Les Bouges
- Dracaena Paletuv
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Re: Les Bouges
Retrouver la trace de Leyna n'était pas le plus dur, et coup d'bol, Sirius était aussi dans le coin, en train de taper la causette avec un type qui surveillait d'autre type. Sur'ment une histoire d'garde et d'prisonnier ça. Suivant Leyna, nous nous glissâmes dans le dos du borgne (il y avait une blague d'angle mort à faire pour sur), écoutant un bout d'sa conversation: visiblement, il voulait payer pour la liberté d'un des gars présent. Entre ça et sa réaction face à l'autre mangeuse de jambe, il était visiblement du genre à vouloir aider les démunis le pirate.
Ptet que comme moi, il avait vécu suffisamment d'truc atroce pour s'montrer compatissant envers ceux qui étaient vraiment au fond du trou?
En tout cas, après un sursaut d'sa part, nous nous éloignâmes tous les trois et je puis enfin leur parler librement:
« Les gens d’ici n'ont rien d’accueillant, j’en ai peur. Avez-vous un plan, capitaine ? »
« On peut pas leur en vouloir, vu l’endroit. Faut qu’il comprennent ce qu'ils ont à gagner. Même si Ashaar est condamnée, imaginons, je pense que si on arrive à ouvrir un fluide spatial vers Yuimen, ils seront nombreux à nous emboîter le pas. Ils font la gueule mais je pense qu’on a eu de la chance de tomber sur eux. »
« Ils ne sont pas heureux de leur situation. C’est en tout cas ce que j’ai ressenti. »
« J’nous ai trouvé du boulot en attendant si vous voulez: notre recruteuse cherche du monde pour faire une patrouille. J’me suis dis qu’ça s’rait une bonne façon de chopper des infos sur le coins, et des routes importantes. Vous en êtes ? »
« Bien vu. Je pense pas pouvoir te rejoindre de suite. Garde un œil ouvert pour les autres Yuiméniens, si jamais. »
« Ouais, trouver les autres est sur la liste. Et connaissant certains de ceux qui sont censés être dans les Bouges... je suis sur qu’ils ont laissé des traces. Aussi, j’pense pas que tant d’monde que ça voudra rentrer de suite. Pas tant qu’la tête du Dragon Noir s’ra ici en tout cas… »
« Si tu le permets, je viendrai aussi. Mieux vaut rester groupés à l’extérieur. »
« Parfait alors. Par contre, j’vous préviens: visiblement va falloir s’castagner. Mais j’ai comme l’impression qu’ça s’ra pas un soucis pour vous. Et faites gaffe à vous Sirius. J’suis d'accord avec m’dame Leyna: vaut mieux rester groupés. En tout cas pour l’moment.
Quand à vous Leyna, parfait alors. Par contre, j'vous préviens: visiblement va falloir s'castagner. Mais j'ai comme l'impression qu'ça s'ra pas un soucis pour vous."
»
J'allais donc me r'trouver seul avec la fanatique de Mourra? Pas... une perspective qui m'enchantait, mais valait mieux ça qu'personne du tout. J'allais devoir la prev'nir concernant l'utilisation d'la magie ici.
Mais alors que nous allions partir, Sirius ouvrit son sac, et remis à sa collègue une sorte de cor, visiblement un artefact magique. Intéressant. Si possible, ça s'rait intéressant d'l'étudier.
Puis, à ma grande surprise, il s'adressa à moi, me tendant un large bout de tissu brunâtre et à l'odeur... discutable:
« Elle pue un peu, mais elle porte chance. Je l’avais faite ignifuger avant la bataille de Kochii, et elle m’a vraiment sauvé les miches quand je me suis fait, euh... Enfin voilà, ça t’évitera de te cramer tout seul. »
"...Ignifugée vous dites?"
Mes doigts s'enroulèrent autour de la cape, la tâtant de toute part: oui, je ressentais bien un semblant de magie en elle. Alors oui, l'odeur n'était pas vraiment agréable, mais ça sentait pas pire que les mares de sang qu'on avait subit quelques temps avant. Passant la cape autour de mes épaules, avec un peu de difficulté, je répondit à Sirius:
"Z'imaginez pas la galère qu'c'est trouver ce genre de joujou. Merci bien Sirius, j'apprécie l'attention. Vraiment. Avec ça... j'vais pouvoir m'permettre de tenter des trucs plus...."
Je m'interrompis, réalisant que le ton et l'expression que j'avais commençaient à partir dans une direction qui pourrait inquiéter. C'est qu'il fallait pas qu'il m'retire son cadeau sous prétexte que j'réagissais bizar'ment! J'enfonçai au fond de mon esprit les possibilité de flirter avec le feu qui dansait dans ma tête, avant de reprendre:
"Kerm, merci donc! Et désolé, j'risque de la couvrir de cendre, mais j'imagine qu'ça s'ra pas un soucis. Faite gaffe à vous en tout cas!"
Une fois Sirius parti, je m'adressai à la femme azurée:
"Bon... Si z'êtes prêtes, c'est par la!"
Avant de me commencer à marcher vers la où j'avais laissé ma commanditaire.
Ptet que comme moi, il avait vécu suffisamment d'truc atroce pour s'montrer compatissant envers ceux qui étaient vraiment au fond du trou?
En tout cas, après un sursaut d'sa part, nous nous éloignâmes tous les trois et je puis enfin leur parler librement:
« Les gens d’ici n'ont rien d’accueillant, j’en ai peur. Avez-vous un plan, capitaine ? »
« On peut pas leur en vouloir, vu l’endroit. Faut qu’il comprennent ce qu'ils ont à gagner. Même si Ashaar est condamnée, imaginons, je pense que si on arrive à ouvrir un fluide spatial vers Yuimen, ils seront nombreux à nous emboîter le pas. Ils font la gueule mais je pense qu’on a eu de la chance de tomber sur eux. »
« Ils ne sont pas heureux de leur situation. C’est en tout cas ce que j’ai ressenti. »
« J’nous ai trouvé du boulot en attendant si vous voulez: notre recruteuse cherche du monde pour faire une patrouille. J’me suis dis qu’ça s’rait une bonne façon de chopper des infos sur le coins, et des routes importantes. Vous en êtes ? »
« Bien vu. Je pense pas pouvoir te rejoindre de suite. Garde un œil ouvert pour les autres Yuiméniens, si jamais. »
« Ouais, trouver les autres est sur la liste. Et connaissant certains de ceux qui sont censés être dans les Bouges... je suis sur qu’ils ont laissé des traces. Aussi, j’pense pas que tant d’monde que ça voudra rentrer de suite. Pas tant qu’la tête du Dragon Noir s’ra ici en tout cas… »
« Si tu le permets, je viendrai aussi. Mieux vaut rester groupés à l’extérieur. »
« Parfait alors. Par contre, j’vous préviens: visiblement va falloir s’castagner. Mais j’ai comme l’impression qu’ça s’ra pas un soucis pour vous. Et faites gaffe à vous Sirius. J’suis d'accord avec m’dame Leyna: vaut mieux rester groupés. En tout cas pour l’moment.
Quand à vous Leyna, parfait alors. Par contre, j'vous préviens: visiblement va falloir s'castagner. Mais j'ai comme l'impression qu'ça s'ra pas un soucis pour vous."
»
J'allais donc me r'trouver seul avec la fanatique de Mourra? Pas... une perspective qui m'enchantait, mais valait mieux ça qu'personne du tout. J'allais devoir la prev'nir concernant l'utilisation d'la magie ici.
Mais alors que nous allions partir, Sirius ouvrit son sac, et remis à sa collègue une sorte de cor, visiblement un artefact magique. Intéressant. Si possible, ça s'rait intéressant d'l'étudier.
Puis, à ma grande surprise, il s'adressa à moi, me tendant un large bout de tissu brunâtre et à l'odeur... discutable:
« Elle pue un peu, mais elle porte chance. Je l’avais faite ignifuger avant la bataille de Kochii, et elle m’a vraiment sauvé les miches quand je me suis fait, euh... Enfin voilà, ça t’évitera de te cramer tout seul. »
"...Ignifugée vous dites?"
Mes doigts s'enroulèrent autour de la cape, la tâtant de toute part: oui, je ressentais bien un semblant de magie en elle. Alors oui, l'odeur n'était pas vraiment agréable, mais ça sentait pas pire que les mares de sang qu'on avait subit quelques temps avant. Passant la cape autour de mes épaules, avec un peu de difficulté, je répondit à Sirius:
"Z'imaginez pas la galère qu'c'est trouver ce genre de joujou. Merci bien Sirius, j'apprécie l'attention. Vraiment. Avec ça... j'vais pouvoir m'permettre de tenter des trucs plus...."
Je m'interrompis, réalisant que le ton et l'expression que j'avais commençaient à partir dans une direction qui pourrait inquiéter. C'est qu'il fallait pas qu'il m'retire son cadeau sous prétexte que j'réagissais bizar'ment! J'enfonçai au fond de mon esprit les possibilité de flirter avec le feu qui dansait dans ma tête, avant de reprendre:
"Kerm, merci donc! Et désolé, j'risque de la couvrir de cendre, mais j'imagine qu'ça s'ra pas un soucis. Faite gaffe à vous en tout cas!"
Une fois Sirius parti, je m'adressai à la femme azurée:
"Bon... Si z'êtes prêtes, c'est par la!"
Avant de me commencer à marcher vers la où j'avais laissé ma commanditaire.
- Ezak
- Messages : 238
- Enregistré le : mar. 22 déc. 2020 06:18
Re: Les Bouges
Dehors, les deux femmes attendaient, loin l’une de l’autre, mais une tension palpable se faisait sentir dans l’air. Xël expliqua la situation à la muette, lui demandant si elle pourrait rentrer seule.
Lyrie répondit à Xël par des signes. Elle se pointa d'abord du doigt en levant ensuite un pouce, indiquant qu'elle était d'accord pour retourner seule. Puis, elle nous pointa de l’index, nous les trois nouvelles recrues de la Horde, un air interrogateur sur le visage, faisant des signes semblant demander si nous partions.
Je précisai donc :
« On ne déserte pas les Hordes. On reviendra. On doit juste explorer une piste, mais on ne veut pas vous mettre en danger pour nos affaires personnelles. »
Je désignai Blanche.
« On l’emmène avec nous loin de votre territoire. Ça vous laissera du répit. »
Xël précisa :
« Nous ne venons pas d’Ashaar. Nous venons d’un monde nommé Yuimen, et nous cherchons toutes les pistes pour y retourner, quels qu’en soient les risques. Tu comprends ? »
Lyrie fit une moue réflexive, puis après un instant, haussa les épaules et opina du chef. Elle partit en nous saluant.
Je répondis au signe de la muette en la regardant disparaître, avant de rejoindre Blanche.
« Bon alors, c’est quoi le plan ? »
« Le plan ? », demanda Blanche, jouant avec le sourire d’un masque du mur. « Quoi, tu as manqué l’occasion de parler aux soigneurs de notre petite sauterie ? »
Sans me laisser déstabiliser, je repris :
« Blanche… cette femme, celle du SOMA. Comment on la contacte ? Et où lui donne-t-on rendez-vous ? »
« Tu as oublié ce qu’on a dit, petit guerrier ? Il faut que ce soit elle qui nous trouve. »
« Je n’ai pas oublié. Mais c’est toi qui la connais. C’est toi qui sais quelle parole prononcer pour l’attirer à nous, et où la diffuser. »
Elle répondit du tac au tac :
« Un message simple à faire passer : La Noire a fini de jouer, elle a envie de revoir sa blonde... »
Elle sourit cruellement.
« Elle saisira le message. Mais il faut le diffuser partout. Chez les Carmins, ç’aurait été bien. Près des mages qu’on pourrait rencontrer çà et là. Au Bordel, dans les coins mal famés, ou proches de la Zone Noire. »
« D’accord. Mais comment saura-t-elle où nous trouver ? Quand j’ai fait la même chose avec toi, tu savais où on se dirigeait. »
Elle réfléchit.
« Disons que la Noire l’attendra là où elles se sont croisées pour la dernière fois. Ça évitera les curieux malvenus. »
Je levai un sourcil.
« C’est où, cet endroit ? »
« Elle le sait. Moi aussi. Ça devrait suffire. »
Je soufflai d’exaspération.
« Pourquoi tu te sens obligée de jouer à ce jeu ? Pourquoi il faut que tout tourne à l’énigme avec toi ? De toute façon, on y va, non ? Tu aurais au moins la bonté de nous dire si c’est loin d’ici ou non ? Dans un endroit dangereux ou non ? Bondé, calme ? »
« Ça ne sert à rien de trop en dire pour le moment. D’abord, il faut faire passer le message, et moins vous en savez sur l’endroit, moins vous ferez de bourdes pour le faire passer. T’es un fou du contrôle ? Moi pareil. Et là, c’est moi qui suis en contrôle de l’opération. C’est bien clair, petit guerrier ? », dit-elle avec un regard moqueur et provocateur.
Je plissai les yeux un instant, avant de lui répondre avec la même provocation.
« Tu veux être en charge ? D’accord. Mais tu as aussi la responsabilité qui va avec. Si ça foire, ce sera ta faute. »
Puis je me détournai d’elle, retournant voir la réceptionniste.
« Vous disiez qu’on avait payé bien assez pour des mois de soins ; rendez-nous aussi un petit service pour ce prix. Faites diffuser ce message partout, à ceux qui viendront ici :
"La Noire a fini de jouer, elle a envie de revoir sa blonde, là où elles se sont vues la dernière fois." »
Je retournai ensuite vers les autres, et dans un geste théâtral, je lui indiquai d’avancer.
« Après toi, cheffe », dis-je d'une voix pleine de sarcasme.
Lyrie répondit à Xël par des signes. Elle se pointa d'abord du doigt en levant ensuite un pouce, indiquant qu'elle était d'accord pour retourner seule. Puis, elle nous pointa de l’index, nous les trois nouvelles recrues de la Horde, un air interrogateur sur le visage, faisant des signes semblant demander si nous partions.
Je précisai donc :
« On ne déserte pas les Hordes. On reviendra. On doit juste explorer une piste, mais on ne veut pas vous mettre en danger pour nos affaires personnelles. »
Je désignai Blanche.
« On l’emmène avec nous loin de votre territoire. Ça vous laissera du répit. »
Xël précisa :
« Nous ne venons pas d’Ashaar. Nous venons d’un monde nommé Yuimen, et nous cherchons toutes les pistes pour y retourner, quels qu’en soient les risques. Tu comprends ? »
Lyrie fit une moue réflexive, puis après un instant, haussa les épaules et opina du chef. Elle partit en nous saluant.
Je répondis au signe de la muette en la regardant disparaître, avant de rejoindre Blanche.
« Bon alors, c’est quoi le plan ? »
« Le plan ? », demanda Blanche, jouant avec le sourire d’un masque du mur. « Quoi, tu as manqué l’occasion de parler aux soigneurs de notre petite sauterie ? »
Sans me laisser déstabiliser, je repris :
« Blanche… cette femme, celle du SOMA. Comment on la contacte ? Et où lui donne-t-on rendez-vous ? »
« Tu as oublié ce qu’on a dit, petit guerrier ? Il faut que ce soit elle qui nous trouve. »
« Je n’ai pas oublié. Mais c’est toi qui la connais. C’est toi qui sais quelle parole prononcer pour l’attirer à nous, et où la diffuser. »
Elle répondit du tac au tac :
« Un message simple à faire passer : La Noire a fini de jouer, elle a envie de revoir sa blonde... »
Elle sourit cruellement.
« Elle saisira le message. Mais il faut le diffuser partout. Chez les Carmins, ç’aurait été bien. Près des mages qu’on pourrait rencontrer çà et là. Au Bordel, dans les coins mal famés, ou proches de la Zone Noire. »
« D’accord. Mais comment saura-t-elle où nous trouver ? Quand j’ai fait la même chose avec toi, tu savais où on se dirigeait. »
Elle réfléchit.
« Disons que la Noire l’attendra là où elles se sont croisées pour la dernière fois. Ça évitera les curieux malvenus. »
Je levai un sourcil.
« C’est où, cet endroit ? »
« Elle le sait. Moi aussi. Ça devrait suffire. »
Je soufflai d’exaspération.
« Pourquoi tu te sens obligée de jouer à ce jeu ? Pourquoi il faut que tout tourne à l’énigme avec toi ? De toute façon, on y va, non ? Tu aurais au moins la bonté de nous dire si c’est loin d’ici ou non ? Dans un endroit dangereux ou non ? Bondé, calme ? »
« Ça ne sert à rien de trop en dire pour le moment. D’abord, il faut faire passer le message, et moins vous en savez sur l’endroit, moins vous ferez de bourdes pour le faire passer. T’es un fou du contrôle ? Moi pareil. Et là, c’est moi qui suis en contrôle de l’opération. C’est bien clair, petit guerrier ? », dit-elle avec un regard moqueur et provocateur.
Je plissai les yeux un instant, avant de lui répondre avec la même provocation.
« Tu veux être en charge ? D’accord. Mais tu as aussi la responsabilité qui va avec. Si ça foire, ce sera ta faute. »
Puis je me détournai d’elle, retournant voir la réceptionniste.
« Vous disiez qu’on avait payé bien assez pour des mois de soins ; rendez-nous aussi un petit service pour ce prix. Faites diffuser ce message partout, à ceux qui viendront ici :
"La Noire a fini de jouer, elle a envie de revoir sa blonde, là où elles se sont vues la dernière fois." »
Je retournai ensuite vers les autres, et dans un geste théâtral, je lui indiquai d’avancer.
« Après toi, cheffe », dis-je d'une voix pleine de sarcasme.
Modifié en dernier par Ezak le sam. 31 mai 2025 15:03, modifié 3 fois.
- Xël
- Messages : 367
- Enregistré le : mar. 25 déc. 2018 14:50
Re: Les Bouges
- discussion avec Ezra + Ezak
- discussion avec la muette
- discussion avec la muette
- Leyna
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- Enregistré le : dim. 6 janv. 2019 16:29
Re: Les Bouges
Ils rejoignirent le capitaine, qui était parlait à un homme, ou tout du moins, marchandait. Il ne semblait pas les avoir remarqué. Drac lui murmura :
« Il... fait quoi, là ? »
« Il recrute un nouvel équipage. C'est le comportement d'un vrai capitaine. Ou d'un capitaine compulsif, au choix. » assura la prêtresse avec conviction.
Cette fois-ci, il les remarqua et sursauta. Bon, au moins, ils avaient récupéré son attention ! Son interlocuteur le renvoyait finalement vers un certain Kothor Kith avant de se désintéresser d'eux. Leyna croisa les bras :
« Les gens d'ici n'ont rien d'accueillant, j'en ai peur. Avez-vous un plan, capitaine ? »
C'est Drac qui répondit : il avait trouvé une expédition sur le départ. Il décidèrent de former un groupe de deux et de partir dans l'expédition. Hart avait encore des choses à faire ici, mais il souhaitait essayer de retrouver les autres yuiméniens. Mais, sans doute gêner de leur laisser la tâche la plus dangereuse, il sortit la corne des profondeurs et la lui tendit. Un des légendaires artefacts de ses ancêtres ! Leyna hésita, mais il semblait convaincu. Alors, sans un mot, elle prit révérencieusement l'arme de ses ancêtres. Cette corne avait jadis conquis les territoires des garzok, plus récemment, elle avait contribué à la bataille qui avait mit fin au règne d'Oaxaca.
Qu'il en soit ainsi. Elle se tourna vers l'oudio et hocha la tête à son intention. Celui-ci la prévenait qu'il y aurait du combat, mais la ménestrel se contenta de répondre par un sourire confiant. Ce ne serait pas sa première bataille !
« Il... fait quoi, là ? »
« Il recrute un nouvel équipage. C'est le comportement d'un vrai capitaine. Ou d'un capitaine compulsif, au choix. » assura la prêtresse avec conviction.
Cette fois-ci, il les remarqua et sursauta. Bon, au moins, ils avaient récupéré son attention ! Son interlocuteur le renvoyait finalement vers un certain Kothor Kith avant de se désintéresser d'eux. Leyna croisa les bras :
« Les gens d'ici n'ont rien d'accueillant, j'en ai peur. Avez-vous un plan, capitaine ? »
C'est Drac qui répondit : il avait trouvé une expédition sur le départ. Il décidèrent de former un groupe de deux et de partir dans l'expédition. Hart avait encore des choses à faire ici, mais il souhaitait essayer de retrouver les autres yuiméniens. Mais, sans doute gêner de leur laisser la tâche la plus dangereuse, il sortit la corne des profondeurs et la lui tendit. Un des légendaires artefacts de ses ancêtres ! Leyna hésita, mais il semblait convaincu. Alors, sans un mot, elle prit révérencieusement l'arme de ses ancêtres. Cette corne avait jadis conquis les territoires des garzok, plus récemment, elle avait contribué à la bataille qui avait mit fin au règne d'Oaxaca.
Qu'il en soit ainsi. Elle se tourna vers l'oudio et hocha la tête à son intention. Celui-ci la prévenait qu'il y aurait du combat, mais la ménestrel se contenta de répondre par un sourire confiant. Ce ne serait pas sa première bataille !
- Cromax
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- Enregistré le : mar. 26 déc. 2017 20:51
Re: Les Bouges
La Cité des Ombres
Les Bouges
Les Bouges
Jour 2 – Après-midi.
Mathis allait en avoir pour son or. Peut-être. Rubis le mena à travers cette pièce pleine d’effluves érotiques pour descendre dans un sous-sol nettement moins glamour. Comme si la réalité le couvrait à nouveau, Mathis prit conscience de son environnement : un escalier de pierre donnant sur un couloir aux murs humides et noircis. Quelques portes branlantes, dont l’une fut leur destination, s’ouvrant avec un grincement sinistre. Finies, les généreuses visions du rez-de-chaussée, ici, tout paraissait plus triste, plus noir. Plus réel.
Quelques lits s’étalaient là, plus pratiques que confortables. Une sorte d’infirmerie. Une femme était présente. Elle dut être jolie, plus jeune, et elle gardait une certaine élégance sur son visage, mais ce dernier était marqué de cicatrices disgracieuses, et tout sourire semblait avoir quitté son regard et ses lèvres. C’est d’un air grave qu’elle regarda le duo arriver.

Rubis prit la parole sobrement.
“Il a besoin de soins. Il a payé.”
Puis vers Mathis :
“Je t’attends dehors.”
Elle referma la porte après être retournée dans le couloir, laissant le kendran seul avec la femme âgée. D’une voix sans ton, elle ordonna :
“Déshabillez-vous et allongez-vous là. De quoi souffrez-vous ?”
Elle indiquait un des lits.
_______________________________
Huyïn faisait face à la nouvelle version de Scarla de Montfort. La version Carmin. Plus Carmin que jamais. Comme si un mal la rongeait, et l’habitait d’une puissance nouvelle.

Sa voix assurée répondit à la question du félin.
“Parce que vous ne méritez pas de subir les conséquences de ma naïveté. J’ignorais qu’ils nous réserveraient un tel accueil. J’en ai payé le prix : soit. Maia vous n’avez pas à en souffrir. Votre départ ne m’a pas aidée, mais j’ai fini par vous retrouver. Vous trainez dans des endroits dangereux, maître d’Orthel.”
Elle regarde la place, plus loin. Les battements semblent s’être résorbés. La silhouette du chevalier parait se mouvoir, nouvellement teintée de rouge. Recommençant un curieux manège d’hématomancie. Elle s’en détourne, continuant.
“Le sieur de Vienne est parti plus vite et plus loin que vous, mais en laissant traces de détresse et de chaos derrière lui. Il sera simple de le retrouver, si c’est ce que vous souhaitez.”
Elle analyse du regard le félin, semblait sonder son âme. Ou son corps ? Elle conclut :
“Au moins vous avez été débarrassé du poison sanguin. Vous avez une chance curieuse. Presque insolente.”
_____________________________
Akihito s’aventura seul face à la monstrueuse femme, laissant au Chevalier Russelle le soin de la coutourner discrètement, ce qu’elle se hâta de faire avec une efficacité redoutable : même l’ynorien la perdit de vue.
La monstrueuse créature se tourna vers le yuimenien et émit un bruit entre le feulement et le grognement. À peine humain. Elle se tint cependant immobile, et après un instant où elle l’analysa, parla d’une voix rauque :
“Porteur de Bouclier. Massacreur des miens. Folie de revenir ici. Que veut-il, l’avorton ?”
_____________________________
Il fut indiqué au capitaine pirate la position de ce Kothor. Une tente parmi d’autres, dans laquelle il se trouvait. Elle n’était pas gardée, et Hart put y pénétrer, trouvant assis sur un coffre un homme musclé en train d’enrouler un bandage autour de son poignet. Tatouages couvrant ses bras et une partie de son crâne aux côtés rasés, barbe drue et tressée, cape noire, regard sévère qui ne se posa même pas sur le visiteur lorsqu’il entra.

“Tu veux quoi ?”
Plus loin dans le campement des Maraudeurs, Dracaena et Leyna retrouvèrent la meneuse d’hommes qui les avait amenés ici. Entourée de ses guerriers noirs au casque de crâne, elle posa sur eux un regard qui semblait empreint de lassitude. D’un ton morne, elle évoqua leur ordre de mission :
“On a repéré une victime du Clan des Chaînes qui vaudrait encore le coup. On va le libérer et en faire notre invité. Même principe que pour vous, les bleus : on le recrute, ou l’embarque. Pas de racket sur lui : il a déjà plus rien.”
Sans leur laisser l’occasion d’émettre la moindre question ou d’interférer avec ses consignes, elle fit à sa troupe le signe de la suivre, et tous se mirent en marche. S’ils la suivaient bien, Dracaena et Leyna furent menés à leur suite dans les dédales de couloirs sombres des Bouges. Des centaines de mètres parcourus dans des entrelacs de ruelles obscures et tortueuses, véritable labyrinthe où seul un habitué fendu à leur exploration pouvait avoir une chance de s’y retrouver. Ils finirent par rejoindre une place où un homme musclé se tenait, debout, longue épée à la main. Il était enchaîné à un mur par le poignet et les chevilles, et semblait confus, comme s’il venait de s’éveiller, se demandant ce qu’il faisait là. Un physique impressionnant, qui expliquait leur présence : un atout qui saurait intéresser les Maraudeurs Noirs, sans aucun doute.

