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Re: Plaines de Kôchii

Posté : mar. 12 janv. 2021 16:04
par Cromax
La Fin d’une Ere
(Kurgoth et Mikkah)



Aux commentaires de Kurgoth, il lorgna le “barde” en question, puis haussa les épaules. À la question d’un Kurgoth bien pressé, il rétorqua un signe affirmatif de la tête, puis aboya.

« Ouais, ouais c’est là qu’tu dois aller. Mais espère pas te pointer comme ça et forcer l’entrée. »

Il leur fit signe, puis commenta dans sa barbe en regardant la charrette s’éloigner :

« Foutus charognards… »

Arrivés près desdites barricades qui masquaient le camp des officiers, ils arrivèrent face à un garzok énorme muni d’une épée pas moins impressionnante.


Image


Celui-ci les guetta un instant, puis grogna :

« Kurgoth le prêtre barbare. Qu’est-ce que vous venez faire ici ? »

Il tourna un regard méfiant vers Mikkah.

« Et vous ? Nom, statut et raison de la présence. »

Apparemment, ça ne rigolait pas.

Re: Plaines de Kôchii

Posté : mer. 13 janv. 2021 09:55
par TheGentleMad
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Le chevaucheur de sanglier confirma où se trouve Karsinar et Kurgoth l'entendit pester dans sa barbe tandis qu'il s'éloignait. Kurgoth fut quelque peu soulagé, s'attendant à une réaction plus violente du commandant. Quoiqu'il en soit, la discussion était close. Le garzok et son barde approchaient maintenant un garde plus colossal que ne l'était le barbare et qui portait une immense épée. Le soldat reconnut immédiatement le prêtre de Thimoros et l'interpella, lui demandant la raison de sa présence, juste avant de demander l'identité de l'humain. Kurgoth, un peu surpris par la question qui lui était adressé, haussa les épaules avant de répondre.

"J'avais promis au seigneur Karsinar, à la fin de la dernière bataille, que je reviendrais l'aider lors du siège d'Oranan. Thimoros m'en est témoin, je suis revenu."

Le barbare laissa ensuite Mikkah se présenter seul. Le chevalier pensa que s'il devait faire face à Karsinar, le barde ferait mieux de pouvoir aligner quelques mots devant un colosse moins impressionnant que le prédateur ultime.
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Re: Plaines de Kôchii

Posté : mer. 13 janv. 2021 15:45
par Mikkah-El Sôdehbek
Entre Kurgoth et le garzok à la barbiche crânienne, il semblait y avoir un certain désaccord. Mais il vous laissa passer. Cependant, au moment où vous le dépassiez, tu l'entendis murmure quelque chose à propos des charognards. Cela te déplut fortement. Tu savais que les insultes pouvaient voler gaiement sans lien avec la réalité, mais si le garzok avait raison ? Il n'y avait rien de glorieux à ramasser les miettes. Tu y pensais toujours lorsque vous fûtes arrêtés pour la deuxième fois sur votre chemin. Cette fois-ci, le garzok était encore plus gros.

(Ils ont une limite ?!)

Ton espère était grande pour la moyenne, mais il semblait que les garzoks pouvaient juste enfler jusqu'au ciel - une image que tu chassas vite de ton esprit tant elle te mettait mal à l'aise. À nouveau, il vous fut demandé de décliner votre identité ce que fit Kurgoth. À ton tour, tu te redressas pour paraître à ton avantage - tu te doutais que ce peuple verdâtre n'avait pas les mêmes critères de beauté que les Hafiz, mais tu savais que ton charme dépassait les espèces.

"Je me nomme Mikkah-El, de Kers. Et je suis barde, pour vous servir. Et quand je dis servir, je veux dire : vous faire rentrer dans l'Histoire."

(Enfin, jusqu'à ce que je change d'avis.)

Re: Plaines de Kôchii

Posté : mer. 13 janv. 2021 16:00
par Cromax
La Fin d’une Ere
(Kurgoth et Mikkah)


Le mastodonte jaugea les deux aventuriers, opinant du chef aux mots de Kurgoth, et grognant à ceux Mikkah. Il rétorqua :

« C’est par le combat et la victoire qu’on rentre dans l’histoire. Vous autres, musiciens, n’êtes bons qu’à donner la cadence d’une marche guerrière. »

Il inspira longuement, d’un air un peu rebuté, et finit par ouvrir la porte qu’il gardait.

« C’est bon, passez. Karsinar ne devrait plus tarder. »


[HJ : Vous entrez dans le camp des officiers, jonché de caisses et de tonneaux, cerné de tentes ornées aux armes d’Oaxaca, d’Omyre et de Karsinar, où se trouvent déjà Eldros et Ezak. Vous êtes en phase de discussion jusqu’à la prochaine arrivée.
Kurgoth et Mikkah : 0,5 (arrivée au camp)]

Re: Plaines de Kôchii

Posté : mer. 13 janv. 2021 18:58
par TheGentleMad
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Le garde sembla se satisfaire de la réponse de Kurgoth, mais beaucoup de celle de Mikkah qui lui proposait de le faire entrer dans l'histoire. Il y répondit que seules les batailles et les victoires faisaient entrer dans l'histoire. C'était en effet une des raisons pour lesquelles le barbare tenait tant à participer à l'affrontement à venir. Lorsque le colosse ouvrit la porte, après un soupir, Kurgoth fit avancer sa charrette. Il découvrit un ensemble de tentes parées aux couleurs de la cheffe de guerre suprême et du prédateur ultime. Dans la cours où il rentrait, il vit deux humains, l'un tout en armure et l'autre en habits usés. À côté d'eux gisait un shaakt en mauvais état mais pas totalement mort. Après un instant à inspecter l’elfe, juste le temps de s'assurer qu'il ne s'agissait pas d'Endar, il s'adressa aux humains en désignant le shaakt.

"Vous deux, d'accord, mais ça... C'est quoi ?"

Dans le même temps, il descendit de son véhicule et, flattant l'encolure de sa monture, lâcha à Mikkah.

"Tu peux descendre, maintenant."
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Re: Plaines de Kôchii

Posté : mer. 13 janv. 2021 19:31
par Ezak
Le Quartier-Maître me répondit que le port n’était pas bloqué. Cependant, cela ne risquait pas de tarder à en croire les informations qu’il me rapporta. Des navires de toutes sortes, au service d’Oaxaca, se rassemblait dans une baie. D’après le pirate, c’était une flotte imposante. J’osai le croire puisque c’était son domaine.

Je n’eus pas le temps de lui répondre qu’un Garzok monté, trainant une charrette derrière lui, fit son entrée. Une expression de dégout étira ma bouche d’un côté alors que mes yeux laissèrent transparaître ce dédain que je réservais à ceux que jugeais inférieur à moi. C’était un Garzok tout ce qu’il y avait de plus classique. Incroyablement grand et large. Ce devait être une force brute de la nature. Je cru distinguer quelque chose dans la charrette qu’il trainait derrière lui, mais je n’eus pas le temps de m’y attarder puisque notre nouvel ami désigna le prisonnier de Rougine qui se débattait toujours au sol. Il demandait des explications sur sa présence. Je décidai de prendre la question au premier degré.

« C’est un Shaakt. Ça se voit pas ? » répondis-je volontairement de manière sèche et absurde. Je me disais que ça lui passerait peut-être l'envie de s'adresser à nouveau à moi.

