Forêt d'Emeraude
- Yuimen
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- Cromax
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Re: Forêt d'Emeraude
Cauchemar en Aliaénon : Treeof I
Lorsqu’ils s’éveillent, Xël, Silmeria et le Colosse d’Os se retrouvent sur une île familière au mage aérien : l’île du Castel de Treeof, au centre du Lac Pâle. Les hautes tours blanches aux contreforts de roc se dressent au-dessus d’eux.
De’vant les portes de l’édifice, une dame-panthère dans une armure noir et argent leur fait face, les observant d’un regard félin et scrutateur. Elle ne dit rien, pour l’instant, mais fait ostensiblement barrière de son corps pour empêcher tout passage vers l’intérieur du castel-harpie.
[HJ : On fait ça sur Discord, dans le channel ouvert sur le discord de l'évent.]
- Silmeria
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Re: Forêt d'Emeraude
" Y a un... un gros chat. " Avais-je dit sans lâcher le bras de Xël. Nous faisions face à une panthère bipède en armure qui semblait être la gardienne de ses lieux. Derrière elle, une porte conduisait à un domaine grandiose. Xël ne semblait pas décontenancé par tout ceci, je pris sans mal la décision de le laisser parler afin de se présenter. Peut-être était-il déjà venu en ces lieux.
« Bonjour. Mon nom est Xël, qui occupe actuellement le château ? Est-ce que c’est Sheeala ? »
Manifestement il avait une grande connaissance de ce monde et serait assurément un meilleur allié que cette Shaakte braillarde.
« Voici Silmeria, elle vient également de Yuimen et voici … le Cauchemar de la Lande, c’est comme ça qu’on l’appelle, gardien de la Lande Noire. »
Un échange suivi entre Xël et la panthère, derrière moi, je sentais la présence oppressante de ce colosse d'os, comme si son ombre à elle seule était aussi lourde sur mes épaules qu'une chape de plomb.
" Tout ça c'est très bien, mais... sans vous offenser, vous connaissez non noms mais vous ? On vous appelle comment ? Madame Papatte ? Notre colosse ferait un assez bon gardien pour empêcher quiconque de rentrer et ça vous permettrait de nous accompagner. Plus loin. De lui. " J'avais prononcé ces mots sans même dévisser mon regard du sol, je ne voulais en aucun cas croiser le regard de ce géant, je ne sais pas comment Xël avait fait pour ne pas subir la malédiction qui émanait de ce géant, mais il semblait être clairement immunisé par cette magie.
"Madame Papatte, ça ira très bien. Et je vais rester ici avec vos armes, si vous voulez bien avoir l'obligeance de me les confier. Vous serez ensuite annoncés. Et... je le considère comme une arme : il ne rentre pas." Avait-elle dit en pointant d'un geste de la truffe notre géant de compagnie. Je crois que j'étais soulagée, je sentais presque un regain d'humour qui semblait chasser cette crainte constante sans pour autant y trouver une raison valable.
" Heu... demandez lui poliment de ne pas rentrer, je l'ai vu transformer un immense serpent squelette en osselets. Mais ça me va. "
"Le sac, aussi. Et vous : bâton, sac. Et je vous déconseille de lancer le moindre sort là-dedans si vous ne voulez pas finir criblé de flèches et de lardures."
(" Criblés de flèches et de lardures ? C'est pas un peu dangereux pour le personnel au corps à corps ? ") Avait remarqué Cèles d'une petite voix moqueuse.
" Merci gentille Dame Papatte. Ah et si une de mes potions éclate et que vous avez de projections sur vous... heu. Et bien. Ravie de vous avoir connue en tout cas. Viens Xëloupatux ! On ne risque rien à laisser nos affaires à cette gentille papatte ! " Sans pour autant lâcher Xël, je m'étais débarrassée de la Tueuse de Mage ainsi que de la Vieille Rengaine. Le sac ayant rejoint mes objets, j'étais prête à entrer dans le domaine avec Xël armée du serpent de Kiraes au cas où les choses venaient à mal tourner.
Mais j'étais avec Xël et il semblait avoir une assez bonne connaissance des lieux et des personnages notables qui y vivent. Par conséquent, j'étais à peu près sûre que tout irait bien.
Sinon, il y avait toujours Hrist.
« Bonjour. Mon nom est Xël, qui occupe actuellement le château ? Est-ce que c’est Sheeala ? »
Manifestement il avait une grande connaissance de ce monde et serait assurément un meilleur allié que cette Shaakte braillarde.
« Voici Silmeria, elle vient également de Yuimen et voici … le Cauchemar de la Lande, c’est comme ça qu’on l’appelle, gardien de la Lande Noire. »
Un échange suivi entre Xël et la panthère, derrière moi, je sentais la présence oppressante de ce colosse d'os, comme si son ombre à elle seule était aussi lourde sur mes épaules qu'une chape de plomb.
" Tout ça c'est très bien, mais... sans vous offenser, vous connaissez non noms mais vous ? On vous appelle comment ? Madame Papatte ? Notre colosse ferait un assez bon gardien pour empêcher quiconque de rentrer et ça vous permettrait de nous accompagner. Plus loin. De lui. " J'avais prononcé ces mots sans même dévisser mon regard du sol, je ne voulais en aucun cas croiser le regard de ce géant, je ne sais pas comment Xël avait fait pour ne pas subir la malédiction qui émanait de ce géant, mais il semblait être clairement immunisé par cette magie.
"Madame Papatte, ça ira très bien. Et je vais rester ici avec vos armes, si vous voulez bien avoir l'obligeance de me les confier. Vous serez ensuite annoncés. Et... je le considère comme une arme : il ne rentre pas." Avait-elle dit en pointant d'un geste de la truffe notre géant de compagnie. Je crois que j'étais soulagée, je sentais presque un regain d'humour qui semblait chasser cette crainte constante sans pour autant y trouver une raison valable.
" Heu... demandez lui poliment de ne pas rentrer, je l'ai vu transformer un immense serpent squelette en osselets. Mais ça me va. "
"Le sac, aussi. Et vous : bâton, sac. Et je vous déconseille de lancer le moindre sort là-dedans si vous ne voulez pas finir criblé de flèches et de lardures."
(" Criblés de flèches et de lardures ? C'est pas un peu dangereux pour le personnel au corps à corps ? ") Avait remarqué Cèles d'une petite voix moqueuse.
" Merci gentille Dame Papatte. Ah et si une de mes potions éclate et que vous avez de projections sur vous... heu. Et bien. Ravie de vous avoir connue en tout cas. Viens Xëloupatux ! On ne risque rien à laisser nos affaires à cette gentille papatte ! " Sans pour autant lâcher Xël, je m'étais débarrassée de la Tueuse de Mage ainsi que de la Vieille Rengaine. Le sac ayant rejoint mes objets, j'étais prête à entrer dans le domaine avec Xël armée du serpent de Kiraes au cas où les choses venaient à mal tourner.
Mais j'étais avec Xël et il semblait avoir une assez bonne connaissance des lieux et des personnages notables qui y vivent. Par conséquent, j'étais à peu près sûre que tout irait bien.
Sinon, il y avait toujours Hrist.
La petite plume de la Mort.
Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.
Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.
- Xël
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Re: Forêt d'Emeraude
Le ciel est bleu. Fini le tableau obscur et opaque qui pesait sur la région de la Lande. L’atmosphère est plus forestière, plus humide, plus vivante, aux odeurs de sève, de mousse et d’eau calme. Les sons aussi sont plus accueillants, de fins clapotis d’eau, des chants d’oiseaux et de criquets. Je pourrais sans problème prolonger ma sieste ici si j’étais seul et que la situation ne serait pas ce qu’elle est. Moins dramatique qu’avant cela dit car d’après le Sans Visage les peuples sont protégés par son pacte. Les seuls cibles du Dragon sont donc, pour l’instant, les Titans. Et eux sont en mesure de se défendre.
Je me redresse, observant autour de moi pour retrouver mes camarade de route: le colosse et Silmeria. Ils sont présents, ainsi qu’une femme panthère, carnivore, gardant l’entrée du château qui siège sur l’île au milieu du lac de Treoof. Je me mets finalement debout, ayant situé où nous sommes et je suis surpris qu’aussitôt fait Silmeria vienne se coller à mon bras avec une attitude d’enfants effrayée. J’ai toujours un peu de mal à comprendre ce sentiment que j’ai à son sujet. Je sais qu’elle est capable de tuer quasiment n’importe qui si l’envie lui prend, à cet égard je montre toujours de la méfiance mêlé d’un respect que je pense mutuel. Je sais qu’elle peut me tuer mais elle sait que c’est réciproque, j’imagine que ça nous fait tenir tous les deux à carreau. Ça, je le comprends. En revanche, la voir ainsi, si … vulnérable … J’ai simplement envie de la prendre dans mes bras pour la rassurer et lui dire que tout ira bien. Sans aller jusque là je lui caresse brièvement l’épaule pour la rassurer et lui expliquer succinctement la particularité des locaux. Mais ça ne suffit pas à la faire lâcher mon bras et elle m’accompagne alors que je m’approche de la sentinelle après avoir demandé au colosse de ne pas la terroriser.
Je me présente et demande qui occupe le château actuellement.
"Xël, le Xël ? Celui qui a mis le feu à la ville ?"
Elle plisse les yeux et nous observe avec attention.
"Celui qui l'a sauvée, aussi. Pour quelle raison souhaitez-vous savoir qui est au Castel en ce moment ? Ne savez-vous pas que cette île est interdite à quiconque n'y est pas convié ?"
Je hausse un sourcil quand elle me soupçonne d’avoir mis le feu à la cité. De mémoire ce n’était pas moi, en revanche j’avais fait sauter la moitié de la palissade en tentant de l’éteindre … La taquinerie passée je désigne Silmeria toujours suspendu à mon bras et le colosse non loin.
« Voici Silmeria, elle vient également de Yuimen et voici … le Cauchemar de la Lande, c’est comme ça qu’on l’appelle, gardien de la Lande Noire. »
Je poursuis ensuite:
« J’ignorais que l’accès à l’île était interdit mais vous avez dû remarquer que nous n’avons pas utilisé un moyen de locomotion standard. Nous n’avons pas choisi d’apparaître ici. Quant à ma curiosité c’est que je sais que Sheeala est revenu ici et je me demandais si elle avait reprit son ancien titre où si quelqu’un d’autre avait prit le relais. »
Elle répond que c’est sa majesté Jessaccilo qui est reine avec ses soeurs. Silmeria, toujours agrippée à mon bras demande à en savoir plus sur notre interlocutrice et lui donne le surnom de madame papatte avant de l’encourager à nous éloigner du colosse.
« Jess ? Oui je connais aussi. Nous nous sommes rencontrés à Arothiir. Si vous voulez bien les prévenir que nous voudrions les voir. Nous voulons simplement partager des informations … »
Mes yeux glissent vers Silmeria, peu habitué à la voir si effrayée. Même silencieux, la présence du colosse à une influence sur elle.
