’agonisants à mes pieds. Un coup me touche dans le dos, fort heureusement mon armure me préserve d’une blessure en plus de riposter grâce à la magie du Karathren qui lui envoie un violent coup de vent dans le torse, le forçant à reculer. Je pare un autre coup et m’ouvre un portail pour changer de position avant d’être complètement acculé. Je frappe, transperçant une rotule avant de replonger dans mon portail, prenant par surprise un autre Garzok qui s’écroule après avoir goûté à une formation de fluides d’air condensé en plein dans son groin. Un autre assaillant me touche plus durement, frappant mon bras tendu. Je grogne de douleur et m’échappe dans un autre portail qui me permets de rejoindre mes alliés, coupant au passage un morceau d’un imprudent qui a tenté de me suivre.

« Pour Kendra Kâr ! »

Hurlais-je en guise d’encouragements, reprit par les dizaines de soldats qui maintiennent la pression sur ce pan affaiblit du rempart humanoïde. Je pousse avec eux, jouant de la lance et de sorts venteux que j’arrive à générer avec les fluides d’air ambiants. Nous avançons, péniblement, mais nous avançons.

Puis soudain un bruit, strident, ne ressemblant à aucun son humain ou animal. La ligne se fige, repérant du grabuge à l’arrière des lignes Garzoks. Nous retenons notre souffle alors que les Orcs semblent s’écarter dans un élan de panique. Peu à peu je distingue l’origine de cet élan de désorganisation.

« UN JUGGERNAUT ! »

Hurle avec effroi un officier. Un insecte immense, à l’aspect proche d’une mante religieuse mais en bien plus cauchemardesque. Un visage de fureur, des yeux perçants, une gueule capable d’engloutir un homme entier, deux lames tranchantes au bout de longues appendices qui se balancent au gré de sa course faisant trembler le sol sous ses nombreuses pattes. Ecrasant allié comme ennemi dans sa course effrénée, fauchant et piétinant les Orcs pour se creuser un chemin. Les hommes reculent face à cette horreur provoquant un bruit de sauterelle assourdissant, un crissement insupportable dont on ne sait si le son provient de sa bouche ornée de crocs ou de son dos à la carapace visiblement impénétrable. Elle écrase la ligne de soldats devant moi, me faisant tomber au sol avec la secousse, tandis que les combattants Omyrhien s’écartent pour laisser faire ce monstre de guerre. En un instant nous perdons les quelques mètres que nous avions péniblement gratté. Elle se dresse face à moi, de toute sa hauteur, plus grande que toutes les demeures de la cité blanche. Les hommes reculent encore, conscient qu’ils ne font pas le poids face à cette créature. Les quelques téméraires qui s’y risquent finissent écrasés, avalés ou saisis par les pattes avant au niveau de son thorax pour finir déchiquetés. Ses yeux se tournent vers moi et je ne distingue que le désir de tuer dans son regard. Elle lève ses deux appendices tranchantes et abaisse les deux lames vers moi. Je roule sur le côté, tombant dans un portail ouvert au sol pour en sortir au dessus de son dos. Je tente un premier sort, une bourrasque violente pour tester sa carapace. Le vent s’y brise comme contre une digue sans causer le moindre dommage. Pas le temps de faire d’autre essai, le Juggernaut me repousse avec force de deux autres membres dans son dos. Je chute de la bête mais un coussin d’air me permets d’atténuer l’impact tout en me réceptionnant debout et d’éviter une patte colossale qui s’écrase juste à côté de moi. Je riposte d’une tempête dans sa patte qui se brise, générant un son strident et une agitation frénétique des autres pattes qui projettent sang et chair venant des corps qu’elles piétinent. A nouveau elle me prend de vitesse et je suis percuté par une patte antérieur qui me cause une vive douleur aux côtes tout en m’envoyant au sol.

« Attaquez soldats ! Brisez cette créature ! »

Cri de guerre alors que les hommes sautent à l’assaut de l’insectoïde terrifiant qui fauche trois combattants d’un coup de lame. Je me redresse, avisant sa patte manquante avant de scruter les autres tandis que le Juggernaut se détourne de moi pour décimer les rangs qui se jettent contre elle. Je dois agir, et vite ! Je lance une nouvelle bourrasque pour briser une autre patte mais je la rate lamentablement, la créature bouge trop vite. A nouveau elle se tourne vers moi, écrasant dans son mouvement trois autres hommes qui hurlent d’agonie avant que leurs os se brisent et les réduisent au silence. Elle frappe mais mon aura venteuse m’évite le pire. Ma magie m’aide à bouger malgré le poids de mon armure et la douleur à ma poitrine. Je bondis de côté pour esquiver une patte, me baisse pour éviter une lame. Tout le thorax s’abaisse soudain avec ses deux petites mains qui cherchent à me saisir. Si j’arrive à me reculer assez pour ne pas me faire écraser je suis quand même toucher et à nouveau envoyer au sol avec un bras douloureux. Je ne suis pas assez rapide pour percer sa défense, si ça continue elle va tous nous exterminer.

Le monstre se détourne à nouveau de moi, pulvérisant un groupe de fantassins qui s’acharnent sur une autre patte, parvenant à la blesser sans la découper complètement.

« Continuez le … AARRRRGLLL ! »

L’ordre de l’officier se finit par le cri d’un homme qui termine broyer entre des mâchoires puissantes. Les soldats sont terrifiés et reculent, fuient, sont en déroute. Un souvenir me vient alors. L’embuscade sur la route de Bouhen. La vitesse des chevaux des lieutenants de Bogast. Cette vitesse, elle n’avait rien de naturelle. De la même façon, certains moines du monastère de Khan m’avait montré être capable d’atteindre des vitesses prodigieuses grâce à la magie aérienne. Je me redresse, réfléchissant à la manière dont le vent pourrait me faire aller assez vite pour prendre ce monstre de vitesse.

« Allez Xël. Réfléchis. »

J’ouvre un portail et y saute pour éviter un autre coup, me retrouvant dans le dos de la créature qui se retourne à la vitesse de l’éclair grâce à ses pattes agiles. A nouveau, chacun de ses mouvements provoquent des morts. Comme elle, j’essaie de canaliser ma magie dans mes jambes. Elle frappe, je saute de côté pour l’éviter. L’esquive fonctionne, j’ai le sentiment d’avoir eu plus de chance que de rapidité mais je dois continuer. Elle pivote, cherchant à m’écraser. Nouvelle tentative, je concentre mes fluides dans le bas de mon corps, générant un courant d’air semblable à mon aura venteuse pour me porter. Pour la première fois depuis l’apparition du Juggernaut je parviens à le prendre quelques instants de vitesse, évitant l’attaque et parvenant même à attaquer son membre déjà usé, terminant de le briser.

Nouveau cri, nouveau sursaut de la bête qui soulève terre, sang et lambeaux de chair. Je tiens le bon bout. Je m’éloigne en bondissant dans un portail, sacrifiant malheureusement une nouvelle rangée de soldats qui vient à mon aide. Tous terminent écrasés sous le lourd thorax de chitine impénétrable. J’inspire profondément, me concentre, chassant les mauvaises pensées et la culpabilité qui m’assaille. Je me remets dans la peau des moines de Khan. Leur vitesse, leur concentration, leur contrôle sur leurs émotion et leur magie. Je me remémore les pattes des montures des cavaliers de Bouhen, portés par le zéphyr pour détruire les worgs de guerre. Je canalise encore une fois ma magie, je la sens me parcourir tout le corps, descendant le long de mon dos pour rejoindre mes cuisses. J’aperçois mes jambières se nimber de volutes grisâtres aux reflets azur. J’expire lentement alors que l’insecte se retrouve à nouveau face à moi. Trônant sur le tas de cadavres en armure blanche, or et rouge… Elle me fixe un instant, immobile, tandis que les autres hommes ont définitivement renoncés à s’avancer. Elle pousse son cri, je pousse le mien et nous passons à l’attaque.

Mes jambes me poussent, soulevés par le zéphyr. Je passe entre ses deux lames qui se plantent dans le sol. J’évite une appendice qui cherche à me saisir et atteins une patte indemne. Je rassemble les fluides d’air, générant une bille compact de magie élémentaire que je projette contre la chitine moins solide que la carapace. La patte vole en éclats, provoquant la même réaction de douleur et de fureur que les premières. Il lui reste trois pattes et pourtant elle reste toujours aussi agile. La créature semble faire ce qui ressemble à un bond, déplaçant ses pattes restantes hors de ma portée tout en écrasant son abdomen contre le sol, provoquant une secousse qui aurait pu me faire perdre l’équilibre si j’avais manqué d’agilité. Je continue ma course, rapide comme le vent, j’évite les pattes, les bras, les lames, cherchant à atteindre les pattes qu’elle éloigne de moi. Je passe sous le corps immense, générant une grande sphère compact et agité dans le creux de ma main. Comme je m’y attendais elle soulève son thorax et son abdomen, prête à m’écraser de tout son poids. Je dirige mon regard vers sa mâchoire et bondit avant que l’insecte ne me tombe sur la tête. Je surgis d’un portail à côté de sa gueule immonde, son oeil agité et injecté de sang me repère. La tête bouge, les mâchoires puissantes s’écartent, prêtes à me gober. Je frappe. Une patate de pêcheur assistée d’une bonne dose de magie. Comme d’habitude avec ce sort, l’impact est violent, secouant mon bras qui heureusement ne se brise pas. Le craquement que j’entends entre les sons assourdissants de tornade vient de la chitine qui protège le crâne du Juggernaut. J’atteins le sol en un seul morceau. J’avise la bête, la chitine brisée, la mâchoire tombante, la moitié du visage déformée, un oeil désorbité. Elle titube sur ses pattes restantes en poussant un crissement moins strident que d’ordinaire. Etourdit mais pas vaincue, son oeil restant ne me quitte plus et après quelques pas hésitant elle se stabilise.

Nouvelle inspiration, je me prépare à l’assaut, à nouveau mes réserves de magies se remplissent alors que je brûle de combativité et de volonté. Autour, personne n’ose entrer dans le périmètre du monstre, alliés comme ennemis. C’est entre moi et elle. Cette fois je fais le premier pas, je charge face à elle et disparait dans un nouveau portail, réapparaissant dans son dos pour viser une patte qu’elle déplace à temps. Rapide, j’évite de me faire percuter par son abdomen et je bondis dessus, profitant de mon équilibre pour remonter son corps vers sa tête. Une appendice de son dos m’attaque, je me baisse, riposte d’une bourrasque qui projette les segments chitineux au loin. La seconde me touche au ventre, ne parvenant qu’à provoquer le minerai de Faerunne qui frappe l’insecte sur la carapace sans lui occasionner de dégâts contrairement au sort que je lance à nouveau et qui pulvérise ce qui me sépare du haut de son thorax. Reste les deux lames qui se pointent dans ma direction tandis que la créature s’agite dans tous les sens pour me désarçonner. Je m’accroche à ce qui reste de ses membres alors que les encouragements ponctuent les crissement du Juggernaut et les bruits de bataille aux alentours. Les lames plongent vers moi, droit dans le portail que j’invoque d’une pensée et que je referme aussitôt. Les lames sont taillés, embrochés dans la carapace dur de la nuque et me permettant d’escalader jusqu’au crâne alors que le Juggernaut titube à nouveau. Affaiblit et sonné par la blessure venant de ses propres armes. La bête s’effondre, gigotant encore faiblement ses dernières pattes alors que les soldats reprennent leur charge contre les Garzoks qui osent à nouveau s’approcher. Arrivé sur le haut du crâne dégoulinant d’une substance étrange, je lève mon bras au dessus de son regard toujours aussi furieux et assoiffé de sang. Essoufflé, j’invoque ma lance qui se matérialise dans ma main en l’air, je la saisis à deux mains et la plonge dans la chitine brisée, provoquant un dernier son strident d’agonie, un dernier soubresaut et la mort de ce cauchemar.

Puis je me redresse, surplombant le champs de bataille du haut de la créature. Je lève mon arme en l’air et pousse un cri de guerre venant du fond de mes tripes, amplifié par ma magie qui font vibrer le son sortant de mes cordes vocales. Un cri en guise d’encouragements pour les hommes et les femmes mortes pour défendre un pays qui n’est pas le leur, pour venir à bout de l’empire Omyrhien qui cherche à tous nous soumettre et un cri de mise en garde, d’avertissement, pour tout ceux qui voudraient encore nous faire reculer avant de retourner au combat pour repousser les troupes d’Oaxaca.


((Tentative d’apprentissage du sort Furie Zephyrienne))


[XP : 2 (combat contre les troupes orques) + 3 (combat contre le Juggernaut) + 2 (apprentissage validé) + 1 rune Dy pour la qualité du RP]

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Yliria
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Yliria » mer. 18 août 2021 14:45

<< Précédemment

Remettre le général prisonnier aux elfes blancs fut assez simple. Visiblement être connu, même en temps qu’ennemi, ça débloquait de nombreuses portes. En l’occurrence celle d’une cage, pour Xenair, et je n’allais pas m’en plaindre. Les choses n’avaient pas été aussi simples que prévu, mais nous avions réussi et c’était l’essentiel. Puis des cris se firent entendre avant qu’un rugissement n’emplisse le champ de bataille. Une nouvelle ombre surgit, fondant depuis le ciel. J’entendis Alyah jurer et je fixai, incrédule, l’immense dragon qui fendait les cieux au-dessus de nous. Un autre, plus petit, s’écrasa dans les rizières, probablement blessé. Xël hurla un nom, mais c’était surtout la vision de l’immense dragon et des deux silhouettes juchées sur sa tête qui m’interpelaient. Une litanie funeste se fit entendre et, sous mes yeux ébahis, les morts re relevèrent face à l’armée hinionne. Les morts que nous avions si savamment massacrés, revenaient, presque aussi nombreux.

- C’est une putain de blague ?!

Tous mes efforts réduit à néant par cette espèce de lézard hypertrophié ! J’allais lui faire bouffer sa queue à cette saleté de squamate des enfers ! Mais avant même que je ne lui expose ma façon de penser, voilà qu’il s’en allait, s’envolant ailleurs. Xël, lui s’inquiétait de l’autre dragon qui, encerclé dans les rizières, n’allaient probablement pas s’en sortir seul. Décision fut prise d’aller le sortir de là. À défaut de botter le cul du gros, on allait sauver celui du petit qui se protégeait d’un cercle de feu qui me rappela Lichia. Un sort qu’il fallait que je pense à apprendre.

Suivant mes compagnons à l’intérieur du portail, rapière au clair, je jetai un œil au dragon qui changea de forme, prenant l’apparence d’un Sindel aux cheveux mélangés de noir et blanc. Il lève un simple regard vers nous, mais deux immenses monticules de terre se soulèvent alors, révélant deux morts vivants de la taille de golem. L’un fait de squelettes entassés portent une immense épée d’os quand l’autre n’est qu’une bouche cuirassée garnies d’immenses crocs et de larges bras terminés par des griffes. Qui peut bien être assez cinglé pour inventer des horreurs pareilles ? Me ruant sans attendre vers le plus large des deux, j’ordonne à Ssussun d’aveugler les deux. J’aperçois du coin de l’œil Jorus me suivre et grimace. Ce n’était pas vraiment ce que j’avais en tête. D’un jeu de jambe rapide, je me glisse sans difficulté derrière le monstre, et prépare mon attaque. J’aperçois l’autre squelette se ruer vers Xêl, mais c’est voir Jorus se faire toucher qui attire un peu trop mon attention mon attaque passe entre deux crânes, s’enfonçant sans rien causer. Je grogne. Pourquoi ces trucs on autant de trous aussi ? Puis le craquement caractéristique des os brisé me fait tourner la tête vers Jorus qui s’affale au sol, gravement blessé.

- Jorus !

Sans perdre de temps, je tentai d’attirer l’attention du monstre, mais cela fut bien inutile car le fameux Cromax, visiblement soigné par Faëlis, intervint et une hache apparut dans ses mains avant qu’il ne tranche la créature en deux, me laissant un instant bouche bée. Ce fut à ce moment que le cercle de feu se tarit et que les morts vivants, finalement libres d’approcher, le firent. D’un cri, j’ordonnai à Ssussun de s’en occuper et, comme plus tôt, la lumière envahit la zone, détruisant les morts vivants dans un large rayon. Je soufflai, soulagée, mais c’était loin d’être terminé. Des silhouettes émergèrent de la marée mort-vivant qui s’était arrêtée. Un visage bien connu qui me fit grimacer. Gadory. Accompagné du Prince elfique désormais à son service et qui me donna encore plus envie de me débarrasser de ce type. L’autre ressemblait à un cauchemar, drapé dans un habit n’exposant peu de son apparence, mais juste assez pour que ma main ne se resserre sur la poignée de ma rapière. Tal’Raban.

- On s'est pas déjà croisé ? Lors d'un événement particulier peut-être ? La course de cochon à la fête de la bière de Dehant ? Ou les festivités de l'amour dans un des temples de Gaia ? A moins que ce ne soit durant une des soirées très privées des bordels de Tulorim ?

Je manquai de m’étrangler en buvant un élixir pour me requinquer et rebouchai ma gourde avant de me noyer à cause de l’imbécilité d’autrui. Je n’avais pas besoin de savoir qui parlait, parce que des paroles pareilles dans une telle situation ne pouvaient venir que de Jorus, évidemment. Je n’aurais rien dit si Xël n’avait pas en plus enchérit, me faisant soupirer face à la bêtise pleinement assumée de mes compagnons.

- Lui tu vois, c’est le plus grand des trouduc’ que Kendra Kâr a vu grandir. Et l’autre… je sais pas. C’est personne, sans doute un connard. De toute façon on va leur botter le cul à tous les deux.

- Jorus, si on s'en sort, rappelle-moi de me servir de ta tête pour taper sur Xël. Ravie vous revoir, Gadory. Une chance qu'on règle ça calmement et que vous abandonniez vos projets de conquête du monde en ignorant les deux idiots à la langue trop pendue ?

Mon sarcasme ne fut récompensé que d’un simple « Meurs, infâme crevette » de la part du nécromancien qui continua d’approcher, flèche en joue. Et moi qui pensais que je manquais de répartie, lui est bien pire. Tout comme ses talents d’archers, qui lui permirent de viser allègrement le gigantesque golem d’os qui nous fonçait dessus. Peut-être qu’il avait vu Faëlis nous tirer dessus pour nous aider et souhaitait s’en inspirer ? Golem qui avait décidé de me prendre pour cible. Je me préparai à le recevoir, mais un portail s’ouvrit devant lui et le happa, le faisant faire face au prince elfe. Un rictus amusé déforma mes lèvres derrière mon masque, rapidement transformé en grimace de douleur quand la nouvelle flèche de gadory s’enfonça dans mon épaule, profitant du fait que mon attention était occupée par le golem. Une aura de feu m’entoura et je retirai rageusement la flèche avant de boire une potion pour résorber la blessure. J’allais pour en finir avec ce nécromancien quand un mur de flammes m’en empêcha, envoyé par celui que nous étions venus aider. Il s’adressa aux nécromanciens, mais cela ne me plut guère

- Je n'ai aucune envie de m'attaquer à vous, mais je ne vous laisserai pas non plus vous en prendre à ceux qui sont venus à mon secours. Faites demi-tour !

Je rétorquai aussitôt, refusant de laisser Gadory s’en sortir à si bon compte après ce qu’il avait fait.

- Pas question que je laisse ce dégénéré continuer ses petites affaires impunément. Trop de gens sont déjà morts par sa faute. Je lui ai proposé la paix deux fois et deux fois il a refusé et attaqué comme un lâche. S'il ne comprend que la mort, je vais faire en sorte qu'il reçoive le message.

Et le message prit la forme d’une boule de feu venue s’écraser depuis le ciel, directement sur le susnommé tandis que Ssussun terminait de protéger les membres du groupe de la magie d’ombre. Un cri s’éleva derrière le rideau de flamme et la silhouette de Gadory chuta de sa monture en train de se consumer. Il n’était pas mort, mais j’avais au moins la satisfaction de lui avoir rendu la monnaie de sa pièce. Xël, de son côté, avait annihilé ses deux adversaires, mais el regard du prince elfe qui s’écrasa dans les rizières ne fut pas pour lui, mais pour moi. Une nouvelle bouffée de colère s’empara de moi et je décidai que je ne quitterai pas cet endroit tant que Gadory serait en vie et enchainerait cette âme à son service.

- La mort n'est pas une solution. Fuyez, maintenant.

Cromax ne semblait pas comprendre à quel point nous étions prêts à tout pour nous débarrasser de ces deux-là. Xël se chargea de le lui faire comprendre et je renchéris.

- Fuir où ? Ils ne s’arrêteront jamais avant d'avoir tout Yuimen sous leur joug. Je préfère mourir ici que vivre à nouveau enchaînée.

Et sans plus m’inquiéter du reste, je sautai dans le portail ouvert pas l’aéromancien et allais frapper Gadory avant qu’il ne se relève, mais mon corps s’arrêta, incapable du moindre mouvement. Puis je vis avec stupeur une ombre se matérialise devant moi. Le gentâme. Celui que nous avions croisé aux ruines de Nayssan. Je n’avais pas besoin qu’il dise quelque chose avant de savoir qu’on était foutu. Jouait-il sur les deux tableaux ?

- Nos chemins se croisent de nouveau. Vous avez parcouru une longue route depuis les catacombes. Laissez-moi répondre à une question que vous vous posez tous deux, sans oser me le demander : Les marques sur votre bras sont des marques d'asservissement. Chaque marque vous force à rester pendant une année complète de votre vie à mon service total, incapables de désobéir au moindre de mes ordres.

Je le fixai, folle de rage, tandis que je percevais faiblement une des marques luirent sous le Xiulh de mon armure. Il nous laissa le choix. Être à son service, ou partir et laisser les nécromanciens et leurs sbires tranquilles. J’aurais refusé si l’autre nécromancien n’avait pas déchainé sa magie d’ombre sur mes compagnons. Je sentis plus que je ne vis Ssussun disparaître. Je l’appelai, mais rien ne me répondit. L’avait-il détruit pour de bon ? J baissai mon arme, emplie de colère envers ces types qui n’avaient aucun honneur, préférant user d’artifice pour sauver leur peau plutôt que d’affronter n face ceux qui les défiait.

- Je te retrouverai, Gadory, et la prochaine fois y'aura personne pour te sauver la mise. Ni un Gentâme, ni Oaxaca, ni les armées d'Omyre. Personne !

Et sans un regard en arrière, je pris le chemin inverse, suivis par Jorus qui se chargea d’expliquer aus deux autres ce que j’étais trop énervée pour faire. Xël m’assura qu’il restait un dernier atout à jouer et je hochai la tête. Cet atout prit la forme d’une flèche baignée de lumière qui fila depuis l’arc de Faëlis, droit sur Gadory, lui embrochant la tête. Il s’écrase finalement, face dans la boue, la flèche ressortant de l’autre côté. Je ne peux empêcher un sourire de déformer mon visage en le voyant ainsi. Il n’a eu que ce qu’il méritait. Xël est prêt et je hoche la tête. J’ai vu un dragon d’or et d’ivoire s’écraser plus loin et je suis sûre que c’est Kiyoheiki qui a besoin d’aide, il ne faut pas perdre de temps. Je lance un dernier regard au Prince Elfe, allongé dans les rizières, puis à Gadory, enfin abattu.

- Une fin à la hauteur de tes ambitions, nécromant.

La marque du gentâme disparaît quand j’emprunte le portail menant à Kiyoheiki. Au moins j’ai satisfaction d’avoir vu Gadory payer pour ses crimes. Mais la victoire a un goût amer…

***

HRP : utilisation d'un elixir 20PE


[XP : 4 (combat contre Gadory et Tal'Raban)]

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Sirat
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Sirat » mer. 18 août 2021 21:58

L’espérance fut éphémère, l’elfe de sa position avantageuse afficha clairement sa position.Pour lui, Oaxaca était la responsable, il ne fallait pas blâmer ceux qui essayaient de se défendre. Pour l’humoran cela n’avait pas de sens. L’attaque était aussi une façon d’exister et de ne pas se voir exterminer. De son point de vue, l’annexions des terres, la mise au bancs de la société était une petite mort lente mais tout aussi efficace.
Il fronça les sourcils, contrarié.

La princesse à demi-inanimée se laissa transporter par les soldats d’Ezak.

Kyosheki expliqua à Cromax qu’il était inutile de se perdre en palabre avec le zélote. Il accusait celui-ci de dénaturer la vérité. Sirat était de plus en plus énervé. Il privilégiait toujours la discussion, il lui semblait même que cela soit une faiblesse.

Il s’ébroua et dévisagea le colosse en armure de ses yeux violets. Sirat sera le poing.


« Quand on n'a pas le même avis que toi, on dénature forcément ? Tu n’as donc pas changé. Personne ici-bas n’est innocent. Soyons pragmatiques dans le camp des garzok j’ai des amis et une famille dois, je les sacrifier ? Car c’est ce que vous ferez tous, les attaquer sans relâche. Donc que proposes-tu, je t’écoute ?»

Il regarde Ezak se rapprocher du garçon en pleure.

« N'avance pas ! Fait un pas de plus et tu seras le premier à mourir »

Il leva la tête au ciel pour finir.

« Nous pouvons offrir un troisième pouvoir, les garzok peuvent avoir leur état et ne plus obéir et servir de chair à canon pour la magicienne. Je pourrais unir les clans, voilà une alternative viable pour tous. Mais le temps me manque, ils nous manquent à tous. J’ai accédé à ta requête, accède à la mienne, tu dois veiller à ce que Kurgoth et cet elfe derrière moi puissent rejoindre leurs lignes arrières indemnes. »

Il regarda le dragon, les soldats, Duval, un à un.

Si vous me pensez fou, vous n’avez encore rien vue. Votre entêtement, à me diaboliser sera votre perte.

Il était bien décidé à remplir le rôle qu’on lui servait sur un plateau. Le parjure, le fanatique, soit il le serait.

« Moi, je reste pour vous affronter tous et ceux qui viendront, je ne céderai pas un pouce de terrain tant que mon sang n’aura pas recouvert cette plaine ou que vous n’ayez pas vous-même reculer vers vos lignes. »


Un portail s’ouvrit et vomit, Xel et quatre autres guerriers. Sa haine se décupla, à la vue de son ancien compagnon, se transformant en torrent de rage.

À cet instant, plus rien ne pouvait retenir le chaos, les digues de la raison se rompaient une à une.

Kurgoth attaqua un général à terre, Cromax leur demanda de se rendre, Ezak tua le soigneur sans défense, son sang éclaboussa la boue déjà tachée des plaines.

Résigné, abattu par l’amertume de la stérilité de ces débats, il laissa aller sa colère mélancolique.

« Il n’y a donc plus aucune issue… »

Mais l’anarchie appelle le chaos. Une lumière explosa dans le dôme, un ultime acte avant de mourir de l’elfe. Une aura écarlate les embrassa et pulvérisa chaque être sur un rayon de cinq mètres.

Encore une fois l humoran se trouva à terre, blessé et épuisé.

Le garçon n’était pourtant pas mort. Il réapparut baigné d’une clarté divine, sur le sol inconscient.

Sirat empoigna à nouveau une fiole de soins et dès qu’il fut sur pied se lança à l’attaque d’Ezak. Il allait le tuer, mais un brouillard opaque noire apparue soudainement et son coup frappa le sol boueux d’un bruit sourd.

Une encre épaisse recouvrait maintenant le front et rendait le combat impossible. Cette tache noirâtre était glaciale, même avec son casque l’humoran ne pouvait voir la chaleur des corps. Une fumée magique et impénétrable rendait l’endroit inopérant et stérile, au moins cela s’appliquait aux deux camps.

Le sieur D’arkasse tenta de frapper, mais chaque geste terminait dans le vide. Il accusait Sirat d’avoir tué son père. Un rire nerveux traversa le zélote.

« Cesse donc t’es insupportable insulte, à l’heure qu’il est, ton père sirote tranquillement ses liqueurs à sa table, confortablement installée, espérant secrètement qu'Omyre l’emporte pour ses affaires. »

Il calma ses gloussements, tentant de reprendre son calme.

« Tu vois on a pas les parents qu’on mérite mon ami, ni toi ni moi.


Ezak était troublé, il resta silencieux un court instant.

« Arrête tes salades ! Tu ne peux que mentir ! Mon père… Mon père n’a rien à avoir avec votre bande de dégénérés. C’est un d’Arkasse ! Il ne trahirait jamais son peuple. Tu mens !

Enragée, il recommença à taper dans le vide.

Sirat esquivait en restant à bonne distance, tout en reculant.

« Et pourtant, nous sommes tombés dans un piège et ta hiérarchie le savait, malgré nos réticences, ils nous ont quand même envoyés là-bas. Ton père nous attendait et il a refusé notre aide. Quel intérêt aurais-je à te mentir ? On ne choisit pas sa famille, tu n’es pas ton père. » « Cesse de gesticuler, tu te fatigues garde ton énergie, tu en auras besoin. »


Ezak avait la voix gorgée d’émotion. Il n’acceptait pas la réalité, il ne pouvait la concevoir. Pour le jeune homme, le zélote cherchait à le manipuler.

« Tu vas t’arrêter de geindre comme un petit garçon. Cesse de trouver des responsables à tes errances, tu t’es trompé sur ton père cela arrive à tout le monde. Reste dans ton camps avec tes certitudes de papiers, mais tu ne leurs dois rien. »

Il arrêta de frapper dans l’air, fatigué, abattu. Un silence s’installa tout juste bercé par le murmure des combats qui continuaient imperturbablement au loin.


« Je suis là où je dois être Sirat…

nous le sommes tous pensa-t-il

Qu’est-ce que tu sais de ce que je dois à ceux que je défends ? Écoutes, toi parler de « camp » comme si notre appartenance à une entité se limitait à un simple choix partisan. Ce n’est pas mon « camp », c’est chez moi. Ici, toi et ton « camp »foulé les terres qui m’ont vu naître celles de mes ancêtres maternels . Tout à l’heure, tu t’en prenais à ma souveraine légitime, celle qui est en droit de commander à mon sang paternel.

Son père était pour lui un mentor et il l'aimait profondément

Je sais de quelle longue histoire je suis issu. Je sais que je suis non seulement responsable de ma destinée,

Non ta destinée ne t'appartiens pas pauvre fou

mais aussi l’héritier de l’histoire de mes aïeux. Et j’agis pour la grandeur des miens, pour ceux qui prendront ma suite. Je suis le maillon d’une longue chaîne et je ne serais pas celui qui se brisera. Je fais mon devoir ! Contrairement à toi qui n’est qu’un petit envahisseur, mercenaire de pacotille, un criminel. J’espère que la paye vaut le coup de travailler avec des esclavagistes, des barbares. J’espère que tu prends ton pied à insuffler dans le cœur d’enfants Ynorien la terreur de la guerre. Pourriture ! »

« Tu es trop radical dans tes propos à mon égard ! Regardes chez toi pour les esclavagistes. Mais tu as raison, tu fais partie de l’histoire de ton peuple et de ta lignée. On se reverra bientôt »

Il en avait fini de parler avec ce bellâtre, il ne lui servait à rien de rester plus longtemps à écouter son ami. La dernière phrase apparue à Ezak comme lointaine, presque absente. Il hurla une dernière menace que Sirat entendit dans son dos, mais le zélote ne se retourna pas, il ne jeta aucun regard en arrière. Cela ne servait à rien. Il devait préparer une nouvelle action afin de continuer à servir Zewen.


[XP : 0,5 (discussion)]
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Yliria
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Yliria » jeu. 19 août 2021 12:30

<< Précédemment

Xël n’avait pas visé n’importe où. Nous sortîmes du portail pour littéralement tomber sur Kiyoheiki sous sa forme draconique. Les écailles d’un blanc d’ivoire et les dorures qui parcouraient le long corps serpentin étaient magnifiques, mais je n’eus guère le temps de m’attarder. Veillant à ne pas tomber, je courus aussitôt vers sa tête surmontée de grand bois. Il sembla surpris et tourna sa tête vers nous. Une tête avec une mâchoire emplie de crocs qui me rendit soulagée d’être de son côté, je n’aurai guère aimé me retrouver face à lui. J’atteignit rapidement sa tête, Jorus sur les talons. J’entendis le fameux Cromax, volant un peu plus loin, assurer qu’il était content de nous voir sains et saufs et je retins de dire que ce n’était pas grâce à lui. Il nous avait tout de même laissé nous débrouiller sur place alors que nous étions venus le sauver à la base. Sans rancune ? ça restait à voir.
J’atteignis sans mal la tête du Dragon d’or et entrepris de défaire, à sa demande, le fouet qui était emmêlé dans les bois surmontant sa tête. Tout en faisant cela, je lui expliquai ce qu’il s’était passé et de quoi il devait se méfier dans les moments à venir.

- Le gentâme qu'on a croisé est apparu et nous l'a bien mis dans l'os. Ses marques lui permettent de nous faire obéir à ses ordres et il est lié à un des nécromants d'Oaxaca, Tal'Raban. Il faut trouver un moyen de nous en débarrasser. Des marques ou du gentâme.

Ce fut à ce moment que je remarquai tout ce qu’il se passait autour. Devant nous se trouvait quelqu’un que j’avais déjà vu. L’humoran que Xël avait qualifié de traître. A ses pieds gisait un elfe au cœur percé par la lame d’un humain qui semblait en vouloir également à l’humoran. Plus loin, je vis un Garzok aux prises avec le général Andelys et de l’autre côté une masse de soldats se repliait en protégeant une silhouette en armure que je ne parvins pas à identifier. Il allait falloir que je comprenne ce qu’il se passait pour gérer la situation, même si protéger Andelys semblait la priorité. Je rangeai le fouet à ma ceinture en demandant une explication.

- Quelqu'un peut m'expliquer ce qu'il se passe ici ?

Mais visiblement c’était trop demandé d’obtenir une explication. Je vis avec stupeur le général être grièvement blessé par le garzok et m’apprêtai à aller lui porter secours lorsqu’une vive lumière accompagna une violente douleur dans ma poitrine. Ne comprenant pas d’où cela venait, je me contentai de boire aussitôt une potion qui diminua la douleur juste assez longtemps pour que je puisse me concentrer sur le général. Kiyoheiki avait décollé du sol mais ce n’était pas un problème. Je me concentrai et, malgré le soudain brouillard épais qui nous entoura, je sentis mon sort partir. Au moins le général allait s’en sortir. Même moi je ne voyais rien dans cette purée de poix à l’origine inconnue. J’entendais des voix, çà et là et sentit sutout Kiyoheiki soudainement se volatiliser. J’atterris souplement sur mes jambes, fouillant le sol autour de moi pour tenter de m’orienter dans tout ce bazar. Je pris le temps de poser une main sur mon torse et de faire disparaître la douleur qui s’y trouvait encore avant de chercher une sortie à cette sombre volute inextricable.

Guidée par la voix d’Alyah, je pus enfin ressortir pour y voir plus clair malgré le temps toujours aussi nuageux. Juste à temps pour apercevoir au loin, près d’Oranan, le dragon noir cracher un souffle morbide. J’observai la scène, à la foi ébahie et angoissée. Je bus aussitôt une potion de mana et courus en direction d’Oranan, ne boule se formant dans mon ventre. Il fallait que je sache s’il était encore en vie.

***

HRP : utilisation d'une énorme potion de soin et d'une potion de mana (8PM)

[XP : 2 (situation)]

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Relonor
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Relonor » ven. 20 août 2021 15:25

Humiliation. C’est un doux euphémisme pour définir le sentiment qui anime l’elfe noir. Alors qu’il était sur le point d’abattre la générale ennemie, s’octroyant de ce fait la gloire qui en aurait découlé, le voilà à fuir la ligne de front, les mains entre les jambes. C’est bien là une attitude que les morts ne feraient pas et bien qu’il ait usé d’une potion pour guérir cette blessure, manquant presque de se faire couper ses attributs masculins de manière définitive, la douleur est présente. Il vide une autre potion pour guérir totalement cette blessure et malgré la sensation de guérison, la douleur est présente. Plus que physiquement, c’est son orgueil qui a sévèrement été touché. Il n’oubliera pas la générale hinïonne dont il se promet de trouver un moyen d’éliminer. Tout comme le visage de cette inconnue, cette soldate qui l’a meurtrie dans sa virilité. Le danger est loin d’être écarté. Les elfes blancs ont beaux avoir reçu une percée qui a déstabilisé leur formation, ils peuvent toujours se recentrer et repousser l’armée des morts.

