Désert du Raa'ska

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Yuimen
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Désert du Raa'ska

Message par Yuimen » lun. 12 sept. 2022 17:55

Désert du Raa'ska



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Methbe-El


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Neo-Messaliah

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Messaliah

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Désert de Feu

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Cromax
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Re: Désert du Raa'ska

Message par Cromax » sam. 21 janv. 2023 16:24

Cauchemar en Aliaénon : Methbe’El (Dracaena) I


Dracaena, transporté par le portail de Xël jusqu’à l’Ouest d’Aliaénon, en la Cité de Methbe’El, arriva dans un décor vivant. Il faisait chaud, ici, il se trouvait aux portes du désert, dans une cité aux teintes de sable. Des bâtiments aux toits en coupoles, des murs ornés de bas-reliefs, et pourtant aucune richesse trop apparente, trop présente, trop écrasante. L’endroit était animé, parcouru d’hommes et de femmes au teint halé, aux têtes souvent couvertes de voiles ou de turbans colorés.


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Contrastant avec cette animation citadine ressemblant fort aux régions orientales et occidentales d’Imiftil, une forte présence militaire parcourait également les rues au sol de pierre sableuse. Des chevaliers totalement armurés, engoncés dans du métal, dont on ne voyait pas un centimètre de peau, et qui masquaient leur visage derrière des casques intégraux. À la sortie du portail, alors que ce dernier disparaissait dans le dos de l’arbre-vivant, l’un d’eux se pressa à sa rencontre. Un chevalier à l’armure rouge et or, aux plaques plus épaisse que la plus épaisse des écorces.


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Il s’avança vers Dracaena d’un pas décidé, et clama, arrivé à sa hauteur :

« Qu’es-tu ? Et que viens-tu faire ici ? »

Sa voix, à travers le casque, paraissait comme métallique. Mais imposante, aussi. Directive, forte, sans accroc.


[HJ : On peut faire un aparté si tu as envie. Sinon, réagis-juste à la situation dans ton post.]

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Dracaena Paletuv
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Re: Désert du Raa'ska

Message par Dracaena Paletuv » sam. 28 janv. 2023 04:42

Et donc, c'était parti. Xël avait ouvert le portail sous mes yeux. Je le traversai sans attendre, sans même prendre le temps de m'organiser un peu plus avec lui, au cas où il y aurait un imprévu. J'étais toujours trop excité pour réaliser complètement à quel point c'était imprudent, mais de toute façon, j'avais eu la mission la plus simple de toute: juste aller voir un mec et lui demander de recharger un cailloux. Pas de dragon à convaincre, pas de titan à distraire, pas d'infiltration à faire, juste aller voir un gars, qui, au vu de la confiance de Xël sur le sujet, devait probablement déjà savoir qu'on était dans la région.

Bref, quelque chose de facile, d'agréable et de potentiellement très divertissant et informatifs pour moi. Juste une petite course à faire et en échange, je pourrais admirer les prouesses des mages de feu!

Bref, que du bon temps en perspective!

Malheureusement, la seconde où mon corps arriva de l'autre coté du portail, un élément, que je n'avais pas pris en compte tant j'étais impatient d'aller accomplir ma tache, vint me gifler en pleine face: l'atmosphère. Le changement soudain d'air, d'humidité, de température et de luminosité m'assaillit dès mon arrivée, et mon excitation fut très vite étouffée, et remplacée par de la confusion et une forte sensation de nausée. Ouais, j'étais habitué à la chaleur ,c'est sur, mais passer d'une grotte fraiche à un désert sec, c'était assez douloureux pour moi. Après tout, je restais un végétal, j'étais sensible à ces choses la.
Tout en étant déboussolé, je me mis à regarder autour de moi pour voir à quoi ressemblait le coin, mais fut très vite interrompu par un type. Le sursaut qui me provoqua m'aurait probablement fait vomir si j'en avais été capable. En tout cas, c'était un sacré gaillard, grand, tout en armure, mais genre, grosse armure rouge à pique. Pratique pour repousser les tentatives de câlin non approuvées.


"Ah, euh, erk, bonjour bonjour, c'est bien Mathbo....erm, Methbe-el ici? J'ai un message..."


Je pris le temps de m'épousseter et de masser mes branches, essayant de reprendre mes esprits.


"Methbe'El, oui." me répondit le type en armure, de façon très stricte, officielle, comme un soldat. J'étais visiblement tombé sur un des gardes du coin. Pas plus mal, après tout, valait mieux demander mon chemin aux autorités locales, plutôt que de prendre le risque de tomber sur un quidam aléatoire qui risquerait se révéler être un malfrat ou j'sais pas quoi...


"Qu'êtes-vous ? A qui est destiné votre message ?"

Ouais, clairement un garde. Il a totalement ce coté balai dans l'étamine et désagréable habituel des gardes.


"Ibn Al Sabbar. Je cherche Ibn Al Sabbar!"

Je prononçai le nom du monsieur bien lentement pour être sur de me faire comprendre, la confusion toujours présente dans ma voix. Je regardais à peine le gars, encore trop occupé à me masser les branches pour faire passer cette nausée. J'eu juste le temps de remarquer qu'il frétillait un peu au nom que j'avais prononcé. C'est qu'il devait voir de qui je parlais, encore mieux!


"Al'Sabbar, hein ? Par ici." Il s'écarta du chemin et me pointa une direction de la main. Ah, bah encore mieux, visiblement il allait m'accompagner jusqu'à ma destination. Pas plus mal, j'étais pas contre le fait d'avoir un guide, vu l'état dans lequel j'étais, j'avais plus de chance de sortir de la ville par accident et me paumer dans le désert que de retrouver le Sabbar. Sans me poser plus de question, je me mis à avancer dans la direction indiquée, toujours en me massant les branches, essayant de ne pas me cogner contre un mur ou autre. Le type en armure emboita le pas derrière moi.


"Merci beaucoup m'sieur... Ah, oui, avant d'oublier je viens de la part de m'sieur Xël..."


Ouais, autant pas oublier ce détail la. J'suis un étranger qui débarque comme ça, autant le prévenir que j'viens de la part de quelqu'un de connu, ça m'évitera d'avoir des problèmes. On se mit à avancer dans des ruelles assez étroites, avec une sorte de plafond de toile bloquant le soleil (ce qui me perturbait encore plus, vu que j'avais au moins commencé à profité de la présence de ce dernier pour me recharger un peu). J'essayais de regarder un peu partout, voir le genre de décors où je me trouvais, mais étant encore trop dans les vapes, je n'arrivais pas vraiment à profiter du paysage.

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Le type en armure m'amena jusqu'à un croisement, tout en réagissant à ma remarque précédente.


"Xël. Oui, Xël. Je vois bien. Où se trouve-t-il ? Par-là.
...Qu'êtes-vous ?"



Je m'étirai brusquement, tremblant de tout mon corps, lâchant un peu de cendre autour de moi, essayant de me sortir de mon état léthargique. Ouvrant complètement les yeux, je balayai du regard l'endroit où l'on se trouvait avant d'me tourner vers le type en armure, et de me mettre à marcher à reculons.


"Kreeeew, le changement soudain d'atmosphère, ça fait pas du bien. Fait chaud ici, ça rappelle des souvenirs...
Ah, ouais, quesque j'suis? C'est vrai qu'z'êtes pas habitué aux oudios ici... Non pas qu'les gens soient habitués aux oudios en dehors des oudios la bas non plus...
Bref! Du coup, j'suis un oudio, de Yuimen... Erk, Yuimen, vous connaissez, c'est bon? "



Il m'amena jusqu'à une porte, tout en continuant de répondre.


"Yuimen, oui. Le monde des Sauveurs. Entrez."

Le "monde des sauveurs" hein? ça avait quand même la classe comme nom. Et dire qu'il y a encore quelques jours, j'ignorais tout de l'existence de cet endroit, alors qu'eux nous connaissaient (et visiblement, vénéraient un peu) depuis des lustre... C'était fou quand même...

En tout cas, il ouvrit la porte, avant de me faire signe d'entrer. C'était plutôt sympa comme endroits. Meubles, tapis et coussins partout, jolis lustres éclairant l'endroit, franchement, c'était plutôt luxueux.

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Après... vu le temps que j'avais passé à dormir à la belle étoile dans des forêts par toujours très accueillantes, n'importe quelle boite à chaussure avec au moins une chaise et un lit passait pour une auberge bien coté à mes yeux.
En tout cas, mon guide continua de m'indiquer la route, m'amenant devant une sorte d'entrée gardée par deux mecs masqué en armure blanche et avec des lances. Visiblement aussi des gardes. Probablement d'un grade en dessous de mon accompagnateur, vu le coté moins impressionnant de leur tenue.

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J'étais pas un pro du monde militaire, mais si j'avais bien retenu un truc, c'est que plus un type avait des protections tapent à l'œil et uniques, plus il était haut dans la hiérarchie. En tout cas, il m'ouvrit la porte, révélant un escalier s'enfonçant sous terre. Vu la chaleur du coin, probablement que les bureaux et autres lieux de travails étaient construit sous terre pour profiter d'un peu de fraicheur. Par contre, j'étais visiblement un peu trop lent pour monsieur armure-qui-pique, se dernier me faisant signe de presser le pas, tout en reprenant la discussion.


"Xël est sur votre monde ? Là-bas, avancez."


Essayant de prendre le temps de regarder un peu plus l'intérieur de la barraque, et de m'attarder sur les deux gardes, voir un peu comment ils étaient sapé, je finis par m'activer, commençant à descendre l'escalier fait de sorte de pierre de sable. La sensation sur les racines était un peu bizarre, mais pas désagréable.

"Ah, merci. Yep ouaip, Xël est sur ce monde. Vous l'connaissez personnellement? Très cool comme gars. Enfin bref, j'vous la fais en court: y a des soucis à régler, il peut pas être partout à la fois, donc il m'envoi transmettre son message à Ibn Al Sabbar."

-Pas personnellement. Nous y sommes presque. Descendez. Quels soucis ?"


Je continuai d'avancer et de descendre, pas à pas, admirant les torches qui éclairaient l'endroit. Je commençais enfin à me sentir moins nauséeux. Le bonhomme était curieux de savoir qu'est ce qui pouvait être aussi grave pour que des yuimeniens débarquent, et, bah... c'était plutôt compréhensible. Sauf que, je ne comptais pas parler des problèmes devant quelqu'un d'autre que l'Al'Sabbar, vu que bon, pas envie de laisser fuiter une information de la mauvaise façon et provoquer un mouvement de panique ou je sais pas quoi...

Vous imaginez un peu si j'lui expliquait que les "dieux" de son monde commençaient à se faire tuer par l'un des leurs, et qu'en plus il était en train de provoquer plus ou moins directement la mort et corruption de toute forme de vie? Le type pourrait me prendre pour un fou, et refuser d'me faire rencontrer Sabbar, voir pêter un plomb, devenir dépressif, cinglé, ou décider de faire sombrer la ville dans le chaos et provoquer des émeutes et des coups d'état et tout...

Nan, sérieux, vous imaginez à quel point je serais foutu si ça se passait comme ça?

Nan nan nan, j'avais pas la réput' de m'dame Simaya ou m'sieur Xël, ici j'étais personne si ce n'est une anomalie végétale. Hors de question de prendre des risques inutiles.


"Le genre dont on m'a chargé de parler devant m'sieur Sabbar. Puisqu'on arrive bientôt, vous allez vite savoir, mais j'peux vous donner déjà un p'tit échantillons d'information: c'est grave la mouise!"[/color]

-Nous le découvrirons bientôt."


Bien, au moins il savait prendre son mal en patience. Enfin, nous finîmes par arriver en bas de toutes ces marches. On se retrouva face à une cave creusée dans la roche sablonneuse, éclairée par des torches accrochées aux murs. Le plafond soutenu par de solides poutres en bois. Et clairement, cette cave avait été aménagée: niveau organisation, c'était un couloir, assez étroit, dessert, avec trois pièces fermées par des grilles. Des sorte de cellule. Drôle d'endroit pour avoir ses bureaux.

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En tout cas, mon guide se montra un peu plus pressant et autoritaire, me poussant presque en direction d'une des espèces de geôles. Visiblement, descendre un escalier avec une armure aussi lourde, ça le mettait de mauvaise humeur... Il ouvrit l'un des gros cadenas qui servait de serrure à l'une des grilles avant de me rebousculer et me dire:


"Entrez. Al'Sabbar, il est là."

-Ca va, poussez pas, j'sais marcher!..."


Une de ses piques lui était rentrée dans les fesses ou quoi? En tout cas, enfin je vis mon objectif, mon mc guffin, l'homme que l'on m'avait envoyé quérir: Ibn Al'Sabbar. En chair et en os!

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Et je fus pris de surprise. Non pas parce que la chair et les os du type semblaient périmées, non pas parce qu'il avait pas l'air d'avoir dormit depuis 3 jours, ou parce qu'il était enchainé au mur (je ne jugeais pas les pratiques récréative bizarres des êtres de chair, chacun prenait son plaisir comme il le voulait), mais parce que la tête décrépite et fatiguée du type me disait VACHEMENT quelque chose...
...
AAAAAAAAAAAAAH!!! Mais oui, c'était donc ça!


"Heeeey, mais j'vous r'connais! Vous aviez prit le portail avec nous! Z'avez... pas l'air en forme ,c'est l'moins qu'on puisse dire! Z'étiez déjà comme ça y a deux jours? Rah, j'me rappelle plus..."

Nan, c'est vrai, parce que bon, le flétrissement bizarre des êtres de chair passé un certain âge, bah ça m'aidait pas à savoir s'il allait bien ou pas. Déjà que parfois j'avais un peu de mal à différencier un "âge avancé" d'un "super vieux qui va bientôt claqué"...
Je me mis à me gratter la tête, essayant de réfléchir à l'état dans lequel il était la dernière fois que j'l'avais vu... Raaah, nan, j'me rappelais surtout de la superbe flamme d'Yiliria qu'il avait réussit à contrôler et éteindre.


"Sacré bracelet qu'on vous a mit la!
Fallait pas être surpris qu'il soit aussi claqué avec un truc pareil au poignet, ça devait être lourd à porter à force.
Bref, j'suis la de la part de Xël, il voulais savoir pour
Nan parce que sérieusement, même si c'est pour ses plaisirs chelou et tout, il fallait pas autant jouer avec le matériel, c'était pas sérieux!...
la
Nan parce bon, à son age en plus il allait se casser un truc. On aurait presque dit que c'était un prisonnier ici...
pierre...
J'veux dire, entre l'air fatigué, presque blessé, la cellule dégueulasse, le garde super agressif, le coin complètement isolé...

........................

...............................

...Oh."


Bon, mon esprit était de nouveau clair, capable de réfléchir normalement, efficacement, et, sans être un génie des mathématique, je réussi tout de même à résoudre l'étrange équation de la situation dans laquelle je me trouvais...

Son résultat? Eeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeet meeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeerde...

Je me tournai vers mon "très cher" guide en armure, pointant avec le "pouce" Al'Sabbar, tandis que de l'autre main, je me mis à fouiller dans mon baluchon.


"...Vous m'expliquez?"

Avec de la chance, c'est juste une très mauvaise interprétation de la situation de ma part, et le type la allait gentiment me donner une explication rationnelle à tout ce foutoir!


"Entrez."

Visiblement non.

Le grand gaillard se contenta de rester silencieux, tout en se mettant bien devant l'escalier, c'est à dire la seule sortie de l'endroit, afin de s'assurer que je reste la. Après quelques secondes interminables de silence, je décidai de poser la question à quelqu'un de plus enclin à me répondre.


"...Bon, pas très poli, je vois l'genre... M'sieur Sabbar, vous m'expliquez?"


Mais pour seule réponse, j'eu droit à un gémissement incompréhensible de la part du sorcier. Ah, j'vous jure, les vieux êtres de chair, vraiment trop fragile ces trucs...
La bonne nouvelle, c'était que j'avais mis la main sur ce que je cherchais dans mon baluchon: l'oiseau crevé et corrompu que j'avais ramener des landes noires. Même si j'avais foutu toutes mes racines dans un traquenard, et que le gars en face de moi était pas vraiment bien intentionné, y avait ptet une chance que j'arrive à lui faire entre raison en lui expliquant la situation. Ouais, je voulais pas créer d'émeute, mais la, ça me semblait soudainement être pas si grave comme risque à prendre...
Au pire, j'pouvais toujours bluffer avec la carcasse du zozio.

En tout cas, le type en armure, lui, finit par perdre patience. Il avança vers moi, m'attrapant par l'épaule, essayant de me forcer à rentrer à l'intérieur de la cellule. Bon, j'étais quelqu'un de tactile de base, mais la, c'était pas le genre de touché qui me faisait plaisir...


"Okay, on commence à atteindre un degré de manque de savoir vivre qu'j'apprécie vraiment pas!"

Me braquant pour l'empêcher de me pousser, je brandis l'oiseau mort (et encore un peu coulant) en le tenant par le tissus dans lequel il est enroulé, le plaçant bien devant le visage casqué du malabar.

"Z'étiez curieux des soucis du moment, alors parlons en trente secondes mon ptit pote! Vous voyez ça, ce que j'ai en main?!"


Malheureusement, plutôt que de provoquer une réaction de surprise, une prise de conscience ou quoi que ce soit, tout ce que j'obtenu ce fut du dégout. Dégout qui se manifesta par une tentative de me coller une droite, que je réussis à esquiver in-extremis. La main du type alla s'écraser sur un des barreaux, faisant résonner toute la cellule, et si mon assaillant s'épargna probablement de la douleur grace à son gantelet, le pauvre Sabbar, lui, gémit plaintivement à cause du bruit assourdissant.
Et juste après ça, monsieur "gne veux pas salir ma belle armure c'est ma maman qui me l'a achetée" fit un bond en arrière (agile pour un tas de métal), me hurlant dessus, la voix mélangeant dégout et colère.


"Arrière ! Entrez là-dedans. Et Expliquez-moi ce que c'est que ce truc !"

-Z'êtes FOUTREMENT culoté, vous l'savez, ça? Ne pas répondre aux explications des gens, essayé de les taper, puis leur demander à eux de s'expliquer..."

Le bras touJours tendu dans sa direction avec l'oiseau, de ma main libre, je dégaine rapidement ma baguette. J'étais prêt jouer gentiment, mais la, il avait essayé de me frapper. Et avec cette tentative, ma patience était complètement passée par la fenêtre. Je me mis à pointer l'oiseau avec mon arme magique.


"Ca, c'est quelque chose qui risque de tous nous tuer si on fait n'importe quoi.
Et techniquement, je ne mentais pas. Parce que si je n'arrivais pas à ramener l'aide nécessaire à l'autre ville, la, la corruption allait s'étendre encore plus loin et cet endroit aussi serait complètement foutu.

Et comme MOI je suis quelqu'un de poli, je vais vous redemander bien gentiment: vous m'expliquez ce qui se passe avec le type derrière?"

Juste après avoir dit ça, je pointai ma baguette dans la direction du crevard, l'agitant légèrement à chaque syllabe prononcées.

"S'il.
vous.
plait!"



Malheureusement, les vieilles habitudes ont la vie dure, et les mauvaises manières aussi visiblement, parce que plutôt que de me répondre, ou d'essayer de désamorcer la situation, le type appela carrément la garde. Et ses deux sous-fifres masqués et armurés vu plus tôt débarquèrent en trombe, lances pointées vers moi. Maintenant qu'il avait ses copains pour le couvrir, m'sieur épine-d'armure-dans-le-fion se sentit soudainement plus confiant, me déclarant sèchement:


"Entrez dans cette cellule. Tout de suite. Je ne dirai rien, mais un autre le peut. Entrez, maintenant."


Sérieusement? Mais sérieusement? Tout ça... pour ça? TOUT CA POUR CA?!
Je me mis à reculer lentement vers la cellule, sans changer de position, pas pour lui obéir, mais surtout pour m'éloigner de ce qui était sur le point d'arriver. Je m'étais retenu jusqu'à présent d'utiliser ma magie, ou alors je n'en avais pas eu l'occasion, mais la..MAIS LA...L'absurdité de la situation me donnait une raison parfaitement valable de m'en servir. Je me mis à me concentrer, cherchant à toucher le type en armure rouge en premier, mais en essayant de canaliser suffisamment ma volonté et mon énergie pour que les flammes touchent aussi les deux autres. Le but ,c'était d'éliminer celui au centre en premier, et de convertir ses deux copains en dommages collatéraux, mais pas de tous nous faire exploser... Mais, alors que je me concentrai, malgré moi, je ne pu m'empêcher d'ouvrir la bouche pour expliquer à cet abruti à quel point c'était... bah...un abruti.


"...Je...Je comprends pas votre logique. D'abord, vous m'amenez vers la personne que je demande, ensuite j'découvre qu'il est en chaine et vous refusez de m'expliquer pourquoi... C'est parce que c'est un jeu coquin entre vous, c'est ça? J'ai entendu parler de ce genre de pratique... Vous savez, j'n'vous aurait pas jugé, c'était pas nécessaire d'être si violent avec moi!

Nan parce que bon, si vous vouliez juste m'enfermer pour X/Y raison, juste me dire "Hey, je suis un sale type, mouahaha, je vais vous enfermer" ou à l'inverse, me mettre en confiance en me sortant un bobard du genre "sisi rentre dans la cellule, le type la est attaché parce qu'il est zinzin!". Ou alors, il y a une VRAIE bonne raison à cette situation et vous pouviez me l'expliquer!

Mais non, à la place vous décidé de jouer la carte du silence, ce qui me rends juste PLUS MEFIANT, et en plus vous appelez vos porteurs de cure-dent pour m'intimider.

ET BIEN BRAVO MONSIEUR LE GENIE!

à cause de votre manque de logique...

On va tous mourir ici!"!



D'un geste vif, je lançai l'oiseau sur le visage d'un des gardes puis je déclenchai mon sort "bucher" sur le gars du centre. Dans le meilleur des cas, j'éliminais les trois, dans le moins bon, seul le mec du milieu y passait, et dans le pire, on s'en prenait tous plein la tronche.

Malheureusement pour moi... après cette superbe tirade, j'en avais oublié une quatrième option, qui, au final, était un peu la pire de toute: que rien ne se passe.

Car, si l'oiseau touché sa cible, réussissant à détourner l'attention de mes ennemis comme je le voulais, mon feu, lui... ne fut pas au rendez vous.
Une flamme sublime, élégante, très belle, jaillit de ma baguette... Mais elle se contenta de rester immobile en l'air, avant de disparaitre...

Bien ma veine...

Le garde non touché par l'oiseau réagit de façon presque paniqué, hurlant que j'était un sorcier de feu "moi aussi", tandis que son chef, lui, régit au quart de tour et me mit un grand coup de pied dans le ventre, m'envoyant m'écraser au fond de la cellule. Il ferma rapidement cette dernière à double tour, avant de me sortir avec mépris:


"Idiote créature. Je ne dirai rien, mais un autre le fera."

Allongé sur le sol, j'eu juste le temps de l'entendre ajouter:

"Faites-le venir."

avant que ses bruits de pas, et ceux de ses gardes, ne se mettent à résonner et s'éloigner, indiquant que les trois sales types venaient de quitter la pièce.
Je contemplai le plafond, encore un peu abasourdis, mais globalement sans rien de cassé, merci l'armure et l'absence d'os à briser. Je ne pu m'empêcher de laisser s'échapper avec dépit:


"Ark...deuxième fois que ça ne fait rien ,c'est frustrant..."


Nan, sérieux, deux fois que j'utilisais la magie dans ce monde où elle était sensée être incroyablement et puissamment instable, et deux fois que rien ne se passait.
Nan mais à ce rythme la j'allais devenir Akihito numéro deux...

...

Nan, quand même pas. J'avais pas autant touché le fond, c'était juste deux ratés, rien de bien méchant.

En tout cas, tant que les ordures en armures étaient absentes, il fallait en profiter. Ni une, ni deux, je me remis debout, avant de chercher dans mon baluchon une des fioles de l'autre aubergiste dégueulasse, et la fit boire au vieux Sabbar. Il étant temps de voir si ses fluides étaient aussi efficaces qu'il le prétendait!


"Bon, le plan A n'a pas marché, passons au B: allez, buvez moi ça mon ptit gars."


Et visiblement, ça marchait du tonnerre. L'être de chair se montra soudainement plus énergétique, plus vivant. Il rouvrit les yeux, regardant à droite et à gauche, comme s'il venait de se réveiller d'un long sommeil. Puis, son attention se posa sur moi, et il déclara, dans un mélange de surprise et de prudence:


"Par Vakkar Ti, que faites-vous ici ?"


-J'suis venu visiter les cellules de la régions, c'est une de mes passion! J'adore l'architecture de... NON! J'ai pas le temps d'être sarcastique! On va la faire courte: Xël m'envoie vous demander à propos de la pierre de vision, on aurait besoin de votre aide. On potentiellement trouvé le tueur du titan d'la magie, et on a une autre problème bien gros sous la main!

Et vous, vous m'expliquez s'qui se passe ici? Z'êtes pas sensé être quelqu'un de respecté ou j'sais pas quoi? J'suis venu le jour d'un coup d'état, c'est ça?"


Je me mis à manipuler les chaines le retenant, essayant de comprendre le mécanisme. Malheureusement, ces chaines étaient lourdes, résistantes, et pas particulièrement rouillées. Donc, impossible à briser, il allait falloir improviser.


"Le tueur de titan ? Déjà ? Vous êtes sacrément efficaces. une bonne chose, une bonne chose. Et qu'avez-vous découvert d'autre ? Et un coup d'état, vous pouvez le dire, oui. Ces satanés Chevaliers Sans Bannière ont pris le pouvoir ici, à Methbe'El, et se sont mis en tête de faire la traque aux sorciers, pour une raison qui m'échappe. Je n'ai pu voir aucun des miens depuis mon arrivée..."


Je me passai la main sur le visage, le dépit et la frustration audible dans ma voix, puis je pris une des branches de mon baluchon, essayant sans trop d'espoir de crocheter la serrure des menottes avec.


"Il chasses spécifiquement les sorciers? Dans la cité des mages du feu? Génial, c'est génial, et moi qui leur ait tout de suite montré que je pouvais lancer des sorts, non vraiment c'est super...

Sinon oui, le tueur de titan c'est probablement un autre titan. Titan qui actuellement a bousillé la moitié de la ville d'Esa...esse......... La ville des mages des landes noirs avec une grosse tour au milieu! Et parce qu'il occupe la ville en ce moment, l'énergie des landes noires n'est plus contenue et risque d'empoisonner le reste du monde. "


Je m'interrompis pour placer mon visage en face du sien, ma voix prenant un timbre presque maniaque.

"Super nan?"

Puis, je retournai me concentrer sur mon "crochetage".

"Y a plus de détail à fournir, que ça soit d'votre coté ou du miens, mais la tout de suite si vous avez un truc qui permet de vous libérer rapidement de ces chaines, avant qu'un de ces sales types ne reviennent? Ensuite, on pourra envisager de s'esbigner! Ah, et, question au cas où: z'avez rien contre l'homicide, hein? "

Il commença a remuer, visiblement prit de panique, à tel point que ma branche-crochet se brisa dans la serrure, me forçant à en retirer les morceaux tout en pestant. Visiblement, ce n'était pas ma question à la fin qui l'avait autant choquée, mais plutôt le début de ma phrase.

"Elscar'Olth, détruite ? Les Landes Noires sans contrôle ? Mais c'est une catastrophe ! Nous n'avons aucune chance de sortir d'ici. Moi, du moins. Avec votre magie, vous pourriez... Mais non, cela pourrait causer du tort aux habitants. Briser mes chaînes, défoncer la porte, sortir en neutralisant les gardes... et sans doute ce chevalier. Aucune chance que ça puisse bien se passer."

