Re: Les Bateaux Pirates (X1)
Posté : dim. 23 août 2020 00:53
<< Précédemment
Le départ de Bouhen se fit au matin du cinquième jour, alors que la ville était encore endormie et qu'une légère brume recouvrait la mer et les alentours du port. J'avais demandé à être réveillée pour participer, aidant dans la mâture à déployer les voiles dès que Makan en donnerait l'ordre. La brise était légère et fraîche, le temps, semblait-il, serait radieux, et tous les marins étaient heureux de reprendre la mer après ces quelques jours de pause sur terre. Ils en avaient même profité pour recruter quelques gars à qui l'aventure semblait plus intéressante que la vie de citadins. Ou peut-être étaient-ils mercenaires ? Toujours était-il que l'un d'entre eux me regardait étrangement, et cela ne me plut guère. Je ne savais pas vraiment déchiffrer les expressions des inconnus, mais la lueur que j'avais pu percevoir dans son regard ne me disait rien qui vaille. Peut-être étais-je trop sur mes gardes, avec cette histoire concernant Kisp. Je devenais paranoïaque, voyant le mal partout là où il n'y avait que de la curiosité. J'essayai de m'en convaincre, sans vraiment réussir à faire taire ce mauvais pressentiment qui ne me quitta plus une fois le port quitté.
En sortant de Bouhen, le navire prit plein nord en longeant la fameuse côte de la Baie des Grottes. Il ne faudrait que quelques jours pour atteindre l'endroit prévu et je profitai de ce moment pour vérifier l'état de mes affaires et de mes réserves. Le cuisinier avait gentiment prévu de me donner quelques denrées périssables, notamment les fameux citrons, et je passai quelques heures à nettoyer armes et armures après notre départ, pour être sûr que l'air marin n'allait pas complètement ruiner le métal qui les composait. Une fois cela fait, je passai un moment à observer la côte depuis le pont du navire. Beaucoup de falaises, de pentes escarpées et de rochers bloquant tout moyen d'approche en navire. Je comprenais pourquoi Akram ne voulait pas s'approcher du rivage avec son navire. Les eaux semblaient dangereuses dans le coin, avec de forts courants qui pouvaient être traîtres.
La matinée passa dans un calme absolu, bien loin de l'effervescence qu'avait pu être le premier départ et, comme à chaque fois qu'ils quittaient le port, les marins préparèrent une soirée avec alcool coulant à flot. J'observai avec un sourire Jonas et Elvia remonter les caisses emplies de bouteilles, allant leur donner un coup de main lorsque je compris que la fête serait un peu différente cette fois. Akram et ses hommes allaient monter à bord, et je devais m'occuper l'esprit avant de me mettre à psychoter en redoutant ce qui pouvait se produire si ce type se mettait en tête de m'importuner pendant la soirée.
L'après-midi, comme pour le rendez-vous sur son navire, une passerelle fut installée entre les deux bâtiment et Akram et quelques-uns de ses hommes montèrent à bord sous le regard meurtrier d'Elvia et celui inquiet de Jonas. Occupée à parler avec Makan concernant la suite des événements, je ne l'entendis pas approcher et m’aperçus de ma présence qu'en voyant le regard de Makan se plisser avant qu'une main ne glisse le long de mon dos jusqu'à mon épaule. Je ne retins pas une grimace de dégoût et me retournai, le foudroyant du regard alors qu'il souriait d'une manière qui voulait probablement innocente. Ce type me tapait sur les nerfs. Si je n'avais pas un accord avec lui je lui aurait enfoncé mon pied dans son entrejambe pour lui faire comprendre ma façon de voir les choses. J’empoignai sa main et l'ôtai de mon épaule, non sans la serrer plus que de raison, voyant avec satisfaction une légère grimace de douleur passer sur son visage.
- Sacrée poigne... Ravi de passer cette soirée à bord, Makan. Yliria, toujours un plaisir.
Je ne répondis pas, me contentant de lui lancer un regard mauvais qui ne fit qu'accentuer son sourire. Makan fut appelé ailleurs et le Sang-pourpre en profita pour se pencher vers moi.
- Tu devrais te montrer plus accueillante, je pourrai parler de la prime à tout moment.
- Faites donc, je me ferais un plaisir de vous le faire regretter.
- Si agressive... Alors que nous pourrions être si proches...
- Le genre de proximité que vous voulez me répugne au plus haut point. Tenez-vous loin de moi Akram, je ne plaisante pas.
Il haussa un sourcil et s'approcha, me forçant à reculer jusqu'à ce que le mât ne bloque ma fuite. IL approcha son visage bien trop près du mien et posa une main près de ma tête, l'autre m'empoignant la hanche. Avant même que je n'ouvre la bouche, un sourire apparut sur son visage.
