Désert du Raa'ska

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Mathis
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Re: Désert du Raa'ska

Message par Mathis » jeu. 16 mars 2023 23:33

J’admirai très brièvement les toitures en coupoles et les ouvrages de sculptures sur les murs, mais je ne m’y attardai pas, j’avais plus urgent à faire : trouver Dracaena. Je ne me laissai pas davantage distraire par tous ces habitants au teint hâlé et portant des types de coiffes qui ne m’était pas familier. Je me concentrai sur les traces de sables, et je repérai assez rapidement ses traces dans le sol. Des traces de racines sur le sol, il y avait de fortes chances qu’il s’agissait de lui. Je suivis donc ma piste sans tarder. Elles me menèrent, non loin des murailles, dans un recoin.

Il était tout contre le mur, la jolie dame au casque de faucon s’avérait encore plus jolie de près. À mon arrivée, elle me darda de son méfiant, mais trop séduisant regard orangé luminescent. Heureusement, Dracaena intervint et la belle relâcha légèrement sa prise sur son arc.

À peine ai-je entendu le cri d’un rapace, que j’en vis immense se poser tout près de l’archère. Il n’y avait aucun doute, il s’agissait de son compagnon. Peu de temps après, ce fut au tour d’Yliria de se poser au sol. Sans perdre un instant, elle demanda à être présentée à la belle inconnue.

Tout comme nous l’avions deviné, Dracaena nous confirma qu’ils avaient fui les chevaliers en armures.

(Psychopathes en armure… oui, nous parlons bien des mêmes personnes.)

Rassuré de l’absence des chevaliers sans-bannière, Dracaena nous fit les présentations. Cette splendide archère bien accompagnée se nommait Maïssa et s’avérait être la fille d’un vaillant soldat. Il rajouta sur le ton de la conversation qu’elle ne parlait pas beaucoup et qu’il ne fallait pas l’embêter.

(Ça, je l’avais compris assez rapidement.)

Puis, il lui annonça que nous étions ses compagnons et qu’elle pouvait nous faire confiance, nous présentant tour à tour, me gardant en dernier soulignant ma beauté. Je saluai la jeune femme d’un signe de tête. Les présentations faites il nous affirma devoir nous expliquer d’importantes choses qu’il avait apprises. Nous interrogeant par le fait même si la situation avait changé de notre côté.

(Lui, par contre, n’a pas changé, toujours aussi volubile.)

Je répondis sans tarder à Draceana.
« Oui, la situation a changé, on pourra te raconter plus tard. Est-ce bien « monsieur Ibn » que tu trimbales sur ton épaule ? »
Dis-je en reprenant ses propres paroles.
Ce que me confirma Dracaena, rajoutant que les sans bannières l’avaient tabassés et enfermés dans une cellule. Lui et Maïssa avaient réussi à le libérer. La discrétion était bien entendu de mise.

Puis m'adressant à Xël, mais aussi aux autres.
« Il faudrait repartir au plus vite pour la lande noire....il y a sans doute d'autres chevaliers sans bannières dans cette cité. »

Xël s’excusa d’abord d’avoir envoyé Dracaena tout droit dans le repaire des chevaliers sans bannières. Si Xël était d’avis de retourner dans les landes, il s’inquiétait aussi de la mission pour Messaliah que s’étaient donné les chevaliers en armures lourdes. Il craignait qu’ils trouvent l’arme sacrée.

Au lieu de vouloir retourner immédiatement dans les landes, Dracaena songeait à apporter de l’aide à la ville. Ce qui me fit froncer les sourcils.

(Mais il ne comprend pas qu’il ne peut pas se balader comme ça avec un homme enroulé dans son vêtement sur son épaule… )

Yliria satisfit la curiosité de Draceana au sujet du Titan, puis rajouta avec justesse que nous devions ramener Ibn dans les landes noires.

Je me tournai vers Yliria .

« Je suis entièrement d'accord avec vous. Nous ramenons Ibn à la lande noire pour le faire soigner et nous verrons pour la suite ensuite.... »

Puis vers Xël :

« Si tu veux vraiment aller sur Messaliah, ramène d'abord quelques-uns d'entre nous dans les landes noires, et tu pourras y aller avec les autres. »

Alors qu’il aurait été si simple de nous raconter ça une fois sur les landes, Dracaena discute et explique en détail ce qui se passe dans cette cité comme s’il n’y avait pas urgence… comme s’il oubliait que la survie du colis sur son dos en dépend.
Cette fois, Yliria est contre mon idée de laisser Xël partie vers le sud, en répétant que nous devons tous rester ensemble. La belle Maïssa accepte d’un signe de tête l’offre de Dracaena de nous accompagner dans les landes noires.
Tout comme moi, Akihito semble trouver que la discussion dure trop longtemps. Mais Silmeria ignore sa demande et pose des questions au sujet de l’arme recherchée.
Xël se concentre finalement et ouvre enfin un portail. Mais il songe toujours à demeurer en ville pour s’occuper des chevaliers sans bannières.
Cette fois, c’est Yliria qui s’exaspère, et avec raison devant l’attitude de Xël. Finalement Akihito décide de franchir le portail, abandonnant l’idée de convaincre Xël ne nous suivre.
Sans ajouter un mot, je le suivis et je traversai le portail à mon tour.

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Yliria
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Re: Désert du Raa'ska

Message par Yliria » ven. 17 mars 2023 01:24

Voler avait quelque chose d’extrêmement grisant et libérateur. Il n’y avait rien dans le ciel. Juste la lumière du soleil, la chaleur de ses rayons et la faible caresse du vent. Un pur bonheur. Très éphémère. Car ce que je pensais être un bon moyen de repérer les lieux et Dracaena devint rapidement un chassé-croisé avec un foutu rapace bien trop grand pour être normal. On aurait dit un faucon, mais les faucons ne faisaient pas dans les quatre mètres d’envergure. Et, surtout, il me hurlait dessus en me frôlant pour visiblement m’empêcher d’atteindre la cité et suivre le groupe. Il commençait à gentiment à m’emmerder ce piaf. Outre sa taille, son comportement n’avait rien de normal.

(Peut-être que c’est son territoire ?)

(Peut-être, mais je vais pas me battre contre un oiseau ! J’ai une idée.)

S’il voulait jouer, on allait jouer. Comptant sur la relative stupidité d’un oiseau, je grimpai dans le ciel et, comme prévu, il commença à me suivre, visiblement mécontent que je cherche à m’éloigner.

(Ah, c’est peut-être pour s’accoupler en fait ! )

J’ignorai son commentaire d’un roulement d’yeux avant de vérifier que le rapace me collait toujours au train. Je sortis mon bouclier et fis aussitôt volte-face, rabattant mes ailes pour piquer vers le sol, dépassant le rapace pris de court, pour foncer vers la cité.

(Ouh, jolie manœuvre.)

(A voir si ça marche contre le Dragon Noir un jour.)

(Je préfèrerais que t’en sois pas à faire mumuse avec lui dans le ciel.)

Elle marquait un point. Je doutais de pouvoir échapper à ce mastodonte, même avec deux paires d’ailes. Au moins je distançais les faucons briseur e quiétude, c’était déjà ça.
Je freinai lorsque je dépassai les murailles pour éviter de m’écraser au sol. Le faucon, visiblement outré et mauvais perdant, me cria violemment dans les oreilles en passant avant d’aller dans un recoin non loin des murailles. Je le suivis du regard et haussai un sourcil en voyant le groupe et Dracaena. Je planai et atterris à côté d’eux, jetant un regard exaspéré à ce maudit volatile. J’avais les oreilles qui sifflaient avec ses conneries. Au moins les autres avaient pu trouver Dracaena sans trop de soucis.

- Dracaena, contente de te voir en un seul morceau. Tu nous présentes ?

Car à ses côtés se trouvait une femme du coin, au casque aviaire et aux yeux… très semblable au faucon qui l’accompagnait. Je lui jetai un œil, à cet oiseau de malheur, mais il semblait calmé, bien. Je mis un instant à retrouver mon ouïe complète et manquait une partie de la réponse de Dracaena, mais obtint l’essentiel. La femme se nommait Maïssa et le fricassé de volaille en sursis s’appelait Alsaqr. Et Ibn pendait sur l’épaule de Dracaena. Voilà une position que je n’enviais à personne, ça n’avait pas l’air très confortable, mais au moins était-il en vie, même si visiblement roué de coups par les chevalier sans bannières dont Xël ne tarissait pas les éloges.

(Ooouuuh. Sarcasme.)

(A force de te côtoyer ça finit par venir tout seul.)

(Touché.)

J’expliquai rapidement la situation actuelle des Landes et était d’accord sur un point avec Xël. L’arme capable de tuer un Dieu pourrait être utile et, sinon, serait bien mieux loin de types dans el genre des Chevaliers. Mais il fallait néanmoins mettre les choses au clair dès maintenant. Visiblement, me répéter allait devenir une habitude.

- Le Titan est mort et on a sécurisé la progression de la corruption. De ce côté-là, ça s'est bien goupillé, si on veut.

Une suite d'action chanceuse ce n'était pas vraiment un succès à mes yeux... Ce fut surtout pour Xël que je précisais la suite, avec ses idées de tout faire dans la minute…

- On retourne dans la Lande, il faut mettre Ibn en sécurité, c'est la priorité, il a sans doute besoin de soins. Pour Messaliah...

Je sortis la carte et l’étudiai une seconde. Comme je m’en doutais, ce n’était pas la porte à côté, même sans une échelle de distance.

- Ça n'a pas l'air d'être la porte à côté, on n'a pas besoin de foncer sur place dans l'immédiat, ils ne vont pas y arriver en deux heures ni deux jours à moins d'avoir un pouvoir similaire à celui de Xël. Et pour Methbe-El, je ne pense pas qu'on doive, ni même qu'on puisse intervenir.

Je levai la main avant que quiconque puisse désapprouver. On n’avait vraiment pas le temps ou les moyens de tout faire. Je n’aimais pas la situation, mais avec le départ des chevaliers, pour Messaliah, les choses ne pouvaient que s’améliorer ici. Intervenir maintenant était aussi inutile que contre-productif.

- Ecoutez-moi attentivement. Je n'ai pas apprécié le peu que j'ai vu des Sans-Bannières, mais notre mission, je vous le rappelle, n'est pas de changer la géopolitique de ce monde, c'est de trouver et éradiquer ce qui a causé l'explosion à Oranan via le fluide. Et ça, on sait qui en est responsable. Si on s'éparpille, on fera que laisser plus de temps au Dragon Noir pour gagner de la puissance et détruire ce monde. Sauver une ville ne sert à rien s'il la détruit juste après. On n'a pas le nombre ou les ressources nécessaires pour aider tous ceux qu'on croise dans l'état actuelle des choses. Notre priorité, c'est de trouver un moyen de traquer et tuer le Dragon, point. Quand ce sera fait, et seulement là, on pourra faire quelque chose pour Methbe-El. DONC ! On retourne dans la Lande, on soigne Ibn et on trouve un moyen de récupérer l'arme cachée à Messaliah. Si elle peut tuer un Dieu comme ils le prétendent, ce sera pas de refus de l'avoir contre le Dragon.

Je rangeai la carte précieusement, ravie de pouvoir compter sur quelque chose, à défaut de compter sur l’intelligence de certains du groupe…

- Si on échoue ici, Yuimen et tous ceux que vous aimez sont également condamnés. Gardez ça à l'esprit avant d'ouvrir la bouche.

Au moins ils semblaient tous d’accord sur le principe. Même Akihito qui restait aussi muet qu’une tombe. Enfin presque. Je jetai un œil étrange à Silmeria mais ne relevai pas. Je n’étais pas certaine de vouloir savoir la raison de son geste. Par contre, que Mathis nous sorte qu’il fallait encore faire une séparation pour que Xël puisse aller illico à Messaliah., Je levai les yeux au ciel. Ils écoutaient, mais ne retenaient rien, ma parole.

- On ira tous ensemble. Faut arrêter de vouloir se séparer, ça va juste diluer nos forces et nos efforts.

Et je commençai gentiment à en avoir marre de me répéter. Il fallait sérieusement que tout le monde comprenne que la situation n’avait rien de simple. Surtout suite aux explications de Dracena. Je pouvais comprendre la haine de Xël pour les Sans-Bannières, mais je craignais surtout que cela affecte son jugement sur la situation. Les types n’étaient plus là, mais à Messaliah, de toute façon, le problème était en grande partie résolu pour le moment.
Une fois les explications de notre arbre favori, je lui donnai les miennes. En condensé.

- Version courte, c'est le Dragon Noir de Yuimen, Gardien des Enfers et squamate d'Oaxaca, qui avait disparu pendant la bataille de kocchi, emporté par Brytha. S'avère qu'il a atterri ici et dévore les âmes des titans pour devenir puissant et tout détruire. C'est lui qui a tué le Titan de magie et celui qui se trouvait dans la Lande Noir. Voilà à quoi on a à faire, d'où, l'urgence de la situation. Concernant la ville...

J’observai la locale parfaitement muette et soupirai. Même les gens du coin étaient peu coopératif, ça promettait…

- On n'a vraiment pas les moyens de s'occuper de ça avec la menace qui pèse sur ce monde. Une fois la situation résolue, on verra ce qu'on peut faire... si tant est qu'on puisse y faire quelque chose. Navré de ne pas pouvoir agir directement, mais les circonstances ne sont pas vraiment propices. Ça ne m'enchante guère de laisser la situation comme ça, mais on n'a pas le choix.

Avec un peu de chance, on arriverait à quelque chose à Messaliah et on pourrait envoyer les chevaliers ailleurs qu’ici ensuite. C’était à tenter.

- Vaudrait mieux pas traîner ici, on va finir par attirer l'attention.

Décision fut prise et -Ô joie - tout le monde semblait d’accord pour prendre le portail direction les Landes. Et je l’aurais emprunté si la voix de Dracaena ne m’avait pas interpelé. Comment ça Xël avait une idée ? Commençant sérieusement à m’énerver, je me tournai vers l’intéressé qui discutait tranquillement d’un plan pour faire du terrorisme. Quel fouteur de merde !

- Xël... On n'a PAS les moyens de changer les choses durablement. Faut que je parle en quelle langue ? On est une EQUIPE, alors s'il te plaît, au nom de Gaïa, arrête de vouloir séparer tout le monde et laisse de côté tes envies personnelles. On n'est là pour ça et c'est franchement extrêmement emmerdant de devoir me répéter. Si tout el monde se met à faire ça, on n'arrivera jamais à rien.

Je me foutais complètement que ça l’emmerde. On avait des responsabilités envers le monde entier, pas envers une seule ville, et les actions d’éclats de ce genre commençaient à sincèrement me donner envie de lui faire rentrer ça à coup de bouclier dans la caboche. Par chance, tout le monde semblait décidé que Xël faisait n’importe quoi. Même Maïssa qui le tira elle-même à travers le portail. J’inspirai longuement avant de l’emprunter moi-même, retirant les mains de mes armes. J’avais bien vu l’expression de Xël et quelque chose clochait dans son comportement. Je n’aimais pas ça du tout. Je savais qu’il était du genre tête brulée. Je l’étais aussi, mais il y avait une nette différence entre foncer au cœur d’un combat et volontairement saboter une mission sans en avoir rien à foutre.

(Alyah, tu penses que l’âme du Sans-Visage l’affecte plus que ce qu’il veut bien dire ?)

(Aucune idée, mais si le sans-Visage exacerbe certaines pulsions, notamment contre ses propres ennemis, ça explique le comportement de Xël. Et il ne s’en rend sans doute pas compte.)

(C'est bien ce qui m'inquiète.)

Je franchis le portail avec une seule idée en tête. Il fallait se débarrasser de cette âme. Ou au moins, l’éloigner de Xël. Peut-êre que Simaya aurait une idée pertinente sur le sujet…

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Silmeria
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Re: Désert du Raa'ska

Message par Silmeria » ven. 17 mars 2023 04:28

Nous entrions en ville, la chaleur me semblait toujours aussi insupportable, j'avais l'impression de commencer à suer, que ma nuque collait à mon col et que le dos commencerait bientôt à perler si on restait dans cette fournaise. Il fallait traquer Dracaneaquelquechose et vu la vitesse à laquelle Mathis s'était avancé, c'est qu'il flairait une piste. J'avais le sentiment d'avoir raté quelque chose, quelqu'un avait vraisemblablement vu le Ficus Fou et lui emboitait le pas. Pour ma part, j'étais trop occupée à me demander commencer ces quarante-neuf timbrés allaient survivre dans le désert enfermés dans leurs armures comme des papillotes. Si ça se trouve il n'atteindrait jamais leur objectif et leurs corps serviront de repère dans le désert tous les cent mètres.

Les grandes portes maintenant derrière nous, la ville s'offrait à nos yeux ébahis, je serai bien resté pour admirer un peu les étals, les armes, les tenues, les poudres, les parfums, les épices. Cette ville ressemblait aux brèves descriptions que faisait en de rares occasions Xenair. Mais il n'était pas du genre à parler de son ancienne vie. Ni à part de quoique ce soit d'ailleurs.

Notre Ficus Fou fut retrouvé par le blond du nom de Mathis. Tout le monde semblait assez rassuré de l'avoir retrouvé, personnellement, je me demandais surtout pourquoi il n'était pas dans la prison comme l'avait annoncé Xël. Avait-il des visions légèrement décalées ? C'était un détail intéressant à savoir puisque si jamais les choses venaient à se répéter, il faudrait bien savoir si ces visions étaient plausibles ou non.

Akihito se tenait debout à côté de moi. Nous n'avions pas encore eu le plaisir de converser depuis que quoi déjà ? Ah oui. Depuis qu'il s'était opposé à moi. C'était quand même franchement regrettable, c'était une des premières choses que je lui disais en plus. Qu'on ne se met pas entre une Murène et son objectif, et malgré ça il a trouvé moyen de sauter les deux pieds dans le plat à la première occasion. Vraiment regrettable, et le voilà qu'il boude parce qu'il a perdu deux quenottes. C'est fraaaaaanch'ment regrettable. Je voulais lui parler mais pas ici, avec j'enfonçais mon index entre ses côtes et miracle ! Il bouge ! Il vit ! Il va parler !

Ah non.

Il a juste râlé et son regard d'abord surpris s'est rapidement fané pour ne laisser place qu'au néant.

(" C'est décidé. Je vais le lui faire regretter d'avoir osé m'ignorer. ")
(" Je me demande pourquoi tu es seule, parfois. ")
(" Mais je lui montre que je suis prête à m'expliquer avec lui. Il devrait le comprendre. ")
(" C'est vrai... C'était pourtant clair comme geste. ")
(" Bah viiii. ")

Faute d'avoir son attention, je dirigeais la mienne vers un sujet plus intéressant, l'arme en question. Celle que les chevaliers sans-manière comme le soulignait notre Ficus Fou.

" Cette arme en question, quelqu'un saurait à quoi elle ressemble ? Est-ce manipulable par une seule personne ou est-ce qu'elle pourrait être grosse comme une charrette. Ou peut-être un artefact magique. "

Faute d'avoir l'attention des autres, je regardais brièvement dans ma besace si je ne pouvais pas lier rapidement un poison à mon fumigène histoire de tuer tout ce petit monde, peut-être que dans l'autre vie, ils seraient plus attentifs, mais soit... Une prochaine fois. De toutes façons je commencerais par Akihito, il est grossier et vulgaire et chatouilleux et CA ! Bordel c'était une excellente chose à savoir.

J'inonderai le puits de son indifférence du torrent de mes mesquineries.

Alors qu'un nouveau portail s'ouvrait, Xël me fit signe d'attendre. Je le sentais assez mal à l'aise comme s'il ne voulait pas prendre la parole en publique, comme s'il n'osait pas dire ce qu'il avait sur le coeur. Le père de l'archère qui accompagnait le Ficus Fou était toujours ici, en ville à la merci du courroux des soldats Sans-manière pour paraphraser le Ficus. Craignant pour sa sécurité, probablement pour d'autres raisons, il demandait à la jeune Maïssa de...

Nous désigner des cibles à éliminer dans la nuit afin de renverser la vapeur et de libérer la ville du joug de ses ravisseurs. Offre qui ne tarda pas à attirer sur Xël les foudres du groupe. C'est quand même curieux, on aurait pu croire à une réaction de Garzok vindicatifs, mais j'ai assez cotoyé les Garzoks pour savoir qu'eux même sont plus civilisés que ces aventuriers. Ils étaient prêts à fermer les yeux sur tout ce qui ne ressemblait pas exactement à l'objectif de mission qu'ils s'étaient eux même donné. Aucun raffinement d'information, aucune enquête hors de ce qu'on semblait déjà savoir. Je trouvais ça regrettable, il n'était pas question que de temps, mais d'information. Pour cause, j'ai demandé si quelqu'un savait à quoi ressemblait l'arme qu'on est désormais sensé chercher sur les seuls dires d'ennemis, que personne n'a su répondre.

Je songeais en silence, et si je me fiais plus à Xël ? Il a plus de hargne que les autres et serait un assez bon allié. Inspirant profondément, je secouais la tête en le voyant s'avouer vaincu et traverser le portail qu'il avait lui même crée. Après tout, il se fit à la majorité, comme il l'avait fait avec Vaisselier et moi dans la salle du trône.

Oh, si seulement il pouvait s'assoir sur le trône et être jugé digne, peut-être que cette triste compagnie élirait quelqu'un de plus fiable que la Shaakte. Après tout, elle n'a fait que parler un peu fort pour s'attirer l'attention de tout le monde.

Ô, magnifique compagnie de héros de guerre que voilà.

A mon tour, je traversais le portail, le crâne plein de question et de complots.
La petite plume de la Mort.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


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Dracaena Paletuv
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Re: Désert du Raa'ska

Message par Dracaena Paletuv » ven. 17 mars 2023 16:35

Après un certain temps, bien plus court que ce à quoi je m'attendais, je vis le beau blond soudainement apparaitre devant la ruelle, son expression me donnant l'impression qu'il savait que nous nous trouverions la. Il avait ptet suivit l'odeur de cendre jusqu'ici... Ou l'odeur de vieux. Qui sait?

En tout cas, pas longtemps après lui débarqua toute la petite troupe de bras cassé, avec en dernier une Yliria volante (parce qu'elle pouvait faire ça apparemment) qui atterit majestueusement devant moi, et au vu des regard qu'elle faisait à Alsaqr, le gros pigeon avait du essayé de la becter un peu.

Maïssa elle même était clairement méfiante, et je la surveillais du coin de l'oeil, ma main libre un peu levé pour lui faire comprendre de ne pas attaquer. J'pouvais pas trop la blâmer: des gens qu'elle connaissaient pas, ayant papoter avec les sans-manières, qui soudainement réussissait à la trouver planquée dans une ruelle discrette... Heureusement que j'l'avais prévenu qu'c'était des alliés, parce que j'étais quasiment sur que le beau blond aurait reçu une flèche entre les deux yeux sans ça...

En parlant d'yeux d'ailleurs, ceux de la majorité des Yuiméniens étaient rivés sur l'archère. Surement qu'ils se demandaient qui c'était... Complètement normal comme réaction, ça aussi, ça m'étonnerais qu'Ibn ait envoyé dans sa vision une description détaillée de la ptite dame.
J'les appelais bras cassés, mais au fond, j'étais content de les revoir. Ils s'étaient pas montré les plus sympa ou attentionné envers ma personne, mais au moins c'était sensé être des alliés.


Xël m'était sympathique, mais n'avait pas l'air de très bonne humeur. Quelque chose avait du se passer...

Slipmera aussi était rigolote, et semblait détendue. Elle me semblait dure à vraiment atteindre émotionnellement, et du genre à assumer ce qu'elle était et qui elle était jusqu'au bout, quelque chose que je respectais. Aussi, visiblement pleine de pouvoir puissant et bizarre. Vraiment quelqu'un avec qui j'aimerais papoter à l'occasion, dans un contexte plus détendu.

Le grand blond semblait plus intéressé par Maïssa qu'autre chose, mais au moins ne semblait pas avoir de soucis d'humeur ou autre... Faut dire qu'on avait toujours pas interagit lui et moi. Dur de savoir ce qu'il ressentait vraiment sans avoir eu une réelle conversation avec la personne.

Et en parlant de gens avec qui j'avais conversé... Akihito, lui, semblait agacé. Plus encore que quand j'avais quitté la grotte. Peut être qu'il avait encore raté un sort et se flagellait pour ça, ou peut être que quelqu'un lui avait fait une remarque qu'il avait mal interprété... Non, en fait je m'en fichais. Quelle que soit les raisons, légitimes ou pas, ça le concernait lui, pas moi, ça, il m'l'avait bien fait comprendre. Pas besoin de perdre mon énergie et mon attention a essayé de savoir plus que l'essentiel.

