L'Allée du Printemps

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Yuimen
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L'Allée du Printemps

Message par Yuimen » mar. 23 févr. 2021 20:18

L'Allée du printemps

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L'Allée du printemps, qui tient son nom des branches de lierre et des nombreuses fleurs qui ornent ses rues, est le lieu de résidence de la grande majorité des Hinïons de Viskori. Pour la plupart d'entre eux, ils sont des marchands et artisans originaires de Lùinwë dans le royaume d'Anorfain. Les locaux entretiennent avec eux des relations très cordiales et ce en grande partie car les habitants les plus aisés de la cité affectionnent particulièrement les différents biens proposés par les elfes blancs. C'est sans doute pour cette raison que l'Allée du printemps se trouve être le quartier le plus somptueusement bâti de tout Viskori. Les elfes s'y étant particulièrement bien installés, ils ont taillé arches, voûtes et colonnes dans les rudes bâtisses de granit rose. De plus, comme leurs commerces attirent en majorité une clientèle fortunée, l'allée est le seul endroit pavé de tout Viskori. Cette longue rue pavée part du quartier de la Draperie, au centre, et s'étend jusqu'à l'extrême nord de la cité. On y trouve majoritairement des comptoirs commerciaux et des ateliers d'artisanat, leurs propriétaires vivant la plupart du temps à l'étage de ces derniers.

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Yūgure Kuranashi
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Re: L'Allée du Printemps

Message par Yūgure Kuranashi » jeu. 25 févr. 2021 22:39

Précédemment.

A cette heure de la journée, l’Allée du Printemps regorgeait de monde. Nombre de riches Viskoriens s’agglutinaient devant les nombreuses échoppes des différents marchands et artisans du quartier alors qu’on entendait ces derniers crier leurs meilleures affaires à tous les coins de rue. Ce fut la première fois que Yūgure vit autant de monde rassemblé au même endroit. Il fut notamment marqué par un groupe de trois musiciens Hinïons qui égayaient l’allée de leur douce musique. Les différents bâtiments bordant les rues pavées étaient tous somptueusement décorés, autant par les magnifiques arches et reliefs qui y étaient sculptés que par les nombreuses branches de lierre qui les recouvraient. De même, chaque fenêtre était fleurie et Yūgure pu ainsi contempler pour la première fois le talent esthétique des elfes blancs, ce qui ne le laissa pas de marbre. A ses côtés, Imilfed progressait d’un pas joyeux, revigoré par la vue de ce quartier dans lequel il avait grandit et qu’il affectionnait tant.

« Nous voilà chez moi : L’Allée du Printemps ! C’est ici que résident la plupart de mes congénères de Viskori. J’y suis arrivé avec mon maître lorsque je n’avais que quinze ans. J’ai donc vécu la plus grande partie de ma vie ici. C’est un endroit fort agréable, bien plus que n’importe quel autre quartier de la cité. » Dit l’elfe en tournant le regard vers son camarade.

« Ton peuple a le goût du beau, on dirait. Mais au fait Imilfed, quel âge as-tu ? » Lui demanda Yūgure.

« J’ai quatre vingt neuf ans, ce qui fait de moi un jeune adulte ! Je suis actuellement dans la dernière phase de mon apprentissage. Durant de longues années, j’ai appris auprès de mon maître les techniques de forge de mon peuple. Mais cela fait presque dix ans que j’apprends auprès des forgerons locaux, mon but étant d’allier les savoir-faire Hinïons et Ynoriens. Lorsque je parviendrai à forger une pièce dont mon maître estimera qu’elle répond parfaitement à ce critère, je serai alors enfin à même d’ouvrir mon propre atelier ! » Lui expliqua Imilfed avec des étoiles dans les yeux.

C’est au bout de plusieurs minutes qu’ils parvinrent finalement au niveau d’une échoppe dont la devanture indiquait « Celimbor Ætelthin, Maître-Artisan forgeron. » Le bâtiment arborait de nombreux reliefs représentant marteaux de forgeron, boucliers et lames elfiques. Ces reliefs étaient eux-mêmes incrustés de diverses pierres précieuses et l’allure de la bâtisse laissait présager une grande maîtrise de l’artisanat. Imilfed s’arrêta face à la forge et, déployant entièrement ses deux bras, s’exclama :

« Admire, Yūgure ! La forge de mon maître et père, Celimbor ! Je doute fort que tu puisses trouver meilleur forgeron dans toute la région. C’est pour moi une grande fierté d’être l’apprenti et le fils d’un elfe si brillant. Allons, entrons ! Je vais te présenter. Une fois que ce sera fait, nous pourrons aller nous reposer quelque peu. »

Tous deux pénétrèrent alors dans le bâtiment. Un petit couloir menait à une première pièce dans laquelle se trouvait un comptoir. Deux hommes se tenaient en face et derrière était assis un elfe dont on aurait dit qu’il s’agissait d’Imilfed avec quelques siècles de plus. Il avait la même longue et sombre chevelure, des traits de visage aussi fins, le même teint rayonnant et une taille similaire, avoisinant le mètre quatre-vingt dix. En plus de son âge, l’elfe Celimbor se distinguait de son fils par son expression moins enjouée, sans qu’il paraisse particulièrement froid pour autant. Lorsque Yūgure et Imilfed parvinrent dans la pièce dont les murs étaient ornés de nombreuses armes et pièces d’armures, le maître forgeron tourna leur regard vers eux et fut surpris de voir son fils aux côtés d’un Sindel de si petite taille. L’un des deux hommes se tenant près du comptoir s’exprima alors :

« Nous vous remercions, maître Celimbor. Je suis persuadé que votre travail ravira notre maître au plus haut point. »

« J’espère bien, messieurs. Je me suis donné beaucoup de mal. » Leur répondit l’elfe.

