Les Jardins de Naeavya

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Yuimen
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Les Jardins de Naeavya

Message par Yuimen » sam. 6 janv. 2018 15:05

Les jardins de Naeavya

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C'est non loin de la forge que l'on trouve les jardins de Naeavya. Naeavya est une légende parmi les dorés et nul ne sait si elle a vraiment existé. On raconte que Naeavya était l'épouse du premier des maîtres de la cité. Elle aurait créé de sa main ces magnifiques jardins en requérant l'aide de tous les dieux réunis. Son charme était tel qu'on raconte qu'elle était la fille d'un Elfe doré et de Yuia, mais il n'en était rien. Toujours est-il que certains Dieux prirent ombrage de cette demande et de la manière hautaine avec laquelle elle se comportait avec les Dieux. Les dieux finirent par la condamner, mais aucun ne put se résoudre à tuer une si belle créature. Ils décidèrent alors de la changer en lumière. Depuis, chaque soir, elle brille au-dessus des jardins qui lui étaient si chers et que les Ermansi entretiennent avec soin. Cependant, en ce lieu particulier, les Dieux n'entrent plus...

Les jardins en eux-mêmes sont composés d'espaces alternant eau, pierres et fleurs. L'entièreté des jardins est entouré de grands voiles qui balancent au rythme du vent et du temps. Au centre de ce lieu, une grande fontaine dont l'eau pure reflète le ciel et l'aurore boréale, toujours présente...

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Yliria
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Re: Les Jardins de Naeavya

Message par Yliria » jeu. 30 déc. 2021 21:54

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Il faisait nuit quand je quittai de nouveau ma chambre pour déambuler dans les rues de la ville. Nul nuage ne venait cacher les étoiles ou la lune qui brillaient dans le ciel et nombre de lumières permettaient de voir où on mettait les pieds. Même à cette heure, des elfes dorés allaient çà et là, faisant peu attention à ma présence ou m’observant de loin, ce qui m’allait très bien. J’avais juste besoin d’être seule. Je ne savais pas trop où j’allais, je me contentais de marcher au hasard, attirée par un point quelconque sur lequel mon regard se posait. Le premier fut l’une de ces passerelles reliant chaque passage de la cité. Marcher dessus, c’était comme flotter au-dessus du monde et, en baissant le regard, je vis l’immensité qui s’étendait en dessous. Je n’avais pas peur du vide, mais observer ainsi Yuimen depuis si haut me fit un drôle d’effet et je relevai les yeux avant de m’appuyer à la rambarde pour observer le ciel nocturne et les couleurs chatoyantes qu’offrait le paysage. Comment s’en lasser ?

(Après plusieurs millénaires, j’imagine qu’on doit quand même s’en lasser)

(C’est vrai, mais je ne vivrai pas aussi longtemps, alors peu importe.)

J’inspirai l’air frais de la nuit, reprenant ma balade apaisante. Mon regard fut attiré par des constructions différentes, plus loin et quand je cherchai à en définir l’intérêt, Alyah ricana avant de m’apporter une réponse que je ne pensais pas avoir besoin.

(Les temples des dieux. Je te conseille d’y aller de jour, tu pourras y entrer.)

(Ils laissent entrer quiconque ?)

(Sans doute pas n’importe qui, mais tu as été invitée à venir, ils te laisseront entrer.)

Je hochai la tête, observant les demeures divines sans parvenir à discerner à qui appartenait quel temple. Peut-être qu’Alyah avait raison et qu’y aller de jour serait plus simple. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre ni ce que j’espérais en y allant, mais après tout, manquer une telle possibilité serait stupide. Je quittai la passerelle pour une autre et continuai ainsi ma balade nocturne pendant un long moment, profitant du calme et de la paix environnante autant que du paysage. De nuit, l’atmosphère était différente, plus irréelle encore que de jour, tant les couleurs qui chatoyaient n’avaient rien à voir avec l’obscurité telle qu’on la connaissait sur Yuimen. Alyah attira soudainement mon attention ailleurs et je portai le regard sur ce qu’elle désignait.

(Les jardins de Naeavya. Tu t’y plairas, fais-moi confiance. Oh et la forge n’est pas loin, si jamais tu veux y faire un tour.)

