La Baliste (Navire d'event - X3)

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Cromax
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La Baliste (Navire d'event - X3)

Message par Cromax » ven. 29 janv. 2021 11:32

La Baliste

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Un brick qui parait flambant neuf, refait entièrement récemment. à sa proue est fixée une baliste d'où le nom du navire.

Il est dirigé par le Capitaine Jiat Laeten :


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L'équipage est hétéroclite : le Second est un Sang-Poupre, la grande majorité est composée d'hommes de Whiel mais il y a aussi un Woran, un nain, quelques Kendrans, Varrockiens et Ayajpaks.

Vitesse : Rapide (x3)

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Cromax
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Re: La Baliste (Navire d'event - X3)

Message par Cromax » ven. 29 janv. 2021 12:33

La Fin d’une Ere
(Groupe Omyrien)



Ainsi, faisant leurs adieux à Sarl, les six aventuriers grimpèrent sur le pont de la Baliste, navire où Eldros naviguait jusque-là sous les ordres du Capitaine Jiat Laeten. Quelques minutes passèrent suite à leur embarquement, et enfin les amarres furent lâchées, l’ancre levée, les voiles déployées. Ceux qui demeuraient sur le pont purent observer qu’aux alentours, ils n’étaient pas les seuls à prendre le large. Loin de là, même : une terrible armada de vaisseaux aux voiles noires commença elle aussi à s’éloigner du port en même temps que la Baliste, portant en pavillon le blason aisément reconnaissable de Perailhon le Sang-Pourpre : Goutté de sang et de pourpre au dragon mariné d'acier, loré et pautré d'eau, ailé et armé d'ombre.


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Toute cette flotte n’avait qu’un objectif : détruire quiconque se dresserait contre elle, et prendre le port d’Oranan pour mener la ville dans un blocus total, la faisant entrer dans un état de siège impossible à fuir. L’on entendait des tambours de guerre sur certains navires, peuplés d’orques et d’humains pour la plupart. Au loin, ils purent apercevoir le navire amiral de la flotte : celui de Perailhon en personne. Un bateau immense, à coque triple semblant faites de métal et aux nombreux mâts, vigies et cheminées crachant l’enfer dans les cieux. Une proue de dragon et des voiles couleur de sang rappelaient son blason. Il paraissait indomptable. Inarrêtable. De sombres créatures écailleuses ou tentaculeuses semblaient l’escorter depuis les eaux marines, où elles formaient des ombres menaçantes pour tout navire proche, ami comme ennemi.


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Le voyage commença ainsi avec force puissance, et ne dura guère plus d’une demi-journée avant qu’ils n’arrivent en vue du Port d’Oranan.


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Les navires de la flotte Ynorienne se tenaient fin prêts, bien moins nombreux que ceux d’Omyre. Ils formaient une impassable forteresse protégeant le port, regroupés serrés pour forcer un combat dangereux. Des cornes soufflèrent parmi la flotte d’Omyre, forçant l’assaut immédiat. Les cloches des beffrois de la capitale Ynorienne battaient au vent, résonnant dans les rues de la ville. Mais ils ne seraient pas seuls dans cette bataille : au large, vers le Sud, les silhouettes de nombreux navires kendrans arrivaient également, aux pavillons bleu, blanc et or. Ils seraient en retard de près d’une heure, mais seraient là tout de même pour voir l’issue de ce combat qui allait naître.

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La bataille commençait. Une bataille qui changerait la face de Nirtim à jamais. Une bataille qui resterait dans les annales, quel qu’en soit le résultat. Et tout cela commençait ici, sur la mer. Une mer qui serait bien vite de sang, de pleurs et de flammes…

La Baliste, elle, et son équipage, devait désormais choisir sa place dans la bataille à venir. Engageraient-ils le combat dès maintenant au côté de la flotte d’Omyre, tentant de garantir une victoire rapide sur les forces d’Oranan avant d’affronter le courroux kendran, pour la gloire ? Ou attendraient-ils l’arrivée de la flotte du Royaume des humains pour seulement prendre part à la fête, se ciblant davantage sur leurs objectifs propres de la mission ? à moins qu’ils n’eussent d’autres idées…



[HJ : à vous de RP cette petite demi-journée de route maritime. Vous pouvez faire des apartés entre vous. Les marins et capitaine de la Baliste sont joués par Eldros uniquement. Vous pouvez donner votre avis sur la marche à suivre pour votre prochaine action, mais c’est lui, via le capitaine, qui décidera de cette action au final, en fonction de vos arguments. À vos claviers ! Et comme d’hab je suis disponible pour répondre à vos questions.

XP :
Azra : 0,5XP (discussion avec Ezak) + 0,5XP (Serment et préparation)
Ezak : 0,5XP (discussion avec Azra) + 0,5XP (discussion avec Kurgoth) + 0,5XP (serment et préparation)
Eldros : 0,5XP (serment et préparation)
Kurgoth : 0,5XP (discussion avec Daemon) + 0,5XP (plan) + 0,5XP (serment et préparation).
Mikkah : 0,5XP (serment et préparation)
Daemon : 0,5XP (discussion avec Sarl) + 0,5XP (Discussion avec Kurgoth) + 0,5 (serment et préparation)]

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Eldros Rougine
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Re: La Baliste (Navire d'event - X3)

Message par Eldros Rougine » ven. 29 janv. 2021 23:46

<<<

Avant de monter à bord, le Garzok ouvre encore son immonde bouche pour, à ma grande surprise, baver un plan qu’il pense sans doute génial. Il commence à peine qu’il prouve que les Garzoks sont incapables de penser de manière cohérente. La seule utilité de ces engeances et de frapper fort et de prendre des coups. L’idiot voit deux problèmes cruciaux au plan initial proposé par Karsinar, seulement deux. Si je ne m’étais pas tout au long de ma vie exercé à contenir mes émotions je lui ricanerais déjà au nez mais je me contente de rester impassible, observant son visage écœurant ce mouvoir au flux de ses paroles en laissant simplement une légère grimace de dégout tordre mes lèvres. Il commet l’erreur de me sous estimer, pensant que je ne serais pas capable de survivre en cas d’affrontement frontal. Qu’il se rassure, je parviendrais dans ce cas à l’emporter avec moi. Mais passons pour le moment, je jure devant Phaïtos de lui faire regretter un jour ses paroles méprisantes, lui qui vaut moins qu’une algue dans la chaîne de l’évolution. Il soumet une idée à laquelle j’avais pensé, comme bien d’autres sans doute, un éclair de lucidité qu’il croit sûrement être une lumière de génie; se faire passer pour l’ennemi. Il admet tout de même être trop massif pour une armure humaine et que le... comment ose-il ? Mon visage exprime nettement la haine pendant un instant, je peux le sentir. Traiter ainsi un serviteur dévoué de Phaïtos de sac d’os... c’est honteux. Impardonnable. Comble de l’impensable, il sort de son sac le nécessaire pour lier des mains tels des prisonniers, proposant de jouer ce rôle avec la Liche. On devrait plutôt lui attacher aux pieds et le lester pour le jeter dans la baie l’imbécile ! Je ne peux retenir un souffle nasal de colère mêlé de mépris. Il conclue par une menace, exigeant un meilleur plan sur le champs sous peine de nous arracher nos yeux méprisants. Mais à quoi s’attendait-il ? Je m’étonne presque que nous ayons tous écouté jusqu’au bout au lieu de l’ignorer simplement. Evidemment, son jouet lubrique appuie son maître suivi de l’elfe insignifiant qui est d’accord avec sa proposition. Je n’en crois pas mes oreilles et mes yeux, allions nous vraiment suivre un plan si stupide ? Non. Ouf ! Enfin un esprit humain supérieur intervient en la personne du Sergent d’Arkasse qui explique bien plus poliment que je l’aurais fait les défauts de sa proposition. Il souligne néanmoins des choses vrais que la face de tartare à exprimé. Nous devons connaître la position de nos cibles avant de frapper et dissimuler un Garzok et une liche, dont je connais désormais le nom, est impossible. C’est un point de désaccord que j’ai avec Ezak d’Arkasse. Je pense que le chaos peut tout dissimuler. Il donne l’esquisse d’une idée plutôt qu’un plan et celle-ci rejoint assez celle que j’ai dans la tête.

« Merci Sergent. »

Déclarais-je soulagé avant de monter à bord, ignorant l’orc pour ne pas perdre le peu de contrôle qui me reste. Peut être que ce sergent d’Oaxaca mérite plus d’interêt que je ne l’aurais cru, je l’observe par dessus mon épaule en montant la passerelle, lui et le groupe qui l’accompagne.

Jiat Laeten patiente sur le pont en compagnie de son second, Manor Haath, le Sang Pourpre qui comme à son habitude arbore son air hostile et son regard inquisiteur. Thekus Dolvan patiente également, le maître d’équipage croise ses bras musclés, exposant sa stature de Wiehl en arborant simplement un pantalon de toile et un sabre à sa ceinture. Laeten s’avance posant négligemment sa paume sur le pommeau de son sabre.

« Messieurs... Bienvenue à bord de La Baliste. »

Le Varrockien au crâne chauve passe son regard perçant sur chaque invité, sans aucun jugement, accordant le même respect dans ses salutations qu’importe son apparence. Il se présente rapidement lui et ses deux officiers avant de rappeler simplement quelques règles essentiels à bord. Pas de feu. Pas de règlements de compte.

« Pour toute question je suis certain que monsieur Rougine, mon quartier-maître, sera apte à y répondre. Enfin... si vous avez le mal de mer je vous conseille de rester sur le pont au centre du navire. »

Il se tourne et fait un signe au Sang-Pourpre qui clame immédiatement l’ordre de mettre les voiles. Très rapidement l’équipage plutôt tranquille s’agite, grimpant, tirant, manœuvrant pour que le bâtiment quitte le quai et gonfle ses voiles pour atteindre le large alors que Laeten gagne le gaillard arrière. Je remarque que toute l’armada qui patientait au nord s’est mise en route, avançant sur les eaux comme une tempête inévitable. Je me tourne vers les autres aventuriers, je répugne l’idée d’utiliser ma salive pour parler à certains d’entre eux mais je n’ai pas le choix si je veux réussir. Je m’éclaircis la gorge avant de déclarer pour attirer leur attention.

« Si vous le voulez bien, je vais moi aussi vous exposer un plan. »

Je leur fait signe d’approcher pour ne pas devoir hurler, que ce soit pour couvrir le bruit de la coque frappant les flots ou du vent qui siffle dans les voiles ou encore que tout l’équipage n’entende.

« Vous avez raison Sergent, nous devons savoir où frapper, mais aussi quand frapper. On ne laisse pas un Roi s’occuper d’une menace seul, soit on le protège soit il est éloigné de la menace pour être mis en sécurité. Il ne faut donc pas simplement se contenter de le trouver, il faut aussi savoir où il sera réfugié. Voici mon plan. »

Je prends une longue inspiration avant de commencer:

« Un prisonnier ne sera pas mené au roi, il sera exécuté ou mit au cachot. En revanche, un rapport important ou une menace proche peut attirer son attention. Je propose dans un premier temps que seul le Sergent d’Arkasse et moi mettions pied à terre. Nous deux nous avons le type Kendran qui ne devrait pas éveillé de soupçons avec une tenue de marin du royaume. Vous, vous devrez rester à bord dans un premier temps. Nous prétexterons avoir vu quelque chose d’important, des navires d’Oaxaca voulant faire un détour à l’ouest pour prendre l’armée en tenaille par exemple, et exigerons de porter un rapport du capitaine au roi dans les plus brefs délais. Nous devrions trouver de quoi l’écrire et le sceau permettant d’authentifier notre document une fois à bord. Une fois que le roi sera repéré, nous devrons marquer sa position au sein du camp. »

J’extirpe alors de ma sacoche les silex et amadou fournis auprès du marchand pour les montrer à mon entourage avant de glisser mon regard vers les autres membres supposés être à bord du navire volé.

« Ce sera votre signal et vous devrez créer le chaos dans le camp, après être descendu discrètement du navire, pour attirer toute l’attention loin du roi qui sera extirpé de sa tente pour s’éloigner des flammes... en notre compagnie. Libre à vous de trouver de quel manière, j’ai pris de quoi mettre rapidement le feu mais j’imagine que semer la destruction est dans vos cordes. »

Je reporte mon attention sur Ezak.

« Nous, nous serons constamment où est notre cible comme nous serons en sa compagnie et nous devrons soit attendre le moment opportun pour frapper, soit le créer. Les plus discrets d’entre vous pourraient même réussir à nous rejoindre dans le tumulte mais rappelez vous seulement que le chaos doit éloigner les soldats du roi mais également du port pour faciliter notre fuite. »

J’observe mes interlocuteurs, attendant toute suggestion ou question avant de conclure. C'est le Garzok qui ouvre encore sa grande gueule immonde pour déblatérer des idioties, m'accusant de penser pouvoir déclarer un incendie avec un peu d'amadou. Je sors alors les fioles en verre de mon sac en commentant.

« Il y a assez d’alcool sur ce navire pour saouler un troll. Quant à notre fuite, quand nous crierons dans tous le camp que le roi est mort, vous saurez que c’est le moment de regagner le navire. »

J'espère qu'il nous épargnera son haleine fétide une bonne fois pour toute à présent et de la même façon me permettra d'économiser ma salive. Le sergent d'Arkasse approuve mon plan, le qualifiant même de bon à conditions de trouver un sceau officiel. Il se propose même d'écrire la lettre lui même, se vantant de posséder une calligraphie impeccable.

« J’ose espérer que nous trouverons ce dont nous avons besoin dans la cabine du capitaine Kendran. Sinon l’un de nous devra enfiler un uniforme à gallon. »

Mais mon espoir est de courte durée car l'orc s'exprime, encore ! Difficile de conserver un visage impassible malgré le désir de lui trancher la gorge mais j'y parviens tout de même. L'abruti s'offusque que Karsinar réclame toutes les têtes de l'état major. Je me retiens de lui rétorquer qu'il devrait se contenter d'une tête royale et d'un camp en cendres tandis qu'il poursuit sur sa stupidité, gageant que nous n'aurons pas le reste des officiers à deux et qu'ils risquent de se séparer. Je me retiens encore de lui apprendre l'évidence qu'un ennemi séparé est un ennemi vulnérable. Enfin, il ose prétendre que son plan ridicule est meilleur que celui que je propose et que nous n'avons qu'a mentir de façon convaincante. Oh ! Je rêve à présent de le jeter en pâture à l'armée ennemi pour qu'il soit décapité devant mes yeux. Je m'apprête à lui répondre de manière plus claire que son plan est loin d'être bon, bourré de défauts et qu'il n'a aucune chance de fonctionner mais celui que Ezak a nommé Lord Azrael s'exprime alors et à ma grande surprise il donne raison à l'engeance à la peau brûlée. Je demeure impassible mais je suis intérieurement secoué par une grande confusion, si bien que les prochaines phrases qui sont échangées me sont trop lointaines pour être compréhensibles.

(Est-ce une épreuve Phaïtos ?)

Je ne sais quoi penser, ce plan est sans aucun doute possible un mauvais choix. Pourtant, un messager de Phaïtos, ayant reçu un don divin, m'annonce le contraire. J'ai la foi, je comprends que c'est un signe mais comment l'interpréter ? Où Phaïtos désire m'emmener ? Au plus proche de la mort ? Je ne peux pas me permettre de douter de lui, si il souhaite que je suive ce plan alors je dois le faire.

« Je ferais selon votre volonté mon seigneur. »

Déclarais-je vers la liche pour m'exprimer à travers lui au divin dieu de la mort.

« Maintenant si vous permettez, je dois voir avec le capitaine comment il compte s’emparer d’un navire de guerre avec un simple brick... et je reviendrais vous voir. »

Il est vrai que la partie concernant l’assassinat des plus hautes autorités d’un royaume est complexe mais aborder un navire en pleine bataille sans trop l’endommager l’est tout autant mais j’ai confiance en Laeten pour trouver une façon de le faire. Je laisse donc les autres aventuriers réfléchir au plan que je viens de proposer, il n’est pas impossible qu’ils possèdent des compétences pouvant l’améliorer.

Je rejoins Laeten sur le gaillard arrière et lui adresse la parole après avoir contemplé le ballet de voiles et de mats qui se produit aux alentours. Un navire en particulier me laisse sans voix, celui à n’en pas douter de l’amiral de cette flotte. Un bateau immense à triple coque, aux mats et aux voiles innombrables, possédant des éperons pouvant pulvériser n’importe quel navire et enfin une escorte composée de créatures marines cauchemardesque.

« Je préfère l’avoir de mon côté. »

Commente Laeten en observant d’un air sombre le bâtiment de Perailhon.

« Nous devons parler capitaine. Nous avons une mission toute particulière et il nécessite de s’emparer d’un bâtiment adverse. »

Il se détourne du navire amiral pour observer les autres aventuriers sur le pont.

« Je comprends mieux maintenant la raison de leur présence. Inutile de trop tergiverser, on ne s’empare pas d’une frégate de guerre comme d’un rafiot de marchand. Je vais en discuter avec monsieur Haath et monsieur Dolvan. Nous avons peu de temps avant d’atteindre Oranan. Revenez me voir plus tard avec vos compagnons. »

Je retiens un froncement de sourcil alors qu’il fait signe à son second et son maître d’équipage avant de rejoindre sa cabine.

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Eldros Rougine
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Re: La Baliste (Navire d'event - X3)

Message par Eldros Rougine » jeu. 4 févr. 2021 13:09

Installé sur le gaillard arrière, je profite du temps qu’on me laisse pour me préparer. Je n’ai pas abandonné mon plan initial, semer le chaos pour atteindre nos cibles. Ce n’est pas l’opinion d’un Garzok qui va me faire changer d’avis. En revanche Phaïtos à travers la voix de sa liche a été clair, je dois suivre une partie du plan et constituer des faux prisonniers. J’ignore où il veut me mener et je n’ai pas à le savoir. Je dois suivre les signes c’est tout. Mais avoir foi en Phaïtos ne signifie pas forcement avoir foi en son messager. Le plan reste idiot et à moins que mon dieu m’invite à mourir, je refuse de le suivre tel qu’il est proposé. Je suis donc occupé à découper au couteau des morceaux de couverture que j’entortille en cordes pour fabriquer des mèches. Une fois terminé je m’enfonce dans la cale pour remplir mes fioles de rhum. Des petites bouteilles prêtes à s’embraser. Je termine à peine qu’un matelot m’indique que le capitaine m’attend. Je le remercie en feintant un sourire avant de remonter pour rejoindre la cabine où je m’amasse avec les autres aventuriers. Tant de proximité m’écoeure et je joue du coude pour être le plus éloigné possible de l’orc, restant en retrait pour m’adosser à une paroi de la pièce. Le capitaine patiente assis derrière son bureau avec ses deux officiers derrière lui. Après un soupire las il s’exprime en commençant par mettre le Garzok en garde, lui conseillant indirectement de ne plus jeter les tonneaux par dessus bord. J’avais en effet été témoin de cet étrange geste.

« Passons maintenant à votre vol de navire. Il y a plusieurs façon d’aborder un bâtiment, l’une d’elle est de l’immobiliser, de monter à bord et d’en prendre le contrôle. L’ennui c’est que si il est immobilisé vous ne pourrez plus vous en servir. Je doute également qu’un navire de guerre soit enclin à se rendre en échange de sa vie en voyant mon frêle rafiot s’élancer contre eux, aussi impressionnant qu’il soit. Pas question de l’éperonner non plus pour éviter de le faire couler... Le plus intéressant serait de se laisser aborder... attirer un navire, le laisser se mettre à notre hauteur, nous accrocher... Vous connaissez la suite. Pour attirer un navire nous allons devoir contourner la bataille ... »

Il pose son doigt sur la carte pour tracer un trait imaginaire dans la baie d’Oranan.

« En passant derrière leurs lignes j’espère qu’un navire sera chargé de nous prendre en chasse... ce n’est pas certain évidemment... tout comme il est possible que plusieurs navires soient chargés de s’occuper de nous, ce qui causerait pour nous une fuite pur et simple. Alors messieurs, avez vous quelques idées pour appâter le navire qui nous intéresse ? »

Le Garzok se fait à nouveau remarquer, osant cracher sur le sol et se justifiant en pensant que l’affront qu’il vient de faire peut être réparé par ce que nous trouverons sur le navire que nous voulons dérober. Je suis surpris que la lance du Sang Pourpre ne lui traverse pas encore le crâne. Laeten l’en empêche d’un signe à mon grand regret. Le Garzok est vraiment un problème pour le succès de ce plan, comme je le supposais, une créature si stupide à besoin d’un maître pour le diriger. Mon regard glisse vers Ezak d’Arkasse qui garde les bras croisés, à l’écart, le regard sévère. Je repense aux combattants qu’il a amené avec lui et qui, pour le moment, se sont tenus tranquille. J’en suis persuadé à présent, Kurgoth est un chien qui a besoin d’une laisse. Je ne retiens même pas un souffle nasal agacé quand il annonce qu’agir la nuit est une décision que j’ai prise après avoir essuyé grossièrement son crachat du pied. J’observe Jiat d’un regard attentif, je sais à quoi il pense, je sais qu’il ne va pas accepter ça mais que pour l’instant il a une chose plus importante à faire. Un sourire passe un instant sur mon visage en étant témoin de sa patience contrastant avec l’impulsivité de son second qui préférerait régler ce manque de politesse sans attendre. Je n’ai pas besoin de réagir à ce qu’il propose. Jiat m’a prouvé être un marin intelligent, je lui fait confiance en ce qui concerne la première partie de notre mission. J’hésite même à sortir pour ne pas entendre les autres plus que nécessaire. J’entends l’acolyte de la liche proposer un plan alors que Ezak montre son mécontentement et se retenant bien de donner son avis. Au moins quelqu’un qui se garde bien de dire quoi faire alors qu’il n’y connait rien. La face brûlée devrait prendre exemple. Laeten tranche finalement pour ne pas éterniser la conversation. Il propose deux choix, contourner la bataille en espérant appâter un navire ou rentrer au cœur de celle-ci pour en chaparder un une fois l’affrontement terminé. Je me pince l’arrête du nez en entendant à nouveau l’orc s’exprimer. Un silence plane finalement dans la cabine avant que le capitaine s’exprime.

« Monsieur Haath, dites aux gabiers de remonter de la toile, nous devons perdre de la vitesse. Alertez les navires derrière nous, il ne manquerait plus qu’ils nous foncent dedans. Monsieur Dovan, dites à l’équipage de se tenir prêt au combat, aux moucheurs de se mettre en position, à monsieur Igaras de préparer la baliste.

Les deux marins quittent la pièce sans attendre alors que Laeten nous observe encore.

« Vous devriez vous préparer aussi. »

Les aventuriers sortent de la pièce et Jiat me fait un signe avant que je ne quitte la cabine à mon tour. Je hausse un sourcil et referme la porte avant de m’approcher pour saisir le livre qu’il me tend.

« Vous devriez refaire l’inventaire pour savoir de quoi notre nouvel ami nous à privé. »

Je comprends à son regard que ça n’a rien d’un conseil mais bien d’un ordre, accentuant encore ma haine pour l’atrocité aussi laide et grande que bruyante se promenant sur le pont en balançant des tonneaux par dessus bord. Je cherche à prendre le livre mais Laeten le retient en m’adressant un regard sévère.

« Ne vous attachez pas trop. Les batailles navales sont des théâtres sanglants... Etre une grande perche pleine de muscle n’est pas forcement un avantage. Beaucoup de projectiles fusent dans tous les sens, les accidents arrivent vite. »

Un sourire cruel étire mes lèvres.