"Erk, pas de capacité native à faire fondre les serrures donc... Fort dommage!
Quand à ma magie, j'ai essayé juste avant qu'on m'enferme avec vous, et c'était hélas un pétard mouillé. Mais j'suis pas le genre de gars à me décourager au premier échec, s'il faut ré-essayer de cramer la tronche de cette ordure en armure, je n'hésiterais pas! "

Alors oui, c'est dangereux! On risque la catastrophe, on risque de se mettre en danger, ou de mettre toute la ville en danger! MAIS!"


Mon ton s'assombrit.

"ça n'est rien comparé à ce qui risque de se passer si on ne se ramène pas vite pour aider les autres à Escalope'Oth!"

Une fois le bout de branche retiré, je me mis debout et commençai à faire les cents pas pour m'aider à réfléchir. Tout d'abord, j'avais besoin de plus d'info sur notre situation et nos possibilités.


"Bon, c'est quoi votre pouvoir inné? Le truc que les gens de ce monde ont à la place des fluides de Yuimen? Vous pouvez vous en servir?"

-Qu'espérez-vous donc ? Que je sois de taille à affronter un titan ? Un titan tueur de titans, qui plus est ? Je suis certes un des mages les plus puissants de ce monde, sans orgueil de ma part, mais mes pouvoirs seront bien inutiles face à un titan : nous ne connaissons que trop peu d'eux...

...Les miens, Cadi Yangins, maîtrisons le feu sous toutes ses formes. Les plus puissants d'entre nous sont aptes à voir dans les méandres du temps : présent, passé, futur... plus ou moins lointains. Sorciers de Feu et de Vision, tel qu'on pourrait le traduire. Je doute que ce soit réellement utile, ici. De même, vaincre le chevalier et ses gardes ne suffira pas : la ville grouille de Chevaliers Sans Bannière et je suis un visage connu. Et quand bien même nous arriverions à sortir de la cité, comment retournerions-nous là où se trouve Xël ?"


Bien malgré moi, je suis parcouru d'un petit frisson en l'entendant parler des Cadi Yangins et de leurs maitrise du feu. Le feu sous TOUTES ses formes donc? Oh, bon sang bon sang bon sang, fallait absolument que je vois ça!

-Oooooh, vous venez juste de me donner encore plus de raison de vous sauver! Hors de question que je laisse quelqu'un d'aussi... merveilleux emprisonné ici!
Et vous s'rez pas seul pour s't'affaire de titan, j'vous demande pas d'aller le défier en duel singulier! Xël pense que vous pouvez aider, j'lui fait confiance!

Et pour ce qui est du retour, il m'a dit qu'on pourrait communiquer par pierre de vision pour lui demander de nous ramener! Et ça, ça sera bien plus simple à faire hors de cette cellule que dedans! "


Je m'interrompis dans ma marche pour m'approcher à nouveau du sorcier, collant presque mon visage au sien. Mes yeux, dont la lueur commença à s'intensifier, se plongèrent dans les siens.

"Et...donc sans paraitre trop intéressé... Vous...vous pouvez les manipuler, la, tout de suite vos flammes? Puisque je vois pas mal de façon de rendre ça utile!"

"Et je dis pas juste ça parce que j'ai envie de vous voir à l'oeuvre hein!"



-Les pierres de vision ? Mais à quoi pense-t-il ? Il croit vraiment que ce sont des babioles qui sortent de terre comme par miracle ? Celles que j'ai confié aux vôtres sont les seules qui pourraient encore fonctionner, et il faudrait pour ça les recharger de magie auprès de la pierre originelle. A Messaliah. Et quelque chose me dit que nous n'y serions pas les bienvenus."

Il se mit à regarder ses chaînes.

"Je pourrais faire fondre celles-là, mais à quoi bon ? Me faire molester de plus belle ? Obtenir d'eux des représailles sur mes semblables et la population de Methbe'El ? J'exècre par-dessus tout mettre en danger ceux qui me sont chers."

Vous pouvez carrément faire fondre un métal solide comme ça? OoOoOoOoOoh~"

Un nouveau frisson me parcouru, mais je repris vite mes esprits. Vraiment, c'était pas le moment de jouer les groupies.

"Erk, concentration, pas fascination! ET DONC, les recharger, j'pense que c'était ça l'idée... Après, j'pense que le plan de m'sieur Xël n'a pas prit en compte...bah... l'actuel imprévu! Messaliah, c'est loin? Et j'imagine que "l'ordre des sans manière" , la, ont prit possession de l'endroit aussi?"

Repensant à ce qu'il pouvait potentiellement faire avec ses pouvoirs, je réussi à contenir un nouveau frisson pour essayer de prendre le ton le plus sérieux mais compatissant que j'avais.

""Ecoutez... Okay, il va y avoir des conséquences à votre fuite. Okay, vous ne voulez pas mettre en danger les gens qui vous sont chers, mais vous pensez vraiment que rester...la, comme ça,"

Je pointai lui, puis ses deux poignets attaché à la suite.

""ça va les mettre dans une meilleure situation? Qui vous dis que pendant que vous êtes enfermé la, ces ordures en armure ne sont pas en train de torturer vos semblables, voir pire? Et, une fois de plus, de toute façon en nous retenant ici, ils nous mettent TOUS en danger au vu de la titanesque mouise dans laquelle ce monde est en ce moment...
On peut échaffauder un plan, s'organiser pour la fuite, piquer des vêtements pour se camouffler en ville, déclencher une distraction, quitte à devoir recourir à la violence... Essayer de retrouver vos confrères mages avant de se barrer, potentiellement. HEY, j'suis même prêt à vous aider à reprendre la ville si vous êtes chaud pour! (ce qui, au passage, serait plus facile si on arrive à ramener les autres Yuimenien, j'dis ça j'dis rien).

Mais dans tous les cas, en abandonnant dès maintenant l'idée d'essayer quoi que ce soit par peur et desespoir, on se condamne nous, et tous les autres...

Et ça, c'est ce que moi j'exècre par dessus tout."


Il poussa, à ma grande surprise un soupire. Un sacré soupire. Comme si toute la lassitude qu'il avait accumulé ces derniers jours était relâchée d'un seul coup. soupire.

"Je doute que mes anciens apprentis aient laissé ces chevaliers prendre Messaliah, même si je ne suis pas au fait de la situation précise. A peine arrivé, je me suis fait arrêter et enfermer ici, je n'ai eu aucun rapport de la situation précise. Entendez cependant ceci : je ne jette pas l'éponge, je calcule juste le champ des possibles. Et dans celui-là, mon isolement dans cette geôle était jusqu'ici la seule issue envisageable. Avec l'aide des yuimeniens, peut-être alors..."

Puis, de façon encore plus surprenante, il se mit à me fixer. Vraiment intensément.

"Vous seul ne suffirez pas à rétablir la situation, mais au moins pourrez-vous faire passer un message. Celui de la détresse des miens, et d'un besoin d'aide. Mais actuellement, je ne peux pas faire grand chose : ni réparer vos pierres de vision, ni apporter un soutien réel contre ce titan. Comprenez-vous ?"


J'écoutai attentivement les propos du vieillard. J'avais envie de me lasser, de m'agacer, car j'avais vraiment l'impression qu'il avait laisser tombé avant d'avoir vraiment essayer. Mais... Mais l'expérience de ces derniers jours m'avait apprise que j'étais peut être trop du genre à sauter à la gorge des gens sur cet argument, et pas forcément leur laisser leur chance. Après tout, j'avais tellement l'habitude d'être déçu des autre sur ce genre de sujet que je laissais ma mauvaise humeur trop vite prendre le dessus.


Peut être que, quelque part ,c'était moi qui abandonnait trop vite la confiance envers les autres? Que j'abandonnais trop vite le fait d'essayer de comprendre leur situation?


Je me laissai tomber sur le sol, m'asseyant en tailleur et croisant les bras. Un son rauque s'échappe de mon corps, relâchant un petit nuage de cendre sur ma tête. C'était la chose la plus proche d'un soupir pour quelqu'un sans poumon.

"Vous ne "jettez pas l'éponge", hein? ...Très bien..."

"Parfois la meilleure façon de s'aider soit même c'est d'aider les autres", hein...

...J'vous ai très bien compris. Mais le problème reste le même: j'porterais difficilement votre message en restant coincé ici. Donc, on fait quoi? "


"Je pourrais venir à bout de cette porte pour vous, si vous vous débrouillez ensuite. Votre perte ne signifierait pas grand chose pour eux, je pense. Mais là encore, ça reste risqué pour vous rejoindre les vôtres. Si j'avais une idée plus précise de ce qui se trame ici, ça permettrait sans doute d'y voir plus clair... Je n'ai pas plus d'idée, pour le moment, je le crains."

"Si je n'vous ai pas avec moi, je ne pourrais pas contacter Xël, et fuir cette ville pour me paumer dans le désert, très peu pour moi. Je m'considère comme débrouillard, mais fuir en solo dans une ville que je n'connais pas, dans une région que je n'connais pas, et dans un monde que je n'connais pas, j'pense pas que j'irais loin... S'pas comme si j'pouvais retourner chez les autres à pieds..."

Je marquai une pause pour réfléchir.

"Il manque des infos, à vous comme à moi. Et l'autre enflure à refuser de m'en don.....Une seconde... Il avait dit quoi en partant? "J'dirais rien"...."un autre le f'ra"...."Fait'le v'nir"...
...ça veut dire qu'ils vont revenir... Avec un bourreau, un tortionnaire, ou un type chargé de nous interroger...
Et ils pensent encore que vous êtes dans un incapable d'agir... D'autant plus qu'il ne m'ont pas prit mes affaires... Mhrrrr...."



Brusquement, j'alla me coller aux barreaux, pour observer la pièce dans laquelle on se trouvait, voir si j'arrivais à repérer quelque chose de spécial, d'utile, "tendant l'oreille" au passage pour m'assurer que personne n'approchait.

"Des fois que, vous vous y connaissez en runes? Vous savez les identifier?

-En runes, que voulez-vous dire par-là ? Je peux lire maints langages, oui. Vous avez une idée ?

-Des idées, j'en ai plein! La question c'est de savoir..."

Je m'éloignai des barreaux pour fouiller dans mon baluchon à la recherche de ma rune.

"si elles sont bonnes! Et je parle de ce..."

Je m'interrompis. En fouillant dans le baluchon, je remarquai que la rune que je venais de sortir n'avait pas la même tête que celle que j'avais trouvée dans les landes noires. Fouillant de fond en comble le reste de mes affaires, ej finis par réaliser qu'il y avait non pas une...mais quatre runes en ma possession. Un des membres de l'équipe les auraient glissé dans mon sac sans que je ne m'en rende compte? Toujours en essayant de comprendre d'où venait les trois autres runes, je me mis à les montrer une par une à Sabbar.

"...ces petits machins. Des runes, cailloux plein de pouvoir magique, mais faut les identifier pour s'en servir. Du coup, ça, ça fait partis des langages que vous connaissez?"

-Oui, oui. Je connais ce langage... Un langage ancien, perdu dans les âges. Celle-là, elle se prononce Wu. Bijou. La seconde, c'est Pi : renforcer. La troisième, Aojy, signifie transformer. Et la dernière, c'est Ahu. Trou. Qu'escomptez-vous réaliser avec ces cailloux ?"

"Wu, Pi, Aojy, Ahu... Bijou, renforcer, transformer et trou... merci merci m'sieur Sabbar, s't'un sacré service que vous m'rendez la!"

Je pris le temps de bien mémoriser quelle rune est associée à quel nom et quel mot clé ,avant de les ranger bien à portée de main. Je n'étais ptet pas sur de leur effet exact, mais vu la situation, j'allais pas faire la fine bouche au niveau des possibilités.

"Ces cailloux, c'est du carburant. On est coincé ici sans aide, sans info mais pas sans espoir. Tout ce qui peut servir, va servir...Ils ont fait l'erreur de m'enfermer ici avec toutes mes affaires, ils vont vite se rendre compte que c'était une erreur. Ils ne savent pas ce que j'ai sur moi, quels pouvoirs je possède réellement... Erkékékéké, ils ne savent même pas ce que je suis concrètement. Ils n'ont aucune idée de ce que peut faire un oudio.

On a ptet pas d'info sur eux, mais eux n'ont pas d'infos sur moi. Et ça, c'est aussi du carburant.

La, si j'ai bien compris l'autre empafé, on devrait bientôt avoir la visite de quelqu'un, accompagné ou non. Quelqu'un sensé nous donner des infos sur s'qui s'passe en ville en c'moment. On peut s'la jouer cautèle et les laisser nous faire leur ptit numéro, les laisser repartir et ensuite, essayer de filer... ou...
On peut gentiment les laisser nous faire leur ptit numéro, bien prendre le plus d'info possible, et leur exploser au visage avant de s'enfuir. J'imagine que votre maitrise du feu est suffisante pour vous défendre, et moi, j'ai l'atout de l'instabilité magique Yuimenienne... Et les runes. Et le bluff aussi.

Même si on arrive à se faufiler discrètement hors de la cellule, ça m'étonnerais qu'on se fasse pas remarquer une fois la haut... surtout avec mon physique "avantageux mais peu commun"...donc je pencherais pour pour leur sauter à la gueule. Ils sont persuadé que vous êtes encore K.O, et ils ne savent pas à quoi s'attendre venant de moi, donc si on joue bien notre coup, on pourrait s'en débarrasser, potentiellement leur piquer des fringues/de l'équipement (s'ils sont pas trop cramé), et se barrer en trombes. Quitte à pas être discret, autant y aller à fond!"
Je lève les mains au ciel.

"Oui, je sais, option un ou deux, c'est pas terrible comme plan, et super risqué . Mais de toute façon, entre crever en essayant de me barrer et attendre ici de voir s'ils comptent nous tuer ou pas, j'préfère encore partir avec panache. "



Fallait vraiment que je m'assure d'embarquer le vieux avec moi. Si je m'enfuyais seul et que les ordures en armures s'en rendaient compte, ils allaient probablement le lui faire payer cher. A deux, on aurait plus de possibilité, et il fallait qu'il utilise ses cailloux magique pour contacter Xël sinon je restais coincé dans cette ville de toute façon.
Et même si le Sabbar n'était pas chaud pour la méthode violente, j'étais au moins d'accord pour jouer les pacifistes le temps d'essayer d'obtenir un maximum d'information de la part de nos ravisseur... Sauf si leur prochaine visite avait pour but de nous tuer. La, qu'il soit d'accord ou pas, la directive sera de tout faire péter!




Jeu de mot: Esbigner.
Modifié en dernier par Dracaena Paletuv le sam. 28 janv. 2023 15:46, modifié 1 fois.

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Cromax
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Re: Désert du Raa'ska

Message par Cromax » sam. 28 janv. 2023 06:16

Cauchemar en Aliaénon : Methbe’El (Dracaena) II



Vous ne dûtes pas attendre longtemps avant que le bruit de la porte en haut des escaliers indique la présence de nouvelles têtes. Le chevalier rouge descendit en premier, suivi d’un être à la posture fière. Il était vêtu d’un ensemble noir et or, sorte de robe rehaussée d’une cape. Un chapeau ceignait son front et un voile blanc masquait sa chevelure. Son air était grave, sa moustache et barbe noires bien taillées.


Image


Son regard de grès se posa sur Ibn Al’Sabbar, qui faisait de nouveau mine d’être au bout du rouleau. Dans un souffle, le puissant sorcier murmura :

« Non… Bassem… Pas toi. »

Des paroles qui n’attinrent que tes oreilles, alors que le nouvel arrivant posa son regard impérieux sur toi. Il eut l’air curieux, un instant, puis reporta son attention sur Al’Sabbar, commentant avec un air désolé.

« Ibn, mon vieil ami. Je regrette tant que nous ayons dû en arriver là. Tu me comprends, j’en suis sûr. »

Une grimace écœurée déformait le visage du Cadi Yangin prisonnier. Le dénommé Bassem reporta son attention sur toi.

« Et toi, créature de Yuimen, braise vivante, qu’es-tu et que viens-tu faire là. L’on m’a dit que tu connaissais Xël le Sauveur. L’on m’a dit qu’il était en quête d’aide. Je pourrais te l’apporter, si tu m’en dis plus. Acte, et je te dirai aussi ce qui se passe ici. L'on ’m’a dit que tu t’étais montré… curieux de ça. »

Le chevalier rouge, aux côtés du ténébreux, ne disait mot, bien qu’un grognement d’approbation sortit de son heaume aux paroles de Bassem.



[HJ : Reprenons-donc cet aparté au vu de ce changement de situation, très cher.]


[XP : Drac : 0,5 (aparté) + 0,5 (se faire mener en bateau... prison.]


Jeu des mots : 5 points pour Dracou.

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Dracaena Paletuv
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Re: Désert du Raa'ska

Message par Dracaena Paletuv » sam. 4 févr. 2023 00:19

On nous avait donc bien ramener un nouvel énergumène sensé nous "expliquer" la situation. Malheureusement, vu la réaction du vieux Sabbar à la vue de ce dernier, c'était très probablement pas quelqu'un de confiance. Ou plutôt, ce fut quelqu'un de confiance, mais ça n'était visiblement plus trop le cas. Mon regard fuit plusieurs aller retour entre les personnes présentes.


"Braise vivante"? ça claque comme nom, j'vois qu'vous commencez directement par essayez d'me séduire. Kréhéhé, j'vous en blâme pas!
Et on vous a raconté pas mal de chose sur moi mon mignon. Surement votre ptit copain rougeâtre et piquant? Il vous as dit aussi qu'il essayait de coller des tartes aux gens qui veulent juste discuter?
Probablement, probablement qu'il vous l'a dit.
Mais donc, mon mignon, j'ai effectivement pas mal de chose à raconter, mais pour le coup, j'ai demandé avant, donc la politesse veut qu'vous soyez celui qui commence!

Du coup, expliquez moi: qu'est ce que c'est que tout ce foutoir? Pourquoi z'avez presque tiré sur le messager, avant de l'enfermer? Pis pourquoi le monsieur derrière moi il est tout cassé? C'est votre pote visiblement, non?

......Ou alors c'est réellement un de ces jeux bizarres à base de chaine que les humains font entre eux dont j'ai entendu parler dans les livres?"


Le gus me regarda avec un air que je n'aimais absolument pas. De la surprise combinée avec une pointe de dédain...

"La politesse ? Mais vous êtes celui derrière les barreaux, et je suis celui qui décide de votre sort. Ne vous inquiétez cependant pas : je vous direz tout ce que vous devez savoir, si vous avez la politesse de répondre à mes interrogations sans m'en renvoyer d'autres à la figure. Sachez juste que le ser Chevalier ici présent ne répond pas à mes ordres, mais à ceux de son ordre. Vous enfermer là est de son fait, non du mien."


Tiens tiens tiens, alors comme ça, l'emprisonnement d'Ibn n'était sois disant pas du à son "vieil ami"...
Sincèrement, j'y croyais peu, les traitres, je connaissais bien. Et clairement, ce type me prenait de haut. Oui, c'est sur, je m'étais laissé stupidement enfermé ici, mais pour un gars cherchant à se dédouané d'un acte plutôt bâtard, il manquait clairement d'humilité.


"Oh? Donc je dois considérer que le manque de réflexion et de discernement n'concerne que lui, et donc pas vous? Parfait! C'est bien de savoir que je vais pouvoir discuter avec quelqu'un ayant plus de jugeotte."

J'adressai un grand sourire moqueur à l'ordure en armure, non pas que j'm'attendais à s'qu'il comprenne mes expressions faciales.

"Par contre mon mignon, vous êtes peut être celui qui décide de mon sort, mais les infos que je possèdent, elles, décideront du votre, de celui de cette ville et peut être même de celui de s'monde...
Donc soyons tous polis et agréable les uns envers les autres, faisons dans l'échange de bon procédé. Parce que quelque chose me dit qu'on serra tous perdant dans l'histoire si nous n'arrivons pas à correctement communiquer..."


Mon regard se tourna à nouveau vers l'autre pourriture en armure. Je n'savais pas ce pour quoi je lui en voulais le plus honnêtement: le coup de pieds, la baffe raté, les mensonges ou le manque de savoir vivre?

En tout cas, l'autre gugusse en robe avait besoin d'un petit rappel à l'ordre. Il était foutuement naïf s'il se pensait suffisamment à l'abri pour trop se la jouer devant moi.
Mais soit, le bonhomme avait au moins plus l'air intéressé à l'idée de discuter, alors autant essayer de se détendre et d'en parler tranquillement.

"Donc, commençons très cher! Moi j'ai déjà posé ma première question, quelle est donc la votre?"


Eeeet il se mit à soupirer... Mais soupirer du genre "Qu'est ce que c'est que ce plébéien devant moi?". ça partait très mal cette histoire...

"Vous devez être bien jeune, parmi les vôtres. Vous manquez clairement de perspicacité et de maturité. Je vous ai déjà demandé qui vous étiez et ce que vous faisiez là. Arrêtez également de m'appeler 'mon mignon', si vous ne souhaitez pas que je parte séant en vous laissant croupir là. Je suis Bassem Al-Anan, dirigeant de Methbe'El. Et vous allez vous adressez à moi comme il se doit. L'homme derrière vous est un Cadi Yangin, le plus puissant qui soit. Et tout sorcier du Feu subit ce traitement ici : ce sont les ordres des Chevaliers sans Bannière."


"Jeune?

...Jeune? Sérieusement? Il pétait plus haut que son derrière charnu à ce point pour me sortir ce genre de chose? Le type était pas capable de voir que si je réagissais avec humour, c'était une façon de montrer que je ne le prenais pas de haut? Que ce coté second degré faisait parti de ma personnalité? Que je ne me laissais pas faire par ses ridicules tentatives d'intimidation? Que quelqu'un pouvait lui parler de choses très importantes et sérieuses sans employer le dialecte d'un employé administratif constipé?

Stupide, ou bizarre, à la limite, j'veux bien, mais JEUNE?!

...Les sacs de chair m'épataient toujours à penser que le monde tournait autour de leur logique... Que toutes les espèces apprenaient et se développaient avec la même logique que la leur... A à peine dix ans l'oudio moyen était plus sage et capable que les petits sacs de morve qui servaient de progénitures aux humains!
Mais comble de l'ironie en plus, vu la tronche du gars, il avait probablement un quart de mon âge, tout au plus! Mais est ce que je remettais en question sa sagesse et son vécu, à ce gamin grand format? NON! Bien sur que non!

Ce sac d'organe me parlait depuis moins de dix minutes et déjà il se permettait un jugement aussi poussé sur ma personne? Et c'était ça le dirigeant de la ville?!

... Par les fesses de Fearadhach, mais j'avais atterrit où, moi?

... Vous ne savez vraiment rien de moi ou mon espèce, hein?

Mon ton se fit plus sérieux, plus sec, plus agacé.

Soit, partons sur ça alors. Je perçois tout autant ce manque de perspicacité et de maturité de votre part, en plus d'un certain manque d'humour, monsieur Bassem: Je me montre particulièrement courtois pour quelqu'un qui s'est fait tromper et agresser à peine arrivé dans votre cité.

Vous vous doutez bien qu'un Yuiménien qui débarque comme ça chez vous, c'est pas pour faire du tourisme! Et je n'exagère pas quand je vous dis que les informations que je portes sont vitale pour la survie de tout le monde ici. J'insiste: on sera tous perdant dans cette histoire si on n'arrive pas à s'entendre. Ce n'est pas une exagération, ni une menace, mais une prévention.


Je me redressai, me tenant droit, debout, pour que cet abrutit comprenne bien que j'étais "sérieux" selon ses normes débiles...

" Et j'ai déjà donné la réponse à vos deux précédentes questions à "ser chevalier", mais je suppose qu'il ne vous a pas transmit ces informations la?

Je suis un Oudio m'sieur Bassem, de Yuimen, et je suis venu dans votre ville pour porter aux autorités compétentes, un message de la plus haute importance, bien plus que ce que ces "sans bannières" sont en train de faire à cette ville et aux Cadi Yangin."


Le message avait intérêt à être passé! Mais, alors que je m'apprêtais à m'agacer encore plus, je me souvins de ce dont Al Sabbar m'avait parlé. Son désir de ne pas mettre la ville en danger, de ne pas faire payer les "siens" de part une action irréfléchie... Je tournai ma tête dans sa direction, le regardant faire semblant d'être encore à moitié inconscient, repensant à l'état dans lequel je l'avais trouvé...
Je lâchai un semblant de "soupir" triste avant de me tourner à nouveau vers Bassem (il ne méritait pas un "m'sieur" celui la...).

"Pourrais-je au moins savoir, avant de continuer et transmettre mon message, pourquoi toute cette...violence?"


Vu la tête que l'autre empafé me faisait, il n'avait pas du tout compris mon rappel à l'ordre...


"Je ne connais bien entendu rien des vôtres. Vous faites preuve de bien trop d'assurance pour quelqu'un se trouvant derrière des barreaux. Cessez de m'insulter. Et sachez qu'être yuimenien n'a que peu de valeur, tant que vous n'avez pas prouvé la vôtre. La moindre des choses aurait été de vous présenter."

Il lâcha à son tour un soupir, avant de reprendre.

"Vous dites connaître Xël, mais il ne vous aura pas mis au courant des forces parcourant ce monde, apparemment. Les chevaliers sans-bannière traquent les serviteurs et suivants du Sans-Visage, afin d'en purger ces terres. Les Cadi-Yangin en sont, irrémédiablement. Dites, maintenant, le message que vous portez, oudio inconnu et malpoli."

Attendez attendez attendez la...Vous voulez me dire que ce type irrespectueux avait planté dans le dos un ami à lui...

Pour aider à une PURGE?!

Okay, non, trop c'était trop. L'orgueil et le culot de cet homme dépassait tout ce à quoi je m'attendais. Et, pire encore, sa stupidité dépassait tout ce à quoi je m'attendais! C'était donc vraiment ça le boss de la ville? Un imbécile persuadé qu'il pouvait tout se permettre à partir du moment où il avait quelqu'un dont il ne savait RIEN derrière les barreaux?! Il était vraiment persuadé à ce point que des tiges de fers se protégeaient de tout?

Mais même sans la magie, j'avais largement la portée pour l'attraper par le cou et l'étrangler! Mais noooooooon, bien sur, il devait se sentir protéger par son garde du corps aimanté! Mais l'abrutit, qu'est ce qui lui disait que, la, tout de suite, je pouvais pas juste genre tirer une épine dans son oeil, ou lui faire avaler quelque chose par les lianes.

OU JUSTE LE TRANSFORMER EN GRILLADE! Il y pensait pas à ça?

Le type était infoutu de se remettre en question, de prendre du recul sur la situation, tout ça parce qu'il baignait dans son orgueil rassurant...

ET IL OSAIT DIRE QUE C'ETAIT MOI LE MALPOLI?!

Lorsque les mots s'échappèrent de ma bouche, on aurait pu croire à mon ton que je parlais à un de ces fanatiques religieux de la forêt.


"Culoté de critiquer mon manque de politesse quand vous me laissez me faire violenter et tromper par ces soldats. Culoté aussi de me parler de valeur à prouver quand on voit ce que vous laissez faire à vos amis...
Je me serais présenté si on me l'avait demandé, si on m'avait correctement traité. Je vous ai fait la proposition de tous se calmer et de discuter des choses tranquillement, mais vous vous êtes vexé de mon franc parlé et de mon humour...
Ne me blamez pas pour vos problème d'égo ou de culpabilité, Bassem..."


Mon regard se tourna une nouvelle voir vers l'autre saleté de chevalier...

Et effectivement, Xël ne m'as pas prévenu que j'allais rencontrer des fanatiques en arrivant sur place...

Avant de revenir sur le dirigeant méprisant.
Celui concerné par ma remarque, lui, explosa soudainement, frappant les barreaux de la cellule de sa main.