(Peut-être plus tard… les jardins tu dis ?)

(Les jardins de Naeavya. Si tu trouves la fontaine, je te promets que tu ne regretteras pas le détour.)

(J’oubliais que tu connaissais les lieux… allons-y.)

Suivant ses indications, je pénétrai dans les jardins où s’alternaient et s’harmonisaient fleurs, eau et pierre, telle une architecture complexe. Le tout était beau, réellement, mais je ne voyais pas ce qu’Alyah trouvait de plus à ceci qu’au reste. Elle me dit simplement de trouver la fontaine et que je comprendrai. Parfois les fleurs étaient plus grandes que moi, dépassant les sculptures et agencements qui parsemaient le tout, mais je finis par atteindre ladite fontaine d’où s’écoulaient une eau claire et pure, transparente comme le cristal dans laquelle se reflétait une aurore. Je levai les yeux, surprise de voir ici un tel phénomène. Elle ondulait dans le ciel nocturne, surplombant précisément cet endroit comme si elle avait été dédiée à cette fontaine. Les nuances de couleurs changeaient sans cesse et je m’installais au bord de la fontaine, le nez levé, l’observant quelques instants, des souvenirs remontant peu à peu. Des images de nuits passées dans le froid et la faim, mais avec une présence rassurante à mes côtés. Des souvenirs qui devenaient flous avec le temps, mais dont le sentiment ne me quitterait jamais.

(Il y avait les mêmes à Gwadh… mais elles n’étaient pas aussi belles que celle-ci.)

(On raconte que ce sont les dieux qui ont transformés une Ermansi en cette aurore et qu’elle illumine les jardins depuis.)

(Vraiment ? pourquoi ont-ils fait ça ?)

(Certains disent qu’elle était hautaine et qu’ils ont voulu lui enseigner l’humilité. Ou qu’ils étaient jaloux. Comment savoir ?)

(Je n’imaginais pas les dieux jaloux…)

(Ils sont beaucoup de choses. Tu te feras ta propre opinion lorsque tu les rencontreras. Le détour valait le coup ?)

(Tellement... Merci Alyah.)

Peu importe ce à quoi je pouvais faire face, elle était toujours là pour trouver un moyen de me calmer, même dans les pires moments. J’avais de la chance de l’avoir, même si je ne le l’appréciais pas toujours à sa juste valeur. Cela la fit rire doucement, mais elle n’ajouta rien et me laissa en paix, me laissa profiter de la quiétude et de la beauté du lieu pendant un moment avant que je ne me lève pour reprendre ma balade à travers l’île, pour admirer les étangs et les zones boisées, les bâtiments si étranges et le ballet des elfes que je trouvais hors du temps dans leur propre demeure.

Le retour, comme l’aller, fut calme et paisible, plein d’images qui resteraient gravées dans ma mémoire pour longtemps. Je repassai non loin des temples et m’arrêtai un instant pour observer plus attentivement. L’un était plus grand que les autres et je me demandai un instant auquel il pouvait appartenir, tout comme celui situé plus à l’écart. De tous les temples, je ne pus que trouver celui de Meno. La pierre rougeoyante avec laquelle il avait été façonné ne laissait guère de doute. Etais-je prête à faire face à un dieu ?

(Techniquement t’as déjà fait face à deux dieux. T’en as même combattu une.)

(Oui, forcément, vu comme ça…)

Cela ne m’aidait pas vraiment à me rassurer. Oaxaca était folle à lier malgré son ascendance divine… Je secouai la tête. Gaïa et Meno n’avaient rien à voir avec cette cinglée génocidaire. Ils valorisaient tous deux la connaissance, chacun à leur manière et avaient apporté beaucoup à notre monde, d’après les légendes. Je pris ma décision lorsque je fermai les yeux en me blottissant au cœur des draps. Je ne pouvais pas garder la tête dans le sable éternellement. Je devais avancer moi aussi, aller de l’avant. Il était temps.


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Relonor
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Re: Les Jardins de Naeavya

Message par Relonor » jeu. 24 févr. 2022 15:39

Chapitre 13 - Aer'Nistral, le forgeron aux yeux clos. (suite)

VII.14 Pallier à l'échec magique du combat.