« Bien capitaine. »

Finalement je n’ai même plus à me soucier du Garzok, il a franchi la ligne et je n’ai plus qu’à laisser Laeten s’en occuper. Je récupère le livre de bord et quitte la cabine pour recommencer l’inventaire, arpentant le navire de poupe en proue pour d’abord faire le point sur ce qui est sur le pont. Au cours de ma tâche quelqu’un m’interpelle soudain par mon rôle au sein du navire. Je fronce les sourcils, surpris d’être interpellé avant de me détendre en voyant que cela provient du sergent d’Arkasse me demandant si je compte vraiment suivre un plan si stupide. Difficile de lui avouer directement que j’ai vu un signe divin, ni de le convaincre que le plan n’est pas si bête. Aucune chance même, j’ai bien compris qu’il possède un certain bon sens.

« J’ai compris qu’il était inutile d’insister. L’orc est bien trop stupide pour comprendre les défauts de son plan. Et j’ai vu un signe m’obligeant à repenser à ma stratégie. Comme vous l’avez dit, il est bon et je me suis dit que nous pourrions peut être cumuler les deux... »

Il croise les bras, plisse les yeux, tentant de déceler mes véritables pensées. Je lui souhaite bien du courage, mon masque d’émotion est façonné par des années à vivre au milieu de personnes que je déteste en faisant semblant de les apprécier. Mais avoir son avis sur le plan que j’ai en tête ne me contrarie pas spécialement. Mon opinion n’a cessé d’aller au mieux le concernant depuis notre rencontre au milieu de ce camp puant. Je décide de lui en dire plus.

« Comme nous le savons des prisonniers sans importance n’ont aucune chance de nous mener aux généraux... mais peut être que si nous y ajoutons une fausse missive demandant à les mener à l’état major pour révéler des informations délicates... »

Après un instant il admet que c’est une idée qui mérite réflexion mais précise qu’il n’est pas d’accord sur le fait que les officiers sont plus importants que le roi, il veut sa tête. Je sens mon masque d’émotion se fendiller d’un sourire amusé, l’un de ceux que je ne crois pas avoir déjà eu de manière sincère. L’homme est décidément plus intéressant que je le pensais.

« C’est amusant de voir à quel point nous sommes d’accord. »

Avec un air plus sérieux je lui demande si il a quelque chose à proposer pour nous aider dans notre mission. Il admet que l’idée d’un faux document pourrait être la clé mais qu’il faudrait un soldat vivant capable de nous renseigner sur l’officier qui dirige la flotte, avançant que si nous nous présentons en son nom alors nos chances de s’approcher du roi augmentent. Malin. Très malin. Je hoche la tête, convaincu par sa remarque.

« Garder un marin en vie devrait être possible si nous arrivons à retenir cet imbécile de Garzok. C’est une source d’ennui. »

Le Sergent m’observe alors en déclarant de manière énigmatique.

« Quartier-maître... Votre groupe et le mien dominent au nombre par ici. Quand vous voudrez qu’on impose notre loi, faites moi signe. »

Bon sang. C’est que je vais finir par vraiment l’apprécier. Tant qu’a comploter, autant le mettre au courant de l’humeur du capitaine. Je jette un regard par dessus mon épaule, m’assurant que personne ne nous écoute avant de m’approcher pour confier au sergent.

« Restez attentif dans ce cas... Car le capitaine, comme vous pouvez le penser, n’a pas apprécié son comportement et compte bien le lui faire regretter. »

Je me redresse pour poursuivre d’un ton normal.

« Etonnant non. Je pensais que les pirates étaient des rats sans foi ni loi mais j’ai été vite surpris, ils sont très attachés à la tenue et au respect. »

Il me lance un regard entendu que je lui rends avant d’admettre que c’est appréciable. Il se détourne de moi pour me laisser continuer.

« Quartier-Maître... »

« Sergent... »

La tournure que prend les choses commence à me plaire. Un allié fiable, un soutien divin, la promesse de se débarrasser d’une ancre risquant de nous entraîner dans les abysses et la possibilité imminente de prendre la vie du roi d’une cité que j’ai juré de réduire en cendres accompagné d’un bain de sang sur le point de débuter.

(Ô Phaïtos. Quelle excellente journée ! )

L’inventaire se poursuit alors que la vigie annonce apercevoir des voiles au loin. Je remonte de la cale et inspecte une dernière fois les caisses de projectiles avant qu’elles ne soient pillées par les moucheurs, prenant soin de noter la quantité dans le livre de bord. C’est le moment que choisi la liche pour m’approcher, disant être un ami d’Ezak et qu’il vient de sa part. Inutile de faire bonne figure face à lui, nous avons les mêmes intérêts et aucun de nous ne peut tromper l’autre. Je referme le livre pour observer attentivement le messager de Phaïtos tout en répondant d’un ton ferme.

« Je pense moi que vous venez de la part de quelqu’un d’autre. »

Perplexe, il m’en demande plus et je lui réponds sans détour.

« J’ai vu votre main, je sais ce que vous êtes. Est-ce un don de Phaïtos ou lui avez vous usurpé ? »

Il rétorque que les choses sont souvent plus compliqués et que dans son cas il s’agit plus d’une marque.

«Depuis ma naissance, je devais être lié au dieu Corbeau, d'une manière ou d'une autre. J'ai choisi, effectivement, la voie de l'élu. Je suis le Premier messager du Corbeau, guide spirituel de mon ordre. Et toi, qui es-tu ? »

Guide d’un ordre spirituel, se proclamant élu, je me souviens de ce prêtre à Darhàm qui m’avait mit en garde contre ceux qui se proclament élu des dieux. Quand je lui fait part de ce conseil après m’être présenté il rétorque que j’ai bien raison d’être prudent, que seul la voix de Phaïtos compte mais que seul les rares qui l’ont rencontrés peuvent l’entendre. Je retiens un haussement de sourcil, alors il ne revient pas de son royaume ? Comment a t-il eu cette forme si magnifique dans ce cas ? Il précise cependant qu’il compte bien rencontrer le maître des enfers mais qu’il a des choses à régler avant.

« Et justement, Ezak m'a dit que tu avais un plan. Je serais curieux de l'entendre... »

« Je ne pensais pas que le sergent d’Arkasse était si bavard. Bref. A travers vous, Phaïtos m’a guidé, mais cela reste un mauvais plan. Alors je vais combiner le votre et le mien et rendre officiel votre emprisonnement à l’aide d’un document demandant de mener les prisonniers au Roi pour vous extirper des renseignements importants. De cette façon nous serons plusieurs à rejoindre sa tente. »

Il hoche la tête, visiblement intéressé, demandant simplement par précaution de pouvoir vérifier le document avant.

« Le Sergent s’occupera sans doute de le rédiger. Vous n’aurez qu’à voir ça avec lui. »

Il accepte et s’apprête à partir mais je le retiens. J’ai encore des questions à lui poser qui, j’espère, m’apporterons des réponses utiles.

« Attendez. Vous maitrisez la magie sombre n’est-ce-pas ? Comment faites vous pour qu’elle vous obéisse ? »

Il répond que cela lui a prit du temps et que cela nécessite de l’apprentissage et du travail.

« J’ai l’impression qu’elle me dévore de l’intérieur quand je cherche à l’utiliser. »

Je lui explique la manière dont les fluides sombres cherchent à m’engloutir, comme si ils me surpassaient, devenant victime de mon propre sort et que je suis trop concentré à retenir cette force pour pouvoir réussir mon sort. Je refuse cependant de lui faire une démonstration, trop de regards aux alentours et j’ai besoin de mes forces pour la bataille qui se profile à l’horizon.

« Il y a quelques années de cela, je vénérais déjà Phaïtos au-delà de tout autre, et je considérais mes fluides comme le lien qui m'unissait à lui... pourtant, je peinais à les contrôler. Des fois, ils prenaient le dessus et engloutissaient ma volonté. Le problème est différent, certes, mais il est peut-être lié. De mon côté, j'avais... disons... une raison particulière de détester mes pouvoirs autant que je les aimais. De me détester moi-même, aussi... Pourtant, je m'accrochais à cette vie autant qu'à mon pessimisme et mon adoration de la mort... une dichotomie des pensées assez grave, donc... »

Il tendit une main et posa un doigt sur mon front, me faisant froncer un sourcil.

« Peut-être le problème est-il également dans ta tête. Peut-être ton « moi profond » n'est-il pas autant en accord avec l'essence sombre du dieu que tu le penses. Peut-être as-tu besoin d'apprendre à te connaître toi-même et à connaître tes fluides pour mieux les accorder. Ce n'est qu'une supposition, bien sûr. Encore une fois, je ne peux te donner de solution toute faite, tout au plus des indices. L'essentiel du travail viendra de toi. »

Cette idée est ridicule. Je me connais parfaitement et je n’ai pas attendu de découvrir la magie pour vénérer Phaïtos. Ce messager est peut être un charlatan au final, je ferais mieux de me méfier.

« Je vois. Une dernière question, l’être insignifiant qui t’accompagne est-il aussi un serviteur de notre dieu ? »

Il répond que c’est un membre de son ordre et que la mort ne lui est pas inconnu car il a connu l’expérience de la donner mais aussi de la recevoir. Je hausse un sourcil, curieux. Peut-être me suis-je trompé de messager.

« Je le traiterais différemment dans ce cas. Je te remercie. »

Nous nous séparons pour terminer de nous préparer avant la bataille.

((confection de 5 bombes incendiaires.))
Modifié en dernier par Eldros Rougine le jeu. 4 févr. 2021 22:29, modifié 1 fois.

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TheGentleMad
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Re: La Baliste (Navire d'event - X3)

Message par TheGentleMad » jeu. 4 févr. 2021 19:31

-----K-----


Mikkah et Daemon approuvèrent immédiatement le plan de Kurgoth, bien que le dernier nuança le besoin de se dissimuler, sa peau étant assez claire selon lui. Ezak, quant à lui, réagit avec une contre-proposition, comme s'y attendait le garzok. Bien qu'il partageait les constats de la peaux-vertes, il préférait séparer le groupe en deux afin d'éviter que les prisonniers n'attirent toute l'attention du campement. Ce qu'il suggérait, sans donner le moindre détail, était de laisser le garzok et la liche au navire pour distraire les gardes lorsque le reste du groupe attaquerait l'état-major. Kurgoth avait beaucoup à redire sur ce plan, mais il fut coupé par le pirate, qui n'avait cessé de le dévisager, lequel remercia le sergent en s'avançant sur le navire. Alors que les aventuriers lui emboîtaient le pas, le barbare les laissa passer jusqu'à Ezak à qui il emboîta le pas et, répondant à une remarque sur le fait qu'il n'était pas crédible comme prisonnier de haute importance, il grogna :

"Tu te surestimes beaucoup sergent. Cette vermine ne saurait pas reconnaître la moitié des capitaines présents sur le front alors un sergent... Pour toi comme pour eux, les miens ne sont que des bêtes sauvages. Donne leurs un garzok avec un équipement de bonne facture et ils le prendront pour un officier à coup sûr."

Le kendran se retourna alors, répliquant qu'il ne s'agissait là de préjugés raciaux auxquelles il ne s'abaisserait pas en situation de guerre. Pour toute réponse, la peau verte souffla des naseaux et tous deux reprirent le chemin vers le navire. Dès que son premier pied se posa sur le pont, Kurgoth hésita un instant. Bien qu'il avait Thimoros pour dieu tutélaire, il savait que les mers étaient le territoire d'Esswan Moura et de son immonde progéniture. Le chevalier fut cependant satisfait de ne voir aucun earion sur le bateau et rejoignit les autres aventuriers. Le capitaine les accueillit et présenta Rougine comme son quartier-maître, que le barbare compris comme un grade intermédiaire sans qu'il ne sût deviner son rôle exact. Il conseilla ensuite à ceux ayant le mal de mer de rester au milieu du pont et donna l'ordre de mettre les voiles. Tandis que l'équipage principalement humain s'activait autour de lui, le prêtre de Thimoros alla s'adosser au grand mât pour éviter un potentiel mal de mer en attendant la suite des évènements.

Alors que le navire s'éloignait de la côte, Rougine exposa son propre plan, mélange des deux précédents. Plutôt que d'apporter un prisonnier, il prévoyait plutôt d'écrire un faux rapport avec ce qu'ils trouveraient sur le bâtiment capturé. Les deux kendrans du groupe, lui et Ezak, l'apporteraient au roi en se faisant passer pour des marins. Dévoilant des silex et de l'amadou, il indiqua vouloir mettre le feu comme signal pour que le reste du groupe attirât l'attention des gardes loin du port pour faciliter la fuite. Le barbare répliqua aussitôt :

"La fuite de qui ? Car plus nous éloignerons les gardes du port, moins nous vous verrons revenir si la mission est accomplie. L'idée de l'incendie n'est cependant pas stupide, au détail près qu'avec des silex et de l'amadou, tu ne démarreras un incendie ni rapidement, ni discrètement."

Pour ce qui était de l'incendie, le marin indiqua que le bateau, sur lequel ils se trouvaient, avait les cales pleines d'alcool pouvant aider à allumer le feu. Quant au signal de fuite, il proposait de gueuler à travers le camp que le roi était mort, ce qui ne manquerait effectivement pas de se répandre comme la peste et démoraliser les soldats en plus de prévenir les autres aventuriers. Tandis que le sergent nobliau se proposait pour écrire la missive, à condition de trouver le matériel nécessaire, le barbare songeait aux paroles du prédateur ultime.

"Le plan serait bon si Karsinar n'avait demandé qu'une seule victime... Mais il a demandé les têtes de TOUT l'état-major. Même si vous arrivez à tuer le roi, vous n'aurez pas le reste de son état-major à vous deux. Vous vous ferez tailler en pièces par les généraux. Sans compter que les distractions, que ce soit nous ou l'incendie, risquent de les faire se séparer ce qui fait que certains seront épargnés. Je maintiens que mon plan est le meilleur car il ne poussera pas l'état-major à se séparer. Vous n'avez qu'à apprendre à mentir en étant convaincants."

Le squelette intervint pour appuyer ses propos. Pour lui aussi, les chefs d'armées étaient plus important qu'un roi pour gagner une bataille. Ainsi, il préférait éviter l'incendie et se constituer prisonnier, jouant le rôle d'un traître ne voulant parler qu'à des officiers par crainte des espions oaxiens. Kurgoth approuvait cette proposition qui enrichissait son plan, mais lorsque la liche avoua manquer d'options pour la fuite, le barbare rappela la solution du pirate.

"Pour ce qui est de la fuite, je rejoins l'idée de Rougine. Lorsque nous brandirons les têtes du roi et des officiers, les soldats ne devraient pas offrir une grande résistance."

Le mort-vivant se montra sceptique, craignant une fureur vengeresse, mais admit que la confusion pourrait jouer en leur faveur. Son acolyte semi-elfe s'avance ensuite timidement pour avouer préférer également le plan du barbare bien qu'il proposa de laisser la mission aux "professionnels" capable d'exterminer les généraux durant la nuit. Le nécromant le sermonna aussitôt en se moquant de son ego démesuré, mais sembla intéressé par le fait de débarquer de nuit. Cette idée parut aberrante au chevalier qui répliqua aussitôt :

"Si nous laissons à la flotte le temps de rentrer au port, chaque marin ayant fui Pérailhon sera un risque de plus que tout se passe mal! Il faut agir vite, pendant que l'ennemi est occupé et dispersé !"

La liche n'était cependant pas d'accord. Elle ne voyait pas le fait que chaque humain croisé pouvait ruiner le plan d'une façon qu'aucun sur le navire ne pouvait prévoir et comptait au contraire se mêler aux troupes vaincues et dépenaillées. Si l'elfe approuvait de la tête, le sergent semblait de plus en plus contrarié. Finalement, Rougine décide d'obéir à la volonté de son nouveau "seigneur" avant de s'éloigner pour rejoindre le capitaine du navire. Kurgoth vit alors Ezak, tout aussi surpris que lui, se retourner vers chaque membre du groupe et s'apprêter à répondre d'un ton rageur avant de soudainement s'éloigner dans la direction opposée à celle du pirate. Le barbare, lui, s'approcha de la liche et grogna d'un air menaçant :

"Un plan ne se passe JAMAIS comme prévu ! Avec tous ces humains pour le faire foirer quand nous rentrerons au port en même temps qu'eux, t'as intérêt à prévoir des plans de secours, sinon..."

Afin d'évacuer la fureur qui faisait flamboyer le crâne qu'il portait autour du cou, il attrapa le premier tonneau à sa portée et le jeta de toutes ses forces par-dessus bord, aussi loin que possible en rugissant. Suivant des yeux le tonneau, il remarqua l'immense flotte omyrhienne. Cette dernière n'était pas, comme il le vit, composée uniquement de navires. Autour de ceux-ci, les eaux grouillaient de créatures laissant apparaître là un tentacule, là un aileron menaçant et, au milieu de ces monstres, flottait une véritable forteresse de métal, un navire à trois coques battant le pavillon du carapacé. Kurgoth, fasciné par une telle vision, détailla le vaisseau pendant de longues minutes, se promettant que s'il devait régulièrement prendre la mer, il se ferait construire un navire aussi impressionnant que celui-là, capable de défier la force d'Esswan Moura par sa simple taille. En détachant enfin son regard de l'immense masse métallique, il jaugea les navires kendrans et ynoriens s'amassant face à eux. Les ynoriens, de petit gabarit, semblaient rester serrés autour du port afin d'en interdire l'accès. Les navires battant le pavillon de la cité blanche, eux, arrivaient par le Sud et seraient probablement en retard pour le début de la bataille.

Un marin vint bientôt le chercher, le capitaine attendant les aventuriers dans sa cabine. Laeten commença son discours en sermonnant le garzok à propos du tonneau jeté à la mer, rappelant que tout ce qui était sur ce navire était pour eux un investissement fait au prix du sang et de la sueur. Il se pencha ensuite sur une carte de la zone, pour dévoiler le plan qu'il avait élaboré : tenter de contourner les navires kendran pour en appâter un et l'aborder loin des autres lorsqu'il se lancerait à leur poursuite. Kurgoth, tout en réfléchissant au plan, se racla la gorge puis cracha au sol avant de répondre à la remarque du capitaine.

"On va voler un navire. Vous récupérerez les tonneaux qu'il y aura à bord et tout le monde est content."

Le crachat sembla intéresser davantage le commandant que les paroles puisqu'il lança immédiatement un ultimatum au barbare, le sommant de nettoyer le sol ou de quitter le navire. En réponse, le chevalier leva un sourcil en affrontant le regard de l'humain. Ces marins étaient décidément bien étranges, car le sang pourpre qui servait de second semblait prêt à se jeter sur lui. Contrait de se plier aux règles absurdes des marins pour accomplir la mission confiée par Karsinar, Kurgoth passa son pied sur la glaire au sol pour l'essuyer grossièrement tout en proposant un plan.

"Rougine à décidé que nous approcherons le camp ennemi à la fin du jour avec les navires rescapés de la bataille. Pourquoi ne pas rester avec les forces de la cheffe de guerre suprême ? Au cœur de la flotte, la taille de votre navire sera compensée par les alliés nous entourant."

Le semi-elfe intervint alors pour faire quelques remarques sur le plan du capitaine, lui demandant s'il était certain de pouvoir l'appliquer. Puisque personne d'autre ne prit la parole, hormis Ezak qui déclara simplement ne rien connaître la mer et accepter le plan que serait décidé. Si le capitaine semblait confiant vis-à-vis des remarques et suggestions de Daemon, il se déclara également ouvert à l'idée de participer à la bataille, si les aventuriers se sentaient en mesure de remporter un combat naval au milieu des autres navires. Profitant du silence suivant son intervention, Kurgoth appuya son plan, arguant de la cohérence avec ce qui avait été décidé pour la suite de la mission.

"Si on reste sur l'idée de rejoindre le camp ennemi avec le reste de la flotte, alors il faut participer à la bataille. Cela sera moins suspect. Tenter de contourner pour attirer seulement un ou deux navires serait préférable si vous voulions foncer au camp pour terminer notre mission pendant que la bataille se déroule, mais ce n'est malheureusement pas ce qui semble avoir été décidé."

Le semi-elfe sembla préférer isoler un navire, suggérant d'abîmer les voiles pour arriver au port en même temps que ceux qui participeraient à la bataille, comme s'il n'avait rien compris à l'argument du prêtre de Thimoros. Ne sachant pas si cette incompréhension était sincère ou hypocrite, le garzok grommela pour toute réponse :

"Qui a parlé d'avance ? C'est rester seul au large à ne pas rejoindre la bataille qui va être suspect... Et ça, c'est si on a qu'un seul navire qui nous suit, car s'ils sont cinq ou six, on ne pourra que fuir."

Le capitaine, semblant convaincu par l'idée de prendre part à la bataille, donna des ordres à ses seconds qui quittèrent immédiatement la pièce. Il conseilla ensuite aux aventuriers de se préparer au combat. Étant déjà équipé et confiant en ses capacités, Kurgoth se contenta de s'adosser au grand mât en sortant de la cabine et observa l'équipage s'activer autour de lui ainsi que les navires ennemis approcher.
2038mots

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Azra
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Re: La Baliste (Navire d'event - X3)

Message par Azra » jeu. 4 févr. 2021 19:40

L'heure de se mettre en route approchait bien vite. Le gamin un peu bizarre s'approcha d'Azra pour demander ce que ça faisait d'être un sac d'os, ce à quoi le nécromancien répondit par un regard lourd. Il n'y avait vraiment plus de jeunesse..

(Gaffe, tu recommences à penser comme Chandakar...) signala Arek.

De mauvaise humeur, le nécromancien préféra s'engager sur le bateau. Il s'agissait de la Baliste, navire d'Eldros, le fanatique de Phaïtos. Au moment de grimper à bord, tout le monde commençait à discuter stratégie, et le nécromancien les écouta attentivement, sans intervenir. Il releva vaguement comment Ezak assurait qu'il était prêt à mourir dans sa quête. Grand bien lui fasse ! Azra ne comptait pas en faire autant, mais ça allait être serré...

Entre-temps, Daemon avait glané quelques informations. Il savait que la flotte avait pour but de couper le ravitaillement d'Oranan, mais cela ne les concernait pas directement. En revanche, plus étrange fut sa découverte que Kurgoth possédait une étrange pierre dont lui-même avait une réplique. D'après le garzok, cela venait de Naral Shaam, qui serait sur une île du Naora. Azra grogna :

« Étrange, en effet. J'espère que le dragon mauve ne viendra pas interférer avec cette histoire, qui est déjà bien assez compliquée. Enfin, soyons sur nos gardes... »

Daemon partageait ses craintes : après tout, un dragon pouvait voyager rapidement...

Après cela, ils rejoignirent la flotte d'Omyre, portant le blason du dragon marin de Peraihlon. Azra ne savait rien ce ce commandant, si ce n'est qu'il était l'un des treize d'Oaxaca et qu'il dirigeait ses forces navales. D'ailleurs, ils ne tardèrent pas à voir un immense navire d'acier aux trop nombreuses voiles, cerné de monstres marins en tout genre. On pouvait dire ce qu'on voulait des serviteurs d'Oaxaca, ils avaient le sens de la mise en scène...

Les discussions stratégiques se poursuivaient. Kurgoth, le garzok à la peau brûlée fit remarquer avec intelligence que lui et Azra auraient bien du mal à se dissimuler dans le camp ennemi. En revanche, ils pourraient se faire passer pour des prisonniers et espérer être ainsi amenés au plus prêt du roi. À cela, Eldros, tout aussi pertinent, déclara qu'on n'apporterait pas des prisonniers au roi. Il proposa à la place que lui et Ezak soient les seuls à s'infiltrer tandis que les autres sèmeraient le chaos dans le camp.