Jomachinchose, l'autre type avec qui je n'avais toujours pas interagit, était la. Et il semblait... fatigué. Pas assez pour ne pas avoir les yeux rivés sur Maïssa par contre. En tout cas j'étais surpris de le voir ici. Il était sensé être parti à la rencontre des dragons à Jesaisplusquelleregion-sur-mer, mais il avait eu l'occasion de retourner voir les autres avant moi. Sa mission c'était probablement mieux passé que la mienne. Tant mieux.

Enfin, Yliria, qui avait l'air d'être quelqu'un avec un sacré caractère, mais aussi des capacités vraiment impressionnante. Et je ne parlais pas que du feu. Première fois de ma vie que j'voyais un humain voler comme ça. Encore une personne avec qui j'aimerais passer un peu plus de temps. Si elle m'avait pas l'air d'être une championne de la patience et d'la communication, elle c'était montrée sympa avec moi, j'appréciais.


Et d'ailleurs, elle me coupa l'herbe sous le pied en engageant la conversation la première:


- Dracaena, contente de te voir en un seul morceau. Tu nous présentes ?


Comparé aux hommes du groupe, le regard qu'elle adressa à Maïssa était pas trop rempli d'admiration ou de contemplation. Plus d'agacement. Surement qu'elle avait saisit que c'était elle la propriétaire du faucon.
J'eu envie de m'amuser de cette situation, mais la réalité me trainait encore trop en tête: où était les sans-manières? Ils les avaient suivit? Vu le caractères des ordures en armures, j'serais surpris qu'ils se soient montré ultra sympathique avec eux, mais tout de même, je me méfiais. Je regardai à droite et à gauche de l'extérieur de la ruelle, cherchant la présence de l'un d'entre eux. Ca serait une catastrophe s'ils avaient décidé de revenir en ville...


-Les psychopathes en armures sont bien partis? Dites moi qu'ils sont bien parti et qu'ils reviennent pas en ville!

Aucune trace des crevures. Me détendant un peu, mon attention se redirigea vers Yliria, et mon dynamisme habituel reprit, accompagné d'une certaine joie de revoir mes compagnons de voyage:

-M'dame Yliria! S'moi qui suis content de vous voir en un seul morceau! Et vous savez voler? Super! Bref, voici Maïssa: fille du boss du coin, super soldat, nous file un coup de main pour le moment! Elle parle pas des masses, c'est normal, la saoulez pas avec ça.

Je pointai du doigt la concernée en disant ça. Et ouais, je n'avais aucune envie de revivre les effets de ses pouvoirs de si tôt, surtout pas devant des gens. Autant s'assurer qu'aucun des zigotos qui la regardait comme des mites attirés pas des flammes ne fassent les même erreurs que moi et l'agacent assez pour qu'elle parle.

Ah, et le bel oiseau, la, c'est Alsaqr. C'est son compagnon.

On peut leur faire confiance!"


En disant ça, je me tournai vers Maïssa, la regardant droit dans les yeux, et prenant un ton plus sérieux. Après tout, s'il y avait une personne à convaincre de ne pas s'inquiéter, c'était surtout elle.

"Et Maïssa, ce sont les autres Yuimeniens dont m'sieur Ibn et moi on parlait. On peut leur faire confiance.

Les pointant du doigt un à un, je me mis à les présenter. Amenant mon second plus gros effort de la journée: me rappeler de tout leurs noms...

Respectivement, Yliria, Xël, Sl..Silmeria,....J... Jacob? Jean-pierre? Jeff? Jokari? Jo...Jooooo... Jorus! Akihito, et le beau blond qui nous a trouvé, c'est ...Mathis. J'te donnerais les détails de chacun plus tard si ça t'intéresse.

Maintenant qu'ils sont la, on va pouvoir faire bouger les choses!"


Parce que punaise, il s'en était passé des choses! Mais j'avais d'abord quelques questions à poser de mon coté: après tout, pour que tous les yuiméniens débarquent comme ça, c'est que la situation dans les landes avait forcément bougée.
Mais vu que je sentais Maïssa encore méfiante, je me mis à l'observer pendant que je parlais, surveillant la moindre réaction brusque de sa part, ou pire encore: si ses lèvres allaient se délier ou pas.

"Y a pas mal de trucs importants dont on doit parler. Mais déjà, vous avez fait vachement vite! La situation à changée la bas?"

-Oui, la situation a changé, on pourra te raconter plus tard. Est-ce bien “ monsieur Ibn” que tu trimbales sur ton épaule ?” dit Mathis, ayant décidé d'être celui qui me répondrait, Il faudrait repartir au plus vite pour la lande noire....il y a sans doute d'autres chevaliers sans bannières dans cette cité. “


A ce moment la, Xël prit la parole, et dit quelque chose qui me secoua au plus profond de l'âme:

« Si j’avais su que ces trous du cul avaient fait de cette ville leur repaire je ne t’aurais pas envoyé seul ici. Je suis désolé. »

...Il s'était excusé.

Il venait de s'excuser auprès de moi. De s'excuser de m'avoir mit en danger. Son ton était un peu terne, mais il semblait sincèrement s'excuser.

...Woah...

Je m'attendais à me faire engueuler. Critiquer. Qu'on me reproche d'avoir sauté dans le tas sans réfléchir, de pas avoir prit le temps de correctement me préparer. D'avoir approché les sans-manières de façon stupide. D'avoir concrètement raté la mission concernant les pierres de vision. Je ne m'attendais pas à ce qu'il s'excuse pour sa part de tort... Certes, j'avais des remarques à faire et des choses à reprocher moi même, mais je m'attendais à des blâmes ou de l'indifférence, voir une fausse sympathie sans réel fondement...

Pas a de vraies excuses...

Tandis que je me remettais de mes émotions, il poursuivit:

« On pourrait retourner dans la Lande mais l’intérêt des Trouduc’ pour Messaliah m’inquiète. Par le passé j’ai coopérer avec le Chevalier Cuivré et un de ses potes pour explorer la cité. Ils sont convaincus qu’il s’y trouve une arme capable de vaincre le Sans-Visage. Nous n’avons pas pu aller jusqu’au bout, la ville est enfouie sous le sable, truffée de pièges et de visions pour tromper les explorateurs. Je pense que si ils y déploient tant d’hommes c’est qu’ils sont sur une piste. Je n’ose pas imaginer ce qui se passerait si cette bande de zélés s’arme d’une arme aussi puissante. »


Okay, donc il avait toute une histoire avec les sans manières... Et maintenant, venait de se rajouter au tableau une arme antique surpuissante que ces obsédés de la purges cherchaient probablement...

Au moins je pouvais pas me plaindre que cette histoire manquait d'enjeu et de rebondissement!


Je répondit d'abord à Yliria:

-Ouaip, c'est bien lui, et il est pas sensé être la. Les Sans-manières l'avaient passé à tabac et fait enfermer...
Maïssa m'a aidée à le libérer et la on essayait de se barrer discretos. Si les sans-manières nous avaient choppé avec lui dans les bras, ça aurait très mal fini..."


Je vis que Xël se crispa en m'entendant dire ça. "Tabassage de vieillard" était visiblement à noter dans la liste des choses le mettant en colère.
Je me tournai vers lui, sentant l'émotion précédente remonter un peu:


"... Je... Oh, j'ai pas l'habitude d'entendre les gens s'excuser auprès d'moi. ça m'rend tout chose! Et j'dois moi même m'excuser m'sieur Xël, j'ai pas assez réfléchis avant d'partir, j'aurais du d'mander à ce qu'on s'organise plus, envisager les imprévus...

Il s'était montré sincère avec moi, je me devais de l'être en retour.

Bref! On fera dans la r'mise en question et l'acceptation d'nos erreurs plus tard! Z'avez parlé d'une arme?! A Messaliah? J'sais que l'ordre des psychopathe ont placé des armées autour... Mais la, les 50 gus, ils essaient d'aller à Messaliah? Pas Elscar'Olth? Punaise, moi qui pensait les avoir convaincu de se casser loin d'ici...

Et pour s'qui est de retourner dans les landes..."


Je pris le temps de regarder de nouveau autour de nous, pour être sur qu'aucun indésirable ne puisse m'entendre.

"Si vous êtes venu aussi vite, et surtout aussi nombreux, j'imagine que la situation s'est stabilisées dans les Landes noires? Parce que si on a le temps, cette ville aurait bien b'soin d'aide...


Mais avant tout ça, le titan... il est toujours la bas?"


- Le Titan est mort et on a sécurisé la progression de la corruption. De ce côté-là, ça s'est bien goupillé, si on veut.

....Quoi?

Il est mort?


Le... Le titan est mort? La corruption a été stoppée? Tous les problèmes la ont été réglés?!

...


[Censuré] DE [Censuré] DE [Censuré] DE [Censuré]!!! [Censuré], [Censuré], [Censuré]?! MAIS C'EST PAS POSSIBLE DE [Censuré] [Censuré] [Censuré] [Ah, visiblement il se calme] [Ou pas] [Houlaaa, vraiment pas] [Okay, celle la je suis même pas sur que ça soit légal de l'écrire], [Censuré] [Censuré] [Censuré] PAR LES POILS D'UN FAERAS BOURREE!!!


J'AVAIS RATE LA MORT DU TITAN?! SERIEUSEMENT? L'évènement d'une vie entière, une chance incroyable, et je l'avais raté?!
J'avais envie de hurler, de jurer, de pester. De bruler des trucs pour me calmer! J'étais parti combien de temps comme ça?! Jusqu'à nouvel ordre, on était sensé ATTENDRE avant d'engager le titan, c'était la toute la raison de mon départ: aller chercher des renforts pour le gérer.

Mais non! Ils avaient réussi à le zigouiller. Comme ça. Au calme.

C'était injuste!

Le monde était injuste!

J'avais juste voulu rendre service, agir de la meilleure façon possible! Et j'avais raté quelque chose d'inratable!


Yliria continuait de parler , me disant qu'il fallait rentrer dans les landes pour mettre Ibn à l'abri et aux soins, que les sans-manières prendraient du temps à se rendre à Messaliah (d'où ils comptaient aller à Messaliah? Ils devaient pas tenter d'aller dans les landes noires?! Ah, mais oui, bien sur, pas besoin d'y aller vu qu'il n'y avait plus de titan la bas! Krrrrrr...)

Elle continuait de parler, une carte à la main, mais je n'écoutais qu'à moitié, la frustration me bouffant encore trop, au point que mon visage en était déformé. Elle essayait visiblement de faire un discours sur le fait qu'on avait pas le temps de s'attarder ici, que sauver le monde du prédateur divin c'était plus important qu'une simple ville, du dragon à pourchasser, de soigner efficacement m'sieur Sabbar et envisager de couper l'herbe sous le pied des sans-manières en leur fauchant l'arme antique, de faire gaffe à nos déplacement, et cætera, et cætera...

Je pris une grande inspiration intérieure. Je ne devais pas laisser mes mauvaises émotions prendre le meilleur de moi même. A la base, je n'étais pas la pour voir un évènement aussi fascinant et unique que la mort d'une créature divine, juste la pour aider les gens, et trouver dans ce nouveau monde de quoi m'aider dans mes objectifs personnels... Je ne devais pas laisser mes désirs, totalement normaux et acceptable, prendre le dessus, pour le meilleur et pour le pire...
Je fit l'effort de reprendre le contrôle de moi même, essayant de répondre du ton le plus "agréable et pas du tout dégouté et jaloux hahaha bravo les copains" possible.


"Mort?...Vous...vous avez réussi à l'avoir? Et vous avez réussi à arrêter la progression de la corruption? Z'avez gérer tous les sceaux pendant qu'j'étais pas la? Punaise... z'êtes fichtrement efficaces...

Totalement naturel, j'étais un acteur né!

Mais alors que j'allais demander à Yliria de répéter une partie que je n'avais pas écouté nan vraiment c'était normal d'être deg' saisi dans ce qu'elle disait, essayant de me repasser son discours en tête, quelque chose me frappa.

Très violemment.


...Attendez une seconde......

...Z'avez bien dit...

"Dragon noir"

Comment ça "Dragon noir"? Quel "Dragon noir"? Comment ça "Sauver une ville pour la voir détruite juste après"? J'ai raté quoi comme ça?!"



Un dragon noir?! Elle avait vraiment parlée d'un dragon NOIR?!
Les dragons, c'était pas le truc le plus commun du monde, mais j'avais lu pas mal à leur sujet. Et si la couleurs des écailles dépendaient de beaucoup de chose, espèce, vécu et autre, quand on me disait "Dragon noir", il y avait une bestiole en particulier qui me venait en tête...

...Naaaaaaaaaan. Naaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaan, c'était surement pas lui. Y avait pas de raison, ça serait trop bizarre, trop gros, même après tous les trucs farfelus que j'avais vu depuis mon arrivée.

...

...Naaaaan. Nan nan nan. Pas possible. Passons à autre chose. Comme Silmeria qui...piquait du doigt les côtes d'Akihito. C'était... aléatoire. Assez drôle aussi, un petit ricanement s'échappa bien malgré moi en les voyant. Ou comme Xël, qui était soudainement devenu...Froid. Très froid. Glacial même. Lui qui jusqu'à présent c'était montré assez sérieux mais chaleureux, ce changement de comportement me perturbait pas mal... Il insistait pour savoir pourquoi je disais que la ville avait b'soin d'aide.


"Infos manquantes misent à part, j'suis aussi d'avis d'commencer par sauver l'monde en premier avant de sauver les pays ou les villes. J'espérais juste qu'on avait gagné plus de temps... Mais visiblement y a une histoire de Dragon noir qui m'échappe...Et j'ai peur d'avoir compris de qui il s'agissait..." Mais c'était pas lui de toute façon hein? Assez parlé de ça hahaha...

Je me tournai plutôt vers Xël, prêt à lui expliquer la situation. Mais... son humeur me mettait vraiment... Mal à l'aise. Et puis, il y avait Maïssa aussi que je surveillais du coin de l'oeil, espérant que ma présentation des fait ne lui donne pas envie de me corriger vocalement ou autre... C'est avez un ton hésitant que je repris la parole:

"Pour...pour ce qui est d'ici, de cette ville, en version courte: Les Sans-manières ont imposé leur présence et leur façon d'faire dans l'coin . ça m'a valu d'm'en prendre aussi pas mal dans la gueule et d'me faire enfermer avec m'sieur Sabbar dès mon arrivée... Bassem, le chef de la ville (le papa de Maïssa donc) a accepté de me faire confiance et m'a fait officiellement sortir de cellule...

Malgré son manque de remise en question. Merci à lui quand même.

En rapide: Les Sans-manières se tapent dessus avec les Cadi Yangins, Methbe-El est trop près et s'prends les flèches perdues...Et Bassem, lui, essaye de minimiser les dégats sur la ville et ses habitants, tout en évitant d'y perdre (littéralement) la tête... 'Fin, du temps qu'j'ai passé avec lui, c'est s'que j'comprends... S'pas comme s'il pouvait parler de ses problèmes tranquille dans la rue...

Au départ, j'lui f'sait pas confiance, mais il aurait pu m'faire exécuter vingt fois, et à la place il m'a éloigné des psychopathes en armures et m'a confier sa fille...nan, j'reformule, m'a confié à sa fille plutôt, histoire de s'assurer qu'on puisse essayer d'régler s't'affaire de monde en danger...


Après tout, malgré tous les reproches (complètement justifiés) que j'avais à faire à Bassem, il m'avait réellement aidé. Il avait tenu sa promesse. Il avait accepté de se mettre en danger pour moi.

J'étais un égoïste. Mais j'étais pas un ingrat.


Bref, j'suis pas un bon samaritain, mais j'suis pas non plus égoïste au point d'laisser une ville tranquille être squattée par des types dont l'objectif principal c'est la "purge" de s'qui z'aiment pas...Une seconde, j'viens d'réaliser...Si le titan a clamsé..."

La nouvelle réalisation que j'eu me fit me pencher vers l'avant, et parler moins fort.

"La grosse boule? L'âme? Elle est dev'nu quoi?"


- Version courte, c'est le Dragon Noir de Yuimen, Gardien des Enfers et squamate d'Oaxaca, qui avait disparu pendant la bataille de kocchi, emporté par Brytha. S'avère qu'il a atterri ici et dévore les âmes des titans pour devenir puissant et tout détruire. C'est lui qui a tué le Titan de magie et celui qui se trouvait dans la Lande Noir. Voilà à quoi on a à faire, d'où, l'urgence de la situation. Concernant la ville...

... Oh crotte. Oh flute. Oh merde.

C'était lui. C'était LE dragon noir. Celui qui c'était acoquiné avec Oaxaca. Le dragon mangeur d'âme.

Oh punaise... Mon stress grimpa de façon fulgurante. J'essayais de dire quelque chose mais seul un mélange de grommèlement grincheux, de mots mâchés et de formulations éphémères s'échappèrent de ma bouche. C'était une mauvaise nouvelle. Une TRES mauvaise nouvelle. Jamais j'aurais envisagé que le prédateur divin soit tout simplement le prédateur ultime de l'existence. Cette horreur capable d'effacer tout simplement l'existence d'une personne, au purgatoire ou dans l'au dela.

Probablement l'une des seules choses dans ce monde que je trouvais sincèrement plus terrifiante que fascinante...

Entre ça et l'humeur étrange de Xël, je ne me sentais plus très bien. Yliria, elle, continua de parler.


- On n'a vraiment pas les moyens de s'occuper de ça avec la menace qui pèse sur ce monde. Une fois la situation résolue, on verra ce qu'on peut faire... si tant est qu'on puisse y faire quelque chose. Et l'âme est en "sûreté" pour le moment.

Navré de ne pas pouvoir agir directement, mais les circonstance ne sont pas vraiment propices. Ça ne m'enchante guère de laisser la situation comme ça, mais on n'a pas le choix. Puis à tout le monde. Vaudrait mieux pas traîner ici, on va finir par attirer l'attention.



Elle... Elle avait raison. Si notre véritable cible dans cette histoire, c'était le tueur d'âme, alors il ne fallait pas s'éparpiller. Je... ne me sentais pas très bien. Un autre genre de frustration était en train de monter. Cette fois ci, je ne me sentais pas comme la victime, mais l'orchestrateur de l'injustice...

Je regardai Maïssa, hésitant un peu, avant de lui demander:

"Maïssa, tu veux v'nir avec nous pour nous aider à régler ça? Ou tu préfère rester ici?

Après tout, si elle était la femme armée que son père prétendait, ne plus l'avoir pour protéger ce dernier ET la ville après notre petite escapade dans la prison allait faire une sacré différence. Une mauvaise différence.

Elle me rendit le regard, et opina juste du chef. Elle avait prit sa décision. Peut être qu'elle ne réalisait pas. Peut être qu'elle savait mais c'était mentalement préparée.
Ou peut être qu'elle cachait bien ses vrais sentiments. Dans tous les cas, elle était seule juge, et elle avait rendu son jugement. Je redressais m'sieur Ibn sur mon épaule, vérifiant au passage s'il était toujours parmi nous, avant de répondre à Yliria.

...Et ouais, on est pas les plus discret, la, autant pas s'attarder..."


Silmeria commença à poser des questions sur l'arme, qui semblait beaucoup l'intéresser. J'étais aussi particulièrement curieux à ce sujet, mais j'avais l'esprit qui était devenu un peu trop lourd et saturé pour réussir à me concentrer sur ce qu'elle disait. Surtotu que, Jorus, qui s'était montré silencieux jusqu'à présent, se manifesta, visiblement pas mal remonté par la situation.

"Bordel, ils sont en train de reproduire la même merde qu'à Esseroth. Il est possible de les évacuer, en faisant croire à un artéfact au Sans-Visage assez loin d'ici, ou même, qu'il apprennent que l'orbe a été vue assez loin d'ici, histoire de les faire gicler du secteur. Dans tous les cas, il vaut mieux ne rien faire pour le moment ici. Je pense que, ce qui se rapproche du gouverneur de la cité, a assez de problème à gérer comme ça sans qu'on vienne y mettre notre grain de sable, de sel pardon. Si j'ai bien compris, Simaya a un lien particulier avec la Lande grâce à la magie de l'un de nous. Cependant, cela ne durera pas plus de quelques heures, ou au petit matin au plus tard ! J'en ai fait l'expérience à Fan-Ming."

"Le coup de l'orbe assez loin ça a déjà été mon argument pour qu'ils virent la plupart de leur troupe de la ville. Il en reste surement sur place, et faut prier pour qu'ils remarquent pas qu'on a filé avec m'sieur Ibn, sinon c'est s'pauvre Bassem qui va douiller...

Et il est arrivé un truc à m'dame Simaya? Non, bref, perdons pas de temps. M'dame Simaya, l'arme, tout ça on en discuteras plus tard.

S'bon d'mon coté! On ouvre le portail où?"


Sans rien dire, Xël se concentra, et très vite, un portail apparu devant nous.
Voila. Il était temps pour moi d'enfin quitter cet endroit et d'aller me poser sans risque de me faire agresser ou autre. Pour une fois, j'avais envie de juste m'en tenir à ça, et de pas m'étaler.

Malheureusement...La voix de Xël retentie.

Pas celle que je trouvais sympa. Celle qui était froide. Sèche. Las.

"Evidemment qu'ils vont s'en rendre compte."

Le stress, que j'avais réussi à calmer, revint. L'angoisse. La frustration. L'inquiétude. La réalité que j'étais peut être en train de condamner une personne qui avait décidée de me sauver l'écorce et risquer de tout perdre en retour... Peut être que je me faisais juste du mouron pour rien. Surement qu'il savait ce qu'il faisait. Mais je repensait à son visage. Quand il avait parlé de sa "responsabilité" concernant Sabbar. Ce visage angoissé, qui était dénudé de tout titre, égo ou orgueil. Juste l'expression d'un homme qui savait qu'il jouait avec le feu, et qu'il avait toutes les chances de se bruler... Une expression qui me parlait beaucoup trop...

...Il fallait que je sois sur.


"Ton père a déjà prévu l'coup? Il pourra gérer?"

Et Maïssa me répondit silencieusement, comme toujours, en hochant de la tête. Mais cette fois... Cette fois, dans ses grands yeux dorés qui habituellement me faisaient peur, de par la dureté derrière ou les désirs contre nature qu'ils faisaient naitre en moi lorsqu'ils s'accompagnaient de sa voix... Cette fois, il y avait de l'inquiétude.

Elle regardait le portail de Xël, et sous son visage sévère et impassible, une fissure était apparue, révélant une angoisse, sincère et présente.

Peut être était ce le portail qui lui f'sait peur? Après tout, c'était surement la première fois qu'elle voyait un truc comme ça. Et elle était surement encore très méfiante des autres. Mais... Non. J'étais sur que c'était simplement une fille qui avait peur pour la vie de son père. Pour la suite des évènements. La peur la plus présente, celle cachée au fond de nous tous: la peur de l'inconnu concernant ce qui nous était cher.

Mais... Elle n'avait pas changée d'avis. Elle ne voulait pas reculer, quel que soit les risques. Cette humaine me faisait peur, et ne m'étais pas très sympathique, mais je respectait ça. Je respectait sa détermination, de vouloir faire bouger les choses. Peut être était ce des résidus de son pouvoir qui m'influençait, mais la, sur le moment, elle me paraissait bien plus admirable et impressionnante qu'auparavant.


"Très bien...Et t'inquiète pas, ça impressionne mais le pire que tu risque c'est quelques nausées..." dis sur un ton humoristique, cherchant à détendre l'atmosphère. Mais, plus discrètement, juste pour elle, je murmurai: ...et on pourra revenir assez vite."


Mais, comme une hache venue se planter dans le tronc de sa détermination, Xël reprit la parole, demandant à Maïssa:

« Vous êtes sûre que ça ira ? Avec la disparition d’Ibn et la votre, ça se retournera forcement vers votre père. »

Et elle se tourna vers lui, son masque de droiture encore plus craquelé, ne bougeant pas, ne communicant pas, juste l'inquiétude parfaitement visible sur son visage.
Et avec ça, mon tronc de détermination se mit aussi à flancher, lui qui avait déjà du mal à tenir droit. Je me massais les branches, essayant de me détendre, avant de m'approcher de Xël pour lui demander:

"Si z'avez un idée pour assurer sa sécurité, j'vous suis! ...Et sinon, on peut toujours essayer de revenir rapidement ici... "

J'étais prêt à suivre le groupe, à partir. Mais...s'il y avait une petite chance de sécuriser les choses ici avant de s'en aller...