Re: Plaines de Kôchii

Posté : mer. 13 janv. 2021 21:59
par Eldros Rougine
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La porte du campement des officiers s’ouvre soudainement, laissant entrer une créature qui brise mon masque d’émotions pour en tirer une grimace de dégoût. Cette chose est une provocation à tout ce qui possède des yeux. Il est hideux, semblable à un morceau de viande haché grossièrement. Je devine qu’il s’agit d’un Garzok à sa carrure : grand, large, costaud. Comme ses semblables, il est loin de briller par son intelligence. Il demande ce qu’est le Shaakt après avoir mit un temps considérable pour identifier son espèce. Le sergent d’Arkasse lui rétorque de manière abrupte que c’est un Shaakt, demandant avec une absurdité volontaire si ça ne se voyait pas, simplement pour se moquer de cette monstruosité. Les dieux ont étés bien cruelles avec lui en maudissant ainsi son visage. J’espère au moins que ce n’est pas le fait d’une maladie comme la lèpre. Je remarque également l’étrange bagage qu’il transporte dans sa charrette, un homme au visage insupportablement enfantin, un corps long et fin, une peau sombre qui m’est immédiatement désagréable à regarder. Il est invité à descendre et je baisse mon regard vers l’elfe noir pour m’occuper de lui, ne voulant pas que chaque aventurier passant ces portes m’interroge sur sa présence. Un Shaakt aux mains liées à mes côtés, n’est-ce pas évident qu’il n’est pas là de son plein gré ? Stupides créatures sans cervelles. Je le saisis sans ménagement pour le mettre à genoux sans dire mot. Si Ezak a gâché de la salive ce n’est pas mon cas et je ne compte pas prononcer ne serait-ce qu’un mot à cet être inférieur et au jouet soumis qui l’accompagne.


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Re: Plaines de Kôchii

Posté : jeu. 14 janv. 2021 22:12
par Mikkah-El Sôdehbek
Le moins qu'on put dire, c'était que le garzok qui gardait l'entrée ne fut pas impressionné par ta réponse ; le fat te rétorqua même que les vainqueurs des batailles entraient naturellement dans l'Histoire et te renvoyant au statut de simple tambour de guerre. Ces musiciens-là aussi étaient importants en temps de guerre, mais tu ne faisais pas partie de leur monde de sueur. Tu ne dis donc rien de plus - et aussi parce que tu souhaitais conserver ta vie encore un peu plus de temps.

Vous entrâtes ainsi dans le camp des officiers avec ce que cela induisait d'alcool égaré. Les tentes étaient décorées de plusieurs blasons que tu suspectais représenter pour une partie Oaxaca elle-même et pour une autre, Karsinar, que le garzok venait de mentionner. Mais à peine vous étiez-vous avancés que Kurgoth s'arrêta devant une équipée beaucoup moins verte que lui-même : deux humains et un elfe noir - qui contrairement au reste des campeurs, n'avait pas l'air d'être là de son plein gré. Kurgoth, de son humeur habituelle le désigna par "ça" et la réaction qu'il recueillit des deux autres te fit sourire intérieurement. Le gorzak t'indiqua par ailleurs que tu pouvais sauter de ton perchoir, ce dont tu te serais un peu douté. Tu sautas donc, et rajusta la lanière de ton luth de sorte qu'il reposât dans ton dos - à portée de mains, mais sans t'embêter. Sans un mot, mais avec un léger sourire flottant sur ton visage, tu examinas les deux humains. L'un, surtout, paraissait aussi jeune que toi. C'était bête, mais cette proximité d'âge te poussait à vouloir te rapprocher de lui. En tout cas, tu n'avais aucun intérêt à leur donner motif de s'opposer à toi. Tu te fendis finalement de ton plus beau sourire.

"Mikkah-El Sôdehbek, à votre service. Puis-je vous demander à qui ai-je affaire ?"

Re: Plaines de Kôchii

Posté : ven. 15 janv. 2021 10:30
par TheGentleMad
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Le seul des humains qui répondit à Kurgoth fut le plus jeune des deux, celui en armure. Au ton sec de sa réponse, les yeux du crâne malsain qu'arborait le barbare s'illuminèrent immédiatement. D'un pas lourd et menaçant, le garzok approcha l'humain, son regard sanglant planté dans celui plein de dédain du blondinet. Le prêtre voyait déjà dans cet homme qu'il venait de rencontrer toutes les tares de cette méprisante et surtout méprisable race qu'étaient les kendrans. Le colosse vint se planter, les lèvres retroussées, à quelques centimètres de l'humain dédaigneux qu'il dominait aisément d'une tête. S'ils s'étaient croisés en toute autre situation, Kurgoth l'aurait déjà attaqué. Mais s'il était ici, Karsinar leur demanderait probablement d'agir ensemble. Cela n'enchantait pas la peau-verte le moins du monde, mais l'équipement de l'humain semblait indiquer qu'il n'était pas le premier venu, contrairement aux deux autres présents. Un sourire menaçant se dessina alors sur la face brûlée du prêtre de Thimoros. L'instant suivant, sa grosse main brune s'écrasa sans prévenir sur le dos de l'humain, le projetant en avant. Kurgoth, qui était capable de défoncer un mur, était loin d'avoir mis toute sa force titanesque dans ce coup. Il n'avait pas pour but de tuer l'humain sur le coup ou de lui briser les vertèbres. La tape en question restait cependant appuyée par une force prodigieuse plutôt qu'amicale et fut suivie d'un éclat de rire sinistre.

"Hahaha ! Un plaisantin ! Avec un tel humour, c'est sûrement Aerq qui t'envoie !"

Kurgoth n'avait pas l'intention de se laisser marcher sur les pieds par un kendran dédaigneux. Ainsi, même s'il préféra, du moins dans ses paroles, prendre le dédain pour de l'humour, son regard noir et les yeux étincelants du crâne malsain exprimaient sans équivoque le fond de sa pensée.
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Re: Plaines de Kôchii

Posté : ven. 15 janv. 2021 17:08
par Ezak
Mon regard fut attiré par la charrette, de laquelle s’extirpa un humain. Il était jeune, autant voire plus que moi. C’était un bel homme à la peau très brune sans la moindre imperfection. Ses cheveux, coupés courts étaient tout aussi sombres et courts. Lorsque je le vis se mettre sur ses jambes, je pus constater sa stature longue et fine. Il était tout à fait gracieux. Je fus tout à fait surpris par cette apparition, et cela, pour plusieurs raisons. Premièrement, ce n’est pas tous les jours que l’on voit un Garzok trainer derrière lui un humain. À Omyre, quand cela se faisait, c’était à l’aide de chaînes et de cordes, et ils ne semblaient pas y prendre plaisir. Ici, l’humain avait l’air d’être là de son plein gré. Deuxièmement, son physique était plutôt atypique dans cette région du monde. Les seules fois où j’avais vu de tels hommes, c’était lorsque nous étions passés par la ville de Kers, accompagné de Naral Shaam lors de l’expédition punitive lancée contre Mongoor Vlash.


Je ne quittai pas des yeux le jeune homme. Je fus agréablement surpris de le voir venir se présenter à moi, de manière fort agréable. Il était souriant. Le ton était juste, respectueux. Ses paroles étaient si bien tournés, que je crus me retrouver en société. Après plus de trois ans à fréquenter la pire racaille Omyrhienne, des Garzoks malpropres, des Sektegs écervelés, des bandits au pire lignage possible, et avoir acquis certaines leurs manières les plus sauvages, je tombais, en plein camp de cette brute de Karsinar, sur une personne digne. Face à un si honnête homme, je ne pus que me lever de mon tonneau, pour faire honneur à mon interlocuteur.


« Ezak d’Arkasse, sergent des troupes de la Re... »


Mais je n'eus pas le temps de finir ma phrase qu’un énorme choc dans mon dos me projeta vers l’avant. Surpris, je ne pus qu’être projet sur quelques pas et je ne dus qu’à mon équilibre exceptionnelle, le fait que je ne m’écroulai pas sur le sol. Ma course fut arrêtée par une caisse de bois sur laquelle je posai mes mains pour freiner le poids de mon corps. Même en faisant cela, je manquai de basculer avec l’objet, tant la projection fut puissante et violente. Les yeux exorbités, comme ahuris, je me retournai pour voir quel était l’origine de cette agression.


(Ciel ! )


C’était le Garzok. J’entendis sa voix désagréable résonner dans mes oreilles.


