L'Univers de Yuimen

Silmeria s’éveilla dans une obscurité totale. Si totale que même sa vision nocturne ne lui permettait pas d’y voir quoique ce soit. Elle sentait ses plaies, la marque des hallebardes ayant percé son corps. Mais... elles ne saignaient plus. Elles semblaient fermées. Ou quelque chose du genre. En passant sa main dessus, elle put se rendre compte que chacune était couverte d’une sorte de matière gluante, collante, qui faisait comme une cicatrice d’un nouveau genre. Elle était habituée à ne pas ressentir la douleur, mais elle était consciente des blessures. Et c’en étaient encore. À l’intérieur. Pas de quoi la faire sombrer de nouveau dans l’inconscience, pas de quoi répandre son sang par terre, mais les organes étaient touchés. Son bras droit était plus rigide. Les plaies dans son torse semblaient avoir percé les poumons, et lui donnaient comme une sensation d’étouffer. Sensation renforcée par la blessure à la gorge : si elle tentait de parler, seul un sifflement rauque sortirait de sa bouche, lui donnant un haut-le-coeur. Elle avait des difficultés à déglutir et à respirer. Une condition horrible, en vérité.

Sa vue étant visiblement mise à mal par l’obscurité, elle dut se fier à ses autres sens. L’odorat, par exemple : il se dégageait de l’endroit une odeur forte de mucus : comme si elle était dans la bouche d’un immense type qui puait de la gueule après avoir dégueulé. C’était mélangé à des odeurs non moins plaisantes : la moisissure, la chair putréfiée, des relents fongiques.

Le toucher : allongée au sol, elle put sentir la nature de celui-ci. Humide, spongieux et gluant par endroits. Dur à d’autres, comme de la pierre, mais toujours mouillée. Comme l’air d’ici, lourd et empreint d’humidité. Des morceaux meubles semblaient pouvoir s’arracher du sol, friables.

Le goût... peut-être valait-il mieux éviter.

Elle n’entendait rien. Ou en tout cas pas grand-chose, malgré son ouïe améliorée. Comme si ce monde souterrain dormait. Immobile. Des bruits lointains de liquide lui parvinrent tout de même. Comme un écoulement d’une stalactite dans une grotte. Goutte par goutte. Dans plusieurs directions. Et l’atmosphère humide et moite l’expliquait sans mal.

Elle était là. Seule. Ou presque, si l’on exceptait Célès et Hrist, dans un recoin de sa tête.



[HJ : Rp moi donc ton réveil et ce que tu fais dans la situation présentée.]

Punaise quelle gueule de bois... J'ai mis des plombes avant de réaliser que je ne voyais rien, il faisait si noir qu'on y voyait comme à travers une pelle. Et que dalle, pas la moindre lueur, pas une lampiote ni un pet foireux de luciole. Bref, le noir total. Encore plus vide et profond que le crâne d'Ezak.

Je me relevais difficilement, putain j'ai des noeuds partout et ma robe est une vraie passoire, bientôt j'aurai le fessou aux quatre vents à force de me faire perforer toutes les heures. J'ai une douleur à la gorge mais plus le moindre saignement, je commençais à avoir l'habitude mais putain, j'ai douillé !

Hrist fit son apparition à ma demande et elle n'y voyait pas plus clair que moi, j'avais essayé de parler mais...

" BleeeueueueueueuAAAAAaaaaaaargh. Bleeeeueururaaaaargh.... "
" Tu viens de vomir sur mes bottes... "

Son ton avait déjà l'air impatient. C'est grâce à elle et ses bons soins que je pris entre mes lèvres la gourde pour avaler un peu de potion de soin, trois grosses gorgées en espérant me sentir un peu mieux, au moins j'avais reçu des soins, c'était primaire mais ça m'évitait de crever une troisième fois en l'espace d'une journée, c'est con j'avais VACHEMENT envie de battre ce record. On avait essayé de rassembler mes affaires à tâtons dans le noir complet sans aucune façon de pouvoir s'y retrouver.

Tout autour de nous me donnait l'impression d'être... Dans quelque chose de vivant, ou une grotte marine, le genre de grotte humide avec de la mousse partout et si on considère l'odeur qui y règne, une énorme baleine en stade de décomposition plus qu'avancé.

" Cette odeur est... On se croirait dans... un corps. " Elle avait hésité à prononcer ces derniers mots, mine de rien ça faisait presque sens, j'aurai bien voulu lui demander de sortir son épée et de la planter dans le sol pour voir si quelque chose réagissait mais sous mes bottes j'avais l'impression que le sol était friable, comme si c'était de la terre meuble avec des petits cailloux. Ou alors c'était un ulcère séché dans un estomac de créature titanesque. Je préfère l'idée de la terre meuble.

" Il est plus probable de croire que les tréfonds sont là où on jette les morts, ca expliquerait l'odeur épouvantable qu'on y trouve. Je n'ai vu jusqu'à présent aucun signe de vie, j'imagine que ça doit être la même piscine putride partout, je ne peux pas non plus voir comment nous avons échoué ici. Ni par où nous sommes passées. "

Un moment de silence se fit. Je reprenais mes esprits en essayant de ne pas mettre ma main dans la flaque de gerboulage toute fraiche.

