Légendes

Avatar du membre
Yuimen
Messages : 2483
Enregistré le : mar. 26 déc. 2017 19:17

Légendes

Message par Yuimen » jeu. 1 nov. 2018 22:14

Légendes


Yuimen est un monde où fleurissent maintes légendes. A propos des Dieux, de héros anciens, d'animaux mythiques ou de batailles d'antan, elles sont communes dans le quotidien des gens. Elles sont le seul réel intérêt historique du commun des mortels, aussi nombre des pnj que vous rencontrerez considéreront celles-ci comme fondées, vraies. Vos personnages eux-aussi, s'ils ne sont pas historiens, pourront croire à ces légendes.

Attention cependant, elles sont à considérer comme des légendes, autrement dit des histoire inventées, romancées, partant peut-être d'une vérité, mais dérivant de celle-ci en y ajoutant des éléments fantastiques pour y donner de l'intérêt à la narration dans les auberges et châteaux par les bardes et ménestrels.


Table des matières des légendes :

Avatar du membre
Yuimen
Messages : 2483
Enregistré le : mar. 26 déc. 2017 19:17

Légendes

Message par Yuimen » jeu. 1 nov. 2018 22:15

Naissance de Menisto, fille de Meno


Longtemps, le Dieu des forges Meno à cherché quelqu'un pour l'appuyer dans sa tâche.Demeurant seul au fin fond d'un des trois volcans de Nosvéris , les lames de différents matériaux mélangés n'arrivaient plus à lui faire oublier sa solitude.

Les volcans se réveillaient peu à peu, les terres du continent se réchauffaient par toutes les failles possibles. De nombreux incendies se déclarèrent dans les forêts, plusieurs champs aussi prirent feux comme par magie... La magie des dieux.

Cela dura plusieurs semaines, Meno n'arrivait plus à contrôler ses sentiments ni les éléments, et cela se répercutait sur de pauvres innocents. Il perdait ses forces à consumer la terre sans retenue dans son désespoir et les flammes qui entouraient ce bel être se dissipèrent peu à peu...

Mais le dimanche de la troisième semaine de la catastrophe 'naturelle', une chose à laquelle même Meno n'aurait pas pensé arriva.

Les champs de blé, le bois, les feuilles, l'herbe, le foin que consumaient les flammes, passèrent de cendres noires et poussiéreuses à une force mystique orange foncé. Toutes les petites boules d'énergies se réunirent pour former une masse bien plus grande. Puis cette sphère alla s'empaler dans le plus haut volcan de Nosvéris.

Un terrible bruit retentit dans le calme de la civilisation des alentours et de gigantesques coulées de laves fondirent sur les flancs du volcan. Le ciel devint rouge, comme submergé par la colère. La lave prit soudain la forme de petits élémentaires de feu qui dansèrent au-dessus du cône du volcan. Meno, surpris, ne savait que faire. Alors, il observa.

Au milieu de la danse des être enflammés naquit une jeune femme magnifique. Elle avait la peau rouge, telle les flammes, ses cheveux étaient longs, si longs qu'ils en touchaient presque le sol, et à leurs pointes, de petites braises se disputaient en une danse endiablée. Un ange enflammé venait de naitre sous les yeux de Meno. Celle-ci le vit et commença à descendre vers lui, accompagnée de ses petits semblables.

- Bonjour, père...

Le Dieu sembla un instant en proie à un bonheur sans faille, au bord des larmes que le feu ne pouvait verser.

- Es-tu donc ma fille ?
- Oui, je suis ta fille, et je viens pour t'aider dans ta tâche, que les flammes rejaillissent comme jadis, lorsque le feu était le plus puissant !
- Oui. Tu as raison, je dois ça à tout ceux qui comptent sur notre élément, Menisto.

Ainsi Meno nomma sa fille, à la même personnalité que son père lors de la bataille de Nosvéris. Elle avait une grande confiance en elle-même, son agressivité et sa hargne allaient donner un nouvel espoir aux braises du monde de Yuimen.

Avatar du membre
Yuimen
Messages : 2483
Enregistré le : mar. 26 déc. 2017 19:17

Légendes

Message par Yuimen » jeu. 1 nov. 2018 22:15

Légende du premier Shaman


Cette version est une traduction de l'elfique de la version que chantent les elfes gris.
Dans une vieille forêt,Vivait il y a longtemps,
Seule la belle Raça, Adoptée par les loups.
Elle était d'une beauté sauvage, mais avait la peau grise.
Elle était de notre peuple, mais elle se serait dit loup.

Elle ne parlait pas, grognait seulement.
Sauvage, la belle Raça, adoptée par les loups.
Tous s'écartait devant elle, et ses loups.
Mais Kalim vit la belle, et ne la connaissait pas.

Il la vit et l'appela Eresse, solitude.
Seule la belle Raça, adoptée par les loups.
Il voulu l'aimer, mais elle voulait la chasser.
Il fut triste au point d'en mourir.

Dans la vieille forêt, il désirait rejoindre
sauvage, la belle Raça, adoptée par les loups.
Il pleura longtemps, il désespérait.
Mais son coeur ne changea pas.

Il était prêt à mourir, pour revoir,
seule la belle Raça, adoptée par les loups.
Pour voir son sourire, il était prêt à mourir,
Tué par les loups de sa belle.

Il partit donc, un jour, rejoindre
sauvage la belle Raça, adoptée par les loups.
Il la trouva avec les louves.
Dans une grotte froide.

Les loups le mordirent, mais il voyait
Seule la belle Raça, adoptée par les loups.
Priant Gaïa et Yuimen, il voulait
rester auprès des loups.

Ceux-ci l'entendirent le laissèrent
avec la belle Raça, adoptée par les loups.
Se transformant à son gré en loup,
il pouvait voir sa Dame.

C'est ainsi que pour par amour de
seule la belle Raça, adoptée par les loups.
et pour son compagnon, que Gaïa et Yuimen
créèrent le premier Shaman.

Avatar du membre
Yuimen
Messages : 2483
Enregistré le : mar. 26 déc. 2017 19:17

Légendes

Message par Yuimen » jeu. 1 nov. 2018 22:16

Légende de Kubï, dieu mineur de l'alcool et de la fête



Ce dieu mineur serait né de la première macération d’orge pratiquée par les nains de Mertar. Certains le considère plus comme un esprit festif, mais tous s’accordent à dire que cette entité amène joie et bonheur dans les fêtes… Mais tous redoutent la folie qu’il distille dans les vins amers de la colère. Kubï offre un peu de son humeur joyeuse aux buveurs qui profitent des bienfaits de l’alcool. Il partage rires, danses et chansons, à ses fidèles serviteurs au gosier enflammé. Mais la quête de l’extase éthylique est chose mauvaise… Quand le lien à Kubï est fort, ce n’est plus ses bienfaits qui viennent mais son coté sombre. S’approcher trop d’une telle entité amène à de graves séquelles : l’esprit se perd et la raison n’est plus. Ceux qui abusent de l’alcool sont atteints rapidement de pertes de mémoire, de folie passagère. Parfois, L’union avec cet être immatériel perturbe le corps, retournant le ventre et disloquant les sens.

Suite à sa naissance, les peuples l’ont vite découvert, à la suite de beuveries où le seul mot compréhensible dans la bouche pâteuse était son nom : « KubïïÏÏ »

Depuis, son culte s’est développé, dans les joies de la beuverie. Il n’est pas prié comme les autres dieux, mais vénéré par d’innombrables adeptes, citant son nom pour espérer une soirée bien arrosée. Bien sûr, une fête annuelle a été instituée, rendant grâce à ses dons quotidiens. Se déroulant à la moitié de l’année, au summum de l’été (30 juillet), les peuples de toutes les contrées affluent sur les places publiques où un banquet aux réserves immenses est dispensé. Dans certains villages reculés, cette fête sert de passage à l’âge adulte pour les jeunes garçons.

Avatar du membre
Yuimen
Messages : 2483
Enregistré le : mar. 26 déc. 2017 19:17

Légendes

Message par Yuimen » jeu. 1 nov. 2018 22:17

L'envol du dragon et la quête de Thimoros.


À l'aube des temps, alors que les dieux foulaient encore la terre de Yuimen, on raconte que Phaïtos fut pris d'un grand désir : celui de peupler au plus vite les enfers qu'il avait récemment dérobés à Meno. Son frère, Thimoros était le fauteur de trouble aux yeux du monde, et bien que Phaïtos ait dérobé le cœur ardent à Meno, tous persistaient à l'ignorer. Il en conçut le désir d'assembler secrètement un être capable de faire régner sa volonté à la surface.
Depuis les sombres entrailles de la terre, il assembla de dangereuses créatures, mêlant le serpent de mer à la chauve-souris, le lézard à des choses du monde souterrain, il façonna la bête qui devait porter la mort sous la lumière de Gaïa.
Forgeant écailles d'obsidiennes et griffes d'airains, il créa la pire horreur que le monde n’ait jamais connu. Reculant dans son sombre caveau, le sombre dieu corbeau contempla son œuvre et il hocha la tête en silence, satisfait.
Alors il exhala un souffle morbide qui anima la chose. Ce n'était pas un souffle de vie, car ce pouvoir il ne l'avait pas, mais un souffle de mort. Un œil vitreux s'ouvrit, fenêtre vers l'oubli, et le monde trembla en ses fondations.

« Va ! Porte ma volonté aux confins du monde ! Que sous tes ailes, la mort soit rapide et indolore... »

Et il s'envola, le dragon noir, la plus terrible créature que le monde ait connu. Il assombrissait le ciel de ses ailes, et sa venue était tel un souffle de tempête. La mort venait par ses griffes, ses crocs ou par mille autre moyen, car il était conçu pour pouvoir donner cent et cent morts différentes. Son souffle morbide était l'haleine même du dieu au corbeau et il faisait tomber en léthargie, de sorte que les âmes gagnaient le royaume de leur nouveau maître en paix.
Ainsi faisait le dragon, et son maître s'en réjouit.

Alors les dieux se rassemblèrent, seigneurs des éléments, maîtres des destinées, et se concertèrent pour savoir la source de ce fléau. Yuimen prit bien haut la parole ici, il n'était jamais le dernier à défendre ses enfants, le dieu qui fait croître le blé :

« Nul ne vit plus grand fléau depuis l'aube des temps ! Tristesse c'est pour moi, de voir le monde ainsi lésé, pourtant encore si jeune ! Les lances des mortels se brisent sans effet et les épées ne peuvent percer les écailles. »

Nombreux furent les regards vers Thimoros, car il semblait que le rusé scorpion était le mieux à même de provoquer pareil dévastation.

« Mes frères, dit le sombre guerrier. Bien que ce spectacle m'emplisse de joie, je n'en suis pas la cause. Mais je sais que parole de ma part ne vous convaincra pas, aussi, je chercherai moi-même la source de tout cela. »

Ainsi, voyagea le destructeur du monde, d'est en ouest, d'ouest en est, marchant et questionnant, jusqu'à arriver à un petit village au bord de mer, peuplé d'hommes-poissons. Il demanda aux habitants ce qu'ils savaient du dragon, et ils dirent qu'ils en savaient plus que quiconque, mais que nul ne leur prendrait ce secret.
Thimoros pris son épée et, par le fil aiguisé, passa la moitié des manants, jusqu'à ce qu'arrive Moura.

« Mon frère, cesse de tuer mes enfants, ou ma force montera jusqu'au ciel et te balayera en une vague vengeresse ! »

« Ma sœur, tes enfants me barrent la route. Je dois savoir ce qu'il en est du dragon. »

Cela retint l'attention de la furieuse. Le monstre pouvait user de ses ailes pour fendre les flots, car il portait l'essence des anciens léviathans, de sorte que le liquide de la vie ne lui faisait pas peur. Moura était lasse de pourchasser ce monstre que ses plus grands assauts ne suffisaient à réduire et qui partait se réfugier dans les airs. Elle demanda aux hommes-poissons de révéler ce qu'ils savaient.
Ainsi, le ravageur découvrit que le dragon venait d'une caverne sur une île, au-delà de l'horizon.

Thimoros et Moura embarquèrent donc sur un navire et, guidés par les poissons, arrivèrent bien à destination.

« Ce lieu m'est connu, mon frère réside ici. »

Ainsi parla le porteur de guerre. La reine des flots lui fit part de sa crainte d'un tel lieu, loin de la mer, et déclara qu'elle ne pouvait le suivre.
Seul, donc, Thimoros s'engagea dans la caverne, et il y trouva son frère, celui qui dévore toute vie.

« Béni soit ce jour, comme tous ceux qui voient notre rencontre, mon frère ! »

« Mon ami, qu'est-ce qui t'amène sur cette île perdue, loin des champs de batailles ? »

« En vérité, une bien sombre affaire. Il y a un horrible monstre, lézard ailé, souffleur de mort mais jamais mort lui-même, et on dit que c'est moi qui aurait accompli ce haut fait de le lâcher sur ce monde ! »

Phaïtos fut en courroux d'apprendre qu'une fois de plus, seul son frère était reconnu et que tous les exploits lui étaient prêtés. Oubliant la prudence, il révéla son secret :

« C'est moi qui ai conçu ce rongeur de cadavre, nul ne peut l'arrêter, car il est de ma chair et de mon sang. »

Entendant cela, Thimoros sut que sa quête était terminée. Il se retira donc en hâte, remerciant son frère de l'avoir disculpé. Mais le roi des enfers n'était pas dupe, et il réalisait trop tard son erreur. Il convoqua ses bêtes, horreurs des souterrains, pour retenir le dieu scorpion dans son domaine.
Rude combat eut là Thimoros, et s'il parvint jusque sur la berge en en pourfendant grand nombre, il parut qu'il n'arriverait jamais à embarquer sous la fureur des ennemis qui le pressaient de toute part.
Là, vint Moura, la reine des flots, et les vagues se levèrent pour secourir son frère. Grande fut la bataille, mais devant la puissance de la dame bleue, les monstres reculèrent.

Ainsi, s'échappèrent le guerrier noir et celle qui règne sur les coraux acérés, et ils revinrent au siège des dieux pour raconter le mystère du dragon.

Avatar du membre
Yuimen
Messages : 2483
Enregistré le : mar. 26 déc. 2017 19:17

Légendes

Message par Yuimen » jeu. 1 nov. 2018 22:17

Yuimen et la chute du dragon.



En ces temps reculés, Yuimen, le seigneur de la terre, était dérangé par les plaintes incessantes des peuples mortels. Un grand dragon avait été lâché par Phaïtos et, de son haleine de mort, semait la dévastation. Le puissant dieu de la terre en fut courroucé, et il voulut intervenir. Il ramassa sa lance et voyagea à travers le monde, suivant les ravages du monstre.
Il parvint finalement sur une petite île qui était régulièrement terrorisée par la bête. Yuimen, de sa voix forte, rassura les habitants, leur promettant sécurité. Puis, il s'assit sous un arbre et attendit. Pendant huit jours et huit nuits, il veilla, jusqu'à temps que se lève la tempête annonciatrice de la venue de son ennemi.
En vérité, nul n'avait vu, ni ne vit depuis, plus terrifiante créature ! Ses écailles étaient d'un noir de jais, ses griffes et ses crocs étincelaient, ses yeux étaient des braises moribondes et il empestait la charogne. Le dragon noir se posa sur l'île et toute la terre en trembla.

« Viens ici, bête immonde ! Vient rencontrer ton destin ! »

Ainsi parla Yuimen, s'élançant au combat contre la chose qui terrorisait ses enfants.
Les ailes de la mort claquèrent tandis que le dragon vomissait son souffle empoisonné, ses mâchoires frappèrent, mais ne trouvèrent que le vide. Yuimen, adroitement, se glissait sous sa garde et de sa lance, le perça.
Hélas ! La hampe se brisa et la pointe retomba à terre, inutile. Aucune arme ne pouvait blesser la bête.
Alors, levant le bâton de ses deux mains et se dressant de toute sa divine hauteur, Yuimen porta un coup si violent que le sol se fendit et que le dragon s'y trouva enfoncé jusqu'aux épaules. De la lance, la hampe se brisa, mais du serpent maudit le crâne resta intact.
S'enfuit cependant la bête, le coup avait porté, l'île était sauvé.
Mais noir était l'esprit du roi de la terre, car il savait que le monstre reviendrait, aussi, les dieux furent convoqués, afin de savoir quel remède conviendrait au mal.
Les dieux s'interrogèrent longuement, jusqu'à ce que Thimoros, par ruse, découvre l’origine du monstre et par là même, son immortalité.

Rana, la sage reine des airs parla ainsi :

« Si le monstre ne peut être tué, alors il doit être emprisonné. »

Tous en convinrent, et Yuimen et Rana s'engagèrent à trouver une solution. Ils sortaient juste d'une querelle, mais il leur semblait naturel de mettre ces différents de côtés au vu de la menace.
Yuimen et Rana partirent donc à travers le monde, cherchant un moyen de terrasser la bête afin qu'elle ne nuise plus aux peuples du monde.

Point longue ne fut la route avant qu'ils ne trouvent des traces de la dévastation que l'abomination laissait sur son passage. Leurs pas les conduisirent bientôt au plus près et une nouvelle bataille éclata. Rude fut le combat, la terre et les cieux en étaient fendus, et la tempête se déchaînait. Mais finalement, ils parvinrent à maîtriser la bête. Mais comment la maintenir à jamais hors d'état de nuire ?
Rana porta la bête par la force des vents et la conduisit jusqu'à une porte magique qui devait enfermer la créature par-delà le monde, dans les abysses de la voûte céleste.
Mais à peine cela était-il fait que la porte livrait de nouveau passage à l’invincible. Point ne se souciait des dieux le serpent, voyageur d'entre les mondes.
Alors ils demandèrent de par les continents, et tous les peuples réfléchirent à comment immobiliser la bête de Phaïtos. Les hinïons proposèrent des chants magiques de sommeil, les shaakt des chants magiques de malédiction. Mais la seule réponse était l'échec.
Alors arriva le roi des nains, qui avait forgé avec l'aide des artistes de Meno une chaîne indestructible faite du métal de Gaïa, de sorte que le monstre ne pouvait que la craindre. Les dieux immobilisèrent donc leur ennemi et ce fut le courageux torkhin qui grimpa sur l'échine, entrave en main.
Ainsi, la chaîne fut passée et le dragon fut lié.
Grande fut la fête à Mertar, et tous louaient la sagesse du roi. Mille tonneaux furent percés, et le roi des torkhin en but la moitié à lui seul ! Tous célébraient son exploit et le remerciaient d'avoir aidé à se débarrasser de la bête. Alors, il clama :

« Peuple de sous la montagne, le grand dragon n'est plus ! Et nous allons de ce pas lui porter chacun un coup de marteau pour marquer notre mépris ! »

Cela sembla une bonne idée, et ils furent nombreux à descendre pour railler le dragon. Mais, l'esprit embrumé, aucun ne remarqua qu'à chaque coup, le monstre furieux tirait plus fort sur ses liens.
Lorsque ce fut au tour du roi, la rage de l'envoyé du corbeau était si grande qu'il brisa la chaîne, et le roi autant que son peuple se trouvèrent en grand danger.