Suite à cela, les deux hommes, richement vêtus, saluèrent le forgeron en s’inclinant avant de se diriger vers la sortie. Nos deux compagnons s’écartèrent pour les laisser passer et Yūgure eût à nouveau droit à des regards méprisants. Une fois que les deux clients eurent quitté la boutique, Celimbor interpella son jeune fils :

« Eh bien Imilfed, te voilà en bien étrange compagnie. Pourquoi ne me présentes-tu pas ton nouvel ami ? J’imagine que tu l’as rencontré dans une énième taverne... »

Le semi-elfe ainsi que l’apprenti forgeron avancèrent alors vers le comptoir, le second répondit :

« Allons père, c’est mal me connaître. J’ai rencontré Yūgure alors qu’il cherchait son chemin, il ne savait pas bien comment venir jusqu’ici. Je me suis donc proposé de le guider, voilà tout. Et en échange, il s’est occupé de ma protection. Regarde le, on voit tout de suite qu’il a l’étoffe d’un guerrier, n’est-ce pas ? Et sache qu’il a été d’une très agréable compagnie, malgré qu’il ne soit pas franchement bavard. »

« Il faut dire que tu l’es bien assez pour deux ! » Lui rétorqua alors son père.

« Attends, père. Si je te dis cela c’est parce que j’ai pensé que Yūgure pourrait t’être utile. Tu vois de quoi je parle n’est-ce pas ? »

Celimbor prit alors le temps d’observer le semi-elfe, il le fixa attentivement.

« Eh bien, je suppose… Quoi qu’il en soit, vous feriez mieux de prendre un peu de repos tous les deux. Vous avez l’air d’être dans un état lamentable. Et cette odeur… » dit-il avec un certain dégoût.

« Inutile de me le dire deux fois ! Viens donc, Yūgure, nous allons enfin pouvoir nous reposer. » Répondit le jeune elfe avec entrain, tout en saisissant le semi-elfe par l’avant bras afin que celui-ci le suive.

Tous deux passèrent alors derrière le comptoir et empruntèrent la porte qui menait à la forge, dans l’arrière boutique. Celle-ci était entièrement équipée et la fonderie notamment, était particulièrement imposante. Yūgure ne prit cependant pas le temps de l’observer bien longtemps puisque suivant Imilfed, il emprunta un escalier tournant fait de bois et qui menait à l’étage. Une fois en haut, tous deux se retrouvaient dans un couloir relativement étroit et muni de plusieurs portes.

« Je te laisse utiliser la salle de bain en premier. » Dit Imilfed. «C’est la porte du fond, tu y trouveras tout ce qu’il te faut pour ta toilette. Une fois que tu auras terminé, n’hésite pas à aller te reposer dans la pièce au fond à droite, elle est spécialement dédiée à la méditation. »

« Merci pour tout, Imilfed. Je ne saurais comment te remercier. » Lui répondit Yūgure avec une sincère gratitude.

« Nous irons parler à mon père ensuite. Tu vas très certainement pouvoir nous rendre la pareille, tu verras. »

Alors le semi-elfe se dirigea vers la pièce du fond, impatient d’enfin se relaxer après cette fuite et ce voyage éprouvant. Une fois parvenu dans la salle de bain, il retira rapidement ses vêtements, les laissant tout simplement tomber au sol. Son corps était recouvert de cicatrices, des témoins des nombreuses violences physiques qu’il avait pu subir au sanctuaire des Cimes. Il s’accroupit sur le sol rocheux et saisit seau d’eau, éponge et savon avant d’entamer sa toilette. Il profita un moment de l’instant mais ne voulant pas froisser son hôte, le semi-elfe se hâta de terminer avant de se rhabiller et de gagner la salle de méditation. Dans cette pièce régnait une atmosphère tout à fait apaisante puisque dans chaque coin se trouvait une petite fontaine somptueusement travaillée. Toutes semblaient représenter des personnages emblématiques mais Yūgure n’en reconnu aucun. Dans la pièce poussaient également de nombreuses plantes vertes dont du lierre semblable à celui qu’on trouvait dans la rue et qui recouvrait murs et plafond. Une grande fenêtre permettait à la lumière naturelle d’illuminer et d’apporter une certaine chaleur à l’ensemble. Le semi-elfe s’assit alors au centre, en tailleur. Il prit une large inspiration et s’emplit de l’atmosphère agréable dans laquelle il se trouvait. Au terme de plusieurs dizaines de seconde et d’une respiration calme et maîtrisée, il finit par totalement se figer, demeurant ainsi dans un calme remarquable.

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