Le sanctuaire du Nid

Le destin se joue là où le passé et l'avenir s'entrechoquent.
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Gamemaster X
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Le sanctuaire du Nid

Message par Gamemaster X » jeu. 18 juil. 2019 16:26

Le sanctuaire du Nid

Image
Ce qui semblait un château est en réalité une structure bien plus complexe. Fortifiée, mais parsemée de trous d'envol, elle impose une silhouette de taille modeste pour un humain, mais tout de même extraordinaire si on considère la taille des aldrydes qui y vivent !

L'entrée est très étroite et débouche sur une cour ouverte où patientent deux cents aldrydes en armures lourdes. Derrière cette cour, un passage débouche sur une nouvelle, bien plus vaste, où se dresse un extraordinaire amas de branchages et de tiges d'encens, attachés par des fils de soie. On dirait une sorte de château de bois de bien dix mètres de haut, avec des trous d'accès et dont la forme évoque indubitablement le gigantesque nid d'un rapace.

"Voyez ! Le cœur de notre sanctuaire ! proclame Vala'iss. Le Nid du Phénix, assemblé patiemment pendant les derniers siècles, suivant des plans ancestraux ! Nos seuls contacts extérieurs sont des expéditions secrètes pour en rassembler les ingrédients ! Et cette nuit, le cycle s'achèvera ici et la fontaine de jouvence renaîtra ! Que commencent les réjouissances !"

Alors, tandis que les ombres du soir tombent sur la Ruche du Phénix, des aldrydes affluent de partout, apportant des mets dans un ballet aérien impressionnant. Ce sont de véritables escadres qui apportent toute sorte de nourriture avant de se livrer à une fête aux proportions improbables : car les aldrydes n'ont pas la restriction de rester au sol et bien des conversations, des festivités et des joutes se déroulent au dessus de vous !

Fatalement, la nourriture peut sembler peu abondante pour des humains, mais elle est suffisante pour vous sustenter. Il y a là quelques fruits, mais aussi des champignons des cavernes, de l'alcool à base de suc de chonkras, des larves de chonkras, peu appétissantes au premier abord mais au goût exotique appréciable... Il y a même des petites choses croustillantes qui se révèlent être des chrysalides vides de chonkras grillées ! Si vous demandez aux aldrydes autour de vous, vous apprendrez sans surprise que ces étranges chenilles qui produisent le slim, le tissu dont sont fait leurs vêtements, sont à la base d'une bonne partie de l'alimentation, ici ! Elles sont élevées au sommet du pic, broutant des lichens et des arbustes résistant au froid.

Alors que la nuit tombe, les aurores envahissent le ciel. Curieusement, elles semblent plus faibles qu'à leurs débuts. Pour autant, le spectacle est toujours aussi magnifique. Des flambeaux sont allumés un peu partout, enrichis d'encens, et la musique éclate un peu partout autour de vous. D'ultimes joutes sont organisées entre mâles, entre femelles, ou intersexe, ou chacun fait la démonstration de ses talents de vol. Certains poussent le risque jusqu'à danser et cabrioler avec des flambeaux en main, dessinant des arabesques lumineuses aussi belles que dangereuses, car il faut prendre garde à ne pas incendier ses ailes...

Puis, bientôt, les chants s'unissent jusqu'à en former un, qui n'est pas sans évoquer des souvenirs à Mathis... et pourtant il est différent. Une version ancestrale et sans doute plus proche de ce qu'il était... et aussi beaucoup plus joyeuse !

"La mort était vent et lumière,
Quel spectacle merveilleux s'il y avait eu des yeux !
Le monde n'était qu'une nuit d'enfer,
Jusqu'à ce qu'ils naissent au milieu.
Une étincelle de flamme et de feu,
Née pour la vie, dansait parmi eux !
Quelle beauté, quelle merveille !
C'est par lui que le monde s'éveille !

Quels mots pourraient être assez malin,
Pour son don qui nous éclaire ?
Il n'y en a pas, pas besoin,
Si ce n'est de lui dire « Merci bien » !

Merci bien, pour la lumière de la vie,
La chaleur et la douceur du foyer.
Merci bien pour le chemin tracé ici,
Celui de la fête et de la gaîté !

De ses ailes il a ralentit le vent,
Pour que de nous tous s'assemblent les éléments !
Naissant du néant, nous levons les yeux,
Et croisons son regard chaleureux.
Dans le silence, s'élevèrent les premiers chants,
Le crépitement du feu, et nous, dansants, le célébrant !
Notre cœur bat au rythme de sa vie,
Et de tout cœur, nous lui disons merci !

Merci bien pour les doux nuages des cieux,
Sans tourmente, ni chagrin des dieux,
Car les autres, tous, chantaient le refrain,
Lui clamant « Merci bien » !

Lorsque la terre s'ouvrit, que l'ombre s'en vint,
La terreur, gueule avide de pouvoir, est monté des souterrains,
Le ciel n'était plus un refuge sain,
Alors, il est aller défier l'ennemi sur son terrain.
Ses mots étaient aussi doux que sa colère était brillante,
Son âme frappait par grâce et gloire étincelante.
Une nouvelle paix, par ses mots avisés fut trouvée,
Et les frères ennemis enfin réconciliés.

Merci bien pour avoir combattu l'ombre,
Sauvez nos vies condamnées à la tombe.
Malgré de son ennemi le venin,
Il est revenu et nous lui disons « Merci bien » !

Lorsque la mort vint réclamer son dû,
Croyez-vous qu'il se serait avoué vaincu ?
Certes non, il chercha une solution,
Et ses yeux se portèrent vers l'horizon.
Il partit aux confins des étoiles, entourés de ses frères,
Jusqu'à arriver sur une nouvelle terre.
Sur les hauteurs des montagnes il fit son nid,
Afin que tous les cinq cents ans, renaisse la vie !

Depuis, ici, nous l'attendons et nous chantons,
Sa volonté nous célébrons, jamais n'oublions,
Le temps passe, le souvenir fuit, reste le refrain
Nous chantons pour lui dire « Merci bien » !"


(((illustration et musique ici)))

Alors, les étoiles semblent briller plus fort. Les flambeaux voient même leurs flammes se mettre à danser, et les ombres également, dansent et dansent sur les murs, sans plus suivre les mouvements de ceux qui les portent ! Une véritable transe, mélange de joie, de douceur et de tristesse, envahit l'audience, et, dans le ciel, les aurores s'agitent, s'écartent comme des portes merveilleuses faites de lumières extraordinaires. Et au milieu, glorieuse dans une aura de flammes, si belle et si étrange, apparaît une forme de flamme évoquant un oiseau qui approche, qui descend du ciel.

Vous êtes submergé par un sentiment complexe que vous devinez ne pas être le vôtre mais celui de l'entité qui vient. Un mélange de joie et de tristesse, comme un vieux père de famille, longtemps séparé de ses enfants, et qui les voit aujourd'hui rassemblé autour de son lit de mort. Lentement, il descend, immense et illuminant toute la Couronne des rois de sa lumière ardente, et de nouvelles pensées se forment dans votre esprit. Il cherche à comprendre... à retrouver votre langue pour pouvoir la parler... et alors, enfin, sa voix retentit dans votre tête :

(Une fois de plus, alors que le cycle touche à sa fin, vous avez traversé les millénaires pour être toujours au rendez-vous, mes enfants. Malgré la peine qui m'accable, sachant vos sacrifices, je chante vos louanges, comme les chante le reste de votre peuple. Le chant des exilés qui ont tout sacrifié pour assurer la renaissance du cycle. Je vous salue aussi, représentants de Yuimen. Vous aussi, par delà les générations, vous êtes toujours fidèles au rendez-vous. Je sais que vous avez bien des questions, comme ceux qui vont ont précédé. Nous aurons très bientôt l'occasion d'y répondre. Mais, alors que ma vie touche à son terme, permettez que je communie une dernière fois avec mes enfants perdus...)

Il semble se ramasser sur lui-même, rentrant la tête dans les ailes, et une onde parcours l'assistance, comme une douce pensée qui envahit les esprits. Si les humains ne ressentent qu'une aura bienveillante. Tous les aldrydes semblent pendant un instant plongés dans l'extase. Impossible de ne pas être heureux en cet instant, au point que la plupart fondent en larmes de bonheur. Impossible également de douter de la révélation qui vient de se faire en eux : Les aldrydes ne sont pas un peuple de Yuimen, à l'origine. Ils viennent d'un monde à la fois proche et lointain appelé Avissérion. Le monde des oiseaux. Là, les quatre dieux oiseaux ont chacun leur peuple, et les aldrydes sont les enfants du Phénix. Une partie de leur peuple a émigré vers Yuimen par amour pour leur père, se privant de sa présence pour pouvoir préparer sa mort et sa renaissance. Un sacrifice et un isolement qu'il ne leur a jamais demandé, bien au contraire, mais qu'ils ont choisi en secret pour l'aider à protéger leur peuple et tout Avissérion de l'extinction.

