Relais du Voyageur

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Yuimen
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Relais du Voyageur

Message par Yuimen » dim. 12 avr. 2020 23:55

Relais du Voyageur
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En poussant la porte du relais, vous vous trouverez dans la plus grand bâtisse de Breen. De part la position hautement stratégique de ce bourg, nombre de marchands et de voyageurs passent par cette petite ville. De toutes les auberges et autres lieux de repos qui ont pu fleurir dans la ville, le Relais du Voyageur est celui le plus prisé pour de nombreuses raisons et la principale étant l'ambiance conviviale qui y règne. Ici, pas d'inimitié, pas de racisme. Tout le monde est là pour se reposer et passer un bon moment. Le gérant de l'établissement, un Kendran d'une cinquantaine d'années bedonnant, vous assure que même un Garzok pourrait pénétrer dans son établissement et en ressortir vivant.
L'espace du bâtiment est optimisé pour pouvoir emmagasiner un grand nombre de personnes dans de grands dortoirs situés au premier et deuxième étage. L'auberge possède également quelques chambres pour les quelques rares marchands désireux de se reposer en paix, mais la plupart rejoignent la salle commune où musique, danse et boissons font l'essentiel des soirées de l'auberge. Personne ne s'en plaint car cette ambiance est maintenue depuis des années et les rares réclamations ou plaintes sont accueillies par des regards désabusés et réprobateurs des habitués, nombreux dans la ville.
Profitant de l'affluence conséquentes des gens dans l'établissement, un vendeur au nez creux a acheté une bonne moitié du rez de chaussée pour y établir sa boutique : L'Arcanologium. Les deux établissements vivent en symbiose, profitant chacun de l'influence de l'autre.

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Akihito
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Re: Relais du Voyageur

Message par Akihito » mar. 14 avr. 2020 00:10

Dans le chapitre précédent...
Interarc : Apprendre des meilleurs.

Chapitre VI.2 : Une question de dosage.

Le relais du voyageur était un établissement qui, par certains aspects, rappelait à Akihito l’Auberge des Hommes libres, dans sa ville natale. Une ambiance festive qui mettait tout ceux qui y pénétrait de bonne humeur. Il avait l’estomac dans les talons et la perspective de manger quelque chose qui ne venait pas de ses propres mains, encore une fois, ne pouvait que lui mettre l’eau à la bouche. Il trouva sans mal une petite table et s’y attabla avec Anthelia pendant que Frans essayait de se faire entendre par-dessus le luth et les chants braillés par les clients.

« Alors ? Comment tu trouves la ville ?

- Charmante ! Elle a l’air de s’être centrée autour de cette grande route qui mène à Bouhen, mais du peu que j’ai pu apercevoir dans les petites rues au passage de la charrette, ça m’a tout l’air d’une petite bourgade où il fait bon vivre.

- Exactement. J’ai souvent songé à m’y installer, l’air y est doux et comme tu as pu le constater, les gens sont très agréables ici. Des gens simples, des travailleurs de la terre pour la plupart. Et comme je suis de Wiehl et que ce n’est pas l’amour fou entre Tulorim et Kendra-Kâr, j’ai été agréablement surprise de leur accueil.

- Mais heureusement pour nous, tu as choisi de pousser jusqu’à Oranan.

- Un excellent choix en effet, approuva la jeune femme en entrelaçant ses doigts dans ceux d’Akihito par-dessus la table. Mais dis-moi ce sort, tu le maîtrises au final ou pas ?

- Regarde par toi-même. »

Akihito commença à faire converger ses fluides pour lui faire une démonstration avant de se rappeler de l’endroit dans lequel il se trouvait. Il se contenta de lui expliquer ses progrès. Plusieurs tests l’avaient conduit à la bonne quantité de puissance pour générer ses marqueurs. Il pouvait désormais utiliser ce sort, mais il manquait encore d’un peu de pratique et de surtout, une application en combat réel, avec la pression inhérente à un affrontement. Car pour l’instant, il se sentait un peu lent à générer et le nuage et les marqueurs. Il manquait encore un peu de pratique au final. Anthelia se contenta d’acquiescer, les détails propres à la magie de foudre ne lui étaient pas très familier pour le moment. Frans les rejoignit avec le repas et tous mangèrent de bon appétit. Il leur expliqua qu’à partir de là, ils en auraient pour au moins une dizaine de jours supplémentaires avant d’atteindre leur destination, Bouhen.

« Maintenant Akihito, est ce qu’il y a quelque chose que tu aimerais apprendre toi ? Les trois sorts que je t’ai appris et que tu dois encore quelque peu perfectionner ont déjà plutôt bien étoffé ton arsenal, mais peut être que tu as des envies particulières ?

