Plaines de Kôchii

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Relonor
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Relonor » ven. 30 juil. 2021 22:44

Contre toute attente, les elfes ne se replient pas vers le reste de l’armée. Les deux griffons les arrachent aux griffes des morts-vivants et de la portée de Relonor. Les proies de l’elfe noir viennent de lui être enlevées, faisant naître une rage en son cœur. Une colère qui se nourrit de sa frustration et de l’absence de gloire qu’il est venu revendiquer. Grandissante comme un feu qui se propage, la haine du shaakt finit par trouver une porte de sortie, comme un volcan qui explose sous l’intense pression.

"Assez, assez, assez, ASSEZ !"
Il lève son arme au ciel comme s’il pouvait les atteindre de sa position. "Il suffit ! Je ne suis pas là pour voir des lâches fuir. Je suis venu pour faire couler le sang de vos misérables existences, pas pour vous courir après !"

Il se retourne ensuite vers la ligne immobile des hinïons. Au moins, ceux-là ne risquent pas de se replier comme des pucelles venant d’entrer par mégarde dans un bordel. L’épée chargée de sa magie noire, il se rapproche du chaos du combat. Les squelettes sans vie se mêlent aux corps asséchés e leur sang, répandant dans les rizières une eau rougeoyante de fin du monde. Les créatures des nécromanciens se heurtent dans un désordre sans nom, sur les boucliers des elfes blancs. Disciplinée par des années d’entraînement, la défense de ces elfes oppose une résistance supérieure aux attaques désorganisées, mais ininterrompue de leurs opposants. Alors que la progression de Relonor dans le tumulte des troupes commence à se réduire, l’enchanteur canalise sa magie pour générer son dernier prodige magique et le lance face à lui, au milieu de la solide défense hinïonne. Malheureusement, il lui faut réitérer sa tentative, l’orbe explosif n’ayant pas été en mesure d’exploser en atterrissant. Le second projectile atteint sa cible en faisant soulever les corps elfiques des protecteurs avec leur large bouclier. Bien sûr, quelques créatures sont également touchées, mais qu’importe si cela permet de faire une soudaine percée dans les lignes. Avec cette faiblesse dans les rangs, les créatures déferlent à l’intérieur de la ligne de défense. Des squelettes simples aux plus complexes avec plusieurs têtes sur un même corps, des amas d’os et de vase comme né du cœur d’un marais, des goules, spectres et autres créatures difformes charge dans l’ouverture. Cependant, cela ne sera pas suffisant. Déjà les hinïons reforment les lignes et repoussent la percée.

(Non ! Hors de question de les laisser reprendre le dessus. Il est temps de faire couler le sang pour donner une saveur nouvelle à ces rizières !)

S’avançant jusqu’à ses ennemis, Relonor régénère ses ressources mystiques en faisant appel aux esprits jusqu’à atteindre une réserve satisfaisante. Puis, il use de sa magie pour attirer une âme en lui et accroître son pouvoir de destruction. Profitant de l’attention portée sur les morts-vivants, Relonor frappe un porteur de bouclier. Sans le tuer, l’épée s’enfonce dans le bras armé et la douleur est si forte qu’il en perd sa stabilité. L’occasion fait le larron, mais elle sert surtout un plateau repas pour les créatures qui en profitent pour lui sauter dessus et arracher des morceaux de chair avec griffes, dents et tout ce qui peut trancher et couper. Loin d’en finir ici, Relonor poursuit son avancée vers un second adversaire. Plus alerte que son compatriote, il se protège de son grand pavois, occasionnant sans le savoir une blessure maudite sur le corps de l’elfe noir. Si le guerrier au bouclier riposte, il ne rencontre que l’écu du shaakt. Celui-ci profite de l’ouverture pour frapper fort. Plaçant une jambe en retrait pour se donner une plus grande force d’impact, il tend sa lame vers son adversaire. L’elfe blanc place son bouclier in extremis, mais la force du coup, cumulé avec le sort de l’elfe noir parviennent à passer outre le pavois, repoussant celui-ci et atteignant l’hinïon en pleine poitrine.

C’est autour d’un troisième de venir. Prenant l’elfe noir sur le côté droit, il manque son coup et frappe le bras armé par le manche et non la lame de sa lance. Cela oblige pourtant Relonor à devoir se saisir de son arme qui est tombée au sol par le coup, accroissant de nouveau la blessure maudite. La lance vient chercher la tête de l’enchanteur, qui évite le coup en parant de son bouclier et se laissant entraîner dans une rotation à gauche, vient frapper lourdement le bouclier de l’elfe blanc. L’absence d’une blessure plus grave au torse, fait comprendre à Relonor que le coup a été assez fort pour faire mal au travers du pavois. Relonor charge l’elfe blanc dans un duel bouclier contre bouclier et stoppe son sort, pour éviter que sa situation ne devienne plus problématique avec une blessure trop grave. Loin de se laisser avoir, il accroît la force sur le bouclier, cherchant à déstabiliser son adversaire. Cependant, son opposant est plus adroit dans le maniement d’un bouclier, même aussi grand et lourd que le sien. Il fait reculer l’elfe noir qui doit user de toute sa force, pied en retrait, pour simplement arrêter la progression de l’elfe blanc.

Des talents de l’enchanteur, la magie est clairement celui qui le défini le plus. Puissant dans ses fluides aériens, il charge son corps d’une aura venteuse qui augmente sa capacité de mouvement. Plus rapide, il fait mine d’accroître la force sur le bouclier et le pousse sur le côté en se tournant subitement sur la droite. Entrainé dans son élan, l’elfe blanc essaie de se reprendre en continuant la rotation engendrée par l’elfe noire et se protège en plaçant sa lance devant lui. Relonor laisse l’arme de son adversaire guider sa lame et vient sectionner les doigts de l’hinïon qui offre un hurlement, tirant au shaakt un sourire reliant ses deux oreilles pointues. En guerrier aguerri, l’hinïon puise dans sa volonté, la force de continuer le combat en brandissant son pavois devant l’elfe noir et l’empêche de progresser. Relonor tente de passer sur les côtés, mais l’elfe blanc use avec habileté de son grand bouclier, dressant un mur infranchissable devant le shaakt. La frustration gagnant Relonor, il place son écu sous le pavois de l’hinïon et puisant dans sa colère, il soulève de toutes ses forces ce mur par le bas. Son adversaire use de tout son poids et de celui de son armure, pour maintenir sa solide protection. Si cela lui offre un sursis contre l’enchanteur, il est cependant incapable d’utiliser son bouclier contre une goule arrivant à sa hauteur et s’en prend à sa gorge.

Désormais, les troupes des morts-vivants ont le champ libre pour passer, mais aussi pour se faire cribler de flèches, par les archers postés juste devant. Relonor n’a que le temps de se décaler sur le côté avec son écu devant lui, pour se prémunir de la déferlante de flèches. Tombant comme des mouches, les forces des nécromanciens conservent pour autant l’avantage de la percée, avec le grand nombre de troupes qui continuent cependant d’arriver. Or, ce n’est pas une situation qui plaît à Relonor, qui souhaite voir ces maudits elfes blancs se faire décimer, dans un chant de souffrance tellement plaisant à ses oreilles. Caché derrière la ligne avancée de l’armée des morts, l’Enchanteur puise à nouveau dans sa magie pour lancer des obus magiques en plein dans les rangs des archers elfiques. Le sort fait effet, mais il est loin d’être aussi efficace que les comètes de feu qui ont décimé les cavaliers. Pourtant, usant de son sort de zone et de sa capacité à regagner ses réserves magiques, les forces de ces troupes à distance subissent, petit à petit, des blessures qui sans les tuer, les affaiblissent dangereusement contre la déferlante ininterrompue de morts.

L’armée des morts charge désormais des ennemis affaiblis par les sorts de zones de l’enchanteur. Rapidement, ils prennent un ascendant certain sur les troupes qui doivent abandonner leur position s’ils souhaitent ne pas se faire charcuter. Relonor est également de la partie et après avoir guéri sa blessure maudite avec une potion de soin, il regagne ses réserves magiques et se précipite à son tour au front.

Alors que les elfes présents ne parviennent pas à retourner la situation, une troupe hinïonne vient à la rescousse des siens. Loin des grands pavois de leurs camarades en première ligne, ils arrivent avec un équipement plus léger qui les rend plus mobiles. Leur armure brille comme si elle repoussait les ténèbres artificielles du champ de bataille. Avec une grande efficacité, le gros des troupes est stoppé net. Ces elfes blancs s’occupent des créatures se démarquant du lot, tandis que les archers encore valident déciment les nombreuses créatures plus faibles, pour diminuer leur nombre. L’un d’eux s’enfonce sans crainte dans les rangs des morts. Faisant trépasser les créatures les unes après les autres, il se fait l’incarnation de la puissance martiale hinïonne. Véritable lance de fer du groupe, ce meneur guide ses hommes au milieu des ennemis, à la pointe de ses deux lames.

Relonor observe ces elfes de deux façons. D’une part, la progression qu’il génère est particulièrement irritable, d’autre part la technique du maître d’armes attise l’envie de meurtre de l’elfe noir, de la même manière qu’un plat succulent fait saliver d’envie. Plantant sa lame dans le sol boueux, il ramasse une lance hinïonne et use de sa magie pour renforcer sa puissance en faisant venir une âme errante en lui. Il lui faut cependant réitérer son sort pour parvenir à appeler une âme à lui, puis il lance la longue arme sur le chef de cette troupe d’élites, lorsque celui-ci détourne le regard. Le projectile file sur le champ de bataille, séparant la petite distance qui les sépare. Or, c’est un autre elfe blanc qui vient protéger son mentor. Le lancer reste suffisamment puissant pour transpercer le corps de l’hinïon et atteindre légèrement la cible sur le flanc droit, faisant couler un léger flot de sang.

Comprenant la gravité du danger qui le guette, lui et ses hommes, le chef de cette troupe laisse son protecteur blessé à ses camarades, tandis qu’il s’occupe de la menace imminente. Le temps qu’il arrive, Relonor s’oblige à interrompre son sort de possession d’âme, pour éviter d’être déjà atteint et régénère ses ressources magiques en vue d’un duel plus intense que les autres. Brandissant ses deux lames prêtes à faire couler le sang, l’hinïon cible l’elfe noir d’un regard plus sombre encore que me voile de ténèbres qui englobe le champ de bataille. De son côté, l’enchanteur reçoit l’elfe en usant de sa magie aérienne pour accroître ses mouvements. Malheureusement, il ne parvient pas à canaliser correctement sa magie, gaspillant ses précieuses ressources.

Les coups du maître d’armes frappent sauvagement le shaakt au bouclier, qui ressent l’impact au travers de son bouclier. Il continue de harceler l’enchanteur et manque de peu de lui trancher la jambe droite, ne laissant qu’un léger flot de sang au travers de la jointure de son armure. Harcelant son ennemi d’une multitude de coups, il ne laisse pour le moment que de petites ecchymoses au travers de l’armure lourde. Relonor profite de cette défense pour le moment imprenable pour analyser son adversaire. Rapide, agile et d’une technique redoutable, l’elfe noir ne parvient pas à trouver une issue à ce duel. Il essaie tant bien que mal d’atteindre l’hinïon, mais ses coups frappent l’air. Même gorgée de ses fluides d’air qui rendent la lame plus rapide, l’elfe blanc fait preuve d’une maîtrise exceptionnelle pour minimiser l’impact des coups reçus.

Au travers de ses mouvements, le maître d’armes exécute d’étranges manœuvres inutiles à l’aide de ses lames. Il finit par comprendre qu’il s’agit en réalité de messages que laisse l’hinïon. En fonction des mouvements, les troupes autour se déplacent comme un seul homme et parviennent à repousser les morts-vivants derrière Relonor, l’encerclant au milieu des elfes blancs.

(Tu oses diriger tes hommes en même temps que tu te bats ? Tu trouves que je ne suis pas assez fort pour te permettre une telle chose ?)

Les ordres gestuels de l’elfe blanc agacent particulièrement le shaakt qui y voit un affront sans précédent. Il manipule sa magie aérienne pour accroître sa capacité de mouvement et cette fois-ci, sa maîtrise est avec lui. Galvanisé par sa magie, il prend le risque d’ouvrir la garde pour frapper à la jambe de son adversaire.

(Tu sautilleras moins avec une lame au travers de la cuisse !)

Cependant, les choses ne se déroulent pas comme il l’espérait. Attendant une occasion comme celle-ci, le maître d’armes esquive habilement le coup et riposte sur le bras armé. Ses deux lames frappent le membre, alors que l’elfe blanc venait d’amorcer son attaque, ses épées brandies au-dessus de sa tête. L’acier vient pénétrer l’armure lourde en deux endroits. Même si elles n’occasionnent pas de blessures majeures, la force est assez importante pour faire lâcher l’épée de Relonor. L’Hinïon n’en termine pas ici, d’un geste, il fait un nouvel appel à ses hommes et se décale sur le côté, lassant tout le loisir aux archers placés derrière lui de faire feu. Comme lors des premiers assauts, le shaakt se baisse pour minimiser la zone à protéger derrière son écu. Hélas, cette fois-ci les flèches sont trop rapides et s’il parvient à éviter la plupart d’entre elles, plusieurs perforent son armure en laissant des blessures légères et une se plante assez loin dans le flanc droit pour le faire hurler de douleur.

Serrant les dents, Relonor profite d’un assaut des morts-vivants pour arracher les flèches le temps que les créatures des ténèbres occupent le maître d’armes. Il se serre ensuite d’une des deux dagues qu’il dispose pour atteindre l’hinïon en la lançant à l’aide de sa magie, usant du minimum requis pour lancer son sort. L’elfe blanc l’évite d’un simple geste agaçant. Relonor se saisit ensuite de sa seconde et dernière lame et réitère sa tentative gardant une parcelle de magie aérienne. La poisse semble être une amante aussi collante que pénible. L’arme manque cruellement sa cible cette fois-ci.

"A court de lame ?" Ricane le maître d’armes.

(Bon sang, il va falloir que je ruse face à un adversaire pareil ! Je pourrais bien tenter un truc, mais je vais être à court d’atout après cela !)

Les yeux de l’enchanteur dépassant à peine au-dessus du bouclier, pour éviter une nouvelle nuée de flèche, Relonor use de ses dernières forces pour espérer remporter ce combat. Il mobilise sa sombre magie pour appeler les âmes à lui. L’une d’elles répond à l’appel et attend patiemment qu’elle fasse son office. Puis il mobilise sa magie pour générer à l’abri des regards derrière son écu, une lame sombre, juste assez courte pour ne pas dépasser de con bouclier. Impatiente, l’âme possédant le corps de l’enchanteur réclame son dû et une blessure bénigne se fait sentir sur le torse.

"Vient me chercher si tu l’oses !" Incite l’elfe noir qui commence à défaillir par la perte de sang, occasionnant une nouvelle aggravation de la blessure maudite.

Dans un premier temps, l’elfe blanc ne répond pas à la provocation, ce qui aggrave la marque maudite de façon assez dangereuse. Puis il charge. Pensant son adversaire désarmé, il saute les lames bien levées pour accroître sa force d’impact. C’est lorsqu’il est en l’air, que Relonor tente le tout pour le tout. Mobilisant son énergie, il ouvre complètement sa défense, se concentrant sur un unique objectif : transpercer l’hinïon. Il dévoile ainsi l’arme magique qu’il cachait et pied en retrait, frappe d’un coup sec le maître d’armes en plein cœur, qui n’a pas la possibilité de manœuvrer dans les airs. Le corps de l’hinïon entraîne les deux elfes dans un roulé-boulé, les éloignant des elfes blancs.

Particulièrement éreinté par ce duel, Relonor profite qu’une nouvelle vague passe devant lui pour réduire ses deux blessures graves à l’aide de sa gourde. Les blessures se stabilisent et la douleur se réduit significativement. Délestés de leur chef, les elfes blancs subissent en plus d’une perte de morale, un assaut des morts qui les décime. Le shaakt profite de l’avantage acquis pour reprendre son souffle, ses réserves magiques, se saisir des armes que l’elfe blanc laissé tomber au sol et de venir récupérer sa petite chérie, qui procure tant de souffrance à ses ennemis.
Energie 2/6
Gourde : -2 grandes potions de soins

[XP : 3 (combat)]

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Maâra
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Maâra » sam. 31 juil. 2021 00:06

Gourde en main, la réalité s’abat soudainement sur elle et confronte son esprit instable. Comme si tout ce qu’elle a connu jusque là, ne peut lui servir ici. Les cris de rage, d’effort et de douleur résonnent comme l’écho d’une pensée soudaine : ça va durer. Le sang des morts qui rougit l’herbe et les cailloux de cette terre saccagée va la détrempée ; les cadavres, leurs boyaux et leur humeurs vont vicier jusqu’à l’air lui-même. Oui, toute cette violence sans fin la déstabilise et lui fait croire qu’elle n’a rien à faire là ; mais tout ce qui en découle l’éveille et la fascine.

Elle se rend compte qu’elle ne peut pas continuer ainsi, à suivre, avancer et lancer ses sortilèges au hasard d’une impulsion. Elle n’est pas armée, ni physiquement, ni stratégiquement pour cela.
Son partenaire revenu du monde des morts, lui, semble parfaitement dans son élément. Contrairement à elle, il ne se pose aucune question, il n’a d’autre préoccupation que de tuer, encore et encore.

De sa hauteur, elle observe les rangs de l’armée naine et la rigueur brutale de leurs gestes, et les cavaliers aux prises avec une masse grouillante de créatures étranges et de Garzoks déchainés. En elle monte une ardeur nouvelle, inconnue et impossible à rejeter … car, instinctivement elle sent qu’un rejet signifie la mort. Elle n’a pas peur, elle ressent même un courage aveugle à rester là, son âme s’éveille et s’harmonise avec la vaillance et la résolution de chaque combattant, allié comme ennemi.
Tout ici n’est que chaos et rage, les visages déformés par l’animosité qui habite leurs corps sont plus vivants que tout ce qu’elle a connu, le chaos donne vie à tout ce qui la fascine ; la souffrance, la douleur, la haine, le sang, la mort ; tout ce que ces nouveaux et improbables alliés nomment le mal.

Mais elle ne peut pas continuer comme elle l’a fait.

(( Souviens-toi de ton passage. T’as survécu cinq ans au milieu de nulle part avec pour voisinage des prédateurs affamés. Cesse de penser que tu es faible parce que tu ne sais pas faire voltiger une épée. Et, surtout, cesse d’être passive … t’es pas une sous-fifre.))

La potion fait effet rapidement, elle ressent déjà le contact de ses fluides sous sa peau.

A quelques pas devant elle, ses squelettes se disloquent et s’effritent tous d’un coup en une lourde poussière sombre ; laissant un trou béant devant la Sindel. Stor-Varg se positionne aussitôt à ses pieds.

Les cavaliers les plus proches d’elle se sont fait encerclés et les quelques guerriers tombés à terre encore en état de se battre peinent à contenir l’assaut de ces curieuses créatures de métal. Elle entend, hurlés aux quatre vents, les ordres de repli mais la situation est telle que les cavaliers sont tous occupés à trancher ce qui les entoure et garder tant bien que mal leurs fesses sur leurs destriers caparaçonnés. Sans mobilité, l’armée des Duchés perdra rapidement toute unité et toute force stratégique. Ils ont besoin de renfort … de nombreux renfort.

Bouclier levé, elle se concentre et se maîtrise, consciente que dans son état elle risque de perdre le sens de la mesure. Elle doit réfléchir et s’économiser. Et pendant que ses doigts noircis par sa magie pointent vers le sol, elle prie le Gardien des Enfers de lui permettre une fois encore de conduire les âmes torturées vers elle. Une grosse dizaine de squelettes sont invoqués par la Sindel qui lance ses ordres d’une voix implacable.

Entourée par sa troupe morbide, elle se rapproche des cavaliers en mauvaise posture. Inspirée par son Faera, elle troque son bouclier pour l’arc d’une des créatures de métal, le carquois grossièrement ficelé à la cuisse. L’avancée sera lente jusqu’aux soldats des Duchés tant ce qui les sépare s’est mue en un dense mur d’ennemis.
L’un de ses guerriers, armé de sa hache, reste devant elle tel un bouclier d’os doté d’une fonction riposte. Stor-Varg, après un signe de tête de sa maîtresse, grogne et engage ce nouvel affrontement brutal. Suivi de prés par la moitié des squelettes qui se jettent sur leurs cibles à deux ou trois, le Liykor saute au bras d’un Garzok plus imposant que lui.

Maâra, plus en retrait et à demi-dissimulée derrière ses guerriers, tend la corde de son arc. La tension dans ses doigts ne la trompe pas, cela fait bien longtemps qu’elle n’a pas tiré ; et rien ici ne se prête à un entraînement … mais une chose n’a pas faibli, sa vue est toujours aussi parfaite. Ses doigts nus tremblent légèrement contre la corde, son épaule et ses omoplates craquent lorsqu’elle les étire, elle respire profondément et relâche la corde rapidement. Inutile de prendre ou perdre du temps, ses réflexes reviendront petit à petit, mais dans l’immédiat elle cherche surtout à soutenir sa réelle force de frappe.
Mais cette flèche là n’aide personne, elle frôle l’épaulière du Garzok et disparaît derrière lui, ricochant contre l’arme greffée au coude d’une créature de métal.

Autour d’elle, les quatre squelettes sont déjà armés, l’un d’entre eux tient une lance avec la main du mort encore accrochée dessus. Ils suivent les pas de la Sindel qui avance vers les cavaliers et hurle afin de les prévenir que ses morts vivants vont prendre le relais et ralentir l’avancée de l’ennemi. Ensemble, ils projettent de réunir leur force pour empêcher les cavaliers devant eux d’être définitivement encerclés.
Les soldats sont combattifs, endurants et disciplinés et il n’en faudrait pas moins pour que cette partie du front cède sous le nombre et la frénésie de leur adversaire. Nombre d’entre eux ressemblent par trop près à ses propres créatures, constantes dans l’effort, aveugles au danger et on les dirait insensible à la douleur. Heureusement, il ne manque que la discipline martiale à Stor-Varg.
Elle tire une nouvelle flèche, plus tendue, moins tremblante et vise cette fois le flanc du Garzok qui cède face à l’enragé Liykor. La flèche touche, cette fois, la blessure n’est cependant pas très profonde mais le geste instinctif du Garzok de poser sa grosse paluche sur la plaie lui est fatal. Le Liykor plante ses crocs dans son énorme gorge et lui en arrache un bout qu’il mastique et avale, laissant là la peau verte se vider de son sang dans l’indifférence totale.

Sur sa gauche, Maâra voit soudain l’un des squelettes perdre la tête, sectionnée nette sous une lame aiguisée, et une main griffue se tendre aussitôt vers elle, lui griffant le bras. En se retirant, le membre métallique s’accroche à la corde de son arc. Elle retient son arc des deux mains sur le corps, mais s’affole soudain en voyant l’autre lever haut son autre lame, prête à la couper en deux. Elle tire fort et lâche le corps de l’arc qui est renvoyé vers son adversaire, presque aussi rapidement qu’une flèche. L’arc brise la saillie de son armure faciale et fissure ce qui lui sert sûrement de globe oculaire. L’un de ses pantins d’os lui taille profondément un bras d’un coup de hache et Maâra, haletante et en transe, ramasse le fémur du décapité et fracasse ce qui reste de tête. A deux, ils viennent à bout des derniers soubresauts de cet amas inorganique trop étrange à ses yeux pour qu’elle tente d’en comprendre l’origine.


Soudain, plus loin dans les lignes ennemies, une détonation fait trembler toute la zone et un court mais intense silence assourdit l’air autour de Maâra. De la lumière et des débris métallique sont éjectés en l’air et très vite les cris reprennent. Et sans le voir, elle sait que Lord Azraël est là-bas, déchainé et ivre de pouvoir, elle ressent les même vibrations qu’au château d’Endor … il a ce pouvoir inconnu sur les âmes, et cela l’intrigue.
Les guerriers les plus aguerris, cependant, ne se laissent pas longtemps distraire. Autour d’elle, trois soldats des duchés sans monture en profitent pour contourner les cavaliers tout proches et contrer plusieurs guerriers arrivés à revers. Les squelettes de Maâra, eux, n’ont point remarqué l’explosion et défendent directement les cavaliers.

Peu à peu enfle la rumeur d’un repli stratégique, d’un bout à l’autre du front, tous œuvrent de concert et sous cette couche indescriptible de chaos se dessine un plan. A plusieurs mètres de là, elle aperçoit la lumière que tous ici doivent tenter de rejoindre.

« Gare !!! » Grogne soudain Stor-Varg alors que Maâra se concentre sur son sortilège.

Les mains encore crispées, elle voit les ombres de son sortilège s’étioler au vent.

Le Liykor saute sur une carcasse de cheval et bondit les pattes en avant vers un colosse en armure noire. Maâra roule sans finesse sur le côté et évite de justesse la masse du guerrier chevronné. Son arc est hors de portée. Méconnaissable, la Sindel se relève et fait front, l’idée de fuir pendant que ses alliés font le travail ne traverse pas son esprit cette fois ; celui-ci ressemble tant au dernier guerrier d’élite qu’elle ressent l’envie d’une vengeance par procuration. Et elle n’est jamais totalement seule.

« Ensemble ! Si tu meurs, je meurs. »

Le Liykor à sa droite et la Sindel devant à trois mètres ; le colosse, au visage tant buriné qu’on ne peut deviner sa race, les jauge l’un l’autre, crache par terre … et tourne sur lui-même si vite qu’il surprend le Liykor. Il est obligé de plonger au sol pour éviter le coup plein d’élan. Maâra, elle, ne perd pas de temps. Ses yeux devenus noirs toisent celui du guerrier qui garde un œil sur elle, un instant trop tard pour comprendre que ses gestes ne sont pas superflus. Ses paumes glissent l’une sur l’autre et au milieu grandit un amas sombre, semblable à une griffe, qu’elle envoie dans sa direction. Un clignement de paupière plus tard, le colosse titube en arrière, la gorge serrée par une main invisible qui le ronge de l’intérieur. Aussitôt, Maâra court vers son arc et encoche rapidement une flèche, trop pour bien viser et pas assez pour tirer avant que son adversaire n’agisse.
Trop loin pour frapper, il lance littéralement sa masse en direction de la Sindel, dont la stupeur fait lever les bras et tirer en l’air. La masse l’atteint au niveau de la hanche, sans grandement la blesser, mais la fait chuter.

Le problème Sindel en moins, le colosse se retourne pour faire face au Liykor. Mains gantées contre pattes griffues, les échanges sont rudes et puissants, mais la bête n’a que sa rage quand l’autre à l’expérience et l’entrainement.
Maâra grimace en se redressant sur les genoux, ramasse son arc, encoche une flèche et vise. Elle est comme dans un état second, elle se souvient de cette impression de voir le monde différemment, de distinguer le moindre détail de ce côté-ci. Elle remarque un mouvement, derrière Stor-Varg, une créature de métal est parvenue à traverser le rang de squelettes et s’approche du Liykor. Elle décoche la flèche qui, par chance, ((Qu’entends-je ? Habileté, dextérité, brio, pas d’la chance !! - Si si)) transperce sa cible en plein ventre. Aussitôt, elle hurle à deux de ses derniers squelettes d’en finir avec lui.

Sentant venir l’expiration prochaine de sa troupe, elle se cache à demi derrière un cheval au poitrail éventré et puise dans sa magie noire. Elle glisse ses doigts noircis de fluide d’obscurité dans la terre souillée mais, à nouveau, rien ne se passe. Elle ne comprend pas. Les âmes sont-elles devenues trop agitées pour entendre son appel, ou son esprit est-il trop accaparé par le colosse. Cela doit être un signe. Les cavaliers devront attendre qu’elle gagne ce pari avec elle-même de réussir. Elle contourne le cheval pour se rapprocher et ; voyant leur adversaire sur le point prendre le dessus sur le Liykor qui vient de recevoir un mauvais coup de botte au torse ; décoche une flèche qui se plante à nouveau dans la cuirasse du colosse. Il la regarde sans considération … la face imperturbable de la Sindel dissimule une frustration à nulle autre pareille mais une idée lui vient, vicieuse et copiée sur sa sœur. Elle fait mine d’encocher une nouvelle flèche et il observe ce geste avec un dédain certain, sûrement convaincu de l’inefficacité d’une énième piqure. Il lui tourne presque le dos, juste à temps pour se protéger d’un bond du Liykor.

La flèche tombe mollement au sol, l’arc ajusté en bandoulière pendant qu’elle attrape la lance du cavalier écrasé sous son cheval. La Sindel tient la lance à deux mains et court droit devant elle, relâchant soudainement toute la hargne et la résolution enfouie dans ce cœur, si éteint d’ordinaire mais imprégné aujourd’hui jusqu’à l’excès des cris et déchaînement de la guerre, si purs, si vrais, si vivants … Elle hurle si fort que le colosse consent à toiser ce long et fin insecte. Son regard trahit l’incertitude lorsqu’elle lui embroche le flan.

De son élan, Maâra ne contrôle rien. Elle s’écrase contre le bras du colosse venu parer, un temps trop tard, l’attaque surprise ; la moitié de son visage est éraflée par un coup d’épaulière. Attaqué par le mort-vivant, le colosse réussit alors une sorte de double riposte hasardeuse qui le déséquilibre. Maâra, accrochée à la hampe, se fait éjecter d’un coup de coude qui lui coupe le souffle et brise la hampe. Stor-Varg s’en sort mieux, il parvient à blesser le guerrier aguerri au torse, dont il taille profondément la chair avant d’être balayé par un coup de genoux.
Accroupie au sol, la poitrine douloureuse, Maâra reprend son souffle. Stor-Varg, plus endurant, se redresse et s’interpose en traînant la patte. Le guerrier lui se relève lentement, blessé assez gravement, il se redresse pour ce qui sera sûrement le dernier acte et, au bout de son seul bras valide, tient fermement la masse qu’il avait lancée sur Maâra.

« Toi et ta magie … qu’est-ce vous foutez là ? Rrrg, j’m’en fous, grogne-t-il face au silence étonné de Maâra. Prêts ?
- Prêts.
- Donnez-tout, moi j’vous raterais pas »

Face à lui, si près de lui, Maâra ressent une toute nouvelle gamme d’émotions contradictoires, qu’elle n’a ni le temps ni l’envie d’approfondir. Le guerrier semble rassembler toute sa puissance pour ce dernier coup. Maâra, bien malgré elle, s’ouvre entièrement a sa souffrance au lieu de la contenir car, elle doit bien se l’avouer, elle sent bien qu’une part de son pouvoir s’en nourrit. Elle ressent ses fluides et parvient parfois mieux à les canaliser en acceptant leur soif outrageante, au lieu de la rejeter.
Elle lâche la hampe. Ce qu’elle a de plus puissant n’est pas sa force physique. Une masse difforme grandit dans sa paume et, au moment où Stor-Varg bondit, elle porte à sa bouche l’écœurante boule de pure obscurité. Le Liykor frappe le premier mais ne parvient pas à stopper le coup colossal du guerrier qui le fauche et l’étourdit. Mais Maâra, au même instant, l’immobilise, fauché par la brutalité du sortilège de la Sindel au visage défiguré par un cri silencieux et fatal.

Le colosse s’effondre, rongé de l’intérieur, presque mort. Maâra ramasse sa hache et s’approche de lui.

« - Merci, lui dit-elle calmement, bien qu’essoufflée.
- J’ai pas peur de mourir.
- Ne l’oublie pas quand tu seras devant Lui. »

Elle lève la hache, difficilement et lui fend le torse.

((- C’était pas glorieux hein !
- J’t’emmerde !
- Wow wow wow, qui êtes vous et où est ma pouliche ?))


Et soudain … un grand fracas loin devant elle fait tourner toutes les têtes. Des cavaliers foncent sur les lignes ennemis et repoussent les automates.

« Evacuez par ici ! Suivez la lumière ! »

L’appel se fraye un chemin à travers le front. Devant elle, plusieurs cavaliers isolés sont encore bloqués. Stor-Varg est hors-jeu pour un moment. Que faire ? Elle n’a pas une seconde à perdre. Ses mains tremblent tandis que ses pensées s’entrechoquent … elle n’a pas oublié pourquoi elle est là. Aider, soutenir, faire ses preuves. De l’autre côté de la faille illuminé par cette rebutante lumière, elle ressent un sortilège puissant et le froid glacial du désespoir.

Elle déchaine ses fluides et hurle cette fois le nom du Gardien éternel. Elle canalise sa magie, la concentre dans ses mains qu’elle tend au dessus de l’immense champ de bataille autour d’elle, se repaissant de l’odeur de sang, de la mort et des esprits tourmentés. Elle plaque avec violence les mains au sol et les appelle, tous autant qu’ils sont, elle en appelle plus qu’elle ne l’a jamais fait. Seule une horde peut endiguer l’avancée ennemie, une horde de mort-vivant, insensible et sacrifiable.
L’air se trouble autour d’elle, déformé par les spasmes de sa magie qui donne vie à une trentaine de mort-vivants. Une horde. Haletante et sidérée, Maâra leur ordonne de s’écraser contre les lignes ennemies et tandis qu’ils piétinent tout sur leur passage, elle hurle :

« Evacuez !!!! »

« Toi aussi » Grogne Stor-Varg qui la tire vers lui et, ensemble, ils courent vers l’armée naine derrière eux, espérant profiter du chaos pour passer inaperçus.


(((hrp :
- Deux fois appel des âmes rang 1 / utilisation de main sombre rang 2 / souffle de thimoros rang 4
- Est-ce que je peux garder l'arc ramassé ?)))


[XP : 3 (combat) + 0,5 (témoin de la bataille) + 1 (sauver les cavaliers). Je t'offre en outre une rune "Ter" pour la qualité de ton RP. Et tu peux garder l'arc.]
Maâra _-_ Sindel _-_ Nécromancienne _-_ Maître des Runes
Ceux qui pensent que les morts appartiennent au passé, ne savent rien du futur.

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Silmeria
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Silmeria » sam. 31 juil. 2021 03:24

C'est dans ce cercle que tout se termina. Cette dizaine de soldats montés sur leurs chevaux de guerre formait un cercle infranchissable. Le Capitaine de ces gardes Royaux, le prénommé Duval était prêt. Il portait un large bouclier et une lance, prenant une position défensive dès le début du duel. Je ne sais pas trop pourquoi, mais je me trouvais vaguement nerveuse, mes mains étaient moites. Je m'étais préparée, comme à mon habitude avec une arme dissimulée au bras et la Tueuse en main, ma posture quant à elle était plus évasive, je ne souhaitais pas me faire toucher par ce colosse carapacé et il me fallait beaucoup d'agilité pour passer sa défense, il restait silencieux, la pointe de sa lance vers moi laissait entendre qu'il ne serait pas approchable facilement.

