Les Passerelles

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Yuimen
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Les Passerelles

Message par Yuimen » sam. 6 janv. 2018 15:04

Les passerelles

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Ces immenses passerelles relient les différents quartiers de la cité volante. Les Elfes qui les traversent peuvent profiter du magnifique paysage qui s'offre à eux lorsque le ciel est dégagé... sous leurs pieds !

Pour assurer la sécurité des passants, un voile magique, tout à fait invisible, empêche quiconque de passer par dessus la rambarde et permet, par la même occasion, de conserver un certain équilibre atmosphérique à l'intérieur de celui ci, voile qui entoure d'ailleurs toute la belle cité de Nyr'tel Ermansi.

A la tombée de la nuit, ces passerelles se transforment en véritables palais des lumières. Le sol nacré brille d'un éclat sans pareil lorsque les passants s'avancent et les rambardes s'illuminent dès que le soleil disparaît derrière l'horizon d'une terre qui n'est pas la leur...

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Jorus Kayne
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Re: Les Passerelles

Message par Jorus Kayne » dim. 30 janv. 2022 15:49

IX Nyr'tel Ermansi.
IX Déception et nouvel espoir.

Après être parvenu à engloutir l’intégralité des mets, forçant mon estomac à gonfler comme c’est pas permis. Je quitte l’anyore et ses amicaux membres, pour suivre le chemin via une grande passerelle. Mes yeux ne cessent d’aller et venir sur l’architecture de cet endroit qui est tout simplement divin. Qu’il s’agisse des monuments, des jardins, ou même de simples bancs disposés ici et là, j’en prends plein les yeux. Magnifique. Je crois que pour la première fois de ma vie, ce mot fait enfin sens. Ce n’est qu’en tombant sur un jardin, avec un arbre aux fleurs rouges, que je me rappelle la raison de ma venue.

(Castamir !)

Je suis venu ici pour savoir ce qui est arrivé à ma taurionne et uniquement cela. J’ai affronté bon nombre d’adversaires, allant de « rencontre mortelle » à « finalement la rencontre mortelle était préférable » sur ma propre échelle de dangerosité. C’est donc d’un pas décidé que je me rends auprès du dieu des dieux.

(Heu…mais c’est où ?)

"Vous semblez être à la recherche de quelque chose de précis." Me surprend une voix derrière moi. "Peut-être puis-je vous être d’une aide particulière ?"

C’est un autre elfe doré qui est venu à moi. Sa voix est claire comme de l’eau. Chaque syllabe est parfaitement prononcée, balayant toute possibilité d’incompréhension, même après ma surprise.

"Oui, c’est exact." Dis-je dans un premier temps, avant de prendre une posture plus droite et pleine de confiance. "Je désire voir Zewen !"

Ma voix est franche, la demande est claire et dans ma tête, je me prépare à déballer bon nombre d’arguments pour obliger l’elfe à me faire voir le dieu.

"Bien entendu, suivez-moi !" Déclare-t-il tout simplement.

(C'est tout ?)

Une fois passé l’air penaud, ce qui me prend quelques secondes tout de même, je rattrape mon nouveau guide. Ce n’est qu’après avoir fait plusieurs dizaines de mètres que je pose finalement ma question, histoire d’être sûr.

"Alors comme ça, je peux vraiment voir Zewen ?"

"En effet ! C’est tout l’intérêt de ce lieu. Permettre à des mortels de venir voir les divinités recluses. N’est-ce pas ce que vous souhaitiez ?" S’étonne-t-il.

"Ho si, si. Je pensais simplement que ce n’était pas aussi facile !" Finis-je par révéler.

"Ce n’est pas le cas. Comme d’autres, vous avez bravé de nombreux dangers. Seule une poignée d’êtres, ceux qui ont survécu cette terrible guerre, peuvent prétendre venir en ce lieu." Il s’arrête un instant avant de reprendre, tout en marchant. "Puis-je vous demander quel motif vous pousse à vouloir vous entretenir avec Zewen ?"

Question embarrassante, intime, voilà bien les sujets qui me poussent à dévier les discussions par des blagues dont j’ai le secret. Cependant, l’atmosphère de paix et de sérénité, ainsi que la bienveillance des elfes d’or, me pousse à plus d’ouverture.

