Gouvernorat d'Ynorie

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Yuimen
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Gouvernorat d'Ynorie

Message par Yuimen » lun. 12 sept. 2022 17:21

Gouvernorat d'Ynorie

Plaines ynoriennes


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Fan Ming


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Plaine des Buffapas

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Cromax
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Re: Plaines Ynoriennes

Message par Cromax » sam. 21 janv. 2023 16:03

Cauchemar en Aliaénon : Fan-Ming (Jorus) I


Le portail de Xël mena Jorus à l’extrémité nord du Monde d’Aliaénon, depuis une des positions les plus méridionales de l’espace viable de la planète. Un changement notable, au niveau de la température, surtout. Ici, on se les caillait sévère : la neige était omniprésence, en épaisses couches. Le décor, plaines et collines enneigées au Sud, et immense falaise de glace au sommet plus haut que les nuages au nord, était incroyable. Le long des racines de la falaise, montant vers les cieux (mais si peu, en comparaison de cette dernière), la Cité de Fan-Ming se dressait. Impérieuse.


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Enfin… C’eut été le cas si elle n’avait pas été en ruines. Murs détruits, statues balayées, bâtiments effondrés ou éventrés fumant encore des braises d’un feu destructeur. Quelque chose s’était passé ici. Quelque chose de grave, qui n’avait épargné personne. Aucune âme qui vive en cet endroit désormais maudit, détruit, éparpillé. Un cimetière. Un mausolée à ciel ouvert. Et c’est dans ce décor de mort que Jorus était censé appeler les Dragons. Peut-être. Tenter en tout cas. La décision était sienne.


[HJ : à toi de voir ce que tu fais.]

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Jorus Kayne
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Re: Plaines Ynoriennes

Message par Jorus Kayne » mar. 24 janv. 2023 15:01

Sans autre forme de cérémonies, la séparation se fait illuminer par les portails magiques de Xël. Je jette un dernier regard à mes camarades avant de franchir le portail. Ils restent tous ici dans une grotte sombre, menacés par la présence permanente du Titan, qu’un simple raclement de pieds un peu trop fort pourraient faire s’écrouler. Ca et aussi cette étrange présence insidieuse que j’ai ressentie durant mes premiers pas sur cette terre corrompue, dont on ignore les effets sur le long terme. Je les quitte, eux et les rescapés d’Elscar’Olth, qui survivent comme ils le peuvent avec leurs maigres provisions. C’est presque avec de la peine que je pars avec mes affaires, me rendant dans une cité grouillante de vie, ayant presque honte de goûter les spécialités culinaires locales, lorsque j’expliquerais que je viens de la part de Xël, un des grands héros de ce monde. En plus de vouloir quérir l'aide les dragons avec moi, je pars à Fan-Ming avec également l’intention de rallier la cité au terrible requis face au Titan.

Le poids sur mes épaules s’alourdit. Je me mets moi-même la pression face au devoir qui m’attends, mais il faut admettre qu’il faudra au minimum cela pour réaliser le plan qui nous attends, ou devrais-je dire plutôt l’œuvre, face au défi. Je franchis le portail, me laissant guider par la magie unique de Xël, prenant une posture héroïco-chevaleresque, la main gauche ballante dans le vent et l’autre, sur le pommeau de ma pourfen’dent, un des grands mérites de ma vie, qui prouve que je ne suis pas un simple gus sans valeur, mais bien un héros capable de l’impossible. Porteur d’une nouvelle terrible et d’une requête encore plus dramatique, je m’habille également d’un regard sévère sur les murs de la cité…en ruine.

"Hein ?"

(Quoi ?)

Face à moi, ce qui aurait dû être une cité impérieuse, à l’architecture splendide, aux défenses impénétrables et berceau d’un peuple que j’imaginais fier d’appartenir, n’est plus que le pâle reflet d’elle-même. Les hautes protections murales sont brisées, les statues dont j’arrive à deviner leurs présences ont été balayées et les bâtiments sont soient effondrés, soient dévastés par un feu terrible, dont les braises encore fumantes laissent l’imagination deviner sa fureur, malgré les épaisses couches de neige omniprésentes. Puis après ce léger instant de stupeur, c’est mes sens et le froid mordant qui me tire de mon désarroi. Je délaisse ma posture pour rapporter mes mains à mes bras opposés, les frottant vigoureusement et sautille sur place, un pied sur l’autre pour me réchauffer en psalmodiant cette petite phrase qui réchauffe mon cœur.

"La putain de sa mère la chèvre, qu’est-ce qu’on se les pèle ici !"

(Il n’y a pas âme qui vive, mais peut-être que des survivants sont encore présents ici. Malgré tout, ça sent mauvais cette histoire !)

(Non ça sent les braises et j’espère que ce n’est pas l’œuvre des dragons que je suis censé rassembler pour nous prêter main forte !)

(Du coup, tu espères quoi, que c’est l’œuvre d’un autre Titan, des ravages d’une guerre aussi rapide que dévastatrice, ou d’une fête culturelle qui a mal tourné ?)

(Aucune de tes hypothèses n’est rassurante, mais il reste encore la possibilité qu’un yuiménien ait été présent et s’est tenté d’utiliser ses nouveaux pouvoirs !)

(…)

(Quoi ?)

(Non, je me disais juste que si on rassemble Titan, dragon, et yuiménien, ça ne te fait pas penser à quelqu’un ?)

(…Ha non certainement pas ! Tu peux faire une croix dessus ! Il est hors de question que parmi tous les êtres présents sur ce monde, je revienne aider les autres avec cette putain de merde de saloperie de sa mère d’elfe rose de mes fesses ! Je refuse catégoriquement que la seule aide que je puisse ramener soit Naral Shaam ! Plutôt mourir que…)

(…de mourir ? Parce c’est ce qui vous attend tous !)

(... On en est pas là de toute manière et si c’est vraiment lui qui a causé ce ravage, je doute qu’il soit d’accord pour venir risquer sa vie en allant mordiller le mollet d’un Titan ! Je suis venu quérir l’aide des dragons, mais avant toute chose, je vais déjà chercher à comprendre ce qui s’est passé ici !)

J’avance donc en direction le cœur de la cité, avec l’intention de trouver des indices et peut-être même, des survivants. Cependant, je suis arrêté dans mon avancée par un terrible vent de face qui me glace jusque dans mes os.

"HoUUuuUuUUuuuuuuu, je vais pas pouvoir tenir longtemps avec un froid pareil !"

(Essaies donc d’utiliser ta broche ! Ce serait dommage que tu refuses d’utiliser la magie, alors qu’il n’y a peut-être personne de vivant !)

(C’pas faux !)

Décidé, je vais donc chercher le couvert d’un mur encore debout pour me protéger de ce vent glacial et me concentrer sur ma broche.

(Bon, ils ont dit qu’il fallait se concentrer et désirer quelque chose de concret. Des idées ?)

(Essaie juste de pas mettre le feu à la ville ! Ca ferait fondre la glace et tu te ferais emporter par des trombes d’eau en plein hiver !)

(Merci c’est…rassurant !)

(Ecoute. Cherche juste à utiliser le pouvoir comme il l’est habituellement. Une aura chaude qui te recouvre entièrement !)

(D’accord, faisons cela !)

(Au pire, tu prendras simplement feu ! Hihihi !)

(… S’il m’arrive quelque chose, je jure d’utiliser mes dernières forces pour cacher le médaillon dans le premier terrier à portée, pour que tu y restes enfermé à jamais !)

(Pfff quel rabat-joie !)

Focalisé sur ma broche, j’use de son pouvoir pour qu’il m’enveloppe d’une chaleur confortable. Je garde à l’esprit l’intensité d’un feu agréable et alimenté en permanence par ma broche, pour qu’il ne s’éteigne pas au bout de quelques secondes.

Utilise le pouvoir de la broche en Gui :
Effet (initial) : Permet de ressentir à l’envi la chaleur d’un feu de cheminée et d'en faire profiter ses alliés jusqu'à 3 mètres de distance.

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Cromax
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Re: Plaines Ynoriennes

Message par Cromax » sam. 28 janv. 2023 05:52

Cauchemar en Aliaénon : Fan-Ming (Jorus) II



La chaleur de ta broche se répand sur toi comme usuellement, sans différence aucune de l’accoutumée. Une chaleur bienvenue qui chasse de toi le froid de la région, polaire. De fins flocons descendent des cieux. Pas une neige dense, mais une chute éparse et lente, d’un ciel nuageux mais d’une luminosité claire. Le court pèlerinage pour trouver l’abri du reste d’un mur ne t’a apporté aucune information supplémentaire sur les lieux. Si ce n’est la présence de cadavres calcinés, détruits, dont il ne reste plus qu’os ou moins… Comme avant, tout semble désert, en ruine, déserté de toute présence. Le « centre » de la cité n’est pas vraiment un centre : la ville grimpe en longeant la falaise. Si les murailles effondrées donnaient sur d’anciens bâtiments de bois dans une zone plate, cramés jusqu’à la moelle, les bâtisses de pierre des hauteurs sont plus difficilement accessibles : des débris sont tombés sur les escaliers et routes, rendant le passage difficile.

Aucune trace de vie. Plus haut, tout en haut, tu perçois les ruines de ce qui devait être le palais de Fan-Ming. Un vaste palais riche et dans un style tout ynorien. Mais y accéder sera encore plus complexe : les escaliers ici ont vraiment pris cher, et les débris de bâtiment les encombrant sont plus hauts et instables que précédemment.


[HJ : à toi de me dire ce que tu fais ^^ on peut faire des mini-actions en aparté sur discord si tu veux, voir jusqu’où on peut avancer.]



[XP : Jorus : 0,5 (quotidien)]

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Jorus Kayne
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Re: Plaines Ynoriennes

Message par Jorus Kayne » ven. 3 févr. 2023 16:43

Cauchemar en Aliaénon : Fan-Ming II


La magie de ma broche s’active et je m’attends à tout moment à devoir la jeter au sol dès les premières braises sur moi. Qu’il s’agisse d’un coup de chance, d’un contrôle extrême de la magie ou d’une réaction basique de la broche, le pouvoir résidant dans celle-ci se manifeste comme à son habitude. Une chaleur particulièrement réconfortante vient m’entourer, chassant ce froid mordant qui ne sied pas à un fils d’Eniod.

(Au moins, voilà un gros problème de réglé !)

(Oui, il ne reste plus qu’à savoir ce qui a conduit toute une cité imprenable à être prise, sans se faire prendre à son tour !)

(Oui hé bien…chaque chose en son temps !)

Sous couvert du mur, je me suis approché un peu plus des bâtisses, mais hormis une protection contre le froid qui n’a plus lieu d’être, je n’ai pas non plus la moindre idée de ce qui a pu causer un tel carnage. Il n’y a de présent que des cadavres brûlés, ne laissant que pour trace de leurs existences : des os calcinés. Pour comprendre ce qui est arrivée à la cité, il ne me reste plus qu’à arpenter ses rues, ses décombres et ses morts. Je cherche tant bien que mal un centre-ville, là où plus d’être devraient être présents, m’aidant je l’espère à avancer dans mes investigations. Hélas, il est difficile de trouver une sorte de lieu de rassemblement lorsque l’on se trouve à flanc de falaise. Je note cependant qu’aux pieds de la cité, là où se trouve le mur défensif à présent effondré, les bâtiments en bois sont situés dans une zone plate, du moins, pour les rares qui n’ont pas été atteint par un feu ravageur jusqu’aux entrailles. En hauteur, les édifices ont été façonnés avec de la pierre ou avec la falaise elle-même. Hélas, si ceux-ci ont mieux résisté au brasier, permettant une chance à des survivants, l’accès est impraticable. Les escaliers et les routes sont jonchés de débris qui rend la progression plus difficile. Il en est de même pour la partie la plus haute. De ma position, j’aperçois un édifice assez riche, proche des standards ynoriens dans la conception. J’en déduis qu’il s’agit là du palais local, certainement plus ardemment défendu que le reste de la cité. Là encore, la route pour s’y rendre n’en a même plus le nom, tant les débris d’édifices sont présents et l’ensemble instable au premier coup d’œil.

(Bon eh bien, ya plus qu’à !)

(Tu es sûr de toi ? Tu vas risquer ta vie pour quoi, d’autres ossements calcinés ? Ca n’en vaut pas le coup !)

(T’inquiète je gère ! On va faire un peu d’escalade, ça va me décrasser les membres. De plus, je dois m’entretenir avec les dragons pour les ramener à Elscar’Olth. Mieux vaut s’assurer que ce qui a attaqué Fan-Ming ne soit pas ces précieux alliés que je cherche !)

