Royaume d'Ouessie

Répondre
Avatar du membre
Yuimen
Messages : 2483
Enregistré le : mar. 26 déc. 2017 19:17

Royaume d'Ouessie

Message par Yuimen » lun. 12 sept. 2022 18:41

Royaume d'Ouessie


Image

Ouesseort

Image

Nagorin

Image

Avatar du membre
Cromax
Messages : 569
Enregistré le : mar. 26 déc. 2017 20:51

Re: Royaume d'Ouessie

Message par Cromax » sam. 6 mai 2023 16:58

Cauchemar en Aliaénon : Nagorin I




Le portail de Xël mena celui-ci et ses deux alliées au pied de la double protubérance rocheuse inaccessible de nagorin alors que le soleil montait depuis peu dans les cieux. Un spectacle unique d’une cité et d’un palais immense construits sur des éperons aussi hauts qu’impressionnants, reliés par un pont unique, au milieu d’une plaine à peine vallonnée.



Image



S’ils avaient été autrefois discrets, les sombres golems d’argent noirs étaient désormais visibles en nombre le long des parois des pics, par dizaines. Leur silhouette offensive et inquiétante pesant comme une menace sur tout inconnu osant s’approcher. Ils étaient accrochés à la roche, plantant leurs longues griffes dans la pierre comme s’il s’agissait de bois mou.



Image



Ils ne parurent pas réagir à l’arrivée du trio, grouillant comme des fourmis guerrières sur une immense termitière. Sur les hauteurs, la cité paraissait paisible. Illuminée, comme depuis toujours, gardienne de secrets. Quelques minutes passèrent jusqu’à ce qu’une silhouette vienne vers eux, comme sortie de nulle part, n’en ayant pas vu l’origine. Irrémédiablement liée à Nagorin au vu de ses yeux masqués de bandeaux blancs, elle était armurée de pied en cap, à la manière des Chevalier du Royaume. Curieux, pour une caste de chercheurs qui n’avaient jamais combattu directement, seulement à l’aide de golems de leur composition. Elle était armée d’une longue épée à deux mains et se planta sur leur chemin, impérieuse.



Image



« Vous n’êtes pas les bienvenus ici. Faites demi-tour, retournez d’où vous venez : Nagorin vous restera fermée. »

Une sentence qui ne semblait souffrir d’aucune faille. Et pourtant, il allait falloir la convaincre d’une manière ou d’une autre s’ils voulaient passer. Maïssa fronça les sourcils, avec une visible envie d’agir.


[HJ : Usez de la discussion générale pour arranger la situation à votre manière.]

Avatar du membre
Xël
Messages : 303
Enregistré le : mar. 25 déc. 2018 14:50

Re: Royaume d'Ouessie

Message par Xël » ven. 12 mai 2023 21:09

Je reconnais sans peine les deux pics rocheux formant Nagorin, abritant la cité interdite et son palais. Je reconnais tout autant les golems d’argent noir, parcourant la roche comme des guêpes sur un nid en alerte. La scène me donne la chair de poule mais je ne déclare rien et détourne le regard pour chercher un endroit où m’installer le temps qu’on vienne nous rendre visite. Je n’ai pas longtemps à patienter car une Ouessienne en armure et épée vient nous trouver pour nous accueillir, déclarant l’attendu: nous ne sommes pas les bienvenus et Nagorin nous restera fermée.

Je m’avance de quelque pas pour la saluer et nous présenter avant de poursuivre avec franchise:

« Je sais qu’il est inutile d’essayer de vous berner. Je ne vais donc pas passer par quatre chemins. Nous ne venons pas pour nous confronter à vous, c’est la première chose et sans doute la plus importante. »

Je marque une courte pause avant de reprendre:

« Je sais ce qui se trouve dans votre temple et j’ai vu la corruption que ça engendre. Je l’ai vu lors de ma dernière visite pour ramener la robe d’Orsan puis plus récemment à travers une vision. Ce que j’ignore c’est à quel point ça a touché votre cité et c’est sincèrement que je vous dis que cela m’inquiète. J’ai les moyens de résoudre ce problème. Mais pour cela nous devons nous rendre dans votre cité. Quelque soit le problème que vous avez contre le Sans-Visage, vous savez qu’un plus grand péril menace Aliaénon et nous aurons besoin de lui pour le combattre, de lui et sans doute de vous aussi. »

Mes deux copines restent silencieuses tandis que la garde de la cité rétorque avec une moue que le Temple est clos et que le Sans-Visage n’est plus mais elle n’a pas le temps de terminer sa phrase que Maïssa s’approche pour lui murmure quelques mots à l’oreille. La guerrière de Nagorin baisse alors son arme et je crois comprendre pourquoi Maïssa reste silencieuse quand elle se tourne vers nous avec un air satisfait et joueur. L’attitude de l’Ouessienne change complètement et elle nous invite à la suivre.

Je suis sans faire de commentaires, adressant simplement un regard surpris à la princesse de Methbe-el. Yliria se penche vers moi pour me murmurer quoi faire au cas où les choses tournent mal, voulant que je fiche le camp avec Maïssa pendant qu’elle nous couvre.
Je lui réponds avec un chuchotement moqueur tout en lui adressant un mince sourire.

« Oui biensûr. On se tirera d’ici en te laissant seule face à une armée de golems… Si ça tourne mal j’aurais besoin d’une ou deux minutes pour nous emmener loin d’ici. Il suffira de me couvrir pendant que je me concentre. »

Elle rétorque alors qu’il n’était pas question de la laisser derrière et plaisante avec un sourire qu’elle reviendrait me hanter si je le faisais. Je l’aime bien cette fille, je sais que c’est quelqu’un qui ne me veut pas du mal, malgré son caractère de m… Je suis interrompu dans mes pensées, observant avec surprise le passage inconnu menant à l'intérieur des montagnes, poursuivant le chemin pour passer devant Maïssa tout en prenant la parole pendant que la semi-Shaakt passe à son tour devant moi.

« Je ne connaissais pas ce chemin. Est-ce que la corruption s’est répandue dans tout le sommet de la cité ? »

Faute grave. Visiblement il ne fallait pas lui adresser la parole. Perdue, elle nous demande ce que nous faisons là alors que Maïssa pousse un soupir. Je lui adresse un regard navré alors que la garde darde sa lame vers nous, assurant que nous ne pouvons pas sortir d’ici vivant. J’essaie de rattraper la situation:

« Nous ne tenons pas à nous battre. Je suis sûr que nous pouvons vous aider. Puis c’est vous qui nous avez invité à vous suivre. »

Yliria s’interpose, bouclier levé et arme tirée.

« Vous pouvez encore éviter ça. Nous ne venons pas pour nous battre. Ce monde est menacé, nous venons trouver une possible solution pour empêcher sa destruction. Ce passage et son secret seront le cadet de vos soucis face à la destruction de toute vie. »

"Je ne tenais pas à vous menacer, Sauveur. Et si j'ai conscience d'avoir mal agi en vous menant ici lors d'un... moment d'égarement, vous n'avez pas écouté mes propos précédents : vous n'êtes pas les bienvenus."

Puis, vers Yliria :

"Détrompez-vous : le monde peut bien brûler, tant que Nagorin reste debout. La renaissance est toujours possible, si la connaissance persiste."

Ah je reconnais bien là la vision de cette bande d’aveugles. Je sais d’avance que tous les arguments du monde seront inutiles mais je ne peux pas non plus abandonner et me rendre comme la gardienne le demande. Je tente encore avec peu d’espoir de lui demander poliment pendant qu’Yliria essaie de lui faire comprendre la menace que représente le Dragon Noir pendant que Maïssa demande d’un regard si elle doit agir. Je fais un signe de tête négatif et répond à l’Ouessienne qui demande à Yliria de me ligoter les mains.

« Je ne me rendrais pas. Des mains ligotés ne suffiraient pas pour m’arrêter. Je ne veux pas vous blesser et je ne partirais pas avant d’avoir constaté moi même des dégâts. Nos choix sont donc limités. »

Dis-je en souriant avant de me tourner vers Yliria pour murmurer.

« Deux minutes. »

Puis je me concentre, visualisant l’intérieur du temple de Nagorin, mélangeant dans mon esprit le souvenir que j’en ai de l’époque, brillant et bienveillant avec celui de ma vision récente, sombre et terrifiant. J’entends à peine la discussion à côté de moi, focalisant mon esprit uniquement sur mon portail menant à l’intérieur du temple qui apparaît. Je m’y engouffre en attrapant la main de Maïssa pour l’inviter à y entrer alors qu’Yliria me suit de près pour ensuite me dire de rapidement fermer le portail. Je coupe mon lien magique avec celui-ci après m’être assuré que nous sommes tous les trois présents, m’éloignant tout de même de quelques pas pour éviter un coup de lame hasardeux de la chevaleresse aveugle.

((Emprunte le portail pour gagner l’intérieur du temple et le fermer une fois Yliria et Maïssa avec lui.))

Avatar du membre
Yliria
Messages : 444
Enregistré le : mar. 25 déc. 2018 18:57
Localisation : À la fin d'une Ere

Re: Royaume d'Ouessie

Message par Yliria » ven. 12 mai 2023 23:12

D’une plaine sombre faite de roches balayée par les vents, nous passâmes directement à une autre, verdoyante et vallonée, illuminée par un soleil matinal que je savourai aussitôt, fermant les yeux en le sentant caresser ma peau. Ça n’était pas suffisant pour évacuer tout ce que je ressentais et la crispation dans ma poitrine, mais cette simple sensation m’aida à détendre mes épaules. Une longue inspiration et j’observai les alentours, particulièrement ce pour quoi nous étions venus. Nagorin. Une cité perchée au sommet de deux éperons rocheux, reliés par un immense et unique pont. L’endroit semblait magnifique et cette part de moi qui trépignai toujours à l’idée de découvrir une nouvelle ville, pu enfin se manifester. Une fule de questions me passai par la tête, mais la première concernait surtout les immenses silhouettes humanoïdes qui semblaient accrochées à la roche. Les fameux golems, sans doute.

J’emboitai le pas de Xël, le nez levé vers les éperons qui se rapprochait doucement, avant que quelqu’un n’apparaisse, nous barrant aussitôt la route. Une humaine, armée et armurée, visiblement envoyée pour nous faire faire demi-tour, sans possibilités de discuter. Je jetai un regard à Xël, et le laissai faire, préférant largement laisser la diplomatie à ceux qui savaient ce qu’il se passait. Si ça en venait aux mains, ce serait mon tour, mais j’espérai qu’on n’aurait pas à en arriver là. Je me contentai de hocher la tête quand Xël nous présenta, mais ses explications ne convinrent pas la garde. Maïssa en revanche…

(Qu’est-ce que…)

(Ah bah ça explique pourquoi elle ne parle pas.)

Quelques mots chuchotés à l’oreille de la chevalière de Nagorin, et celle-ci changea aussitôt d’avis et baissa son arme. Vu le regard joueur et le sourire de Maïssa, cela lui faisait plaisir, mais c’était un peu effrayant, si vraiment elle pouvait faire en sorte que n’importe qui lui obéisse avec quelques mots. Malgré tout, je restai sur mes gardes. Sans connaître l’étendu du pouvoir de Maïssa, mieux valait rester vigilant. Je me penchai vers Xël et murmurai quelques consignes.

- Si les choses tournent mal, tu prends Maïssa et vous fichez le camp, je couvrirai vos arrières.

- Oui biensûr. On se tirera d’ici en te laissant seule face à une armée de golems… Si ça tourne mal j’aurais besoin d’une ou deux minutes pour nous emmener loin d’ici. Il suffira de me couvrir pendant que je me concentre.

- C'est exactement ce que j'ai dit. J'ai pas dit de me laisser derrière. Je reviendrai te hanter sinon.

Entre son ton sarcastique et mon sourire sardonique, il y a une vraie amélioration comparée aux échanges qui ont pu avoir lieu auparavant. Je respecte Xël, mais il a tendance à être un vrai trou du cul égocentrique quand il s’y met. Peut-être que si on avait l’occasion de partager des moments plus sympathiques que des combats, des engueulades et des deuils, on arriverait à s’entendre mieux… Je soupirai en suivant tout ce monde. Il fallait qu’on trouve une solution, et vite.

Il était en tout cas clair qu’on était dans un endroit des plus intéressant. Une grande caverne où on retrouvait les fameux cristaux déjà aperçus. Mais ce n’était pas ça qui était le plus intéressant. C’était plutôt les espèces d’inscriptions qui flottait aux abords d’un chemin de roche passant au milieu d’un lac souterrain. Etrange. Je me penchai pour les étudier, puis passai devant Xël, m’assurant d’être entre la guide et lui, m’apprêtant à la suivre sur le chemin de pierre. Ce que notre aéromancien fichut en l’air, sans le vouloir. Apparemment parler avait eu le bel effet d’annuler tout ce que Maïssa avait pu dire et la guide se retourna soudainement, pointant son épée dans notre direction.

(A noter, déconcentrer la cible de Maïssa annule l’effet de ses mots.)

(Ou alors Xël a une voix qui énerve les gens.)

Je me mordis la l’intérieur de la joue pour ne pas rire. C’eut été malvenu vu la situation. Je tirai mes armes et fis face à la chevalière. Elle n’avait pas l’air de vouloir attaquer. Peut-être qu’on pouvait la raisonner.

- Vous pouvez encore éviter ça. Nous ne venons pas pour nous battre. Ce monde est menacé, nous venons trouver une possible solution pour empêcher sa destruction. Ce passage et son secret seront le cadet de vos soucis face à la destruction de toute vie.

- Détrompez-vous : le monde peut bien brûler, tant que Nagorin reste debout. La renaissance est toujours possible, si la connaissance persiste.

Je restai bouche bée. C’était quoi ce manque total d’empathie ? Ils étaient tous comme ça ici ? Condamner le monde entier tant qu’eux survivaient, ça leur convenait ? Elle était complètement tarée. Même si elle était lucide sur ses chances. Si on se battait, à trois contre un, elle ne ferait pas le poids. Ce n’était pourtant pas le but de notre présence…

- Nous avons déjà entamé le chemin avec vous alors autant le poursuivre pacifiquement. Ce n'est pas la première fois que les Lois de Nagorin sont enfreintes et vous le savez. Menez-nous s'il vous plait à votre temple pour que nous puissions constater l'ampleur des dégâts.

- Et croyez-moi quand je vous dit que le monde sera détruit. Nagorin aussi ne sera plus que sang et ruine et personne n'en réchappera si on ne fait rien. Même les Titans succombent en un instant, alors ne sous estimez pas la menace qui pèse sur Aliaénon. Nous ne sommes pas venus nous battre, mais vous aider avant qu'il ne soit trop tard.

- Et qui êtes-vous, pour présumer de notre avenir ? Une diseuse de bonne aventure ? Nous savons comment survivre, voilà tout ce qui importe. Maintenant, déposez les armes. Et ligotez les mains du Sauveur dans son dos.

Autant parler à une brique, elle aurait plus de sympathie pour les autres. J’avais l’impression d’avoir une shaakte en face de moi. Ne se souciant que d’elle-même et de la survie des siens, même si le monde devait être détruit dans le processus. Soudainement, l’idée de lui refaire le portrait ne m’ennuyait plus tant que ça. Surtout que Xël me demanda un peu de temps. Je compris sans mal et me déplaçai pour le cacher à la vue de la chevalière. Au moins en partie, il était grand cette andouille.

- Avez-vous déjà vu des dizaines de milliers d'âmes être soudainement arrachées de leur corps et dévorées par une entité plus grande qu'une montagne qui peut raser une ville d'un souffle ? Moi oui. j'ai vu de quoi cette horreur est capable. Je ne présume rien, je SAIS que vous ne survivrez pas. Vous vous pensez à l'abri derrière vos murs et vos golems, mais vous vous trompez. Ne faites pas l'erreur de vous croire invincible.

- Ce n'est pas nos murs ou nos golems qui nous protègent de ce sort que vous nous prêtez, divinatrice. Ne vous êtes-vous pas posé la question des raisons de l'être que vous craignez ? De ses buts ? Ce n'est pas parce qu'il peut tout raser d'un souffle qu'il le veut. Pas tout. Si les mythes voyagent dans le temps, c'est qu'il y a des témoins pour les narrer. Nous sommes ceux-là.

Elle pouvait arrêter de m’affliger de noms de charlatan prédicateurs ? Je levai els yeux au ciel. Elle commençai à sérieusement me taper sur les nerfs avec sa logique de merde.

- Parce que vous, vous savez ? C'est ça ? Et au lieu d'agir, vous êtes là, immobile, à vous terrer chez vous, gardant votre conscience tranquille sous prétexte que vous serez les témoins pour le futur ? Soit, vous vous bercez d'illusion, soit vous êtes égoïstes au point de laisser tout le monde crever. Belle mentalité... Et les buts du dragon ? Difficile de lui parler quand il essaie de dévorer votre âme.

- Vous a-t-il dévoré l'âme ? Nous ne nous terrons pas, et ne sommes pas inactifs. Vous faites erreur sur toute la ligne. Et ce n'est pas de l'égoïsme que d'accepter qu'un monde qui meurt puisse renaître de ses cendres. Chacun ici a un rôle à jouer.

Sa logique n’avait aucun sens à mes yeux. Savoir que quelque chose allait arriver mais ne rien faire pour tenter de l’empêcher, c’était le summum de la lâcheté et de l’égoïste. Et ça ne me donnai pas vraiment envie de les aider, eux. Mais Xël avait fini son portail et il était temps de mettre les voiles.

- En effet, et mon rôle n'est pas de laisser le Dragon faire ce qu'il veut.

Je suivis Xël, gardant un œil sur la chevalière et mon bouclier levé dans sa direction, au cas où elle tenterait quelque chose. Dans le pire des cas, elle en serait quitte pour un coup de chitine de crevette dans les dents.

- Ferme-le, vite !

(Ça aurait pu mieux se passer.)

Et il allait falloir faire vite, parce que je doutais que la garde nous laisse tranquille. Toute la ville serait bientôt au courant de notre présence, et ça allait sérieusement

Avatar du membre
Cromax
Messages : 569
Enregistré le : mar. 26 déc. 2017 20:51

Re: Royaume d'Ouessie

Message par Cromax » dim. 14 mai 2023 00:19

Cauchemar en Aliaénon : Nagorin II



À trois, ils passèrent le portail laissé ouvert par Xël, laissant seule la gardienne désespérer de les y voir disparaître. Maïssa fut la dernière à passer. Mais au moment où le portail se ferma, la femme du désert fut prise d’un soubresaut. Ses yeux s’ouvrirent en grand, et elle baissa la tête sur sa poitrine : la lame de la Chevalière venait de la transpercer de part en part, en plein cœur. Le portail était clos, la lame de l’épée tranchée en deux, et coincée dans le corps de Maïssa qui s’effondra au sol, à genoux, implorant du regard les deux êtres devant elle. Le coup avait été si net qu’aucun sang ne s’écoulait de la plaie, fermée totalement autour de la lame brisée.

Ils étaient arrivés dans un endroit que Xël avait vu magiquement. Un vaste temple, très vide, qui était autrefois si beau et rassurant. Ici, il n’y avait pourtant plus qu’un cauchemar. Tout était noir, la moindre ouverture masquée, recouverte de curieuses et inquiétantes racines noires et tortueuses, fines ou épaisses, entremêlées. Des appendices qui étaient tous reliés à une silhouette humanoïde flottant misérablement au centre de la pièce. Des cheveux blancs flottaient autour d’une tête noire, sans visage aucun, comme un trou vers le néant.



Image



Mais ils n’étaient pas seuls avec cet être curieux. Une voix pleine de détresse parla :

« Qui êtes-vous ? Que faites-vous là ?! »

Enfoncée littéralement dans une des parois sombres du temple, en dépassant péniblement du buste, de la tête et d’un bras, une demoiselle elle aussi couverte de corruption noire se trrouvait, comme plaquée là au sein de ces atrocités noirâtres. Une Ouessienne, à n’en pas douter. Martyr des siens ? Prisonnière ? Gardienne ? Responsable de l’état de la salle ? Difficile à dire. Elle semblait en tout cas en payer durement le prix.



Image




[HJ : On gère la situation dans la discussion générale. Jusqu’à un certain point en tout cas.]