"Il y avait…il y a quelqu’un qui devait se trouver sur le champ de bataille. Je souhaitais savoir ce qui lui est arrivé. Où était-elle durant l’affrontement ? Que lui est-il arrivé depuis mon départ ? Et surtout, est-elle simplement en vie ?"

A ces questions, mon guide paraît quelque peu peiné et ralentit sa marche pour finalement s’arrêter.

"Je vois. Je suis malheureusement au regret de vous dire que votre but envers Zewen est voué à l’échec !" Dit-il.

"Comment ? Mais c’est le dieu des dieux non ? C’est pas quelque chose qu’il est capable de savoir ?" Fais-je, alors qu’au fond de moi, naît un subtil mélange entre colère et désespoir.

"Les choses ne sont pas si simples en vérité. Si les dieux se sont reclus, ce n’est pour ne plus interférer avec les mortels. Ils connaissent des vérités sur le monde selon leurs domaines, mais je redoute sincèrement que vos craintes puissent trouver réponse favorable. Je puis vous guider jusqu’à Zewen, si votre intention n’a pas changé. Je le regrette sincèrement. Cependant, pour quelqu’un qui côtoie les dieux, vous pouvez vous fier à moi." Déclare-t-il, brisant mes espoirs.

Je me fige à nouveau. Mon corps devient mou et mon esprit se perd au lointain, ne portant plus d’attention sur ce qui se place devant mes yeux.

"Alors…tout est perdu ? Il ne me reste plus qu’à rentrer et espérer que l’impossible ait eu lieu ?"

"Je vois que cette personne semble être quelqu’un de très particulier pour vous, pour réagir ainsi. N’est-ce pas ?"

Malgré mon état, les mots de l’elfe parviennent à m’atteindre et ce n’est qu’en hochant de la tête que je lui réponds.

"Les dieux possèdent une puissance inimaginable et un savoir presque sans fin. Cependant, il existe une chose qui les surpasse et de loin." Déclare mon guide en parvenant à capter mon regard et à raviver une lueur d’espoir. "L’amour ! L’amour est une chose contre laquelle les dieux sont totalement impuissants. Elle est une force qui, depuis le commencement, n’a cessé de changer le cours des choses ! Aucune magie, aucun dieu ne serait capable de s’y opposer." Il pose ensuite sa main au centre de ma poitrine et continue. "L’amour est la plus grande des magies. Elle n’a rien à voir avec ce que pratiquent les possesseurs de fluides. Fermer les yeux, rechercher au plus profond de vous-même cet amour qui vous porte et laissez-vous guider par votre instinct en répondant à cette simple question : est-elle en vie ?"

Enjôlé par le réconfort de l’elfe d’or, je m'abandonne à ses intentions bienveillantes. Je ferme les yeux et me focalise uniquement sur les sentiments que j’éprouve pour Castamir. Me posant la terrible question, je me laisse guider par mon intuition, comme une petite barque emportée sur un doux cours d’eau, la réponse au bout du chemin. Guettant le moindre signe, je finis par atteindre la fin de cette route et n’y vois qu'une grande chute d’eau, sans âme qui vive. Alors que je me résigne à mon sort, au travers du mur d’eau qui ne cesse de tomber, l’ombre d’une silhouette féminine se dessine.

"Elle est en vie !" Dis-je en ouvrant les yeux sur la réalité. "ELLE EST EN VIE !" Je crie ces derniers mots en sautant bras ouvert pour saisir l’elfe, qui m’enlace à son tour quelques instants après, probablement un peu gêné par mon attitude. Je le relâche finalement avant de reprendre. "Je suis sûr qu’elle est en vie. J’ignore comment, mais j’en ai l’intime conviction !"

"Ne vous l’avais-je pas dit ? L’amour est quelque chose de très puissant." Me sourit-il. "Souhaitez-vous toujours vous rendre auprès de Zewen ?"

"Eh bien je…non, ce n’est plus nécessaire à présent. Merci. Merci infiniment ! Je pense qu’il est temps pour moi de partir ?" Lui dis-je.

