Les Temples

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Yuimen
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Les Temples

Message par Yuimen » sam. 6 janv. 2018 15:06

Les temples

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Nombreux sont les temples sur Nyr, peut-être plus qu'ailleurs en fait. Il y en a dix au total, un par dieu présent sur Yuimen: Phaïtos, Thimoros, Gaïa, Yuimen, Rana, Yuia, Meno, Valyus, Moura et Zewen.

Il est important de préciser que le terme temple n'est pas forcément le plus adapté à ces lieux. Les Elfes dorés ne croient pas dans les Dieux, ils les côtoient. Ces temples ne sont donc pas des lieux de prières, mais plutôt des pavillons de résidence. Il est ainsi important en cette cité de considérer les temples comme étant des "maisons de dieu".

Vous trouverez ces temples non loin de la maison du maître, près du cœur de la cité.

Pour y entrer, ce n'est pas difficile, il suffit de se faire annoncer, ceux qui parviennent jusqu'à Nyr sont déjà des privilégiés.

Chaque temple, hormis celui de Zewen, propose l'achat de fluides de l'élément dédié par le temple.


Le temple de Zewen
Des dix pavillons c'est le plus grand. Zewen est ici reconnu comme la divinité principale, il est d'ailleurs le chef du conseil des Dieux et celui qui est respecté par tous les autres.
Le pavillon en lui-même est à l'image de la cité, quelque chose d'indescriptible dans les termes de Yuimen. Le bâtiment semble d'acier et de verre, mais pourtant est fait de pierre.
Après avoir passé l'antichambre, vous entrez dans une grande pièce ronde, celle où Zewen vous recevra. Une légère brume y traîne souvent, rendant à la salle un aspect mystique.
Le reste du pavillon vous sera interdit.

Le temple de Phaïtos
C'est un pavillon noir non loin. Macabre serait un bon terme pour la décoration du pavillon de ce dieu passionné depuis toujours par la nécromancie sous ses formes y compris les plus puissantes.
On raconte dans la cité que c'est le dieu le plus difficile à voir et que le plus simple pour le rencontrer, est encore de se suicider. Cependant, si vous parvenez à le voir, il vous recevra dans une salle noire ou presque, peu de lumière y entre. Là aussi les Ermansi plaisante sur les raisons: certains le considèrerait comme aveugle, d'autres disent qu'il trouve juste cette ambiance plus proche de ses enfers qu'il affectionne tellement, d'autres enfin disent que c'est juste pour effrayer ceux qui arrivent dans la cité...

Le temple de Thimoros
A l'extérieur, ce pavillon est d'un gris clair très agréable, fait de ces pierres changeante. L'intérieur par contre reflète bien Thimoros: chaotique. Les murs semblent être couverts de sang et le tapis au sol est aussi noir que le cœur de ce Dieu. L'absence de symétrie et le manque de régularité de la pièce ne fait qu'accentuer cette sensation de désordre, bien que la pièce soit presque vide.
Enfin aucune lumière de l'extérieur n'entre dans ce lieu, sauf celle de la lune et des étoiles.

Le temple de Gaïa
Aussi étrange que ça puisse paraître pour la demeure d'un Dieu, celle-ci est toujours grande ouverte. Le temple de Gaïa n'est en effet fermé que durant la nuit. Le reste du temps, tous peuvent y entrer et apprendre. Le pavillon de la Déesse de la lumière, mais aussi de la connaissance, est un endroit lumineux. En effet, outre les grandes baies vitrées, le temple est muni d'un système d'éclairage semblable à celui des aynores qui lui donne sa lumière de nuit.
Dans la salle principale, faites de couleurs chatoyantes et changeantes en fonction du moment de la journée et de la position de la cité, vous trouverez une grande bibliothèque. Il paraît qu'elle contiendrait l'ensemble des savoirs du monde, dont les données sur l'ensemble des fluides spatiaux que Gaïa aurait crée.

Ici, se trouve également un fluide spatial menant au monde de Warshaarin

(((Vous devez demander aux Gm pour vous rendre sur Warshaarin. )))

Le temple de Jéri
C'est un petit pavillon un peu à l'écart. Il contraste avec les autres, sans doute parce qu'il a été créé longtemps après les autres, Jéri étant le fils de Phaïtos et de Gaïa. Les elfes dorés doivent leur étrange longévité (le doyen aurait plus de 7000 ans, pour 3000 maximum pour un elfe habituel) à ce fils béni. Celui-ci a en effet réussi à cumuler les savoirs de la vie octroyé à sa mère et à son oncle et ceux de la mort connus par son père. Ainsi il est devenu le maître de la santé, autant physique que mentale.
Dans ce temple, vous pourrez retrouver la santé en quelques heures et quel que soit votre problème. Son seul point faible reste les exorcismes des malédictions. Ne cherchez cependant pas à leurrer ce dieu, car il est aussi maître de la maladie et peut empirer votre état tout aussi facilement qu'il peut vous soigner.
Le temple en lui-même est un lieu étroit par rapport aux autres. L'atmosphère y est agréable, baignée d'odeurs d'essence naturelle purificatrice. Fait tout de pierres et de métal, ce lieu est toujours impeccablement propre.

Le temple de Yuimen
Ce temple est fait tout en pierre. Une fois l'antichambre passée vous entrerez dans une grande salle où Yuimen vous recevra. Un jardin empli de plante se trouve en son centre, donnant un aspect étrangement vivant à ce lieu. Vous ne trouverez pas souvent Yuimen en ces lieux, il préfère en général les serres de la cité où il sauvegarde avec soin une espèce de chaque plante vivant sur Yuimen. On raconte qu'il aurait voulu faire de même avec les animaux mais que Zewen et le doyen aurait refusé de lui octroyer la moindre place supplémentaire.

Le temple de Moura
A l'origine ce temple était couplé avec celui de Yuia pour être un unique bâtiment de glace. Les Ermansi se plaisent à raconter comment il fut fondu par Meno dans un accès de colère et créa une pluie sous la cité. Deux bâtiments ont donc été refaits en pierre, comme les autres temples. Au centre de celui de Moura fut mis une magnifique fontaine ainsi qu'une mini cascade derrière son siège, celui-ci semble d'ailleurs flotter sur l'eau qui tombe de la cascade.

Le temple de Yuia
A l'origine, il était couplé avec celui de Moura mais fut fondu par Meno. Yuia décida alors d'en faire un autre, plus beau encore. Cette déesse de la beauté vous accueille dans un décor resplendissant, jouant avec les couleurs de la glace sous le soleil. Entrer dans ce temple, c'est pénétrer dans un joyau. Les murs sont fait d'une roche unique, légèrement translucide, laissant passer la lumière.

Le temple de Meno
Fait de roches rouges, ce bâtiment ressemble à de la lave, autant au niveau visuel qu'au niveau de la chaleur. Les Ermansis disent que c'est juste à cause de la frilosité du Dieu du feu.
La salle interne est particulière: huit miroirs géants autour de la pièce, reflétant un grand feu qui brûle en permanence autour de la pièce.

Le temple de Valyus
Fait de roches de Mertar, on raconte que ce pavillon recopie la grotte dans laquelle Valyus installa la cité Naine. C'est sans doute le temple le plus simple des dix. Sur les murs, peintes longuement, des scènes de la vie Naine et surtout des exploits de Valyus. En effet, la fresque raconte le fait d'arme le plus connu de ce dieu: comment il foudroya un des derniers monstres des anciens temps pour sauver le Roi des nains.

Le temple de Rana
Aérien, il n'y a pas d'autre terme pour décrire ce lieu. Des ouvertures permettent à tous les vents d'entrer. Au sol, vous aurez l'impression de marcher sur un nuage, nul ne saurait vous dire si c'est réel ou non, Rana ayant refusé que les Elfes dorés participent à la construction de ce dit sol. Vous trouverez régulièrement toutes sortes de personne dans ce lieu, des Elfes dorés et d'autres êtres de passage dans la cité.
Outre le fait d'être la déesse du vent, Rana est connue et reconnue parmi les Ermansi et parmi les Dieux pour être celle qui hérita de la sagesse de Zewen, son père. Et loin d'être avare, elle ne se lasse pas de prodiguer des conseils à tous ceux qui passent en ces lieux.

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Akihito
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Re: Les Temples

Message par Akihito » sam. 4 déc. 2021 00:00

Dans le chapitre précédent...

Evénement : La fin d'une ère.


44 : Maîtres du ciel.


Marcher dans les rues de l'Ile des Dieux était une sensation très particulière. Sans doute que le fait de se retrouver au-dessus de la couverture des nuages, sous un azur pur et au cœur d'une cité légendaire y était pour quelque chose. L'idée qu'il avait peut-être croisé l'air de rien un ou plusieurs dieux dans les rues entrait dans l'équation également. Cet Ermansi aux pupilles rougeoyantes pouvait très bien être Meno, du peu qu'en savait le jeune homme. Et cette femme à la démarche fière... Moura ? Yuïa ? Une simple elfe dorée ? C'était tout aussi passionnant que dérangeant.

(Cette façon qu'ils ont de me regarder... On dirait presque Mertar.)

Sa Faëra lui rétorqua qu'à Mertar, sa qualité d'être humain n'était pas bien vu : ici, les elfes le regardaient avant tout avec la curiosité d'un peuple qui n'a jamais vu autre chose que les siens. Avec une moue, Akihito admit qu'être vu comme un phénomène de foire était toujours mieux que comme un nuisible. C'était d'autant plus vrai si on comparait Nyr Tel Ermansi à Nessima au lieu de la cité thorkine.

Laissant ses pas le guider dans les rues, il se perdit un temps dans sa découverte des lieux alors qu'il se dirigeait vers le temple aérien de Rana. Ce qui le marqua le plus, c'était la quasi-absence d'enfants dans le paysage. Les races elfiques n'étaient pas connues pour leur grande fertilité, ni pour leur envie pressante de perpétuer leur race avec leur longévité hors norme. Mais tout de même, même l'austère Nessima était parcourue de quelques rares enfants s'amusant au détour d'une ruelle. Là, tout les habitants avaient atteint la taille adulte. Vivre des milliers d'années, au contact des dieux... Les Ermansi ne vivaient pas le même quotidien que les simples mortels.

(Oaxaca est le fruit de l'union d'une Ermansi et de Thimoros, également. Et vu ce que ça a donné, ça a dû en faire réfléchir plus d'un.)

(Pas faux. Mais attend... Autant une Ermansi enceinte d'un Dieu, pourquoi pas. Mais l'inverse ? Une Déesse peut-elle... Enfin je veux dire, avec un...)

(Évite de te poser des questions inutiles,) le coupa Amy, avant de déclarer qu'ils étaient arrivés.

Le temple de Rana représentait bien la déesse des vents : toutes les pièces, des pierres des murs aux colonnes gravées en passant par le toit, flottaient dans un ensemble parfait. Comme si le vent lui-même cimentait et liait chaque composant les uns aux autres. Pourtant, entre le fronton d'entrée et les colonnes le "soutenant", Akihito était certain de voir un espace de plusieurs centimètres d'épaisseur. Approchant une main d'une des innombrables briques flottant à côté de ses paires, il appuya dessus pour tenter de la désolidariser des autres. Elle s'enfonça quelque peu avant de se bloquer et d'arrêter de bouger, peu importait à quel point l'enchanteur forçait dessus. Et comme si de rien n'était, elle reprit sa place une fois qu'il cessa de la toucher, réincorporant le mur. Akihito trouvait ça fascinant, et il serait bien resté des heures à contempler chaque recoin de l'édifice flotter dans un équilibre parfait... Mais il était là pour d'autres raisons.

Grimpant les marches menant au centre du Temple, le mage s'arrêta net devant le sol qui était tout, sauf banal.

(Je dois... Marcher là-dessus ?)

Immaculé. Blanc. Cotonneux. Le sol laissait place à une étendue de nuages vaporeux, bougeant paresseusement et très lentement. Entrer dans le temple reviendrait littéralement à marcher... Sur le ciel. Sur les nuages. Pour une déesse étant le vent même, rien de plus simple assurément. Mais pour un humain de plusieurs dizaines de kilogrammes ? N'allait-il pas tout simplement passer à travers et chuter de l'Île volante ? S'il tombait dans la mer, survivrait-il à une telle chute ? Allait-il se noyer au contraire dans cette masse blanchâtre ? Autant de questions balayés par un duo d'Ermansi marchant le plus naturellement du monde sur la couche de nuages, discutant entres eux. Un regard interrogatif lui fut jeté pendant qu'ils sortaient du temple, puis ils disparurent au détour d'un bâtiment juste après. Si les Ermansi pouvaient marcher sur ce sol, alors lui aussi le pouvait... Non ?

Une grande inspiration relâchée, il s'engagea d'un pas mal assuré sur les nuages. La peur le saisit une fraction de seconde alors qu'il sentait son pied légèrement s'enfoncer, puis il se calma tout aussi rapidement. S'il devait comparer cette sensation à quelque chose de terrestre, c'était comme marcher dans du sable très fin : on se sentait s'enfoncer un temps avant de sentir son poids arrêter, permettant de continuer sa route. mais ici, pas de sable pour s'immiscer entre les orteils ou dans les bottes, ni le bruit discret du minéral crissant. Akihito s'enfonça dans le temple, ses pas complètement étouffés par le blanc manteau céleste.

Arrivé en son centre, Akihito regarda autour de lui, empli d'une soudaine sérénité qu'il n'avait pas avant d'entrer. Convaincu de la présence divine de la déesse des vents, il mit un genou à terre et inclina la tête. De sa main droite, il défit la lame dédiée à la Déesse et la posa sans un bruit sur le matelas de nuages.

"Akihito Yoichi, humble Ynorien, se présente devant la déesse des Vents et de la Sagesse, Rana."

- Et Rana vous écoute, Ynorien. Elle partage la souffrance de votre peuple, mais préfère l'espoir à l'abandon."

L'enchanteur senti un frisson lui parcourir l'échine en entendant la réponse douce et surnaturelle. Il parlait à une déesse, et pas n'importe laquelle. N'aurait-il pas vécu l'enfer, combattu déesses et créatures mythiques la veille qu'il se serait cru en plein rêve.

"Déesse Rana, c'est un grand honneur pour moi de... d'être... Pardonnez-moi, les mots me manquent pour exprimer clairement ce que je ressens, s'excusa-t-il avant de reprendre, une fois s'être calmé. C'est une fierté immense de vous savoir si concernée par notre peuple. Par le passé, nous nous sommes relevés de bien des catastrophes et avons toujours su garder la tête haute. Mais rien de comparable à ce que nous venons de vivre : une victoire acquise au prix de bien trop des nôtres.... De bien trop d'êtres vivants. Déesse, j'espérais par mon passage sur Nyr'Tel Ermansi recueillir une fraction de votre grande Sagesse pour guider l'Ynorie dans ces temps difficiles."