Bien que je sois assez confiant dans mes capacités à escalader la paroi, je n’en perds pas pour autant la sûreté élémentaire. Je me munis de mon crochet attaché à mon grappin et enroule l’autre extrémité de la corde autour de ma taille. Mon ascension se passe assez bien…dans l’ensemble. Je prends le temps de m’assurer du chemin, vérifie les prises, avant de passer à la suivante. Or, si je profite d’une chaleur agréable, j’en oublie que la paroi est gelée et glissante. Mes doigts glissent, ma prise se dérobe et mon corps se voit s’imposer l’effet d’une gravité non désiré à ce moment-là, jusqu’à ce que ma sécurité me sauve. Mon corps pend au-dessus d’un mélange de vide et de débris, mais je parviens à me reprendre contre la paroi, reprends mon souffle coupé par ma corde et continue mon avancée.

(Pour quelqu’un avec des compétences, c’était laborieux !)

(Venant de quelqu’un qui peut voler je ne veux pas entendre de critique. D’ailleurs, j’aurais certainement mis moins de temps si tu avais pu sortir pour m’indiquer le chemin.)

Finalement et au bon d’un long effort, j’arrive finalement face à une imposante porte de plusieurs mètres de haut, cernée par deux statues de dragons et dont les bas-reliefs sont magnifiquement illustrés de ces mêmes créatures de légende. La voie est close et le poids de celle-ci me dit que j’aurais beau user de toutes mes forces, je doute être en mesure de les ouvrir. De plus, je n’ai pas envie d’attirer inutilement l’attention sur moi.

(Du feu, une cité aux défenses imprenables, des accès impraticables ordinairement et maintenant ça !)

(Je ne comprends pas !)

(La porte est fermée, mais de l’extérieur le palais a été touché. Donc soit ce qui a attaqué volait, soit après avoir tout ravagé ils ont gentiment fermé les portes !)

(Ha…oui en effet ! Dragon du coup ?)

(Ne tirons pas de conclusions hâtives.)

(Mais si ce n’est pas eux, qu’est-ce que cela pourrait bien être ?)

(Comme l’a mentionné l’autre cornu, je ne connais qu’un fragment de ce monde. Les dragons ont peut-être des ennemis capables de voler oui bien…Bordel j’en sais foutrement rien !)

Devant cet obstacle, je continue d’observer les alentours. Si l’accès de la porte m’est interdit, j’arrive à discerner une sorte de cour.

(Installer une cour derrière la porte, si c’est pas de l’extravagance !)

(Quoi ? Mais… il n’y a pas de cour ici ?)

(…j’ai dit de l’autre côté de la porte !)

(…oui ben ça dépend d’où on se place aussi ! Pour une éventuelle personne de l’autre côté de la porte, tu te trouves derrière celle-ci !)

(Ca dépend d’où je me…mais je ma place là, ici, dans mon corps ! Tu voudrais que je me situe où ? Dans un clapier à lapin ?)

(Hooo modère un peu tes paroles ! Je suis un être insondable aux multiples connaissances sur de nombreux mondes ! Je suis l’omniscience de l’omniscience et…)

(T’es surtout une sacrée banane oui !)

(Hou toi ! Tu n’es qu’un…qu’une face d’endive !)

(J’ai réussi à te déstabiliser ? Finalement venir ici n’aura pas été vain !)

Après ce bref échange mental qui m’aura néanmoins été particulièrement savoureux, je me déplace sur le côté. Si je ne peux franchir la porte, je vais la contourner par l’extérieur. Il ne m’est pas difficile de trouver un point de vue pour l’exercice à venir, cependant le passage n’est pas des plus aisé. Les murailles n’ont pas été pensées pour l’escalade, c’est bien dommage. Je ne m’avoue pas vaincu pour autant. Je m’équipe de mon crochet et le lance en avant pour chercher une prise dans la muraille. C’est malheureusement un échec. Mon crochet ne reste pas accroché, mais je sens néanmoins que ce n’est pour autant pas impossible. Pas une réussite, mais pas un échec total non plus. Je réitère ma tentative deux fois de plus sans parvenir à accrocher mon grappin. Ce n’est pas tant le problème de la cible qui pause soucis, je l’atteins assez facilement, mais mon crochet refuse seulement de trouver une accroche correcte. Je décide de changer de cible, un peu plus en hauteur. La chance me sourira peut-être mieux. Mon grappin s’élance, mais avec un poil trop de force. J’atteins rapidement le bout de ma corde qui se tend et me renvoie le grappin à toute vitesse. Il s’en est fallu de peu que je me fasse assommer moi-même !

(Pfff hahaha, je me gausse de tes incroyables compétences !)

Porté par l’élan d’enthousiasme de ma faéra, à moins que ce ne soit mon ego qui soit touché, je refais une tentative parfaite cette fois ! Enfin, il me semble bien arrimé. Il n’y a plus qu’à tester. Je prends une grande inspiration, repense à mon échec précédent, ré-inspire à nouveau après l’avoir oublié et commence à escalader la muraille. Ma progression me confirme mes craintes : les murs n’ont pas été fait pour y faire une balade dans ce sens. Il faudra que j’en touche un mot à l’architecte. Je glisse à plusieurs reprises durant ce nouveau périple, me provoquant tout de même des frayeurs à m’en glacer le dos, le sang, ainsi que tout le reste, tandis que mes pieds se baladent dans le vide, accroché à un seul bras. En bas, je contemple la cité d’un point de vue que je ne pensais pas voir. Sa désolation y est presque plus flagrante encore là d’où je suis et un constat dans ma situation se fait : ce qui a attaqué Fan-Ming n’a laissé aucune chance à ses occupants ! Tous ces morts autour de moi et je n’ai pas encore tout vue. Mon sang bouillonne de nouveau et me donne la force mentale comme physique pour passer les quelques mètres qui me séparent d’un sol bien droit et stable…enfin j’espère qu’il est stable. Se serait dommage de faire tout ça pour finalement tomber sur un sol prêt à s’effondrer sous mes pieds !

Lorsque j’arrive à destination, je savoure ce sol solide. Il tient la porte massive qui m’empêchait de passer, il soutiendra mon poids sans problème. Il y avait bien une cour de l’autre côté et elle est occupée…de cadavres, mais cela ne change pas l’atmosphère à mon arrivée. Intrigué, quant aux types de personne qui sont morts ici, je m’en approche pour les examiner en détail. Au centre, les cadavres noircis sont plus nécrosés que brûlés. Un détail qui me rappelle la corruption de la Lande Noire. D’autres ont connu des destins similaires dans leur finalité, mais varié dans la raison. J’observe des corps démembrés, coupés en deux, la tête à été arrachée pour les morts les moins horribles. Je remarque également que d’autres ont eu le corps disloqué, comme s’ils avaient fait une chute particulièrement haute ou violemment écrasés contre les murs. Pour beaucoup, ces hommes étaient des soldats. Leurs protections ont été brisées au point d’être inutilisables. Des armes sont présentes, principalement dans le style Ynorien : des nainatas, sabre, saïs ainsi que des bâtons de combats. Des armes simples, mais d’assez bonnes factures cependant.

Il n’y a aucune âme dans les environs. Je suis le seul présent qui pourrait souffrir d’un quelconque événement soudain. Le moment propice pour user de cette magie qui me fait tout de même craindre de l’utiliser. Je sais, grâce à l’usage de Xël, qu’il est possible d’avoir des visions de ce qui s’est produit. Il me suffit d’user de cette magie en ce sens. Je plonge mes mains dans la neige pour avoir un contact avec le sol et utilisant la magie d’Aliaénon à travers moi, je me laisse porter par son pouvoir, afin d’avoir une vision de ce qui s’est produit durant l’attaque.

Je sens le pouvoir en moi qui s’agite. Elle s’infuse dans mes membres et se déverse autour de moi. La vision commence. Les corps disparaissent, les armes, armures, laissant mon champ de vision libre d’interpréter la vision qui se manifeste. Devant moi, les murs sont identiques pour le moment. Seuls les corps et les biens que possédaient les propriétaires de leur vivant ont disparu, volatilisés.

(Bon ça vient oui ?)

(Pfff, je crois que tu as juste réussi à faire disparaître tous les corps ! Bien joué Monsieur !)

Frustré d'avoir fait disparaître tant d'être, même mort, je refuse mon échec. De nouveau, j'use de la magie pour voir ce qui a mis la cité dans un tel état. Encore une fois, la magie se manifeste, mais cette fois-ci, je perçois un effet visuel concret. Ma vue se trouble, l’espace d’un bref instant, pour reprendre corps avec une réalité qui n’émane pas de moi. Je perçois les sens de quelqu’un d’autre. Je cours et la panique anime chaque fibre de mon être. Le monde qui m’entoure n’est plus qu’un reflet chaotique de ce que je connais. Près de moi, des hommes sont projetés contre les murs de la cour. Au centre, un groupe de guerrier se fait tuer instantanément par la puissance dévastatrice d’un rayon sombre. Alors que la panique ne cesse de me hanter à chaque respiration, mon arme en main me semble bien inutile, alors qu’une ombre terrible passe au-dessus. Une ombre volante, dotée d’ailes géantes. Je ne peux m’arrêter en chemin. Je cours toujours droit devant, pénétrant plus en avant dans la forteresse. La vision se trouble ici, sans plus de détail sur ce qui est arrivé à l’homme de ma vision. Je retrouve mon corps, ou du moins, les sensations de celui-ci. Je suis alors incapable de jurer que ce qu’il s’est produit, cette vision que j’ai eu s’est avéré vraie, ou simplement le fruit de mon imagination. Les ailes que j’ai aperçues, pourraient aussi bien provenir d’un dragon que du Titan de la Lande Noire.

Pourtant, même si je suis incapable d’être certain de ma vision, je garde cependant une sorte de connexion avec l’homme que j’ai habité l’espace d’un moment. Me confirmant non seulement que mon sort a fonctionné et que j’ai vu ce qu’il s’est produit, mais que cet homme est toujours présent et en vie, ici quelque part, une présence légère mais là. Cette sensation ne me quitte pas et oriente instinctivement mon regard plus en avant vers le palais.

Loin d’avoir partagé cette expérience, ma faéra s’inquiète de sentir mon esprit ailleurs.

(Jorus que se passe-t-il ? Tu es…je perçois que quelque chose te pèse, voir t’accable !)

(Il y a un survivant, je le sens !)

A peine ai-je dit ces mots, qu’une fatigue mentale me gagne soudainement. La raison : un contrecoup du sort, similaire à Simaya à notre arrivée sur ce monde. Si le premier ne m’a semblé très coûteux en énergie, le second s’est fait sentir. Les pouvoirs sur Aliaénon sont grands, mais ils n’en sont pas moins dépensiers en énergie. Il va me falloir me restreindre à une utilisation sporadique. Chose qui n’est pas un problème pour moi, sachant les ravages possibles avec cette magie, mais je dois bien admettre une sensation grisante lorsque celle-ci répond à mes attentes.

Pour l’heure, je dois faire face à un individu qui est là, non loin de moi. Il est très certainement caché dans un coin à m’observer, craignant la présence d’un individu capable de gravir le chemin jusqu’ici. Convaincu de ce fait, je me lève et parle à haute et distincte voix.

"Je me nomme Jorus Kayne, natif du monde de yuimen. Je m'excuse d'avoir fait disparaître les vôtres, ce n'était pas mon intention. J'utilise une magie puissante mais difficilement contrôlable. Elle m'a permis d'entrevoir ce qui est arrivé. Il en est de même pour votre présence ! Montrez-vous, unique survivant de Fan-Ming !"

En guise de réponse, le vent souffle dans cette cour dévastée. Lui et lui seul. Pas un mouvement n’est esquissé, pas une réponse ne m’est donné, aucune trahison de la présence n’est révélée, intentionnellement ou non.

(Je sais pas si tu crois vraiment en cette sensation, mais il est possible qu’il ne t’entende pas !)

(Ou alors il est incapable de se mouvoir et de parler !)