La possibilité de se faire tuer à cette distance est encore présente et Relonor boit donc sa dernière potion de mana, pour recouvrer ses forces. Sa magie coule de nouveau dans son être et lui permet d’user de ses grands pouvoirs. SES GRANDS POUVOIRS ! Ils auront été bien beaux durant ce duel. Sa magie qui ne lui a pas permis d’atteindre la générale elfique. Qui, même si elle lui a éventuellement permis de la toucher, ne l’a pas protégé. En quoi peut-elle être efficace pour se guérir, si aucun allié n’est présent pour l’utiliser ? A genoux, les quatre pattes dans l’eau, le shaakt maudit ses maigres pouvoirs dont il se vantait tant il y a peu, de même qu’il maudit sa faiblesse en tant que guerrier. L’elfe noir ressent une colère comme il n’en a jamais porté depuis ses premiers balbutiements sur ce monde pourri. Comme répondant à ses lamentations, refusant d’en assumer la responsabilité de ces échecs, sa magie capte la moindre émotion négative l’entourant. Toutes les plaintes des êtres trépassés, leurs lamentations, leurs échecs, leurs espoirs perdus, la haine qu’ils vouent à ceux qui les ont passés de vie à trépas, tout cela s’accumule dans l’elfe noir, par le biais d’une magie domptée par sa propre colère, comme une entité distincte. Le mélange de ces puissantes énergies forme une nouvelle entité surnaturelle, qui s’extrait de l’elfe noir par les pores de son visage, en volute de fumée noire. Cette fuite de fluide obscure, lui brûle le nez, les yeux, la bouche et les oreilles. Elle se condense en un amas qui prend finalement la forme d’une créature que l’enchanteur n’a jamais vue. Des pics un peu partout sur le corps. Des griffes à la place des doigts et des lames sur les bras. Une queue qui balaie négligemment l’air derrière elle. Deux étranges têtes au niveau des épaules et un faciès sorti tout droit des pires cauchemards. Pas plus haute qu’une longueur de bras, le corps de la créature émet une lueur rougeoyante, étouffée dans un manteau de fumée noire. Debout, devant lui, elle semble attendre.

"Qui es-tu ? Que veux-tu ?" Finis par interroger le shaakt, las au bout de quelques secondes d’inaction.

Rien. L’être vraisemblablement issue de sa magie reste devant lui, sans bouger la petite griffe.

"Comment es-tu né de mes fluides ?" Continue-t-il sur le même ton.

Toujours aucune réponse et Relonor commence déjà à se lasser de sa présence.

"Si tu ne me sers pas, va donc voir ailleurs si j’y suis !" Ordonne-t-il.

Comme si une lueur venait de briller dans ses yeux, la créature fait demi-tour et s’éloigne immédiatement de l’elfe noir. Cette soudaine réaction l’intrigue et pousse Relonor à l’appeler à nouveau.

"Attends !" Clame-t-il.

La créature s’arrête au moment même où il prononce ces mots. Le dos tourné, elle continue d’attendre.

"Revient ici !" Ordonne-t-il à nouveau.

L’étrange être se tourne immédiatement et vient se planter au même endroit qu’à sa matérialisation. L’enchanteur la regarde avec une certaine incrédulité devant cette étrange obéissance.

"Lève un pied." Dit-il et la créature obéi sans aucune plainte.

"Tourne autour de toi en sautillant !"

Elle s’exécute, toujours sans montrer le moindre signe de rébellion. Alors qu’autour de lui, quelques squelettes sont présents, Relonor en désigne un et donne un nouvel ordre.

"Attaque-le !"

La créature se tourne vers sa cible et ouvrant une gueule béante, envoie un souffle mortel vers le guerrier d’os qui se voit pulvérisé par la magie. Le même sortilège que le nécromancien de Kendra Kâr a utilisé contre le shaakt : de la magie noire. Alors qu’il émerge des souvenirs de cet affrontement, il voit la créature continuer de souffler sur le squelette, qui n’a de nom qu’une maigre apparence d’os. Une seule foi il a rencontré une créature étrange, qui obéissait aveuglément aux ordres et ne semblait pas gêné par la dépense de mana : l’invocation de cette garce de shaakt. Relonor ignore comment une telle chose s’est produite, comment il s’est vu lié à cette invocation, si c’en est vraiment une. D’ailleurs, il a peut-être un moyen de le savoir.

"Fait venir des alliés !" Ordonne à nouveau l’elfe noir.

Brisant la terre, troublant l’eau, deux squelettes s’extirpent du sol en commençant par une simple main, puis une autre, qui viennent prendre appui et permettre au reste du corps de se soulever. Deux guerriers, complètements nus de chair et d’équipement sont désormais là, à attendre les instructions. Sans plus attendre, l’enchanteur pose une main sur l’un deux et use de sa magie noire pour transférer toutes ses blessures à cette invocation squelettiques. Comme s’il venait de naître, toutes les plaies récentes apparaissent sur le squelette qui ne bronche pas. Ainsi, Relonor confirme par ce simple sort que non seulement, la créature est belle et bien liée à lui, mais qu’il a désormais la possibilité de se soigner intégralement durant les combats.

(C’est une bonne chose cependant, je ferais mieux d’avoir quelques potions de sécurités. D’une part, mon sort, pour absorber le mana des esprits, a prouvé que tout était possible, même perdre l’intégralité de mon mana. D’autre part, cette nouvelle mon invocation pourrait recevoir un coup mortel. J’y pense, il lui faut un nom ?)

Pendant ses réflexions, l’invocation s’est affairée à faire surgir d’autres squelettes, obligeant l’elfe noir à l’interrompre. Relonor regarde la petite créature, la toisant de toute sa hauteur. Il y pose sa main droite sur la tête et lui cherche un nom.

"Baalsameth ! Tel sera ton nom et celui par lequel je te nommerai !"

Les yeux de l’invocation luisent d’un éclat rouge, particulièrement intense quelques instants après cet étrange baptême.

"Bien. A présent, grimpe sur mon dos et prépare-toi ! Nous allons avoir beaucoup de travail qui nous attendent ensemble."

Désormais accompagnée de son invocation et des guerriers squelettes qui se désagrègent assez rapidement en cours de route, Relonor se rend dans les lignes arrière à la recherche d’un de ces vautours dont il a entendu parler. Un marchant suffisamment courageux, ou particulièrement cupide pour proposer des produits. Il finit par tomber sur un humain au teint blafard et une charrette dont l’intérieur intéresse l’elfe noir. Se plantant devant le marchand, il pose à ses pieds deux lames acquises avant son arrivée sur le champ de bataille, ainsi qu’un plastron. Il prend le temps de regarder sa bourse avant de demander quelques produits.

"Il me reste huit cent quatre-vingt-huit yus, en plus de ces marchandises. Il me faut trois de vos plus grandes potions de soins, trois de rangs inférieures et le reste en potion de mana. La moitié du maximum absorbable magiquement, me sera suffisant ! Je vais prendre également une potion de stabilité, on ne sait jamais avec ces maudits elfes !"


De base 888 yus
Vente
lame courte vente 250 x2 = 500 yus
plastron vente 100 yus
888+500+300=1488
Gourde 3/16 (en comprenant la consommation de potion de mana

achat
énorme potion de soin x3 200x3=600
grande potion de soin x3 100x3=300
grande potion de mana x5 100x5=500
stabilité x1 50x1=50
600+300+500+50=1450 yus
Gourde à 16/16

Reste 38 yus

Consommation d’une potion de mana

[XP : 0,5 (Découverte de l'invocation) + 0,5 (achats)]

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Faëlis
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Faëlis » ven. 20 août 2021 22:09

Ils arrivèrent sur... le dos d'un grand dragon blanc ? Pouvait-ce être... le légendaire dragon gardien de l'Ynorie ? L'elfe posa pied à terre, un peu confus. Il n'eut cependant pas le temps de dire quoique ce soit, ni d'analyser ce qui se passait autour. Il y avait des ennemis, des combats... et le dragon leur cria soudain de s'accrocher alors qu'ils s'élevaient dans les airs. Faëlis accrocha une patte, brutalement tiré vers le ciel en criant :

« Attendez qu'est-ce qui se paaaaasse ??? »

Et à ce moment là, une vive lumière déchira le ciel, accompagnée d'une explosion de douleur. Ils étaient de retour par terre. À moitié dans les vapes, Faëlis sortit une potion de sa besace et l'avala pour laisser son pouvoir bienfaisant réduire la plaie. Puis, il se releva, se tournant vers le dragon, blessé lui aussi, pour lui administrer un soin. Celui-ci tournait déjà le regard vers sa ville, dont les murailles avaient été brisées par le dragon noir, déclarant qu'on avait besoin de lui. Et il disparut, volatilisé dans les airs. Pour autant, l'elfe se sentait un peu de baume au cœur, convaincu qu'ils avaient un allié de poids. Une conviction en partie due à la présence, à leurs pieds, du cadavre de Sisstar, l'une des treize. À voir ses blessures, elle avait été abattue par le dragon blanc. Malgré que la bataille semble désespérée, l'ennemi était lui aussi en difficulté.

Cependant, son peuple avait toujours besoin de lui. Il alla trouver Xël. Il avait lui aussi été blessé, murmurant qu'il avait mal à la poitrine. L'elfe le soigna rapidement, avant de lui dire en souriant :

« Ça devrait aller mieux... Peux-tu m'ouvrir un passage vers l'état-major elfique ? Il faut leur dire ce qu'on a accompli. Mais après cela, si tu as besoin de support n'hésite pas à revenir me chercher. C'est ensemble, que nous vaincrons. »

De son côté, il souhaitait rester sur place pour contenir l'avancée des orques. Cependant, il devinait qu'ils se retrouveraient bientôt, face à un plus gros problème. Disant cela, il leva les yeux vers le ciel... Faëlis hocha la tête :

« Gardons espoir, je suis certain que tout n'est pas perdu. Assure-toi que la princesse survive. Allons, ne perdons pas de temps. Bon courage, vaillant compagnon d'armes ! »

L'autre le félicitant une dernière fois pour son tir, il le remercia pour son aide, puis attendit que le portail soit ouvert. Ensuite, il s'engagea à l'intérieur.

À peine sorti, il fut surpris par le retour de l'ombre. Se hâtant de ses longues jambes, il rejoignit la générale Linaël Keldanor. Réputé dans tout l'Anorfain pour ses fait d'armes depuis plusieurs siècles, il n'y avait rien de surprenant à la trouver ici. Faëlis salua d'un poing sur la poitrine :

« Faëlis, de la famille Nyris'Kassilian, ma Dame. Je viens vous informer qu'avec des compagnons, nous avons secouru le dragon Cromax. Les nécromanciens ont tenté de nous en empêcher. Gadory est tombé, percé de ma flèche. Tal'Raban est toujours debout. »

Elle s'étonna qu'ils portent secours à celui qui semblait être un allié d'en face. Mais Faëlis secoua la tête :

« Pourtant, il a attaqué Sisstar et a sauvé la vie d'une compagne tombée contre Crean Lorener. Je le connais un peu. Il n'est véritablement l'allié de personne, mais il nous a aidé plusieurs fois, et a même abattu certains des colosses d'ossements envoyés par les nécromanciens. Et puis, sur mon honneur, je lui devais bien ça. »

Elle avait encore des doutes, mais n'insista pas davantage. Elle expliqua alors que les mort-vivants avaient enfoncé un flanc, causant la mort de nombre des siens pour tenter de préserver une position avantageuse.

« Alors je vais m'y rendre, pour protéger les nôtres. » lâcha-t-il en insistant bien sur le « nôtres ».

Elle lui donna sa bénédiction et il partit rejoindre le front. En chemin, il trouva le cheval osseux de Jorus... il ne lui en voudrait sûrement pas de l'emprunter quelques instants, étant donné qu'Alcyon était probablement à l'autre bout du champ de bataille.

Le cheval squelette était de bien meilleure composition que son autre monture, d'ailleurs. Il se laissa approcher sans problème et les palefreniers, qui avaient déjà vu l'elfe avec Jorus le laissèrent faire. Faëlis nota avec amusement qu'ils l'avaient quand même attaché à côté de l'abreuvoir... bien que sans surprise, le cheval l'ait totalement ignoré.

L'elfe, heureux de pouvoir un peu reposer ses jambes, se dirigea au trot vers l'endroit indiqué par la générale. En effet, il voyait d'ici les soldats qui faiblissaient, tentant de reformer les rangs. Aussitôt, il chargea dans le tas, brandissant son sabre pour étêter quelques viles créatures ! Le cheval squelette ne rechignait pas, fonçant dans les rangs ennemis et culbutant quelques guerriers osseux malingres sur le chemin. Il frappait de part et d'autre, brisant os et casques du redoutable sabre des sylphes. C'est alors qu'il vit un peut plus loin un officier elfique aux prises avec un cavalier mort-vivant. Pressant sa monture, Faëlis se rua à l'assaut du monstre qui, bien que blessé, n'allait pas tarder à vaincre sa cible. Rangeant son sabre, il saisit son arc et ajusta avec soin une flèche, ignorant même les quelques épées qui ripèrent contre l'armure de ses jambes.

Un tir d'une précision imparable frappa juste entre le casque et la cuirasse du chevalier ennemi, lui brisant la colonne vertébrale ! Parfait ! Aussitôt arrivé, Faëlis bondit à terre, se lia avec l'officier. Ce dernier avait une épaule déboîtée et ruisselante de sang, aussi, il s'empressa d'y administrer un sortilège qui, à défaut de la faire complètement disparaître, lui redonna au moins l'usage de son bras.

« Merci, guérisseur ! Savez-vous si des renforts sont en chemin ? »

« Nulle autre que moi, messire. »

« J'aurais fort mauvaise foi de m'en plaindre, mais nous peinons à retenir l'ennemi et les hommes sont à bout ! Comment allons nous faire face à des ennemis qui se relèvent ! »

« Nous allons continuer ! Gadory est déjà tombé, et son armée suivra ! »

L'homme le regarda avec une expression stupéfaite :

« Vous êtes véritablement une bénédiction ! Je vais rallier les troupes ! »

« Faites ! Je vous couvre ! »

Laissant lui confia le cheval de Jorus pour l'aider à retourner parmi ses lignes tandis que Faëlis reprenait son épée et commençait à enchaîner les coups furieux, reculant pas à pas face à la marée des morts. Il y avait quelques autres soldats dispersés, rescapés de la formation brisée, qui tombaient les uns après les autres. Il cria :

« Ralliez-vous à ma lumière ! »

Et se mit à briller de tout son pouvoir ! Bientôt, des soldats dispersés commencèrent à s'assembler. Reprenant un peu espoir au milieu de la marée des ténèbres, ils s'approchèrent, se mettant dos à dos, jusqu'à arriver auprès de l'aventurier. Bon nombre d'entre eux auraient besoin de soins, mais, pressé de toute part, Faëlis avait du mal à leur en administrer. Il n'avait d'autre choix que de frapper, encore et encore... Et, peu à peu, une formation se recréa. Un cercle à même de repousser les assauts de l'ennemi, gênant son offensive et donc protégeant quelque peu les lignes arrières.

C'est alors qu'une créature monstrueuse se présenta : une sorte d'assemblage d'ossements, semblable à deux squelettes fusionnés. Il avait vu de loin Yliria en combattre un... un squiamoi ! Loin de la lenteur morbide des autres, la créature se rua vers eux, balayant un guerrier elfe d'un revers de la main avant de se ruer avec fureur contre la lumière haïssable qui les soutenait !

Faëlis leva son sabre pour parer de justesse qui coup qui lui aurait arraché son casque. Un autre enchaîna aussitôt, rayant son armure. Cette créature était vraiment rapide ! Au milieu des cadavres et de la boue, l'elfe continuait pourtant à briller, exhortant ses compagnons à continuer à se battre, à ne même pas lui venir en aide ! Il croisait le fer avec les os, sabrant jusqu'à briser une côte, puis une deuxième... mais sans parvenir à faire plus tant la créature se contorsionnait rapidement pour éviter les coups. Finalement, une main osseuse se glissa dans un interstice de l'armure et s'enfonça dans sa chair. Avec un hurlement de douleur, Faëlis leva bien haut son poing... et l'abattit sur sa propre cuirasse ! Les doigts osseux s'enfoncèrent encore plus profondément, mais la main du monstre resta ainsi coincée, restreignant ses mouvements ! La créature se débattit furieusement, comprenant qu'elle s'était faite avoir ! Trop tard, le sabre lui fendit un crâne. Les ossements commencèrent à tomber en pluie et, silencieux, le regard glacé, Faëlis enchaîna une deuxième attaque, puis une troisième... et brisa finalement le deuxième crâne. Le squiamoi tomba en morceau.

Invoquant à nouveau son pouvoir, l'elfe régénéra sa blessure. Autour, les soldats étaient submergés. Se dressant au milieu, il brandit son épée et cria :

« Ne craignez nulle ténèbres ! »

Et sa lumière se fit plus vive que jamais ! Comme un phare dans la nuit ! Un phare qui attira à lui un nouveau grondement... l'officier elfique avait finalement reformé une ligne et accourait à leur secours ! Les rangs reformés des elfes percutèrent les mort-vivants, les renversant en masse tout en réintégrant les courageux soldats qui avaient tenus le front. Tous, y compris un Faëlis quelque peu épuisé, furent ramenés vers l'arrière pour prendre un peu de repos. L'officier le salua d'un mouvement d'épée. L'ennemi avait marqué le pas, la ligne reformé, maintenant, c'était à lui et ses soldats de valider la courageuse tentative de l'archer.


[XP : 0,5 (discussion) + 2 (situation) + 2 (combat contre le squiamois)]

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Relonor
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Relonor » sam. 21 août 2021 14:22

Désormais, Relonor est prêt à en découdre à nouveau avec ces maudits elfes, blancs comme des culs. D’une part, sa lame à soif de sang, mais c’est principalement son désir ardent de connaître les capacités de Baalsameth, son élémentaire d’ombre qui le pousse au devant du danger. Accrochée dans son dos, suivant l’ordre de son maître, l’invocation attend ses prochaines instructions. Bien que les cavaliers aient frappé fort sur le flanc droit des morts, c’est au centre, là où Relonor a opéré une percée, que l’avantage a vraiment été marquant. La présence de la générale s’est fait remarquer et les soldats hinïons ont repris du terrain. Après avoir pris le temps de soumettre les esprits pour ce nouvel assaut, Relonor est gonflé d’énergie magique et bois un petit élixir d’énergie pour être à bloc.

(Il est temps de frapper fort !)

"Prépare-toi Baalsameth !" Annonce l’invocateur à sa créature qui ne réagit pas.

Bien que les lignes aient été enfoncées, de nouveaux guerriers avec leurs grands boucliers se dressent sur le chemin de l’elfe noir. Derrière eux, des archers ont repris une partie du terrain gagné et décochent de nouvelles volées de flèches. Arrivant sur la zone, Relonor chauffe son poignet en moulinant dans le vent et dresse son bouclier devant lui.

"Prépare un obus magique et lance-le !" Ordonne-t-il à sa créature.

Alors qu’il s’avance, prêt à voir une explosion magique déferler sur les elfes blancs, la créature n’esquisse aucun geste et reste à sa position.

"Mais qu’est-ce que tu attends, lance un projectile !" S’énerve l’elfe noir.

La créature ne répond toujours pas, laissant à l’hinïon en face, l’occasion de profiter de cette étrange scène pour frapper l’elfe noir à son bras armé. La colère d’être touché et son incapacité à utiliser correctement son élémentaire le pousse à rugir face à la douleur, bien que légère.

(Il faut quoi, préciser l’ordre en question ?)

"Utilise ta magie pour me défendre !" Grogne-t-il.

Baalsameth émet un bruit étrange et ses yeux luisent d’une lumière malsaine. Le soldat est envahi par une ombre et tente de s’en défaire en oubliant l’elfe noir.

(Bien, voilà qui me plaît ! Donc il ne peut utiliser d’obus magique, mais des sorts d’ombre. Maintenant que j’y pense, l’invocation de glace aussi, n’usait que de sorts de son élément. Il va me falloir apprendre tous les sorts, ou au moins en avoir connaissance pour que Baaslameth soit au maximum de ses capacités.)

Pendant les réflexions de l’elfe noir, le soldat s’est défait de l’ombre. Cependant, avec l’absence de contre-ordre, l’invocation d’ombre a de nouveau lancé le même sort avec réussite.

"Fait surgir le plus grand nombre de soldats possible !" Ordonne l’elfe noir.

Sa créature use à nouveau de sa magie, mais n’arrive pas à faire surgir des squelettes de terre. Ce n’est que quelques instants plus tard, sous la surveillance de l’elfe noir, qu’une armée de plus de vingt squelettes sortent de terre.

"Attaquez-le !" Se délecte le shaakt, avant de porter son attention sur son serviteur. "Quant à toi, affaiblie-le !"

Le soldat en face, à tout juste le temps d’extraire l’ombre qui le gêne pour voir arriver cette armée venue de nulle part. D’un coup puissant, il explose le crâne d’un squelette, mais tous ses frères viennent agresser l’hinïon de leurs os crochues. Dans cette lutte, une ombre vient se placer devant les yeux du malheureux soldat et gêne considérablement sa vision.

"Parfait ! Maintenant, on l’achève. Attaque-le !" Ordonne Relonor à son invocation, tandis que lui-même s’apprête à passer la garde du soldat.

Face à une armée de mort et une ombre qui l’empêche de se défendre correctement, l’adversaire de l’invocateur est complètement démuni et reçoit en plein torse, la lame du shaakt. Son visage est lui arraché par le puissant souffle de l’invocation. L’homme tombe au sol encore en vie, mais incapable de résister à la horde de morts qui disparaît en le laissant agoniser dans l’eau poisseuse. Connaissant l’aptitude à se battre malgré la mort de son adversaire, Relonor arrête son serviteur d’ombre. Les morts ne cessent de harceler les soldats elfiques. Bien qu’avec des effectifs réduits, les archers à l’arrière se déplacent pour offrir un soutient trop efficace au goût de l’elfe noir.

"Baalsameth, as-tu un sort…utilise un sort pour les arrêter de bouger." Rectifie l’invocateur.

De nouveau, sa créature brille d’une lumière malveillante et les archers tombent au sol alors qu’ils accouraient pour offrir leur aide à des soldats acculés. Cette aide ne viendra que trop tard après cette chute. Les conséquences de cette action sont le nouveau gain de terrain remporté par l’armée des morts et le regain d’intérêt pour le shaakt. Tandis que les archers offrent une salve de flèches aux êtres qui se ruent sur eux, quelques-uns ciblent directement Relonor. Il reçoit une volée de flèches particulièrement agressive. Il n’a que le temps de protéger son invocation, avant de recevoir plusieurs projectiles dans les jambes et le bas du corps. Forcé de se baisser face à ces nombreuses blessures, il pose un genou à terre et se protège, lui comme son serviteur, de son écu.

"Lève une grande armée !" Ordonne-t-il.

Encore une fois, plus d’une vingtaine de squelettes se dressent devant le shaakt, qui ordonne l’assaut sur les archers de ses créatures. Les squelettes se ruent sur leurs nouveaux adversaires, mais se font rapidement pulvériser par les flèches elfiques. Cela laisse cependant un répit à l’elfe noir qui arrache les flèches, pendant que son invocation réitère l’appel des morts, en ne réussissant ce sort qu’une fois sur deux. Lorsque tous les agresseurs squelettiques sont enfin détruits, une nouvelle armée immobile se tient devant l’elfe noir qui use de l’un d’eux pour se guérir totalement.

"Attaquez-les et toi, utilises un sort pour diminuer leur attaque !" Grogne l’invocateur aux squelettes, puis à son serviteur.

La horde d’os charge les archers, qui subissent un étrange voile de noirceur autour d’eux. Malgré la faiblesse évidente des squelettes, leur nombre important donne un avantage suffisant pour faire hurler les elfes de douleurs. Ils ressortent bien plus tard avec de nombreuses blessures sur le corps, juste avant que l’armée de mort ne déferle sur eux.

"Baalsameth, fais-toi plaisir et attaque-les !" Ricane l’elfe noir.

Pensant que son invocation ne va que lancer le souffle mortel un à un sur ses ennemis, la créature use d’un autre sort pour atteindre plusieurs cibles en même temps.

(Il est donc possible pour la magie noire d’attaquer plusieurs cibles en même temps. Comme c’est intéressant ! D’ailleurs, ça me fait penser. Le nécromancien avait utilisé un sort pour renforcer sa magie non ?)

"Baalsameth…renforce ton pouvoir !" Hésite-t-il à ordonner.

Son invocation réagit et une volute de fumée plus importante enveloppe la créature élémentaire.

"Maintenant, attaque-les à nouveau !" Enchaîne-t-il.

L’invocation use de nouveau du même sort groupé, mais la puissance est nettement supérieure. Les blessures sont si importantes qu’ils sont des proies faciles pour la horde qui les déchiquette.

(Ces maudits archers m’ont posé quelques soucis. S’ils devaient me prendre à nouveau par surprise, je pourrais avoir de gros problèmes ! Pour le moment, j’ai deux garces dont je dois échanger les têtes à coups de lames.)

Relonor a beau scruter les ennemis, la générale ne semble plus être présente, tout comme cette petite soldate. Pourtant, son regard se pose sur des elfes blancs, avec des casques arborant des plumes chatoyantes. Entourés de soldats communs, ces derniers sont assez rares pour que l’elfe noir comprenne qu’ils font partie d’une caste supérieure de la hiérarchie hinïonne. L’un deux, armé d’une lame et d’un bouclier moyen, tient en respect de puissantes créatures des nécromants.

(Une proie de choix, à défaut de ces salopes ! Leurs morts les feront peut-être sortir de leur tanière ?)

"Baalsameth, fait de nouveau une armée." Fait l’invocateur, manipulant ses pouvoirs pour générer un obus magique. La canalisation de l’enchanteur se fait, tandis que l’invocation ne soulève aucun mort. Ce n’est que lorsqu’il envoie le projectile que son armée apparaît.

L’obus atteint sa destination et provoque une explosion qui ne laisse pas le soldat d’élites et ses hommes indifférents. Il se lance à la recherche de la tête du shaakt qui déploie ses troupes temporaires.

"Eloignez-moi ces hommes de leur chef !" Calme-t-il alors qu’une nouvelle vague de squelette surgit.

Le nombre de soldats d’os est important, mais celui qui semble être un capitaine de l’armée hinïonne, possède des capacités hors norme. D’un simple mouvement de lame, il pourfend plusieurs squelettes en une fraction de seconde, alors que ses hommes font face à une armée. Même faibles, ces guerriers des profondeurs de l’ombre sont assez nombreux pour laisser du temps à l’elfe noir.

"Colle-lui une ombre pour le gêner !" Ordonne l’invocateur, voyant le chef des hinïons arriver à lui.

Les lames des deux elfes, blancs et noir, s’entrechoquent sans qu’aucune ombre ne vienne obscurcir la vision. D’une adresse martiale supérieure, l’hinïon foudroie le bras armé du shaakt et fait couler très fortement son sang. Relonor parvient de justesse à repousser l’assaut suivant, avant qu’une ombre ne vienne se dresser devant les yeux de son adversaire. Cette fois-ci, l’avantage est pour Relonor qui touche de son épée, gorgée de magie d’air, à l’abdomen.

"Parfait, maintenant renforce ta magie !" Dit-il à son élémentaire d’ombre, qui se nimbe d’un voile noir.

Le capitaine des elfes blancs attaque l’elfe noir, mais celui-ci recule pour l’éloigner de ses hommes.

"Attaque-toi à ses soldats !" Fait-il à son invocation.

Toujours accroché à l’armure de son maître dans le dos, Baalsameth lance sa magie sur les soldats. Les squelettes qui restent ne vont plus être actifs très longtemps et l’ordre, couplé au renforcement des sorts, offrira la possibilité à l’elfe noir de se concentrer sur son adversaire. Celui-ci n’a d’ailleurs plus d’entrave visuelle et cherche à atteindre ce puissant allié qu’est l’invocation de Relonor. Celui-ci oriente son corps, pour positionner sa créature d’ombre le plus loin possible de son adversaire, qui se voit obliger de frapper l’elfe noir à défaut. Le shaakt commence à fléchir sous les coups de son ennemi. Il reçoit plusieurs coups si puissants, qu’ils passent outre la protection de son armure. Fort heureusement pour lui, il a désormais la possibilité de changer de cible à son allié d’ombre.

"Tes hommes ne sont plus là pour te venir en aide, chien d’elfe ! Baalsameth, gêne sa vision." Ordonne l’invocateur.

Après avoir vu ce qu’il reste de ses hommes, les coups de l’hinïons pleuvent de nouveau avec une ardeur renforcée, même après qu’une ombre se dresse devant son regard.

"Lève des soldats !" Enchaîne-t-il devant cette supériorité écrasante.

Les soldats se dressent entre l’invocateur et le capitaine. Ils ne font pas le poids contre lui, mais ils ne sont que de la piétaille, à peine utiles pour offrir du temps à leur maître. L’enchanteur use de sa sombre magie et cible un de ses alliés pour transférer l’intégralité de ses blessures.

"Gêne encore sa vue !" Ordonne-t-il alors qu’il canalise sa magie noire.

Les esprits ne répondent pas à son appel et le force à réitérer son sort, après avoir bu une potion qui lui rend toutes ses réserves magiques. La seconde tentative est fructueuse et donne à l’enchanteur une puissance supérieure. Son adversaire balayant autour de lui les squelettes en surnombre malgré sa diminution visuelle, Relonor attaque avec force.

"Attaque-le avec ta magie !" Ordonne l’invocateur, qui préfère multiplier les assauts magiques de sa créature, plutôt que de perdre le temps de renforcer sa magie.

Gorgé par l’âme qui possède le corps de l’elfe noir, il attaque avec force l’hinïon, aidé par son élémentaire. Les assauts ne sont que trop contre un guerrier qui n’a pas le temps de souffler et se concentre tant bien que mal sur la défensive. Le capitaine évite le souffle de l’invocation, mais reçoit la lame de Relonor en travers de la jambe. L’elfe noir vise le bras armé de son adversaire, mais son coup est dévié occasionnant une blessure au torse, alors que l’invocation à le champ libre pour blesser gravement l’elfe blanc au visage. Avec un jeu de jambes considérablement amoindri, le valeureux capitaine trouve tout de même la force de frapper salement Relonor au bras portant l’écu. Cependant, un coup puissant du shaakt au poignet, l’oblige à lâcher son arme, gardant son écu près de lui. Il n’est cependant pas de taille face au souffle de Baalsameth.

"Envoie-lui encore une ombre !" Grogne l’elfe noir, qui ne parvient pas à achever son ennemi, malgré le nombre croissant de blessure.

Sa frappe touche le bouclier, accroissant sa blessure maudite. Il frappe de nouveau, juste assez fort pour que le contrecoup de son sort ne s’aggrave encore, un instant avant qu’une ombre ne vienne enfin faire son office. De son côté, l’hinïon use de son bouclier pour frapper l’elfe noir au visage. Un coup puissant qui teinte le visage du shaakt, d’une nouvelle teinte rouge.

"Attaque-le à nouveau !" Rugit Relonor, débordant de rage.

Ses coups pleuvent, comme ceux de sa créature et malgré une défense de fer, l’hinïon reçoit une lame en plein cœur, sous les cris de désespoir des soldats spectateurs. Un peu plus loin, un groupe d’archers vengeurs orientent leurs flèches dans la direction de l’elfe noir. Ce dernier use du corps de son adversaire pour se protéger des projectiles et ordonne à sa créature de se cacher derrière lui. Une flèche l’atteint au pied et une autre arrache un bout de peau de son épaule.

"Fait apparaître des squelettes !" Oblige-t-il à son invocation qui s’exécute.

Une cohorte de squelettes fait de nouveau surface et se font envoyer gêner les archers. L’elfe noir garde cependant quelques créatures avec lui, l’une ramassant l’arme du capitaine et deux autres portant son corps. Tous ensemble, ils se retirent temporairement du champ de bataille et l’enchanteur use de sa magie sur l’un des squelettes pour transférer ses blessures. Maudissant ces misérables archers, il ôte la tête de sa victime d’un coup de lame. Il l’envoie, accompagnée du heaume spécifique des hommes de son rang, pour accabler les soldats qui n’auraient pas encore eu le loisir d’apprendre la mort de leur capitaine. Gardant la lame pour lui, il regarde avec mépris ces troupes à distance, qui font défaut aux morts.

(Si nous ne sommes pas capables de nous offrir des unités à distance, il nous faut nous prémunir d’elles !)

Alors qu’il ressasse encore ces pensées, un vent souffle sur le visage de l’elfe noir. Il se remémore la flèche qui l’a manqué de peu, grâce à un vent favorable. Il est persuadé qu’avec sa maîtrise de la magie, il est en mesure de manipuler ses fluides aériens pour le protéger. S’éloigne un peu du champ de bataille pour parfaire son idée. Il commence à manipuler ses fluides d’air pour générer un vent puissant, guidé par sa main. L’air lui obéit, mais il en faudra beaucoup plus pour être une véritable protection.

Il accroît ensuite la puissance du vent, en maximisant sa concentration sur sa maîtrise magique. Le vent pousse de plus en plus dans le dos de l’elfe noir, suffisamment pour être utile désormais. Retournant sur le front, il comprend son erreur. Le vent ne le suit pas. Il reste ou il est et des morceaux soulevés par le vent, viennent même l’agresser au visage lorsqu’il se retourne. Une flèche aurait pu lui transpercer le crâne si elle était venue dans ce sens.

(Comment faire alors ? Comment dois-je m’y prendre pour que mon sort puisse me protéger dans toutes les directions et me suive même ?)

L’elfe noir lève la tête, vers la plus puissante créature de ce monde. Le dragon noir est une preuve vivante de sa domination. Sa présence détruit les défenses, son souffle pulvérise les armées entières en une expiration et ses ailes transpercent les nuages, les transformant en des cyclones tourbillonnant.

(Un tourbillon ! C’est ça qu’il me faut !)

L’enchanteur concentre sa magie aérienne et plutôt que de la diriger dans un sens, il crée une tempête dont le vent ne cesse de tourner autour de lui. La force est grande et le sens du vent est parfait. Cependant, cela lui demande une concentration permanente. Lorsqu’il cesse, le vent s’arrête également.

(Bon, passons. Je trouverais peut-être une solution à cela plus tard. Le mur de vent généré est assez fort pour me protéger. Mais dans un cas de figure comme celui-ci, il ne m’est d’aucune utilité si je ne peux pas me déplacer. Je resterais une cible vivante, jusqu’à ce que ma volonté s’effondre et que je sois criblé de flèches l’instant suivant. Quels sont les sorts d’air à ma connaissance ? Sirocco aveuglant, n’est qu’une bourrasque que je n’utilise qu’assez peu. Le lancer du vent concentre l’air à ma volonté pour lancer une arme. Quant à furie zéphyrienne, il transforme mes fluides internes en un souffle qui porte mes mouvements. Et si j’essayais d’associer les deux ? D’utiliser mes fluides internes comme la furie zéphyrienne, mais en transformant les fluides pour générer un courant centré sur une cible, comme pour le lancer du vent ?)

L’enchanteur canalise sa magie en lui et manipule ses fluides pour les faire tourner en son être. Petit à petit, il accroît cette rotation pour qu’elle s’extraie de son corps. Un léger courant d’air commence à se créer autour de lui. Il pousse ensuite ses fluides à accélérer davantage la rotation, jusqu’à atteindre un la puissance du mur de vent précédent, mais avec la rotation d’un cyclone. Provoqué par ses fluides internes, Relonor ne craint plus de voir cette magie s’éloigner de lui, car la source même de ce sort est tirée de son propre corps. Il ne reste plus qu’une chose à présent : Vérifier si la mise en pratique est bonne, avec un essaie sur le terrain.