La cheffe d’expédition lança avec flegme :
“Les nouveaux, allez le détacher. On surveille les alentours. Faites gaffe : ça peut mordre ce genre de gars. Les enchaînés sont souvent détruits mentalement.”
C’était apparemment à eux de jouer.
_____________________________
Dans le Quartier Rouge, l’hôte Carmin répondit à Ezak avec son éternel sourire malaisant :
“Il sera fait selon vos désirs, sire.”
Blanche, elle, rétorqua en entrant dans le jeu d’Ezak :
“Attention, petit guerrier. Je pourrais finir par aimer ça. Ramenez-vous, les paumés.”
Elle les fit la suivre à travers le quartier aux murs rouges et luminescents. Lorsqu’ils le quittèrent, tout redevint noir. D’un noir impénétrable. Elle se moqua :
“J’espère que vous avez de quoi vous éclairer, sinon vous devrez vous tenir la main pour ne pas vous perdre.”
Elle s’enfonça, elle, sans lumière dans les ténèbres, chantonnant doucement une malaisante ritournelle.
[HJ : Mathis : on peut voir ça en aparté. Huyïn pareil. Aki the same. Hart : itou. Leyna et Drac, simple post indiquant votre manière de procéder... si vous acceptez l’ordre donné. Ezak et Xël : vous pouvez parler entre vous ou avec Blanche/Ezra pendant la marche. Clôturez votre post par... l’usage un moyen de vous éclairer ou non.]
[XP :
Mathis : 0,5 (papote), 0,5 (direction l’infirmerie)
Huyïn : 0,5 (papote), 2 (événement de la Pierre de Sang)
Akihito : 0,5 (papote), 0,5 (approche audacieuse)
Hart : 0,5 (papote), 0,5 (à la recherche de Khotor)
Drac : 0,5 (papote), 0,5 (Vers la meneuse)
Ezak : 1 (papotes), 0,5 (vers l’inconnu)
Xël : noté quand complété.
Leyna : 0,5 (papote), 0,5 (vers la meneuse)]
- Leyna
- Messages : 82
- Enregistré le : dim. 6 janv. 2019 16:29
Re: Les Bouges
Ils rejoignirent un groupe qui se trouva être mené par la femme qui les avait trouvé. Elle leur expliqua qu'ils allaient chercher une victime du clan des Chaînes. Peut-être les même qui avaient attachés la femme à l'entrée ? Apparemment, ces gens commettaient des horreurs à même de plonger leurs cibles dans la folie. Le but était d'aller le trouver et de le libérer.
Le trajet se fit rapidement : les rues étaient labyrinthiques, mais les maraudeurs étaient habitués. Ils finirent par trouver un homme qui était en effet enchaîné au mur, l'air hagard. Il avait malgré tout une épée à la main et semblait redoutable.
Sans surprise, ce fut à Drac et Leyna que fut demandé d'exécuter la mission. La prêtresse adressa un regard à son compagnon, et sortit sa lyre. Elle se mit alors à jouer un air apaisant à l'intention de l'homme, tout en chantonnant :
« Heure de délivrance,
Jour de réjouissance,
Que ton âme s'appaise,
Car les souffrances se taisent. »
(((utilisation de la capa rp « sympathie contagieuse » pour apaiser l'homme.)))
Le trajet se fit rapidement : les rues étaient labyrinthiques, mais les maraudeurs étaient habitués. Ils finirent par trouver un homme qui était en effet enchaîné au mur, l'air hagard. Il avait malgré tout une épée à la main et semblait redoutable.
Sans surprise, ce fut à Drac et Leyna que fut demandé d'exécuter la mission. La prêtresse adressa un regard à son compagnon, et sortit sa lyre. Elle se mit alors à jouer un air apaisant à l'intention de l'homme, tout en chantonnant :
« Heure de délivrance,
Jour de réjouissance,
Que ton âme s'appaise,
Car les souffrances se taisent. »
(((utilisation de la capa rp « sympathie contagieuse » pour apaiser l'homme.)))
- Huyïn
- Messages : 72
- Enregistré le : mar. 5 nov. 2019 15:28
Re: Les Bouges
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Son interlocutrice toute de carmin vêtue justifie son acte par une volonté de justice, parce qu'il ne mérite pas de subir les conséquences de sa naïveté. Apparemment, elle non plus ne s'attendait pas à pareil accueil de ses pairs, chose qui ne fait que renforcer le mépris du Tigre envers le clan rougeoyant. Comment l'une de leurs soeurs, si elle dit vrai, peut ne pas avoir été mise au fait de la sainteté des lieux et donc de leur nécessaire protection ? Mais si elle était bien informée, pourquoi les aurait-elle dupés, avait demandé le carmin pâle. Possiblement pour atteindre ce qu'il a sous les yeux : un accès à un rang plus élevé ou une reconnaissance toute particulière par ses pairs. Sauf qu'elle n'avait probablement pas envisagé que ses offrandes bipèdes ne se laissent pas dépecer aisément, en particulier le Dragon... Dont elle a pu avoir démonstration des compétences et donc savait la futilité de la tentative... Ce qui signifierait qu'elle a réellement fait preuve de naïveté et que tout ceci est un malheureux concours de circonstances ? Difficile d'en être certain.
Les pavillons auditifs du Félin se meuvent, l'un demeurant tourné vers l'émaciée et l'autre en direction de la place du cristal quand elle mentionne les endroits dangereux. Il lorgne brièvement vers le Chevalier Strix, qui s'est remis à jouer avec sa flaque rouge. Lui-même est d'ailleurs de nouveau de cette teinte. Il reporte son attention sur elle, se questionnant brièvement sur le fait qu'elle le désigne par 'maître d'Orthel', mais que Naral Shaam n'ait droit qu'à un 'Sieur'. Peut-être un brin de rancune pour avoir maltraité les siens. Et visiblement d'autres, puisqu'elle précise qu'il sera facile de retrouver sa trace en suivant la détresse et le chaos laissés dans son sillage. Maintenant qu'il a un indice sur la voie à suivre, le Tigre est de nouveau grandement motivé à l'idée de retrouver le yuiménien.
Un moment de flottement se fait tandis qu'elle le regarde de haut en bas, avant de lui signifier qu'il est débarrassé du poison sanguin. La sensation de bien-être n'était donc pas une simple impression. Même s'il a failli l'annihiler, Strix l'a bel et bien soigné de cette aberration. Les oreilles woranes papillonnent à la mention de la chance curieuse voire insolente dont il dispose. Bras croisés, Huyïn émet un bref souffle de la truffe.
"Si la chose n'était pas improbable, j'irais même jusqu'à dire que je dévore la chance de qui est lié à votre clan. Vous, les vôtres qui se sont retrouvés sur le chemin de de Vienne, l'être à moitié squelettique qui m'a été affecté et... Celui dont Strix m'a apparemment injecté l'essence.", dit-il, tournant brièvement une oreille vers l'armure mentionnée avant de poursuivre. "Si vous êtes encore en état de marcher, j'en conclus que vous ne vous êtes pas retrouvée sur le chemin du Dragon ?"
"Effectivement. Mais je compte bien le retrouver pour lui présenter à son tour mes excuses et vous récompenser de votre service à mon égard.", commence-t-elle, marquant une brève pause et tordant la bouche. "Vous pensez qu'il m'en laissera le temps ?"
Le Woran réfléchit à la question pas même une demie-seconde avant de hausser une épaule nonchalante.
"S'il a pu évacuer suffisamment de frustration, c'est possible. Mais il va sans dire que ce... Contretemps... Ne le met absolument pas dans les meilleures dispositions.", indique-t-il, entendant son interlocutrice soupirer à sa réponse. Quelque chose travaillant le Tigre le pousse à s'informer. "Ôtez-moi d'un doute, étiez-vous dans l'assemblée qui a procédé à mon procès ?"
"Oh non. Je subissais le mien.", s'exclame-t-elle avant de porter la main à sa gorge couverte, baissant le regard.
Si elle n'était pas présente, occupée à être elle aussi jugée, cela signifie qu'elle n'a peut-être pas eu vent de leur nature non-ashaari. Donc que toute leur improvisation dans les Voies Hautes a encore un brin de vraisemblance. Même si la chose a été largement éventée par la métamorphose de l'Hinïon en son pendant écailleux et volant. Pas besoin d'en faire mention si aucune question à ce sujet n'est formulée. En revanche, vu l'état de la carmin face à lui, il peut aisément avancer une hypothèse sans grand risque.
"Vous ressemblez davantage à ceux des vôtres que j'ai vu de près. Laissez-moi deviner grâce à ce que j'ai pu constater du clan Carmin... Un sacrifice de sang ou davantage, doublé d'une... Sécurité, apte à vous faire voir quelque chose de... Presque grotesque ?"
"Grotesque ? Qu'insinuez-vous ? Un sacrifice d'organes, en tout cas. Contre de nouveaux pouvoirs. Mais de manière plus... brutale qu'initialement prévu."
Son aspect drainé est donc le résultat du sacrifice infligé ? Perdre une partie de soi pour acquérir des pouvoirs... C'est bien là une logique liée à leur immortalité. Il est curieux de savoir ce qui lui a été brutalement prélevé et ce qui en a résulté, mais n'a guère envie de laisser entendre avoir la moindre empathie pour son sort. Il n'empêche qu'à la voir dans cet état, il se demande si le degré de ressemblance avec un squelette est significatif de la puissance détenue. Et donc le souvenir du carmin présidant son procès ne peut que l'interpeller davantage.
Huyïn abaisse les paupières brièvement pour ramener à lui le souvenir de cette vision induite par la substance. Son appendice caudal fait un bref à-coup sur le côté à la pointe d'un complexe mélange d'agacement et d'indécision naissant de cette image.
"Une scène diffuse, rouge et blanche. L'image d'un œil ou d'une perforation purulente, faite de brume et d'amas globuleux pâles, suite à l'administration du... Poison sanguin."
"Ouais. C'est le genre de vision qu'on peut avoir sous l'influence des drogues du Clan. Et encore, vous avez eu de la chance. Y'a pire, pour les initiations."
Le Félin émet un bref souffle dédaigneux de la truffe, la conversation lui ramenant souvenir après souvenir de la désagréable rencontre.
"Ah oui, cette fameuse initiation, l'un des deux choix avec le démembrement pour mon... Expiation. Et c'est en proposant puis choisissant le troisième que l'un de vos frères a littéralement perdu la tête.", lance-t-il, marquant un temps d'arrêt avant de poursuivre, dardant son regard vert pâle vers elle. "Et qu'un autre en sentant ma présence s'est aventuré trop près de Strix et en a fait les frais... Comptez vous, comme ce dernier m'en a menacé, les venger?"
"Strix ? C'est le nom qu'ils donnent au Chevalier de la Pierre de Sang ?", demande-t-elle avec circonspection, répondant ensuite à son interrogation. "Les venger ? Ils n'ont qu'à s'en prendre à eux-mêmes s'ils ont préféré s'attaquer à vous. Je ne suis aucunement opposée à vous."
Tiens tiens. Le carmin pâle avait l'air certain que son sort verrait la justice des siens frapper le Tigre, mais visiblement ce ne sera pas par la main de son interlocutrice. N'est-elle simplement pas intéressée ou nourrit-elle quelque rancune suite à cette douloureuse déception par sa famille choisie ? Huyïn se contente de hocher la tête à sa déclaration. Elle pourra toujours tenter de le frapper dans le dos si cela lui chante, mais elle devra visiblement le faire sans arme et à travers le luth au coloris du quartier. Il tourne son attention une nouvelle fois vers la place pour expliciter le déroulement de cette dernière rencontre.
"Non, j'ai pris connaissance du nom 'Strix' par le Chevalier en question, qui me l'a écrit avec le sang qu'il manipule. Un individu plutôt correct et cordial, jusqu'à ce que votre frère fasse irruption et le mette en état de... D'alerte ?", indique-t-il en pointant l'armure du doigt. "Je ne suis pas certain du procédé. Un bref moment de rouge aveuglant et...", dit-il avant de claquer des doigts. "Fin du poison de votre clan."
"UN individu ? Il est la résultante de nombreuses consciences détruites dont il ne reste plus que le sang pour exister. Il souffre perpétuellement et ne souhaite que se nourrir davantage. Il... vient de trouver un nouvel être, si ce que vous dites est vrai. Presque un second...", dit-elle à son tour, dardant sur lui un regard grave.
Maudit, rancunier, en perpétuelle souffrance et affamé, et qui a pourtant été d'une agréable compagnie comparé au reste du coin ? Le Tigre est quelque peu circonspect. Il oriente une oreille vers la place, l'autre demeurant tournée vers l'elfe.
"Strix m'a empêché de trop approcher en délimitant un espace autour de moi, puis s'est montré plutôt enthousiaste pour me répondre. Hm... Je suppose qu'il était en pleine digestion quand j'ai parlementé avec lui ou eux, ce qui expliquerait sa passivité.", envisage-t-il, tournant la tête vers l'armure animée. "Ou il n'en veut qu'au sang 'carmin', et puisque celui de feu votre frère m'avait été fraichement transféré..."
"Il a sans doute des moments de conscience. Il est multiple, mais seul. Vous faisiez un... divertissement, sans doute."
Un divertissement. Une anomalie. Un objet vivant de curiosité. Rien de bien nouveau pour qui a été utilisé comme bête de spectacle pendant des années. Mais que la chose se reproduise ailleurs que sur Yuimen a au moins le mérite de lui faire ajuster sa vision de l'Equilibre. Nouvelle constante : où qu'il aille, il sera perçu de la même façon. Nul besoin de s'attendre à autre chose ni d'espérer un traitement différent. Huyïn relève une babine et dévoile le croc que son interlocutrice avait examiné dans la demeure de Montfort, lissant la dent acérée d'un doigt.
"Probablement.", se contente-t-il de dire, finissant par reporter toute son attention sur elle. "Pour en revenir à vos premières questions, oui, je compte repartir à la recherche du Dragon. Il n'a peut-être pas simplement choisi de suivre une direction au hasard."
"Sans doute pas. Puis-je me joindre à vous ?"
Le Tigre plisse les yeux à la demande. La prudence la plus élémentaire serait de refuser tout net, histoire d'éviter un nouveau traquenard. Mais plutôt que de laisser un potentiel danger sans surveillance, autant la garder à l'oeil. Au moins n'ira-t-elle pas renseigner de possibles adelphes quant à sa localisation si ces derniers ont, eux, à coeur de venger leurs disparus.
"Est-ce bien raisonnable ? Les Carmins dans mon entourage ne font pas long feu. Si de Vienne se sent d'humeur à vous offrir la même étreinte qu'à ce gradé du Soleil noir, je ne serai pas en mesure de l'en empêcher.", prévient-il avec franchise. "Mais peut-être avez-vous des raisons pour ne pas vouloir retourner immédiatement auprès de votre famille ?"
"Je vous l'ai dit : je lui dois excuses et récompenses."
Ou comment éviter de répondre à l'évidente question en noyant le poisson. Le Tigre agite latéralement son appendice caudal avec lenteur puis cesse son mouvement une fois la pointe de ressenti négatif passé.
"Je suis curieux d'assister à cela... Soit, allons trouver ce Dragon. Et si notre itinéraire doit se faire par des endroits que vous pensez tranquilles ou amicaux, dites le maintenant... Que nous passions au large.", lâche-t-il de manière presque monocorde, une pique quant à son assurance précédente d'un accueil positif de la part des siens.
"Aucun endroit ici ne nous sera amical, n'ayez crainte.", réplique-t-elle.
"Parfait. Je serai en mesure d'affiner mon échelle de danger, depuis votre clan au cristal dévoreur de sang, en passant par une famille réduite de chevaliers aux yeux rouges...", lance-t-il avec nonchalance en rajustant ses bandoulières. "Une direction à suggérer ?"
"Oui. Je vous l'ai dit : il a laissé une trainée de chaos derrière lui. Nous le suivrons de cette manière. Suivez-moi."
L'elfe émaciée lui fait un signe l'invitant à se mettre en route. Huyïn lorgne en direction de la place qui a failli lui coûter les vibrisses. Il est curieux de savoir si la désagrégation du carmin pâle a aussi détruit ses effets, mais il ne l'est pas suffisamment pour vouloir le confirmer. Allongeant les foulées, il aligne ses pas sur ceux de sa guide, non sans tourner les oreilles çà et là avec prudence. Il a hâte de savoir ce qu'elle qualifie de chaos qui résulterait du passage de l'Hinïon, et surtout d'assister aux retrouvailles possiblement spectaculaires entre les deux elfes à peau claire.
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Son interlocutrice toute de carmin vêtue justifie son acte par une volonté de justice, parce qu'il ne mérite pas de subir les conséquences de sa naïveté. Apparemment, elle non plus ne s'attendait pas à pareil accueil de ses pairs, chose qui ne fait que renforcer le mépris du Tigre envers le clan rougeoyant. Comment l'une de leurs soeurs, si elle dit vrai, peut ne pas avoir été mise au fait de la sainteté des lieux et donc de leur nécessaire protection ? Mais si elle était bien informée, pourquoi les aurait-elle dupés, avait demandé le carmin pâle. Possiblement pour atteindre ce qu'il a sous les yeux : un accès à un rang plus élevé ou une reconnaissance toute particulière par ses pairs. Sauf qu'elle n'avait probablement pas envisagé que ses offrandes bipèdes ne se laissent pas dépecer aisément, en particulier le Dragon... Dont elle a pu avoir démonstration des compétences et donc savait la futilité de la tentative... Ce qui signifierait qu'elle a réellement fait preuve de naïveté et que tout ceci est un malheureux concours de circonstances ? Difficile d'en être certain.
Les pavillons auditifs du Félin se meuvent, l'un demeurant tourné vers l'émaciée et l'autre en direction de la place du cristal quand elle mentionne les endroits dangereux. Il lorgne brièvement vers le Chevalier Strix, qui s'est remis à jouer avec sa flaque rouge. Lui-même est d'ailleurs de nouveau de cette teinte. Il reporte son attention sur elle, se questionnant brièvement sur le fait qu'elle le désigne par 'maître d'Orthel', mais que Naral Shaam n'ait droit qu'à un 'Sieur'. Peut-être un brin de rancune pour avoir maltraité les siens. Et visiblement d'autres, puisqu'elle précise qu'il sera facile de retrouver sa trace en suivant la détresse et le chaos laissés dans son sillage. Maintenant qu'il a un indice sur la voie à suivre, le Tigre est de nouveau grandement motivé à l'idée de retrouver le yuiménien.
Un moment de flottement se fait tandis qu'elle le regarde de haut en bas, avant de lui signifier qu'il est débarrassé du poison sanguin. La sensation de bien-être n'était donc pas une simple impression. Même s'il a failli l'annihiler, Strix l'a bel et bien soigné de cette aberration. Les oreilles woranes papillonnent à la mention de la chance curieuse voire insolente dont il dispose. Bras croisés, Huyïn émet un bref souffle de la truffe.
"Si la chose n'était pas improbable, j'irais même jusqu'à dire que je dévore la chance de qui est lié à votre clan. Vous, les vôtres qui se sont retrouvés sur le chemin de de Vienne, l'être à moitié squelettique qui m'a été affecté et... Celui dont Strix m'a apparemment injecté l'essence.", dit-il, tournant brièvement une oreille vers l'armure mentionnée avant de poursuivre. "Si vous êtes encore en état de marcher, j'en conclus que vous ne vous êtes pas retrouvée sur le chemin du Dragon ?"
"Effectivement. Mais je compte bien le retrouver pour lui présenter à son tour mes excuses et vous récompenser de votre service à mon égard.", commence-t-elle, marquant une brève pause et tordant la bouche. "Vous pensez qu'il m'en laissera le temps ?"
Le Woran réfléchit à la question pas même une demie-seconde avant de hausser une épaule nonchalante.
"S'il a pu évacuer suffisamment de frustration, c'est possible. Mais il va sans dire que ce... Contretemps... Ne le met absolument pas dans les meilleures dispositions.", indique-t-il, entendant son interlocutrice soupirer à sa réponse. Quelque chose travaillant le Tigre le pousse à s'informer. "Ôtez-moi d'un doute, étiez-vous dans l'assemblée qui a procédé à mon procès ?"
"Oh non. Je subissais le mien.", s'exclame-t-elle avant de porter la main à sa gorge couverte, baissant le regard.
Si elle n'était pas présente, occupée à être elle aussi jugée, cela signifie qu'elle n'a peut-être pas eu vent de leur nature non-ashaari. Donc que toute leur improvisation dans les Voies Hautes a encore un brin de vraisemblance. Même si la chose a été largement éventée par la métamorphose de l'Hinïon en son pendant écailleux et volant. Pas besoin d'en faire mention si aucune question à ce sujet n'est formulée. En revanche, vu l'état de la carmin face à lui, il peut aisément avancer une hypothèse sans grand risque.
"Vous ressemblez davantage à ceux des vôtres que j'ai vu de près. Laissez-moi deviner grâce à ce que j'ai pu constater du clan Carmin... Un sacrifice de sang ou davantage, doublé d'une... Sécurité, apte à vous faire voir quelque chose de... Presque grotesque ?"
"Grotesque ? Qu'insinuez-vous ? Un sacrifice d'organes, en tout cas. Contre de nouveaux pouvoirs. Mais de manière plus... brutale qu'initialement prévu."
Son aspect drainé est donc le résultat du sacrifice infligé ? Perdre une partie de soi pour acquérir des pouvoirs... C'est bien là une logique liée à leur immortalité. Il est curieux de savoir ce qui lui a été brutalement prélevé et ce qui en a résulté, mais n'a guère envie de laisser entendre avoir la moindre empathie pour son sort. Il n'empêche qu'à la voir dans cet état, il se demande si le degré de ressemblance avec un squelette est significatif de la puissance détenue. Et donc le souvenir du carmin présidant son procès ne peut que l'interpeller davantage.
Huyïn abaisse les paupières brièvement pour ramener à lui le souvenir de cette vision induite par la substance. Son appendice caudal fait un bref à-coup sur le côté à la pointe d'un complexe mélange d'agacement et d'indécision naissant de cette image.
"Une scène diffuse, rouge et blanche. L'image d'un œil ou d'une perforation purulente, faite de brume et d'amas globuleux pâles, suite à l'administration du... Poison sanguin."
"Ouais. C'est le genre de vision qu'on peut avoir sous l'influence des drogues du Clan. Et encore, vous avez eu de la chance. Y'a pire, pour les initiations."
Le Félin émet un bref souffle dédaigneux de la truffe, la conversation lui ramenant souvenir après souvenir de la désagréable rencontre.
"Ah oui, cette fameuse initiation, l'un des deux choix avec le démembrement pour mon... Expiation. Et c'est en proposant puis choisissant le troisième que l'un de vos frères a littéralement perdu la tête.", lance-t-il, marquant un temps d'arrêt avant de poursuivre, dardant son regard vert pâle vers elle. "Et qu'un autre en sentant ma présence s'est aventuré trop près de Strix et en a fait les frais... Comptez vous, comme ce dernier m'en a menacé, les venger?"
"Strix ? C'est le nom qu'ils donnent au Chevalier de la Pierre de Sang ?", demande-t-elle avec circonspection, répondant ensuite à son interrogation. "Les venger ? Ils n'ont qu'à s'en prendre à eux-mêmes s'ils ont préféré s'attaquer à vous. Je ne suis aucunement opposée à vous."
Tiens tiens. Le carmin pâle avait l'air certain que son sort verrait la justice des siens frapper le Tigre, mais visiblement ce ne sera pas par la main de son interlocutrice. N'est-elle simplement pas intéressée ou nourrit-elle quelque rancune suite à cette douloureuse déception par sa famille choisie ? Huyïn se contente de hocher la tête à sa déclaration. Elle pourra toujours tenter de le frapper dans le dos si cela lui chante, mais elle devra visiblement le faire sans arme et à travers le luth au coloris du quartier. Il tourne son attention une nouvelle fois vers la place pour expliciter le déroulement de cette dernière rencontre.
"Non, j'ai pris connaissance du nom 'Strix' par le Chevalier en question, qui me l'a écrit avec le sang qu'il manipule. Un individu plutôt correct et cordial, jusqu'à ce que votre frère fasse irruption et le mette en état de... D'alerte ?", indique-t-il en pointant l'armure du doigt. "Je ne suis pas certain du procédé. Un bref moment de rouge aveuglant et...", dit-il avant de claquer des doigts. "Fin du poison de votre clan."
"UN individu ? Il est la résultante de nombreuses consciences détruites dont il ne reste plus que le sang pour exister. Il souffre perpétuellement et ne souhaite que se nourrir davantage. Il... vient de trouver un nouvel être, si ce que vous dites est vrai. Presque un second...", dit-elle à son tour, dardant sur lui un regard grave.
Maudit, rancunier, en perpétuelle souffrance et affamé, et qui a pourtant été d'une agréable compagnie comparé au reste du coin ? Le Tigre est quelque peu circonspect. Il oriente une oreille vers la place, l'autre demeurant tournée vers l'elfe.
"Strix m'a empêché de trop approcher en délimitant un espace autour de moi, puis s'est montré plutôt enthousiaste pour me répondre. Hm... Je suppose qu'il était en pleine digestion quand j'ai parlementé avec lui ou eux, ce qui expliquerait sa passivité.", envisage-t-il, tournant la tête vers l'armure animée. "Ou il n'en veut qu'au sang 'carmin', et puisque celui de feu votre frère m'avait été fraichement transféré..."
"Il a sans doute des moments de conscience. Il est multiple, mais seul. Vous faisiez un... divertissement, sans doute."
Un divertissement. Une anomalie. Un objet vivant de curiosité. Rien de bien nouveau pour qui a été utilisé comme bête de spectacle pendant des années. Mais que la chose se reproduise ailleurs que sur Yuimen a au moins le mérite de lui faire ajuster sa vision de l'Equilibre. Nouvelle constante : où qu'il aille, il sera perçu de la même façon. Nul besoin de s'attendre à autre chose ni d'espérer un traitement différent. Huyïn relève une babine et dévoile le croc que son interlocutrice avait examiné dans la demeure de Montfort, lissant la dent acérée d'un doigt.
"Probablement.", se contente-t-il de dire, finissant par reporter toute son attention sur elle. "Pour en revenir à vos premières questions, oui, je compte repartir à la recherche du Dragon. Il n'a peut-être pas simplement choisi de suivre une direction au hasard."
"Sans doute pas. Puis-je me joindre à vous ?"
Le Tigre plisse les yeux à la demande. La prudence la plus élémentaire serait de refuser tout net, histoire d'éviter un nouveau traquenard. Mais plutôt que de laisser un potentiel danger sans surveillance, autant la garder à l'oeil. Au moins n'ira-t-elle pas renseigner de possibles adelphes quant à sa localisation si ces derniers ont, eux, à coeur de venger leurs disparus.
"Est-ce bien raisonnable ? Les Carmins dans mon entourage ne font pas long feu. Si de Vienne se sent d'humeur à vous offrir la même étreinte qu'à ce gradé du Soleil noir, je ne serai pas en mesure de l'en empêcher.", prévient-il avec franchise. "Mais peut-être avez-vous des raisons pour ne pas vouloir retourner immédiatement auprès de votre famille ?"
"Je vous l'ai dit : je lui dois excuses et récompenses."
Ou comment éviter de répondre à l'évidente question en noyant le poisson. Le Tigre agite latéralement son appendice caudal avec lenteur puis cesse son mouvement une fois la pointe de ressenti négatif passé.
"Je suis curieux d'assister à cela... Soit, allons trouver ce Dragon. Et si notre itinéraire doit se faire par des endroits que vous pensez tranquilles ou amicaux, dites le maintenant... Que nous passions au large.", lâche-t-il de manière presque monocorde, une pique quant à son assurance précédente d'un accueil positif de la part des siens.
"Aucun endroit ici ne nous sera amical, n'ayez crainte.", réplique-t-elle.
"Parfait. Je serai en mesure d'affiner mon échelle de danger, depuis votre clan au cristal dévoreur de sang, en passant par une famille réduite de chevaliers aux yeux rouges...", lance-t-il avec nonchalance en rajustant ses bandoulières. "Une direction à suggérer ?"
"Oui. Je vous l'ai dit : il a laissé une trainée de chaos derrière lui. Nous le suivrons de cette manière. Suivez-moi."
L'elfe émaciée lui fait un signe l'invitant à se mettre en route. Huyïn lorgne en direction de la place qui a failli lui coûter les vibrisses. Il est curieux de savoir si la désagrégation du carmin pâle a aussi détruit ses effets, mais il ne l'est pas suffisamment pour vouloir le confirmer. Allongeant les foulées, il aligne ses pas sur ceux de sa guide, non sans tourner les oreilles çà et là avec prudence. Il a hâte de savoir ce qu'elle qualifie de chaos qui résulterait du passage de l'Hinïon, et surtout d'assister aux retrouvailles possiblement spectaculaires entre les deux elfes à peau claire.
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Modifié en dernier par Huyïn le dim. 25 mai 2025 20:25, modifié 1 fois.
- Xël
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- Enregistré le : mar. 25 déc. 2018 14:50
Re: Les Bouges
Ezak s'agace du comportement de la sorcière tout en nous confiant des morceaux d'un métal luminescent avant d'allumer sa lanterne. Je me demande à quoi il s'attendait, c'est écrit sur son visage qu'elle est une casse pied et même si je ne le déclare pas avec des mots, mon haussement d'épaules et mon mince sourire sont sans doute assez clair. Il interroge Ezra sur la présence des runes dans les Bouges et je me permets d'émettre une hypothèse.
« J’imagine que comme c’est lié à de la magie ils balancent ça dans les Bouges avec une pince. Moi j’aimerais comprendre le lien entre Ashaar et Zewen … »
Après une courte pause je poursuis:
« Il y avait une rune détruire sur mon torse quand j’ai repris connaissance chez le Clan Carmin d’ailleurs, à croire que c’était un cadeau... Ah et si tu as des runes que tu ne connais pas je pourrais peut être les identifier pour toi. »
Proposais-je au chevalier alors qu'elle répond:
"Parce qu'elles sont un vecteur de chaos. Trop imprévisibles, dangereuses."
Elle se tourne vers moi :
"Elles ne sont pas considérées comme magiques, cependant."
Ezak accepte et me montre sa rune que j'identifie comme une rune Pi, une que je connais déjà. Je l'interroge ensuite sur le métal qu'il nous a confié et il répond qu'il provient sans doute d'une de ses aventures avant de poursuivre plus taquin:
« Vu le réaction de la jeune d’Esthalor. On pourrait faire croire aux plus crédules que ça vient des Lumineux… »
« Peut être qu’à la surface il y a des montagnes fait de ce métal. »
Puis après un temps Ezak demande à Ezra.
« Ça marche comment la magie ici. Blanche m’a dit qu’elle peut… déformer la réalité »
"N'est-ce pas le principe même de la magie, que de détourner la réalité ? C'est ce qu'elle fait, oui. Comment ? Je ne le sais : je ne suis pas mage."
Elle renchérit ensuite à la plaisanterie en ajoutant qu'il se trouve peut être des plaines d'or à la surface, ce à quoi je répond qu'il en existait sur un autre monde avant que la discussion tourne autour de la magie.
« Pas chez nous. Dans notre monde elle est différente, liée aux éléments. Enfin, c’est ce que j’ai pu observer. Xël doit être plus au fait que moi sur ce genre de sujet. »
« Oui la magie est liée à des fluides élémentaires: le feu, l’air, la lumière, l’obscurité … Mais il existe sans doute des mages assez puissants pour briser cette barrière. »
"Et... ces éléments sont-ils utilisés autrement que dans leur forme première ? N'est-ce pas aussi de la modification du réel ? Son utilisation pour l'user de manière détournée ?"
« C’est une bonne question. Je ne dirais pas que nous modifions le réel. Je ne suis pas assez érudit pour avoir la réponse. »
Elle avoue que ce n'est pas son cas non plus et tandis qu'Ezak interroge la sorcière qui lui répond effrontément je poursuis mon échange avec Ezra:
« Ce que je sais c’est qu’avec ma magie je pourrais vous montrer la surface… »
"Comment ça ?"
« Je peux contrôler l’air, je pourrais vous faire voler jusqu’en haut du puits. »
"Vous n'en auriez pas l'autorisation, surtout."
Je lève les yeux au plafond, désabusé par ce défaitisme sans doute propre aux Ashaariens et leur immortalité lassante. Je ne me prive cependant pas de ricaner de son manque de patience vis-à-vis de la sorcière qui s'est arrêté pour nous fixer de son regard de défi. Je continue d'avancer à sa hauteur, m'étonnant de sa vision.
« Vous pouvez voir dans l’obscurité ? »
Elle prend un petit air satisfait et me répond que oui avec un petit air négligent avant de reprendre le chemin. Ah ma vieille ... Si elle savait. Je me suis coltiné bien pire qu'elle il n'y a pas si longtemps. Je suis également capable de jouer à ce jeu. Si les cons dansaient, je ne serais pas dans l'orchestre.
« J’imagine que comme c’est lié à de la magie ils balancent ça dans les Bouges avec une pince. Moi j’aimerais comprendre le lien entre Ashaar et Zewen … »
Après une courte pause je poursuis:
« Il y avait une rune détruire sur mon torse quand j’ai repris connaissance chez le Clan Carmin d’ailleurs, à croire que c’était un cadeau... Ah et si tu as des runes que tu ne connais pas je pourrais peut être les identifier pour toi. »
Proposais-je au chevalier alors qu'elle répond:
"Parce qu'elles sont un vecteur de chaos. Trop imprévisibles, dangereuses."
Elle se tourne vers moi :
"Elles ne sont pas considérées comme magiques, cependant."
Ezak accepte et me montre sa rune que j'identifie comme une rune Pi, une que je connais déjà. Je l'interroge ensuite sur le métal qu'il nous a confié et il répond qu'il provient sans doute d'une de ses aventures avant de poursuivre plus taquin:
« Vu le réaction de la jeune d’Esthalor. On pourrait faire croire aux plus crédules que ça vient des Lumineux… »
« Peut être qu’à la surface il y a des montagnes fait de ce métal. »
Puis après un temps Ezak demande à Ezra.
« Ça marche comment la magie ici. Blanche m’a dit qu’elle peut… déformer la réalité »
"N'est-ce pas le principe même de la magie, que de détourner la réalité ? C'est ce qu'elle fait, oui. Comment ? Je ne le sais : je ne suis pas mage."
Elle renchérit ensuite à la plaisanterie en ajoutant qu'il se trouve peut être des plaines d'or à la surface, ce à quoi je répond qu'il en existait sur un autre monde avant que la discussion tourne autour de la magie.
« Pas chez nous. Dans notre monde elle est différente, liée aux éléments. Enfin, c’est ce que j’ai pu observer. Xël doit être plus au fait que moi sur ce genre de sujet. »
« Oui la magie est liée à des fluides élémentaires: le feu, l’air, la lumière, l’obscurité … Mais il existe sans doute des mages assez puissants pour briser cette barrière. »
"Et... ces éléments sont-ils utilisés autrement que dans leur forme première ? N'est-ce pas aussi de la modification du réel ? Son utilisation pour l'user de manière détournée ?"
« C’est une bonne question. Je ne dirais pas que nous modifions le réel. Je ne suis pas assez érudit pour avoir la réponse. »
Elle avoue que ce n'est pas son cas non plus et tandis qu'Ezak interroge la sorcière qui lui répond effrontément je poursuis mon échange avec Ezra:
« Ce que je sais c’est qu’avec ma magie je pourrais vous montrer la surface… »
"Comment ça ?"
« Je peux contrôler l’air, je pourrais vous faire voler jusqu’en haut du puits. »
"Vous n'en auriez pas l'autorisation, surtout."
Je lève les yeux au plafond, désabusé par ce défaitisme sans doute propre aux Ashaariens et leur immortalité lassante. Je ne me prive cependant pas de ricaner de son manque de patience vis-à-vis de la sorcière qui s'est arrêté pour nous fixer de son regard de défi. Je continue d'avancer à sa hauteur, m'étonnant de sa vision.
« Vous pouvez voir dans l’obscurité ? »
Elle prend un petit air satisfait et me répond que oui avec un petit air négligent avant de reprendre le chemin. Ah ma vieille ... Si elle savait. Je me suis coltiné bien pire qu'elle il n'y a pas si longtemps. Je suis également capable de jouer à ce jeu. Si les cons dansaient, je ne serais pas dans l'orchestre.
- Mathis
- Messages : 212
- Enregistré le : jeu. 20 déc. 2018 00:30
Re: Les Bouges
Je suivis une fois de plus Rubis, et nous retraversâmes la pièce remplie d’effluves enivrantes pour descendre au sous-sol cette fois. J’eus l’impression soudaine de retrouver ma lucidité, de prendre vraiment conscience de ce qui m’entourait, échappant aux odeurs hormonales qui envahissaient les pièces du rez de chaussé. L’escalier de pierre nous conduisit sur un couloir bordé de murs noircies et humides. Après avoir dépassé quelques portes, Rubis s’arrêta à une porte précise qui s’ouvrit dans un grincement lorsque la jolie dame la poussa.
Je pus y voir quelques lits installé de façon à pouvoir y accéder facilement pour en soigner les occupants. Les lits étaient vides, mais une femme occupait les lieux. Une femme séduisante, dont les longs cheveux gris ramassé derriere la tete mettait en évidence un visage marqué par le temps, mais surtout par de vilaines cicatrices. Son regard vif et intelligent nous scrutait attendant patiemment que l’un de nous deux lui adressa la parole.
Rubis fut brève
“Il a besoin de soins. Il a payé.”
Puis vers moi
“Je t’attends dehors.”
J’eus tout juste le temps d’acquiesser d’un signe de tête qu’elle quitta rapidement les lieux prenant soin de bien fermer la porte derrière elle. Était-elle en froid avec la soigneuse ? Ou bien vitait elle de regarder plaies et blessures ? Je ne pus davantage m’attarder sur son comportement puis que la dame m’interpella.
“Déshabillez-vous et allongez-vous là. De quoi souffrez-vous ?”
Obéissant à la soigneuse, je mis ma besace au sol près du lit indiqué, je retirai également, les armes à ma ceinture, ceux-ci m'empêchant de m'allonger, puis enfin, j'enlevai mon casque, mes brassards, mon plastron et ma tunique. Tout en m'étendant sur le lit, je lui montrai du doigt mes blessures:
"Mes blessures les plus graves sont ici au côté gauche de mon flanc, ces quatre griffures... puis mon nez. Ensuite, j'ai de petites blessures sur le côté droit de mon ventre, et je sens une petite bosse derrière la tête. Si vous pouvez soigner au moins les deux premières, j'en serais très content."
"La bosse... vous pourrez vous en sortir, non ?", répond-elle d'un air incrédule, avant d'inspecter le reste.
Je me contentai d’un bref signe de tête.
"Ces griffes sont profondes, ça n'augure rien de bon. Je vais devoir recoudre. Mais d'abord, le nez..."
S’approchant de moi, elle me saisit l’arête nasale et le remis en place avec force, d’un geste bref, mais puissant tout en commentant:
"Ca serait dommage qu'il en ressorte tout tordu, non ?"
La douleur fut intense que je crus un instant que j’allais m’évanouir. Par orgueil, je me retiens de gémir, mais la pâleur de mon visage, et la grimace qui s’y dessinait ne laissait aucun doute sur la douleur ressentie.
Je pris ensuite de grandes et lentes respiration. Tout en jetant un coup d'oeil à mes plaies ouvertes, j'attendis la suite. Je n’étais pas habitué à ce genre de traitement. Le guérisseur de mon quartier se contentait d’apposer ses mains sur mes plaies, éclairant d’une douce lumière la blessure, la guérissant et éliminant toutes les cicatrices.
Sans prévenir, elle versa de l’alcool sur les longues griffures pour ensuite les nettoyer d’un chiffon humide. Je fis un léger sursaut lorsque l'alcool pénétra sur mes blessures, puis je serrai les dents pour ne pas crier.
"Qu'est-ce qui vous a fait ça ? C'est moche."
Reprenant une respiration normale, je répondis
"Cela m'est arrivé lorsque j'ai tenté de descendre un escalier, tentant de retrouver mes compagnons. Il y avait un homme barbu, en toge, au visage squelettique. Mais c'est l'un de ses fidèles, un "squelette" vivant qui m'a agrippé au passage lors de ma descente."
"L'escalier des Sacrifiés ? Quelle idée à la con de passer là. Ils ne vous ont pas prévenus ? Vous avez eu de la chance de revenir du quartier des Mangeurs de Chair. Et avec si peu de blessures."
Ce disant, elle préparait fil et aiguille. Avant de me recoudre, elle a tenu bon de me prévenir.
"Bougez pas sinon la cicatrice sera moche."
Évitant de regarder mes blessures, je me concentrai sur les réponses, tentant ainsi d’oublier qu’elle me cousait le ventre.
"Personne ne m'a prévénu en effet.... J'ai pas été prévenu de grand chose en fait. Je viens d'un autre monde... j'ai pas très bien compris les mœurs de Ashaar... et j'ai été lâché ici sans explication aucune."
"Curieux ça, ils interdisent l'accès à leurs escaliers verbalement normalement... Ils ne sont pas belliqueux, contrairement aux cannibales d'en bas. M'enfin."
Elle ne comprenait pas pourquoi ils s’étaient attaquer à moi. Il est vrai que j’avais omis de dire que j’avais pris la forme d’un félin, une forme qui leur était inconnu. Ce fut sans doute par peur qu’ils m’avaient attaqués.
Après un haussement d’épaule, elle rajouta.
"Un autre monde, hein ? J'me demande pourquoi la Mère m'demande de soigner du drogué."
Elle poursuivit néanmoins son travail, visiblement contrariée. Comprenant la raison de sa dernière remarque, je m'empressai de rétablir les faits.
" Ah non, je ne suis pas un drogué. Je viens réellement d'un autre monde bien réél. Il se prénomme Yuimen et possède quelques continents. Je suis arrivé sur Ashaar par une sorte de porte "magique"... Notre monde est différent du vôtre. Et anatomiquement parlant nous sommes différents aussi. Comme vous pouvez voir, ma poitrine est différente. Tous les yuimeniens ont ça au bout de leur sein "
Dis-je en pointant mes mamelons.
Haussant les sourcils, elle rajouta
"Ah !? Je pensais que c'étaient des brûlures. C'est sérieux tout ça ? Boah. Pour ce que ça change..."
" Oui c'est serieux. Mon incompréhension de votre mode de vie, ne m'a pas beaucoup aidé à me débrouiller en ces lieux. Je ne suis pas mage, mais je comprends pas les raisons qui font que la magie est interdite et que les mages sont chassés. Pouvez vous m'expliquer tout ca ? "
Ce fut sans hésitation qu’elle poursuivait la conversation, non avare de me donner des informations.
"Oh, pour ce que je sais, ça mettrait en danger notre immortalité, ou que sais-je. C'est ce que l'Ordre du Soleil Noir dit, en tout cas. Et c'est pour ça qu'ils font la chasse aux mages. Depuis aussi longtemps que j'me souvienne."
Je questionnai encore:
"Ca veut dire qu'il y a toujours eu des mages et qu'il y en a toujours ? ... Sinon la chasse serait terminé... En fait, il n'y a peut-être que l'un de ces mages qui pourrait grâce à la magie nous ramener moi et mes compagnons sur Yuimen. "
Elle ne pouvait pas vraiment me répondre à ce sujet.
"Sans doute, oui. J'sais pas à quoi c'est dû, cette magie. Moi j'en n'ai pas en tout cas. Et j'm'en porte pas plus mal."
Elle termina le dernier point, coupa le fil, puis recula d’un pas afin d’avoir une idée de l’ensemble.
"Bon, j'sais pas pour rentrer chez vous, mais il va falloir vous ménager un peu : ça serait bête de faire sauter les points. Plus d'aventures dans les escaliers, c'est bien compris ?"
Je me levai et mis pied à terre avec précaution tout en lui répondant.
"Oui, je vais éviter ces escaliers, je vous remercie."
Tout en me rhabillant, je lui demandai:
"Tout comme vous, je n'ai pas de magie...mais j'ai été condamné tout de même pour des raisons que je mets en doute... Et vous, si ce n'est pas indiscret, comment vous êtes-vous retrouvé condamné à vivre dans les bouges ? "
Une fois de plus, elle répondit
"Oh. Recel et trafic de drogues. On savait s'amuser à c'temps là. Mais bon, j'ai laissé toute cette merde derrière moi."
"Vous les mettez en doute ? C'est à dire ?"
"Pour faire court, j'ai été condamné pour avoir fui, même si je suis revenu de mon plein gré et surtout parce que j'ai refusé de leur remettre une partie de mes biens. J'ai l'impression que ma plus grande faute est d'avoir blessé leurs orgueils. "
Ce à quoi elle répondit:
"Venir d'ailleurs, ça doit pas aider, non plus. J'comprends pas bien vos chefs d'accusation. Z'avez fui, mais pourquoi ? Z'étiez coupable d'un truc ? Et ils vous ont refilé une amende, et vous avez refusé de la payer ? C'est ça ?"
La trouvant sympathique, je décidai de lui en dévoiler un peu plus.
"En fait, j'ai pas vraiment fui, j'ai couru aider mes compagnons qui étaient au prise avec une créature venue de notre monde... Mais les soldats ne voulaient pas que j'y aille, mais j'y suis allé quand même. Finalement, ils ont résouds le problème avant que je ne puisse les rejoindre, je suis alors retournés vers les soldats et je me suis livré sans résistance. ... Une amende ? C'était ça ? J'avais pas vu ça de cet angl là. Il ne m'ont pas demandé de montant précis, ils semblaient plutôt vouloir tout mon équipement et mes biens... Et oui, j'ai refusé de payer... Je ne sais pas comment ça se passe dans votre monde... mais je trouve la peine de six mois sévère... alors que mon compagnon qui a utilisé de la magie n'a eu que 2 semaines. Bref, je vous remercie de m'avoir éclairé, je comprends mieux le fonctionnement d'Ashaar. "
Elle ne cacha pas sa surprise quand à la courte peine pour utilisation de magie.
"Deux semaines ? En usant de magie ? Il a dû sérieusement graisser la patte à ses geôliers. Ah ! Z'auriez peut-être mieux fait d'abandonner un ou deux biens, finalement."
De mémoire, en effet, il avait proposé un marché. J’aurais probablement fait de même si on m’en avait proposé un.. ce qui n’était pas le cas.
"Avec le recul, je pense que vous avez raison... Et puis, j'ai pris la fuite une deuxième fois,... ils n'ont pas apprécié que je les sème comme ça sans difficulté.... Après tout, vous avez raison... j'aurais dû être un peu plus "obéissant" et céder quelque chose. "
"Fui deux fois ? Voilà qui est inhabituel. Vous devez être drôlement fortiche en évasion."
Puis elle rajouta tout en me fixant
"Dites. Vous allez vous évader des Bouges ?"
Je me redressai les épaules, assez fier de ma capacité de m’évader.
"Il est vrai, je suis assez habile lorsqu'il s'agit de prendre la fuite. "..
Je la regardai à mon tour, puis lui répondis:
"J'aimerais bien, si je savais où aller. C'est pas évident de s'y retrouver... vous n'aurez pas une carte ou des indications à me donner ?je suis prêt à payer "
Elle éclata de rire.
"Mon pauvre, z'êtes pas rendu. Les Bouges, c'est pire qu'un labyrinthe. Impossible de faire une carte lisible de ce sac de noeuds. Faut apprendre, petit à petit... Ou savoir s'accompagner de personnes qui ont appris."
Un espoir naissant en moi, je questionnai aussitôt.
"Alors, vous connaissez quelqu'un qui pourrait m'accompagner ? En fait, dans l'immédiat, mes compagnons doivent me rejoindre ici. L'un d'eux était au Bastion noir en compagnie d'un jeune chevalier... Mais une fois que les autres seront là, un guide ne serait pas de refus. "
Espoir qu’elle balaya d’un coup de la main.
"Vous accompagner où ? Ici, y'a surtout des gars qui savent comment trouver le Bordel, vous savez..."
" Vous avez une fois de plus raison, je me suis laissé emporter par l'espoir de quitter ce lieu. "
"Cette cave ? Ma compagnie est-elle si déplaisante ?" dit elle en plaisantant.
"Sans doute préférerez-vous celle de Ruby. Elle vous attend. Mais rappelez-vous notre marché : pas de galipettes trop scabreuses, sinon vos points vont sauter !"
Je lui souris de toutes mes dents. :
"Je ne parlais pas de cette cave, mais bien de Ashaar. J'ai vraiment apprécié vos soins et votre compagnie. Vous m'avez aidé à y voir plus clair. "
Cela dit, je la remerciai une fois de plus puis je rajoutai:
"Je vous promets que je serai sage... je ne veux pas gâcher votre boulot."
Je ramassai ensuite mon équipement et me rendis à la porte pour y rejoindre Rubis.
Je pus y voir quelques lits installé de façon à pouvoir y accéder facilement pour en soigner les occupants. Les lits étaient vides, mais une femme occupait les lieux. Une femme séduisante, dont les longs cheveux gris ramassé derriere la tete mettait en évidence un visage marqué par le temps, mais surtout par de vilaines cicatrices. Son regard vif et intelligent nous scrutait attendant patiemment que l’un de nous deux lui adressa la parole.
Rubis fut brève
“Il a besoin de soins. Il a payé.”
Puis vers moi
“Je t’attends dehors.”
J’eus tout juste le temps d’acquiesser d’un signe de tête qu’elle quitta rapidement les lieux prenant soin de bien fermer la porte derrière elle. Était-elle en froid avec la soigneuse ? Ou bien vitait elle de regarder plaies et blessures ? Je ne pus davantage m’attarder sur son comportement puis que la dame m’interpella.
“Déshabillez-vous et allongez-vous là. De quoi souffrez-vous ?”
Obéissant à la soigneuse, je mis ma besace au sol près du lit indiqué, je retirai également, les armes à ma ceinture, ceux-ci m'empêchant de m'allonger, puis enfin, j'enlevai mon casque, mes brassards, mon plastron et ma tunique. Tout en m'étendant sur le lit, je lui montrai du doigt mes blessures:
"Mes blessures les plus graves sont ici au côté gauche de mon flanc, ces quatre griffures... puis mon nez. Ensuite, j'ai de petites blessures sur le côté droit de mon ventre, et je sens une petite bosse derrière la tête. Si vous pouvez soigner au moins les deux premières, j'en serais très content."
"La bosse... vous pourrez vous en sortir, non ?", répond-elle d'un air incrédule, avant d'inspecter le reste.
Je me contentai d’un bref signe de tête.
"Ces griffes sont profondes, ça n'augure rien de bon. Je vais devoir recoudre. Mais d'abord, le nez..."
S’approchant de moi, elle me saisit l’arête nasale et le remis en place avec force, d’un geste bref, mais puissant tout en commentant:
"Ca serait dommage qu'il en ressorte tout tordu, non ?"
La douleur fut intense que je crus un instant que j’allais m’évanouir. Par orgueil, je me retiens de gémir, mais la pâleur de mon visage, et la grimace qui s’y dessinait ne laissait aucun doute sur la douleur ressentie.
Je pris ensuite de grandes et lentes respiration. Tout en jetant un coup d'oeil à mes plaies ouvertes, j'attendis la suite. Je n’étais pas habitué à ce genre de traitement. Le guérisseur de mon quartier se contentait d’apposer ses mains sur mes plaies, éclairant d’une douce lumière la blessure, la guérissant et éliminant toutes les cicatrices.
Sans prévenir, elle versa de l’alcool sur les longues griffures pour ensuite les nettoyer d’un chiffon humide. Je fis un léger sursaut lorsque l'alcool pénétra sur mes blessures, puis je serrai les dents pour ne pas crier.
"Qu'est-ce qui vous a fait ça ? C'est moche."
Reprenant une respiration normale, je répondis
"Cela m'est arrivé lorsque j'ai tenté de descendre un escalier, tentant de retrouver mes compagnons. Il y avait un homme barbu, en toge, au visage squelettique. Mais c'est l'un de ses fidèles, un "squelette" vivant qui m'a agrippé au passage lors de ma descente."
"L'escalier des Sacrifiés ? Quelle idée à la con de passer là. Ils ne vous ont pas prévenus ? Vous avez eu de la chance de revenir du quartier des Mangeurs de Chair. Et avec si peu de blessures."
Ce disant, elle préparait fil et aiguille. Avant de me recoudre, elle a tenu bon de me prévenir.
"Bougez pas sinon la cicatrice sera moche."
Évitant de regarder mes blessures, je me concentrai sur les réponses, tentant ainsi d’oublier qu’elle me cousait le ventre.
"Personne ne m'a prévénu en effet.... J'ai pas été prévenu de grand chose en fait. Je viens d'un autre monde... j'ai pas très bien compris les mœurs de Ashaar... et j'ai été lâché ici sans explication aucune."
"Curieux ça, ils interdisent l'accès à leurs escaliers verbalement normalement... Ils ne sont pas belliqueux, contrairement aux cannibales d'en bas. M'enfin."
Elle ne comprenait pas pourquoi ils s’étaient attaquer à moi. Il est vrai que j’avais omis de dire que j’avais pris la forme d’un félin, une forme qui leur était inconnu. Ce fut sans doute par peur qu’ils m’avaient attaqués.
Après un haussement d’épaule, elle rajouta.
"Un autre monde, hein ? J'me demande pourquoi la Mère m'demande de soigner du drogué."
Elle poursuivit néanmoins son travail, visiblement contrariée. Comprenant la raison de sa dernière remarque, je m'empressai de rétablir les faits.
" Ah non, je ne suis pas un drogué. Je viens réellement d'un autre monde bien réél. Il se prénomme Yuimen et possède quelques continents. Je suis arrivé sur Ashaar par une sorte de porte "magique"... Notre monde est différent du vôtre. Et anatomiquement parlant nous sommes différents aussi. Comme vous pouvez voir, ma poitrine est différente. Tous les yuimeniens ont ça au bout de leur sein "
Dis-je en pointant mes mamelons.
Haussant les sourcils, elle rajouta
"Ah !? Je pensais que c'étaient des brûlures. C'est sérieux tout ça ? Boah. Pour ce que ça change..."
" Oui c'est serieux. Mon incompréhension de votre mode de vie, ne m'a pas beaucoup aidé à me débrouiller en ces lieux. Je ne suis pas mage, mais je comprends pas les raisons qui font que la magie est interdite et que les mages sont chassés. Pouvez vous m'expliquer tout ca ? "
Ce fut sans hésitation qu’elle poursuivait la conversation, non avare de me donner des informations.
"Oh, pour ce que je sais, ça mettrait en danger notre immortalité, ou que sais-je. C'est ce que l'Ordre du Soleil Noir dit, en tout cas. Et c'est pour ça qu'ils font la chasse aux mages. Depuis aussi longtemps que j'me souvienne."
Je questionnai encore:
"Ca veut dire qu'il y a toujours eu des mages et qu'il y en a toujours ? ... Sinon la chasse serait terminé... En fait, il n'y a peut-être que l'un de ces mages qui pourrait grâce à la magie nous ramener moi et mes compagnons sur Yuimen. "
Elle ne pouvait pas vraiment me répondre à ce sujet.
"Sans doute, oui. J'sais pas à quoi c'est dû, cette magie. Moi j'en n'ai pas en tout cas. Et j'm'en porte pas plus mal."
Elle termina le dernier point, coupa le fil, puis recula d’un pas afin d’avoir une idée de l’ensemble.
"Bon, j'sais pas pour rentrer chez vous, mais il va falloir vous ménager un peu : ça serait bête de faire sauter les points. Plus d'aventures dans les escaliers, c'est bien compris ?"
Je me levai et mis pied à terre avec précaution tout en lui répondant.
"Oui, je vais éviter ces escaliers, je vous remercie."
Tout en me rhabillant, je lui demandai:
"Tout comme vous, je n'ai pas de magie...mais j'ai été condamné tout de même pour des raisons que je mets en doute... Et vous, si ce n'est pas indiscret, comment vous êtes-vous retrouvé condamné à vivre dans les bouges ? "
Une fois de plus, elle répondit
"Oh. Recel et trafic de drogues. On savait s'amuser à c'temps là. Mais bon, j'ai laissé toute cette merde derrière moi."
"Vous les mettez en doute ? C'est à dire ?"
"Pour faire court, j'ai été condamné pour avoir fui, même si je suis revenu de mon plein gré et surtout parce que j'ai refusé de leur remettre une partie de mes biens. J'ai l'impression que ma plus grande faute est d'avoir blessé leurs orgueils. "
Ce à quoi elle répondit:
"Venir d'ailleurs, ça doit pas aider, non plus. J'comprends pas bien vos chefs d'accusation. Z'avez fui, mais pourquoi ? Z'étiez coupable d'un truc ? Et ils vous ont refilé une amende, et vous avez refusé de la payer ? C'est ça ?"
La trouvant sympathique, je décidai de lui en dévoiler un peu plus.
"En fait, j'ai pas vraiment fui, j'ai couru aider mes compagnons qui étaient au prise avec une créature venue de notre monde... Mais les soldats ne voulaient pas que j'y aille, mais j'y suis allé quand même. Finalement, ils ont résouds le problème avant que je ne puisse les rejoindre, je suis alors retournés vers les soldats et je me suis livré sans résistance. ... Une amende ? C'était ça ? J'avais pas vu ça de cet angl là. Il ne m'ont pas demandé de montant précis, ils semblaient plutôt vouloir tout mon équipement et mes biens... Et oui, j'ai refusé de payer... Je ne sais pas comment ça se passe dans votre monde... mais je trouve la peine de six mois sévère... alors que mon compagnon qui a utilisé de la magie n'a eu que 2 semaines. Bref, je vous remercie de m'avoir éclairé, je comprends mieux le fonctionnement d'Ashaar. "
Elle ne cacha pas sa surprise quand à la courte peine pour utilisation de magie.
"Deux semaines ? En usant de magie ? Il a dû sérieusement graisser la patte à ses geôliers. Ah ! Z'auriez peut-être mieux fait d'abandonner un ou deux biens, finalement."
De mémoire, en effet, il avait proposé un marché. J’aurais probablement fait de même si on m’en avait proposé un.. ce qui n’était pas le cas.
"Avec le recul, je pense que vous avez raison... Et puis, j'ai pris la fuite une deuxième fois,... ils n'ont pas apprécié que je les sème comme ça sans difficulté.... Après tout, vous avez raison... j'aurais dû être un peu plus "obéissant" et céder quelque chose. "
"Fui deux fois ? Voilà qui est inhabituel. Vous devez être drôlement fortiche en évasion."
Puis elle rajouta tout en me fixant
"Dites. Vous allez vous évader des Bouges ?"
Je me redressai les épaules, assez fier de ma capacité de m’évader.
"Il est vrai, je suis assez habile lorsqu'il s'agit de prendre la fuite. "..
Je la regardai à mon tour, puis lui répondis:
"J'aimerais bien, si je savais où aller. C'est pas évident de s'y retrouver... vous n'aurez pas une carte ou des indications à me donner ?je suis prêt à payer "
Elle éclata de rire.
"Mon pauvre, z'êtes pas rendu. Les Bouges, c'est pire qu'un labyrinthe. Impossible de faire une carte lisible de ce sac de noeuds. Faut apprendre, petit à petit... Ou savoir s'accompagner de personnes qui ont appris."
Un espoir naissant en moi, je questionnai aussitôt.
"Alors, vous connaissez quelqu'un qui pourrait m'accompagner ? En fait, dans l'immédiat, mes compagnons doivent me rejoindre ici. L'un d'eux était au Bastion noir en compagnie d'un jeune chevalier... Mais une fois que les autres seront là, un guide ne serait pas de refus. "
Espoir qu’elle balaya d’un coup de la main.
"Vous accompagner où ? Ici, y'a surtout des gars qui savent comment trouver le Bordel, vous savez..."
" Vous avez une fois de plus raison, je me suis laissé emporter par l'espoir de quitter ce lieu. "
"Cette cave ? Ma compagnie est-elle si déplaisante ?" dit elle en plaisantant.
"Sans doute préférerez-vous celle de Ruby. Elle vous attend. Mais rappelez-vous notre marché : pas de galipettes trop scabreuses, sinon vos points vont sauter !"
Je lui souris de toutes mes dents. :
"Je ne parlais pas de cette cave, mais bien de Ashaar. J'ai vraiment apprécié vos soins et votre compagnie. Vous m'avez aidé à y voir plus clair. "
Cela dit, je la remerciai une fois de plus puis je rajoutai:
"Je vous promets que je serai sage... je ne veux pas gâcher votre boulot."
Je ramassai ensuite mon équipement et me rendis à la porte pour y rejoindre Rubis.
- Capitaine Hart
- Messages : 177
- Enregistré le : sam. 5 janv. 2019 03:23
Re: Les Bouges
On m’a dirigé vers une tente dans laquelle un grand gaillard appliquait des bandages sur ses mains. Il était assis sur un coffre et m’ignorait, comme tout le monde dans ce camp, apparemment.
De chef d’expédition, il en avait la carrure, avec son crâne rasé sur les côtés et sa barbe tressée.
« Tu veux quoi ? »
« Kothor, c’est bien ça ? On m’a dit que je devais te voir pour racheter les prisonniers que t’as ramené. »
« Ah ouais ? Et t’es qui pour vouloir me les racheter ? T’as de quoi payer ?
« Aaah ! Enfin quelqu’un qui me demande de me présenter. Ahem. »
Une occasion à célébrer dans cet endroit où tout le monde semblait avoir pour mission de m’ignorer. Je me suis raclé la gorge.
« Je suis le capitaine Hart, marin et aventurier de renom, même si mes exploits n’ont pas encore atteint ce trou paumé. »
C’était l’heure d’arborer mon sourire commercial.
« Qu’est-ce que tu veux contre ? De l'or ? J’en ai. Du muscle ? J’en ai aussi. Du nez ? J’en ai plus que quiconque ! Tiens, par exemple, le gringalet qui s’est fait tabasser, là, le bavard. Donne-moi ton prix. Dix pièces ? Cinquante pièces ? »
« Des... pièces ? Des pièces de quoi ? D’armes ? T’as pas de l'or, plutôt ? Ou de la bouffe ? Des infos utiles ? »
« Hein ? B-bah oui, des pièces d'or quoi ? Me dites pas qu’il y a pas de monnaie dans ce trou maudit ?! »
Sortant un yu d’or de ma bourse que je lui mets bien sur le pif, j’essaie de lui faire comprendre mes intentions pacifiques.
« Ça ! Monnaie ! Argeeeent, pour biens et services ! »
Sans réaction particulière, il chipe ma pièce et la met dans sa poche.
« D’accord. Le richou est à toi. Par contre, parle-moi encore comme ça et c’est toi qui auras l'air de t’être fait tabasser. »
« Ohhh, t’en fais pas, je suis sûr qu’on va finir par s'entendre. »
Et dès que j’ai entrouvert ma bourse, il a commencé à être plus bavard.
« Je les prend tous. Une pièce d'or pour le richou, une pièce d'or par prisonnier, ça te va ? »
« D’où t’as autant d’or ? C’est pas du faux au moins ? »
« Ah, mes excuses, c’est ptèt pas passé la première fois. »
Raclement de gorge obligatoire.
« Je suis le GRAND capitaine Hart, marin et aventurier DE RENOM. J’ai accumulé un beau pécule lors de mes voyages. Et il me semble que là d’où je viens, l’or est un peu plus facile à se procurer qu’ici. »
Je lui montre une de mes pièces durement acquises par hasard sur le corps de nombreuses victimes pas toujours de moi.
« Si c’était du toc, j’aurais pas de douleurs aux hanches. Mais tu sais, mon Thotor, si votre belle fratrie n’est pas payée à la hauteur de son travail, peut-être que vous seriez plus heureux là d’où je viens. En tout cas, Evanie a l’air d'être de mon avis. Enfin, je pense, elle est un peu dure à déchiffrer. »
« C’est d’accord. Une pièce par tête de pipe. Si la Dame est d’accord qu’on aille là d’où tu viens, on la suivra. Surtout si y’a de l’or et à bouffer. »
Je lui serre vigoureusement la main, sans penser aux implications possibles qu’Evenie avait laissé entendre, sans doute pour me mettre la pression.
« Un plaisir de faire affaire avec toi, Thotor ! »
« Et si t’as autant d’or, tu fais quoi ici ? »
« Je suis tombé dans un portail, en quelques sortes. Dingue, hein ? Peut-être un magicien qui voulait me jouer un mauvais tour. Je cherche encore comment rentrer, mais tant que je suis là, j’ai promis d’aider votre compagnie. »
« Ça m’va, cap'taine. T’as l'air réglo. T’as déjà un meneur ? Tu veux être à mes ordres ? »
« Je ne me mets aux ordres de personne, c’est pas contre toi. Mais puisque t’es chef d’expédition et que moi, je connais rien à Ashaar, je me fierai à ton expérience. Comme convenu avec la Dame, je vous traiterai comme mes frères. Si t’as besoin d’un service, n’hésite pas à demander. »
« Pas d’ordres ? T’es quoi, un merco ? T’es pas des nôtres ? »
« Ahem, je dois me répéter une troisième fois ? Nan, je vais t’épargner ça. »
Je me mets à son niveau. Ce que je m’apprêtais à dire n’avait rien d’une blague.
« Je ne peux m’incliner devant rien ni personne. J’ai mes propres maraudeurs à la maison, si tu veux tout savoir. Il se trouve juste qu’à peu de choses près, on est pas si différents. »
« Mh. T’es fier. C’est bien. Mais le sois pas avec n’importe qui. Surtout pas avec ceux qu’ont une certaine importance parmi ceux dont tu veux être les amis. M’est avis que c’est lié à ça si tu t’es retrouvé dans les Bouges. Doivent pas aimer l’irrévérencieux, là-haut. »
« Ah, je suis pas peu fier, c’est sûr, mais ça va plus loin que ça. C’est une question de principe. »
Un principe que je prendrai le temps d’expliquer quand j’aurais fini de mettre mes comptes à jour sur ce maudit journal.
« Mais merci du conseil. Bon, ces prisonniers vont pas se libérer tous seuls. »
« Y’en a quinze, en tout »
Je lui tends 14 pièces, vu que j’avais déjà payé pour Sébastian. Et une de plus.
« Parce que je t’aime bien. Si je pouvais aussi avoir l’équipement qu’ils avaient sur eux au moment de leur capture... »
« Y’avait pas grand chose... Mais on leur rendra ouais. Par contre tu deviens responsable d’eux. S’ils se taillent la bourrent ou foutent le bazar dans le camp, t’es le seul à blâmer. Dis à Kelvin d'aller se r’poser. C’lui qui les garde, là. »
Je lui ai fait mes adieux avec un petit geste de la main. J’avoue ne pas avoir trop écouté la dernière partie. Je suis parti du principe que Kelvin était le gars à la mine patibulaire qui gardait les prisonniers.
« Kelvin, c’est ça ? Bonne nouvelle, j’ai parlé avec Kothor, tu vas pouvoir prendre la pause ! Tous ces gens-là sont avec moi, maintenant. »
Il m’a laissé le champ libre à la mention de Kothor, me laissant parler aux prisonniers libérés. J’ai avisé Sébastian, étendant mon grand sourire aux autres.
« Holà, bande de veinards ! Z’en avez eu, de la chance, de tomber sur le magnanime capitaine Hart ! Mouhahahaha ! »
J’ai toussoté, reprenant un semblant de modestie.
« Bon, ben, j’imagine que certains d’entre vous sont impatients de retourner aux Hordes pour crever de faim avec les copains ou supplier le Soleil Noir de vous faire remonter. Je vous en empêcherai pas. Mais sachez que si vous me suivez, je ferai en sorte que vous soyez bien traités, et que les Maraudeurs vous laissent tranquilles tant que vous leur marchez pas sur les pattes. »
Bien sûr, ces prisonniers n’allaient pas y aller de leur plus grand sourire, parce qu’apparemment, si quelqu’un ose être aimable à Ashaar, il explose. Mais il fallait que j’entretienne leur moral.
« Je me doute bien que vous avez tous le moral dans les chaussettes. Alors écoutez, première bonne nouvelle, vous allez pouvoir récupérer vos possessions. Je vous le dis, entre vous et moi, c’est le début de grandes choses ! Des questions ? »
De chef d’expédition, il en avait la carrure, avec son crâne rasé sur les côtés et sa barbe tressée.
« Tu veux quoi ? »
« Kothor, c’est bien ça ? On m’a dit que je devais te voir pour racheter les prisonniers que t’as ramené. »
« Ah ouais ? Et t’es qui pour vouloir me les racheter ? T’as de quoi payer ?
« Aaah ! Enfin quelqu’un qui me demande de me présenter. Ahem. »
Une occasion à célébrer dans cet endroit où tout le monde semblait avoir pour mission de m’ignorer. Je me suis raclé la gorge.
« Je suis le capitaine Hart, marin et aventurier de renom, même si mes exploits n’ont pas encore atteint ce trou paumé. »
C’était l’heure d’arborer mon sourire commercial.
« Qu’est-ce que tu veux contre ? De l'or ? J’en ai. Du muscle ? J’en ai aussi. Du nez ? J’en ai plus que quiconque ! Tiens, par exemple, le gringalet qui s’est fait tabasser, là, le bavard. Donne-moi ton prix. Dix pièces ? Cinquante pièces ? »
« Des... pièces ? Des pièces de quoi ? D’armes ? T’as pas de l'or, plutôt ? Ou de la bouffe ? Des infos utiles ? »
« Hein ? B-bah oui, des pièces d'or quoi ? Me dites pas qu’il y a pas de monnaie dans ce trou maudit ?! »
Sortant un yu d’or de ma bourse que je lui mets bien sur le pif, j’essaie de lui faire comprendre mes intentions pacifiques.
« Ça ! Monnaie ! Argeeeent, pour biens et services ! »
Sans réaction particulière, il chipe ma pièce et la met dans sa poche.
« D’accord. Le richou est à toi. Par contre, parle-moi encore comme ça et c’est toi qui auras l'air de t’être fait tabasser. »
« Ohhh, t’en fais pas, je suis sûr qu’on va finir par s'entendre. »
Et dès que j’ai entrouvert ma bourse, il a commencé à être plus bavard.
« Je les prend tous. Une pièce d'or pour le richou, une pièce d'or par prisonnier, ça te va ? »
« D’où t’as autant d’or ? C’est pas du faux au moins ? »
« Ah, mes excuses, c’est ptèt pas passé la première fois. »
Raclement de gorge obligatoire.
« Je suis le GRAND capitaine Hart, marin et aventurier DE RENOM. J’ai accumulé un beau pécule lors de mes voyages. Et il me semble que là d’où je viens, l’or est un peu plus facile à se procurer qu’ici. »
Je lui montre une de mes pièces durement acquises par hasard sur le corps de nombreuses victimes pas toujours de moi.
« Si c’était du toc, j’aurais pas de douleurs aux hanches. Mais tu sais, mon Thotor, si votre belle fratrie n’est pas payée à la hauteur de son travail, peut-être que vous seriez plus heureux là d’où je viens. En tout cas, Evanie a l’air d'être de mon avis. Enfin, je pense, elle est un peu dure à déchiffrer. »
« C’est d’accord. Une pièce par tête de pipe. Si la Dame est d’accord qu’on aille là d’où tu viens, on la suivra. Surtout si y’a de l’or et à bouffer. »
Je lui serre vigoureusement la main, sans penser aux implications possibles qu’Evenie avait laissé entendre, sans doute pour me mettre la pression.
« Un plaisir de faire affaire avec toi, Thotor ! »
« Et si t’as autant d’or, tu fais quoi ici ? »
« Je suis tombé dans un portail, en quelques sortes. Dingue, hein ? Peut-être un magicien qui voulait me jouer un mauvais tour. Je cherche encore comment rentrer, mais tant que je suis là, j’ai promis d’aider votre compagnie. »
« Ça m’va, cap'taine. T’as l'air réglo. T’as déjà un meneur ? Tu veux être à mes ordres ? »
« Je ne me mets aux ordres de personne, c’est pas contre toi. Mais puisque t’es chef d’expédition et que moi, je connais rien à Ashaar, je me fierai à ton expérience. Comme convenu avec la Dame, je vous traiterai comme mes frères. Si t’as besoin d’un service, n’hésite pas à demander. »
« Pas d’ordres ? T’es quoi, un merco ? T’es pas des nôtres ? »
« Ahem, je dois me répéter une troisième fois ? Nan, je vais t’épargner ça. »
Je me mets à son niveau. Ce que je m’apprêtais à dire n’avait rien d’une blague.
« Je ne peux m’incliner devant rien ni personne. J’ai mes propres maraudeurs à la maison, si tu veux tout savoir. Il se trouve juste qu’à peu de choses près, on est pas si différents. »
« Mh. T’es fier. C’est bien. Mais le sois pas avec n’importe qui. Surtout pas avec ceux qu’ont une certaine importance parmi ceux dont tu veux être les amis. M’est avis que c’est lié à ça si tu t’es retrouvé dans les Bouges. Doivent pas aimer l’irrévérencieux, là-haut. »
« Ah, je suis pas peu fier, c’est sûr, mais ça va plus loin que ça. C’est une question de principe. »
Un principe que je prendrai le temps d’expliquer quand j’aurais fini de mettre mes comptes à jour sur ce maudit journal.
« Mais merci du conseil. Bon, ces prisonniers vont pas se libérer tous seuls. »
« Y’en a quinze, en tout »
Je lui tends 14 pièces, vu que j’avais déjà payé pour Sébastian. Et une de plus.
« Parce que je t’aime bien. Si je pouvais aussi avoir l’équipement qu’ils avaient sur eux au moment de leur capture... »
« Y’avait pas grand chose... Mais on leur rendra ouais. Par contre tu deviens responsable d’eux. S’ils se taillent la bourrent ou foutent le bazar dans le camp, t’es le seul à blâmer. Dis à Kelvin d'aller se r’poser. C’lui qui les garde, là. »
Je lui ai fait mes adieux avec un petit geste de la main. J’avoue ne pas avoir trop écouté la dernière partie. Je suis parti du principe que Kelvin était le gars à la mine patibulaire qui gardait les prisonniers.
« Kelvin, c’est ça ? Bonne nouvelle, j’ai parlé avec Kothor, tu vas pouvoir prendre la pause ! Tous ces gens-là sont avec moi, maintenant. »
Il m’a laissé le champ libre à la mention de Kothor, me laissant parler aux prisonniers libérés. J’ai avisé Sébastian, étendant mon grand sourire aux autres.
« Holà, bande de veinards ! Z’en avez eu, de la chance, de tomber sur le magnanime capitaine Hart ! Mouhahahaha ! »
J’ai toussoté, reprenant un semblant de modestie.
« Bon, ben, j’imagine que certains d’entre vous sont impatients de retourner aux Hordes pour crever de faim avec les copains ou supplier le Soleil Noir de vous faire remonter. Je vous en empêcherai pas. Mais sachez que si vous me suivez, je ferai en sorte que vous soyez bien traités, et que les Maraudeurs vous laissent tranquilles tant que vous leur marchez pas sur les pattes. »
Bien sûr, ces prisonniers n’allaient pas y aller de leur plus grand sourire, parce qu’apparemment, si quelqu’un ose être aimable à Ashaar, il explose. Mais il fallait que j’entretienne leur moral.
« Je me doute bien que vous avez tous le moral dans les chaussettes. Alors écoutez, première bonne nouvelle, vous allez pouvoir récupérer vos possessions. Je vous le dis, entre vous et moi, c’est le début de grandes choses ! Des questions ? »
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Modifié en dernier par Capitaine Hart le sam. 24 mai 2025 14:18, modifié 1 fois.
- Dracaena Paletuv
- Messages : 119
- Enregistré le : mer. 7 sept. 2022 01:58
Re: Les Bouges
Durant le voyage, je restai silencieux, essayant d'observer les alentours tant que possible, à la recherche d'une information pertinente, une trace du passage d'un des Yuimeniens, ou tout simplement, à essayer de comprendre l'histoire derrière ces lieux, ce qui avait pu s'y passer.
Cette absence de bruit, autre que celui de nos pas, était... désagréable, mais pas insupportable. Il fallait faire bonne impression, en tout cas pour l'instant, donc c'n'était pas le moment de passer pour quelqu'un de bizarre... En gros, ne pas trop agir comme moi même.
Leyna, elle, semblait confiante. Ou plutôt, ne semblait pas particulièrement paniqué. Elle n'avait sur'ment pas de soucis à se faire, persuadée que sa déesse la protég'rait ou j'sais pas quoi. Heureux étaient ceux qui n'avaient pas encore compris que les dieux n'étaient pas leurs amis... Mais malgré son potentiel fanatisme, la bleutée m'inquiétait moins que notre cheffe. J'avais parfois du mal à saisir les expressions et émotions des êtres de chairs, et avec elle, c'était encore plus compliqué. Dure à lire, et donc, dure à anticiper. Plus, elle essayait ptet de nous mener à un piège, ou à notre mort. Donc, je restais content de n'pas être tout seul dans cette histoire.
Après un certain temps, nous finîmes par arriver dans une sorte de cellule, avec des chaines partout, et un type, grand, au crane lisse mais au menton touffu, et tenant une épée.
Ah, aussi, blessé, enchainé, et avec l'air complètement groggy. Il avait trop fait la fête la veille lui, kéhéhé. Non, plus sérieus'ment, c'était pas bien compliqué d'comprendre que l'gars était un prisonnier, qui n'avait clair'ment pas bien été traité. L'épée dans sa main était... plus surp'renante. On trouvait rar'ment ce genre de joujou entre les mains d'un mecs enfermé. Il l'avait ptet piqué à un gardien?
En tout cas, notre patronne du moment nous fit comprendre que c'était notre objectif: recruter s'gars la. Aussi, qu'il risquait de mordre. Cool. Comme la malheureuse qu'Sirius avait soigné plus tôt, donc j'risquais rien. Enfin, moins qu'avec son épée.
D'ailleurs, en r'pensant à cette femme... Elle avait sur'ment été mise dans cet état par le fameux "Clan des Chaînes". Si c'était ça qu'ils faisait à leurs victimes... clair'ment, j'allais pas les apprécier.
Dans tous les cas, on était la pour convaincre l'bonhomme d'nous suivre, et Leyna, ne perdant pas de temps, se mit à jouer de la musique, le tout en chantant. C'était... un peu surprenant, mais plutôt agréable. Sa voix avait quelque chose de... relaxant. Avec de la chance, cette chanson saurait apaiser notre potentielle recrue.
Je m'approchai de l'homme lentement, l'interpelant, les mains levées pour montrer que je n'étais pas agressif:
"Bien l'bonjour m'sieur. On est la pour vous libérer. Est s'que vous allez bien? Vous savez qui vous êtes?"
Je marque une pause, observant sa réaction.
"On est pas ceux vous ayant enfermé. On veut vous libérer , vous am'ner à un endroit où on accepte n'importe qui, même les gens différents, comme moi."
Je remarque une pause, continuant d'avancer lentement.
" Laissez cette épée, et j'vous débarrasse de vos chaines. On a pas l'intention d'vous faire du mal! "
Au premier mouv'ment brusque, j'me tenais prêt à reculer. Avec d'la chance, il allait juste se laisser faire. Sinon... Il y avait plus d'une façon d'assommer un sac de chair...
Cette absence de bruit, autre que celui de nos pas, était... désagréable, mais pas insupportable. Il fallait faire bonne impression, en tout cas pour l'instant, donc c'n'était pas le moment de passer pour quelqu'un de bizarre... En gros, ne pas trop agir comme moi même.
Leyna, elle, semblait confiante. Ou plutôt, ne semblait pas particulièrement paniqué. Elle n'avait sur'ment pas de soucis à se faire, persuadée que sa déesse la protég'rait ou j'sais pas quoi. Heureux étaient ceux qui n'avaient pas encore compris que les dieux n'étaient pas leurs amis... Mais malgré son potentiel fanatisme, la bleutée m'inquiétait moins que notre cheffe. J'avais parfois du mal à saisir les expressions et émotions des êtres de chairs, et avec elle, c'était encore plus compliqué. Dure à lire, et donc, dure à anticiper. Plus, elle essayait ptet de nous mener à un piège, ou à notre mort. Donc, je restais content de n'pas être tout seul dans cette histoire.
Après un certain temps, nous finîmes par arriver dans une sorte de cellule, avec des chaines partout, et un type, grand, au crane lisse mais au menton touffu, et tenant une épée.
Ah, aussi, blessé, enchainé, et avec l'air complètement groggy. Il avait trop fait la fête la veille lui, kéhéhé. Non, plus sérieus'ment, c'était pas bien compliqué d'comprendre que l'gars était un prisonnier, qui n'avait clair'ment pas bien été traité. L'épée dans sa main était... plus surp'renante. On trouvait rar'ment ce genre de joujou entre les mains d'un mecs enfermé. Il l'avait ptet piqué à un gardien?
En tout cas, notre patronne du moment nous fit comprendre que c'était notre objectif: recruter s'gars la. Aussi, qu'il risquait de mordre. Cool. Comme la malheureuse qu'Sirius avait soigné plus tôt, donc j'risquais rien. Enfin, moins qu'avec son épée.
D'ailleurs, en r'pensant à cette femme... Elle avait sur'ment été mise dans cet état par le fameux "Clan des Chaînes". Si c'était ça qu'ils faisait à leurs victimes... clair'ment, j'allais pas les apprécier.
Dans tous les cas, on était la pour convaincre l'bonhomme d'nous suivre, et Leyna, ne perdant pas de temps, se mit à jouer de la musique, le tout en chantant. C'était... un peu surprenant, mais plutôt agréable. Sa voix avait quelque chose de... relaxant. Avec de la chance, cette chanson saurait apaiser notre potentielle recrue.
Je m'approchai de l'homme lentement, l'interpelant, les mains levées pour montrer que je n'étais pas agressif:
"Bien l'bonjour m'sieur. On est la pour vous libérer. Est s'que vous allez bien? Vous savez qui vous êtes?"
Je marque une pause, observant sa réaction.
"On est pas ceux vous ayant enfermé. On veut vous libérer , vous am'ner à un endroit où on accepte n'importe qui, même les gens différents, comme moi."
Je remarque une pause, continuant d'avancer lentement.
" Laissez cette épée, et j'vous débarrasse de vos chaines. On a pas l'intention d'vous faire du mal! "
Au premier mouv'ment brusque, j'me tenais prêt à reculer. Avec d'la chance, il allait juste se laisser faire. Sinon... Il y avait plus d'une façon d'assommer un sac de chair...
- Ezak
- Messages : 238
- Enregistré le : mar. 22 déc. 2020 06:18
Re: Les Bouges
Sous l’impulsion de la Noire, nous pénétrâmes dans un lieu si sombre que bientôt mes yeux ne distinguèrent plus rien. Blanche, arborant un air espiègle, nous somma de nous débrouiller en nous suggérant avec ironie d’allumer une lumière ou de nous tenir par la main. Sur ces mots, elle poursuivit son chemin, chantonnant une comptine lugubre.
« Elle est pénible. » murmurai-je à voix basse pour ne pas qu’elle entende. « Désolé de vous faire subir ça. »
Xël m’adressa un sourire accompagné d’un haussement d’épaules résigné, visiblement peu dérangé par les excentricités de notre guide, tandis qu’Ezra levait ostensiblement les yeux au ciel en soupirant.
« C'est un euphémisme. »
Je sortis deux blocs de San-Dyvina que je remis à chacun de mes compagnons, avant d’allumer ma lanterne.
« Ezra, j’ai une question qui me turlupine. Pourquoi les runes ne sont-elles pas acceptées là-haut et envoyées ici ? »
Xël émit aussitôt une hypothèse, supposant un rapport avec la magie. Il mentionna en avoir trouvé une lui-même chez les Carmins et proposa de les identifier si jamais j’en avais en ma possession. Ezra observa la rune dans la main de Xël avec méfiance avant de répondre :
« Parce qu'elles sont un vecteur de chaos. Trop imprévisibles, dangereuses. »
Elle tourna son regard vers Xël :
« Elles ne sont pas considérées comme magiques, cependant. »
« Hmm, intéressant… » murmurai-je, songeur. « Je me demande si leur pouvoir est aussi puissant ici que chez nous. En tout cas, le Dragon Noir n’a même pas cillé. »
Je sortis la dernière rune en ma possession, trouvée lors de la bataille du Don, et la tendis à Xël.
« Moi, j’ai trouvé ça. Je veux bien que tu me l’identifies. »
« Ah oui, je connais celle-là. C’est une rune Pi, elle signifie "renforcer". » expliqua-t-il sans prendre la rune en main, puis enchaîna en désignant le San-Dyvina :
« C’est un métal élémentaire ? Où est-ce que tu l’as trouvé ? »
Je réfléchis un instant, incapable de retrouver immédiatement l’origine exacte de ce métal. Les souvenirs se brouillaient à force d’accumuler tant d’aventures.
« Hmm… Je ne m’en souviens plus précisément. Lors d’une de mes aventures… L’île interdite, probablement. »
« J’ai vu un combattant en porter toute une armure dans l’arène de Kendra Kâr. »
« Vu la réaction de la jeune d’Esthalor, on pourrait faire croire aux plus crédules que ça vient des Lumineux… »
Puis, après un instant de réflexion, je m’adressai à Ezra :
« Comment fonctionne la magie ici exactement ? Blanche m’a dit qu’elle peut… déformer la réalité. »
Xël plaisanta sur d’hypothétiques montagnes et plaines de San-Dyvina tandis qu’Ezra me répondit plus sérieusement :
« N'est-ce pas le principe même de la magie, que de détourner la réalité ? C'est ce qu'elle fait, oui. Comment ? Je ne le sais : je ne suis pas mage. »
« Pas chez nous. Dans notre monde elle est différente, liée aux éléments. Enfin, c’est ce que j’ai pu observer. Xël doit être plus au fait que moi sur ce genre de sujet. »
Xël confirma mes propos :
« Oui, la magie est liée à des fluides élémentaires : le feu, l’air, la lumière, l’obscurité… Mais il existe sans doute des mages assez puissants pour briser cette barrière. »
La discussion sur la nature et les limites de la magie continua entre eux, tandis que je gardais le silence, ne disposant pas des connaissances nécessaires sur un domaine que j’avais toujours ignoré ou détesté. Mon attention revint finalement à Blanche, que j’interpellai à voix haute.
Blanche rétorqua aussitôt avec ironie :
« Les Bouges, messire. »
« Ah ah ah ! Très drôle ! Tu te crois maligne ? » répondis-je, sarcastique. « Mais encore ? Où précisément dans les Bouges ? »
Elle reprit, affichant un air amusé :
« Crois-tu que tout a un nom, ici ? Nous sommes dans un endroit sans intérêt. Certains pourraient l'appeler "Couloir 5, zone B" pour se repérer. D'autres, "Le passage entre le Quartier Rouge et le Quartier Bleu", ou encore "Là où Jean-Foutre a perdu son œil", selon leur historique entre ces murs. »
Elle marqua une pause et reprit, provocatrice :
« Appelle ça comme tu veux. Et puis en quoi ça t'intéresse ? Tu comptes t'installer ? T'as vu une baraque qui te plaisait, une odeur de renfermé moins agressive qu'ailleurs ? Tu veux profiter de la proximité des Carmins pour ton abonnement tous frais payés ? »
Je levai ostensiblement les yeux au ciel. Décidément, elle ignorait que j’étais rompu aux joutes verbales. Je pouvais y consacrer toute une journée si elle le désirait.
« C'est bon ? T'as fini de jouer l'intéressante ? »
« Ouais. Maintenant on peut continuer sans que vous jacassiez. » conclut la sorcière.
Ezra se pencha vers nous, marmonnant entre ses dents :
« J'vais me la faire. Je vous jure que je vais me la faire. »
« Commence déjà par arrêter de nous casser les oreilles avec tes comptines. Si encore c’était agréable à entendre… » lançai-je à Blanche.
Puis, plus bas, à Ezra :
« Discipline, soldat. C’est tout ce qu’elle attend. Ne lui donnons pas ce plaisir. »
« Non mais t'as cru que tu parlais à qui ? » tonna Ezra faussement outrée en m’assénant un taquet derrière la tête. « J'te rappelle que c'est moi la commandante, entre nous. »
Je restai coi, fixant Ezra avec une expression à la fois surprise et amusée tout en frottant inutilement mon casque.
« Mais ça va pas ? Ici nous sommes à égalité. » dis-je en feignant l’indignation avant de me retourner.
Je fus surpris de voir Blanche plantée devant moi, un large sourire carnassier aux lèvres :
« Comme tu veux, petit guerrier. »
Elle resta immobile, me fixant droit dans les yeux avec une expression de défi évident. Je demeurai interdit quelques secondes. Vraiment ? Voulait-elle jouer à ce jeu-là ? Autrefois, j’aurais probablement réagi avec agacement. Mais je savais parfaitement ce que je faisais en acceptant une personnalité comme la sienne. Ce n’était certainement pas pour sa docilité, mais parce qu’elle était utile. Je n’avais pas le luxe de perdre mon temps avec ses provocations.
J’expirai profondément :
« J’ai vraiment pas le temps pour ça… Chante autant que tu veux. »
Elle afficha alors une satisfaction provocante, répondit à peine à Xël au sujet de sa capacité à voir dans le noir, et reprit son chemin sans autre commentaire.
HRP : -
-Identification de ma rune Pi par Xël.
« Elle est pénible. » murmurai-je à voix basse pour ne pas qu’elle entende. « Désolé de vous faire subir ça. »
Xël m’adressa un sourire accompagné d’un haussement d’épaules résigné, visiblement peu dérangé par les excentricités de notre guide, tandis qu’Ezra levait ostensiblement les yeux au ciel en soupirant.
« C'est un euphémisme. »
Je sortis deux blocs de San-Dyvina que je remis à chacun de mes compagnons, avant d’allumer ma lanterne.
« Ezra, j’ai une question qui me turlupine. Pourquoi les runes ne sont-elles pas acceptées là-haut et envoyées ici ? »
Xël émit aussitôt une hypothèse, supposant un rapport avec la magie. Il mentionna en avoir trouvé une lui-même chez les Carmins et proposa de les identifier si jamais j’en avais en ma possession. Ezra observa la rune dans la main de Xël avec méfiance avant de répondre :
« Parce qu'elles sont un vecteur de chaos. Trop imprévisibles, dangereuses. »
Elle tourna son regard vers Xël :
« Elles ne sont pas considérées comme magiques, cependant. »
« Hmm, intéressant… » murmurai-je, songeur. « Je me demande si leur pouvoir est aussi puissant ici que chez nous. En tout cas, le Dragon Noir n’a même pas cillé. »
Je sortis la dernière rune en ma possession, trouvée lors de la bataille du Don, et la tendis à Xël.
« Moi, j’ai trouvé ça. Je veux bien que tu me l’identifies. »
« Ah oui, je connais celle-là. C’est une rune Pi, elle signifie "renforcer". » expliqua-t-il sans prendre la rune en main, puis enchaîna en désignant le San-Dyvina :
« C’est un métal élémentaire ? Où est-ce que tu l’as trouvé ? »
Je réfléchis un instant, incapable de retrouver immédiatement l’origine exacte de ce métal. Les souvenirs se brouillaient à force d’accumuler tant d’aventures.
« Hmm… Je ne m’en souviens plus précisément. Lors d’une de mes aventures… L’île interdite, probablement. »
« J’ai vu un combattant en porter toute une armure dans l’arène de Kendra Kâr. »
« Vu la réaction de la jeune d’Esthalor, on pourrait faire croire aux plus crédules que ça vient des Lumineux… »
Puis, après un instant de réflexion, je m’adressai à Ezra :
« Comment fonctionne la magie ici exactement ? Blanche m’a dit qu’elle peut… déformer la réalité. »
Xël plaisanta sur d’hypothétiques montagnes et plaines de San-Dyvina tandis qu’Ezra me répondit plus sérieusement :
« N'est-ce pas le principe même de la magie, que de détourner la réalité ? C'est ce qu'elle fait, oui. Comment ? Je ne le sais : je ne suis pas mage. »
« Pas chez nous. Dans notre monde elle est différente, liée aux éléments. Enfin, c’est ce que j’ai pu observer. Xël doit être plus au fait que moi sur ce genre de sujet. »
Xël confirma mes propos :
« Oui, la magie est liée à des fluides élémentaires : le feu, l’air, la lumière, l’obscurité… Mais il existe sans doute des mages assez puissants pour briser cette barrière. »
La discussion sur la nature et les limites de la magie continua entre eux, tandis que je gardais le silence, ne disposant pas des connaissances nécessaires sur un domaine que j’avais toujours ignoré ou détesté. Mon attention revint finalement à Blanche, que j’interpellai à voix haute.
Blanche rétorqua aussitôt avec ironie :
« Les Bouges, messire. »
« Ah ah ah ! Très drôle ! Tu te crois maligne ? » répondis-je, sarcastique. « Mais encore ? Où précisément dans les Bouges ? »
Elle reprit, affichant un air amusé :
« Crois-tu que tout a un nom, ici ? Nous sommes dans un endroit sans intérêt. Certains pourraient l'appeler "Couloir 5, zone B" pour se repérer. D'autres, "Le passage entre le Quartier Rouge et le Quartier Bleu", ou encore "Là où Jean-Foutre a perdu son œil", selon leur historique entre ces murs. »
Elle marqua une pause et reprit, provocatrice :
« Appelle ça comme tu veux. Et puis en quoi ça t'intéresse ? Tu comptes t'installer ? T'as vu une baraque qui te plaisait, une odeur de renfermé moins agressive qu'ailleurs ? Tu veux profiter de la proximité des Carmins pour ton abonnement tous frais payés ? »
Je levai ostensiblement les yeux au ciel. Décidément, elle ignorait que j’étais rompu aux joutes verbales. Je pouvais y consacrer toute une journée si elle le désirait.
« C'est bon ? T'as fini de jouer l'intéressante ? »
« Ouais. Maintenant on peut continuer sans que vous jacassiez. » conclut la sorcière.
Ezra se pencha vers nous, marmonnant entre ses dents :
« J'vais me la faire. Je vous jure que je vais me la faire. »
« Commence déjà par arrêter de nous casser les oreilles avec tes comptines. Si encore c’était agréable à entendre… » lançai-je à Blanche.
Puis, plus bas, à Ezra :
« Discipline, soldat. C’est tout ce qu’elle attend. Ne lui donnons pas ce plaisir. »
« Non mais t'as cru que tu parlais à qui ? » tonna Ezra faussement outrée en m’assénant un taquet derrière la tête. « J'te rappelle que c'est moi la commandante, entre nous. »
Je restai coi, fixant Ezra avec une expression à la fois surprise et amusée tout en frottant inutilement mon casque.
« Mais ça va pas ? Ici nous sommes à égalité. » dis-je en feignant l’indignation avant de me retourner.
Je fus surpris de voir Blanche plantée devant moi, un large sourire carnassier aux lèvres :
« Comme tu veux, petit guerrier. »
Elle resta immobile, me fixant droit dans les yeux avec une expression de défi évident. Je demeurai interdit quelques secondes. Vraiment ? Voulait-elle jouer à ce jeu-là ? Autrefois, j’aurais probablement réagi avec agacement. Mais je savais parfaitement ce que je faisais en acceptant une personnalité comme la sienne. Ce n’était certainement pas pour sa docilité, mais parce qu’elle était utile. Je n’avais pas le luxe de perdre mon temps avec ses provocations.
J’expirai profondément :
« J’ai vraiment pas le temps pour ça… Chante autant que tu veux. »
Elle afficha alors une satisfaction provocante, répondit à peine à Xël au sujet de sa capacité à voir dans le noir, et reprit son chemin sans autre commentaire.
HRP : -
-Identification de ma rune Pi par Xël.
- Akihito
- Messages : 362
- Enregistré le : mar. 29 janv. 2019 14:26
Re: Les Bouges
« Porteur de Bouclier. Massacreur des miens. Folie de revenir ici. Que veut-il, l’avorton ? »
(…Osé ?)
Amy semblait surprise que je ne me prenne pas d’emblée une attaque. Vu la réputation qu’on leur avait taillé, je m’y était attendu aussi ; contre toute attente et malgré son vocabulaire limité, la mage semblait ouverte à la discussion. Pour l’instant.
« Les vôtres m'ont attaqués en premier. Je comprends leur faim et ne leur en tiens pas rigueur, mais comprenez aussi que je n'ai fait que me défendre. Ni plus ni moins. Et je cherche des mages, ici. On m'a transporté dans cette cité de force et vu comme les strates supérieures adorent la magie, je pense que ça vient d'ici. »
Conciliant, mais ferme. Ne pas montrer de faiblesse.
« Qui commence change pas les faits. Je fais magie. Pourquoi tu cherches ?
- Je cherche le responsable de ma venue, pour rentrer chez moi.
- Responsable ? Coupable ? Qui peut vouloir toi ici ? Personne. Où chez toi ?
- J'en sais rien, de qui me veut ici. Vous connaissez un mage qui maîtrise une magie qui permet de se déplacer dans l'espace ? avec des... euh, portails, des trous dans l'air qui lient deux endroits ?
- Moi non. Toi oui. »
Ca, c’était inattendu. Elle connaissait Xël ?
« Comment ça, moi oui ?
- Toi connais ça. »
(Un avis, Amy ?)
(Mmmh, ses réponses sont plutôt floues, bien que vraies. La déduction me semble un peu trop gros, mais peut-être une capacité de prédiction ? Ou elle lit dans tes pensées, d’une façon ou d’une autre ?)
(Ca m’arrange moyennement.) répondis-je mentalement en secouant la tête, avant de jouer le jeu de la mage en face de moi.
« Le mage que je connais n'est pas capable de faire des portails aussi puissants. Ça doit venir d'ici.
- Ca doit ? Vous croire ça ? Vous questionner, moi répondre, ça est comme ça, rétorqua-t-elle en grognant et bavant.
- Dans ce cas, vous connaissez quelqu'un qui serait peut-être mieux informé ?
- Oui. Vous aussi le connaître.
- Euh... Non ? C'est qui ?
- Le Roi de ceux qui ne vivent plus.
- Le roi... Le Roi... »
je mettai un peu de temps avant d'essayer de deviner. Des personnes qui avaient une posture d’autorité ici, je n’en avait pas croisé beaucoup. Et le chevalier Vala’ar me paraissait plus craint que respecté, pour être appelé "Roi".
« Celui qui garde les escaliers où s'entassent les non-vivants ?
- Lui. Et d'autres. Mais que moi ne connais pas. »
Je n’arrivais toujours pas à définir comment elle pouvait savoir tout ça. Comment elle savait qui je connaissais. Autant on pouvait lui avoir rapporté ma rencontre avec le Roi, mais Xël ? Ca me rendait un peu mal-à-l’aise. Regardant un peu au dessus de son épaule, je vis Laédia en position, dans l’ombre d’une ruelle. Elle voulait l’arrêter, la placer dans une geôle ou autre. J’avais quelques remords à donner en pâture quelqu’un qui avait coopéré avec moi et ne s’était pas montrée hostile ; j’hésitais donc avant de poursuivre.
« C'est déjà ça. Et vous leurs disiez quoi, aux vôtres, avant que j'arrive ?
- Pas regarder toi.
- J'aimerais pas qu'ils me chassent, en fait. Ou qu'ils s'en prennent aux personnes arrivées ici avec moi.
- Vous rester loin d'eux, alors. Vous être comme garde-manger sur pattes, pour eux. Pour nous. Mais ça changer bientôt. »
Ah, on y arrivait.
« Changer bientôt...? Je dois m'en ... inquiéter ?
- Oui. Ou non. Ca dépendre où toi traîner.
- Et je risque de traîner dans le coin si je parle à votre Roi de ceux qui ne meurent pas. »
Oooooh, l’air vicieux qui déforma ses traits déjà peu accueillant ne me plaisait pas. Pas du tout.
« Danger pas forcément ici. »
Où ? Les étages supérieurs ? Je ne voyais pas d’autres endroits, sauf s’ils voulaient investir les fameux Tréfonds, qui semblaient encore plus misérables et dangereux qu’ici. Non, les étages supérieurs étaient la solution que je voyais. Autant la faim expliquait leurs actes, mais elle ne les excusait pas.
« Vous savez chez moi, on a un dicton. Quand on a qu'un marteau, tous les problèmes ressemblent à des clous. Et vous avez pas l'air d'avoir beaucoup d'outils sous la main... »
Le signal. La lancière qui m’accompagnait l’entendit, et se mit à avancer d’un pas souple et silencieux dans le dos de la mage, arme en main. Qu’est ce qu’elle voulait faire, comme ça ? L’empaler ? Mais elle ne voulait pas l’interpeler ? C’était peut être par mesure de précaution, comme elle avait affaire à une mage. Au moins semblait-elle attendre mon signal.
« Pas besoin de marteau. Nous dangereux par nature. Et notre problème être la faim. Plus personne venir ici, avoir peur. Tu devoir avoir beaucoup de problèmes, » dit-elle en pointant le Marteau de Valyus.
(Elle n’est pas dénué du sens de l’humour, en tout cas.)
« Les emmerdes me suivent à la traces, ouais. Et j'ai l'impression que vous allez aussi m'en apporter, avec vos changements. Ça serait mieux pour tout le monde que vous me disiez c'est quoi.
- Toi pas besoin de savoir. Pas te concerner. Toi partir maintenant. Et elle aussi. »
Le léger tressaillement de mon sourcil fut la seule marque de la surprise que je contint. Comment faisait-elle ? Elle sondait mon esprit, voyait dans le futur ? J’aimais pas ça. Trop d’inconnus, l’impression de pas jouer avec les mêmes règles qu’elle.
« Ca risque d'être compliqué pour elle. Et je préfère ne pas avoir à me battre contre des personnes qui ne font que se battre contre la faim. Mais ca ne fera que rajouter de l'huile sur le feu si on en vient là : la violence que vous prévoyez ne résoudra pas le problème.
- Si : nous avoir à manger. Ca arranger le problème. Mais pas vos affaires. Vous aller voir le Roi et rentrer chez vous.
- J'aurais essayé. Maintenant, c'est plus de mon ressort. Je vous laisse la main, » finissai-je en m'adressant à Laédia. Qui… Attaqua. Merde. Merde merde merde.
La mage feula et dressa sa main dans la direction de Laédia, qui se figea en plein assaut, les yeux complètement révulsées. Immobilisée par la magie de la mage.
« Aaaaarh ! Toi pouvoir t'échapper, toi rester. Maintenant, moi te manger. »
Manger Laédia ? C’était hors de question. Tout avait tourné au vinaigre très rapidement, mais peut être pouvais-je encore redresser la situation. Dégainant mes armes, je poursuivais d’une voix calme mais que je voulais autoritaire.
« Personne ne va manger personne. Relâchez-la.
- Vous attaquer ! Moi défendre. Partez. Partez.
- Arrêtez ça avant que je ne le fasse moi même. Dernier avertissement. »
Ma voix se fit menaçante, de même que ma posture. La chevalière paraissait souffrir de l’attaque.
« Rhaaa ! Ranger arme ! Partir, partir ! »
Son manque de vocabulaire et son ton toujours agressif allait peut-être me faire faire une erreur. Me demandait-elle de me désarmer pour ensuite nous laisser partir, ou était-ce une menace à l’encontre de Laédia si je ne lui obéissais pas ? Je ne me laissai pas beaucoup de temps pour prendre une décision, et choisis l’option qui me semblait la moins coûteuse.
Je fis un pas et rangeai mon marteau dans mon dos. J'avais toujours mon sabre à la ceinture, et ma magie...
« Très bien. Lâchez-la, maintenant. »
(…Osé ?)
Amy semblait surprise que je ne me prenne pas d’emblée une attaque. Vu la réputation qu’on leur avait taillé, je m’y était attendu aussi ; contre toute attente et malgré son vocabulaire limité, la mage semblait ouverte à la discussion. Pour l’instant.
« Les vôtres m'ont attaqués en premier. Je comprends leur faim et ne leur en tiens pas rigueur, mais comprenez aussi que je n'ai fait que me défendre. Ni plus ni moins. Et je cherche des mages, ici. On m'a transporté dans cette cité de force et vu comme les strates supérieures adorent la magie, je pense que ça vient d'ici. »
Conciliant, mais ferme. Ne pas montrer de faiblesse.
« Qui commence change pas les faits. Je fais magie. Pourquoi tu cherches ?
- Je cherche le responsable de ma venue, pour rentrer chez moi.
- Responsable ? Coupable ? Qui peut vouloir toi ici ? Personne. Où chez toi ?
- J'en sais rien, de qui me veut ici. Vous connaissez un mage qui maîtrise une magie qui permet de se déplacer dans l'espace ? avec des... euh, portails, des trous dans l'air qui lient deux endroits ?
- Moi non. Toi oui. »
Ca, c’était inattendu. Elle connaissait Xël ?
« Comment ça, moi oui ?
- Toi connais ça. »
(Un avis, Amy ?)
(Mmmh, ses réponses sont plutôt floues, bien que vraies. La déduction me semble un peu trop gros, mais peut-être une capacité de prédiction ? Ou elle lit dans tes pensées, d’une façon ou d’une autre ?)
(Ca m’arrange moyennement.) répondis-je mentalement en secouant la tête, avant de jouer le jeu de la mage en face de moi.
« Le mage que je connais n'est pas capable de faire des portails aussi puissants. Ça doit venir d'ici.
- Ca doit ? Vous croire ça ? Vous questionner, moi répondre, ça est comme ça, rétorqua-t-elle en grognant et bavant.
- Dans ce cas, vous connaissez quelqu'un qui serait peut-être mieux informé ?
- Oui. Vous aussi le connaître.
- Euh... Non ? C'est qui ?
- Le Roi de ceux qui ne vivent plus.
- Le roi... Le Roi... »
je mettai un peu de temps avant d'essayer de deviner. Des personnes qui avaient une posture d’autorité ici, je n’en avait pas croisé beaucoup. Et le chevalier Vala’ar me paraissait plus craint que respecté, pour être appelé "Roi".
« Celui qui garde les escaliers où s'entassent les non-vivants ?
- Lui. Et d'autres. Mais que moi ne connais pas. »
Je n’arrivais toujours pas à définir comment elle pouvait savoir tout ça. Comment elle savait qui je connaissais. Autant on pouvait lui avoir rapporté ma rencontre avec le Roi, mais Xël ? Ca me rendait un peu mal-à-l’aise. Regardant un peu au dessus de son épaule, je vis Laédia en position, dans l’ombre d’une ruelle. Elle voulait l’arrêter, la placer dans une geôle ou autre. J’avais quelques remords à donner en pâture quelqu’un qui avait coopéré avec moi et ne s’était pas montrée hostile ; j’hésitais donc avant de poursuivre.
« C'est déjà ça. Et vous leurs disiez quoi, aux vôtres, avant que j'arrive ?
- Pas regarder toi.
- J'aimerais pas qu'ils me chassent, en fait. Ou qu'ils s'en prennent aux personnes arrivées ici avec moi.
- Vous rester loin d'eux, alors. Vous être comme garde-manger sur pattes, pour eux. Pour nous. Mais ça changer bientôt. »
Ah, on y arrivait.
« Changer bientôt...? Je dois m'en ... inquiéter ?
- Oui. Ou non. Ca dépendre où toi traîner.
- Et je risque de traîner dans le coin si je parle à votre Roi de ceux qui ne meurent pas. »
Oooooh, l’air vicieux qui déforma ses traits déjà peu accueillant ne me plaisait pas. Pas du tout.
« Danger pas forcément ici. »
Où ? Les étages supérieurs ? Je ne voyais pas d’autres endroits, sauf s’ils voulaient investir les fameux Tréfonds, qui semblaient encore plus misérables et dangereux qu’ici. Non, les étages supérieurs étaient la solution que je voyais. Autant la faim expliquait leurs actes, mais elle ne les excusait pas.
« Vous savez chez moi, on a un dicton. Quand on a qu'un marteau, tous les problèmes ressemblent à des clous. Et vous avez pas l'air d'avoir beaucoup d'outils sous la main... »
Le signal. La lancière qui m’accompagnait l’entendit, et se mit à avancer d’un pas souple et silencieux dans le dos de la mage, arme en main. Qu’est ce qu’elle voulait faire, comme ça ? L’empaler ? Mais elle ne voulait pas l’interpeler ? C’était peut être par mesure de précaution, comme elle avait affaire à une mage. Au moins semblait-elle attendre mon signal.
« Pas besoin de marteau. Nous dangereux par nature. Et notre problème être la faim. Plus personne venir ici, avoir peur. Tu devoir avoir beaucoup de problèmes, » dit-elle en pointant le Marteau de Valyus.
(Elle n’est pas dénué du sens de l’humour, en tout cas.)
« Les emmerdes me suivent à la traces, ouais. Et j'ai l'impression que vous allez aussi m'en apporter, avec vos changements. Ça serait mieux pour tout le monde que vous me disiez c'est quoi.
- Toi pas besoin de savoir. Pas te concerner. Toi partir maintenant. Et elle aussi. »
Le léger tressaillement de mon sourcil fut la seule marque de la surprise que je contint. Comment faisait-elle ? Elle sondait mon esprit, voyait dans le futur ? J’aimais pas ça. Trop d’inconnus, l’impression de pas jouer avec les mêmes règles qu’elle.
« Ca risque d'être compliqué pour elle. Et je préfère ne pas avoir à me battre contre des personnes qui ne font que se battre contre la faim. Mais ca ne fera que rajouter de l'huile sur le feu si on en vient là : la violence que vous prévoyez ne résoudra pas le problème.
- Si : nous avoir à manger. Ca arranger le problème. Mais pas vos affaires. Vous aller voir le Roi et rentrer chez vous.
- J'aurais essayé. Maintenant, c'est plus de mon ressort. Je vous laisse la main, » finissai-je en m'adressant à Laédia. Qui… Attaqua. Merde. Merde merde merde.
La mage feula et dressa sa main dans la direction de Laédia, qui se figea en plein assaut, les yeux complètement révulsées. Immobilisée par la magie de la mage.
« Aaaaarh ! Toi pouvoir t'échapper, toi rester. Maintenant, moi te manger. »
Manger Laédia ? C’était hors de question. Tout avait tourné au vinaigre très rapidement, mais peut être pouvais-je encore redresser la situation. Dégainant mes armes, je poursuivais d’une voix calme mais que je voulais autoritaire.
« Personne ne va manger personne. Relâchez-la.
- Vous attaquer ! Moi défendre. Partez. Partez.
- Arrêtez ça avant que je ne le fasse moi même. Dernier avertissement. »
Ma voix se fit menaçante, de même que ma posture. La chevalière paraissait souffrir de l’attaque.
« Rhaaa ! Ranger arme ! Partir, partir ! »
Son manque de vocabulaire et son ton toujours agressif allait peut-être me faire faire une erreur. Me demandait-elle de me désarmer pour ensuite nous laisser partir, ou était-ce une menace à l’encontre de Laédia si je ne lui obéissais pas ? Je ne me laissai pas beaucoup de temps pour prendre une décision, et choisis l’option qui me semblait la moins coûteuse.
Je fis un pas et rangeai mon marteau dans mon dos. J'avais toujours mon sabre à la ceinture, et ma magie...
« Très bien. Lâchez-la, maintenant. »
- Cromax
- Messages : 797
- Enregistré le : mar. 26 déc. 2017 20:51
Re: Les Bouges
La Cité des Ombres
Les Bouges
Les Bouges
Jour 2 – Après-midi.
Au coeur des Bouges, proches d’un prisonnier du Clan des Chaînes, Leyna et Dracaena tentaient une approche pacifique et prudente de leur cible désignée par les Maraudeurs. Une approche qui sembla plutôt bien fonctionner. Ils parvinrent à attirer l’attention de l’enchainé groggy sans qu’il les foudroie d’une attaque armée. Il parut dubitatif face aux questions de Drac : elles semblaient amener chez lui des hésitations déplaisantes. Il s’observa lui-même bras et corps. Allait-il bien ? Lui-même ne semblait pas le savoir. Qui il était ? Il ne répondit pas. Il secoua les chaines qui le retenaient puis regarda son épée. Puis Drac. Puis son épée encore. Et finalement Leyna.
L’enchainé poussa un grognement confus avant de faire glisser son arme au sol, loin de sa propre portée. Il se releva, faisant face au duo, tendant son bras enchaîné.
Mais il était dit que cette mission n’allait pas être si simple. Des bruits de ricanements inquiétants et de chaines secouées leur parvinrent de tous les alentours. Et des bruits et mouvements de combat leur parvinrent. Les maraudeurs placés aux alentours de la scène se faisaient attaquer par des silhouettes sombres armées de chaînes, ou d’armes partiellement faites de chaînes. C’était bruyant, inquiétant. L’homme prisonnier, entendant ça, se recroquevilla sur lui-même, mains sur sa tête chauve, comme pris d’un violent choc post-traumatique.
Les combats étaient trop confus pour qu’ils perçoivent réellement chacun de leurs ennemis, ou même leur nombre exact. Tous leurs alliés semblaient pris à parti, et aucun ordre n’avait émané de leur meneuse. C’était le chaos. Quel rôle allaient-ils jouer dans tout ceci ? Une aide à ceux qui les avaient acceptés comme les leurs ? D’obéissants soldats se contentant de libérer l’objectif ? Une tentative de fuite, avisée ou suicidaire, selon qui l’emportait... La décision était leur. Et ils devraient mettre les moyens pour arriver à leurs buts.
_____________________________________
Dans un autre coin des Bouges, à la sortie d’un quartier rouge, Scarla emmenait le félin dans les couloirs obscurs. Une promenade silencieuse, après leur discussion. Elle semblait concentrée. Épiant bruits, tentant de se repérer dans ce labyrinthe auquel elle n’était peut-être pas si habituée que ça. Plus que le Tigre noir, en tout cas. À un moment, elle commenta :
“Nous avons contourné le carnage laissé par votre ami de Vienne : le Clan doit secourir les blessés à l’heure qu’il est. Nous allons bifurquer pour rejoindre sa piste sanglante, maintenant.”
Ils avancèrent encore, jusqu’à ce qu’elle montre une main ensanglantée sur un mur.
“Il a peut-être été blessé.”
Elle suivit la trace, telle un chien pisteur traquait sa proie. Sentait-elle les effluves sanglants de l’elfe ?
Ils arrivèrent à un endroit... qui respirait le sang. Un détour d’un couloir dont le sol en était totalement couvert. Des corps (rarement entiers, souvent démembrés) pendaient aux murs par des chaines ou s’entassaient aux pieds d’un être qui semblait à l’origine du massacre. Un homme à la peau pâle, aux cheveux longs et blancs plaqués par le sang sur l’arrière de son corps. Il portait une sorte de long pagne maintenu par des chaines, et portait à la main une lame ensanglantée.