[XP :
Xël : 2 (situation avec madame)
Yliria : 2 (situation avec madame)]

Avatar du membre
Xël
Messages : 303
Enregistré le : mar. 25 déc. 2018 14:50

Re: Royaume d'Ouessie

Message par Xël » ven. 19 mai 2023 22:33

Le lieu est identique à celui que j’ai aperçu dans ma vision. Il n’y a plus rien dans ce temple hormis cette silhouette d’où s’étendent des ramifications ressemblant à des racines d’arbres morts, puisant l’énergie lumineuse qui se trouvait ici avant. C’est effrayant et la peur de me faire saisir par une racine qui me rendrait dans le même état que la créature au centre du temple me tord les boyaux et me fait observer mes pieds qui s’effacent dans une brume grise et menaçante.

Mais autre chose attire rapidement mon attention. Deux choses en vérité. Le bruit de Maïssa qui tombe à genoux, la poitrine transpercée par une lame et une voix en détresse venant d’une paroi sombre du temple. Une Ouessienne s’y trouve, piégée par l’obscurité, illustrant parfaitement l’angoisse qui me saisit depuis que j’ai mis le pied ici. Yliria attire mon attention sur la priorité, aider Maïssa. Je suis les consigne de la semi-Shaakt et extirpe une potion de mon sac pour l’approcher de la bouche de la blessée en interrogeant l’Ouessienne pendant qu’Yliria retire la lame de la plaie.

« Et vous qui êtes vous, la gardienne des lieux ? »

Je quitte l’Ouessienne des yeux quand je sens la main de Maïssa repousser ma potion. J’assiste alors à quelque chose d’étrange. La plaie se referme toute seule, comme si du sable rebouchait le trou. Pour une raison que j’ignore elle nous adresse un regard craintif et je lui adresse un sourire rassurant, heureux qu’elle soit hors de danger et me redresse pendant qu’Yliria la rassure.

Je réponds à celle qui se présente comme étant celle choisie pour préserver l’intérieur du temple et veiller sur l’Unique.

« Le temple était bien plus beau avant. »

Dis-je après avoir répété sa faction et m’avance vers le Sans-Visage, Yliria m’invitant à me dépêcher, craignant que la garde n’alerte la cité. Je suis certain qu’ils sont déjà au courant. Je pense qu’ils ont peur de rentrer dans le Temple.

« Je pense que c’est le visage que vous lui avez donné en le trahissant, floué par un dragon rose qui n’avait qu’un interêt: semer la zizanie pour parvenir à éveiller les Titans. Je sens au fond de moi que je dois le faire. »

Répondis-je à l’Ouessienne qui prétend que cette apparence est la vraie et que le Sans-Visage lumineux d’antan n’était qu’une illusion. Sur ces mots je sors l’âme du Sans-Visage de mon sac pour la remettre à son propriétaire pendant que l’Ouessienne continue de défendre ce trouduc’ de Naral. Le Sans-Visage n’est pas parfait, je peux l’entendre, mais ce monde semble bien plus agité depuis que les Titans sont de retour. Des créatures effrayantes, des territoires en moins, des fanatiques zélées et une magie encore plus incontrôlable. J’ai conscience que j’en suis aussi responsable et j’ai le sentiment que je dois en partie réparer cette erreur. Le Sans-Visage est en droit d’arpenter ce monde pour l’empêche de sombrer.

L’Ouessienne s’affole. Le prisonnier redresse la tête et un flux se créer entre l’orbe et lui, l’âme retournant là où est sa place d’une manière qui semble dangereuse pour quiconque est trop proche. Je pose donc l’orbe et recule en saisissant mon bouclier pour protéger l’Ouessienne de celui-ci, ne voulant pas qu’elle subisse de blessure.

« Naral est un trouduc’ et il vous a trompé. J’espère que vous n’en souffrirez pas plus. »

Commentais-je, conscient que si le Sans-Visage prend la décision de se venger, je n’aurais pas la force de l’en empêcher.

A mesure que l’orbe est drainé le temple reprend son apparence d’origine, révélant les murs d’or lumineux et son style épuré. Les ramifications reculent, chassant mon angoisse d’en être aussi prisonnier et libère également l’Ouessienne qui en était recouverte. Je distingue pour la première fois le visage d’une personne de Nagorin sans bandeau. Je découvre qu’à la place des yeux ils n’ont tout simplement rien, rien si ce n’est une paroi lisse. Mais mon propre regard est rapidement attiré par ce qui se trouve plus bas sur L’Ouessienne. Je ne suis qu’un homme après tout.

Je m’approche finalement pour la couvrir d’une couverture afin d’arrêter de la reluquer alors qu’elle se met à gigoter tout en s’exclamant contre le fait que l’Unique est maintenant de retour.

Une voix attire soudain mon attention, toute mon attention. Je me tourne vers Maïssa avec une volonté de la servir, de l’aimer, sans aucune faille, bien au dessus de ce que je peux ressentir pour la princesse de Kendra Kâr. Puis je distingue cette autre apparence du Sans-Visage, sombre, la tête fendue en deux pour former deux cornes. Il se tourne vers Maïssa et lui adresse la parole d’une voix désincarné mais tendre pour la saluer.

J’ai des tas de choses à dire mais je ne tiens pas à briser ce moment solennel, je laisse quelques secondes à la divinité pour se remettre de sa libération et aide l’Ouessienne à se redresser, prenant garde à ne pas faire choir la couverture qui couvre sa nudité. Je lui adresse la parole à voix basse, voulant la raisonner.

« Il y a plus terrible que les mensonges de Naral, que les Titans ou que ce que peux faire le Sans-Visage qui parcourt votre monde actuellement. Il faut faire en sorte de la neutraliser, si vous avez pu enfermer le Sans-Visage alors nous aurons besoin de votre savoir. »

Je rajoute après une courte pause sur un ton plus dur mais toujours dans un murmure.

« Et épargnez moi les conneries et vos bonnes phrases sur le fait qu’on doit tous mourir un jour comme nous a sorti votre copine en bas, c’est pas le moment. »

Je dirige alors mon regard vers l’Unique. Attendant qu’il reprenne ses esprits et prenne la parole en premier.

Avatar du membre
Yliria
Messages : 444
Enregistré le : mar. 25 déc. 2018 18:57
Localisation : À la fin d'une Ere

Re: Royaume d'Ouessie

Message par Yliria » sam. 20 mai 2023 00:57

En traversant le portail, je m’attendais à me retrouver dans un temple qui avait au moins l’air d’un temple. L’espèce d’endroit lugubre empli de racines étrange semblant sortir d’une silhouette n’était pas du tout ce que j’avais imaginé. Je n’aimais guère l’ambiance qui régnait ici, décrépie et… morte. Le plus perturbant restait quand même cette femme, elle aussi aux yeux bandés, emmurée. Et vivante. Je jetai un œil à Xël, me promettant de lui demander de me prévenir pour ce genre de choses la prochaine fois. Il avait eu une vision de l’endroit non ? Ça coûtait quoi de prévenir que c’était plus glauque que les sous-sols de Gwadh ?

Le portail se referma finalement et un mouvement étrange de Maïssa me fit tourner la tête vers elle. Je jurai en voyant que l’épée de la gardienne avait réussi à faire son chemin dans sa poitrine. Je me précipitai vers elle alors qu’elle tombait à genoux. La lame la transperçait de part en part, mais, étrangement, il n’y avait pas de sang qui coulait de la plaie. Enfin c’était secondaire au vu de la situation. C’était un miracle qu’elle soit encore en vie.

- Merde! Bouge pas. Xël ! Fais-lui boire une potion de soin, la plus forte que j'ai, je vais tacher d'enlever la lame.

J’inspirai, empoignai la lame et plongeai mon regard dans celui de Maïssa. Elle était paniquée, et à juste titre. Je n’avais pas l’intention d laisser qui que ce fusse mourir cette fois. J’hésitai à invoquer Ssussun, mais avec la magie instable, c’était trop dangereux ; les potions allaient devoir suffire.

- Ça va faire mal, mais je vais faire aussi vite et délicatement que possible. Prête ?

Xël arriva à mes côtés et je lui tendis ma gourde sans attendre. Il fallait faire vite et bien. J’ignorai complètement l’autre emmurée, préférant me concentrer sur la personne en danger imminent. On aurait le temps de s’occuper de l’autre ensuite. J’inspirai, une fois que Maïssa eut donné son accord, et tirai. La lame vint sans la moindre résistance, mais je voyais bien que Maïssa souffrait. Je regrettai de ne pas être sur Yuimen, j’aurai pu alléger sa douleur. Mais la lame vint rapidement à sortir et je la jetai sur le sol, prête à intervenir pour finalement me figer en voyant ce qu’il se passait. Sa chair se referma seul, comme si un couturiere retissait sa peau et ses chairs après la blessure. J’observai el phénomène, à la fois éberluée et intriguée. Mais en voyant la façon craintive qu’à Maïssa de nous regarder, je mets de côté mes questions. Elle a l’air de craindre qu’on essaie de la tuer pour de bon. Je me redressai et tendis ma main vers elle, cherchant à la rassurer.

- Ne t'en fais pas, tu n'as rien à craindre, on va garder nos questions pour nous. Je suis juste soulagée que tu n'ais rien. Tu peux te lever ?

Elle saisit ma main et semblait reconnaissante et soulagée. C’était déjà ça. j’avais plein de questions, mais cela allait être compliqué. Je lâchai sa main, une fois assurée qu’elle allait bien et portai ensuite mon attention sur l’emmuré qui discutait avec Xêl. J’appelai ce dernier. Il semblait prendre un temps que nous n’avions sans doute pas.

- On s'active, on n'a pas beaucoup de temps avant que miss gardienne de l'épée coupée avertisse la ville de notre présence. Fais ce que tu as à faire.

Puis je fis quelques pas en direction de l’emmurée. Je n’aimais pas voir cela, mais peut-être que c’était une coutume locale. Allez savoir…

- Vous avez été choisie par qui ? Pas de votre propre chef, donc ?

- Tous savent déjà que vous êtes présents. Et ici. J'ai été choisie par la communauté, dont je fais partie. Donc si, d'une certaine manière, c'est mon choix. Et un honneur.

Encore des fanatiques, Xêl avait raison. C’était bien notre veine… Et le fait que la silhouette entourée de racines se mettent soudainement à bouger et aspirer l’orbe ne me plut qu’à moitié. Certes on était là pour ça, mais j’aurais aimé plus de certitudes sur ce qui allait advenir ensuite. Pourtant, peu à peu, les étranges racines se résorbèrent e l’obscurité vint à décroître, comme si une lumière emplissait lentement le temple. D’immenses colonnes jusque là cachée par les racines se dévoilèrent et l’ensemble était bien plus harmonieux et ressemblait bien plus à un temple que l’obscurité glauque à laquelle nous avions eu affaire jusque-là.

(C’est quoi ça…)

Un être apparu une fois l’orbe complètement absorbé. Un être sans visage qui lévitait à quelques mètres de nous. Une simple bouche et deux cornes remplaçaient là où son visage aurait du se trouver. Mais ce n’était pas le plus important. Non. Maïssa était là. Elle nous guiderait, je devais juste l’aider et la servir du mieux que je pouvais pour qu’on s’en sorte tous. Je m’approchai et m’agenouillai à ses côtés, attendant qu’elle nous informe de la suite.

Avatar du membre
Cromax
Messages : 569
Enregistré le : mar. 26 déc. 2017 20:51

Re: Royaume d'Ouessie

Message par Cromax » sam. 20 mai 2023 22:21

Cauchemar en Aliaénon : Nagorin III


Dans le temple.

Maïssa a l’air perturbée par l’annonce du Sans-Visage ressuscité. Elle lève un sourcil, se relève elle-même, interdite, et voit Yliria penchée à son côté. Elle soupire et se penche vers la semi-shaakt pour l’aider à se redresser, secouant la tête.

L’Ouessienne rétorque à Xël, dans un souffle :

« Vous êtes les seuls ici voués à la mort. Vos falloir ne sont pas les nôtres. Celui que vous craignez, nous vous empêcherons de le neutraliser. »

Le Sans-Visage tourne la tête vers eux, posé.

« Xël Almaran. Votre visage m’est familier. Je sens que vous avez aidé mon âme à se retrouver, malgré tout ce que vous pourriez me reprocher. Merci de cette peine. Mais… Pourquoi ? »

Il lève la tête, comme s’il humait l’air.

« Cela m’a semblé une éternité. Elle a raison, celle que vous craignez approche, Dévoreuse de Mondes, Menace Majeure. Elle amène la Mort avec elle, le Chaos, la Destruction. »

Les ombres autour de lui se densifient, deviennent plus sombres, envahissant l’air d’une brume noire, tout autour de lui, alors que sa voix continue à parler sur le ton d’une prophétie.


Image



« Je la sens, elle arrive, porteuse de Mal et de Renouveau. Terre désolée et renaissance macabre sont ses buts. Vengeance, violence. Elle… elle est là. »

Il se fige. Le sol tremble, autour de vous. L’ouessienne sourit d’un air carnassier ? Maïssa regarde le plafond, se tournant comme pour percevoir une menace, en vain. Puis elle regarde la porte, cherchant le regarde de Xël et d’Yliria. Son intention de fuir est palpable.



Dans les Airs

Depuis la Savane Tanathéenne, entre les griffes du plus grand prédateur qui soit, un arbre mi-vivant sombre vole. Les paysages qu’il traverse, haut au-dessus du sol, sous l’ombre des immenses ailes du dragon, sont d’abord terriblement ternes : lande morte aux arbres dénudés, noirs. Région montagnarde ensuite, enneigée dans les sommets immenses à gauche desquels ils passent. Et ils finissent dans une plaine verdoyante aux collines éparses, bosquets fleuris, nature verdoyante.


Image



Là, au centre de ces landes, un double piton rocheux où trône une petite cité et un vaste château, reliés entre eux par un pont de pierres claires.




Image




Le Brythagon s’en va vite survoler la partie de gauche, qui semble construite autour d’un vaste temple, au centre d’une place où s’amassent de nombreuses silhouettes. Elles s’écartent alors que le dragon te lâche au milieu d’eux avec la première occurrence de sa voix depuis la Savane morte, grondant comme le tonnerre.

« Ils sont nos alliés. Aide-les, protège-les. Je reviendrai te prendre, petite pousse. »

Le nouveau-Dracaena remarque… qu’aucun regard n’est sur lui. Et pour cause : l’entièreté de la population le cernant a les yeux bandés. Ils sont néanmoins tournés vers lui, inquiets. Le dragon reprend un peu de distance dans les airs, mais ne s’éloigne pas de la ville, contrairement à ce qu’il semblait vouloir faire via ses dires rares. Les habitants du cru se rapprochent de l’arbre et lui désignent, paniqués, la porte du Temple, close. Ils semblent vouloir l’y mener. Ou qu’il y aille.





[HJ : direction la discussion générale, même si vous n'êtes pas encore ensemble.]

[Xël : 0,5 (papote), 0,5 (rez du SV)
Yliria : 0,5 (papote), 0,5 (soin)]

Avatar du membre
Yliria
Messages : 444
Enregistré le : mar. 25 déc. 2018 18:57
Localisation : À la fin d'une Ere

Re: Royaume d'Ouessie

Message par Yliria » ven. 9 juin 2023 22:22

Un vieil adage disait : « Si une chose a une chance, même infime, de mal tourner, elle finira forcément par mal tourner. ». A croire que c’était le mot d’ordre de toute cette expédition en Aliaénon. Tout se passait mal, voire empirait à chaque seconde et on se retrouvait avec une entité quasi divine au milieu d’une ville qui semblait la détester, sur les conseils de Xêl qui avait la fâcheuse tendance à ne donner que les informations qui l’arrangeait. Et pour couronner le tout, voilà que le -pas si mort que ça mais quand même bien décédé – Dracaena, se joignit à la fête en version arbre revenu des morts, mais trois fois plus grand qu’avant. Ça commençait à faire beaucoup à encaisser, surtout avec le soi-disant message d’Akihito.

(S’il était mort… il a dû discuter avec lui.)

(Ouais mais pourquoi lui il est là et pas Aki…)

Parmi les millions de mots que Dracs déblatérait sans jamais vouloir s’arrêter, il finit par avouer que c’était le dragon lui-même qui lui avait donné cette apparence. A lui seul. J’eus envie de lui botter le cul pour avoir osé faire une chose pareille, mais faire un pacte avec une entité surpuissant inconnue, moi aussi je l’avais fait. Difficile alors de le blâmer. Mais en apprenant qu’il était là pour se battre, les choses dégénérèrent assez rapidement. Une porte se mit à voler, puis à se transformer en eau brûlante, me donnant envie d’arracher des membres à quelqu’un. A un peu tout le monde, en fait. Dracaena parce qu’il était sacrément énervant. Xël parce que sa maie de toujours agir sans réfléchir devenait emmerdante et vraiment dangereuse. Même au Sans-Visage qui semblait nous regarder et se moquer de tout ce bordel !

Le summum se fut quand je me retrouvais tête la première dans un arrière train galbé, grâce à un mélange de ma maladresse de celle de Xêl, et de celle de Dracaena. Oh c’était absolument parfait tout ça. Moi qui essayais de jouer les diplomates, plus rien n’allait. Au point où je me mis à secouer ce crétin de Xêl qui avait eu la bonne idée d’utiliser la magie pour s’en prendre à Dracaena. Il était tombé sur la tête cet espèce d’imbécile venteux ?

- T'as fini tes conneries ?! Ça t'as pas suffit la merde avec l'autre Justice là ? Tu veux qu'on crève tous ou quoi ?! Si t'en as rien à foutre de crever c'est ton problème, mais attends qu'on soit loin avant de te suicider par excès de connerie ! Plein le dos de tes actes égoïstes de merde dictés par ta colère, là ! Soit tu te ressaisis, soit je m'en charge, c'est clair !?

Il me regarda comme si j’avais une deuxième tête qui me poussait quee part (chose pas impossible sur ce fichu monde de merde qu’était Aliénon.) Et… offrit de fleurs et des excuses à Dracaena. C’était mieux que rien. Je crois. Restait qu’on était toujours dans le temple, alors qu’on voulait ennrtir voir le Dragon. Enfin le sans visage voulait faire ça et comme on n’avait pas de meilleure option, on suivait. Même si les locaux ne nous avaient pas en très haute estime, l’une d’entre elle s’échinant à ce que Drac nous attaque avant de se faire emporter un peu plus loin par ce dernier. Tout… s’arrangeait ? En tout cas Xël offrait aussi des fleurs à Maïssa. Je levai les yeux au ciel. Ça devenait gênant… Mais au moins, maintenant, on pouvait sortir de là.

- On peut y aller ? J'ai des âmes à retrouver.

Si ce que Dracaena avait dit était vrai, les âmes de tout le monde étaient libérées, donc il était possible de les ramener dans leurs corps respectifs. Puisque le Sans-Visage semblait vouloir sortir, je l’accompagnai, gardant un œil vigilant sur Maïssa. Pas question qu’il lui arrive quelque chose.


***

Hrp : sort du temple avec le SV et Maïssa

Avatar du membre
Xël
Messages : 303
Enregistré le : mar. 25 déc. 2018 14:50

Re: Royaume d'Ouessie

Message par Xël » ven. 9 juin 2023 22:33

Je découvre un visage des Ouessiens que j’aurais dû voir bien plus longtemps. Des opportunistes se liant au plus puissant qui passe par là, se cachant derrière des phrases se pensant sages. Définitivement une bande de rats.

« D’abord Naral ensuite le Dragon Noir. Vous avez la sale tendance à vous mettre du côté des pires tout en voulant donner des leçons. Je me suis trompé sur vous. »

Avouais-je d’un ton froid tout en la lâchant pour répondre au Sans-Visage qui me remercie en me demandant tout de même pourquoi je l’ai aidé.

« Je n’ai rien à vous reprocher. Vous m’avez sauvé à la Tour d’Or et aidé à plusieurs reprises dans le passé que ce soit grâce à votre sifflet ou à Arothiir. Je vous devais au moins de ne pas vous laisser croupir ici. De plus nous avons besoin de vous contre cette menace qui vient sans doute pour vous. Ce qu’elle recherche, ce sont les puissantes sources de magie. Si elle est là nous devons partir. »

L’Ouessienne me rétorque froidement qu’elle se met du côté du destin, qu’ils étaient avec Naral pour stopper Vallel et avec le Dragon noir maintenant car rien ne peut lui résister. Elle justifie que c’est sa culture même si ça ne me me plait pas. Une explication qui fait tiquer Yliria qui lui répond qu’ils agissent avec égoïsme sans la moindre empathie pour le reste du monde.