Mais le grand Valyus était là ! Le protecteur veillait sur son peuple et sa rage tomba du ciel dans un déluge d'éclairs. Si grand était son courroux qu'il dépassa tout ce qui avait été vu jusque-là dans le jeune monde.
Le dragon tomba, foudroyé, et pour la première fois, il douta de ses pouvoirs.

Alors Yuimen et Rana revinrent et le corps du monstre fut transporté jusque dans les profondeurs de la terre. Là, il fut scellé afin que le monde soit délivré des tourments qu'il lui imposait.
Ainsi, fut vaincu le dragon noir, et les peuples purent se réjouir de la paix retrouvée, par la volonté et la persistance des dieux.

Avatar du membre
Yuimen
Messages : 2483
Enregistré le : mar. 26 déc. 2017 19:17

Légendes

Message par Yuimen » jeu. 1 nov. 2018 22:18

Légende d'Aaron le Martyr


Cette histoire est celle du destin funeste et tragique d’un village des terres d’Omyrhy, et celle d’un homme, simple bûcheron qui s’éleva parmi les grands et dont le nom est encore aujourd’hui murmuré par le vent. Aaron, chuchote-t-il, Aaron le Martyr.

Le village d’Omen était peuplé d’hommes et de femmes, de bûcherons et de paysans, d’êtres communs vivant paisiblement, qui pourtant naquirent au mauvais endroit. Car ce village se trouvait sur les terres convoitées par Oaxaca la Sombre, fille de Thimoros et elle envoya sur eux le fléau de ses armées.

Alors les villageois se terrèrent derrières leurs palissades, la même peur paralysant leurs visages car dans le cœur de chacun se trouvait la même assurance qu’ils allaient mourir bientôt, et, qu’abandonnés des Dieux, rien ne viendrait à leur secours.

C’est alors que dans la foule amassée sur la Grand’Place s’éleva la voix d’un homme, Aaron le Franc. Il était jeune et il brûlait de cette détermination qui embaume le cœur des êtres qui ont encore tout à vivre. Il s’exprima en ces mots, brandissant sa hache de bûcheron haut vers le ciel pour appuyer sa hargne :

- Hommes et femmes, vous êtes mes sœurs, vous êtes mes frères ! Dehors des hordes d’orques s’amassent à nos portes nues, leurs crocs et leurs yeux assoiffés de sang, mais c’est le leur qu’ils boiront ! Car c’est leur sang que nous verseront, jusqu’au dernier d’entre nous, jusqu’à notre dernier souffle ! Oui, nous allons mourir, mais nous mourrons les armes en mains, et nous leur feront payer chacune de nos vies avec toute notre rage et notre haine ! Si nos corps pourriront, nos faits vivront et seront contés ! On se souviendra de nous, hommes et femmes d’Omen, et même le vent chantera nos noms !

A ses mots ses cheveux furent agités par une soudaine bourrasque et, vaillant, il plaça son casque sur son crâne, un casque brun patiné, usé par le temps tandis que devant lui les villageois d’Omen criaient leur rage, hurlaient telle une horde de possédés, les yeux emplis de la flamme de la mort approchante.

Alors la bataille commença et elle fut sanglante, réduisant les terres autour du village à l’état de charnier puant, convoité par l’œil attentif des corbeaux de Phaïtos. Si les généraux d’Oaxaca crurent aisément raser ce village, il n’en fut rien, car jusqu’à leur dernier souffle les villageois honorèrent les paroles d’Aaron le Franc. Ils n’avaient jamais appris de l’art de la guerre, mais ils étaient munis de faux et de haches, de marteaux et de hargne, et ils fendaient les chairs de leurs ennemis, déversant leur sang aux côtés du leur. Et parmi eux se trouvaient leur chef, galvanisé par l’approche de la mort, qui la répandait avec une férocité puisée de son désespoir, de l’ampleur des cris et des pleurs. Car autour de lui le sol était maculé du sang des macchabées et c’était les siens qui mourraient, c’était ses frères, ses amis, sa famille, qui dans leur mort éclaboussaient le casque et le bouclier d’Aaron. Il n’était plus que l’un de ces guerriers de légende couverts de sang, de ces héros de jadis qui jamais ne s’agenouillaient.

Le massacre s’étira sur dix jours durant lesquels les seuls instants d’accalmie étaient ces courtes heures d’une trêve tacite où l’on récupérait les morts, où hommes et orques se croisaient pour ramasser les gisants et les entasser en un gigantesque amas, un monceau de cadavres auquel ils mettaient feu. Ils assistaient à cette gigantesque crémation, se saluaient et retournaient entre leurs murs pour que la boucherie reprenne, jusqu’au prochain charnier.

Uns à uns les villageois d’Omen se faisaient abattre, jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’un homme debout, entouré du cadavre de ses frères, il portait un casque dont le brun s’était entaché de carmin, se protégeait à l’aide d’un pavois dont le bois s’était imprégné du sang des martyrs et tuait de cette hache impitoyable qu’il usait autrefois pour trancher le bois, mais qui pénétraient à présent dans les chairs.

- Vent ! Entends-moi et souviens-toi de nous ! Nous sommes Omen, et je suis Aaron le Martyr !

Et durant quelques secondes, il n’y eut soudain plus que le calme pour Aaron, seules les pulsations de ce cœur qui battait dans un silence de mort. Une dernière bourrasque de vent. Puis plus rien.

Le corps d’Aaron s’effondra au milieu de l’aria d’ennemis abattus et du gisant de ses frères et sœurs.

Les armées d’Oaxaca étaient une nouvelle fois victorieuses et Omen n’était plus.

Mais l’on dit que Rana entendit la dernière supplique d’Aaron le Martyr, elle fut touchée de son courage et le redoutable désespoir avec lequel il mena les siens à la mort au nom de la liberté. C’est pour cela qu’aujourd’hui encore, on raconte que le vent murmure son histoire, pour que son nom parvienne jusqu’à vos oreilles.

Lorsque les cendres d’Omen furent retombées sur le sol, lorsque le vent et la pluie amenèrent les premières graines dont les pouces s’entrelacèrent pour recouvrir les dépouilles des villageois d’Omen, les parant des petites corolles blanches des chrysanthèmes, un homme s’approcha et se dressa devant le cadavre d’Aaron le Martyr. Il connaissait, il savait son histoire et souhaitait lui aussi que son nom parcourt les âges. Aussi prit-il sur ses os blanchis sa hache, son bouclier et son casque et les emmena avec lui. On dit qu’il les garda précieusement jusqu’à sa mort et qu’elles se trouvent à présent quelque part sur Yuimen, attendant l’être qui les exhumera de nouveau pour les brandir.

D'après la légende contée par la barde Aísillyn An’Naïnelim

Avatar du membre
Yuimen
Messages : 2483
Enregistré le : mar. 26 déc. 2017 19:17

Légendes

Message par Yuimen » jeu. 1 nov. 2018 22:19

La légende des origines Sindel.


Il est dit que le commencement advint lorsque apparurent les fluides au sein du néant, événement à jamais inexplicable car ni temps ni âmes n'existaient alors pour le contempler. Beaucoup pensent aujourd'hui que de ces fluides naquit l'Entité Primordiale, que ses enfants nommèrent, des éons plus tard, le Temps. De cette Entité primordiale, disent de nombreux savants et théologiens, naquirent les Dieux élémentaires qui, après quelques ères supplémentaires, créèrent les mondes, puis les Faëras, les portes à travers l'espace et le temps, les êtres mortels enfin. Ces derniers naquirent, évoluèrent, changèrent, jusqu'à ce qu'un jour, un soir plutôt, Sithi décide de colorer certains d'entre eux au moyen de poussière d'étoile pour en faire ses Enfants, lui ressemblant en tous points. Elle leur offrit un monde, Eden, la magie, la technologie, le savoir et même leur heure, le crépuscule. Mais, selon les légendes officielles, ce merveilleux monde ne dura qu'un temps et finit par sombrer dans le chaos, il devint invivable pour les Sindeldi et Sithi se sacrifia pour que certains puissent fuir sur un autre monde: Yuimen.

Laissez-moi vous conter une autre histoire, une histoire différente, celle que me transmit mon maître. Il la tenait lui-même de la bouche de son maître, qui la reçut de son maître, et ainsi de suite jusqu'à la nuit des temps. Cette dernière expression vous fait sans doute penser que la tradition dont je vous parle remonte fort loin, jusqu'à se perdre dans un passé devenant de plus en plus flou, jusqu'à atteindre un passé dont l'on ne se souvient plus, irrémédiablement perdu et oublié. Mais vous auriez tort, car c'est en son sens le plus littéral que j'utilise ces termes, je ne vous parle pas d'un temps indéfinissablement lointain, mais bien de la première nuit qui suivit l'apparition du temps.

Ecoutez mon récit avec votre âme, avec votre coeur mon jeune apprenti, car si je le conte aujourd'hui pour la première fois, ce sera également la dernière. Ce soir la lune sera pleine et il sera alors temps pour moi de m'endormir, de rejoindre ceux que les miens nomment en cet âge les "telrum firin", termes qui ont été transcrits pour les profanes de façon à signifier "mort douce". Ce qui est sage car ils ne comprendraient pas ce que signifie réellement la transcription exacte de ces mots, comment le pourraient-ils alors que notre Mère ne marche plus parmi nous pour nous l'apprendre? Comment le pourraient-ils alors que nous avons failli et laissé les égarés s'intituler prêtres, prendre le pouvoir et orienter la destinée des Enfants de Sithi? Mais je m'égare, pardonnez à un vieux Sindel ses errances dans l'incommensurable univers de ses souvenirs, mon jeune apprenti, il y en a tant.

Ha, quand je repense à ce que nous avions entre les mains, quand je repense à ce que nous en avons fait...pardonnez aussi mes larmes, oui, pardonnez-les car nous avons failli et ma tristesse n'est qu'un impalpable rayon de Lune dans les ténèbres de ma honte. Nous avions tout, mon jeune ami, absolument tout. Écoutez donc, avec votre âme, avec votre coeur, et ramenez les Enfants de Sithi auprès de leur Mère, sur la Voie que nous avons échoué à préserver.

Selon notre tradition ancestrale, le Temps advint en même temps qu'apparurent les fluides, qui marquèrent par leur apparition le premier changement d'état de ce qui n'était alors que le rien, le néant. Subitement, pour une raison que nul n'a jamais même entrevue, ce rien devint quelque chose, et ce changement impliqua la première notion de durée puisqu'il y eut dès lors un avant et un après.

L'apparition des fluides dans le néant eut une autre conséquence majeure: cela engendra l'espace puisqu'il y eut à cet instant quelque chose se trouvant quelque part, par opposition au néant lui-même où il n'y avait rien, dramatiquement rien. Premières forces de ce qui deviendrait plus tard l'univers, ou le multivers, le temps et l'espace s'étendirent, il n'y avait aucune frontière qui puisse les limiter et ils devinrent donc aussi infinis que le vide qui les avait accueilli, formant la trame primordiale qui permettrait, des âges plus tard, l'existence de toute chose. Ainsi, nos plus illustres penseurs de l'âge d'Eden supposèrent qu'à l'origine il n'y avait en réalité qu'un unique fluide, doté de deux aspects complémentaires autant qu'opposés: le Tout et le Rien. Le rien étant en quelque sorte la matrice permettant au tout d'exister, tout qui n'était à l'origine qu'énergie pure.

Cela aurait pu rester en l'état éternellement mais, par miracle, le Temps prit conscience qu'il n'avait de raison d'exister que si quelque chose changeait, quel sens aurait bien pu avoir son existence dans un univers immuable à jamais? Or, la seule chose à sa disposition était cette énergie pure qui avait envahi, ou créé plutôt, l'espace. Dès lors, il entreprit de la condenser en certains endroits, de la chasser d'autres, peu lui importait du moment que quelque chose se passait qui justifiait son existence. Ainsi, il advint une ère de chaos sans précédent, le Temps fit d'innombrables expériences durant un temps indéfini, des ébauches d'étoiles naquirent et se détruisirent dans des explosions inconcevables, aussitôt recréées, différentes, un peu moins instables à chaque nouvelle tentative. Cela dura, et dura encore, jusqu'à ce qu'un beau jour, par hasard ou par dessein nul ne l'a jamais su, l'une de ces expériences engendre un événement à jamais inexplicable: au coeur d'une explosion plus colossale qu'aucune autre avant elle, une Entité consciente naquit. La première de toutes, si l'on omet le Temps que les Yuimeniens ont nommé Zewen, mais que nous, Sindeldi, n'avons jamais appelé autrement que "Père Temps". Cette première Entité n'était pas matérielle bien sûr, car la matière n'existait pas encore. Elle n'avait pas non plus de nom, le concept même de nom n'existait pas encore puisqu'il ne sert au fond qu'à différencier une chose d'une autre. Mais cette Entité vit le Père Temps, et le Père temps la vit, il y avait donc dorénavant deux Entités distinctes et c'est à cet instant que le Père Temps imagina de lui donner quelque chose qui la différencierait de lui: un nom. Et il le lui donna, non pas comme nous le ferions, en prononçant un mot sans conséquences, non, il l'exprima à sa manière cosmique, emplissant tout l'espace d'un son inconcevable de puissance qui ébranla l'univers dans son intégralité. Pour la toute première fois une Entité s'exprimait par le Verbe, et le premier mot qu'il prononça fut le nom qu'il offrit à celle qui venait de naître: Sithi, qui signifierait "Première-Née", fille de l'Ombre et de la Lumière, immatérielle, capable de percer tous les mystères du temps d'un seul regard.

A partir de cet instant le cours du temps s'accéléra, le Père Temps et Sithi oeuvrèrent ensemble et, parce qu'ils étaient unis par un amour infini, leur oeuvre fut création plutôt que destruction, du moins dans son ensemble puisque la raison d'exister du Temps était, et est toujours, que les choses changent pour marquer son cours. Ainsi, leurs créations ne seraient pas éternelles, à quelques exceptions près, tolérables dans l'ensemble, mais régies par un cycle sans fin de création, évolution, destruction enfin, afin de permettre une nouvelle création. C'est ainsi que l'énergie primordiale devint matière, expérience qui donna vie à trois nouvelles entités: Argôn, lié à la foudre et à l'eau, Melëar, lié à la terre et à l'air, Lynaël enfin, liée au feu et à la glace.

La suite de mon histoire rejoint un terrain connu, par quelques-uns au moins: ces quatre Entités créèrent un premier monde, qu'elles nommèrent Eden. Elles le façonnèrent de terre et de roc autour d'un coeur de feu, puis elles y mirent des océans, des lacs et des rivières, des nuages et la pluie. Elles l'entourèrent d'air, soulevèrent la terre pour en faire des montagnes, certaines crachant du feu d'autres couvertes de glaces. Elles y mirent toute leur âme, pour en faire la plus merveilleuse création qui soit et ainsi honorer le Père Temps, ce en quoi elles n'échouèrent pas car tous ceux qui ont eu le privilège de la contempler de leurs yeux en témoignent, jamais monde plus parfait ne fut créé par la suite. Mais, une fois leur oeuvre terminée, les quatre Entités s'aperçurent qu'il manquait quelque chose à ce monde: la vie.

Elles commencèrent par concevoir des vies très simples, dans le creuset favorable des océans. Puis elle modifièrent les plus réussies et les lancèrent à l'assaut de la terre, et des airs ensuite, peuplant Eden d'une multitude d'espèces animales toujours plus complexes. Mais cela ne leur suffit pas car ces créatures n'étaient dotées que d'une conscience limitée orientée vers leur seule survie, incapable de concevoir une spiritualité quelconque. Il leur fallut un temps considérable jalonné de nombreux échecs pour parvenir enfin à leur but, mais leurs efforts aboutirent et les quatre premières races "spirituelles" virent le jour: les Sindeldi, créés par Sithi, d'une transparence cristalline à l'époque, les Ombars nés d'Argôn, les Kemens issus de Melëar et les Ermansi enfin, à la peau de feu, mais froids comme la glace, conçus par Lynaël. Il faut savoir par ailleurs que les Sindeldi et les Ermansi portaient un nom différent à l'origine, mais patience, l'explication de ce changement ne tardera plus à vous être dévoilée.

Lorsque les quatre Entités eurent achevé leur Grand-Oeuvre, elles levèrent les yeux d'Eden et découvrirent avec émerveillement que le Père Temps, de son côté, n'avait pas chômé: l'espace immense était désormais rempli d'étoiles, de mondes, de lunes et de mille autres splendeurs inconnues. Plus extraordinaire encore, le Père Temps avait créé une infinité d'entités, c'étaient elles qu'il avait chargées de concevoir une infinité de mondes et d'y créer la vie ainsi que l'avaient fait ses quatre premiers enfants sur Eden. Les Dieux étaient nés et les mondes créés, la vie pouvait dès lors se répandre dans l'ensemble de l'univers.