Azra se décida à intervenir, mais Kurgoth fut plus rapide, exposant les failles de ce plan. Le nécromancien l'appuya :

« Je suis venu ici pour trouver des alliés, pas pour mourir bêtement dans une mission suicide. Malheureusement, la situation dans laquelle nous nous plongeons n'est pas des plus aisée. De toute évidence, on attend de nous que nous nous sacrifiions au combat pour le bénéfice d'autres... et le seul pour lequel j'accepterais cela est le dieu corbeau. Aussi, je compte bien déjouer ce plan, mais cela s'annonce compliqué. Les généraux sont plus importants que le roi : la bataille peut se faire sans roi, mais pas sans chefs d'armées. La première étape est donc de trouver nos cibles, mais si nous déclarons un incendie, ainsi que le dit Kurgoth les généraux irons à leur poste et le roi sera mis en sécurité. S'ils ne sont pas tous ensembles, nous n'aurons aucune chance. De plus, le roi sera forcément accompagné de sa garde, pensez-vous vraiment pouvoir en venir à bout à deux ? Non, le coup des prisonniers est une bonne chose, au moins pour s'approcher. Nous pourrions éventuellement déclarer être des déserteurs qui veulent offrir des informations, mais ne les donneront qu'à des haut gradé directement, par crainte des espions d'Oaxaca. Maintenant, comment les convaincre... j'ai bien une petite option : si nous mettons la main sur un officier ennemi vivant, je peux peut-être le retourner à notre avantage... mais c'est un mince espoir et, de toute façon, il nous reste aussi le problème de comment fuir le camp ensuite. Pour cela, je n'ai guère d'option, pour l'instant... »

Kurgoth était convaincu que brandir la tête du roi suffirait à faire fuir l'armée. Une pensée typiquement garzok, de sous-estime le courage des kendran. Cela avait parfois bien profité à Azra lorsqu'il se battait dans l'arène... le mort-vivant marmonna :

« Ou alors ils seront pris d'une fureur vengeresse... Enfin, la confusion nous permettra peut-être de partir... »

Daemon se décida alors à intervenir, d'abord timidement, car il estimait lui aussi l'idée de Kurgoth meilleure, mais très vite, il recommença à s'exciter, déclarant qu'en débarquant de nuit, il suffirait de « laisser faire les professionnels » pour nettoyer tout le camp ennemi ! Azra lui envoya une tape derrière la tête en grognant :

« Hé puis quoi encore ? Tu es peut-être un bon assassin, mais tu ne viendras pas à bout du camp entier à toi seul ! »

Puis, après réflexion, il ajouta :

« Mais il y a néanmoins de l'idée : si nous débarquons de nuit, notre apparence sera plus aisément dissimulée, et les gardes seront un peu moins vigilant. Quoi de plus normal que d'apporter la justice de Phaïtos dans les ténèbres ? Celles-ci seront forcément nos alliées. Et puisqu'il s'agit de vaincre tout l'état major, vous aurez besoin de la puissance et du nombre que peut vous apporter un nécromancien. Vous aurez besoin de moi. »

De manière assez incompréhensible, le garzok semblait penser que les autres marins pourraient être un problème. Azra haussa les épaules :

« En quoi ? Que pourraient-ils bien dire ? Que la flotte a été vaincu ? Alors nous ne serons que des fuyards parmi d'autres. J'ai même envie de dire : l'arrivée au camp d'un grand nombre de marins dépenaillés et défaits pourraient d'autant mieux semer la confusion et permettre à un petit groupe tout aussi dépenaillé, et aux vêtements sans doute tâchés de sang, de passer inaperçu. »

A sa grande surprise, Eldros approuva immédiatement sans discuter, l'appelant « mon seigneur » et donnant les ordres pour qu'il en soit fait ainsi. Dubitatif, Azra le regarda faire tandis que certains dans l'équipage se mettaient à grogner. Il y avait manifestement méprise sur la personne !

Mais il restait encore à discuter de comment aborder un navire ennemi. Kurgoth était d'avis d'y aller avec le reste de la flotte pour profiter de sa force, mais Daemon pensait plutôt pour écarter un navire ou deux en faisant mine de les contourner. Les deux idées avaient du bon... Le capitaine trancha finalement pour décréter qu'ils partiraient au combat. Mieux valait se préparer !

En sortant, Azra vit Eldros et Ezak qui se séparaient en se saluant. Le liche alla trouver le guerrier :

« Tu n'avais pas l'air bien heureux pendant la réunion... quelque chose te tracasse ? »

« A ton avis ? Je n'apprécie pas votre plan... »

« Ma foi, si tu as une meilleure idée, je veux bien écouter... Mais les bases du plan ne viennent pas de moi, mais de ce barbare au sens stratégique douteux. Nous n'avons guère d'autre choix que d'essayer de nous y adapter pour réussir au mieux... »

Pour Ezak, au contraire, le roi était plus important : sa mort porterait un coup fatal à l'armée, mais il ne voyait pas en quoi la chute des généraux serait irremplaçable. Cependant, il admit avoir également un compte à régler avec la tête couronnée.

« Je vois... Tu te laisses guider par tes émotions, alors. Mais ne t'en déplaise, si la chute du roi sera grave pour le royaume à long terme, pour la durée de la bataille, perdre les généraux qui ont pensés tous les plans sera, à mon sens, pire que tout. Mais au fond, cela n'a que peu d'importance : notre but est de les éliminer tous, non ? Tant que nous nous accordons sur cela, ce sera l'essentiel... »

Puis, après un instant d'hésitation, il demanda :

« Et donc... quel problème as-tu avec la tête la plus lestée d'or de Kendra Kâr ? »

Il soupira, s'accoudant à la rambarde, se contentant de dire que son père avait causé la chute de sa famille. C'était une occasion de réparer cette « injustice ». Sans aucune compassion, Azra haussa les épaules :

« Bah ! Tu penses donc que les enfants sont responsables des péchés de leurs parents ? Dans ce cas, tu devrais sans doute me tuer maintenant tant je suis responsable d'atrocités que tu ne peux imaginer ! Pour ma part, je n'ai pas de famille. Ceux qui m'ont donné le jour m'ont chassé, en parti à cause de mon ancêtre... Un poison sans fin qui ronge tout sur son passage, voilà tout ce que la famille aura été pour moi. Alors pardonne-moi si je ne te suis pas là-dessus. Si tu as eu une famille, et noble qui plus est, même déchue, tu as déjà eu plus de chances que je n'en ai jamais eu. Mais après tout, chacun vit dans son monde et pense à ses problèmes, c'est ainsi.  »

Là-dessus, il se prit à rire d'un ton plus léger :

« Décidément, c'est à croire que tout nous oppose ! C'est peut-être ce qu'il y a de plus fascinant, finalement... »

Mais pour lui, tout cela était du pareil au même : un roi face à un d'Arkasse, toujours. Sa mère était morte à sa naissance et le reste de sa famille l'avait rejeté lui aussi. Tout ce qu'il voulait, c'était s'assurer que son nom ne sombre pas dans l'oubli. Comme il le fit remarquer, ils n'étaient finalement pas si différents... Azra croisa son regard triste, et se sentit lui-même le cœur lourd :

« En effet. Toi aussi, à ta manière, tu es victime d'un destin qui t'échappe. Toi aussi, tu vénères Phaïtos et son cycle de vie et de mort sans fin. Tu reproduis ce cycle dans ta vie et en tant que Premier messager de mon dieu, je devrais sans doute applaudir... Mais il n'en est rien. J'ai passé ma vie à chercher d'autres moyens de m'échapper, de me détourner du destin qui était le mien. Et par certains aspects, j'ai réussi. »

Alors que son compagnon contemplait le nord, il tourna son regard vers l'est. Là-bas, ans les montagnes à peines visibles à l'horizon, des gens vivaient dans une vieille ruine et espéraient...

« On n'échappe jamais totalement au destin, mais on peut en infléchir le cours. J'ai affronté mon ancêtre les yeux dans les yeux, et je l'affronterais de nouveau car je sais que cette abomination reviendra, et qu'elle reviendra pour moi. Mais entre-temps, Azra le petit paysan est devenu Azra l'aventurier nécromant. Puis, Lord Azraël, le Premier messager du Corbeau. Une nouvelle famille s'est construite et compte sur moi, et j'ai bien l'intention de la protéger. Le destin est ainsi : un jeu de carte qu'on nous a laissé. On ne peut pas choisir les cartes qu'il y a dedans, mais on peut choisir comment les jouer. »

Il laissa échapper un petit gloussement :

« Écoute-moi donc ! À ce rythme, je vais bientôt finir au sommet d'une montagne à déblatérer des inepties pour les pèlerins qui viendront me voir ! Il va falloir que je fasse attention à esquiver ce destin lorsqu'il se présentera ! »

Pour toute réponse, il sourit d'un air sincère, le félicitant pour avoir la chance d'avoir ce que lui-même n'avait pas. Cela faisait étrange à entendre... Azra n'avait pas pour habitude d'avoir quelque chose que d'autres n'avaient pas. Comme Ezak lui demandait si Eldros faisait parti de sa nouvelle famille, Azra éclata franchement de rire :

« Je le saurais ! Non, justement, je compte bien lui parler... ce type est louche. Je ne t'apprendrais rien en te disant qu'il faut se méfier des adeptes de Phaïtos, certains sont... spéciaux. Tu sais quelque chose de lui, d'ailleurs ? »

Il ne le connaissait pas, mais avait un préparé un plan. Curieusement, Azra n'était pas surpris... Aussi, suivant les recommandations d'Ezak, il le remercia et partit à la recherche de l'homme en noir. Il le trouva consultant un livre qu'il referma bien vite, déclarant qu'il pensait qu'il venait de la part de quelqu'un d'autre. S'il avait eu un sourcil, Azra l'aurait haussé :

« Et de la part de qui pensez-vous que je viens ? »

« Vous venez de la part de Phaïtos. Vous êtes un signe qu'il m'envoie pour me guider afin de le servir au mieux. »

Bon, pas à dire, la première impression se confirmait...

« Et qu'est-ce qui vous permet de dire ça ? »

Bien sûr, c'était la découverte de sa condition de squelette qui avait déclenché cette conviction. Néanmoins, il s'interrogeait quant à savoir si c'était un don du dieu noir ou un pouvoir usurpé. Azra soupira :

« Les choses sont souvent plus... compliquée. Ce n'est pas un don du dieu, ni un pouvoir usurpé de ma part. Plutôt une marque. Depuis ma naissance, je devait être lié au dieu Corbeau, d'une manière ou d'une autre. J'ai choisi, effectivement, la voie de l'élu. Je suis le Premier messager du Corbeau, guide spirituel de mon ordre. Et toi, qui es-tu ? »

Il affirma en retour se méfier des élus et s'être juste engagé à servir. Était-il vraiment sincère ? Possible. Son visage était totalement indéchiffrable... Il fallait essayer de pousser plus loin, mais Azra manquait d'informations pour trouver un moyen...

« Tu as bien raison. Phaïtos est le seul dont la voix compte, et malheureusement, sa voix, nul ne peut l'entendre, hormis les rares qui l'ont vraiment rencontré. C'est quelque chose que je compte faire... mais seulement une fois que mes affaires ici seront réglée. Et justement, Ezak m'a dit que tu avais un plan. Je serais curieux de l'entendre... »

Il semblait un peu gêné de savoir qu'Ezak avait révélé tout cela, mais expliqua ensuite qu'il comptait rédiger un document officiel pour valider la stratégie : Azra serait réellement conduit en prisonnier dans le camps. Le nécromancien hocha la tête :

« Ezak et moi, nous sommes déjà battus côte à côte... Quand à votre plan, il me semble fort intéressant. J'aimerais juste consulter le document avant... simple précaution vis-à-vis de quelque chose qui me concerne directement, vous comprenez ? »

« Le sergent s'occupera sans doute de le rédiger. Vous n'aurez qu'à voir cela avec lui. »

« Qu'il en soit ainsi. J'imagine qu'il ne nous reste plus qu'à nous préparer à la bataille... »

Mais l'homme l'arrêta, lui demandant comment il faisait pour maîtriser la magie sombre. Ah... voilà donc le point crucial...

« Cela m'a pris du temps, et j'ai eu plusieurs professeurs de qualité... variable. Le savoir et la maîtrise ne sont jamais des choses faciles à acquérir. Mais il n'y a pas de don à proprement parler ici. Juste de l'apprentissage et du travail. »

À la grande surprise d'Azra, il s'avéra qu'Eldros avait connu quelque chose de similaire à lui : cette impression d'être détruit de l'intérieur par sa magie. Voilà qui était des plus intéressant... N'ayant jamais eu d'autres exemples que lui-même, les théories que le nécromancien avait pu émettre manquaient de crédibilité... Il s'accouda au bastingage et demanda :

« Décrivez-moi plus précisément ce que vous ressentez au moment où vous appelez vos fluides. Et même, si c'est possible, faites-moi une démonstration, que j'analyse le phénomène plus en profondeur... »

Il se refusa à tenter cela, car le sortilège qu'il lançait agissait aussi sur lui, ce qui risquait de le blesser. Voilà qui était plus grave encore que ce qu'avait vécu Azra ! Il réfléchit un instant, puis déclara :

« Il y a quelques années de cela, je vénérait déjà Phaïtos au-delà de tout autre, et je considérait mes fluides comme le lien qui m'unissait à lui... pourtant, je peinais à les contrôler. Des fois, ils prenaient le dessus et engloutissaient ma volonté. Le problème est différent, certes, mais il est peut-être lié. De mon côté, j'avais... disons... une raison particulière de détester mes pouvoirs autant que je les aimais. De me détester moi-même, aussi... Pourtant, je m'accrochais à cette vie autant qu'à mon pessimisme et mon adoration de la mort... une dichotomie des pensées assez grave, donc... »

Il tendit une main et posa un doigt sur le front du fanatique :

« Peut-être le problème est-il également dans ta tête. Peut-être ton « moi profond » n'est-il pas autant en accord avec l'essence sombre du dieu que tu le penses. Peut-être as-tu besoin d'apprendre à te connaître toi-même et à connaître tes fluides pour mieux les accorder. Ce n'est qu'une supposition, bien sûr. Encore une fois, je ne peux te donner de solution toute faite, tout au plus des indices. L'essentiel du travail viendra de toi. »

Il fronça les sourcils et, toujours aussi peu loquace, se garda bien de commenter plus avant. Il demanda en revanche, si Daemon était également un serviteur du dieu Corbeau. Azra approuva :

« C'est un membre de mon ordre, oui. La mort ne lui est pas inconnue, car il l'a expérimenté de nombreuses fois... pour la donnée mais aussi pour la recevoir. Cela répond-t-il a ta question ? »

Il acquiesça, déclarant qu'il le traiterait différemment. Était-ce rassurant ? Seul l'avenir le dirait. Cet homme était à la fois fragile et dangereux, potentiellement utile et potentiellement problématique. Une chose était sûre, il aurait son rôle à jouer dans tout cela...

Regardant vers l'horizon, Azra contempla d'un air songeur les navires qui approchaient au loin. La bataille allait être rude... et pourrait bien mettre un point final prématuré à cette mission ! D'une pensée, il invoqua Rendrak qui se matérialisa à côté de lui dans un nuage de ténèbres.

« Oh... Tu m'invoques sur un bateau ? Ça veux dire... deux ou trois heures avant qu'il ne coule ? »

« Tant que ça ? Je t'ai rarement connu aussi optimiste. »

« Ouai, je fais des efforts... » lâcha-t-il avec un ricanement fataliste, en contemplant les navires ennemis qui emplissaient l'horizon.

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Ezak
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Re: La Baliste (Navire d'event - X3)

Message par Ezak » ven. 5 févr. 2021 00:49

Nul ne réagît tout de suite à mes mots. Il était l’heure d’embarquer. Je fis signe à mes hommes de me suivre, et alors que je commençais à monter à bord, j’entendis la voix de Kurgoth grognant dans mon dos, répondant enfin à ce que j'avais évoqué.

( Bon sang ! Qu’est-ce qu’il me veut encore celui-là ? )

Il me reprocha de me surestimer et il ajouta que les humains seraient incapables de faire la différence entre un Garzok de base et un gradé.

Je soupirai fortement, agacé par tout ce qu’il venait de dire. Cette verdaille stupide était en train de justifier son plan par un avis sur les humains qui, selon moi, tenait plus du préjugé émotionnel que de l'observation froide.

« C’est toi qui sous-estime les humains la verdaille… Et je ne vais pas prendre le risque de baser une offensive sur des a-prioris raciaux. Même moi, je ne me serais pas permis. C’est la guerre enfin ! Pas une partie de cartes. »

Le Garzok à qui ma réponse sembla déplaire, souffla bruyamment en roulant des yeux. Blasé, je me retournai et m’éloignai d’une démarche fière. J’étais d’origine bien trop supérieur pour m’abaisser à perdre mon temps avec ça.

Sur le pont, nous nous fîmes accueillir par le Capitaine qui, après s’être présenté, donne l’ordre du départ. Je regardai les voiles se déployer avec fascination. Ils m'évoquèrent ma jeunesse où, avec mon père, nous avions prenions le bateau pour nous rendre à la Cité blanche, lors des quelques affaires qu'il devaient mener là-bas. Je retrouvai, le temps d’un instant, l’insouciance de ma jeunesse. Je me rapprochai du pont pour pouvoir jeter mes yeux vers l’horizon et profiter de la vue. Là, ils ne virent qu’une armada de bateau impressionnante aux voiles noires. L’immense masse sombre s’avançait sur les flots avec une impression de sérénité et de puissance que j'en frissonai. Elle se dirigeait vers le port d’Oranan, menée par un bateau gigantesque, plus imposant que les autres. Il semblait avoir trois coques. Jamais de mes yeux, je n'avais aperçu tel bâtiment.

« Perhaillon… »

Ça ne pouvait être que lui... De nombreuses créatures semblaient l’escorter, provoquant de nombreux remous à son entour.

( Rougine n’avait donc pas menti. )

À cette vision, je fus intimement persuadé que Oranan était perdu. Ma Reine allait gagner cette guerre face à mon peuple… Quelle phrase vide de sens...

C’est le Quartier-Maître de la Baliste qui me tira de cette fascinante vision, puisqu’il nous convia à venir exposer son plan. Je me rapprochai, bien curieux d’entendre ce qu’il allait proposer et je n'en fus pas déçu. Il me donnait raison sur le fait que nous devions avoir les bonnes informations pour savoir quand et comment agir. Il proposa un plan osé, mais merveilleusement pensé, selon lequel lui et moi irions à terre en remettant au roi un fausse missive d'un de ses Capitaines. Ce qui nous permettrait d’être au plus près de lui. J’aimais ce plan. Il m’arrangeait. Depuis que Karsinar avait mentionné le roi, je n’avais cessé de penser à cette opportunité qui ne se représenterait pas.

Kurgoth fit part de ses doutes sur une partie de ce plan, qui consistait à créer un incendie au sein du camp pour semer la panique, mais Rougine, qui semblait avoir pensé à tout, lui prouva à quel point il avait bien pensé sa stratégie en exposant ses fioles. Je me permis donc d’intervenir pour l’appuyer.

"Hé bien... Mise à part le fait que ce plan repose sur l’hypothétique obtention d’un sceau officiel et quelques inconnus que j’apprécie guère… Je crois que ça tient la route. C’est même un bon plan ! J’ai eu la meilleure éducation qui soit. Je sais lire, écrire et j’ai une calligraphie impeccable. J’écrirais cette lettre. Cependant, si on trouve pas de quoi créer un faux plausible, ce sera le plan B."

« J’ose espérer que nous trouverons ce dont nous avons besoin dans la cabine du capitaine Kendran. Sinon l’un de nous devra enfiler un uniforme à galon. »


Là, le Garzok s’insurgea en déclarant qu’il nous fallait avoir tout l’Etat-Major et pas seulement le roi. Idée qu’Azra se mit à appuyer en déclarant même que les généraux étaient plus importants que la personne du Roi. C’est là que le demi-elfe d’Azra s’avança pour soutenir le plan du Garzok. Je fronçai les sourcils, mécontent de ces dernières interventions. Nous étions donc à trois contre deux. Je me préparai à surenchérir, voulant défendre le plan du Quartier-Maître qui, pour moi, était le plus intelligent pour tout un tas de raison que je m’apprêtais à exposer. Mais l’herbe me fut soudainement coupée sous le pied lorsque Rougine retourna sa veste, s’adressant au Lord Azrael en lui attribuant la qualité de « seigneur » et en lui disant que l’on suivrait ses ordres.

Je fus estomaqué ! Je ne comprenais pas ce qui venait de se passer ici. Il devait y avoir une information qui m’échappait, puisque j'avais beau retourné le sujet dans tous les sens, cette scène me paraissait toujours aussi iréel. Je regardai l’homme s’éloigner, sans plus d’explications. J'étais déçu, très. Il n’y avait plus aucune chance que le plan de Rougine soit adopté, puisque la majorité allait dans le sens de celui du Garzok. Quel camouflet ! Je fus pris de rage. Je me retournai vers chacun de mes compagnons prêt à leur sortir leurs quatre vérités. J’allais dire à Kurgoth qu’il n’était qu’une brute épaisse stupide, avec une réflexion stratégique digne d’un enfant aux capacités cognitives sous-développées et qu'il ferait mieux de suivre les ordres que de s’essayer à l'exercice de la réflexion. Chose qui, pour lui, n’avait pas l’air d’être si aisé. Quant à Azra, j’allais lui dire qu’il avait dû perdre aussi son cerveau, dans l’opération qui le transforma en Liche, pour oser suivre les recommandations d’un être si inférieur, et que, de toute façon, je n’étais pas étonné par sa lâcheté, lui qui avait déjà fuit devant moi, et qui pensait bien plus à sa survie qu’à réussir la tâche qu’on lui avait confié. Quant à son semi-elfe, je comptais lui dire qu’il n’était qu’un chien domestique qui ne faisait que lever la patte quand on le lui demandait et d'approuver tout ce que disait son maître. Quant à ce Mikkah…. Je n’avais rien à lui reprocher... Mais j’aurais bien trouvé quelque chose sur quoi l'attaquer. Juste pour passer mes nerfs.

Cependant, je ne dis rien de tout ça. Je me rappelai de la froide supériorité de mon rang. Ils feraient selon leur plan, mais pour l’heure, je ne comptais pas y participer. Je n’avais pas besoin d’eux. J’avais mes hommes et quand bien même j’aurais été seul, j’aurais trouvé un moyen d'atteindre mon objectif. J’étais un d’Arkasse, et je venais de prendre la décision que j’agirais seul.

C’est donc dans une extrême fureur que je quittai la conversation, m’éloignant de ces faibles à mes yeux Pendant que je m’éloignais, je vis un tonneau s’écraser sur les flots. Je me retournai pour apercevoir que c’était l’œuvre du Garzok. Son cerveau semblait avoir disjoncté puisqu’il restait là, à observer l’horizon.

( Une bande de saltimbanques détraqués ! )

Voilà ce qu'ils étaient tous.


C'est donc d'une sacré humeur que je retrouvai mes hommes. Pas un seul n’osa m’adresser la parole. Je fulminais dans mon coin, faisant les cent pas sur le pont, réfléchissant par quels je pouvais atteindre le roi, sans l’aide des autres idiots. S'ils pensaient que j’allais suivre leur tactique sans réflexion, ils pouvaient se mettre le doigt dans l’œil. Ils ne savaient pas encore à qui ils avaient à faire. L’on s’accommode de moi, pas le contraire ! Je jurais qu’ils le comprendraient bien vite. Nul ne se dresse contre mes ambitions sans en payer le prix. Foi de d’Arkasse !