« Hahaha ! Un plaisantin ! Avec un tel humour, c'est sûrement Aerq qui t'envoie ! »


La bouche à demi-ouverte, je le regardai choqué par son geste et son propos. Son regard était sans équivoque, cette brute osait me défier. Cette sous-race venait tous simplement de m’attaquer. La rage commença à monter en moi. J’en avais plus que marre. J’avais été kidnappé, torturé, testé par les Treize pour devenir officier. J’avais même osé tenir tête à Lorener dans le bagne, gagnant mes hommes en lui spécifiant que si je servais Oaxaca je ne serais jamais sa catin. Et pourtant, depuis que j'avais gagné mon titre, à chaque fois, il fallait qu’un pauvre grand Garzok sans cervelle vienne tester mon autorité. Au campement d'Omyre, dans ses rues sale, et ici même, jusque dans un camp d’officier, sur le sol même de mes ancêtres ? S'en était trop ! Je détestais cette race sans honneur, sans respect pour la hiérarchie, contre qui il fallait toujours réaffirmer son autorité. J’en avais plus qu’assez de ce désordre permanent ! J’avais été anobli par Lorener bon sang et réclamais le respect de mon rang !


(Je vais tous les exterminer !)


Comme à mon habitude, dans mes accès de colère, je vis rouge. J’avais oublié tous ceux qui étaient présents ici. Je ne voyais plus que l'hideuse créature verte. Je comptais bien faire respecter mon autorité. Tremblant d’une rage que j’arrivais à peine à contenir, je m’avançai vers le Garzok pendant que ma voix sifflait entre mes dents serrées.


« La plupart des cabots de ton espèce que j’ai dû punir ont au moins eu l’audace d’assumer. Tu réussis l’exploit d’être la créature la plus lâche de ta race maudite. »


Puis, une fois que je fus arrivé assez près pour pouvoir sentir la doucereux parfum qui se dégageait de son souffle fétide je m'arretai, torse bombé. À quelques centimètres de lui, je dus lever la tête pour pouvoir le regarder droit dans les yeux. Pour être exacte, je dus presque me casser le cou, car la brute devait faire facilement deux à trois têtes de plus que moi.


«Oses encore ouvrir l'ouvrir ou lever la main sur moi pour voir, la verdaille... »

J'écumais d'une telle rage, que je souhaitai qu'il me donne une raison valable de me laisser me déchainer.

Re: Plaines de Kôchii

Posté : ven. 15 janv. 2021 17:16
par Cromax
Jet de dé pour la capacité "Colère pesante" d'Ezak contre Kurgoth :


Jet de dé réussi, Kurgoth est sous l'effet de la capacité d'Ezak : il ressent un fort malaise et sent la pression de puissance de l'Elite (sans pour autant aller jusqu'à fuir)

Re: Plaines de Kôchii

Posté : ven. 15 janv. 2021 19:45
par TheGentleMad
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Ezak d'Arkasse, puisque tel était son nom, parvint de justesse à éviter de s'étaler au sol après la tape de Kurgoth. Loin d'adopter une attitude plus respectueuse, le sergent semble exploser de rage. Les yeux exorbités par la colère et la peau devenue rouge, il ose traiter la peau-verte de créature la plus lâche de sa race. Tremblant de rage, il revint furibond se planter, le torse bombé, devant le garzok et le défie d'oser parler ou de porter la main sur lui une fois de plus. Au-delà de la surprise suite à cette réaction qu'il n'avait pas du tout anticipé, le barbare resta un instant silencieux pour une autre raison. Cette vermine d'humain semblait dégager une aura, quelque chose à propos de ce blondin mettait le chevalier mal à l'aise. Une sorte de peur liée à cet accès de rage le prenait aux tripes. Cet Ezak était différent des autres, plus dangereux, Kurgoth le sentait, mais il n'avait pas l'intention de s'écraser devant le sous-officier. En toutes autres circonstances, il aurait immédiatement écrasé entre ses énormes mains la tête de son interlocuteur et fait gicler la cervelle aux alentours comme la chair d'un fruit trop mûr sans autre forme de réponse. Là, ce malaise ressemblant à de la peur qui le prenait autres tripes l'en empêchait. Il ne pouvait pas non plus s'écraser. Khynt l'avait déjà humilié et il s'était juré que cela n'arriverait plus, aussi était il impossible que cela arrive avec un simple sergent. Il avala alors sa salive et, optant pour une troisième voie tout en resserrant sa poigne sur sa hache, grogna à l'humain:

"J'aurais pu frapper plus fort, BEAUCOUP plus fort et viser ta tête, sergent. Si je ne te l'ai pas arrachée, c'est que je préfère garder mes forces pour massacrer nos ennemis communs. Nous entretuer maintenant ne ferait que les arranger, au détriment de la cheffe de guerre suprême. Je te suggère donc, sergent, de garder, toi aussi, tes forces et tes insultes pour ceux de ta misérable race que nous sommes censés anéantir."

À chaque mot prononcé, Kurgoth s'était senti ravaler un peu de sa fierté et cela lui était insupportable, bien qu'il ne baissât pas les yeux, du moins pas plus que nécessaire pour regarder cette boule nerfs qui faisait deux têtes de moins que lui. Il agrippait alors fermement sa hache, prêt à se battre si l'humain se laissait emporter par un nouvel accès de rage. Attentif au moindre mouvement de cet interlocuteur instable, il était déterminé à ne pas se laisser surprendre et à lui porter un coup sur-le-champ s'il s'avisait de l'attaquer.
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Re: Plaines de Kôchii

Posté : ven. 15 janv. 2021 23:32
par Eldros Rougine
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Le bagage de l’orc descend de la charrette, obéissant à son propriétaire. Le simple fait de penser à ce qu’il fait de ce genre de possession me dégoûte. Mais lui n’en a pas l’air gêné, bien au contraire. Il affiche ce qui doit être son plus beau sourire, hideusement radieux, tandis qu’il rajuste la lanière de son instrument de musique. Je crois voir un concours de l’engeance la plus insupportable entre un Garzok lépreux qui entre son immense chariot dans un camp étroit nous forçant ainsi à plus de proximité ou un barde à la peau sombre osant se mettre à notre service. Quel genre de service ? des mêmes que celui qu’il propose au Garzok ? C’est tout bonnement immonde. Il veut savoir mon nom ? Je souhaite simplement qu’il disparaisse et je compte bien l’ignorer, osant croire que mon silence me fera oublier. Le Sergent d’Arkasse en revanche semble ravi et se redresse pour donner son nom et son grade mais il est arrêté dans sa course par l’orc qui lui donne une bourrade dans le dos, manquant de faire tomber le jeune homme. Je redresse la tête, à la fois fasciné par la bêtise de l’horreur géante et l’espoir qu’une âme parte dès maintenant rejoindre le royaume de mon vénéré Phaïtos.

Dans l’armée Kendranne, ce genre d’incident serait vite résolu par un emprisonnement voir une exécution selon l’humeur de l’officier mais ici ça semble différent. Le sergent d’Arkasse ne sonne pas l’alerte pour mettre aux arrêts ce sot de Garzok qui n’a visiblement pas senti l’étrange aura que l’humain dégage. Non, il compte à priori faire respecter son autorité lui même et la rage qui s’empare de son corps est magnifique. Je l’observe, contemplatif, trembler de fureur en sifflant des insultes entre ses mâchoires serrés. Je ne peux retenir un sourire cruel d’excitation.

(Ô Phaïtos, je prie pour qu’il le raccourcisse d’une tête pour qu’elle sorte enfin de mon champs de vision tout en t’apportant une âme pour grandir ton royaume.)

Ezak est si proche de lui qu’il doit sentir chaque détail du fumet nauséabond que la bête dégage. Il le menace et malgré la différence de taille et de poids évidente le Garzok se trouve des excuses. Pas directement évidemment mais c’est bien une marche arrière qu’il fait de manière verbale. Quelle déception. Cette face de tartare commet néanmoins l’erreur de se croire supérieur aux humains, les qualifiant de misérable race. Comment ose-t-il ? Du bas de son espèce en bas de toute échelle. Je ne peux le lui faire regretter pour l’heure mais il est certain que je lui ferais payer ce faux pas.

(Et son âme sera tout à toi ô Phaïtos.)

Néanmoins la tension est toujours palpable est ma prière peut encore être exaucer. Patience et contrôle de soi, j’en aurais encore besoin les prochaines semaines.


