Les enfers

Le destin se joue là où le passé et l'avenir s'entrechoquent.
Gamemaster X
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Les enfers

Message par Gamemaster X » dim. 11 août 2019 12:07

Les enfers

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Les ténèbres se dissipent. vous avez mal au crâne, comme un lendemain de cuite. Votre esprit est écartelé entre deux mondes. Vous avez l'impression d'être sur le pas d'une porte : quand vous vous tournez d'un côté, vous voyez l'intérieur brillant de la maison des vivants tandis que de l'autre, vous voyez la nuit sans fin et sinistre du royaume des morts. il vous faut littéralement plusieurs heures pour réussir à appréhender cette double vision, et il vaut mieux vous focaliser sur l'une ou sur l'autre plutôt que d'essayer de les percevoir en même temps, sans quoi vous risquez de basculer dans la folie...

En fait, au début, vous ne voyez rien. Des corps chauds se pressent contre vous, ondulent, glissent dans un mouvement qui pourrait paraître lascif mais qui est surtout répugnant. Vous devez vous extraire de cette masse de... corps. Car ce sont bien des corps. Tordus, gémissants, tentant de vous saisir avant de reculer en pleurant. Et lorsque vous émergez de cette mer d'êtres, c'est pour assister à un spectacle incommensurablement plus terrible.

Autour de vous, le monde n'est qu'un chaos improbable de cavernes aux dimensions colossales, faites de pierre noire et de colonnes incroyables. Ça et là, des lacs de flammes vertes forment les seules sources de lumière. Il semble ne pas y avoir une trace de terrain plat : tout n'est qu'assemblages de rochers et de gouffres, baignant dans une ambiance moite et sinistre. Le long des rochers, emplissant les gouffres, dévalant parfois les pentes comme des fleuves grouillants d'asticots, des corps luisants mais en parti cachés par les ténèbres s'écoulent en rivières morbides d'âmes en peine. Ça et là, d'autres corps chutes des hauteurs invisibles pour dévaler les pentes comme des carcasses jetées au rebut, et viennent grossir le flot immonde dans lequel vous avez vous-même été emportés.

Mais alors que ces âmes semblent sans volontés, suivant le courant, s'accumulant où le courant les porte, vous, vous arrivez à vous extraire. Vous sortez péniblement pour vous reposer sur les berges, prenant pleinement conscience de ce qui se passe : vous êtes en enfer. Aucun de vos compagnons n'est en vue. Vous êtes juste perdus au milieu de ce cauchemar terrifiant. Au loin, des bruits d'explosions et de métal grondent, comme les rumeurs de lointaines batailles éternelles qui se rejoueraient encore et encore. Des cris plaintifs résonnent à l'infini, derniers râles des âmes qui s'écoulent à côté de vous.

Il vous semble cependant voir des ponts, incroyablement hauts, qui traversent cette étendue désolées. Et quelque par là-haut, une petite lueur dorée, qui semble la seule étincelle de vie en ce monde. Une voix retentit alors dans votre esprit. Bien que paraissant extraordinairement jeune par rapport à ce que vous avez connu, vous reconnaissez celle du Phénix.

(Ne paniquez pas, aventuriers ! Vous avez été séparé, c'est courant lors de ce genre de transfert. Je vais vous ouvrir des portails pour vous aider à me rejoindre. J'ai cependant du mal à vous localiser clairement. Rapprochez-vous du pont, et je pourrais vous aider. Faites attention à ne pas vous faire emporter par le flot des morts et tout ira bien !)

(((Vous pouvez RP ce voyage en libre. Vous allez parcourir les enfers, et qui sait si vous n'allez pas retrouver quelques "vieilles connaissances" ? À vous de voir. Indiquez que vous vous rapprochez du pont de pierre, je vous reprendrais à la prochaine MaJ)))

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Nessandro
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Re: Les enfers

Message par Nessandro » dim. 18 août 2019 07:05

[Précédemment]

-131 a-

Un souffle formant une note aiguë s'échappe de mes lèvres, en harmonie avec le son strident me fracturant le crâne sous mon casque. J'ai déjà eu des migraines et des maux de têtes, mais là, c'est comme si une lame ou un objet qui n'a rien à y faire s'était planté à plusieurs reprises aussi bien dans mon front que vers ma nuque. Ou alors ce sont des griffes, coincées sous mes os, qui raclent désespérément pour sortir. Et j'ai beau secouer la tête de part et d'autre, rien n'y fait. En fait, le geste aggrave la sensation, mes yeux attrapant une clarté chaude et éblouissante de vie d'un côté et les ténèbres glaciales quelque peu familières de l'autre. J'ai la sensation d'être de retour dans la souche creuse explorée avec Dae'ron, la moitié du corps abrité de la pluie dans une ancienne ruche abandonnée, l'autre exposée aux éléments. Mais là, le ressenti est poussé à l'extrême. Pourtant, il y a quelque chose d'étrangement rassurant dans ce que je ressens. Une sorte de calme et de sérénité que j'ai du mal à expliquer. Peut-être est-ce lié au fait que j'ai approché cette étrange porte entre les deux facettes à plusieurs reprises et contre mon gré. Cette fois-ci, je suis pleinement conscient de ma situation. Je n'aime pas cela pour autant, mais j'ai choisi ce chemin, ce qui atténue un brin l'amertume de me trouver là où tant d'enflures ont toujours rêvé de me voir croupir !

Il fait sombre, très, mais ces ténèbres ne sont pas comme celles d'un mauvais rêve. Au contraire, elles bougent tout autour de moi et même au-dessus. D'instant en instant, je ressens une pression désagréable et suis irrité de voir des formes se permettre de se déplacer plus haut que moi. C'est pourtant moi le détenteur d'ailes ici ! Et plus je prends conscience des présences, plus mon agacement croit, s'alliant à un dégoût prononcé pour tous ces frôlements et ces contacts osant approcher mes plumes. Je vais avoir la nausée en plus d'un mal de tête ignoble ! Et en plus, il faut que ces formes insupportables soient bruyantes ! Elles gémissent et ont l'audace de tendre leurs bras sans articulations solides dans ma direction en chouinant ! C'en est assez ! Je croise les bras devant moi, remarquant m'accrocher instinctivement à mon arbalète, et décolle, m'arrachant aux gémissements de la masse grouillante.

Une fois en hauteur, j'observe les lieux. Sourire en coin. Quelque chose me dit que si je pouvais ouvrir ma sombre relique abritant le Crapaud, sa décoration devrait s'apparenter à ce que je vois. Des lagons de flammes vertes, un chaos de colonnes et de pierres noires, et en guise de rivières serpentant entre des gouffres et des pics, des amas de corps de différents gabarits. La plupart reste trop grands à mon goût. Le seul point satisfaisant demeure que tout ce tas de crétins fait partie de ceux qui ne risquent plus de croiser ma route. Un bruit comme un porc éventré attire mon attention au-dessus de moi. J'ai juste le temps de donner deux puissants battements d'ailes vers l'arrière avant qu'un corps ne me tombe devant les yeux, allant se joindre à la masse décérébrée. Ma langue claque d'elle-même face à ce spectacle dérangeant. J'avise alors au-dessus de moi, remarquant au bout de longues secondes à voir les corps choir que ces derniers évitent ce qui ressemble aux berges des courants.

Quelque chose me saute alors aux yeux, mais avant que l'idée n'ait réellement pris forme dans mon esprit encore secoué, une voix semblable à celle du piaf de feu, avec quelques siècles de moins peut-être, résonne. Elle confirme ce que j'ai vu : les autres qui ont décidé de tenter leur chance ici ne sont pas dans les environs. Le voyage nous a séparé. Personnellement, je ne m'en inquiète même pas. J'ai beau avoir la tête dans un étau, chose qui semble diminuer d'intensité petit à petit, je ne suis nullement confus. Je sais qui je suis, je sais où je suis, et pourquoi j'y suis. Enfin presque. Partiellement. Je sais que je dois me rapprocher de la structure haute que j'aperçois dominer les environs, et ressemblant à un gigantesque pont. Franchement, ce n'est pas à moi que cela posera le plus de difficulté. J'ai juste à me méfier des corps en chute libre. D'où viennent-ils au fait ? Sont-ils jetés du pont ou choient-ils depuis la voûte ? Est-ce qu'il y a seulement un plafond dans cet endroit ?

Je hausse les épaules et laisse mes ailes me porter vers la structure. Tant qu'à faire, je passe non loin de la marée grouillante, remarquant certaines formes de plus petites tailles pratiquement flotter au-dessus du reste. Je note d'ailleurs que quelques-unes ont des ailes. Je hausse un sourcil, faisant un léger crochet, curieux de voir s'il ne s'agirait pas d'une des victimes de Sartori. La forme est sur sa face, semblant flotter comme le cadavre d'un noyé. Sans ménagement, j'agrippe la mélasse poisseuse lui servant de tignasse et oblige la forme à redresser sa trogne. Mon expression fermée se pare d'un sourire cruel devant la face gonflée que j'ai sous les doigts. Je n'ai pas retenu son nom, mais je la reconnais, malgré ses traits bouffis. Celle-là, c'est l'imbécile de femelle que ma fléchette a frappé dans le dos, la faisant se noyer dans une choppe d'alcool à la vue de tous. Et si elle a atterri là, cette ignoble emplumée qui a osé s'en prendre au Protecteur, c'est bien que ses soi-disant compagnons géants n'ont pas levé le petit doigt pour la secourir. Bien fait !

Ricanant froidement, je poursuis mon chemin en direction du pont, dardant le regard en divers endroits en quête d'autres de mes victimes. Peut-être qu'il existe d'autres aldrydes dans ces rivières, mais pour peu que le reste des cadavres flotte au-dessus, autant chercher une aiguille dans une meule de foin. Je n'ai pas énormément de chances d'en trouver, quand bien même je serais venu pour cela, le flot de morts gémissants bien plus important que ce que mes maigres actes ont pu apporter. En me concentrant un peu, j'aperçois un peu plus loin un petit groupe d'une taille proche de la mienne. Ce qu'il y a d'intrigant est que plus je me rapproche, plus j'ai l'impression de voir un quadrillage créé par ces formes qui se lamentent. Ce n'est qu'en les survolant que je comprends. Ce sont bien des aldrydes, mâles comme femelles aux cheveux longs, bouches ouvertes dans un cri commun et silencieux, et qui... Se tiennent agrippés les uns aux autres par les mains. Quel motif saugrenu. Il est amusant de voir que même la chute ne les a pas détaché les uns des autres. À croire qu'ils se sentaient liés même dans le trépas.

Je suis sur le point de m'en désintéresser quand je remarque une anomalie. Une des silhouettes est de profil à l'extrémité du groupe, tournée à contre-courant, et si elle est liée d'une aile aux autres, sa tronche est tournée en l'air, vers moi. Je fronce les sourcils, me demandant un instant s'il reste une once de conscience dans ce corps, mais les yeux blancs et vides ne suivent pas mes déplacements. Il a juste l'air de guetter quelque chose vers le plafond. C'est bizarre, plus je le regarde... Où ai-je déjà vu ce faciès ? Je me contrefous généralement des êtres sans importance et les oublie vite, ce qui signifie que ce mâle avait un minimum de valeur. Je cherche, fouille, et tente de superposer d'autres expressions à son visage, d'imaginer une gestuelle ou même un timbre de voix... Et d'un coup, je me souviens. C'est Kaât, le mâle qui s'est laissé détruire par la magie de la Gardienne et... Celui qui a initié Dae'ron à faire un usage instinctif de sa magie de lumière. Mon regard reste rivé au sien plusieurs longues secondes. Quand je songe à la détresse du Protecteur lorsqu'il a perdu cette troupe lui ayant servi d'essaim pendant une quinzaine d'années, je ne regrette pas lui avoir interdit de venir. Mes ailes me portent sur place, le temps que le moment et le groupe passent. Je sais que mon cher brun aurait souffert de cette vision, aurait été profondément touché, sans doute. Moi ? Non.

Je m'accorde un instant pour me concentrer sur l'autre côté, là où ledit Protecteur se trouve avec les autres défenseurs. Après un moment dont j'ai du mal à estimer la durée, je poursuis donc ma route, méfiant quant aux corps chutant périodiquement, et passant au-dessus de gouffres auxquels je n'accorde aucune attention. Après tout, il n'y a que quelques silhouettes dont la vision ici me rendrait extatique, mais pour cela, il faut que je me charge de les y envoyer.

Je reporte mon attention vers ma prochaine étape. Le phénix a promis d'ouvrir des portails, il a intérêt à mieux viser cette fois.

[Suite]


"Que les géants persistent donc à croire qu'une taille dix fois supérieure à la mienne suffit à les rendre invincibles... Il ne m'en sera que plus simple de leur inculquer le plus douloureusement possible que nul n'est à l'abri d'être pris de haut."