Cette fois-ci, le doute m’accable et la crainte de voir le dernier survivant de Fan-Ming ne plus l’être si je ne me hâte pas. Je me presse donc d’aller à sa rencontre, suivant la sensation qui me lie à la présence, tâtant de la main la gourde contenant le précieux remède d’Aethéris. Je m’enfonce dans les ruines du palais et arrive dans une sorte de grand hall principal, desservie par trois directions. Deux si l’on oublie celle complètement obstruée. Je monte les escaliers qui se terminent par un large couloir, aux murs partiellement effondrés. Continuant sans relâche, je passe une porte accédant à une immense salle. Son agencement, me rappelle le lieu où se trouvait le fluide spatial de la Tour d’Or. C’est ici, sur un important socle vide, que deux silhouettes sont présentes. Des êtres ayant échappé au sort qui a emporté les morts. Des êtres vivants, probablement les deux derniers de cette cité en ruine. Un être à l’allure féminine et à la parure de noble dame, est penché sur une autre, un homme en armure de guerre, le front orné d’une tiare d’argent. L’homme parait blessé, affaibli par une souffrance physique que je ne perçois pas de ma position. Cependant, je sais qu’il est l’homme de ma vision, celui qui a fui l’enfer d’une bataille à sens unique. Celui dont j’ai senti la présence depuis la cour. Celui dont je sens la fin venir si je n’interviens pas.

Je me déplace vers les deux silhouettes, d'un pas rapide, mais sans courir, craignant de provoquer une méfiance qui serait peut-être préjudiciable à la vie de l'homme.

"Je pense avoir de quoi le sauver si vous m'y autorisez !" Fais-je, désirant l'accord de la femme et alertant de ma présence.

Ignorant tout de ma présence, la femme sursaute à ma demande qui doit lui paraître subite. Une réaction qui me pousse à l’arrêt total. Ne me craignant aucunement, elle se dresse en dernier rempart entre moi et celui qui agonise. Elle m’ordonne de ne pas approcher du seigneur Teruki et m’intime à révéler mon nom et la raison de ma venue.

"Je prendrais le temps de vous expliquer la raison de ma venue plus tard. Là d'où je suis, cet homme me semble sur le point de mourir, sauf s'il avale ceci !" Je sors ma gourde contenant la bave d'Aetheris et la lui montre, avant d’esquisser le geste d’un lancer.

(Attends, tu vas lui lancer la gourde ?)

(Ma foi oui, pourquoi ?)

(C’est une gourde magique, il faut savoir ce qu’il y a dedans pour l’utiliser correctement, Banane !)

(C’est vraiment le moment de te venger ?)

Finalement, je reprends une marche plus lente et la presse dans sa décision.

"Je n'ai que deux doses en ma possession, laissez-moi lui sauver la vie. Hâtez-vous de vous décider ou il mourra et si vous craignez un éventuel poison, dites-vous bien que ce genre de produit n'a aucun intérêt sur les morts !"

Loin d’espérer un remède miracle, la femme ne parvient pas à éloigner les soupçons de moi, alors qu’elle ignore qui je suis. Je continue de m'avancer levant les mains et celle portant la gourde à hauteur de tête.

"Si vous voulez perdre un temps précieux cela ne regarde que vous. Je me nomme Jorus Kayne, natif de Yuimen et je suis venu par grâce à la magie de Xël Almaran. Peut-être que lui vous le connaissez ?"

Loin de connaître le nom de l’étranger qui se prétend guérisseur, c’est mon origine qu’elle retient, mon appartenance au monde de Yuimen. C’est avec un ton de reproche qu’elle clame que j’aurais dû révéler ce fait bien avant, me laissant enfin la possibilité de sauver le fameux Teruki. Je m’exécute aussitôt, offrant la bave au supplicié, non sans une remarque pour la femme.

"C'est le remède qui sauve, non la provenance de son porteur !"

"Notre cité a été détruite, pardonnez mes soupçons." Déclare-t-elle, loin de s’être véritablement excusée.

Gisant au sol, l’homme est faible, mais en vie et en mesure de boire ce que je lui offre, me gardant bien sûr de révéler la nature du remède. Il ne faut que quelques secondes à Teruki pour être de nouveau en forme. S’inquiétant d’où se trouve le monstre et comment ils ont parvenu à rester en vie.

"J'accepte vos excuses ! Qui que vous soyez !" Dis-je d'un ton neutre, l'inquiétant de l'état de l'homme. Je plonge mon regard dans le sien avec le plus grand sérieux. "Cette chose qui vous a attaqués, a quoi ressemblait-elle ?"

La femme clame d’un ton railleur qu’elle est l’épouse et la dirigeante consort de Fan-Ming, avant qu’elle ne soit détruite. Comme si cela expliquait naturellement son attitude. Son mari, répond que tout s’est passé très vite. Une ombre gigantesque, volant dans les cieux. A elle seule, il n’a fallu que quelques minutes pour détruire la cité avant de s’attaquer au palais. Il détaille la créature comme un être de destruction aux ailes larges, doté de cornes et de serres acérées.

(Le Titan ? Ca correspondrait assez à la description !)

(Il y a quelque chose qui me chiffonne : les soldats démembrés ! Certains semblaient avoir percuté violemment un mur, comme s’ils avaient été projetés de force ou jeter de très haut. Le Titan pulvérise tout d’un coup de bras, il n’a pas besoin de jeter des soldats en l’air, ça n’a pas de sens !)

(Donc se serait l’œuvre d’un dragon ? Un dragon qui attaquerait Fan-Ming ? Ca n’a pas de sens ! Même s’ils ont moins prêté attention aux hommes, je les imagine mal devenir des ennemis. Ils ont tout de même affronté des Titans à nos côtés !)

Pendant ce temps, Teruki regarde autour de lui, cherchant vainement ses samouraïs. C’est sa femme qui lui explique qu’ils sont tous morts et que leurs corps ont disparu, étrangement peu de temps avant que je n’apparaisse. Alors que je sens l’inquiétude mêlée à l’incompréhension dans leurs yeux, j’incline légèrement la tête vers le bas.

"J'en suis effectivement le responsable ! J'ai utilisé une puissante magie qui se trouve être également difficilement contrôlable. Si elle a fait disparaître tous les corps morts, elle m'a permis de vous trouver avant que la mort ne vous emporte aussi !" Je m'arrête un instant avant de reprendre. "Ce qui vous a attaqué me semble être un Titan. Le même qui aurait tué le Titan de la magie, détruit Elscar'Olth ainsi que ses dômes de protection. Il s'y trouve encore et c'est la raison pour laquelle j'ai été envoyé ici, en quête de votre aide et de celle des dragons ! Nul ne savait que la cité avait subi son passage. De ce que j'ai vu, vous en êtes les seuls survivants ici !"

"Le Titan de magie ? Mais comment ? Et Elscar'Olth ? Toutes les villes de ce monde sont-elles ainsi menacées ? Vous devez être passés par la Tour d'Or, si vous êtes ici. Qu'en dit le conseil ? Qu'en dit ma sœur ?" S’inquiète Teruki.

"Votre sœur ?" Fais-je surpris, sans comprendre de qui il s’agit, mais je fais rapidement le rapprochement avec une personne que j’ai rencontré dans la Tour d’Or. "Si vous mentionnez Honoka, elle est présumée morte après l'attaque du Titan de la magie. Peu ont pu s'échapper. Il ne reste plus rien de la tour d'or, ni même de ses environs, juste...un paysage d'apocalypse."

"Morte ? La tour d'Or détruite ? Mais... reste-t-il quoi que ce soit d'intact en ce monde ?" Il a l'air complètement dépassé, abattu. Son épouse s'agenouille près de lui et l'étreint.

Je regarde les deux êtres s’étreindre sans dire un mot, les laissant se consoler l’un l’autre, avant de répondre de ma voix la plus douce.

"Oui beaucoup de choses, à commencer par l’amour de vous porte votre femme, qui s’est dressée sans la moindre hésitation entre son mari et un parfait inconnu armé et étant parvenu à atteindre le palais de Fan-Ming, malgré l’état de la cité !" Je les laisse un moment pour juger de mes propos avant de poursuivre. "L'espoir également. Peut-être que des membres de votre peuple n’étaient pas présents lors de l’attaque. Eslcar’Otlh est tombée, mais des survivants ont cependant réussi à échapper à l’attaque du Titan. Il a brisé les sceaux de protection et la corruption qui ont transformé la Lande Noire en ce qu’elle est, se répand. D’ici une semaine, peut-être moins, Esseroth ne sera plus la cité qu’elle est aujourd’hui. Et nous comptons bien agir pour empêcher cela !" Je prends le temps d’une respiration avant de me lever et reprendre. "En ce moment-même, des yuiméniens et les derniers sorciers d’Elscar’Olth tentent de trouver une solution pour endiguer la propagation, mais certain parmi nous pensent que nous pourrions mettre un terme à l’existence des Titans. Comme je vous l’ai dit, je possède des pouvoirs, il en est de même pour ceux de Yuimen. Nos pouvoirs sont difficilement contrôlables, mais également terriblement puissants. Nous avons peut-être là un moyen de venir à bout de ces monstres et si je suis venu ici, c’est pour quérir l’aide des dragons ! Une seule question se pose à présent seigneur Teruki : m’aiderez-vous à venger votre peuple ?"

"Honoka... Ca a toujours été elle, la forte tête de la famille." Commence-t-il la tête basse. "Sa perte... mais vous avez raison, il n'est plus d'autre chemin pour moi que la vengeance. Pour elle. Pour Fan-Ming. Pour l'Ynorie." Il relève les yeux pour croiser mon regard. "Vous ne nous connaissez pas, n'est-ce pas ? Fan-Ming était la colonie d'Oranan sur Aliaénon. Ancienne détentrice du fluide spatial, qui trônait dans cette pièce. Je connais les yuimeniens, et je sais les pouvoirs que les non-natifs d'Aliaénon possèdent. Ces pouvoirs que je n'ai pas moi-même. J'ignore comment mon aide pourrait vous être utile, d'une manière ou d'une autre. Mais oui, les dragons sont une force sur laquelle compter. Sur laquelle nous avons déjà compté." Il soupire. "Même s'ils n'étaient pas là, pour Fan-Ming."

"En effet je n'ai eu qu'une brève connaissance de votre cité grâce à Xël. J'ai déjà eu l'occasion de voir ces pouvoirs des non-natifs que vous évoquez, mais les choses ont changé, car cette magie ne se limite plus aux êtres dotés mana. J'en suis là preuve !" Puis je regarde la pièce où nous nous trouvons, visualisant le fameux fluide.

(Simaya. Le fluide.)


"Il y avait donc un fluide ici, tout comme à Elscar'Olth ! Simaya Sombrecroc a déjà évoqué l'hypothèse qu'ils puissent être la cible originale du Titan. Il me faudra lui en toucher un mot." Dis-je en pensant à voix haute. ""J'ai déjà eu affaire à quelques dragons. Si le dragon d'or m'a donné une excellente première impression de sa race, il en a été tout autre avec le dragon noir de la lande. Aujourd'hui, son corps gît probablement quelque part vers la tour d'Orsan. Quant au dragon d'Oaxaca...j'y pense, vous n'avez pas eu de nouvelles de yuimen !"

Je pose un genou au sol avant de continuer en le fixant dans les yeux.

"Après la destruction de la tour d'or et la fermeture forcée du fluide qui en a résulté, Oaxaca a lancé une offensive sur Oranan. Les pertes ont été... innombrables, les vies de valeureux guerriers se sont éteintes, mais nous avons remporté la bataille. Le dragon noir a disparu, grâce au sacrifice de la déesse Brytha. Quant à Oaxaca, il y a eu une véritable marrée d'êtres vivants qui se sont rués pour la tuer. Nos ennemis d'hier ont brandi leur lame contre leur ancienne maîtresse et quand il ne restait plus qu'un amas de chair ressemblant vaguement à un être humain, tenu par sa nature divine, les dieux eux-mêmes ont mis fin à la guerre. Oaxaca est en vie, mais désormais dans les geôles du Nyr'tel Ermansi. Vous voyez bien qu'il y a toujours de l'espoir, même lorsqu'on s'y attend le moins !" Je m'arrête pour reprendre le fil de mes pensées. "Tout ça pour vous dire que j'ai vu plus de dragons de l'autre côté de ma lame. Votre aide pourrait m'être précieuse pour les convaincre de nous aider. J'ai d'ailleurs ceci avec moi. Je ne devais pas l'utiliser dans la ville mais, on pourrait avoir besoin d'eux pour vous faire redescendre ! Qu'en pensez-vous ?" Je sors l'appeau à dragon, attendant son assentiment.
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Re: Plaines Ynoriennes

Message par Cromax » sam. 4 févr. 2023 04:39

Cauchemar en Aliaénon : Fan-Ming (Jorus) III



Les deux êtres face à Jorus semblent éberlués face aux nouvelles que leur donne le jeune homme. La mort d’Honoka, la dissolution du Conseil, la destruction de la Tour d’Or, la défaite d’Oaxaca au prix d’innombrables morts autour d’Oranan… Ils restent muets quelques minutes entières, interdits. Ils sont affligés, réellement, comme si tout leur monde, en plus de Fan-Ming et de toutes leurs connaissances, venait de s’effondrer. Et ce n’est pas loin d’être le cas, en vérité.