Mon premier assaut fut bref, une entaille au dessus de son bouclier sans qu'il ne parvienne à me repousser de sa lance ou ne réussisse à parer l'attaque. Une légère coupure pour tout résultat, je connaissais la portée de ma lame et il me paraissait complètement impossible de l'avoir blessé sérieusement. Il perdit néanmoins pied à observer l'absence de dégât sur son armure pourtant solide, réalisant que ma lame ne dévorait que les chairs et n'avait que faire des armures. Peut-être était-ce là quelque chose qui me porta préjudice... Après tout, il aurait suffit d'un coup plus précis pour le tuer sans même qu'il ne puisse revoir sa position défensive, après cet assaut, il se montra impénétrable pour plusieurs tentatives d'attaques, il parvint même et ce à ma grande surprise à me désarmer d'un coup de lance sur le plat de ma main.

Conformément aux règles dictées au début de notre duel, il me laissa ramasser mon arme, je ne manquais pas de souligner son acte honorable, il aurait pu décider d'en finir sur le champ, sans plus de ménagement mais l'honneur dicté par son appartenance à l'armée et à sa vision du monde le lui interdisait. Je trouvais ces personnages fascinants. Nous étions opposés sur tellement de chose mais pourtant, nous étions là, à nous battre, lui pour l'honneur, moi pour mon butin royal. Je profitais du fait qu'il soit alourdi par son imposante armure et que ses déplacements soient rendus plus gauches, plus lourds. J'avais manifestement tort. Les coups échangés, lorsqu'il ne parvenait pas à m'arrêter de sa lance était trop légers, il maniait toutefois son arme avec beaucoup de précision et ce n'est que grâce à une grande concentration de ma part que ses assauts ne se soldaient jamais par une blessure trop grave.

Il m'offrit de me rendre, je n'avais pas trop idée de ce que ça voulait dire, après tout, il n'y avait aucun intérêt à m'arrêter ici. Pourquoi faire ? M'accompagner sous escorte derrière les lignes et ensuite ? Quel membre de l'état major n'aurait pas souhaité profiter de cette occasion pour m'exécuter simplement sans plus de cérémonie. Je déclinais immédiatement son offre, toutefois, je ne sais pour quelle raison, j'avais envie de la lui retourner si jamais il venait à se trouver dans une position délicate. Peut-être était-ce là un désir jusque là inconnu d'agir honorablement, autrement que dans l'ombre ? Leur faire comprendre que les membres d'Omyre n'étaient pas les monstres qu'ils croyaient redouter.

Cela faisait déjà quelques minutes que nous avions commencé ce duel, nous nous tournions autour, lui prêt à se défendre, moi prête à exploiter la moindre faille, la moindre inattention... Ma lame perfora de nouveau son armure, blessant son bras protégé du bouclier, je voyais déjà quelques conséquences à mon attaque, il ne parvenait plus à tenir sa garde assez haute, il perdit son équilibre et en manquant de tomber à la renverse perdit sa lance qui tomba dans la boue, à mes bottes.

Ma Jumelle aurait sans doute exploité une erreur pareille, il était là, déséquilibré et désarmé, aussi une ouverture de rêve pour tout assassin mais... Je n'avais pas oublié qu'il avait été noble et m'avait offert de retrouver mon arme au moment venu. Je ramassais sa lance pour la lui tendre, lui faisant comprendre que nous reprendrons lorsqu'il serait prêt. Je ne voulais pas voler ce meurtre, ni même risquer de voir ses soldats charger.

Il inspira profondément, roulant des épaules pour dissiper une tension avant de reprendre sa position défensive.

Et c'est ici, précisément à cet instant que je fis mon erreur fatale. Il feignit une attaque au niveau de mes jambes, je connaissais cette technique et ne voulant pas lui créer une ouverture dans ma garde, je reculais subitement de quelques pas pour l'empêcher de me faucher mais contrairement à ce que je pensais, il était bien plus vif que ce qu'il ne laissait croire et frappa d'un coup précis.

Tout était confus, comme si je retenais brusquement ma respiration, vous savez, vous l'avez déjà fait, vous contracter votre poitrine en cessant de respirer, votre corps panique et se demande où est ce précieux souffle qui nous maintient en vie, mais il ne vient plus emplir les poumons. Le corps reste raide, mes jambes se font alors frêles, un voile couvre déjà mes yeux noircis de larmes et la Robe corrompue surprise d'être aussi malmenée décharge à elle seule un miasme de corruption qui termine d'achever l'herbe déjà piétinée par notre duel.

En tombant lourdement sur le dos, une remontée de sang acide me brula la gorge, ma main s'était refermée contre l'arme qui avait perforé mon ventre mais il était impensable de pouvoir l'extraire, la blessure était trop profonde et je soupçonnais que la lance m'ayant transpercée soit désormais enfoncée dans le sol sous mon dos. Duval s'approcha, il avait son épée au clair, l'air toujours grave et alors, nous nous entendons sur une mise à mort brève. Je crois que je me suis évanouie au moment où il parlait à ses hommes, je n'ai pas su s'il s'était montré honorable jusque dans ses mots où s'il avait décidé de railler son ennemie alors qu'elle agonisait.


Lorsque de nouveau, s'ouvrèrent mes yeux, le monde avait changé. Il n'y avait plus de champ de bataille, seulement l'air frais, le bruit des vagues s'écrasant sur une plage de galets sous un ciel gris clair. Cet endroit me semblait familier, quelque chose d'indicible me laissait croire que j'étais ici chez moi. En sécurité. Sentiment assez saugrenue compte tenu de ce qui venait de se passer. Instinctivement, mes yeux se posèrent sous mon sein, il n'y avait aucune blessure, pas plus qu'il n'y avait d'entaille ou de douleur. Devant mes yeux je dépliais mes doigts, aucune trace de terre sous les ongles, pas même de sang éclaboussé, séché comme autant de petites tâches sur ma peau blanche.

Les vagues s'échouaient toujours et voilà que mon attention se porta sur quelque chose dans l'eau. Je m'approchais d'un pas hésitant, les galets roulaient sous mes bottes, l'air frais me caressait les cheveux et le cou, j'avais envie de fermer les yeux et de laisser la caresse du vent me faire oublier toutes ces aventures navrantes mais je vis la mort. Elle avait pris la forme de centaines d'êtres maigres agitant les bras sous l'onde opaline, la mer était infestée de corps gesticulants, moulinant maladroitement des mains comme s'ils espéraient s'accrocher aux vagues destinées à s'échouer sur les galets.

" Ce sont là nos morts. "

Cette voix, je l'aurai reconnue entre mille, si souvent dans ma tête, dans mon esprit mais toutefois c'était la première fois qu'elle venait... D'hors de moi.

Me retournant à la hâte, elle était là, présente, hors de mon corps mais arborant la même apparence que moi. Une Elfe Blanche au visage doux, de beaux yeux verts sur lesquels papillonnaient de longs cils. Elle roulait de la tête comme un oiseau curieux, laissant à chaque mouvement qu'elle faisait des mèches de cheveux d'un blanc argenté se perdre le long de ses joues.

" C'est comme se regarder dans un miroir... " M'étais-je entendue dire alors que je tendais la main, espérant qu'elle ne m'imite et que je puisse enfin toucher des doigts celle que j'avais toujours écouté.

" Silmeria... "

" Regarde les. Ils rampent. Ils s'échouent inlassablement ici. Je les observe depuis longtemps tu sais. Toutes ces âmes que nous avons ôtée à leur enveloppe. " Elle évita ma main, feignant de l'avoir vue avança dans l'eau. Ses bottes claquaient les vagues et dans ce remous sortaient quelques mains s'accrochant à ses chevilles sans pouvoir la retenir. Silmeria se retourna vers moi. Au dessus de nous, dans ce ciel gris et morne se trouvaient suspendus comme des étoiles lointaines de êtres immobiles comme pendus dans le vide.

" C'est notre enfer ? "
" Aurait-il fallu un enfer pour nous ? Je crois que nous aurons le même sort que les autres âmes, ici... Je n'ai jamais vu. Mais ça grandit. Ca souffle, l'eau monte, descend, mais jamais ne disparaît. Cette... Grève est alimentée par nous. Par la corruption. Par l'usage excessif de la magie d'ombre. Par la colère, la rancoeur... Je crois que c'est un enfer personnel que nous avons créée toutes les deux et regarde, s'y échouent des centaines d'âmes... Des êtres sans visage, tout juste bon à remuer sans but. "

Elle chassa d'un coup de botte une main qui se refermait autour de sa cheville.

" Tu te sens comment ? Noble ? Honorable ? "

Je reconnais que la question ciblée me fit frissonner, la dernière fois que je m'étais trouvée dans cette situation c'était à Ilmatar, la fameuse citée des Sylphes où l'Esprit du Vent avait décidé de revêtir l'apparence de Silmeria. Celle-ci semblait bien réelle, elle était... Moi.

" C'est quand même magnifique non, on donne aux assassins tels que toi des lames magiques, des méthodes imparables pour tuer, des capacités inimaginables pour le commun des mortels, des poisons d'une violence inouïe et toi... "

Elle cligna. Devant mes yeux, son nez toucha presque le mien, d'instinct, j'avais reculé mais il était trop tard, ses mains s'étaient fermées comme des plantes carnivores sur mes bras et je n'avais aucune issue pour échapper à son regard glacial.
" Et toi... Tu fais des duels en respectant scrupuleusement les règles. "

Des larmes noires coulaient le long de ses joues. Elle semblait avoir des réponses quant à ma présence ici, comme si elle avait été témoin de la scène des dizaines de fois et avait trouvée elle même la raison de notre présence sur cette Grève. Qu'était-elle ? Pourquoi ces mains sous les vagues cherchaient invariablement à sortir de l'eau qui les retenaient tous en son sein ?

Silmeria baissa doucement la tête, quelques cheveux lui barraient le visage mais je sentais dans ses doigts rouler des tensions comme si elle n'avait qu'une envie, m'écraser.
" Cèles me dit de ne pas m'emporter. Que tu n'as eu que ce que tu méritais d'avoir voulu comme moi accorder de la confiance à quelque chose... Mais as-tu oublié ? As-tu complètement oublié qui nous sommes ? Rejetées, des vendues, des parias, des indésirables. Pourquoi, dis-moi pourquoi nous sommes condamnées à vouloir sans cesse toucher du doigt quelque chose qui n'existe pas pour nous ? L'honneur ? REGARDE ! " Ses mains étaient remontées jusqu'à ma nuque, elle braquait maintenant mon visage vers l'écume des vagues sans que je ne puisse lui résister. Je me sentais manipulée, faible, incapable de lui tenir tête.

Sous l'eau je vis les visages déformés d'un trou béant comme bouche, des crevasses noires pour les yeux et des expressions dramatiques. " Regarde les tous plus honorables les uns que les autres ? Tu veux de l'honneur ? Alors plonge ! Va rejoindre les honorable ou fais comme on a toujours fait. On est... Nous sommes des Murènes ! Des meurtrières ! Des tueuses ! Régicide par dessus le marché ! L'honneur ça regarde tout le monde sauf nous ! "

Sa voix tremblait, je la connaissais si bien que je savais qu'elle se retenait de pleurer. Il en était toujours ainsi, sa voix se paraît de tremblements et ses joues picotaient, alimentant ses yeux de larmes qu'elle ne parvenait plus à retenir. Je la connaissais comme si elle était... Moi.

" Et tu voulais... Une famille aussi ? Tu crois qu'on rendra hommage à nos sœurs en crevant lamentablement ? Comment peut-on tomber si bas... Pourquoi sommes-nous si médiocres. "

Je comprenais ce qu'elle voulait dire, je voyais là où elle voulait en venir. Sa pression se relâcha et toutes deux nous tombions à genoux sur les galets, là où venaient mourir les vagues noires. Silmeria reniflait sourdement, emportée par un pleur incontrôlable. Dans mon esprit revenaient ces images insupportables, celle de Lys et Lila qui s'enfonçaient sous terre pour détruire la réserve de Feu magique des Shaakts. Je n'ai même pas pu dire au revoir à mes soeurs aimées... Je me souviens d'avoir eu envie de courir vers elles, les tirer vers la sortie, les empêcher d'entrer dans ces souterrains qui deviendraient leur tombeaux. Les souvenirs était insupportables, je les revoyais sachant parfaitement quelle était l'issue de ce souvenir. Le choc sous mes bottes lorsqu'elles avaient allumé sous terre les réserves de feu provoquant une explosion incroyable qui avait éventré le Mont des Shaakts. Notre désir de mort ce jour là avait été si grand...

" Tu te souviens... Nous nous sommes jetées sur les derniers Shaakts en espérant secrètement que l'un d'eux puisse nous tuer. "
" Je me souviens... J'ai eu plaisir à les voir mourir. Une des premières fois que ça m'arrivait. "
" Ensuite... A genoux dans la boue. Il commençait à pleuvoir. "
" On pleurait ? "
" Au début oui. Ensuite je crois que nous n'avions pas pu contrôler un rire. "
" A rire dans la cendre et le sang, le visage braqué sur les nuages lourds de pluie... Nous sommes démentes. "

Front contre front, nous nous serrions l'une contre l'autre. Silmeria était mon être le plus précieux. Je voulais de nouveau sentir son âme avec la mienne, car nous n'avons jamais connu autre chose. Deux âmes lovées étroitement l'une contre l'autre, dans le mal et l'Ombre noire. Mais je n'ai jamais souhaité autre chose que de l'avoir avec moi. Elle qui était si douce. Ma meilleure moitié.

" Je sais à quel point tu l'aimais. "
" Je suis navrée, je t'ai reprochée d'accorder trop vite ta confiance à Ezak, Azra et Daemon... Et je me retrouve à faire exactement la même chose en accordant de l'importance à l'honneur. Nous ne sommes pas de taille... Les ombres sont décidément les seules à bien vouloir nous tolérer. "
" Tu voudrais lui reparler ? Encore une fois ? "
" Tu veux dire.. "
" Lys "


Un frisson glacial parcourut mon échine. Devant moi, la femme que je serrais dans mes bras n'était plus d'une chevelure d'argent mais une longue tresse blonde négligemment posée sur le côté de l'épaule. Ses yeux s'étaient faits d'un bleu perçant et son visage avait une moue plus mature, moins froide, malgré ses traits nets elle avait toujours quelques rondeurs sur l'angle des mâchoires qui lui donnait un air poupon et d'aussi loin que je m'en souvienne, je n'avais jamais tenu Lys dans mes bras. J'avais envie de la serrer contre moi, si fort que ma respiration en serait coupée. Je voulais pleurer toutes les larmes de mon corps sur son épaule, sans être capable de prononcer le moindre mot, je voulais qu'elle ressente, sans avoir à même le comprendre, la détresse infernale qui animait mon coeur depuis sa mort. Ce jour maudit qui m'avait enlevé celle que j'aimais.

La morve au nez et les yeux brouillés de larmes, je me retrouvais à pleurer sur son épaule, manquant de m'étouffer dans mes glaires tant ma respiration était saccadée. De sa main, elle caressait mes cheveux, je crois que ce simple geste aurait suffit à dissiper tout mon mal être et ma panique.
" Je l'ai tué... " Avais-je dit entre deux sanglots. " J'ai tué le Roi. Je tué... "

" Tu te souviens de Lily ?"

Comment aurais-je pu oublier. De toutes les fleurs, elle était la première à tomber. Le soir venait juste de tomber, Lys et moi nous entraînions à l'épée. La soirée était douce, le campement calme. Et son hurlement avait tout déchiré. Le frisson encore tenace me traversa le dos comme le triste héritage de cette soirée.

" Elle me manque. "
" Tu m'as manqué aussi. La mort c'est long quand on y pense... Surtout quand on reste morte. Mais ça... Tu sais, je crois que tu t'es fait beaucoup de mal. Regarde où nous sommes. Une grève sombre qui retient les âmes que nous avons emporté avec nous... Essentiellement du Shaakt à une époque. "

Nous partagions un petit rire amusé, comme deux sœurs ressassant de vieux souvenirs après une longue absence.
" Maintenant, quelque part dans ces vagues flotte l'âme d'un Roi... Ce n'est pas rien tout de même. Mais quant à ta présence ici... Je crains que tu ne sois pas encore tout à fait prête. "

Lys avait toujours eu le rôle de la cheffe d'équipe, elle gérait les Tueuses d'une main de fer et distillait les informations nécessaires uniquement au moment voulu, jamais d'excès ou de mot en trop, elle n'avait pas changé sur ce point. " En effet, mourir sous la lame de Duval, le Capitaine après un combat honorable n'est pas la mort destinée à t'emporter. "

Ses doigts tièdes se collèrent à mes joues encore moites de larmes, elle plongea son regard cristallin dans le mien, encore brouillé. Son visage avait une dureté singulière, comme un air sévère sur les traits d'une jeune femme au faciès d'une délicatesse profonde. Rien que ses expressions les plus anodines se révélaient être des mystères impénétrables pour qui ne la connaissait pas. " Lys... Je ne veux pas partir, j'attendais de te retrouver depuis si longtemps. "
" Pas maintenant. Nous sommes toutes là, Lila, Lily, Iris, nous avons toujours été là. Mais ton heure n'est pas encore venue. Tu sauras nous retrouver le moment venu. " Sentenca-t-elle et avant même que je ne puisse répondre à son énigme, Silmeria venait de remplacer l'image de Lys.

" Tu sais... Tu n'es pas très belle quand tu pleures. Mais j'imagine que moi non plus. Et par ailleurs, j'ai longtemps souhaité être séparée de toi mais... Il n'a suffit que de quelques secondes pour me rendre compte que tu finirais par me manquer. Un tout petit peu. Alors Lys m'a demandé de te dire quelque chose. "
" Je n'y comprends plus rien, alors dis toujours, je ne suis plus à une énigme près."
" Ton collier brûle. " Dit-elle en pointant du doigt le pendentif d'Ilmatar. Une sensation de picotement traversa mon corps et je me sentais comme... Avalée par la terre. Je glissais sous les galets et Silmeria avait littéralement coulé en un fluide noir dont j'étais recouverte. Son âme occupait de nouveau mon corps comme rattachée à mon esprit. Même la présence de Cèles se faisait sentir.

Un temps, nous étions toutes trois lucides mais le noir était palpable, magnétique.
" Alors... Suite à ta récente résurrection, Silmeria a pris le contrôle. Nous sommes mortes... Tuées par Duval. Regarde, on commence à distinguer doucement à travers ses yeux. "
" J'espère qu'elle va dire quelque chose d'intelligent... "

" PUNAISE, PHAITOS A UNE MOUSTACHE ! "

S'était-elle relevée d'un bloc comme extirpée d'un mauvais rêve. Le retour à la réalité de Silmeria fut édifiant, elle observa nauséeuse l'étendue des dégâts, une flaque de sang, une entaille profonde au coeur et au ventre. La jeune Elfe soigna immédiatement ses blessures en pestant :

" Ma robe... punaise elle vient d'Ilmatar. C'est pas à deux jours de poney... "

Autour d'elle, le chaos traversait les esprits. Duval lui même avait sursauté et observait effaré la femme qu'il venait de mettre à mort se relever avec un naturel surprenant. Face à sa surprise manifeste, Silmeria répondit en levant les épaules qu'il avait visé le coeur, organe qu'elle n'avait pas. S'en suit alors une réplique de Duval, toujours gonflé d'honneur. Il lui fit savoir qu'elle avait tout de même échoué son duel, qu'il en était sorti vainqueur et qu'il fallait donc assumer la responsabilité de son cuisant échec et s'en aller.

Silmeria ouvrit ses mains, dépliant ses doigts ensanglantés et remuant une jambe comme pour souligner d'un geste l'évidence même :

" Beh... Je suis pas morte. "
(" Quelque chose d'intelligent, disais-tu ? ")

C'est à ce moment là que je me décidais de reprendre le contrôle. Silmeria a toujours été très difficile à déloger, elle s'accrochait avec son esprit avec plus de ténacité que le lierre et elle eut encore le temps de provoquer Duval, mettant en cause son honneur. Ma jumelle avait visiblement du mal avec la rancune et une fois de nouveau en pleine possession de notre corps, je pu échanger une dernière fois avec Duval. J'avais promis de ne plus montrer de faiblesse ou d'attirance pour l'honneur mais je ne pouvais pas non plus saboter ce qui avait été fait. Il fallait continuer à suivre ce que j'avais accepté de respecter et j'offrais à Duval ma plume dorée, elle était là un symbole d'assassin offert par Xenair, un combattant qui survit à un duel avec moi méritait bien un petit signe pour s'en souvenir pour ses vieux jours. L'accord serait respecté, en échange de notre entente à ce sujet, il me fit remettre la chevalière de son défunt suzerain afin qu'à mon tour je puisse rentrer faire mon rapport. Je m'étais sentie obligée de m'incliner face à ce guerrier honorable tout en me promettant de ne jamais devenir comme lui.

Je suis Rose. La Régicide. Je ne sais pas comment me montrer prête aux yeux de Lys et de mes soeurs, je ne sais pas encore comment faire pour réparer ce qui a été brisé, mais je savais, non sans une certaine satisfaction que les êtres les plus précieux à mes yeux étaient... Là. Avec moi. Dans cette Grève alimentée de la corruption. Et même s'il m'avait fallu mourir pour simplement recroiser Lys, j'étais la femme la plus heureuse du champ de bataille.

-------------------------

Remonte jusqu'aux arrières lignes, jusqu'au mur végétal de Léona


[XP : 1 (discussions) + 3 (combat contre du Val) + 1 (expérience de la mort)
La petite plume de la Mort.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


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Daemon
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Daemon » sam. 31 juil. 2021 05:52

Toujours accroupi à tenir ses côtes, Daemon souffla un instant, fermant les yeux pour retenir la douleur. Ses oreilles sifflaient et l'air était saturé de son. Les hurlements, les cris, le grondement de la cavalerie et les cymbales de métal et d'acier ; la guerre se jouait enfin à ses oreilles et le rendu était pour ainsi dire : désagréable. Il s'était trop habitué aux longues marches, au silence de la crypte, pour apprécier la symphonie.

Azra s'éloignait de sa vue et, après s'être assuré que Maâra tienne sur ses jambes, il décida de le suivre. Trop confiant de sa puissance, son maître s'engageait dans la mêlé avec liesse. Il suivit sa silhouette drapée à travers les vagues de poussières, repoussant les ennemis se présentant à lui d'un tranchant létal. Des hommes étranges erraient dans les environs. Des hommes qui n'avaient rien de naturels, des constructions qui mimaient le vivant et dont l'unique but était de donner la mort... Une créature s'approcha alors, avançant à quatre pattes avec deux lames luisantes et rouges dans le dos, en prolongation de ses coudes. Daemon la négligea dans un premier temps, ainsi que la distance qui les séparaient, ce qui le prit au dépourvu. D'un bond, elle arriva sur lui en tourbillonnant et l'obligea à se défausser en arrière. Nienna apparu pour faire une diversion et fut complètement ignoré par la machine, qui sans même une respiration continua ses charges successives sans le perdre de vue. Le corps du semi-elfe se courba, ses mains foulèrent le sol et il bascula en arrière et encore en arrière, virevoltant avec la créature dans une danse mortelle. Bientôt, il dégaina et le choc métallique retentit jusque dans son poignet et, sans lui donner l'occasion de réitérer son enchaînement, il enfonça sa lame dans la carcasse. Des gestes désordonnées répondirent à son choc. Aucune douleur manifeste, juste un trouble, car la créature continuait maladroitement ses attaques vaines, mais dans le vide, contre un ennemi invisible ou sa propre fin... des spasmes désordonnés l'investirent et après un vrombissement suivit d'un claquement ; elle chut, immobile.

Daemon se précipita donc dans la bataille et retrouva entre les nués la silhouette identifiable d'Azra qui faisait face à un véritable colosse. Il fit un détour et se glissa dans l'ombre de ce qui semblait être un golem pour lui sauter dessus.

Il agrippa des câbles courbés dans son dos et comprit avoir encore affaire à un ennemi de métal et d'acier. Quelles abominations guerrière avaient pu concevoir les treize ? L'outil sans vie ne connaissait pas la mort et quel pire ennemi pouvait-il imaginer que celui qui n'est point. Tout son art demeurait dans l'eau delà, dans l'ombre derrière la vie. Ces pantins sans âmes et sans esprits — il pouvait le sentir — ne pouvaient être altérer par les fluides. Tandis qu'il se maintenait sur le dos du colosse, Daemon comprit qu'il ne pouvait en venir à bout qu'à la force de ses bras.

Leur ennemi leva alors son poing gigantesque vers le ciel, de la taille d'un tonneau, et fit rugir des claquements de tonnerre. L'électricité se répandit dans tout son corps et Daemon, juché sur sa nuque, accusa la décharge sans parvenir à desserrer les poings. Le choc parcourut tout son corps et vida toutes ses forces, tandis qu'un sursaut au cœur l'arrachait à son empire, il se vit glisser le long de la coque pour rebondir au sol.

Des pas lourds se firent entendre et la silhouette gigantesque et malfaisante se dressa au dessus de lui. Encore paralysé par la douleur, Daemon vit le poing gigantesque se dresser au dessus de lui. C'était fini... Personne ne pouvait accuser un tel choc. La masse s’abattit sur lui et il se sentit glisser et projeté en arrière. Après avoir roulé dans la poussière, il comprit qu'Azra venait de l'extraire d'une mort brutale.

Azraël faisait face au golem et profita d'une de ses attaque pour sauter sur son bras et lui monter dessus pour fracasser la lampe sur son front avec insistance. Un nouveau choc électrique arriva, mais la liche eut le réflexe salvateur de sauter, pour atterrir sur des orcs qui avaient la malchance de s'aventurer ici. Daemon recouvra ses forces et réitéra sa manœuvre, à défaut de faire face au colosse, et sauta de nouveau sur son dos. Sa manœuvre fut cependant bancale et tandis qu'il essayait de s'accrocher à un câble, celui-ci ce rompit et le laissa pendouiller, les jambes traînant au sol. La liche l'encouragea alors à continuer, à couper les câbles qui restaient. Le semi-elfe retrouva alors le sol et se propulsa sur le dos du golem et au prix d'efforts éreintants, tandis qu'Azra assaillait le géant de face, il arracha les câbles un à un, privant le colosse de ses fonctions meurtrières.

Rendrak intervint alors et un grincement terrible se fit entendre. Le lickor squelette avait réussit à ouvrir une brèche dans l'armure du golem, et Azra le pressa de le détruire. Les jambes du semi-elfe obéirent avant même qu'il ne réfléchisse et il se précipita, lame au clair, pour la plonger dans une lumière qui pulsait en travers de la carapace. Son cimeterre avait percuté quelque chose de dur mais de fragile, et une vague d'énergie, du fluide, le paralysa momentanément. Il sentit alors un bras osseux se saisir de lui, Rendrak, et sans comprendre, il sentit son corps se soulever. Le golem se tourna vers eux et, tandis que des crépitements inquiétants et des étincelles sortaient de son corps, il exposa, projetant des morceaux de sa carcasse métallique aux alentours.

Daemon resta au sol un moment entre les bras de Rendrak, tandis qu'Azra prenait procession du champs de bataille et des âmes tombées au champs de bataille dans un tourbillon, pour crier victoire au Duché.


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Daemon
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Daemon » sam. 31 juil. 2021 05:52

Toujours accroupi à tenir ses côtes, Daemon souffla un instant, fermant les yeux pour retenir la douleur. Ses oreilles sifflaient et l'air était saturé de son. Les hurlements, les cris, le grondement de la cavalerie et les cymbales de métal et d'acier ; la guerre se jouait enfin à ses oreilles et le rendu était pour ainsi dire : désagréable. Il s'était trop habitué aux longues marches, au silence de la crypte, pour apprécier la symphonie.

Azra s'éloignait de sa vue et, après s'être assuré que Maâra tienne sur ses jambes, il décida de le suivre. Trop confiant de sa puissance, son maître s'engageait dans la mêlé avec liesse. Il suivit sa silhouette drapée à travers les vagues de poussières, repoussant les ennemis se présentant à lui d'un tranchant létal. Des hommes étranges erraient dans les environs. Des hommes qui n'avaient rien de naturels, des constructions qui mimaient le vivant et dont l'unique but était de donner la mort... Une créature s'approcha alors, avançant à quatre pattes avec deux lames luisantes et rouges dans le dos, en prolongation de ses coudes. Daemon la négligea dans un premier temps, ainsi que la distance qui les séparaient, ce qui le prit au dépourvu. D'un bond, elle arriva sur lui en tourbillonnant et l'obligea à se défausser en arrière. Nienna apparu pour faire une diversion et fut complètement ignoré par la machine, qui sans même une respiration continua ses charges successives sans le perdre de vue. Le corps du semi-elfe se courba, ses mains foulèrent le sol et il bascula en arrière et encore en arrière, virevoltant avec la créature dans une danse mortelle. Bientôt, il dégaina et le choc métallique retentit jusque dans son poignet et, sans lui donner l'occasion de réitérer son enchaînement, il enfonça sa lame dans la carcasse. Des gestes désordonnées répondirent à son choc. Aucune douleur manifeste, juste un trouble, car la créature continuait maladroitement ses attaques vaines, mais dans le vide, contre un ennemi invisible ou sa propre fin... des spasmes désordonnés l'investirent et après un vrombissement suivit d'un claquement ; elle chut, immobile.

Daemon se précipita donc dans la bataille et retrouva entre les nués la silhouette identifiable d'Azra qui faisait face à un véritable colosse. Il fit un détour et se glissa dans l'ombre de ce qui semblait être un golem pour lui sauter dessus.

Il agrippa des câbles courbés dans son dos et comprit avoir encore affaire à un ennemi de métal et d'acier. Quelles abominations guerrière avaient pu concevoir les treize ? L'outil sans vie ne connaissait pas la mort et quel pire ennemi pouvait-il imaginer que celui qui n'est point. Tout son art demeurait dans l'eau delà, dans l'ombre derrière la vie. Ces pantins sans âmes et sans esprits — il pouvait le sentir — ne pouvaient être altérer par les fluides d'ombre. Tandis qu'il se maintenait sur le dos du colosse, Daemon comprit qu'il ne pouvait en venir à bout qu'à la force de ses bras.

Leur ennemi leva alors son poing gigantesque vers le ciel, de la taille d'un tonneau, et fit rugir des claquements de tonnerre. L'électricité se répandit dans tout son corps et Daemon, juché sur sa nuque, accusa la décharge sans parvenir à desserrer les poings. Le choc parcourut tout son corps et vida toutes ses forces, tandis qu'un sursaut au cœur l'arrachait à son empire, il se vit glisser le long de la coque pour rebondir au sol.

Des pas lourds se firent entendre et la silhouette gigantesque et malfaisante se dressa au dessus de lui. Encore paralysé par la douleur, Daemon vit le poing gigantesque se dresser au dessus de lui. C'était fini... Personne ne pouvait accuser un tel choc. La masse s’abattit sur lui et il se sentit glisser et projeté en arrière. Après avoir roulé dans la poussière, il comprit qu'Azra venait de l'extraire d'une mort brutale.

Azraël faisait face au golem et profita d'une de ses attaque pour sauter sur son bras et lui monter dessus pour fracasser la lampe sur son front avec insistance. Un nouveau choc électrique arriva, mais la liche eut le réflexe salvateur de sauter, pour atterrir sur des orcs qui avaient la malchance de s'aventurer ici. Daemon recouvra ses forces et réitéra sa manœuvre, à défaut de faire face au colosse, et sauta de nouveau sur son dos. Sa manœuvre fut cependant bancale et tandis qu'il essayait de s'accrocher à un câble, celui-ci ce rompit et le laissa pendouiller, les jambes traînant au sol. La liche l'encouragea alors à continuer, à couper les câbles qui restaient. Le semi-elfe retrouva alors le sol et se propulsa sur le dos du golem et au prix d'efforts éreintants, tandis qu'Azra assaillait le géant de face, il arracha les câbles un à un, privant le colosse de ses fonctions meurtrières.

Rendrak intervint alors et un grincement terrible se fit entendre. Le lickor squelette avait réussit à ouvrir une brèche dans l'armure du golem, et Azra le pressa de le détruire. Les jambes du semi-elfe obéirent avant même qu'il ne réfléchisse et il se précipita, lame au clair, pour la plonger dans une lumière qui pulsait en travers de la carapace. Son cimeterre avait percuté quelque chose de dur mais de fragile, et une vague d'énergie, du fluide, le paralysa momentanément. Il sentit alors un bras osseux se saisir de lui, Rendrak, et sans comprendre, il sentit son corps se soulever. Le golem se tourna vers eux et, tandis que des crépitements inquiétants et des étincelles sortaient de son corps, il exposa, projetant des morceaux de sa carcasse métallique aux alentours.

Daemon resta au sol un moment entre les bras de Rendrak, tandis qu'Azra prenait procession du champs de bataille et des âmes tombées dans un tourbillon, pour crier victoire au Duché.

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Daemon
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Daemon » sam. 31 juil. 2021 06:14

Tandis qu'Azra semblait au sommet de sa puissance et que la bataille faisait rage. Daemon accusait les nombreux coups qu'il avait pu subir. Oui, tout le monde n'était point fait d'os et d'âme... Après lui avoir fait un signe de dénégation, le semi-elfe lui signifia qu'il avait besoin de battre en retraite, juste un moment, en prétextant avoir subit un mauvais coup du golem... Ce qui était vrai, mais en réalité, et il ne l'aurait pas avoué, Daemon souhaitait quitter ce champ de bataille au plus vite. Après avoir reçu un acquiescement bref, qui lui suffit, il se traîna sur les lignes arrières loin du tumulte et trouva des nains chargés d'évacuer les premiers blessés. La logistique et l'esprit pragmatique du peuple de Mertar ne cessait de le surprendre. Tous n'étaient pas des guerriers, mais chacun avait son rôle à jouer. Et tandis que les machines de guerre s'avançaient, les blessés étaient récupérés et abreuvés de potion et baumes pour prévenir leurs blessures.

Daemon alla trouver l'un d'entre eux et reçu un accueil froid, pour le moins hostile, tandis qu'il lui réclama des potions pour se remettre. Une hache lui fut d'abord présenté, puis on l'ignora pour s'occuper de blessés urgents, mais à force d'insistance, Daemon échangea quelques yus (ou presque toute sa bourse, car il s'agit de nain, ne l'oublions pas) contre quelques potions. Il avala le contenu d'une potion de soin et après avoir sentit ses effets salvateurs, à contrecœur, il s'engagea de nouveau dans la la bataille, à la recherche de son maïtre.