(A vaincre sans péril, on meurt comme un con. Mais c’est précisément pour éviter de mourir bêtement que je souhaite aller au devant du danger !)

Après avoir regagné ses ressources magiques, il s’engouffre à nouveau dans les lignes, guidé par les nombreux projectiles dont il cherche la source. Un groupe d’archers tiennent en respect les créatures des nécromanciens par leur habileté à l’arc. L’occasion est idéale. Chargeant avec une horde de morts, il charge alors que les ennemis en face brandissent à nouveau leurs armes. Il use de son tout nouveau sort et un vortex de vent se génère autour de lui. Son écu bien devant, protégeant à la fois sa personne et son élémentaire, la volée de flèches atteint les agresseurs, sauf un. Sortant de la masse des cadavres qui tombent au sol, Relonor voit les flèches passer à côté de lui sans les craindre. Il lui faut cependant recevoir une nouvelle salve avant d’atteindre les terribles archers. Relonor lui, prépare déjà la contre-attaque.

"Baalsameth, lève une armée !"

Ciblé en priorité, une dizaine de projectiles arrivent sur lui, sans qu’aucune ne le touche. Un des tirs se voit même retourner à celui qui l’a tiré, le touchant à l’épaule. Désormais à portée, la magie de l’invocation fait rage. Une armée de squelettes, fraîchement sortie de terre se place presque devant les archers et les empêchent de tirer correctement. Sans la contrainte de l’archerie hinïonne, les morts progresses assez près pour venger leurs camarades tombés sous les coups à distance. Ils attaquent à coup de griffe de la vengeance, de morsure de la vengeance, ou simplement comme Relonor, parce que mettre un terme à l’existence d’un être vivant, est tellement jouissif.
Tentative d’apprentissage du sort Armure d’alizé
Gain d’une lame du capitaine hinïon
Consommation d’une grande potion de mana

[XP : 2 (combat contre les elfes) + 0,5 (apprivoiser l'élémentaire). L'apprentissage n'est pas encore validé. Mets-bien tous les liens concernant l'apprentissage en HJ lorsque tu posteras la suite.]

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Yliria
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Yliria » sam. 21 août 2021 20:25

Autour de moi, la bataille faisait rage dans un chaos total. Les lignes kendrannes de ce côté de la bataille cherchaient à enfoncer l’armée d’Omyre et les garzok tentaient, eux, d’empêcher cela en attaquant sans relâche dans un bain de sang terrible. Dès l’instant où j’arrivais, ce n’était plus que sang, cris et mort. Je ne cherchai même pas à réfléchir en voyant un homme se faire couper en deux par la hache d’une peau-verte qui semblait fou, j’attaquai. Une comète s’abattit quelques mètres derrière le front, en plein milieu des troupes d’Omyre, créant cris te chaos alors que je me jetai sur le premier garzok. Je lui enfonçai ma rapière de la jugulaire à la tête, lui perçant le crâne d’un seul coup. Le sang jaillit lorsque je retirai mon arme et il s’écroula, laissant la place à un autre tout aussi enragé. Je parais, glissai ma lame sous son aisselle, lui perçant l’épaule, puis la gorge alors qu’il hurlait de douleur. Je crispai ma main sur ma rapière en le regardant s’écrouler dans un gargouillis terrible. La guerre ici était différente. Les morts ne criaient pas, nu hurlaient pas, ne souffraient pas, mais ici je glissais sur le sang répandu sur le sol devenu boueux.

Un autre Garzok s’effondra dans un souffle et je jetai à un œil à ma gauche. Je blessai un autre, l’empêchant de frapper le crane d’un soldat qui l’acheva. Il me jeta un bref regard et hocha la tête avant de continuer. Je ne devais pas avoir d’états d’âme ou je me ferai tuer. Oranan était loin, il me fallait faire progresser les forces kendrannes pour réussir à passer. J’inspirai et trois orbes de feu m’entourèrent avant de filer vers des garzoks proches. Deux d’entre elles incendièrent les visages de leurs cibles, mais le troisième fut repoussé d’un coup de bouclier par un orc qui fila vers moi. Sa hache ripa contre mon bouclier et une lance venant de derrière moi lui arracha la mâchoire inférieure. Il s’écroula avant qu’un autre soldat ne l’achève et la mêlée repris, brutale, sans-pitié. Je bloquai l’assaut d’une épée, laissant un blessé être évacué, tuai un autre garzok en lui perforant l’œil et le crâne, puis envoyai une nouvelle comète sur les formations d’Omyre derrière la ligne de front. Je suais à grosses gouttes et une main sur mon épaule me tira en arrière.

- Je prends le relais, respire ! Surveille mes arrières !

Le soldat kendran que j’avais aidé au début prit ma place et je hochai la tête en reprenant mon souffle. Je sortis une gourde, bus rapidement de quoi raviver mes réserves magiques diminuées. Une flèche vola, se plantant dans le sol non loin. Un garzok s’écroula à ma droite, un homme cria à ma gauche et perçai le bras qui allait abattre une épée pour l’achever. Le kendran fut évacué, le garzok n’eut pas cette chance, foulant le sol, le cœur percé d’une épée. Puis le soldat qui avait pris ma place tomba au sol. Face à lui, je reconnus l’humoran qui était face à Kiyoheiki. Sans même réfléchir, je me portais face à lui et bloquai son marteau de mon bouclier, évitant au soldat une mort certaine. Il fut trainé par un de ses compagnons et je m’intéressai davantage au félon face à moi. Xël l’avait qualifié de traître et, à le voir ainsi, combattre pour ceux contre qui il avait été envoyé à l’origine, il fallait avouer que l’aéromancien avait raison. Lui aussi était couvert de sang Couvert du sang de ceux que je m’efforçais d’aider.

- Tu te trompes d’ennemi, shaakte.

- Je viens de sauver une vie, peux-tu en dire autant ? Disais-je en levant mon bouclier, me mettant en garde. Ou bien la soif de destruction obscurcit la vision de tout ceux qu'Oaxaca asservit ?

- J’ai sauvé des vies. Garzok, sekteg ou celles de paria, aujourd’hui. Mais je ne comprends pas ce que tu fais ici.

Qu’espérait-il exactement ? Tailler la bavette en attendant que la guerre se termine. Curieusement les garzoks nous fichaient la paix et un petit cercle se forma autour de nous. La voix d’Alyah résonna dans mon esprit.

(Fais attention, c’est un géomancien, tu n’as pas eu à combattre contre un de ces mages jusque là. On ne sait pas de quoi il est capable.)


(Sans doute du pire…)

- Je suis ici pour empêcher le monde d'être asservi par une Déesse sanguinaire. C'est une raison suffisante.

Cela le fit rire. Pensait-il que j’exagérais ? Était-il aussi aveugle que cela à ce qu’il se passait ? Il tourna autour de moi, mais je ne lui laissai pas l’occasion de trouver un angle d’attaque, le suivant aussitôt tandis qu’il déblatérait des conneries. Une nouvelle ère pour les gens comme nous après cette victoire ? S’il pensait vraiment ce qu’il disait, il avait de sérieux problèmes.

- Elle a déjà envahi d'autres mondes, massacré et réduit ses habitants à des carcasses pourrissantes ou à de simples serviteurs de son bon vouloir. Pourquoi cela serait-il différent ici ? Quelle nouvelle ère peut bien émerger s'il ne reste que des cadavres, des esclaves et des ruines ? Des gens comme nous ? Qu'as-tu en commun avec moi pour te croire si similaire ?

Il était froid, indifférent au sort des milliers, des millions d’âmes qui pouvaient périr par la faute d’Oaxaca, ou qu’elle avait déjà tué ou fait massacrer. Lui ne semblait en vouloir qu’aux Kendrans, qui nous trouvaient trop différents, selon lui. Et il pensait qu’Oaxaca était la solution ? Qu’une folle prête à détruire tout ce qui se dresse sur sa route est préférable à des mentalités différentes éparpillés sur tout un monde libre ?

- Et donc il faut les détruire ? Détruire ce qui est différent plutôt que d'essayer de s'entendre ? C'est ça la vision d'Oaxaca et ses suivants ? Et tu oses penser qu'elle va se contenter de s'arrêter après cette bataille ? Tu te berces d'illusions pour justifier tes actes barbares en pensant avoir le bon rôle, mais tu n'es rien de plus qu'un tueur essayant de se donner bonne conscience en prêchant un mensonge.

- Effectivement je cherche sûrement à me donner bonne conscience quand je discute avec vous, pour vous donner une chance que vous refusez tous avec entêtement. Peu m’importe qu’elle se contente de ce qu’elle a ou pas. J’ai une vision plus globale, son cycle se finira forcément un jour. Mais à l’échelle d’une vie comme la tienne ou la mienne cela peut paraître une éternité. Mais nos vies sont des gouttes d’eau dans l’océan de l’histoire.

Ce qu’il racontait n’avait pas de sens. Si elle triomphait aujourd’hui, quand pourrait se finir son cycle, elle qui est immortelle ? Qui pourrait se dresser face à elle si les armées des hommes, des nains et des elfes, même alliés, ne pouvaient l’en empêcher ? Personne. Le monde n’allait être que ruine, mais lui ne voyait que son propre intérêt. Un simple égoïste avec des espoirs de grandeur et de belles paroles pour justifier des crimes odieux. Alors lorsqu’il arma son bras pour attaquer, j’étais prête et loin d’être surprise. Je l’évitai sans peine et armai un orbe de feu sur la pointe de ma rapière, les flammes dorées se reflétant sur les armures souillées par le sang.

- Attaquer quand l'autre n'est pas d'accord, voilà qui te va bien.

L’orbe fusa, percute son bouclier et, sous mes yeux surpris, se retourna vers moi tandis qu’il rit, satisfait de son petit tour de passe-passe. Malchance pour lui, l’orbe s’écrasa sur moi sans même me donner chaud. Ma magie ne me blesserait plus à présent, je n’avais rien à en craindre. Son coup de marteau, en revanche, me heurta à l’épaule et je grimaçai sous la douleur. Mes os protestèrent, mais résistèrent et ma rapière entourée de flammes dorées lui rendit la pareil, filant vers son casque. Il sembla surpris, recula sous le coup, me laissant le temps de souffler un peu de fluides sur mon épaule qui cessa de me faire souffrir. S’il voulait fanfaronner, je pouvais lui retourner la politesse !

- J'ai reçu le message, pas très percutant.

Je me ruai à nouveau sur lui, mon bouclier heurtant violemment le sien, cherchant à le déstabiliser pour en profiter. Il recula d’un pas, mais ne fut pas assez surpris pour baisser aussi facilement sa garde. Il clopinait néanmoins derrière son bouclier.

- Par Zewen, ta rage cache une colère intérieure et une force impressionnante. Rejoins-moi, de l’intérieur nous pourrons changer les choses, nous libérerons tous les peuples.

Un carreau d’arbalète fila vers ma tête, tiré de je ne savais où. Mon bouclier, porté en partie par les runes qui y étaient gravées, le dévia sans mal. j’y pensais à peine, concentrée sur l’humoran. Pensait-il vraiment que j’allais tomber dans le panneau ? Trahir mes amis et mes convictions pour des paroles qui ne faisaient que changer sans se conformer aux actes ?

- Je ne trahirai pas mon serment, mes convictions et mes compagnons pour suivre un inconnu avec de belles paroles, mais sans aucun plan. Tu t'es trompé de cible si tu penses pouvoir changer Oaxaca, les humains sont plus faciles à convaincre qu'une déesse. Libre à toi d'essayer, mais je ne vais pas attendre que des milliers d'innocents soient massacrés pendant que tu t'échines en vain.

- Bien, je vais t’attaquer alors, prépare toi

- J'étais déjà prête.

Je fonçai à nouveau vers lui, lassée d’entendre des paroles creuses. Mais une intense douleur me percuta au visage et je m’écroulais en hurlant, arrachant mon masque pour tenir mon visage si douloureux que je crus qu’il fondait. Pourtant il n’y avait rien, rien du tout. Je ne comprenais pas, mais vis les jambes de l’humoran approcher, puis se détourner. Après quelques secondes, la douleur disparut comme si elle n’avait jamais existé et je me relevai, folle de rage de le voir me prendre en pitié comme si je valais moins que lui. Les Garzoks autour réduisaient la distance, prêts à profiter de l’occasion que je ne leur donnai finalement pas.

- Tu regretteras tes actes !

La comète s’écrasé devant moi, repoussant et brûlant les peaux vertes assez téméraire pour attaquer. Je me détournai sans demander mon reste, ramassant mon masque et ma rapière tombés au sol. Je vérifiai mon visage à nouveau, mais il n’avait rien et Alyah ne put guère m’aider. Que venait-il de se produire exactement ? Mon cœur battait la chamade et mes oreilles sifflaient. Alyah me secoua mentalement et je m’ébrouai avant d’être bousculée. Le combat n’était pas fini. Cet échange avec l’humoran m’avait rendu folle de rage. Comment pouvaient-ils croire qu’Oaxaca était la solution ? Comment pouvaient-ils tuer au nom d’une folle qui se ficherait complètement qu’ils meurent tous tant qu’elle avait ce qu’elle voulait. Pensaient-ils vraiment qu’elle était la solution alors qu’elle était un des problèmes de ce monde ?

Un jet de sang et un cri me tirèrent de mon hébétement et je reçus un soldat quasiment dans les bras. Le torse ouvert, il s’écroula contre moi alors qu’un garzok aux dents proéminentes et portant une grande épée cherchait à l’achever. Je m’interposai, bloquant son coup en le fixant d’un air mauvais. Je repoussai sa lame, passe sur son flanc, perçai sa cuisse. Il grogna, mettant un genou à terre. Mon bouclier rencontra sa tempe. Une fois, deux fois, assez pour qu’il s’écroule et que je puisse me ruer vers le soldat blessé. Il semble si jeune malgré le sang qu’il crache. Je sortis ma gourde, verse une potion sur la plaie qui se résorbe un peu avant que mes mains ne s’illuminent. La plaie se résorbe encore, se referme et l’air entre à nouveau dans sa poitrine alors qu’il avale de grandes goulées d’air. Il me fixa un instant, ses yeux passant sur le côté de mon crâne là où mes oreilles noires et pointues étaient visibles.

- Merci.

Je hochai la tête et me détournai. Qui a dit que les kendrans ne pouvaient pas changer et accepter autrui ? Un imbécile. Je me ruai en avant, sautant sur le premier garzok pour lui enfoncer ma rapière dans le crâne jusqu’à la garde. Il s’effondra et je roulai au sol, perforant la cuisse d’un autre, frappant un genou avec mon bouclier. Des cris de douleur me suivaient tandis que j’entamai la danse de l’Eclipse, virevoltant d’un ennemi à l’autre, perçant et frappant en faisant fi du reste. Une hache me frappa les côtés. Son porteur mourut avant qu’un sort de soin ne fasse disparaître la douleur. Une potion de mana de plus avalée et je continuai, frappant encore et encore, lançant une comète pour me dégager un passage au milieu d’une troupe de peaux-vertes encore en train de brûler. Alyah hurlait dans mon esprit, mais je ne l’écoutai pas, je parai, frappai, tuai sans m’arrêter. Jusqu’à ce qu’un coup dans mon dos ne me jette au sol. Je roulai, me relevai, cernée de toutes part, le souffle court, maculée de sang. Les garzoks autour me fixaient, leurs armes prêtes alors que je me tenais debout au milieu de corps à l’agonie ou terminant de brûler. Devenais-je cinglée ? Non, mais j’étais aussi calme que furieuse. J’inspirai lorsqu’un garzok s’avança, suivi d’autres. La comète frappa le sol, créant cri et mort out autour et je me tenais au milieu, fixant les peaux-vertes qui semblaient hésiter. La peur pourrait peut-être les faire rebrousser chemin.

J’étais essoufflée, blessée aux côtes et à une jambe, mais ma lame entourée de flammes dorées ne faiblissait pas. Il me restait juste assez d’énergie pour une autre comète, après quoi je devrais à nouveau prendre une potion. Ils comprendraient que j’étais à bout. Je pris le risque. Je fis un pas et le ciel s’ouvrit. Une dernière comète s’abattit au moment où je reçus un carreau dans la poitrine. Des cris s’élevèrent et je titubai en grognant de douleur. Je retirai le carreau et vis les garzoks fondre sur moi. Je jurai et me relevai difficilement, soudainement bien plus calme. La fin ? Avant que je ne puisse faire quoi que ce soit, des bras me ceinturèrent et je quittai le sol à toute vitesse, laissant un cri sur mon trajet qui fut aussi court qu’inattendu. Je heurtai le sol et me retournai pour découvrir Cromax. Je pris le temps de boire deux nouvelles potions après m’être soignée.

- J'ai rarement vu une telle fureur au combat. Jusqu'à la témérité. Et je ne te connais guère. Qui es-tu, petite elfe ? Qu'est-ce qui anime en toi cette telle rage de combattre ?

Je retirai mon masque, essuyant le sang qui avait coulé sur mon visage et l’étudiai un instant maintenant qu’il était proche de moi. C’était un Sindel avec une haute stature, des cheveux colorés de noir et de blanc, à la peau semblable à de l’argent protégée par une armure sombre d’origine elfique avec ses tracés semblables à des branches sur le torse et ses épaulettes ressemblant à un plumage. Je soutins son regard sombre sans ciller, mais inclinai finalement la tête, reconnaissante.

- Yliria... Je doute que ça vous dise quoi que ce soit. Merci de m'avoir sortie de là. Je veux juste terminer cette guerre au plus vite et sauver ce qui peut l'être avant que l'autre cinglée détruise tout ce à quoi je tiens.

Mon nom lui était bien sûr inconnu, rien de plus normal, je n’tais pas d’ici. Il s’étonna néanmoins de ma présence dans le camp kendran alors qu’il n’était pas allié des shaakts. Cela m’énerva, mais il continua en affirmant avec justesse que je pourrais mettre fin à cette guerre seule.

- Je suis une semi-shaakte, je n'ai rien à voir avec les elfes noirs d'ici ou d'ailleurs. J'aide Kendrâ-Kar car c'est un moindre mal qu'Oaxaca. Je n'espère pas y arriver seule, je veux juste faire de mon mieux, même si tout cela semble perdu d'avance... Et vous ? Qui êtes-vous ? Vous semblez être l'allié et l'ennemi de tout le monde.

Il répondit de façon sibylline. Un nom qu’Oaxaca utilisait pour elle alors qu’il ne se voulait rattaché à personne, ne répondant qu’à sa morale et ses idéaux. Je hochai la tête en fixant à mon tour le dragon comme il le faisait, assurant que sauver des vies valait la peine qu’on se batte. Et j’étais d’accord avec lui.

- Je comprends mieux vos actesJe viens d'Imiftil, j'ai aucune raison d'être ici autre que sauver des gens. Si Tal'Raban avait pas posé ses pattes sur mes plates-bandes avec son gentâme je ne serai pas en train de tuer des Garzok… Comment on peut abattre ce truc ?

- Imiftil ? J'y ai quelques faits d'armes. Je suis capitaine de la milice de Tulorim. Un... gentâme ? Ces créatures sont dangereuses. Immortelles. Pas malfaisantes, mais avides. Le mieux c'est encore d'en rester loin.

Je m’étonnai de le savoir lié à Tulorim avant qu’il ne laisse entrevoir que peu d’espoir d’abattre un jour le Dragon et la Déesse qui le chevauchait.

- Cela vaut le coup d'essayer, de toute façon si on ne fait rien, les Enfers nous accueillerons tous avant la fin de la journée.

- Ah non, pas les Enfers. Je n'ai aucune envie d'y retourner.

Il dit cela en posant sa main sur sa rapière, comme par réflexe, avant de conter brièvement qu’il avait travaillé pour la milice, visiter d’autres mondes pour elle, s’intéressant finalement aux raisons de ma présence là-bas.

- Je suis née à Gwadh. Mon père était esclave et j'ai survécu assez longtemps pour pouvoir en devenir une, alors on s'est échappé et comme il avait de la famille à Tulorim, on s'y est installé. Comment ça vous ... tu as visité d'autres mondes et es revenus des Enfers ? C'est possible un truc pareil ?

- Je ne connais pas du tout Gwadh. Pas même de nom. Est-ce en Imiftil ? Quant à mes périples... c'est possible oui. Les mondes extérieurs via des fluides permettant de rejoindre d'autres mondes, et les enfers... disons qu'il n'est guère prudent d'en parler. Mais ce n'est pas à la portée du premier venu. Ni du deuxième.

- En Nosveris. Une ville Shaakte. Je déconseille. Et j'aimerais déjà sauver ce monde-ci avant de penser à en visiter un autre... pourquoi être venu, si tu peux voyager ainsi ? Si tu souhaites être libre ?

Sous mes yeux qui pensais ne plus pouvoir être surpris par ses mots, il se métamorphosa, prenant l’apparence d’un shaakt. Je reculai d’un pas, par réflexe, puis il reprit sa forme… d’origine ? Difficile à dire s’il pouvait la changer à volonté. A qui avais-je vraiment à faire ?

- J'ai beau avoir défait des gouvernements d'un monde d'eau, pris le pouvoir d'une cité du désert, instauré une reine sur son trône et arrêté une guerre folle entre élémentaires et humains sur un monde lointain, c'est sur Yuimen que je suis né. C'est mon monde. Et je souhaite qu'il soit aussi libre que moi. Je n'admets pas l'injustice, l'autoritarisme ou les comportements exclusifs. Pour moi comme pour tout ce qui m'entoure. Et je sens que j'ai un rôle à jouer dans tout ceci. De par ma proximité de certains puissants d'un camp ou de l'autre. Parmi les généraux d'Oaxaca, il y a des raclures opportunistes. Mais il y en a aussi qui ne sont pas aussi mauvais qu'on pourrait le croire. Ils ont juste besoin qu'on leur montre une autre voie. Qu'on les libère de leurs chaînes.

- Je sais. Mes compagnons et moi avons persuadé Herle Krishok que son intérêt n'était pas la guerre et il a accepté de ne pas participer au combat et je pense que Xenair aurait pu être convaincu lui aussi. Si j'avais eu le temps, peut-être que d'autres auraient pu comprendre que tout cela est tout sauf nécessaire... mais j'ai peur qu'il soit trop tard.


Seuls quelques-uns des treize pouvaient selon lui être dignes de confiance si Oaxaca n’était plus une menace. Notamment Xenair, celui que nous avions capturé. Je l’écoutai, navré, l’entendre parler de Sisstar qui aurait apparemment possédée sa jumelle et qui était morte alors qu’il possédait une âme dans laquelle il aurait pu emprisonner son âme et rendre son corps à sa sœur. J’affirmai vouloir l’aider, mais il semblait que tuer Oaxaca soit la seule vraie solution. Dire les bons mots au bon moment. Il évoqua l’humoran qui semblait avoir un objectif similaire et je reniflai, en désaccord avec cela.

- Ses actes ne suivaient pas les mots qu'ils tentaient de prêcher. Si tu penses qu'il y a une chance, je veux aider. Je ne suis pas venue ici pour tuer, mais pour essayer d'en terminer avec ce conflit sanglant et empêcher qu'Oaxaca ne parvienne à ses fins. Il y 'a des gens que je veux protéger, et je ne pourrais pas el faire si je ne fais qu'en tuer d'autres, ça ne marchera pas...

Il s’amusa de m’entendre dire que je ne voulais pas tuer après le barouf que j’avais fait dans les lignes d’Omyre. Comme si j’allais me laisser tuer. J’avais l’habitude de combattre plus de morts que de vivants, j’avais simplement appris à ne pas faire dans la demi-mesure contre eux. Sinon j’y aurais laissé ma peau. Je le repris quand il me qualifia de spécialiste. Je n’étais qu’une habituée dans le combat contre la non-vie. Les nécromants parvenaient encore à me surprendre et cela m’énervait. Voulant profiter de sa capacité à se changer, je lui proposai de semer la confusion chez Omyre en apparaissant comme leur déesse, mais l’idée lui semblai plus dangereuse que vraiment efficace. Tout cela semblait sans fin, mais je n’allais pas abandonner comme ça, pas alors qu’il restait encore de l’espoir que cela se termine. Je lui affirmai qu’il pourrait compter sur mon aide, le moment venu, avant de fixer les murailles détruites d‘Oranan. S’il était encore en vie…

- Tu peux m'emmener à Oranan ? Je te revaudrai ça.

- Je me demande bien comment ! Allons-y, c'est avec plaisir.

Me surprenant une fois de plus, deux ailes noires jaillirent de son dos et je m’accrochai à lui alors qu’il décollait, trouvant la situation tellement étrange que je me demandai si je n'étais pas en train d'imaginer tout cela. le bruit du vent et des combats et la légère douleur qui pulsait dans mes côtes me rappela de tout ça était bien réel. Près d'Oranan, une charge se lançait vers la cité amputée de ses défenses. J’espérai arriver à temps pour sauver quelque chose. Ou quelqu’un.


***


Hrp : utilisations de cinq potions de mana 8PM, une énorme potion de soin et deux grandes.


[XP : 3 (combat) + 1 (discussions avec Sirat et Cromax)]

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Re: Plaines de Kôchii

Message par TheGentleMad » sam. 21 août 2021 22:55

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Alors qu'il récupérait de son lancer dans lequel il avait mis toute sa force, le prêtre de Thimoros avala un élixir pour se revigorer et réfléchit à son prochain assaut. Étant donné le nombre de traîtres et de mages ennemi dans la zone, il jugea préférable de retourner sur l'aile orientale afin d’annihiler les restes de l'armée de Shory et flanquer le reste des humains, comme il l'avait prévu au début de la bataille. Alors qu'il traversait les rangs garzoks vers le sud du front, avec pour objectif de pousser à un enveloppement par l'arrière d'une partie des humains, Kurgoth annonçait à ses frères d'armes les nouvelles censées les faire redoubler d'ardeur au combat :

"Mes frères ! Leur charge de cavalerie a été repoussée et avec elle leurs espoirs de victoire ! Leur général et leur princesse ont été gravement blessés et ont préféré battre en retraite ! Il est l'heure de leur donner le coup de grâce ! Thimoros vous regarde, alors impressionnez-le ! Pour la Cheffe de Guerre Suprême !"

Après avoir répété inlassablement ses paroles tout le long du front afin que chacun les entendît, le barbare arriva au sud de la formation garzok en train de flanquer les humains. Il se jeta alors dans la mêlée en hurlant pour massacrer les derniers vétérans qui tentaient de se reformer en se mêlant au reste des troupes. Profitant de son allonge importante pour maintenir à distance les humains armés d'armes courtes et de son armure servant à encaisser les rares attaques parvenant tout de même à le toucher, le chevalier réussit, au prix de seulement quelques égratignures et blessures légères, à perforer les rangs ennemis, mettant d'autant plus en déroute et en panique les derniers vétérans. Alors qu'il fendait un crâne en deux, Kurgoth repéra du coin de l’œil une silhouette se glisser rapidement dans son dos. Bien qu'il fit un pas de côté, anticipant une attaque, il sentit toutefois une lame de métal se glisser entre les plaques de métal recouvrant sa cuisse. Délaissant sa dernière victime agonisante, il se tourna vers la silhouette qu'il lui parut aussitôt reconnaître.

"Toi... Je t'ai vu. Tu faisais partie des renforts venus sauver Andelys ! À cause de vous, il s'est enfui. Tu vas me le payer !"

Il en était certain, cet humain, vêtu de cuir, se trouvait sur le dragon blanc aux côtés de l’aéromancien téléporteur lorsqu'il avait activé la rune d'obscurité. Il était responsable de son échec, mais il était seul et n'avait ni la tenue ni les méthodes habituelles des mages. Tant pis pour lui, Kurgoth abattait déjà sa kitranche dans sa direction. Démontrant une agilité étonnante, l'humain esquiva l'attaque d'une pirouette, en tentant de provoquer le garzok, comparant celui-ci à un poisson sentant le fumier. Finissant sa pirouette à l'intérieur de la garde ennemie, l'humain eut la mauvaise idée de viser le colosse en plein torse, son arme ricochant sur l'Antre de Balmor. Le prêtre de Thimoros profita de sa surprise pour faire reculer l'humain grâce à un puissant coup de genou dans le ventre, le provoquant à son tour.

"C'est vraiment tout ce que t'es capable de faire ?"

Comme s'il ne se rendait pas compte du danger qu'il encourait, l'humain vanta ses talents culinaires et menaça de sectionner les parties génitales de la peau-verte. Mais alors qu'il s'élançait de nouveau pour toucher sa cible, cette dernière lui barra simplement la route, la maintenant à distance de son arme longue, avant de frapper verticalement en ironisant :

"Pour ça, faudrait déjà me toucher. T'as eu de la chance une fois en arrivant dans mon dos. Ça ne se reproduira pas, vermine."

Jorus évita une fois de plus, roulant sur le côté avant de tenter d'atteindre le "gros lard", comme il l'appelait. Ce dernier vit cependant le coup venir et parvint même à se saisir du bras de l'acrobate avant qu'il ne touchât. C'est alors qu'il remarqua que la blessure reçue à la cuisse s'était mise à saigner de plus en plus de façon anormale.

"Trop lent... Hé, pourquoi ma jambe saigne autant ? Qu'est-ce que c'est que cette arme ?"

Furieux, il tordit le bras de l'humain pour lui faire lâcher son arme, suspectant que celle-ci soit magique et responsable de l'état de sa blessure. Alors qu'il posait le pied sur l'arme afin d'en interdire l'accès à son propriétaire, ce dernier sortit une seconde arme pour lui taillader le bras à multiples reprises en le traitant de dindon. Kurgoth le repousse aussitôt violemment et se verse une potion de soins sur le bras afin d'éviter d'avoir une blessure qui empire comme la précédente.

"Tu parles trop, vermine, c'est moi qui vais t'évider avant de te rôtir."

En se faisant repousser l'humain eut cependant le temps de percuter la visière du garzok. En voyant son visage, marqué par toutes les épreuves qu'il avait vécu, du temple d'Omyre au combat contre Olur qui lui brûla la face, le ninja ne put retenir une provocation de plus avant de bondir dans les airs. Kurgoth, écumant de rage plus que jamais, parvint à planter sa kitranche dans le crâne de l'insolent en plein vol.

"ASSEZ !"

Se rendant compte que la blessure l'empêchait à présent de bouger la jambe, il y versa immédiatement deux potions de soin afin d'arrêter l’hémorragie et de soigner sa jambe. Il se tourna en suite vers l'acrobate blessé pour lui donner le coup de grâce.

"Tu m'en auras fait utiliser des potions, misérable vermine. Ton cadavre ferait mieux d'en posséder assez pour compen-..."

Alors qu'il tenait sa kitranche haute dans les airs, prête à abattre sur le crâne du malheureux au bord de l'agonie, le barbare fut percuté par un golem en pleine charge qui le traîna sur plusieurs mètres, l'éloignant de sa victime. Le garzok enrageait, il savait à quel point ces monstres de métal étaient solides. Il savait également à quel point ils étaient lents, et ne tarda pas à en profiter, commençant à tourner autour de la machine pour attaquer ses membres du côté qui n'est pas protégé par le bouclier. Essayant de maintenir la chose à distance avec sa kitranche, puisque celle-ci n'avait pas d'arme, la peau-verte parvint à trancher l'une des jambes en écopant seulement de quelques coups de boucliers bien amortis par son armure lourde et l'Antre de Balmor en particulier. Une fois déséquilibré et immobilisé, le golem fut presque sans défense, laissant Kurgoth le contourner pour l'achever par décapitation.

Alors qu'il se détournait du cadavre mécanique pour retourner à l'assaut, les troupes omyrhiennes ayant fini par le rejoindre, le prêtre de Thimoros reçu un autre poing mécanique en plein visage. Ces golems l'énervaient au plus haut point. Son armure était assez épaisse pour encaisser la plupart de leurs coups puissants et leur lenteur les rendaient plutôt faciles à éviter, d'autant plus qu'ils n'avaient pour seules armes que leurs poings et leurs boucliers. Ils restaient cependant extrêmement résistants, protégés par leur cuirasse intégrale, et étaient de ce fait longs à tuer. Peu enclin à devoir perdre du temps à tourner autour de son ennemi, Kurgoth préféra une méthode plus brutale et expéditive. Rangeant son arme, il lutta avec le colosse d'acier jusqu'à avoir une bonne prise puis banda à leur extrême limite la plupart de ses muscles pour le soulever de terre et le brandir au-dessus de sa tête. Autour du barbare, la foule s'immobilisa devant ce spectacle, omyrhiens comme kendrans furent subjugué par cet affrontement spectaculaire entre la chair et l'acier. Tandis que le colosse d'acier se débattait de manière confuse, son intelligence limitée ne lui permettant pas de comprendre totalement ce qui se passait, le colosse de chair parvint à glisser ses doigts dans les plaques d'acier formant la cuirasse du golem. Concentrant toujours plus ses forces en rugissant comme un damné, il parvint, petit à petit, à tordre le métal, lui permettant d'enfoncer toujours plus ses grandes mains brunes dans la carcasse d'acier. Une fois les mains profondément à l'intérieur des mécanismes du golem, qui semblait parcouru de spasmes désordonnés, Kurgoth écarta les bras dans un ultime effort. Alors que son raisonnement semait l'effroi dans le cœur des hommes alentours, les mécanismes internes du golem se rompirent un à un avant que celui-ci ne se disloque complétement, coupé en deux morceaux tombant de chaque côté de la brute. Cette dernière, épuisée, tomba à genoux, ne pouvant plus que lever la tête vers les cieux divins tandis que les garzoks alentours chargeaient les humains avec ardeur, encouragés par cet exploit titanesque.

"Thimoros ! Tes fidèles réduiront leurs ennemis au néant ! Accorde-leur la force et le courage de vaincre !"

[HRP:utilisation de 1 Grand élixir d’énergie + 1 Énorme potion de soin + 2 Grande potion de soin]
1521mots
[XP : 2 (duel contre Jorus) + 1 (combat contre le golem)]

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Silmeria
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Silmeria » dim. 22 août 2021 00:58

Ainsi, nous étions tous deux travestis en guerriers Elfes, Aerq et moi même avions convenu de remonter la ligne de front jusqu'à l'avant garde Elfique. Le Dragon Noir ayant réveillé les morts, la progression des guerriers elfes s'était vue contrariée par la réapparition des déchus et des spectres. S'affrontant sur tous les fronts, les soldats en prise avec les morts n'opposaient pas la moindre résistance, les squelettes quant à eux étaient trop lents ou maladroits, bien que nombreux, ils ne représentaient pas une menace trop importante face à un guerrier en armure, seul leur nombre extravaguant leur permettait de submerger une cible peu attentive et la tuer. Certains des guerriers squelettes en armure étaient quant à eux plus vifs, ils avaient plus l'allure d'un combattant et maniaient des armes légères. Les bruits étaient intenses, on entendait des déflagrations magiques, des corps renversés dans l'eau croupie de ce qui était autrefois les rizières d'Oranan, le cliquetis des os fracassés retombant en pluie et s'éparpillant parfois sur plusieurs mètres.

Je me sentais vivante, heureuse même. Ainsi camouflée, entrer dans les lignes Elfiques n'était qu'une formalité mais il me fallait un petit quelque chose supplémentaire, une sorte d'autorisation pour rejoindre les arrières lignes sans être targuée de déserteuse ou sans que je ne doive justifier quoique ce soit. Si un officier de garde me demandait le nom de mon chef de groupe ou celui d'un officier supérieur, je serai vite démasquée et alors viendrait une situation très délicate. Mais quoiqu'il en soit, j'étais presque sûre que ce plan - comme l'avait précisé Aerq - quel nom affreux était voué à une catastrophe. Mais c'est probablement là la véritable source de ma bonne humeur. Je me dirigeais vers le camp ennemi avec un des Généraux de la Reine Noire Oaxaca, dans une mission absurde qui était de délivrer Xenair, sans même avoir la certitude qu'il se trouvait bien sur place ou sans même savoir s'il était simplement en vie. Quelque part, je me demandais s'il aurait fait de même pour moi. Il m'avait bien délivrée de la prison Shaakt grâce à son émissaire mais... Six mois de torture.