"Madame Papatte, ça ira très bien. Et je vais rester ici avec vos armes, si vous voulez bien avoir l'obligeance de me les confier. Vous serez ensuite annoncés. Et... je le considère comme une arme : il ne rentre pas."
Elle jette un regard peu rassuré au Cauchemar, puis revient sur nous tandis que la Régicide lui confie ses armes.
« Il n’est pas une arme. Seulement un homme un peu différent des autres. »
Je me tourne vers le cauchemar de la Lande.
« Est-ce que ça te dérange de nous attendre ? »
Lui demandais-je d’une manière à ce qu’il puisse répondre d’un signe de tête. Il hausse les épaules et va s’installer sur un rocher pour y aiguiser ses lames, taquin. Madame papatte nous demande alors de laisser toutes nos affaires dehors et me déconseille de lancer un sort dans le château. Je me plie aux règles et suis la Sentinelle jusqu’à la porte avec Silmeria toujours suspendue à mon bras.
Je me redresse, observant autour de moi pour retrouver mes camarade de route: le colosse et Silmeria. Ils sont présents, ainsi qu’une femme panthère, carnivore, gardant l’entrée du château qui siège sur l’île au milieu du lac de Treoof. Je me mets finalement debout, ayant situé où nous sommes et je suis surpris qu’aussitôt fait Silmeria vienne se coller à mon bras avec une attitude d’enfants effrayée. J’ai toujours un peu de mal à comprendre ce sentiment que j’ai à son sujet. Je sais qu’elle est capable de tuer quasiment n’importe qui si l’envie lui prend, à cet égard je montre toujours de la méfiance mêlé d’un respect que je pense mutuel. Je sais qu’elle peut me tuer mais elle sait que c’est réciproque, j’imagine que ça nous fait tenir tous les deux à carreau. Ça, je le comprends. En revanche, la voir ainsi, si … vulnérable … J’ai simplement envie de la prendre dans mes bras pour la rassurer et lui dire que tout ira bien. Sans aller jusque là je lui caresse brièvement l’épaule pour la rassurer et lui expliquer succinctement la particularité des locaux. Mais ça ne suffit pas à la faire lâcher mon bras et elle m’accompagne alors que je m’approche de la sentinelle après avoir demandé au colosse de ne pas la terroriser.
Je me présente et demande qui occupe le château actuellement.
"Xël, le Xël ? Celui qui a mis le feu à la ville ?"
Elle plisse les yeux et nous observe avec attention.
"Celui qui l'a sauvée, aussi. Pour quelle raison souhaitez-vous savoir qui est au Castel en ce moment ? Ne savez-vous pas que cette île est interdite à quiconque n'y est pas convié ?"
Je hausse un sourcil quand elle me soupçonne d’avoir mis le feu à la cité. De mémoire ce n’était pas moi, en revanche j’avais fait sauter la moitié de la palissade en tentant de l’éteindre … La taquinerie passée je désigne Silmeria toujours suspendu à mon bras et le colosse non loin.
« Voici Silmeria, elle vient également de Yuimen et voici … le Cauchemar de la Lande, c’est comme ça qu’on l’appelle, gardien de la Lande Noire. »
Je poursuis ensuite:
« J’ignorais que l’accès à l’île était interdit mais vous avez dû remarquer que nous n’avons pas utilisé un moyen de locomotion standard. Nous n’avons pas choisi d’apparaître ici. Quant à ma curiosité c’est que je sais que Sheeala est revenu ici et je me demandais si elle avait reprit son ancien titre où si quelqu’un d’autre avait prit le relais. »
Elle répond que c’est sa majesté Jessaccilo qui est reine avec ses soeurs. Silmeria, toujours agrippée à mon bras demande à en savoir plus sur notre interlocutrice et lui donne le surnom de madame papatte avant de l’encourager à nous éloigner du colosse.
« Jess ? Oui je connais aussi. Nous nous sommes rencontrés à Arothiir. Si vous voulez bien les prévenir que nous voudrions les voir. Nous voulons simplement partager des informations … »
Mes yeux glissent vers Silmeria, peu habitué à la voir si effrayée. Même silencieux, la présence du colosse à une influence sur elle.
"Madame Papatte, ça ira très bien. Et je vais rester ici avec vos armes, si vous voulez bien avoir l'obligeance de me les confier. Vous serez ensuite annoncés. Et... je le considère comme une arme : il ne rentre pas."
Elle jette un regard peu rassuré au Cauchemar, puis revient sur nous tandis que la Régicide lui confie ses armes.
« Il n’est pas une arme. Seulement un homme un peu différent des autres. »
Je me tourne vers le cauchemar de la Lande.
« Est-ce que ça te dérange de nous attendre ? »
Lui demandais-je d’une manière à ce qu’il puisse répondre d’un signe de tête. Il hausse les épaules et va s’installer sur un rocher pour y aiguiser ses lames, taquin. Madame papatte nous demande alors de laisser toutes nos affaires dehors et me déconseille de lancer un sort dans le château. Je me plie aux règles et suis la Sentinelle jusqu’à la porte avec Silmeria toujours suspendue à mon bras.
- Cromax
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Re: Forêt d'Emeraude
Cauchemar en Aliaénon : Treeof II
La Dame Papatte gardant la porte ouvre celle-ci et vous laisse en compagnie d’un charismatique homme-lièvre vêtu d’une livrée noire aux bordereaux d’or.
Silencieux, il vous fait signe de vous suivre à travers les couloirs du castel, mélange d’architecture fantastique si étrangère aux autres habitations hommes-pâles, qu’elles soient de Treeof ou d’Andel’Ys, et de vétégaux en grand nombre. Enormément de fleurs, blanches et roses en majorité.
Vous êtes menés jusqu’à une salle de réception où vous êtes annoncés alors que le lièvre ouvre la porte. Derrière celle-ci, deux femmes assises dans de confortables canapés se tournent vers vous. Sheeala d’Argentar et Jessaccilo D’Aurum. L’ex-Reine et conseillère d’Or, et la Reine actuelle de Treeof, membre de la Trinité du Royaume.
« Vous voilà. Quelles nouvelles portez-vous de votre enquête ? Où sont ceux qui vous accompagnaient ? »
La femme à la peau blanche et aux cornes noires se tourne, analysant les deux de son regard d’onyx.
« Xël de Yuimen et une parfaite inconnue au teint délicat. Que requérez-vous du Royaume Pâle que je représente ici. Parlez sans gène. »
Curieusement, cette dernière affirmation sonne un peu faux entre ses lèvres pâles.
[HJ : On fait ça sur le discord !]
[XP :
Silmeria : 0,5 (papote), 0,5 (entrée dans le castel)
Xël : 0,5 (papote), 0,5 (entrée dans le castel)]
[Bons :
Silmeria : Le Ponctuel !]
- Silmeria
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Re: Forêt d'Emeraude
Un... Lapinou ?
J'étais tout de même sceptique, les herbivores pouvaient fréquenter les carnivores sans danger ? Est-ce que c'était grâce à leur partie humaine qu'ils savaient cohabiter ? En tout cas, je trouvais ça fascinant. Je ne m'étais pas tellement posée la question sur Yuimen, les gros matou miteux comme ce vilain Aztai étaient assez rares. Là ils semblaient peupler ces lieux à tel point que c'était moi qui avait l'air d'une étrangère, avec ma tête de luciole. Le gentil lapinou nous conduisit sans mot dire jusqu'à la salle du trône ? En tout cas on y vit deux gentilles dames, une humaine et une autre avec des cornes noires. Impossible de savoir d'où elle venait, je ne me souvenais pas non plus avoir vu pareille personne dans ma vie. Quoique non, étant donné qu'elles avaient le fessou vissé à un canapé et non un trône, ce devait être une sorte de... Lieu pour le thé ? Pour recevoir ? Pour bavarder ? Pour rencontrer des inconnus ?
Hypothèse qu'elles effacèrent toutes deux très rapidement, l'une mentionnant un flagrant " vous voilà et où sont les autres " et l'autre au regard de suif avait clairement nommé Xël de Yuimen, c'était amusant, un petit rictus vint chatouiller le creux de ma lèvre, à dire vrai, ça devait bien lui faire plaisir, à notre bon Xël, d'avoir enfin un titre un peu plus noble et prestigieux. Xël de Yuimen, ça sonne mieux à l'oreille que Xël l'ancien mendiant ou Xël le plus gros buveur de pinte de la taverne de Dédé le borgne.
Je me présentais brièvement après avoir signifié à Xël que je le laisserai parler puisqu'il était déjà en terrain connu.
La conversation commença sans trop de surprise. Xël-de-Yuimen mentionna l'arrivée du vilain Gragon noir et machine-sans-corne manqua de bénir le canapé qu'elle occupait de ses souillures à l'écoute de cette nouvelle. Quant aux enfants du Sans-Visage, malheureusement la demande ne rencontra aucune approbation de la part de l'une ou de l'autre, toutes deux, femmes plus puissantes du royaume qu'elles étaient n'avaient pas connaissance de quoique ce soit à ce sujet et nous partions déjà sur un petit échec. Mais Xël-de-Yuimen n'était pas homme à se laisser abattre pour si peu.
J'écoutais cet échange entre l'actuelle tête couronnée de ce monde, l'ancienne et Xël-de-Yuimen. Une mention grivoise de mon acolyte expliquant aux femmes que les enfants du Sans-Tronche n'étaient pas issu d'une fécondation comme le font les mammifères mais plutôt quelque chose de magique, un fragment de lui infusé en quelqu'un ou une autre bizarrerie magique. Tout ceci nous conduisait aux Eclaireurs de cette ville, sensément rassemblés en ville et nous étions très vite conviés à aller les rejoindre avec la bénédiction de la Reine.
Celle-ci toutefois me mentionna et demanda à Xël si je n'étais pas un peu abrutie à ne pas parler, j'ouvrais de grand yeux, observant tour à tour les personnes de la pièce comme s'il s'agissait là d'une blague. N'avais-je pas précisé plus tôt que je laissais Xël parler puisqu'ils se connaissaient ? Peut-être que ses cornes lui bouchaient les oreilles, il fallait reconnaître qu'elles étaient grosses, s'il y avait une femme bouc dans son royaume, elle serait à coup sûr jalouse.
Xël prit ma défense sans se faire prier, précisant qu'en effet j'étais étrangère à ce monde et que je préférais rester en retrait, taquin il ajouta même que mon petit talent concernait les têtes couronnées, c'était à la fois amusant et maladroit de préciser quelque chose d'aussi sensible à une Reine. Fusse-t-elle Reine depuis peu et d'un petit lopin de terre, personne n'a envie de se demander si je cherche à faire grandir mon palmares.
Un bref échange de provocation aussi subtiles que lourdes fusa entre la Reine Jess et moi.
" Il sous entend que je suis la Régicide de Yuimen, des fois que vous soyez intellectuellement limitée. Et vaguement susceptible aussi. Mais j'ai plus gros sur mon tableau de chasse qu'une Reine cornue. "
"Ce qui importe c'est que vous n'en ayez pas, de Reine Cornue sur votre tableau de chasse. Vos faits d'armes ne m'intéressent pas : ils n'ont l'air que gorgées d'orgueil pour vous."