- Nulle sagesse ne saurait vous aider mieux que celle qui habite déjà les cœurs des habitants d'Ynorie. Vous devrez compter sur vous, sur chacun, pour avoir la force de vous relever. Ne négliger aucune alliance proposée, partir quérir de l'aide, car bien des forces en ce monde prendront en pitié le massacre des habitants d'Oranan.

- Le cas des restes de l'Empire Omyrien nous préoccupe également, Déesse. Certains pensent que nos ennemis millénaires ne sauraient conclure une paix blanche avec nous, et que notre honneur et notre fierté ne nous le permettrait pas dans tous les cas : ils ont tué et massacré bien des nôtres à travers les âges. Mais même si je ne comprend que trop bien ce point de vue, d'autres comme moi sont de l'avis que nous devrions profiter de l'occasion pour négocier un cessez-le-feu, même s'il n'est que temporaire. Avez-vous de sages conseils à nous prodiguer également ? Car je doute qu'eux nous prennent en pitié, comme d'autres le feraient.

- Ne gardez contre un peuple entier trop de rancœur. Libérés d'Oaxaca, les orques et gobelins pourraient prendre bien d'autres voies. Ils ont perdu leur dirigeante suprême, ils sont pour l'heure livrés à eux-mêmes pour la première fois depuis des lustres. La solution pourrait passer par la discussion, la diplomatie. La compréhension de leurs mœurs, aussi."

Akihito prit le temps de réfléchir à ce que disait la déesse, essayant de prendre la pleine mesure de son discours et de ses conseils. La diplomatie avec Omyre... S'il devait être parfaitement honnête avec lui-même, il pensait lui aussi que c'était un mirage bien qu'il voulût y croire. Jamais les Garzoks ou les Sektegs n'accepteraient une cohabitation pacifique avec leurs voisins Ynoriens affaiblis. Mais si Rana elle-même lui enjoignait cette voie...

"Avant même le retour de la Déesse noire, les Garzoks harcelaient déjà nos frontières. Je pense que nous comprenons déjà bien trop leurs moeurs et coutumes... Mais la situation est différente, comme vous dites. Je veux croire en une solution pacifique, comme vous, déesse."

Il n'était qu'un humain face à la Déesse de la Sagesse en personne : il ne pouvait évidemment pas déceler toute la profondeur de la réflexion de cette dernière en aussi peu de temps, aussi décida-t-il de se ranger sans concession à son avis.

"Déesse Rana, j'aurais une autre question si vous me le permettez. Plus... Triviale. Nos textes sacrés disaient que vous étiez la seule parmi vos frères et sœurs à faire le choix de ne pas vous incarner, et je le constate de mes propres yeux désormais. Mais ils ne disent pas pourquoi, cependant, et je mentirais si je disais que ça n'attise pas ma curiosité. Pouvez-vous m'en donner la raison ?

- Toute apparence mène à un jugement. De la part des autres qu'elle rencontre, mais également de soi-même. On y met sa fierté, son orgueil, ses goûts. Une subjectivité qui est à l'opposé de la sagesse. Je suis l'air, et je n'ai besoin d'être rien d'autre."

Akihito eu un léger rire de cette réponse.

"Voilà une explication qui me demandera du temps avant que j'en comprenne l'entièreté. Mais je vous remercie de votre réponse, et du temps que vous m'avez consacré."

L'enchanteur se releva, la Kizoku dans la main dont il rangea le fourreau avant de présenter la lame.

"Vous l'ignorez sans doute, mais cette lame est nommée la Kizoku Rana, la Gloire de Rana en ancien Ynorien. Plusieurs Ynoriens et Ynoriennes ont porté cette lame à travers les siècles, tous dans le but de défendre l'Ynorie et les valeurs qui leur étaient chers. J'en suis l'actuel porteur... Et je veillerai à ce que vos précieux conseils mènent l'Ynorie vers la paix qu'elle mérite.

- Je connais cette lame et ce qu'elle représente pour les vôtres. Vous semblez en être un digne porteur, vous avez toute ma bénédiction, si humble puisse-t-elle être, pour œuvrer en son nom, en sa gloire.

- Merci, Déesse. Vos mots touchent bien plus que vous ne l'imaginez le mortel que je suis..." répondit à voix basse le jeune homme, comme pour lui-même, avant de reprendre d'une voix forte. Merci infiniment de vos sages paroles, Déesse Rana. Je serai sans faillir l'écho de vos conseils auprès des miens."

S'inclinant profondément, il se releva pour s'apprêter à sortir, avant de se tourner une dernière fois.

"J'aimerais également avoir l'honneur de rencontrer votre frère qui règne avec vous sur les cieux, le Dieu Valyus. Accepterez-vous de m'indiquer où je peux le trouver, si cela est possible ?

- Le Dieu des foudres vous attend au sein de son temple. Vous n'aurez aucun mal à le trouver, bien qu'il soit le moins luxueux des autels de cette île. Fait de pierres naines, représentant une grotte. Là, il sera."

S'inclinant une nouvelle fois, Akihito recula de plusieurs pas avant de se relever et de tourner les talons. Dire qu'il avait le cœur léger était trop fort, mais il se sentait définitivement mieux en sortant de son entrevue avec la déesse qu'en étant rentré. La voix douce, aérienne, de Rana, avait apaisé ses craintes, ses doutes. Le futur de l'Ynorie était encore incertain : mais la sage Déesse avait convaincu que le porteur de la Kizoku qu'elle ne serait pas seule dans sa reconstruction, et que la diplomatie ne devait pas être abandonnée.

Sortant du temple juché un peu en hauteur, peut-être le plus haut parmi les temples divins, Akihito voyait désormais plusieurs structures qui sortaient de l'ordinaire : les autels d'autres dieux, à l'image de la structure cristalline translucide qui ne pouvait qu'être l'autel de Yuïa. Le pavillon noir, lui, devait être celui de Thimoros ou de son jumeau divin, Phaïtos. Et après quelques instants de recherche, l'enchanteur trouva enfin quelque chose qui ressemblait à la description de Rana : une masse de pierre naturelle, détonnant dans l'architecture très élaborée de l'Île. Sans doute la grotte "peu luxueuse" mentionnée. Il s'apprêta à s'y rendre, quand une autre formation rocheuse attira son regard. Un deuxième autel était lui aussi constitué de roche, mais plus taillé, plus raffiné.

"Yuimen, peut-être...?" murmura le jeune homme, comparant les deux temples qu'il percevait au loin. Les deux étaient faits de pierre, les deux semblaient plutôt sobres... Lequel était celui de Valyus ? Forcé de faire un choix, Akihito suivit sa première intuition et se dirigea vers celui qui ressemblait le plus à une grotte. Au pire des cas, il n'aurait perdu que quelques minutes.

Le destin, ses fluides de foudre, ou tout simplement son instinct. Quelque chose lui confirma, une fois arrivée devant le Temple rocheux, qu'il était bel et bien devant l'autel de Valyus. Si Rana était la déesse tutélaire de son peuple et donc une divinité qu'il vénérait "parce qu'il était ynorien", Valyus avait été un choix du cœur. Franchir le pas de la structure était autrement plus chargé en émotions et en attentes que lorsqu'il avait pénétré le temple aérien auparavant. Était-il digne ? Pourrait-il passer l'Ordalie ? Et s'il n'était pas un Élu ? S'il n'était qu'un simple mortel, né avec des dons de fulguromancie, et que le dieu de la foudre n'avait que faire de lui ? Tant de questions qui tourbillonnaient dans sa tête, alors qu’Akihito hésitait. Son état... Psychologique n'était pas au mieux de sa forme, pour des raisons qu'il s'efforçait de refouler au fin fond de sa mémoire. Ses mains rendues moites furent essuyées sur son manteau : être rejeté par le Dieu qu'il respectait tant... Ça pourrait finir de le mettre en pièces.

Le grincement des dents résonna dans sa mâchoire et il pénétra dans la grotte rocheuse sous le soutien muet, sans faille, de sa Faëra. Il ne vit que distraitement les gravures, les illustrations à même la pierre couvrants murs et plafonds, relatant les plus grands coups d'éclats du Dieu de la Foudre. Pour Akihito, rien n'existait plus que les battements de son coeur s'accélérant progressivement. Le sang qui palpitait au rythme de ses pas, lents, avant de s'échapper à la suite de son pouls. Dans ses yeux, pas la moindre représentation d'un Valyus victorieux au milieu des Thorkins, pas de Dieu nimbé d'orage au-dessus de ses ennemis ; rien que la lueur d'un brasero, un peu plus loin, dans cette caverne. Une flamme dont la lueur découpait l'ombre d'une silhouette. Qui attendait. Qui l'attendait ?

Débouchant dans une salle plus large, Akihito Yoichi avala difficilement sa salive avant d'une nouvelle fois mettre le genou à terre, posant délicatement le Marteau runique de Valyus au sol à ses côtés. Il ne s'était même pas rendu compte qu'il l'avait pris en main.

"Akihito Yoichi d'Oranan se présente humblement devant Valyus le Foudroyant, Maître de l'orage et Héraut de la Protection."

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Gamemaster6
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Re: Les Temples

Message par Gamemaster6 » sam. 4 déc. 2021 19:13

Intervention pour Cherock

A l’inverse du temple aérien de Rana, ce temple-ci était presque rustique, fait d’un sol en pierre et de murs de la même matière malgré les fines gravures qui les recouvraient. Silhouette distante au bout de la pièce, semblant perdue dans une contemplation que nul mortel ne pourrait comprendre, le dieu de la foudre et des orages se tourna vers cet humain qui pénétrait dans son sanctuaire et s’agenouillait à même le sol.

Il s’avança alors et de ses mains jaillirent des globes de foudre qui illuminèrent l’intérieur du temple d’une lumière plus vive que celle d’un simple brasero, révélant la forme physique du dieu. Une haute et droite stature couplée à la beauté d’un elfe doré dans la force de l’âge, une lourde armure d’or et de keraunos recouvrant les fins habits créés par des artisans Ermansi. A chaque pas du dieu, Cherock pouvait sentir ses cheveux se dresser sur sa nuque, ses poils se soulever et le marteau poser à ses côtés crépiter. Même debout, l’humain devrait lever les yeux pour voir le visage de Valyus qui le surplombait, l’observant un instant avant de parler, sa voix semblable au tonnerre grondant, résonnant contre les parois du temple dans un vacarme qui aurait pu être assourdissant si la voix n’était pas porteuse d’une certaine bienveillance.

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- Relève-toi, Cherock O'Fall d'Oranan et sois le bienvenu.

Aux côtés de l’humain, le marteau se souleva soudainement et fila vers la paume ouverte du Dieu qui l’empoigna d’une main comme s’il ne pesait rien. Il l’examina un instant tout en déclarant.

- De nobles intentions qui ont débouché sur une ignominie et une trahison, par soif de pouvoir…

Gardant le marteau dans sa main, il examina ensuite Cherock de ses yeux perçants.

- Est-ce le pouvoir qui t’attire ici, Fils d’Ynorie ? Ou bien cherches-tu quelque chose d’autre ? Parle sans détour.

Était-ce une simple question ? Elle ne semblait pourtant pas anodine, loin de là…
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Quand on l'appelle, il apparaît !!
Et il reste, alors gare !

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Akihito
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Re: Les Temples

Message par Akihito » lun. 6 déc. 2021 00:30

Dans le chapitre précédent...

Evénement : La fin d'une ère.


45.1 : Ordalie.

"Relève-toi, Cherock O'Fall d'Oranan et sois le bienvenu."

La voix tonna. Puissante comme le tonnerre. Imposante comme l'orage. Et pourtant, porteuse d'une certaine bienveillance. Cherock se releva alors qu'une puissante lumière illuminait la pièce. Un imposant elfe doré, si grand qu'il devait lever la tête pour s'adresser à lui. Les globes de foudre qu'il générait dans ses mains éclairaient comme le soleil en plein désert, avec une force dont Cherock ne serait pas capable d'égaler ne serait-ce qu'une seconde. Les rayons accrochaient l'armure d'or et de Keraunos que portait Valyus, par dessus les voiles immaculés recouvrant sa peau doré. Ses yeux d'or fixait le jeune homme, qui n'osa pas soutenir un regard aussi pénétrant et divin. Déglutissant de nouveau, il sentit l'ensemble de ses poils se hérisser par l'électricité statique qui envahissait l'air autour de lui. Une sensation grisante, intimidante. Il retint sa main quand le marteau à ses pieds s'envola pour atterrir dans la main du dieu, qui commenta l'histoire de gloire et de trahison entourant l'arme thorkine. Cherock ne rajouta rien, car il ne pouvait sans doute rien apprendre au Dieu qu'il ne savait pas déjà. Puis le Né de la foudre lui posa une question, simple en apparence, mais aux ramifications bien trop nombreuses.

"Est-ce le pouvoir qui t’attire ici, Fils d’Ynorie ? Ou bien cherches-tu quelque chose d’autre ? Parle sans détour.

- Seigneur Valyus... Je... suis là pour de nombreuses raisons, dont la puissance. Et pour honnête avec vous, je ne sais pas vraiment par quoi commencer..."

Cherock prit un temps pour rassembler ses pensées. Et comme Valyus lui même lui demandait d'aller droit au but, il prit la décision de s'exécuter et ne pas se perdre en ronds de jambes.

"... Depuis ma naissance, je possède des fluides de foudre. C'est un don que j'ai cultivé toute ma vie, et je me suis naturellement tourné vers la religion qui vous est dédiée. La Loi de Valyus guide mes choix, à tel point que je me considère davantage comme un protecteur que comme un combattant. Alors évidemment, ce passage sur Nyr'Tel Ermansi ne pouvait pas se faire sans que je vous présente mes respects. Et depuis longtemps... je fais des rêves. Des rêves avec des êtres draconiques. Des légendes yuiméniennes parlent d'un peuple dragon qui vous vénération du temps où vous étiez parmi les mortels : je suis donc en quête de vérité, également, déclara d'une voix progressivement plus affirmée l'enchanteur avant d'aborder le dernier point : Quant à la puissance, mon maître en magie m'a parlé d'un rituel, l'Ordalie. J'ignore de quoi il s'agit, mais de ce que je sais cela affirmerait autant mon statut de fulguromancien que de fidèle à vos enseignements. Seigneur Valyus, ce sont les raisons qui m'amènent devant vous.

- Légendes et rêves peuvent autant être source de vérité que de mensonge, sujets à interprétation. Si tu souhaites la vérité, tu dois la chercher par toi-même, car c'est la seule chose qui saura te satisfaire et t'apporter la vraie réponse."

Une réponse vague, qui n'arrangeait pas le jeune homme. Mais alors qu'il s'apprêtait à en demander plus, l'air sembla se charger encore plus en éclair, accompagné de l'odeur d'ozone typique de l'orage sur le point d'éclater.