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Re: Plaines de Kôchii

Posté : dim. 17 janv. 2021 14:26
par Ezak
À mon défi, je crus lire dans le regard du Garzok de l’hésitation. Il resta un instant coi, visiblement ébranlé par ma démonstration de force. Cependant, il se ressaisit bien vite et me fit une réponse pleine de provocation dans laquelle il affirma qu’il aurait pu frapper plus fort, mais que nous devions mettre nos différents de côté pour achever notre mission : exterminer la race humaine.

Je fronçai un peu plus les sourcils à cette dernière mention. La tension était vraiment palpable entre nous. Pourtant, tout ce qui se jouait ici nous dépassait. Il devait y avoir dans nos regards des siècles de haine commune partagée. En tout cas, pour moi c’était le cas. Je détestais cette créature par culture. J’avais grandi sur ces terres Ynorienne et une grande partie de mon éducation fut Kendranne. Nos cultures étaient vouées à se haïr à cause du poids de l’histoire. Et loin de toute ces considérations ethniques, il y avait mes expériences personnels. Je ne connaissais que trop bien cette espèce à présent. J’avais eu le temps de les observer, de le confronter. Je connaissais bien donc leurs grands traits de caractères, le chaos dans lequel était plongé leurs rapports quotidiens, leure volonté de toujours tester les hiérarchies établies. Il n’y avait pas de place en ce monde pour que l’on puisse vivre ensemble. C’est pourquoi séjourner à Omyre était comme semer une succession de cadavres derrière soi. Il fallait toujours prouvé quelque chose. C’était également la raison pour laquelle nous nos retrouvions dans cette situation, ce Garzok irrespectueux et moi. L’un devait manger l’autre. Pourtant, j’avais aussi réussi à avoir une relation plutôt cordiale avec le Duc d’Orsan à l’époque. Il m’avait sauvé la vie et permis de remarcher sur deux jambes. Celui-là avait de l’éducation comparé aux autres membres de son espèce. Il avait une certaine noblesse qui m’obligeait à le considérer un minimum.

Je laissais de longues secondes s’écouler durant lesquelles je repris le contrôle sur mes passions. Ce Garzok avait raison au moins sur une chose : nous avions tous deux mieux à faire que de s’écharper à présent même si je le jugeais seul responsable de cette situation. De plus, je pensais que le message était passé. Quelques années, auparavant, cette situation aurait fini en effusion de sang, mais j'avais peut-être atteint la sagesse... Non. Absolument pas. Cependant, j’estimais que nous avions réglé la situation hors du cadre de l’armée, simplement d’homme à Garzok, et ça suffisait comme cela. Avant de me détourner du Garzok provocateur, je lui lâchai tout de même en guise de réponse et de conclusion à ses propos :

« Il n’y a pas de "nous".»

Désamorcé, mais encore contrarié, je me rassis sur mon tonneau, mais cette fois les bras croisés. Mon attitude physique renvoyait l'image d'un homme non disposé à faire la conversation à qui que ce soit le temps de me calmer complètement. J’avais les yeux perdus dans un ailleurs qui n’était visible que pour moi.

(Foutus Garzoks.)

Re: Plaines de Kôchii

Posté : dim. 17 janv. 2021 20:23
par Azra
Si le voyage fut long, ils débouchèrent enfin sur les plaines d'Ynorie. L'armée d'Oaxaca siégeait ici, dans la plaine de Kôchii, si vaste qu'elle remplissait l'horizon. Les cris et les grognements accompagnaient la masse enragée... Azra n'avait jamais eu d'amour pour cette bande de barbares, mais c'est ici que ses responsabilités envers l'ordre l'amenaient, conformément au souhait de dame Zéphanie.

Il leva les yeux vers le ciel et croassa des remerciements aux corbeaux qui l'avaient guidé. Bien sûr, les charognards venaient surtout pour la nourriture et ne l'écoutaient guère, mais ils avaient tout de même été bien utiles.

En lisière du camp, Azra reconnut les clans de liykor noirs de Blakalang, qu'il avait croisé il n'y a pas si longtemps, juste avant son premier affrontement contre Zéphanie. D'une certaine manière, il n'était pas mécontent de les revoir...

Il se présenta à l'entée du camp en déclamant :

« Je suis Lord Azraël, Premier messager du Corbeau. Je viens joindre mes forces aux vôtres, même si elles sont maigres. »

Il désigna son compagnon qui le suivait :

« Nous sommes prêts à écraser les sbires de la lumière. »

Re: Plaines de Kôchii

Posté : dim. 17 janv. 2021 21:42
par Daemon
Après la longue et hasardeuse traversée des Duchés, Daemon et Azra arrivèrent dans les plaines de Kôchii en vue de la cité Yionienne. Il n'y avait pas à dire, depuis leur dernière venue, c'est-à-dire depuis seulement quelques semaines, le paysage avait radicalement changé. Un gigantesque campement de Garzoke s'était installé aux pieds des murailles de Oranan, sur toute la plaine, à l'aune des tirs de baliste.

Ils purent s'y introduire sans soucis, l'allure macabre du Premier Messager éloignant sûrement les quelques remontrances qu'on aurait pu adresser à deux étrangers de passage. Les camps étaient bruyant et parcourus d'une agitation systématique propre aux Garzokes ; une espèce qui n'inspirait guère confiance à Daemon. Les peaux vertes de Darhàm dirigeaient la ville par la main de fer de leur commandant, sans elle, sans autorité brutale, tout attroupement dégénérait inévitablement en rixe dans les rues. Il savait donc à quoi s'attendre.

Ils évoluèrent ainsi entre les tentes de fortune, et Azra s'adressa au premier meneur venu, se présentant, sans oublier Daemon qui se tenait derrière, à distance respectueuse.

Re: Plaines de Kôchii

Posté : dim. 17 janv. 2021 21:52
par Cromax
La Fin d’une Ere
(Tout le groupe)



À peine entrés dans le camp, la liche nécrotique et son suivant blafard furent conduits avec un respect ostensiblement présent juqu’au centre du campement, où un garde garzok les attendait.

Image

Lui-même ne se fit pas prier, entendant le nom du nécromancien, pour ouvrir la porte vers le centre du camp aux deux derniers arrivants, précisant :

« Hâtez-vous, sires, le Seigneur des Os ne tardera plus. »

Et il les laissa entrer dans le centre du camp des officiers, où un quatuor fantasque les attendait déjà. Le garzok qui gardait la porte en profita pour refermer celle-ci derrière lui, désormais à l’intérieur du camp avec les futures recrues aventurières. La tension de l’aventure commençant bientôt tomba sur ce petit endroit…

Re: Plaines de Kôchii

Posté : dim. 17 janv. 2021 22:00
par Azra
L'énorme garzok les accueilli sans cérémonie, les enjoignant à rejoindre très vite le « seigneur des os ». Allaient-ils donc servir un nécromancien ? C'était inespéré... et redoutablement dangereux ! Enfin, ils aviseraient. Ils avaient des intérêts en commun après tout.

Les deux messagers s'enfoncèrent dans le clan. Azra croisa plusieurs liykor de Blakalang et, lorsqu'il leur adressa un signe de main, il répondirent par un hochement de tête respectueux. Ils n'avaient pas oubliés...

Puis, ils arrivèrent au cœur du camp, prêt des autres agents assemblés. Un garzok défiguré, quelques humains dont un étrange jeune garçon qui semblait un peu déplacé... et Ezak. Azra ne commenta pas. Ils ne s'étaient pas quittés en les meilleurs termes, en Aliaénon, et Azra n'arrivait tout simplement pas à se décider si le savoir en vie était une bonne nouvelle ou non...

Sans dire un mort, la liche masquée se posa tranquillement prêt du groupe en l'observant.