Scarla sembla aussi surprise que ne pouvait l’être Huyin de tomber sur un tel spectacle. Se serait-elle leurrée sur le responsable du chaos décrit ? Ou l’être présent avait-il croisé la route de Naral ? La situation n’était qu’horreur : les visages des corps étaient tordus de douleur. Une douleur... encore vive. S’ils n’avaient plus la force de crier ou geindre, leur expression était tordue et mouvante. Ils vivaient encore. Ils n’étaient plus que souffrance.
En voyant le duo arriver, l’inconnu lâcha au sol une tête qui rebondit au sol en éclaboussant de sang les pieds nus de cette nouvelle rencontre, fermant les yeux à chaque choc alors qu’elle roula jusqu’à un mur. L’inconnu avait les yeux rivés sur les arrivants, mais ne prononça mot. En lieu et place, il avança... arme à la main. Scarla ne semblait pas savoir comment agir, pestant tout bas :
“Merde, merde, merde...”
________________________________
Xël, Ezra et Ezak arrivèrent à une destination plus notable, menés par la sorcière noire, Blanche. La sorcière Blanche la Noire. Bref. La folle des Hordes. Rien ne s’était opposé à leur progression dans les détours des Bouges. Un heureux hasard ? Un lieu commun classique ou... le résultat d’un fredonnement musé par leur guide ? Difficile à savoir. Le nouveau décor face à eux était peuplé d’êtres sombres, vêtus sombrement mais armés solidement. Un campement de tentes, une trentaine, qui se dressaient en cercles concentriques autour d’un grand feu où stagnaient plusieurs silhouettes. Le tout rendait militaire. Organisé. Strict. Pratique et sans fioriture. Le genre d’équipement qu’on peut plier et déplier rapidement pour le déplacer.