"L'Ordalie est plus qu'un simple rituel. C'est une épreuve pour juger des capacités des mortels à user de leurs fluides. Tous ne peuvent supporter le poids de la puissance et de la connaissance. SI tu cherches à passer l'ordalie, jeune fulguromancien, moi, Valyus, Maître de l'orage, serais seul à juger si tu es digne ou non de cette puissance... et de ce titre de protecteur. Es-tu prêt pour un tel défi ?

- Seigneur Valyus, j'ai échoué à totalement protéger les miens et ceux qui comptaient pour moi. Même si j'avais passé l'Ordalie, je doute que j'aurais eu la force nécessaire pour m'opposer au Dragon Noir comme vous l'avez fait par le passé, et empêcher le massacre qu'il a provoqué. Mais cette guerre m'a montré le fossé qui existe entre moi et d'autres mortels bien plus forts. Alors si je veux aider ma patrie et la défendre alors qu'elle est plus vulnérable que jamais... Savoir si je suis prêt ou non n'a pas de raison d'être : c'est une question de devoir."

La mort, le désespoir, la cuisante douleur de comprendre que certains ne reviendraient jamais. Les derniers jours n'avaient pas épargnés le Yuiménien. Pourtant, debout devant l'un des êtres les plus puissants du monde, peut être au sommet du panthéon élémentaire, il se sentait emplie d'une volonté inébranlable. On lui offrait la chance de devenir plus fort, de pouvoir avancer.

Refuser était hors de question.

"Aidez-moi à pouvoir protéger ce qui m'est précieux, seigneur Valyus.

- J'entends ta détermination, Cherock O'Fall,répondit Valyus d'un ton ferme, alors que le marteau forgé en son honneur retournait en lévitant dans les mains de son propriétaire.Suis-moi, ton épreuve t'attend."

Cherock se retourna et marcha à la suite de son Dieu. Il ignorait ce que pouvait bien être cette épreuve, mais Valyus lui donnait la chance de la faire. Il ne comptait pas le décevoir.

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Yliria
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Re: Les Temples

Message par Yliria » ven. 31 déc. 2021 00:46

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L’épreuve divine


Assise sur mon lit, la jambe tremblant nerveusement, je peinai à prendre une décision finale. Malgré tout ce que la nuit avait pu me porter comme conseil, j’hésitai encore sur la marche à suivre concernant les dieux. Alyah m’avait gentiment rappelé à cette histoire d’ordalie, en plus, et je me posais bien trop de questions à ce sujet. Je ne savais même pas à quoi cela servait réellement. Je savais que Cherock était venu pour ça, lui aussi, mais je n’avais pas eu de ses nouvelles depuis son passage, quatre jours plus tôt. Cela faisait-il plus longtemps ? Moins ? Je n’en étais pas certaine, j’avais quelque peu perdu la notion du temps ces derniers jours et je n’osai pas demander à Alyah ce qu’il en était vraiment. Je risquais de ne pas aimer la réponse. Je m’étais laissée aller, sans doute bien trop. Je claquai mes mains sur mon visage et secouai la tête pour me sortir tout ça de l'esprit. Agir, maintenant, voilà ce que je devais faire.

Ce fut forte de cette conviction que j’approchai des temples. Par chance, ou commodité, ils n’étaient pas éloignés les uns des autres et je pus prendre le temps de les observer bien plus longtemps et dans le détail que la nuit passée. Je ne m’étais pas trompée sur le temple de Meno, dont les pierres rougeâtres ne laissaient guère de doute. Un autre, plus lugubre, me repoussa instinctivement, faisant doucement rire Alyah qui murmura un simple « Phaïtos » qui me suffit amplement. Je n’avais aucune envie de mettre les pieds dans le temple du dieu de la Mort. Celui qui attira davantage mon attention, ce fut un dont les portes et immenses fenêtres étaient ouvertes, telle une invitation à entrer.

(Le temple de Gaïa.)

(Tu y es déjà entrée ?)

(Il y a très longtemps. Si tu veux apprendre quelque chose, il n’y a pas meilleure endroit sur Yuimen. Et si tu souhaites rencontrer un dieu, disons que Gaïa est un choix tout à fait pertinent en ce qui te concerne.)

(C’est la Gaïa douce, déesse de la connaissance ou celle guerrière avec une grande lance que j’ai vu représentée dans un temple ?)

(Peut-être les deux, tu verras bien. Donc ?)

(Je suis nerveuse…)

Cela la fit rire, me tirant une grimace quelque peu vexée et gênée, mais le message était passé. J’inspirai, expirai et approchai du temple. Chaque pas semblait accélérer mon cœur que je n’entendis plus une fois la grande porte de l’imposant temple passée. Une immense pièce baignée de lumière m’accueillit et je restai bouche bée face à ce que j’avais sous les yeux. La lumière se reflétait partout, créant des jeux de lumières qui n’avaient rien à envier à l’aurore boréale des jardins que j’avais arpentés. Mais ce fut l’immense bibliothèque qui attira davantage encore mon attention. Il y avait tant d’ouvrages que cela en donnait le vertige. Tant de connaissance à portée de main, cela était presque difficile à croire. Mais nous étions dans la demeure d’une déesse après tout, rien n’était véritablement impossible.

Je m’éloignai à contrecœur de la bibliothèque, poussée par Alyah qui se tut soudainement après quelques pas. En tournant la tête, je clignai des yeux, éblouie, et mis une main en visière. Une silhouette se tenait là et mon cœur fit un bond dans ma poitrine. Sans trop savoir pourquoi, ni cela était la bonne chose à faire, je mis un genou à terre et baissai la tête en déglutissant. On y était, sans grand doute. Je me sentis un peu bête, avec mes habits bon marché et trop grand et sans rien à offrir d’autre que ma présence. Peut-être aurais-je du essayer de faire meilleure figure? Il était trop tard de toute façon, je n’allais pas m’enfuir pour revêtir une armure qui me semblait hors de propos dans un lieu comme celui-ci. J’inspirai, les mains moites.

- Noble Déesse, pardonnez-moi de vous déranger ainsi… Je… euh… Mon nom est Yliria Varnaan’tha et j’aurai souhaité m’entretenir avec vous et bénéficier de vos conseils… Si vous acceptez…

Je ne savais pas trop si je m’adressai correctement à elle, mais je ne voyais pas comment faire autrement.

(Je t’ai rarement vu aussi polie. T’en fais pas, elle doit avoir l’habitude. Peut-être même que c’est lassant pour elle. Peut-être qu'en étant moins formelle...)

(Oui et bien désolée, mais je ne vais pas lui demander d’aller prendre un godet à l’auberge pour parler chiffon !)

(Je suis sûre que ça la changerait !)

Je devais sincèrement songer à trouver un moyen d’ignorer Alyah dans ce genre de situation. Elle allait me rendre folle au pire moment. Ce n’était vraiment pas l’instant pour perdre le fil de la conversation.

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Gamemaster5
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Re: Les Temples

Message par Gamemaster5 » ven. 31 déc. 2021 14:33

Ordalie d'Yliria



Le temple baigne dans la lueur solaire d'un monde sans nuage, et te voilà au coeur du temple de Gaïa, déesse de la Connaissance et de la Lumière. Ici, les murs sont de bois et de papier : l'ensemble du temple est dédié à la recherche du savoir et sa gardienne, sa bibliothécaire. te fait face. Elle rayonne littéralement et en t'apercevant, cette aura qu'elle émane naturellement baisse en intensité pour ne former plus qu'un halo autour d'elle. Grande, élancée et à la chevelure détachée, c'est tout ce qui relie les différentes apparences qu'elle revêt alors qu'elle s'approche de toi. Tels les mirages que tu as vu par le passé, la tenue de la déesse semble changer comme des voiles troubles. Parfois, la voilà ornée d'une simple toge immaculée et accompagnée d'une colombe; parfois, c'est une lance effilée nacrée à la main et une armure rutilante de mailles et d'écailles qui l'habille; Enfin, et c'est la tenue qui finit par se fixer, c'est une robe échancrée blanche réhaussée d'or qui la drape, de même qu'une cape et un livre couverts de runes à la main.


Image


Gaïa pose donc des yeux blancs unis sur toi : si cela te désarçonne au premier abord, tu ressens ensuite un profond sentiment de paix intérieur et de sécurité. La bienveillance émane littéralement de la déesse, comme si elle était la bonté personnifiée. Sa voix, douce, résonne en toi comme autant de carillons.

"Bienvenue mon enfant. Tu ne me déranges pas, au contraire. Voilà bien longtemps qu'aucun membre de ton peuple n'était venu me voir, et je sens également que ton corps abrite un pouvoir des plus singuliers..."

La curiosité pointe dans sa voix, alors que le bruit du papier qui volète quant elle parcourt son livre emplie l'air. Même ce banal son te semble mélodieux.

"Mmmh.... Relève toi, jeune Yliria. Tu es en quête de conseils ? Même si ma soeur Rana ferait une meilleure conseillère que moi, je pense pouvoir éclairer ta lanterne. Que cherches-tu à savoir ?"
Allez, viens mon copain ! Si tu as des questions n'hésite pas !



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Yliria
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Re: Les Temples

Message par Yliria » sam. 1 janv. 2022 15:45

<< Précédemment


Doucement, la lumière baissa en intensité et je pus apercevoir autre chose que les contours de la silhouette qui s’avançait. Une longue chevelure dorée ondulait tandis que la déesse avançait, sa tenue changeant tel un mirage, la faisant guerrière armée d’une lance avant de la changer en symbole de paix accompagné d’une colombe voletant près d’elle. Lorsqu’elle s’arrêta enfin, c’était une longue robe blanche ornée d’une cape qui la revêtait. Symbole de connaissance, elle tenait un livre ouvert à la main, mais ses yeux d’un blanc uni me fixaient et je baissai les yeux, prise au dépourvue. Sa voix, douce et apaisante, s’éleva et un sentiment de calme m’envahit alors, me permettant de relever les yeux vers elle. Je ne la dérangeais pas, heureusement. Je retins une grimace lorsqu’elle mentionna « mon peuple », mais tins ma langue. Un jour j’arriverais à me séparer des shaakts. Lorsqu’elle demanda quels étaient les conseils que je souhaitais, je rebondis sur ce qu’elle avait dit. Je bafouillai, un peu intimidée par tout ça.

- Merci de m'accorder votre temps et, pour être franche... Et bien... c'est justement à propos de ce... pouvoir. Je ne comprends pas ce que c'est. Est-ce normal ? Personne n'a su me dire ce qu'il s'était passé ni comment cela a pu arriver.

- Difficile à dire ainsi, mon enfant. Je sens bien les traces de ce qui a été mes fluides ainsi que ceux de mon frère Meno, mais les voir mêler ainsi.... C'est très intriguant. Donne-moi ta main et utilise un de tes sorts, je vais essayer de sonder ta magie.

- Je… oui…

Je ne m’attendais pas à ça et tendis la main que la déesse prit dans la sienne. Un sentiment d’apaisement m’envahit soudainement, comme lorsque Ssussun se blottissait contre moi pour m’aider, mais c’était en même temps différent, difficile à expliquer, mais si apaisant que j’oubliais un instant où je me trouvais alors qu’un orbe de lumière apparaissant dans ma main. La voix de la déesse me rappela au présent et je me concentrai sur ce qu’elle disait, qui parvint encore à me surprendre.

- Tout cela est fascinant. Quel âge as-tu, jeune Yliria ?

- Quarante-trois ou quarante-quatre... mon année de naissance est un peu... floue

- Si jeune et avec un si grand pouvoir... Avant que nous continuions, y a t-il d'autres choses dont tu souhaiterais parler, autre que ton pouvoir ?

J’hésitai. Était-ce vraiment le lieu et la personne à qui m’adresser ? Qui mieux qu’une déesse pour donner des conseils avisés, après tout… Et un certain prêtre de cette même déesse m’avait tellement aidé… J’inspirai et me lançai finalement.

- Je... oui, noble déesse il y a bien quelque chose, euhm... Cela fait des années que j'ai… perdu quelqu'un et je... Je n’arrive pas à oublier, à m'en détacher et que j'ai cette... envie de vengeance qui traîne... Qui enfle et je ... je veux juste savoir si j'arriverais à avancer en me vengeant ou si c'est futile...

- La vengeance est une chose terrible. Si le pardon ne peut être universellement donné, ne laisse pas pour autant les chaînes du passé te meurtrir. Beaucoup ont cherché cette délivrance et une fois obtenu se sont sentis bien vides. Elle peut aussi mener à de terrible extrémités... Comme vous l'avez tous subis avec Oaxaca. La mort fait partie du cycle du monde mon enfant. Pardonne, mais n'oublie pas. Libère toi de ceux qui ne sont plus, et bats-toi pour ceux qui sont encore. Protège la vie, chéris-la, et ainsi tu pourras apaiser la peine dans ton cœur.

Ses mots me percutèrent profondément et j’écarquillai les yeux avant d’incliner la tête. Je ne savais pas comment faire ce qu’elle me disait. Pardonner ? En étais-je vraiment capable ? Capable de pardonner à ceux qui avaient détruit tout ce que j’avais en ce monde, tout ce que je chérissais ? Si c’était la seule façon de pouvoir avancer, je devais essayer, même si je ne savais pas comment j’allais faire cela.

- Je... Je comprends. Merci infiniment. Je tâcherais de faire de mon mieux pour honorer vos conseils.

- Puissent-ils t'apporter la paix que tu recherches.

Je l’espérais aussi, ardemment. Je voulais me débarrasser de toute cette colère qui parvenait à me pourrir la vie et à tout rendre plus difficile. La déesse se releva et je suivis le mouvement, sa main tenant toujours la mienne. Je la suivis, comme elle le demandait. L’Ordalie m’attendait, mais je ne savais même pas ce que cela était réellement. La conversation offerte par le mentor de Cherock ne m’avait laissée que le sentiment que c’était quelque chose bien trop loin de ma portée, mais elle n’était apparemment pas de cet avis.

- J'aurais aimé savoir en quoi cela consiste, exactement ? J'en ai entendu parler, mais...

- Un rituel que seuls ceux que nous estimons assez valeureux peuvent passer et qu'une poignée parvient à accomplir. J'ai entendu dire que certains l'avaient passé avec succès ces derniers jours : un mage de l'air et un de la foudre. Elle met à l'épreuve la symbiose entre un mage et ses fluides. Et dans ton cas, mon enfant, elle pourrait bien te sauver la vie.

Et ce dernier point, plus que tout le reste, me fit l’effet d’une douche froide. Que devais-je encore affronter pour que ma vie soit en jeu sans que je ne le sache ? Dans quoi m’étais-je encore fourrée, sérieusement ?


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Xël
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Re: Les Temples

Message par Xël » dim. 9 janv. 2022 21:38

<<<


Je laisse au forgeron mon armure, le laissant travailler le reste de la journée étant donné qu’il m’a prévenu que je devrais repasser le lendemain. Je débourse la somme qu’il demande et après une courte salutation, quitte le bâtiment pour continuer ma route, trouvant rapidement mon chemin pour rejoindre le lieu que je désire.