Ha, il faudrait mille vies pour raconter tous les détails de ce qui advint ensuite, et bien des choses sont tombées dans l'oubli, ou ignorées de moi en tout cas. Pourtant, il est encore une petite histoire que je me dois de vous conter, à l'échelle du tout ce n'est qu'un infime détail, une anecdote, mais, pour nous, il eut une importance capitale: la première chose que vit Sithi en relevant les yeux d'Eden fut la lune trônant en reine dans le firmament de ce monde, et sa beauté était telle que notre Mère ne put en détacher son regard ni retenir ses larmes. Et si cette réaction vous étonne, que vous songez à quelque sensiblerie absurde ne méritant qu'un sourire entendu, c'est que vous n'avez jamais vu la lune d'Eden. C'était bien plus qu'une simple lune en vérité, c'était un présent du Père Temps à sa Première-Née, un joyau à nul autre pareil qui symbolisait la dualité de sa fille, mêlant Ombre et Lumière d'une manière si merveilleuse que Sithi ne pouvait qu'y voir l'amour absolu d'un Père pour son Enfant. Et c'est cet amour qui la toucha jusqu'au fond de son âme, bien plus que la matière pourtant très pure et belle de cet astre. Elle comprit alors qu'elle avait un devoir envers ses propres enfants: le devoir de les aimer comme une Mère. Pour symboliser cela, elle prit une poignée du sable argenté qui ornait l'astre nocturne et s'en servit pour colorer ses Enfants cristallins, qui prirent alors l'apparence que nous leur connaissons aujourd'hui et reçurent leur nom de Sindeldi. Et c'est ainsi que la Lune devint le symbole de Sithi, et que Sithi devint véritablement notre Mère. Détail amusant, il est dit aujourd'hui que "Sindeldi" signifie "gris comme la lune lors de ses phases pleine", mais la signification originelle de ce nom aurait été légèrement différente et aurait plutôt été traduite par "Enfants de la Lune d'Argent".

De son côté, Lynaël leva les yeux de son ouvrage un peu plus tard, et c'est sur le soleil levant que son regard se posa. Non moins émue que Sithi par ce présent doté d'une signification identique mais adaptée à sa nature, elle fut enthousiasmée par l'acte de sa Soeur et préleva quelques rayons de l'astre diurne pour colorer ses Enfants et leur témoigner son amour, ainsi naquirent les Ermansi, les Elfes Dorés dont le nom aurait signifié en réalité "Enfants du Soleil d'Or". Melëar, lui, aperçut en premier lieu les étoiles innombrables mais, lorsqu'il en détacha les yeux, ils se posèrent sur un filon de diamants sertis dans leur gangue de rocher et il les trouva aussi beaux que ces étoiles qu'il venait de découvrir. Ainsi, il colora ses Enfants de poussière de rocher et glissa en leur coeur un peu de poudre de diamant, sans réaliser toutes les conséquences de ce geste car, ce faisant, il implanta en ses Enfants un amour inconsidéré des joyaux de la terre. Si les Kemens parvinrent assez bien à gérer cela, leurs descendants eurent bien plus de mal, c'est la raison pour laquelle les Thorkins et les humains, descendants comme chacun le sait des Kemens, sont si avides de richesses matérielles. Argôn, lui, n'eut guère de chance, car ses yeux ne virent que les ténèbres de la voûte céleste et il en conçut une jalousie mortelle envers son Frère et ses Soeurs, considérant que leur Père n'avait pas été équitable puisqu'il ne lui avait fait, à lui, aucun présent somptueux. Il dissimula soigneusement sa pensée bien sûr, mais il jura de se venger de cette injustice et c'est ainsi que la rancoeur et la malveillance prirent place dans l'univers et, par extension, dans l'âme des Ombars dont descendraient, bien plus tard, Shaakts et autres Sektegs.

Voilà, mon jeune ami, il y aurait encore bien des choses à conter mais c'est ainsi que se termine mon histoire car la lune pleine gravit la voûte céleste et le temps est venu pour moi de m'endormir. Je vais devenir comme tant d'autres avant moi un "telrum firin", terme dont le sens aurait voulu dire autrefois "Âme Pure", pour signifier que l'âme est immortelle et reviendra dans le corps d'un nouvel Enfant de la Lune d'Argent. Ne soyez pas triste, ma tâche en ce monde est accomplie puisque je vous ai transmis ce qui ne devait être oublié, je peux maintenant partir en paix et rejoindre notre Mère l'esprit serein. C'est à vous qu'incombe de parcourir la suite du chemin et, s'il vous arrive de douter, vous savez dorénavant qu'il vous suffit de lever les yeux pour retrouver l'espoir.

Avatar du membre
Yuimen
Messages : 2483
Enregistré le : mar. 26 déc. 2017 19:17

Légendes

Message par Yuimen » jeu. 1 nov. 2018 22:20

La légende de Moura, déesse de la mer et de la force


Image


Les quelques bulles qui s’échappaient d’entre les lèvres du poisson turquoise aux rayures rosées flottaient dans l’eau profonde. Elles semblaient rire du chant produit par les plantes ravissantes. Le poisson, imperturbable, continuait à nager parmi les algues rouges, bleues, jaunes. Parmi les coraux aux reflets arc-en-ciel. Arc-en-ciel qu’aucune créature de la mer n’avait vu jusqu’alors. Femelle de naissance, le poisson alla pondre ses œufs qui un jour recevraient la semence qui leur permettrait de vivre, si les œufs ne se faisaient pas manger avant ce jour.

Quelque temps après, à l’éclosion des œufs, il n’en restait déjà que quatre. Trois femelles, un mâle. N’ayant pas à proprement parlé l’apparence de bébés poissons. Ils avaient plutôt un air d’humains en miniature. De la taille des têtards en fait, aux longues jambes et à la peau bleuté. Parfois, dans un rayon de soleil perçant discrètement l’eau, leurs yeux brillaient d’argent ou d’or et leurs cheveux paraissaient fins, et tellement rayonnants.

Plus tard, de ces enfants de poisson naîtraient les elfes maritimes, les elfes bleus. Puis un jour…

(Moura.)
(Ou suis-je ?)
(Moura, il est temps de t’éveiller.)
(Pourquoi ? Ou suis-je ? Que dois-je faire ?)
(Tuer, Défendre, Réduire…)
(Pourquoi ?)
(Moura. Tu dois…)


Les elfes bleus minuscules partirent à la recherche de celle dont ils entendaient la voix. C’était l’instinct qui les menaient, à présent qu’ils formaient une véritable colonie de minuscules elfes. Et bientôt, ils trouvèrent le poisson recherché. Tranquille, il avançait, formant ses bulles dans un calme presque comateux.

(Moura !)

Le poisson ne cilla pas. Ne se retourna pas. Mais les elfes maritimes s’approchèrent, l’entourèrent, firent résonner son nom à travers les parois de son esprit endormis.

(Moura ! Moura ! Moura !)
(Tuer, Défendre, Aider, Réduire…)


Ainsi furent les premières « paroles » conscientes de Moura. Ses yeux aux reflets argentés se portèrent sur les elfes maritimes. Ses enfants.

(Es-tu réveillée, Moura ?)
(Je suis réveillée.)
(Moura ! Moura ! Moura !)
(Alors, Vis, Et fais vivre, et défends, et tue…)
(MOURA !)


Et le cri dura, dura, dura peut-être une éternité dans le noir. Quand les yeux de Moura se rouvrirent, ses bras étaient écartés.

(Des bras ? !)

Couchés sur un corps mi-femme mi-poisson, des elfes maritimes de taille normale dormaient. Heureux.

(Des bras, un corps !)

Tout au long de son énumération, Moura avait plié un bras pour tâter son nouveau corps.

(Une... Berk !)

Retirant vivement sa main de sa poitrine, elle pencha la tête pour regarder ces sortes de grosses bulles collées à son corps. Sa bouche s’ouvrit ronde, comme lorsque sa forme était celle d’un poisson… Et elle reprit sa découverte.

(Un cou ! Un menton ? Une bouche, un nez, des yeux ?)

Plus loin, ce n’étaient pas des cheveux qui se tenaient sur sa tête. Au fond, ça l’arrangeait, car des poils grattants et venant cacher la vue. Ce n’était pas pratique.
Puis elle regarda ses enfants. Magnifiques, et si complets déjà avant qu’elle ne le soit.

(Mes enfants !)

Et elle les serra dans ses bras, comme une mère devait le faire.

(Moura !)
(Je suis dans la mer !)
(Moura, tu es éveillée.)
(Il est l’heure. Je suis dans la mer. Je dois tuer, défendre, aider, réduire.)
(Tuer, défendre, aider, réduire…)
(Il est l’heure !)
(Moura ! Tu dois…)
(Je dois !)


Et elle glissa, elle s’éleva, ayant pour but les terres, le ciel, le soleil. Une main tendue au-dessus d’elle, c’est ainsi qu’elle franchit la limite entre l’eau et le ciel.

(Mère Moura ! La mer souffre, ne pouvant repousser l’agression !)
(Je dois !)


Et elle glissa, elle s’éleva, ayant pour but de tuer, de défendre, d’aider, de réduire…
Le bateau qui avait glissé sur les flots sans son accord fut coupé en deux par la sauvagerie des flots qu’elle déchaîna. Et alors qu’elle regardait, assise sur une vague, ses enfants des eaux tuer les marins hurlant de peur près des côtes d’Imiftil… On la vit…

Pour la première fois, la déesse de la mer et de la force fut regardée en face et reconnue de tous. Inspirant autant la peur que l’admiration. Mais Moura au fil de son apprentissage, appris à ne pas tuer n’importe qui, n’importe comment. Lorsque les marins et les bateaux passèrent sans l’agresser ou agresser son monde aquatique, alors elle les regarde passer sans rien faire. Si un navire est là pour détruire son monde et tuer ses enfants alors elle devient la plus terrible tempête en mer, et là, rien ou presque rien ne restera de son agresseur. Elle défend aussi les marins dont elle reçoit sans cesse de ferventes prières et qui la respectent réellement, même décidé à les aider au besoin.
Mais seule reine des eaux, elle peux agir aussi bien sur les mers, qui les rivières, ruisseaux, ou lac…

Ne la mettez pas en colère ou la vie vous perdrez…

Avatar du membre
Yuimen
Messages : 2483
Enregistré le : mar. 26 déc. 2017 19:17

Légendes

Message par Yuimen » jeu. 1 nov. 2018 22:21

Avant le désert de l'Est...


Ceci est la version de la légende de la naissance du désert bleu tel que les sages de la famille Kel Attamara la raconte.


"Le Désert Bleu... Territoire ancestral de notre grande famille, les Kel Attamara... De biens sombres histoires se déroulèrent en ces terres, il y a de cela bien des siècles... La rumeur des ancêtres veut que ces lieux fussent autrefois une terre dont la beauté n'avait d'égale que sa fertilité... Vierge de toute trace de civilisation, véritable paradis terrestre où la faune et la flore étaient éclatantes en diversité et en abondance... Tout ceci n'aurait eu nul lieu à changer si les dieux, dont la cupidité n'eût d'égal que la bêtise, s'étaient abstenus de remettre en cause l'équilibre des éléments... On dit que ce fut Moura qui, ayant, contre tout les principes divins établis, amené une grande colonie de créature dont elle fut la génitrice : les elfes bleus. Elle intervint dans leur société comme jamais il ne le fût permis par le panthéon ; elle usa de ses pouvoirs divins pour leur donner myriades de privilèges... Faveurs des marais et des crus, gibier aquatique à profusion, fontaines d'eaux magiques aux milles vertus... Peu de temps fallut donc à ses êtres privilégiés pour créer une cité grandiose à l'architecture unique et où les eaux de Moura étaient omniprésentes... A l'embouchure du delta d'un antique fleuve maintenant tari, les rues étaient autant de canaux où elfes, hippocampes et poissons d'eaux douces vivaient en parfaite harmonie dans un milieu aussi bien terrestre qu’aquatique et dont les eaux étaient toujours magnifiquement pures et cristallines, les bateaux pouvaient circuler d'un côté à l'autre de la ville dans une parfaite aisance et surtout, il n'y avait en son sein nul citoyen qui ne jurait d'une loyauté et allégeance infinie à la grande déesse de l’hydros... Les temples de celle-ci abondaient, et le moindre mètre ne manquait d'afficher une statue ou une icône en son honneur... A un point tel que les autres dieux n'avaient, quant à eux, jamais eu la moindre emprise sur ce peuple nouveau en plein âge d'or... Yuimen El Etarni fut enragé de voir un tel peuple à la renommée et la puissance grandissante se proclamer n'appartenir qu'à Moura, allant même jusqu'à la considérer comme la seule déesse véritable... Il menaça la déesse de devoir céder sa cité aux autres croyances, mais celle-ci ne l'entendit pas de cette manière. Yuimen décida alors d'altérer les pouvoirs de la déesse en soumettant le royaume elfique à des chaleurs de plus en plus fortes. L'effet fut immédiat : les canaux se tarissaient, les créatures marines peinaient à vivre sous des eaux aux températures aussi élevés et les elfes bleus se retrouvaient à maudire la déesse. Mais El Etarni n'en avait pas fini : aussi il ligua les peuples humains vivant à proximité, eux aussi atteints par ce brusque changement de climat, à combattre l'engeance elfique fautive de cette action divine. Kel Attamara, général des légions humaines, commanda l'attaque de la ville de Moura. La bataille fut rude, mais les humains finirent triomphants, les rares elfes bleus survivants ayant fui par la mer vers des contrées lointaines. Sur cette victoire, Moura s'avoua vaincu et se soumis à Yuimen. Le dieu aurait très bien pu décider de faire retrouver à ses terres sa splendeur d'antan, mais il en fut autrement. Il décida, au nom de cette victoire et à titre de rappel aux éventuels autres dieux qui comme Moura auraient la vanité de vouloir détenir l'exclusivité des croyances, de teinter ses terres en bleu. Les peuples humains, dirigés par Kel Attamara, ayant subi de nombreux dommages et ne voyant jamais le climat reprendre sa douceur de jadis, durent ainsi apprendre à vivre en harmonie dans ce champ de bataille divin, à nos jours encore beaucoup hanté des restes de l'ancienne cité elfique et des traces magiques de Moura et de Yuimen en personne...", racontait un vieil homme du désert aux quelques jeunes adultes qui l'entouraient, assis en rond et mangeant de la viande séchée autour d'un feu de camp de fortune éclairant sans mal le crépuscule désertique...

L'histoire en elle-même est légèrement différente. Yuimen brisa bien la cité des elfes de Moura, et déchaîna une guerre contre elle, et elle seule. Les elfes bleus, prudents devant la fureur de Yuimen avait fuit vers Nirtim et les fonds sous-marins. Ce fût Zewen qui obligea la trêve entre les deux Dieux, car cette guerre s'étendait bien au-delà du désert de l'Est de l'Imiftil.
Le désert quant à lui est devenu désert parce que la Déesse de l'eau refusa de l'hydrater, prouvant par là même que Yuimen avait tort et qu'il ne pouvait sans elle, faire une belle forêt à cet endroit-là.
Cependant, elle laissa de nombreuses caches d'eau pour que tout ceux qui vivraient dans ce désert puissent se souvenir qu'elle est force, mais aussi miséricorde...

Avatar du membre
Yuimen
Messages : 2483
Enregistré le : mar. 26 déc. 2017 19:17

Légendes

Message par Yuimen » jeu. 1 nov. 2018 22:21

La légende de l’Aspidochélon


L’histoire ne s’arrête pas là. Yuimen était et est encore le dieu de la vie. Il la chérissait plus que tout. Voir ce grand désert bleu que lui-même avait créé lui brisait le cœur. Il se rappelait avec mélancolie la beauté d’antan de l’endroit qui était maintenant une terre stérile. La richesse de la vie qu’il habitait jadis était pour lui comme un joyau qui avait été détruit. Cependant il ne pouvait pas revenir sur sa décision. Il était persuadé d’avoir fait le bon choix et il voulait à tout prix éviter de devoir le refaire. Il fut cependant tellement tourmenté qu’il abandonna ses devoirs devins pendant un temps. Je vous laisse imaginer les conséquences que cela put avoir sur un monde encore balbutiant. Les autres dieux, voyant la vie quitter peu à peu leur univers, prirent peur et cherchèrent une solution pour le ramener à la raison.

Ici il existe plusieurs versions : certains disent qu’ils allèrent tous voir Moura pour qu’elle agisse, après tout c’était elle la première responsable de ce désastre, d’autres racontent que c’est la déesse de la mer qui prit la décision d’elle-même, Yuimen l’avait vaincue et elle respectait sa force. Toujours est-il qu’un jour elle alla voir Yuimen pour lui demander de la suivre. Nul à part Zewen, qui les surveillait de crainte de voir un nouveau conflit éclater, ne sut ce qu’elle lui dit ce jour-là. Quoique ce fût, le dieu de la vie accepta. Moura lui donna accès aux entrailles de l’océan, l’endroit le plus profond de son domaine, là où la lumière du soleil ne parvient jamais. Ils partirent ensemble dans les abysses sans donner aucune explication aux autres dieux. Yuimen revint à la fin de la première journée, il était visiblement très enthousiaste. Il ignora toutes les questions que lui furent posées et alla directement voir sa sœur, Gaïa. Personne ne sut ce qu’il lui dit mais à l’aube, après une longue discussion, elle lui confia un des ses trésors les plus précieux : un éclat de la lumière originelle. Yuimen en avait besoin pour s’éclairer dans les abysses. Il repartit ensuite comme il était venu, sans un mot aux autres dieux, et il ne revint plus.

Les choses avaient cependant changé, la vie ne proliférait toujours pas comme avant mais elle avait arrêté de fuir le monde. En dehors de Zewen et Gaïa aucun des dieux ne comprenait ce qui était en train de se passer. Ils ne pouvaient pas aller voir d’eux-mêmes. Les abysses étaient le territoire de Moura et nul ne pouvait y accéder sans son autorisation. Zewen aurait pu intervenir mais il restait impassible. Les autres dieux avaient beau le presser de questions, il gardait le silence, affichait un sourire énigmatique et leur intimait de garder patience. Gaïa copia l’attitude de son père et les autres dieux n’eurent d’autres choix que d’attendre. A l’aube du trois-cent soixante cinquième jour d’absence, Moura et Yuimen émergèrent finalement des profondeurs. Ils n’étaient pas seuls. Nul ne sait ce qui se passa exactement durant cette année mais, quand ils revinrent à la surface, l’Aspidochélon était né.