Après s'être tournée vers Xël, comme pour le réprimander de ne pas avoir tenu sa camarade de voyage.
"Au moins est-elle dotée de parole. Peut-être l'avez-vous également prévenue qu'il n'est pas bon de me sous-estimer ou de me provoquer de même. C'eut été pertinent."
" Je ne vous sous estime pas. Une Reine qui a une sécurité aussi peu attentive doit sans doute avoir les moyens de se débrouiller sans ses chats et ses renards. "
Je m'incline doucement, après tout, il m'a été permis d'entrer sans qu'on ne me fouille, j'avais encore le Serpent de caché entre mes seins et Hrist était toujours à portée d'ombre, elle aurait pu venir et ainsi le Royaume aurait peut-être dû se passer d'une de ses femmes les plus puissantes. Ceci dit ni Xël ni moi n'avions le temps (ou l'envie) de pourfendre des hommes bêtes pour vendre leur fourrure, ça aurait donné de quoi tenir deux ou trois hivers mais le Gragon était plus important qu'un homme furet, une femme chat et une Reine cornue. La liste des personnes qui m'insultent sur ce monde sans en payer le prix commençait à s'allonger, je me demande si je ne me ramollis pas un peu.
" Si sa majesté nous permet de prendre congé "
Sheeala nous conduisit jusqu'à Madame Papatte qui eut l'amabilité de nous rendre nos effets. Je serrais la Tueuse de Mage contre mon petit coeur, tellement heureuse de la retrouver et dit en sautillant, évitant avec soin de croiser du regard le Colosse d'os :
" Allons voir les éclaireurs ! Ca va être bien ! "
J'étais tout de même sceptique, les herbivores pouvaient fréquenter les carnivores sans danger ? Est-ce que c'était grâce à leur partie humaine qu'ils savaient cohabiter ? En tout cas, je trouvais ça fascinant. Je ne m'étais pas tellement posée la question sur Yuimen, les gros matou miteux comme ce vilain Aztai étaient assez rares. Là ils semblaient peupler ces lieux à tel point que c'était moi qui avait l'air d'une étrangère, avec ma tête de luciole. Le gentil lapinou nous conduisit sans mot dire jusqu'à la salle du trône ? En tout cas on y vit deux gentilles dames, une humaine et une autre avec des cornes noires. Impossible de savoir d'où elle venait, je ne me souvenais pas non plus avoir vu pareille personne dans ma vie. Quoique non, étant donné qu'elles avaient le fessou vissé à un canapé et non un trône, ce devait être une sorte de... Lieu pour le thé ? Pour recevoir ? Pour bavarder ? Pour rencontrer des inconnus ?
Hypothèse qu'elles effacèrent toutes deux très rapidement, l'une mentionnant un flagrant " vous voilà et où sont les autres " et l'autre au regard de suif avait clairement nommé Xël de Yuimen, c'était amusant, un petit rictus vint chatouiller le creux de ma lèvre, à dire vrai, ça devait bien lui faire plaisir, à notre bon Xël, d'avoir enfin un titre un peu plus noble et prestigieux. Xël de Yuimen, ça sonne mieux à l'oreille que Xël l'ancien mendiant ou Xël le plus gros buveur de pinte de la taverne de Dédé le borgne.
Je me présentais brièvement après avoir signifié à Xël que je le laisserai parler puisqu'il était déjà en terrain connu.
La conversation commença sans trop de surprise. Xël-de-Yuimen mentionna l'arrivée du vilain Gragon noir et machine-sans-corne manqua de bénir le canapé qu'elle occupait de ses souillures à l'écoute de cette nouvelle. Quant aux enfants du Sans-Visage, malheureusement la demande ne rencontra aucune approbation de la part de l'une ou de l'autre, toutes deux, femmes plus puissantes du royaume qu'elles étaient n'avaient pas connaissance de quoique ce soit à ce sujet et nous partions déjà sur un petit échec. Mais Xël-de-Yuimen n'était pas homme à se laisser abattre pour si peu.
J'écoutais cet échange entre l'actuelle tête couronnée de ce monde, l'ancienne et Xël-de-Yuimen. Une mention grivoise de mon acolyte expliquant aux femmes que les enfants du Sans-Tronche n'étaient pas issu d'une fécondation comme le font les mammifères mais plutôt quelque chose de magique, un fragment de lui infusé en quelqu'un ou une autre bizarrerie magique. Tout ceci nous conduisait aux Eclaireurs de cette ville, sensément rassemblés en ville et nous étions très vite conviés à aller les rejoindre avec la bénédiction de la Reine.
Celle-ci toutefois me mentionna et demanda à Xël si je n'étais pas un peu abrutie à ne pas parler, j'ouvrais de grand yeux, observant tour à tour les personnes de la pièce comme s'il s'agissait là d'une blague. N'avais-je pas précisé plus tôt que je laissais Xël parler puisqu'ils se connaissaient ? Peut-être que ses cornes lui bouchaient les oreilles, il fallait reconnaître qu'elles étaient grosses, s'il y avait une femme bouc dans son royaume, elle serait à coup sûr jalouse.
Xël prit ma défense sans se faire prier, précisant qu'en effet j'étais étrangère à ce monde et que je préférais rester en retrait, taquin il ajouta même que mon petit talent concernait les têtes couronnées, c'était à la fois amusant et maladroit de préciser quelque chose d'aussi sensible à une Reine. Fusse-t-elle Reine depuis peu et d'un petit lopin de terre, personne n'a envie de se demander si je cherche à faire grandir mon palmares.
Un bref échange de provocation aussi subtiles que lourdes fusa entre la Reine Jess et moi.
" Il sous entend que je suis la Régicide de Yuimen, des fois que vous soyez intellectuellement limitée. Et vaguement susceptible aussi. Mais j'ai plus gros sur mon tableau de chasse qu'une Reine cornue. "
"Ce qui importe c'est que vous n'en ayez pas, de Reine Cornue sur votre tableau de chasse. Vos faits d'armes ne m'intéressent pas : ils n'ont l'air que gorgées d'orgueil pour vous."
Après s'être tournée vers Xël, comme pour le réprimander de ne pas avoir tenu sa camarade de voyage.
"Au moins est-elle dotée de parole. Peut-être l'avez-vous également prévenue qu'il n'est pas bon de me sous-estimer ou de me provoquer de même. C'eut été pertinent."
" Je ne vous sous estime pas. Une Reine qui a une sécurité aussi peu attentive doit sans doute avoir les moyens de se débrouiller sans ses chats et ses renards. "
Je m'incline doucement, après tout, il m'a été permis d'entrer sans qu'on ne me fouille, j'avais encore le Serpent de caché entre mes seins et Hrist était toujours à portée d'ombre, elle aurait pu venir et ainsi le Royaume aurait peut-être dû se passer d'une de ses femmes les plus puissantes. Ceci dit ni Xël ni moi n'avions le temps (ou l'envie) de pourfendre des hommes bêtes pour vendre leur fourrure, ça aurait donné de quoi tenir deux ou trois hivers mais le Gragon était plus important qu'un homme furet, une femme chat et une Reine cornue. La liste des personnes qui m'insultent sur ce monde sans en payer le prix commençait à s'allonger, je me demande si je ne me ramollis pas un peu.
" Si sa majesté nous permet de prendre congé "
Sheeala nous conduisit jusqu'à Madame Papatte qui eut l'amabilité de nous rendre nos effets. Je serrais la Tueuse de Mage contre mon petit coeur, tellement heureuse de la retrouver et dit en sautillant, évitant avec soin de croiser du regard le Colosse d'os :
" Allons voir les éclaireurs ! Ca va être bien ! "
La petite plume de la Mort.
Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.
Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.
- Xël
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Re: Forêt d'Emeraude
Le château n’a pas vraiment changé, à l’exception de toutes ses fleurs dont je n’ai pas le souvenir. Nous sommes accueilli par un lapin, herbivore, qui nous mène à travers les couloirs. Herbivore comme valet, carnivore comme gardien, la cohabitation fonctionnerait alors ? Une bonne chose bien que ce soit une surprise. Je n’ai pas gardé une bonne opinion des gens de cette région, trop cachottier pour moi et je ne doute pas que certains ne sont pas satisfaits de la situation.
Nous arrivons dans une salle de réception où sont installés Jess et Sheeala. Visiblement en bonne santé. Voir l’ancienne reine de Treoof fait battre mon coeur un peu plus vite. Jess est la même que la dernière fois, froide et insensible bien qu’elle se montre accueillante. Des trois soeurs elle était la moins facile à cerner. Silmeria me laisse la parole après s’être présentée pour pouvoir répondre aux questions des harpies.
« Bonjour vous deux. Je suis content de voir que vous êtes en bon termes et en bonne santé. »
J’adresse un regard particulièrement soulagé à Sheeala avant de reprendre.
« Je vais faire bref pour répondre à vos questions. Nous avons découvert que c’est un Dragon Noir qui est à l’origine de l’explosion qui a réouvert le portail. C’est une créature qui vient de notre monde et qui est assez puissante pour tuer un Titan. D’après ce que nous savons elle recherche des sources de magie. Concernant les autres, nous avons été … séparés. Mais aux dernières nouvelles ils sont en vie.
Quant à notre présence nous cherchons les enfants du Sans Visage. Des personnes puissantes possédant une partie de son pouvoir et doté d’une magie liée à leur voix. Peut-être avez-vous entendu parler de quelque chose de semblable dans votre royaume ? »
"Vous voulez dire... Celui qui était à Oranan ?", tressaille Sheeala.
Jess, elle, rétorque de manière neutre, désincarnée, après avoir opiné sobrement du chef aux salutations de Silmeria :
"Nous sommes les deux personnes les plus puissantes ici, Sheeala d'Argentar et moi. Et je n'ai jamais entendu à Treeof quiconque user de sa voix comme pouvoir. Après... je ne suis guère ici depuis longtemps, en vérité."
Sheeala, elle, est plus dubitative.
"Des enfants du Sans-Visage ? Qu'est-ce que cela signifie ? Personne n'a jamais évoqué le fait qu'il ait pu enfanter... Je ferais des recherches parmi la cité, si j'étais vous. Chez les Eclaireurs, par exemple. je crains ne m'être que trop longtemps repliée dans mes tours, pendant mon règne."
« Entre autre oui. »
Acquiesçais-je à la question de Sheeala.
« Il ne faut pas s’attarder sur le thème enfant, il n’y a pas eu de … »
Je mime ce que je sous entends avec mes doigts pour ne pas paraitre trop vulgaire devant la haute bourgeoisie de Treoof.
« Il décrit ça plutôt comme des héritiers de sa magie mais même lui ignore combien ils sont. Nous en avons pour l’instant rencontrer deux. L’un d’eux est aux portes du château et sa voix provoque la terreur chez ceux qui l’entendent. L’autre est avec l’autre groupe et sa voix déclenche une admiration sans faille. »
Une fois ceci expliqué je demande.