Le temple de Rana. M’y voici. Au pied du bâtiment aérien impossible à décrire. J’emprunte l’escalier de nuage et passe l’entrée grande ouverte. Ni portes, ni fenêtres ne verrouillent le lieu. Il est ouvert à tout horizon, propice aux courants d’air qui sifflent en traversant le hall. Je m’annonce auprès d’un elfe doré qui semble surveiller le passage, il y a d’ailleurs plusieurs personnes ici, demandant les conseils de la Déesse. Je parcours la pièce, marchant sur ce qui semble encore être un simple nuage qui supporte tout l’édifice. Quand vient mon tour je m’avance au centre du hall pour déclarer.

« … »

Déclarer quoi d’ailleurs ? Comment faut-il s’adresser à un Dieu ? Ce n’est pas la première fois mais les circonstances sont différentes. J’ouvre à nouveau la bouche.

« … Euuuuuuuh … Rana ?»

Décidais-je finalement de dire. Autant faire le plus franc possible. Je reprends de l’assurance pour ne pas passer pour un glandu.

« Je suis Xël. Je suis un mage des vents et je suis venu ici dans le but de passer l’épreuve de l’Ordalie.»


>>>
Modifié en dernier par Xël le mer. 30 mars 2022 09:29, modifié 3 fois.

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Re: Les Temples

Message par Gamemaster6 » dim. 9 janv. 2022 23:11

Ordalie de Xël

Dans le temple, règne un silence que seul le bruissement du vent contre les murs perturbe. Lorsque l’aéromancien se présente au milieu de la grande pièce, les elfes présents l’observent, avant de quitter les lieux d’un même mouvement, comme s’ils avaient l’habitude. En réponse à la demande de Xël, un courant d’air semble lui répondre. Une voix douce et calme, semblant provenir de partout à la fois, mais sans que rien ni personne ne soit visible, une voix indéfinissable.

- Bienvenue, Xël, mage des vents.

Un frisson remonte le long de l’échine du mage. Nul avertissement ou crainte, simplement la confirmation d’une présence dans cet endroit pourtant vide de toute vie visible en dehors de la sienne.

- Si tel est votre souhait, vous pouvez passer l’épreuve de l’Ordalie. Je dois néanmoins vous prévenir. Tous ne sont pas capables de réussir telle épreuve et ceux qui échouent en sont parfois marqués à vie. Si toute fois vous êtes certains de votre choix, je vous guiderai vers notre sanctuaire, là où votre magie sera mise à l’épreuve. Une fois l’épreuve lancée vous ne pourrez plus faire demi-tour.

Si Xël confirme sa volonté, alors une mince brise l’invitera à sortir du temple et à se rendre au sanctuaire, là où les autels des dieux se trouvent. Sur son chemin, il croisera nombre d’elfes dorés qui s’inclineront avant même qu’il n’atteigne leur hauteur, comme s’ils sentaient la présence divine qui l’accompagnait vers son épreuve.

Au sommet d’un grand escalier, formé d’une cour ronde aux pierres blanches noircies en son centre, se trouve le sanctuaire des dieux. Des autels encerclent la cour et le plus grand d’entre eux est surmonté d’une immense fresque. Un lieu où seuls les dieux et ceux désirant passer l’Ordalie peuvent se rendre. Une nouvelle fois, la voix de la déesse s’élève, portée par le vent.

- Êtes-vous prêt, Xël, mage des vents ?

***

Voilà le début de ton ordalie, tu dois simplement te rendre au sanctuaire des dieux pour qu’elle puisse commencer. Libre à toi de poser des questions lorsque tu arrives au sanctuaire. L’épreuve commencera dès que Xël confirmera son choix.
Image

Quand on l'appelle, il apparaît !!
Et il reste, alors gare !

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Sibelle
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Re: Les Temples

Message par Sibelle » dim. 23 janv. 2022 02:50

Lorsqu’elle quitta la salle à manger, Sibelle fit quelques pas en direction de sa chambre, puis s’immobilisa, tourna les talons et prit la direction opposée. Elle ressentait le besoin de prendre un peu d’air.

Dès sa sortie de la villa du maître, elle se mit à marcher d’un bon pas, avant de se mettre à courir. Ses jambes fines et élancées firent la place à des jambes musclées et imposantes : sa transformation était en cours. Lorsqu’elle fut complète, elle ouvrit ses ailes et s’envola. Elle prit suffisamment de l’altitude pour survoler l’île et l’observer dans son entier, mais se limita afin de ne pas manquer d’oxygène. Elle fit ainsi plusieurs tours de l’île avant de se poser au sol tout près du temple le plus éloigné de la maison du repos. Il n’y avait pas beaucoup de gens à cette heure-là, elle ne s’inquiétait donc pas d’attirer l’attention par son apparence. Ce fut de sa démarche chevaline qu'elle déambulait non loin des temples et de sa vision aiguisée qu’elle admirait l’architecture adaptée à chaque entité magique.

Le premier comportait plus d’ouverture que de mur et le vent semblait prendre plaisir à y pénétrer et à en sortir. Le second fait de grosses roches comme il s’en trouve à Mertar ressemblait à une grotte. Le suivant était construit de roches rouges qui semblaient en fusion tant par l’aspect que par la couleur qui semblait s’y dégager ce qui contrastait avec son voisin qui s’avérait un magnifique pavillon de glace. Ce fut à ce moment-là que Sibelle choisit de reprendre sa forme elfique. Sans pour autant cesser sa marche, elle passa près d’un temple tout en pierre. Et puis, un peu à l’écart, elle vit un tout petit pavillon qui semblait beaucoup plus récent que les autres. Le septième pavillon s’avérait très lumineux et très accueillant avec ses grandes baies vitrées. Le huitième pavillon séduisait le regard par ses pierres grises changeantes. L’avant-dernier, d’un noir profond avait une allure macabre. Sans s’en rendre compte, Sibelle avait accéléré le pas et s’était retrouvée au dixième. Plus grand que les autres, son architecture s’apparentait à celle de la cité. Bien que la matière primaire de ce bâtiment s’avérait la pierre, un œil non averti, ou un passant pressé, aurait juré qu’était de verre et d’acier.

La guerrière s’était immobilisée devant ce pavillon et l’observait attentivement, lorsqu’un elfe doré l’aborda.

« Vous désiriez rendre visite à Zewen ? »

Sibelle porta son regard sur l’élégant elfe qui la dépassait d’une tête et lui répondit d’un ton aimable.

« Non, je prenais tout simplement l’air et admirais ces divers pavillons. Par contre, je pense visiter la demeure de la déesse Gaïa avant de quitter cette île. »

Après un sourire sincère, il lui répondit, tout en pointant l’édifice du doigt.

«Gaïa réside dans cette demeure qui se démarque par ses grandes fenêtres et sa grande luminosité. »

Sibelle sourit à l’homme et le remercia. Ce dernier poursuivit sa route et Sibelle reprit la sienne en direction de la villa du Maître du repos.
(Je lui rendrai visite demain.)

Mais impulsive de nature, elle avait à peine formulé cette pensée qu’elle changea d’idée.

Sibelle fit donc demi-tour, se rendit jusqu’au pavillon de Gaïa et y pénétra.
Modifié en dernier par Sibelle le dim. 6 févr. 2022 15:57, modifié 4 fois.

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Sibelle
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Re: Les Temples

Message par Sibelle » mer. 26 janv. 2022 03:29

Suivant son impulsivité, Sibelle marcha d'abord d'un bon pas dans le temple, son regard séduit, malgré son état d'esprit, par les couleurs chatoyantes de la salle principale. Puis, près d'une bibliothèque, une élégante silhouette se tourna vers Sibelle. Il s'agissait de Gaïa, il n'y avait pas de doute là-dessus. Cette femme richement vêtue de blanc et d'or la regardait sereinement, une aura de bonté se dégageant d’elle.

Sibelle s'immobilisa et la regarda sans ciller. Cette déesse respirait la bienveillance et la sécurité. Sibelle l’avait toujours respecté et elle ne voulait pas changer ce fait. Elle laissa passer quelques secondes, puis elle salua la déesse d’un signe de tête polie et tourna les talons. Elle avait changé d’idée et regrettait d’être entré sur un coup de tête, elle s’en voulait de ne pas y avoir réfléchi davantage avant de pénétrer les lieux. Elle fit donc quelques pas rapides en direction de la sortie, puis s’immobilisa de nouveau. En fait, en y réfléchissant, si elle partait maintenant, elle ne reviendrait plus et n’aurait pas de réponses à ses interrogations. Elle n’avait pas suivi l’Invisible, car elle voulait comprendre la situation avant de tenir rancune, le cas échéant, envers les dieux. Et puis, entrer ainsi et y sortir précipitamment n’était pas très convenable. Une fois de plus, quelques secondes s’écoulèrent. Sa décision définitive prise, elle fit de nouveau demi-tour en direction de la Déesse.

Cette fois, elle se rendit à une distance raisonnable pour entamer une discussion. Sans préambule, elle vint directement au fait et elle demanda :

« Pourquoi n’êtes-vous pas intervenus plus tôt en bas ? »

Une simple phrase, composée de huit mots, et qui aurait pu subir plusieurs interprétations si elle avait fait l’objet d’un message écrit. Mais cette phrase avait été articulée sur un ton normal, sans reproche, sans crier. Et prononcé d’une voix légèrement tremblante, soutenue, presque une supplique. Elle voulait comprendre comme si cela pourrait suffire pour empêcher une rancune naissante.

Arborant un sourire compréhensif, mesurant chaque mot, la déesse Gaïa répondit posément.

« Bonjour, Sibelle, fière guerrière. Je ne suis pas intervenue, en bas. Ni moi ni mes frères et soeurs. C'était une guerre de mortels, et son issue n'est due qu'à vous seuls. »

Contrairement à la guerrière, elle prit la peine de la nommer et de la saluer. Impulsive, Sibelle ne l’avait pas fait. Ce n’était pas un geste d’impolitesse de sa part, mais plutôt sa volonté d’aller directement au sujet qui la tracassait. Sibelle ne goba qu’à moitié cette réponse, mais en attendit la fin, se pinçant les lèvres pour se retenir de l’interrompre.

Lorsque fut venu son temps de répondre, elle répliqua sans animosité:

«Oaxaca n'avait rien de mortel, ... Et que dire de son immonde serviteur ailé ? »

Sans être démontée pour autant, après avoir incliné sa tête, Gaïa répondit :

« Oaxaca est fille de dieu, et c'est pour cela qu'elle a désormais sa place ici. Parce qu'elle, par le pouvoir du Dragon Noir, a dépassé les limites d'une mortelle. Ils ne seront désormais, ni l'une ni l'autre, un souci pour les mortels. »
Cette fois, elle venait de donner une leçon à Sibelle, rappelant qu’Oaxaca n’était pas entièrement une déesse et que la guerre entre mortels avait commencé bien avant l’intervention directe d’Oaxaca.

Acceptant cette réponse, Sibelle y réfléchit, se demandant alors quel était le rôle de Brytha.
« Sauf votre respect, c'était une guerre de Mortel... mais Brytha est bel et bien intervenue et s'est sacrifiée. »

Ce à quoi Gaïa répondit :

« Brytha, comme Oaxaca, ont eu leur rôle à jouer. Et elles ne sont désormais plus là, parmi vous. Dites-moi, Sibelle. Vos remarques ressemblent presque à des reproches. Est-ce une inquiétude fondée ? »

Sibelle sourcilla légèrement, cette question n’avait pas été formulée dans l’intention de faire des reproches. Franche comme son habitude, Sibelle dit clairement et sincèrement ce qu'elle ressentait.

« Comme beaucoup de mortels sur Yuimen, cette bataille m'a meurtri le cœur. Et jusqu'à la dernière minute, j'ai espéré que l'un de vous intervienne, car seul un dieu pouvait neutraliser Oaxaca et son dragon. La méchanceté de ces deux êtres dépassait l'entendement. L'invisible a décidé de tourner le dos aux dieux et de partir. J'ai failli le rejoindre, mais je ne l'ai pas fait, j'ai préféré me rendre ici. Non pas dans l'intention de vous faire des reproches, mais afin de vous poser des questions, afin de comprendre votre décision de non intervenir. »

Sibelle s’était expliqué calmement sur le ton de la conversation.

Sans quitter la guerrière des yeux et demeurant toujours délicate et souriante, Gaïa s’expliqua :

« L'espoir est permis à chacun. J'ai maintes fois voulu intervenir dans cette bataille, protéger de mon bouclier les âmes et les corps des vivants qui y participaient. Faire fi de l'interdiction de Zewen de nous mêler des affaires de mortels... Mais là, la voix de ma sœur, aérienne et sage, m'a dit : "Qui sommes-nous pour imposer notre vision aux mortels, pour juger ce qui est correct ou non pour le monde ?" Et j'ai compris que je ne devais pas intervenir. Car la guerre, aucun des camps ne l'a créée seul : vous la faisiez de votre propre choix. Ou du choix des puissants qui pensent pouvoir penser pour vous. Vous-même, vous y avez participé sciemment, dans un camp que vous aviez choisi. Mais les vies étaient nombreuses, en bas. Et toutes dans la même situation. Quel camp aurais-je dû choisir, si ce choix m'avait été accessible ? Et quel message cela aurait-il envoyé à votre monde ? »

Tout en écoutant la réponse de Gaïa, le regard de Sibelle s'adoucit. Elle comprit que Gaïa avait souhaité intervenir, mais que cela lui avait été défendu. Et puis, une bonne partie de la guerre se passait entre mortels qui l’avaient sciemment choisie. En y repensant, Sibelle s’avoua qu’il y avait eu beaucoup de morts avant l’action du dragon noir et d’Oaxaca, et avec raison, la déesse ne pouvait prendre plus pour un camp et que pour l’autre.

Tout en transparence, Sibelle ajouta :

« Je vous remercie pour votre réponse sincère. En fait, il n'y avait plus de camp. Oaxaca et son dragon tuaient sans discernement, les soldats qui étaient les siens ou pas...C'était elle contre tous. Elle méprisait l'ensemble des mortels. En fait, tout ce que je souhaitais, c'était qu'elle cesse les dégâts.... donc juste l'arrêter elle et sa bête, comme il a été fait... mais un peu plus tôt... le seul point positif malgré tout, c'est que les clans d'abord ennemis ont uni leur force pour la combattre.... mais nous ne faisions pas le poids. »

Gaïa informa Sibelle de leur ignorance des plans du dragon noir.

« Sachez bien que nul, pas même les dieux, ne pouvait savoir ce que ce Dragon préparait. Vous vous êtes unis pour éradiquer la vraie menace. Tout le continent. Tout le monde, même une déesse d'un autre univers. Et ça, c'est votre vraie force, à vous mortel. Une vraie force pour défendre Votre monde. Il me tarde de savoir si chaque peuple aura la sagesse d'en tirer des leçons. »

Sibelle acquiesça au propos de Gaïa.