Blanche se tourna vers ses pairs occasionnels :
“Un camp de Maraudeurs Noirs. Ils parcourent les Bouges à la recherche de primes, de pauvres types à plumer ou recruter pour leur armée. Un bon moyen de répandre des rumeurs.”
Un être semblait avoir aperçu leur arrivée. Un type massif. Une vraie armoire à glace, engoncée dans une armure sombre. Deux lames énormes dans les mains. Des bras comme des cuisses, une tête de plus que le plus grand d’entre eux, une barbe fournie et un crâne râsé sur les côtés. Un évident air patibulaire collé sur sa trogne.

Blanche se calfeutra un instant dans le dos d’Ezak, déposant un baiser délicat sur sa joue en susurrant :
“Bonne chance, mes petits guerriers.”
Et... elle disparut. Sans doute téléportée ailleurs en les laissant seuls face à leur destin. Le colosse avançait vers eux, et les apostropha d’une voix rude :
“Hey, vous ! Vous foutez quoi là ? Donnez-moi une raison de pas vous rosser sur place.”
Il ne semblait pas plaisanter.
____________________________________
Dans un camp similaire - était-ce le même ? - des Maraudeurs Noirs, Hart faisait plus ample connaissance avec ses prisonniers rachetés. Même armés de leurs biens, ils avaient plus l’air d’une armée de loqueteux que d’une soldatesque digne de ce nom. Vêtus de frusques usées, de sales trognes et d’armes plus ou moins efficaces. Certains portant des stigmates de blessures plus ou moins anciennes.

(les 11 sont bien présents, et tels quels.)
En plus de ce joyeux groupe, du bavard déchu des Voies Hautes et de la jeune femme aux cheveux blancs et à la cicatrice - chez qui il put apercevoir un regard de reconnaissance profonde même si le sourire ne naquit pas sur son visage pâle - il y avait deux autres personnages notables. Tout d’abord une femme au visage marqué, aux yeux aveugles et au crâne quasiment chauve, bouche édentée et air renfrogné.

Et ensuite un jeune homme qui s’était fait discret jusqu’ici, mais qui sortit de l’ombre en révélant une curiosité physique : la moitié de son visage était pleine de cicatrices curieuses, qui entouraient chaotiquement un oeil... à nul autre pareil. Totalement bleu, luminescent, contenant un rond plus clair comme iris.