« Ma magie n’est pas illimitée. Je ne pourrais pas faire des portails toutes les heures encore très longtemps. Mais j’ai une idée oui, seulement elle ne plaira pas à tout le monde. »


Et il fit un signe à Silmeria pour l'interpeler, avant de demander à Maïssa:

« Si vous nous désignez des cibles à neutraliser pour que la cité soit tranquille alors je pense qu’une nuit nous suffira. »

...Assassinat. Il parlait d'assassinat. L'homicide était une option totalement acceptable à mes yeux en fonctions de la situation, et vu ce que je savais désormais des sans -manières... c'était une option acceptable pour eux. J'avais entendu un peu parler des prouesses de Silmeria , et peut être qu'effectivement, elle pourrait débarrasser la ville des derniers parasites qui la menaçait. J'étais okay avec ce plan! Prêt à aider, prêt à participer si nécessaire. Prêt à payer ma dette!

« Toi tu dois ramener Ibn dans les Landes pour qu’il soit soigné. Inutile d’être trop nombreux. »

Et la, pour la seconde fois, les mots de Xël atteignirent mon âme.

Et elle se fissura un peu.


Partir? Ne pas rester? Ne pas participer à la demande que j'ai moi même faite? Être mit de coté?

Encore?!

Pourquoi est ce que je devais m'en aller?! Pourquoi est ce qu'on ne pouvait pas donner m'sieur Ibn à quelqu'un d'autre, et me laisser enfin faire quelque chose d'utile?! Je pourrais renseigner sur la ville, j'en avais déjà fait le tour deux fois! Attirer les sans-manières restant, vu qu'ils étaient au courant de ma présence. Prévenir Bassem, cacher les corps, faire une distraction! Moi aussi j'avais des comptes à régler avec les fanatiques armurés! Moi non plus je voulais pas laisser une purge se faire. Moi aussi je m'inquiétais pour Bassem! Mes raisons n'étaient peut être pas les plus pures, mais j'avais le droit d'agir! J'avais le droit de participer!

On m'avait envoyé me débrouiller tout seul dans cette ville, on ne m'avait pas attendu pour gérer le problème titan et corruption, et maintenant qu'il fallait y faire vraiment quelque chose je n'avais pas le droit de participer?!

Je commençais à fulminer, prêt à demander à rester, mais la voix d'Yliria retentie derrière moi. Une fois TRES agacée.


- Xël... On n'a PAS les moyens de changer les choses durablement. Faut que je parle en quelle langue ? On est une EQUIPE, alors s'il te plaît, au nom de Gaïa, arrête de vouloir séparer tout le monde et laisse de côté tes envies personnelles. On n'est là pour ça et c'est franchement extrêmement emmerdant de devoir me répéter. Si tout el monde se met à faire ça, on n'arrivera jamais à rien.

Je fis inconsciemment un pas en arrière. Si mon humeur était mauvaise, celle d'Yliria était massacrante, au même titre que celle de Xël. Je ne voulais pas me retrouver entre ces deux feux.
Jorus décidé, lui, qu'il était assez brave pour se manifester, et rappela qu'on était pas sur de pouvoir refaire des portails tranquillement à cause de l'instabilité magique. Akihito lui, mit les pieds dans le plats, disant globalement à Xël de faire ce qu'il voulait et d'aller se faire voir, avant de traverser le portail, suivit de Mathis, qui ne dit rien, aussi silencieux que Maïssa. Enfin, Silmeria, elle, essaya d'être la voix de la raison.


" C'est vrai qu'on diverge du plan initial. On a pas eu à extraire notre vilain ficus par la force. J'imagine que tu ne proposerai pas une telle chose s'il n'y avait pas une solide raison derrière. Cependant on est en droit de le savoir ce qui te pousse à ça. Il y a combien de personnes ? " ajouta t'elle en regardant Maïssa.

Cette dernière, visiblement confuse par la situation, secoua la tête pour manifester son désaccords. Elle pointa à Silmeria la sortie de la ville, la où était l'armée des sans-manière juste avant, et attrapa Xël par l'armure, essayant de le tirer vers le portail.
Jusqu'au bout, elle s'en tenait à son choix.
...J'avais beau avoir eu une saute de colère, je ne pouvais pas rester la sans rien dire, à la regarder essayer de nous faire aller de l'avant. Pour m'avoir aidé à libérer m'sieur Sabbar alors que c'était pas prévu, et pour ne pas essayer d'abandonner ,je lui devais au moins ça. Surtout qu'à ce rythme, elle risquait de craquer et d'utiliser sa voix. Et personne ne voulait ça, probablement elle la première...


"Ouais, j'vois, le problème c'est l'armée des 50, pas une poignée de sans-manières oublié sur place... Si on va a Messaliah, on les croisera forcément si j'ai bien compris? Donc on confrontera la source des emmerde tôt ou tard... " Dis-je en soupirant.

Hésitant un peu, je finis par m'approcher de Xël, plaçant ma main libre sur son épaule. J'essayai de prendre le ton le plus compatissant qui soit, mais le mal-être généré par le stress et le cumul d'émotion et de pensées négatives s'entendait dans ma voix.

" M'sieur Xël... J'ai ma ptite idée de vos raisons, et si c'est s'que j'pense j'approuve à fond... Mais la principale concernée a fait son choix, et on devrait vraiment l'écouter..."

Il voulait probablement éviter que le drame d'Esseroth dont il m'avait parlé se reproduise. Et c'était louable comme sentiment. Mais la personne la plus affectée par la situation avait fait son choix, et par respect pour elle et son peuple, il était préférable de l'écouter.
Et, miraculeusement, Xël sembla réaliser ça. Il devint soudainement calme, posa sa main sur celle de Maïssa, et traversa le portail avec cette dernière.


De vraies girouettes. Pire que moi. se contenta de dire Silmeria, avant de sauter elle aussi dans le portail, suivit de Jorus, qui était resté observé silencieusement. Regardant autour de moi, je réalisai qu'Yliria était déjà partie sans que je m'en rende compte.


Il ne restait que moi, avec le mage ancestral sur mon épaule. Je repensais à ce que la mage volante avait dit avant, qu'on était une "EQUIPE", qu'on devait pas se séparer, qu'on devait mettre de cotés nos envies personnelles... Mais... quelque chose sonnait faux dans ça. Quelque chose n'allait pas. Une drôle d'impression que j'avais, qui trottait dans un coin de ma lourde tête depuis qu'on s'était retrouvé.

...Cette impression qui me revenait parce que j'avais réalisé que Xël m'avait complètement ignoré sur la fin. En repensant à la scène, je réalisais qu'il avait regardé Maïssa, juste elle, comme si je n'étais pas la. Comme s'il n'avait pas remarqué ma main sur son épaule, entendu mes propos. Pareil pour Yliria, elle s'était finalement adressée à Xël, alors que j'étais celui qui avait insisté pour essayer d'agir en ville contre les sans-manières restant.

Ma tête était lourde, mon esprit épuisé par le stress, les humeurs montantes et descendantes, toutes les mauvaises émotions que j'avais ressentis, les pensées empoissonnée qui avaient fait des aller et retour dans mon crane. Je n'arrivais pas à me rappeler de regard vraiment tourné vers moi, si ce n'était celui de Maïssa. De regards tournées vers elle, oui, il n'y avait que ça, mais moi... Il y avait eu une petite demande de mon état, mais rien d'autre. Xël s'était énervé en entendant le sort de m'sieur Sabbar, mais personne n'avait réagit quand j'avais dis que les sans-manières s'en étaient aussi prit à moi.
Essayer de mettre en sécurité celui qui m'avait concrètement sauvé la vie avait été très vite mit de coté.
Personne n'avait réagit quand je m'étais crispé en apprenant la mort du titan, ou quand j'avais commencé à paniquer en apprenant la présence du dragon noir. On m'a juste demandé des infos, mais on a pas tenu compte de mes recommandations sur le sujet.

M'sieur Sabbar leur avait normalement envoyé une vision nous montrant en danger pourtant, non?

Mais leur réactions étaient... Au final distante. Désintéressées presque. Yliria semblait plus vouloir plumer Alsaqr et vite retourner dans les landes, Jorus et Xël étaient surtout énervé à cause des sans-bannières, et il s'était excusé, oui, mais une fois ça fait il n'avait pas eu particulièrement d'intérêt pour moi... Akihito avait juste levé les yeux au ciel pendant que je parlais, d'un air agacé, pensant que je ne l'avais pas remarqué. Silméria était occupé à l'embêter. Et Mathis m'a trouvé, et n'a rien dit, enfin, à par me demander si c'était bien m'sieur Sabbar sur mon épaule...


...


Oh... C'était donc ça. J'avais presque oublié. Ils sont venu chercher Al Ibn Sabbar. Pas Dracaena Paletuv.




Ils m'avaient déjà ignoré au cratère, sous le cadavre du titan de la magie. Ils m'avaient oublié à Esseroth. Ils m'ont laissé sauter dans un portail m'envoyant à des kilomètres sans moyen de communication, et avec comme seule information un nom qui m'a valu d'être frappé et enfermé...Ils ne se sont pas demandé pourquoi je n'étais toujours pas revenu avant que m'sieur Sabbar ne leur envoi une vision d'urgence... Ils n'avaient pas vraiment cherché à me parler ou à s'adresser à moi au cours de nos campement, ou durant notre traversée des landes. En fait, jusqu'à présent les seuls qui m'avaient parlé l'avaient fait parce que j'étais celui qui était venu vers eux...

...

Une "équipe", hein?


J'avais presque oublié... Ce que j'étais aux yeux des gens. Presque oublié que j'étais le genre de personne qu'on appréciait pas, qu'on essayait pas de comprendre. J'étais le genre de personne qu'on tolérait. Je ne devais pas essayer de m'attacher aux gens, pas aussi facilement...



Je regardai une dernière fois autour de moi, ne voyant plus personne. Rien que moi, le portail, et la personne qui intéressait réellement cette "équipe".
Après un moment d'hésitation, je fini par traverser le portail, Ibn Al Sabbar sur mon épaule.
J'aurais pu ne pas y aller. J'aurais pu le laisser derrière. Mais je ne voulais pas faire ça a lui, qui voulait m'aider à fuir. Je ne voulais pas faire ça a Maïssa et Bassem, qui avaient prit sur eux pour m'épargner de graves problèmes. Mon désir d'aider, d'aller vers les autres, bizarres, étranges, farfelus, différents, était sincère, immédiat. Il venait de vrais sentiments, pas d'une idée "d'équipe" hypocrite et instable, pas capable de se dire les choses en face, ou de réellement se mettre d'accord.



Je valais mieux que ça.

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Re: Désert du Raa'ska

Message par Cromax » sam. 18 mars 2023 00:50

Cauchemar en Aliaénon : Désert du Raa’ska III




Pif-paf-pouf, ils sont partis les bouffs’.


Image




[XP :
Akihito : (0,5 discussion)
Xël : 0,5 (discussion)
Jorus : 0,5 (discussion)
Mathis : 0,5 (discussion)
Yliria : 1 (rencontre de la faune locale) + 0,5 (discussion)
Silmeria : 0,5 (discussion)
Dracaena : 0,5 (discussion)



[Jeu des mots :
Akihito : 5 points.]

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Re: Désert du Raa'ska

Message par Cromax » sam. 9 sept. 2023 16:00

Cauchemar en Aliaénon : Messaliah I


Xël, Jorus, Ibn et Maïssa arrivèrent à l’endroit prévu, sur cette énorme plateforme en suspension au cœur de la cité ensablée de Messaliah. Le souci : aucun autre n’avait pu suivre. Le portail du mage s’était refermé derrière la quatrième personne le traversant. Sitôt arrivés, un cercle de feu menaçant se forma autour d’eux. Assez proche pour que les flammes rougissent leur peau sans les noircir cependant. Tout autour, en hauteur, sur des habitations de toiles, des êtres drapés d’ocre rouge les encerclent, canalisant entre leurs doigts un pouvoir de feu. L’un d’eux découvrit son visage, révélant une peau pâle, des cheveux blancs et des yeux flamboyants. Une voix molle, trainante, les accueillit.



Image



« Longue a été l’attente du retour de l’enfant prodige en sa demeure. Mais bien dépourvu de ses dons d’antan. Et l’accompagnent ceux qui menèrent ici nouvelle vague d’ennemis. Où est cet arbre qui parle, des vôtres, que je l’immole ? Oh, et ne tentez rien, fille du désert, sang d’El-Anan : nous tenons la protégée de notre ancien maître, Zaria, est sous notre contrôle. La moindre tentative, et sa vie disparaît. »

Ibn souffle, levant une main devant :

« Eleb Al’Mansûr. Ta veulerie n’a pas changé. Quelles sont tes conditions ? »

Et l’inconnu de rétorquer, sourire sardonique plaqué sur les lèvres :

« Votre reddition inconditionnelle, le dépôt de vos armes et l’immobilisation de la fille. Nos invités seront ravis d’apprendre la traîtrise de son père. »

La haine passe dans le regard de Maïssa. Ça va être compliqué de la contrôler.


[HJ : On papote de ça dans le channel « allolespompiers » du discord.]

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Jorus Kayne
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Re: Désert du Raa'ska

Message par Jorus Kayne » jeu. 14 sept. 2023 21:27

Nous traversons tous le portail pour déboucher dans un lieu assez singulier. Tenue par un nombre incalculable de liens, une énorme plateforme se tient suspendu au milieu d’une cité de sable. Je n’ai pas le temps d’analyser mon environnement plus en profondeur, car un léger événement vient perturber mon observation. A peine arrivés, un cercle de feu se dessine, nous emprisonnant dans un piège infernal. Espérons qu’il ne s’agisse pas là d’un rituel sacré pour respecter une ancienne tradition ou pour la violation d’un autre sanctuaire sacré que Xël aurait bafoué. Il est plus à ça près.

(Vous allez servir le grand dieu PAUTTOPHEU !)

Heureusement que j’ai ma faéra avec moi pour me rappeler qu’en cas de panique...faut s’adresser ailleurs. Assez proche de nous, le feu nous lèche la peau au point où je me verrais presque dans la peau de mon dernier lapin cuit au feu. Contemplant ce qui nous entoure tous les sept, je remarque un léger détail qui a son importance : nous ne sommes plus que quatre et plus de portail. Pour une raison ou pour une autre, nous ne sommes que moi, Xël, Maïssa et Ibn à être présent.

(Mais…pourquoi ? Où sont les autres ?)

(Ils sont partiiis dans les couloirs du teeemps !)

(De quoi ? Quels couloirs ?)

(Regarde voir si t’as pas marché sur des œufs de cailles !)

(Des œufs de… ? Mais c’est le moment pour tes âner…)

Je m’arrête net. Tout autour de nous en hauteur, des êtres viennent d’apparaître sur des habitations faites de toiles. Portant d’amples vêtement ocre rouge et manipulant dans leurs doigts un feu qui paraît magique. Pas sûr que ma broche aura une quelconque utilité en ce lieu. Un des nombreux êtres présents dévoile son visage. Une peau aussi blanche qu’un homme n’ayant jamais vu la lumière du soleil, des cheveux tout aussi décolorés, contrairement à ses yeux qui semblent animés d’un feu intérieur. D’une voix molle, celui-ci nous…accueille. Enfin, je crois.

« Longue a été l’attente du retour de l’enfant prodige en sa demeure. Mais bien dépourvu de ses dons d’antan. Et l’accompagnent ceux qui menèrent ici nouvelle vague d’ennemis. Où est cet arbre qui parle, des vôtres, que je l’immole ? Oh, et ne tentez rien, fille du désert, sang d’El-Anan : nous tenons la protégée de notre ancien maître, Zaria, est sous notre contrôle. La moindre tentative, et sa vie disparaît. »

Ibn l’identifie comme étant Eleb Al’Mansû et visiblement, ils se connaissent particulièrement l’un et l’autre. Demandant les conditions pour conserver la vie de la fameuse Zaria, le pâlot aux yeux de braise et au sourire me rappelant presque le charme de Naral, exige notre reddition complètement désarmé et l’immobilisation de Maïssa. Il évoque la traîtrise de son père, mais ne comprenant pas ce qu’il sous-entend, je préfère m’en tenir au plan de base : laisser Xël parlementer et éventuellement se prendre des gnons.

S’attendant à un tel accueil, il salue les sorciers de feu avant de mentionner la libération du Sans-Visage et sa désapprobation de savoir la dénommée Zaria captive. Il propose de refréner leur utilisation de leur feu magique et de converser tranquillement sans menacer personne.

"Moi en revanche je connais personne et je comprends pas notre situation actuelle. Il se passe quoi exactement Ibn ? C'est une de vos conquêtes qui n'a pas aimé ne plus vous revoir ?" Fais-je à l’intéressé, les bras écartés de mon corps et de mes armes.


Mon interlocuteur privilégié m’explique qu’il s’agit d’un de ses anciens apprentis. Il est puissant, mauvais et désirant préserver les anciennes traditions. Il fait partie d’un groupe resté en retrait lors de l’ouverture de l’ordre à d’autres, comme aux femmes comme la si populaire Zaria. Un homme très charmant donc. De son côté, notre hôte fait mourir le feu d’un geste de la main. Si son côté inamical envers les femmes me déplaît, je pourrais faire appel à lui lorsqu’il faudra griller un gros morceau de viande. Il enchaîne en dévoilant qu’ils ont parfaitement connaissance du danger que nous mentionnons. Qu’ils l’ont vu, comme d’autres beaucoup de choses encore. Près de lui, je vois Ibn s’interloquer sur les capacités magiques du sorcier, alors qu’il contemple la Pierre de Vision originelle inactive, bien que flottant dans les airs à une vingtaine de mètres de nous. Il nous invite finalement dans une tente près de là, non sans garder la menace sur la vie de la captive sous le coude.

"Et pourquoi lui, il peut faire un tel brasier alors que vous vous êtes incapable de faire cuire une cuisse de poulet ?" Fais-je encore à Ibn.

Il m’apprend qu’en voulant donner la possibilité à l’oudio de nous contacter, Ibn a usé de ses pouvoirs de vision jusqu’à les perdre en forçant. S’il espère que cela n’est que temporaire, il pointe du doigt l’omniscience qu’ils ne devraient pas être capable.

Une fois à l’intérieur je m’assoie, comme le reste des personnes présentes, écoutant Eleb qui explique à Xël qu’il n’y a pas de trêves entre les deux groupes. Les Sans-Bannières sont poussés par une ardeur qui viendrait de Dracaéna. J’ai du mal à le croire personnellement.

(Ha oui ? Il a fait ça ? De sa prison ?)

"L'homme-arbre ? Vraiment ? Si tel est le cas, j'en connais un qui va avoir droit à un bon sceau d'eau salé ! Mais comment faites-vous pour voir tout cela ? Je croyais que vos pouvoirs dépendaient de cette pierre éteinte ?" Dis-je en pointant du doigt l'endroit approximatif où se trouve la Pierre Originelle.

Sachant qu’ils disposent de la capacité de vision, Xël énonce sans faire de chichis la situation et l’intérêt d’une alliance commune, expliquant également l’intérêt de la réactivation des pierres de visions, de la libération de Zaria, ainsi que de la tranquillité d’Ibn et Maïssa. Hélas, la proposition est mal perçue, la menace que représentent les Sans-Bannières est grandement minimisée, comme le souligne Ibn, avant que notre hôte ne souligne la formation de ces chevaliers par notre camarade du désert.

(Intéressant ! Il faudra que je pose la question plus tard.)

Les pensant obnubilés par les Sans-Bannières, Xël décrit le Dragon Noir comme étant une menace particulièrement convainquant pour justifier l’alliance entre nos groupes. Cependant, je sens que la proposition du maître des portails n’est pas passée comme elle aurait dû. Comme si ce n’était là qu’un échange de service entre nous. Non ! Nous devons être unis, ensemble face à cette menace et porteur de cette démarche, peut-être devrions-nous faire le premier pas.

"Ce n'est pas vraiment un marché que nous vous proposons, mais une alliance contre le fléau qu'à décrit Xël. Face à une telle créature nous avons besoin mutuellement des autres. Mais puisque vous abordez le sujet. Puisque vous ne craignez pas les Sans-Bannières, que pourrions-nous faire pour vous aider et prouver notre bonne foi envers nos alliés ?"

Loin de se laisser convaincre par le mage, les Sans-Bannières sont bien la priorité puisqu’ils s’apprêtent à envahir leur cité sanctifiée. Encore une. Ils ne la laisseront pas pour partir à la chasse au dragon. Puis se tournant vers moi, ils songeront à une alliance contre notre ennemi si nous les aidons à massacrer leurs ennemis. Qui sont en un sens aussi les nôtres puisqu’ils s’opposent au Sans-Visage, mais je me garde de le révéler. Tant que cela nous permet d’atteindre notre but, autant qu’ils prennent notre action à venir pour un bras tendu vers eux.

"Essertoh, Methbe-El, d'autres cités dont j'ignore les actes. Qu'est-ce qui pousse les Sans-Bannières à vouer une telle haine de la divinité pour commettre de telles atrocités ?"

C’est mon homologue yuiménien qui répond en évoquant Naral et la manipulation dont il sait faire preuve. Ce à quoi Ibn mentionne que Naral agissait à la demande d’une entité supérieure.

(Ha oui ? J’ignorais ce détail !)

Nous laissant la possibilité de nous opposer à l’accord, Xël fait comprendre qu’il se tient prêt à parler des détails une fois la menace écarter par nos soins. Le connaissant, le contraire aurait été étonnant. Eleb tend la main pour sceller le pacte.

(Espérons que "songer" à une alliance ne soit pas pris au pied de la lettre ! Il faudra être déterminant dans notre action contre les Sans-Bannières pour marquer les esprits.)

"Je suis également des vôtres ! Je suis juste un peu déçu que d'autres ne soient pas venus nous prêter main forte. Vous savez de combien de soldats, il est question ?"

Si Xël suppose que les sorciers useront du dédale de Messaliah pour prendre l’avantage, il propose de m’envoyer chercher les autres si nous disposons de suffisamment de temps.

(M’envoyer ? Moi ? Mais je reviens comment ? Et comment je fais revenir les autres ?)

Notre nouvel ami chasse l’idée de les laisser pénétrer dans la cité et s’apprête à nous montrer quelque chose. En se levant, il me répond qu’ils sont une armée entière qui ne rencontrera que le feu et la mort en venant en ces lieux.

"Les Sans-Bannières savent qui ils s'apprêtent à combattre et se sont certainement préparés à l'avance. Vous ne devriez pas sous-estimer votre ennemi, même en cas de supériorité vous risqueriez la vie des vôtres inutilement. Mais vous ne m'avez pas répondu. Si vous ne tirez pas vos pouvoirs de la pierre, de quelle source les puisez-vous ?" Dis-je en le suivant.

Même si je pose la question, je sens que notre destination prochaine en est la réponse. Que nous cachent-ils encore ? J’espère que tout ce que nous tentons ne se retournera pas contre nous au pire moment !

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Xël
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Re: Désert du Raa'ska

Message par Xël » ven. 15 sept. 2023 22:19

Je suis accueilli par une vague de chaleur désagréable, agrémenté d’un vacarme de flammes. Je remarque assez vite qu’un cercle de feu m’encercle moi et mes … trois compagnons. Ah. Il semblerait qu’il y ait eu un problème. Mon premier réflexe est de vérifier qu’aucun membre tranché ne traîne au sol. Ouf. Non. Je me préoccupe alors de notre accueil chaleureux, mise en oeuvre par un Cadi-Yangin à la peau pâle et aux cheveux blancs. Sa gueule me fait penser à la fois à un serpent et un éléphant sans que je puisse dire pourquoi. De sa voix molle il raille Ibn et Maïssa, prévenant cette dernière qu’elle ne doit rien tenter pour ne pas mettre la vie de Zaria en danger. Elle est donc en vie voilà qui me rassure de ne pas la savoir aux mains des Sans-Bannières même si sa condition ici ne semble pas plus souhaitable. J’apprends d’Ibn que nous avons face à nous un dénommé Eleb et qu’il est veule. Est-ce que ses parents l’ont nommé Eleb à cause de sa tronche de semi-éléphant ? Pourquoi je vois un éléphant quand je le regarde ? Bref. Préoccupations plus importante… son nez peut être ? Il n’est pas si grand mais il occupe tout de même une part importante de son visage.