"FERME-LA, VERMINE ! C'EST PAS NOUS LES FANATIQUES !"

Je l'avais visiblement vexé. A ma grande surprise, je n'eu pas besoin de réagir, car Bassem leva la main pour l'interrompre et lui faire comprendre de me laisser continuer.

"Ces barreaux, ce porc-épic sans bannière, et vous, Bassem Al-Anan, ne m'intimidez pas quand je sais que la mort nous pend tous au nez de toute façon. "

Et même sans la menace de la corruption, du titan fou et du prédateur divin, je ne me sentirais pas non plus intimidé par des gens ayant si peu d'estime pour ce qui n'est pas eux...

Il était temps de réagir. Je me retournai et me dirigeai jusqu'à Ibn, prenant son visage dans mes mains, comme si je l'auscultais, cachant le plus possible son corps avec mon dos, je lui fait signe d'une main de se tenir prêt.

"En tout cas, c'est ironique que vous ayez un problème avec l'ordre des Sans-visages, vu que ce que j'ai à dire le concerne en partie. Son âme est en train de créer l'un des incidents les grands que j'ai vu de ma vie... Et j'ai grandis sur les terres d'Oaxaca, les horreurs du monde ont bercées mon quotidien...
...Est ce pour ça que vous déclenchez cette purge? Vous essayez d'endiguer les actions du Sans-visage? Parce que ce ne sont pas ses serviteurs le problème, mais les... choses qu'il a réussit à réduire en esclavage."


Je me tournai de nouveau vers Bassem, les bras croisés dans le dos, m'assurant que les deux guignols en face de moi ne voient pas que mes doigts se tenaient toujours prêt à donner le départ à Al'Sabbar.

"J'ai déjà vécu ce genre de situation Bassem. Vous êtes où un otage de cette situation, désespéré et obligé de sacrifier ses amis pour sauver sa cité...ou vous êtes un traitre ne voyants pas le mal dans le fait d'autoriser un nettoyage ethnique."

Ce que je disais n'étais pas un mensonge, c'était peut être vraiment le cas. J'avais peut être en face de moi quelqu'un de désespéré, cachant sa détresse derrière un comportement odieux et idiot, ayant trop peur de l'ordure en armure à coté de lui pour oser faire quoi que ce soit... Mais même si c'était le cas, il avait déjà montré jusqu'où il était prêt à aller en terme de sacrifice pour se mettre en sécurité.

Je n'aurais pas de regret.

"Que ça soit l'un ou l'autre, si vous en avez quelque chose à faire de la vie des gens d'ici, laissez nous sortir, Sabbar et moi, et aller régler la situation, ou à la limite en discuter dans de meilleures conditions. Ou, par pitié, soignez le un peu, ne le laissez pas dans cet état pitoyable.
Si non, toutes les informations que j'apporte concernant le Sans-Visage, son âme, et les deux autres énormes problèmes dont je n'ai pas encore parlé, pourriront ici avec moi dans cette cellule.
Et quand il sera trop tard et que la destruction frappera cette ville, si je suis encore en vie, ça ne sera pas la peine de venir me supplier pour savoir comment arrêter ça."


Ma tête se tourna clairement en direction du cadavre d'oiseau corrompu, trainant encore à coté de l'escalier. Il était temps de laisser glisser quelques informations, pour leurs mettre un peu plomb dans la tête.

"On a commencé sur un très mauvais pieds vous et moi, mais je vous propose encore une fois de repartir sur des meilleures bases. Dans le but de s'entraider afin de tous nous sauver. Je ne peux pas me permettre de laisser fuiter ce que je sais pour ne pas provoquer la plus grande des paniques, et si on ne peut pas se faire confiance, alors autant mettre fin à nos jours immédiatement."

Oui, autant tout laisser tomber, se laisser mourir, la, tout de suite.

Mais je refusais d'accepter ça... Je refusais d'abandonner quoi que ce soit... Je refusais de laisser des idiots méprisants et inconscients être responsable de ma mort, et de celle de tant d'autre parce qu'ils n'avaient pas prit le temps de se poser deux minutes pour réfléchir et de considérer qu'ils pouvaient se tromper.

Il en était hors de question!

La frustration montait, montait en moi. Et avec elle vint la colère. Suivit de la haine. Suivit de la motivation! Du désir de bien faire les choses, de corriger ce qui n'allait pas, quitte à employer des moyens extrême.
Si j'essayais de suivre le plan, de lancer le moindre sort, il y avait le risque que rien ne se passe. Et si ça arrivait, je recommencerais, encore et encore, jusqu'à mon dernier souffle.
Et si ça allait trop loin, et qu'on périssait tous les deux, je serais triste que Sabbar finisse comme ça, mais vu la purge prévue par les cinglés armuré, ça aurait été de toute façon ce qui l'attendait...
Quand à moi...
Je préférais partir dans les flammes en ayant essayé jusqu'au bout plutôt que de me laisser faire par des gens comme ça...

Et en parlant de flamme, il fut temps pour moi de me concentrer, de me préparer.
Je regardais Bassem et le chevalier, je les imaginais périr, bruler, j'imaginais leur corps allongé sur le sol, dans une marrée de feu, terminant leur vie dans un crépitement incessant.
A Fearadhach la demi-mesure. Je voulais les voir bruler, eux et leur âme corrompue par l'égo et la cruauté.

Je les visualisais parfaitement. Et plus je pensais à cette vision, plus je la trouvais...

MAGNIFIQUE!

C'était beau. Tellement sublime que j'en avais du mal à me contenir... Des goutes de sèves commençaient à couler le long de mon visage, ma voix ce fit tremblante, prise par l'émotion.

"Faites le bon choix Bassem Al-Anan, je vous en supplie..."


Bassem semblait interpréter ma réaction pour de la tristesse, pour un appel à l'aide, et quelque part, ça n'était pas faux: c'était un désir désespéré de voir un fabuleux tableau se dresser devant moi!
Il se mit à me répondre surprenamment très calmement.


"La vocation des chevaliers est compréhensible : plus le Sans-Visage a de suivants, plus il est puissant. Se débarrasser des uns, c'est se donner les chances de supprimer la source du problème. L'on ne tue pas un dieu si aisément. Cette histoire d'âme du sans-visage... cela pourrait vous intéresser, non ?"

Il se tourna vers le chevalier sans-sang-froid, qui grommela dans son casque avant de parler.

"Si ce que tu énonces est vrai, vermine, alors nous devons nous rendre là où elle se trouve. Au plus vite."

Bassem reprit la parole juste après.

"Voyez, vous pourriez trouver un terrain d'entente. Je peux vous faire sortir, passer outre votre clair manque de diplomatie si vous m'assurez révéler ce que vous savez sur ces problèmes majeurs que vous décrivez. Je suis prêt à vous apporter mon aide, et je gage que les chevaliers en feront de même. Ibn Al'Sabbar sera bien traité, je vous donne ma parole, mais comprenez aussi mon incapacité à le libérer. Sa détention n'est pas de mon fait."

...J'avais réussi à obtenir une option diplomatique.
J'avais réussis à obtenir la possibilité de sortir d'ici sans violence, juste en parlant.
Sans avoir besoin de transformer la pièce en une fournaise infernale.

...

Et je fus soudainement déboussolé. Perturbé. Prit d'un cas de conscience.

Les gens devant moi semblaient enfin se montrer raisonnable, intelligent, réfléchit.

Mais... Mais même s'ils le faisaient... ça n'effaçait pas ce qu'ils étaient juste avant. ça n'effaçait pas ce qu'ils avaient jusque la.

ça n'effaçait pas la traitrise de Bassem envers Sabbar, l'agression de ce dernier, la purge de son peuple, ou le fait de m'avoir mentit et agresser.

Et, même s'ils s'amusaient à montrer patte blanche, la, de suite, ils refusaient toujours de libérer Sabbar... Prétendre qu'il allait être soigné, peut être, mais qu'est ce qui me disait que la seconde où j'allais quitter cette pièce, ils n'allaient pas l'exécuter?
Alors, oui, ils auraient pu déjà le tuer, vu que ça faisait visiblement quelques jours qu'il était la, mais peut être qu'ils avaient une raison de le garder en vie? Peut être qu'ils voulaient conserver un mage de feu de coté au cas où? Peut être que Bassem c'était imposé pour empêcher la mort de son prétendu ami?

Et s'ils avaient voulu se débarrasser de moi, ou me rendre "inoffensif", ils auraient très bien pu venir à cinq ou plus sur moi pour me passer à tabac, m'éliminer... Pourquoi prendre le risque de venir me parler en me laissant toutes mes affaires? Je pensais à de la stupidité, mais est ce un désir de ne pas tuer les non concernés par le Sans-visage?
...

Je ne leur faisais pas confiance. Ils m'avaient déjà mentit, et il y avait le risque que la seconde où j'aurais un pieds hors de cette cellule, je me fasse tabasser et privé de mes armes...

Si je sortais d'ici, et qu'ils décidaient de m'attaquer, je perdais l'élément de surprise, et l'aide potentielle de Sabbar...

Mais si j'essayais de jouer la carte de la violence, il y avait le risque que je tue mon seul contact au passage, où que je laisse mon... désir du feu prendre le meilleur de moi même...
Pire encore, il y avait le risque qu'il ne se passe RIEN, et que je perde l'élément de surprise, et toute chance de régler la situation de façon diplomatique...


...Je ne savais pas quoi faire... Je ne pouvais pas leur faire confiance, mais je ne pouvais pas non plus ignorer une option qui pouvait potentiellement mieux marcher que les autres...

Si j'avais été quelqu'un comme Akihito, ça aurait été simple, j'aurais juste eu à me draper dans mes opinions, mais je n'étais pas comme ça. J'étais prêt à essayer les choses nouvelles, les choses risquées si c'était pour mieux réussir, pour plus aider...


Après avoir réfléchis, je me tournai brusquement vers Sabbar, me jetant auprès de lui, le prenant dans mes bras, collant mon front au sien. Le plus discrètement possible, m'assurant que personne ne puisse voir ma "bouche" ou entendre ma voix, je lui murmurais.


"J'vais essayer d'aider votre ville sans mettre en danger les vôtres ou la populace...Si vous pensez que je suis en train de faire une grosse bêtise, gémissez fort, réagissez!"

Puis, je repris un volume de voix normal.

M'sieur Sabbar, j'suis content d'vous avoir revu...Tenez le coup mon gars...


Je me redressai et retournai faire face à mes deux autres interlocuteurs.


"Excusez moi, c'est un geste d'affection et de respect chez les oudios... Ecorce contre écorce...
Je suis prêt à vous suivre, et à ignorer les actions... négatives à mon égard depuis mon arrivée ici. Puisque vous m'offrez cette chance de régler les choses de façon diplomatique, je vous donne ma confiance Bassem, et je la place aussi dans votre parole concernant Sabbar.
Il en va de même pour vous, Chevalier carmin, je n'approuve peut être pas vos méthodes aux premiers abords, mais si c'est pour le bien de tous, je suis prêt à écouter. Et comme prévu dans cet accord, je serais prêt aussi à dire tout ce que je sais et qui peut aider.

Et comme preuve de bonne foi, et comme excuse de mon "manque de politesse", je me permet de me présenter réellement à vous: je suis Dracaena. Prêt à vous aider pour tous nous aider."



Je passai ma main à travers les barreaux de la cellule, incitant à une poignée de main en guise de paix. C'était un pari extrêmement risqué, et j'espérais de tout cœur qu'il en valait le coup... Et en fonction de la réaction d'Al Ibn Sabbar... Peut être un pari dont j'allais vite me retirer.

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Cromax
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Re: Désert du Raa'ska

Message par Cromax » sam. 4 févr. 2023 06:06

Cauchemar en Aliaénon : Methbe’El (Dracaena) III




Ibn murmura en réponse aux dire de l’oudio :

« Faites. Faites et revenez en nombre pour sauver les miens. »

Bassem Al-Anan, lui, sembla content de la tournure des événements. Il se tourna vers le chevalier et lui annonça :

« Faites le nécessaire pour rassembler vos troupes et celles de la cité. Je vous retrouve sur la place. »

Le chevalier ne demanda pas son reste, se dirigeant rapidement vers les escaliers et prenant la tangente. Le dirigeant de la cité se permit alors d’ouvrir la geôle de Dracaena après lui avoir serré la pince pour conclure le pacte.

« Suivez-moi, Dracaena. J’ai quelque chose à vous montrer. »

Il referma la prison derrière le passage de l’arbre vivant, et mena celui-ci à l’étage, où l’un des deux gardes prit sur lui de les accompagner. Bassem mena la marche vers les hauteurs de la cité, passant par des artères animées de passants, de souks aux mille parfums. La vie semblait animée et paisible, dans la ville. Arrivés sur un sorte de balcon surplombant le vide, il s’exprima :

« Voyez. Voyez le Désert du Raa’ska. Cet endroit si inhospitalier qui est réduit à être disputé sans cesse. Anciens Cadi Yangin fidèle à la tradition, nouvel ordre des sorciers de vision créé par notre ami commun, Ibn Al’Sabbar. Chevaliers sans bannière. Et au milieu de cette rixe, mon peuple, mes semblables. Je peux comprendre que vous n’acceptiez pas mes méthodes. Je le conçois même très bien. Mais soyez assuré que je fais ça pour la paix. Pour que le calme revienne enfin sur tout ça. Sur nos terres. »

Il fit un geste vers le paysage époustouflant qui se laissait voir de là. Un désert de sable et de roc, à perte de vue. Et au loin, comme un océan de feu où se joignaient ciel et terre.




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Bassem resta ainsi quelques minutes à observer la vue, puis parla à nouveau.

« Venez. »

Ils redescendirent par des escaliers jusqu’à une vaste place au pied d’un palais que Drac avait pu observer en arrivant en ville. Sur l’espace, de nombreuses personnes étaient rassemblées. D’un côté, une armée de plusieurs centaines d’hommes et de femmes vêtus comme les gardes d’Ibn, dans cette tenue blanche et or, armés de sabres et de piques.



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Et de l’autre, bien moins ordonnés, une cinquantaine de chevaliers en armures hétéroclites qui n’avaient en commun qu’une chose : on ne leur voyait pas le visage, masqué derrière leurs heaumes, leurs casques à visière. Ils semblaient venir de tous les coins d’Aliaénon tant leurs armures étaient différentes, dans la structure comme dans les coloris. Le chevalier rouge était parmi eux. Bassem commenta :

« Voilà l’arme que j’ai pour ramener la paix sur le peuple de Methbe-El. Un mal nécessaire, je le crains. Mais voyez la confiance que je vous fais : je vous prête chacun de ces hommes, et chaque chevalier ici présent sera prêt à vous suivre, si tant est que votre but est de vaincre le Sans-Visage. L’abandon de mes projets personnels pour votre quête, voilà ce que je vous propose. Alors dites-moi, Dracaena. Où allons-nous ? Et comment y allons-nous ? »

Une jeune femme au teint hâlé vint à leur rencontre. Elle portait un arc à la main, et était vêtue d’une armure partielle au casque de faucon. Dans ses yeux brûlait un feu intense, alors qu’elle regarda Bassem, qui précisa :

« Et voici notre arme la plus puissante. Une héroïne bénie des Sables. Maïssa Al-Anan, ma fille. Si vous ne deviez n’en emmener qu’une, ça serait elle. Soyez assuré, par cet acte, que je tiendrai ma parole concernant Ibn. »

Un rapace surprenamment grand se posa aux côté de la femme, qui dardait l’oudio d’un regard de feu.





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[HJ : Libre à toi d’interrompre cette màj à n’importe quel moment si tu penses que j’ai été trop loin. Nous pouvons régler en aparté des commentaires passagers de ta part lors des différentes étapes, ainsi que la fin.]

[XP :
Drac : 0,5 (aparté)]

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Dracaena Paletuv
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Re: Désert du Raa'ska

Message par Dracaena Paletuv » sam. 11 févr. 2023 02:37

...Elle avait fonctionnée.

La solution pacifique avait fonctionnée.

A ma grande surprise, le vieux Sabbar me donna sa bénédiction, et Bassem me serra la main, visiblement prêt à m'aider. Il envoya l'ordure en armure rassembler ses troupes, puis quand ce dernier quitta la pièce, le dirigeant malpoli respecta sa parôle et me fit sortir. Tandis qu'il m'emenait avec lui (et un garde ayant commencé à nous suivre) à travers la ville, j'étais un peu abasourdi de la tournure des évènements, observant autour de moi, me tenant prêt à voir venir un coup fourré, une entourloupe, que l'on m'amène à une cellule encore mieux gardée et plus dégueulasse que la précédente, ou une chambre de torture...

Mais non.

A la place, il me conduisit à un point en hauteur, une sorte de balcon permettant d'admirer la ville et ses alentours. Et, il me présenta l'horizon désertique qui s'étendait devant nous, un paysage incroyable, dont l'aridité et le manque de végétation ne diminuait en aucun cas la beauté des couleurs du sable, des pierres et du ciel. Un désert, certe, mais aussi le genre d'environement qu'on ne voyait pas tous les jours. J'avais l'impression de voir des dunes de sables et des dents de pierre border une mer de flamme. Les paysages désolés, je connaissais, mais ça, c'était un tout autre calibre.

Tandis que j'admirais le paysage, Bassem commença à me parler. Son ton, sa voix, son comportement avait changé. Je ne ressentais plus la bêtise et l'orgueil qu'il le possédait plus tôt. La, il n'y avait qu'une voix sérieuse, qui me semblait cacher un brin de mélancolie et de regret.


« Voyez. Voyez le Désert du Raa’ska. Cet endroit si inhospitalier qui est réduit à être disputé sans cesse. Anciens Cadi Yangin fidèle à la tradition, nouvel ordre des sorciers de vision créé par notre ami commun, Ibn Al’Sabbar. Chevaliers sans bannière. Et au milieu de cette rixe, mon peuple, mes semblables. Je peux comprendre que vous n’acceptiez pas mes méthodes. Je le conçois même très bien. Mais soyez assuré que je fais ça pour la paix. Pour que le calme revienne enfin sur tout ça. Sur nos terres. »


Je regardais l'humain quelques instant, avant de rediriger mon attention vers les dunes du désert de feu. Peut être à cause de la retombée du stress, à cause du sublime spectacle devant mes yeux, ou alors à cause d'un brin d'empathie m'ayant prit par surprise, ma voix se remplie d'émotion, devenant elle aussi calme, mélancolique... Compatissante.


"J'crois à votre sincérité et j'peux comprendre plus que vous ne l'imaginez... Rixes, schismes et autre conflits dont les victimes sont ceux n'ayant rien demandé, ça m'est...familier. Vous êtes dans une situation difficile, dans laquelle on vous a poussé... J'peux pas vous blâmer d'essayer d'vous en sortir..."

Des bribes de souvenirs douloureux traversèrent mon esprit, et pour les chasser, je me mis à me concentrer plus sur le paysage, m'appuyant au balcon, tendant la main vers cette marrée rohoyante qui brillait au loin.

"Et vous avez raison d'vouloir protéger cet endroit. C'est ptet aride et inhospitalier, mais malgré tout je trouve ça...magnifique..."

Le visage de Bassem afficha juste un sourire triste. Peut être que je surinterprétais, mais j'avais la sensation qu'il avait dit bien plus sur lui et sa situation avec cette simple expression qu'avec tous ses discours précédents.P't'être que j'avais vu juste à son sujet: c'était simplement un otage de plus, prisonnier d'une situation le dépassant, dont il ne voyait pas de bonne façon de s'en sortir, juste des sacrifices à faire pour minimiser les dommages collatéraux.

Ou c'était un excellent acteur, et mes expériences passées me faisaient juste perdre tout discernement. Mais, même avec de la paranoïa, c'était comme pour Akihito, Xël, Eaeria, ou bien d'autre: je ne pouvais pas m'empêcher de compatir, de compatir pour un genre de douleur que je ne connaissais que trop bien...

Après plusieurs minutes de silence, nous reprirent la route et le chef de la cité m'amena face à une grande place, où attendaient un grand nombre de gardes blancs masqués, et divers soldats plus hétéroclites.

Je n'eu pas le temps de me demander si c'était un peloton d'exécution réservé à ma personne: Bassem m'expliqua qu'il s'agissait de l'armée de sa ville ,en blanc, et des types de l'ordre des Sans-manières, en... plusieurs couleurs. Il ne me fallut pas longtemps pour repérer mon cher copain l'ordure en armure, au milieu de ses potes fanatiques.

Pour continuer dans les surprises, Bassem m'annonça la couleur: c'était sa grande preuve de confiance: me filer le controle de ses armées, et de celles des Sans-manières, plutôt que de les faire continuer à faire je ne sais quoi dans la région.

C'était... beaucoup. Beaucoup et en même temps si peu. Je regardais les centaines d'hommes et de femmes en blanc, et je me dis que c'était typiquement ce que je voulais éviter si on avait prévenu Esseroth: une masse de piétaille, de soldat probablement très doué, mais habitué à faire la guerre à des ennemis de leur taille, et sans réel pouvoir utile à une situation hors du commun. Pas assez nombreux pour faire la différence, mais tout de même trop nombreux pour être coordonné et organisé correctement.

La quantité sur la qualité, mais tout de même quantité insuffisante.

Et puis, il y avait les sans-manière. Beaucoup moins nombreux, ce qui voulait en dire long pour moi: si ces types avaient réussi, avec cinquante gus visiblement pas autant ordonné qu'une armée classique, à imposer leur volonté sur une ville comptant autant de soldat, alors c'est qu'ils devaient être particulièrement fort. Ou les soldats de blancs étaient particulièrement faible.

Mais ça restait un problème: si on avait probablement plus de qualité avec les sans-manière (d'autant plus que si leur délire c'était de chasser le Sans-Visage, ils étaient ptet plus adapté pour aller tapper un titan), on perdait sur le reste: le coté confiance, le coté fiable. Des centaines de soldats avec juste un entrainement militaire et prêt à tout pour protéger leur ville, c'était pas s'qu'il y avait de mieux, mais au moins, y avait une base un peu solide, un principe d'organisation.

Les sans-manières, eux... c'étaient des gens prêt à mettre en place une purge pour tenter d'affaiblir un dieu. Et si le porc-épic était représentatif du groupe, alors ils étaient aussi tous du genre impulsif , et pas doué pour la remise en question.

Bosser avec ce genre de gens instables, ça m'enchantais pas trop.

Non, l'ironie ne m'échappait pas, et oui j'étais biaisé à leur sujet, mais ça n'voulais pas dire que j'avais pas raison!


Heureusement, arriva alors une troisième option: une jeune femme humaine, au corps tonique et couvert de cicatrice, au regard brulant, et accompagné d'un gros piaf au regard tout aussi brulant: Maïssa, la fille de Bassem. Ce dernier la présenta comme leur plus puissante "arme", et insistat sur le fait qu'elle valait une armée entière à elle seule.
Il me fit aussi comprendre que c'était sa façon de me montrer qu'il tiendrait sa promesse concernant le vieux Sabbar: me confier sa fille.
Si je voyais la logique, la sincérité du geste en prennait un coup quand il disait qu'elle valait une armée à elle seule. Donc en gros, en guise de confiance, il me confie une sorte "d'otage", en la présence d'une personne parfaitement capable d'étaler des centaines de gens à elle seule.
...
Ouais, il prennait pas trop de risque non plus le tas d'organe.

Mais bon, les humains avaient des moeurs assez différentes quand il s'agissait de leur progéniture, et probablement que c'était le geste qui comptait réellement dans cette histoire: "Oh, inconnu dont j'ai plein de raison de me méfier, prends avec toi ma seule descendance pour te prouver que je crois en tout. Et prête pas attention au fait qu'elle te transformera en cure-dent si tu craque ton bois de travers"...

Qu'importe. Au vu de la situation, entre la horde de soldat qui risquaient la mort en me suivant, et les cinquantes fanatiques qui s'assumaient pas, j'allais probablement choisir l'aide de la Bassem junior et son poulet carnivore. Observant un peu la femme et son animal, je lui fis un geste amical avant de la saluer: autant essayer de faire une meilleure première impression qu'avec son popa.


"Bonjour à vous, m'dame Maïssa. Salutation à votre oiseau aussi. J'suis Dracaena, enchanté. Bénie des sables, j'imagine que ça veut dire qu'vous avez un pouvoir particulier?"

Et elle me...regarda. Droit dans les yeux. Sans rien dire. P'tet qu'elle m'avait mal entendue? Ptet que j'avais un accent dont j'avais pas conscience et qu'j'étais difficilement compréhensible? P'tet qu'elle se demandait pourquoi le charbon sur patte arrivait à parler? Ou était aussi sexy? Ou p'tet que c'était ENCORE une foutue malpolie.
Mais je n'eu pas le temps de m'agacer: Bassem brisa cet embarassant silence d'un ton tout aussi embarassé.

"Elle... ne parle pas beaucoup, veuillez l'en excuser. Elle... vous montrera ses pouvoirs si l'occasion le recquiert. Et je vous souhaite que la situation ne l'exige jamais. Outre cela, vous ne trouverez pas meilleure archère, et vous pourrez compter sur son faucon pour toute mission de reconnaissance."

Si j'avais eu un yu chaque fois qu'on m'avait sortis qu'une humaine d'Aliaénon avait un pouvoir hors du commun mais qu'il vallait mieux prier pour ne jamais avoir à me retrouver dans une situation où il faudrait s'en servir, j'aurais deux yus.

Ce qui n'est pas beaucoup, mais c'est quand même bizarre que ça soit arrivé deux fois.

En tout cas, Bassem me prit un peu à part et se mit à me chuchotter:

"C'est une personne exceptionnelle. Rare, comme il n'en existe qu'une par millénaire, à l'instar d'Ibn Al'Sabbar ou de Thensoor Val'Crooh de la Lande Noire. Nulle aide ne serait meilleure pour vous : elle dépasse à elle seule de loin mon armée et celle des chevaliers sans bannière réunies."

Vachement fier de sa gosse le bonhomme. Je me mis à chuchotter moi aussi, n'ayant pas envie que ma réponse tombe dans l'oreille d'un sans-manières:

"Je vois. Une introvertie, j'en ai connu plusieurs. Bon, si elle vaut une armée à elle seule, ça sera pas de trop vu s'qui nous attends. J'espère juste que les sans-bannière feront pas les jaloux."


Bon, c'était juste une grande timide au final. Pas un problème, j'en avais connu plein, et les gens timident se révélaient souvent être les plus sympas. Franchement, je préférais ça à un problème d'égo ou autre.
De toute façon, je parlais suffisament pour deux!
J'arretai de chuchotter, m'adressant à nouveau à Maïssa:

"Pas de soucis si z'êtes pas bavarde m'dame, on a tous nos façon d'communiquer! Faite signe ou autre au besoin, j'm'adapterais! "

Tant qu'elle était capable de manifester son accord, son désacord, et si un truc arrivait dans mon dos, elle pouvait utiliser le langage des signes, écrire sur un carnet ou faire du ventriloquisme avec son oiseau: tout me convenait.

Bon, j'me méfiais toujours de Bassem, mais jusqu'à présent, il avait tenu ses promesses: me sortir de prison, et me proposer des moyens pour gérer le grand mal dont j'étais sensé être venu les prévenir.
Et entre son détour par le balcon , sa fille, et ses petits appartés... Je commençais vraiment à me dire que le bonhomme serait ptet un plus grand allié que ce que j'avais prévu.
Je pris une grande inspiration, et commençai à parler uniquement pour le chef de la cité et son enfant, mon ton devenant progressivement moins détendu:


"Maintenant, à moi de montrer ma confiance et d'honorer ma part du contrat: mon message, la raison de ma venue, et nos objectifs: la source de nos problème se trouve à El..Es..."