« Vous agissez comme des petites putes. »

Renchérissais-je avant de me désintéressé de la gardienne qui se recroqueville sous ma cape pour converser avec le Sans-Visage qui est d’avis de parlementer avec le Dragon de Phaïtos malgré nos mises en garde.

"J'ai conscience de sa dangerosité. Mais croyez-moi : s'il a pu tuer deux de mes frères *sans difficulté*, c'est qu'il les a pris par surprise. Ici, nous savons sa présence et la possibilité d'une attaque. Faites-moi confiance."

Je lui fait confiance, aussi étonnant que ça puisse paraître et alors que je suis prêt à le suivre la porte du Temple s’ouvre pour laisser entrer une créature immense, mélange de golem et de mort-vivant à la peau abimée laissant filtrer une lueur de braise lui donnant un aspect inquiétant. Il a pourtant une apparence presque humanoïde, des bras se terminant par de longues griffes, des algues grises faisant offices de cheveux dans lesquelles sont emprisonnés des squelettes et des crânes semblant minuscules à côté de sa taille imposante.

« Pouah ! Quel genre de golem hideux ont crée les Ouessiens ?! Retourne dehors et préviens les qu’on va sortir ! »

Commentais-je, sur mes gardes. Il s’exprime à ma grande surprise et parle beaucoup, transmettant des messages, manquant de respect à la magnifique Maïssa et connaissant même mon nom. Yliria rengaine sa lame et suppose qu’il s’agit de Drac, exigeant des explications. Je hausse un sourcil.

« Drac est mort. Et il avait quand même plus fière allure. »

Commentais-je avant de poursuivre.

« Sois plus correct créature quand tu t’adresses à Maïssa et écartes toi tu passage maintenant ! »

Mais il semble pourtant qu’il s’agit bien du bout d’écorce bavard qui se trimballait son seau d’eau qui est devant nous et il a comme à son habitude tendance à s’éparpiller. Yliria croise les bras en fixant l'arbre, avant de tourner la tête vers moi avec un sourire en coin.

"Oui, c'est bien Drac, vu comment il réagit. Ce qui amène la question. Où Sont les autres ? Comment es-tu arrivé ici ? Tu peux pas revenir d'un coup d'entre les morts alors que tout ce que j'ai essayé jusque là a échoué..."

Je reste dubitatif:

« Peut être que ça n’a pas échoué tant que ça… »

Mais nous perdons de vue la situation et il vaudrait mieux ne pas s’éterniser, d’ici quelques minutes tous les golems noirs pourraient décider de pénétrer le Temple en force pour nous en faire baver. Mais j’apprends tout de même une chose interessante entre les commentaires qui ont peu d’interêt. Non seulement la créature est au service du Dragon Noir mais il essayait à priori de nous le cacher. Enfin j’apprends que l’esprit de Vallel peut à nouveau vagabonder sur Aliaénon pour reprendre un nouveau corps. Ça me fait comme l’effet d’une décharge, d’un coup de chaud. Je m’approche du golem mort vivant, perdant un regard vers le fessier Ouessien suspendu dans sa main avant que la frustration ne reprenne le dessus. Ce trouduc’ pourrait revenir à la vie et je sais exactement où son esprit va se rendre, dans son laboratoire aux milles créatures. Autant de corps monstrueux prêts à l’accueillir ou le servir. Mon autre crainte et qu’il trouve Simaya avant moi. La discussion se poursuit et la situation n’avance pas je décide alors d’agir.

"Bon bah eh. On va pas prendre racine."

Dis-je à l'attention du Sans-Visage avant de me tourner vers Drac.

"Si t'essaies de m'en empêcher je te déboite. Si Vallel prépare quelque chose il faut se depêcher."

Je conclue en m'adressant à l'Ouessienne, sachant très bien qu’en m’adressant à elle je m’adresse à tous les autres.

"Attention je sors."

Puis je joins l’action à la parole et me dirige vers la sortie mais je suis retenue par Maïssa qui secoue la tête pour me dissuader de sortir.

« Je comprends. Mais il faut bien sortir d’ici. Pour que je nous ramène loin d’ici il va au moins falloir attendre une nuit. »

Mais soudain Drac se précipite vers la porte pour l’arracher et nous la lancer dessus. Le combat est lancé, il a choisit son camp. Je réagis et utilise ma magie pour lui renvoyer le bois bardé de fer à la gueule. Mais la magie d’Aliaénon en décide autrement et la porte se change en eau chaude. Vaut mieux ça qu’une demi-tonne de bois et de fer. Face à la rage d’Yliria d’être toute mouillée j’accuse Drac pour rediriger sa colère contre la bonne personne. Mais ça énerve plus l’arbre que la bretteuse et un bras puant me saisit avant de m’élever haut pour me relâcher. J’atteins le sol durement sans subir de blessures et ouvre un portail quand j’aperçois qu’il essaie de saisir Yliria. Mais tout ne se passe pas vraiment comme prévu et sans que je puisse vraiment l’expliquer le pif d’Yliria se retrouve face aux fesses de la prêtresse du Temple qui a une réaction bien surprenante et vulgaire pour une prêtresse. J’en profite et lance un nouveau sort contre l’arbre qui veut nous empêcher de sortir. Une gerbe de fleurs jaillit de mon bâton, tapissant le sol du temple. Encore raté. Yliria m’attrape alors pour me secouer et me dire une chose que je ne comprends pas trop à cause du bruit de mon armure qui fait CLING CLING CLANG CLING. Mais je crois qu’elle veut que j’arrête de tenter de déglinguer fût notre compagnon de route. Je l’observe un drôle d’air, essayant de lui faire croire que j’ai compris ce qu’elle a dit et me défais de son emprise pour offrir des fleurs à notre ennemi.

« Je m’excuse … »

En bref, je tente une approche plus douce. Contre toute attente ça semble fonctionner et la tension retombe. J’offre également un bouquet de fleurs à Maïssa qui ne semble pas en comprendre le sens.

« D’où je viens c’est ce qu’on offre aux femmes pour qui on a de l’affection. C’est moins utile qu’un arc mais c’est… notre culture. »

Je me tourne vers l’Ouessienne pour ajouter.

« Pas une culture de PUTE. »

Je m’approche alors d’elle et lui offre une rose tout en commentant d’un ton menaçant.

« Viendra un jour où ma patience viendra à bout et où le dernier mur qui fait de moi un humain cédera. Aujourd’hui vous êtes parvenu à le faire trembler. Gardez la couverture. C’est cadeau. »

Enfin j’offre un dernier bouquet à Yliria.

« Pour éviter les jalousies. »

Puis je me dirige vers la sortie, plus prêt à en découdre qu’à discuter mais je ne laisserai pas le Sans-Visage se faire à nouveau enfermer, ça c’est certain. Ensuite, direction les ruines d’Orsan pour arrêter Vallel une bonne fois pour toute.

Avatar du membre
Dracaena Paletuv
Messages : 62
Enregistré le : mer. 7 sept. 2022 01:58

Re: Royaume d'Ouessie

Message par Dracaena Paletuv » sam. 10 juin 2023 04:08

J'étais de retour dans le monde des vivants. En tout cas, sur une terre peuplée de gens surtout vivant. C'était presque... bizarre. Je n'avais aucune idée de combien de temps j'avais passé dans la savane aux macchabées. En tout cas, je devais donc accomplir mon premier boulot pour mon nouveau "patron".
Je l'observais, cet amalgame divin, s'envoler au dessus de la ville. Il repasserait me prendre qu'il disait. Pour un truc capable de bouffer les dieux locaux, elle était très... loquace. Et pourquoi me déléguer ce genre de boulot? Si cette créature était si "supérieure" que ça, alors pourquoi s'embarrasser de sous-fifre?


Enfin bon, j'allais pas cracher sur l'occasion qui m'avait été offerte. J'lui fis un salut, du genre de ceux que j'avais vu être fait par des gardes d'Oranan. Puis, je me tournai vers mon nouveau public. On m'avait lâché au milieu d'une horde de ptits humains aux yeux bandés. Une ville d'aveugle? Surement pour ça qu'ils avaient b'soin d'aide.
En tout cas c'était bizarre de les voir si petits autour de moi. J'n'avais pas vraiment réalisé à quel point j'étais devenu grand. Très grand. La plupart de ces pantins de viandes ne dépassait pas mes ch'villes. Marrant. c'est vrai qu'dans tout ça j'avais pas encore eu l'occasion "d'utiliser" s'nouveau corps. C'était... toujours aussi bizarre.
Je sentais de l'énergie en moi, surement la magie de Brythagon qui me maintenait en vie. Mais je me sentais aussi... vide. Il manquait... quelque chose. Ce sentiment ne s'était toujours pas estompé. Et même mon écorce n'était pas comme d'habitude. Ne plus sentir cette faiblesses, ces craquelures, ce resserrement du à mon bois brulé... C'était bizarre.

C'était pas mon corps.

Mais bon, j'allais pas non plus cracher sur cet chance la qui m'était donnée. Ce corps était un "cadeau" de mon patron, j'allais d'voir m'y faire...
Et en parlant d'patron... Les ptits humains bandés la, étaient sensé être des alliés? Genre, des gens avaient décidés sciemment de bosser pour la fusion d'l'anihilation?
Mais qui pouvait être assez chtarbé et/ou désespéré pour ça?
...A part moi j'veux dire?
Bon, les questions viendraient après. Les ptits bandés me pointaient pour la plupart une grosse porte en bois, d'une sorte de temps, l'air paniqué. Y z'étaient muet aussi? S'ils comptaient pas s'exprimer clairement j'allais devoir engager la conversation.



"Euh... Alors, salut à tous et à toutes, attention à vous j'suis pas encore habitué à cette taille. Y s'passe quoi à cette porte? Un ptit résumé rapide avant de foncer tête baissée?"


Non, pars'que bon, j'venais de rev'nir (en quelque sorte) d'entre les morts, c'était pas pour y r'tourner de façon stupide... Une rouquine avec une sorte de casque couronne sur la tête s'avança vers moi.


Image

"Prêtresse Amaya. Ceci est le Temple de l'Unique, où son corps est préservé. Des intrus se sont mis en tête de le resusciter : il faut les empêcher de sortir de là vivants. Ainsi que l'Unique sorti de son sommeil."


Oh. Donc c'était ça mon premier job? Butter des intrus? Hé bah, moi qui espérait que les trucs moralement discutables n'arrivent pas trop vite...
En plus, c'était probablement des alliés indirects, des gens voulant pourrir Brythagon... Ou alors c'étaient de simple voleur s'trouvant au mauvais endroit au mauvais moment.
Tuer des gens ça m'enchantait pas...
Attention hein, j'étais pas un d'ces débiles qui disent "gnagnagna prendre une vie c'est mal faut jamais le faire". L'homicide, c'était largement une option. Mais l'homicide justifié, en dernier recours.
La...
D'autres personnes allaient devoir payer pour ma terrible décision.
Je regardai le ciel, Brythagon y étant toujours visible... J'avais... pas vraiment le choix. Peut être... peut être que je pourrais juste les blesser grièvement, les laisser filer. Et puis, la rouquine avait parlé d'un "unique". Surement le titre d'un mage surpuissant d'Aliaénon, ou une bêtise du genre. Enfin, l'nom m'était familier, ptet qu'Eaeria ou l'papa d'Maïssa l'avait mentionné.
...Si j'obéissais pas, alors toute cette mascarade aurait servie à rien... Non, j'n'allais pas laisser passer ma chance. J'avis'rais face aux concerné... J'avais pas trop l'choix...
Par contre, j'l'entendais un peu difficilement la ptite Amaya. Faut dire qu'elle était vraiment à hauteur de racine. Je me penchai machinalement vers elle, et je la saisi dans ma main, en douceur, histoire d'être sur d'pas l'écraser par accident. Elle pesait... rien du tout. Vraiment rien du tout. La force de s'nouveau corps était pour sur impressionnante.
C'était marrant d'avoir un être de chair dans la main comme ça. Comme si je tenais un ptit animal. Je commençai à avancer vers la fameuse grande porte, toujours en tenant la rouquine à portée d'oreille, en faisant attention à n'pas marcher sur ses ptits copains.


"Okay m'dame Amaya, j'vais m'en charger d'vos intrus, et d'cet "unique". Avec un nom pareil j'imagine que c'est pas un rigolo, ça s'ra l'occasion d'voir s'que vaut ce corps...
Ils sont combiens vos intrus? Y a quek'chose dont j'devrais m'méfier v'nant d'eux ou d'l'"unique"?"


-Ils sont trois. Venus de Yuimen, un autre monde. Leur magie est puissante, mais chaotique : ils seront prudents dans son utilisation. L'Unique est puissant au-delà de tout, mais moins que le Dragon."

-De Yu...?!"

...OH PURÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉE!

SERIEUS'MENT?

De TOUTES les personnes sur qui j'pouvais tomber pour un premier cassage de bois, il fallait qu'ça soit EUX?!
Nan, j'm'emballais ptet un peu trop vite, ptet qu'c'était pas Xël et Yliria (et un troisième mais elle avait les yeux bandés la Amaya elle s'était surement gourrée), ptet que c'était d'aut' yuimeniens qui passaient par la, en vacance, comme par hasard en train de faire PILE POIL le genre de truc que f'rais Xël et Yliria: emmerder Brythagon et ses copains!
Après tout, des Yuimeniens, y en avait plein concrètement!

Orties, fougères et sumac vénéneux! Mais j'étais maudit à quel point en fait?
La c'était pas des gens au pif, aléatoire, la c'était mes bon vieux "compagnons" de route!
Les seuls survivants d'ce tragique accident qui m'avait ôté la vie (à moi et quelques autres).
Si je n'avais pas la ptite Amaya dans la main en s'moment même, j'me la serais étalée sur le visage...
BON! Changement d'plan, chang'ment d'mentalité! J'comptais faire profil bas, jouer les bons toutous auprès d'Brythagon, me faire passer pour un bon sous-fifre, et laisser ptet des infos ou des indices derrière moi pour aider les autres, mais la, ça allait êt' compliqué d'faire s'qu'on m'demandait.
En plus, il allait falloir leur annoncer.

Oh...OoOoOoOoOoOoh...

Vous imaginez un peu?

Image
"HEY! M'sieur Xël, m'dame Yliria, salut salut, ça va bien chez vous? Alors, j'suis plus tout à fait mort, et j'bosse pour le dragon! Vous savez, le truc qui menace l'existence et qu'on est v'nu tuer? Vous m'en voulez pas hein? "




Comment j'allais gérer tout ça moi?! Leur cacher? Jouer sur l'mystère? Me faire passer pour une brute sans cervelle?... J'avais ptet un plan. Pas sur qu'il marche, mais j'allais bien d'voir essayer quelque chose.
Je m'extirpai de mes pensées quelques secondes, réalisant que j'étais visiblement complètement immobile depuis la réponse d'la ptite Amaya. Je la déposai délicatement sur le sol, lui donnant quelques directives:


"Okay, j'vois le genre de catastrophe chaotique que c'est. Restez loin de cette porte, vous approchez pas, même si z'entendez crier: va falloir que je la joue fine pour que ça passe."

Ouais! Autant la laisser en dehors de ça. Pour son bien, et surtout le mien! Il fallait pas qu'y ait de témoin. C'était pas des bobards quand j'disais qu'il allait falloir la jouer fine. Sans plus attendre, j'ouvris la porte.
...Enfin, j'essayai d'ouvrir la porte. Mais la force de ce nouveau corps me prit par surprise, et je l'arracha presque de ses gongs. Rentrant rapidement dans le temps, j'essayai de la remettre en place, histoire de m'assurer que les gens dehors ne rentre pas pour me gêner. Je réussi plus ou moins. La porte s'enfonça... Mais genre, littéralement. Je l'avais visiblement bloquée. Bon, bah au moins, personne allait rentrer... Personne allait sortir aussi...

J'avançai lentement, observant bien la pièce, prenant connaissance des personnes présentes. Il y avait bien Xël et Yliria. Aussi, cette très chère Maïssa était elle aussi la. En arrivant par les airs, j'n'avais rien vu qui ressemblait à la grotte des rescapés où nous nous trouvions avant ma mort, donc Xël avait probablement fait v'nir tout ce ptit monde par portail.
Ou pas. Après tout, ça faisait ptet plusieurs semaines, voir mois que j'avais claqué. Vraiment dur de voir le temps passer quand on ne ressentais plus rien.
En tout cas, tous les trois avaient l'air relativement en forme. Bien plus que la quatrième personne, une femme, humaine à première vue, qui était avachit contre un mur. Elle avait les yeux bandés, mais pas exactement comme les zigotos de dehors...
Flute, zut, et bordel de pute! Déjà un témoin. Qui était ptet du coté de Brythagon en plus. Ca allait compliquer toute la manoeuvre.
Enfin, il restait un gars, au fond de la pièce, mais je n'arrivais pas à voir clairement sa tête. Elle était entourée d'une sorte de brume magique. A tout les coups, c'était lui l'unique.

La voix de Xël me sortie de mon repérage. Ha ça f'sait presque plaisir de le réentendre parler!

« Pouah ! Quel genre de golem hideux ont crée les Ouessiens ?! Retourne dehors et préviens les qu’on va sortir ! »

Presque...

Bon, il était temps de jouer le tout pour le tout. Si je m'annonçais clairement comme étant Dracaena, ils me croiraient surement pas. Si je jouais le gros monstre sans cervelle, ça risquait de dégénérer. Aussi, il fallait pas que j'me montre trop amical à cause de l'autre nana aux yeux bandés.
Il fallait donc leur donner le moyen de comprendre par eux même que c'était moi... mais pas exactement moi!
Mon ton s'assombrit, devient sérieux, menaçant. Cette voix n'étant pas la mienne, je m'entendais comme jamais je n'm'étais entendu.


"Pas un golem humain! Je ne sortirais point d'ici...

Je n'engagerais pas le combat, sauf si vous m'y forcez... J'ai trois messages à vous porter.
L'un est pour vous tous et toutes, et concerne le danger que vous encourrez en restant ici.
L'autre est destiné à toi,
dis-je en pointant du doigt Yliria, de la part d'un être cher.
Et le troisième concerne votre "remarque" sur mon apparence:"



Et mon ton redevint beaucoup plus normal, beaucoup plus classique. Beaucoup plus "Drac"!

"Hideux? HIDEUX? Serieus'ment? Vous pouvez parler, mais regardez vos gueules aussi, d'mon point d'vu z'êtes pas vraiment du genre sexy! Le style "aventurier bourru" et "Elfe plus blanc que blanc" c'est pas s'qui m'fait tourner la tête hein...

Nan, vraiment, les êtres de chair devaient arrêter de croire qu'ils étaient les trucs les plus beau du monde. Par contre, je me devais d'faire une précision! Je pointai du doigt Maïssa: Toi ça va, t'es cool. Pas genre "j'suis attiré je rêve de toi la nuit", hein, mais niveau style, t'es classe.

"Hideux", franch'ment, alors que j'ai fais des efforts, j'me suis mis des accessoires et tout! On m'a dit que le style "bois mort, crâne et os" c'était à la mode en s'moment! J'vous pensais vraiment plus ouvert d'esprit qu'ça m'sieur Xël!"

Puis, je me penchai vers l'avant, en direction du petit groupe:

"Kahahaha, nan, par contre, humour mis à part: c'est grave la merde!"


Les réactions étaient...intéressantes. Yliria passa de l'état "prête à se battre" à l'état "dite moi qu'je rêve...", tandis que Xël, lui, était plus dubitatif.

"Dites moi que je rêve et que ce truc n'est pas en train d'imiter Dracaena pour nous donner envie de nous suicider à force de l'entendre parler... Même s'il a raison concernant Maïssa.
Comment ? Explique-toi tout de suite, Dracaena, si c'est vraiment toi, parce que ouvert d'esprit ou non, ma patience à des limites très strictes concernant l'idée de jouer avec la voix d'un camarade tombé. Alors... Putain de merde comment t'es là ? Et c'est quoi ce... ça !"