« Ceux qui ont vécu ou survécu à cette guerre, oui, et leur descendant aussi. Malheureusement, les années vont s'écouler. Les gens vont oublier et la guerre recommencera. Mais je ne serai plus là. »

Elle laissa passer quelques secondes avant de rajouter.

« Je n'ai plus de questions pour vous. Je vous remercie d'y avoir répondu. »

Toujours de bonne humeur, Gaïa rétorqua :

« Oh, mais vous êtes elfe, Sibelle. Vous serez là pour donner leurs leçons aux générations humaines qui se succéderont sous vos yeux. Et... qui sait. Je serai peut-être là, moi-même, pour enseigner cette histoire à vos propres futures générations. Allez Sibelle. Et n'oubliez pas.»

Cette fois Sibelle esquissa un sourire. Cet entretien avec Gaïa lui avait été bénéfique et lui avait remis les pendules à l’heure. Il était vrai qu’elle survivrait à plusieurs générations humaines… sauf Sibelle n’était pas ménestrel, et pas davantage conteuse. Mais en tant que guerrière, elle ferait son possible pour que cette guerre et sa leçon ne fût pas oubliée.

Sibelle salua la déesse d'un signe de tête et quitta le temple plus sereine.
Modifié en dernier par Sibelle le sam. 12 mars 2022 13:29, modifié 1 fois.

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Jorus Kayne
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Re: Les Temples

Message par Jorus Kayne » dim. 30 janv. 2022 15:55

IX Déception et nouvel espoir.
IX Visite des temples divins.


Habité par un nouvel espoir que je chéris, j’arpente l’incroyable et unique île volante des dieux et des elfes d’or. Notre progression est assez lente, car régulièrement, je demande des informations à l’elfe concernant des objets et décorations qui n’ont de réelles valeurs que pour celui qui les contemple. L’attrait est bien moindre pour celui qui passe chaque jour ici. Finalement, je me laisse guider jusqu’aux temples des dieux, les édifices les plus importants et le but habituel de pèlerinage particulièrement rare. Le premier vers lequel nous nous dirigeons est assez simple et d’un noir particulièrement sombre. Ce n’est pas tant la teinte de noir qui est forte, mais plutôt l’impression qu’aucune lumière n’y pénètre, voir même, la lumière semble fuir cet endroit.

"J’ai oublié de vous demander votre nom. Je me nomme Jorus Kayne et vous ?" Fais-je un peu gêné de ne pas avoir demandé bien avant.

"Nuyilgoldwë Earthim Sepharïm !" Me répond-il le plus simplement du monde.

Un peu perdu par la prononciation et craignant de louper la majorité de son nom à chaque fois que je compte le prononcer, je finis par lui demander.

"Sa vous dérange si je vous appelle Nuy ?"

"Haha, non absolument pas !" Rit-il, avant de reprendre ses explications. "Voici donc les temples des dieux. Celui-ci d’un noir complet et refusant toute lumière en son sein, est le lieu de Phaïtos, dieu de la Mort et garder des Enfers. Certains pensent qu’il fait sombrer, car ils le pensent aveugle, d’autres estime que c’est principalement pour effrayer les visiteurs !"

"Et vous-même, qu’en pensez-vous ?"

"Ma fois, Phaïtos est certainement le dieu le plus facile à rencontrer pour les mortels en dehors du Nyr. Cependant, il faut pour cela accepter de se suicider. Si le cœur vous y en dit, aller donc le rencontrer, mais pour ma part, je suis un indéfectible amoureux de l’astre solaire !" Termine-t-il avec un léger sourire taquin.

"Non merci. J’ai eu une expérience unique avec les morts tout récemment et je les préfère les morts, morts, que vivants. Pour qu’ils le restent ainsi, mieux vaut ne pas les déranger. Eux comme Phaïtos !" Dis-je. "Si celui-là est le dieu de la mort, je suppose que le temple gris qui ne m’inspire guère confiance est certainement…" Fais-je sans finir ma phrase, devant un autre temple d’un gris agréable, si ce n’est l’impression que les quelques murs intérieurs visibles, ont été peints avec du sang.

"Thimoros en effet, dieu de l’ombre et de la guerre. Je consens que vous ne portiez pas envers la notion de guerre dans votre cœur en ce moment. Cependant, toutes choses se doit d’être régies par un dieu et si la guerre est le théâtre de massacre, l’histoire est remplie d’individus qui se sont battus, non pas par envie, mais mû par le simple désir de liberté envers des oppresseurs."

Je regarde Nuy avec un œil différent en lui posant la question.

"Seriez-vous un adepte de Thimoros ?"

"Non aucunement ! J’aime trop la paix et la sérénité pour désirer les troubler." Explique-t-il avant d’entrer dans les détails. "Cependant, j’ai étudié l’histoire de ce monde et à de nombreuses reprises, la guerre tient sa source de noble volonté. Je ne dis pas qu’elle est justifiée au point de la préférer à un dialogue pacifique, mais ceux qui détiennent le pouvoir laissent rarement de telles occasions. Si les opprimés ne peuvent faire entendre leur voix, ils savent qu’une main armée possède bien plus d’arguments !"

Nous continuons notre chemin pour atteindre un édifice fait intégralement de pierre. De l’édifice, la nature semble y avoir pris racine, comme un bébé après sa mère. Assez fleuri à l’extérieur, un sentiment que le bâtiment vit de lui-même me traverse.

"Voici le temple du dieu Yuimen, divinité de la Terre et de la Vie. Si cet endroit respire la vie, à l’image du dieu, il est plus probable qu’on le trouve dans les serres de la cité, où il cultive avec soin chaque espèce de plantes vivants sur Yuimen."

Nous arrivons ensuite vers un autre bâtiment, où l’humidité plus importante se fait ressentir. Fait de pierre, une étrange illusion fait naître l’idée qu’une cascade coule indéfiniment sur les murs. Mais est-ce vraiment qu’une impression ? A son approche, j’entends le doux murmure d’un ruisseau de campagne me caresser les oreilles et part moment, le son d’une énorme vague venant de se briser sur la plage.

"Le temple de Moura, déesse de l’Eau et de la Force. A l’origine, il était associé à celui de Yuia, mais une rumeur prétend que Meno l’aurait fondu de colère après avoir perdu un pari. Les demeures de Moura et Yuia ont donc été refaites. L’intérieur, avec la présence d’une fontaine magique est assez splendide, même si pour ma part, je lui préfère celui de Yuia. Allons le voir !"

Comme l’a prédit Nuy, le temps de Yuia est assez splendide à voir, non, admirer serait plus adéquate. Le sublime jeu de couleur qui y a lieu est particulièrement hypnotisant et s'amure avec l’astre solaire pour offrir des couleurs chatoyantes au gré de l’inclinaison du soleil. Le froid qui émane, trouve une sorte d‘écho avec ma dague de glace, qui me refroidit sensiblement la jambe.

"Après avoir perdu son temple, Yuia a profité de l’occasion pour ériger un temple uniquement dédié à elle. La danse lumineuse que vous voyez, provient des parois de glace que la déesse a pris tout particulièrement soin de placer. Il n’y a pas à dire, s’il y a bien un temple qui sied à sa divinité, c’est bien celui de Yuia, déesse la Glace et de la Beauté."

Nous reprenons notre route pour atteindre un édifice particulier. S’il paraît simple dans sa conception, l’intérieur ressemble plus à une grotte qu’autre chose. A l’extérieur, de magnifiques fresques sont présentes et rapidement expliquées par mon guide.

"Ceci est le temple de Valyus, dieu de la Foudre et de la Protection. Cette grotte que vous voyez est la réplique de celle qui abrite la cité naine de Mertar, qui lui voue un culte à jalouser les autres divinités. Les fresques sur les murs racontent comment il a foudroyé un monstre des temps anciens pour protéger le Roi des nains !"

Nous le quittons pour ensuite atteindre un temple très ouvert, à tel point que les murs ne semblent être là qu’en guise de décoration. De lui, le vent ne cesse de souffler, comme s'il y naissait en permanence, telle une source provenant d'une cime montagneuse.

"Le temple de Rana, déesse de l’Air et de la Sagesse. Y entrer peut s’avérer déstabilisant pour beaucoup. Il est difficile d’ôter de son esprit, l’impression de marcher sur de l’air. La déesse a conçu ce temple de ses propres mains, refusant notre aide pour sa conception. Aérien, est certainement ce qui le définit le mieux !"

Le propriétaire prochain temple à voir est facilement identifiable par la chaleur exercée. Les murs rouges paraissent être en fusion, ou comme s’il était recouvert d’une lave qui ne cesse de couler. De ce dernier aspect, il a des similitudes avec le temple de Moura.

"Voici le temple de Meno, dieu du Feu, de la Forge et des Métaux. C’est un endroit très agréable pour les plus frileux, tant qu’on ne s’y approche pas trop. Nombreux sont ceux à penser que la raison derrière cette chaleur viendrait que l’être le plus frileux ayant jamais existé serait Meno lui-même !"

Nous continuons notre chemin pour atteindre un temple très ouvert et particulièrement lumineux avec ses larges baies vitrées, situé à l’extrême opposé du temple de Phaïtos. Contrairement aux temples des autres divinités, celui-ci est plus habité que le reste. Même si quelques elfes sont présents, cela fait beaucoup par rapport aux autres que j’ai vu.

"Voici le temple de Gaïa, Déesse de la lumière et de la connaissance. Ce lieu est ouvert à tous ceux qui souhaitent apprendre, raison pour laquelle on y voit plus d’individus qu’ailleurs. Il faut faire attention car, les portes se referment à la fin du jour, il n’est pas rare d’être pris au piège si on se laisse avoir par les études."

Le prochain sur notre route est un bâtiment plus massif que les autres. Une aura d’autorité bienveillante émane de lui. Sa conception en acier et verre contraste avec tous les autres. Particulièrement imposant, on se sent plus petit devant ses portes. Sans m’en rendre compte, je ne cesse d’admirer l’étrange mysticisme que je ressens à sa présence.

"Ici se trouve le temple de Zewen, dieu du Temps et du Destin. Il est le maître des fluides spatiaux qu’il a créé. Les runes de pouvoirs sont issues de son propre livre. Sur cette île, il est la divinité principale et très respectée des elfes. C’est lui qui a obligé les dieux à quitter Yuimen pour y laisser les mortels vivre selon leurs désirs. Je préfère vous mettre en garde, nombreux sont ceux qui ont passé leurs jours à l’admirer, cherchant à qualifier sa conception et l’aura qui émane de lui. C’est en vain. Ertanlwüe est le mot qui le décrit dans notre langue, mais il n’existe aucune traduction toutes les langues existantes. Cela a été confirmé par Gaïa elle-même !"

Presque avec regret, je suis mon guide jusqu’à un pavillon un peu plus loin, voir éloigné des autres. S’il est similaire dans sa conception de base, plusieurs détails laissent à penser qu’il est plus récent que les autres.

"Voici le temple de Jéri, dieu de la Santé et des maladies. Unique dieu mineur à être représenté ici. Grâce à lui, moi comme mes paires, pouvons jouir d’une longévité accrue. Notre doyen aurait d’ailleurs refusé de fêter son cinq millième anniversaire, sous prétexte quelques prétextes fallacieux. Moi, je pense qu’il refuse d’admettre qu’il est le plus vieux de tous !"

"Votre doyen a plus de cinq mille ans ?" Fais-je en laissant s’échapper ma surprise.

"Non voyons ! Cette histoire remonte déjà à plus de deux mille ans !" Précise-t-il comme si de détail était anodin. "Voilà, nous avons fait le tour des temples des dieux. Je vois que la journée est sur le point de se terminer et que la fatigue que vous avez accumulée commence à ressurgir. Laissez-vous vous guider jusqu’au repos du maître. C’est la demeure de l’elfe qui gouverne la cité. Particulièrement hospitalier envers les voyageurs, il les laisse venir dans sa demeure pour s’y reposer et s’y reposer. Si vous souhaitez continuer à faire le tour de l’île, je me ferai une joie de vous y conduire. Je ne crois pas qu’aucun des mortels qui soient venus ici, non fait de passage à la forge du talentueux Aer'Nistral."


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Re: Les Temples

Message par Relonor » mar. 8 févr. 2022 15:42

Chapitre 8 - Premiers pas chez les dieux.

VII.9 Thimoros, dieu de l'Ombre et de la Guerre.


Nyr’tel Ermansi est un lieu plus grand qu’il n’y paraît. De grandes zones où ont poussé des structures, sont reliées par des passerelles et il n'est pas difficile de s’y perdre pour les nouveaux arrivants. Fort heureusement, les nombreux elfes qui ont élu domicile sont pour la majorité très serviable avec les étrangers. Il n’a pas fallu longtemps à Relonor, pour trouver quelqu’un qui accepte de lui indiquer le chemin, jusqu’aux temples des dieux. Plus particulièrement un établissement gris clair assez agréable à regarder. L’elfe noir prend le temps de l’observer de l’extérieur, refusant d’admettre le trac qui l’envahi soudainement et la peur de ce qui pourrait en résulter. Les shaakts naissent en vénérant Valshabarath et meurent en accomplissant leur devoir religieux. Cependant, s’il y a bon nombre de prêtresses ou de grandes prêtresses, aucun n’a jamais eu la chance de rencontrer la divinité araignée. Jamais les mâles n’ont eu le droit de franchir les portes des temples, l’intérieur étant réservé aux femmes. Pourtant, Relonor se tient devant la demeure de la déesse, prêt à provoquer un sacrilège. Lui, qui n’a jamais pénétré l’intérieur d’un temple, s’apprête à rentrer dans le lieu le plus sacré des siens, afin de rencontrer l’être la plus importante des elfes noirs.

Après un temps qui semble être une éternité, Relonor fait un premier pas fébrile, puis un second, en direction du temple gris.

(Je ne peux me permettre d’entrer ainsi.)

L’un des dogmes de sa religion, consiste à se présenter à Valshabarath dans une soumission totale. Pour cette raison, il se déleste de l’intégralité de ses équipements. Armes et armures restent dehors. Rien ne pourrait résister à la fureur de la déesse, mais le symbole est important pour le shaakt. Pénétrant enfin à l’intérieur, l’elfe noir observe l’intérieur du temple le plus sacré. Chaotique est ce qui représente le mieux ce qu’il voit et ressent. Les murs sont recouverts de sang, mais impossible de savoir si celui-ci est frais ou non. Le tapis qui recouvre le sol est en revanche d’une grande noirceur, à l’image de la divinité. Bien que la pièce soit pratiquement vide, le peu qu’il y a ne respecte aucune symétrie, ni régularité, accentuant la sensation de désordre ambiant. Aucune lumière extérieure ne pénètre en ce lieu, mais pour un elfe noir, ce n’est pas un problème. S’enfonçant dans le temple, il voit face à lui, un être humanoïde qui le somme de répondre.