Finalement, le jeune Gouverneur en armure se redresse et te fait face. Une détermination désespérée se lit dans son regard avide de vengeance. Une force que rien n’arrêtera avant que le responsable de ce carnage, de ces carnages, soit détruit à tout jamais.


Image


Himeka, son épouse, se tient à son côté alors qu’il opine du chef, regardant ton appeau. Il répond à ta demande :

« Oui, usez-en. Les Dragons pourront nous aider. Sortons du palais, et faites appel à eux. »

Vous sortez tous les trois, et une fois dans la cour, Jorus est libre de faire retentir le sifflet. Le son est ténu, presque inaudible pour un humain. Et le silence reste lourd pendant les secondes qui suivent. De longues secondes, qui s’égrènent avec lenteur. Chacun est attentif, prudent. Et c’est la dame de Fan-Ming qui finit par s’exclamer :

« Là ! »

De fait, descendant des cieux et de l’immense falaise blanche surplombant la cité en ruine, une ombre draconide semble plonger vers vous à toute vitesse. Un dragon impressionnant, aux écailles rouges comme le sang et au vendre pâle arrive, déployant ses larges ailes au-dessus de la cour. Comme pour marquer son ascendance, il crache le feu, terriblement, sur tout le pourtour de votre position, vous cernant de flammes brûlantes. Mais il ne s’arrête pas là : il descend avec rapidité vers Jorus, l’empoignant dans ses pattes avant, entre ses griffes acérées, et le soulève de terre, reprenant son envol pour quelques secondes. Dépassant la muraille du Palais, il laisse choir sans ménagement le yuimenien dans les escaliers de pierre en ruine. L’aventurier dévale ceux-ci, sentant chaque choc se répercuter durement sur son corps (blessures graves aux quatre membres). Lorsqu’enfin il s’arrête de rouler, le dragon rouge se pose et s’avance, menaçant, parlant d’une voix profonde.


Image


« Qui es-tu, toi qui ose déranger le Veilleur ? Qui es-tu, toi qui porte sur toi l’odeur du sang d’un de mes frères ? Parle, ou tu brûleras vif pour l’éternité. »


[HJ : p’tit aparté draconique, mon bichon.]

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Jorus Kayne
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Re: Plaines Ynoriennes

Message par Jorus Kayne » ven. 10 févr. 2023 16:12

Cauchemar en Aliaénon : Fan-Ming III


Le seigneur Teruki se lève, face à moi. Dans ses yeux, se mêlent la tristesse des nouvelles que je lui ai portées et la détermination d’une vengeance à assouvir. Sa femme le rejoint et contemplant l’appeau, il opine du chef, confiant quant à l’aide des dragons. Nous sortons tous les trois rejoignant la cour, face au lointain paysage de montagne, là où se trouve la terre des dragons. Je contemple quelques instants ce paysage presque magique, tenant dans mes mains, peut-être le dernier espoir pour les hommes. Je porte l’appeau à ma bouche et souffle dedans. Rien. Pas un son, du moins rien d’audible. Le silence se fait et la crainte que le sifflet soit brisé m’étreint de plus en plus à chaque seconde qui passe sans voir la moindre esquisse d’un dragon. Du moins, jusqu’à ce que Himekas’exclame, obligeant mes yeux à regarder dans la même direction qu’elle.

Provenant des cieux comme un envoyer du ciel, me rappelant l’engin volant des elfes d’or et la fin de la guerre, l’ombre d’un dragon plonge vers nous à une vitesse prodigieuse. Un imposant dragon dont les écailles sont aussi rouges que le sang et au ventre pâle se présente les ailes grandes ouvertes. Montrant sa supériorité, de sa gueule, il éructe un feu puissant nous cernant d’une prison de flammes. S’il se penche vers nous, ce n’est pas pour entamer le dialogue comme je le crois. Il arrive sur moi avec vitesse, m’agrippe dans ses serres avant de m’emmener faire un tour un peu plus loin, de l'autre côté de la porte massive. Quelques secondes plus tard, il me laisse tomber au sol sans le moindre état d’âme. Je dévale un escalier en roulant, percutant le sol et ressentant chaque marche avec laquelle j’entre en contact. Mes membres me font atrocement mal, au point où il m’est difficile de me mouvoir sans avoir à grincer des dents. Ce n’est que lorsque ma douloureuse roulade s’achève, que le dragon se pose, s’avance, et me parle d’une voix profonde et menaçante.

"Qui es-tu, toi qui ose déranger le Veilleur ? Qui es-tu, toi qui porte sur toi l’odeur du sang d’un de mes frères ? Parle, ou tu brûleras vif pour l’éternité."

Criblé de blessures sur tous mes membres, je vais malgré tout me relever péniblement pour faire face au dragon. Lui montrant que même s'il m'a sévèrement malmené, je lui montre que cela ne m'intimide pas.

"J'ai bien participé à la mort du dragon noir de la lande, je ne m'en cacherais pas. Mon crime, avoir pénétré le territoire de la lande noire. Nous n'avons fait que nous défendre, devant sa menace. C'est de nouveau lui qui nous a attaqué à la tour d'Orsan et devant son agressivité, nous avons dû commettre le pire. Je me nomme Jorus Kayne, yuiménien et j'ai bien conscience du risque que je prends à faire appel aux dragons, mais le danger est plus grand encore. Un Titan trône actuellement sur les ruines d'Elscar'Olth. Les sceaux de protection ont été brisés et la corruption se propage. Si on ne fait rien, tout Aliaenon sera à l'image des terres de la Lande Noire. Nous sommes décidés à agir, mais nous aurons besoin d'êtres dont la puissance est en mesure de rivaliser avec un Titan."

Je m'arrête un instant avant de reprendre.

"Et vous, noble dragon, de quoi êtes-vous le veilleur ?"


Il se moque des raisons qui ont conduit à la mort d’un des siens. Pour lui, la Lande est loin d’ici et aucune raison ne pousse les dragons à faire des Titans leurs ennemis. Il s’avance de nouveau, menaçant, d’une démarche d’un souverain prêt à ordonner mon exécution.

"La mort, voilà tout ce qu'aura apporté notre investissement auprès de vous, mortels misérables. Les miens, nos terres, leur sécurité, c'est de cela dont je suis le veilleur." Dit-il en continuant à s’avancer vers moi.

(Oui ça ne se déroule pas commence pas comme je l’avais prévu !)

Son museau se baisse jusqu’à ma hauteur, me reniflant fortement, avant d’expulser un souffle d’air particulièrement brûlant au visage. Il me demande ce que j’espérais en dérangeant les siens et poursuit en désignant l’appeau avec lequel je l’ai appelé, clamant que je n’en suis pas digne et me sommant de le rendre. Je ne bouge pas d'un poil devant ses provocations. Seul son souffle me rappelle en mémoire le souvenir du dragon noir d’Oaxaca. Dragon plus terrible que celui qui me fait face, mais dragon qui n'est plus.

"La Lande Noire loin d'ici ? Qu'en est-il de Fan-Ming ? N'est-elle pas à la frontière du territoire des dragons ? Vous clamez que dragons et Titans ne sont pas ennemis, mais lorsque la corruption de la Lande Noire aura transformé vos terres en un amas de roches stériles, il sera trop tard pour agir !"

Je m'arrête un instant avant de poursuivre.

"Naguère, dragons et humains œuvraient ensemble ! Fan-Ming est la preuve de la dévotion que portent les hommes aux dragons. Je suis venu dans l'espoir que nos deux races s'unissent à nouveau contre un fléau qui menace nos deux peuples. Je sais que les dragons ont des opinions différentes sur les hommes, à l'image du dragon d'or et du dragon noir. Ce que je veux : m'entretenir avec les dragons. Si les dragons refusent de nous aider, en sachant ce qui se déroule à présent, alors j'abandonnerais. Je retournerais auprès des miens et informerais ceux qui se reposent encore sur l'espoir que représentent les dragons, que ceux-ci ne souhaitent plus interférer avec les hommes !"

Il répond que Fan-Ming n’est désormais plus et elle aussi se trouve loin de cette corruption que j’évoque, plus loin que n’importe quel autre endroit. Lorsque ce fléau arrivera sur leurs terres, ils auront le temps de la voir venir et d’agir si elle leur paraît dangereuse. Il observe les ruines nous entourant, me révélant que si la cité n’est plus rien, tout comme son symbole, elle a été en réalité ravagée par un dragon et un dragon d’un autre monde. Un être plus grand et plus dangereux encore que les dragons actuels. Il clame qu’ils n’ont aucune raison de se battre contre un des leurs, si c’est pour notre simple protection. De son museau, il me percute et en faisant tomber sur le cul et termine en répondant simplement qu’il est l’unique dragon à qui je puisse parler, celui qui est prêt à prendre ce risque pour les siens. Ses argumentations se font non sans m’insulter, moi et les hommes, de mortels misérables et de microbes infectieux.

Je reste sur le cul. Non pas que je sois intimidé par le dragon, mais apprendre que la cité a été détruite par l’un d’eux et non par un Titan, me laisse pantois.

"Attendez quoi ? Un dragon ? Un autre monde ?"

(Quoi ? Un dragon ? Les dragons auraient déclaré la guerre aux hommes ? Non il ne vient pas de ce monde mais d’où ?)

(Il y a bien un dragon qui a disparu…sur Yuimen !)


(Impossible ! Je refuse de le croire ! Brytha s'en est occupée ! C'est forcément un autre !)


Je m’arrête pour essayer de mettre de l’ordre dans mes pensées et me relève finalement.

(Mais alors, ils ont laissé un dragon ravagé la cité ? Ils l’ont vu, ils en savent peut-être plus ?)

"Donc ce que je comprends, c’est qu’un dragon a attaqué Fan-Ming, que vous n’avez rien fait pour la protéger ! Fan-Ming vénère les dragons mais soit ! Nous ne sommes que des microbes infectieux comme vous le dite, alors pourquoi s’attaquer à un des vôtre, si en plus il est plus grand et plus dangereux que vous ! Mais je m’interroge : que savez-vous à son sujet ? Il s’agit certes d’un dragon, mais en quoi est-il similaire à vous ? Il n’est pas de ce monde et il ne connaît très certainement rien de vous. S’il est véritablement dangereux, il peut représenter une menace pour vous. Il a ravagé Fan-Ming, mais pourquoi ? Cherche-t-il simplement à tout détruire ? Si tel est le cas, lorsqu’il n'y aura plus d’homme sur Aliaénon, ne cherchera-t-il pas à dominer les siens ? Et les Titans ? S’il est bien dangereux, ils représentent potentiellement une menace pour lui et donc pour vous !" Je m’arrête encore pour reprendre ses propos précédents. "En ce qui concerne la corruption de la Lande Noire, elle vient d’une magie complexe que les sorciers d’Elscar’Olth sont les seuls à comprendre. S’ils ne sont plus, nul ne sera en mesure d’endiguer la propagation. A la fin, il ne restera plus rien. Ce n’est qu’une question de temps ! Il vous faudrait aller voir sur place pour vous en convaincre. Cependant, si vous considérez que vous rendre ici pour parler avec un simple homme vous met en péril, mieux vaut en effet ne pas quitter votre perchoir !"

(Tu n’y vas pas un peu fort là ?)

(Ais-je vraiment le choix ?)


(Tu peux aussi faire demi-tour !)

(On a affaire à un dragon ! Et s’il est en mesure de tuer les Titans…Je n’ose croire ce que nous pourrions faire sans l’aide des dragons.)

"Votre rhétorique est bien vaine. Vous vous en rendez compte, n'est-ce pas ? Nous ne savons rien de lui, et s'il ne nous menace pas directement, je ne conclurai pas qu'il pourrait être notre ennemi. Je ne vois donc pas pourquoi nous irions lui déclarer une guerre que nous ne pourrions pas gagner. Nous ne baserons pas notre survie sur de simples exactions. Quant à Fan-Ming, vous l'idéalisez : elle ne vénère pas les dragons, elle croit en vos dieux d'un autre monde, résidu ridicule de leur origine lointaine."

Un grondement sourd s’est fait entendre dans sa gorge, lorsqu’il a perçu mon insulte. Un grondement qui donne à l’air des senteurs de viande humaine trop cuite. Il relève la tête et poursuit.

"Je ne vous crains pas, insecte. Mais votre présence met bel et bien en péril les miens. Vous croyez avoir tué l'un des nôtres, mais ce sont de nombreux dragons qui ont péri de votre fait. Tous ceux qui avaient décidé de vous aider, vous et les peuples de ce monde."