J’étais encore bien absorbé par l’élaboration d’une stratégie que je pourrais mener seul quand un nain de l’équipage vint m’annoncer que nous étions réclamés par le Capitaine pour discuter de notre approche pour la bataille navale à venir. J’allais l’envoyer paître bien sèchement, lui disant qu’ ils pouvaient bien élaborer des plans stupides entre eux toute la journée, et qu’ils formaient déjà une équipe de haute compétition pour ça, mais je me ravisai.

Nous nous retrouvâmes donc tous dans la cabine pour discuter du plan que nous devions mettre en place pour nous emparer d'un navire Kendran. En colère et en révolte contre le reste du groupe, je me plaçai en retrait, les bras croisés. Lorsque le Capitaine fit une remontrance à l’attention de Kurgoth pour l’affaire du tonneau, celui-ci cracha sur le sol de la cabine. Il manqua de se faire agresser par l’un des hommes du capitaine, qui, lui, gardant son calme, exigea qu’il nettoie sa glaire immonde. Ce qu’il fit, en passant son gros pied négligemment sur sa substance.

Je secouai la tête de dépit…Cela ne faisait même pas une journée que je connaissais cette verdaille, et c’était déjà la troisième fois qu’il se faisait remarquer. Cet idiot était un Omyrhien dans toute sa splendeur. Pas de savoir-vivre, aucuns respect des règles, irreverencieux envers la hiérarchie, peu d'esprit, élégance inexistante... Il commençait vraiment à me taper sur les nerfs. Cependant, je ne commentai pas. Ses nouveaux amis avaient qu’à le gérer, puisqu’ils semblaient si enclins à suivre ses plans.

J’écoutais d’une oreille distraite les différents plans proposés, car honnêtement, je n’en avais que faire. Je n’étais pas un marin, je connaissais rien aux mouvements stratégiques navals. Je savais rester à ma place, moi, contrairement à certains... Je fis part de mon sentiment, sèchement.

« Faîtes-ce que vous voulez ! La mer c’est pas mon domaine. »

La réunion suivit son cours, jusqu’à ce que le Capitaine prit la décision. Nous participerions à la bataille navale. Il ordonna à son équipage de se préparer et nous conseilla de faire de même. Je me dirigeai donc hors de la cabine, bien content de m’éloigner de tous ces gens pour qui j’avais une profonde aversion sur l’instant. Je retrouvai mes hommes, à qui je fis un bref rapport, les sommant de se préparer pour la bataille à venir. C’est à ce moment, que je vis Rougine passer sur le pont derrière nous. Je l’interpellai. J’avais besoin d’explications, et elles avaient interêts à être bonnes.

« Quartier-maître ! »

Il se retourna l’air surpris de se faire alpaguer de la sorte. J’avançai vers lui.

« Vous prévoyez réellement de suivre un plan aussi stupide ? »

« J’ai compris qu’il était inutile d’insister. L’orc est bien trop stupide pour comprendre les défauts de son plan. Et j’ai vu un signe m’obligeant à repenser à mon plan. Comme vous l’avez dit, il est bon et je me suis dit que nous pourrions peut être cumuler les deux... »

Voilà qui me rassurait ! Au moins un qui n’était pas complètement tombé sur la tête. Je plissai un instant le regard tentant de sonder mon interlocuteur avant de croiser les bras.

« Dîtes m’en plus. Vous commencez à m’intéresser. »

Il proposait de lier les deux plans en faisant parvenir une missivequi réclamerait audience à l'Etat-major pour faire entendre nos faux prisonniers. Je réfléchis un instant. Je n’étais pas complètement satisfait, mais je supposais qu’à cet instant, j’aurais du mal à obtenir bien plus.

« Ça se réfléchit... Quoi que nous décidions, sachez que je ne suis pas d’accord avec l’idée selon laquelle le Roi est moins important que ses officiers. Bien au contraire, je veux sa tête ! Il faut absolument réussir à se glisser jusqu’à lui. »


Un léger sourire se dessina sur son visage à mes mots. Il me révéla être d’accord avec moi. Alors pourquoi s’écraser face à Azra ? Je n’eus pas le temps de lui poser la question qu’il me demanda ce que j’avais en tête.

« Vôtre idée de créer un faux est sublime. Elle peut être la clé. »

Je réfléchis rapidement à une solution qui pourrait nous assurer la réussite d’un tel plan.

« Il nous faudrait un soldat vivant, capable de nous renseigner sur le nom de l’officier qui dirige cette flotte. S'il est aux commandes, c’est qu’il a les faveurs du Roi Kendran. Ainsi, si nous nous présentons en son nom et nous nous présentons en exigeant de remettre le courrier en main propre à sa majesté, nous avons de bonnes chances d’être guidés vers lui. Ou au moins vers son premier cercle, ce qui nous rapprochera de lui. »

« Garder un marin en vie devrait être possible si nous arrivons à retenir cet imbécile de Garzok. C’est une source d’ennui. »

Au moins, je n’étais pas le seul à penser que cette verdaille mal éduquée était un problème. Je ne voyais pas pourquoi on lui laissait tant prendre d'initiatives. Il n’y avait qu’à l’écarter. Rien ne nous obligeait à coopérer avec lui. Avec personnes d’ailleurs. Cela me semblait évident. Il n’y avait que deux hommes de pouvoir sur ce bateau. Deux meneurs d’hommes ; le Capitaine et moi.

« Quartier-maître... Votre groupe et le mien dominent au nombre par ici. Quand vous voudrez qu’on impose notre loi, faites moi signe. »

Rougine me conseilla de me tenir prêt. Son Capitaine n’avait pas apprécié le comportement du Garzok et comptait le lui faire payer. Puis alors que des pas s’approchaient de nous, il changea de sujet de conversation.

« Etonnant non. Je pensais que les pirates étaient des rats sans foi ni loi mais j’ai été vite surpris, ils sont très attachés à la tenue et au respect. »

Je lui fis comprendre par mon regard qu’un contrat tacite s’était lié entre nous, avant de reprendre sur le même ton que lui.

« C’est très appréciable en effet... Je vous laisse retourner à vos occupations. »

Je me détournai de lui :

« Quartier-Maître... »

« Sergent... »

Lorsque je regardais qui venait, je vis la nécrotique présence d’Azra se rapprocher. Il vint à mon encontre m’interrogeant sur mon comportement. Encore fâché, je lui répondis sèchement :

« À ton avis ? Je n’apprécie pas votre plan. »

Ma foi, si tu as une meilleure idée, je veux bien écouter... Mais les bases du plan ne viennent pas de moi, mais de ce barbare au sens stratégique douteux. Nous n'avons guère d'autre choix que d'essayer de nous y adapter pour réussir au mieux... »

Je ne comprenais pas. D’abord Rougine et ensuite Azra ? S'ils n’étaient pas d’accord avec le Garzok, ils avaient qu’à le faire savoir. Au lieu de ça, ils s’étaient laissés marcher sur les pieds. Je devais être le seul homme de poigne par ici... Cependant, je ne dis rien à ce sujet. J’avais d’autres choses à lui dire par rapport aux arguments qu’il avait avancés.

« Ma plus grande divergence avec ce que tu proposes, c’est ton avis sur la personne du Roi. Pour moi, c’est la personnalité la plus importante. Un général ça se remplace aisément. On a qu’à promouvoir celui en dessous et c’est réglé. Un roi... C’est transmettre la peur et le désespoir dans tous les cœurs. »

Je réfléchis un instant hésitant à continuer. C’était bien la première fois que je m’apprêtais à révéler un peu de mon jeu à Azra. Après tant de rencontres, je jugeais que je pouvais lui faire confiance, au moins en partie.

« Et j’ai une affaire personnelle à régler avec lui. »

Il m’accusa de laisser mes émotions me dominer. Comment lui donner tord ? Je m’étais toujours laissé envahir par mes passions et cela m’avait toujours apporté des problèmes. Il affirma qu’il était flexible sur le sujet. Pour lui, l’important était de les éliminer tous. J'estimais toujours qu'il se trompait. J’en avais que faire de Karsinar, de ces généraux, de cette bataille. Je n’étais pas là pour le Général, j’étais là pour moi et moi seul. C'est de ma destinée dont il s'agissait.

« Et donc... quel problème as-tu avec la tête la plus lestée d'or de Kendra Kâr ? »

Je soupirai, allant m’appuyer sur la rambarde du bateau derrière nous : « Disons que son père est responsable de la chute de la famille. »


Un temps.


« J’ai une occasion qui ne se reproduira pas de remettre de l’ordre dans cette injustice. Je ne peux pas la rater. »

Il vint s’appuyer sur la rambarde près de moi, avant de me répondre que les fautes des aïeux n’étaient pas celles des héritiers. Je ne le pensais pas. Chez nous, les héritiers de grandes familles, nous pouvions être liés à des obligations de génération en génération. C’était bien pour cela que ma famille avait pendant des générations servit la couronne avant de se faire jeter comme si elle était la lie du Royaume. Azra continua, me racontant, qu’il était responsable lui aussi d’atrocité, qu’il avait été chassé de sa famille, et que j’avais de la chance d’en avoir une. Il pensait que nous étions de parfait opposés. Comme il se trompait ! Après ce qu'il me révela de sa vie, j'en étais persuadé. Il se faisait une image de moi qui était loin de la réalité.

« Tu as raison. Cette affaire ne concerne que nos parents. Mais c’est toujours le Roi de Kendra-Kâr face à un d’Arkasse. Rien n’a changé. Les hommes meurent, mais les noms et les fonctions perdurent. »

J’émets une pause submergé par l’emotion s’engouffre sous mes remparts. Je repense à mon père qui, à l’heure actuelle, devait être en sécurité intra-muros où ailleurs. Depuis que j’avais été chassé, j’avais eu de lui que deux messages, m’intimant de ne jamais revenir. J’eus envie de pleurer en y repensant. Voulant cacher mes yeux humides, je regardai en direction du Nord, là ou se trouvait ce qui fus jadis mon foyer. Que s’y passait-il ? Pensait-il seulement à moi. Je pariais qu’il devait songer à Elan en s’inquiétant pour lui. Alors que moi… Je pouvais bien crever la gueule ouverte parmi les troupes de la Reine Noir, haïs par les miens. Si ça, c’était avoir de la chance….

« Tu te trompes à mon sujet. Ma mère est morte en me donnant naissance, mon père m’a toujours détesté pour cela et mes relations avec mon frère étaient si exécrables que l’on a manqué de s’entretuer. Ce qui m’a valut de me faire chasser de chez moi. T’appelles ça une famille ? J’appelle ça un nom. Malheureusement, c’est tout ce qu’il me reste et je veux lui rendre ses lettres de noblesse... Il mérite une autre destinée que de sombrer dans l’oubli.»

Mes larmes ravalées, je me retournai vers Azra.

« Tu vois ? On n'est pas si différent. »

Il me fit alors tout un discours. Je passai sous silence sa référence au fait que je vénérais Phaistos et qui m’agacai fortement. Mais je ne répondis rien, comprenant ce qu’il voulait me faire comprendre par là. Il m’assurait qu’on pouvait infléchir le destin, et que lui-même avait réussis en se construisant une nouvelle famille. J’étais d’accord avec lui et c’était exactement la raison pour laquelle je me retrouvais sur ce bateau ; je voulais reprendre les rennes de ma vie. On se ressemblait en fait, bien plus que ce que les apparences pouvaient laisser deviner. Il finit son monologue sur un petit trait d’humour dans lequel il se comparaià un pellerin qui dissémine ses enseignements au sommet d’une montagne.


CCela me tira un sourire sincère. Quelque part, je l’enviais. J’avais crus un instant que j'aurais pu fonder une famille avec Eliss, avant qu’ils m'eloignent d'elle...

« Tu en as de la chance d’avoir le sentiment d’appartenir à quelque chose. Moi, je ne connais que la solitude.»

Je fronçai les sourcils en tentant d’apercevoir Eldros sur le pont. Il n’était plus là.

« Rougine aussi fait partie de ta nouvelle famille ? Il semble boire tes paroles sans poser de questions. »

Il se mit à rire.

"Je le saurais ! Non, justement, je compte bien lui parler... ce type est louche. Je ne t'apprendrais rien en te disant qu'il faut se méfier des adeptes de Phaïtos, certains sont... spéciaux. Tu sais quelque chose de lui, d'ailleurs ? »


Je me figeai un instant, levant les sourcils de surprise.

"Un adepte de Phaïstos..."

(Tout s’explique…)

Je n’avais rien remarqué. Je n'étais pas habitué à fréquenter les dévots alors je ne savais pas les reconnaître aussi vite qu’Azra. Peut-être qu'il avait raison et que je devais m'en méfier. Je ne savais pas quoi en penser pour l'heure, mais je prenais ce conseil d'un...ami en compte. Cependant, à cet instant, il était de mon côté et Azra aussi. Je me disais que peut-être que nous pourrions nous associer. J’avais de toute façon changé de stratégie. Les discussions collégiales ne tournaient pas en ma faveur alors j’optais à présent pour les intrigues de couloir. Je tissais mes alliances en secret.

"Hé bien, non, je ne sais rien de lui. Cependant, j'ai commencé à établir un plan avec son aide. Il pourrait nous arranger tous puisqu'il fait la synthèse de nos idées. Tu devrais aller le voir. Dis-lui que tu es un ami, et que tu viens de ma part. Il t'en dira plus."

Azra me remercia et s’en alla. Je le laissai partir avant de tourner mes yeux vers ma cité natale, où une flopée de bateaux s’étaient rassemblée, prête à nous accueillir. Les vagues de mes sentiments enfouis cognèrent avec force contre mes remparts à peine colmatés.

« Je suis désolé… »

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Daemon
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Re: La Baliste (Navire d'event - X3)

Message par Daemon » ven. 5 févr. 2021 09:33

Des désaccords apparaissaient déjà, qu'ils n'eurent guère le temps de les approfondir. Sarl les pressait de prendre la mer au plus vite, car la flotte était déjà en route. Ezak monta avec une dizaine de combattants qui lui obéissaient au doigt et à l’œil, suivit par Kugoth et les autres.
Ils furent accueillit à bord par le capitaine en personne, un certain Laeten, un homme entre deux âges avec une chemise pour seul uniforme. Son quartier maître n'était autre que Rougine, l'homme à la queue de cheval présent pendant le conseil. Il lui accordait une confiance complète et toute demande envers le capitaine devait passer par lui.

Tandis que les marins s’affairaient autour d'eux, Daemon rejoignit Azra pour lui faire part des informations récoltées.

« J'ai pu m'entretenir brièvement avec Sarl, la lickor. Le siège d'Oranan est encore incomplet, la ville profite encore d'un approvisionnement maritime, ce qui justifie la bataille à venir. Elle m'a aussi demandé d'où nous venions et je suis resté discret à ce sujet...
Aussi, j'ai cette pierre depuis quelques temps. »


Il sort de sa poche la gemme mauve qu'il conservait.

« Je ne sais pas où j'ai pu la trouver, mais il semble de Kurgoth possède une semblable. Il s'est renseigné à ce sujet, et apparemment elle aurait un lien avec une île de Naora et Naral Shaam... et l'orc ignore tout d'Aliaénon. Tu comprends ce que cela signifie ? Le dragon mauve est dans notre monde... »

La gemme intrigua Azra, qui pria pour que le dragon ne vienne pas interférer dans toute cette histoire. Les choses étaient déjà assez compliqué selon lui. Daemon rangea la pierre à l'abris des regards.

« Nous nous en soucierons plus tard. Naral n'est pas à l'ordre du jour. Mais c'est un dragon, nous avons voyagé avec lui. S'il est à Naora, c'est comme s'il était ici. »



Les amarres à peine levées, ils se rassemblèrent et Rougine s'attela à démonter le plan de l'orc. Selon lui, le plan était bancal. Les prisonniers ne seraient pas menés au roi, mais dans des cachots en attente d'un interrogatoire. Il proposa alors que, dans un premier temps, seul lui et le sergent d'Arkasse, Ezak, mettraient un pied à terre et prétexterai devoir remettre une missive de la plus haute importance aux généraux. Cela leur permettrait de les surveiller et de pouvoir agir au moment opportun.
Le plan était loin d'être stupide, même plutôt brillant, mais il ne convenait guère à Daemon. Cela ne résolvait pas la descente de la majorité des hommes, et il préférait garder un œil sur eux... Rougine proposa de démarrer un incendie dans le campement pour faire diversion... Ce qui était là encore plutôt malin.
Kurgoth s'évertuait à vouloir le contredire point par point, et son agacement allait croissant, si bien qu'Azra vint le soutenir (lui aussi sûrement désireux de débarquer).

Voyant que la discussion stagnait, Daemon s'avança et prit la parole, un peu timidement, pour dire :
« Je dois admettre avoir une préférence pour le plan de Kurgoth. Si la majorité d'entre nous se terre sur le navire, nous n'aurons pas l'occasion de semer le chaos... » pour ajouter subitement « ou alors accostez à la faveur de la nuit et laissez faire les professionnels. Les officiers seront tous morts à l'aube sans que vous ayez à bouger un orteil. »

Les regard se rivaient sur lui, une tape derrière la tête l'empêcha d'en profiter. Azra le rappela à l'ordre en convenant qu'il était peut-être un bon assassin, mais pas assez doué pour s'occuper du camp seul. Cependant, l'idée d'accoster de nuit lui plaisait et, malgré le désaccord systématique de Kurgot, qui souhaitait agir au plus vite et redoutait la venu de marins défaits, il argua qu'il serait bien plus simple de s'infiltrer de le camp au milieu d'eux. Les bras croisés, Daemon acquiesça en hochant la tête.
Une chose surprenante survint alors. Rougine accéda aux volontés de la liche en l'appelant seigneur et s'en alla, mettant un terme à la conversation...

Le navire prit le large et rejoignit l'impensable flotte d'Omyre. Les navires de guerre faisaient voile vers Oranan, des centaines de voiles noires fendaient les flots, d'où montaient les rumeurs de chants guerriers. Plus loin, à l'écart du reste de l'armada, un immense navire fait de métal faisait route, escorté par un bouillonnement soulevé par d'innombrables monstres marins : le navire amiral du seigneur Peirailhon, l'un des treize...
Daemon observa le spectacle avec fascination.



Plus tard, ils furent conviés dans la cabine du capitaine, assez grande pour accueillir les aventuriers présents au conseil de Karsinar, ainsi que les officiers du navire. Laeten déplia une grande carte des rivages Ynoriens sur son bureau, et entreprit de présenter la situation. Il proposa d'attirer un navire ennemi en contournant la bataille, afin de se faire aborder pour en prendre possession.

Daemon examinait la carte en écoutant attentivement le plan du capitaine. Aussi, Kurgoth proposa de s'inclure dans la bataille pour profiter de la présence de leurs alliés. L'idée ne déplaisait pas à Daemon, qui décida d'éprouver les projets du capitaine.

« La flotte Kendran va monter depuis le sud, mais on peut supposer qu'elle stationnera au large pour prendre nos forces en étaux avec le port. Dans ce cas de figure, elle sera difficile à contourner sans s'isoler complètement. Il faudrait rester en arrière garde et attendre l'offensive pour faire un crochet, les Kendrans répugneront sûrement à briser leur formation et n'enverront qu'un ou deux navires nous contrer.
Votre navire est assez rapide pour cette manœuvre, capitaine ? »


Laeten ne répondit guère, mais lui adressa un regard pétillant de défit. L'assurance du capitaine laissa Daemon sceptique, qui, passant une main sur sa nuque, décida de taire ses doutes pour replonger dans ses pensées.

Ezak refusa de participer à la discussion, apparemment fâché pour une obscure raison, et étrangement, Azra n'avait pas d'avis sur la conduite à tenir. Seule la peau-verte s'évertuait à disqualifier toutes les propositions, pour foncer droit dans la bataille. Un détour n'avait guère d'intérêt selon lui, il ne ferait que presser leur course, les faisant arriver trop tôt au port Kendran.

Daemon adressa un regard à Kurgoth :

« Inutile de se formaliser pour ça. Si nous prenons trop d'avance, un trou dans la voile le résorbera. »

Puis, il se tourna vers le capitaine :

« Pour le reste, les deux options comportent des risques : le contournement de la flotte nous rend dépendant des décisions ennemies, mais nous permettra de garder le contrôle. Si le détachement Kendran est trop important, il nous suffira de manœuvrer pour les éviter et notre louvoiement sera pris comme une manœuvre visant à les disperser.
Si nous rejoignons la bataille, prendre possession d'un navire sera plus simple, mais nous exposera au chaos. Il faudra manœuvrer pour s'extirper de la bataille sans attirer les soupçons du côté Kendran et sans se faire éperonner par nos alliés... Comme vous le disiez, une débâcle Kendran serait idéale. »


Il marqua un instant de réflexion.

« Je n'ai pas d'avis tranché... Capitaine, c'est votre bâtiment, votre équipage, personne ici est mieux à même de prendre cette décision. » Ostensiblement, Daemon posa la main sur la garde de son sabre et conclu avec un sourire vicieux. « Vous avez toute notre confiance. »

Le capitaine ne réagit pas immédiatement, dans l'attente d'autres avis, sans qu'ils ne viennent. Après un moment de réflexion, il déclara qu'ils iraient à la bataille. Mettant ses hommes sur le pied de guerre, il leur intima de se préparer pour l'heure fatidique.



Sorti à l'air libre, Daemon s'accoutuma peu à peu à la lumière et découvrit les abords de la cité Oranan. Un barrage de navires locaux se devinait, tandis qu'au loin, plus au sud, les premières voiles Kendran se dessinaient... Accoudé au bastingage, il s’aperçut que Rougine échangeait avec Ezak. Il s'approcha sensiblement pour entendre ce qu'ils disaient, captant quelques bribes au sujet du débarquement, mais sa présence ne passa pas inaperçu. Les deux aventuriers échangèrent un regard méfiant et achevèrent leur discussion à voix basse...

- 1300 mots -
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Mikkah-El Sôdehbek
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Re: La Baliste (Navire d'event - X3)

Message par Mikkah-El Sôdehbek » ven. 5 févr. 2021 10:02

Sur terre, Daemon avait semblé d'accord avec Kurgoth. Tu lui adressas un rapide sourire. Mais bien vite, Ezak contredit ce plan. Et cette fois-ci, tu pouvais en être certain : lui était suicidaire. Cela te fit un coup au cœur comme tu avais décidé qu'il serait ton héros, mais tu n'étais plus trop sûr de vouloir rester à ses côtés pour observer de près ses hauts faits.

En fait de coque flottante, elle était accompagnée de trois mâts imposants et d'une baliste à la proue qui ne l'était pas moins. Tu fus soudain brûlant de curiosité de voir cette machine à l’œuvre et sur le roulement de la mer qui plus était. Sur le pont, vous fûtes accueillis par le capitaine qui vous donna ses deux règles de conduite - pas de feu, pas de règlement de compte - que tu trouvas facile à respecter. D'un point de vue personnel, le feu t'était aussi un ennemi. Jiat Laeten fit un signe et le signal du départ fut donné.

Tandis que les manœuvres de départ se résolvaient, Eldros vous fit signe de vous rapprocher de lui pour exposer son plan. Tu ne l'écoutas que peu. Moins remarquable que le reste de tes compagnons, tu prenais bien garde à n'être dans les pattes de personne - bien que tu les observas tous - tenant ferment ton luth contre toi. Et lorsque la Baliste se décolla de la terre ferme, tes yeux se portèrent au-delà des balustrades et les mots d'Eldros te furent bien lointains tandis que tu dévorais de la vue toutes ces voiles noires qui vous suivaient, vous précédaient, vous entouraient. Ça, c'était de la vue. Tu frottas nerveusement les cordes de ton instrument.

"Observez sur ce bleu azurée, la marée noire montante, le claquement de ses voiles dominant celui des autres flots..." chantonnas-tu dans un souffle trop faible pour interrompre qui que ce fût.