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Heartless
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Re: Les enfers

Message par Heartless » dim. 18 août 2019 23:24

Tout le monde regardait le groupe d'aventurier s'approcher du nid enflammé avec une admiration teintée d'inquiétude. Ils disparurent tous trois dans une gerbée de flammes du Phénix, et furent transportés, du moins en partie, dans un autre monde.

Heartless reprit conscience au milieu de corps désincarnés cherchant désespérément à l'accueillir en leur sein. Ses instincts brouillés par son arrivée subite et par la dislocation de ses cinq sens dus à sa présence à deux endroits en même temps, il se débattit du mieux qu'il put jusqu'à se hisser sur une berge. Le paysage autour de lui était désolé et surnaturel, ce qu'on pouvait prendre pour des reliefs et des collines n'étaient en vérité que des piles de corps, certains se déversant sur d'autres comme un ruisseau morbide. Pas d'erreur possible, il était aux enfers. Son esprit était empli de brume, sa vision était double. C'est comme si il avait un œil qui était resté avec les aldrydes, et un autre qui... ah, c'est vrai, il n'en avait qu'un.

(Ne paniquez pas, aventuriers ! Vous avez été séparé, c'est courant lors de ce genre de transfert. Je vais vous ouvrir des portails pour vous aider à me rejoindre. J'ai cependant du mal à vous localiser clairement. Rapprochez-vous du pont, et je pourrais vous aider. Faites attention à ne pas vous faire emporter par le flot des morts et tout ira bien !)

Pas de temps à perdre, il fallait répondre à l'appel du Phénix. Heartless se mit en route vers la lumière qu'il pouvait voir au loin, au bout d'un imposant pont de pierre. Alors qu'il regardait la désolation des enfers lors de son voyage solitaire, il se concentrait sur le monde des vivants pour aider à élaborer un plan de bataille...

Gamemaster X
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Re: Les enfers

Message par Gamemaster X » lun. 19 août 2019 09:35

Vous traversez tous les enfers tant bien que mal. Le lieu est si déprimant que la vision d'une lumière semble source d'un espoir infini. Car en effet, vous remarquez bientôt comme un point lumineux ! Prêt de chacun d'entre vous, se trouve le portail ouvert par le Phénix. Apparemment, il a à chaque fois visé des pointes de roches plus ou moins escarper. Cela ne vous facilitera pas la tâche, mais ce n'est pas forcément plus mal, car vous remarquez bientôt avec effroi que vous n'êtes pas les seuls motivés par cette pointe d'espoir : un mouvement se met en branle parmi les fleuves d'âmes damnées. Comme si elles sentaient un moyen de remonter, elles se dirigent en masse vers les portails...

Il va falloir vous battre, non seulement pour passer vous-même, mais aussi pour les empêcher de passer eux ! Qui sait quels ennuis ces âmes pourraient déclencher ?

(((Le combat sera assez difficile : la marée des morts est composées d'êtres faibles mais innombrables et déterminés. Mais vous y parviendrez, je vous laisse RP ça en libre.)))

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Mathis
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Re: Les enfers

Message par Mathis » sam. 24 août 2019 12:11

Répondant au signe silencieux du Phénix, ce fut en silence que je m’avançai en compagnie de mes deux autres compagnons. Les chants des aldrydes redoublèrent, les aurores s’agitèrent, je crus même percevoir une mélodie plutôt familière. Le Phénix déploya ses ailes, un dernier chant s’entama et le nid commença à s’embraser.

Nous entrâmes ainsi dans le nid enflammé sans se soucier d’être victime de brûlure. Et de fait, il n’en fut rien, les flammes bleues nous lèchèrent la peau comme une douce caresse qui ne nous brûla point.

Autour de moi, je vis le bois renaître de ses flammes. M’attardant à mon précieux corps, je vis qu’il en était de même, rayonnant et étincelant comme l’or.

Je sentis mon corps se consumer intégralement, puis plus rien.

Une lumière prit ensuite naissance dans mon crâne qui protesta de douleur. Une douleur lancinante me rappelant les veillés trop arrosées. Peu à peu, je repris mes esprits pour constater en fait qu’il s’était scindé en deux, comme si une partie demeurait dans le monde des aldrydes et l’autre en enfer. Je ne pus évaluer le temps que je restai ainsi indécis, mais avec de la patience, j’appris à contrôler cette double vision en ne me concentrant sur qu’une seule à la fois.

Avant que ma vision ne se rétablisse, je perçus de la chaleur pressée contre moi, glissante et ondulante. Ce fut avec répugnance et dégoût que je tentai de m’extirper de ces corps tordus et gémissants qui tentaient en vain de me saisir par les jambes et de me garder en leurs seins. Lorsque je réussis enfin à en sortir, le spectacle qui s’offrit à mes yeux ne fut point davantage agréable.

J’arrivai avec peine à m’extirper de cette rivière de corps et en atteint la rive. J’observai alors ce qui m’entourait et qui se résumait en d'immenses cavernes de pierres noires et des lacs de flammes vertes nous fournissant la seule source lumineuse. Seul, dans cette ambiance sinistre, je ne cherchai point mes compagnons, je devais tenter de sauver ma peau. J’aurais pu regretter d’avoir suivi aveuglément cet oiseau de feu, mais il n’en était rien, j’avais foi en mes capacités.

Au bruit d’explosion et de métal qui me parvenait au loin, se mêlaient les cris plaintifs des âmes à mes côtés. Puis, tentant de porter ma vision le plus loin possible, je distinguai des ponts impressionnants par leur hauteur. Levant ma tête pour mieux voir, je pus distinguer tout en haut une minuscule lueur dorée. Une voix pénétra alors dans mon esprit, il s’agissait du Phénix qui m’encourageait à le rejoindre. Éprouvant quelques difficultés à nous localiser, il nous demanda de le rejoindre, nous promettant de nous ouvrir des portails.

Si cette lumière, telle un phare pour les marins perdus, me guidait vers la sortie, elle était également accessible à ces âmes perdues qui étaient autant sinon plus motivé que moi à sortir de ces enfers.

Devant moi, se profilait une pente escarpée. Ce qui ne m’apeurait point, conscient de mon extrême agilité, je savais que je pouvais passer à travers cet obstacle qui pour d’autres aurait signifié un acte impossible et suicidaire. Je n’étais point tête brûlée pour autant. Je tenais à demeurer en un seul morceau afin d’éviter d’écorcher mon corps fin et musclé. Ainsi, je m’approchai de la paroi pour l’examiner. Du revers de la main, je touchai ce rocher noir et constatai à quelle point, il s’avérait lisse et par le fait même glissant. J’effectuai un pas en arrière afin de mieux voir l’ensemble du mur et en cherchai les aspérités. Les prises, rares, étaient assez dispersées et me demanderait d’utiliser au maximum mes capacités. Cet examen du mur, bien que nécessaire, me fit oublier la prudence la plus élémentaire. Sans que j’en prenne conscience, des âmes perdues, plus répugnantes les unes que les autres, s’étaient faufilées jusqu’à moi. Prêt à commencer l’ascension, ma main gauche sur une prise petite mais solide, je fus incapable de me soulever. Perplexe, je jetai un regard à mon bas du corps pour constater qu’une masse gluante, noire et informe avait emprisonnée mes pieds. Dépassant mes chevilles, elle s’approchait de mes genoux. Pris un instant de panique, je tentai de me libérer les pieds en les secouant frénétiquement. Mais au lieu de me libérer, je m’enfonçais littéralement comme si j’étais pris dans un sable mouvant.

Je pris sur moi pour taire ma panique et je m’immobilisai. L’envahisseur ralentit alors son ascension. Je dégainai alors lentement ma dent de la liberté et de ma main gauche je tailladai cette gangue noire qui m’emprisonnait. Je dus frapper avec force et surtout avec précision afin d’éviter de me blesser. Je frappai sans relâche, réalisant du coup, que je ne faisais pas face à un ennemi, mais à une multitude de petites choses gluantes que je tuais une à une. Une fois mes pieds à peu près dépêtrés, je rangeai rapidement ma lame à ma ceinture, et m’empressai de saisir la petite prise et de me hisser. Ces petites choses gluantes résistèrent un petit moment, mais persévérant, je réussis à m’en extirper.

Trouvant quelques prises, ici et là, je réussis tant bien que mal à gravir environ quinze mètres. Mais prudent, je jetai quelques coup d’œil en bas, guettant l’avancée de cette marée noire et gluante que je devançai de peu.

Une fois de plus, cette diversion risqua d’être fatale pour moi. En effet, alors que je regardais en bas, ma main droite se posa sur une prise insolite. Surprise par cette surface plutôt osseuse, je portai mon attention à ma droite pour remarque qu’un être à moitié décharnée se trouvait à ma hauteur et se disputait les mêmes prises que moi, tentant de me dépasser. Raffermissant ma prise de la main gauche, je tentai de la droite de lui arracher sa main et de le faire tomber. Je dus m’y prendre à deux reprises, mais je réussis. Par contre, aussitôt après un autre être du même acabit m’empoigna la jambe droite, tentant de se servir de mon corps comme prise afin d’assurer son ascension. Je repris ma lame acérée et je lui tranchai sa main. Plus prudent, je gardai alors ma lame en main, tailladant sans relâche, tantôt une main, une tête, un bras, une jambe, un pied. Bien que facile à éliminer, ils étaient fort nombreux à vouloir se rendre au sommet. Je dus donc compter sur une seule main et mes deux jambes pour terminer mon ascension, usant parfois de la même stratégie qu’eux en utilisant leur corps décharnés comme prise pour mieux monter.

Si je réussissais tant bien que mal à affronter ces ennemis acharnés, je devais aussi composer avec la surface lisse et glissante et parfois coupante de la paroi rocheuse. A deux reprises, je glissai de quelques mètres, et par trois fois, je m’écorchai les avant-bras.
Persévérant et déterminé à rejoindre la lumière, je parvins finalement à atteindre le sommet.

La lumière se trouvait enfin à ma portée sur une surface plane à peine une centaine de mètres devant moi. Alors que je reprenais mon souffle, je vis une forme fantomatique passer au-dessus de moi et se diriger elle aussi vers la sortie lumineuse. Devant agir le plus rapidement possible, je me mis à courir à sa poursuite. Je sautai agilement dessus et le repoussai juste à temps, pour passer à sa place dans le tunnel de lumière.
Modifié en dernier par Mathis le sam. 31 août 2019 19:10, modifié 1 fois.

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Heartless
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Re: Les enfers

Message par Heartless » sam. 31 août 2019 18:48

... L'esprit d'Heartless se reconcentra sur son voyage au beau milieu des enfers. Loin, très loin, il pouvait voir la faible lueur du portail créé par le Phénix. Il se hâtait de traverser les terrains escarpés, car il savait que moins il passait de temps en ces lieux, mieux il se porterait. En marchant, il entendait de plus en plus le râle des âmes déchues. Les morts étaient-ils capables de ressentir le pouvoir du Phénix ?
Suivant les chemins rocailleux et escarpés qui semblaient longer d'immenses piliers de pierre montant jusqu'à un ciel de roche noire, Sirius se rendit compte de la montée vertigineuse lorsqu'il crut voir un océan là-dessous, d'où il était venu. Les innombrables cadavres ambulants étaient si loin en bas qu'ils ressemblaient davantage à une écume qu'à un amas de corps torturés.

Puis le grondement des cadavres se mua en affolement général. Les malheureuses âmes des enfers, intimement conscientes de la nature du pouvoir qui était actuellement à l’œuvre, s'activèrent en un unique mouvement vers le portail du Phénix... Comprenant le danger, Heartless se mit à courir, espérant fort de ne pas se laisser rattraper par la horde qui montait à sa suite. Avec chaque pas qu'il prenait, le terrain se révélait plus hostile et accidenté, des pics sortaient du sol, certains plus grands qu'un humain, comme pour lui barrer la route. Le pirate s'arrêta net pour se poser contre une paroi de roche noire. Il avait couru pendant de nombreuses minutes, et il s'était foulé la cheville. En regardant par dessus son épaule, il vit qu'il était suivi de près par les légions des morts. Il agrippa fermement son trident en grinçant des dents, le combat serait rude...

Il fut quelque peu rassuré lorsqu'il constata la facilité avec laquelle il s'était débarrassé du premier adversaire. Et quelque peu désemparé lorsqu'il en vit plus d'une trentaine converger vers lui..