Je ravalais ce goût amer et chassais ces sombres pensées ailleurs, je préférais garder mes idées claires et lucides, Aerq et moi marchions à distance respectable, ainsi dans l'animation du champ de bataille personne ne pourrait jurer la main sur le coeur que nous étions deux. Et puis le Maître des Espions saurait sans aucun mal se glisser dans les lignes ennemies, quant à moi...

Quant à moi je reconnu celle qui était la générale des Elfes blancs, en proie à un duel singulier. Un Shaakt cherchait à la démarquer, il voulait l'attirer hors de ses lignes, peut-être souhaitait-il tendre un piège ou profiter que les squelettes puissent détourner son attention et attaquer de façon mesquine dans le dos de la guerrière. Toutefois, sans trop savoir pourquoi, je ressentais l'irrésistible envie d'aider l'Hinïonne face à cette vermine Shaakt. J'avançais avec prudence, pointant ma lame vers la menace la plus immédiate qui était ce Shaakt. Celui-ci ne manqua pas de railler mon arrivée auprès de la générale, comme si je craignais pour la vie de cette dernière. En d'autres circonstances, j'aurai volontiers porté assistance à un guerrier d'Omyre pour triompher de son adversaire, mais il y avait trop d'Elfes, trop de témoins qui viendraient contrarier la suite de mon objectif : Trouver Xenair.

" Ramenez-moi sa tête, guerrière. Qu'il paie pour ses affronts. " Avait-ordonné la Générale. Mon rôle ne me laissait pas le choix, l'épée au clair, je gardais la lame elfique pointée vers le Shaakt, l'autre main serrant fermement la garde de la Tueuse de Mage toujours au fourreau. Mais le Shaakt, bien que blessé, pointa sa lame à son tour, sous cet air de duel il cracha son fiel abject :

"Hé bien ! En voilà un ordre, mais as tu simplement la force de venir prendre ma tête fillette ? Oublie ta générale et son ordre stupide. Regarde autour de toi, vous n'avez aucune chance de nous vaincre avec la présence de la déesse et de son dragon en personne ! Est-ce là ce que tu veux ? Lutter jusqu'à ce que l'on t'ordonne de charger dans la gueule béante du dragon et lui servir de petit en-cas ? Si tu déposes les armes et que tu te montre suffisamment docile dans mon lit ce soir, je m'assurerais que tu retournes auprès des tiens vivantes et avec en prime, un excellent souvenir de moi !"

(" Pardon ?")
(" Pardon ? ")
(" Oh le con. ")

Secouant la tête comme si je n'avais pas bien entendu, à me demander si mes oreilles fonctionnaient parfaitement. Ce misérable avait eu la même outrecuidance que ce Ezak Carcasse. A croire que ces mâles se prenaient pour les Chefs de meute, jouant de l'assurance et de la gouaille pour écraser moralement et décourager les adversaires qu'ils rencontraient. Mais il était mal tombé... Alors que je cherchais une solution pour en finir avec lui sans pour autant avoir à décrocher pour de bon sa tête, voilà que cet être... Je ne voulais pas tolérer ce genre de comportement, ami comme ennemi, ces propos disgracieux déshonorent plus ceux qui les lancent que ceux qui le reçoivent. Et s'il faisait grand cas de ses attributs...

" Manifestement ma générale t'as fait perdre trop de sang, ta tête n'est plus alimentée alors je ne me fais aucune illusion concernant tes prouesses ... "
"Dommage pour toi, tu as choisi ma lame. Je serais le seul à prendre plaisir lorsqu'elle te pénétrera !" Il se plaça en position, protégeant son buste derrière un bouclier et de son autre main frappant vers ma poitrine, dégageant juste assez son champ de vision sur ma propre lame déjà envoyée vers son entrejambe.

Avec l'expérience, j'arrive parfaitement à reconnaître ce que je touche avec ma lame, toutefois, je ne sais pas si c'est parce que j'avais employé une épée plutôt qu'une dague, mais je n'ai senti aucune résistance. Juste l'ondulation du choc sur mon poignet avait bel et bien confirmé que j'avais fait mouche et que son coup avait lamentablement échoué. A en juger par le sang noir, visqueux et la présence de quelques poils enroulés au bout de mon épée, sa voix perdrait sous peu quelques intonations et au moins il ferait grâce au monde de sa descendance repoussante.

D'un coup de poignet pour chasser le sang, je laissais mon adversaire balbutier quelques propos incohérents.
(" Et oui... Ce n'est pas un lézard, elle ne va pas repousser comme ça. ")

" Quelque chose à ajouter sur tes exploits sexuels ? As-tu seulement pris du plaisir ? " Disais-je en renvoyant ma lame chercher à le mettre à terre en cognant son crâne. Malheureusement, privé de sa masculinité, ce couard ne tarda pas à prendre ses jambes à son cou et s'échappa avec ses jambes tremblotantes, laissant derrière lui un sillage vanille-fraise poilu et peu appétissant.

"De quelle section venez-vous, soldate ? Je n'ai nulle recrue faisant votre taille sous mes ordres."

Trahie par mon apparence, une nouvelle fois. Il me fallait trouver quelque chose à dire, ne pas paraître trop importante sans quoi elle m'accompagnerait aux arrières, ni trop insignifiante sans quoi jamais je n'aurai le droit d'accéder aux arrières et m'approcher de Xenair. Il fallait une histoire plausible, quelque chose qui pourrait paraître vrai mais qui reposerait sur ma seule bonne foi et qui soit impossible à vérifier sur l'instant.

" Mes respects. Je ne suis effectivement pas sous vos ordres, je viens de Kendra Kar... je me suis enrolée quand j'ai su que les miens étaient dépêchés au front. Mon entraînement martial me vient de l'honorable d'Oranan et des entraînements à Kendra Kar. "

M'approchant tout en baissant mon arme et tenant en main la chevalière aux insignes royaux.
" Mais ma mission... j'ai été séparée de mon groupe, il y avait deux officiers et un guerrier avec moi. De Kendra Kar. Le Roi a été assassiné, les assassins de Xenair rôdent toujours et... ils craignent pour l'état major et vous. Quand ils ont su que Xenair etait prisonnier les officiers que je ne trouve plus devaient l'interroger. Tout ça à cause de ce maudit dragon ! Je devais les conduire à Xenair, je voulais les aider mais dans la précipitation et le danger... Ah. ils m'ont donné ceci pour pouvoir me représenter auprès de l'état-major. Je vous demande respectueusement de bien vouloir m'autoriser à poursuivre cette mission "

J'entrais donc dans la peau d'une espionne au service de Kendra Kâr. Ainsi me disais-je, elle ne pourrait vérifier mon identité au sein de son armée, c'était la meilleure idée que j'avais pour ne pas me retrouver coincée à devoir donner des informations précises à quelqu'un qui manifestement connaissait bien ses troupes. Cependant, la Générale ne semblait pas dupe, elle fronçait le regard et exigeait davantage d'information :

"Par Angharrad, pourquoi portez-vous nos couleurs si vous êtes de l'armée kendrane ? Et cette bague... N'est-ce pas le blason personnel du Roi Solennel ? Pourquoi vous aurait-il confié cela ?"

Son regard se fit plus dur, visiblement pleine de soupçons, elle continua :

"Les assassins, ils peuvent venir. Moi et les miens les déferont de leurs piédestal. Un elfe ne meurt pas en se laissant surprendre. Concernant Xenair, sachez qu'il est en sécurité entre mes mains. Je ferai parvenir à l'état-major kendran toutes les informations que mes soldats pourront en tirer. Personnellement."

Préférant répondre à ses questions dans l'ordre, j'entamais ce qui pourrait être une corde sensible, elle semblait faire grand cas de l'importance raciale, dénigrant les assassins qu'elle ne connaissait pas et vantant la force des elfes qui ne se feraient guère surprendre. Si elle savait que c'était peut-être sur le point d'arriver...

" Parce que je suis moi même une elfe blanche. Ma place est auprès des miens. Quant à cet insigne il représente les armoiries de la famille du Roi, il ne me reste que cet insigne pour poursuivre ma mission. "

" Je vous en conjure, prenez compte de mon rapport, vous méritez mieux que de finir avec une lame empoisonnée sous l'armure. Si vous avez Xenair, laissez moi au moins approcher de l'endroit où il est retenu, c'est là que les hommes que j'ai perdu vont se rendre s'ils sont sans nouvelle de moi, aussi je leur rendrai compte. "

Mais la corde sensible ne semblait pas toucher l'âme de cette elfe, ou du moins la musique qui en sortait n'était guère des plus plaisante.

"Soldate, identifiez-vous clairement. Et donnez les noms et grades de ceux qui vous accompagnent soi-disant." Puis, interpelant quelques soldats autour d'elle, ordonna qu'on gare un œil alerte sur moi.

"Guerriers, encadrez cette elfe. Soyez prêts à intervenir au moindre mouvement suspect."

Je n'avais pas une grande expérience dans l'espionnage, mais je savais une chose, c'est qu'il ne fallait en aucun cas se démonter, si la personne n'avalait pas les couleuvres d'un premier mensonge, il fallait en servir d'autres. Quoiqu'il en était, la Générale devait me laisser passer jusqu'aux arrières et rester sur la ligne de front. Juste assez importante pour être entendue et juste assez insignifiante pour être confiée à de simples soldats.

Je baissais les yeux, comme une enfant sur le point d'avouer une bêtise.

" Bon... Je suis décidément une piètre espionne. " Mon regard, tour à tour se posa sur la générale et ses soldats qui s'approchaient.

" Mon véritable nom est Lenneth. Lenneth d'Amarthan. Je suis l'épouse d'un homme nommé Cromast d'Amarthan, un Elfe également au service de Kendra Kâr. Ma mission était, en tant qu'Elfe Blanche de me diluer dans l'armée pour me tenir prête en cas d'attentat. On a... Soudoyé l'officier des réquisitions pour m'obtenir une armure. Mais Kendra Kâr n'a fait ceci que pour prévenir d'une attaque. Le commanditaire de cette mission est un haut diplomate au service de Feu le Roi Solennel, un homme nommé Ergos Latrille. C'est de lui et de Cromast que j'obtiens mes ordres. Quant aux deux officiers et au soldat m'accompagnant, je n'ai pas leur nom, véritable j'entends bien, quoique l'un d'eux se faisait appeler Ezak D'Arkasse par ses pairs. "

Mimant le geste à mon mensonge, je secouais la tête doucement, comme si je regrettais cet aveux :

" Mes excuses, je ne voulais pas vous mentir, mais... Ma mission n'était pas de me dévoiler. Mon rôle n'a aucun intérêt si vous savez qui je suis. Quant à ces armoiries, elles sont là pour m'octroyer un laisser passer unique et impossible à reproduire. C'est en quelque sorte mon assurance vie. "

Observant de nouveau l'assemblée des elfes autour de moi, je poursuivis d'un ton plus bas : " Sachez aussi... J'apprécierai que... Moins on en sait.. Mieux c'est. Si vous avez d'autres questions concernant ma mission, alors je vous répondrai sans aucune retenue mais de grâce... Tout le monde n'a pas besoin de savoir. On a été très clair avec moi... Je ne dois pas être prise. Que ça serait considéré comme de la trahison que de dévoiler mon identité véritable. "

Mon arme rangée, je m'inclinais doucement, sans provoquer le moindre geste brusque susceptible d'alarmer les gardes. " Accepterez vous, Générale, de me laisser poursuivre ou dois-je apporter davantage de précision ? "

La Générale fronça de nouveau les sourcils. Manifestement le mensonge été partiellement passé mais avec quelques difficultés..

"Je ne peux que vous accorder le bénéfique du doute. Nous vérifierons ces informations directement à la source. En attendant, je crains devoir vous priver de toute liberté. Donnez à mes guerriers vos armes. Et cette chevalière également. Ne faites pas d'histoire, et tout se passera bien." Les gardes s'approchèrent pour récupérer mes effets.
Je me lançais dans de dernière explication, perdues d'avance selon moi, prétextant que les précieuses informations que je venais de lui donner étaient difficiles à qualifier, compte tenu de la difficulté des tiers à trouver. Ergos Latrille était un homme discret, Cromax quant à lui devrait justifier ses actes ô combien particuliers, Ezak D'Arkasse quant à lui et je l'espérais vivement, faisait la connaissance de Gruber Van Der Ver. La générale plus douce cette fois-ci admit que je serai en sécurité parmi les siens et les miens si je n'étais pas une ennemie. Je confiais alors l'épée elfique et la Tueuse de mage aux gardes, laissant le Serpent de Kiraes lové le long de mon bras.

Les soldats m'escortèrent jusqu'aux arrières lignes Elfique, nul besoin de justifier ma présence, nul autorisation demandée par un officier, l'opération pour récupérer Xenair n'était pas si chaotique pour l'instant. Cependant, le Maître des espions avait observé ma situation et avait jugé qu'une assistance serait appréciée. Dans une ligne de soldats remontant au front, Aerq s'était glissé entre les hommes et me donna un coup d'épaule, je ne l'avais reconnu qu'au dernier moment mais il avait laissé dans le creux de ma main une boulette solide. J'avais déjà vu ces petites créations souvent utilisées par les prestigiateurs ou quelques larrons de foire pour semer la discorde ou échapper aux gardes et aux miliciens. Avec cette petite surprise, je pourrais profiter d'un moment de panique pour éclater mon nouveau trésor au sol et semer le trouble dans les lignes Hinïonne. Mais quelque chose m'arracha immédiatement à mes rêveries fumantes, un homme dans une cage, vêtu comme l'était mon maître avant notre envol. Il semblait grièvement blessé, mal au point, déchu. Je m'impressionnais à le comparer aux hommes brisés que j'avais côtoyé dans la prison Shaakt. Je n'en revenais pas, un si grand Serviteur d'Oaxaca, échoué malheureusement dans le fond de sa cage, la mine base et manifestement brisé. Je serrais les dents mais fit bonne figure, j'avais déjà envie de sortir le serpent dans un sifflement de colère et de tuer mon escorte et me risquer à la dangereuse entreprise de le libérer mais sans attendre Aerq. Je préférais me retenir, laisser le doux fil de la tranquillité bercer mes pulsions plutôt que de céder corps et âme à assouvir ces envies meurtrières.

(" Tu sais ma vieille... Je crois qu'on devrait rentrer dans cette cage qu'il nous montre. Aerq ne répond pas, je n'ai pas pu trouver sa trace ou celle de sa Faera. Mais... Connaissant son rôle on peut s'attendre à ce qu'il prenne bien deux ou trois minutes pour analyser les choses. On devrait lui laisser le rôle du libérateur, nous on peut toujours... Divertir. Apporté une touche de... D'exotisme pour attirer les regards ailleurs que sur Xenair, par ailleurs celui-ci ne représente aucune menace à leurs yeux, sinon il serait entouré d'autant d'Elfes qu'on pourrait caser autour de sa cage. Quant à toi, si tu résistes et que tu ne rentres pas dans cette cage à ton tour, ils seront plus méfiants et par conséquent il sera plus compliqué de te sortir de là. ")

Cèles avait raison. Je ne pouvais risquer de dévoiler Aerq en le laissant venir m'aider à sortir. Je le ferai seule, laissant Aerq dilué dans les troupes ennemies pour ensuite libérer Xenair. C'était bien la seule solution, il n'aurait pas tenté de libérer un assassin mourant, le soigner et venir m'aider ensuite, il n'aurait jamais eu le temps de réaliser cet exploit dans les lignes ennemies. Le début de la mission reposait donc sur moi. Il fallait... Sortir de cette cage et attirer les regards sur moi. Pour la première partie, je préférais garder le contrôle mais lorsqu'il s'agit de folie et d'extravagance... Silmeria était toute indiquée.


[XP : 1 (combat contre Relonor) + 0,5 (discussion avec la générale elfe) + 0,5 (emprisonnement)]
La petite plume de la Mort.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


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Ezak
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Ezak » dim. 22 août 2021 16:16

Morts. Voilà ce que nous semions sur notre passage conquérant, ouvrant le passage dans une mer de Garzok. Je guidais les miens vers mon objectif, et alors que les dernières peaux vertes tombaient sous le poids de nos armes nous arrivâmes à la Princesse Satina. Juste à temps pour la voir s’écrouler sous l’effet d’un étrange mal. De la magie, probablement. Celui qui lui avait infligé cela était un colosse en armure lourde, mais c’était bien la seule personne présente que je méconnaissais. La Princesse Satina semblait être devenue le point de convergence de nombreuses âmes réunies en ces lieux pour décider de son sort. Aux comptes des alliés connus, je pouvais compter Andelys, Duval, un porte-étendard, celui-là même qui était déjà présent lors de ma trahison à Oaxaca. Tout ceux-là œuvraient pour la sauvegarde de Satina. Au compte de ceux qui menaçaient son intégrité, l’effroyable Kurgoth revenu d’entre les morts, ainsi que le magicien elfe, métamorphe, le Pacificateur désormais par ma personne nommée. Celui-là même qui avait voulu protéger Sisstar. Elle était justement perchée, au-dessus de tout ce foutoir, entre les dents d’un dragon blanc sans ailes, long de plusieurs mètres qui fonçait à toute vitesse vers le petit groupe réuni. Après qu’un flash ai émanent du colosses ait illuminé l’endroit, le dragon chuta lourdement sur le sol, envoyant choir toutes les personnes aux alentours. Un elfe gris, que j’avais déjà vu, le Général Cromax dont je ne comprenais ni les actes, ni les paroles vint constater la mort de celle qu’il affrontait à mes côtés tantôt. Je profitai de la confusion pour donner mes ordres :

« Exfiltrez la Princesse vers l’arrière. »

Le colosse en armure que je crus ne pas connaître s’adressa alors à moi. Sa voix eut l’effet d’un fouet. Je ne le connaissais que trop. C’était Sirat, puissant guerrier avec qui j’avais combattu sur l’ile volante et partager quelques verres à la taverne. Je fronçai les sourcils à la désagréable constatation qu’il était dans le camp d’en face, et qu’il avait un humour douteux. Il me demanda de récupérer la Princesse, et de battre en retraite, sous-entendant au passage que j’aimais les filles jeunes. Quelle indignité. Quel rustre ! Proférer à mon encontre, devant des gens respectables de telles infamies.

Ce sous-entendu était tout à fait honteux et votre serviteur se doit de rétablir la vérité face aux calomnies de ce bâtard : premièrement, c’était un ramassis de connerie grotesque. Je n’avais, sur mon honneur jamais fréquenté la moindre jouvencelle. Je défendais quiconque de l’affirmer sans être couvert de honte sur l'instant. Deuxièmement, de telles accusations, venant d’un être dont le parent était manifestement émoustillé à la seule vue d’un croupion de bestiau me faisait une belle jambe. J’ignorais qui était ce brave, mais l’on m’aurait confié qu’il aimait aussi labourer de temps à autre la chèvre que cela ne m’aurait pas plus étonné.

Mon honneur étant rétabli, reprenons le cours de ce récit où le félin devenu chien de la Reine Noire fit démonstration de son humour douteux après avoir utilisé le terme « vieil ami » pour me désigner alors qu’il venait de faire référence à mon père qu’il disait avoir « rencontré. » J’imaginais bien que cette parole n’était pas innocente. Mon sang ne fit qu’un tour. Nous en étions donc arrivé là. Les menaces envers ma famille, venant d'un être aux côtés de qui j'avais combattu. Quelle honte ! Après mon entrevu écourté avec Leona, j’avais pris la décision de ne plus écouter les paroles Omyrihiennes. Ils avaient tous des langues de vipères. Comme elle, sans doute, cherchait-il à me manipuler, à gagner du temps, à me perturber ou je ne sais quelle autre intention qui pouvait sortir de ces esprits naturellement perfides. J’avais bien des comptes à régler en ce lieu. Premièrement avec le Pacificateur ! Un homme capable d’altérer la volonté combative des individus n’avait rien à faire sur un champ de bataille. Ses pouvoirs avaient une capacité de nuisance bien trop grande. J’allais justement le pacifier pour qu’il nous laisse en découdre. J’utilisai la vitesse de mes bottes pour me diriger en courant vers l’impétueux. Sirat tenta de m’en dissuader en me menaçant. Mais au risque de le répéter, je ne négociais pas avec mes ennemis. Leur seule issue était le retrait ou la mort et justement ma cible était là, à terre, tâtant le corps de la désormais feu-Sisstar, tentant sans doute de se servir de sa magie pour la ramener d’entre les morts. J’allais prendre sa vie, par nécessité, et par vengeance aussi, pour avoir osé se mettre entre moi et ma cible.

Le pauvre ne me vit pas arriver. J’enfonçai ma lame profondément dans son torse en utilisant l’élan. Le visage stupéfait, il me regarda une dernière fois en se laissant sombrer. Un déchet de moins sur ce continent, pensai-je naïvement. Mes prochaines cibles étaient sa créature de lumière et Sirat. Je jetai à ce dernier un regard rageur ses paroles me revenant dans la tête.

« Qu’est-ce que tu as fait à mon père enfoiré ? »

Mais alors que je balançais mes armes vers l’humoran une explosion de lumière m’irradia la peau. La douleur fut si intense que je m’en retrouvai bousculer. Par réflexe, j’attrapai la gourde à ma ceinture pour avaler une dose de potion et soigner la blessure qui manqua de me mettre hors combat. Je me retournai pour apercevoir le Pacificateur, revenu d’entre les morts dans une lumière jaillissante. Sa créature, elle, n’était plus. Je n’en croyais pas mes yeux. J’avais tué assez d’êtres pour savoir qu’on ne se relevait pas d’une telle blessure. J’en fus frustré. Tant , que je jetais à peine un regard à d’autres arrivants, qui avaient fait leur apparition sur le dos de Dragon. Quatre individus dont un m’était familier. Le mage qui s’en était pris également à Sisstar.

« Tous des plaies ! » lachai-je entre mes dents à l'attention du Pacificateur.


J’allais frapper de nouveau, alors que le Pacificateur s’en allait en me lançant un nom que j’avais l’impression d’avoir déjà entendu. Méraxès. Mais d’un coup alors que j’allais tenter de frapper de nouveau l’endroit vu couvert d’une noirceur impénétrable. Ma frustration grandit d’autant plus. J’essayais de frapper à la dernière position du Pacificateur. Rien. Du côté de Sirat, pas bien plus. Je décidai de lui parler pour savoir où il se trouvait.

« Sirat ! Espèce d’enfoiré ! Je te prenais pour un frère d’armes ! Peu importe ce que tu as fais à mon père je vais te faire payer ! Je vais te faire dépecer comme la sale bestiole que tu es ! Tu m’entends ? Tu vas crever ! «


L’humoran eut un rire nerveux en affirmant que mon père était chez lui, confortablement installé, prêt à pactiser avec Omyre. Je fus bousculé par ce qu’il devenait de dire ? J’aurais encore préféré qu’il me dise qu’il soit mort. Je restai silencieux un moment, le doute s’étant insufflé dans mes entrailles. Je ne pouvais le croire. Comme Léona, comme Silmeria, il essayait juste de me déstabiliser et de gagner du temps. J’en étais persuadé. Il ne pouvait en être autrement.


« Arrête tes salades ! Tu ne peux que mentir ! Mon père… Mon père n’a rien à avoir avec votre bande de dégénérés. C’est un d’Arkasse ! Il ne trahirait jamais son peuple. Tu mens ! »


Je donnai des coups dans le vide tentant de débusquer l’humoran des ombres. Il prétendit qu’il avait été envoyé par Kendra-Kar chercher mon père et qu’il avait refusé de les suivre. C’était un piège. Pire encore, il indiqua que ma « hiérarchie » était au courant. Sans doute, faisait-il référence à l’Etat-Major Kendran.


« Ferme là ! Ferme là je te dis ! Il n’y a rien de bon qui sort de vos bouches vous les gens d’Omyre. Tout ce qui y sort est fait pour tromper, manipuler, contraindre. Toi et ta langue de vipère ! Tu crois que je ne vois pas clair dans ton jeu Sirat ?! Cesse de vouloir me manipuler !» hurlai—je en donnant des coups dans le vide. C’était si frustrant, je le sentais si proche et pourtant, je n’arrivais pas à l’avoir.

« Tu vas t’arrêter de geindre comme un petit garçon. Cesse de trouver des responsables à tes errances, tu t’es trompé sur ton père cela arrive à tout le monde. Reste dans ton camps avec tes certitudes de papiers, mais tu ne leurs dois rien. »

Ces dernières paroles m’intriguèrent. Voilà donc de quoi il était question. Insuffler le doute dans mes pensées, me faire douter de mes choix ? C’était minable de sa part. Ma voix s’éleva d’abord calme et résigné puis plus je parlais plus mes paroles prirent un ton hargneux.

« Je suis là où je dois être Sirat… Qu’est-ce que tu sais de ce que je dois à ceux que je défends ? Écoute-toi parler de « camp » comme si notre appartenance à une entité se limitait à un simple choix partisan. Ce n’est pas mon « camp » c’est chez moi. Ici, toi et ton « camp »foulez les terres qui m’ont vu naître celles de mes ancêtres maternels . Tout à l’heure tu t’en prenais à ma souveraine légitime, celle qui est en droit de commander à mon sang paternel. Qui plus est la seule personne qui aie vraiment cru en moi ces dernières années. Mon père a peut-être oublié ce qu’il m’a enseigné mais pas moi. Je sais de quelle longue histoire je suis issu. Je sais que je suis non seulement responsable de ma destiné mais aussi l’héritier de l’histoire de mes aïeux. Et j’agis pour la grandeur des miens, pour ceux qui prendront ma suite. Je suis le maillon d’une longue chaîne et je ne serais pas celui qui se brisera. Je fais mon devoir ! Contrairement à toi qui n’est qu’un petit envahisseur, mercenaire de pacotille, un criminel. J’espère que la paye vaut le coup de travailler avec des esclavagistes, des barbares. J’espère que tu prends ton pieds à insuffler dans le cœur d’enfants Ynorien la terreur de la guerre. Pourriture ! »


Sirat m’accusa d’avoir des propos radicaux avant de s’éloigner. II déblatéra tant d’inepties pendant qu’il s’éloignait que je l’en croyai fou. Je lui hurlai alors mes derniers mots assez fort pour qu’ils les entende.


« Tu as raison enfuis toi Sirat ! Mais saches que la prochaine fois que tu te mets sur ma route je n’aurais aucune pitié pour toi ! Je n’ai jamais eu connaissance de « vieil ami » qui défonce la porte de votre foyer. »



Rageur, je me baissai sur le sol pour tater le sol et ttenter de trouver le corps de Sisstar au sol pour le fouiller. Une fois fait, je me détournai pour rejoindre l’arrière de l’armée Kendranne, rejoignant mes hommes qui me menèrent à la Princesse Satina. Sur le chemin je fus soudain pris de vertige, en proie à un énorme coup de fatigue. Pour ne rien arranger la température commençait à chuter dangereusement. Encore l’œuvre d’un mage probablement… Cela faisait longtemps à présent que l’on se battait. Je m’assis un instant, le temps de restaurer un peu et de me réhydrater. La tête qui tourne je dû me renverser pas mal d’eau sur le visage et la nuqur pour me refaire. Déjà assaillis par la fatigue, je devais me battre par le trouble qu’avait inséré Sirat dans mon cœur. Je le maudissais de l’avoir un jour rencontré et d’avoir combattu à ses côtés. Après quelques minutes, je repris ma route, surtout pousser par le besoin de bouger avec ce froid de canard de plus en plus avéré. Nous n’étions pas équipés pour ça.

Lorsque je trouvai la Princesse c’était sur ses deux jambes. Elle avait l’air plutôt en forme, et sa récente blessure semblait être un souvenir lointain, tant qu’elle débat vivement avec le porte-étendard sur sa volonté de retourner se battre en première ligne alors qu’il le lui déconseille vivement. Sa détermination était inspirante, mais était-ce prudent. Lorsque que les deux me remarquèrent, ils mirent fin à leur conversation.

"Ezak d'Arkasse. Vous avez des ressources insoupçonnées. J'ai eu raison de vous accorder ma confiance."
Me dit-elle alors reconnaissante.

Je m’inclinai légèrement face à elle en signe de respect. « Votre Altesse… »

« Je suis heureux de vous voir sur pied. Moins de ne pas avoir pu venger votre personne. J’ai appris pour votre frère…pour notre Roi. Le temps est encore à la guerre et non au deuil mais je tenais tout de même à vous présenter mes sincères condoléances. »

Elle serra les poings, rageuse. "Oaxaca paiera pour ses crimes. Je n'aurai de cesse de la traquer tant qu'elle ne sera pas punie pour ses actes."

J’observai la rage de la Princesse. Elle me surprit d’abord puis me parut évidente. Même la plus sage des personnes deviendrait rageuse après la perte d’un être cher.

« Nous avons le même désir de justice face à la Reine Noire votre Altesse. Permettez-moi d’être votre bras armée et de vous aider pour venger notre peuple. Mes hommes et moi seront vos épées et vos boucliers. »

"Vous serez remercié et récompensé pour vos actes, ser d'Arkasse. Que votre nom puisse être gracié des griefs anciens qui l'ont sali."


J’accueillis ses mots avec bonheur et j’inclinai la tête pour montrer humblement ma reconnaissance.

Elle hésita un instant, avant de poursuivre :

"Je voudrais un conseil franc, ser. Mon désir et ma raison me poussent à retourner au front pour galvaniser le moral de nos troupes. Mes conseillers, eux, préfèrent me savoir sauvé, à l'arrière, gageant qu'ils essaieront encore de me prendre pour cible. Je peste à l'idée de ressembler à l'un de ces monarques se calfeutrant alors que leurs hommes meurent pour lui, même si je reconnais la prudence de leur conseil. À votre avis, ser, quelle attitude devrais je adopter ?"

Je fus estomaqué même si je n’en montrai rien. Je n’arrivais pas à croire l’honneur qui était en en train de m’être fait. La Princesse Satina me demandait conseil, au même titre que ses conseillers. Je me sentais infiniment important, mais aussi investit d’une grande responsabilité. Je ne pris pas la chose à la légère. Je devais conseiller celle qui était, en l’absence du Roi, sa remplaçante. Je pris donc un instant pour peser le pour et le contre :

« Je crains que vos conseillers aient en parti raison. Assurément les Omyrihiens essaieront à nouveau de s’en prendre à vous et je dois avouer que je préférerais moi-même vous savoir à l’arrière. Vous êtes la dernière représentante de votre dynastie et vous perdre serait un cataclysme pour la stabilité du Royaume. Des batailles vous en mènerez d’autres, et vous règnerez sur nous, longtemps je l’espère. Mais pour cela vous devez vivre. Pour inspirer vous devez vivre. »

Cela c’était pour la partie dont j’étais persuadé. A présent les doutes :

« Néanmoins l’arrière est-il si sûr ? Suis-je à même de vous dire quoi faire ? Il y a tant de chose que j’ignore. Comment inspirer un peuple ? Quelles décisions prendre pour l’avenir et la stabilité de celui-ci ? Voilà des questions auxquelles je ne pourrais répondre... Peu importe la décision que vous prendrez mes hommes et moi suivront. Vous êtes notre souveraine et je défends que l’on porte atteinte de nouveau à votre vie. »

Elle resta réflexive un instant, puis rétorqua : "Soit. Je vais suivre votre sage conseil et ne pas m'exposer plus que de rigueur. Mais je serai là pour le peuple et les soldats de Kendra Kar. C'est avec joie que j'accepte l'escorte de vos hommes. Mêmes si leur origine est... douteuse, au mieux, de ce que j'ai compris. Quant au reste... ma foi je ne suis pas reine. J'ignore comment tout ça se déroulera. Pour l'heure, je ne fais que suppléer mon regretté frère."

Ce que la Princesse affirmait était vrai, Reine elle ne l’était pas. Cependant, nul doute qu’à choisir, j’aurais préféré sur le trône quelqu’un dont j’avais l’estime et la confiance. J’étais dans les bonnes grâces de Satina, alors si elle devenait Reine ma situation ne pouvait qu’être avantageuse.

« Certes vous ne l’êtes pas mais si j’en crois votre noblesse d’âme , vous méritez de le devenir. Je me battrais pour que ce soit le cas. »

J’hochai alors la tête : « Je vous cède donc une partie de mes hommes. L’autre me suivra sur le champ de bataille. Leur origine est certes douteuse, comme bien des exclus, mais ils me sont fidèles. Laissez moi faire Princesse, j’irais au front, en tête de vos troupes, pour les aider à combattre et tenter de les galvaniser. Il y a t’il quoi que ce soit que vous ou même l’un de vos généraux aimerait que j’accomplisse ? »

"Tuer le dragon noir, destituer Oacaxa et arrêter chacun de ses treize généraux ?" Son casque ne put masquer son sourire, ironique et grinçant.

"Vous battre pour contrer les hordes ennemies, ça sera déjà beaucoup. J'ai entendu que votre soutien avait été fort apprécié sur notre flanc gauche... le droit aurait bien besoin d'un coup de pouce. On raconte que le Vicomte d'Edrein est mort et ses troupes en lambeaux."

Je me sentis amer au trait ironique de Satina. Dit comme ça la tâche semblait insurmontable. En étant objectif, nous avions bien peu de chance de vaincre lors de cette guerre. Nous n’avions ni dragon légendaire, ni demi-deesse. J’eus un demi-sourire forcé, l’amertume en bouche. Je me joignis au jeu du sarcasme :

« Je regrette d’autant plus d’avoir échoué à vous ramener la tête de Leona alors que je l’avais à ma merci. La liste serait moins longue.»
Instinctivement mon regard se dirigea vers le flanc Est.

« Bien votre Altesse, j’irais à l’Est selon vos désirs pour tenter de reprendre l’avantage. »

Je m’apprêtai à tourner les talons mais quelque chose me revint à l’esprit. Si les paroles de Sirat étaient vraies, je risquais de perdre le bénéfice de ma bonne entente avec l’Etat-Major Kendran. Comment laver le nom des d’Arkasse si celui sensé les représenter s’évertuait à le couvrir d’infamie. Il était hors de question que mon père annihile tous mes efforts. Il me fallait jouer franc jeu et me dédouaner par avance de tout acte qui pourrait être commis au nom de Vandrak d’Arkasse.

« Avant que j’aille accomplir ce que vous attendez de moi… Il faut que vous sachiez que j’ai eu vent de rumeurs au sujet de mon père, Vandrak d’Arkasse. Il… D’après Sirat l’humoran, il serait du côté d’Omyre. Je rechigne à le croire mais… vous cacher cette information ne serait pas honnête de ma part bien qu’elle me couvre de honte.»


Je déblatérai tout ceci le visage baissé, peu fier de ce qui sortait de ma bouche. Je détestais cette situation, cette sensation de ne pas être maître de mon destin.
La Princesse opina du chef.

"Nous attendions un rapport des aventuriers envoyés là-bas. Ce... Sirat qui a essayé de me tuer et m'a menacée en était. Nous n'avons aucune nouvelle des autres. Les a-t-il tous trahis ? Quant à votre père, aux dernières nouvelles il était prisonnier d'Omyre. Mais qui sait ce que l'humoran a pu découvrir. J'ignore si l'on peut se fier à lui."

Je fus surpris des mots de la Princesse qui semblait ignorer tout de cette affaire. Cela ne cadrait pas avec les affirmations de Sirat. Comment la hiérarchie pouvait être au courant si même sa plus haute représentante ignorait tout de cette affaire ?

« Il prétend que c’était un piège et que la hiérarchie kendranne était au courant. Alors… soit vous avez été mis à l’écart soit la parole de Sirat ne vaut effectivement rien… »

Elle secoua la tête. "Rien ne m'a été transmis en ce sens en tout cas. Le Général Bogast en sait peut-être plus."

L’affaire devenait mystérieuse et incertaine. Les seuls dire que j’avais provenait d’un homme dont je ne pouvais plus me fier.

« Vous rappelez vous des noms de ces aventuriers qui accompagnaient Sirat ? »

"Non, aucun malheureusement. Là encore, le général Bogast pourrait vous aider."