" Est-ce que quelqu'un m'entend ? " J'entendais sa voie ainsi que le chuintement de sa lame qui venait d'apparaître, à vrai dire on est jamais trop prudent, je m'abstenais de faire le moindre bruit, je ne voudrais pas que la prochaine lame qui me pourfende soit celle de Hrist.

Les potions firent le plus grand bien aux différentes blessures parcourant son corps. Les plus graves en priorité. Sa gorge, qui lui permettrait de bientôt pouvoir parler. Difficilement, de manière rauque, mais quand même. Celle de son bras. Deux autres sur son buste. Les trous qu’avaient laissé les hallebardes. Il en restait un douloureux, qui n’avait pas été “choisi” par les potions.

L’appel de Hrist résonna curieusement dans cet endroit étrange : de fins filaments blanchâtres, qui recouvraient sols, murs et tout ce qui l’entouraient se mirent à briller faiblement, révélant l’espace d’un court instant le “décors” dans lequel elle était tombée.






La lumière s’éteigniit aussitôt que Hrist cessa son appel. Ça semblait réagir au son. Des amas bizarres et immobiles, tentaculaires, s’étaient brièvement offerts à sa vue. Était-ce vivant ? Un sol qui ressemblait, si on devait le comparer, à une épaisse couche de sperme à moitié séché, s’étendait sous elle, ayant récupéré son vomis et semblant... l’absorber dans un bruit écœurant de déglutition malsaine. Le silence retomba, le noir complet revint.



Et puis... Il lui vint comme un écho. Lointain. Très lointain. Et une lumière, comme luisant au bout d’un tunnel. L’écho de nombreuses voix. De nombreuses voix qui criaient. Qui hurlaient un désespoir infini, une souffrance permanente, une détresse totale. Ça ne suffisait pas à éclairer l’endroit où elle se trouvait, mais ça donnait un cap... Ou un endroit à éviter à tout prix. Elles savaient désormais comment se faire un peu de lumière, mais... dans un tel endroit, faire du bruit était-il la meilleure idée ?

[HJ : Un post de réaction - action pour toi.]

[XP :
Silmeria : 1 (bienvenue dans les Tréfonds), 0,5 (chercher quelqu’un)]

" Aaaaargh... Bordel... ma.. Ma voix ? "
'' Ahaha, on dirait que tu fumes de la tourbe pour avoir une voix aussi cassée. ''

Hrist de son côte observait ce qu'il y avait à observer, des étendues recouvertes d'une matière inconnue, la gerbouille de sa jumelle qui s'enfonçait dans le sol comme si celui-ci l'absorbait. " Hm... Le sol semble vivant, il absorbe ce qui est organique et les... Surfaces réagissent au son, comme à la façon des champignons luminescents qui absorbent la lueur du jour pour la diffuser doucement la nuit. "

" Beeuaaargh... Ouais mais... Quel rapport avec la lumière qui réagit au son ? Oh zut, faut vraiment que j'oublie de prononcer les r pendant quelques temps là... Ma gorge. Hey, ça saigne à l'intérieur ? " J'ouvrais grand la bouche devant Hrist.

" Comment tu veux que je te le dise, il fait noir. "
"' Ah bah vi... Dommage j'aurai adoré trimballer un tambour pour faire assez de bruit. "
" En parlant de faire du bruit, si tu pouvais éviter deux secondes, écoute plutôt. "

Nous restions toutes deux dans un silence malaisant jusqu'à ce qu'enfin nos oreilles perçoivent des cris au loin, cris qui faisaient naître dans les ténèbres une légère lueur, comme une petite luciole perdue au fond d'une grotte impeccablement noire. Un phare dans l'obscurité, un possible point de ralliement.

" Ce sont des cris. Je pense que les tréfonds sont une sorte de bagne et que ceux qui hurlent plus loin sont des punis, ceux qui de part leur immortalité subissent de nombreux sévices jusqu'à la nuit des temps. "
" Trop chouette, va y. C'est ton tour de douiller un peu, moi je reste là au cas où... "
" Au cas où quoi ? " J'avais senti sa froideur me cingler le coeur, à tel point que je me demandais si les tréfonds faisaient pas un peu moins peur que ses colères.
" Au cas où... Heartless soit jeté ici, c'est quand même impensable que je sois ici la première, à coup sûr un aventurier de Yuimen use ses pompes ici et il faudrait le retrouver. "
" Ta façon de te sous-estimer est délicieusement naïve. Allons-y et tu viens avec moi."
" Sinon tu marches cinq mètres devant et tu... Chantes. "
" Chanter ? "
" Bah vi. "
" Tu veux que je chante ? "
" Bah vi ! Pour faire de la lum'lum !"

Son souffle me gifla à la place de sa main, c'était préférable. Je sentais alors un mouvement et la pointe de sa lame me pique le dos.

" Passe devant ou je te cloue au sol, on verra si on pourra te ramener une fois que tu sera absorbée par ce monde ! "
" Hey mais hey ! T'as vraiment aucun humour merde. Bon, j'avance, vers la lum'lum' ! "

Avancer vers la lumière à l’aveugle se révéla plus complexe que prévu. Sur ce sol spongieux et friable, elles dérapèrent plus d’une fois. Presque miraculeusement, cependant, aucune chute ne fut à déplorer. Pas plus qu’une rencontre inopportune avec ces tas tentaculaires qui auraient pu, sans doute, lui poser quelques soucis.