Re: Plaines de Kôchii

Posté : lun. 18 janv. 2021 11:16
par Cromax
La Fin d’une Ere
(Tout le groupe)



Ce petit sextuor n’eut guère le temps de parler plus avant. Alors que la porte de la palissade se refermait derrière Daemon et Azra, gardée cette fois depuis l’intérieur par le molosse garzok avec sa grosse épée, un mouvement ample se fit voir près de la tente la plus proche. Et la surprise ne fut pas très surprenante, puisqu’annoncée, mais bien de taille quand même, quand un être encore plus grand et musclé que le garde s’afficha en votre présence, sous des traits reconnaissables entre mille : ceux de Karsinar, le Barbare Sanguinaire, le Prédateur Ultime.

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Armé de sa grosse hache de métal et d’os, il jaugea chaque aventurier présent. Chaque volontaire pour la mission. Lorsqu’il tomba sur l’elfe noir au sol, il grimaça un instant, cracha par terre et soulevant son énorme masse corporelle, posa avec violence son pied sur la tête du malheureux. Un craquement d’os se fit entendre. Le crâne elfe céda sous la pression, et un gargouillis écœurant et purpurin jaillit sur les côtés de l’immense botte meurtrière. Il ignorait qui il venait de tuer de sang froid, et ne semblait pas s’en préoccuper, son regard rouge étant de nouveau sur les vivants (et le presque-vivant).

Derrière lui, à sa suite, sortit de la tente une femelle Liykor que certains reconnaissaient peut-être : Sarl « Croc perfide », cheffe de la meute des Blakalangs, récemment alliée aux troupes de Karsinar. Elle paraissait menue et petite à côté du monstre qu’état Karsinar, mais n’en paraissait pas moins dangereuse, avec ses yeux verts perçants et ses nombreuses cicatrices.

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Lorsqu’elle fut à son côté, le Général d’Oaxaca commença à parler d’une voix sombre, grave, sauvage et brute.

« La guerre est là. Et bientôt, le sang de nos ennemis coulera par litres sur les plaines et dans les mers d’Ynorie. Le siège d’Oranan, un combat naval qui s’augure, et une bataille que nulle autre génération n’a vécue. Voilà ce qui nous attend. Voilà ce qui attend les troupes de la Reine Noire, Divine Oaxaca. Voilà ce qui vous attend tous, également. Le meurtre, le sang, la guerre, la gloire. »

Il se frappa la poitrine du poing, puis poursuivit.

« Et cela, il faut que nos ennemis le comprennent au plus vite. Vous, mercenaires à la botte d’Omyre, vous avez sagement choisi votre clan. Ce contrat qui est le vôtre commence dès maintenant, et sera signé dans le sang. Car votre rôle est d’apporter un message à nos ennemis. Un message de peur, un message de mort. Votre mission est simple, directe, mais la plus dangereuse qui se profile avant la bataille : Infiltrer le camp adverse, à hauteur de la cité de Viskori, et couper la tête de ce serpent qu’est Kendra Kâr. Rapportez-moi les têtes du roi et de ses conseillers proches, présents là. De tous les capitaines pouilleux de cette armée de soldats de papier : Humains, nains, et que sais-je encore. Ramenez-moi leurs entrailles comme preuve de leur mort, et vous toucherez votre ultime récompense. »

Sarl s’avança un peu, explicitant davantage le plan.

« Votre objectif est clair, et maintenant voilà votre moyen : vous profiterez de la bataille navale pour le gain du port d’Oranan pour vous emparer d’un navire kendran. Là, vous revêtirez leurs couleurs, et battrez en retraite vers leur port temporaire, sur les côtes de Viskori. Ils ne verront pas venir votre raid, qui devra être aussi brutal que rapide : une course effrénée vers les tentes d’état-major, le saccage et le meurtre de tous ceux que vous y trouverez, et une fuite vers ce même navire. Votre seule issue. Votre retour sera couvert par les navires de guerre de Perailhon, qui aura pris le port d’Oranan. C’est une mission dangereuse. Suicidaire, mais qui vous couvrira de gloire aux yeux de tous. »

Karsinar dégaina une dague au tranchant acéré, et se coupa l’intérieur de la main jusqu’au sang avant de la tendre vers vous, dégoulinante de rouge.

« Ce pacte de sang nous lie au secret le plus absolu. Déviez du plan, échouez ou trahissez, et vous serez punis par un sort pire que la mort. »

Sarl s’empara du coutelas et le présenta aux aventuriers, alors que le géant gardait la main tendue. À eux de prêter serment, désormais. Pour Oaxaca. Pour Omyre.



[Daemon et Azra : 0,5XP pour l’arrivée au camp.
Eldros, Ezak et Kurgoth : 0,5XP pour la discussion]

Re: Plaines de Kôchii

Posté : lun. 18 janv. 2021 15:10
par Eldros Rougine
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La porte s’ouvre encore, emplissant encore le lieu déjà étroit grâce à ce stupide Garzok. D’un coup d’œil j’observe les arrivants et mon regard se fige sur le premier qui pénètre le camp. Je ressens une étrange sensation en le voyant, bien loin de la haine qui m’habite d’habitude. Squelettique, portant la mort avec élégance, je distingue ses yeux glacés à travers son masque. Je porte une main devant ma bouche avec émotion, bien loin du dégoût ou de l’effroi que pourrait ressentir n’importe quel être vivant. Je suis partagé entre la fascination et la colère. Est-il un dévoué serviteur de Phaitos ? Si proche de notre vénéré Dieu pour pouvoir ainsi arpenter la terre sous cette forme magnifique ou au contraire est-il un usurpateur s’étant échappé de son royaume ? Dans le premier cas alors je dois le servir autant que je sers notre maître mais dans le cas contraire... alors je me dois de ramener cette âme où est sa place, aux enfers.

(Ô Phaitos, envoie moi un signe et j’obéirais.)

Je suis si absorbé par sa présence que j’ignore totalement celui qui l’accompagne. Aucun ici ne mérite mon attention si ce n’est ce serviteur de la mort. Qu’il soit à servir ou à anéantir. Je m’apprête à aller directement à sa rencontre pour en avoir le coeur net mais un mouvement venu d’une tente proche m’en dissuade. Car voilà que se montre enfin celui que nous attendons, un géant aux yeux rouges et à la peau sombre. Il darde son regard sur nous et quand il tombe sur le prisonnier il ne tarda pas à montrer son avis sur la présence de ce ver devant lui. Il écrasa son crâne sous son pied, éclaboussant mes bottes de sang et rependant la cervelle du prisonnier dans la boue. Sa mort me satisfait mais je ne peux m’empêcher de penser que j’aurais pu le faire moi même.

(Accepte ceci en sacrifice ô Phaïtos.)


Priais-je tout de même pour que l’âme du défunt rejoigne tout de même les enfers pour une éternité de servitude. Karsinar ne perd pas son temps pour nous exposer la raison de notre présence. Tuer le roi, ses conseillers et tout ceux qui se mettront sur notre route. Rien que ça. Une Likyor noire qui avait quitté la tente en même temps que lui s’exprime à son tour, donnant tout de même des détails pour parvenir à nos fins. Voler un navire, s’en servir pour atteindre le port temporaire des forces Kendrans et foncer vers l’état major avant de revenir au bateau pour prendre la fuite. Quel plan stupide, sans aucun doute issue de ce cerveau d’animal. Karsinar se saisit d’un couteau pour s’ouvrir la main, donnant l’impulsion à une tradition plus barbare encore. Aucun doute nous sommes bien chez les dégénérés. Un pacte de sang qui nous promet pire que la mort en cas d’échec ou de trahison. Nulle besoin de se demander quel sera notre sort si nous décidons de quitter le camp pour refuser le pacte, le corps du Shaakt suffit à en donner un aperçu. Mais cela me va très bien, j’aspire à semer la mort et la désolation. C’est l’occasion rêvée de prouver ma vénération et c’est sans hésiter que je m’avance pour saisir la lame sans même me préoccuper de la priorité venant du grade ou de la force brute. Je m’ouvre la paume de la main sans un doute ou une grimace avant de rendre la lame, serrant le poing pour faire gouter mon sang plus abondamment avant de le lier à celui du géant aux yeux rouges.

(Que l’ombre de la mort recouvre ce continent, à ta gloire ô Phaïtos.)