Hart l’avait deviné, il y avait plus de curiosité que de sourires parmi la troupe. Mais aucun ne manifesta de désir particulier de foutre le camp. Intrigués par son acte, ils restaient là en attendant, peut-être, d’en savoir plus. La vieille fut la première à commenter, répondant à la question du capitaine par une autre :
“Ouais ! Quand est-ce qu’on mange ?”
Sebastian d’Yvoir, à qui il avait déjà bien discuté, s’avança également.
“T’es un drôle de type, Hart. Pour sûr que mes camarades et moi on va te suivre, maintenant que tu nous as libérés. Pas vrai les gars ?”
Il se voyait sans doute comme un meneur. Nul ne lui répondit. En lieu et place la nana à la peau sombre et au décolleté indécemment profond prit un air fier pour se dresser face au pirate.
“Ouais. Te suivre. Mais pour faire quoi ? Et ça va nous couter quoi ?”
Le pragmatisme semblait présent. Les actions de pure bonté sans doute totalement absentes de cette partie d’Ashaar.
___________________________
Mathis fut libéré de ses soins par l’infirmière du bordel. Rien de magique ou de miraculeux, mais des blessures refermées et recousues, c’était mieux que rien. Il lui restait à attendre que le temps fasse son œuvre. Ou trouver un autre moyen de se faire soigner plus sérieusement (et artificiellement) : potions ou magie. Revêtu de ses atours, il se rendit à Rubis, qui l’attendait comme convenu, appuyée à un mur. Elle sourit en le voyant revenir, et lui souffla :
“Maintenant, suis-moi.”
Elle le fit remonter les marches vers le rez-de-chaussée du bâtiment, où les effluves suaves s’éprirent à nouveau de l’esprit de Mathis, le faisant à nouveau baigner dans une ambiance érotique. Elle l’emmena à l’étage, et ouvrit une petite pièce où trônait un lit comme seul ameublement. La simplicité de l’endroit, son manque de faste, était masqué par des voilures translucides et colorées accrochées aux murs et aux montants à baldaquins du lit. Rouges, violettes, jaunes. Des couleurs chaleureuses, invitant à la luxure.
Rubis poussa Mathis sur le lit et s’avança vers lui d’une démarche féline et provoquante :
“Alors, bel inconnu ? Tu vas me montrer ce pourquoi tu es là ?”
Elle se pencha vers lui pour défaire ses habits et équipements.
_____________________________
Akihito était dans une position précaire : sa discussion avec la mage cannibale s’était relativement bien passée, mais les actions qu’il avait silencieusement cautionnées de Laédia remettaient en question l’issue pacifique de cet entretien curieux. Il tenta la reddition, ce qui sembla calmer un peu la créature hideuse.
“Hrrrr ! Reculer, reculer.”
Elle recula elle-même de sorte de n’être plus pile entre les deux, et avoir vue sur le duo sans devoir se retourner. Ensuite, elle relâcha son emprise sur la Chevalière Russelle, qui poussa un cri de surprise en reprenant conscience d’elle-même.
“Ah !”
Elle lança un regard à la mage, qui lui désigna son arme. La lancière abandonna sa pique en la jetant au sol, levant une main négociatrice en prononçant d’un ton doux mais d’une voix affectée par sa récente et douloureuse expérience :
“Doucement. Doucement.”
La mage éructa de plus belle.
“Partir. Partir !”
Russelle opina doucement du chef et regarda Akihito, lui faisant signe de coopérer. Elle commença elle-même à reculer, abandonnant son arme sur place...
Et puis elle changea de stratégie. De sa main libre, elle avait accédé à une sorte de boule métallique accrochée à sa ceinture, et la lançait désormais en direction de la cannibale. L’objet se fendit à l’impact du sol et une fumée grise fut projetée, pas très épaisse, mais à l’effet... immédiat. La créature hurla :
“Raaaaah ! Qu’avoir fait ? Que m’avoir fait ?”
Laédia brailla à son tour :
“Vite ! Il faut la contraindre ! Aidez-moi !”
Et elle se rua sur elle pour l’assaillir.
[HJ : Drac et Leyna : postez vos intentions et vos actions pour y parvenir. Huyïn, poste ta réaction/action face à cette nouvelle rencontre. Ezak, Xël, discussion dans un sujet commun pour résoudre ça. Mathis, on peut faire ça par aparté (la version parlée en tout cas, je te donnerai les consignes du reste). Akihito, mode combat activé. On peut le résoudre en aparté ou ici tour par tour. L’effet de la grenade est actif sur toi aussi : tu n’as plus aucun accès à tes sorts.]
[XP :
Leyna : 0,5 (chant)
Huyïn : 0,5 (discussion), 0,5 (aux suites de Shaam)
Xël : 0,5 (discussion), 0,5 (promenade dans les Bouges)
Mathis : 0,5 (discussion), 0,5 (soins reçus)
Hart : 0,5 (discussion), 0,5 (rachat de prisonniers)
Dracaena : 0,5 (approche prudente)
Ezak : 0,5 (discussion), 0,5 (promenade dans les Bouges)
Akihito : 0,5 (discussion)]
- Huyïn
- Messages : 72
- Enregistré le : mar. 5 nov. 2019 15:28
Re: Les Bouges
-- >
La carmin le conduit à travers des couloirs de moins en moins éclairés et menant hors du quartier visité. Ni l'un ni l'autre ne s'adonne à la discussion. L'endroit est dangereux et toute distraction pourrait coûter cher. Le Tigre ne perd cependant pas l'expression de la jeune femme, qui semble brièvement douter de temps en temps à mesure qu'ils progressent. Elle finit par l'informer que le trajet suivi leur a fait contourner le carnage laissé par de Vienne, dont les victimes doivent se trouver aux bons soins des siens. Quelle étrange idée que de leur faire éviter les lieux. Le chemin aurait été plus direct s'ils avaient suivi la véritable piste de l'Hinïon. Mais cela reste raccord avec le fait qu'elle n'ait pas spécialement envie de retourner trop vite auprès de sa famille. Ou d'être embarquée dans ce devoir de secours aux blessés. Elle lui indique qu'ils vont bifurquer pour rejoindre la piste sanglante, et quelques pas plus loin, elle désigne une empreinte de main ensanglantée sur la paroi. Elle émet l'hypothèse qu'il a peut-être été blessé, ce qui parait étonnant. S'il a fait usage de ses pouvoirs, tout aurait du se passer au mieux. À moins qu'il soit retombé nez à nez avec des chevaliers de l'Ordre et leur étrange fumée anti-magie. Vue l'étroitesse des lieux, prendre son autre forme n'aurait peut-être pas été à son avantage.
Huyïn doute quelque peu, mais son interlocutrice semble davantage à l'aise maintenant qu'elle a trouvé cette trace rouge. Serait-elle en mesure de suivre la piste d'une façon qui lui échappe ? Le Tigre ouvre la gueule à mesure qu'ils progressent, humant l'air qui semble de plus en plus... Métallique. Cuivré. Comme sur la place du Don, mais d'une façon plus prégnante encore. Et l'origine de cette odeur leur est dévoilée au détour d'un couloir. Là, au sol, des corps en morceaux gisent dans une véritable mare sanguine. Et, Ashaar oblige, la plupart des torses encore liés à leurs têtes se meuvent, prenant des inspirations à peine perceptibles. Face à eux, un humain pâle comme un représentant des Phalanges de Fenris, à la chevelure de neige et vêtu d'un pagne retenu par des chaînes, longue lame rougie en main, se tient au milieu d'un exemple parfait de cruauté. Sous une arche, entouré de victimes enchainées aux murs et pour une majorité découpées à mi-hauteur, dont la souffrance est marquée sur leurs traits à l'agonie.
Huyïn plisse les yeux. Ce n'est définitivement pas Naral, ça. La chauve émaciée aurait-elle simplement identifié le mauvais sang ? Mais serait-il passé par là malgré tout ? Et ce lieu... Lui fait penser à des étals de boucher. Sauf qu'ici, dans cette cité honnie, la viande est humaine et reste vivante malgré la coupe. D'ailleurs, la ressemblance avec cet espace de travail est appuyée par l'absence visible de possessions type armes ou tenues, qui devraient se trouver là si leurs propriétaires étaient tombés sous les coups de... Cet humain clair.
Le Woran ne remarque la présence d'une tête dans la main du pâle être que quand ce dernier la laisse tomber, la victime fermant les yeux à chaque impact avec le sol. À côté de lui, Scarla semble perdre ses moyens, ne devant pas s'attendre à trouver plus grand carnage que ce qu'elle a du leur faire éviter. Sans quitter l'ashaari blanc de ses yeux vert pâle, le Félin s'adresse à sa voisine.
"Dites-moi que votre sacrifice a au moins eu la décence de vous octroyer des pouvoirs type Strix.", lui lâche-t-il sans y croire un seul instant.
Ils ont posé la patte sur le territoire d'un prédateur, ou a minima quelqu'un qui se charge des proies chassées. Sauf qu'eux-mêmes n'en ont pas après la barbaque geignante accrochée aux parois. Mais vue l’attitude dont il fait preuve, le dialogue n'est peut-être pas une option. Pas avec des mots, en tous cas. Huyïn connait l'étiquette quand un prédateur n'a pas d'autre choix que de traverser le territoire d'un autre : faire comprendre que l'intrusion est temporaire, mais surtout que ce serait une erreur de le traiter comme un gibier. Silencieux, le boucher se tourne vers eux et s'avance, pas après pas, maculant ses pieds nus du sang au sol. Il est rendu intimidant par l'arme dont il dispose, mais dans le cas du Félin, c'est sa nature elle-même qui joue ce rôle. Faire volte-face et fuir ne ferait que pousser l'inconnu à partir en chasse, à leur donner de façon évidente le statut de proie et de faibles créatures. Sans oublier qu'ils perdraient un temps précieux pour retrouver Naral Shaam.
Hors de question.
Huyïn fait donc l'exact opposé. Il effectue à son tour quelques pas en direction de l'être, évitant les morceaux au sol et dévoilant ses crocs. La doyenne de son clan était capable de se faire entendre à plusieurs lieues à la ronde, et ce, simplement pour rappeler les chasseurs. Tous les siens pouvaient en faire autant à différents niveaux, lui compris. Et s'il a joué les bêtes savantes pendant ces dernières années, il n'a rien oublié de cette capacité de sa race. Sa fourrure gonfle, ses oreilles s'aplatissent vers l'arrière et son regard se rive à l'ashaari avec aplomb pendant que sa gorge se met à vibrer sur des notes graves, échauffant ses cordes vocales. Le sombre Tigre prend alors une inspiration profonde, retrousse totalement les babines et, faisant appel à toute sa nature prédatrice ainsi que la frustration accumulée, pousse un brutal rugissement à pleine puissance. Huyïn inspire et recommence, réitérant le son, ses crocs dévoilés ne laissant pas de doute sur leur efficacité. Une mise en garde retentissante, destinée à faire écho dans le lieu clos et éventuellement causer un inconfort physique à son vis-à-vis.
Le message est des plus simples : s'il n'est pas en chasse, il n'est ni ne sera pas non plus une proie destinée à l'équarrissage.
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-41-
La carmin le conduit à travers des couloirs de moins en moins éclairés et menant hors du quartier visité. Ni l'un ni l'autre ne s'adonne à la discussion. L'endroit est dangereux et toute distraction pourrait coûter cher. Le Tigre ne perd cependant pas l'expression de la jeune femme, qui semble brièvement douter de temps en temps à mesure qu'ils progressent. Elle finit par l'informer que le trajet suivi leur a fait contourner le carnage laissé par de Vienne, dont les victimes doivent se trouver aux bons soins des siens. Quelle étrange idée que de leur faire éviter les lieux. Le chemin aurait été plus direct s'ils avaient suivi la véritable piste de l'Hinïon. Mais cela reste raccord avec le fait qu'elle n'ait pas spécialement envie de retourner trop vite auprès de sa famille. Ou d'être embarquée dans ce devoir de secours aux blessés. Elle lui indique qu'ils vont bifurquer pour rejoindre la piste sanglante, et quelques pas plus loin, elle désigne une empreinte de main ensanglantée sur la paroi. Elle émet l'hypothèse qu'il a peut-être été blessé, ce qui parait étonnant. S'il a fait usage de ses pouvoirs, tout aurait du se passer au mieux. À moins qu'il soit retombé nez à nez avec des chevaliers de l'Ordre et leur étrange fumée anti-magie. Vue l'étroitesse des lieux, prendre son autre forme n'aurait peut-être pas été à son avantage.
Huyïn doute quelque peu, mais son interlocutrice semble davantage à l'aise maintenant qu'elle a trouvé cette trace rouge. Serait-elle en mesure de suivre la piste d'une façon qui lui échappe ? Le Tigre ouvre la gueule à mesure qu'ils progressent, humant l'air qui semble de plus en plus... Métallique. Cuivré. Comme sur la place du Don, mais d'une façon plus prégnante encore. Et l'origine de cette odeur leur est dévoilée au détour d'un couloir. Là, au sol, des corps en morceaux gisent dans une véritable mare sanguine. Et, Ashaar oblige, la plupart des torses encore liés à leurs têtes se meuvent, prenant des inspirations à peine perceptibles. Face à eux, un humain pâle comme un représentant des Phalanges de Fenris, à la chevelure de neige et vêtu d'un pagne retenu par des chaînes, longue lame rougie en main, se tient au milieu d'un exemple parfait de cruauté. Sous une arche, entouré de victimes enchainées aux murs et pour une majorité découpées à mi-hauteur, dont la souffrance est marquée sur leurs traits à l'agonie.
Huyïn plisse les yeux. Ce n'est définitivement pas Naral, ça. La chauve émaciée aurait-elle simplement identifié le mauvais sang ? Mais serait-il passé par là malgré tout ? Et ce lieu... Lui fait penser à des étals de boucher. Sauf qu'ici, dans cette cité honnie, la viande est humaine et reste vivante malgré la coupe. D'ailleurs, la ressemblance avec cet espace de travail est appuyée par l'absence visible de possessions type armes ou tenues, qui devraient se trouver là si leurs propriétaires étaient tombés sous les coups de... Cet humain clair.
Le Woran ne remarque la présence d'une tête dans la main du pâle être que quand ce dernier la laisse tomber, la victime fermant les yeux à chaque impact avec le sol. À côté de lui, Scarla semble perdre ses moyens, ne devant pas s'attendre à trouver plus grand carnage que ce qu'elle a du leur faire éviter. Sans quitter l'ashaari blanc de ses yeux vert pâle, le Félin s'adresse à sa voisine.
"Dites-moi que votre sacrifice a au moins eu la décence de vous octroyer des pouvoirs type Strix.", lui lâche-t-il sans y croire un seul instant.
Ils ont posé la patte sur le territoire d'un prédateur, ou a minima quelqu'un qui se charge des proies chassées. Sauf qu'eux-mêmes n'en ont pas après la barbaque geignante accrochée aux parois. Mais vue l’attitude dont il fait preuve, le dialogue n'est peut-être pas une option. Pas avec des mots, en tous cas. Huyïn connait l'étiquette quand un prédateur n'a pas d'autre choix que de traverser le territoire d'un autre : faire comprendre que l'intrusion est temporaire, mais surtout que ce serait une erreur de le traiter comme un gibier. Silencieux, le boucher se tourne vers eux et s'avance, pas après pas, maculant ses pieds nus du sang au sol. Il est rendu intimidant par l'arme dont il dispose, mais dans le cas du Félin, c'est sa nature elle-même qui joue ce rôle. Faire volte-face et fuir ne ferait que pousser l'inconnu à partir en chasse, à leur donner de façon évidente le statut de proie et de faibles créatures. Sans oublier qu'ils perdraient un temps précieux pour retrouver Naral Shaam.
Hors de question.
Huyïn fait donc l'exact opposé. Il effectue à son tour quelques pas en direction de l'être, évitant les morceaux au sol et dévoilant ses crocs. La doyenne de son clan était capable de se faire entendre à plusieurs lieues à la ronde, et ce, simplement pour rappeler les chasseurs. Tous les siens pouvaient en faire autant à différents niveaux, lui compris. Et s'il a joué les bêtes savantes pendant ces dernières années, il n'a rien oublié de cette capacité de sa race. Sa fourrure gonfle, ses oreilles s'aplatissent vers l'arrière et son regard se rive à l'ashaari avec aplomb pendant que sa gorge se met à vibrer sur des notes graves, échauffant ses cordes vocales. Le sombre Tigre prend alors une inspiration profonde, retrousse totalement les babines et, faisant appel à toute sa nature prédatrice ainsi que la frustration accumulée, pousse un brutal rugissement à pleine puissance. Huyïn inspire et recommence, réitérant le son, ses crocs dévoilés ne laissant pas de doute sur leur efficacité. Une mise en garde retentissante, destinée à faire écho dans le lieu clos et éventuellement causer un inconfort physique à son vis-à-vis.
Le message est des plus simples : s'il n'est pas en chasse, il n'est ni ne sera pas non plus une proie destinée à l'équarrissage.
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Modifié en dernier par Huyïn le ven. 6 juin 2025 18:22, modifié 1 fois.
- Mathis
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Re: Les Bouges
Mes blessures pansées, je rejoignis Rubis. Adossée à un mur, elle m’accueillit avec un sourire qui me fit sourire à mon tour. Dans le fond de moi, je pensais encore à Eaeria, mais je savais que je ne pourrais résister aux avances de cette femme envoutante. La vraie question en fait était: avais-je vraiment envie de résister?
De sa voix suave, elle me souffla:
“Maintenant, suis-moi.”
À sa suite, je regardais ses hanches se mouvoir de façon lascive. Volontaire ou pas, je n’en demeurais pas de marbre, mon pouls s’accélérait et le désir devenait si puissant que j’en oubliais le reste… retrouver les autres ou me nourrir pouvait bien attendre.
Une fois au rez-de-chaussée, je fus de nouveau aspiré par les émanations enivrantes m’engloutissant dans une ambiance torride. J’avais dépassé le point de non-retour, je ne pouvais plus retourner en arrière.
Tel un automate, je la suivis à l’étage supérieur, sans poser aucune question, j’étais désormais vulnérable à toute action de sa part. Sans dire un mot, elle poussa une porte qui nous dévoila une petite pièce comportant qu’un seul meuble, un lit, le seul objet utile dans un tel lieu et le seul qui attira mon attention.
J’entrai dans la pièce et m’approchai du lit. Rubis m’y poussa aussitôt sans la moindre résistance de ma part.
Féline, tel que je l’apprécie elle avança vers moi.
Délicatement, je posai moi même mon sac au sol, je ne voulais pas blesser Praline, et surtout je ne voulais pas qu’elle sorte son nez et effraie Rubis.
Je retirai une fois de plus mes armes à ma ceinture, mais un peu plus précipitamment que précédemment. Malgré toute la frénésie qui m’habitait, je craignais que mes blessures ne m’empêchent d’être à la hauteur de ma partenaire, et je voulais aussi respecter la parole que j’avais donnée à la soignante.
"J ai bien peur de ne pas être à la hauteur de la situation. J'ai été recousu.Il ne faut pas que mes points lâchent"
Elle me lança un regard indulgent et me répondit:
"Moh. Mon guerrier courageux. je peux prendre soin de toi sans faire sauter tes sutures. Tu n'auras aucun effort à commettre."
Je lui souris au comble du bonheur. Ma raison me disait de me méfier,je me laissais peut-être entrainer dans un piège, cette envoutante jeune femme allait peut-être profiter de ma vulgarité pour me dépouiller de tout mes biens et me séquestrer, voir même me tuer.
Cependant mon corps n’obéissait pas à ma raison et je me retrouvai alors plus étroit dans mes pantalons.
"Et pourtant, vous rendre la pareille fait aussi parti de mon plaisir."
D’une voix suave, elle me répondit:
"Si tu savais le nombre de fois qu'on a pu me dire ça. Mais on le sait que vous n'êtes pas là pour nous satisfaire nous. Même si on prend notre pied aussi, et qu'on aime ça."
Sentant, l’étroitesse de mon pantalon, elle posa sa bien là ou il fallait et commença à détacher les boutons.
"Alors... On commence ?"
C’est ainsi que commença une véritable partie de plaisir.
“Comme tu as remarqué, nous sommes différents anatomiquement, ce qui devrait suffire à te convaincre, si ce n’était pas déjà le cas, lorsque j’ai dit venir d’un monde différent du tien… “
Je l’enjoignis à s’étendre près de moi et je restai silencieux quelques minutes, le temps d’apprécier seulement sa présence et le calme.
Puis, je lui demandai:
“J’aimerais en connaître plus sur les bouges, sur les gens qui y habitent. Il y a les soldats de l’ordre, le bordel, l’escalier des sacrifiés, les cannibales… mais il existe sûrement d’autres groupes, des clans ?"
De sa voix suave, elle me souffla:
“Maintenant, suis-moi.”
À sa suite, je regardais ses hanches se mouvoir de façon lascive. Volontaire ou pas, je n’en demeurais pas de marbre, mon pouls s’accélérait et le désir devenait si puissant que j’en oubliais le reste… retrouver les autres ou me nourrir pouvait bien attendre.
Une fois au rez-de-chaussée, je fus de nouveau aspiré par les émanations enivrantes m’engloutissant dans une ambiance torride. J’avais dépassé le point de non-retour, je ne pouvais plus retourner en arrière.
Tel un automate, je la suivis à l’étage supérieur, sans poser aucune question, j’étais désormais vulnérable à toute action de sa part. Sans dire un mot, elle poussa une porte qui nous dévoila une petite pièce comportant qu’un seul meuble, un lit, le seul objet utile dans un tel lieu et le seul qui attira mon attention.
J’entrai dans la pièce et m’approchai du lit. Rubis m’y poussa aussitôt sans la moindre résistance de ma part.
Féline, tel que je l’apprécie elle avança vers moi.
Délicatement, je posai moi même mon sac au sol, je ne voulais pas blesser Praline, et surtout je ne voulais pas qu’elle sorte son nez et effraie Rubis.
Je retirai une fois de plus mes armes à ma ceinture, mais un peu plus précipitamment que précédemment. Malgré toute la frénésie qui m’habitait, je craignais que mes blessures ne m’empêchent d’être à la hauteur de ma partenaire, et je voulais aussi respecter la parole que j’avais donnée à la soignante.
"J ai bien peur de ne pas être à la hauteur de la situation. J'ai été recousu.Il ne faut pas que mes points lâchent"
Elle me lança un regard indulgent et me répondit:
"Moh. Mon guerrier courageux. je peux prendre soin de toi sans faire sauter tes sutures. Tu n'auras aucun effort à commettre."
Je lui souris au comble du bonheur. Ma raison me disait de me méfier,je me laissais peut-être entrainer dans un piège, cette envoutante jeune femme allait peut-être profiter de ma vulgarité pour me dépouiller de tout mes biens et me séquestrer, voir même me tuer.
Cependant mon corps n’obéissait pas à ma raison et je me retrouvai alors plus étroit dans mes pantalons.
"Et pourtant, vous rendre la pareille fait aussi parti de mon plaisir."
D’une voix suave, elle me répondit:
"Si tu savais le nombre de fois qu'on a pu me dire ça. Mais on le sait que vous n'êtes pas là pour nous satisfaire nous. Même si on prend notre pied aussi, et qu'on aime ça."
Sentant, l’étroitesse de mon pantalon, elle posa sa bien là ou il fallait et commença à détacher les boutons.
"Alors... On commence ?"
C’est ainsi que commença une véritable partie de plaisir.
********
Le bel homme bien qu’expérimenté s’abandonna dans les bras de la professionnelle. Aguerrie dans l’art de séduire, elle l’avait enjambée lascivement. Il avait tenté de lui embrasser les seins, dénués de mamelons, mais elle l’en avait empêché. En fait, aucun baiser ne fut prodigué par aucun d’eux. Bien que Mathis eut tenté de l’embrasser à quelques reprises, Rubis avait repoussé ses avances de manière ferme. Il se contenta alors de caresses et cela accompagné des mouvements langoureux du bassin furent amplement satisfaisants pour les deux parties. L’anatomie différente de la femme n’empêcha aucunement à Mathis d’atteindre une extase sans pareil. Entendre sa compagne jouir ne fit qu’amplifier son propre plaisir. Une fois, l’intense orgasme terminé, et son liquide reproducteur évacué, la jeune femme s’absenta le temps de se laver. Elle revint presqu’ aussitôt avec un linge humide tel que Mathis lui avait demandé. Une fois sa toilette faite, il remit son pantalon, mais demeura torse nu. ********
Couché sur le dos, les bras levés, les mains croisées derrière la nuque, je souris en la regardant revenir auprès de moi. “Comme tu as remarqué, nous sommes différents anatomiquement, ce qui devrait suffire à te convaincre, si ce n’était pas déjà le cas, lorsque j’ai dit venir d’un monde différent du tien… “
Je l’enjoignis à s’étendre près de moi et je restai silencieux quelques minutes, le temps d’apprécier seulement sa présence et le calme.
Puis, je lui demandai:
“J’aimerais en connaître plus sur les bouges, sur les gens qui y habitent. Il y a les soldats de l’ordre, le bordel, l’escalier des sacrifiés, les cannibales… mais il existe sûrement d’autres groupes, des clans ?"
- Ezak
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- Enregistré le : mar. 22 déc. 2020 06:18
Re: Les Bouges
[Xël, Ezra et moi parvînmes à une halte d’un autre genre, guidés par la sinistre et fascinante Blanche. La sorcière Blanche… la Noire. Ce surnom, me rappelait combien même les êtres les plus puissants finissaient affublés de sobriquets grotesque. Car puissante j’étais sûr qu’elle l’était, mais elle se montrait aussi utile. Elle conniassait les environs, se faisant guide efficace. Rien n’avait entravé notre marche à travers les méandres ténébreux des Bouges jusqu’à notre prochaine étape de voyage ; un décor austère habité par des ombres en armes, tous revêtus de manière semblable, comme un bataillon sans emblème. Un campement d’une trentaine de tentes se dressait en cercles concentriques autour d’un vaste brasier où se rassemblaient quelques silhouettes. L’organisation, rigoureuse, évoquait une structure militaire : dépourvue de charme, mais d’une efficacité sans faille. L’ensemble semblait fait pour se lever et disparaître sans laisser de trace. Ce pragmatisme me rappelait les camps levés à la hâte sur les plaines de Kochii…
Blanche se tourna vers nous, un sourire en coin suspendu à ses lèvres :
“Un camp de Maraudeurs Noirs. Ils parcourent les Bouges à la recherche de primes, de pauvres types à plumer ou recruter pour leur armée. Un bon moyen de répandre des rumeurs.”
Le ton était enjôleur. Elle aimait voir les dés rouler, quitte à ne jamais miser elle-même. Et nous, simples pions dans son jeu. Ces Maraudeurs ne nous étaient pas inconnus. Les Néos nous en avaient fait une tres belle descripion et on avait pu les voir dans la bataille de la faim, les seuls que avions voulus nous craignâmes. Le seule groupe ordonné, avec celui des peuples de l’Ouest, les violets. L’un d’eux semblait nous avoir repérés. Il s’avançait lentement, masse intimidante : une armoire de muscles enveloppée d’acier, les mains occupées par deux lames démesurées. Il était l’illustration parfaite de la menace brute. Voilà donc l’épreuve suivante : la bête dressée à l’entrée du camp des Noirs.
Blanche, toujours joueuse, vint se glisser contre mon dos, m’effleurant la joue d’un baiser avant de susurrer :
“Bonne chance, mes petits guerriers.”
Et sans crier gare, elle disparut. Une ombre parmi les ombres, maîtresse des fuites bien chronométrées. Elle n’avait plus à répondre de rien… Je ne fus ni offusqué, ni surpris par son attitude. Je commençais à bien cibler le personnage. Nous allions devoir faire avec ce genre de frasque. Ça ne me plaisait pas, mais on avait pas le choix, a moins de se séparer d’elle ce que je ne voulais pas. Nous restâmes seuls, exposés, face au colosse qui ne tarda pas à nous apostropher d’un ton bourru :
« Hey, vous ! Vous foutez quoi là ? Donnez-moi une raison de pas vous rosser sur place. »
Xël, calme, m’accorda un petit geste pour me pousser à prendre les devants, mais m’intiment le calme. Je pris donc la parole le premier. Est-ce que cette mise en avant m’agaçait ? Non. C’est la seule place où j’avais encore l’impression de contrôler les choses. Je ne bougeai pas, gardant les mains bien à distance de mes armes. Mon regard resta posé, mon ton égal. La violence ne doit jamais être la première carte. Mais il est bon que l’ennemi sente que vous pourriez la jouer.
« Nous ne faisions que passer par là, mais puisque nous croisons votre route, pourquoi ne pas en profiter pour commercer ? Nous avons un message important à faire circuler rapidement dans les Bouges, et votre réputation en tant que Maraudeurs Noirs n'est plus à faire. Peut-être pourrions-nous trouver un arrangement mutuellement profitable ? »
Le géant grogna :
« Bon, au moins z'êtes pas paumés. Mais culottés en revanche de venir ici comme si de rien n'était. Z'êtes sous notre protection, au moins ? »
Ezra tourna vers moi un regard d’attente mais ce fut Xël qui s’exprima, d’un ton posé, sans la moindre animosité :
« Nous le sommes un peu en vérité. Nous avions un guide avec un sens de l’humour douteux qui s’est volatilisé après nous avoir mené ici. Nous cherchons à nous rapprocher du territoire du SOMA, nous espérons qu’ils puissent nous ramener chez nous. Voyez-vous, nous venons d’un autre monde. »
Il laissa échapper un souffle, puis précisa :
« C’est une longue histoire, mais nous sommes disposés à vous la raconter si ça peut permettre de conserver des rapports cordiaux. »
Je repris, comme un complément fluide à son discours :
« Nous sommes des nouveaux venus dans les Bouges, arrivés hier. Nous ne maîtrisons pas encore toutes les ficelles du coin. Comment ça votre protection ? C’est un service que vous monnayer ? »
Le mot « protection » dans sa bouche avait une sonorité mafieuse. Un parfum de racket camouflé sous l’apparence d’un contrat mutuellement consenti. L’homme nous dévisagea longuement avant de répondre :
« Encore des nouveaux bizarres ? Ils ont décidé de se mettre au délit de faciès là-haut ou quoi ? » Son regard glissa de mon armure violette au bâton de Xël. « J'vais vous faire le baratin de base vu que vous êtes nouveaux : Z'avez trois choix, avec nous. Le premier : vous rejoignez notre combat. Z'avez l'air de combattants valables et bien entraînés, et c'est un plus non négligeable. Seconde option : vous entrez sous notre protection. Là, il s'agit d'un don initial de votre part, un service monnayé comme vous dites, et ensuite vous payez quand vous faites appel à nos services pour... vous débarrasser de vos tracas. Si nous n'avons pas de... nouvelle de votre part, nous nous assurons de vous retrouver. Contre une nouvelle rémunération bien entendu." Il a une tentative de sourire ratée : ça ne lui va pas de paraître sympathique.
"La troisième est simple : on vous fait prisonniers. Et on vous revend en entier ou en morceaux au plus offrant. Evidemment dans cette option, les rapports sont moins cordiaux, encore qu'ils peuvent être dénués de toute violence si vous êtes sages."
Il leva un sourcil.
"Par contre, trouverez pas de saunas ici. Encore moins des saunas qui... qui ramènent vers d'autres mondes ?"
Donc, trois options. Trois chaînes. Vendre son épée, vendre sa peau, la racheter. Ce camp n’avait rien de neutre. Il respirait la prédation. Je répondis avec calme, m’efforcant de rester cordial.
« Trois options, hein ? Voilà qui est clair. Mais je vais vous en proposer une quatrième. On est effectivement nouveaux. Un peu paumés, pas hostiles, pas suicidaires non plus. » dis-je, en observant les tentes dressées autour m’imaginant quel pouvait être leur nombre à l’intérieur.
« Juste... déterminés. Ce qu’on cherche, c’est faire circuler un message. Une rumeur, pour certains. Une provocation, peut-être. Rien qui ne vous engage directement. Mais quelque chose qui pourrait vous rapporter, si nous arrivons à nous mettre d'accord sur un tarif. »
Une fois encore, j’offrais un masque de calme et de contrôle. Mais je savais bien que la moindre erreur dans mes mots pouvait sceller notre sort. Mieux valait les appâter avec la promesse d’un gain ; l’unique langage que comprenait ce genre de chiens de guerre.
Xël s’immisça dans l’échange :
« Vous parlez de nouveaux bizarres. Vous voulez dire que vous avez croisé d’autres personnes qui disent venir d’ailleurs ? »
Le géant hocha lentement la tête :
« Ouais. Une nana toute bleue, un type avec une gueule de planche cramée, et un borgne avec un trident. Pas le genre de gus qu'on voit tous les jours. Sont peut-être encore au camp. Ils nous ont rejoints, de ce que j'ai compris. »
Je pus sentir Xël se tendre. L’instinct du soldat ? Celui qui reconnaît les vieux fantômes avant qu’ils ne parlent ?
« Avec qui devrons-nous discuter de ces détails ? Peut-on faire venir cette personne ici ? » demandai-je, jetant un œil en direction des silhouettes indistinctes.
« J’suis pas contre parler affaires, mais vous comprendrez que j'ai un peu mal avec l'idée de négocier en plein milieu d'un camp d’inconnus armés jusqu’aux dents, en infériorité numérique qui plus est. Ça fausserait les rapports. Pas de risque, pas de pression, pas de piège. Juste une discussion d’homme à homme. »
Mieux valait-il être prudent…
« Je crois qu’on connaît ces personnes. Est-ce qu’il serait possible de les voir aussi, s’il vous plaît ? » ajouta Xël.
« Un meneur d'expédition. Ou mieux, tiens. Notre intendant. Z'inquiétez pas, j'allais de toute façon pas inviter des inconnus dans notre camp autrement qu'avec des cordes aux poignets. Il viendra ici. »
Une réponse franche, presque trop. Mais au moins, nous restions en-dehors de leur antre.
« Quant à vos compagnons, puisque vous les connaissez, ils viendront sans doute. S'ils sont encore là. J'ferai passer le message. Autre chose pour ces m'sieurs dames ? »
« Très bien. Nous l’attendrons ici alors. » acquiesçai-je. Puis, à voix basse, je me tournai vers Xël :
« Cette fois si il faut débourser, c’est toi qui t’y colles. Je vais pas passer l’éternité à t’entretenir. » lâchai-je dans un demùi-sourire, la plaisanterie comme d’armure. Il haussa légèrement les épaules, un rire discret aux lèvres.
« On va vite être à court de ressources si on débourse 1000 Yus à chaque rencontre. »
Le colosse, déjà prêt à partir, nous lança un clin d’œil complice :
« Ça marche, les originaux. J'vais chercher tout c'beau monde. Et à mon r'tour, oubliez pas l'service. »
Il s’éloigna de quelques pas, puis se retourna soudainement, tonna :
« Et vous faites pas la malle : je préviens les gars. S'ils vous voient déguerpir, on vous retrouvera. Et ça sera moins... cordial. Ahahah. »
Il repartit en ricanant... Il valait mieux rester prudent avec ces types. Ezra souffla revenant sur nos affaire de sous.
« Comptez pas sur moi : j'ai rien amené pour payer. »
« T'es juste radine ! Tu vas pas nous la faire à nous. » répliquai-je, le ton moqueur sous les haussement d’épaule d’Ezra. Puis, plus sérieusement, je me tournai vers Xël :
« Tu penses les connaître ? Ceux qu'il a évoqué. Ils étaient avec toi sur Aliaénon ? »
Xël acquiesça sans détour.
« La planche cramée, c’est Drac, c’est certain. Un Oudyo qui était avec moi sur Aliaénon. Pour les deux autres, ça colle avec deux personnes que j’ai rencontrées sur Yuimen. Ils étaient là dans les plaines de Kochii. Est-ce que ce serait pas ça le lien entre nous et Ashaar ? »
Mon souffle se figea à l’évocation de Kochii. Le nom même éveillait en moi un tumulte de souvenirs : le sang, la trahison, la poussière des batailles. Ezra haussa un sourcil.
« Kochii ? Aliaénon ? Quel est le lien entre ces noms et Ashaar ? »
« Kochii, les plaines de mon pays natal. Nous y avons vécu une bataille qui a décidé du destin de notre monde. Aliaénon, un autre monde... Je le hais du plus profond de mon être et... Ashaar, qui est bien parti pour l'être aussi. »
Je haussai les épaules...
« Personnellement, je ne vois aucun lien entre ces lieux. Peut-être n'avons-nous jamais quitté Yuimen, et que tout ceci n'est qu'une expérience... Une idée lumineuse à la Treize, quoi... » lâchai-ja en plaisantant. Bien que cette pensée me traversait de temps en temps, faute de réponse. Après tout, ça avait commencé comme ça dans le bagne. Fermer les yeux et se reveiller ailleurs. Comme un piège qui se referme soudainement, sans qu’on sache s’il est illusion ou vérité.
« En effet je vois de qui tu parles. J'ai aperçu l'Oudyo en arrivant. Il était accompagné d'Yliria et d'une jeune elfe. Pour les deux autres... Je n'ai pas oublié un seul visage de ce jour maudit sur Kochii. La femme bleue, ça me parle. Mais surtout le borgne... une connaissance de ce traître et bâtard de Sirat... Bogast m'avait envoyé leur réclamer un rapport... »
Je sentis la bile me remonter dans la gorge à ce seul nom. Sirat. Le poison dans les veines d’une histoire déjà gangrenée. Xël garda les yeux fixés sur les flammes du camp. Ezra, intriguée, glissa quand à l’expression que j’avais utilisé tantôt.
« À la treize ? Une expression de chez vous ? »
« Ça pourrait le devenir. » répondis-je avant de retouner mon attenion vers Xël
« Tu as confiance en eux ? »
Une question simple, mais chargée d’intention. Xël hésita, le regard fuyant.
« Non. Nous parlons de pirates, et d’un arbre vivant que je connais à peine et qui a fomenté avec d’autres sur Aliaénon pour me planter un couteau dans le dos. Mais nous voulons sûrement tous rentrer chez nous alors je pense que nous devrions partager nos informations pour augmenter nos chances de réussir. »
« Très bien. Alors mettons-nous d’accord sur le fait de ne pas révéler notre accord avec le Soleil Noir, ni l’identité d’Ezra. C’est le genre d’informations qu’on pourrait retourner contre nous… Et Yliria et Akihito, ils font eux aussi partie de ceux qui ont essayé de te planter un couteau dans le dos ? »
Je posais la question sans détour. Je préférais la vérité nue à l’illusion d’un pacte. Ceux-çi étant nos premiers alliés déclarés. Nous faisions parties des quatres qui avaient un accord avec l’Etat Major du Soleil Noir. Xël acquiesça sans un mot.
« Je me vois mal parler de ça devant les maraudeurs. Mais soit certain qu’on nous le reprochera. »
Ezra, plus pragmatique, s’interposa :
« Êtes-vous sûrs que les contacter est une bonne idée, si vos rapports sont à ce point bancals ? Ça ne desservirait pas notre mission ici, qu'ils sachent que deux types venant de leur monde parcourent les Bouges avec une inconnue ? »
Je répondis d’abord à Ezra.
« Je me fiche de ce qu'ils pensent. Mais Xël a raison sur un point. Les Bouges m'ont l'air d'être un territoire trop grand pour tout couvrir seuls. Alors c'est une bonne occasion de les mettre au travail en leur donnant rendez-vous dans deux jours avec les autres pour regrouper nos informations. Et... ils sauront ce que nous voulons qu'ils sachent. Je ne fais pas confiance à des types juste parce qu'ils viennent du même monde que moi. Surtout quand apparemment ceux-ci ont une fâcheuse tendance à planter des coups de couteaux dans le dos... »
Je m’entendais parler, et une part de moi s’étonnait d’à quel point j’étais devenu méfiant avec le temps. Mais les faits parlaient d’eux-mêmes. Les divergences d’opinions avec Cromax, la paranoïa et les cachoteries d’Arkalan dans les Monts Eternels. La panier de crabe de l’Azurion… Les groupes ne marchaient que rarement dans une seule et même voie, alors à voir dans cette situation ou ce groupe se retouvait formé contre son gré, projeté dans un monde dont nous ne savons rien ou si peu. Xël explicita cela de fort belle manière à Ezra :
« Nous sommes tous des personnes agissant plus ou moins comme bon nous semble, avec des notions différentes de ce qui est bien ou mal. Nous ne sommes pas un Clan, ni même un groupe. Nous nous connaissons parce que nous avons eu l’occasion de nous rencontrer dans des moments où des gens comme nous sont utiles… »
Il fit une pause avant de conclure :
« Nous avons un but commun, mais chacun une méthode différente pour l’atteindre. »
Ezra acquiesça lentement, mesurant ses mots :
« Hm. Ça confirme quand même qu’il faut rester prudents à leur égard sur vos méthodes à vous. »
« On le sera. » conclus-je simplement, attendant les autres en scrutant le camp.
(HRP : Mes deux précédents squelettes complétés :
viewtopic.php?p=15850#p15850
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Blanche se tourna vers nous, un sourire en coin suspendu à ses lèvres :
“Un camp de Maraudeurs Noirs. Ils parcourent les Bouges à la recherche de primes, de pauvres types à plumer ou recruter pour leur armée. Un bon moyen de répandre des rumeurs.”
Le ton était enjôleur. Elle aimait voir les dés rouler, quitte à ne jamais miser elle-même. Et nous, simples pions dans son jeu. Ces Maraudeurs ne nous étaient pas inconnus. Les Néos nous en avaient fait une tres belle descripion et on avait pu les voir dans la bataille de la faim, les seuls que avions voulus nous craignâmes. Le seule groupe ordonné, avec celui des peuples de l’Ouest, les violets. L’un d’eux semblait nous avoir repérés. Il s’avançait lentement, masse intimidante : une armoire de muscles enveloppée d’acier, les mains occupées par deux lames démesurées. Il était l’illustration parfaite de la menace brute. Voilà donc l’épreuve suivante : la bête dressée à l’entrée du camp des Noirs.
Blanche, toujours joueuse, vint se glisser contre mon dos, m’effleurant la joue d’un baiser avant de susurrer :
“Bonne chance, mes petits guerriers.”
Et sans crier gare, elle disparut. Une ombre parmi les ombres, maîtresse des fuites bien chronométrées. Elle n’avait plus à répondre de rien… Je ne fus ni offusqué, ni surpris par son attitude. Je commençais à bien cibler le personnage. Nous allions devoir faire avec ce genre de frasque. Ça ne me plaisait pas, mais on avait pas le choix, a moins de se séparer d’elle ce que je ne voulais pas. Nous restâmes seuls, exposés, face au colosse qui ne tarda pas à nous apostropher d’un ton bourru :
« Hey, vous ! Vous foutez quoi là ? Donnez-moi une raison de pas vous rosser sur place. »
Xël, calme, m’accorda un petit geste pour me pousser à prendre les devants, mais m’intiment le calme. Je pris donc la parole le premier. Est-ce que cette mise en avant m’agaçait ? Non. C’est la seule place où j’avais encore l’impression de contrôler les choses. Je ne bougeai pas, gardant les mains bien à distance de mes armes. Mon regard resta posé, mon ton égal. La violence ne doit jamais être la première carte. Mais il est bon que l’ennemi sente que vous pourriez la jouer.
« Nous ne faisions que passer par là, mais puisque nous croisons votre route, pourquoi ne pas en profiter pour commercer ? Nous avons un message important à faire circuler rapidement dans les Bouges, et votre réputation en tant que Maraudeurs Noirs n'est plus à faire. Peut-être pourrions-nous trouver un arrangement mutuellement profitable ? »
Le géant grogna :
« Bon, au moins z'êtes pas paumés. Mais culottés en revanche de venir ici comme si de rien n'était. Z'êtes sous notre protection, au moins ? »
Ezra tourna vers moi un regard d’attente mais ce fut Xël qui s’exprima, d’un ton posé, sans la moindre animosité :
« Nous le sommes un peu en vérité. Nous avions un guide avec un sens de l’humour douteux qui s’est volatilisé après nous avoir mené ici. Nous cherchons à nous rapprocher du territoire du SOMA, nous espérons qu’ils puissent nous ramener chez nous. Voyez-vous, nous venons d’un autre monde. »
Il laissa échapper un souffle, puis précisa :
« C’est une longue histoire, mais nous sommes disposés à vous la raconter si ça peut permettre de conserver des rapports cordiaux. »
Je repris, comme un complément fluide à son discours :
« Nous sommes des nouveaux venus dans les Bouges, arrivés hier. Nous ne maîtrisons pas encore toutes les ficelles du coin. Comment ça votre protection ? C’est un service que vous monnayer ? »
Le mot « protection » dans sa bouche avait une sonorité mafieuse. Un parfum de racket camouflé sous l’apparence d’un contrat mutuellement consenti. L’homme nous dévisagea longuement avant de répondre :
« Encore des nouveaux bizarres ? Ils ont décidé de se mettre au délit de faciès là-haut ou quoi ? » Son regard glissa de mon armure violette au bâton de Xël. « J'vais vous faire le baratin de base vu que vous êtes nouveaux : Z'avez trois choix, avec nous. Le premier : vous rejoignez notre combat. Z'avez l'air de combattants valables et bien entraînés, et c'est un plus non négligeable. Seconde option : vous entrez sous notre protection. Là, il s'agit d'un don initial de votre part, un service monnayé comme vous dites, et ensuite vous payez quand vous faites appel à nos services pour... vous débarrasser de vos tracas. Si nous n'avons pas de... nouvelle de votre part, nous nous assurons de vous retrouver. Contre une nouvelle rémunération bien entendu." Il a une tentative de sourire ratée : ça ne lui va pas de paraître sympathique.
"La troisième est simple : on vous fait prisonniers. Et on vous revend en entier ou en morceaux au plus offrant. Evidemment dans cette option, les rapports sont moins cordiaux, encore qu'ils peuvent être dénués de toute violence si vous êtes sages."
Il leva un sourcil.
"Par contre, trouverez pas de saunas ici. Encore moins des saunas qui... qui ramènent vers d'autres mondes ?"
Donc, trois options. Trois chaînes. Vendre son épée, vendre sa peau, la racheter. Ce camp n’avait rien de neutre. Il respirait la prédation. Je répondis avec calme, m’efforcant de rester cordial.
« Trois options, hein ? Voilà qui est clair. Mais je vais vous en proposer une quatrième. On est effectivement nouveaux. Un peu paumés, pas hostiles, pas suicidaires non plus. » dis-je, en observant les tentes dressées autour m’imaginant quel pouvait être leur nombre à l’intérieur.
« Juste... déterminés. Ce qu’on cherche, c’est faire circuler un message. Une rumeur, pour certains. Une provocation, peut-être. Rien qui ne vous engage directement. Mais quelque chose qui pourrait vous rapporter, si nous arrivons à nous mettre d'accord sur un tarif. »
Une fois encore, j’offrais un masque de calme et de contrôle. Mais je savais bien que la moindre erreur dans mes mots pouvait sceller notre sort. Mieux valait les appâter avec la promesse d’un gain ; l’unique langage que comprenait ce genre de chiens de guerre.
Xël s’immisça dans l’échange :
« Vous parlez de nouveaux bizarres. Vous voulez dire que vous avez croisé d’autres personnes qui disent venir d’ailleurs ? »
Le géant hocha lentement la tête :
« Ouais. Une nana toute bleue, un type avec une gueule de planche cramée, et un borgne avec un trident. Pas le genre de gus qu'on voit tous les jours. Sont peut-être encore au camp. Ils nous ont rejoints, de ce que j'ai compris. »
Je pus sentir Xël se tendre. L’instinct du soldat ? Celui qui reconnaît les vieux fantômes avant qu’ils ne parlent ?
« Avec qui devrons-nous discuter de ces détails ? Peut-on faire venir cette personne ici ? » demandai-je, jetant un œil en direction des silhouettes indistinctes.
« J’suis pas contre parler affaires, mais vous comprendrez que j'ai un peu mal avec l'idée de négocier en plein milieu d'un camp d’inconnus armés jusqu’aux dents, en infériorité numérique qui plus est. Ça fausserait les rapports. Pas de risque, pas de pression, pas de piège. Juste une discussion d’homme à homme. »
Mieux valait-il être prudent…
« Je crois qu’on connaît ces personnes. Est-ce qu’il serait possible de les voir aussi, s’il vous plaît ? » ajouta Xël.
« Un meneur d'expédition. Ou mieux, tiens. Notre intendant. Z'inquiétez pas, j'allais de toute façon pas inviter des inconnus dans notre camp autrement qu'avec des cordes aux poignets. Il viendra ici. »
Une réponse franche, presque trop. Mais au moins, nous restions en-dehors de leur antre.
« Quant à vos compagnons, puisque vous les connaissez, ils viendront sans doute. S'ils sont encore là. J'ferai passer le message. Autre chose pour ces m'sieurs dames ? »
« Très bien. Nous l’attendrons ici alors. » acquiesçai-je. Puis, à voix basse, je me tournai vers Xël :
« Cette fois si il faut débourser, c’est toi qui t’y colles. Je vais pas passer l’éternité à t’entretenir. » lâchai-je dans un demùi-sourire, la plaisanterie comme d’armure. Il haussa légèrement les épaules, un rire discret aux lèvres.
« On va vite être à court de ressources si on débourse 1000 Yus à chaque rencontre. »
Le colosse, déjà prêt à partir, nous lança un clin d’œil complice :
« Ça marche, les originaux. J'vais chercher tout c'beau monde. Et à mon r'tour, oubliez pas l'service. »
Il s’éloigna de quelques pas, puis se retourna soudainement, tonna :
« Et vous faites pas la malle : je préviens les gars. S'ils vous voient déguerpir, on vous retrouvera. Et ça sera moins... cordial. Ahahah. »
Il repartit en ricanant... Il valait mieux rester prudent avec ces types. Ezra souffla revenant sur nos affaire de sous.
« Comptez pas sur moi : j'ai rien amené pour payer. »
« T'es juste radine ! Tu vas pas nous la faire à nous. » répliquai-je, le ton moqueur sous les haussement d’épaule d’Ezra. Puis, plus sérieusement, je me tournai vers Xël :
« Tu penses les connaître ? Ceux qu'il a évoqué. Ils étaient avec toi sur Aliaénon ? »
Xël acquiesça sans détour.
« La planche cramée, c’est Drac, c’est certain. Un Oudyo qui était avec moi sur Aliaénon. Pour les deux autres, ça colle avec deux personnes que j’ai rencontrées sur Yuimen. Ils étaient là dans les plaines de Kochii. Est-ce que ce serait pas ça le lien entre nous et Ashaar ? »
Mon souffle se figea à l’évocation de Kochii. Le nom même éveillait en moi un tumulte de souvenirs : le sang, la trahison, la poussière des batailles. Ezra haussa un sourcil.
« Kochii ? Aliaénon ? Quel est le lien entre ces noms et Ashaar ? »
« Kochii, les plaines de mon pays natal. Nous y avons vécu une bataille qui a décidé du destin de notre monde. Aliaénon, un autre monde... Je le hais du plus profond de mon être et... Ashaar, qui est bien parti pour l'être aussi. »
Je haussai les épaules...
« Personnellement, je ne vois aucun lien entre ces lieux. Peut-être n'avons-nous jamais quitté Yuimen, et que tout ceci n'est qu'une expérience... Une idée lumineuse à la Treize, quoi... » lâchai-ja en plaisantant. Bien que cette pensée me traversait de temps en temps, faute de réponse. Après tout, ça avait commencé comme ça dans le bagne. Fermer les yeux et se reveiller ailleurs. Comme un piège qui se referme soudainement, sans qu’on sache s’il est illusion ou vérité.
« En effet je vois de qui tu parles. J'ai aperçu l'Oudyo en arrivant. Il était accompagné d'Yliria et d'une jeune elfe. Pour les deux autres... Je n'ai pas oublié un seul visage de ce jour maudit sur Kochii. La femme bleue, ça me parle. Mais surtout le borgne... une connaissance de ce traître et bâtard de Sirat... Bogast m'avait envoyé leur réclamer un rapport... »
Je sentis la bile me remonter dans la gorge à ce seul nom. Sirat. Le poison dans les veines d’une histoire déjà gangrenée. Xël garda les yeux fixés sur les flammes du camp. Ezra, intriguée, glissa quand à l’expression que j’avais utilisé tantôt.
« À la treize ? Une expression de chez vous ? »
« Ça pourrait le devenir. » répondis-je avant de retouner mon attenion vers Xël
« Tu as confiance en eux ? »
Une question simple, mais chargée d’intention. Xël hésita, le regard fuyant.
« Non. Nous parlons de pirates, et d’un arbre vivant que je connais à peine et qui a fomenté avec d’autres sur Aliaénon pour me planter un couteau dans le dos. Mais nous voulons sûrement tous rentrer chez nous alors je pense que nous devrions partager nos informations pour augmenter nos chances de réussir. »
« Très bien. Alors mettons-nous d’accord sur le fait de ne pas révéler notre accord avec le Soleil Noir, ni l’identité d’Ezra. C’est le genre d’informations qu’on pourrait retourner contre nous… Et Yliria et Akihito, ils font eux aussi partie de ceux qui ont essayé de te planter un couteau dans le dos ? »
Je posais la question sans détour. Je préférais la vérité nue à l’illusion d’un pacte. Ceux-çi étant nos premiers alliés déclarés. Nous faisions parties des quatres qui avaient un accord avec l’Etat Major du Soleil Noir. Xël acquiesça sans un mot.
« Je me vois mal parler de ça devant les maraudeurs. Mais soit certain qu’on nous le reprochera. »
Ezra, plus pragmatique, s’interposa :
« Êtes-vous sûrs que les contacter est une bonne idée, si vos rapports sont à ce point bancals ? Ça ne desservirait pas notre mission ici, qu'ils sachent que deux types venant de leur monde parcourent les Bouges avec une inconnue ? »
Je répondis d’abord à Ezra.
« Je me fiche de ce qu'ils pensent. Mais Xël a raison sur un point. Les Bouges m'ont l'air d'être un territoire trop grand pour tout couvrir seuls. Alors c'est une bonne occasion de les mettre au travail en leur donnant rendez-vous dans deux jours avec les autres pour regrouper nos informations. Et... ils sauront ce que nous voulons qu'ils sachent. Je ne fais pas confiance à des types juste parce qu'ils viennent du même monde que moi. Surtout quand apparemment ceux-ci ont une fâcheuse tendance à planter des coups de couteaux dans le dos... »
Je m’entendais parler, et une part de moi s’étonnait d’à quel point j’étais devenu méfiant avec le temps. Mais les faits parlaient d’eux-mêmes. Les divergences d’opinions avec Cromax, la paranoïa et les cachoteries d’Arkalan dans les Monts Eternels. La panier de crabe de l’Azurion… Les groupes ne marchaient que rarement dans une seule et même voie, alors à voir dans cette situation ou ce groupe se retouvait formé contre son gré, projeté dans un monde dont nous ne savons rien ou si peu. Xël explicita cela de fort belle manière à Ezra :
« Nous sommes tous des personnes agissant plus ou moins comme bon nous semble, avec des notions différentes de ce qui est bien ou mal. Nous ne sommes pas un Clan, ni même un groupe. Nous nous connaissons parce que nous avons eu l’occasion de nous rencontrer dans des moments où des gens comme nous sont utiles… »
Il fit une pause avant de conclure :
« Nous avons un but commun, mais chacun une méthode différente pour l’atteindre. »
Ezra acquiesça lentement, mesurant ses mots :
« Hm. Ça confirme quand même qu’il faut rester prudents à leur égard sur vos méthodes à vous. »
« On le sera. » conclus-je simplement, attendant les autres en scrutant le camp.
(HRP : Mes deux précédents squelettes complétés :
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- Leyna
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Re: Les Bouges
Drac lui expliqua la raison de leur présence et, peu à peu, il commença à se calmer. Il lâcha son arme, se préparant à être libéré.
Sauf que c'est à ce moment là que des bruits de lutte se firent entendre. Des hommes sombres armés de chaines venaient de tomber sur le groupe. Une embuscade ! Leyna échangea un regard avec Drac : changement de plan ! L'homme qu'ils devaient libérer semblait terrorisé par ces gens. Il ne serait pas d'une grande aide. Il fallait sauver le groupe...
Leyna tira la conque de Moura et chercha des yeux la cheffe. Elle ne l'avait pas entendu, elle était peut-être en difficulté...
(((Cherche des yeux la cheffe de l'équipe pour attaquer son adversaire avec la corne de Moura. Si elle n'est pas visible, attaque avec la corne l'ennemi le plus proche pour tenter d'ouvrir un passage et d'aller la chercher)))
Sauf que c'est à ce moment là que des bruits de lutte se firent entendre. Des hommes sombres armés de chaines venaient de tomber sur le groupe. Une embuscade ! Leyna échangea un regard avec Drac : changement de plan ! L'homme qu'ils devaient libérer semblait terrorisé par ces gens. Il ne serait pas d'une grande aide. Il fallait sauver le groupe...
Leyna tira la conque de Moura et chercha des yeux la cheffe. Elle ne l'avait pas entendu, elle était peut-être en difficulté...
(((Cherche des yeux la cheffe de l'équipe pour attaquer son adversaire avec la corne de Moura. Si elle n'est pas visible, attaque avec la corne l'ennemi le plus proche pour tenter d'ouvrir un passage et d'aller la chercher)))
- Xël
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- Enregistré le : mar. 25 déc. 2018 14:50
Re: Les Bouges
- conversation
- patiente que le maraudeur revienne
- patiente que le maraudeur revienne
- Dracaena Paletuv
- Messages : 119
- Enregistré le : mer. 7 sept. 2022 01:58
Re: Les Bouges
Les choses semblaient bien se passer. Le bonhomme semblait assez réceptifs à mes phrases, capables de les comprendre. Il se mit debout, se tenant droit, devant moi, l'air un peu confus, et jeta son épée loin de sa portée, pour prouver sa bonne foi. Haha, ça serait ironique si on se faisait soudainement attaquer hein?
"Niahahaha~"
Bon sang d'bonne sève moi et ma grande... Flute, zut, et fils de puritain! Bien sur. Bien suuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuur qu'on allait se faire attaquer maintenant? Ca pouvait pas être une zone vraiment vide, pas vrai?! Qui avait fait l'repérage de l'endroit, sérieux?! La situation dégénérait. C'était dur de bien voir, mais tous les maraudeurs qui nous accompagnaient se f'saient attaquer, on entendant juste des bruits d'chaînes et des rires, mais rien d'nos "alliés", et le gugusse qu'on d'vait récupérer? Il s'était mit en boule dans un coin, complèt'ment terrorisé. Clair'ment, c'était ceux qui l'avaient mit dans cet état.
J'analysai très vite la situation: les chaines du types semblaient épaisses, bien trop grosse pour que je puisse les casser juste avec ma masse. J'observai tout de même rapidement les alentours, dans l'espoir de trouver des clés, ou repéré une fragilité dans le mur. Rejoindre les autres était faisable, mais faudrait naviguer dans la masse d'ennemis, et prendre le risque d'laisser notre cible sans défense. Les options étaient limités.
On était clair'ment dans la mouise. Mais hors de question d'me faire zigouiller ici, et comme ça. Elle voulait savoir si j'savais m'battre, l'autre? Bah elle allait pas êt' déçu!
"M'DAME LEYNA!", j'me mis à hurler, "PROTEGEZ LA BOSS, VOUS R'TENEZ PAS!"
Je fonçai vers l'épée du prisonnier, la ramassant et la jetant à sa portée, aussi vite que possible, avant de lui dire:
"Toi, la! J'comprends ta peur, mais j'te laiss'rais pas tomber! Réveille toi! Bats toi! Leur laisse pas l'plaisir d'en finir avec toi. Défend toi, les laisse pas s'approcher. Que leurs rires soient noyé par la violence de tes coups ! Fait.Les.PAYER!!!"
Disant cela, je senti une puissante chaleur envahir mon corps. Comme si mes émotions c'étaient littéralement enflammé en moi. Ma discussion avec Akihito et Yliria sur Aliaénon me revint en tête. Oui, ce fameux pouvoir que j'aurais visiblement. Celui qui était dur à contrôler la bas. Ici... Ici, il n'y avait que le soleil noir pour m'empêcher d'agir à ma guise.
Et je ne voyais point de soleil en ce lieu sombre.
Il ne tenait plus qu'à moi d'être l'incandescence dont ce monde avait besoin. Les illuminer. Les réchauffer. Les embraser!
Je brandis ma masse, la tenant fermement dans ma main droite. Puis, me concentrant, je redirigeai la chaleur de mon corps dans mon autre main, créant une flamme d'une beauté somptueuse. Si belle qu'elle méritait d'être partagée.
Visant l'une des silhouettes attaquant les autres, je l'envoyai de toute mes forces sur elle. Puis, je préparai une nouvelle flamme.
Je les consumerais avant qu'ils ne me consument. Et, peut être que face à ce spectacle, le feu intérieur de l'enchainé lui aussi se raviverait!
Je cherchais rapidement autour de moi, peut être que je finirais pas trouver quelque chose pour libérer le prisonnier.
[Drac essaie de repérer quelque chose pour libérer le prisonnier, comme des clés ou une fragilité du mur le retenant. Il ramène son épée au prisonnier, essaie de le motiver à se défendre, et attaque les ennemis avec sa compétence de combat Mono-élémentaliste. Drac se tient prêt à attaquer de nouveau. ]
"Niahahaha~"
Bon sang d'bonne sève moi et ma grande... Flute, zut, et fils de puritain! Bien sur. Bien suuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuur qu'on allait se faire attaquer maintenant? Ca pouvait pas être une zone vraiment vide, pas vrai?! Qui avait fait l'repérage de l'endroit, sérieux?! La situation dégénérait. C'était dur de bien voir, mais tous les maraudeurs qui nous accompagnaient se f'saient attaquer, on entendant juste des bruits d'chaînes et des rires, mais rien d'nos "alliés", et le gugusse qu'on d'vait récupérer? Il s'était mit en boule dans un coin, complèt'ment terrorisé. Clair'ment, c'était ceux qui l'avaient mit dans cet état.
J'analysai très vite la situation: les chaines du types semblaient épaisses, bien trop grosse pour que je puisse les casser juste avec ma masse. J'observai tout de même rapidement les alentours, dans l'espoir de trouver des clés, ou repéré une fragilité dans le mur. Rejoindre les autres était faisable, mais faudrait naviguer dans la masse d'ennemis, et prendre le risque d'laisser notre cible sans défense. Les options étaient limités.
On était clair'ment dans la mouise. Mais hors de question d'me faire zigouiller ici, et comme ça. Elle voulait savoir si j'savais m'battre, l'autre? Bah elle allait pas êt' déçu!
"M'DAME LEYNA!", j'me mis à hurler, "PROTEGEZ LA BOSS, VOUS R'TENEZ PAS!"
Je fonçai vers l'épée du prisonnier, la ramassant et la jetant à sa portée, aussi vite que possible, avant de lui dire:
"Toi, la! J'comprends ta peur, mais j'te laiss'rais pas tomber! Réveille toi! Bats toi! Leur laisse pas l'plaisir d'en finir avec toi. Défend toi, les laisse pas s'approcher. Que leurs rires soient noyé par la violence de tes coups ! Fait.Les.PAYER!!!"
Disant cela, je senti une puissante chaleur envahir mon corps. Comme si mes émotions c'étaient littéralement enflammé en moi. Ma discussion avec Akihito et Yliria sur Aliaénon me revint en tête. Oui, ce fameux pouvoir que j'aurais visiblement. Celui qui était dur à contrôler la bas. Ici... Ici, il n'y avait que le soleil noir pour m'empêcher d'agir à ma guise.
Et je ne voyais point de soleil en ce lieu sombre.
Il ne tenait plus qu'à moi d'être l'incandescence dont ce monde avait besoin. Les illuminer. Les réchauffer. Les embraser!
Je brandis ma masse, la tenant fermement dans ma main droite. Puis, me concentrant, je redirigeai la chaleur de mon corps dans mon autre main, créant une flamme d'une beauté somptueuse. Si belle qu'elle méritait d'être partagée.
Visant l'une des silhouettes attaquant les autres, je l'envoyai de toute mes forces sur elle. Puis, je préparai une nouvelle flamme.
Je les consumerais avant qu'ils ne me consument. Et, peut être que face à ce spectacle, le feu intérieur de l'enchainé lui aussi se raviverait!
Je cherchais rapidement autour de moi, peut être que je finirais pas trouver quelque chose pour libérer le prisonnier.
[Drac essaie de repérer quelque chose pour libérer le prisonnier, comme des clés ou une fragilité du mur le retenant. Il ramène son épée au prisonnier, essaie de le motiver à se défendre, et attaque les ennemis avec sa compétence de combat Mono-élémentaliste. Drac se tient prêt à attaquer de nouveau. ]
- Capitaine Hart
- Messages : 177
- Enregistré le : sam. 5 janv. 2019 03:23
Re: Les Bouges
J’avais devant moi une bande bien dégarnie, composée principalement de gaillards habillés en loques mais avec de la hargne dans les yeux. Je n’étais pas tombé sur un contingent d’élite, mais ils n’étaient pas de pauvres brebis non plus. La première à me répondre a été une vieille femme aux yeux vitreux qui n’avait plus que quelques longs poils blancs sur le caillou.
« Ouais ! Quand est-ce qu’on mange ? »
Question légitime s’il en était, mais je préférais d’abord écouter les autres réponses. Sebastian s’est avancé, apparemment enchanté de la tournure des choses.
« T’es un drôle de type, Hart. Pour sûr que mes camarades et moi on va te suivre, maintenant que tu nous as libérés. Pas vrai les gars ? »
Aucune réponse. Si ces gars avaient un meneur, ce n’était pas lui. Une femme à la peau d’ébène et au ton fier, au moins aussi fier que sa poitrine à peine cachée par ses vêtements en lambeaux, a ensuite pris la parole.
« Ouais. Te suivre. Mais pour faire quoi ? Et ça va nous coûter quoi ? »
Comme je m’y attendais, ils avaient du mal à croire à la sincérité d’un bon geste.
« Ah oui, euh... Eh bien, pour commencer, j’ai besoin d'en savoir le plus possible sur les Bouges et ceux qui y habitent. Ou même sur Ashaar tout court, en vrai. C’est un peu dur à expliquer mais en gros, j’suis pas du coin. Et si vous commenciez par me dire qui vous êtes, hein ? Faut bien que la confiance commence quelque part. »
J’ai repéré un gars au visage atypique, jeune et plutôt bien fichu s’il n’était pas défiguré par de nombreuses cicatrices, avec un œil gauche complètement bleu. Il me donnait l’impression d’être une sorte de mage.
« Tiens, toi par exemple ! C'est quoi ton blase ? »
« Vous n’avez aucun intérêt à connaître mon nom, ou mon histoire. Posez vos questions et... mes compères prisonniers pourront vous répondre avec plus d’aisance que moi. »
La vieillarde s’est mise à ricaner. Il semblerait que j’étais tombé sur l’asocial du groupe. J’ai essayé de rattraper le coup avec l’ancienne, mais ça s’est avéré être encore pire comme choix.
« Moi j’pense que t’en as rien à faire de nos noms. L’petit a raison là-dessus : tu nous as libéré que parce que ça servait tes intérêts. J’suis pas une naïve comme le péteux ou une opportuniste comme la mercenaire. »
« Hé, mais- »
« Moi c’que je veux, c'est foutre le camp de là et avoir de quoi manger et vivre confort avant la prochaine déroute. T’es capable de m'fournir ça ? J’veux bien répondre à tes questions. Mais choisis-les bien : j’suis pas la plus patiente des vieilles aveugles ici-bas. »
Celle-là, elle allait pas être commode. Mais au moins, elle n’avait pas peur de clamer haut et fort ce qu’elle voulait.
« Si je peux te fournir la bouffe et la belle vie ? Hah ! Si je te répondais honnêtement, tu me prendrais sans doute pour un baratineur. Mmmmh, mais j’ai ptèt un moyen de te convaincre. Dis-moi, t’as le nez fin ? »
J’ai détaché le pavillon noir de la boucle à mon épaule pour me mettre à son niveau. Je lui ai tendu ce bout de tissu avec un crâne mal dessiné qui m’a servi de pavillon depuis au moins deux ans. J’étais convaincu que l’odeur marine dont il s’était imprégné aurait le mérite de l’intriguer.
« Dis-moi ce que ça t’évoque, vieille bique. Et dis pas que ça pu- »
« Ça pue. Et ça s’mange pas. »
Tout comme chaque groupe se devait apparemment d’avoir un type renfermé, il fallait aussi qu’il y ait la casse-couille de service, et j’étais devant elle.
« Laisse, elle vit dans son monde. Moi j’t'ai posé une question. Deux même. J’veux savoir pourquoi on va te suivre. Et ce que tu vas nous demander de faire. Perso j’m’en tape de tes contes, et d’tes vérités. Tu pues la liberté, et ça, ça me botte. Mais j’suis pas non plus une idiote. J’suis la cheffe de ces bras cassés. Pas l’minot, le péteux ou la vioque : eux c’est des blaireaux. On gagne notre pain ici en s’battant pour d'autres. Tu peux m'appeler Brianne. »
Elle avait un ton sec et un air bourru, mais elle était raisonnable, elle. Si elle n’aimait pas les baratineurs, j’allais devoir jouer franc-jeu. Cela dit, j’étais encore récalcitrant à l’idée de leur dire exactement ce que j’avais derrière la tête. Devant un groupe aussi pragmatique, j’allais sans doute passer pour un fou.
« Bon, j’vais être clair, dans ce cas. Je me suis retrouvé perdu dans ce monde par accident, et je cherche comment rentrer chez moi. Chez moi, c’est très différent d’ici. Y’a de la mer à perte de vue, de la lumière, de la bouffe qu’on peut cultiver et chasser soi-même. Je refuse de vivre selon les règles d’Ashaar. Je sais pas si je pourrai rentrer chez moi un jour, mais dans le cas échéant, c’est ce monde qui va devoir changer. Changer Ashaar ou la quitter, c'est sur ça que je me suis mis d’accord avec la cheffe des Maraudeurs. Et pour ça, j’ai besoin de gens à qui je peux faire confiance. »
« Ben c’est raté : tu peux faire confiance à personne ici. Ni à moi, ni à ces maraudeurs. Puis t’as l'air un peu naïf, sans offense. Comment tu comptes changer Ashaar ? Depuis les Bouges, en plus ? »
Elle voulait peut-être m’intimider. Ses questions étaient légitimes, les premiers obstacles auxquels je devais m’attendre. C’est à ce moment là, sous son regard inquisiteur, que j’ai compris que si je voulais tourner autour d’un pot, autant éviter celui de Brianne. Si elle voulait avoir le fond de ma pensée, j’allais le lui montrer. Le changement d’Ashaar allait commencer par ses habitants. Si je ne pouvais pas leur faire croire à la possibilité d’une révolution, autant jeter l’éponge. Rattachant le pavillon noir, emblème déchiré de mes aspirations et d’échecs qu’il m’a fallu longtemps avant d’accepter, je lui ai dit exactement ce que je compte faire. Avec le sourire arrogant du capitaine Hart.
« Je vais rassembler tous ceux d'Ashaar qui en ont ras-le-bol de vivre sous terre et botter le cul de leurs geôliers, prendre la bouffe directement chez ceux qui la rationnent, c'est aussi simple que ça ! Et ça commence ici, maintenant, avec vous ! Dans un monde cynique et désespéré, la confiance et l’espoir sont des armes secrètes, l’ultime résistance ! »
Le capitaine avait parlé avec assurance et idéalisme. Moi, je sentais ma jambe vaciller.
« Simple. »
Quelques gaillards derrière elle se sont mis à ricaner.
« T’as aucune idée de ce qui attend ceux qui osent se dresser face au Soleil Noir et, pire, aux Chevaliers des Cieux, hein ? »
Quelque chose vibrait dans son ton. Difficile de dire si c’était la peur, la tristesse, la colère, ou un mélange des trois.
« Y’a déjà eu des soulèvements des Bouges, des tentatives de prendre de force l’Entresol. Toutes matées dans le sang et les larmes. Et un envoi net et définitif vers les Tréfonds. Quant à ceux qui voudraient remettre en question trop ouvertement le système d’Ashaar dans la cité supérieure, c'est les Surfaciens qui débarquent et qui les exécutent bonnement et simplement. »
En l’écoutant, je ressentais une indignation silencieuse. J’étais parti du principe que les maîtres d’Ashaar étaient sans pitié, mais je ne m’attendais pas à ce que leur joug soit aussi brutal, même dans les Voies Supérieures, mieux loties et plus dociles. Mais elle n’en avait pas terminé.
« Une purge totale, de tous ceux liés de près ou de loin à tout ça, et de leurs proches. Voisins. Commerçants. Contacts. Des quartiers entiers ont été rasés de toute vie, à cause des souhaits de quelques uns. »
Je ne peux pas prétendre avoir gardé mon calme devant ces histoires. Des purges de masse qui emportaient même les innocents. C’est quelque chose que j’aurais pu voir faire Oaxaca en situation désespérée, comme lorsqu’elle a déchaîné le Dragon Noir lors de la bataille de Kochii. Son débordement lui avait fait perdre le soutien de ses alliés et sujets. Les seuls êtres sur Yuimen qui me semblaient capables d’une telle cruauté étaient les matriarches Shaakts, si j’en croyais les histoires lugubres sur leurs cités souterraines.
La colère montait, comme lorsque j’ai vu cette femme enchaînée à l’entrée des Bouges. Elle avait sans doute été la victime du clan des Chaînes plutôt que du Soleil Noir, mais ça ne changeait pas le fait que je ne pouvais pas supporter ce genre de choses. Mais c’était inutile de m’abandonner à cet élan maintenant. Je me suis concentré à nouveau sur Brianne. Elle cherchait à me dissuader, et j’osais penser qu’elle le faisait pour mon bien. Seulement, me faire entendre les crimes perpétrés par les Surfaciens n’a fait que renforcer ma détermination.
« Je vois. Ces Surfaciens n’ont aucune pitié. Mais si les gens d’Ashaar se sont déjà soulevés pour leur liberté, ils le referont. Les insurgés ont décidé qu'une lutte sanglante valait mieux qu’une prison éternelle, et c’est un choix que je ferais sans hésiter. En étudiant leurs défaites et le terrain des Bouges, je pense pouvoir échafauder un plan qui nous mènera à la victoire. Bien sûr, si on trouve un moyen de tout simplement quitter Ashaar pour de plus vertes contrées, autant faire ça. Si une poignée de mes compatriotes et moi avons pu rentrer dans ce monde, on doit pouvoir le quitter de la même manière et emmener les volontaires avec nous. »
Brianne a poussé un soupir. Ma résistance devait l’exaspérer.
« Encore une fois, t’es naïf : ceux qui se sont révoltés, ils sont plus là. Il reste que les moutons ou ceux qui sont trop lâches pour agir. Ou ceux qui avaient pas encore assez de révolte en eux. Mais ouais, ça semble aussi peu probable que d'ouvrir un passage vers un autre monde. »
J’avais l’impression qu’elle cherchait à me submerger avec son regard, mais peut-être que c’était juste parce que, comme moi, il était concentré dans un seul œil, l’autre blanc et balafré, inutile.
« Un plan, c’est bien. Mais quel plan ? La violence frontale, ça marche pas. On se fait massacrer avant même d’avoir pu passer les portes du bastion. Impossible d’y pénétrer. Et derrière, y’a la plateforme qui monte, unique voie vers l'Entresol. Contrôlée par l'Entresol uniquement… Et tout ça pour rejoindre leurs quartiers généraux. L’endroit le mieux protégé d’Ashaar, où toutes leurs forces vives et dormantes sont. Une autre plateforme... Puis la cité supérieure, où les Surfaciens n’auront plus qu’à nous cueillir, épuisés et blessés que nous serons, pour les rares qui parviendraient jusque là. Et ça, c'est en supposant que les Bouges s'unissent pour se battre. »
Voulait-elle vraiment m’en dissuader, au final ? Pour quelqu’un qui trouvait l’idée naïve, elle semblait avoir mûrement réfléchi à comment cette rébellion pouvait se dérouler. Forcément, y aurait-il une seule personne dans ces conditions qui n’aurait pas rêvé de voir les choses changer, quitte à le faire sous le coup des armes ? Elle me jaugeait. Elle voulait voir si j’allais plier, dire des absurdités, me révéler être un piètre rêveur ou un fou furieux. Selon Sebastian, elle exagérait. Mais Sebastian était aussi peut-être un peu con.
« Tout un programme. Foncer tête baissée serait suicidaire, c’est sûr, et même si on arrivait à gagner de cette manière, on aurait perdu trop de gens pour célébrer de bon cœur. »
J’ai laissé s’échapper un petit soupir. Si elle avait bien raison sur une chose, c’était que là, je n’étais pas prêt pour foutre le boxon en espérant que tout aille au mieux.
« Je vais pas te mentir, pour l’instant, j’ai pas de plan, juste des ébauches. Tant que je ne suis pas assez renseigné sur Ashaar, je ne fais que balancer des idées en l’air. Mais il y a forcément un moyen. Qu’est-ce qu’il y a à la surface ? Est-ce que la barrière empêche vraiment Ashaar de s’écrouler ? D’où est-ce qu’ils tirent la bouffe ? Tant que je sais pas ce genre de choses, j’aurai besoin de gens qui sont au courant. Je vous oblige pas à tout plaquer pour vous jeter dans une révolte perdue d’avance. Tant que vous êtes avec moi, vous m’aiderez à me familiariser avec ce monde et je vous aiderai à gagner votre croûte auprès des Maraudeurs. Je compte faire profil bas pour le moment, le temps d’élaborer un plan en mithril. »
Elle ma fixé un instant, son visage impassible.
« Personne saura répondre à ces questions, ici. Ni même dans la cité supérieure. Tout le concept de la cité tient dans le secret. Même les Noirs savent pas ce qui se passe tout en haut. C’est des pions, des pantins à leur merci. »
Et derrière ces secrets, j’espérais trouver le point faible de ces Surfaciens. Pendant un moment, j’ai cru qu’elle allait encore me dire que j’étais naïf, mais après avoir regardé ses gars, elle a pris sa décision.
« Mais on t’accompagnera, l’étranger. J’ai envie de savoir le sillon que tu vas tracer. »
« Oui ! Puis ça sera toujours mieux que de rester là accroché à un poteau. »
« Tiens, et à propos de bouffe : quand est-ce qu'on mange ? »
Je commençais à regretter d’avoir libéré la vieille bique.
« Oui, oui, la vieille, on va trouver à manger. Je pense pouvoir nous négocier une expédition pour le compte des Maraudeurs. Si on leur est utile, ils voudront bien partager leurs ressources avec nous. Et ça sera l’occasion de faire du repérage. »
Ils ont hoché la tête d’un seul homme, même le timide à l’œil bleu. J’ai rapidement croisé le regard de la femme aux cheveux blancs, sa clé mystérieuse toujours attachée autour du cou. J’étais tombé sur un groupe atypique. Le genre qui aurait bien sa place à la Confrérie d’Outremer. Cette pensée m’a fait sourire. J’espère que Mytha et les autres ne s’inquiètent pas trop.
« Hé, toi, le borgne ! »
Je me retourne pour voir un type baraqué, non, une baraque de type, le genre de type qui défonce des baraques en passant au travers, la créature des baraquements. Il était immense, autant de haut que de large, avec deux épées censées être maniées à deux mains, mais que je ne serais pas surpris de voir toutes deux levées au moindre trouble. Ils devaient bien manger, chez les Maraudeurs.
« Y'a des types qui veulent te voir. »
« Moi ? »
« Ouais, toi. Un gars avec une armure mauve, et ses deux gardes du corps. Un type et une nana en grosses armures. Le mec marche avec un bâton. Suis-moi. »
Ah oui, ceux-là.
Non, ça ne me disait absolument rien. Sur le coup, je n’ai pas percuté l’armure mauve, mais j’avais bon espoir.
« Ah ! On dirait que je fais déjà des remous ! Je vais voir qui sont ces invités mystère. »
« On reste là, nous ? »
« Comme vous voulez ! »
J’ai emboîté le pas au grand bonhomme. Lorsqu’il m’a mené aux nouveaux arrivants, j’ai salué chaleureusement, tout sourire, même si j’avais un peu de mal à les reconnaître sur le coup.
« Quelqu’un demande le capitaine Hart ? Z’êtes à la bonne enseigne ! »
« Ouais ! Quand est-ce qu’on mange ? »
Question légitime s’il en était, mais je préférais d’abord écouter les autres réponses. Sebastian s’est avancé, apparemment enchanté de la tournure des choses.
« T’es un drôle de type, Hart. Pour sûr que mes camarades et moi on va te suivre, maintenant que tu nous as libérés. Pas vrai les gars ? »
Aucune réponse. Si ces gars avaient un meneur, ce n’était pas lui. Une femme à la peau d’ébène et au ton fier, au moins aussi fier que sa poitrine à peine cachée par ses vêtements en lambeaux, a ensuite pris la parole.
« Ouais. Te suivre. Mais pour faire quoi ? Et ça va nous coûter quoi ? »
Comme je m’y attendais, ils avaient du mal à croire à la sincérité d’un bon geste.
« Ah oui, euh... Eh bien, pour commencer, j’ai besoin d'en savoir le plus possible sur les Bouges et ceux qui y habitent. Ou même sur Ashaar tout court, en vrai. C’est un peu dur à expliquer mais en gros, j’suis pas du coin. Et si vous commenciez par me dire qui vous êtes, hein ? Faut bien que la confiance commence quelque part. »
J’ai repéré un gars au visage atypique, jeune et plutôt bien fichu s’il n’était pas défiguré par de nombreuses cicatrices, avec un œil gauche complètement bleu. Il me donnait l’impression d’être une sorte de mage.
« Tiens, toi par exemple ! C'est quoi ton blase ? »
« Vous n’avez aucun intérêt à connaître mon nom, ou mon histoire. Posez vos questions et... mes compères prisonniers pourront vous répondre avec plus d’aisance que moi. »
La vieillarde s’est mise à ricaner. Il semblerait que j’étais tombé sur l’asocial du groupe. J’ai essayé de rattraper le coup avec l’ancienne, mais ça s’est avéré être encore pire comme choix.
« Moi j’pense que t’en as rien à faire de nos noms. L’petit a raison là-dessus : tu nous as libéré que parce que ça servait tes intérêts. J’suis pas une naïve comme le péteux ou une opportuniste comme la mercenaire. »
« Hé, mais- »
« Moi c’que je veux, c'est foutre le camp de là et avoir de quoi manger et vivre confort avant la prochaine déroute. T’es capable de m'fournir ça ? J’veux bien répondre à tes questions. Mais choisis-les bien : j’suis pas la plus patiente des vieilles aveugles ici-bas. »
Celle-là, elle allait pas être commode. Mais au moins, elle n’avait pas peur de clamer haut et fort ce qu’elle voulait.
« Si je peux te fournir la bouffe et la belle vie ? Hah ! Si je te répondais honnêtement, tu me prendrais sans doute pour un baratineur. Mmmmh, mais j’ai ptèt un moyen de te convaincre. Dis-moi, t’as le nez fin ? »
J’ai détaché le pavillon noir de la boucle à mon épaule pour me mettre à son niveau. Je lui ai tendu ce bout de tissu avec un crâne mal dessiné qui m’a servi de pavillon depuis au moins deux ans. J’étais convaincu que l’odeur marine dont il s’était imprégné aurait le mérite de l’intriguer.
« Dis-moi ce que ça t’évoque, vieille bique. Et dis pas que ça pu- »
« Ça pue. Et ça s’mange pas. »
Tout comme chaque groupe se devait apparemment d’avoir un type renfermé, il fallait aussi qu’il y ait la casse-couille de service, et j’étais devant elle.
« Laisse, elle vit dans son monde. Moi j’t'ai posé une question. Deux même. J’veux savoir pourquoi on va te suivre. Et ce que tu vas nous demander de faire. Perso j’m’en tape de tes contes, et d’tes vérités. Tu pues la liberté, et ça, ça me botte. Mais j’suis pas non plus une idiote. J’suis la cheffe de ces bras cassés. Pas l’minot, le péteux ou la vioque : eux c’est des blaireaux. On gagne notre pain ici en s’battant pour d'autres. Tu peux m'appeler Brianne. »
Elle avait un ton sec et un air bourru, mais elle était raisonnable, elle. Si elle n’aimait pas les baratineurs, j’allais devoir jouer franc-jeu. Cela dit, j’étais encore récalcitrant à l’idée de leur dire exactement ce que j’avais derrière la tête. Devant un groupe aussi pragmatique, j’allais sans doute passer pour un fou.
« Bon, j’vais être clair, dans ce cas. Je me suis retrouvé perdu dans ce monde par accident, et je cherche comment rentrer chez moi. Chez moi, c’est très différent d’ici. Y’a de la mer à perte de vue, de la lumière, de la bouffe qu’on peut cultiver et chasser soi-même. Je refuse de vivre selon les règles d’Ashaar. Je sais pas si je pourrai rentrer chez moi un jour, mais dans le cas échéant, c’est ce monde qui va devoir changer. Changer Ashaar ou la quitter, c'est sur ça que je me suis mis d’accord avec la cheffe des Maraudeurs. Et pour ça, j’ai besoin de gens à qui je peux faire confiance. »
« Ben c’est raté : tu peux faire confiance à personne ici. Ni à moi, ni à ces maraudeurs. Puis t’as l'air un peu naïf, sans offense. Comment tu comptes changer Ashaar ? Depuis les Bouges, en plus ? »
Elle voulait peut-être m’intimider. Ses questions étaient légitimes, les premiers obstacles auxquels je devais m’attendre. C’est à ce moment là, sous son regard inquisiteur, que j’ai compris que si je voulais tourner autour d’un pot, autant éviter celui de Brianne. Si elle voulait avoir le fond de ma pensée, j’allais le lui montrer. Le changement d’Ashaar allait commencer par ses habitants. Si je ne pouvais pas leur faire croire à la possibilité d’une révolution, autant jeter l’éponge. Rattachant le pavillon noir, emblème déchiré de mes aspirations et d’échecs qu’il m’a fallu longtemps avant d’accepter, je lui ai dit exactement ce que je compte faire. Avec le sourire arrogant du capitaine Hart.
« Je vais rassembler tous ceux d'Ashaar qui en ont ras-le-bol de vivre sous terre et botter le cul de leurs geôliers, prendre la bouffe directement chez ceux qui la rationnent, c'est aussi simple que ça ! Et ça commence ici, maintenant, avec vous ! Dans un monde cynique et désespéré, la confiance et l’espoir sont des armes secrètes, l’ultime résistance ! »
Le capitaine avait parlé avec assurance et idéalisme. Moi, je sentais ma jambe vaciller.
« Simple. »
Quelques gaillards derrière elle se sont mis à ricaner.
« T’as aucune idée de ce qui attend ceux qui osent se dresser face au Soleil Noir et, pire, aux Chevaliers des Cieux, hein ? »
Quelque chose vibrait dans son ton. Difficile de dire si c’était la peur, la tristesse, la colère, ou un mélange des trois.
« Y’a déjà eu des soulèvements des Bouges, des tentatives de prendre de force l’Entresol. Toutes matées dans le sang et les larmes. Et un envoi net et définitif vers les Tréfonds. Quant à ceux qui voudraient remettre en question trop ouvertement le système d’Ashaar dans la cité supérieure, c'est les Surfaciens qui débarquent et qui les exécutent bonnement et simplement. »
En l’écoutant, je ressentais une indignation silencieuse. J’étais parti du principe que les maîtres d’Ashaar étaient sans pitié, mais je ne m’attendais pas à ce que leur joug soit aussi brutal, même dans les Voies Supérieures, mieux loties et plus dociles. Mais elle n’en avait pas terminé.
« Une purge totale, de tous ceux liés de près ou de loin à tout ça, et de leurs proches. Voisins. Commerçants. Contacts. Des quartiers entiers ont été rasés de toute vie, à cause des souhaits de quelques uns. »
Je ne peux pas prétendre avoir gardé mon calme devant ces histoires. Des purges de masse qui emportaient même les innocents. C’est quelque chose que j’aurais pu voir faire Oaxaca en situation désespérée, comme lorsqu’elle a déchaîné le Dragon Noir lors de la bataille de Kochii. Son débordement lui avait fait perdre le soutien de ses alliés et sujets. Les seuls êtres sur Yuimen qui me semblaient capables d’une telle cruauté étaient les matriarches Shaakts, si j’en croyais les histoires lugubres sur leurs cités souterraines.
La colère montait, comme lorsque j’ai vu cette femme enchaînée à l’entrée des Bouges. Elle avait sans doute été la victime du clan des Chaînes plutôt que du Soleil Noir, mais ça ne changeait pas le fait que je ne pouvais pas supporter ce genre de choses. Mais c’était inutile de m’abandonner à cet élan maintenant. Je me suis concentré à nouveau sur Brianne. Elle cherchait à me dissuader, et j’osais penser qu’elle le faisait pour mon bien. Seulement, me faire entendre les crimes perpétrés par les Surfaciens n’a fait que renforcer ma détermination.
« Je vois. Ces Surfaciens n’ont aucune pitié. Mais si les gens d’Ashaar se sont déjà soulevés pour leur liberté, ils le referont. Les insurgés ont décidé qu'une lutte sanglante valait mieux qu’une prison éternelle, et c’est un choix que je ferais sans hésiter. En étudiant leurs défaites et le terrain des Bouges, je pense pouvoir échafauder un plan qui nous mènera à la victoire. Bien sûr, si on trouve un moyen de tout simplement quitter Ashaar pour de plus vertes contrées, autant faire ça. Si une poignée de mes compatriotes et moi avons pu rentrer dans ce monde, on doit pouvoir le quitter de la même manière et emmener les volontaires avec nous. »
Brianne a poussé un soupir. Ma résistance devait l’exaspérer.
« Encore une fois, t’es naïf : ceux qui se sont révoltés, ils sont plus là. Il reste que les moutons ou ceux qui sont trop lâches pour agir. Ou ceux qui avaient pas encore assez de révolte en eux. Mais ouais, ça semble aussi peu probable que d'ouvrir un passage vers un autre monde. »
J’avais l’impression qu’elle cherchait à me submerger avec son regard, mais peut-être que c’était juste parce que, comme moi, il était concentré dans un seul œil, l’autre blanc et balafré, inutile.
« Un plan, c’est bien. Mais quel plan ? La violence frontale, ça marche pas. On se fait massacrer avant même d’avoir pu passer les portes du bastion. Impossible d’y pénétrer. Et derrière, y’a la plateforme qui monte, unique voie vers l'Entresol. Contrôlée par l'Entresol uniquement… Et tout ça pour rejoindre leurs quartiers généraux. L’endroit le mieux protégé d’Ashaar, où toutes leurs forces vives et dormantes sont. Une autre plateforme... Puis la cité supérieure, où les Surfaciens n’auront plus qu’à nous cueillir, épuisés et blessés que nous serons, pour les rares qui parviendraient jusque là. Et ça, c'est en supposant que les Bouges s'unissent pour se battre. »
Voulait-elle vraiment m’en dissuader, au final ? Pour quelqu’un qui trouvait l’idée naïve, elle semblait avoir mûrement réfléchi à comment cette rébellion pouvait se dérouler. Forcément, y aurait-il une seule personne dans ces conditions qui n’aurait pas rêvé de voir les choses changer, quitte à le faire sous le coup des armes ? Elle me jaugeait. Elle voulait voir si j’allais plier, dire des absurdités, me révéler être un piètre rêveur ou un fou furieux. Selon Sebastian, elle exagérait. Mais Sebastian était aussi peut-être un peu con.
« Tout un programme. Foncer tête baissée serait suicidaire, c’est sûr, et même si on arrivait à gagner de cette manière, on aurait perdu trop de gens pour célébrer de bon cœur. »
J’ai laissé s’échapper un petit soupir. Si elle avait bien raison sur une chose, c’était que là, je n’étais pas prêt pour foutre le boxon en espérant que tout aille au mieux.
« Je vais pas te mentir, pour l’instant, j’ai pas de plan, juste des ébauches. Tant que je ne suis pas assez renseigné sur Ashaar, je ne fais que balancer des idées en l’air. Mais il y a forcément un moyen. Qu’est-ce qu’il y a à la surface ? Est-ce que la barrière empêche vraiment Ashaar de s’écrouler ? D’où est-ce qu’ils tirent la bouffe ? Tant que je sais pas ce genre de choses, j’aurai besoin de gens qui sont au courant. Je vous oblige pas à tout plaquer pour vous jeter dans une révolte perdue d’avance. Tant que vous êtes avec moi, vous m’aiderez à me familiariser avec ce monde et je vous aiderai à gagner votre croûte auprès des Maraudeurs. Je compte faire profil bas pour le moment, le temps d’élaborer un plan en mithril. »
Elle ma fixé un instant, son visage impassible.
« Personne saura répondre à ces questions, ici. Ni même dans la cité supérieure. Tout le concept de la cité tient dans le secret. Même les Noirs savent pas ce qui se passe tout en haut. C’est des pions, des pantins à leur merci. »
Et derrière ces secrets, j’espérais trouver le point faible de ces Surfaciens. Pendant un moment, j’ai cru qu’elle allait encore me dire que j’étais naïf, mais après avoir regardé ses gars, elle a pris sa décision.
« Mais on t’accompagnera, l’étranger. J’ai envie de savoir le sillon que tu vas tracer. »
« Oui ! Puis ça sera toujours mieux que de rester là accroché à un poteau. »
« Tiens, et à propos de bouffe : quand est-ce qu'on mange ? »
Je commençais à regretter d’avoir libéré la vieille bique.
« Oui, oui, la vieille, on va trouver à manger. Je pense pouvoir nous négocier une expédition pour le compte des Maraudeurs. Si on leur est utile, ils voudront bien partager leurs ressources avec nous. Et ça sera l’occasion de faire du repérage. »
Ils ont hoché la tête d’un seul homme, même le timide à l’œil bleu. J’ai rapidement croisé le regard de la femme aux cheveux blancs, sa clé mystérieuse toujours attachée autour du cou. J’étais tombé sur un groupe atypique. Le genre qui aurait bien sa place à la Confrérie d’Outremer. Cette pensée m’a fait sourire. J’espère que Mytha et les autres ne s’inquiètent pas trop.
« Hé, toi, le borgne ! »
Je me retourne pour voir un type baraqué, non, une baraque de type, le genre de type qui défonce des baraques en passant au travers, la créature des baraquements. Il était immense, autant de haut que de large, avec deux épées censées être maniées à deux mains, mais que je ne serais pas surpris de voir toutes deux levées au moindre trouble. Ils devaient bien manger, chez les Maraudeurs.
« Y'a des types qui veulent te voir. »
« Moi ? »
« Ouais, toi. Un gars avec une armure mauve, et ses deux gardes du corps. Un type et une nana en grosses armures. Le mec marche avec un bâton. Suis-moi. »
Ah oui, ceux-là.
Non, ça ne me disait absolument rien. Sur le coup, je n’ai pas percuté l’armure mauve, mais j’avais bon espoir.
« Ah ! On dirait que je fais déjà des remous ! Je vais voir qui sont ces invités mystère. »
« On reste là, nous ? »
« Comme vous voulez ! »
J’ai emboîté le pas au grand bonhomme. Lorsqu’il m’a mené aux nouveaux arrivants, j’ai salué chaleureusement, tout sourire, même si j’avais un peu de mal à les reconnaître sur le coup.
« Quelqu’un demande le capitaine Hart ? Z’êtes à la bonne enseigne ! »
- Akihito
- Messages : 362
- Enregistré le : mar. 29 janv. 2019 14:26
Re: Les Bouges
« Hrrrr ! Reculer, reculer. »
Suivant mon mouvement, la situation commença à lentement se détendre. Au moins, mon intuition était la bonne : la mage n’avait in fine pas de mauvaises intentions contre nous, et se déplaça de sorte à être entre nous tout en pouvant nous observer chacun. D’un geste, elle relâcha Laédia qui repris brusquement son souffle, libérée de cette étreinte magique. Elle déposa ensuite sa pique à l’injonction silencieuse de la mage et recula lentement avec une main levée en signe d’apaisement.
« Doucement. Doucement, dit-elle, d’une voix un peu étranglée.
- Partir. Partir ! »
elle opina doucement du chef et me regarda à mon tour, coopérant. On allait pouvoir finir ça calmement, au final…
Crac.
Trop concentré sur la main dressée, ni moi ni la mage n’avait vu l’autre main de la Chevalier se porter à sa ceinture pour se saisir d’un globe métallique qu’elle lança au pied de la cannibale. Une fumée grisâtre s’échappa lorsque le projectile se brisa, ce qui provoqua une réaction immédiate. J’entendis hurler la mage en même temps que je sentis mes pouvoirs brusquement disparaître. Toujours là, quelques part en moi, mais hors de ma portée.
« Raaaaah ! Qu’avoir fait ? Que m’avoir fait ?
- Vite ! Il faut la contraindre ! Aidez-moi !
- Putain, Laédia ! » jurai-je avant de me ruer avec la célérité des bottes de foudre sur la mage. Ne plus sentir mes fluides étaient une sensation toujours aussi désagréable, mais les artefacts que je portaient continuaient eux de conserver leurs propriétés magiques. La broche de Franz continuait d’agir, alors j’usais de mes bottes sans me retenir.
« Ses jambes ! » finissai-je en tentant un plaquage au niveau du torse, qui réussit magistralement. Cisaillée en haut par moi et en bas par Laédia, j’entraînai la mage au sol par les épaules et l’écrasait violemment, l’assommant d’un seul coup. Mon comparse se saisit alors d’une cordelette noire et se mit à la restreindre pendant que je vérifiais, avec soulagement, que le gaz n’avait pas atteint Amy.
(Compte pas sur moi pour sortir, par contre.)
(Je devrais m’en sortir sans tes petites mimines.)
(Fais le malin, tiens…)
Une fois ses chevilles jointes, Laédia s’occupa de restreindre les poignets de la cannibale.
« Bon. Soit on la ramène au Bastion, soit on va jusque... jusqu'aux abords des Tréfonds pour l'y balancer.
- La jeter comme ça, assommée ? C’est une condamnation à mort... non bah non, pas ici. Bref, non c’est pas une option. Si on l'emmène au bastion, qu'est ce qui va advenir d'elle ? »
Laédia m’expliqua qu’elle allait finir quoi qu’il arrive aux Tréfonds, si on l’amenait à leur place forte. Ca évoquait en moi des sentiments… Contraires. Quoi que préparait la mage, c’était dangereux. Mais un goût amer tapissait tout de même ma bouche à l’idée de nous débarasser d’elle de cette manière après qu’elle ait coopéré avec nous, d’une façon ou d’une autre.
« C'est... On a pas d'autre option ? Lui proposer d'être une indic, ou autre ?
- Une indic ? C'est une criminelle condamnée, cannibale, et qui use d'une magie contraignant les pensées et les gestes. Elle a manqué de peu de me tuer. Sans parler de ses menaces directes sur... les alentours. Que ce soit le reste des Bouges ou la Ville-Haute. Que pensiez-vous qu'il allait arriver ? »
J'ouvris la bouche... pour la refermer, contrit.
« Je sais pas... votre monde est si différent du mien. Votre immortalité change énormément de choses. Vous n'avez pas des moyens de l'interroger ?
- Si. Ca signifierait l'amener au Bastion. Et au vu de l'ambiance récente, ils lui feront subir mille souffrances avant de la relâcher, à l'agonie, dans les Tréfonds. Son sort a été scellé au moment où elle a usé de magie devant nous, et que nous avons décidé d'intervenir, expliqua la lancière dans un soupir. Ce sont nos lois. Notre credo. Notre manière de protéger le peuple d'Ashaar. Imaginez si de telles créatures venaient dans la cité supérieure, et qu'en plus notre immortalité disparaissait ? Que pensez-vous que tous ces citoyens deviendraient ? Que deviendrait la cité toute entière ?
- Pour être honnête avec vous, l'immortalité dont vous bénéficiez est plus une malédiction qu'une bénédiction, de mon point de vue. Mais c'est une discussion qu'on aura peut être plus tard, si vous le voulez. Là, mieux vaut ne pas traîner dans le coin.
- Une malédiction ? Qu'y a-t-il de plus précieux que la vie ? L'assurance de ne pas perdre ses proches, ceux qu'on aime ? Enfin oui comme vous dites, ce n'est pas le moment ou l'endroit. »
Et je pensais réellement ce que je disais. La Chevalier Russelle portait en elle des valeurs dans lesquelles je pouvais me retrouver et j’avais le sentiment qu’elle ne se pliait à ces règles que parce que les lois, autant mortelles « qu’environnementales », ne lui permettait pas d’autre alternative.
« Elle peut nous aider à prévenir une potentielle catastrophe, et selon vos lois elle est condamnée aux Tréfonds. Soit. Mais je ferai ce que je pourrai pour qu'elle souffre le moins possible, alors avant de l'emmener au Bastion, laissez moi lui parler de nouveau, dans la chaumière de tout à l'heure ou une autre de vos planques. Si vous pouvez neutraliser sa magie suffisamment longtemps.
- Prévenir une catastrophe dont elle semble à l'origine. En la mettant hors-jeu, nous avons déjà participé à sa destruction dans l'oeuf. Mais toute information supplémentaire est bonne à prendre, vous avez raison. C'est un élan... d'humanité qui m'a fait vouloir la jeter directement aux Tréfonds. Je ne sais que trop bien ce que certains membres de mon ordre pourraient lui infliger… »
Son regard se voilât un instant, et elle poursuivit. Je vis dans son expression qu'elle espérait ma compréhension de ce qu'elle était en train de m'expliquer.
« Lui parler dans un endroit non sécurisé est un risque inconsidéré. Je comprends votre envie, mais... je ne peux garantir l'effacement de sa magie sur le long terme. Nos grenades sont précieuses et rares. En user plusieurs sur une même source, alors qu'elle est sous notre contrôle, serait du gâchis.
- Combien de temps dure cet effet, environ ? demandai-je autant pour la mage que pour moi.
- C'est fluctuant selon le mage. Pas bien plus d'une heure, généralement. C'est surtout un effet qui nous permet de les arrêter. Nous avons d'autres moyens d'entrave au Bastion.
- Dans ce cas, autant essayer de lui soutirer ces informations près des Tréfonds. Si le temps presse, il sera plus simple de l'y envoyer. La neutraliser ne veut pas dire avorter son plan : les types qui sont partis avant peuvent le poursuivre sans elle, si ça se trouve. »
Elle acquiesça, disant qu’elle savait comment rejoindre le puit des Tréfonds depuis notre position. Ses yeux se voilèrent de nouveau, mais cette fois teintée d’une autre émotion : la peur.
« Ses abords sont dangereux ?
- Oui... Ils... ont tendance à corrompre ceux qui s'y attardent trop. Normalement, seuls les gardiens lourds de l'ordre s'en approchent pour y mener les mages.
- On fera attention, dans ce cas. Traînons pas là. »
La jeter nous même dans les Tréfonds était l’option qui me pèserait le moins sur la conscience. Et puis, dans ce monde de fous, je préférais savoir où on pouvait trouver les plus dérangés d’entre eux…
Suivant mon mouvement, la situation commença à lentement se détendre. Au moins, mon intuition était la bonne : la mage n’avait in fine pas de mauvaises intentions contre nous, et se déplaça de sorte à être entre nous tout en pouvant nous observer chacun. D’un geste, elle relâcha Laédia qui repris brusquement son souffle, libérée de cette étreinte magique. Elle déposa ensuite sa pique à l’injonction silencieuse de la mage et recula lentement avec une main levée en signe d’apaisement.
« Doucement. Doucement, dit-elle, d’une voix un peu étranglée.
- Partir. Partir ! »
elle opina doucement du chef et me regarda à mon tour, coopérant. On allait pouvoir finir ça calmement, au final…
Crac.
Trop concentré sur la main dressée, ni moi ni la mage n’avait vu l’autre main de la Chevalier se porter à sa ceinture pour se saisir d’un globe métallique qu’elle lança au pied de la cannibale. Une fumée grisâtre s’échappa lorsque le projectile se brisa, ce qui provoqua une réaction immédiate. J’entendis hurler la mage en même temps que je sentis mes pouvoirs brusquement disparaître. Toujours là, quelques part en moi, mais hors de ma portée.
« Raaaaah ! Qu’avoir fait ? Que m’avoir fait ?
- Vite ! Il faut la contraindre ! Aidez-moi !
- Putain, Laédia ! » jurai-je avant de me ruer avec la célérité des bottes de foudre sur la mage. Ne plus sentir mes fluides étaient une sensation toujours aussi désagréable, mais les artefacts que je portaient continuaient eux de conserver leurs propriétés magiques. La broche de Franz continuait d’agir, alors j’usais de mes bottes sans me retenir.
« Ses jambes ! » finissai-je en tentant un plaquage au niveau du torse, qui réussit magistralement. Cisaillée en haut par moi et en bas par Laédia, j’entraînai la mage au sol par les épaules et l’écrasait violemment, l’assommant d’un seul coup. Mon comparse se saisit alors d’une cordelette noire et se mit à la restreindre pendant que je vérifiais, avec soulagement, que le gaz n’avait pas atteint Amy.
(Compte pas sur moi pour sortir, par contre.)
(Je devrais m’en sortir sans tes petites mimines.)
(Fais le malin, tiens…)
Une fois ses chevilles jointes, Laédia s’occupa de restreindre les poignets de la cannibale.
« Bon. Soit on la ramène au Bastion, soit on va jusque... jusqu'aux abords des Tréfonds pour l'y balancer.
- La jeter comme ça, assommée ? C’est une condamnation à mort... non bah non, pas ici. Bref, non c’est pas une option. Si on l'emmène au bastion, qu'est ce qui va advenir d'elle ? »
Laédia m’expliqua qu’elle allait finir quoi qu’il arrive aux Tréfonds, si on l’amenait à leur place forte. Ca évoquait en moi des sentiments… Contraires. Quoi que préparait la mage, c’était dangereux. Mais un goût amer tapissait tout de même ma bouche à l’idée de nous débarasser d’elle de cette manière après qu’elle ait coopéré avec nous, d’une façon ou d’une autre.
« C'est... On a pas d'autre option ? Lui proposer d'être une indic, ou autre ?
- Une indic ? C'est une criminelle condamnée, cannibale, et qui use d'une magie contraignant les pensées et les gestes. Elle a manqué de peu de me tuer. Sans parler de ses menaces directes sur... les alentours. Que ce soit le reste des Bouges ou la Ville-Haute. Que pensiez-vous qu'il allait arriver ? »
J'ouvris la bouche... pour la refermer, contrit.
« Je sais pas... votre monde est si différent du mien. Votre immortalité change énormément de choses. Vous n'avez pas des moyens de l'interroger ?
- Si. Ca signifierait l'amener au Bastion. Et au vu de l'ambiance récente, ils lui feront subir mille souffrances avant de la relâcher, à l'agonie, dans les Tréfonds. Son sort a été scellé au moment où elle a usé de magie devant nous, et que nous avons décidé d'intervenir, expliqua la lancière dans un soupir. Ce sont nos lois. Notre credo. Notre manière de protéger le peuple d'Ashaar. Imaginez si de telles créatures venaient dans la cité supérieure, et qu'en plus notre immortalité disparaissait ? Que pensez-vous que tous ces citoyens deviendraient ? Que deviendrait la cité toute entière ?
- Pour être honnête avec vous, l'immortalité dont vous bénéficiez est plus une malédiction qu'une bénédiction, de mon point de vue. Mais c'est une discussion qu'on aura peut être plus tard, si vous le voulez. Là, mieux vaut ne pas traîner dans le coin.
- Une malédiction ? Qu'y a-t-il de plus précieux que la vie ? L'assurance de ne pas perdre ses proches, ceux qu'on aime ? Enfin oui comme vous dites, ce n'est pas le moment ou l'endroit. »
Et je pensais réellement ce que je disais. La Chevalier Russelle portait en elle des valeurs dans lesquelles je pouvais me retrouver et j’avais le sentiment qu’elle ne se pliait à ces règles que parce que les lois, autant mortelles « qu’environnementales », ne lui permettait pas d’autre alternative.
« Elle peut nous aider à prévenir une potentielle catastrophe, et selon vos lois elle est condamnée aux Tréfonds. Soit. Mais je ferai ce que je pourrai pour qu'elle souffre le moins possible, alors avant de l'emmener au Bastion, laissez moi lui parler de nouveau, dans la chaumière de tout à l'heure ou une autre de vos planques. Si vous pouvez neutraliser sa magie suffisamment longtemps.
- Prévenir une catastrophe dont elle semble à l'origine. En la mettant hors-jeu, nous avons déjà participé à sa destruction dans l'oeuf. Mais toute information supplémentaire est bonne à prendre, vous avez raison. C'est un élan... d'humanité qui m'a fait vouloir la jeter directement aux Tréfonds. Je ne sais que trop bien ce que certains membres de mon ordre pourraient lui infliger… »
Son regard se voilât un instant, et elle poursuivit. Je vis dans son expression qu'elle espérait ma compréhension de ce qu'elle était en train de m'expliquer.
« Lui parler dans un endroit non sécurisé est un risque inconsidéré. Je comprends votre envie, mais... je ne peux garantir l'effacement de sa magie sur le long terme. Nos grenades sont précieuses et rares. En user plusieurs sur une même source, alors qu'elle est sous notre contrôle, serait du gâchis.
- Combien de temps dure cet effet, environ ? demandai-je autant pour la mage que pour moi.
- C'est fluctuant selon le mage. Pas bien plus d'une heure, généralement. C'est surtout un effet qui nous permet de les arrêter. Nous avons d'autres moyens d'entrave au Bastion.
- Dans ce cas, autant essayer de lui soutirer ces informations près des Tréfonds. Si le temps presse, il sera plus simple de l'y envoyer. La neutraliser ne veut pas dire avorter son plan : les types qui sont partis avant peuvent le poursuivre sans elle, si ça se trouve. »
Elle acquiesça, disant qu’elle savait comment rejoindre le puit des Tréfonds depuis notre position. Ses yeux se voilèrent de nouveau, mais cette fois teintée d’une autre émotion : la peur.
« Ses abords sont dangereux ?
- Oui... Ils... ont tendance à corrompre ceux qui s'y attardent trop. Normalement, seuls les gardiens lourds de l'ordre s'en approchent pour y mener les mages.
- On fera attention, dans ce cas. Traînons pas là. »
La jeter nous même dans les Tréfonds était l’option qui me pèserait le moins sur la conscience. Et puis, dans ce monde de fous, je préférais savoir où on pouvait trouver les plus dérangés d’entre eux…
- Cromax
- Messages : 797
- Enregistré le : mar. 26 déc. 2017 20:51
Re: Les Bouges
La Cité des Ombres
Les Bouges
Les Bouges
Jour 2 – Après-midi.
Dans le campement des Maraudeurs Noirs, une rencontre venait d’avoir lieu. Le Capitaine Hart avait été escorté par la grosse brute aux deux épées jusqu’à Xël, Ezak et Ezra. Il avait été suivi par sa troupe de quinze. Ses prisonniers libérés, qui restaient à bonne distance derrière lui. Ils étaient vêtus de frusques déchirées et faiblement armés. (cf. Màj précédente pour les images, et le sujet des PNJ pour Sebastian)
Dans le même temps, un homme du campement s’était approché de même. Une sale trogne, sévère. Des cicatrices, rasé et tatoué sur les côtés du crâne, bouc et moustache, vêtu de noir, œil gauche aveugle. Il prit la liberté de se présenter.