Aujourd'hui, cette tâche sacrée va de nouveau être mise à l'épreuve. Et vous, aventuriers de Yuimen, êtes appelés par le destin à y contribuer.

(((Libre à vous de RP la fête comme vous l'entendez. Si vous avez des demandes de précisions à faire, n'hésitez pas !)))

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Mathis
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Re: Le sanctuaire du Nid

Message par Mathis » ven. 2 août 2019 19:29

Autant de peuples, autant de mœurs. La reine sembla surprise à son tour. Elle n’envisageait aucunement une cohabitation entre mâles et les femelles, elle voyait ça plutôt pour une entrave à leur intimité. Elle précisa par contre, qu’il y avait des espaces publics pour se rencontrer et échanger. Après la naissance, chaque enfant est remis au parent du même genre.

Shada’Iss pour sa part, m’apprit que l’amulette ne fonctionnait que la nuit, ce qui expliquait son inutilité en les circonstances.
Le soir venait de poindre et l’on pouvait voir un nombre impressionnant d’aldrydes se rassembler au palais qui se trouvait à être une structure complexe et fortifiée et de grandes tailles malgré celle de ses habitants.

Après avoir traversé une coure étroite fréquenté par quelques centaines d’aldryde en armures, nous arrivâmes à une seconde beaucoup plus grande où se dressait un amas de branchages formant une sorte de château d’au moins dix mètres de haut ayant la forme d’un immense nid de rapace. Vala’Iss nous confirma qu’il s’agissait du nid du Phénix qu’ils avaient assemblé pendant les derniers siècles tout en respectant les directives de construction à la lettre. Elle conclut en annonçant le début des réjouissances.

Je n’avais jamais vu autant d’aldrydes en même temps de toute ma vie, elles arrivaient de partout, transportant les vivres tout en exécutant des danses aériennes. Je fus fort impressionné par le côté aérien de ces festivités. Puisque la reine nous invitait à la fête, je ne me privai pas de me servir dans les plateaux qu’apportaient ces ravissantes aldrydes. Bouchée par bouchée en découvrant les mets de ce peuple, je parvins à calmer ma faim. Je pourrais même avouer que j’avais dépassé un peu mon seuil de satiété.

La nuit vint à tomber et les aurores firent leur apparition dans le ciel. Plus faibles que ce j’avais pu voir sur Kendra Kâr, elles n’étaient pas pour le moins magnifique. Je promenais mon regard afin d’en capter le plus possible de cette fête grandiose. Les flambeaux éclairaient la nuit, la musique envahissait agréablement nos oreilles, peu importe où l’on se trouvait. Mâles et femelles s’affrontaient amicalement, démontrant les talents acrobatiques de chacun.

Puis, les chants divers cessèrent et un chant unique fut entamé. Il ne m’était pas tout à fait inconnu. Sans être identique, il ressemblait sur plusieurs points à celui que Mirédosi avait chantonné à ma demande. Mais cette chanson si s’avérait beaucoup plus joyeuse.

Et puis les étoiles brillaient de plus belles, les flammes dansaient, nous étions tous absorbés par le spectacle dont ils étaient témoins. Puis l’oiseau que tous attendait fit son apparition, tout en flamme et majestueusement, il descendit vers nous. Et une voix retentit dans ma tête, celle de cet oiseau tant attendu. Il s’adressa à nous comme à ses enfants, il nous fit part de sa tristesse de constater les sacrifices qui ont permis de se rendre à la fin du cycle. Il nous salua finalement et nous promit de répondre à nos questions. Puis il cacha sa tête sous ses ailes. Aussitôt, une onde parcourut l’assistance et je sentis une aura bienveillante.
Je restai là immobile, sans dire un mot, extasié par cet oiseau que je croyais mythique jusqu’à présent.
Modifié en dernier par Mathis le dim. 4 août 2019 04:24, modifié 1 fois.

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Heartless
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Re: Le sanctuaire du Nid

Message par Heartless » dim. 4 août 2019 01:49

Javan'stir écouta Heartless. Attentif à ses avertissements, le roi lui dit qu'après la célébration qui allait avoir lieu, il compterait sur la présence d'Heartless pour élaborer une stratégie. Ils entrèrent dans un château dont l'immensité semblait disproportionnée, surtout pour des aldrydes. Ce fut ici qu'ils célébrèrent ensemble le retour du Phénix, la créature qui aurait donné naissance à la race aldryde, selon les rites de ce peuple caché et les souvenirs des kasuri. Les êtres ailés firent la fête, échangeant mets et plaisanteries au-dessus des têtes des aventuriers.

Heartless s'était posé dans un coin, oubliant un instant son inquiétude, acceptant les petits plats exotiques qu'on lui tendait parfois. Puis la nuit tomba, et les adrydes chantèrent un chant ancien, emprunt d'une histoire depuis longtemps oubliée, mais aussi d'une profonde allégresse. En vérité, Sirius n'avait pas pensé aux conséquences que l'arrivée des oiseaux avait eue pour ce peuple, c'était sa naissance. Contrairement aux kasuris, qui avaient connu la disgrâce, les aldrydes avaient connu... tout, tout à partir de cet instant. Puis, avec la nuit, vinrent les aurores. Moins fortes qu'avant, moins agressives. La forme d'un oiseau de feu se dessina dans le ciel, et il parla à l'esprit de tous. Même Heartless, époustouflé, ne put qu'écouter la voix intérieure qui disait :

(Une fois de plus, alors que le cycle touche à sa fin, vous avez traversé les millénaires pour être toujours au rendez-vous, mes enfants. Malgré la peine qui m'accable, sachant vos sacrifices, je chante vos louanges, comme les chante le reste de votre peuple. Le chant des exilés qui ont tout sacrifié pour assurer la renaissance du cycle. Je vous salue aussi, représentants de Yuimen. Vous aussi, par delà les générations, vous êtes toujours fidèles au rendez-vous. Je sais que vous avez bien des questions, comme ceux qui vont ont précédé. Nous aurons très bientôt l'occasion d'y répondre. Mais, alors que ma vie touche à son terme, permettez que je communie une dernière fois avec mes enfants perdus...)

Ce message ne lui était pas destiné, mais le pirate ressentir sa bienveillance émaner de l'esprit collectif des aldrydes autour de lui. C'était donc ça, qui était arrivé sur Yuimen des millénaires auparavant ? Sirius commençait à comprendre pourquoi les dieux avaient laissé le champ libre à ces oiseaux venus d'un autre monde. Quant au kasuris, ils avaient sans doute été punis par les dieux pour leur hostilité. Le Phénix était vraisemblablement un être bienveillant, du moins envers le peuple qu'il avait engendré. Mais ce qu'avait vu Heartless dans l'esprit des kasuris était bel et bien un chaos apocalyptique précédant leur arrivée. Peut-être que des êtres si puissants et si étrangers à Yuimen provoquaient des troubles accidentels rien que par leur présence... Ce qui ne rendait ce conflit que plus tragique. Les kasuris, qui cherchaient à lutter contre une force étrangère surgie de nulle part, avaient été victimes de la cruauté des dieux, tandis que les oiseaux divins n'étaient que des visiteurs qui auraient marqué Yuimen à jamais par leur seule venue. Et les aldrydes perpétuaient le cycle de réincarnation du Phénix, responsable de leur venue en ce monde...

Une situation tragique en effet. D'un côté, une civilisation ancienne répudiée par les dieux et assoiffée de vengeance. De l'autre, une race féérique devant son existence à des êtres d'un autre monde, bafouant les lois de Yuimen par leur seule présence. Les aurores avaient déjà fait ruiné des vies entières, dont celle de Darion, aveuglé par la haine. C'était une sensation bien désagréable, de devoir combattre un mal perpétué par une chose innocente...

Si le Phénix pouvait lire les pensées d'Heartless, alors pouvait-il ressentir la souffrance et la colère des kasuris, enfouie dans son esprit ? Chose rare, Heartless hésitait. Il ne savait pas ce qu'il était juste de faire. Mais les dieux s'étaient-ils souciés de justice, lorsqu'ils avaient vu descendre le Phénix et ses semblables ? Si il se dressait contre Darion cette fois, et que son camp sortait victorieux, sa génération pourrait se laver les mains de toute cette histoire, et laisser la suivante s'occuper du prochain cycle. Y avait-il seulement une alternative, une solution qui le satisferait au plus profond de lui-même ? Il soupira. Tout ceci était bien trop compliqué pour un vagabond de son envergure.