Imaginez-vous une créature de la taille d’une île et au corps aussi sombre que les abysses dont elle provient. Cette bête colossale ressemblait aux baleines géantes qui parcouraient alors les océans. Pour qu’il n’y ait pas de méprise : cette comparaison reflète aussi peu la vérité que d’utiliser un chaton pour parler d’un tigre. Cette créature était si colossale et si puissante qu’un simple mouvement de nageoire soulevait des vagues capables de détruire des cités entières. Heureusement pour les habitants du continent, la bête était extrêmement pacifique. Le retour de Yuimen fut accompagné par la prolifération de la vie. Les plantes et les bêtes purent de nouveau se multiplier. Pourtant le dieu ne reprit pas tout de suite pleinement ses devoirs. Son projet avec Moura n’était pas encore terminé. Ils continuèrent leur travail à la surface. Cette fois tous pouvaient les observer. Les spectateurs remarquèrent vite que quelque chose avait changé. Alors qu’ils œuvraient ensemble personne ne pouvait se tromper sur les nouveaux sentiments qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre. Les deux dieux étaient tombés amoureux.


Mais si l’Aspidochélon était déjà créé, que faisaient-ils?

Ils créaient la vie. Ils passaient des journées, des semaines et des mois à reconstruire ce qu’ils avaient jadis détruit dans leur bêtise. L’Aspidochélon était en fait le cœur d’un projet bien plus grand. Sur cette créature venue des profondeurs ils bâtirent un terrain propice à la vie. Son dos, dépassant toujours hors de l’eau, fut rendu fertile. Moura y créa une source d’eau pure intarissable et Yuimen y plaça une terre riche. Des plantes de toutes sortes s’y développèrent alors. Après la végétation ce fut au tour des animaux terrestres de conquérir cette nouvelle terre. Des espèces qui avaient disparu lors de l’ancienne guerre retrouvèrent un nouveau foyer et d’autres firent leur apparition. L’œuvre du couple ne s’arrêta pas là. La vie foisonna bientôt aussi dans l’eau, sous la bête. D’abord des algues et des coraux puis des poissons et enfin de grandes créatures marines. L’Aspidochélon était un foyer pour tous. Moura et Yuimen avaient eu à cœur de faire de cette créature le symbole de leur entente. Elle était le point de liaison entre la terre et la mer tout étant à la fois un symbole de force et de vie. Il leur avait fallu une guerre pour qu’ils comprennent finalement leur complémentarité…"
*****
Pour la suite de cette légende je dois maintenant faire une ellipse temporelle. On aurait pu penser que le conflit entre Moura et Yuimen aurait servi d’exemple aux autres dieux mais, hélas, ce ne fut pas le cas. Les batailles se multiplièrent jusqu’au jour où une grande guerre éclata à laquelle presque tous les dieux participèrent. Seuls Zewen et Rana ne prirent pas part au conflit, le premier était le père de tous et ne pouvait pas prendre parti, la seconde ne s’incarna pas parmi ses frères et sœurs, préférant rester en dehors de toutes ces querelles. C’est seulement après une semaine de combats que Zewen déclara que tout ceci n’avait que trop duré. Il descendit parmi ses enfants pour lui-même mettre un terme au conflit. Les combats cessèrent immédiatement mais le dieu du temps en avait eu assez de voir ses enfants saccager sa création. Il ordonna que tous quittent le monde avec lui pour le préserver.

Tous les dieux le supplièrent de revenir sur sa décision mais rien n’y fit. Ils parvinrent toutefois à obtenir un ultime banquet avant le grand départ. C’est le banquet des adieux, celui qui marqua la transition entre l’ère des dieux et l’ère de la magie. Ce fut une grande célébration qui continua sans interruption pendant tout un cycle lunaire, la dernière occasion qu’eurent les dieux d’intervenir directement sur ce monde. Chacun en profita à sa façon et les légendes sur cette immense fête abondent. L’une d’entre elles parle de l’Aspidochélon. Moura et Yuimen savaient que la créature ne pourrait pas les suivre dans le royaume des dieux. Sa place était sur terre. Avant de quitter pour toujours leur enfant, ils avaient à cœur de lui offrir un ultime présent: une fleur. Une fleur comme jamais le monde n’en avait vu. Ensemble ils créèrent une graine unique dans toute la création, un concentré de vitalité comme nulle part ailleurs. Imaginez-vous la richesse et la diversité de vie qu’ils avaient réussi à créer sur l’Aspidochélon. Tout cela ils le refirent et cette fois le confinèrent dans une coque pas plus grosse qu’une noisette. Ils la plantèrent dans la plus fertile des terres et l’abreuvèrent de la plus pure des eaux. Les deux dieux prirent le meilleur de leurs royaumes pour cette création. Cependant il manquait encore un élément pour que le germe pousse parfaitement: la lumière.


L’éclat de lumière originelle...

Exactement. Yuimen avait encore le cadeau de sœur. La lumière qui avait vu naître la vie fut l’élément final pour l’œuvre des deux dieux. Yuimen bâtit une montagne sur le dos de l’Aspidochélon. Ce fut en son cœur qu’ils plantèrent la graine, préservée du monde extérieur. L’endroit ne fut éclairé que par la lumière originelle. Dans ces conditions la plus magnifique des fleures put s’épanouir. Elle rayonnait d’une telle vie que l’Aspidochélon et tous les êtres vivants des alentours en furent affectés. La simple présence de la plante altéra totalement la longévité de tous, la prolongeant considérablement. Le phénomène s’étendit à la source intarissable qu’avait placée Moura. On raconte qu’aujourd’hui encore, l’eau en provenant peut rallonger considérablement la vie, guérir la plupart des maladies et est un antidote naturel à tous les poisons.

Yuimen et Moura se doutaient cependant qu’un tel don attirerait bien des convoitises c’est pourquoi le dieu de la terre plaça de grands élémentaires endormis sur toute l’île. Ces géants de pierres ne devaient se réveiller que si une créature pénétrait sur l’île et tentait de voler la fleur. Tant que le visiteur ne cherchait pas à corrompre l’équilibre qui régnait ici, les gardiens resteraient endormis. Toutefois la faune de l’endroit avait été rendue considérablement plus dangereuse par la puissance intrinsèque à ce lieu. Si finalement les créatures ayant survécu dans ce havre de vie ont presque toutes des homologues sur les continents, elles sont bien plus dangereuses que ces derniers. L’explorateur qui trouverait l’Aspidochélon, même muni des meilleures intentions, devrait faire preuve de la plus grande des prudences.


Comment peut-on trouver une telle créature? Même si elle est immense, l’Aeronland est bien trop vaste pour pouvoir trouver au hasard un point mouvant.

C’est vrai. Il arriva à plusieurs reprises que des marins se vantent d'avoir croisé par hasard cette créature légendaire, mais le fait resta extrêmement rare et ce n'était jamais que des récits de marins. Yuimen et Moura en avaient conscience et, comme ils ne voulaient pas que la créature tombe dans l’oubli aussi ils trouvèrent une solution. A la fin du Banquet des adieux ils allèrent voir Meno et lui demandèrent de forger douze artefacts magiques. Ces objets furent enchantés pour permettre à qui les trouverait de découvrir l’Aspidochélon et furent ensuite remis aux fidèles de Moura et Yuimen. Aujourd’hui ces reliques ont été perdues, les fidèles de Moura et Yuimen seraient parvenus à garder la trace de quelques-unes d’entre elles mais ces connaissances sont jalousement gardées… Du moins, c’est ce que la légende raconte.

Avatar du membre
Yuimen
Messages : 2483
Enregistré le : mar. 26 déc. 2017 19:17

Légendes

Message par Yuimen » jeu. 1 nov. 2018 22:22

Les lieutenants de Moura


On raconte qu'autrefois, au temps où les dieux marchaient encore sur le monde, Moura régnait sur les océans accompagnée de quatre lieutenants à la stature semi-divine. Chacun représentait l'un des aspects de la force et s'était illustré par des exploits qui avaient touché la déesse de la force.

L'hippocampe était la force du courage. Parcourant vivement les flots, il combattait les pires ennemis, même ceux qui semblaient le dépasser en taille et en puissance, et sa fougue était telle que toutes les créatures marines admiraient et redoutaient son aura.

Le drakarn magnifiait la force brute de la violence. Féroce, impitoyable, il se plaisait à faire régner la terreur. On raconte même qu'il se fit un palais avec les ossements des innombrables baleines qu'il dévora. Alors que ses ennemis tombaient toujours plus nombreux sous ses coups, son palais grandit tant qu'il recouvrit toute l'île rocheuse sur laquelle il avait été construit, jusqu'à ce qu'elle finisse par être nommée l'île des ossements, et personne n'osait s'en approcher, car la voir était signe de mort.

Le serpent représentait la force de la ruse. Sournois, conseiller avisé mais parfois perfide, il rôdait partout où se tramaient les plans les plus noirs. Malicieux et fuyant, il se révélait incroyablement féroce au combat, n'hésitant pas à s'attaquer à des créatures à la force physique largement supérieure.

Le requin, enfin, incarnait la force de la sagesse. Calme et silencieux, il parcourait les océans et résolvait les problèmes par la parole et l'intelligence quand c'était possible. Mais il avait aussi l'intelligence de savoir quand frapper et plus d'un ennemi fut happé d'un coup de mâchoire aussi inattendu que décisif.

Moura maintenait l'harmonie entre eux, jusqu'au jour où Zewen somma les dieux de se retirer de Yuimen. La déesse obéit, et ne restèrent que ses lieutenants pour régner sur l'océan. Avec le temps, leurs querelles s'attisèrent. L'hippocampe finit par défier l'interdit de l'île des ossements et entra dans ce lieu redouté. Le drakarn lui déclara la guerre et la lutte qu'ils se livrèrent fut terrible, secouant les flots pendant treize jours et treize nuits. Puis, finalement, le drakarn parvint à triompher de l'hippocampe et le détruisit totalement. Mais lui-même était durement blessé, et alors qu'il se repliait chez lui, le serpent l'attaque sournoisement et le tua.

Devant le chaos, le requin comprit que l'ère des lieutenant avait fini avec celle des dieux et qu'il était temps de se retirer, car leurs affrontements ne faisaient que semer la mort et la ruine. Il disparut au fond des eaux et plus personne n'entendit parler de lui. Alors, pendant un temps, le serpent régna en maître, jusqu'à ce que Moura intervienne et ne guide un courageux capitaine jusqu'à l'île du Serpent. Celui-ci parvint à le vaincre et à l'enfermer dans une caverne de l'île, et ainsi, les océans furent livrés à eux-même, et s'ouvrirent les ères des earions, puis des sang-pourpres. Mais toujours, les enfants des quatre lieutenants sont vénérés. Les hippocampes, drakarns, serpents de Moura et requins flèches sont adorés dans les temples comme les descendants de la grande déesse et les premiers émissaires de son pouvoir.

Avatar du membre
Yuimen
Messages : 2483
Enregistré le : mar. 26 déc. 2017 19:17

Légendes

Message par Yuimen » jeu. 1 nov. 2018 22:22

L'invocation d'Oaxaca



Oaxaca était arrivée quelques jours plus tôt en provenance du monastère au sud, celui de la Sororité de Selhinae. Elle n'était pas restée longtemps dans ce monastère, ses croyances n’étaient pas les leurs. Ballotté de ville en ville, la jeune fille venait à peine d'avoir 20 ans. Orpheline de naissance, seuls les prêtres de Gaïa ont pu l'aider et l'héberger. Devenue prêtresse de la Lumière à 17 ans elle allait de ville en ville pour aider les gens et les réconforter.

Elle logeait dans une petite chambre à l'intérieur même du temple de Gaïa et allait la journée dans la ville pour soigner et aider les plus défavorisés, et Gaïa sait à quel point il y en a dans Tulorim !

Un soir en rentrant au temple, avant de passer la porte, Oaxaca fut prise de vertiges et commença à avoir des visions. Un étrange mal s'insinua en elle, ses yeux verts habituels s'assombrirent. Elle tomba à genou voyant la mort, l'apocalypse, le feu se mêlant à l'air dansant de funeste tourbillon. La glace et l'éclair joutant dans un tournoi morbide, l'eau et la terre se mêlant créant la prison de boue avalant les hommes ... Et la lumière s'assombrissant, et l'ombre jouant avec les crânes des vaincues ... Ses visions morbides s'accélèrent, elle ne put résister, cria et s'évanouit.

Les prêtres la couchèrent dans son lit. Oaxaca était au plus mal, son esprit luttait contre un mal terrifiant. Mais l'Ombre gagnait et la lumière reculait.

"VIENS"

Une voix dans sa tête, une voix insistant et répétant :

"VIENS"

"Toi le corps pur, reçoit l'âme de celle que nous appelons, libère-toi, libère-toi, VIENS !"

Les prêtres et prêtresses se rejoignirent autour du lit de la malheureuse, un froid tenace était dans la pièce. Soudain le premier des esprits apparu au-dessus d'eux, ils furent pris de terreur. Ils se lancèrent sur eux des sorts de protection et attaquèrent l'esprit.

"Retourne aux Enfers esprit de la Mort laisse-nous !"

"Pauvre petit humain sans cervelle, je ne viens pas pour vous mais pour elle !"

L'esprit prit une forme humaine sans pour autant avoir une consistance physique, cela n'était qu'une ombre, une silhouette.

"Je suis Tal'Raban le plus grand des Nécromanciens qui a foulé le sol de notre monde ! Je suis venu ici pour la rappeler des Limbes où on l'a envoyé voila des millénaires et vous ne pourrez pas m'arrêtez ! Dolsùm arito na, faina oturmne !"

Ceux de Gaïa furent comme changé en pierre, ils ne pouvaient ni parler, ni bouger, mais voyaient toute la scène.

"Voila qui est mieux" dit dans un rire surnaturel l'esprit de Tal'Raban.

Devant le lit, sur le sol, l'esprit fit comme un cercle et se tient à l'intérieur.

"Norimne Phaitos, hana ter uiteq ! Khacil nomea inte o olteaila ! ... " L’esprit dit une longue incantation tout en réalisant une chorégraphie compliquée avec ses mains immatérielles... Le cercle sur le sol se dessina et de complexes runes et symbole commença à faire leur apparition.

Un second esprit entra alors et prit le relais, puis un troisième, et ainsi de suite, Crean Lorener arriva en 10eme positions, Herle Krishok en 12eme.

Sur le sol les symboles s'entremêlaient, l'ombre rampait et grandissait à chaque invocation, soudain Gadory entra dans la chambre, il avait les yeux en sang, très concentré il alla dans le centre du cercle et déclama :

"Toi qui attends dans les Limbes, toi qui Est et qui Sera. Reviens à nous, brise le dernier des sceaux et intègre ce corps pur que nous t'offrons ! Viens à nous, viens à nous !!!" Gadory tomba à genou et de sa paume frappa le sol au centre du cercle ! L'ombre parti vers le plafond en cent filins magiques et se rejoignit en un point et grossit, formant une sphère d'une trentaine de centimètres de diamètre, ultra concentrée en magie ... Un fluide de transport de nature bien particulière. L'ombre créa sa propre lumière noire, une lumière créant des ombres infernales. Soudain un trait jaillit et percuta le corps d'Oaxaca qui se releva en un souffle d'agonie. Elle ouvrit les yeux et fut horrifiée, elle se sentait partir, elle mourrait ... La chose s'intégra en elle, enfermant l'âme d'Oaxaca à l'intérieur de la sienne, la liant à ce corps nouveau pour elle ...

Elle se leva du lit et regarda autour d'elle, Elle était perdue, ce monde était étrange et ceux qui l'attendaient encore plus.

Herle prit la parole : "Vous voici enfin avec nous, nous vous avons ramenée, nous avons brisé les sceaux qui vous emprisonnaient." fit-il avec déférence.

La créature regarda l'esprit et esquissa un sourire.

"En cela je vous dois une vie mon cher, à tous ceux qui m'ont permis de retrouver un corps et ce monde !"

Les esprits furent heureux d'entendre ça, leur plan fonctionnait ! La créature regarda les prêtres et les prêtresses, on voyait la peur dans leurs yeux, elle lisait dans leur esprit.

"Allons mes braves humains, avez-vous peur de moi ? Que dites-vous ? Oaxaca ? Hum ça me plaît, c'est ainsi qu'on me nommera : Oaxaca. J'ai faim, un de vous va devoir se sacrifier."

Elle se dirigea vers eux d'un pas léger.

"Toi ? Non, toi !!! Et puis non, la jeune fille sera plus douce, je sens son sang dans ses veines, bouillon ardent qui n'attend plus que de jaillir !"

D'un coup rapide de l'ongle de son pouce Oaxaca ouvrir une plaie au niveau de la carotide de la jeune fille paralysée, le sang jaillit rouge et furieux. Oaxaca se précipita sur ce cou ensanglanté et bu de grande gorgée de sans. La jeune fille encore consciente sentit tout son sang comme aspiré et son corps perdre sa vie. L'affolement était à son paroxysme, elle glissait, l'ombre gagnait ses yeux et elle mourut dans la terreur la plus totale, exsangue.

"Oh que la vie qui m'a été redonnée est douce !" fit la jeune femme reprenant des couleurs. Une impression se fit sentir en elle, elle dit : "Oh mon destrier s'est réveillé, et ne tardera pas à me rejoindre, où irons-nous mes cher compagnons ?"

"Nous irons à Omyre capitale des Orques, une ville où nous pourrons exercer notre talent sans risque." dit Herle.

"Je prendrai le jeune homme avec moi" dit-elle désignant Gadory.

Il ne savait plus où se mettre, craignant la réaction de la fille.

"N'ais pas peur mon mignon, je ne peux rien te faire, et tu m'indiqueras le chemin, le monde a bien changé depuis que ces maudits mages m'ont envoyée dans les Limbes. Mais depuis j'ai appris bien des choses sur les Univers, nous pourrons voyager entre, vous le savez déjà, mais à plus grande échelle."

"Comment ça ?" demanda Crean.

"Vous allez voir, suivez-moi." elle sortit de la chambre laissant ceux de Gaïa dans leur paralysie et leur terreur.

Il faisait nuit au dehors du temple, elle attendit un instant à l'entrée.

"Bien des choses ont changé en effet !" fit t'elle d'un soupir. Puis rajouta "Je peux sentir les fluides d'ici, bientôt ils auront une surprise, très bientôt ... Il y en a beaucoup dans cette ville, plusieurs centaines de mondes ! Il y a une force considérable dans chacun d'eux ... Je les veux tous, mais attendez, nous allons jouer avec eux ! Nous allons nous servir de ses fluides pour les détruire eux !"