"Vous êtes à peine arrivé et vous souhaitez déjà nous quitter ? Loin de moi l’envie de vous forcer, mais je ne puis compter le nombre de personnes qui rêveraient d'être à votre place. Prenez quelques jours pour vous. Ce que vous avez vécu demande un peu de temps pour guérir. Durant ce temps, laissez-moi vous guider en ce lieu !" Me propose-t-il en désignant de la main, les nombreux endroits que je n’ai pas vus.

"Dans ce cas pourquoi pas ! Cela me fera quelque chose d’intéressant à raconter !"


Modifié en dernier par Jorus Kayne le mar. 22 févr. 2022 15:18, modifié 1 fois.

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Faëlis
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Re: Les Passerelles

Message par Faëlis » mer. 16 févr. 2022 20:51

Le ponton était semblable à une vaste surface miroitante, comme un arc-en-ciel étincelant qui s'élançait vers l'île et la ville qui la recouvrait. Quelques ermansi surveillaient les nouveaux arrivants. Ce ne devait pas être si souvent qu'ils recevaient autant de visites d'un coup !

De cet endroit, il était possible de rejoindre de grandes passerelles d'une transparence à donner le vertige. Elles irriguaient, comme des canaux sacrés, chaque quartier de la ville. Les hautes tours, les jardins flamboyants, tout était relié par cet architecture si complexe et d'une harmonie si étrange que l'elfe ne pouvait s'empêcher de la trouver un brin dérangeante. C'était beau, assurément, mais d'une beauté étrangère à tous les concepts de beauté qu'il avait pu rencontrer jusque-là.

Sous ses pas, Oranan semblait minuscule. Même le champ de bataille semblait peu de choses. Il marchait au sommet du monde... Peu à peu, il approchait du cœur de l'île, des immenses palais qui en constituaient le centre. Les demeures des dieux, au sens littéral. Le lieu où ils vivaient, retirés du monde par ordre de Zewen.
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Sibelle
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Re: Les Passerelles

Message par Sibelle » dim. 27 févr. 2022 15:21

Après avoir pris son repas essentiellement végétarien en solitaire dans sa chambre, Sibelle ressentit le besoin de prendre de l’air. Aussitôt sortie, elle se dirigea vers les passerelles, passage obligé pour cheminer d’un quartier à l’autre sur la cité volante. Sibelle nota avec admiration la beauté des lieux. Les Ermansis ne faisaient rien à moitié, ils ne s’étaient pas contentés de faire un passage solide et pratique pour circuler d’un lieu à l’autre, mais ils avaient joint l’utile à l’agréable en en faisant une œuvre d’art d’impressionnantes colonnes. Ces dernières partant d’une base imposante soutenant un fût partiellement incrusté de cannelures et d’ornements sobres en quantités modérées pour terminer par un chapiteau qui se séparent en branches dont l’une rejoint celle du chapiteau opposé. Ces majestueuses colonnes séparant de façon régulière de rambardes magnifiquement travaillées faites d’un matériau inconnu de la guerrière, et dont les tiges courbées élégamment se croisaient par endroit et s’entrelaçaient à d’autres.

Marchant sans but sur l’une de ces passerelles, Sibelle aperçut Sirius accoudé à l’une des rambardes, son regard dirigé vers le monde d’en dessous.

L’hinionne s’approcha sans bruit de son ancien compagnon d’aventure, non pas pour le surprendre, mais pour éviter de le déranger. Une fois tout près, elle prit position à ses côtés et lui demanda :

« Belle vue d'ici ? »

Le pirate sursauta et d’un rire nerveux ne put échapper une réplique :

« Putain, tu m'as fait peur. »

« Désolée. » Se contenta-t-elle de dire, ne se formalisant pas sur le vocabulaire coloré du pirate.
Se tournant vers elle, tout en s’appuyant davantage sur la rambarde il la questionna :

« Toujours du mal à me dire que tout ça est réel, vraiment. Se retrouver ici, après tout ce... bordel avec Oaxaca... Y'a quelques jours, j'aurais jamais cru ça possible. »

Sincèrement, elle répondit :

« J'ai du mal aussi... J'en voulais aux Dieux de ne pas être intervenus, c'est pour ça que j'ai décidé de venir ici... pour comprendre... »

Fidèle à lui-même, le pirate lui offrit un sourire légèrement narquois avant de demander.