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Nessandro
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Re: Le sanctuaire du Nid

Message par Nessandro » dim. 4 août 2019 06:47

[Précédemment]

-129-
Post squelette


- Regarde avec mépris la façon dont les familles existent dans la ruche.
- Reste à côté de Dae'ron pendant les préparatifs, se sentant de plus en plus alerte à cause des aldrydes bougeant partout aux alentours.

- Fronce les sourcils en entendant le chant rempli de gratitude et écoute malgré lui. Ne comprend pas comment les paroles peuvent évoquer une renaissance tous les cinq cent ans quand l'oiseau et les aurores arrivent par période de dix millénaires, ni ce qu'implique concrètement ladite renaissance.

- Malgré lui, sent son cœur cogner plus fort à l'apparition de flammes en forme d'oiseau. Dae'ron et lui demeurent côte à côte, les bras liés. Secoue la tête brutalement quand la voix envahit ses pensées sans permission.

- Ressent un mélange dérangeant d'euphorie soudaine et de hargne liée à la sensation qu'on lui force la main pour ressentir cela. Se concentre sur le Protecteur dont quelques larmes perlent malgré lui et les efface doucement du pouce.

- Demeure silencieux, le sentiment d'être étranger à tout devenant de plus en plus fort. A beau avoir la forme d'un aldryde, ne ressent que frustration pour cette soi-disant parenté, pour la souffrance dont il a été victime toutes ces années et en veut à ses ancêtres d'avoir quitté cette ruche des générations plus tôt. Ne se sent pas de Yuimen en conséquence, mais n'a pas non plus l'impression d'appartenir à ceux lié à l'Avissérion.

- Se raccroche à ce qui fait principalement son identité : sa haine contre son passé et ses sentiments pour le Protecteur, continue de se poser des questions quant aux conséquences réelles de la venue du piaf de feu sur ce monde pour ceux qui y vivaient déjà et s'interroge encore sur les raisons exactes de l'exil. L'adversaire ne l'aurait pas laissé se remettre là-bas ? Il avait besoin de quelque chose de précis impossible à trouver en Avissérion ? Est-il possible de faire le trajet en sens inverse jusqu'à cet autre monde malgré des millénaires d'isolement ?

[Suite]


"Que les géants persistent donc à croire qu'une taille dix fois supérieure à la mienne suffit à les rendre invincibles... Il ne m'en sera que plus simple de leur inculquer le plus douloureusement possible que nul n'est à l'abri d'être pris de haut."

Gamemaster X
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Re: Le sanctuaire du Nid

Message par Gamemaster X » dim. 4 août 2019 11:45

Dans l'assistance, la plupart des aldrydes ont fondu en larmes. Des générations de leurs ancêtres ont préparé cet instant qu'ils ne verraient jamais, et eux, ils ont enfin un début de la réponse au "pourquoi ?". Le roi Javan'stirr s'approche humblement, la tête basse.

"Je n'ai pas toujours vraiment cru... je vous demande pardon."

(Le temps est un maître impitoyable qui ne laisse que peu de choses après son passage. Ne t'en veut pas, petit roi...)

De son côté, Jorhan, l'aldryde aux ailes noirs, prend son courage à deux mains et s'avance pour demander :

"Nous nous sommes unis pour assister à cet événement, mais beaucoup d'aldrydes ignorent tout de cela. Pourquoi sommes-nous désunis ?"

(Les aldrydes ont toujours été séparés entre mâles et femelles, mais cette division à culminé juste avant la fin du premier cycle. Une partie du peuple ne voulait plus croire et est parti au loin. Du peu que je sais, certains mâles ont voulu revenir, et en retour, certaines femelles se sont opposées à eux. Les discours de haine ont cru de part et d'autre, jusqu'à ce qu'une guerre éclate. Je suis triste pour mes fils emprisonnés, ainsi que pour mes filles aveugles... mais je ne peux intervenir dans les affaires de Yuimen, ainsi sont les accords passés avec vos dieux. Honnêtement, c'est sans doute préférable. Votre monde n'est pas capable d'accepter l'existence d'Avissérion, nous en avons déjà fait la douloureuse expérience.)

Puis, il se redresse dans un jaillissement de flammes rouge et or :

(Mais je n'ai plus le temps pour les questions. Je vais mourir dans moins de cinq minutes. Je vais me consumer dans le nid... et je sens que le Mal est à l’œuvre. Il va tout faire pour m'empêcher de renaître. Une fois de plus, je vais avoir besoin de vous, aventurier de Yuimen, pour m'accompagner, mourir et renaître avec moi. Rassurez-vous, cette résurrection sera sans effet secondaire. Je suis le feu de la vie, après-tout. Le danger sera présent, mais je ferais mon possible pour que vous surviviez, quoiqu'il arrive. Et ce sera l'occasion, pour moi, de répondre à toutes vos questions. Je sais bien des choses, et j'incarne la vérité, aussi, je ne vous cacherais rien.)

Voilà une perspective pour le moins angoissante ! Mais suivre le Phénix vous permettra enfin de connaître le fin mot de l'histoire... et sans nul doute d'en déterminer la fin. Cependant, comme vous le savez, il y a un autre problème. Javan'stirr prend la parole pour le rappeler :

"Des ennemis se tiennent à nos portes ! Ne pouvez-vous pas nous aider, d'abord ?"

Vous sentez le regret qui émane du Phénix :

(Je suis vieux et mourant. Je ne pourrais pas vous aider, mais celui qui renaîtra à ma place le pourra. Les aventuriers qui ne viendront pas pourront vous assister dans cette bataille, afin de retenir l'ennemi le temps que la résurrection soit achevée.)

Il vous regarde, du moins vous supposez, car vous n'êtes même pas sûr que cette entité de feu et de lumière ait des yeux ! Puis, après une réflexion, il ajoute :

(Mais les aventuriers sont moins nombreux que d'ordinaire... Je peux peut-être arranger cela. Ceux qui viendront avec moi en enfer garderont une forme physiquement présente ici. Ils ne pourront s'éloigner du nid, mais seront toujours en capacité de vous conseiller.)

Il prend lentement le chemin du nid, et vous remarquez que sa lumière semble déjà baisser. Sans doute l'expression de sa mort imminente... Derrière vous, Kieran et Gaël ont l'air déterminés. Le vieux mage déclare :

"J'ai un vieux compte à régler avec les forces d'Oaxaca, je resterais et combattrais."

Le milicien se met au garde-à-vous :

"J'étais là pour vous aider dans une simple enquête, aventuriers. J'en ai déjà vu plus que je n'aurais voulu, et je n'ai guère envie d'aller si tôt en enfer, même en sachant que ce n'est que temporaire. Je resterais ici et ferais honneur au roi en combattant. De toute façon, vous avez bien plus mérité que moi de déouvrir la fin de tout cela !"

La reine Vala'iss fait appeler des prêtresses aldrydes pour entourer le nid, dont la vaste structure vous domine. Elle déclare :

"Il va de soit que la famille royale restera pour combattre, puisque c'est notre tâche millénaire. Avec le roi et Shada'iss, je défendrais la Ruche."

D'un coup d'aile lent et faible, il monte sur le nid, dominant la Ruche et, pendant un instant, sa lumière illumine tout l'intérieur de la couronne des roi. Il proclame d'une voix fatiguée :

(Le combat sera aussi rude dans l'autre monde qu'ici. Je crains d'avoir besoin de vous trois, aventuriers, mais, bien sûr, je ne peux vous y forcer. Viendrez-vous avec moi ?)

Votre choix est malheureusement limité : si vous n'accompagnez pas le Phénix en enfer, qui sait ce qui pourrait arriver ? Néanmoins, personne ne peut vous forcer à prendre ce risque. Partir en enfer et rester ici sous une forme affaiblie pour assister les combattants, ou rester ici, en pleine possession de vos moyens, mais impuissant face à ce qui se déroulera dans le royaume des morts...