Oaxaca ouvrir sa main et projeta une image dans chacun des esprits et Gadory. Cette image décrivait le lieu où il y avait une grande concentration de fluides, un grand bâtiment, en grande partie souterrain, chaque pièce avait accès à un monde différent, une époque différente. Beaucoup de gardes en uniforme, certain de Yuimen, d'autres inconnus ... Puis les images s'accéléraient jour et nuit, neige et désert, forêt et mer ... les mondes étaient passés au peigne fin, cherchant la vie, trouvant la mort, se rendant compte de l'incroyable toile des liens entre les Univers ... Puis le noir et le retour sur Yuimen.

"Vous avez compris maintenant ? Vous voyez que cet univers n'en est qu'un parmi des millions ? Et si nous recommencions à les dominer ? J'ai été enfermée pour ça, je demande une vengeance !"

Le jour se levait , Gadory ne comprenait pas, mais les esprits se rendirent compte que le voyage avait été bien plus long que l'impression qu'il donnait. Un voyage en relation avec l'âme d'Elle, un pouvoir immense grandissait en elle, la vie reprenait ses droits, mais la mort n'était pas bien loin.

Un grand bruit se fit entendre sur Tulorim, un souffle de vent balaya les débris dans les rues, les gens criaient et courraient partout. L'horreur arriva, un dragon noir se posa sur la place et regarda de ses yeux reptiliens sa maîtresse.

"Oh mon beau tu es revenue" fit Oaxaca enchantée.

Elle grimpa sur le dragon en prenant Gadory derrière elle, il n'en menait pas large malgré tout ce qu'il avait enduré.

"A Omyre, vole mon beau, vole !"

Le dragon s'envola dans un bruit de vent et parti vers la cité des Orques.

Avatar du membre
Yuimen
Messages : 2483
Enregistré le : mar. 26 déc. 2017 19:17

Légendes

Message par Yuimen » jeu. 1 nov. 2018 22:23

Enfance d'Oaxaca
De sa mère, jusqu'à la première conquête



Il était une fois une elfe, dorée certes, mais terriblement mortelle et un dieu, élémentaire, sombre mais immortel. Ces deux êtres n'auraient jamais dû faire autre chose que se croiser. Mais l'elfe, Shaeya 'naer Elsayim, était attirée par les fluides d'ombre et par le coté chaotique de ce dieu sombre. Elle choisit de se consacrer à la magie d'ombre et après être devenue une mage sombre, elle est partie dans le monde, loin de Nyr 'tel Ermansi, pour vivre et découvrir la souffrance, l'horreur et plonger dans le monde des ténèbres. Elle finit par devenir une fanatique de Thimoros, puis pas gravir les échelons de la hiérarchie religieuse, fait extrêmement rare pour une Ermansi qui sont globalement athées.
Puis Shaeya est revenue à Nyr 'tel Ermansi, âgée de près de deux milles ans, armée de reliques forgée par sa propre réputation, portant haut et clair son rôle de Grand Prêtre. La suite de l'histoire est celle d'une divinité chaotique finissant par succomber au charme de sa Grande Prêtresse. Celle-ci tomba enceinte. Shaeya accoucha dans le temple de Thimoros, le bébé était une fille.

Ainsi naquit Oaxaca, une demi-déesse, la seule connue de l'histoire de Yuimen d'ailleurs. Très tôt dans son histoire, sa puissance s'est ressentie, à tel point que les autres Dieux eurent vent de l'enfant. De toutes les lois, les deux lois divines ne peuvent être violées, jamais, et la sanction est dure : le bannissement, pur et dur. La première est l'interdiction d'intervenir directement sur Yuimen; la seconde est l'interdiction d'enfanter un demi-dieu.

C'est ainsi que Thimoros, alors que sa fille n'avait même pas une petite centaine d'années, dut choisir : quitter Nyr 'tel Ermansi et perdre son immortalité ou bannir lui-même sa fille et la mère de sa fille, leur faisant perdre à toutes les deux leur immortalité, chèrement acquise pour Shaeya. En divinité mauvaise et chaotique, Thimoros choisit de rester. C'est ainsi qu'Oaxaca quitta Nyr 'tel Ermansi. Sa mère et elle ont erré durant une dizaine d'années, éternelles bannies dans un monde beaucoup plus xénophobe que celui du Yuimen actuel. La mère d'Oaxaca finit par mourir, laissant sa fille seule.

Ce n'est que quelques années plus tard, au comble du désespoir, que les véritables pouvoirs d'Oaxaca se révélèrent. Plus puissante que les mortels classiques, elle avait le pouvoir de détourner et de déformer la magie des ombres, ses sorts n'étaient pas ceux de son père, ni de son oncle Phaïtos d'ailleurs. C'était une magie de souffrance pure, représentant toute sa haine d'être née immortelle, devenue mortelle. Née d'une divinité élémentaire, elle n'eut aucun besoin de l'ordalie pour passer les limites des fluides et chaque combat la renforçait encore et encore.

Chaotique, comme Thimoros et comme sa mère, elle était incapable de se fixer en un lieu sans s'en faire exclure. Elle était sans patrie, sans lieu, sans repère, sans futur; elle qui avait connue l'enfance divine de ceux qui ont tout, elle ne lui restait plus que cette ascendance maudite. Cette injustice lui brisa le coeur et elle se lança dans une croisade désespérée, celle de se faire accepter des hommes et des elfes. Chacun de ses échecs se soldaient par une destruction qui ne faisait que renforcer sa propre haine envers les mortels.

Ses pas la menèrent grâce à une faera pas moins chaotique qu'elle, en Omyrhie, alors patrie des Earions. Ils la chassèrent, elle qui ressemblait à une humaine, et elle se réfugia dans une grotte. Au fond de ce trou, elle découvrit un fluide, une porte spatiale vers Nargrum.

Nargrum est un monde obscur, au soleil mourant et à la rotation très lente. Les journées durent des jours et les nuits des semaines. Construite essentiellement d'ombre, d'eau, de terre et de feu, Nargrum était alors la patrie d'un peuple primitif à la peau verte. Aussi grand que des elfes, mais plus puissant, plus musclé, moins enclin à la discussion et ne maniant pas la magie, sauf celle du feu et de la terre. L'esthétique des Garzoks, car tel était le nom de ce peuple, se résumaient à des tatouages et des scarifications tant rituels que dû aux combats. Ce peuple si différent de ceux de Yuimen plût à Oaxaca et sa maîtrise de l'ombre leur plût aussi. Elle avait trouvé un foyer.

Nous sommes en -7 905, Oaxaca a 115 ans. Durant 5 années, Oaxaca allait gagner en pouvoir et en réputation parmi ce peuple qui vivaient de manière misérable sur un monde digne d'un bagne. Sa faera elle aussi effectuait son travail, transformant sa haine des peuples de Yuimen en compassion pour les rejetés dont elle avait fait ses frères.

Oaxaca gagna son immortalité sur cette planète et compris que contrairement à son père qui voulait tout pour lui, allant jusqu'à condamner sa fille et la mère de celle-ci; Oaxaca voulait tout pour son peuple et pour tous les exclus du monde. Durant ses années sur Nargrum, elle esquissait une société idéale, une société bâtie uniquement sur la liberté. La liberté de frapper, la liberté de combattre, la liberté de choisir sa magie, la liberté d'exister et de pouvoir s'installer où on veut, avec qui on veut comme on veut. Mais surtout un refuge, elle rêvait d'un pays où tout ceux qui avait été exclus, chassés, bannis comme elle l'avait été, pourrait vivre, s'installer et avoir un foyer. Pour cela, il fallait une terre riche capable de nourrir tous les exclus, pour cela, il lui fallait Nirtim, pour cela il lui fallait Yuimen !

Nourrie par son ambition et son rêve secret, Oaxaca, et les Garzoks avec elle, se déversèrent sur l'Omyrhie, l'ère sombre pouvait commencer...

Avatar du membre
Yuimen
Messages : 2483
Enregistré le : mar. 26 déc. 2017 19:17

Légendes

Message par Yuimen » jeu. 1 nov. 2018 22:24

Chant religieux

La légende de Rana, déesse du vent et de la sagesse


Image
Chant retrouvé sur un fragment de parchemin


Le monde était jeune et les dieux aussi
Les hommes rampaient encore et ne poussaient que des cris
Personne n'aurait pu distinguer hommes et animaux
Si Rana n'était pas venue de là haut


Ô Rana, universelle sagesse
Ô Rana, la plus grande des déesses
Ô Rana, flottant dans les airs
Ô Rana, à jamais je te vénère


Les dieux tristes de voir une telle anarchie
De leurs souffles conjugués, à Rana donnèrent la Vie
De la sagesse de chaque dieu Rana hérita
Ce savoir, Rana aux hommes le transmettra


Ô Rana, universelle sagesse
Ô Rana, la plus grande des déesses
Ô Rana, flottant dans les airs
Ô Rana, à jamais je te vénère


Les enseignements de la déesse les hommes écoutèrent
Et à jamais leur passé bestiale ils laissèrent
Plus jamais l'homme à terre ne rampera
Pour toujours Rana le guidera


Ô Rana, universelle sagesse
Ô Rana, la plus grande des déesse
Ô Rana, flottant dans les airs
Ô Rana, à jamais je te vénère


Depuis ce temps Rana flotte dans les cieux
Ne quittant jamais les hommes des yeux
De sa cité flottante elle observe
Au sommet de ....


Le parchemin est déchiré et le chant s'arrête ici.

Avatar du membre
Yuimen
Messages : 2483
Enregistré le : mar. 26 déc. 2017 19:17

Légendes

Message par Yuimen » jeu. 1 nov. 2018 22:25

Légende de la création du temple de Rana d’Oranan



Rana, alors que les dieux et déesses s’incarnèrent, fut la seule à refuser de prendre forme sur le monde. Renonçant à marcher parmi les hommes, elle conserva sa forme immatérielle pour parler à tous ceux qui voulaient l’entendre : elle fut le souffle, le murmure qui transmit, jour après jour, la sagesse aux êtres que créèrent les dieux. Balayant les terres et les mers, elle emportait avec elle l’ignorance, l’obscurité des esprits, et déposait en chacun les graines d’une clairvoyance nouvelle. Partout ceux qui l’adoraient, les êtres les plus réceptifs à son message, s’en allaient par les chemins parler à leurs semblables, enseigner, diffuser la bénédiction de la Déesse. Car tel était son commandement : aller de par les chemins, vers tous horizons, pour porter la sagesse à tous ceux dont l’âme ne vibrait pas à son souffle. Portés par le vent, ses fidèles étaient sans attaches, sans toit, sans feu. Suivant l’exemple de leur déesse, ils avaient refusé de voir leur foi s’élever en autels, temples et autres manifestations matérielles de dévotion, comme le firent les premiers êtres pour honorer les Dieux qui marchaient parmi eux.

En des temps anciens, dans les plaines de l’actuelle Ynorie, au sein d’une tribu de nomades dont le nom s’est perdu dans les mémoires, et que seuls les Dieux connaissent encore, naquirent des jumeaux. Le jour où ils poussèrent leur premier cri, une terrible tempête balayait la plaine, menaçait d’emporter les frêles abris où se terraient les membres de leur tribu. L’homme sage qui parmi ces hommes et ces femmes faisait office de prêtre et de guérisseur, déclara que le souffle de Rana bénissait les deux enfants. Pourtant, la naissance fut la cause d’un grand chagrin pour la famille : un des bébés, une fille, était en pleine santé, d’une incroyable vigueur, tandis que son frère, plus chétif, avait des jambes semblables à deux moignons, atrophiées. En ces temps rudes, il était de coutume d’abandonner les enfants trop faibles pour survivre, les bouches inutiles à nourrir, à la faveur des dieux. Ainsi voulut-on faire avec le garçon. Mais jamais son père ne put quitter l’abri de sa yourte. A chacune de ses tentatives, une violente bourrasque les ramenait, lui et l’enfant, à l’abri. A la onzième tentative, le prêtre-guérisseur parla, et tous convinrent avec lui que c’était la volonté de Rana que l’enfant vive. Aussi les siens l’élevèrent-ils sans jamais lui reprocher son handicap, tant était grande la crainte du courroux de la Déesse.

A l’âge où hommes et femmes entrent dans la vie d’adulte, sa sœur était devenue une guerrière reconnue et admirée, mais également respectée, car son âme vibrait au chant de Rana, et déjà le vent la poussait sur les routes pour porter la bénédiction de la Déesse. Son frère avait grandi, mais toujours chétif, être sans jambes que tous aimaient, mais qui ne pouvait espérer plus que d’aider les anciens, parfois infirmes comme lui, aux menues tâches du quotidien. Rares étaient ses paroles, ses réflexions, et lors des veillées, il ne chantait pas. Parfois les membres du clan se demandaient s’il n’était pas un simple d’esprit, et toujours le prêtre-guérisseur rappelait la tempête le jour de sa naissance, et le refus de la Déesse de le voir abandonner.

Un matin, sa sœur prit le chemin, comme nombre de fidèles, pour porter le message de Rana à travers le monde. Ce matin là, le jeune infirme pleura sans pouvoir se retenir, car sa sœur avait toujours été proche de lui, et pleine d’attentions. Ce fut également un déchirement pour elle, et ce fut le cœur gros de sanglots qu’elle quitta les siens ; mais l’appel de la Déesse était impérieux, se laisser porter par le vent exigeait le renoncement. Le lendemain de ce départ, le frère disparut. Toute la tribu se mit à sa recherche, car les siens supposaient qu’il n’avait pu aller loin, mais leurs efforts furent vains : ils ne retrouvèrent aucune trace de l’enfant.
Lorsque plusieurs années après ce triste évènement, le vent ramena la sœur vers les siens, elle apprit la triste nouvelle, mais n’en fut pas le moins du monde éprouvé, car la Déesse lui avait toujours soufflé qu’un jour, elle reverrait son frère, et elle avait une confiance inébranlable. Après quelques jours, elle reprit sa route, poussée par un vent du sud. Sa joie était grande, car elle sentait que Rana lui promettait une récompense pour sa fidélité. De longs jours, elle marcha, jusqu’à atteindre un petit bois.

Là, près d’une source, vivait son frère depuis qu’elle avait quitté la yourte de leurs parents. Leurs retrouvailles furent la source d’une immense allégresse, et la sœur découvrit alors quels étaient les projets de la Déesse pour cet enfant que le destin aurait sans doute promis à l’abandon. Sa jeunesse silencieuse n’était pas le signe de sa faiblesse, mais au contraire de sa force : il parlait peu, car il écoutait beaucoup. Comme sa sœur, son âme vibrait du souffle de Rana. Cette dernière, en entendant les paroles de son jumeau, comprit que chez lui le don dépassait tout ce qu’elle avait connu chez les fidèles que sa route avait croisé. En effet, la Déesse avait béni cet enfant, et jamais aucun de ses serviteurs n’eut un talent semblable. Car il savait écouter ce que le vent lui murmurait, mais il connaissait également les mots pour transmettre la sagesse : sa parole touchait l’esprit de ses semblables, simple et pure. Le soir où sa sœur était partie, de chagrin il avait rampé hors de la yourte pour la suivre, pour lui aussi se mettre au service de Rana, et porter la parole. Il se traina à s’ouvrir les coudes, déchirer ses vêtements, meurtrir son ventre. Des bêtes fauves vinrent l’entourer, mais il ne renonça pas, ne se plaignit pas un instant, et continua sa lente et douloureuse progression. Au matin de cette nuit terrible, où les épreuves se succédèrent sans jamais l’ébranler dans sa détermination, une brise le souleva, pour le déposer près de ce bois, de cette source, où sa sœur l’avait retrouvé. Saisons après saisons, il se nourrit de ce que le vent lui prodiguait, se vêtit des étoffes portées par les bourrasques, bâtit une cabane des branches arrachées par les tempêtes. Jamais il n’eut faim, jamais il n’eut froid, jamais il ne se sentit seul, car son âme vibrait comme aucune autre au gré du souffle.

Fidèle à son serment, sa sœur repartit annoncer la bonne nouvelle aux siens. Ceux-ci vinrent pour ramener l’enfant au sein de la tribu. A l’orée de la forêt, ils ne trouvèrent pas un enfant au bout de leur chemin, mais un homme, qui sut par ses mots les convaincre de s’en retourner, car là où la Déesse l’avait porté, il devait demeurer. La sœur au gré de ses rencontres raconta l’histoire de l’infirme bénit par la déesse. Les marcheurs d’abord, vinrent éprouver les paroles de ce jeune homme, et tous repartirent, convaincu que son âme plus qu’une autre vibrait au souffle de la Déesse. Le récit qu’ils faisaient de la révélation qu’ils avaient eu à sa rencontre cheminèrent parmi les peuples, et nombreux furent ceux qui s’engagèrent sur les chemins, en pèlerinage, pour écouter à leur tour les mots soufflés par Rana.

Le temps passa, le garçon devint un homme, puis un vieillard, mais jamais ne quitta la source près de laquelle il avait été porté, la nuit où sa sœur partit. Sa vie fut longue, bien plus longue que celles des siens, il pleura la mort de ses parents, la mort de sa jumelle, et de bien des amis encore. Sentant les dernières années venues, l’Elu de Rana – comme l’appelaient alors ceux qui avaient écouté son enseignement – conserva auprès de lui trois fidèles parmi les plus sensibles au souffle de la Déesse, pour leur transmettre tout son savoir, afin qu’ils le remplacent, auprès de cette source, et qu’ils enseignent à ceux qui viendraient les trouver.

Les Trois protestèrent qu’ils n’étaient pas dignes. D’autres, ne comprenant pas ce choix, et jugeaient que les fidèles de Rana se devaient de se laisser porter au gré du vent, que l’Infirme ne pouvait aller à l’encontre de la volonté de la Déesse. L’Elu savait que ce qu’il faisait était juste. Il parla aux Trois, et ses paroles furent pleines de sagesse, mais les Trois ne pouvaient écouter. Un soir où l’Elu dormait, ils prirent leurs bagages, leurs bâtons de marche, et s’en allèrent dans la nuit, reprendre leur mission. Jamais ils ne purent s’éloigner de plus de dix pas de la source, car un vent puissant les repoussait sans cesse. Ils luttèrent toute la nuit, et la tempête les balaya comme des fétus de paille. La Déesse exprimait sa volonté, comme le jour de la naissance de l’Elu, et les Trois comprirent qu’ils étaient dans l’erreur. Alors ils restèrent auprès du vieillard jusqu’à sa mort, et de sa bouche apprirent les enseignements de la Déesse. Lorsque l’Infirme rendit son dernier souffle, une bourrasque emporta son corps, qui disparut. Mais dans le bois où il avait vécu, son esprit veillait encore.