- Mmmh.. Eh bien il y aurait bien ce sort que vous avez utilisé la dernière fois dans la forêt, le serpent de foudre qui passe de cible en cible. Mais surtout… J’aimerais pouvoir appliquer plus facilement la loi de Valyus. Et parfois, je me dis qu’un sort qui me permettrait de paralyser quelqu’un serait quand même sacrément pratique pour éviter le bain de sang.

- Un sort de paralysie… Évidemment, l’école de la fulguromancie dispose d’un tel sort, et je suis en mesure de pouvoir te l’enseigner. Il foudroie les muscles de la cible pour les tétaniser et les bloquer, ce qui réduit grandement ses mouvements.

- Ce serait parfait. »

Et alors que les trois voyageurs profitaient de la musique tout en discutant de la suite de leur périple, une clameur vint de la rue. Frans haussa un sourcil : la ville, selon lui, était calme la plupart du temps, et les quelques gardes comme ceux qu’ils avaient rencontrés à l’entrée de la ville s’occupait de gérer les éventuels malfrats qui s’amuseraient à vouloir pénétrer l’enceinte de leur bourgade. Sauf qu’à la suite de la clameur, des cris de terreur suivirent. Accompagnés d’une bonne partie de la salle, Akihito, Anthelia et Frans sortirent à la recherche de ce qui pouvait provoquer ce tumulte. Et ils n’eurent pas à chercher bien longtemps.

Dans la nuit tombante, plusieurs torches éclairaient la scène qui se déroulait en plein milieu de la rue. Une créature bipède, humanoïde, gigantesque, se tenait au milieu de plusieurs corps fracassés et désarticulés. Le colosse faisait au moins deux mètres cinquante de haut et une curieuse paire de cornes ornaient son crâne. Bien que n’en ayant jamais vu, il en avait entendu parler. Akihito ne put donc retenir son exclamation de surprise.

« Mais bordel, que fous ce Minotaure ici !? »

Question purement rhétorique, car la raison importait peu. Il fallait le neutraliser avant qu’il ne fasse plus de dégâts. Heureusement, les différentes torches laissées par les gardes éclairaient suffisamment la scène. Frans et Akihito ordonnèrent d’une même voix à Anthelia de faire en sorte d’évacuer les quelques personnes tétanisées par la peur et de les mettre à l’abri, avant que les deux fulguromanciens ne se précipitent vers leur adversaire bovin.

(Akihito, ses yeux ! Regarde ses yeux !)

(Mais qu’est-ce que… Tu crois qu’il est contrôlé par la sorcière lui aussi ?! C’est possible ?)

(Je ressens une trace magique chez lui… Je ne vois pas d’autre solution pour qu'un Minotaure se fraie un chemin en plein milieu d'une ville. mais pas de soucis, Frans est là. Vas-y, fais en du steak haché !)

La nuit était sombre, le minotaure large et donc facile à atteindre : il faisait donc un cobaye idéal pour mettre en pratique l’Appel de Valyus. Pendant qu’il courait, de nombreuses particules saturèrent l’air autour de lui. Il concentra dans une main le déclencheur quand l’autre préparait le marqueur. Le minotaure tourna son museau vers les nouveaux venus, l’énorme masse de pierre dans sa main gouttant de sang. Il meugla et commença à charger, pour se faire stopper net sur place, figé en plein mouvement. En voyant les éclairs parcourir son corps et figer sa masse levée, Akihito comprit que c’était plus ou moins le sort dont le vieux mage venait de lui parler plus tôt. Cela tombait bien, puisque l’enchanteur gagna ainsi les précieux instants pour compléter son sort. Il leva la main et projeta le déclencheur qui aggloméra rapidement le nuage. De l’autre main, il envoya le marquer qui frappa la poitrine du monstre. Ni trop faible, ni trop fort, la balise intégra parfaitement le corps de sa cible. Akihito sentit le lien magique relier le nuage au minotaure à une vingtaine de mètres de lui et sans attendre un instant de plus, déchaîna la puissance du nuage. L’éclair qui en sorti déchira l’air et frappa la poitrine velue de l’être mi-bovin, mi-humain, dans un bruit terrifiant. Il beugla de douleur avant de faire un pas en arrière, visiblement touché.

« Frans, vous avez vu ça ?! Frans ? »

Un coup d'oeil circulaire lui apprit que le vieux mage ne se trouvait plus dans les environs, ce qui était forcément une mauvaise nouvelle. Akihito aurait aimé se mettre directement à sa recherche, mais il n'avait pas vraiment la possibilité de s'octroyer ce genre de désir. Il dégaina sa Kizoku, étant visiblement le seul en état de retenir au corps-à-corps ce monstre. Puis, c'est en jurant et en empruntant la célérité de ses bottes (malgré sa récente blessure qui commençait à le lancer) que l'enchanteur fonça au contact du Minotaure qui se libérait déjà de ses entraves de foudre.