« Ces Eclaireurs, où pouvons nous les trouver ? »
Sheeala explique qu’on peut les trouver dans un lieu que tout le monde connait tandis que Jess s’intéresse plutôt aux enfants du Sans-Visage et comment cette recherche nous a mené ici.
J’incline la tête pour remercier Sheeala des informations avant de répondre à mon tour avec un haussement d’épaule.
« Une force et une magie puissante. C’est tout l’interêt de vouloir les retrouver. L’une d’entre eux est parvenue à repousser un assaut du Dragon seule. Pour notre présence ici c’est une tentative au hasard mais quelques raisons m’ont poussé à choisir la forêt d’Emeraude. Je suis déjà venu ici et je m’inquiétais également de savoir si vous alliez bien. »
Dis-je plus directement à l’ancienne Reine qui sourit à ma remarque. Jess, elle, répond d'un air détaché.
"Si celle dont vous parlez a pu se charger seule de le repousser, pourquoi en chercher d'autres ? Et puis, n'êtes-vous pas vous-mêmes habités d'une puissance surnaturelle en ce monde, aventuriers de Yuimen ?"
Elle regarde Silmeria en biais, puis pose son regard onyx sur moi.
"Peut-être pas tous, finalement. Est-elle intellectuellement limitée, à rester ainsi silencieuse ? C'est votre garde du corps ? Votre esclave personnelle ?"
Et enfin, elle propose à Sheeala de nous accompagner.
« Repousser ce n’est pas neutraliser ou détruire. Nous avons beau avoir de la puissance, vous savez qu’elle se montre imprévisible causant parfois plus de chaos qu’autre chose. »
Je baisse les yeux vers Silmeria toujours à mon bras avant de répondre plus taquin lorsque Jess sous entend qu’elle est une esclave un peu sotte.
« Ni l’une ni l’autre, elle fait justement preuve d’intelligence en se retenant de dire des choses qu’elle ignore sur cette région ou sur ce monde. Elle a d’autres dons que le dialogue et ceux-ci concernent les régents. Je suis extrêmement bien placé pour savoir qu’il ne faut pas la sous-estimer ou la provoquer. »
Je réagis ensuite à la proposition qu’elle fait à Sheeala.
« Toute aide serait la bienvenue pour nous aider à combattre ou affaiblir le Dragon Noire et je serais ravi de vous avoir à nouveau à mes côtés. »
Silmeria ajoute après un rire amusé:
" Il sous entend que je suis la Régicide de Yuimen, des fois que vous soyez intellectuellement limitée. Et vaguement susceptible aussi. Mais j'ai plus gros sur mon tableau de chasse qu'une Reine cornue. "
Il était inévitable qu’elle réagisse à la remarque de Jess, au moins je pense avoir éviter le pire en répondant en premier. Le plus important est que nous ayons un lieu où poursuivre nos recherches et que Sheeala vienne avec nous.
Nous saluons la nouvelle Reine et quittons le palais pour récupérer notre équipement.
« Oui allons-y. Je ne voudrais pas trop m’attarder ici. »
Répondais-je à la volonté de Silmeria de se rendre au refuge des éclaireurs. Je m’adresse également à Sheeala.
« Je suis content de vous avoir avec nous. Je vous présente l’enfant du Sans-Visage dont je vous ai parlé. »
Dis-je en le désignant.
« Il se nomme Cauchemar de la Lande mais il serait peut être plus sympa de te trouver un nom plus court. »
Puis je fais de même en lui présentant Sheeala avant de les encourager à prendre le bateau vers le bâtiment des éclaireurs.
Nous arrivons dans une salle de réception où sont installés Jess et Sheeala. Visiblement en bonne santé. Voir l’ancienne reine de Treoof fait battre mon coeur un peu plus vite. Jess est la même que la dernière fois, froide et insensible bien qu’elle se montre accueillante. Des trois soeurs elle était la moins facile à cerner. Silmeria me laisse la parole après s’être présentée pour pouvoir répondre aux questions des harpies.
« Bonjour vous deux. Je suis content de voir que vous êtes en bon termes et en bonne santé. »
J’adresse un regard particulièrement soulagé à Sheeala avant de reprendre.
« Je vais faire bref pour répondre à vos questions. Nous avons découvert que c’est un Dragon Noir qui est à l’origine de l’explosion qui a réouvert le portail. C’est une créature qui vient de notre monde et qui est assez puissante pour tuer un Titan. D’après ce que nous savons elle recherche des sources de magie. Concernant les autres, nous avons été … séparés. Mais aux dernières nouvelles ils sont en vie.
Quant à notre présence nous cherchons les enfants du Sans Visage. Des personnes puissantes possédant une partie de son pouvoir et doté d’une magie liée à leur voix. Peut-être avez-vous entendu parler de quelque chose de semblable dans votre royaume ? »
"Vous voulez dire... Celui qui était à Oranan ?", tressaille Sheeala.
Jess, elle, rétorque de manière neutre, désincarnée, après avoir opiné sobrement du chef aux salutations de Silmeria :
"Nous sommes les deux personnes les plus puissantes ici, Sheeala d'Argentar et moi. Et je n'ai jamais entendu à Treeof quiconque user de sa voix comme pouvoir. Après... je ne suis guère ici depuis longtemps, en vérité."
Sheeala, elle, est plus dubitative.
"Des enfants du Sans-Visage ? Qu'est-ce que cela signifie ? Personne n'a jamais évoqué le fait qu'il ait pu enfanter... Je ferais des recherches parmi la cité, si j'étais vous. Chez les Eclaireurs, par exemple. je crains ne m'être que trop longtemps repliée dans mes tours, pendant mon règne."
« Entre autre oui. »
Acquiesçais-je à la question de Sheeala.
« Il ne faut pas s’attarder sur le thème enfant, il n’y a pas eu de … »
Je mime ce que je sous entends avec mes doigts pour ne pas paraitre trop vulgaire devant la haute bourgeoisie de Treoof.
« Il décrit ça plutôt comme des héritiers de sa magie mais même lui ignore combien ils sont. Nous en avons pour l’instant rencontrer deux. L’un d’eux est aux portes du château et sa voix provoque la terreur chez ceux qui l’entendent. L’autre est avec l’autre groupe et sa voix déclenche une admiration sans faille. »
Une fois ceci expliqué je demande.
« Ces Eclaireurs, où pouvons nous les trouver ? »
Sheeala explique qu’on peut les trouver dans un lieu que tout le monde connait tandis que Jess s’intéresse plutôt aux enfants du Sans-Visage et comment cette recherche nous a mené ici.
J’incline la tête pour remercier Sheeala des informations avant de répondre à mon tour avec un haussement d’épaule.
« Une force et une magie puissante. C’est tout l’interêt de vouloir les retrouver. L’une d’entre eux est parvenue à repousser un assaut du Dragon seule. Pour notre présence ici c’est une tentative au hasard mais quelques raisons m’ont poussé à choisir la forêt d’Emeraude. Je suis déjà venu ici et je m’inquiétais également de savoir si vous alliez bien. »
Dis-je plus directement à l’ancienne Reine qui sourit à ma remarque. Jess, elle, répond d'un air détaché.
"Si celle dont vous parlez a pu se charger seule de le repousser, pourquoi en chercher d'autres ? Et puis, n'êtes-vous pas vous-mêmes habités d'une puissance surnaturelle en ce monde, aventuriers de Yuimen ?"
Elle regarde Silmeria en biais, puis pose son regard onyx sur moi.
"Peut-être pas tous, finalement. Est-elle intellectuellement limitée, à rester ainsi silencieuse ? C'est votre garde du corps ? Votre esclave personnelle ?"
Et enfin, elle propose à Sheeala de nous accompagner.
« Repousser ce n’est pas neutraliser ou détruire. Nous avons beau avoir de la puissance, vous savez qu’elle se montre imprévisible causant parfois plus de chaos qu’autre chose. »
Je baisse les yeux vers Silmeria toujours à mon bras avant de répondre plus taquin lorsque Jess sous entend qu’elle est une esclave un peu sotte.
« Ni l’une ni l’autre, elle fait justement preuve d’intelligence en se retenant de dire des choses qu’elle ignore sur cette région ou sur ce monde. Elle a d’autres dons que le dialogue et ceux-ci concernent les régents. Je suis extrêmement bien placé pour savoir qu’il ne faut pas la sous-estimer ou la provoquer. »
Je réagis ensuite à la proposition qu’elle fait à Sheeala.
« Toute aide serait la bienvenue pour nous aider à combattre ou affaiblir le Dragon Noire et je serais ravi de vous avoir à nouveau à mes côtés. »
Silmeria ajoute après un rire amusé:
" Il sous entend que je suis la Régicide de Yuimen, des fois que vous soyez intellectuellement limitée. Et vaguement susceptible aussi. Mais j'ai plus gros sur mon tableau de chasse qu'une Reine cornue. "
Il était inévitable qu’elle réagisse à la remarque de Jess, au moins je pense avoir éviter le pire en répondant en premier. Le plus important est que nous ayons un lieu où poursuivre nos recherches et que Sheeala vienne avec nous.
Nous saluons la nouvelle Reine et quittons le palais pour récupérer notre équipement.
« Oui allons-y. Je ne voudrais pas trop m’attarder ici. »
Répondais-je à la volonté de Silmeria de se rendre au refuge des éclaireurs. Je m’adresse également à Sheeala.
« Je suis content de vous avoir avec nous. Je vous présente l’enfant du Sans-Visage dont je vous ai parlé. »
Dis-je en le désignant.
« Il se nomme Cauchemar de la Lande mais il serait peut être plus sympa de te trouver un nom plus court. »
Puis je fais de même en lui présentant Sheeala avant de les encourager à prendre le bateau vers le bâtiment des éclaireurs.
- Cromax
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Re: Forêt d'Emeraude
Cauchemar en Aliaénon : Treeof III
A leur sortie du castel du Lac Pâle, au centre de Treeof, le Cauchemar se leva et répondit à la remarque de Xël sur son nom, d’une voix qui fit trembler chacun d’une frayeur indicible (sauf Xël le brave) :
« Cauch’, ça ira. »
Papate recula prestement, poil hérissé et griffes sorties, Sheeala agrippa le biceps du mage de crainte, se planquant derrière lui avec un air terrorisé.
L’incident n’alla pas plus loin, et ils se mirent bientôt en route vers l’antre des Eclaireurs. Ils traversèrent une partie de la cité forestière et en quittèrent les abords directs pour arriver, non loin, à un petit clos indépendant. Comme un petit village jouxtant la ville.
Vinrent à leur rencontre, montrant patte blanche du fait de la présence de Sheeala, sans aucun doute, trois hommes-animaux. Un homme-ours, une sorte d’homme-félin à pois et grandes oreilles et un homme-hibou que Xêl reconnut aussitôt : Loeding. Un ancien allié. Un ancien adversaire. Son regard croisa celui du mage sans réagir. Sans réaction visible, en tout cas. Sheeala annonça :
« Nous venons en quête d’informations. »
L’homme-félin opina du chef silencieusement, attendant une précision de la demande.
[HJ : Go discord !]