Tirant parti du terrain, et tout en reculant pour s'approcher du portail, il distribua les coups de trident, cherchant davantage à faire chuter ses ennemis dans les abysses qu'à s'épuiser en les abattant par la force brute. Faisant tous les efforts pour ne pas se retrouver encerclé et se débarrasser des assaillants un à un, il se retrouva bien vite criblé d’égratignures et de blessures plus ou moins profondes, autant causées par les assauts infatigables des morts que par des frottements douloureux contre les rochers escarpés. Lorsqu'il passa par un pont de pierre plus étroit que les chemins précédant, il comprit qu'il avait là une chance d'avoir la paix. Il arrêta de progresser et tint la position, essayant tant bien que mal de faire s'amasser les ennemis devant lui. Incapables de se coordonner, les morts finissaient soit par se piétiner entre eux, chuter dans le vide suite à des bousculades, ou s'ouvrir à un coup bien senti d'Heartless.

Lorsque le sol se mit à trembler sous ses pieds, il comprit qu'il avait atteint son but. Courant à toute allure, il évita de justesse d'être pris dans l'effondrement du pont, qui entraîna des dizaines de morts dans sa chute, et lui permit de respirer enfin, car la route vers le portail était désormais barrée.

Il se retourna après s'être affublé de pansements rudimentaire. Le portail du Phénix n'était plus très loin, il n'avait plus qu'à continuer...

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Nessandro
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Re: Les enfers

Message par Nessandro » sam. 31 août 2019 23:11

Précédemment]

-132 a-
Post squelette

- Cherche du regard le portail et finit par trouver la lueur en haut d'un pic.

- Vole dans la direction, observant la masse grouillante s'animer de façon brutale.

- Distrait, ne remarque que tardivement la chute d'un damné depuis le plafond. L'esquive en partie, l'une de ses ailes happée par le poids qui l'entraine jusqu'à choir sur l'une des formes approchant la pointe rocheuse.

- Dégaine sa dague et s'en sert comme pic d'escalade sur les âmes, ses ailes trop bousculées par le flot pour pouvoir décoller immédiatement.

- Remarque que malgré ses actions, la marée des morts a plus tendance à s'affronter elle-même que s'unir contre lui.

- N'a aucune envie de s'occuper encore d'un problème qui ne l'intéresse pas, ici ce qui va se passer si d'autres que lui traversent dans la lueur, se contentant de poignarder ceux qui lui barrent la route.

- Finit par décoller, planter une dernière fois sa dague dans une des créatures presque arrivée à la sortie, qu'il projette sur d'autres formes et créant involontairement une cascade ignoble derrière lui, avant de se jeter dans la lueur.


"Que les géants persistent donc à croire qu'une taille dix fois supérieure à la mienne suffit à les rendre invincibles... Il ne m'en sera que plus simple de leur inculquer le plus douloureusement possible que nul n'est à l'abri d'être pris de haut."

Gamemaster X
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Re: Les enfers

Message par Gamemaster X » dim. 1 sept. 2019 09:53

Vous passez en vitesse vos portails. Aussitôt, une vive lumière vous enveloppe un instant, avant que vous n'arriviez sur les hauteurs, en compagnie de quelques âmes damnées passées par les portails de Mathis et Nessandro juste après eux. Mais à peine êtes-vous arrivés qu'une vive lumière teintée de flammes balaye les âmes et les renvoient dans les abysses.

Les portails se referment derrière vous et vous voyez alors une jeune homme pâle, dont les yeux comme les cheveux semblent de feu. Il vous sourit :

"C'est bon, calmez-vous, nus sommes rassemblé... Je suis le nouveau Phénix."

Il vous fait signe de le suivre. Vous voyez alors que vous êtes au début d'un immense pont de pierre. En bas, une éternité de flammes et de souffrance hurle et gémis : ce sont les régions sinistres des damnés que vous venez de quitter. Vous vous engagez maintenant sur l'arche monumentale enjambant cette immensité de désespoir. Le Phénix vous dit alors :

"Je sais que la situation est risquée, dehors, mais il ne sert à rien de presser le pas. ici, nous sommes en enfer et, de par ma présence, vous êtes en parti soumis aux règles d'Avissérion. La notion de distance est altérée, tout ce qu'il faut, c'est passer les obstacles qui se dresseront devant nous... et je ne doute pas qu'il y en aura."

Il vous regarde droit dans les yeux en souriant :

"Vous devez avoir de nombreuses questions. Le temps que nous arrivions à nos premières épreuves, quoi qu'elles puissent être, vous pouvez me poser vos questions. Je suis le dieu de la vérité. Je ne peux mentir, même si cela serait dans mon intérêt. Demandez, n'ayez pas peur. Je vous dirais tout ce que je sais."

((( Pour votre entrée en enfer en fanfare :
Mathis : Événement aventureux normal : 2XP, Combat difficile : 3XP
Heartless : Événement aventureux normal : 2XP, Combat équitable : 2XP
Nessandro : Voyage développé : 4XP)))

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Mathis
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Re: Les enfers

Message par Mathis » sam. 7 sept. 2019 20:35

Je réussis à traverser le portail et je fus immédiatement enveloppé d’une vive lumière. Des âmes damnés tentèrent de me suivre, mais ils furent aussitôt balayé par les flammes et ils retournèrent d’où ils venaient.

Une fois les portes fermées, je vis Nessandro et Sirius qui avaient eux aussi réussis à passer, mais aussi un jeune homme inconnu dont les cheveux et les yeux me rappelaient le feu. Il prit alors la parole pour nous dévoiler qu’il était le nouveau Phénix. Il se dirigea vers un pont de pierre et nous invita à le suivre. Sous celui-ci, je vis des flammes éternelles et j’entendis hurlements et gémissements. Il expliqua qu’il ne servait à rien de nous presser, puisque par sa présence, nous étions soumis aux règles d’Avissérion. Je ne savais pas en quoi consistait ces règles, mais j’en déduisis qu’on ne risquait rien. Tout ce que nous devions faire, c’était de traverser les obstacles forts nombreux qui allaient se dresser contre nous. La distance jusqu’au premier obstacle risquait d’être longue, il nous suggéra donc d’en profiter pour lui poser toutes les questions. En tant que dieu de la vérité, il ne pouvait mentir.

« Je ne comprends pas comment deux humains et un aldryde peuvent vous être utile… à vous un dieu ? Quel aide pouvons-vous vraiment vous apporter ? »

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Heartless
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Re: Les enfers

Message par Heartless » sam. 7 sept. 2019 23:22

Enfin arrivé au portail, Heartless retint sa respiration et le franchit d'un pas, pour se retrouver immédiatement devant un homme à la peau lactée et à la chevelure et aux yeux enflammés. Mathis et Nessandro apparurent bien vite, à leur suite une poignée de morts, immédiatement réduits en cendre par l'individu qui se révéla être la nouvelle forme du Phénix.

- C'est bon, calmez-vous, nous sommes rassemblé... Je suis le nouveau Phénix.

Heartless fixa cet avatar, il avait du mal à accorder pleinement sa confiance à un être aussi singulier et hors de monde. Le Phénix mena le groupe vers un pont de pierre surplombant le fourneau infernal. Alors qu'ils traversaient, le Phénix expliqua avec un air confiant et aimable !

- Je sais que la situation est risquée, dehors, mais il ne sert à rien de presser le pas. ici, nous sommes en enfer et, de par ma présence, vous êtes en parti soumis aux règles d'Avissérion. La notion de distance est altérée, tout ce qu'il faut, c'est passer les obstacles qui se dresseront devant nous... et je ne doute pas qu'il y en aura. Vous devez avoir de nombreuses questions. Le temps que nous arrivions à nos premières épreuves, quoi qu'elles puissent être, vous pouvez me poser vos questions. Je suis le dieu de la vérité. Je ne peux mentir, même si cela serait dans mon intérêt. Demandez, n'ayez pas peur. Je vous dirais tout ce que je sais.

Mathis ne perdit pas de temps.

- Je ne comprends pas comment deux humains et un aldryde peuvent vous être utiles… à vous, un dieu ? Quel aide pouvons-nous vraiment vous apporter ?
- Je me pose la même question.
renchérit Heartless, se contentant d'observer l'interrogé.

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Nessandro
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Re: Les enfers

Message par Nessandro » dim. 8 sept. 2019 01:51

[Précédemment]

-133 a-

À peine le portail franchi, les formes gémissantes à ma suite sont réduites en un amas de poussière. Quand je reporte mon attention sur une lueur proche, c'est pour découvrir une forme humanoïde à la crinière et aux yeux de flammes. Ce truc trop grand se présente comme le nouveau Phénix... Par mes ailes, mais pourquoi un piaf prendrait-il l'apparence d'un foutu géant ?! Il le fait exprès pour m'énerver ?! Et sans cérémonie, il entame la marche à travers un pont surplombant une fournaise. Il explique que sa présence nous accorde du temps, nous informe de la confrontation proche à des obstacles évidemment non identifiés même si monseigneur volatile est censé avoir fait le périple plusieurs fois, et se prétend divinité de la vérité. Incapable de mentir et volontaire pour répondre à nos questions ? Depuis quand les divins sont capables d'honnêteté ? C'est aussi débile de croire qu'un humain peut réfléchir ou qu'un lutin soit sérieux !

Et les deux grandes perches ayant choisi de venir aussi ne perdent pas de temps à mettre en doute l'utilité de leur présence et de la mienne aux côtés de la poule de feu sous costume de déplumé. Ma langue claque d'elle-même. Après tout ce qui nous est tombé sur les plumes, leurs seules interrogations consistent à savoir en quoi on va pouvoir l'aider ? Il fallait peut-être poser la question et penser à cela avant de débarquer aux Enfers, non ?!

"Vraiment pathétiques...", dis-je sans la moindre once de sympathie pour ce binôme d'imbéciles. "Je me demande pourquoi j'ai cru ne serait-ce qu'une fraction de seconde que quelque chose allait différer. Je ne m'attends jamais à rien des géants et je suis quand même bigrement désappointé."

Je hausse les épaules, volant à hauteur des trognes des uns et des autres pour les contraindre à ne pas me regarder de haut et tournant mon attention sur le piaf bipède.

"Des questions, j'en ai ! C'est quoi exactement l'Avissérion ? Que s'y est-il passé au juste ? Quel est le rôle des kasuris dans cette histoire ? C'était quoi cette créature qui a presque pris les traits de mon compagnon en haut de l'aiguille de ce foutu temple dans le désert ? Où sont passés les autres piafs dessinés sur les murs des ruines ?", commencé-je, reprenant mon souffle pour bombarder de nouveau le piaf. "Quel est le rôle des aurores ? D'où sont sortis les cristaux ayant envahi une cité aldryde et à quoi ils servent ? J'ai entendu des chants à plusieurs reprises au cours de ce foutu périple. Jamais exactement les mêmes et jamais la même utilité. Par qui et pour quoi faire ces foutues mélodies ? Ah et il se passe quoi et pour qui si ta renaissance est ratée ?"

Je scrute les yeux de feu et plisse légèrement les miens.

"Avoir des étrangers à ces dates anniversaire n'a pas l'air nouveau en fin de compte. Tu parles d'un secret ! Alors dis-moi... C'est quoi la fontaine de jouvence que les sbires de la garce sombre recherchent ? Et il s'est passé quoi avec Darion ? Il est venu me casser les plumes jusque dans mes rêves pour chouiner qu'il avait perdu quelqu'un, qu'une sorte de puissance lui avait rendu ce quelqu'un corrompu et qu'il avait été maudit d'une existence éternelle au passage, histoire de vivre durablement sa connerie. Qui lui a fait ce coup-là ? Où est passé l'être cher de cet enfoiré de revenant ? Comment on se débarrasse de tout ce petit monde pour de bon ?"

Cet oiseau prétend détenir la vérité ? Qu'il le prouve ! Et même s'il répond à toutes mes questions, cela ne veut pas dire que je vais le croire !

[Suite]


"Que les géants persistent donc à croire qu'une taille dix fois supérieure à la mienne suffit à les rendre invincibles... Il ne m'en sera que plus simple de leur inculquer le plus douloureusement possible que nul n'est à l'abri d'être pris de haut."

Gamemaster X
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Re: Les enfers

Message par Gamemaster X » dim. 8 sept. 2019 14:29

Aux question de Mathis et Heartless, le jeune homme ardent répond simplement :

"Les nouveaux-nés sont souvent fragiles. Il me semble que c'est aussi le cas chez vous. Je suis âgé d'à peine une heure, et encore très faible, et je le serais tant que je n'aurais pas totalement ressuscité. Même si j'ai toujours le savoir du précédent Phénix, j'aurais besoin de vous, alors que les ténèbres cherchent à me détruire."