À mesure qu’elles approchaient de la lumière, les cris se faisaient plus audibles. Plus horribles, plus insupportables. L’expression d’un supplice pour eux... Et un supplice pour les jumelles. Surtout pour Silmeria et son ouïe si délicate.

La lumière provenait d’une grotte attenante. Comme une nouvelle zone de cette fosse infinie qu’étaient les Tréfonds. Auto-éclairé par des lueurs pales, reflets de la salle d’où elles venaient, ce nouvel endroit était lui aussi immense. Beaucoup plus long que large, comme un immense couloir. Le sol était ici de roche, mais les murs ressemblaient au sol précédent, filaments gluants blanchâtres. Sauf qu’ici, des... visages y étaient visibles. Des visages terrifiés, traumatisés, qui hurlaient. Pour ceux qui n’étaient pas totalement ensevelis dans la matière pâteuse et collante.

Mais ce n’était pas le pire. Ces têtes étaient plus nombreuses au plafond, et semblaient pendre, choir sans corps dans le vide, visage vers le bas. Comme s’ils dégoulinaient lentement. Au centre de ce spectacle macabre, une horreur plus terribl encore : un amas glutineux. Mouvant. Une énorme protubérance dégueulait du plafond de visage en une boule de visages agglomérés dans ces filaments blanchâtres. Eux hurlaient le plus fort. Des bouches déformées par les cris, immenses. Terribles. Terrifiées.






L’immense couille hurlait et pendait. À l’arrivée du duo, elle se tourna lentement vers elles. Et... une sorte de visage horrible apparut dessus. Comme si cette boule de visages était en fait une seule et unique tête immense. C’était un simulacre de visage : deux creux vides pour les orbites, pas de nez, un trou béant en guise de bouche. Mais ça semblait les regarder. Et leur barrer la route si elles continuaient d’avancer. Est-ce que ça parlait ?



[HJ : Je te laisse poster tes réactions/actions face à tout ça]



[XP : 0,5 (avancer vers la Lumlum)]

A mesure que nous avancions face à ce qui semblait être un... Amas de formes vivantes défigurées, nous discutions sur des sujets légers, sans doute pour alléger la lourdeur de cet ambiance et apporter un peu de légèreté, les bruits incessants parasitaient ma tête et j'avais besoin de me concentrer.

" T'as remarqué ? Le sol. "
" Il semble être vivant, oui. "
" Non je veux dire, tu te souviens de la baleine échouée à Tulorim ? Le parfumeur avait payé un gamin des rues pour qu'il entre dans sa gueule et ramène un ambre. "
" Il en est ressorti poisseux, oui, c'est ça qui te fait penser à cette baleine ? " Dit-elle en foulant du pied une forme épaisse et blanchâtre.
" Qu'importe. De toutes façons on ne va pas parler de parfumeur, ici il ferait une apopele... Une aponex..."
"..."
" Une pnaplone... Une palinoxe... "
" Apoplexie. "
" VOILA ! "

Les lueurs autour s'éveillaient brièvement.

" Une napoplexie. Un terme un peu des compliquouilles pour dire qu'il va canner quoi. Hey mine de rien, ça sent toujours moins pire que le quartier de gobelins d'Omyre ou que de prendre le bateau avec Kurgoth !"
" Cette chose, ces corps en détresse qui forment la tête, je me demande si ça peut nous aiguiller. "
" Tu te souviens à Omyre, on avait un des Treize qui avait trouvé de l'ambre avec des bestioles fichues dedans, il voulait récupérer le sang des moustiques pour ramener au monde de grandes créatures. Il a fait ça sur le mont Jur à côté d'Omyre. Les Garzoks avaient forcé les gobelins à nettoyer toute la végétation et certains poussaient même les gobz à nettoyer les pierres, c'était tellement propre qu'on appelait ça le Jur-Astique parc "
" Concentrons-nous, il va falloir essayer de capter l'attention de... "
" Ah bah non elle s'tourne vers nous. Tu crois que je peux lui proposer de lui donner un Yu ? Oh ? " Ma main venait de tapoter ma bourse mais quelque chose de bizarre avait attiré mon attention.

" Hrist... "
" Hm ? "
" Tu... "
" Focus. "
" Tu n'as... Quand même... Il manque... Enfin... Du... Des... Il y a... "
" J'ai soudoyé et graissé des pattes, oui, j'ai fait en sorte de te retrouver et maintenant oui, on se concentre ? "
" Tu me dois des sousous ! salope..."

Hrist et moi nous arrêtions juste devant la grosseur exubérante aux milles faces, rien que d'observer ce truc eut été douloureux pour bien des âmes, mais j'ai vécu avec les Garzoks alors bon, c'est presque un lundi comme un autre finalement. Même l'odeur y est similaire...

" Putain j'ai l'impression qu'on s'enfonce dans l'sol quand on est statique. "
" Je crois qu'on a toute l'attention de cette créature... Dis quelque chose." Avec un petit coup de coude avisé.
" Non toi..." En rendant le coup de coude. Mais face à son indifférence ou sa fascination je me décidais à faire un pas en avant.