"Votre rhétorique est vaine, dragon. A vous entendre, je ne serais qu'un babillard. Vos arguments ne sont que des billevesées à mes oreilles, des carabistouilles que vous vous comptez vous-même. Vous clamez que vous n'avez aucune velléité contre lui, mais vous êtes nourri par la crainte qu'il vous inspire. Vous pouvez bien croire que vous resterez loin de sa menace, je me gausse de vous voir vous morfondre dans une telle coquecigrue. L'adoration des habitants Fan-Ming auprès des dragons n'avait peut-être rien de cagoterie, mais elle était sincère. Une fascination qui a uni nos peuples jadis, quand bien même vous la réfutez."

Je m'arrête un instant avant de terminer.

"Cependant je vous comprends dragon. Je comprends votre attitude et vos propos à mon encontre. Les dragons ont souffert de notre présence et vous refusez de porter une nouvelle menace sur eux. Maintenant à vous de me comprendre. Les peuples de ce monde sont au bord de l'extinction, si l’on n’agit pas maintenant. Je me tiens devant un dragon capable de mettre fin à ma vie d'un simple coup de dent, tenant debout aussi droit que pourrait l'être un bancroche. Nous sollicitons l'aide des dragons et je compte bien m'entretenir avec eux. Si j'accepte qu'ils refusent de nous porter assistance, je refuse que mon message ne soit écouté par le portier de service !"

Suite à cela, je porte de nouveau l'appeau à ma bouche et souffle aussi fort que possible. Un geste dont je le sais déjà, aura des répercussions.

(Tu es fou d’agir ainsi !)


(Je n’ai guère le choix ! J’ai une mission à accomplir et je compte bien la mener à terme !)

La respiration du dragon est lourde, son grognement oppressant à mesure que je lui parle. Elle s’arrête un bref instant lorsque je souffle de nouveau dans l’appeau. Sa réaction ne se fait pas attendre. Fermant les yeux, il dévoile une rangée de crocs à dresser cheveux sur la tête d’un chauve. Comme attendu, il n’est guère satisfait de mon geste. Je termine sur le dos l’instant suivant, ma poitrine oppressée par sa monstrueuse patte, prête à briser mes os.

(Quelle mission ? A quel moment tu devais finir en pâte à crêpes hein ?)

(J’ai…j’ai une idée en tête, mais…j’ignore ce que ça va donner !)

(La magie d’Aliaénon ? Dans une telle situation ?)

(Je vais lui montrer ce qu’un insecte peut faire…enfin je l’espère !)

"Assez d'insultes. Jette loin de toi ce sifflet dont tu ne comprends rien et que tu ne mérites pas, et je serai magnanime. Sois encore effronté, et ta misérable existence cessera ici même."

Je suis loin d’en avoir fini avec le dragon. Bien loin de me laisser malmener de la sorte par un être aussi abject. De la main droite je tends l'appeau pour orienter son regard aussi loin que possible de mon autre main, qui elle vient se poser sur la patte du dragon pour assurer un contact physique. Je fais usage de l’incontrôlable magie qui coule en moi et me concentre sur nos esprits respectifs. Focalisé sur cet élément, je cherche à inverser nos esprits, dans le corps de l’autre, faisant preuve de la plus grande concentration mentale de toute ma vie. La magie pulse en moi. Elle atteint mon esprit et la tire hors de mon corps. L’espace d’un instant, mon corps se retrouve expulsé hors de mon corps. Je reprends mes esprits avec une sensation étrange, une sensation de puissance sans pareil. La fatigue mentale a complètement disparu. Je perçois le monde par les sens du dragon que je suis devenu. Je ressens mes membres, mes pattes, mes ailes et ma grande gueule, des membres qui me paraissent étranger, alors qu'ils font partie de mon corps. Tout m’a l’air aussi naturel que difficile à manier. Sous ma patte de l’agitation se fait. Je vois mon petit corps s’agiter et hurler avec une forte énergie.

"Qu'est-ce que... Pour qui te prends-tu, infâme traître !? Tu regretteras amèrement ton acte !"

Un lien est formé entre nous, je le sens. Je sais d’instinct que s’il arrive un destin funest à l’un de nous deux, l’autre en subira les conséquences. Je fais un second constat. Si ma fatigue mentale accumulée à force d’user de la magie d’Aliaénon, je ne ressens plus non plus sa puissance.

(Hahaha, tu as vu ça Ysolde ? J’y suis arrivé ! Je suis un dragon à présent, il l’a pas vu venir celle-là hein ?)

(Ysolde ? Tu m’ent…)

Je n’achève pas ma phrase. Je sais déjà qu’elle ne me répondra pas. Plus que le lien télépathique entre nous, sa présence n’est plus. Elle qui avait comblé un vide en moi lorsqu’elle a intégré ma vie, mon existence même, n’en fait désormais plus partie. Elle est toujours liée à mon corps, mon vrai corps. Son absence me pèse comme jamais je n'avais été atteint. Une situation que je ne peux tolérer, quand bien même je dispose d'un corps de dragon. Il me faudra réintégrer mon corps si je veux ressentir de nouveau sa présence chaleureuse.

(J’y crois pas ! Elle ne fait plus partie de moi depuis moins d’une minute et elle me manque déjà !)

"Je ferais mon devoir et au terme de celui-ci, nous nous retrouverons, je te le promets !" Puis je me recule et fixe intensément l’humain avec un air plus sévère. "Quant à vous ! Vous ne m’avez guère laissé le choix, veilleur ! Les humains ne sont pas de vulgaires insectes comme vous le prétendez ! Cette affaire vous aura servi de leçon ! Je compte toujours aller parler aux dragons. Libre à vous de m’aider dans cette quête qui est désormais la vôtre. Aussi étrange que cela vous paraisse, je préfère mon corps au vôtre. Il ne vous reste plus qu’à m’assister, si vous désirez retrouver votre corps d’origine ! On va d’abord commencer par un petit tour les lieux."

Je commence à bouger les membres de mon corps avec précautions dans l'ordre : tête, pattes avants, pattes arrières et enfin la queue. J'attends un peu avant d'user de mes ailes.

Mes membres répondent à mes envies, ils sont cependant comme...pris d’un engourdissement. Je n’ai pas l’habitude d’être dans un corps aussi massif. J’ai sculpté durant de nombreuses années un corps svelte et athlétique. Pas ce gros tas de muscles. Je ne suis vraiment pas à mon aise. De son côté, le dragon, du moins son esprit dans mon corps, ne semble pas adhérer à mes propos.

"Vous aider ? Et puis quoi, encore ? Allez-y, faites face aux miens avec ce corps qui m'appartient. Osez, seulement, et ils sauront votre vilenie."

"Vous avez une arrogance sans égal veilleur ! Vous êtes au sommet de ruines dont l’accès est impraticable, dans un corps qui n’est pas le vôtre. N’importe quelle créature pourrait vous défaire et pourtant, vous tenez encore de tels propos ? Moi qui suis actuellement le seul à pouvoir vous garder en vie ? Soit, je ferais sans vous et je compte bien expliquer qui je suis réellement aux vôtres. Si certains s’offusqueront de mon acte, j’aime à croire que vous serez la cible d’une raillerie qui n’aura de cesse qu’à la fin de l’ère des dragons !" J’essaie de déployer mes ailes. "Bien. Il est temps pour moi de voler de mes propres ailes non ? Je vous conseille de trouver un abri du vent !"

Alors que je tente de battre des ailes de plus en plus, le dragon dans mon corps se relève et affiche un sourire narquois qui ne me va absolument pas. Il clame n’avoir que faire d’un abri ou même des dangers. C’est mon propre corps que je lui laisse et il n’a aucune raison de le laisser dans un bon état. Il va même menacer la vie de Teruki et de sa femme.

(Méprisable créature !)

Pendant ce temps, je tente de prendre mes marques avec ces étranges membres. C’est comme une paire de bras en plus, mais dénuée de mains. J’arrive à me déplacer dans les airs. Les déplacements sont difficiles, peu précis et cela pourrait être compliqué de prendre mon envol avec une force venteuse trop forte.

"C'est étrange, vous avez une bien plus grande gueule à présent ! Cependant, même si vous avez obtenu un charme certain, vous n'avez pas perdu votre si charmant caractère ! De plus, vous menacez les miens, alors que vous n'êtes même pas foutu de savoir comment on fait ses besoins personnels avec ce corps ! Ne désirez-vous pas retrouver votre corps d'origine ?"

M’insultant de faible créature, il sait qu’il retrouvera son corps tôt ou tard et jusqu’à ce que cela se réalise, il compte bien user de mon corps comme il le souhaite.

(Mais quel monstre ais-je engendré ?)

Je commence à me lasser de l’attitude du dragon. Je me dirige vers lui pour l’attraper. S’il se laisse faire, il se moque de ma façon assez pataude pour m’y prendre. Ce n’est qu’après m’être assuré de ne pas le laisser tomber et d’avoir ravalé l’envie de serrer comme un citron, que je retourne auprès de Teruki et de sa femme. Tous deux sont encore au milieu de la cour, cerné par les flammes. La panique est visible dans leurs yeux à mon arrivée, comme lorsqu’ils voient mon vrai corps dans mes pattes.

"N'ayez crainte seigneur teruki. Nous avons eu une discussion quelque peu mouvementée, mais j'ai trouvé une solution pour nous rendre sur le territoire des dragons. Vous voulez aller faire un tour à dos de dragon ? Je ne suis pas encore habitué à ce nouveau corps, mais je devrais être en mesure de vous porter."

Ils ne disent mot, comme ils n’esquissent le moindre geste. Seule ma voix, la vraie, celle de mon si beau corps se manifeste.

"Il ne cherche qu'à me tuer ! A vous piéger ! Aidez-moi, aidez-moi !"

Le couple hésite. A cette alerte, Teruki finit par poser la main sur le manche de son katana, pendu à son côté. L’attitude de dragon m’agace et mon museau expire fortement de voir cela. Le fait de voir ça avec mon apparence me met cependant hors de moi.

"J'ai conscience de votre incompréhension seigneur teruki. Quand bien même, un véritable dragon vous aurait emporté sans vous demander votre avis. Pour dissiper tout malentendu, pourquoi ne pas lui demander de répéter les informations que je vous ai révélées, comment vous avez été sauvé, et si par une chance insolente ou une ouïe sans pareille, il avait la réponse à ces questions, demandez-lui pourquoi il n'a pas bronché lorsqu'un dragon venu d'un autre monde et non un Titan, a attaqué votre cité ? Pour vous convaincre totalement, seigneur Teruki, avez-vous déjà vu un dragon faire ceci ?"

Je m'arrête, regarde les deux humains devant moi avec une attitude sérieuse, avant de finalement tourner la tête, battre légèrement des ailes en faisant :

"Cot cotcotcot ! Cot cotcotcot ! Cot cotcotcot !"

Puis j'arrête de battre des ailes et change de registre en reniflant fortement.

"Grouic ! Grouic ! Grouiiiiiic !"


Je m'arrête enfin pour regarder les deux êtres.

"J'ai d'autres imitations si vous le désirez, mais si cela a suffi à vous convaincre, je pense qu'il serait bon de désarmer cet être, vos vies sont menacées en sa présence. Il a également avec lui une corde pour le ficeler et avant que ses jacassements ne vous l'inspirent trop tard, bâillonnez-le et prenez lui l'appeau également !"

Il faut croire que j’y suis allé un peu fort dans mes imitations. Cela ne fait que renforcer l’incompréhension du couple, en voyant un dragon agir ainsi. Dans ma main, mon corps se met à geindre une comédie.

"Pitié, Seigneur Teruki, faites cesser cette mascarade ! Si vous ne me sauvez pas de cette folie, au moins sauvez-vous, vous-mêmes. Fuyez cette folie !"

En moi, je sens un changement opérer. Une force atteint ma gorge et la frayeur me saisit l’entièreté de mon immense corps. Je m’apprête à répliquer, mais aucun son ne sort de ma bouche. Rien. Même pas une plainte.

(La magie d’Aliaénon ! Elle est toujours présente dans mon corps et à portée de sa main ! Je ne dois surtout pas montrer qu’un changement a eu lieu ! Il ne faut absolument pas qu’il comprenne de quoi il est capable !)

Je m’arrête de toute tentative de parole. Tenter d’écrire sur le sol avec mes griffes ne ferait que lui faire comprendre ce dont il est capable. Alors que je réfléchis à un moyen de reprendre l’avantage de la situation dont j’ai perdu la maîtrise, devant moi Teruki implore, au nom de l’ancienne alliance, de laisser le faux Jorus libre de mon emprise.