Ouch. Alors, celle la faisant VRAIMENT mal... Vous partez avec d'mauvais points m'dame Yliria...

« Drac est mort. Et il avait quand même plus fière allure. »

...J'arrivais pas à savoir si c'était un compliment ou une insulte. Visiblement, mon décès les avait pas rendu plus sympa à mon égard...

« Sois plus correct créature quand tu t’adresses à Maïssa et écartes toi tu passage maintenant ! »

Oh... Maïssa avait probablement du parler... Super, en plus ces deux la étaient pour le moment des adorateurs de l'archère. J's'avais ce que c'étais mais bizarrement, j'arrivais pas à être compatissant. Surement le fait que j'étais vexé!
Maïssa, justement, elle, se mit à me sourire. Elle avait visiblement captée, elle. Bon, au moins c'était la plus sympa des trois qui avait compris...



"Oh, ça pour sur Drac est mort. Et pourtant, même dans la mort vous n'avez aucun respect pour lui... "Vous suicider à force de l'entendre parler"? Sérieus'ment? Ma patience aussi elle a ses limites m'dame Yliria...

Oui, c'est bien moi... enfin, s'qu'il en reste. Et s't'histoire est trop longue et tragique pour vous la donner tout de suite.
...Vu qu'c'est probablement tout s'qui vous intéresse, non m'sieur Akihito est pas la, mais son âme est sauve.
Et non j'm'écarterais pas m'sieur Xël. Je n'peux pas. J'suis v'nu vous parler d'deux trois trucs j'ai dis. Mais avant ça, s'qui la madame en boule dans l'coin? Une pote à vous?... Vu les yeux bandés j'imagine qu'elle bosse avec les gens dehors?
Et lui ça doit être l'unique. Le type la, qu'à pas de vis..."



Oh... bon... sang... d'bonne... sève...


"Par les fesses de Fearadhach, sans déconner..."

Ma voix c'était transformée, devenue beaucoup plus aigue l'espace d'un instant. Mais, vraiment de chez vraiment? C'était... C'était lui? C'était le Sans-visage?!
J'savais bien que j'avais d'ja entendu le nom "Unique" quelque part. C'était le Sans-visage. LE Sans-visage. Ou en tout cas une incarnation de lui. C'était donc ça qu'ils étaient venu faire ici! Ressusciter ce fichu titan! Mais ça changeait tout! Absolument TOUT!

D'ailleurs... D'ailleurs, lui devait savoir à quoi servait la brume! Lui devait savoir ce qui allait se passer maintenant qu'il n'y en avait plus! Je me penchai brusquement vers lui, afin de me libérer de toute mon inquiétude concernant le monde des morts.


"VOUS! Z'êtes le Sans-visage? Ou un d'ses avatars?! La brume d'la savane Tanathéenne, vous visualisez? Y s'passe quoi quand y'en a plus?!"

-La mort déferle sur le monde. Un retour à la normale, si vous voulez mon avis."

-Okaaaaaaay, vous pourriez rentrer dans les détails? Pars'qui s'pourrait qu'y ait plus brume dans la savane Tanathéenne..."

-Des détails ? Quoi d'autre sinon se féliciter que les âmes défuntes sont de nouveau libres..."


Oh, super! Donc, les âmes peuvent déferler sur le monde. Et ça semblait pas plus l'inquiéter que ça. M'sieur Akouba s'rait surement très triste d'entendre ça. Peut être... peut être que ça permettrait aux autres de rev'nir à la vie? En tout cas, ouais, j'étais quasiment sur que tout ça avait un rapport avec eux et ce qu'il était parti faire avec Vallel...
A coté, Yliria et Xël était encore en train de discuter entre eux. N'ayant pas trop prêter attention à ce qu'ils disaient, j'eu juste le temps d'entre la fin de la phrase de l'elfe:


"Où Sont les autres ? Comment es-tu arrivé ici ? Tu peux pas revenir d'un coup d'entre les morts alors que tout ce que j'ai essayé jusque là a échoué..."

« Peut être que ça n’a pas échoué tant que ça… »


"Nan, nan, malheureus'ment s'pas vous m'dame Yliria qu'êtes responsable mon état...
Et avant que j'vous donne plus de détail, il me faut savoir: [pointe la gardienne] C'est qui elle? Elle est avec les autres dehors ou pas?... Elle est vivante d'ailleurs? Bouge pas des masses..."


Il me fallait être sûr de qui c'était et pour qui elle bossait. Si elle était du coté de Xël et Yliria, alors je pourrais parler plus librement et concocter ptet un plan avec eux. Si elle était de "mon" coté... Alors il fallait que je continue de faire attention...


"Elle" gardait" le temple, elle était emmurée et libérer le Sans Visage l'a également libérée. "

« Elle est surtout avec le Dragon Noir et oui elle est vivante. »

Flute, zut, et...

"Je le garde toujours, et si je suis alliée au Dragon, cet arbre qui parle en est la prolongation. Arme liée à ses griffes, serviteur aliéné. Et il est là pour vous tuer."

OH LA SALE PUTE!
Elle venait vraiment de TOUT balancer là, comme ça?! Mais quelle crétine mais quelle crétine!!! Elle savait? Elle savait pourquoi j'étais la, pour qui je bossais, et elle avait décider de juste tout raconter? MAIS PANTIN DE VIANDE DE MES ETAMINES, TU T'ES PAS DIT QUE QUAND TON PATRON ENVOIT UN ASSASSIN T'AIDER, FALLAIT PAS GRILLER SA COUVERTURE?!

Mais la stupidité de cette femme m'enrageait. Elle me voit, débarquer comme ça, réussir à calmer la méfiance de ses ennemis, et elle leur explique que j'suis la pour les tuer, sans sommation! Non, vraiment, pourquoi je n'arrêtais pas de tomber sur des gens débiles? C'était à cause de l'alimentation des gens de s'monde?!


".......z'êtes du genre stupide vous non?"


En tout cas, toute préparation que j'aurais pu faire était foutu. J'pouvais essayer de la traiter de menteuse, mais Xël et Yliria était déjà super méfiant à mon égard. J'pouvais plus sortir la carte de "c'est pas vraiment Drac, juste un morceau de Drac"... Il me restait plus qu'à utiliser le meilleur des mensonge:
La vérité.

"Bon, autant pas tourner autour du pot d'fleur plus longtemps: oui, j'suis bien l'esclave de Dragon Brytha désormais... Mon nouveau patron va bientôt débarquer ici d'ailleurs...

Et avant de me prendre une boule de feu ou j'sais pas quoi dans la tronche, réfléchissez deux minutes, vous savez bien qu'les choses sont jamais aussi simples qu'elles n'y paraissent... Ah, et j'ai pas mentis pour Akihito. Autant le dire maintenant, pas sur d'avoir l'occasion après: m'dame Yliria, il m'a dit de vous dire qu'il regrettait. Quand aux autres...Kéhéhéhé...Leurs âmes doivent se promener on se sait où désormais. Celle de Vallel aussi à bien y réfléchir..."



Je m'étais approché de cette "gardienne" sous les yeux méfiants de (presque) tout le monde. Une fois à son niveau, je l'attrapai d'une main, la soulevant comme je l'avais fait avec Amaya. Enfin, ptet pas avec autant de tendresse.


"Et vous la pas-futée, comment vous savez tout ça?"

"Posez-moi tout de suite ! Et comment je sais ça ne vous regarde en rien : faites ce qu'on attend de vous."

Si elle pouvait recevoir et/ou envoyer des info directement à Brythagon, il fallait que je le sache maintenant. Je me mis à tapoter sa tête avec un doigt... En cas d'extrême urgence, je pouvais juste l'écraser comme un insecte.


« Attention elle est nue sous sa couverture. »

...Oui, et? Moi aussi j'étais tout nu que j'sache...


"Et ça te fait rire ? Pose-la, tout de suite."

Oh non... Je connaissais ce ton. Ce ton froid et désagréable... C'était celui d'un enfant immature qui allait essayer de me faire la morale sans comprendre de quoi il parlait...

"Je vais te laisser une chance. Une unique putain de chance d'expliquer ce bordel. Comment ça esclave ? Comment ça Dragon Brytha ? Comment ça leurs âmes se promènent ? Qu'est-ce que tu as fait, Dracaena ? Qu'est-ce que vous avez foutu, vous tous, tandis qu'on essayait de trouver un moyen sûr de vous ramener à la vie ?


Eeeeeet gagné. Yliria recommençait avec ce même comportement insupportable qu'elle avait eue dans la grotte. "Qu'est ce qu'on a foutu, nous, pauvre malotru incompétent, pendait qu'elle essayait, elle, la grande et incapable de faire des erreurs, de nous ramener à la vie?"
Kpf... Akihito n'avait pas mentit sur ce point la en tout cas, elle avait visiblement tenté de nous ramener.
Et le fait que je sois la, seul, dans un autre corps, mort vivant bossant pour notre ennemi commun, était la une belle preuve de sa réussite...
Oui, elle était impulsive. Oui, elle était agressive. Mais par tous les dieux débiles de Yuimen, pouvait elle arrêter de parler comme si elle avait toujours la bonne solution et les autres étaient toujours dans le tort?
Les mots qu'elle m'avait sortie à l'époque résonnaient dans ma tête. Je me souvenais encore très clairement de tous ses propos accusateurs, immatures et sans vraie réflexion. Je n'avais finalement jamais eu l'occasion de lui répondre... D'ailleurs, j'étais techniquement mort en essayant de faire comme elle le voulait et "d'agir pour le groupe et faire avancer les choses"...



"...Vous savez m'dame Yliria, un jour, cette manie que vous avez d'accuser les autres, de sortir des reproche inconsidéré, de prétendre que vous faite les bonnes choses et que les autres déconnes toujours... ça finira par vous retomber dessus...
C'est comme quand vous m'avez sorti..."


Je m'interrompis. Je me faisait insulter, blâmer, et même pas pour les choses où je méritais vraiment de l'être... Quand à Xël, finalement il m'ignorait presque.
J'aurais juste pu rentrer dans cette pièce et faire ce qu'on m'avait demandé, plutôt que de me casser la tête à essayer d'aider ces ingrats sans me faire éliminer de la création...
Mais non. Je valais mieux que ça. Je valais mieux qu'eux. Je n'faisais pas pour eux. Je faisais ça pour aider tout le monde!


"Non...Non, s'n'est ni l'endroit, ni l'moment pour ça. Dites moi, vous êtes déjà morte? Quand on est mort, on ne ressent plus rien, on a plus d'notion du temps. On pouvait juste flotter, parler. Penser. Vous voulez savoir s'que j'ai foutu? Rien. Enfin, si, j'ai essayé d'accepter mon triste sort, et j'ai aidé m'sieur Akihito à s'remettre de son violent décès.

Les autres par contre? Ils ont décidé de magouiller avec une âme qui trainait par la, un certain Vallel. Je crois que vous l'connaissez personnellement?


Mon regard s'attarda quelques secondes sur Xël en prononçant ces mots, avant de rediriger mon attention sur Yliria.

"Bref, le coco avait un plan pour rev'nir, et rev'nir vite. Quel plan? Me d'mandez pas, impossible d'avoir le moindre détail. Sur'ment à voir avec la pyramide des titans. Les morts parlent pas y parait, et c'ui la il avait pas envie d's'étaler sur ses secrets.
Moi,j'tais pas d'humeur à croire aux miracles, ni aux arnaques, mais les autres... Bah, j'peux pas les blâmer. On était la, coupé de tout, sans savoir ce qui se passait d'vot' coté... Nos seules options étaient d'errer ou d'dormir jusqu'à la fin des temps. Bref, y sont parti dans la Savane Thanathéenne avec Vali-Vallel.

M'sieur Akihito et moi, on a senti v'nir la grosse connerie. On a essayé d'les rattraper... Mais on est tombé sur Brythagon. Ah, oui, ça avait été théorisé, j'peux vous l'confirmer: l'dragon noir et Brytha ont fusionné pour donner quelque chose de nouveau. De "supérieur à un dieu"..."


Un ricanement triste s'échappa de moi, tandis que mon regard se perdit dans le vide quelques instants, repensant à cette fatidique rencontre...

"Et nous on est tombé face à ça. Deux pauv' âmes, incapable d'agir, incapable de se défendre, face à cette créature, prête à nous faire disparaitre de l'existence...

M'sieur Akihito a été épargné. Moi... on a considéré que j'ferais un bon serviteur... La brume des âmes à disparue juste après ça."


Je pris la pose, écartant les bras, mettant en avant mon corps. Il ne manquait que le "ta daaaaa"...

"Et me v'la ici avec vous, enchainé à ce corps mort, chargé d'faire s'que l'destructeur d'âme me demande."

Ké...héhéhé..... Allez y, insultez moi, critiquez moi, accusez moi! A mort l'insupportable Dracaena, qui n'a même pas l'droit d'rire de son propre malheur! Blâmez le! Haïssez le! Il n'y a plus d'raison d'se ret'nir maintenant, il n'avait qu'à pas vouloir exister, pas vrai?!

HéhéhéhéhéhéhéhéhéhéhéhéhéhahahHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA"



Je riais. Je riais tel un dément face à l'absurdité de toute cette situation. Tout ça à cause d'une lettre. Moi, haïssant les dieux, obligé d'obéir à l'un d'entre eux, mais se débattant désespérément pour toujours faire les bonnes choses, ayant laissé derrière moi mes objectifs, tout ça pour être jugé et moqué par ceux que j'essaie d'aider.
Ah, elle était hilarante, cette situation. Mais je pouvais en rire. Sincèrement en rire! Car, s'il ne me restait que la folie comme seule amie, elle était une bonne vielle connaissance, et une alliée de poids! Tué, écrasé, brulé, et enchainé, même dans ce corps qui n'était plus le mien, même pour cette chose qui me terrifiait, même face à ces gens qui me méprisaient: je n'avais rien à prouver. Je savais ce que j'avais à faire. Ce savais pourquoi je me battais. Et j'étais prêt à tout pour l'atteindre. Triste? Désespéré? Non, ça, je l'avais laissé chez les Ol'toga. Qu'importe la situation et ce petit écart d'émotion, j'avais cette chance maudite de changer les choses, et j'allais en profiter jusqu'au bout!
Et pour commencer...
Je m'interrompis brusquement, ramenant la main tenant la gardienne face à mon visage. Mon ton devint beaucoup plus sec.


"Et vous... Vous réalisez qu'on m'a d'mandé d'me charger de tout s'qui s'trouvait dans cette pièce non? Vous inclue. Donc, au lieu de faire votre malpolie, j'vous conseille de vous montrer conciliante, d'répondre à mes questions, et d'me donner une bonne raison d'vous retirer d'la liste. Et j'me moque que vous soyez toute nue, moi non plus j'ai pas d'fringue."



"Je n'ai pas à m'excuser d'être méfiante quand on sous entend que tu sers la raison principale de notre présence ici. Je n'ai pas survécu aussi longtemps sans un minimum d'instinct de préservation. Et mon instinct me dit que la situation pue. Sévèrement."

J'ai pas de raison de te haïr, Dracaena. Au pire, j'ai pitié de toi. Et te blâmer serait hypocrite, j'ai déjà passé un marché avec "l'ennemi", même si le résultat fut plus... fructueux que le semblant de vie que tu es devenu. Quant aux autres... je savais qu'ils n'étaient pas très malins, pour le dire gentiment, mais je ne les imaginais pas égoïstes au point de faire confiance à un des Treize pour sauver leur peau, sans savoir ce qu'ils allaient déclencher. Une question, en revanche, demeure."

Vas-tu nous attaquer, Drac ? Servir ton "maître" ?"


Une réponse plus ouverte d'esprit que ce à quoi j'avais été habitué. Visiblement, Yliria était comme Akihito: elle n'approuvait pas mon choix, mais pouvait le comprendre. En tout cas, en parti: me demander qui je comptais servir n'étais pas une vraie question. Si elle avait bien compris ma situation, alors elle devrait aussi réaliser que je n'avais pas vraiment de choix.
Xël, lui, c'était complètement braqué. Il n'y avait visiblement retenu qu'une seule chose de tout ce que j'avais dit:

« Vallel ? »

« Ils ont aidés Vallel à revenir à la vie ? J’ai bien compris ? »


-Pas à revenir à la vie : aidé à faire s'échapper son âme - ainsi que des millions d'autres - de la Lande où elles étaient enfermées. Un statut que vous avez connu, autrefois. Lors de la Grande Guerre. Un statut qui n'aurait pas dû changer, si mes frères n'avaient pas cru bon de leur fabriquer une prison. J'ignore s'ils ont eu tort, mais c'est l'unique solution pour qu'ils puissent un jour vivre à nouveau."

Xël m'avait parlé dans le passé des horreurs qu'il avait vu à Aliaénon. Chose pour laquelle il avait (et à toujours) toute ma compassion. Et au vu de sa réaction, la source de ces horreurs était très probablement Vallel. Sur le moment, il me rappelait la tête qu'avait tiré Simaya quand j'avais ris de l'ancien treize. "Peut être que pour certain, il est encore trop tôt pour rire des blessures" qu'elle m'avait dit. Je n'étais pas d'accord, mais je comprenais.
Ces deux la allaient probablement revivre pas mal d'horreur si ce Vallel revenait réellement...
Mais ça... malheureusement pour eux, c'était un problème à voir pour plus tard...


-On vous a dit qu'ils étaient trois, et venus de Yuimen. Vous avez la mémoire courte, arbre ! Oui, nos esprits sont reliés : tout ce que vous dites et faites ici, ils le savent aussi. Alors n'essayez pas de nous leurrer."

Oh, j'l'avais presque oublié elle. Elle était folle de rage... Ce culot sans culotte, j'vous jure! Au moins, elle n'étais pas en contact direct avec Brythagon, mais par contre, tous les zigotos à l'extérieur du temple étaient visiblement au courant de tout s'qui se passait... J'avais bien fait d'me montrer méfiant.

-Ah bah, vous voyez quand vous voulez! Et ma mémoire va très bien, sac de viande, je fais surtout gaffe à s'que j'dis avant d'l'ouvrir. A l'av'nir, vous serez sympa de pas balancer mon statut à tout le monde sans m'consulter. On m'a dit d'vous aider, mais j'ai pas l'interdiction d'vous en coller une parce vous êtes suffisamment stupide pour prévenir vos ennemis d'un potentiel danger."

Je resserai légèrement mon emprise avant de la relacher sur le sol.

"Essayez d'pas vous faire marcher d'ssus.".

"Pour vous répondre, m'sieur Xël: Ils ont participé à un plan de Vallel. J'ai aucun autre détail: j'vous l'ai dis, il a r'fusé d'nous l'expliquer, et Akihito et moi on a r'fusé d'participer. Mais bon, j's'rais surpris qu'la disparition d'la brume soit pas liée..."

Quand à vous m'dame Yliria... J'vous reproche pas vot' méfiance. Sur ça vous avez parfait'ment raison. Mais si vous m'écoutiez, j'vous ais r'proché votre manque de respect et sale manie de rentrer dans l'lard des gens sans réfléchir et sans vous r'mettre réellement en question.

Quand à votre question...j'vais y répondre par une autre question: z'avez un moyen, la, tout d'suite, de libérer mon âme et m'éviter d'être effacé d'l'existence?"



La gardienne avait précipitée les choses, je n'pouvais plus rester sans agir, surtout si tout le village savait ce qui se passait ici. J'aurais pu faire taire un ou deux témoins en jouant bien mon coup, mais une centaine...
Il me fallait donner l'impression que j'allais me battre, tout en donnant le temps aux autres de se barrer d'ici. Il était temps d'utiliser cette vieille astuce: les faux étirements! Un oudio n'a pas de muscle à échauffer, encore moins un oudio mort-vivant. Y avait plus qu'à espérer qu'les autres comprennent s'que j'essayais de faire et se mettent à courir!

"Bon, avant qu'on commence, j'ai entendu le mot "parlementer" furtiv'ment t'taleur. Si vous pensez avoir d'bons argument, c'est l'moment d'les donner!"

Autant jouer sur plusieurs plans! Si l'un d'entre eux voulait jouer la carte de la discussion avec Brythagon, j'pourrais justifier l'absence de combat à la bande de bandés.