Au fil des siècles, les Trois se succédèrent, formant leurs successeurs, et accueillaient parmi eux des êtres désireux de consacrer leur vie à Rana. Nombreux étaient encore ceux qui parcouraient les routes pour porter la sagesse de la Déesse, dont les paroles allaient aux cœurs des fidèles, et plus nombreux encore étaient ceux qui prenaient le chemin pour se rendre auprès de la source, en ce lieu consacré où Rana consentit à ce que se réunissent ceux dont l’âme vibre à son souffle.

Le pèlerinage devint un élément central du culte, et le temple gagna de l’importance. Les ynoriens et les pèlerins bâtirent Oranan, la cité du temple, consacrée à Rana ; les prêtres du temple s'accordent sur l'origine du nom de la ville en lien avec les prières des fidèles, et l'invocation de la déesse : "Ô Rana". Comme ceux qui portaient autrefois sa parole, les fidèles les plus dévoués doivent abandonner leurs biens, leurs attaches, pour se mettre en marche, se retrouver en un même lieu, et bénéficier des enseignements de la Déesse, pour revenir chez eux porteur de son message.

Avatar du membre
Yuimen
Messages : 2483
Enregistré le : mar. 26 déc. 2017 19:17

Légendes

Message par Yuimen » jeu. 1 nov. 2018 22:26

Brytha la Purificatrice


Extrait du rapport du mage Niran à la milice de Yarthiss


Tout s’est déroulé en bordure du Lac Brumeux, au Sud-Ouest de Yarthiss. Je m’y étais rendu pour cueillir quelques fleurs de Selav, dont les propriétés magiques ne sont plus à démontrer. Les abords du lac sont connus pour en cacher de beaux spécimens. J’étais donc occupé à cueillir avec moult précautions ces fleurs blanches, lorsque soudain retendit un bruit curieux, progressivement de plus en plus sonore. Comme le bruit d’une armée en marche. Prudent et curieux de nature, je me suis baissé derrière un buisson feuillu pour ne pas me faire voir, et par les espaces entre les feuilles, j’ai pu voir un spectacle qui ne m’avait jamais été donné de contempler.

Sortant de la brume, presque ton sur ton, une multitude d’hommes et de femmes étranges marchaient aussi silencieusement qu’une troupe de cette ampleur pouvait le faire. Tous vêtus de gris, comme s’ils étaient nés du brouillard lui-même, ils avançaient pour former petit à petit un arc de cercle autour de l’une des bordures du lac, que j’avais en ligne de mire. Tous étaient armés, sans exception. J’étais trop loin pour discerner les détails de ces curieux personnages, aussi décidai-je de m’approcher un peu, prudemment, pour voir ce qui se passait là. De cachette en cachette, je parvins à me faufiler plus près. Mais mon avancée m’avait fait louper, et je m’en rendis seulement compte en reluquant de nouveau à travers un buis feuillu, l’arrivée de nouveaux gens. Des chevaliers sans visage, qui reflétaient les images de tous ceux qui les regardaient former une nouvelle ligne, devant la piétaille. Leur armure entière comme celle de leurs chevaux reluisaient d’une lumière sans vie. Lisses et polies, elles étaient comme des miroirs. Impressionné par une arrivée si impromptue, je restai désormais immobile, de peur d’être remarqué.

D’autant que bien vite, d’autres êtres arrivèrent, pèlerins gris aux yeux d’argent, vêtus de robes et de capes se fondant dans la brume. Ils se placèrent devant les chevaliers et leurs montures, et lancèrent en chœur une sorte de cri silencieux. Un appel psalmodié paisible, mais porté par toutes leurs voix réunies. Rapidement, les autres personnes présentes se joignirent progressivement à l’appel, si bien que très vite, une ferveur certaine habitait l’endroit, qui restait néanmoins calme, aussi curieux que ça puisse paraître. Leur voix, qui me donna alors des vertiges, résonne encore dans mon esprit, ainsi que le nom qu’ils invoquaient ensemble : Brytha. Brytha. Brytha. Inlassablement, ils se répétaient.

Et puis, d’une seule et même voix, tout le monde se tut. Et aussitôt, je compris pourquoi. Je sentis quelque chose changer en moi, une présence apparaître. Et communément à cette présence, tout l’air semblait saturé de magie. Une magie comme je ne l’avais jamais perçue, comme si tous les pouvoirs et fluides avaient subis une fluctuation improbable et imprévue. Je sentis mes propres sortilèges muter, mes fluides se déformer légèrement, comme s’ils s’affinaient, comme s’ils revenaient à leur propre essence initiale. J’en avais le cœur au bord des lèvres, tant cette modification était intense, et différente de ce que j’avais toujours connu. Néanmoins, je tins bon et pus regarder la suite du spectacle. Le clou de ces apparitions étranges. Car je la sentis avant de la voir. Elle était là. Brytha.

Les images de mes souvenirs sont plus floues, plus évanescentes, à partir de cet instant. Elle sembla sortir des eaux et de la brume à la fois, sans être mouillée. Elle flottait au-dessus de la masse de mortels qui l’entouraient, cernée d’une aura qui n’était ni d’ombre, ni de lumière. Elle était vêtue d’une robe aux formes imprécises, et couronnée d’une tiare d’argent formant une auréole à la forme curieuse autour de son visage d’opale aux yeux argentés. Ils se posaient sur le monde sans distinction du bien ou du mal, sans l’expression du moindre sentiment de colère ou de satisfaction. Une mine neutre, des lèvres closes, et des ailes grises… A moins que ce n’en fut pas. Elle était belle, mais repoussante. Lumineuse et sombre à la fois. Déesse, mais si physiquement présente… Sitôt, elle m’inspira la sagesse de Rana, la beauté de Yuia, la justice de Gaïa, la force de Moura, mais sans qu’aucune de ces caractéristiques ne soit suffisamment dominante pour l’identifier. C’était un être tout autre, qui se tenait là, immobile, dans cette brume et au milieu de cette armée grise. Au milieu d’un silence presque douloureux.

Et soudain je pris peur. Car elle était une menace réconfortante. Une entité pleine de puissance, que l’on ne pouvait rallier ni au bien, ni au mal. Et le dernier souvenir que je gardai d’Elle, de Brytha, fut sa voix, qui s’adressa à tous ses sbires gris sans qu’elle ne dût remuer les lèvres. À moins que ce ne fut ma propre voix intérieure qui me susurra ces paroles…

« Ainsi Brytha arrive sur Yuimen, planète décadente à l’équilibre instable. Que l’Ordre soit ramené, par la Pureté et la Foi, par la magie et l’acier. »

N’en pouvant plus, je me détournai pour fuir discrètement cette Déesse purificatrice, et son armée grise sortie de la Brume.

Avatar du membre
Yuimen
Messages : 2483
Enregistré le : mar. 26 déc. 2017 19:17

Légendes

Message par Yuimen » jeu. 1 nov. 2018 22:28

La légende de Meno dieu des forges, du feu et des métaux


Image



Cette histoire commence il y a bien longtemps de ça, les terres étaient encore jeunes et les guerres n’avaient pas encore souillés ce monde, du moins jusqu’à ce que Nosvéris prenne les armes. A l’époque ce continent n’était habité que par des nains et des hommes qui eux vivaient dans les régions du nord. Ces deux races cohabitaient en paix, les nains demeuraient dans les montagnes et ne souciaient guère des hommes à part pour le commerce.

Mais au bout de quelques temps, des faits étranges vinrent troubler cette tranquillité. Sur les côtes, les humains à la vue la plus perçante pouvaient apercevoir des bateaux qui n’étaient pas des leurs. De plus on signalait de plus en plus de disparitions du côté des deux races, ce qui ne laissait rien présager de bon.
Jusqu’à un matin, cette fois-ci tout le monde pouvait voir clairement se dessiner sur le large toute une flotte navale, une invasion était imminente.

Pris au dépourvus, la plupart des humains se réfugièrent dans les montagnes, les quelques courageux qui restèrent défendre leurs maisons se firent massacrer par des êtres de leurs tailles, d’une peau blanchâtre aux oreilles pointues.

Les conquérants massacraient tous sur leurs passages, sans pitié pour qui que se soit, ils obligèrent les hommes et les nains à se replier au sud-ouest de l’actuelle ville de Gwadh dans les montagnes abritant les 3 volcans de Nosvéris.

Tout les habitants du continent s’étaient préparer à tenter une dernière fois de repousser les envahisseurs jetant toutes leurs forces dans la bataille, adressant une dernière prière aux dieux pour qu’ils les accueillent dans un royaume meilleur.

Mais quelque chose de bizarre se passa cette nuit là, les trois volcans entrèrent en éruption exactement au même moment, puis quelques heures après une personne encapuchonnée s’approcha du camp dans lequel résidaient les défenseurs.
Il s’adressa à tous ceux qui demeuraient là :

"Les dieux vous ont entendu, mon nom est Meno et je vient vous aider à conserver vos terres, au lever du matin vous les attaqueraient et votre force sera tellement supérieure qu’ils seront obliger de battre en retraite et de s’en aller."

Avatar du membre
Yuimen
Messages : 2483
Enregistré le : mar. 26 déc. 2017 19:17

Légendes

Message par Yuimen » jeu. 1 nov. 2018 22:29

Extrait du grand livre de Meno



De la naissance à la retraite du dieu du feu.



Alors que rien n’existait que la puissance pure aux confins d’un univers de forces opposées et complémentaires, le contact de la magie donna naissance à l’unité : Zewen, le vecteur, première conscience qui, dans sa grande sagesse, rédigea les versets de l’histoire du monde. Ni père, ni mère, il fut seulement le premier. Il vit naître, dans ce monde encore vierge, les puissances. De leur danse, Gaïa et Yuimen créèrent le monde et l’existence. De leur danse, Thimoros et Phaitos donnèrent l’ombre et la limite, celle qui fait que le haut est haut et que le sol est le maintien.

Vinrent les autres, les Adorateurs, les Dieux mineurs qui aménageraient le monde. Ainsi naquit Meno, dans un halo d’or et de pourpre, qui donna au monde pour la première fois une image de la lumière. Dans un charivari furieux et envoûtant, Meno stria la nuit de flamboiements et de langues de feu virevoltantes, et dans son immense bonté, il offrit au monde, dans une explosion de lumière et une apothéose fulgurante à la première de ses danses, la lumière diffuse et claire, rassurante et protectrice des étoiles.


Prologue : De la création des entités et de l’adoration des hommes

Alors que le monde connaissait ses premiers balbutiements, les dieux et les hommes ne cohabitaient pas encore. Les puissances et les adorateurs étaient d’une seule et même élite, les représentants de la puissance universelle. Au début, tout était simple : regroupés, nus et attentifs autour de Zewen, aucun ne parlait, car la parole était inutile. De leurs esprits si forts et si fertiles, les puissances furent les premiers à créer. Ils firent apparaître aux yeux de tous leurs visions et leurs créations. Selon l’approbation générale ou le dégoût ils en emplissaient le monde, ou en débarrassaient l’univers entier.

Puis Gaïa et Yuimen, leurs yeux emplis d’une compassion mutuelle et d’un attachement presque symbiotique, créèrent l’humanité, les Hommes. Premiers enfants imaginés dans l’esprit de ceux qui, après avoir créé le ciel et la terre, avaient à présent le désir de l’offrir à d’autres esprits, des esprits inférieurs. Meno le ressentit particulièrement ce jour là. Phaitos et Thimoros, au même instant, créèrent la convoitise et la domination. De leurs esprits fertiles, les puissances firent jaillir elfes, torkins, Kenders, worans et toutes les créatures du monde, si bien que rapidement, tout devint plus bruyant, plus vivant. Les Hommes, créatures de sagesse et premiers nés de Yuimen, furent les premiers à tomber amoureux des étoiles. Meno en fut ravi.



I/ Des prouesses de Meno et de son amour interdit :

Les puissances avaient créé le monde. Il appartenait maintenant aux adorateurs d’en faire un endroit de vie et de création. Ils se mirent au travail, se répandant avec célérité sur la terre. D’aucun étalant déserts, d’autres faisant jaillir les forêts et les mers, d'autres encore couvrant le sol de neige et de glace. Gaïa s’était retirée pour vivre seule parmi les hommes, et Yuimen ne donnait plus signe de vie ; seuls restaient les adorateurs. Meno, lui, était sensible à un des aspects du monde : son cœur était mort.
Dans leur grande puissance, ni Yuimen ni Gaïa n’avaient pu mettre en marche le cœur de la planète. Le froid mordait les créatures et les dieux, et seul lui pouvait y remédier. Il entreprit donc le premier pèlerinage de son long règne : quittant les terres de l’île de Zewen, le scribe, il partit sur celles du monde des Hommes à la recherche d’un chemin vers le cœur de la planète. Durant ce voyage, Meno prit la forme d’un renard géant, ailé et enflammé, avatar sous l'apparence duquel il parcourut le monde sans trouver hélas aucun passage.
C’est alors qu’elle lui apparut : la sage Gaïa lui raconta comment fut créé le monde, dans l’esprit de Yuimen et le sien, et lui expliqua que la clé qu’il cherchait était en possession de Yuia. Le voyage de Meno le mena alors au nord, bien au nord : porté par une flamme de puissance, il fila jusqu’aux confins de la grande planète et arriva à Maltarkiahn.

La ville de Maltarkiahn était une cité construite par les hommes. Construite est un bien grand mot, en réalité : tous étaient tailleurs, mais tailleurs de glace. Les habitants de Maltarkiahn étaient amoureux des glaces et des neiges éternelles, et dans leur grande reconnaissance, ils avaient taillé à même le glacier Tarkiahn une immense citadelle. Perdue dans la nuit polaire, Maltarkiahn était un fanion translucide dressé à la gloire de celle qu’ils appelaient Yuia. Seules les étoiles se reflétaient avec un raffinement merveilleux sur les parois gelées de la cité.

Yuia ne se montrait pourtant pas, car au fond de son univers gelé, elle ne voyait pas l’adoration de ses fidèles. Mais alors qu’ils perdaient espoir, Meno leur apparut, leur fit tailler dans les murs de la citadelle de même qu'autour de la ville d’immenses vasques de glace, et par sa toute puissance, alluma d’une lumière dorée les torches ainsi préparées. La citadelle brilla de mille feux, des flammes dansantes se reflétant sur la glace des murs et des chambres, et la lumière fut amplifiée au fin fond du firmament. Ainsi vint à ses fidèles la belle Yuia : d’une beauté sans pareille, froide et fragile comme une rose de glace, elle apparut ailée de six paires d’ailes bleues. Son visage d’une perfection inégalable sembla s’empourprer dans cet univers de chaleur et de beauté, spectacle devant lequel Meno ressentit immédiatement un feu différent de sa Flamme naturelle : il était amoureux...un amour interdit.

II De la construction de l’orbe des mille flammes et l’apprentissage de la forge

Dans son grand projet, Meno avait besoin d’un réceptacle pour recueillir la puissance de son miracle. Donner vie au monde n’était pas une mince affaire et il fallait y mettre tous les moyens possibles. Il réunit alors à Maltarkiahn un représentant de chacune des races du monde, même les sektegs. Il avait au préalable été décrocher des veines des montagnes les fluides nécessaires, ainsi que du fer, de l'or, de l'argent, du cuivre et d'autres métaux. C’est dans le palais de Yuia que Meno créa avec l’aide de tous les peuples l’orbe des mille flammes, une sphère des métaux les plus précieux.

Dans cette forge naquit un des talents les plus précieux du règne des mortels sur Yuimen : la capacité de transformer les matières brutes en œuvre, en véritable création. C’est à cet instant que Zewen marqua le milieu de la vie de Meno : il avait offert aux hommes et aux autres races la possibilité de forger le métal, et de tous ses accomplissements, celui-ci était l’un des plus déterminant.


III / La trahison et le cœur du monde

Yuia accueillit en son nouveau palais le dieu Meno. Il était au cœur de sa bonté et de sa divine attention. Elle le prenait pour un esprit de générosité et de douceur, le croyant animal plus que divin, aveugle à sa toute puissance. Mais Meno, lui, était en amour avec Yuia, et un jour vint où il demanda à la déesse de lui prouver son amour.

Premier mouvement du chant de la rédemption de Meno.
« Par amour, elle lui fit construire un temple. Cela ne lui suffisait pas, disait-il.
Par amour, elle lui offrit un peuple d’adorateurs. Cela ne lui suffisait, pas disait-il.
Par amour, elle lui offrit son cœur en entier. Cela n’était toujours pas assez.
Comme une flamme dévorante, l’esprit de Meno était fixé sur une chose et une seule.
Il demanda à Yuia « Si ton amour est si fort pour moi, alors donne moi la clé du cœur du monde : ainsi tu placeras en moi ta confiance et j’en serai le gardien. »
Yuia, femme aveuglée et déesse enamourée, offrit à l’esprit du feu la clochette qui commandait le passage du cœur du monde. »

Aussitôt satisfait, Meno s’empara de la clochette et disparut de Maltarkiahn pour ne jamais y revenir, reprenant son vol jusqu’au cœur du monde. Sonnant de la cloche au plus haut des cieux pour y apercevoir le passage jusqu’au noyau de la planète, il disparut dans les entrailles de la terre. Une fois au cœur de la fournaise potentielle, il entreprit de la démarrer. Il passa huit années à chercher un moyen, puis il comprit que la flamme du cœur du monde ne brillerait pas sans un combustible approprié. Zewen l’avait déjà écrit. « Aucune œuvre d’envergure ne pourra perdurer sans l’investissement d’un élément profond et à la hauteur de la tâche à accomplir. » Meno, donc, scinda en deux son âme et c’est la moitié de son âme qui entretint la force volcanique de la planète.
Le temps alors s’accéléra : Le monde, au ventre bouillonnant, devint plus fertile encore, débordant de vie de et de chaleur. Les arbres, les plantes, les nuages, les âmes y fleurirent comme au cœur d’un printemps du monde enfin commencé. Mais en augmentant, la trahison dont était issue la vie du monde était trop importante et devait avoir un prix. Maltarkiahn, la citadelle de Yuia fut engloutie dans la fonte des glaces. On dit que les hommes qui vivaient là étaient les plus sages de tous, et que Yuia, pour protéger son domaine et son peuple, emporta la citadelle au plus éloigné des pôles de la planète. Personne ne revit jamais Maltarkiahn et ses habitants, et Yuia semblait exilée à jamais.