(Non Teruki, je ne peux faire ceci. Cet être, qui possède un pouvoir sans pareil en ce monde, a juré de vous nuire. Je ne peux l’accepter. Bon sang, il s’agit d’un dragon tout de même. Ce n’est qu’une question de temps avant qu’il ne comprenne ses pouvoirs et soit capable de les maîtriser ! Peut-être les dragons pourront m’aider ?)

Incapable de parler, je tente une autre approche. Je reste calme quelques instants. Je m'approche de Teruki, ainsi que de sa femme, et use de mon aile pour les inviter à monter sur mon dos. Mon véritable corps reste cependant dans ma patte. Teruki accepte de venir, si je libère le faux Jorus. C’est hélas une requête à laquelle je ne peux aboutir. De la tête, je m’approche de lui et lui fais signe de monter, sans pour autant relâcher ma prise. L’homme finit par accepter, mais à la condition que le corps reste ici, ligoté, en compagnie de sa femme. Clamant que c’est sa dernière offre, il ordonne à sa femme d’aller chercher une corde et à moi de relâcher prise.

(Risquer que ta femme se fasse tuer également ? Elle a beau avoir été hautaine, ce n’est pas une raison pour courir un tel risque.)

Je me lève de toute la hauteur et souffle fort. Mais plutôt que de laisser mon corps, je prends mon envol et l'emporte avec moi pour l'emmener au bas des ruines de Fan-Ming, loin de Teruki, de sa femme, mais aussi loin de l’endroit où Xël a ouvert le portail, craignant qu’ils ne se rencontrent tous deux. Avant de partir, je prends garde d’emporter l’appeau avec moi. Dans ma situation, le faux Jorus serait en mesure de me mettre dans un pétrin sans pareil et moi incapable de m’expliquer. Cela ne doit pas se produire. Bien entendu, le dragon au corps d’homme ne se laisse pas faire et la différence entre mes grosses griffes malhabile et ses petites mains agiles est de taille pour un si petit objet. Sauf que je dispose d’une puissance musculaire bien supérieur et lui, n’est probablement pas aussi doué avec des phalanges, comme je le suis avec son corps. Pour le moment, je n’arrive à rien, mais j’ai en mémoire son état lorsque je me suis agité. Je le prends donc bien dans ma patte et sans ménagement, je secoue mon poignet pour le désorienter. Cela suffit pour lui faire lâcher l’appeau. La présence d’une cordelette me permet de le saisir grâce à une de mes griffes, avant de m’envoler loin de lui.

Je retourne surveiller le couple isolé dans les hauteurs du palais. Tous deux sont encore sur les lieux. Ils auraient bien du mal à le quitter d’ailleurs. Ils sont cependant en sécurité. Le dragon dans mon corps possède la puissante magie qui m’a habité lors de ma venue sur Aliaénon. Afin d’être en mesure de me lutter contre lui à armes égales, il me faut mieux comprendre et maîtriser ce nouveau corps. Moi qui voulais devenir un dragon à ma première présence sur ce monde, c’est chose faite. Il faut maintenant l’assumer. Je profite donc de cet instant pour m’éloigner et voler dans les airs. J’avance, je tourne, je vrille, je plonge,…je multiplie les acrobaties aériennes, poussant non pas ce corps dans ses retranchements, mais ma maîtrise de celui-ci. Je vole. Je jouis de ce plaisir qu’est la liberté du ciel. Rien ne m’arrête, nul toit ne m’empêche de m’élever là où je le désire. Les nuages sont autant mes compagnons de cet environnement sans limite, que mes camarades de jeux, m’amusant à les contourner ou les chasser de mes puissantes ailes. J’ai déjà eu l’occasion de voler sur le dos de Sibelle dans sa forme ailée, mais le vivre soi-même est une expérience sans pareil.

De même, une des armes les plus dangereuse du dragon reste son feu terrible, infernal. Si je ne peux pas parler, je devrais être en mesure de faire rugir ses flammes. Faisant vrombir l’intérieur de mon être, je cherche à faire naître un brasier ardent depuis mes entrailles. Une fois que j’ai saisi cette brûlure, je la recrache avec fureur, mais ne fais que vomir un truc immonde de ma bouche.

(Bordel, mais il a bouffé quoi avant de venir ?)

Je ne laisse pas abattre pour autant. Je multiplie les essais, les tentatives diverses. Cela doit bien faire rire le vrai dragon, là d’où il est, mais lorsque je sens une sorte d’échauffement juste sous ma gueule, un petit jet de flamme s’échappe. Ma joie est renouvelée. J’arrive à mieux maîtriser cette étrange glande chaude qui me permet de cracher le feu. A force, mes jets de flammes sont automatiques, naturels. Cependant, j’ai beau m’efforcer à les contrôler, leur puissance m’échappe.

J’ignore combien de temps j'ai passé à voler dans les airs, j’en ai complètement oublié la notion temporelle et je m’inquiète de la présence du dragon. Il a mes capacités physiques et peu malgré tout atteindre Teruki et sa femme. Je survole les ruines de Fan-Ming en quête de mon corps, mais celui-ci n’est pas visible. A moins d’être capable d’activer la broche, il aura besoin d’un feu pour rester au chaud. Même s’il cherche à se venger de moi par le biais de mon corps, il ne risquera pas sa vie. Je retourne à la cour retrouver le couple, inquiet de me voir revenir. Ne pouvant parler, je tends le museau jusqu’à eux, à portée de leurs mains, espérant que cela calmera leur inquiétude. La première réaction de l’homme est de s’écarter de moi, mais face à une absence d’hostilité, il se rassure un peu.

(Bien. Il ne me reste plus qu’à retrouver ma voix. Après sa perte, nous avons retrouvé notre magie après une phase de repos. Peut-être est-ce là l’unique moyen de parler à nouveau et d’expliquer clairement la situation.)

Après un long moment d’hésitation, je prends le risque de m’endormir. Venir jusqu’ici n’a pas été des plus simple et je doute que le dragon soit en mesure d’y parvenir. Suivant le chemin pris, je me place là où je suis arrivée et bloque le passage avec mon énorme corps. Je ferme les yeux, avec la crainte de laisser le couple confronté à un danger.

Jeu de mot :
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Re: Plaines Ynoriennes

Message par Cromax » sam. 11 févr. 2023 01:31

Cauchemar en Aliaénon : Fan-Ming IV



Jorus s’endormit, rêvant d’envols lointains et de feu craché puissamment, alors que ses écailles rouges brillaient au soleil couchant. Il grogna dans son sommeil, et lorsqu’il ouvrit les yeux, alors qu’il faisait nuit. Des grognements… Subitement moins impressionnants, nota-t-il. Des grognements d’humain. Ses propres grognements. Car oui, s’il avait retrouvé la voix, il avait aussi retrouvé son corps : les deux sortilèges s’étaient dissipés. Il était tout en bas de Fan-Ming, dans la zone derrière les hautes murailles effondrées, abrité dans un baraquement à moitié détruit. Il put en sortir librement et, s’il regardait vers les hauteurs de la ville, verrait une ombre nocturne se détacher sur la pâleur des falaises gelées. Comme pour le narguer, sans même savoir s’il était observé, le dragon rouge cracha une salve flamboyante dans la nuit, retrouvant son pays draconique… En emportant avec lui l’appeau qu’il avait eu tant de mal à ôter à son propre corps.

Et il se retrouvait au même point qu’à son arrivée, fort cependant d’une nouvelle relation : Teruki et Himeka, seuls survivants de Fan-Ming, qui l’attendaient là-haut près du Palais brisé.




[HJ : Bon ben. J’te refais pas les jets pour grimper, tu connais le chemin. Tu peux avoir accès à Teruki et son épouse pour papoter, expliquer un peu ce qui s’est passé. Et tu es libre de tes actions, tu peux me dire globalement ce que tu comptes faire maintenant, et on verra si c’est en aparté sur discord ou en jeu sur un post. ^^]



[XP : Jorus :
Post 1 : 1 (exploration de Fan-Ming) + 0,5 (aparté)
Post 2 : 0,5 (aparté) + 2 (situation avec le dragon)]


[Jeu des mots : Jojo : 25 points.]

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Jorus Kayne
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Re: Plaines Ynoriennes

Message par Jorus Kayne » jeu. 16 févr. 2023 14:58

Je m’endors, quittant la réalité pour me laisser porter par les souvenirs de liberté que j’ai ressentis. Voler dans les cieux, cracher du feu, se sentir dans une forme jamais égalée dans un corps immense. Mes craintes disparaissent quelque peu, balayées par des images de moi volant dans les cieux, dominant cet espace sans crainte d’un quelconque prédateur. Puis le froid, la douleur et la fin me rappellent à l’ordre. Je me réveille, le corps meurtri par les événements de la veille, la fin me tiraillant l’estomac et le froid me glaçant jusqu’aux os. Je me lève avec lenteur, ressentant presque chaque blessure sur mon corps, aggravé par un froid prenant. Mes sens sont encore un peu brouillés. Ce n’est que lorsque je porte ma main au visage que je comprends qu’un changement a opéré. Mes sens me reviennent et avec eux, cette sensation de solitude qui n’est plus.

(JORUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUS !)

Cette voix qui d’ordinaire n’a de cesse d’être particulièrement moqueuse hurle en moi, provoquant un écho de bonheur rarement ressenti.

(Ysolde ?)

D’instinct, je porte mes mains à mon bijou, réceptacle et unique foyer protecteur de ma faéra. La joie de nos retrouvailles se mêle et s’entremêle l’une l’autre, ressentant autant le déchirement de la séparation de la veille, que le plaisir de cette union retrouvée.

(Tu m’as tellement manqué !)

(Et moi alors ? Tu crois pas que je me suis fait un sang d’encre ? J’étais enfermée, sans avoir aucun moyen de te sentir et te parler ! Jamais, plus jamais tu ne me refais un coup pareil tu m’entends ?)

Plus encore que ses mots, la tristesse de ma faéra me poignarde le cœur. Sans le vouloir, elle me fait ressentir les terribles émotions lorsqu’elle n’a plus eu de contact avec moi. Elle qui dont l’existence ne se complète qu’avec l’union avec un mortel, je sens que notre séparation était non pas comme une demi-vie, mais une mort figée, dont le temps lui a paru être une éternité.

(Je te le promets !)

Au bout d’un temps que je ne saurais déterminer, nos sanglots finissent par se tarirent. J’en profite également pour m’envelopper d’une douce chaleur grâce à ma broche.

(Alors tu y es finalement parvenu ! Et cette fois, sans avoir à trouver ton froc ! Ca fait quoi d’être un dragon ?)

(Ha oui c’est vrai ! J’avoue que c’était une sensation unique en son genre. Voler, dominer les cieux ! C’est quelque chose de particulièrement jouissif. J’aurais voulu que tu sois là pour le partager !)

(Mais moi je sais voler tu sais !)

(Oui, mais cette fois, c’est comme si on aurait volé à deux ! Et toi, sais-tu ce qu’a fait le dragon une fois que je l’ai déposé ici ?)

(Rien ! Il s’est planqué dans cette vieille grange et a attendu.)

(C’est presque une chance de retrouver mon corps dans un si bon état !)

(Et maintenant, que fait-on ?)

(Dans un sens, le message aux dragons est passé. Maintenant, je dois trouver un moyen de mettre Teruki et Himeka en sécurité. La situation ne me prête guère de choix !)

(Tu comptes encore utiliser cette magie instable ?)

(Ais-je le choix ? Je suis arrivé avec peine à atteindre le palais. SI Teruki parvient à redescendre, je doute que sa femme en soit capable !)

(Cette pimbêche ?)

(Oui, malgré son…caractère, je compte bien la sauver aussi, je le dois à Teruki. Tu as vu comment il a pris ma défense face au dragon ? J’en aurais été ému, si je n’avais pas été dans une situation aussi problématique !)

(Mais et si vous partez et que Xël vienne te chercher ?)

(Oui j’y pense aussi. Je vais devoir lui laisser un message ici. Reste à savoir comment ! Avec toute cette neige, ça va être compliqué de faire un truc qui puisse se lire. Bon pour le moment, j’ai une faim de dragon !)

(…)

(Trop tôt pour ce genre de blague ?)

(Je dirais entre deux et trois mille ans trop tôt oui !)