Foutue nom composé. Je du faire une petite pause pour bien réussir à me concentrer sur la prononciation de ce truc.

"Elscar'Olth! S'cusez moi, j'ai encore du mal avec tous les noms locaux. En version courte? Les Landes noires ne sont plus contenue correctement par les gens Elscar'Olth, et de ce fait, elles s'étalent et corrompent tout sur leur passage. La ville d'Esseroth est déjà en danger, et vu la vitesse à laquelle ce phénomène s'étends, ça prendra pas longtemps pour qu'on renomme votre monde Alandenoirénon. "

Je marquai une nouvelle pause, cette fois ci pour bien laisser le temps à mes deux interlocuteurs d'enregistrer l'information. Parce que la, on allait passer sur le gros du sujet, sans mauvais jeu de mot...

"Okay, la partie amusante maintenant: la raison pour laquelle ça arrive, c'est à cause d'un titan qui c'est installé à Elscar'Olth, et à tout bousillé la bas. Il a mit la main sur l'âme du Sans-Visage, et cette dernière a visiblement des pouvoirs hypnotiques, c'est elle qui semble l'avoir poussé à faire ça.

La bonne nouvelle: pour le moment, le titan a mit une pause à la destruction de la ville, et reste passif, surveillant l'âme du Sans-Visage.
La mauvaise: tant qu'il est la, il empêche d'accéder aux mécanismes magiques qui permettraient de résorber et stopper la corruption des Landes noires."



Une fois de plus, je marquai une pause. Autant les laisser bien avaler ce que je venais de dire avant de continuer: s'ils étaient pas capable d'accepter le problème de la corruption et du titan, alors j'allais certainement pas leur parler du prédateur divin.


"Avant de poursuivre, une question:"

Je me mis à chuchotter pour Bassem:

"Est ce que c'est ça, leur raison de vouloir éliminer le Sans-visage? "

Autant avoir le coeur net sur ce point la.
En entendant mes propos, Maïssa leva un sourcil, visiblement perturbé par ce que je venais d'annoncer. Elle se mit à regarder les armées, toujours en restant silencieuse. Son cher paternel, lui, devint plutôt blême (un truc rigolo que faisait les êtres de chair quand ils avaient les chocottes). De toute évidence, il était en train de réaliser que je n'exagérais pas quand je disais qu'j'étais pas venu ici pour des nouvelles de pacotille.


"De la corruption noire ? Un Titan ? Mais... mais que croyez-vous qu'une armée pourrait bien faire contre de telles choses ? Mes hommes courraient droit au massacre unilatéral sans la moindre chance de faire quoique ce soit. N'en avez-vous pas conscience ? Quant à cette corruption... Ils ne sont pas des mages, ou des sorciers. Ils ne pourront rien faire."

Son regard se tourna lui aussi vers les armées... Plus précisément, son armée, tout de voile blanc et de masque.

"Ecoutez : si l'âme du Sans-Visage est impliquée, les Chevaliers iront d'office là où vous leur direz. Mais mes hommes... S'ils peuvent être épargnés, je vous en saurez gré. Ma fille vous sera plus utile que deux-cent de mes guerriers. Et..."

Il regarda nerveusement autour de lui, comme pour s'assurer de qui pourrait entendre la suite de sa phrase.

"C'est vers les Cadi Yangin qu'il aurait fallu vous tourner. Pas ceux d'Ibn Al'Sabbar, mais ceux qui ont fait sécession, et protègent Messaliah de la présence des Chevaliers Sans-Bannière. Ce sont des sorciers... eux."

L'ironie de son propos aurait été vachement plus amusante si je n'étais pas autant frustré par le culot qui l'accompagnait.

"Les chevaliers sans Bannière ont pour but d'éradiquer tout ce qui a trait au sans-visage. Leur postulat est simple : pour eux, la présence d'une entité supérieur influence les civilisations de ce monde et les prive de la liberté permettant leur émancipation. C'est, pour eux, viser cette indépendance que de détruire les liens du passé. Le Sans-Visage, d'une part, qu'ils désignent comme responsables de la survie des Titans, mais les Titans eux-mêmes, menaces trop grandes pour les peuples libres."


Oh. Sur le papier, j'aimais bien leur mentalité: ne pas aimer que des dieux débiles décident à leur place de ce qu'ils peuvent faire ou pas faire. Mais les méthodes...
Et même. Se rebeller contre la nature, l'ordre établit, les dieux, ça j'étais d'accord. Mais mon objectif à moi, c'était de réussir à trouver une sorte d'harmonie avec le feu, pas juste de le faire disparaitre...
J'avais assez de jugeotte pour comprendre que les choses existaient avec une logique, une raison. Que s'il fallait changer quelque chose dans l'existence, c'était en modifiant un engrenage, pas en le cassant ou en le retirant...

En tout cas avec ça, mon point de vue sur le groupe était globalement décidé. Et, chose qui ne m'échappa pas, c'est que Bassem se retena bien de donner son propre avis sur la question... Définitivement pas complètement en phase avec ses copains casqués...

Lorsque je me dédidai à lui répondre, je me surpris moi même en laissant s'échapper un rire jaune, amère. Visiblement, ma frustration sur la situation était plus intense que je ne le pensais.


"Krehe... Vous comprenez mieux mon "manque de politesse" maintenant? Et la base, j'devais bien d'aller voir les Cadi Yangin, mais bon, le contact que j'devais retrouver pour ça était occupé à faire une sinécure dans une cellule, que l'on m'a d'ailleurs fait rejoindre avec la plus grande tendresse..."

Après tout, tout aurait été plus facile, tout ce serait mieux passé si on m'avait simplement laissé partir avec Sabbar et faire ce que j'avais à faire. Aller voir les autres mages de feu c'était sur la liste! C'était quand même incroyablement agaçant d'entendre Bassem me sortir "Gnagnagna fallait avoir voir les mages de feu"... MAIS SERIEUX A CAUSE DE QUI J'Y SUIS PAS ALLER, BOYAUX SUR PATTES?!

...Non... Non, je devais me calmer. Ouais, j'avais largement raison d'être désagréable, il le méritait bien ce moustachu. Mais... pour le moment, il avait accepté de m'écouter, de m'aider, et de me proposer des options. La politesse, c'est comme la gentilesse: ça va dans les deux sens. J'allais pas prendre le risque de bousilelr cette trève diplomatique à cause de mon propre égo, pour le coup, ça serait moi le mec culotté dans l'histoire.


"Scu...excusez le cynisme. Ouais, j'suis amère de la tournure des évènements, mais j'vais mettre ma mauvaise humeur de coté, on est tous dans la même mouise, et vous avez l'air de vraiment vouloir aider..."

...'puis... j'vous crois quand vous dites que certaines décisions dans s't'affaire n'étaient pas les votres...

Krerk... Vous voulez protégez vos soldats, et z'avez bien raison: j'ai vu le titan. J'ai vu s'qu'il a fait. Et ouais, cette armée ne s'ra hélas pas suffisante.

Mais z'avez pas besoin de m'demander d'les laisser en dehors de s't'histoire: j'comptais pas les emmener. Pas assez nombreux, probablement pas assez puissant aussi. Leur seule utilité serait d's'en servir comme appât, je refuse catégoriquement de m'abaisser à ça...

M'dame Maïssa sera déjà une alliée plus adapté vu la réputation qu'vous lui faite. Enfin, si vous vous sentez de taille à aller chercher des noises à un titan!"


J'attendis quelques secondes une potentielle réponse de Maïssa. Ou au moins une réaction. Et réaction il y eu. Une plutôt...bizarre. Elle se tourna vers moi, la tête penchée sur le coté, me fixant droit dans les yeux, une sorte de... détermination, d'énergie dans le regard. Puis, elle détourna la tête... Et recommença. Encore et encore. Toujours sans dire un mot.
C'était particulier, pour sur, mais pas dérangeant. Elle me rappelait pas mal ce que j'avais l'habitude de faire pour m'occuper quand je parlais avec des gens.
Après tout, ce genre de ptites habitudes faisaient de mal à personne.

Je reppris mon discours.

"Quand j'aurais finit d'm'entretenir avec vous, j'irais expliquer la situation aux Sans-Bannière. Ils seront peut être plus adapté que vos soldats pour ce conflit... Et pas sur qu'ils acceptent de rester à rien faire de toute façon..."

Je me penchai vers Bassem, plongeant ma main dans mon baluchon, prétextant y chercher quelque chose pour le lui montrer, alors que je voulais juste lui murmurer de nouveau à l'oreille.
...Bon, en vrai, je cherchais réellement quelque chose: une de mes runes. Au cas où j'avais très mal interprété le comportement de mon hote, et qu'il me faille revenir au plan B. (Bourre lui la tronche dans la panique)

"Vu la situation, réalistiquement, aller à Messaliah, c'est envisageable ou pas?"


De façon un peu anticlimatique, il se contenta d'hausser les épaules.


"Vous auriez directement parlé de tout cela, la situation n'aurait pas été la même.

La remise en question était vraiment pas le fort du bonhomme...

Enfin, ce qui est fait est fait. Je vous sais gré d'épargner mes troupes. Quant à Messaliah... Je crains qu'elle ne vous soit inaccessible. Au cœur du désert, les sorciers ne vous laisseront pas l'atteindre vivant s'ils ne vous connaissent pas. Dites-vous bien que ce ne sont pas les amis d'Ibn Al'Sabbar. Et encore moins des chevaliers..."


Erk... Rentrer à Messaliah était donc bien plus compliqué que prévu. Porblème, très gros problème.
Tout en réfléchissant, je me mis à imiter Maïssa, penchant aussi la tête sur le coté, et observant le plus profond de ses yeux chaques fois que son regard croisait le mien.

"Oh, ça j'ai bien compris qu'les sans-bannières avaient pas bonne réputation la bas... Mais même si ces sorciers de feu sont pas trop ouvert aux étrangers, nos problèmes les concernent tout autant...
Dans tous les cas, Sabbar aurait servit au moins à faire le médiateur, ne serait-ce qu'un minimum, mais dans l'cas présent, s't'impossible de l'avoir. Et s'ils sont aussi fermé que vous le dites, ma tête de bois risque ptet plus de réveiller leur envie de faire un feu d'camp qu'autre chose...

...Kmrlmlrmlrmmmmr....

Erk... La pierre de vision la bas aurait été aussi un sacré atout pour contacter Xël, Simaya et les autres... Un voyage par portail aurait été la meilleure option... J'me doute que vous direz non, mais au cas où, z'avez pas une pierre comme ça en rab' sous le coude? Ou un autre moyen de communication longue portée? "


Bassem secoua la tête de façon négative:


"Ces objets sont rares, et il n'est qu'Ibn pour les enchanter aussi efficacement... avec les ressources de Messaliah. Maïssa pourrait envoyer son faucon, si vous voulez communiquer, à condition que vous sachiez précisément où il doit se rendre. Mais cela mettrait sans doute plusieurs jours. Voire même une semaine ou deux, dépendamment de la distance, avant d'avoir une réponse. Comment êtes-vous arrivé ici ? Comment comptiez-vous repartir ?


-Portail de Xël, et portail de Xël.
En gros, sa magie lui permet de créer des portails permettant de traverser des distances gigantesques. A l'origine, je devais venir ici chercher Ibn, qui devait m'aider à le recontacter grâce aux pierres de vision qu'on puisse organiser le retour avec un max de mage de feu pour aider. Vu la situation, le départ c'est fait dans l'urgence, et ça devait être un voyage rapide, l'espace de quelques heures, une journée tout au plus...

Comme z'avez pu voir, y a eu des imprévus."


Je marquai une pause, le temps de me repasser toutes les informations en tête.

"Si Xël ne m'voit pas revenir rapidement, il viendra probablement venir me chercher, mais ça, ça part du principe qu'il n'a pas plus urgent à gérer entretemps...
Et des semaines juste pour un message, c'est hélas beaucoup trop. Qui sait quand est ce que le titan décidera de se bouger. Sans parler de.... Non, ça, on en discutera après.

Dans cette situation, j'vois que trois solutions:
-Se rendre à Elscar'Olth via le moyen de transport le plus rapide de disponible, et je suppose que ça prendra des jours. Pas sur qu'on arrive à temps pour aider pour quoi que ce soit, mais au moins on arrivera.
-Essayer de rentrer en contact avec les mages de Messaliah, et espérer que comme vous, ils soient prêt à m'écouter.
-Qu'il existe moyen de contacter Xël ou Simaya dont on ne m'a pas parlé parce que c'est un sombre secret, qui demande des sacrifices de sang ou j'sais pas quoi. "



Toujours dans mon jeu de regard avec Maïssa, je pris le temps de bien considérer les trois options que j'avais proposés, voir laquelle était la plus intéressante vu notre situation.


"...Perso, j'suis prêt à tenter ma chance auprès de Messaliah. L'option la plus dangereuse pour moi, mais ça m'a l'air d'être la plus rapide niveau résultat. Et si j'y passe, au moins z'êtes au courant du danger, vous pourrez aviser."

Okay, j'étais peut être aussi pas mal motivé à l'idée d'enfin rencontrer le peuple des mages de feu, pas juste un représentant sénile enchainé dans une cave. Mais ma proposition était sincère: j'étais prêts à risquer ma vie pour y aller: souffrir pour avoir ce que je veux c'était une habitude à force. Et puis bon, c'était joindre l'utile à l'agréable!

Faisant un peu craquer mon corps, je fini par stopper mon petit jeu de regard avec l'archère pour le reprendre avec l'oiseau de cette dernière: m'accroupissant devant lui, je me mis à le fixer droit dans les yeux, n'y cherchant rien de plus qu'un peu d'occupation.


"Si vous avez d'autres solutions à proposer, j'suis preneur."


J'eu le temps de voir Bassem baisser les yeux avant d'entamer sa réponse:

"Les Cadi Yangin de Messaliah... C'est risqué. Très risqué. Et je peine à imaginer impliquer Maïssa dans ce qui pourrait nuire encore davantage à l'entente entre Methbe-El et eux : ils sont... plutôt traditionnalistes. Et n'apprécient pas la présence de femmes parmi eux. Si vous décidez de les contacter malgré tout, il serait peut-être mieux de d'abord vous rendre à Neo-Messaliah, leur forteresse, plutôt que dans les ruines de l'antique cité qu'ils défendent becs et ongles. Mais... je vous déconseille réellement de vous y rendre en si petit comité."

Ils n'appréciaient pas la présence... des femmes? Hein? Quoi? Mais... C'était quand même pas mal débile, non?
Définitivement, y avait vraiment que les sacs de chair pour s'embetter avec des concepts aussi stupide...

En tout cas, le ptit Bassem se mit à réfléchir un moment, avant de poser une question à sa fille.

"Combien de jour faudrait-il à Alsaqr pour rejoindre Elscar'Olth ?"

Et, encore plus surprenament, elle répondit. Avec des mots. Enfin, un mot. J'allais enfin entendre comment elle sonnait cette m'dame!




"Cinq."




Sa voix n'était pas vraiment ce à quoi je m'attendais. Elle était surprenament agréable, douce, dégageant un certain charme, presque une sorte de... chaleur agréable, dans laquelle on avait envie de s'emitoufler. De s'enrouler. De la serrer contre nous, avec tendresse, douceur, vigueur! S'assurer qu'elle et sa sublime voix, et sa jolie personne soit en sécurité, protégée par les flammes, se sente bien, heureuse, avec un adorable sourire et...


....

wow wow woW wOW WOW WOW WOW WOW WOW!

Il venait de se passer quoi la?!

Houla, c'était bizarre. Trèèèèèèèès bizarre. Non. Non non non. Okay, elle avait une belle voix, mais que je réagisse comme ça, non, pause, stop!
Pas la, pas maintenant!

...Il m'arrivait quoi la? J'me sentais si seul que ça? Ces vrais que ces dernières années j'ai commencé à me lasser de ma solutide mais la c'était...ouais...non... Non non non non non.

On...On va dire qu'elle avait juste une jolie voix et que le gros chamboulement d'émotion de ces derniers jours m'a pas mal fatigué mentalement.

Ouais...

Ouais on va dire ça...


Personne ne semblait avoir remarqué ce...moment bizarre, et Bassem continua de parler normalement.

"C'est le plus rapide que nous pouvons faire. Sachez toutefois qu'à pied, il vous faudra deux semaines pour rejoindre Neo-Messaliah, dans des conditions désertiques intenses. Moitié moins si nous vous prêtons une monture. C'est... forcément moins instantané qu'un transport par portail. Je suis confus de ne pas pouvoir vous aider davantage."

Il soupira.

"Si vous aviez seulement l'une de ces pierres, Ibn aurait peut-être pu vous aider. Ou peut-être devrions-nous lui demander conseil. Hem. A l'abri du su des Chevaliers, bien sûr."


Donc, cinq jours pour que le zozio arrive à Elscar'Olth, sans être sur que Xël y soit encore. Une semaine en chevauchée pour rejoindre la ville des mages de feu et la grosse pierre de vision, qui, si on arrive à l'utiliser, nous permettra à coup sur de contacter Xël (sauf s'il a paumer sa propre pierre), mais on risque de se faire zigouiller en route. Ou retourner voir papy Sabbar et espérer qu'il ait plus d'info pour nous.

....

Aucune solution facile pour se sortir de la, hein?


Krmmm... Vu la situation, demander son avis à Al'Sabbar sera pas perdu. On a déjà un peu discuter, et il était pas dans un super état, en plus de manquer d'info, mais peut être qu'avec des options plus précises il pourra nous aiguiller...

Pour nos amis les chevaliers, j'leur dit de faire route vers Elscar'Olth pour qu'on soit tranquille? De toute façon faudra bien que j'aille leur parler au bout d'un moment... Ou on leur sort une excuse du genre "besoin d'interroger le prisonnier"? Sinon, j'veux bien faire d'l'infiltration, mais faudra trouver un costume à ma taille!"


Je me redresse, m'adressant à Maïssa, l'observant sous toutes les coutures, encore perturbé par ma précédente réaction, essayant de comprendre ce qui c'était passé.

"Quand à votre oiseau, attendez avant de l'envoyer la bas. Autant qu'on soit sur de pas avoir de meilleures options avant d'envoyer le pauvre dans un voyage inutile."


Peau, poil, orifices bizarres et plein de truc dégoutants...nan, vraiment, c'est juste une humaine quoi... C'était quoi cette réaction, qu'est ce qui m'avait prit?!

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Cromax
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Re: Désert du Raa'ska

Message par Cromax » sam. 11 févr. 2023 03:36

Cauchemar en Aliaénon : Methbe’El (Dracaena) IV




Bassem Al-Anan répondit sans tarder :

« Si vous leur dites ce qui les attend sur la Lande Noire, ils s’y rendront tête baissée. Ils prendront même peut-être avec eu du renfort de leurs campements autour de Messaliah. C’est… sur le chemin. Même s’ils n’abandonneront pas toutes leurs positions. Quant à trouver une excuse pour aller voir Ibn, il n’y en a pas besoin. Allez-y avec Maïssa. Ce sont mes hommes qui le gardent, il est ma responsabilité. »

Il déglutit bruyamment à ce mot. Visiblement, il a le couteau sous la gorge concernant le maintien d’Al Sabbar en geôle. Il poursuivit :

« Ils vous laisseront passer, s’ils voient ma fille. Moi, je resterai ici pour superviser le départ des chevaliers et maintien de ma garnison. »

Maïssa se tint prête à t’accompagner, son immense rapace prenant son envol vers les cieux de la cité du désert.


[HJ : on peut repartir en aparté pour la suite. Décide de ce que tu fais, parler aux chevaliers, répondre à Bassem, direct aller voir Ibn. Et on enchaîne derrière ^^]



[XP : Drac : 1 (visite de la ville) + 0,5 (aparté)]

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Dracaena Paletuv
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Re: Désert du Raa'ska

Message par Dracaena Paletuv » sam. 18 févr. 2023 22:14

Je pris le temps de réfléchir quelques instants à mon ordre d'action. De toute évidence, Bassem était plus que pour le fait que les sans-manières se barrent de la ville, et c'était dur de lui en vouloir pour ça: je serais probablement un peu plus libre de mes actions avec moins de chevaliers "pas du tout fanatiques" dans le coin. Et vu la réaction du boss de la ville à la mention de Sabbar étant "sa responsabilité", ça le mettait définitivement plus dans la catégorie "otage de la situation" que "petit batard égoïste et profiteur". Mais bon, restons tout de même méfiant.

De toute façon, envoyer les anti Sans-visage à Elscar'Olth, que ça soit pour les dégager du coin ou non, ça faisait de toute façon des renforts pour cette affaire de titan. Potentiellement des renforts compétents en plus. Y avait plus qu'à espérer qu'ils arrivent sur place à temps.

Je fis signe à Bassem que j'allais m'adresser aux sans-manière, puis, je me dirigeai la où ils étaient regroupé, m'approchant assez pour que ceux du premier rang puissent m'entendre, le porc-épic mapoli rouge inclut. Je pris le ton le plus sérieux possible , tout en faisant bien attention au choix de mes mots: c'est qu'il s'agirait de pas vexer les egos fragiles de ces charmantes personnes...


"Chevaliers sans-Banières, je me présente, je suis Dracaena, de Yuimen. Oui, je suis bien fait en bois, mais ne vous inquiétez pas, malgré le fait que je sois d'une espèce différente, mon désir d'aider reste le même. J'ai déjà rencontrer l'un de vos membres, et je m'excuse platement de mon comportement envers lui. "

Je fis une petite courbette envers l'ordure en armure. Si la situation me permetait pas de lui rendre le coup de pied qu'il m'avait collé, j'pouvais au moins me venger en étant le plus mature des deux: moi, je savais ravaler ma fierté au moins.
Bon, en vrai, ces excuses étaient ptêtes pas aussi sincères que ça, mais bon, l'important, c'était de donner l'impression qu'elles l'étaient!


"J'ai été envoyé ici pour chercher de l'aide, et pour prévenir d'un grand danger: à Elscar'Olth, une catastrophe est en cours. La ville ne peut plus contenir l'énergie sombre des Landes Noires, qui s'étends désormait par dela ses limites habituelles, et commence à corrompre tout ce qui croise son chemin...

La raison? Un titan. Un titan inconnu à attaquer Elscar'Olth, et empêche la restauration des sceaux servant à bloquer ce phénomène. Et ce titan n'est pas la pour rien: il est manipulé par quelque chose qui va vous intéressé: l'âme du Sans-Visage."



Je marque une petite pause, observant un peu la réaction que ce propos à provoquée dans l'assemblée, avant de reprendre.


"Cette dernière à le terrible pouvoir de manipuler les être vivants qui s'en approche ,et elle s'est trouvée le plus puissant des gardiens avec ce titan. Néanmoins, ça reste son âme, dénudée de corps ou de protection en dehors de ça. D'autres Yuimeniens, avec l'aide des habitants de la ville, son actuellement sur place pour essayer de régler le problème, mais ils n'y arriveront pas tout seuls. Pour le moment, le titan est passif, et si on ne sait pas combien de jour cela va durer, il faut donc au plus vite aller la bas pour essayer d'agir, avant que l'âme du Sans-visage ne lui ordonne de faire on ne sait quoi."


Je me tournai vers mon ancien "guide" en armure, ajoutant solennellement:

"Voila. Vous savez désormais tout. Je sais que c'est culotté de ma part de demande de l'aide après mon...comportement envers vous, mais je pense que nous avons un objectif commun dans cette histoire: empêcher l'âme du Sans-visage de causer plus de destruction. Je vous laisse réfléchir à tout ça. "


Je fis une dernière courbette pour signaler mon départ, avant de tourner les racines et de retourner sans tarder auprès de Bassem et de sa fille.
Une fois bien éloigné des chevaliers, et sur de n'être à porté d'oreille que de mes deux interlocuteurs les plus agréables, je pris la parôle, sans parler trop fort.


"Bon! J'leur ai donné les grandes lignes, on va les laisser bien enregistrer les informations. En attendant, dis-je en me tournant vers Maïssa, autant en profiter pour aller voir notre cher prisonnier! M'dame Maïssa, j'vous laisse me guider, vous connaissez surement mieux le chemin que moi!"


J'emboitai le pas derrière Maïssa, toujours aussi silencieuse, marchant à travers les rues de la ville pour la troisième fois aujourd'hui. Si j'essayais de profiter un peu plus du décors et de l'ambiance locale pendant la route, mon esprit était hélas occupé, d'une part parce que je réfléchissais à ce qui risquait de se passer si je ne trouvais vraiment pas de solution pour retourner la bas rapidement, et d'autre part, parce que je n'arrêtais pas de jeter des coups d'oeil à Maïssa, essayant encore de comprendre mon étrange réaction un peu plus tôt.

Le silence vevant de la femme était aussi quelque peu pesant, il fallait bien l'avouer, et je ne pu m'empêcher d'essayer de faire la conversation, dans un espoir un peu désespéré de casser cette gène bizarre que je sentais s'installer chez moi. Je pris mon ton amical habituel.


" Erk... J'espère que m'sieur Sabbar pourra nous donner une piste, un bout de solution à s'te situation... Et donc et donc m'dame Maïssa, z'êtes LA grande guerrière de cette ville? C'est plutôt cool ça! Mais ça va, s'pas trop dur? J'imagine que ça doit être un truc assez lourd à porter non, un titre pareil? J'en ai eu des titres, mais c'était plus dans le genre péjoratif qu'autre chose! J'espère que vous subissez pas trop la pression d'vot' situation... D'ailleurs, c'est pour ça qu'vous parlez pas des masses? "

....Pas l'impression d'entre une réaction...

"...Nan, en vrai, c'est ptet juste de la timidité, ou de la gêne, je sais pas. J'vous juge pas pour ça, z'avez vos raisons! Mais au moins, le peu qu'j'ai entendu d'vot' voix, elle a l'air assez sympa, pas comme la mienne. On peut entendre le charbon résonner dans ma gorge chaque fois que je l'ouvre, héhéhé... Enfin, ma gorge fonctionne pas vraiment comme celle des gens de chairs, mais bon, j'pense que vous saisissez l'idée!"


....Pesaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaant!


"... Bon, pas du genre à aimer faire la causette en marchant. J'comprends. Le silence à son coté agréable faut dire! Bon, moi, j'vous avoue que j'm'en suis lassé, mais bon, j'ai eu l'occasion d'en profiter pendant un sacré bout d'temps, et faut pas abuser des bonnes choses il parrait!

....Erk....Ouais, du coup je casse un peu tout l'principe en continuant de blablater la... J'veux...juste m'assurer qu'vous voulez aider de votre propre chef et qu'on vous force pas la main... J'sais pas trop s'que vous pensez d'la situation, titan ou ... tout le reste.



....Oh et puis zut!


"Bon, j'voulais vous d'mander d'aut' choses, comme le nom de votre oiseau... Sacré belle bête d'ailleurs, j'en avais jamais vu des comme ça... Mais bon, autant pas vous déranger plus que ça. Si vous avez b'soin d'communiquer et qu'vous pouvez/voulez pas parler, fait juste des signes, ou écrivez. J'ai beau être un bout de bois, j'sais lire. Même si c'est un peu ironique, j'vous l'accorde.
...En fait faite comme vous faite d'habitude. J'm'adapterais! "



Et si avec tout ça ça lui provoque pas la moindre réaction, bah flute et zut, moi j'retournerais juste m'intéresser au décors!