« Le Général Bogast ? C’est bien lui qui dirige les forces de Bouhen ? Il est trop éloigné. Je crains de devoir mettre mes histoires familiales de côtés si nos forces ont besoin de mon secours sur notre flanc Est… »

Je soupirai longuement. Pourquoi fallait-il que mon père soit venu se mettre au milieu de tout ça. Comme si l’affaire n’était pas déjà si compliquée. Je secouai la tête avant d’essayer d’obtenir de la Princesse de quoi me faire suivre de ses troupes orientales en déroute.

Elle opina. [/i]"C'est bien lui. Vous le retrouverez sans peine après la bataille." [/i]Elle semblait confiante quant à sa survie. "Ils ont perdu leur dirigeant et se sont pour la plupart faits tailler en pièces. La moindre aide, ils la prendront. Vous n'avez pas besoin d'agir en un autre nom que le vôtre, ser d'Arkasse. Redorez par vos actes votre blason. C'était notre marché, n'est-ce pas ?"

« En effet ça l’était. »
Affirmai-je animé d’une toute nouvelle détermination. « Bien, je n’abuserais pas plus de votre temps votre Altesse . Je vous envoie sur le champ mes hommes pour votre escorte pendant que je m’en vais faire payer à l’ennemi chaque âme kendranne qu’il s’est réjouit de prendre à commencer par celle de vôtre frère. » J’hésitais un instant me demandant si les règles de la bienséance me permettait de donner un conseil à la Princesse sans qu’elle me le demande. J’osai tout de même :

« Soyez prudente.»

Et je m’inclinai.

« Votre Altesse… »

J’avais alors tourné les talons pour tenter de reprendre l’avantage sur le flanc est.



HRP :
-Fouille du corps de Sisstar à l'aveugle.
- Cède quelques hommes à la Princesse en guise d'escorte.
- 27 PE restant



[XP : 1 (discussions avec la princesse et avec Sirat) + 1 (sauvetage de la princesse) + 0,5 (fouille de Sisstar). Ta fouille sur l'elfe morte te rapporte un sabre elfe et quelques yus.]
Modifié en dernier par Ezak le lun. 23 août 2021 18:45, modifié 1 fois.

Byrnisson
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Byrnisson » dim. 22 août 2021 23:43

Chapitre III - La charge de Créan [Précédemment]


La cavalerie se rassemble à quelques centaines de mètres de la bataille pour reformer les rangs. Nous avons subi quelques pertes mais une majorité d’entre nous est parvenue à s’extirper de la mêlée. Friponne récupère de sa cavalcade en martyrisant consciencieusement une botte d’herbes racornies qui émerge du sol. En guise de récompense, je tends sous son museau quelques fruits séchés tirés de ma besace. La jument avale mon offrande, goulûment.

« Hey Luciole, sympa ton machin tout à l’heure ».

Bernas me fixe tout sourire. Il tend son glaive devant lui en mimant de sa main libre l'effet lumineux que j’ai produit lors de la percée, tout en émettant un petit sifflement aigu.

« Tu nous refais ça à la prochaine charge ? »

Je fixe ma main, dépité.

« Ah... Désolé mais il va falloir attendre un peu. J'ai un peu trop utilisé mon pouvoir, je crois. »

Un homme s’interpose dans notre discussion et me lance :

« Hé, toi ! Tu n'as pas de potion pour te... recharger ? Viens, je vais en chercher, justement... »

J’écarquille les yeux, étonné par la révélation de l’homme, que je reconnais comme étant le nécromancien avec lequel j’ai combattu un peu plus tôt. Je n’avais pas imaginé qu’il était possible de reconstituer ses réserves magiques. Dans le même temps, je ne suis pas tranquille à l’idée de quitter mon régiment en pleine bataille. Un coup d’œil aux alentours me confirme que tous les soldats n’ont pas encore rallié la formation et que la cavalerie ne manœuvrera pas immédiatement. J’accepte la proposition de l’homme, à condition que nous nous hâtions, et le suit jusqu’aux arrières-lignes où nous trouvons, gardés par un contingent de troupes d’élites, les officiers d’état-major et d’intendance de l’armée.
Plus que les regards en biais jetés à l’homme qui m’accompagne, c’est que les vêtements noirs du nécromant soulignent la pâleur anormale de son visage, ce sont les mines sombres de mes compatriotes qui m’interpellent. Les officiers affichent une mine sombre et devisent nerveusement à voix basse. Je hèle un messager, qui quitte le carré d’état-major d’un pas pressé.

« Que se passe-t-il adjoint ? »

« Les nouvelles des autres fronts sont mauvaises, soldats. Plusieurs de nos troupes sont en difficulté, et surtout... le roi est tombé, terrassé par l’ennemi. »

L’annonce me cloue sur place et j’éprouve subitement de la peine pour ce jeune homme que j’ai rencontré quelques jours plus tôt. En dépit d’une première tentative ratée, et malgré nos mises en garde, l’ennemi a accompli son dessein. Une preuve, s’il en fallait, de sa farouche détermination.

Le messager remarque le changement d’expression sur mon visage, peut-être craint-il de voir mon moral flancher car il ajoute :

« Courage, soldat. On dit également que la princesse Satina s’est joint à la mêlée. Les troupes Kendranes tiendront et nous rendrons au centuple la perte de notre roi. »

J’acquiesce, sans conviction. Ce n’est pas le moral des troupes qui me tracasse, la mort du roi n’influera pas le moral des troupes tant qu’un leader continue de porter ses valeurs. Le fait que la princesse Satina reprenne le commandement au pied levé, montre que le roi et ses proches s’étaient paré à cette éventualité en amont de la bataille. Mais, dans le temps imparti, le roi a-t-il été en mesure de transmettre l’ensemble de ses volontés ? Me concernant, la princesse est-elle informée de l’affaire des ruines de Nayssan, et de la requête d'Herle Kirchock ? Ou faudra-t-il encore remuer ciel et terre à l’issue de la bataille pour obtenir la position de la princesse, que dis-je, de la reine, sur cette affaire pour le moins prégnante ?

Je rejoins l’intendance en repensant aux dernières paroles d’Yliria. Selon elle, le roi n’était pas enclin à accepter la requête de Kirshock. Peut-être la princesse serait-elle d’un autre avis. Avec son accession au trône viendrait une nouvelle ère, peut-être moins propice à la haine.

(Voilà Tobias le crétin, qui extrapole déjà l’après-guerre alors que la bataille fait encore rage. Concentre toi crétin !).

Le nécromant demande qu’on lui fournisse des potions et l’officier lui présente ses flacons sans broncher. Étonnant, vu l’absence de blason permettant d’identifier l’allégeance de cet homme. Sans doute de Pérussac aura-t-il laissé quelque sauf conduit à cet homme, comme aux autres aventuriers qui prennent part à cette guerre. Le sauf conduit a néanmoins ses limites car l’intendant demande à l’homme de lui payer les potions qu’il souhaite acquérir. L’homme règle, non sans rechigner un peu. Je questionne l’officier sur le fonctionnement des potions et celui m’explique qu’il suffit d’absorber le breuvage pour en obtenir les effets.

« Pour ce qui concerne la théorie, le pourquoi du comment tout ça, je ne suis pas alchimiste. Les petits flacons là, ce sera 20 yus soldat. »

Je pensais naïvement que les potions me seraient fournies gracieusement mais il semblerait qu’appartenir aux rangs de l’armée ne m’octroie pas plus de privilège qu’à un autre. Sans doute s’agit il ici de précieuses ressources, normalement réservée aux gradés. Je règle de quoi m’offrir deux flacons, et en consomme un sur le champ. Le liquide est amer et très fort en bouche. Je pince les lèvres, réfrénant une grimace de dégout et me force à ingurgiter la potion. Mon mal de tête s’estompe instantanément laissant place à une curieuse sensation de légèreté. Ma peau s’échauffe agréablement comme sous l’effet d’un doux rayon de soleil, puis plus rien, si ce n’est la sensation d’être de nouveau entier. Je rejoins le nécromant, trépignant sur ma monture. De longues minutes se sont écoulées et il me tarde de rejoindre mon régiment.

« Ne te presse pas trop. Garde tes forces, tu en auras besoin. Continue à faire preuve d'astuce, et entraîne ton pouvoir car il peut te permettre bien des choses... Au fait, je suis Lord Azraël. »

Un Lord, rien que cela ! Mais pas étonnant, vu le faste de son accoutrement et l’aspect rebondi de la bourse dont il a usée pour régler ses achats. J’exécute immédiatement une petite courbette.

« Je suis Tobias Arthès, soldat de Luminion. Et vous avez sans doute raison, merci pour vos conseils Lord Azraël. »

Dans les faits, je continue de secouer nerveusement les rênes de ma monture pour en accélérer le pas. La cavalerie pourrait sonner la charge à tout moment et l’idée d’en être séparé, de devoir livrer le combat à l’écart m’est insupportable. Je réprime un moment mes inquiétudes pour interroger Lord Azrael, lequel marche à mon côté. Qu’un nécromant combatte pour le royaume de Kendra Kar m’intrigue, d’autant plus que j’ai pu constater la haine que certains hauts dirigeants du royaume vouent aux pratiquants de cette magie.

« Pardonnez ma curiosité mais puis-je connaître les raisons qui vous poussent à vous battre dans les rangs d'un royaume qui réprouve la magie que vous pratiquez ? »

« La bêtise et la méchanceté sont deux choses différentes. La première, au contraire de la seconde, à une chance de se guérir. J'espère qu'un jour, et mes actes aidants, mon peuple comprendra que la magie, d'ombre comme de lumière, n'est qu'un outil. Elle peut servir au bien comme au mal. Omyre ne vit que pour semer la mort, la souffrance et l'esclavage, des gens qui font cela pour satisfaire leur soif de pouvoir ne changeront pas d'avis. »

Je comprends que l’homme est Kendran, et qu’il fait partie de ceux qu’Herle Kirshock a évoqué. Des hommes qu’on maltraite, qu’on arrache à leur famille et qu’on bannit. Je reconnais dans les mots d’Azrael l’adhésion à un courant de pensée proche de celui de Kirshock. Plus mesuré même, probablement pas du genre à lever une armée d’elfes macabres pour forcer un royaume à légiférer. Potentiellement un allié de choix, si je veux continuer à soutenir cette cause. Tout comme le commandant Pérussac, qui fait preuve de suffisamment de clairvoyance pour reconnaître un allié et le laisser combattre sous sa bannière.

J’approuve les paroles du Lord et lui dévoile mes desseins, en surface, du moins.

« Ma question n'était pas posée dans arrière pensée car je souhaiterais moi aussi voir les mentalités changer. »

(De précieux alliés… qu’il va falloir préserver de ce chaos.)


Je soupire ; suis-je vraiment capable de peser dans l’affrontement ? Mon succès face au guerrier d’élite de Créan m’a semblé être un risible coup de chance, et son armée en compte des centaines.

« Nous aurons tout loisir d'en discuter une fois la bataille terminée. »

Le Lord hoche silencieusement la tête. Ayant rallié les troupes, il se procure une monture plus chanceuse que son défunt cavalier et rejoint deux autres personnages, certainement des alliés. Je n’ai pas le temps de les détailler car une clameur de désespoir surgit subitement dans nos rangs.

Mon regard est immédiatement capté par une ombre gigantesque qui vient de voiler le ciel. Mon corps tressaille si violemment que Friponne en lâche un hennissement de protestation. Là-haut, surplombant la bataille, un dragon aux dimensions irréelles, si colossal qu’il faudrait plusieurs vies à un peintre pour en reproduire les innombrables détails, observe la bataille de ses yeux d’un noir d’ébène. Son corps tout entier est noir. La teinte sombre d’une nuit sans lune, de celles qui exhortent à rester sagement à la ferme, pendant qu’au dehors, les ténèbres traquent les âmes égarées. La créature exhale l’odeur du plus vieux des cimetières. Un parfum de soufre, qui irrite nos gorges.

Au sommet de son crâne, on distingue les silhouettes de plusieurs cavaliers et dans les rangs, sur nos lèvres tremblantes, se dessine alors le nom d’Oaxaca. Ainsi la reine noire se révèle, apportant avec elle son plus précieux atout. En vol stationnaire, le dragon déclame soudain une obscure litanie, un chant assourdissant qui sitôt agite les rizières en contrebas. Un rituel nécromantique dont je devine aisément les effets, même si je suis trop loin pour les distinguer clairement.


Suite

(HRP :
-achat de deux petites potions de mana pour 40 Yus
-consommation immédiate d’une potion pour récupérer 2pm/2)

[XP : 0,5 (achats) + 0,5 (discussion avec Azra)]
Modifié en dernier par Byrnisson le mer. 25 août 2021 22:17, modifié 2 fois.

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Jorus Kayne
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Jorus Kayne » lun. 23 août 2021 15:33

Lorsque nous ressortons du portail, c’est un véritable bordel qui nous attend et pas celui avec les tenues affriolantes ! Nous sommes sur la ligne de front entre les soldats de Kendra Kâr et les garzocks d’Omyre. Sauf que pour le moment, nous atterrissons sur un dragon toute en longueur. Face à cette odieuse créature porteuse de malheur, je sors d’instinct ma dague de glace et me rue vers sa tête. S’il accepte de me dire où se cache Naral Shaam, peut-être ferais-je en sorte qu’il ne soit qu’enchaîné pour le reste de sa vie. Yliria accourt également dans la même direction que moi et sa présence me réconforte, comme son intention qui ne peut être que la même, avec cette créature. Courant jusqu’à atteindre la tête du dragon, je m’accroche à lui pour me planter devant son œil et armer ma dague de glace.

(On va voir si ton œil est aussi résistant que tes écailles ?)

Non loin de moi, Yliria parle amicalement au dragon plutôt que de le menacer ou même de l’attaquer. Elle fait même mention de la marque du gentâme pour l’avertir de ses effets, alors que je m’apprêtais à le menacer.

"Mais pourquoi tu..." Puis je regarde l'oeil du dragon et un déclic se fait dans ma tête. "Kolékiki ?"

(C’est donc ça le fameux dragon d’Ynorie ?)

(Tu le connais ?)

(Mais oui triple andouille ! Si tu faisais un minimum attention à tes camarades, tu aurais relié les cordes ensembles !)

Cromax est également présent et affiche sa satisfaction de nous voir en vie. Alors que le dragon se redresse et que des ennemis le visent, une énorme explosion de lumière nous percute tous, avec une force démentielle. Touché gravement, mon premier réflexe est d’utiliser ce qu’il faut en potion pour que cela reste négligeable en combat. J’entends le dragon qui nous avertit que sa place est avec son peuple. Sans vraiment comprendre ce que cela implique, je suis particulièrement surpris lorsque celui-ci disparaît subitement et me fait choir au sol. Le râle d’une bête se fait entendre et une étrange obscurité, mais non moins totale nous surprend tous. Incapable de me battre dans des conditions pareilles, je préfère quitter le secteur, avec de me prendre un de ces sorts à champ large. Bien avant que je ne retrouve la lumière, un froid important se fait sentir. Ce n’est que dehors que je me rends compte qu’il neige bordel ! Conscient que cet événement est certainement dû à un con de mage, j’active le pouvoir de ma broche pour rester bien au chaud.

Préférant m’éloigner de tout ce bordel magique qui ne me sied guère, je finis par arriver sur ce qui semble être le front droit de l’armée kendranne. Apparemment, les forces d’Omyre ont pris un net avantage dans ce secteur. Fort de mes récents exploits, je fonce pour arrêter cette progression. Mes coups de dagues tranchent la chair, avec une efficacité bien supérieure que face aux morts-vivants. D’autant plus que désormais, j’ai également en main la dague dérobée à Xenair. Celle-ci possède un tranchant agréable de ce côté-ci de la lame. Passant d’un adversaire à un autre en esquivant les coups qui me sont portés, le résultat de mes actions va vite se faire sentir. Pourtant, quelque chose attire mon attention. Sur la droite, des hurlements de bête enragée m’avertissent d’un danger pour les soldats présents. Il ne me faut pas longtemps pour tomber sur un monstrueux garzock, décimant les hommes sur son passage.

(Il faut arrêter ce monstre à tout prix !)

Je me faufile dans les rangs alliés, jusqu’à ce que je sois au plus près du garzock. Me faufilant avec habileté derrière lui, Je gonfle mon bras d'énergie et le frappe à la cuisse droite, à l’aide de ma dague de glace. Malgré ma discrétion, ce monstre parvient à me sentir dans son dos et évite de peu une blessure plus grave. Qu’importe, il ne faudra qu’un peu plus de temps pour se vider de son sang.

"Toi... Je t'ai vu. Tu faisais partie des renforts venus sauver Andelys! A cause de vous, il s'est enfui. Tu vas me le payer!" Déclare-t-il en me reconnaissant.

(Ha ? Un ami que tu ne m’as pas présenté ?)

(Non, pas vraiment ! Je ne connais personne qui soit du gabarit d’un bœuf. Mais dans le doute, jouons le jeu. Ca ne fera que plus l’énerver et d’éloigner son attention de sa blessure.)

"Ha mais oui ! Je me disais bien que cette gueule de raie et cette vieille odeur d’écurie mal lavée, me disaient quelque chose !"

J’esquive un coup de la bête et ma position aidant, je fonce pour le frapper en pleine poitrine. Plus vite il sera à terre et moins d’hommes il tuera. Cependant, même si mon coup porte, la pointe de ma dague reste figée à l’extrémité de l’armure en un chting ! Je reçois en retour un puissant coup de genou qui me fait reculer en arrière.

"C'est vraiment tout ce que t'es capable de faire ?" Se moque mon adversaire.

"Alors non, je fais aussi de très bonnes omelettes ! Tu préfères que je te coupe les noix avant ou après que tu aies rendu l’âme ?"

(J’aime pas sa monstrueuse hache. Si je l’atteins assez gravement à l’un de ses bras, il ne pourra plus la manier !)

Sans attendre une quelconque pirouette, ni de chercher à prendre l’avantage, je me rue sur l’un de ses bras. Malheureusement, le maniement de son arme m’oblige à revoir la question une autre fois.

"Pour ça faudrait déjà me toucher. T'as eu de la chance une fois en arrivant dans mon dos. Ca ne se reproduira pas, vermine." Grogne-t-il en brandissant sa hache bien au dessus pour me fendre en deux. Son ample attaque me permet d’esquiver le coup à temps.

"Te toucher ? Gros lard comme t’es, même un pachyderme endormi serait un plus grand défi !"

Contournant finalement sa grande hache, je m’approche de lui, mais manque cependant sa chair d’un poil de cul. Le bestiau agrippe mon poignet.

(Hé merde !)

"Trop lent... Hé, pourquoi ma jambe saigne autant ? Qu'est-ce que c'est que cette arme ?" Se plaint le pachyderme qui me désarme en me tordant le bras. Il pose ensuite son pied dessus pour m’empêcher de la saisir alors que je tente de me débattre.

(C’est pas bon ça !)

(Contente-toi de faire durer le combat. Tant qu’il n’est pas guéri, tu as l’avantage du temps !)

(Faudrait déjà que je me libère de sa grosse paluche !)

"Normalement c’est pour évider les poulets, mais toi avec ton goitre t’es plus du genre gros dindon !" Dis-je en me saisis de ma seconde arme et la plantant furieusement dans le bras qui me retient.

"Tu parles trop, vermine, c'est moi qui vais t'évider avant de te rôtir." Déclare-t-il en m’envoyant valser et laissant couler le contenu d’une fiole sur son bras pour le guérir.

Dans ma tentative de m’extirper de son emprise, j’ai probablement réussi à ouvrir la protection de sa tête. Si déjà un garzock de base, part avec un handicape pour les élections de la plus jolie catin de la taverne, celui-là bat tous les standards de mocheté avec sa gueule fondue.

"Ha ba putain ! Je comprends mieux pourquoi t'as la haine avec un visage pareil. Moi si mon cul avait ta tête, j'aurais honte de chier !"

(Je trouve que ça manque un peu de poésie tout ça !)

Avec l’habitude de ma dague, je sens que la blessure est sur le point de m’offrir un avantage conséquent. Je bondis pour m’offrir une opportunité de l’achever, mais mes plans ne se passent pas comme prévu. J’entends le gros lard beugler qu’il en a visiblement assez de ce combat et le tranchant de sa hache me frappe très grièvement à la tête. Il se rapproche de moi avec sa hache assoiffée de sang.

"Tu m'en auras fait utiliser des potions, misérable vermine. Ton cadavre ferait mieux d'en posséder assez pour compen-..." Il n’a pas le temps de terminer qu’un golem le percute et l’éloigne de moi.

C’est une occasion rêvée pour moi de vider une nouvelle fois ma gourde pour éviter de crever comme un con. Occupé par ce nouvel adversaire, j’ai l’opportunité de reprendre ma dague de glace en regardant furieusement mon précédent ennemi. Je bois également une potion d'élixir pour retrouver mon énergie.

(Tu as trop souffert durant ce combat et il est préférable d’être à ton maximum pour continuer cette bataille. Jorus, replis-toi ! Après tous ces combats, il ne te reste plus d’énergie, ni d’élixir.)

(Mais et les hommes ? Que vont-il penser si je fuis ?)

(Tu ne fuis pas et de toute manière, tu n’es pas un soldat ! Tu es un homme libre qui œuvre selon sa volonté ! Si jamais un soldat vient critiquer tes actions, tu as mon consentement pour lui faire comprendre tes sentiments !)

(Entendu. Dans ce cas, retournons en arrière. Il doit y avoir des possibilités pour se réapprovisionner !)
Consommations de : 2 potions graves et 1 incapacitante et de mon dernier élixir.
[XP : 1 (situation) + 2 (combat contre Kuku)]

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Xël
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Xël » lun. 23 août 2021 18:27

Je pose pied à terre, enfonçant mon pied dans la boue sanglante des victimes, manquant de me déséquilibrer. Je me rattrape en posant une main sur un soldat Kendran au plastron défoncé, écrasé par la ruée furieuse du Juggernaut. Je remarque quelque chose qui dépasse de sa main que je reconnais comme étant une rune. Je la récupère et identifie instinctivement son symbole comme le mot runique « dompter ».

Je lève le nez, observant au delà du mur de plante, planant au dessus des plaines d’Oranan, la forme immense du dragon d’Oaxaca. J’observe ma rune, le dragon, ma rune. Une sueur froide remonte le long de mon dos à l’idée d’avoir le contrôle du dragon, même temporairement. Qu’en ferais-je ? Dévorer Oaxaca ? Brûler la totalité de l’armée ? Est-ce que la rune pourrait fonctionner d’ailleurs ou est-ce que je ne préparais pas simplement dans ma tête une mission me menant bêtement à la mort ?

Un cri strident et reconnaissable me ramène à la raison. Je dirige d’abord avec panique mon regard vers la créature que je viens d’abattre, croyant que de la nécromancie venait de la réveiller. Mais il n’en est rien, la créature est bien morte. Je cherche alors l’origine du son et je redécouvre l’état du front est, brisé, sur le point d’être complètement annihilé par les troupes d’Omyre accompagnés d’un second Juggernaut. Mon regard se fixe sur l’insecte titanesque tandis qu’un mince sourire se dessine sur ma joue. Une apparition à point nommé. J’affermis la prise sur la rune et me prépare à atterrir à nouveau sur une telle monstruosité. J’inspire, expire et je fonce.

Le portail s’ouvre, me faisant apparaître sur la nuque de l’insecte. Instant de vérité. Je brandis ma rune et prononce le mot divin à voix haute. La pierre s’illumine et disparaît alors que mon esprit entre en communication avec celui de ma nouvelle monture. La créature se fige au milieu des troupes qui se sont écartés pour ne pas se faire écraser. Ça a fonctionné, je sens que j’ai le contrôle sur elle. Les regards des Garzoks se tournent vers moi, ahuris puis paniqués, semblant comprendre ce qui se passe quand la fureur dans les yeux de la créature se dirige vers eux. Les plus proches font volte face, se tournent pour prendre la fuite mais il est trop tard. Mes lèvres bougent, prononçant les mots qui sonnent la fin de l’acharnement sur ce flan.

« Massacre les tous. »

Des mots qui m’étonnent moi même mais il a suffit de les prononcer pour que l’insecte bouge à nouveau. Il pousse son cri strident qui étouffe le fracas du champs de bataille et se rue vers les amas d’orcs, démarrant un carnage sanglant. Avec la même vitesse que le précédent, l’insecte écrase tout ce qui se dresse sur son passage. J’entends les os se briser, les chairs se déchirer, les corps êtres tranchés, croqués, écartelés, accompagnés des hurlements bestiaux des Garzoks. Aucun guerrier sur mon chemin n’est en mesure de m’arrêter. Les quelques téméraires qui lèvent leurs haches sont immédiatement réduits en bouillie. Je ferme les yeux, pris d’un haut le cœur qui manque de me faire défaillir. Je suis devenu à mon tour un soldat sanguinaire, semant la mort et la désolation. La guerre contre Oaxaca a désormais terminé ma transformation. Un dernier morceau de mon âme qui s’en va pour laisser place à la volonté de défendre mes proches, défendre mon royaume, défendre l’Ynorie, défendre Aliaénon, défendre Yuimen et maintenant tous nos ennemis en seront témoins et ils ne sont pas prêt de l’oublier.

J’ouvre les yeux, brûlants d’une volonté de revanche pour les fois où les marrées Garzoks se sont écrasées contre ce que j’ai défendu. J’ai une pensée particulière pour Esseroth où l’armée de Vallel a massacré les habitants. Je ferais preuve de la même cruauté aujourd’hui. D’un mot je dirige ma machine à tuer vers l’infanterie Orc qui se presse contre ce qu’il reste de notre flanc tout en déversant ma magie de vent vers les nombreuses pattes du Juggernaut qui se nimbent se volutes grises, lui permettant de traverser le champs de bataille comme une tempête en brisant de nombreux corps sur son passage. Je l’arrête avant d’atteindre nos lignes pour ne pas blesser nos troupes. Assez proche pour qu’ils puissent voir qui contrôle ce monstre, qu’ils comprennent qu'ils peuvent profiter de ce moment. L’insecte fait un tour sur elle même, fauchant encore des guerriers Omyrhiens avec son abdomen, tranchant à l’aide de ses lames ceux qui sont à sa portée. J’attire l’attention des troupes Kendrans en brandissant mon poing et je hurle alors, à pleins poumons, amplifiant mon cri avec ma magie.

« A L’ATTAQUE ! »

Je déchaîne alors la créature toujours sous l’influence de mon sort, l’envoyant renverser les troupes Omyrhienne pour couper leur élan contre mes alliés. J’use de ma magie, faisant souffler tempêtes, bourrasques et ouragan sur les Garzoks impuissants. Créant des sillons de morts dans les rangs ennemis. Même les créatures modifiés des Treize se font anéantir par l’alliance contrainte entre moi et un des leurs en tentant de nous arrêter. A l’exemple de ce coq géant et agressif qui tente d’arracher de ses serres les yeux de ma monture et qui termine écartelé par les bras du Juggernaut en poussant un hurlement de douleur déchirant ou encore de ces créatures dépourvues de jambes mais d’une longue queue puissante, ressemblant plus à des lézards que des humains et qui parviennent à blesser une patte de ma monture, provoquant la même frénésie que j’avais générer. Le monstre martèle le sol, écrase ses assaillants, tourne en fauchant et écrasant de son lourd corps ceux qui tentent de nous encercler. Une pluie de flèches s’abat sur nous, deux me touchent: à l’épaule et à la jambe. Ce qui m’arrache une grimace de douleur malgré la protection de mon armure. Je comprends alors que nous devenons une priorité au cœur des lignes d’Oaxaca, attirant l’attention des pires créations de notre monde. Mais mon emprise sur le Juggernaut est encore forte et je compte bien m'en servir.

« Défends toi ! »

Criais-je à son attention pendant que j’envoie un vent violent percuter une autre créature qui tente de grimper sur l’insecte. Nouvelle pluie de flèches qui cette fois ricoche contre la chitine résistante. Je dois trouver un moyen de repousser ces projectiles avant d’être blessé. Je concentre mes fluides magiques dans ma main tout en me concentrant sur le rang de Gobelins à arbalètes qui font pleuvoir sur nous leurs volées de carreaux mortels. A mon tour de faire tomber quelque chose du ciel, de fines particules qui provoquent un enchaînement de déflagrations au sein des rangs mais qui n’empêchent pas d’autres archers plus loin de tirer une nouvelle salve. Je dois trouver autre chose.

Heureusement mon Juggernaut tient bon alors que je remplis mes réserves de magie en rentrant dans un état de concentration que j’ai réussi à développer au cours de la bataille. Deux autres reptiles humanoïdes parviennent à bondir sur l'abdomen. L’une est immédiatement repoussé par une appendice, s’écrasant parmi les siens tandis que l’autre est désarçonnée par un de mes sorts.

« Les archers ! »

La créature obéit docilement, chargeant la ligne de Gobelins qui fuient immédiatement où sont écrasés sous le corps immense avec les ennemis qui se trouvaient sur le passage. Je visualise alors une façon de nous protéger des traits adverses. Une tornade autour de nous, agissant comme une armure qui repousserait les flèches. Je remarque une autre rangée d’archer alors que le Juggernaut reçoit l’ordre de poursuivre son carnage à travers les rangs.

Je me concentre, laissant ma magie s’échapper de mes mains pour entourer l’insecte destructeur qui écrase tout ce qui se trouve sur sa route. Les volutes de magie s’épaississent mais je ne dose pas suffisamment mon sort pour nous protéger efficacement. Quelques carreaux sont déviés mais la majorité d’entre eux traversent, me blessant moi et les articulations de ma monture. Je grogne, retirant avec hargne le projectile qui a percé mes jambières avant de libérer une dose plus considérable de magie en criant d’effort et de rage. Cette fois ma magie prends un aspect bien plus imposant, formant des courants de vents perceptibles de gris, de bleus et de reflets verts qui nous tournent autour. Je continue de la nourrir en libérant mes fluides, générant une tornade qui épouse les formes du Juggernaut alors qu’une nouvelle salve de flèches, de carreaux et de javelots, lancés de manière simultanée depuis plusieurs flancs fend les airs. Je retiens mon souffle, conscient que si le sort échoue les conséquences seront graves. Mais mon armure d’alizée tient bon, mieux encore, elle renvoie une bonne partie des projectiles qui transpercent les corps des assaillants.

Je remarque que mon lien avec la créature commence à diminuer. Je concentre à nouveau ma magie dans ses pattes, lui conférant autant d’avantages avec ma magie que je le peux. Recouverte de volutes aux couleurs du vent, ressemblant à un insecte composés de fluides d’air, je l’envoie pour une dernière charge. Elle pousse son rugissement terrifiant qui font tourner tous les visages déjà craintifs vers elle pour les transformer en grimace d’effroi et de désespoir alors qu’elle fend les plaines comme un ouragan en pleine mer, comme le cauchemar des marins, bête faite de vents indomptables qui briseraient le plus solide des navires. Elle emporte tout sur son passage, renversant les combattants les plus costauds et fauchant les guerriers les plus aguerris de ses lames dans lesquels des poussées d’air les projettent. Nulle soldat d’Oaxaca sur son passage n’en réchappe tandis que nous nous approchons à nouveau des lignes alliés.

Je sens mon pouvoir de contrôle se réduire encore et encore et avant qu’elle ne puisse se défaire de mon emprise je lui donne un dernier ordre qu’elle exécute sans résistance avant de percuter nos lignes. Elle se fige sur place et dresse haut ses lames qu’elle s’enfonce ensuite avec violence dans le thorax, perçant ses organes vitaux pour éteindre cette rage frénétique à jamais tandis que j’ouvre un portail pour me mettre en relative sécurité derrière la ligne d’infanterie à quelques mètres du cadavre du monstre insectoïde.

La magie recouvrant la bête s’estompe, révélant l’insecte transpercée de ses propres lames. Figée dans cette posture menaçante et pourtant inoffensive puisque dénuée de vie, comme bon nombres de combattants ennemis.
Essoufflé, tremblant d’une rage encore vive et d’une volonté toujours brûlante, j’observe le sillage de désolation que je viens de créer, me redressant fièrement, prêt à continuer le combat avec les miens pour en finir avec la menace que représente Oaxaca alors que je viens de prouver que je suis moi aussi prêt à tout pour gagner la bataille.


(( Tentative d’apprentissage du sort armure d’alizée ))


[XP : 2 (combat contre les troupes à l'aide d'un Juggernaut) + 0,5 (domptage du Juggernaut). Apprentissage non validé pour l'instant. N'oublie pas de mettre l'intégralité de tes posts d'apprentissage en HJ lorsque tu poursuivras celui-ci.]

Byrnisson
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Byrnisson » lun. 23 août 2021 19:43

Chapitre III - La Charge de Créan - Suite - Précédemment


Passé l’effet de surprise lié à l’apparition du dragon, les officiers se reprennent et aboient quelques ordres bien sentis, qui ont tôt fait de ragaillardir les troupes. Et tandis que l’immense reptile survole les murailles de la cité d’Oranan, la cavalerie matraque la plaine de centaines de coups de sabots, convergeant vers les lignes ennemies.

Mon arc en main, je talonne le commandant Pérussac. Tôt ou tard, l’ancien duc pourrait lui aussi être la cible d’une attaque et je préfère m’assurer personnellement de sa sécurité. Une troupe d’élite montée se détache des affrontements pour contrer notre charge. A cette distance, nous commençons tout juste à discerner leurs visages déformés par la haine et l’effort. De leur point de vue, nous offrons probablement un aperçu similaire.

Une rumeur s’élève parmi les soldats. Certains disent reconnaître l’un des treize généraux. J’attrape une flèche dans mon carquois et ralentis l’allure pour pouvoir bander mon arc confortablement. J’avise les rangs adverses qui se rapprochent dangereusement. La troupe est menée par un homme à la stature impressionnante et protégé par une lourde armure, Créan Lorener, si j’en crois les exclamations aux alentours. J’ajuste mon tir sur un de ses acolytes, un humain dont l’aspect détonne avec celui des autres guerriers. Il ne porte qu’une simple armure de cuir, ce qui en fait une cible de choix pour ma première flèche. Je lâche la corde qui propulse mon trait au-devant. La flèche décrit une belle courbe pour malheureusement atterrir au sol, où elle finit piétinée par une marée de sabots.

Au même moment, un vague d’énergie sombre s’empare du cheval de ma cible, de Lorener et d’un autre guerrier, les stoppant net dans leur course. Je suis presque certain d’avoir vu le sortilège venir de ma gauche, où se tiennent, sur le dos d’une même monture, les compagnons d’Azrael. Ainsi, les membres du trio sont-ils tous trois utilisateurs de la magie sombre.

Je profite de ce répit pour décocher un nouveau trait. Pitoyable seconde tentative, qui propulse ma flèche à plusieurs encablures du guerrier à l’armure de cuir. Me devançant de quelques mètres, Pérussac éperonne sa monture pour s’élancer vers Lorener. Tout en martyrisant sa monture immobile, le général vocifère une série d’ordre immédiatement exécutés par ses guerriers d’élite. Ses troupes se dispersent alentours et cinq colosses se dirigent vers les deux compagnons d’Azrael. L’un d’eux tire sa lame au clair et dirige leur monture partagée vers les colosses tandis que son passager se concentre sur un nouveau rituel.

S’ensuit un déluge de magie obscure. Azrael décoche une sphère d’ombre concentrée qui en éclatant, souffle le général Lorener et son escorte. Retombé lestement sur ses appuis, le général, s’empare de son marteau et reprend sa charge en redoublant de rage. Se réceptionnant tant bien que mal au sol, guerrier que j’avais pris pour cible projette un souffle de magie obscure qui enveloppe le commandant Pérussac et sa monture. Paniquée, la bête envoie valser le commandant qui tombe lourdement au sol. Avant qu’ils ne sortent de mon champ de vision, j’aperçois également les compagnons d’Azrael qui arrivent au contact des guerriers d’élite.


(Espérons qu’ils feront le poids face à ces brutes).