Je fouille dans mon sac et mange un peu de mes réserves pour sustenter ma faim. Je vais avoir besoin d’un maximum de force pour de nouveau atteindre le palais. Il en est de même pour mes blessures. Le dragon n’a pas vraiment été doux avec moi. Je pourrais simplement utiliser la salive d’Aetheris, mais aussi répugnante puisse être l’idée de boire de la bave, son effet est miraculeux, à l’image du rétablissement de Teruki. Je préfère sortir ma gourde pour soigner mes blessures graves et la répands sur mes membres meurtris.

Maintenant que cela est fait, je dois m’occuper du message. La nuit est présente et l’obscurité trop importante pour déambuler sans risquer de se prendre les pieds dans le premier débris venu et de se briser une jambe. J’allume donc une torche et me rend là où le portail de Xël m’a déposé. C’est malheureusement assez loin de tout et la possibilité de laisser un message ici m’est impossible. A moins de pisser dans la neige, mais il faudrait pour cela que le message tienne, ce qui est peu probable.

(Une idée ?)

(Je pensais graver un truc dans la pierre ou le bois, mais il n’y a rien ici. Si je dois écrire quelque chose, ce n’est pas là et je dois aussi l’indiquer également !)

La seule idée qui me vienne en tête est de faire une énorme flèche pour orienter une direction où se trouvera mon message. Genre, une bonne grosse flèche. Dans un premier temps j’ai besoin de me faire une petite ambiance lumineuse. Histoire de ne pas m’amuser à ramasser tout ce dont j’aurais besoin avec une main, pendant que l’autre m’éclaire. Je ramasse des débris inflammables que je dissémine un peu partout et enflamme le tout. Peut-être que Teruki et sa femme me verront d’où ils sont.

(S’ils n'ont pas été emportés par le dragon !)

(J’en doute ! Le dragon ne veut plus rien avoir affaire avec les hommes, il ne prendra pas le risque de nous donner une raison d’aller les chercher !)

Une fois cela fait, j’éteins ma torche et commence mes gros travaux. Je place pas mal de débris au sol et y mets des branchages. Ca aura au moins le mérite d’être visible malgré la neige. Je fais en sorte de former une flèche, qui pointe sur un mur que j’ai repéré. A la base de la flèche, j’installe un monticule de pierres. A la verticale de la plus haute, là où la neige ne devrait pas être présente, j’écris "messages".

(J’espère que cela va suffire !)

Puis je me dirige jusqu’au mur, en respectant la direction de ma flèche et grave un message aussi précis que court.

Attaque dragon autre monde.
Survivant 2
Déplacement Esseroth magie envisagée
Mission dragon échec ?
Attitude dragon hostile


(Ca fera l’affaire !)

(Le jour va bientôt se lever. Tu devrais te reposer avant de reprendre ton ascension. Même si tu connais déjà le chemin à prendre, tu vas avoir besoin de toutes tes forces !)

(On va faire comme ça !)

Je me pose dans un coin, laissant à mes bras le temps de se remettre de mes travaux, mais aussi de profiter de cet instant pour ne penser qu’à moi et à ma faéra retrouvée. Lorsqu’enfin il est temps, je me dirige d’un pas décidé pour atteindre le palais. Mes blessures de la veille ont été fortement réduites par mes potions, il n’en reste pas moins qu’elles sont présente et me font grincer un peu des dents.

(La bave d’Aetheris t’aurait été d’un grand secours !)


(C’est répugnant à dire, mais sa bave est trop précieuse pour la gâcher ainsi. Si je retourne à Esseroth, il faudra que je lui en demande un petit peu s’il y consent !)

(Un petit roulage de pelle aussi ?)

(Bof, pourquoi pas ! Ca évitera d’éventuelles infections !)


Finalement, après un long effort, qui me paraît tout de même moins long lorsque ma faéra n’est pas là pour me casser les pieds, j’atteins enfin le palais. J’y retrouve Teruki et sa femme, mais également un invité indésirable : leur méfiance. Bien visible dans leurs yeux. Lorsque je la perçois, je m’arrête pour ne pas les provoquer bêtement.

"N'ayez crainte c'est bien moi cette fois-ci. Lorsque le dragon m'a emporté hier, j'ai utilisé la magie pour inverser nos esprits dans le corps de l'autre. C'est bien moi qui ai imité la poule. J'ai manqué de discernement, je m'en excuse. J'allais vous expliquer clairement la situation, mais le dragon dans mon corps m'en a empêché en usant de la magie. Cette situation m'aura au moins permis d'apprendre qu'il avait accès à la puissante magie qui m'anime et que toute magie se termine au bout d'un certain temps."

(J’espère que cela les aura convaincus !)

"Le dragon s'en est-il pris à vous à son réveil ?"

"Rien n'est jamais simple, avec vous, n'est-ce pas ?" S’exclame Teruki en se frottant les tempes, les yeux plus plissés que d’ordinaire.

Puis il m’explique qu’il est reparti, emportant avec lui l’appeau, compliquant le moyen de les contacter si j’en avais toujours envie. Nous pourrions y aller également, mais il faudrait pour cela user de la magie. Sa première remarque me tire un sourire gêné.

"En effet, j’ai un caractère assez…particulier vais-je dire. Cependant, cela me permet d’aller de l’avant face à des situations comme celle que vous avez vécue."

Puis je regarde dans la direction où est parti le dragon. Une colère me porte un moment, avant que ma faéra ne me rappelle le dragon d’or et sa protection face au dragon noir de la Lande.

(Non ! Je sais qu’aller voir les dragons est un risque important à présent !)

"Voir les dragons était l’idée de base en effet. Mais entre le refus catégorique du dragon rouge de nous venir en aide, la menace d’un dragon d’un autre monde et vous, il en est hors de question ! Non seulement je dois avertir mes camarades de ce que je viens d’apprendre, mais Esseroth doit se tenir prête. Si nous ne parvenons pas à arrêter la propagation de la corruption, il est possible que le dragon s’attaque à un convoi de réfugiés fuyant Esseroth. Fan-Ming n’a pas tenu malgré ses défenses, les esserothéens n’auront pas la moindre chance dans ce cas de figure."

Je m’arrête un instant avant de reprendre.

"De plus, se rendre auprès des dragons inflige une menace supplémentaire et je ne compte pas vous faire courir ce risque, ni vous laisser ici seuls. Quitte à user de la magie, je préfère vous savoir en sécurité l’un comme l’autre !"

Je m’approche de Teruki et lui pose une main chaleureuse sur son épaule. Plus que ma broche, le souvenir de Teruki me défendant me réchauffe le cœur.

"J’ai particulièrement apprécié votre attitude lorsque je suis revenu avec mon corps dans la patte du dragon. Rares sont les hommes à prétendre risquer leurs vies pour un inconnu. Plus rares encore sont ceux qui agissent ainsi face à un dragon ! J’ai rarement vu d’âme aussi noble que la vôtre seigneur Teruki !"

"Une âme noble... Qui aura survécu à sa sœur, plus courageuse et entreprenante. A son peuple, lors de la destruction de la ville dont il avait la charge." Se lamente-t-il avant de secouer la tête et de me demander ce que j’ai en tête en ce qui concerne la magie pour les mettre en sécurité.

"Ne vous blâmez pas pour la mort de votre sœur, vous n’en êtes pas le responsable ! Pas plus que vous n’êtes coupable d’avoir survécu au massacre de votre cité."

Je retire ma main avant de regarder autour de nous et de répondre à sa question. De la neige à perte de vue, bien loin du climat d’Esseroth. Même si le dragon a prétendu que la lande Noire, le Titan et Esseroth étaient bien loin de nous, je crois que je minimise la réelle distance qui me sépare des miens.

"Je parle de la même magie qui m’a servi à inverser mon esprit avec celui du dragon, mais aussi de celle qui a fait disparaître les corps des vôtres. Une magie puissante, mais difficilement contrôlable. L’utiliser pourrait nos mettre tous en danger, mais sans elle, j’ignore comment vous faire quitter cet endroit. Le dragon a évoqué que Fan-Ming était loin de la Lande et d’Esseroth. Vu le climat local, c’est encore plus loin de ce que j’imaginais en venant ici. J’ai eu du mal à atteindre le palais, j’ignore ce qu’il en est de vous, mais votre femme sera-t-elle en mesure d’atteindre la terre ferme ? Quand bien même nous y arrivons, où irons-nous ? Voilà pourquoi malgré le risque, je pense qu’il est préférable d’user de la magie et j’espère être en mesure d’imiter le portail de Xël !"

La femme de mon tout nouveau meilleur ami semble mal prendre mes propos, prétextant qu’elle n’est pas si âgée et donc en mesure de quitter la ville, remarque qui me vaut de tirer un long soupir. Teruki lui, évoque l’avertissement de feu son maître d’armes qui le mettait en garde contre la magie. Néanmoins, dans une situation comme la nôtre où nous sommes dans loin de tout dans un climat peu propice à une excursion dénuée de monture, il me fait confiance sur l’utilisation de cette imprévisible magie.

(Bon sang que cette femme m’agace !)

"Il n’est pas question d’âge dame Himeka, mais de capacités physiques. Je suis venu ici à la force des bras, ce n’est clairement pas une promenade de santé. Quand bien même votre mari semble rompu au combat, j’ignore s’il a la capacité de parcourir le même chemin que moi. Je connais bon nombre de guerriers plutôt aguerris, qui en seraient eux-mêmes incapable." Puis je me tourne vers Teruki, visiblement plus disposé à écouter mes propos. "Je suis du même avis que votre maître d’armes. Il est préférable de n’user de cette magie qu’en cas de dernier recours. Comme vous l’avez dit, nos chances ici sont minces et l’urgence des informations pour Esseroth sont vitales." Je regarde face à moi le paysage montagneux et fais le vide dans ma tête. "Vous devriez vous éloigner. Cela serait plus sage !"

Lentement, je prends conscience de la magie d’Aliaénon qui coule en moi et prends mon temps pour agir. Je concentre la magie d’Aliaénon pour créer un portail de la même manière que Xël, à destination d’Esseroth. Je fais en sorte que celui-ci soit assez puissant pour nous transporter tous les trois. Je tends ma main gauche pour canaliser le passage et gérer la puissance, tandis que de l’autre, je fais des cercles pour modeler le passage.

[Utilisation de 4 grandes potions de soins]

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Re: Plaines Ynoriennes

Message par Cromax » sam. 18 févr. 2023 18:20

Cauchemar en Aliaénon : Fan-Ming V



Une sorte de portail étrange nait de la magie tentée par Jorus. Pas tellement comme ceux de Xël, sans doute plus instable, et à la surface aqueuse. C’est néanmoins un portail, et ils s’y insèrent sans tarder, pour arriver… totalement ailleurs qu’à destination. Mais genre totalement. La mention de Xël dans l’énoncé du sort, peut-être ?


[Suite dans la Lande Noire]


[XP : 0,5 (aparté) + 0,5 (message et compagnie)]

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Re: Gouvernorat d'Ynorie

Message par Cromax » sam. 16 mars 2024 15:03

Cauchemar en Aliaénon : Plaine des Buffapas I




Les plaines ensoleillées dans lesquelles se retrouva la petite équipée menée par Gorü étaient vastes et dégagées. Nul autre paysage à l’horizon, sinon les silhouettes lointaines des Monts du Raa’Saaksha très loin au nord, perdues dans le brouillard de la distance. En termes de plaines, c’étaient surtout des steppes à l’herbe brunie, des fois sèches, des fois au sol humide. Quelques bosquets parsemaient le paysage. Le climat était acceptable, bien qu’ils puissent se rendre compte d’un probable rafraichissement en avançant vers le nord.




Image




À partir de là, ils voyagèrent un peu à l’aveugle : comment trouver une harde de centaures, ils n’en savaient trop rien. Gorü ne les connaissait pas, pas plus que Sheeala. Cauchemar, lui, semblait littéralement sorti de son élément, suivant d’un pas lourd le groupe, totalement silencieux.

Après près d’une demi-journée de marche dans les steppes, croisant d’étranges créatures herbivores et pacifiques, sortes d’immenses bisons à six pattes et à queue plate désignée par Gorü comme des Buffapas, leur guide improvisé, cet homme-ours aux airs un peu niais mais d’une redoutable efficacité, s’attarda sur des trace au sol. Des traces de sabot, bien différentes des grosses pattes des ruminants du cru. Il y en avait de nombreuses, et partaient un peu dans tous les sens. Comme un carrefour important. Gorü signala :

« Certaines sont fraiches, mais difficile de déterminer précisément où elles se dirigent. »

Sheeala se tourna vers les aventuriers :

« Quelle solutions avons-nous pour les contacter ? Nous pourrions les pister, les suivre, si vous en avez la capacité. Pas sûr que ces êtres décrits comme fiers apprécient être suivis de la sorte, cependant. Ou leur indiquer notre présence, maintenant que nous savons qu’ils sont proches. »

Elle semblait hésiter.