" La boulangerie la plus proche, mon brave ? "

Comme je m'y attendais, une main crispée vient saisir mon épaule pour me tirer en arrière et prendre ma place. Elle est quand même magnifique Hrist, avec sa longue chevelure noire, sa robe impeccable, son petit fessou qui roule sous le tissus.

" Ô toi, qui te complains dans le noir. Entends-tu ma voix ? Toi qui garde ces lieux où règne le silence et l'ennui, vas-tu accepter de me parler, inconnue qui arpente ces terres, je demande humblement ton attention et souhaite t'honorer en t'appelant par ton nom, car le mien est Hrist. "

Je pinçais les lèvres, presque admirative devant sa noblesse. Je devrais peut-être en prendre de la graine

Une sorte de bave gluante sortit de l’énorme bouche créée par les visages agglutinés. De la chair et des os en tombèrent, comme si elle les vomissait lentement en se tournant vers toi dans un bruit répugnant et humide, flasque. Une voix répondit. Une voix qui était cent, qui était mille. Pas forte, mais multiple. Comme si chaque visage s’exprimait via cet orifice répugnant.

“Plus... de... nom. Plus... d’histoire. Et... bientôt... toi... non... plus.”



[HJ : On peut gérer ça en aparté]



[XP :
Silmeria : 0,5 (prise de contact)]

" Tout ici est donc voué à disparaître ? As-tu vu un être de chair en ces lieux ? "

"Nous ?"

" Vous tous ici, amassés dans cette chaire. Dis moi, qu'est-ce qui t'anime ? "

"La...vie... Éternité."

" Dis-moi, Qui ici règne en maître, j'ai pour lui un trésor venu d'ailleurs. "

"Nul... règne... nul... royaume."

" Par où ch'ui arrivée ? "

"Par... en... haut."

" C'est comme des grosses latriiiines ?"

Hrist reprend parole. " Es-tu le seul amalgame capable de parler ? "

"Nous... sommes... Légion..."

Je tire sur l'épaule de Hrist, essayant de capter une attention qui semblait rivée sur l'être, elle le fixait comme s'il pouvait nous attaquer si elle détournait le regard, selon moi il n'avait rien de bien menaçant, mais elle avait raison de ne pas se laisser abuser par une éventuelle menace, et puis ici tout semblait plus ou moins hostile alors quelque part, il fallait bien redoubler de prudence. " Il a pas l'air d'avoir toutes ses têtes. "

Hrist reste un moment observer la forme et demande enfin " Que va-t-il advenir de nous ? " tandis que je sortais l'oeil pour vérifier s'il y a des substances toxiques dans le coin. Quelques vers tombaient immédiatement au sol et grouillaient autour de petits tas de matière, comme des bubons prêts à éclater. Je me penchais et avec ma lame je commençais à farfouiller pour en sortir un.

"Vous... serez... absorbée."

Hrist : " Est-ce que quelqu'un a déjà su quitter les tréfonds ? "

"Non...", tonne sommairement la tête multiple.

D'abord en surface, je compris vite que la matière semblait vraiment ancrée dans le sol, alors j'enfonçais ma lame mais un hurlement se fit, très vite rejoint par de nombreux autres cris à la manière d'un écho menaçant.

"TU... NOUS... BLESSE !" La tête venait de s'approcher, visiblement elle avait la capacité de se mouvoir d'une certaine façon dans l'espace, à croire que tant qu'elle avait la capacité de pouvoir étirer les nombreux corps qui la composaient, elle pouvait s'étendre et bouger, si on pouvait dire ça comme ça.

" Z'ai pas fait des n'expres... " je balbutiais quelques excuses confuses en me cachant derrière ma jumelle, complètement bredouille, je rangeais juste mon nonoeil dans son linge et le fourra immédiatement dans ma besace.

Hrist observe le sol et a son tour commenta :
" Notre relique indique que ce sol, ta matière est porteuse de poison. Je te prie de nous en céder un peu, nous mélangerons ces chairs a la corruption magique d'un autre monde. Peut-être pourra tu te venger de celui-ci et des souffrances qui te tourmentent "

"CE... SONT... NOS... CORPS. TOUT... ICI... N'EST... QUE... POISON."

" C'est la journée des gentils !!! " J'essayais de calmer la voix tonitruante qui haussait le ton à notre encontre, comme porteuse d'une menace.

Hrist quant à elle fit face " Je comprends. Nous ne voulons pas te faire mal ni te blesser. Acceptes-tu mon offre, celle de mélanger ton essence a la corruption d'un monde magique ? "

"NON !"

" Tu cries pas ! Tu es zentil ! "

Hrist quant a elle est plus circonspecte mais elle se contenta de trouver le fond du problème, pourquoi est-ce que la créature refusait ?

" Pourquoi refuser cette offre ? "

"Nous...ne...voulons...pas...de...corruption."

" Mais c'est gratuit ! " Avais-je dit d'un ton complètement ironique, à dire vrai, je me souviens encore des oiseaux englués dans la corruption et je me dis que c'était un bien triste sort que de mourir ainsi, surtout dans un monde ou l'on ne meurt pas.

" As-tu déjà reçu cette offre ? Peut-être est-ce là ton salut. "

"Aucun... salut... Juste...la...souffrance...éternelle."