[XP :
Silmeria : 0,5 (discussion), 0,5 (en quête des Eclaireurs)
Xël : 0,5 (discussion), 0,5 (en quête des Eclaireurs)]
[Bons :
Silmeria : Le Ponctuel !]
- Silmeria
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Re: Forêt d'Emeraude
" Oooh. Quel charmant village. C'est tout mignon. Est-ce que les éclaireurs sont tous croisés avec des animaux ayant des prédispositions pour la chasse ? "
Je m'approchais de l'homme ours le regardant subjuguée par une telle combinaison. Ce type d'homme bête, j'en avais entendu parler mais seulement en de rares occasions et à chaque fois, j'étais persuadée que la fiction prenait le pas sur la réalité " C'est fascinant ! Je m'appelle Sissi ! Et toi mon gros nounours ? "
"Bonjour, m'dame. Moi c'est Gorü. On accepte tout l'monde mais j'crois qu'c'est mieux d'avoir de bonnes capacités de pistage et pas mal de debrouillardise en forêt. Les machins à sabots, c'pas terrible."
Ils acceptent tout le monde ? Ces éclaireurs devaient être de bien mauvais éléments s'il n'y avait pas un tri fait lors de l'accueil des membres. Mais qu'importe, ce gros balourd avait de la fougue et de la bonne volonté, c'était bien ce qui manquait à ce groupe jusqu'à présent.
" Il y a des créatures dangereuses dans ces bois ? Nous on chasse le Gragon, un gros Gragon tout noir qui tue les Titans et absorbe leur pouvoir. Tu as entendu parler de ça, monsieur-le-hibou ? " Je les avais entendu parler de centaures, je me devais tout de même de faire un mini-rappel sur l'existence de ce Gragon mais je me rendis vite compte qu'ils ignoraient la présence de ce monstre en leur monde. Je veux bien qu'on vive reclus certes, mais quand un lézard fou gros comme trois capitales ravage le paysage, ça ne se rate pas vraiment. Surtout s'il affronte une Déesse, Brytouille, la tambouille en l'occurence. Si ça se trouve, elle était morte et quelqu'un avait déjà désossé son corps pour se servir de son crâne comme carafe pour filtrer son eau de pluie, brave Brytha.
Puis, vers le félin, pour ne pas l'exclure de la conversation, je lui demandais : " Et toi, gentil chat-chat, c'est quoi ton petit nom ? Toi aussi tu veux qu'on t'appelle monsieur Papatte ? "
Malheureusement il semblait moins hardi que Gorü, il s'offusquait même en balbutiant son nom comme complètement outré de ma demande. Je jetais un bref regard en l'air, amusée de savoir que Madame Papatte n'en avait pas fait toute une histoire, elle s'y était même pliée de bonne grâce.
Je jetais un coup de coude enjoué dans la bedaine de Gorü et m'exclamait : " Toi mon gros nounours, tu n'as peur de rien pas vrai ? Vous pourriez venir avec nous. Ça vous concerne un peu, si on rentre bredouille et que le Gragon vous tombe dessus, il n'y aura plus de
forêt, de village, de reine cornue, de platane, de chêne, de Felicis Shebax et j'en passe. "
L'ours acquiesçait avec joie, il ne semblait ni craindre la forêt et ses dangers ni les centaures qui furent autrefois des leurs. Je demandais ouvertement s'il pouvait nous accompagner, Sheela ne connaissait pas assez bien la forêt et avait reconnu que la présence d'un éclaireur serait capitale pour une avancée rapide et sereine, le poulet peu bavard nous demanda de le libérer à l'orée de la forêt, prétextant que la mort pourrait l'attendre plus loin. Je m'interposais presque comme si je le connaissais depuis toujours, assurant qu'on serait là pour le protéger face aux dangers. A vrai dire, les centaures devraient bien entendre raison également, face au Gragon, qu'on soit centaure ou ourson, tous font office de casse-croûte. Ils finiraient par comprendre, même s'ils devaient se montrer têtus, vexés, outrés pourquoi pas, mais ils n'avaient pas le choix.
Et j'avais un argument de poids ! Gorü acceptait que je monte sur ses épaules ! Une elfe régicide sur les épaules d'un ours, ça fait forcément pencher la négociation en notre faveur ! Xëloupatux le comprendrait bien assez tôt ! Oui je vais lui montrer !
Je vais enfin dévoiler mes talents de négociatrice ! Je ferai plier les centaures et tout ça sans déclencher la moindre catastrophe ! Ca leur donnera tort, à tous !
Ahaha...
Ouais.
Nous arrivions au coeur du village, Sheela assura Xël que tout achat en ces lieux ne nous coûterait rien, tous ici participeraient à notre effort par un petit sacrifice de vivre et de matériel. Tandis que Xël récupérait des affaires auprès d'un hérisson farfelu, c'est face à un mélange de corbeau et de femme que Goru et moi avions trouvé notre bonheur. Il y avait des vivres et du matériel pour l'exploration en forêt, du sel, une torche, un briquet en amadou, un tissu roulé qui pourrait être un couchage sec ou un hamac ? Je n'avais pas bien regardé. Et des provisions sous la forme de viande séchée et de légume vinaigrés, des noisettes et des baies un peu écrasée dans un fond de panier en osier. Je confiais tout ça à Gorü, il était nettement plus fort et massif que moi, en aucun cas il ne souffrirait de cette charge contrairement à moi qui suit si frêle et délicate.
" Hey mon nounours, tu sais que si tu vivais en Ynorie, dans mon monde, les gens t'appelleraient SAN GORÜ ! "
Je m'approchais de l'homme ours le regardant subjuguée par une telle combinaison. Ce type d'homme bête, j'en avais entendu parler mais seulement en de rares occasions et à chaque fois, j'étais persuadée que la fiction prenait le pas sur la réalité " C'est fascinant ! Je m'appelle Sissi ! Et toi mon gros nounours ? "
"Bonjour, m'dame. Moi c'est Gorü. On accepte tout l'monde mais j'crois qu'c'est mieux d'avoir de bonnes capacités de pistage et pas mal de debrouillardise en forêt. Les machins à sabots, c'pas terrible."
Ils acceptent tout le monde ? Ces éclaireurs devaient être de bien mauvais éléments s'il n'y avait pas un tri fait lors de l'accueil des membres. Mais qu'importe, ce gros balourd avait de la fougue et de la bonne volonté, c'était bien ce qui manquait à ce groupe jusqu'à présent.
" Il y a des créatures dangereuses dans ces bois ? Nous on chasse le Gragon, un gros Gragon tout noir qui tue les Titans et absorbe leur pouvoir. Tu as entendu parler de ça, monsieur-le-hibou ? " Je les avais entendu parler de centaures, je me devais tout de même de faire un mini-rappel sur l'existence de ce Gragon mais je me rendis vite compte qu'ils ignoraient la présence de ce monstre en leur monde. Je veux bien qu'on vive reclus certes, mais quand un lézard fou gros comme trois capitales ravage le paysage, ça ne se rate pas vraiment. Surtout s'il affronte une Déesse, Brytouille, la tambouille en l'occurence. Si ça se trouve, elle était morte et quelqu'un avait déjà désossé son corps pour se servir de son crâne comme carafe pour filtrer son eau de pluie, brave Brytha.
Puis, vers le félin, pour ne pas l'exclure de la conversation, je lui demandais : " Et toi, gentil chat-chat, c'est quoi ton petit nom ? Toi aussi tu veux qu'on t'appelle monsieur Papatte ? "
Malheureusement il semblait moins hardi que Gorü, il s'offusquait même en balbutiant son nom comme complètement outré de ma demande. Je jetais un bref regard en l'air, amusée de savoir que Madame Papatte n'en avait pas fait toute une histoire, elle s'y était même pliée de bonne grâce.
Je jetais un coup de coude enjoué dans la bedaine de Gorü et m'exclamait : " Toi mon gros nounours, tu n'as peur de rien pas vrai ? Vous pourriez venir avec nous. Ça vous concerne un peu, si on rentre bredouille et que le Gragon vous tombe dessus, il n'y aura plus de
forêt, de village, de reine cornue, de platane, de chêne, de Felicis Shebax et j'en passe. "
L'ours acquiesçait avec joie, il ne semblait ni craindre la forêt et ses dangers ni les centaures qui furent autrefois des leurs. Je demandais ouvertement s'il pouvait nous accompagner, Sheela ne connaissait pas assez bien la forêt et avait reconnu que la présence d'un éclaireur serait capitale pour une avancée rapide et sereine, le poulet peu bavard nous demanda de le libérer à l'orée de la forêt, prétextant que la mort pourrait l'attendre plus loin. Je m'interposais presque comme si je le connaissais depuis toujours, assurant qu'on serait là pour le protéger face aux dangers. A vrai dire, les centaures devraient bien entendre raison également, face au Gragon, qu'on soit centaure ou ourson, tous font office de casse-croûte. Ils finiraient par comprendre, même s'ils devaient se montrer têtus, vexés, outrés pourquoi pas, mais ils n'avaient pas le choix.
Et j'avais un argument de poids ! Gorü acceptait que je monte sur ses épaules ! Une elfe régicide sur les épaules d'un ours, ça fait forcément pencher la négociation en notre faveur ! Xëloupatux le comprendrait bien assez tôt ! Oui je vais lui montrer !
Je vais enfin dévoiler mes talents de négociatrice ! Je ferai plier les centaures et tout ça sans déclencher la moindre catastrophe ! Ca leur donnera tort, à tous !
Ahaha...
Ouais.
Nous arrivions au coeur du village, Sheela assura Xël que tout achat en ces lieux ne nous coûterait rien, tous ici participeraient à notre effort par un petit sacrifice de vivre et de matériel. Tandis que Xël récupérait des affaires auprès d'un hérisson farfelu, c'est face à un mélange de corbeau et de femme que Goru et moi avions trouvé notre bonheur. Il y avait des vivres et du matériel pour l'exploration en forêt, du sel, une torche, un briquet en amadou, un tissu roulé qui pourrait être un couchage sec ou un hamac ? Je n'avais pas bien regardé. Et des provisions sous la forme de viande séchée et de légume vinaigrés, des noisettes et des baies un peu écrasée dans un fond de panier en osier. Je confiais tout ça à Gorü, il était nettement plus fort et massif que moi, en aucun cas il ne souffrirait de cette charge contrairement à moi qui suit si frêle et délicate.
" Hey mon nounours, tu sais que si tu vivais en Ynorie, dans mon monde, les gens t'appelleraient SAN GORÜ ! "
La petite plume de la Mort.
Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.
Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.
- Xël
- Messages : 333
- Enregistré le : mar. 25 déc. 2018 14:50
Re: Forêt d'Emeraude
Nous sommes menés à un petit quartier à l’écart de la ville, celui des éclaireurs. Parmi eux se tient une tête connue, celle de Loeding.
Je salue d’un signe de tête les éclaireurs, gardant la même neutralité que Loeding dans mon attitude. Nos adieux avaient étés plutôt froids et pour cause ses secrets auraient pu causer bon nombres de morts et de destruction. Pour être tout à fait honnête je ne l’aimais pas et même ne lui accordait aucune confiance.