(((Achat d'une potion moyenne de soin (50 yus) et de deux grandes potions de mana (110 yus x2) pour un total de 270 yus. Consommation de la potion de soin. Et retour dans la baston à la recherche d'Azra.)))


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Meraxès
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Meraxès » sam. 31 juil. 2021 06:43

Les infâmes soldats Kendran traînèrent Meraxès à distance de la scène du duel. Après s'être débattu, ils le laissèrent tranquille tout en le gardant à l’œil. Le Yog, dont personne n'avait osé s’approché, l'avait suivit avec son attitude placide et passive coutumière. Sans autres informations que les clameurs et crissement qu'il devinait du dos des soldats attroupés autour de la scène, il n'assista pas au duel qui se jouait.

Il décela d'abord l'émotion et la tension chez eux, puis à la suite d'un silence, les acclamation et les claquements de main de ceux qui se réjouissaient d'une idée qui lui fut détestable. Apparemment, il était incapable de protéger quelqu'un malgré tous ses sortilèges. Tandis qu'il se défaussait de la compagnie de ses gardes, un nouveau silence investit l'assemblée. Un silence lourd, sans acclamations pour le nommé Duval, et ponctué d'une discussion. Meraxès ordonna à Yog d'effectuer un nouveau pacifisme, ce qu'il fit, et il trouva alors la déicide négocier avec le soldat étincelant. La défaite était du côté de l'hinïonne, semblait-il, même si elle semblait réclamer une preuve de son forfait. Le guerrier lui donna alors quelque chose, dont elle du se satisfaire, avant de rebrousser chemin vers la mêlé. L'étrange elfe semblait dans un état second et chacun semblait rassuré de la voir s'éloigner, comme une calamité avec laquelle on pouvait négocier.

Les pacifisme du Yog accompagnèrent ses pas jusqu'aux lignes arrières, troublant le jeu sanglant de la guerre par une accalmie absurde, et Meraxès la suivit en gardant ses distances conscient qu'un danger planait au dessus de la frêle silhouette. Une fois arrivé en vue d'une étrange barrière végétale, il trouva les vestiges du campement garzok, une enceinte fermée par de grandes portes et envahie partiellement par les lianes et les ronces. Après avoir comprit que le lieu servait de dépôt et après une longue insistance teinté de menaces, il réussit à obtenir des potions contre les pièces qui encombraient sa bourse.

(((Achat de trois énormes potions de mana : 250 yus x3, et une grande potion de mana : 110 yus pour 860 yus (les potions de fluides dans la ceinture de consommable sont rangées dans le paquetage) et maintient du Yog et de son bouclier.)))


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Cromax
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Cromax » sam. 31 juil. 2021 13:45

La fin d’une Ère – Deuxième partie.
Le Cœur de la Guerre.



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Les combats battaient désormais à leur pleine puissance. Les deux camps étaient encore persuadés de gagner cette guerre, et donnaient d’autant plus de force à l’ouvrage, y mettant cœur et volonté, force et bellicisme. Pourtant, le camp kendran subissait la nouvelle accablante de la mort de son souverain. Disparu des lignes, la rumeur de sa mort était sur toutes les lèvres. L’armée de Shory était en débâcle totale : Les golems mécaniques envoyés n’avaient guère pu contrôler l’amas de garzoks qui s’était enfoncé dans leurs lignes. Les vétérans, abandonnés par leur cavalerie de cochonniers sinaris et privés de leur Vicomte, ne tenaient plus aucune ligne. Ils se repliaient sur le flanc droit de l’armée principale de Kendra Kâr, mêlant les cohortes pour renforcer une position qu’ils étaient en train de perdre. L’armée de Bouhen, elle aussi en sous-nombre sur leur position, tenait malgré tout mieux que leurs compaings de l’est. À la force des sortilèges venteux d’un puissant mage les menant au combat, le Général Bogast, ils parvenaient malgré des pertes considérables à tenir tête aux garzoks qui s’empalaient sur leurs défenses. Ils parvenaient même, grâce à une mystérieuse force d’élite ayant rejoint leurs rangs pendant le combat, à faire progresser la ligne de front à leur avantage, avançant dans les troupes orques pour les faire perdre du terrain.

Au centre, la cavalerie kendrane était livrée à elle-même, désorganisée. La mêlée de front était violente, à cet endroit, terrible, et les morts s’entassaient en monts sanglants. Des centaines de morts, des deux côtés, commençaient à former des amoncellements sur lesquels les guerriers des deux côtés devaient passer pour se battre, dans des conditions plus horribles encore qu’elles ne l’étaient. Mais soudain, une lueur d’espoir remit du baume au cœur des kendrans. Encadrée par le Ser Anton du Val et un Général Andelys soigné de ses blessures, mais pas au meilleur de sa forme, une silhouette montée caparaçonnée dans une armure blanche au liserai d’or et aux touches d’un bleu royal fonçait à travers ses propres lignes pour rejoindre la cavalerie. Elle les rallia sous sa bannière, et l’espoir rejaillit avec force cris et claquements métalliques.



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La personnalité qui leur redonnait ainsi des forces, nul ne doutait de son identité : la Princesse Satina de Kendra Kär elle-même prenait part au combat, remplaçant au pied levé son frère emporté par la mort. Une place où personne ne l’attendait. Une place qu’elle avait prise néanmoins. Et elle lança la charge de sa cavalerie dans le tas, enfonçant profondément les lignes de fantassins garzoks dans un assaut vengeur et puissant.


Au nord-Ouest, une toute autre bataille faisait rage. Les chevaliers des Duchés avaient réussi à se libérer de l’emprise des troupes adverses et s’étaient regroupés pour mener un nouvel assaut assassin, flanquant le côté gauche de l’armée de Khynt et Crean Lorener. Les nains eux-mêmes enfonçaient progressivement la première ligne des troupes mécaniques et humaines des généraux maudits. En large surnombre, formés pour la bataille, ils gagnaient progressivement du terrain sur leurs ennemis.


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Mais une contre-attaque se préparait : De l’arrière des troupes, Crean Lorener en personne remontait la formation, accompagné de cavaliers de ses hommes d’élite. Une sombre masse qui filait droit vers la chevalerie des Duchés, prête à les empaler, à les réduire en bouillie. Ils ne feraient aucune concession. Au milieu de la formation des troupes conjointes des deux généraux, ce fut Khynt qui apparut en personne pour mener les siens. Juché sur un char de guerre métallique tiré par deux chevaux robots, il était prêt à faire pleuvoir foudre et terre sur les Thorkins un peu trop entreprenants.


Ça bougeait aussi pas mal du côté d’Oranan. Les Ynoriens jusqu’ici calfeutrés derrière leurs hautes murailles avaient pris la décision d’aller au-devant du danger. Ils ouvrirent les grandes portes principales de la ville, donnant droit sur l’Est, et toute la cavalerie ynorienne se rua hors des murs, suivie par des archers et le gros des troupes à pieds. La cavalerie chargea à pleine vitesse la formation de Karsinar, ici surtout composée d’Orques et de créatures carnivores. La montagne de muscle se tenait là, en première ligne avec les siens, hurlant ses ordres :

« Piquiers !! En avant ! »

Et la formation d’Omyre s’ébroua elle aussi, avançant vers les cavaliers toutes armes dehors. Les piques se dressaient sur leur chemin, les flches volaient dans les cieux, de part et d’autre. La rencontre allait être brutale. Fatale. D’une violence inouïe.



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Les chevaux avaient pris beaucoup d’avance sur les fantassins, qui d’aventure ne se ruaient pas au combat. Ils s’alignaient en position défensive, le long des murailles garnies d’archers, pour encaisser une future charge de leurs ennemis, lorsque leur cavalerie devrait battre en retraite, ou serait vaincue.


Mais là, à ce moment, un rugissement terrible fendit les cieux. Audible de tous, chacun eut l’impression qu’il faisait plus sombre. Et comme de bien : le ciel lui-même semblait leur tomber sur la tête. À l’Ouest, au-dessus des rizières, une silhouette draconique à la robe d’argent et de pourpre chuta lentement, se débattant dans les airs de ses ailes pour ne pas mourir de la chute inévitable qu’il subissait. Il tomba dans les rizières, éclaboussant tout autour, alors que le vrai danger montrait son visage : Près de dix fois plus grand que le précédent, un dragon immense apparut dans les cieux. D’abord de manière indistincte, puis, à mesure qu’il approchait, de manière bien plus nette. Un dragon noir. Un dragon de mort. Ses ailes étaient des ouragans, son souffle était la Mort. L’arme secrète d’Omyre entrait enfin dans la danse. Deux silhouettes, si petites par rapport à sa taille titanesque, trônaient entre les cornes de sa tête massive. Oaxaca était là aussi, et semblait avoir sauvé Sisstar des griffes de Cromax. Des lueurs vertes sortaient de son corps d’obsidienne, fumeroles empoisonnées du souffle des Enfers.



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Il fit une halte en vol stationnaire au-dessus du terrain autrefois tenus par les squelettes de Gadory et les Ombres de Tal’Raban. Et dans les airs, sa voix rauque et puissante, infernale et tonitruante, faisant trembler chaque vivant présent sur la plaine, incanta une mélopée terrifiante. Et à mesure que les mots de mort sonnaient, des rizières les morts se relevaient. Tous, comme si rien ne s’était passé. Squelettes, spectres, cavaliers et goules. Ils peuplaient de nouveau les rizières, et encerclaient Cromax sous sa forme de dragon. Un grand cercle de feu naquit autour de son corps rompu, empêchant temporairement les morts d’approcher.

Le Dragon noir, Innommable messager de la Mort, ne s’arrêta pas là. Son méfait nécromantique observé, il vola vers le nord. Vers la cité d’Oranan. Les troupes ynoriennes continuaient de sortir de la ville progressivement, détalant sans briser cependant leurs formations devant cette menace intuable. Et l’être gigantesque fit son office : il se percha de ses pattes énormes sur les murailles entourant et surplombant la porte principale, qu’il fit s’écrouler sur elles-mêmes avec la facilité de destruction d’un jeu de cartes. Les pierres brisées tombèrent sur les malheureux qui passaient par là, alors que la menace majeure de cette ère reprenait son envol pour survoler une fois encore le champ de bataille, le surmontant de son ombre terrifiante.



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[HJ : A vous !
On garde le même système que précédemment. SI vous ne savez plus bien comment ça fonctionne, tout est indiqué ici.
Attention, je suis en VACANCES du 14 au 21 août. Une semaine pour laquelle il faudra prévoir des RP plus libres, si vous ne voulez pas être lésés. Je resterai disponible par téléphone sur discord pour répondre aux questions les plus urgentes.
Vous avez donc jusqu’au samedi 28 août pour poster entre 1 et 4 RP !
SI vous avez la moindre question, le channel discord est là pour ça !]

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TheGentleMad
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Re: Plaines de Kôchii

Message par TheGentleMad » dim. 1 août 2021 14:31

-----K-----


Sentant la fatigue s'accumuler à mesure que le combat durait, Kurgoth comprit qu'il ne pourrait continuer à se battre au maximum de ses capacités sur une aussi longue durée. Il ramassa donc son trophée, la tête du vicomte, et avisa Sirat de ses intentions.

"Je retourne à l'arrière pour mettre ça de côté et chercher des potions. Sans ça, je risque de m'épuiser. Je reviens dès que possible."

En retournant aux abords du mur végétal, se rendit compte de tout le chemin parcouru et d'à quel point ils avaient enfoncé les lignes de Shory. Le chemin fut long et le barbare enjamba de nombreux cadavres jusqu'à revenir à la ligne de front initiale. Là, il n'y avait plus, ni cadavres sur le sol, ni soldats attroupés autour de lui, montrant à quel point l'armée avait avancé sur ce front. Le champ de bataille étant dégagé devant lui, repéra sa monture au loin et se dirigea droit vers la charrette pour y jeter le casque du vicomte avec le reste de cervelle qui ne s'en était pas encore échappé. Il remarqua alors un vieux marchand sekteg qui l'interpella.

"Alors mon grand, on fatigue? Ou t'es en train de prendre tes jambes à ton cou ?"

En voyant le colosse s'approcher de lui, il se changea aussitôt de ton pour essayer de vendre ses produits au lieu de se faire massacrer.

"Oh, tu sais si t'es fatigué, c'est normal. Ça fait longtemps qu'on n'a pas vu une telle bataille. T'étais peut-être pas prêt, mais t'as de la chance ! Je suis là, et avec mes élixirs d'énergie, tu pourras combattre jusqu'à demain matin. J'ai même des potions de soin pour te soigner tout en combattant !"

Kurgoth fixa le marchand de son regard semblant avant de tendre sa gourde magique en grognant :

"Trois grands élixirs ainsi qu'une grande et une énorme potions de soins."

Le chevalier déversa ses yus dans les mains ridées du sekteg tout en récupérant sa gourde remplie, puis but aussitôt une dose d'élixir pour se revigorer. Lorsqu'il rattacha sa gourde à sa ceinture, il vit son ombre disparaître sous celle d'une immense créature passant au-dessus de lui.

HRP: achat de 3 grands élixirs d'énergie, d'une grande potion de soins et d'une énorme potion de soins pour un total de 630yus. Tout vas dans la gourde magique sauf 1 elixir but immédiatement pour être max PE.
383mots

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Akihito
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Akihito » lun. 2 août 2021 03:17

Dans le chapitre précédent...

Evénement : La fin d'une ère.

35 : Apex Predator.

Tout avait pourtant bien commencé.

Akihito, juché sur sa monture d'emprunt, attendait comme le reste de l'armée l'ordre de sortir des remparts pour en découdre. Les soldats autour de lui le regardait du coin de l'oeil, et il pouvait bien entendre la rumeur évolué dans les rangs. Il ne mènerait pas la charge, c'était une fonction qui était réservée et dévolue aux officiers. Mais sa présence avait un impact sur la charge, c'était certain : ils allaient se battre aux côtés du Porteur de la Kizoku Rana.
Le bien nommé Porteur vérifiait quant à lui les sorts qu'il lui restait, avant d'être obligé de puiser dans ses fluides de foudre : un Orage terrifiant, et un Cercle protecteur. Il n'avait pas fait dans la dentelle contre Darhàm, et peut être aurait-il dû se retenir un peu vu que ces sorts n'avaient en fin de compte servi à rien puisque les pirates restaient désespérément immobiles.

(Voyons comment ils vont réagir face à ça.)

Un cor retentit, fendant l'air de ses accents tonitruants. Les massives portes de l'Est s'ouvrirent, dévoilant les larges plaines de Kôchii piétinées par des dizaines de milliers de pas. La cavalerie Oranaise, forte d'un demi millier de cavaliers environ, sorti en deux longues colonnes au trot, avant de se déployer en un triangle quelques dizaines de mètres devant les remparts. Derrière eux, les fantassins sortaient d'un pas rapide dans une rigueur militaire toute ynorienne. Les formations défensives se déployaient peu à peu, formant une seconde muraille de chair et de fer oranaise. Une vue impressionnante et exaltante, que n'eut pas le temps d'observer très longtemps l'enchanteur : le fer de lance Ynorien entrait déjà en action. Les muscles équestres sous ses jambes roulèrent puissamment, alors que le vacarme de centaines et de centaines de sabots frappant le sol montait. Devant eux, Karsinar avait fini par rentrer dans les rangs, probablement pour beugler des ordres. Car tout puissant qu'il était, le Prédateur finirait haché menu par la cavalerie s'il l'affrontait seul, et il le savait.

Le trot se transformait peu à peu un galop, alors que lances, naginatas et autres sabres lourds de cavalerie étaient abaissés, tirés. Prêt à mordre durement la chair des fumiers qui occupaient leurs terres. Le fulguromancien se releva un peu sur ses étriers, et leva lui aussi bien haut la lame de Kisoku Rana. Une mince colonne de fumée noir s'éleva en même temps de son casque, minuscules amas de bulles orageuses qui se regroupèrent au dessus de la ligne de front omyrienne. Le cri d’Akihito se perdit dans le fracas des sabots, un appel à ne pas craindre ce nuage menaçant. Au tonnerre de la charge répondit le tonnerre de l'orage, faisant vrombir sa puissance intimidante au dessus des Garzoks. La panique s'empara d'eux, fragilisant un court instant leurs rangées de piques acérées. Oranan ne laissa pas passer cette occasion.

"POUR LA REPUBLIQUE !"

Le hurlement de centaines de gorges vrilla les tympans d’Akihito, qui se joignit lui aussi au déferlement de décibels. Sa rage envers ses ennemis, sa peur de mourir, l'exaltation d'un torrent d'adrénaline, tout passa à travers ce cri de guerre, se mêlant et mourant au milieu de voix qui n'en formait plus qu'une seule : une voix, un corps, une volonté.

La moitié de la première ligne de cavalier disparue purement et simplement, car tel était le sort honorable mais peu envieux réservé à ceux menant une charge contre une forêt de piques. Montures et cavaliers chutèrent et moururent, broyés par leurs semblables poursuivant l'assaut implacable. Mais encore plus nombreux furent les Garzoks à mourir, certains volant dans les airs par la seule force de l'impact. Pour un cavalier qui chutait, dix Garzoks étaient piétinés, tranchés, empalés. L'étalon d’Akihito démontra enfin sa fougue vantée en se jetant dans la première ouverture possible, mettant son cavalier en première ligne. La lame de Faerunne accrocha la lumière d'un rare rayon de soleil avant de s'abattre et d'emporter une Peau verte faiblement vêtu de cuir et armé d'une hache aux courbes inquiétantes, qui ne fit aucunement son office. Et déjà l'élan de la charge s'essoufflait, mais laissait plus de temps et d'occasions aux cavaliers de jouer de leurs armes. Le sabre de l'Ynorien ne fut qu'un balayement constant de la masse grouillante sur sa gauche, profitant une nouvelle fois de sa main forte pour asséner des coups tantôt mortels, tantôt suffisamment handicapants pour que les soldats le suivant puissent achever le travail.

Mais finalement, la charge s'arrêta. Repérant un Garzok plus musculeux et mieux protégé que ses congénères beugler ce qui devait être des ordres, Akihito tendit sa main et une munition de foudre fusa vers le chef de troupes hurlant. Malheureusement pour l'enchanteur, son tir mal ajusté vint frapper un soldat à côté de lui. Attirant irrémédiablement l'attention de son supérieur sur lui en voyant son subordonné tomber au sol, pris de spasmes.

"TOI ! LE MAGE ! TU ES A MOI !"

Akihito n'allait pas avoir beaucoup de temps à consacrer au Garzok écumant de rage qui se ruait sur lui, poussant sans ménagement ceux lui barrant le passage. Convoquant ses fluides de foudre et faisant appel à celle qui était contenu dans l'orage, Akihito fit s'abattre la foudre sur son adversaire et deux de ses subordonnés. L'un s'effondra sans un bruit quand les deux survivants, chef compris, encaissèrent la foudre en hurlant mais toujours debout.

La charge n'était plus, et un corps à corps sanglant avait commencé à faire rage autour de lui. Akihito vit même un cavalier tomber de son cheval et se relever péniblement, mais n'eut pas le temps de faire grand chose de plus. Une main musclée l'attrapa, le tirant à l'intérieur des lignes Garzoks où il disparu. Son cri de terreur s'arrêta au moment où la demi douzaine d'épées et de haches en tout genre, levées vers le ciel à l'endroit où le malheureux avait été emmené, s'abattirent en une sentence implacable.

Akihito n'avait malheureusement pas le temps de s'apitoyer sur le sort du pauvre soldat. Le point positif d'un combat plus statique était que son bouclier se présentait bien plus facilement aux Peaux-vertes. Et il ne tarda pas à prouver sa solidité quand trois impacts sourds firent trembler son bras. Activant la furie de Rana, il tourna le buste pour frapper avec vélocité deux des auteurs des coups. Le premier décapita presque l'assaillant, mais le second avait été ralenti par la violence du précédent et ne fit qu'égratigner le bras. C'est ce moment que choisi le chef garzok pour surgir, un bras brûlé par la foudre pendant mollement le long de son corps mais l'autre levé avec la ferme intention d'ouvrir la cage thoracique du jeune homme. Le bouclier ne put que dévier le coup vers sa jambe qui fut méchamment entaillée de même que le flanc de l'animal sous lui, la selle de cuir n'arrêtant que peu l'acier omyrien. Le sang du cavalier se mêla à celui de la monture.

(Akihito fait attention, s'ils abattent ton cheval tu es foutu !)

Ravalant une réplique cinglante sur l'utilité d'une telle remarque évidente, Akihito infusa sa lame de foudre et frappa à nouveau, à deux reprises. Les deux coups firent mouches, achevant le Garzok qui avait été touché précédemment et tranchant sans concession mailles, chair et muscles dans le seul bras armé de celui qui l'avait défié. Parcouru de spasmes, le membre se mit lui aussi à pendre mais c'était sous estimé la combativité du Garzok qui, à défaut d'avoir des bras valides, chercha à mordre la jambe de l'enchanteur. Ou la patte du cheval ? Il ne le saurait jamais, car il usa de son bouclier et de son poids conséquent pour non seulement repousser cet assaut de la dernière chance, mais aussi achever le tenace Garzok dont la nuque pivota brutalement.

(Une bonne chose de fait, maintenant, on se replis et...)

Le ciel, déjà obscurcit par les nuages d’Akihito, devint encore plus sombre alors qu'une puissante bourrasque de vent manquait de le faire tomber de son cheval, tant elle était puissante. Un rugissement terrible relégua le tonnerre magique et le chaos de la bataille à de simples rumeurs, et une ombre gigantesque occulta le soleil un instant, dévorant la lumière et l'espoir d'une partie des cavaliers. Des tréfonds de ses entrailles, le jeune Ynorien de vingt trois ans senti monter une sensation. Brute. Irrationnelle. Instinctive.

La peur.

Si terrifiant qu'avait pu être Crean a l'apogée de leur combat, peu avant qu'il défragmente sa cage thoracique, il était insignifiant face au chaos primordiale. L'être craint même des Dieux, alors qu'il est le fruit de l'un d'entre eux. Une créature de destruction et de mort.

Au dessus des rizières, le Dragon Noir incanta un terrible sort, une mélopée cauchemardesque qui traversa le champ de bataille jusqu'au malheureux fulguromancien dont le dos se trempait d'une sueur froide, les membres tétanisés par l'effroi. Autour de lui, Ynoriens comme Garzoks avaient momentanément cessés le combat, stupéfait par l'apparition cauchemardesque pour les uns, divine pour les autres. Même les nombreuses créatures bestiales qui arpentaient les rangs ennemis s'étaient figées, guidées par un instinct leur dictant que l'immense silhouette écailleuse de jais se trouvait au sommet de la chaîne alimentaire. L'apex predator.

(Dis moi que je rêve...)

L'appel mentale d’Akihito à son amie fut sans réponse, pour la première fois. Amy était terrifiée.

Et le Dragon ne s'arrêta pas là, alors que sa longue tête serpentine se tournait vers lui. A une telle distance, le regard de braise draconnique faisait trembler Akihito, quand bien même l'entité suprême ne devait pas plus considérer le mage que lui un grain de sable. Dans une vision apocalyptique, il vit le Dragon noir se diriger vers Oranan, qu'il rejoignit en deux simples battements d'ailes. Il ne prit même pas la peine d'attaquer, et ne fit qu'atterrir sur les remparts de la ville, qui se brisèrent comme du verre. Le cri de désespoir d’Akihito fut noyé dans les hurlements de guerre et de joie des milliers de Garzoks autour de lui. Il regarda, impuissant, le Dragon Noir se dresser de toute sa hauteur au dessus des ruines de la porte Est, coupant la mise en place de l'armée et enterrant sous des tonnes de gravas l'état major Ynorien.

En l'espace de quelques secondes, Akihito qui pensait la guerre tournée peu à peu en leur faveur vit ses espoirs anéantis. Comment pouvaient-ils même espérer survivre, alors que le messager de la mort en personne était présent ? Et c'était sans compter les deux silhouettes sur la tête du cataclysme vivant : bien trop loin pour discerner quoi que ce soit, l'enchanteur ne voyait que deux personnes pouvant prétendre à le chevaucher. Sisstar... Et Oaxaca elle-même.

"C'est pas possible... C'est un rêve, c'est un rêve, et je vais me réveiller... Oui c'est ça... Un foutu cauchemar..."

Les lamentations d’Akihito ne furent que de courtes durées. Sa monture, d'abord tétanisée elle aussi par la peur, se laissa aller à une peur panique et se mit à galoper tête baissée, sans plus aucune considération pour son cavalier. Dans leur malheur, la cavalerie oranaise eu la chance de voir le Dragon Noir s'envoler semer la mort et la désolation autre part, sans quoi les chevaux auraient probablement été incontrôlables.

L'infanterie Garzok se jeta sur les Ynoriens, galvanisée par l'apparition de leur déesse et de son héraut du malheur. Un éclair d'ivoire traversa l'espace devant et derrière l'enchanteur, qui vit le cheval devant lui s'effondrer avant que le sien ne fasse la même chose. Par miracle, il parvint à sauter à temps pour ne pas se faire écraser par quelques centaines de kilos de chair, et roula au sol avant de se relever péniblement. L'étalon alezan le fixa de ses grands yeux noirs apeurés avant de s'éteindre dans un soubresaut, la gorge pratiquement arrachée.

Une poignée de lanciers et de sabreurs se relevèrent, leurs yeux fixés sur les responsables de cette attaque : une demi douzaine de créatures grosses comme des loups, au pelage zébré et aux deux cornes protubérantes couronnant leurs têtes. Les griffes et mâchoires maculées de sang équestre, elles se tournèrent vers eux, dévoilant un faciès dépourvu d'yeux. Pourtant, elles se jetèrent sur les Ynoriens sans la moindre difficulté, se basant sans aucun doute sur un autre de leur sens. Ouïe ? Odorat ? Ca importait peu. Les griffes du monstre s'écrasèrent sur le bouclier d’Akihito, qui l'avait levé en un pur mouvement de réflexe. Le désespoir qui l'avait saisi plus tôt reflua, pour laissez le second moteur de l'homme, après sa peur primale : l'instinct de survie.
La Kizoku Rana fila vers la créature assaillante, qui recula d'un agile bond hors de portée du coup, avant de tourner autour de lui. Les autres créatures firent de mêmes, repoussées par les longues armes des cavaliers Ynoriens. Un comportement de prédateur chassant en meute, signe que la ressemblance avec le loup n'était pas que physique. Akihito ne pouvait se permettre de rester statique et décida de provoquer le combat, se lançant à corps perdu dans le combat. Tuer, ou être tué.

Plongé dans un tourbillon d'attaques, de parades et esquives, il n'eut pas le loisir de se soucier de comment se débrouillait les autres cavaliers ayant mis un pied à terre. Les Garzoks innombrables venaient s'écraser contre son bouclier, avant d'être impitoyablement tailladés ou foudroyés par les munitions de foudre. Des troupes de conscrits, sans doute, n'étant pas de vrais soldats, et donc de réelles menaces. Certains arrivaient à passer sa garde, cependant. Alors qu'une massue venait faire résonner l'acier du pavois, une lance dentelée vint le frapper aux côtes. Les mailles de sa cotte tinrent bon, mais la douleur le fit grimacer. Et naginata allié s'abattit et trancha main et manche, ouvrant la voie à un revers de la lame qui trancha la gorge de l'importun. Pas le temps pour de remercier l'aide de son compagnon d'infortune car déjà un autre Garzok se présentait. Il récolta plusieurs blessures ainsi, ne pouvant se protéger de tous les assauts. Une succession d'estafilades, de coupures plus sévères et d'articulations endoloris qui parsemèrent son corps.

Mais la vraie menace, c'était les loups cornus. Ils rôdaient dans les rangs ennemis, attendant une ouverture dans sa défense. Sans yeux, bien malin était celui qui pouvait prétendre savoir comment ces monstres arrivaient à cibler ses failles. Une guerre d'attrition contre un ennemi bondissant d'entre les rangs d'Omyre, laissant un long sillon rougeâtre sur sa cuisse, avant de disparaître de nouveau. Akihito était même sûr qu'ils étaient plusieurs sur lui, car il avait coupé l'oreille de l'un d'eux dans un geste chanceux, et que celui qui avait manqué de lui trancher les tendons de son genou avait encore ses deux appendices. Conscient qu'il allait finir par mourir s'il continuait à vouloir garder ses réserves magiques "au cas où", l'enchanteur passa à une position plus défensive et guetta l'arrivée d'un des prédateurs, ce qui ne manqua pas d'arriver. De sa droite, une créature bondit, toutes griffes dehors. Le sort qui la cueillit n'avait pas pour vocation de la tuer, mais il fallait croire que sa magie avait été particulièrement efficace à ce moment là, puisqu'elle tua sur le coup le loup qui s'écrasa comme une masse morte sur son pavois. Une habile et douloureuse rotation de la hanche permit de rediriger le corps sur le côté, l'évitant de se faire écraser par la carcasse.

(C'est Une-Oreille qui est mort... Manque plus que son copain.)

Bénissant une énième fois le pouvoir des runes qui restaurèrent ses réserves de fluides, le fulguromancien attendit que la prochaine créature frappe. Elle mit plus de temps à l'attaquer, sans doute rendu plus prudente par la mort express de sa congénère. Mais elle ne manqua pas de se jeter sur lui quand il exposa ses côtes en bloquant un coup visant un allié à terre. La mâchoire se referma, perçant tissu, maille et chair. Le juron d’Akihito perça le champ de bataille, d'autant plus qu'il avait raté son sort dans le processus.

"SALOPERIE DE CLEBARD !"

Mais déjà, son assaillant retournait se cacher au milieu des rangs. L'enchanteur profita d'une brève accalmie fournie par un cavalier ayant entendu son cri pour verser généreusement une potion de soin sur la blessure. Trop grave pour être totalement résorbée, elle soulagea au moins la douleur et lui permit de reprendre le combat de plus belle. Quand le loup cornu se représenta, Akihito était prêt. Il encaissa l'assaut des cornes de son bouclier et vit avec satisfaction les fragments noirs de ces dernières voler sous l'impact, mais il n'en avait pas fini. La Balise magique qui avait tué le premier et échoué au second coup frappa cette fois son adversaire, qui poussa un feulement guttural. Marqué magiquement, il était suivi par la signature magnétique que l'enchanteur ressentait. Aussi, quand le loup cornu sauta dans son dos, il pivota sur lui même, envoyant son bouclier cueillir en plein vol le monstre. Le mouvement se poursuivit et descendit vers le sol, épinglant le canidé sous le poids du bouclier et du Porteur, qui ne se priva pas pour écraser de quelques coups de la tranche du bouclier le crâne de son adversaire.

"Couchée, sale bête."

(C'est VRAIMENT le moment de faire de l'esprit ?!)

Akihito se releva en titubant. La fatigue s'accumulait, et il aurait tué pour avoir un mage blanc sous la main. Mais il devait continuer, et n'eut pas vraiment le temps de se satisfaire de l'exécution au responsable de la mort de son cheval. Un tumulte bruyant se fit entendre, et la foule de Peaux-vertes s'ouvrit devant lui.

"... C'est le bal des monstruosités, aujourd'hui ?" soupira-t-il en rengainant la Kizoku à sa ceinture et en saisissant le marteau de Valyus dans son dos.

La bête qui s'approchait devait faire dans les deux mètres de haut, et ressemblait basiquement à un lion surdimensionné au pelage gris dont la crinière était composée d'os aiguisés comme des rasoirs. Akihito pouvait attester de leur tranchant, car un des Garzoks qui ne s'était pas poussé assez vite regardait avec hébétement son bras entaillé jusqu'à l'os. L'avantage, c'est qu'avec une telle créature, aucun Garzok n'allait s'immiscer dans leur combat de peur de se faire taillader par ce lion cuirassé. Le désavantage, c'est que ça valait aussi pour ses alliés Ynoriens.

Le claquement du tonnerre au dessus d’Akihito fut suivit d'un rugissement bestial et du lion fonçant sur lui, brandissant une patte griffue qui s'abattit sur son bouclier. L'impact lourd, trop lourd pour l'enchanteur encore peu habitué à se battre avec, le fit ployer le genou. Poignet, coude et épaule gémirent de concert devant l'effort que leur propriétaire leur imposait. Mais il serra les dents avant de riposter d'un coup ascendant de son marteau chargé de foudre. Un coup à la force colossal qui broya les os formant l'armure externe du monstre, le faisant pousser un rugissement de douleur, avant de frapper de nouveau à son tour.

Un combat de titans, simple, brutal. Akihito n'était pas habitué à ce genre de combat, mais les règles étaient simples : encaisser plus longtemps que son adversaire, ou frapper plus fort que lui. L'amplitude des coups du lion ne laissait que peu de place à l'esquive, quand son corps massif gêné par la mêlée environnante ne lui permettait pas de se mettre hors de portée de l'arme longue de l'enchanteur. Chaque attaque allait toucher.
Les deux protubérances osseuses encadrant la mâchoire du lion cendré s'avancèrent dangereusement vers son ventre et si celle de droite fut interceptée, celle de gauche tourna autour du pavois et se planta profondément dans son ventre, perçant sans difficulté la maille de Faerunne. En réponse, la tête du marteau frappa une nouvelle fois le même point dans la crinière osseuse, qui se fragmenta de nouveau, laissant choir de larges plaques blanchâtres. les craquelures se répandirent jusqu'à la défense plantée dans Akihito qui y resta quand le lion se recula pour abattre sa patte. Le bouclier encaissa une nouvelle fois le choc, et une nouvelle fois le marteau frappa. Le félin se ramassa sous la douleur, les nombreux fragments qui tombèrent dévoilèrent un peu plus l'origine de cette cuirasse : plus qu'une simple couche recouvrant le corps, comme une carapace de tortue, c'était belle et bien les os du squelette interne de la bête qui perçait le cuir pour recouvrir le pelage gris cendre.

Les assauts répétés de marteau avait ouvert un chemin à travers lequel la foudre se conduirait bien mieux qu'à travers l'ivoire. Les pattes étaient nues de toute cuirasse, mais si Akihito voulait faire au plus efficace il devait frapper de sa foudre le torse pour le paralyser. Les griffes d'obsidienne brillèrent de nouveau, mais quelque chose avait changé : jusque là, il avait encaissé des coups de la patte gauche et sans doute agacé par le rempart protecteur d’Akihito, la bête avait décider d'armer cette fois-ci sa patte droite. Son bouclier ne fut pas assez rapide, et les écailles de Drakarn sautèrent les unes après les autres. sans elle, le bras aurait été arraché, sans l'ombre d'un doute, et c'est pour cela qu'il ne faisait "que" voir l'os nu. Son bras pendit sans force, les muscles sectionnés ne lui permettant aucun contrôle dessus.