"Mon manque de respect ? Quelle blague pour quelqu'un qui traite les autres de sacs à viande. Et si t'es trop sensible pour encaisser ce que je dis, c'est vraiment pas mon problème. Je dis ce que j'ai à dire, ça fait gagner du temps à tout le monde. T'aime pas, c'est ton droit, mais comme c'est mon droit de te dire ce que je pense et de me foutre complètement de ton opinion à ce sujet. Je te dis pas comment tailler tes branchages, que je sache.

Et bien sur ,au lieu de courir, Yliria essaiyait d'me faire la morale... Et c'est quoi cet argument sur le manque de respect? Elle était en train de me reprocher d'avoir utiliser une insulte (pour la première fois devant elle) sur son ennemie...
Mais... A quelle point elle voulait pas admettre ses défauts?!


"Quant à vos âmes... Peut-être qu'avec la libération des âmes, ce sera possible. Quelque chose semblait empêcher votre retour, j'imagine que c'est lié. Si ce n'est plus là, ce sera plus simple. J'espère.

...Donc.. tu vas vraiment faire ça... soit. N'oublie pas que tu as fait ce choix. Si ton âme est pas détruite ou asservie par le dragon, je te botterai le cul quand on aurait réussi à vous ramener"


Cette dernière phrase, par contre, me prit par surprise. C'était... probablement le truc le plus sympa qu'elle puisse me dire. Qu'après tout ça, elle voudrait quand même me ramener.
Elle avait ses défauts... Mais sa sincérité était bien plus incandescente que ce que j'imaginais.

"Vous... Comprenez vraiment pas d'quoi j'vous parle, hein? Krah, qu'importe...
Et je n'suis plus au stade où je peux me contenter de "j'espère"..."


Mon ton ,qui c'était adoucit, redevint plus sombre.

"Et j'ai pas le luxe d'avoir un choix m'dame Yliria. Mais si vous réussissez vot' coup, vous pourrez me botter s'que vous voulez. S'comme vous m'sieux Xël, franchement, j'approuve s'que vous comptez faire à Vallelilero. C'est un sale con.
Mais bon, pour espérer faire tout ça...
Va falloir danser avec moi!"


"Bon bah eh. On va pas prendre racine.
Si t'essaies de m'en empêcher je te déboite. Si Vallel prépare quelque chose il faut se dépêcher.
Attention je sors."



Mon regard s'attarda quelques instants sur Maïssa. Elle était la dernière carte, la solution de dernier recours si tout partait en vrille. Si elle utilisait sa voix pour non seulement m'hypnotiser, et hypnotiser tout le village, alors la fuite de mes ex-compagnons pourrait être assurée. J'espérais de tout coeur qu'elle prenne l'initiative de le faire d'elle même ,mais au cas où , je me tenais prêt à l'attraper pour la forcer à parler.

En tout cas, Xël, Yliria, le Sans-visage et elle commençaient à se diriger vers la porte pour s'enfuir comme prévu.
Porte qui était... bloquée à cause de moi... Comme pas prévu.
Réalisant et réagissant, je me mis à avancer rapidement vers la porte, mes grandes enjambées me permettant de dépasser tout le monde sans problème. Il me fallait ouvrir l'accès, tout en donnant l'impression que j'étais agressif...
Il était temps de mettre le blabla de coté, et de passer aux actes!


"On a toujours le choix. Et tu vas devoir "vivre" avec celui-là. Je ne t'envie pas.
Je voulais juste savoir si ma théorie était correcte. Mais j'imagine que je verrai ça au moment où j'essaierai de rappeler les âmes de nos compagnons."


Je saisi la porte fragilisée de mes mains.

"Toujours le choix? M'dame Yliria... J'pensais vous saviez que quand on doit choisir entre une mauvaise option et une bien pire, c'est pas un vrai choix...
Mais bon, j'imagine que c'est l'genre de chose qu'on comprends que quand on y fait face...

Et vivre avec des choix de merde, ça m'a jamais empêché de dormir. L'important..."


Je commençai à forcer, essayant de la débloquer. Je l'avais presque démise, un peu plus tôt, sans pousser. Alors cette fois ci, si je mettais toute la force de ce nouveau corps...

"C'est de comprendre pourquoi on les a fait."

Je pourrais probablement l'arracher, leur libérer le chemin, et paraitre menaçant!

"C'est ce qui nous différencie, Dracaena, j'ai conscience de faire des choix, et pas toujours les meilleurs, même si... mais qu'est-ce que tu fous ?"


"Vous vouliez prendre la porte non? ALORS LAISSEZ MOI VOUS LA DONNER!"

D'un coup, les gongs de la porte éclatèrent, et je réussi à soulever cette dernière bien au dessus de ma tête, avant de l'abattre sur mes adversaires. Enfin... de faire comme si je l'abattais sur mes adversaires!
Je ne maitrisais pas parfaitement ce corps, mais c'était la LE moment où je ne devais pas me rater. Je visai bien derrière Yliria, Maïssa et Xël, donnant ainsi l'impression à la gardienne, et tout les villageois qui attendaient devant l'entrée du temple, que j'essayais bien de tuer les Yuiméniens. Et profitant du fracas, ils pourraient tous s'enfuir.
Enfin...

Ca, c'est s'ils réagissaient comme prévu...
A la place... Yliria resta la, critiquant mon (excellent) jeu de mot, et Xël, lui, lança un sort. Et dans mes mains, la porte se transforma soudainement en eau chaude qui s'abattit sur les trois êtres de chair.

...

Rien va jamais aller dans mon sens, pas vrai?


"Ah, mais bordel j'en ai plein le cul de cette magie de merde ! Qui de vous deux a eu la bonne idée de faire ça ?!"

- Ça t’amuses de nous balancer de la flotte à la tronche ? Laisse nous sortir ou ça va barder ! »

Oh le sale petit...


"Mais... Que.... Il s'est passé quoi la? J'ai pas utilisé d'magie hein.

S'il y a bien un truc que j'apprécie pas DU TOUT m'sieur Xël, c'est d'être ACCUSÉ A TORT!"



J'attrapai Xël de ma main géante en un mouvement vif. Oui, j'étais sensé être le méchant de l'histoire, mais qu'on m'accuse des trucs que j'ai vraiment fait. S'il voulait jouer au fourbe avec moi au lieu de s'enfuir, j'pouvais bien me permettre de le secouer un peu pour m'donner de la crédibilité. Maïssa attrapa immédiatement mon bras, me faisant signe de la tête d'arrêter. Yliria grimpa dessus pour venir me parler. Même le Sans-visage me demanda de stopper: lui qui était resté au fond du temple, il se manifesta enfin. Et, mieux encore: il me demanda de le conduire auprès de mon "maitre".
Amaya, elle, désormait proche de la scène, vociférait en me demandant de continuer, et de les éliminer.
Toute cette petite mascarade se passait bien, et allait ptet mener à quelque chose!


"Dracaena, s'il te plaît, pose Xël. Et toi Xël, s'il te plait arrête tes conneries ! C'est quand même dingue que c soit moi qui doive jouer les diplomates ! Allons voir le dragon, d'accord ? Et si on doit crever, je préfèrerais le faire au soleil plutôt que dans un temple comme celui-là."

...Jusqu'au bout elle allait jouer la carte du "j'fais les choses bien et vous vous faite de la merde", hein?

-...Alors maint'nant vous voulez discuter? J'vous ai déjà donné une chance...

J'peux pas vous conduire au patron... Mais elle m'a dit qu'elle repasserait. Vous lui voulez quoi?" "


Il fallait profiter de cette nouvelle occasion. Je levai un peu la main tenant Xël avant de relâcher ce dernier sur le sol (la chute le blesserait pas, mais il devrait tout de même avoir un peu mal, ça lui apprendra). De mon autre main, j'essayai d'attraper Yliria pour la faire descendre de mon bras. Sauf que, soudainement, cette dernière glissa de mon bras, un portail apparut en contrebas, et j'entendis Amaya pousser un cri derrière moi.

Sursautant à cause de cette dernière, je me tournai dans sa direction pour voir quel était le problème. Il y avait... la tête d'Yliria. Dans son postérieur. A travers un portail.

...

Alors, où Xël avait essayé de rediriger ma main vers Amaya via portail, et c'est raté... Ou c'était encore une de ces pratiques bizarres et perverses dont seul les êtres de chairs avaient le secret...

La première option était clairement la plus logique, mais étrangement, la seconde ne me semblait pas si irréaliste que ça...
Un peu amusé par la situation, je me tournai vers Xël:

"Qu'est s'que... m'sieur Xël, z'essayez de faire qu..."

Qui était clairement en train de faire une incantation. Dans ma direction.
Un sort dans ma tronche alors qu'on était sur Aliaénon.

ça allait faire mal.

Mes réflexes prenant le dessus, j'eu juste le temps de protéger mon visage avec mes bras, attendant la boule de feu, le laser, la tornade ou la vache explosive qui allait me tomber dessus.
Mais... Rien ne vint.

"...ça a raté?"

Ecartant les bras, je vis juste un parterre de fleur devant moi, ayant visiblement jaillis des mains de Xël. Et Yliria en train de secouer ce dernier en lui hurlant dessus que lancer des sorts au pif après ce qui c'était passé dans la grotte c'était stupide.

Sur ce point la, j'étais d'accord à mort avec elle!


"....Je....dois comprendre un message? C'est une tentative de m'draguer?"

Si l'occasion se présente, il faudra que je prenne le temps d'expliquer aux êtres de chair pourquoi balancer des fleurs à un oudio c'est pas considérer comme très correct... D'ailleurs, Xël se mit à me faire un bouquet et me le tendit en s'excusant.
J'étais tout aussi amusé que j'étais consterné. Je pris le temps d'attraper (difficilement) le bouquet entre deux doigts et je le callai (tout aussi difficilement) dans l'un des cranes sur mes épaules. Toute cette histoire était suffisamment stupide pour que je veuille en garder un souvenir.
En tout cas, avec tout ça, la pseudo tension de ce pseudo combat était retombée. A ce prix la, autant en profiter pour tirer sur la perche que le Sans-visage me tendait.


"Et vous allez m'répondre vous? Vous lui voulez quoi au patron?"

-Savoir ses intentions. Je suis protecteur de ce monde, défenseur de ses peuples."

Le défenseur des peuples hein? C'est vrai qu'l'archiviste d'Esseroth disait qu'le Sans-visage, selon les légendes, a beaucoup aidé les non titans.
Est ce que ce type était réellement capable de tenir tête à Brythagon... Par la force ou par la parole.
Si je les laissais se rencontrer... J'avais une bonne excuse pour ne pas essayer de tuer tout le monde tout de suite, et peut être, peut être que si un miracle arrivait, la situation pourrait progresser vers un stade plus positif pour nous...



"...Vous réalisez que pour lui z'êtes juste un casse-croute de luxe hein?
... Néanmoins... C'est loin d'être juste une bête affamée sans cervelle. Sinon je s'rais pas la d'vant vous..."


-J'en sais assez sur lui pour vouloir lui faire face."


En entendant cette phrase, le temps c'était presque ralentit. Il n'avait pas de visage... mais pourtant... Pourtant, je pouvais sentir son regard. Sur moi. Il me regardait intensément. Et de sa bouche visible, je perçu un sourire. Un sourire que j'avais déjà vu, sur des statues, dans des écrits... sur Brythagon: le statut que quelqu'un ayant confiance en lui, au dessus de l'égo. Le sourire d'une personne persuadé d'être au dessus de tout, et ayant les capacités pour l'enforcer. Un sourire plein de confiance et d'arrogance.

Un sourire que seul un dieu peut avoir.

...Un sourire malsain.


J'étais très sincèrement intimidé. Est ce que j'étais vraiment en train de faire quelque chose de bien? Est ce que je n'étais pas juste en train de précipiter notre destin à tous? Mais, sans avoir le temps de vraiment me pencher sur ces réflexions, la voix d'Amaya m'interpella.


"Qu'attendez-vous pour satisfaire la volonté du Dragon ? Vous les connaissez ?"


Krerk. Avec tout ça j'avais presque oublié le village de bon ptits toutous de Brythagon. Il fallait que je m'assure qu'ils ne viennent pas nous mettre des batons dans les roues. J'attraper Amaya de ma grande main avant de commencer à m'éloigner avec elle.


"Vous voulez bien nous excuser deux s'condes?"

-Comment osez-vous ? Vous devrez en répondre."

-Oui, oui, vous aller me jeter des termites à la figure pour me punir, je connais. Je n'ai à répondre qu'à une personne ma ptite, et s'pas vous..."


Une fois suffisamment éloignée, je l'approchai le plus possible de mon visage et je commençai à parler assez bas, pour que seule elle m'entende. Une fois de plus, j'allais devoir jouer l'un de mes plus gros coup de bluff pour m'en sortir.



"Bon, la gardienne m'a expliquée qu'vous étiez tous lié, donc je pars du principe que s'que j'vous dis la atterrira aussi dans l'oreille d'vos copains:
Vous réalisez c'est qui ce type? L'unique? J'suppose que oui vu que de s'que j'ai compris vous avez aider à l'enfermer: c'est le Sans-visage. Un titan. Un dieu!
Accompagné de quoi? Deux Yuiméniens, des anomalies magiques ambulantes et instables, et d'une guerrière très dangereuse. Oui, je les connais, car je les ai déjà subit. Pour vous la faire en courte: ils m'ont déjà tué!"


Techniquement, c'était pas un mensonge.

"Je suis fort... mais pas fort au point de pouvoir gérer ces quatre la. Au début, je voulais les prendre par surprise, mais grâce à votre copine nudiste qui parle trop, ce plan la est tombé à l'eau.
Ils veulent rencontrer mon patron? Parfait alors!
Pourquoi s'embêter à chasser sa nourriture si cette dernière vient se mettre toute seule dans son assiette?

Jouez le jeu! Laissez les rencontrer la grande chef! S'ils tentent quoi que ce soit de bizarre envers lui, je pourrais les prendre par derrière et les écraser. S'ils essaient de s'enfuir, je les arrêterais. Mais la, déclencher une bataille ouverte, ça risque de provoquer la destruction de cette ville, et la notre au passage. Croyez moi, je sais de quoi je parle!

Je suis sur que le patron ne sera pas contre ce pla....

...Pourquoi... le patron est toujours la... à tourner en rond au dessus de la ville?




J'avais levé la tête et aperçu Brythagon, en train de voler en cercle au dessus de nous, alors qu'elle m'avait dit qu'elle s'en allait ailleurs pour le moment...
C'était quoi encore cette histoire?

Avatar du membre
Cromax
Messages : 569
Enregistré le : mar. 26 déc. 2017 20:51

Re: Royaume d'Ouessie

Message par Cromax » sam. 10 juin 2023 22:21

Cauchemar en Aliaénon : Nagorin IV




Akihito arriva, sous sa forme d’âme, à parcourir avec une vitesse incroyable la route qui lui avait approximativement été indiquée. D’immenses montagnes enneigées laissèrent place à des landes de collines herbeuses. Poursuivant vers le Nord-Est, il ne lui fut pas trop compliqué de trouver ce qu’il cherchait : une cité isolée, juchée sur deux pics rocheux jumeaux. Et il était d’autant plus facile à la voir qu’un énorme dragon sombre bien connu volait autour d’elle, comme un vautour autour de sa proie. Xël, Amaya et Yliria étaient-ils en danger ? S’il s’approchait de la cité, où trônait le temple à droite, il pourrait assister aux discussions. Sinon… ben il devrait trouver quoi faire d’autre.

Sur la place en dehors du Temple, un Dracou géant avait pris en otage la prêtresse rouquine. Elle soupira à ses dires, et répondit posément.

« Evidemment que nous savons qui est l’Unique. Mieux que quiconque. Votre seul but était d’empêcher sa réapparition. De contraindre ces étrangers. Et vous avez échoué. Soit. Faisons comme vous le dites : prenez-les comme vous le voulez quand vous le voulez. Vous verrez que nous ne sommes pas non plus à plaindre niveau aptitudes. Quant à la présence du Dragon… comment voudriez-vous que je le sache : c’est vous qui l’accompagniez. »

Devant les portes du temple, la populace aux yeux bandés s’écartait devant la venue du trio d’étrangers et du Sans-Visage ressuscité. L’Unique, comme ils l’appelaient ici lors d’un temps passé. Mais alors qu’ils avançaient, les contours de la place s’engorgeaient de créatures qu’ils avaient déjà aperçues. Ces golems sombres qu’on leur avait dit d’argent noir.



Image



À eux se mêlaient d’autres troupes armées, aux armures dorées drapées de blanc, aux casques dépourvus de trous pour les yeux. Une véritable armée cernait l’endroit.



Image



Pire, sans doute : le Dragon Noir survola la zone, et s’arrêta en vol stationnaire, dominant toute la scène. Sa voix terrible résonna dans les airs.

« Stupides créatures : Au lieu de protéger ce bien précieux, vous venez nous l’offrir directement entre nos griffes. »

Sa gorge enfla, et le rayon sombre qu’ils avaient déjà cotoyé dans la Lande Noire sortit de sa bouche aussitôt en direction du Sans-Visage. Qui… s’envola en ligne droite à travers celui-ci, sans sembler s’en préoccuper, l’annihilant littéralement sur son passage.




Image




Le Dragon arrêta de souffler lorsqu’ils se firent face, silencieusement, pendant de longues secondes. Comme s’ils se scrutaient. Comme s’ils… communiquaient, en silence. En bas, la population s’écartait de plus en plus, et les golems noirs et soldats aveugles s’approchaient des trois. Maïssa dégaina son arc, prête s’ils devaient se battre.


[HJ : Drac, on peut continuer en MP si tu veux. Sinon tu peux rejoindre librement les autres. Les autres : discussion générale.]




[XP :
Xël : 0,5 (discussion) + 1 (situation dans le temple)
Yliria : 0,5 (discussion) + 1 (situation dans le temple)
Dracaena : 0,5 (discussion) + 1 (situation dans le temple)]

Avatar du membre
Xël
Messages : 303
Enregistré le : mar. 25 déc. 2018 14:50

Re: Royaume d'Ouessie

Message par Xël » ven. 16 juin 2023 23:11

Mon cadeau est refusé mais je ne m’attendais pas à autre chose. Yliria est sur les nerfs et ça se comprend. Puis elle a déjà les mains prises par ses armes pour accepter mon bouquet. A l’extérieur je reconnais les forces armées de Nagorin, ces horribles golems d’argent noir et les soldats qui étaient présents à Fan-Ming. Qui s’étaient retournés vers nous pour laisser passer les Garzoks lors du réveil du Titan. Je l’a ressens à nouveau. Cette colère au fond de mon bide qui remonte doucement le long de ma poitrine. Mais un fait plus préoccupant attire mon attention, le Dragon Noir qui se place au dessus de nous pour s’offrir le Sans-Visage dans un souffle. Mais celui-ci s’envole à travers le sort qui est pourtant venu à bout de plusieurs Titans sans subir la moindre blessure. Le souffle disparait même, ne causant aucun dégâts. Un résultat qui m’arrache un rire rassuré. Il semble qu’on a enfin trouvé quelqu’un à la hauteur de la créature que l’on pourchasse. Voyant les Ouessiens se montrer plutôt belliqueux je me tourne vers Yliria en gardant le sourire pour lui demander si je pouvais enfin me servir de ma magie. Elle ne semble pas apprécier la boutade à en croire son regard glacial et sa réponse cinglante. Pourtant elle utilise juste après de la magie pour envelopper son arme d’un voile sombre tout en mettant en garde le camp d’en face.

Le Trouduc du jour s’extirpe de la foule pour faire la leçon d’une voix calme:

"Vous êtes venus alors qu'on vous l'avait interdit. Vous êtes venus et avez souillé de votre présence l'endroit le plus sacré de cette cité. Vous êtes venus et avez libéré ce que nous gardions par prudence. Vous clamez vouloir détruire un fléau, et venez d'en éveiller un autre. Peut-être que si vous vouliez éviter un combat inutile, vous auriez dû penser à ça, avant. Peut-être que vous reconnaissez, suite à cela, les torts que vous avez commis et êtes-prêts à vous rendre pour être jugés. Peut-être comprendrez-vous que nous ne vous voyons pas comme les bienvenus, ici, après tout ça."