« Je m’attendais à un tel accueil. Enchanté d’enfin vous rencontrer, je suis Xël, maintenant que le Sans-Visage est libéré de sa prison de Nagorin je peux enfin venir vous voir. Content d’apprendre que Zaria est en vie, c’est une amie. Un peu moins content de vous entendre la menacer ouvertement devant ma gueule en revanche. Quoiqu’il en soit … l’arbre n’a visiblement pas pu venir avec nous, nous ne venons pas pour nous battre et à vous entendre je pourrais croire que vos fameux invités sont des Sans-Bannières ? Ca tomberait bien car il faudrait discuter d’un grand danger qui vous menaces tous. Peut être que vous pourriez baissez votre feu, laisser Maïssa tranquille et ensuite nous irions tous papoter tranquillement ? »

C’est peut-être tout simplement la forme de son visage ? Son air faussement déçu me donne encore plus cette impression de pachyderme. Il souligne que nous ne savons pas apprécier la chaleur d’un accueil avant d’éteindre ses flammes. Une bonne chose déjà.

"Un grand danger, hein ? Vous êtes bien naïfs si vous pensez que l'oeil des Cadi Yangin est resté aveugle tout ce temps. Nous savons l'existence de ce dragon et ses faits sur ce monde. Nous l'avons *vu*. Comme bien d'autres choses, d'ailleurs."

Une remarque qui déstabilise Ibn qui demande comment cela est possible. Eleb y répond par un sourire énigmatique avant de nous inviter à discuter des Sans-Bannières dans sa tente, nous mettant toutefois en garde que Zaria est toujours prisonnière.

« Chaleureux c’est certain. Mais j’aurais préféré une thé dans ce cas là. »

Je baisse doucement les mains après avoir essuyer d’un revers de manche la sueur sur mon front, soulagé de ne plus sentir la fournaise qui nous assaillait.

« Et bien c’est tant mieux si vous savez déjà tout ça m’évite de devoir répondre à un tas de questions ! Ça me courrait justement sur les génitoires ! Je vous suis, nous n’avons aucune raison que cela tourne mal, il n’y a que des bonnes choses qui peuvent se passer si nous nous entendons. »

J’entre dans la vaste tente ocre en sa compagnie puis pose la question après m’être installé sur un coussin.

« Alors j’ai bien compris ? Vous avez fait une trêve avec les Sans-Bannières ? »

Il répond que c’est loin d’être le cas et qu’ils se rassemblent en nombre pour prendre d’assaut la cité. Une fougue dont Drac serait responsable. Jorus s’en étonne et demande plus d’informations sur le pouvoir de vision des mages de feu. J’ajoute ensuite:

« Oh. Eh bien. Je ne vais pas tourner autour du pot, d’autant que vous savez déjà tout ce qui se passe et ce que nous voulons. Nous sommes à la recherche de deux choses: des alliés et des moyens. Si nous sommes venus à Messaliah c’est dans l’espoir de vous avoir comme alliées dans notre lutte contre le Dragon Noir et de réactiver la Pierre de Vision pour pouvoir facilement communiquer entre nos groupes. Concernant les Sans-Bannières … vous savez déjà qu’eux et moi ne sommes pas en très bons termes mais entamer des négociations serait une bonne chose si nous pouvons leurs faire entendre raisons et qu’ils combattent le dragon à nos côtés. Les conditions seraient biensûr entre vos mains. Mais ça ce serait à conditions que le Dragon Noir soit bien leur ennemi, ce dont je doute. Après tout le Sans-Visage s’oppose au Dragon Noir et l’ennemi de leur ennemi est sans doute leur alliés. Si tel est le cas je serai ravi de vous aider à botter le cul des Sans-Bannières afin de sceller notre… alliance voir notre amitié. Evidemment en échange je souhaiterais également la libération de mon amie Zaria et que vous laissiez mes autres amis Maïssa et Ibn en paix. Qu’en pensez-vous ? »

Eleb fait un étrange sourire à la dernière question de Jorus, un secret qu’il veut préserver. Un secret d’éléphant. Il se tourne ensuite vers moi.

"En somme, vous nous demandez notre appui, nos pouvoirs, la libération d'otages précieux et le libre passage d'êtres à l'allégeance douteuse entre nos murs sacrés en échange... d'un simple coup de main contre des ennemis qui ne parviendront à rien contre nous ? C'est une plaisanterie, n'est-ce pas ?"

Ibn rétorque avant que je puisse répondre qu’il devrait aussi se préoccuper de la menace du Dragon Noir. Il rappelle que les chevaliers be sont pas à prendre à la légère et Eleb répond par une provocation. Je lève la main pour interrompre les deux sorciers.

« Vous parlez comme si la priorité était les Sans-Bannières. Ce n’est pas le cas. La priorité est le Dragon Noir et rien ne l’empêchera de tout détruire si nous n’unissons pas nos forces. Je pense que vos compétences de visions ne vont pas au delà de votre monde mais moi je peux vous dire ce que cette créature à fait sur celui d’où je viens. Il ne craint pas les Dieux, ni ses semblables, il est la Mort et sa magie à décimé en un instant de puissantes armées aux combattants courageux. Je vous crois quand vous dites que les Sans-Bannières ne pourront pas vous atteindre malgré votre réaction au fait qu’ils s’amassent devant Messaliah. Mais je vous assure qu’aucune flamme, aucun piège ni aucun mirage ne pourra empêcher le Dragon Noir de venir vous chercher si il désire s’emparer de votre source de magie. »

Jorus précise qu’il s’agit plus d’une alliance que d’un marché. Etrangement cela semble mieux plaire à Eleb qui propose finalement ce que j’ai proposé plus tôt, sans la libération d’otages cependant mais c’est un détail que nous pourrons régler plus tard.

"Essertoh, Methbe-El, d'autres cités dont j'ignore les actes. Qu'est ce qui pousse les Sans-Bannière à vouer une telle haine de la divinité pour commettre de tels atrocités ?"

Demande alors Jorus.

« Ca c’est la faute d’un autre dragon. Le rose. Naral Shaam. Il l’est a manipulé comme il l’a fait avec nous pour l’éveil des Titans. »

Je marque une pause avant de répondre au sorcier de vision.

« Une Alliance contre notre aide, cela me parait juste. Nous pourrons régler les détails une fois débarrassé des Sans-Bannières qui ont assiégés votre cité. »

Je me tourne vers ceux qui m’accompagnent.

« Quelqu’un y voit un inconvénient ? »

Le Cadi-Yangin opine à mes paroles mais Ibn précise que le Dragon Rose agissait pour une entité supérieure. Mais nous ne poursuivons pas sur ce sujet et Eleb serre ma main pour conclure notre marché.

« Parfait. »

Je serre sa main avec poigne et un sourire radieux avant d’ajouter aux mots de Jorus qui déplore que nous ne soyons pas plus nombreux.

« Si nous avons quelques heures devant nous je peux toujours envoyer Jorus chercher du renfort. J’imagine que votre stratégie consiste à laisser les Sans-Bannières progresser dans le dédale de Messaliah ? »

Eleb nous propose alors de l’accompagner pour que nous soyons témoins d’une chose. Je me lève pour le suivre tandis que Jorus continue de se montrer curieux. Pour ma part je garde un oeil sur Maïssa, restant près d’elle au cas où quelqu’un voudrait s’en prendre à elle.

((Jeu des mots: génitoires))

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Re: Désert du Raa'ska

Message par Cromax » sam. 16 sept. 2023 14:34

Cauchemar en Aliaénon : Messaliah II




Alors qu’il mène les deux yuimeniens par-dessus une passerelle ramenant aux murs solides, puis parcoure quelques couloirs et de nombreux escaliers montants, Eleb répond à la question de Jorus avec un flegme notable :

« Oh, mais de la pierre elle-même. Mais pas comme nous le faisions jusqu’alors. Nous puisons directement nos pouvoirs sur la gemme, sans s’en servir de catalyseur. Ça décuple notre puissance de vision, nous permettant bien plus de choses individuellement qu’en passant par son biais. »

Ibn manque de s’étouffer en entendant ça, et commente avec virulence :

« Par le Feu du Désert, vous usez le pouvoir essentiel de la Pierre pour gaspiller cette puissance en des êtres mortels où elle sera perdue avec leur mort ? De quelle sorte d’égocentrisme autodestructeur faites-vous preuve, là ? »

Eleb ne se démonte pas, et rétorque d’une voix pinçante :

« Vous êtes juste jaloux, vieux mage décrépit, de n’en avoir pas eu l’idée. Vous savez mieux que quiconque quelle longévité notre magie peut nous donner. La mort n’est pas une barrière. »

Ibn ne semble pas du tout convaincu, mais ne peut poursuivre la conversation aisément, se concentrant sur sa respiration pour grimper ces innombrables marches. Enfin, après plusieurs longues minutes, vous débarquez à la lumière du jour. SI la température était, à l’intérieur, plutôt supportable, le fait d’accéder à l’air libre vous pèse sur les épaules comme une chape de plomb vous arrachant toute fraicheur et toute vivacité. Aussitôt, vous sentez vos lèvres brûler, comme si la salive dessus s’évaporait instantanément. Vous avez littéralement l’impression d’être dans un four, sur le point de cuire. Mais la vue en vaut le détour. Vous êtes au sommet d’une tour unique, nouveau paysage pour les coutumiers de la cité antique. Elle a été dégagée, encore plus que précédemment. Et cette tour surplombe la cité encore partiellement enfouie.



Image



La journée semble sur le déclin, mais le soleil est encore assez fort pour se faire connaître à vous. Du haut de la tour, vous pouvez voir une troupe innombrable à une centaine de mètres cernant tout le pourtour de l’immense fosse creusée autour de la tour. Des chevaliers d’acier, troupes au sol pour la quasi-totalité, mais accompagnés de lourdes armes de siège : béliers immenses, balistes terribles.



Image



Eleb les darde du regard, au loin, ricanant :

« Par la grâce de Vakkar Ti, notre magie et la vôtre combinées, ils ploieront ce soir. Ils n’auront pas à entrer dans la cité et ses dédales enfouis : nous les cueillerons avant même qu’ils l’atteignent. »

Tous peuvent noter la présence d’un bouclier orangé formant un dôme autour de la cité. Il semble maintenu par des Cadi Yangin, à divers points de la cité, sur son pourtour.


[HJ : Suite de la discussion sur le channel adéquat.]

[XP :
Jorus : 0,5 (discussion)
Xël : 0,5 (discussion)]


[Jeu des mots :
Xël : 5 points]


[Bons :
Jorus : Le Ponctuel !]

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Jorus Kayne
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Re: Désert du Raa'ska

Message par Jorus Kayne » jeu. 21 sept. 2023 21:08

Notre hôte et actuel guide, nous déplace hors de la plateforme pour finalement atteindre la surface ferme et solide des murs qui nous entourent. Sur le trajet, tandis que nous commençons à gravir une première série d’escalier, Eleb répond à ma question. Hélas, je ne comprends pas un traître mot de ses explications. Ce qui n’est pas le cas d’Ibn qui s’insurge de l’explication. Mais là encore, il me manque certaines informations, ne comprenant pas comment les Cadi Yangin usent de leurs pouvoirs de vision. Eleb se moque du sorcier qui nous a accompagné, mais l’échange s’arrête là. L’ascension est assez éprouvante, pour devoir garder ses forces pour gravir les nombreuses marches.

Durant ce temps et profitant que les yeux ne soient pas portés sur mes mains, je continue les petits exercices qu’a initié ma faéra. Je laisse sortir mes fouets de plusieurs centimètres de mes paumes, assez pour que ceux-ci atteignent le dos de ma main en passant entre mes doigts. Comme le jeu du couteau qui manque à chaque fois d’ôter des phalanges, je fais passer les fouets tout en marchant. Rien de nouveau par rapport à avant, si ce n’est que durant mon ascension, je tâche de m’exercer de sorte que cela devienne aussi naturel qu’une respiration. Un geste que je veux maîtriser sans avoir à y penser. Consolider des bases solides pour être en mesure de mieux appréhender les phases suivantes et enfin, être capable de me battre avec comme l’a fait mon double dans le cristal.

Les premiers instants sont difficiles. Il n’est pas aisé de mouvoir quelque chose de nouveau, quand bien même le geste paraît simple et que mon homologue du cristal m’a démontré bien plus encore. Mouvoir mes fouets sans y penser est particulièrement ardu, preuve que ma démarche est la bonne. Plus je serais en mesure de pratiquer cet exercice avec facilité et plus la maîtrise de mes fouets s’accroîtra. Dans mon élan, je garde les paroles de Zacara, qui m’encouragent à les dominer avant qu’eux ne le fassent. Une mise en garde qui me pousse à davantage de contrôles sur mes fouets et jusque-là, la véritable motivation derrière tous ces efforts. Que ferais-je s’ils devaient subitement prendre le dessus sur moi ? Comment agir s’ils sont un frein, ou un obstacle infranchissable au pire moment, me transportant sans le vouloir au précipice qui me conduira à la mort que je redoute depuis mon retour auprès des vivants ? Je ne veux pas avoir cette réponse et encore moins la vivre. Je m’efforce donc de continuer, gardant les mains devant moi pour conserver le secret qui réside dans mes paumes et les faisant disparaître dans le creux de ma main lorsque le risque est trop grand.

La chaleur pourtant déjà bien présente commence à être une gêne à force d’effort. Cependant, ce n’est rien comparé à cette chaleur suffocante qui se trouve dehors. Je connais la chaleur d’Eniod, j’ai été éprouvé par les chaudes journées sans nuages à bord de bateau en pleine mer, mais bon sang qu’est-ce qu’il fait chaud ! La température est littéralement écrasante, mais la vue qui nous est offerte compense largement la fatigue qui m’étreint et surtout elle m’effraie.

La tour est entièrement cernée par un immense trou, dont une bonne partie serait enterrée si l’espace vide était comblée. Le tout donne le sentiment d’une prison difficilement prenable. Autour de nous, la terre et le sable qui nous encerclent forment une immense paroi verticale, dont les nombreux chemins qui la sillonnent permettent de descendre jusqu’au sol. L’ensemble me fait comprendre ce qu’il se passe ici, une immense excavation, dont seul le sommet de la tour sortait de terre. Dans ce cas, que reste-t-il encore à découvrir aux sorciers de vision ?

Pourtant, ce n’est pas la nature particulière des lieux qui m’effraie, mais ce qui l’entoure. Plus encore que le sable et le sol aride qui repoussent toute envie d’une balade digestive de mon esprit, c’est bel et bien la présence des Sans-Bannières qui me glace le sang. Eleb avait mentionné une armée, c’est plus que ce à quoi je m’attendais. Ils sont partout, littéralement partout autour de nous. Seul le fossé creusé par l’excavation nous prémunit d’une attaque directe imminente. Hélas, les Sans-Bannières sont venus préparer. De nombreux engins de siège comme des béliers et des balistes sont présents. Il est presque ironique de voir une telle armée, sachant qu’Yliria et Akihito qui sont restés en arrière pour préparer les défenses d’Elscar’Olth d’une attaque prochaine.

Malgré l’ennemi qui s’amasse en nombre pour mettre fin à l’existence de tout ce qui est en rapport avec le Sans-Visage, êtres vivants compris, Eleb ne semble pas inquiet. Pour lui, la magie des sorciers du désert et la nôtre nous seront suffisantes pour les faire ployer cette nuit, sans avoir recours au dédale pour atteindre le cœur de la tour de Messaliah.

(Ainsi donc il sait ! Rien d’étonnant pour quelqu’un doué de vision cela dit.)

"Mâtin ! Je m’imaginais les Sans-Banières comme des argousins au service de la Tour d’Or, mais là… Ils sont bien plus que je ne le croyais !" Toujours en contemplant ce qu’il se passe, je demande à Eleb. "Vous connaissez notre magie, donc vous savez aussi le risque à l’employer. Sauf si comme d’autres sorciers de la Lande Noire, vous avez la capacité à contenir ses effets néfastes !"

Eleb me répond que là où ils vont, ils parviennent à grossir leurs rangs de nouveaux membres. Au sujet de notre magie, s’il consent qu’elle est terrifiante, il y a quelqu’un qui peut créer une armée assez facilement. En disant cela, ses yeux puis les miens se posent sur Maïssa qui ne semble pas apprécier la mention.

"Je sais pas trop comment fonctionne cette capacité, mais je n'aime pas être affecté comme je l'ai été et je crois qu'elle non plus n'aime pas ça !"

Je pose ensuite mon regard sur l'armée massive. Si elle est capable d’enrôler de force des soldats contre les leurs, nous pourrions user d’un stratagème similaire sans avoir à la faire ce qu’elle évite à tout prix.

(Tu penses à quoi ?)

(Dans l’idée, se serait de faire croire ou donner la certitude à un groupe de chevalier que de nombreux traîtres sont dans les rangs, de fervents défenseurs du Sans-Visage attendant le meilleur moment pour agir !)

(Cruel comme sort !)

(Peut-être mais efficace !)

"Néanmoins retourner leurs propres forces contre eux est tentant ! Une réponse idéale au défi qui nous fait face. Mais...il paraît que notre magie est plus stable à plusieurs. Deux me paraît être trop peu pour être véritablement efficaces." Je porte mon attention vers le mage avant de poursuivre. "Xël, faut aller chercher les autres !"

Pour qu’il puisse le faire, il a besoin de repos pour être en mesure d’user de sa magie de nouveau et Eleb de son côté explique que les chevaliers paraissent plus pressés qu’avant depuis peu de temps, laissant entrevoir la possibilité qu’ils puissent avoir trouvé une solution contre le bouclier. Une chose qui me paraît particulièrement préoccupante si tel est le cas. S’il semble curieux de retourner leurs propres hommes contre eux, il explique qu’il faisait référence aux nombreux morts résidants dans la cité et que Maïssa pourrait forcer à se joindre à nous. De même, faisant écho au temps nécessaire à Xël pour faire appel au reste de notre groupe, il prétend que sa proposition vis-à-vis des morts pourrait nous donner ce temps si précieux.

(S’il est vrai que Xël a besoin de temps, cela va être compliqué. Même s’il parvient à repartir à Elscar’Olth pour ramener les autres, il ne pourra peut-être pas tous les ramener à la fois ! Comme votre venu ici.)

(C’est ce qui rejoint mon idée de base en ne faisant pas appel à ses pouvoirs. En créant un passage plus concret et durable, nous pourrions aller et venir à notre guise et même, obtenir une porte de sortie en cas d’une imprévue des Sans-Bannières.)

Avant d'expliquer à mon homologue yuiménien mon intention, je réponds aux propos d'Eleb. Des morts à notre service ? Je ne suis pas vraiment friand de cette idée, sauf s’il y a un cheval dans le lot.

"Des morts qui marchent ? J'ai déjà eu affaire à de tels êtres et même s'ils sont de notre côté, j'ai tendance à vouloir laisser les morts tranquilles. Peut-être si la situation nous échappe pour protéger les vivants, mais en cas de dernier recours !" Puis je me retourne vers Xël pour lui expliquer mon idée. "En réalité, je ne faisais pas référence à ta magie, mais à la nôtre, enfin un mix des deux. Mais pas qu'un simple portail il nous faut plus : générer un passage qui nous relie à Elscar'Olth. Quelque chose de plus durable que ta magie, un peu à l'image des fluides qu'on traverse. Si les choses tournent mal, il pourrait même être une porte de sortie !"

Selon lui, nous pourrions perdre toute notre énergie dans l’entreprise sans savoir si nous serions en mesure de faire passer autant de personne que nous le voudrions. La présence de notre groupe réduit en est la preuve. Il se tourne ensuite vers Eleb pour lui expliquer qu’il s’agit de leur cité et donc que nous agirons selon leur plan. Une façon détournée pour les laisser agir comme ils le souhaitent, à l’image de Vissélion et du sceau principal. Il propose cependant de les laisser se frotter au dôme, même si l’actuel chef des sorciers du désert a émis l’hypothèse qu’ils auraient trouvée une solution pour y pallier. Si cela nous permet de gagner le temps nécessaire pour utiliser à nouveau les portails, il propose de m’y envoyer pour faire venir le reste du groupe.

(De ?)

(Pardon ?)

(Retourner à Elscar’Olth ?)

(Alors que c’est lui qui contrôle les portails ?)

(Après une intense réflexion de deux secondes, ça va pas être possible !)

(Je dirais même plus, qu’il aille bouffer du sable !)

(Je n’irais pas jusque-là cependant, mais j’ai encore notre plan bancal pour Fan-Ming.)

Maïssa acquiesce lorsque Xël lui demande si elle veut nous aider. Eleb lui, juge la présence des morts néfaste, empêchant les vivants de se promener à leurs guises et tout en mêlant d’une pique à Ibn, propose de nouveau de les envoyer se battre. Il va falloir que je creuse cette histoire. Pour le moment, la stratégie est simple : attendre que l’ennemi fasse le premier mouvement, plutôt que d’envoyer des forces se battre hors des défenses. Si nous pouvons gagner du temps pour faire venir plus de monde est une bonne chose, mais l’idée de Xël de m’y envoyer est juste…absurde.

"C’est toi le maître des portails, alors je me range à ton avis si tu penses que ce n’est pas réalisable. En revanche, si tu veux aller chercher du monde je passe mon tour. J’ai déjà été envoyé à Fan-Ming et il m’a fallu revenir par mes propres moyens, sans pour autant arriver à la destination prévue ! Mieux vaut que la personne qui fasse le voyage soit celle qui sache revenir !" Puis je me tourne vers Eleb afin de parler d’un sujet qui ne semble intéresser que moi. "Il y a une autre raison à notre présence, mais vous devez déjà être au courant grâce à vos dons. Savez-vous ce qui est arrivé à Simaya et où elle se trouve actuellement ?"

Si Xël ne dit rien, se contentant d’acquiescer de la tête, Eleb lui s’étonne d’une autre raison et à la mention de Simaya, il clame tout simplement qu’il n’a aucun intérêt pour cette "femelle surestimée".

(Simaya ? Femelle surestimée ? Mais putain t’as pas la moindre idée de ce qu’elle a fait sur notre monde et tu l’insultes de la sorte ?)

(Calme-toi mon Jojo ! Pour l’heure il n’y a que lui qui peut répondre à cette question alors va pas lui mettre un bourre-pif ! Ca ferait tache dans la négociation d’alliance !)

(Mmm ? Oui…très bien !)


Suivant les conseils de ma faéra, je tâche de me contenir pour conserver une colère intérieure.

"Hé bien, c’est notre cas à tous les deux. Cela vous poserais-t-il un problème si l'on venait à vous demander d'user de vos pouvoirs pour la localiser ?"

"Ca ne me poserait pas problème si vous le demandiez. Le faire, par contre..."

(Je n’aime pas cette insinuation. Pourquoi ne termine-t-il pas ? Que nous cache-t-il encore ? Est-ce là le simple traitement qu’il réserve aux femmes ? Il croit que parce qu'il porte un phallus ça le rend tout-puissant, mais il oublie que c'est d'un utérus qu'il est sorti en chialant !)

"Oui je vous en prie continuez !" Fais-je les yeux plissés. Cependant, il risque de ne pas répondre alors autant y aller directement et lui demander officiellement. "Pourriez-vous user de vos dons de vision pour localiser et savoir ce qui est arrivé à notre camarade Simaya ?"

Il prétend que les sorciers n’auront aucun intérêt à aller dans ce sens. Simaya est responsable en grande partie de la création de l’ordre des Sans-Bannières pour de nombreuses raisons. Ainsi, ce n’est pas qu’elle est une femme, mais ce qu’elle a engendré, enfin en quelque sorte. Je doute que son objectif en créant l’ordre, si tel est vraiment le cas, avait pour but tant de crimes.

"Si elle est vraiment à l'origine des Sans-Bannières, je doute que cette armée contre vous est ce qu'elle désirait. Si vous n'avez pas d'intérêt à la retrouver, c'est notre cas et vous nous ferez gagner un temps précieux en accédant à notre demande. Nous vous avons proposé une alliance, j'espère qu'à l'issue de ce conflit, vous serez plus enclin à nous aider !"

Il la juge coupable malgré mes arguments. Coupable non pas d’avoir sciemment créée l’armée qui nous fait face, mais de l’avoir laissée se développer ainsi par son incapacité à les gérer. De même, elle a agi en ce sens en protégeant Naral Shaam à Orsan. Un fait que nous deux avons été témoins. Puis, haussant des épaules, il indique vouloir en reparler une fois que nous en aurons fini avec nos ennemis communs.