“Dragh, intendant du camp. Parait qu’y’a des indécis ici qui savent pas quoi faire de nos formules ‘tout compris’.”
Une rencontre à plusieurs facettes, donc.
______________________________
Le woran sombre faisait face à cet individu sanguinaire à la peau claire. Ses rugissements parurent... amuser leur destinataire, qui leur répondirent un sourire carnassier et intéressé. Des yeux étincelant d’une lueur abjecte de pure cruauté. Scarla murmura à l’oreille du félin :
“Pas... vraiment les pouvoirs du Strix, non.”
Leur vis-à-vis, regard de psychopathe tueur, se posa sur elle, puis sur lui de nouveau. Une voix tremblant d’excitation sortit de sa bouche en ricanant macabrement.
“Offre-moi sa tête, ou perds la tienne. Héhé. Prouve ta valeur.”
Il se prémunit de toute attaque en dressant sa lame entre lui et le duo. À qui s’adressait-il en réalité ? Difficile à savoir. Aux deux, peut-être ? Scarla croisa le regard d’Huyïn. Était-ce une hésitation qu’il y perçut ?
________________________________
Mathis, délesté de ses flux reproductifs, se sentait à l’aise pour parler sérieusement. Les confidences sur l’oreiller prenaient une forme bien étrange, chez lui, dut se dire Rubis alors qu’elle s’allongeait, lascive, à son côté.
“J’ai vu tes différences, oui. T’inquiète, on juge pas ici.”
Elle passa une main délicate dans les mèches blondes du kendran, poursuivant :
“T’en as des questions, mon beau. J’espère que tu sauras récompenser le service à la hauteur de mes renseignements.”
L’appât du gain restait présent, visiblement. Elle parla néanmoins sans attendre de réponse :
“Y’a des clans, y’a des quartiers. T’en connais déjà quelques uns visiblement : les Chevaliers de l’Ordre du Soleil Noir patrouillent pour dénicher des mages et les envoyer dans les Tréfonds. Leur quartier général est le Bastion Sombre, plus bas. Ici, c’est le territoire des Hétaïres, et l’endroit où tu te trouves est notre Temple. Nous... n’apprécions pas vraiment le terme de Bordel. C’est une zone où toute violence physique est proscrite. Nous y veillons scrupuleusement. Ici, les guerres de clan n’ont pas lieu, sont mises de côté. Il n’y a que des individus qui souhaitent se libérer des tensions des Bouges, ici. Aucune appartenance d’aucune sorte.”
Elle grimace.
“T’as été dans des quartiers morbides, mon chou. Celui de ceux qui ne meurent ni ne vivent. Protégé par les Affamés qui empêchent les imprudents de tomber dans les pièges des cannibales. Ils ne quittent pas leur nid infect, heureusement. Sans doute sont-ils protégés, ou attirés, par l’immense brouillard d’ombre qui avoisine leur domaine.”
Elle poursuit.
“Il y a la Horde. Des paumards qui se rassemblent entre eux pour faire front uni. Ils comptent sur la quantité plus que sur la qualité. Ils sont nombreux, sales, pouilleux, mais au moins ils sont solidaires entre eux. Un peu comme les Néos. Des idéalistes lâches qui jouent les vautours près de l’entrée des Bouges. Ils quittent pas leurs toits – ou rarement – et se contentent de piller les restes laissés par les autres.”
Elle marque une pause et continue.
“Y’a deux clans nomades. Ou dont on ignore les bases. Le premier c’est les Maraudeurs Noirs. Des mercenaires et racketteurs professionnels. Bien équipés, vêtus de sombre, entraînés au combat. Ils sont à éviter. Mais pas tant que le Clan des Chaînes. Des cinglés qui ont pété une durite. Des sadiques qui enchaînent ceux sur qui ils tombent au détour des ruelles. Ils leur lavent le cerveau et il ne reste plus de leurs victimes qu’une coquille creuse. Et ça, c’est quand ils sont sympa. On raconte qu’il existe un groupe de mages unis, mais... ils sont secrets. Nul ne les connait. On dit qu’ils se promènent parmi nous, intégrés dans chaque clan. Ils ont un domaine, pour sûr mais... personne ne sait où. Dans les Ombres.”
Elle presse sa joue contre le torse de Mathis.
“Puis y’a tous les autres. Les sans-clan. Ceux qui refusent ce système, qui se la jouent solo, ou qui forment de petits groupes indépendants. J’ai rien de spécial à dire sur eux. Ils sont isolés, faibles la plupart du temps, ou assez puissants pour faire face seuls aux menaces des Bouges.”
Elle se redresse un peu, cherchant sur ton visage la satisfaction face à ses réponses.
________________________________
Leyna et Dracaena s’étaient retrouvés dans un sacré traquenard. Suivant les indications de l’oudio - ou sa propre initiative – elle avait cherché la meneuse d’expédition. Elle la trouva aisément, en prise avec plusieurs types armés et armurés de chaînes. Les bruits métalliques résonnaient de partout.