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Nessandro
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Re: Le sanctuaire du Nid

Message par Nessandro » dim. 11 août 2019 01:47


L'irritation se fraie un chemin à travers les sentiments soi-disant positifs induits par la rencontre, juste parce que ça chouine de part et d'autre, sans oublier en hauteur parmi les emplumés. Même Dae'ron efface une larme du pouce et la regarde comme s'il lui en voulait. Notre attention est happée par ce que la voix du piaf ancestral apprend à la ronde : la raison de l'existence des autres ruches un peu partout. Ma langue claque par habitude en entendant que mâles et femelles ont toujours été divisés, qu'une partie des ancêtres ayant perdu la foi ont quitté les lieux et que quand certains ont voulu revenir, cela a attisé les haines de part et d'autres. Une guerre, que les mâles ont perdu, ces imbéciles... Comment on peut se faire avoir par des femelles ?! Cela m'énerve ! Heureusement, le piaf de feu et d'or répond à une de mes interrogations. Les accords passés avec les engeances divines yuiméniennes sont ceux de non-intervention de l'oiseau dans les affaires de ce monde. Ha ! La bonne blague ! Des accords totalement désuets après ces millénaires ! Comme si elles étaient du genre à intervenir ! Ces idiots que de plus grands imbéciles prient laissent rôder une garce demie-divine agissant à son gré sur ce monde, et ils refusent que le père d'un peuple le fasse pour sa progéniture ?! Quels lâches et hypocrites !

Enfin, le piaf annonce qu'il va y passer, sauf qu'après avoir eu l'audace de me faire éprouver des sentiments puissants contre ma volonté, le voilà à réclamer notre présence pour l'accompagner dans sa mort et sa résurrection. Je hausse un sourcil, les fronçant quand je suis certain d'avoir bien compris ce que j'ai cru entendre. Il veut que les yuiméniens meurent et reviennent avec lui. Mes spirales interprètent cela comme une sorte de sacrifice sanglant, quand bien même il jure un retour sans effet secondaire. Ben voyons. D'un autre côté, même si je revenais avec des motifs en spirale sur tout le corps, ce n'est pas comme si cela allait être visible.

Une autre annonce se fait, par le père de la rouquine. Évidemment, les ennemis identifiés choisissent pile ce moment pour attaquer. Un quart d'heure plus tôt, quand le piaf n'était pas encore apparu ou d'ici une poignée de minutes quand il aurait ressurgi aurait été parfait. Mais non, évidemment. Cela me rappelle que j'ai toujours eu beaucoup de chance... Je me fiche de ce que les uns ou les autres racontent, ne retenant que le fait que le piaf va permettre à ceux qui le suivent de continuer à exister physiquement. Là, je suis intrigué. La sensation du Protecteur apposant son autre main sur mon bras attire mon attention sur lui. Bien sûr qu'il veut connaître mes intentions.

"Depuis le temps qu'elle veut me mettre le grappin dessus, je suis curieux de voir ce que la mort a en réserve.", fais-je avec un rictus moqueur.

"Tu comptes vraiment..."

"Plutôt visiter l'autre côté que de rester coincé parmi toute cette volaille et ces géants !", sifflé-je sans la moindre retenue.

"Alors... Alors je viens aus...", déclare courageusement un Dae'ron visiblement peu enthousiaste à l'idée, jusqu'à ce que je plaque ma main contre ses lèvres.

"Non. Pas question. Moins tu seras proche des enfers, mieux je me porterai. Reste ici. Sauf si...", contré-je en rivant mon regard au sien, y glissant un brin d'amusement. "Tu n'aimes pas l'idée que je place mon corps entre tes mains ?"

Le Protecteur s'apprête à répondre quand il semble réaliser quelque chose. Il me scrute alors avec des yeux de plus en plus ronds puis il se plaque les paumes contre le visage, cherchant vainement à masquer la chaleur montant à ses joues. Cela aurait pu fonctionner s'il n'avait pas coincé mes doigts contre sa peau. Dommage. Pour lui. Je sens que je vais bien me divertir en lui rappelant cette anecdote dans quelques temps. Le regard embarrassé et l'expression courroucée qu'il finit par me lancer précèdent de peu une étreinte punitive qui me coupe le souffle. Au moment où elle en deviendrait presque douloureuse, mon beau brun murmure à ma spirale de rester prudent. Les mains rivées à mes épaules, les miennes accolées à ses avant-bras quand il recule d'un battement d'ailes, il appose son front contre le mien. Un geste intime, à nous, que même la présence de possible témoins n'entrave en rien. J'avise le nid où l'oiseau mourant a pris place, perdant de son coloris brillant de seconde en seconde, mais c'est le Protecteur qui prend la parole.

"Tenez votre promesse quant à leur retour, Oiseau de feu. Je n'aimerais pas devoir descendre à votre suite."

Pour vous faire regretter de nous avoir séparé reste non dit, mais la poigne un peu plus forte de Dae'ron suffit à me le faire comprendre.

"Soit. J'en suis.", affirmé-je en me séparant du Protecteur pour me tenir à proximité du nid.

Quelque part, j'ai hâte de voir ce qui se cache là-bas et surtout d'obtenir enfin le fin mot de toute cette foutue histoire !


[Suite]


"Que les géants persistent donc à croire qu'une taille dix fois supérieure à la mienne suffit à les rendre invincibles... Il ne m'en sera que plus simple de leur inculquer le plus douloureusement possible que nul n'est à l'abri d'être pris de haut."

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Triam
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Re: Le sanctuaire du Nid

Message par Triam » dim. 11 août 2019 02:40

La plupart des aldrydes fond en larme suite en entendant le message que le Phénix leur avait adressé. La créature divine leur avait expliqué l'origine de la séparation entre mâles et femelles, et lamentait les tragédies qui en avaient découlé. Ensuite, il fit part de son plan aux aventuriers.

(Je vais mourir dans moins de cinq minutes. Je vais me consumer dans le nid... et je sens que le Mal est à l’œuvre. Il va tout faire pour m'empêcher de renaître. Une fois de plus, je vais avoir besoin de vous, aventurier de Yuimen, pour m'accompagner, mourir et renaître avec moi. Rassurez-vous, cette résurrection sera sans effet secondaire. Je suis le feu de la vie, après-tout. Le danger sera présent, mais je ferais mon possible pour que vous surviviez, quoiqu'il arrive. Et ce sera l'occasion, pour moi, de répondre à toutes vos questions. Je sais bien des choses, et j'incarne la vérité, aussi, je ne vous cacherais rien.)

Javan'stir, inquiet, préférait savoir les combattants prêts à repousser les ennemis qui s'amassaient à ses portes, mais le Phénix le rassura. Seuls les esprits voyageraient avec lui aux enfers. Ceux qui l'y accompagneraient seraient toujours présents au front, bien qu'affaiblis. Heartless ne comprenait pas bien ce que cela signifierait pour lui, mais il avait déjà fait son choix. Gaël et Kieran déclinèrent, leurs ennemis avaient toujours été les oaxiens. Il en était de même pour les aldrydes et leurs dirigeants, ils ne pouvaient pas quitter le front alors qu'ils protégeaient leur domaine, leur abri.

(Le combat sera aussi rude dans l'autre monde qu'ici. Je crains d'avoir besoin de vous trois, aventuriers, mais, bien sûr, je ne peux vous y forcer. Viendrez-vous avec moi ?)

Du coin de l’œil, le borgne vit Nessandro et son protecteur, Dae'ron, échanger un moment d'intimité. L'aldryde à la grande gueule semblait véritablement dépendre de son compagnon. C'était un côté de lui qu'il n'était pas donné à tout le monde d'apercevoir, même pour un instant fugace. Chaque aventurier avait ses propres raisons de mener le combat, et Heartless ? Nessandro se tourna vers la créature, et déclara avec détermination :

- Soit, j'en suis.

Sirius était incertain. Il ne savait pas vraiment ce qu'il recherchait en continuant cet étrange combat. Une partie de lui semblait simplement vouloir se mesurer à Darion. Une autre voulait se montrer digne du respect de la déesse Moura, qui l'avait captivé. Un autre encore se disait que si il reculait devant un défi, il ne serait pas digne de ses prétention. Son égo, c'était peut-être ça, la vraie raison derrière son jugement. Après tout, il était peut-être plus grand que l'homme lui-même...

- J'en suis aussi. Ça me fera un souvenir. Et toi, Mathis ?

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Re: Le sanctuaire du Nid

Message par Gamemaster X » dim. 11 août 2019 11:33

Le Phénix vous adresse un signe de tête et une pensée rassurante pour Daer'on. Vous vous avancez, en compagnie de Mathis qui vous accompagne sans mot dire.

Autour de vous, les chants redoublent. Vous vous approchez du nid, dominé par l'immense forme ardente du Phénix. Dans le ciel, les aurores s'agitent et il vous semble presque y percevoir une musique... une harmonie dans les mouvements que vous n'avez jamais connu. Alors les ailes, ou du moins ce qui ressemble à des ailes, du Phénix se déploient et un chant mélodieux se fait entendre... le dernier chant du cygne. Autour de lui, le nid commence à s'embraser dans une bouffée de vapeurs d'encens.