Si la bretteuse s’excuse sans manquer de souligner l’hypocrisie de Triman sur le même ton moi je ne me prive pas et exprime sincèrement ce que j’en pense.

« Bah moi je m’excuse pas. J’en ai rien à foutre même. On a libéré le seul être que j’ai pu voir survivre à un souffle du Dragon Noir. Autant dire que j’en suis bien content et que vos raisons de l’enfermer, j’me torche avec. Depuis le début vous n’avez fait que choisir le camp de celui qui avait le plus de chance. D’abord le Sans-Visage, puis Naral et maintenant le Dragon Noir. Vous l’avez choisi pour ne pas périr comme nous avons vu tant d’autres succomber sur notre monde. De l’opportunisme, de la lâcheté, vous êtes une bande de serpillère à foutre voulant donner des leçons à deux personnes qui ont non seulement tenu tête à ce monstre sur leur monde mais qui en plus continuent à le faire sur celui-ci alors qu’il est encore plus puissant qu’avant. Vu ce que nous avons traversé et enduré, c’est pas une bande de chiures puantes et leurs armures d’argents qui vont nous faire peur. Alors maintenant c’est vous qui allez vous rendre et fermez vos grandes gueules moralisatrices. »

Il répond par le même blabla habituel, pointant notre ignorance et notre illogisme tandis que les soldats de Nagorin se mettent en position. Je rétorque avec un sourire assuré.

« T’es vraiment le roi des andouilles Triman. Qui serait assez fou et stupide pour venir quasi-seul dans une cité interdite, grouillant de soldats d’argent noir, pour libérer un Dieu enfermé ? Tu as oublié que je ne suis pas venu sur Aliaénon seul ? Tu as oublié que j’ai de nombreux amis et qu’il est facile pour moi de tous les trouver en quelques jours peu importe la distance qui nous séparent ? A ton avis, combien de temps il me faut pour ouvrir un portail pour laisser entrer mes potes et qu’ils vous bottent à tous le cul. Attention Triman, je ne suis plus le petit magicien d’antan. »

Dis-je avec une mimique amusé en agitant l’index.

« Dernière chance. Vous allez poser vos armes et nous partirons avec l’Unique une fois qu’il aura fini sa conversation. Ainsi vous garderez votre intégrité physique et tous vos vêtements.»

Une tentative de bluff qui tombe vite à l’eau, ce grand sapin de Drac ayant raconté à tout le monde que nous avons subis des pertes. Triman fait un geste de la main ordonnant aux golems de passer à l’attaque tout en nous mettant en garde que si nous osons nous défendre l’âme de l’un des notre sera absorbé par ce même Ouessiens au bras mécanique qui avait tenté de m’emprisonner lors de mon premier séjour sur Aliaénon.

Je ne pense pas que ce soit un mensonge. L’âme de quelqu’un doit vraiment être présente dans ce faisceau bleuté. Qui ? Je l’ignore. Pour autant nous ne pouvons pas nous laisser faire.

« Tu ne dois pas avoir peur de les blesser. Ils sont immortels ou en tout cas je les ai vu se relever d’un massacre. »

Glissais-je à Yliria tout en brandissant mon bouclier, prêt à me battre tout en brandissant deux runes vers les Ouessiens. Ma menace de les défroquer n’était pas une parole en l’air.

« Ari Nu ! »

En utilisant ces runes, j’ai la ferme intention de pulvériser toutes ces armures vides face à moi, qu’elles soient d’argent noir ou d’or.

((Utilisation des runes détruire et armure de mon inventaire en les brandissant vers « l’armée » en face de nous. »))

Avatar du membre
Akihito
Messages : 304
Enregistré le : mar. 29 janv. 2019 14:26

Re: Royaume d'Ouessie

Message par Akihito » sam. 17 juin 2023 00:45

Dans le chapitre précédent...

Evénement : Cauchemar en Aliaénon.

35 : Suivre les ennuis.

Post squelette
Vadrouille dans les airs
S'approche du DN et du SV
Se fait aspirer.
Trouve un nouveau corps.
Intervention avec le nouveau joujou.



-----------
HRP : Akihito va courir de toute ses forces en direction du groupe et se mettre entre Yliria et le reste de l'assaut, dos au groupe, bras écartés et pieds ancrés pour encaisser le choc à venir.
Modifié en dernier par Akihito le ven. 23 juin 2023 23:38, modifié 1 fois.

Avatar du membre
Yliria
Messages : 444
Enregistré le : mar. 25 déc. 2018 18:57
Localisation : À la fin d'une Ere

Re: Royaume d'Ouessie

Message par Yliria » sam. 17 juin 2023 00:46

Enfin, on pouvait sortir. Pas trop tôt. Toute cette histoire commençait gentiment me courir sur la malharres et il me tardait de pouvoir ramener les autres en vie. Et là, pris d’une étrange lubie décorative ou voulant se faire maladroitement pardonner sa stupidité, voilà que Xël me tendit des fleurs. Il voulait que j’en fasse quoi, que je les mange ou que je le frappe avec ? Plus diplomate que ça, je lui désignai mes armes, histoire de lui dire qu’il était bien gentil, mais que ses pistils, il pouvait se les carrer ailleurs vu qu’il avait décidé de foutre le bordel partout où il allait et que je devais essayer de réparer les pots cassés. Je regrettais de ne pas l’avoir giflé avec le bouquet tiens… j’étais sûre que le coup de l’eau bouillante, c’était de sa faute également…

il avait de la chance qu’une véritable armée bien plus dangereuse que lui nous attendait dehors, parce que j’avais vraiment envie de lui faire sa fête à ce Kendran de mes deux. Il ne perdait rien pour attendre. Enfin il fallait déjà gérer les immenses golems et l’armée dorée. Jamais dans l’abus sur Aliaénon, c’était rassurant. Je levai les yeux en voyant le dragon noir, mais je n’eus même pas le temps d’être horrifiée par son souffle que le Sang-Visage décolla et. Le fit disparaître. Voilà qui était pratique et bienvenue. Les deux entités se mettant visiblement à jouer au jeu de celui qui tiendrait le regard le plus longtemps, ça nous laissait, Xêl, Maïssa et moi avec le reste de la ville. Dont un type que je savais avoir déjà vu mais dont le nom m’échappait totalement. Et Xël décida une fois de plus de mettre ma patience à rude épreuve. Je me retins de justesse de l’insulter en lui lançant un regard glacial.

- Bien sûr, fais nous tous tuer, pas de problème. Ssussun !


Un peu plus rassurée par la présence de Ssussun et déconfite par mon arme se teintant d’obscurité plutôt que la lumière habituelle, je m’adressai à la volée. Autant essayer e sortir de là sans provoquer un carnage si on pouvait l’éviter. Surtout avec la magie aléatoire et un suicidaire à mes côtés.

- On peut toujours éviter un combat inutile. On n'est pas venu pour s'en prendre à vous, mais on va pas se laisser faire non plus. A vous de voir...

La balle était dans leur camp, mais visiblement péter plus haut que son cul c’était pas une qualité réservée qu’aux Kendran venteux.

- Vous êtes venus alors qu'on vous l'avait interdit. Vous êtes venus et avez souillé de votre présence l'endroit le plus sacré de cette cité. Vous êtes venus et avez libéré ce que nous gardions par prudence. Vous clamez vouloir détruire un fléau, et venez d'en éveiller un autre. Peut-être que si vous vouliez éviter un combat inutile, vous auriez dû penser à ça, avant. Peut-être que vous reconnaissez, suite à cela, les torts que vous avez commis et êtes-prêts à vous rendre pour être jugés. Peut-être comprendrez-vous que nous ne vous voyons pas comme les bienvenus, ici, après tout ça.

D’accord… il me tapait déjà sur le système celui-là.

(Yliria ! Akihito !)

(Quoi Akihito ?)

(Son âme est dans les parages, Amy vient de me le dire… enfin de me le hurler à peu près un quintillion de fois en l’espace de quelques secondes. Très désagréable.)

J’ignorais sa plainte et cherchait autour. Evidemment, je ne vis rien, mais l’idée que son âme soit quelque part dans le coin était réjouissante. Le ramener ne relevait pas de l’absurde. Il était d’autant plus important qu’on foute le camp d’ici.

- Autant je tiens à m'excuser pour d'avoir profané un endroit sacré sans le savoir, autant pour le reste, c'est sacrément hypocrite de votre part alors que vous êtes complices du fléau qui a déjà anéanti des milliers de vie. Vous clamez avoir le bon rôle, mais vous avez quand même décidé de regarder l'anéantissement du monde sans lever le petit doigt, bien installé dans votre cité pour être les "témoins pour le futur". Si on doit être jugés, vous avez des choses dont vous devez répondre également.

Et comme à son habitude, Xêl décida que ce n’était pas de son ressort que d’essayer de faire ne sorte qu’on survive tous. Non, lui il voulait juste avoir raison et jouer aux cons jusqu’au bout, quitte à ce qu’on crève avec lui. Merveilleux. Je me penchai vers Maïssa. Si les choses dégénéraient, peut-être qu’elle pourrait faire quelque chose, elle.

- C'est peut-être trop demandé, mais tu peux pas calmer tout le monde ? Je me fiche d'être envoutée aussi et Xêl mérite de redescendre de quelques crans. Sinon tant pis on trouvera autre chose, mais ta sécurité m'importe et un combat c'est vraiment pas envisageable dans ces conditions.

Un assentiment bref, mais concluant. Bon, avec un peu de chance, on allait s’en sortir malgré l’attitude belliqueuse de tout le monde, Xêl en tête de mire. Enfin ça, c’était la théorie. Parce que, dans la pratique, j’entends la voix d’Alyah. Une voix emplie d’urgence et qui me glace le sang.

(Lequel ??)

(Yli…)

(LEQUEL ?!)

J’allais détruire cette engeance. Et ensuite, j’anéantirais l’autre fils de pute responsable si fort que ce que Xël m’a chuchoté ne se réalisera pas pour lui. Le temps de la diplomatie a laissé place au moment que Xël attendait. J’allais leur faire passer l’envie de jouer avec les âmes de mes compagnons.

***
Sprint + Danse de l’eclipse rang 3 + Estoc droit rang droit sur le golem où l’ame d’akihito est enfermée. Revêtement d’enchanteur sur l’arme. Ssussun la suit

Avatar du membre
Dracaena Paletuv
Messages : 62
Enregistré le : mer. 7 sept. 2022 01:58

Re: Royaume d'Ouessie

Message par Dracaena Paletuv » sam. 17 juin 2023 01:28

J'observais l'impressionnante armée en train de se diriger vers mes deux anciens compagnons.
Et dire qu'il y a quelques instants Amaya avait le culot de me reprocher de pas avoir réussit à les vaincre... Alors que son village de bouffons bandés avait tout une armada sous la main...

Certains sont de sacré feignant, j'vous jure...

"Hé bah... Avec tout ça sous l'bras j'suis surpris qu'vous ayez b'soin d'mon aide...
Ou alors c'est trop couteux pour vous d'déployer des golems comme ça?
Jamais vu ce genre de matière..."


Cet espèce de métal noir... Ptet un alliage local? En tout cas, s'ils s'étaient amusé à faire des golem avec ce truc, c'était surement que le machin avait des propriétés particulières.

"Nous n'avons requis aucune aide, le Dragon est venu et vous a posé parmi nous. Comme ces golems, vous faites partie de nos forces, maintenant. Quant à leur matière ou à leur coût, cela ne vous regarde en rien."

Bon sang d'bonne sève, si j'me retenais pas j'l'aurais déjà tarté celle la. J'en avais entendu des gens condescendant dans ma vie, j'en avais tout un classement. Mais elle, elle s'approchait du podium à grande vitesse...


"Kmpf, jusqu'à nouvel ordre, j'fais pas parti d'vos forces, mais des siennes...

Nan parce que je bon, j'ai courbé le jonc face à une créature capable d'effacer l'univers, pas une aveugle en robe qui s'y croyait un peu trop...

Par curiosité, j'me d'mandais comment z'aviez été am'née à bosser pour l'patron, mais j'imagine que ça "me regarde en rien" non plus?"

Surprenamment, elle répondit à la question.

"Parce qu'il est le Changeur de Destin. Nous avons senti sa présence en ce monde et l'avons appelé à nous. Nous attendions sa venue depuis longtemps."

-Le...Changeur de Destin?"


Houla, j'aimais pas ça. Je pensais que ces gens avaient suivit Brythagon par peur, ou par folie, mais visiblement ils se basaient sur une vieille légende...
J'aimais pas les dieux, mais j'avais appris à craindre leurs mythes. Hélas, trop de fois des huluberlus racontant des histoires abracadabrantes sous le clair de lune se révélaient avoir raison.
Les prophéties c'était chiant, parce qu'elles se confirmaient bien trop souvent... Et jamais les plus intéressantes en plus...

Je n'connaissais toujours pas grand chose de ce monde, mais si je pouvais grapiller quelques infos en plus...
Détournant mon attention du trio encerclé, au loin, je relâchai ma poigne sur Amaya et joint mes mains afin qu'elle puisse se tenir de façon plus confortable qu'une brindille agitée par un enfant.

C'était pas grand chose, mais qu'elle prenne ça comme une preuve de bonne fois de ma part.


"Pourriez vous... me raconter sa légende? S'il vous plait?"



"Sa légende ? Elle n'est pas encore écrite. Il va réécrire l'histoire de ce monde, en créer un nouveau. Il en a la capacité en tout cas. Si nous attendions sa venue, c'est parce qu'elle nous avait été annoncée. Par un autre Dragon. Naral Shaam. Venu lui aussi de votre monde."

Naral, Naral... Un dragon de Yuimen? ça...ne me disait absolument rien. Et okay, moi qui m'attendait à une prophétie épique, je me retrouvais juste face à un "un autre dragon ben il a dit que celui la il rendrait les choses plus mieux!"
....
Vous pensez qu'à se bander les yeux toutes la journée ça réduisait leur intellect, à ces gens? En tout cas, ça les empêchaient clairement de voir le genre de connerie qu'ils sortaient...

Créer un nouveau monde en détruisant l'ancien? Oh pitié! Comment est ce que cette poupée de viande arrivait à croire à ce genre de bêtise? Si quelqu'un est prêt à détruire un truc pour le remplacer par du mieux, et que ça influe en mal les autres, C'EST QU'IL EST PAS DE CONFIANCE, PATATE BANDÉE!!!

C'était l'une des principales raisons pour lesquelles je ne me permettais pas de bruler des villages entier pour tester ma maitrise du feu! La seule personne qui gagne face à une remise à zéro comme celle la, c'est celle efface tout! Amaya et sa bande d'aveugle réduisaient juste leur espérance de vie en faisant ça.

Et eux, contrairement à moi, avait pas le mérite d'utiliser leur position pour essayer d'aider ceux voulant épargner au monde un effaçage complet...


"Un autre dragon, hm? En tout cas, j'me demande quel genre de monde vous vous attendez à s'que le patron crée."


Elle espérait quoi? Être épargnée? Nan mais j'vous jure ces humains parfois, ils auraient besoin de sève dans le cerveau plutôt que de sang...
Dans tout ça, je n'm'étais pas rendu compte... mais la dite écervelée ensanglantée semblait fort inquiétée. Elle regardait (sérieux ça marchait comment leur bandage oculaire la? Y avait des touts petits trou cachés pour les aider à voir à travers? ) dans la direction de son armée, et elle n'était clairement pas rassurée.

"Qu'est s'qui s'passe? Z'avez peur que vot' super armée ne suffisent pas? "

Elle haussa les épaules à ma première remarque, avant de répondre à la seconde.

-Il ne passe que je n'ai aucune envie qu'un massacre ait lieu sur le parvis du Temple, sous le Dragon et l'Unique. Ca peut mal tourner."

...

..........................


Image




"...Peur d'un massacre? Sérieus'ment? Z'aviez pas compris quelle partie quand je disais "ils sont dangereux et instable, faut la jouer subtil"?
Mais noOooOoOoOoOn, m'engueuler sans m'écouter et envoyer une horde à leur gueule plutôt que d'vous faire passer comme inoffensif et ensuite les prendre par surprise, c'était plus efficace!"



Mais c'était pas vrai! Fallait l'aider cette pauvre femme, elle avait besoin d'un nouveau cerveau, de meilleurs conseils, on qu'on l'achève!
J'avais dégouliné de sarcasme en répondant à Amaya, le genre qu'Akihito et Yliria m'avaient déjà reproché, mais mince quoi! Moi je veux bien magouiller avec et contre les méchants, mais si les méchants ils sont cons comme des briques je peux plus rester poli moi!

A ce prix la, autant être direct. Mon ton devint moins sarcastique, mais était un peu amusé.


"Mais j'connais bien ces deux la, et z'avez raison sur un point: ça va mal tourner."

Je me mis à ricaner, repensant au fait que si Xël avait pas par chance(?) raté ses deux précédents sorts, Amaya serait probablement déjà morte.
Il était d'humeur agressive le bonhomme, et Yliria, l'agression c'était juste son été naturel.
Alors bon, montrer le gros de ses forces à ces deux la, et espérer que ça ne parte pas en cacahuète, c'était sacrément naïf.

Ca me rappelais le sans-manière de la geole de m'sieur Ibn, et Bassem aussi: vraiment des gens qui avaient pas l'air de se rendre compte qu'à n'importe quel moment, un sort de yuimenien pouvait tout annihiler autour d'eux...
Nan, vraiment, j'en avais fait les frais, des sorts raté de Yuimeniens...

Du coup la, j'attendais juste le feu d'artifice. S'ils invoquaient encore le Justice truc la, ça serait marrant tiens...
Une fois cette pensée terminé, mon regard se balada un peu, entre l'armée, le trio, Amaya, avant de finalement se centrer sur Brythagon et le Sans-visage, qui étaient tranquillement en train de papoter la haut.


"De toute façon qu'est s'que ça change que ça explose sous l'patron et l'Sans-visage? S'pas comme si ça allait les atteindre..."


Je m'attendais à de l'agacement, à de l'outrance, à de la crainte, mais à ma grande surprise, Amaya sembla juste...blasée.


"Ils pourraient vouloir s'en mêler. Mais vous allez empêcher ça, n'est-ce pas ? Leur attention est détournée, c'est vous qui allez les prendre par surprise."


Oh?

Ohohohoh?


Alors c'était donc çaaaaaaaaaa! Malgré tout ses grands discours sur le destin, la légende, et tout l'tralala, la ptite Amaya avait juste peur! Peur d'avoir trop jouée avec le feu. Peur de se brûler avec.

Oh, la pauvre... Elle n'avait aucune idée du fait qu'elle parlait avec LA personne qui avait fait de jouer avec le feu le cœur de son existence!
Je me remis à regarder Brythagon et le Sans-visage, avant de déclarer, d'un air pensif:

"Ouais, z'imaginez s'ils se décidaient de se mêler de tout ça? Si l'un vient en renfort, alors l'autre suivra forcément, pour le contrer.
Z'imaginez ça? Ce déchainement de puissance, leurs énergies balayant toute cette ville, des armes arrachées et aspirées, à droite, à gauche. Un déballage de puissante hors du commun, le genre de truc qu'on verrait qu'une fois! Z'imaginez? Z'imaginez à quel point ça serait..."



Mon regard quitta enfin les deux êtres divins pour se poser sur l'humaine. Avec ce nouveau corps, je ne savais pas si elle comprenait l'immense sourire dérangé que j'affichais, mais mon ton devait probablement aider à comprendre.

"Fascinant! ça s'rait tout bon'ment fascinant Amaya, vous pensez pas? Voir dans nos derniers instants quelque chose d'aussi épique, d'aussi dantesque? Cette mort la serait tellement satisfaisante non? Après tout, ça s'rait ptet ça notre destin? Disparaitre dans la plus glorieuse des flammes!

Ké...héhé...héhéhéhéhéhéhéhéhéhéhéhéhéhéhéhéhéhéhéhéhéhéhéhéhéhéhéhéhéhéhéhé!



Et d'un coup, brusquement, mon ton redevint normal, je redressai ma tête, comme si ces derniers propos n'avaient jamais été prononcés.