Puis, il encaisse, plus difficilement, l'avalanche de questions de Nessandro. Il finit par lever les mains , comme pour endiguer le flot, et entreprend de répondre :

"Avissérion est le monde d'où je viens, et d'où viennent les aldrydes. Mon monde est incroyablement différent du vôtre, baigné de fluides magiques en quantité que vous ne pouvez même pas imaginer. Ces fluides balayent les âmes et empêche la création de vie, c'est ce qu'on appelle le vent fluidique. Lorsque par miracle, les fluides ont pu s'agréger pour donner naissance aux quatre dieux oiseaux, dont je fais parti, j'ai œuvré à ralentir le vent pour que la vie puisse exister. Mais moi-même, je suis appelé à mourir, tôt ou tard, et alors, le vent fluidique reprend de plus belle. Je suis alors incapable de revenir par mes propres moyens. En désespoir de cause, nous avons cherché au-delà des nuages de notre monde, et trouvé un autre, juste à côté, qui partage la même étoile qu'Avissérion : et il s'agit de Yuimen. Tel était le lieu idéal, loin du vent fluidique, pour que je puisse mourir et ressusciter, avant de revenir et empêcher la vie de s'éteindre chez nous."

Il semble avoir toutes les peines du monde à expliquer, comme s'il y avait tant à dire, et pas assez de mots pour l'exprimer. il finit d'ailleurs par la^cher sur un ton d'excuse :

"Excusez-moi si cela paraît très technique. J'essaie de simplifier... mais nos mondes sont si différents... il y a des notions qui n'ont aucun équivalent chez vous. Notre monde est celui de la magie au sens le plus pur, mais aussi le plus violent. La différence avec Yuimen est si fondamentale que, quand nous avons débarqué chez vous, nous avons cru devenir fous. De la terre et de la pierre, partout, plutôt qu'un ciel infini... des peuples aux pensées débridées, qui peuvent vouloir des choses sans avoir à surveiller leurs pensées... Vous comprenez ? La magie d'Avissérion est telle qu'elle cherche désespérément la moindre trace de volonté pour se manifester. Dans mon monde, nous sommes tous des mages, car la moindre idée peut se matérialiser dans l'instant. Or, pour venir sur Yuimen, je dois employer un "accélérateur fluidique". Je vous passe les détails, mais c'est une technique magique qui propulse aussi de grandes quantités de fluides dans l'espace. Autrement dit, Yuimen est bombardé de fluides d'Avissérions, lesquels obéissent encore, pour quelques mois, aux mêmes règles."

Il adresse un regard désolé à Heartless :

"Vous en avez fait l'expérience, malheureusement. Vous avez demandé quelque chose à la magie d'Avissérion, et elle a tout fait pour exaucer votre vœux, allant jusqu'à enlever un crystalis, une créature du dieu oiseau Simurgh, pour s'en servir comme point focal. Créature que vous avez dû tuer."

Il se tourne ensuite vers Mathis :

"Vous-même avez plusieurs fois tenté de calmer les aurores par des chants. C'est très pertinent. User de musiques et de chants pour discipliner son esprit est un très bon moyen de garder le contrôle de la magie d'Avissérion. Nous-même créons des cités entières en chantant... mais ceci à ses limites. Si trop de gens ont des pensées paniquées, haineuses et destructrices, les aurores finiront par obéir à la pensée globale : Tout le monde veut détruire les autres, alors, elles détruiront tout le monde. C'est ce qui a failli arriver à la ville aldryde, dans la forêt. En disciplinant les esprits par le chant, vous avez limité les pensées négatives et par là même l'ampleur du cataclysme. La ville entière aurait pu être rasée."

Enfin, il se tourne vers Nessandro :

"Les fluides d'Avissérions stockés dans l'aiguille de la conciliation ont retrouvé leurs propriétés originelles, lorsque je me suis approché. Aussi, ils ont suivi le même schéma. Tu souffrais de t'être séparé d'une plume de ton compagnon, alors ils en ont créé d'autres pour compenser cette perte. Mais cela a ravivé tes émotions et l'effet s'est emballé. Ils ont alors tenté de créer une copie complète... mais tu es parti avant qu'ils aient le temps de finir. C'est peut-être mieux ainsi. Quelle vie ça aurait été pour lui, que de savoir qu'on est une copie accidentelle ?"

Il conclut :

"Il s'est passé la même chose lorsque moi, et les trois autres dieux oiseaux, sommes venus la première fois. Nous avons paniqué, et les peuples de Yuimen aussi. La dévastation a été conséquente, hélas. Les kasuris étaient les seuls à avoir résisté. Finalement, vos dieux sont intervenus. Ils sont bien plus puissants que nous et ont jugulé le chaos. Après nous être repris, nous avons bâti l'Aiguille de la conciliation, et là, nous avons expliqué notre problème. Vos dieux ont été compréhensifs, et ils m'ont autorisés à venir ressusciter sur Yuimen tous les 500 ans. Enfin, 500 ans d'Avissérion, c'est-à-dire environ 11 000 ans yuiméniens. Mais les kasuris ont un problème : leur mémoire est partagé entre tous les individus, à travers les générations. Ils n'oublient jamais, et revivent sans fin la terreur de notre arrivée. Vos dieux les ont donc maudits de la peur du ciel. S'ils sortent du sol, ils doivent toujours gardes les yeux vers le bas, sans quoi, la vue de l'immensité du ciel les terrassera. Ainsi, les voilà cantonnés sous terre. Mais à chaque cycle, ils sentent le retour les aurores, leurs souvenirs se ravivent et ils repartent en guerre, comme aux temps anciens, pour essayer d'effacer leurs souffrances passées. Hélas, leur mémoire est ainsi faite que rien ne pourra jamais l'effacer..."

Alors que vous arrivez sur une plateforme, au-dessus des enfers, il termine :

"Je regrette tout cela, mais je n'ai pas le choix. Je dois réaliser le rituel de la fontaine de jouvence. Une sorte de méta-sortilège qui me permettra de renaître. Sans cela, les habitants d'Avissérions ne pourront plus engendrer de descendance, et mon monde, mortels comme dieux, mourra. J'aimerais que cela ne cause pas de troubles chez vous, mais il n'existe aucun moyen de l'empêcher. Hélas, il y a Darion. Je le connais, bien sûr, mais..."

Il est alors interrompu par une voix :

"... mais il ne sera bientôt plus un problème. Tout comme vous."

Un homme assez jeune, aux cheveux argentés, se tient sur le pont. Ses vêtements élégants, entièrement noirs, portent l'emblème d'une main tenant les fils d'une marionnette squelettique.
Image
Il arbore un air de jeune premier arrogant alors qu'il déclare :

"Votre aventure s'achève ici. Oaxaca veut le pouvoir de la fontaine de jouvence, ainsi que le moyen de se rendre sur Avissérion, le monde de la magie toute-puissante..."

Il écarte alors largement les bras, et vous sentez un pouvoir étrange émaner de lui. Un pouvoir qui s'abat sur vous comme une chape de plomb, au point que vous n'êtes pas sûr de pouvoir ne serais-ce que marcher jusqu'à lui.

"Quelle blague ! rit le jeune homme. Aerq et ses plans tordus... il n'y avait pas besoin de ça ! Allons, petit dieu... tes laquais sont déjà hors d'état de combattre. Donne-moi du rêve, toi !"

L'air nullement inquiet, le Phénix ne daigne pas lui répondre et se tourne vers vous, mais c'est dans votre esprit que retentit sa voix :

(Nos amis sont en danger, à la surface, et il ne faut point perdre de temps. Concentrez-vous. Je suis ici et je peux canaliser la magie d'Avissérion. Souvenez-vous, elle exaucera vos vœux, mais si vous les formulez d'une manière qui prête à interprétation, ou si vous n'avez pas assez de conviction, elle ne réagira pas ou, pire, déclenchera une catastrophe. Vous devez vous convaincre absolument de ce que vous voulez, vous imprégner de vos désirs et sculpter la réponse à cette situation avec votre imagination. Le chant, la musique, les cris de guerre... sont autant e choses qui peuvent vous aider à libérer votre volonté et faire réagir la magie d'Avissérions. Je ferais de mon mieux pour limiter les effets négatifs.)

Êtes-vous prêt à recourir de manière contrôlé à cette magie qui vous a déjà causé tant de soucis ? Là est la question. Le pouvoir que vous avez entre les mains à partir de maintenant est incommensurable, mais il peut aussi se retourner contre vous.

(((Je vous demanderais donc de soigneusement décrire les pensées et l'état d'esprit de vos PJ, car elles détermineront l'efficacité de vos tentatives pour réussir à vaincre cet adversaire. Si vous avez des questions, n'hésitez pas ! )))

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Mathis
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Re: Les enfers

Message par Mathis » ven. 13 sept. 2019 04:04

Dans les enfers en compagnie du jeune phénix qui nous avait invité à lui poser toutes les questions, je n’avais trouvé à lui demander que la raison de notre présence. Nous n’étions après tout que des humains et un aldryde, comment pouvions nous aidé un dieu. Heartless, qui était doté du même sens pratique que moi, se posait la même question.

Le jeune homme blond nous expliqua avec patience, qu’il n’était qu’en tout début de vie. Tout comme les nouveaux nés dans notre monde, il était fragile et encore très faible. Bien qu’il possédait tout le savoir de l’ancien phénix, il n’en avait pas la force. Il avait besoin de nous pour empêcher les forces des ténèbres de le détruire.

Conservant son air méprisant envers nous qu’il nommait les géants, Nessandro voleta à la hauteur de nos nez et submergea le nouveau-né de questions. Le jeune phénix fut également surpris par autant de questions. Malgré le fait que je trouvai le petit être ailé condescendant, je considérai ses questions intéressantes, mais je ne lui avouai pas surtout pas.

Ainsi nous apprîmes qu’ Avissérion était son monde d’origine ainsi que celui des aldrydes. Son monde était tellement baigné dans les fluides magiques qu’aucune création de la vie y était possible. Par une raison qu’ils ignorent quatre oiseaux purent y naître. Les vents fluidiques y étaient si puissants qu’il devait se rendre sur Yuimen à la fin de sa vie pour y mourir et y ressusciter. Avissérion n’était peuplé que de mages. La magie d’Avissérion étant si importante qu’une moindre volonté la déclenche. Une seule idée pouvait s’y matérialiser instantanément

Il me rappela que j’avais à quelques reprises tenté de calmer les aurores par les chants et il avoua qu’il s’agissait là d’une bonne stratégie. La musique et les chants pouvaient discipliner l’esprit de la magie.

Il expliqua alors les kasuris ont résisté à la destruction causée par la magie d’Avissérion. Heureusement, les dieux de Yuimen sont intervenus et ont évité le chaos total. Les dieux ont compris le problème des oiseaux d’Avissérion et ont autorisé le phénix à venir régulièrement ressusciter sur Yuimen. Seuls les Kasuris ont gardés en mémoire la guerre et les souffrances passés ce qui expliquent qu’ils ressurgissent du sol à tous les 11 000 ans yuimeniens.

***
(Fin du rp sous forme de post squelette)
-Un nouveau venu arrive et réclame la fontaine de jouvence. Ce dernier lance un sort et nous empêche d’avancer. Tout comme mon corps est au ralenti mais pas mon esprit. Le jeune phénix nous promet l'aide de la magie d'Avisserion, nous demandant seulement d'être prudent dans notre formulation.

-Je regardai le jeune homme qui nous barrait la route au nom d'oxaca et une idée géniale germa dans ma tête. Plus confiant que jamais en mes capacités et en la magie d'Avisserion. Je le regardai bien fixement, et je sortis ma belle voix de ténor afin de lui entonner mon chant.

" Toi, le jeune homme aux cheveux argenté debout sur le pont.
Tes yeux jaunes me révèlent que tu ne m'apporteras rien de bon.
Avec tes bras, tu m'empêches d'aller vers toi,
Mais mon allié y parviendra.
Je ne cesse de te regarder,
et je vois ta peau se faner,
peu à peu les rides t’envahissent, sur tout ton visage la peau se plisse,
Ton dos se courbe, tes os faiblissent,
tes bras sont lourds, tes muscles trop courts
et tes dents qui ne sont pas encore tombées, s'apprêtent elles aussi à te quitter.
Tes cheveux tombent tout gris et ton crâne se dégarnit et toi tu dépéris.
La vieillesse t'a atteint à une vitesse folle et tu ne peux rien pour arrêter sa course folle.
Je ne cesse de te regarder,
et je vois ta peau se faner,
peu à peu les rides t’envahissent, sur tout ton visage la peau se plisse,
Ton dos se courbe, tes os faiblissent,
tes bras sont lourds, tes muscles trop courts
et tes dents qui ne sont pas encore tombées, s'apprêtent elles aussi à te quitter.
Tes cheveux tombent tout gris et ton crâne se dégarnit et toi tu dépéris.
La vieillesse t'a atteint à une vitesse folle et tu ne peux rien pour arrêter sa course folle. "


Ton en chantant, j'imaginais le visage de ce jeune arrogant se transformer au rythme de mes paroles, je pouvais clairement imaginer tout ce que je lui racontais. Ma voix était agréable et forte, je me sentais en confiance, j'étais persuadé que la magie allait opérait. Peu importe ce qu'il allait riposter, je ne cessais de le fixer, et de répéter le dernier couplet tout en chantant afin de bien diriger la magie contre lui.