Je laissais Silmeria faire connaissance et se présenter elle même avant de préciser le type d’informations que nous cherchons.
« Nous cherchons des personnes un peu hors du commun. Plutôt puissantes et dotés d’un pouvoir lié à leurs voix. Peut-être avez vous eu connaissances de gens un peu solitaires ou isolés dans la région qui ont ces capacités peu communes ? »
Voir l’homme chouette me met malgré moi d’une humeur maussade alors que Silmeria semble de plus en plus joviale, je me montre au fil de la conversation taquin voir provocateur à l’encontre de Loeding qui ne se cache pas non plus d’avoir des choses à me reprocher. Je préférerais mettre rapidement un terme à cette conversation, l’envie de lui clouer le bec se montrant de plus en plus grande.
Nous apprenons qu’un chef centaure déclenche une sorte d’admiration chez ses semblables et cela pourrait être une piste à suivre. Nous quittons le clos des éclaireurs, accompagné par l’un d’eux, un homme ours, pour nous guider jusqu’aux plaines du nord. Mais avant cela nous passons par le marché pour prendre de quoi manger et dormir pendant le voyage qui devrait durer quelque jours.
Je salue d’un signe de tête les éclaireurs, gardant la même neutralité que Loeding dans mon attitude. Nos adieux avaient étés plutôt froids et pour cause ses secrets auraient pu causer bon nombres de morts et de destruction. Pour être tout à fait honnête je ne l’aimais pas et même ne lui accordait aucune confiance.
Je laissais Silmeria faire connaissance et se présenter elle même avant de préciser le type d’informations que nous cherchons.
« Nous cherchons des personnes un peu hors du commun. Plutôt puissantes et dotés d’un pouvoir lié à leurs voix. Peut-être avez vous eu connaissances de gens un peu solitaires ou isolés dans la région qui ont ces capacités peu communes ? »
Voir l’homme chouette me met malgré moi d’une humeur maussade alors que Silmeria semble de plus en plus joviale, je me montre au fil de la conversation taquin voir provocateur à l’encontre de Loeding qui ne se cache pas non plus d’avoir des choses à me reprocher. Je préférerais mettre rapidement un terme à cette conversation, l’envie de lui clouer le bec se montrant de plus en plus grande.
Nous apprenons qu’un chef centaure déclenche une sorte d’admiration chez ses semblables et cela pourrait être une piste à suivre. Nous quittons le clos des éclaireurs, accompagné par l’un d’eux, un homme ours, pour nous guider jusqu’aux plaines du nord. Mais avant cela nous passons par le marché pour prendre de quoi manger et dormir pendant le voyage qui devrait durer quelque jours.
- Cromax
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Re: Forêt d'Emeraude
Cauchemar en Aliaénon : Treeof IV
Préparatifs faits, le quatuor était prêt à partir. Guidés par Gorü à travers la forêt, qui accepta de porter occasionnellement Silmeria sur ses épaules (mais pas en permanence)ainsi que ses provisions, ils traversèrent les bois mystérieux de la Forêt d’Emeraude. Denses, verdoyants, aux sentiers rares et à la progression complexe. C’était un fait : aucune monture ne pouvait passer ici aisément. Ils voyagèrent ainsi toute la journée, se reposant la nuit et marchant encore une bonne partie de la journée du lendemain. Ils purent croiser sur leur chemin toutes sortes de créatures étranges, comme des chimères des animaux qu’ils connaissaient. Des mélanges de deux bêtes en une. Des castor-lapins, cigognes-souris, belettes-hérisson et autres. De nombreux autres. La forêt était sauvage, peuplée de bestioles.
Au bout du voyage, ils arrivèrent comme prévu à l’orée de la forêt, devant un paysage fort différent. Des plaines à perte de vue, des steppes sauvages et vastes, à l’herbe brunie par une température plutôt fraiche. Quelques bosquets épars pointillaient le paysage morne et immense.
[HJ : Libre à vous de poster ce voyage. Vous avez le droit de faire des apartés entre vous ou avec les pnj, sur demande. Vous avez aussi le droit à intercaler, si vous êtes motivés, un combat contre un terrible Hibours, prédateur ultime de la forêt, mélange d’un ours et d’un hibou, à la fois endurant et puissant. Clôturez sur votre arrivée à l'orée et ce que vous décidez d'y faire.]
[XP :
Silmeria : 0,5 (discussion), 0,5 (emplettes)
Xël : 0,5 (discussion), 0,5 (emplettes)]
[Bons :
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- Silmeria
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Re: Forêt d'Emeraude
" San-Goruuuuu ! On s'arrête ici mon gros nounours ! " Avais-je clamé tout en trônant sur les épaules de l'homme-ours qui nous conduisait à travers la forêt. J'avais trouvé un petit coin à l'ombre d'un gros arbre, non loin d'un cours d'eau qui chantait dans la mousse et assez éclairé, la canopée nous offrait un point de vue jusqu'aux cieux ce qui serait assez utile pour ne pas perdre la notion du temps et pouvoir se réveiller aux premières lueurs du jour, faute de coq pour nous brailler dans les oreilles.
" Xeloupatux, la nuit va tomber. Tu as un sort pour monter des tentes ? Et je parle pas d'la sœur de ta mère. "
« Pas besoin de sort pour ça. Quelques pièces suffisent. En ce qui concerne les tentes on devrait pouvoir s’en sortir sans magie. »
Le mage répondit avec son humour pinçant, comme à son habitude. Il semblait déjà las de devoir se coltiner le sale boulot tandis que je ferais - avec beaucoup de sérieux cependant - semblant de travailler.
" Ouiiii... beh faisons ça. Tu te charges de la tente pour dormir, et moi je regarde si j'ai des pièces au cas où ta tata ne vienne nous rejoindre. Tu sais où j'ai rangé le pain et la viande séchée ? "
« Ouais je m’en occupes. Je sais pas où tu ranges tes affaires mais saches que tu n’as pas besoin de pièces si tu veux que je mette ma brioche dans ton four. »
Encore un propos grivois. Je n'ai jamais compris cette facette chez Xël, je ne comprenais pas pourquoi il ramenait tout à la fesse. C'était si plaisant que ça ? Faudrait que j'essaie un de ces quatre, ça pourrait être marrant. Cependant je préférais diriger Xël vers notre guide qui se débarrassait de ses sacs et profita de l'écorce du chêne pour se frotter le dos avec vigueur sans cacher son plaisir, faisant voler de nombreux poils qui, sous le jour déclinant avaient l'aspect de fils d'or flottant dans l'air bucolique de la forêt.
" Tu as plus de chance avec San-Goru, mon canard. "
Disais-je en mâchonnant un bout de lard séché avec un morceau de cartilage qui grinçait sous les dents. Un crac plus loin dans la forêt attira mon attention. Je levais un oeil, d'abord peu attentive avant de scruter les coins qui baignaient déjà dans l'ombre grandissante; comme si cette petite place verte où nous avions établis notre campement était le dernier bastion de la lueur du jour. La forêt semblait tranquille, on entendait quelques bruissements et de lointaines branches qui craquaient et chutaient parfois dans un bruit mat de bois sec et de feuilles mortes.
" Tu entends pas un bruit ? Bah, on est en forêt après tout. "
« Rien de spécial mais tu as sans doute une meilleure ouïe que moi… »
« Pourquoi le Sans-Visage a dû te séparer de l’autre groupe ? »
" Bah j'ai essayé de ramener Arthes et... machine qui avaient contrôlé le temps et bloqué des titans en colère, ils ont cessé leur sort et puis la routine, Aki a tué Mathis en l'ecrasant en se transformant en Titan, j'ai été propulsée dans le titan putride, un Titan de feu a craché des flots de lave pour combattre le Gragon et a brûlé les jambes d'Aki. Le Sans-Visage nous a ramené, Yliria a été impolie et j'ai fait comprendre sans trop de détour que je la provoquait en duel, qu'elle a préféré refuser. Aki a voulu me mettre une claque, ma jumelle a voulu le désosser et... l'autre machine à la voix envoûtante, Maïzena nous a empêché de nous entretuer. Hrist allait tuer Aki, Yliria aussi et probablement Jorus s'il avait eu la bêtise de s'interposer. Mathis est mort écrasé sous un rocher et un Titan mais il va mieux et s'en remettra. Et toi ? "
Un autre bruit ? Je levais un oeil cette fois bien attentive, je m'attendais à un renard curieux qui serait venu raqueter mon morceau de lard sec, ou encore un terrible lapin albinos des contrées lointaines mais rien de tout ceci, non un gros que dalle oui, c'était un ours à la face plumée qui nous chargeait avec la grâce d'un herpès du haut de ses deux mètres et de sa stature de charrette. Fort heureusement, l'ombre avait rejoint notre petit camp et dans cette dernière, je disparue sans laisser de trace, dissimulée dans la noirceur, je vis Xël qui ouvrait un portail sur le chemin du colossal monstre pour l'envoyer s'écraser pleine face contre le grand chêne.
Sortant des ombres et profitant que la bête soit surprise, je clignais vers l'ours gigantesque pour le frapper de mes deux lames au niveau de l'arrière train, si je pouvais altérer ses mouvements et pouvoir ensuite atteindre un organe vital, ça serait un bon avantage, je ne voulais pas tenter un assaut de face tout de suite sans connaître la portée de ses pattes avant ou de son bec que je devinais acéré. A mon avis, il ne se contentait pas de deux trois campagnols par semaine. D'un coup de fessou mi-plume mi-poil, la beyte m'envoya plus loin, mais un portail de Xël me ramena dans ses bras. J'étais prête à parier qu'il m'aurait pouêté un sein si je n'étais pas doublement armée. C'eut été con d'annoncer au reste du groupe pourquoi j'avais accidentellement lardé Xël de 74 coups de couteau en pleine face. Mais bon, les accidents ça arrive.
« Ma magie pourrait provoquer une catastrophe. J’attire son attention le temps que tu la découpe ! »
" Il a le poil bien épais pour mes lames. " Disais-je en me dégageant, prête à cligner une seconde fois mais au lieu de ça, je fermais les yeux, laissant la corruption prendre forme humaine et c'est devant moi qu'elle apparût, comme elle l'avait fait devant Akihito, elle était là, dans son Yukata violet, de sa main elle invoqua une longue lame courbée au tranchant corrompu. San-Goru quant à lui suivait l'arme au poing et l'écume aux lèvres le monstre qui apparaissait en tout point à cause des portails de Xël sans vraiment parvenir à le rattraper pour lui provoquer autre chose que de légères blessures. Après avoir percuté le grand chêne quatre fois se suite, je m'agaçais légèrement contre Xël, pestant :
" Tu as finis de jouer ? Invoque un de tes portails et ferme le sur la bête pour le couper en deux ! "
Mais le mage préféra user de grand cris pour attirer la bête contre lui cette fois-ci, je pense que le chêne n'était pas à ça près, mais Xël allait-il survivre à un choc frontal avec un bestiau de cette taille ? Je n'étais pas sûre et je ne voulais pas avoir à le savoir.