Eldros avait fini. Son plan était, te semblait-il, de la même tenure que celui de Kurgoth, à ceci près qu'il ne ferait pas passer certains d'entre vous pour des prisonniers, mais des messagers importants. Les chances de survie augmentaient (et c'était bien la seule chose qui t'intéressait). Par contre, la visible mésentente entre Eldros et Kurgoth était un assez bon divertissement à tes yeux. Puis Lord Azrael intervint, du côté du garzok et le blondinet sembla affecté. Assez pour se plier à l'opinion du squelette. Tu ne pus réprimer un de tes sourcils d'aller voir ton cuir chevelu. Le brusque revirement de son caractère t'étonnas. Mais tu t'étais bien enfatué d'Ezak pour une raison artistique, lui l'avait sûrement été d'Azrael pour une raison, eh bien, euh, ça restait à voir.

Sur ce, Eldros vous quitta pour aller s'en référer au capitaine sur la manière de récupérer un navire adverse. Tu en profitas pour aller rejoindre la balustrade et t'y percher. La vue de la flotte te procurait un vif sentiment de puissance dont tu voulais t'imprégner pour plus tard, lorsqu'il faudrait chanter le récit de ces événements historiques. Quelque temps plus tard, tu fus appelé dans la cabine du capitaine. Tu réprimas une grimace. Ça allait puait - et dans beaucoup de sens du terme.

Le but de la discussion est simple : trouver comment vous vous approprierez un navire adverse. Tu te mis dans un coin, non que la conversation ne t'intéressât guère, mais plutôt que tu n'avais jamais été marin et que ton avis ne servirait pas - si pourtant il était écouté. Après l'introduction du capitaine - qui connaissait son affaire pour sûr - Kurgoth commença par cracher sur le sol. Les regards noirs qu'il se reçut le força à peine à effacer son crime en l'aplatissant de son pied. C'était au plus haut ridicule et tu en profitais grandement.

La discussion terminée, tu sortis d'un pas calme, mais soulagé de pouvoir aller respirer l'air marin. Loin des autres. Surtout du diptyque Kurgoth - Eldros. Que ces deux-là ne se fussent pas encore écharpés relevait du miracle de seconde en seconde. Mais tu vis qu'Ezak avait rejoint le second. Tu ne pouvais entendre leur discussion et contrairement à la dernière, t'abstins de t'approcher pour les écouter - Eldros semblait sur les nerfs et pourrait bien décider de les relâcher sur toi. (Tu étais arrivé avec Kurgoth après tout.)

Et puis, voilà : en une demi-journée, tu pus apercevoir un port - celui, très clairement, d'Oranan. Pour toi qui avais pensé que le voyage serait beaucoup plus long et qu'il te permettrait d'oublier quelque peu les problèmes qui s’amoncelaient à l'horizon, cette vue t'angoissa subitement. Tu cherchas des yeux un endroit où te cacher - tu avais par réflexe pensé à réintégrer la cabine du capitaine et ce n'était certes pas la bonne idée. Tu aperçus donc Ezak et décidas d'en savoir plus. Mais il était déjà en pleine conversation et t'avais repéré, baissant la voix. Ou alors non, c'était Daemon qu'il avait vu approcher - tu l'aperçus en tournant la tête. Puisqu'il te fallait bien sortir de la tienne que le combat n'était plus qu'à quelques minutes, tu décidas de te rapprocher de lui.
Mikkah - Voleur Haffiz

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Cromax
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Re: La Baliste (Navire d'event - X3)

Message par Cromax » ven. 5 févr. 2021 16:37

La Fin d’une Ere
(Groupe Omyrien)



Après toutes ces discussions, planifications, stratégies et disputes, l’ambiance sur le navire était tendue. La fierté de beaucoup avait été mise à l’épreuve, marins comme aventuriers, et les désaccords naissaient entre ces personnalités fort différentes, et pourtant unies par un lien de sang vers un but commun. Sous le tocsin lointain des beffrois d’Oranan, l’armée maritime d’Omyre avançait, terrible menace. L’objectif était clair : défaire le plus possible de navires ynoriens avant l’arrivée des kendrans.

Et ils eurent une bonne heure pour s’y donner à cœur joie. La flotte de la Reine Noire était bien plus importante que les navires d’Oranan, et l’assaut fut donné, instantanément. Une grosse partie de la flotte d’Omyre se lança dans la bataille, faisant pleuvoir traits, flèches et munitions balistiques sur la flotte adverse. Le feu fut aussi utilisé : le but était de détruire, de couler, de tuer. Bien vite, les flots s’enflammèrent de navires incendiés, coincés entre le ciel et l’eau. Et la charge de la flotte de Perailhon poursuivit sa furieuse avancée, collant désormais ses navires aux bateaux adverses en vue de les aborder, d’en écraser les passagers et défenseurs à coups de haches et de sabres.

La Baliste s’était embarquée dans cet assaut furieux. Une phase de pilonnage, durant laquelle la plupart des aventuriers présents n’eurent pas grand-chose à faire, et ensuite la phase d’abordage. Là, ils purent se donner à cœur joie : ils pourraient aisément s’emparer ou couler l’un des navires du port le temps que les kendrans arrivent sur place, comme une cavalerie tardive. Le Capitaine choisit personnellement la direction d’une cible : Une jonque militarisée un peu isolée des autres, ce qui leur laissait une vue libre sur l’arrivée kendrane, au loin. Trois mâts ornés de voiles lattées rouges ou blanches. L’appontage fut violent : les grappins saisirent le bastingage adverse sans lui laisser la moindre chance de s’éloigner.

Image

Les défenseurs ynoriens étaient vêtus d’armures de cuir ou de simples habits. Ils n’étaient pas de mauvais combattants, pour les soldats parmi eux en tout cas, et ne se laisseraient pas faire. Les marins, eux, paniquaient davantage et tenteraient de se défendre tant bien que mal face à cette intrusion.




[HJ : Je vous offre ici une petite occasion de massacre unilatéral de vos forces sur celles du navire en face. Amusez-vous, faites gicler le sang si c’est ce qui vous convient, ou œuvrez avec discernement pour protéger la Baliste des éventuels retours adverses et autres tentatives héroïques des ynoriens. Vous avez largement le dessus, ce qui ne veut pas non plus dire que le combat doit être trop facile pour vous. La note de celui-ci dépendra de sa richesse et de sa difficulté pour votre personnage. Concluez l’assaut par la décision de ce que vous faites de cette jonque : la brûler, la couler, la piller, vous l’appropriez au nom de l’équipage de la Baliste… Tata Yoyoooo !

XP :
Eldros : 0,5 (discussion sur le plan du camp) + 0,5 (discussion du plan marin) + 0,5 (aparté avec Ezak) + 0,5 (aparté avec Azra) + 0,5 (vie sur le navire, craft).
Kurgoth : 0,5 (discussion sur le plan du camp) + 0,5 (discussion du plan marin) + 0,5 (pète un câble)
Azra : 0,5 (discussion sur le plan du camp) + 0,5 (discussion avec Ezak) + 0,5 (aparté avec Eldros) + 0,5 (vie sur le navire, invocation)
Ezak : 0,5 (discussion sur le plan du camp) + 0,5 (discussion du plan marin) + 0,5 (aparté avec Eldros) + 0,5 (aparté avec Azra) + 0,5 (entraînement, vie du navire).
Daemon : 0,5 (discussion sur le plan du camp) + 0,5 (doscussion sur le plan marin) + 0,5 (bref échange avec Azra, vie marine).
Mikkah : 0,5 (témoin passif de la destinée des autres).]

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Azra
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Re: La Baliste (Navire d'event - X3)

Message par Azra » sam. 6 févr. 2021 16:40

Les deux flottes se précipitaient l'une sur l'autre. Avec intelligence, Perailhon ne comptait pas attendre la venue de la flotte que Kendra Kâr qui emplissait l'horizon : il avait ordonné à sa propre flotte d'en finir avec celle d'Oranan au plus vite. Frapper l'ennemi avant qu'il n'unisse ses forces...

Bientôt, une pluie de traits emplie de ciel. Flèches, javelots, pierres, projectiles enflammés et, bien sûr, d'innombrables sortilèges de combat. En quelques minutes, c'était une véritable tempête qui se déchaînait : la foudre frappait les mats et les vents poussaient les navires pour percuter leurs alliés. Des boules de feux, magiques ou non, incendiaient les ponts et ceux qui n'étaient pas bien abrités. Pourtant, Azra resta dehors, à contempler tout cela, sans autre protection que Rendrak qui se tenait prêt à intercepter d'éventuels projectiles.

Pour autant, le risque restait limité : le capitaine, pas fou, avait orienté leur navire vers une jonque ynorienne qui n'avait pas su tenir la ligne de bataille et se tenait légèrement à l'écart. D'ici, ils pouvaient voir les navires kendran qui approchaient, et représentaient leur vrai cible, tout en combattant.

Cette bataille, Azra s'en serait bien passé, elle ne concernait pas leur mission, mais c'était la guerre et, de toute évidence, le reste de l'équipage avait grande hâte d'en découdre. Le navire ennemi, en les voyant approcher, tenta de rejoindre ses alliés, mais il était trop tard. Les grappins étaient lancés, et l'abordage avec.

« Rendrak... ça va être à nous... » marmonna le nécromancien.

« Ton enthousiasme fait plaisir à voir. »

Il n'avait pas besoin d'exprimer un fait : c'était la première fois qu'il montait sur un bateau, et il ne se sentait pas au mieux de sa forme. Même marcher pouvait s'accompagner de quelques difficultés ! Alors se battre... enfin, il avait déjà connu de pires situations...

Kurgoth fut le premier à s'élancer, tandis que les soldats d'Omyre se déversaient sur le navire ennemi en utilisant les cordages. Plus posé et prudent, le nécromancien fit signe à un matelot d'apporter une passerelle. Rendrak, bien sûr, n'avait pas tant attendu : d'un bond colossal, il prit les devants et s'écrasa sur le pont, hurlant et semant la panique dans les rangs ennemis de son hurlement de mort. Son crochet entra en action et faucha tout ce qui s'approchait de trop près. Mais il n'y avait pas que des matelots. Il y avait aussi des soldats qui se mirent en formation, un rang serré pour faire barrage à leurs ennemis.

« Charger comme un fou sans avoir préparé le terrain... tssss. »

En attendant que la passerelle soit mise, Azra tendit les mains devant lui et concentra son fluide d'ombre. Une énergie phénoménale s'accumula, se focalisa en un point précis et dévastateur... avant qu'il ne le projette en l'air ! L'obus magique s'envola... et retomba dans les rangs ennemis ! L'explosion brisa même le bois, envoyant les hommes valdinguer, brisant la formation et laissant plusieurs hommes lourdement blessés.

« Voilà, maintenant on peut y aller. »

Azra s'engagea prudemment sur la passerelle qui tanguait dangereusement, en aprti à cause de son sort et, d'un pas qui aurait pu paraître gracieux s'il n'était pas surtout prudent, posa le pied sur le navire ennemi, sa dague à la main.

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Ezak
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Re: La Baliste (Navire d'event - X3)

Message par Ezak » sam. 6 févr. 2021 19:25

Nous nous mêlèrent rapidement dans le flot de voiles noires qui filait vers le port de ma ville natale. Nous n’étions pas en première ligne, mais de là où nous étions, nous pûmes apercevoir les premiers échanges. Projectiles physiques et magiques allèrent s’écraser sur les embarcations des deux camps, provoquant un chahut d’hurlements guerriers, de cris d’effrois, de bris de bois, corps - vivants ou non –déchus, allant s’écraser sur les flots.

La Baliste resta éloignée de ce chaos, ce n’est que lorsque le formation Omyrhienne provoqua un tel fracas parmi la ligne de bateaux ennemis, que certains durent s’écarter, que notre vaisseau fila vers l’une de ces coques dores et déjà perdu. Notre cible était un trois mats aux voiles rouges et blanches, une proie facile égarée. Là entre les deux équipages marins, il y eu plusieurs échanges de tirs. Sur le pont, je faisais des allers-retours, le visage fermé, les yeux rivés sur notre cible, ma lance à la main.
Dans d’autres situations, j’aurais probablement ressentis cette adrénaline, cette envie de tuer qui me rongeait les membres et l’âme avant chaque combat. Ce jour, j’étais vide. Je n’avais aucune envie de combattre mon sang, je n'en aurais tiré aucune fierté. Cela était juste un mal nécessaire. Je devais faire ce qu’il fallait et ça s’arrêtait là.

La plupart des archers ennemis avaient été éliminés. Notre équipage semblait avoir bien plus d’expérience dans l'art de l'escarmouche marine. Les pirates égrenèrent leur rang petit à petit à l'aide de divers projectiles. Deux fois je manquai de me prendre une flêche. Une fois c'est un hasard, deux c'est un peu plus qu'une coïncidence. Sans cesser mes allers-retours, mon regard acéré se figea sur un archer qui, visiblement, s’était mis en tête que j’étais sa cible. Nos yeux se croisèrent une dernière fois avant que les siens ne se baissent sur son arc pour encocher une nouvelle flèche. Ce fut le signal. À cet instant, je m’arrêtai net er j’envoyai ma lance avec une telle force et précision que celle-ci alla se planter dans la poitrine de l’homme qui n’eut pas le temps de voir sa mort arriver.

Il ne restait donc plus beaucoup de tireurs lorsque notre navire agrippa l’autre avec ses grappins. Je fis signe à mes hommes de se mettre en place derrière d’un signe circulaire de la main qui signifiait le regroupement. Autour de nous je sentis un frétillement d'esprits sanguinaire se répandre sur le pont, dans grognements animales, des hurlements virils, des souffles sanguinaires. Le premier de ces hommes à se lancer n’en fut pas un, puisque c’est le Garzok Kurgoth qui alla choir avec puissance sur le plancher ennemi avec une sauvagerie qui sema le désordre dans leurs rang. Il fut suivi par Rendrak, le Lykior mort-vivant d’Azra à la langue bien trop pendue. Mon regard se dirigea vers le Lord qui préparait un sort sombre entre ses mains. Mes yeux furent absorbé par cette émanation magique qu’il envoya s’écraser contre les troupes ennemis. La formation défensive que les soldats avaient mis en place vola en éclat. Un éclatements de bois, d'os, et de chairs. La plupart des hommes furent éjectés et retombèrent comme des fruits bien mûrs. J’en profitai. La Liche eut à peine posé le pied sur le plancher ennemis que j’ordonnai à mes hommes de me suivre. En courant nous nous élancèrent la suite du Lord, passant de part et d’autre d’Azra qui dû se faire un peu bousculer tant nous filèrent avec conviction. Comme un bloc nous tombèrent sur les soldats qui essayaient bien malement de reprendre leur formation éprouvée par la magie nu nécromant. Sans pitié, j’enfonçai ma lame entre les deux omoplates d’un pauvre compatriote qui tentait de se relever, tandis que mes hommes faisaient de même avec les autres malheureux qui étaient encore désarçonnés. Sans ménagement, je passai sur son corps inerte, pour aller m’attaquer à la deuxième ligne qui avait eu le temps de se reformer. Nos corps s’écrasèrent lourdement contre un mur de bouclier qui stoppa net notre progression.


« Poussez ! »
hurlai-je à mes hommes pour qu’ils ne faiblissent pas face à cet obstacle.

Mais le mur était si bien en place qu’il ne bougea pas d’un iota, malgré l’intensité physique que nous mettions dans notre charge. De cette muraille mobile, des lances s’extirpèrent pour s'abattre sur nos corps. Je reçus la pointe de l'une d’entre elles dans le torse. Même si elle ne parvint pas à transpercer mes écailles, elle me fit quand même assez mal pour que je grogne en serrant les dents. Dans un réflexe rageur, je répliquai, en plantant mon sabre qui luisait de violet, sans doute à cause de la présence d’Azra, dans l’interstice laissé par la lance fourbe. Je sentis le fier fer se planter profondément dans un corps qui s’écroula lourdement. Le mur se retrouva amputer d’un bouclier, désarçonnant un peu la formation qui commençait à rompre légèrement sur son flanc, mais qui tenait tout de même bon. Le défi que nous avions imposé était relevé.
Modifié en dernier par Ezak le dim. 7 févr. 2021 06:16, modifié 2 fois.

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Eldros Rougine
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Re: La Baliste (Navire d'event - X3)

Message par Eldros Rougine » sam. 6 févr. 2021 22:58

L’heure approche. L’équipage est prêt, paré comme pour un abordage classique, maquillé par des peintures de guerre sombres les faisant ressembler à des démons sortis tout droit des abysses glacées pour provoquer l’effroi chez l’ennemi. La flotte Ynorienne est proche, déjà écrasée par notre nombre. Les premiers projectiles sont lancés et le fracas du bois fait écho aux tumultes des vagues. Les premiers cris de douleur, de rage et d’effroi se font entendre, faisant remonter un frisson d’excitation le long de mon dos. La première ligne des navires Omyriens s’écrasent contre les bâtiments Ynorriens. Laeten avait prit soin de ralentir assez tôt pour profiter de son avantage à distance et choisir les cibles les plus fragiles. La corde de la baliste claque à un rythme régulier, suivi des râles d’effort des matelots qui la recharge. Les pirates cognent le manche de leurs armes contre le bois en poussant des rugissements de bête sauvages. Des brasiers s’allument sur les flots dans lesquelles des navires vont enflammer leurs voiles, n’ayant plus la possibilité de les éviter. Les corps à corps s’engagent et les premiers corps tombent à l’eau venant servir d’amuse-gueules aux créatures de Perhaillon.

Quand le capitaine désigne un bateau isolé au timonier, un nouveau vent de fureur et de combativité souffle parmi l’équipage, bien loin de l’ordre qui régnait pendant le trajet. Les hommes sont devenus des bêtes prêtes à se battre pour prendre des vies plutôt que de perdre la leur. Les pirates s’amassent à bâbord, se couvrant des tirs derrière le bastingage en poussant des rires moqueurs, couvert par nos propres arbalétriers qui envoient salves après salves. Puis quand vient le moment les grappins sont lancés, les liens tirés. Le navire est secoué quand les coques se rentrent dedans, le silence tombe une seconde, attendant l’ordre fatidique de l’abordage que le capitaine déclare l’instant d’après. Le Garzok est un des premier à se lancer à l’assaut suivi de l’invocation morte vivante du messager de Phaïtos et des troupes d’Arkasse en compagnie de leurs sergent. Les pirates les plus agiles abordent en rugissant alors que d’autres mettent en place les passerelles pour faciliter la traversée tandis que les flèches fusent encore de part en part. Un trait de baliste balaie la dunette adverse en détruisant le bastingage de bois, rependant des échardes sur les marins qui y sont présents. Je m’élance à mon tour, sabre à la main au moment où une concentration magique sombre souffle le pont Ynorien et les hommes qui s’y trouvent. Je dresse mon avant bras pour me protéger avant de rejoindre le combat pour de bon. Je commence par enjamber un archer dont une lance en pleine poitrine a eu raison. Si la ligne adverse était peut être serré au départ, le passage ouvert par les premiers et le sort du messager a provoqué une désorganisation chaotique, des soldats Ynoriens et des pirates se battent en duel, des groupes tentent de se reformer ici et là alors que les marins moins férues à l’art de la guerre se démènent comme ils peuvent pour fuir ou se défendre.

L’un d’eux s’écrase devant moi, probablement trop pressé de descendre du mât. Devant moi Ezak et ses troupes sont bloqués par un mur de soldats qu’ils cherchent à briser. Un cri attire mon attention, me permettant de remarquer le marin qui me charge. Je pare son attaque précipitée et esquive la seconde toute aussi hasardeuse. Je n’ai hélas pas le temps de m’occuper de ce bougre moi même, il est abattu par un moucheur d’un tir qui lui perfore la poitrine. Il n’est pas encore tout à fait mort et il tend vers moi une main et un regard implorant. Une grimace de dégoût déforme mes lèvres une courte seconde avant que je ne marche sur sa poitrine de tout mon poids pour suivre Dovan qui grimpe sur la dunette dévastée, contournant ainsi la ligne de soldat qui bloque d’Arkasse. Il est trop tard quand ils nous remarquent, trop préoccupés à retenir l’assaut des hommes du sergent. Nous nous jetons sur eux en compagnie d’autres pirates, brisant leurs formation et permettant à Ezak de retourner la situation. Un soldat m’attaque, plus dégourdi que le marin précédent, il me donne plus de mal pour esquiver ses attaques. Il finit par m’entailler le flanc, causant chez moi un sursaut de rage. Je la sens à nouveau, cette magie sombre prête à se déchaîner. Je repense aux mots du messager sous entendant que je ne suis pas en accord avec ma croyance, que je ne suis pas digne de me servir de cette magie obscure. Au contraire, je pense que j’ai trop cherché à la retenir, je devrais la laisser agir, se fondre dans mon sang, dans mon esprit, dans ma foi. Je perçois un voile obscurcir ma vision sans me rendre aveugle, comme à travers un tissu de soie. Je sens la magie s’immiscer dans tous les recoins de mon âme, dans chaque partie de mon corps et je ne la retiens pas, je la laisse faire. Elle se montre, s’extirpant de ma peau pour glisser le long de mon corps jusqu’à mes épaules sous le regard effrayé de mon agresseur. Elle m’enroule de son manteau couleur nuit, me reconnaissant comme son allié, comme son porteur, comme son hôte. Elle m’accepte, me tolère et bondit pour me défendre, se jetant sur le soldat, l’englobant dans un tourbillon ténébreux avant de coller à sa peau. Il se débat, cherchant à éteindre les flammes noires qui lui prennent toute sa vitalité. Sa peau devient grise, flétrie, ses cris deviennent rauques puis sifflants alors que sa silhouette s’amincit chaque secondes jusqu’à ce que ses jambes n’aient plus la force de le porter. Il s’écroule, sans vie, avec deux flammèches sombres à la place des yeux et une bouche noire grande ouverte, déformée par la douleur et la terreur.

Je contemple mon chef d’oeuvre alors que le fluide d’ombre vient me retrouver, se fondant dans mon corps pour retrouver un esprit aussi noir que son apparence. Un sourire brise mon masque impassible, avant de se transformer en rire funeste. Azraël n’avait pas tord finalement, je n’étais pas totalement en accord avec mon moi profond. Je le bridais sans doute un peu trop, la part d’ombre en moi, il est temps de la nourrir, qu’elle grandisse, qu’elle s’étale, qu’elle engloutisse tout ceux qui osent défier Phaïtos.

Deux autres Ynoriens, témoins de mon sort, se jettent sur moi avec des regards haineux. Mon rire s’estompe et je crains que mon âme ne soit pas encore assez noire pour réutiliser ce sort. J’use donc de mes compétences d’escrimes, loin d’égaler celles du maître d’équipage, pour me défendre. Convaincu que Phaïtos me viendra en aide.

((Tentative d’apprentissage du sort cruelle obscurité. I II))
Modifié en dernier par Eldros Rougine le jeu. 11 févr. 2021 22:49, modifié 1 fois.

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TheGentleMad
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Re: La Baliste (Navire d'event - X3)

Message par TheGentleMad » dim. 7 févr. 2021 12:16

-----K-----


La flotte omyrhienne approchant, toutes les cloches d'Oranan se mirent à sonner comme prises de panique. Cela ne fit qu'augmenter l'impatience de Kurgoth qui se plaça à l'avant du navire pirate pour être le premier à sauter dans la mêlée. D'où il se tenait, il put voir le massacre qui avait lieu entre les autres bateaux présents aux abords du port. Après plusieurs minutes à contempler ce spectacle, l'excitation du garzok était à son comble. C'est alors que le capitaine sembla se décider sur sa cible : une jonque restée un peu à l'écart du combat. Afin d'éviter la pluie de projectiles, le chevalier s'accroupit derrière le bastingage afin que celui-ci lui serve de bouclier, mais dès que les deux vaisseaux furent assez proches, sans même attendre que les grappins et passerelles ne fixent les bâtiments ensembles, il grimpa sur le bastingage et sauta d'un pont à l'autre.