Je me mets ensuite de côté, attendant que les suivants s’exécutent à leurs tour. Je suis impatient de faire le premier pas vers la destruction de Kendra Kâr avec en tête un plan qui me parait bien moins risqué et plus meurtrier que celui que cette bête sauvage vient de proposer.


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Re: Plaines de Kôchii

Posté : lun. 18 janv. 2021 21:10
par Azra
Mais il n'y avait point de nécromancien ici. Un véritable monstre de muscle et d'os, armé d'une lourde hache, se présenta lourdement à eux. Avisant un elfe noir blessé au sol par on ne sait quelle rixe, il lui écrasa purement et simplement le crâne. Il ne pouvait s'agir que du légendaire et terrifiant Karsinar, le terrible chef barbare d'Oaxaca. Il était accompagné d'une forme plus menue : celle d'une liykor noire à l'air rusée.

Karsinar, sous ses airs de brute, savait parler. Azra se garderait bien de commenter la qualité de sa parole, mais il savait parler. Il savait parler de sang et de meurtre. Il savait parler de bataille et de massacre. Oh oui, pendant de longues minutes, il leur parla de guerre et d'entrailles. Il voulait les envoyer à l'attaque du camp ennemi, massacrer les rois, les conseillers et les généraux ! Rien que ça ! La liykor, un peu plus maligne, leur détailla un plan pour s'infiltrer dans le camp, mais il n'en s'agissait pas moins d'une mission suicide. Voilà qui était préoccupant...

Pourtant, comme le géant s'entaillait la main pour leur demander un pacte de sang, un homme, apparemment un kendran, blond et à l'air ordinaire si on excepte la lueur fanatique qui brillait dans ses yeux, se précipita sans hésiter. Par certains côtés, il rappelait à Azra ce qu'il avait été par le passé. Ce n'était pas forcément un miroir plaisant à regarder.

Alors, la liche retira son gant et dévoila sa main osseuse avec un petit rire :

« Un pacte de sang ? J'ai bien peur que ces fantaisies de mortels ne soient hors de la porté d'un être aussi pur que moi... mais soit ! »

Il s'avança et griffa de ses doigts la main ensanglanté, les couvrant de rouge avant de dresser sa main vers le ciel :

« Par le nom du Corbeau, la mort effacera les souffrances ! »

Tout en disant cela, il adressa un regard vers Ezak, curieux de voir si celui reconnaissait son excentrique ancien compagnon...

Re: Plaines de Kôchii

Posté : mar. 19 janv. 2021 07:13
par Ezak
Dans un premier temps, je les vis sans les regarder vraiment, mais mes rêveries sanguinaires s’évanouirent dès lors que deux nouvelles silhouettes s’immiscèrent dans le camp. Une forte impression de déjà-vu avait suffi à capter toute mon attention. L’une de ces deux ombres avait des cheveux sombres qui contrastaient avec la pâleur de sa peau, mais là n’était pas sa caractéristique la plus remarquable. C’était plutôt son regard étonnamment pourpre qui trahissait son lignage shaakt.

( Ce regard… )

J’étais persuadé de l’avoir déjà vu quelque part. Mes yeux cherchèrent à s’attarder sur celui qui l’accompagnait et il passa de l’inspection rapide à la surprise. Cette silhouette et surtout cet étrange bâton étaient à mes yeux reconnaissables entre mille. Je le reconnus et cela malgré l'ornement qu'il portait devant sa face squelettique.

(Ce n’était donc pas qu’une impression…)

C’était Azra ! Il était avec la même personne qui l’accompagnait déjà lorsque nous nous revirent sur Aliaénon peu avant que je ne perde connaissance à cause de l’instabilité du fluide contenu dans ma jambe. Je ne pus cacher mon expression de surprise.

(Qu’est-ce qu’il fait là ?)

Je ne comprenais plus rien. Soit il avait eu tellement de coups d’avances sur moi que je m’étais laissé berner, soit il changeait de camp aussi facilement qu’il s’était débarrassé de son enveloppe de chair. J’avais été persuadé qu’il était contre les armées de la Reine. Du moins, qu’il ne prêtait pas ses pouvoirs nécrotiques à nos intérêts. Je l’avais même couvert. Cette situation était incroyable ! Celui-là même qui m’accusait jadis de ne pas être clair dans mes objectifs ne l’était pas plus.

( Il ne manque pas d’air celui-là ! )

Quelle cocasserie ! Peu importe quand, et pourquoi je mettais le pied hors d’Omyrhie, je tombais sur cet homme et nous étions toujours aussi secrets l’un pour l’autre. Qui savait réellement quel jeu se jouait par ici ?

Je n’eus pas le temps de pousser ce questionnement à son terme, car le gardien du camp rentra à la suite des deux individus. Les portes du théâtre étaient enfin closes et celui que tous étaient venus voir allait faire son entrée. Quelle fut-elle… Toute en bestialité ! Animée d’une telle puissance ! Karsinar sortis de sa tente le pas si lourd que la terre elle-même semblait demander pardon pour ses fautes. Le Garzok était si haut et si large qu’il surpassait en masse bien largement les deux autres de son espèce qui, pourtant, n’était pas les plus malingres. J’étais impressionné. Que ressentir d’autre face à un tel être ? Pourtant, ce n’était pas la première fois que je le voyais. Dans le bagne, ils étaient perchés, spectateurs de l’arène dans laquelle ils nous avaient eux même lâchés. D’ici, sur le même plan que nous autres, je me rappelais l’une des raisons pour laquelle je n’avais pas dit non là-bas. Comment vouliez-vous refuser quoi que ce soit à ce genre d’individus ? Ce qu’ils veulent, ils le prennent, jusqu’à vos vies.
C’est d’ailleurs ce qu’il fit, quand après avoir étudié chacun de nous de ses yeux rouges qui semblaient pouvoir lire les moindres de nos faiblesses, il écrasa le crâne du prisonnier de Rougine avec son pied. La pauvre boite crânienne de l’individu résista à peine. La digue céda pour laisser s’écouler à l’extérieur une bouillis de cervelle bien tiède qui alla se mélanger avec les boues.

(Impressionnant…)

Voilà de quelle manière les Treize traitaient leurs recrus. Les méritants sont élevés, les plus faibles éjectés. Ancien bagnard, je ne le savais que trop bien.

Derrière Karsinar, une Lykior sombre fit son apparition. Je fus tellement absorbé par la démonstration du Garzok noir que je ne la vis pas s’extirper de la tente. L’intensité de son regard et ses nombreuses cicatrices laissaient deviner une créature à ne pas prendre à la légère et pourtant, j’ignorais son identité et je n’étais pas prête de la connaître, car déjà, le Général s’adressa à nous.

« La guerre est là. »

Oui, elle l’était et tous les mots qui se succédèrent dans son discours nous le firent bien sentir. Il nous promit des terres et des mers rougies, des champs de cadavres dans notre sillage, mais pas n’importe lesquelles. Ceux des officiers, des conseillers du roi de Kendra-Kâr et celui de ce dernier. Déjà immobile et attentif, je me figeai encore plus à l’entente de ces mots.

Comme le destin était cruel... Après avoir déchu ma lignée, obligé mon père à quitter nos possessions ancestrales, nos titres, voilà qu’il m’offrait la tête du roi, à moi, le dernier-né, l’oublié, le rejeté, le déshérité. La vie du fils de celui qui avait régit celle de ma famille était réellement en train d’être posé au creux de mes mains ? Comme le destin aimait se jouer de mes passions.

J’écoutai attentivement le plan que la Lykior était chargée de développer. Voler un navire Kendran dans un assaut naval sur le port d’Oranan puis infiltrer le campement de l’état-major sur les côtes Viskorienne pour y semer la destruction. Tout ça dans les grandes lignes. Je regardais à nouveau chacun de ceux qui se trouvaient autour de moi avec un autre soin que précédemment. La donne venait de changer, car à aucun moment, je n’avais imaginé que tous ceux qui étaient réunis ici auraient à travailler ensemble. Je n’avais rien imaginé d’autres que le champ de bataille, et surtout pas cette mission aux accents de suicide. Je détaillais leurs protections, leurs armes, leurs cicatrices, leur regard, leur attitude. Je tentai de déceler leurs forces, leurs faiblesses, le poids de leurs expériences.