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Cromax
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Re: Désert du Raa'ska

Message par Cromax » lun. 20 févr. 2023 23:48

Cauchemar en Aliaénon : Methbe’El (Dracaena) V



Les chevaliers sans-bannière écoutèrent les dires de l’oudio. Lorsqu’il évoqua un titan, certains murmurèrent entre eux, lorsque l’âme du sans-visage fut évoquée, le tumulte alla grandissant. Ça ne les laissait clairement pas indifférents. Le chevalier rouge, à qui il s’adressa en personne, grogna dans son casque et rétorqua :

« Bon. Nous ferons en conséquence. »

Toujours aussi prolixe, celui-là. Bassem opina du chef aux suites de tout ça et laissa partir Dracaena et sa fille en direction de la prison d’Ibn Al’Sabbar. Maïssa resta bien entendu d’un silence de plomb pendant tout le trajet, alors qu’elle guidait l’être de cendres dans les rues désormais presque familière pour l’oudio. Elle parut même agacée par la verve sans fin de son compagnon de marche. Au tout final, elle s’arrêta subitement et fit face à Drac’, lèvres pincées. Le faucon géant, qui volait au-dessus d’eux, vint se poser près d’elle. Elle le désigna de la tête, et parla… Enfin.

« Alsaqr. Et peu importe la raison, je vous aide. Contentez-vous de ça. »

Chacun des mots prononcés vint cueillir Dracaena au plus profond de son être. Une chaleur rassurante, puissante, comme si son cœur de bois devait pour vivre désormais s’accrocher aux suites de Maïssa. Comme si rien d’autre ne méritait d’être vécu si ce n’était en sa compagnie. Elle eut l’air d’une reine, d’une déesse, une mère et d’une sœur. D’une amante, d’une fille. Une sensation qui sécha littéralement toute envie de parler chez l’oudio, laissant toute parole bloquée au fond de sa gorge. Sans un mot de plus, celle qui l’avait envouté de sa voix fit volte-face et reprit la marche jusqu’à l’habitation où Ibn était toujours maintenu. À l’intérieur, un seul garde surveillait la porte de la cave, et laissa passer le duo sans demander son reste. Le Cadi Yangin était toujours enchaîné dans sa geôle à l’arrivée des deux envoyés de Bassem. Son regard se porta vers Drac, curieux. Et la langue de ce dernier fut déliée.



[HJ : as always, on peut aparté avec Al'Sabbar si tu en as l'envie et le temps ^^]


[XP : Drac : 0,5 (aparté) + 0,5 (annonce et balade)]

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Re: Désert du Raa'ska

Message par Dracaena Paletuv » sam. 25 févr. 2023 03:27

Bon, visiblement j'avais parlé un peu trop pour la madame, je sentais que l'agaçait. Plus malpoli que j'l'imaginais... Mais bon, au moins elle était capable de répondre à quelqu'un d'autre que son père, c'était une bonne chose, après tout, une femme aussi charmante qu'elle, ça aurait été dommage qu'elle ne veuille pas m'adresser la parole, avec sa douce, belle, magnifique voix. Elle qui était si grande, si impressionante. Certe, sa peau n'avait pas la beauté et la résistance d'une ecorce, mais elle était tout de même charmante, agréable. Ses yeux perçaient mon ame, comme si elle voyait au fond de moi ma vraie valeur. Que son ton agacé n'était qu'une façon de me protéger, que ça ne changeait pas le fait qu'elle croyait en moi, qu'elle croyait en mes objectifs, mes capacités.

Oui, elle, devant moi, cette humaine, cet être de chair, qui dégageait une aura si relaxante, si agréable, si désirable, tel un brasier réchauffant mais ne brulant pas. Je cmptais lui répondre quelque chose, mais ma phrase s'était perdue dans le flot d'émotion et de pensée en train de m'assallir sur le moment. Et puis, au final, qu'est ce qu'on s'en fichait? Après tout, ça n'était que ma petite voix rauque qui allait emplir l'air, pas sa voix à elle.

Ooooooh, Fearadhach me retienne, mais cette VOIX! C'était incroyable! Hypnotique! Du délice pour mes oreilles de bois! Le plus beau chant d'oiseau, la plus belle musique de fête, le plus doux crépitement de feu n'égalait pas ce que j'avais entendu.

Je la regardais, la, devant moi, cette femme, et je voyais en elle une pièce manquante à ma vie... Elle acceptait de m'aider! Dans son immense gentillesse, elle me graciait de sa présence, tout en défendant ses intentions, cultivant ce si joli air de mystère qui ne faisait qu'ajouter à son charme.

En la voyant, la, je ressentais ce plaisir coupable que j'avais en voyant une flamme danser sous mes yeux. Mais la, étrangement, je ne sentais pas la culpabilité m'envahir. C'était juste...normal de me sentir comme ça. D'apprécier sa présence. Ca avait un coté relaxant, de pouvoir aimer une chose sans être attaquer pas les souvenirs du passé, de ceux n'étant pas d'accord.

Et pourtant à bien y réfléchir, dieu sais que j'me f'rais juger par les oudios qu'j'ai connu pour autant me satisfaire de la présence d'une femme de chair comme ça. Mais ils ne comprendraient pas, cette fougue, ce stoïsisme, cette aura, cette voix, cette... cette...
cette...

...


......


...............


...............................



aaaaaaaaaAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH!!!

Quoi? Mais quoi?! Mais quoi?! Mais quoi?! Mais quoi?! Mais quoi?! Mais quoi?! Mais quoi?! Mais quoi?! Mais quoi?! Mais quoi?! Mais quoi?! Mais QUOI?!


C'était QUOI ce BORDEL?!

Je fis un bond en arrière, la confusion étalée sur mon visage, mais Maïssa ne sembla pas remarquer. C'était ENCORE arrivé! Pourquoi est ce que j'avais envie de prendre ce... cette nana dans mes bras et de la voir heureuse et satisfaite?! Une humaine... Une.HUMAINE! Un tas de peau, de chair, d'organe! La voir comme une amie, ok! Comme une alliée, bien sur! Mais ressentir autant d'affection pour elle, qu'est ce que que qui que quoi?!

...Est ce que c'était la crise de la cent-cinquantaine? Est ce que j'avais passé tellement de temps tout seul que j'étais prêt à vouloir passer ma vie auprès de la première chose intelligente venue?

...

MAIS POURQUOI ELLE DU COUP?! C'était pas la seule personne que j'avais rencontré, de chair ou non! Et j'la connaissais à peine, et elle était pas très agréable avec moi pour l'instant! Trop silencieuse à mon gout!

Ou alors j'voulais l'adopter? Genre, mes instincts parentaux se réveillaient enfin, et j'avais envie de m'occuper d'un être plus petit et fragile que moi?

...

MAIS POURQUOI ELLE ENCORE UNE FOIS?! Raaaaah, j'étais perdu, confus, et un peu paniqué par la situation. Je n'me comprennais plus du tout! C'était comme quand j'avais réalisé mon interêt poussé pour le feu ,mais en pire! Ca faisait encore moins de sens...

Il fallait que je pense à autre chose! A un truc me détournant l'attention de ces étranges... désirs bizarres! Avoir des pensées agréables! Honnêtes! Saines! Ou au contraire, des trucs horribles, pour me calmer! Genre la fois où ces humains ont essayé de me couper le bras pour faire un feu de camp! Ouais, ça, c'est bien ça, j'ai pleurer pendant 3 semaines, bien traumatisant, ça me calmera les étamines!


J'étais tellement perturbé par ce qui venait de se passer que je n'avais même pas réalisé que nous étions arrivé à destination. Ibn Al Sabbar se tenait la, devant moi, derrière les bareaux, dans le même état où je l'avais laissé, se demandant visiblement ce que je fichais la.
Je pris le temps de me calmer, respirant un grand coup, évitant de regarder dans la direction de Maïssa, avant de finalement rompre le silence et prendre la parole:


"Salutation m'sieur Sabbar. Content voir qu'vous êtes toujours la.
...
Dans le sens vivant, hein, pas de le sens "content d'voir que vous êtes encore dans une cellule".

J'vais pas vous mentir, j'suis v'nu vous d'mander conseil. Enfin, un peu plus que précédemment. On d'vrait pouvoir discuter un ptit peu plus tranquillement, ces chers sans man...bannière sont encore en train de se remettre de s'que j'leur ais annoncé. Vous savez, l'titan, Elscar'Olth, toussa toussa...

Ah, j'leur ai ptet pas parlé du problème original, mais bon...

Bref, y a des chances qu'ils aient TRES envie d'aller faire un tour la bas...

Ah, et, vous inquiétez pas pour..."


Je marquai une pause, pleine d'hésitation... Il connaissait probablement Maïssa si lui et Bassem était ami, et si j'avais peur que ça éveille la méfiance chez le vieux mage de feu qui n'était pas au courant du soutiens du chef de la ville à notre cause, j'étais surtout terrorisé à l'idée que ce qui sorte de ma bouche en désignant l'humaine soit l'une de ces pensées zarbos qui m'avait assallit un peu plus tôt...

"...Elle. C'est Maïssa, fille de Bassem, j'imagine que vous la connaissez. Elle est... prête à nous aider pour l'instant. Enfin, à un certain degré."

Ouf, rien dit d'étrange ou d'embarassant. Comme quoi, je me controlais ptet mieux que ce que je pensais! J'évitai tout de même de regarder en direction de la femme armée. Prudance était la maman gateau de la sureté...

"Bref, pour faire simple, le plan original était qu'avec votre aide, on puisse recontacter Xël via pierre de vision ou autre pour qu'on aille à Elscar'Olth via portail... Mais la, s'pas trop possible. J'ai r'pensé à s'que vous aviez dit, à propos de la pierre originelle, chez les autres Cadi Yangins à Ma...mi...Messaliah.

De s'qu'on m'a dit, les mages de la bas et vous étiez pas trop copain... Mais vous pensez qu'il y a un moyen de rentrer en contact avec eux sans s'faire zigouiller? ...Eux ou n'importe quel Cadi Yangins qui voudrait bien nous aider en fait...

Ou alors, vous auriez ptet une autre option à conseiller? N'importe quoi pour contacter Xël ou Simaya? Que ça soit pour régler nos problèmes de titan ou vos problèmes à vous..."




Il leva ses yeux vers Maïssa, l'air assez impressionné.

"Maïssa ? Bassem doit être désespéré pour oser ainsi révéler aux yeux humains sa fille."

Puis la salua d'un signe de tête. Donc, ouais, il se connaissait, mais du coup, c'était sensé être extrèmement rare le fait qu'elle soit de sortie? Oui, faut dire que si cette femme avait la force de deux armées, il vallait mieux la garder en réserve pour les urgences... Après ça, il redirigea son attention vers moi, mais cette fois ci il avait l'air moins...impressionné. Une partie de moi ne pouvait s'empêcher de se sentir vexée...

"Bien, vous êtes efficace, si vous avez débarrassé Methbe-El de ces acharnés. C'est inattendu.

....Pas sur de savoir comment la prendre celle la... On va mettre ça sur le pessimisme précédent du bonhomme, et pas sur un aveux du fait qu'il me prennait pour un rigolo...

Quant aux Cadi Yangins de Neo-Messaliah, ce sont mes anciens apprentis. Ils ont fait sécession lorsque j'ai accepté d'aider les peuples d'Aliaénon lors de la Grande Guerre, il y a quinze ans. Et décidé de former Zaria, une femme prometteuse dans les pouvoirs que nous partageons. Ca n'entrait pas dans... nos mœurs de l'époque. Qu'ils ont préservées. Si je suis présent, ils ne nous attaqueront pas à vue, mais nous demanderont des comptes, c'est certain. Pas sûr que ce soit la voie la plus facile, mais je conçois la nécessité des pierres de vision dans votre entreprise. C'est... risqué d'entreprendre une telle entreprise en si petit groupe."

Il baissa la tête, visiblement prit d'une intense réflexion.

"Il y a peut-être un moyen, mais cela me coûterait énormément d'énergie. Peut-être au-delà de ce que je peux supporter. Mes pouvoirs de vision sont tels que je pourrais envoyer à Xël une image mentale. Une image mentale de Methbe-El et de vous. Ou quoi qui puisse le faire venir en urgence ici. Vous auriez une idée ?"

-C'est sur qu'il avait l'air... pas très heureux d'la situation le Bassem... D'ailleurs, s'il y a bien un truc qui a l'air d'le faire stresser, c'est votre cas."

Mon regard balaya la pièce, vérifiant au cas où qu'aucun garde ou sans-manière déguisé en pot de chambre ne soit la pour nous entendre, avant de reprendre pas trop fort, tout en haussant les épaules:

"De toute évidence, nos amis chevalier ont émit comme condition qu'il doit vous maintenir emprisonné... J'imagine que sa tête va sauter s'il n'obéit pas. Si les excités de la purge se cassent en bonne majorité de la ville, il sera ptet plus enclin à vous laisser discrètement vous dégourdir les jambes hors d'ici..."

Je marquai une pause, laissant retomber mes bras lourdement le long de mon corps tout en lachant un énorme"soupire". Je m'accroupis pour avoir mon regard au niveau de celui du sorcier enchainé, mon ton devenant moins enjoué.

"Quant à votre moyen qui coûterait énormément d'énergie... Ecoutez, j'ai refusé d'envoyer l'armée de Bassem au casse pipe contre le titan, j'ai voulu m'assurer (sans succès) qu'on forçait pas la madame ici à nous aider, j'ai protesté à Elscar'Olth d'inclure des civils dans cette mouise... Bref, se bruler les doigts pour avoir s'qu'on veut, ok, mais sacrifier les gens pour mon propre compte, ça, s'pas trop mon délire...

Quand vous dites que ça vous couterait énormément d'énergie, c'est à quel point? ça consiste en quoi? J'ai... deux remèdes miracles sous la main qui sont sensé soigner de tout, sauf de la mort, donc est qu'y a moyen de vous assurer qu'vous y passerez pas au passage? "


-Je... ne crois pas que j'en mourrais. Mais je pourrais sans doute être privé de mes pouvoirs pendant longtemps. Des semaines, des mois, des années peut-être. Sauf si votre remède fonctionne, bien sûr. Si c'est semblable à celui que vous m'avez précédemment fait boire, ça pourrait marcher. Cela dépend de tellement de facteurs... mais je suis prêt à essayer. Ce passage semble essentiel.

Quant à ma libération, elle n'est pas urgente ni prioritaire. Je suis mieux loti ici qu'Aliaénon si un tueur fou de titans est en liberté. Faites-moi sortir d'ici uniquement si c'est nécessaire et que ça ne vous cause pas d'ennuis."



Il s'était mit à soupirer sur la fin, visiblement bien plus conscient du danger dans lequel ce monde était que la plupart d'entre nous. Quant à sa solution de l'extrême, si le prix à payé n'était qu'une interruption temporaire de ses pouvoirs, ça me semblait déjà bien plus envisageable. J'étais bien passé par la précédemment, merci Akihito. Et si les fioles de l'autre baveux étaient vraiment aussi efficace que s'qu'on m'avait prétendu, alors il n'y aurait tout simplement pas de problème.

J'voyait enfin une solution à cette foutue situation. Me restait plus qu'à confirmer deux/trois trucs avant de se lancer dans l'opération... Et prier pour que Maïssa ne se révèle pas soudainement être une traitresse ou quoi que ce soit...

...Brrrr, le souvenirs de mes précédentes pensées bizarres m'avait traversé l'esprit un instant, me faisant frissonner de partout. Et pas le bon genre de frisson...


-Le remède serait le même que ce que je vous ai fait boire avant. Et privé de vos pouvoir pour une durée indéterminé, c'est un lourd prix à payer, mais j'préfère que ça soit ça plutôt que le risque d'vous voir y passer...

Bref, vous aviez dit que vous pourriez projeter une image, c'est ça? ça doit être un souvenir d'un truc concret, que vous avez vu de vos yeux, ou c'est quelque chose que vous imaginez? Puisque bon, j'suppose qu'une simple vision de moi qui tient une pancarte "Xël, vient me chercher DE SUITE, URGENT, portail dans [insérer le nom du quartier]" ou autre s'pas envisageable...

Montrez lui une image de vous et moi sur le sol des rues de la ville, en danger, menacé par l'autre ordure en armure à pique, ou n'importe quoi d'autre. C'est un brave type qui aime Aliaénon et veut protéger les autres, ce genre de chose le ferait surement réagir. Et si ça doit être un souvenir, j'peux vous jouer une scène tragique sous les yeux! "

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Cromax
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Re: Désert du Raa'ska

Message par Cromax » sam. 25 févr. 2023 04:48

Cauchemar en Aliaénon : Methbe’El (Dracaena) VI





Pendant tout l’entretien, Maïssa reste bien entendu totalement silencieuse, créant presque un sentiment croissant de manque chez Dracaena. Ibn Al’Sabbar réagit à la dernière intervention de l’oudio.

« Je sais ce que je peux lui montrer. Un instant. »

Il sembla se concentrer, visage penché en arrière, regardant le plafond de ses yeux dorés qui se mirent à scintiller plus qu’à l’accoutumée. Une longue minute passa, suite à quoi il rabaissa le regard vers Drac, opinant lentement de la tête, et murmurant d’un souffle faible :

« C’est… f… fait. »

Et il sombra dans une inconscience totale, atone. Maïssa s’approcha, méfiante, toisant Drac d’un regard scrutateur et interrogateur.


[XP : Drac : 0,5 (discussion)]

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Dracaena Paletuv
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Re: Désert du Raa'ska

Message par Dracaena Paletuv » jeu. 2 mars 2023 21:03

Le vieux Sabbar avait fait fait... je n'sais pas trop. Ses yeux s'étaient mis à briller (comme quoi, j'étais pas l'seul à pouvoir le faire), puis il s'effondra. J'eu un léger moment de panique avant de me rendre compte qu'il respirait encore, et qu'au final il s'était juste évanouit. Maïssa, elle, se mit à me regarder avec une certaine méfiance.

"....Me regardez pas comme ça, il avait prévenu qu'en m'aidant ça ferait ça! Et maintenant..."

Je poussai la porte de la cellule (fallait remercier le garde de gentiement nous avoir donner les clés), et je sorti une des deux fioles de salive magique restante de mon baluchon.

"...c'est à mon tour de l'aider! J'espère vraiment que ça a pas des retours diminutifs ces trucs..."

Je m'approchai d'Ibn, ouvrant sa bouche avec deux doigts, prêt à le faire boire, quand je sentis quelque chose se poser sur mon épaule et me tirer violemment vers l'arrière. Avec la surprise, la fiole manqua de m'échapper des mains, et, pris de panique, je me retournai pour constater que c'était Maïssa qui venait de faire ça, une expression ferme scotchée sur le visage.

Ce fameux visage que je n'arrivais pas à me retirer de l'esprit. Pourtant plein de peau et de sang, mais qui... m'obsedait presque. La voir comme ça, me regarder avec autant de duretées dans les yeux me donnait presque envie de m'excuser pour lui faire plaisir. Je ne pouvais m'empêcher de regarder sa bouche, espérant qu'elle se mette à me parler, qu'elle daigne m'accorder quelques mots...

Et c'était bizarre... Incroyablement bizarre. Je n'aimais pas cet...espèce de manque que je commençais à ressentir. Je me mis quelques coups sur le front pour essayer de me remettre les idées en place, réalisant qu'elle avait fait ça probablement parce qu'elle se méfiait du contenu de la fiole.


"Wowowowow! Qu'est s'qui vous prends?! ...Ecoutez, j'sais qu'la texture et la couleur sont un peu bizarres, mais j'vous assure, c'est pas du poison! C'est un remède très puissant. J'lui en ai déjà donné avant, il était blessé et tout fatigué, ça l'a régénéré! Il en a parlé y a deux minutes bon sang!"

Elle ne réagissait pas. Je m'éloignai un peu d'elle, me metant hors de portée de ses mains, me plaçant entre Ibn et elle, au cas où son but était en fait d'empêcher le vieillard d'aller mieux. Oh, pitié mais par pitié, c'était pas RELLEMENT une traitresse, quand même?!


"Bon, ou vous voulez pas qu'il aille mieux, ou vous vous méfiez de s'que j'vais lui faire, ou y a un truc que j'ai raté. C'est quoi l'soucis?"

Je me rappelai soudainement à qui j'étais en train de m'adresser. Et puis, c'était bizarre, j'avais envie de l'entendre me répondre de vive voix, et quelque part... ça... m'inquiétait.

"Expliquez avec des gestes ou autres..."



"Il est inconscient : soit ça va l'étrangler, soit il va tout baver. C'est de la perte pure."

Vu son ton, elle était plus que convaincue de ce qu'elle avançait. Mais... l'étrangler? Comment ça l'étrangler? J'croyais que les être de chair arrivait à boire par la bouche sans soucis, mais bon, si ma très chère Maïssa disait que c'était dangereux, alors il fallait l'écouter. Après tout, elle et sa douce voix savait clairement mieux comment fonctionnait ce genre de chose! Vraiment, quelle femme incroyable, si réservée mais pourtant si chaleureuse. Elle me rappelait certains des meilleurs moment passé en compagnie d'anciens amis, d'anciens amours!

Oh, ce charisme, cette aura, ce timbre, je ne voulais surtout pas le décevoir! Oh, une femme comme ça, c'était pas tous les jours qu'on en rencontrait une, j'étais tout de même tellement chanceux! Il fallait que je la remercie, que je prouve ma gratitude! Que je sois sur qu'elle soit heureuse, comblée! Oh, Maïssa, elle et sa merveilleuse, sublime voix, elle me comblait tant, même en pointant mes erreurs! Même en étant si froide, elle était pourtant si chaleureuse! Oui, cette chaleur, cette douceur, ce coté fascinant, satisfaisant, ce plaisir, il me rappelait celui d'une flamme, simple, efficace, chaud, chatoyant.

Oui! Maïssa était tout ce que je trouvais fascinant dans le feu, mais incarné dans de la chair et des os. Si charmant, si charmant! Et elle continuait, la, à me regarder, ne prononçant pas un mot de plus. Quel dommage, quel dommage, je voulais pourtant l'entendre, sa belle, magnifique, incroyable, satis
faisante,
sensuelle, déroutante, enIvRaNtE vOiX! Sa voix! Sa voix! SA VOIX! SA VOIX SA VOIX SA VOIX SA VOIX SA VOIX SA VOIX!

CE SON! CETTE VOIX! DANS MA TÊTE! DANS MA TÊTE! DANS MA TÊTE!

SORS DE MA TÊTE!!!


Je n'arrivais pas à me contenir! Je lachais des râle et des cris , me frappant la tête contre mes paumes, mes bras, essayant de faire sortir cette mélodie maudite qui se répétait en boucle dans mon esprit! Je titubais, reculait, puis je sentis quelque chose de dur frapper mon dos, visiblement le mur de la cellule! Je regardai péniblement à coté de moi, voyant Ibn évanouit, puis, mon regard se portat versla sublime Maïssa! Et je me mis à alterner frénétiquement entre les deux, complètement perdu, déboussoler, plein de pensées et de désirs infernals, mais dont je réalisais enfin la nature maudite, artificielle!

Je savais ce que c'était qu'une obsession honteuse, maladive! Un désir auto destructeur, inavouable, quelque chose qui n'avait, de près ou de loin, aucun sens! Je l'avais ressentis plus d'une fois cette attirance tabou, depuis le jour où je m'étais mis à percevoir les flammes comme plus qu'un simple outil, plus qu'une simple fin! Je le savais, au fond de moi, et je n'arrivais pas à l'avouer au monde, à l'admettre aux autres, mais j'étais malade! Insensé! Mon esprit c'était dévoué à la chose même qui détruisait les miens! Qui m'avait tout prit tant de fois, qui m'avait blessé, marqué à vie! Je le savais, que ma quête noble et aux finalités altruistes, était motivé par les pires bassesses, la pire des luxures, qui m'avait vallut d'être moqué, renié, chatié! Je savais que toutes mes bonnes intentions ne compensaient pas l'égoisme de mes motivations malsaines.
La, coincé dans cette cellule, dans ce monde différent, face à ces gens qui ne connaissaient rien de moi, coincé avec moi même, je pouvais l'admettre...

Et parce que j'admettais tout ça, que je savais tout ça...JE SAVAIS RECONNAITRE UN DESIR FABRIQUE DE TOUTE PIECE!

Vouloir caresser une peau d'humaine de mon écorce rugueuse était plus qu'inconcevable, tout autant que de vouloir être enlacé par des flammes dansante, MAIS JE SAVAIS QUEL DESIR ETAIT RELLEMENT LE MIEN!

On avait essayé de me persuader, de m'endoctriner, de m'hypnotiser, afin que "j'entende raison"! Mais j'étais ce que j'étais! Et ce que je n'étais pas? C'était amoureux de Maïssa!

Je ne la désirait pas réellement. Ni son corps, ni son esprit, ni son attention, et ni sa voix! Sa maudite voix! C'était elle! Depuis que je l'avais entendu, elle m'avait happé, harponnée, elle me donnait envie de combler cette femme, que je le veuille ou non... C'était ça... C'était ça la raison pour laquelle elle était si dangereuse, la raison pour laquelle elle était si mystérieuse, si discrète: d'une simple inspiration, elle pouvait faire ressentir pour elle aux foules ce que je ressentais pour mes passionnelle et dangereuse flammes!

J'arrivais enfin à comprendre... mais c'était dur, si dur... Mon âme me hurlait d'arrêter d'y réfléchir, de juste me contenter de chouchoutter cette femme, de la protéger, de la combler. Mais mon cerveau, lui, de bois, de sève, et de cendre, me répétait juste "Tu sais ce que tu veux. Tu sais ce que tu désire réellement. Et ça n'est pas ça."



Cette voix était l'une des choses les plus facinantes et terrifiantes que j'eu jamais rencontré de ma vie... Mais, au bout du compte, elle ne faisait que pâle figure face au mélodieu crépitement du feu me dévorant.


J'étais complètement essouflé, l'effort physique, et surtout mental que je venais de fournir m'ayant beaucoup destabilisé. Difficilement, je réussi à répondre à la guerrière:

Effet habituel de la voix de Maïssa sur Drac, mais cette fois ci lorsqu'il commence à reprendre ses esprits, il lache un gros rale et se tape la tête avec les bras. Puis s'éloigne le plus possible de Maïssa, se retrouvant ainsi dos collé au mur de la cellule, à coté d'Ibn. Son regard passe de Maïssa à Ibn plusieurs fois. Drac est presque... à bout de souffle en répondant.

"S'étouffer......Il....il est...kraaah.... Il est trop inconscient? J'voulais pas qu'il s'étouffe, mais j'pensais qu'dans cet état la il avalerait correctement...si j'faisais gaffe...Erk...Pas...Pas habitué à la chair...les organes...la logique..."

Puis, je sentis mes forces quitter mes jambes. Lourdement, je me laissai tomber sur le sol, l'arrière train en premier, me retrouvant avachi à coté d'Ibn. Je pris ma tête entre mes mains, encore secoué par tout ce qui venait de se passer, par ses quelques secondes qui m'avaient semblées être interminables. Les yeux fermés, me massant les branches, respirant lentement, essayant de penser à ma véritable et honteuse passion...


"Autant attendre auprès de lui qu'il se réveille..."


Après avoir réussi à prononcer ces quelques mots, je reppris ma tentative de me calmer. Du temps passa. Combien? Je n'en avais pas la moindre foutue idée. Quelques secondes, minutes, heures, je n'arrivais plus à avoir conscience d'un concept pareil. Mais qu'importe le temps que ça avait prit, car enfin, je réussi à ouvrir les yeux, et à plonger mon regard droit dans celui de Maïssa.


Et je ne ressentis rien.

Sans détourner mon attention, mes lueurs orangée faisant face à ses perles ambrée, chacune renvoyant l'intensité de l'autre.


"...J'crois que j'commence à comprendre... pourquoi vous parlez pas des masses..."