Profitant de l'effet de surprise, Kurgoth renversa les quelques soldats sur son chemin en fonçant tête baissée, tel un bélier, comme le lui avait appris Grungr. Les Ynoriens étant entassés sur le flanc du navire, là où ils s'attendaient à se faire aborder, le barbare n'eut guère de soldats à renverser avant de se retrouver au milieu des marins. Ainsi, pendant que ses alliés commençaient l'abordage, le prêtre de Thimoros enchaînait les coups de hache sur les ynoriens sans armures et paniqués. Son joyeux massacre ne s'éternisa cependant pas, car, ses troupes résistant tant bien que mal face à l'assaut, le commandant ennemi envoya sa dernière ligne pour s'occuper du barbare. Voyant la masse de métal se diriger vers lui, Kurgoth compris instinctivement le danger et, après un dernier moissonnage parmi les marins, recula à l'extrémité de la proue du navire. De cette position surélevée, il eu une meilleure vision de la situation : bien que ses alliés avaient posé pied sur la jonque, le mur de boucliers des soldats parvenait à les contenir. Si ce mur ne se brisait pas rapidement, Kurgoth serait lui aussi rapidement encerclé, mais, seul, se ferait sûrement écraser par le nombre. Sa situation devenant presque désespérée, il décida de tenter le tout pour le tout et de parier sur l'aide de ses alliés, bien qu'il ne leur fasse guère confiance.

Adressant une dernière prière à Thimoros, il chargea droit sur le mat le plus à l'avant du navire. Dès l'impact, il le ceintura de ses bras épais et resserra l'étau ainsi formé pour le briser. Tandis qu'il tentait de descendre ses mains autant que possible pour augmenter l'effet de levier, il poussait de toutes ses forces avec ses jambes pour que le haut de son corps, collé au mât, le fasse basculer. La tête contre le bois, il entendait résonner dans son casque le craquement de chaque fibre rompue par son effort. Entre les ouvertures de sa visière, il entrevoyait les ennemis approcher, mais aussi hésiter, comme s'ils comprenaient ce qu'il cherchait à faire et le danger qu'ils courraient en restant à proximité. L'un des ynoriens, plus intrépide que les autres ou n'ayant pas entendu le mat craquer, s'approcha assez pour lui planter son épée dans le mollet. S'il avait eu pour projet de fragiliser les appuis de la peau-verte afin de saboter son plan, cela eu l'effet inverse. Le garzok relâcha certes son emprise pendant une courte seconde, mais, mettant ses ultimes forces dans son acte titanesque, contracta une dernière fois tous ses muscles, parvenant à rompre la base du mât. Un immense craquement résonna alors tandis que le barbare épuisé guida de l'épaule et de la tête le mat chancelant en direction du mur de bouclier qui ralentissait ses alliés. Il ne put cependant voir si son acte avait porté ses fruits, car lorsque le mât bascula, la base de ce dernier le projeta en arrière en le frappant sous le menton.
674mots

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Azra
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Re: La Baliste (Navire d'event - X3)

Message par Azra » lun. 8 févr. 2021 21:26

Ezak bondit à son tour, suivi d'une troupe d'humains si disciplinés qu'il ne pouvait guère douter qu'il s’agissait de ses propres hommes. Il était bel et bien un officier d'Omyre ! Et il engagea immédiatement une danse mortelle contre ses ennemis. Mais l'ouverture qu'il avait offerte se refermait déjà..

Un guerrier ynorien vint même à la rencontre du nécromancien. Sa lame voltigea vers son visage si vite qu'Azra eut à peine le temps de la voir, et, sans son masque, il aurait probablement perdu la tête. Il recula, sonné par le tintement du métal. Sa dague ne lui offrait que peu d'allonge et l'homme pressait son avantage. Il recula encore d'un pas, et encore d'un autre. Il devait utiliser ses pouvoirs ! Il invoqua le souffle de la mort dans son poing, et celui-ci hésita un instant, tant il avait du mal à se concentrer. À cet instant, la chaîne de Rendrak s'enroula autour de la jambe du guerrier pour le retenir, laissant à son maître le temps de prendre du champ... tout en exposant son dos à ses ennemis. Mais il n'en avait cure : les lames rebondissaient sur ses os indestructibles et son armure d'acier.

« Allez, Azra ! »

Cette fois-ci, le sortilège se condensa correctement et jaillit de sa main, frappant le guerrier qui hurla de douleur, consumé par les flammes noires. Profitant de cet instant, Azra bondit en avant et planta sa dague dans un défaut de l'armure. Le hurlement prit un ton inhumain tandis que l'âme était arrachée et aspirée par l'arme maudite. Alors que Rendrak se retournait pour balayer ses adversaires d'un revers de son bouclier, le nécromancien prit une seconde pour se remettre.

Le combat l'avait amené presque dos à Ezak, qui venait d'encaisser un terrible coup de lance. Le mort-vivant rit :

« Alors, ça faisait longtemps, hein ? »

Plus loin, il remarqua le garzok, qui s'attaquait furieusement... au mât.

« Tu es sûr que nos alliés savent reconnaître nos ennemis du décor ? »

C'est alors qu'il vit Eldros qui invoquait tant bien que mal sa magie pour affronter un soldat ennemi. Le succès était finalement assez correct et il blessa mortellement l'homme. L'effort le laissa néanmoins affaibli alors que deux soldats se ruaient sur lui. Azra lâcha donc :

« Je te laisse Rendrak, mon vieux. J'ai un collègue à sauver... »

L'énorme Liykor se mit en rang avec les soldats du maître d'arme en ricanant à son intention :

« Hu Hu hu ! Alors, petit, tu veux que je fonce dans le tas pour briser la formation ? J'ai moins de vie à gaspiller que tes petits soldats ! »

Pendant ce temps, Azra se faufilla vers Eldros. Celui-ci avait été repoussé en arrière, ce qui avait le mérite d'avoir ouvert un espace dans le dos de ses assaillants. Azra se glissa derrière... et planta sa dague dans la nuque d'un homme ! Avec un hurlement, son âme s'enroula autour de la lame. Son confrère bondit de côté, horrifié de voir son compagnon mort si vite. Mais Azra n'avait pas le temps de s'occuper de lui. Déjà, un autre ynorien en armure, armé d'une lance cette fois, se ruait sur lui. Il dut reculer. Il n'avait définitivement pas assez d'allonge pour affronter un tel soldat !

« Pas mal, ton sort Eldros ! cria-t-il à l'humain qui se trouvait maintenant à côté de lui. Tu vois quand tu t'appliques ! Ah ah ! Bon, voyons ce qu'on peut faire pour se sortir de là... »

Les deux soldats faisaient face, décider à en finir, mais déjà, le nécromancien invoquait ses pouvoirs. Saisissant son bâton, il frappa le sol en bois en criant :

« Voyez le sort qui vous attend ! »

Ses yeux de prêtre de la mort ne pouvaient ignorer les ombres qui planaient sur le navire, à la limite du visible, et c'était le moment d'en profiter. Alors que les soldats chargeaient, et au risque de se faire blesser en baissant sa garde, il mobilisa ses fluides d'ombres pour donner une forme visible aux spectres. Soudain, partout autour d'eux, les figures grimaçantes et haineuses des soldats morts vinrent ternir ce jour déjà bien sombre... et alors même que la lance transperçait sa robe de cuir et lui brisait une côte, Azra riait !

Pourtant, il ne fut sans doute pas celui qui causa le plus de bazar sur le navire : car le plan du garzok se révélait enfin, après tant d'efforts et de blessures de sa part... Ce monstre était en train d'arracher la mâture pour la faire tomber sur le mur de bouclier qui se reformait ! C'était aussi fou que génial ! Et il réussit ! Le mât s’abattit lourdement, le projetant au loin, et les soldats et matelots ynoriens hurlèrent et se dispersèrent. Le mat en écrasa un grand nombre, et broya également le lancier... mais le sol déjà rudement endommagé se brisa complètement et ils furent tous projeté dans les cales, alors qu'Azra riait, dans un tourbillon d'âmes enragées.

Plus loin, Rendrak se releva à côté d'Ezak et commenta :

« Hé bah « Zaky », finalement, pas besoin que je charge. Dommage, hein ? »

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Eldros Rougine
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Re: La Baliste (Navire d'event - X3)

Message par Eldros Rougine » mar. 9 févr. 2021 23:07

L’inattendu se produit alors que la liche s’en donne à cœur joie, usant de spectres pour répandre l’effroi, me dégageant d’ailleurs au passage d’une situation délicate en me félicitant pour mon sort. Un craquement résonne sur le pont, annonciateur d’un mauvais signe, alors que l’ombre de la voile de misaine ne bouge trop rapidement pour que cela soit normal. Je vois le mât se pencher vers moi, me dominant de toute sa hauteur. Tous les visages se tournent vers ce tronc mortel qui chute vers nous dans un bruissement de bois brisé, de claquement de toile et de cordes qui se rompent. Je n’ai qu’un court instant pour apercevoir le responsable de ce cataclysme, l’orc. Encore lui. Toujours lui ! Le mât s’abat avec violence sur la ligne de combattant, recouvrant cette partie du pont sous sa voile et brisant le plancher qui m’emporte sur l’étage inférieur. Je sens mon flanc cogner contre un tonneau ou une caisse, me causant une douleur désagréable vite englouti par le mépris que je ressens. A tâtons, je retrouve le manche de mon sabre qui m’a échappé des mains. Autour de moi règne la désolation, la barre de flèche à percer le pont pour finir sa course dans la cale en emportant tout les systèmes de maintient qui reposent sur le sol. Quelques hommes gisent sous les débris, sonnés ou inconscients. Je reconnais quelques pirates, quelques hommes d’Ezak. Je distingue des têtes Ynoriennes aux yeux plissés, la liche et son invocation à côté d’Ezak couvert de la poussière qui tombe encore de l’étage du dessus sous les gestes violents qui y sont orchestrés. Les mouvements reprennent à mon niveau, bientôt le combat va se poursuivre sous les planches et il n’y a pas de temps à perdre pour noyer ma haine dans des flots de sang. C’est avec un cri de rage que je plante ma lame dans la nuque d’un marin d’Oranan qui se remet à peine de sa chute. Mon cri en déclenche d’autres tout aussi emprunts de fureur et la lutte reprend. Un autre marin se jette sur moi avec son sabre, je dévie son coup et saisis la dague à ma ceinture pour lui planter dans le torse, une fois, deux fois, trois fois, quatre fois, pris d’une frénésie enragée avant de le laisser s’affaler contre un tonneau, toussant des gerbes de sang. J’écrase du pied une main cherchant à atteindre une arme au sol, arrachant un cri à un soldat piégé dans le cordage. Mon arme tranche sa gorge sans hésitation avant de rencontrer la lame d’un autre, je me montre plus agressif que lors de mes entraînements, voulant offrir autant d’âmes que possible à Phaïtos. Mais ma frénésie me fait manquer de prudence et mon adversaire m’entaille le torse. Je grogne en me crispant assez pour donner l’occasion à l’Ynorien de me frapper encore, percutant mon visage du manche de son sabre. Il lève son bras à nouveau, prêt à m’achever. Je bondis, me jetant contre lui de toutes mes forces, faisant tomber nos corps. Il perd son arme mais me colle un coup dans la joue qui me fait lâcher la mienne. Je crache le mélange de sang et de salive qui m’emplit la bouche, aveuglant le marin qui frappe à l’aveugle. Moi en revanche je ne le rate pas, mon poing brise son nez mais je n’ai pas le temps d’en asséner un second qu’une corde s’enroule autour de mon cou. Je suis tiré en arrière, suffocant et cherchant à attraper le visage de l’homme qui veut m’étrangler en agitant mes jambes comme des asticots. Hors de ma portée, j’essaie alors de défaire l’étau qui presse ma gorge et me prive d’oxygène. Je grogne, râle, cherche à happer de l’air mais mes forces m’abandonnent et que ma vision s’obscurcit. Me sentir ainsi décuple la haine que je ressent mais rien à faire. J’ouvre grand la bouche dans l’espoir d’inspirer une minuscule bouffé d’air pour rester conscient. L’étreinte se desserre soudainement tandis qu’un liquide chaud dégouline sur mon visage. Je tombe sur le côté, saisissant la corde pour l’éloigner de mon coup. Haletant, la vision encore trouble, je reconnais le maître d’équipage malgré son apparence monstrueuse à la face et au torse sanglant. Il me saisit d’une poigne de fer pour me remettre debout avant de me confier mon sabre. Je l’entends m’ordonner de ne plus le perdre avant de me pousser pour avancer.

Le tumulte du combat s’amenuise aux rythmes des corps qui tombent. Un cri victorieux se fait entendre sur le pont, il est temps de quitter le navire. Je remonte de la cale en compagnie des autres, Ezak, Azraël et son serviteur mort vivant s’en étant aussi sorti.

« Ce maudit Garzok... »

Lâchais-je entre mes dents serrés. Le combat est en effet terminé et les corps jonchent le sol de la jonque. Une victoire écrasante mais la bataille est loin d’être terminée, autour de nous le craquement des coques, le crépitement des flammes et les cris de douleurs sonnent comme une mélodie harmonieuse à mes oreilles. Visuellement le spectacle est tout autant saisissant, si bien que Dovan se sent forcé de me bousculer pour me faire avancer.

« Pressez vous messieurs ! La bataille n’est pas terminée ! »

S’exclame le capitaine sur le pont de La Baliste.

« Monsieur Velley, occupez vous des blessés. Ramassez les armes et les munitions et revenez sur La Baliste ! »

Le jeune Kendran aux cheveux blonds occupant le poste de médecin s’empresse de me montrer un endroit où m’asseoir pour observer mes blessures alors que Laeten poursuit, soudain plus tendu.

« Sauf vous. Vous ne remonterez pas à bord de mon navire. »

Dit-il en fixant la face brûlé du Garzok tandis que les arbalétriers de La Baliste le mettent en joue.

« Non seulement vous jetez ma cargaison par dessus bord sans même vous en excusez. Vous crachez sur le sol de ma cabine en pensant ne rien devoir à personne. Vous avez manqué de savoir vivre, manqué de respect envers moi et mon équipage mais en plus vous êtes un fou furieux, arrachant des mâts sans vous souciez de ceux qui se trouvent en dessous. J’ignore quelle valeur vous accordez à la vie des votre là d’où vous venez mais sur mon navire une vie vaut chère. Pour toutes ces raisons vous n’êtes pas le bienvenue sur La Baliste. »

Un sourire moqueur s’empare de mon visage alors que je trouve le regard d’Ezak parmi les matelots. J’incline la tête à son adresse, voulant lui faire comprendre qu’il est temps de se séparer des boulets que nous avons aux pieds.

« J’espère que vous saurez profiter de votre cadeau, une jonque privée d’un mât. Si d’autres veulent rester avec lui ils sont libres de le rejoindre. »

Laeten se détourne de lui, ordonnant de se détacher du navire aborder pour se remettre en mouvement et glissant l’ordre aux moucheurs d’abattre l’orc si il tente quoi que ce soit de stupide. J’espère tant qu’il se révolte, consumé par la rage d’être traité comme il aurait dû l’être depuis le début. Un chien, un bâtard mal éduqué qu’on abandonne pour ne pas prendre le risque qu’il morde. Je me relève sous l’œil surpris de Velley en train de recoudre mes plaies. Un sourire satisfait sur les lèvres. Mon seul regret est de ne pas avoir prit sa vie moi même.

((Laeten s'apprête à refaire bouger son navire, se préparant à aborder un navire Kendran isolé quand la flotte entrera dans la bataille.))
Modifié en dernier par Eldros Rougine le jeu. 11 févr. 2021 22:46, modifié 1 fois.

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TheGentleMad
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Re: La Baliste (Navire d'event - X3)

Message par TheGentleMad » jeu. 11 févr. 2021 20:48

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Étourdis par le coup reçu sous le menton, Kurgoth rampa jusqu'au bastingage pour essayer de se relever. Une fois hissé sur les pieds encore fébriles, le garzok se retourna pour faire face à un soldat ynorien abattant son épée dans sa direction. N'ayant d'autre solution pour éviter le coup, le chevalier se laissa tomber lourdement au sol, esquivant de peu la lame qui siffla au ras de son casque. Rassemblant ses maigres forces, car toujours épuisé, il leva un bras pour écraser l’entrejambe de son ennemi qui lâcha son arme de douleur. Tout en regardant son agresseur tituber en arrière, plié en deux, Kurgoth cherchait comment échapper à la prochaine attaque sentant qu'elle risquait de se produire avant le retour de ses forces. Alors qu'il priait Thimoros de lui envoyer un indice, si ce n'était de l'aide, ses prières semblèrent se réaliser lorsqu'un soldat en uniforme omyrhien acheva l'ynorien tordu de douleur et approcha la peau-verte.

"Merci... Reste par là... J'ai besoin d'encore un peu de temps... Juste pour récupérer..."

Après avoir répondu d'un signe de la tête aux paroles haletantes du garzok, l'humain lui tourna le dos et appela l'un de ses collègues afin d'interdire le passage de tout ennemi à proximité. Ce n'est qu'après une dizaine de minutes que Kurgoth se sentit à nouveau prêt au combat. Il se redressa alors, pris sa hache et fit signe à ses deux gardes du corps improvisés de le suivre à l'assaut. Lorsqu'il rejoignit le combat, le garzok constata que la plupart des ennemis avaient été écrasés sous le mat ou était morts au combat durant ses dix minutes de repos. Il ne restait plus alors que quelques soldats en sous-nombre et démoralisés qui n'offrirent qu'une faible résistance de courte durée. Le temps de porter quelques coups de hache, les ynoriens furent massacrés par les troupes omyrhiennes. C'est alors que le capitaine Laeten fit irruption sur la jonque, aboyant à ses hommes de ramasser blessés, armes et munitions avant remonter à bord. Il se tourna ensuite vers Kurgoth pour lui annoncer qu'il ne remonterait pas sur son navire, qu'il l'abandonnait sur cette jonque à cause de son comportement. Une grimace se dessina sur le visage du garzok, avant de se transformer en sourire lorsqu'il expliqua qu'une vie valait cher sur son navire. Ce sourire se transforma en un rire méprisant et caverneux lorsque le capitaine finit enfin de parler. Il tonna alors de sa voix puissante :

"Mais pour qui te prends tu pour oser décider de la valeur d'une vie ? Seuls les dieux ont ce pouvoir ! Il appartient au puissant Thimoros et à lui seul de décider quels guerriers survivent aux affrontements pour se battre un jour de plus et quels combattants sont envoyés à son frère, le grand dévoreur des enfers, après qu'il s'en soit lassé!"

Pointant son index en direction du capitaine, il continua d'un ton de défi :

"Estime-toi déjà heureux de rester en vie en restant à aboyer des ordres, caché derrière tes hommes. Un vrai chef, digne de ce nom, mène ses troupes ! Il est toujours en première ligne. Il est le premier à charger, le premier à tuer. C'est uniquement par son courage et son habileté au combat qu'un chef gagne le respect et l'obéissance et ses troupes ! Vos coquetteries n'ont pas leur place dans une guerre où la seule beauté est celle du sang, de l'acier et de la violence."

Hurlant à pleins poumons, il intime alors aux pirates de déguerpir de la jonque qui lui appartenait désormais.

"Et maintenant, toi et ta vermine, dégagez de mon navire avant que je n'envoie un mât percer le flanc de votre coque de noix !"

Joignant le geste à la parole, il se rua, furibond, sur les cordes maintenant les navires accrochés pour les trancher à grands coups de hache, obligeant ceux qui rejoindraient la Baliste à accélérer le pas.
683mots
Modifié en dernier par TheGentleMad le jeu. 11 févr. 2021 21:27, modifié 1 fois.

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Azra
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Re: La Baliste (Navire d'event - X3)

Message par Azra » jeu. 11 févr. 2021 20:53

Le navire était ravagé, cette bataille était gagnée. Ils se hissèrent difficilement sur les restes du pont ravagé, rejoignant tant bien que mal la Baliste. Tous... sauf le garzok. Le capitaine de navire, visiblement énervé par les trop nombreux débordements de la brute, ordonna qu'il reste sur sa victime brisée, menaçant de le faire abattre au moins geste suspect. Azra haussa les épaules, mais pas trop fort car sa côte brisée était douloureuse :

« Son plan nous a permis d'en finir vite, ce n'est pas plus mal... mais il est vrai que ce n'est pas le genre de... subtilité... dont nous aurons besoin si nous voulons triompher. Et puis, vous êtes le seul maître à bord, de toute façon. »

Il ne s'en souciait pas plus que ça, s'amusant vaguement à remettre sa côte en place comme si elle pouvait recoller. Bien sûr, il savait que seule la méditation pourrait régénérer la blessure, et il en aurait bien besoin. Alors que les cordes et la passerelles menant à la jonque étaient lâchées, laissant le garzok seul à bord, il se tourna vers le maître des lieux :

« Bon... capitaine, après ce petit échauffement, il va nous falloir mettre la main sur un navire kendran... vous vous sentez d'en trouver un encore un peu à l'écart, bref, de nous refaire la même manœuvre ? »

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Ezak
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Re: La Baliste (Navire d'event - X3)

Message par Ezak » jeu. 11 févr. 2021 21:21

Alors que mes hommes et moi, nous débattions férocement face aux soldats en formation, des mouvements autour de nous attirèrent mon attention. Des hommes tentent de nous prendre à revers, mais Azra et Rendrak veillent si bien que, ni moi, ni aucun de mes hommes, ne sommes obliger de quitter la ligne de front. J’entends la Liche s’exprimer dans mon dos, hilare, se rappelant des circonstances de notre rencontre. Effectivement, ça faisait longtemps. À l’époque, c’était des Garzoks que nous éliminions, aujourd’hui, c’était contre des Ynoriens que nous battions. Avec le recul, j’imaginais que d’une certaine manière, le destin continuait à vouloir agir selon une logique qui lui était propre.

Pendant ce temps, nous continuâmes à essayer de nous débarasser du mur qui nous bloquait la voie. Avec hargne, nous essayons de transpercer les défenses des ennemis, mais leur technique est impressionnante d’efficacité. Les rares fois où nos lames parviennent à pénétrer le mur pour faire tomber un porteur de bouclier, le trou laissé se referme aussitôt. Nous sommes même à un instant rejeter avec force vers l’arrière, lorsque dans un mouvement coordonné, tous les boucliers nous repoussent violemment, nous obligeant à reculer d’un pas ou deux, avant de nous prendre une nouvel forêt de lances. Cette fois j’écarte de mon sabre celle qui m'est destiné, mais ce n'ai pas les cas de tous mes hommes. Certains sont bléssés par les pointes acérés. Profitant de notre recul forcé, la ligne avance en prenant possession de l’espace que nous lui avons laissé. La discipline guerrière de mon peuple était vraiment un art saisissant. Je jurais d’appliquer certaines de ces techniques à mes formations futures.