Inutile de dire qu’Akihito hurla. La vue brouillée par les larmes, son instinct le poussa à réagir, à lui faire gagner du temps. Fléchissant les jambes, il se ramassa derrière son bouclier avant de l'enfoncer dans le museau du lion. Un coup de bouclier, comme avait tenté de lui apprendre son père, des années auparavant.

"Le bouclier, Akihito, c'est plus qu'un moyen de te protéger. Les gens ont tendance à sous estimer le poids d'un bouclier, et ne pensent jamais à s'en servir pour frapper. Et même parmi ceux qui ont la bonne idée de le faire, rares sont ceux qui le font efficacement car il ne suffit pas d'envoyer son bras au petit bonheur de la chance. Rappelle toi ce que je t'ai appris : quand tu affrontes un adversaires à mains nues, tu vises...?

- ... Le visage ?

- Exactement. Tu cibles une partie fragile, douloureuse et si elle ne blesse pas forcément, au moins tu l'étourdis pour gagner du temps et planifier ta prochaine attaque. Le coup de bouclier, c'est la même chose : un coup de poing, mais avec du fer et du bois pour alourdir le tout. Allez, essaye maintenat."


Il avait maîtrisé cette technique à l'époque, mais après avoir délaissé le bouclier dans ses combats, il n'était pas sûr de pouvoir l'exécuter correctement désormais. Par chance, sa cible était bien trop grosse et proche pour qu'il puisse la rater, et le bouclier s'écrasa contre la gueule du lion cendré, le faisant pousser un rugissement de douleur. Akihito essuya sur son épaule les larmes brouillant sa vue, et il mit à exécution son plan. Une vigne de foudre condensée s'infiltra dans le corps de la bête, qui se remettait tout juste de son étourdissement. La foudre le paralysa sur place, le faisant rugir encore et encore au visage d’Akihito. De sa main tremblante ayant lâché le paois, il versa avec difficulté la plus puissante de ses potions de soin sur son bras immobile. Un mélange de soulagement et de dégoût le submergea en sentant son bras se reconnecter de nouveau au reste de son corps. Sa gourde fut elle vidée de deux potions guérissant un peu plus son bras et soignant également son ventre, une fois le fragment d'os retiré.

les doigts crispés de sa main gauche n'avait jamais lâché le marteau de Valyus. Akihito arma son coup de ses deux mains, plongeant son regard dans les pupilles fendues du lion toujours paralysé. Le charme de foudre n'allait pas tardé à se terminer, et il condensa toute sa force dans ses bras, son buste, ses hanches. Sans la deuxième potion, peut être n'aurait-il pas pu déployer assez de puissance et de précision avec ses muscles abîmés.
La tête de métal doré cueillit la gueule du lion dans le bruit mat du craquement des os. Le coup pulvérisa le crâne, la mâchoire, le museau, étalant une bouillie de chaire et d'os brisé sur le sol alors que la lourde carcasse bestiale restait debout, tenue par les membres tétanisés par la foudre. Puis le sort lâcha, faisant s'effondrer dans un tremblement le colosse sans vie.
Sa respiration haletante était le seule son qu'il entendait, hormis un bourdonnement sourd. Se pencher pour ramasser son bouclier lui provoqua des vertiges, et il ne dut son salut qu'à l'appel mentale d'Amy qui l'alerta d'un garzok le chargeant, épée dentelée rougie de sang au clair. Le béhémoth osseux enfin mort, il pouvait de nouveau être une cible. La lame percuta le bouclier levé et fut suivit d'une charge d'épaule qui fit reculer de plusieurs pas chancelants le fulguromancien hagard. Il se prépara à encaisser un nouvel assaut, mais des cavaliers Ynoriens s'interposèrent, et il se retrouva au milieu de la cavalerie Ynorienne dont il avait tenu jusqu'à présent la première ligne.

Simple mouvement de combat, ou volonté de le protéger ? Akihito l'ignorait, et ça n'avait pas d'importance.

(Trouve toi un cheval, vite. Sinon, tu vas finir sous les sabots de tes propres alliés, à rester à pied comme ça !)

Une mission qui se révêla relativement simple : au même titre que certains cavaliers se trouvaient sans chevaux au fil du combat, certaines montures erraient aussi sans leur cavalier. Et lorsqu'un puissant destrier de guerre à la selle maculée de sang entra dans son champ de vision en hennissant, il se précipita vers lui pour l'enfourcher. D'abord récalcitrant, le cheval fini rapidement par accepter bon gré mal gré son nouveau propriétaire.

(Sans doute qu'avoir foudroyé puis défoncé la poitrine de ce Garzok qui tentait de l'entrainer par la bride a été apprécié...) pensa le fulguromancien alors que son esprit s'éclaircissait de nouveau. La fatigue était présente, de même que les blessures. Deux entités divines arpentaient le champ de bataille et pas dans son camp. La retraité était coupée. Rien n'allait dans son sens.
Mais il était encore en état de se battre. Il était investi d'un devoir de protecteur, portait un symbole de sa patrie à la hanche. Si désespérée que pouvait être la situation, il n'allait pas abandonner. Il ne pouvait pas.

Troquant de nouveau son sabre plus aisé à manier que la masse, il le leva en l'air crépitant de foudre pour qu'il soit visible de tous, et donna de la voix. Ses cordes vocales n'allaient pas apprécier, et une extinction de voix le guettait pour le lendemain... Et il serait ravi de la subir, car ça prouverait qu'il serait encore en vie.

"SOLDATS D'ORANAN ! NOS FRERES ONT BESOIN DE TEMPS POUR SORTIR DES REMPARTS, MAIS FAISONS MIEUX QUE CA ! MONTRONS A CES BÂTARDS DE GARZOKS CE QU'IL EN COÛTE D'AFFRONTER LES FILS DE L'YNORIE ET REPOUSSONS LES !"

Il se battrait, au côté de son peuple. Restait à savoir où, comment... Et contre qui. Du regard et de sa position surélevée au dessus de la mêlée, Akihito commença à chercher une certaine Liykor.


HRP :
  • Utilisation de Transfert magique de Orage terrifiant Rang 3 sur Heaume à l'éclair de Keraunos.
  • Utilisation d'une Atmosphère Orageuse Rang 3 : 3 PM, 2 rendus avec les gantelets.
  • Utilisation d'une Balise magique Rang 1 : 1 PM, 1 rendu avec les gantelets.
  • Utilisation d'une Balise magique Rang 1 : 1 PM.
  • Utilisation d'une Balise magique Rang 1 : 1 PM, 1 rendu avec les gantelets.
  • Utilisation d'une Electrocution Rang 3 : 3 PM, 2 rendus avec les gantelets.
  • Utilisation d'un Coup colossal Rang 2 : 4 PE.
  • Utilisation d'un Coup colossal Rang 3 : 6 PE.
  • Utilisation d'un Coup de bouclier Rang 1 : 2 PE (apprentissage).
  • Consommation de trois grandes potions de soin.
  • Consommation d'une immense potion de soin à la ceinture.
  • Début d'apprentissage de la CC Coup de bouclier.
  • Utilisation de la capacité RP "Organisation Militaire" pour galvaniser les troupes.
  • Statut :
    • 8/20 PE.
    • 13/16 PM.
    • Blessure légère au bras gauche.
    • Blessure légère au torse (ventre).
    • Blessure légère au torse (côtes de droite).
    • Blessure légère à la jambe droite.
    • Multiples blessures bénignes sur tout le corps.



[XP : 2 (combat contre les garzoks) + 2 (combat contre le premier monstre) + 2 (combat contre le second monstre) + 0,5 (témoin de la bataille) + 0,5 (galvanisation des troupes). A ça je te rajoute la rune "Tez" pour la qualité de ton post.]

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Ezak
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Ezak » mar. 3 août 2021 09:16

Les minutes passèrent sans que je ne trouve Leona. J’étais en colère contre cette petite lâche qui avait fui la queue entre les jambes. Je l’imaginais là, à me regarder dans les alentours. Un goût de défaite dans la bouche, je ne pus que lâcher quelques jurons à son égard bien sentis, dont la teneur ne vaudrait que nous les notions ici.

Toujours était-il qu’à un certain moment une voix caverneuse, précédée de lourds battements d’ailes s’éleva en prononçant des paroles que je ne compris pas mais qui m’auraient probablement tiré quelques frissons si je ne ressentais pas la peur. Ces sons furent à mes oreilles si étranges, si inhabituels que je sortis en vitesse de la barrière végétale pour voir ce qui s’y tramait au dehors. Mes pupilles ne furent pas déçus. Le Dragon Noir, créature de légende était là et filait en direction d’Oranan, au loin.

Je ne pus m’empêcher de ressentir une certaine forme de désespoir passager. Qui ne l’aurait pas ressenti ainsi. J’en avais déjà vu des dragons, mais jamais de cette envergure, jamais avec une telle aura de désolation. Je jetai mon regard à l’opposé de la muraille végétale vers un autre tumulte, celui d’une charge de cavalerie du côté de l’armée kendranne. Mes yeux s’écarquillèrent quand je vis qui la menait. Vu la silhouette sous l’armure cela ne pouvait être que Satina. A ses côtés, je pus distinguer le General Andelys et du Val l’encadrant. J’avais juré d’agir en son nom. J’avais juré de faire en sort qu’elle devienne Reine. Je me devais d’être à ses côtés.

Ma bague toujours en main je m’approchai d’un comptoir couvert de lianes tenus par un Garzok qui ne vit qu’un officier face à lui. Contre quelques yus, il me donna quelques potions avant que je ne reprenne la direction de mes hommes.

( HRP :

-Retirer les fioles incendiaires de ma ceinture ( toutes utilisées)

Jette 2 doses de potion luisante.

Achète 6 doses d’énorme potion de soins dans la gourde + 2 doses d’énorme potion à la ceinture

4 doses d’énorme élixir d’énergie à la ceinture)


[XP : 0,5 (achats)]

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Silmeria
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Silmeria » sam. 7 août 2021 03:31

Traverser les lignes à contre-sens n'est pas aussi simple qu'il n'y paraît. Je me suis faite apostropher de nombreuses fois pour justifier de mon repli par des chefs de peloton peu commodes. Et figurez-vous que mon habitude pour prouver mon grade à ces idiots était de présenter le Dragon noir aux yeux rouges que je n'avais plus depuis notre entrevue avec cette saloperie Kendranne affublée du ridicule sobriquet d'Ezak Carcasse - Je souhaitais à son sujet qu'il soit étendu dans la boue, la bouche pleine de mouches pendant qu'une orgie de vers aurait lieu dans ses entrailles exposées aux quatre vents -. Mon autre symbole, la plume dorée offerte à mon adversaire victorieux, je m'étais trouvée bien embarrassée à devoir justifier de mon rôle et mon identité comme une vulgaire messagère. C'est la chevalière du Roi qui m'ouvrit le passage, j'avais dit que j'étais victorieuse et que le Roi était bel et bien mort de ma lame, mais peu commode, un Garzok avait carrément tiré ma main vers son visage hagard pour mieux observer les armoiries de ladite chevalière. Je le soupçonne de n'avoir aucune connaissance en héraldique, mais l'argent pur et le bel ouvrage de cette dernière auraient suffi à faire comprendre à la plus maigre des cervelles de ce champ de bataille qu'il ne s'agissait pas d'une contrefaçon. Il me laissa partir malgré leur regard suspicieux.

Manifestement, le retour victorieux n'était pas aussi jovial que je l'avais espéré. Je me rendais au camp à l'orée de la forêt furieuse invoquée par la délicieuse Léona afin de retrouver Xenair, nous n'avions pas convenu d'un lieu pour nous retrouver aussi je caressais l'espoir de le retrouver là où nous avions discuté plus tôt. L'absence de son corbeau à trois yeux se fit sentir, il n'y avait pas grand chose dans l'arrière ligne, quelques escadrons se ravitaillaient aux comptoirs, quelques archers et arbalétriers revenaient faire le plein de flèches et de carreaux. Les fagots de lances, de flèches, des piles entières de boucliers et des ribambelles d'épées étaient déchargées à coup de botte des charrettes qui faisaient les aller et retour jusqu'à l'intendance. Peu de monde, beaucoup d'agitation mais je ne voyais pas mon Maître.

Néanmoins, mon attention se capta bien vite auprès d'un des Généraux de la Reine. J'avais souvent entendu parler de lui mais je ne l'avais encore jamais rencontré, un homme de taille moyenne affublé d'un chapeau de bouffon à grelots, arborant un masque derrière lequel son identité restait secrète. C'était un excellent compromis, je ne me voyais pas rester plantée là comme une courge à attendre le retour de Xenair, de plus, qui de mieux que le Maître des Espions pour m'indiquer où se trouvait celui que je cherche.

Je me suis rendue jusqu'à Aerq, dont le nom m'inspirait un dégueulis de taverne (un vomis d'oeuf au plat plus précisément) qu'autre chose. Mais le respect était de mise face à telle figure. Un genou à terre, je lui présentais alors la fameuse chevalière du Roi défunt Solennel.

" Seigneur Aerq, je suis la lame que Xenair a envoyé pour éliminer le Roi de Kendra Kâr, l'issue est favorable mais je ne suis pas parvenue à éliminer le capitaine de sa garde. Je dois lui rendre compte, mais il n'est pas ici, je ne vois que vous comme personne légitime pour accepter mon rapport.

"Ainsi c'est vous... Bien, bien. Votre maître, aux dernières nouvelles, était en mauvaise posture. Enlevé et livré aux elfes blancs, sa monture tuée, carbonisée et flottant dans les rizières. Si vous voulez lui rendre compte, c'est là-bas que vous le trouverez."

J'accusais la nouvelle avec une grande surprise, avec celle-ci, presque offusquée d'entendre le Maître des Espions m'annoncer telle nouvelle sans la moindre émotion dans la voix. Cèles intervint, m'expliquant que les Généraux devaient montrer l'exemple et ne dévoiler que peu d'émotion, chose pour laquelle cette grosse barrique de Karsinar devait être mauvais élève. Il ajouta avec le même ton :

"Mais ce serait folie que d'y aller. Quelles consignes vous a-t-il laissées ?"

J'avais levé mon regard, plantant mes yeux dans le petit éclat que je voyais luire derrière son masque. Aerq avait-il un certain intérêt à voir Xenair disparaître ? Ou cachait-il avec brio que cette nouvelle le troublait ? Perdue dans mes pensées, j'ai hésité un instant en répondant :

" Il m'a... ordonné de survivre. Et de traquer les traîtres d'Omyre, Azra et Daemon, deux nécromanciens, Ezak, l'ancien sergent du Seigneur Crean et... Un joueur de flûte, il me semble. Mais... Il a été capturé ? Xenair capturé ? "

Je n'en revenais pas. Comment mon Maître avait-il pu se faire capturer et par qui ? Qui avait été assez idiot ou brave pour tenter un tel coup d'éclat ? Etait-ce un coup de ce Ezak Carcasse ? La dernière fois que je l'avais vu il était avec son Corbeau, celui-ci aurait été tué ? Un archer particulièrement talentueux ? Un mage puissant ? Qui. Qui avait osé et par cette action, signé sa mort prochaine. J'observais le sol, interdite, bousculée par mes pensées et un petit mot vint alors à mon esprit... Aerq avait précisé que ce serait pure folie que de s'y rendre, je crois qu'il était temps pour moi de lui présenter quelqu'un, une bonne amie avec laquelle j'étais sûre et certaine qu'il s'entendrait à merveille - sous ma surveillance bien entendu.

" Vous... avez dit folie ? "

Un tremblement gagna mon corps, ma nuque craqua lors d'un mouvement brusque du cou que j'avais comme pour chasser un grand frisson le long de mon dos. La vue se troubla temporairement avant que je ne me sente absorber de nouveau dans l'ombre noire. Je vis à travers ses yeux, Silmeria avait pu prendre le contrôle, elle gesticulait déjà, jubilant de sa position face à Aerq.

" Silmeria, charmée de rencontrer le maître des espions en personne. "

Tandis qu'Aerq penchait sa tête de l'autre côté, faisant tintinnabuler doucement ses grelots, ma jumelle sautillait presque sur place comme une petite fille gâtée. Elle buvait littéralement les dires du Seigneur tandis qu'il explicitait ses informations, à croire que j'étais la seule ici à me préoccuper du sort que réservaient les Elfes à Xenair.

"Des nécromanciens ont été aperçus contre notre camp, plus loin à l'Est, contre les troupes de Crean Lorener et Khynt. J'ai aperçu un guerrier esseulé se glisser dans la jungle de Leona. Je me demande ce qu'il y cherche."

Je voyais l'intérêt qu'il portait à notre dualité, Xenair n'avait jamais montré quoique ce soit à ce sujet, je pense qu'il savait que notre art nécessitait une approche très subtile aussi, il ne se faisait pas d'inquiétude. Il devait bien savoir que nous employions nos personnalités divergentes afin de nous infiltrer et remplir nos objectifs.

"Une double personnalité ? Intéressant. Les deux sont-elles fidèles à Oaxaca ?"

Silmeria sautillait de nouveau sur place en tapotant des mains, je ne me souviens plus quand je l'ai vu aussi heureuse pour la dernière fois.

" Ooooh, ça doit être tellement intéressant d'avoir des yeux partout. Des nécromanciens à Kendra Kâr ? Est-ce que l'un d'eux était une liche mal lichée ? Et un soldat seul dans la jungle de Léona... Hm, il aurait une chance de survie ? Il faudrait être mal avisé pour entrer la dedans, ou avoir une excellente raison. "

Je me suis alors sentie forcée de reprendre le contrôle, bien qu'Aerq soit vêtu comme un bouffon, il n'en était pas moins un Général de l'armée et il fallait contenir notre joie bien qu'elle soit très unilatérale.

" Ma Jumelle est très expressive, veuillez nous en excuser Seigneur, nous sommes toutes deux au service de la Reine Noire, nous échangeons nos esprits pour jouer différents rôles en fonction des situations. "

Maintenant, il me fallait voir si Aerq était un temps soit peu fidèle à mon maître, Xenair, avait-il l'assassin suffisamment en estime pour me proposer quelque chose qui permettrait de lui venir en aide ou le laisserait il choir lamentablement ?

" Avez-vous des ordres, Seigneur ? "

Il opina du chef lentement, faisant sonner derechef ses clochettes.

"Aucune chance qu'il y survive. Je n'ai pas plus de détail sur les forces obscures se dressant contre nous à l'Est."

Après un temps, il répondit de nouveau

"Des ordres ? Ma foi... Vous laissez aller à la Folie."

Je pense qu'il s'agissait là d'un message subliminal, il avait bien laissé dire que secourir Xenair était une folie, après avoir réitéré ce terme, je levais les yeux sur lui, secouant mon visage comme prise d'une profonde lassitude, je dis alors :
Hrist blabla dit " Je ne suis pas celle avec qui vous devez parler Seigneur "

Car c'était vrai, il valait mieux laisser Silmeria s'exprimer, je commençais à croire que si nous avions été deux femmes ayant notre propre corps, j'aurai été avec Xenair et elle avec Aerq, quel redoutable quatuor nous aurions ainsi formé. " Vous disiez qu'il était retenu par les elfes blancs, c'est une excellente nouvelle ! J'en suis une moi même. Et j'ai la chevalière de notre regretté Roi ! Cela ferait de moi... une émissaire royale venue encadrer le puissant Seigneur des assassins ! C'est drôle la vie non ? Mais je ne suis qu'une frêle femme, peut-être que le Maître des Espions aurait un petit quelque chose pour me remettre des mes récentes mésaventures et m'infiltrer afin d'aider Xenair à se remettre sur pied au moment venu "

Il ne montra aucun ressentiment face à ce plan, j'avais pourtant moi même envie d'y croire, après tout, nous étions bien plus à l'aise dans le sabotage et le meurtre déguisé que duelliste sur un champ de bataille.


"Ça ne marchera pas. C'est vous envoyer à la mort que de tenter cette mission. Mais nous devons agir pour le sauver. Je vous accompagnerai, si vous décidez d'y aller. Je suis... moi-même un elfe blanc. Mais nous devrons agir en toute discrétion. Pourriez-vous, pensez-vous, vous procurer deux de leurs armures au préalable ?"

Silmeria exagérera une révérence et ajouta rieuse " Vous lisez dans mes pensées Seigneur ! "

Puis, comme une mère soucieuse de ses deux enfants, je m'interposais de nouveau. Je ne savais pas exactement ce qu'il entendait par là, mais le Seigneur des Espions m'accompagnant ainsi risquait de découvrir son visage et s'exposer de la sorte devant des officiers ennemis était un risque que je ne souhaitais prendre. " Mais... Seigneur dévoiler votre visage à l'ennemi..."

Mais face à son air inexpressif et le faible éclat que je pouvais retenir dans l'ouverture de son masque, je baissais de nouveau les yeux, si telle était sa décision, je n'avais pas à contredire son choix. " Allons trouver ces armures Elfique. Mais je demande un symbole de mon allégeance temporaire à votre service, je ne veux pas avoir à me battre contre les forces de notre Reine sans pouvoir leur faire savoir que je suis infiltrée sous vos ordres "

Silmeria à son tour me chassa, levant le doigt comme pour manifester l'importance de son dire.
" Par ailleurs, ces combats m'ont épuisée, puis-je respectueusement vous demander de préparer de quoi aider Xenair et raviver mon énergie tandis que je cherche ces armures ? "

"J'ai plusieurs visages, très chère tueuse. Je ne risque rien à en dévoiler un. Tenez, prenez ceci."

Il me tendit alors une broche, un symbole de scarabée d'un noir profond. Je me demande même s'il n'était pas confectionné de la même matière que la tour d'Omyre.

"N'allez pas déforcer nos troupes avec trop de zèle, en revanche. Je m'occupe des produits dont nous pourrions avoir besoin pour soigner Xenair. Je crains ne pouvoir vous aider pour ce qui est de l'énergie. Vous devriez passer par notre intendance, sur le chemin."

" Oh... ils sont déjà morts il me semble mais je ferai au mieux pour ne pas mettre ma nouvelle couverture en danger. Ou doit-on se retrouver une fois que j'aurai les armures ? Une préférence quelconque ? Un casque, une couleur préférée ? "

"Qu'ils soient bien elfiques. Nous nous donnerons rendez-vous dans une petite crique à hauteur de la mêlée de nos troupes et des leurs, le long de la côte. Derrière un roc pointant comme une flèche vers l'Ouest."

Silmeria sautillait de nouveau sur place, couinant de joie. Quelque part, je me rassurais, la voir ainsi pleine de vie était plus bénéfique pour nous deux. Les rares fois où elle sombrait dans des humeurs noirs conduisait toujours nos âmes à se morfondre et ce n'était jamais bon, d'aussi loin que je me souvienne, ça avait toujours conduit à d'horribles massacres comme du temps de Keresztur.

" Je suis tellement contente Seigneur, j'ai tellement hâte de provoquer le chaos à vos côtés. Quoi de plus naturel pour les espions et les assassins de s'entendre à merveille. Je file prendre des armures Elfiques ! Elles seront propres et intègres, soyez assuré Seigneur. Je peux réquisitionner une monture ? Je ne pourrai pas les porter seule vous savez. Encore une fois... je suis une frêle femme "

A ses mots, Aerq ricanait sous son masque.

"Faites. Faites."

Silmeria ne me laissa pas tout de suite le contrôle, elle s'était accrochée comme complètement enchantée par cette mission soudaine. Au moins, nous n'aurions peut-être pas à parler tout de suite de ce que nous avions vu étant mortes.
Cèles pensait - à juste titre - que Silmeria cherchait consolation dans les combats éphémères. Ma petite Faera d'ombre et de foudre était une alliée exceptionnelle quand il s'agissait de comprendre les agissements de ma jumelle. Elle était toujours délicate, raffinée mais savait aussi se montrer moqueuse, perverse, cruelle à outrance comme si elle souhaitait m'imiter avec la maladresse d'une petite fille. Je l'ai toujours admirée pour son incroyable lucidité dans des situations catastrophiques là où - toute entêtée que je suis - n'en étais pas capable. C'est en tant que spectatrice que j'observais Silmeria galoper à vive allure sur les sentiers labourés qui nous conduisirent jusqu'au front qui opposait les Elfes et les Morts.

(" N'empêche... Il faut reconnaître que le Gragon d'Oaxaca il a quand même de la gueule. Tu l'as vu un peu ? Voler sur place, beugler quelques formules en langue Gragonique et pouf. Tout le cimetière en branle qui se lève pour aller taper invariablement ce qui se présente. C'est presque beau la nécromancie quand on y pense, non ? ")
(" Beau ? Je ne serai pas allée jusque là, mais je suppose qu'on peut y trouver plusieurs usages, si seulement on pouvait relever les Elfes morts et les rallier à notre cause, on pourrait compter sur l'impact moral que ça impliquerait chez les Elfes. ")
(" Moui... Oui en vrai oui. Mais. Ah, Sissi descend de son cheval. Elle a vu des Elfes ? ")
(" Oui, enfin c'est pas ça qui manque, quelque part il suffit presque de se baisser pour en trouver mais je ne la vois pas récupérer une armure à offrir à Aerq avec un kilo d'entrailles compotées dedans. Elle voudra faire ça proprement, tu la connais à force. Tu allais dire ? ")
(" Qu'il existe une sorte de secte, je ne me souviens plus du nom mais ils disent honorer les morts en les ramenant à la vie certains jours afin que leur famille puisse s'entretenir avec eux. ")
(" Ah oui... C'est une application comme une autre, non ? Regarde, elle s'approche de ces deux elfes isolés. Qu'est-ce qu'ils fichent ici ces deux là ? ")
(" Bah, quand le Gragon a chanté, les morts sont revenus de partout, donc les Elfes qui ont avancé se sont retrouvés submergés par des morts et des spectres devant, derrière, sur les côtés. Ah, elle approche. ")
(" Oula... Il l'a pas vu venir. ")
(" Un sale coup... Et vicieux en plus. De dos comme ça, deux coups de lame dans le foie, un coup dans le cœur et égorgé... Il l'a pas vu venir en tout cas. C'est allé vite. ")
(" Très très vite. Elle est vraiment en forme là. ")
(" Elle qui disait manquer d'énergie. AH ! On dirait que l'Elfe en face n'est pas très heureuse de ce qui vient d'arriver à son compagnon d'arme. ")
(" Je ne trouve pas pratique, ces lances en combat.")
(" Je connais un trou dans ta robe qui dirait bien le contraire, s'il pouvait parler. ")
(" Hmph, à force de se battre... Ca devait bien arriver. ")
(" Tu sais, ces soldats comme Duval, ils sont formés contre les personnes comme toi. Tu as vu comment il est resté calme tout au long du duel ? Ils savent que leur bouclier est un solide rempart, il n'aurait jamais répondu aux provocations ou baissé sa garde, il a su te maintenir à bonne distance et profiter du bon moment pour te tuer. Il savait bien que s'il baissait sa garde ou s'il se précipitait il risquait de finir avec une lame empoisonnée dans la gorge, il a juste bien maîtrisé son sujet et malheureusement pour toi, tu as voulu jouer à la loyale, mais tu n'es pas taillée pour ça, tu es douée quand il s'agit de tuer dans l'ombre, de t'infiltrer, de saboter, empoisonner et toutes ces choses qu'on prête aux assassins mais de grâce, laisse les activités de duelliste pour ceux que ça regarde et ne te met plus en danger de la sorte. Silmeria a su te pardonner immédiatement, mais il ne serait pas sage de recommencer. ")
(" Tu as sans doute raison... D'ailleurs. ")
(" Oui, moi aussi j'ai eu peur, elle a perdu quelque cheveux là ? ")
(" C'est vraiment pas passé loin de la nuque, elle va vite cette elfe aussi, malgré son armure. ")
(" Je crois que Sissi joue avec, elle vient de lui faire un geste très vulgaire. ")
(" C'est de la provocation gratuite, elle veut l'enrager pour qu'elle fasse une ouverture et... " )
(" Et la voilà... Jolie ouverture. ")
(" Ca... Ca doit faire vraiment mal. La lame en plein dans l'aisselle, elle est ressortie au niveau de la gorge ? Ah oui. ")
(" Et le tout sans la tuer. C'est presque de l'art. ")
(" Je crois qu'elle veut impressionner Aerq. Elle ne la tue pas ? Inutile de la laisser souffrir à ce point. ")
(" Une vraie chatte, je te dis. Elle joue avec ses proies et se montre tellement cruelle des fois. ")
(" En plus, elle sait que je déteste ça. ")
(" Je pense qu'elle s'en fiche complètement. Regarde la par contre, elle a du mal à... Ah j'ai rien dit. Elle a pu en charger un sur le cheval. ")




J'ai cru qu'elle voulait me prouver quelque chose. Silmeria m'a laissé la place toute guillerette. Elle avait fait le plus gros du travail, les deux elfes à l'arrière du cheval, un mort, j'en étais sûre et certaine, la seconde guerrière, rien n'était moins sûr. J'étais persuadée qu'elle allait mourir durant la faible distance qui m'opposait à la crête indiquée par Aerq, mais je n'avais pas eu le coeur à la tuer sur le champ, il était peut-être nécessaire de l'interroger brièvement bien que je doute qu'elle se montre particulièrement loquace. Elle se savait déjà condamnée.

Arrivée au lieu de rendez-vous, Aerq s'extirpa d'une anfractuosité rocheuse et avança vers le cheval. Je n'osais trop rien dire, préférant laisser la parole au Seigneur des Espions. Il saisit le corps du mâle décédé avant de le hisser sur son épaule. En passant auprès de moi, il fit un signe de la tête désignant l'Elfe agonisante et dit simplement : " Pas de témoin. "
Je m'étais sentie sotte. Avoir ramené quelqu'un sur un lieu de rendez-vous avec Aerq, bien qu'il puisse être interrogé était en soi une idiotie. Après un profond soupir, je m'armais de la Tueuse et planta la lame derrière l'oreille de la guerrière Elfe afin de l'endormir à jamais.

Aerq sorti très vite de sa cachette, il portait désormais une armure complète Elfique. De longues bandes de côte de maille tombaient le long de ses jambes et de ses bras. L'ensemble devait être bien plus lourd que ce que je portais d'ordinaire, mais je devrais bien réussir à m'en sortir avec un tel attirail. Ce qui me gênerait le plus serait sans doute le casque fermé, je n'avais pas vraiment l'habitude de porter ça. Il ne dit rien, attendant simplement qu'à mon tour je me travestisse en guerrière Elfe. Ce que je fis sans tarder. Je profitais de leur équipement réglementaire pour conserver la Tueuse de mage à la ceinture. Le Serpent de Kiraes quant à lui était comme à son habitude lové le long de mon bras gauche, prêt à mordre de son fer glacial quiconque serait une menace. Aerq avait récupéré la lance, aussi il ne me restait que l'épée. Une arme de facture correcte, quoiqu'un peu lourde elle avait conservé un tranchant suffisant pour que nous puissions œuvrer en toute tranquillité. Je me sentais plus lourde, presque massive mais la protection que m'offrait cette armure était presque rassurante.

Nous étions tous deux prêts à nous glisser dans les lignes Elfes. Je murmurais alors, sans trop réaliser ce que je disais :
" Tenez bon... On arrive."


[XP : 1 (discussions avec Aerq et intérieure) + 0,5 (déguisement)]
La petite plume de la Mort.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


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Ezak
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Ezak » sam. 7 août 2021 13:57

J’avais bien vite parcouru le chemin entre les lignes ennemis. Le retour était beaucoup plus aisé quand je n’allais pas à contre-courant, de la masse des Garzoks. Personne n’avait idée de me demander ce que je faisais cette fois et cela était pour le mieux. Le contact de ma peau frottant contre celle des Garzoks me provoquait déjà bien assez de dégout. Ça ce n’était que le toucher. J’épargnerais aux yeux de mes lecteurs une description trop poussée de leur odeur. Cela était de toute façon une évidence. Les peaux vertes étaient des êtres si sales et degeulasses qu’ils pouvaient être confondus visuellement et olfactivement avec des immondices. Imaginez donc mon empressement de vouloir m’extirper de cet énorme tas de merde verte ambulant.


Mes hommes n’étaient plus qu’à quelques mètres de moi. Je les voyais fournir un effort conséquent contre des Garzoks bien mis à mal face à eux. Il y avait entre ma troupe d’élite et eux une classe d’écart, voir deux. Après cela, comment douter de la supériorité de notre race sur la leur. Quoi qu’il en fût, il me fallait pouvoir rejoindre mes hommes sans me prendre un coup de lame malheureux. Je me plaçai alors derrière un des Garzoks qui faisait face à mes hommes et je le poussai sans ménagement, me servant de son corps comme d’un bouclier. Surprise, la bestiole - car ce serait de toute façon bien trop leur faire honneur que de ne pas les considérer comme faisant partie du règne animal - ne put se maintenir sur ses appuis et elle se laissa emporter avec moi vers la ligne de mes hommes. L’immense corps de le verdaille me permis de la traverser en brisant momentanément la formation de ces braves soldats, et cela, sans me prendre un coup de lame malheureux. La bête ne put pas en dire autant, tant il fut criblé de coups de lames. D’ailleurs, je manquai de me prendre un coup malheureux une fois derrière nos lignes. Je dus mon salut à la brute de Mérédor qui bouscula un soldat dont la lame prenait déjà ma direction. Lorsque le malheureux se rendit compte de ce qu’il avait failli faire, ses yeux s’ouvrirent grand de stupeur. Je ne réagis pas plus, passant déjà à autre chose. Quel genre d’homme aurai-je été si je m’en étais pris à un soldat qui ne faisait que ce pourquoi il était présent ?

Une main m’agrippa l’épaule, c’était Edriss.

« Tout va bien ? »

« Ne t’inquiète pas pour moi. La Princesse Satina mène les troupes, nous nous devons d’être à ses côtés. Bon travail, je reprends le commandement.»

« Entendu. On retourne vers l’arrière ? »

« FLÊCHES ! » Hurla une voix à l’avant alors que les boucliers de Meredor et Edris se levèrent au-dessus de notre trio, pour arrêter le danger, dans une succession d’impact bruyant. Signe s’il en était besoin que dans cette guerre la mort pouvait venir de partout. Je repris le court de la discussion :

« L’arrière ? Trop long. On va se frayer un chemin à travers tous ces fils de putains jusqu’à rejoindre la Princesse. On fait pivoter la formation. Je veux des boucliers sur notre flanc gauche pour protéger notre avancée. Mérédor tu iras avec cette ligne et la dirigera, j’ai besoin d’hommes solide de ce côté. Je vais sur notre première ligne. Vous savez ce que vous avez à faire et surtout ne montrez aucune pitié ! »

« Bien ! » répondirent-ils en cœur avant de crier mes ordres repris par d’autres.