" Sais-tu que je suis composée de corruption ? " Hrist bouge ses bras et fait apparaître de petits miasmes noirs corrompus " Si tu m'absorbe tu n'y échappera pas, je ne peux pas changer ma nature, pareil pour ma jumelle. Mais dis moi, es-tu tout ce qui nous entoure ? "

"Oui..."

Un silence pèse. Aucun de nous trois ne dit quoique ce soit avant d'entendre la sentence tomber.
"Pars... Toi... et... ta... corruption."

Malgré les demandes de Hrist pour essayer de trouver un chemin, la tête reste muette et nous laisse sans réponse.

Nous avançons alors sans trop savoir, avec une légère gaitée de coeur qui est qu'au moins, l'amalgame poisseux ne voudra pas nous boulotter faute de finir corrompu, c'était une piètre consolation mais il fallait faire avec ce qu'on avait sous la main. Hrist ne dit rien, aussi, tout en marchant, je me permettais de commenter la situation :

" Imagine que ce monde soit une tour géante et que ce niveau en soit les chiottes, on veut pas de nous ici, c'est quand même frustrant. Tu crois qu'il y a un autre niveau en dessous de celui-ci ? La cave des tréfonds ? Le tréfond des tréfonds ? Le tréfond tréfonnand ? Mouais, on pourrait aussi laisser notre fiole au sol, l'écraser et regarder ce monde s'écrouler, si ça se trouve ça irait beaucoup mieux avec une petite touche de noir et de malheur. Comme si ce monde n'en avait pas assez déjà... "


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Erre sans but en quête de repère pour se diriger

(Utilise les capacités de pistage de Silmeria et de Hrist pour d'éventuels indices et la capacité d'ouïe de Silmeria pour écouter autre chose que les râles)

Et pour errer, elle erra. Elles errèrent. Un temps qui leur parut infini passa, à marcher dans l’obscurité aux rares lueurs, sur des sols douteux et meubles, mous, gluants, spongieux, humides. Parfois elles distinguaient des murs, non moins engageants. Des fois des arches ou des plafonds. De pierre, de chair, de vomis dégoulinant (peut-être ?).

À un moment, alors qu’elle progressait dans une sale sombre percluse d’une brume blanchâtre légèrement lumineuse, elle perçut (mais un peu tard) de nombreux mouvements autour d’elle. Des mouvements furtifs, aux pas traînés dans l’obscurité. Des mouvements d’ombres qui se mouvaient agilement. Et bien vite, elle fut cernée. Cernée par une multitude. Une légion, aurait dit la tête globuleuse aux cent visages. Des êtres difformes, autrefois humains sans doute, mais dont il ne subsistait qu’une apparence chauve et dénudée, une peau sombre, des traits déformés.

Une silhouette un peu plus humaine que les autres se dressa devant elles. Un visage émacié, pale, des yeux rougis, une bouche ouverte en un souffle inquiétant, comme si elle exhalait du poison sans voix.






Ils étaient des centaines. Des milliers peut-être. Et ils avaient une évidente soif de violence. De faire de l’elfe et de sa copie leurs semblables.



[HJ : Une décision à prendre : combattre, fuir, réagir autrement. Je te laisse me dire ça en MP, et je te donnerai des consignes supplémentaires.]

[XP :
Silmeria : 0,5 (Discussion), 1 (rencontre avec le blob aux visages)]

Et nous marchions, encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore. J'allais peut-être commencer légèrement à me plaindre mais finalement... Finalement...

Hrist m'envoya un petit coup de coude dans les côtes et franchement, promis juré craché c'était pas parce que j'ai dit des choses vulgaires ou méchantes, j'ai juste manqué un menu détail, le genre de détail tapis dans l'ombre qui avait glissé sur un voile de ténèbres. Un petit pêt fluté sur une plaque luisante de grand vide ! Bref, un éclat de noir dans un trou du cul de Shaakte - le tout sans la moindre torche ni étincelle de quoique ce soit.

La première ombre que je parvins à bien voir venait de se dresser devant moi, une sorte de... Femme ? Qui avait les yeux rouges et le teint blafard et semblait m'engueuler (j'ai l'habitude) sans même élever le ton, la voix ni pousser le moindre cri ni le moindre son. Autour de nous les ténèbres grouillaient littéralement de ces êtres.

C'était des... Humanoïdes, chauves, voutés, à l'aspect presque gobelin finalement, ils avaient de longues griffes pour toute extrémité et je me doutais bien que c'était pas pour faire des gentils gratouilles de dos. Est-ce que j'avais mis les bottes dans un endroit hostile ou alors la vilaine tête avait fait la vilaine tête ?

Allez savoir, l'heure était venue de faire couler un peu de sang !

" Youuuuuuuuuuuuuuuhouuuuu !!! " J'avais utilisé l'ombre noire pour essayer de suivre cette femme qui disparaissait comme si elle aussi utilisait l'ombre noire. Je sentais mes pouvoirs d'ombre m'inonder comme si je ne pouvais pas épuiser mes réserves de magie, j'essayais, encore et encore et sans jamais ressentir le moindre caprice de mes bracelets d'ombre. La femme jamais ne semblait souffrir de ma dague, elle se contentait de disparaître pour apparaître un peu plus loin, je blessais quelques unes de ces créatures le temps de trouver l'endroit de son éclosion avant de répéter encore et indéfiniment mes assauts sur elle, espérant que si elle venait à périr les autres ombres cesseraient ou disparaîtraient tout simplement. Hrist quant à elle massacrait tout ceux qui passaient à portée de son sabre, de temps à autre elle recevait comme un coulis gerboulant venu du plafond, de la voûte qui semblait la faire souffrir, moi aussi j'en recevais, sur les épaules, coulant sur mes bras, jusque sur mes mains et je ressentais comme des brûlures. Je révoquais Hrist pour mieux la faire apparaître à côté de moi si je voyais que par malheur elle en recevait sur le visage.