J’aurais au moins voulu avoir des nouvelles de Simaya, ne serait-ce pour savoir si elle est en vie. Traiter avec Eleb n’est pas chose aisée, mais lorsque Xël soupir en évoquant les détails de notre alliance qui doivent être vus après la preuve de notre conviction, je vois rouge. Se contredisant presque sur ses propres propos, Xël demande ensuite à voir la dénommer Zaria, pour s’assurer que celle-ci va bien.

(Mais bordel, il me fait quoi là ? Et Simaya c'est un détail maintenant ? Et dire que Mathis prétendait qu’il y avait un lien entre Xël et Simaya, il se trompe tellement à son sujet !)

De même que pour moi, c’est un refus catégorique qu’il reçoit, sous le prétexte qu’elle est une garantie que nous ne lui tournerons pas le dos. Si dans un sens je comprends pourquoi il agit comme ça, d’un autre…

(Toi mon p’tit père, si tu tentes de te jouer de nous une fois que nous en aurons fini avec les chevaliers, je te jure de te faire passer un très, très sale moment !)

Pour l'instant il n’y a rien à faire, si ce n’est attendre que les chevaliers viennent à nous. Je devrais profiter de ce temps pour parler avec Ibn. Il y a deux ou trois choses dont j’aurais besoin d’éclaircissement.

Jeu de mot : Mâtin, argousins

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Xël
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Re: Désert du Raa'ska

Message par Xël » sam. 23 sept. 2023 00:05

Je ressens la chaleur suffocante du désert une fois que nous gagnons l’extérieur de la cité enfouie. Une chaleur dont je n’avais plus le souvenir. Etouffante, écrasante, mon seul désir est de revenir sur mes pas, retirer mon armure et me plonger dans de l’eau froide. Pourtant je continue l’ascension mené par le guide des Cadi-Yangin jusqu’au sommet de la tour surplombant l’antique cité, le désert et l’armée des chevaliers Sans-Bannières qui s’amassent derrière le dôme dont je ne me souvenais même pas de l’existence. Encore une tour … espérons qu’elle n’ait pas le même destin que les autres.

Je m’accoude au muret empêchant une chute vertigineuse dans ce qui semble être un trou sans fond, tombant dans les méandres de la cité enfouie. Je lutte en silence contre le soleil qui transforme mon armure en casserole et admire presque l’armée qui nous encercle en me demandant comment ils font pour le supporter tandis qu’Eleb nous fait part de son plan simple consistant à combiner nos magies pour éradiquer avant ce soir cette armée que je ne pensais pas si nombreuse. J’écoute l’échange entre Jorus et Eleb, rappelant que j’ai besoin de repos avant de pouvoir le faire mais que le dôme pourrait sans doute nous le donner malgré les inquiétudes d’un Eleb tout de même confiant, pour lui il ne fait aucun doute qu’il sera facile de vaincre et encore plus certainement avec la présence de Maïssa. L’idée que Jorus propose me laisse perplexe car il voudrait créer un portail assez stable pour qu’il reste constamment ouvert à l’image du fluide menant nos deux mondes.

« Je pense que maintenir une telle chose consommerait toute notre énergie. Créer un simple portail n’est déjà pas simple, tu vois bien qu’au final nous n’avons pas tous pu traverser. »

Je m’adresse ensuite à Eleb.

« Votre cité. Votre plan. Mais je suggère tout de même de leur laisser se frotter au dôme d’abord, voyons le temps qu’ils nous donnent. Si c’est suffisant j’enverrais Jorus chercher ceux qui devaient nous accompagner. Sinon … »

Je conclue en m’adressant à Maïssa.

« Tu accepteras de nous aider ? »

Evidemment, elle accepte tandis que le Cadi-Yangin confirme qu’il ne servirait à rien d’envoyer nos forces hors de nos lignes de défense. Le principal est donc dit bien que Jorus est perplexe à mon avis et refuse catégoriquement de retourner à Elscar’Olth, demandant maintenant au sorcier de vision si il pouvait repérer la position de Simaya. Je continue d’observer l’armée face à nous, contenant ma colère en entendant Eleb insulter l’Esserothéenne. Ce type est un trouduc’ c’est certain mais pour l’instant nous avons besoin de lui. Je pousse un soupir las pour évacuer ma frustration de ne pas pouvoir le balancer par dessus le muret.

« Je croyais que nous devions régler les détails de notre alliance plus tard ? »

Nous n’avons aucune carte pour le faire plier, aucune information qu’il ne sait déjà, aucune armée, aucune relique qu’il désire. Tout ce que nous avons à proposer c’est notre aide, il faut donc lui prouver que nous sommes capable de réduire une armée à néant et ensuite espère sa coopération de gré ou de force. Je détourne finalement mon regard des Chevaliers pour regarder Eleb.

« Le temps que nous patientions… accepteriez-vous que je puisse voir Zaria ? J’aimerais m’assurer qu’elle se porte bien et savoir ce qui s’est passé là dernière fois que nous nous sommes quittés. »

Il refuse évidemment, agissant comme si j’avais demandé sa libération, insistant sur le fait qu’il s’agisse d’une garantie. Je précise donc:

« Oh. Je ne vous demande plus pour le moment de la libérer, simplement de pouvoir lui parler. Accompagnez-moi si vous êtes inquiet de notre bonne foi. Ou alors voyez-ça comme une assurance pour nous que votre garantie n’est pas déjà un cadavre. »

Je hausse les épaules avant de conclure en souriant.

« Qu’avons-nous de mieux à faire en attendant de toute manière ? »

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Cromax
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Re: Désert du Raa'ska

Message par Cromax » sam. 23 sept. 2023 18:49

Cauchemar en Aliaénon : Messaliah III




Eleb ricana à la proposition de Xël.

« Vous révéler l’endroit où elle est serait prendre le risque que vous la libériez contre notre volonté. Je vous l’ai dit : elle est notre garantie et le restera. Si vous ne nous faites pas confiance pour sa survie comme nous le faisons pour votre aide dans le combat, il n’y aura pas d’alliance possible, vous en conviendrez. »

Ibn accepta d’être mené un peu à l’écart par Jorus. Mais ils n’eurent gière le temps d’aborder de nombreux sujets : bien vite, Eleb commenta :

« Ça commence. »

Effectivement, les troupes des chevaliers venaient de se mettre en mouvement, à grands coups de cors. Leur formation avança vers la cité comme un seul homme, sans hésiter le moins du monde, soulevant la poussière du désert sur leur sillage. Mais ce fut un autre élément qui les masqua à leur vue : une brume pâle se leva devant leur passage, masquant totalement leur présence. Une brume pâle, un brouillard épais qui ne semblait pas affecté par le dôme de protection incendiaire de Messaliah.

Et ils eurent bientôt la confirmation de l’utilité de cette brume pour les chevaliers : les premières lignes de ceux-ci apparurent à l’intérieur du dôme, sortant du brouillard comme si de rien n’était. Comme si cette surprenante apparition évanescente et grise était à elle seule venue à bout de la plus puissante protection des Cadi Yangin. Eleb pâlit, plus qu’il ne l’était déjà, et apostropha Maïssa.

« Je vous en conjure : venez avec moi et ordonnez aux morts de défendre cette cité. »

Elle acquiesça du chef et le suivit dans les profondeurs de la tour, laissant derrière eux le trio mâle. À eux de voir ce qu’ils comptaient désormais faire.




[XP : Dites dans le sujet de coordination ce que vous comptez faire, et vous aurez d’autres consignes pour le RP. Jorus, tu as le droit à un aparté avec Ibn avant que les chevaliers ne se mettent en mouvement. Je t’attends par MP.]


[XP :
Xël : 0,5 (aparté)
Jorus : 0,5 (aparté)]


[Jeu des mots :
Jorus : 10 points. Attention, l’utilisation de « Mâtin » est limite.]

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Jorus Kayne
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Re: Désert du Raa'ska

Message par Jorus Kayne » jeu. 28 sept. 2023 16:08

Profitant d’une opportunité, j’écarte Ibn pour échanger avec lui. Il y a plein de choses que j’aimerais éclaircir.

"Dites, c'est quoi cette histoire d'utilisation de la pierre ? Vous avez manqué de vous étrangler !"

Apparemment, Eleb force le pouvoir de la pierre en utilisant son pouvoir pour un usage personnel, plutôt que de laisser l’influence naturelle nourrir les dons de visions. Il s’agirait là d’une insulte à des pratiques ancestrales et un risque de voir le pouvoir de la pierre se tarir à jamais.

(Y avait-il déjà des dissensions chez les sorciers ou cela est-il venu subitement ? Eleb pourrait avoir pris le pouvoir pour imposer sa vision des choses et nous pourrions avoir de potentiels alliés s’il s’avère qu’Eleb se joue de nous.)

"Avant votre disparition, il y avait des prémices à une telle utilisation ou tout est subitement arrivé selon vous ?"

Cela fait des centaines d’années qu’Ibn dirigeait l’ordre et jamais le sujet d’une telle utilisation avait été ne serait-ce qu’évoqué. Ainsi, mes doutes se confirment. Un changement si brusque doit certainement engendrer un schisme dans les esprits des sorciers.

"La perte des pouvoirs de la pierre pourrait peut-être l'expliquer non ? Si tel est le cas, lui redonner son pouvoir changerait la situation, mais savez-vous comment la pierre s'est vidée de son énergie ?"

Le réveil des Titans coïncide avec la perte de pouvoir de la pierre, mais un autre lien n’est pas à exclure comme cette nouvelle utilisation. Une étude de la pierre est primordiale et pour cela, Ibn doit retrouver ses pouvoirs et Zaria est en mesure de les lui rendre.

"Xël comme moi comptons bien agir selon l'accord avec Eleb. Ainsi, vous retrouverez Zaria. Ces morts, que sont-ils et qu'elle est la raison derrière leurs morts ?"

Il me met en garde qu’Al’Mansûr, probablement le nom d’Eleb, est un serpent et qu’il nous rappellera le moment venu que Zaria ne fait pas partie de notre accord. Puis il m’explique avec une honte non dissimulée que les morts sont d’anciens résidents de la cité, maudit par la mort à cause d’Ibn. J’aimerais savoir pourquoi et comment une telle chose s’est produite, mais ce n’est pas un sujet important et il est également inutile de remuer le couteau dans la plaie.

"Si notre alliance a lieu, garder une captive est inutile, mais nous verrons bien qu'elle sera notre situation au terme de cet affrontement !" Je m'arrête un bref instant avant de reprendre. "Pensez-vous que le plan d'Eleb concernant les morts soit réalisable, qu'ils ne risquent pas de se retourner contre nous ?"

Si Ibn déclare en savoir autant que nous concernant les pouvoirs de Maïssa, j’apprends que Zaria n’est pas captive pour s’assurer de respecter notre part du marché, mais parce qu’elle a usé des Sans-Bannières pour envahir Messaliah, un crime grave. Une déclaration qui me fait ouvrir les yeux de stupeur.

"Elle a frayé avec...mais c'est quoi cette histoire ?"


Il m’encourage à demander à Xël, mais elle s’allier aux Sans-Bannières pour réactiver la pierre. Les Cadi Yangin qui se trouvent ici sont ses ennemis et ceux d’Ibn pour plusieurs raisons.

"Parfois, nécessité fait foi." Dit-il en justifiant l’acte de sa protéger.

(Cela n’a pas de sens ! Les Sans-Bannières détruisent tout ce qui a un rapport au Sans-Visage et les Cadi Yangin en sont un élément important. Empêcher la pierre de se réactiver ou même, la détruire, est un très bon moyen pour saper les forces de leurs ennemis.)

"Notre situation est un peu différente ! Les Sans-Bannières sont les ennemis d'un allié de poids dans une guerre que l'on mène, faisant des Cadi Yangin une force sur laquelle nous pourrions compter. Mais plus je cherche les réponses pour savoir si c'est ou non un bon choix, plus je trouve de questions encore ! Pourquoi faire appel aux chevaliers pour réactiver pierre ? Y a-t-il des clans parmi les Cadi Yangin pour que vous-même vous vous opposiez à eux ? Les Cadi Yangin vont-ils s'allier à nous ? Vais-je enfin savoir ce qui est arrivé à Simaya ? Et bon sang comment ces types en armures supportent une telle chaleur ?"

Malheureusement, le sorcier ne peut répondre à ces questions, en particulier celle concernant la raison derrière l’alliance entre Zaria et les chevaliers. Il suppose qu’elle s’est servi d’eux pour être en mesure de réactiver la pierre. Il me confirme en tout cas qu’il y a eu un schisme au sein des sorciers du désert. Il me narre qu’il a été un dirigeant à la merci des siens, une parole qui prenait l’écho d’un dieu en eux. Lorsqu’il en a été libéré, il a mis en doute le pilier misogyne des sorciers qui l’ont refusé. Une partie l’a suivi et c’est après qu’il a formé Zaria. Les autres se sont enfermé dans leur tour nommée Neo-Messaliah, aux abords de Messaliah, dont les nouvelles découvertes ont attiré l’attention. Puis il partage mes craintes concernant la disparition de Simaya, en particulier en présence de son double. Je retiens de son intervention que dans le conflit qui nous oppose au Dragon Noir, Les Cadi Yangin et les Sans-Bannières seront des forces qui seront présentes dans l’affrontement à venir.

"Que sont Messaliah et Neo-Messaliah au juste ?"

La première est une ancienne cité du désert qui a été recouverte par le sable du désert de feu. Sa population s’est scindé en deux. Les mortels ont migré vers le nord pour fonder Methbe-El, quant aux Cadi Yangin, ils sont restés fidèles à leur mode de vie, à leur cité ensevelie, se dirigeant à l’est pour fonder Neo-Messaliah.

"Dans ce cas, pourquoi chercher à la déterrer ? Que cache selon vous une cité détruite, si ce n'est la présence du cristal ?"

Possède-t-elle des reliques ? Un pouvoir supérieur à tout ? Le secret pour supporter ce soleil infernal sans craindre d’une fuite d’eau majeure sous les bras ? Non, juste la croyance de retrouver sa splendeur passée. Ce lieu est sacré pour eux, touché par le divin comme dit Ibn. Une bonne raison pour que les Sans-Bannières transforment tout en tas de sable.

(Il n’avait pas dit une chose tout à l’heure concernant Naral ?)

(Si, qu’il agissait à la demande de quelqu’un d’autre, d’une entité supérieure !)

"Et concernant Naral, vous avez affirmé qu'il agissait à la demande d'une entité supérieure, laquelle ?"

Il ne s’en souvient pas, ou n’as pas eu l’information. Celle-ci semblait provenir d’un des miens à une autre époque. Une source pas des plus fiables du coup.

Ibn et moi-même sommes brusquement interrompus par de l’agitation à l’extérieur. Me précipitant pour voir ce qu’il se passe, je vois nos ennemis s’avancer avec une discipline qui fait peur. Tous se déplacent comme s’ils n’étaient que des éléments d’un seul et unique être, se mouvant par sa simple volonté comme on bouge un bras. Une importante poussière se lève à leur passage, transformant le sol en une mer de sable volatil. Puis la stupeur nous étreint tous. En plein milieu de ce désert brûlant, une brume se lève et celle-ci ne semble pas être atteinte par le dome de la cité, se propageant au-delà de notre protection. Bientôt, ce sont des chevaliers qui réapparaissent hors de la brume, au cœur de la barrière dont semblaient si fier Eleb.

Palissant, il implore Maïssa de leur venir en aide et ordonnant aux morts à se joindre à nous. Lui, elle et Ibn quitte le sommet de la tour et au vu de l’accueil de notre hôte, je préfère les suivre, juste au cas où. Nous retournons à la plateforme où se situe la pierre et l’actuel maître des lieux demande à Maïssa d’user de ses pouvoirs, au travers d’un puits qui descend dans les profondeurs de la cité. Sans attendre, elle s’exécute.

(Ha merde !)

Au son de sa voix je suis envoûté par son être et sa personne au point que je n’ai plus la semi-shaakt en tête. Pourquoi l’avais-je d’ailleurs, lorsqu’on est auprès de Maïssa, jouissant de sa présence, respirant le même air, être capable de lui démontrer toute l’étendue de mes capacités et de mon dévouement pour elle ? Elle ordonne de défendre Messaliah et sa voix résonne en moi comme un appel profond. Plus encore que la menace du Dragon Noir, que ces vulgaires ruines qu’est actuellement composée Elscar’Olth, du peu qui reste de Fan-Ming, Messaliah ne DOIT pas tomber. Messaliah, ne PEUT pas tomber. Je donnerais ma vie et brûlerais mon âme pour qu’une telle infamie ne se produise pas.

Dans les étages inférieurs, une horde de créatures bandées de la tête aux pieds se ruent vers l’extérieur pour s’opposer à l’envahisseur. D’ailleurs, je cherche du regard comment me joindre à eux, mais trop loin de moi, je n’ai pas d’accès pour descendre. Ibn et Eleb remontent avec Maïssa rejoindre Xël. Ceux-ci œuvrent également pour protéger Messaliah et s’ils s’y dirigent, c’est que c’est la meilleure façon de défendre la cité. Je me joins donc à eux, guettant l’opportunité de défendre la cité coûte que coûte. Nous retrouvons ainsi la chaleur infernale du désert, de même que les troupes des Sans-Bannières, en bien moins grand nombre que je ne le pensais. La brume s’est levée et sans elle, le reste des troupes ne peut traverser au-delà de la barrière. Cela provoque une situation assez périlleuse pour les chevaliers qui ont déjà passé la barrière et se voit être submerger par le trop grand nombre de momies. Xël explique qu’il est responsable du recule de la brume et attend de voir si celle-ci va réapparaître.

"Vraiment ?" Fais-je avec stupeur. "Si on peut les repousser, ou même ne laisser rentrer que morceaux par morceaux, on ne risque rien. J'espère juste que ces soldats ne quitteront pas le dôme d'eux même ! Quelqu'un sait comment ils ont fait naître cette brume ? Elle me fait penser à celle de Trifalgin ?"

(J’aurais pas pensé à lui !)

Xël a marqué un point dans l’estime d’Eleb qui se vante d’avoir un mage de son envergure de son côté. Ibn reprend ma remarque et prétend qu’il aurait été rapide pour pouvoir agir ici. De même, il demande si sa brume n’est pas plutôt corrosive. Xël lui songe aux pouvoirs de Brytha, rappelant l’apparition soudaine de son armée face au Dragon Noir.

(Ha ! Au moins un qui réfléchit ici !)


Puis il propose de rassembler des sorciers et d’user de leur magie contre les chevaliers au travers de ses portails. Cependant, il nous met en garde concernant l’apparition certaine du dragon noir.

"Brytha ? Je l'avais oublié celle-là ! C'est vrai que Dracaena avait mentionné le Dragon en le nommant Brythagon. S'il vient, nous devons réduire un maximum les forces des chevaliers tant qu'on a l'avantage. Je suis pas du genre à me battre à distance, mais cette position en hauteur c'est une bonne chose. Êtes-vous en mesure de réactiver les pierres de vision pour me guider si je me joins à nos troupes au sol ?"

Me demande ne trouve pas écho, contrairement à Xël. Eleb s’en va quérir les siens et le maître des portails se contente d’observer pour la première fois les Sans-Bannières au combat. Mais moi, que puis-je faire ? Je ne vais tout de même pas rester là à observer ? Je dois défendre la cité. Je dois montrer à Maïssa ce dont je suis capable et qu’elle peut compter sur moi pour obtenir tout ce qu’elle ordonne et désir. Je me tourne vers Ibn lui indiquant mon souhait.

"Je dois protéger Messaliah ! Comment puis-je descendre ?"

En accord avec mon intention, Ibn se propose de m’ouvrir la voie mais Xël m’invite à économiser mes forces tant que nos ennemis sont derrière le dôme. Mais cela voudrait dire ne rien faire, attendre en espérant que nos forces composées de vielles momies décrépies puissent tenir le choc si notre unique protection devient subitement nutile.

"Je dois défendre Messaliah !" Dis-je d’une voix neutre, nourri par un désir du plus profond de mon être, puis j'enchaîne. "Cependant je ne peux rien faire d'ici !"

Ibn m’attendant et n’ayant pas d’autres arguments m’incitant à rester ici, je suis le sorcier dans les couloirs de la tour, quittant Xël et avec un profond regret qui me déchire le cœur, Maïssa.

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Xël
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Re: Désert du Raa'ska

Message par Xël » jeu. 28 sept. 2023 21:08

Mon argument ne touche pas le Cadi-Yangin qui reste catégorique. Je ne peux pas voir Zaria. Je n’en aurais de toute manière pas eu le temps car les troupes faces à nous commencent à bouger. Un mouvement qui fait perdre sa confiance arrogante à notre hôte qui supplie Maïssa de venir l’aider alors qu’une brume apparaît et traverse le dôme de Messaliah et permet même aux Chevaliers de percer cette défense que nous pensions solide.

Les autres se précipitent à la suite de la fille du Sans-Visage tandis qu’Ibn reste en haut de la tour avec moi. Cette brume m’intrigue, je l’ai déjà vu. Une semblable en tout cas. A Kôchii lorsqu’est apparu Brytha et ses troupes alors que tout semblait perdu. Le souvenir me galvanise et j’agis, me concentrant sur mes pouvoir pour faire souffler un vent assez fort pour chasser ce brouillard gênant. Cela fonctionne, mon sort balaie la brume qui disparait et renverse même quelques chevaliers désormais coincé et incapables de se faire rejoindre par leurs semblables. Satisfait, je m’accoude au muret pour guetter avec attention ce qui se passe et connaître l’origine de cette brume. Soit un mage parmi eux à ce pouvoir et c’est une coïncidence qu’il soit semblable à celui de la Déesse de la neutralité, soit celle-ci n’est pas loin.

Brythagon s’amusait à dire Drac …

Y repenser me fait frémir. Pourtant ma conviction est bien que les Sans Bannières sont plus prompts à s’allier au Dragon Noir qu’au Sans-Visage. L’ennemi de mon ennemi …

Je patiente tandis que les Chevaliers prit aux piège se préparent au pire. Aucune brume ne réapparaît, ni aucun dragon. Les autres réapparaissent au bout de plusieurs minutes et Eleb est bien surpris de voir que la brume a disparu. A priori ses visions ne lui ont pas permis de voir ce que j’ai fais comme il me demande une explication.

Je réponds sans détourner mon regard de l’armée face à nous.

« J’ai repoussé la brume. Ils ne peuvent plus traverser et ceux qui sont passés sont bloqués. Maintenant j’attends de voir si elle réapparait. »

Une réponse qui surprend tout le monde mais semble particulièrement éveiller l’interêt d’Eleb assurant que nous allons bien nous entendre. J’espère que ce ne sera pas au point qu’il me montre sa saucisse. J’imagine qu’avec une population féminine à zéro, les Cadi-Yangins sont plutôt du genre à avaler des sabres. Pas que cela me dérange ou que ce soit bien ou mal, mais ça n’a jamais été trop mon truc. Bref.

Jorus s’interroge sur la brume, la rapprochant de celle de Trifalgin mais Ibn commente qu’il aurait été bien rapide de pouvoir nous suivre jusqu’ici et soulève le fait qu’elle soit corrosive tout en me demandant ma confirmation. J’acquiesce.


« En effet. Cette brume semble plutôt servir à teleporter les soldats d’un côté à l’autre de la barrière. Elle me fait plutôt penser à celle de Brytha … »

Une brume capable de déplacer des troupes. Ce serait vraiment une drôle de coïncidence que ce pouvoir ne vienne pas directement de Brytha. Alors quoi, où se cache ce dragon ? Ou est-ce qu’il ne l’aurait pas absorber totalement ? Je continue ma réflexion tout en poursuivant à l’attention d’Eleb.

« Avec mes portails je suis capable de nous permettre de les frapper d’ici, à travers le dôme. Si vous réunissez des sorciers capables de faire pleuvoir du feu sur eux alors nous devrions pouvoir les mettre en déroute rapidement. Cependant … je pense que nous devrions nous attendre à voir débarquer le Dragon Noir d’un moment à l’autre. »

Jorus a l’air de vouloir en découdre et insiste pour rejoindre le sol où les fameux morts fondent sur les Sans Bannières tandis qu’Eleb court chercher du renforts brûlant sans attendre. Pour ma part je continue mon observation, toujours attentif.