- Si je voulais, je pourrais t'obtenir dès maintenant. Tu as peut-être un caractère de teigne, mais tu restes une femme, et je sais parfaitement comment m'y prendre.
Il était beaucoup trop près. Sa main sur ma hanche n'avait rien d'anodin, mais je ne parvenais pas à esquisser le moindre geste, j'étais complètement tétanisée. Je me rendis compte que, bien plus que la gêne, c'était la peur qui m'empêchait de faire le moindre mouvement. Il avait un regard qui me fichait la trouille et la sensation de sa main qui se glissai sous ma chemise pour empoigner ma hanche à même la peau me fit trembler. Ce type....
- Ne soit pas trop prompte à me menacer, Yliria, tu n'es vraiment pas de taille face à moi. Tâchons plutôt de passer une bonne soirée...
Il avait dit ça en murmurant, sa bouche collée à mon oreille et lorsqu'il dévia vers mon visage, je restai pétrifiée et fermai les yeux avant de le sentir s'écarter. Mes jambes me lâchèrent je me retrouvai affalée sur le pont, le dos posé contre le mât alors qu'il s'éloignait, non sans m'offrir un dernier sourire. J'avais le souffle court et je sentais encore sa main sur ma hanche, faisant redoubler les tremblements de mes mains. Merde... Comment il pouvait me faire me sentir aussi impuissante... J'allais tuer ce sale...
(Yliria ! Respire, calme toi!)
- AKRAM !
Il se retourna alors que je me relevai et son sourire me mis hors de moi. Sous les exclamations surprises des marins, une lame de feu se forgea dans ma main alors que je me ruai sur le Sang-pourpre. Il tira son sabre mais les flammes de ma lame léchèrent sa gorge avant qu'il n'ait le temps de tirer complètement son arme de son fourreau. Il me toisait, mais l'amusement avait complètement quitté ses traits cette fois.
- Essayez encore un truc dans ce genre, et je vous jure que je vous tue !
Je restai ainsi quelques instants avant de tourner les talons en éteignant les flammes de ma main. Je me ruai jusqu'à mon hamac et m'y blottis sans avoir la moindre envie d'en sortir pour le reste de la soirée. Il m'avait terrifié sur le pont, et je détestai ça.
Derniers jours en mer.
Le départ de Bouhen se fit au matin du cinquième jour, alors que la ville était encore endormie et qu'une légère brume recouvrait la mer et les alentours du port. J'avais demandé à être réveillée pour participer, aidant dans la mâture à déployer les voiles dès que Makan en donnerait l'ordre. La brise était légère et fraîche, le temps, semblait-il, serait radieux, et tous les marins étaient heureux de reprendre la mer après ces quelques jours de pause sur terre. Ils en avaient même profité pour recruter quelques gars à qui l'aventure semblait plus intéressante que la vie de citadins. Ou peut-être étaient-ils mercenaires ? Toujours était-il que l'un d'entre eux me regardait étrangement, et cela ne me plut guère. Je ne savais pas vraiment déchiffrer les expressions des inconnus, mais la lueur que j'avais pu percevoir dans son regard ne me disait rien qui vaille. Peut-être étais-je trop sur mes gardes, avec cette histoire concernant Kisp. Je devenais paranoïaque, voyant le mal partout là où il n'y avait que de la curiosité. J'essayai de m'en convaincre, sans vraiment réussir à faire taire ce mauvais pressentiment qui ne me quitta plus une fois le port quitté.
En sortant de Bouhen, le navire prit plein nord en longeant la fameuse côte de la Baie des Grottes. Il ne faudrait que quelques jours pour atteindre l'endroit prévu et je profitai de ce moment pour vérifier l'état de mes affaires et de mes réserves. Le cuisinier avait gentiment prévu de me donner quelques denrées périssables, notamment les fameux citrons, et je passai quelques heures à nettoyer armes et armures après notre départ, pour être sûr que l'air marin n'allait pas complètement ruiner le métal qui les composait. Une fois cela fait, je passai un moment à observer la côte depuis le pont du navire. Beaucoup de falaises, de pentes escarpées et de rochers bloquant tout moyen d'approche en navire. Je comprenais pourquoi Akram ne voulait pas s'approcher du rivage avec son navire. Les eaux semblaient dangereuses dans le coin, avec de forts courants qui pouvaient être traîtres.