Constatant ma difficulté, Rendrak se joint à ma ligne d’attaque. Il s’adresse à moi, me demandant s'il doit charger la formation ennemie. Je n’ai pas le temps de lui répondre, car déjà, nous sommes de nouveau au contact de combattants qui surpassent notre groupe par l’expérience. De nouveau, nous recommençons à jouer de nos armes. Mais un cri guerrier émergeant de derrière la ligne de front nous informe que nos ennemis se font prendre à revers. Toute une rangée de bouclier disparaît, pour aller défendre le nouveau front qui leur est imposé. Nos ennemis, privés de leur carapace, ne peuvent résister à notre fureur. Les lames fusent, se plantant dans les chairs. Des gerbes de sangs jaillissent et s’épandent sur le sol. Moi-même, je plante une lame dans la gorge d’un ennemi, qui s’écroule dans des gargarismes disgracieux. La formation recule, acculée par nos forces. Cependant, un fracas énorme attire mon attention. Un bruit de bois qui se déchire, de cordages qui se sectionnent et fouettent l’air. Je lève la tête pour apercevoir l’un des mâts qui commence à pencher dangereusement sur nous. Devant l'urgence, j'hurle à mes hommes, tout en reculant moi-même.

« Retraite ! »

Heureusement que Gart, mon instructeur, leur avait donné une discipline de fer. Car sans prendre la peine de comprendre le pourquoi de cet ordre, ils exécutèrent. Ce qui nous évita de faire parti des rangs des victimes. Le mat s’écrasa lourdement sur le bateau. J’essayai de fuir, mais si je parvînt à éviter l’imposant objet, la "terre" ébranlée me désarçonna et je me sentis attirer dans le vide. Je ne compris pas ce qui se passa tout de suite, si bien que par réflexe, je lâchai mes armes dans le but d 'amortir grâce à mes paumes. Inutiles, car je ne pus me réceptionner. Lourdement, je retombai sur le dos, alors que de nombreux débris de bois s’écrasent sur mon corps. Par chance, ceux-ci ne sont que de petites tailles, et ne pèsent pas bien lourd, mais ils le sont tout de même assez pour me faire mal et me sonner quelques instants. Dans le rang ennemi, d’autres n’ont pas la même chance. Ils finissent écrasés, et empalés par de nombreux débris sortis de nulle part . C’est du moins la première constatation que je fais lorsque je parviens à me remettre difficilement sur mes jambes devenues faibles. À mes côtés, se trouve Rendrak, qui s’adresse à moi, en me donnant un sobriquet bien familier.

« Mais ferme-là ! »

Parviens-je à articuler entre mes dents serrées sous le poids des nombreuses meurtrissures de mon corps. D’un coup, alors que le monde semblait s’être suspendu, des cris résonnent dans toute la cave. Je cherche mes lames des yeux, mais je ne les trouvent pas du regard. Rendrak et mes hommes se battent furieusement autour de moi. Un ennemi, qui parvient à se faufiler dans cette cohue, s’élance vers moi avec sa lance en hurlant plus fort que les autres. Je l’évite de justesse. Je me résous à sortir ma masse que j’affaisse sur le crâne du malheureux, qui s’écroule dans un craquement qui me provoque un frisson. Je n’étais pas vraiment habitué aux armes contondantes, mais je reconnaissait que celles-çi donnaient une telle sensation de puissance.

Deux autres hommes arrivent à ma hauteur. L’un avec une lance, l’autre avec deux tonfas à chaque bras. Ce dernier etait bien plus agile que les autres. Il fendit l’air des ses bras avec une telle vitesse que je fus obligé de reculer. Je répliquai d’un coup de masse, que l’adversaire évita avec facilité. Il frappa de son bras droit, j’esquiaie en me baissant. De la gauche, il fît de même. Je m’apprêtai à faire un saut de côté, mais une pointe de lance qui se figeai dans ma cuisse m’empêchai de réagir. Dans un réflexe malheureux, je ne pus que tendre mon bras libre qui reçut le coup de tonfa tellement fort que je ne peux qu’expurger ma douleur dans un cri. Enragé, je frappai à nouveau, mais dans un geste si imprécis que je ne parvînt à avoir aucun de mes ennemis. L’un de mes hommes qui s'etait débarrassé de son adversaire arriva sur son flanc et frappa dans sa direction. L’ennemi esquiva avec un réflexe que je jugeai improbable et répliqua d’un coup dans la mâchoire de l’homme, qui tomba net. À cet instant, je ne sus s'il était mort. Pour la première fois, depuis que l’on se battait, je sentis ma haine monter. Mes hommes ne devaient pas mourir dans cette bataille futile ! Je l’interdisais.

Mes deux ennemis semblèrent se concerter du regard. Ils comptaient visiblement m’avoir à deux. Le soldat à la lance se jetta le premier. Je l’esquivai, suivis de l’homme au tonfa, que j’esquive également en faisant deux pas de côtés. Alors que le soldat à la lance s’apprête à mener une nouvelle attaque, le corps d’un de ses alliés lui tombe dessus, par le trou béant créer par le mât. J’en profite pour m’élancer vers l’autre qui lève ses tonfas pour se protéger, mais ma masse arrive avec tellement de force sur ses bras qu’il ne peut que lâcher un cri, avant que je n’abatte une deuxième fois ma masse, mais cette fois, sur son crâne. Juste à temps pour me retourner et cueillir l’autre qui se relevait tant bien que mal après s’être réceptionné le poids d'un corps mort.

La bataille était finit....

J'allai m’enquérir de l’état de mon homme à terre. Il était lourdement sonné. Je savais dores et déja qu'i il serait incapable de se battre contre les Kendrans mais il n’était pas mort, c’était l’essentiel. Soulagé, j’ordonnai à d’autres de le transporter sur la Baliste. Avant de me tourner vers le restant.

« Fouiller les corps, et le navire et prenez ce que vous trouvez d’intéressant. Et ramenez moi deux corps sur le Baliste »

Je fis moi-même le tour pour me réapproprier mes armes. Sur le pont, je me dirigeai vers le corps de deux ennemis. Pendant ce temps, Le Capitaine de La Baliste décidai de se débarrasser de Kurgoth, le laissant là, sur cette jonque qui n’appartenait plus qu’aux morts. Je ne m’en emus pas une seule seconde, au contraire. C’etait un danger public de moins. Je rejoignis la Baliste et me dirigeai vers les deux corps que mes hommes avaient ramené. L’un après l’autre, je leur ouvris la carotide et me mis à boire leur sang. À mesure que le liquide s'engouffrait en moi , je sentais mes forces revenir, comme si mes blessures n’étaient qu’un lointain souvenir. Tour cela, jusqu’à ce qu’ils soient, exsangues.
Modifié en dernier par Ezak le ven. 12 févr. 2021 05:04, modifié 2 fois.

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Daemon
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Re: La Baliste (Navire d'event - X3)

Message par Daemon » jeu. 11 févr. 2021 22:16

Accoudé au bastingage, le regard perdu dans l'écume soulevée par le Baliste, Daemon profitait des derniers instants de calme. Le vent du nord avait gonflé les voiles de la flotte de Perailhon, qui pu investir la baie d'Oranan bien avant l'arrivée des forces Kendran. L'armada de la cité blanche était pourtant bien visible, mais dans l'obligation de louvoyer pour avancer contre le vent.

Leur bâtiment demeura donc à distance de la bataille, dont le semi-elfe ne pouvait se détourner. Les projectiles pleuvaient comme averses d’automne, et incendiaient voiles et bois des navires, recouvrant la perspective de panaches noirs ou blancs. Les voiles noires et les voiles rouges s'entrechoquaient en sinistres craquements, et une explosion magique souleva un nuage brûlant qui fit frémir l'ensemble, tandis que le tumulte métallique des armes et des cris dégénérés leur parvenait avec une limpidité surnaturelle.


Une secousse sortit Daemon de sa torpeur. Ils venaient d'accoster un navire aux voiles telles des ailes repliées de papillon. Les flèches volaient de toute part, mais le pont surélevé du brick permis à l'équipage de s'abriter convenablement, en comparaison de ce que devait être sur la jonque. Les grappins achevèrent d'amarrer et de solidariser les deux bateaux, tandis que certains bataillaient déjà en bas. Daemon put observer le balais des hommes d'équipages, qui se coordonnèrent sans communiquer entre eux, soulevant une passerelle qui s'abattit sur le pont de l'autre bateau.
Azra ouvrit la marche, invoquant au passage un sortilège qui provoqua une détonation sèche et sifflante ; suivi par Ezak et ses hommes, avec une rigueur et une fureur militaire qu'on lui devinait sans peine.
Daemon quitta l'observatoire et ton tableau épique pour s'intéresser à la bataille menée par ses compagnons.Les ynoriens étaient clairement en mauvaise posture, moins nombreux, sur une position basse qui les exposait davantage aux tirs des arbalètes. La majorité d'entre eux était pourtant pourvue de bon équipements, des soldats, qui savaient tenir une formation et qui résistaient d'un bloc.
Trop concentré à observer les échanges, Daemon manqua d'essuyer un trait, découvrant par la même un archer dissimulé sous la toile tendue à l'arrière de la jonque. Bon, après tout, il était lui aussi censé participer au combat. Récolter une tête ou deux lui évitera les remontrances, se dit-il.


Il se précipita au gaillard arrière pour bondir sur le bastingage, assis sur ses talons, il avait une bonne vision sur l'étrave. La toile tissé lui parut idéale. D'ici il pouvait l'atteindre sans soucis, puis se glisser dessous... Main sur la garde de son sabre, il se concentra pour effectuer son grand saut.


Il se propulsa dans les airs, virevoltant la tête en bas au dessus de la mêlé, parmi les voiles qui battaient au vent, pour atterrir sur la toile à l'arrière de la jonque. La réception aurait pu être parfaite, si le tissu ne rompit guère sous son poids. Il disparut à travers et finit sa course dans un grands fracas de bois, planches et barreaux de cages qui volèrent autour de lui. Les battements d'ailes des oiseaux libérés et paniqués soulevèrent un nuage de plumes et de particules de foin. Daemon chassa avec de grand geste de main les volailles qui se débattaient et, en pleine confusion, il devina l'éclat scintillant de la lame qui fondre sur lui. Le sabre le manqua de justesse pour aller se figer dans la coque du navire. Daemon échangea un regard médusé avec le marin Ynorien, tout aussi surprit que lui, et il le repoussa d'un coup de pied. Une nouvelle estoque lui répondit et il n'eut guère le choix de se replier dans un coin. Les coups de sabres s’enchaînèrent alors à un rythme démentiel, et Daemon, comme un chat acculé, bondit depuis la coque sur des tonneaux, pour rebondir sur une caisse, évitant la lame par ses acrobaties.

Enfin l'occasion de dégainer son sabre se présenta. Un soldat ynorien apparut alors sous la toile et dégaina à son tour. Face aux deux adversaires, dans un duel au sabre, le semi-elfe vint à douter de finir indemne. Son maniement de l'épée en était encore à ses balbutiement. Hormis quelques tentatives dans la salle d’entraînement, il ne s'y était guère essayé, il commençait donc à peine, depuis la réception du cimeterre de Al'Carbonn en cadeau.
En face de lui se tenaient deux Ynorien, apparemment expérimentés, et il n'oubliait pas qu'Oranan était la patrie de la voie du sabre...
Préférant prendre l'initiative, Daemon souleva son sabre et brassa de l'air pour faire reculer au mieux ses adversaires, mais les brèves parades suivit des quelques tailles qu'il subit, le firent instantanément reculé. Visiblement ces deux là connaissaient leurs affaires. La différence de niveaux entre eux était flagrante. Mais alors que des cris montaient, une violente secousse anima la jonque et la toile s'affaissa partiellement. Daemon profita de la surprise et dirigea sa lame sur le soldat, le transperçant au flan.L'homme tituba en arrière et disparut dans une brèche qui s'était ouverte dans le pont.

Ce n'était cependant pas fini. Il en restait encore un. Les sabres furent levées et les échanges sérieux débutèrent. Son adversaire réussit sans mal à l'acculer en arrière. Ses feintes étaient ingénieuse et poussaient Daemon à parer avec de mauvaises postures que seule sa souplesse put corriger, car l'ennemi l'amenait toujours où il le souhaitait. Il subissait le rythme qu'il lui imposait. Impossible de prendre les devants, d'avoir une ouverture, le tranchant de la lame s'opposant entre eux.

Daemon en vint à vouloir utiliser ses fluides d'ombres, mais face à un adversaire aussi réactif, cela n'aurait pas été sans conséquence. La peur l'investissait jusqu'à l'absurde... Pourquoi craignait-il tant le tranchant de cette lame ? Serviteur de Phaïtos qu'il était, souffrance et mort étaient ses alliés, c'était son art, son arme... Une seule solution prédominait: pour avoir une chance d'atteindre son adversaire, il ne devait plus craindre pour sa misérable vie.

L'attitude de l'ynorien fut plus attentive, il sentait un changement à venir. Daemon choisit d'ignorer toute crainte, toute volonté de survie, et se concentra sur la seule chose qui compte : l'anéantissement de son adversaire. Il se précipita tête baissé avec un hurlement de rage, aussitôt coupé par la lame dressée entre eux. Peu importait, son bras droit meurtrier s’abattait et... Daemon eut un hoquet de surprise. Sa poitrine était percée de part en part, mais surtout, le marin avait arrêté son sabre en le saisissant au poignet... Sa frappe était-elle si prévisible ? En tout cas c'était un échec.

Saisit par la panique, il saisit l'épaule de son adversaire avec les griffes de son gantelet. Un hurlement fit lâcher prise le marin, qui le projeta au sol d'un coup de pied. Médusé, l'ynorien se frotta l'épaule sans parvenir à comprendre la morsure.

Étendu au milieu des débris comme un pantin sans vie, un sabre en travers de la poitrine, Daemon fixait son adversaire les yeux révulsés... Il n'avait plus le choix.

Survint alors l'inattendu, car de la brèche qu'il avait ouvert dans la toile surgit Mikkah, glissant d'un boute jusque sur crâne du marin, qui tomba raide. Le jeune haffiz sautilla en pleurnichant, le cuir de ses mains brûlé par la corde pendant sa décente... Il finit par se pencher sur blessé avec une moue de compassion, Daemon tenta de prononcer des remerciement, mais ne réussit qu'à cracher du sang noir.
Mikkah ôta alors la lame en travers de sa poitrine en utilisant ses bras (et non ses mains encore à vif).

Un nouveau marin ennemi s'introduisit alors sous la toile tendue. Une aubaine pour Daemon... Avant que les yeux yonoriens s'habituent à la pénombre, le fluide obscur du semi-elfe avait déjà fait effet. L'homme porta une main à sa poitrine, sur laquelle une auréole de sang se formait. Il tomba la tête la première.

Daemon se releva et évalua l'étendue des dégâts sous son pourpoint. La blessure n'était pas totalement renfermées mais elle avait cessé de saigner, sans pour autant avoir cessé d'être douloureuse.

« Merci Mikkah... Je t'en dois une. »

Après avoir épousseté les plumes et la paille dans ses cheveux, il entreprit d'attraper deux poulets encore sur place. Lorsqu'il rejoignit le pont hors de la toile, il dut enjamber un monceau de corps ynoriens. Il n'y avait pas de victimes de leur côté, ou pas à sa connaissance. Accompagné de Mikkah, il rejoignit le pont du Baliste où il confia son butin à un membre de l'équipage, un peu surpris de recevoir deux poulets.


Une dispute semblait avoir éclaté en Laeten et Kurgoth. Apparemment le capitaine ne semblait plus vouloir de l'orc et de ses manières bourrues sur son navire. Ce fut d'ailleurs un autre navire, lui aussi pirate selon toute vraisemblance, qui vint les accoster. Une femme blonde et un vieux loup de mer cherchèrent à poser pied avant toute manœuvre d'accotement. Ce qui surprit Daemon au point qu'il dut cligner des yeux plusieurs fois pour s'assurer ne pas avoir rêver, ce fut la vitesse avec laquelle la demoiselle eut changé de pont, c'est-à-dire : instantanément.

Le vieux barbu envoya une énorme claque dans le dos de Laeten, qu'il salua comme un vieil ami. Après quelques bourrades, le capitaine du Baliste en vint à leur demander l'objet de sa présence, et la femme blonde répondit sans ambages. S'ils étaient venue à leur rencontre, c'était comme envoyé des treize. La femme avait pour rôle de soutenir et « superviser » les mercenaires de Karsinar... Son autorité naturelle était évident, mais son approche ne manquait pas de toupet, se dit Daemon. Elle demanda alors aux mercenaires de se faire connaître, avant de s'intéresser au cas de Kurgoth qui beuglait abandonné sur son esquif.
La jeune femme ordonna qu'on aille le récupérer, et le vieux loup de mer obtempéra.

Époussetant les dernières plumes coincées dans ses paramith, Daemon adressa un regard inquiet à Azra.


- 1600 mots -

(((Tentative d'apprentissage de la CC Sacrifice. Utilisation du sort Transfert de blessure pour diminuer la blessure à la poitrine de grave à légère.)))
Modifié en dernier par Daemon le ven. 12 févr. 2021 03:36, modifié 3 fois.

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Mikkah-El Sôdehbek
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Re: La Baliste (Navire d'event - X3)

Message par Mikkah-El Sôdehbek » jeu. 11 févr. 2021 22:33

La bataille navale s’était enclenchée et qui disait bataille navale disait aussi pluie de projectiles en tout genre. Tu avais même cru voir quelques éclairs se balader, probablement des sorts pas très doux. En dehors de l’équipage qui actionnait la baliste ou d’autres armes de projection, pirates et guerriers s’étaient réfugiés contre le bastingage et tu ne te fis pas prier pour les imiter. Par chance, tu étais maigre. Contrairement à Kurgoth, tu étais moins repérable. Tu étais tendu et tellement plaqué contre le bois que ton luth commençait à te rentrer dans les omoplates. Tes oreilles sifflaient. Tu savais que l’abordage était proche et avec l’abordage, le combat. Le vrai. Avec du sang giclé ou à faire gicler.

(Premier objectif : rester en vie. Deuxième objectif : protéger le luth.)

(Tu ne voudrais pas le laisser quelque part sur la Baliste?)

(J’ai pas confiance. Trop tard de toute façon.)

Il y eut un coup sec et tout le bateau fut secoué ; les deux coques venaient d’entrer en contact. Tu te relevas à demi, assez pour voir Kurgoth s’élancer sur la jonque ennemie.

(Je dois dire que c’était attendu.)

Tu le suivis un instant des yeux, lui et le Liykor qui accompagnait Azrael et qui l’avait prestement suivi. Ces deux-là allaient attirer les ennemis. Il ne fallait surtout pas rester dans leur entourage. L’équipage sortait les passerelles et tu en profitas pour piquer un sprint en direction du mât derrière lequel tu te réfugias. Pour le charisme, on repassera. Tu préférais avoir une vue d’ensemble. Alors que tu te penchais, ton attention fut distraite par Ezak qui venait de projeter sa lance qui fila, traversa le faible espace entre les deux bateaux et empala un archer. Bien qu’ils eussent presque déjà tous étaient décimés, il en restait quelques uns et tu croisas le regard de l’un d’eux. Aussitôt, il encocha une flèche. Ton cœur s’emballa en une seconde, la même durant laquelle tu te plaquas contre le mât, la même durant laquelle tu attendis le sifflement de la flèche. Qui ne vint pas. Une seconde, deux secondes… Oh. Soit il s’était fait abattre, soit il attendait que tu sortes de ta cachette. Tu risquas une tête, de l’autre côté du mât. Bien qu’il restât attentif au reste du combat, il était contre la balustrade, à l’opposé de là où était l’action, derrière le mur de boucliers, et ses yeux étaient rivés sur toi. Évidemment qu’il attendait que tu bougeasses pour te tirer dessus. Tu pris une profonde respiration. Ta main se serra sur ton poignard. Tu bondis de ta cachette, mais au deuxième pas, claqua ton talon sur le sol pour te re-projeter en arrière. La flèche siffla, à deux centimètres de ton menton. Tu ne lui laissas pas le temps de te viser à nouveau que tu bondis sur le pont adverse et il te perdit de vue.

Tu ne t’attendais ni au boucan ni à l’agitation qui y régnaient. Tu étais au cœur du chaos et tes sens te parurent exploser. Le mur de soldats se dressait encore, malgré les assauts des troupes d’Ezak et de l’équipage de la Baliste. Mais tu n’avais pas besoin de passer au travers. Juste de les contourner. Tu observas tes alentours et t’élanças dans la voilure. C’était facile, c’était de l’escalade. Les voiles étaient légères, mais toi pareillement. Tu finis par arriver au-dessus de l’archer qui te cherchait des yeux, autant qu’il tentait de tirer quelques flèches par-dessus les soldats qui le protégeaient – d’ailleurs, il ne lui en restait pas beaucoup. Tu lanças ton poignard dans sa direction. Il l’évita avec aisance et la lame vint se ficher sur le pont. Tu t'en étais douté - tu n'étais vraiment pas bon au lancer de poignard pour ne pas dire nul. Mais tu l’avais déconcentré et il avait raté son tir. Sans flèche encochée, tu te laissas tomber sur lui. Les archers étaient mal à l’aise au corps à corps, c’était bien connu, et celui-ci était encore empêtré de son arc. Tes doigts étaient crispés sur ton poignard et tu assénais tous les coups que tu pouvais. L’autre se défendait, mais il reçut plusieurs coups au bras. Soudain, tu le vis regarder par-dessus son épaule. Tu compris à l’instant où je te prévenais.

(Derrière toi !)

Rapidement, tu pivotas sur ton pied en t’agrippant à l’autre de sorte que vous échangeâtes votre place. Et la seconde d’après ton adversaire poussait un grognement de douleur alors que la flèche qui t’était destinée vint se ficher dans son dos. Sans perdre un instant, tu dégageas ton bras et lanças ton poignard. Alors que tu te débarrassais de ton premier ennemi agonisant, tu n’entendis pas de cri et fus forcé d’en déduire que tu avais une nouvelle fois raté ton coup. Tu étais donc sans arme face à l’autre archer qui avait eu le temps tout autant de se débarrasser de son arc que de saisir son propre poignard. Tu étais un peu essoufflé. Ton cœur battait à tout rompre dans ta poitrine et ton cerveau.

Votre duel s’engagea et ta survie ne se devait qu’à ta vivacité d’esprit couplé avec ton agilité hors-norme. Mais dans l’idée de rester en vie, tu ne te battais qu’avec tes paumes ouvertes parce que c’était plus facile pour repousser le mortel poignard. Finalement, l’autre te coinça contre le bastingage dans le but de réduire ton esquive. Tu tentais de tes deux mains de retenir le coup fatal qu’il voulait te porter, mais tu étais très malaisé, à cause de ton luth. Le corps bombé de l'instrument te faisait basculer tantôt un peu à gauche, tantôt un peu droite et… Et c’était une idée folle, mais qui pouvait marcher. Tu te hissas sur la pointe des pieds, de façon à ce que ton bassin fût au niveau du rebord. Et là, d’un mouvement brusque, tu portas tout ton poids sur ton luth qui, comme prévu, se déroba. Tu roulas sur le bord, passas par-dessus et entraînas ton adversaire dans ta chute. Ta main droite parvint néanmoins à accrocher le rebord et ton délicat visage vint s’écraser contre la coque mouillée et rêche de la jonque. Tu ne perdis pas un instant pour tenter de te hisser par peur que l’autre, se remettant de sa surprise, ne te poignardât dans le dos. Mais au moment où tu posais ton genou sur le rebord, toute la jonque s’ébranla d’un coup, manquant de peu de te faire définitivement perdre ton équilibre. Avec stupeur, tu constatas que la cause de cet ébranlement était l’un des mâts de la jonque qui venait de s’effondrer sur le pont, et même de le traverser.