"Que viens-tu faire ici, Mortel ?"

Loin de l’image qu’il se fait de la déesse araignée, le dieu de la Guerre se présente sous la forme d’un de ces horripilants Ermansi, les elfes dorés, avant que la frayeur qui émane du dieu ne s’impose d’elle-même. Qu’importe son apparence, plus que jamais, son premier réflexe est de suivre les coutumes religieuses. Il s’incline prestement, en se couchant à même le sol, les bras tendus vers l’avant, montrant son infériorité et sa totale soumission. Ce n’est qu’après qu’il répond à son dieu, en levant légèrement la tête pour parler distinctement.

"Puissant seigneur de guerre. Je viens à vous, pour vous pour louer votre grandeur et vous remercier de m’avoir permis de faire couler de sang, durant cette guerre qui a vu tant de morts, qu’elles viennent de ma lame ou d’ailleurs. Je vous remercie d’avoir renforcé mes pouvoirs, en suivant le chemin sanglant des conflits dont vous êtes l’être suprême, durant les nombreuses joutes de vie et de mort. Nombreux sont ceux qui ont tué et été tué en votre nom, ce jour grandiose."Il marque un temps avant de reprendre. "Pourtant, je m’interroge. Qu’importe la forme que vous revêtez, vous êtes l’incarnation de la guerre et de la souffrance, vos fidèles suivent votre nature et y dévouent leur vie. Vos plus valeureux guerriers étaient présents ce jour. Tous, sauf les shaakt de Caïx Imoros. Ils étaient pourtant attendus, mais nul guerrier, nulle matriarche n’ont participé à cette bataille. Pourquoi ?"

D’une froideur glaciale, la terrible divinité lui répond.

"Détrompe-toi, vermisseau, la seule force que tu ais, c'est la tienne. Je ne suis pas prêteur, quand bien même je le pourrais. Savoir que mon nom a été invoqué, ça, ça me plaît en revanche. Quant aux shaakts, je ne suis pas dans leur tête. Les matriarches sont intelligentes et rusées. C'est qu'elles doivent en retirer un profit, de cette trahison contre ma fille. Ce n'est pas par peur, en tout cas : elles sont de fidèles servantes de mes desseins."

(Vraiment ? Pourtant, elles ont manqué une occasion de participer à une guerre unique, peut-être même pour un elfe !)

Parler à une divinité n’est pas une chose aisée, encore moins lorsque celle-ci a pour domaine la Guerre, ainsi que les combats et la mort qui en découle. Le dieu pourrait très certainement faire subir à Relonor une lutte ininterrompue de combat, jusqu’à ce que ce soit la raison qui l’emporte dans l’autre vie. C’est donc de manière aussi neutre que possible, amoindrissant tant bien que mal l’effroi que lui inspire l’être qui se tient simplement devant lui, qu'il parle.

"Elles ont surtout manqué une opportunité de semer la mort et la désolation." Il marque un temps d’arrêt. "Peut-être pensaient-elles profiter d’une occasion de faiblesse d’Omyre suite au combat. Frapper un adversaire plus puissant lorsqu’il est acculé, voilà bien une méthode qui me plaît. Qu’importe la méthode, seule la victoire compte. Cependant, s’il s’avère qu’elles se complaisent dans leur confort sous terre, je m’assurerais qu’elles suivront le chemin de l’épée par le bout tranchant."

Sous sa forme d’Ermansi, Thimoros critique la vision de l’elfe noir. Il devrait voir les choses sur le long terme, comme le font les êtres vivants plusieurs siècles. Les humains veulent tout immédiatement, mais cela s’explique par leur maigre espérance de vie. Quant aux Matriarches, elles ont soif de liberté. Elles sont désormais libérées des chaînes d’Omyre, si les Treize encore en vie, tente de les soumettre à nouveau.

"Une guerre, une nouvelle guerre. Et c'est cela qui compte."

(Les matriarches auraient des plans pour le futur ? Préparent-elles une guerre contre Omyre? Cela pourrait se faire, mais le général Lorener n’est pas de cet avis.)

"Crean, un des Treize, compte reprendre la suzeraineté d’Omyre. Hélas, s’il est actuellement le chef de l’armée, ses projets contre Caix Imoros ne sont en rien un désir de guerroyer. Il veut se concentrer davantage sur le contrôle d’Omyre et sa région. Il ne prendra les armes contre les Shaakt que si ceux-ci viennent à lui."

(Alors il faudra les pousser dans ce sens !)

Il s’arrête un instant avant de reprendre avec une légère pointe d’excitation dans la voix.

"Dans ce cas, il me suffira d’être l’étincelle qui allumera le brasero de la guerre !"

"Voilà des paroles que j'attends davantage d'un servant de mon culte. Seul contre les matriarches, tu ne serais parvenu à rien. Attiser en revanche la haine des uns envers les autres, jusqu'à la faire bouillir et qu'elle éclate au grand jour, voilà plus probant !" Clame le dieu de la Guerre et de l’Ombre, d’une voix pleine d’une passion qui se transmet jusqu’à moi.

De ses mots, Relonor pense avoir touché son dieu. Captant pour lui, l’essence même du but divin de son culte. C’est maintenant avec une plus grande conviction qu’il s’adresse à son dieu, bien que la peur soit toujours présente.

"Je sais désormais ce qu’il me reste à faire ! Ce mortel que je suis, vous aura fait perdre votre temps, mais ces quelques instants auront été une révélation, jusqu’au jour où l’on viendra prendre ma vie."

Il hésite à s’arrêter là, mais un dernier point l’interpelle.

(Il reste pourtant le cas des Hinïons.)

"J’ai affronté bon nombre d’ennemis ce jour glorieux, où les plus valeureux comme les plus faibles ont trépassé. Il y en a cependant qui ont résisté bien plus que quiconque l’aurait envisagé. Le dragon de la désolation a usé de sa magie pour moissonner une quantité innombrable d’âmes. Pourtant, les Hinïons s’en sont sorties bien mieux que les autres races. Quel genre de protection possèdent-ils, pour contrer ainsi un pouvoir si grand ?"

Le dieu de la guerre lui-même l’ignore. Selon lui, il aurait pu chercher à attiser la jalousie sur les elfes, afin de créer des tensions. Cela aurait été la raison de Thimoros, mais le dragon n’obéit à aucune logique, qu’elle soit humaine ou même divine. Tjimoros ne semble pas apprécier la mention du dragon de la désolation. Certains prétendent qu’ils auraient été protégés par la lumière qu’ils vénèrent.

"Ce ne sont qu'absurdités : l'ombre gagne toujours sur la lumière."

L’absence de réponse concrète refait jaillir la peur dans le cœur du shaakt, balayant en partie sa suffisance fraîchement gagnée. Il tient bon, gardant le fil de son ego, amoindri par l’irritation du dieu qu’il a provoquée.

"Aucune lumière n’a protégé ceux qui ont croisé ma lame. Si le dragon n’a pu, ou voulu s’occuper d’eux, j’irai moi-même recouvrir leur lumière d’un voile de désespoir, par le fil de ma lame." Il s’arrête encore avant de reprendre. "Ainsi, je sais désormais ce qu’il me reste à faire. Cette bataille a été grandiose, mais en l’absence de votre fille, nul ne sera en mesure de porter un tel rôle, tous œuvreront pour une paix durable. Il est donc nécessaire de semer le trouble, la crainte, la méfiance entre les êtres, pour qu’une nouvelle guerre de cette envergure puisse naître à nouveau. Puissant dieu de la guerre, autorisez-moi à retourner auprès des mortels et poursuivre ces desseins."

"Fais, mortel. Mais garde en tête que ma fille n'est pas indispensable pour que mort et chaos avalent les peuples de Yuimen. Renforce en moi cette conviction en œuvrant en mon nom, rassemble tout ceux que tu trouveras pour semer le trouble et causer des guerres. Car là, seule est le but de votre mortalité." Congédie la divinité.

"Alors il en sera ainsi !"

Je me relève tout en étant courbé en avant, les mains bien écartées et la paume de mes mains ouvertes vers Thimoros, reculant vers la sortie du temple. Une fois à l’extérieur, il lui faut un peu de temps avant de se remettre de cette entrevue et de la peur qui émanait de son dieu.

(J’ai…je crois que j’ai besoin de réfléchir !)

Il rassemble finalement ses affaires et s'en va quérir un lieu pour dormir.

Modifié en dernier par Relonor le lun. 28 févr. 2022 14:15, modifié 1 fois.

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Re: Les Temples

Message par Relonor » jeu. 10 févr. 2022 16:10

Chapitre 10 - Bulles de réflexion.

VII.11 Une rencontre particulièrement intéressante.


Cherchant un lieu pour méditer sur les paroles de Thimoros, Relonor n’a rien trouvé de mieux que de se placer face au temple du dieu de la Guerre et le l’Ombre. En tant qu’elfe, le shaakt possède une longévité plus accrue que la race des hommes, plus courte, mais tout aussi pleine de vices et d’envies sombres. Les hommes sont sur tous les continents, jouissant d’un pouvoir politique dans les cités les plus importantes de Yuimen. Les manipuler est une obligation pour atteindre ses objectifs. Afin de générer une guerre, il est nécessaire de provoquer une discorde entre les peuples, une rivalité entre les cités, des conflits d’ego entre les puissants. Tout cela, dans l’unique but de provoquer une nouvelle guerre.

L’idéal reste de placer à des postes clef, des personnalités en accord avec ces idées. Des individus dont les mœurs et envies, sont en accord avec le but, ou facilement malléables. Il faudra agir dans l’ombre pour favoriser ces personnes, au détriment de leurs opposants.

(Pour cela, je dois absolument changer de comportement ! Le dieu de la Guerre et le l’Ombre l’a dit, je suis trop impatient. Je dois apprendre à semer les graines de la discorde et les cultiver lentement, mais sûrement. Laisser de côté mes pulsions meurtrières est une nécessité ! Je pourrais certes lier l’utile à l’agréable, mais en aucune manière, cela ne doit entraver mes plans. Je dois changer moi-même, pour être celui qui changera la face du monde, en un lieu où règneront la haine et la méfiance !)

Pourtant, il lui reste une épine dans le pied. Agir ainsi est long et compliqué, mais pas une tâche impossible pour qui prend le temps d‘agir avec patience. Cependant, il existe des hommes et femmes qui désireront œuvrer pour la paix et entraveront chacun des plans du shaakt : ces misérables héros ! Ces derniers se sont montrés particulièrement efficaces pour lutter contre une déesse et la vaincre. Bien entendu, elle a vu une partie de ses troupes se rebeller contre elle, perdant ainsi de précieux alliés. Une erreur qu’il ne faudra pas commettre à nouveau.

(Ces maudits aventuriers ! Agir dans l’ombre ne suffira pas. Il faut écarter cette menace, grandissante et faucher les jeunes poussent avant qu’elles n’éclosent. Non ! Pour ces dernières, mieux vaut trouver un moyen de les manipuler pour qu’elles œuvrent dans mon sens. Dans le but de minimiser la menace, il me faut les trouver, se renseigner sur eux, connaître leurs moindres faits et gestes, découvrir leurs faiblesses et établir la liste de leurs proches. Ainsi, ils seront muselés ! Cependant, je ne vais pas être en mesure de le faire moi-même. Il y en a beaucoup trop et ils sont trop dispersés. Etablir un réseau sera ma tâche première contre eux.)

Ainsi, voilà le devoir qui incombe au shaakt. Une œuvre difficile et semée de lourds obstacles, mais s’il parvient à ses fins, il sera en mesure de museler ces horripilant héros.

Tandis qu’il met en place ses plans pour l’avenir, il remarque un être qui l’observe depuis de longues heures : un de ces Ermansis. Leurs regards se croisent, sans qu’aucun ne daigne rompre le contact visuel. Finalement, c’est l’elfe doré qui fait le premier pas en direction de Relonor.

(Il veut quoi ce nigaud ?)

L’elfe doré possède des cheveux blonds d’une teinte plus sombre que la majorité des siens, mais un regard bien plus intense. Dans ses yeux, on y décèle une importante soif de curiosité. Habillé d’une tunique rouge et or, il se distingue en portant, de l’épaule droite à la hanche gauche, une sorte d’écharpe aux motifs très colorés. Sur son côté droit, il porte également un sac en bandoulière qu’il semble garder comme un trésor, sa main y est posée en permanence. Arrivé à sa hauteur, le natif de l’île se présente.

"Pardonnez-moi de vous déranger. Je me nomme Ertwüil Naërctela. J’aurais aimé m’entretenir avec vous si vous me le permettez !"

(T’as pas autre chose à foutre que de venir me…non, je dois arrêter d’agir ainsi. Il faut que je porte mon regard plus loin dans l’avenir.)

"Je vous en prie, asseyez-vous !" Déclare l’elfe noire en réprimant une colère naissante. "Que puis-je pour vous ?"

"Ma foi, je suis un grand amoureux des histoires et des livres. Avec le temps, est née une passion dévorante pour l’écriture de mes propres œuvres. Auriez-vous le temps de me parler de vous ?" Déclare-t-il.

(Bordel, un scribouillard. Va jouer ailleurs !)

"Mon histoire n’est guère intéressante, je le crains. Je ne suis qu’un elfe dont la couleur de peau lui apporte bon nombre d’obstacles dans sa vie !" Cherche à minimiser Relonor pour porter l’attention de l’elfe doré ailleurs.

"Chaque histoire porte en elle, des éléments, des rencontres et des défis qui la rendent aussi unique que précieuse. Tous des étrangers qui sont venus portent avec eux leurs histoires, leurs peines et leurs forces. Ces histoires sont une source intarissable qui stimule mon imaginaire !" Continue Ertwüil Naërctela, cherchant à amadouer Relonor.

(Pardon ?)

"Si je comprends bien, vous faites un livre en vous inspirant des étrangers, comme ceux qui sont récemment venus comme moi ?" Résume le shaakt.

"En résumé, oui c’est cela." Confirme-t-il.

(C’est une occasion rêvée, je dois me servir de lui à tout prix.)

"Dans ce cas, si je puis être une quelconque forme qui puisse vous inspirer, je pourrai vous narrer ma vie avec plaisir. Elle est cependant bien pauvre en rebondissement, contrairement aux autres aventuriers que vous avez eu l’occasion de parler." S’exclame Relonor, tournant la conversation sur un autre chemin.

"Tous n’acceptent pas de me raconter leur vie. Pour beaucoup, ils préfèrent panser les plaies de leur âme." Déclare l’écrivain, provoquant la déception chez l’elfe noir. "Vous êtes le seul qui m’a semblé être en mesure de se laisser approcher. Je n’ai recueilli les informations des autres que part des sources indirectes."

(Des informations ? Voilà qui éveille mon intérêt !)

"Vous me flattez ! Mais soit, je vais vous raconter ma triste vie. Espérons que vous y en tirerez quelque chose qui vous plaira ! En échange, vous me raconterez les informations que vous détenez, je vous dirai si cela correspond à ce que je sais !" Marchande le shaakt.