(exemple de combattant adverse)
La corne de Moura eut un effet probant, envoyant balader au sol l’un des assaillants de leur cheffe d’expédition. Mais ça n’allait pas suffire : un vrai combat était engagé.
Dracaena eut peine à réaliser l’intégralité de ses tentatives. Une flammèche s’en alla vers des ombres, sans qu’il sache si elle avait touché ou non. Il était trop occupé à chercher un moyen de libérer l’homme enchaîné. Pas de clé en vue, bien évidemment. C’eut été trop simple. Quant à arracher l’épais crochet d’acier du mur où il était arrimé, ça allait demander des outils de forge : marteau, pince... des choses qu’il ne possédait pas. À moins que sa masse suffise à briser les maillons épais de la chaîne ? L’épée rendue au prisonnier, il put voir dans ses yeux une lueur... malsaine. Il regarda l’arbre. Intensément. Comme s’il hésitait : l’attaquer, le laisser l’aider ? La raison semblait l’avoir abandonné.
___________________________
Akihito et Laédia Russelle se mirent donc à marcher en direction de l’Entrée des Tréfonds. Un voyage qui n’allait pas se faire en un tournemain. Même si la chevalière pressait le pas d’une cadence toute militaire, angoissée sans doute à l’idée que la mageresse se réveille et recouvre ses pouvoirs. Propriété du chemin : ça descendait. Inexorablement, toujours plus profond dans ces grottes souterraines. Leur seule lumière était celle que produisait une lanterne portée par Laédia, plantée dans son équipement pour ne pas la gêner.
Mais alors qu’ils progressaient, une attaque vint les surprendre. Une embuscade. Devant eux, une sorte de portail violet collé à un mur laissa apparaître une jeune femme au teint hâlé portant des dagues d’améthyste. La même lueur brillait dans ses yeux.