Nous étions toutes deux couvertes de sang, mes cheveux devenus noirs et collants se plaquaient en d'épaisses couches sur mon visage et bientôt je ne pouvais plus combattre sans m'essuyer comme une bête, brutalement du revers de la manche. Je sentais mon souffle se réduire, nous combattions dos à dos, frappées de plusieurs coups lourds qui tapaient comme des gourdins et perçaient parfois nos vêtements, arrachant une douleur pénible. Je me sentais lourde, gorgée de sang et de fiel, j'avais l'impression que les blessures ne tuaient pas les créatures, elles semblaient se refermer indéfiniment et d'attaque, je finis avec Hrist à en venir à la défensive.

Entre deux respirations, voyant que ces vagues d'ennemis semblaient ne jamais s'amenuir, je dis aux ténèbres avec une voix étonnamment claire et forte.

" ... Bon... J'accepte que tu te rendes ! Mais je ne promets pas que ça arrivera encore... Profites-en ! "

Alors que Silmeria proposait leur reddition, la cohorte d’êtres sombres aussi bien que leur protégée... disparurent. Tous autant qu’ils étaient, dans un nuage d’ombre. Elle se retrouva seule, dans cette immense pièce sombre désormais gorgée de sang. La logique semblait complètement absente, ici. Comme dans un cauchemar.



[XP :
Silmeria : 0,5 (combat expédié), 0,5 (parlementer)]

Nous restions un long moment, seules, à observer le gigantesque rien qui nous entourait. Putain, il se passe quoi ? J'ai rêvé ? A croire que non, j'ai les cheveux gorgés de sang, de matière organique, je colle, je pue, je suinte. Cherchant en vain dans ces ténèbres épaisses quelque chose.

'' Putain mais ! MerDEUH ! C'est quoi cette connerie ? HRIST ?"

Mais elle ne dit rien. Elle se contentait de ranger sa lame, elle aussi était couverte de sang, blessée d'une petite griffure par-ci et par-là, son regard ne dit rien, il me semblait aussi vide que ce monde. Les tréfonds étaient à la fois fascinant mais... Très frustrants.

" T'es où madame ! Reviens j'ai du chocolat ! Et on peut parler ! Pourquoi tu t'en vas ? "

Je tournais sur moi même, rien. Un gigantesque que dalle, rien de visible à portée de main ni à l'horizon.

Je me nettoyais brièvement les cheveux avec les mains de façon à éponger un maximum de cette matière épaisse et poisseuse, c'était déjà mieux que rien, Hrist quant à elle restait assise à terre, regardant le vide, elle ne prononçait pas un mot. Nettoyant brièvement mes affaires, essuyant mes lames si poisseuses que je me demandais si le fil n'avait pas été rongé ou s'il était englué dans du miel ou de la cire.

" Bon... Je vais essayer quelque chose Hristounette des bois, j'ai senti que la magie de l'Ombre était assez puissante ici, j'ai pu déchaîner l'Ombre noire, alors ma gentille choupette, fais moi une place entre tes gigots."

Je m'assieds devant elle et je m'allonge entre ses jambes croisées, je ne sais pas pourquoi mais elle posa sa main sur mes cheveux et caressa doucement mon front. Un acte... Doux ? Venant de Hrist ?

Elle est devenue folle ?

Elle est farfelue ?

Elle fait du farfulage ?

Elle farfule ?

" Sors-nous de là... Je t'en prie."

Elle était triste ? Hrist ? Triste ? Hrist ? Sentiment ? Sensible ? Vulnérable ? Pardon ? De quoi ? Bonjour merci au revoir ? Le temps restera nuageux sur la major partie du territouareuh ?

Je... Frissonnais. Quelque chose était singulier, j'avais toujours porté ma confiance sur elle mais... elle semblait ne pas savoir, afficher aussi ouvertement sa vulnérabilité ? Est-ce que je venais de rêver ? Est-ce en lien avec les tréfonds ? Est-ce qu'elle est sensible à ce monde étant composée de noirceur et de corruption ?

" Je vais utiliser l'ombre noire, prote... " J'allais dire protège-moi mais... J'avais la sensation de ne pas pouvoir le dire, elle avait inversé les rôles, je ne sais pas si c'était un de ces plans mais... Je me sentais investie d'une mission inconnue et surprenante. J'allais utiliser l'ombre noire, si je disposais encore du quart de la moitié de la magie qui m'avait été donnée lors de ce combat... Je pourrais sans doute explorer toute cette zone en un rien de temps. Je prenais sa main dans la mienne, la serrant doucement contre mon sein, mon coeur.

" Je t'aime, soeurette. "

Mes yeux roulaient dans le vide, laissant mon ombre s'étendre, encore, et encore.