IV/ De la naissance du soleil et la guerre du feu sur la glace

Rongé de remords et de douleurs, c’est sous la forme d’un lion ardent que Meno arpenta les terres vivantes qui résultaient de son miracle. Il rencontra les hommes, une nation d’adorateurs du feu, il parcourut le monde et en vit les beautés, mais par-dessus tout, il rechercha Yuia, celle pour qui il avait donné le feu aux premiers hommes. Son cœur était empli de douleur et de peine, et dans un élan de culpabilité, il décida une fois encore d’en appeler à Gaïa, alors en pleine méditation, sa puissance focalisée sur l’astre du jour, un astre de pure lumière alimenté de son propre pouvoir, si bien que de jour en jour, elle s’affaiblissait. Meno et elle discoururent longuement, et ils parvinrent à un arrangement : Gaïa promit à Meno de ramener Yuia parmi eux s'il lui offrait sa puissance et son savoir de l’ignition. Ensemble, ils travaillèrent à un nouvel astre, de lumière et de feu, qu’ils placeraient au dessus de la planète de Yuimen pour lui donner lumière et chaleur sans affaiblir la mère du ciel.

Cet astre fut appelé le Soleil. Ils avaient envers lui l’amour que l’on porte à un fils aimé, et pour le faire vivre plus fort, Meno donna ce qu'il lui restait : l’amour qu’il gardait pour Yuia. Cette dernière, reine de glace, revint d’entre les neiges ancestrales à la demande de Gaïa. Sa rencontre avec Meno fut des plus tumultueuse. Ils se combattirent avec violence, l’un armé de sa lance de flamme et l'autre de sa lame de glace, et firent trembler la terre et le firmament. « La perte de la flamme. », c’est ainsi que les adeptes de Meno nommèrent l’extinction de son amour pour Yuia et la bataille qui les opposa. Ni Meno ni ses fidèles ne se remirent vraiment de cette perte d’affinité avec Yuia et ses adeptes. Ils écrirent un total de 25 lamentations ensembles : douze lamentations pour le culte de Meno et 13 pour celui de Yuia.
Les éclats de leurs assauts se reflètent encore aujourd’hui dans les cieux du pôle sous la forme d’aurores boréales.

V/ De la rencontre avec l’ombre et la création des enfers.

Ce fut sur intervention de Yuimen et de Gaïa que Meno et Yuia furent séparés. Ils avaient à la fois la douleur des combattants d’une guerre et celle des amants trahis...trop de colère et de douleur en un seul et même endroit. Pour les mettre à l'écart l'un de l'autre Yuia hérita de la surface du monde, et Meno, quant à lui, voulut retourner auprès de son œuvre ; rester pour le bien de tous au cœur du monde et de la planète en créant un monde souterrain de flammes. C’est ainsi que le grand esprit du feu y travailla, enfoui sous les terres habitées, proche de la chaleur du cœur de la terre.
Envahi par la palpitation de son âme qui semblait être enfin unique à nouveau, son royaume sous terre crût : de large plaines fermées par la croûte terrestre s'étendirent, des volcans, des pointes de roches résistantes et hérissées à l’image des cicatrices qui blessaient son âme s'élevèrent. Il remplit son monde de lacs et de fleuves de lave qui parcoururent son royaume.

Phaitos et Thimoros, les frères de l’ombre, ceux qui n’avaient pu s’approprier le monde de Yuimen et Gaïa lors de leur première danse, eurent vent de la douleur de Meno. Ensemble, ils vinrent verser à son cœur et à ses oreilles des paroles de réconfort et de douces promesses, et, amadoué, il les accueillit comme des frères dans son royaume. Mais, rapidement, leur puissance s’affirma à nouveau sur celui qui ne devait rester qu’un adorateur à leurs yeux : ils emprisonnèrent Meno dans le gouffre le plus reculé de ce qui était devenu les enfers, enchaîné face au cœur du monde, condamné à ne plus exister qu’à cet endroit. Il fut libéré quelques millénaires plus tard par Yuimen en personne et aurait pris depuis sa retraite parmi les vivants.


Epilogue : Les douze lamentations de la perte de la flamme :

1) Meno, père de la flamme, aujourd’hui, tu as tué. Nous en portons la faute.
2) Meno, père de la flamme, aujourd’hui, tu as noirci le feu. Nous en portons la faute.
3) Meno, père de la flamme, aujourd’hui, tu as perdu ton cœur. Nous en portons la faute.
4) Meno, père de la flamme, aujourd’hui, tu as accompli le destin. Nous en portons la faute.
5) Meno, père de la flamme, aujourd’hui, tu es seul et perdu. Nous en portons la faute.
6) Meno, père de la flamme, aujourd’hui, tu as subi mille douleurs. Nous en portons la faute.
7) Meno, père de la flamme, aujourd’hui, tu es triste et désespéré. Nous en portons la faute.
8) Meno, père de la flamme, aujourd’hui, tu as donné la forge au malin. Nous en portons la faute.
9) Meno, père de la flamme, aujourd’hui, tu as emprunté le crépuscule de ta vie. Nous en portons la faute.
10) Meno, père de la flamme, aujourd’hui, tu as ouvert les enfers. Nous en portons la faute.
11) Meno, père de la flamme, aujourd’hui, tu es parti de notre monde. Nous en portons la faute.
12) Meno, père de la flamme, aujourd’hui, tu as donné au monde le cœur qui le nourrit, tu as gardé pour toi la part de mal qui en chacun de nous est endormie. Loué soit Meno, père de la flamme, pour son sacrifice aveugle.

Avatar du membre
Yuimen
Messages : 2483
Enregistré le : mar. 26 déc. 2017 19:17

Légendes

Message par Yuimen » jeu. 1 nov. 2018 22:33

Les Sanctuaires de Yuimen


Chanson des sanctuaires

Cette chanson est assez peu connue parmi les elfes. Parmi les peuples humains, elle n'est connu que de très rares troubadours et érudits, l'ayant eux-même appris de la bouche de l'un ou l'autre elfes.

"Dans le désert les elfes se battait
Dans le désert pour les Dieux se tuaient
Dans le désert pour leur vie, ils luttaient
Dans le désert chacun pour soi ils vivaient

Juste pour ça:
Gaïa contre Thimoros
La lumière contre la nuit!

Chacun ses rêves, chacun ses lois
Chacun sa terre, chacun ses droits
Chacun son Dieu, chacun ses cris
Chacun sa mort, chacun sa vie.

Dans la lutte:
Gaïa contre Thimoros
La lumière contre la nuit!

Tous sous un même soleil
Tous nés de milles merveilles
Tous défendant ses idées
Tous mourrant par l'épée.

Simplement pour:
Gaïa contre Thimoros
La lumière contre la nuit!

Les Dieux se battaient
et La plaine devint Désert
Les Dieux se battaient
et de sang a tout recouvert.

Toujours :
Gaïa contre Thimoros
La lumière contre la nuit!

Yuimen fut souvent prié
Yuimen par la terre fut appelé
Yuimen pour la terre fut inquiété
Yuimen pour les elfes eu pitié

Contre cela:
Gaïa contre Thimoros
La lumière contre la nuit!

Sur toute la terre on mourrait
Sur toute la terre Phaitos oeuvrait
Sur toute la terre la vie fuyait
Sur toute la guerre la mort s'étendait.

A cause de :
Gaïa contre Thimoros
La lumière contre la nuit!

Par la terre, Yuimen pardonna
Par la terre, quatre sanctuaire il créa.
Par la terre, les êtres changèrent
Par la terre, les temps se modifièrent

Malgré cela:
Gaïa contre Thimoros
La lumière contre la nuit!

Sur Nirtim, dans les bois
Kartiran Dera naquit de la nature
Sur Imiftil, dans la montagne
Essan Dera naquit de la dureté

mais toujours
Gaïa contre Thimoros
La lumière contre la nuit!

Sur Nosvéris, dans la plaine
Ratinian Dera naquit de la douceur
Sur Naora, dans le désert
Twenan Dera naquit de la douleur

Pour toujours
Gaïa contre Thimoros
La lumière contre la nuit

Les êtres à nouveau se craignent
Les êtres à nouveau se haïssent
Les êtres ont appris le pardon
Les êtres ont perdu de Yuimen les dons

Et à nouveau
Gaïa contre Thimoros
La lumière contre la nuit!

Le pardon pour le juste
Le pardon pour l'injuste
Le pardon tu dois chercher
Le pardon tu dois trouver.

Mais plus jamais ne cessera:
Gaïa contre Thimoros
La lumière contre la nuit.

Mais plus rien n'arrêtera:
Gaïa contre Thimoros
La lumière contre la nuit."

Avatar du membre
Yuimen
Messages : 2483
Enregistré le : mar. 26 déc. 2017 19:17

Légendes

Message par Yuimen » jeu. 1 nov. 2018 22:34

L'obélisque de la discorde

Au cœur des forêts qui devinrent plus tard le désert de l'ouest, se trouvait une grande pointe de pierre noire. Son origine était purement naturelle et elle aurait put être ignorée de tous, si elle n'avait pas eu cette particularité d'attirer la foudre. Des êtres aujourd'hui oubliés, venant de l'est, s'installèrent ici. Des hommes à têtes et ailes d'oiseaux qui priaient tous les dieux avec la même ferveur. Quand ils virent le pic de roche noire, ils leur semblaient aussitôt qu'un tel lieu devait être particulièrement saint, et ils leur semblaient qu'un peuple ne pouvait trouver meilleur lieu pour s'installer que cette région de la forêt.
Cependant, parmi leurs sages, de plus en plus s'interrogeaient sur la nature de ce lieu sacré qui unissait la terre et le ciel. Ici, la roche s'élevait et le ciel descendait, mais qui était le plus méritant ?

« Ce lieu est sacré par le nom de Yuimen, disaient les uns, car ici, la terre s'élève et défie le ciel. »

Mais d'autres répliquaient :

« Certes, ce lieu est à dédier au grand Valyus, car ici la terre s'est élevée, mais seulement pour être châtiée par la foudre. »

Et nul ne semblait pouvoir se mettre d'accord. La vie se poursuivait, mais les querelles s'envenimaient et les uns se mettaient à prier Yuimen tandis que d'autres se tournaient exclusivement vers Valyus.

Des générations passèrent, et les hommes-oiseaux venaient en pèlerinage pour adorer le pic. Mais leur présence finit par attirer les résidents véritables de ce lieu, qui descendaient parfois de leurs montagnes pour chasser au dessus de la forêt. Dans un grondement d'orage, le ciel fut envahi par la foudre et les nuées en furent secouées. Du haut des airs, les éclairs semblaient danser dans les cieux, et voilà qu'ils se révélaient être de grands lézards qui crachaient la foudre !
Protégés de Valyus, ils étaient le haut peuple, fiers et arrogants, et nul n'était jamais venu leur disputer ces terres.
Les hommes-oiseaux se cachèrent dans les sous-bois, tremblants de peur, et ils n'osèrent en ressortir que lorsque la tempête fut terminée.

À partir de ce jour, la vie devint de plus en plus dure. Les dragons de foudre venaient régulièrement depuis leur lointaine montagne car ils étaient de plus en plus nombreux et affamés, et s'ils voyaient un homme-oiseau, ils le mangeaient.
Certains se mirent à prier Yuimen de les débarrasser de ce fléau, mais d'autres suppliaient Valyus de les épargner, pensant qu'il s'agissait d'une punition envers eux, pour oser s'élever dans les cieux. Valyus, disaient-ils, n'était-il pas le gardien qui veille à ce que personne n'aille où il n'est pas le bienvenu ?
La dispute ne cessait de croître, et bientôt, le peuple se scinda et la guerre vint avec son cortège de mort.
Alors, Yuimen vint et il s'adressa aux hommes-oiseaux :

« Je suis le possesseur de ces terres, comme l’atteste l'obélisque. Venez à moi, et vous serez protégés du peuple de Valyus. »

Beaucoup se joignirent à lui, mais alors, une nouvelle tempête se déchaîna, et un guerrier tout vêtu d'acier vint. C'était Valyus, qui descendait sur terre pour la première fois, et sa voix était comme le tonnerre. Il réalisait que son peuple en avait menacé un autre, et que cela était mauvais. Mais il voyait aussi que Yuimen représentait une menace pour ses dragons et que le dieu de la terre cherchait à lui voler injustement ses territoires.

« Ici, est mon pays, comme l'atteste l'obélisque. Que tous les hommes-oiseaux acceptent ma suprématie, et les dragons de foudre ne seront plus une menace, mais une protection. »

Et bientôt, les éléments eux-même se déchaînèrent. Les cieux ne furent plus que fracas et pluie de sang. Les armes s'entrechoquaient et les étincelles de l'acier se mêlaient aux éclairs. Yuimen vint en personne pour se battre et bien des dragons tombèrent sous ses coups. Lorsque le dernier chuta, le cri de Valyus fut terrible et sa colère était grande, car son peuple dévoué n'était plus. Il avait échoué à le protéger.
Il attaqua avec rage les hommes-oiseaux suivants de Yuimen avec l'aide de ceux qui s'étaient voués à lui. Les serviteurs du maître de la nature furent à leur tour tous abattus, et il arriva devant Yuimen lui-même. Le duel fut titanesque, mais la rage du protecteur était telle que rien ne put l'arrêter, ses ennemis tombaient et le ciel d'orage était déchiré par la colère sacré. Le roi de la terre dû s'incliner et rompit le combat.
Ils virent alors que le monde était ravagé. Le peuple des hommes-oiseaux, enjeu de la guerre divine autant que ce pays, n'était plus. La forêt elle-même était réduite à un vaste désert brûlé et fendu par la rage divine.
Les deux dieux comprirent qu'ils avaient commis une erreur, mais le préjudice de Valyus était le plus grand, car ses dragons n'étaient plus. C'était là une grande douleur, car il avait perdu ses adorateurs les plus dévoués, auxquels il avait promis sa protection.
Aussi le guerrier tonnant promis de poursuivre Yuimen où qu'il aille pour le châtier s'il ne payait compensation. Si grande était sa colère que Yuimen du renoncer à lui échapper et payer rançon par sa magie.
Alors, le seigneur de la terre rassembla son pouvoir et il dévoila ce que lui seul pouvait sentir : en vérité, une femelle dragon était prête à pondre et Yuimen put récupérer les œufs de son ventre. Ils étaient froids et semblaient devoir rester inerte, mais Yuimen promis à Valyus qu'un jour, ils écloraient, et qu'alors, le désert de l'ouest serait de nouveau son sanctuaire réservé, et que plus personne ne viendrait le lui contester.

Valyus estima que justice était rendu, il en fut apaisé et repartit de part le monde. Mais prenant conscience de la triste catastrophe et de ce qu'elle impliquait, il estima qu'il y avait là des leçons à tirer. Jamais plus un massacre aussi injuste ne devait avoir lieu !
Il jura, et fit jurer à tout ses fidèles, de garantir la sécurité de ceux qui en avaient besoin et de veiller à la justice de leurs actes. Il expliqua qu'il ne fallait pas frapper aveuglément comme l'avaient fait les dragons, qu'il ne fallait pas agir au mépris de la justice comme avait failli le faire Yuimen. C'est au dessus des ruines poussiéreuses du désert de l'ouest qu'il édicta ses sentences et le grondement de l'orage porta sa voix à tout ceux qui le servaient.

Au milieu du désert dévasté, les restes fendus de l'obélisque de roche noir était peu à peu ensevelis sous le sable, comme si la pierre elle-même était honteuse d'avoir été la responsable de tout ce chaos.

Avatar du membre
Yuimen
Messages : 2483
Enregistré le : mar. 26 déc. 2017 19:17

Légendes

Message par Yuimen » jeu. 1 nov. 2018 22:35

La légende de Phaïtos, dieu de la mort et gardien de l'au delà, et celle de Thimoros, dieu du chaos et des ombres



Thimoros et Phaïtos naquirent de la même mère, parmi les premiers hommes. La venue au monde des deux dieux fût d'emblée souillée d'une aura malsaine. Outre la mort de la jeune mère, qui était chose triste mais fréquente, les deux enfants agirent de façon peu commune. Phaïtos se débattit furieusement dans les bras de ses sages femmes et ne se calma que lorsqu'on le posa à côté de sa mère, endroit duquel il l'observa pendant une journée. Thimoros quant à lui ne jeta qu'un coup d'oeil à sa mère, et fût pris de fou rire pendant autant de temps.

Les deux enfants furent élevés par leur père qui perdit rapidement tout contrôle sur la situation. Ils étaient très éveillés, toujours en avance sur leur âge. Thimoros avait un goût prononcé pour la destruction, et martyrisait tout ce qu'il trouvait autour de lui. Phaïtos était calme et très observateur. Lorsqu'ils jouaient ensembles, on voyait Thimoros capturer et torturer des insectes, après quoi il les donnait à son frère qui jusque là avait regardé faire. Ce dernier récupérait les cadavres, rassemblait les membres arrachées et reconstituait la bête. Lorsque l'animal était encore en vie, il la disséquait, et l'étudiait minutieusement.
Cela n'aurait pas été inquiétant s'il n'avait pas porté leurs jeux sur de plus gros gabarits...

Vint l'âge de leur adolescence, Thimoros était amateur de conflits. Il avait un don pour semer la discorde entre les gens et s'en servait abondamment. Il se plaisait à observer les disputes, et alimentait les ragots jusqu'à ce que les villageois en viennent aux mains.
Bien que jumeaux, ils ne se ressemblaient plus beaucoup. Thimoros était un jeune homme musclé, actif et impulsif de très forte carrure. Il participait activement aux chasses, pendant lesquels on déplora de plus en plus d'accidents. On retrouvait certains hommes morts et mutilés, ou bien évanouis et choqués sans aucune blessures et les hommes commencèrent à se rejeter les suspicions...