« C’est la première fois que je les vois combattre. Voyons comment ils agissent. »

Ibn propose à Jorus de le guider à travers les ruines et je m’étonne qu’il ne préfère pas économiser ses forces mais je comprends mieux quand il répond comme envouté qu’il DOIT protéger la cité et que Maïssa se désigne comme la responsable de son attitude.

« Ah je crois comprendre. Pourquoi quand j’ai parlé à l’Ouessienne ça a rompu son envoutement mais que ça ne fonctionne pas avec Jorus ? »

Maïssa hausse les épaules, confuses alors que les autres s’en vont.

« Est-ce que ça va ? »

Lui demandais-je en lui accordant un regard pour voir sa réponse. J’ai cru comprendre qu’elle n’appréciait pas spécialement les Cadi-Yangin et je la comprends mais néanmoins elle met sa rancoeur de côté pour notre lutte contre le Dragon en plus de ce qu’elle a dû abandonner pour nous accompagner et toujours dans des situations périlleuses.

« Merci pour ce que tu fais Maïssa. »

Lâchais-je sincèrement comme une pensée que j’aurais dit à voix haute tout en reposant mon regard sur les Sans-Bannières, curieux de connaître la prochaine stratégie et prêt à y répondre.

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Cromax
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Re: Désert du Raa'ska

Message par Cromax » sam. 30 sept. 2023 17:26

Cauchemar en Aliaénon : Messaliah IV



Jorus, mené par Ibn, finit par atteindre l’extérieur après un périple de près de vingt minutes au sein de la cité et de ses détours. Il se rendit compte qu’il serait bien incapable de retrouver son chemin seul, même après l’avoir parcouru une fois. Tous deux, ils étaient désormais au ras du sol, derrière le sable levé par l’armée des morts. Ça se battait fermement, plus loin, près du dôme. Les chevaliers avaient l’air de se faire tailler en pièces, malgré une défense ardue de leur part.

Xël y voyait un peu mieux, de là-haut. Effectivement, l’assaut des momies avait été brutal. Les premières lignes des morts s’étaient fait hacher menu par les chevaliers acculés, mais ils prenaient l’avantage, écrémant les rangs des sans-bannières coincés là. Une vingtaine de minutes de combat terriblement brutal s’était passé, et l’avantage était aux morts, même si la moitié des chevaliers était encore vivante.

Mais tout allait changer. Une brume se forma au-dessus de ce combat. Imposante. Semblable à celle qui avait fait passer les chevaliers, mais d’un seul côté du dôme, cette fois. À l’intérieur. Et les pires craintes des aventuriers se matérialisèrent sous la forme d’un dragon qu’ils ne connaissaient désormais que trop bien : cette version colorée du Dragon Noir, à moitié squelettique. Colossal, il ne perdit pas de temps : un souffle mortel balaya les hauteurs des murs de la cité mi enfouie. Les Cadi-Yangin responsables du maintien du dôme périrent sans même le voir venir (un comble, pour des sorciers de vision). Le dôme se morcela dans les cieux, et disparut, laissant le champ libre à la masse de chevaliers armurés de passer à la charge. Une charge furieuse, entraînée par la présence du Gongon. Un massacre se préparait…



[HJ : Hé oui, on gère la situation sur Discord !]


[XP :
Jorus : 1 (discussions), 0,5 (témoin de l’éveil)
Xël : 0,5 (discussion), 0,5 (chasser les nuages)]



[Bons :
Jorus et Xël : Le Ponctuel !

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Jorus Kayne
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Re: Désert du Raa'ska

Message par Jorus Kayne » ven. 6 oct. 2023 15:22

A la suite d’Ibn, je parcours le chemin jusqu’à la sortie…et quel chemin ! La descente du premier chemin un virage à droite menant à un couloir, puis c’est à gauche que nous tournons après deux intersections, de nouveau à droite après s’être engagé dans un escalier. Un long couloir menant à plusieurs pièces, mais c’est au bout que nous prenons un autre escalier en colimaçon cette fois-ci. Mentalement, je tâche de me souvenir du chemin pour remonter et pour cela, je suis aidé de ma faéra.

(Long escalier. A droite. Deux intersections et à gauche. Un escalier et à gauche. Le long couloir qui débouche sur…)

(Attends non, c’était à droite !)

(A droite de quoi ?)

(ben le long couloir, c’est à droite qu’il fallait tourner !)

(Non on débouche sur un escalier en colimaçon donc on tourne pas.)

(Non avant je veux dire !)

(Avant qu… bordel, c’est qu’il file ce vieux sorcier !)

En effet, Ibn ne semble pas être perturbé le moins du monde par notre progression qui me paraît, de mon point de vue, hasardeuse. Encore un virage à droite, puis nous prenons un escalier qui monte. Mais on ne doit pas descendre normalement ? On tourne à gauche, puis un long couloir sans autre accès que son aboutissement. Assez long pour que je reprenne le fil de notre route.

(Donc premier virage à droite. Couloir. Droite après l’intersection. Un escalier et à droite…)

(Non c’est pas ça l’intersection. C’est heu…la…deuxième ?)

(Ha je sais plus…si peut-être !)

(Et il fallait pas tourner à gauche à un moment ?)

(…)

(…)

Pris dans un chaos mental infernal, un coup de massue m’achève lorsqu’au bout du couloir nous débouchons sur une importante salle. Aussi large que haute, elle dispose d’une multitude d’autres accès. Ibn s’y dirige vers une en face de nous sur la droite sans hésitation.

(Par contre, il faudra faire le chemin inverse pour revenir !)

Lorsque je me retourne, je vois d’autres accès, dont celui par où nous sommes venus. Cependant, je suis incapable de déterminer lequel.

(Merveilleux ! Si je perds Ibn pour une raison ou une autre, je ne pourrai jamais revenir ! L’idée de Xël était bonne. Se servir de ce labyrinthe naturel aurait été un grand avantage. Quoi que tant qu’ils ont la barrière, les Sans-Bannières ne seront pas en mesure de passer.)

Finalement, je laisse tomber l’idée de retrouver mon chemin par mes propres moyens et au bout d’une descente qui ne semble pas prendre fin, nous finissons par déboucher à l’air libre, libre et suffocant. Même si la chaleur me rappelle mon Eniod natal, je n’ai clairement pas connu un cagnard pareille, du moins je n’en ai pas le souvenir. Marcher sur le sable sous les rayons particulièrement agressifs du soleil me pèse, mais il y a une raison qui me permet de marcher au milieu de cette fournaise aussi chaude qu’une terre de feu sans flamme. J’ai avec moi une motivation sans limite, un seul but qui anime à présent mon être : protéger Messaliah.

C’est en allant plus en avant que je constate le combat qui fait rage entre les forces mortes de la tour et les Sans-Bannières. Malgré une défense solide, des équipements parés pour la guerre et une motivation qu’eux seuls comprennent, ils se font déborder par le surnombre de nos troupes.

(Nous pourrions faire davantage, être plus efficaces. Les morts se battent sans aucune discipline. S’il avait une cohésion nous serions terriblement plus efficaces. Les Sans-Bannières pourraient bien avoir quelque chose pour détruire la barrière avec eux. Le mieux serait d’agir avant qu’il ne la déploie.)

Hélas, mes craintes arrivent un cran trop tard. De nouveau, la brume se lève et alors que j’attends de la voir se faire balayer par Xël, mon sang se glace dans cette fournaise avant même son apparition. De la brume, une énorme tête draconique s’extrait. Je l’ai vu de dos, de loin et volant vers l’horizon, mais le contempler de tout son être, se dresser contre la cité que je dois défendre, me fige littéralement sur place.

Image

Si j’avais eu la force de surmonter la peur qui m’animait à la première fois que je l’ai vu, il est parvenu à faire naître la véritable notion de terreur en moi. Des pics innombrables, grands comme petits et les voyant aussi tranchant que la meilleure des lames, me donnent la sensation que mon être se fait lacérer à la simple idée de l’approcher. Son corps est illuminé par endroit, là où il devrait y avoir une blessure, ne laissant qu’imaginer le pire quant à cette source de lumière en lui, contrastant avec un corps à moitié squelettique. Tout son être, des pattes à la gueule en passant par ses ailes, est à l’image qui émane de lui : la personnification non de la mort ou de la destruction, mais de la fin, absolue et irrémédiable. En moi, le souvenir d’avoir été atteint à l’âme resurgit, tel un cauchemar qui prendrait subitement vie. Même sa couleur mauve qui me remet en mémoire Naral rajoute cette petite touche qui ne lui manquait pourtant pas. Je comprends pourquoi les dragons n’ont pas voulu ne serait-ce que l’approcher.

Je revois le drame de Kochii, cette terrible hécatombe de corps qui se laissent choir au sol, dénué de toute force vitale pour les tenir debout. Un massacre immédiat, sans se soucier de la moindre résistance, fauchant des centaines d’âmes comme on fauche les blés d’un seul geste précis et implacable. Je visualise cette scène et le vois lui, face à ma cité. Mes jambes refusent de bouger, si ce ne sont de légères oscillations guidées par la terreur qui m’anime en cet instant. Mes bras restent le long de mon corps, inertes, incapables même de protéger mon visage du soleil. Mes yeux eux, ne peuvent que regarder impuissant devant à la démonstration de la réelle notion qu’est le pouvoir.

J’ai été dans le corps d’un dragon. Je connais la puissance qu’ils sont capables de générer avec leurs souffle de feu, mais il est capable de plus, de bien plus. D’un seul jet de son immense gueule, il balaye les murs de la cité à moitié dans le sable, annihilant toutes les vies touchées par cette simple attaque. Autour de nous, la barrière, notre unique moyen de défense face aux Sans-Bannières se morcelle dans le ciel, avant de disparaître comme le sable dans la main, soufflé par le vent. Les Cadi Yangin responsables du maintien du dôme venaient de périr, nous laissant sans aucun moyen de défense, à la merci des chevaliers qui attentait cette intervention.

(N’avais-je pas dit que les sous-estimer était une erreur ?)

Les Sans-Bannières n’attendent pas plus longtemps pour agir. Désormais libre de déchaîner toute la frustration de voir les leurs se faire massacrer par notre armée de mort, ils laissent libre champ à toute leur rage dans une charge furieuse.

(Jorus, fais quelque chose ! Défends Messaliah !)

Ysolde a raison, nous ne faisons que commencer la bataille. Nous avons certes perdu l’atout des Cadi Yangin, mais nous sommes toujours là à nous battre. Sa voix anime la même ardeur qui m’a poussé à descendre pour affronter les chevaliers. Je dois défendre Messaliah au péril de ma vie. Les forces de la tour sont encore présentes et avec, l’idée de les unir comme un seul corps plus efficace. Avec Ibn à mes côtés, l’intérieur de la tour sera un tombeau parfait pour eux.

"Il faut qu'on se replie, qu'on use des couloirs de la tour comme l'a suggéré Xël. Mais...je vais devoir user de la magie pour contrôler les morts ! Vous devriez reculer." Fais-je à Ibn.

(Un conseil ?)

(Le mieux que tu puisses faire serait non pas de les dominer, mais de créer un lien avec eux. Qu’ils soient une partie de toi. Tu serais ainsi capable de voir et sentir au travers d’eux, te permettant d’avoir un champ large de la situation et d’agir en conséquence. Cependant, cela ne reste que théorique.)

(J’ai pas d’autres idées alors on va faire comme ça !)

Je canalise ma magie pour créer un lien entre moi et l’armée des morts, me permettant de leur donner des ordres par la pensée. Si nous pouvons battre en retraite et user des chemins tortueux du labyrinthe de Messaliah, nous auront un avantage certain. Malheureusement, ma magie échappe à mon contrôle. Encore une fois, je suis affligé de l’échec en usant de cette magie capricieuse. Ma seule satisfaction réside dans l’effet négatif que j’ai généré, ne provoquant aucun cataclysme autre qu'un odeur de fromage très forte qui agresse mes narines. Ibn ne tarde pas à me railler en me demandant si c’est ainsi que je comptais commander nos troupes.

"Vous pensez vraiment que c'était mon intention initiale ?"

Mon attention se porte ensuite sur la pluie de feu qui s’abat sur les troupes des chevaliers au loin. Jamais nous ne serons en mesure de remporter cette bataille tant que le dragon sera présent. Face à lui, seule notre magie capricieuse peut nous tirer d’affaire.

"La présence de ce maudit Dragon change tout ! Sans notre magie, nous ne serons jamais capables de vaincre le Dragon. Notre seule chance réside dans l'utilisation commune." Je me prends la tête entre les mains en hurlant. Il ne me reste plus qu’une chose pour espérer renverser le cours de la bataille. "Fais chier, il nous faut retrouver Xël rapidement et tout remonter !"

Oui, remonter l’intégralité de la tour, car notre survie en dépend. Se faisant, j'invite Ibn à me montrer la voie, espérant qu’il soit assez endurant pour la gravir sans faire la moindre pause en chemin. Mais la fatalité du destin joue contre moi. Le chemin, notre unique accès pour atteindre la cité se voit obstruer par la présence massive du corps du dragon, nous permettant de jouir de la vue de son être, contemplant son ventre comme de vulgaires insectes.

(Non, non, non ! Si nous n’atteignons pas le sommet de la cité nous sommes perdus. Je dois…je dois trouver un moyen d’aller encore plus vite !)

Je regarde mes mains et visualise les fouets qui s’y cachent. Mon double du cristal pouvait les manier sans aucune restriction, faisant naître un profond sentiment de jalousie en moi. Si j’étais en mesure de les manier sans contrainte, avec cette même habileté, je pourrais utiliser cette allonge pour gravir la tour depuis l’extérieur. Ou alors utiliser mon unique grappin pour prolonger ma portée et gravir le mur extérieur avec aisance. Sauf que je ne dispose pas d’une telle habileté.

(Ou pas encore !)

(Je sais pas ce que tu as en tête mon Jojo, mais s’il fait sissite ou se met à loufer du fion, on est mal patron. Alors fais vite !)

(C’est parti !)

(Espérons qu’il y aura de quoi accompagner le fromage si ça foire !)

Je ne me laisse pas influencer par les idées négatives d’Ysolde, ainsi que la présence de l’énorme Dragon Noir au-dessus de ma tête et concentre ma magie. Ce qu’il me faut, c’est d’être plus fort et plus habile. D’être capable de maîtriser chacun des mouvements de mon corps comme si j’avais passé des centaines, voire des milliers d’années à les perfectionner à l’extrême. J’use de toute ma volonté pour y parvenir, canalisant la magie qui m’anime et concentrant tout mon être dans ce sort qui nous sera probablement fatal, directement ou indirectement en cas d’échec.

Contrairement à ma tentative précédente, je réussis. Et de quelle manière !

Tout mon être se transforme. Pas mon caractère, ni ma façon d’appréhender le monde, c’est bien l’intégralité de mon corps physique qui subit ce changement. Mon corps entier prend une teinte grisâtre, laissant entrevoir pour les parties non protégées par mes équipements, eux, non atteints par ma magie, l’intérieur de mon enveloppe de chair désormais translucide. Mes bras eux optent pour une noirceur nocturne, changeant principalement la constitution de mes avant-bras en de nombreux liens tentaculaires. Malgré l’actuelle présence de ces nouveaux appendices remplaçant la palpation de mes doigts, je n’ai aucun mal à sentir cette sensation d’un poing fermé. C’est même l’inverse. Tout mon corps se sent plus puissant que jamais et plus agile que je ne l’aurais jamais imaginé.

Je sens en moi la force de pouvoir aller où je le désire me guide. Plus aucune limite ne semble m’atteindre, à l’image de mes fouets dont la portée est bien plus importante que dans mon corps d’origine. Même lorsque mes fouets ou tentacules sont brandis de mes deux mains, je suis capable de les envoyer plus loin qu’avant, bien plus loin. Mes épaules elle-même ont subi un changement notable. Elles sont plus robustes, gagnant autant en force qu’en souplesse. Un atout indéniable pour être en mesure d’exploiter le nouveau potentiel que mon sort à provoquer.

Depuis que j’ai découvert la présence de mes fouets et même la vision de mon double dans le cristal, j’éprouve un sentiment de malaise en les voyant sortir de mes mains. Ils sont le rappel permanant de mon double, une version de moi-même plus sombre et malveillante. Une part de mon être que je sais présente, mais que je combats pour ne pas perdre ce que j’ai de bon en moi, évitant de basculer dans des travers que je me refuse, arpentant un chemin tacher de sang et de mort. Mais cette fois-ci, la sensation est toute autre. Je me sens, moi-même en phase avec mon propre corps et ce qui me faisait peur il y a peu. Cette version de moi me semble aussi naturelle que perfectionnée. Comme la version améliorée de ce que je suis. Pour la première fois depuis longtemps, je me sens bien et invincible.

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"Quel pouvoir !" Fais-je en résumant ma pensée.

(Désormais, rien ne m’empêchera d’atteindre le sommet de Messaliah !)

(Même pas l’énorme dragon au-dessus de ta tête ?)

(Non ! Pas même lui !)

Telle est la confiance en moi qui m’anime.

Sans plus attendre, j’attrape Ibn grâce à mes nouveaux bras-tentacules et le place sur mon dos afin qu’il s’accroche à mon coup. J’aurais ainsi le champ libre pour exprimer tout mon potentiel actuel.

"Tenez-vous bien à moi Ibn, ça risque de bouger un peu fort !"

Je brandis mes nouveaux bras en avant, possédant la force de me propulser et me maintenir grâce à cette toute nouvelle force. Un bras après l’autre, je progresse plus rapidement que je ne le croyais. Actuellement, mes tentacules se déploient bien plus à deux que lorsque je ne sortais qu’un seul fouet de ma main. Progressant à une telle vitesse, je prête attention à mon passager. Ibn sur mon dos se maintient comme il le peut, m’avertissant de ce qui arrive derrière-nous, tandis que le dragon s’envole après un grognement sourd et effrayant.

Trop obnubilé par mes nouvelles capacités, je n’ai pas prêté attention à l’énorme tempête de sable qui fonce sur nous. Une ruée de sable prenant la morphologie d’une charge de chevaux arrive sur nous. Le dragon redescend et se prend la vague de sable de plein fouet, avant de s’envoler de nouveau lorsqu’il se voit camoufler par la tempête. Atteignant les murs de la cité, je n’ai que le temps de la gravir pour nous prémunir de la ruée de sable, grâce au couvert qu’il nous procure. Usant de mon corps et de mes tentacules pour protéger le sorcier, je me prends tout de plein fouet. Mon corps subit le cataclysme de sable avec une résistance que je n’aurais jamais cru possible. Ibn en revange, bien qu’il ne subisse pas la vague de plein fouet, se voit ensablé petit à petit.

Contrairement à ce que je pouvais espérer, le mur ne nous protège en rien. Il nous faut donc trouver une solution à défaut d’un abri sûr et pour cela, nous devons reprendre notre route vers le sommet de la tour. Je sors Ibn du sable, le replaçant de nouveau sur mon dos pour reprendre la route. Je ne peux m’empêcher de m’interroger sur la raison de la présence du dragon. Pourquoi est-il venu ici ? Que cherche-t-il puisqu’il n’y a nul Titan à absorber ? Est-ce la pierre inerte ou autre chose qui l’intéresse ?

"Le dragon en a pour quelque chose dans la tour. Une importante source de puissance, similaire à l’âme d’un Titan. Savez-vous laquelle ?"

Hélas, Ibn ne répond pas, du moins je ne l’entends pas me répondre. Peu de chance qu’il m’ait même entendu dans ce tumulte sableux. Sur le chemin, notre progression est difficile et aurait été impossible sans la présence de mes nouvelles capacités. Mes tentacules s’enfoncent dans le sable, agrippent la moindre prise et nous empêchent de voler comme une vulgaire feuille morte prise dans une bourrasque infernale. Je regrette déjà cette magie lorsqu’elle ne fera plus effet. Ne plus avoir cette force, cette habileté, ces bras-tentacules et plus encore cette maîtrise si parfaite de tout mon être. J’arrive à atteindre une ouverture de fenêtre. Un passage qui aurait dû être bien plus haut dans la tour, mais que le sable a recouvert, preuve de l’importance ahurissante de cette tempête.

Nous pénétrons dans ce passage, nous offrant pour un temps un abri sûr en nous enfonçant dans les escaliers. Le labyrinthe devait être un piège pour les sorciers, il l’est aussi pour le sable qui s’y engouffre. Je dépose Ibn contre un mur et le vois souffrant. Au premier coup d’œil, il paraît éreinté.

"Comment vous sentez-vous ? Vous n’êtes pas blessés physiquement, mais…vous ne vous sentez pas bien. Est-ce le sable ou…j’ai peut-être été un peu brusque pour vous en venant ici."

Il rétorque qu’il n’est plus aussi jeune et solide qu’autrefois. La tempête et la manière dont je l’ai emmené jusqu’ici ont drainé toute son énergie. Soupirant, il se laisse glisser au sol, mais bien que cela me peine, nous devons repartir.

"Je suis désolé, malheureusement nous ne pouvons nous permettre d'attendre. Le Dragon est une menace trop importante pour gâcher chaque seconde !"

C’est avec regret que je ne laisse pas plus de répit au sorcier qui en aurait pourtant besoin. Ibn se reposera plus tard, mais je dois absolument me rendre au sommet de la tour pour que Xël et moi-même usions de notre magie pour nous opposer à lui. Je l’attrape donc de nouveau sur mon dos, gardant un bras-tentacules pour l’aider à le maintenir sur moi pour le reposer. Il sera ainsi plus à l’aise pour nous guider et j’aurais toujours l’usage de mon autre membre pour progresser plus rapidement. Plus que tout, je dois protéger Messaliah, qu’importe le prix.

"J'ai besoin de vous pour monter au sommet de la tour. Je tâcherai de ne pas aller aussi vite, mais nous devons le faire. Le temps nous est compté pour protéger Messaliah !"

Suivant les instructions du sorcier, nous parvenons au sommet de la tour. Il en aura fallu des couloirs, virages, salles immenses où se rejoignent d’autres accès et un nombre incalculable d’escaliers. Fort heureusement pour moi, mes nouvelles capacités me facilitent cette progression éreintante. Une fois sur place, je m’arrête pour rassurer tout le monde. J’ai de nouveau une autre apparence et je préfère éviter les malentendus.

(Pas de danse du dragon-poule du coup ?)

(... Non et merci de me le rappeler !)

(Je suis aussi là pour ça !)

(Il est loin le temps où tu prenais systématiquement ma défense !)

(Effectivement ! Ca remonte à loin non ?)

(Au moins plusieurs heures !)

(Ce que le temps passe !)

"Ne craignez rien, c'est moi, Jorus !" Fais-je en déposant Ibn au sol. Eleb revient rejoignant Xël et la femme magnifique qui l’accompagne.

Simple et normalement suffisamment efficace. J’apprends que le dragon a fui, craignant les pouvoirs de celle qui est au centre de mon univers : la sublime et éternelle Maïssa. Ce qui reste des Sans-Bannières est enseveli sous le sable. Je m’approche pour contempler l’horizon, mon devoir toujours gravé en moi.

"Alors Messaliah est sauvée ? Quelles sont les chances pour que certains Sans-Bannières aient survécu ?"

Même les plus coriaces auraient de la chance d’avoir survécu. Eleb déplore juste que tout le travail de dessablage soit à refaire. Puis Xël ayant évoqué les détails de notre alliance, le sorcier se tourne vers lui, le laissant en dire davantage.

"Nous avons besoin de votre aide contre le dragon noir et les alliés qu’il semble se faire sur votre monde. Nous aimerions réactiver la pierre de vision pour nous permettre de communiquer entre nous et j’aimerais que vous libériez Zaria, vous n’avez plus de raison de craindre notre trahison à présent. Je pense que nous nous sommes montrés efficaces. Aussi, mais cela je vous le demande comme un service, nous aimerions retrouver les Simaya. Est-ce que cela vous parait acceptable ?"

Craignant de faire tout capoter en ouvrant inutilement ma bouche, je laisse l’échange entre les deux hommes, guettant cependant la réaction du sorcier du désert. L’alliance contre le Dragon Noir était la récompense pour la défense de la cité, ce qui est chose faite. Ainsi, les Cadi Yangin sont à nos côtés pour la bataille qui va nous opposer à notre ennemi commun. En revanche, les autres termes ne faisaient pas partie de l’accord. Il accepte cependant nos requêtes. Zaria nous permettra de contacter les Cadi Yangin lorsque le besoin s’en fera sentir et consent même d’user de ses pouvoirs pour retrouver les Simaya, même s’il explique qu’un tel acte nécessitera une faveur personnelle. Quant à la pierre, il rétorque qu’elle ne sera plus jamais comme avant. Son nouvel usage rend cependant les sorciers plus forts. Une puissance nécessaire contre notre ennemi ailé.