Et pour toute réponse à cet effort mental gigantesque dont j'avais du faire preuve, elle haussa juste un sourcil. Pour manifester la surprise ou l'évidence, je ne savais point, mais quel que soit la raison, elle opina du chef, ayant visiblement compris ce que je voulais lui dire, et validant ma déduction. Et après ça, un peu soudainement, elle se dirigea vers Ibn, et se mit à faire jaillir du sable de ses mains, ce dernier allant ronger les chaines du mage de feu, le libérant enfin de ses lourdes entraves.
De toute évidence, elle ne comptait pas attendre qu'il se réveille.
Après avoir détruit ses menottes (il me fallut quelque seconde avant de réaliser qu'elle avait littéralement créé du sable à partir de son corps), elle pointa le mage toujours inconscient du doigt, puis la porte, puis moi. Comme pour me dire de le faire sortir d'ici.
...

"Oh."

Faire sortir d'ici Sabbar mettrait clairement pôpa Bassem en danger, et allait vraiment énerver les sans-manières. Mais de toute évidence, elle semblait considérer que c'était mieux permettre au ptit vieux de s'échapper. A part si elle était très incohérente dans son genre,cette femme était visiblement une alliée plus intéressante que ce que j'imaginais.

La surprise que me généra son action, et sa demande insensée, me remit d'applomb. Pas complètement, mais assez pour reprendre mon ton dynamique et cabotin habituel. Après tout, elle était la première personne dans cette foutue ville à me donner ce que j'avais demander à la base: voir Al Ibn Sabbar, et repartir avec lui. Pas trop mal, pour un sac d'organe avec des cordes vocales hypnotisantes.


"La vous commencez à sincèrement m'plaire! Sortons le d'ici, j'vous laisse me guider!"

Si en plus elle avait un vrai plan, j'étais près à reconsidérer cet histoire de désirs tabou.
Sans plus attendre, je pris le vieillard dans mes bras, en faisant bien attention de ne pas le blesser, puis, je me mis à emboiter le pas derrière la fauconnière. Réalisant que je n'étais pas l'individu le plus discret du village, je manifestai le fait qu'il fallait ptet prendre des précautions supplémentaires:

"Ce s'rait ptet moins risqué de cacher son visage, non?"

Elle acquiesça, faisant de son mouvement de tête ce qui était probablement la première réaction de sa part à mon égard qui n'était pas agacé, pleine de méfiance, ou désagréable. Lorsque nous arrivâmes en haut de l'escalier, je pu voir, pour mon plus grand plaisir, qu'un des gardes nous regardait, l'air complètement médusé, n'osant visiblement rien dire ou faire à cause de la présence de Maïssa. Cette dernière alla chercher une sorte de châle de couleur rouge pour le mettre sur Ibn. Pas le meilleur des camouflage, mais au moins, ça cachait bien l'identité du bonhomme.
Et, toujours sous les yeux de ce pauvre garde qui devait se dire qu'il aurait mieux fait de rester couché ce matin, la sirène des sables me conduisit jusqu'à la sortie, nous faisant déboucher dans la rue. A partir de la, il n'y avait plus qu'à la suivre, en espérant qu'elle ne me fasse pas de salle coup. Mais j'avais envie d'être optimiste, après tout, elle avait tellement de façon de se débarasser de moi, ou de me forcer à lui obéir, si elle s'était prise la tête à essayer de "coopérer" avec moi, c'était probablement pas pour me planter maintenant sans raison.

Et dans le pire des cas, avec un peu de chance, Xël et Simaya débarqueraient au bon moment pour me sortir de la.

D'ailleurs, j'espérais vraiment qu'ils avaient bien reçu le message de Sabbar... Et qu'Akihito que personne n'avait pas de trop grosse bêtise durant mon absence.

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Cromax
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Re: Désert du Raa'ska

Message par Cromax » sam. 4 mars 2023 05:20

Cauchemar en Aliaénon : Désert du Raa’ska I





Traversant la ville sans encombres, Maïssa conduisit un Dracaena porteur d’Al’Sabbar par des tours et détours, jusqu’à arriver aux hautes, immenses portes de la cité. Majestueuses murailles sable autour de la ville de Methbe-El.





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Au même instant, pas loin de ces portes à l’extérieur de la ville, un portail s’ouvrit, laissant apparaître les aventuriers en provenance de la Lande Noire : Xël, Akihito, Yliria, Silmeria, Jorus, Mathis et sa chatte. Ceux là furent cueillis par le spectacle de cette muraille immense balayée du sable du désert, empêchant ce dernier de pénétrer la cité. Nul doute que l’édifice gigantesque avant été davantage construit pour éviter les tempêtes du désert que la venue d’envahisseurs. Chacun put voir, sortant négligemment de la ville, un Dracaena portant sur son épaule un drôle de paquet humanoïde engoncé dans des habits rougeoyants et partiellement masqué par un drap d’une couleur semblable. Il était accompagné d’une élégante archère au teint hâlé, au casque de faucon et aux yeux luisant d’une intense lueur orangée. Un faucon géant tournoyait au-dessus d’eux, et si le lien était possible entre les deux, il n’était pas forcément simple à faire.




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Le seul problème, c’est qu’entre les deux groupes se tenait… une armée. Oh, pas ultra nombreuse, pas de quoi rappeler à quiconque la bataille de Kochii et ses milliers de combattants, mais elle n’en était pas moins impressionnante : Une grosse cinquantaine de Chevaliers totalement armurés qui semblaient sur le départ de la cité. Hétéroclites étaient leurs armures, toutes différentes. Le seul point commun était cette absence de visage : toutes les faces étaient masquées par des casques aux formes variées, ne laissant pas l’ombre d’une chance de reconnaître qui se cachait dessous. Le groupe semlbait commandé par un chevalier imposant engoncé dans une armure rouge et or qui ne fut pas sans rappeler quelque chose à Xël, dans la vision qu’il avait reçue il y a peu.




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Dans le tas des hommes en armes, il put aussi reconnaître deux silhouettes lointainement familières : Ser Jax dans son armure cuivrée à la capuche et cape noires, curieusement séparé de son binôme d’antan.




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C’est le chevalier rouge qui, pourtant, alla au-devant du groupe d’aventuriers, et d’une voix forte rendue métallique par son heaume, parla :

« Qui êtes-vous, et que venez-vous faire ici ? »



[HJ : Réglons cette question dans la discussion générale : choisissez LEQUEL d’entre vous répondra en premier (ou non) au chevalier, et j’enchaînerai en fonction, vous donnant alors plus de consignes. Drac, tu peux bien entendu intervenir comme chacun de tes pairs aventuriers.]


[XP :
Dracaena : 0,5 (« aparté ») + 0,5 (évasion)]

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Akihito
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Re: Désert du Raa'ska

Message par Akihito » jeu. 9 mars 2023 20:33

Dans le chapitre précédent...

Evénement : Cauchemar en Aliaénon.

22 : Frénésie en armure.

Ce qu’il y avait de plus dérangeant avec les portails de Xël, c’était le changement d’ambiance. Alors qu’il s’était accommodé à l’environnement frais qui régnait dans la grotte d’Elscar’Olth, la fournaise du désert frappa Akihito sans ménagement. Sa vue se brouilla l’espace d’un instant, aussi bien à la suite du choc thermique que par la lumière qui inonda sa vision. L’avant-bras en visière, il laissa ses yeux s’accoutumer pour se trouver, comme convenu, au milieu d’un désert. C’était la première fois qu’il se trouvait dans ce genre d’environnement, et il y avait quelque chose d’écrasant à se trouver au milieu d’une mer de sable s’étendant à l’infini. Deux choses troublaient cependant la régularité des dunes : les colossaux remparts de pierre de ce qui devait être la cité de Mehtbe-El, et la demi-centurie de chevaliers qui était alignée devant eux.

Akihito supposa qu’il avait devant lui les fameux chevaliers Sans-Bannière l’absence de blason comme d’uniforme commun était un sérieux indice, mais tous partageaient une caractéristique : le port d’un casque intégral qui couvrait complètement leur visage.

(Pour un groupe qui semble déterminé à détruire le « Sans-Visage » et ses suivants, cacher le leur est assez ironique.)

(Je ne te le fais pas dire.)

Derrière eux, près des portes de la ville, Akihito aperçu deux silhouette : s’il ne reconnaissait pas la première personne qui était une femme archère, l’identité de l’arbre marchant au milieu d’un désert aride ne faisait aucun doute. Dracaena marchait calmement, un paquet humanoïde drapé de rouge sur l’épaule. Impossible de savoir si il s’agissait réellement d’Ibn ou d’autre chose, et l’enchanteur eu mal à la tête rien que d’y penser. Qu’est ce qui s’était passé ? Ils avaient pris la vision de Xël pour argent comptant, sans réelles preuves.

Jetant un regard à ce dernier, il fut surpris de le voir avec son heaume. Lui qui ne le mettait qu’en combat, c’était étrange. Il ne voulait pas être reconnu des Chevaliers, visiblement. La pauvre opinion qu’il avait d’eux et que Jours avait appuyé plus tôt devait résulter d’un passif qu’il ne serait pas bon de raviver.

« Qui êtes-vous, et que venez-vous faire là ? »

L’un des chevaliers équipé d’une lourde armure stylisée rouge et or émergea du groupe, sa voix rendue métallique par son heaume. Le ton n’était pas menaçant, mais suffisamment impérieux pour indiquer que sa question était plutôt une exigence de réponse. Passant mentalement en révision les membres de son groupe, Akihito poussa un discret soupir et se pencha vers Yliria, qui se trouvait non loin de lui.

« J’y vais ? T’y vas ? »

Jours et Xël étaient trop biaisés pour pouvoir discuter avec eux sans que ça dérape. Mathis avait sans doute déjà eu à faire à eux, mais il ne s’était pas positionné clairement sur son avis à leur sujet. Dans le doute, il le mit dans le même panier. Et Silmeria… Etait Silmeria. L’Ynorien n’était pas sûr de vouloir savoir ce que donnerait des pourparlers organisé par l’assassin lunatique.
… En fait si, il serait très curieux. Mais uniquement s’il pouvait observer le tout de très loin, et sans être impliqué.
Ne restait donc que lui et Yliria. Si la jeune femme avait tout juste démontré sa capacité à fédérer le groupe et en tenir les rênes, il savait aussi que la diplomatie n’était ni dans son caractère, ni dans ses qualités. Du moins, avant. Après les quelques mois passés chez les Danseurs, peut-être avait-elle développé cette compétence également.

« On connait pas leurs sentiments concernant les shaakts, vas-y. Essaie aussi de savoir pourquoi ils ont l'air prêt pour une guerre. Il y a quelque chose de bizarre. »

Acquiesçant, l’enchanteur s’avança bouclier en main mais baissé et répondit au chevalier, parlant suffisamment fort pour que la plupart des soldats l’entendent.

« Nous sommes des aventuriers qui enquêtons sur un Mal menacant Aliaénon. Il a déjà détruit la cité d'Elscar'Olth et abattu le puissant Titan de Magie. Un de nos compagnons est arrivé ici plus tôt en quete de soutien et d'informations dans la journée et sans nouvelle de sa part, nous venons savoir ce qu'il en est. Chevaliers, vous avez l'air aux aguets vous aussi, la cité de Mehtbe-El est menacée ?

- L'homme-arbre incendié ? Il nous a fait part des difficultés d'Elscar'Olth et nous nous y rendons pour régler la situation et détruire ce qui menace la cité : ce titan noir et cette âme du Sans-Visage. Nous sommes le soutien que vous demandiez. »

Derrière lui, Akihito entendit Jours et Yliria discuter à voix basse, ce qui attira l’attention méfiante du supposé chef des Chevaliers. Il ne se laissa pas distraire et hocha la tête, répondant pour accaparer l’attention de son interlocuteur.

« Tout soutien sera le bienvenu. Mais la situation a évolué à Elscar'Olth : le Titan qui régnait sur la ville est mort, annihilé par une menace encore plus grande. Un dragon monstrueux, une force implacable. Les survivants de la cité sont saufs désormais, mais... nous ne savons pas où le Dragon est actuellement, dit-il en s'avançant d'un pas de plus, amical. Vous n'avez pas besoin de vous mobiliser maintenant. Mais quand la menace sera présente et affrontable, votre force ne sera pas oubliée. Qu'en est-il de Dracaena, l’homme arbre incendié ?

- Et l'âme du Sans-Visage ? Votre ami est en ville, il va bien. »

La réponse laconique ne donna pas vraiment d’informations à l’enchanteur, qui voulut prendre quelques secondes pour savoir comment rebondir. C’est un autre chevalier en armure intégrale couleur laiton qui lui offrit ce répit, mais pas de la meilleure des manières.

« C'est quoi cette connerie ? On se préparait à faire un trajet de plus de deux semaines pour un truc qui a été réglé en moins d'un jour ? C'est du foutage de gueule ! »

A la façon dont il tourna sa tête aussi bien pour s’adresser à lui qu’à son meneur, le chevalier reprochait autant à l’un qu’â l’autre leur mobilisation désormais inutile. La sanction ne se fit pas attendre et un troisième chevalier de bronze équipé d’un imposant cimeterre s’avança à son tour et d’un coup d’un seul, le décapita. La tête roula dans le sable, laissant une traînée rougeâtre en croissant de lune. Malgré la température élevée, Akihito sentit une vague de froid le traverser par la soudaineté de l’exécution.
« Excusez son attitude, cela fait trop longtemps qu'il joue le trublion. »

(Mais ils sont cinglés ?)

Une simple désobéissance, même répétée, était punie d’une sentence de mort sans procès ? Du coin de l’œil, Akihito vit la main d’Yliria lentement s’éloigner de sa rapière. Lui aussi avait senti sa poigne se refermer plus fortement sur son pavois, et il la desserra en regardant au passage la fiole lacée à son avant bras : toujours bleue. Soit Yliria ne s’était pas sentie suffisamment menacée, soit l’artefact jugeait que la semi-shaakte n’était pas réellement en danger.

« Vous pourrez compter sur notre soutien contre cette nouvelle menace, dès que vous saurez où nous envoyer. En attendant, vous nous trouverez tout au Sud de ce Désert, aux Portes d'une Antique Cité nommée Messaliah. Nous y avons des affaires à régler.

- On se souviendra de vous, soyez sans crainte. On ne sait pas ce qui est vraiment advenu de l'âme du Sans Visage, l'arrivée du Dragon a changé beaucoup de choses, répondit lentement Akihito en voyant Dracaena, au loin, faire brusquement demi-tour. Si rien ne presse désormais, nous voudrions nous entretenir avec notre compagnon et les mages de la ville. »

Derrière lui, ses compagnons débattaient à voix basse d’une potentielle arme antique enfouis sous la cité de Messaliah, et des techniques de gestion du personnel des Chevaliers sans Bannières. Il aurait aimé participé, mais préféra s’assurer que la compagnie en face de lui ne les voit pas comme des ‘trublions’. Surtout quand Mathis décida de partir seul et traversa les rangs des chevaliers ; une action qui n’eut comme conséquences que des regards curieux de la part des soldats et une sueur froide qui coula dans le dos de l’enchanteur. Qu’ils aient interprété ce geste comme un manque de respect ne l’aurait pas étonné.

« Vous êtes libres de vos mouvements. Mais vous ne trouverez pas de mage ici, continua le chevalier rouge, imperturbable.

- Pas de mage ? Dites moi, sire... commença Akihito en faisant un moulinet de la main pour inviter son interlocuteur à se présenter et devant son silence, continua. ... Sire chevalier, je croyais que la cité de Mehtbe-El était le foyer de sorciers de vision et de feu. Ils ne sont plus là ?

- Non.

- Methbe-El est une cité libre loin de toute influence de ces fanatiques traditionalistes que sont les Cadi-Yangin. Ils sont nos ennemis. Vous cherchez Ibn Al'Sabbar, comme votre ami. Alors soyez aussi sage que lui, et laissez-le sous notre contrôle sans chercher à le contacter. Nous le traitons au mieux : il est moins sectaire que ses anciens collègues. »

Akihito n’était pas sûr d’avoir la même notion de bon traitement que ses interlocuteurs-exécuteurs de subordonnés impolis.

(Essaye de savoir si la coopération avec les sorciers serait possible.)

(J’en doute, vu comment ils sont extrêmes dans leurs opinions…) rétorqua l’Ynorien, dubitatif.

(On sait jamais. On ne voyait pas non plus une partie des lieutenants d’Oaxaca se retourner contre elle quand ils ont identifiés un danger plus grand encore en elle et son Dragon.)

(Mmmh… Pas faux.)

Empruntant un ton respectueux, Akihito répondit.

« Coopérer avec des fanatiques ne me plaît pas vraiment non plus, quels qu'ils soient. Mais face à la menace que le Dragon représente... Si vous l'aviez vu en action, vous comprendriez sans mal que ce sera sans aucun doute nécessaire, chevaliers. Nos convictions et idéaux ne nous servirons à rien si nous sommes tous morts. D'ici là, nous vous laissons veiller sur le sorcier Ibn.

- Une telle coopération contre-nature ne sera pas nécessaire : les sorciers cachent et gardent jalousement dans Messaliah une arme surpuissante apte à tuer un dieu. Aidez-nous à leur prendre, et elle sera au service de votre cause contre ce... Dragon.

- Nous en reparlerons en temps voulu. Nous vous avons assez retenu, chevaliers. »

Xël et Jorus avaient de bonnes raisons d’avoir une aversion à leur égard. Les Chevaliers Sans Bannières n’avaient pas l’air d’être raisonnables. Leur côté ancré dans leurs convictions les rendaient très fiables, mais Akihito n’était pas sûr de vouloir les avoir comme alliés. Alors qu’il s’apprêtait à partir, il sentit une main se poser sur son épaule, et l’Hinïonne s’avancer pour s’adresser au chevalier. Il dût se faire violence pour ne pas dégager sa main par réflexe, mais il fallait sauver les apparences face à des types pareils.

« Officier, je m'appelle Silmeria, j'ai entendu que vous parliez d'une arme ? Puis-je vous demander respectueusement de quoi il s'agit ? Vous avez piqué ma curiosité, un tel objet, on ne voit pas ça tout les jours.

- Nous en reparlerons en temps voulu. »

Un ton sec, sans appel. Se libérant légèrement de la main de Silmerhirst, l’enchanteur suivit le chemin de Mathis en jetant un regard derrière lui pour inciter ceux encore présents à faire de même : plus tôt ils quittaient la ville avec Ibn et Dracaena, mieux ce serait.


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« »
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Se dirige vers la ville.
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Xël
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Re: Désert du Raa'ska

Message par Xël » jeu. 9 mars 2023 20:49

Mon portail nous mène tous devant le mur immense de la cité mais également, à ma grande surprise, face à une armée de chevaliers amurés de la tête au pied. Derrière eux, s’extirpant de la ville, ce que j’aperçois me surprend encore. Drac en compagnie d’une jeune femme, portant visiblement quelqu’un sur ses épaules. Je m’interroge sur ma vision tandis qu’un chevalier fait déjà du zèle en nous sommant d’expliquer notre présence. Image du passé ? Simple hallucination ? Vision du futur ? Est-ce que j’aurais seulement un jour une réponse à ces questions ?

Nous laissons tous à Akihito le soin de prendre la parole et nous apprenons que Drac a expliquer ce qui se passait à Elscarl’Oth et que les chevaliers s’apprêtent à venir sur place pour défaire le Titan et l’Âme du Sans-Visage. L’aveu fait soudain peser une menace sur mes épaules et je me mets instinctivement sur mes gardes tandis qu’un chevalier s’agace du fait que le Titan n’est plus, annihilé par une menace plus grande. La sentence ne se fait pas attendre et il est raccourci d’une tête par un Sans Bannière que je reconnais. Il fait parti du duo qui m’accompagnait dans Messaliah. J’ai alors une révélation pendant qu’il explique qu’ils vont faire route vers la cité enfouie. Je lâche dans un souffle :

« L’arme antique caché dans Messaliah… »

Je me souviens maintenant pourquoi ils se sont intéressés à cette endroit, à la recherche d’une arme capable de vaincre leur Dieu ennemi. Je marque une pause puis reprends plus fort à l’attention de mes compagnons:

« Si elle existe vraiment. Elle pourrait peut être vaincre le dragon noir… »

Yliria va réclamer à demi-mots des explications mais si je m’étale ici je risque de me faire reconnaître. Je reste silencieux tandis que Mathis tente un mouvement audacieux. Il s’avance simplement parmi les troupes, se créant un passage jusqu’aux portes. Aussi audacieux qu’il est, cela fonctionne et les chevaliers le laisse passer. L’homme rouge de ma vision nous laisse donc rentrer dans la cité non sans rappeler qu’il n’y a pas de mages ici.

Je ne m’attarde pas plus longtemps, une main posée sur mon sac, je suis prends la suite du blondinet pour ne pas supporter d’avantage ces trous du cul. L’important est de retrouver Drac qui est retourné dans la ville et de convaincre les autres de trouver l’arme antique avant les Chevaliers. Je suis certain qu’ils ne seront pas difficiles à convaincre. Qui serait assez fou pour laisser la possibilité à ces tarés de fanatiques de posséder une arme assez puissante pour potentiellement tuer un Dieu ?

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Mathis
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Re: Désert du Raa'ska

Message par Mathis » ven. 10 mars 2023 02:27

La traversée dans le portail me sembla instantanée tant elle fut rapide. Si j’avais apprécié le trajet sur les chevaux volants à ma première visite sur Aliaénon, je préférais nettement changer de lieux via les portails de Xël.

Tel que je l’avais demandé, nous apparûmes au même endroit que Dracaena avait été envoyé : aux portes de la ville. Pieds dans le sable, j’observai ce désert qui s’étendait à perte de vue, tout en suant sous la chaleur intense qui sévissait en ces lieux, contrastant grandement avec Fan-Ming, une région plus nordique d’Aliaénon. Devant nous se dressait une immense muraille préservant sûrement la cité de Methbe-El des tempêtes de sable.

Alors que nous venions à peine d’arriver, je crus percevoir Dracaena de loin. Il sortait de la ville, portant sur son épaule un curieux paquet. Ce dernier avait vraisemblablement l’aspect d’un corps inconscient, portant de surcroit des vêtements de la même couleur que ceux du sorcier Ibn. Ce qui me paraissait plutôt improbable. Près de lui, une très ravissante archère portant un casque en forme de tête de rapace.

(Aussitôt arrivés, nous pouvons repartir… je n’aurais cru cette mission si rapide.)

Rapide était plutôt la conclusion que je venais de faire. Puisque pour nous rendre jusqu’à Dracaena nous devions tout d’abord traverser la troupe d’une cinquantaine de chevaliers sans visage. Portant tous des armures lourdes mais de couleurs et d’aspects différents, ces soldats cachaient tous leur visage sous un heaume.

(Ils sont soit très laids, soit insuffisamment courageux pour dévoiler leur identité…soit un peu des deux.)
Un chevalier portant un casque à corne et une imposante armure rouge vint à notre rencontre, ne relevant aucunement son heaume pour nous adresser la parole. D’une voix déformée par son masque de métal, il nous demanda de nous identifier et d’expliquer la raison de notre venue. Je ne désirais point m’entretenir avec ce type de chevaliers, manquant de savoir-vivre. Et puisqu’il était convenu que Xël s’abstiendrait de trop parler, je tournai mon regard vers Akihito, sachant bien que ce dernier avait la parole facile. J’espérais qu’Yliria s’abstienne de parler, sa façon plutôt abrupte de dire les choses ne se plairait sûrement pas à ses hommes camouflés sous des armures.

Je vis Akihito échanger un regard avec Yliria qui lui murmura quelques mots en retour. Suite à ce bref échange, trop bas pour que je ne comprenne quoi que ce soit, le mage de foudre répondit aux questions du chevalier rouge.

S’avançant de quelques pas vers son interlocuteur, Akihito nous présenta. Il résuma avec justesse que nous étions des aventuriers enquêtant sur le Mal sévissant sur Aliaénon. Précisant que ce Mal avait détruit Elscar’Olth et abattu le titan de la magie. Il rajouta que nous étions à la recherche de notre compagnon censé quérir de l’aide auprès de la cité de Mehtbe-El. Il eut la bonne idée de demander avec diplomatie pourquoi, ils étaient tous là, apparemment aux aguets.

Le chevalier rouge s’approcha d’Akihito et tourna la tête en direction de Jorus et Yliria qui faisaient des messes basses.

(Quelle imprudence… Ils devraient se taire… qui sait ce que cache cette armure, si par malheur, il s’agit d’un elfe, son ouïe fine va lui permettre d’entendre le moindre chuchotement.)

Puis se tournant vers Akihito, ce présumé chevalier en chef affirma avoir rencontré Dracaena qui lui avait parlé de la situation à Elscar’Olth. Ils partaient justement dans le but de détruire la menace de la cité, le titan noir et l’âme du sans-visage. Nous assurant aussi son soutien.

Akihito remercia le chevalier du soutien promis avant de préciser que la situation avait évolué depuis. Il expliqua que le titan noir avait été exterminé par un énorme dragon… qui était reparti. Leur départ vers Elscar’Olth étant désormais inutile. Il termina en leur demanda des nouvelles de Dracaena.

Ce chevalier au casque corné répondit brièvement que Dracaena se portait bien. Mais il semblait préoccupé à ce qui était arrivé à l’âme du sans-visage. Il était évident que les chevaliers s’intéressaient davantage à détruire l’âme du sans-visage qu’à venir en aide aux habitants Elscar’Olth. L’un des chevaliers, plutôt mince, portant une courte cape noire sur son épaule droite perdit son calme. En colère, il ne comprenait pas comment nous avions pu régler un problème en une journée alors qu’ils s’apprêtaient à faire un voyage de plus de deux semaines. Il n’eut pas le temps d’en dire davantage, un chevalier à la cagoule noire leva son large cimeterre et l’abattit contre la nuque de celui qui criait. L’arme bien affilée décapita la tête sans aucune bavure. La tête roula par terre et le corps suivit peu de temps après. Je sursautai un peu, surpris d’un geste si subi et si violent, surtout envers un membre de leur propre groupe. Par chance que je n’étais pas en avant-scène puisque j’éprouvai de la difficulté à dissimuler mon dégoût. Le chevalier cuivré nous demanda d’excuser l’attitude de l’homme décapité. Mais je n’étais pas dupe, et il en était sûrement de même de mes compagnons. Ce n’était pas l’attitude de ce chevalier qui lui a causé sa perte, c’étaient plutôt qu’ils avaient peur qu’il dévoile leurs plans. Sur le ton de la conversation, il nous offrit de nous aider lorsque nous serons où se trouve le dragon. Ils se rendaient pour leur part à Messaliah, une cité tout au sud du désert.

À la question du chevalier rouge, Akihito lui répondit que nous ne savions pas ce qui était advenu de l’âme du Sans Visage, l’arrivée du dragon nous ayons distrait. Terminant en disant qu’il voulait s’entretenir avec Dracaena.

(Il ment bien.)

Beaucoup plus connaissant que nous sur la géographie d’Aliaénon, Xël expliqua alors que l’arme antique cachée dans Messaliah, si elle n’était pas une légende, pourrait vaincre le dragon noir.

(Je pense que les chevaliers veulent plutôt s’en servir contre l’âme du sans-visage.)

À ce moment, je vis Dracaena arrêter son avancée et faire de grands signes négatifs de la tête et de la main... Quel que soit ce qu’il portait sur son épaule, il ne voulait pas que les chevaliers le voient.

Ne regardant que la fuite de Dracaena, je ne portai qu’une oreille distraite aux murmures de Jorus, Yliria et Silmeria.
Tout était dit, il était temps d’y aller. Je ne voyais pas l’intérêt de rester une seconde de plus auprès de ces barbares.
Je saluai donc d’un signe de tête les chevaliers et puis je me dirigeai vers les portes de la ville, traversant la troupe de chevaliers qui semblaient quelque peu surpris de ma décision.

Une fois près de l’endroit où se trouvait Dracaena. Je m’arrêtai quelques secondes afin de voir si je pouvais trouver des traces de ses pas dans le sable, ou autres indices. Je me rendis ensuite jusqu’aux portes et les franchis.