Dans un nuage d’ombre apparut plus loin un nouvel utilisateur de magie, orbe et parures des mêmes teintes violacées.

Dans leur dos, ces mêmes lueurs révélèrent la présence d’un troisième sorcier, à l’apparence plus âgée.

Pour couronner le tout, au-dessus d’eux se mirent à crépiter des éclairs mauves : un humanoïde les surplombait, flottant dans les airs et semblant prêt à les... électrocuter de sa magie.

Laédia jura, laissant tomber lourdement au sol leur fardeau pour saisir sa lance.
“Merde. La SOMA.”
[HJ : Xël, Ezak et Hart, on peut régler ça par aparté ou par posts RP. Indiquez-moi ça au plus vite sur le blabla du discord. Si c’est par posts interposés, j’aimerais qu’il y en ait deux sur la semaine, avec une première échéance à mercredi. Huyïn : aparté. Mathis, aparté. Drac, Leyna : situation de combat. Soit on fait ça sur discord, soit dans des posts RP. Donnez-moi votre choix au plus vite sur discord. Si le choix des posts RP est pris, j’aimerais qu’on ait deux résolutions de tour par semaine, avec une première échéance à mercredi. Aki, situation de combat. Soit par aparté, soit par posts RP, dans les mêmes conditions que ceux qui précèdent.]
[XP :
Huyïn : 0,5 (feule)
Mathis : 0,5 (badinages), 0,5 (et plus si affinité)
Ezak :
Post 1 : 0,5 (discussion)
Post 2 : 0,5 (rêve), 0,5 (soin)
Post 3 : 1 (discussions)
Leyna : / (début de combat)
Xël : noté quand complété.
Drac : 0,5 (initiative pour libérer Jean-Chainé)
Hart : 0,5 (discussion), 0,5 (rencontre inattendue)
Akihito : 2 (situation avec la mage cannibale), 0,5 (discussion)]
- Leyna
- Messages : 82
- Enregistré le : dim. 6 janv. 2019 16:29
Re: Les Bouges
Leur cheffe était au prise avec plusieurs hommes armés de chaînes. Leyna porta instinctivement la corne à sa bouche pour souffler dedans. Un jet d'eau renversa l'homme, libérant un peu la pression. Sans attendre, la jeune femme tira l'Echo de vie et tenta de planter l'homme à terre. Elle trouva son chemin vers le ventre qu'elle transperça... ce qui fit rire l'homme. Elle avait oublié cette foutu immortalité ! Heureusement, leur officier profita de l'ouverture pour trancher la gorge de la cible.
L'un des hommes ricana, demandant si cela ferait des bleus s'il frappait la semi-earionne. Elle répondit froidement :
« Si tu peux me toucher... »
Elle bondit, tenta un coup qui ne toucha pas. D'un bond, elle évita la chaîne qui claqua au sol. Elle saisit la chaîne et souffla :
« Sens la force de Moura. »
Et elle tira d'un coup sec, faisant appel à la force de la déesse, de sorte que le colosse en armure fut attiré contre elle. Dans la foulée, elle leva sa dague et visa les ouvertures du heaume pour lui transpercer le crâne.
(((Profite que l'homme soit occupé à essayer de rattraper son arme pour lui planter l'écho de vie dans la tête)))
L'un des hommes ricana, demandant si cela ferait des bleus s'il frappait la semi-earionne. Elle répondit froidement :
« Si tu peux me toucher... »
Elle bondit, tenta un coup qui ne toucha pas. D'un bond, elle évita la chaîne qui claqua au sol. Elle saisit la chaîne et souffla :
« Sens la force de Moura. »
Et elle tira d'un coup sec, faisant appel à la force de la déesse, de sorte que le colosse en armure fut attiré contre elle. Dans la foulée, elle leva sa dague et visa les ouvertures du heaume pour lui transpercer le crâne.
(((Profite que l'homme soit occupé à essayer de rattraper son arme pour lui planter l'écho de vie dans la tête)))
- Huyïn
- Messages : 72
- Enregistré le : mar. 5 nov. 2019 15:28
Re: Les Bouges
-- >
Le rugissement fait écho dans les environs, mais ne cause qu'un sourire et une expression intéressée du boucher blanc. À côté de lui, la Carmin lui souffle comme il le savait qu'elle n'a pas gagné de pouvoirs semblables à ceux du Chevalier de Sang. Face à eux, l'homme passe son regard de l'un à l'autre et leur intime, ou seulement à l'un d'eux, de lui offrir sa tête. Histoire de prouver sa valeur auprès de lui. Et la jeune femme a comme un air d'hésitation. Elle ne peut pas envisager sérieusement la chose. Pour quelle obscure raison le Tigre irait dans le sens de cet inconnu ? Mais difficile pour le moment de savoir à quel genre d'énergumène ils ont affaire. Il lui faut le jauger, estimer la menace qu'il peut réellement représenter et sa capacité à suivre son idée première.
Huyïn décide de jouer les individus enclins à lui procurer ce qu'il souhaite, tout en le frustrant. Son regard félin balaye la zone, puis il avise l'une des têtes reposant au sol. Il la ramasse et la tend vers l'inconnu clair. S'énervera-t-il comme un Dangmar fatigué ? Se montrera-t-il cordial devant cette offre qui correspond en tous points à ce qu'il a demandé, puisqu'il n'a rien précisé ? Tout en ponctuant le geste d'un "Cadeau" indifférent, le Tigre donne l'objet. Qui grogne et est recueilli dans les mains du boucher. L'homme arbore un sourire carnassier et ensuite il regarde la tête de façon étrange. Presque... Comme amouraché. Et puis il laisse tomber le morceau humain grondant. Son attention se reporte sur eux.
"Une toute poilue qui grogne ou une chauve. Ou je prends les deux."
Huyïn plisse le regard à la réponse. Pourquoi leur donner le choix puis les menacer d'en faire fi ? Peut-être pour les déstabiliser, et dans un endroit déjà gorgé de sang, ce style de paroles a tendance à faire mouche. Soit il est sérieux et s'amuse à leur dépens, soit...
"Pas besoin d'être bien intelligent pour comprendre votre petit jeu. Vous instillez la peur avec votre aplomb et vos décorations, puis vous laissez les arrivants s'entretuer et vous clamez tout ce petit monde pour les ajouter à votre collection. Je me suis fourvoyé sur votre compte.", dit-il en lançant nonchalamment son appendice caudal latéralement. "En fait de prédateur, nous n'avons affaire qu'au charognard. Au boucher enivré par le sang plutôt qu'au chasseur."
L'homme semble ennuyé, mais pas même perturbé par les accusations et sa tentative de prêche du faux pour approcher la vérité. Après un moment de silence, il s'exprime de nouveau.
"Accepter, c'est faire un pas vers moi. Un pas vers les miens. Un pas vers la Vérité. La Folie. Le Violet a eu moins de scrupules, lui."
Absolument rien de ce qu'il raconte n'a d'attrait pour le Tigre, sauf le dernier point. Mais il n'a pas le temps d'y songer que sa voisine se met à grimacer en observant les corps puis elle s'exclame.
"Oh bon sang... Ce sont des...", fait-elle avant de se tourner vers une poutre proche et d'y prendre appui, rendant le contenu de son estomac.
"Des ?", commence-t-il, curieux de cette réaction aussi viscérale que soudaine, avant qu'une déduction logique ne se fasse dans son esprit. "Carmins, je présume ?"
La jeune femme continue de hoqueter et de haleter, mais elle parvient à faire un signe du chef positif. Les membres de son clan, donc. Mais que font-ils là ? Se pourrait-il qu'il s'agisse des siens décimés par Naral Shaam ? Ce ne serait véritablement pas de chance pour elle de les avoir guidés dans ce labyrinthe en faisant un détour pour contourner le carnage, juste pour tomber dessus au coin d'une ruelle. Désireux de confirmer sa suspicion sans donner à leur pâle vis-à-vis quelque savoir à user contre eux, il le questionne sans détour.
"Qui sont les vôtres, au juste ? Et à quoi faites vous référence avec ce terme de 'Violet'?"
"Nous sommes ceux qui guident vers la Vérité. La souffrance est tout, elle nous définit.", fait-il avant de regarder les alentours ensanglantés. "Le Violet avait ces êtres à ses trousses. A ma demande, il m'en a fait don, et est parti trouver sa Vérité. Prenez exemple sur lui."
Le Dragon d'Améthyste semble bien les précéder dans les environs. Au moins la de Montfort ne l'a pas induit en erreur. Sur quelle piste Naral Shaam s'est-il lancé ? Celle des mages à chevelure violette décrits par Dangmar ? A-t-il déniché un indice quant aux tenants et aboutissants de leur présence à Ashaar contre ce tribut vivant ? Huyïn est bien décidé à ne pas perdre davantage de temps avec cet individu clair, mais ce dernier ne démord pas de son idée de sacrifice à son endroit. Le Tigre doit l'inciter à leur céder le passage de lui-même, car il n'est pas question de lui offrir une fourrure de Woran qui en a un besoin quotidien, ni de planter là la Carmin qui a encore la possibilité de se rendre utile.
Il relève légèrement le menton avec aplomb et une attitude à la limite du mépris. Il est temps de faire comprendre à cet obstacle en pagne qu'il est une nuisance dans des plans autrement plus importants, quitte à bluffer effrontément.
"Connaissant le Sieur de Vienne, il n'a pas partagé ses intentions avec un insignifiant dans votre genre. Alors laissez-moi vous apprendre quelque chose... Il a votre immortalité ashaari en horreur et a récemment appris le moyen exact d'en venir à bout. Dès l'instant où il aura atteint son but et trouvé sa Vérité, la vôtre finira brisée.", lâche-t-il, rivant son regard vert pâle au binôme opposé. "Tous, vous redeviendrez mortels. La plus clémente des choses que vous leur infligez actuellement sera suffisante pour souffler leur vie aussi aisément que la flamme d'une bougie.", insiste-t-il, misant sur les valeurs les plus fondamentales qu'il vient d'exposer et la menace pesant dessus s'il persiste à les retarder. Plus qu'à ponctuer le reste d'un léger geste d'incitation et appuyer sur l'urgence de la situation. "Dans toute cette maudite cité, je suis le seul auquel il daignera accorder un peu de temps et la possibilité de le faire changer d'idée, d'épargner votre immortalité. Ne trainez pas. Laissez passer."
"Il ne m'a rien signifié de ses buts, effectivement.", répond-il avec un certain détachement. "La mortalité... Voilà qui est tentant. Un désir que chacun des miens chérit en son âme et son corps. Voilà une vérité : c'est par la souffrance que nous déversons notre savoir : L'Immortalité est une Malédiction."
Là, le Tigre s'avère quelque peu surpris. C'est le second ashaari avec son parent qui semble se languir de la mortalité. C'est étrange, totalement en contradiction avec ses valeurs de Vérité et d'identité dans la souffrance. N'a-t-il donc pas fait le lien avec la perte desdites valeurs si tout ashaari redevient mortel ? Qu'est-il exactement après ? Une certaine confusion étreint le Tigre, qui jette un bref regard à la jeune chauve, la voyant reprendre une ou deux couleurs. Il a besoin de clarifier un point, et après avoir affirmé être raccord avec cette idée que l'immortalité est une aberration, il poursuit.
"Savez-vous quelque chose de particulier concernant cette... Malédiction ? Si c'est la mortalité qui vous intéresse, alors tout ce que pourrez me dire et qui aidera de Vienne servira les intérêts de tous les vôtres."
"Vous cherchez à mourir ?", demande-t-il avec un froid ton moqueur, chose qui irrite le Félin.
À quel moment a-t-il ne serait-ce que suggéré être intéressé par la perte de son existence, lui ? C'est le blafard qui a prétendu que les siens et lui-même seraient tentés par la chose, pas le Woran !
"Donnez-nous sa tête.", réitère-t-il en désignant cette fois précisément la jeune femme, qui s'impatiente.
"Bon. Ça suffit. On lui rentre dedans, ou vous vous dévouez pour lui servir de ballon ?"
Là encore, Huyïn ne peut qu'être surpris par l'attitude de la jeune femme, qui rendait ses tripes quelques instants plus tôt. Elle l’exhorte maintenant à affronter ce boucher ? Lui qui avait caressé l'idée de provoquer le pâle sur son terrain pour le pousser à faire démonstration de sa propre souffrance, que lui-même aurait prétendu accepter de copier, le voilà entraîné dans un affrontement qu'il aurait préféré éviter. Peut-être est-ce encore jouable, qu'il peut le piquer sur ses motivations et l'exposer pour la fraude qu'il pourrait être.
Tout en portant la main à la bandoulière de son instrument, le Félin se lance.
"Pourquoi se donner la peine de l'un ou l'autre ? Regardez-le. Pour qui ne jure que par la souffrance, avisez son corps d'une perfection sans égal. Pas un bleu, pas une éraflure, pas une blessure digne de ce nom... Conjugué à ce carnage et son exigence de 'votre' tête...", laisse-t-il brièvement en suspend le temps de finir de tirer son luth entre ses bras et d'apposer les pattes dessus. "C'est un fervent adepte de vos arts, qui n'assume pas sa dette envers les vôtres... Un imposteur. Un vulgaire sadique qui se donne de grands airs, quand son plus grand fait d'armes est de s'attaquer à ceux à terre."
Le poisson ne mord pas, pas dans le sens attendu. Voir le Félin visiblement se préparer à en découdre réjouit le porteur de pagne, dont le sourire se fait de plus en plus large. Armant son épée, il lâche une parole ravie tandis que la de Montfort jure et se concentre, ses yeux se fermant en grande partie. N'étant pas plus armée que le Fauve, elle doit se préparer à faire usage de sa magie. Ce dernier se décale d'un pas pour garder l'attention sur lui et laisser le temps à la jeune femme de faire ce qu'elle prévoit. De son côté, le Tigre condense son Don dans ses pattes et le transmet à ses cordes, lâchant une salve de magie dans la direction de leur opposant.
Geste trop évident ? Trop lent ou trop précipité ? Le boucher esquive et se rue dans sa direction, ignorant tout obstacle sur son passage pour le prendre de vitesse, le contourner et saisir sa patte gauche, qu'il tire en arrière en une violente clé de bras. La lame vient aussitôt se poser contre son cou, le fil acéré faisant perler quelques gouttes dans la fourrure sombre. Ouvrant silencieusement la gueule à cause de la soudaineté de l'attaque et de la prise, Huyïn tourne une oreille en arrière dans laquelle le sadique a l'audace de murmurer.
""Chhhhht. C'est tout. Je te promets une chose : ça sera douloureux. Plus que jamais, tu verras l'immortalité comme une malédiction.""
Là encore, cet imbécile croit lui apprendre quelque chose. Comme s'il n'avait pas déjà pu se l'imaginer ou le voir par lui-même. À côté, la Carmin rouvre les yeux. Un regard rouge et lumineux, intense, tout comme une sorte de halo ou d'aura autour d'elle. Et malgré cette manifestation d'aplomb voire de danger, son attaquant ne se laisse pas impressionner.
"Tu m'attaques, il perd la tête. Je te laisse une chance de t’acquitter de ton dû : tu me le laisses, et tu peux partir."
Il fait un vif geste pour assurer la prise douloureuse, à laquelle le Félin répond en essayant de relâcher ses muscles. De la crainte de sentir cette lame si proche ? De l'appréhension quant à la décision finale de la jeune femme ? Non. Ce que le Tigre ressent présentement est une contrariété sans faille, pour avoir été naïf dans son attaque, pour s'être laissé agripper comme un tigreau saisi à la nuque, mais surtout parce que cet individu le colle de près. Trop près. Personne n'a le droit de l'approcher autant, et moins encore de poser ses sales pattes sur lui sans sa permission ! Ignoble créature ! Perfide engeance, qui se permet de jouer les cadors parce qu'il a un instrument coupant alors qu'il n'a ni crocs ni griffes pour se débrouiller sans ! Irrité, le Woran parvient paradoxalement à relâcher ses muscles, jouant brièvement les proies dociles puis, profitant que l'attention du boucher soit sur Scarla, il agit.
Huyïn maintient sa main libre contre les cordes du luth, abaisse le regard vers ses propres pattes et les emploie comme point focal. Il laisse alors surgir son Don, le souffle soudain émanant de lui repoussant brutalement son agresseur. La lame ripe douloureusement contre sa gorge, maculant la fourrure autour de la plaie d'un flot de sang. À quel point ? Le Félin n'a pas le temps de s'en soucier. L'injonction de la Carmin, un puissant "Cours !" précédant sa propre cavalcade, incite le sombre musicien à l'imiter. Il serre son précieux instrument contre lui et file ventre à terre dans la même direction. Ses pensées portent brièvement l'espoir que la surprise et le refus du pâle en pagne d'abandonner ses proies au premier opportun venu le dissuadent de les prendre en chasse.
L'humeur du Fauve s'assombrit à chaque foulée, contrarié qu'il est par tout ceci. Et par l'idée que ce contretemps de plus risque d'avoir accordé au Dragon Mauve une avance définitivement irrécupérable.
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-42-
Le rugissement fait écho dans les environs, mais ne cause qu'un sourire et une expression intéressée du boucher blanc. À côté de lui, la Carmin lui souffle comme il le savait qu'elle n'a pas gagné de pouvoirs semblables à ceux du Chevalier de Sang. Face à eux, l'homme passe son regard de l'un à l'autre et leur intime, ou seulement à l'un d'eux, de lui offrir sa tête. Histoire de prouver sa valeur auprès de lui. Et la jeune femme a comme un air d'hésitation. Elle ne peut pas envisager sérieusement la chose. Pour quelle obscure raison le Tigre irait dans le sens de cet inconnu ? Mais difficile pour le moment de savoir à quel genre d'énergumène ils ont affaire. Il lui faut le jauger, estimer la menace qu'il peut réellement représenter et sa capacité à suivre son idée première.
Huyïn décide de jouer les individus enclins à lui procurer ce qu'il souhaite, tout en le frustrant. Son regard félin balaye la zone, puis il avise l'une des têtes reposant au sol. Il la ramasse et la tend vers l'inconnu clair. S'énervera-t-il comme un Dangmar fatigué ? Se montrera-t-il cordial devant cette offre qui correspond en tous points à ce qu'il a demandé, puisqu'il n'a rien précisé ? Tout en ponctuant le geste d'un "Cadeau" indifférent, le Tigre donne l'objet. Qui grogne et est recueilli dans les mains du boucher. L'homme arbore un sourire carnassier et ensuite il regarde la tête de façon étrange. Presque... Comme amouraché. Et puis il laisse tomber le morceau humain grondant. Son attention se reporte sur eux.
"Une toute poilue qui grogne ou une chauve. Ou je prends les deux."
Huyïn plisse le regard à la réponse. Pourquoi leur donner le choix puis les menacer d'en faire fi ? Peut-être pour les déstabiliser, et dans un endroit déjà gorgé de sang, ce style de paroles a tendance à faire mouche. Soit il est sérieux et s'amuse à leur dépens, soit...
"Pas besoin d'être bien intelligent pour comprendre votre petit jeu. Vous instillez la peur avec votre aplomb et vos décorations, puis vous laissez les arrivants s'entretuer et vous clamez tout ce petit monde pour les ajouter à votre collection. Je me suis fourvoyé sur votre compte.", dit-il en lançant nonchalamment son appendice caudal latéralement. "En fait de prédateur, nous n'avons affaire qu'au charognard. Au boucher enivré par le sang plutôt qu'au chasseur."
L'homme semble ennuyé, mais pas même perturbé par les accusations et sa tentative de prêche du faux pour approcher la vérité. Après un moment de silence, il s'exprime de nouveau.
"Accepter, c'est faire un pas vers moi. Un pas vers les miens. Un pas vers la Vérité. La Folie. Le Violet a eu moins de scrupules, lui."
Absolument rien de ce qu'il raconte n'a d'attrait pour le Tigre, sauf le dernier point. Mais il n'a pas le temps d'y songer que sa voisine se met à grimacer en observant les corps puis elle s'exclame.
"Oh bon sang... Ce sont des...", fait-elle avant de se tourner vers une poutre proche et d'y prendre appui, rendant le contenu de son estomac.
"Des ?", commence-t-il, curieux de cette réaction aussi viscérale que soudaine, avant qu'une déduction logique ne se fasse dans son esprit. "Carmins, je présume ?"
La jeune femme continue de hoqueter et de haleter, mais elle parvient à faire un signe du chef positif. Les membres de son clan, donc. Mais que font-ils là ? Se pourrait-il qu'il s'agisse des siens décimés par Naral Shaam ? Ce ne serait véritablement pas de chance pour elle de les avoir guidés dans ce labyrinthe en faisant un détour pour contourner le carnage, juste pour tomber dessus au coin d'une ruelle. Désireux de confirmer sa suspicion sans donner à leur pâle vis-à-vis quelque savoir à user contre eux, il le questionne sans détour.
"Qui sont les vôtres, au juste ? Et à quoi faites vous référence avec ce terme de 'Violet'?"
"Nous sommes ceux qui guident vers la Vérité. La souffrance est tout, elle nous définit.", fait-il avant de regarder les alentours ensanglantés. "Le Violet avait ces êtres à ses trousses. A ma demande, il m'en a fait don, et est parti trouver sa Vérité. Prenez exemple sur lui."
Le Dragon d'Améthyste semble bien les précéder dans les environs. Au moins la de Montfort ne l'a pas induit en erreur. Sur quelle piste Naral Shaam s'est-il lancé ? Celle des mages à chevelure violette décrits par Dangmar ? A-t-il déniché un indice quant aux tenants et aboutissants de leur présence à Ashaar contre ce tribut vivant ? Huyïn est bien décidé à ne pas perdre davantage de temps avec cet individu clair, mais ce dernier ne démord pas de son idée de sacrifice à son endroit. Le Tigre doit l'inciter à leur céder le passage de lui-même, car il n'est pas question de lui offrir une fourrure de Woran qui en a un besoin quotidien, ni de planter là la Carmin qui a encore la possibilité de se rendre utile.
Il relève légèrement le menton avec aplomb et une attitude à la limite du mépris. Il est temps de faire comprendre à cet obstacle en pagne qu'il est une nuisance dans des plans autrement plus importants, quitte à bluffer effrontément.
"Connaissant le Sieur de Vienne, il n'a pas partagé ses intentions avec un insignifiant dans votre genre. Alors laissez-moi vous apprendre quelque chose... Il a votre immortalité ashaari en horreur et a récemment appris le moyen exact d'en venir à bout. Dès l'instant où il aura atteint son but et trouvé sa Vérité, la vôtre finira brisée.", lâche-t-il, rivant son regard vert pâle au binôme opposé. "Tous, vous redeviendrez mortels. La plus clémente des choses que vous leur infligez actuellement sera suffisante pour souffler leur vie aussi aisément que la flamme d'une bougie.", insiste-t-il, misant sur les valeurs les plus fondamentales qu'il vient d'exposer et la menace pesant dessus s'il persiste à les retarder. Plus qu'à ponctuer le reste d'un léger geste d'incitation et appuyer sur l'urgence de la situation. "Dans toute cette maudite cité, je suis le seul auquel il daignera accorder un peu de temps et la possibilité de le faire changer d'idée, d'épargner votre immortalité. Ne trainez pas. Laissez passer."
"Il ne m'a rien signifié de ses buts, effectivement.", répond-il avec un certain détachement. "La mortalité... Voilà qui est tentant. Un désir que chacun des miens chérit en son âme et son corps. Voilà une vérité : c'est par la souffrance que nous déversons notre savoir : L'Immortalité est une Malédiction."
Là, le Tigre s'avère quelque peu surpris. C'est le second ashaari avec son parent qui semble se languir de la mortalité. C'est étrange, totalement en contradiction avec ses valeurs de Vérité et d'identité dans la souffrance. N'a-t-il donc pas fait le lien avec la perte desdites valeurs si tout ashaari redevient mortel ? Qu'est-il exactement après ? Une certaine confusion étreint le Tigre, qui jette un bref regard à la jeune chauve, la voyant reprendre une ou deux couleurs. Il a besoin de clarifier un point, et après avoir affirmé être raccord avec cette idée que l'immortalité est une aberration, il poursuit.
"Savez-vous quelque chose de particulier concernant cette... Malédiction ? Si c'est la mortalité qui vous intéresse, alors tout ce que pourrez me dire et qui aidera de Vienne servira les intérêts de tous les vôtres."
"Vous cherchez à mourir ?", demande-t-il avec un froid ton moqueur, chose qui irrite le Félin.
À quel moment a-t-il ne serait-ce que suggéré être intéressé par la perte de son existence, lui ? C'est le blafard qui a prétendu que les siens et lui-même seraient tentés par la chose, pas le Woran !
"Donnez-nous sa tête.", réitère-t-il en désignant cette fois précisément la jeune femme, qui s'impatiente.
"Bon. Ça suffit. On lui rentre dedans, ou vous vous dévouez pour lui servir de ballon ?"
Là encore, Huyïn ne peut qu'être surpris par l'attitude de la jeune femme, qui rendait ses tripes quelques instants plus tôt. Elle l’exhorte maintenant à affronter ce boucher ? Lui qui avait caressé l'idée de provoquer le pâle sur son terrain pour le pousser à faire démonstration de sa propre souffrance, que lui-même aurait prétendu accepter de copier, le voilà entraîné dans un affrontement qu'il aurait préféré éviter. Peut-être est-ce encore jouable, qu'il peut le piquer sur ses motivations et l'exposer pour la fraude qu'il pourrait être.
Tout en portant la main à la bandoulière de son instrument, le Félin se lance.
"Pourquoi se donner la peine de l'un ou l'autre ? Regardez-le. Pour qui ne jure que par la souffrance, avisez son corps d'une perfection sans égal. Pas un bleu, pas une éraflure, pas une blessure digne de ce nom... Conjugué à ce carnage et son exigence de 'votre' tête...", laisse-t-il brièvement en suspend le temps de finir de tirer son luth entre ses bras et d'apposer les pattes dessus. "C'est un fervent adepte de vos arts, qui n'assume pas sa dette envers les vôtres... Un imposteur. Un vulgaire sadique qui se donne de grands airs, quand son plus grand fait d'armes est de s'attaquer à ceux à terre."
Le poisson ne mord pas, pas dans le sens attendu. Voir le Félin visiblement se préparer à en découdre réjouit le porteur de pagne, dont le sourire se fait de plus en plus large. Armant son épée, il lâche une parole ravie tandis que la de Montfort jure et se concentre, ses yeux se fermant en grande partie. N'étant pas plus armée que le Fauve, elle doit se préparer à faire usage de sa magie. Ce dernier se décale d'un pas pour garder l'attention sur lui et laisser le temps à la jeune femme de faire ce qu'elle prévoit. De son côté, le Tigre condense son Don dans ses pattes et le transmet à ses cordes, lâchant une salve de magie dans la direction de leur opposant.
Geste trop évident ? Trop lent ou trop précipité ? Le boucher esquive et se rue dans sa direction, ignorant tout obstacle sur son passage pour le prendre de vitesse, le contourner et saisir sa patte gauche, qu'il tire en arrière en une violente clé de bras. La lame vient aussitôt se poser contre son cou, le fil acéré faisant perler quelques gouttes dans la fourrure sombre. Ouvrant silencieusement la gueule à cause de la soudaineté de l'attaque et de la prise, Huyïn tourne une oreille en arrière dans laquelle le sadique a l'audace de murmurer.
""Chhhhht. C'est tout. Je te promets une chose : ça sera douloureux. Plus que jamais, tu verras l'immortalité comme une malédiction.""
Là encore, cet imbécile croit lui apprendre quelque chose. Comme s'il n'avait pas déjà pu se l'imaginer ou le voir par lui-même. À côté, la Carmin rouvre les yeux. Un regard rouge et lumineux, intense, tout comme une sorte de halo ou d'aura autour d'elle. Et malgré cette manifestation d'aplomb voire de danger, son attaquant ne se laisse pas impressionner.
"Tu m'attaques, il perd la tête. Je te laisse une chance de t’acquitter de ton dû : tu me le laisses, et tu peux partir."
Il fait un vif geste pour assurer la prise douloureuse, à laquelle le Félin répond en essayant de relâcher ses muscles. De la crainte de sentir cette lame si proche ? De l'appréhension quant à la décision finale de la jeune femme ? Non. Ce que le Tigre ressent présentement est une contrariété sans faille, pour avoir été naïf dans son attaque, pour s'être laissé agripper comme un tigreau saisi à la nuque, mais surtout parce que cet individu le colle de près. Trop près. Personne n'a le droit de l'approcher autant, et moins encore de poser ses sales pattes sur lui sans sa permission ! Ignoble créature ! Perfide engeance, qui se permet de jouer les cadors parce qu'il a un instrument coupant alors qu'il n'a ni crocs ni griffes pour se débrouiller sans ! Irrité, le Woran parvient paradoxalement à relâcher ses muscles, jouant brièvement les proies dociles puis, profitant que l'attention du boucher soit sur Scarla, il agit.
Huyïn maintient sa main libre contre les cordes du luth, abaisse le regard vers ses propres pattes et les emploie comme point focal. Il laisse alors surgir son Don, le souffle soudain émanant de lui repoussant brutalement son agresseur. La lame ripe douloureusement contre sa gorge, maculant la fourrure autour de la plaie d'un flot de sang. À quel point ? Le Félin n'a pas le temps de s'en soucier. L'injonction de la Carmin, un puissant "Cours !" précédant sa propre cavalcade, incite le sombre musicien à l'imiter. Il serre son précieux instrument contre lui et file ventre à terre dans la même direction. Ses pensées portent brièvement l'espoir que la surprise et le refus du pâle en pagne d'abandonner ses proies au premier opportun venu le dissuadent de les prendre en chasse.
L'humeur du Fauve s'assombrit à chaque foulée, contrarié qu'il est par tout ceci. Et par l'idée que ce contretemps de plus risque d'avoir accordé au Dragon Mauve une avance définitivement irrécupérable.
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Modifié en dernier par Huyïn le jeu. 12 juin 2025 18:09, modifié 1 fois.