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Heartless
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Re: Les enfers

Message par Heartless » dim. 15 sept. 2019 03:44

Pressé par Mathis, Heartless, et le ton vindicatif de Nessandro, le Phénix répondit d'abord, qu'à peine ressuscité, il était grandement affaibli et que c'était pour cette raison qu'il avait besoin d'aide contre les ténèbres qui cherchaient sa perte. Il expliqua ensuite le fonctionnement de son monde, et le véritable sens du cycle. Il répondit d'abord, qu'à peine ressuscité, il était grandement affaibli et que c'était pour cette raison qu'il avait besoin d'aide contre les ténèbres qui cherchaient sa perte. Les trois aventuriers l'écoutèrent attentivement.

Son récit rappela à Heartless la vision qu'il avait eu chez les kasuris. Il avait enfin l'autre côté de l'histoire. Venant d'Avissérion, un endroit fait entièrement de magie incontrôlable, des dieux oiseaux, pour éviter que la magie ne consume toute forme d'existence dans leur monde, étaient arrivés sur Yuimen. Confus et paniqué par ces terres répondant à d'autres lois, ils ne purent contrôler leur magie et ceci provoqua la peur et l'hostilité des yuiméniens, et des kasuris en particulier, assez puissants pour leur résister. Les dieux s'en mêlèrent ensuite et, comprenant la situation, conclurent un accord avec les oiseaux et les pacifièrent. Ainsi, un cycle se répéta tous les 10 000 ans afin de préserver Allisérion en échange d'une brève période de troubles magiques sur Yuimen. Incapables d'oublier leur rancœur, car leur esprit persistait au delà de l'individu, les kasuris belliqueux furent condamnés à craindre le ciel, et à errer sous terre à jamais. La fontaine de jouvence était la clé du rituel magique scellant la renaissance du Phénix, et la continuation d'Avissérion...

- Je regrette tout cela, mais je n'ai pas le choix. Je dois réaliser le rituel de la fontaine de jouvence. Une sorte de méta-sortilège qui me permettra de renaître. Sans cela, les habitants d'Avissérions ne pourront plus engendrer de descendance, et mon monde, mortels comme dieux, mourra. J'aimerais que cela ne cause pas de troubles chez vous, mais il n'existe aucun moyen de l'empêcher. Hélas, il y a Darion. Je le connais, bien sûr, mais...
... mais il ne sera bientôt plus un problème. Tout comme vous.


Un jeune homme pâle, aux cheveux d'argent, était arrivé sur le pont. Habillé de noir, arborant un emblème squelettique, il narguait arrogamment le groupe.

- Votre aventure s'achève ici. Oaxaca veut le pouvoir de la fontaine de jouvence, ainsi que le moyen de se rendre sur Avissérion, le monde de la magie toute-puissante...

Heartless avait bien envie de lui rabattre le caquet, mais même sans être mage, il pouvait ressentir d'ici l'incroyable puissance magique dont cet inconnu était capable. L'approcher semblait être une épreuve en soi, lui porter un coup, une perspective des plus décourageantes. C'était peut-être une illusion, peut-être que ce garçon était maître de l'intimidation et qu'il bluffait pour obtenir ce qu'il convoitait. Mais d'un autre côté, il faisait face à trois guerriers sans la moindre trace de peur dans son regard... Le Phénix gardait son calme, cependant. Il parla aux esprits des aventuriers :

(Nos amis sont en danger, à la surface, et il ne faut point perdre de temps. Concentrez-vous. Je suis ici et je peux canaliser la magie d'Avissérion. Souvenez-vous, elle exaucera vos vœux, mais si vous les formulez d'une manière qui prête à interprétation, ou si vous n'avez pas assez de conviction, elle ne réagira pas ou, pire, déclenchera une catastrophe. Vous devez vous convaincre absolument de ce que vous voulez, vous imprégner de vos désirs et sculpter la réponse à cette situation avec votre imagination. Le chant, la musique, les cris de guerre... sont autant de choses qui peuvent vous aider à libérer votre volonté et faire réagir la magie d'Avissérion. Je ferais de mon mieux pour limiter les effets négatifs.)

Comprenant les intentions du Phénix, Mathis se mit à chanter. Un chant fier et déterminé, souhaitant la vieillesse prématurée et la défaite de celui qui s'était dressé sur leur passage. Le blond, fin chanteur, était la personne toute indiquée pour canaliser la puissance des aurores, mais était-ce vraiment la bonne chose à faire ? Sirius n'était pas à l'aise avec l'idée de toucher à nouveau à cette puissance traîtresse, alors qu'ils auraient peut-être pu le repousser à eux trois si ils avaient essayé. Ne sachant pas ce qu'en pensait Nessandro, il craignait néanmoins les répercussions d'un esprit confus en la présence de ce pouvoir. Il était sur le point de pousser lui aussi la chansonnette quand il se rappela d'un petit détail que Mathis avait probablement oublié.

Un individu si confiant et arrogant, citant ouvertement le nom d'Oaxaca, tout en parlant d'Aerq avec dédain ? Si il n'avait pas déjà eu sa dose d'immortels, Heartless aurait eu peine à croire qu'il en avait un en face de lui. Cet ennemi échappait probablement aux affres de la mort et de la vieillesse lui aussi, Mathis avait-il fait le bon choix en choisissant un tel hymne ? De plus, si tout ceci n'était qu'un duel de volontés, le gosse arrogant ne pouvait-il tout simplement pas retourner les aurores contre eux de la même manière ? Mais il se souvint du récit du Phénix, et ce qu'il avait vu lors de son voyage... Tout malin qu'il se croyait, le monde ne se conformait pas simplement aux prédictions d'Heartless. Les lois qu'il croyait immuables pouvaient en vérité être brisées, elles l'avaient été dans d'autres monde, infiniment différents du sien. Dans son esprit émergea l'idée que dans cet univers, peut-être que l'impossible n'était que l'invention d'esprits peu créatifs. Il se souvint de ce qu'il avait appris dans le monde factice qu'Avissérion avait créé pour assouvir ses plus vils désirs, qu'être immortel ne faisait en vérité qu'accentuer la crainte de sa propre mort.

- En général, je chante quand je suis bourré, mais pour cette fois...

Il décida une fois encore de se ranger du côté de Mathis, répétant avec lui le derniers vers de sa chanson. Pendant ce temps, il ne savait pas ce qu'il pouvait se tramer dans l'esprit cynique à l'extrême de Nessandro, mais il s'efforça de ne pas y penser, car à cet instant précis, le cynisme était la dernière chose dont il avait besoin.

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Nessandro
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Re: Les enfers

Message par Nessandro » dim. 15 sept. 2019 09:13

[Précédemment]

-134 a-

Le piaf encaisse mes questions une poignée de secondes avant de lever les mains pour y faire barrage et entamer ses réponses. J'apprends que son monde est une sorte de lieu balayé incessamment par des fluides magiques, frappant les âmes qui s'y trouvent et les empêchant de procréer. L'existence des oiseaux est issue de l'agglomération de certains fluides et son rôle à lui est de ralentir les vents fluidiques. Sauf qu'il peut aussi crever de vieillesse et doit venir en Yuimen pour ressusciter, parce qu'il ne peut pas le faire là-bas. Il enchaine en expliquant que la magie de son monde est liée aux pensées et qu'une simple idée peut se matérialiser à cause de la puissance présente. Est-ce à dire que la plupart des phénomènes les plus dangereux ou impressionnants sont issus de simples pensées chaotiques ? Comme si mon quotidien n'était pas déjà assez compliqué comme cela !

J'entends à peine son explication sur le chant comme catalyseur, comprenant juste que si les pensées sont trop discordantes, l'effet est évidemment manipulé par les aurores et dévie du résultat attendu. Je plisse alors les yeux à mesure que l'oiseau de feu m'explique ce qui s'est passé dans les hauteurs des ruines. Puisque je m'étais séparé d'une plume de Dae'ron, la magie m'en a offert des tonnes. Et comme cela m'a inquiété pour mon compagnon, ces foutues aurores ont jugé bon de me le recréer sous les yeux. Si je n'avais pas cru que cela avait des conséquences directes sur le Protecteur et ne l'avais pas éloigné des lieux, je me serais retrouvé avec une copie du brun en plus. Un accident, dit le piaf... Mais plus j'y pense, plus je me demande ce que Dae'ron aurait pensé d'avoir un jumeau et s'il aurait réellement été identique au premier... Quelque part, juste un peu, je ressens un rien de peine. Mais je me reprends vite. Les "et si" n'apportent que des frustrations de plus.

Je me concentre sur les paroles de l'étranger flamboyant, apprenant que leur arrivée à l'origine a causé un sacré chaos, soi-disant jugulé par ces dispensables dieux. Et que les kasuris ayant une mémoire de groupe, se souviennent encore et toujours de ce jour et de la terreur qui y est liée, incapables de lâcher prise. Comme si c'était un mal de se raccrocher aux souffrances qui te permettent d'avancer, de poursuivre ta quête et ton but ! Pensées positives, hein ? Certains n'en ont pas ou trop peu pour se construire dessus. Comme si j'allais me défaire de ce qui fait mon identité depuis mon éclosion aussi facilement, ha ! J'expire moqueusement par le nez, remarquant distraitement que nous avons atteint une sorte de plate-forme. Le phénix explique ensuite brièvement que la fontaine de jouvence est plus une sorte de rituel qu'un lieu ou un objet, lui permettant de renaître.

Il est enfin sur le point d'éclaircir le mystère de l'immortel enquiquineur quand une nouvelle voix se fait entendre, indiquant que ledit Darion ne sera bientôt plus un problème non plus. Encore un autre géant, à la tignasse argentée, arborant une tenue noire à emblème de marionnettiste des morts. Pour un lieu de mort, les enfers semblent bien trop fréquentés, sauf par ceux qui devraient s'y trouver ! Le nouveau venu se permet non seulement d'interrompre le piaf, mais en prime de menacer au nom de la garce d'Omyre ! J'ai à peine pu effleurer mon arbalète que je sens peser sur moi une force qui me fait perdre de l'altitude seconde par seconde. J'y résiste ! Me laisser soumettre sans me rebeller ? Jamais !

Le phénix s'adresse directement à mes pensées, indiquant qu'il est capable de canaliser la magie des aurores, tout en sommant d'être prudent. Je reporte ma furie vers le nouvel intrus qui a, une fois de plus, contribué à me dérober une réponse ! Pour une fois que le piaf avait confirmé connaître l'immortel, j'allais enfin comprendre certaines choses ! Mais évidemment, non ! Ce qui m'oblige à émettre des hypothèses par moi-même ! Et pendant que l'humain blond se met à chanter, je songe à ce que le tueur d'aldrydes m'a dit dans mon rêve, sur fond de ténèbres ressemblant étonnamment à ce qui m'entoure à présent. Son être cher est mort. Quelqu'un, que je suppose être les aurores au pouvoir illusoire, lui offrant la possibilité de le faire revenir mais le détruisant au passage. Mais... Destruction physique ou juste... Mes yeux sombres dérivent vers le phénix et sa forme humanoïde. Non... Si ? Est-ce que ce serait possible ? Pourquoi un oiseau de feu choisirait une forme aussi éloignée de la sienne si ce n'est... Par exemple... Parce qu'il a besoin d'une base vivante, une sorte de sacrifice pour son rituel de renaissance ? Ce serait absurde, un secret de plus dans toute cette histoire. Et pourtant, plus j'y songe et plus cela fait de sens... Et pour peu que l'existence de l'immortel soit liée d'une façon ou d'une autre au phénix...

Je ne peux pas me permettre de douter. Alors je rassemble mes pensées. Il n'y a qu'une personne capable de répondre à cette question. Un être qui a déjà du venir lors du précédant cycle et dont rien que la pensée a tendance à m'agacer. Sauf que contrairement à celui qui nous fait face, j'ai le sentiment de connaître l'enquiquineur géant et je suis contraint de nous admettre un point commun : nous pouvons tous deux aller loin, très loin, quand il s'agit de notre être cher. Et puis, l'intrus aux cheveux gris semble aussi estimer que Darion constitue un problème pour lui. Je déteste l'immortel, mais j'exècre encore davantage les sbires d'une femelle demie-divine qui se permettent de jouer les trouble-fête ! Aussi énervant que cela puisse être, je dois reconnaître que l'immortel se débrouille en magie et combat. Et puis, comment prendrait-il le fait qu'un inconnu se permette de le dénigrer de la sorte en son absence ?

J'esquisse un sourire en coin. Juste un brin de chaos rendrait le tout parfaitement similaire à toutes les situations impossible que j'ai déjà traversé.