Qu'allais-je découvrir dans le monde des ombres ? Est-ce là que se cachaient ces déchus que je venais d'affronter ?

L’Ombre Noire. Une idée intéressante, mais qui n’accélérerait pas forcément l’exploration des lieux. Ni leur visibilité. Ça les rendrait juste moins... tangibles. L’ombre sortit du corps de Silmeria, qui perdit lentement connaissance entre les bras de sa sœur invoquée. L’immatérielle prit une direction au hasard, marchant comme on flotte sur ce sol vide d’êtres.



L’ombre parcourut ainsi une bonne distance, et son regard s’habitua petit à petit aux ombres. La vision nocturne de sa propriétaire aidait : quelqu’un qui ne l’aurait pas n’y verrait guère. Mais tout n’était pas totalement noir. Alors dans le sombre, le moindre reflet se faisait lumière pour qui savait s’en servir. L’ombre arriva dans une autre partie des Tréfonds. Ici, si c’était une grotte, elle devait être immense. L’on n’en voyait ni les murs ni le plafond. Ça ressemblait plus à un marécage gigantesque : une eau stagnante et trouble au sol, des roches en saillie passant leur sommet dans un clapotis lent. Dans ces eaux, à un endroit, elle vit des silhouettes. Des êtres sans habits, qui durent être autrefois humains. Des personnes hâves, pâles comme la mort elle-même. Maigres. Se tenant à peine comme des bipèdes. Voutés, campés sur leurs poings et pieds. Crâne chauve, indistinction totale du sexe ou de la moindre différence faciale. Des êtres démemlbré de leur personnalité. De ce qui faisaient d’eux des individus. Ils semblaient ne pas remarquer cette sombre silhouette qui les observait en silence.






Hrist, de son côté, veillait sur le corps de Silmeria. Elle n’entendit guère ce qui l’approchait furtivement dans les ombres. Par chance, l’inconnu qui parla alors dans un murmure sordide ne semblait pas lui vouloir de mal. Pour l’instant du moins.

“Vous êtes puissantes, toi et ta soeur. Je vous ai vues vous occuper des êtres d’Ombre. Qui êtes-vous ?”

Surprise plutôt agréable : c’était la première fois qu’ici quelqu’un lui parlait avec une diction correcte, même s’il susurrait plus qu’il ne parlait. Hrist put le voir. Il avait gardé une apparence humaine. Plus ou moins. Il était couvert d’une ample cape faite d’un matériau fin et nervuré qui ressemblait à de la peau. Son visage était pâle, fissuré de stries noires. Totalement imberbe. Dans ses yeux, une lueur bleue malsaine et hypnotisante brillait. Il était proche, très proche de Hrist, mais ne la touchait aucunement. Aucun contact autre que le souffle léger de sa respiration sur les mèches sombre de l’invocation.








[HJ : On peut aparter la rencontre avec Hrist. Je te laisse poster au sein de ton RP la suite des événements pour Silmeria.]

[XP :
Silmeria : 0,5 (tentative)]

J'erre, je me meus et je me meurs dans cet océan de noirceur ou suinte l'horreur et la démence. Trainant mon ombre sur des distances qui échappent à la notion, je croisais du vide et tout autant de néant, croisant des êtres maigres, abandonnés à leur triste sort comme si la malédiction des tréfonds avait sucé la moindre partie d'humanité, de leur âme, de leur être pour ne laisser qu'un semblant d'être, des créatures mi-bipède mi-animale qui rampaient et se tenaient debout comme le feraient des primates ou des goules. Jamais dans aucun monde je n'avais assisté à un tel spectacle.


Je n'avais jamais croisé des êtres à la fois hostile qui m'auraient attaqué sans le moindre doute mais dont chaque trait criait, implorait comme si leurs êtres étaient systématiquement en proie à une infinie douleur, une torture qui jamais ne cesse et ronge la chair et l'âme avec un appétit égal.

Moi, Silmeria, je me prenais de pitié pour ces choses plongées ici pour mourir sans jamais céder ni sombrer. Je trouvais que c'était là quelque chose de terrible, une fatalité abjecte, dramatique. J'ai connu bon nombre de tortures et j'en ai moi même infligé certaines, je me trouvais douée pour imaginer des tourments et me pensais même une maître en la matière mais là... C'était quelque chose qui dépassait mon entendement, je pense que ces pauvres diables auraient préférés être torturés au fer tout aussi longtemps, ils auraient été tourmentés, brisés, seraient devenu philosophes dans la foulée mais là, il ne restait qu'une enveloppe charnelle avilie par le drame et l'horreur.

Finalement l'immortalité c'était pas si amusant que ça.

Le problème avec la mort, c'est que c'est quand même vach'ment long.

Je revenais sur mes " pas " si je puis dire, n'ayant rien trouvé de bien sensé comme direction à prendre. Lorsque mon ombre revint...

Il y avait quelqu'un penché sur nous, j'avais vu cette ombre encapuchonnée qui faisait un tête à tête avec Hrist mais je m'étais pressée de regagner mon corps, je n'avais pas imaginé qu'elle serait en train de bavarder avec quelqu'un, pas plus que je n'avais imaginé qu'il y avait ici quelqu'un d'apte à bavarder sans perdre des morceaux.