Xël me rassure en acceptant la faveur, tant qu’elle ne nécessitera pas de tuer quelqu’un. Puis il s’inquiète de la sécurité de la pierre de pouvoir. Il pense comme moi que le Dragon est venu pour une source de pouvoir et demande s’ils peuvent la déplacer ou la protéger contre de monstre, mais Eleb explique qu’il est difficile de déplacer une telle chose et que la mise en place d’une défense sera étudiée pour contrer le Dragon. Les fameux « détails » étant réglés, il se concentre pour localiser les Simaya. Je reste auprès de lui, attendant fébrile le résultat qui va en résulter.

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Xël
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Re: Désert du Raa'ska

Message par Xël » sam. 7 oct. 2023 00:26

C’était pourtant évident. Il était là, sous mon nez, dissimulé d’une manière que j’ignore, une créature si immense. Le plus probable est que le dragon noir est capable de se changer en humain, comme Naral. Capable de se mélanger parmi les humains, à quoi peut ressembler un tel monstre se parant de notre apparence ?

Il balaie de son souffle les sorciers qui forment le dôme de protection et permet à l’armée des Sans Bannière de fondre sur la cité. Je serre les poings, désormais conscient que le Dragon Noir ne compte pas agir seul, qu’il ne s’agit pas uniquement de lui contre nous. Non. Il cherche des alliés, se sert d’armées. Les Ouessiens, les Sans Bannières … Qui encore ? Tous sont nos ennemis et ont choisis de suivre la mort et la destruction. Pourquoi ?

Je me dresserai contre eux. Sans aucune retenue. Je m’entends le formuler à voix haute avant de tenter de lever une tempête de sable pour les ensevelir. Mais la magie est capricieuse et mes yeux s’ouvrent l’instant d’après face au ciel et au visage inquiet de Maïssa. Je me redresse, pestant sur l’instabilité de mes pouvoirs qui me paraît bien plus forte qu’auparavant. Instable mais puissante j’encourage les Cadi-yangin à la concentrer avec moi sur le dragon mais c’est inefficace pour ne pas dire inutile. Il met en garde les sorciers de feu de fuir dans leur tour ou de mourir en tentant de la défendre, semant le doute dans ceux qui sont venu au sommet de la cité. Maïssa, elle, ne doute pas et invoque une tempête que je vois s’élever au loin. J’essaie de l’aider mais tout ce que je parviens à faire c’est de cracher du sable de mes mains tandis que la tempête de Maïssa prend la forme d’une charge furieuse de cavaliers qui force même le dragon à s’envoler. Je l’en empêche grâce à mon bâton alors que les sorciers fuient pour se réfugier dans la tour.

Le Dragon Noir est frappé par la tempête alors que les chevaliers sont ensevelis par ce nuage de sable menaçant, piétinés par les chevaux qui le le forme. Je comprends qu’il ne s’arrêtera pas pour nous et je laisse le dragon s’envoler pour protéger Maïssa et moi de son sort sous une sphère venteuse nous préservant de la puissance de la femme du désert et du vacarme de la tempête. Un calme contemplatif me permettant d’observer au mieux la danse des grains de sable qui virevoltent autour de nous. J’invite Maïssa à baisser sa tempête pour que je puisse à nouveau clouer la bête au sol et qu’à nouveau elle puisse la frapper de son sort. Mais elle ne parvient pas à s’arrêter, seulement à faire changer le vent de direction.

« Je pense que les chevaliers sont hors d’état de nuire. Nous devons nous concentrer sur le dragon à présent, conserve tes forces. »

Lui dis-je, inquiet. Elle se concentre et parvient à diriger la tempête au loin, me laissant apercevoir les dunes de sables qui ont ensevelis la cité et le dragon fuir au loin. Je m’approche finalement d’elle.

« Tu as réussi. Tu as vaincu les Chevaliers et fait fuir le Dragon. Seule. »

Puis je dirige mon regard vers là où s’éloigne le dragon pour m’assurer qu’il ne revienne pas jusqu’à ce que Eleb revienne nous voir pour se satisfaire de la victoire. Je me tourne vers lui alors que Jorus apparaît à nouveau sous une forme étrange, se demandant si des chevaliers ont pu survivre. Je me tourne vers Eleb:

« A présent nous pouvons discuter des détails de notre accord n’est-ce pas ? »

Il m’observe, attendant la suite.

« Nous avons besoin de votre aide contre le dragon noir et les alliés qu’il semble se faire sur votre monde. Nous aimerions réactiver la pierre de vision pour nous permettre de communiquer entre nous et j’aimerais que vous libéreriez Zaria, vous n’avez plus de raison de craindre notre trahison à présent. Je pense que nous nous sommes montrés efficaces. Aussi, mais cela je vous le demande comme un service, nous aimerions retrouver les Simaya. Est-ce que cela vous parait acceptable ? »

Il sourit mystérieusement.

"Notre alliance contre le dragon était la condition de votre participation. Et nous vous l'accordons. Nous serons de la partie, quand vous le combattrez. Il suffira de nous dire où, et quand. Quant au reste... ça ne faisait pas partie du marché. Je vais être magnanime : je libérerai Zaria et vous la confierai. Elle sera utile si vous souhaitez nous contacter. Car vous le savez déjà, au fond de vous : la pierre de vision ne sera plus jamais ce qu'elle fut. Nous l'utilisons d'une autre manière, nous rendant plus forts. Et vous avez besoin de cette puissance pour vaincre votre ennemi."

Il soupire à l'entente du nom de Simaya, et commente.

"Ouiii, oui. Je veux bien vous accorder cette faveur, mais comprenez qu'il m'en coûte. Et que vous m'en serez redevable personnellement."

« Ce sont les fameux détails. Je veux bien vous être redevable mais ma condition et que vous ne me demandiez pas de tuer quelqu’un pour vous. »

Je tends la main.

« Concernant votre pierre … Le dragon recherche des sources de magie puissante comme vous avez peut être déjà dû le voir. Je pense qu’il est venu ici pour elle. Êtes-vous en mesure de la déplacer ou de la protéger contre cette bête ? »

"Evidemment."

Répond-il. Puis il précise :

"Elle est difficilement transportable. Nous devrons trouver une solution, si tel est bien l'objectif de ce dragon. Quant à Simaya... Laissez-moi me concentrer."

Il ferme les yeux et inspire profondément tandis que je baisse la main et me concentre pour faire cesser le flux de sable qui en sort.

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Cromax
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Re: Désert du Raa'ska

Message par Cromax » sam. 7 oct. 2023 14:15

Cauchemar en Aliaénon : Messaliah V



Eleb Al’Mansûr rouvre presque aussitôt les yeux, pointant son regard vers Jorus. Il s’exclame :

« Ecartez donc ce tas de tentacules, son odeur va me faire vomir. Ça m’empêche de me concentrer. »

Ibn presse Jorus à s’éloigner un peu alors que le Cadi Yangin reprend sa concentration. Il se passe plusieurs minutes, pendant lesquelles ses yeux, sous ses paupières, sont pris de spasmes étranges. Toute l’attention est dirigée vers lui, dans l’attente d’une réaction, d’une révélation.

Et subitement elle arrive, alors que l’afflux de sable cesse de couler de la main de Xël. Al’Mansûr rouvre les yeux brutalement, s’exclamant d’une voix empreinte de panique :

« Elle est là ! Partout ! »

Soudain, une immense bulle noire enveloppe tous les alentours de Messaliah. Une bulle semblable à celles de Simaya. Tous sentent la magie pulser plus fort en eux, atteindre des sommets inexplorés. Mais Eleb ne s’arrête pas là : il pointe le désert du doigt et s’écrie :

« Les chevaliers ! Ils vivent ! »

Et de fait, aucun ici ne l’avait remarqué : faisant preuve d’une endurance et d’une résistance hors du commun, des centaines d’êtres en armure s’extirpent du sable, bien vivants. Une résilience impressionnante. N’ayant rien vu venir, les aventuriers sont pris de court, quand le Cadi Yangin fait appel aux siens :

« Brûler-les ! Brûlez-les tous ! »

Et les sorciers s’activent, usant de leurs pouvoirs pyromanciques pour palier la menace. Et… tout se fait feu. Une pluie incandescente, terrible, tempête de flammes tombant des cieux pour s’écraser sur l’armée ennemie.



Image



Et ça semble efficace. Très efficace. Un… un peu trop efficace. La température monte drastiquement, le sable lui-même s’enflamme. Les sorciers eux-mêmes sont pris au dépourvu. La chaleur est telle qu’il devient difficile à respirer : les gorges s’assèchent, la peau pique, les yeux rougissent et pleurent sans larme. Ibn est l’un des premiers à subir le contrecoup : il tombe à genoux, main sur la gorge. Et les autres suivront. Tous. L’apocalypse semble inarrêtable.



[HJ : On gère la situation sur la discussion générale du discord]


[XP :
Jorus : 3 (situation de bataille)
Xël : 3 (situation de bataille)]

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Jorus Kayne
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Re: Désert du Raa'ska

Message par Jorus Kayne » ven. 13 oct. 2023 15:49

Attendant avec impatience le résultat de la vision d’Eleb, celui-ci les rouvre pour finalement me jeter comme un malpropre. Malgré mon changement d’apparence, j’ai conservé les effets particulièrement odorants de mon dernier échec avec les momies. Je suis donc contraint d’être repoussé plus loin pour que sa sainte personne ai l’obligeance d’user de ses dons de voyance. Cette fois-ci, il se laisse aller à une transe durant laquelle ses yeux et paupières sont pris de spasmes incontrôlables. De longues minutes durent ainsi jusqu’à ce que finalement le sorcier ouvre brutalement ses yeux pour s’exclamer qu’elle est ici, partout.

(Hein ? Quoi ?)

En réponse à cela, une bulle immense noire, semblable à celles que Simaya sait déployer, nous enveloppe. La magie en nous s’agite à cette nouvelle étrangeté, avec la sensation de pouvoir atteindre une puissance supérieure, bien au-delà de ce que nous avons connu. Avec une telle aide, il serait possible d’espérer vaincre le Dragon Noir en étant tous réunis. Je ne puis songer à davantage aux conséquences que cela implique, car Eleb ne semble pas en avoir fini. Me donnant raison, il clame que des chevaliers vivent encore malgré la charge terrible de la ruée de sable. Faisant appel à l’aide des siens, il se concentrent tous pour générer un feu ravageur, et pas n’importe lequel.

Tirant son origine d’une source mystérieuse, la génération de la magie de flamme prend forme dans le ciel. Une pluie de feu s’abat sur les chevaliers entourant un pilier destructeur qui vient embraser les derniers survivants des rangs ennemis. J’en aurais presque de la peine pour eux, tant nos actions successives semblent proche de l’acharnement. Cependant, ils ont fait le choix de l’allier à notre ennemi pour leur croisade aveugle et cela, je ne peux l’accepter. Je refuse de croire qu’on puisse s’allier à un être capable d’annihiler l’existence même d’un individu, tant que cela sers leurs desseins. L’ouessien prétendait qu’il un but en agissant ainsi, est-ce que les Sans-Bannières ont été mis au courant ?

La scène paraît irréelle devant nos yeux. Une pièce de théâtre dans laquelle nous ne sommes que des pantins, des acteurs spectateurs, livrés face à un événement sans pareil et inarrêtable. La magie des sorciers est puissante, terriblement puissante, à l’image de la rancœur qu’ils vouent aux Sans-Bannières. Peut-être même trop puissante. La température monte dangereusement et nous fait craindre le pire si nous restons ici. Signe annonciateur notable, le sable même se met à brûler et Ibn, pourtant le plus habitué parmi les résidents du désert et de sa fournaise, est le premier à tomber. Il semble difficile d’entrevoir l’arrêt d’une telle magie et si nous ne quittons pas ce lieu, c’est le dernier acte de nos existences qui va se jouer, se terminant par un rideau de feu.

Xël est le premier à réagir en utilisant sa magie. J’ignore ce qu’il a l’intention de faire, mais pour s’assurer de notre réussite, je me dois de lui prêter main forte. Hélas, si je sais qu’à plusieurs la magie est plus contrôlable, j’ignore complètement de comment agir pour aller dans ce sens. Enseigner l’avantage d’agir de concert est une chose, mais c’est un chemin brumeux si on n’explique pas comment.

"Yliria a dit qu'à plusieurs l'usage de la magie était plus aisé. Elle a expliqué comment faire ?" Fais-je en quête de réponse.

Maïssah ne peut répondre à cette question et il est trop tard d’avoir une réponse de Xël. Celui-ci use de sa magie et si j’ignore ce qu’il avait en tête, je doute qu’il s’agisse d’une simple plaque d’eau sur la cité. Elle ne fait pas baisser la température pour que ce soit notable, pire même, elle crée immédiatement un brouillard brûlant qui va être fatale à mon charme. Bien que ce dernier a dû subir de légères modifications faciales. Eleb nous incite à nous rendre sous terre pour se prémunir de la fournaise, mais il se rétracte rapidement. Le temps d’atteindre une profondeur sécurisante, nous aurons cuit depuis longtemps.

Avant de refaire une tentative, Xël me répond qu’il me suffit de visualiser mon sort dans mon esprit et de laisser la magie agir. Une réponse qui n’en est pas une car à aucun moment, il ne m’explique quel sort il utilise pour que je fasse de même. On pourrait pas être plus vague ! Il va me falloir trouver une autre méthode car déjà, le maître des portails se reconcentre.

"C'est déjà ce que je fais quand je suis seul ! Comment c'est censé me permettre de t'aider ?"

(Tu crois qu’il fait quoi ?)

(Venant de lui, ça pourrait être n’importe quoi !)

(Bon il ne me reste plus qu’à tenter quelque chose en espérant que cela fasse effet !)

Je me concentre sur ma magie et oriente vers Xël mes tentacules pour accroître ses capacités magiques. J’ai amélioré mon propre corps et ses possibilités, c’est la seule idée que j’ai sous le tentacule dans les quelques secondes dont je dispose pour agir. Avec un peu de chance, si nos sorts ne se mélangent pas comme on l’aurait voulu, je peux encore espérer que la réussite de ma magie puisse accroître la sienne.

Ma magie s’échappe de mon corps et se mélange au sort de mon camarade yuiménien. Je sens que le sort générer par Xël lui échappe complètement. Mon sort n’affecte pas ses capacités magiques, mais bien au contraire, il se mélange au sort catastrophique du mage. Grâce à ce soutien, la magie se stabilise et se voit plus contrôlable. Ainsi, une bulle d’une dizaine de mètres apparaît autour de nous et nous protège de la tempête de feu. Bien qu’il fasse encore chaud, l’air est déjà beaucoup plus respirable. Je me retiens d’aller voir Ibn mal en point. Le pauvre subit déjà Eleb en tant que chef de Cadi Yangin, la captivité de Zaria, la chaleur étouffante, son déplacement à dos de yuiménien tentaculaire, il ne faudrait pas rajouter l’odeur en voulant m’inquiéter de son sort.

A la place je me tourne vers Eleb. Lui qui prétend avoir de plus grands pouvoirs en utilisant la pierre autrement, n’a pas été en mesure de voir venir la présence du dragon, la capacité des chevaliers à passer outre le dôme de protection, ni même la volonté à survivre des Sans-Bannières. Je commence sérieusement à douter de ses sois-disantes capacités, surtout lorsqu’il affirme des choses étranges sur Simaya.

"Eleb que vouliez-vous dire en disant que Simaya était partout ? Et c'est quoi ce...cette terre de feu, comment êtes-vous capable d'une telle chose si vous ne pouviez rien il y a peu ?"

Xël répond à sa place en précisant que c’est bien la sphère que Simaya a l’habitude de déployer. Il émet oralement la crainte qu’une des deux, originale et copie, aurait pu tuer l’autre pour le faire. Puis il demande si le terrible brasier va se calmer selon les Cady Yangin.

Eleb paraît surpris, autant par le rendu de sa magie que par sa vision de Simaya. Il prétend qu’elle n’était ni loin, ni proche, mais juste partout à la fois. Une sensation qu’il n’avait jamais éprouvée dans aucune de ses visions, ne pouvant ainsi répondre à ma question la concernant, ne laissant qu’un air sévère à mon attention comme indice de sa pensée présente. Quant à ce feu, la magie des Cadi Yangin, échappe totalement à leur contrôle et nul ne sait ce qui adviendra.

(Oui, ou on pourrait aussi demander à quelqu’un qui possède réellement des dons de voyances !)

"Nul ne peut éteindre le Feu du désert. Il est la représentation de Vakkar Tì. La punition contre tous des excès d'un seul." Clame-t-il en baissant les yeux.

(Peut-être que le Sans-Visage saura nous l’expliquer lui. Même si je ne souhaite pas le contacter pour cela, ne pas savoir ce qui est arrivé à Simaya m’inquiète. En attendant, je dois protéger Messaliah !)

"Dans ce cas, on pourra demander directement au Sans-Visage ou essayer de comprendre avec notre propre magie. Messaliah doit être protégée, mais elle n'existe que par ceux qui la font vivre. Sans eux elle n'est rien d'autre qu'une ruine sans vie !" Puis je me tourne vers Xël. "On a besoin de tes pouvoirs pour partir et tout de suite. De la même façon que j'ai amélioré mon propre corps, nous allons accroître ta magie au-delà de tes limites. C'est notre seule chance de protéger les Cadi Yangin de Messaliah et la pierre ! Dis-moi quand t'es prêt !"

Clamant dans un premier temps qu’avec un feu pareil, même le dragon ne s’approchera pas de la pierre, la jugeant ainsi en sécurité dans ce brasier, il m’interroge sur notre destination.

(Je doute que ramener les sorciers et la pierre à Methbe-El soit une bonne idée, même si nous avons supprimé une partie importante de leur force. Aller à Elscar’Olth nous permettrait de rejoindre les autres et de trouver une solution, mais la cité est en ruine et les sorciers ne peuvent se permettre d’accueillir de nouveaux résidents, même temporairement. L’autre éventualité serait Esseroth. Tant que les sorciers acceptent les lois de la cité, le temps de leur séjour, il pourrait trouver un refuge temporaire. Cela pourrait inciter nos ennemis à s’attaquer à la cité, encore sauvée des ravages du Dragon, mais tôt ou tard, ils en seront la cible !)

C’est Eleb qui propose de les envoyer à Neo-Messaliah. Ce lieu est également un foyer des Cadi Yangin et ils seront plus à même d’user des pouvoirs de la pierre et de la protéger. Parfait donc.

"Si Neo-Messaliah est un endroit sûr pour vous alors c'est le meilleur endroit pour vous, le temps que votre magie de feu ne fasse plus effet. Cependant, pour cela il faut réunir tout le monde, Zaria comprise ! Si vous avez d'autres suggestions c'est le moment où jamais !" Puis je me tourne vers Xël "On ne peut pas rester ici indéfiniment ! A moins d'une autre idée, tu es prêt ? Il faut juste te concentrer pour accroître ton potentiel et la maîtrise de tes capacités magiques !"

Tandis que je me prépare à porter la magie de Xël, celui-ci se montre un peu réfractaire. Lui pourtant si prompt à utiliser sa magie, même lorsqu’elle est incontrôlable sur ce monde, m’inquiète. Craint-il ses propres pouvoirs ? Sa magie possède bien des conditions pour pouvoir aboutir, comme la connaissance du lieu de destination en détail. Conjurant le maître des portails à l’action, les siens dans la tour n’étant pas protégés du feu ravageur, il explique que la pierre sera très bien sur le sommet de Neo-Messaliah et que Zaria y est déjà présente. Lorsque nous y seront, il promet de la libérer, ce qu’il avait déjà promis ceci dit. Pourtant affecté par les événements actuels, Ibn est resté à l’écoute et reprend ma proposition de mon sort comme il la comprend. Pas d’une simple utilisation de portails, mais d’un sort nouveau, tirant sa source de la magie de Xël.

"Le sort que je propose consiste à accroître tes capacités magiques." Fais-je en répondant autant à Xël qu’à Ibn.

(Mais avec le dôme de Simaya qui rend nos sorts plus puissants, mon aide dans le contrôle, Xël pourrait être en mesure de se concentrer sur un sort plus complexe, qu’il ne l’a jamais fait ! Une prouesse magique irréalisable pour quiconque !)

"Mais le...dôme...de Simaya, pourrait nous donner l'occasion de faire plus ! On se sert d'Eleb comme localisation, on use de la pierre et du lien pour qui unit tous les sorciers de Messaliah pour les lier au sort et on se sert de ton savoir en matière de portail pour transporter tout ce beau monde à Neo-Messaliah. Un déplacement comme tu ne l'avais jamais tenté auparavant. J'ai déplacé deux personnes avec moi de Fan-Ming à Elscar'Olth. J'ai foi en toi, tu es capable d'un tel prodige !"

(Tu ferais pas un peu de la lèche ?)

(Non, j'ai simplement confiance en lui !)

Prenant un instant pour réfléchir à notre proposition, il finit par céder, s’amusant que dans le pire des cas il aura une nouvelle tour à son palmarès. Hésite-t-il encore ? Craint-il un contrecoup magique ou doute-t-il de ses capacités ? Qu’importe, nous pouvons nous sauver nous, mais nous avons besoin de lui pour sauver tout le monde. Peut-être qu’une preuve de ma confiance en lui donnera la force de faire le dernier pas.

"Montre à tous de quoi est capable un héros d'Aliaenon ! Lance le sort, moi je vais t'assister comme la fois précédente." Dis-je en le fixant dans les yeux.

Les indications d’Eleb étant jugée peu précise, il compte se servir du sorcier comme d’une boussole comme je l’ai suggéré. Posant une main sur le sorcier pour faciliter l’usage de sa magie, il ferme les yeux, visualisant le plus grand sort qu’il n’a jamais créé. Confiant dans les capacités de mon camarade, je fais de même et use de toute ma volonté pour accroître ses capacités magiques, croisant tous mes tentacules pour invoquer dame chance en éloignant le mauvais sort qui nous serait funeste.

Jorus accroît les capacités magiques de Xël pour la réalisation de son sort.

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Xël
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Re: Désert du Raa'ska

Message par Xël » sam. 14 oct. 2023 00:03

- Réaction aux fortes chaleurs
- Sort raté
- Sort réussi grâce à Jojo
- Conversation

Je ferme les yeux et ne visualise aucun lieu. Eleb est ma boussole, c’est lui qui doit voir. Toute ma concentration est focalisée sur l’effet de mon sort et je fais confiance à Jorus pour canaliser sa puissance. Je veux emmener le cristal, les sorciers et mes compagnons en lieu sur. Mais je ne peux pas faire ça à travers un portail. Non. Je dois tout déplacer, le faire disparaitre d’ici pour l’amener là-bas. Comme un saut dans l’espace.

Laissant la destination aux bons soins d’Eleb je me concentre sur ce que je veux y faire apparaitre. La pierre, Maïssa, Ibn, Jorus, Eleb, les Cadi-Yangin et enfin moi. Je dessine tout ce monde dans mon esprit et libère ma magie pour qu’elle parcourt la cité à la recherche de mes cibles et s’y dépose comme une poudre pour entreprendre de les déplacer d’ici à Néo-Messaliah. Je puise dans mes ressources sans vergogne, usant également de ce dôme de magie Simayen et même de la puissance du cristal proche. Il n’y a aucune limite alors je peux essayer l’impossible.

((Tente de teleporter la pierre et les gens vers le lieu que visualise Eleb))

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Cromax
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Re: Désert du Raa'ska

Message par Cromax » dim. 15 oct. 2023 10:39

Cauchemar en Aliaénon : Messaliah VI




Le sortilège conjoint se relâche, complexe et puissant. Tout semble s’effacer, la chaleur, le sable, le feu et les morts. Tout n’est plus que noir. Puis, la lumière se fait de nouveau. Et le décor où ils apparaissent est bien différent de celui de la cité antique. Faste, neuf, propre, tout en dorures riches et courbes gracieuses. Le groupe au complet apparait sur une plateforme cernée de statues d’or et dominée par une plus grande encore. Nul doute sur son identité : Vakkar Ti, l’avatar flamboyant du Sans-Visage.




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Ibn, Maïssa, Eleb, Jorus, Xël et la pierre, flottant dans les airs devant la statue, luisant faiblement de sa lueur bleutée. En contrebas, la base de la tour des Cadi Yangins. Au-dessus, un vide vertigineux orné de balcons dorés aux différents étages, suggérant des passages et des salles autour de cette colonne de vide. Un seul souci, cependant, et Eleb est le premier à le notifier : il manque quelqu’un.