Vous entrez dans le nid, avec l'impression d'être à moitié en transe. Vos compagnons vous regardent vous éloigner avec une expression de stupeur et de respect extraordinaire. Et comment pourrait-il en être autrement ? Vous allez littéralement au-devant de la mort. C'est comme si votre instinct de survie s'était effacé alors que vous marchez dans un dédale de branchages qui s'embrasent de toute part. Pourtant, la chaleur reste douce, et le bois, bizarrement, semble brûler sans se consumer. Au contraire ! Vous voyez même de petites pousses vertes et des fleures éclore au milieu des flammes !

Lorsqu'après une lente ascension, vous atteignez le sommet du nid, celui-ci est complètement baigné dans les flammes. Vous ne voyez pas vraiment le Phénix. Pour tout dire, vous êtes baigné en lui. Autour de vous, tout n'est que chaos ardent de feu destructeur et créateur. C'est une véritable forêt de myrrhe, de cèdre de sureau et d’encens qui croît, vie, meure et renaît autour de vous, et il vous faut un instant pour réaliser qu'il en va de même de votre corps : rayonnant, étincelant comme de l'or, vous êtes des soleils aussi beaux que terribles, dominant l'assistance qui vous contemple d'en bas. Votre être se désagrège et se sublime en bouquets de flammes...

... jusqu'à ce qu'il n'en reste plus rien sinon la voix chaude et triste du Phénix :

(Ainsi ma vie prend fin, sans regrets aucuns. Ici s'achève le cycle, et un autre commence.)

(((Pour la partie de votre âme envoyé en enfer, la suite est ici
Pour la gestion de la bataille, c'est ici)))

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Re: Le sanctuaire du Nid

Message par Gamemaster X » dim. 1 déc. 2019 13:48

Les armées se sont massées devant le sanctuaire du nid. Après avoir rassemblé leurs forces, elles se préparent à l'ultime assaut...

Mais le ciel, déjà, s'embrase de reflets rouge et or. Le nid embrasé explose littéralement ! Les flammes se déversent, sans pourtant brûler les défenseurs du sanctuaire. Elles montent, toujours plus haut, éclosant en une fleure de lumière dont les pétales se déploient en deux ailes ardentes. Au pied de la colonne de feu, vous émergez, intacts et vivants, alors qu'au-dessus de vous, resplendit le Phénix que vous avez contribué à ressusciter. Le feu dans le ciel scintille, puis afflue, tourbillonne autour de lui alors que le dieu qui a retrouvé la pleine vigueur de la jeunesse l'aspire à lui pour qu'il cesse de semer le chaos sur Yuimen. Alors, sa voix tonne :

"La guerre est terminée ! Vous avez échoué !"

Et alors qu'un nouveau cycle débute, les kasuris poussent des hurlements en fuient, ventre à terre, pour retourner dans leurs trous. Certains garzoks, pris de panique, tentent d'attaquer, mais des éclaires de feu tombent du ciel et ils hurlent, leurs yeux aveuglé à jamais par la splendeur du Phénix rené. Il vous semble même que, dans la clameur, vous entendez le cri de rage et de désespoir d'Aerq, mais il est trop tard pour lui. Les forces de la Ruche, triomphantes, se déversent déjà et les repoussent, mettant un terme définitif à la bataille.

Mais derrière, émergeant aussi des flammes, vous reconnaissez Darion. L'immortel aux yeux fous semble déchiré par la colère. D'abord incapable de dire un mot, il pointe un doigt vengeur vers vous. Mais alors, le Phénix se pose sur les restes du nid, dominant l'assistance, et déclare :

"Je suis désolé, Darion. Je pensais que tu apprendrais à faire la paix avec toi-même... mais c'était une erreur. Je dois y mettre un terme."

"Ne soit aps ridicule ! éructe le gris-marcheur. Même toi tu ne peux me tuer !"

"Non, mais ainsi que l'a dit Phaïtos. Tu n'appartiens plus à ce monde. Tu vas donc venir avec moi."

Le visage de l'immortel se tord de terreur alors qu'il gémit :

"Non ! Je refuse d'aller dans ce monde de cauchemar ! Si tu fais ça, j'emploierais mon immortalité à vous détruire tous !"

"Mais au moins, ce sera nous, et seulement nous, qui en paierons le prix. Et peut-être, avec le temps, apprendras-tu que la différence n'est pas toujours l'ennemi. Peut-être apprendras-tu à aimer Avissérion, le monde aux mille merveilles."

Alors, une le gris-marcheur est comme encerclé dans une sphère lumineuse, semi-transparente, qui se ressert. Vous voyez la peur qui déforme son visage se remplacer par de la fatigue puis, alors que la sphère, en se condensant, devenant de plus en plus opaque et lumineuse, peut-être le début d'une acceptation. Il disparaît bientôt, réduit à l'état d'une petite perle qui vient se fixer en collier autour du cou du Phénix.

Autour de vous, la liesse éclate dans tout le sanctuaire. Vos compagnons se précipitent vers vous pour vous acclamer. Gaël de Montarban, le courageux milicien, et Kieran Kloryn, le grand archimage, sont tous les deux blessés, mais cela ne les empêche pas de venir vous féliciter chaudement. Le vieil homme en a les larmes aux yeux alors qu'il murmure :

"Grâce à vous, j'ai enfin eu l'occasion de venger mes compagnons à Pohélis. Nous avons vaincu Oaxaca, cette fois..."

Javan'stirr et Vala'iss viennent, encadrant leur fille Shada'iss, comme si les vieilles rancœurs avaient été oubliées. Vous notez au passage la présence de Jorhan qui soutient toujours l'ancienne cheffe rebelle, avec un soin tout affectueux qui tire un sourire mi-figue mi-raisin à Daer'on, mélange de soulagement et de tristesse, comme s'il voyait enfin une ancienne page de sa vie se tourner. La reine vous salue :

"Vous avez réussi. Notre Ruche est sauvée et notre peuple subsistera... ici comme au-delà des étoiles."

Javan'stirr, visiblement moins à l'aise avec les compliments, se contente de lâcher :

"Ça pour sûr, vous savez vous battre. On n'aurait probablement pas réussi sans vous..."

Autour, la population réfugiée de la ruche explose en cris de joie, ravie de voir enfin la guerre s'en aller. Et comme pour ponctuer la fête, vous voyez avec surprise une multitude de flammèches dorées tomber en pluie sur toute l'assistance. Des plumes ! Les plumes de l'ancien Phénix, projetées par l'explosion, tombent en pluie alors que le ciel se remplit d'un autre phénomène extraordinaire : autre reliquat de celui dont vous avez accompagné les derniers instants, des centaines de petits phénix émergent du nid pour s'envoler dans toutes les directions, et leur chant mélodieux est le plus beau qui vous ai été donné d'entendre. Au sol, vous trouvé également, une étrange armure de plumes rouges et or... ainsi qu'une, plus sinistre, qui n'est autre que celle de Darion. Et le Phénix de conclure :

"En cadeau pour Yuimen, la vie et la beauté, pour avoir permis que la vie et la beauté perdurent dans les nuages d'Avissérion, monde des oiseaux."

(((La prochaine MaJ terminera la quête. Vous pouvez avoir les interactions que vous voulez avec les PNJ (vous pouvez me demander par MP).
Vous pouvez choisir vos récompenses ici
Pour tous, suite à votre passage en enfer et à la bataille :
Événement aventureux périlleux : 3XP
RP d’interaction : 0,5XP
Combat difficile ET essentiel pour le pj : 4XP )))

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Mathis
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Re: Le sanctuaire du Nid

Message par Mathis » sam. 7 déc. 2019 16:55

Alors que j’avais refusé l’offre de modifier une partie de mon corps, Nessandro en fit autant, mais Sirius semblait hésiter, une main posée sur son œil cicatrisé, il ouvrit la bouche. À ce moment-là, j’étais à peu près certain qu’il avait le bon sens de demander la réparation de cet œil afin de voir à nouveau des deux yeux. Et bien, je m’étais trompé, il possédait moins de jugeote que je l’avais cru. Au dernier moment, au lieu de faire sa requête au phénix, il fit volteface et s’adressa à Phaïtos. Après une longue introduction, où il expliqua les conséquences sur le peuple de Yuimen d’un tel pacte, il fit enfin sa demande. Une demande bien généreuse, fidèle à lui-même et qui démontrait toute sa faiblesse : il voulait que la paix soit accordée à Darion.

Phaïtos lui répondit par une phrase énigmatique, dont je ne compris pas immédiatement le sens, disant que Darion n’était plus des nôtres, qu’il n’était plus une créature de Yuimen.