Enfin, vint l’heure du rituel. Karsinar proposa un pacte de sang pour sceller ce lien unique qui allait bientôt tous nous unir, nous qui nous nous apprêtions à devenir des régicides. L’Histoire nous tendait des bras tremblants, incertains de ce que serait la finalité de cette guerre.

Le Garzok ouvrit sa main de sa lame et la tendit attendant que nous fassions de même. Le Quartier-Maître Rougine passa en premier. Puis ce fut le tour d’Azra, qui dévoila sa main osseuse. Il ne pouvait pas se faire saigner et l’absurdité de la situation sembla le divertir à en croire son rire. Je ne trouvais pas ça drôle du tout. J’imaginais que ce devait être de l’humour de mort-vivant.

Je passai juste après le décharné, ouvrant ma paume sous la lame que tenait fermement la Lykior, puis je me postai face au Treize plongeant mes iris grise l'infernal rougeoyant de ses yeux. Je me sentais si minuscule, si petit, si insignifiant face à lui que je trouvai cela désagréable, surtout face à un Garzok. Cependant, on ne refuse rien aux Treize. Me revint alors un petit discours que j’avais donné sur Aliaénon face au sergent Lucian Elath. Ma mission ayant là-bas ayant été avortée, je trouvais fort à propos de le remettre au goût du jour, pour ce que j’en m’en souvint.

« Je vous promets que le massacre que fera le Sergent D’Arkasse deviendra une légende pour toutes les âmes Omyrhienne et que mon nom ne sera ignoré d’aucuns. Ils parleront de ces têtes, de ces tripes et de ces cœurs arrachés. Ils chanteront mes écailles noirs reflétant le sang de mes ennemis et de l’humiliation que subiront ceux qui auront eu le malheur de m'avoir survécu. »

Je posai ma paume contre celle du Garzok. Au risque le répéter, de le matraquer, de le tonner : On ne refuse rien aux Treize.

« Pour la Reine Noire ! »saluai-je le général avant de tourner les talons.

Je m’écartai du chemin laissant les autres pactiser avec nous dans cette promesse de crimes odieux. Je me glissai près d’Azra sans le regarder directement, continuant d'observer le rituel. Je ne pus m'empêcher de le piquer.

« Où que j’aille, il faut toujours que tu te retrouves sur ma route le sac d’os. Je vais finir par croire que tu me portes une passion secrète Lord Azrael.

J’avais insisté sur le sobriquet avec lequel il s'était présenté devant moi lors de notre dernière rencontre. Comme à mon habitude, j’avais sorti ma phrase avec une pointe de provocation non dissimulée, mais un léger sourire en coin se dessinait sur mon visage.

Re: Plaines de Kôchii

Posté : mar. 19 janv. 2021 16:51
par TheGentleMad
-----K-----


Ezak fronça les sourcils lorsque Kurgoth qualifia sa race de misérable. Après quelques secondes à se fusiller réciproquement du regard, l'humain finit par se détourner du garzok pour aller s'asseoir sur un tonneau. Il précisa toutefois au barbare qu'il n'y avait pas de "nous" en parlant du groupe qu'ils formaient. Entrèrent alors deux nouveaux aventuriers, l'un semblant aussi maigre qu'un squelette avait un masque devant le visage tandis que l'autre semblait être un demi-shaakt au corps fin mais athlétique. Derrière eux, le colosse referma la porte, mais restant cette fois à l'intérieur.

L'instant suivant, Karsinar émerge de sa tente, dominant largement tout le monde par sa carrure titanesque. Son regard parcouru toutes les personnes présentes pour s'arrêter sur le prisonnier shaakt dont il écrasa le crâne contre le sol d'un seul pied. Alors que les dernières miettes de cervelles retombaient au sol, les poils du prêtre de Thimoros se hérissèrent, non pas à cause de cette exécution, mais car il vit Sarl, la cheffe des Blakalangs, apparaître derrière le prédateur ultime. Bien qu'il sût qu'ils étaient alliés, Kurgoth avait toujours du mal à ne pas considérer cette race comme une menace.

Toujours aussi imposant que lors de la dernière bataille, le barbare sanguinaire promit à tous un massacre historique apportant aux participants autant de gloire que de sang. Après cette introduction glorifiant la bataille à venir, Karsinar annonça leur mission aux mercenaires : lui ramener les têtes de l'état-major ennemi. Sarl enchaîna pour apporter plus de détails sur cette mission suicidaire. Ils devraient se faire passer pour des kendrans durant la bataille navale, profitant du chaos pour atteindre leur port en donnant l'impression de battre en retraite. Une fois arrivés, ils n'auraient plus qu'à traverser le camp humain pour en massacrer les chefs et tenter de revenir vivants au navire avec les preuves de leur succès.

Avant que la mission ne commençât officiellement, Karsinar sortit une dague et s'entailla la main. Tendant son immense patte sanguinolente, il insista sur le caractère secret de cette mission, garanti par le pacte de sang proposé, et assura qu'en cas d'échec, de trahison ou de déviation au plan, la mort serait bien plus douce que le sort qu'il leur serait réservé. Tout cela, Kurgoth s'en doutait, mais, avant de se trancher la main, il récupéra la peau d'ours dans sa charrette. Entre temps, le pirate avait déjà conclu le pacte sans prononcer un mot. C'est alors que le maigrichon arrivé en dernier retira son gant, révélant une main squelettique sans la moindre chair, en riant de son incapacité à saigner. En comprenant qu'il avait à faire à une liche, le barbare tressaillit. Bien qu'elle sembla encline à devenir son alliée, le prêtre de Thimoros ne pouvait s'empêcher d'être méfiant envers la magie et ceux qui la manipulaient. Vint ensuite le tour d'Ezak, qui promit de devenir une légende avant de se trancher la paume. Kurgoth, lui, commença par déposer son trophée de chasse aux pieds du commandant.

"Prédateur Ultime, puisse cette créature de Ter Zignok orner votre tente en attendant la tête de roi kendran. Bientôt, cette dernière sera vôtre et la cité blanche sera aux mains de la Cheffe de Guerre Suprême. Que Thimoros m'en soit témoin."

À ces mots, le chevalier se trancha également la paume et mélangea son sang, confiant en sa capacité à mener à bien un plan aussi brutal.
592mots

Re: Plaines de Kôchii

Posté : mer. 20 janv. 2021 11:36
par Mikkah-El Sôdehbek
Tu observas en silence l'altercation entre l'humain et le garzok : bien que Kurgoth émit une sorte de rire qui pouvait paraître vrai tant il ressemblait à son créateur, il n'y avait pas de doute qu'il avait frappé Ezak - qui avait à peine pu se présenter - bien trop fortement pour une "amicale claque". L'humain trébucha et manqua choir sur le sol ; s'il se rattrapa de justesse le spectacle n'en demeura pas moins ridicule. Ce qui avait dû être l'objectif de Kurgoth. Tu espérais très fortement qu'il ne te prendrait pas à partie, parce que tu avais davantage l'envie d'être aux côtés de ce Ezak d'Arkasse qui ferait un très bon héros qu'aux côtés d'un garzok malodorant. L'humain, d'ailleurs répliqua. Non, mieux : il dégagea un tel charisme et une telle autorité que tu fus tout bonnement subjugué. Kurgoth, quant à lui, n'était plus exactement à son aise.

(Tu as vu comment il agrippe sa hache ? Il n'est pas juste en colère, il y a autre chose.)

Tu jubilais presque - mais bien sûr, tu te forçais à garder un visage neutre. L'échange était fini et le sergent était reparti se jucher sur son tonneau. Bien que tu bouillasses intérieurement de l'approcher, tu t'en abstins, devant son attitude clairement fermée. Le silence qui eût pu être gênant, cependant, ne dura point car deux nouveaux... êtres vous rejoignirent. Tu écarquillas les yeux en voyant s'approcher ce qui semblait être un squelette. Enfin, c'était difficile à dire. Mais il y avait des os, pour sûr.