Alors que tout le monde se mit en place, je me penchai sur le sol pour ramasser deux armes de nos ennemis tombés. Un glaive qui manquait de finesse et un fléau d’arme aux pointes rouillées. Je voulais utiliser le poison de Leona sur mes armes à bon escient.

« Pivotez vers l’Est ! Chargez ! »

Et la machine démarra, d’un seul homme. Les premiers Garzoks furent surpris de se faire prendre ainsi sur le flanc, si bien qu’ils se firent massacrer sans ménagement. En première ligne, j’envoyai mon fléau dans le crane d’un Garzok avec une telle puissance que j’eus du mal à retirer les piques de son crâne. Ils furent un certain nombre à mourir de la sorte avant que notre avancée ne commençât à obtenir une certaine résistance. Les Garzoks tentèrent de se réorganiser, mais l’affaire n’était pas simple car ils devaient dès lors gérer un flanc inattendu. Le premier coup qui me fut porter fut un coup de manche d’une hache à deux mains qui alla me cueillir au ventre. Un coup réflexe d’un Garzok un peu plus vif que les premiers qui venaient de passer sous mes armes. Le coup fut si fort que j’en eus le souffle coupé, m’obligeant à m’incliner sous la douleur. L’ennemi voulut en profiter en fendant l’air de sa hache à la verticale. Trop d’hommes derrière moi pour reculer, je ne pouvais qu’avancer. Je chargeai dans sa direction dans l’espoir de le faire basculer. Sans doute m’étais-je surestimer puisque le Garzok bougea à peine. Mais même s’il n’avait pas chu, mon rapprochement avait eu le don de me faire éviter l’arme. A la place je me pris ses bras et ses coudes directement sur le dos. Met plus agréable que le tranchant d’une hache mais tout de même assez épicée pour que je m’en souvienne. En réponse, je donnai un coup de fléau d’arme dans sa jambe et il s’y planta avec force, mais l’arme de mauvaise qualité resta plantée dans ses maigres protections sans que je puisse l’y retirer. C’était fâcheux. L’ennemi voulu relever sa hache avec force dans ma direction, mais je fus plus rapide et d’un mouvement ascendant mon glaive alla cueillir le malheureux sous la mâchoire. Il s’écroula net. Je laissai le fléau planter dans le mort. Il pouvait bien l’emporter dans le royaume de Phaïtos. Ce n’était pas une arme ça. À peine un outil.

Le Garzok suivant n’opposa aucune résistance et mon glaive alla se planter dans le creux de sa gueule alors qu’il se tournait vers moi. J’en profitai pour ramasser son arme, une hache à une main. Je voulus la planter dans le casque du suivant. L’une de mes lames l’aurait fendue net mais je dû m’y prendre à trois fois avec cette hache de mauvaise qualité. Un premier coup qui le sonna et un deuxième qui entailla le casque et un troisième qui entra enfin jusqu’à son cerveau. Oh ...

J’aimerais présenter mes excuses à ceux qui liront ces lignes. Je me rends compte avoir utilisé le terme « cerveau » pour définir l’amas organique qui se trouve enfermé dans la boite crânienne de ces créatures mais je rechigne tout de même à raturer ce terme. C’est déjà leur faire trop honneur que de coucher autant d’encres à leur sujet.

Je prends ce qui me revient, c’est ma seule et unique faute. Personne n’est parfait, on commet tous des erreurs. En voilà une que j’essaierais de ne plus commettre dorénavant. Où en étais-je ? Oui, je venais de décrire comment j’avais rendu Nirtim un petit peu plus respirable en le débarrassant de cette infamie verte.

Ils avaient de la ressource. Le corps du dernier était à peine tombé qu’une pique lancée au-dessus de toutes les têtes m’arrivai dans le bras. La surprise et la douleur me firent lâcher le glaive. Mais ce ne fut pas ma seule blessure, car une javeline vint cette fois vint me cueillir au ventre. Je dû à ma grande tolérance à la douleur que ma bouche resta close pour ne pas libérer un cri de douleur. Ce qui ne m’empêcha pas de flancher vers l’arrière. Je fus tout de suite remplacé par le soldat qui était derrière moi en première ligne.

« Boucliers ! Boucliers ! » Entendis-je hurler mes subordonnées. Alors un mur de bouclier se leva devant et au-dessus de nous nous protégeant de la salve de tirs dont nous étions victimes. Au sol à moitié allongé sur un tas de Garzok, je constatai ma plaie sous le regard inquiet de Edris. L’armure d’écaille avait empêcher l’arme de rentrer trop profondément, mais la pointe était tout de même plantée dans mon ventre.


« Retire là !» articulai-je difficilement à cause du souffle court que m’imposait la douleur, à l’attention d’Edriss.

« Si je fais ça vous allez perdre tout votre sang. »

« Fais ce que je te dis ! » m’impatientai-je

Alors Idriss obéit et il tira la pique d’un coup sec. Cette je fois je ne pus retenir un grognement douloureux alors qu’effectivement le sang commençait à couler à flot, par le trou laissé dans mon armure. Je me retournai sur le premier cadavre de Garzok et je lui ouvris la jugulaire à l’aide du tranchant de ma hache et je commençai à boire son sang. Je pus sentir ma blessure se refermer petit à petit à mesure que je m’abreuvais d’un liquide dont il n’avait de toute façon plus besoin. Alors j’ouvris la jugulaire d’un autre cadavre, puis d’un autre jusqu’à ne ressentir plus rien ressentir. Je me relevai en grimaçant. Le sang des Garzoks avait toujours autant un gout de merde. Dégueulasse au visu, à l’odorat, et au palais. Au moins étaient-ils constants dans le caractère d’être nauséeux.

Les boucliers étaient toujours en place et à des intervalles réguliers les des impacts de projectiles tombaient de manière irrégulière sur nous.

« Qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi on avance plus ? »

« Le tir est beaucoup trop nourris et ils ont eu le temps de s’organiser. »

« Mais qu’est-ce qu’ils foutent les premières lignes ? On les a sur le flanc pourquoi ils ne poussent pas sur le front ? »

Je n’eus qu’un silence pour toute réponse. Je jurai avant qu’une voix s’élève de notre arrière. C’était Isham.

« Une unité d’archers se met en place, ils commencent à pilonner les tireurs. »

Et en effet, il semblait qu’après quelques secondes, le jet de projectile sue nous subissions cessa. C’était le moment !

« Allez ! On avance ! »

Et notre groupe se remit en marche. Je récupérai ma place en première ligne. J’avais ramassé une deuxième hache au sol. Mes armes taillèrent. Tête, bras, gorge, épaules. Tout y passait. Mes hommes n’en faisaient pas moins. Il semblait que plus je tuais ces peaux vertes plus ma haine contre eux augmentait. Je prenais un sacré plaisir à assassiner ses âmes par dizaines. À un instant il sembla que la panique prit le dessus sur ces Garzoks qui se retrouvèrent par se faire massacrer par nos forces. Beaucoup, voyant notre machine de mort infernal avancer avec fureur paniquèrent, tentèrent de fuir, brisant la formation de leurs troupes. Terrible erreur. Notre avancée en fut fortement facilitée. Je jouissais de cette peur que nous imposions aux créatures d’Omyre. C’était cela que je voulais qu’ils ressentent. De la terreur pour chaque raid mené sur nos terres ynorienne, de la peur pour les menaces constante contre notre Royaume kendran. J’étais la rage exaltée de mes deux peuples et des griefs qu’ils avaient contre eux. Alors ils devaient les entendre, les comprendre, les ressentir dans leur chair.

À un instant, alors que notre avancée semblait inéluctable, elle fut de nouveau ralentit. Un Garzok en armure noire se mit au travers de notre route. Dans ses mains, une hallebarde gigantesque. La brute donnait des coups larges découpant tant des Garzoks alliés que mes hommes. Car trois d’entre eux se firent fauchés sans rien pouvoir faire. En ce qu’il s’agissait de ma personne j’avais tout juste reculé assez pour éviter de subir pareil traitement. Le colosse avait formé autour de lui un cercle infranchissable, et son endurance était telle qu’il semblait ne pas faiblir. On devait au moins reconnaître une chose à ces peaus vertes, ils avaient une endurance phénoménale… De belles bêtes de traits en somme.

Un de mes hommes qui avait réussi à se glisser dans son dos tenta d’approcher mais le Garzok comme s’il avait senti sa présence, se retourna brusquement dans un mouvement circulaire. Le brave ne dû sa survie qu’à son bouclier qu’il avait réussi à lever dans un réflexe salvateur. Je tentai d’en profiter, mais le Garzok se retourna de nouveaux avec vitesse et je dû effectuer un saut vers l’arrière pour éviter le tranchant de l’arme. La verdaille était inapprochable, et d’ailleurs il nous ralentissait. Posé là, au centre de notre formation.

Je lançai une hache de la main droite dans la direction de son crâne. Si elle atteignit sa cible, elle ne la tua pas. La bête eut la mâchoire ouverte. De sa blessure dégoulinait des litres de sang mais elle ne semblait pas l’affecter plus que ça. Je n’avais plus qu’une arme en main, alors je me baissai pour en ramasser une autre, encore. Une lame longue aux tranchants dentelés. Quelle idée… Celà était aussi inutile qu’ignoble. Encore un forgeron Omyrihien qui avait voulu faire son original.
Quoi qu’il en fût il fallait que je trouve rapidement une solution pour me défaire de ce Garzok. Chaque seconde qu’il passait à désorganiser notre formation était une chance pour l’ennemi de se réorganiser contre notre avancée sanguinaire. Il fallait que je parvienne à me débarrasser de sa hallebarde mais je ne savais pas comment m’y prendre. Je tentai un moment de dévier son arme grâce à l’épée dentelée mais le Garzok mettait tant de force dans ses attaques que ce fut impossible. À un moment, il manqua même de me tordre le poignet, mais cela eut au moins le mérite de me donner une idée. Il fallait que j’arrive à lui faire lâcher son arme en lui tournant le poignet.

C’est ce que j’essayai de faire alors, mais chaque coup porté puissamment par le Garzok sur mes armes que je plaçai en opposition manquèrent de m’arracher les bras. Le déficit de puissance entre nous était hallucinant. Foutus animaux. Je ne voyais qu’une solution : tenter de me servir de sa puissance contre lui. Alors qu’il frappa encore comme un demeuré enragé à l’horizontale le plaçai mon épée en opposition mais cette fois, loin de lui opposer résistance, j’accompagnai son mouvement avant de tournoyer ma lame au dernier moment.Le geste avait réussi à moitié. Car si j’avais réussi à lui faire lâcher l’arme j’en étais quitte pour une grosse douleur au poignet qui, sans doute allait m’handicaper fortement. Le Garzok paru en tout cas surpris de voir sa gigantesque arme lui échapper des mains. C’était le moment. Deux de mes hommes le frappèrent par derrière sans qu’il n’ait le temps de réagir mais il ne sembla pas éprouver le moindre mal. Avant qu’il ne puisse se retourner j’entrepris d’utiliser le mouvement que j’avais commencé à utiliser dans la jungle de Leona. J’utilisai ma jambre droite en appuie et je m’élançai un utilisant la la rapidité de mes bottes des cieux pour filer dans sa direction et planter mon épée dentelée dans son torse. Cette charge d’estoc fut puissante, mais ma douleur au poignet, couplée à mon manque de pratique du mouvement ne me permit pas de l’enfoncer assez profondément dans l’armure solide du guerrier. Il laissa échapper un grognement rauque avant de frapper de son poing sur ma tête. Même si mon casque avait amortit le choc il manquai de peu de m’arracher la tête. Les muscles de mon cou me faisaient horriblement souffrir. Mais ce n’était rien en comparaison au fait que ses sales doigts dégueulasses de peau verte avaient touché mon visage.

Infect. Haïssable, Exécrable, Maudissable ! Je n’avais pas assez d’adjectifs pour décrire tout ce le dégout que j’aurais pu lui vomir sur sa sale gueule si je pouvais. Ma réaction fut immédiate et je tentai de planter la hache dans sa gorge, mais le coup fut mal porté et je ne l’ouvris que parcellement. Deux de mes hommes plantèrent leurs lames dans les jambes de l’importun. Il tomba à la renverse mais d’un bras m’entraina dans sa chute. Nous tombâmes lourdement sur le sol et le Garzok m’envoyai un coup de tête qui me cassa le nez. C’était décidément une habitude. Poussé par la rage et la douleur je plongeai mes dents dans son cou, là où je l’avais blessé superficiellement. Elles agrippèrent sa peau, de la chair, des muscles, une artère aussi sans doute et dans ma rage je tirai le tout à la force ma mâchoire. De la blessure, le sang jaillis alors que le Garzok hurla. Je recrachai sur lui les morceaux de chairs, et d’artère que j’avais entre les dents avant de replonger ma bouche vers ma source de vie pour m’abreuver du sang jaillissant, en maintenant sur le sol la verdaille prise de convulsion. Lorsque je me relevai, ma blessure au poignet et les coups à la tête que je venais de subir ne furent plus que de lointains souvenirs. Rassasié, je crachai le reste de son sang sur le sol. J’étais dans une telle rage et en même temps dans une telle jouissance de faire payer nos ennemis… presqu’en transe. Je n’en avais pas fini avec ces bestiaux. Je comptais bien envoyer vers Phaïtos chaque être qui me séparait de la Princesse. Je me relevai alors que de ma bouche, un filet de sang dégoulinait encore. Je me replaçai dans la formation. Bien d’autres âmes devaient rejoindre les Enfers.




HRP :

- Début d’apprentissage de la CC Botte désarmante
- Suite apprentissage de la CC Charge d’estoc



[XP : 2 (combat contre les premières lignes d'Omyre) + 2 (voyage dans la mêlée) + 0,5 (témoin de la bataille) + 2 (apprentissage validé)]

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Kiyoheiki
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Kiyoheiki » mar. 10 août 2021 13:45

~Auparavant~

~Rencontre au sommet~


Suite à notre escarmouche, le roi de Dahràm entre les pattes, notre petit groupe retourne en direction de ma cité. À proximité des remparts, le jeune Cherock me fait part de ses intentions d'interroger le meneur des pirates. Je lui laisse la garde du prisonnier puis survole un instant les murailles, regardant au loin ce contingent que nous venons de perturber. À quelques distances, les troupes des nécromanciens s'amenuisent à vue d'oeil. Je songe que la bataille va peut-être prendre fin sans que les miens n'en souffrent trop. Subitement, surgie de l'horizon, une ombre massive fait son apparition au-dessus du champ de bataille. Sombre et froide, teintée de fumerolles verdâtres et infernale, la forme du Dragon Noir se joint au conflit. De sa voix puissante, il relève les troupes mort-vivantes vaincues plus tôt. Sa route se poursuit, me faisant me hâter en direction des portes sur lesquelles il fait peser tout son poids. La structure résiste de piètres secondes puis s'effrite encore et encore jusqu'à s'effondrer, emportant plusieurs victimes et en ensevelissant certaines sous les décombres.

Mon long corps se dirige vers les portes détruites et œuvre à écarter quelques débris. Des blessés. Des trépassés. Un cataclysme que je n'ai pas su prévenir. Mon regard violet se dirige vers la forme gigantesque dans les cieux. Si je veux accomplir mon Devoir, lutter contre les armées ne suffira pas. Il me faut faire cesser cette folie en remontant à la source. J'enroule mon corps et m'élance dans les airs à la suite du Grand Dragon. Nulle hostilité dans mon attitude tandis que j'approche, décrivant un cercle lent et évident autour de lui. D'eux, car sur sa tête deux silhouettes se tiennent. Je demeure à distance, patientant pour un signe d'approcher. Mon attention se porte non pas sur l'entité de légende, mais sur qui se tient dessus. Deux silhouettes d'aspect féminin, protégées par des armures. L'une est une elfe grise à la chevelure noire ponctuée de quelques mèches blanches, tenant une arme dans chaque main. À première vue, une lance et une épée. L'autre a une posture impérieuse et dominante, sa longue chevelure d'un roux sanguin flottant dans la brise. Une armure noire l'étreint et son visage est couvert d'un casque échancré ressemblant davantage à un masque s'étendant en sombres ailes.

À mon approche, l'elfe grise qui ne peut qu'être la Treize Sisstar, prend la parole.

"Du vent, Dragon ! Ne te mets pas sur la route de notre Reine !"

Je vole un peu plus près des cornes, me tenant toutefois à distance respectable. Mon regard se pose sur l'elfe grise. Je l'observe de longues secondes sans rien dire, poursuivant mon vol à leur niveau. J'ouvre finalement la gueule, lui répondant avec neutralité.

"La Nature même du Dragon d'Or est la raison de sa présence ici, respectable combattante. Vos paroles teintées d'hostilité ne sauraient suffire à l'en détourner."

Mon profil bascule légèrement et j'avise la silhouette sous masque sombre.

"Dame Oaxaca, puissante Souveraine de l'empire d'Omyre. Accorderez-vous une audience à ce Dragon ?"

La voix d'Oaxaca, impérieuse et forte, résonne à mes oreilles.

"Parle, Dragon protecteur d'Oranan, si tu n'as pas peur de mourir pour les tiens."

"Ce Dragon vous sait gré de votre temps."

Je dévie légèrement mon vol, poursuivant ma trajectoire à leur niveau. Mon ton demeure neutre et serein, la peur de la mort n'ayant aucune emprise sur ma nature. J'avise la plaine où les armées se combattent puis la Sombre Dame. Peut-être est-il encore possible d'intervenir. De l'amener à, si ce n'est changer d'avis, au moins ne pas impliquer toutes ces existences dans ses plans.

"Les flammes de milliers de vies vacillent en cet instant. Le Grand Dragon est également présent. D'aucun vous prête depuis toujours les plus néfastes intentions, mais ce Dragon vient vous trouver de son plein gré car il souhaite comprendre par lui-même. Puissante Oaxaca, qu'avez vous présentement sur le cœur ?"

Mon regard violet dévie vers le masque un court moment. Je sais n'avoir que peu de poids comparé à l'incroyable puissance qu'elle incarne et qu'elle côtoie en cet instant. Mais mon Devoir est ce qui m'a mené ici, ce qui me fait exister. Ma place est là, à tenter de protéger mon Peuple en essayant d'éviter de céder à la violence. La Sombre souveraine me répond.

"Rien qu'un être rebuté par les Garzoks ne pourrait comprendre. Je leur offre leur vengeance, aujourd'hui, sur l'oppression qu'ils ont toujours subie de la part des peuples humains, elfes et nains. Les vies qui se jouent ici seront le sacrifice nécessaire à l'élaboration de ma suprématie."

"Permettez-moi de rectifier une erreur, Sombre Dame. Le peuple Garzok ne m'évoque aucun ressenti négatif. Seuls les individus levant leurs armes contre les innocents des miens, au même titre que de simples criminels, m'incitent à m'opposer à eux."

Ma tête se secoue pour se défaire d'une tension croissante, ma longue crinière flottant dans le mouvement créé et dans le courant d'air emprunté.

"Vos paroles me laissent songeur, Dame Oaxaca. Se défendre contre l'oppression est louable, l'une des valeurs piliers de mon Peuple. Une vengeance est compréhensible, mais est-elle réellement celle du peuple Garzok envers les races pensantes de Yuimen ? Puissante Oaxaca, veuillez pardonner l'impudence de ce Dragon, mais vous ne me semblez pas être de ceux ayant la vengeance contre les races mortelles pour finalité."

Je cligne lentement des yeux, toute mon attention rivée sur la Demie-Déesse. Je poursuis mon vol, mon œil violet demeurant orienté vers le masque. J'ignore quelle est la destination de l'Incarnation de la Mort, mais la vitesse actuelle est relativement tranquille. Il m'est impossible d'enrayer la course du Grand Dragon, mais peut-être suis-je en train de faire gagner de précieux instants à ceux qui luttent sous nos pattes. Sa rage vengeresse est peut-être dirigée envers les elfes, nains et humains par dépit de ne pas pouvoir l'exercer contre les véritables coupables. Mais la Sombre Dame semble se braquer, sa voix dominante réitérant une volonté indomptable.

"Pensez ce que vous voulez, Dragon. Je n'ai pas à justifier mes actes, devant quiconque. Il n'y a nul innocent sur ce champ de bataille : uniquement des guerriers ayant tous la rage du sang en eux. Défendez vos innocents, mais n'espérez pas la moindre pitié pour ceux qui se battent."

Qu'en sait-elle ? A-t-elle eu un aperçu de la vie de chacun d'entre eux lui permettant un tel décret ? Si je défends mes innocents contre ses troupes, cela ne fait-il pas également de moi l'un de ces combattants qu'elle condamne ? Songeur, mon attention est happée par l'intervention de Sisstar.

"Fiche le camp, maintenant, créature. La Grande Souveraine t'a accordé bien assez de temps."

Silencieux, je pose mon regard sur la combattante se tenant aux côtés de la Sombre Dame. Après un instant, j'ouvre la gueule pour m'adresser aux deux puissantes personnes.

"Fin est le sommet du monde. L'espace y manque pour s'y tenir en nombre. Qui y prend place domine le reste, mais n'a guère de confidents avec lesquels partager ce qui est vu de là-haut. Parlez en votre nom, Guerrière, mais ne prétendez pas savoir ce que souhaite votre Souveraine. Il s'agit là de ce que font ses ennemis, pas ses alliés."

Je devine la grimace courroucée de Sisstar à ma répartie, mais n'y accorde que peu de temps. Un porte-parole grossier n'obtient qu'impolitesse en retour. Son égo semble tel qu'il prend le pas sur le reste. Je reporte mon attention en direction de la Demie-Déesse, effectuant un lent tonneau pour atténuer cette sensation oppressante étreignant mes écailles.

"Votre Peuple se mêle dans la plaine aux autres guerriers, les différentes teintes de sang peignant d'une même couleur tous ceux qui s'affrontent en cet instant. Ce Dragon ne cherche qu'à comprendre l'ampleur du sacrifice auquel vous comptez consentir, Puissante Dame."

Plus mes yeux détaillent le masque arboré par la Demie-Déesse, plus il m'intrigue. Une question me vient, même si je sais n'y avoir aucune réponse.

"Avant de partir, ce Dragon a une ultime question pour vous, Souveraine. Ce masque froid est-il destiné à impressionner ceux qui ne peuvent vous approcher, ou à vous conforter dans le rôle que vous avez choisi d'endosser ?"

"Pour arriver à mes fins, je consens à un sacrifice total de tous ceux prêts à se sacrifier pour moi et ma cause, ou qui seront assez bêtes pour se dresser entre moi et mes objectifs. Mon masque, lui, est celui de la guerre, de la peur. Celui d'une déesse que de simples mortels ne peuvent contempler. Mais peut-être préfères-tu ceci..."

Au masque se superpose le visage terrifiant d'un spectre ramené par la divinité, dans un cri suraigu faisant tressaillir mes écailles. Aurais-je été moins maître de mes émotions, je ne doute pas qu'une telle apparition aurait pu m'épouvanter. Mais elle me cause davantage de désarroi qu'autre chose, me faisant presque ignorer le ricanement de l'elfe grise à ce tour joué par sa maîtresse. Oaxaca n'a donc de respect pour rien, pas même pour les âmes tourmentées qu'elle asservit dans le simple but de me jouer un tour pendable. Il ne fait plus aucun doute à présent que ce conflit ne saurait cesser aisément. La soif de revanche et de mort, l’irrépressible besoin de causer la peur, l'indifférence totale envers autre chose que son ambition. La Déesse de la Guerre dans toute sa terrible splendeur. Mes mots ont autant de force à changer le cours des choses qu'un regard en a de faire choir une montagne.

Il n'y a donc ici aucune issue.

"Ainsi soit-il. Quelles que soient l'issue de cet affrontement et les pertes subies, puissent-elles commencer l'ère où les êtres d'essence divine cesseront d'employer les mortels comme pions dans leur jeu de pouvoir. Adieux, puissantes Dames."

Je poursuis silencieusement mon vol un court instant, décidant de les laisser continuer leur route et se désintéresser de moi. Toutefois, puisque c'est le conflit qu'elles veulent, je ne partirai pas immédiatement. Pas avant d'avoir laissé entendre qu'il faudra à présent compter avec mon implication. Je patiente un peu, les laissant croire à mon départ, puis je vole plus rapidement et concentre ma magie de lumière autour de ma forme, survolant aussi discrètement que possible le Dragon Noir. Si ma magie me fait défaut à cause de cet entretien aussi futile que mémorable, je plongerai vers le champ de bataille, là où est ma place. Dans le cas contraire, je compte bousculer voire emporter avec moi l'arrogante elfe guerrière. Prenant un peu d'altitude, je ressens ma magie protectrice contre l'obscurité faire effet. Mon corps ondule brièvement, de minces secondes de répit avant un acte aussi audacieux que désespéré. Il m'a été impossible d'avoir la moindre influence sur le cours de l'Histoire, peut-être puis-je avoir un impact sur celui de la bataille.

Piqué vers l'elfe grise, percussion de sa forme et soudain cri accompagné d'un poids. Un bref coup d'oeil m'apprend que Sisstar, déséquilibrée, vient de me planter un étrange crochet de sa main tenant précédemment une autre arme entre les écailles. Pour son malheur, elle s'y cramponne et ne peut qu'être emportée avec moi. Je m'en assure, et m'aperçois que son appel a poussé sa souveraine à se pencher vers l'oreille du Dragon Noir. L'engeance du crépuscule fait lentement demi-tour. Mon acte ne demeurera pas impuni. Je ferme lentement les yeux, pensant à toutes ces vies que mon audace vient de condamner. Même si la Sombre Dame ne compte pas faire de quartiers, la tragédie à venir demeure de mon fait.

Toutefois, cela ne me détourne pas de mon but : éloigner Sisstar de sa souveraine et la mettre hors combat aussi visuellement que possible. Je m'assure qu'elle ne puisse pas m'échapper et tente de devancer le Grand Dragon, cherchant à identifier sa destination exacte. Son vol demeure en-dessous du mien tandis qu'il se dirige vers la capitale de mon peuple. Cherche-t-il à se tenir prêt au cas où ma proie lâcherait prise ? Ne s'en rend-elle d'ailleurs pas compte par elle-même ? Je prends la décision de partir à l'opposé de ma cité, cherchant une opportunité de plonger vers le champ de bataille. S'il veut effectivement la rattraper, il devra changer de trajectoire et délaisser quelques précieux instants la capitale de mon Peuple pour me suivre. S'il poursuit son chemin vers la cité, j'aurai l'occasion de neutraliser la combattante et peut-être d'autres forces. Mon attention est brièvement détournée de cet inéluctable orage mortel par une douleur vive dans mon flanc droit. La blessure doit être profonde pour que j'y prête attention. L'elfe grise, toujours fermement arrimée à son crochet, vient de perforer mon armure naturelle d'une dague acérée. Ma forme longiligne pivote violemment pour que Sisstar regrette son geste en se retrouvant à la verticale dans le vide. Si elle doit se raccrocher à ses armes pour ne pas choir, alors que mon sang coulant sur sa dague la rende glissante et la distraie pendant mon déplacement. Toutefois, à l'idée qu'elle finisse par lâcher prise, mes yeux violets se rivent à sa forme. Je ne la laisserai pas m'échapper aisément.

J'avise sa cheville pendante et bascule vivement le chef pour m'en saisir et ôter l'obstinée générale de mon côté droit, de sorte à ce qu'elle pende tête en bas. Si je parviens à mes fins, le retrait de la dague et du crochet causent un sursaut de peine supplémentaire. Impuissant, je ne peux que regarder s'éloigner le Dragon Noir et penser à ceux des miens encore présents dans la cité. Pendue tête en bas par la jambe, l'elfe grise hurle à mon intention.

"Si tu me tues, elle me vengera !!!"

À son hurlement, je gronde avec douceur, mes paroles quelque peu masquées par son membre.

"Ma raison d'être va cesser d'exister sous peu par la main de votre Souveraine, Sisstar. Son intention est déjà de détruire toute vie s'opposant à elle, de relever les défunts et de les asservir à leur tour. Qu'est-ce que ce Dragon aurait à redouter de plus ?"

Je concentre mes fluides de lumière, agissant sur la large plaie de mon flanc pour l’atténuer. Tandis que l'écho ne devient que fin picotement, j'amorce lentement une descente en direction de troupes alliées aux prises avec le gros de celles d'Omyre.

"Le Dragon d'or d'Ynorie répugne à ôter des vies. Il n'existe qu'en riposte, en dernier recours. Mais face à la cruauté, devant l'inéluctable, il répondra de même."

Étau de ma mâchoire un peu plus fort sa jambe. Sa protection crisse dans ma gueule et un cri de douleur lui échappe. Il semble bien que même les Treize peuvent encore souffrir.

"Je ne vous tuerai pas, Redoutable Guerrière. Pas directement. Mais je ferai en sorte que chaque vie perdue des miens fasse écho en votre corps. Peut être cédera-t-il et rejoindrez vous les Enfers, marquée du poids de ma douleur, du malheur de mon essence, du Devoir qui ne peut être accompli. Ou peut-être n'aurez vous qu'à vivre dans une enveloppe brisée, une prison de chair immobile."

"Si tu crois que je me laisserai faire, Dragon, tu te trompes. J'en ai maté des plus sauvages que toi."

Un vif mouvement fend l'air le long de ma joue et quelque chose s'accroche à mon bois gauche. Une forte tension me fait pencher la tête, mettant dans mon champ de vision une sorte de lien robuste. D'où a-t-elle sorti cet objet inattendu ? N'avait-elle pas une lame en main auprès de sa maîtresse et un crochet à l'instant ? Sisstar ne l'a visiblement plus, tenant à la place une sorte de lasso. Mes yeux se plissent légèrement à la brutale traction du lien.

"Nous verrons qui cédera le premier !"

Hésitation. Louer sa témérité ou être navré qu'en de telles circonstances, elle continue de menacer et provoquer. Ma mâchoire se crispe sur son membre, ma décision prise.

"Soit."

Puisqu'elle veut me faire courber l'échine, je suis son indication et pars dans une vrille violente côté lasso. Je tourbillonne sur moi-même, ma gueule fermement arrimée sur sa jambe. Si son membre ne cède pas à la force du mouvement, au moins finira-t-elle peut-être étourdie tandis que je plonge vers les troupes alliées. Pendant mon mouvement, certain qu'elle va mettre toute son énergie à me maîtriser et probablement être distraite, je m'efforce de regarder ponctuellement la direction prise. Un petit groupe aperçu, l'étendard kendran m'aidant à choisir mon point d'atterrissage. Ma forme est à quelques mètres du sol, non loin d'un espace peu occupé, quand un violent éclat lumineux m'aveugle. Surpris, je suis emporté par mon élan. Tête la première, prisonnière comprise, je percute violemment quelque chose en plus du sol. L'impact est si puissant qu'un écho de douleur me parvient des tréfonds des os de ma mandibule. Je ne perçois toutefois plus la traction déterminée de Sisstar sur ma corne gauche, son lasso pendant d'aplomb à l'arrière de ma mâchoire.

Désorienté, je perçois une voix inconnue demander à laisser la vie sauve à la princesse. Une autre, vaguement familière cette fois, désigner le propriétaire comme un certain Cromax. Et pendant que d'autres sons de troupes s'approchent, j'entends le dénommé Cromax prendre un ton hargneux. Il déplore le fait que quelqu'un puisse réapparaitre un jour. Ce n'est qu'à cet instant que je sens la légère charge de quelque chose dans ma gueule. Ignorant la douleur, je l'entrouvre assez pour laisser choir la jambe de Sisstar et la pousser de mon museau meurtri. Je n'ai pas besoin de la voir pour être certain que son armure n'aura pas suffi à la préserver de l'impact aussi brutal qu'involontaire. Ma parole n'a pas été trahie. Elle a fini brisée, mais son trépas n'a rien de gratifiant. Il me laisse la sensation d'un énorme gâchis.

Sisstar n'est simplement plus.



~Suite~


[XP : 0,5 (discussion avec Oaxaca) + 2 (confrontation aérienne avec Sisstar) + 1 (approcher le Dragon Noir)

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Relonor
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Relonor » mar. 10 août 2021 22:43

L’armée des morts faisant une percée dans les lignes elfiques, un rugissement comme il existe nulle part ailleurs, se fait entendre en brisant le chaos de la bataille. Alors que l’esquisse d’un dragon use de ses ailes pour éviter une chute mortelle, un autre dragon, dix fois plus grand que le précédent, surgit en transperçant le ciel. Pire encore pour les troupes venant sauver Oranan, Oaxaca elle-même, chevauche l’être de destruction ailée. La monture de la déesse noire, luit d’une lumière verte, il se stationne au-dessus de l’armée des morts. D’une voix semblant provenir du cœur des enfers, une terrible incantation se fait entendre. Tandis que les corps des morts trépassés gisaient au sol, ils se relèvent sans aucune blessure apparente, prêt à se battre comme au début du conflit. Un grand nombre de ces êtres se dirige vers le corps du petit dragon, un cercle de feu apparaît et les empêchent de progresser. Alors que Relonor s’attend à une action sur le champ de bataille, le puissant être ailé se dirige vers la cité et d’un souffle, pulvérise ses portes. Quittant de nouveau sa position, il survole les nombreux êtres qui se battent contre et pour sa maîtresse.

(Voilà le moment de briller et de me montrer ce que je vaux !)

Vennt d’ouvrir l’accès aux morts, Relonor continue sa progression pour atteindre les généraux hinïons. Une fois dénués de commandement, ils se feront abattre, fuyant la queue entre les jambes pour les plus sages. Dans le tumulte de la bataille, une elfe blanche semble sortir du lot, comme si elle s’offrait à l’enchanteur. Luttant par ses lames et guidant ses frères par ses ordres, elle œuvre pour contrer les forces qui se dirigent contre elle et les siens. N’ayant pas d’arme au sol, Relonor se doit d’user des siennes pour profiter de la distance qui les sépare. Accompagné des créatures des ténèbres, il se gorge de sa magie aérienne pour améliorer sa capacité au combat, puis use de nouveau ses pouvoirs pour lancer son arme vers sa cible. L’arme aurait atteint sa cible, si cette dernière s’était volontiers laissé faire. D’une acrobatie, l’elfe blanche évite la lame et se rue sur le shaakt.

Il s’agit-là de la générale des elfes blancs. Relonor a pleinement conscience qu’elle n’est pas une simple soldate avec du grade. L’avantage des morts-vivants face aux hinïons est très clairement le surnombre et c’est avec cette supériorité numérique qu’il compte l’emporter. Reculant pour l’attirer loin des siens, Relonor brandit son bouclier devant lui et attend la première occasion pour frapper à la jambe, d’une épée gorgée de fluide d’air, idéale pour des adversaires adeptes des mouvements rapides. Cherchant à attirer du monde pour lui venir en aide, il hèle les créatures près de lui.