« Du coup ? Satisfaite ? »

Sibelle poussa d'abord un long soupir, puis expliqua:

« J'ai discuté avec Gaïa. Elle voulait intervenir, comme quelques Dieux, mais ils avaient les mains liées, Zewen leur avait interdit d'intervenir. Comme quoi, même les Dieux obéissent à des ordres. »

Sirius commenta :
« Des aristos capricieux et apeurés. Zewen a raison, c'est mieux qu'ils nous laissent tranquilles. Maintenant que même Oaxaca a foutu le camp. Peut-être qu'on pourra enfin avancer. »

Sérieuse, Sibelle répondit :
« L'emprisonnement d'Oaxaca est une bonne chose... mais j'aurais préféré qu'elle subisse le même destin que son dragon. »

S’adossant à la barrière, son regard fixe droit devant lui, il questionna :

« Des projets pour en bas ? »

Elle s'arrêta un moment, réfléchissant à la question du pirate, puis reprit.

« J'ai pas de projets, rien de précis en tout cas. Je pense retourner en Ynorie. J'irai où je pourrai me rendre utile. Je n'aime pas être à rien faire.... Et toi ? »

Sirius quitta la rambarde et marcha sur le solide pavé de pierre, il répondit l’enthousiasme dans la voix :

« Oh, des tas de choses ! Sans sa déesse, Omyre tardera pas à exploser, et ma confrérie pourra officiellement se lancer en affaires. Va falloir s'étendre vite pour pas rater cette occasion. Tellement de points de départ possibles, Exech, Darhàm, Tulorim, qui sait, peut-être même Omyre ? Après tout, ça ressemble bien au début d'une nouvelle ère. »


Sibelle sourit à l'enthousiasme de son ami. Tout en le regardant déambuler sur la passerelle, elle fouilla dans son sac, pour en sortir une bouteille d'absinthe que le pirate lui avait déjà offerte. Lui tendant la bouteille, elle proposa.

« Trinquons à nos projets futurs alors ! »

Sans surprise, Sirius prit la bouteille sans hésitation. La soulevant dans les airs en guise de célébration, il scanda :
« Au futur ! »

Après avoir pris une grande lampée, il la rendit à Sibelle qui en prit une plus petite pour tendre de nouveau la bouteille au pirate.
« Conserve là... Tu me l'avais offerte pour pallier mes maux de mer. J'en aurai plus besoin. Ma place n'est pas sur l'eau... mais sur la terre ferme... ou dans le ciel. » Termina-t-elle avec un sourire.

« Pigé. » Rétorqua le pirate avant de reprendre :

« Bon, je crois qu'on m'attend. » Termina-t-il tout en s’éloignant, bouteille en main.
« Si on se recroise pas d'ici là, bonne chance pour la suite, Bebelle ! »

Sibelle salua Sirius de la main, souriante, ne s’offensant pas du surnom dont il venait de l’affubler. Sa familiarité, voire même sa grossièreté, faisaient partie intégrante de la personnalité du pirate. Il n’en demeurait pas moins, un compagnon plus qu’utile.

Pour sa part, Sibelle demeura un petit moment près de la rambarde à observer en bas.

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Azra
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Re: Les Passerelles

Message par Azra » lun. 22 août 2022 19:57

D'immenses rues aériennes reliaient les différents quartiers de cette ville extraordinaire. De là-haut, dans ces lieux si baignés de lumière qu'ils en devenaient dérangeants, Azra pouvait contempler les constructions à l'architecture étrange. Des maisons aériennes, élégantes, autour de rues larges et dégagées, totalement dépourvues d'ordures, ce n'était pas habituel pour quelqu'un qui n'avait vécu qu'à Kendra Kar et Omyre. Les gens d'ici avaient une conception de la société radicalement différente... Mais surtout, l'impression que cela laissait au nécromancien était celle d'une richesse indécente. Ce n'était peut-être pas de l'argent, mais ces gens étaient riches de quelque chose qu'il aurait aimé avoir, mais qu'il n'avait pas. Et cela l'agaçait.