La matinée passa dans un calme absolu, bien loin de l'effervescence qu'avait pu être le premier départ et, comme à chaque fois qu'ils quittaient le port, les marins préparèrent une soirée avec alcool coulant à flot. J'observai avec un sourire Jonas et Elvia remonter les caisses emplies de bouteilles, allant leur donner un coup de main lorsque je compris que la fête serait un peu différente cette fois. Akram et ses hommes allaient monter à bord, et je devais m'occuper l'esprit avant de me mettre à psychoter en redoutant ce qui pouvait se produire si ce type se mettait en tête de m'importuner pendant la soirée.
L'après-midi, comme pour le rendez-vous sur son navire, une passerelle fut installée entre les deux bâtiment et Akram et quelques-uns de ses hommes montèrent à bord sous le regard meurtrier d'Elvia et celui inquiet de Jonas. Occupée à parler avec Makan concernant la suite des événements, je ne l'entendis pas approcher et m’aperçus de ma présence qu'en voyant le regard de Makan se plisser avant qu'une main ne glisse le long de mon dos jusqu'à mon épaule. Je ne retins pas une grimace de dégoût et me retournai, le foudroyant du regard alors qu'il souriait d'une manière qui voulait probablement innocente. Ce type me tapait sur les nerfs. Si je n'avais pas un accord avec lui je lui aurait enfoncé mon pied dans son entrejambe pour lui faire comprendre ma façon de voir les choses. J’empoignai sa main et l'ôtai de mon épaule, non sans la serrer plus que de raison, voyant avec satisfaction une légère grimace de douleur passer sur son visage.
- Sacrée poigne... Ravi de passer cette soirée à bord, Makan. Yliria, toujours un plaisir.
Je ne répondis pas, me contentant de lui lancer un regard mauvais qui ne fit qu'accentuer son sourire. Makan fut appelé ailleurs et le Sang-pourpre en profita pour se pencher vers moi.
- Tu devrais te montrer plus accueillante, je pourrai parler de la prime à tout moment.
- Faites donc, je me ferais un plaisir de vous le faire regretter.
- Si agressive... Alors que nous pourrions être si proches...
- Le genre de proximité que vous voulez me répugne au plus haut point. Tenez-vous loin de moi Akram, je ne plaisante pas.
Il haussa un sourcil et s'approcha, me forçant à reculer jusqu'à ce que le mât ne bloque ma fuite. IL approcha son visage bien trop près du mien et posa une main près de ma tête, l'autre m'empoignant la hanche. Avant même que je n'ouvre la bouche, un sourire apparut sur son visage.
- Si je voulais, je pourrais t'obtenir dès maintenant. Tu as peut-être un caractère de teigne, mais tu restes une femme, et je sais parfaitement comment m'y prendre.
Il était beaucoup trop près. Sa main sur ma hanche n'avait rien d'anodin, mais je ne parvenais pas à esquisser le moindre geste, j'étais complètement tétanisée. Je me rendis compte que, bien plus que la gêne, c'était la peur qui m'empêchait de faire le moindre mouvement. Il avait un regard qui me fichait la trouille et la sensation de sa main qui se glissai sous ma chemise pour empoigner ma hanche à même la peau me fit trembler. Ce type....
- Ne soit pas trop prompte à me menacer, Yliria, tu n'es vraiment pas de taille face à moi. Tâchons plutôt de passer une bonne soirée...
Il avait dit ça en murmurant, sa bouche collée à mon oreille et lorsqu'il dévia vers mon visage, je restai pétrifiée et fermai les yeux avant de le sentir s'écarter. Mes jambes me lâchèrent je me retrouvai affalée sur le pont, le dos posé contre le mât alors qu'il s'éloignait, non sans m'offrir un dernier sourire. J'avais le souffle court et je sentais encore sa main sur ma hanche, faisant redoubler les tremblements de mes mains. Merde... Comment il pouvait me faire me sentir aussi impuissante... J'allais tuer ce sale...
(Yliria ! Respire, calme toi!)
- AKRAM !
Il se retourna alors que je me relevai et son sourire me mis hors de moi. Sous les exclamations surprises des marins, une lame de feu se forgea dans ma main alors que je me ruai sur le Sang-pourpre. Il tira son sabre mais les flammes de ma lame léchèrent sa gorge avant qu'il n'ait le temps de tirer complètement son arme de son fourreau. Il me toisait, mais l'amusement avait complètement quitté ses traits cette fois.
- Essayez encore un truc dans ce genre, et je vous jure que je vous tue !
Je restai ainsi quelques instants avant de tourner les talons en éteignant les flammes de ma main. Je me ruai jusqu'à mon hamac et m'y blottis sans avoir la moindre envie d'en sortir pour le reste de la soirée. Il m'avait terrifié sur le pont, et je détestai ça.