((( Mathis se sert de ses traits raciaux, pistage et marche silencieuse pour retrouver Dracaena. )))
Modifié en dernier par Mathis le jeu. 16 mars 2023 01:17, modifié 2 fois.

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Silmeria
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Re: Désert du Raa'ska

Message par Silmeria » ven. 10 mars 2023 15:41

Nous empruntons le passage ouvert par Xël pour arriver devant une haute muraille en plein désert. La chaleur environnante était assez intense, elle me tapait le crâne par les rayons du soleil et cuisait le reste par la radiation du sable brûlant. C'était à ça que ressemblait les terres natales de Xenair ? Si c'était le cas, je suis pas prête d'y mettre une botte. La perspective de crapahuter en pleine chaleur m'agaçait d'avance, hors de question de tenter de se battre par une telle fournaise, je n'ai pas envie de suer comme une truie en plein ébat.

Un groupe armé venait en notre direction, il comptait plusieurs dizaines de soldats, leurs armures étaient différentes mais elles étaient complètes, on pouvait estimer sans trop de mal que c'était loin d'être une expédition de marauds mais plutôt des soldats de métier ou des notables pour pouvoir s'offrir une telle pièce d'armure complète. Mais quelle idée aussi de patauger dans le sable habillé en cocotte à Bouloum.

Akihito se chargea de la " diplomatie " à dire vrai, je pensais qu'il allait rester les bras croisés, assis dans le sable à tirer une gueule de trois pieds de long, mais il avait finalement décousu sa bouche et avait recommencé à parler. C'était presque attendrissant, au final il allait probablement répéter son cirque à la prochaine boulette, faire la tête, retrouver son cervelet englué dans un kilo de bêtise et recommencer à parler et ainsi de suite. J'en trépignais d'avance...

Les échanges allaient bon train, il n'indiqua pas la présence de l'âme du sans visage située vers la lande noire, non ça il avait préféré le taire, allez savoir pourquoi, ça aurait pu donner un poids certain à notre diplomatie. Un des soldats s'offusqua, je ne sais pas pourquoi, je n'avais pas vraiment fait attention à lui jusqu'à ce qu'un bruit singulier m'éveilla. Le bruit de métal et celui d'un son mat et étouffé ponctué par un objet lourd de quelques kilos tombant au sol. Oh, une décapitation. C'était regrettable, j'avais raté le spectacle mais je n'osais pas lui demander de recommencer, c'eut été malvenu.

" Rien de bien exceptionnel au final, la discipline est inculquée de façon exemplaire. C'est assez courant comme méthode au sein de certains groupes, quoiqu'assez gourmand en personnel sur le long terme. " Avais-je glissé à Yliria, visiblement pour une Shaakte, elle semblait bien étrangère à ce genre de pratique, il me semblait que les matriarches torturaient des mâles pour leur bon plaisir, en les épluchant un coup sur deux, comme de vulgaires courgettes avant de les fouetter avec des chiffons vinaigrés dans le seul but de se frotter entre elles au doux son des hurlements de ces mâles. A moins que ça ne soit mon imagination.

Mathis quant à lui qui n'avait pas vraiment décroché un mot s'en alla purement et simplement vers les portes de la cité, passant entre les rangs des soldats qui le laissèrent passer sans même lui envoyer un coup de poing ganté dans l'estomac ou lui briser un bras ou même lui esquinter une rotule. C'était probablement que ces soldats étaient littéralement en train de cuire vivant dans leurs armures et qu'au moindre effort, ils pataugeraient dans leur transpiration jusqu'aux chevilles pour le reste du voyage. Voyage qui devait les conduire vers une ville de mages abritant une arme capable de venir à bout du Gragon. J'aurai préféré un bracelet de l'amitié pour se lier d'un lien éternel avec le Gragon et en faire mon ami avant de ravager le monde façon Oaxaca, mais si je ne peux pas l'avoir, autant que personne ne le puisse.


" Officier, je m'appelle Silmeria, j'ai entendu que vous parliez d'une arme ? Puis-je vous demander respectueusement de quoi il s'agit ? Vous avez piqué ma curiosité, un tel objet, on ne voit pas ça tout les jours. "

"Nous en reparlerons en temps voulu." Fort pragmatique, une élégante façon de me dire que ça n'arrivera jamais. Je me devais de faire contre mauvaise fortune bon coeur et proposa un petit service, trois fois rien.

" Biiiiiien, j'attendrai ce temps voulu. Bonne route jusqu'à Messalia...chose. Je préviens un gueux qu'il vienne chercher notre ami sans tête où il sert de décoration ? "

"On s'en charge."

Tant pis, si jamais ils venaient à retourner en ville, je pourrais peut-être empoisonner Akihito pour le forcer à se vêtir comme une danseuse exotique qu'on irait lustrer au miel et aux parfums boisés avant de l'offrir tout enivré dans ce gigantesque tas d'armure lourde et de testostérone qu'il puisse un peu enchanter le quotidien de ces soldats du désert. Il faudrait juste passer un petit coup de lame sur les poils d'Akihito afin de le rendre aussi lisse qu'une petite pêche et le récupérer au petit matin, la tête dans le sable et le fondement en chou-fleur, encore fumant.

(" Aaaah, si seulement j'avais ce genre de poison. ")
La petite plume de la Mort.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


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Jorus Kayne
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Re: Désert du Raa'ska

Message par Jorus Kayne » ven. 10 mars 2023 16:16

Marchant seul sur le sol chaotique de la Lande Noire, je rejoins mes camarades, en scrutant inlassablement le rayon vert qui transperce le ciel. Si effectivement un événement a eu lieu au sein de cette puissante magie, qu’adviendra-t-il de ces terres et comment va réagir Vissélion avec cette…nouvelle opportunité qui lui est offerte ? Lorsque nous sommes enfin tous réunis, Xël use de sa magie pour ouvrir un portail, pour porter secours à l’homme-arbre, détenu dans une prison. Si les habitants de la ville ne verront qu’un groupe un peu singulier, ils ne s’attendent pas, et leurs soldats non plus, à ce que nous puissions détenir une importante force de frappe avec la magie qui nous anime tous.

L’accueil qui nous est offert est de loin différent avec ce que j’ai eu à Fan-Ming. En premier lieu, la chaleur du soleil du désert, cet air sec qui vous assoiffe à chaque respiration et la texture gouteuse du sable qui parvient à vous prendre par surprise. Face à nous, un bataillon entier de chevaliers, portant une armure différente les uns aux autres. Une armure particulièrement lourde dont la similarité unique réside dans un port de casque couvrant l’intégralité du corps. Impossible de pouvoir reconnaître un visage. Cela pourrait bien être des goules que nous n’en saurions jamais. En un sens, c’est peut-être mieux si Xël porte un casque similaire. Plus loin la silhouette reconnaissable de notre camarade boisé, accompagné d'une femme.

(Il devait pas être enfermé lui ?)

Le groupe armé est commandé par un guerrier dans une armure lourde rouge et or. Celui-ci s’approche de nous, nous sommant de nous identifier et d’expliquer la raison de notre venue. Je n’ai pas particulièrement été très diplomate avec le dragon, même si ce dernier n’a pas non plus été très tendre avec moi, rompant quasiment toute discussion amicale dès son arrivée. Si j’espère que d’autres prendront le relais, je crois les doigts pour que l’hinïonne de service ne se présente pas en première, voir même, ne l’ouvre pas du tout. Tandis qu’un échange de regard à lieu entre Akihito et Yliria a lieu, celle-ci craint une potentielle hostilité avec les shaakts, l’invitant à se lancer et questionnant sur la raison d’un tel attroupement militaire.

"Nous sommes des aventuriers qui enquêtons sur un Mal menaçant Aliaénon. Il a déjà détruit la cité d'Elscar'Olth et abattu le puissant Titan de Magie. Un de nos compagnons est arrivé ici plus tôt en quête de soutien et d'informations dans la journée et sans nouvelle de sa part, nous venons savoir ce qu'il en est. Chevaliers, vous avez l'air aux aguets vous aussi, la cité de Mehtbe-El est menacée ?" Déclare l’Oranais.

Globalement, je n’ai quasiment rien à redire, il aurait certainement mis un peu plus de temps que moi à finir sous la patte du dragon. Cependant, il y a un point qui me chiffonne et je m’empresse d’aller voir Yliria pour lui en parler.

"Mais qu'est-ce qu'il raconte-là ? Ils le savent très bien qu'il est arrivé hier non ? Pourquoi mentir sur ce sujet, ça n'a pas de sens !"

La semi-shaakt me regarde d’un air étrange en me répliquant qu’il ne s’est pas passé une journée depuis mon départ pour Fan-Ming.

(Une journée ? Mais c’est quoi ce délire, ça n’a pas de sens !)

J’écoute Yliria parler, la regardant comme si elle se tartinait la figure avec de la confiture en plein cagnard. Je lui réponds toujours sur le ton du murmure.

"Comment ça de quoi je parle ? Mais je suis parti hier ! J’ai dormi dans le corps d’un dragon, je suis pas fou !"

Cependant, mon attention se reporte finalement sur l’échange entre notre diplomate et ces hommes prêt pour la guerre, repoussant mon intérêt pour ce sujet à plus tard.

"Bon c’est pas grave, on verra ça plus tard, on a plus urgent !"

En effet, grâce à Akihito, les choses ont évolué dans notre sens. Enfin j’espère. L’homme en armure nous confirme que notre camarade a fait part de difficultés à Elscar’Olth et ce groupe comptait justement venir nous soutenir pour détruire la menace du titan noir et de l’âme du Sans-Visage. Cependant, les choses évoluent lorsque notre excellent diplomate explique que la nouvelle menace vient désormais d’un énorme dragon, mais que nous espérons pouvoir compter sur eux à l’avenir. Alors que le guerrier en armure rouge et or explique que l’homme-arbre se porte bien, et après s’être inquiéter de l’orbre du Sans-Visage, un soldat s’offusque que cette mobilisation soit finalement inutile. Un fait qui agace un autre chevalier particulièrement agressif. Une attitude qui pousse le guerrier en armure lourde à agir, en ôtant simplement la tête du problème. Tandis que celle-ci roule sur le sol sableux toujours encastrer dans son casque, le bourreau justifie son geste en expliquant que c’était visiblement la fois de trop.

(Ha oui quand même ! Mais…c’est pas un peu…extrême comme sanction, là ?)

Il termine en déclarant se tenir prêt pour nous soutenir et que si nous voulons leur aide, ils seront au sud du désert dans une antique cité du nom de Messaliah et se tait sur la raison de leur présence là-bas. Une information qui semble faire réagir Xël qui fait mention d’une arme, pouvant tuer le dragon. Tandis que Mathis s’avance sans subir le moindre obstacle, le guerrier en armure précise que nous sommes les bienvenus en ville, mais qu’aucun mage n’y est présent.

(Ha oui ? Même Ibn ?)

Une information qui intrigue autant moi qu’Akihito, qui explique qu’il pensait que la cité était le cœur des sorciers de vision et de feu. Tandis que le chef de ce groupe armé répond d’un simple non, c’est un autre à l’armure cuivré et visiblement tout aussi haut dans la hiérarchie qui répond à sa place.

"Methbe-El est une cité libre loin de toute influence de ces fanatiques traditionalistes que sont les Cadi-Yangin. Ils sont nos ennemis. Vous cherchez Ibn Al'Sabbar, comme votre ami. Alors soyez aussi sage que lui, et laissez-le sous notre contrôle sans chercher à le contacter. Nous le traitons au mieux : il est moins sectaire que ses anciens collègues."

Akihito tente habilement d’expliquer que face à la menace ailée, les sorciers pourraient être des alliés non-négligeables. Pourtant, il se défend de vouloir récupérer le sorcier. Malgré cela, le guerrier ne l’entend pas de cette oreille. Il accuse ces mêmes sorciers de cacher une arme capable de tuer un dieu. Si nous acceptons de les aider à leur prendre, il prétend qu’elle servira notre cause contre le dragon. Akihito réplique simplement que nous verrons cela lorsque le temps sera venu et s’excuse en notre nom pour les avoir retenus. Pas d’acceptation de l’invitation, et encore moins d’offense de refus. Visiblement, l’Oranais semble rompu à ce difficile exercice oral.

(Je crois que j’ai encore beaucoup à apprendre sur ce point ! Heureusement qu’Ysolde n’est pas là pour entendre ça !)

Finalement, Akihito s’avance après nous avoir invités du regard à le suivre. Nous le suivons tous, moi compris, sans dire un mot, sauf la régicide qui s’intéresse autant à la fameuse arme qu’à la tête au sol, mais n’obtenant aucune nouvelle information utile.

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Yliria
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Re: Désert du Raa'ska

Message par Yliria » ven. 10 mars 2023 19:51

Des sombres plaines de la Lande Noire, le portail de Xël nous mena directement au cœur d’un désert brûlant. Je ne savais pas ce qu’en pensais les autres, mais j’étais ravie de ce changement, même abrupte. Du soleil, de la lumière, de la chaleur, quoi demander de mieux. C’était en tout point de vue un meilleur endroit que la Lande noire et son obscurité perpétuelle. Je poussai un soupir d’aise en sentant le soleil caresser ma peau, mais le bon moment fut de courte durée. Je ne m’attendais pas spécialement à un comité d’accueil, surtout un de cet ordre là. Une cinquantaine de chevaliers en armures complètes en train de cuire sous el soleil brûlant. Nous attendaient-ils ? Je chassai l’idée. Trop improbable. Ce n’en était pas moins perturbant et de mauvais augure. Surtout quand l’un d’eux, vêtue d’un armure rouge qui n’avait rien à envier au Xiuhl que je portais nous héla.

- J’y vais ? t’y vas ?

Je haussai un sourcil en entendant la voix d’Akihito alors qu’il se penchait vers moi. Je compris bien vite à quoi il pensait. Xël et Jorus aurait sans doute du mal à garder leur calme s’il s’agissait des chevalier dont ce dernier avait parlé. Mathis n’était pas du genre loquace et Silmeria restait Silmeria, aussi valait-il mieux ne pas lui laisser les rênes d’une quelconque négociation. Je la sentais plus douée pour les menaces que pour la diplomatie. Quant à moi, je préférais qu’on ne prenne que le minimum de risque possible, donc en toute logique…

- On connait pas leurs sentiments concernant les shaakt, vas-y. Essaie aussi de savoir pourquoi ils ont l'air prêt pour une guerre. Il y a quelque chose de bizarre...

Je n’aimais pas le fait que, comme par hasard, il soit présent au moment où on arrivait. C’était trop… pratique. Et je n’aimais pas non plus voir Dracaena surgir derrière eux et faire brusquement demi-tour à toute vitesse, visiblement très peu enclin à se faire remarquer par les chevaliers. La discussion avec eux se déroula sans accroc. Jorus eu cependant un autre épisode étrange, persuadé qu’Akihito mentait sur le nombre de jour. Je le regardai, un peu surprise. De quoi il parlait ?

- Jorus ... Il s'est même pas passé une journée depuis que toi et Dracaena avez pris les portails de Xël. De quoi tu parles ?

La façon dont il me fixa fut semblabel à celle qu’il aurait si je me mettais à danse nue au milieu des chevaliers. Quelle mouche l’avait piqué exactement ? Je me promis de garder un œil sur lui, ça n’était pas normal. Le bon côté des choses, c’était que qu’au moins Dracaena avait réussi à faire réagir les chevaliers face à la situation, malgré son développement inattendu. Développement qu’Akihito leur expliqua. Plus de Titan, mais une autre menace bien plus grande qu’il nous fallait traquer puis éradiquer. Et la nouvelle n’enchanta guère l’un d’entre eux.

- C'est quoi cette connerie ? On se préparait à faire un trajet de plus de deux semaines pour un truc qui a été réglé en moins d'un jour ? C'est du foutage de gueule !

Je m’attendais à ce qu’on le remette à sa place. Au lieu de ça, sa tête roula soudainement sur le sol et je posai en toute hâte ma main sur la poignée de ma rapière, ne la retirant lentement que lorsque le chevalier responsable excusant le comportement du décédé dissident. Une solution extrême que je n'appréciais absolument pas.

- Rien de bien exceptionnel au final, la discipline est inculquée de façon exemplaire. C'est assez courant comme méthode au sein de certains groupes, quoiqu'assez gourmand en personnel sur le long terme.

Je retins une remarque cinglante à Silmeria. On avait vu ce genre de comportement oui, chez Oaxaca. Et ça ne me plaisait pas du tout. Tuer ses propres hommes pour de vulgaire paroles, ça n’allait pas m’aider à faire confiance à ses ahuris armurés, aussi puissant fussent-ils. La négociation fut au moins de courte durée et ils nous offrirent le droit de passage assez simplement. Droit que Mathis prit à la lettre et avança seul vers la ville. Je retins un soupir en le voyant faire. Quel lunatique celui-là aussi, c’était pas croyable ! Soit il prenait l’avis de n’importe qui, soit il faisait le premier truc qui lui passait par la tête.

Je suivis néanmoins Akihito vers les portes de la ville, oeillant les chevaliers ‘un air méfiant, pour finalement tapoter l’épaule de notre négociateur en chef.

- Je vais voir depuis les airs, j’arriverais peut-être à le repérer. Je reste au-dessus de vous.

Ceci dit, je m’envolai pour essayer de repérer Dracaena. Un arbre incendié qui marche, ça devait être assez simple à repérer, non ?

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Dracaena Paletuv
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Re: Désert du Raa'ska

Message par Dracaena Paletuv » ven. 10 mars 2023 21:45

Tout se passait...mieux que prévu. Je dirais même que tout se passait bien. Surprenament.

Je m'attendais à ce qu'on se fasse déranger, arrêter ou autre mais non, rien du tout. Maïssa me dirigeait à travers la ville en toute tranquilité, pas plus inquiète que ça, et je la suivais au pas, sans soucis. Y avait bien quelques personnes dont le regard s'arrêtait sur nous de temps en temps, mais pas d'appel à l'aide, de cri de surprise, rien. Un ou deux sourcils levé tout au plus. Et au fond, j'me demandais qui générait le plus la surprise entre moi et mon drôle de paquet, et Maïssa la mystérieuse et son piaf de repérage qui n'était jamais loin.

Pour la première fois depuis mon arrivée, j'avais l'impression de vraiment pouvoir profiter de la ville, de la "visiter". Mon regard s'attardait de ça de la sur les habitants, les marchés, d'un coté pour être sur de pas tomber sur un Sans-manière, de l'autre pour le plaisir. J'en profitais aussi pour réfléchir à tout ce qui s'était passé à l'intérieur de la cellule, et toutes mes réactions bizarre autour de Maïssa. Je la regardais, la, moins méfiant, moins honteux, n'ayant plus rien à me repprocher: c'était juste une humaine au final. Avec un pouvoir terrifiant, certes, mais juste une humaine. C'était agréable de ne plus être géné, embarassé ou effrayé par sa présence: après tout ,si soudainement j'étais pris de désirs inavouable, et bien tant pis! Je savais que je n'y pouvais rien.

Elle même semblait plus... pas détendue, elle avait toujours ce comportement froid et silencieux de sac de chair aïgri et constipé, mais elle semblait moins agacée. A mon avis, maintenant qu'elle savait que j'avais compris son pouvoir et les raisons de son mutisme volontaire, elle avait déduit que je ne chercherais plus à la faire parler pour un oui pour un non.

Faut dire que, si le concept était terrifiant pour les autres, ça devait être assez horrible pour elle de posséder une capacité comme ça. Transformer les gens en zombies obsedés par sa personne, plein de pensées bizarres. Et juste en parlant. C'est le genre de truc qui devaient ruiner toute confiance en une relation: incapable de savoir si les gens autour d'elle l'appréciaient pour ce qu'elle était, parce qu'ils étaient hypnotisé par son pouvoir, voir pire encore: parce qu'ils convoitaient son pouvoir...
Moi, les miens m'avaient haï et rejeté pour mes idées et ma magie, mais se faire "aimer" pour les même raisons n'était ptet pas particulièrement enviable non plus...

Sans parler du coté lourd de pas pouvoir parler tranquillement. Oh, par tous les dieux que je ne respectais pas, je n'imaginais pas l'horreur de ne pas pouvoir m'exprimer vocalement à mon bon vouloir, au risque de voir tous les gens autour venir se frotter à mon écorce...

....Brrrrrrrrrr....

En tout cas ça ne semblait pas marcher sur son chère pôpa, ni sur son oiseau. Probablement qu'il fallait un minimum d'intelligence et de conscience de sa personne pour que ça fonctionne. Et pour Bassem, probablement qu'être du même sang donnait une immunité. Je voyais difficilement une autre raison que celle la: si c'était juste une question de ne pas être attiré par la madame de base, jamais ça n'aurait du marcher sur moi. Je considérerais l'attirance pour un être de chair le jour où j'en trouverais un ou une qui reconnaitra mon sex-appeal à sa juste valeur!

Bref, c'était dommage pour sur. Et j'avais bien envie de faire la causette avec la Maïssa, lui poser des questions sur la vie locale, mais en prennant tout ça en compte, vraiment, ça pouvait attendre. Surtout que le vieux Sabbar pesait quand même son poids, avec tous ses os et sa viande périmée... Malgré tout, pendant tout le trajet, je faisais bien attention à ne pas le blesser, ne pas le laisser se cogner, ni trop le secouer. J'me demandais qu'est ce que Maïssa et lui pensaient l'un de l'autre... Ptet qu'il avait été une sorte de tonton honorifique pour elle dans sa jeunesse? C'était un sujet à rajouter à la longue liste des choses que je ne pouvais demander aux concernés pour le moment.

En tout cas, entre mes observations et mes réflexions, j'avais à peine vu le temps passer. Nous étions visiblement arrivé aux portes de la ville, Maïssa comptant de toute évidence nous faire quitter l'endroit rapidement. Probablement pour aller à Messaliah. Mais, alors que nous sortions tranquillement de la ville, une voix attira mon attention. Une voix forte, bombante, sèche, et qui m'était particulièrement désagréable...


"L'homme-arbre incendié ? Il nous a fait part des difficultés d'Elscar'Olth et nous nous y rendons pour régler la situation et détruire ce qui menace la cité : ce titan noir et cette âme du Sans-Visage. Nous sommes le soutien que vous demandiez."


C'était l'ordure. L'ordure en armure. Le porc-epic blindé rouge. Lui, et touuuuuuuuuuuuuus ses petits copains sans banière, manières, et ayant surement des problèmes avec leurs pères. Ils étaient la! Les cinquantes fanatiques hypocrites, toujours aussi désorganisés mais dérangeant! Un juron manqua de s'échapper de ma bouche. Par toutes foutue fesses de ce fichu Fearadhach, pourquoi avait il fallut que de toutes les sorties, on prenne celle que les Sans-manières avaient choisi pour aller mener leur croisade?

Un rapide regard en direction de Maïssa me fit comprendre qu'elle était tout aussi emmerdée par la situation que moi. Bien, une preuve de plus qu'elle n'essayait pas de nous arnaquer Ibn et moi. Au moins, je me disais que la chance nous souriait: nous étions tous les trois dans le dos de ces guignols, ils ne nous avaient pas repéré pour l'instant. Et visiblement ça parlait de moi, et vu s'que j'entendais, l'autre empaffé en rouge savait pas où j'étais exactement... Faut dire qu'il semblait trop trop occupé à discuter en gueulant avec Akihito...

...

......

............

.........................

SACREBLEU DE BORDEL DE MERDE!!! Epines, échardes et branches dans le cul! AKIHITO?! Mais c'est qu'il était pas seul en plus! Y avait tout le petit groupe! Xël, Yliria, Truchmuche, Slipmera, le beau gosse blond! Tous les Yuiméniens étaient la! Le coup de poker de m'sieur Sabbar avait visiblement marché, et la troupe des bras cassés c'étaient pointée au complet pour nous porter secour!

Et la, de ce que j'entendais, ils étaient en train de tranquillement discuter avec les Sans-manières qui allaient enfin foutre le camp de cette ville! Je n'entendais pas trop ce que disaient mes "collègues", mais au vu de s'que j'entendais du porc-épic blindé qui n'avait pas d'autre volume que "hurler", ces chers fanatiques avaient visiblement reçu de nouvelles informations qui les contrariaient.

Oh, boyaux en dentelle et fruits pourris! Si ces crétins ruinaient mes efforts en les faisant rester en ville, j'allais en décapiter un! Comme ce que l'un des types en armure venait de faire à un de ses potes! Enfin, non, quand même pas, mais au moins une petite claque et...

...

Décapiter?

Il...Il venait de décapiter...l'un des siens...

...

Okay, faute de décapitation, il était temps pour nous de décamper~

Si ces types nous trouvaient la, on était MORT de chez MORT! Pas sur que la voix magique de Maïssa arrive à tous les gérer, et la j'avais pas le luxe de rater un sort! Voir, ces psychopathes mettraient la ville à feu et à sang au passage! Et histoire d'en rajouter une couche, je vis clairement Akihito regarder dans ma direction! Il fallait que je lui fasse comprendre de ne SURTOUT PAS dire que j'étais la!

Avec toute la vigueur du monde, je me mis à lui faire un grand signe de "non" de la tête et du doigt, de gauche à droite, de droite à gauche! Puis, je me tournai vers Maïssa pour lui faire signe qu'on devait retourner à l'intérieur des murs de la ville FISSA! Pas de râle, de soupir ou d'hésitation de sa part, elle avait clairement captée le message, et de toute évidence, elle approuvait à cent pour cent! Notre pas à tous les deux s'accéléra, nous faisant faire un magnifique demi tour dans l'urgence et la panique, avec une belle tentative de discretion.

A peine de nouveau à l'intérieur des murs de la ville, Maïssa m'attrapa par le bras et m'emena soudainement dans un recoin sombre, à l'abris de la vue de tous. Elle me plaqua brusquement contre le mur, libérant Ibn de mon épaule juste à temps pour qu'il ne soit pas blessé au passage, et elle se colla un doigt sur les lèvres, me faisant clairement comprendre de me taire.



La partie de moi qui n'était pas complètement paniquée se disait, de façon amusée, que si la, tout de suite, j'avais été sous l'effet du pouvoir de Maïssa, mon coeur aurait probablement explosé, vu la position dans laquelle on se trouvait actuellement. J'étais quasiment sur d'avoir vu au moins une fois une scène du genre dans un roman à l'eau de rose ramassé dans le butin d'un brigand mort.


La partie de moi qui était complètement paniquée, elle, se contentait de hurler.




J'attendais, sur mes gardes, complètement en alerte, de voir comment la situation allait évoluer. Je me contentai de juste murmurer, le plus bas possible, afin d'être seulement entendu de la guerrière:

" Les gens qui leur parlaient, c'étaient les autres Yuiméniens. Ibn a réussi."

Avant de replonger de nouveau dans le silence le plus total, et d'attendre.

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Cromax
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Re: Désert du Raa'ska

Message par Cromax » sam. 11 mars 2023 02:22

Cauchemar en Aliaénon : Désert du Raa’ska II




Alors que les aventuriers se dirigeaient vers la cité de Methbe-El, y pénétrant sans demander leur reste, les Chevaliers les ayant accueillis se remirent en mouvement. Ils débarrassèrent le sol du corps étêté des leurs ainsi que de son appendice cérébral et se mirent en marche. Une fois dans la cité, ils purent avoir un meilleur aperçu de ce à quoi elle ressemblait :



Image



Des bâtiments aux toits en coupoles, des murs ornés de bas-reliefs, et pourtant aucune richesse trop apparente, trop présente, trop écrasante. L’endroit était animé, parcouru d’hommes et de femmes au teint halé, aux têtes souvent couvertes de voiles ou de turbans colorés. Les murs protégeaient bien du sable et du vent, et il régnait ici une température chaude, sans être extrême.