"Je ne puis qu’accepter une telle proposition !" Se ravit l’elfe doré, qui sort avec une vitesse et une habileté surprenante, de quoi écrire de son sac.

"Je suis natif de la cité souterraine de Khonfas, en Imiftil." Commence-t-il son récit. "Ma vie a suivi le même parcours que mes pairs mâles de ma race : à savoir servir les femmes qu’importe la demande. Ma mère est la cadette de sa famille composée uniquement de femme. Chez les femmes de mon peuple, le pouvoir est tout et dans le but de se l’accaparer, ma mère a voulu assassiner les membres influents de sa famille. Elle a lamentablement échoué sa tentative. Obligé de fuir pour ne pas subir le courroux des siens, elle a trouvé refuge à Kendra Kär, emportant avec elle son dernier-né : moi. Kendra Kär a beau être une ville qui se prétend ouverte, y vivre en tant que shaakt n’est pas chose aisée, je dirais même que c’est cruel lorsqu’on est un enfant qui grandit plus lentement que les autres. Les rares camarades de jeux que je parvenais à me faire, ont rapidement fondé leur propre famille, tandis que je grandissais à mon rythme. Heureusement pour moi, ma mère comptait bien user de mon temps pour me faire travailler, ce qui m’a permis d’oublier que j’ai grandi sans aucun ami. J’ai fait de petits boulots en petits boulots, en fonction des capacités de mon corps grandissant et bien entendu, sous la tutelle de ma mère."

(Quelques ajustements dans mon histoire de feront pas de mal.)

"Une fois adulte et lorsque j’ai appris le maniement de l’épée, j’ai été engagé en tant que garde de nuit. Non seulement je voyais mieux que quiconque le soir, mais ma peau avait tendance à éloigner les indésirables. De temps à autre, je faisais des petits extras en aidant à retrouver telle jeune fille disparu, ou à devoir jouer des armes contre certains individus que mon apparence n’effrayait pas. Cela a continué jusqu’à ce que je découvre que ma propre mère, manipulait mon employeur pour détourner une partie de mon salaire à son profit. Moi qui prenais mon maigre pécule, en tant que frais pour l’emploi d’une personne peu recommandable."

Il marque une pause, vérifiant que l’intérêt de son auditoire soit emprisonné par ses propos avant de poursuivre.

"J’ai donc décidé de quitter l’influence maternelle. Ce qui m’a valu une altercation avec ma mère, qui a essayé de me tuer. Cette fois-ci, elle a bien fini par atteindre son but. J’ai eu de la chance de tomber sur les bonnes personnes, même si celles-ci n’étaient pas bien vues par les autorités locales. Le reste de ma vie est une succession de combats pour montrer ma loyauté à mes nouveaux camarades. La Bataille de Kochii étant la dernière en date."

"C’est tout simplement captivant ! Votre histoire me donne de nombreuses idées de récits." Dit-il pour lui-même, regardant au loin. "Je pourrais y ajouter un amour interdit, mettre l’accent sur la trahison maternelle. Vous êtes un de ceux ayant rejoint le camp d’Oaxaca. Pourquoi ?"

(Ha bordel, faut que je trouve quelque chose, un os à lui faire ronger !)

"Ma foi…" Commence à répondre le shaakt, cherchant une excuse valable. "Oaxaca est vue, était vue, comme une menace pour la paix. Cependant, pour mes pairs, elle représentait une reine offrant un foyer, des terres, un peuple libre. Les choses étaient certainement enjôlées, mais j’ai été séduit dans mon désir de défendre des valeurs de liberté. Chose que Kendra Kär ne m’a jamais vraiment offerte."

(Bon ça va cinq minutes maintenant. Passons au sujet principal !)

"Alors et ces fameux aventuriers, qu’avez-vous appris sur eux ?" Demande-t-il, cherchant un sujet plus intéressant.

"Pourquoi ne pas commencer par Sibelle, une…" Commence-t-il avec plaisir avant que je ne l’interrompe.

"Avant de me parler de tout cela, pourquoi n’irions-nous pas aux abords de la villa du gouverneur. Nous pourrons ainsi, voir, sans les déranger cela va de soi, vos différentes sources d’inspiration au gré des informations que nous allons échanger ?" Propose l’elfe noir.

"En voilà une riche idée !" Se lève avec plaisir l’écrivain.

(Et moi j’aurais le loisir de mettre un visage sur ces noms !)

Modifié en dernier par Relonor le lun. 28 févr. 2022 14:54, modifié 1 fois.

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Faëlis
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Re: Les Temples

Message par Faëlis » mer. 16 févr. 2022 21:09

Il n'y avait que des elfes d'or dans les rues. Cela aurait sans doute été incongru, mais Faëlis aurait trouvé amusant d'y voir un dieu vaquer à ses occupations. Leurs demeures étaient partout autour, plus vastes que les châteaux des plus grands rois. Les yeux de l'elfe ne s'attardèrent guère sur les plus sombres et les plus sinistres comme celles des dieux noirs. En revanche, il cherchait les demeures des déesses qui avaient enchanté les récits de son enfance. Il ne lui fallut guère de temps pour localiser un étrange complexe.

Un lac et des cascades bordaient un immense pavillon de glace qui étincelait de lumière. Une sculpture d'une beauté extraordinaire dont la glace semblait miraculeusement rester intacte au soleil. Il ne pouvait s'agir que d'une chose : le temple de Yuia elle-même. La déesse de la glace et de la beauté exprimait ici tout son art à l'élégance froide et précise. Le moindre angle avait été travaillé pour donner des perspectives et des jeux de lumière irisés qui ravissaient l’œil.

Ses pas presque irrésistiblement attirés, l'elfe se dirigea vers le sanctuaire de glace, gravissant sans même y penser les marches étincelantes qui y montaient. Des ermansi étaient installés devant et lui adressèrent des signes de main.

« Êtes-vous un fidèle de Yuia ? »

« Je... l'ai souvent prié. Mais j'avoue ne pas être véritablement un de ses suivants. »

« Ce n'est pas de prière que nous parlons. Avez-vous son fluide en vous ? »

« Je... non. Est-ce nécessaire pour entrer ? »

Ils éclatèrent de rire :

« Êtes-vous sûr de vouloir entrer ? En tout cas, avoir un peu de son fluide serait la moindre des politesses ! »

Ils lui désignèrent un autre qui se tenait un peu plus loin, avec une sorte d'étale de marchand relié à la paroi du temple. Des tubes semblaient littéralement déverser du fluide magique de glace à l'intérieur de fioles.

Sans doute qu'entrer n'était pas une bonne idée. Yuia n'avait pas la réputation la plus accueillante, et il avait toujours plus souvent servi Gaïa. Peut-être vaudrait-il mieux laisser un peu d’intimité respectueuse à la déesse de glace.

Néanmoins, il se présenta devant le marchand pour demander s'il pouvait acquérir un peu de la précieuse magie.

(((Achat d'une fiole 1/8 de fluide de glace)))
Modifié en dernier par Faëlis le ven. 18 févr. 2022 18:33, modifié 1 fois.

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Gamemaster6
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Re: Les Temples

Message par Gamemaster6 » mer. 16 févr. 2022 23:38

Intervention pour Faëlis

Avec un salut respectueux, mais néanmoins distant, le marchand invite Faëlis à choisir ce qu'il désire acheter. lorsque l'hinion fait son choix, le marchand lui tends un fiole de verre emplie d'un liquide d'un bleu clair presque transparent. le verre est froid au toucher, les fluides de glace se sentant même à travers le récipient. le marchand, d'une voix calme, demande 110 yus pour cet achat et, si Faëlis ne désire rien de plus, va retourner à ses occupations, dont celles de façonner ce qui ressemble à une sculpture de glace de la taille d'une main.
Image

Quand on l'appelle, il apparaît !!
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Faëlis
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Re: Les Temples

Message par Faëlis » ven. 18 févr. 2022 18:32

En silence, le marchand lui fournit la fiole, que l'elfe but aussitôt. La sensation glacée était très différente de ce qu'il avait connu avec les fluides de lumière, mais pas désagréable. Ensuite, il leva les yeux vers la demeure de glace... et se demanda si, même ainsi, il oserait passer les portes glacée.

Toute sa vie, il avait cherché la beauté ultime, mais Yuia n'avait pas la réputation d'une beauté qu'on pouvait approcher. Pourtant, il était là, juste devant les portes. Il s'en voudrait toute sa vie s'il n'essayait pas. Même la mort ne lui apporterait aucun regret. Alors, il s'avança vers la porte.

Il s'engagea dans le grand hall de glace, cerné d'escaliers grandioses et miroitants, partagé entre la peur et la fascination, se demandant si la déesse était vraiment en ces lieux.

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Re: Les Temples

Message par Gamemaster5 » lun. 21 févr. 2022 14:44

Intervention GMique de Faëlis



Au sein du temple de Yuia, tout n'est que beauté. Toi qui n'est pas un architecte, tu es pourtant parfaitement capable d'apprécier la qualité de ce qui t'entoures. Tout n'est que beauté, grâce et délicatesse. Au milieu de tout ça, un son mélodieux mais irrégulier résonne entre les murs alors que tu t'enfonces dans le palais de glace. Les nouveaux fluides en toi s'agitent, puissance nouvelle encore indomptée dans ton corps surtout quand tu t'approches de plus en plus de la déesse qui règne sur ces fluides glaciaux. C'est ainsi que tu arrives dans une large pièce circulaire, refermée par un dôme de glace composé d'innombrables facettes qui reflètent la lumière qui pénètre par le puits de lumière en son centre. Les reflets cristallins multicolores rebondissent sur toutes les parois, noyant la scène dans une pluie de couleurs chatoyantes et sans cesses changées par les mouvements dans l'espace de ton corps qui descend la petite volée de marche, mais aussi par ceux de la femme qui se trouve en son centre. La peau nacrée réhaussée d'une robe bleue azur répondant à ses yeux semble danser, les volants du tissu flottants harmonieusement derrière leur propriétaire. La natte blonde délicatement tressée oscille légèrement sous les pas félins de la déesse qui observe d'une expression soupirante, impassible, le bloc de glace autour du quel elle tourne. Tu es en présence de la déesse Yuïa, Impératrice des glaces.


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Mais peut-être la connais-tu plus sous le nom d'Elenaril, l’Artiste Virtuose, que vénère ton peuple. D'ailleurs, elle exprime actuellement une forme d'art bien connue en Nosvéris, la sculpture sur glace. Mais la maîtresse de l'Hiver n'a nullement besoin d'un marteau et d'un burin pour ciseler son élément : ses doigts suffisent à modeler à sa guise la matière sur son passage à donner corps au bloc. Sous le toucher des fins doigts, la glace est pelée, fond, se transforme. Une silhouette masculine s'y dessine sans peine et avec une précision stupéfiante : l'homme de glace est musclé, impressionnant, doté d'une barbe fournie et tiens à la main un marteau. Son regard est saisissant, presque vivant, alors que sa main libre est tendue en avant en une muette invitation à la danse. Le mystérieux est beau, indéniablement; réaliste, à tel point que tu l'imagines sans peine commencer à bouger d'un moment à l'autre; et le sourire charmeur qu'il arbore contraste nettement avec le regard polaire de la déesse. Une expression fugace de colère déforme une fraction de temps son visage alors que d'un revers de main, elle balaye l'air et la statue tombe en poussière de diamant et pose ensuite un regard indifférent sur toi. Et maintenant qu'elle te fixe, tu ne peux que comprendre pourquoi elle est appelée la déesse de la Beauté tant elle te laisse sans voix. Mais déjà son visage change alors qu'elle s'approche de toi, changeant lentement ses traits pour qu'ils épousent parfaitement les formes de ce qui représente la beauté parfaite selon toi. Tu resterais muet un long moment si la mélodie froide des mots indifférents de la déesse n'entraient pas dans tes oreilles.

"Mmmh. Un Hinïon, donc. Voilà qui va un peu changer mon quotidien. Et je sens même une part bien petite de mes fluides en toi... Bon, quelle est la raison de ta présence dans mon temple, mortel ?"
Allez, viens mon copain ! Si tu as des questions n'hésite pas !



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Faëlis
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Re: Les Temples

Message par Faëlis » lun. 21 févr. 2022 20:15

Un escalier descendait vers les profondeurs glacées. Les murs miroitaient de mille couleurs, renvoyant à l'elfe son image décuplée et magnifiée, et pourtant en même temps insignifiante dans la beauté étourdissante et vertigineuse des lieux. En fait, alors qu'il descendait un escalier de glace, ce fut un miracle qu'il ne fasse pas de faux-pas et ne tombe pas emporté par ce tourbillon de splendeur.

Mais sa volonté le portait toujours plus loin en avant, vers une pièce où une femme sculptait une figure merveilleuse. Un homme de glace aussi beau que sauvage, une œuvre si fine qu'elle en semblait presque vivante. Puis, d'un geste, la femme effaça la statue, et Faëlis faillit laisser échapper un glapissement de protestation devant la destruction d'un si beau travail. Mais c'était ainsi : la femme modelait la glace de ses mains, et elle pouvait également la faire disparaître. La brève étincelle de colère sur son visage disparue avec la statue.

Elle se tourna ensuite vers lui, dansante dans ses voiles bleus et changeants. Yuia, la déesse des glaces. Elenaril l'artiste virtuose qui manifestement portait si bien son nom. La plus belle des déesses. Elle était là, et c'est dans une chute maladroite que Faëlis posa un genou respectueux à terre. Son visage de glace était indescriptible, étourdissant, froid et sans expression, ni elfique, ni humain, ni même ne correspondant à rien de ce qu'il avait pu voir avant. Car en fait, elle était tout à la fois. Elle était tout ce qu'il y avait de beau dans le monde. Sans doute devrait-il baisser les yeux par respect, mais il en était incapable, les yeux grands ouverts, il se gorgeait de cette beauté infinie.

"Mmmh. Un Hinïon, donc. Voilà qui va un peu changer mon quotidien. Et je sens même une part bien petite de mes fluides en toi... Bon, quelle est la raison de ta présence dans mon temple, mortel ?"