J'ouvris les yeux, retrouvant mes sens, sentant les caresses de ma jumelle sur mes mèches, elle avait immédiatement posé sa main sur la mienne, non pas par amour mais pour retenir mon bras armée de la tueuse de mage, elle n'avait pas manqué de voir que j'avais glissé la dague le long de mon poignet pour en dissimuler l'éclat.

" C'est qui c'monsieur ? Il est au courant que c'est la journée des gentils ? "

L’être ne sembla pas surpris de voir Silmeria se mouvoir à nouveau. Il tourna son regard scintillant vers elle et s’interrogea oralement :

“La journée des gentils ? Ah oui ? Elle ne m’en a rien dit, non.”, dit-il en pointant Hrist du regard. Puis à cette dernière :

“Alors je vais être gentil. Imaginez... Hm... Pensez à un souhait que vous voudriez faire pour ce monde. Quel serait-il ? Comment le formuleriez-vous ?”

Il s’adressait réellement à Hrist, non à l’éveillée, même si elle pouvait sans doute aussi répondre... Et il n'avait pas du tout répondu à la dernière demande de celle faite de corruption.


[HJ : Gérons ça en aparté ^^]

[XP :
Silmeria : 0,5 (aparté), 0,5 (exploration)]

Il leva les mains au ciel et disparu comme s'il n'avait été qu'un rêve, une illusion. Mais sa promesse, celle de nous faire sortir de là avait été entendue sous la forme d'une paire d'aile qui venait d'apparaître dans le dos de Hrist. Elle ne semblait pas réagir à cette nouvelle... Particularité qui pendait derrière elle. Je touchais son nouvel atout tout en commentant : " C'est tout membraneux ! On dirait la même matière que les ailes d'un Gragon ou qu'une chauve souris."

J'haussais les épaules, indécise.

" En tout cas, il a dit qu'notre voeu était empli de cruauté et de rancoeur, il faut croire qu'il y a des choses qui ne changent pas trop."
" Peut-être qu'il se joue de nous. On devrait faire attention à ce qu'il a dit en dernier."

Je prends une grosse voix et imite piètrement ""Tu SerAAAA la ProphEtEssE des Trééééfoooonds. "

" Pas ça, trouver la Déesse qui n'est pas chez elle. "

" Franch'ment, si j'étais à sa place j'ferais un truc trop drôle du genre te faire chercher un truc en haut alors qu'il est ici, la Déesse qui n'est pas à sa place est peut-être dans les tréfonds."
" C'est Itulë. "

Je pose deux gros yeux surpris sur Hrist.

" Le p'tit Beignet ? "
" Une supposition, mais que savons-nous d'elle ? "
" Qu'elle n'est pas d'ici, d'accord m'enfin comme piste... C'est vraiment faible. "
" Tu as peut-être raison. Cependant j'ai comme une sorte de... D'intuition. "
" T'ention ma vieille, tu te sens pousser des ailes ! "

Je pose ma main sur l'épaule de Hrist, je la regarde sérieusement et dit :

" Tu sais, ma vieille, je suis extrêmement reconnaissante de tout ce que tu fais, de me protéger envers et contre tout. Je sais à quel point je suis une putain de peste mais je t'aime et t'admire, je ne te remercie jamais assez d'être toujours un soutien inébranlable. Aujourd'hui... Tu es clairement une porteuse de mort. Quand on va monter, on va emporter les Tréfonds avec nous et leur lot de souffrance, on a fustigé les responsables de ce monde, d'accord c'pas le nôtre mais on va sans doute... Semer la mort encore une fois derrière nous. Après tout... Je veux juste mes abeilles. Je veux ma putain de maison à côté d'un coin de verdure, des ruches, du miel, le silence de la nature et je veux pouvoir cacher mes lames sous une latte de bois, marcher dessus jusqu'à en oublier la présence. Si je dois... Voir tout sur ce monde couler dans la corruption, je le ferai. Je veux mes abeilles. "

Hrist ne dit rien pour l'instant, elle s'était placée derrière moi et fixait une écharpe violette autour de ma taille comme si j'étais un bébé et serrant mon corps, je sentais ses ailes battre dans le vide, mollement d'abord puis le sol visqueux et spermeux ne collait plus à nos bottes. J'avais ensuite un sentiment bête de vertige nous étions dans les airs ça c'était sûr mais à quelle distance ? Un mètre ? Cinq ? Cent ?

" Prophétesse des Tréfonds. Forgée dans la nuit, comme une menace ancestrale faite moitié rêve et moitié rage. Si la Mort pâle fait de la corruption le lit de tout ce qui ici vit, alors que ce soit par ma main. La Mort pâle dont soudain j'ai emprunté les ailes pour m'envoler plus haut vers de plus nobles citadelles. "

Et Hrist battit des ailes. Longtemps. Haut. Très haut. Dans une obscurité complète, évitant des filaments gluants, des bouts de roche acérés. Puis, elle vit une lueur. Le bout du tunnel. Une ouverture d’où elle s’extirpa avec son fardeau elfique.



Elle était arrivée dans les Bouges.



[HJ : Suite là-bas.]

[XP :
Silmeria : 0,5 (discussion), 0,5 (départ), 3 (expérience dans les Tréfonds)]