Ne se laissant pas déconcentrer par l’attrait d’une nouvelle découverte, Mathis repéra assez vite les traces des racines de Dracaena dans le sol rocheux finement couvert de sable. Elles menaient non loin de là, dans un recoin des murailles où nul n’aurait songé chercher sans d’abord faire attention à ces marques au sol. Dracaena était là, en bien galante compagnie. La femme au casque de faucon qu’ils avaient aperçue avant observa, silencieuse et méfiante, le nouvel arrivant, la main crispée sur son arc. Nul doute que sans les mots de l’oudio, elle aurait déjà décoché une flèche sur ce fouineur malvenu. En tout cas, ils étaient tous réunis.

Enfin, presque tous, en tout cas : du haut des cieux, Yliria dut composer avec un autre souci : là où elle pensait avoir un bon point de vue en hauteur, elle perdit de vue ses compagnons un instant derrière les murailles. Et si elle avait une bonne vue de la cité, là-haut, elle se voyait ennuyée par un immense rapace souhaitant visiblement l’empêcher de survoler les murs. Un faucon géant qui tournoyait autour d’elle, fondant sur elle sitôt qu’elle tentait d’avancer. Sans la blesser ni l’attaquer directement, en tout cas.



[HJ : Discussion générale entre vous et l’inconnue. On va fonctionner sous forme de tours, mais cette fois c’est Dracaena qui prendra ma place et pourra répondre à chacune de vos interventions. Une fois que tous auront posté (avec les réponses de Drac entre chaque intervention, donc), un nouveau tour pourra commencer. Je ferai intervenir la jeune femme si besoin. Et espérez qu’il n’y en ait pas besoin. Yliria… On voit en MP pour ta réaction face au zoziau.]


[XP :
Akihito : 0,5 (discussion) + 0,5 (situation avec les chevaliers)
Mathis : 0,5 (pistage de Drac) + 0,5 (situation avec les chevaliers)
Xël : 0,5 (situation avec les chevaliers)
Silmeria : 0,5 (situation avec les chevaliers)
Jorus : 0,5 (situation avec les chevaliers)
Yliria : 0,5 (recherche de Drac) + 0,5 (situation avec les chevaliers)
Dracaena : 0,5 (sortie manquée)]

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Akihito
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Re: Désert du Raa'ska

Message par Akihito » jeu. 16 mars 2023 08:46

Dans le chapitre précédent...

Evénement : Cauchemar en Aliaénon.

23 : Mehtbe-El.

Franchir les portes ouvrit à Akihito une autre vision de ce que pouvait être une ville. Une nouvelle architecture, une nouvelle culture culture ; les maisons étaient bâtis dans la même matière jaunâtre que les remparts mais étaient agrémenté de différentes décorations très voyantes. Ici, les bordures du toit sculptés en de délicates arabescques ; là, un pan de mur était orné d’une mosaïque de petits fragments colorés. Les gens de Mehtbe-El avaient le teint hâlé du sorcier Ibn et celui de ceux vivant longuement au contact du soleil. L’enchanteur se souvenait des pêcheurs d’Oranan à la peau tannée par l’astre lumineux, comme tous ceux vivants sur les flots. Les pirates rentraient eux aussi dans cette catégorie, tel que le capitaine Heartless.

(Je me demande ce qu’il devient, lui,) se surprit à penser l’enchanteur en frottant machinalement son nez que le forban avait frappé de son front. La rapine ne faisait pas partie des valeurs de l’Ynorien mais comme toujours, l’exemple lui avait appris qu’il ne fallait pas mettre tout le monde dans le même panier. Le capitaine était plus vertueux que l’image des pirates classiques, tout comme Yliria n’était pas le reflet sanguinaire des Shaakts.
Il leva les yeux : la jeune femme avait annoncé profiter de ses ailes nouvellement acquises pour chercher depuis les airs Dracaena. Mais la foule et les bâtiments empêchèrent le jeune homme de l’apercevoir. Lui faisant confiance pour assurer sa propre sécurité, l’enchanteur se mit à suivre Mathis, suivis des autres aventuriers qui lui avaient emboités le pas. Pour avoir déjà vu des chasseurs traquer une bête, Akihito retrouva dans le Kendran certains gestes. Peu désireux de se séparer et n’ayant pas de moyen particulier pour retrouver l’Oudio, il s’en remit à l’homme au chat. Ce dernier ne mit que deux petites minutes à retrouver le duo, à l’ombre du rempart dans une allée étroite. L’enchanteur put ainsi voir un peu mieux la femme qui l’accompagnait.

Comme les habitants de la cité, elle avait la peau caramel et ses cheveux couleur corbeau dépassaient en légère mèches de son casque sculpté en faucon. Un oiseau de proie qui allait de pair avec l’arc de chasse et le carquois qu’elle portait par-dessus une tenue révélant assez avantageusement ses courbes félines, mais qui était de circonstance par la température locale. Ce qui fascina un instant l’enchanteur, ce furent ses yeux : faiblement luisant d’une nitescence orangée, étirés comme ceux d’un oiseau de proie. Il n’avait jamais vu des prunelles pareilles, et il mit une seconde à s’arracher à sa contemplation ; sans doute car dans ces yeux énigmatiques, il avait lu une méfiance à leur encontre.

Un cri perçant de faucon résonna alors : un cri fort qui venait soit d’un animal tout proche, soit d’un volatile suffisamment massif pour produire un tel son. Pensant à Yliria, il jeta instinctivement un regard à la fiole à son avant bras et la vit bleue. Tout de même inquiet, il leva les yeux pour la chercher du nouveau et la vit piquer, les ailes plaquées le long de son corps, poursuivit par une ombre. Déployant ses plumes, elle ralentit sa chute le temps de les apercevoir. L’ombre la dépassa et continua de piquer vers eux avant d’atterrir aux côtés de l’archère. A l’instar du casque de sa maîtresse, c’était un imposant faucon qui venait de se poser. L’œil d’Akihito attiré vers le sol accrocha sans mal la fiole de surveillance, devenu rouge vif et qui reprenait progressivement sa couleur bleue habituelle en effaçant par la même occasion les lettres qui flottaient dans le liquide : « Yliria ».

Le passage en piqué de l’oiseau de proie avait été considéré comme un danger pour la jeune femme, qui finit par se poser quelques instants après. Il devina l’exaspération sur son visage, mais elle la réfréna en remettant son bouclier à la ceinture et se concentra sur leur compagnon.

« Dracaena, contente de te voir en un seul morceau. Tu nous présentes ?

-M'dame Yliria! S'moi qui suis content de vous voir en un seul morceau ! Et vous savez voler ? Super ! Bref… Voici Maïssa: fille du boss du coin, super soldat, nous file un coup de main pour le moment! Elle parle pas des masses, c'est normal, la saoulez pas avec ça.  Ah, et le bel oiseau, la, c'est Alsaqr. C'est son compagnon. »

Pour quelqu’un qui sortait tout juste d’une cellule, Dracaena se portait comme un charme. Il commença de nouveau à palabrer dans les grandes largeurs et les présenta à leur tour, avant de s’enquérir de ce qui s’était passé dans les Landes.

(Si elle de peu de mots comme le prétend Dracaena, on lui a pas rendu service en lui envoyant le plus bavard des arbres vivants.)

Mathis voulut confirmer si Ibn était bien la personne qui était sur l’épaule de l’Oudio, ce qu’il confirma.

« Les Sans-manières l'avaient passé à tabac et fait enfermer... Maïssa m'a aidée à le libérer et la on essayait de se barrer discretos. »

Acquiesçant, Mathis recommanda de rentrer rapidement à Elscar’Olth pour y soigner Ibn- et éviter de croiser les Chevaliers Sans Bannières. Xël avait lui d’autres inquiétudes : l’intérêt des Chevaliers pour les ruines de Messaliah et leur arme enfouie. Yliria, enfin, pris la parole et résuma rapidement ce qu’Akihito pensait de la situation, tout en informant un Dracaena curieux du sort de la Lange si eux avaient pu venir ici.

« Le Titan est mort et on a sécurisé la progression de la corruption. De ce côté-là, ça s'est bien goupillé, si on veut. On retourne dans la Lande, il faut mettre Ibn en sécurité, c'est la priorité, il a sans doute besoin de soins. Pour Messaliah... Ça n'a pas l'air d'être la porte à côté, on n'a pas besoin de foncer sur place dans l'immédiat, ils ne vont pas y arriver en deux heures ni deux jours à moins d'avoir un pouvoir similaire à celui de Xël. Et pour Methbe-El, je ne pense pas qu'on doive, ni même qu'on puisse  intervenir, dit-elle avant de continuer une main levée, comme pour anticiper un refus qu’elle savait imminent. Ecoutez-moi attentivement. Je n'ai pas apprécié le peu que j'ai vu des Sans-Bannières, mais notre mission, je vous le rappelle, n'est pas de changer la géopolitique de ce monde, c'est de trouver et éradiquer ce qui a causé l'explosion à Oranan via le fluide. Et ça, on sait qui en est responsable. Si on s'éparpille, on fera que laisser plus de temps au Dragon Noir pour gagner de la puissance et détruire ce monde. Sauver une ville ne sert à rien s'il la détruit juste après. On n'a pas le nombre ou les ressources nécessaires pour aider tous ceux qu'on croise dans l'état actuelle des choses. Notre priorité, c'est de trouver un moyen de traquer et tuer le Dragon, point. Quand ce sera fait, et seulement là, on pourra faire quelque chose pour Methbe-El. DONC ! On retourne dans la Lande, on soigne Ibn et on trouve un moyen de récupérer l'arme cachée à Messaliah. Si elle peut tuer un Dieu comme ils le prétendent, ce sera pas de refus de l'avoir contre le Dragon. Si on échoue ici, Yuimen et tout ceux que vous aimez sont également condamnés. Gardez ça à l'esprit avant d'ouvrir la bouche. »

L’enchanteur resta silencieux, se contentant d’hocher légèrement la tête en signe d’approbation. Mathis approuva, et Xël aussi mais son ton devint notamment plus dur et froid : sa rancœur contre les Sans-Bannières n’était pas bégnine.

« Nous devons retourner dans les Landes soigner Ibn. Mais dis moi quand même ce qu’il se passe ici. Pourquoi la cité à besoin d’aide ? demanda l’aéromancien à un Dracaena qui avait visiblement un peu de mal à assimiler toutes les informations sur l’évolutions de la Lande.

- Pour...pour ce qui est d'ici, de cette ville, en version courte : Les Sans-manières ont imposé leur présence et leur façon d'faire dans l'coin. Ça m'a valu d'm'en prendre aussi pas mal dans la gueule et d'me faire enfermer avec m'sieur Sabbar dès mon arrivée... Bassem, le chef de la ville (le papa de Maïssa donc) a accepté de me faire confiance et m'a fait officiellement sortir de cellule... En rapide: Les Sans-manières se tapent dessus avec les Cadi Yangins, Methbe-El est trop près et s'prend les flèches perdues...Et Bassem, lui, essaye de minimiser les dégâts sur la ville et ses habitants, tout en évitant d'y perdre (littéralement) la tête... 'Fin, du temps qu'j'ai passé avec lui, c'est s'que j'comprends... S'pas comme s'il pouvait parler de ses problèmes tranquille dans la rue... Au départ, j'lui f'sais pas confiance, mais il aurait pu m'faire exécuter vingt fois, et à la place il m'a éloigné des psychopathes en armures et m'a confier sa fille...nan, j'reformule, m'a confié à sa fille plutôt, histoire de s'assurer qu'on puisse essayer d'régler s't'affaire de monde en danger... Bref, j'suis pas un bon samaritain, mais j'suis pas non plus égoïste au point d'laisser une ville tranquille être squattée par des types dont l'objectif principal c'est la "purge" de s'qui z'aiment pas...Une seconde, j'viens d'réaliser...Si le titan a clamsé... »

Akihito ne put retenir un roulement d’yeux. L’explication du volubile végétale n’était ni ‘courte’, ni ‘rapide’. Yliria, après avoir insisté une nouvelle fois sur l’importance de ne pas se séparer et avoir brossé un rapide tableau du Dragon Noir à Dracaena qui ne semblait pas le connaitre -Ce qui était ahurissant, quand on y pensait-, s’excusa auprès de Maïssa.

« On n'a vraiment pas les moyens de s'occuper de ça avec la menace qui pèse sur ce monde. Une fois la situation résolue, on verra ce qu'on peut faire... si tant est qu'on puisse y faire quelque chose. Navré de ne pas pouvoir agir directement, mais les circonstances ne sont pas vraiment propices. Ça ne m'enchante guère de laisser la situation comme ça, mais on n'a pas le choix. Puis à tout le monde. Vaudrait mieux pas traîner ici, on va finir par attirer l'attention.

- Maïssa, tu veux v'nir avec nous pour nous aider à régler ça ? Ou tu préfères rester ici ? »

La native du désert acquiesça silencieusement. Et tandis q’il essayait de lire à travers son visage muet si elle répondait favorablement à la première ou la seconde question, Akihito vit trop tard le doigt venir lui titiller les côtes et fit un pas de côté précipité pour tenter d'éviter le contact, en vain.

« Pouet, pouet, pouet.

- Non de...! »

Les côtes avaient toujours été un de ses points sensibles où le moindre contact un peu prononcé le faisait bondir dans un réflexe incontrôlé. Peu de personnes le savaient car peu de personnes s’amusaient à l’embêter de cette manière ; et de toutes celles qui pouvait le découvrir, il avait fallu que ce soit Silmeria. Le caractère enfantin fit d’abord naître une pointe de colère et d’énervement dans son regard qu’il doucha de force avec l’indifférence qu’il avait décidé d’accorder à l’assassin. Vu son caractère enfantin, plus il lui offrait de prises pour qu’elle s’amuse à tester sa patience, plus elle chercherait à le tourmenter. Et c’était vraiment la dernière chose qu’il avait envie de subir après son expérience cauchemardesque.

« Allons-y, on potinera plus tard, acquiesca laconiquement Akihito.

- Cette arme en question, quelqu'un saurait à quoi elle ressemble ? Est-ce manipulable par une seule personne ou est-ce qu'elle pourrait être grosse comme une charrette. Ou peut-être un artefact magique. »

L’Hinïonne s’était désintéressé de lui aussi vite qu’elle avait jeté son regard farceur sur ses hanches. Jorus, jusque là aussi discret que lui, se fendit d’une tirade pour exprimer qu’il était, globalement, assez d’accord avec Yliria. Il ajouta un peu de bois au bûcher qu’était la réputation des Chevaliers Sans Bannières.

Xël commença donc à invoquer son portail, tandis qu’un rapide débat eu lieu avec Dracaena et une Maïssa toujours silencieuse pour savoir si c’était une bonne idée de l’emmener avec eux. Akihito n’y prêtait pas attention et attendait simplement que le portail soit créé, jusqu’à ce qu’une phrase de Xël le fasse tiquer. Et pas que lui.

« Mais j’ai une idée oui, seulement elle ne plaira pas à tout le monde. »

Il proposa d’un regard à Silmeria de rester eux sur place pour faire le ménage parmi les Chevaliers Sans Bannières encore présent dans la ville.

(Laisser ces deux là faire bande à part après ce qui s’est passé avec les sceaux ? Il est sérieux, en plus.)

Yliria fut plus rapide que lui à exprimer son mécontentement et son exaspération.

« Xël...  On n'a PAS les moyens de changer les choses durablement. Faut que je parle en quelle langue ? On est une EQUIPE, alors s'il te plaît, au nom de Gaïa, arrête de vouloir séparer tout le monde et laisse de côté tes envies personnelles. On n'est là pour ça et c'est franchement extrêmement emmerdant de devoir me répéter. Si tout el monde se met à faire ça, on n'arrivera jamais à rien.

- Gardez bien en mémoire que les choses peuvent déraper, comme la perte de magie de l'autre fois, renchérit Jorus. Si ça se reproduit on sera incapable de retourner dans la lande avant un moment et Simaya n'aura plus son lien avec la lande comme maintenant ! C'est un risque que vous voulez prendre ? Pas moi ! »

L’enchanteur s’apprêta à abonder dans leur sens, avant de se rappeler de qui il avait en face. Une assassin lunatique avec deux personnalités qui pouvait tout aussi bien les ignorer, et un mage dont les pouvoirs lui permettait s’il le désirait de partir mener sa vengeance à bien quand il le voulait, d’où il voulait. Pour couronner le tout, Xël était animé par un désir de vengeance et une haine farouche envers les Chevaliers Sans bannières. Pour s’être brûler avec le même feu quelques mois auparavant, il était bien placé pour savoir que le bon sens n’allait pas forcément l’atteindre.

D’une voix las, Akihito finit par prendre la parole après un soupir.

« Faites ce que vous voulez. Je préfère encore savoir que j'aurais pas à compter sur toi Xël, plutôt que de m'inquiéter à savoir quand ta prochaine lubie va te faire vriller. »

La perte de Xël et de ses pouvoirs allaient indéniablement les handicaper. Mais Akihito était là pour arrêter le Dragon Noir. Si l’aéromancien se mettait à prioriser d’autres choses, alors il ferait sans lui. Sans se retourner, il traversa le portail et passa de la lumière du désert aux ténèbres de la Lande.


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Modifié en dernier par Akihito le mar. 9 mai 2023 11:53, modifié 2 fois.

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Xël
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Re: Désert du Raa'ska

Message par Xël » jeu. 16 mars 2023 21:13

C’est avec appréhension que je pénètre dans la cité de Methbe-el, désormais sous le contrôle des Sans-Bannières. Ils n’apportent décidément rien de bon et je sens leurs présences peser sur mon inquiétude au sujet de l’orbe. Prudent, je ne scrute pas les alentours du regard à leur recherche. Je me contente de suivre Mathis qui suit lui même des traces qui me sont invisibles. Nous arrivons jusqu’au recoin d’une muraille, à l’abri des regards curieux.

Nous y retrouvons l’Oudyo en bonne compagnie, une femme aux traits dures mais néanmoins ravissant, portant un arc et une armure rappelant un piaf. Elle observe d’un air méfiant mais ne s’apprête pour autant pas à nous abattre. Je devine qu’Ibn est l’individu posé sur l’épaule de Drac et au fil des salutations, présentations et explications je comprends ce qu’il lui est arrivé. Apprendre que les Chevaliers l’ont tabassés ravive les braises d’un feu que j’étais parvenu avec peine à étouffer. Si j’étais d’abord d’avis de retourner dans la Lande Noire pour nous reposer avant de poursuivre le voyage il n’en est plus rien. Ma seule envie est de briser les Chevaliers qui pensent avoir tous les droits. Je laisse filer la conversation, contenant ma rage en serrant la mâchoire dissimulée par mon casque.

« … il faut prier pour qu’ils remarquent pas qu’on a filé avec m’sieur Ibn, sinon c’est s’pauvre Bassem qui va douiller… »

« Evidemment qu’ils vont s’en rendre compte. »

Lâchais-je finalement d’un ton glacial. Bassem, le chef otage de la cité, le père de cette femme qui s’appelle Maïssa. Je lui lance un regard avant d’observer Silmeria tandis qu’une idée insidieuse se nourrit de ma frustration pour se creuser un sillon dans mon esprit. Avec cette assassin et ma magie nous pourrions vider la cité de ce qu’il reste de Chevaliers. Aucun lieu ne serait inaccessible, elle serait aussi rapide que le vent et silencieuse que l’air. J’ai moi même du mal à croire qu’un tel plan puisse voir le jour dans mon crâne. Je n’en ressens pourtant aucune honte. Il est temps d’arrêter ces hommes. Mais je ne suis pas dupe, les autres ne seront pas d’accord. Je ne m’en étais pas rendu compte mais maintenant je vois qu’ils ne se préoccupent pas de ce monde comme je le fais. Leur obsession c’est le Dragon Noir, légitime c’est certain, mais pas au point de laisser tout le reste de côté.

« Je vais ouvrir le portail ici. Laissez moi une minute. »

Je me concentre pour utiliser ma magie avec l’idée première de les laisser passer en retenant Silmeria au dernier moment. Ils seraient loin d’ici et bien incapables de nous empêcher de mener l’action à bien. Je suis sûr que convaincre l’elfe blanche de fumer un tas de connards ne serait pas difficile. J’ouvre mon portail et les invites à passer mais un remord m’empêche de suivre la première étape jusqu’au bout. On m’a reproché de ne pas communiquer, presque de dissimuler des informations. J’interpelle alors Maïssa tandis qu’elle passe à côté de moi:

« Vous êtes sûre que ça ira ? Avec la disparition d’Ibn et la votre, ça se retournera forcement vers votre père. »

Elle se tourne vers moi et l’inquiétude de son regard brillant transperce mon coeur. Comment peut-on tourner le dos à ça ? Je sens de l’ecoeurement se mêler à ma colère, un dégoût que je ressens vis à vis de mes compagnons avec qui je ne partage visiblement pas les mêmes priorités. Drac s’arrête à mon niveau, me demandant si j’ai un plan, rappelant que nous pourrions au pire essayer de revenir rapidement ici. Je déballe alors tout après un lourd soupire:

« Ma magie n’est pas illimitée. Je ne pourrais pas faire des portails toutes les heures encore très longtemps. »

Dis-je en pressant les autres de passer tout en poursuivant:

« Mais j’ai une idée oui, seulement elle ne plaira pas à tout le monde. »

Je fais signe à Silmeria d’attendre.

« Si vous nous désignez des cibles à neutraliser pour que la cité soit tranquille alors je pense qu’une nuit nous suffira. »

Dis-je à l’attention de Maïssa en jetant à l’Hinionne un regard entendu. Elle comprendra mon insinuation c’est certain.

« Toi tu dois ramener Ibn dans les Landes pour qu’il soit soigné. Inutile d’être trop nombreux. »

Déclarais-je finalement à l’Oudyo alors que les réactions auxquelles je m’attendais ne tardent pas. De l’exaspération, de la morale, du blabla qui ne fait que souffler sur les braises qui brûlent mes tripes. Je me retiens de ne pas invoquer un vent qui les souffleraient tous dans le portail pour que je sois tranquille. Tas d’hypocrites, si c’était Oranan à la place de Methbe-el, c’est de force qu’il faudrait traîner Akihito dans ce portail. Je suis sur le point de leur cracher ce que je pense d’eux, qui me prennent tant de haut, alors que mon seul désir et que les gens ici n’aient plus à craindre la persécution. Eux, s’en tapent bien, ce qui compte au final, c’est le monde d’où ils viennent, que seront-ils prêt à abandonner encore pour le préserver ?

Maïssa agrippe soudain mon armure pour me tirer jusqu’à mon portail et m’indique que nous devrions le passer. Surpris, je sens soudain ma rage retomber, comme si son contact avait éteint l’incendie dans ma poitrine. Sans même m’en rendre compte ma main se pose sur la sienne avec délicatesse, presque comme un remerciement. J’étais vraiment à deux doigts de laisser ma magie bouillonnante s’exprimer. J’incline la tête, comprenant ce qu’elle veut me dire et passe le portail pour rejoindre la Lande.

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Jorus Kayne
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Re: Désert du Raa'ska

Message par Jorus Kayne » jeu. 16 mars 2023 21:59

Suivant les pas de Mathis, nous pénétrons dans la ville de Methbe-El. Autre climat, autre architecture. L’exacte opposée de Fan-Ming façonnée à même la montagne, la cité est érigée ici de sorte que les murs soient suffisamment haut pour la protéger des vents chargés de sables. Malgré cela, les édifices à l’intérieur sont particulièrement élevés. Les motifs sur les murs sont très présents et trouvent une harmonie avec ses toits arrondis. Il semble y avoir plusieurs portes, comme pour protéger son intérieur d’une incursion ayant la capacité de pénétrer l’immense mur défensif qui encercle la ville, à moins que celui-ci n’ait été fondé bien après les murs intérieurs. Une ville est animée d’une population qui ne semble souffrir de la chaleur. Bien qu’il règne ici une température chaude sans être suffocante, j’ai du mal à ne pas avoir plus chaud en regardant les habitants et leurs vêtements amples et leurs têtes couvertes de voiles ou de turbans.

Dans cette foule, il nous faut trouver notre camarade yuiménien et nous y parvenons grâce au blondinet. Flairant la trace comme un chien de chasse ou un cochon truffier, nous Mathis nous dirige jusqu’à lui, dans un recoin des murailles en charmante compagnie, mais non moins méfiante à notre approche. Une approche bien plus discrète qu’Yliria qui, en voulant survoler le mur de la ville, a fait la rencontre avec un faucon particulièrement imposant, criant à l’approche de la semi-shaakt. Finalement elle et son ami à plumes se posent tous deux vers nous, laissant à notre camarade boisé, nous expliquer la situation. De mon côté, je vais prêter une oreille à la conversation, tout en surveillant les alentours.

Le conflit entre les chevaliers et les Cadi Yangins a pris une toute nouvelle tournure. Sous l’idée de Xël, les chevaliers seraient sur une piste pour mettre la main sur une arme particulièrement puissante. Ceci expliquant les accrochages qu’entre les chevaliers et les sorciers d’ici, Methbe-El se prend quelques coups et subit la présence des soldats qui œuvrent contre le Sans-Visage. Celui que porte Dracaena sur son épaule n’est autre qu’Ibn. Il s’est échappé de sa situation grâce à la ravissante Maïssa accompagnée d'Alsaqr son énorme volatile et au père de la jeune femme. Celle-ci ne fait qu’acquiescer aux diverses questions qui lui sont adressées. Cette situation semble troubler Xël qui envisage d’aller botter deux-trois culs en métal, mais l’idée est vivement réfutée par Yliria, pointant la menace ailée sur tous les êtres de ce monde.

(Egregor m’a déjà fait mention des actes des Sans-Bannière. Je comprends Xël, mais on ne peut décemment pas perdre de temps ici, surtout s’ils mettent la main sur la fameuse arme et nous hottent la possibilité de l’utiliser contre le dragon. De plus, je crois me souvenir que Simaya arrive à contenir l’orbe grâce à la magie de l’un de nous. Cela ne durera pas éternellement malheureusement.)

"Bordel, ils sont en train de reproduire la même merde qu'à Esseroth. Il est possible de les évacuer, en faisant croire à un artefact au Sans-Visage assez loin d'ici, ou même, qu'ils apprennent que l'orbe a été vue assez loin d'ici, histoire de les faire gicler du secteur. Dans tous les cas, il vaut mieux ne rien faire pour le moment ici. Je pense que, ce qui se rapproche du gouverneur de la cité, a assez de problèmes à gérer comme ça sans qu'on vienne y mettre notre grain de sable, de sel pardon. Si j'ai bien compris, Simaya a un lien particulier avec la Lande grâce à la magie de l'un de nous. Cependant, cela ne durera pas plus de quelques heures, ou au petit matin au plus tard ! J'en ai fait l'expérience à Fan-Ming."

L’idée a déjà été utilisée par Dracaena pour éloigner les chevaliers, provoquant leurs présences hors de la ville lorsque nous sommes arrivés. Sous l’insistance générale, Xël ouvre un portail, mais il est porté par une très forte envie de botter du Sans-Bannière, générant la possibilité que nous séparions de nouveau. Ne voulant pas m’éterniser ici je me place à un pas de franchir le portail avant de moi aussi donner mon avis.

"Gardez bien en mémoire que les choses peuvent déraper, comme la perte de magie de l'autre fois. Si ça se reproduit, on sera incapable de retourner dans la lande avant un moment et Simaya n'aura plus son lien avec la lande comme maintenant ! C'est un risque que vous voulez prendre ? Pas moi !"

Finalement, après de derniers échanges sur la plus importante, nous quittons tous ces terres arides et traversons le portail.

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