"Voici la générale de ces maudits hinïons ! Faites-la rejoindre le royaume des morts et vous ferez la fierté de vos maîtres en plus de mettre en déroute nos ennemis !"

Autour de lui, les elfes blancs ne comptent pas laisser leur générale se faire enfermer sans rien faire et le choc entre les vivants et morts est particulièrement violent. Plus rapide que son adversaire grâce à sa magie, Relonor parvient à toucher sévèrement l’hinïonne aux jambes. Pourtant cela ne semble pas être une gêne suffisante, car elle parvient également à toucher l’enchanteur, marquant la joue d’une belle estafilade.

"J'ai l'habitude de la vilenie des tiens, Shaakt. Tu ne me fais pas peur." Lâche-t-elle.

(Ho tu veux jouer à cela ? Ainsi soit-il ma belle. Tes coups vont-ils s’émousser face à mes arguments faussement pieux ?)

"La vilenie des miens ?" Répond Relonor. "Voilà bien la condescendance des hinïons ! C'est à force de perpétuer ces préjugés que les shaakt se sentent obligés d'agir ainsi. Crois-tu que je sois ici de mon plein gré ? Que ma présence ici n'est pas là pour protéger des êtres qui me sont chères comme tu protèges les tiens ? Penses-y ! Combien d'autres adversaire de chair et de sang as tu affrontés dans cette nuée de morts marchants ? Tu parles de notre vilenie, mais vois-tu un seul étendard des shaakts dans cette bataille ?"

Gardant son bouclier droit devant lui, Relonor concentre à nouveau sa magie pour améliorer ses chances au combat ? Malheureusement, la vivacité du duel dans lequel il est engagé, ne lui permet pas de se concentrer suffisamment.

"Je défends la frontière de mes terres contre les tiens depuis des siècles. S'ils ne sont pas ici, c'est qu'ils préparent un sale coup. Et toi, que fais-tu seul, sans eux ?" Rétorque-t-elle avant de frapper d’un mouvement vif des jambes, qui se répercute en une véritable puissance au travers de ses lames. Sans le blesser, elle parvient cependant à faire choir le shaakt avant de reprendre sa diatribe. "Je n'ai encore tué que des morts. Souhaites-tu être le premier à souiller mes lames de ton sang ?"

Aucune magie ne permettrait de sauver Relonor dans une position aussi délicate. En tout cas aucune de sa connaissance. Bien qu’il aimerait qu’elle le rejoigne dans une joute horizontale, ce n’est guère un endroit propice à ses ignobles vices. C’est donc prestement qu’il se relève, plaquant son écu bien droit devant lui. Il occulte ainsi son propre visage et prend le risque qu’elle manœuvre sournoisement avec ce manque de visibilité flagrant. Or, son bouclier lui permet de voir au travers de voir clairement ses déplacements, contrant ainsi la probable tentative.

"Je ne souhaite pas plus mourir que je ne désire ta mort. Ma présence ici, permet de garder en vie des personnes captives. Des êtres dont je refuse la mort plus que tout. Mais je me doute que ce genre d’arguments n’atteigne pas une elfe qui hait les shaakts. Voilà bien l’étroitesse d’esprit qui vous caractérise. Tu te bats depuis des siècles non pas contre les shaakts, mais contre les désirs des matriarches. Les mâles, comme moi, ne sont que de la chair à leurs yeux. Au lieu de fomenter une rébellion, tu ne fais qu’abattre des êtres qui pourraient être des alliés et mettre un terme à ces conflits incessants !" Il s’arrête un bref moment pour reprendre sa respiration avant de continuer. "Toi qui te vantes de protéger ta frontière, te voilà bien loin de chez toi, tuant les morts avant de mettre en pièces des êtres bien vivants ! Regard ce qui te fait face à présent ! Regarde contre quoi tu envoies tes hommes se battre !" Dit-il en désignant le dragon et sa cavalière. "En envoyant tes hommes à une mort certaine, tu ne vaux pas mieux que les matriarches que tu combats ! Rentre chez toi avant que tous tes hommes ne se relèvent pour combattre leurs frères !"

Le discours de l’elfe noir ne semble pas émousser la lame de la guerrière. Elle puise même dans sa hargne, la capacité de passer outre le bouclier de l’enchanteur et frappe sauvagement de ses lames, offrant deux blessures au torse, dont une assez grave. Relonor serre les dents avec cette douleur qui lui vrille le corps.

"Tu ne sais rien de moi ou de mes usages. Je suis ici pour protéger les miens et défendre les alliés de mon peuple. Chacun de mes soldats est prêt à donner sa vie pour sauver ce qui peut l'être. Et si nous devons mourir, nous mourrons en combattant !"

(J’ai connu bien pire et ce n’est pas cette égratignure qui va m’arrêter. Si tu veux jouer ma belle, je vais te montrer que moi aussi, je sais mordre !)

"Alors ta vie te quittera en ayant la mort des tiens sur la conscience !"

Continuant de reculer pour l’éloigner de ses frères d’armes, Relonor attend l’attaque de l’elfe blanche pour viser sa jambe encore intacte. L’hinïonne parvient à toucher deux fois le bras portant l’écu du shaakt et inflige lui nouvelle plaie importante. Celui-ci riposte et touche l’autre jambe, forçant la guerrière à grimacer de douleur. Cependant, elle ne suit pas l’elfe noir comprenant sans doute son intention à la faire s’éloigner.

"Tu es un lâche, à reculer ainsi. Si toute ton armée était ainsi, nous gagnerions bien plus vite du terrain."

"Je ne fais qu'user des atouts qui sont en ma possession. En temps de guerre, le résultat prime sur tout non ? A toi de voir s'il vaut mieux prendre le risque de t'attaquer à moi, ou de me tourner le dos !" Propose-t-il alors qu’il vide une première dose de potion de soin sur son bras blessée, ainsi que le long de son torse pour soigner la seconde blessure importante.

Sans céder à la provocation, elle répond en faisant tournoyer ses lames sur les squelettes qui l’entourent.

"Ni l'un, ni l'autre, shaakt. Je t'attends, viens à moi !"

(Pauvre idiote ! Laisse-moi donc tout le loisir de panser mes plaies avant de revenir pour mettre un terme à ta misérable existence.)

Malheureusement les plans du shaakt se voient légèrement malmenés, avec l’apparition d’une nouvelle menace, en la présence d’une petite hinïonne portant l’armure des guerriers elfiques. L’elfe noir craint cette nouvelle menace qui transforme ce duel en un affrontement sur deux côtés. Tant que la générale était seule, il était encore possible à Relonor de la tuer. Désormais, il va falloir trouver un moyen de se sortir de cette impasse.

(Tuer cette petite nouvelle en première ? Non, la menace de la générale est trop importante, elle profiterait de l’occasion pour le trancher la gorge. Dois-je me focaliser sur cette garce avec ses deux lames, au risque d’ouvrir ma garde devant cette inconnue ?)

Cherchant à masquer ses craintes, Relonor se force à rire.

"Voilà que vos soldats craignent pour votre vie. Qu’importe, je suis en mesure de vous satisfaire toutes les deux. Il y en aura pour tout le monde !"

(Pour le moment, mieux vaut que je regagne mes réserves magiques.)

Accroissant ses sens magiques, il lance sa magie autour de lui pour toucher les esprits présents. Le sort se lance et part en quête d’un esprit à subjuguer. L’un d’eux se fait attraper par la magie de l’enchanteur, mais trop pris par la menace qui pèse sur lui, c’est l’esprit qui ponctionne l’intégralité du mana de l’elfe noir, qui ne parvient pas à arrêter cet odieux siphonnage. Désormais, dépourvu de mana et presque à court d’énergie, il garde pour lui cet échec cuisant.

"Alors, l’une de vous deux désirs goûter le fil de ma lame en première ou vous préférez vous faire embrocher ensemble ?"

La nouvelle venue pointe son épée sur l’elfe noir, le contournant pour rejoindre la générale.

"Je reconnais bien là la grossièreté des Shaakts, je suis prête à risquer ta lame. "

(Merde ! Si elle vient m’affronter, l’autre garce aura la possibilité de faire demi-tour ou de dégager le chemin pour faire venir toute troupe d’hinïons !)

Non, au lieu de cela, la générale ordonne à la nouvelle venue de lui offrir la tête de Relonor. Sans esquisser le moindre pas, elle campe sur ses positions, éliminant les squelettes à sa portée. Encore déstabilisé par ses réserves magiques réduites à zéro, il pourrait user de sa potion de mana, mais cette infâme crevette ne mérite qu’il use de sa magie contre elle. Au lieu de cela, il tente de la manipuler.

"Hé bien ! En voilà un ordre, mais as tu simplement la force de venir prendre ma tête fillette ? Oublie ta générale et son ordre stupide. Regarde autour de toi, vous n'avez aucune chance de nous vaincre avec la présence de la déesse et de son dragon en personne ! Est-ce là ce que tu veux ? Lutter jusqu'à ce que l'on t'ordonne de charger dans la gueule béante du dragon et lui servir de petit en-cas ? Si tu déposes les armes et que tu te montres suffisamment docile dans mon lit ce soir, je m'assurerais que tu retournes auprès des tiens vivante et avec en prime, un excellent souvenir de moi !"

Une dague en main gauche et un sabre elfique en main droite, le petit insecte marche vers Relonor sans ciller, osant même répondre en un affront avant de charger.

" Manifestement, ma générale t'as fait perdre trop de sang, ta tête n'est plus alimentée alors je ne me fais aucune illusion concernant tes prouesses ... "

"Dommage pour toi, tu as choisi ma lame. Je serais le seul à prendre plaisir lorsqu'elle te pénétrera !"

Recevant la fluette guerrière à la langue de serpent, Relonor brandit devant lui son bouclier et vise la poitrine de cette garce, qui n’a pas compris l’intérêt de son alléchante proposition. Pourtant, quelque chose se passe mal. Loin de son corps rachitique, l’aura meurtrière de l’hinïonne est écrasante. Ce n’est pas une couleuvre, mais un énorme serpent, aux crocs acérés qui lui fait face. Ses crocs, sous l’apparence de la lame elfique, viennent se planter dans l’entrejambe de l’enchanteur, avec une efficacité comparable à la terrible douleur ressentie, blessant le corps et humiliant son être. Lancé dans son attaque, Relonor poursuit malgré tout le chemin initial de sa lame qui ne brasse que du vent. Il recule brièvement, gêné dans ses mouvements par l'emplacement de la frappe dans les douloureuses, alors que le serpent aux allures d’une guerrière rachitique, secoue sa lame pour y évacuer le sang qui coule.

" Quelque chose à ajouter sur tes exploits sexuels ? As-tu seulement pris du plaisir ? "

(Espèce…de…salope ! Je vais te…je me vengerais…de ça !)

Devant la menace que représente cette adversaire inattendue, le shaakt préfère prendre du recul et use des morts pour couvrir sa retraite. La garce profite de cette opportunité pour frapper lâchement à la tête, mais son coup n’agit guère plus, qu’en faisant résonner le métal du casque comme une cloche. Quelques pas plus tard, les morts obstruent le chemin menant jusqu’à l’elfe noir qui boit une potion pour guérir cette terrible blessure. Il se retourne en direction de ses précédentes adversaires et de leur promettre une ultime menace, légèrement influencée par la blessure à peine guérie.

"Je vous...retrouverais…et je...je vous ferais payer cela !"


[XP : 3 (combat contre la générale et (un peu) Silmeria) + 0,5 (provocations et fuite)]

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Xël
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Xël » mer. 11 août 2021 01:49

Je laisse Xenair être emporté vers l’état major, défait de ses armes et de ses vêtements. Mon armure est aussi propre que lors de son achat grâce à la magie de Faëlis alors que mes vêtements sont totalement secs grâce à Yliria. De la magie bien pratique bien que mon esprit soit préoccupé par d’autres choses qu’avoir une armure resplendissante et un froque sec. Surtout quand un rugissement terrible se fait soudain entendre. Je me redresse, prêt à agir, et je perçois au dessus des rizières, alors que le soleil s’obscurcit, un dragon d’argent et de pourpre traverse les nuages, battant difficilement des ailes pour atténuer l’impact de sa chute libre.

« Cromax ! »

M’exclamais-je avec une pointe d’inquiétude. Inquiétude qui se mue en effroi quand se dévoile la créature que personne ne voulait voir. Bien plus grand que le dragon de la Lande Noire, la bête noire d’Omyre se tient en vol stationnaire au dessus des rizières, répandant son chancre verdâtre pour empoisonner la terre alors que les morts vivants que nous pensions définitivement terrassés se redressent sous une mélopée rauque et puissante. Je resserre mon emprise sur mon bâton dans l’idée de clouer ce monstre au sol mais le cercle de flamme qui jaillit autour de Cromax pour le protéger me fait changer d’avis. J’ai une dette envers lui et je compte bien la rembourser. Sans prévenir, je génère un portail pour rejoindre le partouzeur des Sept Sabres alors que le dragon noir reprend son envol, fendant les airs vers le nord, vers Oranan.

« Cromax ! Par ici ! »

Criais-je au dragon d’argent alors que mes alliés traversent également le portail, rejoignant le coeur de la bataille pour apporter leur aide. Celui-ci reprend d’ailleurs une forme elfique, prostré au sol, redressant le visage pour m’adresser un sourire amical. J’avance d’un pas pour l’aider mais le sol entre nous se soulève pour en faire jaillir deux monstres hideux. L’un composé de plusieurs squelettes mais d’un seul crâne animé aux yeux rouges et aux dents acérés, de deux paires de bras mobiles dont l’un est armé d’une longue arme faite d’os. Le second est un gros tas à l’armure lourde lui couvrant chaque parcelle de peau à l’exception du visage. Son dos est orné de piques, ses mains sont immenses, pourvus de griffes pouvant trancher un cheval en plusieurs morceaux. Mais ce qui attire le plus mon regard c’est cette large gueule béante au milieu de son gros bide, donnant sur des ténèbres insondables.

Sans hésiter, la semi-Shaakt se précipite vers l’abomination aux quatre bras, accompagné de Jorus. Les deux essaient de prendre de vitesse le géant d’os mais il ne se laisse pas feinter et réplique d’un plat de son arme, touchant le ventre de l’acrobate qui est forcé de reculer. De mon côté j’essaie d’isoler le gros mort vivant dans un sort que m’a appris Bogast mais j’échoue à le concrétiser. Je parviens seulement à attirer l’attention de la créature qui se rue sur moi en soulevant des gerbes d’eau et de boue en se déplaçant lourdement. J’observe rapidement les horizons, voyant une occasion d’éjecter du combat ce gros sac qui doit atteindre les limites de ce que peut supporter les dimensions de mes portails. Je repère alors les deux cavaliers qui occupaient la rizière avec Xenair. Les deux Lieutenants de la Dame
Noire spécialisée dans la nécromancie. Ils chargent vers nous au grand galop, souhaitant sans doute venger leurs compagnon. Manque de chance pour eux, les voir me donne une envie de jouer au jeu de quille. Je me concentre un instant tout en prévenant mes alliés du danger qui approche. J’écarte alors les mains, générant devant le mort vivant au ventre glouton un portail assez grand pour l’engloutir. Il y disparait et je perçois au nord des mouvements de troupe qui m’indiquent qu’il est arrivé à destination. Impossible cependant de dire si j’ai réussi à toucher les cavaliers. Je referme mon portail, concentrant mon attention sur l’adversaire restant qui au même moment envoie valser Jorus d’un coup de poing comme un chasse un insecte envahissant. Yliria, elle, rate une attaque pendant que Faëlis nous assiste à l’aide de sa magie et que Cromax dégaine ses armes pour se rapprocher de notre adversaire.

Je charge ma magie au creux de ma main, préparant un souffle tempétueux pour blesser la créature restante que la bretteuse n’arrive pas à toucher. Mon sort rate encore, passant à côté du colosse pour se perdre dans les nuages. C’est le Sindel qui nous débarrasse du monstre, le fendant en deux à l’aide d’une hache qui se façonne dans ses mains avant de nous adresser un regard vaillant tandis que le cercle de feu autour de nous, dernière protection nous séparant de l’armée de squelettes, disparaît.

La horde s’élance vers nous, gueules béantes et chairs putrides et décharnés qui chargent avec bestialité pour nous mettre en pièce. Mais un pilier de lumière jaillit du ciel pour les arrêter, abattant tous les morts vivants qui sont présents dans la zone. Je baisse ma main de devant mes yeux pour apercevoir l’amas de morts vivants qui s’amassent en bordure du pilier de lumière, formant comme un mur infranchissable, une arène de combat dans laquelle pénètre de nouveaux adversaires. Gadory, Tal’Raban, une entité ressemblant à un spectre portant une armure et le gros au bide affamé qui est de retour.

Jorus entame les hostilités par quelques mots en se moquant d’eux, demandant si il ne les avait pas déjà croisé dans une fête foraine ou dans un bordel de Tulorim. Ce à quoi je surenchéris, précisant que Gadory est le plus grand trouduc’ que Kendra Kâr est connu et feignant de de ne rien savoir de l’autre. Tout en cherchant les ennuis, je me concentre et peux sentir alors toutes mes réserves de magie se remplir en prévision du combat inévitable malgré les tentatives d’Yliria qui ne semble pas y croire tout en ayant l’air d’en vouloir à Jorus et moi pour nos paroles poétiques.

Le combat débute d’une manière étrange. Le golem au ventre imposant se prend un tir ami en pleine nuque de la part de Gadory qui peste sur son cheval après avoir pesté sur Yliria qu’il a qualifié de crevette. Ce même golem, loin d’être terrassé ni rancunier pour se tir, qui se précipite sur elle alors que le spectre en armure fonce vers moi. Revigoré, je souris, confiant. Je forme un nouveau portail face au gros sac qui fonce vers Yliria, le dirigeant face au fantôme pour l’intercepter dans sa course. Un air de déjà vu mais cette fois au lieu de fermer le portail après son passage, je le clos alors que le golem passe dedans, cherchant à le trancher en deux pour en finir définitivement avec lui. Mais je suis un poil trop lent et au lieu de m’en débarrasser je parviens juste à faire ce que je comptais en interceptant le mort vivant en armure. Les deux se toisent avec un air abruti avant de se tourner vers nous, immobiles.

Mes alliés sont moins chanceux que moi. Une flèche pénètre l’armure d’Yliria tandis que Faëlis subit la blessure d’un sort venant du nécromancien légendaire. Un mur de flamme venant de Cromax sépare soudainement l’arène improvisée en deux, nous préservant d’une charge des deux lieutenants d’Oaxaca tout en leur conseillant de faire demi-tour.

Mais Yliria ne semble pas décidé à laisser Gadory repartir car elle retire avec hargne la flèche de son épaule avant de commencer à incanter un sort. Je ne tiens pas non plus à les laisser repartir maintenant qu’ils sont à notre portée. Je n’oublie pas la promesse que je me suis faite avant d’affronter Xenair. Je neutraliserai les Treize avant de rentrer chez moi. A nouveau je prépare mon sort le plus destructeur mais cette fois il réagit comme je l’entends et alors qu’une comète s’écrase sur Gadory pour le mettre au sol dans un piteux état, de fines particules grises descendent doucement du ciel avant d’exploser au contact des morts vivants face à nous. Le sort est violent, bruyant. Le golem se décompose en ossements tandis que le spectre en armure adresse un regard en peine à la semi-elfe avant de s’effondrer dans la rizière. Finalement le contrôle de ma magie est revenu et il n’est pas trop tard pour causer des dommages considérables aux troupes de la Dame noire.

Cependant Cromax nous conseille encore de partir et d’abandonner le combat. Mais il est clair que notre groupe n’est pas prêt à abandonner. Surtout si la mort des nécromanciens peut faire disparaître les troupes de mort vivants. J’ouvre un portail en précisant à mes alliés qu’il mène de l’autre côté du mur de flammes, proche de Gadory qui est affaibli. Puis, déterminé, je m’adresse à Cromax:

« Nous sommes décidés à gagner cette bataille ! Nous ne renoncerons pas ! »

Yliria rétorque avec des mots semblables avant de s’engouffrer dans le portail, suivi de Jorus qui confie d’abord quelque chose à Faëlis avant que celui-ci bande son arc pour mettre en joue le nécromancien à terre. L’elfe gris nous souhaite alors bonne chance avant de disparaître dans une volute de fumée. Je ne lui en tiens pas rigueur. Comme il l’a si bien dit c’est notre choix de poursuivre le combat et le sien d’aller en mener un autre ailleurs. D’ailleurs je ne peux pas manquer la forme de dragon de Kiyo qui s’écrase aux alentours des formations Kendranne, me faisant plisser les yeux et serrer les poings. Un souffle me ramène au combat, le sort du second lieutenant d’Oaxaca vient de frapper. Heureusement Faëlis et moi nous sommes protégés par la magie de lumière. En revanche, la truite magique disparaît, oblitérée par les ténèbres du sortilège.

L’instant d’après Yliria revient en arrière alors que j’enchante la flèche de Faëlis avec un dragon d’air qui se lie à son projectile. Elle pousse plusieurs jurons avant de me demander un portail vers l’endroit où s’est écrasé son semblable Ynorien. Je l’observe avec un air étonné par ce soudain revirement.
Jorus sort à son tour du portail et me confie avec un air accablé qu’ils se sont liés à une créature et qu’ils ne peuvent plus lutter sous peine de s’en retrouver esclaves. Je darde un regard mauvais vers nos ennemis avant de m’adresser à mes alliés marqués par ce fameux Gentâme.

« Il reste un dernier coup à jouer. Ensuite je vous ferais rejoindre les autres si c’est ce que vous voulez. »

J’observe alors Faëlis qui lâche la corde de son arc, libérant le projectile qui file vers Gadory, portée par deux ailes de dragons majestueuses aux couleurs azur. Elle traverse le mur de feu à toute vitesse, écartant les flammes sur son passage pour se planter entre les deux yeux du nécromancien en libérant la puissance de mon sort lié au projectile. L’ennemi s’effondre mollement. Sans doute mort sur le coup.

« Plus que 10. »

Soufflais-je entre mes dents. Je referme mon portail et dirige mon regard vers la zone où s’est écrasé le dragon de lumière.

« On y va. »

Je me concentre un instant et ouvre un autre portail pour nous faire quitter le coeur des troupes décharnés et rejoindre celui des troupes Kendrannes, préparant du même coup mes alliés à ne pas subir la chute depuis le portail comme je suis forcé de le faire en hauteur. En entrant en dernier dans le portail, je ne me prive pas de lancer un dernier regard au dernier nécromancien et de lever bien haut mon majeur.


[XP : 4 (combat contre Gadory et Tal'Raban) + 0,5 (sauvetage de Cromax)]

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Eldros Rougine
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Eldros Rougine » mer. 11 août 2021 14:41

« Les traîtres qui m’accompagnaient au camp ont quelque chose de personnel contre moi. Dès qu’ils m’apercevront certains me prendront pour cible, c’est certain. Perussac peut être également. Je doute qu’il ait apprécié ma tentative de le désarçonner. Ce sont en partie des nécromanciens, des mages noires, appuyés par des invocations morts vivantes. »

Voilà les mots que je confie à Crean en compagnie de sa cavalerie. Puissants guerriers lourdement équipés sur des chevaux dressés pour la guerre.

"Ils paieront. Reste à mes côtés, et ils auront à faire à moi."

« Ce sont des chiens enragés, rien de plus. Une fois qu’ils se seront jetés sur moi vous aurez tout le loisir de les écraser. »

Dis-je après avoir incliné la tête alors que je perçois dans son intonation un sourire cruel. Au nord, je distingue la cavalerie ennemi qui parvient à s’extirper de la mêlée et se prépare à frapper à nouveau. Cette fois nous pourrons les accueillir à force égal. Nous pressons le pas pour ne pas être en retard quand une ombre immense nous cache la lumière du soleil. Je prends quelques instant pour réaliser que ma vision est entrain de devenir réalité. Devant mes yeux ébahis, la création de mon maître se révèle dans toute sa majesté et sa puissance. Un chef d’oeuvre de destruction et de mort, capable de souffler toutes les pauvres âmes qui se trouvent ici. Magnifique. Un délice pour les sens, par sa présence, sa beauté, l’odeur qu’il laisse sur son passage, la mélopée sombre et rauque qu’il entonne et qui fait vibrer ma poitrine, ce goût de souffre qui se dépose sur mes lèvres… je ne peux retenir un rire de satisfaction:

« Aaaah. Le voilà. La création de Phaïtos. Notre puissant allié dans cette bataille. »

Lorener commente sobrement que c’est un précieux atout en ce jour mais qu’il ne fait pas confiance en cette créature, convaincu que la victoire viendra de la main des mortels.

"Vous avez foi en vos hommes et j'ai foi en mon Dieu. Et c'est bien de cette alliance que nous pourrons écraser nos ennemis."

Bien que ce soit ridicule. Comment un homme, même si il se nomme Crean Lorener, pourrait prétendre égaler un Dieu tel que Phaïtos. Son manque de Foi est décevant… A moins que son fanatisme aveugle pour Oaxaca, une demi-déesse, engeance issue de l’union d’un Dieu et d’une mortelle, ne lui ait quelque peu ramolli le cerveau. Maudits soient ces fanatiques qui ne peuvent voir le monde avec les yeux de la raison. Comment ne peut-il pas distinguer toute la grandeur de ce dragon noir façonné par les mains du maître des Enfers. Néanmoins il est important de le brosser dans le sens du poil pour l’instant. M’en faire un ennemi serait une erreur, l’avoir en tant qu’allié est bien plus dans mon intérêt.

"Ne le sais-tu donc pas ? Votre dieu contrôle autant sa création que moi. C'est à dire aucunement."

Je laisse échapper un léger rire. Qu’il est naïf.

« Nulle besoin de la contrôler. Elle est investit d’une mission divine, incrustée dans sa chair et dans son âme, tout comme moi, et elle remplira sa tâche sans faillir. »

Prendre des vies. Nous en prendrons le maximum. Nous allons remplir les Enfers de sujets dévoués. Ainsi Phaïtos pourra régner sur le plus puissant des royaumes. Lorener grommelle quelque chose sous son casque avant d’ordonner le galop, se préparant au choc frontal avec la cavalerie adverse. Je désigne les nécromanciens, guidant Crean et sa charge. Je repère également le Duc Perussac, à la tête de ses hommes. Je dresse mon bouclier, bien décidé à le faire chuter une bonne fois pour toute alors que les projectiles commencent à siffler à mes oreilles.

Mais ma monture cesse soudain sa course, manquant de me faire passer par dessus sa tête. Je peste contre le cheval qui semble trop effrayé pour bouger. D’un regard, je remarque que le cheval de Lorener semble affecter par même sortilège. Perussac me reconnait et fonce vers moi mais l’instant d’après je suis désarçonné alors qu’un souffle de magie obscur ne balaye la zone. Crean tombe aussi de sa monture mais tout comme moi, je ne sais par quel miracle nous… enfin si, si je sais que c’est l’oeuvre de Phaïtos, évidemment. Le premier des Treize se rue vers la liche. Haine des traitres ou bien des nécromanciens ? Peu importe tant qu’il écrase chacun de ses os. Quant à moi une autre flèche manque de me toucher. Je dresse les yeux vers sa provenance pour remarquer l’archer minable qui essaie encore de m’abattre. Je l’ignore, me concentrant sur un danger plus concret; le Duc de Luminion qui me charge. Je laisse ma magie d’ombre se défouler, s’extirpant de ma peau pour foncer comme un trait d’arbalète vers la monture de mon assaillant. Celle-ci s’écroule, gravement blessé par les ténèbres dissimulées dans mes veines. Si seulement j’arrivais à y concentrer plus de puissance. Perussac se retrouve au sol, à ma merci.

Autour, le choc entre les troupes se poursuit, laissant déjà partir les premières montures sans cavaliers vers l’intendance. Je suis replongé dans le bras enivrant du chaos. Le fracas des armes, les cris des bêtes et des hommes blessés ou effrayés me galvanise tandis que l’obscurité s’abat sur le champs de bataille. Pas assez rapidement pour dissimuler l’archer qui descend de sa monture pour aider mon adversaire à se relever. J’en appelle à nouveau à ma part sombre, au don de Phaïtos qui grandit en moi, pour lancer un nouveau sort mortel vers le duc avant d’engloutir une potion récemment acquise, empêchant ainsi la blessure de la liche de se répandre.

Cette fois encore mon sort touche avec violence malgré l’aide que lui apporte son soldat insignifiant. Il s’effondre en arrière en poussant un râle d’agonie et le vois distinctement perdre connaissance avant que les ténèbres soient totale.

(Ô Phaïtos. Vous guidez mes pas. )

Je dresse mon bouclier devant moi et commence à avancer d’un pas sûr vers le lieu où se trouve Perussac.

(Je n’ai pas besoin de mes yeux car vous me poussez vers le bon chemin.)

Je baisse mon arme vers son royaume, attendant qu’il me confie sa force.

(Ô Phaïtos. Vous guidez mon bras.)

Une lueur perce les ténèbres droit devant moi et je continue de m’y diriger d’une démarche assuré. Sans me soucier de ce qu’un pathétique mortel sans dévotion pourrait craindre. Me prendre les pieds dans un obstacle ? Non. Qu’un cavalier me fauche lors d’une chevauchée aveugle ? Aucune chance. Etre victime d’un coup allié ? Impossible.

(Et je suis pour l’éternité l’instrument de votre volonté.)

« Approches archer de pacotille. Viens subir ton châtiment divin. »

Ce à quoi l’insolent rétorque que je n’ai qu’à suivre la lumière. Mais la lumière disparaît soudainement, en même temps qu’une vive douleur saisisse ma poitrine. Je sens mes jambes se dérober et mon corps chuter avant d’être plongé dans des ténèbres plus sombres encore que mon âme.


[XP : 3 (combat contre Pérussac et ses défenseurs) + 0,5 (prières)]

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Faëlis
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Faëlis » mer. 11 août 2021 17:31

Alors qu'ils allaient retourner vers la bataille, voilà qu'une ombre immense couvrit le ciel. Pendant un instant, Faëlis crut à un mauvais tour des nécromanciens qui étendaient leur zone de ténèbres... mais ce qui l'attendait lorsqu'il leva les yeux était bien plus terrifiant.

Une forme ailée gigantesque entourée d'une aura de mort passa au-dessus d'eux. Une créature titanesque qui ne pouvait être qu'une seule chose : le légendaire dragon noir ! Pendant un instant, les jambes de l'elfe défaillirent et il tomba à genoux. Ainsi, c'était donc vrai : Oaxaca possédaient l'arme ultime, la créature la plus puissante que le monde ait jamais porté. Et sous leurs yeux, le dragon entonna un chant lugubre, morbide... et dans les rizières, les ossements noyés s'animèrent sinistrement, s'assemblèrent... et se relevèrent. En quelques instants, tous leurs efforts avaient été réduit à néant !

Et ce n'était pas tout ! Une forme qu'ils reconnaissaient bien tomba du ciel pour s'écraser parmi les morts. Un autre dragon, plus petit et bien connu. Cromax ! Il déversa son feu pour tenter de tenir les morts à distance, mais il était encerclé, et manifestement incapable de reprendre son envol.

Alors que Faëlis restait planté là, terrorisé, Xël ouvrait déjà un portail, exhortant le dragon blessé à le rejoindre. Cela réveilla l'hinïon qui, sans plus tarder et ignorant le danger, se rua vers son vieil allié avec Yliria. Alors que celle-ci invoquait son pouvoir pour répandre la dévastation parmi les morts qu'elle avait pourtant déjà vaincue avant, Faëlis se lia par une munition lumineuse à ses compagnons et à Cromax, puis lança un souffle de Gaïa pour apaiser ses blessures. Il n'y avait aucune marque apparente. Sans doute étaient-elles le fait de quelques sombres magie, mais il devrait au moins pouvoir en réduire les effets...

C'est alors que deux colossales créatures émergèrent du sol. Des monstruosités d'ossement sans doute envoyés pour éliminer tous les gêneurs... Le combat démarra dans le chaos le plus total, et l'elfe recula de quelques pas, perdu. Xël hurlait que les nécromanciens approchaient... Tal'Raban et Gadory les avaient trouvé ! Aussitôt, l'elfe profita de son lien pour lancer une protection solaire sur le magicien du vent.

En retour, le mage parvint à utiliser un portail pour éjecter une créature au loin, tandis que Jorus essayait d'en détourner une autre pour permettre à Yliria de l'attaquer. Hélas, la manœuvre échoua : La guerrière solaire rata sa cible alors que l'agile combattant se prenait un coup de poing qui l'envoya valser au loin. Aussitôt, Faëlis réagit en invoquant un souffle de Gaïa pour le relever.

Le combat battait son plein. Ses compagnons attaquaient de tout côté, mais les créatures qui les assaillaient étaient terriblement puissantes. Faëlis envoya une flèche provocante, visant soigneusement l’œil de Tal'Raban. Sans surprise, le sorcier, redoutablement agile, pencha la tête de côté pour esquiver, avant de riposter par un sortilège maléfique. Une vague de ténèbres que l'elfe tenta d'esquiver d'un bon, sans grand succès. Touché au bras, il lâcha un gémissement de douleur.

À côté, Cromax, toujours aussi trouble dans ses positions, prétendait ne pas vouloir attaquer les nécromanciens, mais était décidé à protéger ses compagnons. Son aide ne serait effectivement pas de trop.

Pourtant, la suite se révéla dévastatrice. Une comète d'Yliria carbonisa le cheval de Gadorys, et une partie du cavalier. Celui-ci parvint de justesse, par quelques sombres tours de passe-passe, à guérir ses blessures en les transférant sur un de ses esclaves mort-vivants. Dans le même temps, Xël, enfin échauffé, déchaînait la destruction, balayant les deux mort-vivants qui les menaçaient. Cromax insista alors pour qu'ils fuient plutôt que de mourir, car Tal'Raban était déjà en train d'incanter un sort probablement redoutable. Mais les autres n'étaient pas de cet avis. Ni Xël ni Yliria ne comptaient abandonner le combat tant qu'ils auraient une chance de l'emporter.

« Pour ma part, tu me connais assez, Cromax, pour savoir que je n'abandonnerais pas mes compagnons. Je ne vois aucune beauté en face de moi, et j'ignore quel liberté tu pourrais trouver dans âmes relevées de la mort pour répandre le carnage sur le continent ! Je n'aime pas la guerre, mais je continuerais à défendre les innocents civiles de ce continent ! »

Tout en disant cela, il commença à préparer un tir précis. Cromax, nullement intéressé, s'était déjà envolé, les laissant face aux terribles adversaires. Alors, aussitôt, ses compagnons furent avec lui. Jorus empoisonna la flèche tandis que Xël l'enchantait et qu'Yliria le renforçait de sa magie. L'elfe sentit une force inouïe croître en lui. La flèche et l'arc vibraient à l’unisson d'une énergie incommensurable. Il pointait droit vers l'arrogant nécromancien, qui le visait également de sa flèche, hâtivement, espérant frapper en premier.