Phaïtos était bien plus discret, de physique et de personnalité.
Grand, fin, il était très réservé et parlait peu. Il dormait souvent pendant la journée et disparaissait la nuit, laquelle il passait au cimetière, à l'abri des yeux tous. La mort le fascinait, il l'observait, déterrant les cadavres et examinait les défunts sur toutes leurs coutures. Il rendait également souvent visite au mourant, blessés et vieillards. Il ne leur parlait pas, mais leur tenait compagnie, attendant l'ultime moment où leur âme sortait de leur corps. Beaucoup le prenait pour un fou, mais il était en réalité très fin d'esprit et commençait déjà à cet age à établir de nombreuses théories. Leur père mourus, ne comprenant pas ce que devenaient leurs fils.

La magie noire apparu réellement sur Yuimen lorsque Phaïtos compris qu'on pouvait se servir des âmes défuntes pour donner lieu à des phénomènes magiques. Seulement, seules les âmes en colères répondaient à l'appel. Par soif de savoir, Phaïtos exposa les faits à son frères, et ils s'allièrent pour aider la magie noire dans sa profusion. Thimoros remplissait les coeurs de ses pairs humains de haine, de telle sorte qu'à leur mort leurs âmes ne puissent aspirer au repos.

Alléchées par l'idée de ne retrouver ne serait ce qu'un semblant de vie, elle revenaient volontiers intégrer un cadavre pour exécuter les ordres de nos apprentis sorcier. Thimoros compris vite que la magie noire pouvait être utilisée dans un but bien plus ambitieux à son goût: la destruction.
Pendant que son frère inventait l'art de la nécromancie, il mit au point des sortilèges dans lesquels les âmes tourmentées pouvaient déchaîner leur fureur à loisir.

Leur village natal fût bientôt le théâtre de manifestations d'une puissance inouïe et se transforma peu à peu en un véritable laboratoire.

Thimoros, assoiffé de pouvoir y sema le chaos. Son éloquence était telle qu'il parvins à semer la discorde entre chaque famille et il porta ses ambitions jusqu'à un hameau voisin. De fil en aiguille, les deux villages se déclarèrent la guerre. Il n'y eut qu'une seule bataille, et elle fût extrême dans sa violence telles étaient les tensions entre chaque village, entre chaque personne.
Il n'y eut pas de vainqueur, simplement une boucherie pendant laquelle tous les comptes furent réglés. Thimoros se joignit gaiement à l'affrontement, et assouvit pour longtemps sa soif de destruction. Aucune lame ne le toucha, les gens périrent sous son épée ou enveloppés de torrents de brume noire. Il exécuta tout ceux qu'il trouva, ne laissant aucun survivant, brûlant maisons et champs. Thimoros passa ensuite des heures à rire au milieu des cadavres et contempla les ruines du village.

Phaïtos assista à la scène et ne fit rien pour stopper son frère. Il le savait beaucoup plus fort que lui. Il se résigna donc à sauver la moindre vie et profita de l'après bataille pour élargir son savoir. Il passa silencieux parmi les cadavres et les inspecta.
Le massacre avait donné lieu à un concentré de magie noire qu'ils eurent tôt fait d'absorber. Leur nature déifique se révéla au grand jour. Leurs puissance était très grande à présent. Thimoros par son pouvoir de destruction, Phaïtos par sa maîtrise de la mort. Deux dieux étaient nés et ne partageant pas les mêmes ambitions, ils décidèrent de se séparer, l'un pour gagner en puissance et pour faire le mal. L'autre, sans ambition, voulu élargir son savoir, les deux participant à la prolifération de la magie noire.

Chacun fit donc route seul, sur les terres et les mers de Yuimen.
Phaïtos sillonna les quatre continents, et rencontra de nouvelles peuplades avec lesquelles il noua des liens d'abord amicaux. Il ne montrait pas ses pouvoirs, et se contentait d'étudier discrètement les phénomènes mortuaires chez les elfes, nains, et autres humanoïdes et arriva quoi que fût la race de ses sujets, aux même conclusions.

Chez ses sujets dotés de conscience, chaque mort s'ensuivait de la libération d'une âme sur Yuimen. Celle ci, si elle était en paix, se contentait d'errer passivement, sans prendre part aux phénomènes qui l'entourent, ni même aux appels de magie noire. A l'extrême opposé, les âmes les plus folles de rages pouvaient engendrer des manifestations lourdes en conséquences, s'attaquant parfois même aux âmes en paix, qui par contagion devenaient à leur tour violente.
Cependant, au terme d'un certain nombre d'actes de déchaînement, une âme en venait à se calmer, et se comportait à son tour de manière passive.
Cet état de l'âme, correspondait à un état d'équilibre, auquel il fallait que chaque âme parvienne. Pour cela Phaïtos mis au point une théorie, et commença lentement à mettre en place la création des enfers.

Le principe était simple, à la mort d'un être, son âme était conduit devant Phaïtos. Celui ci jugeait de son état de quiétude et s'il était suffisant, l'âme était envoyé dans l'au delà. Isolée dans les enfers, elle serait à l'abri des attaques d'une âme tourmentée et pourrait ainsi rester éternellement dans cet état d'équilibre.

En revanche, les âmes jugée tourmentées seraient renvoyées sur Yuimen. Dans leurs errance, leur unique but serait de calmer leur colère, notamment par l'intermédiaire de la magie noire. Déchaînant leur jalousie, leur colère, elle n'auraient accès aux enfers qu'une fois calmées. Son travail serait long, et le mal qu'il engendrerait, nécessaire.
Ainsi Phaïtos quitta Yuimen, et bâtit l'au delà. Il savait que Thimoros, son frère maintenant devenu indomptable, participait dans ses actes à la proliférations des âmes en peine. Un cycle était né, et il était trop tard pour l'arrêter.

La seule chose à faire à présent était de le maintenir.

Avatar du membre
Yuimen
Messages : 2483
Enregistré le : mar. 26 déc. 2017 19:17

Légendes

Message par Yuimen » jeu. 1 nov. 2018 22:36

La légende de Zewen, dieu du Temps et du Destin




Bien avant que soit créée Yuimen, peut-être même avant l’apparition des éléments, un dieu était là. Un dieu universel présent en tout point et en tout moment. Un dieu contrôlant tout, capable de tout, il s’agit de Zewen. Son pouvoir est immense et heureusement Zewen est sage et il ne l’utilise que pour l’équilibre dans l’univers. Il est maître du temps et maître de la destiné.

Zewen, n’a pas réellement de lien avec les autres dieux, il est à la fois tout et en même temps rien, seulement le bruit d’un grain de sable qui tombe dans un sablier, seulement une partie de poker gagnée ou perdu. Il possède LE livre, où chaque moment de la vie de chaque être est écrit, à chaque naissance, un page s’ajoute à ce recueil et à chaque mort, une page disparaît. Les peuples mortels le considèrent souvent comme un dieu cruel et mauvais car il est peut faire perdre beaucoup et les gens oublient généralement qu’il peut aussi faire l’inverse. Cependant, il a tout de même quelques fidèles, ils sont peu nombreux et sont les seuls à comprendre son innocence, il en est très fier, mais ne les favorise que très peu, leur donnant généralement un longue vie un destin heureux et la chance à tendance à leur sourire. Être fidèle de Zewen est sans doute un privilège car, c’est lui-même qui les choisit et ceci, avant leur naissance.

Zewen a l'apparence d'un homme, mais il est titanesque, il dépasse largement les géants en taille, mais contrairement à eux il est beaucoup plus proportionné. L'humain est assurément sa race favorite, c'est la raison pour laquelle il a choisit ce physique. En effet, les humains ont une vie courte et cherche à accumuler les richesses dans un laps de temps court, il tient donc une place plus qu'importante dans leur vie.

Sur Yuimen, une chose a réussit à lui échapper, les fluides temporels. Pourtant c'est lui qui les a créés, pour un héros qui devait déjouer les plans d'un sorcier capable de détourner les écrits du livre de la destinée en permettant aux personnes d'agir autrement que le livre ne l'indique. Les fluides auraient dû disparaitre à la mort du sorcier...il faut croire qu'il est encore sur pieds. Zewen essaye donc d'empêcher l'accès à ces fluides au maximum, mais il n'est pas à l'abri de quelques utilisateurs qui parviendrait donc, en voyageant dans le temps, d'échapper à son contrôle.

Zewen est sans doute le plus sage des dieux, de part son importance, son omnipotence et sa surpuissante. Il est clair que si il advient qu’un jour, Zewen explose de colère, Yuimen toute entière en pâlira.

Avatar du membre
Yuimen
Messages : 2483
Enregistré le : mar. 26 déc. 2017 19:17

Légendes

Message par Yuimen » jeu. 1 nov. 2018 22:36

La légende dominante de Yuia, déesse des glaces et de la beauté


Image



C’est sans doute dans les contrées glaciales et perdues de Nosveris qu’est née la plus belle déesse que Yuimen ait jamais connue.

D’aucun dise que se sont les Elfes vivant sur ces terres hostiles qui sont à l‘origine de la création de cet être. Ces derniers se rendaient, et se rendent encore, en pèlerinage aux pieds des Glaciers éternels de ce continent. Plus les siècles passaient et plus les Elfes commençaient à croire que quelque chose de surnaturel habitait ces lieux. En effet, même les Elfes Blancs ne vivaient pas assez longtemps pour voir les glaces perpétuelles des monts de Nosveris retourner à l‘état liquide. Ils en ont donc conclut qu’une puissance divine exerçait son pouvoir dans cette zone.

Il y a une chose importante à savoir à propos des divinités. La création d’un dieu n’est pas la même chose que la naissance d’un dieu. A l’inverse d’un dieu né, un dieu créé ne descend pas de ses semblables. Il apparaît sans lien de parenté avec les autres déjà présents. Yuia est une des déesses créées par les croyances des ‘mortels’ et non conçues par l’union de deux dieux. Un dieu créé ne vit que grâce à ceux qui croient en lui. Lorsqu’on l’oublie, il meurt, se désagrégeant et ne laissant rien derrière lui, pas même un souvenir…

A l’origine, Yuia n’était que la déesse des Glaces. Les Elfes Blancs l’ont imaginée puissante pour contrôler cet élément. L’âme de la déesse pouvait être traître, comme la montagne enneigée cachant des crevasses dans la glace. Tout comme elle pouvait être d‘une pureté égale à celle des neiges éternelles des sommets. La présence de la divinité permis, selon les Elfes, au glacier de résister aux périodes chaudes. Et le fait que les glaciers de Nosveris perdurent depuis la création de Yuia a conforté les cousins des Blancs de l’Anorfain dans cette direction. Dès-lors, au sein de la population elfique, le nombre de fidèle de cette déesse ne cessa d’augmenter tant et si bien que Yuia est pour les Elfes de Nosveris la seule divinité importante à leurs yeux, avec Yuimen et Gaïa.

Aujourd’hui, si cette déesse est la plus vénérée du continent nordique, c’est en partie parce que bon nombre des hommes vivant sur ces terres se sont voués au culte de Yuia. Mais, les hommes virent en cette entité supérieure quelque chose de différent de ce que voyaient les Elfes. Ils se soucièrent bien plus de l’aspect physique de la déesse que les Elfes. Les hommes ont toujours été superficiels. Ils imaginèrent donc Yuia avec une peau d’une teinte légèrement bleuté par le froid mais dont la couleur se voulait captivante et fascinante.

Son corps, à l’image de la glace et de la neige des monts de Nosveris, est capable de faire montre d’une force extraordinairement ravageuse. Il est également capable des reproduire les mouvements les plus fluides et complexes des flocons des neiges durant leurs lentes chutes. Les courbes de ses formes généreuses sont fluides et parfaites.
La beauté d’une montagne enneigée, la grâce d’un flocon, et la force et la puissance de la glace, réunis dans le même corps divin. Ce mélange exquis ne pouvait donner qu’un corps d’une rare beauté, un objet de désir monstrueusement dangereux.
D’année en année, Yuia devint aux yeux des hommes la déesse de la beauté, en plus d’être la déesse de la glace. Et les Elfes se mirent à apprécier cette vision de la déesse.

Mais les hommes furent trop avides de côtoyer ce qu’ils ne devaient pas approcher. Le monde des dieux n’est pas fait pour les mortels. Et ils l’apprirent d’une triste façon. Ils tentèrent d’attirer la déesse dans une cité spécialement bâtie pour elle, NOSVERIA. Pour cela, les hommes achetèrent les travaux d’architectes Nains et Elfes. Tous les monuments étaient d’une beauté inimaginable. Les décorations étaient raffinées. Chaque pavé de chaque rue était travaillé et culte à la main, constituant une fresque immense. Sur les murs étaient sculptées par des maîtres Elfes des scènes épiques et grandioses. Le palais et les temples furent construits par les Maîtres Nains. Et leur travail se mariait parfaitement avec celui des Elfes. Tout dans cette ville provoquait émerveillement et admiration.

Malheureusement pour les hommes, Yuia décida de les honorer de sa présence pour les remercier de cet hommage. Les mortels ne sont pas faits pour côtoyer les dieux. Quand Yuia vint dans cette ville, tous voulurent la désirer près d’eux. Ils tentèrent de la retenir. Elle déclencha, bien malgré elle, une série d’évènements qui plongèrent la ville dans les ténèbres. Les hommes devinrent violents. Ils tentèrent par tous les moyens de garder la Déesse parmi eux. Ils allèrent même jusqu’à essayer de l’emprisonner. Cela la fit sortir de ses gonds… Il n’est pas bon d’offenser un dieu.

Alors que les humains se battaient encore entre eux, Yuia s’éleva dans les airs, et de ses mains, une pale lueur bleuté sortit. Peu à peu, la ville se refroidit. Les hommes ralentirent leurs mouvements pour finir prisonnier des glaces. La cité sombra, submergée par l’élément destructeur, fruit de la vengeance d’une déesse ayant eu trop confiance en ses fidèles.
Nosveria fut condamnée. Yuia veille sur l’accès de ce cimetière. Nul n’y pénètre. Et depuis ces temps de démence, la plus somptueuse divinité n’honore plus que par signe les rituels faits en son nom.

Avatar du membre
Yuimen
Messages : 2483
Enregistré le : mar. 26 déc. 2017 19:17

Légendes

Message par Yuimen » jeu. 1 nov. 2018 22:37

L'histoire originelle de Yuia



Du néant, apparurent le temps et l'espace. De leur danse envoûtante, naquit Zewen, le premier dieu - s'il en est un. Il leur donna un sens mais se sentit bien seul dans cette immensité que restait le néant, avec pour seule occupation la contemplation de la danse des fluide, instant après instant, éternité après éternité.

Les fluides se fondirent, changèrent, se retrouvèrent avant de s'étioler en de nouvelles masses éthérée et instable. Le vent se mit à tournoyer, des éclairs déchirèrent le monde et l'ombre et la lumière commencèrent leur ballet perpétuel. Les choses prirent de la consistance et l'eau et les flammes vinrent tour à tour apaiser et embraser cet univers chaotique. Puis le monde se figea, alors que le temps lui-même continuait de s'écouler, car un froid sans nom avait gagné toute chose. Le chaos s'était immobilisé en immenses volutes de cristal et la beauté donna un sens à la sarabande des éléments.

De chacun d'entre eux prit vie un nouveau dieu. Chacun souhaitait laisser libre cours à ses prouesses mais Zewen fut bientôt fatigué des démonstrations futiles et incohérentes de ses benjamins. Ils mirent alors leurs immenses pouvoirs et leur immense sagesse en commun et créèrent des mondes. C'étaient leurs œuvres d'art. C'est ainsi que Yuimen apparut, du nom du dieu des terres. Certains dieux sculptèrent les mondes en usant de leur puissance avec parcimonie, tandis que d'autres laissaient libre cours à leur passion. Les mondes furent dotés de terres, d'eau, de feu, de vent, de foudre, de glace, d'ombre et de lumière. Et les éléments continuèrent à sculpter le monde bien après que les dieux eurent cessé de s'en charger. La vie fut créée. La mort aussi. Cette dernière incomba au dernier dieu, Phaïtos, condamné à détruire ce que les autres créaient, dans le seul but de donner plus de sens et de beauté à ce qui existait.

Les dieux, satisfaits de leur travail, souhaitèrent se mêler à leurs créations et recevoir d'elles toute la déférence qu'ils méritaient. Les humains, les elfes, et toutes les autres créatures intelligentes, se mirent à les prier. Les dieux comprirent qu'ils étaient d'autant plus puissants qu'ils étaient priés et se laissèrent volontiers aller à bénir leurs fidèles de leur présence. Mais leurs créations étaient faibles et avaient une vie trop brève pour assimiler leur sagesse et la lutte pour la survie faisait des victimes. Les dieux apprirent la colère et l'amour et leurs guerres et leurs ébats mirent à mal l'équilibre des mondes qu'ils avaient prit dans de soin à créer. Zewen ordonna finalement aux dieux de quitter les mondes de leurs créations et de ne plus jamais y retourner, sous peine de les détruire.

Yuia était aussi coupable que tout autre dieu, si ce n'est plus, des ravages causés au monde nommé Yuimen. Elle avait aimé ses fidèles - ou du moins aimé se faire aimer. Elle avait aussi aimé Meno, dieu des flammes, en tout point son opposé. Elle avait dévasté les terres de Yuimen de ses balafres glacées et n'avait jamais imaginé que l'on puisse un jour l'arracher à cet espace et ce temps qui la glorifiaient plus encore que Zewen - semblait-il. Elle n'avait que faire de la vie ou de la mort des êtres qui la chérissaient et n'avait que faire des souhaits de ses semblables. Yuia était aussi belle et envoûtante que hautaine et dangereuse, qu'importe l'enveloppe, charnelle ou non, qu'elle pouvait prendre. Elle ne pouvait, hélas, se soustraire à Zewen, leur maître à tous, et se retira à contre-coeur, du monde avec lequel elle avait aimé jouer. De frustration et de rage, elle le gela dans un dernier soupir, avant de s'évaporer, et glaça jusqu'aux confins de l'univers.

Répondre

Retourner vers « Divers »