Le phénix eut juste le temps d’acquiescer aux dires du gardien de l’enfer que les flammes commencèrent à s’élever autour de lui. Sitôt qu’il leva son bras, un chant mélodieux se fit entendre accompagnant l’ascension du feu en une forme de colonne dorée qui nous enveloppa. Nous fûmes entraînés dans un tourbillon apaisant qui nous amena toujours plus haut.

Puis, ce cocon de lumière qui nous enveloppait s’ouvrit telle une fleur qui éclot en ouvrant ses pétales d’or. Nous émergeâmes dans le sanctuaire du nid, le phénix nouveau resplendissant au-dessus de nous.

S’adressant à tous les envahisseurs, il s’écria que la guerre était terminée et qu’ils avaient perdu. Les Kasuris s’enfuirent sous terre tout en poussant des hurlements stridents, les garzok eurent pour premier réflexe d’attaquer, mais des éclairs de feu les dissuadèrent.
Alors que je pensais que c’était vraiment la fin de cette aventure, la fin de ces aurores, de ces batailles, je vis Darion émerger des flammes, submergé par la colère, nous pointant du doigt. Le phénix se posa alors sur son nid et convia Darion à apprendre à faire la paix avec lui-même. Darion protesta, répliquant qu’il était immortel. Et le phénix demeurant calme répéta cette même phrase énigmatique de Phaïtos : … « Tu n’appartiens plus à ce monde » tout en rajoutant cependant : … « Tu vas donc venir avec moi ». Alors que mon visage affichait la stupeur, celui du marcheur gris se tordit de terreur. Il eut beau protester, il n’était plus maître de la situation. Il fut emprisonné dans une sphère lumineuse semi-transparente qui se resserrait sur lui, jusqu’à atteindre la taille d’une toute petite perle. Pendant le temps que dura la réduction, j’ai pu tout de même observer l’expression de son visage se changer. La terreur qu’on pouvait y lire se changea d’abord en lassitude puis en acceptation.

Le silence fit alors place à une euphorie entière des survivants de la grande bataille. Gaël et Kieran furent les premiers à accourir vers nous pour nous féliciter. Après m’avoir gratifié d’une longue accolade, le vieux mage, ému, murmura que grâce à nous, il avait pu enfin venger ses compagnons de Pohélis.

Shada'iss soutenue de Jorhan vint ensuite nous rejoindre, accompagnée de ses parents. La reine en profita alors pour nous remercier d’avoir sauvé sa ruche.

Je lui fis un signe de la tête lui signifiant que le plaisir avait été pour moi. Je portai ensuite mon regard vers Shada’Iss, je m’étais attachée à cette petite aldryde au courage admirable.

« Je suis content de vous revoir rétablie et j’espère bien vous revoir un jour. »

Reconnaissante, elle me répondit :

« Sans vous, je ne serais jamais arrivée jusqu'ici. Le moment est venu, pour moi, de reprendre ma place ici et d'apprendre à la Ruche du Phénix à s'ouvrir un peu plus à l'extérieur. C'est un programme chargé, mais peut-être nous reverrons-nous... ce sera avec plaisir pour ma part. »

Très vite, mon attention fut détourné par une ambiance festive… une fête allait être mise en place, et une pluie dorée tomba sur toute l’assistance. D’abord méfiant, je constatai bien vite qu’il s’agissait des plumes de l’ancien Phénix. Puis du nid, je vis des centaines de petits phénix émerger, voletant un peu partout sans but précis, entonnant une mélodie douce à mes oreilles.

Sur le sol, à nos pieds gisait deux armures, l’une rouge et or et une seconde plus sinistre. Le phénix nous annonça alors qu’il nous en faisait cadeau.

Fier de ce que nous avions accompli, je ramassai la pièce qui me plaisait le plus, puis je m’approchai du phénix le remerciant le plus sincèrement.

« Je vous remercie de votre générosité. J’ai donc choisi le casque de cette magnifique armure rouge et or. » Dis-je tout en montrant le butin entre mes mains.

Je pris ensuite la plume de phénix qu’il me tendit. Je ne savais pas ce que je pourrais en faire, mais au moins, elle me rappellerait cette difficile et éprouvante aventure.

Avant de reculer pour laisser la place aux autres, je lui fis une dernière requête.

« J’aimerais retourner chez moi à Kendra Kâr pour prendre un peu de repos, vous est-il possible de m’aider ? »

Bien que je sois un aventurier dans l’âme, j’avais puisé dans mes dernières ressources et je sentais le besoin de prendre du recul, de réfléchir à tout ça, de prendre une pause. Pendant que j’attendais la réponse du Phénix, je sentis quelque chose me frôler la jambe droite. Il s’agissait de ma Praline qui se frottait contre ma jambe, réclamant des caresses de ma part. Sourire aux lèvres, je la ramassai et la caressai sans réserve jusqu’à ce qu’elle me fit entendre ses ronronnements de contentement.

Cette requête ne semblait l’embêter aucunement puisqu’il me répondit spontanément :

« Je dois parcourir des millions de kilomètres pour rentrer chez moi. Ce petit détour ne me pose aucun problème ! »


Je m’approchai ensuite de Nessandro et Sirius. Dans ce type d’entreprise périlleuse, on ne choisis pas nos compagnons. Si tel avait été le cas, j’étais certain que l’aldryde aurait levé le nez sur moi et le pirate et aurait fait un autre choix, n’ayant jamais caché son aversion envers les gens de stature supérieure à la sienne qu’il appelait les géants. De mon côté, bien qu’au départ, je ressentais une certaine réserve à son endroit, je me devais d’avouer, qu’il nous avait été fort utile par sa détermination, son courage, son intelligence et même sa hargne. Pour ce qui était du pirate, je l’avais côtoyé lors de la grande bataille de Fan Ming sur Aliaénon. Resté fidèle à lui-même, tout comme à Fan Ming, il avait fait preuve de bravoure, d’esprit d’entraide et d’équipe et de générosité. Il était un allier indéniable avec qui je participerais sans hésitation à une autre mission. Sans détour, je leur annonçai mes intentions et leur demandai les leurs :

« Je repars pour Kendra Kâr, qu’avez-vous l’intention de faire de votre côté ? »

Sans hésitation, mon compagnon qui n’avait toujours qu’un œil me répondit qu’il me suivait, prétextant qu’il comptait réclamer son dû au roi, ne voulant pas partir les mains vides après tout ce que nous avions vécu. Il n’avait pas tort, mais je soupçonnais qu’il voulait également profiter encore un peu de ma compagnie.

Pour ce qui était de l’aldryde hargneux, la période de trêve semblait terminée entre lui et nous les géants. Ce fut donc par une de ses répliques mordantes, qu’il me répondit que ce qu’il avait l’intention de faire ne me regardait pas. Loin de m’insulter, je lui souris gentiment tout en en rajoutant une couche afin de l’énerver une dernière fois.

« Ce fut également un plaisir pour moi que de te côtoyer. »

À ma réplique, il haussa lentement un sourcil, mais avant qu’il ne puisse me piquer de sa langue acérée, son acolyte intervint, déposant délicatement sa main sur l’épaule de son compagnon afin de le calmer. Ce qui sembla fonctionner puisqu’il m’offrit finalement l’un de ses rares sourires pour me dire qu’il ne s’étonnait pas de mon appréciation à son égard. Je conclus par un sourire sincère et un clin d’œil destiné à son compagnon Dae’ron, puis je tournai les talons.


((( Mathis accepte la plume du phénix et le casque du set de la gloire du phénix )))

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Nessandro
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Re: Le sanctuaire du Nid

Message par Nessandro » dim. 8 déc. 2019 01:53


Après avoir refusé l'offre du piaf de feu, je m'étire un brin en attendant que le borgne se décide. Sauf que ce dernier se lance non pas dans une demande pour lui, mais dans une tirade adressée à la figure sans faciès trônant face à lui, lui indiquant trop poliment à mon goût que le foutu pacte ancestral a causé un tas de problèmes et des souffrances pour bon nombre de protagonistes. Des victimes au docks de Kendra Kâr, les aldrydes tombés à Sartori, les kasuris revivant encore la terreur qui avait étreint leurs ancêtres... Mais l'homme se concentre sur le soi-disant immortel, voulant le libérer de son état quitte à employer la magie de l'Avissérion. Le moins qu'on puisse dire c'est que cet énergumène a un coeur plus généreux que ce que son apparence laisse entendre. Sa requête ne reçoit d'abord qu'un long silence. Quand la voix de la créature se fait entendre en réponse, c'est pour indiquer que Marchegris n'étant plus un ressortissant de Yuimen, son sort ne dépend plus d'un quelconque dieu de ce monde. Décidément, Darion est un fieffé imbécile. Il n'y a qu'à voir comment certains d'entre nous continuent à vouloir faire un geste pour lui pour comprendre qu'en s'y prenant autrement, il aurait sans doute pu rallier davantage de partisans à sa quête contre le Phénix. Encore un acte manqué. Mais quoi de plus évident quand on parle de géants ?