"Mais ouais, c'est ça l'plan, les prendre par surprise! La, ils sont pas distrait, ils sont sur leurs gardes! Au lieu de pas prêter attention à leur entourage, ils sont plutôt sur le point d'exploser!
MAIS BON!"


En disant ces mots, je déposai brusquement Amaya sur le sol.

"Si vous voulez qu'j'y aille maint'nant, qu'à s'la n'tienne! On va espérer que ça fasse pas tout pêter, ou que ça attire pas les deux gros dangero d'au d'ssus, hein? "

Et sur ce ton presque joyeux, laissant Amaya à ses (manque de) réflexions, je commençai à m'approcher du dos de Xël, Yliria et Maïssa, aussi discrètement que ce corps me le permettait... c'est à dire pas des masses. L'armée présente n'aidait pas non plus à mes déplacement, mais il fallait que je sois assez proche. Et vite!

Parce que j'avais remarqué un petit détail, quand mon regard c'était promené. Le signe que ma solution de secours pourrait être appliquée: Yliria s'était adressé à Maïssa.

Et au vu de la situation, j'étais prêts à mettre tout ce nouveau corps au bucher qu'elle lui avait demander d'utiliser ses pouvoirs.


OoOoOoOoh, la sensation était insupportable, certes. Mais c'était l'excuse PAR-FAITE pour me mettre à écraser du bandé en toute impunité. S'ils protégeaient Maïssa, alors c'était des traitres m'empêchant d'atteindre mes cibles. Si j'étais hypnotisé, alors c'était contre ma volonté, et ça aurait pu être évité si les yeux bandés m'avaient laisser leurs expliquer le danger qu'était Maïssa.

Oh, oui, c'était bancal comme plan.

Mais depuis que ça m'avait arrêté?

Avatar du membre
Cromax
Messages : 569
Enregistré le : mar. 26 déc. 2017 20:51

Re: Royaume d'Ouessie

Message par Cromax » sam. 17 juin 2023 15:13

Cauchemar en Aliaénon : Nagorin V

L’âme de Jorus allait pouvoir être spectatrice de cette bataille qui était sur le point de commencer. Il arriva alors que les golems noirs chargeaient ses alliés : Yliria, Maïssa et Xël. Un gros arbre vivant noirâtre semblait les prendre à revers. Une foule d’humains aux yeux bandés était protégée par une ligne de soldats à l’armure dorée et au casque aveugle. (cf. images de la màj précédente). Comme pour ajouter plus de drama à la scène, le Dragon Noir et une entité qu’il conclut sans peine être le Sans-Visage flottaient au-dessus de la place du Temple.

Et de fait, ça allait exploser. À commencer par l’intervention de Xël, qui joua des runes pour une efficacité tout à fait respectable : le pouvoir des mots divins se répercuta dans la prononciation de leur nom, et une petite dizaine de golems noirs explosèrent en morceaux, les câbles reliant leurs parties pendouillant dans tous les sens alors que les morceaux de métal noir se brisaient. Moins puissant qu’un sort pleinement réussi, sans doute, mais… il savait que se défaire d’un coup de tant de golems d’argent noir relevait du miracle. Ceux qui avaient assassiné Vallel, lors d’une lointaine bataille.

Des golems, l’un se démarqua, se retournant contre les siens, curieusement. Il tenta de contenir l’assaut de ses voisins, n’ayant pas beaucoup plus d’amplitude que ça. Et Yliria se saisit de cette opportunité pour lui assener un coup dans le dos. Y’avait plus difficile que de toucher le dos d’un adversaire qui ne s’y attendait sans doute pas… La rapière de chitine, cernée d’ombre, passa dans les interstices de la créature, transperçant plusieurs câbles en les rendant inutilisables. Ils pendouillaient sous le buste de métal qui s’affaissa un peu, comme paralysé. Mais si ses mouvements étaient sacrément réduits, sa précision nettement touchée, les liens reliant ses bras et jambes étaient intacts, et il pouvait toujours s’en servir. Pour avancer, pour frapper. Il ne pouvait plus courir, ses mouvements allaient être imprécis, du fait de la blessure, mais il n’était pas abattu comme la semi-shaakt pouvait l’espérer devant la précision de son coup.

Forcément, Aki-le-golem ne put retenir grand-chose de ses confrères, ainsi touché. Et la masse noire les entoura presque aussitôt, alors que Dracaena arrivait dans le dos du trio. Maïssa choisit ce moment pour crier d’une voix claire :

« Stop ! Cessez cette folie ! »

Si les têtes des Ouessiens se tournèrent toutes instantanément vers elle, ébahis devant la splendeur de sa personne, de sa présence, de son aura, il n’en fut rien des golems. Sa voix ne semblait pas avoir d’effet sur eux. Sauf sur Akihito, qui ressentit aussitôt une ferveur intense, un amour inconditionnel, une passion immense pour cette femme du désert qu’il ne connaissait pourtant que si peu. Il savait, là, qu’il donnerait tout pour elle. Sa vie, son âme. Il en fut de même pour Xël, Yliria et Dracaena, bien entendu, qui connaissaient désormais cet effet, sans pouvoir s’y soustraire. Jorus aussi ressentit tout ça, même si son statut éthéré l’empêchait d’agir. Le Sans-Visage et le Dragon noir eux-mêmes semblèrent affectés, d’une certaine manière, tendant vers elle un regard appuyé. Mais pas les golems. Ni les noirs, ni les dorés. Les premiers continuaient leur charge, les seconds leur protection.

Ceux face à Xël avaient été détruits, mais d’autres venus des côtés aflluaient vers lui, prochainement à son corps à corps. Les autres en revanche… Trois cernèrent Yliria, sur ses deux côtés et à l’arrière. Le premier, à sa gauche, allait frapper durement, mais celui derrière elle manqua stupidement son coup, et alla trancher le bras porteur de l’arme de ce premier, qui tomba au sol bruyamment avant d’atteindre la shaakt. Le troisième, à la droite, n’aurait pas cette malchance : son arme s’abattit violemment sur l’avant-bras d’arme de l’Aurore Ardente. Sa protection d’écailles explosa sous le choc, tombant en pièces au sol et la laissant exposée. La blessure n’était pas si grave, la protection avait encaissé une bonne partie du choc. Un léger filet de sang s’en échappait, un bandage suffirait sans doute à la maintenir.

Quatre autres cernèrent Maïssa. De ceux-là, seul celui qui s’était glissé derrière toucha. L’épée frappa le flanc de la jeune femme du désert, mais cette dernière ne flancha pas. Comme précédemment, aucun sang n’en coula. En revanche, ça sembla… la vexer. Ça et son échec, et ses yeux d’or s’illuminèrent. Elle se tourna vers celui qui l’avait blessée et un tourbillon de sable sortit de son buste pour se projeter avec force vers son adversaire. Celui-ci… fut réduit à néant en un instant. Comme si le sable avait entièrement rongé l’intégralité de son existence. Il ne resta rien de lui, pas une trace, ni d’argent noir ni d’arme. Juste un tas de sable sur le sol.



[HJ : on peut faire quelques tours sur Discord, dans la discussion générale.]



[HJ : résumé des blessures :
Aki-Golem : Incapacitante au torse (mais n’empêche pas le combat)
Yliria : légère à l’avant-bras droit.
[XP :
Xël : 0,5 (discussion)
Akihito : noté quand complété.
Yliria : 0,5 (discussion)
Dracaena : 0,5 (discussion)]

Avatar du membre
Akihito
Messages : 304
Enregistré le : mar. 29 janv. 2019 14:26

Re: Royaume d'Ouessie

Message par Akihito » ven. 23 juin 2023 21:21

Dans le chapitre précédent...

Evénement : Cauchemar en Aliaénon.

36 : Langue des signes.

Faisant face à la masse grouillante d’armures vivantes, Akihito s’apprêta à encaisser le choc. Allait-il ressentir une quelconque forme de douleur, autre que celle qui étreignait tout son corps ? La question avait le mérite de se poser. Sans chair ou nerfs pour retransmettre les sensations, il était incapable de savoir si la douleur allait s’amplifier ou non. La puissante déflagration qui interrompit ses pensées et son appréhension emporta d’un seul coup plusieurs golems, qui explosèrent en de nombreux morceaux. Xël venait de hurler deux runes, et le résultat avait été plus que probant… Mais pas assez pour dégarnir le front en face de l’ex-Ynorien, qui recula de plusieurs pas sous la charge. Sans trop savoir comment, ce qui s’apparentait à un grognement d’effort sorti sous la forme d’un grincement métallique strident.

Puis soudain, à la sensation d’irritation insoutenable parcourant son « corps » s’ajouta un claquement sec, et la désagréable impression d’avoir toute une partie de ses muscles et tendons qui venaient de subitement se rompre. Akihito en perdit momentanément l’équilibre, obligé de compenser avec le reste de ses autres muscles-câbles pour maintenir un tout cohérent. Baissant ses « yeux », il aperçut la pointe chitineuse de la rapière d’Yliria rentrer de nouveau d’un coup vif à l’intérieur de son buste, laissant une farandole de câbles tranchés. La semi-shaakte ne s’était visiblement pas préoccupée de savoir pourquoi une armure se retournait brusquement vers les autres… Et en avait profité pour l’empaler de dos, et proprement.

(Putain de bordel de merde de chiottes, YLIRIA !)

Un cri qui resta muet, laissant la frustration de ne pas pouvoir parler teinter l’humeur de l’Ynorien.

« Stop ! Cessez cette folie ! »

La voix mélodieuse, claire comme le cristal, fit frissonner le jeune homme. C’était la première fois qu’il l’entendait, mais il sut instinctivement qu’elle venait de Maïssa. Les accents paniqués de la femme du désert le peinèrent : il devait faire quelque chose pour elle. Il ne la connaissait que depuis peu, mais elle était tout pour lui. Un lien indéfectible le liait à elle, c’était une évidence. Tout comme le danger qui la menaçait. Pauvre golem qu’il était, il ne pouvait pas endiguer toute la masse des armures d’argent noir qui l’entourèrent, le contournèrent, et s’en prirent à ses compagnons. Xël, tout comme Dracaena, se précipitaient déjà vers elle. S’il avait confiance dans les motivations de l’aéromancien, quid de l’Oudio ? A la botte du Dragon Noir qui continuait de toiser le Sans-Visage, qui savait ses réels objectifs ? Il ne pouvait pas prendre ce risque. Il devait aller sauver Maïssa, l’emmener loin d’ici. Coûte que coûte. Qu’importe si l’angoisse de son nouveau corps commençait à poindre, tapis au fond de lui. Ses problèmes existentielles n’étaient que peu de choses comparés à Sa survie.

Mais il ne pouvait pas abandonner Yliria pour autant : l’archère de Messaliah était sa priorité absolue, mais il ne pouvait se résoudre à laisser la semi-shaakte au milieu de la cohue. Avec autant de délicatesse que ses mains griffues étaient capables, il souleva la jeune femme pour l’asseoir sur son épaule, et commença à foncer vers le cercle protecteur autour de la femme de sa vie. Ses jambes le portèrent avec peine, atrophiées et rendues malhabiles par les trop nombreux câbles sectionnés ; mais peu importait. Il devait avancer, envers et contre tout.

(Ahahahahah… AHAH ! AHAH ! AKI ! AKI AKI AKI AKI AKIIIII ! AHAHAHA !)

Un cri strident, dement, hurlant son prénom en boucle vrilla ses pensées et manqua de le faire chuter. Qu’est-ce que c’était ? Une attaque mentale ? Un sale tour de l’autre sale type qui avait voulu son âme ? Non, il semblait en aspirer une autre, le bras tendu vers le ciel comme il l’avait fait pour lui et la même énergie bleutée en sortait. Alors quoi, qui ? La voix lui était familière, vaguement, trop déformée par l’hystérie pour qu’il la reconnaisse. Etait-ce… ?

Voyant un golem soulevé, puis écrasé au sol par Dracaena, Akihito se refocalisa sur l’action en cours, laissant l’identité de la voix pour plus tard. Il hurla qu’on ne devait pas la toucher. Lui aussi voulait protéger Maïssa ? L’enchanteur n’y comprenait rien, mais l’heure n’était pas aux hypothèses : il fallait être efficace. Et s’il ne voulait pas finir vaporisé en un tas de sable par la femme du désert comme la précédente armure vivante qui avait osée s’en prendre à elle, il devait se faire reconnaitre. Il tenta d’abord de graver son plastron, de sa main valide : sans succès. Le métal était trop résistant aux rayures. Tant pis, il fallait d’abord rejoindre la jeune femme.

Ses arrières protégés par un Xël déterminé qui repoussa d’une violente bourrasque un golem se précipitant vers eux, Maïssa déchaina une nouvelle fois sa magie : tous les golems autour d’elle disparurent, rongés à une vitesse prodigieuse par le sable qu’elle généra. Saul Akihito était encore debout, à proximité. Sans parole, sans possibilité d’écrire son nom sur son « corps », son « regard » tomba sur l’imposante épée bâtarde qui lui servait de canne, et qui avait sans problème entailler la pierre à ses pieds.

Il avait une plume d’acier, et un parchemin de roche. En quelques coups adroits qu’il s’étonna capable de porter malgré le côté imposant de son armure, l’enchanteur traça trois lettres de la pointe de sa lame avant de la planter à côté pour n’arborer aucune attitude belliqueuse.

« Aki »

(C’est moi. Je suis là, je suis libre de mes mouvements. Faites moi confiance.)

Autour de lui, les personnes se figèrent. L’Oudio cessa de hurler ; Yliria cessa de s’agiter sur son épaule ; Xël lui jeta un coup d’œil ; Maïssa, enfin, le dévisagea des ses incroyables prunelles oranges, solaires, avant de regarder avec suspicion la main tendue qu’Akihito lui tendait, l’invitant à le laisser la porter pour la mener loin d’ici. Loin du danger.

(AKI ! AKIHITO YOÏCHI, AHAHAHAHAH !)

(Non… ?! Am-) commença à penser le golem, avant d’observer autour de lui le silence tombé comme une lourde chappe de plomb.

Le calme n’avait pas touché que les alentours de son groupe : toute la place s’était stoppée, même les armures se ruant sur eux quelques instants auparavant. Tous les regards furent tournés vers la réunion au sommet qui touchait finalement à sa fin. Sans un mot, le Sans-Visage descendit au sol, au cœur de la petite zone qui s’était formée autour de leur groupe. Et une attente pesante comme son silence s’installa. De quoi avaient-ils débattus ? Quelle en avait été la finalité ? Tant de questions qu’il ne pouvait poser ; tout ce qu’il avait à faire, c’était se préparer au pire, à savoir une reprise des combats.

« Eh merde. »

Une seule voix troubla ce silence, celle de l’homme au bras cuivré. Son rayon tracteur avait disparu, mais il semblait ennuyé. Profondément ennuyé. Pourquoi ? Il ne le savait pas ; tout ce dont il était sûr, c’est qu’il pouvait altérer les âmes. C’était un adversaire dangereux, qu’il fallait garder à l’œil. Mais lui ne pouvait se permettre de le faire, il devait sauver Maïssa.

(Yliria le fera pour moi.)

Pour l’avoir à moitié étripé, c’était le moins qu’elle puisse faire. Attirant son attention de sa main libre, il pointa de son majeur et index griffus ses yeux, puis les siens.

(Toi. Regarde ce que je regarde.)

Puis il pointa les deux doigts vers l’homme au bras métallique.

(Lui.)

Avant de finir par un pouce tourné vers le bas.

(Il est dangereux.)

Des signes simples, qu’il espérait que son amie comprendrait. Puis il se tourna vers Maïssa. Comment lui faire comprendre qu’il ne lui voulait pas de mal ? Peut être en lui expliquant ce qu’il voulait faire. Il tapota d’abord son épaule.

(Assis toi sur mon épaule.)

Puis il retendit doucement la main vers elle, paume ouverte.

(Je ne te veux aucun mal.)

(AHAHAHAHAHAHAHAHAH !)

(Amy ? Amy ?! C’est toi ?!)

(AHAHAH AKI, AAAAAAAKIIIIIII !)

La voix de sa chère partenaire résonna désormais clairement dans son esprit. Aucun doute possible sur son identité, désormais. Elle était là. Elle était revenue. Et c’était tout ce qui aurait compté… Si la folie n’avait pas pris possession d’elle. Il tenta de la raisonner à plusieurs reprises, en vain.
La succession de gestes entraina d’inquiétants grincements dans sa carcasse : son corps avait subi de lourds dégâts. S’il devait prendre la poudre d’escampette, ce serait mieux s’il pouvait utiliser toute la puissance de son corps. Du bras qui supportait Yliria, il pointa d’abord Ssussun, volant à proximité de l’enchanteresse, puis son torse.

(Il peut me soigner ?)


-----------
Modifié en dernier par Akihito le ven. 23 juin 2023 23:37, modifié 2 fois.

Avatar du membre
Xël
Messages : 303
Enregistré le : mar. 25 déc. 2018 14:50

Re: Royaume d'Ouessie

Message par Xël » ven. 23 juin 2023 23:08

Mes runes s’activent et l’effet est immédiat. Moins puissant que je l’espérais mais suffisant pour détruire une dizaine d’horreurs noires qui éclatent en morceaux. Cela me donne un court répit tandis qu’Yliria se jette dans la mêlée et alors que je m’apprête à agir encore Maïssa s’exprime, utilisant cette capacité qui me force à ne me préoccuper que d’elle.

Les golems m’encerclent mais ils n’ont pas le temps de m’attaquer que je suis déjà à proximité de la femme du désert, bouclier levé pour défendre son derrière. Enfin … ses arrières plutôt. Un premier coup tape contre ma protection sans la passer et je me concentre pour insuffler une part de magie dans mon bouclier, à l’image d’Yliria qui enchante son arme, je fais de même avec ma protection avec l’intention qu’elle repousse mes assaillants. Un courant magique semble le parcourir, me rendant plutôt confiant dans l’effet que j’attendais. Vient le temps du test pratique quand le golem face à moi frappe encore. La magie semble absorber la violence du coup avant de la renvoyer vers son responsable avec une violente dose de magie qui le projette dans ses potes.

C’est au tour de Maïssa d’utiliser sa magie. Un puissant sortilège qui annihile les monstres autour de nous. Un seul se tient encore à proximité, tenant Yliria sur son épaule et jouant un étrange manège. De son épée il grave un mot sur le sol: « Aki ». Ce serait lui ? Ça expliquerait son comportement étrange. Un moment bizarre qui se prolonge quand le Sans-Visage revient au sol pour s’interposer entre nous et l’armée Ouessienne qui se fait plus hésitante.

J’entends soudain la voix de l’unique dans ma tête me poser une question d’un mot. Je comprends qu’il me demande où je veux me rendre. Je songe immédiatement à Vallel et la Tour d’Orsan. M’y rendre me permettrait peut-être de le prendre de vitesse. L’idée ne fait que me traverser l’esprit et ça ne dure même pas une seconde mais je crains que le Sans-Visage puisse lire dans mon esprit et prenne ceci pour une réponse. Je lui fais signe d’attendre tout en pensant à Elscarl’Oth, une destination où sont les corps de nos compagnons, surtout si Aki est bien dans ce golem. Vallel est une histoire qui me concerne, je ne veux pas y entraîner les autres. D’ailleurs ils s’en sont déjà trop mêlé si j’ai bien compris. J’ai cru également voir un second rayon bleu venir de l’Ouessien au troisième bras, une autre âme ?

Je formule ma réponse à voix haute.

« Elscarl’Oth. Il y a des corps qui attendent leurs propriétaires. »

Avatar du membre
Jorus Kayne
Messages : 310
Enregistré le : ven. 21 déc. 2018 20:30
Localisation : Sur un navire en partance pour Eniod, normalement

Re: Royaume d'Ouessie

Message par Jorus Kayne » ven. 23 juin 2023 23:37

Ainsi je quitte Esseroth. J’aurais aimé avoir trouvé une solution pour notre situation d’âmes errantes, mais au moins, je sais comment je pourrais transmettre des informations que je pourrais glaner pendant mon errance. Je parcours les cieux vers le nord, découvrant l’immense jungle des elfes. Une forêt luxuriante, dont l’éclat du soleil et ma position particulièrement élevée m’offrent un panorama sans pareil. Il en est de même pour les montagnes aux cimes si hautes qu’elles en perceraient le ciel. Les ombres que l’astre solaire décrit avec les nombreux pics enneigés, sont une invitation à l’exploration qui m’est difficile de ne pas y céder. Hélas, je dois me rendre là où sont les miens, les rares survivants d’un combat dont je n’ai pas eu l’occasion de prendre part. Le résultat aurait-il été différent avec ma présence ? Jamais je n’aurais cette réponse et parcourant les dernières parcelles qui me séparent des fameuses plaines vallonnées, je suis presque déçu de n’avoir vu d’elfe et encore moins de géant sur ma route.