Il ne se permit même pas de demander son chemin. Il n'avait pas envie de trop parler à ces elfes dorés. Alors, il se mit juste à tourner en rond en essayant de comprendre comment fonctionnait le plan d'urbanisme. Heureusement, celui-ci était en fait assez logique et cohérent lorsqu'on avait compris par quel bout le prendre ! De toute façon, assez logiquement, les temples des dieux étaient regroupés dans le même quartier, dominant tout le reste. Il y a des choses qui ne changent pas.

Il prit donc cette direction.

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Capitaine Hart
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Re: Les Passerelles

Message par Capitaine Hart » mer. 21 août 2024 16:13

Alors que son regard se perdait dans les étendues de coton, le borgne fut surpris par une voix familière.

"Belle vue d'ici ?"
"Putain, tu m'as fait peur." fit-il en sursautant.

Elle s'excusa sobrement, Sirius avait presque oublié sa politesse désarmante. Il se fendit d'un sourire et se tourna vers elle en s'appuyant sur la rambarde.

"Toujours du mal à me dire que tout ça est réel, vraiment. Se retrouver ici, après tout ce... bordel avec Oaxaca... Y'a quelques jours, j'aurais jamais cru ça possible."

Les yeux de Sibelle laissaient transparaître un soupçon de mélancolie.

"J'ai du mal aussi... J'en voulais aux Dieux de ne pas être intervenus, c'est pour ça que j'ai décidé de venir ici... pour comprendre..."
"Du coup ? Satisfaite ?"

Elle soupira.

"J'ai discuté avec Gaïa. Elle voulait intervenir, comme quelques Dieux, mais ils avaient les mains liées, Zewen leur avait interdit d'intervenir. Comme quoi, même les Dieux obéissent à des ordres."
"Des aristos capricieux et apeurés. Zewen a raison, c'est mieux qu'ils nous laissent tranquilles. Maintenant que même Oaxaca a foutu le camp. Peut-être qu'on pourra enfin avancer."
"L'emprisonnement d'Oaxaca est une bonne chose... mais j'aurais préféré qu'elle subisse le même destin que son dragon." dit-elle, le regard dur.

Elle était loin d'être la seule. Sirius s'adossa à la barrière pour regarder le ciel au dessus d'eux. La nuit semblait y rencontrer le jour, les étoiles transperçaient l'azur et les astres y étaient plus visibles que jamais.

"Des projets pour en bas ?"

Elle prit un moment pour réfléchir.

"J'ai pas de projets, rien de précis en tout cas. Je pense retourner en Ynorie. J'irai où je pourrai me rendre utile. Je n'aime pas être à rien faire.... Et toi ?"
"Oh, des tas de choses !"

Il se poussa de la barrière et commença à faire les cent pas.

"Sans sa déesse, Omyre tardera pas à exploser, et ma confrérie pourra officiellement se lancer en affaires. Va falloir s'étendre vite pour pas rater cette occasion. Tellement de points de départ possibles, Exech, Darhàm, Tulorim, qui sait, peut-être même Omyre ? Après tout, ça ressemble bien au début d'une nouvelle ère."

La guerrière esquissa un sourire sincère avant de sortir de son sac une des bouteilles qui lui avaient été offertes lorsqu'ils avaient longé la côte en bateau.

"Trinquons à nos projets futurs alors !"

Le borgne ne se fit pas prier pour se saisir de la bouteille et partager un moment de célébration avec sa camarade. Il la souleva dans les airs et s'exclama :

"Au futur !"

Ils partagèrent l'absinthe, Sibelle but une bonne gorgée, bien qu'elle fisse pâle figure comparée à la descente d'Hartingard.

"Conserve là... Tu me l'avais offerte pour pallier mes maux de mer. J'en aurai plus besoin. Ma place n'est pas sur l'eau... mais sur la terre ferme... ou dans le ciel."
"Pigé. Bon, je crois qu'on m'attend. Si on se recroise pas d'ici là, bonne chance pour la suite, Bebelle !"

Les deux échangèrent des salutations. Au début, il ne savait que penser de la soldate, il la trouvait coincée et sa conduite spartiate semblait témoigner d'un manque d'individualité. Mais son sens du devoir semblait dépasser les limites de l'autorité martiale, elle pouvait même faire preuve d'une vraie compassion en dehors des combats. Il ne savait pas s'il la reverrait un jour, mais il était content qu'ils aient partagé un combat.

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