Il fallut une minute au jeune homme pour comprendre qu'il devrait répondre. Une autre pour formuler sa réponse. C'est d'une voix tremblante, et pas seulement à cause du froid, qu'il déclara à cœur ouvert :

« Depuis aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours été fasciné par la beauté. Moi, Faëlis Nyris'kassilian, je suis issu d'une famille qui a passé des millénaires à sélectionner les plus belles roses. Et aussi à sélectionner les plus beaux amants pour créer de nouvelles générations d'elfes plus beaux encore. Mais qu'était cette « beauté » que ma famille recherchait ? N'est-elle pas changeante d'un peuple à l'autre ? Peut-elle se résumer à la naissance ? Au physique ? N'y a-t-il pas quelque chose de plus profond ? De nature essentielle et ineffable ? J'ai parcouru le monde à la recherche de la vraie beauté. J'ai recherché la beauté de l'âme comme de la chair. J'ai recherché la beauté des créations et des intentions. J'ai vu la beauté des esprits sur le monde d'Elysian, et la beauté de la camaraderie sur les plaines ravagées de l'Ynorie. Alors oui, je peux vous le dire : je suis venu contempler la beauté ultime. Et mon souhait est aujourd'hui exaucé. Même si vous me changiez en statue de glace ici même et m'effaciez comme vous l'avez fait de votre œuvre précédente, je disparaîtrais heureux. Car je réalise aujourd'hui que j'ai enfin effleuré le point culminant de ma quête. »

Avec une pointe d'arrogance fort compréhensible, elle confirma être la beauté sans cesse changeante du monde, incarner tout ce qui pouvait plaire aux mortels. Mais elle fit remarquer que, comme la beauté était perpétuellement changeante, alors elle restait hors de portée des mortels, car personne ne pourrait la capter en entier sans vivre une éternité. Cette vérité creusa un gouffre d'angoisse dans le cœur de Faëlis. Elle avait raison. Même avec sa longue vie d'elfe, un jour, il devrait rencontrer sa fin, et sa quête s'achèverait, inachevée. La gorge serrée, il répondit :

« Vous avez raison. C'est sans doute une quête futile, je m'en rend compte. Je ne sais, en effet, comment continuer. »

Il baissa les yeux, cherchant ce qu'il pourrait faire pour sortir de cet étrange piège qu'il s'était tendu à lui-même. Sa vie pouvait-elle encore trouver un sens ? Il se secoua. Oui, bien sûr qu'elle le pouvait !

« Alors si je ne peux rien voir de plus, je ferai voir à d'autre. Je m'efforcerai de bâtir un monde plus beau. »

La réponse sembla lui convenir, elle ajouta même :

« La recherche du Beau n'est jamais futile. C'est une aventure de tous les instants, une quête qui se vit. Tu ne trouveras jamais mon équivalent sur Yuimen, mais tu pourras toujours chercher à t'en approcher, suivant l'endroit dans lequel tu te trouves. Car ce qui est beau peut toujours être magnifié. »

L'elfe se sentit emplis d'une bouffée non de chaleur, mais de froid réconfortant :

« Vous avez raison. Et je tâcherai de faire ainsi. J'ai toujours été un fidèle serviteur de la cause de Gaïa, avec votre permission, je vous servirai tout aussi fidèlement la vôtre. Et je ferai mienne la magie de la glace »

Puis, après une hésitation, il osa :

« Vous venez de détruire une fort belle statue. N'étiez-vous pas satisfaite du résultat ? »

Ainsi, annonça-t-elle qu'il la servirait toujours tant qu'il ne répandait pas le laid en son nom. Quand à la statue, elle était satisfaite de l’œuvre... mais pas du modèle.

« Voilà un terrible jugement ! Comment quelqu'un pourrait-il être indigne de la beauté ? »

Mais comme elle semblait persister à refuser de représenter cet homme, l'elfe insista imprudemment :

« Quel terrible personne cela doit être ! S'agit-il d'un ennemi ? D'un être haïe ? Qui est-il vraiment ? »

Haussant un sourcil, elle répondit simplement :

« Qui d'autre que ce vaurien de Meno ? »

Faëlis frissonna. Il réalisait maintenant à quel point il s'engageait sur une pente glissante ! Il préféra s'en éloigner :

« Alors je ne prononcerai pas ce nom de feu au milieu des glaces. Je tâcherais plutôt de penser à mes nouveaux fluides et apprendre à les contrôler. Je n'en ai guère, mais le peu que je possède, je trouverais bien un moyen de les manier pour vous faire honneur ! »

Comme elle lui fit remarquer, il en avait si peu que ce ne serait pas chose aisée. Elle s'approcha alors, toujours aussi glaciale, et l'elfe cru que son cœur allait cesser de battre, figé par le froid de sa grâce. Elle posa& une simple question : connaissait-il l'Ordalie ? Avec un frisson, il répondit :

« J'ai lu il y a fort longtemps la mention d'une terrible épreuve divine qui portait ce nom, mais je n'en sais guère plus... »

« C'est le cas. La magie des fluides n'exprime pas son plein potentiel avant qu'un mortel ne passe l'Ordalie. »

Cette épreuve allait permettre de montrer sa détermination, et lui donner le pouvoir d'accomplir ce qu'il avait annoncé seulement vouloir : répandre le beau. Alors, l'elfe se leva fièrement :

« Qu'il en soit ainsi ! Je suis prêt à passer cette épreuve ! »

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Azra
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Re: Les Temples

Message par Azra » lun. 22 août 2022 19:59

Une fois dans le quartier des temples, il ne restait qu'à trouver celui de Phaïtos.

(Oh, ne t'inquiète pas... Je peux te guider, mais tu n'en auras sûrement pas besoin.)

(Laisse-moi deviné : celui-là ?)

(Exactement.)

Au milieu des temples lumineux et aérien, glacés, brûlants... il y avait un lieu de noirceur absolue. Un lieu sinistre décoré de sculptures de squelettes d'animaux autant que d'humain. L'endroit criait littéralement : « demeure du dieu des morts, n'ayez pas hâte d'y être les bienvenues ».

Malgré sa condition de cadavre, Azra ressentait des émotions comme jamais. Depuis des années il vouait sa vie à un dieu dont il était convaincu qu'il ne l'entendrait jamais. Il voilà qu'il se tenait littéralement sur son seuil. Il avait autant envie de fuir que de se précipiter. Même s'il devait ultimement mourir, rien ne pourrait égaler l'expérience d'une telle rencontre. L'aboutissement de toute sa vie... et peut-être enfin une réponse de vive voix sur ce que devaient faire les Messagers du Corbeau pour servir réellement celui au nom de qui ils parlaient.

(Tu doutes de moi ?) s'offusqua Arek.

(Douter serait un grand mot. Mais on est toujours plus sûr des ordres directes.)

Il était censé être la voix de Phaïtos. Pourtant, il ne l'avait jamais entendu. Peut-être qu'il ne reviendrait pas de cette rencontre, mais au moins, à la fin, il n'usurperait plus ce titre.

Il s'avança vers la porte, gardée par des elfes d'or. Il allait bien être obligé de parler à ceux-ci...

« Je souhaite rencontrer le seigneur Phaïtos. »

« Il n'est pas ici... Si vous êtes pressé, vous pouvez vous donner la mort, ce sera plus sûr. »

Sans doute voyait-il cela comme une plaisanterie, mais, pour toute réponse, Azra l'immortel s'assit en tailleur pour se mettre à méditer, lâchant simplement :

« Merci, mais c'est inutile. J'attendrais un jour... ou un siècle s'il le faut. »

Et il plongea au fond de son âme pour se ressourcer.

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Gamemaster6
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Re: Les Temples

Message par Gamemaster6 » sam. 27 août 2022 06:36

Intervention pour Azra

Difficile de savoir combien de temps il attendit dans le sombre palais du dieu des Enfers, car nul lumière en pouvait renseigner Azra sur les heures ou les jours qui passèrent. Sa condition lui permit de rester ainsi sans bouger jusqu'à ce que l'atmosphère change. L'obscurité sembla se densifier, envelopper chaque recoin de la salle avant que des pas feutrés ne brise le silence qui s'était installé. Rien ne vint perturber la marche de l'unique être qui arpentait le palais en cet instant. les pas s'approchèrent pour finalement dépasser Azra qui put enfin apercevoir l'être qu'il attendait avec tant de patience.

Semblant enveloppé et fait de brume et de cendre, l'être était indiscernable, ses contours flous et incertains alors qu'il se tenait pourtant immobile face au Messager. Sa présence semblait alourdir le silence, refroidir la pièce alors qu'Azra ne sentait nullement le froid, l'air qu'il ne respirait pas se raréfiant autour de lui. Puis tout cessa et l'obscurité s'adoucit, la pièce retrouvant l'obscur lugubre qu'elle possédait avant son arrivée.

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Une voix semblant venir de partout à la fois résonna, suave, mais ferme, incomparable dans sa justesse. La voix d'un dieu resonnait et lui était destinée.

- Bienvenue en ma demeure, invité, toi qui patiente pour t'adresser à moi. Parle sans détour ni craintes, je t'écoute.

Phaïtos était là, devant lui, il n'avait plus qu'à parler.
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Re: Les Temples

Message par Azra » dim. 4 sept. 2022 11:23

Les elfes, impressionnés, le laissèrent bientôt entrer. Là, dans les sombres salles de la mort, il attendit. Il attendit encore et encore, sans voir le jour, seulement à méditer sur les ténèbres.

Puis, après ce qui sembla une petite éternité, il sentit une présence. Une présence imposante, qui aurait semblé effrayante pour n'importe qui d'autre mais qui, pour lui qui avait si souvent frôlé la mort, était presque familière. Le froid se répandit, sans prise sur ses os, et les ténèbres se firent plus profondes, sans occulter complètement sa vision nocturne.

(Oh maître ! Je suis si heureuse de vous revoir !) s'exclama intérieurement Arek, extatique.

Un être étrange, indistinct, fuligineux, se tenait dans la pièce. Et Azra sentit un frémissement le parcourir jusqu'au fond de son être. Mi-peur, mi-plaisir. Transcendant toutes les émotions.

- Bienvenue en ma demeure, invité, toi qui patiente pour t'adresser à moi. Parle sans détour ni craintes, je t'écoute.

La liche se leva, mais seulement pour reposer un genou respectueux à terre :

« Azra est le nom qui me fut donné à ma naissance. Lord Azraël est celui qui m'est donné maintenant. Je ne suis que peu de choses, pourtant, une poussière vivante, qui a si souvent manqué de vous rejoindre. J'ai vu la mort à maintes reprises. J'ai parlé aux nécromanciens d'Omyre et à ceux qui se cachaient à Kendra Kâr. Je suis parti voir la mort sur un autre monde et j'en suis revenu transformé. Je ne suis pas éternel, car la mort est une destinée inévitable, même pour les immortels, mais j'ai décidé de mettre ma vie à votre service. Je suis le maître des Messagers du Corbeau, vos fidèles, et ils m'appellent la Voix de Phaïtos. Un titre usurpé. Comment pourrais-je parler en votre nom sans vous avoir vu ni connaître votre volonté ? Voilà pourquoi j'ai suivi la voie de Zéphanie d'Endor et de ses compagnons, venant jusqu'ici pour vous trouver et connaître vôtre pensée. »

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Re: Les Temples

Message par Gamemaster6 » lun. 5 sept. 2022 16:05

Intervention pour Azra

Dans la pénombre du temple, Phaïtos écouta, immobile. Rien ne laissait percevoir si une quelconque émotion prenait la divinit. Lorsqu'il bougea finalement, ce fut pour se retrouver en un clin d'œil juste devant celui qui s'agenouillant sur le sol froid de son temple.

- Azraël...

Le timbre de sa voix pouvait réjouir comme faire craindre le pire au susnommé. Il sentit une longue inspiration venir du néant qu'était le visage de la divinité, comme s'il aspirait quelque chose. Puis le dieu s'écarta et l'air de la pièce sembla s'éclaircir quelque peu. Le dieu était-il satisfait ou bien était-ce l'inverse ? Impossible de le dire.

- Ma volonté et mes pensées resteront à jamais mystères pour les mortels, comme cela devrait toujours être le cas pour chacun de mes frères et sœurs. Ta fidélité est louable, mais nullement nécessaire, seule ton âme porte une quelconque valeur à mes yeux. Nombreux sont ceux qui se fourvoient et se prétendent agir en mon nom pour une cause qui n'est que la leur.

La voix était atone, neutre et la divinité restait immobile, semblable à un mirage d'obscurité et de poussière.

- Le repos des âmes. Leur transition dans mon Royaume. Voilà ce qui m'importe, Azraël. Toutes les âmes doivent s'y rendre ou êtres châtiées pour oser tenter d'y réchapper. Et nombreux sont ceux qui le tentent.
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Re: Les Temples

Message par Azra » mer. 7 sept. 2022 11:09

Le silence du dieu était impénétrable. Ses mouvements invisibles. Il était comme une ombre parmi les ombres. Et lorsque sa voix se fit entendre, elle portait une vérité qui semblait inatteignable. Il parla de ceux qui parlaient en son nom et n'agissaient que pour eux-mêmes. Il parla de l'importance du repos des âmes, et de traquer ceux, trop nombreux, qui tentaient d'y échapper. Azra frémit en entendant cela. Il ne percevait aucune hostilité dans ces propos, mais à vrai dire, il ne percevait rien...

« Si tel est votre désir, je mourrais ici et maintenant. Si non, alors je continuerais à traquer les nécromanciens renégats, les survivants des treize, et tous ceux qui tentent d'échapper à la mort par quelque moyen que ce soit. »

Puis, il maqua un arrêt, pris d'un doute :

« Toutes les âmes vont irrémédiablement, tôt ou tard, dans votre royaume. Si je puis me permettre, pourquoi y aurait-il besoin de hâter cela ? À moins... que vous souhaitiez toutes les âmes ? Et ce au plus vite ? Faire disparaître la vie ? »

Il frissonna :

« J'ai vu le dragon noir à l’œuvre. Comment il a anéanti d'innombrables âmes... Est-ce là le but ultime ? »

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Re: Les Temples

Message par Gamemaster6 » mar. 13 sept. 2022 20:32

Intervention pour Azra

Un silence de mort répondit aux propos de la liche et, pendant un instant, il était impossible de dire sir le dieu avait ne serait-ce qu'entendu ce que son fidèle venait de dire. Nul mouvement ou indication ne pouvaient confirmer ou infirmer cela. Le dieu était aussi impénétrable que l'obscurité dont il semblait être entourée. Sa voix s'éleva pourtant après ce qui parut une attente interminable

- Rien ne sert d'accélérer un processus irrémédiable. Nul mortel ne peut se soustraire à la Mort, peu importe leurs efforts. La Mort finira par les rappeler. Certains doivent cependant être ramener à l'ordre.

Il semblait fixé intensément Azraël, comme s'il l'étudiait. Sans visage pour pouvoir en être certain, la liche ne pouvait que spéculer, mais l'attention du dieu sur lui ne faisait guère de doute. S'il avait encore des sensations, nul doute qu'il tremblerait de tout son être à l'heure actuelle.

- Le Dragon Noir a été corrompu et détourné de son but. Les âmes doivent pouvoir poursuivre leur voyage et perpétuer le cycle, les dévorer les en empêche.

Il marqua une pause, comme pour que ses paroles s'ancrent dans l'esprit de la liche devant lui.

- Retiens bien ceci, Azraël : la Mort est neutre et équitable. Seuls les mortels lui donnent un sens différent, une volonté ou un jugement. Toute âme effectue un voyage, un cycle perpétuel. Tenter de briser ce cycle, c'est se condamner.
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