Ma priorité est en effet de protéger le commandant. Je me rue sur lui et, sautant au bas de ma monture et lui offre un appui qui lui permet de se remettre rapidement sur pied. Le visage livide et profondément cerné, il me jette un regard appuyé puis se saisis d’une petite gourde contenant un liquide sirupeux. Il reprend quelques couleurs en l’avalant puis jette un rapide coup d’œil autour de lui pour jauger de l’évolution de l’affrontement.

Je me détourne pour faire face à l’ennemi. Un frisson me parcoure l’échine quand je ressens de nouveau les effets d’un sort de magie occulte. L’ombre s’empare de Pérussac, secouant son corps de multiples convulsions. Après quoi l’homme retombe au sol, les yeux exorbités.

Maudit guerrier à l’armure de cuir, que je n’ai pas été capable de transpercer de mes flèches ! C’est encore l’œuvre de sa magie pernicieuse. Et cette fois-ci, il a salement amoché mon commandant ! Je réagis au quart de tour, rengainant mon arc pour me saisir de ma lance. L’homme s’est jusqu’ici acharné sur Pérussac, il cherchera à venir au contact pour lui porter le coup de grâce.

La magie continue de se déchainer. Impossible cette fois de deviner qui en est l’auteur mais nous nous retrouvons subitement plongés dans une nappe de ténèbres. La bataille s’apparente maintenant à un jeu d’ombres inquiétantes. Mon cœur s’emballe, mon corps réagissant au cocktail d’émotions négatives distillés par ces derniers instants. Être ainsi plongé ainsi dans l’obscurité n’a rien de rassurant. L’ennemi pourrait fondre sur moi à tout moment sans même que j’en sois conscient.

Je me positionne en posture défensive devant le duc et mobilise brusquement mes fluides, pour préparer ma riposte, ce qui conduit à un effet des plus inattendus. Répondant à mes inquiétudes, des volutes lumineuses de fondent dans la pointe de ma lance, transformant le métal en un éperon chatoyant.

« Approches, archer de pacotille. Viens subir ton châtiment divin. »

La prudence, requerrait que je fasse profil bas. L’homme manie une puissante magie et est mû par une farouche détermination. La raison préconiserait même de détaler sur le champ face à cet adversaire trop puissant pour moi. Mon commandant doit pourtant être protégé, quoi qu’il en coûte, et ce crédo est suffisant pour refouler mes instincts primaires. Et puis, cette lumière au bout de ma lance, qui semble se plier à ma volonté, pourrait me procurer un avantage dans la pénombre. C’est ce qui me pousse provoquer mon adversaire, en espérant détourner son attention du commandant.

« Si vous voulez en découdre, vous n'avez qu'à suivre ma lumière ».

Les secondes passent, sans que l’homme n’approche. A croire que ma bravade a eu un autre effet que celui escompté. Intimidé par mon aplomb, l’homme aurait choisi une autre cible ? Ou alors aura-t-il récolté un mauvais coup dans la mêlée. Une fois certain de savoir la menace passée, je reporte mon attention sur le commandant. Constatant qu’il est encore en vie, je m’empare de la besace dont il a tiré son remède quelques secondes plus tôt. Par chance, j’y déniche une autre fiole de potion. J’exhale un soupir de soulagement, débouche le flacon et le verse avec grand renfort de précaution dans la bouche du commandant. Le liquide cascade entre ses lèvres et en un instant, Pérussac reprend conscience. Sans trainer, je presse l’homme meurtris de monter sur Friponne :

« Commandant, en prenant mon cheval, vous pourrez rejoindre l'arrière des lignes et vous y faire soigner. »

Pas de réponse. Encore sévèrement affecté par la blessure magique qu’il a subie, le commandant se laisse faire sans broncher. Pointant ma lance droit devant pour nous éclaire, je tire les rennes de ma monture pour emmener Pérussac en sécurité, à l’arrière de l’affrontement, là où il pourra se requinquer. La zone d’ombre n’était pas très étendue, car nous débouchons rapidement au grand jour, un peu à l’écart des combats. Le commandant est un peu plus éveillé à présent. Il se tient droit sur sa monture, le regard déterminé. Après un bref salut, je le laisse rejoindre de lui-même l’arrière garde pour me concentrer sur la suite du combat. J’éprouve un pincement au cœur en voyant Friponne s’éloigner. La brave jument m’a portée dignement jusqu’ici et j’espère qu’elle ne rejoindra pas les victimes déjà trop nombreuses de cette bataille.

Je rebrousse chemin, évoluant prudemment dans la pénombre à la recherche de Lord Azrael, et ses compagnons. Armé de ma lance et de mon bouclier, je guette le moindre mouvement, le moindre bruit pouvant me renseigner sur la position de mes alliés. Un cri sur ma droite attire mon attention. Un guerrier d’élite, qui s’égosille, transpercé par l’épée d’un cavalier. Un sort de magie obscure fuse ensuite vers un homme que je reconnais immédiatement à sa silhouette massive. Touché de plein fouet par l’ombre parmi les ombres, Créan Lorener vacille puis abdique. Il tourne les talons pour se replier. Sans attendre, j’arme mon bras et expulse ma lance dans sa direction. Une chance que le voile d’obscurité camoufle ce nouvel échec aux yeux de mes frères d’armes.

Je m’élance à petite foulée pour récupérer mon arme alors que Créan s’échappe de la mêlée sous une pluie de sortilèges. Bien que touché par l’un d’entre eux, le général parvient à s’échapper alors qu’autour de lui certains guerriers d’élite moins chanceux sont neutralisés. Ma lance récupérée, je reprends un peu mon souffle, en profitant pour examiner le cadavre d’un soldat d’élite à mes pieds. Qui sait, peut-être qu’une arme de meilleure facture ou mieux équilibrée me permettra de faire preuve d’un peu plus d’efficacité au combat.

Je tourne ensuite les talons pour rejoindre Lord Azrael et ses compagnons.


(HRP : -2 flèche dans mon carquois + fouille du corps d’un guerrier d’élite pour tenter d' y dénicher une arme intéressante)

SUITE


[XP : 0,5 (chaos de la bataille) + 2 (sauvegarde de Pérussac)]
Modifié en dernier par Byrnisson le lun. 6 sept. 2021 23:28, modifié 4 fois.

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Silmeria
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Silmeria » mar. 24 août 2021 02:32

Assise en tailleur, j'écoutais les yeux fermés le son de la bataille. Il grondait, comme un orage rampant au sol dont les éclairs étaient de métal et le tonnerre de fracas et de hurlement. Je cherchais à écouter quelques bavardages, des bribes de dialogue prononcés par des Elfes peut attentifs aux éventuels espions dans leur rang mais rien d'intéressant ne vint à mes oreilles. De temps à autre, je lançais à Xenair un regard pour m'assurer que celui-ci ne montre pas de signe de détresse trop urgent. Je ne voulais pas lancer une tentative d'évasion en catastrophe, je préférais prendre mon temps, Aerq dilué dans cette foule aurait probablement trouvé un plan et patienterait à son tour que je fasse le premier pas. Je me disais qu'en toute logique, il serait suicidaire que nous libérions Xenair à deux, Aerq ferait largement l'affaire mais il aurait besoin de mes services pour attirer l'attention sur autre chose que Xenair.

J'étais confiante, je le voyais ainsi brisé et presque inoffensif, je me disais qu'il ne faudrait pas grand chose pour faire planer sur ce camp une menace plus grande qu'un assassin déchu. Même si je le soupçonnais de se faire passer pour mourant afin de rester tranquille et de conserver ses forces pour quelque chose.


Je fermais les yeux encore une fois. Je voulais essayer de trouver Aerq dans la foule en projetant mon ombre pour espionner les alentours mais quelque chose de singulier se produisit. Ma concentration habituelle ne me permettait pas d'avancer. Je sentais que mon corps se liait intiment à mon ombre mais celle-ci... Se trouvait fatiguée. Ce n'est pas le mot adéquat, j'en suis pleinement consciente, mais c'est le ressenti que j'ai eu. Je l'ai trouvée éteinte. Comme incapable de se déplacer là où je le voulais. Je fronçais les sourcils, cherchant à comprendre, poussant ma concentration jusqu'à sentir au bord de mes yeux une larme poindre. Je l'essuyais immédiatement, je ne voulais pas qu'un elfe puisse distinguer une trace de magie d'obscurité sur moi quant bien même il n'en était rien. La corruption de l'ombre quant à elle ne faiblissait guère. Inspirant profondément, je réalisais avec amertume qu'il me faudrait faire sans cet espionnage... Aussi, face à cette contrariété malvenue, j'observais autour de moi. Le manège des gardes, les tentes, les chevaux, les charrettes... Il m'était impossible de faire comme au campement Du val et de m'enfuir à l'aide d'une de celle-ci, aucune de ces charrettes n'était attachée à une monture. Je n'avais aucune idée de ce qui se dissimulait sous les tentes, ni où était conservé le matériel important comme les stocks de flèches... J'avais dans l'idée de brûler la tente de ravitaillement pour mobiliser assez de soldats afin de laisser à Aerq et Xenair le temps de sortir de là mais dans l'idéal, j'aimais autant de pas conduire cette opération en la terminant par un sacrifice.


Cependant, quelque chose en moi faisait ressortir un étrange sentiment, cette méditation me conduisait à reconsidérer mes méthodes, je ne désirais pas - ou plus ? faire du mal à ces gens qui jusque là m'avaient traitée sans cruauté. Cèles ne manqua pas de s'étouffer dans ses fluides face à ce qu'elle appelait une nouvelle fantaisie. Ma Faera chérie pointa même du doigt le fait que je devais bien être la seule sur ce champ de bataille à me conduire ainsi. Des flots de guerriers se menaient un combat sans merci pour conquérir quelques mètres de terre gorgée de sang et moi, la Baronne Sanglante, la Plume Noire de Xenair, la Régicide commençait à rechigner à mon devoir. Quelque chose me troublait. Était-ce désordre constant ? Le Chaos universel qui m'empêchait d'y voir clair, moi qui aimait la précision et la lucidité ?

Je fermais les yeux, un petit sourire fendant mes lèvres. Après tout... Je savais que quoiqu'il arrivait, je n'étais pas seule, j'avais ma jumelle. Ma douce et aimée Silmeria. Elle adorait se faire bien voir de ses supérieurs, elle avait depuis toujours cet état d'esprit de petite fille. Insolente. Impertinente. Moqueuse. Manipulatrice. Impatiente. Pour la poignée de points communs que nous partagions, s'en tirait une grande capacité d'adaptation, je lui ouvrirai la voie, juste assez pour qu'elle s'y engouffre et qu'elle puisse donner le meilleur d'elle même afin de créer un chaos assez conséquent pour attirer tous les yeux sur nous... Et de préférence en restant en vie. Malgré ses abus et sa folie naturelle, elle jouissait d'un atout extraordinaire. Sa chance des plus insolente, car depuis cette aventure je suis belle et bien la seule à avoir subit le fer ennemi... Silmeria quant à elle est restée complètement sauve, à défaut d'être clairement saine. Je savais que la lâcher sans aucune supervision, la laissant seule face à elle même était une idée à double tranchant mais... Il était temps.

Je levais les bras en l'air pour m'étirer, baillais tout en poussant un miaulement sordide et enfin, alors que mon regard croisa celui d'un garde, je l'appelais en prétextant que j'avais oublié quelque chose à signaler à la Générale.

Le garde s'approcha de la cage, il était escorté d'une jeune femme Elfe, visiblement elle ne semblait pas beaucoup plus âgée que moi. Pour une raison qui m'échappait, les deux n'avaient pas leur casque, les deux barbutes étaient soigneusement alignés sur un banc juste à côté de ma ceinture et de mes armes. L'Elfe fronçait les sourcils, d'un air sévère et demanda d'un ton sec :

" Parlez soldate, sachez que pour l'instant, aucun des propos jusque là tenu n'a su être vérifié, n'espérez pas échapper à votre surveillance tant que nous n'aurons pas l'ordre de la Générale en personne. "
" Je le sais, je le sais... Mais je dois vous dire quelque chose d'important. "

Il approcha légèrement, j'avais délibérément baissé le ton de ma voix pour déclencher ce réflexe tandis que mes doigts s'enroulaient comme des vipères autour du barreau de ma cage, je pointais la jeune Elfe du doigt et... Claqua l'index contre le pouce.

(" Tu es précipitée
Dans un gouffre sans fond
A la noirceur d'ébène,
Dont les parois de chair
Palpitent autour de toi.
Tu tombes et tombes encore,
Goulûment aspirée,
Caressée et léchée,
Par ce boyau vivant.
Soudain tu es toppée,
Le boyau se resserre,
Doucement te comprime,
Te broie et te disloque.
Le sphincter se relâche
Et te pousse au dehors,
T'expulse, te défèque
Dans la réalité.")

Ses yeux s'écarquillent et la jeune elfe, prise de tremblements ne parvient même pas à crier. Je profitais que le cauchemar la dévore pour m'occuper du garde, désabusé par ce qu'il venait de voir, il n'avait pas eu le temps de voir le Serpent se dérouler de mon bras pour planter sa queue argentée dans entre ses côtes. Un coup franc sous le diaphragme pour l'empêcher aussi de crier. De mon autre main je l'attrapais par le col afin de le coller à la cage et enrouler le serpent à un barreau afin de l'arrimer à ma prison de fortune. Mes mains fouillaient sa ceinture sous le renfort de cuir et de la cotte de maille jusqu'à ce que du bout des doigts, le tintement clair d'une clef se fit entendre. Il me fallait faire vite, la jeune elfe commençait à paniquer, je voyais ses lèvres trembler tandis que ses mains entouraient son visage livide.

Elle poussa un hurlement déchirant, si fort et strident que j'en frissonnais. La peur était vraiment une arme divine et insoupçonnée. La clef tourna dans la serrure et...

Je ne sais plus exactement comme je me suis sortie de la cage, je me vois vaguement arracher le Serpent à un barreau et libérer la poitrine de l'homme de son métal acéré, je crois que j'ai également cogné le visage de la jeune Elfe avant de la prendre en otage, mais son cri alarmant avait tourné tant de visages, je me trouvais déjà entourée de soldats qui pointaient leurs lances vers moi, m'ordonnant de poser mon arme. Pour toute réponse, ils n'eurent qu'un sourire timide et une moquerie comme quoi, on me l'avait déjà demandé et que seule leur négligence était responsable de cette catastrophe.

L'Elfe blessé marcha quelques pas sur le côté, les mains comprimant sa blessure pour limiter la perte de sang, il s'échoua à genoux avant d'être immédiatement récupéré par ses confrères. La jeune Elfe dans mes bras ne bougeait pas, je sentais quelques tremblements dans ses épaules tendues à l'extrême, la morsure tiède du métal encore rouge de sang embrassait langoureusement sa gorge blanche. Pour l'empêcher de s'enfuir, j'enroulais également ma main gauche dans sa longue chevelure et ancra mon poing serré derrière sa nuque, ainsi maintenue, j'espérais qu'elle ne tente rien de stupide.

" Vous devriez faire attention avec vos lances... " Dis-je devant les soldats qui se tenaient prêt à m'embrocher au moindre moment d'inattention. " Pourriez-vous, je vous prie, m'indiquer lequel d'entre vous est l'officier le plus compétent, je crois que sa présence est requise. "

Il ne fallu pas longtemps, une poignée de secondes pour qu'un officier s'approche, sans arme, les mains levée au dessus des épaules. Les autres soldats qui jusque là me tenaient en respect reculèrent en baissant doucement leurs armes. Mais derrière moi, j'entendais quelques pas pressés tenter de me contourner. Je reculais encore, j'avais clairement vu une charrette et j'étais sûre que si je m'adossais à celle-ci, personne ne pourrait m'attaquer par derrière. Le déplacement fut long et la jeune elfe tentait de résister par moment, à chaque fois que ça se produisait, il me suffisait d'appuyer un peu plus fort sur sa tendre gorge et de nouveau elle se montrait docile.

" Allons... Allons... Restez très calme. La Générale s'était montrée méfiante à votre égard et je commence à comprendre... Vous n'êtes pas une espionne de Kendra Kâr, manifestement. Allez-vous me dire ce que vous voulez ? "

Je fronçais les sourcils, je n'étais pas vraiment capable de savoir qui était cet Elfe et encore moins quel était son grade, aussi je préférais rester la plus vague possible.
" Vous êtes très clairvoyant... Si ça ne vous dérange pas... " J'indiquais du bout de l'index de ma main armée le banc sur lequel étaient mes armes. Il tourna son regard et secoua la tête en ajoutant
" Vous êtes assez armée à mon goût... "
" L'est-on jamais assez sur un champ de bataille... D'un côté, je vous trouve assez nombreux pour gérer une frêle femme mais vous n'êtes sans doute pas disposé à dire à vos soldats de partir. "

Il tendait la main grande ouverte vers moi, comme s'il tentait de calmer un animal sauvage qui grognait devant lui. " Par Angharrad, si je vous laisse vos armes, qu'est-ce qui me dit que vous laisserez cette soldate sauve, je ne vais pas vou..."
" Je pense surtout que... " L'avais-je coupé sans sommation " qu'à chaque minute perdue à savoir si oui ou non j'ai vraiment besoin de ces armes, ma lame s'enfoncera centimètre par centimètre dans sa gorge, alors si vous me laissiez récupérer ma ceinture, qu'on discute de l'avenir de votre... Sol-da-te... " Articulais-je doucement pour le provoquer.

Il resta interdit un long moment, plusieurs secondes et alors que je tordais le poignet pour exercer une petite pression sur sa gorge, le métal trancha la chair, juste assez pour la faire sursauter et faire couler un filet de sang clair.
" Bien, bien... On va vous rendre votre ceinture... " Il fit un geste de la main, un soldat armé d'une épée trottina jusqu'à lui avec dans sa main ma ceinture et mes armes. L'officier qui s'adressait à moi saisit d'une main ferme mes effets et... Je vis à son regard qu'il voulait tenter quelque chose. Il avait hésité, une fraction de seconde mais j'étais persuadée, sûre et certaine d'avoir vu un léger frémissement sur son visage... Comme un tic de nervosité. L'officier jeta ma ceinture à un mètre à mes pieds.

" Z'êtes vraiment qu'un petit con. " Mais il ne réagit pas à mon insulte. De ma main gauche je poussais le visage de l'elfe comme pour la conduire. Je ne voulais pas quitter cet officier des yeux, il n'était qu'à quatre mètres de moi, juste assez pour gagner du terrain jusqu'à moi et tenter quelque chose de stupide... Mais j'avais sous estimé leur organisation bien plus avancée que celle des Garzoks que je fréquentais depuis si longtemps. L'officier n'était pas la véritable menace mais elle se trouvait derrière l'entrée d'une tente. Une flèche décochée siffla jusqu'à nous tandis que je faisais de mon mieux pour me baisser avec mon otage. La flèche perça sous l'armure Elfique et se planta au dessus de mon aine sur le flanc droit. Arrêtée par l'armure, elle n'avait rien crevé de vital mais la douleur avait été cinglante, je parvins de justesse à saisir ma ceinture et à empêcher l'Elfe de s'enfuir, elle avait pourtant basculé la tête en arrière comme pour me frapper avec son crâne mais sous l'effet de la flèche, j'avais baissé le visage et pour toute conséquence à son coup de tête, nous étions déboussolées le temps d'une seconde. Juste assez pour voir devant moi se précipiter les soldats armés mais l'officier empêcha les hommes d'aller plus loin en voyant que mon otage était toujours là et bien que blessée, j'étais toujours capable de tuer la soldate.

" Un véritable coup bas.. " Haletais-je. " Même les Garzoks ne se conduisent pas ainsi... "

Je me redressais, le Serpent toujours sur la gorge de la soldate, juste assez ancré dans sa peau pour la tenir tranquille. Très maladroitement à cause du poids de mon épée, je tentais de passer la ceinture autour de ma taille, d'une main libre et tremblante à cause de ma blessure. L'officier me parlait, tentait de me raisonner mais toute mon attention était portée sur cette satanée ceinture, j'arrivais enfin rejoindre les deux extrémités de celle-ci et pour m'assurer une bonne position par rapport à mon otage, je fermais la sangle de cuir en la liant à celle de la garde Elfe qui était toujours dans mes bras.

" Allons, vous avez gravement blessé un garde, vous l'êtes en retour, estimez-vous heureuse de ne pas l'avoir tué sans quoi cette flèche aurait été moins sérieuse... Discutons... Que voulez-vous en échange de ma soldate ? "
" Puisque vous voulez savoir ce que je veux... "

Je passais le visage derrière les cheveux blonds de l'Elfe, juste assez longtemps pour laisser Silmeria prendre le dessus.

" Je veux... Une étoile de mer et une tarte aux myrtilles. "

Si j'avais pu lever les yeux au ciel, je l'aurai fait. Silmeria ne perdait pas de temps, je me demandais si j'avais fait un bon choix en la laissant seule aux commandes, blessée, je ne me sentais pas capable de reprendre le dessus et je soupçonnait l'officier de vouloir gagner du temps et de la voir se fatiguer à cause de sa blessure. Mais je n'avais d'autre choix, il me fallait lui faire confiance.

" Vous... Quoi ? " Avait-il demandé, visiblement confus et perdu, il avait froncé les sourcils et avancé le visage comme pour mieux comprendre ce qu'il venait d'entendre.

" Et il est absolument primordial que l'étoile de mer soit ramassée par une femme appelée Monique. "

L'officier resta interdit un long moment. Derrière lui les soldats s'échangeait des regards circonspects. " Je vois, la vermine ne comprend rien, quand on est modéré avec vous, vous pensez qu'on est gentils... Alors laissez moi vous dire que la seule étoile de mer qu'il y aura, ce sera votre corps quand on vous aura tuée et étendue au sol ! "

Deux flèches plantées à gauche et à droite de Silmeria vinrent ponctuer la menace de l'officier. Je ne comprenais pas où elle voulait en venir, les Hinïons étaient fiers et n'allaient pas se laisser insulter sans réagir. Mais Silmeria réagissait assez mal aux menaces, surtout quand elle se sentait vaguement en position de force, elle savait que les Elfes n'allaient pas s'attaquer tant qu'il y avait une chance de garder leur soldate en vie.

" Vous avez eu l'élégance de viser à côté cette fois, mais on peut toujours prendre les paris, à mon avis, si je reçois une flèche, je pense avoir le temps de la poignarder avant de sombrer... Je pense pouvoir lui faire sept entailles dans la poitrine en l'espace de trois secondes. On essaie ? Hein ? Hein ? Heiiin ? "

Les doigts rougis de sang de Silmeria s'articulaient autour de la lame et ses jointures blanchissaient tant elle serrait la garde de son arme. L'officier quant à lui leva de nouveau les mains, retenant les archers qui se plaçaient en demi cercle autour de nous. La situation était assez mal partie mais il restait une évidence, jusqu'à présent, personne ne savait qui elle était réellement, elle n'avait dit à personne encore qu'elle était la Régicide et visiblement elle passait volontairement pour une folle furieuse afin de porter leur doute sur autre chose que son éventuelle appartenance à Omyre. Je ne savais pas encore si ce plan était intelligent ou complètement tordu, stupide et suicidaire.

" Quel est ton nom, cher officier ? "
Il avança d'un pas, toujours les mains levées et dit : " Angrod... "

Puis, elle enfonça son visage dans la chevelure moite de sueur de son otage et murmura à son oreille : " Et toi, mon chou, quel est ton prénom... "
Sa respiration précipitée fit qu'elle haletait, entre deux souffles elle dit d'une voix très claire " Miriel..."

Silmeria ne se présenta pas, je crois qu'elle voulait garder son identité secrète jusqu'au bout. Silmeria aurait été trop dangereux, trop connu dans certaines société comme étant le nom d'une femme perfide dont on dit qu'elle buvait du sang de jeune fille, Hrist n'était pas beaucoup plus reluisant dans l'infamie, quant à ses sobriquets accumulés depuis le temps, il n'était pas question de laisser entendre à ces elfes qu'elle était la Régicide, sans quoi, ils seraient prêts à sacrifier la soldate en otage. Il valait mieux qu'ils restent sur l'idée d'une folle à lier, vaguement maladroite avec laquelle on pouvait discuter entre ses rares moments de lucidité... Je dois reconnaître que pour ça, elle était très forte.

" Angrod, afin de protéger notre amie commune, Miriel, je vais te demander d'ordonner à tes archers de couper les cordes de leur arc. Coupe' coupe'. On s'y met. Sinon je lui tranche la joue et je la mange devant toi. "

Il recula d'un pas de dégoût, derrière lui les archers qui la tenaient en joue portèrent un regard curieux à leur officier, celui-ci secoua la tête et ajouta :
" Vous êtes complètement folle. Jamais il ne... Bon... Archers... Décrochez les cordes et débandez vos arcs... " Il s'était ravisé, je ne sais pour quelle raison, avait-il peur pour cette jeune Miriel ? Avait-il un lien avec elle ? Je repoussais cette idée, elle n'était qu'une simple soldate reléguée à la garde dans les arrières lignes, rien de bien glorieux mais la voilà prise au piège d'une Murène. Sa gorge versait de petits filets de sang et le blanc de son cou n'était plus qu'une rougeur étendue jusqu'à la poitrine, zébrée ça et là de coupure superficielles issues des mouvements nerveux de Silmeria.

" Bien, bien... Je veux bien libérer cette charmante Miriel, en échange de quoi je demande une monture, un cheval... Et pas un canasson moisi de cent cinquante ans ! Sinon.. "

" Oui, oui, j'ai compris. Vous lui lacérerez le visage mais par les Dieux cessez cette folie ! Où pensez-vous aller ? "
" A l'auberge du pied levé, il y a une réduction sur l'hydromel. A ton avis ? "

Vexé et soucieux d'en finir au plus vite, il tapa du talon sur le sol pour évacuer un afflux de rage et la toisa d'un regard sombre.

" Et ce n'est pas grave si le cheval ne s'appelle pas Monique... " Miriel suait et ses mains moites retenaient faiblement le bras armé de Silmeria, en vain, la morsure du métal la rappelait vite à l'ordre. Ma jumelle se montrait assez habile pour briser la flèche sans pour autant l'extraire, s'épargnant ainsi une hémorragie dangereuse. La blessure n'était pas mortelle, aucun organe n'était touché mais il lui faudrait des soins et probablement un chirurgien pour l'extraire sans danger, même si je ne me faisais aucune illusion, elle le ferait plus tard si elle le pouvait, en mordant un morceau de cuir et en ricanant bêtement les mains pleines de sang.

" Voilà... " Dit-il simplement tandis que des soldats approchaient une monture sellée et calme. Je voyais à leur regard qu'ils étaient furieux de se faire mener ainsi à la baguette, mais la Générale n'avait-elle pas dit plus tôt à quel point ses soldats étaient braves et ne se laisseraient pas surprendre ? Une excellente leçon d'humilité pour ces officiers et ces nombreux soldats. Sans le savoir, ils avaient fait entrer une grande menace et l'avaient sous estimée... Je crois qu'au final, je me rassurais peu à peu, elle semblait savoir ce qu'elle faisait. Les soldats avaient autre chose qu'une folle à gérer, la bataille était plus importante à leurs yeux et ils n'avaient toujours aucune idée de notre identité réelle et quant bien même... Valons-nous plus que l'enjeu qui se déroulait plus loin ?

Un cheval elfique prêt à monter fut approché, elle se décolla enfin de la charrette, je sentais que sa jambe lui faisait mal, la douleur s'était étendue et la nervosité faisait doucement trembler ses membres. Silmeria n'aurait en aucun cas essayé de monter à cheval avec l'otage, elle savait qu'un mouvement brusque de cette dernière pourrait les faire tomber toutes les deux et furieux qu'ils étaient, ces elfes n'auraient pas manqué l'occasion de lui sauter dessus à arme raccourcie pour la tuer sans sommation.

" Mon cher Angrod... Veuillez-vous étendre sur le sol, je la relâche... " Se cachant derrière le cheval, elle cogna lourdement la tempe de Miriel pour la sonner et enfourcha le cheval. Sa blessure lui lançait, je pouvais le ressentir sous la forme d'un frémissement et d'un léger vertige, heureusement pour elle, ma jumelle était résiliente à la douleur et n'avait pas encore perdu beaucoup de sang. Elle claqua des talons sur le cheval et entreprit de quitter le campement.

Dans sa folle fuite, elle entendit les cris des soldats derrière elle qui se jetaient sur Miriel pour la secourir. Silmeria avait laissé l'elfe vivante, à dire vrai je n'étais pas sûre qu'elle ne décide pas de la tuer au dernier moment comme ultime provocation aux Elfes, mais je crois qu'elle a fait le bon choix en lui laissant la vie sauve. Après tout... Miriel n'avait jamais été désignée par Xenair comme étant une cible.

(" Je vous déteste. Toutes les deux, complètement fêlées ! ")
(" Finalement, une elfe sur un cheval elfique en armure elfe qui remonte les lignes... Est-ce qu'elle sera vraiment prise pour cible ? ")
(" Et papa Xenair et tonton Beurk ? ")
(" Aerq.")
(" Peu importe, ça reste un bruit de glaviot échoué. On les laisse sur le carreau ? ")
(" Il a eu le temps de faire son office. Entre un assassin et un espion, ils devraient pouvoir réussir à s'en sortir non ? De toutes façons on a suffisamment attiré l'attention... ")
(" En tout cas... On est sur une plus grande qualité de dada que ceux qu'on trouve à Omyre. ")
(" Je le vendrai à Kurgoth, il a sûrement une recette de soupe pour accommoder le cheval. ")

Ainsi, nous prenions la fuite, tentant de traverser les lignes elfiques à bord de ce cheval et en armure de l'armée régulière. Je priais la mort elle même de bien vouloir nous laisser passer.

-------------------------

Blessure de flèche au côté droit.

Tolérance à la douleur améliorée pour tenir le coup.
Récupération des armes.
A tenté d'attirer l'attention pour permettre à Xenair de s'évader grâce à Aerq.


[XP : 3 (évasion) - 0,5 (réalisme : Qu'ils te rendent tes armes, te filent un cheval... Passe encore. Mais ils ne vont certainement pas tous débander leurs arcs pour la vie d'une seule elfe, alors que ça signifierait la perte de leur archerie. Donc ouais, ta course à cheval sera vive et avec des tas de flèches tentant de te cibler. Tu devras en tenir compte lors de ton prochain RP.)]
La petite plume de la Mort.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


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Re: Plaines de Kôchii

Message par Maâra » mer. 25 août 2021 19:38

Maâra et le Liykor mort-vivant courent à toute allure vers l’armée naine. Au dessus de son épaule, elle observe les chevaux quitter la zone et les lignes ennemies se resserrer. Ils ont réussi. Les cavaliers des duchés se retirent.
Guère plus loin derrière elle, elle voit ses deux comparses Messagers et le jeune guerrier revenir eux aussi sur leur pas.

Elle les rejoint, au milieu de ce qui semble être la plus insalubre infirmerie qu’elle ait pu voir de sa vie. Les blessés sont amenés par dizaines et les soigneurs, jamais assez nombreux, les trient d’un regard ou d’une grimace. Ici, alors que les clameurs des combats résonnent jusque dans les tripes, la tension est toute autre. Les souffrants gémissent et grognent de douleur ou de rage, les mourants parfois rejettent les soigneurs et l’aide de leurs compatriotes, les repoussant vers ceux qui peuvent être sauvés ; Maâra en observe plusieurs se bander eux-mêmes les membres, se suturer ou cautériser leurs plaies. C’est le chaos, il y a des va-et-vient constant de nains aux bras chargés de bandage, de flacon, de fioles ou d’outils chirurgicaux ; des ordres sont lancés sans réponses, des blessés repartent dans les rangs sans repos, les morts sont poussés pour laisser place au blessé suivant qu’on étale dans le sang de son compatriote, quand ce n’est pas autre chose. Des charriots sont convoyés des lignes arrière … aux caisses remplies de potions.

Les négociations ne sont pas aussi longues qu’escomptées par l’elfe grise ; les mines des possesseurs de ce breuvage vitales ne sont pourtant pas souriantes, voyant d’un mauvais œil, par principe plus que par raison, ces intrus venir leur en quémander. Mais ces intrus ont avec eux quelque chose qui compense bien la peine à les servir : des bourses pleines de Yus ; et l’échange se fait en quelques mots. Elle se munit de deux potions capables de la soigner d’une blessure l’empêchant de combattre et d’une potion capable de régénérer toute sa magie. En bon commerçant, le nain lui propose de quoi guérir ses blessures, surtout la moitié de son visage où le rouge de l’hématome se mâtine aux écorchures. Elle refuse sans explications, car cette pâle douleur persistante lui est nécessaire pour garder le cap.


Et déjà, des cris s’élèvent à l’arrière, de ceux qui observent et guident les troupes. De l’arrière des troupes ennemies, un groupe de cavalier fend leurs rangs à toute vitesse. D’un coup d’œil, même l’inexpérimentée Maâra comprend que dans quelques minutes, les cavaliers des Duchés se fracasseront dessus car, la rumeur enfle, le général des armées d’Oaxaca en personne mène l’assaut.
Montée sur une carriole, elle observe et voit celui qui est craint de tous et trésaille jusqu’à sentir ses fluides frémir sous sa peau. Sa part la plus sombre sait qu’elle ne doit qu’à un ou deux événements dans sa vie le fait de se tenir de côté-ci du mastodonte de puissance, plutôt que de l’autre … et cette part, avide de pouvoir, idéalise la puissance de cet être.

Lorsque son regard se porte sur le milieu des rangs ennemis, là où avance plus lentement un haut char de guerre en métal, là où se profile une silhouette méconnaissable … un rugissement fait trembler son âme nécromancienne.

Là haut ; si immense qu’il plonge les terres d’Ynorie dans l’ombre, si puissant que son rugissement fige tous les cœurs des êtres vivants ; au dessus des nuages, se trouve l’impensable.
Son œil parfait distingue alors le dragon déjà aperçu plus tôt, l’argenté au chef carmin. Il vrille et tombe du ciel, lourdement, lentement ; et tandis qu’il chute, un autre traverse les nuages ; celui-là même dont l’ombre avait caché le soleil. Gigantesque, terrifiant, hypnotisant, hors du temps et du monde. Maâra n’en croit pas ses yeux. Le dragon légendaire aux écailles d’obsidienne émanant de la Mort elle-même, la bête éternelle. Ses muscles sont tétanisés, son cœur bat si fort, elle ne parvient plus à le quitter des yeux. Irréel.
Les fumerolles vertes de son corps s’agitent alors, comme se préparant. Il est loin de leur champ de bataille, et pourtant, elle ressent son cri tonitruant au plus profond d’elle. Elle ne sait ce qui se passe là-bas, si loin qu’elle ne distingue pas le sol, mais la Mort se réveille, elle le sent et en frisonne ; émerveillée d’en être témoin.


Rappelée à la réalité par les cris de ses compagnons, elle descend de la carriole et rejoint Daemon. Le sang mêlé arrive avec un nouveau cheval, plus robuste et sensiblement plus discipliné. La Sindel grimace ; mais son dégoût que d’aucun s’égare à nommer peur n’est pas de taille à la faire reculer ; et attrape la main tendue pour monter derrière. Ensemble, ils galopent aux côtés de la liche d’Endor et du jeune humain courageux vers la horde de Crean.


((Achat de 2 énorme potion de soin : 400 yus / achat d’une énorme potion de mana : 250 yus. : Total : 650 yus / Pas assez de place dans la gourde mais assez avec la ceinture pour tout porter))

[XP : 0,5 (achat de potions)]
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Ceux qui pensent que les morts appartiennent au passé, ne savent rien du futur.

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Re: Plaines de Kôchii

Message par Maâra » mer. 25 août 2021 19:47

Et les revoilà à nouveau au galop, deux mauvais cavaliers sur le dos d’une bête musclée et nerveuse. Daemon fait ce qu’il peut pour le guider et Maâra de son mieux pour ne pas serrer trop fort le sang mêlé et, surtout, gardé les yeux ouverts. Cahin-caha, ils suivent Azra et rejoignent les cavaliers des Duchés. Ces derniers, sans nul doute, ont compris vers qui ils se dirigeaient, mais seule la détermination ressort de leur attitude. Lance en avant, ils s’apprêtent à écrire une page glorieuse de leur destin.