"J'allais enfin comprendre toute ton histoire et tes motivations. Puisque nous sommes tous là, prends donc part à cette réunion.", clamé-je en avisant une zone d'ombre sur le pont faisant écho à mon rêve. "Après tout, n'es-tu pas là depuis le début, Darion ?"

Mes ailes frappent l'air en cadence. Ce n'est pas un géant de plus qui me fera courber l'échine !


[Suite]


"Que les géants persistent donc à croire qu'une taille dix fois supérieure à la mienne suffit à les rendre invincibles... Il ne m'en sera que plus simple de leur inculquer le plus douloureusement possible que nul n'est à l'abri d'être pris de haut."

Gamemaster X
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Re: Les enfers

Message par Gamemaster X » dim. 15 sept. 2019 09:48

Des lumières multicolores descendent des ténèbres pour vous envelopper. Elles se mettent à tourbillonner autour de chaque être présent et, avec les explications du Phénix, vous ressentez maintenant pleinement ce que sont les aurores : des fluides magiques sans conscience, et pourtant semblables à des requins, ou à une bande d'affamés rôdant autour d'un étal de marchand de fruits et légumes. Elles s'infiltrent en vous, cherchant une volonté à travers laquelle se manifester. Hélas, choses vagues et stupides, elles se contentent bien vite de dériver sans but, cherchant encore, ici et là.

Puis, finalement, elles trouvent le chemin de vos volontés, mais semblent ne pas vraiment réussir à comprendre. Lorsqu'elles entrent en action, c'est de manière douce et contrôlée, mais également terriblement faible. L'homme aux cheveux d'argent titube un instant, remarquant avec stupeur sa peau qui se flétrit. Ses gestes se ralentissent, l'empêchant de rejoindre le Phénix aussi vite qu'il l'aurait voulu. L'ombre d'une peur passe sur son visage, mais la peur de la mort est une notion qui peine à se frayer un chemin dans son esprit arrogant, et les pensées parasites de Heartless n'aident pas son plan. L'ennemi est ralenti, mais aucunement arrêté. Il continue à marcher vers le Phénix qui vous souffle :

(Vous êtes sur la bonne voie ! Mais il faut mobiliser davantage votre volonté. Il faut faire plus que demander ou souhaiter, il faut vivre votre conviction ! Ne faire qu'un avec elle ! Et ne laissez pas les pensées parasites trop interférer, car si Avissérion se déchaîne vraiment, il exploitera également cela.)

Entretemps, et contre toute attente, rien ne semble se passer du côté de Nessandro... sauf un léger tressaillement alors qu'il regarde vers un coin d'ombre.

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Nessandro
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Re: Les enfers

Message par Nessandro » dim. 22 sept. 2019 00:29

[Précédemment]

-135 a-

Luttant pour rester dans les airs, je fronce les sourcils devant ce que je vois. Ou plutôt ce que je ne vois pas. Pas d'apparition de Darion avec son sourire énervant ou ses grands discours inutiles, mais par contre... Je perçois une trace de lui, comme si ma tentative lui avait fait tendre l'oreille vers un simple bruit indistinct, pas un appel. J'ai pourtant la conviction que, d'une façon ou d'une autre, l'immortel doit être là. Du moins jusqu'à ce que je l'entende presque distinctement, aussi assurément que dans mon rêve tandis qu'il m'exhorte à... Tuer le Phénix. Avec une précipitation qui ne lui ressemble pas. Il a l'air occupé, presque pris à parti. Je ne m'inquiète pas pour le sort de ce géant qui n'a cherché qu'à me plumer à chaque rencontre, mais cela m'intrigue.

Bien vite cependant, le spectacle de l'importun aux cheveux argentés qui se flétrit un peu à vue d’œil tout en continuant à progresser s'accapare toute mon attention. J'y attarde mon esprit, quand bien même le piaf de feu s'y infiltre aussi, exigeant de nous d'être plus impliqués dans le résultat que l'on veut. Les aurores ne sont que fluide magique brut. À moi de les façonner, de les commander. De les faire obéir, comme j'ai dompté ma propre magie.

Soit !

J'en ai assez de ces géants qui me barrent la route ! Assez de ne pas pouvoir manifester physiquement l'ampleur de ma haine à leur endroit ! Mais aujourd'hui, les aurores vont m'y aider ! Qu'elles soient une extension de ma force morale ! Qu'elles fassent sentir tout le poids de ma haine envers eux ! Que ces créatures imbues d'elles-mêmes soient écrasées par la force qui m'anime ! Qu'elles réalisent que je suis leur prédateur et tremblent de peur ! Qu'elles restent immobiles, prostrées, incapables de bouger sans mon accord ! Que ces êtres qui pensent pouvoir me dominer subissent ce qu'ils veulent me faire endurer ! Qu'ils embrassent le sol et soient incapables de se relever de leur propre chef ! Personne ne me fera obéir ! C'est moi qui les soumettrai !

Empli d'une froideur dominatrice, je plante mon regard droit sur l'inconnu au service de la garce sombre. Sur un ton autoritaire, empli de cette menace bien réelle que je veux concrétiser, et comme un détenteur d'autorité assujettissant plus faible que lui, je donne un ordre clair et concis.

"Au sol, sans résistance."

Les géants qui me font obstacle se soumettront et s'affaisseront sous le poids de ma rancune.

[Suite]


"Que les géants persistent donc à croire qu'une taille dix fois supérieure à la mienne suffit à les rendre invincibles... Il ne m'en sera que plus simple de leur inculquer le plus douloureusement possible que nul n'est à l'abri d'être pris de haut."

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Heartless
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Re: Les enfers

Message par Heartless » dim. 22 sept. 2019 13:46

La magie exercée par Mathis et Heartless n'était pas suffisante pour mettre leur ennemi à genoux, le Phénix les exhortait à vider leur esprit de toute autre pensée, de se concentrer uniquement sur le but à accomplir. Sirius, comprenant qu'il n'avait pas d'autre choix, décida de s'aligner entièrement sur Mathis. Il lui avait fait confiance maintes fois dans cette aventure, confiance que l'aventurier n'avait jamais trahi, malgré ses manières quelque peu naïves. C'était peut-être une de ses qualité, en fin de compte. Afin de s'assurer que le plan de Mathis ne tombe pas à l'eau, il tenta de concentrer toutes ses pensées vers la chute du pion d'Oaxaca, mais Nessandro n'était guère de cet avis. Rendu ivre par les promesses de pouvoir des aurores, il donna un autre ordre aux aurores : faire tomber l'adversaire à genoux devant lui. L'imbécile. Heartless se détourna de ses pensées un instant pour rappeler Nessandro à l'ordre :

- Alors c'est comme ça que tu agis dès que tu as un petit peu de pouvoir entre tes mains, hein ? Pire qu'un gamin, tu fais pitié ! Tu trouves pas qu'il y a plus important à faire qu'assouvir tes petites fantaisies à la con ? Redescends sur terre ! Aligne-toi sur Mathis, ou bien c'est moi qui t'aligne !

La conduite de Nessandro n'était pas sans rappeler le vœu désespéré qu'Heartless avait fait la première fois qu'il avait été en contact avec ces étranges cristaux. C'était là le côté perfide des aurores, elles pouvaient exacerber, directement ou non, les plus viles tendances de ceux qui les convoitaient. Essayant tant bien que mal de détourner son attention de Nessandro, car il était bien plus inquiété par le pouvoir inné de l'homme en noir, il visualisa du mieux qu'il put sa carcasse vieillissante et pourrissante, dépourvue de tout élan de vie.

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Re: Les enfers

Message par Gamemaster X » dim. 22 sept. 2019 15:39

Alors que vos consciences se concentrent sur votre l'objectif, le jeune homme, à l'apparence maintenant fort vieille, commence à sentir que quelque chose ne va vraiment pas. C'est alors que Nessandro explose... et les lumières s'enroulent autour de vous. L'aldryde se trouve bientôt nimbé de lumière alors que vous êtes tous écrasés au sol par son mépris infini des "géants".

Heartless et Mathis, vous vous sentez terrassés, submergés par des émotions négatives. La mort rôde, vous étouffe, vous écrase... mais l'essentiel est porté par votre adversaire qui se met à paniquer, broyé par l'union de vos esprits. Des pulsations erratiques de magie émanent de son corps, mais il est trop tard pour lui.

"Non ! Je... assez !"

Et sous vos yeux, son corps se décompose, se désagrège... puis, se consume en un bouquet de flammes bleues, dans un ultime cri :

"Maître Krishok ! Ils arrivent !"

Puis, une nouvelle conscience, bienfaisante celle-là, vous submerge. Vous sentez que tout va bien. Que l'ombre se dissipe. Un jour calme. Repos devant un paysage magnifique. Il n'y a plus de guerre, ni de danger, juste l'émerveillement calme et contemplatif devant les merveilles de la nature... L'eau coule, avec un bruit de lyre, coulant le long des cailloux... et les aurores reculent, alors que vos pensées s’apaisent dans cet instant de douceur qui, vous le devinez, est inspiré par le Phénix.

Vous vous relevez tous. Le dieu déclare calmement :

"Vous progressez vite. Vos pensées sont encore un peu forcées, votre conviction perturbée par les tentatives pour se dire que vous devez rester concentrés. N'oubliez pas : le contrôle des aurores nécessite une conviction intime. Il ne faut pas vouloir quelque chose : il faut savoir que cela va se produire. Mais vous êtes sur la bonne voie. Reprenons notre chemin."

Vous vous remettez à marcher sur les grandes arches, vous enfonçant toujours plus profond dans les enfers. Au loin, les bruits de bataille et les cris de souffrance de tout Yuimen se répercutent sur les voûtes alors que le dieu qui vous accompagne fait remarquer :

"Nous avons encore un peu de chemin. Si vous avez d'autres questions, j'y répondrais..."

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Mathis
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Re: Les enfers

Message par Mathis » sam. 28 sept. 2019 02:24

Alors que je leur offrais un tour de chant sans pareil, Heartless m’accompagna d’une voix qui se défendait bien malgré tout. L’aldryde avait décidé de faire bande à part et de s’intéresser à quelque chose de particulier qui semblait attirer son attention dans un coin sombre.

La lumière blanche se décomposa en d’infinies lumières multicolores qui descendirent jusqu’à nous pour nous envelopper. Tourbillonnant autour de moi, elle semblait vouloir s’emparer de mes pensées afin de les concrétiser. L’homme arrogant qui nous avait défiés vit sa peau flétrir, ses muscles durcir. Pris de la crainte de vieillir ou plutôt celle de mourir, il ne put s’approcher du phénix aussi rapidement qu’il ne l’aurait voulu.

Le dieu en croissance prit place dans mon esprit, me disant que j’étais sur la bonne voie. Je ne devais par contre pas me contenter de faire des souhaits ou des demandes, je devais être persuadée de ce que je voyais.

Je l’écoutai donc et tout en regardant l’envoyé d’Oaxaca, je souriais et je chantais sachant que sa vieillesse aurait le dessus sur lui et plus vite encore qu’il ne le croyait. Heartless pour sa part, sermonna l’aldryde lui faisant comprendre qu’il devait concentrer son énergie vers un but commun comme lui et moi.

Mais une fois encore, Nessandro n’en fit qu’à sa tête et je l’entendis crier : Au sol, sans résistance. Aussitôt des lumières s’enroulèrent non seulement autour du jeune homme, mais également autour de Sirius et moi. Nessandro est auréolé de lumière alors que nous étions tous les trois écrasés au sol. Des émotions négatives m’assaillirent et je ne pus me relever. Heureusement, le vieillard qui nous tenait tête était encore plus mal au point que nous. Il n’était plus qu’un cadavre en décomposition qui se consumait. Mais tout juste avant de disparaître, il cria des paroles incongrues : « Maître Krishok ! Ils arrivent! »

L’homme étant vaincu, les pensées négatives nous libérèrent enfin et la bienfaisance du phénix nous submergea enfin. Le calme nous étreint et nous ressentîmes une certaine béatitude. La guerre fit place à la nature, nous laissant entendre le bruit que fait la rivière qui suit son cours dans son lit.

Le phénix nous félicita de notre rapide progression. Nos pensées n’étaient pas encore naturelles et nos convictions vacillantes. Nous devrions corriger ce petit détail si nous voulions contrôler pleinement les aurores.
Tout en poursuivant notre chemin, le phénix nous proposa une fois de plus de répondre à nos questions. Je ne me fis pas prier deux fois et je lui exprimai ce qui avait piqué ma curiosité.

« L’envoyé d’Oaxaca a prononcé d’étranges paroles tout juste avant de se consumer complètement il a crié : « Maître Krishok ! Ils arrivent! »… Qui est Krishok ? Et qui arrivent ? Que signifie cette phrase ? »
Modifié en dernier par Mathis le dim. 6 oct. 2019 02:13, modifié 1 fois.