Je masse lentement ma nuque, sentant l'air changer autour de nous. Le piaf flamboyant prend son envol, causant une colonne de feu dans son sillage dans laquelle je suis pris. Grimaçant et mettant un bras en garde par réflexe, je me rends très vite compte qu'aucune douleur ne mord ma chair. Un souffle propulse ma forme encore frémissante de douleur vers les hauteurs, la libérant du poids des griffes de ce lieu. Je n'y prête plus attention, me concentrant sur l'autre versant. J'ai à peine la sensation d'avoir cligné des yeux que je me retrouve à mon point de départ, à côté du nid, et soudain conscient d'odeurs et de sensations endormies jusque-là. C'est à peine si je parviens à me recentrer sur la voix du piaf étranger qui déchaine sa puissance pour dominer les armées encore présentes, terrifier les insectes géants et aveugler les peaux-vertes assez téméraires pour tenter de poursuivre la lutte. Le sens de la bataille s'inverse totalement, balayant la menace restante sans retenue de puissance.

Ce n'est qu'en entendant le hoquet de surprise de Dae'ron que je le découvre à mes côtés, ses beaux yeux rivés sur la forme émergeant des flammes du soi-disant immortel. J'observe son profil sans rien faire d'autre, n'écoutant qu'à peine le Phénix et Darion parler, la divinité étrangère indiquant son châtiment à l'autre être. Punition ou pas, en vérité, parce que le piaf lui apprend l'emmener avec lui ce qui ne manque pas de terroriser l'imbécile. Il pourra profiter de son éternité pour découvrir ce monde autre qu'il a voulu condamner, si le piaf pense à le faire sortir de la perle où l'ancien humain est à présent enfermé. Eh, j'en souris presque de voir cet arrogant géant réduit à une taille encore plus petite que la mienne. Cela lui fera les pieds !

Tout mon corps frissonne d'un coup, lorsque les survivants de la bataille se mettent à nous acclamer et laisser éclater leur joie. Je fronce les sourcils en voyant aussi bien les humains que les aldrydes royaux s'approcher, le chef rebelle trop près de la rouquine pour laisser la moindre chance de douter de ses intentions. Mon Protecteur semble songeur, revoyant peut-être le moment où la femelle lui avait déclaré ses sentiments avant de chercher à se suicider pour couvrir notre fuite. Je l'observe du coin de l'oeil prendre une lente et profonde inspiration en laissant ses paupières s'abaisser. Plus tard. Nous parlerons plus tard, je le devine. La matriarche et son conjoint se font aussi entendre, la gratitude qu'ils déversent me faisant rouler des yeux. Nous avons sauvé la Ruche et assuré la pérennité des aldrydes du coin ? Est-ce que nous avons vécu la même chose ? La Ruche du Phénix est foutue. Comment continuer à vivre dans une cité sous laquelle des galeries sans doute énormes rendent le sol instable ? Quid de tous ces corps trop lourds qui vont encombrer et pourrir dans la zone ? Je revois encore l'insecte colossal qui avait causé tant de dégâts aux troupes... Rien que pour se débarrasser de cette chose, il va falloir y mettre un temps considérable. Et maintenant, les sbires de la garce sombre savent tout de l'emplacement du nid et de ses gardiens. Je gage que l'arrogance de ces pantins envoyés paître dans les Enfers les fasse revenir se venger de tout le peuple présent. La bataille est remportée, mais personne ne me fera croire qu'aucun des actuels vaincus ne cherchera à se venger de cet affront. Cela se comptera peut-être en mois ou en années, histoire de reconstituer des forces, mais qu'est-ce que cette durée pour des entités réputées impossibles à tuer définitivement ?

Un dernier coup d'éclat se produit dans les cieux, des flammèches tombant lentement, constituées en vérités des plumes du piaf incandescent. Et du nid finissent par émerger à leur tour des centaines de répliques miniatures de la divinité volante. J'hésite entre contempler la scène comme un spectacle sans but ou me questionner sur les implications possibles de ce que je vois, détournant les yeux pour m'apercevoir de la présence d'armures au sol. L'humain blond se saisit d'un pièce de l'armure rouge et or, mais mon regard est attiré par ce que Marchegris possédait. Je suis déjà rongé par la corruption d'une entité purement négative, je ne vois pas ce qu'un objet ayant appartenu à un humain en souffrance peut me faire de plus. Je récupérerai le bijou que j'ai aperçu plus tard avant qu'un ou une imbécile ne mette la patte dessus. Hors de question qu'un emplumé qui n'a pas eu à manger un coup d'épée en plein torse revendique le moindre trophée du soi-disant immortel !

Voletant plus par instinct que conscience, j'aperçois l'humain blond s'approcher et m'affliger de ses intentions de retourner à la capitale humaine de Nirtim puis de s'enquérir des miennes. Autant le borgne comptait le suivre et reparaître devant le souverain, autant de mon côté...

"Rien qui te regarde, blondinet.", dis-je sur un ton tranchant.

Nous avons fait équipe bon gré mal gré, il n'a aucune raison de vouloir continuer à paraitre cordial avec moi ! Je ne suis pas dupe, et je n'ai jamais masqué mon inimitié pour les grandes-gens. Je m'attends à ce qu'il fasse une remarque blessée ou vindicative ou même se détourne de moi sans répondre. À la place, il... Prétend que cela fut un plaisir de me côtoyer. Je hausse lentement un sourcil, devinant sans difficulté un sarcasme à mon endroit. Il me provoque, c'est certain ! Et je m'apprête à lui rappeler qui je suis quand je sens un contact sur mon épaule. Dae'ron se tient à mes côtés, dissipant par sa présence seule l'irritation qui recommençait à poindre. Je ferme brièvement les yeux, refoulant mon agressivité. Ce géant n'est pas Hekell, ou plutôt Arkalan, mais je peux faire un effort de plus.

"Je n'ai aucune raison d'en douter.", réponds-je avec sarcasme à mon tour, mais l'accompagnant d'un petit sourire cette fois.

Je n'ai pas oublié ce que j'ai ressenti à cause du lien, là-bas. Je sais que l'humain a un égo lui interdisant sans doute de perdre la face, et ce court échange doit satisfaire aussi bien mon refus de courber l'échine que le sien d'être entièrement envoyé sur les roses. Quant au borgne, il reçoit longuement mon attention. C'est un géant étrange, dans le fond. Il m'a vociféré dessus en se méprenant sur mes intentions, tout en n'hésitant pas à suffisamment vouloir que je me tire d'un sale pas pour que la magie d'Avissérion se manifeste en ce sens. Je ne sais pas trop quoi penser de lui. C'est un imbécile, c'est certain... Mais qui a un ou deux points que je peux trouver supportable, un peu comme chez l'elfe noir à l'époque. Je n'ai aucune envie de le côtoyer davantage. Il reste un de ces imbuvables êtres trop grands et disgracieux, après tout. Mais dans le cas improbable où nos chemins viendraient à se croiser de nouveau, je pense pouvoir prendre sur moi et ne pas trop lui faire sentir que je le méprise. Un honneur dont il n'aura aucune conscience, évidemment !

Mon épaule reçoit une petite pression encourageante de la part de mon compagnon, m'incitant à tendre la main vers la sienne en réponse. J'ai encore du mal à me dire que j'ai vraiment vécu tout ceci... Et qu'il va falloir que je raconte tout cela à Dae'ron afin de le rassurer... Ou, vu ce qui s'est passé... Plutôt l'inverse.

[Suite]


"Que les géants persistent donc à croire qu'une taille dix fois supérieure à la mienne suffit à les rendre invincibles... Il ne m'en sera que plus simple de leur inculquer le plus douloureusement possible que nul n'est à l'abri d'être pris de haut."

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Re: Le sanctuaire du Nid

Message par Heartless » dim. 8 déc. 2019 03:33

- Darion n'est plus des nôtres. Et aucun dieu hormis Zewen ne pourrait espérer le tuer. Il n'est plus une créature de Yuimen. répondit froidement Phaïtos.

Les deux divinités échangèrent un regard, puis le Phénix invoqua un tourbillon magique qui ramena tout le monde à la Ruche. Devant les forces conjointes des oaxiens et des insectes géants, l'oiseau déploya ses ailes et déclara leur défaite, et la fin de la guerre. Les kasuris repartirent se terrer dans les obscures profondeurs, tandis que les quelques garzorks qui n'avaient pas eu assez de jugeote pour fuir furent littéralement aveuglés par la puissance du Phénix. Nul doute qu'Aerq devait s'en mordre les doigts à cet instant...