Autour, le monde explosa. Tal'raban frappait de tout son pouvoir, et l'élémentaire d'Yliria fut anéanti. Mais le reste du groupe était protégé par la lumière, et aucun ne prêtèrent attention au déchaînement des ténèbres, concentrés qu'ils étaient sur cet ultime assaut.

Il lâcha la corde, et la flèche fusa. Elle fendit l'air dans un vent de tempête, portée par le dragon de Xël. Pendant un instant, la peur s'afficha sur le visage de Gadory. Le treizième lieutenant d'Oaxaca ne comprit que trop tard son erreur.

La flèche lui traversa le crâne, et explosa dans une détonation d'air. Et c'est un corps sans tête qui tomba mollement au sol.

Ils l'avaient fait. Ils avaient vaincu l'un des treize.

Ils étaient venu en force, amenant même Xenair ! Ils en avaient eu pour leurs frais : le message était clair : trop s'exposer, c'était risquer la défaite. Il ne restait que Tal'raban pour tenir l'armée de mort-vivants...

Mais ce dernier, bien plus redoutable et terrifiant, les fixait d'un air mauvais, prêt à semer la mort. Entre-temps, Jorus expliqua quelque chose : un problème avec un « gentâme » qui les forçaient, Yliria et lui, à quitter le champ de bataille. Faëlis, encore un peu choqué par son tir, n'avait pas tout suivi, mais il s'élança à leur suite dans le portail de Xël, fuyant l'armée des mort-vivants qui se déversait sur eux... et les cadavres fumants de maints créatures osseuses et de l'un des plus grands nécromanciens de ce monde. Il n'y avait pas le choix. Faëlis fuit à son tour. Cette bataille était terminé, ce n'était pas le moment d'être trop gourmand...

[XP : 4 (combat contre Gadory et Tal'Raban) + 0,5 (témoin de la bataille). Attention, Gadory n'a pas perdu sa tête. Il a "juste" une flèche entre les deux yeux qui a traversé son crâne.]
Modifié en dernier par Faëlis le dim. 15 août 2021 11:20, modifié 3 fois.

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Meraxès
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Meraxès » ven. 13 août 2021 06:44

Après s'être ravitaillé dans les lignes arrières, Meraxès escalada des barricades pour trouver un point de vue. Dans son dos, une grande étendue de plantes et de ronces le séparait du reste des troupes qui tenaient le siège d'Oranan. De l'autre, les deux grandes armées affrontaient les forces des elfes et des hommes. Les orques gagnaient du terrain face aux troupes de Kendra Kar au moral brisé après la perte de leur roi, tandis que plus à l'ouest, les hordes de mort-vivants submergeaient l'armée blanche des elfes. Tout semblait aller pour le mieux, hormis la perte de Sisstar dont il n'avait aucune information. L'étrange elfe-dragon l'avait emporté dans les cieux, et il ne devinait pas sa présence.

Il profita de se moment pour réfléchir à ce qu'il allait faire, tandis que le Yog flûtait quelques notes en contrebas. Une lumière lointaine l'éblouit alors. Une gigantesque colonne solaire venait de s'abattre sur l'armée de Tal'Raban et de Gadory, ouvrant les troupes en leur centre... Il remarqua alors qu'un griffon survolait le point d'impact. Qui pouvait donc le monter ? Quel mage pouvait être assez puissant pour invoquer une pareille aura ?
Il hésita à intervenir, mais il ne pouvait abandonner ainsi le Yog et il n'oubliait pas le pouvoir du mage de vent de Bouhen, qui connaissait son apparence de carnassier.

Une clameur monta alors des troupes de Kendra Kar, et il devina une percée de cavaliers dans la masse Oaxienne. Apparemment, une nouvelle personnalité galvanisait les troupes de la cité blanche.
Son choix était donc fait. Il avait maintenant recouvré l'essentiel de sa magie et fait des réserves, il était temps de reprendre. Jusqu'ici, il n'avait fait que courir et fuir, il était désormais temps de se battre.

Après avoir bondit de son perchoir, il invita le Yog à le suivre et à maintenir son aura de pacifisme et son dôme de lumière. Les garzoks s'écartaient de son chemin en le dévisageant et en grognant, et il n'avait guère envie de subir leurs humeurs. Alors qu'il progressait pas à pas, un rugissement terrible résonna et tous s'arrêtèrent. Meraxès regarda autour de lui, puis vers le ciel qui s'obscurcissait. Il vit alors le dragon pourpre, l'elfe qui lui avait enlever Sisstar, tomber lentement à la renverse en se débattant. Il s'écrasa violemment dans ce qu'il jugeait approximativement être les troupes de Gadory et Tal'Radan.
Les cieux s'obscurcirent davantage et un sentiment de menace gagna l'elfe. Quelle abomination avait ainsi pu terrasser le dragon pourpre ? La réponse arriva rapidement. Un dragon d'ombre apparut, gigantesque, beaucoup plus grand que le premier ; le dragon noir d'Oaxaca ! Une véritable merveille de destruction et de mort, qui suscita un plaisir inouïe chez Meraxès. Son cœur palpitait d'excitation et il crut qu'il allait s'arrêter lorsque la terre se mit à trembler et que le rugissement terrible lui parvint.

Ému, il souffla pour se remettre de ses émotions et continua sa route jusqu'à la lisière de la mêlée. Il y découvrit alors une cavalerie étincelante balayer les premières lignes des garzoks, avec à sa tête une femme équipée d'une armure. En entendant les ovations, il comprit avoir affaire à la princesse de Kendra Kar qui avait repris le flambeau de feu son frère et roi. Approcher allait être difficile, tout comme trouver une fenêtre pour lancer un sortilège, tant leurs charge soulevait désordre et bousculades dans leurs rangs.
Meraxès sentit alors une émanation de fluide. C'était indicible, mais des fluides étaient à l’œuvre, non loin. Un humoran bâtardé au physique musculeux s'agita alors et des pans entiers du sol se soulevèrent sous les sabots de la cavalerie, mettant un terme à leur course folle. L'elfe s'approcha alors du mage et, constatant son état d'épuisement, il ordonna :

« Yog, revigore le. »

La magie fit son effet et revigora l'humoran, qui ne lui prêta pas pour autant de l'attention. Tourné vers la princesse et ses hommes, il s'approcha et déclara avoir une proposition à faire. Meraxès remarqua alors le dénommé Duval, qui repoussait les attaques d'un imposant garzok défiguré, qui en entendant l'humoran, se tourna brièvement vers lui en hurlant « Sirat » pour l'invectiver et le traiter de traître. À la réponse de la princesse, il devina qu'elle savait qui était ce fameux Sirat, mais même si elle l'invitait à en dire davantage, ses paroles furent guerrière. Tandis que les échanges reprenaient, Sirat ordonna à son altesse de se rendre : les troupes de Kendra Kar étaient enfoncés et en passe de se faire prendre en tenaille, et aussi, détail important, le dragon d'Oaxaca était présent...
D'étranges paroles aux oreilles de Meraxès, qui leva les yeux au ciel. Il reconnu alors le porte étendard qui avait annulé son sort plus tôt dans la bataille, et décida de se venger de lui, ainsi que de Duval. Il rassembla sa magie et ordonna au Yog d'attaquer.

Sa foudre manqua Duval de peu, mais son invocation réussit à toucher le porte étendard qui chancela sur sa monture. La princesse remarqua alors son intervention et décocha aussitôt une flèche en direction du Yog. Voyant le trait passer, Meraxès se mit sur la défensive. Si elle pouvait l'atteindre à distance, elle devenait la cible prioritaire.

« Diffracte la lumière... »

Un son de corne de brume lui répondit, puis il leva une main en direction de la princesse. Tandis qu'il ajustait son trait lumineux, les prismes de diffractions apparurent autour de lui et du Yog, qui modifièrent sa perception. Il jaugea mal le décalage et manqua sa cible, soulevant une pluie de reproche de la princesse envers Sirat.

Les négociations s'achevèrent ainsi. Une nouvelle flèche fut décochée en direction du Yog et manqua sa cible, tandis que le Yog, sous l'inspiration de Meraxès, envoya un nouveau trait de lumière sur le porte étendard, qui accusa le coup, et répliqua avec le même sortilège (mais plus efficacement) sur l'invocation. C'en était trop pour l'elfe qui répliqua alors et terrassa la monture royale. Le cheval reçu la lumière concentré en pleine tête et s'ébroua, forçant sa cavalière à poser pied à terre.

En comprenant que le Yog était mal en point malgré le dôme de lumière, il lui ordonna de se soigner tandis qu'il régénérait ses fluides avec une brève transe. Le combat était plus serré qu'il ne l'aurait voulu. Le garzok au visage défiguré s'acharnait sur ses ennemis sans les toucher, et Sirat s'avançait sans parvenir à entrer dans le combat, quand il ne parlait simplement pas. Et cela empira encore, lorsque le casque du défiguré fut fendu comme une bûche par un violent coup d'épée. Si la première ligne tombait, plus rien ne le séparait des hommes en armes, et il ne pouvait pas se le permettre. Alors que la princesse les invitait à son tour de battre en retraite, Meraxès et le Yog rassemblèrent leur magie curative et en inondèrent le garzok inanimé.

Quelque chose attira alors son attention au dessus de lui. Une masse énorme et dorée approchait à grande vitesse. Un dragon ? Un dragon d'or chutait en tourbillonnant et droit sur eux ! Entre ses crocs, il tenait une femme qui se débattait. Cela dura très vite, une fraction de seconde. L'humoran leva son marteau et un flash lumineux dévora la perspective. Aveugle, Meraxès ne vit plus rien... Mais une dernière image persistait, gravée sur sa rétine : dans sa gueule, le dragon d'or tenait Sisstar.


[XP : 3 (Combat contre la princesse et ses défenseurs) + 0,5 (témoin de la bataille)]

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Eldros Rougine
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Eldros Rougine » ven. 13 août 2021 14:40

Je soulève mon visage sale d’une poussière noire à l’odeur de braise. Mes oreilles bourdonnent, captant par vague les bruits agités de flammes virevoltantes, de torrents puissants et de hurlements de désespoir. Je grogne d’effort pour me remettre à genoux et inspecter mon état. Je ressens une certaine fatigue mais pas de douleur. En revanche, un air confus s’empare de mon faciès. Je ne suis plus sur le champs de bataille, à moins que le dragon noir ne l’est transformé en une terre volcanique. Seconde grimace confuse quand je remarque mon équipement que je reconnais toutefois rapidement. C’est celui de mes visions, une armure sombre, une lame rouge, un anneau d’Olath, un collier en crâne de corbeau… Je comprends qu’il s’agit d’une autre vision que Phaïtos m’offre, que veux il me dire cette fois ? Alors que j’avançais dans l’obscurité en plein coeur d’une bataille.

Je me lève pour constater que je suis sur un pont, à une extrémité d’un pont pour être plus précis. Là où le sol brut se transforme en dalles traversant une large cavité souterraine baignée dans une lumière rouge venant des torrents de magma qui se déversent depuis des hauteurs indiscernables. Derrière moi se trouve un mur alors je m’avance, d’un pas prudent, la main sur la poigne de ma rapière irréel pour m’approcher du bord. Moi qui ne suis habituellement pas sujet au vertige je suis tout de même pris d’un reflex de recul au premier regard. Je grommelle devant ma réaction avant d’avancer à nouveau mon visage petit à petit pour discerner le fond du gouffre. Je contemple les centaines de mètres de vide sous mes pieds. Falaises abruptes parcourues de lave qui donnent une impression de point de fuite tant elles sont hautes, se terminant par ce qui ressemble à un cour d’eau déchaîné mais je comprends rapidement qu’il n’en est rien. C’est un fleuve d’âme, d’un bleu pâle, qui coule là dessous. Emportant les damnés dans un courant violent. Certaines essaient de remonter les parois quasi-lisses avant d’être emportés en poussant des hurlements qui raisonnent jusqu’au pont sur lequel je me dresse. Alors voilà où me mène la vision de Phaïtos. Dans son royaume, aux Enfers.

Je recule pour rejoindre le centre du pont alors qu’au même moment, de l’autre côté, une lourde porte à deux battant s’ouvre lentement dans un crissement de pierre et d’acier. Une silhouette y apparait et s’approche de moi avec une démarche déterminée avant de dégainer sa lame et dresser son bouclier en arrivant à quelques mètres de moi. Je l’imite, dressant mon bouclier pour bloquer son coup d’épée.

« Qui êtes vous !? »

Crachais-je entre deux autres tentatives de me occire sans obtenir de réponse. Je décide alors de répliquer après avoir paré un autre coup je pousse de mon bouclier mon assaillant, le forçant à reculer avant de toucher son bras avec ma lame sans pour autant faire couler une goutte de sang.

Les visions sont toujours une leçon ou une épreuve. Si la mienne est de vaincre cet adversaire alors je ne vais pas lui laisser une chance. Je prends l’initiative, attaquant à mon tour sans discontinuer, échangeant les coups avec l’inconnu qui n’a toujours pas émit un son. Son épée me touche, trouvant une faille dans mon armure et entaillant ma chair. Je réplique d’un coup de bouclier en pleine tête, le séparant de la capuche qui dissimulait son visage, révélant une face de squelette paré d’une aura ombreuse. Ses orbites vides me fixent alors que son crâne se fissure. Voilà donc ce que j’affronte. La mort.

La créature m’attaque. Je me baisse. Pivote et lui assène un violent coup au niveau de la taille en passant sous son bouclier, le tranchant littéralement deux. Les deux morceaux tombent sur le sol dans un bruit mat alors qu’une poussière noire se répand sur le pont à la place du sang.

« Je ne crains pas la mort ! JE SUIS SON SERVITEUR ! »

Hurlais-je à plein poumons en dirigeant ma voix vers le sommet du gouffre. Je constate que le haut du corps du squelette bouge encore tandis que j’inspecte mon bras pour observer la blessure qui est étrangement douloureuse mais mon attention est attirée ailleurs quand j’entends d’autres bruits de pas venant du bout du pont. Deux autres silhouette s’avancent pour franchir la porte. L’une s’arrête et bande un arc d’ombre qui apparaît dans ses mains alors que la seconde se met à courir à grande enjambées en dressant deux sabres. Je grogne et dresse à nouveau mon bouclier pour intercepter la flèche d’ombre qui éclate en créant un nuage sombre qui se disperse assez rapidement pour voir la créature qui bondit pour m’attaquer. Je pousse un cri de rage en la repoussant de mon bouclier, la faisant chuter au sol avec force non sans avoir subit un coup à la main, résultat de la charge folle de la créature.

Je fais abstraction de la douleur alors que celle venant de mon bras se fait de plus en plus pesante. Je dirige mon attention sur l’archer au bout du pont qui projette une autre flèche qui siffle à côté de mon visage. En un instant une volute sombre apparait au bout de mes doigts avant de fendre l’air pour aller le percuter. Sa cape se soulève avec le souffle, montrant plusieurs côtes qui se brisent. Il recule de quelques pas avant de se reprendre, réarmant son arc.

Je peste. Pas de temps de m’en occuper plus longtemps car le second squelette, je ne doute pas que lui aussi en soit un, se jette à nouveau sur moi. Plus agile que le précédent bretteur, il parvient à me toucher à la cuisse après quelques échanges, mon esprit occupé par les flèches qui me frôlent ou s’écrasent contre mon armure en me secouant. Je me baisse pour esquiver un coup, dresse mon bouclier pour dévier le second et enfin parvient à me défaire de mon adversaire, fauchant sa jambe à l’aide de ma lame. Le squelette tombe à terre, incapable de se relever. Je n’ai pas le temps de l’achever qu’une nouvelle flèche pénètre ma chair, m’arrachant cette fois un cri de douleur mêlée de rage. Je tends ma main, propulsant une nouvelle volute d’ombre vers l’archer qui y perd lui aussi une jambe.

Je pose genoux à terre, diminué plus que je ne devrais par ces multiples blessures qui me donnent l’impression de s’aggraver chaque secondes. Un cri de victoire se libère de ma gorge, acclamant Phaïtos pour la force qu’il m’a donné. Mais une nouvelle épreuve se prépare. Sous mes yeux, une ombre recouvre l’archer à terre qui se débat d’abord avant de rester immobile, définitivement vaincu. L’ombre glisse ensuite vers moi. Je me redresse et me prépare à me défendre mais elle passe à côté de moi sans me toucher, rejoignant le buste encore mouvant du premier squelette que j’ai vaincu. Le même phénomène se passe avec l’unijambiste et peu à peu, le premier combattant mort vivant se reconstruit sous mon regard effaré alors que les autres sont devenus poussière. Sans un cri, le réanimé dresse à nouveau son sabre et son pavois pour passer à l’attaque alors que mes blessures ne cessent de s’aggraver.

« Ma Foi ne flanchera pas ! »

Criais-je à l’attention du squelette pour qu’il cesse sa marche mais rien n’y fait. L’échange reprend et j’ai du mal à répondre aux coups de ce combattant qui me fixe avec ses orbites vides. Le tintement de nos lames se mélangent au brouhaha des torrents de lave et aux cris de désespoir. Sur le pont des damnés, l’épreuve de Phaïtos est douloureuse, épuisante mais jamais je ne perdrais la foi.

« Jamais ! »

Répétais-je alors que je me retrouve en mauvaise posture, dos au vide et sans cesse repoussé. Je m’en extirpe après une parade suivie d’un coup de poignée, arrachant la mâchoire inférieur du ranimé qui pendouille mollement au reste du crâne. Sa lame fend l’air au dessus de ma tête, nos boucliers se percutent, mon pied trouve sa rotule qui ploie sous mon coup alors que sa lame ouvre une balafre dans ma joue. De rage, j’envoie mon visage contre le sien, un coup partant du thorax pour que mon front frappe ce qu’il reste de son nez. Mais le coup à l’air de me faire plus de mal à moi qu’à mon adversaire qui recule à peine.

« Je suis son inflexible serviteur ! »

Je réitère mon mouvement, balançant tout mon corps en avant pour que mon front percute son visage avec encore plus de puissance, ouvrant cependant ma défense qui lui permets de me blesser gravement au flanc. Mais cette fois mon coup porte plus durement, tout l’avant de son crâne se brise, sa mâchoire tombe, sa boîte crânienne se fissure en libérant une fine poussière sombre. Je ressens mon corps qui atteint ses limites et dans un dernier sursaut de rage je puise toutes mes ressources, lâche mon bouclier pour saisir mon épée à deux main et frapper avec force. Je brise se défense, tranche son bras qui vole au loin avec son bouclier. Je frappe encore, déviant l’arme qu’il essaie de me planter une nouvelle fois dans le ventre. Encore, et son épaule se fend en projetant un nuage de poussière tout en le rendant incapable de soulever son dernier bras. Il tombe à genoux alors que je frappe encore une fois et explose sa hanche. Un dernier coup asséné avec un cri de rage lui fend le crâne. Il devient immobile, inerte et du pied je le pousse dans le vide où il se disloque dans la chute jusqu’au fleuve damné.

Je lâche mes armes, portant une main à ma poitrine en titubant. Mon bras blessé tombe mollement le long de mon corps, impossible de le bouger. Je pousse un grommellement d’effort en m’avançant sur le pont vers les lourdes portes. Je sais ce qu’il se trouve de l’autre côté. Le maître des Enfers. Le Dieu de la mort. Phaïtos m’attend, prêt à me récompenser pour cette ultime épreuve et m’envoyer servir sa volonté parmi les mortels. Chaque pas est un effort de volonté pour vaincre la douleur, vaincre la fatigue. L’obscurité dissimulée dans mes veines s’agite, sans doute consciente que je suis sur le point de ne plus être un hôte vivace. Je la contiens, un effort de plus pour mon corps et mon esprit affaiblit. Je tombe à genoux une première fois. Je reprends mon souffle. Un souffle rauque, ponctué de toussotements, d’un crachat de sang.

(Je n’échouerais pas Ô Phaïtos. Je serais bientôt à vos côtés.)

Je me redresse et reprend ma marche, guidé par ma determination. Je finis par traîner ma jambe blessé, membre par membre, tout mon corps commence à perdre ses sensations. Je n’arrive pas encore aux portes qu’une nouvelle silhouette en sort.

« Non… »


Je tombe à genoux. Presque suffoquant. Je suis si proche d’atteindre Phaïtos. Je ne peux pas échouer maintenant.

« Non… »

Répétais-je alors que la silhouette continue de s’approcher, d’un pas plus tranquille que les précédents combattants. Je pose mon front contre le sol avec une certaine violence, même plus capable de retenir ma tête.

« Phaïtos. Maître des Enfers. Accordez moi la force de terrasser celui qui se tient entre nous. »

J’entends ses os claquer alors qu’il s’approche d’un pas toujours calme. En moi, ma magie sombre est de moins en moins contrôlable, profitant de ma perte d’énergie.

« Jamais ma Foi ne sera brisée. Même en ce moment difficile. Je demeure votre dévoué fidèle. »

Les pieds squelettique s’arrête devant moi et je sens ses doigts me saisir pour me relever. Je plonge un regard provoquant dans ses orbites vides, le fixant en attendant que Phaïtos le châtie de s’en prendre ainsi à son plus loyal serviteur. Un court instant passe avant que le squelette ne passe mon bras par dessus son épaule et m’aide à marcher jusqu’à la porte. Je reste interdit, incapable de réagir. Voilà donc ce que m’envoie Phaïtos… un allié.

Il m’aide à avancer, pas à pas, mais l’obscurité qui m’habite devient trop dur à contrôler. Elle se libère soudainement, se jette sur le squelette qui m’apporte son aide et le même phénomène que tout à l’heure se passe. Il se fait dévorer par la fumée sombre, rongé os par os tandis que peu à peu mes forces me reviennent. Je comprends tout maintenant et un ricanement se dégage de ma gorge pendant que je reprends l’usage de mes jambes et que mon allié s’écroule, tendant le bras vers moi tandis que ma magie le dévore, le recouvre de son voile de ténèbres. Mes blessures se font moins douloureuses, se referment et je reprends toutes mes forces. L’épreuve était pour me montrer comment surmonter les difficultés face à mes ennemis, comment soigner mes blessures grâce aux alliés que Phaïtos met sur mon chemin. J’accélère le pas pour atteindre les portes.

« Me voilà Phaïtos ! Me voilà Maître ! »

Je traverse la voute de pierre et le décor change totalement. La chaleur disparaît. La lumière rougeoyante aussi. Le bruit assourdissant des torrents et des hurlements est devenu un bruit de bataille plus lointain. Je suis allongé sur une table à l’intérieur d’une tente. Faible, le corps douloureux. Il me faut une bonne minute pour réaliser où je me trouve vraiment. La bataille de Kochi.

Je me redresse en grognant, me voilà revenu. A côtés de moi se tiennent d’autres blessés agonisants, voilà donc où j’aurais fini. Quel ingratitude. Je me lève de ma table et fait un premier pas, hésitant, je vacille et me rattrape à une autre sur lequel repose un homme inconscient, à la respiration lourde. Ma magie bouillonne à nouveau, elle me rappelle ce que je viens de vivre. Je dresse ma main devant mon visage avec un sourire cruel. Une fumée sombre s’en extirpe pour tomber mollement sur le guerrier à l’agonie. Il est prit de tremblement alors que la fumée s’insinue dans ses narines, sa bouche, ses yeux, ses oreilles. Le détruisant de l’intérieur pour me redonner la vie qu’il aspire. Je ferme le poing une fois mes forces revenus et quitte la tente, laissant le mort qui a prit la place du mourant. Un sacrifice à la gloire de Phaïtos. Je sors de la tente, balayant du regard le champs de bataille avant que mon regard soit attiré vers l’ouest, vers le saint dragon noir qui survole Oranan.

« Oui Phaïtos. J’ai compris. Je ne dois pas forcer le destin. Tout repose entre vos mains. »

((Tentative d’apprentissage de la cc coup de tête. Tentative d’apprentissage du sort Amitié Sacrifiée.))


[XP : 1 (mort) + 0,5 (rêve)]

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Jorus Kayne
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Jorus Kayne » ven. 13 août 2021 15:49

Alors que je suis encore à vérifier l’état de ma monture si particulière, un rugissement, venant du plus profond des cieux, parvient à imposer un calme sur tout le champ de bataille. Le dragon qui a poursuivi la wyverne se dirige vers le sol, dans une chute qu’il peine à se stabiliser avec ses ailes. Mon regard se pose sur ce dragon qui a pris en chasse l’une des treize qui a frappé la délégation des pourparlers et une nouvelle apparition fend les cieux, de même que le moral des troupes. Dix fois plus grand que le précédent, un énorme dragon noir surgit. Ses énormes ailes balaient l’espace autour de nous, donnant tout son sens au mot tempête. Sur son dos, deux silhouettes trônent. L’une d’elle est la perfide membre des treize qui a fui avec la wyverne. Quant à l’autre, son aura malveillante ne laisse aucun doute à son identité. Oaxaca elle-même, venait d’arriver accompagnée de son dragon.

Alors que des lueurs vertes transpercent son corps d’une noirceur sans égale, une incantation se fait entendre pendant qu’il survole le conflit entre les elfes blancs et l’armée des morts. Comme s’ils n’avaient pas connu de second trépas, les créatures des nécromants tuées se relèvent sans aucune blessure. Tandis qu’une horde se rue sur le dragon meurtri au sol, un cercle de feu apparaît autour de lui, offrant un maigre répit. Le dragon noir aurait pu en rester là, mais sa perfidie n’a d’égale que la terrible puissance dont il est capable. Se dirigeant vers la cité assiégée d’Oranan, il se pose sur les murs extérieurs surplombant la porte principale et fait s’écrouler l’ensemble sous son poids. Ce n’est qu’après, qu’il reprend son envole et menace l’ensemble des troupes, venues prêter une main secourable à Oranan, de sa terrible présence au-dessus de nous.

Xël est le premier à réagir. Il ouvre un portail et se jette à l’intérieur, sans attendre des renforts. Mes camarades font de même et je les suis, laissant le cheval au premier elfe venu.

"Gardez-le et si vous n’êtes pas d’accord, vous n’avez qu’à nous suivre !"

Buvant une potion d’énergie pour le combat à venir, je pénètre finalement à mon tour dans le portail et y vois un dragon, couché au sol que Xël nomme comme étant Cromax, sans être en mesure de voir une quelconque blessure et un mur de feu qui nous entoure. Ylira ordonne à son invocation de protéger le dragon, tandis que Faëlis use de sa magie pour le soigner après un de ses traits de lumière. J’ignore si le soin a fonctionné, mais le dragon se métamorphose en un sindel, ma race elfique raciste préférée. Alors qu’un échange de regards se fait entre lui et Xël, deux amas de terre se soulèvent et laisse la place à deux immondes créatures squelettiques. L’une possédant un corps né de plusieurs squelettes, quatre bras et une lame composée d’os, comme si elle venait de ses propres entrailles. Le second est tout aussi vilain, dénué d’arme, il a cependant une énorme carapace et en lieu et place de son torse, une gueule béante munie de crocs acérés, prête à tout dévorer sur son passage.

Yliria compte visiblement s’en prendre à la créature armée. Je fais de même, laissant à Xël et Faëlis la grosse bouboule. Je me précipite sur ma cible et use de mon énergie pour frapper avec efficacité. Ma frappe manque sa cible et malgré une posture propice à l’esquive, je reçois le plat de sa lame au torse qui me force à reculer sous le choc. De son côté, Yliria se glisse dans le dos de la créature, prête à lui faire sentir sa terrible lame dans le corps. Je n’avais pas remarqué jusqu’alors, mais Yliria adopte très souvent une posture étrange pour se battre. Semblable à une danse, elle n’en est pas moins efficace. Ce n’est cependant pas le moment pour s’y intéresser de plus près. Pour l’heure, je me rue sur la créature et son énorme épée en hurlant, afin d’attirer son attention et de faciliter la frappe de la jeune danseuse et saute au dernier moment pour esquiver la frappe. Malheureusement, mon adversaire est aussi rapide que moi et m’envoie son poing violemment dans la poitrine, brisant certainement quelques côtes au passage.

Tandis que je suis au sol, la magie curative de Faëlis vient envahir mon corps et réduit suffisamment ma blessure pour me permettre de me battre à nouveau. Je profite de ce moment pour regagner mon énergie avec une nouvelle potion. Cela me permet de voir que d’une part, gros bouboule a disparu et que cromax s’approche de notre adversaire, à moi et Yliria, avec un hache qu’il n’avait pas en main et le coupe en deux, net, propre et sans bavure, que c’en est limite frustrant. Pourtant, alors que ces horreurs squelettiques ne sont plus, un grand nombre de ces choses mortes nous encercle. Parmi eux, bouboule est de la partie. Il est accompagné d’un être qui me glacerait le sang, si les flammes ne réchauffaient pas l’atmosphère. Le prince elfe, que nous avons croisé dans les ruines de Nayssan, est bien là avec son aura froide. Avec lui, son nouveau maître Gadory et très probablement d’un autre membre des treize, encore plus flippant qu’Herle, les deux montés sur des chevaux.

Ne sachant pas comment gérer le stress qui s’accumule en moi, je l’évacue à ma façon. Je regarde les principaux protagonistes d'en face avec une fausse impression que je fouille dans ma mémoire. Je les désigne d'un geste nonchalant de la dague en leur demandant.

"On s'est pas déjà croisé ? Lors d'un événement particulier peut-être ? La course de cochon à la fête de la bière de Dehant ? Ou les festivités de l'amour dans un des temples de Gaia ?" Puis j'adopte une mimique un peu plus gênée, voir honteuse avant de reprendre. "A moins que ce ne soit durant une des soirées très privées des bordels de Tulorim ?"

Je ne suis pas le seul à agir de cette manière. Xël est là pour me porter main forte dans un affrontement que je préférerais verbale. Il s’approche à moi en désignant Gadory.

"Lui tu vois, c’est le plus grand des trouduc’ que Kendra Kâr a vu grandir. Et l’autre… je sais pas. C’est personne, sans doute un connard. De toute façon on va leur botter le cul à tous les deux."

"Rave vous revoir, Gadory. Une chance qu'on règle ça calmement et que vous abandonniez vos projets de conquête du monde en ignorant les deux idiots à la langue trop pendue ?" Demande Yliria-la-rabat-joie.

Malgré nos efforts, Gadory le cul vissé sur son cheval, nous ignore complètement au profit de la jeune bretteuse, traitant cette dernière d’infâme crevette.

(Oulà, même moi j’aurais pas osé !)

Il brandit son arc dans sa direction et manque complètement sa cible. De mon côté, une nouvelle magie vient entourer mon corps. Bouboule se précipite dans la direction d’Yliria, tandis que le prince cible Xël. Alors que mes camarades se préparent à les recevoir à distance, je me place devant Yliria, qui se nimbe d’une aura de feu, pour m’occuper du gros sac d’os. Je n’ai pas l’opportunité de frapper qu’un portail s’ouvre devant-moi, engloutissant la créature pour le faire réapparaître sur la trajectoire du prince.

(Bien vu Xël !)

Faëlis échoue à toucher l’acolyte de Gadory, qui réplique par un terrible souffle noir, tandis que l’apprenti d’Herle touche gravement Yliria à l’épaule. Un nouveau mur de feu surgit, séparant les nécromanciens de leurs créations, qui nous font face. Il déclare qu’il ne souhaite pas s’en prendre à eux, mais ne les laissera pas nuire à ceux venus lui porter secours, avant de leur intimer l’ordre de faire demi-tour. Tout comme eux, Yliria ne compte pas écouter les propos de Cromax.

"Pas question que je laisse ce dégénéré continuer ses petites affaires impunément. Trop de gens sont déjà morts par sa faute. Je lui ai proposé la paix deux fois et deux fois, il a refusé et attaqué comme un lâche. S'il ne comprend que la mort, je vais faire en sorte qu'il reçoive le message."

Maintenant que les menaces sont éloignées, je me précipite vers le prince et bouboule, restant cependant à bonne distance de Xël qui nous ordonne de nous tenir à l’écart. Fort heureusement pour moi, j’ai écouté les conseils de l’aéromancien, car sa magie pulvérise bouboule et met également un terme définitif à la seconde existence du prince qui tombe au sol. Derrière nous, une explosion retenti là où se trouvait Gadory, son compagnon et leurs deux canassons. De nouveau, Cromax cherche à interrompre le duel en nous invitant fortement à fuir pour rester en vie. Xël comme Yliria ne sont pas d’accord, mais cette dernière évoque un fait qui m’interpelle.

"Fuir où ? Il ne s'arrêteront jamais avant d'avoir tout Yuimen sous leur joug. Je préfère mourir ici que vivre à nouveau enchaînée."

(Enchaînée ?)

Xël crée un portail expliquant qu’il mène vers Gadory et Yliria saisit l’occasion pour foncer à l’intérieur. Mes camarades étant disposés à en finir, je propose une dose de brise-magie à Faëlis, avant de me ruer à mon tour dans le portail. A peine sur les lieux, nous sommes arrêtés net, incapable de bouger par la volonté du gentâme.

"Nos chemins se croisent de nouveau. Vous avez parcouru une longue route depuis les catacombes. Laissez-moi répondre à une question que vous vous posez tous deux, sans oser me le demander : Les marques sur votre bras sont des marques d'asservissement. Chaque marque vous force à rester pendant une année complète de votre vie à mon service total, incapables de désobéir au moindre de mes ordres."
A ces mots, une de mes marques luit faiblement et rappel les âmes des ruines. "J'ai une offre pour vous. Supprimer définitivement l'une de ces marques en échange de votre départ immédiat de cette zone du champ de bataille. Vous n'aurez plus le droit de vous attaquer à ces morts-vivants ou à leurs maîtres. Si vous refusez, j'activerai cette marque et vous me servirez pendant un an, bien que je préférerais la garder pour plus tard..."

"Mais pourquoi v… ?"

(Mais t’es complètement con ? Tu vas vraiment poser une question sachant désormais ce que cela coûte ?)

Nous n’avons guère le choix devant une telle proposition. Au moins, nous savons désormais à quoi nous en tenir. Yliria repasse par le portail, non sans donner son sentiment à Gadory.

" Je te retrouverai, Gadory, et la prochaine fois y'aura personne pour te sauver la mise. Ni un Gentâme, ni Oaxaca, ni les armées d'Omyre. Personne !"