Mon périple se poursuit au-dessus des terres verdoyantes d’Ouessie. Une terre vaste, riche en collines, lacs et fleuves, propices à un établissement prospère. La faune et la flore y sont particulièrement bien présentes ici et c’est presque surprenant que la seule cité que je trouve se soit trouvé l’étrange idée de s’embêter à s’installer en haut des deux éperons rocheux dont Lothren m’a évoqué. La position est certes plus facilement défendable par un siège terrestre, mais cela prive ses habitants des richesses de ces terres. Je précise l’attaque défavorable par voie du sol, car une attaque aérienne ne subit pas un tel désavantage et c’est précisément cette notion qui m’interpelle lorsque je vois et reconnaît, les deux êtres flottant dans les airs : le Dragon Noir et le Sans-Visage. La divinité était de nouveau de retour. Sous une nouvelle forme, mais j’avais déjà vu sa capacité à se métamorphoser, notamment lors de la grande réunion, avant la destruction de la Tour d’Or. A chaque fois, son absence de visage était un indice particulièrement significatif de son identité et le dieu, seul être pouvant me ramener à la vie, faisait face à celui qui vouait son existence à l’extinction de tout. La scène avait de quoi me glacer mes veines intangibles.

Pourtant, ce n’était pas la seule présence qui attirait mon attention. Plus loin au sol, une armée se massait vers un point précis, quelques êtres qui verraient d’ici peu le grand avantage qu’offre le surnombre de masse, non sans déclencher un certain chaos dans les rangs ennemis. Je n’ai même pas le temps de m’approcher qu’une voix claire, audible malgré la distance, preuve d’un pouvoir particulièrement puissant, m’atteint.

"Stop ! Cessez cette folie !"

Je ne l’ai jamais entendu parler, ni même exprimer une quelconque mimique vocale de joie ou de contrariété. Pourtant, je sais de qui cela émane. C’est presque comme si je l’avais toujours su, au plus profond de moi. Maïssa appelle et plus que tout au monde, il me faut la protéger, plus encore que ma propre non-vie. Reste à savoir comment dans ma forme présente. Je ne peux ni toucher, ni être vu ou entendu. Ca va pas me rendre les choses faciles cette histoire !

Sans plus attendre, je me précipite dans sa direction, la trouvant armée de son arc, sans vraiment avoir besoin de la chercher. Elle est présente avec des camarades que je reconnais comme Xël et Yliria, mais aussi d’autres inconnus et visiblement bien moins aimable que l’enchanteresse. Des golems fait d’un noir sombre et dépourvu de partie organique, au vu des bras presque aussi vides que les miens, si ce n’est d’étranges fils qui le relient à tout son tronc principal. Une armée d’hommes en armure lourde d’orée, et à la vue incertaine de par l’impossibilité de voir avec leurs yeux, à cause d’un casque dépourvu d’orifice. Bien étrange conception de l’artisan. Plus étrange que ces soldats sans vue, que ces golems sans être, ou même que ce champ de bataille comprenant Yliria et Xël, mais pas de champ de flamme ou d’effet néfaste de la magie, un arbre immense se promène dans le coin, haut de plusieurs mètres. Il tente d’ailleurs de l’attraper, échouant par la présence de golems noirs. Je suis cependant heureux que Xël apparaisse via un portail, brandissant un bouclier pour protéger notre cœur à tous : Maïssa. Ethéré, j’assiste impuissant à ce débordement de violence et de chaos, ignorant complètement qui se batte contre qui. Enfin, la question est plutôt qui s’en prend à Maïssa, et hormis les golems qui se ruent sur elles, l’arbre géant qui veut l’attraper, les soldats aveugles qui…qu’est-ce qu’ils font d’ailleurs ?

Je n’ai guère plus de temps de me poser la question qu’une chose m’atteint. Je me sais intangible, à la limite de l’invulnérabilité, mais je crois bien que tous n’ont pas reçu le message visiblement. Un rayon bleu me touche, et pour la première fois depuis…depuis la pyramide, ce qui n’est pas si loin finalement, une force supérieure atteint mon être fantomatique et la tire à elle. Qui que ce soit, il a le pouvoir de voir ce qui ne peut être vu, de toucher l’impalpable, d’altérer ce qui ne peut être saisi. Et ce pouvoir, il s’en sert contre moi, moi qui ne veux que protéger Maïssa, cette homme cherche sûrement à lui supprimer tout allié qui viendrait à son secours. Mais, c’est quoi ce type d’ailleurs ? Un type dans une combinaison moulante rouge, doté d’un bandeau sur les yeux. C’est à croire qu’il se sert du bandeau pour dormir et que ses pouvoirs ne s’éveillent que dans son sommeil. Pas pratique cette histoire. Toujours est-il qu’il peut me voir malgré ce cache-œil et qu’il exerce son pouvoir par une énorme main mécanique prenant base dans son dos, me tirant jusqu’à lui. Pratique pour cueillir des fleurs aussi grosses qu’un arbre, faire des omelettes dans une poêle de la taille d’une salle, ou d’attraper des âmes au passage.

Que faire ? Là est toute la question. La première tout du moins. La seconde c’est : que va-t-il m’arriver une fois qu’il m’aura attrapé ? On en revient au problème initial : que faire ? Premièrement : paniquer. Ca je gère ! Ce type peut ma porter atteinte, me rappelant la torture que ma fait vivre Vallel à Jesuir. C’est mû par la peur de revivre encore un effroi, qui pourrait cette fois aller jusqu’à la destruction de mon âme, que je tente de m’agripper à tout ce qui se passe à porter de moi. L’idée me traversant l’esprit que s’il peut me toucher, peut-être que je peux faire de même. Non. Mes bras traversent tout ce qui passe près de moi. Même l’eau offrirait plus de résistance à une main qui bouge dans un point d’eau ! Je n’ai pas plus de force qu’une feuille dans une tempête, si ce n’est moins et je me rapproche inlassablement de mon geôlier.

Il m’a attaqué alors que je voulais protéger Maïssa. Vu son acte contre moi, il est clair qu’il lui en veut. Il me faut à tout prix trouver une solution et vite. Ma situation est assez périlleuse et face à l’inévitable, il ne me reste plus qu’à tenter l’impossible. Dans les derniers instants qui me séparent de mon futur tortionnaire, j’écarte les bras, cherchant le contact pour espérer prendre possession du corps du premier venu. Rien, toujours rien. Pas le moindre contact avec mon entourage et le moment fatidique de ce que me réserve mon tortionnaire arrive, contractant mon corps par une vieille habitude de mon vivant.

(J’y penses, si ma main se renferme sur elle-même quand je ferme le poing, il se passe quoi si je sers les fesses ?)

Je n’aurais pas la réponse à cette interrogation personnelle de dernière minute. J’ignore comment j’y suis parvenu, mais mon esprit se fond dans celui de l’homme qui me voulait du mal. C’est de l’intérieur, comme si je parlais, que je l’entends geindre. Je ne suis plus une simple âme, je suis bel et bien vivant dans le corps de mon persécuteur, enfin le mien, ou plutôt le nôtre. Disons que l’on partage tous les deux un espace prévu pour une seule et unique personne. Nos âmes s’opposent l’une à l’autre. C’est immédiatement que je sens me faire repousser hors de ce nouveau corps. Peut-être par réflexe, mon âme résiste et essaie de prendre tout l’espace disponible. Ni l’un ni l’autre, nous ne parvenons à prendre le dessus. En moi, une pensée qui est mienne sans l’être résonne. Un ordre visant à me faire partir de ce corps, sans quoi, l’un de nous deux ne sera plus.

(T'es pas culoté mon couillon !) Fais-je en colère avant de m’adoucir un peu. (Je n'ai ni demandé à intégrer ton corps, ni la moindre idée de comment faire pour sortir. Je suis ici à présent, en toi, en nous. Je n’ai qu’un désir : protéger Maïssa. Enfin non, deux, si on compte le corps que je souhaite réintégrer. Si tu ne veux pas que j’use de toute ma volonté pour écraser ton âme, ne tente rien contre elle et si tu veux que je quitte ce corps, aide-moi à réintégrer le mien !)

Mon colocataire ne comprend pas ma remarque, s’offusquant qu’il porte bien ses braies sur lui, puis il tente à nouveau de m’expulser de mon corps, ou du sien, enfin le nôtre. Une tentative qui m’agace plus qu’autre chose et c’est avec force que je m’oppose à lui, montrant les biscoteaux de mon âme pour l’intimider, plus que de vouloir réellement écraser son âme. Je n’acceptais pas l’idée de déposséder une âme de son corps, ce n’est pas pour agir de la sorte ensuite.

(Arrête ça ! Maintenant que je suis dans un corps vivant, mon âme peut bien disparaître pour de bon une fois dehors. TU m'as fait venir, TU fais avec à présent ! Nombreuses sont les âmes qui rêveraient d'être à ma place, mais elles feraient tout leur possible pour y rester indéfiniment, quitte à détruire leur hôte. Moi je n'ai rien demandé, pas même un corps à posséder, de peur d'ôter la vie d'un innocent. Si tu veux que je parte, alors aide-moi à réintégrer mon corps. D'ailleurs, peut-être que ton truc-là avec le bras ça pourrait marcher. C'est quoi cette capacité et vous êtes qui vous ?)

Il me rétorque que son corps n’était pas le réceptacle prévu, mais l’un de ces golems et ignore comment je suis parvenu à m’insérer en lui. Notre proximité est proche, presque comme avec Ysolde. Je sens son état émotionnel s’agiter, s’agacer de ce qui nous arrive et son humeur bougonne déteint sur moi, pendant qu’il clame être des Ouessiens de Nagorin, des savants, des protecteurs du savoir, blablabla... Pouvant voir ce qui ne peut être vu et protégeant cet endroit des indésirables, vivent comme mort, blablabla…

(Oui ben moi j’ai pas demandé à être dans le corps de qui que ce soit, juste le mien ! Je suis Jorus Kayne, chevaucheur de la femme-dragonne, dompteur de chevaux sans vie et plus encore que tout, protecteur de Maïssa. Que tes p’tits camarades tentent quoi que ce soit sur elle et ils verront la grosse paluche de leur copain leur foutre une tatane dans la tronche ! C’est compris ?)

Visiblement, il n’aime pas l’idée que je me serve de sa main et il prétend qu’ils ne peuvent rien lui faire, clamant qu’elle est une déesse.

(Divine ? Bien sûr qu’elle est divine ! Mais…précise ta pensée tout de même. Je ne suis arrivé que récemment, avant de me faire atteindre par la main du tocard du coin !)

(Ouais, bah t'es autant tocard que moi du coup. Et mes pensées sont tiennes, crétin.)

Son humeur et ses réponses n’aident en rien le dialogue de sourds qui s’installe lentement, prenant ses aises dans un fauteuil bien confortable et admirant en grignotant le spectacle que cela génère. D’autant plus que je commence à saisir un truc un peu singulier. Mon colocataire a un bandeau sur les yeux, pourtant ma vue n’est pas obstruée pour autant. Je dirais même que je vois plus et mieux qu’avant. Non, je perçois ce qui m’entoure, comme si je voyais à travers d’autres sens. Sauf que je ne sais pas ce que je vois, ou du moins comment l’interpréter. Un peu comme si je parvenais à établir une image mentale d’une goutte d’eau tombant dans une flaque, alors que je suis au fond d’une grotte dans le noir complet. Et bien sûr je perçois plus qu'une simple goutte d'eau. Ma vue, si je peux la nommer ainsi, m’est étrangère, particulièrement perturbante pour moi, rajoutant davantage à l’agacement que je ressens.

(C’est toi le crétin, crétin ! Si vous ne pouvez rien contre Maïssa, c’est tant mieux, mais tentez quoi que ce soit à mes camarades et je nous cure le nez avec ta grosse paluche ! Je suis déjà mort, j’ai rien à perdre !)

(S'ils s'en prennent à Maïssa, on les bute, crétin de crétin. Et j'suis pas un crétin. Demandez, vous verrez.)

(Espèce de double crétin, Maïssa est l’une des nôtres ! Il n’y a aucune raison qu’on fasse une chose pareille. Pas comme vos gros machins tout noir là ! Et puis comment t’arrive à voir avec ce truc sur les yeux ? Et c’est quoi cette tenue, t’avais pas plus moulant ?)

Ce type me tape sur les nerfs et le pire, c’est que c’est limite vrai en ce qui nous…me concerne. N’ayant pas de réelles possibilités de communiquer avec cet énergumène, il ne me reste que l’approche avec les autres…et quels autres ! Je comprends un peu mieux ce que je vois…non perçois. C’est compliqué cette histoire. Je ne suis pas un mais deux, je ne vois pas mais ressens. Et je vais voir une envie de gerber, avec tous ces trucs qui m’agressent non pas la rétine, mais…le…enfin la… ce qui m’agresse quoi ! Je perçois les âmes qui m’entourent. Je ne reconnais personne clairement, même si j’arrive à faire la distinction entre les golems dont les âmes brillent un peu des vrais êtres vivants, particulièrement lumineux.

Peut-être qu’en m’approchant je pourrais mieux distinguer les Ouessiens des Yuiméniens et c’est en prenant le contrôle de mon…notre corps, que je cherche mes camarades.

"Maïssa,…Yli...,Xël ?"

Comme je tente de parler, je laisse ça en tout petit.

Avatar du membre
Dracaena Paletuv
Messages : 62
Enregistré le : mer. 7 sept. 2022 01:58

Re: Royaume d'Ouessie

Message par Dracaena Paletuv » sam. 24 juin 2023 01:53

OUI! OUI!!! Elle avait enfin parlée! Maïssa avait enfin parlée! Parlée de sa merveilleuse, sublime voix! Oui, oh oui ma très chère Maïssa, que ta grandeur et ta perfection enivre tous ces bouffons aux yeux bandés! Je les voyais, la, tous, s'immobiliser, la regarder comme la reine qu'elle était, en admiration. Même Brythagon et le Sans-Visage c'étaient stoppé pour l'admirer! Oh, Maïssa, Maïssa Maïssa!

Oh, que je détestais cette sensation, de ne plus être maitre de moi même, de ne penser qu'à toi! Mais je ne pouvais pas te le reprocher! Et à l'inverse des autres fois, j'embrassais, j'acceptais à branches ouvertes ce cadeau empoisonnée que tu m'envoyais!

Oui, oui, j'étais enfin prisonnier de toi, et donc libre, liiiiibre de te protéger comme bon me semble, ma chère! Et j'allais devoir vite m'y mettre! Car sir les crétins couvert de cécité étaient désormais à tes pieds, leur Golems, eux, ne l'entendaient pas de cette oreille. Ils se mirent à charger le petit groupe d'humain/elfe, et ... Ils touchent Maïssa.
Ils... blessent...Maïssa....

Ils l'ont blessé...

Ils l'ont blessé...

ILS L'ONT BLESSE!!!!!

Je me sentais bouillir. Oui, oui, je devais les faire payer, les faire payer! Un de ces horribles golem, qui avait mit la main sur Yliria, essayait aussi d'attraper la précieuse Maïssa! Comment osait-il? Comment osait-il?!!!



"NE LA TOUCHE PAS!!!"


J'essayais de me jeter vers ma chère Maïssa, la prendre dans mes grandes mains pour la mettre hors de portée de TOUS CES POUILLEUX!Mais deux foutus golem se mirent en travers de ma route, me bloquant le passage. Sans réfléchir, j'attrapai le premier, et je commençai à le soulever, prêt à le fracasser sur un de ses copains. Malheureusement, la marionnette de métal ne se laissa pas faire. Il se débattit, me planta sa lame dans l'épaule. GRAAAAAAAAaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa...aaaa....aaa...ah?

Rien? Je ne ressentais rien. Aucune douleur. Ce petit rappel de mon statut de mort-vivant me sorti momentanément de ma transe. Je... je savais pas quoi en penser. D'avoir perdu la douleur. Était-ce...une bonne chose? Plus jamais je ne ressentirais cette étrange et fascinante souffrance brulante me faisant me sentir en vie?

Je... J'y réfléchirais plus tard. Douleur ou pas, je devais me débarrasser de la saleté d'acier qui me plantait. Mais alors que je m'apprêtais à lui arracher un bras, il se transforma en sable chaud. Que...Quoi? J'avais déjà vu ça quelque part. Mon regard parcoura rapidement le champ de bataille, cherchant le responsable, et je compris. C'était un coup de l'incarnation même de la classe: Maïssa! Elle venait de transformer la plupart des golems qui nous entouraient en sable! Oh, cette femme, CETTE FEMME MES AÏLLEUX! Nan, sérieux , tout hypnose mise à part, c'était super stylé. Il ne restait plus qu'une des marionnettes de métal, amochée, et qui traça un truc dans le sol de sa (sale) main métallique, puis la tendis vers mon idole. Oh non non non non non, j'te laisserais pas faire, saleté sans âme. Sans attendre, je me mis à courir vers lui, prêt à lui coller une droite.

Toi et ton message débile dans le sol. "Iʞ∀". ça veut rien dire en plus. Ah, non tiens, j'le lis ptet à l'envers. A.... ça c'est un K... Ah! "AKI"! Okay... ça a plus de sens. Bon alors la beigne...



"J'AI DIT NE LA TOUCHE P..."


.........ATTENDS COMMENT CA "AKI"?
Aki?! Akihito? Que... Il est dans ce golem?
...
Son... son âme nous aurait suivit jusqu'ici? Et il aurait réussi à... à posséder un des golems?
...Nan, vraiment? ça m'semble invraisemblable, mais... Mais j'suis actuellement un arbre mort vivant géant... Alors pourquoi pas.


Je n'eu pas le temps de réfléchir ou réagir plus que ça, car le Sans-visage descendit de sa ptite discussion avec Brythagon. Les golems restant s'interrompirent tous, visiblement apeuré par le nouveau venu. La crainte d'Amaya allait peut être se réaliser...
Ma tête se leva immédiatement pour voir ce que faisait le "patron". Allait elle m''éliminer? Aspirer toutes les personnes dans la ville? Prendre par surprise le Sans-Visage? Ou alors les deux avaient trouvé un terrain d'entente? Ou ils allaient reconnaitre la grandeur de Maïssa?

Le futur de notre existence allait se jouer maintenant.

Avatar du membre
Yliria
Messages : 444
Enregistré le : mar. 25 déc. 2018 18:57
Localisation : À la fin d'une Ere

Re: Royaume d'Ouessie

Message par Yliria » sam. 24 juin 2023 14:04

Post squelette

- Comprend rien
- Bug sur le nom d'Aki sur le sol.

Avatar du membre
Cromax
Messages : 569
Enregistré le : mar. 26 déc. 2017 20:51

Re: Royaume d'Ouessie

Message par Cromax » sam. 24 juin 2023 17:46

Cauchemar en Aliaénon : Nagorin VI


La voix d’Afedafax retentit, faiblement, de l’ouessien en rouge avec son bras cuivré. Il semblait appeler… Appeler Maïssa, Yliria, Xël. Curieusement. Maïssa regarda dans sa direction, surprise. Mais à l’instant où Xël prononça le nom de la Capitale des Landes Noires, tout fut trouble. Tout disparut. Pour Xël, Yliria, Akigolem, Maïssa, Dracougéant et Afedajorus. Tout devint noir. Venaient-ils de mourir des soins du Dragon Noir ?



[HJ : Suite à Elscar’Olth.]


[XP :
Akihito : 1 (court combat), 1 (situation âme + duo au sommet)
Xël : 1 (court combat), 2 (situation sans-visage)
Jorus : 1 (situation âme), 0,5 (discussion)
Drac : 1 (court combat), 2 (situation ouessiens + sans visage)
Yliria : noté quand complété.]

Répondre

Retourner vers « Aliaénon »