Darion fut invoqué aux côtés de l'oiseau de feu. Il se débattait et insultait le dieu d'Avissérion de tous les noms, mais ce dernier avait décidé de l'emmener sur son monde, dans l'espoir de lui ouvrir les yeux et, peut-être, de lui ouvrir un chemin vers le pardon. Alors qu'il perdait connaissance, Darion sembla accepter son sort. C'était sûrement pour le mieux. Au fond de lui, Heartless souhaitait que cet être brisé retrouve goût à la vie et cesse d'employer ses talents à une vengeance aveugle et inutile.

Pour les combattants qui avaient survécu, il était grand temps de célébrer la victoire. Kieran, ému d'avoir enfin pu faire honneur à ses camarades tombés à Pohélis, remercia chaudement les aventuriers. La famille royale de la Ruche sembla se réunir en oubliant ses différents passés. Chacun d'entre eux, à sa manière, manifesta sa reconnaissance envers les aventuriers.

Puis des plumes dorées se mirent à tomber du ciel, celles du Phénix. Selon les légendes, les plumes d'un tel oiseau avaient le pouvoir de vaincre la mort. Heartless tendit la main, et un brin de cette pluie divine tomba dans sa paume. Il décida de la garder, au moins en guise de souvenir. Une multitude de petits phénix parcoururent le ciel, entonnant un chant des plus somptueux. C'était le point culminant d'un cycle millénaire, et Heartless faisait partie de ses rares témoins... mais personne ne pourrait croire tout ce qu'il s'était passé ces derniers jours.

Entre remerciements, plaisanteries et autres accolades, Heartless se dit qu'il était fin temps de partir. Cet étrange voyage guidé par la magie d'un autre monde lui avait ouvert les yeux sur des choses importantes, sur la personne qu'il devait devenir s'il voulait mourir un jour sans laisser de regrets. Il fut un moment où Mathis, Nessandro et Dae'ron se sont retrouvés à l'écart des autres, un moment que Mathis choisit pour annoncer ses intentions présentes :

- Je repars pour Kendra Kâr, qu’avez-vous l’intention de faire de votre côté ?
- Je te suis. Je compte pas repartir les mains vides après tout ce qui s'est passé.


Oui, le roi de Kendrâ Kâr leur avait promis une belle récompense. Et le pirate avait encore à faire dans la cité blanche. Nessandro, faisant la moue comme à son habitude, répondit :

- Rien qui te regarde, blondinet.
- Ce fut également un plaisir pour moi que de te côtoyer.
lança Mathis avec un sourire charmeur.

Heartless fut grandement surpris de voir l'aldryde, sûrement calmé par la présence de son confident, prendre un instant avant de rétorquer avec le même genre de sourire :

- Je n'ai aucune raison d'en douter.

Le borgne, tout sourire, siffla :

- Fais gaffe, on pourrait te prendre pour quelqu'un d'agréable !

Au fond, il avait une certaine admiration pour l'attitude inflexible de Nessandro. Un être déterminé à ne jamais courber l'échine, à ne jamais tolérer le moindre manque de respect. C'était extrême, mais Yuimen était rempli d'extrêmes. Il n'y avait plus qu'à attendre que le Phénix les transporte à Kendrâ Kâr. De toutes les offrandes promises par le Phénix, aucune n'était plus douce que la promesse d'une journée de repos et le souvenir de cette aventure. Il adressa un dernier salut décontracté aux personnes qu'il quittait.

- Allez, à dans onze mille ans, peut-être !

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Gamemaster X
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Re: Le sanctuaire du Nid

Message par Gamemaster X » dim. 8 déc. 2019 13:31

Le Phénix se tourne une dernière fois vers les aldrydes, déclarant :

"Vous pouvez user des plumes de mon prédécesseur, imprégnées du pouvoir de la fontaine de jouvence, elles pourront sauver vos êtres chers... Allons, il est temps. Un nouveau cycle a débuté, et le moment est venu pour moi de rejoindre Avissérion. Là, je parlerais de votre héroïsme pour défendre la vie. Depuis les abîmes du temps, vous restez fidèles à votre mission. À travers les abîmes du temps, n'oubliez pas. Par-delà des abîmes du temps, je reviendrais."

Puis, il se tourne vers Nessandro pour murmurer :

"Je sais que ça n'a que peu d'importance pour toi, d'autant que nous ne nous reverrons probablement jamais... Mais sache que, loin au-delà de l'immensité du vide, ton père, auréolé de lumière et de flamme, affairé à maintenir la vie sur un monde de chaos, ne t'oubliera pas. Par-delà les éons, je me souviendrais, et je t'aimerais toujours comme un de mes enfants."

Au loin, l'aynore qui vous a amené paraît au niveau de la brèche, alors que les aldrydes ont fait disparaître les vents, ouvrant la voie vers la Ruche du Phénix. Car en vérité, le cristal protecteur ne sera pas replacé. À la demande de Shada'iss, la Ruche va timidement s'ouvrir à l'extérieur.

Un tourbillon de feu enveloppe alors Gaël, Kieran, Mathis et Heartless. Vous vous élevez dans le ciel à une vitesse extraordinaire. Vous êtes sur le dos du Phénix ! Vous fendez les cieux, admirez les montagnes, les forêts et les océans depuis le ciel. Quelques bateaux vous voient sans doute, et vous ne pouvez que vous amuser à l'idée de ce que doivent penser les marins qui voient un colossal oiseau de feu fendre le nadir. En quelques heures, alors que tombe la nuit, vous arrivez en vue des champs et des plaines de Kendra Kâr. Pour ne pas semer la panique, le dieu-oiseau se pose à quelques kilomètres de la ville, déclenchant juste quelques mouvements de peur chez une poignée de paysans. Il vous dépose là et conclut, d'abord vers Kieran :

"Les ombres de ton passé sont apaisées, vieil homme. Tu peux te consacrer à ta passion..."

"Et comment ! Je connais enfin l'origine des golems ! Qui sait peut-être arriverais-je à recréer ces golems semi-magiques ancestraux... des golems d'Avissérion !"

"Qui sait, en effet ? Si quelqu'un peut y parvenir, c'est bien toi. Et toi, Gaël de Montarban, ne recule plus. Tu as le potentiel. Le moment est venu de réaliser ton ambition."

"Je... je pense que vous avez raison. J'irais parler à la milice... développer mon propre service. Le surnaturel doit être compris, si on veut éviter qu'il ne répande la peur et le doute."

Puis, le Phénix se tourne vers le pirate :

"Sirius Hartingale, tu as plus de cœur que tu ne le prétends. L'éternité que tu cherches, sache que tu t'en approcheras à travers moi. La nuit, lève les yeux vers une étoile vagabonde, qui sinue dans le ciel, et sache que cette étoile est un monde sur lequel on racontera ton courage et ta générosité. Quant à savoir si nous nous reverrons dans 11 000 ans, quand je viendrais mourir où je suis né... hé bien qui sait, avec un élu de Moura ? Je connais bien cette déesse, dont tu as attiré l'attention... Pour l'avoir vu gifler le Garuda, je te souhaite bien du plaisir avec elle !"

Et enfin vers Mathis :

"La beauté du corps et de l'âme... belle réussite que la tienne. Prends un peu de repos comme tu le souhaites, mais sache que tu vivras toujours dans ma tête. Au passage... il y a une certaine ménestrel qui s'apprête à quitter la ville après une longue période de convalescence. Elle se trouve à la... Tortue guerrière... drôle de nom... bref, je suis sûr qu'elle sera ravie d'entendre la version originale de ce qu'elle t'a chanté. D'autant qu'elle aimerait avoir l'occasion de te remercier. Puisses-tu, continuer à briller !"

Et alors, il s'envole dans un formidable battement d'ailes. Autour de son cou, il emporte Darion dans sa perle noire, tandis que les derrières traces des aurores disparaissent, attirées par lui pour être remmenées vers leur monde d'origine et qu'il clame :

"Puissiez-vous tous continuer à briller ! Et que l'amitié entre Yuimen et Avissérion perdure à travers les siècles !"

Et en un éclair, il disparaît dans les étoiles. Comme si tout cela n'avait été qu'un rêve. il ne reste plus rien. Plus rien que les souvenirs, qui s'estomperont au fil des ans, des siècles, des millénaires... mais au moins pour votre vie, vous vous souviendrez du Phénix, d'Avissérion et d'une histoire qui mêle deux mondes si différents et qui, pourtant, parviennent à s'entendre.


Ceci n'est pas la fin,
Juste un nouveau commencement.

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