Ruant comme un damné par-dessus les cadavres au sol, énervé par la conduite de Daemon, leur cheval file en avant, dépassant presque les premiers. Daemon et Maâra décident alors de profiter de cet avantage involontaire. Maâra canalise sa magie et la lie aux esprits des morts de cette terre riche, de ses doigts s’échappent des brins sombre qui s’étirent jusqu’aux profondeurs insondables. Elle lève une main, s’agrippe de l’autre aux vêtements de Daemon et vise une zone éloignée, devant les pattes des chevaux des hommes de Crean … mais soudain, le cheval piétine et ralentit brusquement. Déconcentrée, se retenant à peine de tomber, le sortilège de Maâra s’étiole dans les brumes.
Daemon, lui, provocant avec son cimeterre levé haut face aux ennemis parvient à ses fins car, sans raison autre que magique, trois chevaux, dont celui de Crean, s’immobilisent brusquement, comme pris de folie et empêchant le Premier général des Treize de se mouvoir et faire pleuvoir le sang.

Fou de rage, Crean hurle tandis que les soldats des Duchés arrivent sur eux, mené par Pérussac déterminé à profiter de l’aubaine.

« Eux ! Ces mages seront les premiers à mourir ! »

((Ahah ! Il parle de vous !!))

Aussitôt, Daemon tourne la bride de leur monture et fait face aux cinq cavaliers qui sortent des rangs. Cinq colosses, guère moins épais que les plus coriaces adversaires qu’elle a eu à combattre. Cinq cavaliers aguerris contre eux ; qui ne sont ni cavaliers, ni aguerris et qui ne doivent sûrement qu’à la chance d’être encore assis sur ce destrier.
Sous son regard impénétrable, Maâra réfléchit tandis qu’elle opine du chef vers Daemon, désireux de prendre les devants. Cimeterre au clair, il parvient à faire bouger leur monture au galop, droit vers leur destin. Maâra se hâte et réveille sa magie en force, puisant dans les ténèbres glacée de l’obscurité. Ses doigts noircis projettent des lianes d’Ombre en avant. Les quatre liens trouvent leurs cibles, s’accrochent et s’infiltrent dans leur chair pour en aspirer la vie. Ils hurlent de douleur mais aucune rêne ou vie n’est abandonnée sous le choc, ils poursuivent leur charge et arrivent à portée de Daemon, toujours juché sur un cheval qu’il ne maitrise pas ; et peut être est-ce là la cause de son air mécontent d’avoir raté deux de ses cibles. Malgré la souplesse et la rapidité de ses coups, ils manquent d’efficacité.
Mais les cavaliers sont gênés, les quatre blessés manœuvrent mal et le cinquième ne parvient pas à traverser ce chaos pour riposter. Maâra donne l’ordre à Stor-Varg d’agir aussitôt. Le Lyikor se faufile entre les quilles des équidés, prend appui sur l’arrière train de l’un deux pour sauter haut à la gorge d’un autre, l’égorgeant sur place. Le cavalier, déjà mis à mal par le sort de la Sindel, tombe lourdement au sol …

Au sol, blessé et incapable de se relever rapidement, le cavalier lui est servi sur un plateau. Le Liykor bondit sur lui, sans hésitation, sans prudence, et cela lui fait défaut aujourd’hui malgré son avantage certain. Et c’est tout l’intérêt de l’attention dans cette purée chaotique de combattants enfiévrés par la guerre et la brutalité primaire, qui excitent les sens des plus endurcis. Le mort vivant de Maâra ne lâche pas l’affaire pour autant et se prépare à bondir.

Maâra quant à elle modèle aux creux de ses mains une masse mouvante et visqueuse de pure Obscurité et la porte à sa bouche, déformée par le cri inaudible qui propulse un puissant sortilège vers un cavalier tout proche … et juste à temps car, tout à coup, Nienna réapparaît soudainement et plonge tout la zone dans le noir, telle une nuit sans lune où Maâra ne distingue plus que le mouvement de son comparse, lui tendant les rênes ; et l’étranglement de douleur du cavalier qui se meure.

« Prends cela et éloigne toi. » dit-il pendant qu’il saute, ingambe et indifférent aux objections de la Sindel.

Elle hésite une seconde. Qu’est-elle censé faire ? Qu’espère-t-il ? Il s’est engouffré dans la zone opaque comme s’il y voyait en plein jour, mais elle … elle n’y voit rien. Ses flèches pourraient toucher ennemis comme alliés, sans parler de ses sortilèges. Elle ordonne tout de même à son mort-vivant de rester sur place, capable qu’il est, lui, de sentir la différence au contact. Et les humains ? Pense-t-elle soudain, ce sont des soldats, pas des mages ou des shaakts …

((Ou des nains ! Des jours durant je les ai écoutés. Ils sont capables de sortir d’un labyrinthe sous-terrain sans lumière ; leurs éclaireurs partaient de nuit par lune noire.))

Pensive, elle ne bouge pas et le cheval reste immobile avec elle, entraîné à ne pas réagir aux cris et aux chocs des combats ; mais lorsqu’elle s’agite légèrement, réalisant ce qu’elle tient et ce qu’elle doit en faire, le cheval rue et se cabre. La Sindel s’y accroche, râle et jure. N’y tenant plus, son Faera lui assène quelques conseils, dont l’élémentaire, insensé : ne pas avoir peur. Insensé !! ((Faut-il être fou pour ne point s’en méfier.)) Mais l’ironique petit rat Faera a souvent, bien trop souvent raison. Contrainte et forcée, elle écoute et obéit. Machinalement, elle obtempère et le cheval avance, de plus en plus vite, avec sur son dos une longue brindille aux mâchoires serrées et aux genoux semblable à des étaux.

Le trajet n’est pas droit, le trajet n’est pas régulier mais la Sindel parvient finalement jusqu’à l’endroit voulu, les mains moites et le visage crispé. Ici, la même cadence chaotique, les mêmes cris, les mêmes supplices. Plusieurs fois, elle interpelle des nains du haut de sa monture, cherchant un capitaine, ou n’importe qui pouvant lui répondre autre chose que "pas l’temps" ou "grrrr."

« Les hommes de Perussac ont besoin d’aide, répète-t-elle une énième fois à un nain au maintien rigoriste, le Général des Treize est là-bas avec sa cavalerie, dans ce miasme noir.
- Nous avons déjà fort à faire sur notre propre ligne de front. Khynt y massacre les nôtres »

Khynt donc. Sa mémoire, bien que bonne, ne parvient pas de suite à replacer le nom et l’entité qui va de paire. Une fois n’est pas coutume, elle chasse de ses pensées le tri nécessaire entre toutes les légendes qui existent à propos de chacun d’eux et répond au nain, tandis qu’il observe avec elle la zone au loin, dans les premières lignes, les éclairs et les éclats d’une magie puissante.

« Mais vous auriez l’avantage du terrain, il n’est pas trop tard pour faire la différence.
- Hmm bon, prenez ceux-ci avec nous, dit-il en avisant quelques guerriers proches, prêts pour le combat, ils vous aideront contre le Premier. »

La Sindel le remercie et repart aussitôt, rassurée de pouvoir conduire ce danger ambulant plus lentement. Elle fait de son mieux pour tenir sans osciller et d’osciller sans glisser.
Au loin, la zone d’ombre n’a pas diminuée mais l’un des nains lui explique que les cavaliers des Duchés sont encore en vie, la plupart sur leurs chevaux, qu’ils doutent même que les cavaliers de Crean soient très à l’aise dans cette purée ; mais que de toute évidence le général et son adversaire combattent comme en plein jour. A sa demande, il confirme que ses compagnons sont encore là, à se battre comme des déments … et sûrement peu enclin à les nommer autrement qu’ainsi, à en jugé sa grimace. Mais en bon soldat, il va où on lui dit d’aller.
A mi-chemin, elle voit le jeune guerrier sortir de la zone d’ombre, tenant par la bride un cheval sur lequel se trouve De Perussac en personne, très mal en point. Il donne un coup sur la croupe et retourne aussitôt à l’intérieur. Lorsqu’il les croise, l’ancien Duc les observe à peine et les nains ne le saluent guère plus.

« S’ra vite sur pieds. Y savent faire des miracles ! »

Dans son dos, l’humain défait maintient un petit trot déséquilibré, les épaules basses, le corps courbé en deux. Devant lui, une armée de nains, des alliés de situation à qui il a déjà dû céder sa ville et ses terres, un humain seul loin des siens et dont il ne peut connaître le sort en raison de la barrière végétale ; derrière lui, ce qu’il reste de sa cavalerie, qu’il a du abandonner à son sort, aux côtés d’alliés plus improbables encore : des nécromanciens. Lui dont le regard disait il y a quelques heures son défaitisme …

« R’gardez ! »

Au dessus de cet agglomérat informe et insondable s’élève une boule sombre et vibrante, qui retombe bien au-delà des combattants dissimulés. Peu après, un hoquet de stupeur général de ses compagnons de fortune la rend fébrile, incapable qu’elle est de voir, tandis que les cris se font plus forts à chaque seconde. Les nains n’en croient pas leurs yeux et certains crachent à terre, grommelant que des fantômes est plus que ce qu’ils peuvent admettre.
Mais un hurlement perçant, suivi d’une clameur victorieuse les font courir plus vite, plus fort …

Côté front, un géant sort soudain de la zone, d’un pas rapide mais incertain, les bras serrés contre son torse. Crean en personne, le général légendaire des armées infinies d’Oaxaca est en train de fuir le combat. Les nains, poussés par la clameur qui poursuit la fuite du Premier des Treize accélèrent encore, hurlant et levant haut leurs armes. Les arbalétriers stoppent le pas et tirent des carreaux qui perforent la masse noire et disparaissent sous les yeux de plus en plus féroce de la Sindel, dont la frustration à ne pouvoir étanchée sa soif de sang se dispute la considération du danger et ses capacités à y faire face.

Poussée par la cavalerie des Duchés et la petite troupe fraîche de nains, la cavalerie de Crean le suit dans sa fuite effrénée. Poursuivi par Azra et Daemon qui, en dehors de la zone, tentent le tout pour le tout. Un sortilège puissant de Daemon touche le dos du Général de plein fouet, faisant même tituber le monstre … mais le monstre se relève et, sans un regard, disparaît derrière ses propres lignes.

Maâra observe de loin, comme coupée du monde par cette distance et cette zone d’ombre ; son élément, pourtant, ce qui la rend plus pensive encore vis-à-vis d’elle-même. Elle sait et comprend qu’à cet instant, quelque chose vient de se passer ; d’important, sans doute un tournant sur ce front. Les répercussions de cette fuite ne tarderont pas à se sentir dans les deux camps ; pour le pire et pour le meilleur … et inversement. Crean vient de perdre la face, eux vont regretter leur occasion manquée.

Rapidement, cavaliers et alliés sortent de la zone et se regroupent. Sentant ses compagnons voraces et sa propre soif inassouvie, Maâra intervient.

« On a pas le temps de souffler. J’ai appris que les troupes de Kynth viennent de percer les premières lignes naines, ils se font massacrer. Tous ensembles, on peut l’empêcher de briser le front. »

Puis, se tournant vers les nains qui l’accompagnent :

« Par là, directement à travers les premières lignes. »

Les nains lèvent haut leurs armes. L’un d’eux résume l’affaire en un compromis : un Treize pour un autre.

[XP : 3 (combat contre les guerriers de Crean) + 0,5 (quérir de l'aide)]
Maâra _-_ Sindel _-_ Nécromancienne _-_ Maître des Runes
Ceux qui pensent que les morts appartiennent au passé, ne savent rien du futur.

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Jorus Kayne
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Jorus Kayne » jeu. 26 août 2021 15:58

Malgré la blessure qu’il a subie et l’intervention d’un golem qui m’a sauvé la vie, mon duel reste une cruelle défaite. Même après avoir guéri mes blessures les plus graves, je regarde fixement nos ennemis sans bouger.

"Vous n’y retournez pas ?" Me demande un soldat qui m’a sans doute vu combattre face au garzock.

"Non !" La réponse fige l’homme comme si je venais de nous condamner. Au fond de moi, la véritable raison de cette décision me perce le cœur, moi qui ai combattu deux des lieutenants d’Oaxaca et les pires créatures des nécromants. "Je ne suis pas de taille face à lui !"

"Mais si vous n’êtes pas en mesure de le terrasser, qui le peut ici ?" Se lamente le soldat.

Je me tourne vers lui, constatant que le désespoir qui l’anime, se propage d’un soldat à un autre. Dans un certain sens, j’ai l’impression de me revoir il y a peu, alors que je pointais ma propre dague contre ma gorge. Je m’approche de la source de cette baisse de morale et lui colle mon poing au visage. L’homme tombe au sol, surpris par cette étrange intervention. A sa place, je me demanderais certainement, pourquoi quelqu’un qui n’est pas de taille face à un monstre, ose-t-il agir de la sorte ?

"Si vous pensez qu’une guerre ne se réduit qu’aux exploits d’un seul homme, alors il vous reste beaucoup de chose à apprendre !" Je me rapproche de lui, allongé au sol et le toise de toute ma hauteur. "La victoire à la guerre est le fruit d’un groupe unis. Seul, vous n’arriverez à rien ! C’est ainsi qu’avec d’autres, nous avons capturé Xenair, vaincu Gadory et ses créations !"

"Xenaire et vaincu Gadory ?" Répète-t-il comme un vulgaire perroquet. "Vous mentez ! Vous n’êtes qu’un mercenaire avide de richesse. Seul l’appât du gain vous motive vous et les autres saltimbanques !"

C’est plus fort que moi. Mon corps réagit instinctivement à cette insulte abjecte que ce soldat porte à mes compagnons qui risquent encore leur vie en ce moment même. Mon poing frappe de nouveau l’homme en plein visage et le sonne sur le coup.

(C’était pas bien malin !)

(Il n’apportait rien de bon à ses camarades. Sa présence ne faisait que nuire au groupe.)

(C’est surtout que maintenant, hé bien le réapprovisionnement attendra ! Tu peux pas agir comme ça et partir. Ca va ruiner leur moral pour le coup !)

(Qu’importe, s’il faut montrer de la vaillance je le ferais !)

Je regarde un à un les hommes qui me font face, sans aider leur camarade au sol, ni en me donnant raison pour autant. Je me redresse et use de ma voix la plus forte et claire possible, espérant raviver un feu en eux.

"Pensez-vous que je suis ici pour mon plaisir ? Pensez-vous que ma vie vos une simple bourse de yus ?" Je pointe ma dague en direction d’Oranan et poursuis. "Il y a dans cette cité, quelqu’un qui m’attend. Je n’ai que faire de vos opinions concernant les mercenaires que nous sommes. Nous aussi, nous avons des convictions qui vont de paire avec l’ardeur des soldats qui se battent pour protéger leur famille et leurs amis !"

"Mais…et le roi ? Il a été assassiné !" Se lamente l’un d’eux.

Je fixe mon nouvel interlocuteur sans ciller et lui répond.

"J’ai eu connaissance de cela aussi. Croyez-moi, je souffre de cette perte bien plus que vous ne l’imaginez !"

(Avec la mort de Solennel, que va devenir la proposition d’Herle et surtout de son allégeance après cette guerre ?)

"Nous avons perdu un roi, mais pensez-vous que l’ennemi n’a pas également souffert ? Cromax n’œuvre plus pour Oaxaca, Xenair a été capturé, Gadory a reçu une flèche pleine de brise-magie en pleine tête et la dernière fois que j’ai vu Sisstar, elle s’est fait écraser par le corps entier du dragon d’Ynorie. Cela ne s’est pas passé si loin que cela et vous en entendrez rapidement l’écho, si ce n’est déjà le cas !"

"Mais, et ce monstre ? Comment en venir à bout ?" Gémis un autre.

Je me tourne dans la direction du Garzock, dont j’ai eu une chance insolente en survivant face à lui. Sa défense est tout simplement monstrueuse, tant dans son maniement d’arme que par l’armure qu’il porte. Face à un tel ennemi, foncer tête baissée est à la portée d’Yliria ou à ce cinglé de Xël. Pas moi.

(Pourquoi ne pas attaquer par surprise comme au début ? Le pouvoir de ta dague fera le reste !)

(Si je l’ai touché la première fois, il va être sur ses gardes à présent. Il faut l’atteindre différemment !)

(Comment tu veux le vaincre sans l’affronter ?)

(Si je me suis rué sur lui, c’est parce qu’il se dirigeait jusqu’à nos lignes arrières. Je pense qu’il faut simplement lui laisser l’occasion de le faire !)

(C’est quoi cette idée à la con ? En quoi laisser un ennemi charcuter les soldats va être utile ? Il va simplement encercler les soldats de Kendra Kâr !)

(Il est en train de créer un chemin pour facilité le passage des troupes ennemies. Si on ne peut l’arrêter, alors il faut empêcher d’autres soldats de continuer cette percée ! Incapable de rejoindre le Garzock qui fait une percée dans les lignes, les forces qui l’accompagnent vont petit à petit diminuer, le laissant seul face à toute l’armée Kendranne.)

(C’est l’idée de l’union que tu parlais juste avant !)

(Exactement !)

"Où comptez-vous aller ?" Me demande un des soldats, alors que je me dirigeais à nouveau pour me battre.

"Si on ne peut stopper ce monstre, il faut empêcher nos adversaires d’emprunter l’accès qu’il s’évertue à tailler à l’aide de sa hache." Lui dis-je. "Mais je ne suis pas contre votre aide pour ce faire."

"Désolé, mais nous ne pouvons suivre les ordres d’un…de vous ! Cela reviendrait à désobéir à notre supérieur." Répond le soldat.

C’est avec un visage fermé que je lui rétorque à mon tour en hurlant.

"Je ne vous demande pas de me suivre ! Vous avez déjà oublié ce que j’ai dit ? C’est uni que nous vaincrons. Vous n’avez qu’une seule chose à faire : battez-vous ! Battez-vous à la place de ceux qui ne le peuvent. Vos femmes, vos enfants, les anciens qui n’ont plus la force de lever l’arme qu’ils brandissaient de leur temps ! Battez-vous avec toute l’ardeur dont vous êtes capables, car aujourd’hui, ceux qui écriront l’histoire de notre victoire : C’EST NOUS !"

Alors que je perçois dans leur regard, l’étincelle d’une flamme nouvelle, je me précipite pour rejoindre le front, prenant soin de contourner l’influence de ce maudit Garzock. Le chaos de la bataille me frappe à nouveau, mais après mon discours, je me suis moi-même gonflé à bloc. Ici, les Garzock ne sont pas les seuls à se battre. Une étrange créature volante m’attrape par l’épaule et cherche à me frapper, de son puissant bec dans le cou. De ma main gauche, je parviens à repousser sa tête et de la droite, je frappe une de ses ailes. Touchée gravement, la créature ailée se voit fortement diminuée avec la perte de ses membres les plus importants. Je la laisse retomber au sol, permettant aux soldats près de moi de la tailler comme il se doit.

Je continue mon avancée et me fais arrêter net par la queue verte d’un basilic qui me repousse, en me frappant au ventre. Si le coup n’est pas si puissant, il réveille la blessure faite par le Garzock. J’esquive un coup dents pointues en sautant au-dessus de lui et atterris sur son dos. Ma dague vient se planter dans sa nuque, mais comme le cheval squelettique, il se lance dans une ruade et m’empêche de porter un coup fatal. Plus farouche que le canasson, je finis rapidement à terre. J’esquisse un nouveau bond sur le côté, pour temporiser la blessure que je lui ai infligée, mais une créature humanoïde ailée parvient à m’atteindre en plein vol et me repousse.

(Mais qu’est-ce que c’est ce truc encore ? On dirait une sorte de créature mi-insecte, mi-humaine !)

(Whoaaa ! Sur un autre monde, ça pourrait passer pour un power ranger libellule, mais en plus hargneux !)

(Si tu sais pas ce que c’est, évite de me déranger, j’suis quand-même face à deux adversaires !)

(Grlblblb !)

Laissant ma faéra à ses grognements, je maintiens fermement la garde sur mes deux dagues. Nommé Locust par les soldats qui m’entourent, j’esquive sa charge pour me placer entre les deux zozos. Puisant dans mon énergie, je frappe avec mes deux dagues en main, mes deux adversaires simultanément. Le truc volant reçoit ma dague de glace en plein torse et une à une jambe, tandis que le basilic accuse un coup de ma seconde dague dans sa gueule et m’empêche de lui porter un second coup. Protégé par mon armure, le basilic m’offre cependant un bon coup de dent au bras gauche. Le Locust lui, frappe de toutes ses forces au niveau de ma poitrine, mais mon armure tient bon. Mes deux adversaires sont désormais tous deux touchés par le pouvoir de ma dague. Je multiplie les esquives au lieu d’attaquer et laisse l’hémorragie faire le reste. Le premier à tomber est le basilic, qui a reçu un coup plus tôt que son camarade ailé. Celui-ci fortement amoindris par les deux blessures qui s’aggravent, reçoit finalement un troisième coup en pleine tête.

Avec ces victoires, les hommes qui m’entourent semblent avoir un regain de moral et redoublent de vigueur. Je ramasse ma dague, perdu dans la gueule du reptile. Une potion de soin pour éviter une infection avec la morsure et reprends le combat. Les soldats paraissent me suivre dans cet élan furieux, bien destinés à venger des pertes subis ici. Je prends le temps d’observer les alentours. Voulant couper la route formée par le garzock, il serait idiot de se faire soi-même enfermé. Les soldats me passent devant pendant que j’étudie le terrain et un événement particulier vient attirer mon attention. Trois soldats volent dans la direction opposée, chutant dans l’eau et laissent un trou béant pour l’apparition d’un énorme lézard. Similaire à un basilic, la comparaison s’arrête à une vulgaire similitude saurienne. Là où le précédent reptile avait plusieurs pattes, celui-ci n’en possède que deux, mais des bras particulièrement puissants, avec des griffes peu engageantes sur le plan de la diplomatie. Il est particulièrement difficile de discerner le haut du bas du corps, tant il semble être composé d’une seule et longue queue. Vouté sur lui-même, lorsqu’il se redresse, il dépasse les hommes de plusieurs têtes. J’avais entendu des rumeurs sur les rois sauriens, mais je ne pensais pas qu’elles étaient en deçà de la réalité. Bondissant de tout son poids, il frappe et lacère les trois soldats qu’il a envoyés dans l’eau.

(Si je veux atteindre mon objectif, il va me falloir le terrasser !)

(Je pense qu’il est temps que tu mettes au point ta technique mortelle non ?)

(C’est plus facile à dire qu’à faire, mais cela m’aiderait grandement effectivement !)

(Rappelle-toi l’essentiel. Tu dois te fondre dans le décor et diminuer l’intensité de ton énergie pour te faire oublier.)

(Je le sais déjà. Mais dans ce cas pourquoi n’ai-je pas pu frapper correctement le squelette ?)

Tandis que d’autres hommes viennent à la rencontre du reptile, je revois mon combat contre le squelette à plusieurs têtes. Je suis arrivée par-derrière, mon énergie suffisamment diminuée pour passer inaperçu et frapper… Où ais-je frappé déjà ? Je ne m’en rappelle plus. Je crois que je n’ai pas trouvé d’endroit ou porter mon coup et que ma présence s’est révélée à ce moment-là ! Il me faut trouver l’endroit où frapper avant de lancer mon attaque. J’ai déjà appris quelques techniques, mais toutes n’ont demandé que de trouver le moyen et la façon de manipuler mon énergie. Cette technique-là requiert plus de préparation, qu’elle ne demande de manipulation d’énergie. Pendant mes réflexions, l’imposant reptile s’est avancé. Dardant son regard sur les soldats qui s’écartent à son passage, il tourne sa tête sur le côté et laisse apercevoir quelque chose d’intéressant. Le corps du saurien possède une longue série d’écailles, du sommet de l’arrière de sa tête jusqu’au bout de sa queue. Cependant, il en possède également au niveau de la tête des écailles, similaire aux oreilles humaines. A la différence que sur lui, une partie de peau plus tendre et surtout, dénuée d’écaille. L’endroit idéal pour frapper.

(Maintenant que j’ai une cible à frapper, je n’ai plus qu’à frapper. C’est tellement simple vu de cette façon !)

Alors que le roi saurien commence à faire des ravages et lacère les soldats humains, je calme ma respiration et fais le vide dans mon esprit. Alors que le chaos fait rage tout autour de moi, je cherche la plénitude intérieure, nécessaire pour cacher ma présence. L’énergie qui déferlait comme un torrent, durant mes précédents combats, coule désormais comme un mince filet d’eau. Pourtant, ce n’est pas assez. Je retiens cet écoulement qui alimente mon énergie, la transformant en un lac d’une quiétude absolue. Maintenant que plus une once d’énergie ne s’écoule, je fais totalement disparaître ma présence.

Me déplaçant furtivement jusqu’à ma cible, je sens que quelque chose cloche. Mon énergie a besoin de s’écouler en moi et c’est ce qu’elle cherche à faire. Générant une pression qui s’accroît, elle entraîne avec elle une douleur aigüe. Je ne peux maintenir trop longtemps cet état, pourtant, masquer totalement ma présence aurait été une capacité particulièrement utile pour se faufiler partout.

(Je ne dois pas frapper pour faire mal, je dois frapper avec l’intention de tuer sur le coup. Dans ce cas, mieux vaut utiliser le cadeau offert de force par Xenair ! De plus, le froid de la dague pourrait alerter de ma présence.)

Alors que la douleur en moi est de plus en plus forte, je suis désormais à quelques pas de mon but. Anticipant les mouvements de ma cible, j’adapte ma trajectoire pour une frappe optimale. Brandissant de ma main gauche le tranchant de mon arme, j’attends le tout dernier instant pour libérer mon énergie. A ce moment, il est déjà trop tard pour que ma proie puisse se défendre. Lorsque ma force intérieure est enfin libérée, je l’utilise pour y gorger mon bras et frappe avec toute la fureur dont je dispose. Bien que retenir mon énergie de la sorte ne m’apporte aucune aide supplémentaire, cela a au moins le mérite d’agir avec une plus grande discrétion, pendant un bref moment et de frapper là où ça fait mal. Le coup atteint ma cible et se plante violemment dans le petit interstice. Comme je me l’imaginais, cette partie-là est plus molle que le reste du corps. La lame déchiquette une partie de la tête, emportant avec elle un bon morceau de chair dans une gerbe de sang et provoquant un hurlement à vous vriller l’esprit.

Malgré ce coup, le roi saurien ne tombe pas. Après avoir hurlé, il frappe de son puissant bras pour éloigner la menace qu’il n’a pas vu venir. Projeté en arrière, je me réceptionne après avoir roulé au sol. La bête me regarde avec une lueur froide dans son œil. Le second ayant été emporté par mon coup. Ce handicap me rappelle quelqu’un que j’ai déjà croisé.

"Je crois qu’on a mal commencé notre rencontre ! Si je te présentais à un pirate que je connais plus ou moins ? A lui aussi il manque un œil, ça vous fera un point commun ! Vous pourrez parler monocle ?" Fais-je à la créature.

(C’est plus fort que toi non ?)

(Un peu en effet !)

Le gros reptile ne semble pas intéressé plus que ça. Il se rue sur moi et me manque d’un cheveu, ou plutôt dirais-je d’une écaille, alors que je bondis sur le côté. Je regrette finalement de n’avoir pas utilisé ma dague de glace. Je profite d’une position avantageuse pour frapper sur le côté, mais ma dague s’arrête net, face à la solidité des écailles. En plus d’être puissante, la créature s’avère être rusée et rapide. Un coup de queue vient me frapper sur le côté, engendrant une abominable douleur aux côtes. Le coup me repousse en arrière et je finis sur le dos. Je n’ai pas le temps de me reposer que le monstre se jette de tout son poids sur moi. J’évite le coup d’une roulade sur le côté et me remets sur pied.

Mon adversaire ne semble pas vouloir me laisser de répit. Il s’étend de tout son long sur moi et frappe de sa main gauche pleine de griffes. Je parviens à l’éviter d’un geste sur le côté et le frappe de la lame de glace. Celle-ci touche les écailles et provoque un tintement comparable à celle du précédent Garzock.

"Mais c’est ma journée ou quoi ?" Fais-je en grognant.

Le saurien profite de ma stupéfaction pour frapper et s’il ne parvient pas à me blesser sévèrement, il me désarme tout de même.

(Il va falloir que je trouve une solution pour éviter de me faire désarmer systématiquement ! Ca devient pénible à force.)

Il me reste cependant la lame de Xenair. Un beau petit bijou avec son tranchant, efficace pour se raser la barbe de près, couper parfaitement un saucisson ou dans le cas présent, se tailler une nouvelle paire de bottes en peau de lézard. Sauf qu’il me faut un angle d’attaque et pour le moment, je n’en ai eu qu’un seul et il y a peu de chance qu’il accepte de se laisser frapper à nouveau. Il me harcèle ensuite de ses grands bras griffus, que j’évite pour le moment à l’aide de mes acrobaties. Que ce duel soit dirigé par le saurien ne me plais pas vraiment et tant que je ne prendrais pas l’offensive, je n’aurais aucune opportunité de frapper.

(Je n’ai donc pas le choix !)

(Jorus t’as un truc en tête et tu me le dis pas ! C’est jamais bon signe ça !)

Effectivement, mais même pour moi, c’est complètement dément. Je préfère donc ne pas tenir compte de ses craintes. Délaissant mon actuelle stratégie qui consistait à éviter les coups, espérant probablement que quelqu’un vienne achever la bête, je passe à l’offensive et fonce en brandissant ma lame de la main gauche. Trop heureux de voir sa proie se jeter dans sa gueule, le reptile pose une première patte sur mon épaule droite. Son autre main cherche à atteindre mon bras armé, mais avec une visibilité moindre de ce coté-là, il n’arrive pas à m’attraper. Puis il mord à pleines dents. Cherchant à gober ma tête, j’évite une morsure fatale en poussant sur le côté, mais je suis cependant mordu sur une bonne partie de l’épaule gauche. La morsure est puissante et parvient à faire mal malgré mon armure pourtant solide. J’ai l’impression d’être une petite biche, qui a voulu étancher sa soif un peu trop près d’un croco. Sauf que les biches ont rarement une dague et une idée en tête.

"J’t’ai eu !" Lui dis-je, alors que dans mon dos, quelque chose se trame.

Le reflet de ma lame apparaît subitement à droite. Le saurien relâche sa prise de mon épaule droite pour m’empêcher de frapper, mais aidé par mon énergie et notre proximité, la lame de Xenair s’enfonce profondément dans le dernier œil valide du reptile, dans une giclée de sang et de liquide oculaire. Foudroyé par la douleur, le roi saurien se met à secouer la tête, m’entraînant dans une danse aérienne de va-et-vient, aggravant encore plus la blessure de la morsure dont je me serais passé. Ma lame caresse l’intérieur de la gueule du monstre qui finit par l’ouvrir et me libère enfin. Il porte sa grosse paluche, là où se trouvait son œil quelques instants auparavant.

(Fallait pas m’faire chier !)

Au sol, mon état est préoccupant. Je ne pourrais tout simplement pas me battre à nouveau. Même si un moustique devait s’acharner sur moi, je serais incapable de le claquer entre mes mains. Je ne perds pas de temps à vider le contenu d’une potion sur mon épaule et me permettre de bouger plus librement. En souffrant, mais être capable de se défendre face à un monstre pareil n’a pas de prix. Je me redresse dès que l’effet de la potion me le permet et ce que je vois me glace le sang.

(Ma putain de collection de bottes en peau de reptile n’a toujours pas claqué !)

"Mais bordel, tu t’es pris deux grands coups de dague dans la gueule et t’es encore debout saloperie ? Il faut quoi pour que je puisse enfin me faire une garde-robe avec ta peau ?" Fais-je en hurlant.

Sauf que j’aurais mieux fait de me taire. S’il n’a plus la capacité de voir, il peut encore m’entendre. Le temps que je hurle, il a déterminé avec précision où je me trouve et bondit, toutes griffes dehors. J’évite l’attaque en bondissant sur le côté et dégaine ma dernière lame. Je la regarde avec une petite déception. Elle n’a ni le tranchant, ni le pouvoir de mes précédentes armes. Je ne sais même pas si elle pourrait me tailler un bout chair à griller.

(Il te reste encore l’arbalète que t’a volé à Xenair !)

(Hey ho ! Volé, volé c’est un grand mot ! J’allais quand même pas…)

(Je ne crois pas que ce soit le moment pour ça !)

Ysolde a raison. Même s’il ne me voit plus, le roi saurien me cherche et attrape des soldats qui pensent pouvoir l’achever avec ses blessures. Je m’équipe rapidement de l’arbalète et me saisis d’un carreau. Ma faéra m’explique comment m’y prendre pour l’armer en enclenchant le mécanisme qui va tenir la corde. Dans ma précipitation, le carreau que j’insère frappe un élément métallique qui attire l’attention du reptile. Il se rue sur moi bras en avant et gueule ouverte. Mon arme n’étant pas encore prête, je saute sur le côté pour éviter de me faire dévorer. Il ne me reste plus qu’à poser le carreau au milieu de la corde.

(Parfait ! Maintenant avec ta main gauche, tu vises et avec ta main droite, tu actionnes le mécanisme pour tirer.)

Je brandis l’arme en direction de la bête qui se trouve juste à côté de moi et la siffle. Elle se retourne, encore une fois la gueule grande ouverte, m’offrant le spectacle de ses crocs de très près, doublé d’un relent d’haleine qui manque de me faire défaillir. Comme un banc entier de poissons qui aurait pourri dans une eau marécageuse. Je lui offre la chance d’aérer sa gueule, en y décochant un projectile à l’intérieur. Même moi à cette distance, je ne peux rater. La puissance de l’arme, associée au tranchant du carreau, perfore sa tête et ressort à moitié à l’extérieur. Cette fois-ci, c’est le coup de trop pour le roi saurien. S’immobilisant quelques secondes après avoir reçu le coup, la tête en arrière avec le choc, il finit par s’échouer dans l’eau saumâtre en projetant une vague comme une grosse baleine. Contemplant mon œuvre, je viens récupérer le carreau et me tourne vers les hommes.

"Je vous préviens, la veste en peau de lézard, elle est pour ma pomme !"

Craignant une nouvelle agression, je guéris mes blessures les plus graves.
Consommation d'une énorme potion de soin et de deux graves.
Tentative d'apprentissage de la technique Lame furtive
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Ruine de Nayssan
Combat contre un mort-vivant dans les lignes elfiques

[XP : 0,5 (discussion avec les soldats) + 3 (combat) + 2 (apprentissage validé)]

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Ezak
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Ezak » jeu. 26 août 2021 21:11

Lorsque j’arrivai sur le flanc Est je pus enfin mettre des images sur les dires de la Princesse. Effectivement c’était un désastre. Nos troupes étaient débordés et se faisaient dominer par une formation beaucoup plus nombreuse. Nos hommes tenaient à peine, complètement en déroute. Quelques Golems mécaniques de notre armée aidaient à colmater les trop nombreux trous de la formation, mais même la présence de ces colosses ne suffisait pas. Je crus même en voir un, au loin se faire déchiqueter par un Garzok à main nue. Encore un peu et j’eusse cru que c’était ce maudit Kurgoth mais je n’eus pas le temps de m’en assurer. Il y avait trop à faire. Je me jetai dans la bataille avec le sabre elfique trouvé sur Sisstar, pour ne pas perdre le potentiel avantageux de mes armes enduites.