Après avoir rendu visite au forgeron, Relonor déambule dans les rues de la cité volante. Lorsqu’il retournera sur le sol de Yuimen, il pourra entamer le début de son plan, avec une lame digne de lui, forgée par l’un des artisans les plus talentueux ayant jamais existé. Pourtant, même s’il a savouré la bataille d’il y a quelques jours, il garde un léger goût amer qui entache son souvenir. A quelques reprises, il a usé d’un sort avec ses fluides d’airs, cependant il n’arrive pas à maîtriser cette magie aussi bien que ses autres sorts. Il le sait, cette réalisation est possible. Contrairement à la bataille, il a le loisir de prendre son temps pour parfaire cette magie et la pousser à son extrême limite.

Profitant d’un moment de solitude apaisante dans les jardins, il concentre sa magie aérienne pour réitérer son sort. Il manipule ses fluides pour générer un courant de mana en lui. Petit à petit, il accroît la puissance pour le faire sortir de son corps, provoquant un tourbillon qui, en concentrant davantage de volonté, se transforme en une petite tornade localisée, qui s’arrête un peu trop rapidement.

(Voilà les résultats de ma première tentative. La suivante m’avait permis d’envisager de transférer le sort à une autre cible, mais peut-être puis-je le faire de cette façon ?)

"Baalsameth !" Ordonne-t-il.

De son bras tendu en avant, une volute de fumée noire s’échappe pour former un être humanoïde, mais à l’aspect effrayant. Le serviteur d’ombre regarde son maître sans aucun mot, attendant ses instructions. L’elfe noir réitère l’opération et lorsque le sort est prêt, il l’envoie sur son invocation. Cependant, le sort étant déjà puissant, il provoque une énorme bourrasque lorsque le shaakt ne devient plus le centre.

(Bon, je ne peux transférer le sort lorsqu’il est à pleine puissance, mais c’est probablement possible un peu avant.)

Il réitère l’opération et avant d’atteindre le paroxysme de sa puissance, il l’émet jusqu’à sa créature. La tornade s’extrait du corps de Relonor, se dirigeant vers son nouvel hôte, mais en chemin, le sort perd de sa stabilité et suit une trajectoire chaotique. L’elfe noir multiplie les tentatives pour le transfert, cherchant le bon moment pour l’envoyer ou en générant plus ou moins de mana, en vain. Lorsque le sort s’extrait de son utilisateur,il échappe à son contrôle.

(Bon, ma seconde tentative s’était avérée plus fructueuse. Essayons !)

Au lieu de concentrer sa magie en lui, il fait naître un tourbillon de fluide d’air, qui prend vite la forme d’un orbe de mana. Comme durant la bataille, en accroissant la force de rotation de l’orbe, des filins de mana commencent à s’échapper. Semblable au sort pour capter les esprits ambiants, cette particularité capte l’air autour de l’orbe et provoque un courant d’air à sa périphérie. Ce n’est qu’en se concentrant sur la formation de ces filins qu’il parvient à générer un courant bien plus important. En cherchant à user du sort sur lui-même, celui-ci disparaît au contact du corps.

(Voilà où j’en étais la dernière fois. A ce moment, le sort avait fonctionné, mais la version précédente aussi. Etait-ce dû au chaos ambiant ? La magie devait être perturbée ! Il me faut à présent trouver un moyen de stabiliser le sort, que ce soit par l’un des deux moyens. Rotation en orbe ou concentration autour du corps ? Concentration autour du corps ou rotation en orbe ? Et pourquoi pas mélanger les deux ?)

Après avoir rassemblé son mana au travers des esprits, Relonor génère un orbe tourbillonnant dans sa main. Plutôt que de l’associer directement à son corps, il l’oblige à faire le tour. L’orbe file malheureusement droit et disparaît au loin dans une bourrasque de vent.

(Comment je pourrais l’obliger à tourner autour de moi ? Qu’est-ce qui a permis à mon premier vortex de rester centré ? Mes fluides ! Donc il faut que j’utilise mes fluides pour lier l’hôte au sort.)