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Re: Les enfers

Message par Heartless » dim. 29 sept. 2019 01:20

Malgré les efforts d'Heartless, le souhait de Nessandro était déjà en train d'être exaucé. Mathis et lui furent écrasés par la pouvoir né de sa colère, mais le jeune homme en noir n'était pas épargné. Vieillissant et à genoux, il était la cible de deux attaques surnaturelles, si bien que son corps se mit à vieillir à une telle vitesse que sa défaite fut assurée. Il s'évapora en adressant un dernier avertissement à son maître, Krishok.

Le Phénix, pacifiant la scène après la défaite du pion d'Oaxaca, félicita les aventuriers pour leurs progrès dans la maîtrise des aurores, bien qu'ils semblaient encore manquer de foi et de conviction, ils étaient sur la bonne voie. Sur le peu de chemin qu'il leur restait à faire, Mathis lui demanda ce que signifiaient ces dernières paroles.

- Si ce Krishok est son maître, c'est sûrement un des Treize d'Oaxaca. Le gamin est tombé bien trop facilement pour en faire vraiment partie.

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Nessandro
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Re: Les enfers

Message par Nessandro » dim. 29 sept. 2019 06:33


Avec une haine froide, je constate la venue des lueurs autour de moi. Elles s'allient à ma volonté, je le sais. Je le vois. Les géants autour de moi s'affaissent, écrasés par le poids de ma rancune, comme indiqué. Le blond, le borgne et l'obstacle vieillissant à vue d’œil aussi. La victime semble enfin comprendre qu'elle va y passer et proteste en vain. Son corps finit par se dissoudre dans d'étranges flammes bleues, non sans prévenir quelqu'un d'autres de notre arrivée. Évidemment... Cela aurait été trop beau qu'en plus de son bouffon et de cet imbécile manie-morts, la garce sombre se soit arrêtée là dans l'envoi de pantins ! C'était trop simple. À croire que quelque chose voulait me voir m'approprier cette magie folle.

Mon agitation est soudainement grandement apaisée par quelque chose de rassurant. Ce n'est pas aussi fort que la présence de Dae'ron, ni aussi acceptable quand je comprends qu'il s'agit de l'influence du Phénix. D'ailleurs, j'ai la sensation d'avoir déjà perçu cette sorte de calme qu'on m'impose. Je n'aime pas ça du tout ! J'ai horreur qu'on me manipule, même si c'est pour faire reculer ces foutues aurores ! Au moins, je retrouve la totalité de mes mouvements et prends de l'altitude pour revenir à hauteur de trogne du plus grand des géants. D'ailleurs, maintenant que j'y pense... Je n'ai pas vu le piaf de feu être affecté par les aurores concrétisant mon souhait. La bestiole y serait immunisée, peut-être ? Ou plus forte dans les ordres qu'elle peut leur donner ? Trop de questions encore ! Heureusement que l'oiseau de feu, après avoir de façon imagée tapoté nos têtes pour nous encourager dans la manipulation des aurores, se dit prêt à y répondre en chemin.

La première phrase que le blond sort me fait rouler des yeux tant elle est à moitié stupide. Certes, savoir qui est ce Krishok peut être utile, mais qui à part nous peut être désigné par l'alerte d'une arrivée ? Ce type devait nous faire obstacle, il a échoué, il prévient les suivants. Logique basique dont les humains sont dépourvus ! Ma peau se hérisse au son de la voix du borgne dont les mots, ignorés le temps que les aurores fassent leur office, me reviennent. Il s'est permis de juger mes actes ! De croire que causer la chute des géants à genoux n'était qu'une fantaisie de ma part ! Et il m'a menacé en plus si je ne m'alignais pas avec leurs volontés ?! L'imbécile ingrat ! Après tous les efforts que j'ai fait pour tolérer leur présence et ne pas les envoyer rejoindre les âmes errantes en-dessous ! Depuis le temps que je fais comprendre à la ronde haïr les géants, l'idée que je l'ai jusque-là épargné ne lui a pas effleuré l'esprit ?!

Je le darde d'un regard assassin sans prononcer une parole. Il n'est pas digne d'entendre le son de ma voix, d'autant plus qu'il se permettrait de me traiter de menteur ou de mettre en doute chacun de mes mots. Puisqu'il prend ma magnanimité de cette façon, soit.

Je reporte mon attention sur le Phénix prêt à accepter des questions, plissant les yeux.

"Darion. Ton implication dans la perte de son être cher. Les circonstances de son éternité.", dis-je lentement, plus sereinement que ce que je ressens et le regardant ensuite de pied en cap. "Les raisons de cette apparence. Voilà ce que je veux savoir."

Et cette fois-ci, je veux mes réponses !

[Suite]


"Que les géants persistent donc à croire qu'une taille dix fois supérieure à la mienne suffit à les rendre invincibles... Il ne m'en sera que plus simple de leur inculquer le plus douloureusement possible que nul n'est à l'abri d'être pris de haut."

Gamemaster X
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Re: Les enfers

Message par Gamemaster X » dim. 29 sept. 2019 11:09

Le Phénix secoua la tête aux remarquent de Mathis :

"Je n'ai jamais entendu parler de ce "Krishok", mais manifestement, son sbire l'a averti de notre présence."

Il se tourne ensuite vers Heartless :

"Ne sous-estimez pasla puissance de ce que vous venez d'accomplir : la magie d'Avissérion n'est pas seulement capable de miracle, est est aussi quasiment inarrêtable.Votre monde est constitué à 0.05% de fluides, majoritairement détenus par les dieux. Le nôtre en est constitué à 30%. Plus on s'oppose à la magie d'Avissérion, plus elle mobilisera de fluides pour passer en force et accomplir le vœu qui lui a été fait. Le pouvoir combiné de tous les kasuris parvenait à peine à la ralentir. Il a fallu tout le pouvoir de vos dieux pour nous permettre de la calmer. Aucun magicien de votre monde n'aurait réussi à la seule force de son pouvoir à se protéger de votre attaque, même si elle était encore faible et mal maîtrisée. Son seul recours aurait été de recourir aux mêmes astuces... c'est pourquoi j'ai parlé dans votre esprit et non à voix haute. Pour qu'il ne sache pas comment vous contrer."

Les questions simples de Nessandro le surprennent davantage :

"Mon apparence ? Hé bien, je suis sur votre monde et j'essaie de prendre une apparence de votre monde. Cela me semble plus... diplomatique."

En revanche, il hésite un peu avant de poursuivre sur Darion. Sa mine se fait plus sombre et triste :

"Darion Marchegris... Sa famille était assez... intolérante, de ce que j'ai compris. Quand il est tombé amoureux d'un garde, il a été forcé d'assister à son exécution avant d'être banni et déshérité. Entraîné toute sa vie à détester la différence, il n'a aucunement mis en doute les anciens textes me décrivant comme un ennemi. Quand il a appris que certains aventuriers iraient avec moi en enfer, il a cependant remis à plus tard ses plans pour me détruire. Son esprit était un tel bouillonnement de haine, de désespoir et de pensées contradictoires, que je lui ai demandé de ne pas me suivre, mais il s'est jeté dans les flammes. Là, sa volonté était si forte qu'il a pu faire venir à lui l'âme tourmentée de son être cher... J'aurais dû intervenir plus tôt. Mais sa volonté était tellement puissante... le moment venue, même moi je n'ai rien pu faire."

Il laissa échapper un soupir triste :

"Il a souhaité de toutes ses forces "être uni à son amant pour toujours"... et Avissérion a exaucé son vœu. L'âme perdue a fusionné en lui, pour devenir une source d'énergie vitale. Ainsi, il est devenu immortel et ils étaient unis à jamais... même si son compagnon n'était plus qu'un symbiote spirituel, une entité invisible et sans conscience, bloquée par une boucle de rétro-contrôle spirituel et n'ayant plus d'autre rôle que le ressusciter à l'infini. Quand il a compris ça, il m'a accusé, nous a tous maudits et s'est définitivement enfoncé dans la folie. J'espérais qu'il parviendrait à se remettre... il est évident que non."

Il vous regarde alors droit dans les yeux :

Vous comprenez, maintenant, pourquoi je veux que des aventuriers de Yuimen fassent partie de cette histoire ? À chaque cycle, c'est le même choix effroyable : ma venue amène le Mal. Pas une entité, ni un objet maudit, non... juste l'éternelle résurgence de la folie et de la haine. L'incompréhension qui amène la peur. La peur qui amène la haine. La haine qui amène le chaos et la destruction. Je ne peux vraiment condamner ceux qui me haïssent : votre monde ne retire rien de ma venue à part une période de violence et destruction. Mais si je ne le fais pas, c'est mon monde qui mourra. Même si cela représente un risque, la justice exige que je vous laisse le choix : me permettre d'initier un nouveau cycle en sachant que, dans 11 000 ans, tout recommencera... ou me tuer, et anéantir mon monde pour débarrasser le vôtre de cette folie."

C'est alors que, devant vous, une violente explosion retentit. Vous voyez la lumière des aurores se condenser et tourbillonner, comme prise de fureur. Vous êtes arrivé au pied d'un escalier, et ce chaos vient d'en haut. Le Phénix serre les poings en murmurant :

"Il est là-haut... mais il n'est pas seul. Il se bat contre des âmes incroyablement puissantes."

Vous montez l'escalier de pierre noire, vous élevant vers une plateforme qui domine les ténèbres sinistres des enfers. Et, là-haut, vous assistez à un spectacle sinistre. Un assemblage de chaines et de liens magiques forment un réseau inextricable autour d'un Darion qui a posé un genou à terre, le visage déformé par la colère et le désespoir. Lorsqu'il vous voit, il est saisi d'un instant de confusion qui laisse le temps aux chaines magiques de se refermer totalement. Alors, vous voyez la source de cette magie étincelante : un elfe vêtu de blanc et un homme vêtu de noir se tournent vers vous. Leur présence a quelque chose d'écrasant. Leurs âmes, plus fortes encore que l'homme que vous avez croisé précédemment, étincellent d'un pouvoir qui dépasse celui de simples mortels : comme vous, comme le jeune homme que vous avez croisé, ils parcourent la mort en tant qu'âmes, mais des âmes bien vivantes et en pleine possession de leurs moyens.

L'humain secoue sa tête chauve, le visage tordu d'un rictus de mépris :

"Gadory aura brillé par son incompétence, encore une fois..."

L'elfe vous toise de haut tout en répondant :

"N'oublie pas qu'ils sont accompagnés d'un dieu, Tal'Raban. Ces simples mortels ne représentent pas une menace en eux-même, mais cette... créature..."

Derrière, Darion gémit :

"Tuez-le ! Tuez le Phénix ! Il ne faut pas qu'ils le prennent vivant, ce serait la pire issue possible !"

"Je ne compte pas me laisser capturer..." siffle alors le Phénix.

Son visage s'est durci. La vue de Darion prisonnier semble lui inspirer des émotions partagées, mais les deux hommes sont clairement une menace. Vous avez face à vous les reflets des âmes des deux plus puissants nécromanciens d'Oaxaca...

Tal'Raban tend une main vers le Phénix :

"Venez avec nous. C'est un ordre. Et vous, mortels, restez en dehors de tout ça. Vous ne pouvez rien contre nous, et, dans le cas où vous arriveriez à nous vaincre, la première conséquence serait de libérer un immortel fou sur Yuimen, qui pourrait se retourner contre nous tous."

Il désigne Darion du doigt en concluant :

"Est-ce vraiment un risque que vous êtes prêt à prendre pour ce petit dieu d'un monde perdu ? Mettons fin à tout cela. Nous pourrons même convaincre Aerq de vous laisser partir en vie."

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Nessandro
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Re: Les enfers

Message par Nessandro » dim. 6 oct. 2019 01:31


Je voulais des réponses depuis longtemps, j'en ai, qu'elles me plaisent ou pas. Le piaf m'apprend d'abord que cette apparence humanoïde n'a rien de spécial, hormis sa proximité avec celle d'habitants de ce monde. Stupide. Franchement débile, même. Quoi ? Sa forme de volatile lui ferait honte ? Il a un aspect de piaf dehors et il se met à souiller mon regard avec des traits humains dans les enfers ? C'est d'autant plus crétin que je connais son apparence animale. À quoi bon se masquer ici quand personne d'autre que les volontaires pour l'accompagner s'y trouvent également ? Décidément, la façon de raisonner des géants, de Yuimen ou d'ailleurs, n'en finit pas de me désespérer. Si au moins il ressemblait vraiment à un habitant sans tous les effets flamboyants, encore... Mais il ne se cache même pas. Non, là, franchement, je ne comprend pas. Et je n'ai pas envie de perdre mon temps à creuser un mystère pareil.