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Xël
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Re: Relais du Voyageur

Message par Xël » mer. 2 sept. 2020 15:26

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C’est dans le Relais du Voyageur que la plupart d’entre nous se rendent pour se remettre du voyage. Le bâtiment est assez grand pour accueillir les nombreuses personnes qui s’y détendent. Mercenaires, soldats, voyageurs, marchands ou locaux, d'ethnies différentes bien que je ne croise ni Orcs, ni Shaakts. L’ambiance est conviviale, un groupe de musiciens joue un air entraînant auquel s’ajoute l’odeur de la viande qui grille dans la cheminée. Un bâtiment qui donne envie de rester, de s’amuser dans la bonne entente. Les personnes du convoi trouvent rapidement un endroit pour s’asseoir, se mêlant aux autres clients présents. La bière coule à flot et le tenancier au ventre bedonnant semble ravi.

« J’ai le derrière en compote. »

Déclare Ed, une autre recrue au visage anguleux et au regard froid en s’installant avec précaution à table en ramenant trois chopes débordants du précieux liquide blond mousseux. Il pousse les chopes vers Cwen et moi avant de passer une main dans la touffe de cheveux sombre qui surplombe les bords rasés de son crâne. Il boit ensuite une longue rasade en tripotant le bijou rouge pendu à son oreille gauche, dernier souvenir de sa mère perdue récemment. Sans emploi, sans logement et sans argent, l’armée est pour lui la seule façon se gagner sa vie honnêtement tout en s’éloignant de son passé difficile. Je déguste à mon tour la bière aux arômes de houblon, un instant de répit avant de partir me coucher.

« J’ai entendu dire qu’une patrouille Garzok a attaqué un convoi marchand plus loin sur la route. »

« Tu as toujours une oreille qui traîne toi. »

Cwen malgré son annonce ne semble pas particulièrement inquiet contrairement à son voisin qui avait blêmit en entendant le rouquin. Chetseph Christo, la plus jeune des recrues. A voir son visage imberbe on peut même se demander si il a l’âge requis pour s’enrôler. L’annonce le fait pâlir mais il a de base une peau très blanche s’harmonisant avec ses yeux d’un bleu clair saisissant. Tout comme Cwen, il est le dernier d’une fratrie de cinq enfants, seulement lui est issu d’une famille bien plus aisée comme en témoigne ses habits de luxe. Il porte à sa bouche son lait de chèvre avec des mains tremblantes.

« Tu devrais pas t’en faire Chet, Xël le plieur d’espace est là pour nous protéger. »

Je hausse un sourcil en dardant mon regard vers le visage arrogant de Thonas Miwen, un autre gosse de riche. Enrôlé pour apporter gloire et honneur à sa famille tout en étanchant sa soif de violence. Habitué des bagarres comme son visage en témoigne par la longue cicatrice qui part du haut de son nez pour descendre jusqu’à son cou en balafrant sa joue. Pour autant il n’en est pas repoussant. Son regard bleu et provoquant me scrute avec insistance tandis qu’un mince sourire étale sa large bouche. Il me fait un clin d’oeil avant de déguster à son tour sa bière et je me désintéresse de lui quand Cwen me donne petit coup de coude tout en désignant du menton une autre table où sont installés d’autres recrues, des femmes cette fois, qui voyagent dans une autre charrette. Deux d’entre elles m’observent et se mettent à glousser en détournant le regard à l’instant où mes yeux se posent sur elles.

« Quel tombeur. » se moque Ed avec un visage rieur après s’être retourné sans aucune discrétion.

« Je ne parlais pas d’elles. Juste derrière. »

Un homme se lève justement derrière elles pour quitter le bâtiment en s’empressant de remettre sa capuche. Grand mais plutôt élancé, je ne parviens pas à voir son visage.

« Il te regardait bizarrement en parlant avec un soldat. »

« C’est pas seulement tes oreilles qui traînent, c’est aussi tes yeux. »

Cwen avait en effet déjà montré ses capacités d’observations pendant le voyage, pointant souvent le gibier qui se promenait dans les champs aux bords des routes. Le rouquin répond à Ed avec un clin d’oeil avant de boire à son tour. Une sensation désagréable me parcourt le dos alors que mes poils s’hérissent dans ma nuque. Je suis soudainement anormalement inquiet. Je me lève sans rien dire pour me diriger d’un pas rapide vers l’extérieur à la suite de ce type étrange sous les regards curieux de ceux qui étaient installés avec moi. Je pousse la porte et fait quelque pas dans la rue en scrutant les alentours. Peu de monde se promène à cette heure hormis les patrouilles et les fermiers qui quittent les lieux de détente pour rentrer chez eux. Pas un signe de la silhouette qui était dans l’auberge, elle a littéralement disparue. Mais le sentiment désagréable d’être observé, lui, persiste.


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