Hrist s'était approchée sans se presser, en marchant comme si elle avait anticipé le chemin du monstre pour le frapper d'un grand coup ascendant sur le flanc, la bête ne bronchait pas mais il fallait essayer autre chose, elle n'avait pas l'air de se fatiguer, si ça ressemblait pour l'instant à un rodéo de vachette à la Kermesse de Tulorim, je ne voulais pas voir un de mes compagnons se faire piétiner par ce satané prédateur. De toutes façons, dans cette forêt; Hrist et moi étions les pires garces et les plus dangereuses prédatrices, on n'allait pas se laisser intimider.
" Empalons la bête avec la magie ! " Avais-je dit à ma jumelle en lui caressant l'épaule. Comme à Keresztur, comme au bon vieux temps où en maître, nous régnions sur nos terres. Des pals dressés par les bourreaux au matin, le soleil du midi qui affûtait leur pointe cruelle, les mouches du soir qui dansaient avec les corbeaux qui se repaissaient des corps au soir. Quel beau paysage, quel poème, quelle poétesse et nous avions de quoi donner vie à ce poème. Ensemble nous tendions nos mains vers la créature, priant peut être secrètement pour que San-Goru soit épargné par les pals ou quoi que la magie de ce monde accepte de créer.
Mais celle-ci ne se montra pas capricieuse, elle entendit notre appel et de nombreux pieux créés par on ne savait trop quoi sortaient de terre, moitiés rêve et moitié rage pour pourfendre l'animal de toute part sans blesser ceux qui se trouvaient autour. L'animal ainsi bloqué n'était pas mort pour autant, il poussait un long râle qui se ponctuait par une respiration rauque et saccadée. Hrist fut la première à approcher la bête, elle tendit la main sur la gueule terrible de l'animal qui aurait pu la déchiqueter sans mal si elle n'était pas ainsi entravée, je sentais un frisson me parcourir. Hrist tendit alors la main devant l'oeil du monstre et invoqua de nouveau sa lame qui apparût, perforant l'oeil et plongeant sa pointe dans le cerveau de la bête. Elle expira pour de bon, laissant planer un silence d'abord interrompu par les souffles que nos oreilles daignaient entendre de nouveau, comme si le monde s'était arrêté de respirer autour de nous. Ensuite, les premières questions, d'abord si nos compagnons n'avaient rien puis ensuite la surprise de Xël, qu'est-ce qui provoquait l'apparition de ma jumelle. Si ce phénomène était nouveau et surtout, plus précisément à Hrist, qui était la femme en violet à la longue chevelure noire et aux yeux d'un violet électrique.
" Bah c'est ma jumeeelle. C'est pour ça que je ne pou... qu'ON ne pouvait pas rester avec le groupe. La vilaine Shaakte aboyait trop et... bah faut pas trop nous embêter tout de même. Pas vrai gros pépère ? " Disais-je en claquant violement l'arrière du crâne de la bête. J'avoue volontiers que si celle-ci s'était réveillée par ma claque, je me serais sentie bien conne.
Hrist entamait la macabre récolte, après tout, c'était elle qui avait tué la beyte, elle pouvait bien en faire ce qu'elle voulait.
Nous avions récolté un petit trophée, le bec, quelques plumes, deux trois griffes tranchantes. Hrist me les confiant, observait avec moi Xël qui, imperturbable avait monté le campement sous nos moqueries sans jamais trésailler. J'étais contente de notre synergie, nous avions presque quelque chose qui se rapprochait d'une famille, celle que j'avais connu jadis avec mes soeurs. Cette pensée aurait pu me faire couler une larme mais j'étais trop heureuse.
Les personnes que j'avais perdue, certes me manquaient, il fallait aller de l'avant quant bien même le poids des morts paraît lourd à porter. Les jours passaient sans alléger ma peine, j'avais été triste, amère, confuse et déconfite le plus souvent. Les plus chers me manquaient quant bien même j'avais essayé de me convaincre de l'inverse, je m'étais rendue compte trop tard. Le coeur avait accepté plus tard ce que la raison attendait de lui, il fallait soulager son âme, se nourrir de bonne chose, vivre pour le bien sans s'entériner dangereusement dans la misère et la tristesse.
Sans trop comprendre pourquoi, nous avions terminé la soirée autour du cadavre dépecé de ce vilain Hibours qui n'était finalement pas un cousin éloigné de San-Goru.
Nous avions cuisiné avec San-Goru, Hrist et moi même une série de brochette faites avec le filet de l'animal enveloppé de lard un peu gras et pas trop sec qu'on avait fait cuire sur les braises du feu. Quelques bons morceaux de viande que San-Goru avait choisi qu'on avait enveloppé dans les herbes, il fallait avouer que ma besace était dégueulasse et qu'au fond de celle ci on avait une bonne dose d'herbes mortes, certaines potentiellement toxiques mais allez savoir pourquoi, San-Goru s'était servi de ça pour assaisonner la viande. Elle avait été cuite avec une certaine maîtrise que je n'aurai pas suspecté chez un ours, la croûte extérieure était caramélisée et l'intérieur juteux et réconfortant. J'avais encore de quoi envelopper des oignons dans une pâte brisée avec un peu de miel et un reste de condiment épicé jauni par le temps, nous avions pu faire des beignets d'oignons chauds confits dans le miel au coin du feu, j'étais prête à jurer qu'il n'y avait rien de meilleur quand le froid commençait à tomber que de se lécher les doigts collants de miel parfumé et légèrement bruni par la cuisson. Sous cette douce atmosphère bon enfant, heureuse, je m'étais amusée à taquiner Xël, essayant de lui redonner le sourire, enveloppant son cou de mes bras pour lui dire que tout allait bien, que ça passerait, quelque soit son mal, embrassant sa joue à plusieurs reprises.
Hrist quant à elle, allez savoir comment, avait affronté les peurs de tous et était allée voir Cauch' lui demandant d'une voix dont le tremblement était à peine perceptible :
" Je ne veux pas avoir peur de toi, dis-moi comment ? "
Je ne sais pas ce que Cauch' avait répondu mais je m'étais couchée contre ce grand chêne, observant le feu pour y ajouter des bûches de temps à autre afin de prolonger ses flammes et sa chaleur réconfortante. Tous étaient endormis autour de l'âtre, Hrist ne dormait pas, je m'en doutais bien, cependant elle n'était pas bien loin de Cauch' est-ce qu'elle essayait de s'habituer à la terreur magique ? J'dois dire que je n'aurai pas osé. Mais qu'importe, il fallait veiller sur cette joyeuse troupe et quoi de mieux que deux psychopathes pour protéger ces braves âmes. Hrist et moi nous relayons pour la nuit, le sommeil de toutes façons, très peu pour nous.
Lorsque le jour pointa au travers des cîmes, nous avancions pour rejoindre l'orée du bois qui selon San-Goru n'était qu'à quelques lieux et enfin, approchions de la terre des centaures.
C'était là que San-Goru devait nous laisser, je levais vers mon nounours un regard triste et dit d'une petite voix :
" Si tu viens pas, t'es un gros poisson qui pue."
Sans même l'espérer, Hrist s'était approché de moi, avait posé sa main sur mon épaule et pris parti
" Si tu ne viens pas, j'espère que toute la forêt sera à court de miel, que les puces d'un millier de chiens galeux t'infestent le croupion et que tes bras deviennent trop courts pour que tu puisses te gratter. Alors suis-nous, sinon je t'épluche. "
Faisant une mine boudeuse, je dis à San-Goru :
" Moi j'pense c'est dang'reux d'la contrarier, tavu. Graou ? "
---------------------------------
Xëlou pensée pour toi.
" Xeloupatux, la nuit va tomber. Tu as un sort pour monter des tentes ? Et je parle pas d'la sœur de ta mère. "
« Pas besoin de sort pour ça. Quelques pièces suffisent. En ce qui concerne les tentes on devrait pouvoir s’en sortir sans magie. »
Le mage répondit avec son humour pinçant, comme à son habitude. Il semblait déjà las de devoir se coltiner le sale boulot tandis que je ferais - avec beaucoup de sérieux cependant - semblant de travailler.
" Ouiiii... beh faisons ça. Tu te charges de la tente pour dormir, et moi je regarde si j'ai des pièces au cas où ta tata ne vienne nous rejoindre. Tu sais où j'ai rangé le pain et la viande séchée ? "
« Ouais je m’en occupes. Je sais pas où tu ranges tes affaires mais saches que tu n’as pas besoin de pièces si tu veux que je mette ma brioche dans ton four. »
Encore un propos grivois. Je n'ai jamais compris cette facette chez Xël, je ne comprenais pas pourquoi il ramenait tout à la fesse. C'était si plaisant que ça ? Faudrait que j'essaie un de ces quatre, ça pourrait être marrant. Cependant je préférais diriger Xël vers notre guide qui se débarrassait de ses sacs et profita de l'écorce du chêne pour se frotter le dos avec vigueur sans cacher son plaisir, faisant voler de nombreux poils qui, sous le jour déclinant avaient l'aspect de fils d'or flottant dans l'air bucolique de la forêt.
" Tu as plus de chance avec San-Goru, mon canard. "
Disais-je en mâchonnant un bout de lard séché avec un morceau de cartilage qui grinçait sous les dents. Un crac plus loin dans la forêt attira mon attention. Je levais un oeil, d'abord peu attentive avant de scruter les coins qui baignaient déjà dans l'ombre grandissante; comme si cette petite place verte où nous avions établis notre campement était le dernier bastion de la lueur du jour. La forêt semblait tranquille, on entendait quelques bruissements et de lointaines branches qui craquaient et chutaient parfois dans un bruit mat de bois sec et de feuilles mortes.
" Tu entends pas un bruit ? Bah, on est en forêt après tout. "
« Rien de spécial mais tu as sans doute une meilleure ouïe que moi… »
« Pourquoi le Sans-Visage a dû te séparer de l’autre groupe ? »
" Bah j'ai essayé de ramener Arthes et... machine qui avaient contrôlé le temps et bloqué des titans en colère, ils ont cessé leur sort et puis la routine, Aki a tué Mathis en l'ecrasant en se transformant en Titan, j'ai été propulsée dans le titan putride, un Titan de feu a craché des flots de lave pour combattre le Gragon et a brûlé les jambes d'Aki. Le Sans-Visage nous a ramené, Yliria a été impolie et j'ai fait comprendre sans trop de détour que je la provoquait en duel, qu'elle a préféré refuser. Aki a voulu me mettre une claque, ma jumelle a voulu le désosser et... l'autre machine à la voix envoûtante, Maïzena nous a empêché de nous entretuer. Hrist allait tuer Aki, Yliria aussi et probablement Jorus s'il avait eu la bêtise de s'interposer. Mathis est mort écrasé sous un rocher et un Titan mais il va mieux et s'en remettra. Et toi ? "
Un autre bruit ? Je levais un oeil cette fois bien attentive, je m'attendais à un renard curieux qui serait venu raqueter mon morceau de lard sec, ou encore un terrible lapin albinos des contrées lointaines mais rien de tout ceci, non un gros que dalle oui, c'était un ours à la face plumée qui nous chargeait avec la grâce d'un herpès du haut de ses deux mètres et de sa stature de charrette. Fort heureusement, l'ombre avait rejoint notre petit camp et dans cette dernière, je disparue sans laisser de trace, dissimulée dans la noirceur, je vis Xël qui ouvrait un portail sur le chemin du colossal monstre pour l'envoyer s'écraser pleine face contre le grand chêne.