(Là, d'un coup, je ne sais plus dans quoi je suis allé me fourrer.)

(Une glorieuse aventure ?)

Tes entrailles s'étaient nouées.

(Ne t'inquiète pas, je serai toujours avec toi.)

Mes mots, ceux de ta fäera, te calmèrent quelque peu. Peut-être pour la pire des épreuves qui t'attendait maintenant : l'apparition de Karsinar en personne, le Prédateur Ultime, une montagne de muscles et de sang impitoyable qui semblait vouloir ressortir de ses yeux.

(MAIS IL EST ENCORE PLUS GRAND !)

Un insecte. C'était tout ce dont tu pouvais avoir l'air, à côté de lui. Et bien prestement, il écrasa la tête de l'elfe noir qui céda, comme une noix cède sous la pierre. Cette fois, tu en étais malade. Le spectacle était peu ragoûtant en soi, mais tu avais surtout peur pour ta propre vie. Tu avais, jusqu'ici, fié ta capacité à charmer ton monde, mais cet être-là pouvait très bien ne pas comprendre même ce qu'était le charme. Karsinar parla et sa voix grave résonna dans ta faible cage thoracique et bien qu'il parlât ta langue, une langue d'images et d'épopées, tu étais bien trop terrorisé pour t'en rassurer. Une pensée se faisait jour dans ton esprit : celle que tu n'avais choisi ni le bon camp, ni le mauvais, mais le camp de la survie seule.

Une Liykor explicita le plan que Karsinar avait préparé pour vous. Puis lui-même se coupa la paume pour en faire sortir le sang et la Likyor qui avait récupéré la dague vous la présenta. Ce fut l'autre humain - celui qui n'avait guère réagi devant l'altercation entre Ezak et Kurgoth - qui s'en saisit le premier. Le deuxième à s'avancer fut le squelette. Le doute n'était plus permis devant l'état de sa main ou plutôt, de ses rangées de phalanges à l'air libre. Les mots d'Ezak te secouèrent un peu. Il était barbare comme tous ceux présents, mais il avait le mérite d'avoir de l'honneur. Kurgoth, avant de passer le pacte, donna la dépouille de l'ours dont vous aviez mangé la chair. C'était à ton tour, désormais.

(Je n'ai pas vraiment le choix, n'est-ce pas ?)

Tu étais très bon comédien et quoique un peu stoïque, personne ne pouvait se douter de la tempête qui t'agitait quand tu t'emparas de la dague pour t'entailler la paume, d'un geste franc et décidé. Tu ne savais pas très bien si tu devais regarder Karsinar dans les yeux ou baisser la tête et tu pris le parti de regarder devant toi. Ce qui correspondait plus ou moins à son ventre. Vision d'horreur. Que dire ? Au moins tu avais aussi la maîtrise de ta voix.

"Je jure d'accomplir cette mission ou d'en mourir."

Re: Plaines de Kôchii

Posté : sam. 23 janv. 2021 10:19
par Daemon
La voix d'outre tombe fut entendue avec sérieux et ils furent escortés au centre du campement, où une grande palissade avait été dressé. C'était un endroit dégagé où régnait une atmosphère martiale. Ils furent accueilli avec égards par le garde de l'enceinte, qui les pria de se hâter car Karsinar, le Seigneur des Os, n'allait plus tarder. Ils venaient de toute évidence d'obtenir une audience auprès du commandant des troupes.

Ils s'introduisirent dans un clos où l'herbe n'était pas encore totalement piétinée, et où l'agitation du campement devint une rumeur lointaine. Patientaient plusieurs personnes et, à la manière dont ils furent dévisagés, Daemon se demanda s'ils n'avaient pas interrompu une discussion. Arrivaient-ils au mauvais moment ? En tout cas une certaine hostilité planait dans l'air, et le shaakt ligoté et gisant au sol en était peut-être la raison.

Un visage familier retint alors l'attention du semi-elfe. Un jeune homme blond — au physique plutôt agréable — le toisait interrogateur, lui, puis Azra qui le devançait. Son visage ne lui était pas inconnu. Il l'avait déjà vu, c'était certain, sans parvenir à se rappeler où. Des bribes de souvenir lui revinrent alors : des étendues sauvages, un long fleuve sous d'étranges étoiles, des écailles mauves... Oui, cela lui revenait ! C'était Ezak, un compagnon de voyage en Aliaénon et aussi une ancienne connaissance d'Azra. Le guerrier se désintéressa rapidement d'eux et son compère ne le salua guère, peut-être ne l'avait-il pas vu ou feignait-il de ne pas l'avoir remarqué... Peu importait, Daemon suivit la conduite d'Azra et s'installa en silence.
Le reste de la troupe était constitué d'un garzoke lourdement équipé et à l'apparence hideuse, d'un haffiz juvénile dont le teint mât lui rappela immanquablement celui d'Asad, ainsi que d'un dernier homme, blond, coiffé d'une queue de cheval, qui ne lâchait pas Azra des yeux.

Un mouvement ample se devina alors dans une tente, et en sorti un garzoke aux dimensions considérables, même pour une peau-verte. Un sentiment d'effroi investit Daemon lorsque ses yeux rouges passèrent sur lui sans le voir, balayant l'assistance avec hauteur, pour s'arrêter sur l'elfe noir étendu au sol. D'un pas lourd il s'en approcha et, avec une indolence terrible, lui brisa le crâne avec le pied. Daemon se détourna juste à temps pour fermer les yeux, sans échapper aux craquements et bruits visqueux. Un tressaillement parcourut tout son corps. L'idée que le meurtre puisse être aussi anodin et futile, d'une infini banalité, plongea le semi-elfe dans un état second. Le craquement osseux résonnait encore dans ses tempes, simple prélude à la symphonie guerrière que la voix grave allait leur servir. La guerre était là, tonna le seigneur, et bientôt des rivière de sang teinteront les plaines et les mers d'Yonries. Un carnage allait avoir lieu au nom de la divine Oaxaca et il fallait que l'ennemi le comprenne. La terreur devait être diffusée et c'était justement ce qui les amenait. S'il avait rassemblé ses mercenaires, c'était pour adresser un message : un message de peur, un message de mort. Une mission à la fois simple et impossible les attendait : ils allaient devoir s'infiltrer dans le camp ennemi et récolter les têtes dirigeantes de Kendra Kar.

Une femelle lickor prit alors la parole d'une voix sifflante. Daemon n'avait même pas remarqué son arrivée, tant la présence du Seigneur des Os l'ébranlait. Elle expliqua plus en détail et de façon méthodique le déroulement de ce projet fou. L'objectif était de profiter de la confusion de la bataille navale pour s'emparer d'un vaisseau ennemi et de battre en retraite vers leur port temporaire. Une fois sur place, l'expédition devra être aussi brève que punitive, seulement garantie par l'effet de surprise. La Lickor convint sans sourciller qu'il s'agissait d'une mission suicide, mais la gloire à tirer de pareils trophées était éternelle...

Karsinar dégaina une dague de son ceinturon et saigna la paume de sa main, avant de la tendre aux autres pour sceller ce secret d'un pacte de sang.

Daemon se tourna vers Azra avec appréhension. Cette mission ne lui disait rien qui vaille. La gloire était le dernier de ses soucis et le salut des mercenaires était le dernier de Karsinar... Trop tard. Il devait se rendre à l'évidence : impossible de se retirer en ayant pris connaissance du plan.
Déjà l'homme à queue de cheval se précipitait pour s'entailler, que l'idée de la mort investissait Daemon. Après tout, il était venu ici en connaissance de cause. Les batailles seraient inévitables alors autant s'y mettre dès maintenant. Seule l'idée de mêler son sang à l'assemblée l'inquiétait. Il n'oubliait pas que Karsinar était un des treize nécromant, et passer un pacte sacré avec l'un d'eux ne le rassurait guère.

Il se saisit de la dague en dernier et ouvrit sa main droite en serrant les dents, puis mêlant l'écarlate, il prêta serment :

« Mort à nos ennemis. »
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