De nouveau, il rassemble sa magie pour générer son orbe. Il génère également une partie de ses fluides d’air pour lier son corps au sort, demandant ainsi une quantité de mana importante. Tiré par la magie, l’orbe s’écrase avec force sur le corps de l’enchanteur qui ne peut s’empêcher de gémir de douleur.

(J’y suis peut-être allé un peu fort avec le lien.)

Il recommence l’opération en diminuant fortement la concentration de mana, au point de la rendre insignifiante. L’orbe est retenu par le lien, mais trop faible, il s’éloigne sans avoir fait un seul tour entier.

(Bon. Trop, tire l’orbe avec force et pas assez, ne permet pas de le retenir. Il faut donc trouver le juste milieu.)

Finalement, après plusieurs tentatives entrecoupées d’appels aux esprits pour recouvrer son mana, l’elfe noir parvient à déterminer la quantité de mana à ajouter. Celle-ci n’est pas très importante, demandant ainsi un besoin en ressource magique acceptable pour un sort de ce type. Le résultat est que l’orbe se met à tourner autour de Relonor, engendrant un vent puissant autour de lui. Il réitère ensuite l’opération pour l’envoyer sur son invocation, qui prend sans broncher l’orbe en pleine poitrine.

Le shaakt recommence, mais cette fois-ci, en guidant principalement le lien qui servira à attacher l’orbe. Le sort quitte l’elfe noir qui concentre sa magie sur la laisse magique. Celle-ci se colle à Baalsameth, qui se voit obtenir un orbe qui provoque un vent similaire. Avec le peu de mana utilisé, celui-ci s’interrompt rapidement.

(Passons au test pratique.)

"Appelle un serviteur !" Ordonne-t-il à son invocation.

La créature d’ombre agite les bras de bas en haut et fait naître un squelette devant lui. L’elfe noir use de son nouveau sort sur la cible sans chair et de son sort de protection aérien à pleine puissance, avec réussite. Vient le moment de vérifier son efficacité. Il empoigne une de ses lames et la lance grâce au lancer du vent, un sort qui lui permet de lancer une lame, poussée par sa maîtrise magique. La lame se propulse vers la cible et se voit être repoussée par le puissant vent qui l’entoure. Relonor s’amuse presque à multiplier son nouveau sort de protection, ainsi que ses lancer, jubilant de sa réussite, jusqu’à ce que l’une d’elle lui revienne dessus, manquant de lui entailler la cuisse.

(Il est même possible que les attaques soient renvoyées ?)

Vérifiant une hypothèse, il fait apparaître un nouveau serviteur squelette, via son invocation, et utilise sur lui le sort. Cependant, au lieu de lancer l’arme à distance, il porte le coup de tout son corps avec une de ses lames. Contrairement à ce qu’il espérait, il ne reçoit aucune gêne particulière lorsqu’il frappe, ni ne subit un contrecoup du sort.

(Mmm, c’est dommage, cela n’a pas l’air d’être une protection contre les coups rapprochés. Le poids du corps de l’adversaire doit être trop important pour espérer dévier la frappe. Cependant, les flèches de ces maudits hinïons seront, elles, fortement impactées. D'ailleurs, une armée de squelette pourraient faire de gros dégâts !)

Il ordonne à son invocation de faire apparaître plusieurs squelettes et s’empresse de générer autant d’orbes que de serviteur. La tâche se voit être plus ardue qu’il ne le pensait et la demande en mana encore plus importante. Il diminue finalement le nombre de squelettes à deux, mais là encore, c’est un échec. Bien que le coût en mana soit important, il impose d’utiliser le sort avec parcimonie, c’est principalement la forte demande en concentration qui pose problème. Générer correctement deux orbes lui est impossible, mais il faut en plus les associer à une laisse magique qui s’attachera aux cibles. Il tente même de lier plusieurs serviteurs avec un même orbe, mais le sort frappe les squelettes et s’évapore.

"Qu’importe ! Au moins, je suis en mesure de générer un bouclier de vent pour au moins une cible !" Grogne-t-il en serrant le poing, imaginant qu’entre ses doigts se trouvent la générale hinïonne et la régicide.


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