Sortant des ombres et profitant que la bête soit surprise, je clignais vers l'ours gigantesque pour le frapper de mes deux lames au niveau de l'arrière train, si je pouvais altérer ses mouvements et pouvoir ensuite atteindre un organe vital, ça serait un bon avantage, je ne voulais pas tenter un assaut de face tout de suite sans connaître la portée de ses pattes avant ou de son bec que je devinais acéré. A mon avis, il ne se contentait pas de deux trois campagnols par semaine. D'un coup de fessou mi-plume mi-poil, la beyte m'envoya plus loin, mais un portail de Xël me ramena dans ses bras. J'étais prête à parier qu'il m'aurait pouêté un sein si je n'étais pas doublement armée. C'eut été con d'annoncer au reste du groupe pourquoi j'avais accidentellement lardé Xël de 74 coups de couteau en pleine face. Mais bon, les accidents ça arrive.
« Ma magie pourrait provoquer une catastrophe. J’attire son attention le temps que tu la découpe ! »
" Il a le poil bien épais pour mes lames. " Disais-je en me dégageant, prête à cligner une seconde fois mais au lieu de ça, je fermais les yeux, laissant la corruption prendre forme humaine et c'est devant moi qu'elle apparût, comme elle l'avait fait devant Akihito, elle était là, dans son Yukata violet, de sa main elle invoqua une longue lame courbée au tranchant corrompu. San-Goru quant à lui suivait l'arme au poing et l'écume aux lèvres le monstre qui apparaissait en tout point à cause des portails de Xël sans vraiment parvenir à le rattraper pour lui provoquer autre chose que de légères blessures. Après avoir percuté le grand chêne quatre fois se suite, je m'agaçais légèrement contre Xël, pestant :
" Tu as finis de jouer ? Invoque un de tes portails et ferme le sur la bête pour le couper en deux ! "
Mais le mage préféra user de grand cris pour attirer la bête contre lui cette fois-ci, je pense que le chêne n'était pas à ça près, mais Xël allait-il survivre à un choc frontal avec un bestiau de cette taille ? Je n'étais pas sûre et je ne voulais pas avoir à le savoir.
Hrist s'était approchée sans se presser, en marchant comme si elle avait anticipé le chemin du monstre pour le frapper d'un grand coup ascendant sur le flanc, la bête ne bronchait pas mais il fallait essayer autre chose, elle n'avait pas l'air de se fatiguer, si ça ressemblait pour l'instant à un rodéo de vachette à la Kermesse de Tulorim, je ne voulais pas voir un de mes compagnons se faire piétiner par ce satané prédateur. De toutes façons, dans cette forêt; Hrist et moi étions les pires garces et les plus dangereuses prédatrices, on n'allait pas se laisser intimider.
" Empalons la bête avec la magie ! " Avais-je dit à ma jumelle en lui caressant l'épaule. Comme à Keresztur, comme au bon vieux temps où en maître, nous régnions sur nos terres. Des pals dressés par les bourreaux au matin, le soleil du midi qui affûtait leur pointe cruelle, les mouches du soir qui dansaient avec les corbeaux qui se repaissaient des corps au soir. Quel beau paysage, quel poème, quelle poétesse et nous avions de quoi donner vie à ce poème. Ensemble nous tendions nos mains vers la créature, priant peut être secrètement pour que San-Goru soit épargné par les pals ou quoi que la magie de ce monde accepte de créer.
Mais celle-ci ne se montra pas capricieuse, elle entendit notre appel et de nombreux pieux créés par on ne savait trop quoi sortaient de terre, moitiés rêve et moitié rage pour pourfendre l'animal de toute part sans blesser ceux qui se trouvaient autour. L'animal ainsi bloqué n'était pas mort pour autant, il poussait un long râle qui se ponctuait par une respiration rauque et saccadée. Hrist fut la première à approcher la bête, elle tendit la main sur la gueule terrible de l'animal qui aurait pu la déchiqueter sans mal si elle n'était pas ainsi entravée, je sentais un frisson me parcourir. Hrist tendit alors la main devant l'oeil du monstre et invoqua de nouveau sa lame qui apparût, perforant l'oeil et plongeant sa pointe dans le cerveau de la bête. Elle expira pour de bon, laissant planer un silence d'abord interrompu par les souffles que nos oreilles daignaient entendre de nouveau, comme si le monde s'était arrêté de respirer autour de nous. Ensuite, les premières questions, d'abord si nos compagnons n'avaient rien puis ensuite la surprise de Xël, qu'est-ce qui provoquait l'apparition de ma jumelle. Si ce phénomène était nouveau et surtout, plus précisément à Hrist, qui était la femme en violet à la longue chevelure noire et aux yeux d'un violet électrique.
" Bah c'est ma jumeeelle. C'est pour ça que je ne pou... qu'ON ne pouvait pas rester avec le groupe. La vilaine Shaakte aboyait trop et... bah faut pas trop nous embêter tout de même. Pas vrai gros pépère ? " Disais-je en claquant violement l'arrière du crâne de la bête. J'avoue volontiers que si celle-ci s'était réveillée par ma claque, je me serais sentie bien conne.
Hrist entamait la macabre récolte, après tout, c'était elle qui avait tué la beyte, elle pouvait bien en faire ce qu'elle voulait.
Nous avions récolté un petit trophée, le bec, quelques plumes, deux trois griffes tranchantes. Hrist me les confiant, observait avec moi Xël qui, imperturbable avait monté le campement sous nos moqueries sans jamais trésailler. J'étais contente de notre synergie, nous avions presque quelque chose qui se rapprochait d'une famille, celle que j'avais connu jadis avec mes soeurs. Cette pensée aurait pu me faire couler une larme mais j'étais trop heureuse.
Les personnes que j'avais perdue, certes me manquaient, il fallait aller de l'avant quant bien même le poids des morts paraît lourd à porter. Les jours passaient sans alléger ma peine, j'avais été triste, amère, confuse et déconfite le plus souvent. Les plus chers me manquaient quant bien même j'avais essayé de me convaincre de l'inverse, je m'étais rendue compte trop tard. Le coeur avait accepté plus tard ce que la raison attendait de lui, il fallait soulager son âme, se nourrir de bonne chose, vivre pour le bien sans s'entériner dangereusement dans la misère et la tristesse.
C'était ma croix, je ne savais pas ce que Xël vivait en ce moment ou pourquoi il était imperméable à mes plaisanteries mais j'espérais qu'il soulagerait sa peine très vite et qu'il comprendrait que même si nous étions des inconnus dirigés par une puissance mystérieuse qui jouait nos actions à l'aide de ses dés cosmiques, il était un fier camarade avec qui j'avais plaisir à partager mes aventures et qu'il se rassure et vive heureux, il était apprécié, il était aimé.
Sans trop comprendre pourquoi, nous avions terminé la soirée autour du cadavre dépecé de ce vilain Hibours qui n'était finalement pas un cousin éloigné de San-Goru.
Nous avions cuisiné avec San-Goru, Hrist et moi même une série de brochette faites avec le filet de l'animal enveloppé de lard un peu gras et pas trop sec qu'on avait fait cuire sur les braises du feu. Quelques bons morceaux de viande que San-Goru avait choisi qu'on avait enveloppé dans les herbes, il fallait avouer que ma besace était dégueulasse et qu'au fond de celle ci on avait une bonne dose d'herbes mortes, certaines potentiellement toxiques mais allez savoir pourquoi, San-Goru s'était servi de ça pour assaisonner la viande. Elle avait été cuite avec une certaine maîtrise que je n'aurai pas suspecté chez un ours, la croûte extérieure était caramélisée et l'intérieur juteux et réconfortant. J'avais encore de quoi envelopper des oignons dans une pâte brisée avec un peu de miel et un reste de condiment épicé jauni par le temps, nous avions pu faire des beignets d'oignons chauds confits dans le miel au coin du feu, j'étais prête à jurer qu'il n'y avait rien de meilleur quand le froid commençait à tomber que de se lécher les doigts collants de miel parfumé et légèrement bruni par la cuisson. Sous cette douce atmosphère bon enfant, heureuse, je m'étais amusée à taquiner Xël, essayant de lui redonner le sourire, enveloppant son cou de mes bras pour lui dire que tout allait bien, que ça passerait, quelque soit son mal, embrassant sa joue à plusieurs reprises.
Hrist quant à elle, allez savoir comment, avait affronté les peurs de tous et était allée voir Cauch' lui demandant d'une voix dont le tremblement était à peine perceptible :
" Je ne veux pas avoir peur de toi, dis-moi comment ? "
Je ne sais pas ce que Cauch' avait répondu mais je m'étais couchée contre ce grand chêne, observant le feu pour y ajouter des bûches de temps à autre afin de prolonger ses flammes et sa chaleur réconfortante. Tous étaient endormis autour de l'âtre, Hrist ne dormait pas, je m'en doutais bien, cependant elle n'était pas bien loin de Cauch' est-ce qu'elle essayait de s'habituer à la terreur magique ? J'dois dire que je n'aurai pas osé. Mais qu'importe, il fallait veiller sur cette joyeuse troupe et quoi de mieux que deux psychopathes pour protéger ces braves âmes. Hrist et moi nous relayons pour la nuit, le sommeil de toutes façons, très peu pour nous.
Lorsque le jour pointa au travers des cîmes, nous avancions pour rejoindre l'orée du bois qui selon San-Goru n'était qu'à quelques lieux et enfin, approchions de la terre des centaures.
C'était là que San-Goru devait nous laisser, je levais vers mon nounours un regard triste et dit d'une petite voix :
" Si tu viens pas, t'es un gros poisson qui pue."
Sans même l'espérer, Hrist s'était approché de moi, avait posé sa main sur mon épaule et pris parti
" Si tu ne viens pas, j'espère que toute la forêt sera à court de miel, que les puces d'un millier de chiens galeux t'infestent le croupion et que tes bras deviennent trop courts pour que tu puisses te gratter. Alors suis-nous, sinon je t'épluche. "
Faisant une mine boudeuse, je dis à San-Goru :
" Moi j'pense c'est dang'reux d'la contrarier, tavu. Graou ? "
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Xëlou pensée pour toi.
La petite plume de la Mort.
Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.
Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.
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Re: Forêt d'Emeraude
Cauchemar en Aliaénon : Treeof V
Les derniers sous-bois laissaient la lumière du jour précéder leurs pas, et bien vite, ils se retrouvèrent dans un vaste paysage : la Plaine des Buffapas.
[HJ : Suite dans le Gouvernorat d’Ynorie]
[XP :
Silmeria : 0,5 (discussion), 1 (combat facile), 0,5 (vie de camp)]