Retournant à mon tour par le portail, je laisse Yliria pousser des jurons et demander à Xël de nous envoyer vers Kiyoheiki. Il est vrai que c’est la troisième personne des ruines à posséder une telle marque. Le prévenir de son sens serait judicieux. De mon côté, je tiens à clarifier la raison de notre retour.

"Yliria et moi ne pouvons plus agir contre les seigneurs nécromants ainsi que leurs créations. De l'autre côté se trouve un gentâme. Une créature pour laquelle nous avons reçu des marques en échanges d'informations capitales. En échange de notre inaction contre eux, le gentâme accepte de supprimer une des marques qu'il nous a imposée. Marque qui lui permet de se servir de nous comme bon lui semble, et ce, pour toute une année. Je suis, tout comme Yliria et Kiyoéhiki, marqué par cette créature !" Je m’arrête un instant avant de les prévenir. "Si vous rencontrez cet être, ne lui posez aucune question. AUCUNE !"

De ce côté-ci, je constate deux choses. La première étant la disparition de l’invocation d’Yliria et la présente d’un cratère près de nos camarades restés de ce côté-ci. Nous venons de perdre un allié de poids. Incapable d’agir contre les nécromanciens ou leurs créations, il ne me reste plus qu’à attendre en regardant Faëlis, tirer une flèche aidée par la magie de Xël. Le tir vient perforer le crâne du nécromancien en lui faisant le trou pour un troisième œil et ressortant derrière. Ses dernières paroles seront tenues par son propre corps, tombant inerte dans l’eau : plouf !

(Parfait ! Ca lui rafraîchira les idées à celui-là !)

Sans attendre, Xël nous offre une porte de sortie par l’intermédiaire d’un nouveau portail et nous nous y engouffrons tous à l’intérieur, victorieux une nouvelle fois face à un des lieutenants d’Oaxaca.

XP : 4 (combat contre Gadory et Tal'Raban).

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TheGentleMad
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Re: Plaines de Kôchii

Message par TheGentleMad » sam. 14 août 2021 12:51

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La clameur qui l'accompagnait attira l'attention du garzok. Ces humains ne venaient-ils pas de perdre leur roi ? Pourquoi n'étaient-ils pas démoralisés ? Depuis sa position, il ne pouvait voir qui menait cette attaque, mais pour lui, le but de celle-ci était clair : créer un sursaut d'espoir afin de remotiver ceux que la mort du souverain aurait affectée. Le roi kendran était mort ; le dragon noir était apparu ; le moral de l'armée ennemie ne tenait sans doute plus qu'à cette charge, probablement menée par des membres influents de l'état-major. Si kurgoth parvenait à arrêter cette charge dans sa course, voire à ramener la tête de son meneur, il briserait définitivement le moral de l'armée ennemie qui battrait aussitôt en retraite. Convaincu de l'importance et de l'urgence de la tâche qu'il venait de se donner, la sentinelle traversa les rangs de ses frères d'armes, bousculant sans ménagement tous ceux qui se trouvaient sur son chemin. Arrivant face à la charge, il bondit dans les airs, tête baissée et bras écartés juste avant qu'un tremblement de terre n'interrompît les chevaux dans leur course. Cela permit à kurgoth, qui arrivait à pleine vitesse, de renverser deux montures et étourdir trois autres cavaliers en s'enfonçant au cœur de la troupe ennemie. Il se retrouva alors face à Andelys et Duval, le général et le garde royal qui l'avaient capturé quelques jours plutôt alors qu'il tentait d'assassiner le roi. Il remarqua également, juste derrière eux, un porte-étendard et une silhouette féminine en armure richement décorée, qu'il devina être la princesse, la seule personnalité capable de remotiver à ce point les humains. Tout en étirant ses bras douloureux après avoir renversé des chevaux, il salua ses ennemis.

"Comme on se retrouve... Mais cette fois-ci, plus de chaînes, ni de traîtres. Merci de m'avoir amené la princesse. J'ai entendu que vous aviez déjà perdu son frère... On ne pensait pas que vous nous aideriez autant."

"Et cette fois, orque, nous nous battons."

Sans attendre que le général n'eût fini de parler, le barbare déchaîna alors sur les officiers une tornade de coups trop imprécis pour toucher le garde, qui maintint le garzok à distance grâce à sa longue pique, et le général qui parvint à parer les coups avant de faire reculer le garzok en le frappant en plein torse. "Celui-qui-Chante" arriva alors, clamant avoir une proposition pour la princesse. Cela rendit furieux le barbare. Ils n'étaient pas là pour négocier, mais pour vaincre cette vermine, qui plus est, il étaient en train de gagner cette bataille. Kurgoth ne manqua pas de faire savoir au traître ce qu'il pensait de lui.

"Sirat, sale traître ! Leur aile droite est pulvérisée ! Leurs hommes ne tarderont pas à fuir en se faisant flanquer ! Cette charge était leur dernier espoir et nous venons de les arrêter tout net ! Sans élan, elle n'ira pas plus loin. La victoire est nôtre, alors pourquoi ? Pourquoi veux-tu négocier maintenant ?"

Il n'écouta que d'une oreille l'humoran prétendant chercher à sauver des vies en proposant à la princesse de battre en retraite, trop occupé à concentrer la rage qui bouillait dans ses veines sur le général qui lui barrait la route. A la dernière phrase de celui-ci, il répondit alors que les yeux du crâne malsain s'illuminaient:

"Jusqu'à la mort."

Alors que tout devenait flou dans son champ de vision, à l'exception du général, et que les sons se mélangeait dans un brouhaha indiscernable, le chevalier se jeta à nouveau sur le général qui fit un écart pour l'éviter avant de le repousser du pied, profitant de l'avantage que lui offrait sa monture. Comprenant qu'il avait tout intérêt à se débarrasser de la monture, Kurgoth tenta de décapiter le canasson en hurlant :

"Je suis devant toi. Donc a moins de vouloir fuir comme un lâche, tu n'as plus besoin de ça!"

En tirant sur la bride, le général parvint à sauver son animal in extremis avant d'asséner un puissant coup droit sur le crâne du garzok, avant de le provoquer en l'incitant à ouvrir sa garde à nouveau. Se sachant protégé par l'Antre de Balmor et Thimoros, le barbare dont la rage débordait en écume à ses babines, prit l'humain au pied de la lettre et se frappa le torse en déclarant :

"Voilà, mon cœur est juste ici ! Vise bien, car c'est la seule chance que je t'offrirai ! Ta lame est elle plus forte que la volonté de Thimoros ?"

Il écarta alors ses bras en croix, attendant le coup à venir, espérant au passage semer le doute dans l'esprit de l'humain en affichant une telle confiance. Le général, qui mordit à l'hameçon, ne se montra pas le moins du monde affecté par le fait que son épée glissa contre l'armure sans provoquer la moindre blessure. Il se contenta simplement de commenter la bonne qualité de l'armure et d'exprimer son souhait de s'en procurer une aussi solide. La vision du chevalier se troubla alors, mais il ne put savoir si cela était lié à sa rage qui décuplait après le manque de réaction du général ou si un sort venait de lui être jeté. Peu lui importait alors qu'il se jetait de nouveau sur le général en répliquant :

"La meilleure des armures est inutile si Thimoros a décidé de t'envoyer auprès de son frère. Tant que Thimoros me protège, tu n'auras ni ma vie, ni mon armure."

Kurgoth vit alors son arme rater une fois de plus l'humain puis la lame de ce dernier se diriger de nouveau vers la tête. Par réflexe, ses yeux se fermèrent juste à avant l'impact. Lorsqu'il les rouvrit, sa rage l'avait quitté, le champ de bataille aussi. Kurgoth se retrouva de nouveau seul au milieu d'une mer de ténèbres. Après un instant d'incompréhension, la sentinelle perçut un mouvement dans la brume sombre et comprit qu'il était à nouveau au bord de la mort, ce qui se confirma lorsqu'une immense gueule draconique squelettique émergea des ténèbres juste devant lui. Le barbare n'essaya même pas de fuir, s'il était ici, il était mort. Il avait échoué. Il avait déçu son dieu. Écartant à nouveau les bras, il se préparait au dernier voyage lorsqu'une puissante lumière jaillit dans son dos, faisant reculer le dragon dans les ombres avant d'envelopper totalement le garzok.
1108mots

[XP : 3 (combat contre Andelys)]

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Xël
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Xël » dim. 15 août 2021 09:11

Le portail nous mène jusqu’au centre de l’armée, au coeur de la bataille. Nous atterrissons sur le dragon d’or avec douceur, la chute atténuée par un coussin d’air. Je balaye la scène d’un regard, reconnaissant plusieurs combattants. Kiyoheiki, évidemment, sous sa forme de dragon. Se précipitent sur sa tête Jorus et Yliria qui sont venus avec moi alors que Faëlis semble ne pas réaliser où il se trouve. Au sol je peux reconnaitre Sirat qui se tient face à nous. Le combattant qui a combattu avec moi la wyverne avec sa troupe, se tenant au dessus de l’elfe capable de se changer en piaf rose. Alors il l’a traqué jusqu’ici ? Il faut une sacré dose de détermination mais visiblement ça a fini par payer car le changeforme semble mort ou pas loin de l’être, allongé sur le cadavre brisé de celle qui montait la wyverne. Cromax est présent aussi et semble avoir entamé des négociations avec l’Humoran pour que le combat soit reporté. Je reste donc immobile, attentif mais sans me montrer hostile, attendant de voir si les négociations vont déboucher sur quelque chose. Mais le garzok, déjà présent quand je me battais contre Sirat, tente une attaque contre Andelys. Je réagis, invoquant un portail pour dévier le coup. Trop tard hélas, le General prends l’attaque de plein fouet et en semble tout étourdi. Je m’apprête à réagir encore mais une explosion lumineuse m’en empêche, me vrillant la poitrine au point de m’empêcher de ressentir ma magie. Je suffoque et je trouve juste la force d’attraper ma gourde pour en engloutir le contenu avant que mon coeur ne flanche. Je remarque que bon nombres d’aventuriers adoptent le même geste de survie instinctif. Le dragon d’or nous prévient que sa place est au côté de son peuple. Mes forces revenus je concentre une quantité importante de magie dans ma main pour en finir avec le Garzok. Mais, comme si c’était un tour commun du côté d’Omyre, la zone est plongé dans l’obscurité. Un brouillard sombre, opaque, sans possibilité de voir à travers. Je sens les écailles du dragon disparaitre sous mes pieds avant de faire une chute, heureusement sans conséquence. Je pousse un juron, agacé d’être encore bloqué par des ténèbres. La colère montante, je jure que désormais je vais faire souffler la tempête sur ces plaines.

[XP : 2 (pris dans la tourmente)]

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Azra
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Re: Plaines de Kôchii

Message par Azra » dim. 15 août 2021 09:41

Les chevaliers avaient reformés les rangs à l'arrière, le nécromancien, épuisé, alla trouver de quoi se redonner des forces. En chemin, il vit le jeune cavalier qu'il avait déjà croisé, qui discutait avec d'autres de son idée de lumière pour les guider. Il s'excusait, affirmant qu'il ne serait pas capable de recommencer, faute de pouvoir. Azra inclina la tête de côté, surpris. Apparemment, il ne connaissait vraiment pas grand-chose à la magie. Il s'approcha pour lancer :

« Hé, toi ! Tu n'as pas de potion pour te... recharger ? Viens, je vais en chercher, justement... »

Des intendants de l'armée proposaient des potions, mais ils dédièrent un regard suspicieux au nécromancien et son compagnon ! Ils fournissaient l'armée, mais pas les mercenaires... il fallut donc se résoudre à débourser de l'argent pour compenser ce qu'il prenait à l'armée. Il acheta rapidement une potion de mana, une pour se soigner et une d'énergie pour Rendrak, qui l'absorba aussitôt. Le chevalier fit de même, visiblement hâtif de retourner au combat. Azra repensa à l'époque où il était plus jeune et plus vif, et cela lui tira un sourire intérieur :

« Ne te presse pas trop. Garde tes forces, tu en auras besoin. Continue à faire preuve d'astuce, et entraîne ton pouvoir car il peut te permettre bien des choses... Au fait, je suis Lord Azraël. »

Il se présenta comme Tobias Arthès, et se permit de demander pourquoi il se battait pour un royaume qui réprouvait sa magie. Encore et toujours cette question...

« La bêtise et la méchanceté sont deux choses différentes. La première, au contraire de la seconde, à une chance de se guérir. J'espère qu'un jour, et mes actes aidants, mon peuple comprendra que la magie, d'ombre comme de lumière, n'est qu'un outil. Elle peut servir au bien comme au mal. Omyre ne vit que pour semer la mort, la souffrance et l'esclavage, des gens qui font cela pour satisfaire leur soif de pouvoir ne changeront pas d'avis. »

Il hocha la tête, et c'est ensemble qu'ils rejoignirent la cavalerie. Azra en profita pour regarder au loin, essayant d'estimer s'ils avaient une chance de vaincre.

La bataille tournait légèrement en leur faveur. Sur tous les fronts, les forces des nains et des duchés progressaient. Pour autant, ce n'était qu'un léger avantage. Au loin, des mouvements indiquaient que de nouvelles forces se mettaient en mouvement. Khynt, monté sur un énorme chariot d'acier, partait à l'assaut de l'armée des nains pour enrayer son avance. Dans le même temps, une masse de cavaliers commença à se détacher. Bien qu'il soit impossible de le voir d'ici, Azra n'avait aucun doute. Parmi eux, devait se trouver Crean Lorener, le plus grand guerrier de tous les temps, général en chef des forces d'Omyre...

Puis, l'ombre tomba sur le champ de bataille. Une ombre immense, incommensurable, qui semblait presque masquer le soleil alors que, heureusement, elle était à l'autre bout, survolant les alentours d'Oranan. Azra mit une bonne minute à réaliser l'impensable, qui était portant si évident : c'était le dragon noir, l'enfant parfait et ultime de Phaïtos. L'être le plus puissant que ce monde ait jamais connu. Pour la première fois, il le contemplait, et, malgré la menace infinie qu'il représentait, sa magnificence emplit Azra d'une soif de bataille, de guerre et de mort comme jamais il n'en avait connu. Ce jour était un jour voué à la mort et aux enfers. Et s'il devait mourir, il ne trouverait pas de meilleur moment !

Dans l'esprit du nécromancien, une partie de son âme criait de partir. Que la bataille était perdue. Il ne pourrait pas vaincre le plus grand guerrier du monde, et encore moins le dragon noir et la déesse Oaxaca. Il devait fuir... mais quelque chose d'autre brûlait en lui. La fureur d'une voix oubliée, d'un souvenir qui n'était pas le sien...

… il revoyait Tal'Raban qui se dressait devant lui. Son armée était ravagée, le nécromancien qui l'avait dupé l'avait maintenant aussi écrasé au combat. Il se moquait de lui, affirmant que c'était là la fin du grand Chandakar, ce vieux reliquat d'une époque oublié. Il l'avait berné, vaincu, et il allait effacer la dernière trace des anciens Lord, ces nécromanciens trop faibles pour accepter de répandre la mort pour gagner plus de pouvoir...

Acculé, il cracha entre ses mâchoires osseuses :

« Oui, c'est vrai, tu as gagné la bataille. Et puis quoi ? Tu penses que je vais implorer ta pitié ? Oui, je ne suis qu'une vieille relique, qui a dû abandonner depuis longtemps tours et châteaux pour se cacher dans une caverne minable... mais laisse-moi te dire une chose : autrefois, j'ai rencontré une femme qui me haïssait, à raison... mais une fois, elle m'a dit quelque chose de bon : elle m'a dit que j'étais un monstre, mais qu'elle devait au moins me reconnaître une qualité : je n'abandonne jamais. Je ne peux pas perdre car mon esprit est indomptable, et contrairement à bien d'autres, même si je dois tomber, ce sera en riant de mon ennemi comme de la mort ! »

Il écarta largement les bras :

« Tu crois que tu m'as vaincu ? Je suis Chandakar ! Je n'étais qu'un petit paysan, mais j'ai menti, trahi, tué et massacré jusqu'à m'élever à des hauteurs inimaginables ! J'ai été l'un des plus grands jeteur de sorts de mon temps ! J'ai mené des dizaines de batailles ! Remportés d'innombrables victoires et me suis relevé d'autant de défaites ! Même si tu es plus puissant que moi, tu ne peux pas me vaincre car la seule défaite se trouve au fond de mon esprit ! Alors viens ! Et finissons-en ! Et devant le seul témoin qui compte pour l'histoire de ma vie, c'est à dire moi-même, je vais m'offrir une fin flamboyante comme personne n'en a connu ! »

Et il éclata de rire. Il éclata de rire tandis que ses sorts se tissaient et s'entremêlaient pour déchaîner son art ultime : l'apocalypse de Chandakar ! Autour, le monde se déchira, le feu se mit à pleuvoir. Le peu de troupes qui lui restaient furent balayés, et les morts de Tal'Raban tombèrent également en masse. Et sur les yeux de ce jeune arriviste, pour la première fois, il y eut une once de peur et de doute. Alors que le monde se brisait dans un déchaînement de violence, que la foudre perçait le ciel et que la terre se fissurait et s'embrasait, Chandakar riait, heureux d'une fin à la mesure de ce qu'il était : le plus grand génie et l'homme le plus exceptionnel de ce monde !

… et lorsqu'Azra reprit conscience, un grondement montait dans sa gorge. Son instinct de survie n'était plus qu'une voix secondaire, remplacée par le désir de briller de son ancêtre. Ne jamais céder, ne jamais lâcher. La mort n'est pas à craindre, elle viendra tôt ou tard. L'important était de n'avoir rien à regretter ! Accomplir des exploits, se dépasser ! Le jugement des autres n'a aucune valeur ! Les autres sont changeant, jamais satisfaits... ils font leur vie et on ne peut les contrôler. Mais lorsqu'on est fier de soit-même, fier d'avoir accompli quelque chose, peu importe ce que c'est, alors l'avis des autres devient secondaire.

Chandakar appliquait ce principe à la manière d'un monstre. Mais il n'était pas un monstre parce qu'il voulait se dépasser. Il était un monstre parce que sa passion était dans la domination et le fait de distribuer la mort. Pourtant, cela mis à part, il avait raison.

Azra se rua vers les cavaliers, emplis d'une énergie hors du commun. Il était prêt à chevaucher ! Chevauché jusqu'à la ruine et à la fin des temps ! Et peu importait l'adversité, il allait l'affronter.

Crean Lorener allait voir à quoi ressemblait la mort du sixième Lord ! À quoi ressemblait la mort du Premier messager du Corbeaux se battant à l'ombre des ailes de l'émissaire de son dieu !

Il rejoignit le duc pour lui demander une monture. Il bondit sur le cheval de guerre, lui qui n'avait jamais monté que des chevaux de ferme. Il avait jadis dompté un féroce loup d'Omyre, il n'allait pas se laisser impressionner par un cheval ! Il monta et s'élança au côté du duc. Tobias était là et il vit également avec soulagement que Daemon et Maâra s'étaient tirés de la mêlée. La sindel chevauchait derrière le semi-elfe, visiblement peu à l'aise. Pourtant, elle allait chevaucher avec eux.

Car le duc était formel : si la cavalerie de Crean venait à leur rencontre, ils n'allaient pas la rater ! Ils n'avaient de toute façon guère le choix. C'était quitte ou double : soit ils portaient un coup fatal à l'armée ennemie, soit ils se faisaient écraser.

Et c'est ainsi qu'ils chevauchèrent, à l'ombre du grand dragon et vers le champ de bataille rouge de sang et de cadavres empilés, vers leur mort sans doute... mais Azra avait depuis longtemps appris à ne pas redouter la mort. C'est avec une ivresse née des souvenirs de son ancêtre qu'il se ruait à l'assaut. Rendrak courait à pied. Il se ferait sans doute un peu distancer lorsque la charge serait à pleine vitesse, mais avec ses capacités de coureur, il ne tarderait pas à arriver au contact, après le choc ! Azra se déporta au côté de ses compagnons et proposa un plan qui était sans doute autant dû à lui qu'à Chandakar. Il présentait des chances de succès raisonnables, mais il était à prévoir que Crean serait plus dur à vaincre que ça... Peu importait : il fallait tenter !

Les chevaux accéléraient, galopant avec la fougue et la rage de combat qui tenaillaient aussi leurs cavaliers. Les troupes de Crean n'étaient pas en reste. Elles chargeaient avec la fureur de ceux qui veulent en finir, tailler en pièce leurs ennemis pour la gloire et la victoire. L'élite d'Omyre ne vivait que pour la guerre et le massacre, rien ne les arrêterait que la mort... Et il vit, au côté du meneur, Eldros, qui chargeait aussi. Cette provocation serait sa dernière...

Mais Azra n'avait pas peur... il calculait avec soin. Il visait là où Daemon et Maâra allaient lancer leurs sortilèges... et il lança un obus magique ! La particule de ténèbres s'éleva vers le ciel, étincelante, promettant par avance de frapper loin derrière la première ligne. Sauf si le plan fonctionnait.

Hélas, les deux autres ne semblèrent pas régler parfaitement leur sortilège et ils partirent un peu trop tôt. Qu'à cela ne tienne : l'illusion de Daemon sembla fonctionner et figea les montures. Les cavaliers à l'arrière esquivèrent agilement leur chef et un Eldros paralysé par des cavales folles ? L'obus magique s'envola et frappa de plein fouet, tuant les deux chevaux sur le coup, Pourtant, Crean ne semblait pas gêné outre mesure, et Eldros lança un sortilège qui assassina le cheval de Perussac, venant enfin à bout de ce qui semblait être sa némésis depuis longtemps.

Sans tarder, le seigneur noir appela ses guerriers contre Daemon et Maâra qui engagèrent aussitôt le combat. Azra, de son côté, restait focalisé sur Crean, étudiant chacun de ses mouvements. L'attaquer frontalement serait stupide, il fallait d'abord...

« Bordel, te voilà ! C'est toi le chef de cette bande de crétin ? J'en ai marre de massacrer tes soldats minables !!!! »

Rendrak venait de rattraper la charge, courant à pleine vitesse pour s'interposer entre le duc et Crean en rugissant de fureur. Il leva son bouclier bien haut pour protéger sa tête, et balaya par en-dessous de sa chaîne pour frapper les jambes de son adversaire. C'était le moment de sortir la botte secrète ! L'arme de dépression massive qu'était Rendrak bis...

Sortant son bâton tout en restant à distance, Azra invoqua le pouvoir caché de Camarde pour matérialiser le deuxième liykor. Celui-ci ne chercha aucunement à attaquer Crean... mais juste à le prendre dans ses bras, le serrant de toute sa force surhumaine pour lui bloquer les bras. Sans succès. Le guerrier colossal se débarrassa de lui sans peine, esquivant les attaques malgré son armure lourde et enfonçant d'un coup de marteau la cuirasse de Rendrak. Rendrak bis marmonna :

« Ah... je l'aurais prédit qu'on ne m'aurait pas cru... c'était pourtant d'une évidence... »

Les ténèbres tombèrent sur le terrain, invoquées par Daemon. Mais ce fut Eldros qui porta le coup décisif. Invoquant sa magie fraîchement acquise, il frappa le plein fouet le duc qui s'effondra sur le coup, inconscient. Azra sentit une rage froide monter en lui. Il aurait du s'occuper de cela depuis longtemps. Alors que les liykor continuaient à batailler, il invoqua un souffle d'ombre directement contre Eldros. Ce dernier, foudroyé, s'abattit, comme mort. Enfin ! Une bonne chose de faite ! Tobias allait pouvoir s'occuper de Perrussac.

Pendant ce temps, Azra continuait à observer attentivement, ses yeux perçant les ténèbres, le combat entre les Rendrak et Crean. Ce dernier continuait à se démener, esquivant sans peine les coups malgré les tentatives pour le perturber. Rendrak bis marmonna :

« Franchement, je ne sais pas ce qui est le plus futile de tes tentatives ou des nôtres, tout ceci n'est qu... »

Il fut couper par un coup de marteau ravageur qui le fit voler en milles morceaux ! Au moins, cela le ferait taire... Vaguement contrarié, Azra but une potion de mana commença à préparer un nouveau projectile magique. Les mouvements du guerrier sont si parfaits que le nécromancien ne parvient pas à y déceler la moindre faille. Peu importe, Rendrak, même s'il n' aucune chance de vaincre, continue à gagner du temps pour son maître. C'est le moment ! Azra projette son attaque féroce, espérant réussir, cette fois, à vraiment blesser son adversaire.

Mais cette fois-ci, ce fut sa magie qui le trahis. L'obus s'envola bien haut, avant de disparaître. Comble de malchance, cette fois-ci, Crean visa la tête... Et Rendrak fut jeté à terre, le crâne à moitié fracassé. Et il n'y avait toujours aucune trace d'une faille à exploiter dans l'armure de l'ennemi !

Alors, il prit bien soin de se tenir sa monture éloignée du général et déclara :

« Si j'avais pu avoir des doutes sur ta puissance proverbiale, Crean Lorener, ils sont dissipés ! Mais combien de temps penses-tu tenir face à la multitude ? »

Non loin de là, les cadavres de maints guerriers, abattus par les soins de Daemon qui semblait au sommet de sa forme, s'entassaient :

« Si tu vois aussi bien que moi dans l'obscurité, tu sais que les tiens tombent en masse. Et d'autres vont tomber. Penses-tu gagner la bataille à toi tout seul ? »

Tout en disant cela, il assortit ses paroles d'un petit flux de magie noir, surtout destiné à faire que Crean ne voit pas Nienna, le fantôme de Daemon, qui se matérialisait dans son dos...

… et le succès fut au rendez-vous ! Si Azra rata sa cible, Nienna frappa Crean à la tête d'un souffle maléfique qui le fit tituber. Au même moment, Maâra ramenait une troupe de nains en renfort. Alors, le général de légende, comprenant que la situation devenait compliqué, entreprit de battre en retraite. Il tentèrent encore quelques tirs et parvinrent même à la blesser encore mais ses hommes l'emmenèrent.

Au loin, Khynt semait la mort parmi l'armée des nains. Ils avaient repoussé un adversaire. Il allait falloir s'occuper du deuxième. Mais Rendrak n'était plus en état de combattre. Il allait falloir reculer. La liche se tourna alors vers ses compagnons :

« Menez l'assaut contre Khynt, il faut l'arrêter. N'ayez crainte : quand vous arriverez face à lui, je serais avec vous. »

Azra se précipita ensuite vers l'arrière usant de ses pouvoirs autant que de son argent pour régénérer son énergie et soigner les deux blessures du Liykor qui grondait, avide de retourner au massacre.

(((Grand élixir d'énergie donné directement à Rendrak, grande potion de mana pour remplacer celle consommée pendant la bataille et énorme potion de soin, 420 yus
A la fin du RP, 700 yus pour trois énormes potions de soin et une grande. Une énorme et une grande sont immédiatement consommés pour Rendrak. +2 grandes potions de mana pour 220 yus, une a déjà été consommée précédemment.
Total : 1340 yus dépensés, +3 énormes potions de soin, +2 grandes potions de mana)))


[XP : 4 (combat contre Crean) + 0,5 (achats) + 0,5 (vision).]

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TheGentleMad
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Re: Plaines de Kôchii

Message par TheGentleMad » dim. 15 août 2021 12:22

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Kurgoth ouvrit les yeux, étendu aux pieds d'Andelys, mais sa blessure disparue. Thimoros avait donc décidé que l'heure de sa mort n'était pas venue, mais le garzok n'avait pas le temps de s'attarder sur l’interprétation des signes divins. Il se releva donc immédiatement, juste avant d'être aveuglé par un flash lumineux similaire à celui qui l'avait aveuglé lorsqu'il combattait le vicomte. Le traître d'humoran faisait encore des siennes, mais cette fois, il n'était plus seul. Juste après être aveuglé, le barbare entendit une fois nouvelle et inconnue implorer d'épargner la princesse. Le nouveau venu fut identifié par le général qui souffla le nom de Cromax.

(Cromax ? N'est-il pas un lieutenant de la Cheffe de Guerre Suprême ? Pourquoi voudrait-il épargner la princesse ?)

Alors qu'il réfléchissait, le lieutenant continua paraissant mécontent de "la" voir reparaître de nouveau. Parlait-il de la princesse ? Pourquoi avoir demandé de l'épargner dans ce cas ? Veut-il la faire prisonnière ? Dans le doute, Kurgoth avança à l'aveugle dans la direction où il avait vu la princesse pour la dernière fois, grommelant à l'adresse du lieutenant :

"Elle ne reparaîtra que si nous la laissons vivre..."

Parmi des voix inconnues alentour, le chevalier reconnut celle du traître poilu s'adresser au lieutenant pour expliquer la proposition faite à l'humaine, avant de dire à son "vieil ami" le traître d'Arkasse d’emmener la princesse. La trahison de l'humoran ne laissait à présent plus la moindre place au doute. Il avait toujours été de mèche avec le sergent félon et Kurgoth avait eu raison de s'en méfier et de le surveiller. Le garzok ne comprit la précarité de sa situation que lorsqu'il retrouva la vue. Il se figea alors, paralysé autant par l'incompréhension que la colère bouillonnante qui remontait de ses tripes. Le lieutenant blâma la fille de Thimoros pour cette bataille, cherchant à persuader le traître humoran de ne plus seulement laisser échapper la princesse, mais de se battre pour elle. L'humoran, de son côté prétendait vouloir libérer les garzok du joug d'Oaxaca tout en se disputant avec un dragon blanc sur la légitimité des paroles de l'un et de l'autre. Kurgoth s'arrêta de les écouter lorsqu'il vit les hommes d'Ezak emmener la princesse. La vermine lui échappait... Ou pas entièrement. Un mouvement au sol attira son attention : le général Andelys en train de se relever. Cet être, qui l'avait tant raillé durant leur affrontement, était manifestement tombé de cheval lorsqu'il était aveugle et était à présent à sa merci. Si la sentinelle ne pouvait ramener la tête de la princesse, au moins, ramènerait-il celle du général. Il laissa alors sa colère exploser en un rugissement surpuissant avant d'abattre sa lame en direction du général. Alerté par le cri, l'humain parvint à éviter de justesse le coup mortel et se releva lorsque le garzok tourna la tête, de nouvelles silhouettes sortant de nulle part attirant son attention bien que sa vision soit flouée par sa rage débordante.

"Tu crois que je ne les vois pas ? Ces traîtres et ces mages venus à ton secours pour m'attaquer à dix contre un... Tu es peut-être doué pour esquiver, mais tu n'es qu'une vermine comme les autres et tu mourras bientôt, de ma main ou d'une autre."

Andelys n'eut pas l'occasion de répondre. Kurgoth, qui était au bord de l'épuisement, mit toutes ses forces dans un dernier coup qui lui arracha presque la mâchoire, faisant tituber l'humain sous l'impact qui éclata son casque. Tandis que sa vision redevenait normale, sa rage n'ayant plus d'énergie à consommer dans le garzok fatigué, Kurgoth reconnut, parmi les quatre nouveaux venus accueillis par le traître Cromax, le mage appelé Xël qui s'était interposé lors de l'affrontement avec le vicomte et qui avait échappé au traître poilu. Ce dernier tendit son bâton en direction de la sentinelle, semblant distordre l'air entre lui et le général juste avant qu'une explosion de lumière se produisît dans la zone où se trouvaient les deux traîtres, le dragon et leurs renforts fraîchement arrivés. Kurgoth n'en croyait pas ses yeux. Il était enfin sur le point de vaincre de maudit général humain, celui-ci étant trop blessé pour continuer à se battre, mais ces satanés renforts venaient pour le submerger et l'en empêcher. Toute en contournant la distorsion d'air qui ne lui inspirait aucune confiance, le garzok sorti une rune, son dernier espoir pour retarder l'ennemi et lui laisser le temps de prendre la vie d'Andelys.

"AOAR !"

Une épaisse fumée se mit alors à sortir en masse de la petite pierre, une fumée semblable aux ténèbres dans lesquelles Kurgoth avait erré à chaque fois qu'il était sur le point de mourir, une fumée à travers laquelle il était impossible de voir. Avant d'être submergé cependant, le barbare put discerner un dernier détail, une lueur sur le visage d'Andelys, comme si un mage tentait de le soigner. Entendant les pas du général s'éloigner dans la brume impénétrable, le chevalier compris que tous ses efforts venaient d'être réduits à néant. Il venait de croiser la princesse et le général, les derniers meneurs de Kendra Kar et tous deux venaient de lui échapper. La rune d'obscurité, qui était pourtant l'élément de son dieu tutélaire, ne lui avait offert qu'un moyen d'échapper aux traîtres et aux mages venus au secours de l'ennemi. Qu'étaient donc les plans de Thimoros ? Pourquoi lui infliger une telle humiliation ? Était ce une épreuve pour prouver sa foi ? Souhaitait-il simplement voir le massacre durer un peu long longtemps pour le savourer ? Kurgoth se résigna. Il n'était qu'un mortel, il ne pouvait qu’interpréter les signes que son dieu lui envoyait sans jamais comprendre ses réels desseins. Confus, perdu, faible, il laissa échapper un dernier cri de rage dans les ténèbres, à l'adresse du général.

"Andelys ! Je te retrouverai et j'aurai ta tête ! Même si je dois te poursuivre jusqu'à Kendra Kar ! Tu peux appeler autant d'alliés que tu veux, Thimoros guide mes pas ! Un jour viendra, nous nous recroiserons et nul ne pourra te sauver ! J'en fais le serment devant Thimoros, j'aurai ta tête !"

Le prêtre du dieu sombre tourna alors les talons et avança pour lentement sortir des ténèbres, traînant ses pieds sur le sol pour repousser tout obstacle risquant de le faire chuter. Il eut ainsi le temps de réfléchir. Il s'était jeté devant ces cavaliers pour arrêter leur charge et il avait réussi. La princesse et le général avaient rebroussé chemin, blessés et vaincus. Son objectif était accompli. Le moral des ennemis ne tarderait pas à s'effondrer... Et pourtant, il vivait cela comme un échec cuisant. Il avait tout donné dans son combat contre le général et ces maudits mages venaient de lui voler la victoire. Pourquoi Thimoros se jouait-il ainsi de lui? Cherchant à se débarrasser de ce sentiment insupportable de frustration, Kurgoth attrapa la fiole des neiges à sa ceinture et, poussant ses muscles à leur extrême limite, la projeta de toutes ses forces en direction des rangs kendrans.

"Voilà de quoi refroidir vos ardeurs, vermine !"

[HRP:utilisation de la rune Aoar + lancer de la fiole des neiges au milieu des rangs ennemis en utilisant Brutasse.]
1239mots

[XP : 3 (combat contre Andelys)]

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