« Mes pairs ? Où sont les Cadi Yangins ? »

Il tourne un regard effaré vers Xël. Effectivement, les pyromanciens de Messaliah n’ont pas été transportés. Xël ne les a pas senti dans son sort. Pourquoi ? Trop indifférenciés ? Trop peu précis dans son esprit ? Un manque de puissance ou, qui sait, un choix conscient d’un des êtres ayant pris part au sort ?

Avec ce beau monde, sur la plateforme, des êtres étranges, bien plus comme Eleb que comme Ibn. La peau de cendre bleutée, des apparats cyan et or, des yeux aveugles ou masqués. Deux êtres d’un âge certain. Des Sorciers de Vision.




Image
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Il sattendent, silencieux, ne semblant pas surpris de votre présence. Celui des deux ayant un chapeau pour le moins impressionnant (ou ridicule, selon le point de vue) doté d’un œil d’ambre semblant fixer quiconque le regarde tient en respect une figure que Xêl reconnait sans peine. Les mains dans le dos, liées d’une chainette d’or, Zaria est là. Intacte, sauve. Elle exhale un soupir rassuré en voyant Xël.



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« Sauveur, tu es revenu. Le feu des sables soit loué. »

D’aucun trouveraient une similitude certaine entre ses yeux d’or lumineux et cernés de noir et ceux de Maïssa. Leurs regards se croisent, et une reconnaissance mutuelle et muette semble naître entre les deux. Comme si elles se connaissaient depuis toujours.



[HJ : On gère ça sur la discussion générale Discord. Attention, je ne suis que peu voire pas disponible de ce soir 21h à mercredi matin. J'essaierai de répondre quand même le plus possible.]


[XP :
Jorus : 0,5 (discussion), 0,5 (situation)
Xël : noté quand complété.]

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Jorus Kayne
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Re: Désert du Raa'ska

Message par Jorus Kayne » ven. 20 oct. 2023 20:56

Nous envahissant tous, la magie de Xël se déclenche. Portée par ma propre magie, elle balaye tout autour de nous dans une étrange sensation qui supprime la chaleur infernale, le brasier ardent, le sable autour de nous et la calamité qui s’est abattu tant sur nos alliés que nos ennemis. Le sort de Xël a fait effet ! A la place du champ cataclysmique, semblable aux anciennes plaines d’or de notre venue, c’est une toute nouvelle place qui s’offre à nous lorsque la lumière nous revient. Plus grand que Messaliah et beaucoup plus récente que l’antique cité, le lieu où nous nous trouvons possèdent de nombreuses décorations particulièrement soignées, des formes architecturales réfléchies aux courbes gracieuses, donnant à l’ensemble une forte impression de splendeur, très loin de la vétusté de la tour de Messaliah. Comme à notre précédente arrivée, nous apparaissons ou atterrissons selon ce qui nous a transporté, de nouveau sur une plateforme assez singulière. Autour de nous, de nombreuses statues nous encerclent, faites dans un or splendide et dont l’ouvrage a nécessité la passion d’artisans émérites. Des statues nous encerclent et au centre une autre, unique, singulière dégageant une aura qui surplombe toutes les autres, tant par sa réalisation que par sa hauteur. Son identification est simple et sans appel, même pour un néophyte comme moi. Il s’agit là de Vakkar Ti, la représentation du Sans-Visage des Cadi Yangins, symbole flamboyant de leur divinité.

Nous sommes tous présents sur cette plateforme, de même que la pierre dont une lumière bleue luit faiblement. Autour de nous, de nombreuses salles et accès laissent entrevoir une structure aussi complexe que celle de Messaliah, mais un détail notable est pointé du doigt par Eleb : nul trace des Cadi Yangins qui étaient dans la tour de Messaliah. Comme lui, je porte un regard vers Xël, mais notre magie n’est pas d’une fiabilité certaine. Tout était présent pour que la magie puisse opérer, la puissance conférée par Simaya, le contrôle que j’ai permis. Il n’y a que le sort qu’a généré Xël qui pourrait être la raison de cet échec, mais je ne peux lui jeter la pierre. Je sais qu’il n’a en aucune manière voulu laisser les sorciers dans ce brasier et pour ma part, même si nous sommes affligés de lourdes pertes, l’essentiel est fait : Maïssa est sauve !

Rapidement, mon intérêt sur porte ensuite sur les deux êtres qui nous scrutent. Des hommes à la peau bleutée proche visuellement d’une appartenance à celle d’Eleb que d’Ibn. Leur tenue cyan et or dénote avec ce que j’ai pu voir auparavant chez les sorciers de feu. Le manque cruel de visibilité, la présence de symbole représentant un œil et le manque totale de stupeur en nous voyant débarquer sans crier gare, laissent présager que ces hommes particulièrement âgés sont dotés d’un pouvoir de vision plus important que celui d’Eleb. Ce qui, d’après les récentes prouesses de ce dernier, n’est pas très difficile en soit.

Une autre personne est présente. Les mains maintenues entre elles par une chaînette d’or, une femme enchaînée lâche dans un souffle de satisfaction, son plaisir de revoir Xël le sauveur. Je ne peux m’empêcher d’apprécier la grâce du désert qui émane de son visage. La pureté de ses traits, son teint qui me rappelle les femmes d’Eniod et me berce dans une brève nostalgie, le temps d’un battement de cils. Aussi charmante puisse-t-elle être, elle n’est en rien comparable à Maïssa pour qui j’éprouve des sentiments scincères et puissants. Au final, je crois que c’est à cause des yeux d’or, qui trouvent une forme d’écho, une profonde similitude entre les deux femmes et me fait porter une partie du charme sublime de Maïssa sur la détenue. Toutes deux se regardent longuement, sans porter le moindre mot, comme si elles parvenaient à se comprendre sans avoir à se parler.

Xël est le premier à réagir et s’excuse de la difficulté à mettre en place un tel sort et avant de prendre la femme doucement dans ses bras, propose d’user de ses pouvoirs une fois qu’il sera reposé.

"Si jamais ils survivent à ce brasier !" Fais-je abattu.

J’étais pourtant persuadé que tous les éléments étaient réunis pour réussir ce sort et cet échec, engendre la perte de nombreuses vies perdues. J’estime avoir échoué dans le rôle que m'a confié la merveilleuse Maïssa. Ployant le genou vers elle et baissant la tête, je lui demande pardon et à cause de l’odeur, je garde mes distances avec elle.

"Je vous demande pardon ma dame. Je n'ai pas été en mesure de protéger la tour, ni même les Cadi Yangin comme vous me l'avez ordonné."

Malgré l’odeur atroce qui émane de mon être, elle s’avance au plus près de moi pour poser une main affectueuse sur mon épaule. Un acte face à l’agression olfactive qui en dit long sur le lien qui nous unit elle et moi. En moi, je me jure de ne plus la décevoir lorsque mon regard croise le sien. Alors qu’Eleb espère que les siens seraient mieux loin de la fournaise de Messaliah, les préférant perdu entre ici et là-bas, comme l’a évoqué Xël, il s’insurge lorsque la captive parle, laissant jaillir sa haine. Préférant laisser Eleb s’indigner futilement, je lui rappelle la valeur que nous portons aux siens.

"Nous déplorons davantage les vies que nous avons perdues, que notre force pour combattre le Dragon, Eleb ! Plus qu'un gâchis, c'est une perte humaine terrible qui nous afflige !"

Puis je porte mon regard vers les représentations qui nous entourent pour changer de sujet.

"Que sont...ces statues ?"

Eleb m’explique qu’ils sont les sorciers les plus valeureux de l’ordre des Cadi Yangins, mais que curieusement, plus aucun ne résident dans ces murs. Puis, lorsque Xël demande à libérer la prisonnière, Eleb s’indigne que dans ces murs, aucune femme ne marchera libre. Il nous offre cependant le droit de la tenir en laisse comme un vulgaire animal de compagnie. Des paroles qui ne me laisse pas de marbre, car cela touche directement la dignité de ma Maïssa. De rage, je frappe les tentacules d’un de mes bras au sol et me place entre lui et celle qui résidera à jamais dans mon cœur.

"Je vais porter la responsabilité de vos mots par la tragédie des vôtres ! Mais ce sera la dernière fois que je vous laisse proférer de tels propos en présence de Maïssa !"

Face à cette situation, Xël lui préfère éclater de rire, pouffant hilare. Loin de comprendre toute l’étendue de l’injure qu’Eleb vient de prononcer. Ibn tache de recentrer le sérieux du sujet devant l’incompréhension du maître des portails. C’est précisément cette prise de position qui a conduit au schisme au sein des sorciers du désert. Eleb lui, me renvoie la menace de notre alliance et précise sa fragilité. Pourtant, il a davantage besoin de nous que nous avons besoin de lui. Le dragon s’intéresse à la pierre et les Cadi Yangins ont clairement démontré leurs impuissances, de même qu’Eleb a démontré l’impuissance de ses dons de voyance et la maîtrise de sa propre magie de feu. Je regarde Eleb avec fureur durant de longues secondes, mais je me retiens de percer son petit corps de toutes mes tentacules. Un acte pourtant si facile pour moi à présent. Je ne souhaite pas rendre inutiles les efforts de Maïssa et plus encore, je ne désire pas lui montrer une telle image de moi.

Au contraire, je me porte derrière Zaria m’excusant de l'odeur et prenant les chaînes de ce geôlier impuissant pour les briser. Pendant ce temps, Xêl prône le droit de la prisonnière à la liberté et encourage les autres à penser au sauvetage de ceux encore en vie à Messaliah. Lorsqu’il voit les liens brisés, Eleb voit rouge et hurle au parjure. De sa main, une flamme naît, promesse d’un échange brûlant. Désormais libre de ses mouvements, l’ancienne prisonnière réagit comme son opposant masculin et il en est de même pour les deux autres vieux sorciers. La tension monte d’un cran lorsqu’Eleb nous oblige à nous soumettre à leurs règles, le refus signifiant la fin de notre collaboration.

(Voilà bien une étrangeté des Cadi Yangins.
Pour une bite ils se croient important,
Mais ils oublient que c’est d’un vagin
Qu’ils naissent en chialant !)


La situation commence à être problématique, mais je ne saurais tolérer que les nôtres, ou même simplement les femmes soit rabaissées à de simples esclaves. Il nous faut mettre Eleb devant le risque qu’il prend à menacer notre collaboration et que si tel est le cas, c’est lui qui en prendra l’entière responsabilité. Pour se faire, je porte un tentacule aux mains de Zaria pour l’encourager à faire taire ce feu et éteindre l’insulte, que cette simple représentation d’une femme usant leur magie provoque à leurs yeux.

"Pas de magie je vous prie. Montrez-leur que vous n’êtes pas un danger pour eux !" Puis je me tourne vers Le sorcier. "Eleb, au nom de notre alliance, vous vous êtes engagé entre autres à libérer Zaria et nous la confier. Vous l’avez gardée captive en gage d’assurance. Vous ne faites que respecter cette part comme nous avons respecté notre action totale et sans retenue face aux Sans-Bannières ainsi qu’au Dragon Noir qui en voulait à Messaliah. Aucun de ces soldats n’a foulé le sol de votre cité malgré leur nombre, malgré l’impuissance de votre barrière et nous avons transporté cette pierre jusqu’ici pour sa sécurité. Vous vous êtes engagé à nous prêter main forte contre le Dragon Noir, cette créature même qui en a après votre pierre et risque de venir ici. Nos intérêts convergent toujours actuellement et pour pouvoir se contacter les uns les autres, nous avons besoin de Zaria. Elle est désormais notre et ces chaînes, en plus d’être une parure qui ne lui sied pas, sont totalement inutile en ma présence. Elles qui ne visent à davantage la rabaisser en une simple pauvresse qu’à la maintenir docile. A présent, les chaînes, c’est moi et je serais bien plus efficace ! Maintenant, vous avez un choix à faire Eleb : attaquer vos alliés ou non. Mais comprenez bien que l’une de ces décisions, risque fort de mettre à mal notre action pour secourir ceux qui auraient réussi à se prémunir de votre feu ravageur !"

Xël réagit de même en évoquant un problème similaire à Yuimen. Ne citant aucun nom, je n’ai cependant pas de mal à comprendre la situation particulière de la princesse Satina et de ce fourreur de chat qu’est Ybelinor. Si la suite de ses propos est plus proche de l’injure que de l’argument pour accéder à nos attentes, j’apprécie d'entendre de si exécrables mots à l’oreille du sorcier. Nos propos résonnent comme des tentatives de changement de mœurs, mais si cela est vain, Eleb finit par consentir à nos souhaits. Il me déclare responsable d’elle. Si elle s’échappe de mon entourage ou si elle use de sa magie nous seront tous jugés coupables, soumis à une exécution immédiate. Il l'a fait libère de sa geôle, mais nous devons respecter les règles en vigueur en ces lieux. Toute tentative pour se jouer des sorciers mettra fin à notre alliance. Si la femme au centre de toutes les attentes ne semble pas de cette oreille et préfère quitter ces lieux, ce n’est pas le cas de Xël qui espère une grande chambre pour se reposer.

La réponse du sorcier nous est plus favorable et nous procure le droit de liberté de la prisonnière. Une demande qui va autant dans notre sens que dans celui des sorciers.

"La voici jouissant d’une liberté qui sied davantage à un allié, n’ayant le droit d’user de sa magie que par votre consentement dans l’enceinte de ces murs. Une compréhension mutuelle des attentes de chacun. Voilà un compromis qui me convient davantage, Eleb ! Dès que nous serons prêts, nous partirons pour Messaliah pour faire le nécessaire ! Vos dons de vision nous permettrons d’être plus efficace !"

Acquiesçant à la finalité de la situation, Eleb nous invite dans une vaste pièce pour nous y reposer. Particulièrement confortable avec ses nombreux mobiliers confortables garnis de coussins au visuel particulièrement moelleux, tout est éclairé par de splendides lampions qui éclairent chaleureusement la pièce, donnant une ambiance forte agréable. Le tout n’est rien en comparaison de la vue sur le désert du Raa'ska. Une vision de nuit magnifique qui contraste admirablement avec les événements de la journée. Je pénètre dans ce lieu gracieusement offert par les Cadi Yangins, en compagnie des autres. Cet espace qui nous est offert est fort agréable, mais je ne peux ôter de mon esprit le sourire d’Eleb lorsqu’il nous y a fait rentrer. Comme si cette chambre spacieuse et confortable, n’était que l’illusion d’une prison de charme.

Une fois à l’intérieur, je prends mes aises, me délestant de mes affaires avant de finalement me tourner vers les miens et en particulier la prisonnière, désormais sous ma garde.

"Nous n’avons pas été présentés. Zaria je présume ? Je suis Jorus Kayne, un camarade natif du monde de Xël. Afin d’éviter tout problème, je vais tâcher de veiller sur vous cette nuit. Vous êtes sous ma garde et ma responsabilité. Je dois m’assurer que vous respecterez le devoir qui vous incombe, tout comme je m’assurerais qu’il ne vous arrive rien vous durant votre sommeil. Xël, je te laisserai le soin de prendre la relève ? J’apprécie l’idée que l’un de nous, doté de notre magie, soit présent si quelque chose devait survenir. On n’est pas à l’abri que le Dragon Noir ne vienne subitement. Ca ou…autre chose !" Dis-je en reportant mon regard sur Zaria.

Le reste de la soirée, je suis au petit soin avec Maïssa. Tâchant, en plus de surveiller Zaria et les alentour, de subvenir à tous les besoins de ma dame, comme je le ferais avec l'incarnation d'une déesse auquel je vous une adoration sans limite.

Mot : parure, pauvresse.

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Xël
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Re: Désert du Raa'ska

Message par Xël » sam. 21 oct. 2023 00:33

- discussion amical avec Eleb

- j’invite Jorus Ibn Zaria et Maïssa à passer avant moi dans le portail

- Entre dans la chambre et accepte la proposition de Jorus pour prendre sa relève de tour de garde.

- Présente Zaria à Jorus et lui explique brièvement les circonstances dans lesquelles ils se sont rencontrés.

- Va s’allonger pour se reposer.

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Cromax
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Re: Désert du Raa'ska

Message par Cromax » sam. 21 oct. 2023 15:00

Cauchemar en Aliaénon : Messaliah VII



Comme de bien évidemment, le portail se ferme derrière eux, enfermant l’équipée dans cette chambre au confort certain.



Image



Ibn les rassure cependant :

« N’ayez crainte, c’est ainsi que la Tour fonctionne. Je pourrai activer le portail demain, cela ne dépend pas de ma magie. Considérez qu’au moins, nous sommes en sécurité. »

Zaria rétorque à Jorus, sur la défensive :

« Je ne compte aller nulle part, vous pouvez vous détendre. Même si je n’adhère pas à l’idée de rester une minute de plus dans cet antre du machisme éculé. Et quand bien même je voudrais faire quelque chose, ce n’est pas vous qui m’en empêcheriez. »

Elle se détourne de lui, allant s’installer sur un canapé pour sonder le paysage du désert. Ibn alla se caler dans un coin, visiblement fourbu. Maïssa resta pour écouter Xël présenter Zaria à Jorus, silencieuse et analytique. Elle guettait la Cadi yangin du coin de l’œil.


[HJ : Discussion sur discord concernant le trio Jorus, Xël et Maïssa. On verra si elle durera ou non. Libre à vous de partir en MP ensuite pour des apartés, notamment avec les différents PNJ. Y’a clairement de quoi. Finissez votre poste sur votre endormissement.]



[XP :
Jorus : 0,5 (discussion)
Xël : noté quand complété.]


[Jeu des mots :
Jorus : 5 points. J'sais pas où t'as vu "parure" dans les mots du jeu XD]

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Xël
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Re: Désert du Raa'ska

Message par Xël » ven. 27 oct. 2023 22:02

Le portail se referme derrière nous, nous enfermant dans cette vaste pièce d’allure confortable: de larges fauteuils, de beaux tapis, de coussins épais, de lustres luxueux avec une vue splendide sur le soleil se couchant sur les dunes de sables. Ibn s’empresse de nous rassurer sur la nature de notre moyen de déplacement. C’est ainsi que fonctionne la tour et qu’il pourra nous ouvrir un nouveau passage demain, précisant que nous sommes pour l’instant en sécurité.

Confiant aux paroles du sorcier, je relâche peu à peu la tension dans mes épaules, mon dos et mes jambes en posant tout de même la question si cette chambre est une vision ou si c’est bien réel.

"Tout cela est bien réel oui. Neo-Messaliah, la Tour des Cadi-Yangin, interdite à tout autre. Normalement. Comprenez que pour eux, c'est un honneur immense qui vous est fait de vous accueillir en son sein. Sans parler de... bref, vous savez. Leur vision de la femme."

Jorus rétorque que c’est leur vision et qu’il ne s’attend pas à les faire changer d’avis mais simplement à leur faire comprendre qu’en s’alliant avec nous ils lutteront à côté d’autres femmes bien moins patientes que Zaria. C’est évident qu’Yliria ou Silmeria ne tolèrerait pas un comportement de la sorte. Curieux, il interroge Zaria sur les pouvoirs perdus d’Ibn tandis que j’interroge le Cadi-Yangin sur la sécurité de la tour avant de faire une proposition pour la suite.

« Après un peu de repos je pourrais vous faire retourner à Elscarl’Oth. Moi j’ai encore quelque chose à honorer auprès d’Eleb, je ne veux pas laisser mourir les sorciers coincés à Messaliah. »

Zaria avait déjà fait part de son désir de partir. Ibn s’attriste de son manque de magie et fait part de son désir de retourner à Elscarl’Oth à la recherche de Simaya. Inquiet de la proportion de son dernier sort. Je partage son avis et son inquiétude. Jorus, lui, essaie de redonner espoir à Zaria qui vient d’apprendre le massacre des siens à Methbe’el. Une chose que nous aurions dû éviter pensais-je, encore plein de rancoeur. Je soupire:

« Alors c’est entendu. Dès que possible je vous renverrai à Elscar’Olth, loin de la menace direct que représente les sorciers pour vous. Je vous avoue que ça me rassurera de vous savoir loin d’eux. »

Je regarde Ibn.

« Eleb a dit lui même qu’il a ressenti la présence de Simaya partout… la dernière fois elle avait perdue l’usage de ses pouvoirs. Voilà que maintenant ils sont plus puissants que jamais et utilisable à distance, cela m’inquiète. »

Puis je m’adresse à Zaria.

« De très nombreux chevaliers sont morts en attaquant Messaliah. Nous saisirons l’occasion pour mettre un coup de grâce à ce groupe sectaire dès que possible. »

Je m’écarte alors du groupe qui poursuit sa conversation et me défait de mon armure que j’ai porté trop longtemps. C’est avec les doigts engourdie que je défais les sangles avant de frotter ma peau pour chasser l’impression d’être encore serré. Je m’installe sur un fauteuil et observe le plafond, la fatigue prenant vite le dessus sur le reste. J’entends la conversation d’une oreille distraite et comprends que Zaria serait prête à aider les sorciers coincés à Messaliah.


« Comme je le disais, je préférerais vous savoir loin d’ici. Même si ce n’était pas voulu c’est une chance que les autres sorciers ne soit pas ici, sans ça nous n’aurions pas pu les intimider tout à l’heure. Je ne veux pas que cela se retourne contre nous une fois en infériorité numérique. »

Des questions se posent sur la sincérité d’Eleb, la valeur de notre coopération. Moi je ne pense qu’à dormir, me reposer et mettre Zaria, Maïssa et Ibn en sécurité. Je m’allonge et m’apprête à m’endormir alors que Jorus m’interpelle plus directement.

"Xël, j’avais une chose à te demander. Toi, qui a en ton être l’âme de Finarfin Seuillée, qu’est-ce qui implique l’absorption d’une âme ? Peut-on dire qu'il vit encore ?"

J’ouvre les yeux, surpris par la question, je prends un court temps de réflexion pour chercher mes mots.

« C’est difficile à décrire. C’est comme si nous avions fusionné. Je vois ses souvenirs comme si ils étaient les miens mais est-ce qu’il vit encore ? »

Encore une fois je cherche mes mots tandis qu’aucun n’ose briser le silence.

« Peut être … à travers son pouvoir, à travers ses sentiments pour certaines personnes. Il m’arrive parfois de le voir, de l’entendre… mais ce n’est jamais plus. Jamais il ne pourra revenir comme vous êtes revenu. »

Jorus me remercie et je ferme à nouveau les yeux, demandant si sa question à un rapport avec sa nouvelle forme étrange. Il répond que c’est un sort qui est à l’origine de ses tentacules et que c’est un succès total. Il plaisante en racontant qu’il compte faire la même chose pour moi demain. Il marque une pause puis ajoute:

"N'oublie pas que tu n'as pu déplacer que quatre personnes jusqu'à Messaliah et que nous sommes cinq a devoir partir à Elscar'Olth !"

« Je me servirai de la pierre. »

Dis-je en fermant les yeux.

« Et sans moi ça fait quatre. »

"Et c'est censé vouloir dire quoi ?"

« Je l’ai déjà dit. Je préfère savoir Ibn et Zaria loin des Cadi-Yangin. Vous voulez chercher Simaya non ? Et moi je veux honorer l’accord que j’ai fait avec Eleb et sauver les sorciers coincés à Messaliah. Nous n’avons pas besoin d’être tous présents pour ça. Grâce à la pierre de vision il y a priori peu de limites à notre magie. »

"Très bien, mais au dernières nouvelles elle et moi voulions être présent pour aider à Messaliah. Avant de la vouloir loin, commence déjà par lui demander son avis ! Oublie pas que si la pierre peut nous permettre de repousser nos limites, elle n'est pas à Messaliah, qu'on ignore si le dôme de Simaya est encore présent, qu'il faudra non seulement l'accord d'Eleb pour l'utiliser, la possibilité qu'il reste assez d'énergie et surtout que tu puisses utiliser son pouvoir surtout !"

C’est pas vrai ! Ça recommence ! Des discussions inutiles ! Encore !

« Rooooooh ! »

Je passe mes mains sur mon visage en poussant un soupir exaspéré.

« Je ne me jetterai pas dans une longue conversation. Les choses peuvent être simples. Vous voulez les compliquer ? Alors ça attendra demain. »

Je me tourne pour qu’on me laisse tranquille et que je puisse enfin me reposer.

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