Mes oreilles en spirale se tendent un peu plus quand vient l'histoire de l'enquiquineur immortel. Darion Marchegris, issu d'un milieu néfaste et tombé amoureux d'un garde. Un. Le détail ne m'échappe pas, faisant ressurgir ses paroles restées dans mon crâne malgré ma volonté de l'ignorer. Malgré moi, je serre doucement le poing. Je n'ai aucune pitié envers ce géant massacreur d'aldrydes, mais je suis contraint de constater pouvoir le comprendre. Il a du assister à l'exécution de son être cher. Pas sa mort en combat, non. Une mise à trépas destinée à servir d'exemple, je suppose. À le remettre sur le chemin que ses enflures de parents pensaient droit, sans doute. Mais ces imbéciles l'ont fait bannir au lieu de le tuer directement. Aucun instinct de survie, ceux-là. Évidemment qu'il ne pouvait qu'être un condensé de douleur et de haine, saupoudré de stupidité issue de son éducation par des crétins congénitaux !

Pour la première fois depuis mon arrivée dans ces lieux sordides, je porte un regard neutre et attentif sur le phénix. Il décrit ce qui s'est passé : une volonté chaotique et inflexible, formulant un souhait que ces foutues aurores ont interprété à leur guise. Au lieu de redonner vie à son être cher, cet idiot de Darion a voulu être uni à lui à jamais. L'imbécile... Crétin... Dans un sens, il a eu de la chance que sa volonté aie poussé les fragments de l'âme à fusionner avec lui plutôt que de le transformer en abomination de chair partagée par eux deux. Voilà donc ce qu'il voulait dire. Même s'il voulait périr, la présence de l'énergie de l'autre l'en empêcherait. Je ferme brièvement les yeux, m'efforçant de ne pas comparer sa situation avec la mienne. Si Dae'ron était là, il souffrirait pour ce tueur malgré tout ce qu'il a fait et chercherait une solution pour défaire ce lien. Les aurores étant de retour, ce serait théoriquement possible. Pour peu que le colosse le veuille aussi, évidemment.

Mes paupières se rouvrent d'un coup et je braque un regard perçant sur le piaf lorsque ce dernier prétend que Darion, après avoir maudit un peu tout le monde, s'est définitivement enfoncé dans la folie et ne s'est jamais remis de cet événement. Pour qui se prend-il cet oiseau de malheur ?! Faut-il être campé dans ses certitudes pour penser qu'un être capable de fomenter des plans, de chercher des alliances et de tout faire pour que la source de son ultime peine disparaisse puisse être un simple fou ! Fou ? De douleur, oui ! De désespoir certainement ! Mais comment un soi-disant dieu pourrait comprendre ? Non, je n'ai pas pitié de ce Marchegris, mais entendre l'oiseau de feu se lamenter sur son échec passé plutôt que de proposer quelque solution m'énerve ! Et le Phénix se place ensuite en victime, disant avec une voix faussement chargée d'émotions que notre présence sert à nous offrir la possibilité de mettre définitivement fin au cycle qui engendre une période de violence ou à le laisser sauver son monde en l'aidant à renaître. Suspect, ça. Pourquoi l'immortel n'y aurait pas mis fin tout de suite la dernière fois ?

"Naïf.", maugrée-je, me fichant royalement de savoir si mes paroles tombent ou pas dans des esgourdes. "Faut-il être candide pour croire que la venue du cycle est seule cause de chaos et de haine. Les humains à la vie courte méprisent tout le monde. Les garzoks tapent sur tous ceux qu'ils croisent. Les elfes de toutes les couleurs prennent les autres races de haut. Les lutins sont des crétins et les aldrydes ne valent pas mieux. La venue d'un piaf mythique est une source supplémentaire de crainte et de colère. Mettre fin au cycle ne changera rien à la nature des habitants de ce monde."

Une explosion se fait soudainement, attirant mon attention vers un escalier au sommet duquel, apparemment, le sujet de cette conversation se trouve. Pas seul. Et entouré d'aurores visiblement furieuses. À peine arrivé en haut, ma langue claque avec agacement. Ledit Darion, l'immortel et enquiquineur à présent familier, est pris dans un étau de liens magiques et de chaines en tous genres. Et plus révoltant encore, avec un genou à terre. Les deux figures proches de lui, irradiant d'une puissance qui me donne déjà la nausée, semblent parfaitement à l'aise dans ces lieux. Des pions de la garce sombre... Mais des pièces importantes de l'échiquier, cette fois. Par mes ailes, elle y a mis les moyens ce coup-ci. Ma mâchoire se crispe un peu quand l'elfe se met à donner des ordres... Des ordres... Non sans en plus jouer sur la carte du Darion est un fou dangereux qui parcourra Yuimen en semant le chaos si vous triomphez contre nous. J'inspire vivement, dardant mon regard sur la figure agenouillée.

D'un côté, je hais ce type qui n'a fait que pourrir mon existence depuis son entrée en scène. Je le méprise d'autant plus que je comprends ses motivations et sa façon de procéder qui fait écho à la mienne. De l'autre, deux géants se mettent en travers de ma route en se permettant de me donner des ordres et sont des pantins d'une femelle qui n'est en ce monde que parce l'autre bande d'abrutis célestes l'a mise à la porte. Foutues divinités ! J'en ai marre de cette condescendance ! Parce que je suis né mâle, puis parce que je fais la taille d'une main et maintenant parce que je suis mortel ?! Par mes ailes, combien de fois faudra-t-il que je massacre à mon tour pour qu'on cesse de me rebattre les spirales de ces absurdités !

"Retire ça, l'elfe.", persifflé-je. "C'est peut-être la plus vindicative et persistante charogne taille humaine que j'ai eu le malheur de rencontrer, mais Darion n'est pas un fou.", grondé-je avant de braquer un regard glacial sur l'immortel. "Loin de là."

Mes doigts se serrent sur mon arbalète tandis que j'avise le prisonnier.

"Tu es juste trop humain pour voir un autre moyen d'atteindre ton but. Prends donc exemple sur ton aldryde maudit favori...", me moqué-je avec un rictus. "Mets tes griefs personnels de côté, le temps de régler ce... Double problème., fais-je avant de reporter mon attention sur les enflures encombrantes.

Je me contrefous de savoir qui ils sont ou à quel point ils sont soi-disant puissants. Ici, ils sont comme tous les présents, soumis à la puissance des aurores. En fait même pas. Ils ne sont rien et n'ont aucun pouvoir. Aucune autorité. Aucun droit. Ils ne valent rien, surtout comparé à Darion. Ils ne peuvent que vouloir le restreindre sans y parvenir. Les chaines qu'ils déploient ne sont rien de plus que des fils cassants et fragiles, des illusions sans consistance. Ce ne sont pas des images qui peuvent retenir Darion et le contraindre à courber l'échine. Il vaut mieux que cela. Il est plus fort qu'un tour de passe-passe avec des cordelettes tombant en poussière. C'est un battant, impossible à enchainer avec cette magie dérisoire et faible. Si faible cette puissance qu'elle se dissipe à vue d’œil et qu'il va le voir très vite. Darion libéré de ses entraves et prêt à en découdre avec ceux qui osent chercher à le restreindre.

"Cesse de jouer les prisonniers et relève-toi !", ordonné-je avec une juste colère, remonté exactement comme je le serais si c'était moi qu'on avait ligoté de la sorte.

Personne ne lui mettra des chaînes ! Personne ne l'asservira contre sa volonté ! Et celui qui tentera sa chance verra inéluctablement ses entraves tomber en poussière ! Personne ne lui prendra sa liberté ! J'y veillerai autant que sur la mienne !

[Suite]


"Que les géants persistent donc à croire qu'une taille dix fois supérieure à la mienne suffit à les rendre invincibles... Il ne m'en sera que plus simple de leur inculquer le plus douloureusement possible que nul n'est à l'abri d'être pris de haut."

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Heartless
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Re: Les enfers

Message par Heartless » dim. 6 oct. 2019 02:40

Le Phénix ne semblait pas connaître ce fameux Krishok, mais il fallait s'y attendre : ce monde n'était pas le sien. Or, il corrigea les à-priori des aventuriers, en leur répétant que la magie qu'ils avaient désormais à leur disposition plus que suffisante pour balayer le moindre obstacle, et que grâce aux Phénix ils disposaient d'une meilleure connaissance de ce phénomène que leurs ennemis. Nessandro, de son côté, voulait en savoir davantage sur Darion, son histoire, sa raison de combattre. La plupart des détails étaient déjà connus d'Heartless, mais le Phénix révéla la nature de son immortalité. Née d'un vœu envers les aurores, elle l'a liée à jamais à l'essence de son bien-aimé, l'empêchant de connaître la mort. Il était en son sein, et pourtant, désespérément éloigné de lui.

Une violente explosion les fit regarder en haut. Une bataille. Se hâtant sur leur chemin, ils tombèrent sur d'autres ennemis. Un elfe aux habits blancs, et un homme chauve vêtu de noir, leur présence, encore plus écrasante que celle de leur précédent adversaire. Une présence similaire à celle d'Aerq. L'homme, sur un ton méprisant, dit :

- Gadory aura brillé par son incompétence, encore une fois...
- N'oublie pas qu'ils sont accompagnés d'un dieu, Tal'Raban. Ces simples mortels ne représentent pas une menace en eux-même, mais cette... créature...


Mais il y avait une autre personne. Darion Marchegris, vaincu, un genou à terre, empêtré dans un enchevêtrement de liens magiques. En voyant les aventuriers arriver, il demanda d'une voix désespérée :

- Tuez-le ! Tuez le Phénix ! Il ne faut pas qu'ils le prennent vivant, ce serait la pire issue possible !
- Je ne compte pas me laisser capturer...

L'homme appelé Tal'Raban leur adressa un ultimatum.

- Venez avec nous. C'est un ordre. Et vous, mortels, restez en dehors de tout ça. Vous ne pouvez rien contre nous, et, dans le cas où vous arriveriez à nous vaincre, la première conséquence serait de libérer un immortel fou sur Yuimen, qui pourrait se retourner contre nous tous. Est-ce vraiment un risque que vous êtes prêt à prendre pour ce petit dieu d'un monde perdu ? Mettons fin à tout cela. Nous pourrons même convaincre Aerq de vous laisser partir en vie.

Nessandro, qui pour une raison étrange, se sentait insulté en lieu et place de Darion, rétorqua :

- Retire ça, c'est peut-être la plus vindicative et persistante charogne taille humaine que j'ai eu le malheur de rencontrer, mais Darion n'est pas un fou, loin de là.

Sur ces mots, il en appela à Darion de se libérer de ses liens et de mettre ses différends de côté pour faire front commun contre cette double menace. Heartless croisa les bras. En temps normal, il aurait sorti une arme, pour se préparer au combat, mais il fallait qu'il se mette dans la tête que le pouvoir du Phénix était une arme bien plus puissante que tout ce qu'il pouvait appeler, surtout dans l'enveloppe précaire qu'il avait adopté pour suivre le Phénix en enfer. Et puis, si ça pouvait donner à cette tête d’œuf de Tal'Raban et à son ami elfe l'impression qu'il les prenait de haut, tant mieux.

- Pour une fois, je suis d'accord. Contrairement à Darion, vous n'avez rien à foutre ici. Revenez dans 11 000 ans, si ça vous chante.

Même avec la possibilité d'exploiter le feu dans le ciel, Heartless n'avait pas vraiment confiance en leurs chances dans un affrontement direct. Cependant, si il pouvait leur donner un aperçu de ce que la volonté pouvait faire faire aux aurores, alors peut-être qu'il y avait moyen de bluffer. Après tout, n'avait-il pas appris que la plus grande peur d'un soi-disant immortel était de voir approcher sa fin inéluctable ? Un grand sourire aux lèvres, il pointa l'elfe du doigt.

- Toi, oreilles pointues. T'as l'air d'en avoir dans le ciboulot, du coup tu dois comprendre un peu dans quelle situation vous vous êtes fourrés, toi et ton ami le crâne d’œuf. Peu importe qui vous êtes, les Treize d'Oaxaca ou les Quinze Bouffons de Bouhen, vous êtes devant un dieu qui en sait bien plus que vous sur la magie. Ce "Gadory" a à peine eu le temps de comprendre ce qu'il lui arrivait avant de partir en poussière. Vous êtes vraiment certains que votre immortalité est à toute épreuve ?

Après avoir provoqué ses ennemis, Heartless se concentra sur les liens qui entravaient Darion. Si il pouvait le libérer d'une manière ou d'une autre en usant du pouvoir du Phénix, il achèverait peut-être de convaincre ces deux-là de la véracité de ses affirmations. Il reforma dans son esprit la scène dans laquelle il se trouvait, mais en intervertissant les chaînes et les fils magiques retenant Darion avec des pâtes fumantes. Pourquoi des pâtes d'ailleurs ? Bah, tout ce cafard commençait sûrement à peser sur son estomac.

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