« Auriez-vous d’autres idées ? »

Gorü n’avait pas l’air d’en avoir. Cauch’ haussa les épaules en grommelant, ce qui arracha un bref frisson de peur au groupe.




[HJ : pas d’aparté : un simple post indiquant ce que vous faites à ce moment-là pour tenter d’entrer en contact avec les centaures.]

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Re: Gouvernorat d'Ynorie

Message par Silmeria » jeu. 21 mars 2024 23:36

Au sortir de la forêt, la petite troupe avançait au travers de longues étendues dorées, ces interminables steppes aux herbes brunies par le soleil. Xël restait silencieux, j'espérais qu'il serait plus enclin à bavarder avec moi lors des prochaines heures, peut-être restait-il concentré. Avait-il rencontré les centaures jadis ? Savait-il quelque chose que j'ignorais ? C'était sans doute le cas, je ne savais rien de ce monde et tout ceci m'apparaissait comme une grande découverte à chaque pas, chaque rencontre.

J'avais vu mes premiers Titans, mes premières harpies, mes premiers Dieux de la mort, les premiers enfants de Dieu, les premières divinités qui arpentent ces terres, ma première résurrection hasardeuse de la main d'un demi-Dieu. C'était un grand moment pour mon humble carrière ! Mon passé de Baronne me semblait bien fade à côté de tout ceci.

San-Goru trouva en premier des traces, peut-être était-il accoutumé par ce paysage, j'avais oublié de regarder autre chose que la paysage. J'avais même eu un moment où je rêvais, marchant dans les plaines, laissant ma main caresser les pointes des herbes folles, fermant légèrement les yeux et laissant le vent caresser mon visage. C'était à la fois doux, agréable et inquiétant, nous étions en plaine ouverte, potentiellement visibles de loin par des guetteurs ou des sentinelles dissimulés.

J'observais les traces au sol. Hrist posa son menton sur mon épaule, m'enlaçant de ses bras, elle aussi observait les traces. On y trouvait pêlemêle des animaux, des oiseaux coprophages, des rongeurs, des plantes séchées...

" Un centaure, c'est un homme cheval sauf si ça a changé depuis hier. On va chercher des traces profondes, même estompées sur les bordures, ça reste un quadrupède avec un poids conséquent et qui avance en troupeau, peut-être seul. Tu crois que ça a des sentinelles les centaures ? "
" J'en sais rien. Les chevaux vivent en troupeau, les humains eux font des groupes et ont des éclaireurs, on peut admettre qu'il y ait des éclaireurs, ça ne serait pas aberrant. "
" Celle-ci. " Dit-elle d'un mouvement de menton presque nonchalant.
" Elle se démarque un peu, tu crois qu'elle est fraiche ? Ca pèse combien un centaure ? C'est un chevalhomme. "
" Plus lourd que nous deux, en tout cas. Ca part par là bas, suis-moi."

Hrist avançait, roulant ses jolies fesses sous son yukata, c'est vrai qu'on a pas l'occasion de se voir de derrière très souvent, Je pinçais doucement les lèvres comme surprise de ce que je voyais. Elle se penchait doucement, observant les traces au sol.

" Ca s'éloigne du groupe. On peut estimer que ça rejoint un groupe éloigné ? Peut-être que c'était un éclaireur en fin de compte. On va s'alterner et garder un oeil sur les traces et sur les environs. Laissons Xël et le groupe s'occuper de leurs affaires et nous, avançons. "
" Bah vi, je propose qu'on fasse ça en effet. De toutes façons Xëlou ne parle plus vraiment. Je ne sais pas ce qu'il a en ce moment, il va probablement bavarder avec la Harpie. D'ailleurs on aurait pu être plus gentilles avec elle, on lui a a peine dit un mot depuis qu'elle nous a rejoint. "
" Je ne sais pas, je m'en fiche. Avançons. "
" C'est très pragmatique. Avançons, ma jolie jumelle. "

Hrist tourna doucement le visage vers moi, était-ce la naissance d'un sourire ?

--------------------------

Double capacité pistage pour trouver les traces des centaures (Hrist et Sissi)
La petite plume de la Mort.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


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Xël
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Re: Gouvernorat d'Ynorie

Message par Xël » ven. 22 mars 2024 22:33

- propose à Sheeala de s'envoler pour observer la plaine avec de la hauteur

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Cromax
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Re: Gouvernorat d'Ynorie

Message par Cromax » sam. 23 mars 2024 11:59

Cauchemar en Aliaénon : Plaine des Buffapas II




Le groupe laissa partir Silmeria dans ses enquêtes. Sheeala acquiesça à la proposition de Xël et prit de la hauteur, prenant son apparence de harpie pour s’envoler. Elle laissa un long moment son regard traîner dans les plaines. Sous elle, l’hommours regardait avec intérêt cet envol gracieux alors que le Cauchemar s’appuyait sur ses armes, soupirant.

Du côté des jumelles, le pistage battait son plein. Silmeria était sans doute un peu perdue par l’efficacité et la rapidité de Hrist, qui de son côté s’appuyait fermement à suivre les traces très précises et particulièrement récentes d’une paire d’individus. Celles-ci les menèrent aux abords rocailleux d’un petit ruisseau, hors de vue du reste du groupe, où devisaient deux êtres en pataugeant dans l’eau. Des êtres qui pouvaient correspondre à la définition qu’ils se faisaient de centaures.


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Elles étaient encore trop loin pour percevoir ce qu’ils se disaient, mais ils ne semblaient pas les avoir repérées de leur côté.

Du côté du reste du groupe, Sheeala prévint Xël :

« Les Silmeria ont trouvé un couple de centaures. Une harde plus importante se dirige dans leur direction. Ne devrions-nous pas aller l’en aviser ?"


[HJ : Deux solutions pour chacun de vous : une action ponctuelle (aller prévenir Sil, observer les centaures sans se montrer, par exemple), ou des discussions privées (avec les centaures pour Sil, avec le reste du groupe pour Xël)]



[XP :
Silmeria : 0,5 (exploration)
Xël : noté quand complété.]


[Bons :
Silmeria : le Ponctuel !]

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Re: Gouvernorat d'Ynorie

Message par Silmeria » sam. 30 mars 2024 16:26

Sissi fait une interaction avec les centaures.
Xel et le groupe rejoignent Sissi et les centaures
Les centaures vont rapporter la nouvelle à leur chef
Tous attendent sagement sur place le retour des centaures
La petite plume de la Mort.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


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Re: Gouvernorat d'Ynorie

Message par Xël » dim. 31 mars 2024 11:37

Sheeala informe Xël qu’un groupe de centaure s’approche de Silmeria
Xël décide de les prévenir et de s’annoncer auprès des deux centaures en discussion avec Sissi
Il demande à rencontrer leur chef
Il promet de patienter le temps d’avoir un retour

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Re: Gouvernorat d'Ynorie

Message par Cromax » sam. 6 avr. 2024 15:09

Cauchemar en Aliaénon : Plaine des Buffapas III



Ils n’attendirent guère longtemps. Un nuage de poussière annonça l’approche d’un groupe nombreux. Une véritable harde de centaures ne tarda pas à leur faire face. La plupart était tels ceux qu’ils avaient rencontrés, de simples centaures sans équipement corporel spécifique, armés d’arcs ou de lances. Mais il y en avait aussi de bien plus harnachés, armurés et à la tête engoncée dans des casques cornus.



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Ils se tenaient en formation serrée autour de l’un d’eux qui paraissait immense. Il leur mettait une tête à tous, et était deux fois plus épais. Un corps musclé, un casque aux deux cornes rejetées en arrière et une terrible hache à deux mains qu’il semblait pouvoir manier sans difficulté à une seule.



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L’un des membres de sa garde rapprochée, avec un casque doré, prit la parole.

« Vous vouliez rencontrer notre chef : le voilà. Adressez-vous à lui avec déférence, ou vous en paierez le prix. »

Une menace claire, en somme.


[XP : Sil et Xël : noté quand complété.]

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Re: Gouvernorat d'Ynorie

Message par Silmeria » ven. 12 avr. 2024 08:08

Notre attente fut de courte durée. Bientôt, la terre tremblait et un nuage de poussière s'élevait, annonciateur de la venue des centaures. J'esperais que mes petites provocations n'allaient pas nous conduire à une mort certaine, piétinés par une harde de centaures en colère.

Mais la tête du contingent s'arrêta devant nous, le Roi des centaures se distinguait des autres. La ou les éclaireurs étaient légèrement armurés, la garde du souverain était lourdement encastrés dans une solide armure de guerre. J'étais surprise de les voir ainsi, une armure aussi lourde et des armes de guerre alors que leur terrain semble être en paix. Peut-être que les centaures sont un peuple guerrier fier d'arborer ces pièces pour montrer un statut hiérarchique. Il y avait tant à savoir.

Un casque d'or semblait parler pour le Roi. Hrist se plaça en diplomate et remercia le Roi pour nous avoir accordé du temps et nous laisser arpenter ses terres. Le roi lui ne semblait pas parler, j'observais Xël, intriguée, me disant que si le Roi n'ouvrait pas la bouche, ce n'était pas parce qu'il zozotait. Je commençais à croire que le pote pigeon de San-Gorü nous avait bien renseigné. Hrist me désigna, m'arrachant à mes pensées. Elle voulait proposer de voir la vision du monde qui les attendait si on négligeait notre mission. Je trouvais ça habile de sa part, ça nous epargnerait de longues discussions. Le volontaire se presenta à moi et avec l'approbation de ma jumelle, je lançais mon sort d'un petit mouvement de main.

Que lui faire voir ? La corruption ? Forcément. Elle sera présente, absolument partout comme si le monde était englué dedans. Il fallait aussi le Gragon ! Magnifique et imposant, il serait... hm sur l'horizon pour le voir en entier. Ah et son roi mort à ses pieds. Ça c'est sympathique aussi un cadavre d'être proche. Et sa grosse hache on en fait des allumettes. Paf ! Et là le Gragon remarque le survivant, vole vers lui et ouvre grand sa gueule, laboure le sol de son menton et croque ! Rideau, saluez le publique et si avec ça ils comprennent pas que sans notre aide ils sont cuits, je veux bien rendre ma dague.

La machination de Hrist avait trouvé son petit succès. On apprit que le Roi centaure avait grâce à sa voix la capacité d'insufler le courage dans le coeur et l'esprit de celui qui l'entendrait. Hrist voulait essayer de tester la puissance des voix de Cauch et du Centaure pour voir si parmi les fils du Sans-Visage, il y avait des pouvoirs plus puissants que d'autres mais les centaures refusèrent l'expérimentation, visiblement ils ne portaient pas les hommes-ours dans leur cœur ce qui etait ironique pour des hommes chevaux.

Sur un commun accord, nous voyons les centaures s'eloigner après avoir promis leur aide. Comment allions nous les contacter ? Ça c'était une autre affaire, Hrist avait accepté des conditions qui ne lui appartenaient pas avec beaucoup de légèreté. Je la soupçonnais presque de planifier l'affrontement avec le Gragon sur ces plaines juste pour ravager le terrain des centaures.

N'ayant plus rien à faire en ces lieux, il fallait trouver une autre piste, c'est la que Xël se distinguait grâce à ses portails. Hrist et moi serions bien allées saluer Vallel pour lui raconter notre avancée mais Xël n'était pas du même avis. Il fallait s'incliner, on n'allait pas le forcer à employer sa magie pour quelque chose qu'il ne voulait pas.

Notre plan se dessinait plus précisément, les trois Yuimeniens se rendraient à Arothiir grace au portail de Xël.
La petite plume de la Mort.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
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Re: Gouvernorat d'Ynorie

Message par Xël » ven. 12 avr. 2024 19:20

- conversation avec les centaures
- court échange avec le groupe
- ouvre un portail vers les portes d’Arothiir.

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Re: Gouvernorat d'Ynorie

Message par Cromax » sam. 13 avr. 2024 14:15

Cauchemar en Aliaénon : Plaine des Buffapas IV



Abandonnant Sheeala à la poursuite de Groguur, Xël créa un portail vers Arothiir. Lui-même, Hrist, Silmeria et Cauch’ y entrèrent (même si pour le coup, Hrist prit une place de plus dans le décompte, manquant de peu de laisser le monstre de la Lande Noire sur place). Et ils se retrouvèrent de l’autre côté, devant les portes d’une cité où Xël était déjà allé.


[HJ : Suite à Arothiir]



[XP :
Silmeria : 0,5 (papote)
Xël : noté quand complété.]

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