Enfin à nouveau sur un sol stable (en quelque sorte), tu regardais le spectacle, tremblant sur tes jambes et sans aucune idée de ce que tu devrais faire ensuite. Fuir ? Oui, regagner la Baliste semblait être une bonne idée. Tu récupéras tes dagues et grimpas à nouveau dans les hauteurs – pour toi le passage le plus sécurisé, surtout maintenant qu’il avait un énorme trou dans le bateau. Alors que tu te déplaçais, tu aperçus à travers les remous des voilures la figure désormais familière de Daemon. Un sabre lui traversait la poitrine. Ton sang repartit de plus belle dans ta tête et tu regardas frénétiquement autour de toi à la recherche d’un éclair de génie. Tu étais exténué, tu ne tenais presque plus sur tes jambes et tu ne saurais probablement pas tenir ton poignard plus de dix secondes, encore moins donner des coups avec. Mais il restait encore une chose que tu étais capable de faire avec ton corps d’acrobate ; tu te saisis d’un des cordages, tiras un peu dessus pour voir comment et où il était accroché et te lanças dans le vide. La trajectoire était parfaite, mais la corde glissa entre tes paumes avec une douleur fulgurante. Tu serras les dents, fermas brièvement tes yeux où s’accumulaient des larmes de souffrance et au moment idoine, lâchas prise. Tu traversas le trou dans la toile et atterris pile sur la tête du soldat ynorien. Complètement sonné, il n’y avait plus qu’une seule qui t’importât :

"Ah mes maiiiins ! Putin sa mère Gaïa, ça brûûûûle !"

Néanmoins, tu parvins à faire un peu taire ta douleur pour te rapprocher de Daemon gisant au milieu d'une panique pouilaillère à laquelle tu ne t'étais pas du tout attendu. Pas question d'utiliser tes mains que tu gardais contre ta poitrine, les doigts crispés. Tu saisis donc le sabre tant bien que mal avec tes avant-bras, en le coinçant sous le coude, et parvins à le retirer. Il tomba à tes pieds. À cet instant, un nouveau marin ynorien apparut. Tu te figeas, incapable d'envisager comment t'en sortir cette fois-ci. L'idée te traversa de lui tirer une poule dans la gueule... Mais à ta grande surprise - et presque peur - il s'arrêta pour porter sa main à la poitrine où s'agrandissait une flaque de sang. Puis il s'effondra sur le sol. Daemon se releva alors. Tu étais encore sous le choc de ce à quoi tu venais d'assister. Daemon te remercia et tu lui répondis distraitement.

"Oui, oui, de rien..."

Des cris de joies sauvages te ramenèrent à la réalité. Tu remarquas que le bruit de l'acier s'entrechoquant s'était tu ; le combat était terminé. Tu ramassas le sabre que tu coinças sous tes aisselles et tu remontas sur la Baliste en compagnie de Daemon, soufflant sur tes paumes à vif. Tu fis à peine attention aux éclats de voix émanant du capitaine. Tant que ce n'était pas sur toi qu'il criait, tu avais autre chose à penser pour le moment - c'était à dire, à panser.
Mikkah - Voleur Haffiz

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Silmeria
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Re: La Baliste (Navire d'event - X3)

Message par Silmeria » jeu. 11 févr. 2021 23:26

Silmeria ouvrit douloureusement les yeux, ses cils étaient collés à cause du sel des larmes de la nuit. Elle passait le bout du doigt sur sa joue et parvint à retracer le chemin des larmes laissant derrières elles un sillage de sel cristallin. Se redressant doucement, elle prit sa tête entre ses mains et souffla doucement : " Il n'y a pas à dire... Le Shu-Shen d'Oranan, c'est traître. "
Inspirant profondément, elle se massa les épaules et se redressa, plissant les yeux pour atténuer la lumière qui s'infiltrait par la porte de la cabine du Capitaine. Après avoir regardé dans son fauteuil et sur sa paillasse, il n'était pas présent, le vieil homme avait encore sa tenue exemplaire face à l'alcool et il avait du quitter la cabine pour s'occuper de l'équipage.

Après quelques pas, elle se laissa littéralement échouer dans le fauteuil du Capitaine et se massa les tempes et mâchonnait un bout de pomme brunie de la veille. Le goût amer de l'oxydation lui remontait dans le nez et bientôt un haut-le-cœur survint. Sans parvenir à se retenir, Silmeria ouvrit en vitesse un tiroir et y vomit tout son alcool de la veille, la bile pâteuse et malodorante aux relents d'ammoniaque se glissa presque d'un jet dans l'intérieur du tiroir . Après avoir essuyé ses yeux brouillés de larmes et rincé sa bouche, elle se sentait libérée d'un poids sur l'estomac et son était allait déjà nettement mieux. Elle referma discrètement le tiroir en constatant que c'était là qu'étaient enroulées les cartes maritimes et terrestres de Von Klaash.

" Bon... "

Après une courte pause pour s'inspecter et rassembler tout son matériel, Silmeria ouvrit la porte de la cabine sans trop avoir notion de l'heure qu'il était. Lorsque le plein jour lui apparu, elle vit tout l'équipage sur le qui-vive, à quelques encablures à peine on voyait de nombreux navires se diriger vers les côtes, ils arboraient les voiles noires qu'elle reconnaîtrait entre mille. Alarmée, elle jeta un œil à gauche et à droite pour mieux se repérer. La terre portait au loin, sans qu'elle ne réussisse tout de suite à comprendre où elle naviguait, elle voyait très clairement une formation serrées de navires prêts à supporter l'assaut que donnerait cette impressionnante force navale.

" Les Ynoriens ont formés un blocus. Ils protègent leur port, ils doivent rester à portée des armes de siège, m'est avis que si les navires de Perailhon les affrontent sans les éloigner du port... "
" Perailhon... " Dit-elle doucement. " Je reconnais son blason, mais je ne l'ai jamais vu encore. "
" Il n'est jamais trop tard, il n'aurait pas manqué cette occasion de faire ses preuves. Il est à bord de son navire... "

Silmeria reporta son regard sur les forces Omyriennes tandis que Von Klaash ajoutait : " Tu pourras pas le rater. "

" C'est ça son navire ? Tu crois qu'il a quelque chose à compenser ? " Piailla-t-elle en envoyant un petit coup de coude dans les côtes de Von Klaash. Ils eurent tous deux un petit ricanement pour dissimuler une nervosité grandissante.

" Les mercenaires que tu cherches, ils ont quitté il y a peu le port sur un navire du nom de la Baliste, un gros bâtiment, je le retrouverai sans mal quand je le verrai, on s'en approchera et on pourra voir Laenen son Capitaine. "
" Tu le connais bien ? "
" Je ne lui dois pas d'argent, si c'est ta question. Et je ne me suis fait fait sa soe..."
" C'est bon, c'est bon... Laissons la soeur du Capitaine et cherchons son navire. " Elle s'avança vers le bastingage et plissa les yeux pour épargner son iris de l'irritation portée par la réverbération du soleil sur l'onde marine.
" Tu crois qu'on faisais quoi pendant que la Princesse roupillait, la vigie se charge déjà de les trouver. Je reviens, je vais chercher mes cartes. "

Silmeria ouvrit de grands yeux et ne pipa mot tandis qu'il s'éloignait d'elle pour regagner sa cabine. La jeune Sindel inspecta une dernière fois son équipement. La robe corrompue des Sylphes n'était pas tâchée de vomis, jusque là elle paraissait présentable. Ses lames dissimulées de chaque côté de son bassin étaient fermement attachées et la pointe d'huile sur la garde était toujours fraîche. Elle passa ses doigts dans ses longs cheveux blanc pour essayer de paraître présentable mais les embruns marins et les vagues qui fouettaient la carène envoyaient des centaines de petites goutelettes qui réduisaient inlassablement ses efforts à néant.

Von Klaash revint le pas lourd, sans carte, l'air renfrogné :
" Tu n'es qu'une sale conne. "
" ... "

------
Lorsque la vigie avait pu trouver la Baliste, les marins travaillèrent à se rendre jusqu'au navire au plus vite. Von Klaash montait en nervosité, il n'engageait pas souvent la Laide dans un tel ballet et ses instincts de Capitaine eurent tôt fait d'écraser la bonne humeur que lui évoquait la Sindel.

" Plus vite tas de limaces, le premier que je vois glander je lui coupe les pouces ! Allez matelots, on file sous le vent ! Amarrez moi ce rafiot correctement, je veux pas qu'ils pensent que la bande de rats galeux que vous êtes tentent de l'aborder. Mais allez y fermement bon sang ! "

Silmeria approcha de la proue et se pencha, récoltant davantage d'embruns et d'eau de mer, mais elle semblait ailleurs, comme devenue imperturbable à mesure que le danger approchait. L'ambassadeur de Xenair avait été clair, il fallait pour remplir sa mission que les mercenaires puissent assurer la leur. Mais qu'en était-il. Manifestement ils avaient abordé une jonque militaire, à en juger la taille des deux bâtiments, le combat était inégal mais elle n'était pas experte en combat maritime. De ce que ses yeux lui permettaient de voir, le combat touchait à sa fin, la jonque dont le mât principal penchait dangereusement sur le côté bascula lourdement avant de reprendre sa ligne de flottaison.

Observant d'un coup d'oeil derrière elle le pont de la Laide, elle ne vit personne à qui s'adresser, tout le monde s'affairait à sa tâche et Von Klaash lui aurait vociféré dessus si elle avait osé s'adresser à un de ses matelots. Elle se laissa porter par les éléments un court instant et ferma les yeux.

" Cèles ? "
" Ouiiiiii ? " Sa Faera avait conservé un ton jovial et chaleureux, mais elle même n'ignorait pas que cette aventure marquerait peut-être le monde.
" Tu le sens comme moi ? "
" Un picotement dans le bout des doigts, un estomac noué, une gorge si sèche qu'elle vient à gratter, une légère douleur au front. Oui, tout est là. Tu es enceinte."
" Je crois que j'ai peur. "
" J'ajoute aussi l'imperméabilité à l'humour. "

La Sindel prit une grande inspiration, le navire entamait la manœuvre pour accoster bord à bord la Baliste et Von Klaash meuglait déjà tout ce qu'il pouvait pour que Silmeria le rejoigne.
" Allez, on va être bord à bord quelques secondes, ensuite l'eau va de nouveau nous séparer, donc on va sauter à son bord à mon signal, tu m'entends ? Sinon il faudra attendre une seconde manoeuvre, une fois qu'on sera à bord, les marins vont faire l'amarrage. "

Le bruit des voiles et des gréments hurlants parasitaient son oreille et même si le Capitaine était juste à côté, il était difficile d'entendre très distinctement tout ce qu'il disait. Mais la Baliste approchait dangereusement et très vite elle ressenti à l'avance le choc qui, bien que maîtrisé par les marins de Von Klaash, pourrait la faire basculer dangereusement en avant. Elle se tenait prête, Von Klaash lui aussi protecteur qu'il était envers Silmeria avait doucement placé sa main sur son dos, prêt à la pousser s'il voyait qu'elle ne réagissait pas assez vite. La Laide-les-Maines et la Baliste se croisèrent, les vagues prises en étau firent trembler les deux bâtiments jusqu'à ce que leur relâchement soudain ne les éloignent naturellement.

Von Klaash avait pu sauter à bord du navire, Silmeria elle ne souhaitant pas prendre de risque avait employé la magie d'ombre pour cligner à l'ombre de la grande voile. Son corps apparu instantanément sur le pont de la Baliste, elle fut légèrement chahutée par les flots mais garda l'équilibre. Von Klaash par on ne savait quel miracle envoyait déjà une énorme claque dans le dos dans le dos d'un Varrockien barbu.

" LAETEN ! Alors ma jolie, est-ce que le pillage de cette coque de noix était pas trop compliqué pour tes petites filles ? "

L'homme vêtu d'une tunique jaune et d'un manteau clair était manifestement le Capitaine de la Baliste, au moins celui-ci ne semblait pas vindicatif, il eut même un sourire en saluant Von Klaash. Il lui adressa un bref regard, inclinant poliment la tête en l'appelant " Dame " faute de connaître son identité. Il dénotait drôlement de Von Klaash par son esprit qu'on devinait moins exubérant.

Ma foi, on dirait que tu as su prendre soin de ton rafiot. Mais je serai toi je ne m'y attacherai pas trop, si on croit mon expérience de Capitaine, il va y avoir comme du grabuge. "

Silmeria quant à elle écarta doucement sa cape, laissant apparaître à sa poitrine le dragon d'Omyre et la plume de Xenair. Elle comptait beaucoup sur ses deux symboles pour laisser entendre aux mercenaires employés par les Treize qu'elle était ici en qualité d'officier et qu'elle était grandement responsable du déroulement de la mission en cours.


""« Je ne suis pas surpris de vous voir ici. Si la situation s’y prêtait, je vous offrirais un verre. Il faut bien se chauffer un peu avant d’attaquer le gros poisson... »

Silmeria observa autour d'elle, on y trouvait un mélange étonnant, parmi eux dénotait surtout une liche. Silmeria en avait rarement vu, mais l'aura maléfique qui émanait d'un squelette fièrement dressé sous sa tunique ombragée ne laissait aucun doute. Un jeune homme au teint halé, probablement un Hafiz, comme Xenair, montait à bord en se soufflant sur les mains. Tous revenaient de l'abordage et certains semblaient blessés. A côté du Hafiz montait un Shaakt, bien que son teint semblait bien plus pâle que ses congénères. Un demi-Shaakt ? Silmeria eut un frisson d'horreur en le voyant, son expérience récente lui avait bel et bien confirmé qu'elle méprisait les Elfes noirs plus que tout. Il y en avait un autre, d'une stature plus imposante que les derniers, trop jeunes au goût de Silmeria, l'homme dissimulé sous cette armure solide était couvert de sang mais sa façon de se tenir indiquait clairement qu'il ne souffrait pas et que le rouge qui maculait ses effets n'était sans doute pas le sien. On y trouvait même un humain, un jeune marin manifestement si on en croyait ses atours.

Von Klaash discutait plus bas avec le Capitaine, ce dernier était entouré d'arbalétriers. Le climat était lourd et pesant, il était presque palpable mais Silmeria ne fit pas plus attention à ce détail qu'elle jugeait de moindre importance, mettant ça sur la fièvre du combat.

Derrière eux, les matelots de la Laide-les-Maines terminaient de s'amarrer à la Baliste, quelques cordes enroulées maintenaient l'attache entre les deux navires, il n'en fallait pas plus pour les maintenir côte-à-côte, les marins se tenaient prêts à découper les cordages au signal du Capitaine ou de la Sindel. L'ambiance se faisait de plus en plus lourde à mesure que les navires des Kendra Kâr se dessinaient sur la mer.

Le Capitaine Laeten prit parole :

« Qu’est-ce qui vous amènes sur La Baliste mon ami ? » Bien que ce soit dirigé vers Von Klaash, Silmeria sauta sur l'occasion pour prendre la parole.

" C'est moi. Je suis la raison de sa présence ici. Je suis envoyée par les Généraux d'Oaxaca pour apporter mon soutien et superviser les mercenaires appelés. J'aimerai donc que lesdits mercenaires fassent un pas et qu'ils se démarquent des marins de ce navire. " Sa voix était douce, posée mais ferme. Elle avait observé brièvement tout ceux qui étaient sur le pont, mais ce ne fut pas sa vue mais son ouïe qui fut soudainement exacerbée par des hurlements grossiers. Ils claquaient d'une voix rauque comme un vent de tempête à ses tympans. S'avançant vers le bastingage de tribord, elle passa juste devant le semi-elfe Shaakt et lui lança un regard noir.

Plus bas, dérivait doucement une jonque brisée et parmi les cadavres et les décombres ensanglantés se tenait un Garzok hurlant et insultant le Capitaine en agitant le poing en l'air.

Silmeria se tourna vers les hommes du pont et leva un sourcil interrogateur.

" Il reste quelqu'un sur cette jonque. " Mentionna-t-elle sans donner davantage de ton à sa voix.

" Comme je le disais, je suis responsable de vos âmes et du succès de cette mission. Qui sera assez charitable pour récupérer le garzok ? "

Le Capitaine Von Klaash, trop habitué au caractère de Silmeria toussota dans sa barbe en tapotant du doigt la garde de son sabre, leurs regards se croisèrent et il comprit à son sourire que de toutes façons, elle refuserait d'abandonner quelqu'un à son sort. Von Klaash tapa dans ses mains et ajouta : " Ouuuui M'dame. " D'un ton à peine exagéré. Silmeria quant à elle eut un léger sourire qui venait de traverser ses lèvres avant de s'estomper soudainement, elle patientait donc, attendant de voir qui se présenterait à elle.


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RP modifié :

La Laide-les-Maines attachée au navire la Baliste
Von Klaash enverra des marins chercher Kurgoth en chaloupe.
Modifié en dernier par Silmeria le ven. 12 févr. 2021 02:47, modifié 1 fois.
La petite plume de la Mort.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


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Ezak
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Re: La Baliste (Navire d'event - X3)

Message par Ezak » ven. 12 févr. 2021 01:13

Alors que nous commencions à nous éloigner du Garzok, un navire accosta le nôtre. C’était un allié. Les deux Capitaines se connaissaient, vraisemblablement. Mais je n’eus pas le temps de m’attarder sur cette présence car une femme fit son entrée. Elle apparut tout bonnement sur le pont du navire, sous la grande voile. Surpris, je me redressais en l’observant.

(Quelle étrange apparition...)

C’était une elfe élancée, la peau pâle, aux yeux verts qui brillaient d’intelligence. Son équipement sombre, tout en légèreté laissait deviner une agilité contre laquelle il fallait se méfier. Elle affirma avoir été envoyé par les Treize pour superviser nôtre groupe. Elle exigea de nous que nous fassions un pas pour nous présenter et également que nous récupérions le Garzok. Mon cœur s’emballa… mais je ne montrai pas tout de suite mon ressentit. Il fallait d’abord bien identifier cette personne. Je ne croyais pas un mot qui nesortis de sa bouche, pour des raisons évidentes. Çà, c'était une langue de vipère.

« Ezak d’Arkasse, Sergent des armées de la Reine Noire, Champion de Crean Lorener. »

Je levai ma main pour exposer le symbole des officiers avec un regard espiègle.

« À qui ai-je affaire ? »

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Cromax
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Re: La Baliste (Navire d'event - X3)

Message par Cromax » ven. 12 févr. 2021 14:23

La Fin d’une Ere
(Groupe Omyrien)



La jonque était nettoyée de tout ennemi, grâce aux efforts conjoints des six aventuriers d’Omyre, de l’équipage de la Baliste et des hommes d’armes sous les ordres d’Ezak. Seul y persistait Kurgoth, désormais malvenu sur la Baliste à cause de son comportement. Les cordes et passerelles coupées entre les deux navires écartèrent le vaisseau de Darhàm de la jonque au mât avant écroulé, toujours ancrée dans le port ynorien.

Sur le pont de la Baliste, les hommes d’Ezak et ceux de Laeten décomptaient le butin ramassé : quelques sabres ynoriens (bonne qualité), des arcs (qualité ordinaire), deux lances (bonne qualité), deux tonfas de bois (qualité ordinaire) et trois boucliers moyen en bois (bonne qualité). Et deux poulets, gracieusement offerts par Daemon au Capitaine Laeten. Ils n’avaient pas eu le temps de débarrasser les cadavres de leurs armures du fait de l’empressement du garzok à détacher les deux navires, à l’exception des deux corps ramenés par Ezak, qui étaient vêtus de simples habits et de cuirasses tressées (bonne qualité). Le contenu des bourses des soldats de la jonque était également misérable : 9 yus à peine, à partager entre tout ce monde.

Sur la Jonque, Kurgoth pouvait récupérer s’il le voulait des équipements défensifs : cuirasses tressées (bonne qualité), grèves en cuir (bonne qualité), boucliers moyens en bois (bonne qualité) ainsi que 96 yus, s’il s’amusait à fouiller les coffrets à l’arrière du navire. Des hommes de la Laide-les-Maines arrivèrent bientôt en chaloupe pour récupérer le garzok à leur bord… Si ce dernier acceptait de les suivre, bien entendu.

Quant à la Baliste, désormais appontée au navire de Silmeria, elle ne put mettre en place ses manœuvres pour rejoindre la bataille. Cette arrivée impromptue jetait un peu de retard sur la situation pourtant urgente : les navires kendrans étaient à portée désormais, prêts à mener l’assaut contre la flotte d’Oaxaca. Les navires oaxiens s’étaient partagés entre les défenses maritimes du port ynorien et la menace kendrane approchant. Si le navire de Perailhon restait pour l’instant en retrait, il n’en était rien des créatures marines qui l’escortaient : elles fonçaient droit à l’assaut des navires humains, prêtes à les faire sombrer dans les abysses océaniques, et à en dévorer les usagers déchiquetés.

Laeten ne vit aucun navire kendran se séparer spécialement du reste de la formation serrée : les traits, flèches et boules de feu commencèrent à fuser des deux côtés. La Baliste et la Laide étaient hors de portée pour l’instant, et les bateaux oraniens trop occupés à se débattre contre leurs ennemis pour prêter attention à eux. Ils avaient un moment de répit de plusieurs minutes. Plusieurs minutes qui seraient autant moins pour l’exécution de leur propre plan.


[HJ : Dites-moi comment vous vous répartissez les loots du combat. La venue de Silmeria change un peu les plans, forçant la Baliste à rester accrochée à la Laide pour le moment. A vous de résoudre la situation et de vous diriger vers la suite… Vous pouvez parler entre vous, vous présenter à cette nouvelle arrivante mystérieuse pendant ce laps de temps.

XP :
Azra : 2 (combat)
Ezak : 2 (combat) + 0,5 (rencontre + pillage)
Eldros : 2 (combat) + 2 (apprentissage validé)
Kurgoth : 2 (combat) + 0,5 (repos et confrontation)
Daemon : 2 (combat) + 0,5 (présent et rencontre) CC non validée pour l’instant, tu pourras reprendre ça dans un autre RP.
Mikkah : 2 (combat) + 0,5 (aide)
Silmeria : 0,5 (gueule de bois, arrivée) ps : Xenair n’est pas hafiz.]

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Azra
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Re: La Baliste (Navire d'event - X3)

Message par Azra » sam. 13 févr. 2021 17:41

Mais ils furent interrompus par un navire qui les croisa de prêt. Un rude marin au airs de pirate bondit à bord, mais le regard d'Azra fut surtout attiré par une femme blonde qui surgit des ombres... une manipulatrice des pouvoirs des ténèbres... son apparence était familière, mais il n'arrivait pas à la situer clairement. Alors que les deux capitaines faisaient assaut de politesses, se demandant ce qui causait cette rencontre impromptue, elle prit la parole.

Elle affirma comme une reine qu'elle avait été envoyée par les généraux pour superviser le groupe de mercenaires, et leur ordonnait de faire un pas en avant et de se présenter. Elle souhaitait également récupérer Kurgoth, puisqu'ils l'avaient abandonnés derrière...

Si Ezak se présenta sans faire d'histoire, Azra, pour sa part, était plus qu'agacer de cette interruption prétentieuse. Dédaignant les marins qui faisaient le compte du butin, il se refusa à faire un pas en avant mais se présenta néanmoins :

« Je suis Lord Azraël, si vous voulez savoir... Vous venez nous superviser, donc ? Comme c'est commode de venir déclarer ceci. Surtout de la part d'une elfe grise, peuple ennemi d'Omyre dont les réfugiers viennent à peine de quitter Kenra Kâr... à l'exception du prince, il me semble. Quel dommage, cependant, que Karsinar ET Sarl, qui a mit au point l'ensemble du plan, aient oublié de nous donner une information aussi cruciale que votre venue. »

Il laissa échapper un petit rire dérisoire :

« J'espère que vous avez plus de preuves que votre parole, car nos âmes, ne vous en déplaisent, ne vous appartiennent pas, et notre mission est déjà assez risquée sans tolérer la moindre approximation. »

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