Mes hommes engagèrent le combat en position serrée entre un golem mécanique et une unité d’hommes vétérans pour combler les brèches. Les Garzoks nous tombèrent dessus avec une violence inouïe mais nous tînmes bon, soutenant le défi physique. Les premières peaux-vertes trop échauffées par leurs récents succès se firent vite découper lorsqu’ils arrivèrent sur nous. Il fallait dire que nous offrions une résistance un peu plus farouche que ces hommes d’âges murs qui combattaient à nos côtés sur ce flanc. Un peu d’huile de jouvence allait aider la mécanique rouillée à se remettre en mouvement. Du moins c’est ce que je pensais naïvement. Derrière mes grandes certitudes, je n’étais qu’un novice de la guerre, et elle allait bien vite me le rappeler. Car les hommes se rapprochèrent de nous pour serrer les rangs et au début il sembla que nous aurions pu reprendre l’avantage. Sur notre gauche le Golem tenait en respect plusieurs Garzoks qui avaient du mal à en venir à bout, sur notre droite, les vétérans rassérénés par notre solide présence, semblaient plus efficaces et ne perdaient plus de terrain. Je gageais que c’était là les premiers trémoussements de notre sursaut victorieux. Que nenni…

Les Garzoks aux prises avec le golem finirent par avoir raison de lui. Ils avaient réussi à lae faire choir sur le dos et s’évertuaient à en faire des pièces détachées. Une flopée de peaux vertes s’engouffra par la brèche crée par leurs comparses et en un instant nous fûmes submergés. Notre ligne se brisa, lorsque je dus me tourner pour défendre notre flanc exposé.

« Tenez votre ligne ! Tenez votre ligne ! » m’égosillai-je.

Mais il n’y avait plus grand-chose à tenir. Sans crier gare, un Garzok chargea avec rage vers moi, et je l’évitai presque. Malheureusement, « presque » ce n’était jamais suffisant. Son épaule arriva lourdement dans mon visage lors de son passage. Louez soient les forgerons car mon casque m’évita de sombrer mais même avec celui-ci je sentis une douleur lancinante se rependre dans mon crâne. Sonné, je titubai sur quelques pas, m’éloignant sans m’en rendre compte des miens. Mon corps déséquilibré s’écrasa contre le dos d’un Garzok qui se retourna en donnant un coup de coude qui vint me cueillir dans le creux du ventre, me coupant le souffle. Sous la puissance du coup je me pliai en deux. Heureusement, car ce mouvement me permis d’éviter un grand mouvement de hache qui m’était destiné et qui alla s’écraser dans la face du Garzok qui n’auraient plus à jouer de ses coudes. Je me redressai pour me défendre face à cet énième opportun quand une lance fila à quelques centimètres de ma tête pour se fiché dans le torse de l’un de mes hommes qui lui aussi avait été séparé des autres.

Mon corps marqua un temps d’arrêt, un moment de stupéfaction idiote, une petite seconde qui me rendit victime d’une nouvelle bousculade. Je ne compris pas ce qui m’arrivait. J’eus l’impression d’être charroyé dans un gigantesque tourment. La mer de peaux-verte de ce côté de la bataille était devenu un océan violent dans lequel j’avais perdu tout contrôle. J’avais égaré mes repères au milieu de tous ces cris, de tout ce sang, de cette boucherie qui avait cours. Étrangement, ce que je n’avais pas vu quand mes hommes et moi marchions sur l’ennemi me devint plus clair alors que j’étais en difficulté. Ce qui avait lieu là était sans commune mesure avec tout ce que j’avais vu jusqu’à cet instant de mon existence. Tant de morts, de biles et de sangs. Tant de visages déformés par les plus bas instincts. Haine, peur, joie pour quelques-uns. Je pouvais lire toutes ces expressions autour de moi. J’affirmais que les Garzoks n’étaient que de vulgaires animaux et pourtant je n’aurais pu affirmer que nous, humais étions autre chose à cet instant. Quelques chose d’infiniment primaire avait pris possessions de nous seul comptait la survie.
Comment en faire le reproche à quiconque ? La ligne que nous avions un instant tenu n’était plus, devenu poreuse. Autour de moi, des Garzoks et des humains luttaient en désordre. Je n’avais plus mes repères dans cette marrée de corps avides d’autres. - Oui, la guerre avait quelque chose de macabrement charnel. - Je ne distinguais plus mes hommes dans cette masse d’individus furieux. J’essayais de garder mon calme pour tenter de me repérer. Je commençais à me dire que si j’avais été séparé des miens, je devrais battre en retraite pour mieux revenir. Mais comment ? Pour me repérer j’avais l’habitude de regarder vers la cité d’Oranan qui se trouvait au nord de notre positon. Mais là, entouré de pléthore de corps qui m’empêchaient d’avoir une vue dégagée je n’avais aucune idée d’où se trouvait notre arrière. Ou était le Nord, le Sud ? Nos ennemis venaient de droite, de gauche ? Et notre arrière alors ? Droit devant moi ? Tant de questions qui filèrent au vent.

La nécessité était à la survie. Je plantai le sabre dans le dos d’un Garzok qui était occupé à lutter avec un vétéran. Un autre tenta de me punir de cette félonie en abattant sa hache sur moi et cette fois c’est moi eut la vie sauve quand l’épée de celui que je venais d’aider se planta dans le flanc du Garzok qui n’eut pas le temps d’abaisser son arme.

D’un regard, l’homme et moi décidâmes de nous unir. Nous nous plaçâmes dos à dos pour tenter de couvrir nos angles morts. Libéré par cette présence rassurante derrière moi je pus me battre efficacement. J’envoyai une première attaque à l’horizontale dans le flanc d’un Garzok qui s’approchait de nous. Sa poitrine s’ouvrit alors qu’il alla s’écrouler à mes côtés de tout son poids. Derrière moi, mon compagnon de bataille semblait se défendre de fort belle manière. Rapidement quelques hommes esseulés eux aussi vinrent se joindre à nous pour tenter de de gonfler notre force. En groupe nous avions effectivement plus de chance de survivre. Nous formions un petit point ridicule au milieu du flot des armées, mais pour nous, il semblait la dernière place forte à défendre. Nous repoussâmes les Garzoks avec vaillance. Que défendions nous de manière aussi assidue ? Nos vies pardi.

Notre petite résistance du attirer l’attention, puisqu’un capitaine à en juger par son armure noire, s’approcha de nous en beuglant des ordres. La masse qu’il avait en main, longue, très longue, vint me cueillir au genou. Sous la puissance de choc je fus balayé et je retombai lourdement sur le corps inanimé d’un Garzok. J’hurl ai de douleur en retombant sur le sol. Mon genou était en miette. Les vétérans qui m’accompagnaient se battaient comme des braves mais le temps que je me relevai, deux d’entre eux périrent sous les coups de masses du capitaine et pour ne rien arranger ses auxiliaires approchaient déjà de notre groupe pour en découdre. Ma situation n’était guère plus avantageuse. Je me relevai en buvant une dose de potion. Si mon genou se consolida assez pour que je puisse tenir debout, la douleur étai si grande que je ne pouvais prendre totalement appui sur ma jambe. À peine pouvais-je maintenir mon pied sur le sol pour garder un semblant d’équilibre et j’allais devoir faire avec car je n’avais point le temps de boire une potion, et encore moins de m’abreuver sur le corps de mes ennemis morts. Tout juste redréssé je devais parer un coup de masse de ma lame. Je déviai l’objet de mort, avant de plonger le sabre vers le torse du Garzok. Le coup effleura à peine la bête, mon sabre glissant contre son armure. Je compris à cet instant que sans l’appui de ma jambe cela allait être dur de le frapper avec plus de force. Je compris vite quel était l’enjeu. Ma dernière blessure me mettait dans une situation qui pouvait vite devenir inextricable.

Récapitulons ensemble les problèmes auxquelles soumis. J’étais éloigné de mes hommes, avec une seule jambe, enfin, ce qui m’en servait et avec un ennemi beaucoup trop enragé face à moipour me laisser le temps de me soigner. Je devais en faire appel à ma détermination, à ma volonté de vivre. J’effaçai tout schéma, toute stratégie, toute technique, toute rationalisation. Dans ce genre de moment il ne servait à rien de trop réfléchir. Il n’y avait plus que cette douleur à la jambe qui me rappelait à quel point j’étais mortel. Je me servis de cette souffrance pour me débattre.

Le capitaine envoya un coup de marteau qui alla s’écraser sur mon autre jambe, la prothèse cette fois. L’arme se contenta de rebondir à la grande surprise du Garzok. Pour détruire l’ouvrage du chirurgien de la tour d’Orsan il fallait y aller. Cependant le choc fut tout de même rude au point d’irradier dans mon corps de nombreuses vibrations. C’était extrêmement désagréable. Je dû à mon grand sens de l’équilibre de ne pas choir sur le sol boueux. Je profitai de la surprise de l’officier pour mettre à profit le mouvement que j’avais peaufiné. Je glissai ma lame sur son manche et d’un mouvement du poignet je fis tournoyer son arme. Le garzok ne put maintenir l’arme qui lui échappa des mains en poussant un cri de douleur en se tenant la poignée. Sans doute mon mouvement l’avait brisé. J’envoyai un coup latéral en direction de la tête du capitaine mais la lame alla s’écraser contre son casque sans le blesser plus. Sa main encore valide vint me cueillir à la gorge et il commença à m’étrangler. Le bestiau avait de la force, comme tous ses maudits congénères et je sentis qu’il allait bientôt me tordre le cou. Poussé par la douleur de mes blessures j’arrivai à remonter la pointe de mon épée avec force juste sous le menton du Garzok. La lame alla visiter jusque dans les derniers tréfonds de son crâne avant qu’il ne s’écroule complètement désarticulé.

Autour de moi, les quelques vétérans qui s’était regroupés continuaient à se défendre vaillamment contre les autres Garzoks qui nous assaillaient. De mes yeux je cherchai de nouveau mes hommes, et dans la cohue je les distinguai, à quelques mètres tenant leur positon. J’hurlai sur les vétérans pour qu’il regarde dans cette direction.

« Il faut les rejoindre ! Il faut se regrouper s ! »

C’était la chose la plus logique à faire. Alors c’est ce que nous nous échinâmes à faire. Nous chargeâmes les Garzoks qui nous séparaient de mes hommes afin de nous joindre à eux ce que nous réussîmes.

À peine notre tentative fut couronnée de succès qu’une clameur s’élèva dans le camp Garzok. Des cris, autres que guerriers s’élevaient dans leur armée. Ceux-là semblaient plus aigus, moins assurés presque tremblants. Je compris rapidement que ce qui parvenait à mes oreilles était le champ de la terreur. Il n’y avait pas d’autres mots pour désigner ce qui enveloppa les lieux. Une énorme bestiole de cinq mètres de haut approchait de notre position. Doté de longues pattes, si nombreuses que je n’eus pas le temps de les dénombrer. Certaines semblaient terminé par de véritables pointes et faisaient offices d’objets de mort. La chose était hideuse, mélange de sauterelle et de cloporte, si je devais m’autoriser à tenter une description hasardeuse de la créature. C’était contre-nature. Encore une abomination qui montrait la dangerosité d’Omyre. Mais cette fois, et à mon grand étonnement cette arme agissait pour notre compte. L’insecte géant tailladait dans le gros des Garzoks en se rapprochant de notre position avant de bifurquer pour ne pas nous écraser. À quelques mètres, je pu distinguer sur son dos le mage de vent qui m’avait déjà prêté main forte. Je l’avais vu à l’Ouest au centre et à l’Est. Il semblait que ce mage était très actif sur le champ de bataille. En tout cas son intervention eut le don de désorganiser es Garzoks qui ne savaient plus de quel côté veiller le danger. C’était le moment.

« Allez ! On y va ! »

Dans la confusion causée par la bête nous pûmes nous débarrasser des derniers ennemis qui avaient passés la brèche laissée par le golem. Il était temps de se réorganiser.

« Serrez les rangs ! Serrez les rangs ! Je veux que ce soit compact ! Allez serrez j’ai dit !

Je jetai un regard à quelques vétérans perdus, sans chef pour les diriger. Je ne savais si ils accepteraient de nous prêter main forte.

« Mais putain vous avez envie de crever ou quoi ? Venez avec nous ! SERREZ ! Je ne veux plus voir une seule brèche de ce côté ! Plus aucun Garzok ne doit passer. Toi là ! Place toi dans la formation avec nous ! LEVEZ VOS BOUCLIERS ! »

J’hurlai sur les vétérans, ne sachant pas s’ils me suivraient ou non mais ce n’étais pas une question de commandement ici, c’était une question de survie. Si nous n’unissions pas nos force ce flanc était perdu. Un puissant mage venait de nous offrir une ouverture et nous devions en profiter. De notre position nous pouvions voir le Dompteur des vents et des monstres semer le mort sur son effroyable monture. En transe devant cette vison, derrière la ligne de bouclier dressée par mes hommes je me lançai dans un discours pour tenter de motiver ceux nous entourant.


« Regardez ! Voyez de quoi notre armée est capable ! Observez de quel bois notre peuple est fait ! Délectez-vous des hurlements de terreur de nos ennemis ! Ils ont tué lâchement notre Roi ? Sa sœur se lève contre leur armée ! Preuve que nos femmes leurs sont supérieurs. Ils nous envoient des créatures terribles ? Nous avons des mages puissants pour les dompter ! Preuve que nos hommes sont supérieurs à leurs monstruosités ! Voyez comme notre peuple est exceptionnel ! Jamais Nirtim n’en a connu de plus grand ! Vous en avez la preuve sous vos yeux ! »


Un Garzok mal en point sur le sol, m’agrippa la jambe de sa main, pour me jeter un regard de défiance en grognant. Je lui jetai un regard haineux, alors que je levai mon sabre au nouveau de mes joues et de mon front pour les lacérer profondément pendant que de l’autre main je relève à genoux le Garzok, par sa chevelure tressée.

« Montrez leurs qu’en chacun des enfants de Kendra-Kâr il y a un être extraordinaire, un fabuleux tueur de Garzok ! »

Et sur ces dernières paroles, je tranchai net la tête du Garzok et la leva au-dessus de la mienne pour laisser le flot de sang s’écouler dans ma gorge grande ouverte alors que les blessures que je venais de m’infliger au visage disparaissaient. Je voulais qu’ils soient tous témoins de cette guérison. Lorsque que j’eus finis je balançai au loin la tête de la peau verte et lâchant un hurlement de guerrier en tirant la langue encore pleine du sang de mon ennemi.

« Nous sommes leurs monstres ! Montrons leurs à quel point ! Faisons-les encore chanter d’effrois ! »

Et joignant le geste à la parole je joignis la ligne resserrer de mes hommes pour tenter de faire reculer les lignes ennemis pendant que le dompteur de monstres nous aidait en espérant que d’autres nous suivent .




[HRP :
- Suite apprentissage de la CC Botte désarmante I
- Tentative d’apprentissage de la posture baroud d'honneur .
- Prise d'une énorme potion de soins.
-Tentative de persuader les vétérans ( et autres ) du flanc Est de faire corps avec la troupe d’élite et de s'organiser. ( Bonus de persuasion grâce aux avants-bras ARS)
-Activation de la CC RP de l’Élite : Colère pesante pour aider à repousser les lignes ennemis.
-Mettre le sabre elfique en arme rangée et la lance brisée dans le paquetage.]




[XP : 3 (combat) + 4 (apprentissages validés)]

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Sirat
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Sirat » ven. 27 août 2021 06:08

Cela lui semblait sans fin. Il avait stoppé la charge de la cavalerie, voilà un fait qui le réjouissait. Mais cette bataille d’usure était loin d’être finie. Un sentiment de solitude lui collait à la peau, il se sentait seul au milieu de ce capharnaüm et de cette horde grouillante. Seul comme Ezak dans cette purée d’ombre à crier et à frapper dans le vide.
Il remontait toujours la longue masse de garzok jouant des épaules.
Il ne devait pas se décourager, se murmura-t-il à lui-même. Il lança une prière à Zewen en guise de mantra.
Il arriva enfin au campement des lignes arrières. Il observa un instant ce grand mur végétal. Il semblait vivant, parcouru de bruissement et de léger tremblement comme une forêt caressée par le vent. Il enleva son casque pour mieux respirer. Ma brise passa sur son visage en sueur.
Il attrapa sa gourde d’eau et en bu plusieurs gorgées.
Les combats l'avaient déshydraté.
Des cris attirèrent son attention, non loin de lui, un groupe d’une centaine de peaux vertes se préparait. Ils semblaient différents des autres, plus déterminés, plus sages. Sirat s’approcha d’eux. Mais très vite, un monstre de deux mètres de muscles aux crocs protubérants se dressa devant lui. Une crête brune s’élevait de son crâne chauve.

Ou tu crois aller ?

Je veux me joindre à vous.

Fit-il la voix pleine d'espoir

Tes pas des nôtres, celui qui chante, tu le seras jamais, dégage !

Son regard ambré le dévisageait. Sirat le prit avec beaucoup de sérieux, ce guerrier devant lui était d’une autre trempe. Il dégageait une aura qui le faisait hésiter. Il tenait une lance aussi grande que lui, sertie d’ornement en os. Le reste du groupe s’était arrêté et observait la lutte qui se jouait devant lui.

Alors que Sirat allait répondre et couper ce calme pesant une voix se dressa de derrière.

Laisse le Grum!

s'était une voix féminine que l’humoran reconnu instantanément.

K’nee


Feline, la garzok se dirigea vers Sirat. Athlétique, elle arrêta ses courbes voluptueuses, dessinées sous son armure de cuir, à quelques centimètres de lui. Son regard mordoré, fatal, toisa l’humoran.

Il peut suivre ; Le prédateur ultime à bien dit que nous avions besoin de tout le monde.

Grum grognat sa désapprobation, mais il n’osa rien dire. Il semblait respecter la sœur de Bra.

Elle posa sa main sur la joue de Sirat qui restait mutique. L’amante d’un soir, semblait si froide, ses yeux acérés semblaient dépouiller l’âme de l’humoran, tandis qu’elle laissait aller ses doigts sur le visage comme un chat jouant avec une souris.

Il reste de la place avec le gros des renforts.

Elle esquissa un sourire sadique de ses lèvres pulpeuses. Elle s’approcha de son cou. Il pouvait sentir son souffle perçant glisser sur lui.

Quand on joue dans les greniers avec les elfes, on ne peut prétendre à marcher avec l’élite.

Elle se retourna brusquement balayant la face médusée de Sirat avec sa queue-de-cheval, et s’en alla avec le reste des cents garzoks. Des ricanements moqueurs suivaient leur sillage.

Le zélote restait sans voix et seul. Derrière lui, les renforts commençaient à bouger, calquant leurs mouvements sur la fine fleur de leur soldat.

Sirat cracha par terre, bléssé dans sa fierté et remit son casque ; au pas de course il rejoignit la horde qu'on lui avait indiqué.

Cette fois, l’attaque se portait sur les troupes de Bouhem, plus à l’ouest. Il est vrai que d’en haut, on pouvait voir que ces troupes sûrement mieux entraînées que celle de l’est, avait fait une avancée dans le mur Omyrien.

La vague de garzok pénétra avec violence le ressac des soldats blessés. Elle frappa de plein fouet le mur de conscrit de bouhem. Sirat était bousculé, il n’aurait pas fait sa taille et sa corpulence qu’il aurait été noyé dans la houle de peaux verte. Le choc des corps et des armes provoqua un fracas de hurlements. Une mêlée inextricable de fer et de chair s’entremêlant se créa. Le zélote était poussé, comprimé contre la falaise de bouclier. Pris dans la tourmente, il tenta de s’extirper de la tempête, des bras le collait comme d’autant d’algues, s’agrippant à son armure le tirant vers le fond. Il résista, mais il ne pouvait faire aucun mouvement ample. Une tête kendran vont se coller à son casque, bavant et criant. « Meurtrier, meurtrier » lui mugissait-il a la face, crachant une nuée de morve et de salive. « Meur… » Le casque du colosse venait de lui enfoncer le nez dans la boîte crânienne. Les bras pris dans la marée, il n’avait que la puissance de son torse pour lancer la seule arme contondante qui pouvait faire taire l’homme. Celui-ci s'éteignit alors avec sa propre salive mélangée à son sang, dans un gargouillis d’étouffement.

Il fallait sortir de ce raz-de-marée ou bientôt lui aussi périrait. Un frisson le parcourut. Une main l’attrapa, puis une autre se colla contre lui et encore une autre, il était irrémédiablement attiré vers le fond par une pieuvre au visage multiple.

Il devait se révolter, il étouffait.

Il entendit un clapotis à la surface, le son même calfeutré par les corps au-dessus de lui, ne trompait pas. Une salve de flèches venait de tomber, une seconde arriva rapidement après. Le poids des cadavres fauchés par la pluie mortelle augmenta. Il dut faire appel à toutes ses ressources pour s’extirper de cette mélasse. Quand sa tête puis son corps put jaillir, il eut comme réflexe de prendre une grande bouffée d’air.

Il était maintenant sur une montagne de cadavre et de blessés d’où s’arracher un à un des garzok ou des humains pour reprendre le combat.

Il termina de sortir et descendit du monticule arme à la main. L’atmosphère s’était refroidie. Une neige fine tombait des nuages cendres.

Il n’eut pas le temps de contempler le spectacle que deux hommes armés de piques lui sautèrent dessus.

Le premier déchira sa cape, car il venait d’esquiver son estoc. Le deuxième frappa la rondache. Rapidement, il cassa le premier pique, d’un moulinet rapide de son marteau. D’un coup de bouclier, il repoussa celui sur sa gauche. Deux peaux vertes se jetèrent sur lui et Sirat se retrouvait face au conscrit désarmé.

Du mur de chair, on pouvait voir la horde le débordé et peu à peu les forces de Bouhem devaient faire face à un nouvel assaut.

L'homme sorti une dague et se mit en posture de défense. Mais le coup monumental que lui assena l'humoran emporta son bras qui tenta de le parer et une partie de son crâne.

Sirat, éclaboussé du sang de son ennemi, leva alors sa masse dans les airs, hurla pour galvaniser les troupes, qui n’avaient pas besoin de cela tant, la soif de sang et de revanche se lisait dans leurs yeux.

Une escouade de militaire humain arrivait par la droite. Rapide et précis, il était clair qu’ils n’étaient pas sans expérience.

Sirat fit retomber son fléau sur le sol. Et la terre enneigée trembla sous leurs pieds. Déstabiliser leur maîtrise du combat se réduisait et il devenait plus aisé pour la horde de les engloutir.

Lui aussi plongea dans la bagarre déchaînant un orage de coup. Le sang coulait de toute part, des hurlements ne cessaient d’être poussé de toute part.

Il sortit de ce bizarre recouvert d’une écume purpurine et navel, qui dégoulinait de ses vêtements retombant part grumeaux par terre.

Électrisée par cette tuerie, la cohorte verte se grandissait et gagnait du terrain.

Un homme tentait de fuir il rampait devant l'humoran qui l’avait fait choir un instant plutôt.

Il n’était rien dans l’étendue des civilisations, moins qu’un grain de sable. Sirat leva son arme et l’abattit sur le pauvre insignifiant. Mais un bruit de métal sourd l’accompagna. Étonné, il jeta un regard, sur celui qui devait être mort pour y découvrir une semi-shaakt. Des cheveux diaphanes ornaient un visage rond, aux yeux bleus tempête. Une taille fine et des bras décidés tenaient fièrement un bouclier qui venait de sauver le soldat.

« Tu te trompes d’ennemi, shaakt »

Méfiante, elle le dévisagea répondant que sa seule raison était de défendre le monde des désirs d’une déesse sanguinaire.

Il eut un gloussement « le monde ? Tu y vas un peu fort »

Il la contourna en marchant lentement à la manière d’un chat sur sa proie. Son bouclier était levé, sa main était ferme sur son arme.

« je ne pense pas qu’elle puisse asservir le monde, mais de sa victoire, même partielle peu surgir une nouvelle ère pour les gens comme nous. »

Elle le suivit du regard prudent, zieutant le moindre geste derrière son bouclier.

"Elle a déjà envahi d'autres mondes, massacrés et réduit ses habitants à des carcasses pourrissantes ou à de simples serviteurs de son bon vouloir. Pourquoi cela serait-il différent ici ? Quelle nouvelle ère peut bien émerger s'il ne reste que des cadavres, des esclaves et des ruines ?"

Il haussa les épaules.

Elle secoua la tête.

Des gens comme nous ? Qu'as-tu en commun avec moi pour te croire si similaire ?"


« Nous ne sommes pas humains, nous ne serons jamais de leur monde. »

Il désigna le camp Kendran d’un geste du bras. Le discours du zélote ne l’a convainquait pas, étonnant pensât il. Elle était furieuse, un si petit bout de femme, une gamine a peine pubère, qui rugissait tel un volcan, avait de quoi surprendre.

Tu te berces d'illusions pour justifier tes actes barbares en pensant avoir le bon rôle.

Lui crachât elle au visage.


« Effectivement, je cherche sûrement à me donner bonne conscience quand je discute avec vous, pour vous donner une chance que vous refusez tous avec entêtement. Peu m’importe qu’elle se contente de ce qu’elle a ou pas. J’ai une vision plus globale, son cycle se finira forcément un jour. Mais à l’échelle d’une vie comme la tienne ou la mienne cela peu paraître une éternité. Mais nos vies sont des gouttes d’eau dans l’océan de l’histoire. »

Il tendit son bras pour la frapper.

« allez montre moi ce que tu vaux , je sais que tu vas me réserver quelques surprises »

Il lança un coup circulaire, rapide, mais que l’adolescente esquiva prestement. En réponse à l’attaque, une orbe de feu se forma à la pointe de sa rapière. Un torrent de reproches accompagna cette boule de feux que para l’humoran avec son bouclier miroir. La magie de la jeune elfe lui fut renvoyée, mais immunisée contre sa propre sorcellerie, celle-là ne lui fit aucun mal. Sirat envoya alors un coup descendant qui tapa sur l’épaule de l’elfe qui grimaça.
Une riposte avec son épée entrelacée de volutes et d’éclairs de flammes frappa le casque de Sirat et sonna le colosse.

Elle recula, se soigna et se rua telle une furie bouclier en avant sur le zélote. Elle semblait ignorer la peur, pire, elle était transcendée par sa colère. Sirat bousculé recula et sentit sa cheville se tordre alors qu’il essayait de se rééquilibrer pour ne pas tomber.

Cette petite commençait à devenir ennuyeuse et il ne pouvait se laisser malmener ainsi.

« Par Zewen, ta rage cache une colère intérieure et une force impressionnante. Rejoins-moi, de l’intérieur nous pourrons changer les choses, nous libérerons tous les peuples. »

Un cercle s’était formé autour d’eux. Il prit une à deux gorgées d’une potion pour sa cheville. L’effet fut immédiat. Un trait d’arbalète manqua d’éborgner la petite, mais elle le dévia de son bouclier.

Je ne trahirai pas mon serment, mes convictions et mes compagnons pour suivre un inconnu avec de belles paroles, mais sans aucun plan. Tu t'es trompé de cible si tu penses pouvoir changer Oaxaca, les humains sont plus faciles à convaincre qu'une déesse. Libre à toi d'essayer, mais je ne vais pas attendre que des milliers d'innocents soient massacrés pendant que tu t'échines en vain."


Innocent, qui est innocent pensât-il au regard du temp et de l’histoire. Ce concept n’existait pas pour le zélote ni la culpabilité que tentait de lui imposer son adversaire.

Bien, je vais t’attaquer alors, prépare toi

Fit-il avec un signe de tête.

"J'étais déjà prête."

Elle commença à entamer une danse avec son sabre, s’approchant dangereusement de lui.

Non, tu n’es pas prête.

Soit !

Son esprit fondit sur le sien, il pénétra chaque synapse désarticulant chaque nerf de son visage, faisant naître chez elle une torture abominable.

La petite tomba à terre en hurlant. Elle se tenait l’œil contrit de douleur. Son corps en chien de fusil se roulait dans la terre.

Il approcha d’elle pour l’achever. Il la contempla, il leva son arme sous les cris des peaux vertes derrière lui, qui célébrait une victoire. Mais un sentiment étrange l’empêcha de terminer son geste. Le destin épargnait l’adolescente. Point de pitié, car se détournant, il la quitta seule face à la horde et son avenir. Il se détourna et partit à l’attaque, dans son dos, il entendit la magie de la jeune fille lui permettre de s’en sortir. Il esquissa un sourire satisfait et frappa avec bonheur dans le crâne d’un soldat qui se pointait devant lui.

Sa tête explosa dans un feu d’artifice de cervelle et d’os. Galvanisées, les troupes s’engouffrèrent dans la brèche crée par Sirat. Il frappait, concassait autant qu’il pouvait. Des coulées de sueur imprégnaient sa chemise sous son armure, mais il redoublait d’efforts. Chaque partie de son être était plongée dans une transe de violence. Si son ennemi se protégeait, il frappait encore et encore, sans relâche, sans discontinuité, frénétiquement, il recommençait, circulaire ou ascendant ; un nuage de dents et de sang s’étalait dans son sillage.

C’est à deux qu’ils parvinrent à le faire tomber. Un coup de bouclier dans l’épaule un sillon sanglant sur la cuisse et l’humoran dû marquer une pause dans son balais mortuaire.

Il se trouvait maintenant désarmé et face à deux paladins forts redoutables. Il paraît les coups de l’un, mais ceux de l’autre passaient forcément.

Essoufflé, blessé derrière son bouclier sans son marteau, le rideau se tirait enfin pour le zélote. Il posa un genou à terre l’un des paladins s’avança pour le tuer, mais il ne vit pas la lueur malsaine dans l’œil de Sirat, comme il ne vit pas la lame de son ami le transpercer de par en part au niveau du flan. Sirat était entré dans son esprit et l’avait corrompu.

Il eut un rictus, et profita de la surprise et de l’horreur dans laquelle l’homme s’était plongé en découvrant ce qu’il venait de faire, pour l’attaquer.

Les gantelets des harpies blessèrent le paladin à l’épaule, mais celui-ci mué par la colère contre-attaqua. Sirat esquiva, la lame ricocha sur son bouclier et d’un geste vif, il glissa son gant dans le cou de son adversaire. Leurs regards se croisèrent a travers leur heaume, l’un implora la pitié de l’autre qui s’en moquant lui arracha la carotide.

Sirat jaugea la plaine, son armure avait pris une teinte cruor, violacé et malte. Il cherchait son marteau, il le vit enfin dans les mains d’un soldat de Bouhem. Il le ramassait et se trouvait à bonne distance de lui. Cela restait raisonnable comme éloignement, mais l’homme allait sûrement découvrir le pouvoir du fléau de lumière.

Sirat s’avança au pas de course, quand l’homme le vit, il souleva le marteau. Il n’y avait plus de temps à perdre. Instinctivement, Sirat attrapa son bouclier, à la manière d’un disque dans son élan, il prit un appui sur sa jambe gauche. Il entama une rotation de son buste en gardant la rondache à hauteur des épaules. Le regard était fixé sur sa cible, le voleur. À la sortie de sa rotation, il lâcha son projectile, qui entame une course effrénée et termina dans le crâne de l’homme. Celui-ci s’écroula sur le choc et laissa tomber le marteau. Sirat arriva pour récupérer ses armes. L’homme gémissait encore, il lui écrasa le visage de quelques coups de bouclier dans les dents jusqu'à ce qu’il se taise. Il était satisfait, il n’avait jamais tenté une pareille technique et elle avait été efficace.

Il toisa l’armée garzok qui continuait d’affluer. Il prit une potion de mana. Il leva son marteau et un déferlement de muscles verts et de crocs, sortit de derrière lui hurlant. Eléctrisé par leur cri il sauta avec eux dans cette nouvelle charge débastatrice, l'écume aux lèvres, l'arme à la main et la foi inébranlable en son dieu dans son coeur.
une petite dose de potions de soin, une petite dose de potion de mana
et tentative apprentissage cc Lancer de bouclier

[XP : 3 (combat) + 0,5 (discussion avec Yliria) + 2 (apprentissage validé)]
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Jorus Kayne
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Jorus Kayne » ven. 27 août 2021 14:40

M’éloignant de la zone de combat, je profite en premier lieu pour apaiser mon esprit. Je n’ai, jusqu’à présent, pas eu de temps de répit. Les morts, Xenair, Gadory, ses abominations, notre retour en plein chaos et enfin ce combat face à ce mastodonte de garzock. De loin, je guette les lignes hinïonnes où se trouve notre prisonnier de guerre Xenair. A aucun moment, je n’aurais cru pouvoir participer à la capture d’un des treize lieutenants d’Oaxaca.

(D’ailleurs, il en reste combien désormais ? Vallel est mort sur Aliaénon, Xenair a été capturé et Gadory s’est fait rafraîchir les idées !)

(Tu oublies Sisstar. Kiyohéiki l’a pulvérisée en atterrissant brutalement !)

(Ha oui ! D’ailleurs, tu crois que son corps va rapidement se transformer en composte ?)

(Aucune idée. Mais Oranan va souffrir un peu avec l’état actuel des rizières. Ca pourra pas faire de mal un peu de terreau !)

J’arrive finalement à trouver un de ces marchands à l’arrière-ligne, dont l’avidité est plus importante que la peur qu’exerce le champ de bataille. Je n’ai que faire des armes et armures. Ce qui m’importe le plus ce sont les potions.

"Bonjour ! J’ai consommé pas mal de potions et il me faut renouveler mon stock. J’ai besoin d’une de vos plus importantes potions, deux potions inférieure et quelques élixirs d'énergie !"Fais-je alors qu’une voix intérieure m’interrompt.

(Que ça tu es sûr ?)

(Hé bien oui pourquoi ? Si je suis en vie c’est surtout grâce aux soins reçus et l’élémentaire d’Yliria n’est plus présent, plus quelques élixirs d'énergie !)

(Ca se tient, mais tu as surtout consommé beaucoup d’élixir. Regarde ton combat face à Xenair. Ton énergie a fondu comme neige au soleil. En quelques coups, il ne te reste pratiquement plus rien. Ne sois pas pingre, ta survie en dépend !)

(C’est pas faux !)

Revenant au marchand qui me regarde étrangement en raison de ma conversation mentale, qui doit se voir comme une absence, je revois ma demande à mon interlocuteur.

"Finalement, mettez-moi une énorme et six grandes potions de soin, ainsi que tout le reste de mon argent en grands élixirs…et vous auriez un grappin à tout hasard ? Je crois que j’ai perdu le mien en arrachant l’armure d’os d’un squelette ! Ha et tenez, si ça peut m’aider à avoir un élixir en plus je veux bien m’en séparer !" Fais-je en proposant à la vente la lame dérobée à un esclavagiste, juste avant de repartir pour le Naora, ainsi que le contenu de ma bourse pour qu’il me donne mes besoins en élixirs.
Achat de :
Énorme potion de soin 200 yus
6 Grande potion de soin 600 yus
9 Grand élixir d’énergie 990 yus
1 Grappin 20 yus

Vente de :
Dague noire d'esclavagiste (Arme de mêlée à une main, Qualité ordinaire) 150/2=75 yus

Total dépense : 200 + 600 + 990 + 20 - 75 = 1735 yus
Argent restant : 1 741 - 1735 = 6 yus

En rouge les ajouts pour les gourdes :
  • Grande Gourde magique (Contient [15/16 doses] de potions. Le liquide bu est choisi mentalement par le personnage lors de l'absorption dans la gourde. Liquide contenu :
    • 2+6 Grandes potions de soin (Stabilise une blessure grave)
    • 4+1 Enormes potions de soin (Stabilise une blessure incapacitante)
    • 3 Grands élixirs d’énergie (rend 20PE)
  • Gourde moyenne magique (Contient [8/10 doses] de potions. Le liquide bu est choisi mentalement par le personnage lors de l'absorption dans la gourde. Liquide contenu :
    • 3 Potion de coagulation (arrête un saignement) :
    • 1 Potion de clairvoyance (permet de contrer les effets magiques diminuant la visibilité pendant un combat)
    • 2 Potion de stabilité (permet de contrer les effets visant à faire choir pendant un combat) : 50yus/dose.
    • 2 Potion de robustesse (permet de contrer les effets d’étourdissement pendant un combat) : 50 yus/dose.
    • 2 Grands élixirs d’énergie (rend 20PE)
    Les 4 grands élixirs restant iront dans mon paquetage et le grappin sera directement attaché à ma corde :D .

[XP : 0,5 (achats et vente)]

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